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Les Dossiers de
S P E C I A L C E RT I F I C AT I O N
Démarche qualité, conseil en certification,
normes et référentiels..., tout ce qu’il faut savoir
REALISE PAR MORAD EL KHEZZARI
spécial
ÉTAT DES LIEUX Certification
M
algré un tis- 9001 a moins bien pris que
su écono- chez les voisins. Omar Be-
mique plus naicha, DGA de Bureau Ve-
important, ritas Maroc, s’en défend en
le Maroc fait avançant que «les statistiques
à peine mieux que la Tunisie ne sont pas fiables». Propos
en nombre d’entreprises cer- corroborés par Mohammed
tifiées ISO 9001 version Ghorfi, président de l’Asso- ■ Lemarché de la certification prospère à la faveur d’une demande de plus en plus
2000. A fin 2005, seules 403 ciation des qualiticiens du importante.
entreprises marocaines l’ont Maroc (AQM), qui explique
été contre 380 du côté tuni- que les données fournies à ractérisé l’exercice 2006 à tel teurs très polluants comme
sien, selon le dernier rapport l’ISO ne reflètent que par- point que les opérateurs les celui de la chimie et la pa-
de l’Organisation internatio- tiellement la réalité du ter- plus cotés spécialisés dans la rachimie fournissent néan-
nale de normalisation (ISO). rain. «Les données fournies à certification avaient du mal moins des efforts pour se
Le dynamisme de l’économie l’ISO ne concernent qu’une à gérer leur carnet de com- mettre au diapason de la nor-
et le poids des investisse- partie des entreprises certifiées». mandes. Cette forme inso- me.
ments étrangers contrastent En réalité, le nombre d’en- lente s’explique par la volonté
pourtant avec ce classement treprises certifiées dépasse- du manager marocain de A quand un organisme
Le marché marocain de régulation ?
moyen qui place le Royaume rait les 900 dont 600 certi- s’alignement marocain sur les
à égalité avec un petit pays fiées ISO 9001 version 2000. meilleures pratiques de ges- de la certification Mais le fait d’être en pos-
comme laTunisie et à des an- Derrière cette embellie, un tion, serait-on tenté de dire. reste dominé par le session d’un certificat induit-
nées lumières de l’Egypte qui marché de la certification qui Or, ceci n’est pas le principal il automatiquement une
compte près de 1 400 entre- s’est considérablement dé- accélérateur de la croissance. référentiel ISO 9001. conformité avec les standards
prises certifiées. Au regard veloppé en 2003 pour carré- La principale raison est la internationaux de la quali-
des chiffres, on serait tenté ment exploser en 2005. Cet pression de plus en plus La norme 14001 té ? La réponse est non. Car
de dire que la greffe ISO élan positif a également ca- grandissante exercée par les relative être certifié n’est que le dé-
donneurs d’ordre sur les en- but d’un processus d’amé-
treprises exportatrices pour à la protection lioration continue qui tend
ISO 14001 : LE MAROC LOIN DERRIÈRE L’EGYPTE une meilleure conformité aux vers l’excellence. Pour Ghita
de l’environnement
standards de qualité. La cer- Benkirane, DG de Afaq - Af-
Déc. 2001 Déc 2002 Déc 2003 Déc 2004 Déc 2005 tification de filiales de grands n’arrive pas nor Maroc, «c’est un point de
Egypte 100 101 195 289 354 groupes tels que la CDG et départ et non une finalité. On
Ghana 4 2 l’ONA a également tonifié le
à décoller. pourrait comparer cela à un
Inde 400 605 879 1250 1698 marché en 2006. A fin 2005, les permis de conduire : il donne le
Iran 34 54 88 400 407 Quoiqu’en plein dévelop- droit de conduire, mais entre
Israël 75 112 163 247 229 pement, le marché marocain entreprises certifiées deux conducteurs, la conduite
Jordanie 10 14 39 33 38 de la certification reste do- sont au nombre de 30. sera largement différente». Par
Kazakhstan 1 1 4 7 12 miné par le référentiel ISO conséquent, le certificat est
Kenya 3 1 1 16 11 9001. La norme 140001 re- Elles sont 350 loin d’être un acquis et peut-
Koweit 3 3 - 7 11 lative à la protection de l’en- en Egypte et 1 700 être retiré suite à un audit qui
Liban 5 5 6 7 6 vironnement n’arrive pas à révélerait un manquement à
Tunisie 7 13 18 30 30 réellement décoller. Les sta- en Inde. la norme.
