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jeunes gistes
giste
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jeunes

o S E
e c o l E P R E
S
E D
R
S S I
D O

2011
29 janvier
l e ss o m mjaei r eu n e s e c

Introduction p. 4

L’équipe nationale p. 5

Les secrétaires fédéraux p. 6 - 7

L’organisation de la fédération p. 8 - 9

L’échelon national p. 10

page 2
cologistes

Les partenaires internationaux p. 11

Le changement p. 12 - 13

Le nouveau mouvement p. 14 - 17

Les publications p. 18 - 25

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l e si n t r ojd uec t iuo nn e s e c
L
es Jeunes Écologistes sont le mouvement de jeunesse de l’écologie politique. Si un tel mou-
vement existe depuis les années 80, c’est seulement en 2001 qu’est née notre organisation
réellement structurée appelée alors : « Les Jeunes Verts ». C’est après un long processus de
réflexion que Les Jeunes Verts ont choisi le nom des Jeunes Écologistes le 29 janvier 2011 afin de
s’adapter aux évolutions du parti de référence ainsi qu’aux attentes des militants.

Les Jeunes Écologistes ont pour but d’assurer la promotion de l’écologie politique auprès des jeu-
nes.

Il affirment leur attachement aux concept d’écologie, d’équité sociale, de solidarité, de démocratie, de
féminisme... Ancrés à gauche, ils sont persuadés que l’écologie politique est une alternative crédible
au libéralisme sauvage, au conservatisme politique et à la social-démocratie.

Ils croient aux solutions écologistes pour réduire la crise à savoir : travailler moins pour vivre mieux,
développer des services publics de proximité, travailler à la reconversion écologique de notre éco-
nomie, favoriser les filières courtes, assurer l’émancipation de chacun à travers un véritable respect
des droits et un revenu décent.

Les Jeunes Écologistes entretiennent avec Europe Ecologie – Les Verts une relation d’autonomie
solidaire. Il les soutiennent de différentes manières. Tout d’abord grâce à leur force de proposition sur
les thématiques liées à la jeunesse (mais pas que !), puis en s’engageant auprès d’eux sur le terrain
lors des campagnes électorales.

Les Jeunes Ecologistes allient l’action de type « associatif » et le travail politique strictement « insti-
tutionnel ». Ils s’attachent à ce titre à organiser des actions originales, festives et créati-
ves, sans pour autant négliger
le message politique de fond.

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cologistesl’équ i p e n a t i o n a l e
Noé Pflieger
Marie Toussaint Secrétaire Fédéral
noe@jeunes-ecologistes.org
Secrétaire Fédérale
06.36.66.69.32.
marie@jeunes-ecologistes.org
06.42.00.88.68.

Marine Tondelier
Chargée de Communication
marine@jeunes-ecologistes.org
06.84.86.15.78.

Clément Huguet
Chargé de communication et des re-
lations avec l’Outre-mer.
clement@jeunes-ecologistes.org
+262(0)692.78.37.70.

Fanny Dubot
Coordinatrice générale
fanny@jeunes-ecologistes.
org
06.89.99.14.81.

Pierre-Emmanuel Julia Audrey Chauvet


Responsable Internet Trésorière nationale
pierreemmanuel@jeunes-ecologistes.org audrey@jeunes-ecologistes.org
06.74.16.21.52. 06.63.55.34.97.

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l e sl e s sje cer é tua i nr e sef ésd é r aeu x c
Marie Toussaint

M
arie est née en 1987 à Lille dans un milieu bien particulier : l’association ATD QuartMonde.
La philosophie de l’association : vivre un temps donné aux côtés des pluspauvres. Marie
déménage donc plusieurs fois, de Wazemmes à Bordeaux-Nord, puis à côté de Cergy-Pon-
toise. Investie par nature dans les activités d’ATD Quart Monde, elle finit par entrer à SciencesPo. À
travers la Convention d’Education Prioritaire signée avec son lycée. Elle s’engage alors aux côtés de
diverses associations d’éducation à la citoyenneté, au handicap, d’échange interculturel et politique
ou encore de promotion de l’écologie (dont Fac Verte).

A 18 ans, désirant expérimenter un engagement différent, elle adhère aux Jeunes Verts et aux Verts.
Après avoir passé un an sur le continent américain (au nord comme au sud), elle devient respon-
sable des relations internationales de l’organisation : elle est alors chargée de veiller aux liens avec
les mouvements de jeunesse écolos du continent européen et du monde. Ces liens entretiennent la
véritable passion qu’elle voue à l’Union Européenne et aux questions internationales.

Après avoir activement participé à la campagne des européennes 2009 auprès d’Europe Ecolo-
gie, elle devient assistante parlementaire auprès de l’eurodéputée Catherine Grèze (EELV). En août
2010, désirant mener son engagement jusqu’au bout et transmettre son expérience au sein des Jeu-
nes Verts, elle est élue Secrétaire Fédérale des Jeunes Verts aux côtés de Noé Pflieger ; pour une
année pleine de projets.

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cologistes
Noé Pflieger

N
é en 1987 à Belfort. Appartenant à une famille nombreuse, il grandit dans des valeurs de par-
tage, de sobriété et respect des autres et de la nature. C’est en entrant à l’université qu’il se
découvre une forte sensibilité aux questions environnementales et sociales. Rêvant de devenir
urbaniste, il étudie la géographie avec comme idée d’arrière-fond de repenser la ville d’une manière
plus écologiste. Il s’engage d’abord au sein du Conseil Régional des Jeunes, puis en Californie où
il réalise un volontariat international d’un mois sur l’habitat durable. Les rencontres réalisées et un
proverbe entendu là-bas marquent le déclic dans son engagement : Rêver seul, ça ne reste qu’un
rêve.

