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DELOITTE&TOUCHE
Sous le thème :
I.1Fiscalité directe……………………………………………………………….…19
I.2 Fiscalité indirecte………………………………………………………………25
I.3 Fiscalité immobilière…………………………………………………………...28
I.4 Fiscalité des collectivités locales……………………………………………….33
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Sommaire détaillé
Remerciements
Avant propos
Note de synthèse du mémoire
Liste des abréviations
Introduction générale
Chapitre préliminaire
Première partie : Analyse critique du cadre fiscal marocain du secteur hôtelier
I.1Fiscalité directe
I.1.1 Notion de fiscalité directe
I.1.2 L’impôt sur les sociétés
Rappel du cadre général de l’IS
Régime de faveur pour le secteur hôtelier
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II.2 Les aménagements à apporter
II.2.1 Droits de douanes réduits
II.2.2 Abaissement du seuil d’éligibilité aux conventions avec l’état
II.2.3 Suppression de certaines taxes doublons
II.2.4 Rationalisation des modes de calcul des autres taxes
II.2.5 Réaménagement de la Taxe de promotion touristique
II.2.6 Synthèse des recommandations
Deuxième partie : Proposition d’une démarche d’audit fiscal pour l’entreprise hôtelière
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Remerciements
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Avant propos
A cet effet, ce fut un grand plaisir de couronner notre passage par cette
respectueuse institution, qu’est l’ISCAE, par ce travail qui est modeste et
grandiose à la fois. Grandiose d’abord, car il a été notre plus remarquable travail
tout le long de notre cursus universitaire et qui a été le fruit d’un éreintant
travail et une longue réflexion. Modeste par la suite, en comparaison avec les
travaux et les apports de nos très chers professeurs qui, avec leurs longues
expériences, sont considérés parmi les grands fiscalistes du Maroc, et qui ont
toujours fourni de grands efforts pour nous transmettre leur savoir et leur
méthodologie de réflexion.
Pourquoi les établissements hôteliers ? Et bien du fait que le tourisme est devenu
un secteur stratégique pour les pouvoirs publiques de part sa valeur ajoutée pour
le pays.
De ce fait ce mémoire est le premier de son genre ; d’abord par son esprit critique
et de recommandation pour la fiscalité hôtelière, et par l’élaboration d’un manuel
d’audit fiscal spécifique au secteur.
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Note de synthèse
Ces dernières années, le Maroc se trouve de plus en plus confronté à un environnement
international en perpétuelles mutations dans lequel il doit résister et assurer sa compétitivité.
Pour accompagner ces changements, le Maroc s’est engagé dans d’importantes réformes tant
au niveau juridique qu’économique et social.
Parmi les défis que le Maroc aura à relever est celui de sa compétitivité dans le secteur de
l’hôtellerie. Pour atteindre cet objectif, une refonte du dispositif fiscal de ce secteur est
nécessaire en vue de le rendre attrayant.
Malgré les mesures tendant à alléger le poids de certains impôts au profit des établissements
hôteliers, il n’en demeure pas moins que ceux –ci restent soumis à une multitude d’impôts et
taxes dont ils réclament si ce n’est leur suppression pure et simple.
A cet effet, trois principes généraux guident nos recommandations relatives à la stratégie
fiscale du secteur :
Après avoir opéré une simulation en matière d’IS et de TVA , on a aboutit au propositions
suivantes :
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• Pour l'IS, l’application sans conditions des dispositions de l'article 7 (alinéa b / et c/) de la
Charte des Investissements : 5 ans d'exonération et 50% d'abattement au-delà, sur la totalité
du chiffre d'affaires ;
D’autre part nous avons mené une réflexion sur les aménagements à apporter en matière des
autres impôts et taxes à savoir :
• Prévoir des droits de douane réduits tel que prévues dans la charte des investissements.
• Abaissement du seuil d’éligibilité aux conventions avec l’état de 500 millions Dh à 50
millions Dh.
• Suppression de certaines taxes doublons, voire qui font triple emploi tel que la taxe de
licence sur les débits de boisson avec la taxe sur les débits de boissons et la TVA.
• La revue et la rationalisation des modes de calcul de quelques taxes, c’est le cas notamment
de l’impôt des patentes,la taxe urbaine, la taxe d’édilité et de voiries calculées sur la base de
la valeur locative, elle même estimé au moyen d’actes de location par comparaison ou
appréciation directe, alors qu’elle devrait être calculée objectivement et sans risques
d’errurs, sur la base du prix de revient des immobilisations(terrains et constructions).
• Réaménagement de la taxe de promotion touristique(TPT).
En attendant la réaction du législateur dans ce sens en tenant compte de ces propositions, les
établissements hôteliers restent soumis au champ fiscal actuel caractérisé par sa complexité
comme nous l’avons signalé auparavant.
Cette complexité engendre un accroissement des risques fiscaux des établissements hôteliers
et qui peuvent être inhérents soit au secteur lui même et à la particularité de l’activité soit à
une mauvaise interprétation de la législation fiscale.
Dans le même ordre d’idées, nous avons traité dans la deuxième partie ces risques fiscaux
relatifs aux différentes natures d’impôts.
La détermination des risques fiscaux requiert une importance cruciale dans une mission
d'audit, elle permet à l'auditeur d'avoir une vision claire quant aux anomalies qu'il pourra
rencontrer lors de l'exercice de son travail.
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La connaissance préalable et détaillée des risques inhérents à la fiscalité de l'entreprise
hôtelière, va se répercuter sur la qualité de l'intervention de l'auditeur en terme d'exhaustivité
et de gain de temps.
Nous avons essayé de proposer une démarche d’audit adaptée au secteur et a ses spécificités.
Cette démarche est matérialisée par des programmes de travail qui aideront l’auditeur fiscal à
son organisation tout au long de la démarche. In fine notre travail a été appuyé par un cas
pratique que nous avons traité lors de notre mission d’audit.
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Liste des abréviations
T : Trimestre
TS : Taxe de séjour
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Introduction
Le Maroc, ces dernières années, n'a pas manqué d'ancrer durablement son économie à
l'économie mondiale, en procédant à une véritable mutation de son tissu juridique,
économique et social.
Au moment où les pays développés s'unissent pour accentuer leur avance vers une société de
progrès plus prospère et plus solidaire, le Maroc a compris que les sociétés de nos jours, ne
peuvent se développer et prospérer en dehors d'un environnement juridique et fiscal adapté
aux réalités et aux nécessités socio-économiques, tant nationales qu'internationales.
Pour atteindre cet objectif, une refonte du système fiscal en vue de le rendre attrayant est
nécessaire.
Depuis la réforme induite par la loi-cadre n° 3-83, entrée en vigueur à partir de 1986, le
paysage fiscal marocain a connu un tournant remarquable.
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Ces secteurs stratégiques, notamment le secteur hôtelier, bénéficient d'encouragements
fiscaux, mais la pression fiscale demeure un handicape pour le développement du secteur
Certes, des mesures fiscales d'encouragement du secteur hôtelier ont été entreprises au Maroc,
notamment la réduction du taux de l'impôt sur le résultat pour le chiffre d'affaires en devises,
la réduction du taux de la TVA à 10%, l'application d'abattements pour le calcul de la patente,
etc.
Cependant, la pression fiscale sur le secteur est alourdie par une nouvelle batterie de taxes
propres au secteur est qui vient aggraver le coût de la prestation des hôtels, il s'agit
notamment de la taxe de promotion touristique, de la taxe de séjour et de la taxe sur les débits
de boissons.
Des aménagements doivent être apportés à la fiscalité du secteur hôtelier pour permettre au
secteur de jouer pleinement son rôle de secteur stratégique au Maroc.
L'analyse du cadre fiscal marocain du secteur hôtelier permet de relever un certain nombre de
freins au développement du secteur et permet également de relever des voies d'évolution
possibles. De là découle l'objet de la première partie de ce mémoire et qui consiste à faire une
analyse critique du cadre fiscal marocain du secteur hôtelier.
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Ces risques fiscaux peuvent être inhérents au secteur hôtelier et à la spécificité de son activité,
ou à la mauvaise interprétation de la législation fiscale due à une imprécision du législateur ou
encore à une défaillance des structures internes de l’entreprise.
Le risque fiscal, généralement non maîtrisé par la société, peut altérer la fiabilité de
l'information financière présentée par la société.
Le risque fiscal n’a pas seulement un impact sur la trésorerie de l’entreprise (hôtelière
notamment) en cas de contrôle, mais aussi sur la qualité de l’information financière qui doit
être sincère et régulière; d’où l’importance du traitement des questions fiscales et de
l’évaluation de leur impact par l’auditeur. Le risque fiscal s'il est significatif, peut altérer la
fiabilité de l'information financière, et constitue l'un des "points noirs" pour les auditeurs et
commissaires aux comptes, car c'est un passif latent dont nous ne maîtrisons ni la date
d'apparition ni le montant. Pour se prémunir contre ce risque, il est fait de plus en plus appel à
un spécialiste de l'audit fiscal pour évaluer le risque fiscal encouru par la société.
L'évaluation du risque fiscal constitue également l'un des volets importants dans les
transactions qui portent sur les entreprises. Le cessionnaire exige généralement une garantie
du passif fiscal relatif à toute la période non prescrite. Compte tenu de la complexité de la
fiscalité marocaine et de sa diversité par secteur, le métier de l'audit fiscal a connu un essor
considérable. Bien plus, les fiscalistes se sont spécialisés par secteur ou par nature d'impôt.
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L'audit fiscal permet d'évaluer le risque fiscal encouru par les établissements hôteliers pour
une fiabilisation de l'information financière.
Compte tenu de la complexité de la fiscalité du secteur, le recours aux services d'un auditeur
fiscal est de plus en plus inévitable. Les diligences à mettre en place sont particulières et
doivent être adaptées au métier de l'hôtellerie et à ses spécificités comptables, juridiques et
fiscales. L'établissement hôtelier est généralement de nature juridique particulière, notamment
du fait de l'existence de contrats de gérance libre ou encore de contrats d'exploitation sans
gérance libre. Ces différentes formules impliquent des particularités fiscales dont il faut tenir
compte.
La présentation des diligences fiscales à mettre en œuvre dans le cas de l'audit fiscal d'un
établissement hôtelier constitue l'aboutissement de la deuxième partie de ce mémoire.
