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DE L’ENFANT DE 4 A 5 ANS
Message clé :
« Maman, Papa, tout ce que j’apprends dans mes premières années est important pour
bien commencer l’école et pour ma vie future. Je dois me développer dans mon corps et
dans ma tête.»
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Informations pour l’animateur :
L’enfant, fille ou garçon, est une personne et un citoyen à part entière. Il a des droits, inscrits dans la Déclaration des
Droits de l’Enfant.
Son premier droit est que ses besoins fondamentaux pour sa survie et son développement soient assurés. L’enfant ne
peut pas se développer tout seul, ses parents sont les premiers responsables de son développement et de son éducation.
Ils doivent le préparer et l’accompagner pour lui donner toutes les chances de réussir sa vie.
L’enfant doit pouvoir se développer sur tous les plans : physique, psychomoteur, affectif, cognitif et social.
Le développement du cerveau et de l’intelligence est très important pendant les 3 premières années et jusqu’à l’âge de
7 ans. Le développement de l’enfant dépend surtout de la qualité des soins que ses parents donnent pendant ses
premières années à son corps et à son esprit. La façon dont il se développe influencera son habileté à apprendre et son
comportement. Si son développement est satisfaisant, il aura moins de risques de connaître des problèmes par la suite
(ne pas suivre à l’école, être souvent malade, être isolé ou timide, devenir délinquant ou violent…).
Les enfants de 4 et 5 ans ont besoin se s’ouvrir au monde qui les entoure. Ils commencent à être plus autonomes et à
avoir des liens avec d’autres personnes que leurs parents : ils construisent des relations. Aidez-les à découvrir le
monde qui les entoure et à développer pleinement leur personnalité en les stimulant, en jouant avec eux, en leur
donnant l’occasion de rencontrer d’autres enfants et d’autres adultes...
On trouvera dans les cartes suivantes des conseils précis d’apprentissage et de soins selon les différents axes du
développement.
L’enfant doit se développer sur tous les plans pour réussir à l’école et dans sa vie
future.
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Message 2 : ETRE EN BONNE SANTE POUR BIEN SE DEVELOPPER
Message clé :
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Informations pour l’animateur :
Il est essentiel que l’enfant soit bien nourri, non seulement pour lui assurer une bonne santé, mais aussi pour son
développement intellectuel. Le cerveau a besoin de nutriments spécifiques pour se développer et pour pouvoir bien
fonctionner. Les enfants mal nourris sont plus sensibles aux infections, ils ont plus de risques de tomber malades et
d’être trop faibles physiquement et intellectuellement pour bien suivre à l’école.
L’alimentation de l’enfant doit être nutritive, variée et équilibrée. Il peut manger comme les autres membres de la
famille, des légumes cuits, des fruits, de l’huile, du poisson, des œufs, du poulet, de la viande ou des produits laitiers.
Attention ! Peu de sel, d’épices, de sucre et de graisse, ne lui donner à boire que de l’eau propre, du jus de fruits frais,
mais pas de jus concentré ni de sodas qui contiennent trop de sucre. Il a besoin de trois repas par jour, et d’une
collation le matin et dans l’après-midi (par exemple des fruits, une galette, manioc et pistaches pilées, mais et
sucre…).
Il faut toujours utiliser de l’eau qui vient d’une source d’eau potable, ou qui a été purifiée en la faisant bouillir ou en
la traitant avec du SurEau. L’eau propre doit être conservée dans un récipient couvert, et doit en être puisée avec un
gobelet, une louche, ou autre outil propre.
L’enfant doit être suivi régulièrement au centre de santé pour s’assurer qu’il se développe bien. Il faut le peser
souvent : un enfant qui ne grossit pas ne va pas bien. Il doit aussi recevoir des suppléments en vitamine A, en fer et
des déparasitages. Il doit passer des examens médicaux globaux au moins une fois par an, pour détecter les problèmes
de vue, d’ouïe, et les dents cariées, qui doivent être traités dès le plus jeune âge. Si ses vaccins ne lui ont pas été
administrés avant sa première année, il faut le faire le plus vite possible.
Si l’enfant est atteint du VIH/SIDA, il doit être suivi encore plus régulièrement au centre de santé, et recevoir le
traitement adéquat qui sera prescrit par le médecin ou l’agent de santé.
