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Construire ensemble

la civilité de
l’internet

Concertation
International
Information
Médiation
Forum des droits sur l’internet
2001-2010
I. Le Forum des droits sur l’internet, une
démarche inédite en France
Créé en 2001, le Forum des droits sur l’internet a pour objectif de construire une régulation
efficace et légitime de l’internet. Il vise à ce que cet univers naissant de l’internet n’échappe pas
au monde du droit.
Il part d’une conviction profonde qui est que dans un univers complexe et international comme
celui de l’internet, la fixation des règles et leur respect ne peut plus seulement relever de l’ordre
obligatoire et contraignant fixé par les pouvoirs publics mais de la coopération entre acteurs
publics et privés.
L’ensemble des parties prenantes (pouvoirs publics, entreprises, utilisateurs, acteurs non
marchands…) doit donc s’associer pour proposer, à travers un débat ouvert et constructif, des
solutions et les moyens de les mettre en œuvre. Dans un tel projet collectif, il ne s’agit plus
seulement pour les pouvoirs publics de donner la parole aux acteurs ou de les consulter mais de
proposer des normes et pratiques adaptées aux besoins et contraintes de l’internet,
de définir des objectifs communs et de mobiliser les outils d’intervention de chacun
des acteurs.
Une telle démarche de corégulation entre acteurs publics et privés représente une réelle
innovation en matière de régulation. Elle constitue une rupture culturelle par rapport à une
tradition française plus technocratique.
C’est cette expertise de la concertation opérationnelle que le Forum des droits sur l’internet,
structure unique en France à plus d’un titre, a déployé depuis dix ans.

A. Une structure originale et innovante

 Indépendance et impartialité

Le Forum s’est positionné à la confluence des intérêts des acteurs de l’internet, prenant en
compte l’ensemble de ceux-ci sans n’en défendre spécifiquement aucun. La composition de
ses instances dirigeantes, qui offre une égalité de représentation aux acteurs
marchands et non marchands, l’importance du financement public, la transparence de
ses procédures internes, sont autant d’éléments qui garantissent que cette structure est au
service de l’intérêt général ce qui a été explicitement reconnu par la Commission d’accès
aux documents administratifs en 2008.

La Commission, dans un avis du 6 mai 2008, a en effet estimé que « si le Forum est dépourvu
de prérogatives de puissance publique, les conditions de sa création, de son organisation et de
son fonctionnement, ainsi que la nature de l’activité d’intérêt général qu’il exerce conduisent à
le regarder comme un organisme privé chargé d’une mission de service public au sens de
l’article 1er de la loi du 17 juillet 1978. » Ce positionnement est un gage de confiance pour les
internautes et permet au Forum de promouvoir une vision équilibrée de l’internet.

 Souplesse et ouverture


Si la forme associative a été retenue lors de la création du Forum, c’est parce qu’elle lui offrait,
pour la résolution de questions complexes, les meilleures possibilités de travailler
avec les acteurs.
D’une part, la possibilité de les solliciter tous, sans considération de métiers, de secteurs ou de
tailles ; le Forum est ainsi construit sur un réseau de membres large et diversifié, issus soit de
la sphère économique, soit de la société civile. La richesse de ses groupes de travail, qui
accueillent également des représentants de l’administration ou des autorités publiques, est un
facteur clé de leur efficacité.
D’autre part, il a la faculté de mobiliser tous les leviers de régulation, des formes traditionnelles
que sont la loi et le décret jusqu'à la soft law (chartes, codes de conduite…) en passant par
l’information et la sensibilisation du public.

 Transversalité
L’internet est un écosystème qui appelle une vision de régulation non seulement sectorielle mais
aussi transversale.
En dix ans, le Forum a travaillé sur quasiment tous les sujets liés à l’internet et a su adapter ses
méthodes de travail selon ceux-ci :
 sujets de société : communication politique, protection de l’enfance ;
 sujets socio-économiques : relations du travail, jeux vidéo, consommation et commerce
électronique, publicité en ligne… ;
 sujets de prospective ou techniques : développement durable, langue et internet…
Cette expertise transversale a été à maintes reprises sollicitée par les pouvoirs publics et les
acteurs privés. Elle permet de construire pas à pas une compréhension profonde et cohérente
de ce monde numérique.

 Permanence
Doté d’une équipe pluridisciplinaire de collaborateurs permanents, positionné en dehors des
structures gouvernementales, le Forum a pu constituer progressivement une expertise solide au
service des acteurs publics et privés.

B. Les moyens d’action du Forum

Constitué en 2001 sous l’impulsion du Gouvernement, le Forum des droits sur l’internet
est rattaché au ministère de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi, qui contribue
majoritairement à son financement par une subvention de 1,143 million d’euros annuels. Le
Forum s’appuie également sur un financement privé d’un montant variable, constitué par les
cotisations de ses membres. Ainsi, le montant plancher de la cotisation est fixé à 100 euros, et
il atteint 16 000 euros pour les structures les plus importantes. Seules les personnes morales
peuvent adhérer au Forum.

