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INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET D’ADMINISTRATION DES

ENTREPRISES

DELOITTE&TOUCHE

Mémoire de fin d'études

Sous le thème :

Problématique fiscale des entreprises hôtelières


au Maroc

Analyse critique et démarche d'audit fiscal

Année universitaire : 2001-2002


Sommaire synthétique
Remerciements…………………………………………………………………………………5
Avant propos…………………………………………………………………………………...6
Note de synthèse du mémoire………………………………………………………………….7
Liste des abréviations…………………………………………………………………………10
Introduction générale…………………………………………………………………………11
Chapitre préliminaire…………………………………………………………………………15
Première partie : Analyse critique du cadre fiscal marocain du
secteur hôtelier

Chapitre1 : Cadre fiscal des établissements hôteliers

I.1Fiscalité directe……………………………………………………………….…19
I.2 Fiscalité indirecte………………………………………………………………25
I.3 Fiscalité immobilière…………………………………………………………...28
I.4 Fiscalité des collectivités locales……………………………………………….33

Chapitre 2 : Analyse critique du cadre fiscal et proposition de solutions

II.1 Analyse comparative entre le système actuel et celui proposé………….…..44


II.2 Les aménagements à apporter………………………………….…………….46

Deuxième partie : Proposition d’une démarche d’audit fiscal pour


l’entreprise Hôtelière
Chapitre 1 : Analyse des risques fiscaux du secteur hôtelier

I.1 Les risques fiscaux généraux…………………………………………………59


I.2 Les risques fiscaux spécifiques………………………………………………..73

Chapitre 2 : Le traitement des risques fiscaux

II-1 Traitement des risques fiscaux liés à l’IS……………………………………76


II-2 Traitements des risques liés à la TVA………………………………………..85
II-3 Les redressements de comptes et régularisation de l’impôt…………….….86
II-4 Traitement des risques spécifiques……………………………………….….86

Chapitre 3 : Proposition d’une démarche d’audit fiscal

III.1 Proposition d’un programme de travail………………………….…………87


III.2 Cas pratique…………………………………………………………………..91
Conclusion………………………………………………………………………………..100

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Sommaire détaillé
Remerciements
Avant propos
Note de synthèse du mémoire
Liste des abréviations
Introduction générale
Chapitre préliminaire
Première partie : Analyse critique du cadre fiscal marocain du secteur hôtelier

Chapitre1 : Cadre fiscal des établissements hôteliers

I.1Fiscalité directe
I.1.1 Notion de fiscalité directe
I.1.2 L’impôt sur les sociétés
Rappel du cadre général de l’IS
Régime de faveur pour le secteur hôtelier

I.2 Fiscalité indirecte


I.2.1 Notion de fiscalité indirecte
I.2.2 La taxe sur la valeur ajoutée
Rappel du cadre général de la TVA
Régime de faveur pour le secteur hôtelier

I.3 Fiscalité immobilière


I.3.1 L’impôt des patentes
Rappel du cadre général de l’impôt des patentes
Régime de faveur pour le secteur hôtelier
I.3.2 La taxe urbaine
I.3.3 La taxe d’édilité
I.3.4 Les droits d’enregistrement

I.4 Fiscalité des collectivités locales


I.4.1 La taxe de promotion touristique
I.4.2 La taxe de séjour
I.4.3 La taxe sur les spectacles
I.4.4 La taxe sur les débits de boisson
I.4.5 La taxe pour fermetures tardives ou pour ouvertures matinales
I.4.6 La taxe de licence sur les établissements de consommation de boisson
alcooliques
I.4.7 La taxe sur les jeux au hasard pratiqués dans les casinos

Chapitre 2 : Analyse critique du cadre fiscal et proposition de solutions

II.1 Analyse comparative entre le système actuel et celui proposé


II.1.1 Avantages offert par la charte
II.1.2 Simulation

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II.2 Les aménagements à apporter
II.2.1 Droits de douanes réduits
II.2.2 Abaissement du seuil d’éligibilité aux conventions avec l’état
II.2.3 Suppression de certaines taxes doublons
II.2.4 Rationalisation des modes de calcul des autres taxes
II.2.5 Réaménagement de la Taxe de promotion touristique
II.2.6 Synthèse des recommandations

Deuxième partie : Proposition d’une démarche d’audit fiscal pour l’entreprise hôtelière

Chapitre 1 : Analyse des risques fiscaux du secteur hôtelier

I.1 Les risques fiscaux généraux

I-1.1 Risques liés à l’impôt sur les sociétés


Le financement permanent
L’actif immobilisé
L’actif circulant
Le passif circulant
Les charges
Les produits
I-1.2 Risques liés à la TVA
L’actif immobilisé
L’actif circulant
Les charges
Les produits
I-1.3 Risques liés à l’IGR sur revenus salariaux
I-1.4 Risques liés aux autres impôts et taxes

I.2 Les risques fiscaux spécifiques

Chapitre 2 : Le traitement des risques fiscaux

II-1 Traitement des risques fiscaux liés à l’IS


II-1-1 Les réintégrations
II-1-2 Les déductions

II-2 Traitements des risques liés à la TVA

II-3 Les redressements de comptes et régularisation de l’impôt

II-4 Traitement des risques spécifiques

Chapitre 3 : Proposition d’une démarche d’audit fiscal

III.1 Proposition d’un programme de travail

III.2 Cas pratique


Conclusion

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Remerciements

Nos remerciements vont tout d’abord à Mr Mustapha Melsa,


Melsa
professeur au cycle supérieur de gestion de l’ISCAE, et à Mr Hicham
IMMEL,
IMMEL chef de mission auprès du département Tax&Legals de
Deloitte&Touche qui ont bien voulu encadrer ce mémoire.

Par la même, nous exprimons notre reconnaissance à Mr Fawzi


BRITEL,
BRITEL associé gérant du cabinet international Deloitte&Touche
Tohmatsu qui nous a transmis l’esprit de la recherche, et nous a toujours
incité à l’élaboration de travaux répondant à la norme scientifique.

En élaborant ce modeste travail, nous nous sommes constamment


souvenu de leurs conseils et de leurs recommandations, nous leurs
sommes redevables non seulement d’une sincère coopération mais
également d’importantes contributions concernant le contenu de ce
travail, nous leurs adressons des sentiments d’amicale reconnaissance
pour leur aide précieuse et spontanée.

Notre gratitude va également à Mr Hassan Manssouri et Mrs


Abdelatif OUBIet
OUBI Nabil ALAMI,
ALAMI nous les remercions très vivement
pour leur collaboration et leur soutien.

Nous remercions Mr Rachid M’RABET qui ne cesse de déployer ses


efforts pour la réussite du cycle normal de l’ISCAE.

Enfin, nous aimerions exprimer nos plus vifs remerciements à toute


toute
l’équipe de Deloitte&Touche et à tous ceux qui ont contribué de loin ou
de près à la réalisation de ce travail.

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Avant propos

La fiscalité est un domaine qui a toujours attiré notre curiosité et notre


attention. Depuis notre accès à l’Institut Supérieur de Commerce et
d’Administration des Entreprises, le temple des études économiques et de gestion,
la maîtrise du droit fiscal a constamment été pour nous un challenge d’abord et
une passion profonde sans limite par la suite.

A cet effet, ce fut un grand plaisir de couronner notre passage par cette
respectueuse institution, qu’est l’ISCAE, par ce travail qui est modeste et
grandiose à la fois. Grandiose d’abord, car il a été notre plus remarquable travail
tout le long de notre cursus universitaire et qui a été le fruit d’un éreintant
travail et une longue réflexion. Modeste par la suite, en comparaison avec les
travaux et les apports de nos très chers professeurs qui, avec leurs longues
expériences, sont considérés parmi les grands fiscalistes du Maroc, et qui ont
toujours fourni de grands efforts pour nous transmettre leur savoir et leur
méthodologie de réflexion.

Pourquoi les établissements hôteliers ? Et bien du fait que le tourisme est devenu
un secteur stratégique pour les pouvoirs publiques de part sa valeur ajoutée pour
le pays.

De ce fait ce mémoire est le premier de son genre ; d’abord par son esprit critique
et de recommandation pour la fiscalité hôtelière, et par l’élaboration d’un manuel
d’audit fiscal spécifique au secteur.

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Note de synthèse
Ces dernières années, le Maroc se trouve de plus en plus confronté à un environnement
international en perpétuelles mutations dans lequel il doit résister et assurer sa compétitivité.
Pour accompagner ces changements, le Maroc s’est engagé dans d’importantes réformes tant
au niveau juridique qu’économique et social.

Parmi les défis que le Maroc aura à relever est celui de sa compétitivité dans le secteur de
l’hôtellerie. Pour atteindre cet objectif, une refonte du dispositif fiscal de ce secteur est
nécessaire en vue de le rendre attrayant.

Dans cette optique, le législateur marocain a voulu faire de la fiscalité un levier de


développement en prévoyant des mesures d’encouragement aux secteurs stratégiques,
particulièrement celui de l’hôtellerie.

Malgré les mesures tendant à alléger le poids de certains impôts au profit des établissements
hôteliers, il n’en demeure pas moins que ceux –ci restent soumis à une multitude d’impôts et
taxes dont ils réclament si ce n’est leur suppression pure et simple.

A cet effet, trois principes généraux guident nos recommandations relatives à la stratégie
fiscale du secteur :

. un principe d'incitation et d'orientation ;


. un principe de simplification, d'harmonisation et de cohérence globale avec le dispositif
appliqué aux autres secteurs ;
. un principe de compétitivité internationale du dispositif fiscal.

Pour ce faire, il est donc impérieusement recommandé de considérer le secteur hôtelier


comme la première industrie exportatrice nationale, et de lui attribuer les mêmes avantages
qu'à tout autre secteur exportateur, quitte à apporter quelques aménagements pratiques.

Après avoir opéré une simulation en matière d’IS et de TVA , on a aboutit au propositions
suivantes :

• réduction de la TVA à 7% sur l'ensemble du chiffre d'affaires ;

7
• Pour l'IS, l’application sans conditions des dispositions de l'article 7 (alinéa b / et c/) de la
Charte des Investissements : 5 ans d'exonération et 50% d'abattement au-delà, sur la totalité
du chiffre d'affaires ;

D’autre part nous avons mené une réflexion sur les aménagements à apporter en matière des
autres impôts et taxes à savoir :

• Prévoir des droits de douane réduits tel que prévues dans la charte des investissements.
• Abaissement du seuil d’éligibilité aux conventions avec l’état de 500 millions Dh à 50
millions Dh.
• Suppression de certaines taxes doublons, voire qui font triple emploi tel que la taxe de
licence sur les débits de boisson avec la taxe sur les débits de boissons et la TVA.
• La revue et la rationalisation des modes de calcul de quelques taxes, c’est le cas notamment
de l’impôt des patentes,la taxe urbaine, la taxe d’édilité et de voiries calculées sur la base de
la valeur locative, elle même estimé au moyen d’actes de location par comparaison ou
appréciation directe, alors qu’elle devrait être calculée objectivement et sans risques
d’errurs, sur la base du prix de revient des immobilisations(terrains et constructions).
• Réaménagement de la taxe de promotion touristique(TPT).

En attendant la réaction du législateur dans ce sens en tenant compte de ces propositions, les
établissements hôteliers restent soumis au champ fiscal actuel caractérisé par sa complexité
comme nous l’avons signalé auparavant.
Cette complexité engendre un accroissement des risques fiscaux des établissements hôteliers
et qui peuvent être inhérents soit au secteur lui même et à la particularité de l’activité soit à
une mauvaise interprétation de la législation fiscale.
Dans le même ordre d’idées, nous avons traité dans la deuxième partie ces risques fiscaux
relatifs aux différentes natures d’impôts.

La détermination des risques fiscaux requiert une importance cruciale dans une mission
d'audit, elle permet à l'auditeur d'avoir une vision claire quant aux anomalies qu'il pourra
rencontrer lors de l'exercice de son travail.

8
La connaissance préalable et détaillée des risques inhérents à la fiscalité de l'entreprise
hôtelière, va se répercuter sur la qualité de l'intervention de l'auditeur en terme d'exhaustivité
et de gain de temps.

Nous avons essayé de proposer une démarche d’audit adaptée au secteur et a ses spécificités.
Cette démarche est matérialisée par des programmes de travail qui aideront l’auditeur fiscal à
son organisation tout au long de la démarche. In fine notre travail a été appuyé par un cas
pratique que nous avons traité lors de notre mission d’audit.

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Liste des abréviations

TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée

IS : Impôt sur les Sociétés

IGR : Impôt Général sur le Revenu

TPT : Taxe de promotion Touristique

ONMT : Office National Marocain du Tourisme

ONDA :Office National Des Aéroports

TDB : Taxe sur les débits de boissons

T : Trimestre

TS : Taxe de séjour

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Introduction

Le Maroc, ces dernières années, n'a pas manqué d'ancrer durablement son économie à
l'économie mondiale, en procédant à une véritable mutation de son tissu juridique,
économique et social.

Au moment où les pays développés s'unissent pour accentuer leur avance vers une société de
progrès plus prospère et plus solidaire, le Maroc a compris que les sociétés de nos jours, ne
peuvent se développer et prospérer en dehors d'un environnement juridique et fiscal adapté
aux réalités et aux nécessités socio-économiques, tant nationales qu'internationales.

C'est pourquoi, précisément le Maroc a entrepris toute une série de réformes :

. Tout d'abord, ce fut la mise en place du Plan d'Ajustement structurel;


. Ensuite, la réforme de la fiscalité, de la profession comptable, du droit des sociétés et du
système judiciaire;
. Enfin, une politique d'encouragement systématique aux investissements extérieurs, par la
dynamisation du marché boursier et des capitaux.

Pour atteindre cet objectif, une refonte du système fiscal en vue de le rendre attrayant est
nécessaire.

Depuis la réforme induite par la loi-cadre n° 3-83, entrée en vigueur à partir de 1986, le
paysage fiscal marocain a connu un tournant remarquable.

La fiscalité de l’entreprise n’a cessé d’évoluer et d’acquérir par conséquent un poids


considérable dans l’environnement juridique des opérateurs économiques. Ces évolutions ont
le plus concerné des secteurs porteurs pour l'économie marocaine, notamment le secteur
hôtelier, pour les rendre attrayants. Le législateur veut faire de la fiscalité un levier de
développement, c'est pourquoi une série de mesures d'encouragement sur le plan fiscal ont
visé les secteurs les plus sensibles (secteur agricole, …) et les secteurs stratégiques (secteur
hôtelier, …).

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Ces secteurs stratégiques, notamment le secteur hôtelier, bénéficient d'encouragements
fiscaux, mais la pression fiscale demeure un handicape pour le développement du secteur

Certes, des mesures fiscales d'encouragement du secteur hôtelier ont été entreprises au Maroc,
notamment la réduction du taux de l'impôt sur le résultat pour le chiffre d'affaires en devises,
la réduction du taux de la TVA à 10%, l'application d'abattements pour le calcul de la patente,
etc.
Cependant, la pression fiscale sur le secteur est alourdie par une nouvelle batterie de taxes
propres au secteur est qui vient aggraver le coût de la prestation des hôtels, il s'agit
notamment de la taxe de promotion touristique, de la taxe de séjour et de la taxe sur les débits
de boissons.

Des aménagements doivent être apportés à la fiscalité du secteur hôtelier pour permettre au
secteur de jouer pleinement son rôle de secteur stratégique au Maroc.

L'analyse du cadre fiscal marocain du secteur hôtelier permet de relever un certain nombre de
freins au développement du secteur et permet également de relever des voies d'évolution
possibles. De là découle l'objet de la première partie de ce mémoire et qui consiste à faire une
analyse critique du cadre fiscal marocain du secteur hôtelier.

La complexité et la variété du dispositif fiscal du secteur accroît le risque fiscal des


établissements hôteliers

Dans ce nouveau contexte en perpétuel changement, les entreprises marocaines en général et


hôtelières en particulier, se trouvent sous la pression de nouvelles règles et contraintes fiscales
dont les principales sont :

. L’obligation d’établir des déclarations spontanément et de verser l’impôt correspondant


dans les délais.
. L’obligation du respect les échéances fiscales afin d’être dans les règles.
. Le renforcement des sanctions en cas d’inobservation des règles et obligations fiscales.
. L’entrée en vigueur de la loi comptable n° 9-88 qui consacre l’autonomie des règles
comptables par rapport au droit fiscal ce qui augmente les contraintes des entreprises.

La complexité de ce champ fiscal, et le retard d’adaptation et de compréhension des


entreprises, ont exposé ces dernières à un ensemble de risques fiscaux qui correspondent à des
charges latentes dues au non respect de la loi fiscale et découlant des opérations et
événements survenus au cours de l’exploitation.

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Ces risques fiscaux peuvent être inhérents au secteur hôtelier et à la spécificité de son activité,
ou à la mauvaise interprétation de la législation fiscale due à une imprécision du législateur ou
encore à une défaillance des structures internes de l’entreprise.

Ainsi un risque fiscal peut dépendre de deux paramètres :

. La probabilité d’existence d’erreurs fiscales au niveau des comptes de l’entreprise. Cette


probabilité est de plus en plus importante eu égard à la complexité de la matière fiscale, à
la multitude des observations mises à la charge de l’entreprise, de l’autonomie du droit
comptable qui est à la base de calcul des impôts.

