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Toute référence à cet article doit porter la mention : Sauvanet A et Belghiti J. Chirurgie des cancers de l’œsophage. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Techniques
chirurgicales - Appareil digestif, 40-195, 2000, 33 p.
40-195 Chirurgie des cancers de l’œsophage Techniques chirurgicales
Voies d’abord
Du fait du siège cervical, thoracique et abdominal de l’œsophage, la
chirurgie du cancer de l’œsophage nécessite en règle une double ou
une triple voie d’abord. La multiplicité des voies d’abord complique
le choix de la technique chirurgicale, augmente l’importance du
retentissement respiratoire de l’intervention et augmente le risque
des complications postopératoires.
Les voies d’abord – et donc finalement le type d’intervention – sont
choisies en fonction de la hauteur du pôle supérieur de la tumeur,
de son type histologique (il faut sectionner plus haut l’œsophage
au-dessus du pôle supérieur de la tumeur en cas d’adénocarcinome),
de l’état général et de la fonction respiratoire de l’opéré, ainsi que
de l’expérience et des préférences du chirurgien.
En pratique :
– un abord abdominal est presque toujours nécessaire ;
– un double abord abdominothoracique ou abdominocervical est
fréquemment utilisé ;
– un triple abord permettant l’exposition et la dissection de la
totalité de l’œsophage est une technique plus rarement utilisée.
ABORD ABDOMINAL
Un abord abdominal permet la dissection de l’œsophage abdominal, 1 Abord abdominal par médiane sus-ombilicale. Le lobe hépatique gauche a été ré-
l’exérèse des chaînes ganglionnaires abdominales drainant cliné après section du ligament falciforme, du ligament triangulaire gauche et du petit
l’œsophage et la préparation de l’organe remplaçant l’œsophage. Ce épiploon. L’œsophage abdominal est mis sur lacs.
dernier point explique que l’abord abdominal est presque toujours
nécessaire, la seule exception étant l’intervention de Sweet faite par souvent après avoir sectionné le ligament falciforme, le ligament
une thoracotomie gauche associée à une phrénotomie. En cas de triangulaire gauche et le petit épiploon (fig 1). Lors de la section du
cancer du cardia ou de l’œsophage inférieur, une voie d’abord ligament triangulaire gauche, il faut veiller à ne pas blesser la veine
abdominale associée à une ouverture de l’hiatus peut hépatique gauche dans laquelle s’abouche habituellement la veine
exceptionnellement être utilisée pour réséquer la tumeur et faire une phrénique inférieure gauche. Si le petit épiploon contient une artère
anastomose dans le médiastin inférieur ; toutefois, la section hépatique gauche, il faut palper le pédicule hépatique à la recherche
œsophagienne porte alors à proximité de la tumeur et l’anastomose d’une artère hépatique moyenne ou d’une artère hépatique droite :
est de réalisation difficile, même en utilisant une pince à suture en cas d’absence d’artère dans le pédicule hépatique (disposition de
mécanique. type artère hépatique gauche-foie total, observée dans 1 % des cas)
La voie d’abord la plus utilisée est une incision médiane sus- ou si l’artère palpée dans le pédicule est de très petite taille, il faut
ombilicale, éventuellement agrandie en sous-ombilicale chez les préserver l’artère hépatique gauche et l’artère gastrique gauche en
malades corpulents. Une valve autostatique (type valve de Rochard) amont de celle-ci. Le lobe hépatique gauche doit être maintenu
est indispensable pour rétracter l’auvent costal vers le haut et récliné vers le haut et la droite par une valve solidarisée à l’écarteur
donner du jour sur l’étage sus-mésocolique (fig 1). Cet écarteur doit pariétal.
idéalement pouvoir être mobilisé dans le sens latéral pour améliorer La dissection de l’hiatus commence par l’ouverture du péritoine à la
l’exposition sur l’hypocondre gauche lors de la section des vaisseaux face antérieure de l’œsophage. Latéralement, le péritoine est incisé
courts gastrospléniques, et sur l’hypocondre droit lors du aux bords antérieurs du pilier droit sur toute sa longueur et du pilier
décollement duodénopancréatique et de la confection de la gauche à sa partie haute. L’espace inframédiastinal est ouvert après
pyloroplastie. La mise en place d’un deuxième écarteur autostatique incision du ligament phréno-œsophagien. L’œsophage est disséqué
dans le sens transversal (type écarteur de Ricard ou de Gosset) au doigt et chargé avec les deux nerfs pneumogastriques. Le passage
améliore encore l’exposition. rétro-œsophagien est plus aisé, si on l’effectue à la partie haute des
Chez les malades obèses ou dont l’auvent costal est large, une piliers. En cas de cancer du cardia ou de l’œsophage abdominal, il
incision bi-sous-costale peut être préférée. Il est alors utile de placer est souhaitable de laisser une collerette d’hiatus au contact de
un écarteur autostatique de chaque côté pour ouvrir, en le rétractant, l’œsophage et de la tumeur en incisant les piliers dans leur
l’auvent costal. L’incision bi-sous-costale est réputée moins épaisseur. L’œsophage est mis sur lacs avec les deux nerfs
douloureuse et amputant moins la fonction respiratoire que pneumogastriques et attiré vers le bas. Deux cas doivent alors être
l’incision médiane sus-ombilicale. Cependant, à notre connaissance, distingués :
cet avantage n’est démontré par aucune étude contrôlée [24]. Le – si l’on a choisi d’effectuer une œsophagectomie avec thoracotomie,
risque d’éventration est plus faible après incision bi-sous-costale. il n’est pas nécessaire d’agrandir davantage l’orifice hiatal pour
Pour obtenir un jour suffisant sur la région hiatale, il faut mobiliser poursuivre la dissection vers le haut ; l’abord déjà obtenu permet de
le lobe gauche du foie en le réclinant vers le haut et la droite, le plus visualiser la face postérieure du péricarde, les deux plèvres
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Techniques chirurgicales Chirurgie des cancers de l’œsophage 40-195
ABORD THORACIQUE
¶ Thoracotomie droite
L’incision habituelle est une thoracotomie postérolatérale droite
sectionnant le muscle grand dorsal et empruntant le cinquième ou
le sixième espace intercostal. Le malade est alors placé en décubitus
latéral gauche avec un billot transversal placé à l’aplomb de la
pointe de l’omoplate. Si l’on souhaite disposer préférentiellement
d’une bonne exposition sur le médiastin supérieur, il faut laisser le
membre supérieur droit pendant vers l’avant, ce qui ouvre l’angle
entre le bord postérieur de l’omoplate et le rachis, et permet de
prolonger l’incision vers l’arrière jusqu’à débuter la section du
muscle rhomboïde et inciser le cinquième espace intercostal (fig 2).
Le muscle dentelé est sectionné après ligature de son pédicule
vasculonerveux ou partiellement désinséré à sa partie basse en
sectionnant ses insertions costales.
Si l’on souhaite disposer préférentiellement d’une bonne exposition
sur le médiastin inférieur, il faut inciser le sixième espace intercostal.