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À l’origine, les missions initiales du Forum étaient :
 organiser la concertation entre les acteurs de l’internet sur l’ensemble des questions de
droit et de société que pose le développement de l’internet ;
 participer aux initiatives menées par les institutions internationales tendant au
développement de l’internet et à son encadrement juridique ;
 assurer une veille juridique et technique sur les enjeux de régulation de l’internet, mener
des études juridiques et techniques sur ce sujet et les mettre à disposition du public ;
 informer et sensibiliser le public sur les enjeux juridiques et de société posés par
l’internet et les réseaux ;
 formuler des recommandations aux autorités publiques et aux acteurs de l’internet, de
sa propre initiative ou sur saisine du Gouvernement, du Parlement et des autorités
administratives indépendantes.

La concertation a constitué le cœur initial de l’activité du Forum. Elle a conduit à la


publication, depuis 2001, de 34 Recommandations issues de groupes de travail multiacteur
sur de nombreux sujets en rapport avec le numérique.

La concertation avec les professionnels de l’internet se double d’une volonté d’écoute des
internautes eux-mêmes, influant par leurs usages les pratiques des acteurs. Des
consultations publiques régulières ont ainsi été organisées, en soutien des groupes de travail ou
de façon autonome, comme la consultation sur la future carte nationale d’identité électronique
(CNIE), menée en 2005, qui a connu une participation massive des internautes.
Le Forum a également participé, dès sa création, aux débats et initiatives internationales sur le
numérique, notamment dans le cadre de l’Internet Governance Forum (IGF), puis sur des
problématiques plus spécialisées, telles que le jeu vidéo (initiative PEGI).

En ce qui concerne la veille juridique et technique et l’information du public, le site du


Forum a été lancé en octobre 2001 et enregistrait déjà en 2002 près de 200 000 visites.
L’aspect « grand public » a été renforcé en 2003, avec le lancement du site internet
« droitdunet.fr », consacré à l’information du grand public au moyen d’une information
« vulgarisée » sous formes de guides et de fiches pratiques. Deux ans après son ouverture,
en 2005, les sites du Forum totalisaient près de 1,3 million de visites.

En parallèle, le Forum a mené diverses actions d’information plus ciblées sur le commerce
électronique (diffusion annuelle d’un guide sur les achats en ligne) ou sur le jeu vidéo. Cette
thématique a conduit à l’ouverture d’un nouveau site internet réalisé en partenariat avec les
acteurs du secteur, www.pedagojeux.fr, consacré à l’information des parents.

Deux nouvelles missions se sont développées au fil de l’expérience du Forum :


 « proposer un service de médiation pour les différends liés à l’internet ». Lancée en
2004, cette nouvelle mission du Forum le rapproche plus encore des attentes du grand
public. L’objectif est d’offrir aux particuliers un service de résolution en ligne de leurs
différends, notamment de commerce électronique. Le processus de médiation
(mediateurdunet.fr) a connu très vite un succès puisque, fin 2005, plus de 5 000
demandes avaient été adressées au nouveau service ;

 « élaborer et, le cas échéant, de gérer les chartes et labels dans le secteur des
communications électroniques ». Cette dernière mission est apparue indispensable pour
prolonger l’action du Forum auprès des acteurs du numérique par la mise en place
d’outils à mi chemin entre le droit et la soft law. Elle s’est traduite en 2009 par la
participation du Forum à l’élaboration de plusieurs chartes, en particulier dans le
domaine des logiciels de contrôle parental et de la diffusion des jeux vidéo en France.

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II. Un objectif : construire la civilité de
l’internet
L’objectif général du Forum est d’orienter les usages de l’internet et d’accompagner
l’innovation dans le monde du numérique dans le respect des droits et des libertés.
Toutes les activités du Forum y contribuent, ce qui offre une large possibilité de modes
d’intervention.

A. Une approche experte de l’internet

Le Forum des droits sur l’internet a su travailler avec les professionnels de l’internet pour
« orienter » les usages conformément au droit applicable grâce à une méthodologie spécifique.
Cette méthodologie qui s’est progressivement affinée au fil des groupes de travail permet de
dégager des solutions pérennes sur des sujets complexes.
Si le Forum a travaillé sur des sujets très variés, deux dossiers illustrent particulièrement
l’efficacité de cette approche : le commerce électronique et la protection de l’enfance.