Rêver à plusieurs, c’est le début d’une nouvelle réalité. De retour en France, il fonde avec des amis le
groupe local des Jeunes Verts de Franche-Comté en 2006. Il prend alors conscience de l’incroyable
levier que représente la politique. La présidentielle de 2007 et les nombreuses déceptions vécues
depuis enracinent son militantisme. En 2009, il est observateur au sein de la Conférence des Parties
de Copenhague dans la délégation des Jeunes Verts Européens (FYEG). En 2010, il réalise de nom-
breuses actions locales, et achève en parallèle son Master en Aménagement du Territoire.

Aux journées d’été d’Europe-Ecologie - Les Verts, il est élu Secrétaire Fédéral des Jeunes Verts aux
côtés de Marie Toussaint. Depuis septembre, il allie son engagement associatif et politique au sein
des Jeunes Verts avec des études à l’école d’art dramatique Jean Périmony et un cursus de Science
Politique à Paris.

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l e sl ’ o r g ja nei s aut i onn dee lsa f ée
d é r ac
ti

Les groupes locaux des Jeunes Ecologistes

L
es Jeunes Écologistes sont organisés en fédération. La force des Jeunes Ecologistes vient de
ses groupes locaux. Il y en a 25 en France, répartis sur tout le territoire : Nantes, Strasbourg,
Montpellier, Besançon, Paris, Angers, La Réunion, Rennes, Lyon, Toulouse, Grenoble …

Ces groupes locaux s’attachent à faire vivre la fédération par l’intermédiaire de différents moyens.

La formation

Il est important pour tout militant d’être formé à l’écologie politique, et à la vie associative en général,
afin de mieux comprendre les enjeux et les positions que nous défendons. Les Jeunes Verts ont un
rôle important de formation qu’ils vont chercher auprès d’experts afin par la suite de développer leur
propre analyse.

Exemple : le groupe de Paris a organisé un pique-nique débat ouvert à tous sur le thème de l’alimen-
tation. L’intervenant principal était Yves Cochet (député EELV).

La réaction

Les groupes locaux des Jeunes Verts suivent l’actualité avec attention et savent réagir lorsque leurs
principes sont mis à mal.

Exemple : après la phrase de Nicolas Sarkozy « L’en-


vironnement ça commence à bien faire  », le groupe
de Montpellier a réagi avec une action décalée afin de

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ci oon l o g i s t e s
faire passer leur message d’indignation en organi-
sant l’enterrement de leurs espoirs écologiques.

La sensibilisation

Les Jeunes Verts ont conscience que le change-


ment de système qu’ils prônent doit se faire en douceur et passer par un changement de moeurs et
donc une sensibilisation de l’opinion publique à l’écologie politique.

Exemple : à quelques jours du sommet de Copenhague en 2009, les Jeunes Verts de Besançon ont
voulu dénoncer l’indifférence des dirigeants face au phénomène des réfugiés climatiques par une
action symbolique et théâtrale : certains Jeunes Verts (représentant les réfugiés climatiques) arrivant
sur des canots étaient repoussés par des représentants les autorités européennes.

Le recrutement

De plus en plus de jeunes sont intéressés par l’écologie politique, les groupes locaux ont pour but
de se faire connaître afin de fédérer le maximum de personnes par l’intermédiaire d’action de recru-
tement.

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l e sl ’ é c hje leo n un ant i oen a ls e c
S
i la fédération des Jeunes Écologistes est portée par ses groupes locaux, l’échelon national a
un rôle important pour la visibilité des Jeunes Écologistes et la cohésion des groupes locaux.
L’équipe fédérale réagit à chaque actualité par l’intermédiaire de communiqués de presse, tri-
bunes dans la presse, interventions vidéo… (cf annexes)

En interne, les adhérents unissent leurs connaissances et compétences rédactionnelles et graphi-


ques afin de produire un journal trimestriel : la Souris Verte. Ce journal regroupe un dossier thémati-
que, des articles en lien avec l’actualité, récits d’actions…

Les Jeunes Ecologistes organisent également des forums (ou rencontres nationales) où des Jeunes
Ecologistes de toute la France se retrouvent le temps d’un week-end. Ces forums sont de nouveau
une occasion de formation, de discussions internes, de vote de motion mais aussi d’actions nationa-
les.

Les Jeunes Verts au sein des collectifs

L
es Jeunes Verts s’engagent au côté de leurs partenaires politiques ou associatifs pour défen-
dre des causes communes au sein de collectifs. Par exemple, les Jeunes Verts font partie du
collectif UCJS Jeunes, du collectif « La retraite une affaire de jeunes », du collectif « Jeunesse
sans OGM »…

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cologistes
le s p a r t e n a i r e s i n t e r n a t i o n a u x

Les Jeunes Verts européens

I
ls font partie de la FYEG (fédération des jeunes verts européens) qui a été fondée en 1988 en
Belgique, avec le but de rassembler les jeunes écologistes de toute l’Europe pour encourager à la
fois la compréhension mutuelle et l’action mutuelle et pour promouvoir une Europe plus verte. La
base des activités de FYEG se trouve dans la politique européenne mais elle ne se limite pas a un-
lobbying à l’intérieur du Parlement Européen, elle est aussi impliquée dans les mouvements sociaux
et les grandes campagnes thématiques. Les Jeunes Verts ont ainsi pu participer au sein de la FYEG
au sommet de Copenhague en décembre 2009.