Le membre supérieur droit est laissé pendant vers l’avant ou placé pneumolyse difficile ayant entraîné une fuite aérienne importante
au-dessus de la tête de l’opéré dans un berceau ou fixé à un arceau pour laquelle on craint un emphysème pariétal malgré le drainage
(fig 3). Dans ce dernier cas, la section du muscle dentelé est plus thoracique.
facile que sa désinsertion.
La résection d’une côte est généralement inutile. L’écarteur ¶ Thoracotomie gauche
autostatique (de type Finochietto ou Lortat-Jacob) est installé avec
La thoracotomie gauche est actuellement utilisée de façon
sa crémaillère placée vers l’aide. Il faut ouvrir progressivement la
exceptionnelle pour aborder l’œsophage thoracique.
thoracotomie en désinsérant les muscles intercostaux au bord
supérieur de la côte inférieure sur toute la longueur de l’espace pour Deux cas sont à distinguer :
limiter les risques de plaie des vaisseaux intercostaux et de fracture – la thoracotomie gauche est choisie en raison de l’impossibilité
de côte. L’exposition peut être améliorée vers le haut ou vers le bas d’utiliser une thoracotomie droite (antécédent de chirurgie ou de
par la section du col de la côte, respectivement sus- ou sous-jacente. tuberculose pleuropulmonaire droite) ou parce qu’il faut explorer
La fermeture est faite plan par plan au fil résorbable. Les points chirurgicalement une lésion thoracique gauche (nodule pulmonaire
rapprochant les côtes peuvent être passés au travers de la côte par exemple) : l’incision est alors une thoracotomie postérolatérale
inférieure pour éviter de traumatiser le nerf intercostal sous-jacent à gauche empruntant le cinquième ou le sixième espace intercostal ;
l’incision. Le drainage pariétal n’a pas d’intérêt, sauf en cas de l’installation de l’opéré et l’incision pariétale ont les mêmes
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5 Abord de l’œsophage
cervical par cervicotomie
présterno-cléido-mastoïdienne
gauche.
En pointillé : tracé de l’inci-
sion. La partie basse de l’in-
cision peut être horizontale
1 ou 2 cm au-dessus du ma-
nubrium sternal.
*
B
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¶ Cervicotomie en « U »
Cette incision est indiquée lorsqu’on veut procéder à un curage
ganglionnaire cervical extensif ou en cas de pharyngolaryngectomie.
La tête est droite, en hyperextension, mais peut être tournée
facilement vers la droite ou la gauche. Latéralement, l’incision est
située en avant de chaque SCM et remonte à hauteur de l’os hyoïde.
Sur la ligne médiane, les deux incisions sont reliées par une courte
incision horizontale située 1 à 2 cm au-dessus de la fourchette
sternale (fig 8). Si l’on souhaite confectionner un trachéostome
définitif au travers du lambeau inférieur, la partie horizontale de
l’incision doit être placée plus haut. Il faut décoller le lambeau
musculoaponévrotique inférieur jusqu’à la fourchette sternale et le
lambeau supérieur jusqu’à 1 ou 2 cm au-dessus de l’os hyoïde. Ces
deux lambeaux doivent être réclinés par un écarteur autostatique ou
quelques points de suture chargeant les téguments du thorax et du
menton (fig 9).
Les creux sus-claviculaires peuvent être abordés en passant en avant
et/ou en arrière des muscles SCM. Pour améliorer l’exposition dans
7 Abord cervical de l’œsophage par cervicotomie gauche. Exposition de l’œsophage le défilé cervicomédiastinal, il est possible de sectionner les deux
cervical après ligature des vaisseaux thyroïdiens (veine thyroïdienne moyenne et artère chefs sternaux des muscles SCM et de les reconstituer lors de la
thyroïdienne inférieure) et extériorisation du pôle inférieur du lobe thyroïdien. fermeture.
Du fait de l’importance de la dissection cervicale, il est souhaitable
du muscle SCM 1 cm au-dessus du sternum. Ce chef musculaire est de mettre en place un drainage aspiratif de type Redon avant la
alors reconstitué par des points en « X » ou en « U » de fil résorbable fermeture qui est faite en deux plans (muscle peaucier et peau).
lors de la fermeture. Chez un malade ayant eu une radiothérapie, une suture cutanée par
fils est préférable à l’utilisation d’agrafes.
L’œsophage est abordé par son bord postérogauche. Il existe, en
arrière de l’œsophage, un plan prévertébral celluleux lâche qui peut ¶ Cervicomanubriotomie
être facilement décollé au doigt jusque dans le défilé
cervicomédiastinal et en arrière du pharynx. Le nerf récurrent Cette incision peut être utile pour améliorer l’exposition sur
gauche est repéré et progressivement séparé du bord gauche de l’œsophage cervicomédiastinal (tumeur située à hauteur du défilé
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¶ Exploration thoracique
La recherche de métastases pulmonaires ou l’exploration de nodules
millimétriques, parfois dépistés mais non caractérisés par la
9 Abord cervical de l’œsophage par cervicotomie en « U ». Exposition des plans
tomodensitométrie (TDM) préopératoire, est faite au mieux sur un
musculaires superficiels après décollement des lambeaux cutanés supérieur et inférieur.
poumon exsufflé, à l’aide d’une sonde d’intubation sélective.
L’exposition complète du médiastin nécessite la section du ligament
10 Abord de l’œsophage triangulaire (qui contient une artériole dont il faut s’assurer de
cervicomédiastinal par cer- l’hémostase) et la ligature-section de la crosse de la grande veine
vicomanubriotomie.
azygos. En l’absence de radiothérapie préopératoire, une dissection
de l’œsophage sus- et sous-tumoral n’entraîne pas d’ischémie
pariétale œsophagienne et peut constituer une manœuvre utile pour
mieux apprécier la résécabilité de la tumeur. Cependant, il est
préférable, pour limiter le risque de lymphorrhée, de faire porter la
dissection directement sur la zone où la résécabilité apparaît
douteuse et de procéder éventuellement à un examen histologique
extemporané.
L’intervention est parfois indiquée pour une tumeur initialement
volumineuse et traitée par radiochimiothérapie avec une bonne
réponse. Dans ce cas, si l’on craint une extension tumorale
persistante aux structures médiastinales pouvant contre-indiquer
une résection, il est souhaitable de ne pas mobiliser de façon
extensive l’œsophage sus- et sous-tumoral, afin de ne pas
dévasculariser la tumeur et d’éviter ainsi la nécrose de celle-ci, si
elle est finalement laissée en place.
cervicomédiastinal, réintervention). La partie cervicale de l’incision
Pour un cancer épidermoïde, quelle que soit sa hauteur, ou un
est située en avant du SCM gauche. Cette incision est prolongée vers
adénocarcinome du cardia ou de l’œsophage inférieur, la découverte
le bas par une incision médiane dépassant légèrement vers le bas les
d’adénopathies médiastinales métastatiques ne contre-indique pas
limites du manubrium (fig 10). Celui-ci est incisé au ciseau à frapper
l’exérèse de la tumeur.
ou à la scie oscillante, après avoir décollé au doigt les éléments du
médiastin antérieur (loge thymique, tronc veineux innominé). Toutefois, le mauvais pronostic des adénocarcinomes du cardia ou
L’écartement est fait par un écarteur de type Beckman au niveau de l’œsophage avec adénopathies récurrentielles ou latérotrachéales
cervical et un écarteur de type Tuffier au niveau sternal. La ligature métastatiques [46] peut inciter à débuter l’intervention par l’exérèse
du tronc veineux innominé gauche peut être nécessaire. des ganglions suspects situés dans ces territoires et récuser
l’intervention si l’on souhaite éviter une chirurgie palliative.
