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Business
in France
Edition 2010
Version française
www.investinfrance.org
Doing
Business
in France
Version française
éditorial
du Président
Il a été réalisé pour vous, dirigeants d’entreprises étrangères, qui souhaitez vous
implanter en France, où plus de vingt mille sociétés étrangères vous ont précédé,
sous des formes juridiques très diverses.
David Appia
Ambassadeur délégué pour les investissements internationaux,
Président de l’AFII
Clause de non responsabilité : ce document présente les règles de base applicables aux entreprises internationales qui implantent des activités en France. Cet aperçu à visée pratique
présente le cadre général et des informations essentielles sur les aspects juridiques, la fiscalité et les relations sociales, en vue de faciliter les décisions des entreprises. Les informations
ne sont pas exhaustives et ne sauraient engager la responsabilité de l’AFII. Le recours à des professionnels du conseil est recommandé pour l’examen des dossiers au cas par cas.
Sommaire
Éditorial du Président 3
Glossaire 86
Contacts utiles 88
Les partenaires du Club AFII 90
Le réseau de l’AFII 92
Réussir son
implantation
en France
Chapitre I
Doing business in France
En détail
Des démarches simples pour les investisseurs étrangers
> Une déclaration à des fins statis- Cas particulier : Comme dans de nom- Secteurs concernés : le secteur des
tiques aux établissements de crédit, breux autres pays, si votre investis- jeux d’argent ; la sécurité privée ; les
des opérations si, en votre qualité de sement concerne certaines activités activités relatives aux moyens desti-
non-résident, vous acquérez au moins d’acquisition considérées comme nés à faire face à l’utilisation illicite
10 % du capital ou des droits de « sensibles », une autorisation est d’agents pathogènes ou toxiques ;
vote d’une entreprise résidente – ou nécessaire. les activités portant sur les matériels
si vous franchissez le seuil de 10 % conçus pour l’interception des cor-
du capital ou des droits de vote ; Les opérations soumises à autorisation respondances ; les activités relatives
sont l’acquisition du contrôle d’une à l’évaluation et à la certification de
> Une déclaration (simple ou admi-
société (majorité des droits de vote) la sécurité dans les technologies de
nistrative) au ministère de l’écono-
ainsi que l’acquisition directe ou indi- l’information ; la production de biens
mie, de l’industrie et de l’emploi
(Direction générale du trésor) des recte de tout ou partie d’une branche ou de prestation de services de sécu-
opérations de création d’entreprise d’activité. Si vous êtes un investisseur rité dans le secteur des systèmes
nouvelle lorsque l’investissement d’un pays tiers à l’UE et à l’Espace d’information ; les biens et technolo-
dépasse 1,5 million d’euros, et de Économique Européen, l’autorisation gies à double usage ; les moyens de
manière générale, les opérations est également nécessaire pour tout cryptologie dans l’économie numéri-
d’acquisition (sans montant mini- franchissement du seuil de 33,33 % que ; les entreprises dépositaires de
mal) de tout ou partie d’une branche de détention directe ou indirecte du secrets de la défense nationale, le
d’activité et de prise de participation capital ou des droits de vote (sauf si commerce d’armes, de munitions,
directe ou indirecte (ou tout autre l’investisseur a préalablement déjà de poudres et substances explosives
opération) dans le capital d’une été autorisé à prendre le contrôle de destinées à des fins militaires ou de
entreprise de droit français qui l’entreprise). matériels de guerre ; les entreprises
octroie plus du tiers du capital ou ayant conclu un contrat d’étude ou
des droits de vote (sauf si l’investis- L’autorisation est donnée dans un de fourniture d’équipements au pro-
seur détient déjà plus de 50 % de délai de deux mois (sans réponse, fit du ministère de la défense ou de
l’entreprise française). l’autorisation est tacite). ses sous- traitants.
Chapitre I
I. Des solutions d’implantation pas d’un établissement stable ou d’une base fixe
multiples en France (l’administration est regardée comme
ayant donné un accord tacite lorsqu’elle n’a pas
Le choix de la structure d’implantation dépend répondu dans un délai de trois mois).
du but que vous poursuivez et du degré d’auto-
nomie que vous souhaitez donner à la nouvelle I.1.2. Si vous souhaitez développer une
structure par rapport à la société mère. activité commerciale : le représentant
commercial
I.1 Réduire les formalités : les solutions Le représentant commercial est, soit un salarié
temporaires de la société étrangère, soit un VRP (salarié de
l’entreprise avec un statut particulier).
Si vous souhaitez prospecter le marché français, Le voyageur de commerce, représentant ou pla-
vous pouvez, dans un premier temps, choisir cier (VRP) est un intermédiaire de commerce
d’employer un salarié isolé ou d’ouvrir un bureau salarié, qui visite la clientèle d’une ou plusieurs
de liaison. Ce choix d’implantation entraîne un sociétés (VRP exclusif ou multicartes), dans un
statut fiscal et social particulier. secteur géographique déterminé. Le VRP a une
grande autonomie. Il peut démarcher des clients
I.1.1 Le bureau de liaison : une potentiels afin de proposer les biens et services
implantation sans activité commerciale de ses employeurs (essentiellement prospecter,
Vous pouvez recruter ou introduire un salarié en recueillir et transmettre les ordres d’achat).
France pour représenter votre société au travers Le statut de VRP est d’ordre public et la rupture
d’un bureau de liaison (ou de représentation). du contrat de travail donne lieu à une compen-
Le bureau de liaison peut réaliser des activités sation spécifique.
exclusivement non-commerciales : activités de Les représentants de commerce, même « multi-
prospection, de publicité, d’information, de stoc- cartes », sont personnellement imposés à l’impôt
kage ou toute autre activité ayant un caractère sur le revenu dans la catégorie des traitements
préparatoire ou auxiliaire. Le bureau n’a pas et salaires. L’activité du VRP peut générer un éta-
d’autonomie juridique. Les factures et les contrats blissement stable pour l’entreprise étrangère qui
doivent être signés par la société-mère. emploie le VRP si ce dernier signe des contrats
Le bureau de liaison ne constitue pas un établis- au nom et pour le compte de l’entreprise.
sement stable au regard du droit fiscal. Il n’est
soumis ni à l’impôt sur les sociétés ni à la TVA. I.1.3. Une autre solution : l’agent
En revanche, il est assujetti à certaines taxes commercial
locales et aux taxes assises sur les salaires. Il La société étrangère peut recourir à un agent com-
existe un risque de requalification du bureau mercial qui, à titre de profession indépendante, est
en établissement stable en cas d’exercice d’une un mandataire, personne physique ou société.
activité commerciale notamment par le biais d’un L’agent est chargé de négocier et, éventuellement,
salarié qui signerait des contrats au nom et pour de conclure des contrats de vente, d’achat, de
le compte de l’entreprise étrangère qui l’emploie, location ou de prestation de services au nom et
d’un cycle complet de production ou en pré- pour le compte de son mandant (sans participer
sence d’une installation fixe par l’intermédiaire à ces contrats en son nom propre). L’agent peut
de laquelle une entreprise exerce tout ou partie travailler pour une ou plusieurs entreprises. Il est
de son activité. en principe chargé d’une zone géographique et/
Pour sécuriser leurs activités, les entreprises ont ou d’un secteur d’activité. Il est rémunéré en tout
la possibilité de demander au préalable à l’admi- ou partie par des commissions proportionnelles
nistration fiscale l’assurance qu’elles ne disposent aux opérations conclues.
Chapitre I
L’agent commercial en tant que force de vente trielle et commerciale en France à partir d’un éta-
externalisée, n’est pas un salarié et la rupture blissement permanent, principal ou secondaire.
de la relation commerciale avec un agent obéit
à des règles propres. Sauf faute, l’agent a en prin- I.2.1. La formule simple de la succursale
cipe droit à une indemnité compensatrice pour La succursale permet la première implantation
préjudice subi qui est calculée par rapport aux d’une société étrangère pour l’exercice d’une
commissions brutes perçues par l’agent : en prin- activité commerciale.
cipe, la rupture est compensée par le versement Dirigée par un représentant légal, elle fonctionne
de deux années de commissions brutes. comme une agence, rattachée au siège, sans for-
Le recours à un agent commercial est privilégié malisme particulier dans la prise de décision.
par les PME car c’est un moyen souple et peu Elle peut accomplir toutes les activités d’une
onéreux de faire connaître ses produits sur les entreprise industrielle et commerciale mais elle
marchés étrangers. n’a pas d’autonomie juridique et engage la société
mère pour tous ses actes. Ainsi, en cas de diffi-
I.2. Implantation durable : un double cultés financières, elle engage indéfiniment et
choix solidairement la société étrangère au paiement
de ses dettes.
La création d’une succursale ou d’une filiale est Etablissement stable au regard du droit fiscal, la
nécessaire pour l’exercice d’une activité indus- succursale est soumise à l’impôt sur les sociétés
En détail
> La recherche de financement geants mandataires sociaux ; > L’ouverture d’un compte bancaire
public ou privé (emprunts, capi- > L’obtention, au besoin (dirigeant en France et le dépôt du capital
tal risque, business angels, fonds étranger hors espace européen), de la société en formation ;
communs de placement dans d’un visa long séjour et titre de > L’enregistrement des statuts auprès
l’Innovation, etc.) séjour (commerçant ou compé- du centre des impôts du lieu du
tences et talents) ou l’accomplis- siège social (formalité gratuite) ;
> La recherche de locaux profession- sement de la déclaration préalable
nels et la domiciliation du siège pour un dirigeant étranger ne sou- > La publicité d’un avis de consti-
social de l’entreprise par la signa- haitant pas résider en France ; tution dans un journal d’annon-
ture d’un contrat de domiciliation, ces légales.
d’un bail commercial ou par une > Le choix de la dénomination sociale
(recherche d’antériorité auprès de Certaines de ces étapes impli-
acquisition immobilière ;
l’institut national de la propriété quent des démarches tant dans
> Le choix de la forme juridique de industrielle (INPI) et du greffe du le pays d’origine que sur le terri-
la structure (SAS/SARL ou SA par Tribunal de commerce), l’adresse, toire français et peuvent prendre
exemple) ; la dénomination des dirigeants plusieurs semaines.
Conseil de l’expert
Christine DEBU, Responsable Clients Internationaux corporate
Annie-Claude JACQUET, Responsable produits « payment and cash management » HSBC
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Doing business in France
Chapitre I
Chapitre I
Chapitre I
Chapitre I
En détail
Tableau comparatif des principales sociétés de capitaux en France
Société anonyme à responsabilité limitée Société anonyme (SA)
Société par actions simplifiée (SAS)
(SARL) forme classique (Conseil d’administration)
1 associé minimum.
Structurée pour la « délégation surveillée ». Aménagements statutaires libres pour les
Principaux atouts Simplicité de constitution et de fonctionnement.
Organisation du capital. relations entre actionnaires, la direction,
l’organisation et la transmission du capital.
1 personne physique PDG (président du conseil Minimum 1 président (personne physique ou
d’administration et Directeur Général) ou 2 morale) avec une possibilité de prévoir un
1 ou plusieurs gérants obligatoirement personnes personnes physiques (un président et un DG). organe collégial qu’il préside.
Dirigeants
physiques, associés ou non. DG délégués (au maximum 5). Possibilité de représentation de la SAS par une
Conseil d’administration de 3 à 18 membres personne habilitée par les statuts
(présence de commissaires aux comptes). (DG, DG délégués).
Statut Le gérant minoritaire peut cumuler un contrat de Le président peut cumuler un contrat de travail si
Idem SA pour le cumul entre un mandat social
travail si les conditions sont réunies (travail distinct du le les conditions sont réunies (travail distinct du
du dirigeant et un contrat de travail
mandat social, lien de subordination) mandat social, lien de subordination)
Chapitre I
III. 1.2 L’approbation des comptes annuels se trouve l’administration centrale de la société.
Cette décision relève des associés réunis en Le lieu d’implantation du siège détermine le droit
assemblée générale ordinaire. des affaires applicable. La société est immatriculée
L’approbation des comptes doit intervenir dans les dans le pays du siège. La SE est assujettie aux
six mois de la clôture des comptes de l’exercice impôts et taxes de tous les Etats membres où
et est indispensable pour l’affectation de résultat ses établissements stables sont situés.
et l’attribution éventuelle de dividendes.
Toute société à responsabilité limitée est tenue
de déposer, en double exemplaire, au greffe du IV. Partenariat ou reprise
tribunal, et dans le mois qui suit l’approbation
des comptes annuels : Le droit français est tout à fait adapté à la mise en
>>Les comptes annuels, le rapport de gestion ainsi œuvre de partenariats ou de reprise.
que le cas échéant les comptes consolidés, et les
rapports des commissaires aux comptes ; IV.1. La prise de participation d’une
>>La proposition ou résolution d’affectation du société
résultat.
La prise de participation peut résulter soit d’un
III.2 D’autres structures, plus souples, accord entre entreprises, soit d’une démarche
peuvent présenter un intérêt pour vous non-concertée de rachat d’actions (offre public
d’achat ou d’échange visant à prendre le contrôle
Il s’agit essentiellement des sociétés en nom collec- d’une société contre l’avis de ses dirigeants).
tif (SNC), des sociétés civiles et des groupements
d’intérêt économique (GIE). Elles sont moins uti- IV.1.1 Des règles claires pour garantir la
lisées car elles prévoient une responsabilité plus transparence financière
importante, voire même solidaire, des associés en Lorsque plus de 5 % du capital ou des droits de
cas de difficultés financières. En revanche, l’absence vote d’une société cotée en bourse sont suscepti-
de capital social minimal, la grande souplesse de bles de changer de détenteur, les règles de transpa-
fonctionnement et la transparence fiscale de ces rence du marché financier imposent à l’acquéreur
structures leur confèrent un indéniable attrait en certaines mesures d’information :
tant que filiale. La société en participation est utilisée >>Une déclaration dans les 5 jours à l’Autorité
dans l’industrie du bâtiment ou dans les domaines des marchés financiers ;
du spectacle et de l’édition. C’est une structure très >>Une déclaration dans un délai de 15 jours à la
simple à constituer (pas d’immatriculation au RCS) société émettrice.
et discrète (pas de mesures de publicité). Les mêmes règles s’appliquent en cas de franchisse-
ment des seuils à la hausse ou à la baisse de 10 %,
III.3. Choisir le statut de société 15 %, 20 %, 25 %, 33 %, 50 %, 66 %, 90 % et 95 %
européenne du capital ou des droits de vote.
Une opération visant à détenir plus de 33 % du
Si vous êtes présents dans au moins 2 États mem- capital d’une société cotée oblige l’acquéreur à
bres de l’Union européenne, vous pouvez opter déclencher une offre publique d’achat portant sur la
pour le statut de la société européenne (SE). Dans totalité du capital afin de donner l’opportunité aux
ce cas, votre société bénéficie d’un ensemble actionnaires minoritaires de céder leurs actions.
unique de règles et d’un système unifié de gestion
et de publication de l’information financière. La SE IV.1.2. La notification obligatoire des
a un capital minimal de 120 000 euros. Le siège, concentrations de grande envergure aux
fixé par les statuts, doit correspondre au lieu où autorités de concurrence
Chapitre I
>>Une opération de concentration est réalisée dépasse 250 M€ ; sauf si chaque entreprise réalise
dans les cas suivants : plus des 2/3 de son chiffre d’affaire total dans l’UE
- Fusion entre au moins deux entreprises indé- à l’intérieur d’un seul et même état.
pendantes ; En deçà de ces seuils, certaines opérations qui
- Prise de contrôle total ou partiel par une société concernent au moins 3 pays de l’Union européenne
d’une autre entreprise ; sont également soumises à l’examen de la Commis-
- Création d’une entreprise commune qui exerce sion européenne.
de façon durable une activité économique auto- La procédure d’examen de la concentration peut
nome. durer jusqu’à 8 mois. L’opération est suspendue
Une opération de concentration est, par principe, jusqu’à la décision d’autorisation.
autorisée.Toutefois, son importance peut nécessiter
une autorisation préalable, soit au niveau national, IV.2. La location gérance : une
soit au niveau communautaire. Le contrôle de l’opé- formule souple de reprise temporaire
ration de concentration vise à vérifier l’absence d’entreprise
d’effets anticoncurrentiels (entreprise en position
dominante ou non). La location-gérance est un contrat par lequel le
propriétaire ou l’exploitant d’un fonds de commerce
>>Les opérations de concentration doivent être ou d’un établissement industriel en concède tota-
obligatoirement notifiées et autorisées par lement ou partiellement la location à un gérant qui
l’Autorité de la concurrence (autorité adminis- l’exploite à ses risques et périls contre paiement
trative indépendante) lorsque : d’une redevance. La société gérée perçoit les loyers
- Le chiffre d’affaires HT total de l’ensemble des et elle ne peut pas s’immiscer dans la gestion du
entreprises concernées dépasse 150 M €, et fonds de commerce.
- Le chiffre d’affaires HT total réalisé en France par Le locataire gérant peut ainsi exploiter un fonds de
au moins 2 entreprises atteint 50 M €, et commerce sans avoir à l’acquérir. C’est une solution
- Les seuils communautaires ne sont pas atteints. temporaire qui permet également d’apprécier la
Des seuils spécifiques ont été déterminés pour le viabilité de l’entreprise. En fin de bail, la cession
secteur de la distribution de détail (seuil de notifi- ou la transmission du fonds au locataire gérant est
cation inférieur). possible.
La procédure de notification peut durer 5 semai-
nes.Toutefois, si l’opération est de nature à porter IV.3. Reprise d’une entreprise en
atteinte à la concurrence, l’Autorité de la concur- difficulté : des procédures allégées
rence peut ouvrir une seconde phase afin de pro-
céder à une analyse approfondie de l’opération (en La loi du 26 juillet 2005, entrée en vigueur le 1er jan-
principe, délai de 65 jours pour cette seconde phase). vier 2006 et récemment aménagée par l’ordonnance
Il est désormais possible de notifier des opérations à du 18 décembre 2008, a modifié le droit des faillites
l’état de projet dès lors que celui-ci est suffisamment en France et notamment la reprise d’une entreprise
abouti pour permettre l’instruction du dossier. en difficulté.
>>La notification est effectuée auprès de la Com- L’introduction d’une procédure de sauvegarde en
mission européenne à Bruxelles lorsque les seuils droit français permet d’intervenir avant la cessation
excèdent les montants suivants : des paiements de l’entreprise, lorsque les difficultés
- Le chiffre d’affaires total mondial des entreprises de l’entreprise sont de nature à la conduire à des
concernées dépasse 5.000 M€, et difficultés qu’elle n’est pas en mesure de surmonter.
- Le chiffre d’affaires réalisé individuellement dans Cette procédure n’a pas pour but la cession totale
l’UE par au moins 2 des entreprises concernées de l’entreprise qui ne peut résulter que d’une liqui-
Partenariat ou reprise
17
Doing business in France
conseil de l’expert
18
Doing business in France
Chapitre I
dation de l’entreprise. Dans la même mesure, toute les conditions, en particulier de durée), la date de
cession partielle d’activité doit être régie par les réalisation de la cession, le niveau et les perspec-
règles de la liquidation. tives d’emploi justifiés par l’activité considérée, les
La procédure de redressement judiciaire ne peut garanties souscrites en vue d’assurer l’exécution de
intervenir qu’en cas de cessation des paiements, ie l’offre, les prévisions de cession d’actifs au cours des
en cas d’impossibilité de faire face au passif exigible deux années suivant la cession, la durée de chacun
avec l’actif disponible. Depuis la réforme, cette pro- des engagements pris par l’auteur de l’offre.
cédure a pour seul but d’arriver à l’établissement Les offres de reprise ne peuvent plus être modifiées
d’un plan de continuation (poursuite des activités, ou retirées après le dépôt au greffe, sauf en vue
maintien des emplois et apurement du passif). Dès d’une amélioration au profit des salariés et créan-
lors toute cession d’activité doit se faire conformé- ciers (et jusqu’à 48 h de l’audience). Le tribunal se
ment à la procédure de liquidation. prononce, par jugement motivé, en faveur d’une
Par conséquent, dès l’ouverture de la procédure de cession totale ou partielle des activités.
sauvegarde ou de redressement, les tiers sont admis A l’occasion de la reprise, un certain nombre de
à soumettre à l’administrateur des offres tendant au contrats peuvent être transférés : les contrats de
maintien de l’activité de l’entreprise, par une ces- travail en cours, des contrats de location ou de
sion totale ou partielle d’activité qui seront traitées crédit-bail, des contrats de fourniture de biens ou
conformément à la procédure de liquidation. de services nécessaires au maintien de l’activité,
Le repreneur doit déposer son offre auprès de l’ad- des nantissements de matériel, contrats avec les
ministrateur nommé par le tribunal de commerce clients, etc.
dans les délais fixés par le jugement d’ouverture En l’absence de solution de continuation ou lors-
de la procédure (les abstracts des jugements sont que la reprise paraît manifestement impossible, le
publiés dans le bulletin officiel des annonces civiles tribunal prononce la liquidation de l’entreprise en
et commerciales). difficulté. Dans ce cas, les éléments d’actifs sont
cédés aux acquéreurs les plus offrants à l’issue de
IV.4. La meilleure solution de reprise la procédure judiciaire.
privilégiée par les juges
Dans les procédures de liquidation, les juges privi- V. Immobilier d’entreprise : une
légient les repreneurs qui proposent les meilleures réponse adaptée à vos besoins
solutions.