De là découlent les objectifs que nous nous sommes assignés par le choix de ce sujet et qui
consistent à :
DESTINATAIRES DU TRAVAIL
Le sujet proposé a pour objectif premier d'enrichir la profession de l'audit par l'apport d'un
outil de base pour cette opération particulière qu'est l'audit fiscal des établissements hôteliers.
Toutefois, compte tenu de la nature du sujet, il est destiné parfaitement à tous les intervenants
dans le secteur hôtelier, notamment :
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Chapitre préliminaire
I - Notions fondamentales
Sur la base de l'ancien code des investissements touristiques (1984), du décret de classement
existant et des expériences internationales, il faut entendre par entreprise hôtelière toute
entreprise qui exploite des unités d’hébergement sous la forme :
. d'hôtels ;
. motels ;
. résidences touristiques ;
. villages de vacances ;
. auberges touristiques ;
. ou campings.
Ceux-ci doivent donner une image fidèle du résultat des opérations de l’exercice écoulé, ainsi
que de la situation financière et du patrimoine de la société à la fin de cet exercice.
La brève approche ci-dessus suffit à montrer qu'on ne peut limiter a priori les possibilités
d'extensions de la notion d'audit. L'audit répond à un besoin, dont l'évolution se répercute
inévitablement sur la notion elle-même et sur la formation des auditeurs. Aujourd'hui déjà se
manifestent des extensions de l'audit entièrement nouvelles : on mentionnera surtout l'audit
fiscal, qui est l'objet de ce mémoire.
Ce dernier qui a déjà été adopté au niveau des pays développés a connu un essor important au
niveau de ces pays, et ne manquera pas de se développer dans le contexte marocain qui
connaît des mutations profondes engendrées par les nouvelles exigences en matière de
transparence et de rationalisation des choix aussi bien au niveau macroéconomique que
micro-économique.
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C'est dans cet esprit que certains cabinets d'audit marocain ainsi que des services d'audit
interne au niveau de certaines entités marocaines ont confectionné des guides d'audit fiscal
adaptés au contexte marocain.
L'audit fiscal peut être défini comme l'examen critique de la situation fiscale d'une personne
physique ou morale en vue de formuler une appréciation.
En clair, il s'agit d'établir un diagnostic. Plus précisément, l'audit fiscal se donne deux
missions principales :
. Audit de la régularité fiscale : l'objectif est de s'assurer que l'entreprise n'encourt pas de
risque fiscal, et évaluer, le cas échéant l'impact de ce risque.
. Audit de l'efficacité fiscale : il s'agit d'apprécier jusqu'à quel point l'entreprise optimise les
choix fiscaux qui lui sont offert par la législation fiscale, compte tenu de ses spécificités,
et de sa situation dans un secteur donné.
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Première partie
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Introduction à la première partie
La mise en place d'une fiscalité qui répond au mieux aux attentes des opérateurs va dans ce
sens, même si elle reste sujette à de nombreuses critiques.
. dresser un panorama des différents impôts et taxes auxquels une entreprise hôtelière doit
faire face, ainsi que de faire le rappel des principales dispositions d'encouragement
prévues pour favoriser l'investissement dans les établissements hôteliers (chapitre I).
L'étude du système fiscal actuel est une phase nécessaire pour pouvoir proposer une démarche
d'audit fiscal des établissements hôteliers (deuxième partie). En ce sens que les résultats de la
première partie permettraient de situer les risques fiscaux, les taxes significatives dont
l'impact sur l'information financière serait de taille, les domaines significatifs de contrôle.
L'analyse du régime fiscal actuel est de nature à nous aider pour mieux planifier nos travaux
d'audit et de mieux diriger notre méthodologie et nos travaux d'audit fiscal.
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Chapitre 1: Cadre fiscal des établissements hôteliers
L'analyse du cadre fiscal des établissements hôteliers se fera par référence aux différentes
catégories de fiscalité suivantes :
. Fiscalité directe, notamment l'impôt sur les sociétés et l'impôt général sur le revenu;
. Fiscalité indirecte, notamment la taxe sur la valeur ajoutée
. Fiscalité immobilière, notamment la patente;
. Fiscalité des collectivités locales, notamment la taxe de promotion touristique et la taxe de
séjour.
Selon la définition donnée par le lexique juridique "Dalloz", si la distinction entre fiscalité
directe et fiscalité indirecte est difficile à faire rigoureusement, le droit positif en consacre
l'existence par les effets qu'il lui attache.
. Critère administratif : est direct l'impôt recouvré par les agents appelés percepteurs,
généralement par voie de rôle.
. Critère économique (dit : de l'incidence) : est direct l'impôt établi directement à la charge
de celui qui doit en supporter le prélèvement; est indirect l'impôt qui, payé par un
assujetti, est ensuite répercuté par lui sur un tiers qui est le contribuable effectif.
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I.1.2 Impôt sur les sociétés
L'impôt sur les sociétés est désignation courante de l'impôt sur les bénéfices des sociétés et
autres personnes morales, qui frappe les profits réalisés par les sociétés de capitaux.
Les développements ci-après sont également valables pour l'impôt général sur le revenu.
L'impôt sur les sociétés a été institué par la loi n°24-86 et s'applique à toutes les sociétés quels
que soient leur forme et leur objet à l'exclusion des sociétés en nom collectif, des sociétés de
fait et des sociétés à objet immobilier et ce conformément à l'article 2 de ladite loi, relatif aux
personnes imposables.
Compte tenu de cette définition, les entreprises hôtelières créées sous forme de sociétés autres
que la SNC, sociétés de fait ou sociétés à objet immobilier, sont soumises à l'IS au titre de
leurs établissements hôteliers.
Le taux normal de l'impôt sur les sociétés est fixé à 35% du résultat fiscal.
Pour cela, la fiscalité sur le secteur, prévoit pour les établissements hôteliers :
. Pour les 5 premières années d'activités, une exonération totale de l'impôt sur les sociétés,
au titre de leur chiffre d'affaires réalisé en devises.
Cette exonération totale de l'IS est accordée aux établissements hôteliers créés à compter
du 1er juillet 2000 pour la partie de la base imposable correspondant à leur chiffre
d’affaires réalisé en devises, quel qu'en soit le montant et ce, pendant une période de 5
années consécutives courant à compter de l’exercice au cours duquel la première
opération d’hébergement en devises a été réalisée.
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. Pour les années suivantes, une réduction de 50 %.
Cette mesure de faveur est de taille et est de nature à orienter les efforts des opérateurs vers le
tourisme étranger, source de recettes en devises pour l'Etat, et source de développement du
secteur au Maroc. En effet, le gain des opérateurs en terme d'économie d'impôt, pourrait servir
à améliorer leurs fonds propres et donc leurs capacités d'autofinancement, chose qui pourrait
servir à financer les investissements de renouvellements, nécessaires pour le maintien, voir
l'amélioration de la qualité des unités hôtelières au Maroc.
Simulation
Pour appréhender l'impact de cette mesure sur le secteur, nous avons opéré une simulation
simple entre le régime de droit commun et le régime de faveur accordé aux unités hôtelières.
Prenons le cas d'une unité hôtelière créée en 2001, dont le chiffre d'affaires durant les 10
années qui suivent est prévu comme suit (progression de 10% par an) en millions de dirhams :
Eléments 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Chiffre d'affaires HT 100 110 121 133 146 161 177 195 214 235
Considérons que la société prévoit de réaliser un résultat avant impôt, la première année,
d'environ 20% du chiffre d'affaires, avec progression annuelle de 11%. Les résultats
prévisionnels se présentent comme suit :
Eléments 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
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Dans le cas du droit commun, le montant de l'impôt sur les sociétés à payer par la société est
déterminé comme suit : (en millions de dirhams)
Eléments 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Soit un total IS à payer sur 10 ans, d'environ 116 millions de dirhams, soit un pourcentage
moyen de 7% du chiffre d'affaires.
Dans le cas du régime de faveur accordé aux établissements hôteliers, le montant de l'impôt
sur les sociétés serait le suivant : (en millions de dirhams)
Eléments 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Dont correspondant au 10 11 12 13 15 16 18 20 23 25
CA en devises (50%)
en devises
Le total de l'impôt sur les sociétés à payer s'établit à environ 75 millions de dirhams, soit une
économie d'impôt par rapport au régime de droit commun d'environ 41 millions de dirhams.
Par rapport au chiffre d'affaires réalisé, l'impôt payé s'établit à environ 5% du chiffre
d'affaires.
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Le régime de faveur procure pour la société, dans notre cas, un gain en matière d'impôt
d'environ 2% de son chiffre d'affaires, ce qui pourrait être une somme importante qui servirait
notamment à des investissements de renouvellement.
Pour bénéficier du régime de faveur, les établissements hôteliers doivent au préalable, être
soumis de plein droit ou sur option à l'impôt sur les sociétés selon le régime du résultat net
réel ou celui du résultat net simplifié. D'autres conditions de fond et de forme doivent être
respectées.
Conditions de fond
Un chiffre d'affaires en devises dûment rapatriées est considéré par l'administration fiscale
être constitué lorsque les recettes sont transférées :
. soit directement d'un compte bancaire étranger vers un compte bancaire ouvert au Maroc
au nom de l’établissement hôtelier, ainsi que par toute recette effectuée par carte de crédit,
travel chèque et chèque sur l'étranger ; ou
. qui transitent par une agence de voyages au profit de l'établissement hôtelier et qui font
l'objet d'une facture de l'établissement appuyée d'un bon de réservation et d'une attestation
de rapatriement des devises correspondantes délivrée par l'agence de voyage.
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Conditions de forme
Des conditions de forme sont également exigées des opérateurs hôteliers. Ces conditions sont
récapitulées ci-après :
Les entreprises hôtelières doivent produire, en même temps que les déclarations du résultat
fiscal, un état faisant ressortir :
L’application des avantages précités n'exclut pas le bénéfice des autres exonérations prévues
en matière d'IS qui sont :
. la réduction de 50 % de l’impôt sur les sociétés prévue pour les préfectures de Tanger-
Assilah et Fahs-Bni-Makada.