Lors de la fermeture, le manubrium est suturé par deux fils d’acier
et les téguments thoraciques reconstitués en deux plans.
¶ Exploration cervicale
S’il existe un doute sur une extension trachéale par contiguïté, il est
Points techniques communs souhaitable de ne pas disséquer de façon circonférentielle
aux différentes interventions l’œsophage au-dessus de la tumeur avant d’avoir réussi à séparer
celle-ci de la trachée. En effet, le mauvais jour dont on dispose sur le
bord droit de l’œsophage dans cette circonstance expose à un risque
EXPLORATION accru de plaie de l’œsophage ou de lésion récurrentielle droite.
L’exploration ganglionnaire ne pose en règle guère de problème. Les
¶ Exploration abdominale deux seules difficultés sont :
En cas de cancer épidermoïde, même localisé au bas œsophage, la – éviter une plaie du canal thoracique ou d’une de ses racines lors
carcinose péritonéale est exceptionnelle et l’exploration abdominale de l’exérèse d’un ganglion sus-claviculaire, surtout s’il est situé en
doit essentiellement rechercher des métastases hépatiques ou des arrière du confluent jugulo-sous-clavier ; si l’on dissèque cette zone,
adénopathies métastatiques qui ne contre-indiquent formellement quel que soit le côté (il existe des variantes anatomiques de
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*
A
13 Gastrolyse.
14 Gastrolyse : section du ligament gastrosplénique en commençant par sa partie in-
férieure.
A. Le décollement co-
loépiploïque est ter-
miné dans sa partie
droite.
B. Le décollement
duodénopancréatique
a été réalisé.
*
B
GASTROPLASTIE
Le but de la gastroplastie est de permettre un allongement de 15 Gastrolyse : section du ligament gastrosplénique ; les vaisseaux gastroépiploïques
gauches ont été ligaturés ; les vaisseaux courts gastrospléniques peuvent être clippés
l’estomac en réséquant sa courbure la plus courte et de procéder à
dans le hile de la rate et sont ligaturés du côté de l’estomac.
l’ablation des ganglions de la partie verticale de la petite courbure
qui peuvent être envahis quelle que soit la localisation de la tumeur en isopéristaltique, sa vascularisation étant alors assurée de façon
sur l’œsophage thoracique [1]. L’estomac est le plus souvent utilisé prédominante par les vaisseaux gastroépiploïques droits et, de façon
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21 Gastroplastie. Enfouissement des agrafes à points séparés. Si on réalise une anas- ¶ Thoracotomie droite
tomose intrathoracique, la tubulisation pourra être terminée dans le thorax.
La pyloroplastie a été fermée à points séparés transversaux. Le premier temps de ce geste est l’exposition du médiastin
postérieur par section du ligament triangulaire droit et section entre
ischémique, malgré un réchauffement du champ opératoire ou la ligatures de la crosse de la veine azygos (fig 22). Si le poumon droit
correction d’éventuelles anomalies hémodynamiques, il y a très est exclu par une intubation sélective, toute la hauteur de
probablement eu blessure ou ligature intempestive du pédicule l’œsophage peut facilement être exposée. Si le poumon droit n’est
gastroépiploïque : il faut alors réséquer la totalité de la gastroplastie pas exclu, le refouler en bloc vers l’avant peut comprimer le massif
et faire une coloplastie. cardiaque et altérer les conditions hémodynamiques. Il est alors
préférable d’exposer soit le médiastin inférieur et moyen en
extériorisant de la cavité pleurale le lobe pulmonaire inférieur droit,
PYLOROPLASTIE soit le médiastin supérieur en refoulant simplement le lobe supérieur
La réalisation d’une pyloroplastie – ou du moins d’un geste en direction du diaphragme.
améliorant la vidange gastrique – est recommandée car : Lorsque la tumeur ne pose pas de problème de résécabilité, le plus
simple est de procéder à la mobilisation de l’œsophage du bas vers
– deux études contrôlées [14, 33] ont montré que l’absence de le haut. La plèvre médiastine est incisée en arrière du péricarde et
pyloroplastie augmente le risque de complications respiratoires de la veine cave inférieure, en avant de l’aorte descendante et au
postopératoires ; ces complications sont secondaires à la bord supérieur du pilier diaphragmatique droit (fig 23). L’œsophage
régurgitation de liquide gastrique et peuvent être très graves ; dans et les tissus celluloganglionnaires avoisinants sont facilement clivés
cette optique, la pyloroplastie semble particulièrement importante si du péricarde et de l’aorte descendante à un endroit où celle-ci est
l’estomac est utilisé entier, sans tubulisation ; dépourvue de collatérale (fig 24). Il est ensuite souhaitable de repérer
– à distance de l’intervention, environ 10 % des malades n’ayant pas la plèvre médiastine gauche, de la refouler au tampon monté et de
eu de pyloroplastie sont très gênés par des troubles de la vidange mettre l’œsophage sur lacs. Si la plèvre gauche est ouverte, il faut la
gastrique qui sont corrigés par une pyloroplastie ou une dilatation fermer après exsufflation ou la drainer en fin d’intervention, une
endoscopique du pylore ; fois le malade remis en décubitus dorsal. Lors de ce temps
médiastinal inférieur, le canal thoracique doit être repéré et ligaturé
– et, dans les premiers mois suivant l’intervention, le confort
électivement, quelle que soit l’étendue latérale de la dissection sus-
alimentaire semble meilleur après pyloroplastie qu’en son absence ;
jacente (fig 24). Le repérage du canal thoracique peut être difficile
toutefois, cette différence s’estompe avec le temps [14, 33].
chez un malade gras ou ayant eu une radiochimiothérapie ; dans ce
La pyloroplastie est faite par une incision longitudinale de 1 à 1,5 cm cas, la ligature élective du canal peut être remplacée par une ligature
de long, centrée sur la face antérieure du pylore. Cette incision est en masse des tissus situés entre le rachis, l’aorte descendante et la
fermée transversalement par points séparés ou par surjet (fig 21). veine azygos. Après sa ligature, le canal thoracique peut être soit
Une incision de cette taille ne diminue pas la longueur totale du sectionné en aval et réséqué en bloc avec l’œsophage, soit laissé en
transplant gastrique. place le long de l’aorte descendante. L’intérêt carcinologique de la
L’efficacité de la pyloroplastie semble identique à celle de la résection systématique du canal thoracique n’a pas été établi. À
pyloromyotomie extramuqueuse [26]. Toutefois, dans notre expérience l’inverse, une ligature systématique du canal thoracique minimise le
et dans la littérature, des réinterventions pour sténose fibreuse sont risque de chylothorax postopératoire si une plaie du canal survient
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23 Abord de l’œsophage par thoracotomie droite. Tracé de l’incision pleurale le long 25 Dissection de l’œsophage par thoracotomie droite. Le curage intertrachéobronchi-
de la grande veine azygos, du pilier droit du diaphragme, du péricarde et de l’arbre tra- que a été effectué. Le nerf pneumogastrique droit a été coupé en aval de la naissance des
chéobronchique. nerfs bronchiques et le nerf pneumogastrique gauche en aval de la naissance du nerf ré-
current gauche.
