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- L'entente cordiale a déjà porté ses fruits :


nous jouons maintenant beaucoup le bridge,
_, chez vous, avez-vous commencé à jouer à la manille ?-

DECADAIRE
~ ~
frança~ el lratijlùm calholùpu
ciuilisati<m

l'.)
C:
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D Le nouveau code pénal veut jeter les royalistes
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en prison ! D Témoignage : l'enfer à Djibouti
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D Bernard An ton y : « L'âme de la France est
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menacée, unissons-nous pour la sauver ! » □ Jacques
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Houbart : marxisme et narcoculture D Lugan :
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V
E l'indépendance tue l'Afrique D Douze livres
,vu
"°' d'enfants pour Noël D Et ADG tue en série ...
Iettres · de chez nous
Cohenne ries la série crétino-débile
pour adolescents
C'est avec beaucoup acnéiques en manque
d 'intérêt que je lis les d 'histoires à l'eau de
chroniques de J-P. rose ? Symbole d 'une
Cohen, en particulier télévision pour attardés
celle du n ° 19. Bien que mentaux, cette série est
n 'étant pas "Pied noir", une véritable machine à
j'ai subi les m êmes ava- abrutir une génération
nies. qui, vous en convien-
En effet, Lorraine, je me drez, n'avait pas besoin
suis adressée à la mairie de ça. Non content de la
de Metz pour me faire pauvreté du scénario et
inscrire sur la liste élec- des dialogues, le produc-
torale et faire une teur a choisi des acteurs lescent de 16 ans, je en désaccord sur tel ou
demande pour l'obten- d'une nullité affligeante pense que nous méri- tel point avec le
tion d 'une carte nationa- et dont la simple appari- tons quand même mieux Magistère - devrait évi-
le d 'identité. "Il vous faut tion dans un film en tant que ça! ter. Je ne vois, pour ma
un certificat de réinté- que figurants suffirait à part, aucun inconvé-
11
gration de vos parents", gâcher n 'importe quel j. L. (AMIENS) nient à ce que vous 1

m 'a-t-on répondu sur un chef-d'œuvre. ouvriez vos colonnes à


Il est consternant de voir Marc Dem, s 'il estime
ton peu amène.
'.'Je suis née française en que ces ambassadeurs de De la tenue devoir critique r la doc-
1922, je suis mariée avec
un officier français et j'ai
un passeport français".
Rien à faire. J 'ai profité
la crétinerie sont deve-
nus des stars à l'ego sur-
dimensionné, adulées
par des milliers de
Svp •
'
Je vous écris parce que
trine papale. Mais à
condition que le débat
soit contradictoire (voir
sur un sujet très voisin la
d 'un long sé jour au Pays jeunes encouragés par la je vous aime bien et brochure "Oui ! Le caté-
basque pour demander à publicité de certains pour vous dire que j'ai chisme de l'Eglise catho-
nouveau une carte périodiques peu scrupu- été choqué par l'article lique est catholique!",
d 'identité. Mais je suis leux quand il s'agit de de Marc Dem intitulé "Le éditions Sainte-
e ncore irritée après tant faire de l'argent. secret de Jean-Paul Il" Madeleine, octobre 93).
d 'années de ce que je Je ne peux qu'inciter les dans votre n ° 17. Je pense que la rubrique
considère comme une parents à boycotter et Le ton persifleur de intitulée "Quelques nou-
insulte! prohiber cette émission l'article, l'attribution au velles du marigot", dont
pour la sauvegarde de la Saint Père d'une doctri- le ton railleur teinté de
L.D. (HAUTECOURT') santé mentale de leurs ne qui n'est pas la sien- drôlerie convient excel-
chères têtes blondes. ne, l'utilisation de lemment à bien des
Quant à moi, j'ai depuis phrases sorties de leur sujets d 'actualité, n 'a pas
Indigné longtemps délaissé contexte et dont les à accueillir le Souverain
l'inïame lucarne pour les auteurs ne sont pas le Pontife. Votre décadaire
Je prends la plume pour délices de la lecture. Je Pape pour insinuer une nous avait habitués à
proclamer mon indigna- sais le peu d'estime que idée inexacte de la posi- plus de tenue ...
tion vis-à~vis de la télévi-· portent beaucoup de tion du Pape sont des
sion. Qui ne èonnait pas gens aux "jeunes", mais, procédés indignes que J-L. T (VAISON-LA-
"Hélène et les garçons", étant moi-même un ado- tout catholique - même ROMAINE)

LE . LIBRÈ - Directeur :
Serge de Beketch·
Antony, Beketch, Varlet
- €ommission paritaire. :
-Ange tutélaire : .
Françoise Varlet

]Q~ & - « Le libre Journal


de la France Courtuise » esf édité
par la Sari de presse SDB,
74 371
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ISSN : 1244-2380

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Fax : (1) 48.24.08.28. . . _ ~~- - P_:mcipaux associés :. Jean-Marie Molitor
Je prolonge! CEditoria(
U n'y a, dans ce pays en
ruines, que trois raisons de
ne pas se suicider immé- La stratégie de la haine
diatement : la religion
catholique traditionnelle,
les bons livres et la beauté otre chance, c'est l'arbre qui a tué Stirbois ». C'est un
des jeunes filles. gros titre de « Tribune juive ». J.-F. Kahn, directeur de
Vous célébrez les trois ! (( « L'Evénement du jeudi », y explique que le Front
C'est donc bien volontiers
que je prolonge mon abon-
national « ne peut excéder son score actuel » en rai-
nement à votre décadaire ! son de la mort de Jean-Pierre Stirbois, « propre, intel-
ligent, efficace, bon orateur », qui « constituait un vrai danger ».
J -P W (EVREUX)
Et Kahn conclut:« Selon moi, notre grande chance est l'arbre
qui a tué Stirbois ».
Etat de Que cette fiente suinte de la bouche en arrière-train de
manque gallinacée de Kahn pour s'étaler dans « Tribune juive »,
magazine dont l'éditorialiste vedette fut longtemps un escroc
Intoxiqué par votre "Libre pédéraste, n'étonnera personne.
Journal", je réalise que
votre n ° 19 ne m'est pas Quant aux vaticinations du mystificateur postillonnant, on ne
parvenu. s'y attardera que pour noter qu'après avoir obstinément crié
Je vous remercie de faire le « Au loup ! » devant Le Pen, Kahn avoue désinformer ses
nécessaire d'urgence, car
l'état de "manque" m'est
lecteurs depuis cinq ans au moins, puisque le « vrai danger » a
insupportable ! disparu en 1988.
La question que soulève cet immondice est de savoir combien
A.G. (SAINT-CANNAT)
de temps encore les Français de confession israélite vont
supporter d'être représentés par de tels provocateurs.
Grognon! Si, aujourd'hui, notre pays est en permanence au bord de la
J'ai reçu plusieurs fois conflagration civile, c'est par la faute de ces salauds qui
votre journal. Inutile mettent leur pouvoir politique et médiatique au service d'une
d'insister, je ne m'abonne- stratégie inventée par Théodore Herzl. Pour le fondateur du
rai pas.
Depuis plusieurs années, je sionisme, la judéophobie est le meilleur des alliés objectifs
suis abonné à National puisqu'elle impose, face à la menace, la solidarité
Hebdo, à La lettre deJ-M. communautaire et, à terme, le regroupement des juifs en
Le Pen. Je ne veux pas,
après avoir lu ces hebdo- Israël.
madaires, me plonger dans La provocation de Carpentras, le montage médiatique éhonté
votre journal, Présent, autour de « l'affaire du détail», l'obscénité cynique de Kahn
Crapouillot, Brigneau,
Lugan, et puis quoi enco- sont dans le droit fil de cette stratégie de la haine.
re? Plutôt que de diaboliser et de persécuter les Français dont le
Permettez-moi, si j'ai un seul crime est d'aimer leur pays, c'est contre ces
moment libre, de lire autre
chose, pour m'évader et manipulateurs que devraient sévir les cellules prétendument
me détendre, que de la «antiracistes» de Pasqua-Gaubert.
politique ... Leur silence prouve qu'elles ne sont qu'une machine de guerre
A. G. (MÉRIGNA C) politicienne contre l'unité nationale ...
SdeB

L E LIBRE J OURNAL de la. France C ourt:o-ise page 3 N° 21 DU 9 DECEMBRE 1993 ~


FUITE
W_ La .r afle dans les
~ milieux kurdes
de la capitale n'a
permis de saisir aucune
anne,aucunesomme
d'argent importante,
Que(ques nouve(
aucun stock de drogue,
alors que le moindre gar-
dien de la paix du dixième Le nouveau code pénal · ?
arrondissement sait, de
visu, que les terroristes
un laxisme liberticide
\..,
communistes kurdes sont
financés par le racket et le 7~ e premier, Jean raison de son caractère mais de la psychiatrie.
trafic de stupéfiants. C'est 'jJ_ [ Madiran , fondateur insensé et paradoxal. C'est Dans l'état actuel du
le contraire qtµ eût été
étonnant : une semaine
r- et directeur du quo-
tidien "Présent", a compris
l'annonce par Gaubert ,
dans "L'Information juive"
vocabulaire et de la législa-
tion , Gaubert n 'est donc
avant l'opération "coup de le danger mortel que et dans "Tribune juive ", pas plus fondé à actionner
poing'', toute la commu- représentait pour les idées, d 'une "répression fu lguran- la Justice contre un xéno-
nauté kurde bruissait de les libertés et la pauvre te" destinée à faire "dispa- phobe qui n'aime pas les
rumeurs annonçant une presse de notre famille , la raître les librairies, jour- étrangers que Roux et
descente de la police fran- constitution de "cellules de naux et tous moyens de Combaluzier ne seraient en
çaise ... vigilance " prétendument communication qui prô- mesure de faire condamner
antiracistes par les services nent légalement des dis- un claustrophobe qui
ON SE CALME du ministère de l'Intérieur cours xénophobes" ... déteste les ascenseurs.
W_ Le service de associés aux officines de Sous la tautologie (un Dans l'état actuel de la
~ Santé de l'Armée l'anti-France sur ordre du prône est un discours) il y législation .. .
vient de livrer binôme Pasqua-Gaubert. avait un avertissement. Et Mais justement : à partir
pour trois mille cinq cents Il était pourtant difficile cet avertissement tenait du 1er mars 1994, cela va
francs de médicaments de voir en Pasqua autre dans un mot, si incongru changer. Et cette évolution
divers à l'antenne Santé de chose qu 'un Jean-foutre qu 'on aurait pu le croire du "nouveau code pénal"
Matignon. Dans le lot : un frotté d 'ail et parfumé à un lapsus : le mot "légale- est apparemment passée
stock impressionnant de ... l'anis ; un matamore qui ment": inaperçue en dépit du fait
valium. menace : "Retenez-moi ou que des comportements
je fais un malheur", puis t jusqu'ici tout à fait légaux
CHIRAC:LE qui s'inquiète : "Alors , il Lég<fl vont désormais être pas-
W_ RETOUR n'y a personne pour rete- mais sibles des peines les plus
~ Pour contrer les nir, ici ?" ; un ordonnateur interdit lourdes.
effets désastreux de tintamarresques rafles- Quelques exemples :
de l'image d'excité que passoires , où l'on arrête A partir du 1er mars
donnent de lui les tout le monde pour ne gar- 1994, il sera interdit de se
"Guignols de l'info", der personne ; un terrori- D 'abord, parce que le dire royaliste, de prôner le
Chirac s'est prêté à une seur de terroristes qui ne simple respect de l'état de rétablissement de la
opération de "relookage" fait peur qu 'à lui-même ; droit interdit de réprimer monarchie et d'organiser
imaginée par sa fille. C'est un capitaine Fracasse-pied un comportement "légal". des manifestations, cor-
Christine Ockrent qui s'est qui ne tolère pas l'intolé- Ensuite, parce que la tèges ou défilés en vue de
chargée, avec son émission rable mais accepte sans xénophobie ne peut pas faire connaître ces idées.
"Passions de jeunesse", de piper l'inacceptable. être "illégale". Au contraire. Cette étonnante innova-
nous convaincre que Quant à Gaubert, le . En bon français, en tion résulte de deux
l'ambitieux 'impatient
~
traîneur de sabre de ces effet, la phobie n'est pas la a1ticles nouveaux : le 410-1
jusqu'à l'hystérie est secrè- nouvell~ dragonnades haine . . . de quelque chose et le 412-4.
tement un "baba cool" fas- "fulgurantes ", comment ou de quelqu 'un , mais la 1-- Le premier définit les

ciné par les philosophies avoir la moindre considéra- crainte .. . irraisonnée et "intérêts fondamentaux de
orientales et l'archéologie. tion pour un homme qui irrationnelle de cet objet. ia nation" auxquels il est
Aussitôt, "L'Express" a se prétend prêt à tout pour A la différence du racis- interdit de porter atteinte.
relayé le message sous la "Défendre Avec Vigilance me ou de l'antisémitisme , Parmi eux apparaît, pour la
signature de Dominique Israël et la Diaspora " qui sont des idéologies, la première fois , "la forme
de Montvallon et "Le (D .A.V.I.D.) mais n 'ose xénophobie, aversion républicaine de ses institu-
Nouvel Obs" sous celle de même pas porter son vrai incontrôlable , est une tions".
Françoise Giroud, qui se patronyme? pathologie. Jusqu 'à présent, c'est le
sont lancés, de concert, Pourtant , il est une Comme l'agoraphobie "régime constitutionnel "
dans un ahurissant dithy- menace qui aurait dû atti- ou la claustrophobie, elle qui était protégé.
rer l'attention, justement en relève non des tribunaux On pouvait donc , en

LE LIBRE JOURNAL de la Fran.ce Co-urtcn.se page 4 N° 2 1 D U 9 DECEMBRE 1993 ~


rambe de Chirac.