Conditions pratiques
Sur un plan purement pratique, le bénéfice de ce régime de faveur nécessite la mise en œuvre
d'une organisation minimale pour pouvoir suivre la répartition du chiffre d'affaires de
l'établissement, partie en devises, partie rapatriée, …etc.
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I.2 FISCALITE INDIRECTE
"Les impôts indirects offrent cette particularité précieuse pour la puissance publique d'être
versés par des personnes qui savent bien qu'elles ne les supportent pas, et d'être supportés par
des personnes qui ne les aperçoivent pas." M. LAURET
Le lexique juridique définit la TVA comme un impôt indirect général sur la dépense inclus
dans les prix, frappant selon des taux différenciés toutes les ventes de biens et toutes les
prestations de services – sauf exonérations légales. Grâce au mécanisme de la déduction de la
TVA ayant grevé en amont les différents éléments du prix de revient de ces biens et services,
la TVA ne grève en réalité que la valeur monétaire ajoutée à chaque stade de leur production.
L'appellation "Taxe sur la valeur ajoutée" est trompeuse, car cette taxe ne concerne pas
uniquement la "valeur ajoutée" mais s'étend en réalité à toute la consommation. Elle atteint,
en principe, tous les biens et services consommés ou utilisés au Maroc, qu'ils soient d'origine
nationale ou étrangère. La TVA est un impôt général de consommation.
Par conséquent, la TVA est de nature à décourager la consommation , en ce sens que cette
taxe vient s'ajouter au prix coûtant de la prestation en plus de la marge. Encourager la
consommation implique de facto une réduction du taux de la TVA.
Les opérations effectuées par les établissements hôteliers sont soumises à la TVA. Cette
soumission a pour objectif, certes d'accroître le coût de la prestation de l'hôtel pour le
consommateur final, mais elle est de nature à permettre la modernisation du secteur et son
intégration dans le tissu économique.
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La TVA, élément de coût pour la prestation hôtelière
La TVA est une taxe supportée par le consommateur final, par conséquent elle vient s'ajouter
au coût de la prestation et donc au prix payé par le consommateur.
Ce supplément de coût du fait de la taxe, s'applique aussi bien au tourisme national (intérieur)
qu'au tourisme international (payé en devises) du fait de la règle de la territorialité qui soumet
à la taxe toute prestation utilisée au Maroc, et n'exonère de la TVA que les prestations
réalisées à l'étranger.
Du fait de cette règle de territorialité, les nationaux comme les étrangers supportent le même
coût en matière de TVA, que cette prestation soit payée en dirhams ou en devises. C'est aussi
l'une des raisons pour laquelle, la TVA est dite "impôt aveugle".
Supposons que le secteur hôtelier soit exonéré de la TVA sans droit à déduction. Cette
situation impliquerait que les opérateurs aient une charge en plus sur leur intrants et sur leurs
investissements, due au poids de la TVA dont ils ne sont pas en droit de récupérer.
Par ailleurs, cette position engendrerait une situation de déséquilibre entre le secteur et les
autres secteurs, pour deux raisons essentielles. D'une part, ce serait une atteinte aux pratiques
de la concurrence que de priver le secteur hôtelier de ce droit d'investir en exonération de la
TVA, droit qui est donné aux autres secteurs qui seraient indirectement concurrentiels. D'autre
part, cette situation est de nature à handicaper les relations du secteur avec les autres secteurs
car les entreprises hôtelières seraient dans l'incapacité de transférer aux autres secteurs le droit
de déductibilité de la TVA.
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Bien plus, la charge de la TVA non récupérée par l'opérateur hôtelier constitue un
complément de coût à répercuter sur le coût de la prestation et donc sur le prix facturé au
client.
La soumission du secteur à la TVA a donc pour objectif d'éviter toutes ces conséquences
dommageables pour un secteur stratégique que l'on veut décloisonné des autres secteurs. Elle
est également de nature à moderniser le secteur pour le rendre plus attrayant et plus
compétitif.
Conscient de l'effet que pourrait induire un taux élevé de la TVA sur la consommation dans le
secteur hôtelier, le législateur a prévu pour le secteur un taux réduit qui est de 10% au lieu
d'un taux normal qui est de 20%.
Ce taux est réservé aux opérations effectuées par les établissements hôteliers, il s'agit des
opérations énumérées ci-après :
. opérations de restauration, lorsque ces opérations sont réalisées dans des restaurants
exploités à l’intérieur de l'hôtel ou d’un ensemble immobilier à destination touristique ;
. opérations d'hébergement.
Simulation
Prenons le cas d'une entreprise hôtelière dont le coût de la prestation pour une nuitée est de
1.000 dirhams hors TVA.
Pour 10 nuitées, le coût de la prestation dans un cadre de droit commun serait d'environ
12.000 dirhams TVA comprise au taux normal de 20%. Alors que dans le cadre du régime de
faveur accordé aux hôtels, le coût serait seulement de 11.000 dirhams. L'impact de
l'allégement du taux de la TVA est dans ce cas de 8% par rapport au coût normal, ce qui est
un pourcentage appréciable, dont l'importance et l'effet ne sont pas si apparents si l'on
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raisonne en absolu, du fait du faible coût de la prestation et de la durée de séjour qui est en
général limitée.
L’impôt des patentes est la plus vieil impôt existant au Maroc. Il a été institué à compter du
1er Juillet 1920.
Cet impôt, malgré les dispositions visant à alléger son poids au regard des entreprises
hôtelières qui réalisent généralement des investissements lourds, reste une charge pénalisant
l'investissement des entreprises hôtelières.
L'impôt des patentes frappe l'outil de production et les moyens d'exploitation des entreprises.
Cet impôt est déterminé comme suit :
Le principal de l'impôt des patentes est égal à un taux variable en fonction du secteur
d'activité, multiplié par la valeur locative de l'outil de production. Pour le secteur hôtelier, ce
taux est de 25%.
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La valeur locative de l'outil de production est égal à :
Cette valeur locative est limitée à la partie du prix de revient inférieur ou égale à 50 millions
de dirhams.
Les décimes d'Etat et les centimes additionnels qui constituent une partie intégrante de l'impôt
des patentes s'élèvent à 22,5% du montant du principal de l'impôt des patentes.
Une exonération de l'impôt des patentes (principal, décimes et centimes additionnels) est
accordée à toutes les entreprises pour les 5 premières années de leur création.
C'est dire le poids important de cet impôt sur les entreprises et en particulier sur les
établissements hôteliers qui sont caractérisés par le poids considérable des investissements en
matière de terrains, constructions et aménagements des constructions.
Le maintien d'une telle charge fiscale sur le secteur hôtelier est de nature à freiner le
développement du secteur et à limiter les investissements, surtout avec le poids et le coût que
représente le foncier pour les investisseurs au Maroc.
C'est dans ce cadre que des mesures spécifiques ont été mises en place pour lever ce frein et
accompagner le secteur hôtelier dans son développement.
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Les taux de ces abattements sont :
. Pour la tranche du prix de revient comprise entre 3.000.000 et 6.000.000 de dirhams : 40%
Simulation
. Terrains 10.000.000
. Constructions 40.000.000
. Equipements imposables à la patente 30.000.000
Total 80.000.000
Dans le cadre du droit commun, l'impôt des patentes à payer par cet établissement hôtelier
s'établit à 443.000 dirhams.
Dans le cas du régime de faveur réservé aux établissements hôteliers, le coût de la patente
serait comme suit :
L'abattement à appliquer dans notre cas, fonction du coût global prévu par l'article 6 du dahir
sur l'impôt des patentes, est de 60% (coût > 12 000 000 dh).
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Soit un total de 38 000 000 dirhams
Abattement de 25% prévu par la note n° 8/05356 du 17 mars 1967 et repris dans les notes
circulaires n° 701 et 704 bis relatives respectivement aux lois de finances 1995 et 1997/1998.
Dans le cadre du droit commun, le montant de l'impôt des patentes à payer est estimé à
environ 443.000 dirhams alors que compte tenu du régime de faveur accordé au secteur
hôtelier le montant de l'impôt à payer n'est que de 203.015 dirhams, soit une économie
d'impôt d'environ 240.000, soit plus de 50% ce qui est appréciable.
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I.3.2 Taxe urbaine
La taxe urbaine remonte à 1906, elle a été réformée par le Dahir du 31.12.1989.
C’est un impôt calculé sur la valeur locative des immeubles bâtis, constructions de toute
nature et des terrains à usage industriel ou commercial situés dans l’étendue des périmètres
des communes urbaines et leurs zones périphériques.
Le législateur n'a pas prévu de dispositif spécifique aux établissements hôteliers en matière de
taxe urbaine, les dispositions de droit commun restent ici applicables et sont contenues
notamment dans l'article 4 de la loi n° 37-89 sur la taxe urbaine :
" Les constructions nouvelles, les additions de constructions ainsi que les machines et
appareils faisant partie intégrante des établissements de production de biens ou de services
sont exonérés de la taxe pendant une période de cinq années suivant celle de leur achèvement
ou de leur installation."
Bien que cette taxe soit perçue au profit des collectivités locales, elle n'en reste pas moins
qu'elle est due par toutes les entreprises, y compris celles exploitant des hôtels.
Les dispositions régissant cette taxe ne prévoient pas de mesures d'allégements spécifiques en
faveur des établissements hôteliers.
Outre les droits dus à la constitution, et à l'occasion des différents événements de la vie de
l'entreprise hôtelière, la loi de finances n° 55-00 pour l'année 2001 a apporté une nouveauté
consistant en la réduction du taux majoré du droit proportionnel de 10 % à 5 % applicable aux
cessions de fonds de commerce et de clientèles des établissements hôteliers.
Cette mesure est de nature à faciliter la croissance externe des hôtels, notamment par le biais
des regroupements et des concentrations des unités hôtelières, ce qui pourrait avoir un effet
positif sur la structure du secteur et sur son développement.
32
I.4 FISCALITE DES COLLECTIVITES LOCALES
Du fait de son caractère particulier, le secteur hôtelier est soumis, en plus des impôts et taxes
de droit commun, à des taxes sectorielles perçues au profit des collectivités locales.
• Cette taxe est instituée au profit l'Office national marocain du tourisme (O.N.M.T).
- les hôtels ;
- les motels ;
- les villages de vacances ;
- les auberges ;
- les résidences touristiques ;
- et les pensions.