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¶ Thoracotomie gauche
28 Abord de l’œsophage par thoracotomie droite. Dissection du médiastin supérieur. La libération de l’œsophage par thoracotomie gauche est rarement
Le curage ganglionnaire récurrentiel gauche a été réalisé en exposant le récurrent indiquée, du fait des difficultés d’exposition liées à la présence du
jusqu’au bord inférieur de la crosse de l’aorte. L’artère sous-clavière droite est réclinée massif cardiaque, de l’aorte descendante, de la crosse de l’aorte et
pour permettre l’ablation en monobloc des ganglions récurrentiels droits. La loge de l’artère sous-clavière gauche.
de Barety (loge intertrachéocave) a également été ouverte pour le curage ganglionnaire.
Le plus souvent, seul l’œsophage sous-aortique est mobilisé. Comme
récurrentiels droits sont fréquemment présents en dessous de cette par thoracotomie droite, il est plus facile de procéder du bas vers le
artère et peuvent être réséqués en bloc avec l’œsophage. En haut. Après section du ligament triangulaire gauche jusqu’à la veine
revanche, il est plus facile de procéder séparément à l’exérèse des pulmonaire inférieure gauche, la plèvre médiastine est incisée en
ganglions récurrentiels gauches et des ganglions intertrachéocaves. arrière du péricarde et en avant de l’aorte. La dissection est faite au
Le curage intertrachéocave ne doit pas être extensif sous peine de contact du péricarde et de la paroi aortique jusqu’à identifier la
dévasculariser l’axe trachéobronchique et d’augmenter ainsi le plèvre médiastine droite qui est refoulée au tampon monté.
risque de complications respiratoires postopératoires (fig 28). Pour L’œsophage est mis sur lacs avec les deux nerfs pneumogastriques
le curage récurrentiel droit, il faut repérer le nerf récurrent droit au (fig 29). L’identification du canal thoracique à son entrée dans le
bord inférieur de l’artère sous-clavière, en suivant au besoin le nerf thorax est difficile et nécessite la dissection du flanc droit de l’aorte
pneumogastrique droit à sa partie haute. L’usage de clips descendante. Il est parfois plus facile de l’isoler en dessous de la
hémostatiques fins ou d’une coagulation bipolaire facilite crosse de l’aorte.
l’hémostase et la lymphostase au contact des nerfs récurrents en La région intertrachéobronchique est abordée en incisant la plèvre
minimisant le risque de leur blessure. Au bord supérieur de la crosse en arrière de la bronche souche gauche et en débutant ainsi le curage
de l’aorte et en arrière de l’artère sous-clavière gauche, il est fréquent intertrachéobronchique (fig 30). En arrière de l’œsophage, les artères
d’identifier la partie distale du canal thoracique : bien que le canal naissant de l’aorte descendante sont liées ou clippées, puis
thoracique soit valvulé et qu’en théorie une fuite lymphatique à sectionnées. Le nerf pneumogastrique gauche est sectionné au bord
partir de son extrémité distale soit impossible, il est préférable de le inférieur de la crosse de l’aorte après avoir identifié formellement
ligaturer ou de le clipper pour limiter le risque de chylothorax l’origine du nerf récurrent gauche et, si possible, préservé les nerfs
postopératoire. De même, lors de la dissection de l’œsophage bronchiques gauches. Au bord droit de l’œsophage, on procède à la
thoracique, tout conduit dont l’aspect est compatible avec un canal dissection de la bronche souche droite, à la fin du curage
lymphatique doit être ligaturé ou clippé, car des variations intertrachéobronchique, et à la section du nerf pneumogastrique
anatomiques du canal thoracique sont possibles et peuvent expliquer droit si possible en aval des nerfs bronchiques droits.
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¶ Temps opératoires
39 Intervention de Lewis-Santy.
Position de l’opéré pour le temps ab- Intervention classique
dominal. En pointillé : incision mé-
diane sus-ombilicale. L’intervention est débutée par le temps abdominal. Après un temps
d’exploration, la gastrolyse puis la gastroplastie sont réalisées. La
tubulisation gastrique est soit complète (et il faut alors suturer le
sommet du tube gastrique à la petite courbure gastrique), soit
incomplète en laissant intact le sommet de la grosse tubérosité (dans
ce cas, la division de l’estomac sera achevée lors du temps
thoracique et le sommet de la plastie gastrique sera fermé par un
agrafage linéaire, éventuellement après réalisation de l’anastomose
œsogastrique à l’aide d’une agrafeuse introduite par l’orifice ainsi
disponible).
La pyloroplastie est pour nous systématique. Il est important de
vérifier que le pylore peut être facilement ascensionné jusqu’à
l’orifice hiatal. Celui-ci doit toujours être agrandi au minimum par
section du pilier droit. L’agrandissement de l’hiatus est suffisant si
quatre doigts peuvent être admis dans le médiastin. Un tel
agrandissement entraîne en règle l’ouverture de la cavité pleurale
droite, qui sera de toute façon drainée à la fin du temps thoracique,
et la section de l’artère diaphragmatique inférieure droite à
l’hémostase de laquelle il faut veiller. Si la section du pilier droit
paraît insuffisante, le bord antérieur de l’hiatus peut être ouvert
jusqu’à la veine diaphragmatique inférieure gauche. Le drainage
abdominal par un drain de Redon sous-phrénique gauche et un
deuxième drain de même type dans la région sous-hépatique est
suffisant. Nous ne réalisons jamais de jéjunostomie systématique
dans cette intervention en raison d’une part de la rareté des fistules
l’abord vers la région sous-costale gauche est limité. L’œsophage est anastomotiques œsogastriques, dont la prévalence est comprise
abordé par thoracotomie antérolatérale droite. entre 6 et 8 % [29, 45], et d’autre part de la morbidité de la jéjunostomie
Cette installation permet un gain de temps, surtout si deux qui est comprise entre 2 et 14 % [16, 54]. Le temps thoracique est
chirurgiens peuvent assurer simultanément les deux temps de ensuite réalisé. En cas de découverte dans le thorax d’une extension
[19, 20]
l’intervention . Elle permet également un bon contrôle des tumorale inattendue signant le caractère palliatif de l’intervention, il
différents temps de l’intervention, en particulier de l’ascension de la sera cependant nécessaire de réaliser l’œsophagectomie et
gastroplastie dans le thorax. En revanche, cette installation a pour l’anastomose œsogastrique. La libération de l’œsophage se fait
inconvénient une exposition légèrement moins bonne dans habituellement du bas vers le haut. Dans le médiastin sus-aortique,
l’hypocondre gauche et sur le médiastin postérieur, en particulier à la mobilisation de l’œsophage doit être suffisante pour permettre
sa partie haute. Il faut donc disposer d’une bonne expérience en une section de l’œsophage 6 cm au-dessus de la tumeur en cas de
chirurgie œsophagienne pour utiliser cette installation qui semble cancer épidermoïde et 8 cm en cas d’adénocarcinome. En pratique,
particulièrement utile chez les malades peu corpulents et/ou pour il faut toujours sectionner l’œsophage au-dessus de la crosse de
une tumeur bas située sur l’œsophage. À l’inverse, cette technique l’azygos afin de minimiser le risque de reflux gastro-œsophagien
doit à notre avis être évitée chez les malades obèses et/ou postopératoire. L’hémostase et la lymphostase doivent être parfaites
préalablement opérés à l’étage sus-mésocolique. avant l’ascension de la gastroplastie.