. L’éventualité de mise en œuvre par l’administration du contrôle fiscal. Eventualité qui


devient de plus en plus probable compte tenu de la nouvelle logique de l’administration,
centrée sur la consolidation de moyens matériels et humains pour augmenter l’efficacité et
la couverture des contrôles.

Le risque fiscal, généralement non maîtrisé par la société, peut altérer la fiabilité de
l'information financière présentée par la société.

Le risque fiscal n’a pas seulement un impact sur la trésorerie de l’entreprise (hôtelière
notamment) en cas de contrôle, mais aussi sur la qualité de l’information financière qui doit
être sincère et régulière; d’où l’importance du traitement des questions fiscales et de
l’évaluation de leur impact par l’auditeur. Le risque fiscal s'il est significatif, peut altérer la
fiabilité de l'information financière, et constitue l'un des "points noirs" pour les auditeurs et
commissaires aux comptes, car c'est un passif latent dont nous ne maîtrisons ni la date
d'apparition ni le montant. Pour se prémunir contre ce risque, il est fait de plus en plus appel à
un spécialiste de l'audit fiscal pour évaluer le risque fiscal encouru par la société.

L'évaluation du risque fiscal constitue également l'un des volets importants dans les
transactions qui portent sur les entreprises. Le cessionnaire exige généralement une garantie
du passif fiscal relatif à toute la période non prescrite. Compte tenu de la complexité de la
fiscalité marocaine et de sa diversité par secteur, le métier de l'audit fiscal a connu un essor
considérable. Bien plus, les fiscalistes se sont spécialisés par secteur ou par nature d'impôt.

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L'audit fiscal permet d'évaluer le risque fiscal encouru par les établissements hôteliers pour
une fiabilisation de l'information financière.

Compte tenu de la complexité de la fiscalité du secteur, le recours aux services d'un auditeur
fiscal est de plus en plus inévitable. Les diligences à mettre en place sont particulières et
doivent être adaptées au métier de l'hôtellerie et à ses spécificités comptables, juridiques et
fiscales. L'établissement hôtelier est généralement de nature juridique particulière, notamment
du fait de l'existence de contrats de gérance libre ou encore de contrats d'exploitation sans
gérance libre. Ces différentes formules impliquent des particularités fiscales dont il faut tenir
compte.

La présentation des diligences fiscales à mettre en œuvre dans le cas de l'audit fiscal d'un
établissement hôtelier constitue l'aboutissement de la deuxième partie de ce mémoire.

De là découlent les objectifs que nous nous sommes assignés par le choix de ce sujet et qui
consistent à :

. Traiter d'un sujet d'actualité en relation avec le monde des affaires ;


. Traiter d'un sujet en relation avec des cas pratiqués lors de notre stage de fin d'études ;
. Essayer d'ébaucher une réflexion sur une démarche pratique pour réaliser une mission
d'audit fiscal dans le secteur hôtelier.

DESTINATAIRES DU TRAVAIL

Le sujet proposé a pour objectif premier d'enrichir la profession de l'audit par l'apport d'un
outil de base pour cette opération particulière qu'est l'audit fiscal des établissements hôteliers.
Toutefois, compte tenu de la nature du sujet, il est destiné parfaitement à tous les intervenants
dans le secteur hôtelier, notamment :

. Les fiscalistes conseillers des établissements hôteliers,


. Les dirigeants et cadres des établissements hôteliers,
. Les commissaires aux comptes et auditeurs des établissements hôteliers;
. Les repreneurs d'hôtels,
. Les différents intervenants qui seraient intéressés directement ou indirectement par le
secteur hôtelier.

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Chapitre préliminaire

I - Notions fondamentales

Sur la base de l'ancien code des investissements touristiques (1984), du décret de classement
existant et des expériences internationales, il faut entendre par entreprise hôtelière toute
entreprise qui exploite des unités d’hébergement sous la forme :

. d'hôtels ;
. motels ;
. résidences touristiques ;
. villages de vacances ;
. auberges touristiques ;
. ou campings.

II - Intérêt de l'audit fiscal

L’audit financier est l’examen auquel procède un professionnel indépendant et externe à


l’entreprise en vue d’exprimer une opinion motivée sur la régularité et la sincérité des
comptes annuels.

Ceux-ci doivent donner une image fidèle du résultat des opérations de l’exercice écoulé, ainsi
que de la situation financière et du patrimoine de la société à la fin de cet exercice.

La brève approche ci-dessus suffit à montrer qu'on ne peut limiter a priori les possibilités
d'extensions de la notion d'audit. L'audit répond à un besoin, dont l'évolution se répercute
inévitablement sur la notion elle-même et sur la formation des auditeurs. Aujourd'hui déjà se
manifestent des extensions de l'audit entièrement nouvelles : on mentionnera surtout l'audit
fiscal, qui est l'objet de ce mémoire.

Ce dernier qui a déjà été adopté au niveau des pays développés a connu un essor important au
niveau de ces pays, et ne manquera pas de se développer dans le contexte marocain qui
connaît des mutations profondes engendrées par les nouvelles exigences en matière de
transparence et de rationalisation des choix aussi bien au niveau macroéconomique que
micro-économique.

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C'est dans cet esprit que certains cabinets d'audit marocain ainsi que des services d'audit
interne au niveau de certaines entités marocaines ont confectionné des guides d'audit fiscal
adaptés au contexte marocain.

L'audit fiscal peut être défini comme l'examen critique de la situation fiscale d'une personne
physique ou morale en vue de formuler une appréciation.

En clair, il s'agit d'établir un diagnostic. Plus précisément, l'audit fiscal se donne deux
missions principales :

. Audit de la régularité fiscale : l'objectif est de s'assurer que l'entreprise n'encourt pas de
risque fiscal, et évaluer, le cas échéant l'impact de ce risque.

. Audit de l'efficacité fiscale : il s'agit d'apprécier jusqu'à quel point l'entreprise optimise les
choix fiscaux qui lui sont offert par la législation fiscale, compte tenu de ses spécificités,
et de sa situation dans un secteur donné.

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Première partie

Analyse critique du cadre fiscal marocain


du secteur hôtelier

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Introduction à la première partie

La volonté des pouvoirs publics de faire du secteur touristique un secteur stratégique se


manifeste notamment par des mesures d'encouragement à l'implantation des entreprises
hôtelières et à leur développement.

La mise en place d'une fiscalité qui répond au mieux aux attentes des opérateurs va dans ce
sens, même si elle reste sujette à de nombreuses critiques.

En effet, après l'abrogation du code d'encouragement aux investissements touristiques et


l'introduction de ses principales dispositions dans les textes de droit commun, le système
fiscal applicable aux entreprises hôtelières se caractérise toujours par sa lourdeur et sa
complexité.

Cette partie a pour ambition de :

. dresser un panorama des différents impôts et taxes auxquels une entreprise hôtelière doit
faire face, ainsi que de faire le rappel des principales dispositions d'encouragement
prévues pour favoriser l'investissement dans les établissements hôteliers (chapitre I).

. L'analyse critique de ce dispositif fiscal et proposition de recommandations pour le rendre


attrayant (chapitre II).

L'étude du système fiscal actuel est une phase nécessaire pour pouvoir proposer une démarche
d'audit fiscal des établissements hôteliers (deuxième partie). En ce sens que les résultats de la
première partie permettraient de situer les risques fiscaux, les taxes significatives dont
l'impact sur l'information financière serait de taille, les domaines significatifs de contrôle.
L'analyse du régime fiscal actuel est de nature à nous aider pour mieux planifier nos travaux
d'audit et de mieux diriger notre méthodologie et nos travaux d'audit fiscal.

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Chapitre 1: Cadre fiscal des établissements hôteliers

L'analyse du cadre fiscal des établissements hôteliers se fera par référence aux différentes
catégories de fiscalité suivantes :

. Fiscalité directe, notamment l'impôt sur les sociétés et l'impôt général sur le revenu;
. Fiscalité indirecte, notamment la taxe sur la valeur ajoutée
. Fiscalité immobilière, notamment la patente;
. Fiscalité des collectivités locales, notamment la taxe de promotion touristique et la taxe de
séjour.

I.1 FISCALITE DIRECTE

I.1.1 Notion de fiscalité directe

Selon la définition donnée par le lexique juridique "Dalloz", si la distinction entre fiscalité
directe et fiscalité indirecte est difficile à faire rigoureusement, le droit positif en consacre
l'existence par les effets qu'il lui attache.

Deux critères principaux sont avancés :

. Critère administratif : est direct l'impôt recouvré par les agents appelés percepteurs,
généralement par voie de rôle.

. Critère économique (dit : de l'incidence) : est direct l'impôt établi directement à la charge
de celui qui doit en supporter le prélèvement; est indirect l'impôt qui, payé par un
assujetti, est ensuite répercuté par lui sur un tiers qui est le contribuable effectif.

La fiscalité directe applicable aux établissements hôteliers au Maroc est composée


essentiellement des impôts et taxes suivants :

. Impôt sur les sociétés ;


. Impôt général sur le revenu

19
I.1.2 Impôt sur les sociétés

L'impôt sur les sociétés est désignation courante de l'impôt sur les bénéfices des sociétés et
autres personnes morales, qui frappe les profits réalisés par les sociétés de capitaux.

Les développements ci-après sont également valables pour l'impôt général sur le revenu.

a- Rappel du cadre général de l'impôt sur les sociétés

L'impôt sur les sociétés a été institué par la loi n°24-86 et s'applique à toutes les sociétés quels
que soient leur forme et leur objet à l'exclusion des sociétés en nom collectif, des sociétés de
fait et des sociétés à objet immobilier et ce conformément à l'article 2 de ladite loi, relatif aux
personnes imposables.

Compte tenu de cette définition, les entreprises hôtelières créées sous forme de sociétés autres
que la SNC, sociétés de fait ou sociétés à objet immobilier, sont soumises à l'IS au titre de
leurs établissements hôteliers.

Le taux normal de l'impôt sur les sociétés est fixé à 35% du résultat fiscal.

b- Régime de faveur pour le secteur hôtelier

Du fait de la place stratégique que présente le tourisme international pour le Maroc,


notamment par les rentrées de devises qu'il procure pour les réserves de devises du Royaume,
le législateur a incité, par un mécanisme fiscal, les opérateurs du secteur à développer ce
genre de tourisme.

Pour cela, la fiscalité sur le secteur, prévoit pour les établissements hôteliers :

. Pour les 5 premières années d'activités, une exonération totale de l'impôt sur les sociétés,
au titre de leur chiffre d'affaires réalisé en devises.

Cette exonération totale de l'IS est accordée aux établissements hôteliers créés à compter
du 1er juillet 2000 pour la partie de la base imposable correspondant à leur chiffre
d’affaires réalisé en devises, quel qu'en soit le montant et ce, pendant une période de 5
années consécutives courant à compter de l’exercice au cours duquel la première
opération d’hébergement en devises a été réalisée.

20
. Pour les années suivantes, une réduction de 50 %.

Cette mesure de faveur est de taille et est de nature à orienter les efforts des opérateurs vers le
tourisme étranger, source de recettes en devises pour l'Etat, et source de développement du
secteur au Maroc. En effet, le gain des opérateurs en terme d'économie d'impôt, pourrait servir
à améliorer leurs fonds propres et donc leurs capacités d'autofinancement, chose qui pourrait
servir à financer les investissements de renouvellements, nécessaires pour le maintien, voir
l'amélioration de la qualité des unités hôtelières au Maroc.

Simulation

Pour appréhender l'impact de cette mesure sur le secteur, nous avons opéré une simulation
simple entre le régime de droit commun et le régime de faveur accordé aux unités hôtelières.

Prenons le cas d'une unité hôtelière créée en 2001, dont le chiffre d'affaires durant les 10
années qui suivent est prévu comme suit (progression de 10% par an) en millions de dirhams :

Eléments 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

Chiffre d'affaires HT 100 110 121 133 146 161 177 195 214 235

Dont en devises (50%) 50 55 60 66 73 80 88 97 107 118

Considérons que la société prévoit de réaliser un résultat avant impôt, la première année,
d'environ 20% du chiffre d'affaires, avec progression annuelle de 11%. Les résultats
prévisionnels se présentent comme suit :

Eléments 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

Résultat avant impôt 20 22 25 27 30 33 37 41 46 51

21
Dans le cas du droit commun, le montant de l'impôt sur les sociétés à payer par la société est
déterminé comme suit : (en millions de dirhams)

Eléments 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

Résultat avant impôt 20 22 25 27 30 33 37 41 46 51

Impôt sur le résultat 7 8 9 9 11 11 13 14 16 18

Soit un total IS à payer sur 10 ans, d'environ 116 millions de dirhams, soit un pourcentage
moyen de 7% du chiffre d'affaires.

Dans le cas du régime de faveur accordé aux établissements hôteliers, le montant de l'impôt
sur les sociétés serait le suivant : (en millions de dirhams)

Eléments 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

Résultat avant impôt 20 22 25 27 30 33 37 41 46 51

Dont correspondant au 10 11 12 13 15 16 18 20 23 25
CA en devises (50%)

Dont CA non réalisé 10 11 12 13 15 16 18 20 23 25

en devises

Impôt pour la partie - - - - - 3 3 3 4 5


devises

Impôt pour la partie 3 4 4 5 5 6 6 7 8 9


non réalisée en devises

Total impôt à payer 3 4 4 5 5 9 9 10 12 14

Le total de l'impôt sur les sociétés à payer s'établit à environ 75 millions de dirhams, soit une
économie d'impôt par rapport au régime de droit commun d'environ 41 millions de dirhams.
Par rapport au chiffre d'affaires réalisé, l'impôt payé s'établit à environ 5% du chiffre
d'affaires.

22
Le régime de faveur procure pour la société, dans notre cas, un gain en matière d'impôt
d'environ 2% de son chiffre d'affaires, ce qui pourrait être une somme importante qui servirait
notamment à des investissements de renouvellement.

Pour bénéficier de ce régime de faveur, la société doit remplir un certain nombre de


conditions.

Conditions pour le régime de faveur

Pour bénéficier du régime de faveur, les établissements hôteliers doivent au préalable, être
soumis de plein droit ou sur option à l'impôt sur les sociétés selon le régime du résultat net
réel ou celui du résultat net simplifié. D'autres conditions de fond et de forme doivent être
respectées.

 Conditions de fond

Le bénéfice de l'exonération totale ou d’une réduction de 50% est subordonné à la double


condition qui est :

. d'une part, la réalisation d’un chiffre d’affaires en devises ; et


. d'autre part, le rapatriement direct ou indirect par l'intermédiaire d'agences de voyages.

Un chiffre d'affaires en devises dûment rapatriées est considéré par l'administration fiscale
être constitué lorsque les recettes sont transférées :

. soit directement d'un compte bancaire étranger vers un compte bancaire ouvert au Maroc
au nom de l’établissement hôtelier, ainsi que par toute recette effectuée par carte de crédit,
travel chèque et chèque sur l'étranger ; ou

. qui transitent par une agence de voyages au profit de l'établissement hôtelier et qui font
l'objet d'une facture de l'établissement appuyée d'un bon de réservation et d'une attestation
de rapatriement des devises correspondantes délivrée par l'agence de voyage.

23
 Conditions de forme

Des conditions de forme sont également exigées des opérateurs hôteliers. Ces conditions sont
récapitulées ci-après :

. Production d'un état d'informations accompagnant la déclaration du résultat fiscal

Les entreprises hôtelières doivent produire, en même temps que les déclarations du résultat
fiscal, un état faisant ressortir :

. l'ensemble des produits correspondant à la base imposable ;


. le chiffre d'affaires réalisé en devises et exonéré à 100 % ;
. le chiffre d'affaires réalisé en devises et exonéré à 50%.

L’application des avantages précités n'exclut pas le bénéfice des autres exonérations prévues
en matière d'IS qui sont :

. la réduction temporaire de 50 % de l'IS ou de l'IGR en faveur des entreprises qui


s’implantent dans les préfectures et provinces suivantes : Al Hoceima - Berkane -
Boujdour - Chefchaouen - Jerada - Es-Semara - Guelmim, Laâyoune - Larache - Nador -
Oued-Ed-Dahab - Oujda-Angad -Tanger-Assilah - Fahs Bni Makada - Tan-Tan - Taounate
- Taourirt - Tata - Taza et Tétouan.

. la réduction de 50 % de l’impôt sur les sociétés prévue pour les préfectures de Tanger-
Assilah et Fahs-Bni-Makada.

 Conditions pratiques

Sur un plan purement pratique, le bénéfice de ce régime de faveur nécessite la mise en œuvre
d'une organisation minimale pour pouvoir suivre la répartition du chiffre d'affaires de
l'établissement, partie en devises, partie rapatriée, …etc.

Cette organisation doit faire partie intégrante de l'organisation de l'établissement et se faire au


fur et à mesure par la mise en place d'une procédure appropriée dédiée au suivi du chiffre
d'affaires en devises. Cette fonction ne doit pas être cloisonnée et doit être parfaitement
intégrée dans son environnement. L'enjeux est de taille, car il a un impact direct sur la
trésorerie de l'entreprise et donc sur sa capacité financière et de rentabilité.

24
I.2 FISCALITE INDIRECTE

I.2.1 Notion de fiscalité indirecte

"Les impôts indirects offrent cette particularité précieuse pour la puissance publique d'être
versés par des personnes qui savent bien qu'elles ne les supportent pas, et d'être supportés par
des personnes qui ne les aperçoivent pas." M. LAURET

La fiscalité indirecte au Maroc est constitué principalement de la TVA.