33
- adresser à l'O.N.M.T chaque trimestre avant le 20 du premier mois de chaque trimestre de
l'année civile, le montant des taxes perçues accompagné d'une déclaration du nombre des
clients ayant séjourné dans l'établissement pendant le trimestre considéré ainsi que du nombre
des nuitées réalisées ;
- et tenir un registre sur lequel doit être porté, quotidiennement, le nombre de clients avant
séjourné dans leur établissement, lequel registre doit être conservé pendant un délai de 1 an à
compter de la date de la mention du dernier client portée sur ce registre.
• Lorsque :
- ou qu'il est réalisé dans le délai précité mais n'est pas accompagné à la déclaration ;
- ou encore que le dépôt de cette dernière est effectué dans le délai mais sans versement
concomitant du montant des taxes dues ;
• Toute omission, insuffisance ou minoration dans les déclarations est punie d'une amende
égale au minimum à 25% et au maximum à 100% du montant des taxes fraudées ou éludées et
donne lieu à un état de produits portant sur le complément de taxe et l'amende.
La taxe de séjour est perçue dans les établissements d'hébergement touristiques et vient en
supplément du prix de la chambre et de la taxe de promotion touristique.
- les hôtels qui offrent en location des chambres ou des appartements équipés et meublés à
une clientèle de passage ou de séjour,
- les clubs privés,
- les motels,
- les villages de vacances,
34
- les résidences touristiques
• En sont exclus :
- les hôtels non classés,
- des pensions,
- des camping- caravanings
- et des auberges de jeunesse.
• La taxe est due par personne et par nuitée selon les tarifs maximums fixés ci- après :
Le taux de la taxe ne peut excéder 10% du prix de la nuitée par personne pour les
établissements visés aux a) et b).
c) pour les hôtels classés dans la catégorie "quatre étoiles" et les villages de vacances : 7 DH
d) pour les hôtels classés dans la catégorie " trois étoiles " : 5 DH ;
e) pour les hôtels classés dans les catégories " deux étoiles " et " une étoile " : 3 DH ;
- joindre à chaque versement, une déclaration du nombre de clients ayant séjourné dans
l'établissement pendant le trimestre écoulé ;
et conserver tous les documents permettant de reconstituer les éléments de calcul de la taxe,
pendant un délai d'un an et ce, à compter de la date de la mention du dernier client portée sur
ces documents.
35
Tarif de la taxe Catégorie de l'hôtel
10 DH ♦ Luxe
7 DH ♦ Cinq étoiles
5 DH ♦ Quatre étoiles, et les villages de vacances
a- Nature de la taxe
Les établissements hôteliers sont soumis à cette taxe à l'occasion des spectacles, tels que
music-hall, variétés, concerts, chants, danses, donnés dans leurs établissements où il est
d'usage de consommer pendant les séances.
. soit sur les recettes brutes hebdomadaires encaissées aux entrées lorsqu'il est exigé un
droit d'entrée supérieur au prix d'une consommation ou d'un repas servi dans
l'établissement ;
. soit sur le quart des recettes brutes hebdomadaires réalisées lorsqu'il n'est pas exigé de
droit d'entrée ou lorsque ce droit est égal ou inférieur au prix d'une consommation ou d'un
repas servi dans l'établissement.
36
b- Taux de la taxe
Le taux de la taxe sur les spectacles est fixé comme suit en fonction des recettes brutes
hebdomadaires (en dirhams)
. Jusqu'à 2.000 8%
. Supérieur à 2.000 et jusqu'à 6.000 10%
. Supérieur à 6.000 et jusqu'à 10.000 12%
. Supérieur à 10.000 14%
L'exploitant (propriétaire, directeur ou gérant) de spectacles assujettis à la taxe est tenu d'en
verser le montant à la caisse du receveur de la commune intéressée dans les cinq premiers
jours de la semaine suivant celle au titre de laquelle la taxe est due.
a- Nature de la taxe
La taxe sur les débits de boissons est due par les exploitants des cafés, bars et salons de thé et
de manière générale, par tout débitant de boissons à consommer sur place
b- Taux de la taxe
La taxe se compose :
Le transfert d'un établissement à une nouvelle adresse est considéré comme une nouvelle
ouverture ; il est subordonné au paiement du droit fixe même si la nouvelle adresse se
trouve située dans le ressort territorial de la même commune.
Le taux du droit fixe est fixé en fonction notamment de la catégorie, de la nature de
l'activité et de l'emplacement des établissements.
. d'un droit annuel d'exploitation proportionnel de 10% applicable aux recettes brutes de
toute nature effectuées par les exploitants des établissements soumis à la taxe.
37
Aucune ouverture des établissements soumis à cette taxe ne peut avoir lieu sans que le
montant du droit fixe correspondant n'ait été acquitté au profit de la commune de
situation.
Les exploitants (propriétaires, directeurs ou gérants) des débits de boissons sont tenus de
déclarer, dans la première quinzaine du mois de janvier de chaque année, au service
communal de l'assiette compétent, le montant de leurs recettes de l'année précédente.
a- Nature de la taxe
Sont soumis à la taxe pour fermetures tardives ou pour ouvertures matinales, les exploitants
de cafés, restaurants, débits de boissons, dancings, cirques et tous établissements similaires
ouverts au public, autorisés à fermer à une heure tardive ou à ouvrir à une heure matinale, par
rapport à l'horaire fixé par l'administration.
b- Taux de la taxe
Le taux de la taxe est fixé en tenant compte des différentes catégories d'établissements.
La taxe est calculée en fonction du nombre d'heures par jour, par mois ou par trimestre, durant
lesquelles les établissements hôteliers sont autorisés à rester ouverts au-delà de l'heure de
fermeture ou du nombre d'heures pendant lesquelles lesdits établissements sont autorisés à
avancer leur ouverture par rapport à l'heure d'ouverture fixée par l'administration.
38
I.4.6 La taxe de licence sur les établissements de consommation de boissons alcooliques
• La taxe est égale au produit d'un nombre de décimes additionnels par le principal de l'impôt
des patentes applicable, pour l'année en cours, à chacune des professions dont l'exercice est
subordonné à l'obtention d'une licence.
a) 24 pour les établissements où sont servies et consommées sur place, à titre principal, des
boissons alcooliques ou alcoolisées ;
b) 10 pour les établissements où ces boissons ne sont servies qu'à titre accessoire.
• Le droit de réclamation est régi par les dispositions de l'article 24 du dahir du 30 décembre
1961 portant promulgation de l'impôt des patentes.
I.4.7 La taxe sur les jeux de hasard pratiqués dans les casinos :
• Cette taxe est instituée au profit de la mutuelle des Forces armées royales.
• La base imposable est constituée par le montant des recettes provenant des jeux pratiqués
dans chaque casino.
- en ce qui concerne les jeux de contrepartie dans lesquels les joueurs jouent contre
l'établissement: l'excédent du montant des gains sur celui des pertes du casino ;
- en ce qui concerne les jeux de cercle dans lesquels les joueurs jouent entre eux sans
contrepartie de l'établissement : le montant des prélèvements ou commissions revenant au
casino au titre de ces jeux;
39
- en ce qui concerne les machines à sous : la valeur des pièces de monnaie ou des jetons
prélevés par le casino, diminuée, le cas échéant, de celle des lots en numéraire ou en nature
gagnés par les joueurs.
Aux recettes visées ci-dessus s'ajoute le montant des pourboires donnés par les joueurs,
diminué de la part dont le reversement au personnel de l'établissement est justifié.
• Le taux de la taxe est appliqué au montant annuel de la base imposable et est fixé à:
• La taxe est liquidée à la fin de chaque trimestre de l'année civile, à titre provisoire, au taux
de 7 % sur le montant des recettes réalisées au cours du même trimestre.
• Le montant de la taxe liquidée est versé au trésorier de la mutuelle des Forces armées
royales dans les quinze jours suivant l'expiration du trimestre au titre duquel la taxe est due.
A la fin de l'année au titre de laquelle la taxe est due, l'exploitant du casino est tenu de
procéder à la liquidation définitive de la taxe. La différence entre le montant ainsi obtenu et la
somme des versements effectués, à titre provisoire, au titre des trois premiers trimestres, est
acquittée dans les quinze jours suivant l'expiration de ladite année.
40
• L'exploitant du casino doit tenir un registre coté et paraphé par le trésorier de la mutuelle des
Forces armées royales faisant ressortir distinctement et au jour le jour :
• Le défaut de versement de la taxe dans les est sanctionné par une majoration de 2 % par
mois ou fraction de mois de retard
• Le défaut de déclaration dans le délai prévu entraîne l'application d'une majoration égale à
10% des droits. Toute insuffisance ou minoration dans la déclaration précitée entraîne
l'application d'une majoration égale à 25% du montant de la taxe éludée.
De ce qui précède, il apparaît que malgré les mesures tendant à alléger le poids de certains
impôts au profit des établissements hôteliers, il n'en demeure pas moins que ceux-ci restent
soumis à une multitudes d'impôts et taxes dont ils réclament si ce n'est leur suppression pure
et simple, sinon leur simplification par l'application d'une taxe unique.
41
Chapitre 2: Analyse critique et proposition de solutions
Il agit, via la TVA, sur le prix des prestations, donc sur la compétitivité de la destination ; il
agit, via l’IS et les différentes taxes supportées par les opérateurs professionnels, sur la
rentabilité d'exploitation et la rentabilité financière ; il constitue également, via la fiscalité
locale, un instrument d'orientation des flux financiers de recettes vers les collectivités locales ;
il peut constituer enfin, un instrument d'incitation et d'orientation des investissements vers des
zones particulières, dont le développement est jugé prioritaire.
Dés lors, trois principes généraux guident les présentes recommandations relatives à la
stratégie fiscale:
L'objectif est de proposer un système fiscal incitatif pour le secteur de l’hôtellerie, qui dispose
d'une cohérence et d'une logique propres, en regard des enjeux que son développement
pourrait signifier pour la Nation, mais qui dans le même temps, s'intègre dans la philosophie
générale du dispositif fiscal en vigueur et de la Charte des Investissements.
II ne s'agit donc pas d'exprimer des demandes exorbitantes, ni de remettre en cause les fragiles
équilibres budgétaires actuels, ni à fortiori de déclencher des revendications catégorielles et
corporatistes pour tous les secteurs de l'économie nationale.