40 Intervention de Lewis-
Santy avec abord simultané ab-
dominal et thoracique droit.
A. Position de l’opéré sur la
table.
B. Inclinaison latérale de la
5e table d’opération facilitant
l’abord abdominal.
C. Inclinaison latérale op-
posée facilitant l’abord tho-
racique.
*
B *
C
*
A
18
Techniques chirurgicales Chirurgie des cancers de l’œsophage 40-195
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40-195 Chirurgie des cancers de l’œsophage Techniques chirurgicales
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Techniques chirurgicales Chirurgie des cancers de l’œsophage 40-195
46 Œsophagectomie sans
thoracotomie. Les différents
trajets thoraciques de la
plastie. La voie présternale
est abandonnée ; 1. Voie ré-
trosternale ; 2. voie médias-
tinale postérieure dans le lit
de l’œsophage.
44 Œsophagectomie sans thoracotomie. Le nerf récurrent gauche est repéré l’avoir blessé, en particulier lors de la dissection d’une tumeur
et respecté. Le tour de l’œsophage est fait à distance de la bouche œsophagienne. Le nerf rétroaortique, il est possible de le lier par voie transhiatale en
récurrent droit n’est pas visible. ouvrant la plèvre médiastine droite. On repère alors la grande veine
azygos et on charge, à l’aide d’un dissecteur à bout mousse, tous les
45 Œsophagectomie sans tissus situés entre le flanc doit de l’aorte et le rachis, le dissecteur
thoracotomie. Dissection bi- devant ressortir immédiatement en avant de la veine azygos. Ces
manuelle de l’œsophage au tissus sont liés en masse avec un fil fort. Le seul danger de cette
niveau de la crosse de manœuvre est la blessure d’une artère ou d’une veine intercostale.
l’aorte.
Le trajet de la gastroplastie est discuté (fig 46). Deux études
contrôlées ont comparé le trajet médiastinal postérieur au trajet
rétrosternal. Une étude a conclu à la supériorité du trajet médiastinal
postérieur en raison d’une moindre prévalence de complications
cardiopulmonaires [5] . La deuxième étude ne montrait pas de
différence significative en faveur de l’une ou l’autre technique, mais
la prévalence des complications cardiopulmonaires était également
moindre lorsque la plastie siégeait dans le médiastin postérieur [52].
Dans la mesure où le trajet rétrosternal est plus long en moyenne de
5 à 10 cm [31], ce dernier ne doit être utilisé qu’en cas d’exérèse
carcinologiquement peu satisfaisante, si l’on craint une sténose de la
plastie par récidive néoplasique locale ; il faut alors fermer
complètement l’orifice hiatal avant l’ascension de la gastroplastie.
Le trajet transpleural gauche est exceptionnellement utilisé et peut
aboutir à une plaie du canal thoracique lors de la création de la
est de procéder à la dissection œsophagienne sus-aortique sous communication entre la région cervicale et le dôme pleural
contrôle de la vue à l’aide d’un médiastinoscope : cette technique gauche [31].
permet de prélever des ganglions récurrentiels gauches et des L’ascension de la gastroplastie est facilitée par la mise en place d’un
ganglions intertrachéocaves [6]. Nous n’avons pas l’expérience de sac huilé autour du sommet de la gastroplastie, une traction douce
cette technique. sur le lacs empruntant le médiastin postérieur et un contrôle direct
Une fois l’œsophage thoracique complètement mobilisé, l’œsophage de la plastie par une main placée en arrière du massif cardiaque et
cervical est sectionné et son extrémité distale est fermée de façon exerçant une poussée vers le haut. L’absence de rotation de la
étanche et fixée à un lacs. L’œsophage thoracique est ensuite attiré gastroplastie est affirmée par la palpation par la main médiastinale
dans le champ abdominal, ce qui permet une tubulisation gastrique qui suit l’épiploon et la ligne d’agrafes de la tubulisation, et par
du haut vers le bas, plus facile chez un malade obèse. Afin de l’inspection cervicale qui vérifie que la ligne d’agrafes est au bord
minimiser le risque de compression de la gastroplastie à l’étage des droit et que les derniers vaisseaux courts sont au bord gauche de la
crosses et dans le défilé cervicomédiastinal, l’utilisation d’un tube gastroplastie. L’anastomose œsogastrique est faite par suture
gastrique étroit (cf supra) et la résection du grand épiploon en manuelle au sommet de la plastie en terminolatéral ou en
excédent sont souhaitables. Avant l’ascension de la gastroplastie, il terminoterminal. Si la gastroplastie présente un excès de longueur,
faut confectionner la pyloroplastie et drainer les plèvres si elles ont celui-ci peut être réséqué. La section du transplant gastrique peut
été ouvertes. La dissection médiastinale aboutit à l’ouverture d’au être un peu hémorragique du fait d’un certain degré de stase
moins une plèvre médiastine dans 75 % des cas [39]. Si la plèvre n’a veineuse ; il faut alors veiller à l’hémostase des vaisseaux sous-
pas été ouverte, un épanchement pleural liquidien d’apparition muqueux gastriques en les liant électivement au fil fin serti.
retardée est très fréquent et peut, surtout s’il est bilatéral, altérer la Si un trajet médiastinal postérieur a été choisi, l’orifice hiatal est
fonction respiratoire postopératoire. C’est la raison pour laquelle fermé autour de la gastroplastie en évitant toute compression du
certains auteurs préfèrent ouvrir délibérément les deux cavités pédicule gastroépiploïque.
pleurales pour les drainer [34]. La confection d’une jéjunostomie d’alimentation doit être discutée
Le canal thoracique n’est habituellement pas visualisé dans une au cas par cas. Certains auteurs la font systématiquement pour
œsophagectomie sans thoracotomie. Toutefois, si l’on craint de permettre la reprise de l’alimentation entérale dès le troisième jour
21
40-195 Chirurgie des cancers de l’œsophage Techniques chirurgicales
postopératoire et la suppression des apports par voie parentérale au – ce trajet est plus court que le trajet rétrosternal [31] ;
quatrième jour postopératoire ; si les suites opératoires sont
– dans certaines équipes, le taux de fistule anastomotique cervicale
favorables, la jéjunostomie est supprimée à la fin de la troisième
est inférieur à celui observé après utilisation d’un trajet
semaine postopératoire [16] . Si les suites sont compliquées, la
rétrosternal [47] ;
jéjunostomie est utilisée pendant plus de 3 semaines, mais cette
éventualité ne représente que 12 % des malades [16]. Notre attitude – il pourrait permettre un meilleur confort fonctionnel car il est
est de confectionner une jéjunostomie seulement si la dissection exempt d’angulation et, si une dilatation endoscopique de
médiastinale supérieure a été difficile et a pu traumatiser le nerf l’anastomose œsogastrique est nécessaire, cette dilatation est plus
récurrent gauche, ou si la vascularisation du sommet du transplant facile et plus efficace [39] ; or, le taux de sténoses anastomotiques
gastrique est imparfaite. Le drainage abdominal par un drain de cervicales bénignes nécessitant des dilatations endoscopiques peut
Redon sous-phrénique gauche et un deuxième drain de même type atteindre 25 à 30 % [25, 43, 47] ; pour ces raisons notre préférence va à
dans la région sous-hépatique est suffisant. l’intervention de Mac Keown.