I.2.2 TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE

Le lexique juridique définit la TVA comme un impôt indirect général sur la dépense inclus
dans les prix, frappant selon des taux différenciés toutes les ventes de biens et toutes les
prestations de services – sauf exonérations légales. Grâce au mécanisme de la déduction de la
TVA ayant grevé en amont les différents éléments du prix de revient de ces biens et services,
la TVA ne grève en réalité que la valeur monétaire ajoutée à chaque stade de leur production.

L'appellation "Taxe sur la valeur ajoutée" est trompeuse, car cette taxe ne concerne pas
uniquement la "valeur ajoutée" mais s'étend en réalité à toute la consommation. Elle atteint,
en principe, tous les biens et services consommés ou utilisés au Maroc, qu'ils soient d'origine
nationale ou étrangère. La TVA est un impôt général de consommation.

Par conséquent, la TVA est de nature à décourager la consommation , en ce sens que cette
taxe vient s'ajouter au prix coûtant de la prestation en plus de la marge. Encourager la
consommation implique de facto une réduction du taux de la TVA.

a- Rappel du cadre général de la TVA

Les opérations effectuées par les établissements hôteliers sont soumises à la TVA. Cette
soumission a pour objectif, certes d'accroître le coût de la prestation de l'hôtel pour le
consommateur final, mais elle est de nature à permettre la modernisation du secteur et son
intégration dans le tissu économique.

25
La TVA, élément de coût pour la prestation hôtelière

La TVA est une taxe supportée par le consommateur final, par conséquent elle vient s'ajouter
au coût de la prestation et donc au prix payé par le consommateur.

Ce supplément de coût du fait de la taxe, s'applique aussi bien au tourisme national (intérieur)
qu'au tourisme international (payé en devises) du fait de la règle de la territorialité qui soumet
à la taxe toute prestation utilisée au Maroc, et n'exonère de la TVA que les prestations
réalisées à l'étranger.

Du fait de cette règle de territorialité, les nationaux comme les étrangers supportent le même
coût en matière de TVA, que cette prestation soit payée en dirhams ou en devises. C'est aussi
l'une des raisons pour laquelle, la TVA est dite "impôt aveugle".

Réduire le coût de la prestation de l'hôtel, et donc encourager à consommer plus, impliquerait,


entre autre d'éliminer cette surcharge due à la TVA, ou simplement modérer son impact par
l'introduction d'un taux réduit ou super réduit pour tenir compte du caractère stratégique du
secteur. C'est dans cet esprit que le secteur bénéficie d'un taux réduit de TVA de 10%.

La TVA, élément de modernisation du secteur

Supposons que le secteur hôtelier soit exonéré de la TVA sans droit à déduction. Cette
situation impliquerait que les opérateurs aient une charge en plus sur leur intrants et sur leurs
investissements, due au poids de la TVA dont ils ne sont pas en droit de récupérer.

Cette situation est de nature à conduire à limiter les investissements, notamment de


renouvellement, ce qui nuirait in fine au secteur et donc aux objectifs nationaux.

Par ailleurs, cette position engendrerait une situation de déséquilibre entre le secteur et les
autres secteurs, pour deux raisons essentielles. D'une part, ce serait une atteinte aux pratiques
de la concurrence que de priver le secteur hôtelier de ce droit d'investir en exonération de la
TVA, droit qui est donné aux autres secteurs qui seraient indirectement concurrentiels. D'autre
part, cette situation est de nature à handicaper les relations du secteur avec les autres secteurs
car les entreprises hôtelières seraient dans l'incapacité de transférer aux autres secteurs le droit
de déductibilité de la TVA.

26
Bien plus, la charge de la TVA non récupérée par l'opérateur hôtelier constitue un
complément de coût à répercuter sur le coût de la prestation et donc sur le prix facturé au
client.

La soumission du secteur à la TVA a donc pour objectif d'éviter toutes ces conséquences
dommageables pour un secteur stratégique que l'on veut décloisonné des autres secteurs. Elle
est également de nature à moderniser le secteur pour le rendre plus attrayant et plus
compétitif.

b- Régime de faveur pour le secteur hôtelier

Conscient de l'effet que pourrait induire un taux élevé de la TVA sur la consommation dans le
secteur hôtelier, le législateur a prévu pour le secteur un taux réduit qui est de 10% au lieu
d'un taux normal qui est de 20%.

Ce taux est réservé aux opérations effectuées par les établissements hôteliers, il s'agit des
opérations énumérées ci-après :

. opérations de restauration, lorsque ces opérations sont réalisées dans des restaurants
exploités à l’intérieur de l'hôtel ou d’un ensemble immobilier à destination touristique ;

. opérations d'hébergement.

Les entreprises hôtelières bénéficient par ailleurs de la possibilité d'acquisition en exonération


de taxe, des biens d'investissement selon les dispositions de l'article 8-7° de la loi n° 30-85
relative à la TVA ce qui a pour impact d'alléger le coût global de l'investissement.

Simulation

Prenons le cas d'une entreprise hôtelière dont le coût de la prestation pour une nuitée est de
1.000 dirhams hors TVA.

Pour 10 nuitées, le coût de la prestation dans un cadre de droit commun serait d'environ
12.000 dirhams TVA comprise au taux normal de 20%. Alors que dans le cadre du régime de
faveur accordé aux hôtels, le coût serait seulement de 11.000 dirhams. L'impact de
l'allégement du taux de la TVA est dans ce cas de 8% par rapport au coût normal, ce qui est
un pourcentage appréciable, dont l'importance et l'effet ne sont pas si apparents si l'on

27
raisonne en absolu, du fait du faible coût de la prestation et de la durée de séjour qui est en
général limitée.

I.3 FISCALITE IMMOBILIERE

L'étude du dispositif fiscal applicable au secteur hôtelier en matière de fiscalité immobilière


couvrira l'ensemble de la fiscalité immobilière, notamment l'impôt des patentes, la taxe
urbaine et la taxe d'édilité.

I.3.1 Impôt des patentes

L’impôt des patentes est la plus vieil impôt existant au Maroc. Il a été institué à compter du
1er Juillet 1920.

La patente est établie en tenant compte de certains indices :

. Nature et condition d’exercice de la profession (détail, gros etc).


. Importance des éléments de production (matériel, terrain, machines,…).
. Valeur locative des locaux et installations professionnelles.

Cet impôt, malgré les dispositions visant à alléger son poids au regard des entreprises
hôtelières qui réalisent généralement des investissements lourds, reste une charge pénalisant
l'investissement des entreprises hôtelières.

a- Rappel du cadre général de l'impôt des patentes

L'impôt des patentes frappe l'outil de production et les moyens d'exploitation des entreprises.
Cet impôt est déterminé comme suit :

. Principal de l'impôt des patentes :

Le principal de l'impôt des patentes est égal à un taux variable en fonction du secteur
d'activité, multiplié par la valeur locative de l'outil de production. Pour le secteur hôtelier, ce
taux est de 25%.

28
La valeur locative de l'outil de production est égal à :

5% de la valeur brute des terrains


4% de la valeur brute des autres immobilisations (autres que mobilier de bureau, matériel de
transport, emballages récupérables et immobilisations en cours).
100% du loyer annuel des immobilisations prises en location et imposables à la patente.

Cette valeur locative est limitée à la partie du prix de revient inférieur ou égale à 50 millions
de dirhams.

. Décimes d'Etat et centimes additionnels

Les décimes d'Etat et les centimes additionnels qui constituent une partie intégrante de l'impôt
des patentes s'élèvent à 22,5% du montant du principal de l'impôt des patentes.

Une exonération de l'impôt des patentes (principal, décimes et centimes additionnels) est
accordée à toutes les entreprises pour les 5 premières années de leur création.

C'est dire le poids important de cet impôt sur les entreprises et en particulier sur les
établissements hôteliers qui sont caractérisés par le poids considérable des investissements en
matière de terrains, constructions et aménagements des constructions.

Le maintien d'une telle charge fiscale sur le secteur hôtelier est de nature à freiner le
développement du secteur et à limiter les investissements, surtout avec le poids et le coût que
représente le foncier pour les investisseurs au Maroc.

C'est dans ce cadre que des mesures spécifiques ont été mises en place pour lever ce frein et
accompagner le secteur hôtelier dans son développement.

b- Régime de faveur pour le secteur hôtelier

Pour la détermination de la valeur locative servant de base au calcul de la taxe proportionnelle


due par les établissements hôteliers, il est appliqué au prix de revient des constructions et
aménagements de chaque établissement, des abattements dont les taux sont fixés par tranche
en fonction du coût global de l' établissement hôtelier considéré, qu'il soit exploité par son
propriétaire ou donné en location.

29
Les taux de ces abattements sont :

. Pour la tranche du prix de revient inférieure à 3.000.000 de dirhams 20%

. Pour la tranche du prix de revient comprise entre 3.000.000 et 6.000.000 de dirhams : 40%

. Pour la tranche du prix de revient comprise entre 6.000.000 et 12.000.000 de dirhams :


50%

. Pour la tranche du prix de revient supérieure à 12.000.000 de dirhams : 60%

Simulation

Un établissement hôtelier H est propriétaire exploitant des immobilisations suivantes


(Etablissement de grand tourisme, tableau A classe 1 au tarif des patentes)

Nature de l'mmobilisation Valeur brute

. Terrains 10.000.000
. Constructions 40.000.000
. Equipements imposables à la patente 30.000.000

Total 80.000.000

Dans le cadre du droit commun, l'impôt des patentes à payer par cet établissement hôtelier
s'établit à 443.000 dirhams.

Dans le cas du régime de faveur réservé aux établissements hôteliers, le coût de la patente
serait comme suit :

L'abattement à appliquer dans notre cas, fonction du coût global prévu par l'article 6 du dahir
sur l'impôt des patentes, est de 60% (coût > 12 000 000 dh).

La valeur locative est déterminée comme suit :

Terrain : 10 000 000 (abattement néant) = 10 000 000 dirhams


Construction 40 000 000 –60% = 16 000 000 dirhams
Equipement : 30 000 000 - 60% = 12 000 000 dirhams

30
Soit un total de 38 000 000 dirhams

La valeur locative s'établit comme suit :

Terrain : 10 000 000 X 3% = 300 000 dh


Construction 16 000 000 X 4% = 640 000 dh
Equipement : 12 000 000 X 4% = 480 000 dh

Soit un total de 1 420 000 dh

Abattement de 25% prévu par la note n° 8/05356 du 17 mars 1967 et repris dans les notes
circulaires n° 701 et 704 bis relatives respectivement aux lois de finances 1995 et 1997/1998.

1 420 000 25% = 1 065 000 dh

Application du plafonnement de 50 Mdh

(1 065 000 X 50 000 000) / 80.000.000 = 665 625 dh

. Montant du principal des patentes

665 625 X 25% = 166 406,25 dh


Décime et centimes additionnels 166 406,25 X 22% = 36 609,37 dh

D'où un total à payer de 203 015,70 dh

Dans le cadre du droit commun, le montant de l'impôt des patentes à payer est estimé à
environ 443.000 dirhams alors que compte tenu du régime de faveur accordé au secteur
hôtelier le montant de l'impôt à payer n'est que de 203.015 dirhams, soit une économie
d'impôt d'environ 240.000, soit plus de 50% ce qui est appréciable.

31
I.3.2 Taxe urbaine

La taxe urbaine remonte à 1906, elle a été réformée par le Dahir du 31.12.1989.
C’est un impôt calculé sur la valeur locative des immeubles bâtis, constructions de toute
nature et des terrains à usage industriel ou commercial situés dans l’étendue des périmètres
des communes urbaines et leurs zones périphériques.

Le législateur n'a pas prévu de dispositif spécifique aux établissements hôteliers en matière de
taxe urbaine, les dispositions de droit commun restent ici applicables et sont contenues
notamment dans l'article 4 de la loi n° 37-89 sur la taxe urbaine :

" Les constructions nouvelles, les additions de constructions ainsi que les machines et
appareils faisant partie intégrante des établissements de production de biens ou de services
sont exonérés de la taxe pendant une période de cinq années suivant celle de leur achèvement
ou de leur installation."

I.3.3 Taxe d'édilité

Bien que cette taxe soit perçue au profit des collectivités locales, elle n'en reste pas moins
qu'elle est due par toutes les entreprises, y compris celles exploitant des hôtels.

Les dispositions régissant cette taxe ne prévoient pas de mesures d'allégements spécifiques en
faveur des établissements hôteliers.

I.3.4 Droits d'enregistrement

Outre les droits dus à la constitution, et à l'occasion des différents événements de la vie de
l'entreprise hôtelière, la loi de finances n° 55-00 pour l'année 2001 a apporté une nouveauté
consistant en la réduction du taux majoré du droit proportionnel de 10 % à 5 % applicable aux
cessions de fonds de commerce et de clientèles des établissements hôteliers.

Cette mesure est de nature à faciliter la croissance externe des hôtels, notamment par le biais
des regroupements et des concentrations des unités hôtelières, ce qui pourrait avoir un effet
positif sur la structure du secteur et sur son développement.

32
I.4 FISCALITE DES COLLECTIVITES LOCALES

Du fait de son caractère particulier, le secteur hôtelier est soumis, en plus des impôts et taxes
de droit commun, à des taxes sectorielles perçues au profit des collectivités locales.

Ces impôts et taxes sont essentiellement :

. La taxe de promotion touristique ;


. La taxe de séjour ;
. La taxe sur les spectacles ;
. La taxe sur les débits de boissons ;
. La taxe pour fermetures tardives ou pour ouvertures matinales ;
. La taxe de licence sur les établissements de consommation de boissons alcooliques ;
. La taxe sur les jeux de hasard pratiqués dans les casinos .

I.4.1 La Taxe de promotion touristique :

• Cette taxe est instituée au profit l'Office national marocain du tourisme (O.N.M.T).

• La taxe de promotion touristique est collectée par les établissements d'hébergement


touristique et vient en supplément du prix de la chambre acquitté par le client.

Par établissements d'hébergements, sont entendus ici :

- les hôtels ;
- les motels ;
- les villages de vacances ;
- les auberges ;
- les résidences touristiques ;
- et les pensions.

Sont exclus les camping-caravanings.


La taxe est fixée, par personne et par nuitée, à :

• L'établissement d'hébergement touristique reste débiteur vis-à-vis de l'O.N.M.T de la taxe et


responsable de son recouvrement auprès des clients et de son paiement.

• L'établissement d'hébergement touristique doivent

33
- adresser à l'O.N.M.T chaque trimestre avant le 20 du premier mois de chaque trimestre de
l'année civile, le montant des taxes perçues accompagné d'une déclaration du nombre des
clients ayant séjourné dans l'établissement pendant le trimestre considéré ainsi que du nombre
des nuitées réalisées ;

- et tenir un registre sur lequel doit être porté, quotidiennement, le nombre de clients avant
séjourné dans leur établissement, lequel registre doit être conservé pendant un délai de 1 an à
compter de la date de la mention du dernier client portée sur ce registre.

• Lorsque :

- le versement n'est pas effectué dans les délais ;

- ou qu'il est réalisé dans le délai précité mais n'est pas accompagné à la déclaration ;

- ou encore que le dépôt de cette dernière est effectué dans le délai mais sans versement
concomitant du montant des taxes dues ;

le redevable est soumis au paiement d'une amende égale au minimum à 25 % et au maximum


à 100 % du montant des taxes dues.

• Toute omission, insuffisance ou minoration dans les déclarations est punie d'une amende
égale au minimum à 25% et au maximum à 100% du montant des taxes fraudées ou éludées et
donne lieu à un état de produits portant sur le complément de taxe et l'amende.

I.4.2La Taxe de séjour :

La taxe de séjour est perçue dans les établissements d'hébergement touristiques et vient en
supplément du prix de la chambre et de la taxe de promotion touristique.

• Les "établissement d'hébergement touristique" soumis à cette taxe sont :

- les hôtels qui offrent en location des chambres ou des appartements équipés et meublés à
une clientèle de passage ou de séjour,
- les clubs privés,
- les motels,
- les villages de vacances,

34
- les résidences touristiques

• En sont exclus :
- les hôtels non classés,
- des pensions,
- des camping- caravanings
- et des auberges de jeunesse.

• La taxe est due par personne et par nuitée selon les tarifs maximums fixés ci- après :

a) pour les hôtels classés dans la catégorie " luxe " : 30 DH ;


b) pour les hôtels classés dans la catégorie "cinq étoiles" et les clubs privés : 25 DH ;

Le taux de la taxe ne peut excéder 10% du prix de la nuitée par personne pour les
établissements visés aux a) et b).

c) pour les hôtels classés dans la catégorie "quatre étoiles" et les villages de vacances : 7 DH

d) pour les hôtels classés dans la catégorie " trois étoiles " : 5 DH ;

e) pour les hôtels classés dans les catégories " deux étoiles " et " une étoile " : 3 DH ;

• Les exploitants (propriétaires, directeurs ou gérants) des " établissements d'hébergement


touristiques", sont responsables du recouvrement de la taxe de séjour auprès des clients.

• Les exploitants doivent, par ailleurs :


- faire apparaître de façon distincte la taxe de séjour sur les factures ;

- verser, à la caisse du régisseur de la commune de leur lieu d'implantation, dans les 20


premiers jours de chaque trimestre, le produit de la taxe perçue au titre du trimestre précédent
;

- joindre à chaque versement, une déclaration du nombre de clients ayant séjourné dans
l'établissement pendant le trimestre écoulé ;

et conserver tous les documents permettant de reconstituer les éléments de calcul de la taxe,
pendant un délai d'un an et ce, à compter de la date de la mention du dernier client portée sur
ces documents.