Les Jeunes Verts


mondiaux

L
es Jeunes Verts sont également pré-
sents au sein des GYG (jeunes verts
mondiaux) qui ont été fondés en
2007 lors du congrès de Nagoya. C’est un
réseau qui regroupe des organisations de
jeunesse politique structurés mais aussi
des associations environnementales et
sociales venant
de pays où l’ex-
pression politi-
que est moins
évidente.

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l e sl e c hja neg eum enn t e s e c
Le processus de changement

D
epuis la naissance d’Europe Écologie et tout en suivant de près les mutations de leurs aînés,
les Jeunes Verts réfléchissent à leur transformation. De nombreux jeunes ont été enthousias-
més par les thématiques portées par Europe Écologie depuis les européennes mais n’ont pas
osé franchir le pas de l’adhésion au mouvement de jeunesse des Verts. Les Jeunes Verts en ont
conscience et ont entamé un processus de changement à travers un groupe de travail ouvert à tous
et diverses rencontres.

Un appel a été lancé à tous les jeunes intéressés par l’écologie politique afin qu’ensemble nous
réfléchissions à l’avenir que nous voulions pour ce mouvement de jeunesse. Suite à un gros tra-
vail d’échange et de quelques rencontres clés, nous avons pu élaborer un calendrier précis en juin
2010, écrire une lettre ouverte à Europe Écologie en vue d’un partenariat puis, lors des assises de
l’écologie politique à Lyon, convoquer une Assemblée générale extraordinaire, ouverte à tous afin de
trancher sur le nouveau nom et la modification des statuts.

Ce processus de changement s’est fait dans l’ouverture la plus totale. En effet, nous avons lancé un
appel à tous les jeunes sensibles à l’écologie et désirant s’investir dans le militantisme. Les signatai-
res de l’appel ont pu décider aux côtés des adhérents du changement de notre structure.

L’appel

APPEL A PARTICIPATION AU PROCESSUS DE MUTATION DES JEUNES


VERTS

« Depuis 2009, Europe Ecologie – Les Verts a séduit de nombreux jeunes sensibles aux théma-
tiques portées au travers des campagnes des élections européennes et régionales. Ils se sentent
proches de ce mouvement qui rompt avec la politique traditionnelle. Les Jeunes Verts, mouvement
de jeunesse des Verts, ont senti, dans un contexte où une partie de la jeunesse reste éloignée et
désillusionnée de la politique, la force et le dynamisme de ces nouveaux jeunes militants attirés par
ce rassemblement inédit.

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cologistes
Les Jeunes Verts avaient fait Europe Ecologie avant Europe Ecologie : à travers leurs rassemble-
ments et coopérations diverses avec des groupements de jeunes écologistes ou au sein de collectifs
comme Jeunesse sans OGM, ils avaient pressenti la nécessité d’approfondir les liens avec la société
civile et de trouver une place pour chacun au sein de la vie politique. Après avoir mené une réflexion
interne approfondie, ils ont saisi l’opportunité pour transformer l’essai et se transformer afin d’inté-
grer pleinement tous ceux qui ont rejoint la pensée écologiste. Ils souhaitent inviter largement des
jeunes venant d’ONGs, de syndicats étudiants et lycéens, d’autres mouvements de jeunesse ou tout
simplement ayant un intérêt pour l’écologie politique à les rejoindre afin de former le mouvement de
jeunesse de référence de l’écologie politique.

Ce mouvement de jeunesse respectera les valeurs de l’écologie politique : autonomie, solidarité, res-
ponsabilité, fédéralisme, respect des générations futures mais surtout des valeurs chères aux jeunes
écologistes : la diversité, l’émancipation, la justice sociale et l’environnement. Il portera ces valeurs
au travers de campagnes, d’actions, de publications... Le mouvement de jeunesse de l’écologie po-
litique doit s’écrire en lettre majuscules. Militer joyeusement, travailler intelligemment, coopérer, en
résumé, faire de la politique autrement doit être sa ligne de conduite. Il sera certes la branche jeune
du parti mais également une association de jeunes écologistes venus de tous les horizons.

Les injustices sociales et environnementales augmentent de jour en jour, les jeunes faisant partie
des premiers touchés, notre responsabilité est encore plus grande : nous devons défendre l’égalité
des droits pour les jeunes et trouver les propositions qui permettront de diminuer les inégalités entre
tous au sein de notre société. Ancrés à gauche, nous chercherons à défendre l’écologie populaire
et à nouer des liens avec les jeunes investis dans les mouvements sociaux, dans les universités,
ainsi qu’avec les jeunes qui sont encore loin des cercles politiques. Pour cela, s’ouvrir et ne surtout
pas centraliser nos idées et modes d’action est indispensable : être écologiste est avant tout savoir
créer une atmosphère de solidarité et de responsabilité, le tout dans une ambiance sympathique : le
« LOL » fait depuis plusieurs mois partie des valeurs des Jeunes Verts !