Le drainage cervical n’est pas systématique (cf supra). La fermeture Quelle que soit l’intervention choisie, le niveau de section de
cervicale est faite en réinsérant lâchement les muscles sous- l’œsophage doit concilier des impératifs carcinologiques (cf supra)
hyoïdiens à la face profonde du muscle SCM à sa partie profonde, et physiologiques (préservation si possible de 2 cm d’œsophage sous
ce qui permet de couvrir partiellement le montage digestif. Le la bouche œsophagienne). Il est possible de sectionner l’œsophage
muscle peaucier et la peau sont suturés séparément. pratiquement au niveau de la bouche œsophagienne en ménageant
un peu de paroi à la face antérieure de l’œsophage pour permettre
¶ Problèmes techniques l’anastomose. Toutefois, une section si haute entraîne fréquemment
En peropératoire peuvent survenir une plaie vasculaire (crosse de des fausses routes dans la période postopératoire immédiate et il
l’azygos, artère du « décroisement ») et/ou une déchirure de la faut alors faire systématiquement une jéjunostomie. L’intervention
membraneuse trachéale. La survenue de ces complications est de Mac Keown est la seule intervention vraiment adaptée aux
favorisée par une volumineuse tumeur rétroaortique ou une cancers cervicomédiastinaux pour lesquels :
dissection trop latérale par rapport à la paroi œsophagienne. – une section proche de la bouche œsophagienne est nécessaire ;
En cas d’hémorragie, il faut, dans un premier temps, tamponner
– une plastie médiastinale postérieure est dans le même axe que le
quelques instants le médiastin avec une mèche à prostate pour
court segment œsophagien restant.
apprécier l’importance de l’hémorragie ; si celle-ci persiste ou
récidive immédiatement après l’ablation du tamponnement, il faut Lors d’une œsophagectomie par triple voie d’abord, certains auteurs
compléter celui-ci et faire une thoracotomie droite [39] . Une utilisent systématiquement une jéjunostomie d’alimentation [48].
thoracotomie antérolatérale, sans changement de position de l’opéré, Celle-ci permet de reprendre l’alimentation entérale avant la
permet de faire l’hémostase de la crosse de l’azygos. Une cicatrisation de l’anastomose œsogastrique, qu’elle soit obtenue de
thoracotomie postérolatérale, nécessitant de fermer rapidement les première intention ou après survenue d’une fistule. La jéjunostomie
incisions et de changer la position de l’opéré, est plus adaptée pour est recommandable si l’œsophage a été sectionné à proximité de la
l’hémostase d’une artère œsophagienne. bouche œsophagienne, si une blessure d’un nerf récurrent a été
Une déchirure membraneuse peut, si elle intéresse la trachée, être notée en peropératoire ou si la vascularisation du sommet du
suturée au moyen d’un agrandissement de l’incision par une transplant gastrique est imparfaite.
manubriotomie [39] . Une déchirure de la bifurcation trachéale
nécessite une thoracotomie droite, au besoin après intubation ¶ Temps opératoires
sélective du poumon gauche pour limiter la fuite aérienne [39].
Intervention d’Akiyama
ŒSOPHAGECTOMIE PAR TRIPLE ABORD ABDOMINAL, L’intervention débute par le temps abdominal et le temps cervical.
THORACIQUE ET CERVICAL Après avoir vérifié dans l’abdomen l’absence de métastases
hépatique et ganglionnaire cœliaque, et dans le cou l’absence de
¶ Choix du trajet médiastinal du transplant gastrique métastase ganglionnaire sus-claviculaire, la gastrolyse et la
Ce choix équivaut à celui de l’ordre des différents temps opératoires. gastroplastie sont réalisées selon la technique habituelle. Toutefois,
La première possibilité consiste à réaliser en premier la gastroplastie, la section et la suture étanche de l’œsophage au-dessus du cardia
à l’ascensionner dans un trajet rétrosternal et à l’anastomoser à permettent une tubulisation gastrique du haut vers le bas, qui est
l’œsophage cervical, puis de procéder à l’exérèse de l’œsophage et plus facile chez un malade obèse. Les piliers du diaphragme sont
de la tumeur par une thoracotomie droite (intervention d’Akiyama). suturés par-dessus la suture œsophagienne.
La deuxième possibilité consiste à procéder en premier à l’exérèse Le transplant gastrique devant être ascensionné en rétrosternal, on
de l’œsophage et de la tumeur par une thoracotomie droite, puis à commence la tunnellisation à l’étage abdominal en désinsérant le
réaliser la gastroplastie, à l’ascensionner dans un trajet médiastinal diaphragme de la face postérieure du sternum. Les deux plèvres
postérieur et à l’anastomoser à l’œsophage cervical (intervention de médiastines sont refoulées au tampon monté. Leur ouverture est
Mac Keown). sans conséquence si un drainage pleural est mis en place. Dans le
Les éléments pouvant faire préférer une intervention d’Akiyama (et défilé cervicomédiastinal, il faut sectionner à leur partie basse le
donc un trajet médiastinal antérieur) sont : sterno-cléido-hyoïdien et le sternothyroïdien, puis emprunter le plan
situé immédiatement au contact du manubrium sternal. Les
– en cas de récidive dans le lit œsophagien, la gastroplastie est à
insertions latérales de ces deux muscles doivent être effondrées pour
distance de la récidive et le risque de dysphagie a priori nul ;
obtenir un tunnel suffisamment large. En effet, le tunnel rétrosternal
– une irradiation du lit œsophagien est sans risque pour la doit admettre quatre doigts sur toute sa longueur pour éviter toute
gastroplastie ; en fait, les lésions de l’estomac après irradiation compression de la gastroplastie. Il n’est en règle pas nécessaire de
médiastinale postérieure sont exceptionnelles ; réséquer la moitié du manubrium et la partie interne de la clavicule
– en cas d’exérèse œsophagienne palliative ou impossible, gauche pour obtenir un trajet suffisamment large [47, 48].