35
Tarif de la taxe Catégorie de l'hôtel

10 DH ♦ Luxe

7 DH ♦ Cinq étoiles
5 DH ♦ Quatre étoiles, et les villages de vacances

3 DH ♦ Trois étoiles, les résidences touristiques et les


motels
2 DH ♦ Deux étoiles et une étoile

1 DH ♦ Les hôtels non classés, les auberges et les pensions

I.4.3 Taxe sur les spectacles

a- Nature de la taxe

Les établissements hôteliers sont soumis à cette taxe à l'occasion des spectacles, tels que
music-hall, variétés, concerts, chants, danses, donnés dans leurs établissements où il est
d'usage de consommer pendant les séances.

La taxe sur les spectacles porte :

. soit sur les recettes brutes hebdomadaires encaissées aux entrées lorsqu'il est exigé un
droit d'entrée supérieur au prix d'une consommation ou d'un repas servi dans
l'établissement ;

. soit sur le quart des recettes brutes hebdomadaires réalisées lorsqu'il n'est pas exigé de
droit d'entrée ou lorsque ce droit est égal ou inférieur au prix d'une consommation ou d'un
repas servi dans l'établissement.

36
b- Taux de la taxe

Le taux de la taxe sur les spectacles est fixé comme suit en fonction des recettes brutes
hebdomadaires (en dirhams)

. Jusqu'à 2.000 8%
. Supérieur à 2.000 et jusqu'à 6.000 10%
. Supérieur à 6.000 et jusqu'à 10.000 12%
. Supérieur à 10.000 14%

c- Modalités de perception et de versement

L'exploitant (propriétaire, directeur ou gérant) de spectacles assujettis à la taxe est tenu d'en
verser le montant à la caisse du receveur de la commune intéressée dans les cinq premiers
jours de la semaine suivant celle au titre de laquelle la taxe est due.

I.4.4 Taxe sur les débits de boissons

a- Nature de la taxe

La taxe sur les débits de boissons est due par les exploitants des cafés, bars et salons de thé et
de manière générale, par tout débitant de boissons à consommer sur place

b- Taux de la taxe

La taxe se compose :

. d'un droit fixe exigible à l'ouverture de chaque établissement soumis à la taxe.

Le transfert d'un établissement à une nouvelle adresse est considéré comme une nouvelle
ouverture ; il est subordonné au paiement du droit fixe même si la nouvelle adresse se
trouve située dans le ressort territorial de la même commune.
Le taux du droit fixe est fixé en fonction notamment de la catégorie, de la nature de
l'activité et de l'emplacement des établissements.

. d'un droit annuel d'exploitation proportionnel de 10% applicable aux recettes brutes de
toute nature effectuées par les exploitants des établissements soumis à la taxe.

37
Aucune ouverture des établissements soumis à cette taxe ne peut avoir lieu sans que le
montant du droit fixe correspondant n'ait été acquitté au profit de la commune de
situation.

c- Modalités de perception et de versement

Les exploitants (propriétaires, directeurs ou gérants) des débits de boissons sont tenus de
déclarer, dans la première quinzaine du mois de janvier de chaque année, au service
communal de l'assiette compétent, le montant de leurs recettes de l'année précédente.

I.4.5 Taxe pour fermetures tardives ou pour ouvertures tardives

a- Nature de la taxe

Sont soumis à la taxe pour fermetures tardives ou pour ouvertures matinales, les exploitants
de cafés, restaurants, débits de boissons, dancings, cirques et tous établissements similaires
ouverts au public, autorisés à fermer à une heure tardive ou à ouvrir à une heure matinale, par
rapport à l'horaire fixé par l'administration.

b- Taux de la taxe

Le taux de la taxe est fixé en tenant compte des différentes catégories d'établissements.

c- Modalités de perception et de versement

La taxe est calculée en fonction du nombre d'heures par jour, par mois ou par trimestre, durant
lesquelles les établissements hôteliers sont autorisés à rester ouverts au-delà de l'heure de
fermeture ou du nombre d'heures pendant lesquelles lesdits établissements sont autorisés à
avancer leur ouverture par rapport à l'heure d'ouverture fixée par l'administration.

La délivrance par l'administration des autorisations pour fermetures tardives ou pour


ouvertures matinales est subordonnée au règlement d'avance de la taxe y afférente à la caisse
du receveur de la commune concernée.

38
I.4.6 La taxe de licence sur les établissements de consommation de boissons alcooliques

• La taxe est due par tout établissement de consommation de boissons alcooliques ou


alcoolisées.

• La taxe est égale au produit d'un nombre de décimes additionnels par le principal de l'impôt
des patentes applicable, pour l'année en cours, à chacune des professions dont l'exercice est
subordonné à l'obtention d'une licence.

• Le nombre des décimes additionnels est fixé à :

a) 24 pour les établissements où sont servies et consommées sur place, à titre principal, des
boissons alcooliques ou alcoolisées ;

b) 10 pour les établissements où ces boissons ne sont servies qu'à titre accessoire.

c) 2,5 pour les établissements d'hébergement touristiques.

• Le droit de réclamation est régi par les dispositions de l'article 24 du dahir du 30 décembre
1961 portant promulgation de l'impôt des patentes.

I.4.7 La taxe sur les jeux de hasard pratiqués dans les casinos :

• Cette taxe est instituée au profit de la mutuelle des Forces armées royales.

• Sont assujetties à la taxe les entreprises qui exploitent un ou plusieurs casinos.

• La base imposable est constituée par le montant des recettes provenant des jeux pratiqués
dans chaque casino.

• Par recettes, il faut entendre :

- en ce qui concerne les jeux de contrepartie dans lesquels les joueurs jouent contre
l'établissement: l'excédent du montant des gains sur celui des pertes du casino ;

- en ce qui concerne les jeux de cercle dans lesquels les joueurs jouent entre eux sans
contrepartie de l'établissement : le montant des prélèvements ou commissions revenant au
casino au titre de ces jeux;

39
- en ce qui concerne les machines à sous : la valeur des pièces de monnaie ou des jetons
prélevés par le casino, diminuée, le cas échéant, de celle des lots en numéraire ou en nature
gagnés par les joueurs.

Aux recettes visées ci-dessus s'ajoute le montant des pourboires donnés par les joueurs,
diminué de la part dont le reversement au personnel de l'établissement est justifié.

• Le taux de la taxe est appliqué au montant annuel de la base imposable et est fixé à:

- 22% lorsque ce montant est inférieur ou égal à 5.000.000 DH ;

- 15% lorsque ce montant est supérieur à 5.000.000 DH et inférieur ou égal à 10.000.000 DH


;

- 12% lorsque ce montant est supérieur à 10.000.000 DH et inférieur ou égal à 15.000.000 DH


;

- 8% lorsque ce montant est supérieur à 15.000.000 de DH et inférieur ou égal à 20.000.000


DH ;

- 7% lorsque ce montant est supérieur à 20.000.000 DH.

• La taxe est liquidée à la fin de chaque trimestre de l'année civile, à titre provisoire, au taux
de 7 % sur le montant des recettes réalisées au cours du même trimestre.

• Le montant de la taxe liquidée est versé au trésorier de la mutuelle des Forces armées
royales dans les quinze jours suivant l'expiration du trimestre au titre duquel la taxe est due.

A la fin de l'année au titre de laquelle la taxe est due, l'exploitant du casino est tenu de
procéder à la liquidation définitive de la taxe. La différence entre le montant ainsi obtenu et la
somme des versements effectués, à titre provisoire, au titre des trois premiers trimestres, est
acquittée dans les quinze jours suivant l'expiration de ladite année.

• Une déclaration récapitulative des versements indiquant la base imposable et le taux


appliqué doit être fournie avant le 1er avril de chaque année, au trésorier de la mutuelle des
Forces armées royales.

40
• L'exploitant du casino doit tenir un registre coté et paraphé par le trésorier de la mutuelle des
Forces armées royales faisant ressortir distinctement et au jour le jour :

- les opérations de recettes ;

- les opérations portant sur les chèques et les crédits.

• Le défaut de versement de la taxe dans les est sanctionné par une majoration de 2 % par
mois ou fraction de mois de retard

• Le défaut de déclaration dans le délai prévu entraîne l'application d'une majoration égale à
10% des droits. Toute insuffisance ou minoration dans la déclaration précitée entraîne
l'application d'une majoration égale à 25% du montant de la taxe éludée.

• Le défaut de tenue et de présentation du registre entraîne l'application d'une amende de


2.000 DH et d'une astreinte de cent dirhams par jour de retard.

De ce qui précède, il apparaît que malgré les mesures tendant à alléger le poids de certains
impôts au profit des établissements hôteliers, il n'en demeure pas moins que ceux-ci restent
soumis à une multitudes d'impôts et taxes dont ils réclament si ce n'est leur suppression pure
et simple, sinon leur simplification par l'application d'une taxe unique.

41
Chapitre 2: Analyse critique et proposition de solutions

En matière de développement touristique, un système fiscal est généralement considéré


comme un instrument particulièrement efficace pour atteindre simultanément plusieurs
objectifs essentiels.

Il agit, via la TVA, sur le prix des prestations, donc sur la compétitivité de la destination ; il
agit, via l’IS et les différentes taxes supportées par les opérateurs professionnels, sur la
rentabilité d'exploitation et la rentabilité financière ; il constitue également, via la fiscalité
locale, un instrument d'orientation des flux financiers de recettes vers les collectivités locales ;
il peut constituer enfin, un instrument d'incitation et d'orientation des investissements vers des
zones particulières, dont le développement est jugé prioritaire.

Dés lors, trois principes généraux guident les présentes recommandations relatives à la
stratégie fiscale:

. un principe d'incitation et d'orientation ;


. un principe de simplification, d'harmonisation et de cohérence globale avec le dispositif
appliqué aux autres secteurs ;
. un principe de compétitivité internationale du dispositif fiscal.

L'objectif est de proposer un système fiscal incitatif pour le secteur de l’hôtellerie, qui dispose
d'une cohérence et d'une logique propres, en regard des enjeux que son développement
pourrait signifier pour la Nation, mais qui dans le même temps, s'intègre dans la philosophie
générale du dispositif fiscal en vigueur et de la Charte des Investissements.

II ne s'agit donc pas d'exprimer des demandes exorbitantes, ni de remettre en cause les fragiles
équilibres budgétaires actuels, ni à fortiori de déclencher des revendications catégorielles et
corporatistes pour tous les secteurs de l'économie nationale.

Au contraire, les professionnels du secteur souhaitent adopter une démarche responsable mais
volontaire, qui n'interdit ni la critique des incohérences et des injustices du système
actuellement en vigueur, ni la mise en perspective et la démonstration des potentialités
fiscales du secteur, si celui-ci se développe, ni à fortiori, les nécessaires investissements que
l'Etat doit consentir pour être en mesure de constater l'élargissement de son assiette fiscale.

42
Cependant, les professionnels du secteur souhaitent la promulgation d'un code spécifique ou
d'une convention pour le secteur de l’hôtellerie, eu égard à son importance pour l'économie
nationale.

Ils recommandent à cet égard l'adoption impérative et urgente d'un certain nombre de mesures
spécifiques, et évoquent quelques pistes de réflexion supplémentaires destinées à favoriser la
réalisation de deux des objectifs fondamentaux de la stratégie globale :

. améliorer la compétitivité-prix du produit Maroc


. améliorer ta rentabilité des investissements touristiques au Maroc.

43
II.1 ANALYSE COMPARATIVE ENTRE LE SYSTEME ACTUEL ET CELUI
PROPOSE

II.1.1 Les avantages offerts par la charte

Le traitement actuel réservé par la Charte des Investissements, ou l'interprétation qui en est
faite, au secteur de l’hôtellerie , constitue probablement le facteur le plus décrédibilisant pour
la destination. Considérer le secteur comme n'étant ni un secteur industriel, ni un secteur
exportateur est simplement injustifiable .
Il est donc impérieusement recommandé de considérer le secteur hôtelier comme la première
industrie exportatrice nationale, et de lui attribuer les mêmes avantages qu'à tout autre secteur
exportateur, quitte à apporter quelques, aménagements pratiques.
La Charte des Investissements offre deux grands avantages aux secteurs exportateurs:
• l'exonération de l'impôt sur les sociétés (IS) pendant cinq ans et un abattement de 50% pour
les années suivantes ;
• l'exonération de TVA sur les biens et services vendus à l'étranger.
Aucune raison ne justifie que le secteur hôtelier ne bénéficie pas de ces deux avantages
particuliers, étant précisé s'agissant de l'exonération de l'IS pendant les cinq premières années,
que cette mesure est sans impact réel sur les recettes publiques, les cinq premières années
d'exploitation d'un hôtel permettant rarement de dégager des bénéfices.

Mais il est par ailleurs nécessaire de considérer qu'une partie du chiffre d'affaires réalisé par
les professionnels des hôtels s'effectue avec des nationaux. Ce pourcentage ne dépasse guère
15% à 20% en moyenne. La partie du chiffre d'affaires réalisée en dirhams avec les clients
nationaux ne peut légitimement être considérée comme de l'exportation. Elle devrait donc
supporter le régime commun de l'IS et de la TVA. L'application d'un double régime fiscal
n'est cependant pas recommandable, car source de complexité comptable, d'autant moins
recommandable qu'elle apparaît, à l'analyse, inutile et plus coûteuse pour l’Etat, que
l’application d’un régime unique incitatif mais juste.

II.1.2 Simulation

Le tableau suivant estime les recettes fiscales générées par l'IS et la TVA dans deux scénarii
distincts: un scénario normatif où la part du chiffre d'affaires réalisé à l'export (80%) est
exonérée de TVA et d'IS, mais où la partie réalisée en dirhams supporte le régime commun

44
(IS à 35% et TVA à 20%) ; un scénario recommandé avec application d'un taux réduit de
TVA (7%) sur l'ensemble du chiffre d'affaires et du régime de l’IS appliqué aux entreprises
exportatrices.
Quatre hypothèses de Résultat Avant Impôts (RAI) exprimé en pourcentage du chiffre
d'affaires sont également posées avec 0%, 10%, 20% et 30%, cette dernière hypothèse
apparaissant extrêmement optimiste, voire invraisemblable pour l'hôtellerie.

S1 S2 S3 S4
Chiffre d’affaire 100 100 100 100
Export 80 80 80 80
National 20 20 20 20

RAI(% CA) 0 10 20 30
Export 0 8 16 24
National 0 2 4 6
Scenario normal
IS (35%) 0 0.7 1.4 2.1
TVA(20%) 4 4 4 4
Total IS+TVA 4 4.7 5.4 6.1
Scenario recommandé
IS(0%) 0 0 0 0
IS(17,5%) 0 1.75 3.5 5.15
TVA(7%) 7 7 7 7
IS(0%)+TVA 7 7 7 7
IS(17,5%)+TVA 7 8.75 10.5 12.15

Ainsi, pour le scénario normatif, il ressort une recette fiscale globale (TVA+IS) de
respectivement 4%, 4,70%, 5,40% et 6,10% du chiffre d'affaires selon que le RAI représente
0%, 10%, 20% ou 30% du chiffre d'affaires.
Dans la meilleure des hypothèses, la recette fiscale est inférieure au scénario recommandé qui
applique le taux de TVA réduit à 7% et l'IS à 0% puis 17,5%.
Naturellement, les scénarii présentés ci-dessus, génèrent probablement moins de recettes
fiscales que la réalité. Mais il s'est révélé impossible d'obtenir des informations précises sur
les recettes fiscales exactes générées par ce secteur, et leur décomposition par nature d'impôt,

45
en sorte que seul a pu être entrepris un raisonnement « normatif » basé sur une approche «
juste et logique » qui tienne compte de la nature exportatrice du secteur du tourisme.

Il demeure enfin l'impératif de comparer les systèmes fiscaux concurrents : la Tunisie exonère
l'IS totalement pendant 5 ans et applique un taux unifié et réduit de TVA de 7% pour
l'exploitation ; l'Egypte exonère l'IS totalement pendant des périodes de 5, 10 ans ou 20 ans
selon la région, et applique un taux de TVA de 5% ; L'Espagne et la Grèce appliquent un taux
de TVA de 6%.

En dernière analyse, il est fortement recommandé d'appliquer le dispositif suivant à


l'ensemble des entreprises touristiques :

• réduction de la TVA à 7% sur l'ensemble du chiffre d'affaires ;


• pour l'IS, application sans conditions des dispositions de l'article 7 (alinéa b / et c/) de la
Charte des Investissements : 5 ans d'exonération et 50% d'abattement au-delà, sur la totalité
du chiffre d'affaires ;
II est enfin rappelé que la Loi des Finances, pour le 2ème semestre de l'année 2000 prévoit le
bénéfice sous conditions de celle dernière mesure aux seules unités hôtelières, alors que
toutes les entreprises touristiques, en particulier les agences de voyage, les sociétés de
location de véhicules et les sociétés de transport, devraient impérativement en bénéficier, ces
trois segments d'activité, devant engager d'importants investissements pour accompagner la
croissance des capacités hôtelières.

