You are on page 1of 3

Note:

VÁSQUEZ Laura
20
1s1

Commentaire littéraire sur Phèdre de Racine, Acte II scène 5

Phèdre est une tragédie classique de l’auteur du XVII ème siècle, Racine, écrite en 1676.
Cette œuvre se considère comme l’œuvre-clé et l’apogée de Racine car elle représente
toutes les caractéristiques du tragique racinien, c’est-à-dire, l’écriture en alexandrins
classiques aux rimes suivis, la présence de l’inceste, le destin des personnages dominé par
des personnalités divins, des protagonistes avec un pessimisme extrême et qui attendent
la mort. Phèdre, fille de Minos et de Pasiphaé, porte sur elle un destin tragique du aux
actions de ses ancêtres. Certaine de qu’elle ne peut rien faire contre sa fortune et croyant
que son époux, Thésée, est mort, elle arrive chez Hippolyte avec le prétexte de parler de
son fils et le problème de succession au trône d’Athènes pour finalement déclarée son
amour à Hippolyte, son beau-fils, en le comparant avec Thésée. Voyant que la réaction
d’Hippolyte n’était pas celle qu’elle attendait, elle veut se donner à a mort même si cela
implique qu’elle doit décéder de ses propres mains. Racine nous expose ce colloque dans
l’Acte II scène 5 de son œuvre. Cette représentation de la fatalité suscitant un amour
1
funeste et furieux est-elle conforme à l’idéal classique de l’époque de Racine ? On va donc
faire une analyse du monstre affreux (l’amour de Phèdre vers Hippolyte) suscitant la
terreur, ensuite on examinera l’héroïne tragique suscitant la pitié et enfin, on étudiera la
bienséance cette représentation faite par Racine.

Dès le premier vers, Phèdre déclare un amour impossible à Hippolyte, en le


qualifiant de « cruel » (Vers 670) car il la fait souffrir. À travers l’exclamation « tu m’as trop
entendu ! », Racine nous monstre que Phèdre s’est révélée, déclarée. D’ailleurs Phèdre
affirme « toute sa fureur » (vers 672) et son « fol amour » (vers 675) quand elle « dit
assez » (vers 671) et passe de « t’aime » à « je t’aime » (vers 673). En effet, la déclaration
d’amour de Phèdre est présentée comme une passion « qui trouble ma raison » (vers 675)
et involontaire « cet aveu […] le crois-tu volontaire » (vers 694), c’est-à-dire qui la domine
et qui est plus forte que sa morale. De plus, à traves de la gradation « fui » et « chassé »
(vers 684), Racine nous montre dans quel point l’amour de Phèdre vers Hippolyte est
démesuré. Enfin, Racine se sert des exclamations et du champ lexical de l’amour et de la
fureur pour mettre en évidence la déclaration d’amour. On peut aussi dire que l’utilisation
de la gradation au vers 684, met en évidence l’image du monstre affreux.

Si bien que cette passion est involontaire, Phèdre se perçoit comme un monstre
car elle est plein d’haine vers elle-même « Je m’abhorre encore plus » (vers 677) et
cherche l’haine des autres, en particulier d’Hippolyte « J’ai recherché ta haine » (vers 686),
puisqu’elle est aussi responsable de cette passion. Ensuite, elle se désigne comme un « un
monstre qui t’irrite » (vers 701) et détériore son image en insistant sur le fait qu’elle est
un « monstre affreux » (vers703) et qu’elle est « la veuve de Thésée ose aimer Hippolyte »
(vers 702) c'est-à-dire qu’elle commet une faute morale qui est intolérable. De surcroît,
Racine emploi l’impératif comme « Frappe » (vers 707), « Délivre » (vers 701), « Venge-toi,
punis-moi » (vers 699) et « Donne » (vers 711) pour montrer l’autorité de Phèdre sur
Hippolyte. Finalement, on peut dire que Racine se sert de l’image du monstre affreux, sa
détérioration et des verbes à l’impératif pour produire le sentiment de terreur sur les
spectateurs.