De bonnes pratiques d’hygiène, une protection contre le paludisme, et un suivi médical régulier sont la meilleure
prévention contre les maladies. Si l’enfant est malade ou blessé, il faut l’emmener au centre de santé immédiatement.
De même, beaucoup d’accidents peuvent être évités si l’enfant est bien surveillé !
Conseils aux parents :
- Donnez à l’enfant une alimentation nutritive variée et équilibrée
- S’il n’a pas reçu les 5 vaccins nécessaires pendant sa première année, vaccinez-le immédiatement. (BCG, DT
coq, polio, rougeole, Hépatite B)
- Veillez à ce qu’il reçoive tous les 6 mois de la vitamine A, un déparasitage, et éventuellement du fer au centre
de santé, et y être pesé
- Veillez à ce qu’il passe un examen médical au moins une fois par an pour vérifier sa vue, son ouïe et ses dents
- Allez de suite au centre de santé s’il présente des signes de maladie (fièvre, toux, diarrhée…) ou s’il est blessé
- Quand il a la diarrhée, faites-le boire beaucoup pour se réhydrater (eau bouillie, SRO…) et manger plus pour
compenser ce qu’il a perdu.
- Protégez-le contre les maladies en veillant à l’hygiène de son corps, de ses aliments, de ses vêtements, de ses
jouets, de son environnement, en faisant bouillir l’eau pour la désinfecter…
- Habituez-le à faire ses besoins dans un pot, jetez les excréments dans les latrines, et apprenez-lui à se laver les
mains avec du savon ou de la cendre après ses besoins et avant de manger
- Pour éviter le paludisme, faites-le dormir sous une moustiquaire imprégnée
- Pour éviter les accidents, ne le laissez jamais seul, et rangez hors de sa portée les substances et objets
(médicaments, couteaux…) dangereux
- Donnez à l’enfant atteint du VIH/SIDA les soins appropriés prescrits par l’agent de santé ou le médecin
Pour discuter avec les parents :
- Quelle est l’alimentation dont a besoin l’enfant de 4 à 5 ans?
- Quelle est la meilleure façon d’éviter les maladies ?
- Que faut-il faire quand l’enfant est malade ?
- Comment éviter les accidents ?
Message clé :
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Informations pour l’animateur :
Pour que l’enfant puisse se développer en bonne santé, les parents doivent avoir de bonnes pratiques d’hygiène et les
apprendre à l’enfant, pour qu’il puisse prendre soin de lui-même par la suite.
Beaucoup de maladies peuvent être évitées par des bonnes pratiques d’hygiène, simples et faciles à respecter. Par exemple,
la diarrhée est transmise par des microbes qui se trouvent dans les selles. Il faut donc utiliser les latrines et les nettoyer
régulièrement, et évacuer les excréments des animaux hors des maisons, des chemins, des points d’eau et des endroits où les
enfants jouent. S’il n’y a pas de latrines disponibles, il faut faire ses besoins loin des maisons, des points d’eau, des chemins
et des endroits où les enfants jouent et les enterrer immédiatement.
L’enfant apprend surtout par imitation : les parents doivent donc d’abord eux-mêmes respecter les bonnes pratiques
d’hygiène pour donner l’exemple à leur enfant. L’enfant doit avoir acquis ces principes avant d’entrer à l’école.
Les bonnes pratiques d’hygiène aident à éviter les maladies. L’enfant doit les avoir
apprises avant d’entrer à l’école.
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Message 4 : LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR
Message clé :
« Maman, Papa, j’ai besoin d’apprendre à coordonner mes mouvements pour bien
me développer et pour bien commencer l’école. »
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Informations pour l’animateur :
Il doit aussi être capable de contrôler les petits mouvements, et de faire fonctionner de manière coordonnée ses mains
et ses yeux (pouvoir tracer des lignes, dessiner, couper avec des ciseaux pour enfants, enfiler des perles ou des
graines, prendre des cacahuètes et les déposer dans un récipient …). La capacité de contrôler les petits mouvements
des doigts et des mains est importante pour apprendre à écrire.
L’apprentissage de ces mouvements lui permet aussi de développer son autonomie. Il va ainsi apprendre à s’habiller et
à se déshabiller tout seul (attacher des boutons, nouer des lacets, fermer une tirette éclair…), à manger seul (utiliser
une fourchette, et une cuiller…), à prendre soin de son corps (se laver les mains, se brosser les dents, se peigner…).
