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Doing

Business
in France
Edition 2010
Version française

www.investinfrance.org
Doing
Business
in France
Version française
éditorial
du Président

C e guide, rédigé en collaboration avec des spécialistes reconnus (cabinets


d’avocats, d’audit, d’expertise comptable et de ressources humaines) se veut
un outil de travail et d’information.

Il a été réalisé pour vous, dirigeants d’entreprises étrangères, qui souhaitez vous
implanter en France, où plus de vingt mille sociétés étrangères vous ont précédé,
sous des formes juridiques très diverses.

Les réformes engagées en France depuis trois ans modifient en profondeur


l’environnement juridique dans lequel s’inscrivent la création et le développement
d’entreprises en :
– simplifiant et allègeant la fiscalité en matière d’investissements,
– introduisant plus de flexibilité dans le droit du travail,
– modernisant et harmonisant avec les règles européennes le droit des
sociétés,
– promouvant la R&D et le développement durable, et
– favorisant l’accueil des compétences et des talents.

C’est à la découverte de ce cadre juridique rénové favorable à la création


d’entreprise, que vous invite le présent document.

L’Agence Française pour les Investissements Internationaux est à votre service.


Elle peut être, pour votre projet d’investissement en France, votre premier
interlocuteur.

David Appia
Ambassadeur délégué pour les investissements internationaux,
Président de l’AFII
Clause de non responsabilité : ce document présente les règles de base applicables aux entreprises internationales qui implantent des activités en France. Cet aperçu à visée pratique
présente le cadre général et des informations essentielles sur les aspects juridiques, la fiscalité et les relations sociales, en vue de faciliter les décisions des entreprises. Les informations
ne sont pas exhaustives et ne sauraient engager la responsabilité de l’AFII. Le recours à des professionnels du conseil est recommandé pour l’examen des dossiers au cas par cas.
Sommaire
Éditorial du Président 3

Chapitre I. Réussir son implantation en France  7


I. Des solutions d’implantation multiples  9
II. Créer rapidement votre société  12
III. Des formes juridiques diversifiées en fonction de vos besoins  14
IV. Partenariat ou reprise  16
V. Immobilier d’entreprise : une réponse adaptée à vos besoins  19
VI. Installations classées : des règles simplifiées 21

Chapitre II. La législation sociale en France  25


I. Les relations de travail dans l’entreprise  26
II. Motiver vos collaborateurs : intéressement et participation  31
III. Organisation du temps de travail : une négociation au sein de l'entreprise 33
IV. Un environnement favorable pour l’épanouissement de vos collaborateurs  36

Chapitre III. Un régime favorable pour les salariés en mobilité internationale 39


I. L'entrée et le séjour d'un collaborateur étranger en France 40
II. Le travail des ressortissants étrangers est largement facilité 41
III. La protection sociale de vos collaborateurs en France 50
IV. La fiscalité de vos collaborateurs en France 51

Chapitre IV. La fiscalité des entreprises en France  55


I. Un impôt sur les sociétés dans la norme européenne  56
II. Les formes de rapatriement des bénéfices  60
III. La TVA et les droits de douanes 62
IV. Les impôts locaux à la charge des entreprises  63
V. De nombreuses mesures d’incitation fiscale en faveur des investisseurs  65
VI. Un régime spécial pour la taxation de certains quartiers généraux  71

Chapitre V. Bénéficier des aides publiques aux entreprises  73


I. Bénéficier d’aides à l’investissement productif et à la création d’emploi  75
II. Bénéficier d’aides à la formation professionnelle et à l’embauche  79
III. Bénéficier d’aides à la recherche-développement et à l’innovation (RDI)  81
IV. Les soutiens aux investissements protecteurs de l’environnement 84

Glossaire 86
Contacts utiles 88
Les partenaires du Club AFII  90
Le réseau de l’AFII 92
Réussir son
implantation
en France

Chapitre I
Doing business in France

Chapitre I Doing Business in France

Réussir son implantation


en France
L’investissement étranger en France est, par principe, libre de tout contrôle adminis-
tratif.
Quelle que soit votre stratégie de développement, vous trouverez en France la formule
juridique la mieux adaptée à votre choix d’implantation.Vous pourrez la mettre en œuvre,
de manière temporaire ou durable, en toute sécurité juridique, les investisseurs pouvant
faire évoluer librement leur projet dans des conditions simples et peu coûteuses.

En détail
Des démarches simples pour les investisseurs étrangers
> Une déclaration à des fins statis- Cas particulier : Comme dans de nom- Secteurs concernés : le secteur des
tiques aux établissements de crédit, breux autres pays, si votre investis- jeux d’argent ; la sécurité privée ; les
des opérations si, en votre qualité de sement concerne certaines activités activités relatives aux moyens desti-
non-résident, vous acquérez au moins d’acquisition considérées comme nés à faire face à l’utilisation illicite
10 % du capital ou des droits de « sensibles », une autorisation est d’agents pathogènes ou toxiques ;
vote d’une entreprise résidente – ou nécessaire. les activités portant sur les matériels
si vous franchissez le seuil de 10 % conçus pour l’interception des cor-
du capital ou des droits de vote ; Les opérations soumises à autorisation respondances ; les activités relatives
sont l’acquisition du contrôle d’une à l’évaluation et à la certification de
> Une déclaration (simple ou admi-
société (majorité des droits de vote) la sécurité dans les technologies de
nistrative) au ministère de l’écono-
ainsi que l’acquisition directe ou indi- l’information ; la production de biens
mie, de l’industrie et de l’emploi
(Direction générale du trésor) des recte de tout ou partie d’une branche ou de prestation de services de sécu-
opérations de création d’entreprise d’activité. Si vous êtes un investisseur rité dans le secteur des systèmes
nouvelle lorsque l’investissement d’un pays tiers à l’UE et à l’Espace d’information ; les biens et technolo-
dépasse 1,5 million d’euros, et de Économique Européen, l’autorisation gies à double usage ; les moyens de
manière générale, les opérations est également nécessaire pour tout cryptologie dans l’économie numéri-
d’acquisition (sans montant mini- franchissement du seuil de 33,33 % que ; les entreprises dépositaires de
mal) de tout ou partie d’une branche de détention directe ou indirecte du secrets de la défense nationale, le
d’activité et de prise de participation capital ou des droits de vote (sauf si commerce d’armes, de munitions,
directe ou indirecte (ou tout autre l’investisseur a préalablement déjà de poudres et substances explosives
opération) dans le capital d’une été autorisé à prendre le contrôle de destinées à des fins militaires ou de
entreprise de droit français qui l’entreprise). matériels de guerre ; les entreprises
octroie plus du tiers du capital ou ayant conclu un contrat d’étude ou
des droits de vote (sauf si l’investis- L’autorisation est donnée dans un de fourniture d’équipements au pro-
seur détient déjà plus de 50 % de délai de deux mois (sans réponse, fit du ministère de la défense ou de
l’entreprise française). l’autorisation est tacite). ses sous- traitants.

Pour en savoir plus :


Art. L151-1 à L152-6 du Code monétaire et financier.
Art R 151-4 et suivants du Code monétaire et financier (codifiant le décret du 30 décembre 2005 n°2005-1739 réglementant les relations
financières avec l’étranger).
Arrêté du 7 mars 2003 n°2003-196 relatif à la mise en œuvre du décret n°2003-196.

8 Réussir son implantation en France


Doing business in France

Chapitre I

I. Des solutions d’implantation pas d’un établissement stable ou d’une base fixe
multiples en France (l’administration est regardée comme
ayant donné un accord tacite lorsqu’elle n’a pas
Le choix de la structure d’implantation dépend répondu dans un délai de trois mois).
du but que vous poursuivez et du degré d’auto-
nomie que vous souhaitez donner à la nouvelle I.1.2. Si vous souhaitez développer une
structure par rapport à la société mère. activité commerciale : le représentant
commercial
I.1 Réduire les formalités : les solutions Le représentant commercial est, soit un salarié
temporaires de la société étrangère, soit un VRP (salarié de
l’entreprise avec un statut particulier).
Si vous souhaitez prospecter le marché français, Le voyageur de commerce, représentant ou pla-
vous pouvez, dans un premier temps, choisir cier (VRP) est un intermédiaire de commerce
d’employer un salarié isolé ou d’ouvrir un bureau salarié, qui visite la clientèle d’une ou plusieurs
de liaison. Ce choix d’implantation entraîne un sociétés (VRP exclusif ou multicartes), dans un
statut fiscal et social particulier. secteur géographique déterminé. Le VRP a une
grande autonomie. Il peut démarcher des clients
I.1.1 Le bureau de liaison : une potentiels afin de proposer les biens et services
implantation sans activité commerciale de ses employeurs (essentiellement prospecter,
Vous pouvez recruter ou introduire un salarié en recueillir et transmettre les ordres d’achat).
France pour représenter votre société au travers Le statut de VRP est d’ordre public et la rupture
d’un bureau de liaison (ou de représentation). du contrat de travail donne lieu à une compen-
Le bureau de liaison peut réaliser des activités sation spécifique.
exclusivement non-commerciales : activités de Les représentants de commerce, même « multi-
prospection, de publicité, d’information, de stoc- cartes », sont personnellement imposés à l’impôt
kage ou toute autre activité ayant un caractère sur le revenu dans la catégorie des traitements
préparatoire ou auxiliaire. Le bureau n’a pas et salaires. L’activité du VRP peut générer un éta-
d’autonomie juridique. Les factures et les contrats blissement stable pour l’entreprise étrangère qui
doivent être signés par la société-mère. emploie le VRP si ce dernier signe des contrats
Le bureau de liaison ne constitue pas un établis- au nom et pour le compte de l’entreprise.
sement stable au regard du droit fiscal. Il n’est
soumis ni à l’impôt sur les sociétés ni à la TVA. I.1.3. Une autre solution : l’agent
En revanche, il est assujetti à certaines taxes commercial
locales et aux taxes assises sur les salaires. Il La société étrangère peut recourir à un agent com-
existe un risque de requalification du bureau mercial qui, à titre de profession indépendante, est
en établissement stable en cas d’exercice d’une un mandataire, personne physique ou société.
activité commerciale notamment par le biais d’un L’agent est chargé de négocier et, éventuellement,
salarié qui signerait des contrats au nom et pour de conclure des contrats de vente, d’achat, de
le compte de l’entreprise étrangère qui l’emploie, location ou de prestation de services au nom et
d’un cycle complet de production ou en pré- pour le compte de son mandant (sans participer
sence d’une installation fixe par l’intermédiaire à ces contrats en son nom propre). L’agent peut
de laquelle une entreprise exerce tout ou partie travailler pour une ou plusieurs entreprises. Il est
de son activité. en principe chargé d’une zone géographique et/
Pour sécuriser leurs activités, les entreprises ont ou d’un secteur d’activité. Il est rémunéré en tout
la possibilité de demander au préalable à l’admi- ou partie par des commissions proportionnelles
nistration fiscale l’assurance qu’elles ne disposent aux opérations conclues.

Des solutions d’implantation multiples


9
Doing business in France

Chapitre I

L’agent commercial en tant que force de vente trielle et commerciale en France à partir d’un éta-
externalisée, n’est pas un salarié et la rupture blissement permanent, principal ou secondaire.
de la relation commerciale avec un agent obéit
à des règles propres. Sauf faute, l’agent a en prin- I.2.1. La formule simple de la succursale
cipe droit à une indemnité compensatrice pour La succursale permet la première implantation
préjudice subi qui est calculée par rapport aux d’une société étrangère pour l’exercice d’une
commissions brutes perçues par l’agent : en prin- activité commerciale.
cipe, la rupture est compensée par le versement Dirigée par un représentant légal, elle fonctionne
de deux années de commissions brutes. comme une agence, rattachée au siège, sans for-
Le recours à un agent commercial est privilégié malisme particulier dans la prise de décision.
par les PME car c’est un moyen souple et peu Elle peut accomplir toutes les activités d’une
onéreux de faire connaître ses produits sur les entreprise industrielle et commerciale mais elle
marchés étrangers. n’a pas d’autonomie juridique et engage la société
mère pour tous ses actes. Ainsi, en cas de diffi-
I.2. Implantation durable : un double cultés financières, elle engage indéfiniment et
choix solidairement la société étrangère au paiement
de ses dettes.
La création d’une succursale ou d’une filiale est Etablissement stable au regard du droit fiscal, la
nécessaire pour l’exercice d’une activité indus- succursale est soumise à l’impôt sur les sociétés
En détail

Les principales étapes préalables à la création d’une filiale


La création d’une société implique > La rédaction des statuts sociaux > La nomination du ou des com-
d’effectuer un certain nombre de et leur signature (devant notaire missaire (s) aux comptes le cas
démarches en amont de l’enregis- si la société est propriétaire d’im- échéant ;
trement de la société. L’investisseur meubles) ce qui implique l’ac-
> L’évaluation des apports en
qui choisit la création d’une véritable complissement des autres étapes
nature au capital par un com-
structure juridique plutôt qu’une suc- préalables (adresse, dirigeants,
définition activité, etc.) ; missaire aux apports ;
cursale ou un bureau de liaison, devra
anticiper les étapes suivantes : > Le projet de nomination des diri- > La constitution du capital social ;

> La recherche de financement geants mandataires sociaux ; > L’ouverture d’un compte bancaire
public ou privé (emprunts, capi- > L’obtention, au besoin (dirigeant en France et le dépôt du capital
tal risque, business angels, fonds étranger hors espace européen), de la société en formation ;
communs de placement dans d’un visa long séjour et titre de > L’enregistrement des statuts auprès
l’Innovation, etc.) séjour (commerçant ou compé- du centre des impôts du lieu du
tences et talents) ou l’accomplis- siège social (formalité gratuite) ;
> La recherche de locaux profession- sement de la déclaration préalable
nels et la domiciliation du siège pour un dirigeant étranger ne sou- > La publicité d’un avis de consti-
social de l’entreprise par la signa- haitant pas résider en France ; tution dans un journal d’annon-
ture d’un contrat de domiciliation, ces légales.
d’un bail commercial ou par une > Le choix de la dénomination sociale
(recherche d’antériorité auprès de Certaines de ces étapes impli-
acquisition immobilière ;
l’institut national de la propriété quent des démarches tant dans
> Le choix de la forme juridique de industrielle (INPI) et du greffe du le pays d’origine que sur le terri-
la structure (SAS/SARL ou SA par Tribunal de commerce), l’adresse, toire français et peuvent prendre
exemple) ; la dénomination des dirigeants plusieurs semaines.

10 Réussir son implantation en France


Doing business in France

Conseil de l’expert
Christine DEBU, Responsable Clients Internationaux corporate
Annie-Claude JACQUET, Responsable produits « payment and cash management » HSBC

L’ouverture d’un compte bancaire en France


Les banques Françaises offrent une large gamme et mandataires désignés par procuration) ;
de produits, des « packages » de services bancaires • copie recto-verso de 2 documents d’identité (avec
complets, des solutions sur mesure pour vos besoins photographie) : carte d’identité, carte de séjour
locaux et internationaux. ou passeport en cours de validité du représentant
légal et des mandataires.
En France on compte 220 banques de détail, avec plus de
10 000 succursales et agences ; 122 banques coopératives Enfin, du fait, d’une part, des réglementations anti-fraude
et régionales et plus de 160 banques étrangères et anti-blanchiment et, d’autre part, du souhait légitime
de la banque de bien connaître son client, le chargé
L’ouverture d’un compte bancaire en France relève de relation collectera des informations sur l´activité
de principes similaires d’une banque à une autre mais de l’entreprise, son chiffre d´affaires, les raisons pour
des différences peuvent exister dans la manière de lesquelles le client souhaite ouvrir un compte, la
s’assurer de la validité de la constitution de la société nature et le montant des opérations envisagées, le
étrangère et de la qualité de ses représentants. nom des principaux clients et fournisseurs, le mode
Les documents juridiques nécessaires à fournir de fonctionnement attendu, la provenance et la
à la banque sont : destination des fonds.
Enfin, la législation impose d´identifier le ou les
1. Les documents justifiant de la constitution
bénéficiaires effectifs de la relation, à savoir connaître
régulière de la société :
l´identité des personnes physiques qui détiennent ou
• lorsque la société étrangère a ouvert une
contrôlent en dernier lieu plus de 25 % (directement
succursale en France : extrait Kbis français datant
ou indirectement) du capital de la personne morale.
de moins de trois mois ;
• Dans les autres cas, ce sont par exemple : La communication bancaire
- pour les sociétés ayant leur siège en Allemagne, Dès l’ouverture du compte, l’entreprise devra se doter
Espagne, Pays-Bas, Italie, Suisse : extrait des des moyens de communication avec sa banque, pour
inscriptions au registre du commerce ; envoyer des instructions de paiement ou récupérer
- pour celles ayant leur siège en Belgique et des relevés de compte ou autres avis. L’utilisation du
Luxembourg : exemplaire du Moniteur Belge ou papier est bien sûr toujours possible, mais les banques
du Mémorial du Grand-Duché où a été publié françaises sont réticentes vis-à-vis de l’ordre papier, qui
l'acte de société ; fera l’objet d’une facturation beaucoup plus onéreuse
- pour celles ayant leur siège aux États-Unis et en que les instructions électroniques (et parfois très
Grande-Bretagne : certificat d'incorporation. dissuasive). Elles orientent plutôt leurs clients vers
des solutions dématérialisées plus rapides.
2. Les Pouvoirs : Procurations pour habilitation des
mandataires. Deux types de possibilités s’offrent alors aux
entreprises :
3. Les Statuts à jour et certifiés conformes
• la plate-forme internet de la Banque, avec la
accompagnés des éventuels procès verbaux postérieurs
possibilité de récupérer les relevés de compte
faisant suite à toute modification d’ordre juridique
sous format standard et d’adresser des fichiers ;
(nomination d’un nouveau représentant légal,
• les transferts de fichiers :
modification du capital, transfert du siège social, etc.).
- selon des protocoles locaux normalisés : ETEBAC,
4. Les autres documents qui peuvent varier d’une actuellement en cours de remplacement par le
banque à une autre : lettre d’une succursale ou d’une protocole EBICS. ;
filiale de la Banque ou d'un banquier correspondant - selon des protocoles internationaux : Swiftnet
du pays où la société est constituée, attestant de for Corporates.
l'existence de la société et des pouvoirs bancaires
de ses représentants, avec traduction ou à défaut, le Formats de fichiers
certificat de coutume délivré par un avocat. Formats domestiques : en France, les moyens de
• En outre, les banques constituent un dossier relatif traitement font l’objet de formats standardisés
au fonctionnement du compte : signature d’une « CFONB » tant pour les instructions que pour les
convention d’ouverture de compte + annexes relevés de compte et les avis.
à la convention d’ouverture de compte (W8
BEN) et le cas échéant des procurations pour le Formats internationaux : les messages SWIFT sont
fonctionnement du compte ; bien sûr disponibles, tout comme l’est de plus en plus
• recueil de spécimen de signatures habilitées pour le format XML, non seulement pour le SEPA, mais pour
le fonctionnement du compte (représentant légal d’autres types de transactions.

11
Doing business in France

Chapitre I

et à la TVA. La transformation ultérieure en II.1 Un guichet unique : le centre de


filiale doit respecter le formalisme propre aux formalités des entreprises
opérations de cession de fonds de commerce et
elle entraîne la perception de taxes fiscales. L’ensemble des formalités de création s’effectue
auprès d’un guichet unique : le centre de formalités
I.2.2. La création d’une filiale, société de des entreprises (CFE). Il transmet, à la place de
droit français dotée de la personnalité l’entreprise, l’intégralité des pièces du dossier de
morale offre des avantages création, de modification ou de cessation d’activités
>>La séparation des patrimoines de la filiale et de aux administrations concernées :
la société-mère évite la responsabilité illimitée >>Le greffe du tribunal de commerce qui, dès récep-
de la société étrangère pour les dettes de la tion du dossier, délivre gratuitement un récépissé
structure en France (à l’inverse, aucune com- de création d’entreprise (permettant d’accomplir
pensation n’est possible entre les profits de la des actes pour une société en formation), puis
maison-mère et les pertes de la filiale) ; l’extrait K-bis lors de l’immatriculation ;
>>Elle bénéficie du droit au renouvellement du >>L’institut national de la statistique (Insee) qui
bail commercial ; attribue le code APE correspondant à l’activité de
>>Elle peut éventuellement postuler à l’attribution l’entreprise, les numéros Siren (numéro d’iden-
d’aides publiques lors de son implantation et tification de l’entreprise) et Siret (numéro de
de son extension ; l’établissement) nécessaires pour recruter des
>>Elle peut mettre en place des conventions de salariés ;
redevance commerciale ou technique, de com- >>Les administrations fiscales (centre des impôts)
missionnement, de management fees, etc. et sociales (dont les unions de recouvrement des
La société acquiert la personnalité juridique cotisations de sécurité sociale et d’allocations
par son immatriculation au registre du com- familiales – Urssaf).
merce et des sociétés (RCS). Les engagements
juridiques des fondateurs pendant la phase
de constitution de la société leur incombent Pour en savoir plus :
personnellement. La société nouvelle doit par Trouver votre CFE et effectuer vos formalités
d’immatriculation par internet : www.cfenet.cci.fr
conséquent les reprendre à son compte.
La filiale est soumise aux impôts et taxes en
vigueur. II.1.1. Des délais d’immatriculation très
L’assistance d’un conseil juridique spécialisé courts
est recommandée pour créer une filiale. Les Le CFE fournit l’imprimé de demande d’immatri-
listes des avocats exerçant en France sont culation (formulaires du type « M0 ») et la liste
disponibles auprès des différents barreaux. des documents à fournir (traduits en langue fran-
çaise). Le dossier est déposé par une personne
mandatée par écrit à cet effet par l’entreprise.
II. Créer rapidement votre Le délai d’immatriculation de la société au RCS est
société de l’ordre de quelques jours. Lorsque la société
est « en attente d’immatriculation », le représen-
En France, les délais pour créer une société sont tant légal peut, grâce au récépissé de création
parmi les plus courts au monde. Les formalités d’entreprise, entreprendre des démarches auprès
administratives de création d’entreprises ont des administrations et des organismes publics ou
été considérablement simplifiées et l’ensemble privés (accès au compte bancaire).
de la procédure peut être effectué par voie Le coût des formalités administratives de créa-
électronique. tion est d’environ 84 euros (depuis 1er janvier

12 Réussir son implantation en France


Doing business in France

Chapitre I

2008) auquel s’ajoute le coût de la publicité II.2 Immatriculer votre bureau de


dans les journaux d’annonces légales (environ liaison
230 euros).
Il est désormais possible d’accomplir les forma- L’immatriculation du bureau de liaison n’est, en prin-
lités de création d’entreprise, de modification cipe, pas requise. Elle devient nécessaire, au titre des
ou de cessation d’activité par voie électronique. sociétés sans activité, lorsque le bureau dispose de
Certaines formalités ne sont pas prises en charge ses propres locaux ou qu’il est destiné à employer
par le CFE : plusieurs salariés en France.
>>Les éventuelles demandes d’autorisation pour Les documents à fournir sont notamment ceux
les professions réglementées, de licence ou relatifs au représentant (identité, déclaration de
d’inscription auprès des ordres profession- non- condamnation pénale, titres spécifiques aux
nels (avocats, experts-comptables, architectes, expatriés, déclaration en préfecture ou titre de
médecins, etc.) ; séjour commerçant le cas échéant), 2 copies des
>>Les justificatifs de domicile ; statuts de la société étrangère traduits en français,
>>Les démarches visant à protéger les noms ou ainsi qu’un justificatif de jouissance des locaux.
les marques commerciales auprès de l’Institut
national de la propriété industrielle (INPI) ; II.3. Un représentant unique en
>>La déclaration du nom de domaine Internet France en charge des formalités
en «.fr » auprès de l’association française
pour le nommage internet en coopération >>Le représentant d’une entreprise étrangère qui
(Afnic) ; ne comporte pas d’établissement en France mais
>>La déclaration de l’entreprise auprès d’un qui emploie du personnel salarié relevant du
centre d’assurance ; régime social français s’enregistre directement
>>L’adhésion à une caisse de retraite de salariés auprès de l’Urssaf avec le formulaire « EO » et
(obligatoire dans les 3 mois suivant l’imma- fournit une copie de son contrat de travail ainsi
triculation). que la Déclaration unique d’embauche. L’Urssaf
Les démarches relatives au recrutement de sala- lui attribue un numéro Siret et informe les admi-
riés doivent être effectuées auprès de l’Urssaf via nistrations concernées. Le salarié acquitte lui-
l’envoi des déclarations uniques d’embauche. même trimestriellement les cotisations sociales
patronales et salariales.
II.1.2. La protection des droits de >>L’agent commercial est un indépendant qui doit
propriété industrielle être immatriculé au registre spécial des agents
La législation française en matière de propriété commerciaux.
industrielle permet de protéger efficacement
les brevets, les marques ainsi que les modèles II.4. L’immatriculation de votre
et dessins. Le dépôt auprès de l’INPI est le succursale
point de départ de la protection pour les bre-
vets et les marques. La propriété industrielle L’immatriculation de la succursale est une formalité
confère un monopole d’exploitation et d’uti- obligatoire. Les pièces du dossier d’enregistrement
lisation de 20 ans pour les brevets, de 10 ans sont notamment (en plus du formulaire M0) :
indéfiniment renouvelable pour les marques >>2 copies des statuts de la société mère (2 origi-
et de 25 ans pour les dessins et les modèles. naux et 2 traductions libres en français certifiées
Les dénominations sociales, les noms commer- conformes par le représentant légal) ;
ciaux et les enseignes sont également proté- >>Un justificatif de domiciliation ;
gés, notamment par l’action en concurrence >>La certification d’inscription au registre public
déloyale. étranger ;

Créer rapidement votre société


13
Doing business in France

Chapitre I

>>Les documents relatifs à la personne ayant III. Des formes juridiques


le pouvoir d’engager la société : pièce d’iden- diversifiées en fonction de vos
tité et déclaration sur l’honneur de non besoins
condamnation ; titre de séjour ou déclara-
tion en préfecture le cas échéant (dirigeant Le choix de la forme juridique de la société
extracommunautaire) et les pièces attestant entraîne un certain nombre de conséquences
des qualifications nécessaires si l’activité est juridiques, fiscales, patrimoniales et sociales.
réglementée.
III.1. Sociétés de capitaux : la forme
II.5. Des formalités d’immatriculation la plus usitée en France
réduites
Elles permettent de limiter le risque financier
La demande d’immatriculation de la nouvelle au montant des apports. Les sociétés de capi-
société comprend notamment (en plus du for- taux peuvent facilement être transformées au
mulaire M0) : moindre coût fiscal.
>>2 exemplaires originaux des statuts sociaux Les règles relatives aux sociétés ont été forte-
portant nomination des dirigeants et, le cas ment assouplies avec la création de la société par
échéant, nomination des commissaires aux actions simplifiée (SAS) qui bénéficie d’une très
comptes ; grande liberté statutaire et avec la suppression
>>En cas d’apports en nature, 2 exemplaires du du capital social minimal pour les SARL.
rapport du commissaire aux apports ;
>>Une copie du titre de jouissance du local Le droit des sociétés français est un droit
commercial ; moderne : à ce titre, la tenue des conseils d’ad-
>>Un exemplaire du journal d’annonces légales ministration et des conseils de surveillance par
dans lequel a été passé l’avis de constitution des moyens de visioconférence ou de télécom-
de la société ; munication est possible (sauf disposition sta-
>>Un extrait d’acte de naissance ou une copie tutaire contraire ou pour arrêter les comptes
de la carte d’identité ou du passeport,, un annuels ou consolidés et établir le rapport de
justificatif de non-condamnation pénale des gestion).
dirigeants et un pouvoir du représentant ;
>>Le cas échéant, copie de la carte profession- III. 1.1 Les trois principales formes de
nelle, du diplôme ou du titre exigé pour l’exer- sociétés de capitaux à votre disposition
cice d’une activité réglementée ; Les formes de sociétés les plus utilisées sont la
>>Le cas échéant, la déclaration en Préfecture société anonyme (SA), la société à responsabilité
du dirigeant étranger (hors espace économi- limitée (SARL) et la société par actions simplifiée
que européen) non résident en France ou le (SAS). SARL et SAS peuvent être créées avec
titre de séjour du ou des dirigeants étrangers un seul associé (SAS unipersonnelle ou EURL)
(titre de séjour commerçant ou titre de séjour tandis que la SA nécessite sept associés. La SA
compétences et talents) ; est la forme de société la plus élaborée en droit
>>Un certificat de dépôt des fonds de la société français, structure pouvant par conséquent faire
en formation sur un compte bancaire ; un appel public à l’épargne.
>>Un état récapitulatif des actes accomplis pour La SAS unipersonnelle (SASU) est la structure
le compte de la société en formation. la plus récente en droit français : forme très
La délivrance d’un extrait K-Bis par le greffe du appropriée pour une holding et pour une société
tribunal atteste de la création de la société. étrangère souhaitant détenir sa filiale à 100 %.

14 Réussir son implantation en France


Doing business in France

Chapitre I

En détail
Tableau comparatif des principales sociétés de capitaux en France
Société anonyme à responsabilité limitée Société anonyme (SA)
Société par actions simplifiée (SAS)
(SARL) forme classique (Conseil d’administration)
1 associé minimum.
Structurée pour la « délégation surveillée ». Aménagements statutaires libres pour les
Principaux atouts Simplicité de constitution et de fonctionnement.
Organisation du capital. relations entre actionnaires, la direction,
l’organisation et la transmission du capital.
1 personne physique PDG (président du conseil Minimum 1 président (personne physique ou
d’administration et Directeur Général) ou 2 morale) avec une possibilité de prévoir un
1 ou plusieurs gérants obligatoirement personnes personnes physiques (un président et un DG). organe collégial qu’il préside.
Dirigeants
physiques, associés ou non. DG délégués (au maximum 5). Possibilité de représentation de la SAS par une
Conseil d’administration de 3 à 18 membres personne habilitée par les statuts
(présence de commissaires aux comptes). (DG, DG délégués).

Statut Le gérant minoritaire peut cumuler un contrat de Le président peut cumuler un contrat de travail si
Idem SA pour le cumul entre un mandat social
travail si les conditions sont réunies (travail distinct du le les conditions sont réunies (travail distinct du
du dirigeant et un contrat de travail
mandat social, lien de subordination) mandat social, lien de subordination)

Nomination et Décision des associés représentant plus de la moitié


des parts sociales
révocation du Déterminée par le Conseil d’administration. Librement déterminé dans les statuts.
Octroi de dommages et intérêts en l’absence de justes
dirigeant motifs.
Aucun : capital suffisant afin de financer Aucun : capital suffisant afin de financer ses
37 000 €
ses besoins durables. besoins durables.
Appel public à l’épargne autorisé si le capital est
Le montant est fixé par les statuts. Le montant est fixé par les statuts.
supérieur à 225 000 €.
Capital minimum Restrictions pour l’émission d’obligations. Appel public à l’épargne interdit.
Le capital doit être libéré de moitié au moment de
Le capital doit être libéré d’au moins 1/5 du montant Le capital doit être libéré de moitié au moment
la constitution et le reste sur 5 ans.
de ses apports et le reste sur 5 ans. de la constitution et le reste sur 5 ans.
Apports en industrie possibles : un associé met à la
disposition de la société son activité, son travail et ses
connaissances professionnelles.
Apports Apports en industrie interdits. Apports en industrie possibles.
Ne concourt pas à la formation du capital mais donne
lieu à l’attribution de parts sociales (partage des
bénéfices et participation aux décisions collectives).
Minimum 7 (au moins une personne physique). Minimum 1 associé, personne morale
Associés / De 2 à 100 (personnes physiques ou morales). Réunion 1 fois par an (min.) : approbation annuelle ou physique.
Réunion 1 fois par an (min.) : approbation annuelle des des comptes et décisions ordinaires en AGO à la Seules certaines décisions sont prises en AG :
actionnaires
comptes, contrôle des contrats en AGO. majorité des voix, modification des statuts à la approbation des comptes, fusion, modification
majorité des 2/3 en AGE. du capital, dissolution.

Quorums en En AGE, 25 % des droits de vote sur 1re convocation


25 % des parts sur 1re convocation et 20 % sur 2nde
et 20 % sur 2nde convocation. Liberté statutaire, pas d’obligation d’avoir une
assemblées convocation de l’assemblée générale extraordinaire
En assemblée générale ordinaire, 20 % sur 1re assemblée générale d’actionnaires.
(depuis le 2 aout 2005)
convocation et pas de quorum sur 2nde convocation.
AGE : 33 % + 1 voix pour la modification des statuts
Minorité de (à partir du 2 aout 2005). 1/3 des voix en AGE.
Liberté statutaire.
blocage AGO : 50 % des parts + 1 (ou majorité des votes émis 50 % des voix en AGO.
en 2nde convocation).
Responsabilité
Limitée aux apports sauf responsabilité civile Limitée aux apports sauf responsabilité civile Limitée aux apports sauf responsabilité civile
des associés ou
ou pénale. ou pénale. ou pénale.
actionnaires

Taux unique de 3 %.


Transmission Plafond de 5 000 € pour les cessions d’actions.
Pour les parts sociales : abattement égal pour chaque part sociale au rapport entre 23 000 € et le nombre total de parts de la société.