Libye - - - - 3 tistiques de l’ISO sont à cet Parfois la démarche qua-
Madagascar 1 2 égard très édifiantes. A fin lité s’avère être une coquille
Malawi 3 - - - 2005, les entreprises certi- vide en raison du manque de
Ile Maurice 5 5 1 11 10 fiées sont au nombre de 30. professionnalisme des inter-
Maroc 6 11 6 21 26 Normal diraient certains venants externes. Les clients
Mozambique 1 dans un pays où le respect de peuvent être victimes d’un
Namibie 4 4 4 3 3 l’environnement est le cadet consultant qui n’a aucune
Niger - 1 2 2 4 des soucis des chefs d’entre- idée sur le domaine d’activi-
Nigéria 5 4 8 11 8 prises et où les lois restent de vestissements matériels qui peu- té de l’entreprise et qui la pé-
Oman 3 6 2 4 8 loin inadaptées au contexte vent parfois se révéler très lourds nalise en mettant en place un
Pakistan 10 21 26 38 59 actuel. «Contrairement à l’ISO pour l’entreprise», explique système de management mal
Source : Iso Survey.
9001, la 14001 exige des in- M. Benaicha. Certains sec- …/…
spécial
ÉTAT DES LIEUX Certification
ZOOM
…/… publics aujourd’hui. Le dit fèrent qualifier la démarche
Tendances du adapté. C’est à ce niveau-là
que le succès de l’opération
projet a prévu la création du
COMAC (comité marocain
du SNIMA de concurrence
déloyale, une sorte de dum-
marché mondial se joue, préviennent les spé-
cialistes. D’où l’intérêt de
d’accréditation) dont la mis-
sion serait d’accréditer les or-
ping des prix. Selon eux, les
tarifs pratiqués par l’orga-
bien choisir le cabinet conseil ganismes de certification et nisme sont en deçà de la
marché de la certification dans le monde a et le consultant avant d’ad- de les auditer afin de s’assu- moyenne du marché, ce qui
spécial
C O M PA R AT I F Certification
Si
la norme ISO est un produit est une bévue que
la plus connue beaucoup d’entreprises com-
du grand public, mettent par ignorance. Ces
beaucoup s’éton- dernières font une entorse à
nent de l’existence de la réglementation internatio-
normes marocaines de qua- nale en considérant la quali-
lité. Celles-ci sont l’œuvre du té système et celle relative au
SNIMA, entité publique de produit comme des éléments
normalisation et de certifi- interchangeables alors qu’ils
cation relevant du ministère sont totalement différents.
■ Pour être certifié selon la norme marocaine, il faut passer par le SNIMA qui,
du commerce et de l’indus- Cette différence est d’au-
trie. Mais en quoi ces normes tant plus importante qu’elle parallèlement à son activité de normalisation, certifie les entreprises.
sont-elles différentes des ré- détermine la valeur ajoutée
férentiels internationaux ? Et des normes marocaines de Une plus grande marge de il faut compter 20 000 DH,
qu’est-ce qu’elles apportent qualité. Celle-ci est nulle manœuvre est, en revanche, soit un coût inférieur de 50%
de plus aux entreprises ma- s’agissant de la qualité systè- permise s’agissant de la cer- aux prix pratiqués par la
rocaines ? Pour bien ré- me puisque les normes en tification produit. Ainsi, un concurrence. Pour les audits
pondre à ces questions, il faut question ne font que repro- produit peut être labellisé se- annuels visant le contrôle de
au préalable distinguer entre duire fidèlement les référen- lon une réglementation pro- conformité à la norme de
la normalisation des systèmes tiels ISO. «A travers les normes prement marocaine. Bien en- Pour un audit de qualité mise en place, le
de gestion et celles des pro- dites marocaines, l’autorité de tendu, pour des contraintes client doit débourser la moi-
duits. L’amalgame entre les normalisation s’approprie les liées à l’exportation, beau- 5 jours chez le tié de la mise initiale.
