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POLITIQUES PUBLIQUES

" DEFINITION ET OBJET "


I- Qu’est-ce qu’une politique publique ?
Le terme de « politique publique » est assez récent. Il a été introduit dans le langage des
sciences politiques et administratives européennes dans les années 70 comme traduction
littérale du terme « public policy ». Ce dernier s’oppose au terme « la politique » («
politics »), qui désigne les activités et les luttes des acteurs politiques traditionnels
(notamment partis politiques, groupes d’intérêts, syndicats ou nouveaux mouvements
sociaux) visant la conquête du pouvoir législatif ou gouvernemental dans le respect des
règles constitutionnelles et institutionnelles (ce que recouvre le terme de « polity »).
Il existe une multitude de définitions de la notion de politique publique. Dans son
introduction à l’analyse des politiques publiques, Thoenig en relevait au moins quarante
dans les années 1980. Sans revenir sur cette diversité, on peut rappeler quelques-unes de
ces définitions.

II- DEFINITIONS :
− « Une politique publique est ce que les gouvernements choisissent de faire ou de ne
pas faire » .
− « Une politique publique est le produit de l’activité d’une autorité investie de
puissance publique et de légitimité gouvernementale » .
− « Une politique publique est un programme d’actions propre à une ou plusieurs
autorités publiques ou gouvernementales dans un secteur de la société ou dans un espace
donné » .
− « Une politique publique est faite d’activités orientées vers la solution de problèmes
publics dans l’environnement, et ce par des acteurs politiques dont les relations sont
structurées, le tout évoluant dans le temps » .
− « Une décision ‘faite corps’ qui se caractérise par des comportements cohérents et
répétitifs de la part de ceux qui la font ainsi que de la part de ceux qui sont concernés par
elle » .
− « Il y a politique publique lorsqu’une autorité politique locale ou nationale tente, au
moyen d’un programme d’action coordonné, de modifier l’environnement culturel, social
ou économique d’acteurs sociaux saisis en général dans une logique sectorielle » .
Quoi que ces définitions soient très diverses, elles tendent à mettre l’accent soit sur les
acteurs investis de pouvoirs publics, soit sur les problèmes collectifs à résoudre, soit sur
les actions étatiques apportées.
En fin de compte, les spécialistes des politiques publiques s’accordent pour dire qu’une
définition « opérationnelle » est nécessaire pour qualifier l’objet et le champ d’étude
retenus.

III- CRITERES D’UNE POLITIQUE PUBLIQUE :


« Une politique publique est définie comme un enchaînement de décisions ou d’activités,
intentionnellement cohérentes, prises par différents acteurs, publics et parfois privés, dont
les ressources, les attaches institutionnelles et les intérêts varient, en vue de résoudre de
manière ciblée un problème défini politiquement comme collectif. Cet ensemble de
décisions et d’activités donne lieu à des actes formalisés, de nature plus ou moins
contraignante, visant à modifier le comportement de groupes sociaux supposés à l’origine
du problème collectif à résoudre (groupe-cible), dans l’intérêt de groupes sociaux qui
subissent les effets négatifs dudit problème (bénéficiaires finaux) ».
Plusieurs éléments constitutifs d’une politique publique peuvent être relevés dans la
définition proposée ci-dessus :

a. Solution à un problème public :


Une politique publique vise à résoudre un problème social reconnu politiquement
comme public, et nécessitant le rétablissement de la communication interrompue ou
menacée entre plusieurs acteurs sociaux. La définition proposée suppose la
reconnaissance d’un problème c’est-à-dire une situation d’insatisfaction sociale dont la
résolution est soumise à l’action du secteur public.

b. Existence de groupes-cibles à l’origine d’un problème public :


toute politique publique vise à orienter le comportement de groupes-cibles, soit
directement, soit en agissant sur leur environnement. Le « modèle de causalité » qui sous-
tend la cohérence de la politique publique conduit à identifier les groupes-cibles de la
politique, c’est-à-dire les groupes sociaux dont on suppose que le comportement est à
l’origine du problème public à résoudre.

c. Cohérence au moins intentionnelle :


une politique publique est mise en place avec une orientation donnée. Elle suppose
une « théorie du changement social » ou « un modèle de causalité » que la politique
publique tentera d’appliquer pour résoudre le problème public considéré. Elle
suppose également que les décisions ou activités prises sont liées les unes aux autres.
Ainsi, un manque de cohérence se manifestera par une coïncidence purement
occasionnelle de mesures qui visent les mêmes groupes-cibles mais qui ne sont pas,
selon l’intention du législateur, liées les unes aux autres.

d. Existence de plusieurs décisions et activités :


les politiques publiques se caractérisent par un ensemble d’actions qui dépassent le
niveau de la décision unique ou spécifique, tout en restant en deçà d’un « mouvement
social général » (Heclo, 1972).