Commissaire aux comptes obligatoire pour


les sociétés détenues (ou détenant) une autre
Commissaire aux comptes nécessaire si dépassement
société
Commissaires de 2 des 3 seuils suivants :
sinon
CA HT supérieur à 3.1M € ; total bilan supérieur Commissaire aux comptes obligatoire.
aux comptes Commissaire aux comptes nécessaire
à 1.55M € ;
si dépassement de deux des trois seuils
plus de 50 salariés.
suivants : CA HT supérieur à 2M € ; total bilan
supérieur à 1M € ; plus de 20 salariés.
Impôt sur les sociétés ou sur option impôt sur le revenu Impôt sur les sociétés ou sur option impôt sur le Impôt sur les sociétés ou sur option impôt sur
Régime fiscal
(si existence depuis moins de 5 ans). revenu (si existence depuis moins de 5 ans). le revenu (si existence depuis moins de 5 ans).

Des formes juridiques diversifiées en fonction de vos besoins


15
Doing business in France

Chapitre I

III. 1.2 L’approbation des comptes annuels se trouve l’administration centrale de la société.
Cette décision relève des associés réunis en Le lieu d’implantation du siège détermine le droit
assemblée générale ordinaire. des affaires applicable. La société est immatriculée
L’approbation des comptes doit intervenir dans les dans le pays du siège. La SE est assujettie aux
six mois de la clôture des comptes de l’exercice impôts et taxes de tous les Etats membres où
et est indispensable pour l’affectation de résultat ses établissements stables sont situés.
et l’attribution éventuelle de dividendes.
Toute société à responsabilité limitée est tenue
de déposer, en double exemplaire, au greffe du IV. Partenariat ou reprise
tribunal, et dans le mois qui suit l’approbation
des comptes annuels : Le droit français est tout à fait adapté à la mise en
>>Les comptes annuels, le rapport de gestion ainsi œuvre de partenariats ou de reprise.
que le cas échéant les comptes consolidés, et les
rapports des commissaires aux comptes ; IV.1. La prise de participation d’une
>>La proposition ou résolution d’affectation du société
résultat.
La prise de participation peut résulter soit d’un
III.2 D’autres structures, plus souples, accord entre entreprises, soit d’une démarche
peuvent présenter un intérêt pour vous non-concertée de rachat d’actions (offre public
d’achat ou d’échange visant à prendre le contrôle
Il s’agit essentiellement des sociétés en nom collec- d’une société contre l’avis de ses dirigeants).
tif (SNC), des sociétés civiles et des groupements
d’intérêt économique (GIE). Elles sont moins uti- IV.1.1 Des règles claires pour garantir la
lisées car elles prévoient une responsabilité plus transparence financière
importante, voire même solidaire, des associés en Lorsque plus de 5 % du capital ou des droits de
cas de difficultés financières. En revanche, l’absence vote d’une société cotée en bourse sont suscepti-
de capital social minimal, la grande souplesse de bles de changer de détenteur, les règles de transpa-
fonctionnement et la transparence fiscale de ces rence du marché financier imposent à l’acquéreur
structures leur confèrent un indéniable attrait en certaines mesures d’information :
tant que filiale. La société en participation est utilisée >>Une déclaration dans les 5 jours à l’Autorité
dans l’industrie du bâtiment ou dans les domaines des marchés financiers ;
du spectacle et de l’édition. C’est une structure très >>Une déclaration dans un délai de 15 jours à la
simple à constituer (pas d’immatriculation au RCS) société émettrice.
et discrète (pas de mesures de publicité). Les mêmes règles s’appliquent en cas de franchisse-
ment des seuils à la hausse ou à la baisse de 10 %,
III.3. Choisir le statut de société 15 %, 20 %, 25 %, 33 %, 50 %, 66 %, 90 % et 95 %
européenne du capital ou des droits de vote.
Une opération visant à détenir plus de 33 % du
Si vous êtes présents dans au moins 2 États mem- capital d’une société cotée oblige l’acquéreur à
bres de l’Union européenne, vous pouvez opter déclencher une offre publique d’achat portant sur la
pour le statut de la société européenne (SE). Dans totalité du capital afin de donner l’opportunité aux
ce cas, votre société bénéficie d’un ensemble actionnaires minoritaires de céder leurs actions.
unique de règles et d’un système unifié de gestion
et de publication de l’information financière. La SE IV.1.2. La notification obligatoire des
a un capital minimal de 120 000 euros. Le siège, concentrations de grande envergure aux
fixé par les statuts, doit correspondre au lieu où autorités de concurrence

16 Réussir son implantation en France


Doing business in France

Chapitre I

>>Une opération de concentration est réalisée dépasse 250 M€ ; sauf si chaque entreprise réalise
dans les cas suivants : plus des 2/3 de son chiffre d’affaire total dans l’UE
- Fusion entre au moins deux entreprises indé- à l’intérieur d’un seul et même état.
pendantes ; En deçà de ces seuils, certaines opérations qui
- Prise de contrôle total ou partiel par une société concernent au moins 3 pays de l’Union européenne
d’une autre entreprise ; sont également soumises à l’examen de la Commis-
- Création d’une entreprise commune qui exerce sion européenne.
de façon durable une activité économique auto- La procédure d’examen de la concentration peut
nome. durer jusqu’à 8 mois. L’opération est suspendue
Une opération de concentration est, par principe, jusqu’à la décision d’autorisation.
autorisée.Toutefois, son importance peut nécessiter
une autorisation préalable, soit au niveau national, IV.2. La location gérance : une
soit au niveau communautaire. Le contrôle de l’opé- formule souple de reprise temporaire
ration de concentration vise à vérifier l’absence d’entreprise
d’effets anticoncurrentiels (entreprise en position
dominante ou non). La location-gérance est un contrat par lequel le
propriétaire ou l’exploitant d’un fonds de commerce
>>Les opérations de concentration doivent être ou d’un établissement industriel en concède tota-
obligatoirement notifiées et autorisées par lement ou partiellement la location à un gérant qui
l’Autorité de la concurrence (autorité adminis- l’exploite à ses risques et périls contre paiement
trative indépendante) lorsque : d’une redevance. La société gérée perçoit les loyers
- Le chiffre d’affaires HT total de l’ensemble des et elle ne peut pas s’immiscer dans la gestion du
entreprises concernées dépasse 150 M €, et fonds de commerce.
- Le chiffre d’affaires HT total réalisé en France par Le locataire gérant peut ainsi exploiter un fonds de
au moins 2 entreprises atteint 50 M €, et commerce sans avoir à l’acquérir. C’est une solution
- Les seuils communautaires ne sont pas atteints. temporaire qui permet également d’apprécier la
Des seuils spécifiques ont été déterminés pour le viabilité de l’entreprise. En fin de bail, la cession
secteur de la distribution de détail (seuil de notifi- ou la transmission du fonds au locataire gérant est
cation inférieur). possible.
La procédure de notification peut durer 5 semai-
nes.Toutefois, si l’opération est de nature à porter IV.3. Reprise d’une entreprise en
atteinte à la concurrence, l’Autorité de la concur- difficulté : des procédures allégées
rence peut ouvrir une seconde phase afin de pro-
céder à une analyse approfondie de l’opération (en La loi du 26 juillet 2005, entrée en vigueur le 1er jan-
principe, délai de 65 jours pour cette seconde phase). vier 2006 et récemment aménagée par l’ordonnance
Il est désormais possible de notifier des opérations à du 18 décembre 2008, a modifié le droit des faillites
l’état de projet dès lors que celui-ci est suffisamment en France et notamment la reprise d’une entreprise
abouti pour permettre l’instruction du dossier. en difficulté.
>>La notification est effectuée auprès de la Com- L’introduction d’une procédure de sauvegarde en
mission européenne à Bruxelles lorsque les seuils droit français permet d’intervenir avant la cessation
excèdent les montants suivants : des paiements de l’entreprise, lorsque les difficultés
- Le chiffre d’affaires total mondial des entreprises de l’entreprise sont de nature à la conduire à des
concernées dépasse 5.000 M€, et difficultés qu’elle n’est pas en mesure de surmonter.
- Le chiffre d’affaires réalisé individuellement dans Cette procédure n’a pas pour but la cession totale
l’UE par au moins 2 des entreprises concernées de l’entreprise qui ne peut résulter que d’une liqui-

Partenariat ou reprise
17
Doing business in France

conseil de l’expert

Thierry Monteran, Avocat Associé, UGGC &Associés

LA REPRISE D’ENTREPRISE EN DIFFICULTé


EN FRANCE
La reprise d’une entreprise française en difficulté (Les Echos, La Tribune…), de la connaissance qu’une
présente des avantages mais également des risques. entreprise fait l’objet d’une procédure de redressement
C’est en effet une opération complexe se caractérisant ou de liquidation judiciaire, d’annonces publiées sur le
par une information incomplète sur l’étendue et la
site internet du conseil national des administrateurs
consistance des actifs à reprendre et donc un facteur
risque, contrebalancé par un prix généralement et mandataires judiciaires (ajmj. fr) ou du bouche à
attractif. oreille. Ces annonces précisent la date limite de dépôt
des offres et l’administrateur judiciaire auprès duquel
I – Pourquoi reprendre une entreprise en l’offre doit être déposée.
difficulté ?
Comme avantage, on peut citer l’acquisition d’un Les candidats à la reprise doivent prendre l’attache
savoir-faire, la facilité de la restructuration sociale de de l’administrateur judiciaire qui leur remettra un
l’entreprise, la fixation d’un prix intéressant. En bref, le dossier de présentation mentionnant les principales
candidat repreneur choisit les actifs repris, détermine caractéristiques de l’entreprise à reprendre (contrats
le nombre de postes de travail correspondant à son
auxquels elle est partie, liste de ses salariés, inventaire
projet, un prix dont le montant sera fixé en fonction
des actifs repris mais aussi du nombre de compétiteurs, de ses actifs…). Pour les grandes entreprises, il n’est
du nombre d’emplois sauvés et de la valorisation par pas rare qu’une « data room » soit organisée. Ces
expert des actifs repris. On peut considérer que plus différents éléments doivent impérativement être
le nombre de postes de travail repris est important, audités dans le délai fixé par l’administrateur judiciaire
plus la négociation sur le prix est intéressante. pour analyser les risques existants et déterminer les
éléments à inclure et exclure de la reprise.
Parmi les risques, on doit garder à l’esprit que lors
de la détermination des actifs repris, l’information les
concernant est limitée, sans garanties. La reprise d’une La rédaction de l’offre de reprise comporte une partie
entreprise en difficulté est une opération réalisée présentation de l’acquéreur, dans laquelle l’acquéreur
dans un laps de temps court avec des informations montrera quel est son intérêt à la reprise, quelles sont
souvent insuffisantes et peu de documents consultables. les synergies attendues, quelles sont les perspectives
L’acquisition comporte donc une part d’aléas se d’avenir. Cette présentation est assortie de documents
compensant par un prix plus modeste.
sur la situation financière de l’entreprise reprise et
sur la projection de chiffre d’affaires pour les années
II – Une opération rapide, complexe mais
souvent rentable futures. L’offre comporte également une partie
descriptive déterminant les conditions de la reprise,
La reprise d’entreprise en difficulté peut se faire, soit
dans le cadre d’un redressement judiciaire, soit dans son périmètre (actifs corporels et incorporels), le
le cadre d’une liquidation judiciaire avec poursuite prix offert, les contrats repris, dont les contrats de
d’activité, la durée de la poursuite d’activité ne financement, les éléments corporels, incorporels et
pouvant, en principe, excéder 3 mois. La reprise d’une stocks repris, les éléments et contrats exclus, les postes
entité économique est à exclure dans le cadre d’une de travail repris, la reprise ou non des congés payés
liquidation judiciaire sans poursuite d’activité car le existants, des RTT, solde de salaires ou primes, etc.
risque de reprise de la totalité du personnel est alors
très important.
Ce travail préalable est indispensable et permet
L’information qu’une entreprise est à reprendre pourra de limiter les risques de ce type d’opération
résulter notamment de parutions dans la presse potentiellement intéressante.

18
Doing business in France

Chapitre I

dation de l’entreprise. Dans la même mesure, toute les conditions, en particulier de durée), la date de
cession partielle d’activité doit être régie par les réalisation de la cession, le niveau et les perspec-
règles de la liquidation. tives d’emploi justifiés par l’activité considérée, les
La procédure de redressement judiciaire ne peut garanties souscrites en vue d’assurer l’exécution de
intervenir qu’en cas de cessation des paiements, ie l’offre, les prévisions de cession d’actifs au cours des
en cas d’impossibilité de faire face au passif exigible deux années suivant la cession, la durée de chacun
avec l’actif disponible. Depuis la réforme, cette pro- des engagements pris par l’auteur de l’offre.
cédure a pour seul but d’arriver à l’établissement Les offres de reprise ne peuvent plus être modifiées
d’un plan de continuation (poursuite des activités, ou retirées après le dépôt au greffe, sauf en vue
maintien des emplois et apurement du passif). Dès d’une amélioration au profit des salariés et créan-
lors toute cession d’activité doit se faire conformé- ciers (et jusqu’à 48 h de l’audience). Le tribunal se
ment à la procédure de liquidation. prononce, par jugement motivé, en faveur d’une
Par conséquent, dès l’ouverture de la procédure de cession totale ou partielle des activités.
sauvegarde ou de redressement, les tiers sont admis A l’occasion de la reprise, un certain nombre de
à soumettre à l’administrateur des offres tendant au contrats peuvent être transférés : les contrats de
maintien de l’activité de l’entreprise, par une ces- travail en cours, des contrats de location ou de
sion totale ou partielle d’activité qui seront traitées crédit-bail, des contrats de fourniture de biens ou
conformément à la procédure de liquidation. de services nécessaires au maintien de l’activité,
Le repreneur doit déposer son offre auprès de l’ad- des nantissements de matériel, contrats avec les
ministrateur nommé par le tribunal de commerce clients, etc.
dans les délais fixés par le jugement d’ouverture En l’absence de solution de continuation ou lors-
de la procédure (les abstracts des jugements sont que la reprise paraît manifestement impossible, le
publiés dans le bulletin officiel des annonces civiles tribunal prononce la liquidation de l’entreprise en
et commerciales). difficulté. Dans ce cas, les éléments d’actifs sont
cédés aux acquéreurs les plus offrants à l’issue de
IV.4. La meilleure solution de reprise la procédure judiciaire.
privilégiée par les juges

Dans les procédures de liquidation, les juges privi- V. Immobilier d’entreprise : une
légient les repreneurs qui proposent les meilleures réponse adaptée à vos besoins
solutions.
Les juges apprécient la qualité de l’offre notamment V.1 Pour un coût moindre, les
en termes de sauvegarde des activités, de maintien solutions temporaires
des emplois et de remboursement des créanciers.
La cession de l’entreprise peut être totale ou par- V.1.1. La domiciliation de l’entreprise au
tielle et a pour but d’assurer le maintien d’activités domicile privé de votre dirigeant
susceptibles d’exploitation autonome, de tout ou Généralement, une entreprise peut installer son
partie des emplois qui y sont attachés et d’apurer siège social au domicile de son représentant légal
le passif. et y exercer une activité sans limitation de durée. Si
L’offre de reprise doit notamment comporter la le domicile est loué, un accord écrit du propriétaire
désignation précise des biens, des droits et des est nécessaire.
contrats inclus dans l’offre, les prévisions d’activité Dans les villes de plus de 10 000 habitants et en
et de financement, le prix offert, les modalités de région parisienne, l’exercice de l’activité d’une
règlement, la qualité des apporteurs de capitaux société au domicile de son dirigeant est conditionné :
et, le cas échéant, de leurs garants (si l’offre pro- il doit s’agir de la résidence principale du dirigeant,
pose un recours à l’emprunt, elle doit en préciser l’activité doit être exercée exclusivement par lui et

Immobilier d’entreprise : une réponse adaptée à vos besoins


19
Doing business in France

Chapitre I

les autres occupants du local et elle ne doit entraîner V.1.5. La location de locaux professionnels
aucun accueil de clientèle ou de marchandises. pour des durées ajustées aux besoins des
Si une disposition législative ou contractuelle s’op- investisseurs
pose à la domiciliation de l’entreprise au domicile La sous-location : l’entreprise peut, dans un premier
du dirigeant, la domiciliation administrative reste temps, être sous-locataire d’une autre entreprise. Si
possible mais elle est limitée à 5 ans. Dans ce cette dernière est titulaire d’un bail commercial, la
cas, l’exercice d’une activité dans les locaux est sous-location doit avoir été autorisée formellement
interdit. dans le contrat de bail et le propriétaire doit être
invité à participer à l’acte de sous-location.
V.1.2.Vous pouvez domicilier votre Le bail de courte durée : il existe toute une gamme
société dans un centre d’affaires de baux de courte durée, inférieurs à 24 mois, qui
La domiciliation dans un centre d’affaires est possible présentent l’avantage de pouvoir être adaptés sur
temporairement. Les centres d’affaires sont des mesure. Leur inconvénient réside dans la précarité
prestataires de services spécialisés qui servent de de la situation du locataire.
siège social aux autres entreprises et mettent à leur
disposition des locaux pour la tenue de réunions V.2. Choisir une implantation durable
régulières des organes de direction et pour toutes
autres prestations annexes (standard téléphonique, Si vous envisagez une implantation durable, plusieurs
secrétariat, etc.). Un contrat de domiciliation doit solutions s’offrent à vous
être conclu entre l’entreprise domiciliée et le pro-
priétaire des locaux ou le titulaire du bail. V.2.1. Le bail commercial est la formule la
plus usitée
V.1.3. Un service original proposé par de Les entreprises industrielles et commerciales
nombreuses collectivités territoriales : concluent en très grande majorité un bail dit
l’hébergement dans les ateliers-relais « commercial », dont les dispositions sont régle-
Les entreprises peuvent utiliser des ateliers-relais mentées par la loi qui vise, en particulier, à protéger
pendant la période de construction des nouveaux le locataire. Le bail est conclu pour une durée légale
locaux industriels pour former leurs nouveaux sala- de 9 ans, résiliable à l’initiative du locataire tous
riés et, éventuellement, débuter leur activité. De les 3 ans. Le locataire jouit d’une protection juri-
nombreuses collectivités territoriales proposent dique contre le non-renouvellement ou l’éviction :
ce service aux entreprises qui s’implantent. Les le bailleur a l’obligation de verser une indemnité
contrats locatifs utilisés sont des baux précaires d’éviction proportionnelle à la valeur du fonds de
(durée de 23 mois maximum) assortis, parfois, d’une commerce ou du droit au bail. L’évolution du loyer
possibilité d’achat sous certaines conditions. est contrôlée et plafonnée. Le fonds est loué en
précisant la destination commerciale du lieu (son
V.1.4. Les pépinières d’entreprises offrent activité), mais les parties peuvent s’entendre afin de
des conditions favorables aux start-up modifier la destination initiale ou pour ajouter une
Ce sont des structures d’hébergement et d’ac- activité (déspécialisation).
compagnement temporaires réservées aux créa-
teurs d’entreprises. Elles offrent un hébergement V.2.2. Une formule plus souple mais
(bureaux, ateliers, laboratoires, espaces communs), moins protectrice : le bail professionnel
des services à des coûts partagés (télécopie, secré- Les professions non-commerçantes sont soumises
tariat, photocopie, permanence téléphonique, forma- au régime moins protecteur des « baux profession-
tion, accès à des bases de données) et des conseils nels ». Ils sont conclus pour une durée de 6 ans sans
en développement. possibilité de résiliation intermédiaire, mais avec une
grande souplesse contractuelle.

20 Réussir son implantation en France


Doing business in France

Chapitre I

V.3. Propriétaire : différentes formules ment commercial pour les surfaces supérieures à
à votre disposition 1 000 m2 (création d’un magasin de commerce de
détail ou d’un ensemble commercial). Les procé-
V.3.1. L’acquisition en pleine propriété est dures sont gérées par les Commissions départe-
juridiquement sûre mentales d’aménagement commercial.
Les sociétés étrangères ont la possibilité d’acqué- Depuis le 1er janvier 2009, certaines activités ne
rir des terrains et des bâtiments commerciaux et sont plus soumises à cette autorisation spéciale.
industriels auprès de propriétaires privés ou de Il s’agit des établissements hôteliers, des stations
propriétaires publics. La recherche des biens est services et des commerces de véhicules auto-
facilitée par des professionnels comme les agents mobiles.
immobiliers. La sécurité juridique des transactions
est garantie par les règles légales applicables aux V.3.5. Une formule plus sophistiquée
achats immobiliers et par l’intervention d’intermé- présentant des avantages fiscaux et une
diaires comme les notaires. meilleure protection du patrimoine : la
Des aides publiques pour l’acquisition d’immeubles société civile immobilière (SCI)
sont possibles sous certaines conditions. La SCI est une structure juridique indépendante qui
permet de financer des locaux qui seront ensuite
V.3.2. L’acquisition par crédit-bail mis à la disposition de l’entreprise. Le capital de
immobilier est très répandue la SCI est apporté par des entreprises ou par des
L’acquisition de bâtiments industriels et commer- personnes physiques. La SCI présente notamment
ciaux par un transfert de propriété à l’échéance d’un l’intérêt de protéger le patrimoine immobilier pro-
contrat de crédit-bail immobilier, généralement de fessionnel en cas de poursuite des créanciers de
9 à 15 ans, est très répandue. Les collectivités terri- l’entreprise. Elle peut procurer également des avan-
toriales peuvent proposer ce service aux entreprises tages fiscaux : l’entreprise déduit les loyers et les
en les mettant en relation avec des organismes charges de son bénéfice fiscal, les frais d’acquisition
financiers. Des aides à l’investissement sous forme des immeubles par la SCI sont déductibles si elle
de rabais sur les loyers de crédit-bail immobilier a opté pour l’impôt sur les sociétés.
sont disponibles sous certaines conditions. Ce montage nécessite de recourir à un conseil
juridique.
V.3.3.Vous avez aussi la possibilité de
construire les bâtiments industriels et
commerciaux dont vous avez besoin VI. Installations classées :
Les zones constructibles sont répertoriées dans les des règles simplifiées
plans locaux d’urbanisme. Les maires sont compé-
tents pour délivrer les autorisations de construire : Dans un souci de prévention des risques, des
certificat d’urbanisme et permis de construire. La pollutions et des nuisances, certaines activités
mairie est le guichet unique où le propriétaire du industrielles dites « installations classées » sont
terrain ou la personne possédant un titre habilitant soumises à une procédure administrative préa-
à construire dépose les demandes de permis de lable à leur mise en service. Une nomenclature
construire. précise les activités qui sont soumises, soit à un
régime d’autorisation, soit à un régime de décla-
V.3.4. Pour certaines activités ration, en fonction de l’importance des nuisances
commerciales, une autorisation que vont susciter les activités. Cette nomencla-
d’installation est nécessaire ture est en cours de révision avec la création
En plus du permis de construire, une autorisation d’un régime intermédiaire, l’enregistrement d’une
d’installation est nécessaire en matière aménage- installation classée.

Immobilier d’entreprise : une réponse adaptée à vos besoins


21
Doing business in France

Chapitre I

VI.1. Une procédure d’autorisation L’arrêté préfectoral qui autorise l’exploitation


simplifiée fixe les conditions que doit respecter l’exploi-
tant industriel. Il intervient en principe dans un
Le régime d’autorisation s’applique essentiellement délai de 8 à 12 mois à compter du dépôt de la
aux activités relevant des directives européennes demande.
« Seveso » ou « IPPC » (ainsi que dans certains cas, Afin de garantir la sécurité juridique, le Préfet
la directive sur les déchets). La législation Seveso peut mobiliser très tôt ses services pour informer
impose le contrôle des établissements à risque et aider les porteurs de grands projets industriels
(pétrochimie, stockage de produits toxiques ou de sur la procédure et la constitution du dossier.
gaz liquéfiés susceptibles d’être à l’origine d’incen-
dies, d’explosions ou de relâchements de gaz nocifs, Le nouveau régime d’enregistrement, créé
etc.). La réglementation IPPC, relative à la prévention par la loi du 17 février 2009, est un régime d’auto-
et à la réduction intégrées de la pollution, impose en risation simplifiée qui ne prévoit ni la remise d’une
particulier le recours aux meilleures technologies étude d’impact ou d’une étude de danger, ni la
disponibles à un coût économiquement acceptable. consultation du public par une enquête publique,
Les industriels doivent réaliser une étude de danger ni l’avis d’une commission départementale consul-
identifiant les risques de leur activité et éventuelle- tative. La consultation du public sera assurée par
ment mettre en place des plans de secours internes la mise à disposition en mairie du dossier et d’un
aux établissements. Les dangers potentiels identifiés registre permettant le recueil des remarques. Le
sont portés à la connaissance des maires. délai d’enregistrement prévoit une instruction
du dossier dans une période maximale de 6 mois
La procédure d’autorisation est simplifiée : (4 mois avec une possibilité de prolongation de
>>Une seule autorisation par site industriel est 2 mois).
délivrée au titre de la protection de l’environ-
nement ; VI.2. Plateformes logistiques
>>Le préfet, assisté des services techniques de la
Direction régionale de l’industrie, de la recher- Les plateformes logistiques sont destinées au
che et de l’environnement (Drire), est la seule stockage de marchandises. La prévention des
autorité compétente pour l’application de cette sinistres dans les entrepôts couverts nécessite
législation (les Drire deviennent progressivement également l’obtention d’une autorisation si le
les Dreal, Directions régionales de l’environne- volume du bâtiment est supérieur à 50,000 m3.
ment, de l’aménagement et du logement).
La décision est prise par le Préfet au vu des résul- VI.3. Principe du pollueur-payeur
tats d’une enquête pendant laquelle le public est
informé et invité à formuler ses observations (voir Le principe du pollueur-payeur s’applique en
les commissions d’informations locales et de sur- France comme dans tous les pays de l’Union
veillance ainsi que les secrétariats permanents pour européenne.La France applique le principe pol-
la prévention des pollutions industrielles (SPPPI). lueur-payeur pour faire supporter aux pollueurs
Cette information a déjà été engagée autour des le coût de leurs rejets et déchets. Les taxes sont
usines dites « Seveso ». L’étude d’impact et l’étude néanmoins nettement inférieures au montant
de danger sont deux éléments essentiels du dossier des dommages. Des dispositions existent pour
qui définissent l’effet potentiel de l’installation dans aider les entreprises à investir dans des techno-
le périmètre donné. logies moins nocives pour l’environnement.

22 Réussir son implantation en France


Doing business in France

Chapitre I

En détail

Le permis de construire
La demande de permis de construire banisme. L’intervention d’un archi- Lorsque les travaux concernent une
est constituée d’un imprimé et d’un tecte est obligatoire. L’administration installation classée, la demande
dossier regroupant des documents compétente dispose d’un délai d’un de permis de construire doit être
graphiques et des pièces écrites qui mois pour demander un complément accompagnée de la justification du
permettent à l’administration de de pièces. Le délai de la procédure dépôt de la demande d’autorisation
contrôler la parfaite régularité de la est de 1 mois à 3 mois maximum à – procédure particulière – ou de la
demande au regard des règles d’ur- compter de la notification. déclaration en préfecture.

Installations classées : des règles simplifiées


23
La législation
sociale en France

Chapitre II
Doing business in France

Chapitre II Doing Business in France

La législation sociale
en France
En tant que pays industriel, la France dispose d’une législation sociale qui protège les
droits des salariés tout en étant adaptée aux réalités économiques des entreprises.
Le Code du travail et les conventions collectives régissent les relations du travail dans
chaque secteur d’activité. La flexibilité des horaires de travail et des effectifs s’organise
en fonction des contraintes de la production. L’intéressement des salariés aux résultats
ou au capital de l’entreprise est favorisé par des exonérations fiscales et sociales.

I. Les relations de travail I.1. Un contrat de travail librement négocié


dans l’entreprise
>>La forme du contrat de travail la plus utilisée
Les relations de travail dans l’entreprise sont est le contrat à durée indéterminée (CDI). Le
souples. contrat est généralement écrit (bien que pour
Elles reposent de plus en plus sur la négociation un CDI l’écrit ne soit pas obligatoire) et rédigé
collective et la négociation individuelle, les par- en français. Les clauses du contrat sont en prin-
tenaires sociaux ayant un rôle très important en cipe librement fixées par les parties qui dispo-
matière de flexibilité. sent d’une grande latitude quant à son contenu :

En détail

La hiérarchie des normes


Dans la mesure où la loi l’autorise, prévoyance et mutualisation des signés ou révisés à compter de l’en­
les partenaires sociaux peuvent déro­ fonds de formation ; trée en vigueur de ce dispositif (le
ger à certaines dispositions législati­ 7 mai 2004). La loi et l’ensemble
> Accords d’entreprise ou d’établis­
ves et réglementaires via les accords des accords collectifs chapeautent le
sement : prise en compte des caracté­
collectifs : contrat de travail. La loi du 20 août
ristiques et spécificités de l’entreprise
> Accords interprofessionnels : et de ses salariés. 2008 sur la démocratie sociale et le
conclus au niveau national pour une temps de travail va plus loin encore
Depuis la loi du 4 mai 2004, les
cohérence d’ensemble des niveaux et pose comme principe que l’ac­
accords de niveau inférieur pourront
de négociation ; cord d’entreprise prévaut en matière
déroger aux accords de niveau supé­
> Accords de branches : contiennent rieur (dans la mesure où ceux-ci ne de négociation du temps de travail :
les règles communes à une profes­ l’excluent pas expressément et sous l’employeur organise le temps de tra­
sion. Règles impératives de la bran­ réserve du respect des règles impéra­ vail de ses salariés au travers d’un
che : salaires minima, classification, tives de l’accord de branche). Cette accord d’entreprise qui peut déroger
garanties collectives en matière de disposition vaut pour les accords aux accords de niveau supérieur.

