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DECADAIRE
civilisation française et tradition catlw!ique
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- Le vainqueur de la Marne -

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Mitterrand o Lugan : quelques vérités à propos de
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l'humanitaire o «Recolonisons !» par Jacques
Houbart o «Le journal de Séraphin Gr_igneux»
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o Les balades d'Olmetta o Et une nouveauté qui
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fera pâlir le transfuge ADG : le bloc note de B.E.H.
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Lettres de chez nous
Restez Tout d'abord, contraire-
ment à ce qu'écrit
libres ! Me R.M., plus aucun his-
torien ne soutient
Dans le' "Libre Journal" aujourd'hui qu'Hitler ait
du 29 juillet 1994, vous ni voulu ni déclenché la
publiez une lettre impor- seconde guerre mondia-
tante d'un certain "R.M., le ; cette accusation a été
avocat en retraite", définitivement détruite
ancien communiste, qui par l'historien anglais
prétend que la responsa- A.J.P. Taylor dans son
bilité de l'Allemagne ouvrage "Les origines de
dans le déclenchement la seconde guerre mon-
de la guerre 39-45 est diale", publié aux
prouvée par les déclara- Presses de la Cité en lecteur. gagnée, l'Allemagne -
tions bellicistes d'Hitler 1961. Ensuite, il est Enfin, victime de l'extra- aurait dû être détruite
dans "Mein Kampf''. regrettable qu'un juriste ordinaire entreprise de [... ]. Ce qui ne peut vrai-
Selon ce lecteur, qui cite comme Me R.M. se diabolisation du chef du semblablement être
"de mémoire et en vrac", contente de citer des me Reich, qui a habitué obtenu qu'au moyen de
Hitler aurait écrit dans propos "de mémoire et les esprits à imputer sys- la stérilisation [... ]. Tous
son livre qu'il fallait en vrac". tématiquement aux les membres des organi-
détruire définitivement S'il avait pris la peine de Allemands les pires atro- sations nazies devraient
la France "en morcelant les rechercher pour les cités, y être soumis[ ... ]».
son territoire et même citer avec précision, il se Me R.M. attribue à Hitler Sur un ton comminatoi-
en brisant ses foyers, au serait aperçu que de tels l'intention diabolique de re, Me R.M. vous enjoint
besoin par la castration propos n'existent pas. castrer les Français ; or, de respecter sa version
des pères". Sur les 687 pages de bien au contraire, ce de l'histoire de la secon-
On peut, certes, féliciter l'édition que je possède, sont des "Alliés", de guerre mondiale sans
Me R.M. de son patriotis- on compte, au grand les Henry Morgenthau, quoi il ne poursuivra pas
me et de la clairvoyance maximum, 17 pages les Theodor Kaufman, son abonnement.
qui lui a fait abandonner concernant la France les Louis Nizer et autres De mon côté, je me bor-
un jour le parti commu- (soit 2,5 %) ; Hitler y Illya Ehrenbourg qui ont nerai à vous suggérer de
niste. dénonce effectivement la tracé le plan et acclimaté continuer votre journal
En revanche, notre France comme "l'ennemi l'idée dans les cerveaux comme vous l'entendez,
"mémoire collective" a impitoyable du peuple de stériliser les car, jusqu'à présent,
tellement été mise à mal allemand" et même - vue Allemands pour de vrai. vous avez prouvé que
ces derniers temps que prophétique ! - comme Dès 1942, dans un livre vous étiez libre,
je crois de mon devoir, le centre où commence qu'il publia à New York, libre d'assener quelques
et du devoir de votre "le métissage du conti- "Men at war", vérités bien senties, et
journal, de rectifier nent européen", mais Hemingway, ce, tout en restant cour-
auprès de vos lecteurs nulle part dans l'ouvrage le sensible auteur du tois. Bravo ! Continuez !
les erreurs historiques on ne trouvera la "Vieil Homme et la Mer",
graves commises par cet moindre des élucubra- écrivait : "Quand cette
avocat. tions que lui prête votre guerre [celle de 14-18) fut YS. (Le Vésinet)

LE LIBRE - Directeur :
Serge de Beketch
- Dépôt légal à parution
- Imprimerie G.C.-Conseil

]Q11!-lliM - « Le libre Journal


de la France Courtoise » est édité
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3, rue de l'Atlas, 75019 Paris
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139, boulevard de Magenta - Principaux associés : Françoise Varlet Magenta 75010 Paris
75010 Paris Antony, Beketch, Varlet ISSN : 1244-2380 42.80.09.33
Tél.: (1) 42.80.09.33. - Commission paritaire : Ce numéro contient un encart de
Fax: (1) 42.80.19.61. 74371 2 page• entre les pages 12 et 13
Editorial
Sommes nous en guerre ?

~ 'est la question que pose l'attitude de Pasqua face aux musulmans


intégristes soupçonnés de menées subversives en France. Si la réponse est
positive, le ministre de l'Intérieur a raison de s'affranchir des « valeurs
démocratiques» et de l'état de droit. Sur le territoire national, un ennemi
U peut évidemment être arraché à sa famille et à son emploi, emmené à
l'aube, séquestré, enfermé, mis au secret, interrogé sans relâche, déporté, reclus
dans des camps, expulsé à l'étranger, privé de tout droit.
Il peut même être exécuté sans jugement comme franc-tireur s'il s'est livré à des
actes de guerre étant en civil.
Qu'il soit de nationalité étrangère ou de nationalité française.
Plus encore s'il est français puisque ses actes hostiles à son propre pays sont
constitutifs de haute trahison, crime puni de mort en temps de guerre.
Mais si nous sommes en guerre contre l'islam intégriste, alors qu'on nous foute la
paix avec la loi Gayssot et l'insupportable police Gaubertienne de la pensée !
Il n'est pas d'exemple d'un pays en guerre qui interdise à sa presse de désigner
nommément l'ennemi, d'en souligner le nombre, d'en énumérer les dangers, d'en
débusquer les collaborateurs.
Pasqua ne peut pas se comporter, en même temps, comme si nous étions en
guerre et comme si nous étions en paix avec l'intégrisme islamique.
Il ne peut pas s'en prendre, en même temps, à l'envahisseur et à celui qui dénonce
l'invasion, au fanatique et à la victime du fanatisme, au terroriste et à celui qui
publie la menace du terrorisme.
Pasqua doit choisir.
Si je dis que nous en avons par-dessus la tête de l'invasion des fanatiques
musulmans, qu'ils soient étrangers ou français de paperasse, il me décore ou il me
poursuit.
S'il me décore, c'est que nous sommes en guerre et qu'il a eu raison d'en chasser
quelques-uns avant de faire partir tous les autres, très vite.
S'il me poursuit, c'est qu'il est en paix avec les fanatiques musulmans et que leur
séquestration à Folembray et leur expulsion à Ouagadougou sont des actes de pur
arbitraire policier.indignes d'une démocratie.
A moins, bien sûr, que ce ne soient que pasqualinodies électoralistes.

SdeB

LE LIBRE JOURNAL de la France Cour-eo-ise page 3 N° 44 DU 7 SEPTEMBRE 1994 ~


LA CIBLE

J
Comme le" Libre
jQUrnaf' l'avait
d'ailleurs prévu,
Quelques nouve
Villiers a été la cible de
toutes les flèches, dans les
diverses université-s d'été.
Au PR, par exemple, tout le
monde paniquait à l'idée Sur Mitterrand
que Cb!rac pourrait être
amené à se retirer de la com-
l'indicible reste à dire
pétition par la certitude
d'une victoire humiliante de
Balladur. "Dans ce cas, ncore qu'il fasse ordonné par le "bon plaisir eu qu'à tirer jusqu'au bout,
Villiers fera plus de 20 %",
gémissaient les malheureux. E l'objet d'un matra:
quage aussi
incroyable que dissuasif de
du Roy", avec la complicité
de la magistrature, visait
essentiellement à empê-
au prix d'un énorme et
remarquable travail, il faut
le dire, chacune des
ONYVA? la part de toute la presse cher la révélation du nom ficelles de l'écheveau de
Et d'ajouter : si écrite ou audio-visuelle, il du gérant de l'immense mensonges autobiogra-

J Chirac ne se pré-
sente pas, il faudra
envoyer un UDF au feu.
faut lire sans délai "Une
Jeunesse française", de
Pierre Péan, qui raconte la
fortune secrète de
Mitterrand, un très étrange
Israélite français d'origine
phiques que Mitterrand
avait tissé autour de son
passé et que le
Mais qui? vie de François Mitterrand hongroise installé à "Crapouillot" avait com-
Long silence. Personne, entre 1934 et 1947. Genève sous la fausse mencé à dénouer.
même Millon, n'osant se Même si les lecteurs du identité d'un quidam tué L'adolescence aisée de
proposer; "Crapouillot" consacré à dans le bombardement qui ce fils de petit industriel
Finalement, Madelin s'est "Mitterrand très secret' doi- rasa son village natal de vinaigrier jaloux de la
dévoué. "S'il le faut, j'irai, je vent en éprouver plusieurs Normandie, y compris la "bonne société du cognac"
suis le seul qui ait un pro- fois une étrange impres- mairie et les archives de (Mitterrand s'est toujours
gramme." sion de "déjà lu". l'Etat civil. prétendu fils de cheminot),
Et pour cause, c'est celui Bien qu'il s'en défende, sa jeunesse militante de
qu'il avait rédigé pour en effet, Pierre Péan a évi- Pas un mot de l'affaire "Volontaire national" admi-
Chirac et que le maire de demment pris pour base ce "Verity", pourtant rateur de Maurras (Mitter-
Paris a f"malement abandon- dossier paru en juin 1984 incontournable rand se disait issu d'une
né pour excès de libéralis- et qui fut le premier travail famille Silloniste), ses
me. exhaustif et non-éonformis- Or, alors que ce person- ·études parisienne au "104"
te de recherche biogra- nage, ami personnel et inti- de la rue de Vaugirard, fief
SOUS ENTENDU? phique jamais entrepris sur me de Roland Dumas, a de la jeunesse catholique
Invité à l'université celui qui avait été élu pré- joué un rôle important élégante, sa participation
d'été du CDS, le sident de la République dans la "résistance" de aux manifs xénophobes et
Père de la trois ans plus tôt. Mitterrand, Péan n'en dit antisémites contre "l'inva-
Morandais, aumônier des A l'époque, les révéla- pas un mot, ce qui le sion des facs par les
parlementaires, a stupéfié tions du "Crapouillot" conduit, chose stupéfiante, métèques" et "le juif Jèze"
les journalistes présents en gênèrent tant que l'on vit, à ne pas citer non plus une (Péan publie les photos
donnant, dans une ambiance pour la première fois dans seule fois le nom de déjà montrées par le
incroyable de haine anti- l'histoire de la presse, un Roland Dumas, fils d'un "Crapouillot' où l'on voit
Villiériste, une conférence tribunal de référé ordonner héros des maquis et l'une Mitterrand au premier rang
littéralement savonarolesque à des journalistes de sus- des principales cautions de ces manifestations ; en
contre "ceux qui prêchent pendre leurs travaux résistantialistes du Prési- 1983, interrogé par l'auteur
en public le respect des d'investigation avant même dent. On le vit le jour où de ces lignes, l'Elysée avait
valeurs familiales et qui les la rédaction du premier les héritiers de Bertie indiqué que ce n'était pas
bafouent en privé". article. Ayant passé outre, Albrecht exécutée par les François Mitterrand qui
le "Crapouillot' fut saisi et Nazis, tentèrent, excédés figurait sur ces documents
LOYAL pilonné. Une nouvelle édi- par les prétentions du pré- mais simplement un qui-
Juste avant sa sortie tion fut censurée. s ide nt de la République dam présentant avec lui