Au contraire, les professionnels du secteur souhaitent adopter une démarche responsable mais
volontaire, qui n'interdit ni la critique des incohérences et des injustices du système
actuellement en vigueur, ni la mise en perspective et la démonstration des potentialités
fiscales du secteur, si celui-ci se développe, ni à fortiori, les nécessaires investissements que
l'Etat doit consentir pour être en mesure de constater l'élargissement de son assiette fiscale.
42
Cependant, les professionnels du secteur souhaitent la promulgation d'un code spécifique ou
d'une convention pour le secteur de l’hôtellerie, eu égard à son importance pour l'économie
nationale.
Ils recommandent à cet égard l'adoption impérative et urgente d'un certain nombre de mesures
spécifiques, et évoquent quelques pistes de réflexion supplémentaires destinées à favoriser la
réalisation de deux des objectifs fondamentaux de la stratégie globale :
43
II.1 ANALYSE COMPARATIVE ENTRE LE SYSTEME ACTUEL ET CELUI
PROPOSE
Le traitement actuel réservé par la Charte des Investissements, ou l'interprétation qui en est
faite, au secteur de l’hôtellerie , constitue probablement le facteur le plus décrédibilisant pour
la destination. Considérer le secteur comme n'étant ni un secteur industriel, ni un secteur
exportateur est simplement injustifiable .
Il est donc impérieusement recommandé de considérer le secteur hôtelier comme la première
industrie exportatrice nationale, et de lui attribuer les mêmes avantages qu'à tout autre secteur
exportateur, quitte à apporter quelques, aménagements pratiques.
La Charte des Investissements offre deux grands avantages aux secteurs exportateurs:
• l'exonération de l'impôt sur les sociétés (IS) pendant cinq ans et un abattement de 50% pour
les années suivantes ;
• l'exonération de TVA sur les biens et services vendus à l'étranger.
Aucune raison ne justifie que le secteur hôtelier ne bénéficie pas de ces deux avantages
particuliers, étant précisé s'agissant de l'exonération de l'IS pendant les cinq premières années,
que cette mesure est sans impact réel sur les recettes publiques, les cinq premières années
d'exploitation d'un hôtel permettant rarement de dégager des bénéfices.
Mais il est par ailleurs nécessaire de considérer qu'une partie du chiffre d'affaires réalisé par
les professionnels des hôtels s'effectue avec des nationaux. Ce pourcentage ne dépasse guère
15% à 20% en moyenne. La partie du chiffre d'affaires réalisée en dirhams avec les clients
nationaux ne peut légitimement être considérée comme de l'exportation. Elle devrait donc
supporter le régime commun de l'IS et de la TVA. L'application d'un double régime fiscal
n'est cependant pas recommandable, car source de complexité comptable, d'autant moins
recommandable qu'elle apparaît, à l'analyse, inutile et plus coûteuse pour l’Etat, que
l’application d’un régime unique incitatif mais juste.
II.1.2 Simulation
Le tableau suivant estime les recettes fiscales générées par l'IS et la TVA dans deux scénarii
distincts: un scénario normatif où la part du chiffre d'affaires réalisé à l'export (80%) est
exonérée de TVA et d'IS, mais où la partie réalisée en dirhams supporte le régime commun
44
(IS à 35% et TVA à 20%) ; un scénario recommandé avec application d'un taux réduit de
TVA (7%) sur l'ensemble du chiffre d'affaires et du régime de l’IS appliqué aux entreprises
exportatrices.
Quatre hypothèses de Résultat Avant Impôts (RAI) exprimé en pourcentage du chiffre
d'affaires sont également posées avec 0%, 10%, 20% et 30%, cette dernière hypothèse
apparaissant extrêmement optimiste, voire invraisemblable pour l'hôtellerie.
S1 S2 S3 S4
Chiffre d’affaire 100 100 100 100
Export 80 80 80 80
National 20 20 20 20
RAI(% CA) 0 10 20 30
Export 0 8 16 24
National 0 2 4 6
Scenario normal
IS (35%) 0 0.7 1.4 2.1
TVA(20%) 4 4 4 4
Total IS+TVA 4 4.7 5.4 6.1
Scenario recommandé
IS(0%) 0 0 0 0
IS(17,5%) 0 1.75 3.5 5.15
TVA(7%) 7 7 7 7
IS(0%)+TVA 7 7 7 7
IS(17,5%)+TVA 7 8.75 10.5 12.15
Ainsi, pour le scénario normatif, il ressort une recette fiscale globale (TVA+IS) de
respectivement 4%, 4,70%, 5,40% et 6,10% du chiffre d'affaires selon que le RAI représente
0%, 10%, 20% ou 30% du chiffre d'affaires.
Dans la meilleure des hypothèses, la recette fiscale est inférieure au scénario recommandé qui
applique le taux de TVA réduit à 7% et l'IS à 0% puis 17,5%.
Naturellement, les scénarii présentés ci-dessus, génèrent probablement moins de recettes
fiscales que la réalité. Mais il s'est révélé impossible d'obtenir des informations précises sur
les recettes fiscales exactes générées par ce secteur, et leur décomposition par nature d'impôt,
45
en sorte que seul a pu être entrepris un raisonnement « normatif » basé sur une approche «
juste et logique » qui tienne compte de la nature exportatrice du secteur du tourisme.
Il demeure enfin l'impératif de comparer les systèmes fiscaux concurrents : la Tunisie exonère
l'IS totalement pendant 5 ans et applique un taux unifié et réduit de TVA de 7% pour
l'exploitation ; l'Egypte exonère l'IS totalement pendant des périodes de 5, 10 ans ou 20 ans
selon la région, et applique un taux de TVA de 5% ; L'Espagne et la Grèce appliquent un taux
de TVA de 6%.
La Charte des Investissements prévoit également des taux réduits de droits de douane (2,5% et
10%) pour les importations de biens d'équipement industriels (article 3 de la Charte).
L'Egypte et la Tunisie appliquent des taux unifiés de respectivement 10% et 5%.
46
II.2.2 Abaissement du seuil d'éligibilité aux conventions avec l’Etat
De même, la taxe sur les débits de boissons (qui fait triple emploi avec ta taxe de licence et la
taxe sur la valeur ajoutée) devrait être calculée sur le chiffre d'affaires boissons hors TVA. par
application d'un taux unique de 1%.
47
II.2.5 Réaménagement de la Taxe de Promotion Touristique (TPT)
Au terme des réaménagements précédents, les impôts et taxes appliqués aux entreprises du
secteur retrouveraient une certaine justification économique :
Fiscalité de l'Etat
• taxe sur la valeur ajoutée ;
• impôt sur les sociétés ;
• taxe urbaine ;
• taxe de promotion touristique
Fiscalité locale
48
Fiscalité différenciée par zone géographique
Assez fortement fiscalisées, les cessions d'actifs et de fonds de commerce, quasi inexistantes
aujourd'hui, devraient être favorisées pour permettre la respiration du tissu hôtelier, à travers
notamment le regroupement d'unités hôtelières, dans la perspective de constituer des groupes
plus diversifiés, mieux structurés et plus rentables.
49
Fiscalité des agios
La suppression de la fiscalité sur les intérêts et les agios devrait être envisagée, comme l'un
des éléments du dispositif d'ensemble visant à diminuer le coût de l'argent et favoriser
l'assainissement financier du secteur.
Fiscalité unique
50
Conclusion de la première partie
Tout au long de cette partie nous avons essayé en premier lieu de dresser et de cerner le
panorama fiscal des établissements hôteliers. Nous avons pu constater que les établissements
de ce secteur souffre d’une forte pression fiscal exercée par la multitude des impôts et taxes
auxquels il est soumis, ce qui est un handicap pour le développement du secteur touristique
marocain.
Dans un deuxième temps nous avons apporté des propositions qui peuvent améliorer le
dispositif fiscal de ce secteur, et ce après avoir opéré des simulations chiffrées.
Ces risques fiscaux, généralement non maîtrisés par l’entreprise hôtelière, peuvent altérer
l’information financière présentée par celle-ci.
Dans cette optique, nous allons essayer dans une deuxième partie de ce mémoire d’analyser
l’ensemble des risques fiscaux liés au secteur hôtelier, puis de proposer une démarche d’audit
fiscal tenant compte de la spécificité du secteur.
51
Deuxième partie
52
Introduction à la deuxième partie
L'apport de l'auditeur financier pour l'évaluation fiscale est limité. Car si l'auditeur financier
est conduit à examiner les problèmes fiscaux, notamment en vue d'évaluer l'incidence sur le
résultat des options prises ou des erreurs commises par la société, ses préoccupations propres
et la généralité des domaines à examiner ne lui permettent pas de formuler une appréciation
fiscale approfondie- Celle-ci suppose une orientation particulière des travaux de révision.
L'administration fiscale a en effet renforcé ces dernières années son dispositif matériel et
humain ainsi que les champs de son intervention afin de mieux accomplir le rôle qui lui a été
assigné. C'est ainsi, à titre d'exemple, que la loi de finances 1996-1997 a introduit trois
dispositions essentielles visant à assurer des rentrées fiscales susceptibles de compenser la
baisse irréversible des recettes douanières suite à l'engagement du Maroc dans le processus de
libéralisation, aussi bien dans le cadre de l'accord de libre échange avec l'Union Européenne,
que dans le cadre des accords du Gatt.
53
Les trois dispositions portent sur :
Il faut cependant considérer qu'au-delà de la probabilité d'un contrôle fiscal qui reste un
événement aléatoire, dont l'impact, s'il arrivait à avoir lieu, peut-être atténué par les délais de
prescription prévue par la loi, Il faut cependant considérer qu'au-delà de la probabilité d'un
contrôle fiscal qui reste un événement aléatoire, dont l'impact, s'il arrivait à avoir lieu, peut-
être atténué par les délais de prescription prévue par la loi, c'est surtout le souci de l'image
fidèle qui doit guider le manager et les responsables fiscaux de l'entreprise.
A ne pas oublier également que l'irrégularité fiscale se traduit inévitablement par un coût
financier qui peut être lourd de conséquences pour l'entreprise.