deux n’est pas une hypothè- référentiels internationaux de la coup de produits marocains SNIMA, il faut Le secret d’un tel niveau de
se d’école mais une réalité vé- qualité sans pour autant y ap- sont labellisés selon des compétitivité réside dans le
cue par les professionnels. «Le porter le moindre changement», normes étrangères telles que compter 20 000 DH, caractère non lucratif des
mot qualité est utilisé de plus en souligne Saïd Souilhi, direc- CE ...Généralement, ce sont prestations fournies par le
plus couramment sans préciser teur pôle Conseil Qualité de les produits du terroir qui
soit un coût inférieur SNIMA. Ce dernier se
s’il s’agit de qualité de produit, Licorne. Les organismes sont certifiés selon les de 50% aux prix contente de jouer l’intermé-
du service ou du système. On d’accréditation ou les auto- normes locales. diaire entre l’entreprise et des
trouve aujourd’hui des produits rités de régulation n’ont Pour être certifié selon la pratiqués par les auditeurs qui lui facturent
labellisés ISO 900, alors que d’ailleurs pas le droit de tou- norme marocaine, il faut pas- cabinets privés. directement la prestation et
cette norme ne concerne que le cher à la norme internatio- ser par le SNIMA qui, pa- empochent la contrepartie.
système d’organisation de l’en- nale sous aucun prétexte. rallèlement à son activité de L’organisme, lui, n’intervient
treprise», constate Ghita Ben- Pour l’adapter au contexte, normalisation, certifie les en- qu’après coup pour valider
kirane, DG d’Afaq-Afnor les consultants se contentent treprises. Selon Abdallah Na- l’audit et délivrer le certificat
Maroc. Mettre le logo de en revanche de l’interpréta- jjar, directeur de la normali- de conformité à la norme.
l’organisme certificateur sur tion. sation et de promotion de la Certains de ces auditeurs
ont fait, d’ailleurs, leurs pre-
EXEMPLE CHIFFRÉ D’IMPACTS DE LA CERTIFICATION ISO 9001 V 2000 qualité au ministère du com- mières armes au sein du
ET ISO 2200 V 2005 SUR DES UNITÉS DE FARINE ET HUILE DE POISSON merce et de l’industrie, «le SNIMA lui-même. Il faut di-
SNIMA a certifié environ 150 re que ce dernier a été pion-
Processus Indicateurs Début Fin projet entreprises depuis sa création». nier dans la formation d’au-
Achats Réception matières premières à temps/Total réceptions 80 % 100 % Cela représente environ le diteurs à un moment où les
Demandes d’achats traitées/Total demandes 40 % 100 % 1/4 des entreprises certifiées compétences se faisaient très
Production Rendement huile 3,2 % 13,4 % ISO 9001. Cette présence re- rares. «En 1996, le SNIMA a
Rendement farine à 65 % de protéine 22,6 % 30,5 % marquée fait jaser plus d’un formé le premier corps d’audi-
Taux de farine recyclée 56 % 2% sur le marché. Il semblerait teurs. Il intervient également
Maintenance Taux d’arrêt de machine 20,5 % 5% que son appartenance à un pour la certification d’auditeurs
Actions préventives réalisées/actions planifiées 67 % 95 % corps d’Etat et sa démarche à travers l’organisation d’un
Ressources humaines Taux de satisfaction du personnel 57 % 74 % de certification particulière examen annuel», affirme M.
Taux de compétence 65 % 70,8 % dérangent. Reste que le point Nejjar. Aujourd’hui, environ
Hygiène Taux de réalisation de l’hygiène des locaux 46 % 98 % fort du SNIMA est le coût de 60 auditeurs professionnels
Taux de réalisation de l’hygiène des équipements 37 % 96 % la certification qui reste de sont le produit de l’école de
Taux de réalisation de l’hygiène du personnel 23 % 100 % loin le plus bas du marché. qualité du ministère du com-
Source : ANPME Pour un audit de 5 jours, merce et de l’industrie ■
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Certification
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Certification
profession en pâtit. Le mot rations d’aide aux entreprises rocaines sont trop rarement jour. Comme dans tout sec- vraiment atteint ses objec-
« qualité » est utilisé de plus (via le SNIMA) a aidé à engagées volontairement et teur d’activité, quand les tifs.