J remarquée lors de
l'université d'été du
RPR à Bordeaux, Juppé
Finalement, il fut vendu
à plus de cent mille exem-
plaires dans une version
franciscard à présider les
cérémonies du cinquante-
naire du martyre de leur
une "vague ressemblan-
ce"), les fiançailles inabou-
ties avec "Béatrice" qui
avait fait distribuer large- caviardée et ce sans aucun mère, de provoquer un s'appelait Marie-Louise
ment un document luxueuse- écho dans aucun journal, scandale que la presse Terrasse et allait devenir la
ment imprimé dans lequel radio ou télévision. unanime étouffa. célèbre télé -speakerine
on pouvait lire cette phrase : Il est d'ailleurs à remar- A la vérité, pour mener Catherine Langeais, le ser-
''Je serai tout à la fois loyal quer que le caviardage sa tâche à bien, Péan n'a vice militaire, la drôle de
envers Edouard Balladur -
LE LIBRE JOURNAL de la France Courtoise page 4 N° 44 DU 7 SEPTEMBRE 1994 ~
lles du marigot aussi longtemps que je
serais (sic) membre de son
gouvernement - et fidèle à
Jacques Chirac.
Balladur est prévenu : s'il
guerre, la blessure (dont 1943 . Verity, lui, indique attribution). change de ministre des
Péan se borne à présenter que cette nuit-là c'est un Là encore, un détail. La Affaires étrangères, il aura
la version Mitterrand alors Hudson qui accomplit la Francisque ne s'obtenait un traître en face de lui.
qu'il en existe au moins mission. La confusion est qu'après avoir signé un ser-
quatre autres, dont deux impossible : un Lysander ment : ''Je fais don de ma RAPPROCHEMENT
particulièrement peu relui- transporte deux passagers, personne au maréchal Marc Ladreit de
santes), la captivité, les le Hudson, dix. Pétain comme lui-même a Lacharrière, pré-
évasions dont Mitterrand Plus grave encore : la fait don de la sienne à la sident du groupe
donne dans ses divers sou- liste des passagers publiée France". Mitterrand a tou- Valmonde qu'il a racheté à
venirs des récits aussi par Verity ne fait pas figu- jours soutenu n'avoir la succession Bourgine,
changeants que rocambo- rer Mitterrand dans la ver- jamais signé ce texte qui vient d'infliger un démenti
lesques mais invariable - sion anglaise. figurait au dos de la fiche cinglant à ceux qui préten-
ment héroïques. Or, ce nom figure dans du postulant. Il reconnaît daient que sa prise de
La résistance , aussi. A la version française où le aujourd'hui l'avoir signé majorité allait faire de
propos de laquelle Mitter- traducteur a ajouté une pour servir ses activités de "Valeurs actuelles" un heb-
rand écrivait, dans ses phrase qui n'existe pas résistant. domadaire "recentré".
mémoires, des choses aussi dans l'original : "Devait Ce demi-aveu privera Cet été, c'est une des
ébouriffantes que "On débarquer François l'ancien ministre de meilleures plumes de
m'enferma dans une pièce Mitterrand, alors chef des l'Intérieur Raymond Mar- l'extrême droite païenne,
sans porte ni fenêtre" (sic). prisonniers de guerre et cellin, lui aussi franciscard Grégory Pons, qui a assuré
Les connaisseurs remar- aujourd'hui président de la mais, lui, sans l'ombre d'un la rédaction de la rubrique
queront toutefois qu 'évo- République". doute sur ordre de la "Terroirs".
quant longuement la résis- Résistance, d'un de ses Ce choix a fait d'autant
tance de François Mitter- C'est sans doute sur les petits jeux favoris. Il aimait, plus de bruit que, par
rand Péan ne dit pas un liens de Mitterrand voilà encore quelques ailleurs, Grégory Pons
mot de l'affaire "Verity", avec l'ex-trême droite années, tirer de son bureau vient d'être investi des
pourtant incontournable si cagoula;rde que 1:éan est une longue boîte de bois fonctions de directeur poli-
l'on prétend faire la lumiè- le moins convaincant clair dans laquelle, assurait- tique de "Minute''.
re sur le passé du il, se trouvaient les fa-
Président. Interrogé par votre ser- meuses fiches "disparues" RATS NOIRS
Voici les faits : Hugh viteur, Verity expliqua, de tous les porteurs de Pour autant, ce rap-
Verity était un des pilotes
anglais qui assuraient le
transport des résistants
bonasse, qu'il avait consen-
ti à cet ajout demandé par
un envoyé du président
Francisque. "La vérité est
là-dedans", disait-il, mutin,
en tapotant la boîte. Puis, il
J prochement entre
"Valeurs' et
"Minute" ne signifie pas la
entre Londres et la France. français. la rangeait, sans bien sûr fin du purgatoire pour le
En 1981, il publia un livre Mais, pas de chance, la en dévoiler le contenu . Front national Grégory
de souvenirs intitulé " We traduction parle de "débar- C'est sans doute sur les Pons est en effet le signatai-
landed by moonlighf' (mal quement" alors que liens de Mitterrand avec re des "Rats Noiri', violent
traduit par : "Nous atterris- Mitterrand prétend avoir ... l'extrême droite cagoularde pamphlet de Patrice de
sions de nuit"). Avec une embarqué cette nuit-là . que Péan est le moins Plunkett du Fig Magqui qua-
précision toute militaire, il Pilote du Hudson, le convaincant. S'il confirme lifie Le Pen de "dictateur
y reproduit les listes de "wing commander" Hodges et approfondit toutes les amer", "Goering français"
passage-rs transportés par fut mis en présence de pistes ouvertes voilà dix dont "les idées politiques se
son service, avec mention Mitterrand lors d 'une visite ans par le "Crapouillot' et sont arrêtées à la Guerre
du type d'appareil, de officielle à Londres. Il toisa dont Catherine Nay avait d'Algérie".
l'heure, de la date et des son vis-à-vis et laissa tom- déjà fait largement usage
conditions générales du ber, très British : "Vous dans "Le Rouge et le Noir', ABSENT ...
vol. n'avez jamais volé dans il se contente d'accuser le Autre surprise,
Mitterrand, dans ses mon avion!" "Crapouillot', dont il s'est W l'absence de Jean-
confidences à deux histo- Péan n'en parle pas. pourtant si bien servi, ~ "Marie Le Pen
riographes (Jean Védrine, Il évoque, en revanche, d'avoir "entretenu la dans les résultats des son-
qui rédigea son "dossier de Vichy et la fameuse Fran- rumeur" de l'appartenance dages de popularité de
prisonnier de guerre", et cisque (Mitterrand recon- de Mitterrand à la Cagoule. "Valeuri'. La vérité est
Charles Moulin, auteur de naît aujourd'hui l'avoir por- A l'enquête du "Cra- simple : après des mois de
"Mitterrand intime"), pré- tée. Il soutenait naguère pouillot', il oppose la cor- réflexion, la direction de
tend s'être embarqué pour avoir déjà quitté la capitale respondance de Bouvyer, l'hebdo a trouvé le moyen
Londres à bord d'un avion de l'Etat français pour ami intime de Mitterrand (il de se débarrasser du
Lysander le 15 novembre Londres au moment de son suite p age 6 "Menhir" dont les résultats
trop élevés incommo-
LE LIBRE JOURNAL de la Fran,ce Courtoise page 5 N° 44 DU 7 SEPTEMBRE 1994 ~
daient. Le sondage ne porte
plus que sur les éventuels
candidats à des "primaires
au sein de la Majorité". Ce
qui, évidemment, exclut le
Quelques nouve
président du FN .

... MAIS PRESENT


Lequel s'en moque suite de la page 5 dit "la bûche", affirme clai- tian de patriotisme, et arra-

J absolument
puisque, de toute
façon, les résultats des son-
faillit épouser sa sœur
Josèphe) et qui fut inculpé
de complicité (il était le
rement cette appartenance
dans ses "Mémoires sans
égoïsme'.
ché à la m 1sere par
Mitterrand, qui lui confia le
rôle de précepteur de son
dages relatifs aux intentions guetteur) dans l'assassinat Nul éditeur, jamais, fils. Or, Abellio est un des
de vote à la présidentielle le des frères Rosselli, oppo- n'accepta d'ailleurs de les personnages les plus capti-
donnent obstinément à 15 % sants italiens à Mussolini, imprimer alors qu'ils vants du siècle par l'extra-
clans le même "Valeurs''. réfugiés en France, par la étaient écrits d'une plume ordinaire diversité de ses
La vie politique est d'un Cagoule à la demande des alerte et charmante, et talents d'écrivain, de philo-
compliqué ... services italiens, en échan- Mercedes dut se contenter sophe, de chercheur, de
ge, semble-t-il, de fourni- de les faire publier à militant révolutionnaire,
EFFET RETOUR tures d'armes. compte d'auteur quelques passé de la plus extrême
La sortie totale- Si ce démenti est inté- années avant sa mort sans gauche à la plus fanatique

J ment incongrue de
Lorrain de Saint-
Affrique, élu du Front natio-
ressant dans la mesure où,
effectivement, il apparaît
que Bouvyer n'est pas
jamais pouvoir les faire dif-
fuser.
collaboration avec les
Nazis, et, enfin, d'ésotéris-
te. On ne peut pas croire
nal accusant Bruno Mégret informé de l'appartenance Le livre de Péan un instant que Péan se soit,
d'entretenir des "Nazis" de son quasi-beau-frère au est un document capital de son propre chef, privé
dans son entourage et justi- · même mouvement clandes- d'un personnage aussi pit-
fiant ainsi la démission de tin que lui, ce qui paraît On constate d'ailleurs, toresque.
Jacques Peyrat de Nice, a eu impossible, il ne règle pas là encore, une étrange Reste que, malgré ses
un curieux effet retour : plu- la question pour autant. lacune dans l'enquête de lacunes, ou plutôt à cause
sieurs cadres du mouvement Car d'autres ont soutenu Péan : pas une seule fois il même de ces lacunes, le
qui ne cachaient pas leur le contraire, et des mieux n'est question d'Abellio, livre de Péan est un docu-
mauvaise humeur contre placés. alias Georges Soulès, fon- ment capital.
Mégret se sont immédiate- C'est le cas de Mercedes dateur de la deuxième D'abord, parce qu'il a
ment rapprochés de lui, fai- Cahier, épouse Deloncle- Cagoule, celle de la été écrit sous contrôle de
sant taire des dissensions Corrèze qui, belle-sœur de Collaboration, et qui, son sujet. Péan ne s'en
subalternes au nom de l'inté- Robert Mitterrand, puis condamné à mort, en fuite cache pas. Ce qui est donc
rêt général du mouvement. épouse du fondateur de la à l'étranger, fut sauvé par "révélé", c'est ce qui, fina-
Cagoule et, enfin, de son le général de Bénouville, lement, ne gêne plus le
TROP JEUNE successeur André Corrèze qui lui délivra une attesta- vieil homme qui va quitter
Il est vrai que le.

J coup de griffe de
Saint-Affrique
relayant avec la complaisan-
ce appuyée des médias les
campagnes hystériques des
coteries les plus hostiles au
Front national ne repose évi-
demment sur rien. Le doyen
d'âge de l'équipe Mégret
n'était pas né à la Libération,
ce qui rend douteuse toute
appartenance au nazisme, , ·,
C..& P$/l/ll.ER \
même au titre de nourrisson bÎfCPqt//N'E AV$& UN
clans les "Lebensborn". rvP//t ÇUI AW11T
fl:JU/( Afl..,.;!>ION P.E
''L ~IMIJ/EI(~
CALCUL
A vrai dire, il

J semble que Saint-


Affrique, qui était
de plus en plus contesté, ait
voulu faire "une belle sor-
tie". On s'attend d'ailleurs à
le voir rapidement occuper
LE LIBRE JOURNAL cle Za France Cou~o-ise page 6 N° 44 DU 7 SEPTEMBRE 1994 ~
lles du marigot un poste dans la campagne
municipale de Jacques
Peyrat, dont la démission,
dans la perspective des élec-
tions municipales à Nice,
l'Elysée alors que cela Autre aspect jamais qui a bien pu amener n'est évidemment en rien
inquiétait l'homme mur qui exploré avec une telle pré- Mitterrand, au soir de sa justifié par un brusque
venait d'y entrer. cision et un tel luxe de vie, à cautionner un tel retour de flamme résistantia-
Ce qui re~e caché (le détails : les combats de la livre et à l'alimenter de tant liste mais simplement par le
financier suisse, par Libération de Paris. On y de détails inédits et pas calcul et l'intérêt personnel.
exemple), c'est ce qui découvre un Mitterrand toujours à sa propre gloire,
pourrait nuire non pas à d'un cynisme glacé, faisant il s'en faut. UN QUOTIDIEN FN
Mitterrand lui même mais à exécuter sans procès un Je n'ai pour ma part Bruno Mégret, lui,
ses héritiers. Et le mot, ici,
doit être entendu dans son
malheureux vaguement
soupçonné, entretenant
qu'une explication, tou-
jours la même.
» a bouclé le tour de
~ table en vue de
sens le plus propre. autour de lui une étrange Je crois que Mitterrand, ïmancer un nouveau quoti-
C'est aussi ce qui pour- cour de tordus, un peu qui n'oublie jamais une dien du Front national à
rait briser la Légende et résistants, un peu collabos, offense, n'a pas pardonné paraitre avant la ïm de
pas seulement l'écorner. un peu tortionnaires, un à certaines coteries d'avoir l'année pour soutenir la cam-
Ainsi, le dossier "Verity" peu traîtres, un peu homo- tenté à plusieurs reprises pagne présidentielle "Un
pourrait expliquer pour- sexuels, un peu putains. de le contraindre à recon- septennat Le Pen". Ce projet
quoi, en 1986, malgré les Ecrivant lui-même, dans la naître la culpabilité de la était à l'étude depuis près
formidables pressions du presse "libérée", des République française qu'il d'un an. Mais jusqu'alors le
ministre de la Défense et articles à sa propre gloire, préside dans les fautes et ïmancement n'avait pas pu
les menaces du ministre de mobilisant ses amis pour les crimes de l'Etat français être parachevé. Il s'appelera
l'Intérieur, une commission "étendre partout nos tenta- qu'il a servi, processus qui « Le Peuple»
d'Anciens Combattants, cules", protégeant enfin conduirait inévitablement à
présidée par le courageux une nommée Marguerite infliger à la France, non CONTRE "PRESENT"
colonel Masset, refusa défi- Anthelme qui, sous prétex- plus victime mais complice Certains voient
nitivement d'inscrire le te de faire libérer son mari du nazisme, les réparations dans cette initiative
mouvement de "résistance" détenu à Fresnes, entre- financières que une menace contre
fondé par Mitterrand (le tient des relations ambi- l'Allemagne a payées pen- "Présenf' dont le catholicis-
MNPGD) au rang des mou- guës avec un gestapiste dant un demi-siècle. me affiché irrite plusieurs
vements combattants dont français qui la traîne de Je crois qu'il n'a pas membres de l'entourage de
les membres avaient droit, restaurants de marché noir pardonné les sifflets qui Mégret.
du même coup, au titre de en boîtes de nuit luxu- l'ont salué le jour de l'inau- Récemment, à l'occasion
résistant-combattant. euses. guration de la plaque com- d'une interview du délégué
Mais il est aussi nombre mémorative du Vél d'Hiv, général du Front national,
de choses inédites et pas- ll n '~as pardonné qu'il n'a pas avalé la mise un hebdomadaire accusait
sionnantes dans le livre de les si 'flets 9ui l'ont en cause de son ami (d'ailleurs faussement) "le
Péan. Des choses qui éclai- sa ué le JOUr de François Dalle dans l'affai- quotidien lepéniste" d'avoir,
rent le présent d'un jour l 'inauguraûon de la re du boycott L'Oréal, qu'il par ses attaques contre
nouveau. plaque commémoraûve n'a pas digéré l'assassinat l'italien Fiui, fait échec à la
Ceci, par exemple : du Vél d'Hiv de son ami René Bousquet. constitution d'un groupe des
c'est Patrice Pelat qui pré- Je crois qu'il n'a pas droites au parlement euro-
senta Christine Gouze- Cette Marguerite Anthel- pardonné les menaces de péen.
Reynal, dont il était amou- me qui fraye avec la "révéler son passé" s'il per-
reux, à Mitterrand. Et c'est Gestapo sera plus tard sistait à fleurir la tombe du COURONNE D'EPINE
Christine qui ,._ lui fit
connaître sa sœur Danièle.
connue pour ses souvenirs
cochons publiés sous le
maréchal Pétain.
Je crois qu'il a voulu,
» D'autres tiennent
~ que ce quotidien
Patrice Pelat, l'homme titre de "L'Amant", ses tout simplement, n'ayant sera "plutôt un
de l'énorme escroquerie attaques hystériques contre aujourd'hui politiquement complément qu'un concur-
Vibrachoc, mort opportu- le "monstre Le Pen" qu'elle plus rien à craindre ni à rent" à "Présenf'.
nément à la veille de son rêve de tuer tous les espérer, priver l'adversaire C'est le cas du rédacteur en
audition par la justice, était matins et sa célébration de de tout ce qui, dans son chef choisi par Bruno
donc bien plus que l'infanticide "sublime, for- "dossier secret", était Mégret, Philippe
l'ancien compagnon de cément sublime". aujourd'hui dicible. Colombani, élu de la région
captivité de Mitterrand, C'est Marguerite Duras, Quant à l'indicible, il lui Ile-de-France et lui-même
plus que son camarade de autorité morale à la mode, reste à espérer qu'il le res- ancien collaborateur de
résistance, plus que son dont Péan nous révèle un tera. "Présenf' qui résume la
ami. Il était, en quelque aspect littéralement répu - Même pour ses ennemis chose en ces termes : "A
sorte, son ancien beau - gnant frustrés de leurs moyens droite, moins la Couronne
frère. Reste à comprendre ce de chantage. ■ d'épines".