e. Programme d’interventions :
cet ensemble de décisions et d’actions doit , en outre, contenir des décisions plus ou
moins concrètes et individualisées (décisions relatives au programme et à son
application). Un plan de mesures ne peut être considéré en tant que tel comme un élément
d’une politique publique que si des mesures individuelles, faisant l’objet de définitions
explicites, sont appliquées (au moins partiellement). Un programme d’interventions sans
suite n’est pas une politique publique ; il ne constitue qu’un produit (éventuellement
indispensable) parmi d’autres éléments constitutifs d’une politique publique.

f. Le rôle clé des acteurs publics :


cet ensemble de décisions et d’actions ne peut être considéré comme une politique
publique que dans la mesure où ceux qui les prennent agissent en tant qu’acteurs publics ;
autrement dit, il faut qu’il s’agisse d’acteurs appartenant au système politico-
administratif, ou bien d’acteurs privés investis de la légitimité de décider ou d’agir sur la
base d’une délégation fondée sur une règle juridique. Si cette condition n’est pas remplie,
un tel ensemble de décisions (qui, de fait, peuvent également être contraignantes pour des
tiers) sera considéré comme une politique « corporatiste » ou même « privée ». Ainsi
plusieurs « politiques » menées par les entreprisesmultinationales (barèmes salariaux,
stratégie environnementale, systèmes de management environnemental) relèvent de
décisions et de responsabilités strictement internes.

g. Existence d’actes formalisés :


une politique publique suppose la production d’actes ou outputs censés orienter le
comportement de groupes ou d’individus supposés à l’origine du problème public à
résoudre. En ce sens, notre définition d’une politique publique suppose l’existence d’une
phase de mise en oeuvre concrète des mesures décidées. Cependant, l’analyse de
politiques publiques conduit dans certains cas à mettre en évidence une nonintervention
de l’acteur politico-administratif ou l’absence de recours à un certain nombre
d’instruments d’intervention.

IV-ORIGINES DES POLITIQUES PUBLIQUES :


Les questions de politiques peuvent être divisées en deux catégories : celles qui
figurent déjà au programme des politiques publiques et celles qui n.y figurent pas. Si une
question figure déjà au programme des politiques publiques, cela signifie qu.elle a un
profil suffisamment élevé et qu’un processus officiel est vraisemblablement en place. Si
une question ne figure pas au programme des politiques publiques, le travail des
intervenants ou de la collectivité consiste à fournir des renseignements et à prendre
d’autres mesures pour sensibiliser le gouvernement à la question et la faire inscrire au
programme.
Gerston (1997) suggère qu.une question sera inscrite au programme des politiques
publiques et y restera si elle satisfait à au moins un de trois critères suivants : portée
suffisante (elle touche un nombre important de personnes ou de collectivités), intensité
(l.ampleur des répercussions est élevée) et temps (elle est soulevée depuis très
longtemps).
V-LES OBJECTIFS DUNE POLITIQUE PUBLIQUE :
Les politiques publiques permettent d’atteindre des objectifs divers, au nombre desquels,
on peut citer :
• assurer l’éducation des citoyens ;
• assurer la sécurité et le maintien de l’état de droit ;
• maximiser le bien-être et le revenu par habitant ;
• permettre le plein emploi et éviter la pauvreté subie ;
• assurer la situation sanitaire d’une population (campagne de prévention contre
certaines maladies endémiques comme le SIDA, campagne de soins, campagne
de vaccinations ...) ;
• assurer la circulation des personnes et des biens (mise en place de réseaux de
transport) ;
• jouer un rôle de redistribution, lorsque l’égalité des chances n’est pas assurée
initialement ;

VI-TYPES DE POLITIQUES PUBLIQUES :


Il existe deux principaux types de politiques publiques :

a) politique verticale
Une politique verticale est élaborée au sein d’une organisation qui a le pouvoir et les
ressources nécessaires pour la mettre en oeuvre.
La politique verticale est ce que nous considérons comme la méthode normale ou
traditionnelle qui guide la prise des décisions stratégiques. Une politique verticale est
élaborée au sein d’une structure organisationnelle unique et généralement prend d.abord
la forme d.une politique obligatoire globale, parfois appelée « politique interne » ou «
politique-cadre ». Ces décisions sont prises au siège social et guident les décisions
subséquentes prises à l.échelle de l.organisation.

b)politique horizontale
Une politique horizontale, également connue sous le nom de politique intégrée, est
élaborée par deux organismes ou plus, qui ont chacun le pouvoir ou la capacité de
composer uniquement avec une partie de la situation. La distinction montre dans quelle
mesure un mandat est clairement la responsabilité d.un ministère, d.une unité ou d.un
organisme, et dans quelle mesure l’entité en question est capable de s’attaquer à la cause
fondamentale du problème avec ses ressources existantes.
La politique horizontale, souvent appelée politique intégrée, est élaborée conjointement
par des parties d’une organisation ou au sein de composantes organisationnelles qui
occupent des positions hiérarchiques semblables. De nos jours, les questions relatives aux
politiques horizontales (parfois connues sous le nom de « questions d’intérêt commun »)
et les défis que doivent relever les organisations pour les résoudre de façon efficace font
l’objet de nombreuses discussions.
Les questions horizontales suscitent souvent des réactions maladroites de la part du
gouvernement, et à l’occasion, de la collectivité d’élaboration des politiques.

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