Les juges apprécient la qualité de l’offre notamment V.1 Pour un coût moindre, les
en termes de sauvegarde des activités, de maintien solutions temporaires
des emplois et de remboursement des créanciers.
La cession de l’entreprise peut être totale ou par- V.1.1. La domiciliation de l’entreprise au
tielle et a pour but d’assurer le maintien d’activités domicile privé de votre dirigeant
susceptibles d’exploitation autonome, de tout ou Généralement, une entreprise peut installer son
partie des emplois qui y sont attachés et d’apurer siège social au domicile de son représentant légal
le passif. et y exercer une activité sans limitation de durée. Si
L’offre de reprise doit notamment comporter la le domicile est loué, un accord écrit du propriétaire
désignation précise des biens, des droits et des est nécessaire.
contrats inclus dans l’offre, les prévisions d’activité Dans les villes de plus de 10 000 habitants et en
et de financement, le prix offert, les modalités de région parisienne, l’exercice de l’activité d’une
règlement, la qualité des apporteurs de capitaux société au domicile de son dirigeant est conditionné :
et, le cas échéant, de leurs garants (si l’offre pro- il doit s’agir de la résidence principale du dirigeant,
pose un recours à l’emprunt, elle doit en préciser l’activité doit être exercée exclusivement par lui et
Chapitre I
les autres occupants du local et elle ne doit entraîner V.1.5. La location de locaux professionnels
aucun accueil de clientèle ou de marchandises. pour des durées ajustées aux besoins des
Si une disposition législative ou contractuelle s’op- investisseurs
pose à la domiciliation de l’entreprise au domicile La sous-location : l’entreprise peut, dans un premier
du dirigeant, la domiciliation administrative reste temps, être sous-locataire d’une autre entreprise. Si
possible mais elle est limitée à 5 ans. Dans ce cette dernière est titulaire d’un bail commercial, la
cas, l’exercice d’une activité dans les locaux est sous-location doit avoir été autorisée formellement
interdit. dans le contrat de bail et le propriétaire doit être
invité à participer à l’acte de sous-location.
V.1.2.Vous pouvez domicilier votre Le bail de courte durée : il existe toute une gamme
société dans un centre d’affaires de baux de courte durée, inférieurs à 24 mois, qui
La domiciliation dans un centre d’affaires est possible présentent l’avantage de pouvoir être adaptés sur
temporairement. Les centres d’affaires sont des mesure. Leur inconvénient réside dans la précarité
prestataires de services spécialisés qui servent de de la situation du locataire.
siège social aux autres entreprises et mettent à leur
disposition des locaux pour la tenue de réunions V.2. Choisir une implantation durable
régulières des organes de direction et pour toutes
autres prestations annexes (standard téléphonique, Si vous envisagez une implantation durable, plusieurs
secrétariat, etc.). Un contrat de domiciliation doit solutions s’offrent à vous
être conclu entre l’entreprise domiciliée et le pro-
priétaire des locaux ou le titulaire du bail. V.2.1. Le bail commercial est la formule la
plus usitée
V.1.3. Un service original proposé par de Les entreprises industrielles et commerciales
nombreuses collectivités territoriales : concluent en très grande majorité un bail dit
l’hébergement dans les ateliers-relais « commercial », dont les dispositions sont régle-
Les entreprises peuvent utiliser des ateliers-relais mentées par la loi qui vise, en particulier, à protéger
pendant la période de construction des nouveaux le locataire. Le bail est conclu pour une durée légale
locaux industriels pour former leurs nouveaux sala- de 9 ans, résiliable à l’initiative du locataire tous
riés et, éventuellement, débuter leur activité. De les 3 ans. Le locataire jouit d’une protection juri-
nombreuses collectivités territoriales proposent dique contre le non-renouvellement ou l’éviction :
ce service aux entreprises qui s’implantent. Les le bailleur a l’obligation de verser une indemnité
contrats locatifs utilisés sont des baux précaires d’éviction proportionnelle à la valeur du fonds de
(durée de 23 mois maximum) assortis, parfois, d’une commerce ou du droit au bail. L’évolution du loyer
possibilité d’achat sous certaines conditions. est contrôlée et plafonnée. Le fonds est loué en
précisant la destination commerciale du lieu (son
V.1.4. Les pépinières d’entreprises offrent activité), mais les parties peuvent s’entendre afin de
des conditions favorables aux start-up modifier la destination initiale ou pour ajouter une
Ce sont des structures d’hébergement et d’ac- activité (déspécialisation).
compagnement temporaires réservées aux créa-
teurs d’entreprises. Elles offrent un hébergement V.2.2. Une formule plus souple mais
(bureaux, ateliers, laboratoires, espaces communs), moins protectrice : le bail professionnel
des services à des coûts partagés (télécopie, secré- Les professions non-commerçantes sont soumises
tariat, photocopie, permanence téléphonique, forma- au régime moins protecteur des « baux profession-
tion, accès à des bases de données) et des conseils nels ». Ils sont conclus pour une durée de 6 ans sans
en développement. possibilité de résiliation intermédiaire, mais avec une
grande souplesse contractuelle.
Chapitre I
V.3. Propriétaire : différentes formules ment commercial pour les surfaces supérieures à
à votre disposition 1 000 m2 (création d’un magasin de commerce de
détail ou d’un ensemble commercial). Les procé-
V.3.1. L’acquisition en pleine propriété est dures sont gérées par les Commissions départe-
juridiquement sûre mentales d’aménagement commercial.
Les sociétés étrangères ont la possibilité d’acqué- Depuis le 1er janvier 2009, certaines activités ne
rir des terrains et des bâtiments commerciaux et sont plus soumises à cette autorisation spéciale.
industriels auprès de propriétaires privés ou de Il s’agit des établissements hôteliers, des stations
propriétaires publics. La recherche des biens est services et des commerces de véhicules auto-
facilitée par des professionnels comme les agents mobiles.
immobiliers. La sécurité juridique des transactions
est garantie par les règles légales applicables aux V.3.5. Une formule plus sophistiquée
achats immobiliers et par l’intervention d’intermé- présentant des avantages fiscaux et une
diaires comme les notaires. meilleure protection du patrimoine : la
Des aides publiques pour l’acquisition d’immeubles société civile immobilière (SCI)
sont possibles sous certaines conditions. La SCI est une structure juridique indépendante qui
permet de financer des locaux qui seront ensuite
V.3.2. L’acquisition par crédit-bail mis à la disposition de l’entreprise. Le capital de
immobilier est très répandue la SCI est apporté par des entreprises ou par des
L’acquisition de bâtiments industriels et commer- personnes physiques. La SCI présente notamment
ciaux par un transfert de propriété à l’échéance d’un l’intérêt de protéger le patrimoine immobilier pro-
contrat de crédit-bail immobilier, généralement de fessionnel en cas de poursuite des créanciers de
9 à 15 ans, est très répandue. Les collectivités terri- l’entreprise. Elle peut procurer également des avan-
toriales peuvent proposer ce service aux entreprises tages fiscaux : l’entreprise déduit les loyers et les
en les mettant en relation avec des organismes charges de son bénéfice fiscal, les frais d’acquisition
financiers. Des aides à l’investissement sous forme des immeubles par la SCI sont déductibles si elle
de rabais sur les loyers de crédit-bail immobilier a opté pour l’impôt sur les sociétés.
sont disponibles sous certaines conditions. Ce montage nécessite de recourir à un conseil
juridique.
V.3.3.Vous avez aussi la possibilité de
construire les bâtiments industriels et
commerciaux dont vous avez besoin VI. Installations classées :
Les zones constructibles sont répertoriées dans les des règles simplifiées
plans locaux d’urbanisme. Les maires sont compé-
tents pour délivrer les autorisations de construire : Dans un souci de prévention des risques, des
certificat d’urbanisme et permis de construire. La pollutions et des nuisances, certaines activités
mairie est le guichet unique où le propriétaire du industrielles dites « installations classées » sont
terrain ou la personne possédant un titre habilitant soumises à une procédure administrative préa-
à construire dépose les demandes de permis de lable à leur mise en service. Une nomenclature
construire. précise les activités qui sont soumises, soit à un
régime d’autorisation, soit à un régime de décla-
V.3.4. Pour certaines activités ration, en fonction de l’importance des nuisances
commerciales, une autorisation que vont susciter les activités. Cette nomencla-
d’installation est nécessaire ture est en cours de révision avec la création
En plus du permis de construire, une autorisation d’un régime intermédiaire, l’enregistrement d’une
d’installation est nécessaire en matière aménage- installation classée.
Chapitre I
Chapitre I
En détail
Le permis de construire
La demande de permis de construire banisme. L’intervention d’un archi- Lorsque les travaux concernent une
est constituée d’un imprimé et d’un tecte est obligatoire. L’administration installation classée, la demande
dossier regroupant des documents compétente dispose d’un délai d’un de permis de construire doit être
graphiques et des pièces écrites qui mois pour demander un complément accompagnée de la justification du
permettent à l’administration de de pièces. Le délai de la procédure dépôt de la demande d’autorisation
contrôler la parfaite régularité de la est de 1 mois à 3 mois maximum à – procédure particulière – ou de la
demande au regard des règles d’ur- compter de la notification. déclaration en préfecture.
Chapitre II
Doing business in France
La législation sociale
en France
En tant que pays industriel, la France dispose d’une législation sociale qui protège les
droits des salariés tout en étant adaptée aux réalités économiques des entreprises.
Le Code du travail et les conventions collectives régissent les relations du travail dans
chaque secteur d’activité. La flexibilité des horaires de travail et des effectifs s’organise
en fonction des contraintes de la production. L’intéressement des salariés aux résultats
ou au capital de l’entreprise est favorisé par des exonérations fiscales et sociales.
En détail
Chapitre II
clauses d’objectif pour la rémunération ; clauses ser le motif pour lequel il est conclu : remplace-
de mobilité géographique ; clause de polyva- ment d’un salarié absent ; remplacement d’un
lence ; clauses de non concurrence ou de non salarié passé provisoirement à temps partiel ;
démarchage ; clauses d’invention et de propriété attente de la prise de fonction d’un nouveau
intellectuelle ; etc. Les clauses contractuelles ne salarié ; accroissement temporaire de l’activité
doivent pas contrevenir au Code du travail et à la de l’entreprise ; travaux saisonniers ; contrats à
convention collective applicable à l’entreprise. durée déterminée « d’usage » (selon certains
usages de la profession).
C’est l’activité réelle de l’entreprise, telle qu’elle
ressort de l’objet social figurant dans les statuts >>Il est désormais possible de conclure avec les
sociaux, qui détermine la convention collective cadres et ingénieurs des CDD à objet défini
applicable. d’une durée minimale de 18 mois et maximale
Le contrat de travail doit impérativement men- de 3 ans (cette faculté doit être prévue dans la
tionner la rémunération et les fonctions du sala- convention collective).
rié, la durée et le lieu de travail. Il peut prévoir
une période d’essai : jusqu’à 4 mois pour un cadre L’employeur peut proposer au salarié une modi-
(renouvelable une fois si un accord de branche le fication de son contrat de travail. Selon qu’il s’agit
permet). La rémunération doit être au moins égale de la modification du contrat (d’un de ses élé-
au montant minimal prévu par la convention col- ments essentiels) ou d’un simple changement des
lective applicable et au salaire minimum interpro- conditions de travail, l’accord du salarié pourra
fessionnel de croissance (Smic) à 8,86 euros bruts être indispensable.
depuis le 1er janvier 2010, soit 1 343,77 euros par La modification du contrat peut porter sur un
mois pour un horaire de 35 heures hebdomadaire élément essentiel de ce contrat : la rémunéra-
ou 1 536,70 euros par mois pour un horaire de tion, la qualification et, plus généralement, sur
39 heures hebdomadaire avec une majoration les attributions du salarié. Elle peut également
salariale de 25 %. La rémunération peut être com- porter sur un élément du contrat qui pouvait être
plétée par des avantages en nature et un système déterminant pour le salarié lors de la conclusion
d’intéressement. du contrat à condition que cela soit stipulé par
une clause claire et précise. La modification du
>>Une caractéristique du marché de l’emploi contrat de travail ne peut alors être imposée par
français réside dans la possibilité d’avoir l’employeur, mais seulement proposée. En cas de
recours à une main d’œuvre supplémentaire refus, il appartient à l’employeur, soit de renoncer
pour faire face à des besoins temporaires. à modifier le contrat, soit de licencier le salarié.
Les contrats à durée déterminée (CDD) et À titre d’exemples : le passage d’un horaire de
le recours aux intérimaires sont des statuts jour à un horaire de nuit est une modification
dérogatoires limités aux cas prévus par la loi substantielle ; le changement du lieu de travail (du
et généralement inférieurs à 18 mois. Ils consti- nord au sud de la France) est une modification
tuent un moyen efficace pour les entreprises substantielle du contrat – en dehors d’une clause
de répondre à leurs besoins, mais le contrat de mobilité.
de travail temporaire ne peut avoir ni pour Le simple changement des conditions de travail
objet ni pour effet de pourvoir durablement peut en revanche être imposé par l’employeur
un emploi lié à l’activité normale et permanente dans le cadre de son pouvoir de direction. Le
de l’entreprise. Ces catégories de contrats font refus du salarié n’entraîne pas, à lui seul, la
obligatoirement l’objet d’un écrit qui doit préci- rupture du contrat mais peut constituer une
Conseil de l’expert
28
Doing business in France
Chapitre II
faute professionnelle que l’employeur peut >>De s’affilier aux caisses de retraite complé
sanctionner éventuellement en prononçant un mentaires dans les 3 mois de la création de
licenciement pour faute. l’entreprise ;
>>D’effectuer les formalités nécessaires à l’embau-
I.2. Des formalités d’embauche che d’un collaborateur étranger (hors nationalité
simples et par voie électronique européenne).
L’entreprise peut recruter des salariés dès son I.3. Donner le statut de salarié aux
immatriculation. dirigeants de votre filiale
Pôle emploi peut assister les entreprises pour le
recrutement de leurs salariés : information sur les Généralement, les dirigeants de société ne peu-
postes offerts par la société, identification des profils, vent pas être liés à l’entreprise par un contrat
présélection des candidats,proposition et organisation de travail. Leur nomination, leur rémunération
de formations préalables à l’embauche. L’Etat et les et les conditions de leur révocation sont fixées
Régions, qui sont compétentes en matière de forma- dans les statuts sociaux. Il est cependant pos-
tion professionnelle continue, peuvent organiser au sible, sous certaines conditions restrictives, de
profit des entreprises qui s’implantent des formations cumuler la fonction de dirigeant avec un
pour remettre à niveau et qualifier, en fonction des contrat de travail avec l’entreprise (par exem-
besoins, certaines catégories de futurs salariés. Des ple, pour les directeurs généraux de société
aides au recrutement sont ouvertes aux entreprises anonyme, pour les présidents de SA et SAS et
sous la forme de réductions de charges sociales pour les gérants minoritaires de SARL).
(allègement sur les bas salaires ou exonérations dans
certaines zones du territoire) et de primes à l’em- I.4. Motiver le licenciement pour
bauche de certaines catégories de personnel (contrat
motifs personnel ou économique
aidé en faveur de certaines catégories de salariés).
La rupture du contrat de travail est à l’initiative
Depuis le 1er janvier 2010, toute entreprise peut
de l’employé (démission) ou de l’employeur
demander un rescrit social dit « aide à l’emploi » afin
(licenciement). Hors période d’essai, vous devez
d’interroger l’administration sur son éligibilité à ces
toujours motiver le licenciement (cause réelle
dispositifs. Les formalités administratives pour le
et sérieuse) et suivre les procédures définies par
recrutement sont réduites grâce à la déclaration
la loi (fonctions du motif du licenciement, du
unique d’embauche (DUE). L’employeur doit la
nombre de salariés concernés par les licencie-
remplir dans les 8 jours précédant la prise de fonc-
ments et de l’effectif de l’entreprise). La loi du
tion effective du salarié et la transmettre à l’Urssaf
25 juin 2008 de modernisation du marché du
du lieu d’implantation de l’entreprise. La déclaration
travail prévoit un nouveau mode de rupture du
peut être effectuée par voie électronique. Elle permet
contrat de travail : la rupture conventionnelle.
d’effectuer en une seule formalité : la déclaration
préalable de l’embauche, l’inscription au régime de I.4.1. Le licenciement économique pour
sécurité sociale du salarié (sauf détachement), l’affi- s’adapter aux évolutions du marché
liation à la médecine du travail, l’organisation de la Le licenciement économique est soit individuel
visite médicale obligatoire (pendant la période d’es- soit collectif. Lorsque le licenciement est indi-
sai) et l’affiliation à l’organisme d’assurance chômage viduel, la convocation du salarié à un entretien
(Pôle emploi). préalable est obligatoire. En cas de licencie-
En sus de la DUE, il est nécessaire : ment collectif, le chef d’entreprise doit obli-
>>De déclarer à l’inspection du travail le premier gatoirement informer et consulter le comité
salarié embauché ; d’entreprise.
Chapitre II
Chapitre II
15 jours ouvrables. La DDTEFP vérifie le respect partir de 60 ans dès lors qu’il a suffisamment cotisé
des conditions de forme, du consentement des au régime obligatoire de retraite (40 annuités ou
parties et de l’indemnité de rupture qui ne peut 160 trimestres, qui passeront progressivement à
être inférieure à l’indemnité légale de licencie- 42 annuités d’ici à 2020). Les pensions de retraite
ment (ou conventionnelle si cette dernière est sont payées par les organismes collecteurs (orga
plus favorable). nismes paritaires interprofessionnels).
La rupture conventionnelle est exclusive du licen-
ciement ou de la démission puisqu’elle ne peut
être imposée à l’autre partie. II. Motiver vos collaborateurs :
intéressement et participation
I.5. La retraite à partir de 60 ans
L’âge légal de mise à la retraite par l’employeur est La rémunération des salariés et des mandataires
désormais fixé à 70 ans (l’employeur pouvant sociaux peut être complétée par des dispositifs
proposer la mise à la retraite du salarié à compter d’intéressement et d’épargne salariale motivants
de ses 65 ans). Le salarié peut quitter son emploi à et générateurs d’avantages fiscaux et sociaux
En détail
La représentation du personnel
La représentation du personnel varie nel et du comité d’entreprise au sein Le taux de syndicalisation en
selon la taille de l’entreprise via trois d’une même délégation élue. France est très peu élevé (environ
institutions distinctes : 8 %). Afin d‘assurer une meilleure
> Les établissements de 50 sala
représentation des salariés en
> Pour les entreprises de plus de 10 riés et plus doivent mettre en place
entreprise et donc un dialogue
salariés, des délégués du personnel un Comité d’hygiène, de sécurité et
social de qualité, les partenaires
élus par les salariés sont chargés de des conditions de travail (CHSCT)
sociaux ont engagé sur proposition
présenter les réclamations indivi qui vise à associer le personnel aux
du gouvernement une réforme de
duelles et collectives relatives aux actions de prévention des risques
la représentativité des syndicats
salaires et à l’application du droit. professionnels et d’amélioration
dans l’entreprise (transposée par
des conditions de travail.
