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G.

Desch

Aspects biochimiques et analytiques du diagnostic


et de la surveillance du diabète

Gérard Desch Biochimie et Toxicologie - Centre Hospitalier - Avignon.

Résumé
De nombreuses analyses biochimiques sont utilisées pour effectuer un diagnostic et un
dépistage précoce de la maladie, mais également pour surveiller son évolution et prévenir les
complications : glycémies, épreuves d’hyperglycémies provoquées, hémoglobines glyquées,
fructosamines, microalbuminuries, …
A côté des paramètres classiques apparaissent de nouveaux "marqueurs" biologiques,
parallèlement les techniques analytiques évoluent très rapidement au bénéfice d’une spécificité et
d’une sensibilité toujours plus importantes.
Les aspects actuels de l’utilisation des marqueurs biochimiques sont évoqués.

Diabète / Diagnostic / Surveillance / Analyses biochmiques / Marqueurs

ðDifférents tests biochimiques pour- - D’abord l’identification du diabète (O.M.S.) établisse des normes inter-
ront être mis en œuvre pour effec- sucré qui est défini par l’existence nationales distinguant la normoglycé-
tuer un diagnostic et un dépistage pré- d’une hyperglycémie chronique. mie de l’hyperglycémie, ainsi qu’une
coce du diabète, mais aussi pour sur- - Ensuite sa classification qui sera classification des diabètes.
veiller celui-ci : glycémie, épreuve abordée en détail dans un chapitre
d’hyperglycémie provoquée, hémo- suivant. Ces critères de définition du diabète
globine glyquée, fructosamine, micro- ont été réactualisés en 1985 par
albuminurie… Si la définition du diabète sucré ne l’O.M.S. [1], puis de nouveaux critè-
pose pas de problèmes particuliers, res diagnostiques, et une nouvelle
on ne peut encore définir précisé- classification ont été proposés en
ment tous les diabètes par leurs cau- 1997 [2] par un comité d’experts réu-
DIAGNOSTIC ses nis par l’Américan Diabetes Associa-
tion (A.D.A.).
ðD’un point de vue théorique le dia- Il a fallu attendre 1980 pour que l’Or-
gnostic comporte deux étapes : ganisation Mondiale de la Santé Il existe néanmoins deux mécanis-

Correspondance : Gérard Desch - Biochimie et Toxicologie - Centre Hospitalier - 84902 Avignon Cedex 9
Tél : 04 32 75 32 94 – Fax : 04 32 75 32 54

Médecine Nucléaire - Imagerie fonctionnelle et métabolique - 2001 - vol.25 - n°2 61


Aspects analytiques (diagnostic et surveillance du diabète)

mes physiopathologiques princi- Ces méthodes non spécifiques du Dans le cas du glucose, la glucose-
paux : glucose donnent des résultats plus oxydase de l’électrode "glucose" pro-
- l’insulino-déficience (diabète de élevés que les méthodes enzymati- duit du péroxyde d’hydrogène
type 1), ques. (H2O2) qui est oxydé sur une anode
- l’insulino résistance associée à de platine, le courant mesuré est pro-
l’insulino déficience (diabète de type Méthodes enzymatiques portionnel à la concentration de glu-
2 avec deux sous groupes selon l’im- Ce sont les méthodes les plus utili- cose dans l’échantillon.
portance respective de ces deux fac- sées à l’heure actuelle. Afin de réduire les interférences dues
teurs). Elles font appel à différentes enzy- à la présence de substances oxyda-
mes : bles (bilirubine, créatinine, paracéta-
A côté de ces entités relativement mol, acide ascorbique…) bien sou-
bien distinctes, tant sur le plan clini- · la glucose oxydase vent une seconde électrode, sans
que que physiopathologique, on dis- En présence de cette enzyme et enzyme, permet d’éliminer le courant
tingue deux autres types de diabètes : d’oxygène moléculaire, le glucose est produit par les substances interféren-
- les diabètes secondaires qu’il transformé en gluconate avec forma- tes.
s’agisse de diabètes endocriniens, tion d’eau oxygénée. Des biocapteurs de très petite taille
pancréatiques, iatrogènes ou des dia- Différentes techniques permettent de (moins de 1mm2), faisant appel à des
bètes génétiques, doser : électrodes semblables à celles des
- les diabètes gestationnels. - soit l’oxygène moléculaire con- analyseurs de laboratoire ont pu être
sommé au cours de la réaction, réalisées grâce à l’utilisation des tech-
Les incertitudes sur le mécanisme - soit l’eau oxygénée formée, en fai- niques de fabrication des circuits in-
étiopathogénique des diabètes expli- sant appel à une peroxydase et à un tégrés (microprocesseurs).
quent que la définition du diabète se chromogène (mesure colorimétri- Des cartouches jetables après chaque
résume à l’hyperglycémie, que ce soit que). analyse, intégrant ces capteurs, ont
l’hyperglycémie responsable du syn- permis le développement d’appareils
drome "polyurie-polydipsie-amaigris- · l ’ he x ok
okii n a se e t la g lu c o se - dédiés aux situations d’urgence.
sement-hyperphagie" ou l’hypergly- deshydrogénase Selon les techniques de mesure utili-
cémie asymptomatique comportant Ces deux enzymes utilisent une coen- sées sur ces appareils utilisant du
un risque de micro-angiopathie, en zyme nicotinique (NAD +/NADH +) sang total (sang non dilué, dilué, lysé),
particulier de rétinopathie comme indicateur de réaction (me- l’inf luence de l’hématocrite de
sure spectrophotométrique). l’échantillon, sur les résultats, peut
Les critères de diagnostic du diabète L’hexokinase conduit à des valeurs être plus ou moins importante.
de l’OMS (1980-1985) ainsi que ceux légèrement plus élevées que la glu- De plus, il existe dans tous les cas
proposés en 1997 par l’ADA reposent cose-oxydase qui est l’enzyme la une différence de 10 à 15 % entre les
actuellement sur les déterminations plus utilisée. Il convient donc de pré- concentrations de glucose plasmati-
des glycémies à jeun et à la deuxième ciser l’enzyme utilisée pour les do- que et dans le sang total.
heure d’une hyperglycémie par voie sages même si la méthode à la glu-
orale standardisée. cose-oxydase est souvent la réfé- Les autr es méthodes : réf lecto-
autres
rence. métrie, ionophorése
D’autres techniques utilisent différen-
Méthodes électrochimiques tes méthodes
Glycémie
Ces méthodes mettent en jeu une
réaction électrochimique c’est à dire · Les glucométres à bandelettes
ðLes diabètes sucrés sont identifiés un échange d’électrons entre une Toutes les bandelettes utilisées pour
par une élévation anormale de la gly- électrode et une substance électro- la détermination de la glycémie sont
cémie. C’est une analyse couramment active en solution. Elles s’accompa- quasiment basées sur le même prin-
prescrite dans le cadre d’un bilan sys- gnent d’une électrolyse soit totale cipe. Elles sont constituées d’une
tématique de dépistage ou lors d’une (méthodes coulométriques) soit par- couche supérieure absorbante sur
surveillance de la maladie. tielle (méthodes ampérométriques et laquelle la goutte de sang est dépo-
potentiométriques). Les applications sée. Finement poreuse ou recouverte
biochimiques commencent à être d’une membrane sur sa face interne,
Méthodes de dosage relativement nombreuses pour le elle retient les globules rouges et
dosage de substrats grâce au dévelop- laisse diffuser le plasma vers les cou-
Méthodes non spécifiques
pement des électrodes spécifiques à ches inférieures contenant les réac-
- Les méthodes réductimètriques vis
enzymes ; une membrane inerte em- tifs : essentiellement la glucose-oxy-
à vis des métaux lourds, ne sont plus
prisonnant l’enzyme est associée à dase (éventuellement l’hexokinase)
utilisées actuellement.
une électrode sensible aux ions ou à associée à un chromogène.
- Les méthodes furfuraliques (à l’or-
une électrode à gaz. La coloration obtenue est mesurée
thotoluidine) sont pratiquement aban-
par réflectométrie dans le "lecteur de
données.
glycémie".