 Accompagner la démocratisation du commerce électronique


Le commerce électronique est l’un des fleurons du développement des usages en ligne ; son
poids économique et dynamisme sont exemplaires de son adoption par le grand public.
En 2002, le commerce électronique BtoC représentait un chiffre d’affaires national de 2,2
milliards d’euros avec près de cinq millions d’acheteurs. Les résultats de l’année 2009 montrent
que le commerce en ligne produit un chiffre d’affaires de 25 milliards d’euros et concerne
désormais près de 25 millions de Français (source Médiamétrie/Fevad 2010) sur les
35,4 millions d’internautes français.

En une décennie, le commerce électronique a connu une progression que peu de secteurs
d’activité peuvent revendiquer. Son chiffre d’affaires a, en effet, été multiplié par 35. Cette
« success story » a été accompagnée par le Forum des droits sur l’internet à travers plus
d’une douzaine de Recommandations.

Du débat sur le projet de loi pour la confiance dans l’économie numérique devenue la LCEN, en
passant par le commerce sur plates-formes jusqu'à la publicité comportementale, le Forum a
apporté aux pouvoirs publics, comme aux acteurs, l’expertise collective construite par ses
membres.
Plusieurs textes législatifs et réglementaires sont directement inspirés des travaux du
Forum. En témoigne la loi Chatel, transposant, certes de façon incomplète, les équilibres fins
dégagés dans une Recommandation de 2007. A ainsi été repris par le législateur la nécessité
d’améliorer l’information du consommateur sur les modalités d’exercice du droit de rétractation
ainsi que la possibilité pour celui-ci de choisir ses modalités de remboursement et, notamment,
le remboursement en numéraire.
Dans cette même Recommandation, le Forum avait insisté pour que soit clarifié le régime de
responsabilité des voyagistes en ligne, alors régi par plusieurs textes de loi, prévoyant, soit une
responsabilité de plein droit, soit une responsabilité pour faute. Il faut attendre la loi du 22
juillet 2009 relative au développement et à la modernisation des services touristiques pour que
ce régime soit clarifié, en faveur de la responsabilité de plein droit.

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Les commerçants en ligne, entreprises et fédérations professionnelles en tête, ont aussi su
profiter de la concertation multiacteur pour harmoniser leurs pratiques ou diffuser dans le tissu
économique composé de près de 65 000 cybermarchands de toutes tailles des bonnes
pratiques.
Ainsi, le Forum avait identifié dans sa Recommandation « Commerce entre particuliers »,
adoptée le 8 novembre 2005, trois critères permettant de distinguer le vendeur particulier du
vendeur professionnel de biens sur internet (la régularité de l’activité, la lucrativité de l’activité
et l’intention du vendeur d’avoir une activité professionnelle). Ces trois critères ont été utilisés
par les principaux acteurs de la vente sur internet (notamment Price Minister et eBay)
pour mettre en place des alertes à destination des consommateurs et des vendeurs. Ces critères
ont ensuite été repris dans la loi de modernisation de l’économie du 4 août 2008 qui crée le
statut de l’auto entrepreneur.

 Une action continue sur la protection de l’enfance


Si un sujet illustre bien la continuité de l’action du Forum des droits sur l’internet depuis
sa création, c’est celui de la protection de l’enfance.
Sur ces questions sensibles, le Forum a eu à cœur de promouvoir une vision équilibrée en
conjuguant les impératifs de protection de l’enfance portés par plusieurs associations
représentatives du secteur avec les impératifs de réalité économique, portés par les principaux
acteurs économiques. De fait, l’expertise du Forum a été très régulièrement sollicitée par les
pouvoirs publics (travaux de commissions, auditions parlementaires…).
Sur certains points, le Forum a directement contribué au corpus législatif, comme par
exemple lors de la création d’une nouvelle incrimination pénale de « proposition sexuelle à un
mineur » dans la loi du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance, punissant « le
fait pour un majeur de faire des propositions sexuelles à un mineur de quinze ans ou à une
personne se présentant comme telle en utilisant un moyen de communication électronique ». Le
Forum des droits sur l’internet avait en effet proposé, dans sa Recommandation « Les enfants
du Net (II) » adoptée le 25 janvier 2005, de « provoquer un débat sur l’opportunité de créer ou
non une nouvelle incrimination pénale punissant le fait, pour un adulte, d’émettre des
propositions à caractère sexuel à destination de
mineurs, ou de chercher à rencontrer un
mineur auquel il aurait adressé des propositions
à caractère sexuel ».
Soucieux de la définition d’un cadre général
d’analyse, le Forum s’est aussi intéressé aux
outils plus opérationnels. Il a ainsi pris une part active
aux travaux sur la professionnalisation des tests sur les
logiciels de contrôle parental.
Enfin, le Forum est identifié par le grand public comme un lieu
de ressources. Parents et éducateurs y recherchent une expertise
et des contenus utiles au développement de leur politique éducative,
tels que les fiches pratiques et les guides publiés par le Forum. Le
guide « Internet et moi » a ainsi été téléchargé par plus de 150 000
internautes désireux de trouver une réponse aux questions soulevées par la
présence massive en ligne d’enfants de plus en plus jeunes et insuffisamment
formés aux règles d’usage des nouvelles technologies.