fes du marigot J
ASUIVRE ...
Après la décision
du Conseil d'Etat
interdisant le "port à
l'école de signes d'appar-
modifiant la constitu tian "mouvement insurrection- articles 255-1 et suivants, tenance religieuse arborés
avec l'approbation du nel" toute "violence collec- un exemple frappant. de façon ostentatoire ou
peuple appelé au référen- tive de nature à mettre en La Loi inte rdisait déjà revendicative", décision
dum ou des chambres péril les institutions de la toute discrimination en rai- qui a motivé le renvoi de
réunies en congrès, rétablir République " (et donc la son de l'origine des per- quatre jeunes filles du
le régime monarchique. "forme républicaine de ces sonnes, de leur sexe, de Lycée de,Nantua portant
Après mars, le seul fait institutions"). leur situation de famille, de le foulard "islamique", la
d 'avancer un projet visant à Parmi les actes considé- leur état de santé, de leur question est posée de
substituer, à la forme répu- rés comme violences, le handicap 1 de le urs opi- savoir quel proviseur
blicaine des institutions, paragraphe 4 de l'article nion s politiques ou de osera, le premier, ren-
une forme monarchique de 412-4 retient les "provoca- leurs activités syndicales, voyer un élève pour port
ces mêmes institutions sera tions à rassemblement". de leur appartenance ou de la calotte traditionnelle.
considéré comme une Si l'o n rapproche de leur non-appartenance
atteinte aux intérêts fonda- l'article 410-1 de l'article à une ethnie, une nation,
mentaux de la nation et 412-4 paragraphe 4, on une race ou une religion INSULTES ...
puni comme tel. découvre que le simple fait
d 'a ppeler à participer au
déterminée.
~
» La riposte ély-
séenne au (très
~ cortège traditionnel de ~ mauvais) livre de
L'obsession Jeanne d 'Arc qui , chaque Anormal Charles Villeneuve qui
de année, réunit des milliers mais impute à Mitterrand la res-
l'exclusion de royalistes impatients de autorisé ponsabilité du suicide de
restaurer la monarchie Bérégovoy continue :
constitue une insurrection après la "révélation", par
contre la forme républicai- la presse aux ordres, que
Bah ! direz vous, qui ne des institutions. Crime Or, le nouvel article Villeneuve avait recouru
donc songerait aujourd'hui puni de quinze ans de ajoute à cette liste l'inter- aux services d'un "ex-OAS
à envisager un coup d'état, détention criminelle et un diction de toute exclusion journaliste à Minute", un
même constitutionnel, million cinq cent mille en raison des mœurs. gag des "Guignols de
contre la République ? francs d'amende. Sera ainsi puni de deux l'info" sur Canal Plus a
Personne, en effet. On objectera que nul ans d'emprisonnement et froidement traité de pros-
De même que le but pouvoir sérieux n'osera de deux cent mille francs titué le directeur de
des lois antiracistes n 'est recourir à une répression d 'a mende tout refus l'Information de TF1,
pas de protéger les étran- aussi disproportionnée à d 'embauche, toute sanction Gérard Carreyrou, compli-
gers mais de persécuter les son objet. ou licenciement prononcé ce de Villeneuve dans la
Français, de même l'objec- C'es t négliger le fait en raison des mœurs de réalisation et le lancement
tif du nouveau code pénal constant qu'un pouvoir uti- l'intéressé. du livre.
n 'est pas de protéger les lise pleinement les moyens Cela signifie, par
institutions mais de fournir légaux qu'il s'est donnés exemple, qu 'un directeur
une arme de plus contre de lutter contre ses adver- d 'établissement scolaire ris- .. .ET REPRESAILLES
les réfractaires au projet saires. quera la prison s'il refuse Dans le même
mondialiste. La législation antinatio- d 'embaucher un enseignant - - temps, les
Cela devient évident nale a ainsi permis au pou- affichant son homosexualité. ~ gazettes à la botte
quand on découvre ce que voir actuel d 'incarcérer Alors qu 'il sera contraint font état de l'émotion que
le nouveau code pénal pour un an un supporter de dénoncer un royaliste susciteraient à l'Elysée cer-
appelle "atteinte aux inté- de foutebole coupable de portant la fleur de lys. taines maladresses consta-
rêts fondamentaux de la "port d 'insignes interdits" et Quelle preuve plus élo- tées dans la réalisation du
nation". d ' infliger six mois de la quente du caractère déli- projet de la Très Grande
Dans le cas qui nous même détention à un rant de ce code à la fois Bibliothèque de France.
intéresse , la réponse est employeur qui avait refusé laxiste et liberticide et que Projet dont le gros œuvre
donnée par la section II du d'embaucher une Africaine. l'actuelle majorité va appli- a été réalisé par le Groupe
chapitre II qui définit la Cette obsession de quer sans états d 'âme, alors Bouygues propriétaire de
nature de ces atteintes et l'exclusion prend d 'ailleurs qu 'elle s'était opposée à TF1...
notamment le mouvement des proportions délirantes son adoption du temps
insurrectionnel. dont le nouveau code qu 'elle était dans l'opposi-
Est désormais déclaré pénal fournit , par ses tion?

LE LIBRE J OURNAL de la Fra.-nce Court:o-ise page 5 N° 21 DU 9 DECEMBRE 1993 ~


Cohenneries
Les mômes et le
clochard
f:Âutres nouve(fes
al tombée l'histoire de ces J'

trois gamins de Villy-sur-


Seine qui ont massacré un
Les préfets envoient la cour de cass' à la casse
clodo. Durant plusieurs semaines, nos
bons médias avaient mobilisé la fine
.fl.eur de nos socio-pschylogues pour «~ orte d 'a nti- clients devant les tribu- tion française est à sa
nous expliquer la conduite des deux LICRA, l'AGRIF naux ». Alors, dira-t-on, botte.
assassins en culottes courtes de considère qu'il sur quelle base juridique On lui souhaite bien
live,pool. Grosso modo, il ressortait existe une sorte de racis- ou constitutionnelle du plaisir.
de leurs causeries que chez ces tarés que la
me à rebours en France Pasqua et Gaubert, créa- D 'a utant
d'Anglai.Y qui nous ont déjà donné
dont seraient victimes les teurs des commandos « Cass " vient de donner
Jack !'Eventreur et les hooligans, il
n'était pas surprenant au bout du citoyens français de Charlot, ces drôles de satisfaction à l'AG RIF,
compte de voir des mioches découper souche et catholiques de "Ce llules de vigilance malgré d ' incroyables
en rondelles un de leurs petits la part de groupes mino- contre le racisme, la pressions politiques , en
camarades. Bien que n'ayant pas ritaires religieux ou eth- xénophobie et l'antisémi- renvoyant Marek Halter
tout suivi,j'avais cru comprendre que niques ». C'est la défini- tisme" fondent-ils leur devant les tribunaux qu\
dans notre pays, Mitterrand et tion (excellente au de- refus d'associer l'AGRIF 1'o nt définitivement et
Balladur soient loués, ce genre de meurant) que Tribune à leurs réunions ? lourdement condamné
truc horrible ne pouvait pas arri11er. Juive donne de l'Alliance C'est que, selon pour injures raciales.
C'est vrai que pour se distraire, nos Générale contre le Ra- Tribune Juive, la légitimi- La prochaine fois,
gamins ont Dorothée et l'Euro- l'idole des médias et de
cisme et pour le respect té de l'AGRIF est « un
Dysneylancl. Et voilà que trois d'entre
de ['Identité Française et effet pervers de la légis- l'Elysée y réfléchira à
eux, prévenant la vague de froid,
gomment des statistiques un SDF à chrétienne que Bernard 1a ti on antiraciste... Ce deux fois avant de traiter
coups de pieds et de madriers ! Ah, Antony a fondée en qui explique la sage l'Eglise « d 'a rchaïque,
comme on aurait bien voulu nous la 1985. décision du préfet de ne raciste et antisémite ».
cacher cette horreur ! Nous dissimuler Et l 'hebdomadaire pas admettre l'AGRIF
qu'il y a, chez nous aussi, quelque ajoute : « . . .il est \;rai que lors des délibérations " (L'AGRIF, 70 bd
chose de pourri capable d'engendrer le blasphème anticatho- des commandos Charlot. Saint-Germain 75005
des enfant.Y-tueurs . Et surtout nous lique ou l'injure du style En clair : un préfet PARIS - adhésion 50F.
é1•iter de nous demander quoi? Bonne "sale Français" existent et peut désormais rejeter On peut écrire aux pré-
question. Bien emmerdante surtout. sont inadmissibles ... For- les arrêts de la Cour de fets qui ignorent les déci-
On a donc remobilisé socio-
te de cinq ans d 'a nci- Cassation s'il considère sions de la Cour de
psychologues et autres
enneté l'AGRIF peut , qu 'ils ont un effet per- Cassation. Une procédu-
pédopsychiatres. Lesquels nous ont
expliqué gravement que cette histoire selon la loi Pleven de vers. Pasqua croit donc re va d 'ailleurs être
nous interpelle tous quelque part et 1972, défendre ses que la plus haute juridic- engagée par l'AGRJF).
qu'il.fallait... nous interroger! Paraît
qu'ils se font payer pour ça. Il ne s'en
est pas trouvé un, en tout cas, pour
dire clairement que les gamins ne
sont pas des anges et qu'il$ n'ont pas,
de .façon innée, la notion du bien el
du mal. Bref, que c'est aux parents et
à leurs éducateurs de la leur
inculquer à coups de taloches. Ou de
punitions. A un journaliste qui lui a
demandé «Qu 'est-ce que tu penses,
maintenant l», l'un des gamins-tueurs
a répondu : «!'sais pas. Bientôt c'est
Noël. !'vais avoir un vélo et une
chaîne hi-fi». Il souriait. Sa mère
aussi. Son vélo et sa chaîne hi-fi, il les
aura. Mais ça vaut quoi la peau d'un
SDF? Faut demander à Paul-Loup
Sulitzer. Pour les besoins d'une
émission télévisée programmée à
Noël, le milliardaire s'est, paraît-il,
déguisé en clochard pour piéger les
gens dans la rue. Pour un peu, je
regrelterais presqu 'il ne.soit pas
lornb f sur les gosses de Vit,y. LE LIBRE JOURNAL de la Frczn.ce Co·u -r .,.oise page 6 N° 21 DU 9 DECEMBRE 1993
c'est aznsz ...
• •

par ADG

ne des modes les plus sédui- transforme ses contemporains en


santes de ces dernières homme-sandouiche par gastronomie
années - avec le retour du TUEURSEN pure. Lorsqu'il est arrêté, il écrit ses
pantalon à patte d 'éléphant,
même si cette espèce est pro-
SERIE mémoires et je voùs prie de croire
que ça se vend mieux que le « Guide
tégée et qu'il est cruel d'amputer un Pudlowski 94 » où je suis pourtant en
pachyderme de deux pattes (avant ?
arrière ? il serait bon que cela soit
t photo avec Alphonse Boudard à
notre cantine de « La Tour de
précisé) dans un simple souci d 'élé-
gance - est sans conteste l'arrivée sur
- 'Pattes Monthléry », rue des Prouvaires (juste
à côté , vous avez une sorte de
le marché du crime des tueurs en
série.
d élépliants
J Martien mirot qui vend des cartes
postales de chats. Allez le voir, c'est
C'est bien entendu une mode qui
nous vient des Etats-Unis, comme le
-'frappes un ami tout dévoué à la cause féli-
ne).
chouime-gomme, la démocratie et les
oreilles de Mickey, où ils se firent
chirurgicales En France, outre Gilles de Rais qui
est un peu vieillot comme « Serial
connaître sous le nom de « Serial
killers » ce qui vous a tout de même
- 'Profession- killer », nous avons eu Thierry Paulin
qui ne boulottait pas les petites
une autre gueule que leur appellation
française qui fait un peu soldes de
nalisme des vieilles qu'il étranglait, mais qui, dans
le but sans doute d 'attendrir la fraiset-
printemps. On se demande bien d'où « serial killers » te, leur faisait boire de l'acide caus-
est venue cette prolifération, large- tique. Il en a été puni en attrapant le
ment et justement encensée par le
cinéma et la littérature, de « Serial
-9randeur SIDA et pas parce qu'il mangeait trop
épicé, ça, j'en jurerais.
killers » . Depuis Dresdes, Hiroshima
et Nagasaki , les Américains sem-
consécutive Mais on sent bien que nous
sommes des amateurs et que nos
blaient s'être un peu calmés question
loi des séries et c'est avec satisfaction
des mêmes . tueurs en série sont, révérence gar-
dée, comme une espèce de parc
que nous avions pu constater l'élitis- Astérix face à Eurodisneyland. Nous
me dont ils avaient fait preuve lors manquons de pratique et peut-être
de la guerre du Golfe avec leurs de sérieux, c'est exactement comme
remarquées « frappes chirurgicales » pour les comédies musicales où
qui tapaient , comme leur nom jamais Jean-Pierre Cassel et Raymond
l'indique, avec une précision redou- des Sioux dans les cours de récréa- Barre n'arriveront au niveau de Fred
table sur les hôpitaux de campagne tion, a admiré de manière trouble J.F. Astaire et Ronald Reagan.
bondés qu'il est aisé de confondre Kennedy, a subi des piqûres de mys- Cela dit, je pense qu'il ne faut pas
avec un pipe-line (à cause des ticisme sous la houlette de l'abbé des désespérer : avec un peu d 'entraîne-
tuyaux). Cochons, a fait quelques ravalements ment et surtout, beaucoup de répéti-
Mais voulant toujours faire mieux, forestiers au napalm au Vietnam puis tions, nous pouvons, sinon dépasser
ces amis des surmulots en petite est entré dans la vie active en massa- les Ricains, au moins les égaler.
culotte bouffante et des canards à crant au moins une dizaine de per- D'autant que question gastronomie,
béret ont inventé un concept nou- sonnes, femmes s'il était homosexuel on a un peu d'avance sur eux et que
veau et intéressant : le tueur en série passif, hommes s'il était actif, nègres nous saurons bien trouver quelques
individuel. On estime que cet indivi- s'il était les deux. petites sauces idoine-européennes
du a généralement des pulsions A l'occasion, le « Serial killer » ne pour accomoder les doigts de pied
homosexuelles dues à une enfance dédaigne pas de goûter tou t ou partie d 'une vioque ou la fricassée
consacrée aux cardages de matelas à du corps de ses victimes, voire d 'en d 'aréoles d 'une poignée de ten-
eau (ouatère-bède) et perpétuelle- garder des morceaux au congeleur drons.
ment humiliée par l' obésité des (friseur) en cas de petit creux. Il ne
mangeurs de glaces (aïllescrimes). tue pas pour l'argent, mais pour les Et c'est ains i q ue no s tueurs 'D
, L'individu , pas décevant au demeu- sensations que cela procure et com- en série seront grands.
rant, a commencé à tirer les nattes ment ne pas admirer un gar;çon qui
~-.::--,.,.
.,..,i:i,':::!JJO----'IP'.l""1
LE LIBRE JOURNAL de la France Court:oise p age 7 N° 2 1 DU 9 D ECEMBRE 1993 ~
PRESSE D'ETAT
Quatre annon-
W ceurs assurent ce
~ mois-ci par leurs
publicités le financement
de "Passage", mensuel de la
gauche israélite : le ministè-
f:4utres nouve(fes
re de l'Education nationale,
le ministère des.;rostes et
Télécommunications, le Aide humanitaire : un simple témoignage
ministère de l'Economie et
des Fmances et Electricité Après un séjour de puisqu 'à leurs yeux nous te de faire attention à ne
de France. Ne serait-il pas deux ans à Djibouti, n'en serons que plus géné- pas les renverser en voitu-
plus simple de nationaliser reux. re parce qu 'alors les "auto-
le journal et de rendre
une femme de cor;pé- « La violence est perma- rités " se régalent. L'auto-
l'abonnement obligatoire rant, mère de famille nente . Lorsque la police mobiliste maladroit est lit-
sous peine de sanctions fis- installée avec son locale fait du "nettoyage" , téralement p lumé. Mais
cales? mari et ses erifants elle embarque ces malheu- évidemment, la victime ou
reux en tas , dans des sa famille ne touchera
CHARABIA
dans l'ancien territoi- camions, et les emporte on jamais un centime.
"Défendre le fran- re français des Afars ne sait où. Cela se passe « Ici, tout l'argent passe