> Le comité d’entreprise est obli la loi du 22 août 2008).
gatoire à partir de 50 salariés. Élu La capacité de négocier et de
Depuis le 1er janvier 2009, les
par les salariés pour une durée de conclure des accords collectifs de
accords collectifs d’entreprise ne
4 ans, il est chargé de représenter travail est réservée aux représen
sont valables que si ils sont signés par
l’intérêt collectif des salariés à l’oc tants des sections syndicales. En
un ou plusieurs syndicats recueillant
casion des décisions qui concernent l’absence de délégués syndicaux, un
au moins 30 % de suffrages et en
d’une part, ses attributions économi accord de branche étendu peut auto
l’absence d’une opposition de syn
ques comme l’évolution de l’entre riser un employeur à négocier avec
dicats ayant recueilli plus de 50 %
prise et l’organisation du travail en des représentants élus du personnel
de l’audience.
particulier et d’autre part ses attribu (comité d’entreprise ou délégués du
tions sociales et culturelles. personnel). À défaut (procès-verbal La représentativité des syndicats
de carence), l’employeur peut être en entreprise vient d’être réformée
Si l’effectif de l’entreprise est infé autorisé à négocier avec un salarié afin d’améliorer le dialogue social en
rieur à 200 salariés, l’employeur mandaté (le résultat de la négocia entreprise. À compter des prochaines
peut décider, après consultation des tion devra être soumis aux salariés élections professionnelles, un syndi
représentants du personnel, d’opter de l’entreprise à la majorité des suf cat devra recueillir au moins 10 %
pour la délégation unique de repré frages exprimés). Les syndicats de des suffrages exprimés au premier
sentation du personnel qui réunit les salariés peuvent créer des sections tour des élections professionnelles
attributions des délégués du person syndicales dans l’entreprise. pour être représentatif.
Chapitre II
pour les salariés et pour l’entreprise. sociaux et fiscaux (participation bloquée) ou uni-
La variété des instruments permet de créer des quement sociaux (option du salarié pour le ver-
systèmes de rémunération particulièrement adap- sement immédiat).
tés aux besoins des entreprises (retraite et pres- L’intéressement, dispositif facultatif, permet aux
tation familiales complémentaires, distribution salariés de bénéficier financièrement des résultats
de stock-options, plan d’épargne d’entreprise ou ou des performances de leur entreprise (ou des
interentreprises, plan partenarial d’épargne sala- entreprises membres du groupement d’employeurs
riale volontaire, etc.). auquel appartiennent les salariés). Disponibles
La participation des salariés aux résultats des immédiatement (sans délai de blocage), les sommes
entreprises est obligatoire dans les entreprises issues de l’intéressement sont calculées par l’ac-
de plus de 50 salariés. La participation consiste cord qui met en place le dispositif.
à attribuer aux salariés, selon des règles précises, Ces mécanismes sont collectifs et ne permettent
une fraction du bénéfice réalisé par l’entreprise. pas d’individualisation.
Les modalités de ce mécanisme sont définies par L’entreprise qui propose à ses salariés un dispositif
un accord passé entre l’employeur et les repré- d’épargne salariale doit remettre lors de la conclu-
sentants du personnel. Les sommes perçues par sion du contrat de travail un livret d’épargne salarial
le salarié au titre de la participation ne seront présentant l’ensemble des dispositifs.
plus automatiquement bloquées pendant 5 ans, Il est également possible de prévoir des dispositifs
le salarié pouvant demander le versement de tout d’épargne salariale (Perco en faveur de l’épargne
ou partie des sommes correspondantes. Le ver- retraite ou PEE pour la constitution d’un porte-
sement de la participation est assorti d’avantages feuille de valeurs mobilières).
En détail
Votre entreprise
Vos collaborateurs
Chapitre II
III. Organisation du temps de défaut d’un accord collectif fixant une majoration
travail : une négociation au sein inférieure mais en tout état de cause supérieure
de l’entreprise à 10 %). Le contingent d’heures supplémentaires à
la libre disposition de l’employeur est négocié par
La France offre une très grande souplesse en accord d’entreprise (à défaut, il est de 220 heures
matière d’organisation du temps de travail. Vous par an par salarié), ce qui permet de porter la durée
pouvez ainsi utiliser au mieux vos équipements annuelle du travail à 1 827 heures, soit plus de
de production et accroître la productivité de votre 39 heures par semaine sur 47 semaines. Le paiement
entreprise. Depuis la loi du 22 août 2008, le temps des heures supplémentaires peut être remplacé par
de travail est négocié au sein de l’entreprise. un repos compensateur de remplacement si cette
disposition est prévue au niveau de l’entreprise.
III.1. Les 35 heures : une règle modulable L’accord collectif d’entreprise (ou la convention)
et largement assouplie depuis 2003 qui désormais organise le temps de travail au
niveau de l’entreprise peut également déterminer
La durée légale du travail en France est de 35 heures les modalités d’accomplissement d’heures sup-
effectives par semaine dans les entreprises. C’est plémentaires au-delà de ce contingent. En plus
une durée de référence au-delà de laquelle se calcule de la rémunération des heures supplémentaires,
les heures supplémentaires. Les heures travaillées il sera nécessaire de demander l’avis du CE et de
au-delà de la durée légale sont donc des heures prévoir des contreparties obligatoires.
supplémentaires dont le coût est majoré de 25 % La durée maximale du travail est de 10 heures par
(pour les 8 premières heures puis 50 %) dans toutes jour (dérogation conventionnelle possible dans la
les entreprises à compter du 1er octobre 2007 (et à limite de 12 heures) et 48 heures sur une semaine,
En détail
La durée du travail en France
Entreprises concernées Toutes les entreprises Toutes les entreprises Petites entreprises (1) Grandes entreprises (1)
Chapitre II
En détail
Chapitre II
nération brute selon la taille de l’entreprise. urbaines de plus d’un million d’habitants (périmètre
Le décompte des heures supplémentaires (et de la d’usage de consommation exceptionnel dit « Puce »).
rémunération y afférente) ne sera plus pris en Ces dérogation,individuelles ou collectives,sont accor-
compte pour le calcul de l’allègement de charges dées par le préfet du département, pour 5 ans.
patronales (neutralisation de la hausse de rémuné- Le maire peut également autoriser 5 fois par an les
ration) au niveau du Smic. commerces de détails non alimentaires à ouvrir le
Les charges patronales liées à l’accomplissement dimanche.
d’heures supplémentaires se voient appliquer une Des compensations financières sont accordées aux
déduction forfaitaire de 0,50 € à 1,50 € par heure. salariés qui doivent dans tous les cas bénéficier d’un
temps de repos hebdomadaire.
III.3. Etaler les congés payés
III.5. Aménager le temps de travail sur
Les congés payés annuels représentent 5 semaines. l’année en lissant les rémunérations
L’employeur peut refuser le départ en congé d’un
salarié si la charge de travail ne le permet pas. Il doit Les entreprises disposent de plusieurs solutions
toutefois lui permettre de prendre au moins 4 semai- pour adapter le temps de travail aux contraintes
nes de congés entre le 1er mai et le 31 octobre. 10 économiques, sans surcoût salarial. Les disposi-
jours fériés et des congés pour événements familiaux tifs d’aménagement du temps de travail sont
(mariage, naissance, décès) s’ajoutent aux congés. intégrés dans un cadre unique avec la loi du 22
août 2008 : un accord collectif pourra organiser
III.4. Le dimanche est chômé mais avec un le temps de travail sur une période supérieure à
régime dérogatoire assoupli depuis 2009 la semaine et dans la limite d’une année. Si l’en-
treprise connaît des variations d’activité prévisibles
Un jour de repos hebdomadaire d’une durée mini- mais inégales d’une période à l’autre, la durée du
male de 24 heures doit être respecté et donné le travail peut être augmentée ou réduite pendant
dimanche. certaines périodes sans surcoût, dans les limites
Il existe néanmoins de nombreuses dérogations au légales.
repos dominical. Des dérogations permanentes sont >>Le travail en continu ne génère pas de surcoût
accordées en raison de la particularité de l’activité de salarial : le travail en continu sur plusieurs semai-
l’entreprise (par exemple, les entreprises industrielles nes peut être mis en place par décision unilatérale
utilisant ou fabriquant des produits susceptibles de de l’employeur. La dérogation au principe du repos
s’altérer et de se déprécier rapidement, les entrepri- dominical est de plein droit ou sur autorisation
ses à feu continu, les entreprises de maintenance, etc.). administrative selon les activités.
Les communes d’intérêt touristique ou thermale et >>Les modalités d’aménagement du temps de travail
certaines zones touristiques du territoire bénéficient (par cycle, modulation, etc.) sont organisées par
également de dérogations de droit au titre de la loi accord d’entreprise : l’accord collectif prévoit les
du 10 août 2009. conditions et délais de prévenance des changements
Des dérogations temporaires sont également accor- de durée ou d’horaire de travail (à défaut, 7 jours),
dées par l’administration, par exemple pour les entre- les limites pour le décompte des heures supplé-
prises industrielles fonctionnant avec des équipes de mentaires, un lissage de la rémunération et le seuil
suppléance. Il existe également des dérogations pré- de déclenchement des heures supplémentaires,etc.
fectorales données dans un délai d’un mois afin d’évi- Le travail par cycle de production est destiné
ter un préjudice au public ou au fonctionnement à gérer une variation d’activité sur une courte
normal de l’activité. Des autorisations administratives période (8 à 12 semaines). Le travail peut aussi
peuvent également être accordées dans les unités être organisé par roulement ou par relais.
Chapitre II
En détail
Principe Répartition entre les salariés des jours de travail et de congés(1) Pendant le cycle, les heures de travail sont fixées
Semaines 1 et 2 : 44 h
Équipe A : lundi - vendredi Semaine 3 : 38 h
Exemple
Équipe B : mardi - samedi Semaines 4 à 6 : 28 h
(moyenne pour le cycle : 35 h)
Semaine de travail moyenne 35 heures 35 heures en moyenne sur la durée du cycle
(1)
Avec des dispositions particulières concernant le travail dominical.
Dans ces cas, l’entreprise ne paie ni majoration du Le système est complété par des régimes obliga-
salaire horaire pour heure supplémentaire ni repos toires d’assurance-chômage et de retraite com-
compensateur, à partir du moment où la durée plémentaire. L’employeur peut aussi choisir
légale du travail n’est pas dépassée en moyenne sur librement des assurances supplémentaires selon
la durée du cycle. le statut des salariés de son entreprise.
Les prestations (maladie et retraite) offertes aux
IV. Un environnement favorable salariés sont avantageuses par rapport à celle
pour l’épanouissement de vos proposées dans beaucoup d’autres pays (États-
collaborateurs Unis et Grande-Bretagne en particulier).
Chapitre II
Conseil de l’expert
Olivier Maurin, expert comptable et commissaire aux comptes, Associé gérant d’Audit & Diagnostic
L’employeur doit délivrer un bulletin de paie à chaque versement Coût total à la charge de l’employeur = 2 840 €
de rémunération, généralement mensuellement et doit conserver
un double du bulletin pendant 5 ans. L’ensemble des charges sociales (salariales plus patronales)
est payée trimestriellement (pour les entreprises de moins
La forme et le contenu de dix salariés) ou mensuellement (pour les entreprises
Le bulletin de paie n’est soumis à aucune règle de forme. En de dix salariés et plus) par l’employeur, principalement à
revanche, son contenu est réglementé par le Code du travail. 6 organismes :
Le bulletin de paie traditionnel est très détaillé. Il se présente en • L’Urssaf en ce qui concerne les assurances maladie, vieillesse,
général sous forme de fiche imprimée composée de trois parties accident du travail, les allocations familiales et les prélèvements
distinctes. La partie haute du bulletin regroupe les mentions sociaux (contribution au remboursement de la dette sociale
générales et inclut notamment des informations concernant : – CRDS et contribution sociale généralisée – CSG) ;
• L’employeur : nom, adresse, numéro d’immatriculation, code • Le Pôle emploi en ce qui concerne l’assurance chômage ;
APE, numéro Siret… ; • Une caisse de l’Arrco pour la retraite complémentaire ;
• Le salarié : nom, emploi occupé, position dans la classification • Une caisse de l’Agirc pour la retraite complémentaire des cadres ;
de la convention collective ; • Une mutuelle, pour des garanties complémentaires en cas
• L’URSSAF auprès de laquelle les cotisations sont versées ; de maladie ;
• La convention collective applicable ; • Un organisme de prévoyance, pour des garanties complé
• La période de travail à laquelle se rapporte le salaire ; mentaires en cas de décès ou d’invalidité.
• La date de paiement de la somme effectivement perçue par La partie basse du bulletin de paie présente des informations
le salarié. cumulées depuis le début de l’exercice comptable concernant
notamment les congés payés et le revenu net imposable
La partie centrale détaille les types de rémunération et liste
(montant à déclarer par le salarié à l’administration fiscale au
l’ensemble des cotisations sociales, salariales et patronales,
titre de l’impôt sur le revenu).
prélevées sur la période. La rémunération brute est constituée
par le salaire brut, les accessoires du salaire soumis à cotisations Deux simplifications sont possibles
(bonus, prime d’ancienneté, avantages en nature,…) et les Il est possible de regrouper les informations relatives aux
indemnités de congés payés. prélèvements sociaux et fiscaux en six grandes catégories :
Le salaire brut (ou salaire de base) est celui qui est négocié Sécurité sociale, CSG et CRDS, assurance chômage, retraite
avec le salarié et qui est indiqué dans le contrat de travail. Le complémentaire, prévoyance et autres charges patronales.
salaire net est la somme que perçoit le salarié en fin de mois et En outre, depuis 2009, l’employeur peut remettre aux salariés ayant
correspond au salaire brut moins les charges salariales. donné leur accord des fiches de paie sous forme électronique.
Les charges patronales ne constituent pas un élément de Pour cela, il faut que l’intégrité des données soit garantie : le format
rémunération. Elles ne sont pas déduites du salaire brut et utilisé doit être non modifiable et l’entreprise doit se doter d’un
figurent sur le bulletin uniquement pour information. logiciel sécurisé.
37
Un régime favorable
pour les salariés
en mobilité
internationale
Chapitre III
Doing business in France
Un régime favorable
pour les salariés en mobilité
internationale
Pour développer l’attractivité économique du territoire, les lois des 24 juillet 2006 et
20 novembre 2007 ont placé la mobilité internationale au centre d’un dispositif innovant
et répondant aux besoins des entreprises. Ainsi, pour la première fois, des titres de
séjour pluri-annuels ont été introduits offrant un cadre juridique complet aux ressor-
tissants étrangers. La carte de séjour « compétences et talents » élargie au dirigeant
d’entreprise et la carte de séjour « salarié en mission » dédiée aux salariés en mobilité
intra-groupe en sont plusieurs illustrations. Par ailleurs, la famille des bénéficiaires de
ces titres de séjour dispose de conditions de séjour et de travail favorables.
Grâce aux nouvelles mesures fiscales et sociales, les expatriés peuvent bénéficier de
dispositions tendant à réduire les coûts de l’expatriation.
En détail
Chapitre III
Ce visa est en principe délivré pour des voyages 1.2 Visa long séjour
d’affaires, d’agrément ou de visite privée.
Les hommes d’affaires qui désirent maintenir des Lorsqu’un ressortissant étranger souhaite résider
relations professionnelles en France sans s’y instal- en France plus de 90 jours pour un motif privé
ler peuvent demander le bénéficie du visa de circu- (réunion familiale, retraite…) ou professionnel
lation. Le visa de circulation est un visa « Schengen » (création d’une société, exercice d’une activité
qui présente la spécificité d’être délivré pour une salariée…), il devra présenter une demande de
durée comprise entre 1 et 5 ans : le demandeur qui visa long séjour auprès des autorités consulaires
justifie d’activités professionnelles en France évite françaises de son pays de résidence.
ainsi de solliciter un visa à chaque déplacement.
Le visa long séjour a en principe une durée de
Le visa court séjour n’autorise pas son titulaire à validité de trois mois pendant laquelle son titulaire
exercer une activité salariée. En effet, toute acti- doit se présenter en préfecture pour satisfaire aux
vité salariée en France implique une procédure formalités administratives afin d’obtenir la carte
spécifique : la demande d’autorisation de travail. de séjour correspondant au motif de son séjour :
Ainsi, lorsqu’une société souhaite envoyer ou salarié en mission, scientifique, commerçant, etc.
recevoir un collaborateur étranger pour une mis-
sion de moins de trois mois en France, la raison Depuis le 1er juin 2009, certaines catégories de res-
du motif du séjour doit être précisée : sortissants se voient délivrés un « visa long séjour
valant titre de séjour » dont la durée de validité est
- Si le collaborateur est envoyé en France dans comprise entre 3 et 12 mois, et sont ainsi dispen-
le cadre d’un voyage d’affaires pour participer sées de se présenter en préfecture la première
à une réunion ponctuelle ou pour rencontrer année pour demander une carte de séjour.
des clients : sauf cas de dispense (en raison de la
nationalité), un visa court séjour est suffisant. Cette mesure de simplification s’applique aux
étudiants, aux conjoints de Français, aux visiteurs
- Si le collaborateur est envoyé en France pour mais aussi aux salariés ayant signé un contrat de
effectuer une mission de courte durée, pour travail avec une société basée en France et aux
former, conseiller, apporter une assistance tech- salariés qui sont temporairement détachés en
nique ou une expertise à la société en France : France par leur société basée à l’étranger pour
en plus du visa, une autorisation provisoire de une durée déterminée.
travail (APT) est requise. Le critère déterminant Les formalités d’immigration restent inchangées ;
est celui de l’apport de service et/ou la parti- une fois en France, le titulaire de cette catégorie
cipation effective à la vie de la société d’accueil de visa est convoqué dans les 3 mois par l’Office
et/ou le lien de subordination dans la société français d’immigration et d’intégration (OFII)
d’accueil. pour satisfaire à une visite médicale.