en plus couramment, mais booster le décollage du mar- encore majoritairement déci- règles établies ne sont pas Avec la Risk Based Certifi-
sans préciser s’il s’agit de qua- ché. Malheureusement, les dées en réponse à une exi- partagées ou respectées par cation, notre méthodologie
lité du produit, du service ou espoirs initiaux de dévelop- gence d’un client ou à l’oc- tous, c’est l’ensemble des ac- exclusive, tout en assurant
du système. On trouve au- pement n’ont pas été pleine- casion de l’obtention d’une teurs du secteur qui risque l’évaluation de conformité par
jourd’hui des produits label- ment remplis, et la faible subvention. d’en souffrir et cela peut rapport aux exigences du ré-
lisés ISO 9001, alors que cet- croissance du marché maro- Si au Maroc le secteur de la conduire parfois à des aber- férentiel choisi, nos auditeurs
te norme ne concerne que le cain a rendu la concurrence certification est de plus en rations. s’intéressent aux préoccupa-
système d’organisation de très rude. plus concurrencé cela ne doit Chez DNV, nous considé- tions et enjeux stratégiques
l’entreprise. Nous devons hélas ad- pas être une porte ouverte à rons qu’un audit qui n’a pas de l’entreprise tout en met-
Notre rôle en tant qu’orga- mettre que les démarches de des dérives telles que celles permis de dégager une va- tant l’accent sur les domaines
nisme certificateur est de per- certification des sociétés ma- qui commencent à se faire leur ajoutée tangible n’a pas jugés prioritaires ■
mettre aux acteurs écono-
miques de progresser qu’il
s’agisse de l’écoute client ou
de la gestion des ressources
internes. Nous ne participons
pas à la mise en place du sys-
tème pour garder l’indépen-
dance et l’impartialité (ne pas
être juge et partie) et nous
n’intervenons qu’au moment
de la certification.
Notre métier est régi par
des règles internationales que
tous les organismes de cer-
tification se doivent d’appli-
quer. Dans ce sens, il devient
nécessaire que le Maroc se
dote d’un organe de régula-
tion, en l’occurrence un or-
ganisme d’accréditation,
comme tous les pays adhé-
rents à l’ISO.
■ WAFAA CHAGAR
Directeur Certification DNV-ECF
«La faible
croissance du
marché rend
la concurrence
très rude»
Plus d’une dizaine d’orga-
nismes opèrent désormais au
Maroc, utilisant dans leur
grande majorité des auditeurs
locaux qui interviennent es-
sentiellement pour des certi-
fications qualité. Les orga-
nismes sont notablement
moins nombreux dès lors
qu’il s’agit de projets de cer-
tification plus complexes (cer-
tification intégrée Qualité, sé-
curité et / ou environnement)
ou d’apporter des réponses
spécifiques à un secteur in-
dustriel (automobile, agro-
alimentaire, aéronautique et
spatial,...).
En phase de lancement, la
forte implication du ministè-
re de l’industrie dans des opé-
spécial
PRATIQUE Certification
Au
premier abord, la certification peut pa- ce des attentes et besoins des clients permet de tivations indispensables à la réussite de cette dé-
raître comme un processus lourd, mieux les servir, les satisfaire et les fidéliser. Elle a marche.
contraignant et coûtant. En réalité, el- aussi pour impact d’améliorer la notoriété et l’ima- Les facteurs structurels sont plus tangibles
le est avant tout un projet comme un autre qui doit ge de marque de l’entreprise. dans la prise de décision, car plus difficilement
se faire selon des étapes appropriées pour garantir c- Pérennisation : La certification, de par le surmontables que les facteurs psychologiques.
sa réussite. D’où l’importance d’avoir des réponses système de management qui la régit, permet une Ainsi, si l’entreprise est en difficulté ou sans vi-
à des questions comme : Qu’est-ce que la certifi- surveillance et une amélioration continues de l’or- sibilité ou si les ressources humaines sont dé-
cation ? Pourquoi se faire certifier ? Et comment ganisation de l’entreprise (audits, enregistrements, motivées ou indisponibles, la démarche qualité
réussir sa certification ? tableau de bord...). Elle permet également de pro- ne peut prendre forme et ne fera qu’empirer
mouvoir l’indépendance de l’organisation par rap- la situation.
