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Les
téléspectateurs (que nous sommes !) s’interrogent et ne comprennent pas toujours la portée de
ce mode de transmission. Ce bref exposé tente de « debugger » la situation et d’apporter des
réponses à quelques questions souvent posées.
1- Définition de la TNT :
De la même façon que pour la télévision analogique, il faut considérer deux niveaux de
manipulation des signaux vidéo et audio.
L’expression « télévision numérique » indique que les contenus vidéo et audio sont numérisés
à la source (codage de source). Chaque point de l’image (ou pixel) est alors représenté par 3
nombres (1 nombre correspond à Y, les deux autres à R-Y et B-Y, ces deux dernières
informations représentant la chrominance C). Bien évidemment et compte tenu du nombre
très élevé de pixels constituant chaque image, il est nécessaire de compresser les données de
façon à pouvoir les transporter. La compression est réalisée par des codeurs MPEG-2
(MPEG-4 pour la télévision HD) [1]. Après numérisation, le contenu audio est également
compressé MPEG-2 et mélangé au flux vidéo.
Six multiplex (de R1 à R6) sont actuellement diffusés (en clair ou en mode crypté) en France
(un multiplex particulier est utilisé en Ile de France). La composition des multiplex peut se
modifier en fonctions des appels d’offres du CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel). En
particulier, la diffusion TNT en haute définition (HD) est encore amenée à évoluer.
Plusieurs fonctions doivent être intégrées au matériel permettant de récupérer les émissions
TNT. Reliée à l’antenne, un ensemble de réception (tuner) permet de syntoniser le canal
souhaité. Le signal issu de l’antenne et appliqué au tuner est un courant de très haute
fréquence. En ce sens, il est analogique et est traité comme tel dans le tuner (amplification
sélective à faible bruit, ...). En sortie du tuner, le contenu FI dit « à fréquence intermédiaire »
est ensuite acheminé vers un démodulateur QOFDM afin de récupérer les données
correspondant au flux MPEG. Selon le schéma synoptique partiel du démodulateur TNT, ces
données sont traitées par le décodeur MPEG [3]. Selon le choix de l’utilisateur, les données
(numériques) correspondant à une chaîne sont extraites du multiplex. Ces données sont
ensuite démultiplexages pour être orientées vers des CNA (convertisseur
numérique/analogique) audio et vidéo. Les signaux analogiques (audio et vidéo)
correspondant à une chaîne de télévision sont disponibles en sortie sur une prise péritel ou sur
des prises Cinch.
Figure 1 : Schéma synoptique partiel du démodulateur TNT de salon.
Le schéma synoptique montre une sortie audionumérique SPDIF destinée à être connectée à
un ensemble audio home cinéma. La sortie HDMI peut être connectée au téléviseur à écran
plat (LCD, plasma, ...) ou à un vidéo projecteur équipé d’une entrée HDMI ou éventuellement
DVI. Le connecteur USB permet de connecter un support de stockage extérieur (clé ou disque
dur contenant des fichiers JPEG et MP3, par exemple) et permet d’effectuer les mises à jour
du logiciel d’exploitation (upgrade). Le lecteur de carte est destiné à recevoir les cartes de
type Canal+ pour le décryptage [4]. En fonction du prix du démodulateur TNT et des
fonctionnalités recherchées, toutes ces connexions peuvent ne pas être câblées.
Les téléviseurs équipés TNT, actuellement commercialisés, sont également équipés d’un tuner
permettant de recevoir la télévision analogique. Lors de l’installation du téléviseur (première
utilisation), la recherche automatique n’est pas systématiquement lancée pour les canaux
numériques. Il peut être nécessaire d’entrer dans le menu utilisateur pour lancer ce mode de
réception.
De part le principe même de la TNT, deux niveaux sont à considérer quand il se produit des
défauts dans la restitution des programmes transmis en TNT. Le premier niveau correspond
au codage de source. La numérisation du signal, le codage et la mise en paquets (contenant
des dispositifs de correction des erreurs) permet d’augmenter la robustesse du signal transmis.
Les principes associés au codage et à la compression MPEG permettent également la
diffusion d’une image au format 16/9 avec la possibilité HD, d’un son multicanal 5.1 par
exemple [5].
Les « certitudes » qui viennent d’être énoncées n’ont de sens que si la numérisation et le
codage (compression MPEG) sont de qualité suffisante. Si pour des raisons économiques
(réduction de la bande passante nécessaire) on a compressé excessivement les contenus audio
et vidéo avant l’émission ou si le flux de données est trop important par rapport au canal qui
lui est alloué (situation comparable à un phénomène de saturation en analogique), il ne faut
pas espérer retrouver une qualité exceptionnelle des images et des sons restitués par son
téléviseur ou son ensemble home cinéma !