La société envoie un dossier complet à l’Unité
territoriale (anciennement, Direction départe-
mentale du travail, de l’emploi et de la forma- II. Le travail des ressortissants
tion professionnelle) au moins trois semaines étrangers est largement facilité
avant l’arrivée prévue du salarié étranger pour
obtenir l’APT. L’APT a une validité maximale de La procédure d’immigration en France dépend
90 jours ; le visa court séjour ne pouvant être de l’activité que le ressortissant étranger vient
prolongé, la société doit veiller à ce que les exercer sur le territoire. Il convient de distin-
périodes de validité du visa et de l’APT soient guer le statut du salarié et celui du dirigeant
concordantes. d’entreprise. Ce dernier concerne par exemple
Chapitre III
les commerçants indépendants, les artisans, ou aucune formalité : il s’agit de la carte de séjour « vie
encore les personnes qui ont le pouvoir d’en- privée et familiale » et de la carte de résident.
gager une entreprise. Cette dernière catégorie
concerne notamment le gérant d’une société
à responsabilité limitée (SARL), le PDG d’une II.1 Les titres de séjours temporaires
société anonyme (SA) ou la personne physique autorisant l’exercice d’une activité
ayant le pouvoir d’engager une personne morale professionnelle salariée
de droit étranger (représentant de succursale ou
de bureau de liaison). Certains titres de séjours En principe, l’exercice d’une activité professionnelle
autorisent l’exercice de toutes activités sur le ter- salariée requiert une autorisation de travail.
ritoire (activités salariées ou commerciales) sans Lorsque le séjour en France excède 90 jours, les
En détail
Créer une entreprise en France ne > Le dirigeant étranger qui souhaite l’octroi du visa ; si l’étranger réside
nécessite aucune formalité spécifi- créer ou reprendre une société et déjà en France et est titulaire d’un
que pour les ressortissants de l’Union résider en France peut bénéficier, titre de séjour ne l’autorisant pas à
européenne, ainsi que pour les ressor- sous certaines conditions, de la carte exercer une activité à caractère com-
tissants de l’Islande, du Liechtenstein, de séjour « compétences et talents » mercial ou industriel, il demande un
de la Norvège et de la Suisse. valable 3 ans et renouvelable. À changement de statut à la préfecture
> Pour le dirigeant non résident (cas défaut de remplir les conditions de de son lieu de résidence.
de l’homme d’affaires établi à l’étran- délivrance de la carte de séjour
> La famille du titulaire du titre de
ger qui dirige une société en France) : « compétences et talents », il peut
séjour « compétences et talents »
une simple déclaration au préfet du demander le titre de séjour « com-
(conjoint et enfant mineur) béné-
département d’exercice de l’activité merçant » d’une durée de validité
ficie de plein droit de la carte de
est suffisante. Cette déclaration est d’un an renouvelable.
séjour « vie privée et familiale », qui
effectuée par l’étranger ou son man- > Le titre de séjour « compétences permet notamment d’accéder auto-
dataire (dans ce cas, établir un man- et talents » peut être notamment déli- matiquement à l’emploi. La famille
dat) par lettre recommandée avec vré aux ressortissants étrangers qui du bénéficiaire de la carte de séjour
accusé de réception ou dépôt des vont être amenés à diriger une filiale « commerçant » bénéficie de la carte
pièces sur place. Les documents à en France (mobilité intragroupe du de séjour « visiteur ».
joindre sont : état civil du déclarant, dirigeant) ou qui présentent un projet
extrait du casier judiciaire ou pièce > Depuis le décret du 11 septembre
de création de société répondant à
équivalente dans le pays d’origine, la 2009, un investisseur étranger qui
l’un des critères suivants : investis-
copie des statuts de la société et le souhaite réaliser un investissement
sement d’au moins 300 000 euros,
procès-verbal de nomination du diri- en France d’au moins 10 millions
ou création d’au moins 2 emplois, ou
geant. Le préfet délivre un récépissé d’euros ou entend créer ou sauve-
création d’une filiale dont la société
mentionnant l’identité du déclarant garder au moins 50 emplois peut
mère à l’étranger existe depuis au
et le statut sous lequel il exerce son demander à bénéficier d’une carte
moins 2 ans).
activité ainsi que la dénomination, de résident pour « contribution
l’adresse et l’activité de l’établisse- > Lorsque la demande de titre de économique exceptionnelle » d’une
ment. Cette procédure légère et rapide séjour (« commerçant » ou « com- durée de validité de 10 ans (renou-
permet l’obtention du récépissé dans pétences et talents ») est formée à velable). Le préfet du lieu envisagé
un délai de 15 jours (ou remise immé- l’étranger, le consulat est compétent de l’investissement est compétent
diate, si dépôt sur place). pour instruire le dossier et décider de pour instruire la demande.
Chapitre III
En détail
Immigration professionnelle : mobilité internationale des dirigeants (hors ue, eee et Suisse)
Durée Nécessité
Statut / Visa et titre maximum Critères Dépôt de d’obtenir une Famille
activité exercée de séjour délivrés du séjour en d’obtention la demande autorisation de accompagnante
France travail
Oui
> Diriger la société
ou en détenir au moins Obtention du titre de
Dirigeant de 30% du capital séjour «vie privée
Carte de résident Titre de séjour Préfecture du
société et familiale» d’une
pour contribution permanent : > Investir au moins lieu
«contribution 10 millions d’euros Sans objet durée d’un an,
économique 10 ans, envisagé de
économique renouvelable.
exceptionnelle renouvelable ou l’investissement
exceptionnelle » Le conjoint peut
> C réer ou maintenir librement occuper
au moins 50 emplois une activité
professionnelle
Chapitre III
En détail
Immigration professionnelle : mobilité internationale des cadres étrangers (hors ue, eee et Suisse)
Durée Nécessité
Statut /
Visa et titre maximum Critères Dépôt de d’obtenir une Famille
activité
de séjour délivrés du séjour en d’obtention la demande autorisation de accompagnante
exercée
France travail
Unité territoriale
> Détachement ou (ex-DDTEFP) du
expatriation lieu d’exercice
Oui
au sein d’un même de l’activité en Oui : l’employeur
groupe France : l’unité transmet le dossier
Obtention du titre
Visa long séjour de société territoriale délivre de demande à
de séjour «visiteur»
Salarié en + > Rémunération l’autorisation de l’unité territoriale
3 ans, si séjour < 6 mois
mobilité titre de séjour travail et transmet L’unité territoriale
renouvelable équivalente Obtention du titre
intra-groupe «salarié en le dossier au instruit la
au minimum à 150% de séjour «vie
mission» consulat (via l’Ofii). demande
du Smic (mensuel privée
dans un délai
brut) et familiale»
Consulat : délivre de 10 jours
> Antériorité du contrat de le visa long séjour si séjour > 6 mois
travail d’au moins 3 mois (dépôt
en parallèle)
UE : Union européenne - 27 États • EEE : Espace économique européen - UE + Islande, Liechtenstein et la Norvège - 30 États • Espace Schengen : 22 États membres de l’UE • Unité territoriale : anciennement,
Direction départementale du travail et de l’emploi et de la formation professionnelle (service de la main d’œuvre étrangère) • Ofii : Office français de l’immigration et de l’intégration
Chapitre III
autorités compétentes délivrent au ressortissant l’expatriation (dans ce cas, le contrat de travail initial
étranger un titre unique, qui autorise, à la fois, est suspendu pendant la mission en France et un
la résidence et le travail en France. nouveau contrat de travail est conclu avec la société
C’est notamment le cas des titres de séjour « sala- en France, qui le rémunère).
rié en mission », « scientifique » et « compétences Pour en bénéficier, les conditions suivantes doivent
et talents », ainsi que, depuis le 1er juin 2009, des être réunies : antériorité du contrat de travail d’au
visas long séjour valant titre de séjour « salarié », moins 3 mois, détachement ou expatriation dans une
« travailleur temporaire » et « étudiant ». société appartenant au même groupe ou dans un éta-
blissement appartenant à la même société, rémunéra-
2.1.1. La carte de séjour temporaire tion minimum équivalente à 1,5 fois le salaire minimum
mention « salarié en mission » interprofessionnel de croissance (Smic) mensuel brut,
Ce titre de séjour d’une durée de validité de 3 ans soit 2 015,65 euros au 1er janvier 2010.
(renouvelable) est spécialement dédié à la mobilité La situation de l’emploi n’est pas opposable aux
intra-groupe. Il peut être délivré soit dans le cadre titulaires de la carte de séjour temporaire mention
du détachement (dans ce cas, le contrat de travail « salarié en mission » . Ainsi, l’employeur n’a pas à
initial continue de s’appliquer et le salarié est rému- justifier de leur embauche au regard du marché
néré par la société d’origine), soit dans le cadre de du travail.
En détail
Chapitre III
Si le titulaire du titre « salarié en mission » réside en en possession d’une convention d’accueil délivrée
France de manière ininterrompue plus de 6 mois, les par l’organisme scientifique ou universitaire agréé
membres de sa famille (conjoint et enfant mineur) attestant de sa qualité de scientifique, ainsi que de
bénéficient de la carte de séjour temporaire « vie l’objet et de la durée du séjour ; l’autorisation de
privée et familiale ». Ce titre de séjour annuel permet travail n’est pas requise. La convention d’accueil doit
d’accéder automatiquement au marché de l’emploi. être visée par les autorités consulaires françaises
situées dans le pays d’origine.
2.1.2. Le visa long séjour valant titre de La carte de séjour temporaire mention « scienti
séjour mention « salarié » fique » a une durée de validité d’un an renou-
Il est destiné aux ressortissants étrangers qui sont velable. Les titulaires de ce titre de séjour sont
recrutés par une société localisée en France, pour dispensés du contrat d’accueil et d’intégration.
une durée égale ou supérieure à un an. Le scientifique peut également opter pour une
Ce visa a une durée de validité d’un an. En cas demande de titre « compétences et talents »
de renouvellement, le salarié étranger doit se d’une durée de validité de 3 ans renouvelable.
présenter en préfecture 2 mois avant la fin de
validité de son visa pour demander une carte de 2.1.5. Le visa long séjour valant titre de
séjour annuelle et renouvelable. séjour mention « étudiant »
Les titulaires de ce titre de séjour se verront Ce visa est délivré à l’étranger qui établit qu’il
proposer de signer un contrat d’accueil et d’in- effectue des études en France et qui justifie dis-
tégration (CAI). À travers le CAI, l’État s’engage poser des moyens d’existence suffisants.
à organiser l’accès aux droits individuels et à Il permet d’exercer une activité professionnelle
l’apprentissage de la langue française. salariée à titre accessoire, dans la limite de 60 %
de la durée de travail annuelle ; l’autorisation de
2.1.3. Le visa long séjour valant titre de travail n’est pas requise, une simple déclaration
séjour mention « travailleur temporaire » préalable auprès de la préfecture de résidence
Ce visa est destiné aux salariés qui sont admis à de l’étudiant est établie par l’employeur. Le visa
travailler en France pour une durée déterminée a une durée de validité d’un an. Si l’étudiant doit
comprise entre 3 et 12 mois. C’est notamment le continuer ses études et s’il satisfait aux conditions
cas des salariés détachés par une société étrangère d’inscription, il est possible de demander le renou-
sur le site de la société cliente dans le cadre d’une vellement du visa. L’étudiant se présente alors en
prestation de service. préfecture 2 mois avant la fin de validité de son
En principe, le visa a la même durée de validité que visa pour demander une carte de séjour.
l’autorisation de travail, dans la limite de 12 mois.
Toutefois, il est possible d’en demander le renou- 2.1.6. La carte de séjour mention
vellement 2 mois avant la fin de validité ; le titulaire « compétences et talents »
du visa se présente alors en préfecture pour se faire Ce titre de séjour est pluriannuel (3 ans).
délivrer une carte de séjour. Il peut être accordé à l’étranger susceptible
En raison du caractère temporaire de l’activité exer- de participer, du fait de ses compétences et de
cée en France, le titulaire du visa n’est pas soumis ses talents, de façon significative et durable au
au contrat d’accueil et d’intégration. développement économique ou au rayonnement,
notamment intellectuel, scientifique, culturel,
2.1.4. La carte de séjour temporaire humanitaire ou sportif de la France et du pays dont
mention « scientifique » il a la nationalité. Il permet notamment l’exercice
Elle est délivrée à l’étranger qui établit qu’il mène d’une activité commerciale ou salariée qui corres-
des travaux de recherche ou qu’il dispense un pond au projet défini par l’étranger.
enseignement de niveau universitaire. Il doit être À titre d’exemple, un ressortissant étranger peut être
Chapitre III
En détail
recruté par une société située en France sur la base de la carte de séjour « vie privée et familiale »,
d’un projet salarié. Pour cela, il présente un dossier de et peuvent ainsi accéder automatiquement au
candidature auprès du consulat ou de la préfecture. marché de l’emploi.
La demande d’autorisation de travail n’est pas requise
et les autorités compétentes instruisent le dossier II.2 Principale procédure d’introduction
de demande sur la base notamment du contrat de
travail (poste occupé, montant du salaire, etc.). Si vous êtes un employeur et que vous souhaitez
Le ressortissant étranger qui est nommé repré- faire venir travailler un ressortissant étranger en
sentant légal d’une société en France, qui n’y réside France, il faut suivre une procédure particulière :
pas ou qui est titulaire d’un titre de séjour ne lui la procédure d’introduction, qui vise à contrôler
permettant pas l’exercice d’une activité commer- que vous allez lui appliquer les règles du droit du
ciale, peut également en bénéficier sous certaines travail français, notamment au regard de la légis-
conditions. lation relative au temps de travail, au paiement
Le titulaire du titre de séjour « compétences et des cotisations sociales (en l’absence d’accords
talents » est dispensé du contrat d’accueil et d’in- ou conventions) ou à l’égalité de traitement.
tégration et la situation de l’emploi ne peut lui être
opposée. Cette procédure s’applique pour toute activité sala-
Par ailleurs, les membres de la famille du titulaire riée d’un ressortissant d’un État tiers, notamment :
de la carte de séjour « compétences et talents » >> Dans le cadre d’une mobilité intra-groupe
(conjoint et enfant) bénéficient de plein droit (« salarié en mission ») ;
Conseil de l’expert
Votre entreprise souhaite envoyer un salarié dans sa filiale (ou La procédure d’immigration d’un salarié est systématiquement
son établissement) en France pour une mission circonscrite dans initiée en France. C’est donc à la filiale française de l’entreprise
le temps : quelles sont les questions qu’elle doit se poser ? de déposer la demande d’autorisation de travail auprès de
l’Unité territoriale (ex DDTEFP) compétente dans le ressort de
Tout d’abord, l’entreprise doit décider si le salarié demeurera
la filiale, voire, dans le cas de certains dossiers (cadres de haut
sur son payroll (le salarié est alors détaché auprès de la filiale)
niveau ou cadres dirigeants) auprès de l’OFII (Office français
ou sera affecté sur le payroll de la filiale française (situation
d’« introduction » du salarié en France). Cette mesure n’est d’immigration et d’intégration).
pas neutre du point de vue de la législation sociale française Pour que la situation de l’emploi en France ne puisse lui être
(un détaché ne rentrant pas dans le comptage de l’effectif de opposée, le salarié doit justifier d’une ancienneté minimale de
la filiale pour la détermination des différents seuils concernant 3 mois dans l’entreprise ou dans le groupe.
la représentation du personnel).
Une fois l’autorisation de travail obtenue, l’OFII transmettra
Par ailleurs, il conviendra de structurer le nouveau package l’accord au consulat territorialement compétent.
financier du salarié de façon à ce que ce dernier puisse bénéficier
des différentes mesures incitatives réservées aux salariés Les visas d’un an maximum valent généralement titre de séjour,
impatriés en France (jusqu’à une exonération d’impôt sur le le salarié n’ayant plus qu’à passer une visite médicale à son
revenu personnel en France de 50 %). arrivée en France.
Enfin, si le salarié est ressortissant d’un pays ayant passé une Dans le cas d’un visa de 3 ans, le salarié devra solliciter son titre
convention de sécurité sociale avec la France, celui-ci pourra de séjour en France après la visite médicale.
également se prévaloir des dispositions de ce traité pour être Dans les deux situations, les salariés peuvent commencer à
exonéré, en totalité ou en partie, des cotisations de sécurité travailler immédiatement, sans attendre d’avoir passé leur visite
sociale en France. médicale ou obtenu leur titre de séjour.
Il est recommandé d’expliciter tous ces points dans un avenant Après l’arrivée du salarié en France, et dans le cas où celui-ci
au contrat de travail initial passé avec l’entreprise. Cet avenant sollicite le bénéfice d’un accord de sécurité sociale, l’entreprise ne
pourra d’ailleurs servir, dans le cas d’un salarié détaché, de
devra pas omettre de produire le certificat d’affiliation du salarié
contrat de travail tel que celui-ci est requis dans le dossier
aux organismes de sécurité sociale de son pays d’origine.
d’immigration déposé auprès des autorités françaises. Dans le
cas d’un salarié introduit, un nouveau contrat de travail devra Enfin, avant tout début mai de l’année suivant son arrivée en
être conclu avec la filiale française de l’entreprise. Dans tous France, le salarié devra s’acquitter de l’obligation de déclaration
les cas, le contrat de travail produit en France doit être rédigé de ses revenus auprès du centre des impôts compétent dans
en langue française. le ressort de son domicile.
48
Doing business in France
Chapitre III
>> Dans le cadre d’un détachement transnational II.3 Spécificités des salariés détachés
(prestation de service, opération pour compte par un employeur établi hors de
propre) ; France (détachement transnational)
>> Lorsqu’une société située en France souhaite
recruter un ressortissant étranger qui ne réside Une société étrangère peut détacher temporai-
pas sur le territoire français. rement ses salariés en France afin d’y exécuter
une prestation de service en vertu d’un contrat de
Il incombe à l’employeur, basé en France ou à sous-traitance, ou d’y exécuter des opérations pour
l’étranger, d’initier la procédure. son propre compte, en dehors de tout contrat de
Dans un premier temps, il adresse à l’Unité terri- prestation de service.
toriale (anciennement, Direction départementale Les salariés détachés restent liés par un contrat de
du travail, de l’emploi et de la formation profes- travail avec la société étrangère, et ce, avant, pendant
sionnelle) du lieu où sera effectivement exercée et après la période de détachement en France.
l’activité, au moins deux mois avant le début prévu En vertu de cette règle, les salariés détachés ne sont
de l’activité, un dossier de demande d’introduction. pas les salariés de la société cliente et ils ne sont pas
Les documents fournis sont obligatoirement rédi- payés par elle.Cependant,les salariés détachés se voient
gés ou traduits en français. appliquer les règles en matière de droit du travail dans
L’Unité territoriale (anciennement, DDTEFP) ins- les mêmes conditions que les salariés de la société
truit le dossier et décide, ou non, de délivrer une cliente (durée du travail, salaire minimum et paiement
autorisation de travail. du salaire, congés légaux, hygiène et sécurité…).
L’autorisation de travail est matérialisée par un Les employeurs non établis en France qui y détachent
formulaire cerfa qui est ensuite transmis à l’Office temporairement des salariés sont soumis à une déclara-
français d’immigration et d’intégration (OFII). tion préalable obligatoire qu’ils doivent adresser à l’ins-
L’OFII transfère le dossier au consulat français pecteur du travail du lieu où s’effectue l’opération.
compétent du lieu de résidence du salarié. Ce La société basée à l’étranger (ou son mandataire)
dernier s’y présente en vue de se faire remettre initie la demande d’autorisation de travail auprès
son visa portant la mention relative au motif de de l’unité territoriale (anciennement, DDTEFP) du
son séjour. lieu d’emploi.
Une fois en France, le ressortissant peut commen- Pour un détachement inférieur à 3 mois, en plus du
cer à travailler immédiatement ; il dispose d’un délai visa court séjour (sauf dispense), une autorisation
maximum de 3 mois pour présenter son dossier provisoire de travail est requise.
de demande de titre de séjour et effectuer la Pour un détachement supérieur à 3 mois,
visite médicale de l’OFII. les salariés doivent être titulaires d’un visa long
En fonction de la nature et de la durée de la mis- séjour valant titre de séjour mention « travailleur
sion en France, le titre de séjour délivré sera : temporaire ».
>> la carte de séjour « salarié en mission » d’une Les entreprises étrangères qui n’ont pas d’établis-
durée maximale de 3 ans pour une mobilité sement en France doivent s’enregistrer à l’Urssaf
intra-groupe ; du Bas-Rhin.
>> Le visa long séjour valant titre de séjour « tra-
vailleur temporaire » pour une mission infé- II.4 Le changement de statut de l’étudiant
rieure à un an (un titre de séjour annuel sera
délivré à l’expiration de la première année) ; L’étudiant, titulaire d’un diplôme au moins équi-
>> Le visa long séjour valant titre de séjour « sala- valent au master, peut bénéficier d’une autorisa-
rié » pour un contrat de travail supérieur ou tion provisoire de séjour valable 6 mois et non
égal à un an (un titre de séjour annuel sera renouvelable, à l’issue de la validité de sa carte
délivré à l’expiration de la première année). de séjour « étudiant».
Chapitre III
Durant cette période, l’intéressé peut rechercher La loi de modernisation de l’économie du 4 août
et exercer un emploi en relation avec sa forma- 2008 rappelle le principe de territorialité. Elle
tion et assorti d’une rémunération supérieure offre une possibilité d’exemption de l’assurance
à une fois et demie le Smic brut mensuel, soit vieillesse (sous réserve des règlements commu-
environ 2 015,65 euros au 1er janvier 2010. nautaires) aux salariés étrangers qui le deman-
Au terme de cette période, et dans la mesure dent, conjointement avec leur employeur établi en
où il justifie d’un emploi, il peut déposer une France ou, à défaut, avec leur entreprise d’accueil
demande de changement de statut en préfecture, en France. Pour bénéficier de cette dérogation,
en vue de l’obtention d’un titre de séjour « com- il faut justifier d’une assurance vieillesse et ne
pétences et talents » ou « salarié ». La situation pas avoir été affilié, au cours des 5 années pré-
de l’emploi ne lui sera pas opposable à condition cédant la demande, à un régime français obliga-
que l’emploi soit en adéquation avec sa formation toire d’assurance vieillesse ou à un régime de
et rémunéré à hauteur de 1,5 Smic. sécurité sociale d’un État, auquel s’appliquent les
règlements communautaires de coordination des
systèmes de sécurité sociale. Cette exemption est
III. La protection sociale de vos accordée pour 3 ans. Elle peut être renouvelée
collaborateurs en France pour la même période.