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Plus rarement une détection électro- rine de lithium à 15-17 U/mL) est re- Prélever un tube pour glycémie à T0,
chimique est employée dans certains commandée pour les méthodes élec- T30,T60,T90,T120 minutes.
appareils. trochimiques. Il faut absolument pros-
Ces glucomètres mesurent une gly- crire l’emploi de fluorure et d’oxalate
cémie plasmatique, mais présentent qui peuvent endommager les électro-
en général l’inconvénient d’être sen- des. L’emploi d’agent antiglycolytique Epreuve d'hyperglycémie
sibles à l’hématocrite et à la viscosité n’étant pas possible, il convient d’ana- provoquée par voie orale
du sang et dépendent des solutions lyser l’échantillon rapidement ou de sur 5 heures
de calibration (diffusion vers la cou- le conserver dans la glace pour blo-
che réactif). Ils sont calibrés en tenant quer la glycolyse. L’épreuve peut être prolongée sur 5
compte des valeurs moyennes de Le dosage de la glycémie plasmati- heures (T150, 180, 210, 240, 270, 300
l’hématocrite. L’utilisation de ces ap- que, indépendant de l’hématocrite, est minutes) afin de rechercher une hy-
pareils est à déconseiller pour les souvent pris comme référence. poglycémie réactionnelle liée à une
échantillons sanguins dont les héma- secrétion inappropriée d’insuline.
tocrites sont très anormaux. Pour la
plupart des glucomètres, les résultats
sont corrigés par un facteur et expri- Epreuve d'hyperglycémie
més en volume de sang total soit en provoquée par voie orale (HPGO) Valeurs de références,
g/dL, g/L ou en mmol/L. sur 2 heures critères de diagnostic
Il convient d’être particulièrement
attentif à ces remarques si l’on sou- Protocole ðLes concentrations indiquées sont
haite comparer ces résultats à ceux
Un apport alimentaire normogluci- des concentrations plasmatiques dé-
délivrés par les laboratoires ; il con-
dique d’au moins 200 g d’hydrate de terminées avec la glucose-oxydase.
vient d’en informer également les
carbone dans les 3 jours qui précé-
patients.
dent le test doit être respecté.
Les traitements interférant sur la gly- Critères de l’OMS (1980-1985)
· Ionophorése
cémie devront si possible être arrê- Lorsqu’il existe des symptômes de
Une technique expérimentale d’iono-
tés : corticoïdes, œstrogènes, diuréti- diabète (polyurie, polydipsie) :
phorèse cutanée inverse a récem-
ment été décrite, elle permettrait la
ques, inhibiteurs calciques, béta-blo- - une glycémie à jeun ≥ à 7,8 mmol/
quants, aspirine, IMAO, quinine, L (1,40 g/L) et/ou mesurée au hasard
surveillance continue et non invasive
dysopyramide, perhexiline. dans la journée ou à la 2ème heure
de la glycémie par passage transder-
mique du glucose. Sa mesure cutanée
L’épreuve doit être effectuée le ma- d’une HGPO ≥ à 11,1 mmol/L (2 g/L)
tin, le sujet étant à jeun depuis la à valeur de diagnostic de diabète su-
serait effectuée par électrochimie
veille. cré
avec un dispositif ayant l’aspect d’une
La quantité de glucose à ingérer doit - une glycémie à jeun ≤ 5,5 mmol/L
montre (glucowatch).
être diluée dans 250 à 300 mL d’eau (1 g/L) exclut un diabète.
et doit être bue en 5 à 10 minutes :
Prélèvements - 75 g pour un adulte, Pour les sujets asymptomatiques,
- 1,75 g/kg chez l’enfant avec un ma- pour les sujets dont la glycémie est
Le prélèvement doit être effectué à ximum de 75 g.
jeun depuis 10 à 12 heures (8 h mini- intermédiaire, le diagnostic repose
Pendant l’épreuve le patient doit être sur une HGPO. On distingue selon le
mum), sauf prescription particulière maintenu au repos strict, allongé si
(glycémie post-prandiale). tableau suivant les sujets diabétiques,
possible, il ne doit pas fumer ni s’ali- intolérants au glucose et diabétiques
Le sang veineux est recueilli le plus menter.
souvent sur anticoagulant (héparine
de lithium, plus rarement oxalate).
L’addition d’un antiglycolytique Glycémies Valeur
aleurss nor males Intolérance au glucose
normales Diabéte sucré
(fluorure de sodium ou iodacétate) plasmatiques mmol/L (g/L) mmol/L (g/L) mmol/L (g/L)
est nécessaire en cas d’analyse diffé-
rée car la glycolyse induite par les élé- T0 < 5,5 (≤ 1) < 7,8 (≤ 1,4) > 7,2 (≥ 1,4)
ments figurés du sang peut diminuer, T120 < 7,8 (< 1,4) 7,8 – 11,1 (1,4 – 2) ≥ 11,1 (≥ 2)
in vitro, le glucose sanguin d’environ
10 % par heure de conservation.
Des micro-prélèvements de sang Critères proposés par l’ADA (1997) - ou glycémie à jeun ≥ 7 mmol/L
artériolo-capillaire peuvent être effec- Le diagnostic est posé en cas de : (1,26 g/L) avec absence de prise ali-
tués au bout du doigt ou au talon - symptômes cliniques du diabète mentaire calorique depuis au moins
chez le jeune enfant. Dans ce cas les (polyurie, polydipsie) associés à une 8 h,
valeurs trouvées sont légèrement glycémie ≥ 11,1 mmol/L (2 g/L) à tout - ou glycémie à jeun ≥ 11,1 mmol/L
plus élevées. (2 g/L) à T120 min d’une HGPO stan-
moment de la journée,
L’utilisation de sang hépariné (hépa- dardisée (OMS).