La partie pratique (voir "Simulation d'audit fiscal"), se contente de traiter du volet "régularité
fiscale ", du fait que l'appréciation de l'efficacité fiscale nécessite, comme on le verra, des
compétences confirmées en audit fiscal.
D'autre part, la notion d'efficacité fiscale est appelée à se développer et à prendre un grand
essor qu'il convient d'en éclaircir suffisamment les contours.
a/Définition
II s'agit pour l'auditeur fiscal d'apprécier la pertinence des choix fiscaux opérés par l'entreprise
en fonction de sa situation et des intérêts qu'elle poursuit.
En effet plusieurs choix fiscaux se présentent à l'entreprise dans les différentes situations
auxquelles elle se confronte tout au long de son existence, du fait que le droit fiscal marocain
offre de plus en plus de dispositions destinées à moduler le coût fiscal de certaines opérations
ou situations, à travers différentes options fiscales que l'entreprise peut choisir.
54
C'est ainsi que l'état est souvent amené à encourager le développement de certains secteurs ou
activités jugés prioritaires, à travers l'instrument fiscal essentiellement.
L'action étatique à travers l'instrument budgétaire (en agissant sur les recettes fiscales) est une
action classique. Elle est matérialisée par les différents textes portant encouragement de
différents secteurs d'activité, dont l'examen révèle que le paramètre fiscal est le principal
moyen incitatif.
Ceci dit, le bon manager est donc celui qui, avant tout, sait optimiser la fiscalité et les
différentes options qu'elle offre au mieux des intérêts de son entreprise.
Dans son ouvrage "l'entreprise devant l'impôt " Jean Schmidt constate :
"Les entreprises peuvent subir l'impôt en se bornant à remplir les imprimés administratifs et
en acquittant les sommes dues au Trésor. C'est malheureusement les cas d'un grand nombre
d'entre elles. Les régimes forfaitaires favorisent d'ailleurs cette passivité.
Les entreprises ont aussi la possibilité de prévoir l'impôt et d'utiliser au maximum les moyens
fournis par un droit fiscal qui offre des choix multiples. Les entreprises "e considèrent alors
l'impôt comme une charge dont il importe de prévoir les incidences financières. Elles
pratiquent la gestion fiscale qui est ainsi étroitement liée à la gestion financière de
l'entreprise".
La conservation de ces biens dans son actif pendant une durée de 5 ans.
Si la société ne respecte pas ces deux obligations, l'exonération initiale est automatiquement
remise en cause, avec application des sanctions prévues par les textes (amendes et pénalités).
- De même pour les choix indirects liés aux montages juridiques et financiers, où
certains excès peuvent engendrer des irrégularités sanctionnables.
55
Ex : une société A possède une filiale B cette dernière est en situation de crédit chronique de
TVA très important, qui n'est pas remboursable compte tenu de son activité.
La société mère s'attend à encaisser une grosse facture dont la TVA afférente (à reverser),
représente un montant conséquent.
Face à une telle situation, la société mère aura intérêt à envisager de mettre à profit le régime
de faveur des fusions, en absorbant sa filiale, ce qui lui permettra de soulager sa trésorerie, en
opérant la reprise du crédit de TVA dont dispose sa filiale.
Notons que le législateur marocain a strictement réglementé certains montages, afin de
prévenir les agissements de certains opérateurs peu scrupuleux, qui en profitent pour se
soustraire au paiement de leur dû.
L'appréciation de la gestion fiscale dans le cadre d'une mission d'audit fiscale, consiste à se
prononcer sur deux points fondamentaux :
L'aptitude de l'entreprise à identifier toutes les options fiscales dont elle peut bénéficier eu
égard à ses spécificités et sa situation dans le temps et dans l'espace. (Ex : régimes de faveur).
Dans cette perspective, l'auditeur tâchera à étudier essentiellement le système d'information
dont dispose l'entreprise, en vue d'examiner si celle-ci dispose constamment de toute
information pertinente, à même de faciliter la prise de décision, face à des alternatives
multiples.
Cet examen portera sur les moyens humains et matériels mis en place par la société en vue
d'assurer la fiabilité du système d'information fiscale, compte tenu de la complexité de la
matière fiscale et les difficultés afférentes à sa maîtrise.
56
doit justifier d'un haut niveau de compétences fiscales, juridiques et managériales, afin de
pouvoir se prononcer sur des situations parfois inédites.
Une des particularités de l'audit fiscal réside dans la diversité des missions que peuvent lui
assigner les entreprises qui y font appel.
Ces missions peuvent être appréciées par rapport aux facteurs suivants :
Nature des travaux Limitée : lorsque le client désire connaître les irrégularités fiscales et leur
ampleur.
Développée : lorsque le client souhaite connaître les moyens et actions
nécessaires à l'élimination des irrégularités constatées.
.
Période couverte et Limitée : couvrant une période limitée dans le temps.
fréquence Etendue : couvrant au moins les exercices non prescrits fiscalement.
Ponctuelle : limitée à une seule
intervention. Périodique : programmées régulièrement.
57
Chapitre 1: Analyse des risques fiscaux du secteur hôtelier
La mise en œuvre de ce droit de contrôle peut aboutir à la rectification des bases déclarées,
ces corrections s'accompagnent le plus souvent de sanctions fiscales et dans des cas extrêmes
des sanctions pénales.
La détermination des risques fiscaux requiert une importance cruciale dans une mission
d'audit, elle permet à l'auditeur d'avoir une vision claire quant aux anomalies qu'il pourra
rencontrer lors de l'exercice de son travail.
Pour traiter cette question, il convient d'examiner les risques fiscaux en matière d'IS, TVA,
IGR et autres impôts, puis de prescrire un traitement à chaque risque.
58
I.1 RISQUES FISCAUX GENERAUX
Les risques généraux que nous traitons ci-après désignent l'ensemble des risques fiscaux
encourus par les établissements hôteliers, indépendamment de leur appartenance au secteur
hôtelier. Autrement dit, il s'agit des risques fiscaux de droit commun.
Pour appréhender ci-risques, et pour des raisons de commodité, nous avons jugé utile de
présenter ces risques sous forme de tableaux facilement exploitables, par référence aux
catégories suivantes des impôts et taxes :
. Fiscalité directe
. Fiscalité indirecte
. Fiscalité immobilière
L'impôt sur les sociétés constitue le principal impôt qui touche les sociétés , c'est un impôt
qui est calculé par l'entreprise sur les bénéfices imposables réalisés au cour de chaque
exercice.
Le calcul de l'IS se trouve alors intimement lié aux travaux de la comptabilité puisque chaque
écriture a un impact sur le patrimoine, les charges ou les produits de l'entreprise, et par
conséquent sur ses résultats.
La détermination des risques fiscaux liés à l'IS va se traduire par l'examen des postes du bilan
et du compte de produit et de charges. L'objectif est de s'assurer du respect des dispositions de
la loi au niveau de chaque opération ayant un impact fiscal.
59
Le financement permanent
Les risques fiscaux liés au financement permanent concernent essentiellement les postes
suivants :
Les risques fiscaux présentés ci-après s'entendent des risques qui surviennent le plus souvent
dans les entreprises. Il appartient à l'auditeur fiscal de modeler sa démarche pour l'adapter au
contexte dans lequel il intervient et compte tenu des risques spécifiques aux activités dans
lesquelles il intervient et des particularités de la société et de ses opérations effectuées.
Il faudrait tenir compte également de la période de prescription, des contrôles fiscaux en-
cours et passés et de l'évolution des textes de loi et de la doctrine fiscale.
1- CAPITAUX PROPRES
60
2- CAPITAUX PROPRES ASSIMILES
3- DETTES DE FINANCEMENT
61
Actif Immobilisé
Les risques fiscaux liés à l'actif immobilisé concernent essentiellement les postes suivants :
62
7- LES IMMO CORPORELLES
63
8- LES IMMO FINANCIERES
Actif Circulant
Les risques fiscaux liés à l'actif circulant concernent essentiellement les postes suivants :
. Les stocks
. Les créances clients
. Les autres débiteurs
9- STOCKS
Évaluation des stocks par des méthodes autres que celles prévues par
la loi
64
10- CREANCES CLIENTS ET AUTRES DEBITEURS
Passif Circulant:
Les risques fiscaux liés au passif circulant concernent essentiellement les postes suivants :
. Les fournisseurs
. Les comptes d'associés
65
13-LES COMPTES D’ASSOCIES
Les charges
Les risques fiscaux liés aux charges concernent essentiellement les postes suivants :
66
15- LES IMPOTS ET TAXES
Les produits
Les risques fiscaux liés aux produits concernent essentiellement les postes suivants :
67
. Les produits financiers
. Les produits non courants
La taxe sur la valeur ajouté est un impôt indirecte payé par le consommateur et collecté par
l'entreprise au profit de l'administration fiscale. Il est calculé sur le chiffre d'affaire réalisé
après avoir enlevé la TVA déductible qui a grevé les achats de l'entreprise.
Le calcul de la TVA due fait intervenir plusieurs paramètres notamment la nature de l'activité,
les différents taux à appliquer et le mode de déclaration …
Cependant, vu la complexité des opérations qu'elle effectue (achat de marchandises, services,
biens d'investissement, ventes…), L'entreprise se voit exposer à un certains nombre de risques
quant à l'application de la réglementation en matière de TVA.
68
l'Actif Immobilisé
Les risques fiscaux liés à l’actif immobilisé concernent essentiellement les postes suivants :
69
l'Actif Circulant
Les risques fiscaux liés à l’actif circulant concernent essentiellement les postes suivants :
. Les stocks
. Les clients
24-LES STOCKS
Non tenue des comptes matières selon les dispositions légales et réglementaires
quand la société à bénéficié du régime suspensif.
Non régularisation au titre des destructions non justifiées de certains articles de
stocks.
25-LES CLIENTS
Non respect du fait générateur au titre des encaissements des créances (date de
réception, de l'argent, ou de l'encaissement du chèque ou la date d'échéance
pour les effets).
Non justification des créances devenues irrécouvrables.
La non régularisation de la TVA sur les créances perdues.
Le non respect des conditions normale de facturation (pris, marge, TVA) sur
les transactions avec les filiales ou société mère.
Existence de créance hors taxe en dehors des conditions prévues par la loi
(attestation d'exonération ou activité non imposable).