Bien sûr, l’enfant ne peut apprendre tous ces mouvements tout seul ! Il a besoin de la stimulation et de l’aide de ses
parents. Ils vont lui apprendre à être plus autonome en jouant beaucoup avec lui et en faisant répéter doucement et
patiemment les nouveaux mouvements. Soyez patients ! L’enfant apprend en répétant souvent la même chose, et il
apprend mieux et plus quand on le félicite et qu’on l’encourage !
Si l’enfant a un handicap, il faut stimuler son développement psychomoteur et son autonomie tout en tenant compte
de ses capacités. Apprenez-lui à réaliser ces mouvements avec le moins d‘aide possible, et encouragez-le encore plus
qu’un autre enfant !
L’enfant doit avoir acquis certaines capacités motrices avant d’entrer à l’école. Il doit
pouvoir coordonner et contrôler certains petits et grands mouvements, pouvoir se laver
et s’habiller en partie tout seul.
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Message 5 : LE DEVELOPPEMENT DU LANGAGE
Message clé :
« Maman, Papa, les enfants, je vais acquérir les compétences nécessaires pour lire et
écrire bien avant d’aller à l’école. Aidez-moi à mieux parler !»
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Informations pour l’animateur :
A 4 ans, l’enfant a déjà appris beaucoup de mots et est capable de faire des phrases. Il parle beaucoup, aime raconter
ce qui lui arrive, ce qu’il pense et ressent. Il est très curieux et pose beaucoup de questions.
Avant d’entrer à l’école, il doit avoir acquis certaines capacités pour pouvoir apprendre à lire, à écrire et pour
comprendre les leçons. Il doit être capable de :
- parler avec clarté
- poser des questions et répondre à celles qu’on lui pose
- être attentif et écouter ce qu’on lui dit ou les histoires qu’on lui raconte
- suivre des instructions simples
- montrer de l’intérêt pour les histoires et les livres (s’ils ont disponibles dans son entourage)
- reconnaître certains chiffres (et lettres si c’est possible)
- dessiner et essayer d’écrire ou de copier des chiffres (et des lettres si c’est possible).
Ce sont les parents et l’entourage de l’enfant qui vont l’aider à développer le langage en lui parlant souvent, en
l’écoutant, en lui racontant et en lui lisant des histoires, en lui nommant les choses et les personnes qui l’entourent, en
lui posant des questions et en l’encourageant à y répondre, en utilisant un langage simple mais juste, sans parler
« bébé », en l’encourageant à parler avec d’autres enfants ou adultes…
L’enfant aura plus de chances de bien commencer l’école s’il a déjà un langage bien développé et s’il s’intéresse aux
histoires et aux livres.
N’oubliez pas que les encouragements et les félicitations sont le meilleur moyen de stimuler le goût d’apprendre chez
l’enfant !
Quel que soit leur niveau d’éducation, les parents peuvent aider leur enfant à
développer le langage par des actions simples : lui raconter des histoires, l’écouter et
l’encourager à parler, lui poser des questions, lui nommer les objets et les personnes de
son entourage…
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Message 6 : APPRENDRE A COMMUNIQUER
Message clé :
« Maman, Papa, j’ai besoin de communiquer avec les autres pour nouer des relations et
progresser. Aidez-moi à bien communiquer. »
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Informations pour l’animateur :
La capacité de communiquer est essentielle pour le développement. Un enfant qui sait exprimer ses désirs, son
opinion, et recevoir les désirs et les opinions des autres progressera. Il apprendra mieux et plus vite, et développera
des relations positives avec les autres.
La communication peut être verbale, l’enfant doit donc pouvoir utiliser le langage, s’exprimer avec des mots. Mais
elle est aussi non verbale : on peut utiliser des gestes ou des expressions du visage pour s’exprimer, tout comme le
dessin, la peinture, la chanson, la musique, la sculpture, la poésie... Il faut donc que vous écoutiez votre enfant, mais
aussi que vous observiez ses expressions et ses réalisations pour comprendre ce qu’il veut vous exprimer et y répondre
de façon adéquate.
Un enfant qui ne sait pas ou n’ose pas s’exprimer risque d’avoir des complexes, de provoquer des malentendus parce
qu’on ne comprend pas ce qu’il veut ou ce qu’il ressent, et d’avoir des difficultés de coopération avec les autres.