Chapitre III
À compter du 1er mai 2010, un nouveau règlement cipal dans les 2 États) : nationalité française de
communautaire sera applicable, en vertu duquel la personne ;
les ressortissants des États membres peuvent >> Si double nationalité ou aucune des 2 nationa-
bénéficier des exonérations des charges socia- lités : les autorités fiscales des 2 pays tranchent
les dans le pays d’accueil pendant une durée d’un commun accord.
de 24 mois.Toutefois, les États membres peuvent Les personnes ayant leur résidence fiscale en France
y déroger et allonger ce délai (jusqu’à 6 ans pour sont imposables sur la totalité de leurs revenus
la France). de source française ou de source étrangère, sous
Au terme de la durée initiale ou prolongée, ils réserve des conventions fiscales internationales et
sont obligatoirement affiliés au régime de sécurité de certains régimes fiscaux particuliers tels que
sociale du pays d’accueil (en l’espèce, la France). celui des impatriés (cf. §4.3).
Lorsque les revenus de source étrangère sont
également taxés dans le pays d’origine, la double
IV. La fiscalité de vos imposition est évitée grâce aux conventions fiscales ;
collaborateurs en France la France a un large réseau de conventions fiscales
bilatérales.
En principe, les salariés français et les salariés
étrangers sont soumis au même régime fiscal.
Toutefois, sous certaines conditions, les salariés IV.2 L’imposition du résident fiscal
venant travailler en France bénéficient d’un régime
fiscal très favorable. 4.2.1Cas général
Les salaires (catégorie fiscale « traitements et
salaires ») imposables s’entendent après déduc-
IV.1 La détermination de la résidence tion des cotisations sociales et autres prélève-
fiscale ments obligatoires et après déduction des frais
professionnels. Pour les frais professionnels : choix
Il faut noter que le statut social (détachement, entre déduction forfaitaire de 10 % ou, sur option,
impatriation) n’a aucune incidence sur la déter- déduction pour leur montant réel.
mination de la résidence fiscale Le revenu des résidents en France est soumis à
La résidence fiscale ne se choisit pas, ni par l’em- un barème d’imposition progressif :
ployeur ni par le salarié ; elle découle de critères
légaux ou conventionnels. Fraction du revenu imposable Taux sur les revenus
(pour 1 part de quotient familial) 2009 (IR payé en 2010)
Une personne a sa résidence fiscale en France
lorsqu’elle se trouve dans l’un des cas suivant : Jusqu’à 5 852 € 0
>> Lieu de résidence permanente (foyer) de la De 5 852 € à 11 720 € 5,5 %
personne en France, à savoir lieu de résidence De 11 720 € à 26 030 € 14 %
habituelle de la personne ou de sa famille De 26 030 € à 69 783 € 30 %
(conjoint et enfants) ; Supérieure à 69 783 € 40 %
>> Si double résidence permanente : centre des inté-
rêts économiques et personnels en France ; L’impôt est calculé sur le revenu total du foyer
>> Si le centre des intérêts ne peut être déter- fiscal (selon le revenu du contribuable et celui de
miné : lieu de séjour principal en France (séjour son conjoint, ainsi que le nombre d’enfants décla-
en France supérieur à 183 jours au cours d’une rés à charge). Le taux d’imposition est propor-
même année) ; tionnel à la taille du ménage, qui change le nombre
>> Si aucun autre critère n’est déterminant (séjour de parts de quotient familial (une part par adulte,
principal dans les 2 États ou aucun séjour prin- une demi-part par enfant ou une part à partir du
Chapitre III
troisième).A revenu égal, plus le ménage compte Ce régime est ouvert à toute personne, quelle
de personnes, plus cela augmente le nombre de que soit sa nationalité, venant travailler en France
parts, et plus le foyer fiscal bénéficie d’un taux et n’ayant pas été résident fiscal en France au
d’imposition bas. cours des cinq années civiles précédant sa date
de prise de fonctions. La personne doit être
D’autre part, un certain nombre de frais donnent appelée à travailler dans une entreprise en France
lieu à des réductions ou crédits d’impôt, tels que (peu importe la nationalité de l’entreprise d’ac-
notamment, les frais de garde d’enfants, d’emploi cueil). Le régime est également ouvert aux non
de salariés à domicile ou les frais de scolarisa- salariés, sous certaines conditions et sur agré-
tion et les intérêts d’emprunt pour l’achat de la ment. Pour profiter immédiatement de l’exo-
résidence principale. nération, la personne doit fixer son domicile
Depuis octobre 2007, les heures supplémentaires fiscal en France au plus tard le 31 décembre de
effectuées au-delà des 35 heures légales bénéfi- l’année suivante celle de sa prise de fonctions
cient d’une exonération d’impôt sur le revenu et (par exemple, au plus tard le 31 décembre 2011,
de charges salariales et patronales. pour une prise de fonctions en France courant
de l’année 2010).
4.2.2 Un régime spécial d’exonération en Les bénéficiaires du régime sont exonérés d’impôt
faveur des salariés impatriés sur le revenu sur leurs suppléments de rémuné-
Mis en place en 2004, le régime fiscal des impa- ration (« primes d’impatriation ») tirés de leur
triés a été considérablement amélioré par la loi activité en France (indemnités compensatrices
de modernisation de l’économie du 4 août 2008 diverses, remboursements de frais, etc.). La prime
à partir des revenus perçus depuis 2008. C’est d’impatriation est exonérée pour son montant
désormais l’un des régimes fiscaux d’Europe les réel, à condition que la rémunération imposable
plus favorables aux cadres étrangers. en France du salarié ou du mandataire social soit
En détail
Illustration chiffrée du régime d’imposition sur les revenus d’un salarié étranger
expatrié en France
Un cadre employé par une entre- > Le « salaire net comparable » en > La part de la rémunération cor-
prise établie aux États-Unis, qui France est de 150 000 € ; respondant à l’activité exercée par
n’a pas été fiscalement domici- > La part de sa rémunération se l’intéressé à l’étranger dans la limite
lié en France depuis au moins le de 30 000 € [(200 000 – 60 000 +
rapportant à son activité exercée à
1er janvier 2005, est détaché par 10 000) x 20 %], si le contribuable
l’étranger s’élève à 33 000 €.
son employeur dans une entreprise a opté pour cette exonération.
établie en France à compter du Sont exonérées de l’impôt sur le
Total des sommes exonérées :
1er janvier 2010. Il est amené à revenu au titre de l’année 2008 : 80 000 €, soit : 50 000 + 30 000.
effectuer régulièrement des dépla- > La « prime d’impatriation » dans la Si le salarié opte pour le plafond
cements à l’étranger. limite de 50 000 €, le solde (10 000 €) global de 50 %, il bénéficiera d’une
> Sa rémunération annuelle nette étant imposable dès lors qu’à défaut exonération plus importante, égale
au titre de 2008 est de 200 000 €, le salaire imposable de l’impatrié à 83 000 € (soit 50 000 + 33 000),
dont une « prime d’impatriation » (140 000 €) serait inférieur au « salaire le plafond étant de 100 000 €
de 60 000 € ; net comparable » (150 000 €) ; (200 000 X 0,5).
Chapitre III
au moins égale à celle perçue au titre de fonctions IV.3 L’imposition du non-résident fiscal
analogues dans la même entreprise ou, à défaut,
dans une entreprise similaire établie en France. Le non-résident fiscal est imposé uniquement
Le régime prévoit en outre une exonération d’im- sur ses revenus de source française. Les rému-
pôt sur le revenu pour la fraction de la rémunéra- nérations versées en contrepartie d’une activité
tion correspondant à l’activité exercée à l’étranger. exercée sur le territoire français sont imposables
L’exonération ne peut excéder 20 % de la rému- en France.
nération imposable. À ce titre, les salaires supportent une retenue à
Afin que le régime soit plus favorable aux per- la source de 20 % pour la fraction de rémuné-
sonnes dont la rémunération pour des fonctions ration supérieure à 40 716 euros (seuil pour les
exercées à l’étranger est élevée, le nouveau régime revenus 2010) et l’employeur établi en France
a prévu la possibilité d’opter pour un plafonnement qui verse un salaire à un non-résident est obligé
global des sommes exonérées (prime d’impatria- de pratiquer une retenue à la source.
tion et fraction de la rémunération correspondant Ces salariés non-résidents devront faire parvenir
à l’activité exercée à l’étranger) à hauteur de 50 % une déclaration de revenus français à l’admi-
de leur rémunération totale. nistration fiscale auprès du centre des impôts
Le nouveau régime prévoit en outre une exonération des non-résidents à Noisy-le-Grand, et, le cas
à hauteur de 50 % des revenus dits « passifs » (revenus échéant, la différence entre la retenue et le mon-
de capitaux mobiliers, produits de droit d’auteur et tant normal de l’impôt à payer sera due.
de propriété industrielle, plus values de cessions de Afin d’éviter une double imposition, la retenue à la
valeurs mobilières et de droits sociaux) de source source pratiquée en France donne lieu, en général,
étrangère. à l’octroi d’un crédit d’impôt d’un même montant
Le régime d’exonération des impatriés s’applique pen- dans l’État de résidence (suivant les modalités de
dant une durée maximum de 6 ans à compter de leur la convention fiscale entre la France et le pays de
installation en France. résidence). En outre, la plupart des conventions
fiscales internationales prévoient une clause de
En matière d’impôt de solidarité sur la fortune mission temporaire en vertu de laquelle les rému-
(ISF), les impatriés ne sont taxés à l’ISF, pendant nérations perçues dans l’État d’exercice au titre
les 6 premières années d’installation en France, d’un emploi salarié ne sont pas imposables dans
que sur leurs biens situés en France. À l’issue de cet État lorsque le bénéficiaire y séjourne moins
cette période, l’ISF n’est dû que si le patrimoine de 183 jours et que les rémunérations sont ver-
net taxable est supérieur à 790 000 euros (seuil sées par un employeur ou pour le compte d’un
au 1er janvier 2010). employeur qui n’est pas un résident de cet État.
En matière de cotisations de sécurité sociale, les
cotisations payées par le salarié à un organisme de
protection sociale du pays d’origine sont déduites
du revenu imposable en France lorsqu’il existe
une convention de sécurité sociale entre la France
et le pays d’origine qui permet au salarié expatrié
en France de continuer à cotiser dans son pays
d’origine. Ce régime permet en outre de déduire
des revenus imposables les cotisations versées
par les expatriés et leur entreprise étrangère à
un régime de prévoyance complémentaire et à
un régime complémentaire de retraite.
Chapitre IV
Doing business in France
I. Un impôt sur les sociétés dans Depuis le 1er janvier 2005, une procédure de res-
la norme européenne crit permet à toute entreprise déjà implantée ou
envisageant de s’implanter en France, d’interroger
I.1. Votre impôt est calculé sur l’administration fiscale pour savoir si elle dispose en
les bénéfices réalisés
France d’un établissement stable ; l’administration
dispose d’un délai de 3 mois pour répondre.
Dès lors qu’une entreprise étrangère exerce en
France une activité qui produit des bénéfices, ces
bénéfices sont imposés en France (principe de ter- I.2. Détermination du résultat taxable :
ritorialité). Cette règle s’applique quel que soit le comment alléger l’imposition de votre
mode d’exploitation : entreprise
>> Filiale ;
>> Succursale ; Le résultat taxable à l’impôt sur les sociétés est
>> Établissement stable. calculé sur les revenus diminués des charges
Dans le cas d’une succursale ou d’un établissement déductibles.
stable qui n’ont pas de personnalité juridique dis- Les revenus sont tous les produits qui proviennent
tincte, le résultat de l’activité en France est reconsti-
de l’activité, ventes ou prestations de services.
tué à partir des comptes de la société étrangère. La
Les charges déductibles sont celles qui sont liées à
notion d’établissement stable est définie dans cha-
que convention fiscale comme une installation fixe l’activité exercée. Il s’agit notamment :
d’affaires ou un agent dépendant (définition issue >> Des amortissements des immobilisations cor-
de l’article 5 du modèle OCDE des conventions porelles et incorporelles (à l’exclusion des fonds
fiscales).Ainsi, à titre d’exemple le plus fréquemment de commerce et terrains) ;
rencontré en pratique, une entreprise étrangère >> Des provisions ;
qui envoie en France un de ses salariés prospecter >> Des loyers des immeubles et du matériel ;
le marché français ne risque pas de se voir recon-
>> Des salaires ;
naitre en France un établissement stable ; mais dés
>> Des charges sociales ;
lors que ce salarié signe des contrats en France au
nom et pour le compte de la société étrangère, il >> Des achats de marchandises ;
y a alors présence en France d’un établissement >> Des dépenses d’énergie ;
stable redevable des impôts sur le profit retiré de >> Des frais de publicité ;
cette activité en France. >> Des frais financiers, etc.
Chapitre IV
I.2.1. Certaines déductions sont limitées I.4. Les provisions pour dépréciation
La déductibilité de certaines catégories de dépen- autorisées
ses est limitée afin d’éviter les abus. C’est le cas,
en particulier, des dépenses dites « somptuai- Elles doivent pouvoir être justifiées et porter sur
res », comme l’utilisation de véhicules de tou- des comptes, stocks, valeurs ou immobilisations
risme : l’amortissement déductible et les dépenses corporelles et incorporelles clairement identifiés.
de location sont alors plafonnés, selon le cas, à Sont notamment admises les provisions pour
18 300 euros ou 9 900 euros pour les véhicules les risques, pour travaux, pour hausse des prix, pour
plus polluants acquis à compter du 1er janvier 2006. congés payés, etc.
Les seuils s’entendent toutes taxes comprises (TVA
incluse). I.5. Les taux d’impôt sur les sociétés
I.2.2 Les montants facturés par une Les taux d’impôt sur les sociétés (IS) sont les
société mère à sa filiale française sont suivants :
déductibles >> Pour les grandes entreprises : taux normal de
Les frais de gestion, intérêts débiteurs et redevan- 33,33 %, auquel s’ajoute pour les entreprises
ces versés à des sociétés liées, sont déductibles dont le bénéfice imposable au taux normal est
s’ils correspondent à des prestations effectivement supérieure à 2 289 000 € – une contribution
fournies et si les opérations sont facturées à un sociale additionnelle de 1,1 point, soit un taux
prix normal. effectif de 34,43 %.
>> Pour les petites et moyennes entreprises(1)
I.3. Des règles d’amortissement très (PME) : taux réduit d’IS de 15 % jusqu’à
favorables 38 120 euros de bénéfices et taux normal
de 33,33 % pour la fraction excédentaire. Les
Les immobilisations sont amorties de manière PME sont exonérées de contribution sociale
linéaire selon leur durée probable d’utilisation. additionnelle.
Toutefois, s’agissant de certains matériels de >> Taux réduit de 15 % sur tous les produits
production acquis à l’état neuf et dont la durée de la propriété industrielle (redevances de
d’amortissement est de 3 ans minimum, des mul- concession et plus values de cession de bre-
tiples d’accélération de 1,25 à 2,25 peuvent être vets, sous réserve d’une détention depuis
appliqués aux taux d’amortissements linéaires, au moins 2 ans(2)) cela concerne les brevets,
en fonction de la durée de vie utile normale inventions brevetables et les procédés de
des actifs concernés (régime de l’amortissement fabrication.
dégressif). >> Les plus values de cession de titres de partici-
Les matériels et outillages utilisés pour des opéra- pations sont totalement exonérées à l’excep-
tions de recherche scientifique et technique, acquis tion d’une quote-part de 5 % correspondant
ou fabriqués à compter du 1er janvier 2004 béné- aux frais et charges.
ficient d’un dispositif d’amortissement dégressif
majoré. Les multiples d’accélération qui leur sont
appliqués vont de 1,5 à 2,5. (1)
Contribution au taux de 3,3 % qui se calcule sur le montant de l’IS
Les logiciels, les matériels destinés à économi- de référence (soit 3,3 % x 33,33 = 1,1), diminué d’un abattement de
ser l’énergie et les équipements de production 763 000 euros. Sont visées les PME dont au moins 75 % des actions sont
détenues directement ou indirectement par des personnes physiques ou
d’énergies renouvelables, les matériels destinés à par des sociétés qui satisfont aux mêmes conditions et qui déclarent un
lutter contre le bruit et les véhicules non polluants chiffre d’affaires annuel inférieur à 7 630 000 euros, et sous réserve d’un
(électriques- gaz naturel-GPL) s’amortissent sur capital social intégralement libéré.
(2)
En présence de liens de dépendance (entreprises appartenant à un même
une durée de 12 mois. groupe), les cessions ne bénéficient pas du taux réduit.
conseil de l’expert
Les entreprises étrangères souhaitant exercer une activité en À titre d’exemple, pour l’implantation d’une activité de vente
France doivent tenir compte du risque de qualification d’un en France, plusieurs « business models » sont envisageables, qui
établissement stable imposable en France. peuvent être utilisés indépendamment de la structure juridique
Un établissement stable imposable peut être caractérisé dès en France. Toutefois, ils seront déterminants pour la qualification
lors que l’entreprise étrangère dispose en France : d’établissement stable, par exemple en présence d’une convention
• D’une installation fixe d’affaires, c’est-à-dire si elle a à sa fiscale :
disposition des locaux ou des installations matérielles en • un agent commercial, agissant au nom et pour le compte
France lui permettant d’exercer ses propres activités de façon de son mandant étranger, assumera peu de fonctions, risques et
permanente ; coûts, et par conséquent recevra une rémunération peu élevée.
• D’un agent dépendant, c’est-à-dire un représentant (un employé Le recours à un agent commercial générera un risque important
ou toute autre personne dépendante) habilité à engager l’entreprise d’établissement stable, puisque cette structure correspond à la
étrangère dans des relations contractuelles en France ; définition de l’agent dépendant habilité à engager son mandant dans
• D’un cycle commercial complet d’activités des relations contractuelles. Par conséquent, ses activités en France
devraient être limitées à des activités pré et après vente.
La qualification d’établissement stable en France dépend
également des dispositions prévues par les conventions fiscales • un commissionnaire (c’est-à-dire un agent opaque agissant
applicables, lorsqu’il en existe, entre la France et le pays de pour le compte du commettant mais en son nom propre) aura des
résidence de l’entreprise étrangère. fonctions, risques et coûts plus importants. Le recours à une structure
de commissionnaire soulève un certain nombre de questions :
Le choix du mode d’exercice de l’activité en France sera déter
l’administration fiscale française a procédé à des rectifications de
minant pour cette qualification.
structures de commissionnaires sur le fondement de la notion
I. Conséquences de la structure juridique en France d’agent dépendant, alors même que le commissionnaire ne dispose
Selon la forme juridique de l’implantation en France, les pas juridiquement du pouvoir d’engager son commettant dans
problématiques soulevées seront différentes : des relations contractuelles. Cette position a été validée par une
décision de la cour administrative d’appel de Paris (CAA Paris
• en cas de succursale immatriculée en France, cette succursale sera
2 février 2007, n° 05-2361, Sociétété Zimmer Ltd). Toutefois,
déjà considérée fiscalement comme un établissement stable ;
dans un arrêt du 31 mars 2010 (CE, 31 mars, 2010 n° 304715,
• en l’absence de succursale immatriculée, la présence d’employés 308525) le Conseil d’Etat casse la décision de la Cour d'appel, en
ou d’installations de l’entreprise étrangère en France pourrait rappelant qu’en principe un commissionnaire ne peut constituer un
générer un risque de qualification d’établissement stable ; établissement stable de son commettant (sauf si les dispositions
• pour une filiale en France, cette filiale, alors même qu’elle serait contractuelles ou les circonstances se distinguent d’un véritable
déjà imposée séparément, pourrait être considérée comme un accord de commissionnaire).