Pour en savoir plus :


www.legifrance.fr : conventions collectives

26 LA LÉGISLATION SOCIALE EN FRANCE


Doing business in France

Chapitre II

clauses d’objectif pour la rémunération ; clauses ser le motif pour lequel il est conclu : remplace-
de mobilité géographique ; clause de polyva- ment d’un salarié absent ; remplacement d’un
lence ; clauses de non concurrence ou de non salarié passé provisoirement à temps partiel ;
démarchage ; clauses d’invention et de propriété attente de la prise de fonction d’un nouveau
intellectuelle ; etc. Les clauses contractuelles ne salarié ; accroissement temporaire de l’activité
doivent pas contrevenir au Code du travail et à la de l’entreprise ; travaux saisonniers ; contrats à
convention collective applicable à l’entreprise. durée déterminée « d’usage » (selon certains
usages de la profession).
C’est l’activité réelle de l’entreprise, telle qu’elle
ressort de l’objet social figurant dans les statuts >>Il est désormais possible de conclure avec les
sociaux, qui détermine la convention collective cadres et ingénieurs des CDD à objet défini
applicable. d’une durée minimale de 18 mois et maximale
Le contrat de travail doit impérativement men- de 3 ans (cette faculté doit être prévue dans la
tionner la rémunération et les fonctions du sala- convention collective).
rié, la durée et le lieu de travail. Il peut prévoir
une période d’essai : jusqu’à 4 mois pour un cadre L’employeur peut proposer au salarié une modi-
(renouvelable une fois si un accord de branche le fication de son contrat de travail. Selon qu’il s’agit
permet). La rémunération doit être au moins égale de la modification du contrat (d’un de ses élé-
au montant minimal prévu par la convention col- ments essentiels) ou d’un simple changement des
lective applicable et au salaire minimum interpro- conditions de travail, l’accord du salarié pourra
fessionnel de croissance (Smic) à 8,86 euros bruts être indispensable.
depuis le 1er janvier 2010, soit 1 343,77 euros par La modification du contrat peut porter sur un
mois pour un horaire de 35 heures hebdomadaire élément essentiel de ce contrat : la rémunéra-
ou 1 536,70 euros par mois pour un horaire de tion, la qualification et, plus généralement, sur
39 heures hebdomadaire avec une majoration les attributions du salarié. Elle peut également
salariale de 25 %. La rémunération peut être com- porter sur un élément du contrat qui pouvait être
plétée par des avantages en nature et un système déterminant pour le salarié lors de la conclusion
d’intéressement. du contrat à condition que cela soit stipulé par
une clause claire et précise. La modification du
>>Une caractéristique du marché de l’emploi contrat de travail ne peut alors être imposée par
français réside dans la possibilité d’avoir l’employeur, mais seulement proposée. En cas de
recours à une main d’œuvre supplémentaire refus, il appartient à l’employeur, soit de renoncer
pour faire face à des besoins temporaires. à modifier le contrat, soit de licencier le salarié.
Les contrats à durée déterminée (CDD) et À titre d’exemples : le passage d’un horaire de
le recours aux intérimaires sont des statuts jour à un horaire de nuit est une modification
dérogatoires limités aux cas prévus par la loi substantielle ; le changement du lieu de travail (du
et généralement inférieurs à 18 mois. Ils consti- nord au sud de la France) est une modification
tuent un moyen efficace pour les entreprises substantielle du contrat – en dehors d’une clause
de répondre à leurs besoins, mais le contrat de mobilité.
de travail temporaire ne peut avoir ni pour Le simple changement des conditions de travail
objet ni pour effet de pourvoir durablement peut en revanche être imposé par l’employeur
un emploi lié à l’activité normale et permanente dans le cadre de son pouvoir de direction. Le
de l’entreprise. Ces catégories de contrats font refus du salarié n’entraîne pas, à lui seul, la
obligatoirement l’objet d’un écrit qui doit préci- rupture du contrat mais peut constituer une

Les relations de travail dans l’entreprise


27
Doing business in France

Conseil de l’expert

Maîtres Clara Zerbib et Séverine Martel, Reed Smith LLP Paris

NOUVELLE FLEXIBILITÉ DE L’EMPLOI EN FRANCE :


RECRUTEMENT ET RUPTURE DU CONTRAT DE TRAVAIL

Souvent perçue comme étant contraignante, et susceptible de 2. « FLEXIBILITE » ET RUPTURE DU CONTRAT


dissuader les investisseurs étrangers les plus enthousiastes, la DE TRAVAIL
législation sociale française ne mérite plus cette réputation,
et la loi n° 2008-596 du 25 juin 2008 portant modernisation 2.1 La rupture conventionnelle du contrat de travail
du marché du travail a introduit de nombreux mécanismes Par ce nouveau mode de rupture du contrat de travail, l’employeur et
annonciateurs d’une plus grande souplesse. le salarié mettent fin d’un commun accord (à l’amiable) au contrat de
travail qui les lie, et conviennent des conditions de sa résiliation.
Ce mécanisme présente certains avantages :
1. « FLEXIBILITE » ET RECRUTEMENT - L’objectif est atteint : le contrat prend fin ;
- La rupture n’est ni un licenciement, ni une démission (précé­demment
1.1. Allongement de la durée de la période d’essai
les seuls modes de résiliation admis du contrat de travail).
La loi n° 2008-596 du 25 juin 2008 a réglementé la période
Les salariés perçoivent leurs allocations chômage et une indem­
d’essai dont la durée était généralement fixée par la convention
nité de résiliation auxquelles ils n’auraient pas eu droit en cas
collective applicable à la société.
de démission.
Le législateur a allongé la durée de la période d’essai, laissant
Ce nouveau mode de rupture doit cependant être mis en œuvre
ainsi à l’employeur un délai suffisant pour apprécier la capacité
avec précaution, car la rupture conventionnelle du contrat de
du salarié à exercer les fonctions qui lui sont confiées.
travail n’est pas une transaction et n’emporte pas renonciation par
Ces dispositions sont aussi destinées à limiter le recours chacune des parties à toute réclamation et/ou action en justice.
aux contrats de travail à durée déterminée, dont les
conditions de rupture sont à la fois rigides et coûteuses, 2.2 Licenciements/Comparaison européenne
compte tenu notamment de l’obligation de payer une prime Les règles régissant le licenciement en France sont généra­lement
de précarité. perçues comme particulièrement protectrices des salariés.
L’article L.1221-19 du Code du travail prévoit désormais Pourtant, il existe au Royaume-Uni comme en Allemagne des
que la durée de la période d’essai est de 2 mois pour les règles particulièrement strictes entourant les procédures de
ouvriers et employés, 3 mois pour les agents de maîtrise et licenciement. Ainsi, au Royaume-Uni, le licenciement d’un
4 mois pour les cadres. salarié, justifiant d’au moins un an d’ancienneté, est présumé
La période d’essai peut être renouvelée une fois, pour une abusif si la société n’a pas respecté la procédure appropriée
durée équivalente, à condition que l’accord de branche étendu et si elle ne justifie pas de raisons sérieuses telles que définies
et le contrat de travail le prévoient expressément. dans le « Employment Rights Act » de 1996. En Allemagne,
le licenciement pour motif économique doit être justifié par
1.2. Une grande variété de contrats de travail l’existence de contraintes économiques impérieuses.
Au panel de contrats de travail, déjà très vaste, et permettant En France en revanche, la nécessité de prévenir des difficultés
de faire face à des situations spécifiques, la loi du 25 juin économiques à venir peut constituer un motif de licenciement
2008 a ajouté le contrat de travail à durée déterminée à économique réel et sérieux, depuis le célèbre arrêt « Pages
objet défini. Jaunes » (Cass. Soc. 11 janvier 2006).
Ce contrat destiné aux cadres peut être conclu pour une
durée maximale de 36 mois et son échéance est subordonnée
à la réalisation d’une mission spécifique. Quelques conventions 3. CONCLUSION
collectives ont déjà intégré ce nouveau contrat (assainisse-
ment et maintenance industrielle, banque, habitat, paysage, En France, la législation sociale reste technique et laisse peu
restauration de collectivités, sanitaire, social et médico-social) de place à l’improvisation mais par ses nouvelles orientations
et ont notamment précisé le type de missions pour lesquelles pragmatiques, elle s’adapte à un environnement concurrentiel
il peut être conclu. international en évolution.

28
Doing business in France

Chapitre II

faute professionnelle que l’employeur peut >>De s’affilier aux caisses de retraite complé­
sanctionner éventuellement en prononçant un men­taires dans les 3 mois de la création de
licenciement pour faute. l’entreprise ;
>>D’effectuer les formalités nécessaires à l’embau-
I.2. Des formalités d’embauche che d’un collaborateur étranger (hors nationalité
simples et par voie électronique européenne).

L’entreprise peut recruter des salariés dès son I.3. Donner le statut de salarié aux
immatriculation. dirigeants de votre filiale
Pôle emploi peut assister les entreprises pour le
recrutement de leurs salariés : information sur les Généralement, les dirigeants de société ne peu-
postes offerts par la société, identification des profils, vent pas être liés à l’entreprise par un contrat
présélection des candidats,proposition et organisation de travail. Leur nomination, leur rémunération
de formations préalables à l’embauche. L’Etat et les et les conditions de leur révocation sont fixées
Régions, qui sont compétentes en matière de forma- dans les statuts sociaux. Il est cependant pos-
tion professionnelle continue, peuvent organiser au sible, sous certaines conditions restrictives, de
profit des entreprises qui s’implantent des formations cumuler la fonction de dirigeant avec un
pour remettre à niveau et qualifier, en fonction des contrat de travail avec l’entreprise (par exem-
besoins, certaines catégories de futurs salariés. Des ple, pour les directeurs généraux de société
aides au recrutement sont ouvertes aux entreprises anonyme, pour les présidents de SA et SAS et
sous la forme de réductions de charges sociales pour les gérants minoritaires de SARL).
(allègement sur les bas salaires ou exonérations dans
certaines zones du territoire) et de primes à l’em- I.4. Motiver le licenciement pour
bauche de certaines catégories de personnel (contrat
motifs personnel ou économique
aidé en faveur de certaines catégories de salariés).
La rupture du contrat de travail est à l’initiative
Depuis le 1er janvier 2010, toute entreprise peut
de l’employé (démission) ou de l’employeur
demander un rescrit social dit « aide à l’emploi » afin
(licenciement). Hors période d’essai, vous devez
d’interroger l’administration sur son éligibilité à ces
toujours motiver le licenciement (cause réelle
dispositifs. Les formalités administratives pour le
et sérieuse) et suivre les procédures définies par
recrutement sont réduites grâce à la déclaration
la loi (fonctions du motif du licenciement, du
unique d’embauche (DUE). L’employeur doit la
nombre de salariés concernés par les licencie-
remplir dans les 8 jours précédant la prise de fonc-
ments et de l’effectif de l’entreprise). La loi du
tion effective du salarié et la transmettre à l’Urssaf
25 juin 2008 de modernisation du marché du
du lieu d’implantation de l’entreprise. La déclaration
travail prévoit un nouveau mode de rupture du
peut être effectuée par voie électronique. Elle permet
contrat de travail : la rupture conventionnelle.
d’effectuer en une seule formalité : la déclaration
préalable de l’embauche, l’inscription au régime de I.4.1. Le licenciement économique pour
sécurité sociale du salarié (sauf détachement), l’affi- s’adapter aux évolutions du marché
liation à la médecine du travail, l’organisation de la Le licenciement économique est soit individuel
visite médicale obligatoire (pendant la période d’es- soit collectif. Lorsque le licenciement est indi-
sai) et l’affiliation à l’organisme d’assurance chômage viduel, la convocation du salarié à un entretien
(Pôle emploi). préalable est obligatoire. En cas de licencie-
En sus de la DUE, il est nécessaire : ment collectif, le chef d’entreprise doit obli-
>>De déclarer à l’inspection du travail le premier gatoirement informer et consulter le comité
salarié embauché ; d’entreprise.

Les relations de travail dans l’entreprise


29
Doing business in France

Chapitre II

Le licenciement économique individuel ou de 2 à Les départs volontaires issus d’une suppression,


9 salariés ne peut intervenir avant 7 jours ou 15 d’une transformation d’emploi ou d’une réor-
jours pour le personnel d’encadrement, à compter ganisation de l’entreprise et les refus d’une
de la date d’entretien. modification substantielle du contrat de travail
L’élaboration d’un plan de sauvegarde de l’emploi sont assimilés à des licenciements.
(PSE) est obligatoire dans les entreprises de plus
de 50 personnes lorsque le licenciement d’au I.4.2. Un collaborateur peut être licencié
moins 10 salariés sur une période de 30 jours est pour faute
décidé. Le plan doit proposer toutes les solutions La procédure de licenciement personnel peut résulter
mises en œuvre pour éviter la suppression des d’une faute de l’employé ou d’un comportement non
emplois (réorganisation du travail dans l’entreprise, fautif mais créant des dommages suffisants aux intérêts
partage du temps de travail, reclassement des de l’entreprise.Un avertissement préalable est souvent
salariés à l’intérieur de l’entreprise ou à l’extérieur, effectué avant la mise en œuvre de la procédure. Le
etc) et indiquer les conditions financières des salarié doit pouvoir s’expliquer à l’occasion d’un entre-
licenciements. Le plan est soumis à la consultation tien préalable avant que le licenciement ne puisse
des représentants du personnel et transmis à effectivement intervenir. L’employeur doit également
l’administration du travail. respecter le préavis légal ou conventionnel auquel a
En cas de plan de sauvegarde de l’emploi, le délai droit le salarié (en principe, 2 mois pour les salariés
de la procédure de licenciement est variable selon ayant plus de 2 ans d’ancienneté).
les effectifs concernés. À compter de la Les indemnités de licenciement pour motif per-
notification du projet de licenciement à l’autorité sonnel sont désormais équivalentes aux indemnités
administrative, il existe un délai incompressible pour licenciement économique.
de 30 jours si le licenciement concerne moins Le salarié est privé d’indemnités de licenciement
de 100 salariés, de 45 jours si le licenciement en cas de faute grave ou de faute lourde.
concerne entre 100 et 249 salariés et de 60 jours
au-delà. 1.4.3. La rupture conventionnelle : une
rupture pacifiée du contrat de travail
Au-delà d’un an d’ancienneté, l’indemnité de licen­ L’employeur et le salarié sont libres de conclure
ciement pour motif économique correspond au une rupture amiable du contrat de travail. La
minimum à 1/5e de mois de salaire par année d’an- procédure prévue est assez souple. Un entretien
cienneté (primes et gratifications comprises), majo- au minimum est nécessaire pour permettre à
rée de 2/15es au-delà de 10 ans d’ancienneté. l’employeur et au salarié de convenir de la rup-
Dans l’hypothèse d’un licenciement économique ture conventionnelle et de déterminer en com-
d’un salarié ayant 10 ans d’ancienneté et une mun les conditions applicables à cette rupture
rémunération de 2 500 euros brut mensuel, l’in- (aucun formalisme légal). Le salarié peut se faire
demnité légale de licenciement est équivalente à assister notamment par une personne de son
5000 euros soit 2 mois de salaire. choix appartenant au personnel de l’entreprise.
Les indemnités de licenciement bénéficient d’un L’employeur et le salarié signent une convention
régime fiscal et social extrêmement favorable. Les pour formaliser leur accord notamment sur la
indemnités de licenciement sont exonérées d’une date de la rupture et ses conditions dont l’in-
part de charges sociales et d’autre part d’impôt demnité due au salarié. L’employeur et le salarié
sur le revenu (exonération totale dans le cadre disposent dès lors de 15 jours calendaires pour
d’un PSE et plafonnée à deux fois le montant de se rétracter. À l’issue de ce délai, la convention
la rémunération annuelle brute perçue par le doit être homologuée par la DDTEFP (les
salarié au cours de l’année civile précédant la DDTEFP deviendront progressivement, unité
rupture de son contrat de travail hors PSE). territoriale des DIRRECTES) dans un délai de

30 LA LÉGISLATION SOCIALE EN FRANCE


Doing business in France

Chapitre II

15 jours ouvrables. La DDTEFP vérifie le respect partir de 60 ans dès lors qu’il a suffisamment cotisé
des conditions de forme, du consentement des au régime obligatoire de retraite (40 an­nuités ou
parties et de l’indemnité de rupture qui ne peut 160 trimestres, qui passeront progressivement à
être inférieure à l’indemnité légale de licencie- 42 annuités d’ici à 2020). Les pensions de retraite
ment (ou conventionnelle si cette dernière est sont payées par les orga­nismes collecteurs (orga­
plus favorable). nismes paritaires inter­professionnels).
La rupture conventionnelle est exclusive du licen-
ciement ou de la démission puisqu’elle ne peut
être imposée à l’autre partie. II. Motiver vos collaborateurs :
intéressement et participation
I.5. La retraite à partir de 60 ans
L’âge légal de mise à la retraite par l’employeur est La rémunération des salariés et des mandataires
désormais fixé à 70 ans (l’employeur pouvant sociaux peut être complétée par des dispositifs
proposer la mise à la retraite du salarié à compter d’intéressement et d’épargne salariale motivants
de ses 65 ans). Le salarié peut quitter son emploi à et générateurs d’avantages fiscaux et sociaux
En détail

La représentation du personnel
La représentation du personnel varie nel et du comité d’entreprise au sein Le taux de syndicalisation en
selon la taille de l’entreprise via trois d’une même délégation élue. France est très peu élevé (environ
institutions distinctes : 8 %). Afin d‘assurer une meilleure
> Les établissements de 50 sala­
représentation des salariés en
> Pour les entreprises de plus de 10 riés et plus doivent mettre en place
entreprise et donc un dialogue
salariés, des délégués du personnel un Comité d’hygiène, de sécurité et
social de qualité, les partenaires
élus par les salariés sont chargés de des conditions de travail (CHSCT)
sociaux ont engagé sur proposition
présenter les réclamations indivi­ qui vise à associer le personnel aux
du gouvernement une réforme de
duelles et collectives relatives aux actions de prévention des risques
la représentativité des syndicats
salaires et à l’application du droit. professionnels et d’amélioration
dans l’entreprise (transposée par
des conditions de travail.
> Le comité d’entreprise est obli­ la loi du 22 août 2008).
gatoire à partir de 50 salariés. Élu La capacité de négocier et de
Depuis le 1er janvier 2009, les
par les salariés pour une durée de conclure des accords collectifs de
accords collectifs d’entreprise ne
4 ans, il est chargé de représenter travail est réservée aux représen­
sont valables que si ils sont signés par
l’intérêt collectif des salariés à l’oc­ tants des sections syndicales. En
un ou plusieurs syndicats recueillant
casion des décisions qui concernent l’absence de délégués syndicaux, un
au moins 30 % de suffrages et en
d’une part, ses attributions économi­ accord de branche étendu peut auto­
l’absence d’une opposition de syn­
ques comme l’évolution de l’entre­ riser un employeur à négocier avec
dicats ayant recueilli plus de 50 %
prise et l’organisation du travail en des représentants élus du personnel
de l’audience.
particulier et d’autre part ses attribu­ (comité d’entreprise ou délégués du
tions sociales et culturelles. personnel). À défaut (procès-verbal La représentativité des syndicats
de carence), l’employeur peut être en entreprise vient d’être réformée
Si l’effectif de l’entreprise est infé­ autorisé à négocier avec un salarié afin d’améliorer le dialogue social en
rieur à 200 salariés, l’employeur mandaté (le résultat de la négocia­ entreprise. À compter des prochaines
peut décider, après consultation des tion devra être soumis aux salariés élections professionnelles, un syndi­
représentants du personnel, d’opter de l’entreprise à la majorité des suf­ cat devra recueillir au moins 10 %
pour la délégation unique de repré­ frages exprimés). Les syndicats de des suffrages exprimés au premier
sentation du personnel qui réunit les salariés peuvent créer des sections tour des élections professionnelles
attributions des délégués du person­ syndicales dans l’entreprise. pour être représentatif.

Motiver vos collaborateurs : intéressement et participation


31
Doing business in France

Chapitre II

pour les salariés et pour l’entreprise. sociaux et fiscaux (participation bloquée) ou uni-
La variété des instruments permet de créer des quement sociaux (option du salarié pour le ver-
systèmes de rémunération particulièrement adap- sement immédiat).
tés aux besoins des entreprises (retraite et pres- L’intéressement, dispositif facultatif, permet aux
tation familiales complémentaires, distribution salariés de bénéficier financièrement des résultats
de stock-options, plan d’épargne d’entreprise ou ou des performances de leur entreprise (ou des
interentreprises, plan partenarial d’épargne sala- entreprises membres du groupement d’employeurs
riale volontaire, etc.). auquel appartiennent les salariés). Disponibles
La participation des salariés aux résultats des immédiatement (sans délai de blocage), les sommes
entreprises est obligatoire dans les entreprises issues de l’intéressement sont calculées par l’ac-
de plus de 50 salariés. La participation consiste cord qui met en place le dispositif.
à attribuer aux salariés, selon des règles précises, Ces mécanismes sont collectifs et ne permettent
une fraction du bénéfice réalisé par l’entreprise. pas d’individualisation.
Les modalités de ce mécanisme sont définies par L’entreprise qui propose à ses salariés un dispositif
un accord passé entre l’employeur et les repré- d’épargne salariale doit remettre lors de la conclu-
sentants du personnel. Les sommes perçues par sion du contrat de travail un livret d’épargne salarial
le salarié au titre de la participation ne seront présentant l’ensemble des dispositifs.
plus automatiquement bloquées pendant 5 ans, Il est également possible de prévoir des dispositifs
le salarié pouvant demander le versement de tout d’épargne salariale (Perco en faveur de l’épargne
ou partie des sommes correspondantes. Le ver- retraite ou PEE pour la constitution d’un porte-
sement de la participation est assorti d’avantages feuille de valeurs mobilières).
En détail
Votre entreprise

RÉGIME SOCIAL RÉGIME FISCAL


> D éduction du bénéfice imposable
> E xonération des cotisations sociales
> Exonération de taxes (salaires, apprentissage) et participations
> Forfait social de 4 %
PARTICIPATION (sommes versées à compter
(formation continue, construction)
> Constitution d’une provision pour investissement
du 1er/01/2009)
(PPI) de 25 ou 50% selon les cas
> D éduction du bénéfice imposable
> E xonération des cotisations sociales > Exonération de taxes (salaires, apprentissage) et participations
> Forfait social de 4 % (formation continue, construction)
INTÉRESSEMENT (sommes versées à compter > Sous certaines conditions et si versement dans le cadre d’un plan
du 1er/01/2009) d’épargne : constitution d’une PPI* égale à 50% de l’abondement
complétant l’intéressement

Vos collaborateurs

RÉGIME SOCIAL RÉGIME FISCAL


> Exonération des cotisations sociales
> Assujettissement CSG et CRDS (après abattement de 3%)* > N on imposable (sauf intérêts des
PARTICIPATION > Assujettissement des produits générés par la participation à la CSG et à la CRDS (sans abattement) comptes courants bloqués perçus
et au prélèvement social de 2,3% et à la taxe destinée au financement du RSA (1,1 %) annuellement et non réinvestis)

> Exonération des cotisations sociales > N on imposable si versement


INTÉRESSEMENT > Assujettissement CSG et CRDS (après abattement de 3%) dans un plan d’épargne

32 LA LÉGISLATION SOCIALE EN FRANCE


Doing business in France

Chapitre II

III. Organisation du temps de défaut d’un accord collectif fixant une majoration
travail : une négociation au sein inférieure mais en tout état de cause supérieure
de l’entreprise à 10 %). Le contingent d’heures supplémentaires à
la libre disposition de l’employeur est négocié par
La France offre une très grande souplesse en accord d’entreprise (à défaut, il est de 220 heures
matière d’organisation du temps de travail. Vous par an par salarié), ce qui permet de porter la durée
pouvez ainsi utiliser au mieux vos équipements annuelle du travail à 1 827 heures, soit plus de
de production et accroître la productivité de votre 39 heures par semaine sur 47 semaines. Le paiement
entreprise. Depuis la loi du 22 août 2008, le temps des heures supplémentaires peut être remplacé par
de travail est négocié au sein de l’entreprise. un repos compensateur de remplacement si cette
dispo­sition est prévue au niveau de l’entreprise.
III.1. Les 35 heures : une règle modulable L’accord collectif d’entreprise (ou la convention)
et largement assouplie depuis 2003 qui désormais organise le temps de travail au
niveau de l’entreprise peut également déterminer
La durée légale du travail en France est de 35 heures les modalités d’accomplissement d’heures sup-
effectives par semaine dans les entreprises. C’est plémentaires au-delà de ce contingent. En plus
une durée de référence au-delà de laquelle se calcule de la rémunération des heures supplémentaires,
les heures supplémentaires. Les heures travaillées il sera nécessaire de demander l’avis du CE et de
au-delà de la durée légale sont donc des heures prévoir des contreparties obligatoires.
supplémentaires dont le coût est majoré de 25 % La durée maximale du travail est de 10 heures par
(pour les 8 premières heures puis 50 %) dans toutes jour (dérogation conventionnelle possible dans la
les entreprises à compter du 1er octobre 2007 (et à limite de 12 heures) et 48 heures sur une semaine,

En détail
La durée du travail en France

DUREE LEGALE CONTINGENT D’HEURES SUPPLEMENTAIRES au-delà du CONTINGENT

Entreprises concernées Toutes les entreprises Toutes les entreprises Petites entreprises (1) Grandes entreprises (1)

> F ixation par accord collectif (d’entreprise


35h semaine ou à défaut de branche) Fixation par accord collectif (d’entreprise ou à
Temps de travail ou Ou à défaut défaut de branche) dans la limite des durées
1 607 h par an > Contingent réglementaire de 220h sup. maximales (réglementation communautaire)
soit 39h par semaine sur l’année / 1827 h par an
Formalités
Néant Simple information du CE Consultation obligatoire du CE
administratives
Majoration > T aux prévu par une convention collective ou un
financière des heures accord de branche (minimum de 10%)
supplémentaires Sans objet Ou à défaut Idem contingent heures supplémentaires
dues en plus > 25% de la 36e à la 43e heure de travail
du salaire (2) ou 50% au-delà
50% au delà 100% au delà
Néant. du contingent du contingent
Contrepartie
Désormais, le repos compensateur est facultatif (= 1/2h par heure (= 1h par heure
obligatoire Sans objet
dans le contingent et doit être prévu par accord supplémentaire supplémentaire
en repos
collectif. à partir de la à partir de la
36e heure) 36e heure)
(1)
Les petites entreprises emploient au maximum 20 salariés et les grandes entreprises emploient au minimum 21 salariés.
(2)
Si un accord collectif le prévoit, le paiement majoré des heures supplémentaires peut être remplacé, en totalité ou en partie par un repos compensateur de remplacement.

Organisation du temps de travail : une négociation au sein de l’entreprise


33
Doing business in France

Chapitre II

avec un maximum de 44 heures hebdomadaires en maximum. Le salarié pourra toutefois se faire


moyenne sur une période de douze semaines. « racheter » des jours de repos (hors congés
payés) en contrepartie d’une majoration de
Il est possible de prévoir des forfaits en heures ou salaire : Le nombre de jours travaillés pourra
en jours pour certaines catégories de salariés ainsi aller jusqu’à 235 jours par an.
énumérés dans l’accord d’entreprise (cadres et La majoration de salaire dont bénéficie le sala-
salariés autonomes). Lorsque le forfait est prévu rié est fixée par un avenant à la convention de
sur l’année, il doit être prévu par accord collectif forfait initiale, sachant qu’elle doit au minimum
(contrairement au forfait en heures hebdomadaire être égale à une majoration de 10 %.
ou mensuel). Dans tous les cas, le recours au L’employeur doit respecter la règle communautaire
forfait implique l’accord du salarié. sur le repos hebdomadaire de 11h, les congés payés
Ainsi, la règle des 35 heures hebdomadaires ne et les jours chômés dans l’entreprise.
s’applique pas aux cadres dirigeants (de même que
les règles relatives au travail de nuit, aux repos III.2. De fortes réductions de
quotidien et hebdomadaire ainsi qu’aux jours cotisations sur les bas salaires
fériés). En outre, les cadres autonomes ainsi que
les salariés autonomes non cadres (commerciaux, Toutes les entreprises, quelle que soit leur taille et
techniciens, maintenance, etc…) peuvent ne pas leur secteur d’activité, bénéficient depuis 2003
relever des 35 heures être soumis à une conven- d’allègement de charges sociales sur les bas salaires.
tion de forfait en heures ou en jours (ces conven- La réduction est calculée en fonction de la rému-
tions sont obligatoirement écrites). nération horaire par salarié et par mois. Elle peut
Ces salariés peuvent se voir proposer des atteindre jusqu’à 26 % du salaire brut pour un
conventions de forfait annuel qui prévoient le salarié rémunéré au Smic.
nombre de jours travaillés dans l’année. La Le taux de cotisations patronales an niveau d’un Smic
convention en forfait jours est de 218 jours au est donc en moyenne entre 17 % et 19 % de la rému-

En détail

Une incitation forte pour augmenter le temps de travail de vos collaborateurs


Le recours aux heures supplémen­ À titre d’exemple : Sans réduction de charges sociales
taires est à compter du 1er octobre Un salarié non-cadre rémunéré à mais en comptant l’accomplisse­
2007 accompagné d’un disposi­ 3 000 € brut par mois effectue ment de 30 heures supplémen­
tif extrêmement incitatif pour les 30 heures supplémentaires (soit un taires, votre salarié aurait perçu
salariés : les heures supplémen­ salaire brut mensuel de 19,78 €).
un net de 2 955,20 € net men­
taires sont exonérées de charges Les heures supplémentaires sont
suel. Avec réduction de charges
sociales et d’impôt sur le revenu. rémunérées à 25 % soit une rému­
nération brut mensuelle portée à salariales et accomplissement de
La réduction de cotisations salaria­ 3 741,75 €. Sans heures supplé­ 30 heures supplémentaires, votre
les peut atteindre le taux maximal mentaires, votre salarié aurait perçu salarié perçoit un net de 3 111 €
de 21,5 % de la rémunération. un salaire net de 2 361 € mensuel. mensuel.

Pour en savoir plus :


>L oi du 21 aout 2007 n° 2007-1223
>D écret du 24 septembre 2007 n° 200761380
>C irculaire du 1er octobre 2007.

34 LA LÉGISLATION SOCIALE EN FRANCE


Doing business in France

Chapitre II

nération brute selon la taille de l’entreprise. urbaines de plus d’un million d’habitants (périmètre
Le décompte des heures supplémentaires (et de la d’usage de consommation exceptionnel dit « Puce »).
rémunération y afférente) ne sera plus pris en Ces dérogation,individuelles ou collectives,sont accor-
compte pour le calcul de l’allègement de charges dées par le préfet du département, pour 5 ans.
patronales (neutralisation de la hausse de rémuné- Le maire peut également autoriser 5 fois par an les
ration) au niveau du Smic. commerces de détails non alimentaires à ouvrir le
Les charges patronales liées à l’accomplissement dimanche.
d’heures supplémentaires se voient appliquer une Des compensations financières sont accordées aux
déduction forfaitaire de 0,50 € à 1,50 € par heure. salariés qui doivent dans tous les cas bénéficier d’un
temps de repos hebdomadaire.
III.3. Etaler les congés payés
III.5. Aménager le temps de travail sur
Les congés payés annuels représentent 5 semaines. l’année en lissant les rémunérations
L’employeur peut refuser le départ en congé d’un
salarié si la charge de travail ne le permet pas. Il doit Les entreprises disposent de plusieurs solutions
toutefois lui permettre de prendre au moins 4 semai- pour adapter le temps de travail aux contraintes
nes de congés entre le 1er mai et le 31 octobre. 10 économiques, sans surcoût salarial. Les disposi-
jours fériés et des congés pour événements familiaux tifs d’aménagement du temps de travail sont
(mariage, naissance, décès) s’ajoutent aux congés. intégrés dans un cadre unique avec la loi du 22
août 2008 : un accord collectif pourra organiser
III.4. Le dimanche est chômé mais avec un le temps de travail sur une période supérieure à
régime dérogatoire assoupli depuis 2009 la semaine et dans la limite d’une année. Si l’en-
treprise connaît des variations d’activité prévisibles
Un jour de repos hebdomadaire d’une durée mini- mais inégales d’une période à l’autre, la durée du
male de 24 heures doit être respecté et donné le travail peut être augmentée ou réduite pendant
dimanche. certaines périodes sans surcoût, dans les limites
Il existe néanmoins de nombreuses dérogations au légales.
repos dominical. Des dérogations permanentes sont >>Le travail en continu ne génère pas de surcoût
accordées en raison de la particularité de l’activité de salarial : le travail en continu sur plusieurs semai-
l’entreprise (par exemple, les entreprises industrielles nes peut être mis en place par décision unila­térale
utilisant ou fabriquant des produits susceptibles de de l’employeur. La dérogation au principe du repos
s’altérer et de se déprécier rapidement, les entrepri- dominical est de plein droit ou sur autorisation
ses à feu continu, les entreprises de maintenance, etc.). administrative selon les activités.
Les communes d’intérêt touristique ou thermale et >>Les modalités d’aménagement du temps de travail
certaines zones touristiques du territoire bénéficient (par cycle, modulation, etc.) sont organisées par
également de dérogations de droit au titre de la loi accord d’entreprise : l’accord collectif prévoit les
du 10 août 2009. conditions et délais de prévenance des changements
Des dérogations temporaires sont également accor- de durée ou d’horaire de travail (à défaut, 7 jours),
dées par l’administration, par exemple pour les entre- les limites pour le décompte des heures supplé-
prises industrielles fonctionnant avec des équipes de mentaires, un lissage de la rémunération et le seuil
suppléance. Il existe également des dérogations pré- de déclenchement des heures supplémentaires,etc.
fectorales données dans un délai d’un mois afin d’évi- Le travail par cycle de production est destiné
ter un préjudice au public ou au fonctionnement à gérer une variation d’activité sur une courte
normal de l’activité. Des autorisations administratives période (8 à 12 semaines). Le travail peut aussi
peuvent également être accordées dans les unités être organisé par roulement ou par relais.

Organisation du temps de travail : une négociation au sein de l’entreprise


35
Doing business in France

Chapitre II

En détail

Modalités d’organisation du temps de travail

Travail en équipe classique Équipes alternantes


Principe Roulements continus fixes(1) Roulements plus longs que les heures de travail normales
Équipe A : 6h-10h/14h-18h
Équipe A : 6h-14h Équipe B : 10h-14h/18h-22h
Équipe B : 14h-22h Ou bien
Exemples
Équipe C : 22h-6h Équipe A : 6h-14h
(3 équipes travaillant 8 heures chacune) Équipe B : 9h-17h
Équipe C : 12h-18h
Semaine de travail moyenne 35 heures 35 heures

Équipes tournantes Cycle de production

Principe Répartition entre les salariés des jours de travail et de congés(1) Pendant le cycle, les heures de travail sont fixées

Semaines 1 et 2 : 44 h
Équipe A : lundi - vendredi Semaine 3 : 38 h
Exemple
Équipe B : mardi - samedi Semaines 4 à 6 : 28 h
(moyenne pour le cycle : 35 h)
Semaine de travail moyenne 35 heures 35 heures en moyenne sur la durée du cycle
(1)
Avec des dispositions particulières concernant le travail dominical.

Dans ces cas, l’entreprise ne paie ni majoration du Le système est complété par des régimes obliga-
salaire horaire pour heure supplémentaire ni repos toires d’assurance-chômage et de retraite com-
compensateur, à partir du moment où la durée plémentaire. L’employeur peut aussi choisir
légale du travail n’est pas dépassée en moyenne sur librement des assurances supplémentaires selon
la durée du cycle. le statut des salariés de son entreprise.
Les prestations (maladie et retraite) offertes aux
IV. Un environnement favorable salariés sont avantageuses par rapport à celle
pour l’épanouissement de vos proposées dans beaucoup d’autres pays (États-
collaborateurs Unis et Grande-Bretagne en particulier).

La qualité de la protection sociale en France garantit à


vos collaborateurs un environnement favorable pour
IV.2. Les cotisations libèrent l’entreprise
de ses engagements en matière de maladie,
leur épanouissement profes­sionnel et familial.
de retraite et de chômage
IV.1. Un système de Sécurité sociale
très avantageux Les cotisations salariales et patronales sont recou-
vrées par les Urssaf. Leur montant représente
>>Le système de sécurité sociale français prend en environ 42 % du salaire brut pour la quote-part
charge la quasi-totalité des frais de santé de l’as- patronale et près de 21 % pour la quote-part sala-
suré et de ses ayant droits. Le système regroupe
riale. Les cotisations sociales patronales sont consi-
4 types d’assurance :
dérablement réduites sur les bas salaires : selon la
>>L’assurance maladie taille de l’entreprise (plus ou moins 20 personnes),
(maladie, maternité, invalidité et décès) ; elle varie de 17 % à 19 % au niveau du Smic.
>>L’assurance vieillesse ;
>>Les allocations familiales ;
>>Les accidents du travail.