 Une grande variété de sujets traités


En 2005, le Forum des droits sur l’internet s’est vu confié par le ministre de l’Intérieur,
M. Sarkozy, le soin d’organiser une vaste consultation publique sur la question de la carte
nationale d’identité électronique (CNIE) dont le projet de loi préparé et non encore présenté
au Parlement faisait déjà l’objet de critiques. Après quatre mois de consultation en ligne ayant

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donné lieu à plus de 3 000 contributions, de débats publics organisés dans les grandes villes
françaises en partenariat avec les Préfectures, le rapport remis au ministre permit d’approcher
plus finement les craintes des Français quant à la biométrie et aux puces RFID. Le nouveau
texte qui, cinq ans après, devrait concrétiser la CNIE prendra en compte ces éléments de
débat…
C’est encore la méthode du Forum qui fut saluée par l’adoption du texte sur le télétravail par
l’Assemblée nationale en juin 2009 et dont le contenu est en filiation directe avec les travaux
réalisés par le Forum des droits sur l’internet en 2004.
Cette expertise au service des pouvoirs publics se retrouve encore dans les décisions de
justice qui, sur des sujets comme la responsabilité du directeur de la publication des forums de
discussion, ou sur les clauses abusives des contrats de vente en ligne, rejoignent régulièrement
les positions adoptées et dégagées dans les groupes de travail.
Mais à rebours de ces exemples positifs, il faut reconnaître que la démarche ait pu rencontrer
des limites sur certains sujets. La transposition de la directive relative aux droits d’auteur et aux
droits voisins dans la société de l’information (DADVSI) en est l’exemple le plus flagrant. Jamais
question n’a été au Forum des droits sur l’internet plus âprement discutée ; cependant, en
2004, le consensus ne put être trouvé et cet épisode, témoignant du fossé croissant entre
acteurs du monde culturel et société civile, a durablement marqué les esprits et les
comportements et s’est progressivement confirmé comme étant emblématique de la difficulté
majeure du numérique dans les dix dernières années. De DADVSI en HADOPI, de licence
globale en rémunération pour copie privée, l’exploitation des droits de propriété intellectuelle de
la culture a marqué l’échec collectif de notre société à prendre ici le virage du numérique.

B. Le Forum au service du développement des usages

 Une action pédagogique auprès des internautes


Le Forum, depuis son ouverture, a identifié le besoin d’éducation des internautes aux usages
numériques. Qu’il s’agisse d’un usage professionnel ou privé, le Forum a mis progressivement à
la disposition des internautes des outils de compréhension et de prévention.
Dès 2001, le site internet du Forum est au service de ses visiteurs, et propose une veille
juridique et technique (textes officiels, décisions de justice, actualités des nouvelles
technologies). Il propose aussi des forums de discussion où les internautes sont amenés à
débattre des sujets qui leur tiennent à cœur. Ces échanges permettent notamment d’alimenter
les groupes de travail en cours comme par exemple lors de la consultation « Quelles définitions
pour les liens hypertextes ? », ou encore « Usages de l’internet au travail ». La dernière
consultation, menée en 2009, portait sur la vie privée des internautes.
En 2003, le Forum des droits sur l’internet a souhaité se rapprocher davantage du grand public,
afin de mieux l’informer sur toutes les questions touchant au droit de l’internet. Il a donc ouvert
un nouveau site dédié aux usagers de l’internet : droitdunet.fr, qui propose dès son
lancement plus d’une centaine de fiches pratiques accessibles par profils, des guides et un point
de contact permettant à chacun de contacter l’équipe du Forum pour obtenir une réponse à une
question juridique en relation avec le numérique.
Ce nouveau site, au graphisme plus coloré, atteint rapidement le niveau de fréquentation du
site principal du Forum, qu’il dépasse en 2004. Aujourd’hui, la rubrique « Juniors » des fiches
pratiques est la page la plus visitée du site du Forum, ce qui illustre à quel point l’information
et l’accompagnement des internautes sont essentiels dans cet univers techniquement
complexe où le droit est en mouvement continu.
En 2007, afin de simplifier l’accès aux services qu’il propose, le Forum choisit de rationnaliser
ses contenus en fusionnant ses différents sites. Le nouveau portail du Forum veut être le
« guichet unique » de tous les citoyens, qu’ils soient spécialistes ou simples internautes.

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En 2010, après presque dix ans d’existence, le Forum propose plus de 300 fiches pratiques
à ses visiteurs ; 465 actualités et 632 décisions de justice, pour la plupart inédites, sont
disponibles sur le site ; il a répondu à plus de 25 000 questions des internautes ; son site
internet a reçu plus de 9 millions de visites et servi près de 30 millions de pages aux
internautes du monde entier.