établissement stable de sa société mère ;
• un distributeur à part entière (« full-fledged »), agissant
• en l’absence de convention fiscale, l’achat-revente de biens comme un véritable entrepreneur, assumera plus de fonctions,
en France peut entraîner la reconnaissance de l’existence d’un risques et coûts et aura droit à une rémunération plus élevée. Par
établissement stable imposable. conséquent, le risque d’établissement stable sera moindre, puisque
la négociation commerciale et la conclusion des ventes font partie
II. Conséquences de l’organisation de la chaîne
de l’activité courante d’un distributeur.
logistique
Le risque de reconnaissance d’un établissement stable ne peut Conclusion
être dissocié des problématiques de prix de transfert soulevées L’implantation d’une activité en France doit être organisée avec
par le business model choisi : selon le niveau de fonctions, prudence, de façon à limiter le risque d’établissement stable. Une
risques et actifs impliqués par le business model retenu, la procédure de rescrit permet également de sécuriser l’absence
rémunération de l’entité française pourra varier. d’établissement stable.
58
Doing business in France
Chapitre IV
I.6. Le report des pertes sur au moins 95 % des actions des filiales françaises
les exercices ultérieurs du groupe intégré. Les exercices comptables de
la société mère et des filiales doivent coïncider.
Les pertes constatées peuvent être reportées en L’option peut être effectuée pour une période
avant sans limitation de durée (« carry-forward »). de cinq ans. La sortie du régime de groupe est
Il existe également un régime de report de déficit automatique lorsque les conditions de déten-
en arrière (« carry- back »). tion du capital ne sont plus remplies.
Pour les exercices ouverts à compter du 1er
I.7. Groupes de sociétés : le janvier 2009, les PME peuvent désormais impu-
régime français d’intégration fiscale ter sur leurs résultats réalisés en France les
particulièrement favorable déficits de leurs succursales ou filiales détenues
directement à 95 % au moins, qui sont établies
Il présente l’avantage d’un système global. Il per- dans un État de l’Union européenne (ou dans un
met aux groupes de compenser les bénéfices et État ayant conclu avec la France une convention
pertes de leurs activités françaises à l’intérieur fiscale qui contient une clause s’assistance assis-
du périmètre de consolidation et permet éga- tance administrative) et soumises à un impôt
lement de neutraliser les opérations internes équivalent à l’impôt sur les sociétés.
au groupe. Les crédits d’impôts constitués par Pour les exercices clos à compter du 31 décem-
l’une des sociétés du groupe, comme par exem- bre 2009, les filiales françaises détenues par
ple le crédit d’impôt recherche, peuvent être l’intermédiaire d’une société européenne (loca-
transférés à la société intégrante seule rede- lisation au sein de l’Union européenne, de la
vable de l’impôt sur les sociétés et s’imputer Norvège ou de l’Islande) non soumise à l’IS
ainsi sur l’impôt dû par le groupe. Il s’applique en France peuvent désormais faire partie d’un
sur option si une société-mère française détient groupe intégré.
En détail
Chapitre IV
Liste limitative des ETNC fixée par arrêté du 12 février 2010, révisable
(4)
II.2.1 Dividendes versés à un résident de
annuellement : pour 2010, 7 ETNC localisés dans les Caraïbes, 4 en
l’Union européenne (UE) Amérique centrale (dont Costa-Rica et Guatemala), 4 en Océanie, 2 en
Les dividendes distribués à une société mère Asie (Bruneï et Philippines) et 1 en Afrique (Libéria).
conseil de l’expert
Nathalie Cordier-Deltour, avocat associé, et Guillaume Martenot, avocat, FIDAL Direction internationale.
Si les Pays-Bas et le Luxembourg étaient traditionnellement les cette exonération ne s’appliquera pas aux cessions de titres
portes d’entrée privilégiées des groupes internationaux pour de sociétés établies dans un État non-coopératif.
la réalisation de leurs investissements en Europe, la France
se place désormais au rang des pays les plus attractifs pour • La possibilité de déduire les frais financiers et les frais
implanter une société holding. d’acquisition
Les frais financiers sont en principe déductibles fiscalement quelle
Parmi les dispositifs fiscaux incitatifs figurent : que soit leur destination (acquisition d’une filiale ou d’autres
actifs). Les règles de sous-capitalisation sont très favorables et
• L’absence de droits d’enregistrement lors de la représentent plus une sécurité qu’une contrainte.
constitution d’une société
Contrairement à certains pays qui exigent le versement Contrairement aux Pays-Bas où ils ne sont plus déductibles
de droits, la constitution d’une société en France est dans depuis février 2005, les frais d’acquisition de titres (droits de
la grande majorité des cas totalement exonérée de droits mutation, commissions versées à des intermédiaires, honoraires,
d’enregistrement. etc.) peuvent être déduits sur une période de 5 ans.
• L’exonération des bénéfices des sociétés holdings • La possibilité de constituer un groupe fiscal intégré
La fiscalité française présente de nombreux avantages concernant dans un large périmètre
l’imposition des sociétés holding dont l’activité principale Le droit fiscal français permet à une société holding française
consiste à détenir et gérer des titres de participation. de se constituer seule redevable de l’impôt sur les sociétés
dû par les filiales françaises dont elle détient au moins 95 %
• Exonération des dividendes reçus des filiales
Sous réserve de la réintégration d’une quote-part de frais et du capital.
charges qui peut être fixée forfaitairement à 5 % du produit total Les filiales françaises indirectement détenues (à hauteur de
des participations, les dividendes reçus de filiales non établies
95 %) par une société holding française par l’intermédiaire
dans des États non coopératifs par des sociétés holding sont
d’une société ou d’un établissement stable situé dans l’Union
exonérés d’impôt sur les sociétés à condition :
européenne, qui n’est pas soumis à l’impôt sur les sociétés en
– Qu’ils proviennent de filiales détenues à plus de 5 % France, peut être aussi membre du groupe fiscal intégré.
(le Luxembourg et le Royaume-Uni exigent un seuil de
Cette option permet, ainsi, d’agréger au niveau de la société
détention plus élevé),
holding les déficits subis par certaines sociétés du groupe
– Que les titres soient détenus en pleine propriété et qu’ils sur les résultats bénéficiaires des autres sociétés, réduisant
soient conservés pendant une période minimale de 2 ans. ainsi la charge globale d’impôt. Les déficits qui n’auront pu
être imputés pourront alors être reportés indéfiniment sans
• Exonération des plus values de cession des titres de limitation du montant imputable (contrairement aux Pays-Bas
participation et à l’Allemagne qui limitent respectivement la durée et la base
Les plus-values réalisées lors de la cession de titres de d’imputation des déficits).
participation, excepté pour les titres de sociétés à prépondérance
immobilière, et détenus depuis au moins deux ans sont La possibilité de combiner le régime d’intégration fiscale
exonérées sous réserve de la réintégration d’une quote-part avec la déduction des frais financiers est unique en Europe
de frais et charges fixée forfaitairement à 5 % du montant du et positionne la France parmi les pays les plus attractifs pour
résultat net des plus-values de cession, soit un taux effectif les groupes souhaitant implanter une société holding sur le
d’imposition de 1,67 %. Toutefois, à partir du 1er janvier 2011, « vieux continent ».
61
Doing business in France
Chapitre IV
En détail
Chapitre IV
chandises (possibilité d’opter pour une transmission Grace à cette réforme, les équipements et biens
dématérialisée de la Deb au centre interrégional de mobiliers (« EBM »), dits investissements « produc-
saisie des données (CISD) de la douane dont dépend tifs » (machines, outillages, biens mobiliers, agence-
l’entreprise ou d’effectuer la Deb en ligne). À compter ments entre autres) ne sont plus taxés.
du 1er juillet 2010 (Deb à déposer en juillet au titre des La CET (CFE et CVAE) est outre plafonnée à 3 %
opérations de juin), la Deb doit obligatoirement être de la valeur ajoutée (VA) de l’entreprise (la TP était
transmise par voie électronique lorsque le montant plafonnée à 3,5 %, de la VA). La VA prise en compte
des expéditions ou des introductions réalisées au cours est elle-même plafonnée, selon le cas, à 80 % ou 85 %
de l’année civile précédente excède 2 300 000 euros
du chiffre d’affaires (selon que le chiffre d’affaires de
hors taxes.
l’entreprise soit inférieur ou supérieur strictement
Le dédouanement s’effectue auprès des services de
à 7 600 000 euros).
douane compétents.
IV.1.1. La « cotisation foncière des
>> Les formalités administratives de dédouanement
entreprises » (« CFE ») est déterminée
hors Union Européenne :
La circulation des marchandises entre les états mem- chaque année par les collectivités locales
bres de la Communauté européenne et les pays tiers qui fixent le taux d’imposition de la CFE
nécessite une déclaration en douane (à l’exporta- pour les établissements situés sur leurs
tion ou à l’importation) établie sous la forme d’un territoires
document administratif unique (DAU). Les principales La base d’imposition est constituée par les immobi-
informations contenues dans le DAU sont notamment : lisations passibles de taxe foncière dont l’entreprise
le nom ou la raison sociale de l’entreprise, le type de disposait à la fin de l’avant dernière année civile
déclaration déterminé en fonction de la provenance précédant celle de l’imposition (N-2). Elle est égale à
des marchandises, la nature, l’origine et la valeur hors la valeur locative cadastrale (taux uniforme de 8 %)
taxe de la marchandise. des immobilisations passibles de taxe foncière (pour
Les factures et, le cas échéant, les documents néces- l’essentiel, bâtiments et terrains mis à disposition
saires à l’octroi d’un régime tarifaire préférentiel et pour les besoins de la profession) avec un abatte-
à l’application des mesures de contrôle de certaines ment de 30 % pour les établissements industriels.
marchandises à l’importation (produits agricoles, etc.)
sont à joindre au dossier.Les données du DAU ouvrent IV.1.2. La « cotisation sur la valeur ajoutée
la liquidation des droits et taxes dues ainsi que le des entreprises » (« CVAE ») est assise
décompte physique et statistique des marchandises. sur la valeur ajoutée (VA) réalisée par
l’entreprise au cours de l’année civile
écoulée (1er janvier au 31 décembre)
IV. Les impôts locaux à la ou du dernier exercice clos de 12 mois,
charge des entreprises
si cet exercice ne coïncide
pas avec l’année civile
IV.1. La contribution économique
territoriale Seules les entreprises dont le chiffre d’affaires annuel
hors taxes (HT) supérieur à 500 000 € doivent payer
À compter de 2010, la taxe professionnelle (TP) est la CVAE.
supprimée et est remplacée par une imposition allé- Le taux de la CVAE est de 1,5 % pour les seu-
gée : la « cotisation économique territoriale » les entreprises dont le chiffre d’affaires annuel HT
(« CET ») qui est composée de la « cotisation fon- excède 50 000 000 euros. En-dessous de ce montant,
cière des entreprises » (« CFE ») et de la « cotisation les entreprises bénéficient d’un dégrèvement (varia-
sur la valeur ajoutée des entreprises » (« CVAE »). ble selon le niveau de leur chiffre d’affaires).
Chapitre IV
IV.1.3. Les exonérations de CET : née de création et la taxation réduite sur 50 % de
outre l’exonération générale sur la base d’imposition la 2e année est maintenue dans
les investissements productifs la cadre de la CET.
(biens mobiliers et agencements),
la quasi-totalité des nombreuses IV.2. La taxe foncière
exonérations de TP est reprise
en matière de CET Les entreprises sont redevables de la taxe foncière
Sont donc exonérées de CET les activités suivantes, sur la valeur locative des terrains (taxe foncière
notamment : sur le non bâti) et des constructions (taxe fon-
>> Entreprises nouvelles implantées dans certaines cière sur le bâti). La base d’imposition est égale à
zones du territoire ; la valeur locative cadastrale (ou revenu cadastral)
>> Entreprises éligibles au statut fiscal des « jeunes diminuée d’un abattement forfaitaire de 50 % pour
entreprises innovantes » (JEI) ; les constructions ou de 20 % pour les terrains.
>> Sous certaines conditions (création d’un nombre Le montant de la taxe s’obtient en multipliant cette
minimum d’emplois permanents et volume mini- base par les taux votés par les collectivités locales
mum d’investissements), biens affectés aux activi- (régions, départements et communes).
tés de recherche scientifique et technique ; La méthode d’évaluation des immobilisations varient
>> Les immobilisations destinées à la production selon leur nature :
d’électricité d’origine photovoltaïque (panneaux >> En présence d’établissements industriels
solaires). Ces immobilisations sont également (méthode d’évaluation dite « comptable ») :
exonérées de taxe foncière (voir ci-dessous). leur valeur locative est toujours égale à 8 % du
Enfin, il est rappelé que l’exonération générale l’an- prix de revient des immobilisations (terrains et
En détail
> CVAE : 50 M € x 1,5 % = 750 000 € = (30 M € x taux 8 %, sans abattement) + (70 M € x taux
Calcul de la CFE : 16 %) = 13,6 M € – abattement 16 % = 11,424 M €.
(pas de dégrèvement car on suppose
Cotisation = 11 424 M € x 27,26 % (taux moyen national
> Valeur locative (VL) des immobili- que le chiffre d’affaires annuel sera pour 2009) = 3,114 M €, plafonné à 3,5 % x 50 M € (VA)
sations soumises à taxe foncière : supérieur à 50 M €). = 1,750 M €.
Chapitre IV
constructions inscrits au bilan de la société) ; raire (de 2 à 5 ans) sur délibération des collec-
>> En présence de locaux commerciaux ou locaux tivités territoriales (voir Chapitre 5. Les aides
administratifs (méthode d’évaluation dite « par publiques) ;
comparaison » : leur valeur locative est déter- >> Les immeubles appartenant à des entreprises
minée, soit à partir du montant du loyer (si éligibles au statut fiscal des « jeunes entrepri-
location à des conditions de prix « normales » ses innovantes » (abréviation « JEI »), lesquelles
au 1er janvier 1970), soit par comparaison avec peuvent être exonérées, sur délibération des
la valeur locative de locaux similaires (si location collectivités territoriales, pendant une durée
à des conditions de prix « anormales »). de 7 ans ;
>> Pour les particuliers, logements neufs achevés à
La taxe foncière est due par le propriétaire au 1er janvier. compter du 1er janvier 2009 dont le niveau de
Il existe un grand nombre d’exonérations de taxe performance énergétique globale est supérieur
foncière au titre desquelles : à celui qu’impose la législation en vigueur (durée
>> Les constructions nouvelles, lesquelles sont exo- minimum d’exonération de 5 ans).
nérées de la taxe foncière sur le bâti les deux
premières années (l’exonération porte sur les
parts régionales et départementales de la taxe, V. De nombreuses mesures
à l’exclusion de la part communale) ; d’incitation fiscale en faveur
>> Les outillages et autres installations et moyens des investisseurs
matériels d’exploitation des établissements
industriels (à l’exclusion des installations fon- V.1. Crédits d’impôts
cières) ;
>> Les immobilisations destinées à la production V.1.1. Le crédit d’impôt recherche
d’électricité d’origine photovoltaïque (panneaux français est l’un des plus incitatifs au
solaires). Ces immobilisations sont également monde
exonérées de la CET (voir ci-dessus) ; Les entreprises industrielles, commerciales ou agri-
>> Les entreprises implantées dans certaines zones coles, qui effectuent des dépenses de recherche peu-
du territoire en cas de création, extension ou vent obtenir un crédit d’impôt imputable sur l’impôt
reprise d’établissements en difficulté, lesquelles sur les sociétés qu’elles ont à payer. En l’absence
peuvent bénéficier d’une exonération tempo- d’impôt à payer faute de résultats bénéficiaires,
En détail
Exemple de calcul de la taxe foncière
Une entreprise industrielle a réalisé > B âtiment : 600 000 x 8 % En 2010 et 2011, au titre des
et achevé au cours de l’année 2009 = 48 000 constructions nouvelles :
les investissements suivants : > D’où une valeur locative brute > Exonération de taxe foncière sur
> Terrain : 100 000 € = 56 000 les parts régionale et départe-
Valeur locative nette après abattement mentale ;
> Bâtiment : 600 000 €
forfaitaire de 50 % : 28 000 €. > La taxe est due uniquement pour
> Matériels et équipements de pro- Soit un taux voté par les collectivités la part communale soit : 28 000
duction : 1 500 000 € locales de 27,41 % (par hypothèse) : x 15 % = 4 200 €.
On ne retient que la valeur locative > Commune : 15 % À compter de 2012, la taxe foncière
des terrains et constructions : > Département : 9,76 % à payer sera de : 28 000 x 27,41 %
> Terrain : 100 000 x 8 % = 8 000 > Région : 2,65 % (si taux constants) = 7 675 €.
conseil de l’expert
Les centres de formalités des entreprises sont habilités à recevoir supérieur à 500 000 euros (*) et se calcule en appliquant un taux
les déclarations obligatoires d’existence et d’identification à la valeur ajoutée produite par la société. Ce taux dépend du
des sociétés assujetties à l’Impôt sur les Sociétés (IS) et à la montant du chiffre d’affaires et varie de 0,5 % (> 500 000 euros)
taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et à informer le service des à 1,5 % (> 50 000 000 euros). La CVAE est déclarée et payée
impôts des entreprises (SIE) ou bien la direction des grandes par la société chaque année début mai au titre de l’année
entreprises (DGE) dès que les formalités de constitution et précédente.
d’immatriculation de la société sont achevées.A ces deux impôts
destinés aux finances de l’État s’ajoutent deux impôts finançant
les collectivités locales (communes, départements, régions) 3- La taxe sur la valeur ajoutée (tva)
recouvrés par l’administration fiscale : la cotisation foncière
A la création, le SIE ou la DGE attribue à la société un numéro
des entreprises (CFE) et la cotisation sur la valeur ajoutée des
de TVA intracommunautaire qui décline le numéro Siren attribué
entreprises (CVAE).
par l’institut national des statistiques et des études économiques
Le SIE compétent est celui où est situé le siège social ou le siège (Insee) de la manière suivante : FR + 2 chiffres ou lettres +
de la direction effective de la société si celui-ci est différent. numéro Siren.
A la différence d’un bureau de liaison, l’établissement stable La TVA est ensuite déclarée (TVA collectée sur le chiffre
de société étrangère implantée en France, considéré comme d’affaires diminuée de la TVA sur les dépenses) une fois par
tel en vertu d’une convention fiscale bilatérale, a les mêmes mois sur l’imprimé n° 3310-CA3. Cette déclaration doit être
obligations qu’une société immatriculée en France. envoyée au SIE ou à la DGE en respectant une date limite fixée
entre le 15 et le 24 du mois suivant le mois des opérations
concernées.
1- La cotisation fonciere des entreprises (cfe) La société peut opter à la création pour des déclarations
Dès que le SIE ou la DGE est informé de la création d’une trimestrielles de TVA si elle estime que la TVA à payer dans
société par le centre de formalités des entreprises, il envoie l’année sera inférieure à 4 000 euros.
à cette société une demande de renseignements destinée
notamment à déterminer les communes où sont situés les
biens imposables (terrains et bâtiments) et ainsi identifier les 4- L’impôt sur les sociétés (IS)
collectivités locales bénéficiaires de l’impôt. Dans les trois mois suivant la clôture de leur exercice, les
Au titre de l’année de la création, la CFE n’est pas due. Ensuite, sociétés doivent transmettre au SIE ou à la DGE le bilan, le
chaque année en mai, la société souscrit une déclaration des compte de résultat, les annexes et la déclaration fiscale des
bases d’imposition. résultats d’une manière strictement normée sur des imprimés
administratifs, communément appelés « liasse fiscale » (imprimés
La CFE est calculée d’après la valeur locative cadastrale des n° 2050 à 2059-G et 2065).
biens imposables et est recouvrée par le SIE ou la DGE par
voie de rôle pour la première fois à la fin de l’année suivant Dans les trois mois et quinze jours suivant la clôture de leur
l’année de création de la société. La base de calcul de la 1ère exercice, les sociétés doivent transmettre au SIE ou à la DGE le
cotisation est réduite de moitié. relevé de solde d’IS (imprimé n° 2572-K) dans lequel la société,
soit constate les pertes fiscales imputables sur les bénéfices
des exercices suivants et l’absence d’imposition au titre de
2- La cotisation sur la valeur ajoutee des entreprises l’exercice écoulé, soit calcule l’impôt sur les bénéfices et joint
(cvae) le paiement correspondant à ce relevé.