Les Jeunes Verts appellent tous les jeunes de moins de 30 ans, voulant devenir acteur de
l’écologie politique à signer cet appel afin de participer avec nous à la mutation des Jeunes
Verts et à l’émergence du mouvement de jeunesse de l’écologie politique. Notre mouvement
est en perpétuelle construction, venez donc nous aider à le rendre encore meilleur !

»
Toute signature donne droit à une voix pour les votes qui se tiendront lors de l’Assemblée Générale
Extraordinaire des Jeunes Verts le 29 janvier à Paris.

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l e sl e n oju vee auu mno uev e mse n te c
Notre Assemblée Générale de ce 29 janvier
acte...

• Notre changement de nom : Les Jeunes Ecologistes

• Nos nouveaux statuts

• Notre changement de logo

• Notre nouveau site web

• Plusieurs motions thématiques (ACTA, politiques de jeunesse, Revenu Minimum...), détaillées


dans la partie Projet

Le texte définissant le nouveau mouvement

Prenons notre avenir en main !


Les Jeunes Verts étaient une fédération de jeunes écologistes provenant de multiples régions de
France et d’Outre-mer, en relation d’autonomie solidaire avec le parti Les Verts. Ils avaient pour
objet de porter le projet écologiste dans toutes les sphères de la jeunesse lycéenne, universitaire,
salarié, en situation de précarité. Depuis 2009, Europe Ecologie – Les Verts a séduit de nombreux
jeunes sensibles aux thématiques portées au travers des campagnes des élections européennes et
régionales. Ils se sentent proches de ce mouvement qui rompt avec
la politique traditionnelle. Les Jeu-
nes Verts constituaient le socle de
rassemblement de toutes les initia-
tives. Les Jeunes Ecologistes sont
le fruit de leur démarche d’ouverture
et d’intégration de tous ceux qui ont
rejoint la pensée écologiste.

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cologistes
P o r t e u r s d ’ e s p o i r, g r a i n e s d ’ u n n o u v e a u m o d è l e
La crise que nous traversons est une véritable crise systémique : crises écologique, financière, so-
ciale, économique et politique. Les injustices sociales et environnementales augmentent de jour en
jour, montrant les limites d’un système datant d’une autre époque. Ancrés à gauche, nous sommes
persuadés que l’écologie politique est une alternative crédible au libéralisme sauvage, au conser-
vatisme politique et à la social-démocratie. Nous revendiquons toutefois que le système capitaliste
n’est pas le seul coupable des difficultés que nous rencontrons : le modèle productiviste, promu par
certains au coeur de la gauche, doit être également remis en cause. La croissance ne peut constituer
l’unique solution à la crise sociale ; la défense de notre système social ne s’oppose en effet pas à la
préservation de notre environnement.

Partout en Europe et dans le monde, les jeunes sont les premières victimes de la crise. Leur taux de
chômage n’a jamais été aussi élevé, tandis que leurs conditions d’accès au logement, à un revenu
minimum, au système de santé ou bien même à l’éducation se sont dans l’ensemble détériorés. Les
défis auxquels notre génération a à faire face nécessitent pourtant une plus forte cohésion au sein
de nos sociétés.

Mais les jeunes sont aussi porteurs d’espoir : issue d’un monde aux références culturelles et au mode
de vie différent, notre génération est à même de construire et de porter les propositions permettant
de diminuer les inégalités entre tous au sein de notre société.

Des solutions existent déjà. Face au manque d’imagination des hommes et femmes politiques tra-
ditionnels, les écologistes ont commencé à en dessiner les grands traits : travailler moins pour vivre
mieux, développer des services publics de proximité, travailler à la reconversion écologique de notre
économie, favoriser les filières courtes, assurer l’émancipation de chacun à travers un véritable res-
pect des droits et un revenu décent sont autant de propositions déjà sur la table.

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l e sl e n oju vee auu mno uev e mse n te c
Les Jeunes Ecologistes, capables de parler d’écologie aux jeunes et des jeunes aux écologistes, ca-
pables de sortir des sentiers battus par la politique traditionnelle, d’assurer une formation de base aux
nouveaux militants de l’écologie ou encore de convaincre par l’humour, ont entre autres pour fonction
de contribuer à la promotion de ces solutions et à la formation collective de propositions nouvelles.

Des militants affranchis


Nos valeurs -autonomie, solidarité, responsabilité, fédéralisme, égalité, diversité, émancipation, fé-
minisme, justice sociale et environnementale...- nous les défendrons dans la joie et la bonne humeur
: militer joyeusement, travailler intelligemment, coopérer fait partie de notre ADN de «  sentinelles
joyeuses ». L’urgence ne justifie en effet pas le fatalisme, c’est bien plutôt le plaisir d’agir ensemble
qui nous aidera à dessiner les contours d’une société plus conviviale.

Car ce combat-là aussi doit être mené : face au désengagement des jeunes, spontané autant que
forcé par les réformes actuelles, de la vie politique, nous refusons de baisser les bras. Les jeunes ont
fait preuve de leur besoin d’engagement et ont développé de nouvelles formes de militantisme qu’il
nous faut allier à la politique traditionnelle. Nous devrons oeuvrer à la repolitisation et à la compré-
hension des enjeux dans lesquels nous sommes impliqués bon gré mal gré. Nous devrons également
prouver à la partie de la jeunesse qui reste éloignée et désillusionnée de la vie politique qu’elle peut
reprendre les rennes en venant construire, avec nous, les outils dont nous avons tant besoin.