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Aspects analytiques (diagnostic et surveillance du diabète)

En l’absence d’une hyperglycémie difficile à réaliser pour les dépistages


franche avec troubles métaboliques de masse. Cependant les critères de Glycosurie
aigus, ces résultats doivent être con- l’OMS à 2 h sont conservés. La valeur
firmés par une deuxième détermina- de 1,10 g/L à jeun (6,1 mmol/L) a été
ðLa recherche de sucre dans les uri-
tion. choisie comme la limite normale. Les
nes se prête facilement à des dépista-
L’HGPO n’est plus considérée critères sont réunis dans le tableau
ges de masse.
comme une épreuve de routine car suivant.
Elle s’effectue actuellement par l’em-
ploi de bandelettes réactives à la glu-
Valeur
aleurss Impaired fasting Intolérance Diabète sucré cose-oxydase, sur des urines fraîches
nor males
normales Glucose (IFG) au glucose provenant d’une miction ou des uri-
nes de 24 heures sans addition de
T0 min conservateur.
mmol/L < 6,1 ≥ 6,1 - < 7,0 ≥ 7,0 Il existe cependant des réactions faus-
g/L < 1,10 ≥ 1,10 - < 1,26 ≥ 1,26 sement positives et quelques interfé-
rences médicamenteuses (salicylés,
T120 min vitamine C, L-Dopa…).
mmol/L < 7,8 ≥ 7,8 - < 11,1 ≥ 11,1 Le dosage s’effectue par les mêmes
g/L < 1,40 ≥ 1,4 - < 2,0 ≥ 2,0 techniques que la glycémie.
Physiologiquement aucune glycosu-
rie ne doit être décelée. En effet le
Prélever 2 tubes T0 et T60 min pour glucose est une substance à "seuil
Diagnostic du diabète gestationnel glycémie. rénal" et n’est pas normalement élimi-
né par voie urinaire, si la valeur de la
glycémie est inférieure à 9,9 mmol/L
ðDans le cas particulier du dépistage Test de diagnostic (1,8 g/L).
du diabète gestationnel, un test de Il faut cependant se méfier de la pos-
charge orale avec mesure de la gly- A réaliser si le test de dépistage est
positif. sibilité d’abaissement du seuil rénal
cémie à 1 h est effectuée, c’est le test du glucose soit permanent (diabète
d’O’Sullivan. Test à réaliser à jeun avec les même
précautions que pour une HGPO "rénal" : glycémie normale, glycosu-
standard. rie positive) – soit transitoire (gros-
Ce test s’adresse aux femmes encein- Faire absorber 100 g de glucose di- sesse). Le diagnostic de diabète ne
tes du 6ème au 7ème mois de gros- lué dans 250 mL d’eau en 5 à 15 min peut donc se faire sur le seul critère
sesse ayant un des facteurs de risque Prélever 4 tubes T0, T60, T120, T180 de la présence de glucose dans les
de diabète (âge > 25 ans, poids > nor- minutes pour glycémies. urines. La glycosurie, dans le cadre
male, antécédent familial et/ou popu- du diagnostic du diabète, n’a donc
lation à prévalence élevée de diabète) qu’un intérêt très relatif.
Valeurs de référence, critères pro-
Test de dépistage posés par l’ADA (1997)
Il peut s’effectuer à n’importe quel Le test de dépistage est considéré
moment de la journée, sans tenir comme positif si T60 min > 7,8 mmol
/L (1,40 g/L) SURVEILLANCE
compte de l’heure de repas.
Faire absorber 50 g de glucose dilué Le test de diagnostic est positif et le
dans 100 mL d’eau en moins de 5 mi- diabète gestationnel est affirmé si la
nutes. glycémie dépasse le seuil pour deux ðL’hyperglycémie chronique résul-
temps au moins du test. tant d’un défaut de secrétion d’insu-
line ou/et d’une altération de son
activité s’accompagne de complica-
tions qui apparaissent à long terme
Temps Test de dépista
dépistagge (50 g) Test de dia gnostic (100 g)
diagnostic et qui touchent de nombreux orga-
de prélèvement vvaleur
aleur
aleurss seuils v aleur
aleurss seuils nes notamment l’œil, le rein, les sys-
(mmol/L) (g/L) (mmol/L) (g/L) tèmes nerveux et cardio-vasculaires.
T0 5,8 1,05 Ces complications chroniques rédui-
T60 min 7,8 1,4 10,5 1,9 sent significativement l’espérance de
T120 min 9,2 1,65 vie des patients, d’où l’importance
T180 min 8,1 1,45 d’une surveillance biologique du dia-
bète et de ses complications.