La CVAE n’est pas due au titre de l’année de création. Elle (*) Cependant toutes les entreprises dont le chiffre d’affaires annuel est supérieur à
152 500 € doivent établir une déclaration.
est due par toute société réalisant un chiffre d’affaires annuel
66
Doing business in France
Chapitre IV
le crédit d’impôt recherche (CIR) est remboursé >> Les dotations aux amortissements des immeu-
en « cash » au terme d’une période de trois ans. bles et des équipements affectés directement à
Les petites et moyennes entreprises de croissance la réalisation des opérations de recherche ;
et les jeunes entreprises innovantes bénéficient du >> Les dépenses de fonctionnement fixées forfai-
remboursement immédiat de la créance de crédit tairement à : 75 % des dépenses de personnel
d’impôt. éligibles ; 200 % des salaires des jeunes docteurs
A titre de mesure exceptionnelle, le plan de relance pendant 24 mois ;
de l’économie du 4 décembre 2008, permet d’ob- >> Les primes et cotisations afférentes à des
tenir le remboursement anticipé – dès 2009 – des contrats d’assurance-brevet (dans la limite de
créances de CIR au titre des années 2005, 2006, 60 000 euros par an) ;
2007 et 2008. La loi de finances pour 2010 recon- >> Les dotations aux amortissements des brevets
duit la mesure de remboursement anticipé pour acquis pour la réalisation de travaux de recherche ;
2010 des créances de CIR au titre des dépenses >> 50 % des dépenses de normalisation ;
de recherche exposées en 2009. >> Les dépenses de veille technologique (dans la
Pour les dépenses de recherche exposées à comp- limite de 60 000 € par an) ;
ter de 2010 (calcul du CIR en 2011), l’entreprise >> Les dépenses de sous-traitance relatives à des
a la possibilité de monétiser sa créance de CIR opérations de recherche confiées à des orga-
auprès d’un établissement bancaire (mécanisme de nismes de recherche publics, à des universités, à
la mobilisation de créance Loi Dailly). des centres techniques, aux fondations d’utilité
Les dépenses de recherche éligibles au CIR doi- publique du secteur de la recherche agréées, aux
vent relever de la recherche fondamentale, de la fondations de coopération scientifique et aux
recherche appliquée (modèle probatoire de produit, établissements publics de coopération scientifique
d’opération ou de méthode) ou du développe- (dépenses prises en compte pour le double de
ment expérimental (utilisation de prototypes ou leur montant) ;
d’installations pilotes). Pour les dépenses engagées >> les dépenses de sous-traitance relatives à des opé-
à compter du 1er janvier 2008, le crédit d’impôt rations de recherche confiées à des organismes
est égal à 30 % des dépenses de l’année pour les de recherche privés agréés.
dépenses de recherche inférieures ou égales à 100
M€ et 5 % au-delà de ce seuil. Le taux de 30 % est En l’absence de liens de dépendance entre l’en-
porté à 50 % et 40 % respectivement la 1re année treprise donneuse d’ordre et le sous-traitant, les
et la 2e année pour les entreprises n’ayant jamais dépenses de sous-traitance sont plafonnées à
bénéficié du régime ainsi que celles qui n’en ont 10 000 000 euros. Dans le cas contraire (cas d’un
pas bénéficié depuis plus de cinq ans. Le montant groupe de sociétés), le plafond des dépenses de
du crédit d’impôt n’est plus plafonné. sous-traitance est de 2 000 000 euros.
Les dépenses de recherche éligibles sont : V.1.2.Vous pouvez bénéficier d’un crédit
>> Les dépenses de personnel (salaires bruts et d’impôt famille pour permettre à vos
charges sociales) des chercheurs et des tech- collaborateurs ayant des enfants de
niciens de recherche directement et exclusive- mieux concilier leur vie professionnelle et
ment affectés à la recherche ; leur vie familiale
>> Le double des salaires des jeunes docteurs pen- Les entreprises peuvent bénéficier d’un crédit d’im-
dant les 24 mois qui suivent leur recrutement pôt égal à 50 % des dépenses de garde d’enfants
(premier emploi) ; de moins de 3 ans des salariés de l’entreprise ou
>> Les dépenses de dépôt, de maintenance et de à 25 % des dépenses exposées pour l’émission de
défense des brevets ainsi que des certificats chèques emplois universels destinés à faciliter l’ac-
d’obtention végétale (Cov) ; cès aux services à la personne (garde d’enfants à
Chapitre IV
domicile, travaux à domicile, etc.). Le crédit d’impôt Le crédit d’impôt audiovisuel (documentai-
est plafonné à 500 000 € par entreprise et par an, res, fiction, animation) est plafonné à 1 150 € ou
il est imputé sur l’impôt sur les bénéfices dû par 1 200 € par minute produite et livrée, selon la
l’entreprise au titre de l’année au cours de laquelle nature de l’œuvre. Le crédit d’impôt (cinéma ou
les dépenses ont été engagées. audiovisuel, selon le cas) est imputé sur l’impôt
Si le montant de crédit d’impôt excède l’impôt dû sur les bénéfices dû par l’entreprise au titre de
au titre de ladite année, l’excédent est restitué. l’exercice au cours duquel les dépenses ont été
exposées. Si le montant du crédit excède l’impôt
V.1.3. Pour favoriser la création, le crédit dû au titre de l’exercice, l’excédent est restitué.
d’impôt cinéma ou audiovisuel
Les entreprises de production cinématographique et V.1.4. Le crédit d’impôt jeux vidéo
audiovisuelle soumises à l’impôt sur les sociétés, qui Les entreprises de création de jeux vidéo soumises
assument les fonctions d’entreprises de production à l’impôt sur les sociétés peuvent bénéficier d’un
déléguées, peuvent bénéficier d’un crédit d’impôt crédit d’impôt au titre des dépenses de développe-
(cinéma ou audiovisuel, selon le cas) au titre de cer- ment de jeux vidéo répondant à certains critères et
taines dépenses de production désignées par la loi, agréés par le Centre national de la cinématographie
et correspondant à des opérations effectuées en (CNC). Les jeux qui ouvrent droit au crédit d’impôt
France en vue de la réalisation de longs métrages doivent d’une part avoir un coût de développement
agréés. Le taux de ce crédit d’impôt (cinéma supérieur ou égal à 150 000 euros et d’autre part,
ou audiovisuel, selon le cas), calculé au titre de contribuer au développement de la création cultu-
chaque exercice, est égal à 20 % du montant des relle française et européenne en matière de jeux
dépenses techniques éligibles. Sont visées les vidéo ainsi qu’à sa diversité et sa qualité.
dépenses suivantes, notamment : salaires et char- Le crédit d’impôt est égal à 20 % des dépenses
ges sociales des techniciens et ouvriers, dépense éligibles, lesquelles comprennent, notamment, les
de matériels techniques, location des plateaux dotations aux amortissements de biens neufs et
de tournage et dépenses de montage du film. les dépenses de personnel salarié affectés direc-
Les œuvres concernées doivent être réalisées tement à la création des jeux, les droits d’auteurs,
principalement en langue française. ainsi que les autres dépenses de fonctionnement
Le crédit d’impôt cinéma est plafonné à et sous- traitance dans la limite de 1 000 000 euros.
1 000,000 euros, quelle que soit la nature de Le crédit est plafonné pour chaque entreprise à
l’oeuvre ; 3 000 000 euros par exercice.
En détail
Conseil de l’expert
Denis Allard et Marie Odile Senand, Directeurs Associés SUBVENTIUM
Quel est l’objet du crédit impôt recherche ? • Les coûts de fonctionnement sont fixés forfaitairement à 75%
Le crédit d’impôt recherche est une mesure d’allègement de des coûts de personnels. Dans le cas d’un jeune docteur, les
l’impôt sur les sociétés, basée sur les dépenses de R&D engagées frais de fonctionnement sont fixés à 200%.
par toutes les entreprises implantées en France, sans restriction • Les opérations de R&D sous-traitées à des organismes agréés
de secteur ou de taille. (agrément du Ministère de la Recherche français) en France ou
Quels sont les types d’entreprises qui peuvent en bénéficier ? dans un pays membre de la Communauté Européenne. Si les
Toutes les entreprises industrielles, commerciales ou agricoles, opérations de R&D sont confiées à des organismes publics en
ainsi que les associations régies par la loi 1901 (sous certaines France ou dans un pays membre de la Communauté Européenne,
conditions) peuvent bénéficier du CIR. le montant des dépenses engagées est compté pour le double
Quels types de R&D sont éligibles au CIR ? de son montant dans l’assiette de calcul.
Pour être éligibles au CIR, les dépenses engagées doivent relever • Les amortissements des biens et des matériels acquis pour le compte
de la recherche fondamentale, de la recherche appliquée ou de des opérations de R&D, au prorata du temps d’utilisation R&D; ainsi
la recherche expérimentale que les brevets acquis pour le compte de la recherche.
Comment apprécier l’éligibilité de votre projet de R&D ? • Les frais liés à la prise, à la maintenance et à la défense des
Un projet de R&D éligible au CIR comprend l’ensemble des brevets
activités nécessaires pour tenter de parvenir à un avancement • Les frais de veille technologique.
scientifique ou technologique. Il sous-entend l’existence d’aléas • Les frais de normalisation.
scientifiques ou technologiques nécessitant la mise en place Attention: Les subventions perçues par la société au titre de
d’une démarche scientifique dont l’aboutissement permet un la recherche viennent en déduction de l’assiette de calcul du
dépassement de l’état de l’art : CIR.
• les aléas technologiques ou scientifiques sont définis comme des
Quel montant représente le CIR par rapport à l’assiette
lacunes ou des restrictions de l’état de l’art existant ne pouvant
des dépenses éligibles ?
être surmontées en appliquant les méthodes qui correspondent
Le taux du crédit d’impôt accordé aux entreprises éligibles
au niveau de formation de l’homme de l’art,
est de 30% des dépenses. Pour les entreprises qui demandent
• la démarche scientifique consiste en une investigation systématique à bénéficier du CIR pour la première fois, le taux est de 50%
sur l’identification et la description des aléas/incertitudes
l’année d’entrée dans le dispositif et de 40% la deuxième
scientifiques ou technologiques, la formulation d’hypothèses,
année
suivie d’une vérification par expérimentation conduisant à des
conclusions logiques, Comment peut-on utiliser le CIR ?
• l’état de l’art (état des techniques existantes) est constitué Cas général :
par toute connaissance accessible au moment des travaux de • Le crédit d’impôt est imputé sur l’impôt sur les sociétés (IS)
recherche-développement, et utilisable par l'homme du métier à payer chaque année,
normalement compétent dans le domaine en cause sans qu'il ait • Si une entreprise ne paye pas d’impôt, le CIR est remboursé
besoin de faire preuve d'une activité inventive. au terme d’une période de trois ans.
Pendant combien de temps une entreprise peut-elle • Si une entreprise souhaite récupérer son CIR avant le délai
bénéficier du CIR ? des trois ans, elle a la possibilité de mobiliser sa créance auprès
Une entreprise peut bénéficier du CIR aussi longtemps qu’elle d’une banque
conduit des travaux de R&D éligibles. Cas particuliers :
Quelles sont les dépenses retenues dans l’assiette de • Les « Jeunes Entreprises Innovantes » (statut accordé
calcul du CIR ? par l’administration fiscale sous certaines conditions) sont
• Les coûts de personnels (salaires bruts chargés au prorata du exemptées du paiement de l’IS et reçoivent leur CIR sous
temps passé aux travaux de R&D) des chercheurs, docteurs, forme de cash.
ingénieurs et techniciens de recherche. • Dans le cadre des dispositions du plan de relance pour
Dans le cas d’un jeune docteur (docteur obtenant son premier l’économie engagées par le gouvernement français en 2008,
CDI), le salaire brut chargé est doublé dans l’assiette pendant toutes les sociétés quel que soit leur statut peuvent demander
les 24 premiers mois. en 2010 le remboursement de leur CIR 2009.
69
Doing business in France
Chapitre IV
En détail
La fiscalité « verte »
Les entreprises bénéficient d’avanta- de douze mois au lieu des durées revient, porter cette réduction de 50
ges fiscaux lorsqu’elles participent à d’usage généralement comprises à 100 %.
la protection de l’environnement et entre cinq et dix ans, selon la nature D’autre part, les véhicules non pol-
au développement durable. des équipements et leur durée d’uti- luants roulant exclusivement ou non
En premier lieu, l’utilisation par les lisation. Ce dispositif concerne les au moyen de l’énergie électrique, du
entreprises d’équipements de pro- matériels acquis ou fabriqués avant gaz naturel véhicules (GNV) ou du
duction d’énergies renouvelables ou le 1er janvier 2011. gaz de pétrole liquéfié (GPL), acquis
d’économie d’énergie fait l’objet de En matière de contribution écono- avant le 1er janvier 2008, peuvent
mesures fiscales particulièrement mique territoriale, une réduction de aussi être amortis exceptionnelle-
favorables. moitié de la valeur locative (base ment sur 12 mois.
Ainsi, les matériels destinés à écono- imposable) s’applique à ces mêmes Enfin, depuis le 1er janvier 2007,
miser l’énergie et les équipements de équipements acquis ou créés à la taxe générale sur les activités
production d’énergies renouvelables compter de 1992. De plus, les col- polluantes (principe du « pollueur
(par exemple, les éoliennes) peuvent lectivités territoriales et leurs grou- payeur ») est allégée pour les indus-
ainsi faire l’objet d’un amortisse- pements dotés d’une fiscalité propre triels qui respectent certaines nor-
ment exceptionnel sur une période peuvent, chacun pour la part qui lui mes environnementales.
Chapitre IV
Depuis 2007, il a été créé des bassins d’emplois à entreprises universitaires (JEU) créées en 2007. Les
redynamiser (en Champagne-Ardennes et Midi-Pyré- JEU sont des PME créées depuis moins de 8 ans,
nées) où les entreprises nouvellement implantées dirigées ou détenues directement à hauteur de 10 %
peuvent bénéficier d’une exonération d’impôt sur au moins, seules ou conjointement, par des étudiants,
les sociétés pendant 7 ans. Cette exonération a été des titulaires depuis moins de cinq ans d’un diplôme
étendue aux territoires particulièrement touchés par conférant le grade de master ou d’un doctorat, ou
les restructurations de la défense, issues du « plan de par des personnes affectées à des activités d’ensei-
modernisation de la défense » qui prévoit la ferme- gnement et de recherche. et qui engagent au moins
ture de 83 sites ou unités entre 2009 et 2016. 15 % de dépenses de recherche.
Chapitre V
Doing business in France
À ce titre, un dispositif d’aides étendu et diversifié >>La création d’emploi de publics ciblés,
a été conçu en France pour répondre aux besoins >>L’investissement et à la création d’emploi
des investisseurs. Il se décline en fonction de la fina- des PME sur l’ensemble du territoire,
lité du projet (investissement productif, recherche >>La protection de l’environnement.
développement et innovation, formation, etc…), de
leur localisation (zones prioritaires d’aménagement À l’exception des aides à l’investissement et à la
du territoire ou non) et du type d’entreprise qui les création d’emplois des grandes entreprises qui sont
conduit (grande entreprise ou PME). Les autorités obligatoirement zonées, les autorités françaises peu-
françaises interviennent ainsi pour les projets en vent soutenir les entreprises sur l’ensemble du terri-
faveur de : toire pour les projets de recherche-développement
>>L’investissement et de la création d’emplois des et innovation, les projets de formation des salariés
grandes entreprises dans les régions en retard et d’embauche ainsi que les projets protecteurs de
de développement économique ou en reconver- l’environnement. Les aides publiques sont accordées
sion industrielle selon une carte approuvée par par l’État et les collectivités locales (régions, dépar-
la Commission européenne pour chaque Etat tements, communes) sous la forme de subventions,
membres (carte des zones AFR), exonérations fiscales, crédits d’impôts, etc. Les taux
>>La R&D des entreprises, maximaux peuvent donc être atteints en cumulant
>>La formation professionnelle des salariés, plusieurs types de financements d’origine différente.
(1) Depuis le 1er janvier 2007, l’Union européenne compte 27 membres : Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Chypre, Danemark, Espagne, Estonie,
Finlande, France, Grèce, Hongrie, Irlande, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République Tchèque, Roumanie,
Royaume-Uni, Slovaquie, Slovénie, Suède.
En détail
Assistance de l’AFII
Le réseau de l’Agence Française pour dont peut bénéficier votre projet, et tères, collectivités locales, agences
les investissements internationaux pour vous aider à élaborer les dos- de l’Ètat etc.) chargés d’accompa-
(Invest in France Agency) est votre siers de demande d’aides publiques. gner les investisseurs.
interlocuteur pour recenser précisé- L’AFII vous met en contact avec les
ment les soutiens financiers publics organismes publics français (minis-
Chapitre V
En détail
Les grands projets
Un grand projet est un investis- mission européenne des aides aux d’euros dans les zones à 15 %
sement initial dont les dépenses projets d’investissement productif et 7,5 millions d’euros dans les
admissibles dépassent 50 millions lorsque l’investissement est supé- zones à 10 %. Les grands projets
d’euros. Il est réalisé sur 3 ans rieur à 50 millions d’euros. d’investissement, qui sont menés
par une ou plusieurs entreprises en zonage AFR, voient leurs aides
> Les États notifient à la Com-
et constitué par une combinaison automatiquement réduites en
mission européenne les aides
économiquement indivisible. fonction de la taille des projets
individuelles dont le montant
> Les États informent la Com- est supérieur à 11,25 millions selon l’échelle suivante :
Tranches d’investissement Aide autorisée Taux en zones AFR réduites Taux en zones AFR normales
Chapitre V
En detail
Pour savoir si la localisation de votre investissement se situe dans un zonage permettant certains avantages, vous pouvez consulter le
module d’interrogation par commune de la DATAR sur www.territoires.gouv.fr
Chapitre V
pour la France (période 2007-2013), l’aide maximale une grande entreprise),les entreprises peuvent cumuler
oscille entre 10 % et 15 % du montant d’investissement différents dispositifs. Ces outils prennent la forme de
pour les grandes entreprises et de 20 à 35 % pour les subvention (de l’État et ou des collectivités), d’aides à
PME. Le montant maximal des aides à l’investissement l’immobilier ou encore d’exonérations fiscales ou de
productif et à la création d’emplois est déterminé charges sociales.Chacun de ces dispositifs a ses propres
par la localisation géographique des projets et par la conditions de déclenchement.
taille de l’entreprise bénéficiaire. Lorsque le projet
d’investissement est supérieur à 50 millions d'euros, le >>La prime d’aménagement du territoire
taux d’intervention des autorités publiques doit être (Pat) pour l’industrie et les services
réduit conformément aux règles communautaires La Pat industrie et services est une subvention
(voir encadré sur les grands projets). octroyée en fonction du nombre d’emplois créés. La
prime est déterminée au cas par cas en tenant compte
1.1.2 Les dispositifs publics mobilisables à des caractéristiques du projet (nombre de création
l’intérieur du zonage AFR d’emplois et montant des investissements). Elle peut
Pour atteindre les intensités maximales d’aide autori- atteindre jusqu’à 15 000 euros par emploi créé (voir
sées en zone AFR (10 à 15 % de l’investissement pour l’encadré sur la Pat).
En détail
La Pat industrie et service accordée par la Datar
Les entreprises peuvent bénéficier 25 emplois permanents et à une c) Et, enfin, que le programme primé
d’une prime pour les programmes augmentation de 50 % au moins conduise à la reprise d’au moins
de création, d’extension, de change- de l’effectif de l’entreprise sur le 80 emplois et à la réalisation d’au
ment ou de reprise d’activité. site concerné ; moins 5 millions d’euros d’inves-
Conditions d’éligibilité : b) Soit à la création nette d’au moins tissements éligibles.