36 LA LÉGISLATION SOCIALE EN FRANCE


Doing business in France

Chapitre II

Conseil de l’expert

Olivier Maurin, expert comptable et commissaire aux comptes, Associé gérant d’Audit & Diagnostic

Comprendre le bulletin de paie français


Les obligations Exemple chiffré, cas général simplifié :
Un bulletin de paie doit être remis à toutes les personnes qui Salaire brut = 2 000 € 2 000 €
travaillent et résident en France :
• D’une part, à toute personne affiliée aux assurances sociales
Charges sociales salariales - 420 €
(environ 21 %) =
du régime général de sécurité sociale ;
• D’autre part, aux salariés détachés, dans le cadre des
Salaire net = 1 580 €
formalités obligatoires prévues par le Code du travail en cas Charges sociales patronales 840 €
de détachement temporaire de salariés en France. (environ 42 %) =

L’employeur doit délivrer un bulletin de paie à chaque versement Coût total à la charge de l’employeur = 2 840 €
de rémunération, généralement mensuellement et doit conserver
un double du bulletin pendant 5 ans. L’ensemble des charges sociales (salariales plus patronales)
est payée trimestriellement (pour les entreprises de moins
La forme et le contenu de dix salariés) ou mensuellement (pour les entreprises
Le bulletin de paie n’est soumis à aucune règle de forme. En de dix salariés et plus) par l’employeur, principalement à
revanche, son contenu est réglementé par le Code du travail. 6 organismes :
Le bulletin de paie traditionnel est très détaillé. Il se présente en • L’Urssaf en ce qui concerne les assurances maladie, vieillesse,
général sous forme de fiche imprimée composée de trois parties accident du travail, les allocations familiales et les prélèvements
distinctes. La partie haute du bulletin regroupe les mentions sociaux (contribution au remboursement de la dette sociale
générales et inclut notamment des informations concernant : – CRDS et contribution sociale généralisée – CSG) ;
• L’employeur : nom, adresse, numéro d’immatriculation, code • Le Pôle emploi en ce qui concerne l’assurance chômage ;
APE, numéro Siret… ; • Une caisse de l’Arrco pour la retraite complémentaire ;
• Le salarié : nom, emploi occupé, position dans la classification • Une caisse de l’Agirc pour la retraite complémentaire des cadres ;
de la convention collective ; • Une mutuelle, pour des garanties complémentaires en cas
• L’URSSAF auprès de laquelle les cotisations sont versées ; de maladie ;
• La convention collective applicable ; • Un organisme de prévoyance, pour des garanties complé­
• La période de travail à laquelle se rapporte le salaire ; mentaires en cas de décès ou d’invalidité.

• La date de paiement de la somme effectivement perçue par La partie basse du bulletin de paie présente des informations
le salarié. cumulées depuis le début de l’exercice comptable concernant
notamment les congés payés et le revenu net imposable
La partie centrale détaille les types de rémunération et liste
(montant à déclarer par le salarié à l’administration fiscale au
l’ensemble des cotisations sociales, salariales et patronales,
titre de l’impôt sur le revenu).
prélevées sur la période. La rémunération brute est constituée
par le salaire brut, les accessoires du salaire soumis à cotisations Deux simplifications sont possibles
(bonus, prime d’ancienneté, avantages en nature,…) et les Il est possible de regrouper les informations relatives aux
indemnités de congés payés. prélèvements sociaux et fiscaux en six grandes catégories :
Le salaire brut (ou salaire de base) est celui qui est négocié Sécurité sociale, CSG et CRDS, assurance chômage, retraite
avec le salarié et qui est indiqué dans le contrat de travail. Le complémentaire, prévoyance et autres charges patronales.
salaire net est la somme que perçoit le salarié en fin de mois et En outre, depuis 2009, l’employeur peut remettre aux salariés ayant
correspond au salaire brut moins les charges salariales. donné leur accord des fiches de paie sous forme électronique.
Les charges patronales ne constituent pas un élément de Pour cela, il faut que l’intégrité des données soit garantie : le format
rémunération. Elles ne sont pas déduites du salaire brut et utilisé doit être non modifiable et l’entreprise doit se doter d’un
figurent sur le bulletin uniquement pour information. logiciel sécurisé.

37
Un régime favorable
pour les salariés
en mobilité
internationale

Chapitre III
Doing business in France

Chapitre III Doing Business in France

Un régime favorable
pour les salariés en mobilité
internationale
Pour développer l’attractivité économique du territoire, les lois des 24 juillet 2006 et
20 novembre 2007 ont placé la mobilité internationale au centre d’un dispositif innovant
et répondant aux besoins des entreprises. Ainsi, pour la première fois, des titres de
séjour pluri-annuels ont été introduits offrant un cadre juridique complet aux ressor-
tissants étrangers. La carte de séjour « compétences et talents » élargie au dirigeant
d’entreprise et la carte de séjour « salarié en mission » dédiée aux salariés en mobilité
intra-groupe en sont plusieurs illustrations. Par ailleurs, la famille des bénéficiaires de
ces titres de séjour dispose de conditions de séjour et de travail favorables.
Grâce aux nouvelles mesures fiscales et sociales, les expatriés peuvent bénéficier de
dispositions tendant à réduire les coûts de l’expatriation.

I. L’entrée et le séjour d’un 1.1 Visa court séjour


collaborateur étranger en France
Le visa court séjour est communément appelé
Sauf cas de dispense, l’entrée et le séjour en « visa Schengen » parce qu’il permet à son béné-
France nécessitent un visa. La catégorie de visa ficiaire de circuler sur l’ensemble des 25 États
dépend principalement de la durée et du motif de l’espace Schengen.
du séjour. Dans le cadre d’une mobilité interna- Ce visa peut être délivré pour une durée maximale
tionale, les principales catégories de visa sont le de 90 jours par période de 6 mois.
visa court séjour (séjour inférieur à 90 jours) et le La demande doit être faite auprès de l’ambassade
visa long séjour (séjour supérieur à 90 jours). ou du consulat de France du pays de résidence.

En détail

Un régime souple pour les ressortissants de l’Union européenne


et de l’espace économique européen
Les ressortissants de l’Union euro- de résidence dans les 3 mois suivant titre de séjour lorsqu’ils exercent une
péenne, de l’Espace économique leur arrivée. Seules la Roumanie et la activité économique, ainsi qu’une
européen et de la Suisse sont libres Bulgarie, qui ont adhéré à l’Union autorisation de travail pour toute acti-
de circuler et de travailler en France européenne le 1er mai 2007, restent vité salariée. La situation de l’emploi
sans visa, titre de séjour ou autorisa- soumises à des règles spécifiques ne leur est pas opposable pour l’exer-
tion de travail. Ces ressortissants pendant une période transitoire. Pen- cice de l’un des 150 métiers dits
doivent simplement s’enregistrer dant cette période, les ressortissants « en tension » listés par arrêté du
auprès de la mairie de leur commune de ces deux États doivent obtenir un 18 janvier 2008.

40 Un régime favorable pour les salariés en mobilité internationale


Doing business in France

Chapitre III

Ce visa est en principe délivré pour des voyages 1.2 Visa long séjour
d’affaires, d’agrément ou de visite privée.
Les hommes d’affaires qui désirent maintenir des Lorsqu’un ressortissant étranger souhaite résider
relations professionnelles en France sans s’y instal- en France plus de 90 jours pour un motif privé
ler peuvent demander le bénéficie du visa de circu- (réunion familiale, retraite…) ou professionnel
lation. Le visa de circulation est un visa « Schengen » (création d’une société, exercice d’une activité
qui présente la spécificité d’être délivré pour une salariée…), il devra présenter une demande de
durée comprise entre 1 et 5 ans : le demandeur qui visa long séjour auprès des autorités consulaires
justifie d’activités professionnelles en France évite françaises de son pays de résidence.
ainsi de solliciter un visa à chaque déplacement.
Le visa long séjour a en principe une durée de
Le visa court séjour n’autorise pas son titulaire à validité de trois mois pendant laquelle son titulaire
exercer une activité salariée. En effet, toute acti- doit se présenter en préfecture pour satisfaire aux
vité salariée en France implique une procédure formalités administratives afin d’obtenir la carte
spécifique : la demande d’autorisation de travail. de séjour correspondant au motif de son séjour :
Ainsi, lorsqu’une société souhaite envoyer ou salarié en mission, scientifique, commerçant, etc.
recevoir un collaborateur étranger pour une mis-
sion de moins de trois mois en France, la raison Depuis le 1er juin 2009, certaines catégories de res-
du motif du séjour doit être précisée : sortissants se voient délivrés un « visa long séjour
valant titre de séjour » dont la durée de validité est
- Si le collaborateur est envoyé en France dans comprise entre 3 et 12 mois, et sont ainsi dispen-
le cadre d’un voyage d’affaires pour participer sées de se présenter en préfecture la première
à une réunion ponctuelle ou pour rencontrer année pour demander une carte de séjour.
des clients : sauf cas de dispense (en raison de la
nationalité), un visa court séjour est suffisant. Cette mesure de simplification s’applique aux
étudiants, aux conjoints de Français, aux visiteurs
- Si le collaborateur est envoyé en France pour mais aussi aux salariés ayant signé un contrat de
effectuer une mission de courte durée, pour travail avec une société basée en France et aux
former, conseiller, apporter une assistance tech- salariés qui sont temporairement détachés en
nique ou une expertise à la société en France : France par leur société basée à l’étranger pour
en plus du visa, une autorisation provisoire de une durée déterminée.
travail (APT) est requise. Le critère déterminant Les formalités d’immigration restent inchangées ;
est celui de l’apport de service et/ou la parti- une fois en France, le titulaire de cette catégorie
cipation effective à la vie de la société d’accueil de visa est convoqué dans les 3 mois par l’Office
et/ou le lien de subordination dans la société français d’immigration et d’intégration (OFII)
d’accueil. pour satisfaire à une visite médicale.
La société envoie un dossier complet à l’Unité
territoriale (anciennement, Direction départe-
mentale du travail, de l’emploi et de la forma- II. Le travail des ressortissants
tion professionnelle) au moins trois semaines étrangers est largement facilité
avant l’arrivée prévue du salarié étranger pour
obtenir l’APT. L’APT a une validité maximale de La procédure d’immigration en France dépend
90 jours ; le visa court séjour ne pouvant être de l’activité que le ressortissant étranger vient
prolongé, la société doit veiller à ce que les exercer sur le territoire. Il convient de distin-
périodes de validité du visa et de l’APT soient guer le statut du salarié et celui du dirigeant
concordantes. d’entreprise. Ce dernier concerne par exemple

Le travail des ressortissants étrangers est largement facilité


41
Doing business in France

Chapitre III

les commerçants indépendants, les artisans, ou aucune formalité : il s’agit de la carte de séjour « vie
encore les personnes qui ont le pouvoir d’en- privée et familiale » et de la carte de résident.
gager une entreprise. Cette dernière catégorie
concerne notamment le gérant d’une société
à responsabilité limitée (SARL), le PDG d’une II.1 Les titres de séjours temporaires
société anonyme (SA) ou la personne physique autorisant l’exercice d’une activité
ayant le pouvoir d’engager une personne morale professionnelle salariée
de droit étranger (représentant de succursale ou
de bureau de liaison). Certains titres de séjours En principe, l’exercice d’une activité professionnelle
autorisent l’exercice de toutes activités sur le ter- salariée requiert une autorisation de travail.
ritoire (activités salariées ou commerciales) sans Lorsque le séjour en France excède 90 jours, les

En détail

Créer et diriger une société en France par un ressortissant étranger

Créer une entreprise en France ne > Le dirigeant étranger qui souhaite l’octroi du visa ; si l’étranger réside
nécessite aucune formalité spécifi- créer ou reprendre une société et déjà en France et est titulaire d’un
que pour les ressortissants de l’Union résider en France peut bénéficier, titre de séjour ne l’autorisant pas à
européenne, ainsi que pour les ressor- sous certaines conditions, de la carte exercer une activité à caractère com-
tissants de l’Islande, du Liechtenstein, de séjour « compétences et talents » mercial ou industriel, il demande un
de la Norvège et de la Suisse. valable 3 ans et renouvelable. À changement de statut à la préfecture
> Pour le dirigeant non résident (cas défaut de remplir les conditions de de son lieu de résidence.
de l’homme d’affaires établi à l’étran- délivrance de la carte de séjour
> La famille du titulaire du titre de
ger qui dirige une société en France) : « compétences et talents », il peut
séjour « compétences et talents »
une simple déclaration au préfet du demander le titre de séjour « com-
(conjoint et enfant mineur) béné-
département d’exercice de l’activité merçant » d’une durée de validité
ficie de plein droit de la carte de
est suffisante. Cette déclaration est d’un an renouvelable.
séjour « vie privée et familiale », qui
effectuée par l’étranger ou son man- > Le titre de séjour « compétences permet notamment d’accéder auto-
dataire (dans ce cas, établir un man- et talents » peut être notamment déli- matiquement à l’emploi. La famille
dat) par lettre recommandée avec vré aux ressortissants étrangers qui du bénéficiaire de la carte de séjour
accusé de réception ou dépôt des vont être amenés à diriger une filiale « commerçant » bénéficie de la carte
pièces sur place. Les documents à en France (mobilité intragroupe du de séjour « visiteur ».
joindre sont : état civil du déclarant, dirigeant) ou qui présentent un projet
extrait du casier judiciaire ou pièce > Depuis le décret du 11 septembre
de création de société répondant à
équivalente dans le pays d’origine, la 2009, un investisseur étranger qui
l’un des critères suivants : investis-
copie des statuts de la société et le souhaite réaliser un investissement
sement d’au moins 300 000 euros,
procès-verbal de nomination du diri- en France d’au moins 10 millions
ou création d’au moins 2 emplois, ou
geant. Le préfet délivre un récépissé d’euros ou entend créer ou sauve-
création d’une filiale dont la société
mentionnant l’identité du déclarant garder au moins 50 emplois peut
mère à l’étranger existe depuis au
et le statut sous lequel il exerce son demander à bénéficier d’une carte
moins 2 ans).
activité ainsi que la dénomination, de résident pour « contribution
l’adresse et l’activité de l’établisse- > Lorsque la demande de titre de écono­mique exceptionnelle » d’une
ment. Cette procédure légère et rapide séjour (« commerçant » ou « com- durée de validité de 10 ans (renou-
permet l’obtention du récépissé dans pétences et talents ») est formée à velable). Le préfet du lieu envisagé
un délai de 15 jours (ou remise immé- l’étranger, le consulat est compétent de l’investissement est compétent
diate, si dépôt sur place). pour instruire le dossier et décider de pour instruire la demande.

42 Un régime favorable pour les salariés en mobilité internationale


Doing business in France

Chapitre III

En détail

Immigration professionnelle : mobilité internationale des dirigeants (hors ue, eee et Suisse)
Durée Nécessité
Statut / Visa et titre maximum Critères Dépôt de d’obtenir une Famille
activité exercée de séjour délivrés du séjour en d’obtention la demande autorisation de accompagnante
France travail

Visa Schengen Sans objet :


court séjour
Dirigeant de le demandeur
« voyage 90 jours Consulat du pays est un dirigeant
société d’affaire ». maximum > Être le représentant Non
ne résidant de résidence d’entreprise
Possibilité par période légal de la société
pas en France du demandeur qui n’a pas le statut
d’obtenir de 6 mois de salarié au regard
un visa de du droit du travail
circulation
> Créer et diriger une
société sous certaines 1ère demande : Oui
conditions (mobilité consulat du pays
intra-groupe ou de résidence du Sans objet : Obtention du titre
Visa long séjour création de demandeur le demandeur de séjour «vie
Dirigeant de + 2 emplois et est un dirigeant privée et familiale»
société résidant 3 ans, investissement Changement de d’une durée d’un
titre de séjour d’entreprise
en France renouvelable de 300 000 euros).
« compétences statut : préfecture qui n’a pas le statut an, renouvelable.
et talents » > Ê tre nommé du lieu de de salarié au regard Le conjoint peut
mandataire social résidence du du droit du travail librement occuper
> Être le représentant demandeur une activité
de la succursale ou professionnelle
du bureau de liaison
> Créer et diriger une Oui
entreprise à caractère
Dirigeant de commercial ou
société résidant 1ère demande : Sans objet : Obtention du titre
artisanal consulat du pays le demandeur de séjour
en France Visa long séjour > Être nommé
(ne remplissant de résidence est un dirigeant «visiteur».
+ 1 an, Le conjoint doit
pas les titre de séjour renouvelable mandataire social d’entreprise
conditions de «commerçant» (gérant de SARL, Changement de qui n’a pas le statut obtenir une
délivrance de la président de SAS, etc.) statut : préfecture de salarié au regard autorisation
CCT) > Être le représentant du lieu de résidence du droit du travail de travail pour
de la succursale ou accéder
du bureau de liaison à un emploi.

Oui
> Diriger la société
ou en détenir au moins Obtention du titre de
Dirigeant de 30% du capital séjour «vie privée
Carte de résident Titre de séjour Préfecture du
société et familiale» d’une
pour contribution permanent : > Investir au moins lieu
«contribution 10 millions d’euros Sans objet durée d’un an,
économique 10 ans, envisagé de
économique renouvelable.
exceptionnelle renouvelable ou l’investissement
exceptionnelle » Le conjoint peut
> C réer ou maintenir librement occuper
au moins 50 emplois une activité
professionnelle

Le travail des ressortissants étrangers est largement facilité


43
Doing business in France

Chapitre III

En détail

Immigration professionnelle : mobilité internationale des cadres étrangers (hors ue, eee et Suisse)
Durée Nécessité
Statut /
Visa et titre maximum Critères Dépôt de d’obtenir une Famille
activité
de séjour délivrés du séjour en d’obtention la demande autorisation de accompagnante
exercée
France travail

Unité territoriale
> Détachement ou (ex-DDTEFP) du
expatriation lieu d’exercice
Oui
au sein d’un même de l’activité en Oui : l’employeur
groupe France : l’unité transmet le dossier
Obtention du titre
Visa long séjour de société territoriale délivre de demande à
de séjour «visiteur»
Salarié en + > Rémunération l’autorisation de l’unité territoriale
3 ans, si séjour < 6 mois
mobilité titre de séjour travail et transmet L’unité territoriale
renouvelable équivalente Obtention du titre
intra-groupe «salarié en le dossier au instruit la
au minimum à 150% de séjour «vie
mission» consulat (via l’Ofii). demande
du Smic (mensuel privée
dans un délai
brut) et familiale»
Consulat : délivre de 10 jours
> Antériorité du contrat de le visa long séjour si séjour > 6 mois
travail d’au moins 3 mois (dépôt
en parallèle)

> Être salarié de la


société étrangère
antérieurement
au détachement Unité territoriale
> Être détaché dans le (ex-DDTEFP) :
Visa court séjour Oui : l’employeur
Salarié cadre délivre l’autorisation
+ 90 jours transmet le dossier
(détachement d’une opération pour de travail Non
autorisation maximum de demande à
< 3 mois) le compte de la société
provisoire de travail l’unité territoriale
étrangère ou Consulat : délivre
dans le cadre d’une le visa court séjour
prestation de service
avec une société basée
en France
> Ê tre salarié de la
société étrangère
antérieurement au Unité territoriale En principe :
En fonction détachement (ex-DDTEFP) : non (sauf visa
de la durée délivre l’autorisation visiteur)
Salarié > Être détaché dans le
Visa long séjour de la mission : de travail. L’unité Oui : l’employeur À titre dérogatoire :
hors mobilité cadre
valant titre de entre 3 et 12 territoriale transmet transmet le dossier procédure famille
intra-groupe d’une opération pour
séjour «travailleur mois, le dossier à l’Ofii qui de demande à accompagnante
(détachement le compte de la société
temporaire» renouvelable l’envoie au consulat. l’unité territoriale si salaire >
> 3 mois) étrangère ou
sous conditions 4 203 euros brut
restrictives dans le cadre d’une Consulat : délivre mensuel délivrance
prestation de service le visa long séjour du visa «visiteur»
avec une société basée
en France

UE : Union européenne - 27 États • EEE : Espace économique européen - UE + Islande, Liechtenstein et la Norvège - 30 États • Espace Schengen : 22 États membres de l’UE • Unité territoriale : anciennement,
Direction départementale du travail et de l’emploi et de la formation professionnelle (service de la main d’œuvre étrangère) • Ofii : Office français de l’immigration et de l’intégration

44 Un régime favorable pour les salariés en mobilité internationale


Doing business in France

Chapitre III

autorités compétentes délivrent au ressortissant l’expatriation (dans ce cas, le contrat de travail initial
étranger un titre unique, qui autorise, à la fois, est suspendu pendant la mission en France et un
la résidence et le travail en France. nouveau contrat de travail est conclu avec la société
C’est notamment le cas des titres de séjour « sala- en France, qui le rémunère).
rié en mission », « scientifique » et « compétences Pour en bénéficier, les conditions suivantes doivent
et talents », ainsi que, depuis le 1er juin 2009, des être réunies : antériorité du contrat de travail d’au
visas long séjour valant titre de séjour « salarié », moins 3 mois, détachement ou expatriation dans une
« travailleur temporaire » et « étudiant ». société appartenant au même groupe ou dans un éta-
blissement appartenant à la même société, rémunéra-
2.1.1. La carte de séjour temporaire tion minimum équivalente à 1,5 fois le salaire minimum
mention « salarié en mission » interprofessionnel de croissance (Smic) mensuel brut,
Ce titre de séjour d’une durée de validité de 3 ans soit 2 015,65 euros au 1er janvier 2010.
(renouvelable) est spécialement dédié à la mobilité La situation de l’emploi n’est pas opposable aux
intra-groupe. Il peut être délivré soit dans le cadre titu­laires de la carte de séjour temporaire mention
du détachement (dans ce cas, le contrat de travail « salarié en mission » . Ainsi, l’employeur n’a pas à
initial continue de s’appliquer et le salarié est rému- justifier de leur embauche au regard du marché
néré par la société d’origine), soit dans le cadre de du travail.

En détail

La demande d’autorisation de travail


La demande d’autorisation de tra- > L’adéquation entre la qualifica- Situation de l’emploi
vail est instruite par le service de la tion, l’expérience et les diplômes L’administration peut refuser une
main-d’œuvre étrangère de l’Unité de l’étranger et les caractéristiques autorisation de travail, si elle estime
terri­toriale (anciennement Direction de l’emploi proposé ; que le niveau de chômage est trop
dépar­tementale du travail, de l’em- > Le respect par l’employeur de important pour un secteur ou une
ploi et de la formation profession- la législation sur le travail et la zone géographique en particulier.
nelle) territorialement compétente. protection sociale ; Dépôt de la demande d’autorisa-
La décision d’accorder ou de refuser > Le respect par le salarié, le cas tion
la demande d’autorisation de travail échéant, des conditions réglemen- La demande d’autorisation de tra-
est prise par le service de la main- taires d’exercice de l’activité en vail est à la charge de l’em-
d’œuvre étrangère de l’Unité territo- cause ; ployeur.
riale (ex-DDTEFP), après instruction > Les conditions d’emploi et de Pièces à fournir
du dossier. rémunération offertes à l’étranger, Un certain nombre de documents
Critères de délivrance de l'autorisation qui doivent être comparables à cel- doivent être joints à la demande
Pour accorder ou refuser l'autorisa- les accordées aux autres salariés d’autorisation de travail (cf. En détail
tion de travail, le service de la main de l’entreprise (ou de la branche p. 47).
d’œuvre étrangère examine : professionnelle) occupant un même
Délais
emploi ;
> La situation de l'emploi de l’em- La décision de l’Unité territoriale
ploi dans la profession et dans la > Le salaire proposé qui doit être au (ex-DDTEFP) doit intervenir dans
zone géographique, compte tenu moins égal au Smic ; un délai maximum de 2 mois, sui-
éventuellement des spécificités du > Les dispositions prises, éven- vant le dépôt de la demande com-
poste de travail et des recherches tuellement, par l’employeur pour plète.
déjà effectuées par l’employeur permettre à l’étranger, qui entre en En l’absence de réponse positive
auprès du pôle Emploi pour recru- France, de se loger dans des condi- dans ce délai, la demande est
ter un demandeur d’emploi ; tions normales. réputée rejetée.

Le travail des ressortissants étrangers est largement facilité


45
Doing business in France

Chapitre III

Si le titulaire du titre « salarié en mission » réside en en possession d’une convention d’accueil délivrée
France de manière ininterrompue plus de 6 mois, les par l’organisme scientifique ou universitaire agréé
membres de sa famille (conjoint et enfant mineur) attestant de sa qualité de scientifique, ainsi que de
bénéficient de la carte de séjour temporaire « vie l’objet et de la durée du séjour ; l’autorisation de
privée et familiale ». Ce titre de séjour annuel permet travail n’est pas requise. La convention d’accueil doit
d’accéder automatiquement au marché de l’emploi. être visée par les autorités consulaires françaises
situées dans le pays d’origine.
2.1.2. Le visa long séjour valant titre de La carte de séjour temporaire mention « scienti­
séjour mention « salarié » fique » a une durée de validité d’un an renou-
Il est destiné aux ressortissants étrangers qui sont velable. Les titulaires de ce titre de séjour sont
recrutés par une société localisée en France, pour dispensés du contrat d’accueil et d’intégration.
une durée égale ou supérieure à un an. Le scientifique peut également opter pour une
Ce visa a une durée de validité d’un an. En cas demande de titre « compétences et talents »
de renouvellement, le salarié étranger doit se d’une durée de validité de 3 ans renouvelable.
présenter en préfecture 2 mois avant la fin de
validité de son visa pour demander une carte de 2.1.5. Le visa long séjour valant titre de
séjour annuelle et renouvelable. séjour mention « étudiant »
Les titulaires de ce titre de séjour se verront Ce visa est délivré à l’étranger qui établit qu’il
proposer de signer un contrat d’accueil et d’in- effectue des études en France et qui justifie dis-
tégration (CAI). À travers le CAI, l’État s’engage poser des moyens d’existence suffisants.
à organiser l’accès aux droits individuels et à Il permet d’exercer une activité professionnelle
l’apprentissage de la langue française. salariée à titre accessoire, dans la limite de 60 %
de la durée de travail annuelle ; l’autorisation de
2.1.3. Le visa long séjour valant titre de travail n’est pas requise, une simple déclaration
séjour mention « travailleur temporaire » préalable auprès de la préfecture de résidence
Ce visa est destiné aux salariés qui sont admis à de l’étudiant est établie par l’employeur. Le visa
travailler en France pour une durée déterminée a une durée de validité d’un an. Si l’étudiant doit
comprise entre 3 et 12 mois. C’est notamment le continuer ses études et s’il satisfait aux conditions
cas des salariés détachés par une société étrangère d’inscription, il est possible de demander le renou-
sur le site de la société cliente dans le cadre d’une vellement du visa. L’étudiant se présente alors en
prestation de service. préfecture 2 mois avant la fin de validité de son
En principe, le visa a la même durée de validité que visa pour demander une carte de séjour.
l’autorisation de travail, dans la limite de 12 mois.
Toutefois, il est possible d’en demander le renou- 2.1.6. La carte de séjour mention
vellement 2 mois avant la fin de validité ; le titulaire « compétences et talents »
du visa se présente alors en préfecture pour se faire Ce titre de séjour est pluriannuel (3 ans).
délivrer une carte de séjour. Il peut être accordé à l’étranger susceptible
En raison du caractère temporaire de l’activité exer- de participer, du fait de ses compétences et de
cée en France, le titulaire du visa n’est pas soumis ses talents, de façon significative et durable au
au contrat d’accueil et d’intégration. développement économique ou au rayonnement,
notamment intellectuel, scientifique, culturel,
2.1.4. La carte de séjour temporaire humanitaire ou sportif de la France et du pays dont
mention « scientifique » il a la nationalité. Il permet notamment l’exercice
Elle est délivrée à l’étranger qui établit qu’il mène d’une activité commerciale ou salariée qui corres-
des travaux de recherche ou qu’il dispense un pond au projet défini par l’étranger.
enseignement de niveau universitaire. Il doit être À titre d’exemple, un ressortissant étranger peut être

46 Un régime favorable pour les salariés en mobilité internationale


Doing business in France

Chapitre III

En détail

Constitution du dossier de demande d’introduction d’un salarié étranger


Principaux documents à joindre à 4.Les justificatifs des liens entre Lorsque l’employeur est établi à
l’unité territoriale (anciennement l’entreprise établie en France et l’en- l’étranger, le dossier comprend en
Directions départementales du tra- treprise établie à l’étranger dans le outre les pièces suivantes :
vail, de l’emploi et de la formation cadre d’une mobilité intra-groupe ; 8.L’attestation d’emploi de l’en-
professionnelle) compétente par 5.La copie du passeport ou du docu- treprise établie à l’étranger ou
l’employeur à l’appui de la demande ment national d’identité du salarié contrat de travail initial, justifiant
d’autorisation de travail du salarié si celui-ci réside à l’étranger ; d’une ancienneté d’au moins 6
qu’il souhaite recruter ou détacher mois ;
6.Le curriculum vitae du salarié ou
en France :
tout autre justificatif de sa qualifi­ 9.Le certificat de détachement ou
1.La lettre motivant la mission ou cation et de son expérience ; le cas l’attestation sur l’honneur de
le recrutement du salarié et échéant, la copie du diplôme ou titre demande d’immatriculation à la
détaillant les fonctions qu’il va permettant l’exercice de l’activité sécurité sociale française ;
exercer ; salariée ; lorsque l’exercice de l’acti- 10.Le cas échéant, l’attestation
2.Le formulaire Cerfa correspon- vité est soumis à des conditions régle- sur l’honneur de la demande d’im-
dant à la nature de l’activité sala- mentaires spécifiques, les justificatifs matriculation à la caisse des
riée exercée en France ; que ces conditions sont remplies ; congés payés ;
3.Un extrait à jour K.Bis s’il s’agit 7.lorsque la situation de l’emploi 11.Le cas échéant, la lettre man-
d’une personne morale ; un extrait est opposable, les justificatifs des datant une personne établie en
à jour K.Bis, un titre d’artisan ou, recherches effectuées pour recru- France pour accomplir les démar-
à défaut, un avis d’imposition s’il ter un candidat déjà présent sur ches administratives en son nom
s’agit d’une personne physique ; le marché du travail. et pour son compte.

recruté par une société située en France sur la base de la carte de séjour « vie privée et familiale »,
d’un projet salarié. Pour cela, il présente un dossier de et peuvent ainsi accéder automatiquement au
candidature auprès du consulat ou de la préfecture. marché de l’emploi.
La demande d’autorisation de travail n’est pas requise
et les autorités compétentes instruisent le dossier II.2 Principale procédure d’introduction
de demande sur la base notamment du contrat de
travail (poste occupé, montant du salaire, etc.). Si vous êtes un employeur et que vous souhaitez
Le ressortissant étranger qui est nommé repré- faire venir travailler un ressortissant étranger en
sentant légal d’une société en France, qui n’y réside France, il faut suivre une procédure particulière :
pas ou qui est titulaire d’un titre de séjour ne lui la procédure d’introduction, qui vise à contrôler
permettant pas l’exercice d’une activité commer- que vous allez lui appliquer les règles du droit du
ciale, peut également en bénéficier sous certaines travail français, notamment au regard de la légis-
conditions. lation relative au temps de travail, au paiement
Le titulaire du titre de séjour « compétences et des cotisations sociales (en l’absence d’accords
talents » est dispensé du contrat d’accueil et d’in- ou conventions) ou à l’égalité de traitement.
tégration et la situation de l’emploi ne peut lui être
opposée. Cette procédure s’applique pour toute activité sala-
Par ailleurs, les membres de la famille du titulaire riée d’un ressortissant d’un État tiers, notamment :
de la carte de séjour « compétences et talents » >> Dans le cadre d’une mobilité intra-groupe
(conjoint et enfant) bénéficient de plein droit (« salarié en mission ») ;

Le travail des ressortissants étrangers est largement facilité


47
Doing business in France

Conseil de l’expert

Mr. Olivier Monange, DS Avocats

Du bon usage de la mobilité intra-groupe

Votre entreprise souhaite envoyer un salarié dans sa filiale (ou La procédure d’immigration d’un salarié est systématiquement
son établissement) en France pour une mission circonscrite dans initiée en France. C’est donc à la filiale française de l’entreprise
le temps : quelles sont les questions qu’elle doit se poser ? de déposer la demande d’autorisation de travail auprès de
l’Unité territoriale (ex DDTEFP) compétente dans le ressort de
Tout d’abord, l’entreprise doit décider si le salarié demeurera
la filiale, voire, dans le cas de certains dossiers (cadres de haut
sur son payroll (le salarié est alors détaché auprès de la filiale)
niveau ou cadres dirigeants) auprès de l’OFII (Office français
ou sera affecté sur le payroll de la filiale française (situation
d’« introduction » du salarié en France). Cette mesure n’est d’immigration et d’intégration).
pas neutre du point de vue de la législation sociale française Pour que la situation de l’emploi en France ne puisse lui être
(un détaché ne rentrant pas dans le comptage de l’effectif de opposée, le salarié doit justifier d’une ancienneté minimale de
la filiale pour la détermination des différents seuils concernant 3 mois dans l’entreprise ou dans le groupe.
la représentation du personnel).
Une fois l’autorisation de travail obtenue, l’OFII transmettra
Par ailleurs, il conviendra de structurer le nouveau package l’accord au consulat territorialement compétent.
financier du salarié de façon à ce que ce dernier puisse bénéficier
des différentes mesures incitatives réservées aux salariés Les visas d’un an maximum valent généralement titre de séjour,
impatriés en France (jusqu’à une exonération d’impôt sur le le salarié n’ayant plus qu’à passer une visite médicale à son
revenu personnel en France de 50 %). arrivée en France.