Qu’est-ce que la certification ou démarche port à ses Hommes, la délégation et le co-pilo- Ces facteurs, appelés souvent clés de succès, sont
qualité ? tage. préalables à la réussite de toute démarche qualité.
Sans trop s’attarder sur les définitions normatives, Il faut que le chef d’entreprise envisage toutes les
théoriques, : «Une démarche qualité, c’est la mise en Le but de la certification solutions possibles pour les réunir avant d’envisa-
place d’une structure organisationnelle efficace pour ga- Certes beaucoup s’entendent à dire que le but de la ger le lancement d’une démarche qualité ou de cer-
rantir la satisfaction des exigences client». certification n’est pas le certificat lui-même mais la dy- tification.
spécial
Certification
Choisir un responsable qualité
1- Avoir une image claire de la structure et de de la qualité.
l’organisation de l’entreprise. 2- Analyser les résultats obtenus de la démarche
Les responsables qualité sont aujourd’hui bien formés 2- Identifier les écarts entre les pratiques actuelles qualité.
et en nombre suffisant sur le marché pour répondre et les exigences de la norme. f- Audit de certification.
au besoin de l’entreprise. Le choix se fait aujourd’hui b- Formation. 1- Choisir l’organisme de certification.
sur la base de quelques critères : La compétence dans 1- Doter les ressources humaines des compé- 2- Préparer et mener les actions nécessaires pour
la discipline et dans le secteur d’activité de l’entreprise, tences requises pour accompagner le projet la réussite de l’audit de certification.
les atouts d’expression, d’écoute, de communication, et réussir sa mise en œuvre.
de disponibilité, de sociabilité, d’organisation et de ri- 2- Sensibiliser et impliquer tout le personnel Les 7 erreurs à éviter pour un chef
gueur. dans la démarche qualité.
d’entreprise
c- Conception et planification.
1- Etablir la politique qualité et l’engagement de ❶ Se focaliser uniquement sur le certificat.
Quelle est la durée optimale d’un projet la direction.
de certification ? 2- Identifier les processus du système de mana- ❷ Lancer le projet sans réelle conviction mais par obli-
gement qualité ainsi que les interactions et sé- gation.
La durée moyenne pour garantir la réussite et la du- quences entre les processus (cartographie des
rabilité d’une certification est entre 12 et 24 mois. Elle processus). ❸ Ne pas motiver, sensibiliser, responsabiliser et former
dépend certes de la taille de l’entreprise, de son état ini- 3- Définir les responsabilités et le calendrier de les ressources humaines.
tial mais surtout de la disponibilité de ses ressources hu- travail pour la phase d’élaboration et de dé- ❹ Déléguer le projet sans y participer ou le piloter.
maines. ploiement du système ;
Dans ce genre de projet, il faut prendre le temps né- d- Description, amélioration et implantation ❺ Ne pas fournir les moyens nécessaires et mettre les
cessaire pour faire vivre et valider le système. Car sou- du système de management qualité. priorités sur d’autres projets.
vent, après l’audit de certification, tout le monde se re- 1- Analyser et décrire les processus, en identi-
lâche. fiant les principales améliorations à apporter; ❻ Mener une politique et des objectifs contradictoires
2- Elaborer les documents et enregistrements avec ceux du projet.
qualité exigés;
Comment aboutir à la certification ? ❼ Se fixer des objectifs qualité non pertinents et ne pas
3- Déployer le système de management quali-
mesurer efficacement les résultats.
Les étapes de mise en œuvre d’un projet de cer- té conçu, au niveau des sites et entités;
tification sont classiques et se déroulent suivant e- Audit et revue du système de management
les principales étapes suivantes : qualité. RÉALISÉ AVEC LA COLLABORATION
a- Etat des lieux. 1- Vérifier et valider le système de management DU CABINET EAGLE ENGINEERING
spécial
RÉFÉRENTIEL Certification
Connaître les normes pour mieux
les appliquer
satisfaction des clients par l’ap- la norme ISO 14001. Cette recourir à divers certificats
■ La norme ISO 9001 reste la plus plication efficace du système, dernière est d’ailleurs archi- dans le cas des fournisseurs in-
et, en particulier, mettre en tecturée selon la spirale d’amé- ternationaux.