J çais, langue de la
République", c'est
une des missions que s'est
et des Issas a rédigé ce
bref témoignage.
en pleine ville, sous les
yeux indifférents de tout le
monde. ]'ai vu, de mes
dans le kat, cette drogue
qu 'ils ruminent à longueur
de journée, affalés sur les
affectées Jack Toubon,
Extrait d 'une corres- yeux, un policier cravacher trottoirs. Ce peuple semble
ministre intérimaire de la pondance privée, il une réfugiée somalienne. n 'avoir rien d'humain. Ni
Culture. On attend avec n'était pas destiné à C'est le bébé qu 'elle portait foi, ni loi, ni dignité.
impatience qu'il nous révè- sur son dos qui recevait les « Et puis, malgré tout,
la publication. Ce
le quel charabia pouvaient coups. on finit par lire dans les
bien parler nos ancêtres
n 'est ni un reportage, « Les premiers mois de regards quelque chose de
jusqu'en 1789. ni un document scien- notre séjour, je m'occupais mystérieux. La vie sur terre
tifique. C'est simple- des réfugiés. Je donnais le semble n 'avoir pour ces
REVISIONNISME ment un récit d'une biberon à des bébés qui malheureux aucune impor-
De Michel Polac, devaient mourir dans mes tance. Ils souffrent et meu-

J ce commentaire
"historique" :
"Jeanne d'Arc est une
sincérité totale et,
donc, souvent brutal.
Mais il tranche telle-
bras . ]'en aurais hurlé de
douleur. Aujourd'hui, j'ai
laissé tomber. ]'ai le senti-
rent avec le même sourire.
« Les femmes musul-

manes ne sont r ien .


invention très récente". ment sur les éternelles ment que tout cela ne sert Mutilées, bâillonnées, ligo-
Le premier livre consacré à à rien. Je passais ma vie au tées par les interdits reli-
Jeanne, celui qui "inventa"
pleurnicheries huma- milieu de prostituées gieux et par les obligations
la Pucelle héroïque, fut nitaires des médias et malades du Sida , de la de leur condition, el les
l' œuvre de Christine de des professionnels du tuberculose , du choléra . sont de plus en plus abais-
Pisan, sa contemporaine. "charity-business" que ]'ai fini par avoir peur, sées, asservies, voilées. Les
Cette "invention récente" a pour moi et pour les voisins arabes de Djibouti
donc un demi-millénaire.
nous avons décidé de enfants. Mon naturel égoïs- font une incroyable propa-
Rendez-vous dans cinq le prr;poser à nos lec- te a repris le dessus. ]'ai gande islamique, l'intégris-
siècles pour voir ce qui res- teurs. fui. me est de plus en plus pré-
tera des "inventions" que « A présent, je fais de sent et exigeant . Et dans
Polac a aujourd'hui tant à « De ma vie, q1.,1e ce soit l'alphabétisation. Mais , là cette misère effroyable, les
cœur .. . en Afrique occidentale , en aussi, c'est peine perdue. pays arabes dépensent des
Amérique du Sud ou en Ils viennent deux fois , puis sommes folles pour
BIENVU Asie , je n'ai jamais vu on ne les revoit plus, ou construire toujours plus de
Le magistrat amé- autant de saleté, de misère, seulement trois mois plus mosquées, toutes plus

J ricain en charge
des procès croisés
que s'intententJ.W. Bobbit
de mendiants et <l'infirmes.
Des femmes , jambes cou-
pées, se traînent, le bébé
tard. C'est qu 'ils ont été
massacrés par la police ou
déportés dans l'arrière pays
superbes les unes que les
autres.
« Voilà Djibouti , c 'est

et son épouse au motif que sur le dos , exhibant leurs après avoir été raflés. cela.
celle-ci aurait tenté de cas- plaies béantes. La vermine « A force d'horreur quo- " Mais c 'est aussi un
trer celui-là, qui l'aurait vio- grouille partout, le choléra tidienne, on finit par deve- pays merveilleux, avec ses
lée après l'avoir trompée, a est endémiq u e, de très nir tout à fait indifférent. déserts à perte de vue, ses
eu ce mot : "Ces deux-là se nombreux enfants sont « C'est le seul refuge couleurs, ses femmes
méritaient l'un l'autre". mutilés mais, pour les contre le désespoir. On ne superbes drapées dans
On ne saurait mieux parents , c'est un avantage les voit plus. On se conten- leurs voiles de couleurs
dire ...
LE LIBRE JOURNAL de l a France Co'-'rtoise page 8 N° 2 1 D U 9 N OVEMBRE 19 93 ~
vives qui contrastent admi- histoire, d'une civilisation, accueillants, si hospitaliers
rablement avec le cuivre d'un art authentiques. et qui battent des mains
sombre de leur peau. « Djibouti, c'est encore quand on leur offre une INSERTION
C'est la mer, les îles, les la féerie des souks, le tour- simple bouteille d'eau. L'enquête sur les
couchers de soleil, les billon des parfums d'en- « Et c'est le silence qui crapuleries
épices, le chatoiement et le cens et d'épices, le jaillis- s'abat dès que le moteur diverses des élus
pépiement des groupes sement des couleurs. des voitures s'arrête. Ce socialistes, en particulier
multicolores de femmes « Et puis, c'est l'arrière silence absolu du désert, dans le Nord, a fait appa-
assises en rond et qui tres- pays, le désert qui passe ce silence effrayant. raître qu'une association
sent des paniers, leur éter- en un instant du rose au « Hélas ! Impossible de contrôlée par eux avait
nel sourire aux lèvres. violet, les mirages, le ciel s'aventurer bien loin : au versé près d'un million de
C'est l'admirable artisa- de plomb fondu, les tor- nord, la guerre sévit, ter- francs en "salaires" à
nat des Ethiopiens. Ce nades de poussière qui, au rible, entre les Afars et les Harlem Désir et Hayette
peuple chrétien est d'une loin, semblent les colonnes Issas. Boudjema, deux figures du
grande noblesse, il est du ciel, les maigres cara- « Tout n'est que ruine. » beurisme en France. Ces
riche d'un passé, d'une vanes, les nomades ·si ■ sommes auraient été
payées en contrepartie de
"conseils, échanges de
vues, réunions et ren-
contres".
De la barbarie ... à la barbarie Voilà au moins des "jeunes
issus de l'immigration" qui
Enclavé dans l'Ethiopie, bordé au sud zias de tribu à tribu, de village de paille n'ont pas été "défavori-
par la Somalie, Djibouti, sur la côte ouest ou de peau à village aussi de peau ou de sés".
du détroit de Bab el-Mandeb qui relie la chaume, ils n'ont d'autre aubaine que le
mer Rouge au golfe d'Aden, est un terri- naufrage des navires sur leur côte de
toire de vingt-trois mille kilomètres carrés fer." EUTHANASIE
où s'entassent, dans une ville et une Après que la France eut tenté, un siècle Suivant l'exemple
demi-douzaine de gros bourgs, plus de durant, d'y implanter la civilisation en - - des promoteurs de
six cent mille habitants qu'opposent des bâtissant un port et en construisant une ~ l'avortement, les
haines tribales inexpiables et des cen- ligne de chemin de fer, Djibouti devint partisans de l'euthanasie
taines de milliers de réfugiés somaliens, indépendante en 1977, à l'issue de dix poursuivent leur campagne
éthiopiens, Ogaden, yéménites. ans d'affrontements qui aboutirent, en de médiatisation. La chaîne
Cette terre volcanique où la nature elle- mars 1976, à la prise d'otages de sinistre américaine NBC a ainsi
même semble exprimer une sorte de déli- mémoire où les terroristes du Front de accepté de retransmettre
re barbare fut acquise par le Second Libération de la Côte des Somalis s 'empa- en direct les derniers ins-
Empire en 1862 pour la somme de dix rèrent d'un car transportant une trentai- tants d'Erwin Krickahn qui,
mille thalers versés au sultan de Rahito. ne d'enfants de militaires français. L'un souffrant d'une maladie
Voici ce qu'en écrivait, trente ans plus des écoliers trouva la mort dans l'assaut incurable, a décidé de se
tard, le géographe Onésime Reclus dans libérateur donné par le GIGN. suicider en public. Les
"La terre à vol d'oiseau": "Péninsule sté- Ce drame conduisit au vote de l'indépen- mouvements favorables à
rile dont les torrents presque éternelle- dance par 99 % des suffrages. l'euthanasie espèrent se
ment vides ne forment aucun fleuve Indépendance qui, sans surprise, débou- servir de ce précédent
allant à la rencontre de la mer, il Jaut cha immédiatement sur une sanglante pour faire légaliser l'assas-
un orage immense, encombrant tout le anarchie. Depuis quinze ans, le pays est sinat des grands malades
ciel, pour y tracer de vrais cours de en proie aux émeutes, règlements de au même titre que celui
rivières, au pied de vieux volcans morts comptes, assassinats, coups d'état en des petits enfants.
ou qui dorment, entre les collines aro- chaîne, attentats, complots, répression,
matiques. Car la terre des Somalis est tortures, guerres tribales, massacres, ten-
essentiellement le pays des parfums, des tatives de sécession et rébellions inces- RACISME
essences, des gommes odorantes. Mais ces santes. La dernière remonte à quelques Nouvelle et éphé-
déluges sont rares sur les monts ardents, mois à peine, avec l'attaque d'une bande - - mère plume-vedet-
ici calcaires, là volcaniques, presque de pillards contre le port de Djibouti. ~ te de "Libé", le
partout de simple et franche nudité. " Dans ce véritable "anus mundi", une comique Guy Bedos dénon-
Et Reclus ajoutait ce portrait des indi- poignée de fonctionnaires, de coopérants ce "les crétins déguisés en
gènes : "On dit les Somalis fourbes, vin- et de militaires français appelés par une Harrison Ford qui
dicatifs, sournois et féroces. Ils aiment la autorité locale totalement incompétente patrouillent d'un air mar-
guerre qu'ils commencent à Jaire au tente de sauver, au milieu de la haine tial des Champs-Elysées au
fusil, qu'ils faisaient autrefois avec l'arc d'un peuple qui les considère comme des Trocadéro au volant de
et la flèche, la fronde, la massue, la occupants, les derniers lambeaux d'une leur Land Rover".
lance et le bouclier. Le pillage leur est civilisation qui retourne irrémédiable- A quoi sert la loi Gayssot ?
doux mais, sauf quelques pauvres raz- ment à la barbarie.