LE LIBRE JOURNAL de la France Courtoise page 7 N° 44 DU 7 SEPTEMBRE 1994 ~


D'OU?

J
Plus circonspects,
certains respon-
sables de la presse
Autres nouvel
du Front national tiennent le
raisonnement suivant : si le
Ïmancement du futur quoti-
dien est assuré par le mouve-
ment, pourquoi ne pas plu- Europe : l'invasion légalisée
tôt utiliser cet argent pour
soutenir "National Hebdo" ?

D
ans le silence et ouvTiers marocains qu'elle Les salaires et les
l'indifférence avait embauchés, les auto- conditions de travail con-
COMBIEN absolue des ri tés françaises étaient senties par certaines entre-
tlillr:-! Question d'impor- médias, la Cour de justice intervenues pour deman- prises de bâtiment du sud
~ tance si l'on sait européenne vient de der que les salariés ainsi de l'Italie aux immigrés en
que le lancement prendre une décision qui envoyés en France soient provenance d'Afrique ori-
d'un quotidien en kiosque ouvre tout simplement la exclusivement choisis, entale sont, en effet, telle-
nécessite au moins dix mil- porte à n'importe quelle conformément aux ac - ment en retrait par rapport
lions de francs, les message- invasion dans n'importe cords sur la libre circula- à l'équivalent français que
ries de presse commençant quel pays européen. tion des personnes, parmi ces en treprises vont se
seulement au bout de six Désormais, tout immi- les ressortissants de pays trouver en mesure de pro-
mois à verser les premiers gré en provenance d'un de l'Union. poser des prestations d 'un
fonds à raison de 50 % du pays étranger à l'Union La Cour de justice en a prix inférieur de plus de la
prix de vente. européenne et qui aura décidé autrement. Cette moitié tout en assurant le
Un quotidien vendu 7 F est trouvé du travail dans un décision devrait très rapi- transport et l'hébergement
donc payé 3,50 F, ce qui sup- des pays de l'Union pour- dement aboutir à per- de leurs ouvriers.
pose, pour couvrir les frais, ra, sans aucune formalité mettre aux Algériens et Le député conservateur
une vente de dix-huit mille préalable, occuper un Marocains travaillant en britannique Nicholas Bud-
exemplaires, donc un tirage emploi salarié dans les France et en Belgique, aux gen a constaté que cette
minimum de cinquante autres pays de l'Union. La Turcs d'Allemagne, aux nouvelle disposition « sup-
mille. décision a été prise à la Tunisiens d'Italie, de circu- primait en fait toute possi-
suite de l'appel introduit ler à travers toute l'Europe bilité aux états dits "souve-
par une société belge qui sans aucun contrôle. rains" en Europe d 'exercer
ABOMINABLE' avait obtenu un contrat Les effets d'une telle le moindre contrôle sur
"La Crmx'' rend pour un chantier de mesure pourraient, de l'immigration ».
tlillr:-! hommage à feu démolition en France. La l'avis des experts britan- L'information n'a été ni
~ Isaïe Leibovitz, phi- firme en question ayant niques, être désastreux sur diffusée ni commentée en
losophe juif fondamentaliste envoyé sur ce chantier des l'emploi. France. ■
qui est érigé par le quotidien
"chrétien" au rang de pro-
phète. A ce propos, "Tribune
juive" publie l'opinion de L'Etat protège les porno-trafiquants
Leibovitz sur les chrétiens :
"une secte abominable".
L'AGRIF (Alliance contre le e « Libre Journal " qui, par quelque moyen Gaillot qui s'était laissé cir-
racisme et pour le respect de
l'identité chrétienne et fran-
çaise - 70, bld Saint-
L est revenu à plu-
sieurs reprises sur le
soutien étrange apporté
que ce soit, mettrait sous
le regard de mineurs des
documents pornogra-
convenir par ces mar-
chands d'obscénités.en
apposant sa signature au
Germain, 75005 Paris) a été par Mgr Gaillot, évêque phiques. bas de leur pétition visant
saisie de cette injure et de d'Evreux, au « réseau à abroger le 227-24.
cette incitation à la haine Voltaire " qui n'est que la Qµe cela plaise ou non Apparemment,
religieuse). couverture d'un réseau de au « patron » Mgr Duval n'est pas dispo-
porno-trafiquants résolus à de l'Eglise de France, sé à en rester là.
faire abroger l'article 227- l'Etat laïc Il vient de remettre à
FRANÇAIS 24 du nouveau code pénal est le complice Edouard Balladur et à
La presse a annoncé qui met leur « business " des pournsseurs Simone Veil une note

J en ces termes
l'assassinat d'un
dix-septième "Français" à
en danger en permettant à
n'importe quel citoyen ou
association familiale de se
On sait que Mgr Duval,
président de la commis-
extrêmement sévère rédi-
gée par le prêtre-psy-
chiatre Tony Anatrella et
Alger : "Monsieur Bouhanna pourvoir devant les tribu- sion épiscopale française, qui dénonce le caractère
était un industriel de confes- naux contre toute person- avait vigoureusement ad- d'incitation à la débauche
ne physique ou morale monesté son confrère de plusieurs documents

LE LIBRE JOURNAL de la France C:oz,,>7oise page 8 N° 44 DU 7 SEPTEMBRE 1994 6


les du marigot sion juive qui avait opté
pour la nationalité algérien-
ne."

NOUVEAU
réalisés officiellement avec cochonnes illustrées par des bandes dessinées pornogra- Un nouveau genre
les deniers publics et par
des organisations d'Etat ou
dessins représentant toutes
les perversions sexuelles
phiques par un service offi-
ciel, les pressions et
» d'agression fait son
~ apparition : le hold-
des associations subven- connues. Ce jeu a été finan- menaces de la part de la up à la seringue. Les agres-
tionnées sous prétexte de cé par la Caisse primaire police et du parquet local seurs se postent à proximité
« prévention du sida ». d'assurance maladie du ont été telles que l'anima- d'un distributeur de billets
Cette note relève, entre Puy-de-Dôme . Quitte à teur de l'association plai- et, au moment où le client va
autres , la diffusion par la décevoir Mgr Duval, on lui gnante a finalement renon- composer son code confi-
Direction générale de la rappellera simplement cé à la procédure. Que cela dentiel, ils se précipitent
Santé d'une vidéo-cassette qu'une association familiale plaise ou non au « patron ,, pour le menacer d'une
pornographique intitulée de l'ouest de la France de l'Eglise de France, l'Etat seringue remplie de sang
« Sexe, amour et paroles ,, et ayant porté plainte contre la laïc est le complice des qu'ils déclarent contaminé.
d'un jeu de cartes diffusion d'un album de pourrisseurs. ■ Les policiers parisiens, qui
ont enregistré près de cin-
quante plaintes au mois
d'août, redoutent une exten-
sion foudroyante de ce type
Sida : dépister sur la piste d'agression.

GROTESQUES

0
n sait que les diri-
geants socialo-
c o mm unis tes
dépistage, comparable à
celles qui furent pratiquées
contre la tuberculose ou la
de transport aenen ont
permis qu'une mafia homo
contrôle l'embauche des
J Le "Droit humain",
obédience maçon-
nique mixte, c'est-
refusent, face au déferle- syphilis? stewarts navigants, eux- à-dire encore plus grotesque
ment de l'épidémie du sida C'est que Mitte rrand, mêmes tristes victimes du que les autres, vient de tenir
(qui maintenant menace comme tous les dirigeants non-dépistage . .. sur les son convent annuel. Les gou-
particulièrement les marxistes, est un adepte du pistes. rous de cette secte en ont
femmes - cette évolu tion dépérissement de l'Etat, et, Comme le virus installé profité pour réitérer leur
est prévue dans notre parmi les groupes de pres- dans le sang voyage d 'un "refus de toute prise de
article "Libre Jour n al" sion qui accomplissent ce hôte à un autre par les position politique et encore
n° 33, p . 7), de mettre en sale boulot, celui des microcoupures de la peau, moins électoraliste et leur
place le dépistage étatique. homosexuels, organise cela risque d'aggraver les ouverture à tous ceux qui
Pour avoir l'air de faire mondialement et financé risques encourus sur cer- croient à la République".
quelque chose, Mitterrand notamment par des masses tains vols. "Sauf les lepénistes", ont
et ses cohabitants suiveurs d'hétéros capotés qui A la fin du dernier sep- ajouté ces fanatiques de la
agitent frénétiquement une répondent à leurs collectes, tennat gauchien, on comp- tolérance.
capote faussement salvatri- refuse obstinément d 'être te des centaines de décès
ce. Les citoyens normale- dépisté. dans le personnel navigant.
ment constitués, pleins de C'est ainsi que les bons Auparavant, on affichait COMPLIQUE
pitié pour la "génération peuples d'un monde naïf dans les locaux la liste des La justice ayant
latex" qui perd le goût de
l'amour dès l'adolescençe,
se demandent perplexes :
vont au casse-pipe sur
ordre des syndicats homos.
Un exemple caractéris-
décès déplorés parmi leurs
membres.
On a décidé maintenant
J déclaré hors la loi
la croix celtique
qui, "bien que remontant à
pourquoi n'a -t-on pas tique de l'Etat-Mitterrand : de renonce r à ces aveux la plus haute antiquité, n'en
lancé une campagne de nos compagnies nationales terrifiants. ■ rappelle pas moins les
heures les plus sombres de
notre histoire", un lecteur
nous fait patvenir Ùne pho-
tographie de la sépulture de

«Ie CJ'aysan de ( fÂrche» Léon Bloy, auteur de "Le


salut par les Juifs", à Bourg-
au 8 rue Marbeau la-Reine. Elle est surmontée
d'une croix celtique.
75016 Paris Que fait la police ?