connue et la plus populaire auprès des œuvre un processus d’amélio- lioration continue. Cette norme automobile
entreprises. ration continue. Pour cela, le Le principe de la norme ISO contraint les fournisseurs à res-
texte de la norme ISO 9001 14001 se divise en quatre par- pecter certaines étapes propres
■ Certaines normes sont
met en place des exigences qui ties : au milieu automobile, comme
indispensables pour un pays agricole sont relatives à quatre grands La prévision, l’action, l’éta- la présentation des échantillons
domaines : blissement de preuves et le initiaux, ou bien certains ou-
comme le Maroc telles l’ISO 22000, la 1- Responsabilité de la contrôle et la réaction à travers tils qualité.
HACCP et le référentiel Eurep Gap. direction : exigences d’actes la correction. Elle implique Plus généralement, l’ISO/TS
de la part de la direction en l’entreprise dans un engage- 16949 oblige aussi les entre-
tant que premier acteur et per- ment de réduction des nui- prises à évaluer les données de
Le Maroc a connu la certi- manent de la démarche. sances, d’amélioration conti- manière continue, notamment
La norme ISO 9001
fication ISO 9000 au Maroc. version 2000
2- Système qualité : exi- nue et fournit en annexe un leur système de mesure.
Depuis de nombreuses normes gences administratives per- guide pour son application. El-
de qualité, de sécurité et en- Mettre en œuvre un système mettant la sauvegarde des ac- le introduit des exigences de La norme ISO 22000
vironnementales ont été éla- de management de la qualité quis. Exigence de prise en communication interne et ex-
borées dans le seul loisir de la selon les exigences de la nor- compte de la notion de systè- terne aux parties intéressées, Publiée en 2005, l’ISO
satisfaction du client. Quelle me ISO 9001-Version 2000 me. de prévention des situations 22000 est une norme appli-
en est la substance ? Qu’ap- consiste à démontrer l’aptitu- 3- Processus : exigences re- d’urgence et de capacité à ré-cable pour tous les organismes
portent-elles aux entreprises ? de à fournir régulièrement un latives à l’identification et à la agir face à celles-ci. appartenant à la filière de
Et quelles entreprises concer- produit conforme aux exi- gestion des processus contri- La norme ISO 14001 est un l’agro-alimentaire. Cette nor-
nent-elles ? Tour d’horizon des gences du client et aux exi- buant à la satisfaction des par- des éléments du trio ISO 9001 me a pour but de créer et de
principaux référentiels de la gences réglementaires appli- ties intéressées. (qualité), ISO 14001 (envi- maintenir un véritable système
qualité. cables ; chercher à accroître la 4 - Amélioration continue ronnement), OHSAS de management de la sécuri-
: exigences de mesure et en- 18001(sécurité), comme elle té alimentaire. La norme met
FOCUS
registrement de la performan- est établie sur le même modè- l’accent sur les compétences
La famille ce à tous les niveaux utiles ain-
si que d’engagement d’actions
le que la norme ISO
9001/2000 et permet donc
du personnel, sur la recherche
continue d’informations
ISO 9000 de progrès efficaces. une intégration facile des deux
systèmes.
concernant les produits ali-
mentaires (nouvelles lois,
La norme ISO 14001
normes, règlements, etc.) ain-
famille des normes ISO 9000 correspond à si qu’un retour au système
spécial
RÉFÉRENTIEL Certification
La spécification OHSAS dant de la NASA avec le qui s’est développé à côté des s’engager et fixer des objectifs bonnes pratiques d’hygiène
18001 est née de l’impossibi- concours de la firme Pillsbury Etats et des administrations ré- à atteindre. Il s’agit de trans- relatif au secteur alimentaire
lité de définir une norme ISO dès 1959 dont l’objectif est la glementaires qui l’ont ensui- mettre sa politique en matière concerné en conformité avec
18001 concernant la sécurité prévention, l’élimination ou la te adopté. De fait, cet outil qui de sécurité des aliments à l’en- les textes réglementaires.