II.2 AUTRES AMENAGEMENTS A APPORTER :

II.2.1 Droits de douane réduits

La Charte des Investissements prévoit également des taux réduits de droits de douane (2,5% et
10%) pour les importations de biens d'équipement industriels (article 3 de la Charte).
L'Egypte et la Tunisie appliquent des taux unifiés de respectivement 10% et 5%.

Les listes publiées de matériels et de biens d'équipement bénéficiant de droits réduits ou


d'exonération de droits de douane doivent donc ne pas exclure les biens utilisés pour
l'équipement, l'aménagement et l'ameublement des hôtels, ou être purement et simplement
supprimées.

46
II.2.2 Abaissement du seuil d'éligibilité aux conventions avec l’Etat

Il est recommandé de réduire de 500 millions Dh à 50 millions Dh le seuil d'investissement


pour la conclusion de conventions avec l'Etat (article 7 de la Charte et article 7 de la Loi des
Finances 1998-1999), afin de ne pas exclure les projets de taille moyenne et les promoteurs
nationaux.

II.2.3 Suppression de certaines taxes doublons

Afin de simplifier le dispositif fiscal tout en le crédibilisant, il est conseillé de supprimer


purement et simplement un certain nombre de taxes qui n'ont plus aucune raison d'être, soit
parce qu'elles font double emploi avec d'autres taxes, soit parce qu'elles ne correspondent pas
à la réalité des entreprises touristiques.
Il s'agit principalement des taxes suivantes :
• taxe de licence sur les débits de boissons (triple emploi avec la taxe sur les débits de
boissons et la TVA) ;
• droits d'auteur (contraire à la nécessité d'encourager l'animation touristique) ;
• taxe de séjour (double emploi avec la Taxe de Promotion Touristique) ;
• taxe sur les spectacles ;
• taxe pour fermeture tardive ;
• taxe pour l'ouverture matinale ;
• taxe d'enseigne et de pré-enseigne.

II.2.4 Rationalisation des modes de calcul des autres taxes

Le mode de calcul de certains impôts relevant de la fiscalité d'Etat ou de la fiscalité locale,


apparaît particulièrement compliqué et souvent inadapté : c'est le cas notamment de l'impôt
des patentes (qui mériterait d'être supprimé), de la taxe urbaine, de la taxe d'édilité et de
voiries, calculés sur la base de la valeur locative, elle-même estimée au moyen d'actes de
location par comparaison ou appréciation directe, alors qu'elle devrait être calculée
objectivement et sans risques d'erreurs, sur la base du prix de revient des immobilisations
(terrains et constructions).

De même, la taxe sur les débits de boissons (qui fait triple emploi avec ta taxe de licence et la
taxe sur la valeur ajoutée) devrait être calculée sur le chiffre d'affaires boissons hors TVA. par
application d'un taux unique de 1%.

47
II.2.5 Réaménagement de la Taxe de Promotion Touristique (TPT)

Du fait de la suppression de la taxe de séjour qui revenait aux collectivités locales, et de


l'impératif d'une politique de promotion soutenue, il est proposé d'adopter les dispositions
suivantes :

• augmentation de la TPT et élargissement de la base des contributeurs à tous les organismes


ou institutions bénéficiant du développement du secteur touristique (ONDA, compagnies de
transport, GPBM) ;
• affectation du produit de la TPT au Fonds de Promotion géré par « Maison Maroc » ;
• détermination d'une part à définir revenant à la promotion régionale.

II.2.6 Synthèse des recommandations

Au terme des réaménagements précédents, les impôts et taxes appliqués aux entreprises du
secteur retrouveraient une certaine justification économique :

Fiscalité de l'Etat
• taxe sur la valeur ajoutée ;
• impôt sur les sociétés ;
• taxe urbaine ;
• taxe de promotion touristique

Fiscalité locale

• taxe sur les débits de boissons ;


• taxe d'édilité et de voiries.

Au terme des propositions et recommandations qui précédent, il apparaît nécessaire d'évoquer


un certain nombre de pistes de réflexion supplémentaires pour parvenir à un dispositif fiscal
globalement cohérent et incitatif,

48
 Fiscalité différenciée par zone géographique

La Charte des Investissements promulguée en 1995 prévoit un "zoning" du territoire avec la


possibilité d'appliquer une fiscalité différenciée.
Il semble qu'en matière de développement touristique, ce principe soit parfaitement opportun,
tant pour orienter les nouveaux investisseurs vers les zones de développement prioritaires, que
pour permettre à l'Etat de mieux maîtriser ses flux de recettes (en sécurisant par exemple les
recettes des zones déjà développées pour mieux se mettre en position « d'investir » sur les
zones à développer). Le Sud marocain, l'Oriental et le Nord devraient pouvoir bénéficier de ce
dispositif.

 Règles d’amortissements pour l’hôtellerie et promotion des investissements de


renouvellement

Il apparaît nécessaire également de réfléchir à un assouplissement des règles d'amortissement


pour le secteur hôtelier, pour faciliter l'étalement dans le temps des charges liées à
l'amortissement des immobilisations, améliorer ce faisant la rentabilité comptable des unités
hôtelières, faciliter par suite leur recapitalisation en fonds propres et améliorer leur solvabilité.

 Fiscalité des cessions d'actifs et des fonds de commerce

Assez fortement fiscalisées, les cessions d'actifs et de fonds de commerce, quasi inexistantes
aujourd'hui, devraient être favorisées pour permettre la respiration du tissu hôtelier, à travers
notamment le regroupement d'unités hôtelières, dans la perspective de constituer des groupes
plus diversifiés, mieux structurés et plus rentables.

 Fiscalité de l'immobilier locatif de tourisme

Le développement de l'immobilier locatif de vacances constituera un créneau extrêmement


important à surveiller et à promouvoir ; élément indispensable de tous les plans
d'aménagement des stations intégrées, l'immobilier locatif de vacances constituera la source
d'hébergement de nombreux touristes (Jusqu'à 20% ou 25% des touristes hébergés en hôtels
classés, soit près de 2 millions de personnes). La compétitivité du prix de location de cet
immobilier sera à cet égard, aussi décisive que celle de l'hôtellerie classée.

49
 Fiscalité des agios

La suppression de la fiscalité sur les intérêts et les agios devrait être envisagée, comme l'un
des éléments du dispositif d'ensemble visant à diminuer le coût de l'argent et favoriser
l'assainissement financier du secteur.

 Fiscalité unique

En complément des réflexions sur la simplification de la fiscalité, l'idée de regrouper


l'ensemble des impôts et taxes en deux impôts uniques (un impôt d'Etat et un impôt local) peut
être également suggérée.

50
Conclusion de la première partie

Tout au long de cette partie nous avons essayé en premier lieu de dresser et de cerner le
panorama fiscal des établissements hôteliers. Nous avons pu constater que les établissements
de ce secteur souffre d’une forte pression fiscal exercée par la multitude des impôts et taxes
auxquels il est soumis, ce qui est un handicap pour le développement du secteur touristique
marocain.

Dans un deuxième temps nous avons apporté des propositions qui peuvent améliorer le
dispositif fiscal de ce secteur, et ce après avoir opéré des simulations chiffrées.

La complexité de ce champ fiscal, et le retard d’adaptation et de compréhension des


entreprises, exposent ces dernières à un ensemble de risques fiscaux qui correspondent à des
charges latentes dues au non respect de la loi fiscale et découlant des opérations et
événements survenus au cours de l’exploitation.

Ces risques fiscaux, généralement non maîtrisés par l’entreprise hôtelière, peuvent altérer
l’information financière présentée par celle-ci.

Dans cette optique, nous allons essayer dans une deuxième partie de ce mémoire d’analyser
l’ensemble des risques fiscaux liés au secteur hôtelier, puis de proposer une démarche d’audit
fiscal tenant compte de la spécificité du secteur.

51
Deuxième partie

Démarche d'audit fiscal

52
Introduction à la deuxième partie
L'apport de l'auditeur financier pour l'évaluation fiscale est limité. Car si l'auditeur financier
est conduit à examiner les problèmes fiscaux, notamment en vue d'évaluer l'incidence sur le
résultat des options prises ou des erreurs commises par la société, ses préoccupations propres
et la généralité des domaines à examiner ne lui permettent pas de formuler une appréciation
fiscale approfondie- Celle-ci suppose une orientation particulière des travaux de révision.

1- Audit de la régularité fiscale

Parler de régularité fiscale évoque systématiquement la notion de risque fiscal.


Evaluer ce risque fiscal revient à rechercher si les textes fiscaux ont été correctement
appliqués. Dans la négative, il faut déterminer l'incidence des infractions relevées en tenant
compte des pénalités y afférentes.

Ce risque est fonction de deux paramètres :

a- La probabilité d'existence d'erreurs fiscales au niveau des comptes de l'entreprise :

Plusieurs facteurs concourent à faire de ce paramètre une véritable préoccupation : la


complexité croissante de la législation fiscale, la multiplicité des obligations fiscales pesant
sur les entreprises, la compétence des responsables fiscaux au sein de l'entreprise, ainsi qu'au
recours ou non de l'entreprise aux conseils externes.

b- L'éventualité d'un contrôle fiscal diligente par l'administration fiscale :

L'administration fiscale a en effet renforcé ces dernières années son dispositif matériel et
humain ainsi que les champs de son intervention afin de mieux accomplir le rôle qui lui a été
assigné. C'est ainsi, à titre d'exemple, que la loi de finances 1996-1997 a introduit trois
dispositions essentielles visant à assurer des rentrées fiscales susceptibles de compenser la
baisse irréversible des recettes douanières suite à l'engagement du Maroc dans le processus de
libéralisation, aussi bien dans le cadre de l'accord de libre échange avec l'Union Européenne,
que dans le cadre des accords du Gatt.

53
Les trois dispositions portent sur :

- Le droit d'enquête qui va devenir une obligation pour l'agent fiscal.


- L'établissement de la facture qui devient désormais une obligation dans les transactions entre
professionnels.
- La pénalisation de la fraude fiscale caractérisée qui sera érigée en délai pénal.

Il faut cependant considérer qu'au-delà de la probabilité d'un contrôle fiscal qui reste un
événement aléatoire, dont l'impact, s'il arrivait à avoir lieu, peut-être atténué par les délais de
prescription prévue par la loi, Il faut cependant considérer qu'au-delà de la probabilité d'un
contrôle fiscal qui reste un événement aléatoire, dont l'impact, s'il arrivait à avoir lieu, peut-
être atténué par les délais de prescription prévue par la loi, c'est surtout le souci de l'image
fidèle qui doit guider le manager et les responsables fiscaux de l'entreprise.
A ne pas oublier également que l'irrégularité fiscale se traduit inévitablement par un coût
financier qui peut être lourd de conséquences pour l'entreprise.

2. Audit de l'efficacité fiscale

Ce volet (audit d'efficacité) sera assez développé pour deux raisons :

La partie pratique (voir "Simulation d'audit fiscal"), se contente de traiter du volet "régularité
fiscale ", du fait que l'appréciation de l'efficacité fiscale nécessite, comme on le verra, des
compétences confirmées en audit fiscal.
D'autre part, la notion d'efficacité fiscale est appelée à se développer et à prendre un grand
essor qu'il convient d'en éclaircir suffisamment les contours.

a/Définition

II s'agit pour l'auditeur fiscal d'apprécier la pertinence des choix fiscaux opérés par l'entreprise
en fonction de sa situation et des intérêts qu'elle poursuit.
En effet plusieurs choix fiscaux se présentent à l'entreprise dans les différentes situations
auxquelles elle se confronte tout au long de son existence, du fait que le droit fiscal marocain
offre de plus en plus de dispositions destinées à moduler le coût fiscal de certaines opérations
ou situations, à travers différentes options fiscales que l'entreprise peut choisir.

54
C'est ainsi que l'état est souvent amené à encourager le développement de certains secteurs ou
activités jugés prioritaires, à travers l'instrument fiscal essentiellement.
L'action étatique à travers l'instrument budgétaire (en agissant sur les recettes fiscales) est une
action classique. Elle est matérialisée par les différents textes portant encouragement de
différents secteurs d'activité, dont l'examen révèle que le paramètre fiscal est le principal
moyen incitatif.
Ceci dit, le bon manager est donc celui qui, avant tout, sait optimiser la fiscalité et les
différentes options qu'elle offre au mieux des intérêts de son entreprise.

Dans son ouvrage "l'entreprise devant l'impôt " Jean Schmidt constate :

"Les entreprises peuvent subir l'impôt en se bornant à remplir les imprimés administratifs et
en acquittant les sommes dues au Trésor. C'est malheureusement les cas d'un grand nombre
d'entre elles. Les régimes forfaitaires favorisent d'ailleurs cette passivité.
Les entreprises ont aussi la possibilité de prévoir l'impôt et d'utiliser au maximum les moyens
fournis par un droit fiscal qui offre des choix multiples. Les entreprises "e considèrent alors
l'impôt comme une charge dont il importe de prévoir les incidences financières. Elles
pratiquent la gestion fiscale qui est ainsi étroitement liée à la gestion financière de
l'entreprise".

b/Domaine d'application du contrôle d'efficacité


- Concernant les choix directs, proposé par le droit fiscal, leur utilisation est en général
subordonnée à l'accomplissement de certaines obligations par l'entreprise.

EX : L'option pour le réinvestissement du produit global des cessions d'éléments d'actif


prévue par l'article 19 de la loi sur L'I.S, est subordonnée à l'accomplissement de deux
obligations :
Le réinvestissement dans un délai maximum de trois ans, du produit global de cession, en
biens d'équipement ou en immeubles affectés à l'exploitation.

La conservation de ces biens dans son actif pendant une durée de 5 ans.

Si la société ne respecte pas ces deux obligations, l'exonération initiale est automatiquement
remise en cause, avec application des sanctions prévues par les textes (amendes et pénalités).
- De même pour les choix indirects liés aux montages juridiques et financiers, où
certains excès peuvent engendrer des irrégularités sanctionnables.

55
Ex : une société A possède une filiale B cette dernière est en situation de crédit chronique de
TVA très important, qui n'est pas remboursable compte tenu de son activité.
La société mère s'attend à encaisser une grosse facture dont la TVA afférente (à reverser),
représente un montant conséquent.
Face à une telle situation, la société mère aura intérêt à envisager de mettre à profit le régime
de faveur des fusions, en absorbant sa filiale, ce qui lui permettra de soulager sa trésorerie, en
opérant la reprise du crédit de TVA dont dispose sa filiale.
Notons que le législateur marocain a strictement réglementé certains montages, afin de
prévenir les agissements de certains opérateurs peu scrupuleux, qui en profitent pour se
soustraire au paiement de leur dû.

c/Objectifs d'audit de l'efficacité fiscale

L'appréciation de la gestion fiscale dans le cadre d'une mission d'audit fiscale, consiste à se
prononcer sur deux points fondamentaux :
 L'aptitude de l'entreprise à identifier toutes les options fiscales dont elle peut bénéficier eu
égard à ses spécificités et sa situation dans le temps et dans l'espace. (Ex : régimes de faveur).
Dans cette perspective, l'auditeur tâchera à étudier essentiellement le système d'information
dont dispose l'entreprise, en vue d'examiner si celle-ci dispose constamment de toute
information pertinente, à même de faciliter la prise de décision, face à des alternatives
multiples.
Cet examen portera sur les moyens humains et matériels mis en place par la société en vue
d'assurer la fiabilité du système d'information fiscale, compte tenu de la complexité de la
matière fiscale et les difficultés afférentes à sa maîtrise.

 L'aptitude de l'entreprise à choisir, en tenant compte de ses objectifs, l'option la plus


judicieuse sur le plan fiscal. Il s'agit en fait de juger la pertinence des choix déjà mis en œuvre
par l'entreprise.
Généralement, les managers se trouvent souvent devant la problématique de concilier un
choix fiscal jugé comme optimal, et les objectifs généraux poursuivis par l'organisation.
L'auditeur fiscal s'attachera donc à relever, le cas échéant, les éventuels inconvénients liés à
ces choix, et à proposer les alternatives susceptibles d'y remédier.
Une des particularités de l'audit d'efficacité fiscale réside dans l'absence d'un référentiel par
rapport auquel l'auditeur peut émettre son jugement. Ce qui revient à dire que l'auditeur fiscal

56
doit justifier d'un haut niveau de compétences fiscales, juridiques et managériales, afin de
pouvoir se prononcer sur des situations parfois inédites.

D-Tableau synthétique des objectifs de l'audit fiscal

Une des particularités de l'audit fiscal réside dans la diversité des missions que peuvent lui
assigner les entreprises qui y font appel.
Ces missions peuvent être appréciées par rapport aux facteurs suivants :

Facteurs Nature de la mission

Nature des travaux Limitée : lorsque le client désire connaître les irrégularités fiscales et leur
ampleur.
Développée : lorsque le client souhaite connaître les moyens et actions
nécessaires à l'élimination des irrégularités constatées.

.
Période couverte et Limitée : couvrant une période limitée dans le temps.
fréquence Etendue : couvrant au moins les exercices non prescrits fiscalement.
Ponctuelle : limitée à une seule
intervention. Périodique : programmées régulièrement.

Nature des impôts et Centrée : couvrant un seul impôt ou un


taxes traités type d'impôt.
Générale : portant sur tous les impôts et taxes

57
Chapitre 1: Analyse des risques fiscaux du secteur hôtelier

Les risques fiscaux découlent du système déclaratif applicable en matière de fiscalité de


l'entreprise. les entreprises (hôtelières notamment) déclarent librement un résultat imposable.
L'administration fiscale dispose en contrepartie, d'un droit de contrôle à posteriori.