Les contenus éditoriaux du Forum sont par ailleurs régulièrement repris dans le cadre
d’ouvrages pédagogiques édités par des grandes maisons d’édition (Foucher, Hatier, Nathan,
Bordas, CNED, INPI, Direction Départementale de la Jeunesse du Gers…).

1 400 000
1 200 000
1 000 000
800 000 Site portail

600 000 foruminternet.org

400 000 droitdunet.fr

200 000
0
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Évolution du nombre annuel de visites sur les sites du Forum de 2001 à 2009

 M ediateurdunet : une solution innovante, pratique et qui fait des émules
À l’issue d’un groupe de travail sur les modes alternatifs de règlement des différends de 2002, il
a été décidé par l’ensemble des parties prenantes d’ « utiliser internet pour résoudre les litiges
nés de l’usage de l’internet ». Le Forum a donc mis en place, en 2004, un service de résolution
amiable présentant l’originalité de s’appuyer sur une plate-forme en ligne spécialement
conçue à cet effet.
À travers ce service, le Forum a pu démontrer que la médiation en ligne opérée par un
médiateur indépendant est une méthode qui se révèle appropriée au règlement de certains
problèmes rencontrés sur l’internet. Cette méthode complète les voies de recours déjà
existantes : justice, associations de consommateurs, autorités administratives de répression…
Le Forum complète en 2007 son dispositif technique en opérant de nouveaux
développements sur sa plate-forme. Celle-ci, comme l’expertise accumulée sur le traitement
des litiges, conforte l’avance du Forum dans la maîtrise de la e-médiation, laquelle est de plus
en plus discutée au sein des enceintes internationales (OCDE 2009, CNUDCI 2010) ou
européennes (directive de 2008 sur les modes alternatifs de règlement des différends).
En 2009, le service de médiation est sollicité par la Cour d’appel de Paris pour proposer une
solution de résolution amiable en ligne aux justiciables. Un protocole d’accord est signé entre le
Forum et la Cour d’appel de Paris afin de conduire une expérimentation, laquelle est couronnée
de succès avec près de 95 % de dossiers résolus. Cette expérimentation a été bien accueillie
par l’ensemble du personnel judiciaire (juges, greffes…) qui a contribué au succès de
l’opération.

Après presque sept années d’existence, 22 000 dossiers ont été reçus par le service, sur
lesquels près de 13 000 ont été traités avec un taux de résolution moyen de 87,5 %.

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C. Le Forum au service de l’innovation

Le Forum a su se montrer attentif aux innovations afin de défricher les questions nouvelles et
proposer des solutions adaptées aux nouveaux défis posés par les réseaux numériques.

 Favoriser la e-démocratie et les campagnes électorales en ligne


En prise avec les nouveaux usages démocratiques de l’internet, le Forum des droits sur
l’internet s’est attaché, depuis son origine, à accompagner le développement de la politique en
ligne et des nouveaux usages de la démocratie numérique. Cet accompagnement s’est
traduit au fil des années par la publication de quatre Recommandations adressées aux
pouvoirs publics comme aux élus ou candidats.
Deux d’entres-elles sont dédiées à l’évolution des modes de vote et à l’irruption du numérique
dans la journée électorale. Les deux autres ont été consacrées à la communication politique en
ligne, phénomène naissant en 2002, confirmé en 2007 lors de la campagne présidentielle. Ces
Recommandations, élaborées en concertation avec les acteurs du monde numérique, les partis
politiques et les autorités publiques en charge de l’organisation et du contrôle des élections, ont
permis d’apporter aux candidats des précisions sur le cadre juridique de la propagande
électorale et des bonnes pratiques favorisant un déroulement serein de la campagne.

Dans son rapport 2007, la Commission de contrôle de la campagne en vue de l’élection


présidentielle1 notait que « les dispositions du Code électoral n'ont pas intégré l'ensemble
des questions nouvelles que pose l'utilisation de l'internet dans une campagne électorale.
[…] Dans ce contexte, la commission s'est appuyée sur la Recommandation émanant du
Forum des droits sur l'internet, à l'élaboration de laquelle le Conseil constitutionnel et le
ministère de l'Intérieur ont été associés en qualité d'observateurs des pouvoirs publics. En
effet, ses propositions sont généralement regardées par les divers interlocuteurs
comme posant les principes à suivre par les candidats à une élection politique. Elle
a donc invité ceux-ci à s'y référer. Cette invitation a été bien comprise. »

Cette démarche d’anticipation est au cœur des modes de fonctionnements du Forum des
droits sur l’internet et elle prouve son efficacité dès lors que s’associent au dialogue les
intéressés. L’exemplarité de la démarche et la satisfaction de l’intérêt général ont finalement
conduit la Commission nationale des comptes de campagne et du financement politique
(CNCCFP) et le Forum des droits sur l’internet à conclure un partenariat en vue des élections de
l’année 2012.
Plus délicate est assurément la démarche concernant le vote électronique, à propos duquel la
défiance n’a pas manqué de gagner du terrain ; à travers ses Recommandations de 2003 et de
2008, le Forum des droits sur l’internet a fait valoir le besoin de transparence et la nécessité
d’offrir à notre démocratie un large débat public.