Notre mouvement est en perpétuelle construction. Il tend à intégrer tout un chacun en constituant la
plateforme pour le développement de multiples initiatives. En cela, il restera ouvert. Mais il est égale-
ment en état de marche pour porter au plus haut les propositions de l’écologie politique : l’énergie, la
reconversion écologique, les nouvelles formes de lutte issues de la désobéissance civile, l’allocation
d’autonomie, ou encore les normes sociales et environnementales, nécessitent que notre action soit
à la hauteur de nos ambitions. Nous le ferons aux côtés de nos partenaires naturels : la fédération
des Jeunes verts européens et les Jeunes verts mondiaux.

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cologistes

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l e sl e s pju bel i cua t ino n es s e c
Lettre ouverte à Rama Yade : « De l’émancipation
de la jeunesse »

Madame Yade,

P
ar votre ouvrage, “Lettre à la Jeunesse”, et par vos multiples interventions publiques depuis sa
parution, vous avez souvent évoqué une société qui ne se préoccupe pas de sa jeunesse. Votre
constat, alarmant, s’avère souvent juste. Pour la grande majorité des jeunes, l’avenir rime avec
précarité (selon l’OCDE, les jeunes vivent une période de précarité de presque 10 ans entre le moment
de leur entrée dans la vie active et leur premier emploi stable) ou avec hôpital pour certains d’entre eux
(en effet, le taux de cancer chez les jeunes augmente de 1% par an, en raison notamment de la dégra-
dation de l’environnement). De plus, toutes les politiques menées depuis 30 ans pour la jeunesse se
sont avérées inefficaces, accroissant souvent davantage les difficultés d’accès des jeunes à l’emploi,
au logement ou encore à la santé…

Madame, si vous souhaitez réellement répondre aux problèmes dont est victime notre classe d’âge, il
est impératif d’oeuvrer à l’autonomie et l’émancipation de la jeunesse : il s’agit là d’un investissement
prioritaire pour un développement durable ainsi que d’une source nécessaire de diversité et de plura-
lité.

Cette émancipation de la jeunesse débute par l’autonomie financière. Face au défi de la dignité et de
la survie de chacun, notre société a opté pour un revenu minimum dont les critères excluent un grand
nombre de jeunes (2,5% des jeunes sont concernés par le RSA). Aujourd’hui chaque jeune doit pou-
voir bénéficier sans conditions d’un revenu minimum garanti et universel permettant de répondre aux
attentes des 20% de jeunes qui vivent au-dessous du seuil de pauvreté comme à tous ceux qui ont
besoin de la garantie d’une base non négociable à partir de laquelle l’individu pourra déterminer son
projet d’existence. Une telle mesure constituerait une avancée considérable en direction d’une nouvelle
politique familiale et sociale. Toute amélioration de la situation économique et sociale de la jeunesse
scolarisée doit s’accompagner d’une amélioration des conditions de vie de l’ensemble de la jeunesse. Il
ne s’agit pas uniquement de répondre aux revendications des organisations étudiantes, mais de mener
à bien la seule réforme fiscale qui permette d’aller vers plus d’égalité : la suppression du rattachement
des étudiants au foyer fiscal de leurs parents.

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Améliorer les conditions de vie des étudiants et surtout permettre à tous l’accès à une formation qualifiante et
épanouissante reste un défi à relever. L’origine sociale demeure un facteur discriminant pour la réussite des
études, alors que 50% des étudiants travaillent en parallèle de leurs études, diminuant ainsi leurs chances de
réussite par deux. Outre le revenu minimum, il faut également reconnaître l’engagement sportif, les activités
bénévoles ainsi que les savoirs acquis dans les associations ou syndicats étudiants. Renouons avec l’objectif
d’équité dans l’enseignement supérieur : les universités locales doivent être revalorisées, développer l’orien-
tation par potentiel, améliorer les conditions d’enseignement dans les universités et le suivi des étudiants de
première et deuxième année.

Enfin, il nous faut de toute urgence réguler les stages et les fusionner avec l’apprentissage, solidement enca-
dré. Limiter le nombre de stagiaires par entreprise, atteindre un niveau de rémunération d’une moitié de SMIC
pour les stagiaires et entrer dans un idéal de formation de ses employés par l’entreprise en son sein sont plus
que nécessaires pour rompre avec une vision qui transforme l’université en usine à créer des travailleurs.
C’est le développement des qualités, l’émancipation et l’épanouissement de chacun qui nous rendra plus apte
à nous insérer dans le monde du travail. De même, les 33% des jeunes souhaitant devenir travailleur indé-
pendant ou entrepreneur ne sont mués uniquement par la volonté de s’enrichir financièrement : leur désirs
d’entreprenariat s’accompagne bien souvent d’une volonté de solidarité qu’il faut soutenir.

Les Jeunes Verts n’oublient pas l’enseignement primaire et secondaire, essentiels à la réussite en niveau
supérieur : 150 000 jeunes sortent de l’école sans qualification. Madame Yade, nous ne construirons pas
l’éducation de demain en réduisant le nombre d’enseignants, d’accompagnants à la vie sociale, d’éducateurs
et d’animateurs comme le fait votre gouvernement. Toute société doit se donner les moyens de sa réussite :
réinvestissons en masse dans notre éducation et reprenons l’enseignement pédagogique aux nouveaux pro-
fesseurs des écoles ! Nous sommes en faveur d’un collège unique, mais non uniforme. Réduisons le choc que
constitue le passage de l’école primaire au collège en mettant en place des équipes pédagogiques restreintes
pour les classes de 6ème et de 5ème. Elargissons les possibilités de choix pour les collégiens dans tout ce qui
concerne leur vie quotidienne (cours, repas, projets collectifs). Des incitations aux activités associatives doi-
vent être mises en place. Enfin, améliorons l’orientation en valorisant les savoirs et les compétences acquises,
au collège comme au lycée, et ouvrons les établissements aux intervenants et activités extérieures.