La mise en œuvre de ce droit de contrôle peut aboutir à la rectification des bases déclarées,
ces corrections s'accompagnent le plus souvent de sanctions fiscales et dans des cas extrêmes
des sanctions pénales.

La détermination des risques fiscaux requiert une importance cruciale dans une mission
d'audit, elle permet à l'auditeur d'avoir une vision claire quant aux anomalies qu'il pourra
rencontrer lors de l'exercice de son travail.

La connaissance préalable et détaillée des risques inhérent à la fiscalité de l'entreprise


hôtelière, va se répercuter sur la qualité de l'intervention de l'auditeur en terme d'exhaustivité
et de gain de temps.

Pour traiter cette question, il convient d'examiner les risques fiscaux en matière d'IS, TVA,
IGR et autres impôts, puis de prescrire un traitement à chaque risque.

58
I.1 RISQUES FISCAUX GENERAUX

Les risques généraux que nous traitons ci-après désignent l'ensemble des risques fiscaux
encourus par les établissements hôteliers, indépendamment de leur appartenance au secteur
hôtelier. Autrement dit, il s'agit des risques fiscaux de droit commun.

Pour appréhender ci-risques, et pour des raisons de commodité, nous avons jugé utile de
présenter ces risques sous forme de tableaux facilement exploitables, par référence aux
catégories suivantes des impôts et taxes :

. Fiscalité directe
. Fiscalité indirecte
. Fiscalité immobilière

I.1.1 RISQUES LIES A LA FISCALITE DIRECTE

I-1.2 Risques liés à l’impôt sur les sociétés

L'impôt sur les sociétés constitue le principal impôt qui touche les sociétés , c'est un impôt
qui est calculé par l'entreprise sur les bénéfices imposables réalisés au cour de chaque
exercice.

Le calcul de l'IS se trouve alors intimement lié aux travaux de la comptabilité puisque chaque
écriture a un impact sur le patrimoine, les charges ou les produits de l'entreprise, et par
conséquent sur ses résultats.

La détermination des risques fiscaux liés à l'IS va se traduire par l'examen des postes du bilan
et du compte de produit et de charges. L'objectif est de s'assurer du respect des dispositions de
la loi au niveau de chaque opération ayant un impact fiscal.

59
 Le financement permanent

Les risques fiscaux liés au financement permanent concernent essentiellement les postes
suivants :

. Les capitaux propres.


. Les capitaux propres assimilés.
. Les dettes de financement.
. Les provisions pour risques et charges.

Les risques fiscaux présentés ci-après s'entendent des risques qui surviennent le plus souvent
dans les entreprises. Il appartient à l'auditeur fiscal de modeler sa démarche pour l'adapter au
contexte dans lequel il intervient et compte tenu des risques spécifiques aux activités dans
lesquelles il intervient et des particularités de la société et de ses opérations effectuées.

Il faudrait tenir compte également de la période de prescription, des contrôles fiscaux en-
cours et passés et de l'évolution des textes de loi et de la doctrine fiscale.

1- CAPITAUX PROPRES

 En cas de réduction de capital par absorption des pertes, il y a risque


de déduction des pertes compensées du déficit reportable.

 En cas de fusion la société absorbante peut être exposée à deux types


de risques:

. La non intégration de la prime de fusion dans les résultats.


. Risque en cas d'application de l'article 20 de l'IS de non
présentation dans les délais de l'engagement de reprise des
provisions, ou de la non réintégration des profits net réalisés par
chacune des société absorbées

60
2- CAPITAUX PROPRES ASSIMILES

 L'existence parmi les subventions d'investissement d'autres types de


subventions

 Déduction des provisions réglementées dépassant 20% du bénéfice


fiscal et dans la limite de 30% de l'investissement.

 Cumul de la déduction de la provision et l'exonération totale


conformément à l'article 19 de l'IS, quand il s'agit des produits de
cession.

 En cas de non utilisation de la provision, il y a risque de non report


dans le résultat fiscal de la partie non utilisée.

3- DETTES DE FINANCEMENT

 Non respect des échéances des emprunts et du taux de change

 Non constitution de provision en cas de d'existence d'emprunts en


devise

4- PROVISION POUR RISQUE ET CHARGE

 Déduction de provisions non déductibles

61
 Actif Immobilisé

Les risques fiscaux liés à l'actif immobilisé concernent essentiellement les postes suivants :

. Les non valeurs


. Les immobilisations incorporelles.
. Les immobilisations corporelles.
. Les immobilisations financières.

5- LES NON VALEURS

 Existence d'une immobilisation correspondante à une charge


relative à l'exercice

 Existence d'une immobilisation non justifiée.

6- LES IMMO INCORPORELLES

 Constitution de provision pour dépréciation des immobilisations


incorporelles hors les conditions prévues par la loi (inexistence de
risque, évaluation incorrecte de la dépréciation )

 Surestimation de la valeur des brevets propre à l'entreprise (la valeur du


brevet doit être au plus égale à la valeur des éléments qui ont contribués
à sa naissance).

 Amortissement des brevets sur une période supérieure à 20 ans.

62
7- LES IMMO CORPORELLES

 Existence parmi les immobilisations corporelles, des éléments de


charges (intégration d'une charge de réparation ou d'entretien dans les
agencements des immobilisation).

 Sous évaluation de la valeur d'entrée de l'immobilisation surtout pour


les biens importés (dont la valeur doit inclure les droits de douane, les
frais de transit ), les immobilisations produites par l'entreprise pour
elle-même (qui doivent être évaluées en coût de production)

 Non perception de loyer pour les immobilisations données en location


aux tiers

 Non application des taux d'amortissement normaux

 En cas de cession des immobilisations, il y a risque de calcul erroné de


la plus value de cession à imposer. (application des abattements prévus
par la loi, ou exonération avec engagement d'investissement)

 En cas de non intégration des plus values de cession, il y a risque de


non existence d'un engagement d'investissement des produits de
cession.

 Non application du prorata de calcul des amortissements


complémentaires

 Non existence de justificatif des acquisitions des immobilisations.

63
8- LES IMMO FINANCIERES

 Inscription des titres de participation à l'actif à une valeur différente du


prix d'acquisition.

 Intégration des revenus des titres de participation en provenance de


sociétés soumises à l'IS dans le résultat imposable.

 Actif Circulant

Les risques fiscaux liés à l'actif circulant concernent essentiellement les postes suivants :

. Les stocks
. Les créances clients
. Les autres débiteurs

9- STOCKS

 Non existence de l'inventaire physique

 Évaluation des stocks par des méthodes autres que celles prévues par
la loi

 Constitution de provision pour dépréciation des stocks sans motif


valable (méventes, risque de marché..)

 Non respect du principe de séparation des exercices quant aux sorties.

64
10- CREANCES CLIENTS ET AUTRES DEBITEURS

 Non rattachement de la créance à l'exercice

 Existence de créance non correspondant à des opérations réelles.

 Constitution de provisions sur les créances en dehors des règles


applicables (intenter une action en justice contre le client défaillant)

 Maintien des créances irrécouvrables dans le bilan et non reprise des


provisions y afférentes

 Intégration des acomptes au personnel dans les charges

 Non soumission des prêts au personnel dont la durée est supérieure à


1 an à l'intérêt

 Passif Circulant:

Les risques fiscaux liés au passif circulant concernent essentiellement les postes suivants :

. Les fournisseurs
. Les comptes d'associés

12- LES FOURNISSEURS

. Existence de dettes envers les fournisseurs qui correspondent pas à la


réalité

. Non constitution de provision en cas d'augmentation des dettes en


devises

65
13-LES COMPTES D’ASSOCIES

. Application d'un taux d'intérêt sur les comptes courants d'associés


supérieure aux normes en vigueurs
. Non respect des condition de déductibilité des charges d'intérêt
(libération du capital….)

 Les charges

Les risques fiscaux liés aux charges concernent essentiellement les postes suivants :

. Les autres charges externes


. Les impôts et taxes
. Les frais de personnel
. Les charges financières
. Les charges non courantes

14- LES AUTRES CHARGES EXTERNES

. Porter les sommes données en garantie en charges


. Enregistrement d'une charge d'entretien en immobilisation
. Intégration des primes d'assurances non liées à l'exploitation
. Déduction des primes d'assurance au profit des ses dirigeants
. Existence d'honoraires non correspondant à des charges réelles
. Non respect des conditions de déductibilité des dons (0.2% du
CA) et des cadeaux ( valeur unitaire < à 100 DH)
. Non intégration de la part de la charge dépassant 10000 DH et
dont le paiement n'a pas été effectué par un chèque barré non
endossable
. Non soumission des paiements fait aux personnes résidents à
l'étranger à la retenue à la source (10%)

66
15- LES IMPOTS ET TAXES

. Non constitution de provisions sur les impôts et taxes à payer.


. Non liaison de certains impôts et taxes à l'exploitation

. Déduction d'un impôt non déductible

16- LES FRAIS DE PERSONNEL

. Existence de charges de personnel non correspondante à la


réalité

17- LES CHARGES FINANCIERES

. Calcul erroné des charges d'intérêt


. Non application des taux applicables sur les prêts et comptes
associés
. Non respect de la séparation des exercices

18- LES CHARGES NON COURANTES

. Non exhaustivité et réalité des VNA des immobilisations


cédées
. Déduction des subventions données par l'entreprise en dehors
des conditions applicables

 Les produits

Les risques fiscaux liés aux produits concernent essentiellement les postes suivants :

. Les produits d’exploitation

67
. Les produits financiers
. Les produits non courants

19- LES PRODUITS D’EXPLOITATION

. Existence d'une partie du CA non facturée


. Non inscription des travaux réalisé par l'entreprise pour elle-
même en produits
. Non intégration des dons et subventions reçus
. Non respect des règles de facturation
. Non respect de la spécialisation des exercices

20- LES PRODUITS D’EXPLOITATION

. Intégration des produits des titres de participation provenant de


sociétés soumises à l'IS, dans la base imposable
. Non respect des condition de marché pour les intérêts sur prêt

21- LES PRODUITS D’EXPLOITATION

. Non exhaustivité des produits de cession

I-1.2 Risques liés à la TVA

La taxe sur la valeur ajouté est un impôt indirecte payé par le consommateur et collecté par
l'entreprise au profit de l'administration fiscale. Il est calculé sur le chiffre d'affaire réalisé
après avoir enlevé la TVA déductible qui a grevé les achats de l'entreprise.

Le calcul de la TVA due fait intervenir plusieurs paramètres notamment la nature de l'activité,
les différents taux à appliquer et le mode de déclaration …
Cependant, vu la complexité des opérations qu'elle effectue (achat de marchandises, services,
biens d'investissement, ventes…), L'entreprise se voit exposer à un certains nombre de risques
quant à l'application de la réglementation en matière de TVA.

68
 l'Actif Immobilisé

Les risques fiscaux liés à l’actif immobilisé concernent essentiellement les postes suivants :

. Les immobilisations corporelles


. Les immobilisations financières

22-LES IMMOBILISATIONS CORPORELLES

Non imposition des immobilisation produites par l'entreprise pour elle-même


La non régularisation de la TVA déduite sur les immobilisations en cas de
cession dans un délais de moins de 5 ans à partir de sa date d'acquisition.
Non récupération le mois même de la TVA déductible payée sur l'achat
d'immobilisations
Non intégration de la TVA non récupérable sur immobilisation dans la valeur
d'entrée

23-LES IMMOBILISATIONS CORPORELLES

Non application de la TVA sur les intérêts

69
 l'Actif Circulant

Les risques fiscaux liés à l’actif circulant concernent essentiellement les postes suivants :

. Les stocks
. Les clients

24-LES STOCKS

Non tenue des comptes matières selon les dispositions légales et réglementaires
quand la société à bénéficié du régime suspensif.
Non régularisation au titre des destructions non justifiées de certains articles de
stocks.

25-LES CLIENTS

Non respect du fait générateur au titre des encaissements des créances (date de
réception, de l'argent, ou de l'encaissement du chèque ou la date d'échéance
pour les effets).
Non justification des créances devenues irrécouvrables.
La non régularisation de la TVA sur les créances perdues.
Le non respect des conditions normale de facturation (pris, marge, TVA) sur
les transactions avec les filiales ou société mère.
Existence de créance hors taxe en dehors des conditions prévues par la loi
(attestation d'exonération ou activité non imposable).

 Les charges

Les risques fiscaux liés aux charges concernent essentiellement les postes suivants :

70
. Les autres charges externes
. Les impôts et taxes

26-LES AUTRES CHARGES EXTERNES

Déduction de la TVA sur les déplacements et missions non liés à


l'exploitation.
Déduction de la quote-part non déductible sur les opérations d'achat payées en
espèce et dont le montant est supérieur à 10.000 DH.
Existence de pièces justificatives non probantes

27-LES IMPOT ET TAXES

Calcul erroné du prorata de déduction pour les entreprises œuvrant dans des
activités différentes
Non conformité des demandes de remboursement de la TVA aux dispositions
légales

 Les produits
Les risques fiscaux liés aux produits concernent essentiellement les postes suivants :

. Les produits d’exploitation


. Les produits financiers

28-LES PRODUITS D’EXPLOITATION

Non taxation de certaines opérations taxables prévues par la loi.


Inexistence de pièces probantes justifiants de le chiffre d'affaire.
Non respect des disposition légales en matière de facturation.

29-LES PRODUITS FINANCIERS

Non application de la TVA sur les intérêts des prêts et avances données
par l'entreprise.

71
Non respect du principe de séparation des exercices.

I-1.3 Risques liés à l'IGR sur revenus salariaux

L'impôt général sur les revenu salariaux est une retenue à la source effectuée par les
employeurs sur les rémunérations accordées à leurs employés.
L'entreprise, est tenue de déclarer mensuellement le montant de l'IGR du, sous contraintes de
paiement d'amende ou de majoration de retard.

Le calcul de l'IGR dépend d'un certain nombre de restrictions relatives aux déductions à
effectuer sur les revenus perçus au titres de différentes cotisations et pensions. Ceci oblige les
entreprises à respecter les dispositions réglementaires notamment de tenue de livre de paie,
mais aussi d'être prudentes quant à la traduction comptable de ces opérations.

L'analyse des textes de lois nous permet de dégager un ensemble de risque fiscaux liés à l'IGR
et dont l'auditeur doit faire face.

Les risques fiscaux liés à l’IGR concernent essentiellement les postes suivants :

. Les autres charges externes


. Les frais de personnel

30-LES AUTRES CHARGES EXTERNES

Non taxation des assurances souscrites au profit du personnel à l'IGR et aux


cotisations de la CNSS

31-LES FRAIS DE PERSONNEL

Utilisation de méthode erronée au niveau du calcul de l'IGR et de la base


imposable
Existence de remboursement de frais et d'indemnité diverses comme
complément du salaire imposable.
Traitement incorrecte des indemnités de licenciement en matière d'IGR

72
Non application du taux de 30% sur les rémunérations liées au personnel ne
faisant pas partie du personnel
Incohérence globale des chiffres déclarés en matière d'IGR et de CNSS
avec ceux enregistrés en comptabilité
Non tenue des registres prévue par la les dispositions réglementaires
concernant la paie (livre de paie, livres des congés payés …

I -1.3 Risques liés aux autres impôts et taxes


Les risques fiscaux liés aux charges concernent essentiellement les éléments suivants :

. Les droits d’enregistrement

RISQUES LIES AUX AUTRES IMPOTS

Non enregistrement des actes relatifs à la constitution de la société ou des


opération sur le capital dans le mois qui suit leur date.
Évaluation erronée des éléments apportés en nature
Non prise en considération des prime de fusion, d'émission ou d'apport.
Non enregistrement des acquisition des fonds de commerce et des autres
éléments de l'actif incorporels
Non enregistrement des acquisitions d'immeubles

I.2 RISQUES FISCAUX SPECIFIQUES

Les risques fiscaux spécifiques au secteur hôtelier sont inhérents à la nature même des impôts
et taxes spécifiques au secteur hôtelier. L'objectif de ce point est de mettre en évidence les
zones de risques. La méthodologie d'audit sera traitée dans le second chapitre.

Pour des raisons de commodité, ces risques sont traités sous forme de tableaux présentés ci-
après :

73
RISQUES FISCAUX

Taxe de séjour

. Le taux appliqué est différent du taux maximum


fixé à 7 dhs et la société n'a pas confirmation du
taux appliqué.
. Les nuitées déclarées par la société sont
différentes des nuitées réalisées.
. Le règlement de la taxe se fait en retard.

Taxe de promotion touristique

. Application d'un taux non conforme au taux prévu


par la loi.
. Les nuitées déclarées par la société sont
différentes des nuitées réalisées.
. Le règlement de la taxe se fait en retard.

Taxe sur les débits de boisson

. Différence entre le chiffre d'affaires déclaré


beverage, et le chiffre d'affaires réalisé.
. Taux appliqué différent du taux officiel
communiqué par la commune.

74
. Paiement tardif du produit de la taxe.

RISQUES FISCAUX

Impôt général sur le revenu

. L'IGR et la CNSS sur les pourboires ne sont pas


retenus et versés ou ne sont pas correctement
déterminés.

Taxe sur la valeur ajoutée

. La société ne tient pas compte de la TVA sur les


gratuités.

Impôt sur les sociétés

. La société ne paie pas d'IS sur les gratuités


(chiffre d'affaires non comptabilisé).
. La redevance de gestion, le cas échéant, n'a pas
fait l'objet de retenue à la source et de TVA.