 Le Forum, un précurseur sur le jeu vidéo


L’explosion du marché du jeu vidéo et de ses différentes composantes a suscité un vif intérêt de
la part du public, versant parfois dans la polémique. Le Forum a souhaité se saisir de ce
« phénomène transgénérationnel » afin de favoriser le développement du secteur dans le
respect des droits de tous. La publication de la 25e Recommandation du Forum constitue le
premier rapport français qui étudie le phénomène du jeu vidéo en ligne dans ses diverses
composantes : sociologique, économique et juridique. Il traite tout autant de la protection des
mineurs que des aspects de propriété intellectuelle, de monétisation ou encore d’encadrement
des pratiques publicitaires au sein du jeu vidéo…

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Les résultats de ces travaux ont été largement utilisés en France comme à l’étranger (Byron
Review au Royaume Uni, Parlement Européen…). De fait, le Forum a été régulièrement
sollicité pour évoquer les problématiques de gouvernance issues de ces univers spécifiques.
Le Forum s’est aussi largement engagé dans le développement du système PEGI et
représente la France dans les boards (PEGI Council et PEGI Complaint board) du
dispositif européen de classification des jeux vidéo.

À travers ses travaux et contacts, le Forum dispose d’une expertise unique qui lui permet de
poursuivre ses réflexions en la matière, notamment sur les pratiques innovantes telles que le
sport électronique, les spécificités du casual gaming, les problématiques de paiement d’objets
virtuels par les mineurs….
À la demande des pouvoirs publics, le Forum mène actuellement une concertation afin
d’améliorer les conditions d’information et de commercialisation de certains jeux vidéo.
En outre, les acteurs du secteur vidéo ludique ont souhaité organiser autour du Forum une
action pédagogique à destination des familles : l’initiative PédaGoJeux, qui vise à
sensibiliser et à informer les parents et les éducateurs sur les dangers et les atouts des jeux
vidéo. Un collectif de dix membres, représentant les pouvoirs publics, les industriels et les
acteurs de la société civile assure le pilotage éditorial du projet. Ce mode de gouvernance
assure la neutralité des contenus publiés sur le site www.pedagojeux.fr.

 La prise en compte de l’internet dans le contexte d’un développement durable


Les problématiques de développement durable sont progressivement entrées dans les réflexions
liées aux technologies de l’information. Tout d’abord, la pérennité et l'accessibilité des contenus
de l'internet à tous passent par un respect attentif des recommandations pour l'accessibilité
technique des sites internet. C’est sur ce sujet précis que le Forum a été mandaté en 2008 par
la Délégation interministérielle aux personnes handicapées, dans l’objectif de formuler des
propositions concrètes pour mettre en œuvre le dispositif juridique ambitieux mais
inappliqué de l’article 47 de la loi de 2005 relative au handicap, qui prévoit la mise en
accessibilité obligatoire des sites internet de l’administration.
Après près d’un an de travaux menés en concertation avec des experts et des chercheurs des
technologies et de l’accessibilité, des usagers en situation de handicap, et des professionnels du
secteur privé et du secteur public responsables de sites internet majeurs, le Forum a rendu une
Recommandation en 2008 formulant des propositions concrètes pour une mise en œuvre
effective du dispositif de la loi de 2005.

Ces efforts ont porté leurs fruits, puisqu’en 2009, les différents textes juridiques nécessaires
à l’application du dispositif ont été publiés (référentiel technique, décret d’application, arrêté
ministériel). Conformément aux recommandations du Forum, la dernière version du
référentiel technique français (Référentiel général d'accessibilité pour les administrations ou
RGAA) est alignée sur les recommandations internationales (Web Content Accessibility
Guidelines) dans leur dernière version publiée par le W3C (WCAG 2.0).