LE LIBRE JOURNAL de la Fra..-.ce Court:o-ise page 9 N° 21 DU 9 DECEMBRE 1993 ~


CDieu ou César

par Jacques Houbart


La narcocul ture

orger un néologisme n'a rien montée sur la 6e Avenue, au Living réseau mondial de la gauche caviar
de puéril s 'il s'agit d 'attirer Theater de New York. est plus opérationnel que jamais ,
l'attention du public sur un Dans sa préface, Kenneth Tynan riche des narcodollars et des posi-
événement ou un comportement déclare triomphalement : " Le tions stratégiques qu 'il occupe dans
ignoré, voire dissimulé, par le pou- citoyen moyen cherche le bonheur. les médias, l'édition et le cinéma. Ce
voir médiatique. Avec ce souci, j'ai En quoi les objectifs (du camé) sont- réseau représente même le fer de
lancé en 1979, dans le journal de ils essentiellement différents ? Si le lance de la contre-offensive marxiste
Pierre Charpy • Tendances et but de la vie est le plaisir, en quoi de la fin du millénaire .
conjoncture », le mot Narcodollar, est-il plus désirable de l'atteindre en Tous ks écrivains et journalistes
afin de dévoiler le rôle majeur de la injectant des dollars dans un compte asservis le savent, mais, pour rester
Banque dans la croissance rapide du en banque qu'en injectant de la dans l'univers Kerouac que nous
marché de la drogue, comparable en drogue dans son propre sang ? Si, connaissons bien, des nouvelles
importance à celui du pétrole. d 'autre part, le but est l'illumination toutes récentes des Etats-Unis indi-
Cet énorme marché parallèle et spirituelle, comment peut-on être sûr quent que, dans le pays de Clinton,
clandestin n'a fait que croître depuis, que les intuitions procurées par ce Carter-bis , les sorcières de la
perturbant les mécanismes boursiers l'héroïne (ou la mescaline, si élo- gauche ont déclenché la " chasse
(sans que les " économistes quemment chantée par Aldous aux anges •. Parmi ceux-ci, le plus
sérieux », du type Raymond Barre , Huxley) sont moins valables que angélique, je le connais bien, est
aient jamais consenti à en mesurer celles provenant du mysticisme reli- sans doute Gerald Nicosia, l'auteur
l'impact colossal) et surtout interve- gieux?» de " Memory Babe : A critical
nant dans la politique de certains Biography of Jack Kerouac »
Etats, notamment en Amérique lati-
ne, dont les dirigeants vivent sous la
t
Propagande
(University of California Press ,
California Princeton Fulfillment
terreur de cette mafia. pour Services , 1445 Lower Ferry Road,
Les agents du marxisme interna- 'la drogue Ewing, N.J. 08618). Cet ouvrage est
tional , s'appuyant sur la Narodny une biographie-résurrection, issue
Bank de Moscou, des établissements
britanniques off-shore de Hong
t
Ce tissu de sophismes est typique
de centaines d'entretiens avec les
témoins du héros, une œuvre cri-
Kong ou des Caraïbes, utilisent, pour de la propagande que la jeunesse tique remarquable et une enquête
protéger les champs de drogue, des d 'après-guerre a dû subir, notam- sociologique sur les USA.
guérillas qu 'ils alimentent en maté- ment la " Beat Generation » de Jack Nicosia, sans aucune idéologie
riel militaire . comme les troupes · Kerouac. Ce grand écrivain, drogué préétablie, y décrit tout simplement
communistes et procastristes à mort par William Burroughs et les mœurs et pratiques des agents
d 'Amérique latine, dont le M 19 de Allen Ginsberg, allait mourir à de la narcoculture. En représailles,
Colombie que j' ai dénoncé à 47 ans,, en 1969, ne nous léguant ceux-ci, ayant créé une sorte de
diverses reprises . qu 'une œuvre inachevée. Ses gou- soviet stipendié par le Kerouac
Parallèlement à cette action mili- rous marxistes, par contre, qui cher- Estate qui a mis la main sur l'hérita-
taire , dès la fin des années 50, les chèrent vainement à l'entraîner dans ge de )'écrivain, refusent la parole à
agents communistes et leurs compa- leurs comités de soutien au dictateur Nicosia alors qu 'il est de loin le plus
gnons de route se sont efforcés de Fidel Castro, ont survécu à leur victi- qualifié.
promouvoir parmi intellectuels, me et parcourent le monde pour gla- Parmi les plus notables intri-
artistes et étudiants une philosophie ner des palmes académiques gants : la gauchiste Ann Charters ,
bidon fondée sur la non-valeur de la (Toubon vient de décorer Ginsberg), critique de " The Portable Beat
vie. mais surtout pour continuer à Reader • et compagne de route de
Le narcodollar a prospéré sur le répandre leur venin marxiste. Ginsberg, lequel affiche un grand
fumier de la Narcoculture . On ne saurait trop recommander intérêt pour le bouddhisme.
Dès 1957, Grove Press, de New la vigilance aux citoyens de ce Dans un prochain papier, nous
York , et Evergreen Books, de monde qui se croit libre. Alors que aborderons cet avatar très remar-
, Londres , publiaient " The Con- le Mur de Berlin est abattu et que quable de la narcoculture ,
pièce de Jack Gelber, l'empire stalinien a implosé, le gagne à présent la France.
[' CfÛstoire a' ( endroit
par Bernard Lugan

t
PILLAGE
COLONIAL
~ n 1960, lorsque la France frontières et c'est en partie pourquoi
'l. accorde l'indépendance à ses OU RUINE l'Afrique est aujourd'hui balkanisée.
colonies d'Afrique, elle laisse
derrière elle 2 000 dispensaires en
DES NATIONS Quand les tiers-mondistes nous
accusent d 'avoir donné l'indépen-
état de fonctionnement, 600 materni-
tés, 40 hôpitaux en Afrique noire et
COLONIALES dance à des "sortes" d 'Etats non
viables économiquement, il importe
à Madagascar. En Afrique du Nord, de bien leur rafraîchir la mémoire !
180 établissements hospitaliers, et 30 t
en Indochine. *

En Afrique, la France a construit De plus , à l'époque coloniale,


18 000 kilomètres de voies ferrées, Afrique, sans tenir compte de toutes l'existence d'immenses ensembles
215 000 kilomètres de pistes princi- les autres dépenses, représentaient géographiques unis sous la même
pales utilisables en toutes saisons, 5 % du budget français et 22 % de administration avait permis de
plus de 50 000 kilomètres de routes toutes les dépenses nationales désenclaver l'Afrique centrale et
bitumées. Elle laisse 63 ports équi- d'équipement. De 1945 à 1958, l'Etat l'Afrique sahélienne.
pés et 196 aérodromes. français a investi 900 milliards en
AFN et 800 en Afrique noire. Au L'exemple du Mali illustre parfai-
Dans le domaine scolaire, l'effort total, de 1900 à 1958, en addition- tement cette idée. Le Mali, qui fut le
fut également considérable puisque nant les fonds privés et les fonds Soudan français, est aujourd 'hui
2 millions d'élèves étaient scolarisés publics, le total des capitaux français étranglé par un enclavement géogra-
en Afrique noire et à Madagascar en investis dans l'Empire a atteint la phique et politique qui lui interdit
1960 et 1,8 en Afrique du Nord. somme colossale de 25 734 millions tout développement en raison des
Dans la seule Afrique noire, 16 000 de francs, valeur 1914. insolubles problèmes de transport et
écoles primaires et 350 écoles de frontières douanières qui
secondaires, collèges et lycées fonc- En 1958, en Afrique noire françai- l'assaillent. Toutes ses importations
tionnaient. se, seuls trois pays avaient une et toutes ses exportations se font par
balance commerciale excédentaire la route, en direction des ports de la
L'effort de formation fait par la car ils exportaient du bois, du café façade maritime africaine. Des mil-
France avait porté ses fruits car, au et du cacao. Il s'agissait du Gabon, liers de kilomètres doivent donc être
moment des indépendances, 95 % du Cameroun et de la Côte d'Ivoire. parcourus et plusieurs frontières
des instituteurs. étaient Africains. franchies, d'où des coûts que l'éco-
Pour les autres catégories d'ensei- L'indépendance approchant, la nomie nationale ne peut plus sup-
gnants, un seul chiffre rendra comp- France eut l'intention de constituer porter.
te de l'immensité de l'effort fait par des ensembles économiques équili-
la France : en 1960, 28 000 ensei- brés construits autour de ces pôles Avant 1960, la situation était tota-
gnants français exerçaient dans la de relative prospérité afin d'équili- lement différente car, placé au carre-
seule Afrique (AFN comprise), soit brer économiquement l'ancien empi- four de sept territoires relevant
1/ 8 du corps professoral national. Il re. Elle proposa alors de regrouper d'une seule autorité, l'autorité fran-
était impossible d'en faire plus car la les trois territoires les plus riches çaise, le Soudan n'était pas un cul-
métropole manquait cruellement avec d'autres, moins favorisés de-sac comme aujourd'hui, mais une
d'enseignants. qu'eux. plaque tournante essentielle de
l'Ouest africain.
* Le projet n'eut pas de suite car Comme bien d'autres pays afri-
les territoires les plus riches ne vou- cains, le Mali a été tué, non par la
Pour la seule année 1955, les lurent pas que des régions sans res- colonisation, mais par l'indé- ,
investissements faits en sources fussent incorporées à leurs pendance !

LE LIBRE JOURNAL de la France Courtoise page 11 N° 21 DU 9 DECEMBRE 1993 6


CEnttetien Courtois avec
Cont:re l'engloutissement de la France et la démission des
«
évêques,j'appelle à la réunification des pélerinages de Chart:res »

Bernard Anton)', président du Centre


Henri et Andre Charlier, remit en
vigueur voilà dix ans l'une des plus
anciennes tradinons de la France
chrénenne : le pèlerinage de Chartres.
En 1989, la Fraternité Saint-Pie ~
dont le fondateur, Monseigneur
Lefebvre, avait, en réacnon à la déri-
ve conciliaire, sacré 'J,uatre évêques,
lançait son propre pelerinage cfe
Chartres à "Paris.
Depuis, les deux« pélés » mobilisent
des dizaines de milliers de catholiques
de la Tradinon qui se croisent sur les
routes de la Beauce.
Bernard Antony, devant les périls qui,
plus que jamais, menacent notre pays
et notre Eglise, a lancé dans
« Présent » un appel au rapproche-
ment.
Il s'en explique aujourd'hui et expose
les premiers effets de son ininanve.
LIBREJOURNAL Je ne croyais pas l'Anti- Cette divergence sur un Fraternité Saint-Pie X, avec
Bernard Antony, votre Christ assis sur le trône de point de discipline n'a rien nos amis de Saint-Nicolas-
appel à la réunification Pierre et je ne voyais pas changé à mon engagement du-Chardonnet.
du pèlerinage de dans la Fraternité Saint- eo faveur de la Tradition et
Chartres signifie-t-il que Pie X le seul vestige vivant à mon combat contre les Rapprochement et
vous allez à Cabossa ? de la véritable Eglise. interprétations déviées et réconciliation, soit. Mais
Sur ces points, je n 'ai les effets délétères du sur quelles bases si les
BERNARD ANTONY pas changé. Concile Vatican Il. divergences subsistent
En 1988 , je n ' ai pas Mais, disant cela, je ne Simplement, je persiste sur la question des
suivi Monseigneur Lefebvre dis rien d 'offensant. Je ne à croire que le poste straté- sacres?
que, pourtant, j'aimais pro- dis pas que je n'aime plus gique idéal pour ce com- Je vous dirai d 'abord
fondément. Mais je jugeais et que je ne respecte plus bat est dans l'Eglise et non que la question des sacres
catastrophique que la Monseigneur Lefebvre. Je pas sur le parvis. n 'est plus du ressort des
Tradition catholique se ne dis pas que son œuvre S'il existe pour les fidèles. Le fait est là. Le
coupe de Rome en est frappée de nullité. Je catholiques un devoir problème ne peut être
sacrant des Evêques lui garde toute mon affec- d 'œcuménisme , il passe réglé qu'entre la Fraternité
, contre la volonté du tion filiale et son portrait d 'abord par la réconcilia- Saint Pie X et Rome.
Saint Père. n 'a pas quitté mon bureau . tion avec nos frères de la Pour le reste, les bases

LE LIBRE JOURNAL de la France Coureoise page 1 2 N° 2 1 D U 9 D ECEMBRE 1993 ~


CBernard f::4ntony
du rapprochement sont pneres, et respectant, dans son ? Les seules questions, crois pas non plus qu'il
évidentes : nous avons la l'amitié, les différences qui je le répète, sont celles-ci : soit, par définition et fonc-
i~ême foi, les mêmes aspi- sont les nôtres. Est-ce que avons-nous la même foi, tion, humainement parfait.
rations sociales et souvent l'on ne va pas se décider à avons-nous les mêmes Les papes sont des hom-
politiques, les mêmes espé- en finir une fois pour espérances pour notre mes soumis à l'erreur et la
rances et nous récusons, toutes avec ce travers gau- patrie ? La réponse est évi- papauté est aussi une puis-
les uns et les autres, l'idée lois qui veut que l'inimitié demment oui. Alors, atten- sance temporelle qui doit
même de schisme. pour l'autre soit directe- drons-nous pour unir nos compter a~ec les aspects
Ce qui _ a motivé mon ment proportionnelle à sa forces d 'avoir été balayés . politiques de la réalité.
appel, c'est l'angoisse, proximité? par le déferlement des bar-
chaque jour plus vive, que bares, d~s ennemis de A ce propos, votre appel
suscite en moi l'engloutis- Vous ne craignez pas que no tre foi et des destruc- a également suscité des
sement de la France . Le cette "réconciliation" teurs de nos traditions ? réactions politiques .
génocide physique, moral apparaisse comme un Dès l'origine, le pèleri-
et spirituel qui frappe les leurre, une manœ uvre ? Quelles réactions a susci- nage du Centre Charlier
Français est une réalité de J'accorde peu d 'impor- tés votre appel à ce s 'est clairement proclamé
p lus en plus poignante. tance à ce que l'on peut jour ? comme un acte de résistan-
No u s ne pouvons pas imaginer de mes motiva- Les réactions sont de ce nationale. C'est, dans
accepter que dans la mino- tions supposées. Le fait est trois ordres : certains adhè- ses racines mêmes, un acte
rité catholique de ce pays là : l'urgence d 'une action rent à cet appel ; d 'autres, politique, au plus haut sens
les traditionalistes, qui sont commun'e est plus impé- proches de la Fraternité de ce mot. Un acte qui
en core plus minoritaires, rieuse chaque jour. C'est Saint-Pie X, me disent : entend réorganiser la Cité à
soient divisés à jamais l'âme même de notre pays "On vous aime bien, mais la lumière de l'Evangile et
Je garde l'espoir d'une qui est en jeu et nos que- rien ne sera possible tant de la Tradition. Cela, per-
réconciliation dans l'intérêt relles stériles et byzantines que vous n'aurez pas sonne, vous m 'entendez ,
de l'Eglise et de notre ne servent en rien, bien au reconnu que vous vous personne ne pourra le
patrie. C'est pourquoi j'ai contraire, la cause qu'elles êtes trompé" ; d 'autres gommer. Certains $'Y sont
lancé cet appel. prétendent défendre. encore, fidèles de la essayés, qui m'ont trouvé
Quand on voit l'Eglise Fraternité Saint-Pierre me face à eux, irrévocablement
' Certains ont avancé des officielle, l'Eglise des refusent de marcher "de determiné à ne pas tolérer
objections, disons, "tech- évêques du compromis concert avec des schisma- cet affadissement.
niques" : la question des recevoir à Lourdes le tiques". Eh bien, je renvoie De même que je refuse
prêtres, de la validité Grand Rabbin, le grand les uns et les autres à leurs d'abandonner l'obéissance
reconnue ou pas du Mufti et le Dalaï Lama, on ~esponsabilités qui sB,t à Rome quand Rome est
sacrement de pénitence, mesure les terribles . ..,
dan- unmenses . dans son rôle, de même je
de l'ouverture de la gers qui pèsent sur notre Je ne crois pas que l'on refuse de me prosterner
Cathédrale. existence spirituelle et sur puisse indéfiniment être devant les évêques quand
C'est aller trop vite en la survie même de notre catholique contre le Pape , ils sortent de leur domaine
besogne. Avant de soulever Eglise Il faut, de toute même si l'on est fondé à de compétence.
ces questions, il faut savoir urgence, reconstituer, à être parfois critique à Quitte à me retrouver
si nous voulons ou n on l'intérieur même de l'Eglise l'égard de certaines de ses écartelé, je maintiens que
rendre ensemble à la Fran- de France, une force de prises de position tempo- le bien commun de notre
ce la force que lui confére- résistance à cette dérive relles. Quand, par exem- patrie exige de ne pas se
rait indiscutablement une mortelle. C'est tout de ple, le Pape parle comme il séparer de l'Eglise et de ne
tradition catholique unie même plus important que le fait du communisme et pas abandonner la résistan-
dans sa diversité et tendue nos petites querelles de ses "bonnes graines ", ce nationale.
vers le même but. Quant d 'hommes et de chapelles, nous avons le droit de reje- Aux prêtres qui me
aux objections, elles ne non ? Enfin, est-ce que les ter ces propos et de leur reprochent de trop parler
tiennent guère devant cet prêtres de la Fraternité préférer le jugement défini- de César, je réponds que,
impératif vital. On peut très Saint-Pierre et de la tif de Pie XI qui voyait quant à moi , je trouve
bien imaginer deux pèleri- Fraternité Saint-Pie X, qui dans le communisme une qu'ils ne parlent pas assez
nages allant sur des routes ont été abreuvés à la même doctrine "intrinsèquement de Dieu. J'accomplis ma
parallèles et unis dans la source de vérité, ne peu- perverse". tâche pour que France
même foi, obéissant au vent pas échanger le baiser Mais si, comme je l'ai vive. Qu 'ils tiennent leur
même appel, disant, l'un de paix sans qu ' il y ait dit, je ne crois pas que le place pour que Chrétienté
p our l' autre, les mêmes compromission ou trahi- Pape soit l'Anti-Christ, je ne continue.