Enfin, si le salarié est ressortissant d’un pays ayant passé une Dans le cas d’un visa de 3 ans, le salarié devra solliciter son titre
convention de sécurité sociale avec la France, celui-ci pourra de séjour en France après la visite médicale.
également se prévaloir des dispositions de ce traité pour être Dans les deux situations, les salariés peuvent commencer à
exonéré, en totalité ou en partie, des cotisations de sécurité travailler immédiatement, sans attendre d’avoir passé leur visite
sociale en France. médicale ou obtenu leur titre de séjour.
Il est recommandé d’expliciter tous ces points dans un avenant Après l’arrivée du salarié en France, et dans le cas où celui-ci
au contrat de travail initial passé avec l’entreprise. Cet avenant sollicite le bénéfice d’un accord de sécurité sociale, l’entreprise ne
pourra d’ailleurs servir, dans le cas d’un salarié détaché, de
devra pas omettre de produire le certificat d’affiliation du salarié
contrat de travail tel que celui-ci est requis dans le dossier
aux organismes de sécurité sociale de son pays d’origine.
d’immigration déposé auprès des autorités françaises. Dans le
cas d’un salarié introduit, un nouveau contrat de travail devra Enfin, avant tout début mai de l’année suivant son arrivée en
être conclu avec la filiale française de l’entreprise. Dans tous France, le salarié devra s’acquitter de l’obligation de déclaration
les cas, le contrat de travail produit en France doit être rédigé de ses revenus auprès du centre des impôts compétent dans
en langue française. le ressort de son domicile.

48
Doing business in France

Chapitre III

>> Dans le cadre d’un détachement transnational II.3 Spécificités des salariés détachés
(prestation de service, opération pour compte par un employeur établi hors de
propre) ; France (détachement transnational)
>> Lorsqu’une société située en France souhaite
recruter un ressortissant étranger qui ne réside Une société étrangère peut détacher temporai-
pas sur le territoire français. rement ses salariés en France afin d’y exécuter
une prestation de service en vertu d’un contrat de
Il incombe à l’employeur, basé en France ou à sous-traitance, ou d’y exécuter des opérations pour
l’étranger, d’initier la procédure. son propre compte, en dehors de tout contrat de
Dans un premier temps, il adresse à l’Unité terri- prestation de service.
toriale (anciennement, Direction départementale Les salariés détachés restent liés par un contrat de
du travail, de l’emploi et de la formation profes- travail avec la société étrangère, et ce, avant, pendant
sionnelle) du lieu où sera effectivement exercée et après la période de détachement en France.
l’activité, au moins deux mois avant le début prévu En vertu de cette règle, les salariés détachés ne sont
de l’activité, un dossier de demande d’introduction. pas les salariés de la société cliente et ils ne sont pas
Les documents fournis sont obligatoirement rédi- payés par elle.Cependant,les salariés détachés se voient
gés ou traduits en français. appliquer les règles en matière de droit du travail dans
L’Unité territoriale (anciennement, DDTEFP) ins- les mêmes conditions que les salariés de la société
truit le dossier et décide, ou non, de délivrer une cliente (durée du travail, salaire minimum et paiement
autorisation de travail. du salaire, congés légaux, hygiène et sécurité…).
L’autorisation de travail est matérialisée par un Les employeurs non établis en France qui y détachent
formulaire cerfa qui est ensuite transmis à l’Office temporairement des salariés sont soumis à une déclara-
français d’immigration et d’intégration (OFII). tion préalable obligatoire qu’ils doivent adresser à l’ins-
L’OFII transfère le dossier au consulat français pecteur du travail du lieu où s’effectue l’opération.
compétent du lieu de résidence du salarié. Ce La société basée à l’étranger (ou son mandataire)
dernier s’y présente en vue de se faire remettre initie la demande d’autorisation de travail auprès
son visa portant la mention relative au motif de de l’unité territoriale (anciennement, DDTEFP) du
son séjour. lieu d’emploi.
Une fois en France, le ressortissant peut commen- Pour un détachement inférieur à 3 mois, en plus du
cer à travailler immédiatement ; il dispose d’un délai visa court séjour (sauf dispense), une autorisation
maximum de 3 mois pour présenter son dossier provisoire de travail est requise.
de demande de titre de séjour et effectuer la Pour un détachement supérieur à 3 mois,
visite médicale de l’OFII. les salariés doivent être titulaires d’un visa long
En fonction de la nature et de la durée de la mis- séjour valant titre de séjour mention « travailleur
sion en France, le titre de séjour délivré sera : temporaire ».
>> la carte de séjour « salarié en mission » d’une Les entreprises étrangères qui n’ont pas d’établis-
durée maximale de 3 ans pour une mobilité sement en France doivent s’enregistrer à l’Urssaf
intra-groupe ; du Bas-Rhin.
>> Le visa long séjour valant titre de séjour « tra-
vailleur temporaire » pour une mission infé- II.4 Le changement de statut de l’étudiant
rieure à un an (un titre de séjour annuel sera
délivré à l’expiration de la première année) ; L’étudiant, titulaire d’un diplôme au moins équi-
>> Le visa long séjour valant titre de séjour « sala- valent au master, peut bénéficier d’une autorisa-
rié » pour un contrat de travail supérieur ou tion provisoire de séjour valable 6 mois et non
égal à un an (un titre de séjour annuel sera renouvelable, à l’issue de la validité de sa carte
délivré à l’expiration de la première année). de séjour « étudiant».

La protection sociale de vos collaborateurs en France


49
Doing business in France

Chapitre III

Durant cette période, l’intéressé peut rechercher La loi de modernisation de l’économie du 4 août
et exercer un emploi en relation avec sa forma- 2008 rappelle le principe de territorialité. Elle
tion et assorti d’une rémunération supérieure offre une possibilité d’exemption de l’assurance
à une fois et demie le Smic brut mensuel, soit vieillesse (sous réserve des règlements commu-
environ 2 015,65 euros au 1er janvier 2010. nautaires) aux salariés étrangers qui le deman-
Au terme de cette période, et dans la mesure dent, conjointement avec leur employeur établi en
où il justifie d’un emploi, il peut déposer une France ou, à défaut, avec leur entreprise d’accueil
demande de changement de statut en préfecture, en France. Pour bénéficier de cette dérogation,
en vue de l’obtention d’un titre de séjour « com- il faut justifier d’une assurance vieillesse et ne
pétences et talents » ou « salarié ». La situation pas avoir été affilié, au cours des 5 années pré-
de l’emploi ne lui sera pas opposable à condition cédant la demande, à un régime français obliga-
que l’emploi soit en adéquation avec sa formation toire d’assurance vieillesse ou à un régime de
et rémunéré à hauteur de 1,5 Smic. sécurité sociale d’un État, auquel s’appliquent les
règlements communautaires de coordination des
systèmes de sécurité sociale. Cette exemption est
III. La protection sociale de vos accordée pour 3 ans. Elle peut être renouvelée
collaborateurs en France pour la même période.

Vos collaborateurs peuvent rester affiliés au


régime de sécurité sociale du pays d’origine s’il III.2 Les conventions internationales
existe une convention de sécurité sociale entre et les règlements communautaires
le pays en question et la France. prévoient l’exonération des cotisations
En l’absence de convention, tout salarié qui travaille sociales françaises
en France, quelle que soit sa nationalité, son âge ou la
nature de son contrat, doit être affilié au régime de Les ressortissants des États ayant signé des
sécurité sociale français (principe de territorialité). conventions bilatérales avec la France peuvent
rester affiliés au régime de sécurité sociale de
leur pays d’origine pendant leur détachement
III.1 Le principe de territorialité : en France.
en l’absence d’accord international, les La durée du détachement fait l’objet d’une clause
cotisations sociales sont dûes aux caisses spécifique dans la convention bilatérale ; elle peut
des régimes sur le territoire d’emploi être renouvelable. À l’issue de cette période, le
ressortissant détaché est obligatoirement affilié
Le système de sécurité sociale français repose au régime de protection sociale du pays d’accueil
sur le principe de territorialité : le salarié étranger (en l’espèce, la France). Il peut néanmoins main-
qui travaille en France est, en principe, soumis tenir son affiliation au système social de son pays
à la législation française de protection sociale, d’origine ; on parle alors de double cotisation.
indépendamment de sa nationalité et du lieu Sur le plan pratique, le salarié doit fournir la
d’établissement de son employeur. Le salarié peut, preuve de son affiliation dans son pays d’origine
néanmoins, cotiser à des régimes de protection pour bénéficier de l’application des conventions
facultatifs dans son pays d’origine.Ainsi, le salaire bilatérales de sécurité sociale.
et ses accessoires (avantage en nature, primes Les ressortissants de l’Union européenne, de l’EEE
d’expatriation…) versés au salarié étranger sont et de la Suisse peuvent également être détachés
assujettis à cotisations sociales auprès des caisses dans un des États membres en vertu des règlements
des régimes obligatoires et complémentaires au communautaires CEE n°1408/71 du 14 juin 1971
taux en vigueur. et CEE n°574/72 du 21 mars 1972.

50 Un régime favorable pour les salariés en mobilité internationale


Doing business in France

Chapitre III

À compter du 1er mai 2010, un nouveau règlement cipal dans les 2 États) : nationalité française de
communautaire sera applicable, en vertu duquel la personne ;
les ressortissants des États membres peuvent >> Si double nationalité ou aucune des 2 nationa-
bénéficier des exonérations des charges socia- lités : les autorités fiscales des 2 pays tranchent
les dans le pays d’accueil pendant une durée d’un commun accord.
de 24 mois.Toutefois, les États membres peuvent Les personnes ayant leur résidence fiscale en France
y déroger et allonger ce délai (jusqu’à 6 ans pour sont imposables sur la totalité de leurs revenus
la France). de source française ou de source étrangère, sous
Au terme de la durée initiale ou prolongée, ils réserve des conventions fiscales internationales et
sont obligatoirement affiliés au régime de sécurité de certains régimes fiscaux particuliers tels que
sociale du pays d’accueil (en l’espèce, la France). celui des impatriés (cf. §4.3).
Lorsque les revenus de source étrangère sont
également taxés dans le pays d’origine, la double
IV. La fiscalité de vos imposition est évitée grâce aux conventions fiscales ;
collaborateurs en France la France a un large réseau de conventions fiscales
bilatérales.
En principe, les salariés français et les salariés
étrangers sont soumis au même régime fiscal.
Toutefois, sous certaines conditions, les salariés IV.2 L’imposition du résident fiscal
venant travailler en France bénéficient d’un régime
fiscal très favorable. 4.2.1Cas général
Les salaires (catégorie fiscale « traitements et
salaires ») imposables s’entendent après déduc-
IV.1 La détermination de la résidence tion des cotisations sociales et autres prélève-
fiscale ments obligatoires et après déduction des frais
professionnels. Pour les frais professionnels : choix
Il faut noter que le statut social (détachement, entre déduction forfaitaire de 10 % ou, sur option,
impatriation) n’a aucune incidence sur la déter- déduction pour leur montant réel.
mination de la résidence fiscale Le revenu des résidents en France est soumis à
La résidence fiscale ne se choisit pas, ni par l’em- un barème d’imposition progressif :
ployeur ni par le salarié ; elle découle de critères
légaux ou conventionnels. Fraction du revenu imposable Taux sur les revenus
(pour 1 part de quotient familial) 2009 (IR payé en 2010)
Une personne a sa résidence fiscale en France
lorsqu’elle se trouve dans l’un des cas suivant : Jusqu’à 5 852 € 0
>> Lieu de résidence permanente (foyer) de la De 5 852 € à 11 720 € 5,5 %
personne en France, à savoir lieu de résidence De 11 720 € à 26 030 € 14 %
habituelle de la personne ou de sa famille De 26 030 € à 69 783 € 30 %
(conjoint et enfants) ; Supérieure à 69 783 € 40 %
>> Si double résidence permanente : centre des inté-
rêts économiques et personnels en France ; L’impôt est calculé sur le revenu total du foyer
>> Si le centre des intérêts ne peut être déter- fiscal (selon le revenu du contribuable et celui de
miné : lieu de séjour principal en France (séjour son conjoint, ainsi que le nombre d’enfants décla-
en France supérieur à 183 jours au cours d’une rés à charge). Le taux d’imposition est propor-
même année) ; tionnel à la taille du ménage, qui change le nombre
>> Si aucun autre critère n’est déterminant (séjour de parts de quotient familial (une part par adulte,
principal dans les 2 États ou aucun séjour prin- une demi-part par enfant ou une part à partir du

La fiscalité de vos collaborateurs en France


51
Doing business in France

Chapitre III

troisième).A revenu égal, plus le ménage compte Ce régime est ouvert à toute personne, quelle
de personnes, plus cela augmente le nombre de que soit sa nationalité, venant travailler en France
parts, et plus le foyer fiscal bénéficie d’un taux et n’ayant pas été résident fiscal en France au
d’imposition bas. cours des cinq années civiles précédant sa date
de prise de fonctions. La personne doit être
D’autre part, un certain nombre de frais donnent appelée à travailler dans une entreprise en France
lieu à des réductions ou crédits d’impôt, tels que (peu importe la nationalité de l’entreprise d’ac-
notamment, les frais de garde d’enfants, d’emploi cueil). Le régime est également ouvert aux non
de salariés à domicile ou les frais de scolarisa- salariés, sous certaines conditions et sur agré-
tion et les intérêts d’emprunt pour l’achat de la ment. Pour profiter immédiatement de l’exo-
résidence principale. nération, la personne doit fixer son domicile
Depuis octobre 2007, les heures supplémentaires fiscal en France au plus tard le 31 décembre de
effectuées au-delà des 35 heures légales bénéfi- l’année suivante celle de sa prise de fonctions
cient d’une exonération d’impôt sur le revenu et (par exemple, au plus tard le 31 décembre 2011,
de charges salariales et patronales. pour une prise de fonctions en France courant
de l’année 2010).
4.2.2 Un régime spécial d’exonération en Les bénéficiaires du régime sont exonérés d’impôt
faveur des salariés impatriés sur le revenu sur leurs suppléments de rémuné-
Mis en place en 2004, le régime fiscal des impa- ration (« primes d’impatriation ») tirés de leur
triés a été considérablement amélioré par la loi activité en France (indemnités compensatrices
de modernisation de l’économie du 4 août 2008 diverses, remboursements de frais, etc.). La prime
à partir des revenus perçus depuis 2008. C’est d’impatriation est exonérée pour son montant
désormais l’un des régimes fiscaux d’Europe les réel, à condition que la rémunération imposable
plus favorables aux cadres étrangers. en France du salarié ou du mandataire social soit

En détail

Illustration chiffrée du régime d’imposition sur les revenus d’un salarié étranger
expatrié en France
Un cadre employé par une entre- > Le « salaire net comparable » en > La part de la rémunération cor-
prise établie aux États-Unis, qui France est de 150 000 € ; respondant à l’activité exercée par
n’a pas été fiscalement domici- > La part de sa rémunération se l’intéressé à l’étranger dans la limite
lié en France depuis au moins le de 30 000 € [(200 000 – 60 000 +
rapportant à son activité exercée à
1er janvier 2005, est détaché par 10 000) x 20 %], si le contribuable
l’étranger s’élève à 33 000 €.
son employeur dans une entreprise a opté pour cette exonération.
établie en France à compter du Sont exonérées de l’impôt sur le
Total des sommes exonérées :
1er janvier 2010. Il est amené à revenu au titre de l’année 2008 : 80 000 €, soit : 50 000 + 30 000.
effectuer régulièrement des dépla- > La « prime d’impatriation » dans la Si le salarié opte pour le plafond
cements à l’étranger. limite de 50 000 €, le solde (10 000 €) global de 50 %, il bénéficiera d’une
> Sa rémunération annuelle nette étant imposable dès lors qu’à défaut exonération plus importante, égale
au titre de 2008 est de 200 000 €, le salaire imposable de l’impatrié à 83 000 € (soit 50 000 + 33 000),
dont une « prime d’impatriation » (140 000 €) serait inférieur au « salaire le plafond étant de 100 000 €
de 60 000 € ; net comparable » (150 000 €) ; (200 000 X 0,5).

52 Un régime favorable pour les salariés en mobilité internationale


Doing business in France

Chapitre III

au moins égale à celle perçue au titre de fonctions IV.3 L’imposition du non-résident fiscal
analogues dans la même entreprise ou, à défaut,
dans une entreprise similaire établie en France. Le non-résident fiscal est imposé uniquement
Le régime prévoit en outre une exonération d’im- sur ses revenus de source française. Les rému-
pôt sur le revenu pour la fraction de la rémunéra- nérations versées en contrepartie d’une activité
tion correspondant à l’activité exercée à l’étranger. exercée sur le territoire français sont imposables
L’exonération ne peut excéder 20 % de la rému- en France.
nération imposable. À ce titre, les salaires supportent une retenue à
Afin que le régime soit plus favorable aux per- la source de 20 % pour la fraction de rémuné-
sonnes dont la rémunération pour des fonctions ration supérieure à 40 716 euros (seuil pour les
exercées à l’étranger est élevée, le nouveau régime revenus 2010) et l’employeur établi en France
a prévu la possibilité d’opter pour un plafonnement qui verse un salaire à un non-résident est obligé
global des sommes exonérées (prime d’impatria- de pratiquer une retenue à la source.
tion et fraction de la rémunération correspondant Ces salariés non-résidents devront faire parvenir
à l’activité exercée à l’étranger) à hauteur de 50 % une déclaration de revenus français à l’admi-
de leur rémunération totale. nistration fiscale auprès du centre des impôts
Le nouveau régime prévoit en outre une exonération des non-résidents à Noisy-le-Grand, et, le cas
à hauteur de 50 % des revenus dits « passifs » (revenus échéant, la différence entre la retenue et le mon-
de capitaux mobiliers, produits de droit d’auteur et tant normal de l’impôt à payer sera due.
de propriété industrielle, plus values de cessions de Afin d’éviter une double imposition, la retenue à la
valeurs mobilières et de droits sociaux) de source source pratiquée en France donne lieu, en général,
étrangère. à l’octroi d’un crédit d’impôt d’un même montant
Le régime d’exonération des impatriés s’applique pen- dans l’État de résidence (suivant les modalités de
dant une durée maximum de 6 ans à compter de leur la convention fiscale entre la France et le pays de
installation en France. résidence). En outre, la plupart des conventions
fiscales internationales prévoient une clause de
En matière d’impôt de solidarité sur la fortune mission temporaire en vertu de laquelle les rému-
(ISF), les impatriés ne sont taxés à l’ISF, pendant nérations perçues dans l’État d’exercice au titre
les 6 premières années d’installation en France, d’un emploi salarié ne sont pas imposables dans
que sur leurs biens situés en France. À l’issue de cet État lorsque le bénéficiaire y séjourne moins
cette période, l’ISF n’est dû que si le patrimoine de 183 jours et que les rémunérations sont ver-
net taxable est supérieur à 790 000 euros (seuil sées par un employeur ou pour le compte d’un
au 1er janvier 2010). employeur qui n’est pas un résident de cet État.
En matière de cotisations de sécurité sociale, les
cotisations payées par le salarié à un organisme de
protection sociale du pays d’origine sont déduites
du revenu imposable en France lorsqu’il existe
une convention de sécurité sociale entre la France
et le pays d’origine qui permet au salarié expatrié
en France de continuer à cotiser dans son pays
d’origine. Ce régime permet en outre de déduire
des revenus imposables les cotisations versées
par les expatriés et leur entreprise étrangère à
un régime de prévoyance complémentaire et à
un régime complémentaire de retraite.

La fiscalité de vos collaborateurs en France


53
La fiscalité
des entreprises
en France

Chapitre IV
Doing business in France

Chapitre IV Doing Business in France

La fiscalité des entreprises


en France
En France, les règles fiscales sont traditionnellement conçues de manière à favoriser les
investissements des entreprises, le développement régional et l’expansion à l’internatio-
nal. Les principes qui s’appliquent aux groupes illustrent également l’engagement de la
France envers un traitement fiscal équitable. La France a signé des conventions fiscales
bilatérales avec la plupart des pays susceptibles d’entretenir des relations d’affaires avec
elle (plus d’une centaine de pays) et offre ainsi aux investisseurs étrangers une protection
remarquable contre la double imposition.

I. Un impôt sur les sociétés dans Depuis le 1er janvier 2005, une procédure de res-
la norme européenne crit permet à toute entreprise déjà implantée ou
envisageant de s’implanter en France, d’interroger
I.1. Votre impôt est calculé sur l’administration fiscale pour savoir si elle dispose en
les bénéfices réalisés
France d’un établissement stable ; l’administration
dispose d’un délai de 3 mois pour répondre.
Dès lors qu’une entreprise étrangère exerce en
France une activité qui produit des bénéfices, ces
bénéfices sont imposés en France (principe de ter- I.2. Détermination du résultat taxable :
ritorialité). Cette règle s’applique quel que soit le comment alléger l’imposition de votre
mode d’exploitation : entreprise
>> Filiale ;
>> Succursale ; Le résultat taxable à l’impôt sur les sociétés est
>> Établissement stable. calculé sur les revenus diminués des charges
Dans le cas d’une succursale ou d’un établissement déductibles.
stable qui n’ont pas de personnalité juridique dis- Les revenus sont tous les produits qui proviennent
tincte, le résultat de l’activité en France est reconsti-
de l’activité, ventes ou prestations de services.
tué à partir des comptes de la société étrangère. La
Les charges déductibles sont celles qui sont liées à
notion d’établissement stable est définie dans cha-
que convention fiscale comme une installation fixe l’activité exercée. Il s’agit notamment :
d’affaires ou un agent dépendant (définition issue >> Des amortissements des immobilisations cor-
de l’article 5 du modèle OCDE des conventions porelles et incorporelles (à l’exclusion des fonds
fiscales).Ainsi, à titre d’exemple le plus fréquemment de commerce et terrains) ;
rencontré en pratique, une entreprise étrangère >> Des provisions ;
qui envoie en France un de ses salariés prospecter >> Des loyers des immeubles et du matériel ;
le marché français ne risque pas de se voir recon-
>> Des salaires ;
naitre en France un établissement stable ; mais dés
>> Des charges sociales ;
lors que ce salarié signe des contrats en France au
nom et pour le compte de la société étrangère, il >> Des achats de marchandises ;
y a alors présence en France d’un établissement >> Des dépenses d’énergie ;
stable redevable des impôts sur le profit retiré de >> Des frais de publicité ;
cette activité en France. >> Des frais financiers, etc.

56 La fiscalité des entreprises en France


Doing business in France

Chapitre IV

I.2.1. Certaines déductions sont limitées I.4. Les provisions pour dépréciation
La déductibilité de certaines catégories de dépen- autorisées
ses est limitée afin d’éviter les abus. C’est le cas,
en particulier, des dépenses dites « somptuai- Elles doivent pouvoir être justifiées et porter sur
res », comme l’utilisation de véhicules de tou- des comptes, stocks, valeurs ou immobilisations
risme : l’amortissement déductible et les dépenses corporelles et incorporelles clairement identifiés.
de location sont alors plafonnés, selon le cas, à Sont notamment admises les provisions pour
18 300 euros ou 9 900 euros pour les véhicules les risques, pour travaux, pour hausse des prix, pour
plus polluants acquis à compter du 1er janvier 2006. congés payés, etc.
Les seuils s’entendent toutes taxes comprises (TVA
incluse). I.5. Les taux d’impôt sur les sociétés
I.2.2 Les montants facturés par une Les taux d’impôt sur les sociétés (IS) sont les
société mère à sa filiale française sont suivants :
déductibles >> Pour les grandes entreprises : taux normal de
Les frais de gestion, intérêts débiteurs et redevan- 33,33 %, auquel s’ajoute pour les entreprises
ces versés à des sociétés liées, sont déductibles dont le bénéfice imposable au taux normal est
s’ils correspondent à des prestations effectivement supérieure à 2 289 000 € – une contribution
fournies et si les opérations sont facturées à un sociale additionnelle de 1,1 point, soit un taux
prix normal. effectif de 34,43 %.
>> Pour les petites et moyennes entreprises(1)
I.3. Des règles d’amortissement très (PME) : taux réduit d’IS de 15 % jusqu’à
favorables 38 120 euros de bénéfices et taux normal
de 33,33 % pour la fraction excédentaire. Les
Les immobilisations sont amorties de manière PME sont exonérées de contribution sociale
linéaire selon leur durée probable d’utilisation. additionnelle.
Toutefois, s’agissant de certains matériels de >> Taux réduit de 15 % sur tous les produits
production acquis à l’état neuf et dont la durée de la propriété industrielle (redevances de
d’amortissement est de 3 ans minimum, des mul- concession et plus values de cession de bre-
tiples d’accélération de 1,25 à 2,25 peuvent être vets, sous réserve d’une détention depuis
appliqués aux taux d’amortissements linéaires, au moins 2 ans(2)) cela concerne les brevets,
en fonction de la durée de vie utile normale inventions brevetables et les procédés de
des actifs concernés (régime de l’amortissement fabrication.
dégressif). >> Les plus values de cession de titres de partici-
Les matériels et outillages utilisés pour des opéra- pations sont totalement exonérées à l’excep-
tions de recherche scientifique et technique, acquis tion d’une quote-part de 5 % correspondant
ou fabriqués à compter du 1er janvier 2004 béné- aux frais et charges.
ficient d’un dispositif d’amortissement dégressif
majoré. Les multiples d’accélération qui leur sont
appliqués vont de 1,5 à 2,5. (1)
Contribution au taux de 3,3 % qui se calcule sur le montant de l’IS
Les logiciels, les matériels destinés à économi- de référence (soit 3,3 % x 33,33 = 1,1), diminué d’un abattement de
ser l’énergie et les équipements de production 763 000 euros. Sont visées les PME dont au moins 75 % des actions sont
détenues directement ou indirectement par des personnes physiques ou
d’énergies renouvelables, les matériels destinés à par des sociétés qui satisfont aux mêmes conditions et qui déclarent un
lutter contre le bruit et les véhicules non polluants chiffre d’affaires annuel inférieur à 7 630 000 euros, et sous réserve d’un
(électriques- gaz naturel-GPL) s’amortissent sur capital social intégralement libéré.
(2)
En présence de liens de dépendance (entreprises appartenant à un même
une durée de 12 mois. groupe), les cessions ne bénéficient pas du taux réduit.

Un impôt sur les sociétés dans la norme européenne


57
Doing business in France

conseil de l’expert

Marc Bénard, Pierre-Yves Bourtourault, Baker &Mc kenzie

Organiser la chaine logistique au regard


du risque d’établissement stable

Les entreprises étrangères souhaitant exercer une activité en À titre d’exemple, pour l’implantation d’une activité de vente
France doivent tenir compte du risque de qualification d’un en France, plusieurs « business models » sont envisageables, qui
établissement stable imposable en France. peuvent être utilisés indépendamment de la structure juridique
Un établissement stable imposable peut être caractérisé dès en France. Toutefois, ils seront déterminants pour la qualification
lors que l’entreprise étrangère dispose en France : d’établissement stable, par exemple en présence d’une convention
• D’une installation fixe d’affaires, c’est-à-dire si elle a à sa fiscale :
disposition des locaux ou des installations matérielles en • un agent commercial, agissant au nom et pour le compte
France lui permettant d’exercer ses propres activités de façon de son mandant étranger, assumera peu de fonctions, risques et
permanente ; coûts, et par conséquent recevra une rémunération peu élevée.
• D’un agent dépendant, c’est-à-dire un représentant (un employé Le recours à un agent commercial générera un risque important
ou toute autre personne dépendante) habilité à engager l’entreprise d’établissement stable, puisque cette structure correspond à la
étrangère dans des relations contractuelles en France ; définition de l’agent dépendant habilité à engager son mandant dans
• D’un cycle commercial complet d’activités des relations contractuelles. Par conséquent, ses activités en France
devraient être limitées à des activités pré et après vente.
La qualification d’établissement stable en France dépend
également des dispositions prévues par les conventions fiscales • un commissionnaire (c’est-à-dire un agent opaque agissant
applicables, lorsqu’il en existe, entre la France et le pays de pour le compte du commettant mais en son nom propre) aura des
résidence de l’entreprise étrangère. fonctions, risques et coûts plus importants. Le recours à une structure
de commissionnaire soulève un certain nombre de questions :
Le choix du mode d’exercice de l’activité en France sera déter­
l’administration fiscale française a procédé à des rectifications de
minant pour cette qualification.
structures de commissionnaires sur le fondement de la notion
I. Conséquences de la structure juridique en France d’agent dépendant, alors même que le commissionnaire ne dispose
Selon la forme juridique de l’implantation en France, les pas juridiquement du pouvoir d’engager son commettant dans
problématiques soulevées seront différentes : des relations contractuelles. Cette position a été validée par une
décision de la cour administrative d’appel de Paris (CAA Paris
• en cas de succursale immatriculée en France, cette succursale sera
2 février 2007, n° 05-2361, Sociétété Zimmer Ltd). Toutefois,
déjà considérée fiscalement comme un établissement stable ;
dans un arrêt du 31 mars 2010 (CE, 31 mars, 2010 n° 304715,
• en l’absence de succursale immatriculée, la présence d’employés 308525) le Conseil d’Etat casse  la décision de la Cour d'appel, en
ou d’installations de l’entreprise étrangère en France pourrait rappelant qu’en principe un commissionnaire ne peut constituer un
générer un risque de qualification d’établissement stable ; établissement stable de son commettant  (sauf si les dispositions
• pour une filiale en France, cette filiale, alors même qu’elle serait contractuelles ou les circonstances se distinguent d’un véritable
déjà imposée séparément, pourrait être considérée comme un accord de commissionnaire).
établissement stable de sa société mère ;
• un distributeur à part entière (« full-fledged »), agissant
• en l’absence de convention fiscale, l’achat-revente de biens comme un véritable entrepreneur, assumera plus de fonctions,
en France peut entraîner la reconnaissance de l’existence d’un risques et coûts et aura droit à une rémunération plus élevée. Par
établissement stable imposable. conséquent, le risque d’établissement stable sera moindre, puisque
la négociation commerciale et la conclusion des ventes font partie
II. Conséquences de l’organisation de la chaîne
de l’activité courante d’un distributeur.
logistique
Le risque de reconnaissance d’un établissement stable ne peut Conclusion
être dissocié des problématiques de prix de transfert soulevées L’implantation d’une activité en France doit être organisée avec
par le business model choisi : selon le niveau de fonctions, prudence, de façon à limiter le risque d’établissement stable. Une
risques et actifs impliqués par le business model retenu, la procédure de rescrit permet également de sécuriser l’absence
rémunération de l’entité française pourra varier. d’établissement stable.

58
Doing business in France

Chapitre IV

I.6. Le report des pertes sur au moins 95 % des actions des filiales françaises
les exercices ultérieurs du groupe intégré. Les exercices comptables de
la société mère et des filiales doivent coïncider.
Les pertes constatées peuvent être reportées en L’option peut être effectuée pour une période
avant sans limitation de durée (« carry-forward »). de cinq ans. La sortie du régime de groupe est
Il existe également un régime de report de déficit automatique lorsque les conditions de déten-
en arrière (« carry- back »). tion du capital ne sont plus remplies.
Pour les exercices ouverts à compter du 1er
I.7. Groupes de sociétés : le janvier 2009, les PME peuvent désormais impu-
régime français d’intégration fiscale ter sur leurs résultats réalisés en France les
particulièrement favorable déficits de leurs succursales ou filiales détenues
directement à 95 % au moins, qui sont établies
Il présente l’avantage d’un système global. Il per- dans un État de l’Union européenne (ou dans un
met aux groupes de compenser les bénéfices et État ayant conclu avec la France une convention
pertes de leurs activités françaises à l’intérieur fiscale qui contient une clause s’assistance assis-
du périmètre de consolidation et permet éga- tance administrative) et soumises à un impôt
lement de neutraliser les opérations internes équivalent à l’impôt sur les sociétés.
au groupe. Les crédits d’impôts constitués par Pour les exercices clos à compter du 31 décem-
l’une des sociétés du groupe, comme par exem- bre 2009, les filiales françaises détenues par
ple le crédit d’impôt recherche, peuvent être l’intermédiaire d’une société européenne (loca-
transférés à la société intégrante seule rede- lisation au sein de l’Union européenne, de la
vable de l’impôt sur les sociétés et s’imputer Norvège ou de l’Islande) non soumise à l’IS
ainsi sur l’impôt dû par le groupe. Il s’applique en France peuvent désormais faire partie d’un
sur option si une société-mère française détient groupe intégré.