1. Dans le cas des créations, ces 50 emplois permanents ; Le montant de la prime attribuée
programmes doivent conduire, sur c) Soit enfin à la réalisation d’au à une entreprise ne peut dépasser
le site primé : moins 10 millions d’euros d’in- celui du total de ses capitaux propres
vestissements éligibles. et de ses comptes courants d’asso-
a) Soit à la création nette d’au moins
ciés bloqués pendant la période du
25 emplois permanents et 5 mil- 3. Une prime d’aménagement du programme.
lions d’euros d’investissement territoire peut être accordée dans les
éligibles ; cas de reprises d’activité sous trois
b) Soit à la création nette d’au moins conditions :
50 emplois permanents dans le a) Que la situation de l’emploi dans Pour en savoir plus : Décret n° 2007-
cas où l’investissement éligible est le bassin concernée soit très 809 du 11 mai 2007 relatif à la prime
inférieur à 5 millions d’euros. dégradée ; d’aménagement du territoire pour
l’industrie et les services (liste des
2. Dans le cas des extensions ou b) Que le projet de reprise rétablisse codes NAF éligibles). Les dossiers de
des changements d’activité, ces de manière durable et structurelle demande d’aides sont disponibles
programmes doivent conduire, sur sous forme électronique sur le site de
la compétitivité de l’entreprise et
le site primé : la DATAR. Ils se composent d’une lettre
contribue à la diversification de
d’intention et d’un formulaire.
a) Soit à la création nette d’au moins ses débouchés ;
Chapitre V
>>Les aides des collectivités locales les exonérations sont limitées à 200 000 euros
Les collectivités peuvent accorder différents types par entreprise sur une période de trois ans (dis-
d’aide aux projets d’investissements des entreprises positif « de minimis »). Dans le cadre du plan de
en zone AFR : subvention ou abondement de la PAT, relance européen, certains de ces dispositifs (dits
aide à l’immobilier d’entreprises sur les bâtiments « de minimis ») ont été temporairement portés à
et les terrains (rabais par rapport au prix de vente, 500 000 euros (jusque fin 2010).
etc.) dans le respect des taux AFR autorisés. Les aides
à la location sont plafonnées à 200 000 euros par >>Les interventions des sociétés de conver-
entreprise sur une période de 3 ans « de minimis ». sion des entreprises publiques
Ce plafond a été augmenté à 500 00 euros jusque Plusieurs grands groupes industriels publics ont
fin 2010. Les collectivités locales sont compétentes créé des sociétés de conversion pour favoriser le
pour mobilier les fonds européens disponibles sur développement économique de leur région d’im-
leurs territoires. plantation (Sofirem, Finorpa, Sodie, Sodiv).
Ces sociétés soutiennent les nouveaux investis-
>>Les principales exonérations fiscales et seurs au moyen de : prêts moyens et à long terme,
sociales des taux d’intérêt inférieurs aux taux du marché,
Les exonérations fiscales et sociales ont l’avantage des prêts peuvent être accordés sans garantie
de pouvoir être déclenchées automatiquement par apports en fonds propres sous la forme de prises
l’entreprise dès lors qu’elle remplit les conditions de participation minoritaire et temporaire.
de mise en œuvre du dispositif.
Les exonérations fiscales consistent en des exo- I.2. Les aides à l’investissement et à la
nérations de taxe professionnelle et/ou d’impôt création d’emploi en dehors du zonage
sur les sociétés ou encore de taxe foncière. Les d’aide à finalité régionale
exonérations de taxe professionnelle et/ou de taxe
foncière sont généralement conditionnées à une Sur le reste du territoire (à l’exception de l’Ile-
délibération des collectivités locales. La délibération de-France hors zone urbaine sensible (ZUS) ou
fixe la durée (entre 2 et 5 ans) et la quotité de l’exo- zone de revitalisation rurale (ZRR), les aides aux
nération. Certaines exonérations ne nécessitent pas investissements productifs restent possibles pour
une délibération des collectivités locales, elles sont les PME. Le montant maximal de l’aide équivaut
automatiques et pour une durée de 5 ans. à 7, 5 % de l’investissement pour les entreprises
Les exonérations d’impôt sur les sociétés sont moyennes et à 15 % pour les petites entreprises
possibles dans certaines zones, essentiellement les (ou 200 000 euros sur une période de 3 ans si ce
zones de restructuration de la défense et dans les montant est plus favorable).
bassins d’emplois à redynamiser ; la durée de l’exo-
nération est de 7 ans. Les repreneurs d’entreprises >>Les aides à l’investissement des PME
industrielles en difficulté peuvent bénéficier d’une (régime FDPMI de l’État) : l’Etat et les
exonération de 2 ans. régions ont la possibilité de subventionner les
Les exonérations sociales consistent en des allè- PME pour l’acquisition d’équipements à fort
gements de charges de sécurité sociale patronales contenu technologique. L’aide est disponible sur
qui nécessitent que le projet d’investissement soit l’ensemble du territoire (son intensité est majo-
localisé dans des zones particulièrement affectées rée si l’investissement est réalisé en zone AFR).
par des restructurations économiques. Lorsque
les projets sont localisés à la fois en zonage AFR et >>Les aides à l’immobilier pour les PME
dans ces territoires prioritaires, les exonérations à l'exception de l’Ile-de-France hors zone
sociales s’ajoutent aux dispositifs évoqués supra urbaine sensible (ZUS) ou zone de revitalisa-
dans la limite du zonage communautaire. À défaut, tion rurale (ZRR).
Chapitre V
En détail
Pour en savoir plus : recommandation de la commission du 6 mai 2003 concernant la définition des micros, petites et moyennes
entreprisee.
>>Le Fond européen de développement Les principales aides mises en place dans ce domaine
régional (Feder) peut être actionné si le sont les suivantes :
programme opérationnel (PO) négocié région >>Les exonérations ou allègements de charges
par région a été approuvé par la Commission sociales mises en œuvre notamment dans cer-
européenne. taines zones du territoire : zones de redynami-
sation urbaine (ZRU), zones de revitalisation
>>Les prêts et garanties pour les PME rurale (ZRR), zones franches urbaines (ZFU)
selon le projet porté par l’entreprise. et, depuis le 1er janvier 2007, bassins d’emploi à
redynamiser (BER) ;
>>Les contrats dits « aidés », par exemple, le contrat
II. Bénéficier d’aide à la de professionnalisation.
formation professionnelle
et à l’embauche II.1.2 Les mesures en faveur de l’emploi
Certaines primes et réductions de charges sociales
L’État français a développé une palette d’outils d’ac- sont liées à la catégorie des personnes recrutées.
compagnement financier pour inciter les entreprises Elles sont automatiquement attribuées aux entre-
à créer des emplois et à former leurs salariés. prises, indépendamment des aides à l’investissement
décrites plus haut. À ce titre, l’allégement de charge
II.1. Les aides à la création d’emploi sociale sur les bas salaires permet aux entreprises
de bénéficier d’une exonération des cotisations
II.1.1 Les aides publiques à l’emploi patronales de sécurité sociale, sur les rémunérations
Les entreprises de toutes tailles peuvent recevoir horaires inférieures à 160 % du Smic. Par consé-
des soutiens publics pour la création d’emplois sans quent, cette mesure baisse le taux de cotisations
lien avec un investissement. patronales à environ 19 % au niveau du Smic.
Chapitre V
II.2. Les aides à la formation - Les actions d’adaptation au poste de travail d’une
des salariés durée d’au moins 120 heures improductives.
>>Les subventions des fonds européens obte-
Renforcer la compétence des personnels en entre- nus auprès des régions
prise est une priorité de l’État français. Plusieurs dis- Le FSE et le Feder peuvent intervenir pour couvrir
positifs existent pour accompagner financièrement une partie des dépenses de fonctionnement d’une
les entreprises dans la mise en œuvre de leur plan formation et des dépenses de rémunération des
de formation. Peuvent être pris en charge une partie salariés en formation et des coûts annexes. Les
des coûts du projet d’aides à la formation : coûts de actions peuvent être cofinancées jusqu’à 50 % des
personnel des formateurs, frais de déplacements des dépenses publiques.
formateurs et des participants à la formation, autres >>Crédit d’impôt pour les dépenses de for-
dépenses courantes, amortissement des instruments mation des dirigeants de PME
et des équipements pour le projet de formation, Les entrepreneurs individuels, gérants, PDG, DG
coûts des services de conseil concernant l’action de et administrateurs de sociétés sont concernés. Le
l’information, coût de personnel des participants au crédit d’impôt est plafonné à 40 heures de forma-
projet de formation. L’intensité de l’aide est variable tion par an. Il s’impute selon le cas sur l’impôt sur
selon les types de formation, la taille et la localisa- le revenu ou l’impôt sur les sociétés.
tion des entreprises (voir encadré en détails). Pour >>Les conventions Edec (anciennement EDDF)
atteindre les intensités maximales d’aide autorisées Les entreprises peuvent également faire appel à
pour la formation, les entreprises de toutes tailles leurs organisations professionnelles de branches
peuvent avoir recours aux dispositifs suivants : ou à leurs organisations interprofessionnelles
>>Les aides des collectivités locales pour bénéficier d’une aide technique et financière
Les collectivités locales peuvent soutenir différents de 25 % à 80 % des dépenses de formation des
types d’action : entreprises.
- Les actions dites de formation : acquisition de Lorsque le montant d’aide accordé à une entreprise
connaissances théoriques et pratiques d’une durée dépasse 2 millions d’euros, l’opération doit être
comprise entre 50 et 1 200 heures ; notifiée à la Commission européenne.
En detail
Les taux d’aide à la formation
Grandes entreprises PME
Formation spécifique :
Formation comprenant un enseignement directement applicable au poste du salarié et procurant des 25 % 35 %
qualifications qui ne sont pas transférables à d’autres entreprises ou d’autres domaines de travail.
Formation générale :
Formation comprenant un enseignement qui n’est pas uniquement applicable au poste de travail actuel ou
prochain du salarié dans l’entreprise bénéficiaire, mais qui procure des qualifications largement transférables 50 % 70 %
à d’autres entreprises ou à d’autres domaines de travail, et améliore par conséquent substantiellement la
possibilité du salarié d’être employé.
Chapitre V
En détail
Les taux d’intervention en matière de R&D
entreprises, transfrontalière, avec au moins une PME, ou avec un 65 % 75 % 80 %
organisme de recherche, ou de la diffusion des résultats
Chapitre V
III.1. Les aides en faveur de projets de III.2 Les dispositifs existants d’aides
recherche et développement (R&D) publiques pour les projets de R&D
sont mobilisables sur l’ensemble du
territoire Pour atteindre les intensités maximales d’aide
autorisées pour la R&D, les entreprises peuvent
Les aides à la R&D peuvent couvrir une partie des avoir recours aux dispositifs suivants :
frais de recherche des entreprises, notamment : les >>La prime à l’aménagement du territoire pour
frais de personnel, les équipements de R&D, les la recherche, le développement et l’innovation
coûts de recherche contractuelle, des connaissances (Pat RDI)
techniques et des brevets achetés, et les frais géné- La Pat RDI peut atteindre jusqu’à 15 000 euros
raux. Les intensités d’aides dépendent du stade de par emploi créé ou concerné par le programme
R&D mis en œuvre dans le cadre du projet mené de R&D (et 25 000 euros par emploi pour un
par l’entreprise : recherche fondamentale, recherche projet collaboratif). La Pat RDI est fonction d’un
industrielle ou développement expérimental. Les projet de R&D permettant soit la création nette
subventions publiques pour une grande entreprise d’au moins 20 emplois permanents, soit la réali-
menant un projet de R&D collaboratif pourront aller sation d’au moins 7,5 millions d’euros de coûts
jusqu’à 40 % d’un projet de R&D expérimental. éligibles.
En détail
conseil de l’expert
Oséo a reçu de l’Etat la mission de soutenir l’innovation et la Depuis peu, Oséo assure également la gestion du Fonds unique
croissance des entreprises *. Sa raison d’être ? Intervenir sur interministériel (FMI), qui finance les programmes des pôles
des « projets risqués », là où les entrepreneurs constatent une de compétitivité.
défaillance du marché. Oséo se positionne donc non pas comme
un concurrent mais comme un partenaire des organismes Autre atout maître : Oséo délivre la qualification « entreprise
bancaires et financiers. innovante », qui donne accès aux investissements réalisés par
les fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI).
En 2009, Oséo a réalisé plus 107 000 interventions auprès de
80 000 entreprises, ce qui leur a permis d’obtenir 25 milliards Enfin, Oséo a été désigné opérateur du rescrit fiscal pour
d’euros de financements. En 2010, avec l’Emprunt national** renforcer le dispositif du crédit d’impôt recherche (Cir) auprès
notamment, les capacités d’intervention d’Oséo en faveur des des entreprises, par décret du 27 août 2009 ***.
entreprises vont encore être sensiblement renforcées. 2. La garantie des financements bancaires :
Une gamme de financements adaptés aux besoins de Le deuxième métier d’Oséo consiste à garantir les financements
l’entreprise bancaires et les interventions des organismes de fonds propres.
Objectif : faciliter l’accès des projets les plus risqués au crédit
L’action d’Oséo s’articule autour de trois métiers complémentaires :
bancaire et au capital-risque. Oséo offre ainsi aux banques une
le soutien de l’innovation, la garantie et le financement aux côtés
réduction du risque de 40 à 70 % selon le type de projet financé.
des banques.
La règle est simple : plus le projet est risqué, plus la quotité
Cette spécificité lui permet de proposer un continuum de d’intervention en garantie d’Oséo sera élevée.
financements pour accompagner l’entreprise à chaque stade de
3. Le financement en partenariat avec les banques :
son développement, de sa création à sa transmission en passant
par l’internationalisation et le développement de produits, Concernant son activité de financement, Oséo vient compléter
procédés ou services innovants. l’offre des banquiers à travers une gamme de prêts traditionnels
et de prêts mezzanine destinés à financer des investissements
1. Le soutien aux projets innovants des entreprises :
immatériels. (Il s’agit de « crédits patients », jusqu’à 3 millions
À travers son activité « innovation », Oséo propose une d’euros, sans garantie, avec amortissement différé).
gamme de financements directs, avances remboursables à taux
Ancrage régional, ouverture internationale
zéro ou subventions. Oséo a, entre autres, mis en place des
programmes dédiés pour les projets ambitieux nécessitant de Oséo offre aussi aux entreprises son expertise en montage
monter des collaborations entre entreprises (le programme et en accompagnement de projets. Pour être au plus près des
Isi). Le montant maximum d’une aide Isi accordée par projet entreprises, la société s’appuie sur un réseau de 37 implantations
s’établit à 10 millions d'euros. L’aide est versée : sur le territoire français.Toutes les demandes des entrepreneurs
sont formulées depuis le réseau.
- En subvention, plafonnée à 50 % des dépenses éligibles
uniquement pour les activités qui relèvent de la recherche * Oséo accompagne les entreprises indépendantes jusqu’à 5 000 salariés.
industrielle ; ** Mise en place d’un emprunt de 35 milliards d’euros consacré au financement de cinq
priorités d’avenir : l’enseignement supérieur et la formation, la recherche, l’industrie
et les PME, le développement durable et le numérique.
- En avance remboursable, à hauteur de 40 % (+ bonus de 10 % *** Le Cir est une aide fiscale destinée à encourager les efforts des entreprises en
dans certains cas) des dépenses éligibles pour les travaux de matière de R&D. L’excédent du Cir non encore imputé fait naître une créance sur l’État
développement expérimental. que l’entreprise peut mobiliser.
Chapitre V
86 glossaire
Doing business in France
Glossaire
glossaire
87
Doing business in France
www.mfe.org/index.php/Annuaires/Ambassades-
Ambassades et consulats français à l’étranger
et-consulats-francais-a-l-etranger/
Administration fiscale
www.impots.gouv.fr
Réglementation sur l’imposition des entreprises et des personnes. Conventions fiscales
Autorité de la concurrence
Autorité de contrôle des pratique anticoncurrentielles www.autoritedelaconcurrence.fr/
Notification des opérations de concentration
www.impots.gouv.fr
Centre des impôts des non résidents
Direction Générale des Finances Publiques
Service des impôts pour les particuliers et les entreprises résidant à l’étranger.
Service d’accueil des non-résidents
Bureau des agréments et rescrits
Mise en place du service d’accueil des non résidents (SANR) permettant la sécuriser les non
86-92 allée de Bercy
résidents et expatriés sur l’ensemble des conséquences fiscales liées à leur retour en France
Télédoc 957 – 01 53 18 19 46
(possibilité de rescrit)
sanr@dgfip.finances.gouv.fr
CNIL
La commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) vérifie que la loi est respectée en
contrôlant les applications informatiques. Les traitements de données à « risques » sont soumis à www.cnil.fr
autorisation de la Cnil. Elle donne un avis sur les traitements publics utilisant le numéro national
d’identification des personnes. Elle reçoit les déclarations des autres traitements.
88 Contacts utiles
Doing business in France
Contacts utiles
www.developpement-durable.gouv.fr/
Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de la Mer
www.developpement-durable.gouv.fr/Permis-de-
Réglementation sur le permis de construire, le permis de démolir et le permis d’aménager.
construire-et-autres, 13286.html
Pôle emploi
Fusion de l’ANPE (Agence nationale pour l’emploi) et des Assedic réunissant les activités de www.pole-emploi.org
placement et d’indemnisation des demandeurs d’emplois.
Préfecture de police de Paris : délivrance et renouvellement des titres de séjour pour les
www.prefecture-police-paris.interieur.gouv.fr
ressortissants étrangers demeurant à Paris
www.urssaf.fr
Urssaf
www.net-entreprises.fr/Html/foreign_
Organisme de recouvrement des cotisations social
companies. htm
Contacts utile
89
Doing business in France
Deloitte
Centre d'affaires DS Avocats
Marie-Ange ANDRIEUX
Olivier MONANGE
185 avenue Charles de Gaulle
46 rue de Bassano
92524 Neuilly sur Seine cedex REGUS
maandrieux@deloitte.fr 75008 Paris
Christine FALA-ROCA
33 (0)1 58 37 90 28 monange@dsavocats.com
9-11, Allée de l'Arche
site : www.deloitte.fr 33 (0) 1 53 67 50 38
92671 Courbevoie Cedex
site : www.dsavocats.com
christine.fala-roca@regus.com
Fidag 33 (0) 1 70 92 39 46
Alain GIRARD
Eversheds
site : www.regus.fr Laura PYKE-JEAN
45 rue Lafayette
75009 Paris Eversheds LLP
alain.girard@fidag.com 8 Place d'Iéna
Conseil en Affaires Publiques 75116 Paris
33 (0) 1 42 80 20 81
site : www.fidag.com laurapykejean@eversheds.com
APCO Worldwide 33 (0) 1 55 73 40 00
Philippe MAZE-SENCIER site : www.eversheds.fr
Isobel Audit
Consulting 15 rue de Marignan 75008 Paris
Jean-Fabrice CAUCHY
pmaze@apcoworldwide.com FIDAL
33 (0) 1 44 94 86 63 François BERNAUER
12 rue Pernelle
75004 Paris site : www.apcoworldwide.com 32 Place Ronde
jeanfabricecauchy@groupefnrc.com 92035 Paris La Défense Cedex
33 (0) 1 45 08 82 90 fbernauer@fidalinternational.com
site : www.isobel.groupefnrc.com Conseil en immobilier d'entreprise 33 (0) 1 55 68 15 15
site : www.fidal.frCabinet d'avocats
MAZARS DTZ
Christine LASCOMBE Thierry LABORDERIE Karl WAHEED
61, rue Henri Regnault 8 rue de l'Hôtel de Ville 34 rue Henri Chevreau
92075 Paris- La Défense Cedex 92 522 Neuilly-sur-Seine Cedex 75020 Paris
christine.lascombe@mazars.com thierry.laborderie@dtz.com karl.waheed@karlwaheed.fr
33 (0) 1 49 97 60 00 33 (0) 1 49 64 64 45 33 (0)1 43 66 94 27
site : www.mazars.fr site : www.dtz.com site :www.karlwaheed.fr
Conseil spécialisé
Subventium
Denis ALLARD
11 quai de Dion Bouton
92816 Puteaux Cedex
dallard@subventium.com
33 (0) 1 41 44 32 00
site : www.subventium.com
investinfrance.org
92 Le réseau de l’AFII
Doing business in France
Le réseau de l’AFII
Stockholm
Dusseldorf Moscou
Amsterdam
Toronto Londres
Bruxelles
Paris Séoul
Chicago Tokyo
San Francisco New York Tel Aviv New Delhi
Madrid Istanbul Shanghaï
Milan Taipei
Mexico Abou Dhabi Hong Kong
Singapour
Le réseau de l’AFII
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