LE LIBRE JOURNAL de l a Fra n c e Cou rtoise page 9 N° 44 DU 7 SEPTEMBRE 1994 ~


Sous
mon béret
Stratég ies
L'arrêt du feu
n cette fin de XVIIe sœcle, la brise par Henri de Fersan
E d'ouest gonflait les voiles de "la
Grande Chlpie", troi.s mâts barque
de l'illustre capitaine Thon, qui cinglait La chine s'est réveillée (1)

"Q
allégrement au large de Santander. En haut
de la dunette, Freddo le matelot se plaignait
des fumées qui montaient du gril à sardines marine chinoise coula de 1979 qui causa 50 000
uand la Chine
en vofutes grai.sseuses. Il toussota troi.s foi.s s'éveillera ... " trois navires vietnamiens. morts et ravagea les pro-
avant de visser la longue vue sur son œil Prophétie aux Elle revendique égale- vinces frontalières du
bleu. ''Espagnols droit devant". "Comment
allures inquiétantes et ment les îles Paracels et Vietnam, la Chine prati-
sai.s-tu qu'il s'agit d'ibères", grogna le
Capitaine en avalant un coup de Malvoi.sie.
annonciatrice des pires est prê te à tout pour quant la politique de la
"Il y a du linge pendu aux écoutilles, périls qui résonna de interdire aux autres pays terre brûlée. La Chine
patron". Le moment tant attendu depui.s des maniere redondante d'y naviguer. Ainsi, on émet aussi des revendica-
moi.s était enfin venu. Thon allait pouvoir depuis Napoléon. Il est constata une recrudes- tions sur la Mongolie et
venger l'honneur bafoué de la France qui vrai que le Céleste cence des actes de pirate- les régions cédées à la
avait vu deux de ses fleurons de la pêche à la Empire, riche du cinquiè- rie dans la région, faites à Russie par les traités
baleine coulés sournoi.sement et le po,t me de l'humanité, ne partir de petits navires inégaux de 1858 et de
d'Hendaye bloqué pfusieurs semaines par pouvait pas éternelle- armés et aux équipages 1860 et qui comprennent
des marins hidalgos crachant l'injure entre ment rester dans les tré- vêtus d'uniformes incon- les terres au sud du lac
deu.1: jets de tabac vi.squeux. Gracia arriva, fonds du sous-dévelop- nus et battant pavillon Baïkal et à l'est d'une
troi.s poulets embrochés sur un sabre fui.sant.
pement. La corruption chinois. Après enquête, il ligne partant de l'ouest
"Se,gent, voilà tes cousins. Regarde-les vite.
J'espère qu'ils savent nager... "A bord du
des mandarins impériaux s'est révélé que ces de la Manchourie à la
Maria-Trinidad, de !'Esmeralda et du lui fit prendre un grand pirates étaient mandatés côte faisant face à la
Franco-de-p01t, l'agi,tation était à son retard sur l'ennemi héré- par la marine chinoise Sakhaline, même si cette
comble, les fameux hameçons à cétacés ditaire japonais et le qui attaquait les cargos question est enterrée
(ancêtres des grappins dauphinoi.s) prenant maoïsme retarda son pour dissuader les depuis 1989, devant les
au bout des cannes des affures d'armes de essor de 50 ans. navires de commerce de florissants échanges éco-
teTTeur. "Se,gent, regarde-moi ce ramassi.s Aujourd'hui, la Chine est transiter par la mer de nomiques entre Moscou
de toreros de pacotille qui rêvent d'en en plein décollage et ce Chine et ainsi conserver et Pékin. Une vieille juris-
découdre, alors que notre pavillon patagon sur tous les plans. Durant le monopole régional. Il prudence du XIXe peut
ne cache en théorie aucun esprit belliqueux les quatre prochaines est à noter que la rivalité prendre toute son impor-
à l'encontre de ces olives noiraudes". Déjà les
décades, nous étudierons sino-vietnamienne est tance dans les prochaines
cris haineux rejoignaient ceux plus rouillés
des mouettes. Le Capitaine ricana en
les objectifs de la Chine, entretenue par deux décennies : pour avoir
ouvrant la grande trappe qui crachait un la réorganisation de grandes compagnies des relations avec la
onagre flottant de son invention qui allait l'armée chinoise, le déve- pétrolières : Crestone Chine, plusieurs nations
bientôt semer la désolation chez l'ennemi loppement économique pour Pékin et Mobil Oil européennes avaient
farouche. Apparenté par Dame Bibiche au de la Chine et le rôle de pour Hanoï, qui veulent prêté serment de vassali-
colosse de Rodez, il était en effet en la diaspora. le monopole d'exploita- té à celle-ci. A l'époque,
possession du secret du feu grégeois qu~ La Chine revendique tion . En mai 1994, de celle-ci relevait de la
depui.s !'Antiquité, hantait l'esp,it des marins les îles Spratleys, riches nouveaux troubles éclatè- mascarade devant la fai-
pyromanes, de Marseille à la Barbade. en pétrole et en gaz, et rent pour le contrôle des blesse de la Chine, mais
- Freddo, passe-moi tes allumettes. en contrôle 6 îlots sur 40. îlots de Thanh Long et demain?
- Je ne fume pfus, patron.
En 1988, une lutte Tu Chin, risquant encore Car ce pays devient
- Se,gent, donne-moi ton briquet.
- Vous savez bien que je n'aime que la
d'influence entre la Chine de provoquer une guerre un super-grand, comme
chique, et encore de moins en moins... et le Vietnam amena à ouverte entre la Chine et nous le verrons la décade
- Se,gent, peux-tu saluer dans ta langue des combats navals et la le Vietnam comme celle prochaine. ■
ces gentils navigateurs à qui nous ne vouwns
aucun mal. "Buenos dias, Messieurs, buenos
dias", minaudait le Capitaine en agitant la Les catéchismes traditionnels reprennent à Saint-Maurice (94)
matn. le mercredi 21 septembre à 17H. Tous les enfants du CEl
C'est ainsi que la lutte anti-Nicot menée par
le ministre Fistoulet empêcha le pfus beau à la 4e sont reçus et, s'ils n'habitent pas Saint-Maurice,
feu d'artifice de l'histoire maritime. peuvent être pris et ramenés en voiture
Tard dans la soirée, le Capitaine le regretta.
Surtout quand il fit griller une sardine. Communauté catholique traditionaliste,
BP 11, 94411 ST-MAURICE, 43 41 80 64
Joseph Grec

' - - - - - - - - - - - - - - - - - - ' L I T E LIBRE JOURNAL de la France Co-u~oise page 10 N° 44 DU 7 SEPTEMBRE 1994 ~


Le Bloc note de B. E H
place de pince à escargots , on lui
Empêché par d'autres tra- remit des tracts incendiaires contre
vaux de poursuivre sa col- SCANDALES
,, les métèques. . . Contrarié - et on le
laboration au « Libre comprend - par le fait d'avoir à se
Journal de la France DE RENTREE déplacer été comme hiver avec un
courtoise», ADG a confié passe-montagne tricoté par Tatie
à un sien disciple, un t Danielle (laquelle, nous apprend un
hebdomadaire du mercredi, aurait eu
jeune philosophe du nom
de Bernard-Evi Henry, le - Les archives des contacts bibliques avec Carlos à
la même époque que Barril et
soin de poursuivre sa chro- de rnernard Stasi Arielle), François Mitterrand aurait
nique, en essayant de rejoint la Résistance dans le réseau
maintenir l'esprit qui -Le marri[ " Pêche et Tradition » sous le pseudo-
nyme de Marland-Frit.
l'animait. Le« Lilire
Journal » prend donc ce d'!Arielle On voit par là que les archives de
M. Stasi font du dégât et que ça n'est
1eune homme à l'essai. - Cagoule peut-être pas fini : que faisait en effet
Essai ainsi que BEH M. Tapie sous l'Occupation et sous
deviendra peut-être grand. charentaise l'identité de Joanovici ? Pourquoi
M. Balladur portait-il à l'époque une

ésistant fameux de la France


- L'affiche rose cravate blanche ? Ses camarades de
combat ont-ils délibérément sacrifié

R - Question au
occupée, luttant successive- le réseau de Michel Rocard, affaire
ment contre la Gestapo gis- connue sous le nom de " l'Affiche
cardienne et le Guépéou
socialiste, Carlos a donc été
gouvernement. rose " ? Ce passé, que certains
auraient souhaité occulter, ressurgit
arrêté au cours de ce mois d'août qui aujourd'hui par le biais de l'affaire
fêtait la Libération de Paris, il y a cin-
quante-quatre ans. Fâcheuse coïnci-
t Carlos, avec la complicité suspecte
d'un avocat qui, on ne peut manquer
dence, fatal coup du sort qui voit un de le rappeler, défendit l'indéfen-
homme, que d'aucuns qualifient de dable en les personnes du pépé
" terroriste " et que nous persisterons Barbie, ce jouet anthropomorphique-
à appeler " patriote ", incarcéré pour Pierre Dombasle, marbrier au cime- ment niais, et d'un islamiste assassin,
ses idées libératrices et ce, avec l'aide tière de Carpentras). Voilà ce qu'on soupçonné d'avoir écrit en lettres de
de tirailleurs soudanais que nous ne peut lire dans la presse, occultant les sang : " Omar m'a pincer " dans une
félicitons pas pour leur collaboration messages subliminaux de Bernard cave de la rue Lauriston.
avec les sinistres miliciens de Tapie et les appels à la lutte armée Voilà le dossier et voici des
M. Pasqua. Et depuis son arrestation, de Jacques Delors. Et on voudrait preuves qui vont s'avancer comme à
les révélations les plus folles courent que Sarajevo ne désespère pas ! la parade. Le gouvernement aura
Paris, puisées dans les archives de Les archives de Bernard Stasi recé- beau faire diversion en distribuant
monsieur Stasi : ainsi, Me Vergès, son laient aussi d'autres informations des prix littéraires à la rentrée et en
avocat dont un trou dans sa biogra- qu'on voit fleurir un peu partout et décrétant que " Noël en décembre,
phie intriguait tous les Services, qui vont m'obliger à utiliser le condi- Pâques aux tisons ", M. Pasqua pour-
aurait-il passé ces six années dans la tionnel comme d'autres la ligne de ra bien déporter tous les factieux
clandestinité à Radio-Londres où, coke : M. Mitterrand aurait été qu'il veut au Burkina, la question
formé par Pierre Dac, il aurait créé le contraint de porter la Francisque restera posée. Pourquoi, à son arri-
Parti d'En-Rire (le P.E.R. d'où est issu pour ne pas nuire au Front populaire vée à la prison de la Santé, Carlos
le FIS). et il aurait confondu " la Cagoule ,, a-t-il énigmatiquement déclaré : « Je
Ce n'est pas tout : le capitaine avec une confrérie gastronomique de préfère manger à la cantine. Avec '.TI
, Barril aurait eu des rapports avec Charente appelée « la Cagouille "· mes copains et mes copines " ?
ma jeune épouse Arielle (fille de Vous dire sa surprise quand, à la

LE LlBRE JOURNAL de la France Courtoise page 11 N° 44 DU 7 SEPTEMBRE 1994 6


Dieu ou César
par Jacques Houbart
Recoloniser ( 1)

'opération du cancer marxiste radical et le plus traumatisant. De imbue de ses valeurs essentielles a

L dans les pays de l'Est euro-


péen, alors que les métastases
étaient en pleine expansion, est inter-
Marx à Lénine, en effet, la pensée
communiste a décapé et traité au
vitriol le concept d'Etat, non seule-
souvent compensé certaines exac-
tions -, l'incapacité de l'Occident à
sauver de grands Etats comme la
venue trop tard et le scalpel débile ment parce que les grands Etats tradi- Russie ou l'Autriche-Hongrie fut sim-
des chirurgiens tremble encore dans tionnels faisaient obstacle à leurs plement criminelle. Le choc en retour
leurs mains. L'effondrement étatique plans de conquête mondiale, mais ne se fit pas attendre longtemps : la
de la Sainte Russie, quand son déve- aussi, et surtout, parce qu'ils savaient colonisation de la Russie par l'intelli-
loppement scientifique, industriel et que dans l'Etat encore vivant l'axe gentzia gauchienne allait déclencher
technique était remarquable avant spirituel traverse le pouvoir temporel, la déstabilisation mondiale des Etats
l'explosion de la mine soviéto-euro- comme l'Esprit traverse l'homme son survivants ou de leurs satellites enco-
péenne de 1917, avait semblé, aux vecteur. Dans l'Etat vivant, c'est le re palpitants. On pourrait baptiser
observateurs occidentaux catéchisés marxisme qui est l'opium du peuple cette évolution : la "décolonisation
par le socialo-communisme franco - et non pas la religion qui soutient la généralisée" . Nous vivons actuelle-
allemand, comme une sorte de sous- foi des hommes du corps mystique. ment la phase terminale de ce pro-
produit, presque marginal, de la En Russie donc, dès 1917, pour la cessus de décomposition.
Grande Guerre, elle-même présentée première fois de l'histoire, les respon-
comme un avatar majeur de la sacro- sables marxistes ont procédé de Polac,
sainte Lutte des Classes. façon consciente et organisée à l'éra- Schwartzenberg,
dication de toute spiritualité, à la Kouchner,
La pensée communiste transmutation de l'amour en haine, B.-H. Lévy ...
a décapé détruisant toute famille et toute
et traité au vitriol valeur hiérarchique. La bourgeoisie Dans l'article de Txomin que nous
le concept d'Etat d'Occident, qui assure depuis des avons cité, celui-ci souligne la collu-
siècles sa croissance économique en sion entre "le fanatique islamiste"
La Grande Guerre fut, au contraire sapant les Etats entravant ses appé- Izetbegovic, qui milite pour la créa-
- et le paquet-cadeau ficelé par l'uni- tits, a joué un rôle tragique dans cette tion d'une "république universelle
versité pour notre jeunesse révèle destruction de la Russie. islamique" et la gauche souvent sou-
l'indigence de la dialectique de Marx tenue par des Juifs suicidaires (les
et Lénine comme moteur historique-, L'incapacité collègues de ceux qui détruisent
le produit d'une crise majeure au sein de l'Occident à sauver Israël), Polac, Schwartzenberg,
de la véritable interaction du couple de grands Etats Kouchner, B.-H. Lévy. Ce beau
Dieu/César. Txomin, qui s'attelle avec comme la Russie monde voudrait que "l'Europe com-
bravoure à une tâche que nous appe- ou l'Autriche-Hongrie mence à Sarajevo", ou plutôt ils vou-
lions de nos vœux - coopérer au sau- fut simplement criminelle draient recommencer le même coup.
vetage de la discipline historique Mais l'histoire a changé de jeu et de
manipulée par la gauche - dévoile, Bourgeois et marxistes, ayant les figures. En détruisant les derniers
en effet, à juste titre (cf. "Le Libre uns et les autres la même hostilité Etats, l'Amérique luthérienne de
Journal", son article sur la Grande face à l'Esprit et au Bien, croyant les Wilson à Roosevelt et ... Clinton, et
Guerre, n° 43, p. 24) qu'en 1914, au uns et les autres au primat de l'éco- l'empire communiste de Lénine à
moment de l'attentat de Sarajevo, des nomisme et du matérialisme, allaient Staline ou Mao, ont voulu patronner
éléments musulmans, sionistes et des inaugurer très vite leur coopération et une "décolonisation". De fait, le mal-
agents d'une maçonnerie abâtardie cocufier ainsi le bon peuple pendant heur, les épidémies, la famine, la
ont coopéré avec les bellicistes ger- des décennies, un de ses produits les haine raciale, tribale ou politique -
maniques dans une entreprise qui plus typiques étant l'évolution de la tous fruits de l'anarchie et de la
allait disloquer les grands Etats corruption dans la France socialiste. dégradation de la personne - posent
européens. Plus significative que sa voracité un problème absolument nouveau,
De fait, c'est la Russie qui coloniale - mais l'apport étatique de "la recolonisation" .
devait subir le traitement le plus la puissance conquérante, encore