Il faut permettre à votre enfant de dire ce qu’il pense, de poser des questions, d’exprimer ses sentiments… Il doit avoir
confiance en lui et ne pas avoir peur de s’exprimer pour mieux comprendre le monde qui l’entoure et mieux se situer
dans ce monde.
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Message 7 : LE DEVELOPPEMENT COGNITIF
Message clé :
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Informations pour l’animateur :
L’enfant apprend les bases de la réflexion logique et scientifique dès 3 ou 4 ans. Il va se poser beaucoup de questions
et chercher à comprendre le fonctionnement de son environnement, en devinant, en faisant des déductions, en
observant…
A l’âge de 3 ans, le cerveau est développé à 80%, et 50% de l’intelligence adulte sont déjà acquis à 4 ans. Ce que
l’enfant apprend dans ses premières années et l’attention dont il est entouré sont donc essentiels pour sa vie future.
En manipulant des objets, en jouant, en échangeant avec d’autres enfants, il acquiert des concepts essentiels qui sont :
la classification (comparer, mesurer, ordonner…), la capacité de compter, la relation de cause à effet, les notions
d’espace et de temps, la capacité de résoudre des problèmes et de mémoriser des informations.
Le développement intellectuel de l’enfant se produit par la communication avec les autres enfants et adultes. Les
parents ont donc un grand rôle à jouer pour développer les possibilités intellectuelles de leur enfant, l’aider à
apprendre de nouvelles informations et à les mémoriser.
A l’âge de 4 ans, un enfant doit être capable de : classer des objets ; différencier les couleurs ; construire une tour
avec des boîtes ou des cubes ; dessiner un visage humain avec ses différents éléments ; commencer à comprendre la
notion de quantité ; commencer à maîtriser la notion de temps ; comparer des objets en sachant parler de leurs
différences.
Tous les parents peuvent aider leur enfant à développer son intelligence et ses capacités de réflexion. En utilisant les
objets de votre vie quotidienne, vous allez apprendre à votre enfant à comprendre quelques notions basiques de temps,
d’espace, de volume, de mesure, de poids et de quantité.
Si l’enfant est à l’aise avec ces notions quand il entre à l’école, il réussira mieux dans son apprentissage des
mathématiques notamment.
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Message 8 : LE DEVELOPPEMENT AFFECTIF
Message clé :
« Maman, Papa, les soins et l’affection que je reçois pendant les premières années de
ma vie m’aident à mieux me développer. Les filles et les garçons ont autant besoin
d’attention, d’affection et de soins.»
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Informations pour l’animateur :
En plus d’une bonne nutrition et de soins de santé appropriés, l’enfant a besoin d’affection, d’attention et de
stimulation pour bien grandir et pour s’épanouir. Ses premiers liens affectifs vont lui servir de modèle : un lien
sécurisant et affectueux avec ses parents va lui donner confiance pour explorer le monde et à construire des relations
positives avec les autres enfants et adultes. Les enfants avec un handicap ou des difficultés ont besoin d’autant plus
d’attention et d’affection.
S’il se sent en sécurité et aimé, si on l’encourage et si on le stimule, l’enfant va apprendre et se développer plus
rapidement. Il a besoin de contacts avec les différents membres de sa famille, de jouer, de bouger, qu’on lui parle,
qu’on le regarde, d’entendre des musiques et des sons différents, qu’on lui raconte des histoires, qu’on le touche et
qu’on le cajole avec amour… Les enfants aimés et stimulés sont émotionnellement plus stables et réussissent
généralement mieux à l’école et dans la vie. Même si vous êtes occupés, essayez de prendre au moins une fois par
jour le temps de jouer, de parler, et de communiquer avec votre enfant.
Les émotions des petits enfants sont très fortes et bien réelles, il ne faut pas les négliger. S’il pleure, s’il a peur, s’il est
en colère, il faut être patient, lui montrer qu’on le comprend et le rassurer. L’indifférence, les moqueries ou la
violence vont rendre l’enfant timide ou lui-même violent, il ne sera plus capable d’exprimer ses émotions et son
développement en sera retardé.
L’enfant va commencer à manifester ses émotions (sa joie, sa peine, son affection…) de plus en plus clairement, et va
apprendre petit à petit à les contrôler. Il va aussi montrer de plus en plus d’intérêt pour les autres. Il faut l’encourager
à jouer avec d’autres enfants et lui apprendre doucement à respecter les autres, à se faire des amis, à partager ses
jouets… Ce n’est pas facile pour lui, il faut donc être patient, et toujours lui expliquer les choses avec douceur. Il va
ainsi petit à petit se forger sa personnalité et apprendre à avoir confiance en lui.