En détail

Le régime du « carry back »


Le système permet d’imputer Exemple : bénéficiaire de 100 000 €, elle
le déficit d’un exercice sur 2006 = bénéfice fiscal +50 000 € doit un impôt de 33 333 €, elle
les bénéfices des 3 exercices 2007 = bénéfice fiscal +10 000 € pourra utiliser sa créance en paie-
précédant la période déficitaire, 2008 = bénéfice fiscal +30 000 € ment de l’impôt de 2010.
en commençant par le plus ancien 2009 = déficit fiscal -70 000 € Si elle continue à être déficitaire
(N-3, puis N-2, puis N-1). Cela fait Le déficit de 2009 sera imputé à en 2010, 2011, 2012, 2013 et
naître une créance non imposable concurrence de 50 000 € sur le 2014, elle pourra demander le
sur le Trésor correspondant à bénéfice de 2006, 10 000 € sur remboursement de 23 331 € à
l’impôt antérieurement versé. le bénéfice de 2007, 10 000 € sur compter de 2015. La loi de finance
le bénéfice de 2008 2010 ne reconduit pas la mesure
La créance est remboursée au de remboursement anticipé pour
terme de 5 ans si elle n’a pas été Calcul de la créance sur le Trésor : le « carry-back ».
utilisée en paiement de l’IS. La 70 000 x 33,33 % = 23 333 €
créance est mobilisable auprès Le « carry back » en Europe :
d’un établissement de crédit (loi Utilisation de la créance : Allemagne, Irlande, Royaume-
Dailly). Si en 2010, l’entreprise est Uni : 1 an. Pays-Bas : 3 ans

Un impôt sur les sociétés dans la norme européenne


59
Doing business in France

Chapitre IV

II. Les formes de rapatriement du capital). En l’absence de convention fiscale, le


des bénéfices taux de retenue à la source est de 25 % ou 18 %
pour les dividendes et distributions perçues par
Il existe 3 formes de rapatriement des bénéfices : des personnes physiques domiciliées dans un État
>> Transfert ou distribution du bénéfice net de la de l’UE, en Islande ou en Norvège).
succursale ou de la filiale ;
>> Intérêts d’emprunts et avances accordés par la II.2.3 Revenus d’obligations et
société-mère étrangère ; redevances
>> Redevances ou honoraires de gestion. Pour les intérêts et redevances versés à des
sociétés étrangères, les conventions fiscales pré-
II.1. Aucune entrave fiscale à la voient des taux variant de 0 à 15 %.
facturation d’intérêts, de redevances
ou d’honoraires de gestion II.2.4 Application de taux majorés pour
les « paradis fiscaux »
Les montants doivent être justifiés et corres- À compter du 1er mars 2010, une retenue à la
pondre à des taux pratiqués dans le cadre d’une source au taux de 50 % est applicable aux dis-
gestion normale entre entreprises n’ayant pas tributions de revenus mobiliers (dividendes et
entre elles de liens de dépendance. Les autorités intérêts, essentiellement) de source française
françaises peuvent exiger la preuve que les prix perçues via des établissements financiers localisés
appliqués sont des prix de pleine concurrence. dans des paradis fiscaux dénommés officielle-
ment « États ou territoires non coopératifs »
II.2. Des taux de retenue à la source (ETNC(4)), et ce, quelle que soit la résidence
réduits, voire des exonérations fiscale du bénéficiaire effectif des revenus.

Liste limitative des ETNC fixée par arrêté du 12 février 2010, révisable
(4)
II.2.1 Dividendes versés à un résident de
annuellement : pour 2010, 7 ETNC localisés dans les Caraïbes, 4 en
l’Union européenne (UE) Amérique centrale (dont Costa-Rica et Guatemala), 4 en Océanie, 2 en
Les dividendes distribués à une société mère Asie (Bruneï et Philippines) et 1 en Afrique (Libéria).

européenne sont exonérés de retenue à la


source, sous réserve de la localisation de son
siège dans l’Union européenne et d’une parti-
cipation de 10 % minimum dans le capital de sa II.3. D’importantes exonérations
filiale française distributrice. pour les dividendes transitant par les
holdings
II.2.2 Dividendes versées à un résident
hors UE Les holdings installées en France, et qui détien-
La plupart des conventions fiscales conclues entre nent des participations dans des entreprises fran-
la France et les principaux États industrialisés pré- çaises ou étrangères, peuvent redistribuer à leurs
voit l’application d’une retenue à la source sur les actionnaires à l’étranger les dividendes reçus
dividendes dont le taux standard est de 5 % pour d’entreprises dans lesquelles leur participation
les entreprises (sous conditions de participation est d’au moins 5 % :
minimum au capital de la filiale créée en France) >> Sans aucun impôt à payer, si la société mère
ou de 15 % pour les particuliers. Les nouvelles de la holding est installée dans un État membre
conventions fiscales signées par la France (avec le de l’UE ;
Japon et les États-Unis) prévoient même l’absence >> Avec une retenue à la source à taux réduit, selon
de retenue à la source lors du versement de divi- les conventions fiscales, si la société mère est
dendes (sous certaines conditions de détention installée en dehors de l’UE.

60 La fiscalité des entreprises en France


Doing business in France

conseil de l’expert

Nathalie Cordier-Deltour, avocat associé, et Guillaume Martenot, avocat, FIDAL Direction internationale.

La France dispose d’une fiscalité très incitative


pour les sociétés holdings

Si les Pays-Bas et le Luxembourg étaient traditionnellement les cette exonération ne s’appliquera pas aux cessions de titres
portes d’entrée privilégiées des groupes internationaux pour de sociétés établies dans un État non-coopératif.
la réalisation de leurs investissements en Europe, la France
se place désormais au rang des pays les plus attractifs pour • La possibilité de déduire les frais financiers et les frais
implanter une société holding. d’acquisition
Les frais financiers sont en principe déductibles fiscalement quelle
Parmi les dispositifs fiscaux incitatifs figurent : que soit leur destination (acquisition d’une filiale ou d’autres
actifs). Les règles de sous-capitalisation sont très favorables et
• L’absence de droits d’enregistrement lors de la représentent plus une sécurité qu’une contrainte.
constitution d’une société
Contrairement à certains pays qui exigent le versement Contrairement aux Pays-Bas où ils ne sont plus déductibles
de droits, la constitution d’une société en France est dans depuis février 2005, les frais d’acquisition de titres (droits de
la grande majorité des cas totalement exonérée de droits mutation, commissions versées à des intermédiaires, honoraires,
d’enregistrement. etc.) peuvent être déduits sur une période de 5 ans.
• L’exonération des bénéfices des sociétés holdings • La possibilité de constituer un groupe fiscal intégré
La fiscalité française présente de nombreux avantages concernant dans un large périmètre
l’imposition des sociétés holding dont l’activité principale Le droit fiscal français permet à une société holding française
consiste à détenir et gérer des titres de participation. de se constituer seule redevable de l’impôt sur les sociétés
dû par les filiales françaises dont elle détient au moins 95 %
• Exonération des dividendes reçus des filiales
Sous réserve de la réintégration d’une quote-part de frais et du capital.
charges qui peut être fixée forfaitairement à 5 % du produit total Les filiales françaises indirectement détenues (à hauteur de
des participations, les dividendes reçus de filiales non établies
95 %) par une société holding française par l’intermédiaire
dans des États non coopératifs par des sociétés holding sont
d’une société ou d’un établissement stable situé dans l’Union
exonérés d’impôt sur les sociétés à condition :
européenne, qui n’est pas soumis à l’impôt sur les sociétés en
– Qu’ils proviennent de filiales détenues à plus de 5 % France, peut être aussi membre du groupe fiscal intégré.
(le Luxembourg et le Royaume-Uni exigent un seuil de
Cette option permet, ainsi, d’agréger au niveau de la société
détention plus élevé),
holding les déficits subis par certaines sociétés du groupe
– Que les titres soient détenus en pleine propriété et qu’ils sur les résultats bénéficiaires des autres sociétés, réduisant
soient conservés pendant une période minimale de 2 ans. ainsi la charge globale d’impôt. Les déficits qui n’auront pu
être imputés pourront alors être reportés indéfiniment sans
• Exonération des plus values de cession des titres de limitation du montant imputable (contrairement aux Pays-Bas
participation et à l’Allemagne qui limitent respectivement la durée et la base
Les plus-values réalisées lors de la cession de titres de d’imputation des déficits).
participation, excepté pour les titres de sociétés à prépondérance
immobilière, et détenus depuis au moins deux ans sont La possibilité de combiner le régime d’intégration fiscale
exonérées sous réserve de la réintégration d’une quote-part avec la déduction des frais financiers est unique en Europe
de frais et charges fixée forfaitairement à 5 % du montant du et positionne la France parmi les pays les plus attractifs pour
résultat net des plus-values de cession, soit un taux effectif les groupes souhaitant implanter une société holding sur le
d’imposition de 1,67 %. Toutefois, à partir du 1er janvier 2011, « vieux continent ».

61
Doing business in France

Chapitre IV

III. La TVA et les droits communautaires, même lorsque celles-ci sont


de douanes expédiées d’un État membre à un autre. Les
biens entrant en France pour être réexportés
III.1. La TVA : un impôt neutre pour les vers un autre État membre de l’UE peuvent
entreprises assujetties pénétrer sur le territoire français sans payer
de droits de douane ou de TVA (la TVA est
Il s’agit d’une taxe sur la consommation de biens et acquittée dans le pays de consommation).
de services, acquittée par le consommateur.
Les entreprises doivent seulement collecter la taxe Un dispositif de suspension du paiement de la TVA
sur les ventes, et déduire de ce montant la TVA est prévu pour les opérations portant sur des biens
qu’elles ont acquittée sur leurs achats de biens ou destinés à être placés sous un régime douanier
de services. Si la TVA acquittée sur les achats est communautaire ou un entrepôt fiscal. Ce dispositif
supérieure à la TVA collectée sur les ventes, le crédit a pour objet de reporter à un stade ultérieur le
de TVA qui en résulte est remboursé à l’entreprise paiement de la TVA.
sur sa demande. Les entreprises sont dispensées de toute formalité
Les exportations de biens hors de la communauté administrative pour la circulation de la majorité
européenne sont entièrement exonérées. des marchandises entre les pays membres de la
Le taux normal sur la vente de biens et de services Communauté européenne. Les échanges intra- com-
est de 19,6 %, mais des taux réduits existent. Ainsi, munautaires nécessitent uniquement l’établissement
un taux de 5,5 % s’applique pour les produits alimen- de la déclaration d’échanges de biens (DEB) à des
taires, certains produits agricoles, les médicaments fins statistiques.Toutes les entreprises qui reçoivent
(5,5 % ou 2,1 %), les livres, les hôtels, les transports des marchandises d’un autre État membre pour
publics, les journaux et magazines, certaines activités un montant annuel excédant 150 000 € et celles
de loisirs, etc. qui exportent dans un autre État membre, doivent
établir chaque mois la DEB. La déclaration renseigne
III.2. Des droits de douane uniformes notamment sur la nature des produits, le pays de
dans l’UE provenance et de destination, la valeur et le poids
de la marchandise.
>> Les biens circulent librement à l’intérieur de La douane a conçu des méthodes de dédouane-
l’UE, et les droits de douane ne sont facturés ment informatique qui accélèrent les formalités
qu’une seule fois sur les importations extra- de dédouanement et la mise à disposition des mar-

En détail

Mesures de simplification des procédures de dédouanement


Dans le cadre de la simplification l’importation ; au paiement de la TVA à l’im-
des procédures administratives et > Le 1/1 000 payé lors de l’utili- portation.
fiscales et afin d’améliorer la com- sation d’un crédit d’enlèvement a Ainsi, à travers l’allègement des
pétitivité des entreprises basées en été supprimé depuis le 1er juillet charges liées à la fiscalité des
France, les mesures suivantes ont 2007.
flux, le gouvernement a amélioré
été adoptées : > Suppression du cautionne-
l’attractivité des ports et aéroports
> Depuis le 1er avril 2005, les ment de la TVA à l’importation
entreprises bénéficient d’une dans le cadre du crédit d’enlè- français et a rattrapé le retard pris
échéance mensuelle unique de vement. en la matière sur d’autres pays de
paiement de la TVA à l’importa- Ces mesures ont permis de sup- la Communauté tels que les Pays-
tion, fixée au 25 du mois suivant primer les coûts financiers liés Bas ou la Belgique.

62 La fiscalité des entreprises en France


Doing business in France

Chapitre IV

chandises (possibilité d’opter pour une transmission Grace à cette réforme, les équipements et biens
dématérialisée de la Deb au centre interrégional de mobiliers (« EBM »), dits investissements « produc-
saisie des données (CISD) de la douane dont dépend tifs » (machines, outillages, biens mobiliers, agence-
l’entreprise ou d’effectuer la Deb en ligne). À compter ments entre autres) ne sont plus taxés.
du 1er juillet 2010 (Deb à déposer en juillet au titre des La CET (CFE et CVAE) est outre plafonnée à 3 %
opérations de juin), la Deb doit obligatoirement être de la valeur ajoutée (VA) de l’entreprise (la TP était
transmise par voie électronique lorsque le montant plafonnée à 3,5 %, de la VA). La VA prise en compte
des expéditions ou des introductions réalisées au cours est elle-même plafonnée, selon le cas, à 80 % ou 85 %
de l’année civile précédente excède 2 300 000 euros
du chiffre d’affaires (selon que le chiffre d’affaires de
hors taxes.
l’entreprise soit inférieur ou supérieur strictement
Le dédouanement s’effectue auprès des services de
à 7 600 000 euros).
douane compétents.
IV.1.1. La « cotisation foncière des
>> Les formalités administratives de dédouanement
entreprises » (« CFE ») est déterminée
hors Union Européenne :
La circulation des marchandises entre les états mem- chaque année par les collectivités locales
bres de la Communauté européenne et les pays tiers qui fixent le taux d’imposition de la CFE
nécessite une déclaration en douane (à l’exporta- pour les établissements situés sur leurs
tion ou à l’importation) établie sous la forme d’un territoires
document administratif unique (DAU). Les principales La base d’imposition est constituée par les immobi-
informations contenues dans le DAU sont notamment : lisations passibles de taxe foncière dont l’entreprise
le nom ou la raison sociale de l’entreprise, le type de disposait à la fin de l’avant dernière année civile
déclaration déterminé en fonction de la provenance précédant celle de l’imposition (N-2). Elle est égale à
des marchandises, la nature, l’origine et la valeur hors la valeur locative cadastrale (taux uniforme de 8 %)
taxe de la marchandise. des immobilisations passibles de taxe foncière (pour
Les factures et, le cas échéant, les documents néces- l’essentiel, bâtiments et terrains mis à disposition
saires à l’octroi d’un régime tarifaire préférentiel et pour les besoins de la profession) avec un abatte-
à l’application des mesures de contrôle de certaines ment de 30 % pour les établissements industriels.
marchandises à l’importation (produits agricoles, etc.)
sont à joindre au dossier.Les données du DAU ouvrent IV.1.2. La « cotisation sur la valeur ajoutée
la liquidation des droits et taxes dues ainsi que le des entreprises » (« CVAE ») est assise
décompte physique et statistique des marchandises. sur la valeur ajoutée (VA) réalisée par
l’entreprise au cours de l’année civile
écoulée (1er janvier au 31 décembre)
IV. Les impôts locaux à la ou du dernier exercice clos de 12 mois,
charge des entreprises
si cet exercice ne coïncide
pas avec l’année civile
IV.1. La contribution économique
territoriale Seules les entreprises dont le chiffre d’affaires annuel
hors taxes (HT) supérieur à 500 000 € doivent payer
À compter de 2010, la taxe professionnelle (TP) est la CVAE.
supprimée et est remplacée par une imposition allé- Le taux de la CVAE est de 1,5 % pour les seu-
gée : la « cotisation économique territoriale » les entreprises dont le chiffre d’affaires annuel HT
(« CET ») qui est composée de la « cotisation fon- excède 50 000 000 euros. En-dessous de ce montant,
cière des entreprises » (« CFE ») et de la « cotisation les entreprises bénéficient d’un dégrèvement (varia-
sur la valeur ajoutée des entreprises » (« CVAE »). ble selon le niveau de leur chiffre d’affaires).

Les impôts locaux à la charge des entreprises


63
Doing business in France

Chapitre IV

IV.1.3. Les exonérations de CET : née de création et la taxation réduite sur 50 % de
outre l’exonération générale sur la base d’imposition la 2e année est maintenue dans
les investissements productifs la cadre de la CET.
(biens mobiliers et agencements),
la quasi-totalité des nombreuses IV.2. La taxe foncière
exonérations de TP est reprise
en matière de CET Les entreprises sont redevables de la taxe foncière
Sont donc exonérées de CET les activités suivantes, sur la valeur locative des terrains (taxe foncière
notamment : sur le non bâti) et des constructions (taxe fon-
>> Entreprises nouvelles implantées dans certaines cière sur le bâti). La base d’imposition est égale à
zones du territoire ; la valeur locative cadastrale (ou revenu cadastral)
>> Entreprises éligibles au statut fiscal des « jeunes diminuée d’un abattement forfaitaire de 50 % pour
entreprises innovantes » (JEI) ; les constructions ou de 20 % pour les terrains.
>> Sous certaines conditions (création d’un nombre Le montant de la taxe s’obtient en multipliant cette
minimum d’emplois permanents et volume mini- base par les taux votés par les collectivités locales
mum d’investissements), biens affectés aux activi- (régions, départements et communes).
tés de recherche scientifique et technique ; La méthode d’évaluation des immobilisations varient
>> Les immobilisations destinées à la production selon leur nature :
d’électricité d’origine photovoltaïque (panneaux >> En présence d’établissements industriels
solaires). Ces immobilisations sont également (méthode d’évaluation dite « comptable ») :
exonérées de taxe foncière (voir ci-dessous). leur valeur locative est toujours égale à 8 % du
Enfin, il est rappelé que l’exonération générale l’an- prix de revient des immobilisations (terrains et

En détail

Exemple de calcul d’une CET


Soit une entreprise qui réalise les Les immobilisations soumises à la Calcul de la CET :
investissements industriels sui- taxe foncières sont le terrain et les
La CET est égale au montant de la
vants : bâtiments (30 M €).
CFE et de la CVAE : 1 208 000 € au
> Terrain + bâtiments (immobili- La VL est de 8 % de ces immobilisa- lieu d’une taxe professionnelle qui
sations passibles de taxe foncière) : tions soit 2.4 M € (30 * 8 %). aurait été de 1 750 000  €(1), soit une
30 M € économie de l’ordre de 45 % par
Dans la mesure où il s’agit d’un
rapport à l’ancienne TP.
> Matériels et outillages industriels investissement industriel, la VL fait
(immobilisations non passibles de l’objet d’un abattement de 30 % La CET n’est pas due au titre de la
taxe foncière) : 70 M € soit une VL de 1.68 M € (exonération première année et bénéficie d’une
totale des matériels et outillages). réduction de 50 % sur la base
> VA annuelle estimée (après appli- imposable au titre de la deuxième
cation du plafonnement) : 50 M € > CFE de 458 000 € (arrondi) :
année.
1.68 M € * 27.26 %.
Soit un taux d’imposition local voté
Calcul de la CVAE :
par les collectivités de 27.26 %. Détail calcul ancienne taxe professionnelle : Assiette
(1)

> CVAE : 50 M € x 1,5 % = 750 000 € = (30 M € x taux 8 %, sans abattement) + (70 M € x taux
Calcul de la CFE : 16 %) = 13,6 M € – abattement 16 % = 11,424 M €.
(pas de dégrèvement car on suppose
Cotisation = 11 424 M € x 27,26 % (taux moyen national
> Valeur locative (VL) des immobili- que le chiffre d’affaires annuel sera pour 2009) = 3,114 M €, plafonné à 3,5 % x 50 M € (VA)
sations soumises à taxe foncière : supérieur à 50 M €). = 1,750 M €.

64 La fiscalité des entreprises en France


Doing business in France

Chapitre IV

constructions inscrits au bilan de la société) ; raire (de 2 à 5 ans) sur délibération des collec-
>> En présence de locaux commerciaux ou locaux tivités territoriales (voir Chapitre 5. Les aides
administratifs (méthode d’évaluation dite « par publiques) ;
comparaison » : leur valeur locative est déter- >> Les immeubles appartenant à des entreprises
minée, soit à partir du montant du loyer (si éligibles au statut fiscal des « jeunes entrepri-
location à des conditions de prix « normales » ses innovantes » (abréviation « JEI »), lesquelles
au 1er janvier 1970), soit par comparaison avec peuvent être exonérées, sur délibération des
la valeur locative de locaux similaires (si location collectivités territoriales, pendant une durée
à des conditions de prix « anormales »). de 7 ans ;
>> Pour les particuliers, logements neufs achevés à
La taxe foncière est due par le propriétaire au 1er janvier. compter du 1er janvier 2009 dont le niveau de
Il existe un grand nombre d’exonérations de taxe performance énergétique globale est supérieur
foncière au titre desquelles : à celui qu’impose la législation en vigueur (durée
>> Les constructions nouvelles, lesquelles sont exo- minimum d’exonération de 5 ans).
nérées de la taxe foncière sur le bâti les deux
premières années (l’exonération porte sur les
parts régionales et départementales de la taxe, V. De nombreuses mesures
à l’exclusion de la part communale) ; d’incitation fiscale en faveur
>> Les outillages et autres installations et moyens des investisseurs
matériels d’exploitation des établissements
industriels (à l’exclusion des installations fon- V.1. Crédits d’impôts
cières) ;
>> Les immobilisations destinées à la production V.1.1. Le crédit d’impôt recherche
d’électricité d’origine photovoltaïque (panneaux français est l’un des plus incitatifs au
solaires). Ces immobilisations sont également monde
exonérées de la CET (voir ci-dessus) ; Les entreprises industrielles, commerciales ou agri-
>> Les entreprises implantées dans certaines zones coles, qui effectuent des dépenses de recherche peu-
du territoire en cas de création, extension ou vent obtenir un crédit d’impôt imputable sur l’impôt
reprise d’établissements en difficulté, lesquelles sur les sociétés qu’elles ont à payer. En l’absence
peuvent bénéficier d’une exonération tempo- d’impôt à payer faute de résultats bénéficiaires,

En détail
Exemple de calcul de la taxe foncière
Une entreprise industrielle a réalisé > B âtiment : 600 000 x 8 % En 2010 et 2011, au titre des
et achevé au cours de l’année 2009 = 48 000 constructions nouvelles :
les investissements suivants : > D’où une valeur locative brute > Exonération de taxe foncière sur
> Terrain : 100 000 € = 56 000 les parts régionale et départe-
Valeur locative nette après abattement mentale ;
> Bâtiment : 600 000 €
forfaitaire de 50 % : 28 000 €. > La taxe est due uniquement pour
> Matériels et équipements de pro- Soit un taux voté par les collectivités la part communale soit : 28 000
duction : 1 500 000 € locales de 27,41 % (par hypothèse) : x 15 % = 4 200 €.
On ne retient que la valeur locative > Commune : 15 % À compter de 2012, la taxe foncière
des terrains et constructions : > Département : 9,76 % à payer sera de : 28 000 x 27,41 %
> Terrain : 100 000 x 8 % = 8 000 > Région : 2,65 % (si taux constants) = 7 675 €.

Les impôts locaux à la charge des entreprises


65
Doing business in France

conseil de l’expert

M. Alain Girard, cabinet FIDAG

LES OBLIGATIONS FISCALES AU REGARD DES


PREMIERS MOIS D’ACTIVITÉ

Les centres de formalités des entreprises sont habilités à recevoir supérieur à 500 000 euros (*) et se calcule en appliquant un taux
les déclarations obligatoires d’existence et d’identification à la valeur ajoutée produite par la société. Ce taux dépend du
des sociétés assujetties à l’Impôt sur les Sociétés (IS) et à la montant du chiffre d’affaires et varie de 0,5 % (> 500 000 euros)
taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et à informer le service des à 1,5 % (> 50 000 000 euros). La CVAE est déclarée et payée
impôts des entreprises (SIE) ou bien la direction des grandes par la société chaque année début mai au titre de l’année
entreprises (DGE) dès que les formalités de constitution et précédente.
d’immatriculation de la société sont achevées.A ces deux impôts
destinés aux finances de l’État s’ajoutent deux impôts finançant
les collectivités locales (communes, départements, régions) 3- La taxe sur la valeur ajoutée (tva)
recouvrés par l’administration fiscale : la cotisation foncière
A la création, le SIE ou la DGE attribue à la société un numéro
des entreprises (CFE) et la cotisation sur la valeur ajoutée des
de TVA intracommunautaire qui décline le numéro Siren attribué
entreprises (CVAE).
par l’institut national des statistiques et des études économiques
Le SIE compétent est celui où est situé le siège social ou le siège (Insee) de la manière suivante : FR + 2 chiffres ou lettres +
de la direction effective de la société si celui-ci est différent. numéro Siren.
A la différence d’un bureau de liaison, l’établissement stable La TVA est ensuite déclarée (TVA collectée sur le chiffre
de société étrangère implantée en France, considéré comme d’affaires diminuée de la TVA sur les dépenses) une fois par
tel en vertu d’une convention fiscale bilatérale, a les mêmes mois sur l’imprimé n° 3310-CA3. Cette déclaration doit être
obligations qu’une société immatriculée en France. envoyée au SIE ou à la DGE en respectant une date limite fixée
entre le 15 et le 24 du mois suivant le mois des opérations
concernées.
1- La cotisation fonciere des entreprises (cfe) La société peut opter à la création pour des déclarations
Dès que le SIE ou la DGE est informé de la création d’une trimestrielles de TVA si elle estime que la TVA à payer dans
société par le centre de formalités des entreprises, il envoie l’année sera inférieure à 4 000 euros.
à cette société une demande de renseignements destinée
notamment à déterminer les communes où sont situés les
biens imposables (terrains et bâtiments) et ainsi identifier les 4- L’impôt sur les sociétés (IS)
collectivités locales bénéficiaires de l’impôt. Dans les trois mois suivant la clôture de leur exercice, les
Au titre de l’année de la création, la CFE n’est pas due. Ensuite, sociétés doivent transmettre au SIE ou à la DGE le bilan, le
chaque année en mai, la société souscrit une déclaration des compte de résultat, les annexes et la déclaration fiscale des
bases d’imposition. résultats d’une manière strictement normée sur des imprimés
administratifs, communément appelés « liasse fiscale » (imprimés
La CFE est calculée d’après la valeur locative cadastrale des n° 2050 à 2059-G et 2065).
biens imposables et est recouvrée par le SIE ou la DGE par
voie de rôle pour la première fois à la fin de l’année suivant Dans les trois mois et quinze jours suivant la clôture de leur
l’année de création de la société. La base de calcul de la 1ère exercice, les sociétés doivent transmettre au SIE ou à la DGE le
cotisation est réduite de moitié. relevé de solde d’IS (imprimé n° 2572-K) dans lequel la société,
soit constate les pertes fiscales imputables sur les bénéfices
des exercices suivants et l’absence d’imposition au titre de
2- La cotisation sur la valeur ajoutee des entreprises l’exercice écoulé, soit calcule l’impôt sur les bénéfices et joint
(cvae) le paiement correspondant à ce relevé.

La CVAE n’est pas due au titre de l’année de création. Elle (*) Cependant toutes les entreprises dont le chiffre d’affaires annuel est supérieur à
152 500 € doivent établir une déclaration.
est due par toute société réalisant un chiffre d’affaires annuel

66
Doing business in France

Chapitre IV

le crédit d’impôt recherche (CIR) est remboursé >> Les dotations aux amortissements des immeu-
en « cash » au terme d’une période de trois ans. bles et des équipements affectés directement à
Les petites et moyennes entreprises de croissance la réalisation des opérations de recherche ;
et les jeunes entreprises innovantes bénéficient du >> Les dépenses de fonctionnement fixées forfai-
remboursement immédiat de la créance de crédit tairement à : 75 % des dépenses de personnel
d’impôt. éligibles ; 200 % des salaires des jeunes docteurs
A titre de mesure exceptionnelle, le plan de relance pendant 24 mois ;
de l’économie du 4 décembre 2008, permet d’ob- >> Les primes et cotisations afférentes à des
tenir le remboursement anticipé – dès 2009 – des contrats d’assurance-brevet (dans la limite de
créances de CIR au titre des années 2005, 2006, 60 000 euros par an) ;
2007 et 2008. La loi de finances pour 2010 recon- >> Les dotations aux amortissements des brevets
duit la mesure de remboursement anticipé pour acquis pour la réalisation de travaux de recherche ;
2010 des créances de CIR au titre des dépenses >> 50 % des dépenses de normalisation ;
de recherche exposées en 2009. >> Les dépenses de veille technologique (dans la
Pour les dépenses de recherche exposées à comp- limite de 60 000 € par an) ;
ter de 2010 (calcul du CIR en 2011), l’entreprise >> Les dépenses de sous-traitance relatives à des
a la possibilité de monétiser sa créance de CIR opérations de recherche confiées à des orga-
auprès d’un établissement bancaire (mécanisme de nismes de recherche publics, à des universités, à
la mobilisation de créance Loi Dailly). des centres techniques, aux fondations d’utilité
Les dépenses de recherche éligibles au CIR doi- publique du secteur de la recherche agréées, aux
vent relever de la recherche fondamentale, de la fondations de coopération scientifique et aux
recherche appliquée (modèle probatoire de produit, établissements publics de coopération scientifique
d’opération ou de méthode) ou du développe- (dépenses prises en compte pour le double de
ment expérimental (utilisation de prototypes ou leur montant) ;
d’installations pilotes). Pour les dépenses engagées >> les dépenses de sous-traitance relatives à des opé-
à compter du 1er janvier 2008, le crédit d’impôt rations de recherche confiées à des organismes
est égal à 30 % des dépenses de l’année pour les de recherche privés agréés.
dépenses de recherche inférieures ou égales à 100
M€ et 5 % au-delà de ce seuil. Le taux de 30 % est En l’absence de liens de dépendance entre l’en-
porté à 50 % et 40 % respectivement la 1re année treprise donneuse d’ordre et le sous-traitant, les
et la 2e année pour les entreprises n’ayant jamais dépenses de sous-traitance sont plafonnées à
bénéficié du régime ainsi que celles qui n’en ont 10 000 000 euros. Dans le cas contraire (cas d’un
pas bénéficié depuis plus de cinq ans. Le montant groupe de sociétés), le plafond des dépenses de
du crédit d’impôt n’est plus plafonné. sous-traitance est de 2 000 000 euros.

Les dépenses de recherche éligibles sont : V.1.2.Vous pouvez bénéficier d’un crédit
>> Les dépenses de personnel (salaires bruts et d’impôt famille pour permettre à vos
charges sociales) des chercheurs et des tech- collaborateurs ayant des enfants de
niciens de recherche directement et exclusive- mieux concilier leur vie professionnelle et
ment affectés à la recherche ; leur vie familiale
>> Le double des salaires des jeunes docteurs pen- Les entreprises peuvent bénéficier d’un crédit d’im-
dant les 24 mois qui suivent leur recrutement pôt égal à 50 % des dépenses de garde d’enfants
(premier emploi) ; de moins de 3 ans des salariés de l’entreprise ou
>> Les dépenses de dépôt, de maintenance et de à 25 % des dépenses exposées pour l’émission de
défense des brevets ainsi que des certificats chèques emplois universels destinés à faciliter l’ac-
d’obtention végétale (Cov) ; cès aux services à la personne (garde d’enfants à

De nombreuses mesures d’incitation fiscale en faveur des investisseurs


67
Doing business in France

Chapitre IV

domicile, travaux à domicile, etc.). Le crédit d’impôt Le crédit d’impôt audiovisuel (documentai-
est plafonné à 500 000 € par entreprise et par an, res, fiction, animation) est plafonné à 1 150 € ou
il est imputé sur l’impôt sur les bénéfices dû par 1 200 € par minute produite et livrée, selon la
l’entreprise au titre de l’année au cours de laquelle nature de l’œuvre. Le crédit d’impôt (cinéma ou
les dépenses ont été engagées. audiovisuel, selon le cas) est imputé sur l’impôt
Si le montant de crédit d’impôt excède l’impôt dû sur les bénéfices dû par l’entreprise au titre de
au titre de ladite année, l’excédent est restitué. l’exercice au cours duquel les dépenses ont été
exposées. Si le montant du crédit excède l’impôt
V.1.3. Pour favoriser la création, le crédit dû au titre de l’exercice, l’excédent est restitué.
d’impôt cinéma ou audiovisuel
Les entreprises de production cinématographique et V.1.4. Le crédit d’impôt jeux vidéo
audiovisuelle soumises à l’impôt sur les sociétés, qui Les entreprises de création de jeux vidéo soumises
assument les fonctions d’entreprises de production à l’impôt sur les sociétés peuvent bénéficier d’un
déléguées, peuvent bénéficier d’un crédit d’impôt crédit d’impôt au titre des dépenses de développe-
(cinéma ou audiovisuel, selon le cas) au titre de cer- ment de jeux vidéo répondant à certains critères et
taines dépenses de production désignées par la loi, agréés par le Centre national de la cinématographie
et correspondant à des opérations effectuées en (CNC). Les jeux qui ouvrent droit au crédit d’impôt
France en vue de la réalisation de longs métrages doivent d’une part avoir un coût de développement
agréés. Le taux de ce crédit d’impôt (cinéma supérieur ou égal à 150 000 euros et d’autre part,
ou audiovisuel, selon le cas), calculé au titre de contribuer au développement de la création cultu-
chaque exercice, est égal à 20 % du montant des relle française et européenne en matière de jeux
dépenses techniques éligibles. Sont visées les vidéo ainsi qu’à sa diversité et sa qualité.
dépenses suivantes, notamment : salaires et char- Le crédit d’impôt est égal à 20 % des dépenses
ges sociales des techniciens et ouvriers, dépense éligibles, lesquelles comprennent, notamment, les
de matériels techniques, location des plateaux dotations aux amortissements de biens neufs et
de tournage et dépenses de montage du film. les dépenses de personnel salarié affectés direc-
Les œuvres concernées doivent être réalisées tement à la création des jeux, les droits d’auteurs,
principalement en langue française. ainsi que les autres dépenses de fonctionnement
Le crédit d’impôt cinéma est plafonné à et sous- traitance dans la limite de 1 000 000 euros.
1 000,000 euros, quelle que soit la nature de Le crédit est plafonné pour chaque entreprise à
l’oeuvre ; 3 000 000 euros par exercice.

En détail

Le crédit d’impôt audiovisuel


Afin de renforcer l’attractivité de la national dit « C2I ») s’applique aux œuvre (et non par entreprise).
France pour la localisation de pro- dépenses engagées entre le 1er jan-
Pour être éligibles, les œuvres doivent
ductions cinématographiques et vier 2009 et le 31 décembre 2012.
être agrées par le Centre national de
audiovisuelles étrangères, ce crédit Le crédit d’impôt est égal à 20%
d’impôt a été étendu aux œuvres des dépenses effectuées en France la cinématographie (CNC) qui s’as-
cinématographiques ou audiovisuel- lesquelles sont plafonnées à 80 % surera que les œuvres comportent,
les produites par des entreprises éta- du budget de production de l'oeuvre. dans leur contenu dramatique, des
blies hors de France. Ce nouveau Le montant du crédit d’impôt est éléments rattachés à la culture, au
dispositif (le crédit d’impôt inter- plafonné à 4 000 000 euros par patrimoine ou au territoire français.

