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FRACTURE DE L’OLECRANE

Le patient que nous allons vous présenter pose un double problème


Problème d’ordre fonctionnel
Problème de prise en charge thérapeutique.
Dans ce sens qu’une fracture articulaire doit comporter :
Une réduction anatomique parfaite
Une ostéosynthèse solide, permettant une rééducation fonctionnelle rapide à même seule de
prévenir certaines complications raideur et arthrose du coude et surtout de pseudarthrose

En effet, il s’agit du patient XX âgé de 30 ans maçon de profession, victime il y a 02 heurs d’un
accident de travail, chute d’une hauteur estimée à 01 m avec réception sur son coude droit, qui se
présente au PU avec l’attitude classique d’un traumatisé du membre supérieure (attitude de
dessault).

L’interrogatoire : s’enquerra de rechercher :

Les circonstances de l’accident


L’heur de l’accident
L’heur du dernier repas
L’existence d’éventuels antécédents médico- chirurgicaux.

Cliniquement : on se portera,

1. sur l’état général, par un examen somatique complet.


2. sur l’état loco- régional,
apprécier l’état cutané local, à la recherche d’ecchymose n d’excoriations, notamment sur la face
postérieure du coude.
on retrouve un gros coude oedématié, douloureux, manifestement traumatisé
une impotence fonctionnelle totale, l’extension du coude contre l’apesanteur est impossible.
La mobilisation douce en flexion – extension est très douloureuse.
La palpation des repères anatomiques du coude sont en places (triangle de NELATON & ligne de
MALGAIGNE sont conservés)
Parfois il existe une dépression olécranienne avec douleur esquisse
Les pouls sont présents et symétriques
La sensibilité et la motricité des doigts est normale, absence de lésions nerveuses notamment
dans le territoire du nerf cubital
L’examen de l’épaule e »t du poignet RAS
Au terme de cet examen clinque nous sommes en présence d’un traumatisé du membre supérieure
dominant fermé non compliqué du coude droit, qu’il faut explorer radiologiquement.

Pour cela nous accompagnerons notre patient à la radio, ou des clichés standards seront faits à
savoir (F-P) , qui permettent de déterminer et de typer les lésions .
Dans les clichés dont nous disposons, sur le face, il existe une solution de continuité transversale,
articulaire, simple, siégeant à la partie moyenne de la grande cavité sigmoïde, sur le profil, la
confirmation de la simplicité du trait de fracture est évidente, ce qui classe cette fracture en type II
selon la classification de MERLE D’AUBIGNE
Rappelons rapidement que cette classification comprend 03 types

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Type I : fracture haute extra- articulaire, qui peut correspondre à un arrachement osseux de
l’insertion du triceps.
Type II : déjà cité.
Type III : fracture de la base de la cavité sigmoïde
Nous aurions aimé avoir un cliché du poignet à la recherche d’une lésion associée, notamment une
disjonction radio cubitale inférieure.
Au terme de cet examen radio- clinique , il s’agit d’un patient , jeune , actif , victime d’un accident de
travail , ; qui présente une fracture fermée non compliquée de l’olécrane , classé type II selon Merle
d’Aubigné
Que faut-il faire ? Il faut traiter notre patient afin de mettre à l’abri de la pseudarthrose (par effet
cisaillement du tendon tricipital) , et de la raideur du coude.

TRAITEMENT

Buts :
Rétablir une anatomie normale de l’olécrane au moyen d’une ostéosynthèse solide et stable,
permettant une mobilisation précoce afin de récupérer une fonction normale du coude.
Méthodes :
Orthopédique : par une immobilisation platée du coude en extension ou en 60° de flexion par un
BABP pendant 45jours , ce traitement est inadéquat à notre patient , car s’adresse aux fractures
non déplacées chez des sujets qui présentent une contre – indication à toutes formes
d’anesthésie.
Chirurgicales :
 Vis centro- médullaire à compression de venable
 Plaque vissée latérale ou moulé sur l’olécrane
 Cerclage au fil métallique
 Enfin on dispose du haubanage , après réduction du foyer de fracture , mise en place de 02
broches parallèles introduite en intra médullaire perpendiculaire au foyer montée sur un
cerclage en 08 par du fil métallique . montage robuste, biomécaniquement efficace , permettant
une mobilisation précoce , mieux la mobilisation du coude permet au montage de transformer
les forces de cisaillements du tendon du triceps en forces de compressions bénéfiques à la
consolidation d’une part , et prévient la raideur d’autre part . ainsi la consolidation est obtenue
au bout de 21-30 jours.
 C’est ce dernier traitement qui sera indiqué à notre patient jeune et actif pour ces avantages
suscités.

Quand faut –il opérer ?

 Le plus rapidement possible


 Après un bilan d’opérabilité comprenant :un bilan clinique ( ex somatique)et exa radiologique (
TTX), un bilan biologique ,
 Le choix de l’anesthésie sera décidé en concertation avec le réanimateur, AG ou ALR ou bloc
plexiel sera fonction de l’état physiologique du patient
 Décubitus latéral gauche, garrot à la racine du bras , coude droit sur appui en flexion
 Aspiration du champ opératoire
 Incision classique , postérieure , médiane centrée sur l’olécrane , légèrement décalée en externe
afin de s’éloigner de la fossette olécrano- epitrochléenne lieu de passage du nerf cubital
 Découverte du foyer de fracture et réduction anatomique
 Introduction de 02 broches parallèles, perpendiculaire au foyer de fracture avec cerclage en 08
monté sur ces 02 broches
 Mobilisation du coude vérifiant la stabilité du montage
 Réparation éventuellement des ailerons olécraniens

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 FPP sur drain de Redon superficiel, attelle plâtrée postérieur à titre antalgique.

Soins postopératoires :

 Antibiotiques et anti-inflammatoire
 ablation du Redon au 2e jour
 Ablation des files au 10e jour
 L’attelle sera ôtée dés sédation des phénomènes inflammatoires et douloureux c’est à dire le 3e
jour du postopératoire
 Rééducation fonctionnelle passive et active précoce ( au 3e jour du postop)
 La consolidation est obtenue au bout de 21 -30e jour.

Cependant, malgré une intervention bien conduite, certaine complications peuvent survenir.

 Complications précoces :
- Hématome sera prévenu par une hémostase soigneuse en per- opératoire et un bon drainage
postopéraoitre
- Le sepsis sera prévenu par une asepsie rigoureuse et une antibiothérapie prophylactique.

 Complications tardives :
- Raideur –pseudarthrose … sont rares (grâce à une réduction anatomique, une montage solide &
une rééducation précoce)

En conclusion : nous pensons qu’au prix d’une réduction anatomique , d’un montage solide et d’une
rééducation fonctionnelle précoce bien et longtemps poursuivie , avoir donné toutes les chances à
notre patient de réintégrer son milieu socioprofessionnel.

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