LE LIBRE JOURNAL de la Fra.-.ce Co-ur-t:o-ise page 1 3 N° 2 1 D U 9 DECEMBRE 1993 ~


[ es Cf'rovinciafes
par Anne Bernet

ment des pièces de théâtre


dont il attendait beaucoup.
Le bel Arsène vint ruiner
les rêves de son père et
donna à sa carrière un nou-
veau tour. Mais qui était
Maurice Leblanc ?
S'il est, en principe, des
dénominateurs communs à
la profession d'écrivain, ce
sont bien l'affolement des
familles normales devant la
désastreuse vocation de
leurs enfants et les difficul-
tés financières plus ou
moins supportables qui
accompagnent les débuts

/ des futures gloires litté-


raires.

t
Enfant.gâté
mais
très doué

Exception remarquable :
Maurice Leblanc échappa
aux unes et aux autres. Son
père, armateur aisé de
Maurice Leblanc : chance, qui ne fut pas don-
née à tous ses pairs,
Rouen, ne s'épouvanta
point quand son fils, après
d 'atteindre la célébrité, et la avoir croisé, à l'inaugura-
Français, fortune, grâce à l'un de ses
personnages : le célébrissi-
tion du buste de Flaubert,
la fine fleur des lettres nor-
me Arsène Lupin. C'était en mandes et françaises, rentra
normand, patriote 1904 et l'auteur ne s'atten-
dait nullement à ce prodi-
rue de Fontenelle et
annonça qu 'il renonçait à
gieux succès. Ce personna- continuer "dans les af-

J
lus un critique est Fémina des dix dernières ge de "gentleman-cambrio- faires". La place était pour-
forcé de lire la pro- années! leur", la trentaine séduisan- tant l'une de ces sinécures
duction littéraire Car le feuilletoniste , le te puisqu'il était né à Blois rentables qui échoient par-
actuelle, plus il se convainc romancier besogneux qui, en 1874, que Leblanc faisait fois aux enfants gâtés.
de sa médiocrité et, par- tel Trielle, le héros courteli- s'évader de la prison de la Leblanc père apprit avec
tant, des qualités des écri- nesque de "La paix chez Santé, n'était à l'origine un rare sang-froid que
vains d 'autrefois, y compris soi ", comptait ses lignes qu 'un avatar parmi d'autres Maurice avait occupé ses
les plus mépris é s et les quotidiennes, avait du des héros au grand cœur et heures de bureau à noircir
plus faciles. Pas un lecteur métier et de l'imagination, aux nobles qualités qui des pages de nouvelles et
de bon sens n'échangerait à défaut peut-être d'avoir peuplaient déjà une œuvre de romans , et qu 'il avait
un bon vieux roman du génie . La preuve ? C'est fournie. Leblanc travaillait à l'intention de continuer. Lui
, populaire contre les qu'on les lit encore ! des projets qu'il jugeait conseilla, au cas où la flam-
Goncourt, Renaudot et Maurice Leblanc eut la plus intéressants, notam- me sacrée viendrait à

LE LIBRE JOURNAL de la France C:ourt:oise page 14 N° 21 DU 9 DECEMBRE 1993 6


s'éteindre, de se préparer enfance rouennaise et les fois dans la région cauchoi- le gros lot, etc , etc. Au
une position de repli, à sentiments qu'elle lui inspi- se. La plupart subissent bout du compte, un tissu
savoir quelques honnêtes re à quarante années çle dis- trop l'empreinte des grands d 'inventions abracada-
diplômes en Droit. Et cet tance: nouvellistes normands pour brantes. Eh bien , quand
excellent père laissa son "Rouen est une ville avoir valeur originale et Nelly-Rose aura reconquis
rejeton agir à sa guise. La qu'on n'oublie point quand Leblanc évoquera avec sa fortune et sauvé son
suite démontra qu'il n'avait on y a vécu son enfance, et humour sa mésaventure de honneur menacé , elle
pas eu tort. Ses biographes dont l'empreinte est mar- débutant. Très fier d'un découvrira que son sauveur,
dépeignent habituellement quée au plus profond de texte enfin présentable , il dont elle ignorait tout, se
Maurice Leblanc en quel- nous-mêmes. On en garde suivit le conseil moqueur nomme Gérard d'Ennouville
ques formules succinctes. la nostalgie et je sais des d 'un ami, eut l'idée saugre- "
et qu 'il lutte pour recons-
Le disent dreyfusard, pro- jours d'hiver où il me faut à nue d'infliger cette lecture truire son château normand
che des radicaux-socialistes, tout prix respirer la brume à la fin .d'un banquet et qui s'écroule. Evidemment,
libre-penseur. Ils précisent qui flotte le long de ses connut un fiasco mémo- elle l'épousera et le domai-
aussi qu'il fut un grand rues, et des jours d'été où rable qui aurait ébranlé une ne cauchois ressuscitera.
sportif, ne dédaigna pas les j'ai besoin de voir les col- vocation moins solide.
mondanités, jusqu'à ce lines vertes qui lui font de
si jolis horizons. ( ... ).Ce
Cependant, tout n 'est
pas à rejeter dans l'en-
t
Chantre
qu'une maladie d'estomac
mal soignée l'eut contraint à que Maurice Barrès éprou- semble, par exemple l'ex- de la patrie
mener une vie tranquille. Il ve sur ses coteaux de traordinaire "Cent-Sous" .
avait, dit-on, beaucoup de Lorraine est commun à
tous ceux qui reviennent
Un pauvre prêtre d ' une
pauvre paroisse campa-
t
goût pour l'histoire et pos-
sédait un tempérament au pays de leur enfance. gnarde place chez un Au contraire, que pour-
romantique exacerbé. Nos morts sont là. Notre notaire, chaque trimestre, rait-il arriver de pire ? La
conscience retrouve ses deux mille francs en pièces disparition de la Nor-
t
Sentimental comme un
racines profondes."
A André Maurois qu'il
de cinq francs , pécule que
le curé épuise en aumônes
mandie. Leblanc la met
grandiosement en scène
I•
collégi,en félicitait pour sa monogra- perpétuelles. Le notaire , dans "Le Formidable évé-
phie consacrée à Rouen, il curieux, s'enquiert un jour nement" : une catastrophe
t écrira encore : "On reste de
Rouen toute sa vie, alors
de l'origine de cette man-
ne. L'abbé a hérité d 'une
naturelle supprime la Man-
che , raye de la carte les
Leblanc lui-même s'a- même qu'on n'est plus à maison en location : une villes côtières de France et
vouait "sentimental comme Rouen. Pour moi comme maison close ... et les piè- d 'Angleterre. Mais, en répa-
un collégien et naïf comme pour vous, être fou, c'est ces de cent sous représen- ration, le héros, Simon
une oie blanche". Ses com- "aller à Quatre-Mares" ; la tent autant de passes .. . Et Dubosc, un Normand, sera
mentateurs modernes font prison, c'est Bonne-Nou- le saint homme est partagé le premier à découvrir les
passer sur le compte de ce velle ; les vieux vêtements entre l'horreur de cet ar- terres vierges émergées
1 sentimentalisme les détails s'achètent au Clos Saint- gent du péché et les in- soudain et à gagner à pied
r qui les chiffonnent. A savoir
que Maurice Leblanc fut
Marc et la "Foire", c'est la
foire Saint-Romain."
nombrables misères qu 'il
lui permet de soulager. Et
sec la plus emblématique
cité anglaise : Hastings ...
!
1

toujours fort respectueux du Nationalisme normand, ce n'est ni scabreux ni anti- Autant de clins d 'œil
catholicisme, qu'il se laissa donc, et fervent . Ses amis clérical, tant s'en faut. attendris ... Y répondent,
j aller, par personnages inter- et son fils se souviendront Pour Leblanc, le bon- plus bruyantes, plus décla-
1
posés, à de véritables pro- l'avoir vu s'exalter jus- heur avait-il le goût de la matoires, les envolées
r1,
fessions de foi, d'ailleurs qu'aux larmes devant les Normandie ? On est tenté lyriques de Leblanc, chan-
mièvres, et que ses trans- paysages de chez lui. de le penser. Que l'on pren- tre de la patrie, de la Fran-
ports littéraires jugés les Invinciblement, il aura ne "De minuit à sept ce, des Poilus de 14, de la
plus insupportables sont besoin de situer nombre de heures", espèce de roman à Revanche.
précisément ceux où il pro- ses actions sur les lieux de l'eau de rose sur fond de La fin de ce patriote
clame sans vergogne son son enfance . Le Blésais révolution russe , avec une sera doublement triste puis-
J amour passionnel pour ses Lupin n'échappera pas à pure jeune fille ruinée, des qu'elle interviendra en
,' deux patries, la petite et la l'attraction du Pays de puits de pétrole en Rou- 1941 , pendant cette Occu-
grande : la Normandie et la Caux. Les nouvelles que manie dont les titres ont été pation qui meurtrissait ce
France. Il est évident que Leblanc donnait au "Gil confiés à un prince russe défenseur de l'Alsace-
Leblanc fut cauchois, cons- Blas" et à d'autres publica- disparu, un beau jeune Lorraine et de la tombe
cient et déterminé. Ecoutez- tions, très imprégnées de homme inconnu, héroïque du Soldat inconnu ; et
le évoquer, en 1907, dans le l'influence de Maupassant redresseur de torts qui pré- bien k>in de cette Nor-
bulletin des anciens élèves et peut-être plus encore de figure Lupin , une loterie mandie qu 'il avait tant ,
du lycée Corneille, son Mirbeau, se situent maintes dont la pµre Nelly-Rose est aimée : à Perpignan.

L E LIBRE J OURNAL de la Fra.-.ce Co"'rto-ise page 15 N° 2 1 D U 9 DECEMBRE 1993 6


C'est a' nre
par Marie-Claud e Monchaux

« L'ami charmante Anne Comnè-


ne, en suivant les cara-
Séraphin» vanes des Croisés, mais
aussi des aventures inat-
de Jeanne tendues, parfois éprou-
Bourin vantes, et auront le temps
d'arriver à Jérusalem
(Bons lecteurs à avant de retrouver le
partir de 8 ans) XXe siècle qu'ils ont bien
failli ne jamais revoir, ces
désobéissants ! Ouf ! on
revient de loin !
ous les enfants L'illustration , riche et
aiment !'Histoire colorée, très documentée,
de France, à condi- de ce très bel album
tion qu'on sache la leur ponctue chaque page
raconter. On n'attrape pas d 'un roman captivant.
les mouches avec du Je n 'ai pas de honte à
vinaigre, et cela Jeanne l'avouer, j'y ai appris une
Bourin le sait mieux que foule de détails sur cette
personne. Elle use avec fameuse première Croi-
bonheur du "voyage dans sade, et j'ai lu un beau
le temps" qui fait tant livre d'aventures bien
rêver l 'humanité dès sa écrit, bien mené. Bref :
jeunesse. une réussite à ne pas
C'est un magnifique manquer!
Séraphin à six ailes d'or et C'est si rare.
de feu qui va emmener
jusqu'à Constantinople, au
temps de Godefroi de frère Christophe qui a tant mière Croisade dans la Edit. Bourin-Julliard
Bouillon, Sophie et son de mal à se fourrer la pre- tête. Ils y rencontreront la 150 F

« LE PETIT ROI MALGRÉ LUI »


« LE PETIT MONSIEUR VINCENT »
« MAIASIKA, PETIT PRINCE JilNDOU »
« POUPOUNE AU PAYS DES NAVETS »
de T. Trilhy ·
illustrations de Màhon Iessel
(8 à 12 ans)
Ils ont enchanté trente ans d'enfances, de 1935 à 1965, soit
deux générations. Depuis, ils étaient introuvables ; les revoici !
Toujours aussi frais, palpitants, d'une tenue morale parfaite et
amusants ou émouvants comme si aucune ride ne pouvait
jamais les ternir. Quelle joie de les retrouver ! Et les mer-
veilleux dessins de Manon Iessel !
Edit. du Triomphe, 7 rue Bayen, 75017 Paris (tél. 40 54 06 91)
sur commande.
59 F pièce - 225 F le coffret des 4 romans.