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On peut distinguer deux types de connus sous le nom de "produits - l’atteinte du collagène de type IV
complications vasculaires : d’Amadori" et constituent les produits conduit à un épaississement de la
- la micro-angiopathie qui affecte la précoces de la glycation. membrane basale glomérulaire et à
microcirculation (lésions de rétino- une modification de charge (néphro-
pathie ou de glomérulopathie), La 2ème étape dite de pr opa
propa gation
opagation pathie diabétique).
- la macro-angiopathie qui touche les est une phase de clivage et d’auto- Les atteintes des collagènes fibrillaires
artères d’un diamètre supérieur à 200 oxydation conduisant à des produits de type I, III et V présents au niveau
µm et qui est secondaire à l’associa- tels que la Nε-Carboxy-méthyl lysine de la peau et de la paroi des vaisseaux
tion de l’hyperglycémie avec, soit les (CML) (collagène sous endothélial) condui-
facteurs de risques cardio-vasculaires sent aux angiopathies.
reconnus (hypertension artérielle, L’étape ter minale correspond à des
terminale
hyper-cholestérolémie, hypo-HDL- réactions de cyclisation et aboutit en La particularité des produits de
cholestérolémie, tabagisme...), soit huit à dix semaines à des hétérocy- glycation est la formation de liaisons
d’autres facteurs de risques cardio- cles azotés dits "produits de Maillard" croisées qui diminuent la flexibilité
vasculaires dont l’importance reste à ou AGE (Advanced glycation et constituent des pièges pour les
définir (hyperfibrinogénémie, hyper- endproducts) dont la pentosidine est protéines circulantes, accélérant cer-
homocystéinémie, hypertriglycéridé- un exemple. Ces hétérocycles azotés tains processus (risques cardio-vascu-
mie, anomalies qualitatives des LDL, indestructibles par les cellules de l’or- laires). Toutes les protéines tissulai-
augmentation du stress oxydatif). ganisme (macrophages) seront élimi- res peuvent être glyquées, par exem-
nés dans les urines. ple :
- glycation de l’ostéocalcine favori-
sant l’ostéoporose,
Glycation des protéines Physiopathologie de la glycation - glycation de la myéline (neuro-
Le phénomène de glycation des pro- pathie périphérique du diabétique)
ð La condensation de la fonction téines à un rôle très important dans modification pouvant expliquer une
aldose du glucose (et plus générale- la pathogénie des complications à dégradation immunologique secon-
ment des oses) avec le radical aminé long terme. daire,
libre des protéines (et plus générale- - diminution de la déformabilité des
ment de macromolécules, acides nu- Par exemple : globules rouges (troubles hémo-
cléiques, lipides complexes…) est a) Glycation des protéines à demi- rhéologiques),
une réaction non enzymatique con- vie cour te
courte - etc…
nue sous le terme de glycation. - Diminution de l’activité enzymati-
Le terme "glycation" s’oppose à ce- que :
lui de "glycosylation" qui correspond Superoxyde dismutase (stress oxyda-
Les produits de glycation
à un mécanisme enzymatique de la tif) Le suivi de l’équilibre glycémique des
biosynthèse protéique. β-N-Ac-D glucosaminidase diabétiques s’effectue principalement
Cette réaction de glycation est géné- Protéines de la fibrinolyse… grâce à deux marqueurs biologiques
rale et touche toutes les protéines de - Glycation des apolipoprotéines "produits de la glycation".
l’organisme. Glycation de l’Apo CIII et diminution
L’intérêt des protéines glyquées est de l’activité de la lipoprotéine lipase. - hémoglobines glyquées, mar-
de servir de marqueur de l’imprégna- Glycation de l’Apo B avec diminution queurs à long terme de l’équilibre
tion glucidique. du catabolisme des LDL glucidique
Glycation de l’Apo A1 augmentant la - protéines glyquées ou "fructosami-
clairance métabolique des HDL. nes", marqueurs à plus court terme
Biochimie de la glycation b) Glycation des protéines à demi-
La 1ère étape "l’initiation" conduit vie longue
par condensation de la fonction al- Elle a des conséquences plus néfas- Hémoglobines glyquées
déhyde ou cétone d’un sucre réduc- tes puisque les produits de la glyca-
teur avec une fonction amine libre tion ont le temps de se remanier pour
(acide aminé N-terminal ou groupe- aboutir au A.G.E. Par exemple : Nature et intérêt
ment e-aminé d’un résidu de lysine) - altération des protéines soufrées du
d’une macromolécule à une base de cristallin et présence d’agrégats pro- La molécule d’hémoglobine (MM =
Schiff instable. Si ces bases ne se dis- bablement liés aux A.G.E. (cataracte), 64500) est composée d’un noyau
socient pas, elles se transforment par - atteinte des collagènes tissulaires "l’héme" et de quatre chaînes poly-
réarrangement d’Amadori en céto- avec production de pentosidine. Il peptidiques.
amines stables. s’ensuit un épaississement, une dimi- Il existe quatre types de chaînes dif-
Les produits à structure de cétoami- nution de leurs solubilités et une plus férentes par leur composition en aci-
nes dont l’HbA1c est un exemple, sont grande résistance à la dégradation des aminés (chaînes, α, β, γ, δ). Leur
enzymatique, combinaison conduit à différentes

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Aspects analytiques (diagnostic et surveillance du diabète)

formes d’hémoglobine, cependant les - L’hémoglobine A1c qui est la fraction souvent appelée "hémoglobine
hémoglobines normales contiennent la mieux caractérisée et qui consti- glyquée totale" ou HbG .
toujours deux chaînes α. tue la forme majeure de l’hémoglo- La dénomination d’"hémoglobine
Chez l’adulte sain l’hémoglobine est bine A1 (environ 80 %) soit 4 à 6 % de glycosylée" est impropre dans la
donc constituée d’un mélange dont l’hémoglobine totale. mesure ou cette fraction de l’hémo-
la composition moyenne est la sui- L’hémoglobine A1c résulte de la con- globine ne résulte pas d’un proces-
vante : densation d’une molécule de glucose sus enzymatique, mais d’une réaction
- hémoglobine A (α2 β2) avec le groupement N Terminal de de glycation.
97 % environ résidus valine de chacune des deux La nomenclature internationale
- hémoglobine A2 (α2 δ2) chaînes β de l’hémoglobine A. Elle (IUPAC) recommande d’utiliser le
2,5 % environ possède une fonction cétoamine sta- terme de "glucohémoglobine" [3].
- hémoglobine F (α2 γ2) ble, contrairement à l’Hb pré-A1c qui
0,5 % environ est une forme labile de l’HbA1c carac-
térisée par une fonction almidine Méthodes de dosage
L’hémoglobine A de structure molé- (base de Schiff). Elles peuvent être réparties en deux
culaire (α2 β2) présente une hétéro- L’Hb pré-A1c, instable, ne doit pas être groupes :
généité structurale mise en évidence évaluée en même temps que l’HbA1c.
après séparation chromatographique Méthodes dosant l’hémoglobine
ou électrophorétique. On distingue : Lorsque d’autres hémoglobines sont glyquée totale
présentes (HbS, HbC, etc…), elles su- Chromatographie d’affinité
- Une forme majeure ou HbAO bissent également le processus de - Les groupements 1-2 cis-diol des
Cette forme comprend également de glycation et dans les globules rouges, molécules d’hexoses fixées sur l’hé-
l’hémoglobine glyquée sur des sites les formes glyquées de ces variants moglobine forment un complexe
qui ne modifient pas le pHi de la sont retrouvées (HbS1c, HbC1c, etc…). avec l’acide phénylboronique immo-
molécule. Il faut éventuellement tenir compte bilisé sur une matrice d’agarose. Une
de la présence de ces hémoglobines première solution tampon élue la
- Plusieurs formes mineures ou "ra- anormales pour l’interprétation des fraction non glyquée, une deuxième
pides" (fast haemoglobins) réperto- résultats car elles peuvent avoir un solution contenant du sorbitol ou de
riées sous le terme HbA1. effet variable selon les techniques de l’acide citrique élue la fraction
Ces dernières formes correspondent dosages utilisées. glyquée fixée sur la colonne [4].
à des formes glyquées de l’hémoglo- La formation de l’hémoglobine Ces techniques peuvent être sensi-
bine pour lesquelles la réaction de glyquée est irréversible. Elle résulte bles à la concentration du ligand d’un
glycation s’est effectuée sur l’extré- d’un long processus au cours de la lot de colonne à l’autre. Seules les
mité N-Terminale (valine) des chaînes vie du globule rouge. La quantité d’hé- hémoglobines normales ou anorma-
β. La réaction de glycation, à ce ni- moglobine glyquée dans le sang dé- les ayant fixé irréversiblement le glu-
veau, modifie suffisamment les pro- pend de la durée de vie des héma- cose sont dosées, la fraction labile d’
priétés physico-chimiques (pHi) des ties (120 jours) et du taux de glycé- Hb n’interférant pas.
formes rapides (HbA1) pour permet- mie, car la réaction de glycation n’est La température et les hémoglobines
tre leur séparation par chromatogra- pas catalysée par un système enzyma- carbamylées ou acetylées sont sans
phie d’échange cationique ou par tique (réaction transactionnelle). C’est influence.
isofocalisation. un processus permanent qui entre-
tient un taux physiologique d’HbA1c. - Cette méthode a été appliquée à des
Chez le sujet diabétique, non équili- techniques automatisées. Après hé-
- Les Hémoglobines A1a1 et A1a2 qui
bré par un traitement, une augmenta- molyse du sang l’Hb glyquée est
résultent respectivement de la liaison
tion du taux d’HbA1c sera proportion- fixée sur un réactif d’affinité polyanio-
de fructose-1,6-disphosphate (hexo-
nelle aux épisodes antérieurs d’hy- nique, puis le complexe est capté par
ses diphosphates) et de glucose-6-
perglycémie. La quantité d’hémoglo- une matrice cationique.
phosphate (hexoses monophos-
bine glyquée représente la valeur in- La détection utilise une réaction d’in-
phates) sur la valine N-terminale des
tégrée de la glycémie des 6 à 8 se- hibition par l’hème, de la fluores-
chaînes β de l’hémoglobine. Ces
maines précédentes. cence d’un fluorophore [5].
deux formes représentent en
moyenne environ 0,5 % de l’hémo- Les résultats sont corrigés par rapport
à une courbe d’étalonnage mémori-
globine. Nomenclature sée qui a été titrée en HbA1c par une
La dénomination d’"hémoglobine méthode CLHP. Ces techniques qui
- L’hémoglobine A1b qui correspond glyquée" est couramment employée, dosent l’hémoglobine glyquée totale,
à la fixation du pyruvate (hexoses non elle est caractérisée par toute fixation fournissent des résultats corrigés ex-
phosphorylés) à l’extrémité N-termi- non enzymatique d’oses sur l’hémo- primés en HbA1c .
nale des chaînes β de globine (envi- globine. Elle correspond à la fraction
ron 0,8 % de l’hémoglobine en dosée par chromatographie d’affinité
moyenne).