L’autonomie ne s’arrête pas là : l’accès au logement et à la santé sont autant d’enjeux cruciaux pour la jeu-
nesse. La spéculation et le manque de ressources immobilières ne datent pas de la crise, mais il est plus que
temps d’y attacher de l’importance : un gel des loyers, une augmentation drastique des chambres universitai-
res disponibles un plan massif d’investissement dans l’habitat inter-générationnel sont plus que jamais néces-
saires. Bien plus, c’est l’organisation globale de notre territoire qu’il faut repenser : ce n’est pas en créant de

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l e sl e s pju bel i cua t ino n es s e c
gros noeuds d’excellence que nous parviendrons à désengorger l’habitat…

Quant à la question de la santé, elle est fondamentale concernant les jeunes. La grande mobilité des
jeunes étudiants rend par exemple le choix du médecin traitant extrêmement contraignant. Mettre en
place une CMU jeune peut ainsi s’avérer être une bonne solution… mais seulement dans le cadre d’une
véritable politique de prévention des risques ! Par exemple, promouvoir l’alimentation issue de l’agricul-
ture biologique et réduire la malbouffe et les pollutions partout constituent une politique préventive en
matière de santé pour la jeunesse.

Madame la Secrétaire d’Etat chargée des sports, vous paraissez souhaiter de tout coeur dialoguer
avec la jeunesse de France. Or une partie de plus en plus grande de celle-ci crie chaque jour dans la
rue son envie de participer aux décisions qui concernent son avenir. Il est peut être donc nécessaire de
commencer par écouter ses revendications si vous avez l’intention d’organiser un vrai « Grenelle de la
jeunesse » qui ne consiste pas en un simple instrument de manipulation d’une partie de la population
en vue des prochaines échéances électorales.

Veuillez agréer, madame la secrétaire d’Etat, l’expression de notre profond respect.

Cyrielle Châtelain, militante ; Fanny Dubot, coordinatrice fédérale des Jeunes Verts ; Marie
Toussaint, Secrétaire Fédérale des Jeunes Verts.

DROGUES - Loi de 1970 : mettons fin à 40 ans d’hy-


pocrisie !

Par Anne Souyris, co-responsable du projet 2012 d’Europe Ecologie – Les Verts et Marine Ton-
delier, Porte Parole des Jeunes Verts.

L
es drogues restent un sujet passionnel en France, ce qui rend les partis comme les élus particu-
lièrement frileux quant à la réforme de nos politiques en la matière, et ce, malgré leur flagrante
contre-productivité. Notre politique française - la plus répressive d’Europe -, montre clairement
ses limites. La plupart des experts reconnaissent que comme la prohibition l’alcool aux Etats-Unis dans

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cologistes
les années 20, elle nourrit les trafics en tout genre, précarise les usagers les plus vulnérables et en-
gendre des violences, que la simple présence de policiers sur le terrain ne permet plus d’endiguer.
Dernier symptôme d’inefficacité et non le moindre : la France détient aujourd’hui un des taux records
de jeunes utilisateurs de stupéfiants en Europe.

En effet, malgré l’arsenal répressif mis en oeuvre, les statistiques de l’Observatoire français des
drogues et des toxicomanies révèlent que même interdite, la drogue est facile d’accès et les drogues
dites « dures » (cocaïne, héroïne, LSD, etc.) sont plus populaires parmi les jeunes qu’auparavant.
Enfin, la répression entraîne une consommation de drogue forcément clandestine, qui précarise les
usagers: la diminution des moyens mis en oeuvre pour les accompagner et les aider au quotidien ont
fait une fois de plus repartir leur mortalité à la hausse.

Depuis 2003, la politique gouvernementale a accordé la priorité à la criminalisation de l’usage des


drogues, qui mobilise des milliers de policiers et de gendarmes, gèle des moyens très importants,
coûte un temps précieux, et encombre souvent inutilement les Douanes, les tribunaux et les prisons.
Une politique de la drogue pacifiée permettrait de libérer de précieux moyens de sécurité, qui pour-
raient être ré-affectés à d’autres types de missions. Cela est d’autant plus nécessaire que la répres-
sion se trompe de cible: on estime que les interpellations pour stupéfiants concernent dans 90% des
cas les usagers de cannabis, alors que les interpellations pour trafic se montent à environ 9%.

Quant aux condamnations, elles sanctionnent essentiellement l’usage et la détention-acquisition,


délits associés à l’usage. Il s’agit le plus souvent d’amendes - mais contrairement à ce qui se dit,
il y a aussi des incarcérations pour usage, soit en 2008 3 111 peines fermes pour usage illicite de
stupéfiant et 5 456 peines fermes pour détention-acquisition de stupéfiants soit  au total 8 567,  les
incarcérations pour usage étant plus nombreuses  les incarcérations pour trafic .