68 La fiscalité des entreprises en France


Doing business in France

Conseil de l’expert
Denis Allard et Marie Odile Senand, Directeurs Associés SUBVENTIUM

Le crédit impôt recherche (CIR)

Quel est l’objet du crédit impôt recherche ? • Les coûts de fonctionnement sont fixés forfaitairement à 75%
Le crédit d’impôt recherche est une mesure d’allègement de des coûts de personnels. Dans le cas d’un jeune docteur, les
l’impôt sur les sociétés, basée sur les dépenses de R&D engagées frais de fonctionnement sont fixés à 200%.
par toutes les entreprises implantées en France, sans restriction • Les opérations de R&D sous-traitées à des organismes agréés
de secteur ou de taille. (agrément du Ministère de la Recherche français) en France ou
Quels sont les types d’entreprises qui peuvent en bénéficier ? dans un pays membre de la Communauté Européenne. Si les
Toutes les entreprises industrielles, commerciales ou agricoles, opérations de R&D sont confiées à des organismes publics en
ainsi que les associations régies par la loi 1901 (sous certaines France ou dans un pays membre de la Communauté Européenne,
conditions) peuvent bénéficier du CIR. le montant des dépenses engagées est compté pour le double
Quels types de R&D sont éligibles au CIR ? de son montant dans l’assiette de calcul.
Pour être éligibles au CIR, les dépenses engagées doivent relever • Les amortissements des biens et des matériels acquis pour le compte
de la recherche fondamentale, de la recherche appliquée ou de des opérations de R&D, au prorata du temps d’utilisation R&D; ainsi
la recherche expérimentale que les brevets acquis pour le compte de la recherche.
Comment apprécier l’éligibilité de votre projet de R&D ? • Les frais liés à la prise, à la maintenance et à la défense des
Un projet de R&D éligible au CIR comprend l’ensemble des brevets
activités nécessaires pour tenter de parvenir à un avancement • Les frais de veille technologique.
scientifique ou technologique. Il sous-entend l’existence d’aléas • Les frais de normalisation.
scientifiques ou technologiques nécessitant la mise en place Attention: Les subventions perçues par la société au titre de
d’une démarche scientifique dont l’aboutissement permet un la recherche viennent en déduction de l’assiette de calcul du
dépassement de l’état de l’art : CIR.
• les aléas technologiques ou scientifiques sont définis comme des
Quel montant représente le CIR par rapport à l’assiette
lacunes ou des restrictions de l’état de l’art existant ne pouvant
des dépenses éligibles ?
être surmontées en appliquant les méthodes qui correspondent
Le taux du crédit d’impôt accordé aux entreprises éligibles
au niveau de formation de l’homme de l’art,
est de 30% des dépenses. Pour les entreprises qui demandent
• la démarche scientifique consiste en une investigation systématique à bénéficier du CIR pour la première fois, le taux est de 50%
sur l’identification et la description des aléas/incertitudes
l’année d’entrée dans le dispositif et de 40% la deuxième
scientifiques ou technologiques, la formulation d’hypothèses,
année
suivie d’une vérification par expérimentation conduisant à des
conclusions logiques, Comment peut-on utiliser le CIR ?
• l’état de l’art (état des techniques existantes) est constitué Cas général :
par toute connaissance accessible au moment des travaux de • Le crédit d’impôt est imputé sur l’impôt sur les sociétés (IS)
recherche-développement, et utilisable par l'homme du métier à payer chaque année,
normalement compétent dans le domaine en cause sans qu'il ait • Si une entreprise ne paye pas d’impôt, le CIR est remboursé
besoin de faire preuve d'une activité inventive. au terme d’une période de trois ans.
Pendant combien de temps une entreprise peut-elle • Si une entreprise souhaite récupérer son CIR avant le délai
bénéficier du CIR ? des trois ans, elle a la possibilité de mobiliser sa créance auprès
Une entreprise peut bénéficier du CIR aussi longtemps qu’elle d’une banque
conduit des travaux de R&D éligibles. Cas particuliers :
Quelles sont les dépenses retenues dans l’assiette de • Les « Jeunes Entreprises Innovantes » (statut accordé
calcul du CIR ? par l’administration fiscale sous certaines conditions) sont
• Les coûts de personnels (salaires bruts chargés au prorata du exemptées du paiement de l’IS et reçoivent leur CIR sous
temps passé aux travaux de R&D) des chercheurs, docteurs, forme de cash.
ingénieurs et techniciens de recherche. • Dans le cadre des dispositions du plan de relance pour
Dans le cas d’un jeune docteur (docteur obtenant son premier l’économie engagées par le gouvernement français en 2008,
CDI), le salaire brut chargé est doublé dans l’assiette pendant toutes les sociétés quel que soit leur statut peuvent demander
les 24 premiers mois. en 2010 le remboursement de leur CIR 2009.

69
Doing business in France

Chapitre IV

V.2. Exonération temporaire de temporaire et dégressive d’impôt sur les


contribution économique territoriale sociétés
dans les régions en difficulté L’exonération est de 100 % pendant les 24 premiers
mois, puis les bénéfices sont imposés à hauteur de
Dans certaines zones du territoire (zones d’aides 25 % de leur montant la 3e année, 50 % la 4e année
à finalité régionale : ZAFR, zones franches urbaines : et 75 % la 5e année.
ZFU, bassins d’emplois à redynamiser, zones de La mesure est réservée aux entreprises dont l’activité
restructuration de la défense, etc), les collectivités est nouvelle et dont le capital n’est pas détenu à plus
locales (communes, départements, régions et grou- de 50 % par d’autres sociétés.
pements de collectivités locales) sont autorisées Les entreprises qui bénéficient de ces dispositions
à accorder des exonérations temporaires totales peuvent également être exonérées sur délibération
ou partielles de contribution économique territo- des collectivités territoriales de cotisation économi-
riale aux entreprises qui s’installent, s’agrandissent que territoriale (qui remplace la taxe professionnelle
ou reprennent des établissements en difficulté. La supprimée en 2010) et ou de taxe foncière pour une
durée de l’exonération est de 5 ans maximum. durée de 2 à 5 ans maximum.
Par ailleurs, les entreprises assujetties à l’impôt sur les
sociétés (IS) créées jusqu’au 31 décembre 2013 pour la
V.3. L’exonération temporaire d’impôt reprise d’entreprises industrielles en difficulté peuvent
sur les sociétés (IS) pour également, sous certaines conditions, bénéficier d’une
les entreprises nouvelles exonération d’impôt sur les sociétés (IS) pendant les 24
mois suivant la reprise ainsi que d’une exonération,sur
V.3.1. Les entreprises nouvellement délibération des collectivités territoriales,de cotisation
créées jusqu’au 31 décembre 2010 dans économique territoriale (qui remplace la taxe profes-
certaines zones peuvent, sous certaines sionnelle supprimée en 2010) et ou de taxe foncière
conditions, bénéficier d’une exonération pour une durée de 2 à 5 ans maximum.

En détail

La fiscalité « verte »
Les entreprises bénéficient d’avanta- de douze mois au lieu des durées revient, porter cette réduction de 50
ges fiscaux lorsqu’elles participent à d’usage généralement comprises à 100 %.
la protection de l’environnement et entre cinq et dix ans, selon la nature D’autre part, les véhicules non pol-
au développement durable. des équipements et leur durée d’uti- luants roulant exclusivement ou non
En premier lieu, l’utilisation par les lisation. Ce dispositif concerne les au moyen de l’énergie électrique, du
entreprises d’équipements de pro- matériels acquis ou fabriqués avant gaz naturel véhicules (GNV) ou du
duction d’énergies renouvelables ou le 1er janvier 2011. gaz de pétrole liquéfié (GPL), acquis
d’économie d’énergie fait l’objet de En matière de contribution écono- avant le 1er janvier 2008, peuvent
mesures fiscales particulièrement mique territoriale, une réduction de aussi être amortis exceptionnelle-
favorables. moitié de la valeur locative (base ment sur 12 mois.
Ainsi, les matériels destinés à écono- imposable) s’applique à ces mêmes Enfin, depuis le 1er janvier 2007,
miser l’énergie et les équipements de équipements acquis ou créés à la taxe générale sur les activités
production d’énergies renouvelables compter de 1992. De plus, les col- polluantes (principe du « pollueur
(par exemple, les éoliennes) peuvent lectivités territoriales et leurs grou- payeur ») est allégée pour les indus-
ainsi faire l’objet d’un amortisse- pements dotés d’une fiscalité propre triels qui respectent certaines nor-
ment exceptionnel sur une période peuvent, chacun pour la part qui lui mes environnementales.

70 La fiscalité des entreprises en France


Doing business in France

Chapitre IV

Depuis 2007, il a été créé des bassins d’emplois à entreprises universitaires (JEU) créées en 2007. Les
redynamiser (en Champagne-Ardennes et Midi-Pyré- JEU sont des PME créées depuis moins de 8 ans,
nées) où les entreprises nouvellement implantées dirigées ou détenues directement à hauteur de 10 %
peuvent bénéficier d’une exonération d’impôt sur au moins, seules ou conjointement, par des étudiants,
les sociétés pendant 7 ans. Cette exonération a été des titulaires depuis moins de cinq ans d’un diplôme
étendue aux territoires particulièrement touchés par conférant le grade de master ou d’un doctorat, ou
les restructurations de la défense, issues du « plan de par des personnes affectées à des activités d’ensei-
modernisation de la défense » qui prévoit la ferme- gnement et de recherche. et qui engagent au moins
ture de 83 sites ou unités entre 2009 et 2016. 15 % de dépenses de recherche.

V.3.2. Les jeunes entreprises innovantes


(JEI) bénéficient de conditions VI. Un régime spécial pour la
d’imposition particulièrement favorables taxation de certains quartiers
Dispositif destiné à aider les jeunes entreprises dont généraux
les dépenses de recherche atteignent au moins 15 %
de la totalité de leurs charges. Le statut fiscal de JEI Ces centres ont un objectif particulier : ils sont
ouvre droit aux exonérations suivantes : créés pour fournir des services spécialisés, le siège
>> Exonération d’impôt sur les sociétés (IS) pour ne pouvant qu’exercer des fonctions de gestion,
une durée de 5 ans (totale les 3 premières d’administration, de coordination et de contrôle,
années, puis abattement de 50 % pour les années et les centres logistiques se limitant à l’emballage, à
4 et 5) ; l’étiquetage et à la distribution.
>> Exonération, sur délibération des collec- Les services ne doivent être fournis qu’aux entrepri-
tivités terrioriales, et pour les JEI créées ses appartenant au même groupe et majoritairement
jusqu’au 31 décembre 2013, de cotisation situés à l’étranger. Une telle approche, reposant sur
économique territoriale (qui remplace la une détermination préalable du taux de marge en
taxe professionnelle supprimée en 2010) et/ accord avec l’administration fiscale, élimine le risque
ou de taxe foncière pour une durée de 7 ans. de remise en cause dans le cadre d’un contrôle fiscal
L’ensemble de ces avantages fiscaux est limité à du taux de marge appliqué par l’entreprise L’impôt
200 000 € par période de 36 mois. Exception- est calculé au taux de droit commun sur un béné-
nellement, ce plafond est porté à 500 000 euros fice calculé en appliquant aux dépenses du quartier
maximum pour la période au titre de 2008 à général, du centre de logistique ou du centre de
2010 inclus. Les salaires des personnels de la coordination de recherche et de développement
JEI chargés des opérations de recherche sont d’un taux de marge « cost plus » négocié avec les
exonérés de charges sociales patronales pen- autorités fiscales. En général, ce taux de marge se
dant 8 ans. situe entre 6 et 10 % ; l’agrément est conclu pour
Ce dispositif s’adresse aux PME créées depuis moins une durée comprise entre 3 et 5 ans.
de 8 ans, dont l’effectif est inférieur à 250 salariés et Enfin, dans le cadre des règles fiscales qui neutrali-
dont le chiffre d’affaires est inférieur à 50 millions sent le coût de l’expatriation, les quartiers généraux
d'euros ou le total de bilan inférieur à 43 millions comme les centres logistiques peuvent verser à leurs
d'euros, qui sont majoritairement (plus de 50 %) salariés expatriés des rémunérations spéciales qui
détenues par des personnes physiques ou par des sont totalement ou partiellement exemptées de
sociétés répondant aux même conditions. l’impôt sur le revenu. Pour pouvoir en bénéficier,
Lors de la cession des titres de la JEI, le cédant est elles doivent déposer une demande auprès des
exonéré d’impôt sur la plus value s’il a détenu les autorités fiscales. Ces dispositions ne sont pas cumu-
titres pendant au moins trois ans. Le bénéfice de ces lables avec le nouveau régime des salariés impatriés.
mesures fiscales et sociales a été étendu aux jeunes Une option doit être effectuée.

Un régime spécial pour la taxation de certains quartiers généraux


71
Bénéficier
des aides publiques
aux entreprises

Chapitre V
Doing business in France

Chapitre V Doing Business in France

Bénéficier des aides publiques


aux entreprises
Les 27 États membres de l’Union européenne(1), sont soumis à la réglementation de la
Commission européenne, qui délimite et conditionne les aides aux entreprises. Le cadre
communautaire contribue ainsi à garantir une concurrence saine entre les acteurs économi-
ques au sein du marché unique. Les règles d’intervention des pouvoirs publics, les dépenses
éligibles et les règles de cumul des aides s’imposent à tous les pays membres de l’Union
européenne sans exception pour les pays d’Europe de l’est.
Dans ce contexte, les États membres restent libres de mettre en place les outils de déve-
loppement économique les plus appropriés pour leur territoire.

À ce titre, un dispositif d’aides étendu et diversifié >>La création d’emploi de publics ciblés,
a été conçu en France pour répondre aux besoins >>L’investissement et à la création d’emploi
des investisseurs. Il se décline en fonction de la fina- des PME sur l’ensemble du territoire,
lité du projet (investissement productif, recherche >>La protection de l’environnement.
développement et innovation, formation, etc…), de
leur localisation (zones prioritaires d’aménagement À l’exception des aides à l’investissement et à la
du territoire ou non) et du type d’entreprise qui les création d’emplois des grandes entreprises qui sont
conduit (grande entreprise ou PME). Les autorités obligatoirement zonées, les autorités françaises peu-
françaises interviennent ainsi pour les projets en vent soutenir les entreprises sur l’ensemble du terri-
faveur de : toire pour les projets de recherche-développement
>>L’investissement et de la création d’emplois des et innovation, les projets de formation des salariés
grandes entreprises dans les régions en retard et d’embauche ainsi que les projets protecteurs de
de développement économique ou en reconver- l’environnement. Les aides publiques sont accordées
sion industrielle selon une carte approuvée par par l’État et les collectivités locales (régions, dépar-
la Commission européenne pour chaque Etat tements, communes) sous la forme de subventions,
membres (carte des zones AFR), exonérations fiscales, crédits d’impôts, etc. Les taux
>>La R&D des entreprises, maximaux peuvent donc être atteints en cumulant
>>La formation professionnelle des salariés, plusieurs types de financements d’origine différente.

(1) Depuis le 1er janvier 2007, l’Union européenne compte 27 membres : Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Chypre, Danemark, Espagne, Estonie,
Finlande, France, Grèce, Hongrie, Irlande, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République Tchèque, Roumanie,
Royaume-Uni, Slovaquie, Slovénie, Suède.

En détail

Assistance de l’AFII
Le réseau de l’Agence Française pour dont peut bénéficier votre projet, et tères, collectivités locales, agences
les investissements internationaux pour vous aider à élaborer les dos- de l’Ètat etc.) chargés d’accompa-
(Invest in France Agency) est votre siers de demande d’aides publiques. gner les investisseurs.
interlocuteur pour recenser précisé- L’AFII vous met en contact avec les
ment les soutiens financiers publics organismes publics français (minis-

74 Bénéficier des aides publiques aux entreprises


Doing business in France

Chapitre V

Ces aides soutiennent efficacement l’installation, la I.1. Les aides à l’investissement et


création d’emploi, l’investissement et le développe- à la création d’emploi en faveur des
ment des entreprises. grandes entreprises
L’incitativité de l’aide est une exigence commu-
nautaire qui implique le dépôt de toute demande Les projets d’investissement des grandes entrepri-
d’aide publique avant le début du programme de ses peuvent être soutenus sur certaines parties du
l’entreprise. territoire, à l’exclusion de certains secteurs sensibles
(ex : sidérurgie et fibres synthétiques). La localisation
du projet est par conséquent déterminante pour
I. Bénéficier d’aides évaluer les soutiens publics envisageables. Il a été
à l’investissement et mis en place début 2009 et jusque fin décembre
à la création d’emploi 2010, des régimes transitoires permettant l'aides
des entreprises sur tout le territoire à hauteur de
Plusieurs dispositifs d’accompagnement financier 500 000 €.
sont disponibles afin d’inciter les entreprises à
investir et à créer des emplois. Les aides autori- I.1.1 Le zonage communautaire des aides
sées portent soit sur les dépenses d’investisse- à finalité régionale (AFR) conditionne
ment (bâtiments, terrains, équipements) réalisés les aides aux investissements et les taux
sur 3 années soit sur le coût des créations d’emplois d’intervention
liées à l’investissement (salaires et charges estimés Selon la carte des aides à finalité régionale (zonage
sur 2 années). AFR) approuvée par la Commission européenne

En détail
Les grands projets
Un grand projet est un investis- mission européenne des aides aux d’euros dans les zones à 15 %
sement initial dont les dépenses projets d’investissement productif et 7,5 millions d’euros dans les
admissibles dépassent 50 millions lorsque l’investissement est supé- zones à 10 %. Les grands projets
d’euros. Il est réalisé sur 3 ans rieur à 50 millions d’euros. d’investissement, qui sont menés
par une ou plusieurs entreprises en zonage AFR, voient leurs aides
> Les États notifient à la Com-
et constitué par une combinaison automatiquement réduites en
mission européenne les aides
économiquement indivisible. fonction de la taille des projets
individuelles dont le montant
> Les États informent la Com- est supérieur à 11,25 millions selon l’échelle suivante :

Tranches d’investissement Aide autorisée Taux en zones AFR réduites Taux en zones AFR normales

Jusqu’à 50 M € 100 % du plafond 10 % 15 %


50 M € à 100 M € 50 % du plafond 5 % 7,5 %
Au-delà de 100 M € 34 % du plafond 3,40 % 5,1 %

Bénéficier d’aides à l’investissement et à la création d’emploi


75
Doing business in France

Chapitre V

En detail

Pour savoir si la localisation de votre investissement se situe dans un zonage permettant certains avantages, vous pouvez consulter le
module d’interrogation par commune de la DATAR sur www.territoires.gouv.fr

76 Bénéficier des aides publiques aux entreprises


Doing business in France

Chapitre V

pour la France (période 2007-2013), l’aide maximale une grande entreprise),les entreprises peuvent cumuler
oscille entre 10 % et 15 % du montant d’investissement différents dispositifs. Ces outils prennent la forme de
pour les grandes entreprises et de 20 à 35 % pour les subvention (de l’État et ou des collectivités), d’aides à
PME. Le montant maximal des aides à l’investissement l’immobilier ou encore d’exonérations fiscales ou de
productif et à la création d’emplois est déterminé charges sociales.Chacun de ces dispositifs a ses propres
par la localisation géographique des projets et par la conditions de déclenchement.
taille de l’entreprise bénéficiaire. Lorsque le projet
d’investissement est supérieur à 50 millions d'euros, le >>La prime d’aménagement du territoire
taux d’intervention des autorités publiques doit être (Pat) pour l’industrie et les services
réduit conformément aux règles communautaires La Pat industrie et services est une subvention
(voir encadré sur les grands projets). octroyée en fonction du nombre d’emplois créés. La
prime est déterminée au cas par cas en tenant compte
1.1.2 Les dispositifs publics mobilisables à des caractéristiques du projet (nombre de création
l’intérieur du zonage AFR d’emplois et montant des investissements). Elle peut
Pour atteindre les intensités maximales d’aide autori- atteindre jusqu’à 15 000 euros par emploi créé (voir
sées en zone AFR (10 à 15 % de l’investissement pour l’encadré sur la Pat).

En détail
La Pat industrie et service accordée par la Datar
Les entreprises peuvent bénéficier 25 emplois permanents et à une c) Et, enfin, que le programme primé
d’une prime pour les programmes augmentation de 50 % au moins conduise à la reprise d’au moins
de création, d’extension, de change- de l’effectif de l’entreprise sur le 80 emplois et à la réalisation d’au
ment ou de reprise d’activité. site concerné ; moins 5 millions d’euros d’inves-
Conditions d’éligibilité : b) Soit à la création nette d’au moins tissements éligibles.

1. Dans le cas des créations, ces 50 emplois permanents ; Le montant de la prime attribuée
programmes doivent conduire, sur c) Soit enfin à la réalisation d’au à une entreprise ne peut dépasser
le site primé : moins 10 millions d’euros d’in- celui du total de ses capitaux propres
vestissements éligibles. et de ses comptes courants d’asso-
a) Soit à la création nette d’au moins
ciés bloqués pendant la période du
25 emplois permanents et 5 mil- 3. Une prime d’aménagement du programme.
lions d’euros d’investissement territoire peut être accordée dans les
éligibles ; cas de reprises d’activité sous trois
b) Soit à la création nette d’au moins conditions :
50 emplois permanents dans le a) Que la situation de l’emploi dans Pour en savoir plus : Décret n° 2007-
cas où l’investissement éligible est le bassin concernée soit très 809 du 11 mai 2007 relatif à la prime
inférieur à 5 millions d’euros. dégradée ; d’aménagement du territoire pour
l’industrie et les services (liste des
2. Dans le cas des extensions ou b) Que le projet de reprise rétablisse codes NAF éligibles). Les dossiers de
des changements d’activité, ces de manière durable et structurelle demande d’aides sont disponibles
programmes doivent conduire, sur sous forme électronique sur le site de
la compétitivité de l’entreprise et
le site primé : la DATAR. Ils se composent d’une lettre
contribue à la diversification de
d’intention et d’un formulaire.
a) Soit à la création nette d’au moins ses débouchés ;

Bénéficier d’aides à l’investissement et à la création d’emploi


77
Doing business in France

Chapitre V

>>Les aides des collectivités locales les exonérations sont limitées à 200 000 euros
Les collectivités peuvent accorder différents types par entreprise sur une période de trois ans (dis-
d’aide aux projets d’investissements des entreprises positif « de minimis »). Dans le cadre du plan de
en zone AFR : subvention ou abondement de la PAT, relance européen, certains de ces dispositifs (dits
aide à l’immobilier d’entreprises sur les bâtiments « de minimis ») ont été temporairement portés à
et les terrains (rabais par rapport au prix de vente, 500 000 euros (jusque fin 2010).
etc.) dans le respect des taux AFR autorisés. Les aides
à la location sont plafonnées à 200 000 euros par >>Les interventions des sociétés de conver-
entreprise sur une période de 3 ans « de minimis ». sion des entreprises publiques
Ce plafond a été augmenté à 500 00 euros jusque Plusieurs grands groupes industriels publics ont
fin 2010. Les collectivités locales sont compétentes créé des sociétés de conversion pour favoriser le
pour mobilier les fonds européens disponibles sur développement économique de leur région d’im-
leurs territoires. plantation (Sofirem, Finorpa, Sodie, Sodiv).
Ces sociétés soutiennent les nouveaux investis-
>>Les principales exonérations fiscales et seurs au moyen de : prêts moyens et à long terme,
sociales des taux d’intérêt inférieurs aux taux du marché,
Les exonérations fiscales et sociales ont l’avantage des prêts peuvent être accordés sans garantie
de pouvoir être déclenchées automatiquement par apports en fonds propres sous la forme de prises
l’entreprise dès lors qu’elle remplit les conditions de participation minoritaire et temporaire.
de mise en œuvre du dispositif.
Les exonérations fiscales consistent en des exo- I.2. Les aides à l’investissement et à la
nérations de taxe professionnelle et/ou d’impôt création d’emploi en dehors du zonage
sur les sociétés ou encore de taxe foncière. Les d’aide à finalité régionale
exonérations de taxe professionnelle et/ou de taxe
foncière sont généralement conditionnées à une Sur le reste du territoire (à l’exception de l’Ile-
délibération des collectivités locales. La délibération de-France hors zone urbaine sensible (ZUS) ou
fixe la durée (entre 2 et 5 ans) et la quotité de l’exo- zone de revitalisation rurale (ZRR), les aides aux
nération. Certaines exonérations ne nécessitent pas investissements productifs restent possibles pour
une délibération des collectivités locales, elles sont les PME. Le montant maximal de l’aide équivaut
automatiques et pour une durée de 5 ans. à 7, 5 % de l’investissement pour les entreprises
Les exonérations d’impôt sur les sociétés sont moyennes et à 15 % pour les petites entreprises
possibles dans certaines zones, essentiellement les (ou 200 000 euros sur une période de 3 ans si ce
zones de restructuration de la défense et dans les montant est plus favorable).
bassins d’emplois à redynamiser ; la durée de l’exo-
nération est de 7 ans. Les repreneurs d’entreprises >>Les aides à l’investissement des PME
industrielles en difficulté peuvent bénéficier d’une (régime FDPMI de l’État) : l’Etat et les
exonération de 2 ans. régions ont la possibilité de subventionner les
Les exonérations sociales consistent en des allè- PME pour l’acquisition d’équipements à fort
gements de charges de sécurité sociale patronales contenu technologique. L’aide est disponible sur
qui nécessitent que le projet d’investissement soit l’ensemble du territoire (son intensité est majo-
localisé dans des zones particulièrement affectées rée si l’investissement est réalisé en zone AFR).
par des restructurations économiques. Lorsque
les projets sont localisés à la fois en zonage AFR et >>Les aides à l’immobilier pour les PME
dans ces territoires prioritaires, les exonérations à l'exception de l’Ile-de-France hors zone
sociales s’ajoutent aux dispositifs évoqués supra urbaine sensible (ZUS) ou zone de revitalisa-
dans la limite du zonage communautaire. À défaut, tion rurale (ZRR).

78 Bénéficier des aides publiques aux entreprises


Doing business in France

Chapitre V

En détail

Définition communautaire de la PME


> Sont moyennes les entreprises > Sont petites les entreprises de compte les chiffres relatifs à tou-
qui remplissent toutes les condi- moins de 50 salariés, avec un chif- tes les entreprises qu’elle détient
tions suivantes : moins de 250 sala- fre d’affaires annuel ou le total du directement ou indirectement à
riés, un chiffre d’affaires annuel bilan annuel inférieur à 10 mil- plus de 25 %. Il faut que les seuils
inférieur à 50 millions d'euros ou lions d'euros, indépendantes d’une financiers ou en nombre de sala-
un total de bilan annuel inférieur à grande entreprise.
43 millions d'euros, indépendance riés soient dépassés pendant 2
vis-à-vis d’une grande entreprise > Le calcul du nombre de sala- exercices comptables consécutifs
(seuil de contrôle à 25 % du capi- riés et des critères financiers d’une pour que la qualité de PME soit
tal ou des droits de vote). entreprise doit aussi prendre en perdue ou gagnée.

Pour en savoir plus : recommandation de la commission du 6 mai 2003 concernant la définition des micros, petites et moyennes
entreprisee.

>>Le Fond européen de développement Les principales aides mises en place dans ce domaine
régional (Feder) peut être actionné si le sont les suivantes :
programme opérationnel (PO) négocié région >>Les exonérations ou allègements de charges
par région a été approuvé par la Commission sociales mises en œuvre notamment dans cer-
européenne. taines zones du territoire : zones de redynami-
sation urbaine (ZRU), zones de revitalisation
>>Les prêts et garanties pour les PME rurale (ZRR), zones franches urbaines (ZFU)
selon le projet porté par l’entreprise. et, depuis le 1er janvier 2007, bassins d’emploi à
redynamiser (BER) ;
>>Les contrats dits « aidés », par exemple, le contrat
II. Bénéficier d’aide à la de professionnalisation.
formation professionnelle
et à l’embauche II.1.2 Les mesures en faveur de l’emploi
Certaines primes et réductions de charges sociales
L’État français a développé une palette d’outils d’ac- sont liées à la catégorie des personnes recrutées.
compagnement financier pour inciter les entreprises Elles sont automatiquement attribuées aux entre-
à créer des emplois et à former leurs salariés. prises, indépendamment des aides à l’investissement
décrites plus haut. À ce titre, l’allégement de charge
II.1. Les aides à la création d’emploi sociale sur les bas salaires permet aux entreprises
de bénéficier d’une exonération des cotisations
II.1.1 Les aides publiques à l’emploi patronales de sécurité sociale, sur les rémunérations
Les entreprises de toutes tailles peuvent recevoir horaires inférieures à 160 % du Smic. Par consé-
des soutiens publics pour la création d’emplois sans quent, cette mesure baisse le taux de cotisations
lien avec un investissement. patronales à environ 19 % au niveau du Smic.

Bénéficier d’aides à la formation professionnelle et à l’embauche


79
Doing business in France

Chapitre V

II.2. Les aides à la formation - Les actions d’adaptation au poste de travail d’une
des salariés durée d’au moins 120 heures improductives.
>>Les subventions des fonds européens obte-
Renforcer la compétence des personnels en entre- nus auprès des régions
prise est une priorité de l’État français. Plusieurs dis- Le FSE et le Feder peuvent intervenir pour couvrir
positifs existent pour accompagner financièrement une partie des dépenses de fonctionnement d’une
les entreprises dans la mise en œuvre de leur plan formation et des dépenses de rémunération des
de formation. Peuvent être pris en charge une partie salariés en formation et des coûts annexes. Les
des coûts du projet d’aides à la formation : coûts de actions peuvent être cofinancées jusqu’à 50 % des
personnel des formateurs, frais de déplacements des dépenses publiques.
formateurs et des participants à la formation, autres >>Crédit d’impôt pour les dépenses de for-
dépenses courantes, amortissement des instruments mation des dirigeants de PME
et des équipements pour le projet de formation, Les entrepreneurs individuels, gérants, PDG, DG
coûts des services de conseil concernant l’action de et administrateurs de sociétés sont concernés. Le
l’information, coût de personnel des participants au crédit d’impôt est plafonné à 40 heures de forma-
projet de formation. L’intensité de l’aide est variable tion par an. Il s’impute selon le cas sur l’impôt sur
selon les types de formation, la taille et la localisa- le revenu ou l’impôt sur les sociétés.
tion des entreprises (voir encadré en détails). Pour >>Les conventions Edec (anciennement EDDF)
atteindre les intensités maximales d’aide autorisées Les entreprises peuvent également faire appel à
pour la formation, les entreprises de toutes tailles leurs organisations professionnelles de branches
peuvent avoir recours aux dispositifs suivants : ou à leurs organisations interprofessionnelles
>>Les aides des collectivités locales pour bénéficier d’une aide technique et financière
Les collectivités locales peuvent soutenir différents de 25 % à 80 % des dépenses de formation des
types d’action : entreprises.
- Les actions dites de formation : acquisition de Lorsque le montant d’aide accordé à une entreprise
connaissances théoriques et pratiques d’une durée dépasse 2 millions d’euros, l’opération doit être
comprise entre 50 et 1 200 heures ; notifiée à la Commission européenne.

En detail
Les taux d’aide à la formation
Grandes entreprises PME

Formation spécifique :
Formation comprenant un enseignement directement applicable au poste du salarié et procurant des 25 % 35 %
qualifications qui ne sont pas transférables à d’autres entreprises ou d’autres domaines de travail.

Formation spécifique en zone AFR 30 % 40 %

Formation générale :
Formation comprenant un enseignement qui n’est pas uniquement applicable au poste de travail actuel ou
prochain du salarié dans l’entreprise bénéficiaire, mais qui procure des qualifications largement transférables 50 % 70 %
à d’autres entreprises ou à d’autres domaines de travail, et améliore par conséquent substantiellement la
possibilité du salarié d’être employé.

Formation générale en zone AFR 55 % 75 %

80 Bénéficier des aides publiques aux entreprises


Doing business in France

Chapitre V

III. Bénéficier d’aides à la En plus de cet environnement fiscal géné-


recherche-développement et à ral, les autorités françaises ont créé dans
l’innovation (« RDI ») le cadre communautaire des outils d’aides
publiques ciblés sur les projets de R&D et
La France a lancé une nouvelle politique indus- organisés autour du ministère de l’Économie,
trielle afin de favoriser activement la recherche et de l'Industrie et de l’Emploi, du ministère de
développement ainsi que la capacité d’innovation la Recherche, du ministère de l’Écologie de
des entreprises implantées sur le territoire. l'Énergie et de la mer, du développement et de
Le dispositif français de soutien public à la RDI l’aménagement durable ainsi que de différents
des entreprises est en premier lieu porté par le organismes publics : l’Agence nationale pour la
crédit d’impôt recherche calculé sur 30 % des recherche (ANR), Oséo innovation (ex-Anvar).
dépenses annuelles de recherche. Cet outil est Les collectivités territoriales peuvent égale-
une mesure de fiscalité générale pour les opéra- ment apporter un soutien complémentaire en
tions de R&D réalisés sur le territoire français. matière de RDI. Ces aides permettent entre
Il vient compléter l’exonération de taxe profes- autres d’aider au financement des program-
sionnelle pour les équipements de R&D offrant mes de R&D des entreprises sur l’ensemble
dès une fiscalité nationale et locale extrêmement du territoire.
avantageuse pour la R&D.