Les charges
Les risques fiscaux liés aux charges concernent essentiellement les postes suivants :
70
. Les autres charges externes
. Les impôts et taxes
Calcul erroné du prorata de déduction pour les entreprises œuvrant dans des
activités différentes
Non conformité des demandes de remboursement de la TVA aux dispositions
légales
Les produits
Les risques fiscaux liés aux produits concernent essentiellement les postes suivants :
Non application de la TVA sur les intérêts des prêts et avances données
par l'entreprise.
71
Non respect du principe de séparation des exercices.
L'impôt général sur les revenu salariaux est une retenue à la source effectuée par les
employeurs sur les rémunérations accordées à leurs employés.
L'entreprise, est tenue de déclarer mensuellement le montant de l'IGR du, sous contraintes de
paiement d'amende ou de majoration de retard.
Le calcul de l'IGR dépend d'un certain nombre de restrictions relatives aux déductions à
effectuer sur les revenus perçus au titres de différentes cotisations et pensions. Ceci oblige les
entreprises à respecter les dispositions réglementaires notamment de tenue de livre de paie,
mais aussi d'être prudentes quant à la traduction comptable de ces opérations.
L'analyse des textes de lois nous permet de dégager un ensemble de risque fiscaux liés à l'IGR
et dont l'auditeur doit faire face.
Les risques fiscaux liés à l’IGR concernent essentiellement les postes suivants :
72
Non application du taux de 30% sur les rémunérations liées au personnel ne
faisant pas partie du personnel
Incohérence globale des chiffres déclarés en matière d'IGR et de CNSS
avec ceux enregistrés en comptabilité
Non tenue des registres prévue par la les dispositions réglementaires
concernant la paie (livre de paie, livres des congés payés …
Les risques fiscaux spécifiques au secteur hôtelier sont inhérents à la nature même des impôts
et taxes spécifiques au secteur hôtelier. L'objectif de ce point est de mettre en évidence les
zones de risques. La méthodologie d'audit sera traitée dans le second chapitre.
Pour des raisons de commodité, ces risques sont traités sous forme de tableaux présentés ci-
après :
73
RISQUES FISCAUX
Taxe de séjour
74
. Paiement tardif du produit de la taxe.
RISQUES FISCAUX
75
Chapitre 2 : Le traitement des risques fiscaux
Le traitement des risques fiscaux liés à l’IS va se manifester par une série de retraitements du
résultat comptable. Ces retraitement concernent deux aspects : les réintégrations et les
déductions, qui visent soit à soumettre à l’imposition des produits soustraits auparavant de la
base imposable, ou bien faire la déduction d’un certain nombre de charges jugées comme non
déductibles.
Pour être déductibles, les charges doivent répondre à un certain nombre de conditions :
• être exposées dans l’intérêt de l’activité imposable de la société,
c’est à dire qu’elles doivent être rattachées à l’exploitation de la société.
• Se traduire par une diminution de l’actif net de la société : ne sont
pas déductibles les dépenses engagées pour la revalorisation d’un bien
immobilisé, ainsi que celle qui ont pour effet l’entrée en actif d’un nouvel
élément immobilisable.
• Correspondre à des dépenses effectives et être justifiées par des
pièces probantes.
• Être constatées en comptabilité.
76
Les réintégrations de charges ou la reprise de produits soustraits auparavant de la base
imposable est une opération extra-comptable située au niveau du passage du résultat
comptable au résultat fiscal.
L’auditeur fiscal ne se fixe pas donc comme objectif la correction des erreurs au niveau de la
comptabilité, mais seulement de se baser sur cette dernière pour déterminer les redressements
à effectuer au niveau de l’impôt à payer.
La loi sur l’IS prévoit un certain nombre de réintégration dont les principales sont les
suivantes :
77
Les pénalités pour infraction de la législation du travail, code de route… ne sont pas
déductibles.
78
déductible du bénéfice imposable à l’IS. Cette déduction est subordonnées aux
conditions ci-après : * le capital social doit être entièrement libéré au préalable.
• les sommes rémunérées ne doivent pas excéder le
montant du capital social.
• Le taux de rémunération ne doit pas excéder le taux
d’intérêt exercé sur les places financières.
Ainsi la société est tenue de réintégrer dans son résultat comptable : la totalité des
intérêts servies aux associés lorsque la condition de libération intégrale du capital n’est pas
vérifiée, et dans le cas contraire l’excèdent non déductible déterminer par application des
deux autres limitations.
79
• Les produits de participation émanant de sociétés soumises à l’IS :
ces produits bénéficient d’une exonération de 100%, et par conséquent ils doivent
être déduit intégralement du résultat imposable.
Appliqués aux risques fiscaux énumérés dans la première partie, on peut dégager les
traitements suivants :
80
Non respect des échéances des emprunts et du taux Dresser pour chaque emprunt un tableau
de change d’amortissement, précisant la valeur de
l’amortissement et l’intérêt avec leur échéance.
Déduction de provisions pour risques et charges non Avant de procéder à la déduction des provisions
déductibles pour risques et charges, il faut vérifier leurs natures
et leur condition de déductibilité. Dans ce cas il faut
réintégrer le montant de la provision dans la base
imposable.
81
Sous évaluation de la valeur d’entrée de Recalcule du montant de l’amortissement et
l’immobilisation surtout pour les biens importés réintégration de la partie supplémentaire.
(dont la valeur doit inclure les droits de douane, les
frais de transit ), les immobilisations produites par
l’entreprise pour elle-même (qui doivent être
évaluées en coût de production) ; Non application
des taux d’amortissement normaux.
En cas de cession des immobilisations, il y a risque Le calcul de la plus value à imposer doit être fait
de calcul erroné de la plus value de cession à après consultation du tableau d’amortissement de
imposer. (application des abattements prévus par la l’immobilisation et des taux d’abattement prévus par
loi, ou exonération avec engagement la loi.
d’investissement )
En cas de non intégration des plus values de cession, Réintégration du montant e la pus value à imposés
il y a risque de non existence d’un engagement dans le résultat fiscal, après application des
d’investissement des produits de cession. abattements.
Non existence de justificatif des acquisitions des Réintégration de l’amortissement correspondant.
immobilisations.
Intégration des revenus des titres de participation en Le produit des participation en provenance de
provenance de sociétés soumises à l’IS dans le société soumises à l’IS doit être distingué des autres
résultat imposable. produits et déduit du résultat imposable.
82
Constitution de provisions sur les créances en dehors Réintégration de la provision correspondante.
des règles applicables (intenter une action en justice
contre le client défaillant).
Maintien des créances irrécouvrables dans le bilan et Le montant de la créance doit être enregistré en
non reprise des provisions y afférentes. pertes, la provision doit être reprise ou le cas
échéant réintégrée dans le résultat imposable.
Intégration des acomptes au personnel dans les Réintégration du montant passé en charge.
charges
Non soumission des prêts au personnel dont la durée La société doit calculer pour chaque prêt dont la
est supérieure à 1 an à l’intérêt durée est supérieure à 1 an, le montant des intérêts et
l’intégrer dans le résultat imposable.
Existence de dettes envers les fournisseurs qui Réintégrer le montant des achats correspondant dans
correspondent pas à la réalité les charges de l’exercice.
Non constitution de provision en cas d’augmentation Constituer les provisions pour perte de change.
des dettes en devises
Application d’un taux d’intérêt sur les comptes Réintégrer la différence d’intérêt résultant de l’écart
courants d’associés supérieure aux normes en de taux.
vigueurs
Non respect des condition de déductibilité des Vérifier les conditions de déductibilité des intérêts
charges d’intérêt (libération du capital….) versés et réintégrer le montant ne respectant pas les
conditions prévues.
83
Existence d’honoraires non correspondant à des La société doit justifier les honoraires versés, dans le
charges réelles. cas contraire il faut procéder à une réintégration dans
le résultat imposable.
Non respect des conditions de déductibilité des dons Réintégration du montant excédent la partie
(0.2% du CA) et des cadeaux (valeur unitaire < à autorisée.
100 DH).
Non intégration de la part de la charge dépassant Réintégration du montant de la charge.
10000 DH et dont le paiement n’a pas été effectué
par un chèque barré non endossable
Non liaison de certains impôts et taxes à La société ne peut déduire les amendes et taxes dues
l’exploitation à une infraction de la loi. Le montant correspondant
doit être réintégrer dans le résultat imposable.
Non exhaustivité et réalité des VNA des Les VNA doivent être calculées en se référant au
immobilisations cédées tableau d’amortissement des immobilisations cédées
et en appliquant les taux admis.
Déduction des subventions données par l’entreprise Réintégration des subventions non autorisées en
en dehors des conditions applicables déduction
Non inscription des travaux réalisé par l’entreprise Réintégration du montant des travaux pour leur coût
pour elle-même en produits de production.
Non intégration des dons et subventions reçus Les subventions d’exploitation sont imposées au
niveau du résultat de l’exercice de leur obtention, de
ce fait elles doivent être réintégrer dans le résultat
imposable.
Les subvention d’investissement doivent être repris
en fraction chaque exercice pour annuler les
dotations aux amortissements des biens
d’équipement acquis.
84
Intégration des produits des titres de participation Déduction des produits de participation provenant
provenant de sociétés soumises à l’IS, dans la base d’une société soumise à l’IS
imposable
Non respect des condition de marché pour les Réintégrer l’écart résultant de la différence des taux.
intérêts sur prêt
Le traitement des risques fiscaux au niveau de la TVA va se manifester soit par un surplus
d’impôt à payer (majoré éventuellement des amendes et majorations de retard), ou par un
crédit de TVA qui sera imputé sur les déclarations à venir.
Les déductions opérées sur la TVA ayant grevée les achats peuvent être revues et régularisées
dans certain cas, ou à cause d’événement intervenus postérieurement à la date de la déduction.
Ces régularisations concernent la TVA calculée sur les immobilisation en cas de cession, ou
en cas d’utilisation de la règle du prorata de déduction.
Le prorata est calculé en rapportant le chiffre d’affaire annuel au titre des opérations
imposables, au chiffre d’affaire annuel au titre des opérations imposables et exonérées.