Par ailleurs, dans cet extrait on trouve l’image d’une Phèdre qui est au même
temps victime car elle est un « objet infortuné » (vers 677). Racine nous montre à travers
le parallélisme « j’ai langui, j’ai séché, dans les feux, dans les larmes » (vers 690), que
Phèdre souffre à cause cette passion et entre en dépression. De plus, Racine se sert du
champ lexical de la divinité, comme « vengeances célestes » (vers 677) et « dieux » (vers
679,681), et de l’enjambement « […] ces dieux qui dans mon flanc, / Ont allumé le fau
fatal […] » (vers 679/680) pour montrer comment Phèdre est victime des Dieux et qu’elle
2
ne peut rien faire contre son destin. Enfin, on peut dire que Phèdre est victime des dieux
et de sa fortune ce qui la rend une héroïne tragique mais elle fait des efforts pour lutter
contre sa fortune.

Toutefois, Phèdre fait des efforts vides : « inutiles soins » (vers 687) et « faibles
projets » (vers 697), pour lutter contre son drame intérieur et pour cela elle cherche la
haine d’Hippolyte, par exemple « Pour mieux te résister, j’ai recherché ta haine » (vers
686) et essaye de « paraître odieuse, inhumaine » (vers 685), c’est-à-dire le monstre
affreux. Cette inutile lutte de Phèdre contre son destin, produit le sentiment de pitié. On
peut dire que Racine à l’aide du champ lexical de la dépression, le parallélisme du vers 680
et de l’image du monstre fait une analyse fine sur ce que produit la passion dans le cœur
humain et les conséquences, et introduit ainsi l’image d’une héroïne tragique qui suscite
le sentiment de la pitié. Finalement, ce sentiment de pitié complète la catharsis des
tragédies classiques qui est présent dans les œuvres de Racine.

Dans cet extrait, l’accusation des dieux par Racine dans sa pièce est conforme au
classicisme du XVII ème siècle. En effet, Racine a été élevée dans une école janséniste,
laquelle favorisée l’initiative divine face à la liberté humaine, c’est-à-dire que chaque
personne à sur elle-même un destin. Racine quand écrit « Objet infortuné des vengeances
célestes » (vers 677) et « rappelle le passée » (vers 683), il accuse les Dieux du destin de
Phèdre. D’après L’art poétique de Boileau de 1674, un auteur dit classique ne doit point
faire utilisation de son imagination et doit s’appuyer doit avoir des références sur ce qu’il
écrit, donc on peut dire que l’accusation des dieux par Racine est conforme au classicisme
car il s’appuie dans un premier lieu du mythe de Phèdre et deuxièmement de sa religion.

Toutefois, même si Racine est considérée comme l’auteur classique par excellence du
XVII ème siècle, cet extrait est au limite du conforme. D’une part, Racine dans cet extrait
emploi du vocabulaire du haut degré comme « Fureur » (vers 672), « affreux » (vers 703),
« odieux » (vers 699) et « inhumaine » (vers 685) qu’au moment de la mise en scène et
d’après L’art poétique ne pourraient pas se considérer comme tout à fait bienséant
puisque entendre ce vocabulaire peut choquer les spectateurs. D’autre part, cet extrait
donne une large liberté au moment de la mise en scène parce qu’on trouve des fragments
qui évoque des mouvements de violence comme « Frappe » (vers 706) et « Donne »
l’épée (vers 711) ce qui implique qu’au moment de la mise en scène, on va surement se
trouver avec des scènes qui ne sont pas bienséantes. Finalement, on peut dire que
l’utilisation de ce vocabulaire et des actions violentes sont une limite du conforme du
classicisme du XVII ème siècle.
3
L’image du monstre affreux qui suscite de la terreur aide à montrer l’héroïne tragique qui
suscite de la pitié. Cependant, malgré la représentation si admirable de Racine pour cette
colloque, on trouve que cette scène lorsqu’elle est mise en scène, elle est à la limite du
conforme du XVII ème siècle.

You might also like