LE LIBRE JOURNAL de la Fra-nce Cou-oise page 12 N° 44 DU 7 SEPTEMBRE 1994 ~


L'Histoire à l'endroit
par Bernard Lugan

~
~ ~

VERITES
ontrairement aux affirma- SUR Tous les Hutu n'ont pas fui le

C L'INTERVEN-
tions de M. Alain Juppé, Ruanda. Sont restés au pays ceux qui
l'intervention militaro-huma- n'ont pas participé à la sanglante
nitaire de la France au
Ruanda avait, à l'origine, des
TION orgie anti-Tutsi. Ceux qui n'avaient
rien à se reprocher. Or, ceux-là ne
buts essentiellement politiques. HUMANITAIRE recevront aucune aide. Ils n'intéres-
Héritier d'une situation "pourrie" sent personne puisqu'ils ne meurent
léguée par ses prédécesseurs socia-
listes, l'actuel gouvernement a voulu, t pas en direct pour les besoins du
journal télévisé de 20 heures. En
en effet, tenter de figer l'avancée des revanche, et pour des années, deux
Tutsi du FPR afin d'éviter à ses proté- millions de Hutu réfugiés à l'étranger,
,gés Hutu une totalè défaite militaire. car ils ont directement ou passive-
ment trempé dans les massacres,
Cette intervention militaire dégui- vont être pris en charge par la com-
sée avait pour finalité d'imposer un munauté internationale. Pris en char-
compromis aux belligérants. Un com- Les résultats de l'intervention fran- ge est un mot faible, puisqu'il faut
promis dans la logique des "accords çaise sont dérisoires au vu des que nos soldats aillent jusqu'à leur
d'Arusha", c'est-à-dire du partage du moyens mis en œuvre et de leur coût creuser des latrines et ensevelir leurs
pouvoir entre les factions opposées. non encore exactement chiffré : morts ! L'armée française n'a-t-elle
Pour la France, c'était la seule issue moins de 10 000 personnes prises en pas d'autres missions à remplir ?
permettant de sauver la face et de charge médicalement, un millier
sauvegarder des intérêts politiques d'interventions chirurgicales prati- Comme dans le cas de la famine
exclusivement et imprudemment quées et 20 500 cadavres ensevelis d'Ethiopie, comme dans le cas de
engagés aux côtés du clan dans des fosses communes. celle de la Somalie, les ONG ont
Habyarimana, c'est-à-dire d'une par- Politiquement, le jeu en valait-il la menti. Quoi de plus normal, car
tie seulement des Hutu du Nord. chandelle? seule l'inflation de chiffres permet
aux bourses de s'ouvrir ... L'on nous
Il est inexact d'avoir prétendu, En revanche, l'action française, affirmait que le choléra allait tuer
comme l'a fait tout d'abord le gouver- outre le fait qu'elle a achevé de nous 20 % des Ruandais réfugiés dans les
nement français, que "l'opération aliéner la sympathie du pouvoir de camps du Zaïre, soit au moins
Turquoise" "était destinée à sauver Kigali, a largement amplifié le 300 000 personnes. Or, toutes causes
des Tutsi" car, dans la "zone sûre" de "désastre humanitaire", car des cen- de décès confondues, nos soldats-
Gikongoro-Cyangugu, la quasi-totali- taines de milliers de réfugiés sont fossoyeurs ont enterré 20 500
té des Tutsi avait, hélas, été massa- venus s'agglutiner dans la "zone cadavres. Alors, en dépit de l'insoute-
crée par les Hutu bien avant l'inter- humanitaire sûre" afin d'échapper à nable force de l'image, osons poser
vention de nos troupes. la légitime vengeance des Tutsi du la question : pourquoi nous a-t-on
Dans lelit majorité, les quelques FPR. une fois de plus menti ? Et dans quel
centaines de m"àJheureux qui furent but?
tout de même sauvés par nos soldats Plus grave encore, ce sont des Cette question n'est pas icono-
ne risquaient plus pour leur vie car assassins, des parents d'assassins, des claste car la naïveté de l'Homme
ils avaient généralement été volon- familles d'assassins qui, dans leur blanc a peut-être des limites et il
, tairement épargnés afin de servir de ghnde majorité, ont pris les chemins n'est pas certain qu'il laisse éternel- -
, monnaie d 'échange lors de l'avan- de l'exil. C'est eux que nous proté- lement le "piège humanitaire" 'TI
) ce du FPR. geâmes dans la "ZHS" et au Zaïre. ponctionner son portefeuille. ■

LE LIBRE JOURNAL de la France Courtoise page 13 N° 44 DU 7 SEPTEMBRE 1994 ~


Les Provinciales
par Anne Bernet

basses rancunes. Ces persé- Charles, très en retard, court


cutions furent paradoxale- vers le lycée ; dans sa hâte, il
ment des gages de la qualité n 'a pas pris le temps
des hommes et des livres d'embrasser son père. L'ado-
haïs. Et la plupart des persé- lescent ne reverra pas le
cutés commencent à échap- colonel Bargone vivant : il
per à ce Purgatoire littéraire succombe dans la matinée à
imposé par les circonstances. un infarctus. Au remords
Farrère fait exception. Si l'on enfantin, Charles ajoute des
veut bien y regarder de plus soucis qui ne sont pas de
près, on conviendra que c'est son âge ses parents
injuste. La IIIe République n'avaient pas d'économies.
aura eu d'innombrables Comment sa mère pourrait-
défauts ; mais une qualité : elle faire face aux études de
son souci, trop rare, de notre son fils ? Le proviseur du
grandeur maritime . .Elle par- lycée, dont l'otphelin est l'un
vint à nous doter d'une mari- des meilleurs élèves, lui
ne probablement supérieure obtient une bourse .
à la Royal Navy, qui s'en Générosité récompensée :
revancha à Mers-el-Kébir ... Bargone intègre Navale à
Cet effort n'alla point sans un dix-huit ans, du premier
travail de propagande à la coup, et dans un rang des
gloire de la Royale. Les pro- plus respectables. Son avenir1
pagandistes furent un certain comme celui de sa mère, est
nombre qui, pour la plupart, assuré. A sa sortie de l'école,
ont sombré dans l'oubli. Au le jeune homme demande
premier rang d'entre eux, il y une affectation en Extrême-
avait Pierre Loti, Paul Chack Orient ; il n'a pas choisi la
et Claude Farrère. marine pour rester au port. Il
C'est à Lyon qu'en 1864 le ignore que son destin véri-
colonel Bargone, corse et table va se jouer en route.
sans doute un peu génois, D'abord parce que
héritier d'une lignée de cor- l'Indochine et le. Japon, qu'il
Farrère, ou l'honneur, saires, fait la connaissance
d'une demoiselle mi-anglaise,
va découvrir, vont le marquer
à jamais et jouer sur son ins-
mi-champenoise, qu'il épou- piration future un rôle déter-
les marins et les dames se. Douze ans plus tard, le
27 avril 1876, leur naît un fils,
minant. Ensuite parce que,
de passage à Lyon, l'enseigne
le troisième, que l'on pré- Bargone, feuilletant "Le Salut
a roche Tatpéienne est Führer" ... En fait, les inimi- nomme Charles. Cet enfant Public', modeste feuille loca-

L proche du Capitole ;
nul n'est censé l'igno-
rer. Claude Farrère eut tout
tiés contre le romancier
étaient aussi anciennes, aussi
tenaces qu'avaient pu l'être
sera le seul du couple
Bargone à survivre. Les
hasards des affectations
le, a sursauté en lisant
quelques contre-vérités au
sujet de notre stratégie nava-
l'amer loisir de mesurer la l'admiration et les ferveurs conduisent la famille à le, et qu'il a, sous le coup de
véracité de cette antique qu'il suscita. Marseille, puis à Toulon, ce l'indignation, pris sa meilleu-
maxime. Dans les années La politique vint à point qui est de bon augure, le re plume afin de rectifier le
vingt, Roland Dorgelès l'avait fournir des prétextes aux jeune Charles , cédant à tir. Or, le rédacteur en chef,
joliment surnommé "l'amiral envieux, aux aigris, à tous l'hérédité, ou à l'appel des amusé par cet enthousiasme
des lettres". Au début des ceux qui, si longtemps, ports, ayant manifesté très tôt juvénile, lui offre la rubrique
années cinquante, Jacques s'étaient bouffis de jalousie à sa vocation d'officier de mari- maritime. Désormais, Bar-
Prévert, à qui il advint d'être contempler les succès d'un ne. Vocation qu'un drame gone, sous le pseudonyme
. , mieux inspiré, ne l'appelait rival. Farrère ne fut pas le imprévu manque anéantir. de Pierre Toulven, discret
que "Claude seul écrivain victime de ces Un matin du printemps 1892, hommage à Loti, devient