L’enfant, même tout petit, ressent les émotions de ses parents et de son entourage. Un climat familial tendu ou violent
aura des conséquences négatives sur son développement affectif.
Il n’y a pas de différence entre les besoins physiques et affectifs des filles et des garçons. Ils ont les mêmes capacités
d’apprentissage, les mêmes besoins de soins et d’affection.
Les soins et l’affection que l’enfant reçoit pendant les premières années de sa vie sont
essentiels pour son bon développement. Un enfant entouré d’affection et de
compréhension sera plus heureux et plus équilibré dans sa vie future.
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Message 9 : LE DEVELOPPEMENT SOCIAL
Message clé :
« Maman, Papa, je dois pouvoir vivre en harmonie avec les autres pour réussir à l’école
et dans la vie. Apprenez-moi à avoir confiance en moi et à coopérer avec les autres.»
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Informations pour l’animateur :
L’enfant apprend à vivre en société en observant et imitant les autres. Toutes les personnes qui font partie de son
environnement ont donc un rôle à jouer dans son développement et dans son éducation : les parents, bien sûr, mais
aussi les autres membres de la famille (frères et sœurs, grands-parents, oncles et tantes, cousins), et les membres de la
communauté (les voisins, les amis, les enseignants, le personnel médical, les prêtres…).
Dès 3 ans, l’enfant va développer sa conscience de lui-même à partir de la façon dont les autres se comportent avec
lui. S’il se sent reconnu et respecté, il aura confiance en lui et il respectera les autres. S’il a confiance en lui, il saura se
faire des amis, établir des relations avec les autres et n’aura pas de problèmes sociaux par la suite. Un enfant qui a
confiance en lui va apprendre à vivre en harmonie avec les personnes de son entourage, sera plus coopératif et moins
centré sur lui-même.
Vers 4 ans, il va commencer à être plus indépendant et à s’adapter à des situations différentes. Il va aussi s’intéresser
aux différences physiques entre filles et garçons et les jeux vont parfois se différencier selon les sexes.
Il va apprendre à contrôler des émotions difficiles comme la colère ou la jalousie. Il lui faudra du temps pour
comprendre et maîtriser ces émotions. Montrez-lui que vous comprenez ses sentiments, et aidez-le à mieux les
exprimer, et sans blesser les autres. Par exemple, il doit apprendre à jouer avec d’autres enfants, à partager les jouets
sans se disputer. Aidez-le dans ces moments délicats, avec patience et douceur.
La maîtrise des émotions et la coopération avec les autres sont très importantes. L’enfant doit être capable se faire des
amis et de les conserver. L’apprentissage de règles de politesse et de comportement en société (savoir partager,
respecter les autres, dire merci, s’excuser…) l’aidera à se créer des relations sociales harmonieuses. Il doit aussi être
capable de prendre de petites responsabilités (ranger ses jouets, aider à mettre la table, aider un plus petit à
s’habiller…), de suivre des instructions simples, et de finir une tâche qu’il a commencée.
S’il n’a pas acquis ces compétences sociales avant 6 ans, il risque d’avoir des difficultés pour s’intégrer à l’école et
dans sa vie future.
Apprendre à vivre harmonieusement avec les autres est essentiel pour réussir à l’école
et trouver sa place dans la société.
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Message 10 : LES LIMITES ET LES INTERDITS
Message clé :
« Maman, Papa, je ne sais pas encore ce que je peux faire ou ce que je ne peux pas
faire et je n’ai pas conscience du danger. Expliquez-moi, et fixez-moi des limites claires.
Corrigez-moi sans me gronder et sans me frapper.»
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Informations pour l’animateur :
Le petit enfant ne peut pas distinguer de lui-même ce qu’il est permis de faire ou non, ce qui est dangereux pour lui
(grimper sur une échelle…), ce qui est embêtant pour les autres (frapper son petit frère…), les règles qui permettent de
vivre en société (être poli, respecter les objets qui appartiennent à autrui…). Les parents doivent donc lui fixer les
limites et les règles qui lui permettront d’évoluer en sécurité et d’avoir des relations positives avec les autres.
