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François Tonic
rédacteur en chef Programmez! et de www.cloudmagazine.fr
L'auteur ne peut être tenu responsable pour les propos contenus dans ce document ni sur l'exactitude
de ceux-ci, ni sur l'interprétation faite.
Toutes marques citées sont ©. Si des sources ont été oubliées dans le texte, l'auteur s'en excuse par
avance et fera les rajouts nécessaires.
Difficile de dire quand apparaît réellement la notion de cloud computing. Peu ou prou avec la
généralisation de la virtualisation, même si le terme cloud computing n'était pas encore sur toutes
les lèvres. Ce mouvement initié depuis plus de 18 mois est en réalité plus profond. Car finalement,
la première charge vint des services en ligne, des services « hostés », de ce que l'on appelle le SaaS
aujourd'hui dont la forme plus ou moins « primitive » était les applications ASP, que l'on connaît
depuis des années. Et IBM avait par ailleurs initié, il y a une dizaine d'années, l'informatique à la
demande, le « on demand ».
Sans vouloir provoquer, nous dirions que le mouvement s'initia sur la façon de passer aux
applications plus dynamiques, plus simples, en opposition aux applications monolithiques par
définition lourdes, chères à maintenir et d'une qualité variable. Or, c'est notre modèle depuis le
début de la micro-informatique. Il y a une quinzaine d'années, nous avions déjà plusieurs modèles
applicatifs balbutiants : les applications ASP et le modèle Opendoc. ASP ne représentait pas
d'évolutions majeures au niveau applicatif mais dans la manière d'appréhender sa consommation,
son déploiement. Par contre, Opendoc au risque de passer pour archaïsant était un concept, une
architecture logicielle totalement nouvelle. Initiée en particulier par Apple et IBM, opendoc ne
connut pas le succès mérité car trop complexe dans son modèle C++ et la nécessité de prévoir « en
dur » l'interaction avec les autres morceaux applicatifs.
Pour résumer, une application opendoc se composait de deux éléments : un conteneur et des
morceaux d'applications (= une fonction). En fait, une application opendoc est au départ une
coquille vide, un simple conteneur dans lequel l'utilisateur compose son application en ajoutant des
composants fonctionnels. Ainsi on pouvait avoir dans un conteneur des fonctions de navigateur
web, de traitement de web, des fonctions audio et vidéo, de messagerie, d'imagerie, etc. Le tout
étant capable d'interagir ensemble pour peu que le développeur ait bien respecté le modèle de
développement imposé par les spécifications. Cette rigidité de modèle fut en partie la cause de son
échec avec le manque de soutien des éditeurs et son manque de visibilité auprès des utilisateurs.
Cependant, opendoc a montré une autre voie dans la manière de penser, de découper, de consommer
une application.
L'idée « actuelle » des applications composites et des mashups n'est guère différente dans son esprit
à opendoc. Ce qui a changé ? L'acceptation du marché et surtout des technologies capables de
simplifier l'interface pour l'utilisateur et surtout de simplifier le travail du développeur même si
certaines couches techniques ne sont guères triviales.
Nous sommes donc en plein mouvement saas (Software As A Service = le logiciel comme un
service), les services en ligne, et désormais le cloud computing. Car finalement, toutes ces notions
sont liées. Le saas représente une sous-partie du cloud. Pour certains, que nous ne suivons pas, c'est
l'inverse.
Car comme avec le web 2, nous assistons à une désinformation ou plus exactement de déformation
des idées, des concepts, avec le matraquage marketing. C'est l'inconvénient d’une idée conceptuelle
floue et non structurée car on peut y mettre tout et n'importe quoi. Il y a un an, la mode était à tout
« saasiser » ; aujourd'hui il faut tout « cloudiser » même si cela n'a aucun sens et que l'on trahit
l'esprit même de la technologie.
Pourquoi ce « livre blanc » ? Sa prétention n’est pas de donner une parole d’évangile. Il s’agit de
vous proposer notre perception, notre analyse du marché, des technologies, des plate-formes. L’un
des objectifs est de fournir les fondamentaux pour comprendre le cloud dans son ensemble et
prendre conscience des nombreux enjeux qu’il recouvre.
Le sujet est tellement vaste, et passionnant, que nous avons sûrement omis des éléments. Nous
espérons pouvoir, grâce à vos commentaires, vos retours, améliorer ce document.
Bonne lecture.
« Tout Saas est un service cloud mais tout cloud n'est pas un service Saas. »
Le terme Cloud Computing se traduit littéralement par « informatique dans les nuages », ces nuages
faisant référence à Internet et au web. Pour bien comprendre cette terminologie, il faut rappeler
qu’Internet est un réseau très complexe et difficile à appréhender car constitué de millions de
connexions utilisant des technologies très disparates (fibre optique, câble, ADSL, etc.). Ainsi, le
monde de l’Internet est complètement abstrait pour la plupart des utilisateurs : il n’a pas de réalité
géographique tangible.
L’application de Cloud Computing que nous utilisons peut se trouver à San Francisco, dans un
satellite ou même sur la Lune : cela fait finalement peu de différence pour nous. Les nuages du
Cloud Computing font référence à cette abstraction. Ils font aussi référence au fait que l’on
représente souvent Internet sous la forme d’un nuage dans les schémas informatiques.
Le Cloud Computing signifie donc que les applications en ligne sont utilisées comme si elles étaient
situées dans l’éther, dans un espace sans réalité physique.
Cette partie a été écrite par Guillaume Plouin (directeur programme innovation SQLi, auteur de
Cloud Computing & SaaS, aux éditions Dunod, mars 2009). Avec son aimable autorisation.
3 Le IaaS
Le Iaas signifie Infrastructure as a Service. Il s’agit de la partie infrastructure du cloud, c’est-à-dire
les outils serveurs, administrateurs servant à fournir l’infrastructure comme les outils de
virtualisation, la console d’administration, le système, les librairies. Un exemple d’Iaas : l’offre
Ubuntu, Amazon EC2. Dans le IaaS, on retrouvera donc les composants clés : le réseau (montée en
charge, load balancing, firewall), la partie matérielle, la plate-forme de virtualisation, les outils de
facturation et de contrôle de consommation, les niveaux de services.
Le Iaas peut prendre plusieurs formes : fournisseur d’outils IaaS (Vmware, Eucalyptus, Ubuntu) et
les fournisseurs d’infrastructure complète (Amacon EC2, gogrid, etc.).
Pour une entreprise qui ne veut pas risquer une externalisation radicale de son SI, le cloud privé
(hébergé localement ou sur des serveurs dédiés / réservés), peut être une solution à considérer. C’est
en quelque sorte une forme d’intranet, d’extranet mais au niveau infrastructure et plate-forme. A
Désormais la guerre du cloud privé est lancée. Amazon a annoncé son Virtual Private Cloud.
Amazon VPC est présenté comme un pont entre l'infrastructure IT existante et le cloud d'Amazon.
Il s'agit de déporter, tout en restant connecté à son IT, une partie de son infrastructure dans des
instances Amazon isolé pour avoir des ressources supplémentaires, avec accès en VPN. Il est
intégré à Amazon EC2. Mais ce n'est que la première étape. Et comme d'habitude on paie à la
consommation. les fonctions annoncées sont :