sur le lieu de travail. Elle est is- réduction à un niveau accep- est devenu un standard ou plus semble du personnel de l’en-
sue du secteur privé, mais est table de tout danger biolo- précisément une norme- treprise. Une équipe HACCP Le référentiel BRC
reconnue au niveau interna- gique, chimique et physique. concept, et non pas une nor- doit être pluridisplinaire et
tional. La démarche consiste en une me au sens français du terme, compétente pour élaborer un Le BRC (British Retail
Elle est composée de deux analyse des dangers qui per- est désormais imposée par les plan HACCP afin de prendre Consortium) est une norme
textes OHSAS 18001 : Ges- met la mise en place de points différents règlements des au- en compte tous les aspects de plus contraignante et plus
tion de la santé et de la sécu- critiques à maîtriser. Elaboré torités européennes pour l’hy- la fabrication et bénéficier de complète que la norme
rité au travail et OHSAS par des experts grâce à une giène alimentaire. retours d’expérience.Avant de HACCP. Ce référentiel
18002 : guides de mise en pla- collaboration internationale au La mise en place de procéder à l’analyse HACCP touche à tous les aspects de la
ce qui définissent les règles de fil des ans, le système Haccp HACCP doit être préparée. elle-même, il faut mettre en sécurité et de la légalité du pro-
gestion de la santé et de la sé- est bon exemple de «norme» Tout d’abord la direction doit place et développer un plan de duit ■
curité dans l’entreprise et pré-
sentent une guide de mise en
place.
La norme HACCP
Le système d’analyse des
dangers et de maîtrise des
points critiques, en abrégé sys-
tème HACCP (Hazard Ana-
lysis Critical Control Point) est
une méthode de maîtrise de la
sécurité sanitaire des denrées
alimentaires élaborée avec le
concours d’une entreprise pri-
vée par un laboratoire dépen-
11 La Vie éco – Vendredi 2 février 2007
••SPE/Entretien Ghorfi/P12:••SPE/Entretien Ghorfi/P12 26/10/07 16:15 Page 1
spécial
ENTRETIEN Certification
spécial
MÉTIER Certification
INTERVIEW
spécial
Certification
comme indiqué au niveau stade de recherche de la rocain qui deviennent de ■ Quel avenir pour ce performance. Un généralis-
de la norme ISO 9001 ver- conformité se fait avant la plus en plus exigeants per- métier ? te de la qualité entouré par
sion 2000 «Engagement de certification. Ceci se traduit mettent une évolution consi- Le monde évolue. L’entre- des spécialistes.
la direction». Sans le sou- par la mise en place du pro- dérable du qualiticien ma- prise est une cellule vivante De plus, les difficultés éco-
tien de la direction, le pro- jet (procédures, processus, rocain. qui est en perpétuel mouve- nomiques actuelles poussent
jet qualité ne va pas aboutir. organisation ...) .Après la L’Association des Qualiti- ment. Le qualiticien doit les entreprises à entrer dans
Dans certaines situations, Ò. certification, c’est le stade ciens du Maroc (AQM) joue normalement accompagner une logique de survie d’où
Il est considéré comme le de la recherche de l’efficaci- un rôle très important dans cette évolution parce que son l’importance du rôle des
gendarme qui sanctionne té, l’efficience et par la sui- la promotion de la qualité au avenir est conditionné par qualiticiens qui mettent en
les personnes, ce qui l’han- te l’excellence. Nous ne Maroc en expliquant le rôle tous les changements. place des organisations effi-
dicape dans sa mission. pouvons en aucun cas ar- que joue le qualiticien dans Le qualiticien a un avenir, caces et performantes. Il n’y
Mon parcours profession- rêter le processus d’amé- le développement de l’orga- il sera un coach, un forma- a pas de doute, la qualité fait
nel en tant que qualiticien- lioration continue. Le besoin nisation dans son entrepri- teur, un consultant interne partie du futur de l’entre-
ne marocaine a connu une du marché et le client ma- se. et un acteur majeur de la prise ■
évolution dans mon entre-
prise «Les laboratoires
AFRIC-PHAR». Après l’ob-
Après la certification,
c’est le stade de la
recherche de
l’efficacité, de
l’efficience et par la
suite de l’excellence.
Nous ne pouvons en
aucun cas arrêter le
processus
d’amélioration
continue.