75
Chapitre 2 : Le traitement des risques fiscaux

II-1 Traitement des risques liés à l’IS

Le traitement des risques fiscaux liés à l’IS va se manifester par une série de retraitements du
résultat comptable. Ces retraitement concernent deux aspects : les réintégrations et les
déductions, qui visent soit à soumettre à l’imposition des produits soustraits auparavant de la
base imposable, ou bien faire la déduction d’un certain nombre de charges jugées comme non
déductibles.

Pour être déductibles, les charges doivent répondre à un certain nombre de conditions :
• être exposées dans l’intérêt de l’activité imposable de la société,
c’est à dire qu’elles doivent être rattachées à l’exploitation de la société.
• Se traduire par une diminution de l’actif net de la société : ne sont
pas déductibles les dépenses engagées pour la revalorisation d’un bien
immobilisé, ainsi que celle qui ont pour effet l’entrée en actif d’un nouvel
élément immobilisable.
• Correspondre à des dépenses effectives et être justifiées par des
pièces probantes.
• Être constatées en comptabilité.

II-1-1 Les réintégrations

76
Les réintégrations de charges ou la reprise de produits soustraits auparavant de la base
imposable est une opération extra-comptable située au niveau du passage du résultat
comptable au résultat fiscal.

L’auditeur fiscal ne se fixe pas donc comme objectif la correction des erreurs au niveau de la
comptabilité, mais seulement de se baser sur cette dernière pour déterminer les redressements
à effectuer au niveau de l’impôt à payer.
La loi sur l’IS prévoit un certain nombre de réintégration dont les principales sont les
suivantes :

• Rémunération ne correspondant pas à un service effectif :


l’administration fiscale précise que les rémunération tant en argent qu’en nature,
allouées au dirigeants des sociétés passibles de l’IS ainsi qu’a certains prestataire ne
faisant pas partie du personnel, ne sont admises en déduction de leur résultat
imposable que dans la mesure où elle correspondent à un travail effectif et ne sont
pas excessives, eu égard à la nature et l’importance du service rendu.

• Frais généraux n’incombant pas à la société : toute charge ne


respectant pas les conditions de déduction exposées ci-dessus doit être réintégrer
dans le résultat imposable. En effet les charges engagées pour le besoin personnel
des actionnaires, associés ou dirigeant , ou pour le besoin d’une activité autre que
celle de la société ne sont pas admises en déduction.

• Autres frais non déductibles : les frais d’établissement, les achats


de matières premières, les frais généraux et les dons au profit de toute personne
physique ou morale doivent obligatoirement être réintégrer pour 25% de leur
montant lorsque ce dernier est supérieur à 10000 DH et dont le règlement n’a pas été
effectué par un chèque barré non endossable, effet de commerce, moyen magnétique
ou virement bancaire.

• Amendes, majorations et intérêt de retard : les intérêts de retard


afférent à l’IS doivent être réintégrer dans le résultat comptable. Il en est de même
des intérêts et majorations afférents à l’IGR, la TVA.

77
Les pénalités pour infraction de la législation du travail, code de route… ne sont pas
déductibles.

• Excèdent d’amortissement : l’amortissement fiscalement déductible


de la base imposable à l’IS est calculé en appliquant à la valeur d’origine des biens
immobilisés inscrits au bilan, les taux usuels admis au niveau de chaque profession.
De ce fait, lorsque les amortissements comptabilisés peu t été calculé selon des taux
supérieurs à ceux prévus, l’excèdent non admis en déduction doit être réintégrer dans
le résultat comptable de l’exercice concerné.
Il est à rappeler également que pour les véhicules de tourisme la dotation au
amortissement admise en déduction ne peut dépasser 40000 DH calculée selon un
taux de 20% par an.

• Les provisions : la loi prévoit la déductibilité fiscale des provisions


constituées en vue de faire face soit à la dépréciation des éléments de l’actifs
(provision pour dépréciation), soit à des charges ou des pertes (provisions pour
risques et charges), non encore réalisées et que des événements en cour les rendent
probables.
Sur le plan forme la déduction de la provision et conditionnées par sa comptabilisation
effective, et son inscription sur l’état des provisions devant accompagner la déclaration
fiscal.

• Dons non déductibles : tout don octroyé à des organismes ou à


toute personne morale autre que celles prévus limitativement par la loi ne peut être
déduit de la base imposable à l’IS. Cependant certains dons légalement déductible,
peuvent faire l’objet d’une réintégration partielle dans le résultat comptable ( c’est le
cas par exemple des dons dont le montant dépasse 0.2% du chiffre d’affaire, ou ceux
dépassant 10000 DH et réglés en espèce).

• Excèdent non déductible d’intérêt des comptes courants


d’associés : les rémunération servies aux associés, à raison des sommes qu’il mettent
à la disposition de la société en dehors de leur part dans le capital, sont en principe

78
déductible du bénéfice imposable à l’IS. Cette déduction est subordonnées aux
conditions ci-après : * le capital social doit être entièrement libéré au préalable.
• les sommes rémunérées ne doivent pas excéder le
montant du capital social.
• Le taux de rémunération ne doit pas excéder le taux
d’intérêt exercé sur les places financières.

Ainsi la société est tenue de réintégrer dans son résultat comptable : la totalité des
intérêts servies aux associés lorsque la condition de libération intégrale du capital n’est pas
vérifiée, et dans le cas contraire l’excèdent non déductible déterminer par application des
deux autres limitations.

II-1-2 Les déductions :

L’objectif à ce niveau est de permettre à la société d’éviter la double imposition de certains


produits, ou de subir doublement la réintégration d’une charge.
Parmi les principales déductions on distingue :

• la fraction d’amortissement ayant fait l’objet de réintégration


antérieure : lorsque la fraction d’amortissement réintégrée fiscalement durant les
exercices antérieure est régulariser sur le plan comptable, une déduction de ladite
fraction doit être effectuée.

• Les provisions faisant l’objet d’une reprise dans le résultat


comptable et dont la déduction fiscale avait été antérieurement annulée.

• Abattement sur la plus value de cession d’immobilisation : la


société qui réalise au cours de l’exploitation , des profits et des plus values de
cessions d’immobilisation peut bénéficier d’une exonération totale s’elle s’engage à
réinvestir la totalité des produits de cession dans un délai de 3 ans à compter de
l’année de cession. Dans le cas contraire la société doit déduire du montant des plus
values réalisées, l’abattement prévu par la loi.

79
• Les produits de participation émanant de sociétés soumises à l’IS :
ces produits bénéficient d’une exonération de 100%, et par conséquent ils doivent
être déduit intégralement du résultat imposable.

Appliqués aux risques fiscaux énumérés dans la première partie, on peut dégager les
traitements suivants :

Au niveau du financement permanent :

Les risques fiscaux Traitement du risque


En cas de réduction de capital par absorption des Au niveau du passage du résultat comptable au
pertes, il y a risque de déduction des pertes résultat fiscal, il faut procéder à une vérification de
compensées du déficit reportable. la nature et de l’origine des déficits reportables. (ne
pas prendre en considération les déficit absorbés)
En cas de fusion la société absorbante peut être La société doit faire appel à un conseil fiscal pour
exposée à deux types de risques : optimiser l’impôt à payer d’une part, et d’autre part
• la non intégration de la prime de fusion dans pour éviter les risques fiscaux inhérents à cette
les résultats. opération.
• Risque en cas d’application de l’article 20 de
l’IS de non présentation dans les délais de
l’engagement de reprise des provisions, ou
de la non réintégration des profits net
réalisés par chacune des société absorbées
L’existence parmi les subventions d’investissement Réintégrer le montant des subventions d’exploitation
d’autres types de subventions avec les produits.
Déduction des provisions réglementées dépassant Réintégrer dans le résultat imposable l’excédent sur
20% du bénéfice fiscal et dans la limite de 30% de la somme autorisée en déduction.
l’investissement .
Cumul de la déduction de la provision et Reprise de la provision constituée
l’exonération totale conformément à l’article 19 de
l’IS, quand il s’agit des produits de cession.

80
Non respect des échéances des emprunts et du taux Dresser pour chaque emprunt un tableau
de change d’amortissement, précisant la valeur de
l’amortissement et l’intérêt avec leur échéance.
Déduction de provisions pour risques et charges non Avant de procéder à la déduction des provisions
déductibles pour risques et charges, il faut vérifier leurs natures
et leur condition de déductibilité. Dans ce cas il faut
réintégrer le montant de la provision dans la base
imposable.

Au niveau de l’Actif Immobilisé :

Risques fiscaux Traitement du risque


Existence d’une immobilisation correspondante à Constater l’achat de l’immobilisation en charges, et
une charge relative à l’exercice imputer la totalité de son prix d’achat sur le résultat.
Existence d’une immobilisation non justifiée Ne pas déduire l’amortissement relatif à cette
immobilisation.
Constitution de provision pour dépréciation des Réintégration de la provision dans le résultat
immobilisations incorporelles hors les conditions imposable.
prévues par la loi (inexistence de risque, évaluation
incorrecte de la dépréciation )
Surestimation de la valeur des brevets propre à Réintégration de la partie qui dépasse la juste valeur
l’entreprise (la valeur du brevet doit être au plus de l’amortissement.
égale à la valeur des éléments qui ont contribués à sa
naissance, et amortie sur 20 ans maximum).
Existence parmi les immobilisations corporelles, des Constater le montant considéré en charge (réintégrer
éléments de charges (intégration d’une charge de la différence entre le montant de la charge et celui de
réparation ou d’entretien dans les agencements des son l’amortissement enregistré).
immobilisation).

81
Sous évaluation de la valeur d’entrée de Recalcule du montant de l’amortissement et
l’immobilisation surtout pour les biens importés réintégration de la partie supplémentaire.
(dont la valeur doit inclure les droits de douane, les
frais de transit ), les immobilisations produites par
l’entreprise pour elle-même (qui doivent être
évaluées en coût de production) ; Non application
des taux d’amortissement normaux.
En cas de cession des immobilisations, il y a risque Le calcul de la plus value à imposer doit être fait
de calcul erroné de la plus value de cession à après consultation du tableau d’amortissement de
imposer. (application des abattements prévus par la l’immobilisation et des taux d’abattement prévus par
loi, ou exonération avec engagement la loi.
d’investissement )
En cas de non intégration des plus values de cession, Réintégration du montant e la pus value à imposés
il y a risque de non existence d’un engagement dans le résultat fiscal, après application des
d’investissement des produits de cession. abattements.
Non existence de justificatif des acquisitions des Réintégration de l’amortissement correspondant.
immobilisations.
Intégration des revenus des titres de participation en Le produit des participation en provenance de
provenance de sociétés soumises à l’IS dans le société soumises à l’IS doit être distingué des autres
résultat imposable. produits et déduit du résultat imposable.

Au niveau de l ‘Actif Circulant :

Risques fiscaux Traitement du risque


Évaluation des stocks par des méthodes autres que Calculer l’incidence fiscale, et procéder aux
celles prévues par la loi réintégration ou aux déduction qui s’imposent.
Constitution de provision pour dépréciation des Réintégration de la provision
stocks sans motif valable (méventes, risque de
marché..)
Non respect du principe de séparation des exercices Calculer l’impact sur le chiffre d’affaire et
quant aux sorties. réintégration de la fraction qui concerne l’exercice.

82
Constitution de provisions sur les créances en dehors Réintégration de la provision correspondante.
des règles applicables (intenter une action en justice
contre le client défaillant).
Maintien des créances irrécouvrables dans le bilan et Le montant de la créance doit être enregistré en
non reprise des provisions y afférentes. pertes, la provision doit être reprise ou le cas
échéant réintégrée dans le résultat imposable.
Intégration des acomptes au personnel dans les Réintégration du montant passé en charge.
charges
Non soumission des prêts au personnel dont la durée La société doit calculer pour chaque prêt dont la
est supérieure à 1 an à l’intérêt durée est supérieure à 1 an, le montant des intérêts et
l’intégrer dans le résultat imposable.

Au niveau du Passif Circulant :

Risques fiscaux Traitement du risque

Existence de dettes envers les fournisseurs qui Réintégrer le montant des achats correspondant dans
correspondent pas à la réalité les charges de l’exercice.
Non constitution de provision en cas d’augmentation Constituer les provisions pour perte de change.
des dettes en devises
Application d’un taux d’intérêt sur les comptes Réintégrer la différence d’intérêt résultant de l’écart
courants d’associés supérieure aux normes en de taux.
vigueurs
Non respect des condition de déductibilité des Vérifier les conditions de déductibilité des intérêts
charges d’intérêt (libération du capital….) versés et réintégrer le montant ne respectant pas les
conditions prévues.

Au niveau des charges :

Risques fiscaux Traitement du risque


Porter les sommes données en garantie en charges. Les sommes données en garantie doivent être
réintégrées dans le résultat imposable.

83
Existence d’honoraires non correspondant à des La société doit justifier les honoraires versés, dans le
charges réelles. cas contraire il faut procéder à une réintégration dans
le résultat imposable.
Non respect des conditions de déductibilité des dons Réintégration du montant excédent la partie
(0.2% du CA) et des cadeaux (valeur unitaire < à autorisée.
100 DH).
Non intégration de la part de la charge dépassant Réintégration du montant de la charge.
10000 DH et dont le paiement n’a pas été effectué
par un chèque barré non endossable
Non liaison de certains impôts et taxes à La société ne peut déduire les amendes et taxes dues
l’exploitation à une infraction de la loi. Le montant correspondant
doit être réintégrer dans le résultat imposable.
Non exhaustivité et réalité des VNA des Les VNA doivent être calculées en se référant au
immobilisations cédées tableau d’amortissement des immobilisations cédées
et en appliquant les taux admis.
Déduction des subventions données par l’entreprise Réintégration des subventions non autorisées en
en dehors des conditions applicables déduction

Au niveau des produits :

Risques fiscaux Traitement du risque


Existence d’une partie du CA non facturée Réintégration dans le résultat imposable.

Non inscription des travaux réalisé par l’entreprise Réintégration du montant des travaux pour leur coût
pour elle-même en produits de production.
Non intégration des dons et subventions reçus Les subventions d’exploitation sont imposées au
niveau du résultat de l’exercice de leur obtention, de
ce fait elles doivent être réintégrer dans le résultat
imposable.
Les subvention d’investissement doivent être repris
en fraction chaque exercice pour annuler les
dotations aux amortissements des biens
d’équipement acquis.

84
Intégration des produits des titres de participation Déduction des produits de participation provenant
provenant de sociétés soumises à l’IS, dans la base d’une société soumise à l’IS
imposable
Non respect des condition de marché pour les Réintégrer l’écart résultant de la différence des taux.
intérêts sur prêt

II-2 Traitement des risques liés à la TVA

Le traitement des risques fiscaux au niveau de la TVA va se manifester soit par un surplus
d’impôt à payer (majoré éventuellement des amendes et majorations de retard), ou par un
crédit de TVA qui sera imputé sur les déclarations à venir.

Les régularisations en matière de TVA :

Les déductions opérées sur la TVA ayant grevée les achats peuvent être revues et régularisées
dans certain cas, ou à cause d’événement intervenus postérieurement à la date de la déduction.
Ces régularisations concernent la TVA calculée sur les immobilisation en cas de cession, ou
en cas d’utilisation de la règle du prorata de déduction.

• régularisations dues à l’application de la règle de prorata de déduction :


le prorata de déduction est un coefficient calculé par les entreprises qui opèrent dans des
activités ouvrant droit à déduction et d’autres où la TVA est déductible. Ce coefficient
leur permet de déterminer le montant de la TVA à déduire.

Le prorata est calculé en rapportant le chiffre d’affaire annuel au titre des opérations
imposables, au chiffre d’affaire annuel au titre des opérations imposables et exonérées.
Dans la pratique la déduction de la TVA se fait sur la base su prorata calculé à la fin de
l’année précédente (appelé prorata provisoire de l’exercice) ; à la fin de l’exercice en

85
question, l’entreprise réunie tous les éléments de calcul du prorata définitif, et effectue
les régularisations qui s’imposent.

Ces régularisations ne concernent que la TVA sur achat de biens immobilisés, lorsque la
différence entre le prorata définitif et provisoire dépasse 5%.

La régularisation de la TVA sur immobilisation ce fait pendant 5 ans. Chaque année,


l’entreprise calcul la fraction complémentaire à déduire ou le versement supplémentaire à
effectuer, en appliquant le prorata définitif de l’année en question et en se referant à la
déduction faite pendant l’année d’acquisition.

• régularisation de la TVA en cas de cession ou de transfert d’une immobilisation :

cette régularisation donne lieu au reversement de la taxe déduite sur l’achat lorsque la
cession ou le transfert du bien se produisent dans un délais de 5 ans qui suit la date
d’acquisition des biens.

Le montant des reversements correspond au montant déduit au moment d’achat multiplié


par un coefficient proportionnel au nombre d’année ou fraction d’année séparant la date
d’acquisition de cette cession.

• Régularisation suite à l’établissement d’une facture d’avoir par le fournisseur :


• Lorsque l’entreprise reçoit une facture d’avoir de son fournisseur concernent une
opération d’achat dont la TVA a été déduite, il faut procéder à une régularisation de la
déduction initiale en réajustant celle-ci à concurrence de la taxe figurant sur l’avoir.