Les premiers sites de l’administration entièrement accessibles ont par ailleurs vu le jour
récemment (service-public.gouv.fr, vie-publique.gouv.fr, et bientôt legifrance.gouv.fr).
Fort de ce premier succès, le Forum a continué son exploration des liens entre internet et
développement durable, et a choisi, avec le soutien de la Délégation générale à la langue
française et aux langues de France (DGLFLF, ministère de la Culture) de traiter des aspects
linguistiques de l’internet. La langue sur internet est en effet un sujet au carrefour de
préoccupations multiples qui donne lieu à des enjeux stratégiques et économiques importants
dans un contexte souvent très technique.
La Recommandation « Langues et internet », adoptée le 22 décembre 2009, invite les pouvoirs
publics et les acteurs institutionnels à mieux intégrer et valoriser la dimension

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linguistique au niveau de l’organisation des services publics de traduction, au niveau de
l’éducation, de la recherche, ou de la passation de marchés publics. La valorisation du
patrimoine linguistique constitue en effet, en cette période de ralentissement économique, un
fort vecteur d’innovation et de croissance économique.
Elle propose par ailleurs aux créateurs de sites et aux internautes toute une série de bonnes
pratiques visant à faciliter la mise en œuvre du multilinguisme sur les sites internet.

 Une action internationale ponctuelle mais qui manque de moyens


L’internet étant par définition un réseau ouvert sur le monde entier, l’enjeu international a été
une préoccupation constante du Forum des droits sur l’internet. Sa méthode de travail a fait
des émules à l’étranger et a poussé le Forum à constituer, dès 2003, un réseau de
correspondants au niveau européen permettant de promouvoir sa vision de la corégulation.
Le réseau européen de corégulation de l'internet ou EICN, lancé en décembre 2003, regroupe
ainsi des organismes de sept pays européens. Deux groupes de travail ont été mis en place dès
2004, à la suite de la première réunion du réseau qui s'est tenue à Paris en mars :
 un groupe de travail relatif à la protection de l’enfance dans le cadre de la
téléphonie mobile, sous la direction de l’Oxford Internet Institute, qui a donné lieu au
rapport « Protecting Minors from Exposure to Harmful Content on Mobile Phones » ;
 un groupe de travail relatif à la gouvernance de l’internet, sous la direction du Forum,
qui a donné lieu au rapport « Internet Governance » visant à proposer des règles de
référence pour la régulation de l’internet. Ces travaux ont alimenté la réflexion du
groupe de travail sur la Gouvernance de l’internet (WGIG), constitué sous l’égide du
Secrétaire général des Nations Unies, qui a remis son rapport préparatoire au Sommet
de Tunis en juillet 2005.
Le Forum a ensuite participé activement à l’Internet Governance Forum (IGF), installé en
novembre 2006 à Athènes. Il a notamment suivi les « coalitions dynamiques » créées dans le
cadre de ce forum sur les thèmes de la vie privée et de la liberté d’expression, et destinées à
alimenter le sommet de l’IGF 2007 à Rio de Janeiro.
Le Forum propose en outre dès 2006 de constituer un IGF européen afin de renforcer la
corégulation de l’internet et la cohésion des politiques des États membres en la matière. Cette
réflexion européenne s’est traduite, en 2007, par la constitution de l’EuroDIG (European
Dialogue on Internet Governance), qui alimente les travaux de l’IGF au niveau européen, et
auquel participe activement le Forum jusqu’à aujourd’hui.
Par ailleurs, le Forum a été amené à participer à de nombreuses conférences et séminaires, au
niveau communautaire ou international, sur des sujets plus spécifiques, et notamment avec
l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Le Forum a aussi rejoint la Youth Protection Round Table (YPRT) initié dans le cadre du plan
Safer Internet de la Commission européenne en 2007 ainsi que l’Interactive Software
Federation of Europe (ISFE), en charge de la gestion de la signalétique PEGI relative à la
protection des mineurs sur les jeux vidéo.
Plus récemment, les travaux sur ce sujet se sont accélérés, et ont donné lieu à la création d’une
nouvelle entité, PEGI SA, en charge de la gestion du label, à laquelle le Forum participe
activement.
Cependant, malgré ces efforts, l’activité internationale du Forum reste insuffisante et ne semble
pas à la hauteur des enjeux. Les sujets se multiplient aujourd’hui : vie privée, liberté
d’expression, droit du consommateur… au sein des différentes enceintes internationales et le
Forum peine, faute de moyens, à se mobiliser. Il a sans relâche milité pour que la régulation
des usages du numérique constitue un enjeu politique et diplomatique de premier plan,
tout en préservant la spécificité de l’internet.

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III. Une évolution nécessaire