66 Médecine Nucléaire - Imagerie fonctionnelle et métabolique - 2001 - vol.25 - n°2


G. Desch

Méthodes dosant spécifiquement ture correcte. Ces techniques délica- chromatographiques, la nécessité
l’HbA1c tes fournissent en général des résul- d’éliminer au cours d’une préincu-
a) Méthodes immunologiques tats plus élevés. bation manuelle ou automatique l’Hb
Les anticorps monoclonaux ou pré A1c…
polyclonaux anti-HbA1c utilisés sont - L’isoélectrofocalisation permet un
spécifiques de la liaison du glucose très bonne séparation des fractions. - paramètres liés à l’échantillon
avec l’extrémité N terminale de la C’est cependant une technique déli- Certaines molécules comme l’urée,
chaîne β. cate, qui nécessite un appareillage l’éthanol, l’acide acétylsalicylique…
très spécialisé. Elle n’est pas utilisée peuvent se fixer à l’hémoglobine et
Différents systèmes sont commercia- en pratique courante. entraîner une différence de charge.
lisés : Les hémoglobines carbamylées,
- Techniques immunoturbidimètri- c) Chromatographie d’échange acetylées ou combinées à l’acétal-
ques en phase homogène adaptée à d’ions dehyde peuvent être éluées au niveau
différents analyseurs de biochimie [6]. La séparation est fondée sur le fait que des hémoglobines rapides.
Après hémolyse manuelle le pour- la charge nette des Hb glyquées sur Des concentrations de triglycérides
centage d’HbA1c est calculé par rap- l’extrémité N-terminale des chaînes supérieures à 19 mmol/L conduisent
port à l’Hb totale dosée en parallèle. β est plus négative que celle de à des résultats augmentés avec les
l’HbAo, à pH neutre. Cette méthode a techniques sur minicolonnes.
- Technique d’immunoinhibition sur été mise au point par Trivelli [7] en
latex effectuée sur sang capillaire 1971. L’hémolysat est déposé sur une - Variants de l’hémoglobine
dans un analyseur spécialisé (BAYER colonne remplie de résines chargées Les interférences peuvent varier se-
DCA 2000). négativement. On élue d’abord les lon la charge du composé présent :
hémoglobines rapides : HbA1a, HbA1b, . l’HbF peut être éluée avec les
HbA1c puis la fraction principale HbAo. hémoglobines rapides et être confon-
- Technique ELISA sur microplaques
Le pourcentage de ces différentes due dans certaines techniques avec
avec des anticorps monoclonaux.
fractions est déterminé par mesure l’HbA1c.
La spécificité de ces méthodes dé-
spectrophotométrique. . les Hb C et S donnent naissance
pend de l’épitope reconnu qu’il con-
vient de connaître pour déterminer à des dérivés glyqués HbC1c, HbS1c qui
Cette méthode est utilisée dans diffé- peuvent être mal séparés et mal dé-
leurs limites d’utilisation. Les fractions
rentes techniques : tectés.
d’hémoglobine labiles ou modifiées
- minicolonnes remplies de résine . d’autres variants peuvent co-
ne sont pas dosées, mais les hémoglo-
échangeuses d’ions pour les techni- éluer avec les fractions normales.
bines anormales et leurs dérivés
ques manuelles,
glyqués peuvent ou non être pris en
- chromatographie liquide haute per- La technique par CLHP utilisant des
compte en fonction de la séquence
formance (CLHP). De nombreux ap- appareils dédiés est de plus en plus
glyquée reconnue et de sa longueur.
pareils de CLHP spécialisés pour le utilisée et devient la technique de
En cas de présence d’une HbF ou
dosage de l’HbA1c sont commerciali- choix. En dehors d’un automatisme,
d’une Hb anormale, la glycation de
sés. Ils utilisent une colonne elle apporte un pouvoir de résolution
ces formes n’étant pas reconnue, il
d’échange ionique et permettent un important, une sensibilité élevée et
s’en suit des résultats par défaut puis-
dosage automatisé, elle reste relativement insensible aux
que le dosage de l’hémoglobine to-
- chromatographie liquide basse interférences possibles.
tale inclut des formes non glyquées.
pression (CLBP).
Ce type de méthode ne permet pas
Des systèmes automatisés de CLBP Cependant toutes les techniques ba-
d’identifier les hémoglobines anor-
ont également été proposés par dif- sées sur une même technologie, y
males.
férents industriels. D’utilisation répu- compris la CLHP, ne sont pas équiva-
tée moins coûteuse, ces appareils lentes et doivent être évaluées en
b) Electrophorèse
doivent fournir une bonne séparation fonction de leurs propres performan-
- L’électrophorèse en gel d’agaro-se
HbF/HbA1c. ces.
ou acétate de cellulose (electro-en-
dosmose) permet la migration en bloc
Malgré une utilisation de plus en plus
de toutes les fractions d’HbA1. Cer- Prélèvement
fréquente, les techniques chromato-
tains systèmes peuvent également
graphiques utilisant des résines Ponction de sang veineux (ou éven-
séparer spécifiquement la fraction
échangeuses d’ions restent délicates tuellement du sang capillaire), re-
HBA1c. Cette technique permet de
et nécessitent la maîtrise de différents cueilli de préférence sur EDTA ou sur
mettre en évidence la plupart des Hb
paramètres préanalytiques et analyti- héparine, fluorure/oxalate, ou mé-
anormales sauf les hémoglobines
ques : lange ACD .
modifiées (Hb carbamylées).
- paramètres physico-chimiques : le
L’obtention de résultats reproducti-
pH, la température, la force ionique, L’échantillon sanguin sur EDTA peut
bles exige une transparisation homo-
la variabilité de la résolution des se conserver 3 jours (5 jours pour
gène du gel pour permettre une lec-
minicolonnes et des rendements ACD) à + 4°C.