Il est très important de lui parler et de lui expliquer les choses. Il a besoin de comprendre pourquoi certaines choses lui
sont interdites, par exemple pourquoi il ne peut pas jouer avec certains objets trop fragiles ou dangereux. Sans
explication, il sera perdu, se sentira frustré et manifestera sa colère. Expliquez-lui avec patience et répétez-le lui autant
que ce sera nécessaire. Les règles doivent être simples et claires, et tenir compte de l’âge et des capacités de l’enfant.
Les règles doivent être fixes et ne pas changer d’un jour à l’autre, ou d’un parent à l’autre !
L’enfant est curieux et veut toucher à tout. La prévention est essentielle : rangez hors de sa portée tout ce qui peut être
dangereux pour lui. Assurez-vous qu’il peut explorer le monde qui l’entoure en toute sécurité.
Frapper un enfant, lui crier dessus, le traiter avec violence peut freiner son développement, le blesser, le rendre très
timide, ou le faire devenir lui-même violent. Il est préférable de lui expliquer clairement et calmement ce qu’il doit
faire et ne peut pas faire. Il faut aussi toujours le féliciter quand il se comporte bien. Si l’enfant fait quelque chose
d’interdit alors que vous lui avez déjà expliqué plusieurs fois, vous pouvez lui manifester que vous n’êtes pas contents
par une action non violente (s’il tire les cheveux de son frère malgré plusieurs avertissements, le mettre dans un coin
pendant une minute en lui expliquant pourquoi il ne peut pas faire cela).
L’enfant apprend par répétition et par imitation. Il faut lui monter le bon exemple et respecter vous-mêmes les règles
que vous avez fixées. Vous êtes son modèle : si vous le frappez, il frappera les autres enfants, si vous dites des injures,
il en dira aussi.
Apprenez à l’enfant qu’il a le droit de dire « non », qu’il doit s’enfuir et chercher la protection d’une personne qu’il
connaît bien quand quelqu’un le met mal à l’aise ou lui fait du mal (le frapper, l’insulter, le forcer à suivre un inconnu,
toucher ses parties génitales…), ou si un autre enfant veut l’entraîner dans un jeu dangereux . Préservez-le des abus
sexuels : apprenez-lui le nom des parties de son corps, et dites-lui que personne ne peut le forcer à faire quelque chose
contre son gré, ni à garder un secret vis-à-vis de ses parents. Il faut qu’il se sente en confiance avec vous, qu’il sente
que vous êtes ouverts à parler de tous les sujets avec lui. En cas de maltraitance, écoutez-le, rassurez-le et dites-lui que
ce n’est pas de sa faute à lui. En cas d’abus, l’enfant peut garder un traumatisme. Il faut bien l’écouter et l’entourer.
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Un petit enfant n’a pas conscience du danger et ne sait pas ce qu’il peut faire ou non. Il
faut lui fixer des limites et lui expliquer les interdits avec patience et sans violence.
Message clé :
« Maman, Papa, je suis curieux de nature. Si vous encouragez cette envie de découvrir
et d’apprendre, je réussirai mieux à l’école. »
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Informations pour l’animateur :
L’enfant est curieux de nature. De lui-même, il veut très tôt explorer le monde qui l’entoure, comprendre comment les
choses fonctionnent, les goûter, les toucher, les sentir, les voir, les entendre… Il n’aime rien tant que d’être confronté
à une nouvelle découverte.
Cette curiosité naturelle lui permet de progresser et d’apprendre. Elle doit être encouragée par les parents et toutes les
personnes qui forment l’entourage de l’enfant (les autres membres de la famille et de la communauté). Parfois, les
parents sont fatigués et ont peu d’énergie pour répondre aux questions incessantes et au trop plein d’énergie de leur
enfant. Mais il faut autant que possible éviter d’empêcher un enfant de poser des questions ou de vouloir jouer. Cette
curiosité est la preuve de son bon développement. Essayez donc de réserver tous les jours un moment que vous
consacrerez à votre enfant, à jouer avec lui, à lui parler, à lui raconter des histoires, à lui apprendre à compter, à
dessiner…
L’enfant apprend en répondant aux stimulations. Il faut donc multiplier les expériences qui lui permettront d’explorer,
de créer, de répondre à des demandes, de réfléchir, de s’exprimer par la parole ou tout autre moyen (dessin, modelage,
chant…).