l’intervention permet un traitement palliatif efficace ; toutefois, ce L’œsophage est ensuite sectionné et suturé au niveau du défilé
dernier argument a perdu presque toute valeur depuis l’avènement cervicomédiastinal. La plastie gastrique est entourée à sa partie
des moyens d’imagerie moderne et les progrès de la haute d’un sac ou d’un manchon en plastique huilé et le sommet de
radiochimiothérapie et des endoprothèses œsophagiennes. la plastie fixé à un lacs ou à un tube de Mousseaux. Cette technique
Les éléments pouvant faire préférer une intervention de Mac Keown permet à la plastie d’être ascensionnée de façon atraumatique, la
(et donc un trajet médiastinal postérieur) sont : traction s’exerçant de façon diffuse sur le corps de la plastie et non
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Techniques chirurgicales Chirurgie des cancers de l’œsophage 40-195
par une traction appliquée uniquement au sommet de celle-ci [48]. abdominale ou cervicale, il sera nécessaire de poursuivre
L’absence de rotation de la gastroplastie est affirmée par la palpation l’intervention car l’œsophage thoracique a été dévascularisé. La
par la main rétrosternale qui suit l’épiploon et la ligne d’agrafes de gastrolyse et la gastroplastie sont réalisées selon la technique
la tubulisation et exerce également une poussée vers le haut, et par habituelle. Lors du curage ganglionnaire abdominal, il est habituel
l’inspection cervicale qui vérifie que la ligne d’agrafes est bien au d’observer une congestion des vaisseaux lymphatiques et un œdème
bord droit et les derniers vaisseaux courts au bord gauche de la du rétropéritoine, qui sont la conséquence de la ligature préalable
gastroplastie. À la fin de l’ascension, il faut vérifier que le bord du canal thoracique dans le médiastin. La cervicotomie, faite au
antérieur du lobe hépatique gauche n’exerce pas un effet de billot mieux dans le même temps par une deuxième équipe, permet de
sur le pédicule gastroépiploïque droit. sectionner l’œsophage cervical dont l’extrémité distale est fermée de
L’anastomose œsogastrique est faite par suture manuelle au sommet façon étanche et fixée à un lacs. L’œsophage thoracique est ensuite
de la plastie ou à la face postérieure de la grosse tubérosité pour attiré dans le champ abdominal, ce qui permet une tubulisation
compenser l’angulation existante entre l’axe de l’œsophage et celui gastrique du haut vers le bas, plus facile chez un malade obèse. La
du transplant gastrique. pyloroplastie doit être faite avant l’ascension de la gastroplastie. Le
pilier droit du diaphragme est sectionné pour élargir l’orifice hiatal.
Le drainage cervical ne doit pas être systématique. La fermeture
L’agrandissement de l’hiatus est suffisant si quatre doigts peuvent
cervicale est faite en réinsérant lâchement les muscles sous-
être admis dans le médiastin. Un tel agrandissement entraîne en
hyoïdiens à la face profonde du muscle SCM à sa partie profonde,
règle la section de l’artère diaphragmatique inférieure droite à
ce qui permet de couvrir partiellement le montage digestif. Le
l’hémostase de laquelle il faut veiller. Si la section du pilier droit
muscle peaucier et la peau sont suturés séparément.
paraît insuffisante, le bord antérieur de l’hiatus peut être ouvert
La confection d’une jéjunostomie d’alimentation doit être discutée jusqu’à la veine diaphragmatique inférieure gauche.
avant la fermeture abdominale. Le drainage abdominal par un drain
de Redon sous-phrénique gauche et un deuxième drain de même L’ascension de la gastroplastie est facilitée par la mise en place d’un
type dans la région sous-hépatique est suffisant. Lors de la fermeture sac huilé autour du sommet de la gastroplastie, une traction douce
abdominale, il faut veiller à éviter de traumatiser ou de comprimer sur le lacs empruntant le médiastin postérieur et un contrôle direct
le pédicule gastroépiploïque droit, en particulier lors de la de la plastie par une main placée en arrière du massif cardiaque et
péritonisation. exerçant une poussée vers le haut. L’absence de rotation de la
gastroplastie est affirmée par la palpation par la main médiastinale
Le malade est alors installé en position de thoracotomie droite. En qui suit l’épiploon et la ligne d’agrafes de la tubulisation et par
cas de découverte d’une extension tumorale méconnue signant le l’inspection cervicale qui vérifie que la ligne d’agrafes est bien au
caractère palliatif de la résection, il est possible d’arrêter bord droit et les vaisseaux courts au bord gauche de la gastroplastie.
l’intervention en laissant l’œsophage exclu, à condition qu’il ait été Si la gastroplastie paraît manquer de longueur, il faut vérifier avec
préalablement suturé à ses deux extrémités de façon satisfaisante. la même main que la plastie n’a pas « basculé » vers l’arrière dans la
Le risque de cette attitude est la constitution d’une mucocèle mais, cavité pleurale droite, en empruntant alors un trajet plus long que le
habituellement, celle-ci demande plusieurs mois et n’entraîne aucun trajet médiastinal postérieur. L’anastomose œsogastrique est faite par
symptôme [32]. La mobilisation de l’œsophage est faite de bas en haut suture manuelle au sommet de la plastie en terminolatéral ou en
après avoir récupéré au-dessus de l’hiatus la zone de section distale terminoterminal. Si la gastroplastie présente un excès de longueur,
de l’œsophage. La mobilisation est complétée jusqu’au défilé celui-ci peut être réséqué. La section du transplant gastrique peut
cervicothoracique. La mobilisation de l’œsophage facilite le curage être un peu hémorragique du fait d’un certain degré de stase
récurrentiel gauche. L’exérèse des ganglions récurrentiels droits doit veineuse ; il faut alors veiller à l’hémostase des vaisseaux sous-
ménager la crosse du nerf récurrent droit au bord inférieur de la muqueux gastriques en les liant électivement au fil fin serti.
sous-clavière droite. Le drainage pleural est sans particularité. Le
drainage médiastinal est inutile. La confection d’une jéjunostomie d’alimentation doit être discutée
avant la fermeture abdominale. Le drainage abdominal par un drain
Intervention de Mac Keown de Redon sous-phrénique gauche et un deuxième drain de même
type dans la région sous-hépatique est suffisant.
L’intervention débute par le temps thoracique. Après avoir vérifié la
Le drainage cervical ne doit pas être systématique. La fermeture
résécabilité de la tumeur et l’absence de métastase pulmonaire, la
cervicale est faite en réinsérant lâchement les muscles sous-
mobilisation de l’œsophage dans le médiastin postérieur est
hyoïdiens à la face profonde du muscle SCM à sa partie profonde,
conduite du bas vers le haut. Dans le médiastin inférieur, il est
ce qui permet de couvrir partiellement le montage digestif. Le
important de refouler complètement la plèvre médiastine gauche
muscle peaucier et la peau sont suturés séparément.
pour éviter son ouverture lors de la dissection de l’hiatus pendant
le temps abdominal ; en pratique, il faut apercevoir le pilier gauche
du diaphragme pour être certain que l’œsophage inférieur a été
suffisamment mobilisé à son bord gauche. Le canal thoracique est Points techniques particuliers
lié le plus bas possible dans l’angle formé par l’aorte et le rachis.