Médecine Nucléaire - Imagerie fonctionnelle et métabolique - 2001 - vol.25 - n°2 67


Aspects analytiques (diagnostic et surveillance du diabète)

Les hémolysats peuvent être conser- de l’hémoglobine et de la demie vie - Choix du marqueur et de la forme
vés à +4°C pendant 7 jours maximum. du globule rouge qui peut : d’hémoglobine glyquée.
Les échantillons peuvent être conge- . artificiellement abaisser le pour- L’Hb A 1c s’est imposée comme le
lés (-80°C) pour une conservation sur centage d’hémoglobine glyquée (hé- constituant de référence en raison de
plusieurs mois molyses de causes diverses, ané- ces qualités de "marqueur" : stabilité,
mies), structure bien définie, métabolisme
. ou l’augmenter (splénectomie). et catabolisme connus.
Pré traitement de l’échantillon
L’hémoglobine pré-A1c, intermédiaire Dans ce dernier cas, comme dans les - Choix de la méthode de référence.
labile de la formation d’Hb A1c, dont cas d’hémoglobinophathies, le do- Cette méthode doit permettre une sé-
la concentration est proportionnelle sage des fructosamines constitue une paration spécifique discriminante et
à la glycémie récente, doit être élimi- excellente alternance. un dosage quantitatif précis de l’Hb
née avant le dosage de l’Hb A1c si la A1c .
méthode employée n’est pas suffi- La méthode de CLHP reconnue de-
samment spécifique. puis longtemps comme la plus per-
Variations physiologiques formante, est plus ou moins implici-
Cette élimination s’effectue en géné- La valeur de l’hémoglobine glyquée tement considérée comme "méthode
ral avec l’étape préliminaire d’hémo- est indépendante des variations jour- de référence".
lyse. Plusieurs techniques sont pro- nalières de la glycémie et n’est affec- De nombreuses méthodes, en effet,
posées, par exemple : tée ni par l’exercice, ni par l’inges- expriment leurs résultats par rapport
- incubation des érythocytes dans tion récente de sucre. à des "étalons" titrés en Hb A1c par
une solution de NaCl 150 mmol/L, Le jeûne n’a pas d’influence. CLHP.
- dialyse de l’hémolysat, L’Hb A1c augmenterait très légèrement L’AACC utilise comme méthode de
- hémolyse à pH acide, avec l’âge chez le sujet sain, les varia- référence la CLHP d’échange ionique
- utilisation de réactifs contenant de tions observées étant cependant né-
l’acide borique, du semi-carbazide… gligeables (+ 0,6 % entre 20 et 70 ans). - Préparation de matériel de réfé-
- etc… Le sexe est sans influence, mais pen- rence et de contrôle.
dant la grossesse les taux sont légè- La production d’un étalon primaire
rement modifiés, ce qui fait préférer stable et purifié passe par la sépara-
Causes d’erreurs et interférences dans ce cas le dosage des fructosami- tion et l’isolement de formes non
Les causes d’erreurs et les interféren- nes. dénaturées d’ Hb A1c et Hb A0.
ces sont très dépendantes de la mé- Les étalons secondaires seront titrés
thode de dosage utilisée, on peut ci- en Hb A1c par la méthode de réfé-
ter :
Standardisation des résultats, rence.
- l’hypertriglycéridémie qui peut aug-
valeurs usuelles Ces travaux de standardisation sont
menter les valeurs (électrophorèse, Les méthodes de dosage de l’hémo- actuellement en cours et devraient
minicolonnes échangeuses d’ions), globine glyquée sont très variées et permettre le calibrage des différentes
- les hémoglobinopathies et la pré- les résultats sont difficiles à compa- méthodes commerciales ou non.
sence d’hémoglobines anormales ou rer d’un laboratoire à l’autre.
d’hémoglobine fœtale qui peuvent Les travaux du DCCT (Diabetes
être responsables de résultats discor- Deux raisons essentielles sont à l’ori- Control and Complications trial) don-
dants entre les méthodes mesurant gine de ces disparités : nent comme valeur de référence chez
l’Hb A1c et l’Hb A1 , - les méthodes n’évaluent pas toutes le sujet non diabétique 4 à 6 % d’ Hb
- la fixation sur l’hémoglobine de la même structure chimique, A1c [13].
substances non glucidiques qui mo- - l’absence d’étalons de référence :
difie ses propriétés physico-chimi- des techniques identiques pouvant L’Agence nationale d’accréditation et
ques et peut augmenter les valeurs. fournir des résultats différents. d’évaluation en santé (ANAES) re-
prend ces valeurs de référence en pré-
Acétylation avec l’acide acétyl salicy- Une standardisation internationale est cisant que la technique utilisée doit
lique ou au cours de l’éthylisme chro- étudiée par différentes associations et doser la seule Hb A1C avec un coeffi-
nique où l’hémoglobine acétylée sociétés savantes l’AACC (American cient de variation inférieur à 5 %. Elle
peut représenter 2 à 3 %. Association for Clinical Chemistry) recommande d’effectuer pour un
[8,9], l’IFCC (International Federation patient donné les dosages d’Hb A1C
Carbamylation de l’hémoglobine lors for Clinical Chemistry) [10,11], la dans le même laboratoire pour per-
de l’insuffisance rénale (fixation SFBC (Société française de Biologie mettre un suivi satisfaisant.
d’isocyanate, provenant de la décom- Clinique) [12].
position de l’urée)
Les problèmes suivants doivent être Surveillance Biologique
- Une modification du métabolisme résolus : L’interprétation des résultats doit te-