LE LIBRE JOURNAL de la France Court:o-ise page 16 N° 21 DU 9 DECEMBRE 1993 6


« PRUDENCE 1 » Bonnes reproductions. J'aurais adoré ce en grosses pages cartonnées très solides,
d'Angela Barrett et Susan Hill livre à huit ans. par petits chapitres courts répartis au
(à partir de 5 ans) Edit. Calmann-Lévy et Réunion des milieu des grandes images. Une multitu-
Sera-t-elle prudente, malgré les conseils Musées nationaux 85 F. de de renseignements. Plaira aussi aux
de sa maman, la fillette qui se hasarde parents et enseignants.
, dans le bois voisin ? Au soleil couchant, Edit. Gründ 120 F.
des scintillements d'ailes d'elfes, des « PROFESSION PERE NOEL »

arbres enchantés, la fugitive vision d'un de Brian Pilkington


château ou d'une inquiétante caverne (5-8 ans) « BRICOLAGE-RECYCLAGE »
transforment cet album en une ensorce- Harry est un gentil vieillard orné d'une de Bernadette Theulet Luzié
lante succession d'images de poésie barbe exceptionnelle. Aussi, chaque (vers 6-8 ans)
pure. année, est-il un Père Noël de magasin Attention : ne plaira qu'à
.., ceux qui ado-
Edit. Kaléidoscope (distr. Ecole des loi- recherché. Mais cette barbe si presti- rent faire _quelque chose de Jeurs mains
sirs) 72 F. gieuse en décembre lui pose parfois le avec des ciseaux, de la colle, des boîtes
reste du temps bien des problèm,es ! Les vides et de vieilles chaussettes.
dessins joyeux et désinvoltes déchaînent Moyennant quoi les parents auront des
« L'HOMME » immédiatement le fou rire. Excellent heures de douce paix dorée.
de Raymond Briggs pour passer de "ceux qui croient" à Evidemment il faudra supporter d'accu-
(de 7 à 13 ans et au-delà) "ceux qui n'y croient plus", car muler quelque part les journaux, les
Qui est l'Homme ? Dix centimètres, l'humour est un admirable passeport. bouteilles de plastique, les pots de
haut comme une poupée, mais hirsute, Edit. Hachettejeunesse 59 F. yaourt, etc. indispensables à la création
mal élevé, insupportable ••• et pourtant de chefs-d'œuvres insolites et parfois
le petit garçon qui le recueille, le cache charmants. Je craque pour les oursons-
et le nourrit s'attache à lui. Les voilà « LES PIRES ENFANTS DE L'HISTOI- chaussettes et la maison-boîte.
amis. Qu'est-ce que l'amitié? Ils se dis- RE DUMONDE » Edit. Casterman 57 F.
putent. Quelle mauvaise foi, cet de Barbara Robinson
Homme!? Cependant, on ne l'oubliera (8-12 ans)
plus. Un album fort, très fort. Tout le Un irrésistible roman d'actualité : qui va « AU BONHEUR DES OURS »
talent du grand Briggs, cet humoriste incarner Marie, les Rois Mages, l'ange de Gabrielle Vincent
tendre. annonciateur, à la crèche vivante du vil- (à partir de 3 ans)
Edit. Grasset-Jeunesse 100 F. lage ? C'est l'horreur quand on apprend Gabrielle Vincent est mon amie. Cela ne
que les enfants Herdmann auront cet m'empêche pas de penser qu'elle est
honneur. Les Herdmann sont la terreur l'un des très grands talents de notre
« LES ENFANTS DE CHARLECOTTE » de l'école. Ces sauvages sauront trans- temps. Son crayon est l'un des plus
de Philippa Pearce. B. Fairfax-Lycy former Noël en une cérémonie émou- magiques que je connaisse. Comme tou-
(bons lecteurs 8 à 13 ans) vante. On rit beaucoup et l'on s'atten- jours, je suis sous le charme. Après "La
Un gros roman illustré, bourré d'amitié, drit. Plein d'esprit, décapant et bourré marionnette", je ne pensais pas qu'elle
de la poésie, des paysages anglais : d'une émotion touchante. pût donner plus émouvant. Eh bien, si :
manoir, enfants "tenus" par une famille Edit. Castor-Poche/ Flammarion 20 F. ce vieil homme qui restaure les ours en
rigoriste juste avant la guerre 14-18, et peluche invalides va droit au cœur. Ah !
qui s'échappent perpétuellement pour la frimousse du petit enfant qui part les
courir les bois et naviguer en barque sur « UN LIT POUR VIRGILE » bras chargés de nounours remis à neuf !
la rivière. Une ambiance unique, toute « CÉSAR LE VANTARD » Et le bonheur des ours qui vont être
de charme et de nostalgie. aimés de nouveau ! L'un des plus beaux
Edit. Gallimard-Jeunesse 50 F. (à partir de 3 ans) albums de Noël.
Pour ceux qui adorent les peluches : Edit. Duculot/ diffusion Casterman 70 F.
l'amitié pure entre l'ours et le lapin,
« OU ES-TU, LÉA? RENOffi » puis l'amusant singe César. Affectif à
d'Isabelle Jan craquer, avec des dessins d'un joli réalis- « NUIT D'ORAGE »
(à partir de 7 ans) me. Absolument délicieux. de Ruth Brown
Une initiative originale pour approcher Collection "Le coffre à jouets" - Edit. (à partir de 6 ans)
un enfant artiste de la peinture impres- Gründ 49,50 F. pièce La plus exquise histoire de fantôme :
sionniste : le texte réunit chaque toile celui d'un délicieux petit chien blanc
comme une dentelle noire enchaîne des qui court comme un fou dans le parc
médaillons colorés, en imaginant une « LE LIVRE GÉANT DE LA MOMIE » d 'un vieux manoir et rejoint au matin
histoire un peu rêveuse, un peu floue de Rosalie David une statue de gisant dans la chapelle. Il
autour de douze toiles magnifiques de Géant, c'est le mot ! 40 x 60 cm à y redevient marbre - mais on sait bien
Renoir. Qu'est devenue Léa, la petite pendre au mur, comme un grand calen- combien il fera de nouveau le fou la
fille rieuse et blonde en costume marin drier. Fascinant. Tout en couleurs, il nuit suivante ! Une poésie très prenante.
qui serrait sa poupée contre son cœur ? évoque toute la civilisation égyptienne Edit. Gallimard-Jeunesse 74 F.

LE LIBRE JOURNAL d e la France C our#:o-ise p age 17 N° 2 1 DU 9 DECEMB RE 1993 6


au poste
par Serge de Beketch
Un re-montant pour la gauche
1

A la veille du passage à "7 sur 7" de Bedos, JEUDI 9 DECEMBRE merveilleux. Faire voisiner,
c'est un sale coup que le câble a fait à TF1 F3 20H50 dans un même program-
"L'état sauvage" me, le miracle de la danse
en rediffusant sur "CanalJimmy" une vieille du soleil à Fatima , avéré
variété consacrée au couple qu'il formait Un film très inattendu par soi xante-dix mille
avec Sophie Daumier. parce qu'il rompt, malgré témoins , et les supposi-
les évidentes intentions de tions de quelques émules
Ainsi ce vieux machin racorni, pontifiant et son auteur et de ses inter- de Sherlock Holmes sur
tout hérissé de haine fut un jour ce joli amu- prètes, avec l'insuppor- l' identité de Jack
seur dont le talent résidait pour l'essentiel table autoflagellation de L'Eventreur est plus
l'homme blanc coupable qu'une maladresse.
dans l'adorable minois de sa femme? d'avoir, en colonisant On regardera cependant,
Ainsi le vilain perroquet caquetant fut l'Afrique, transformé en ne serait-ce que pour cet
naguère l'élément mâle d'un joli couple de enfer un paradis rous- autre miracle : la présence
perruches colorées ? seauiste. d'un membre de la famille
Le livre de Conchon et, sur un écran de télé : Marc
On l'avait oublié. La télé nous l'a rappelé. plus encore, le film que Dem est, en effet, invité à
Tant pis pour l 'Dpération Re-Montand ! Giraud en a tiré ne par- dire deux mots de son
Car, à l'évidence, il n'a rien d'accidentel, le viennent pas à cacher que livre "Le troisième secret
l'Afrique indépendante a de Fatima".
tintamarre médiatique entretenu autour du sombré dans la misère, la
petit imprécateur branché sur 4,5 volts. corruption, le racisme, la
Un jour on l'invite à "7 sur 7", un autre on violence, la magouille
politique, le mensonge et
publie ses humeurs gluantes dans "Libé ", on la désinformation.
l'interroge, on le consulte, on l'affiche, bref, Exactement comme
on refait avec lui le coup qui foira avec n'importe quel pays de
Montand. vieille civilisation euro-
péenne.
Mais Bedos est plus finaud que le vieux sal-
timbanque. R a la gueule de Tapie plus 0
qor@~ SAMEDI 11 DECEMBRE
l'insolence cauteleuse de Sganarelle. Et
quand, pour interpréter un dictateur de o __{.-~ _)œ. TF1 10H20
"Club Dorothée"

théâtre, il s'affuble d'un bandeau sur l'œil On nous annonce que


(suivez son regard ... ), c'est pour être plus !{!/'
Dorothée s'associe à une
formidable campagne de
sûr de plaire à toutes les familles de la mafia
politicienne.
. ' ,. . ~/_;;- sidération publicitaire en
faveur du préservatif.
Son astuce dè camelot en fera l'oracle de tous VENDREDI 10 DECEMBRE Cette très ancienne demoi-
et de tout. TF1 20H45 selle étant spécialisée dans
"Mystères" l'exploitation de la tranche
On va voir, je vous l'annonce, Bedos en ana- des moins de douze ans,
lyste politique, en orateur, en moraliste, en On a déjà dit combien on saisit immédiatement
économiste. cette émission était perni- l'urgence impérieuse qu 'il
cieuse. Non pour son flirt y avait pour elle à se prê-
On va le voir avec Kouchner, avec l 'Abbé permanent avec l'irration- ter à cette opération.
Pierre, avec Simone Veil. nel, comme le répètent Je me garderai de tout
On va le voir de plus en plus. N'est-il pas quelques scientistes au commentaire pour me bor-
mental de fer, mais parce ner à une suggestion :
exactement le genre de héros que mérite notre qu 'elle entretient la confu- qu'elle se contente de se
médiocratie ? sion entre le bizarre et le montrer à l'écran en

L E LIBRE J OURNAL de la Fran,ce Co..,,rtoise page 1 8 N° 21 DU 9 DECEMBRE 1993 ~


disant : "S i mes parents Dès 1956, voilà donc près JEUDI 16 DECEMBRE
avaient connu la capote, je de quarante ans, alors que M6 2 0H50
ne serais pas là pour vous la société française trépi- "Le retour de Martin
en1Inerder". gnait d 'impatience devant Guerre"
Succès garanti. les promesses de progrès
et de prospérité, il prophé- L' histoire authentique
tisa l'affrontement qui allait d 'une fugue conjligale, sui-
détruire notre vieil ordre vie d 'une usurpation
social. d 'identité puis d'une histoi-
Son fabricant de tuyaux en re d 'amour et d 'un procès
plastique pue le GATT à qui aboutit à une exécu-
plein nez et son Monsieur tion.
Hulot évoque irrésistible- Moins de douze ans après
ment, par ses gesticulations MERCREDI 15 DECEMBRE sa sortie, ~ce grand film
comiques et attendr-is- F3 2 0H 5 0 ·français est devenu un
santes, la société tradition- "La mar,che d u siècle" classique grâce à la réalisa-
nelle qui s'effondre en agi- tion soignée de Daniel
tant en vain ses vieilles Bon. C'est décidé : je vais Vigne, au jeu superbe de
DIMANCHE 12 DECEMBRE dentelles. prendre un petit remontant Nathalie Baye et de Gérard
F3 21H50 Drôle à pleurer. et me faire ligoter sur mon Depardieu, et à l'extraordi-
"Planète chaude" fauteuil pour regarder ça. naire reconstitution du
Tant pis pour les décharges décor médieval.
Dossier consacré aux har- d 'adrénaline.
kis. "Recrutés ... le plus On n 'a pas le droit de
souvent pour la garantie de manquer ce grand rassem-
l'emploi plus que par atta- blement des serviteurs de
chement idéologique ", !'Ennemi, des hérauts du
nous disent les auteurs du N.O.M ., des sectateurs de
film. ce que l'Abbé Georges de
On voit le niveau. Nantes annonça voilà tren-
C'est comme ça qu'on rend te ans sous le nom de
hommage à de-s soldats MAS DU (Mouvement
sacrifiés dont des milliers d'Animation Spirituel de la
moururent torturés, ébouil- Démocratie Universelle).
lantés, émasculés, égorgés. MARDI 14 DECEMBRE Pensez donc , d 'un seul VENDREDI 16 DECEMBRE
Remarquez, il y a bien des F2 22H 40 coup sur vos écrans : le F2 OH05
gens qui expliquent que ''Bas les mas ques " Nobel menteur Elie Wiesel, "Désiré"
les déportés ne se révoltè- le Nobel de fer _G eorges
rent pas parce que le voya- L'occasion est trop belle Charpack, le Nobel tueur Un film de Sacha Guitry
ge en train était gratuit. pour la manquer : pour Mandela, le gourou Michel mis en scène par Sacha
une fois , Mireille Dumas Serres , le nominaliste Guitry sur un scénario et
ne déculotte pas ses invi- Umberto Eco, le ministre des dialogues de Sacha
tés. Shimon Peres, Guitry d 'après la pièce de
Elle leur demande en quoi l'Unescolâtre Mayor. Sacha Guitry avec Sacha
Dieu a transformé leur vie . Manque que Gaillot- Guitry.
Parmi les témoins : Michel évêque. C'est naturellement réservé
Delpech, le chanteur qui a Et tout ce monde va gloser, aux fanatiques . Les autres
connu son chemin de en vrac, sur l'analphabétis- dégusteront cependant ce
Damas à Lourdes puis à me, le SIDA, la destruction petit chef-d'œuvre , ne
Jérusalem. de l'Amazonie et le grand serait-ce que pour la déli-
Plus classiquement Duma- coupable de tout les cieuse Jacqueline Delubac,
sien, on rencontrera un bébés.qu 'on appelle "dé- l'adorable Arletty, l'inénar-
truand converti en prison . mographie galopante" pour rable Pauline Carton et
LUNDI 13 DECEMBRE C'est le moment ou jamais échapper aux sentiments . l'é poustouflant Saturnin
ARTE 2 0H40 de lire le formidable bou- Comment l'enrayer ? fein- Fabre.
"Mon Oncle" quin qu 'Alphonse dront-ils de demander, his- Sacha Guitry n'est pas mal
Boudard vient de consa- toire de nous coller leur non plus.
Tati était un genie, c 'est crer à un "mec qui battait réponse : avortement et
entendu. Il était également mystique en taule" : "Saint capote?
un prophète. "Mon Oncle" Fredo". Titre de l'émission : "Voix
le prouve. Ravageur. d'espoir". Sans rigoler. SdeB