En détail
Les taux d’intervention en matière de R&D

Grandes entreprises Entreprises Petites entreprises


≥ 250 salariés moyennes PME ≤ 50 salariés
(en %) (en %) (en %)

Recherche fondamentale 100 % 100 % 100 %

Recherche industrielle 50 % 60 % 70 %

Recherche industrielle, sous réserve d’une coopération entre


Aide aux projets de R&D

entreprises, transfrontalière, avec au moins une PME, ou avec un 65 % 75 % 80 %
organisme de recherche, ou de la diffusion des résultats

Développement expérimental 25 % 35 % 45 %

Développement expérimental, sous réserve d’une coopération


entre entreprises, transfrontalière, avec au moins une PME, ou 40 % 50 % 60 %
avec un organisme de recherche
faisabilité technique
Aide aux études de

Études préalables aux activités de recherche industrielle 65 % 75 %

Études préalables aux activités de développement expérimental 40 % 50 %

Bénéficier d’aides à la recherche-développement et à l’innovation (« RDI »)


81
Doing business in France

Chapitre V

III.1. Les aides en faveur de projets de III.2 Les dispositifs existants d’aides
recherche et développement (R&D) publiques pour les projets de R&D
sont mobilisables sur l’ensemble du
territoire Pour atteindre les intensités maximales d’aide
autorisées pour la R&D, les entreprises peuvent
Les aides à la R&D peuvent couvrir une partie des avoir recours aux dispositifs suivants :
frais de recherche des entreprises, notamment : les >>La prime à l’aménagement du territoire pour
frais de personnel, les équipements de R&D, les la recherche, le développement et l’innovation
coûts de recherche contractuelle, des connaissances (Pat RDI)
techniques et des brevets achetés, et les frais géné- La Pat RDI peut atteindre jusqu’à 15 000 euros
raux. Les intensités d’aides dépendent du stade de par emploi créé ou concerné par le programme
R&D mis en œuvre dans le cadre du projet mené de R&D (et 25 000 euros par emploi pour un
par l’entreprise : recherche fondamentale, recherche projet collaboratif). La Pat RDI est fonction d’un
industrielle ou développement expérimental. Les projet de R&D permettant soit la création nette
subventions publiques pour une grande entreprise d’au moins 20 emplois permanents, soit la réali-
menant un projet de R&D collaboratif pourront aller sation d’au moins 7,5 millions d’euros de coûts
jusqu’à 40 % d’un projet de R&D expérimental. éligibles.

En détail

Les conventions Cifre : contrat aide en matiere de R&D


Les conventions industrielles de nationale de la recherche tech- sa thèse en entreprise qui se voit
formation par la recherche (Cifre) nique (ANRT). Elles permettent attribuer une subvention annuelle
sont gérées par l’association à un jeune doctorant de réaliser forfaitaire de 14 000 euros.

Les aides à la RDI dans les pôles de compétitivité


Les clusters constituent un rappro- les organismes publics intervenant mois et une période d’abattement
chement des acteurs industriels, en matière de R&D avec un bonus de 50 % de vingt-quatre mois.
scientifiques et publics sur un même spécifique aux pôles : l’intensité de > Une exonération totale de l’im-
territoire : source d’innovation (la l’aide est majorée (de 25 à 40 % du position forfaitaire annuelle (Ifa)
proximité stimule la circulation de projet de R&D). pendant une période maximale de
l’information et des compétences et En outre, les entreprises peuvent 5 ans
facilite ainsi la naissance de projets également bénéficier d’exonéra- > sur délibération des collecti-
plus innovants) et source d’attrac- tions fiscales dans la limite de vités locales, une exonération de
tivité (la concentration des acteurs 200 000 euros par entreprise sur contribution économique excep-
sur un territoire offre une visibilité trois ans (à la condition d’être dans tionnelle et de taxe foncière sur
internationale). un zonage R&D) : les propriétés bâties pendant 5
Les entreprises qui participent à un > une exonération totale des plus- ans (exonérations non compensées
pôle de compétitivité et qui portent values (régulièrement déclarés par par l’Etat).
un projet de R&D agréé par le pôle l’entreprise après imputations des > Cette exonération est portée à
peuvent recevoir des aides à la RDI. déficits reportables pour les entre- 500 000 euros jusque fin décem-
Les subventions sont octroyées par prises soumises à l’IS) de trente-six bre 2010.

82 Bénéficier des aides publiques aux entreprises


Doing business in France

conseil de l’expert

François Drouin, PDG d’Oséo

OSéO soutient l’innovation et la croissance


des entreprises

Oséo a reçu de l’Etat la mission de soutenir l’innovation et la Depuis peu, Oséo assure également la gestion du Fonds unique
croissance des entreprises *. Sa raison d’être ? Intervenir sur interministériel (FMI), qui finance les programmes des pôles
des « projets risqués », là où les entrepreneurs constatent une de compétitivité.
défaillance du marché. Oséo se positionne donc non pas comme
un concurrent mais comme un partenaire des organismes Autre atout maître : Oséo délivre la qualification « entreprise
bancaires et financiers. innovante », qui donne accès aux investissements réalisés par
les fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI).
En 2009, Oséo a réalisé plus 107 000 interventions auprès de
80 000 entreprises, ce qui leur a permis d’obtenir 25 milliards Enfin, Oséo a été désigné opérateur du rescrit fiscal pour
d’euros de financements. En 2010, avec l’Emprunt national** renforcer le dispositif du crédit d’impôt recherche (Cir) auprès
notamment, les capacités d’intervention d’Oséo en faveur des des entreprises, par décret du 27 août 2009 ***.
entreprises vont encore être sensiblement renforcées. 2. La garantie des financements bancaires :
Une gamme de financements adaptés aux besoins de Le deuxième métier d’Oséo consiste à garantir les financements
l’entreprise bancaires et les interventions des organismes de fonds propres.
Objectif : faciliter l’accès des projets les plus risqués au crédit
L’action d’Oséo s’articule autour de trois métiers complémentaires :
bancaire et au capital-risque. Oséo offre ainsi aux banques une
le soutien de l’innovation, la garantie et le financement aux côtés
réduction du risque de 40 à 70 % selon le type de projet financé.
des banques.
La règle est simple : plus le projet est risqué, plus la quotité
Cette spécificité lui permet de proposer un continuum de d’intervention en garantie d’Oséo sera élevée.
financements pour accompagner l’entreprise à chaque stade de
3. Le financement en partenariat avec les banques :
son développement, de sa création à sa transmission en passant
par l’internationalisation et le développement de produits, Concernant son activité de financement, Oséo vient compléter
procédés ou services innovants. l’offre des banquiers à travers une gamme de prêts traditionnels
et de prêts mezzanine destinés à financer des investissements
1. Le soutien aux projets innovants des entreprises :
immatériels. (Il s’agit de « crédits patients », jusqu’à 3 millions
À travers son activité « innovation », Oséo propose une d’euros, sans garantie, avec amortissement différé).
gamme de financements directs, avances remboursables à taux
Ancrage régional, ouverture internationale
zéro ou subventions. Oséo a, entre autres, mis en place des
programmes dédiés pour les projets ambitieux nécessitant de Oséo offre aussi aux entreprises son expertise en montage
monter des collaborations entre entreprises (le programme et en accompagnement de projets. Pour être au plus près des
Isi). Le montant maximum d’une aide Isi accordée par projet entreprises, la société s’appuie sur un réseau de 37 implantations
s’établit à 10 millions d'euros. L’aide est versée : sur le territoire français.Toutes les demandes des entrepreneurs
sont formulées depuis le réseau.
- En subvention, plafonnée à 50 % des dépenses éligibles
uniquement pour les activités qui relèvent de la recherche * Oséo accompagne les entreprises indépendantes jusqu’à 5 000 salariés.
industrielle ; ** Mise en place d’un emprunt de 35 milliards d’euros consacré au financement de cinq
priorités d’avenir : l’enseignement supérieur et la formation, la recherche, l’industrie
et les PME, le développement durable et le numérique.
- En avance remboursable, à hauteur de 40 % (+ bonus de 10 % *** Le Cir est une aide fiscale destinée à encourager les efforts des entreprises en
dans certains cas) des dépenses éligibles pour les travaux de matière de R&D. L’excédent du Cir non encore imputé fait naître une créance sur l’État
développement expérimental. que l’entreprise peut mobiliser.

Les soutiens aux investissements protecteurs de l’environnement


83
Doing business in France

Chapitre V

>>Les subventions du ministère de l’Économie, de IV. Les soutiens aux


l’Industrie et de l’Emploi (fonds de compétitivité investissements protecteurs de
des entreprises ; ligne R&D stratégique pour les l’environnement se développent
projets internationaux à haute valeur ajouté) ;
>>L’aide au projet innovant d’Oséo pour les entre- Les autorités françaises peuvent accorder des subven-
prises de moins de 5 000 salariés sous forme de tions aux grandes entreprises pour leurs investissements
subvention, d’avance remboursable ou d’aide au visant à dépasser les normes environnementales en
recrutement de personnel de R&D ; vigueur. Elles peuvent représenter jusqu’à 35 % des
>>L’aide de l’agence nationale de la recherche dépenses des grandes entreprises et 45 % pour les
(ANR) pour soutenir le développement des PME (l’aide au rattrapage des normes en vigueur est
recherches fondamentale et appliquée, le par- possible pour les PME).Les investissements concernés
tenariat entre secteurs public et privé, et de sont les investissements en terrain, en bâtiment, instal-
contribuer au transfert technologique des résul- lations et équipement destinés à réduire les pollutions
tats de la recherche publique vers le monde et les nuisances et à protéger l’environnement.Peuvent
économique. L’ANR fonctionne à partir d’un également être prises en compte les dépenses liées au
système d’appel à propositions ; transfert de technologie sous forme d’acquisition de
>>Les aides des collectivités locales en faveur des licences d’exploitation ou de connaissances techniques
projets de R&D sous forme de subventions, prêts brevetées et non brevetés.
et avances remboursables à taux nul ou inférieur L’intensité de l’aide dépend du type d’investissement
au taux moyen des obligations, bonifications d’in- à l’environnement concerné :
térêt à hauteur d’un taux compris entre zéro et >>Les PME peuvent être aidées, à hauteur de 15 %
le taux moyen des obligations ; pour une durée de trois ans, pour réaliser des
>>Les aides à la R&D de l’Adème notamment investissements visant à se conformer aux nor-
sur les études de faisabilité des programmes mes communautaires ;
de R&D ; >>Toutes les entreprises peuvent bénéficier d’un
>>Les aides en faveur de l’innovation de procédé aide à hauteur de 30 % lorsqu’elles dépassent les
et d’organisation dans les services peuvent être normes communautaires applicables ;
octroyées par les pouvoirs publics (Datar, col- >>Trois types d’investissements peuvent bénéficier
lectivités locales) avec une intensité maximale d’un taux plus intéressant : les investissements
de 15 % pour les grandes entreprises (et uni- en matière d’économie d’énergie, les investis-
quement en cas de coopération avec une PME), sements en faveur de la production combinée
25 % pour les entreprises moyennes et 35 % d’électricité et de chaleur et les investissements
pour les petites entreprises ; en faveur des énergies renouvelables peuvent
>>Les jeunes entreprises innovantes disposent bénéficier d’aides à l’investissement au taux de
d’avantages particuliers pour favoriser leur base de 40 % des coûts éligibles ;
développement en France (allègements fiscaux, >>Enfin, les investissements en faveur des énergies
exonération de charges sociales, exonération renouvelables qui permettent l’approvisionne-
d’impôt sur les plus-values de cession de parts ment de toute une communauté peuvent, pour
sociales). leur part, être aidés jusqu’à 50 %.
Différents acteurs publics peuvent être mobilisés
dans le cadre du soutien aux investissements pro-
tecteurs de l’environnement : l’Agence en faveur
de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie
(Adème), l’Agence de l’eau, les fonds de garantie des
investissements de maîtrise de l’énergie – Fogime
ou Fidème.

84 Bénéficier des aides publiques aux entreprises


Doing business in France

Glossaire Doing Business in France


Voici une liste de termes français que les entreprises étrangères rencontreront lors de
l’implantation de leurs activités en France, suivis d’une brève explication en anglais. Nous
rappelons aux lecteurs que les équivalents des termes techniques sont des approximations,
car ils ne recouvrent pas forcément les mêmes réalités que les termes français. Pour de
plus amples explications, n’hésitez pas à contacter l’AFII.

Terme français Terme anglais


Activité professionnelle commerciale, artisanale, industrielle Commercial, entrepreneurial or industrial activity
Activité professionnelle salariée Salaried employment
Aides à finalité régionale Regional aid
Autorisation provisoire de travail Temporary work permit
Bail commercial Commercial lease
Bail professionnel Professional lease
Bureau de liaison Liaison office
Carte de séjour mention «commerçant » “Business Activity” residence permit
Carte de séjour mention « salarié en mission» “Expatriate Employee” residence permit
Carte de séjour mention « scientifique» “Scientific Activity” residence permit
Carte de séjour mention «compétences et talents » “Skills and Expertise” residence permit
Carte de résident pour « contribution économique exceptionnelle » “Exceptional Economic Contribution” residence permit
Cadre dirigeant Senior manager
Cadre de haut niveau Highly skilled employee
Centre des impôts Tax office
Centre d’affaires Business center
Changement de statut Change of status
Code du Travail French Labor Code (employment laws)
Comité d’entreprise Works Council
Commune City or municipal authorities
Contrat à durée indéterminée (CDI) Permanent contract
Contrat à durée déterminée (CDD) Fixed-term contract
Conseil d’administration Board of directors
Conseil de surveillance Supervisory council
Contribution économique territoriale (CET) Local economic contribution (replaced the local business tax in 2010)
Convention collective Sector-specific collective agreement on labor relations
Convention fiscale Tax agreement
Convention de sécurité sociale Social security agreement
Crédit d’impôt recherche Research tax credit
Déclaration unique d’embauche Employee hiring form
Décret Decree
For administrative and political purposes, France is divided into 26 regions and
Département 100 départements (broadly equivalent to a county in English-speaking countries).
Départements are further subdivided into communes.
Détachement / salarié détaché Secondment/seconded employee

Direction régionale de l’entreprise, de la concurrence, de la consommation, du


Local employment authority (département-based DDTEFPs, which are merging to
travail et de l’emploi – DIRRECTE (anciennement Direction départementale du
become regional-based DIRRECTEs)
Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle – DDTEFP)

86 glossaire
Doing business in France

Glossaire

Terme français Terme anglais

Entreprise individuelle Sole Proprietorship


Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL) Single-shareholder limited liability company
Extrait K-bis Company registration certificate
Gérant Manager
Greffe du tribunal de commerce Commercial Court Registry
Groupement d’intérêt économique (GIE) Economic Interest Grouping (business consortium)
Impôt sur les sociétés (IS) Income tax
Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) Wealth tax
Inspection du Travail Labor inspection
Mairie Municipal offices
Mandataire social Company director (representing the company)
Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII) French Immigration and Citizenship Office
Personne morale Corporate entity
Personne physique Private individual
Plan social Layoff plan / restructuring program / redundancy plan
Prestation de service Service provision
Procédure d’introduction Admission procedure
The office of the Prefect, who is the local representative of national government in
Préfecture
each French département.
Prime à l’aménagement du territoire (PAT) Development grant
Prud’hommes Labor or employment tribunal
Récépissé Receipt
Régistre du commerce et des sociétés (RCS) Company register
Résidence fiscale Tax residence
Salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) Statutory national minimum wage
Salarié Salaried employee
Sécurité sociale Social security
Service des impôts des entreprises (SIE) Corporate tax office
Société anonyme (SA) Public Limited Company (PLC)
Société à responsabilité limitée (SARL) Limited liability company (LLC) / Private limited company (Ltd.)
Société civile Non-trading partnership (e.g. real estate or medical services)
Société en commandite par actions Limited partnership
Société en nom collectif General partnership
Société par actions simplifiée (SAS) Simplified company
Stagiaire Intern / Trainee
Taxe d’habitation Housing tax
Taxe foncière Property tax
Taxe sur la valeur ajoutée Value-added tax
Travailleur temporaire Temporary worker
Visa de circulation Circulation visa
Visa court séjour Short-stay visa
Visa de long séjour Long-stay visa
Visa de long séjour valant titre de séjour Long-stay visa equivalent to a residence permit
Voyageur de commerce, représentant ou placier (VRP) Business traveler, representative or travelling salesperson (special legal status)

glossaire
87
Doing business in France

Contacts utiles Doing Business in France

Nom Adresses internet

www.mfe.org/index.php/Annuaires/Ambassades-
Ambassades et consulats français à l’étranger
et-consulats-francais-a-l-etranger/

Administration douanière www.douane.gouv.fr

Administration fiscale
www.impots.gouv.fr
Réglementation sur l’imposition des entreprises et des personnes. Conventions fiscales

Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie


Etablissement public de l’Etat chargé de la mise en œuvre des politiques publiques dans les
domaines de l’environnement, de l’énergie et du développement durable. L’Ademe aide à financer des
www.ademe.fr
projets dans cinq domaines (la gestion des déchets, la préservation des sols, les économies d’énergie
et les énergies renouvelables, la qualité de l’air et la lutte contre le bruit) et à progresser dans leurs
démarches de développement durable

Autorité de la concurrence
Autorité de contrôle des pratique anticoncurrentielles www.autoritedelaconcurrence.fr/
Notification des opérations de concentration

Autorité des marchés financiers (AMF)


www.amf-france.org/
Réglementation financière

Chambre du commerce et de l’industrie


www.ccip.fr
Renseignement sur la création de société (exemple de statuts) et informations juridiques et fiscales générales

Centre de liaison européen des organismes de sécurité sociale :


Effectue la liaison entre les organismes français et les institutions étrangères de sécurité sociale pour www.cleiss.fr
l’application des règlements et conventions internationales de sécurité sociale

Centre de formalités des entreprises (CFE)


www.annuaire-cfe.insee.fr/AnnuaireCFE/jsp/
Les CFE permettent aux entreprises de souscrire en un même lieu et sur un même document les
Controleur.jsp
déclarations relatives à leur création, aux modifications de leur situation ou à la cessation de leur
www.cfenet.cci.fr/
activité. En principe, les CFE sont soit les chambres de commerce et d’industrie soit le greffe du
www.infogreffe.fr/infogreffe/index.jsp
tribunal de commerce.

www.impots.gouv.fr
Centre des impôts des non résidents
Direction Générale des Finances Publiques
Service des impôts pour les particuliers et les entreprises résidant à l’étranger.
Service d’accueil des non-résidents
Bureau des agréments et rescrits
Mise en place du service d’accueil des non résidents (SANR) permettant la sécuriser les non
86-92 allée de Bercy
résidents et expatriés sur l’ensemble des conséquences fiscales liées à leur retour en France
Télédoc 957 – 01 53 18 19 46
(possibilité de rescrit)
sanr@dgfip.finances.gouv.fr

CNIL
La commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) vérifie que la loi est respectée en
contrôlant les applications informatiques. Les traitements de données à « risques » sont soumis à www.cnil.fr
autorisation de la Cnil. Elle donne un avis sur les traitements publics utilisant le numéro national
d’identification des personnes. Elle reçoit les déclarations des autres traitements.

Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale (Datar) :


Service du Premier ministre mis à la disposition du ministère de l’espace rural et de l’aménagement
du territoire. La Datar est en charge conjointement avec le ministère de l’Économie, de l’Industrie et de www.datar.gouv.fr
l’Emploi des pôles de compétitivité. La Datar dispose également d’un outil de développement économique,
la Pat (prime à l’aménagement du territoire), en faveur des entreprises et de la création d’emplois

Direction départementale du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle (DDTEFP) :


Courant 2010, les DDTEFP deviendront les unités territoriales des Dirrectes (niveau département)
Demande d’autorisation de travail (service de la main d’œuvre étrangère)
Directions régionales des entreprises, de la concurrence de la consommation du travail et de la
formation professionnelle (Dirrectes) : à compter de 2010, fusion progressive des directions régionales
de l’emploi, DGCCRF

Direction générale de la Compétitivité, de l’Industrie et des Services (DGCIS)


www.industrie.gouv.fr/portail/une/
Fusion de la direction générale des entreprises (DGE), de la Direction du Tourisme (DT) et de la
dgcis.html
Direction du commerce, de l’artisanat, des services et des professions libérales (DCASPL)

Direction générale de la consommation, concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF)


www.dgccrf.bercy.gouv.fr
Veille à la régulation et au bon fonctionnement des marchés

88 Contacts utiles
Doing business in France

Contacts utiles

Nom Adresses internet

Direction générale du Trésor (du MEIE)


Déclaration au titre des investissements étrangers www.dgtpe.minefi.gouv.fr/
Autorisation pour les secteurs sensibles

Direction générale des Finances publiques (DGFiP)


www.impots.gouv.fr
Fusion de la Direction générale des impôts (DGI) et de la Direction générale de la comptabilité publique (DGCP)

Direction régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement (Drire)


Réglementation sur les installations classées
www.drire.gouv.fr
www.installationsclassees.ecologie.gouv.fr
Directions régionales de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal)
http://admi.net/meeddm/dreal.html
Fusion des Drire, Diren (direction régionale de l’environnement) et Dre (direction régionale des
équipements) : entre 2009 et 2011

Greffe du tribunal de commerce de Paris


Création de société (pièces à produire avec les statuts) www.greffe-tc-paris.fr
reprises de sociétés

Institut national de la propriété intellectuelle (INPI)


Etablissement public, entièrement autofinancé, placé sous la tutelle du ministère de l’Economie, des
www.inpi.fr/
Finances et de l’Emploi qui délivre les brevets, marques, dessins et modèles et donne accès à toute
l’information sur la propriété industrielle et les entreprises.

Ministère de l’éducation nationale www.education.gouv.fr

Ministère de l’Économie, de l’Industrie et de l’emploi (MEIE) www.minefe.gouv.fr

Textes législatifs et réglementaires en vigueur en France et convention collective www.legifrance.gouv.fr

Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche www.recherche.gouv.fr

Informations sur l’avenir du système de retraite en France www.retraite.cnav.fr

Portail de l’administration française www.service-public.fr

www.developpement-durable.gouv.fr/
Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de la Mer
www.developpement-durable.gouv.fr/Permis-de-
Réglementation sur le permis de construire, le permis de démolir et le permis d’aménager.
construire-et-autres, 13286.html

Ministère du Travail, de la Solidarité et de la Fonction publique


- procédures d’introduction des salariés étrangers
www.travail-solidarite.gouv.fr
- adresses des Directions départementales du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle
- fiches pratiques sur la réglementation du travail

Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII)


www.ofii.fr
Établissement public administratif chargé de l’accueil en France des migrants en situation régulière

Oséo (Agence française de l’innovation)


Etablissement Public de l’Etat avec pour mission de financer et d’accompagner les PME, en
www.oseo.fr
partenariat avec les banques et les organismes de capital-investissement, dans les phases les plus
décisives du cycle de vie des entreprises.

Pôle emploi
Fusion de l’ANPE (Agence nationale pour l’emploi) et des Assedic réunissant les activités de www.pole-emploi.org
placement et d’indemnisation des demandeurs d’emplois.

Préfecture de police de Paris : délivrance et renouvellement des titres de séjour pour les
www.prefecture-police-paris.interieur.gouv.fr
ressortissants étrangers demeurant à Paris

www.urssaf.fr
Urssaf
www.net-entreprises.fr/Html/foreign_
Organisme de recouvrement des cotisations social
companies. htm

Union européenne www.europa.eu.int

Contacts utile
89
Doing business in France

Partenaires du Club AFII Doing Business in France

L’Agence française pour les investissements internationaux remercie les partenaires


du club AFII pour leur contribution à la publication “Doing Business in France 2010”
et pour le soutien constant qu’ils apportent aux investisseurs étrangers pour le
développement de leurs activités en France.

Audit et Conseil Banque Conseils juridiques


Expertise Comptable Cabinets d'avocats
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Doing business in France

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Partenaires du Club AFII


91
Doing business in France

Le réseau de l’AFII Doing Business in France


EUROPE IFA ROYAUME UNI IFA COREE
Royaume-Uni, Irlande SEOUL
AFII FRANCE
LONDRES Antoine Chery, Directeur
PARIS Fabrice Etienvre, Directeur Samheug Building
David Appia, Président Haymarket House 8th FI 705-9 Yeoksam-Dong
71-77 boulevard Saint- Jacques 28/29 Haymarket Kangnam-Ku
75680 Paris Cedex 14 London SW1Y 4RX 135 - 711 Seoul
Tél : + 33 1 44 87 17 17 Tél : +44 (0) 20 7024 3672 Tél : +822 564 0419
info@investinfrance.org uk@investinfrance.org korea@investinfrance.org
www.investinfrance.org
Sandrine Coquelard IFA ITALIE IFA INDE
Juriste, Responsable pôle Expertises MILAN NEW DELHI
sandrine.coquelard@afii.fr Hervé Pottier, Directeur Jean Leviol, Directeur
Fatia Bouteiller Ambasciata di Francia 2/50 E Shantipath Chanakyapuri
Juriste, Immigration économique Via Cusani, 10 110 021 New Delhi
fatia.bouteiller@afii.fr I-20121 Milano Tel +91 11 2419 6300
Tél : +39 02 72 02 25 43 india@investinfrance.org
Gilles Orcière italy@investinfrance.org
Fiscaliste
gilles.orciere@afii.fr IFA JAPON
IFA PAYS NORDIQUES TOKYO
IFA PAYS GERMANIQUES STOCKHOLM Christophe Grignon, Directeur
Allemagne, Autriche, Suisse Gilles Debuire, Directeur 4-11-44 Minami-Azabu
DÜSSELDORF French Embassy Minato-ku
Didier Boulogne, Directeur Kungsgatan 58 Tokyo 106-8514
c/o Französische Botschaft S-11122 Stockholm Tél : +81 3 5798 6140
Königsalle 53-55 Tél : +46 8 545 850 40 japan@investinfrance.org
D-40121 Düsseldorf nordiccountries@investinfrance.org
Tél : +49 (0) 211 54 22 67 0 IFA SINGAPOUR
germany@investinfrance.org
SINGAPOUR
IFA BELUX
ASIE Jean-Marie Demange, Directeur
Belgique, Luxembourg IFA CHINE Ambassade de France
SHANGHAI 101-103 Cluny Park Road
BRUXELLES 259595 Singapour
Michel Gilbert, Directeur Pascal Gondrand, Directeur
Suite 202 Tél : +65 68 80 78 78
475, avenue Louise singapore@investinfrance.org
B-1050 Brussels Hai Tong Securities Building
Tél : +32 2 646 59 40 689, Guang Dong Lu
belgium@investinfrance.org Shanghai IFA RUSSIE
Tél : +86 (21) 6135 2040 Moscou
IFA PAYS BAS china@investinfrance.org Philippe Baudry, Directeur
AMSTERDAM HONG KONG Jérôme Clausen,
Frédérique Lefevre, Directeur Jean-Claude Bernard, Directeur Directeur de projet
French Embassy 25/F, Admiralty Center, Tower II Bolchaïa Iakimanka 45
Stadionweg 137 18 Hourcourt Road 119049 Moscou
1077 SL Amsterdam GPO Box N° 24 21 Hong Kong Tél : +7 (495) 937 24 00
Tél : +31 (0)20 662 20 39 Tél : + (852) 37 52 91 70 russia@investinfrance.org
amsterdam@investinfrance.org hongkong@investinfrance.org
IFA PENINSULE IBERIQUE IFA TURQUIE
IFA TAIWAN
Espagne, Portugal ANKARA
MADRID TAIPEI Pierre Coste, Directeur
Sébastien Carbon, Directeur Emmanuel Ly Batallan, Directeur Consulat de France
Embajada de Francia Bank Tower #1401 B.P. n° 1
Marqués de la Ensenada, 10 N° 205 TunHwa North Road Iran Caddesi, Karum Is Merkezi n°21,
4ª Planta Po-Box 118-1361 Asansör E, n°444, Kat.6, Kavaklidere
E-28004 Madrid 105 Taipei 06680 Ankara
Tél : +34 91 83 77 850 Tél : +886 2 2713 3552 Tél : (90 312) 428 31 75
spain@investinfrance.org taiwan@investinfrance.org turkey@investinfrance.org

investinfrance.org

92 Le réseau de l’AFII
Doing business in France

Le réseau de l’AFII

Géraldine Filippi François Removille IFA CANADA


Directeur de projet Directeur de projet TORONTO
Istiklal cad. 142 Av. Paulista, 1842 Stéphane Lecoq, Directeur de projet
Odakule 10ème étage Torre Norte, 14º Andar 20 Queen Street West
BP 46 – 34430 Beyoglu 01310-923, São Paulo – SP Suite 2004
Istanbul Tél : (55 11) 33 71 54 00 Toronto, ON M5H 3R3
Tél :+90 212 243 10 11/13 Tél : +1 416 977 12 57
canada@investinfrance.org
MOYEN-ORIENT AMERIQUE
DU NORD IFA CORRESPONDANTS
IFA Emirats Arabes Unis Philippe Yvergniaux, AFRIQUE DU SUD
ABU DHABI Directeur IFANA Inanda Greens Business Park
Pierre Mourlevat, Directeur Augusta House
Hamdan Street IFA ÉTATS-UNIS 54 Wierda Road West
Al Masaood Tower, Suite 1103 Wierda Valley
NEW YORK Sandton
PO Box 4036 Abu Dhabi Philippe Parfait, Directeur
Tél: +971 (0) 2 633 50 57 2196 Johannesburg
810 Seventh Avenue, Tél : +27 11 303 71 50
abudhabi@investinfrance.org Suite 3800 southafrica@investinfrance.org
New York, NY 10019
Tél : +1 (212) 757 93 40 AUSTRALIE
IFA Israël
usa@investinfrance.org 6 Perth Avenue
TEL-AVIV Yarralumla Act 2600
Dominique Klein, Directeur Canberra
7 Havakuk HaNavi CHICAGO Tél : +61 (0)2 6216 0116
63505 Tel Aviv Jean-Pierre Novak, Directeur australia@investinfrance.org
Tél : +972 (0) 3 546 65 35 French Embassy
MEXIQUE
israel@investinfrance.org 205 North Michigan Avenue
La Fontaine 32
Suite 3750 Col. Polanco
Chicago, IL 60601 11560
AMERIQUE Tél : +1 312 628 1054 Mexico - D.F.
DU SUD usa@investinfrance.org Tél : (00 52) (55) 91 71 98 89
IFA brésil mexico@investinfrance.org
BRASILIA SAN FRANCISCO
Hervé Le Roy, Directeur Caroline Laporte, Directeur Plus de 150 collaborateurs, 27 points de contact. L’AFII
S.E.S. Avenida das Nações 88 Kearny Street est présente dans la plupart des grandes capitales
Lote 04 - Quadra 801 Suite 700 économiques du monde. Dans les pays où l’AFII n’a
70404-900 Brasilia DF San Francisco, CA 94108 pas d’implantation, les Services Economiques français
Tél : +55 61 312 92 47 Tél : +1 415 781 0986 relaient son action en matière de promotion de
brazil@investinfrance.org usa@investinfrance.org l’attractivité économique de la France et de détection
des projets d’investissements étrangers.

Stockholm

Dusseldorf Moscou
Amsterdam
Toronto Londres
Bruxelles
Paris Séoul
Chicago Tokyo
San Francisco New York Tel Aviv New Delhi
Madrid Istanbul Shanghaï
Milan Taipei
Mexico Abou Dhabi Hong Kong
Singapour

São Paulo Johannesburg Sydney

Le réseau de l’AFII
93
Clause de non-responsabilité : ce document présente les règles de base applicables aux entreprises internationales qui implantent des activités en France.
Cet aperçu à visée pratique présente le cadre général et les informations essentielles sur les aspects juridiques, la fiscalité et les relations sociales,
en vue de faciliter les décisions des entreprises. Les informations ne sont pas exhaustives et ne sauraient engager la responsabilité de l’AFII.
Le recours à des professionnels du conseil est recommandé pour l’examen des dossiers au cas par cas. Ce document est protégé par les droits de
propriété intellectuelle et appartient exclusivement à l’Agence Française des Investissements Internationaux. Toute reproduction (en totalité ou en
partie) pour des besoins commerciaux et sans autorisation de l’AFII est strictement interdite.
L’AFII remercie l’ensemble de ses partenaires, particulièrement les membres du Club AFII.

Directeur de la publication : David Appia, Président. Rédactrice en chef : Julie Cannesan, Directrice de la Promotion.
Réalisation et rédaction : Sandrine Coquelard, Fatia Bouteiller. Coordination éditoriale : Alexandra Chabut.

Création et réalisation : agence@spherepublique.fr – Mai 2010.


Doing Business
in France
The Invest in France
Agency (IFA) is the
national agency
responsible for promoting
and facilitating
international investment in
France. It also coordinates
initiatives to promote
France’s economic
attractiveness.

The IFA network operates


worldwide, with offices in
France as well as in North
and South America,
Europe, the Middle East
and Asia. In France, the IFA
works in partnership with
regional development
agencies to offer
international investors
outstanding business
opportunities and
customized services.

For further information,


please visit:
www.investinfrance.org

Invest in France Agency


77 boulevard Saint-Jacques
75 680 Paris Cedex 14 France
info@investinfrance.org
www.investinfrance.org
Tel: +33 1 44 87 17 17
Fax: +33 1 40 74 73 27

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