68 Médecine Nucléaire - Imagerie fonctionnelle et métabolique - 2001 - vol.25 - n°2


G. Desch

nir compte de la méthode de dosage une modification du traitement peut Cette méthode chimique qui dose les
utilisée et de ses valeurs de référence. être envisagée par le médecin, fonctions cétoamines n’est plus uti-
Les résultats d’Hb A1c dosés par CLHP - lorsque l’Hb A1C est > à 8 % sur lisée actuellement.
d’échange ionique ou exprimés en deux contrôles successifs une modi-
Hb A1c sont le plus souvent utilisés. fication du traitement est recomman- Réaction au bleu de nitrotétrazo-
dée. lium
Cet objectif doit être modulé en fonc- Elle est basée sur le pouvoir réduc-
Diabète de type 1 (Insulinodépen- tion de l’âge [14] par exemple une teur des cétosamines en milieu alca-
dant : DID) [13] Hb A.1c ≤ 6 % avant 50 ans, ≤ 7 % avant lin.
L’hémoglobine glyquée est indispen- 60 ans, ≤ 8 % avant 70 ans, ≤ 9 % après La réduction du bleu de nitrotetrazo-
sable pour estimer le risque à long 70 ans. Cette adaptation permet de lium en milieu alcalin conduit à la
terme (microangiopathie diabétique), diminuer essentiellement le risque formation de Formazan, dosé par
mais ne reflète pas le risque à court de microangiopathie. En ce qui con- spectrophotométrie (550 nm)
terme, en effet son dosage ne dis- cerne le risque de macroangiopathie La présence d’uricase dans le réactif
pense pas de la détermination pluri- il reste étroitement lié au traitement sert à éliminer l’interférence de
quotidienne des glycémies (instabi- antihypertenseur. l’acide urique.
lité glycémique et hypoglycémies). Les principales causes d’erreurs sont
- La prévention de la microangio- - Le contrôle du bilan lipidique avec dues à une hémolyse importante du
pathie repose sur un objectif d’Hb un dosage du cholestérol total et des prélèvement et/ou à une concentra-
A1c ≤ 7 % [14]. Cependant, pour les triglycérides, et au moins une fois par tion élevée en bilirubine (> 34 µmol/
patients qui présentent des hypogly- an, des HDL cholestérol, LDL choles- L) qui interfèrent avec la mesure
cémies sévères, malgré une adapta- térol, Apo A1 et B. spectrophotométrique.
tion du traitement, le seuil est amené Le rapport LDL cholestérol/Apo B L’acide urique et l’acide ascorbique
à8%. permet d’apprécier la taille des n’interfèrent pas de façon significa-
- Le risque de macroangiopathie est lipoparticules tive pour des concentrations respec-
quant à lui, essentiellement lié à ce- Pour le diabète de type 2 l’objectif tives inférieures à 3 mmol/L (0,5 g/L)
lui de la néphropathie diabétique. prioritaire reste cependant, la préven- et 113 µmol/L (20 mg/L).
tion du risque cardio-vasculaire
Un délai d’une semaine minimum est (microalbuminurie). Cette méthode colorimétrique est fa-
nécessaire pour observer une baisse cilement adaptable sur différents auto-
de l’HB A1c sous l’effet de la thérapeu- mates d’analyses biochimiques.
tique.
Protéines sériques glyquées ou
"fructosamines" Prélèvement et préparation de
Diabète de type 2 (non insulino-dé- l’échantillon
pendant : DNID) [15] ðLa glycation, fixation non enzyma- Le dosage est réalisé sur sérum ou
Sa surveillance biologique [15] re- tique des oses s’effectue sur toutes plasma (héparine ou EDTA).
pose sur : les protéines. Les prélèvements peuvent être con-
- le dosage de la glycémie à jeun (re- Les protéines sériques glyquées sont servés 1 jour entre 15 et 25°C, 2 se-
flétant la production hépatique) et si caractérisées par leurs fonctions "céto- maines entre 2 et 8°C ou 2 mois à -
nécessaire en fin d’après-midi, en cas amines" stables. Ainsi la fixation du 20°C.
de suspicion d’hypoglycémie. Selon glucose sur les protéines sériques Un échantillon sanguin de sujet à
les recommandations de l’ANAES, le donne les "fructosamines". jeun n’est pas requis pour les taux
suivi du contrôle glycémique doit Pour une même protéine, plusieurs de glucose jusqu’à 44 mmol/L (8 g/
reposer sur le dosage de l’Hb A1C ef- sites de fixation sont possibles : pour L).
fectué tous les 3 à 4 mois, l’albumine, il y aurait 58 sites de fixa-
- le dosage de l’Hb A1c avec une mé- tion potentiels, seulement 2 ou 3 se-
thode spécifique et fiable (cf.§ "Stan- raient effectifs. Résultats
dardisation, valeurs usuelles") ; il per- Une fois glyquées, les protéines le Les valeurs de référence chez un su-
met d’adapter le traitement hypogly- restent jusqu’à leur catabolisme. jet sain non diabétique varient de 150
cémiant. à 285 µmol/L.
Méthodes de dosage Pour un patient diabétique "équili-
L’objectif optimal (ANAES) est une bré", les valeurs doivent rester infé-
valeur d’Hb A1C de 6,5 % : Réaction à l’acide thiobarbitur ique
thiobarbiturique rieures à 350 µmol/L .
- lorsque la valeur atteint 6,5 %, il n’y
Après hydrolyse à chaud et cycli- Il existe une bonne corrélation entre
a pas lieu de modifier le traitement sation, l’hexose est transformé en le taux d’Hb glyquée et celui des fruc-
(sauf complications), dérivé du furfural (5-hydroxymethyl- tosamines (protéines glyquées) chez
- lorsque l’Hb A1C se situe entre 6,5
furfural) qui est alors condensé à un même individu.
et 8 % sur deux contrôles successifs, l’acide thiobarbiturique. Les fructosamines sont des mar-

Médecine Nucléaire - Imagerie fonctionnelle et métabolique - 2001 - vol.25 - n°2 69


Aspects analytiques (diagnostic et surveillance du diabète)