Cet intérêt pour apprendre est essentiel lorsque l’enfant entre à l’école. S’il a été encouragé et stimulé, si
l’apprentissage est un plaisir pour lui, il réussira d’autant mieux son parcours scolaire, il apprendra mieux et plus vite.
Passer du temps avec votre enfant, jouer avec lui et lui apprendre de nouvelles choses
est le meilleur moyen de stimuler sa curiosité et son envie d’apprendre plus.
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Message 12 : JOUER POUR APPRENDRE
Message clé :
« Maman, Papa, c’est en jouant que j’apprends comment le monde fonctionne. J’ai
besoin de jouer pour bien me développer. »
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Informations pour l’animateur :
Le jeu est un droit fondamental, inscrit dans la Déclaration des Droits de l’enfant.
Dans le développement de l’enfant, le jeu est un besoin aussi vital et naturel que l’alimentation. Il est pour lui un
moyen d’apprentissage et de découverte du monde, et bien sûr, un plaisir ! Il faut donc non seulement respecter le
besoin de jeu de l’enfant mais aussi le stimuler, l’encourager et même y participer.
Par le jeu, l’enfant va se développer sur tous les plans : social, affectif, physique et intellectuel.
Dans ses jeux, l’enfant va apprendre par expérimentation, par l’essai et l’erreur : il va par exemple empiler des boîtes
et les voir tomber jusqu’à ce qu’il trouve le moyen de les maintenir en place. Il va alors mémoriser cette stratégie,
d’autant mieux qu’il l’apprise de lui-même, et pourra la reproduire.
Par ce jeu, il va aussi apprendre à mieux coordonner ses mouvements, à saisir les boîtes, à les poser, à les rattraper, à
les placer plus précisément et précautionneusement…
Il va développer sa concentration, ses capacités langagières, son sens du rythme… en écoutant des histoires et des
chansons et en apprenant à les reproduire.
Il va découvrir les relations de cause à effet (le bruit que fait un objet quand on le frappe, le secoue…), la notion du
temps et de la chronologie (il faut franchir plusieurs étapes dans un certain ordre pour arriver à construire une tour
avec des boîtes).
Le jeu stimule aussi la créativité et l’imagination : l’enfant va chercher lui-même des solutions à un problème (éviter
que les boîtes empilées ne s’écroulent) et va développer ainsi sa confiance en lui. Il va de même développer plus
d’autonomie et de sens des responsabilités : il découvre qu’il est capable de faire des choses par lui-même.
Le jeu en groupe permet à l’enfant de développer son sens des relations sociales. En jouant avec d’autres, il va
apprendre à partager, à attendre son tour, à faire quelque chose en commun, à aider les autres, et aussi à se disputer et
à solutionner ces disputes !
Tout jeu, même simple, est source d’apprentissage et d’évolution. Il faut donc que les parents et l’entourage du jeune
enfant l’encouragent à jouer, jouent avec lui, lui donnent la possibilité de jouer avec d’autres enfants et adultes,
mettent à sa disposition des jouets ou du matériel éducatif qui lui permette de jouer.
Il n’est pas nécessaire d’acheter des jouets : des boîtes, du sable, de la terre, de l’eau, des feuilles, des bâtons, des
chiffons, tout matériel de récupération peut être la base d’un jeu ou servir à fabriquer un jouet (faire un ballon avec
des feuilles de bananier, une poupée avec des chiffons, une petite voiture avec des boîtes de conserve…). L’enfant
adore que ses parents lui fabriquent un jouet ou l’aident à en fabriquer un !
Ne jamais oublier qu’il ne faut pas laisser les jeunes enfants sans la surveillance d‘une personne responsable
(adolescent ou adulte) pour éviter des accidents vite arrivés ! Veillez à ce qu’il joue dans un environnement sûr :
enlevez de sa portée les objets et substances dangereux (couteaux, ciseaux, médicaments…), ne le laissez pas près
d’un feu, d’un puits, d’un trou, d’un point d’eau, donnez-lui du matériel adapté à son âge et sans danger (par exemple
pas des ciseaux de cuisine mais des ciseaux pour enfants à bout rond)…
Le jeu est un droit et un besoin fondamental pour tout enfant. En jouant, il va acquérir
de nouvelles connaissances et se développer sur tous les plans, affectif, cognitif,
psychomoteur et social.
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