LE LIBRE JOURNAL de l.cz Frcznce Co~rtoise page 14 N° 44 DU 7 SEPTEMBRE 1994 6


journaliste. Avant, cela vien- Varende. Ces amitiés en luxueuse, les pare fort élé- devenir soudain "grande,
dra vite, de toucher à disent long sur Farrère et ses gamment". Une femme grande, grande" ...
l'opium, Bargone a tâté d'une livres. Elles proclament son debout, malgré les appa- Mitsouko a donné son
autre drogue dont il ne se talent, ses opinions poli- rences, telle est aussi la mar- nom à un parfum très
débarrassera plus : l'écriture. tiques , fort à droite et quise Yorizakà Mitsouko, la célèbre et c'est bien mérité ...
Tenu par le devoir de réserve proches de l'Action françai- grande héroïne de "La Car, face à un monde où "le
d'un officier d'active, le lieu- se ; elles disent surtout qu'il Bataille", panje en 1909 et travail niveleur des siècles a
tenant Bargone prend un vénère le courage et l'hon- qui reste le chef-d'œuvre de effacé tout caractère de race,
nom de plume : Claude, en neur et que, quelles que Farrère. On est à Nagazaki toute singularité d'origine et
hommage à l'empereur soient les apparences, ces en 1905 ; le Japon et la tout vestige des mœurs pro-
romain comme lui né à Lyon, deux vertus seront les véri- Russie sont en guerre. Le vinciales ou nationales
Farrère, déformation de tables moteurs de ses marquis Yorizaka Sadao est d'autrefois", elle incarne "une
Ferrare, la ville italienne à intrigues. En voulez-vous officier de marine et il redou- civilisation toute tendue vers
laquelle il avait d'abord quelques exemples ? En 1906 te que son pays soit moins l'héroïsme et l'élégance" et
songé. C'est sous ce nom paraît "L'homme qui assassi- fort sur mer que l'ennemi. "cette civilisation-là vaut
qu'il publie en 1904 un na", dans lequel la critique Alors il se lie avec l'attaché d'être sauvée par n'importe
recueil de nouvelles intitulé vit une peinture très brillante militaire britannique et, avec quel moyen".
"Fumée d'opium". Cette pre- de la société cosmopolite la complicité de la fidèle Ce n'est pas seulement le
mière tentative n'est remar- stanbouliote ; et les amateurs Mitsouko, qui paye de sa Japon traditionnel qu'il admi-
quée que d'un cénacle litté- d'exotisme un hymne ravi à personne, il arrache à rait que vante Farrère, c'est la
raire, mais ce cénacle est la Turquie et à Istambul. Ce !'Occidental les informations France. Ce sont les vieilles,
aussi influent qu'il est bien- qui n'est pas faux. Mais il y a vitales pour le salut du les glorieuses, les nobles
veillant à un débutant. . . cela autre chose, et c'est l'essen- Japon. Comme Sadao s'est nations menacées par le
arrive parfois. Ces écrivains tiel. Renaud de Sévigné, prostitué en se mettant à monde moderne, l'Amérique,
connus prennent sous leur conseiller militaire de l'école européenne malgré et ses citoyens, "les barbares
aile leur jeune confrère et lui l'ambassade de France son mépris, afin d'apprendre assez brutaux". C'est pour
assurent le prix Goncourt auprès de la Sublime Porte, les techniques modernes, cela que Farrère pourfendra
1905, le troisième décerné, à souffre d'avoir vieilli sans Mitsouko se prostitue à son la démocratie "Le Démon
un moment où le jury se rien accomplir de chevale- tour. Et ils s'adorent, et ils se Krassi qui hante les bazars et
souvenait encore qu'il était resque et de digne de son sacrifient, par patriotisme autres réunions d'hommes
censé aider les talents pro- nom et de sa race. Il ren- poussé jusqu'à l'héroïsme le oisifs" ou "la sottise incom-
metteurs et non les gloires contre l'adorable Lady plus complet, au-delà de mensurable du communis-
établies. Le roman s'intitule Falkland, une Française toute abnégation. Sadao me" qui prétend couper
"Les Civilisés' et il va faire mariée à une aristocratique mourra dans la bataille déci- l'homme de ses racines et de
scandale, ce qui est une brute britannique. La jeune sive, non sans avoir obligé son passé. C'est pour cela
excellente façon de faire par- femme est une martyre rete- !'Anglais, un gentleman, à que Farrère fut de droite.
ler de soi. nue au foyer par l'amour payer sa dette. Et Mitsouko Elu en 1935 à l'Académie
De quoi s'agit-il ? D'une qu'elle voue à son petit gar- ira s'enterrer dans un cou- française, contre Paul
peinture audacieuse - la cri- çon. Sévigné tombe amou- vent bouddhiste afin de pleu- Claudel, qui devait dès lors
tique alors dira pornogra- reux de la dame en détresse, rer en paix l'homme qu'elle lui vouer une haine à peine
phique, ce qui est très exagé- qui s'abandonne dans les aimait. Et Farrère de peindre inférieure à celle qu'il portait
ré - de la société civile de bras d'un bellâtre polonais une scène superbe. La toute à Maurras, Farrère resta en
Saïgon et d'Hanoï. C'est plein nettement plus jeune que petite marquise nippone, ' dehors des troubles et des
de jeunes personnes qui se l'officier français. Cependant, déguisée en dame de la cour tragédies. Sauf pour signer la
déniaisaient vite et d'homo- à l'heure critique, c'est de Marie-Antoinette, apprend pétition en faveur de
sexuels, le tout dit si discrète- Sévigné qui, gratuitement, va la mort de son mari, de son Brasillach. Cela ne l'empêcha
ment que cela prête tuer Falkland pour sauver amant, et de leur meilleur pas d'être mis à l'index par
aujourd'hui à sourire. Pas à Marie dont il n'a plus rien à ami. les épurateurs littéraires. Il
l'époque. Farrère, en tout attendre. Pour l'honneur "Ils sont morts, dit Felze. mourut en 1957, dans l'indif-
cas, est désormais lancé et d'une dame et la beauté du Morts, très glorieusement. Et férence. Il serait temps
bien lancé. Tous ses livres, geste. Parce que Lady il se tut, ne trouvant plus de qu'elle cessât.
toutes ses nouvelles, seront Falkland, au-delà de sa fai- parole. Alors, les lèvres far-
magnifiquement accueillis, blesse, est "debout". "Le cou- dées s'agitèrent.( ... )"
tandis qu'il tisse des liens rage inutile me plaît. Les "Défaite ? ou victoire ?" Alain Quello-Villéger a
d'amitié solides avec Chack, femmes n'ont pas, comme "Victoire !" (. .. ) Aux joues publié aux "Presses de la
son condisciple à Navale, nous, le devoir d'honneur blêmes, une rougeur, lente- Renaissance" "Le cas
avec Loti qu'il regarde un d'être braves ; et, quand elles ment, remonta." Et Felze voit Farrère'~ seule biogra-
peu comme son maître, avec le sont, surtout sans nécessi- Mitsouko, figée dans sa dou- phie existant ,
Pierre Benoit et Jean de La té, leur bravoure, deux fois leur et sa noblesse orientale, aujourd'hui

LE LIBRE JOURNAL de la France Court:o-ise page 15 N° 44 DU 7 SEPTEMBRE 1994 6


CEn poche
Pour dix francs,
C'est à lire
"L'art d'aimer"
par
es collèctions ·de livres à dix Michel Tieflandre
L francs se sont multipliées ces
derniers mois : "Les Mille et

J
Une Nuits" d'abord, ''Librio" ensuite ournaliste profes-
et ''Les petits classiques du Livre de sionnel de longue
Poche". Les deux premiers éditeurs date, Pierre Accoce
voulaient apporter de l'eau au a publié, il y a quelques
moulin des avares qui trouvent que le années, en collaboration
livre est trop cher. Cette réflexion m'a
avec le docteur
toujours énervée. Ce que l'on aime
n'a pas de prix et le reste est toujours Rentchnick, un ouvrage
trop cher. Je n'ai jamais entendu dire remarquable et remar-
que les chemisiers ou les chaussures qué consacré aux
pour femmes étaient trop onéreux malades qui nous gou-
par celles-là mêmes qui se vernent. Son dernier
plaignaient du prix d'un bon roman. livre paru à ce jour est
Ceci dit, ne boudons pas notre centré sur une maladie
plaisir: achetez ''L'art d'aimer" qui nous concerne tous,
d'Ovide pour 10 F. est agréable, puisqu'il s'agit de la
surtout si on le complète par ''Les France rurale à l'agonie.
remèdes à l'amour" du même poète.
Si l'on m'avait donné ces textes à
La France, qui était
étudier en latin plutôt que la guerre autrefois rurale à 80 %,
des Gaules ou les discours de est devenue urbaine à
Cicéron, mon niveau en latin serait 80 % en un siècle. La
bien meilleur. Vous apprenez à région parisienne ras -
demander à chacun ce qu'il peut semble aujourd'hui plus
donner, à pratiquer la danse et les de 19 % de la popula-
jeux, à faire des promesses, à pâlir, à tion totale et regroupe
pleurer sur commande, à être en 60 % des centres admi-
admiration perpétuelle, etc. Ovide, nistra tifs, financiers,
sur un ton badin et grave à la fois, commerciaux et de
comme Marivaux, le fera, nous
recherche. Elle profite
enseignera aussi l'art de désaimer, de
moins souffrir, d'échapper à l'être de plus de 22,5 % des
adoré qui ne vous aime plus. emplois dont 40 % de
Dans le même registre mais plus cadres et 40 % des créa-
poétique, ''Les Mille et Une Nuits" tions d'emplois. Quant
publient le très beau texte du aux métropoles régio- Cette France des laissés- porte, faute d'enfants à
"Cantique des Cantiques". Le nales, elles se renforcent pour-compte se caracté- éduquer. Prenons
préfacier étonne par sa partialité de au même rythme, leur rise par l'isolement des l'exemple de Barnay, en
jugement. Grand texte juif; selon lui, développement entre communes, par la forte Bourgogne. Constituée
il ne cite qu'en une ligne la Bible. 1982 et 1990 ayant plus précarité de la petite d'une quinzaine de mai-
Plutôt rapide comme analyse. Cela que doublé par rapport agriculture et par une sons , cette commune a
augure mal du grand rassemblement
à la période 1968-1982. dégradation démogra - vu sa gare devenir une
religieux sur le Mont Sinai: Certains
ne vont-ils pas tirer la couverture à Et les communes rurales phique accélérée. résidence privée. L'église
eux? dans tout cela ? Eh bien, Comme le soulignent les ne sert plus qu'aux
elles se délabrent. Plus auteurs du rapport, la enterrements, faute d'un
Anne Brassié de 45 % de ces com- pauvreté des ménages curé à demeure. Plus de
munes dépérissent à est manifeste. commerces et plus
grand train. Dans un Les communes d'école depuis juillet
- "L'art d'aimer", Ovide, Librio. essai intitulé « Essai de deviennent exsangues, 1993 : il ne restait plus
- "Remèdes à l'amour", Ovide, Mille et typologie socio-écono- les commerces ferment que neuf élèves dans la
Une Nuits. mique des cantons fran- les uns après les autres classe unique . Cette
- "Le Cantique des Cantiques", Mille
çais », la DATAR a réper- et les instituteurs sont commune comptait
et Une Nuits
torié 434 circonscriptions souvent les derniers à encore 250 âmes en
cataloguées « en crise ». mettre la clé sous la 1967 ; il n'en reste plus

LE LIBRE JOURNAL de la France C:ourto-ise page 16 N° 44 DU 7 SEPTEMBRE 1994 6


que 110. La Bourgogne n'est, hélas, veaux logements sociaux susceptibles secouer le paysannat de ce temps
pas la seule région concernée et d'attirer d'autres habitants de la afin de le revitaliser. Résultat : une
maintes régions présentent des région. Malheureusement, ces projets industrialisation des travaux ruraux
exemples similaires. Des maires ne si tentants ne feraient qu'augmenter qui a entraîné les conséquences dont
baissent pas les bras pour autant et la dette de la commune. Autre idée pâtissent les derniers survivants d'un
s'efforcent de revivifier leur village. de cet édile : obtenir pour son village monde en voie de disparition. Il est à
Ainsi, à Entremont, en Haute-Savoie, une sorte de RMI communal, calqué noter qu'à l'époque le chantre du
la menace de faillite est toujours pré- sur le RMI versé aux chômeurs. modernisme était René Dumont,
sente. Le budget de la commune se Silence, puis tollé du département et agronome et conseiller de Jean
monte à 3 300 000 F dont 1 800 000 F du conseil général. Soutenu par la Monnet qui se convertit sur le tard à
de dépenses de fonctionnement et un population d'Entremont, Gilles l'écologisme militant.
endettement atteignant 4 800 000 F. Maistre a entamé une grève de la Le constat de Pierre Accoce est
Les usuelles subventions départemen- faim afin d'attirer l'attention sur son lucide et terrifiant. Arriverons-nous à
tales couvrent à peine la moitié du village à l'agonie. A ce jour, seules, créer, par exemple, une réserve au
coût des travaux annuels d'aménage- des " études » ont été programmées. fonds de la Haute Soule où les
ment obligatoire. Gilles Maistre, le Le cas d'Entremont est celui de Indiens emplumés seraient remplacés
maire actuel, a dû gérer le déficit des bien d 'autres communes qui consti- par les bergers en béret basque, espa-
gîtes ruraux agencés à grands frais tuaient hier encore les forces vives de drilles et ceinture rouge, se livrant à
par son prédécesseur et les a conver- notre pays. Ce qu'on sait moins, c'est des danses folkloriques. On peut
tis en logements sociaux dont les que la dislocation rurale n'a découlé s'attendre à tout. En 1988, Gilbert
loyers réduisent les pertes. Les impôts d'aucun séisme social répétitif ni Trigano avait bien pondu un projet
d'habitation s'élèvent à 14 % contre d'une quelconque circonstance natu- de« stations de campagne intégrées »,
6,5 % à Annecy. Afin de sauver sa relle fortuite. Elle date de 1947, d'une mêlant touristes en mal d'exotisme à
commune, Gilles Maistre envisage décision de Paul Ramadier, président des agriculteurs en mal d'emploi.
d'édifier une maison d'animation du Conseil de l'époque, appuyé par Comme l'écrit Pierre Accoce en
rurale, de construire une petite surfa- Vincent Auriol, chef de l'Etat. Son conclusion : " Tout devient possible
ce commerciale ainsi que sept nou- but, louable, à l'origine, était de au pays de l'absurde». ■

LE LIBRE JOURNAL de la France Co-urtoise page 1 7 N° 44 DU 7 SEPTEMBRE 1994 ~


Fidèle au poste
par Serge de Beketch

SAMEDI 10 SEPTEMBRE Balasko n'a jamais fait rire


F2 19HOO que les détraqués qui trou-
« Chéri(e), f ai un vent dans la laideur obscè-
truc à te dire » ne un sujet d'amusement.