La dégradation de l’image peut se traduire par certaines parties complexes de l’image qui se
figent, la pixelisation de petites zones, l’apparition de transitions floues et la disparition de
détails de l’image. Des clips ou des crachotements peuvent également se produire dans le son.
Tous les multiplex ne sont pas reçus avec le même niveau de signal. Il arrive qu’un multiplex
ait un niveau trop faible. Plusieurs défauts peuvent être perçus :
L’image est presque correctement reproduite mais le son est mal restitué (distorsions,
crachement) ;
L’image est très dégradée (pixélisation importante, apparition de bandes, parties de l’image
qui se fige) et le son n’est pas reproduit ;
Il est tout à fait possible d’enregistrer une chaîne reçue en TNT. Pour regarder une autre
chaîne TNT, différente de celle en cours d’enregistrement, il faut disposer d’un démodulateur
TNT ayant une structure un peu plus complexe. Ce type de démodulateur est dit à double
tuner [8]. Le signal à démoduler est envoyé aux deux entrées d'un multiplicateur, directement
sur l'une et après passage dans un circuit déphaseur sur l'autre. Tout repose sur la linéarité de
ce dernier qui déphase le signal en fonction de la fréquence (courbe en noir) avec un
déphasage de 90° très exactement pour fi ainsi l'amplitude en sortie du multiplieur (courbe
orange) est elle directement proportionnelle à la fréquence (dans une plage limitée, mais
suffisante, autour de fi) et par conséquent semblable au signal modulateur qui a généré la
modulation de fréquence.
4-3-1 Principe
La modulation BPSK (Binary Phase Shift Keying) est une modulation de phase à 2
états de la fréquence intermédiaire par un signal numérique sérialisé. (Il ne s'agit, ni plus ni
moins, que d'une modulation d'amplitude sans porteuse avec un signal modulant particulier à
2 niveaux...)
Comme il n'y a, à priori, aucune relation de phase et de fréquence entre la FI et le
signal modulant, on synchronise celui-ci sur la FI par une simple bascule D. Après une
translation de niveau (centrage sur 0V), le signal modulant synchronisé et la FI sont appliqués
à un multiplieur.
4) 90% de l'énergie du signal est contenue dans le premier lobe. On limite donc
généralement la largeur de canal à ce premier lobe.
1) principe
Pour simuler le flux de donnée binaire sérialisé à transmettre, on utilise un générateur dit
« pseudo aléatoire » réalisé sur le principe du polynôme générateur (cf. cours P.Kadionik). Il
suffit de faire compter un compteur composé de n bascules D en "désordre"... En choisissant
correctement les sorties utilisées pour le re-bouclage à travers le "ou exclusif", on peut
générer une séquence de longueur maximale 2n-1 bits. Sur la maquette,
l’embrouilleur/désembrouilleur est implanté dans un FPGA Xilinx 8572.
Dans le TP, la carte générateur aléatoire est utilisée uniquement pour fournir une séquence
de test aux modulateurs et vérifier les spectres émis. En réalité, sa fonction est multiple :
génération de CRC (code correction d'erreur) et embrouillage notamment. (CDM utilisé pour
la norme UMTS).
Cette propriété a une action intéressante sur le spectre émis : en effet, cela revient a
diminuer artificiellement par 2 le débit binaire, et donc doubler l'efficacité spectrale ; Pour
une même quantité d'information transmise, la largeur de canal est réduite de moitié par
rapport à la modulation BPSK. (1/Tb au lieu de 2/Tb)
Spectre du signal modulé QPSK
Plus généralement : A chaque fois que le nombre d'états de phase augmente pour un même
débit binaire, la largeur de canal se réduit. Cependant, l'augmentation du nombre d'état de
phase entraine une complexité accrue du système de modulation et de démodulation.
Remarque : Comme pour la manipulation BPSK, les données I et Q sont synchronisées avec
la porteuse. Cela n'a rien d'obligatoire (et est même nuisible car apporte une gigue sur la
largeur des bits) mais facilite simplement l'observation à l'oscilloscope, les commutations se
faisant alors toujours au même moment par rapport à la porteuse.
Sans filtrage des trains I et Q, le spectre en sinus cardinal s’étend en théorie à l’infini.
Pour réduire la bande passante occupée, les trains I et Q sont filtrés avant d’attaquer les
multiplieurs : le "rognage des coins" permet de rendre le train plus "rond" donc moins riche
en harmonique.
Seuls ces types de filtres permettent de réduire la bande occupée tout en minimisant
l’interférence inter symbole (cf diagramme de l'œil).
5- Transmission numérique
Dans ce type de transmission le signal codé est envoyé tel quel sur la ligne et le récepteur
devra simplement avant de le décoder lui faire subir une remise en forme c'est à dire le
reconstituer tel qu'il était à l'émission. La figure ci-dessous illustre le problème, la
reconstitution s'effectuera à l'aide d'un comparateur le plus souvent.