queurs à plus court terme de l’état µg/min. vant induire également une modifi-
glycémique antérieur, de 1 à 3 semai- En effet, la variabilité intra-indivi- cation de la membrane.
nes, contre 6 à 8 semaines pour l’hé- duelle de la mesure peut atteindre 40
moglobine glyquée. à 60 %, quelle que soit la méthode
Le dosage des fructosamines est une utilisée pour collecter les urines ou Prélèvement
alternative intéressante au dosage de quantifier l’albumine excrétée. Il n’existe pas de consensus au ni-
l’hémoglobine glyquée dans certains On considère actuellement qu’une veau du recueil des urines. Le recueil
cas : grossesse, hémoglobinopathies, microalbuminurie persistante corres- des 24 h est très contraignant surtout
thalassémies, anémies, hémolyses de pond à une excrétion urinaire d’al- en ambulatoire. Un échantillon des
diverses causes, splénectomie… bumine comprise entre 20 et 200 µg/ urines du matin est très souvent uti-
min ou entre 30 et 300 mg/24 h [16] lisé. En effet, il est possible de détec-
sur deux des trois prélèvements ef- ter une microalbuminurie sur une
fectués, sur une période allant de 1 à miction ponctuelle car une concen-
6 mois. On considère généralement tration supérieure ou égale à 20 mg/
Les autres produits de glycation qu’il n’existe pas de variation avec L prédit une microalbuminurie per-
l’âge. sistante avec une spécificité de 83 %
ðL’intérêt pratique de certains pro- L’excrétion urinaire d’albumine est et une sensibilité de 91 % [19].
duits de glycation dont le dosage est cependant un peu plus faible au Pour tenir compte des variations du
relativement facile, reste limité : albu- cours de la nuit, vraisemblablement débit urinaire, on peut définir le rap-
mine glyquée, IgG glyquée, ApoB en liaison avec une diminution de la port albumine/créatinine dont la va-
glyquée… pression artérielle et de la filtration leur seuil est de 2,5 ng/mmol. Une
glomérulaire. Lorsque l’on analyse valeur de 3,5 ng/mmol est proposée
D’autres produits, malgré leur difficul- des urines de la nuit, l’interprétation pour la femme en raison d’une ex-
tés de dosages, sont plus promet- des résultats doit tenir compte de cet crétion plus faible de créatinine [20].
teurs ; ils demandent encore de nom- élément [17].
breuses investigations, ce sont notam- D’autres facteurs peuvent également
ment : majorer l’albuminurie [18] : les infec- Méthodes de dosage
tions urinaires, l’insuffisance cardia-
- les produits de Maillard ou que congestive, les décompensations Bandelettes réactives
Advanced glycation end products diabétiques avec acidocétose, les épi- La microalbuminurie échappe par
(AGE), sodes fébriles ou l’exercice physique définition à la détection par les ban-
- la Nε – Carboxymethyllysine, intense. delettes de recherche de l’albuminu-
- la Pentosidine. Il est donc très important de vérifier rie.
le caractère permanent d’une micro- Des bandelettes réactives plus sensi-
albuminurie, en répétant le dosage. bles et plus spécifiques ont été déve-
"L’albuminurie" est donc un concept loppées qui utilisent les principes de
qui correspond à un continuum où la chromatographie et de l’immuno-
l’on distingue classiquement : analyse.
Microalbuminurie L’albumine se fixe spécifiquement à
- normo-albuminurie pour des va-
leurs inférieures à 20 µg/min, un conjugué anticorps-βgalacto-
- micro-albuminurie pour des va- sidase. Ce complexe migre vers une
Définition, physiopathologie zone réactive où la βgalactosidase
leurs comprises entre 20 et 200 µg/
Normalement, l’albumine est en par- min, réagit avec le substrat (galactoside du
tie filtrée puis réabsorbée à plus de - macro-albuminurie pour des va- rouge de chlorophénol). Après cinq
95 % par un phénomène actif au ni- leurs supérieures à 200 µg/min. minutes, l’intensité de la coloration
veau du tube contourné proximal. est proportionnelle à la concentration
La microalbuminurie est définie Deux hypothèses peuvent expliquer en albumine dans les urines. Le do-
comme une augmentation du taux le passage accru d’albumine dans les maine de détection s’étend de 10 à
d’excrétion urinaire de l’albumine, urines au cours du diabète : plus de 100 mg/mL d’albumine.
non décelable par l’utilisation de ban- - celle d’une augmentation de la per-
delettes ou par les anciennes techni- méabilité de la membrane basale glo- Immunoanalyses
ques chimiques de recherche de l’al- mérulaire dont la taille et/ou la charge Les techniques utilisant des anticorps
buminurie. Elle nécessite l’emploi de des pores est altérée, spécifiques sont les techniques de
techniques plus sensibles. - celle d’une augmentation des pres- choix pour la quantification de la
Chez le sujet normal, la concentration sions intraglomérulaires tributaires à microalbuminurie (radioimmunolo-
d’albumine urinaire est d’environ la fois des résistances pré et post gie, néphélémétrie, turbidimétrie).
10-8 mol/L. glomérulaires mais aussi de la pres- Elles sont très largement utilisées.
La valeur moyenne du taux normal sion artérielle systémique ; une élé- Un appareil dédié à la mesure simul-
d’excrétion d’albumine est de 5 µg/ vation chronique de la pression pou- tanée de la microalbuminurie et de
min avec une limite supérieure de 15 la créatinine urinaire a récemment été

70 Médecine Nucléaire - Imagerie fonctionnelle et métabolique - 2001 - vol.25 - n°2


G. Desch

commercialisé (BAYER Diagnostics). de développer une néphropathie avé- sont beaucoup plus rares [23].
L’albumine est dosée par turbidimé- rée (pouvant aboutir au stade de l’in- Enfin, la microalbuminurie a été as-
trie, la créatinine par colorimétrie. Ce suffisance rénale terminale) ainsi sociée à des taux de HDL-cholesté-
dispositif permet une quantification qu’une rétinopathie (témoin d’une rol bas et à des taux de triglycérides
rapide (7 minutes) du rapport micro- microangiopathie). élevés [24] en relation avec l’apport
albumine/créatinine. Cependant le pronostic ultérieur de lipidique alimentaire [25].
ces patients est davantage condi-
tionné par l’état cardiovasculaire car Population générale
Résultats la majorité des sujets décèdent des L’association de la microalbuminurie
Le dosage permet un dépistage de la suites d’insuffisance coronarienne, avec l’hypertension artérielle essen-
néphropathie diabétique. d’insuffisance cardiaque ou d’acci- tielle est connue depuis longtemps
La microalbuminurie témoigne en dents vasculaires cérébraux [22]. [26].
effet, de façon précoce, d’une altéra- Dans la population générale on re-
tion fonctionnelle glomérulaire, à un Diabètes de type 2 (non insulino- trouve une microalbuminurie chez 5
stade encore réversible. dépendant : DNID) à 10 % des individus [27]. Par ailleurs,
Au delà du risque rénal, il est possi- Chez le patient DNID, une microal- elle est fortement liée à la surcharge
ble d’attribuer à la microalbuminurie buminurie est essentiellement un pondérale [24].
une valeur pronostique propre en marqueur d’athérosclérose et de ris- Elle représente un élément prédictif
fonction des populations étudiées. que de mortalité cardiovasculaire car de mortalité précoce global, lié aux
58 % de ces sujets meurent d’acci- facteurs du risque cardiovasculaire
Diabètes de type 1 (insulinodépen- dents cardio-vasculaires (infarctus du [28].
dant : DID) myocarde, décompensations cardia- Chez le non diabétique, elle témoi-
Chez le patient DID, une microalbu- ques, AVC,…) dans les dix ans qui gne, comme dans le diabète de type
minurie témoigne d’une néphropa- suivent la découverte d’une micro- 2, d’une altération fonctionnelle de
thie débutante [21]. Si ces patients ne albuminurie. Les décès liés à l’insuf- la microcirculation et d’une atteinte
sont pas pris en charge, 80 % risquent fisance rénale chronique elle-même vasculaire [29].

Summary

Numerous biochemical analysis are utilised to make a diagnosis or to screen a disease,


but also to follow its evolution and prevent complications : glycemia, provoked hyperglycemia,
glyced hemoglobinemia, fructosamines, microalbuminurias...
Besides classical parameters, new biological markers are appearing. In parallel, analytical
techniques are rapidly evolving with a higher sensitivity and specificity.
The present aspects of the utilisation of biochemical markers are presented.

Diabetes / Diagnosis / Follow up / Biochemical analysis / Markers

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72 Médecine Nucléaire - Imagerie fonctionnelle et métabolique - 2001 - vol.25 - n°2

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