LUNDI 12SEPTEMBRE
Nouvelle émission de F2 22H45
Christine Bravo, ancienne « Tam-tam »
présentatrice de "Frou- Enfin une émission où
Frou" . La différence nous aurons la parole
annoncée est qu'en plus toutes les semaines ! Jean-
des femmes pétaradant Luc Delarue a en effet eu
VENDREDI 9 SEPTEMBRE comme des hommes qui l'idée de faire parler le lundi MARDI 13 SEPTEMBRE
F3 21H45 faisaient l'ancienne émis- les partisans d'une idée et le F3 20H50
« Thalassa » sion on verra des hommes mardi ses adversaires. David Coppeifield
« Faut pas rêver» frou -froutant comme des ARTE 21H45
M6 OHOO femmes.participer à la Soirée thématique
« Capital » nouvelle. Joseph Beuys
Sans moi.
'
Naguère soirée maudite Dernier clip publicitaire
à la télévision, le vendredi d'une interminable série
est en passe de devenir le \.. !.-~~'~ destinée à envoyer le plus
rendez-vous des meilleurs. Lu 101, ceux qui ont de monde possible au
On ne dira jamais assez les tout sacrifié à la réussite palais des Congrès, entre
merveilles que propose sociale. Mardi, ceux qui le 28 septembre et le
"Thalassa", les splendeurs ont sacrifié la réussite 6 octobre pour voir gigoter
de "Faut pas rêver' et les sociale à autre chose. Le le fiancé de la poupée
délices de "Strip-tease'. A consensus obligatoire fait Barbie.
quoi il faut ajouter les que, forcément , nous Jusqu'à plus ample
superbes enquêtes de devrions être représentés informé, l'essentiel de la
"Capital' qui ouvrent, sur par un des deux camps à magie de David
les ressorts cachés de DIMANCHE chaque fois. En réalité, Copperfield (qui doit
l'économie, des yeux à la 11 SEPTEMBRE comme d'habitude, on va s 'appeler Copperfield
fois candides, coquins et TF1 20H45 opposer ceux qui sont comme moi je m 'appelle
pleins d'intelligente mali- « Ma vie est un etifer » d'accord pour dire que Dickens) consiste à avoir
ce. tout va bien à ceux qui transformé l'une des
sont unanimes à penser chaînes d'Etat financées
La plus grande victoire que rien ne va mal. Les par la redevance en sup-
du Diable, dit-on, est de adversaires du racisme port publicitaire pour son
faire croire qu'il n'existe face aux partisans de spectacle. On serait
pas. l' immigration, les con- curieux d'entendre les
Faux ! L'ignoble Balas- tempteurs de la peine de explications d'Elkabbach
ko démontre que la plus mort contre les militants sur ce véritable détourne-
grande victoire de abolitionnistes, les tenants ment de service public.
l' Adversaire est de faire de la gauche opposés aux Si vous n'avez pas
croire qu'il est rigolo. La ennemis de la droite. C'est encore compris ce qu'est
première partie du film comme ça qu'on fait les la mafia politico-fricarde
peut induire en erreur, meilleurs débats démocra- de l'art moderne et com-
pour le reste, Dieu merci, tiques. ment elle vous prend pour

LE LIBRE JOURNAL de la France Courtoise page 1 S N° 44 D U 7 SEPTEMBRE 1994 6


des imbéciles et des d'Etat accepte de diffu-
vaches à lait, jetez donc ser, dans une émission
un coup d'œil sur ces qui se pare des atours de
longues heures de télé la science, les élucubra-
financées par votre rede- tions totalement discrédi-
vance de téléspectateurs tées de ce toqué malfai-
fauchés pour faire avaler sant de Bettelheim est
à une poignée d 'abrutis un pur scandale.
pourris de fric l'une des
plus ahurissantes impos-
tures du temps en matiè- JEUDI 15 SEPTEMBRE

.,.
re de peinture. TF1 22H30
« Tout est possible » VENDREDI

·"
~,-·' -···-•-,,
'-
~,•
~ \ \ ,f,
.. ,\
\
A ce jour, Mademoi-
selle Mallaury Nataf est
16 SEPTEMBRE
TF1 22H35

(~;,n_){t::
i
, ;;;~\/ ·f" ··• ..
r.""·iiV
•f, . ...Y->.,, .
.:·'. ~SI@
connue essentiellement
pour deux choses :
- Elle a déclaré à un
« Combien ça coûte »

l. .<1 ( ·- •-.' ~: .t'iµ;:,ç-",\ l .


(#f .

'"'ih,Y..,, ·:••;., ...


J~rv·?, · ' organe confessionnel
que "la seule patrie pour
Parmi les sujets évo-
qués ce soir dans cette
•: ii ii!! 'fffr .. } :; laquelle elle accepterait émission de Jean-Pierre
de donner sa vie est Pernault, généralement
Israël", ce qui est fort remarquable : "Vaut-il
sympathique mais le mieux acheter une voitu-
MERCREDI 14 SEP- serait encore plus si re neuve ou d'occa-
TEMBRE Mademoiselle Nataf sion?"
F3 20H50 n'avait pas un passeport La question est un
«Lamarche français ; grand classique.
du siècle» - Elle s'est montrée, Elle est mal posée. La
dans une émission pour bonne question, que
la jeunesse, dansant personne ne pose
"Deux thèses s'affron- d'une façon endiablée jamais, est en réalité :
tent", persiste à pré- alors qu'elle avait évi- "Vaut-il mieux acheter
tendre le thème de demment oublié sa peti- (neuf ou d'occasion, ça
l'émission pour expli- te culotte. ne change rien) ou
quer cette maladie qui prendre un taxi de
transforme les enfants en
forteresse.
C'est faux . Plus per-
'•~~
-~
).._ -.l♦
.. .
temps en temps et louer
une voiture pour les
grands week-ends et les
sonne n'ose soutenir la
thèse "psychanalitique"
~'~<l vacances?"
Pour la réponse, un
par laquelle l'imposteur \ bon conseil (absolument
Bettelheim a détruit des gratuit mais maintes fois
centaines de familles et vérifié) aux utilisateurs
poussé des parents au /' de Minitel : Tapez 3615
suicide en leur faisant ITI et calculez le coût du
croire que leur enfant Ce soir, elle tentera week-end à la campagne
était devenu autiste par de nous montrer que, que vous vous offrez
leur faute. faute de contenant, elle deux fois par mois en
Le professeur Debray- ne manque pas de moyenne, la voiture dor-
Ri tzen a depuis long- contenu en s'exprimant, mant, le reste du temps,
temps fait litière de cette avec sa bouche et la cer- au garage, sauf rares sor-
forgerie (dont l'auteur a velle qui normalement y ties nocturnes. C'est stu-
d'ailleurs fini par se sui- est reliée, sur le sort péfiant.
cider, sans doute rongé d'un tueur en séries, les
par le remords) et établi femmes boxeuses et les
que l'autisme est une guérisons miraculeuses.
maladie organique du Une bonne occasion
système nerveux central de relire "Bou va rd et
qu'aucune galipette psy- Pécuchef' qui vient de
chanalytique n'a jamais ressortir en collection à
guérie . Qu'une chaîne 10 F.
Balades e_
n France
par Olmetta

LE LIBRE JOURNAL de la France Courtoise page 20 N° 44 DU 7 SEPTEMBRE 1994 ~


Rideau rouge
par Jérôme Brigadier
/ A
vous ne l'avez pas connu, vous « La suivan te
THEATRE aurez là une occasion de le décou-
,,
,,
vrir ou de le redécouvrir.
genereuse »
A 20h 30, autre réussite : "Les de Carlo Goldoni
On en parle Bouchons"... sautent et ça pétille
comme du champagne durant
presque lh 30. Les trois chanteurs- oici un endroit auquel on

ierre Jacquemont, directeur


musiciens (Florence Pelly, Christian
Gaïtch, Jacques Verzier) qui se sont, V ne songe que rarement :
"La Comédie italienne".

P du Théâtre de La Potinière, a
eu l'heureuse idée d'ouvrir cet
été sa salle (climatisée) à deux char-
allez savoir pourquoi, ainsi nommés,
sont adroitement mis en scène par
Laurent Pelly et accompagnés au
Dans cette très belle salle rouge et
or, vouée à la Commedia dell'Arte
et située dans la bien nommée rue
mants spectacles : piano par l'excellent Jean-Pierre de la Gaîté, se donne, en français,
A 19 heures, Jean-François Gesbert. "La suivante généreuse" de
Vinciguerra et Jean -Marc Bouget Avec l'air de "ne pas y toucher", Goldoni . L'auteur (de génie), véni-
font, durant un peu plus d'une les quatre lurons restituent le charme tien, a écrit là une comédie hila-
heure, revivre Francis Blanche dans si désuet, mais surtout si français, de rante, mais touchante, où se
un spectacle musical intitulé Jean Nohain et Mireille. La nostalgie mêlent perfidies, dévouements,
"Concert à textes". On y retrouve est ici joyeuse et l'on sort rafraîchi. tourments amoureux, gentils strata-
avec bonheur "La psychose' de Pierre Même les jeunes en redemandent ... gèmes et convoitises hypocrites.
Dac et Francis Blanche sur le thème Il faut retrouver les années 30 et Attilia Magguilli a mis en scène
de Tico-Tico, "L'hymne du parti d'en découvrir les nouveaux interprètes cette "Suivante"avec un brio tout
rire', désopilante chanson toujours de "Puisque vous partez en voyage', italien.
signée Pierre Dac et Francis Blanche "Ce petit chemin", "Couchés dans le Distribution importante à la
sur le célèbre Boléro de Ravel, "Le foin", etc. hauteur du sujet. ■
prisonnier de la tour' de Gérard Si, à la rentrée, on vous propose
Calvi et Francis Blanche, et puis ces deux réalisations, surveillez vos
plein d 'autres. Souvenirs, souvenirs. journaux car elles "tournent" dans Comédie italienne (43 21 22 22),
Si vous aimiez Francis Blanche, si divers lieux à Paris. Courez-y ! ■ reprise le 28/09/94.

"•

~ LE UBRE JOURNAL de la France C:ou-oise page 2 1 N° 44 DU 7 SEPTEMBRE 1994 · 6


CUn Jour Carnets <fendez
à ces fArts
5 septembre 1649
La défense de par Les plans anciens
"L 'Habitation " Pierre Monnier de Paris
, ujourd'hu~ 5 septembre 1649, 'p
A
ourl'enfant, amoureux de
il y a plus d'un mois que, à cartes et d'estampes", la
Madagascar, les aborigènes bibliothèque historique de
investissent le fort appelé ''!'Habitation", la Ville de Paris offre en ce moment
fort qu'occupent le gouverneur de l'île, On parle beaucoup de la correspondan- une bien jolie promenade parmi des
M le chevalier de Pronis, et une grêle ce de Michelet qui vient de paraître. plans de Paris du XVIe au
troupe de soldats colons. A présent, Charles Maurras avait dit de cette grande XVIIIe siècle. Ils permettent d'observer
seule la sainte Providence peut sauver conscience : "Ayant décidé de penser, il fit l'évolution de la technique et aussi
les Français... Lorsque la révolte éclata, appel à son bon cœur ... " celle de la cité : quinze plans
les sauvages étaient dix mi.ie, les Blancs originaux d'une grande rareté,
soixante-treize. ''Me rendre,jamais !" accompagnés de gravures
avait grondé Pronis, approuvé par ses contemporaines montrant les
Les plus gros mensonges auxquels nous
lieutenants, M l'abbé de Bellebarbe, nouveaux quartiers, les nouvelles
MM. de Fourquembourg et Cauche, et soumet le pouvoir sont des mises en
constructions.
par la garnison. Maintenant, le nombre condition mijotées par les médias domesti-
Ce qui aurait dû être la pièce
des assiégeants a multiplié ; trente- qués. Voyez le cas Tapie. Loué, dorloté, maîtresse de cette exposition n'existe
quatre assiégés ont péri. Qu 'importe ! encensé, répandu dans tous les azimuts, il plus. Elle a disparu, elle aussi, à la
Les tubes du chevalier, "La Galante", suffit qu'il soit omniprésent pour qu'on le Révolution. Il s'agissait d'une grande
un gros canon, et deux couleuvrines, croie génial. Faites-le taire, pour voir ... Et tapisserie réalisée au XVIe siècle et qui
tirent toujours et la poignée de braves donnez-moi un temps d'antenne de dix à se trouvait à l'Hôtel de Ville. Un
ne cessent pas un instant de fasi.ier, quinze minutes, tous les jours, à une dessin levé au XVIIe en garde le
d'estoquer... Néanmoins, "ln-bas (. ..) le bonne heure d'écoute ... Dans deux mois, souvenir. Et une reconstitution en fut
flot des ennemis s'enfle sans arrêt". Les vous viendrez mesurer les <légats ... faite à la fin du XIXe, en tapisserie et
tribus vocifèrent à une toise de la aux dimensions de l'origi,nal.
citadelle de bois... Les vaillants de Les plans du XVIe siècle donnent plus
''L'Hahitation" sont "assommés de une image de Paris qu'un réel relevé
fatigue, de privations (. ..), usés Un fait original, on ne peut plus nou-
topographique. D'où leur cha,me
d'insomnie (. .. ) ". Pronis a reçu une veau : le silence officiel autour du livre de aujourd'hui! Si la précision
flèche dans la jambe droite, Cauche une Montaldo "Mitterrand et les quarante "métrique" manque, du moins a-t-on
lance dans le ventre ... voleurs", tandis que des centaines de mil- une vision.finalement plus "réaliste"
A l'aube, Monseigneur le Gouverneur liers de Français s'en emparent et le dévo- de la ville que dans nos plans
vêt un justaucorps brodé, des chausses rent. Un tel acte d'accusation aurait, de quadrillés au millimètre près. On voit
de drap festonné de f-ds d'or, se noue à tout temps, déchaîné la colère, l'indigna- l'enceinte de Paris, ses trois grands
la gorge un jabot de soie : ilfaut être tion du pouvoir incriminé, les poursuites quartiers, la ville sur la rive droite, la
beau quand la Camarde vous judiciaires, la dénonciation de la diffama- Cité dans l'Isle, l'Université sur la rive
muguette ! Et les Malgaches attaquent, gauche ; on voit le nom des rues, et
tion, voire la manifestation publique, à
incendient, à l'aide de dards enflammés, certains n'ont pas changé. On voit les
les entrepôts, la poudrière, sautent, l'exemple du 6 février 1934 ... Mais non,
principaux monuments d'alors ... Ce
plein de haine, les glacis de rondins ... personne ne bouge. Mitterrand lui-même, sont les plans "à vol d'oiseau". Il y en
Les soldats-colons font front; Pronis, avec son air de constipé maléfique, passe aura encore au XVIIe, avec celui de
quoi,qu 'il tremblât la fièvre, frappe et sous les portes sans les ouvrir. .. Mathieu Mérian, imprimé en 1615,
frappe, la lame meurtrière... Est-ce la Le temps de Mitterrand sera, pour les où l'on croit se promener dans le
fin ?Nenni-da ! Soudain, une pluie de historiens, celui des faux-culs les plus sou- Paris de Louis XIII...
boulets inonde les hordes barbares, et mis qu'aient jamais engendrés les institu- Après, on va faire plus scientifique
les preux voient apparaître sur la mer tions de la République. et... moins imagé. C'est qu'on a souci
un trois-ponts, dont une étamine d'urbanisme pour aménager Paris.
fleurdelysée orne le haut-mât!! La monarchie a aussi besoin de plans
Madagascar demeurera terre gallu:j ue. car elle souhaite limiter l'expansion
"Qu'est-ce qu'un cynique ?" disait Oscar
Les Malgaches vaincus, M de Pronis dit de la cité. Et puis, au XVIIIe siècle, il
aux soldats-colons : "(. . .) ces gens Wilde. "C'est quelqu'un qui connaît le prix
faut de petits plans pour le tourisme
madasgarois auront connu ce qu'il en de tout et la valeur de rien"... Tiens !... naissant, souvent insérés dans des
coûte de nous faire la guerre. Mais, las, Bonjour, Tapie !... Vous étiez là ?.. . guides. Ces plans sont souvent des
(. . .) nous aussi l'avons cher pay-é... Du œuvres d'art. Ils sont aussi l'occasion
moins le vieux renom de la France et les de visiter le Paris ancien dont il reste
annes du Roi n'auront pas eu à souffrir A NOS ABONNÉS encore des traces. Jeu de piste à
en tout ceci Nous nous sommes battus, Merci d'avoir la gentillesse suivre. Nathalie Manceaux
ainsi qu'il sied (. . .) ". Puis le héros cria : d'accompagner tout change- 22, rue Malher, 75004 Paris, du mar.
"Vive le Roi!" et trépassa. ment d'adresse de vingt francs au sam. de 10H. à 18H., dim. de
Jean Silve de Ventavon 12H. à 19H., jusqu'au 25 septembre.
en timbres poste usuels.
CJ\1es bien
Le journal de Séraphin Grigneux chers frères
''homme de Lettres'' La grande
galerie
par Daniel Raffard de Brienne
J
'ai fait une expérience très
désagréable cet été. Je
visitais la Grande galerie du
musée national d'histoire
naturelle, rouverte depuis
quelques mois. Au deuxième
ous avions cons- homme de lettres. Tous employeurs. Nous nous étage, à droite, se trouve la salle