LE LIBRE J OURNAL de la France Courtoise page 19 N° 21 DU 9 DECEMBRE 1993 ~


Sous
mon béret
cpfatsirs de Cf rance
Descente en règle par Chaumeil
7~ 'oul'erture récente en
1J J banlieue parisienne d'une
C:--- fosse d'entrainement à la L'orange, fruit soleil de nos hivers
plongée sous-marine, de 20 mètres
de profondeur; dans laquelle le "Orangers, arbres que j 'adore, surtout d'Espagne et du Maroc.
chant des baleines berce Que vos parfums me semblent Mais on consomme maintenant
l'autochtone mouillé, démontre la doux." ... des oranges toute l'année et notre
possibilité de créer des piscines écrivait Jean de La Fontaine, voici marché de mai à octobre est approvi-
verticales. En milieu urbain. c'est deux siècles et demi, car il faisait par- sionné surtout par l'Afrique du Sud et
un gage d'économie. Comme dans tie des quelques centaines (ou plutôt l'Amérique du Sud.
le football, les liquidités s'enterrent quelques milliers) de privilégiés fran- Il est déjà bien loin le temps où,
et l'Aul'e,gnat..._a ses chances dans çais à pouvoir fréquenter les orange- enfants, nos pères et nos mères rece-
ce noul'eau métier. - "Vous ries du roi et des grands seigneurs. Il vaient en gourmandise de Noël UNE
reprendrez bien une autre faudrait y ajouter les nombreux pro- pomme d 'orange , comme on les
bouteille ?" - devenant une vençaux du rivage méditerranéen appelait voici seulement une soixan-
phrase profonde. Un plongeoir chez qui les orangers étaient déjà des taine d'années ...
ùwersé peut s'imaginer du côté arbres de pleine terre. Maintenant, les oranges sont sur
inférieur, avec une technique En fait, l'oranger est originaire du toutes les tables de France, même
empruntée au lance torpille qui sud-est asiatique, à l'état sauvage modestes, comme autant de petits
propulserait l'homme vers le haut. voici quatre mille ans. Il progresse, soleils d'hiver dont la couleur et la
Il surgirait alor de la swface dans cultivé, vers l'Egypte, puis l'Afrique saveur ravissent autant les yeux que
un geyser d'écume verte, le maillot du Nord où il parvint deux ou trois les papilles. Fruits-soleils bougrement
de bain heureusement retenu par siècles après Jésus-Christ. Les Arabes bénéfiques, il faut le souligner. Car ils
des bretelles tricolores. Il se l'amenèrent en Espagne et au rayonnent de vitamines et de miné-
cognerait le crâne contre le toit en Portugal vers l'an mille et, là, il prit raux directement assimilables par
ple.xiglass el retomberait dans un sérieusement racine sur le sol euro- l'organisme humain.
fracas féroce sur le ventre. Tl aurait péen. Les vitamines : C (ou acide ascor-
mal et coulerait à pic. li faudrait Ce n'est pourtant que vers la fin bique) , celle qui lutte contre la
enl'O_yer des hommes grenouilles du XVe siècle que l'on mentionne fatigue et l'oxydation des cellules, est
pour le repêcher ou tout l'oranger en France : en effet, le roi présente à proportion de 50 à 60 mil-
simplement ow•rir le fond de la Charles VIII, qui régna de 1483 à ligrammes pour 100 grammes de
fosse. Il serait alors précipité dans 1498, fit bâtir une orangerie dans son fruit. C'est, dans une seule orange, à
la Seine via dix minutes de rapides château royal d 'Amboise comme peu près le besoin quotidien de notre
et une catararte rendue moussue deux cents ans plus tard Louis XIV organisme. Son effet antiscorbutique
par Paie-citron. Il aurait croisé des dans le domaine royal de Versailles. est renforcé par la présence de vita-
crocodiles en cuir de crocodile et Mais les orangeries destinées à mine P qui entretient les capillaires
des hippopotames en plastique protéger les fragiles arbres des pays sanguins. Les minéraux : une richesse
gonflé. Peut-être même Tintin et chauds durant nos durs hivers exceptionnelle en calcium, avec
Milou . Une tribu le sauverait d 'une n 'étaient pas aptes à produire des 40 mg aux 100 grammes, mais aussi
mort atroce en le plongeant dans fruits. , Ce sont les fleurs des orangers présence féconde de potassium, de
la lecture de "Globe" et en et leur parfum suave qui charmaient phosphore, de magnésium, etc.
l'em·eloppant d 'un regard humain nos grands anciens. Deux sortes d'oranges couvrent
à œil de braise. YJu alors le jetterait Et si, par chance, des fruits en nos marchés : les Blondes, avec leurs
aux grands loups de la finance et naissaient, ils n'étaient pas savoureux variétés Navel qui possèdent une
de la politique. Ou le ramènerait à comme ceux que nous avons sorte de nombril, et les Sanguines, à
sa femme. Il périrait de chagrin et aujourd'hui et qui nous proviennent l'écorce et à la pulpe rouges. Ces der-
de honte. Telle sera la fin des à peu près tous de l'étranger. On nières proviennent généralement
aoenturiers des temps modernes m'assure que des orangers de la d'Italie. Alors, en fruit d'abord, mais
qui vont écouter les baleines en région d'Hyères produisent actuelle- aussi en salade de fruits , en jus, en
banlieue, l'abbé Pierre et Jean- ment autour de 1 000 tonnes par an, confiture, en marmelade, comme en
Marc Thibaut, le chant des sirènes ce qui est peu au regard des 500 000 garniture goûteuse de certains plats
el autres attrape-nigauds à visage tonnes consommées annuellement en (perdreau à l'orange) , ne boudons
kouchnérien. J OSEPH GREC France, dont plus de la moitié entre· pas les fruits-soleils de nos jours
novembre et avril, en provenance froids.

LE LIBRE JOURNAL de la Fra.-.ce Courtoise page 20 N° 2 1 DU 9 DECEMBRE 1993 6


cftdeau rouge
par Jérôme Brigadier
« Le visiteur »- pièce du doute et du respect. Au Sa fille est interprétée par Josianne
final , Freud s 'interroge sur ... son Stoléru, tout en force. C'est Joël
d'Eric-Emmanuel athéisme. Au premier degré tout cela Barbouth qui campe l'officier alle-
peut apparaître comme léger ; c'est mand, ce qui est une entreprise har-
Schmitt en réalité, pour nous, un hymne à la die, tant l'auteur Jui fait tenir des
foi. propos _antisémites violents. Il s'en
n je une auteur (la trentaine), L'action se déroule dans Vienne sort fort bien. C'est le remarquable
écrivant un fran çais remar- fraîchement "anschlussée". Alors que Thierry Fortioneau qui incarne Dieu.
quable, au service d 'une idée la fille de Freud a eu des insolences Il a eu de ... l'avancement car il était,
ingé nieuse, nous est donné. envers Ùn officier, ce qui lui a valu il y a quelques saisons, au théâtre de
Savourons. d 'être "emb a rquée " pour un la Potinière, un déchirant curé de
Il fallait un sacré talent, doublé moment , un homme mystérieux campagne dans l'adaptation pour le
d'un beau culot, pour faire s'allonger pénètre par "miracle" dans le cabinet théâtre de l'œuvre de Bernanos. Un
Die u sur le divan du docteur du docteur et le dialogue s'engage, tel rôle pour un tel comédien c'est
Sigmund Freud. Entreprise grave et intense, fort et élevé. un don du ciel.
folle à la fois , parfaitement maîtrisée Dans ce petit théâtre de Paris (à Vous ne devez pas passer à côté
p ar l'auteur. Cette œuvre n 'est en côté, M. ]-P. Belmondo joue "Tailleur de cette éblouissante explication de
aucun cas iconoclaste, tout au plus pour dames"), le décorateur a réussi l'amour de Dieu pour ses créatures.
espiègle. Comment habiller Dieu ? une belle reconstitution du bureau
En habit de soirée ... tel Arsène de Freud à qui Maurice Garre! prête Petit Théâtre de Paris
Lupin ! Il est très élégant ! C'est la son savoir-faire d 'acteur chevronné. (42 80 01 81)

« Adieu ma concubine >>


de Chen Kaige
~ilI a Palme d 'oc du dernier festival de Cannes est
1.J maintenant visible. Trois heures de superbes
réalité de la fiction. Très célèbre grâce à son rôle dans
l'œuvre phare du théâtre de Pékin "Adieu ma concubi-
images au service d'un drame psychologique dur, ne'', il aura, sa vie durant, un comportement de concubi-
violent ... et grandiose. L'action commence dans la Chine ne. Il souffrira du mariage de son partenaire avec une
de 1920 pour se terminer, après la mort de Mao Ze- prostituée.
dong, en 1976. Cette Chacun des trois
fresque émouvante personnages, remarqua-
raconte comment sont blement campés, est
formés (ou déformés) émouvant. Après avoir
des enfants pour deve- vu "Le dernier empe-
nir des stars de l'Opéra reur" et ce film-ci, on
de Pékin , impluable découvre que le raffine-
véhicule de la pensée ment chinois n'est en
traditionnelle chinoise ,- réalité que cruauté ,
C'est donc sur une cin- dureté, sadisme tout
quantaine d 'années de juste cachés derrière
r l'histoire de la Chine des costumes, des
l
(guerre sino-japonaise ; décors, des usages cha-
révolution ; révolution toyants. On constate
culturelle) que nous que, dans la Chine de
suivons la vie de deux amis. L'un destiné à jouer, tou- "L'ancienne société" comme dans celle d'aujourd'hui,
jours, le roi ; l'autre sa concubine (les femmes ne mon- l'être humain ne compte guère.
tent pas sur scène dans l'opéra chinois). Ce dernier aura Si vous aimez le grand cinéina, n'hé~itez pas ; en
tellement été malmené par ses maîtres pour devenir un revanche, si la violence vous met mal à· l'aise, abstenez-
, grand acteur qu 'il ne parviendra plus à distinguer la vous ...

L E LIBRE J OURNAL de le, Frc.-nce Co-u.rtoise page 21 N° 2 1 DU 9 DECEJ\IIBRE 1993 ~