Depuis plus de quarante ans, les gouvernements de droite comme de gauche ne se sont jamais
détournés de la surenchère répressive comme le montrent les chiffres publiés la semaine dernière
par l’OFDT : depuis 1970, la répression de l’usage a augmenté chaque année, parallèlement à l’aug-
mentation régulière des moyens des services répressifs. Or des solutions alternatives existent! En
témoignent notamment les derniers rapports d’institutions aussi réputées pour leur sérieux que l’Or-
ganisation mondiale de la Santé, l’Organisation des Nations Unies ou encore l’Institut national de la
santé et de la recherche médicale.

Une expertise confrontant les données internationales a en effet démontré que la répression de

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l’usage et détention était inefficace pour limiter les consommations et encore moins pour le trafic. Les
chiffres récemment publiés sont clairs : la plupart de nos voisins en Europe ont déjà dépénalisé l’usage,
soit de toutes les drogues (Espagne, Italie, Pays Bas) soit seulement du cannabis (Allemagne, Belgi-
que, Autriche) au cours des années 90, sans constater d’augmentation de la consommation. La même
démonstration a été faite au Etats-Unis, avec les 12 états qui ont dépénalisé l’usage et la détention du
cannabis pour consommation personnelle.

Ce qui est efficace en matière de protection de la santé, c’est une information fondée sur la réalité des
risques, information qui réduit effectivement les risques et s’accompagne aussi souvent d’une stabili-
sation des consommations. Le développement des salles de consommation s’inscrit dans la logique
ces politiques de santé publique. Le consensus des experts est international, et certains pays – dont la
Suisse, les Pays-Bas, le Portugal l’Allemagne, la Norvège et l’Espagne -, ont déjà réagi en autorisant
l’ouverture de salles de consommations, en dépénalisant la consommation de cannabis voire en met-
tant en oeuvre une distribution contrôlée d’héroïne dans certains cas très spécifiques et très lourds de
dépendance.

Les Jeunes Verts et Europe Ecologie Les Verts insistent aujourd’hui pour que la France adopte à son
tour des politiques de santé et de solidarité publiques qui soient basées non sur la peur et l’épouvantail
sécuritaire mais sur l’humanisme, la lucidité et la responsabilité. Une politique des drogues efficace ne
pourra faire l’économie à terme d’un changement radical d’orientation. Et nous avons le courage de dire
que seule une légalisation contrôlée à tous les niveaux - autant en termes fiscal, sanitaire, qu’en terme
de prévention et de sécurité pour tous -, est nécessaire, voire urgente. Cela induirait de changer les trai-
tés internationaux ? Alors engageons la réflexion pour ce changement ! Mais agissons dés aujourd’hui,
localement, et appliquons des mesures capables de sauver des vies, en commençant par l’installation
de salles de consommation à moindres risques !

Plus généralement, nous devons nous engager sans attendre dans un changement des pratiques,
pratiques de santé publique d’une part, pratiques répressives d’autre part. Dans un cas comme dans
l’autre, il s’agit de se donner des priorités : la protection de la santé exige le développement de poli-
tiques de santé qui intègrent la réduction des risques ; la protection de la sécurité impliquerait que la
définition de priorités, la lutte contre la violence, le blanchiment et la corruption. Le développement de
mafias internationales représente une réelle menace pour la démocratie : les services de police et jus-
tice doivent s’y consacrer au lieu de s’épuiser à lutter contre l’usage de la drogue. Ce détournement de

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moyen est inutile et contre-productif: plus les usagers sont interpellés, moins les trafiquants le sont !

Nous espérons qu’Europe Ecologie – Les Verts, parti actuellement très seul à réfléchir sans démagogie sur ce
terrain très controversé, ne le restera pas longtemps : examiner les solutions que représenteraient la dépéna-
lisation de toutes les drogues, la production locale en circuits courts de cannabis, la distribution médicalisée
de certaines drogues dans des cas bien précis, et le recentrage de la répression sur le démantèlement des
mafias… est aujourd’hui de l’ordre de l’urgence et de la responsabilité collective.

Aujourd’hui, nous fêtons les quarante ans d’un système législatif à bout de souffle : il est temps d’en finir,
non ? De nombreuses pistes existent, et nous invitons nos responsables politiques à les explorer, plutôt que
de s’obstiner dans l’impasse dans laquelle les politiques des drogues françaises se sont engagées.

Le lifting du Front national ne changera rien

Par Eléonore de La Varde, présidente de RéSo (Réformistes & Solidaires) ; Noe Pflieger, secrétaire
fédéral des Jeunes Verts ; Sandra-Elise Reviriego, présidente des Jeunes Radicaux de gauche ; Lau-
rianne Deniaud, présidente du Mouvement des Jeunes Socialistes.

A
lors que le Front national (FN) se réunit en congrès les 15 et 16 janvier et que les partis d’extrême droite
progressent partout en Europe, nous, citoyens engagés en politiques, nous n’oublierons pas. Nous
n’oublierons pas que l’extrémisme, s’il tente de changer de visage, porte toujours les mêmes
idées nauséabondes.

Suède, Hongrie, Pays Bas, Autriche, Italie, Danemark, la plupart des mouvements populistes européens
connaissent une progression. Là où l’extrême droite ne progresse pas dans les urnes, elle trouble le débat en
imposant ses thèmes. A chaque fois elle utilise les mêmes recettes, peur de l’autre, islamisation, stigmatisa-
tion des minorités. Le lifting que va opérer l’extrême droite française n’y changera rien.