N cience depuis
quelque temps de
ce que, malgré les efforts
nos lecteurs connaissent,
bien sûr, au moins cer-
taines œuvres de Séraphin
contenterons de démentir
que Grigneux, d'ailleurs
trop jeune, ait prêté son
dite des "espèces menacées et
espèces disparues". Je faisais le
tour des vitrines, admirant les
animaux empaillés. Une notice
méritoires de plusieurs de Grigneux puisque plu- talent au logorrhéique décrivait chacun. Onagre de Perce
nos rédacteurs, notre sieurs d'entre elles se sont Proust et à son inévitable (éteint), Colobe noir (vulnérable),
revue n'atteignait pas vrai- vu décerner les plus flat- et insupportable made - Grue blanche d'Amérique (en
ment le haut niveau cultu- teuses récompenses : un leine. Le nom de Séraphin danger), Bouquetin des Pyrénées
rel que d'aussi distingués prix Fémina, deux Grigneux n'a paru que sur (éteint en France), Lion du Cap
lecteurs que les nôtres Interallié, diverses cou- la couverture d'une mince (éteint) ... Je passais devant le
étaient en droit d'attendre. ronnes de l'Académie fran- plaquette de vers intitulée Gorille des montagnes (en danger)
Songeant à cela, nous çaise. Grigneux connaît "Remontrances" et éditée et m'apprêtais à regarder le
n'évoquions pas sans nos- aussi les gros débits des naguère à compte suivant, le Vautour percnoptère
talgie le souvenir de ces (rare en France), quand je surpris
bibliothèques de gare, d'auteur. Il ne s'en est
un monsieur qui me regardait
organes littéraires qui avec, dans des styles très vendu - gestes de bonne bizarrement comme si j'étais sorti
furent à la fois la gloire et différents, des romans volonté familiale et erreurs d'une vitrine. Je n'étais certes pas
le guide, en un mot le roses dont raffolent, dit- d'achat compris - que empaillé mais j'étais habillé en
phare de leur époque. Et on, nos concierges, et vingt-sept exemplaires. Le clergyman. Je devinai sa pensée :
cela pour avoir su offrir à aussi des livres gaillards reste du tirage a servi à «Prêtre catho, rare en France.
leurs abonnés émerveillés apparemment les gardiens Madame Clovis, marchan- Espèce menacée».
la primeur des journaux officiels des bonnes de de poissons frais et Je montai tout en haut de la
intimes de ces génies de la mœurs ! On comprendra demi-frais, à confectionner Galerie, salle b, consacrée à
plume que furent les qu'un auteur aussi fécond des cornets de crevettes. l' "évolution de la vie". Entre un
Goncourt, Léautaud et et aussi répandu désire Nous ne dirons rien de squelette et un graphique
quelques autres. conserver l'incognito lors incompréhensible, un panneau
la vie de notre homme,
attira mon attention : «Dans un
Alors que nous rêvions de la publication d'un sinon que, fils d'un de ces environnement donné, certains
d'imiter sur ce point ces journal où il s'exprime instituteurs hussards de la individus d'une espèce ont plus de
revues qui, à bien d'autres avec beaucoup de liberté. République, il a assimilé, chance que les autres de
égards, ne valaient pas la Nous avions donc songé à en suçant le lait aigre mais transmettre leurs caractères à la
nôtre, une occasion se lui attribuer un pseudony- roboratif de Marianne, les génération suivante.» Là,
présenta que nous nous me quand nous nous principes fondateurs de la personne ne me dévisageait. Je
empressâmes de saisir. On sommes avisés qu'aucun démocratie et de la laïcité. faisais moi-même le
le devine, il nous fallut ne serait aussi opaque que Il usa ses fonds de sans- rapprochement entre ce que je
négocier âprement car, si son véritable nom culotte sur les bancs spar- lisais et mon état sacerdotal. C'est
nous étions disposés à Séraphin Grigneux. tiates de l'école publique à vrai, me disais-je, pourquoi les
consentir un gros effort prêtres sont-ils devenus rares en
Il se trouve, en effet, une époque où l'on y
France ? N'ont-ils pas été leurs
financier, nous ne voulions que, moyennant une juste apprenait encore à lire et à propres prédateurs ? Les deux
pas que cet effort se réper- rétribution, Grigneux compter. Puis, contempo- mots importants de ce texte sont
cutât sur le modeste prix n'écrit que sous le nom rain et ami d'un certain "environnement': et "transmettre".
de nos abonnements. prestigieux des auteurs les François Léotard, frère du Pour susciter d'autres prêtres, les
Mais glissons sur ces plus illustres, parfois moins célèbre acteur, il a, avec prêtres doivent transmettre, eux
détails un tantinet sordides inspirés que ne l'imaginent lui, prêché le pacifisme ; il aussi, un patrimoine, celui de la
et réjouissons-nous puis- leurs fervents admirateurs. a, comme lui, été un foi. Et il n'y a pas d'autre
que nous avons pu finale- En un mot, Grigneux le lamentable soldat ; mais, environnement favorable à
ment acquérir le droit de blond, Grigneux le visage sans doute plus malin, il a, l'éclosion des vocations que la
publier ici, aussi régulière- pâle est un nègre. Nous contrairement à lui, su évi- famille catholique et la tradition.
ment que possible, le jour- n'aurons pas la goujaterie ter de devenir ministre des Abbé Guy Marie
nal de Séraphin Grigneux, de donner le nom de ses Armées. ■

LE LIBRE JOURNAL de la France Coz,,rtoise page 23 N° 44 DU 7 SEPTEMBRE 1994 ~


LaGn Guerre
« Une chose que l'on n'enseigne pas
à l'Ecole de guerre »

Voilà qua-tre-vingts ans, teur du :X::X:e siècle. Il pourra s'agir de Cotterêts et l'Aisne. Le 13 septembre
dans là souffrance, dans la travaux de chercheurs non confor- 1914, Paris est sauvé grâce au coura-
peur,_ dans Te sang? mais mistes, de témoignages, d'articles, de ge surhumain des combattants.
mémoires, de journaux de l'époque Voici à ce propos ce qu 'écrivit le
aussi par enthousiasme, apportant un éclairage souvent inédit vaincu dans un hommage magnifique
p_ar amour de lapa-trie et sur la guerre, les soldats, la vie quoti- aux vainqueurs :
' âans un esprit de sacrifice dienne au front et à l'arrière, etc. "Si vous voulez connaître les rai-
consciemment et librement Nous ne prétendons pas faire sons matérielles de notre échec à la
consenti,, des gosses ont mis œuvre d'historien. Des milliers bataille de la Marne, reportez-vous
un monde au monde. d'ouvrages racontent la Grande aux journaux du temps, ils vous par-
Guerre et le livre de Pierre Miquel, leront du manque de munitions, d'un
Quand un voyage en par exemple, qui pour être contes- ravitaillement défectueux, ce qui est
France m'arrête dans un table n'en est pas moins passionnant, exact. Mais il y a une raison qui
village,j'ai couhtme de me propose à lui seul plus de trente prime les autres ; une raison qui, à
recueillir devant le monu- pages de sources bibliographiques mon avis, est décisive, c'est l'aptitude
ment aux morts et de lire, imprimées en petits caractères. tout à fait extraordinaire et particuliè-
à voix basse, les noms qui Nous voulons simplement, nous re au soldat français de se ressaisir
aussi, sacrifier au "devoir de mémoi- rapidement.
y sont gravés. re". "C'est là un facteur qui se traduit
C'est un peu cela, cet hom- Voilà quatre-vingts ans, la terrible difficilement en chiffres et qui, par
mage aux vicnmes du et providentielle bataille de la Marne conséquent, déroute le calculateur le
"devoir de mémoire cour- fait rage à moins de cinquante kilo- plus précis et le plus prévoyant. Que
te", comme ditJean-Marie mètres de Paris. En une semaine, les hommes se fassent tuer sur place,
Le Pen. contre toute logique militaire, contre c'est là une chose bien connue et
toute attente, les troupes allemandes escomptée dans chaque plan de
Puissent nos fils, qui se qui, conformément au plan bataille.
plaignent de vivre un ~uo- Schlieffen, foncent vers la capitale, On prévoit que telles compagnies
ti,dien '~sans espérance ', se sont culbutées par une brusque volte- doivent se faire tuer sans reculer à tel
souvenir que ces garçons face transformant, le 5 septembre endroit précis, pendant tant de
sacrifiés dont ils voient 1914, l'armée française débandée .en temps, et on en tire les conclusions
aujourd 1iui les rarissimes un formidable boutoir actionné par utiles.
Joffre, Gallieni, Maunoury, Foch, "Mais que des hommes ayant
survivants en vieillards un Franchet d'Esperey, de Langle et reculé pendant dix jours, que des
peu ridicules, avaient leur Sarrail le magnifique qui sauva hommes couchés par terre et à demi
âge quand, au peti,t mann, Verdun. morts de fatigue puissent reprendre
on les envoyait à l'assaut Cent livres racontent l'admirable le fusil et attaquer au son du clairon,
dans la boue qui allait courage des soldats français dans ce c'est là une chose avec laquelle nous
leur servir de 1inceul. Sans chaos dont l'imagerie populaire a n'avons jamais appris à compter.
gardé un souvenir quasi unique : la C'est là une possibilité dont il n'avait
même leur avoir fait longue cohorte des fameux taxis "de jamais été question dans nos écoles
l'aumône préalable d'un la Marne" qui, réquisitionnés par le de guerre." ■
"quesnonnaire des général Gallieni, permirent de trans-
.
Jeunes "... porter des troupes fraîches jusqu'au
SdeB flanc gauche du front.
Là, l'Armée de Paris, la 6e armée Alexander von Kluck, {

1·~
près la thèse de Txomin sur et les troupes britanniques du général

A les origines de la Grande


Guerre, le "Libre Journal'
~ C) poursuit la publication de textes
French enfonceront le flanc droit de ~::::;,,a:~r;:,,~s=~rearmée
la 1re armée allemande commandée allemande en 1914.
par von Kluck et obligeront l'ennemi Auteur de "Der Marsch {"-~ ~
consacrés à cet événement fonda- à battre en retraite sur Villers- auf Paris': ,

LE LIBRE JOURNAL de la France Coureoise page 24 N° 44 DU 7 SEPTEMBRE 1994


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