CUn Jour Carnets Cf'oème
En hommage aux combattants
de 14-18, Léon Arnoux a lu au
15 décembre 1840
micro de "Radio Courtoisie" son
Le retour des cendres de par poème " Verdun " . De tr ès
nombreux auditeurs ayant
Napoléon Pierre Monnier souhaité en conserver le texte, le
" Libre Journal de la France 1
J
arties de S ainte-Hélène le courtoise " est heureux de le
18 octobre 1840, les cendres de
Vous vous en souvenez : Jean-Marie Le
Pen jette un cri d'alarme. Le Sida est un publier avec l ' aimable
Napoléon Bonaparte entrèrent
effroyable fléau. Il faut se mobiliser, autorisation de son autetu-.
à Paris le 15 décembre; débarq1tées de
la frégate "Belle-Poule" à Cherbourg le prendre des mesures, mettre en œuvre
8 avec les commissaires de Louis- tous les moyens possibles de prévention, Verdun
Philippe cha,gés de leur rapatriement, envisager la lutte contre ce mal, comme Verdun, dans les soupirs du vent
elles avaient suivi la Seine jusqu 'à on l'a fait, il y a soixante ans, contre la
Courbevoie, p etit havre flu vial que le
d'hiver qui passe,
tuberculose, créer des établissements Je me penche, attentif à
vapeur "Dorade 3 " qui les transportait comme on avait créé des "sanato-
toucha le 15 à neuf heures. A dix retrouver les traces
riums" ... Des râles étouffés, des sourds
heures, on installa le sarcophage - il
Le lendemain , c 'est un tollé... Le gémissements
mesurait douze mètres, p esait onze
tonn es ! - sur une plate-forme allelée
ministre, Michèle Barzach, accuse Le Pen Que poussait dans la nuit un
de seize chemux coiffés de plumes de vouloir faire porter l'étoile jaune aux jeune agonisant.
blanches, harnachés d 'or, et le cortège malades . Il se trouve une nunuche du
prit le chemin de la ville-capitale. Midi. Nouvel Obs pour écrire que Le Pen salit Longtemps vous reviendrez,
Un p euple immense occupe les estrades tout, ce qui incite les honnêtes gens à se martyrs inutiles,
drapées de noir dressées le long de désintéresser du Sida ... Etc. Aujourd'hui, Nous demander pourquoi, sur
l'avenue de Neuilly . il braille "Vive je lis dans le Figaro du 1er décembre :
['Empereur ! " ou pousse des cris
les gravats stériles
"Sida : Sombres perspectives , la France D'une terre éventrée, votre sang
hostiles au vaincu de Waterloo. L es est le pays le plus atteint en Europe ...
canons grondent, les tambours tapent, fut versé.
France, pays phare de la contamination. Fantômes obstinés qu'on ne
les soies tricolores, innombrables,
Il y a autant de personnes atteintes en p eut disperser
flottent haut ... Précédée de gendarmes,
la funèbre procession avance pas à
Ile-de-France que dans toute la Grande- On a gravé vos noms sur les
pas. Elle est constituée de la fanfare Bretagne". murs des villages
des Lanciers, de soldats et de gardes .. .Je me souviens d 'un jeune du Front mais sans nous expliquer les
nationau.x à la tenue flamboyante ; national qui avait dit : "Cette chère raisons du carnage.
d 'une berline et d'une grosse voiture, la Barzach prend le Sida pour un rhume de Morts à qui jamais nul ne rendit
première véhiculant M. Coquereau, cerveau ... " de comptes.
aumônier de la Mission envoyée à
Sainte-Hélène, la seconde les
Europe aux cheveux gris, au
commissaires; d 'un roussin gris, livre de la honte
symbole de la monture de l'Ajaccien ; Ecris en majuscules les noms des
Il faut encourager les bonnes volontés. gouvernants
de trois cents matelots de la "B elle-
On me dit que le petit Sarkozy vient de Qui firent si peu de cas du sang
Poule" ; du prince de Joinville, fils du
Roi-Citoyen et chef de la Mission ; de
découvrir la quasi-inutilité de l'impôt sur de tes enfants,
· valets habillés de la livrée de le revenu ... Vite, je lui donne une bonne Car tous étaient tes fils, Europe
Bonaparte ; et, bien entendu, de la adresse où on le libérera de ses com- aux cheveux blancs,
gigantesque caisse qu 'entourent les plexes : "Association pour la suppression Qu 'on les appelât Hans ou
maréchaux de Molitor et Oudinot, de l'impôt sur le revenu et pour la réfor- qu'on les nommât Jean.
l'amiral Duperré, le général Bertrand. me fisca le ", 20 rue Sainte-Croix-de-la-
A une heure el demie, Louis-Philippe, Bretonnerie, 75004 Paris.
sa famille, les autor'i:tés religieuses et
Les grondements lointains des
laïques accueillent la bière dans l'église canons se sont tus.
*** Sur l'immense charnier du
Saint-Louis-des-Trwalides. Le
sow•erain de Juillet bredouille quelques million d 'abattus
Il est évident que Jacques Médecin est le J'écoute dans la nuit le vent
mots. Joinville incline son épée. Un
orchestre joue le Requiem de Mozart,
seul homme politique à courir le risque inconsolable
les prêtres chantent le Requiescat in d 'être emprisonné ... Les autres, de Par ces chétifs bosquets que le
pace. A trois heures, la cérémonie était Boucheron à Nucci, en passant par Noir, remord accable
close. Bonapartistes et orléanistes Tapie, Carignan, Emmanuelli, etc. , sont De tirer leur substance de ce
fèron t de la journée du 15 décembre libres, non-lieutés ou amnistiés ... sang répandu.
1840 une apothéose. Plus clairvoyant Moralité : Ce n'est pas le chef d 'accusa- Verdun, il n'est ici ni gloire ni
qu 'eux, Chateaubriand écrira: "La tion qui définit le crime, c'est l'image
masse curieuse regardait passer le
vertu,
politique. Mais, à jamais, le lieu d 'un
cortège comme le Bœuf Gras ".
crime inexpiable.
Jean SILVE de VENTAVON ***
L éonARNOUX
CAfes bien
lettres CAfartiennes chers.frères
Monsieur Martin
par Martiann us * nnée de naissance : 1902
Profession : homme
d'affaires, aujourd'hui à la
ous vous rappe. lez, dans l'alimentation. renversant sur mon pas- retraite.
ma bonne amie, "Quoi", me diriez- sage deux ou trois tables "J'ai monté des usines de produits
avec quel lyrisme vous, "mais ne sont-ce et jetant à terre quelques alimentaires. J'ai vendu de tout:
nos anciens explorateurs pas là des déjections consommateurs. Je bous- Nougats, caramels, chocolats,
décrivaient les habitudes humaines ?" Si fait, ma culai même un serveur biscuits, sauc'îssons, jambons,
alimentaires des Terriens. bonne amie, si fait. Non dont le plateau et les mortadelles, çhewing-gums et
Chez nous, la nutrition seulement cela en a bouteilles ,volèrent dans même des couronnes funéraires.
reste au rang des autres l'aspect et l'odeur, mais une vitrine dont j'eus Cela un peu partout en France et
en Bavière. "
besoins physiologiques et c'en est. ainsi l'occasion d'appré-
Pendant la guerre, M. Martin fut
nous la traitons avec la Nos industrieux Nip- cier la remarquable fragi- chargé de l'intendance de deux
même discrète simplicité. pons ont imaginé d 'en lité. Je parvins à temps camps de prisonniers, près de
Chez les Terriens, au faire, au prix de quelques près du moutard et pus Dijon : m.ille et cinq mille
contraire, elle joue un manipulations chimiques, expédier sur la chaussée hommes en transit avant leur
rôle social et culturel des produits alimentaires. son verre encore plein. départ pom l'Allemagne.
essentiel qui enthousias- Le résultat ne paraît pas, Il y eut alors, je dois "J'ai connu les plus grands
mait nos voyageurs . il est vrai, à la hauteur de le dire, quelques remous escrocs d'entre les deu.-r guerres.
Lesquels, il est vrai, ren- leur ambition. Ils par- que je pensai, à bon J'ai personnellement connu
trés à la maison retour- viennent au mieux à droit, admiratifs. Une Stavisky. C'était un grand voleur.
naient à nos mélanco- obtenir des hamburgers femme hurlante se préci- J'ai connu Galmo, et son amante
Arlette qui devint la femme de
liques manducations soli- tout à fait semblables aux pita vers moi, la mère
Stm•isky. Galmo assurait le trafic
taires . vrais, mais guère sans doute, dont, en pre- du rhum entre la Guyane et la
Les Terriens sont, meilleurs. C'est-à-dire nant une pose modeste France pendant la Grande
hélas, en train de perdre que l'on reste au-dessous et souriante, je me dispo- guerre. J'ai connu Madame
cet unique avantage. Je du comestible. sai à recevoir les remer- Hanau. Elle était dans la finance
crois vous avoir raconté Les consommateurs ciements émus. comme moi: une femme qu'il
la pénible expérience japonais, gens d 'esprit, Je ne reçus que des fallait écouter, mais qu'il 11e
que je fis 'dans un de ces ont surnommé ces gâte- coups de poing et me fallait pas suivre ! J'ai connu
établissements américains ries scatologiques les retrouvai rapidement au Anquetil (Georges), directeur du
où les assiettes en carton "cacaburgers" (1). poste de police. "Encore journal La Rumeur : un grand
sont plus appétissantes et Ce nom me met en vous", me dit le chef du maître chanteur. J'ai connu
Dorget à Marseille, les banquiers
plus digestes que leur mémoire notre "kakaco- poste dont l'accueil bon-
Oustric, Pacman et Guardala, la
contenu. lo" martien, ce liquide homme montrait qu'il plus grande crapule qui puisse
Vous imagineriez-vous brunâtre dont usent nos était sensible à la fidélité e.rister !"
que ces "fast-food" pros- ménagères pour récurer de ma clientèle. Ceci dit, Mais, lui demandais-je, comment
pèrent ? Non ? Eh bien, leurs casseroles et déca- je laisserai dorénavant les avez-vous gardé les mains propres
on m'a affirmé qu'il s'en per leurs fourneaux. petits Terriens s 'empoi- au milieu de pareilles gens ? Quel
était établi jusque dans Vous voyez ce que je sonner à leur guise et a été votre rempart spirituel ?
une ville orientale, veux dire, belle amie même ruminer d 'un air - "Ma croyance en Dieu. Quand
Moscou je crois, qui dont les mains délicates bovin leur pâte à coller je voy ngeais, la première chose
venait de se libérer d'une n'ont pas eu à souffrir du les mâchoires. avant d'aller voir mes clients,
épouvantable tyrannie. Il contact de ce produit c'était d'aller à la messe, le
malin. Et le chapelet.
paraît que, du coup, cer- d 'entretien. (1) Notre Martien n'a
- Tous les jours ?
tains habitants manifes- Figurez-vous que, lon- fait, dans les quelques - Tous les jours. Je n'étais pas
tent dans les rues pour geant, la semaine passée, lignes qui précèdent, que meilleur que les autres, mais cela
qu'on leur rende plutôt la terrasse d 'un café, j'y rapporter ce que chacun me fàisait l'Oir le pour et le
leurs tyrans. avisai un jeune enfant a pu lire dans son journal contre."
Il y a pire. D ' ingé- qui remplissait son verre (Note du traducteur). Cela s'appelle la sagesse.
nieux Japonais ont entre- de ce même liquide dont "Je cherchais des églises noires
pris de récupérer cette je reconnus la pénible Pcc Daniel RAFFARD comme du cirage. Plus elles
boue grise et puante, odeur pharmaceutique . DE BRIENNE élaien l noires, plus je priais ! "
mais riche en protéines, Et le petit bougre Soyez irréprochables et purs, au
qui s'écoule des égouts. s'apprêtait à l'ingurgiter ! milieu d\me génération tortueuse
et pervertie, écrivait déjà saint
En vue de la recycler Je bondis en criant,
Paul.(Phi.2, 15).
LE LIBRE JOURNAL de lez Frczn.ce Co-ur-t:oise page 23 N ° 21 DU 9 DECEMBRE 1993 6 Abbé GUY-MARIE
CJ{jstoire de Cfrance
par Aramis
On compte actuellement de 900 à
Le départ d'Hervé Bourges de la 1.500 lanirnes vivantes. se lon qu·on fait on non cu-

1
présidence commune de France 2 et lrer en ligne de compte les vat"i6tés dialectales.

France 3 s'inscrit dans la formidable


chasse aux sorcières déclenchée par
Balladur et ses séides. Depuis plusieurs
jours, en effet, les têtes ne cessent de
tomber. Ce.fut tout d 'abord Gérard
/Ioullier qui, comme au plus beau temps
des purges staliniennes,fut contraint à
l'abandon par autocritique. Puis,
immédiatement après, Jean Fournet-
Fayard annonçait à son tour sa
démission. En un mot comme en cent, el
ce quel que soit le bilan désastreu.r qui
fut le leur, fa llait-il sanctionner aussi
durement ces individus qui sonl aussi des
hommes ? lmagine-t-on un seul instant le
désarroi vers lequel on les précipite ?
Pourront-ils un jour relever la tête en
allant faire un loto sportif au café des
sports ? Telles sont Les questions que l'on
peul raisonnablement se poser après le
poids des ffto
"9e la lJt1jt.i
'f
La langue dn cheval est importanle
à considérer au point de vue hygiénique, car t•lle
peut gène,· lapplication du mors ; elle peut 6tre le
siegc de blessures. ou ùe diverses inJlammalions.
jugement d'infamie qui les accable.
Certes, il ne s 'agit nullement ici .
d 'accréditer l 'idée selon laquelle ils se seraient Laissés entraîner malgré eux. Gérard Hou/lier n 'était pas irresponsable à ce point.
Nous nous accorderons encore pour dire que des sanctions étaient nécessaires. Mais reconnaissons avec tous les hommes qui,
comme l 'abbé Pierre, sont épris de justice, que la leçon ne méritait pas une telle ampleur. Car, après l'équipe première, il n y avait
aucune raison de frapper aussi l 'équipe de France 2 et France 3. Et en définitive de décapiter un .football français déjà mal en
point. R. Jacob et H. Plumeau

epuis Hugues Capet, tous


le s rois se succédaient Loi salique : dément raciste, fâchiste et xéno-
phobe du langage lui-même
comme dans une PME-
PMI, de père en fils. La règle le poids des mots dont la perversité réactionnaire
mérite d 'être enfin mise au jour.
mâchiste dominait puisque les L'exemple le plus probant appa-
femmes ne régnaient pas . On appela cette loi la loi raît dans sa dimension plurielle avec le bien et la bique,
salique. Ce qui n 'est pas sans rappeler quelque chose qui sont deux termes destinés à jeter le trouble dans la
d 'inquiétant, que l'on aurait pu éviter en l'intitulant la loi clarté dialectique du mouvement antiraciste et humaniste.
salienne. L'écueil phonétique (la loi s'aliène, la loi sale Ainsi, le bien est une notion bourgeoise évidente. Au plu-
hyène) étant, quoi que l'on dise, moins choquant pour les riel, le pire est atteint puisqu'il s'agit purement et simple-
consciences les plus humanistes que la résurgence sou- ment d'affirmer la propriété qui, comme chacun sait, est
daine d 'une terminaison douloureusement chargée d'his- le vol. En revanche, la bique est un animal qui ne peut
toire. Une -voie mériterait d'être creusée au nom du res- réjouir que tous les amoureux de la nature au rang des-
pect de la mémoire. Celle qui aboutirait naturellement à quels ne figure pas le légionnaire. Au pluriel, hélas, la
une nouvelle classification du langage . D'un côté seraient déception est totale pour les écologistes et leurs amis pro-
recensés tous les noms dont l'essence relève des droits gressis tes . Ce mot, en effe t, traduit une conception
imprescriptibles de l'Homme. De l'autre, l'établissement authentiquement nazie qui, si elle réfute l'idée selon
sous contrôle judiciaire d 'une liste rassemblant tous les laquelle la propriété est le vol, tend a contrario à accrédi-
mots en "ique" dont la nature éminemment "fâchisante" ter celle qui voudrait que les biques le soient. Cela, nous
est une menace pour l'avenir du débat démocratique. ne pouvons l'accepter.
Ainsi le chien supplanterait-il le chic, dont l'arrogance est C'est pourquoi tous les partisans d 'une conception
déjà une insulte aux plus démunis, qui, accessoirement, généreuse et ouverte de la société française se doivent
sont aussi des amis des bêtes. La difficulté à laquelle de se regrouper au sein de comités de vigilance antifâ-
l'ensemble des forces de progrès se heurtera n'est ni la chiste du langage, qui s'efforceront de ne pas tomber
, langue de bois, ni le double langage, qui, depuis 1789, dans le piège ouvert devant e ux par les mots en "ique". ,
sont parfaitement maîtrisés, mais le caractère profon- Zburp !

LE LIBRE JOURNAL de La Fran.ce Cou-rt:oise page 24 N° 21 DU 9 DECEMBRE 1993 6

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