Figure 3 principe et résultat de la remise en forme
A l'examen de la figure on constate, après correction, une succession de niveaux hauts et bas
proches du signal émis, mais avec cependant quelques petites différences dépendant de
l'importance de la distorsion à l'arrivée avant le comparateur ainsi les retards au front montant
ou descendant n'ont pas tous la même importance. En pratique cela veut dire que la durée des
impulsions ne doit pas être inférieure à un certain seuil en dessous duquel on risquerait de ne
plus reconnaître les données. C'est ce qui explique la faible vitesse des transmissions en bande
de base tout particulièrement en code NRZ comme dans cet exemple.
L'exploitation du VCO est tout à fait plausible avec des signaux numériques puisque selon le
niveau 0 ou 1 (ou -V +V) on aura immédiatement modulation de la fréquence à deux valeurs
bien distinctes et ce pendant toute la durée du niveau, comme les signaux numériques sont
souvent en 0+5V et maintenant souvent moins et que le VCO nécessite si l'on veut deux
fréquences bien distinctes un écart de tension de commande sensiblement différent on passera
par un étage de commande intermédiaire qu'on peut schématiser comme suit
À l'autre bout de la chaîne il faudra un récepteur qui pourrait être du type représenté ci-
dessous.
Figure 5. Principe d'un récepteur à démodulation de fréquence
Le signal modulé est capté par le récepteur et traité par un démodulateur analogique dont les
réponses à des signaux sinusoïdaux f1 et f2 seront des niveaux x1 et x2. S'il n'y avait pas de
distorsion lors de la transmission on retrouverait des signaux rectangulaires parfaits et
l'information serait reconstituée en code NRZ, mais comme les paliers ne sont pas parfaits,
non plus que les transitions de niveaux ne se produisent instantanément on est amené à
exploiter un circuit de remise en forme avec comparateur et bascule D pilotée par une horloge
de même fréquence que celle de l'émetteur
on peut procéder à une démodulation complètement numérique
Le principe repose sur l'emploi d'un détecteur de passage à zéro qui génère une très brève
impulsion à chaque passage à zéro par valeur croissante du signal modulé et celui d'un
compteur qui va compter des impulsions provenant d'un générateur dont la fréquence est très
supérieure aux f0 et f1 du signal modulé. Ainsi le compteur compte entre deux impulsions
provenant du détecteur et le résultat du comptage est comparé à une référence correspondant à
une valeur intermédiaire entre f0 et f1. Le résultat est alors envoyé sur une bascule D dont
l'horloge est fournie par le détecteur. Ainsi après chaque impulsion le résultat du comptage
précédent correspondant à un niveau 1 ou 0 est recopié en sortie de la bascule D et ainsi le
codage NRZ est reconstitué.
5-3 Système de transmission dérivé de la modulation d'amplitude
Pour illustrer tout ce qui vient d'être dit nous donnons ci-dessous un schéma synoptique d'un
circuit commercialisé par Fujitsu Microelectronics Europe et que l'on retrouve dans nombre
de téléphones mobiles. Ce circuit comporte la possibilité de fonctionner aussi bien sur la
gamme 900MHz que sur la gamme 1800MHz ce qui est obtenu en doublant pratiquement tous
les circuits d'entrée ou de sortie d'antenne. Dans le même composant hybride on trouve
absolument tous les éléments d'un émetteur-récepteurs : oscillateurs, synthétiseurs à PLL,
circuits BF, aiguillage entrée-sortie, filtres céramiques et filtres à onde de surface. La puce
principale est représentée sur le figure en gris foncé, tous les éléments externes à cette puce
sont intégrés dans le boîtier sauf l'antenne.
Figure 8 schéma synoptique d'un circuit commercialisé par Fujitsu
Conclusion
Ce qui précède n'est qu'un petit aperçu des multiples techniques que l'on peut imaginer pour
transmettre des données, le lecteur intéressé pourra consulter avantageusement les ouvrages
spécialisés dont nous donnons un échantillon, lui aussi non exhaustif..
Bibliographie
[2] M. Boisseau, les transmissions de données du modem au RNIS, Hermès, Paris, 1990
[3] J. Hervé, Electronique pour les transmissions numériques, Ellipses, Paris, 1993.
[5] X. Lagrange, Ph. Godlewski, S. Tabbane, réseaux GSM-DCS, Hermès, Paris, 1993.
[6] L. Starke, Grundlagen der Funk- und Kommunikationstechnik, Hüthig, Heidelberg, 1996
[7] G. Calhoun, radio cellulaire numérique, Tec Doc, Paris, 1992.
[8] P-G. Fontolliet, systèmes de télécommunications, PPUR, Lausanne, 1990.
[9] R. Du Bois, Structure et applications des émetteurs et des récepteurs, PPUR, Lausanne,
1995
[10] F. De Dieuleveult, Electronique appliquée aux hautes fréquences, Dunod Ed., Paris,
1999.