Dans le médiastin supérieur, il faut s’efforcer de poursuivre la
ESTOMAC TUBULISÉ OU ENTIER ?
dissection le plus haut possible dans le défilé cervicothoracique pour
faciliter la dissection cervicale ultérieure ; ce temps est relativement La plupart des auteurs, dont nous-mêmes, utilisent le plus souvent
facile en arrière au contact du rachis et en avant au contact de la l’estomac tubulisé. Toutefois, ce type de transplant gastrique expose
trachée. Au bord droit de l’œsophage, il faut éviter le léser le nerf à la survenue d’une ischémie, en général modérée, à sa partie toute
récurrent droit tout en procédant à l’ablation en bloc des ganglions haute, le plus souvent du fait d’une stase veineuse, attribuée à la
récurrentiels droits. Au bord gauche de l’œsophage, il faut refouler résection plus ou moins étendue du réseau vasculaire sous-muqueux
le nerf récurrent gauche de façon atraumatique, tout en procédant à de l’estomac.
l’ablation des ganglions situés à son contact. Lors de ce temps, le Certains auteurs préfèrent utiliser l’estomac entier, sans tubulisation
champ opératoire est exigu du fait de la présence de l’œsophage : il ni résection de la petite courbure [9]. Dans cette technique, la partie
est donc souhaitable, pour que le repérage du nerf récurrent puisse verticale de la petite courbure est dénudée en ligaturant un par un
être facile en permanence, de procéder à une hémostase méthodique les vaisseaux droits issus de l’arcade vasculaire de la petite courbure
avec une coagulation bipolaire ou des clips. Le drainage pleural doit qui est sectionnée 4 à 5 cm en amont du pylore (fig 47). La
être relié à un système d’aspiration qui sera fonctionnel lors du dénudation de la petite courbure augmente la plasticité du
temps abdominal et cervical. Le drainage médiastinal est inutile. transplant gastrique qui est alors suffisamment long pour être
Le malade est ensuite réinstallé en décubitus dorsal. En cas de ascensionné au cou et anastomosé au pharynx si besoin [9, 47]. Cette
découverte d’une extension tumorale méconnue lors de l’exploration dénudation permet de réséquer les ganglions éventuellement
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CHIRURGIE VIDÉOASSISTÉE
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Si un trajet rétrosternal est retenu, il est plus facile de créer celui-ci – il existe des pouls artériels normaux en regard du segment de
immédiatement avant l’incision du péritoine en désinsérant le côlon ascendant devant être ascensionné au niveau du cou ;
diaphragme du manubrium et en refoulant les deux plèvres au – il n’existe pas de stase veineuse en regard de cette zone.
tampon monté. On procède ensuite aux ligatures vasculaires qui doivent être faites
Le premier temps de la coloplastie est la mobilisation complète du précisément là où les bull-dogs étaient positionnés. Au niveau des
côlon droit, du côlon transverse et de l’angle colique gauche. Le vaisseaux coliques supérieurs droits et moyens, la longueur
méso de celui-ci doit être mobilisé jusqu’à l’aorte. La mobilisation disponible pour ligaturer ces pédicules sans interrompre la
de la jonction sigmoïdo-iliaque et du côlon sigmoïde est inutile. En collatéralité indispensable au transplant colique peut être très courte.
cas d’antécédent de gastrectomie, il faut parfois reprendre le Dans ce cas, il peut être nécessaire de placer des ligatures appuyées
décollement coloépiploïque intégralement pour débarrasser le côlon de fil monobrin non résorbable au ras des vaisseaux mésentériques
transverse de reliquats de grand épiploon qui pourraient le brider et supérieurs et de sectionner les vaisseaux coliques au bistouri froid.
gêner son ascension. Nous ne sommes pas partisans de prélever une pastille d’artère ou
Le temps délicat est la dissection des vaisseaux coliques supérieurs de veine mésentérique supérieure pour disposer à tout prix d’une
droits et coliques moyens à leur origine sur les vaisseaux collatéralité entre les vaisseaux coliques moyens et coliques
mésentériques supérieurs. Schématiquement, les vaisseaux coliques supérieurs droits, comme cela a été décrit par certains auteurs [10].
moyens et supérieurs droits constituent un système obéissant à des La confection d’une coloplastie d’un autre type (en règle une
règles pratiquement constantes. Ces deux artères naissent soit d’un coloplastie transverse anisopéristaltique) nous paraît une option plus
tronc commun de l’artère mésentérique supérieure et ce tronc sûre.
commun constitue une anastomose qu’il faut absolument préserver La section du côlon droit se fait après agrafage du segment devant
en le sectionnant au ras de l’artère mésentérique supérieure (fig 52), être monté au cou. L’ascension du transplant doit éviter toute
soit séparément mais sont anastomosées par une arcade de premier traction excessive ou torsion du pédicule colique supérieur gauche.
ordre (fig 52). La disposition veineuse est identique. Les Anglo- L’arcade bordante doit être située au bord droit du sommet de la
Saxons utilisent souvent le terme de middle colic pour désigner ces coloplastie au niveau cervical. L’ascension de la coloplastie est
deux vaisseaux [42]. Le repérage de la disposition vasculaire au facilitée par la mise en place de son sommet dans un sac plastique
travers du mésocôlon peut être source d’erreurs, en particulier chez huilé et, si un trajet rétrosternal est retenu, par une traction au zénith
les malades obèses. En conséquence, il est indispensable de du sternum par deux écarteurs (type écarteur de Farabeuf ou valve
disséquer les vaisseaux coliques supérieur droit et moyen au niveau vaginale) placés en arrière du manubrium et de la xiphoïde.
de leur naissance et terminaison sur les vaisseaux mésentériques L’anastomose œsocolique peut alors être réalisée, si possible en
supérieurs. terminoterminal. Le drainage cervical est facultatif.
Du côté gauche, il faut ascensionner l’angle colique gauche en Au niveau abdominal, le côlon est sectionné en aval de l’angle
direction du diaphragme et déterminer sur le côlon quel est le point colique gauche après avoir vérifié que le côlon droit restant et que
situé dans l’axe des vaisseaux coliques supérieurs gauches. Au cours l’antre gastrique (s’il est utilisé) venaient facilement au contact du
de cette manœuvre, il faut veiller à ne pas étirer l’artère colique point choisi. Il ne faut pas sectionner l’arcade bordante colique à ce
supérieure gauche et à ne pas comprimer la veine mésentérique niveau car elle peut assurer une collatéralité efficace, en particulier
inférieure contre le bord inférieur du pancréas. Le point ainsi veineuse [10]. L’anastomose distale de la coloplastie est faite sur
déterminé sert ensuite de point fixe pour mesurer la longueur de l’antre (en terminoterminal) ou sur une anse jéjunale en « Y » (le
transplant colique nécessaire pour atteindre la bouche œsophagienne plus souvent en terminoterminal). L’anastomose colocolique (ou
(repère qui permet une marge de sécurité de 2 ou 3 cm par rapport iléocolique si le cæcum a été prélevé avec la coloplastie) est faite en
à la hauteur de l’anastomose œsocolique). Cette longueur est ensuite avant de la précédente après avoir tourné le cæcum (ou l’iléon) et
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Références
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