Dans la pratique la déduction de la TVA se fait sur la base su prorata calculé à la fin de
l’année précédente (appelé prorata provisoire de l’exercice) ; à la fin de l’exercice en
85
question, l’entreprise réunie tous les éléments de calcul du prorata définitif, et effectue
les régularisations qui s’imposent.
Ces régularisations ne concernent que la TVA sur achat de biens immobilisés, lorsque la
différence entre le prorata définitif et provisoire dépasse 5%.
cette régularisation donne lieu au reversement de la taxe déduite sur l’achat lorsque la
cession ou le transfert du bien se produisent dans un délais de 5 ans qui suit la date
d’acquisition des biens.
A l’issue de sa mission l’auditeur fiscal doit présenter un état de synthèse de son intervention.
Cet état doit préciser l’ensemble des recommandations au niveau comptable, ainsi que les
redressements à effectuer au niveau du passage du résultat comptable au résultat fiscal.
L’auditeur peut présenter ses conclusions dans des tableaux annexés à ce mémoire.
86
II-4 Traitement des risques spécifiques
Se référer aux programmes de travail dans le chapitre 3.
La démarche d'audit fiscal que nous proposons n'inclut pas les risques généraux de
l'entreprise, mais uniquement les risques fiscaux spécifiques aux établissements hôteliers. Elle
a pour objectif de mettre en relief les travaux à dérouler par l'auditeur fiscal, susceptibles de le
couvrir, et de présenter les modèles des papiers de travail relatifs à cet audit fiscal, sur la base
d'un cas pratique.
Le programme de travail proposé à pour objectif d'énumérer les travaux à dérouler en vue de
couvrir les risques fiscaux encourus par la société. Ce programme de travail peut être modelé
par l'intervenant pour l'adapter à son cas pour tenir compte des spécificités de l'établissement
hôtelier qu'il audite et du contexte de la mission, du budget temps et de la nature même de la
mission.
Ce programme de travail peut être parfaitement utilisé dans des missions de revue fiscale dans
le cadre d'une mission d'audit contractuel, de commissariat aux comptes ou d'évaluation
financière de la société.
87
AUDIT FISCAL : PROGRAMME DE TRAVAIL
REVUE FISCALE
88
traitée fiscalement comme telle.
4. CNSS
89
. Si non, idem point 2.
6. Taxe de séjour
. Idem point 5
Nous proposons dans un second point de dérouler ces travaux à travers un cas pratique pour
mieux illustrer la présentation d'une section d'audit dédié à la revue fiscale spécifique aux
hôtels.
90
91
III.2 CAS PRATIQUE
Un établissement hôtelier ABC catégorie cinq étoiles de capital 1.500.000 Dhs sis à
Casablanca a fait l’objet de notre mission d’audit relative à l’exercice 2001. Cependant nous
nous sommes intéressé à la revue fiscale de cet hôtel. Dans ce cadre nous avons passé en
revue les différents impôts et taxes auxquels est soumis l’hôtel et nous avons chiffré le risque
fiscal relatif à chacun d’eux.
Cet hôtel de part son ancienneté attire de plus en plus des touristes marocains et étrangers et
ne cesse d’investir en aménagements et rénovations pour un souci de compétitivité. Dans le
futur, l’hôtel sera acquis par une grande chaîne hôtelière ce qui a poussé les dirigeants à
prévoir un audit qui fera ressortir les risques différents fiscaux .
92
SOMMAIRE DES TRAVAUX EFFECTUES
Les impôts et taxes que nous avons revus dans le cadre de la mission d'audit fiscal de
l'établissement hôtelier ABC sont présentés ci-après :
Fiscalité indirecte
Fiscalité directe
Charge sociales
CNSS
Fiscalité immobilière
Patente
Pour des raisons de commodité, nous présenterons d'abord la synthèse des risques que nous
avons relevés lors de notre mission et, pour chacun des risques déterminés, nous allons
présenter le papier de travail modèle pour évaluer ce risque.
93
1. Synthèse des risques fiscaux
2 Fiscalité indirecte
3 Fiscalité directe
4 Charge sociales
5 Fiscalité immobilière
Commentaire : Nous avons chiffré le risque fiscal total à 1.201.000 Dhs. Ce risque est pour
sa grande partie relatif à l’IS, la taxe de séjour et la TVA.
94
2. Taxe sur les spectacles
NEANT
La société n'organise pas de spectacles
la discothèque est fermée depuis plus de 7 ans.
Commentaire : Le risque relatif à la taxe sur les spectacles est nul, du fait que l’hôtel
n’organise pas de spectacles.
Eléments 2001
* Conformément au taux
communiqué par la commune
Conclusion:
95
Commentaire : l’hôtel a un complément de CA non déclaré de 1.079.000 Dhs. De ce fait, et vu
que le taux appliqué par la commune est de 4%, nous pouvons chiffrer le risque fiscal relatif
à la taxe sur les débits de boisson à 43 000 Dhs.
4. Taxe de séjour
Eléments 1er T 2001 2ème T 2001 3ème T 2001 4ème T 2001 Total
Taxe de séjour 105 000 115 000 125 000 130 000 475 000
payée
Complément TS 285000
Conclusion:
96
Le risque de taxe de séjour est
de 285 KDH
Commentaire : L’hôtel a déclaré l’ensemble des nuitées ( écart de 0). Il est soumis à une taxe
de 5Dhs par nuitée, or qu’il n’a effectué que le règlement de 2Dhs par nuitée. Il doit payer le
reliquat de 3Dhs*95000= 285.000 Dhs.
97
5. Taxe de promotion touristique
* Retard de règlement de
5 jours
Conclusion
98
6. Patente
Valeur
Brut Locative
Nature 2000 Taux Abatements 2001
Terrains - 5% -
Constructions - 5% 20%
Installations techniques 12 450 5% 20% 498
Matériel de transport - - -
Mobilier de bureau - - -
Matériel de bureau 170 5% 20% 7
Matériel informatique 340 5% 20% 14
Agencement, inst. et 2 500 5% 20% 100
aménagements
Principal 116
Décimes 12
Centimes 14
99
7. TVA sur gratuités
GRATUITEES
Nuitées 2700
Prix nuitée* 500
8- IS sur gratuitées
GRATUITEES
Taux IS 35%
Risque IS 473
Conclusion:
Total risque IS avec majoration 15% KDH 543
100
Conclusion de la deuxième partie
Pour conclure cette partie, nous pouvons dire que le traitement des risques fiscaux peut se
faire de deux manières différentes :
2- Par des redressements des irrégularité de fond ou de formes au niveau des déclarations
fiscales.
Cependant, le traitement des risques fiscaux dans une mission d’audit, ne doit pas se traduire
par l’immixtion de l’auditeur dans la gestion de l’entreprise ; en effet ce dernier doit garder
son indépendance et s’arrêter au stade des recommandations.
101
Conclusion générale
Si la maîtrise du risque fiscal devient une nécessité pour les entreprises, la gestion fiscale
draine avec elle des gains énormes en matière de maîtrise des coût fiscaux. Mais cela suppose
que l’auditeur fiscal doit se limiter aux recommandations. En effet l’indépendance de
l’auditeur fiscal serait remise en question chaque fois que son intervention déborde sur la mise
en œuvre des recommandations qu’il aurait proposé.
Ce présent travail a été un manuel d’audit fiscal destiné aux professionnels du métier et à
toute personne qui traite de la fiscalité dans les entreprises hôtelières. Mais il se veut être,
d’autre part, un appel aux pouvoirs publics pour se focaliser sur la réforme du droit fiscal
applicable au secteur. En effet, la fiscalité est un élément de coût pour tout investissement
visant le secteur, un sentiment de complexité du système par les potentiels investisseurs dans
le secteur, mènerait au changement de destination de leurs capitaux soit vers un autre secteur
national, soit vers une autre nation. Et si les pouvoirs publics sont conscients de la forte valeur
ajoutée du tourisme en général, la seule alternative de mener les capitaux vers un autre secteur
national serait une perte et constituerait un manque à gagner pour le pays.
De ce fait, le moment est venu pour s’intéresser à cette priorité, et alléger le coût de la
fiscalité qui pèse sur le secteur et atténue de sa compétitivité. La simplification et
l’uniformisation du dispositif est une urgence, l’allégement du l’impact fiscal est une
nécessité si le Maroc veut atteindre la barre des dix millions touristes à l’échéance 2010.
102
Bibliographie
Textes de loi :
La loi 24-86 relative à la l’Impôt sur les Sociétés ( IS)
La loi 17-89 relative à l’Impôt Général sur le Revenu (IGR)
La loi 30-85 relative à la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA)
Revues et publications
La revue mensuelle BIP du cabinet Masnaoui Mazars.
Actes des journées d’études « Fiscalité et croissance » organisée par la
CGEM le 13 et 14 Octobre 1999.
Revue fiduciaire « Faire face aux contrôles fiscaux » ; Hors série
Décembre 1999-Janvier 2000.
CAPITAL « Vos droits face au fisc » ; Octobre 1994.
FINANCES NEWS « Système fiscal marocain entre incohérences et
complexité » ; Décembre 2001.
Le contrat-cadre du secteur du tourisme élaboré par la CGEM en 2001
Mémoires et travaux
Rachid SEDDIK SEGHIR « L’audit fiscal des sociétés dans le contexte
marocain : aspects méthodologiques et pratiques » ; Mémoire d’expertise
comptable 1996.
Brahim BAKRI « Outils et méthodologie de l’audit pour la gestion du
risque fiscal » ; Mémoire du cycle supérieur d’audit et de contrôle de
gestion de l’ESCA 1999.
Livres
Mohammed MARZAK « Fiscalité marocaine de l’entreprise » ; Edition
Librairie papeterie EL BADII 1994.
Abdelhamid EL GADI « Traité de droit fiscal marocain » ; Editions
DIFFUSION 1993.
103
Annexes
104
SYNTHESE GENERALE
& RAPPORT
➧ son destinataire ;
➧ son caractère confidentiel ;
et retracer l'étendue et les conditions des travaux effectués ainsi que l'évaluation, la plus
précise possible, de l'impact final de l'ensemble des redressements et rectifications proposées.
Pour en faciliter sa préparation, le rapport pourrait être établi sur la base d'une synthèse
générale à l'aide des tableaux proposés sur les modules ci-après.
1
Sous forme de note de synthèse, le cas échéant
105