II-3 les redressements de comptes et régularisation de l’impôt

A l’issue de sa mission l’auditeur fiscal doit présenter un état de synthèse de son intervention.
Cet état doit préciser l’ensemble des recommandations au niveau comptable, ainsi que les
redressements à effectuer au niveau du passage du résultat comptable au résultat fiscal.
L’auditeur peut présenter ses conclusions dans des tableaux annexés à ce mémoire.

86
II-4 Traitement des risques spécifiques
Se référer aux programmes de travail dans le chapitre 3.

Chapitre 3 : Démarche d'audit fiscal

La démarche d'audit fiscal que nous proposons n'inclut pas les risques généraux de
l'entreprise, mais uniquement les risques fiscaux spécifiques aux établissements hôteliers. Elle
a pour objectif de mettre en relief les travaux à dérouler par l'auditeur fiscal, susceptibles de le
couvrir, et de présenter les modèles des papiers de travail relatifs à cet audit fiscal, sur la base
d'un cas pratique.

III.1 PROPOSITION D'UN PROGRAMME DE TRAVAIL

Le programme de travail proposé à pour objectif d'énumérer les travaux à dérouler en vue de
couvrir les risques fiscaux encourus par la société. Ce programme de travail peut être modelé
par l'intervenant pour l'adapter à son cas pour tenir compte des spécificités de l'établissement
hôtelier qu'il audite et du contexte de la mission, du budget temps et de la nature même de la
mission.

Ce programme de travail peut être parfaitement utilisé dans des missions de revue fiscale dans
le cadre d'une mission d'audit contractuel, de commissariat aux comptes ou d'évaluation
financière de la société.

87
AUDIT FISCAL : PROGRAMME DE TRAVAIL

Travaux à faire Rèf. PT Fait par date

REVUE FISCALE

1. Impôt sur les sociétés

. S'assurer que la société dispose d'un suivi faible du chiffre


d'affaires en devises. Pour cela :
. S'enquérir de la procédure de ce suivi.
. Faire un test de conformité.
. Faire un test de contrôle interne.
. S'assurer que l'IS a été correctement calculé compte tenu des
données en devises,
. S'assurer que les documents à fournir avec la déclaration fiscale
sont correctement établis et fournis.

. S'assurer que le RBE a été correctement calculé.


. S'assurer que les commissions du gestionnaire sont
correctement calculées et que les virements correspondants ont
fait l'objet de la retenue à la source au titre de l'IS.
. Si la retenue à la source a été prise en charge par l'hôtel,
s'assurer que cette retenue a été considérée comme libéralité et

88
traitée fiscalement comme telle.

. S'assurer que les dividendes payés au propriétaire le sont après


déduction de l'IS.

AUDIT FISCAL : PROGRAMME DE TRAVAIL

Travaux à faire Rèf. PT Fait par date

2. Impôt Général sur le Revenu

. S'assurer que les pourboires ont fait l'objet de retenue IGR et


CNSS conformément à la législation en vigueur.
. Demander pour cela les informations suivantes :
. Le chiffre d'affaires nourritures HT pour 4ans
. Le taux des clients individuels par an
. Le chiffre d'affaires boissons HT pour 4 ans
. Le taux des clients individuels par an
. La base de calcul des cotisations est estimée à 10% du montant
des pourboires

3. Taxe sur la valeur ajoutée

. S'assurer que la société déclare normalement la TVA


. S'assurer que les gratuités font partie du chiffre d'affaires
déclaré

4. CNSS

. S'assurer que les pourboires font l'objet de la retenue CNSS

89
. Si non, idem point 2.

5. Taxe de promotion touristique

. Refaire les calculs de la TPT


. Pour cela, demander les informations suivantes :
. Le nombre de nuitées totales pour les 4 trimestres de l'année,
nuitées déclarées et celles réalisées.
. S'assurer que le taux de la taxe appliqué est conforme au taux
légal.
. S'assurer que la taxe est réglée dans les délais.

AUDIT FISCAL : PROGRAMME DE TRAVAIL

Travaux à faire Rèf. PT Fait par date

6. Taxe de séjour

. Idem point 5

7. Taxe sur les débits de boissons

. S'assurer que la TDB est correctement déterminée et versée


dans les délais. Pour cela :
. S'enquérir du chiffre d'affaires beverage, réalisé et déclaré.
. S'assurer que le taux appliqué est appuyé par un document
officiel communiqué à la société par la commune.

Nous proposons dans un second point de dérouler ces travaux à travers un cas pratique pour
mieux illustrer la présentation d'une section d'audit dédié à la revue fiscale spécifique aux
hôtels.

90
91
III.2 CAS PRATIQUE

Un établissement hôtelier ABC catégorie cinq étoiles de capital 1.500.000 Dhs sis à
Casablanca a fait l’objet de notre mission d’audit relative à l’exercice 2001. Cependant nous
nous sommes intéressé à la revue fiscale de cet hôtel. Dans ce cadre nous avons passé en
revue les différents impôts et taxes auxquels est soumis l’hôtel et nous avons chiffré le risque
fiscal relatif à chacun d’eux.

Cet hôtel de part son ancienneté attire de plus en plus des touristes marocains et étrangers et
ne cesse d’investir en aménagements et rénovations pour un souci de compétitivité. Dans le
futur, l’hôtel sera acquis par une grande chaîne hôtelière ce qui a poussé les dirigeants à
prévoir un audit qui fera ressortir les risques différents fiscaux .

92
SOMMAIRE DES TRAVAUX EFFECTUES

Les impôts et taxes que nous avons revus dans le cadre de la mission d'audit fiscal de
l'établissement hôtelier ABC sont présentés ci-après :

Synthèse des risques fiscaux par nature

Fiscalité des collectivités locales

Taxe sur les spectacles


Taxe sur débits de boissons
Taxe de séjour
Taxe de promotion touristique

Fiscalité indirecte

Taxe sur la valeur ajoutée

Fiscalité directe

Impôt général sur les revenus


Impôt sur les sociétés

Charge sociales

CNSS

Fiscalité immobilière

Patente

Pour des raisons de commodité, nous présenterons d'abord la synthèse des risques que nous
avons relevés lors de notre mission et, pour chacun des risques déterminés, nous allons
présenter le papier de travail modèle pour évaluer ce risque.

93
1. Synthèse des risques fiscaux

Nature impôts et taxes Nature du risque Risque


en KDH
1 Fiscalité des collectivités
locales
1.1 Taxe sur les spectacles Pas de spectacles Néant
1.2 Taxe sur débits de CA beverage non déclaré 43
boissons
1.3 Taxe de séjour Taux de 5dh au lieu de 7dh non 285
justifié
1.4 Taxe de promotion Pénalité pour retard de paiement 125
touristique

2 Fiscalité indirecte

2.1 Taxe sur la valeur ajoutée TVA sur gratuités 169

3 Fiscalité directe

3.1 Impôt général sur les Pas de risque Néant


revenus
3.2 Impôt sur les sociétés IS sur gratuités 543

4 Charge sociales

4.1 CNSS Pas de risque

5 Fiscalité immobilière

5.1 Patente Complément patente 36

TOTAL DES RISQUES 1 201


FISCAUX

Commentaire : Nous avons chiffré le risque fiscal total à 1.201.000 Dhs. Ce risque est pour
sa grande partie relatif à l’IS, la taxe de séjour et la TVA.

94
2. Taxe sur les spectacles

Taxe sur les spectacles

NEANT
La société n'organise pas de spectacles
la discothèque est fermée depuis plus de 7 ans.

Commentaire : Le risque relatif à la taxe sur les spectacles est nul, du fait que l’hôtel
n’organise pas de spectacles.

3. Taxe sur débits de boissons

Eléments 2001

CA brut déclaré Beverage 27421


CA brut comptabilisé Beverage 28500

Taux appliqué TDB * 4%

TDB payée 1097

Date déclaration 04.01.02


Date paiement 05.01.02

* Conformément au taux
communiqué par la commune

Conclusion:

Risque TDB pour CA non déclaré, soit KDH 43

95
Commentaire : l’hôtel a un complément de CA non déclaré de 1.079.000 Dhs. De ce fait, et vu
que le taux appliqué par la commune est de 4%, nous pouvons chiffrer le risque fiscal relatif
à la taxe sur les débits de boisson à 43 000 Dhs.

4. Taxe de séjour

Eléments 1er T 2001 2ème T 2001 3ème T 2001 4ème T 2001 Total

Nuitées 21 000 23 000 25 000 26 000 95 000


déclarées
Taux de la taxe 5% 5% 5% 5% 5%

Taxe de séjour 105 000 115 000 125 000 130 000 475 000
payée

Date déclaration 10.04.01 04.07.01 10.10.01 04.01.02


Date règlement 19.04.01 17.07.01 31.10.01 05.01.02

Nuitées 21000 23000 25000 26000 95000


déclarées
Nuitées 95000
réalisées
Ecart 0

Le taux de la taxe de séjour utilisé est de 5 dh par nuitée.


Le taux officiel est d'un maximum de 7 dh
(hôtel 5 étoiles).

En l'absence d'une confirmation du taux de 5 dh, la société encourt un risque au niveau


de la taxe de séjour pour le complément de
2dh.

Nuitées déclarée 95000


Complément de 3
2dh

Complément TS 285000

Conclusion:

96
Le risque de taxe de séjour est
de 285 KDH

Commentaire : L’hôtel a déclaré l’ensemble des nuitées ( écart de 0). Il est soumis à une taxe
de 5Dhs par nuitée, or qu’il n’a effectué que le règlement de 2Dhs par nuitée. Il doit payer le
reliquat de 3Dhs*95000= 285.000 Dhs.

97
5. Taxe de promotion touristique

Eléments 1er T 2001 2ème T 2001 3ème T 2001 4ème T 2001

Nuitées déclarées 21000 23000 25000 26000


Taux de la taxe 5 5 5 5

TPT payée 105000 115000 125000 130000

Date déclaration 10.04.01 03.07.00 25.10.00 16.01.02


Date règlement 10.04.00 05.07.00 25.10.00 * 19.01.02

Risque de majoration max 125000


100%

* Retard de règlement de
5 jours

Conclusion

Risque lié à la taxe de promotion touristique de


125Kdh

Commentaire : L’établissement ABC encourt un risque fiscal de 125.000 Dhs du à une


majoration sur retard de paiement de la TPT au titre du 3ème trimestre de l’année 2001.

98
6. Patente

Valeur
Brut Locative
Nature 2000 Taux Abatements 2001

Terrains - 5% -
Constructions - 5% 20%
Installations techniques 12 450 5% 20% 498
Matériel de transport - - -
Mobilier de bureau - - -
Matériel de bureau 170 5% 20% 7
Matériel informatique 340 5% 20% 14
Agencement, inst. et 2 500 5% 20% 100
aménagements

Total valeur locative 464

Taux patente 25%


Taux décimes 10%
Taux centimes 12%

Principal 116
Décimes 12
Centimes 14

Patente calculée 141

Patente payée 105


Conclusion:
Risque patente 36

Commentaire : Le risque relatif à la patente s’élève à 36.000 Dhs

99
7. TVA sur gratuités

GRATUITEES

Nature gratuitée 2001

Nuitées 2700
Prix nuitée* 500

Total gratuités 1 350 000

* En l'absence d'une distinction entre nuitée pension complète et


demi-pension, nous avons appliqué le prix moyen
Ce prix moyen est un prix moyen toutes périodes confondues.

Total gratuitées 1 350


Risque TVA 10% 135
Amende de 25% 34
Conclusion:
Risque TVA sur gratuitées 169

Commentaire : le risque de TVA sur gratuitées se chiffre à 169.000Dhs.

8- IS sur gratuitées

GRATUITEES

Total gratuitées 1 350

Taux IS 35%

Risque IS 473
Conclusion:
Total risque IS avec majoration 15% KDH 543

Commentaire : Le risque IS est de 543.000 Dhs.

100
Conclusion de la deuxième partie

Pour conclure cette partie, nous pouvons dire que le traitement des risques fiscaux peut se
faire de deux manières différentes :

1- tout d’abord par des ajustements au niveau de la comptabilisation de certaines


opération, ce traitement permet de corriger les bases de calcul des impôts ; c’est pour
cela que la maîtrise des techniques comptable par l’auditeur fiscal est importante.

2- Par des redressements des irrégularité de fond ou de formes au niveau des déclarations
fiscales.

Cependant, le traitement des risques fiscaux dans une mission d’audit, ne doit pas se traduire
par l’immixtion de l’auditeur dans la gestion de l’entreprise ; en effet ce dernier doit garder
son indépendance et s’arrêter au stade des recommandations.

101
Conclusion générale

Le complexité et l’instabilité du droit fiscal encourage le développement du métier de


l ‘auditeur fiscal. Le souci de transparence des entreprises et les nouvelles dispositions
légales, rend le recours aux conseillers fiscaux irrévocable, que ce soit pour limiter le risque
fiscal, ou pour optimiser la gestion fiscale et minimiser le coût de la fiscalité.

Si la maîtrise du risque fiscal devient une nécessité pour les entreprises, la gestion fiscale
draine avec elle des gains énormes en matière de maîtrise des coût fiscaux. Mais cela suppose
que l’auditeur fiscal doit se limiter aux recommandations. En effet l’indépendance de
l’auditeur fiscal serait remise en question chaque fois que son intervention déborde sur la mise
en œuvre des recommandations qu’il aurait proposé.

Ce présent travail a été un manuel d’audit fiscal destiné aux professionnels du métier et à
toute personne qui traite de la fiscalité dans les entreprises hôtelières. Mais il se veut être,
d’autre part, un appel aux pouvoirs publics pour se focaliser sur la réforme du droit fiscal
applicable au secteur. En effet, la fiscalité est un élément de coût pour tout investissement
visant le secteur, un sentiment de complexité du système par les potentiels investisseurs dans
le secteur, mènerait au changement de destination de leurs capitaux soit vers un autre secteur
national, soit vers une autre nation. Et si les pouvoirs publics sont conscients de la forte valeur
ajoutée du tourisme en général, la seule alternative de mener les capitaux vers un autre secteur
national serait une perte et constituerait un manque à gagner pour le pays.

De ce fait, le moment est venu pour s’intéresser à cette priorité, et alléger le coût de la
fiscalité qui pèse sur le secteur et atténue de sa compétitivité. La simplification et
l’uniformisation du dispositif est une urgence, l’allégement du l’impact fiscal est une
nécessité si le Maroc veut atteindre la barre des dix millions touristes à l’échéance 2010.

102
Bibliographie

Textes de loi :
 La loi 24-86 relative à la l’Impôt sur les Sociétés ( IS)
 La loi 17-89 relative à l’Impôt Général sur le Revenu (IGR)
 La loi 30-85 relative à la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA)

Revues et publications
 La revue mensuelle BIP du cabinet Masnaoui Mazars.
 Actes des journées d’études « Fiscalité et croissance » organisée par la
CGEM le 13 et 14 Octobre 1999.
 Revue fiduciaire « Faire face aux contrôles fiscaux » ; Hors série
Décembre 1999-Janvier 2000.
 CAPITAL « Vos droits face au fisc » ; Octobre 1994.
 FINANCES NEWS « Système fiscal marocain entre incohérences et
complexité » ; Décembre 2001.
 Le contrat-cadre du secteur du tourisme élaboré par la CGEM en 2001

Mémoires et travaux
 Rachid SEDDIK SEGHIR « L’audit fiscal des sociétés dans le contexte
marocain : aspects méthodologiques et pratiques » ; Mémoire d’expertise
comptable 1996.
 Brahim BAKRI « Outils et méthodologie de l’audit pour la gestion du
risque fiscal » ; Mémoire du cycle supérieur d’audit et de contrôle de
gestion de l’ESCA 1999.

Livres
 Mohammed MARZAK « Fiscalité marocaine de l’entreprise » ; Edition
Librairie papeterie EL BADII 1994.
 Abdelhamid EL GADI « Traité de droit fiscal marocain » ; Editions
DIFFUSION 1993.

103
Annexes

1- SYNTHESE GENERALE ET RAPPORT ………………………………102

2- ETAT DE SYNTHESE RECOMMANDATIONS CONCERNANT LE


RENFORCEMENT DE LA COMPATBILITE ………………………...103

3- ETAT DE SYNTHESE DES REDRESSEMENTS COMPTABLES


SIGNIFICATIF…………………………………………………………..104

4- ETAT DE SYNTHESE DES RECTIFICATIONS SUR LES


REINTEGRATIONS ET DEDUCTIONS FISCALES…………………105

5- ETAT DE DETERMINTION DE LA NOUVELLE BASE


IMPOSABLE………………………………………………………………106

6- QUESTIONNAIRE DE CONTROLE INTERNE FISCAL……………107

104
SYNTHESE GENERALE
& RAPPORT

A l'issue de sa mission, l'auditeur fiscal doit établir un rapport 1donnant le résultat de


l'ensemble de son intervention. Ce rapport doit être daté du jour de la fin de l'intervention de
l'auditeur dans la société et signé par celui-ci sous sa propre responsabilité.

Ce rapport doit indiquer précisément :

➧ son destinataire ;
➧ son caractère confidentiel ;

et retracer l'étendue et les conditions des travaux effectués ainsi que l'évaluation, la plus
précise possible, de l'impact final de l'ensemble des redressements et rectifications proposées.

Pour en faciliter sa préparation, le rapport pourrait être établi sur la base d'une synthèse
générale à l'aide des tableaux proposés sur les modules ci-après.

1
Sous forme de note de synthèse, le cas échéant

105

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