Le Front national sera toujours ce parti qui stigmatise et effraie puisque pour lui «demain les immigrés s’instal-
leront chez vous, mangeront votre soupe et coucheront avec votre femme, votre fille ou votre fils» disait Jean-
Maris Le Pen le 14 février 1984. La nouvelle figure du FN paraîtra sans doute plus avenante, moins brutale.

Changement d’époque, changement de ton. Il ne faut pas s’y tromper, la fille n’a rien renié du père. Elle ne

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s’est jamais éloignée de la ligne du parti. Tactiquement elle a recentré son discours sur les musulmans
de France. Comparant le 10 décembre à Lyon leur présence à l’occupation, elle ne se distingue pas de
la ligne du FN sur le plan de l’identité et de l’islam. L’extrême droite n’accepte toujours pas qu’on puisse
devenir Français par une démarche volontaire.

Alors que la Hongrie prend la présidence de l’Union eropéenne, l’extrême droite (Jobbik) est devenue
la troisième force politique du pays (16,7 %). La crise économique qui touche l’Europe ne peut nous
servir de paravent. L’absence de projet européen clair et partagé a décuplé l’angoisse des peuples
européens. Alors que l’Europe devait protéger et amortir elle a inquiété et alarmé. La gauche, dans
toutes ses sensibilités, à toujours eu une réflexion sur l’Europe. L’idée européenne doit de nouveau être
au cœur du débat politique.

Nous n’oublierons pas que, derrière son chef de file, la droite joue avec le feu.

Surfant sur les peurs et les angoisses, la droite n’a pas cherché à apporter des réponses. Elle a dévié le
vote sans rassurer ni combattre. Par ce jeu dangereux elle a facilité la monté de l’extrémisme et bana-
lisé son action. Jamais le repli identitaire et la méfiance envers les autres n’aura été autant encouragé
par un président de la République. Peur de l’avenir, peur de l’autre, peur de l’étranger…

La montée de l’extrême droite française est plus qu’une erreur de stratégie électorale de la droite, c’est
une faute de son leader. Bien sûr Nicolas Sarkozy n’a jamais prôné des alliances directes avec le Front
national. Mais il a brouillé les cartes, perverti les messages. Reprenant des propositions de l’extrême
droite, flattant son électorat, Nicolas Sarkozy a joué au pompier pyromane sans aucune gêne : «Pour-
quoi chercherais-je l’électorat du Front National ? Je l’ai déjà», a-t-il annoncé le 30 juin 2005 lors d’un
déplacement dans le Cantal. Il a développé sans complexe les thèmes portés par Jean-Marie Le Pen
pour les traduire en actes, d’abord comme ministre de l’intérieur puis comme président. Immigration,
stigmatisation des jeunes de banlieue, dénonciation de l’étranger… Pour le Front national, explique
Jean-Marie Le Pen le 13 novembre 2005, «ce que dit Monsieur Sarkozy conduit les gens à penser que
Le Pen avait raison».

En chassant sur les terres frontistes, Nicolas Sarkozy a oublié ce qu’il avait lui-même déclaré au Jour-
nal du Dimanche en décembre 1997  : «Dans une démocratie, quand la droite n’est pas clairement
identifiable, l’extrême droite prospère».

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Nous n’oublierons pas que c’est par la politique que nous vaincrons la montée des extrêmes.

Certains spécialistes es résultats électoraux pointent parfois l’absence visible des partis d’extrême
droite dans une majorité de pays d’Europe occidentale, revendiquant, à titre d’illustration, des scores
électoraux de ces formations politiques relatifs en Angleterre ou Allemagne. Faut-il rappeler les affiches
islamophobes suisses de l’Union démocratique du centre (UDC) reprises en France par le FN, les slo-
gans xénophobes hongrois du Jobbik, les déclarations racistes de membres du gouvernement italien,
les publicités ultranationalistes néerlandaises du Parti pour la liberté (PVV) ou le jeu vidéo autrichien
du Parti autrichien de la liberté (FPÖ) de destruction de minarets, pour comprendre que les populistes
s’installent durablement dans les consciences ?

Faut-il de nouveaux 21 avril pour ouvrir les yeux et réaliser que l’extrémisme, loin d’être secondaire sur
les scènes nationales, est aujourd’hui un de leurs moteurs ? Nous ne nous résignerons pas à attendre
les échéances électorales pour comprendre que germent, ici et là, les graines de rhéteurs fanatiques.
L’attentisme d’aujourd’hui est la responsabilité de demain.

Tant que la politique paraît impuissante à défendre les intérêts des peuples qu’elle représente elle
entretient la peur et le repli sur soi. Trop longtemps la gauche s’est exonérée de la question nationale.
Perverti par la droite et tendu comme un piège, ce thème a été exagérément absent de nos réflexions.
Sans parole sur ce qui fonde notre solidarité et permet la cohésion de notre communauté politique
nous avons laissé se développer un discours identitaire, fermé et menaçant. Nous ne pouvons plus
longtemps esquiver, il nous faut combattre. A nous de porter une vision différente. De redéfinir un projet
national et européen.

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l e sC o n t ja cet s uP RnE SeS E s e c
Marie Toussaint
Secrétaire Fédérale
marie@jeunes-ecologistes.org
06.42.00.88.68.

Noé Pflieger
Secrétaire Fédéral
noe@jeunes-ecologistes.org
06.36.66.69.32.

Marine Tondelier
Chargée de Communication
marine@jeunes-ecologistes.org
06.84.86.15.78.

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