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D’autres auteurs sont allés plus loin encore. P. Rémy est allé
jusqu’à nier la réalité du concept de responsabilité
contractuelle et son existence même. Selon lui, le débiteur qui
n’exécute pas ou exécute mal, doit des dommages et intérêts à
son cocontractant non en raison du dommage qu’il lui a causé,
mais, parce qu’il n’a pas exécuté sur le fondement de l’article
1134 du CC. Pour lui, tout ce qui ne relève pas de l’exécution,
relève de la responsabilité délictuelle (càd la réparation du
dommage causé)
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Cf.son article, la responsabilité contractuelle, histoire d’un
faux concept , RTD civ. 1994, p.223
Cette conception va très loin puisque cela signifie que l’on n’a
plus besoin de prouver la réunion des conditions de mise en
œuvre de la responsabilité contractuelle (faute et préjudice). Le
seul manquement suffit pour que l’on puisse obtenir
satisfaction.
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S’il s’agit d’une obligation de payer une somme d’argent, il
n’y a pas de problème puisque cela se fera par le biais d’une
procédure d’exécution, par le biais de saisies.
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tiers interdisant l'exécution en nature parce que ledit tiers est de
bonne foi) ce qui n’est discuté par personne. Elle peut également
être morale mais selon ces auteurs l'impossibilité morale ne
concernerait que les obligations à caractère personnel pour
lesquelles contraindre à l'exécution en nature méconnaîtrait la
liberté individuelle du débiteur et non toutes les obligations à
caractère intuitu personae. En fin de compte dans cette conception,
le principe est exactement à l'inverse de ce qui est dit dans l'article
1142 du Code civil (voir Seube, l’impossibilité d'exécuter en nature
de l'obligation de faire, RDC 2009,613).
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fermeture de l’établissement ouvert par le débiteur de
l’obligation de non concurrence.
Mais, cela n’est pas toujours possible.
Exemple : dans le cas de la violation d’une obligation
de confidentialité, l’exécution sous forme de destruction
n’est pas possible. La seule possibilité sera des
dommages et intérêts.
La 1°Cass civ a rendu en 2007 2 arrêts intéressants à
propos de l’art 1142 C.civ :
*le 16-01-2007 pour préciser que la victime de
l’inexécution a la faculté de forcer l’autre à l’exécution
de la convention lorsque celle-ci est encore possible
(n°06-13983 ), ce qui revient à dire que le créancier a
un véritable droit à l’exécution en nature.
*le 13-05-2007 pour énoncer que si l’obligation est de
ne pas faire, celui qui y contrevient doit des dommages
et intérêts par le seul fait de la contravention (n°05-
19978 ). Cet arrêt est assez obscur car il semble
remettre en cause la responsabilité contractuelle.
B. Les conditions
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Chapitre 2 : Les effets particuliers attachés à certaines
modalités de l’obligation
Les effets généraux concernent les obligations simples, celles qui ne sont
affectées d’aucun terme ou d’aucune condition et qui ne comprennent
aucun élément de complexité (plusieurs sujets ou plusieurs objets de
l’obligation).
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Ensuite lorsqu’un terme est stipulé, il faut distinguer selon
qu’il l’a été dans l’intérêt d’une des parties ou dans l’intérêt
des 2 parties :
• Si le terme est stipulé dans l’intérêt du créancier, celui-ci
peut y renoncer et demander le payement à l’avance.
• Si le terme est stipulé dans l’intérêt du débiteur, celui-ci
peut y renoncer et payer par avance.
Exemple : Un débiteur peut rembourser son prêt de manière
anticipée.
• Si le terme a été stipulé dans l’intérêt des 2 parties, il
faudra l’accord des deux parties pour que la renonciation au
terme soit valable.
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Exemple : dans un contrat de prêt bancaire, la clause de
déchéance du terme (clause d’exigibilité immédiate)
comprend de nombreux cas dans lequel le banquier peut
bénéficier de cette exigibilité immédiate pour demander
immédiatement le remboursement de la totalité des sommes
prêtées. Son intérêt est de multiplier les cas d’exigibilité car
cela lui ouvre plus de possibilités.
Ces clauses de déchéance du terme ou d’exigibilité immédiate sont
très utilisées en pratique. Il faut savoir qu’en matière de
redressement judiciaire et en matière de sauvegarde, ces clauses
sont paralysées par application de l’article L622-29 du Ccom.