En presque dix ans, l’internet a connu de profondes mutations, et les usages ont fortement
évolué. Tandis que son utilisation restait relativement confidentielle au moment de la
conception du Forum, avec environ trois millions d’abonnements à l’internet en France en
20001, elle s’est depuis largement banalisée, puisque l’on comptait plus de 35 millions
d’internautes en mai 20102.
Des activités comme le commerce électronique, qui est passé du stade embryonnaire à une
utilisation massive et généralisée, se sont banalisées, au même titre que les services publics
dématérialisés. En parallèle, le droit positif s’est progressivement enrichi, réduisant
considérablement les zones de « flou », et limitant l’action du Forum à de rares niches en passe
d’être recouvertes par de nouveaux outils législatifs.
La connaissance des internautes sur le fonctionnement des différents outils de l’internet s’est
aussi améliorée, de même que la confiance qu’ils portent envers les technologies. Les
questions que l’équipe du Forum a été amenée à traiter dans le cadre de son service
d’information du public se sont ainsi révélées de plus en plus pointues.
Les usages ont également évolué : aujourd’hui, chacun est à la fois lecteur, consommateur
et éditeur de contenus dans un monde numérique en constante évolution.
En définitive, l’enjeu de régulation de l’internet a changé : alors qu’il s’agissait en 2001 de
construire les règles en évitant de plaquer sur l’internet des modèles du passé, l’objectif
principal d’aujourd’hui est de faire connaître cet encadrement et de le décliner en outils
opérationnels plus souples de types chartes ou labels – la dimension internationale a de surcroît
pris toute sa place.
Face à ces changements, la gouvernance doit s’adapter, sous peine de voir la France manquer
sa révolution numérique. Sur tous ces sujets, le Forum des droits sur l’internet dispose d’une
solide expertise, accumulée au fil des différents sujets qu’il a traités, il participe ainsi à la
régulation aux côtés des parties prenantes.
Cette expertise est aujourd’hui à la disposition des pouvoirs publics, qui tâtonnent depuis
maintenant plusieurs années dans la réorganisation du dispositif de régulation de l’internet. La
tentative avortée de créer une Commission nationale de déontologie en 2007, critiquée par les
acteurs de l’internet et par le Forum des droits sur l’internet 3, en est le meilleur exemple.
La création d’un secrétariat d’État au développement de l’économie numérique par le Président
de la République, M. Sarkozy, a cependant été un signal très positif attestant de l’intérêt
porté par le pouvoir politique aux questions du monde numérique.
Les Assises du numérique, conduites par M. Besson, Secrétaire d’État au développement de
l’Économie numérique, en 2008, ont donné lieu à plusieurs propositions d’« actions » relatives à
la régulation de l’internet, notamment celle prévoyant la création d’un Conseil national du
numérique rassemblant le Forum des droits sur l’internet et d’autres structures (action
n° 145).

1
. Source : Autorité de régulation des télécoms (ART), 2005 :
http://www.journaldunet.com/cc/01_internautes/inter_abonne_fr.shtml
2
. Source : Médiamétrie
http://www.journaldunet.com/cc/01_internautes/inter_nbr_fr.shtml
3
. Lire l’avis du Forum sur la Commission nationale de déontologie, en date du 20 février 2007 :
http://www.foruminternet.org/spip.php?action=redirect&id_article=2203

11
Ce projet, dont la mise en place avait été annoncée par le Premier ministre, M. François Fillon,
le 12 janvier 2009, n’a toujours pas vu le jour, malgré les propositions détaillées réalisées par le
Forum et transmises régulièrement au Gouvernement.
Qu’adviendra t-il de l’expertise du Forum dans ce contexte ? L’absence de réponse des
pouvoirs publics à cette question et, de façon plus générale, à la question de la régulation de
l’internet représente un risque réel pour notre pays. À l’heure où au plan international on
souligne la nécessité d’une gouvernance mondiale et où la dimension multiacteur s’impose
comme un élément clé de la mondialisation, la consolidation de notre dispositif national et la
reprise, sous une forme ou une autre, des acquis du Forum, semble une priorité.

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Dix ans en 10 chiffres

34 Recom m andations ont été adoptées

120 organism es ont adhéré au Forum

7 sites internet ont été ouverts

25 000 questions des internautes ont trouvé réponse

Le Forum a édité15 guides pratiques

Le service de m édiation a reçu 22 000 dossiers

300 fiches pratiques ont été publiées sur le site du Forum

Les sites du Forum ont accueilli 9 m illions de visiteurs

Le Forum a publié 435 actualités juridiques

22 consultations publiques menées auprès des internautes

13
CONCERTATION

INTERNATIONAL

INFORMATION

MEDIATION

Organisme parapublic de statut associatif


créé en mai 2001 avec le soutien des
pouvoirs publics, le Forum des droits sur
l’internet est compétent pour les questions
de droit et de société liées à l’internet.

Son objectif consiste à ce que les règles de


l’univers numérique existantes ou à
construire soient connues et respectées de
tous. Pour cela, le Forum :

@ organise la concertation entre acteurs


publics et privés afin d’élaborer des
Recommandations ;

@ informe et sensibilise le public ;

@ propose un service de médiation pour


résoudre les différends liés à l’internet ;

@ coopère au niveau international,


notamment dans le cadre du réseau
européen de corégulation de l’internet.

6, rue Déodat de Séverac, 75017 PARIS


Téléphone : +33 (0)1.44.01.38.00
Télécopie : +33 (0)1.44.01.38.19
http://www.foruminternet.org

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