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ANDRIANARISAONA Fenohasiniaina

SEVRAGE CHEZ LES ENFANTS DE 6 à 24 MOIS


DANS LE FOKONTANY D’AMBODIN’ISOTRY :
RISQUES ET DEFIS.

Mémoire pour l'obtention du Diplôme de licence en Nutrition

1
REPOBLIKAN'I MADAGASIKARA
Tanindrazana-Fahafahana-Fandrosoana
-----------------

MINISTERE DE LA SANTE, MINISTERE DE L'EDUCATION


DU PLANNING FAMILIAL, NATIONALE ET DE LA
ET DE LA PROTECTION SOCIALE RECHERCHE SCIENTIFIQUE

INSTITUT NATIONAL DE SANTE PUBLIQUE ET COMMUNAUTAIRE

Année 2007
N°……….

SEVRAGE CHEZ LES ENFANTS DE 6 à 24 MOIS


DANS LE FOKONTANY D’AMBODIN’ISOTRY :
RISQUES ET DEFIS.

Présenté le vendredi 28 septembre 2007


par Madame ANDRIANARISAONA Fenohasiniaina

Président : Professeur RANAIVOHARISOA Lala


Juges : Professeur RAMAMBAZAFY RALAINONY Jacques
Docteur RASOARIVAO Vololomiarana
Encadreur : Docteur RANDRIAMAMPIANINA RAVELOSON Hantaniaina

2
REPOBLIKAN’I MADAGASIKARA
Tanindrazana-Fahafahana-Fandrosoana

MINISTERE DE LA SANTE,
DU PLANNING FAMILIAL
ET DE LA PROTECTION SOCIALE
SECRETARIAT GENERAL
INSTITUT NATIONAL DE SANTE PUBLIQUE ET COMMUNAUTAIRE

LISTE DES PRINCIPAUX RESPONSABLES

I – DIRECTION GENERALE
Directeur Général :
Professeur RANJALAHY RASOLOFOMANANA Justin

II – DIRECTION DE LA FORMATION ET DE LA RECHERCHE


Directeur :
Professeur RAKOTOMANGA Jean de Dieu Marie
Chef du Service Pédagogique et Scientifique :
Docteur RATSIMBAZAFY Marie Rolland
Chef du Service Expertise :
Docteur RAKOTONIRINA El-C Julio
Responsable du Secrétariat Permanent de l’Enseignement à Distance :
Docteur RARIVOARILALA Esther

III – DIRECTION DES AFFAIRES ADMINISTRATIVES ET FINANCIERES


Directeur :
Monsieur RASOANAIVO ANDRIANASOLO Simon
Chef du Service Administratif :
Madame RABODOHARY Ranorohelimiadana Eléonore
IV – ADMINISTRATION DE LA FILIERE
Coordonnateur :
Professeur ANDRIANASOLO Roger
Chef de filière :
Monsieur TARA Célestin

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PROGRAMME DE FORMATION LICENCE EN NUTRITION :

Module 6 : Politiques nationales en matière de nutrition 1


Module 7 : Anthropologie
LICENCE EN NUTRTION 1Crédits
Module 8 : Recherche opérationnelle sur la situation nutritionnelle d’une localité 4
UE1 NUTRITION ET ALIMENTATION HUMAINES 10
UE 5 ETUDES NUTRITIONNELLES QUANTITATIVES 4
Module 1 : Méthodologie
Module 2 : Initiation à la science de nutrition 1
Module 1 : Statistiques sanitaires et démographiques 1
Module 2 : Epidémiologie de la nutrition et statistiques 2
Module 3 : Principes fondamentaux de la nutrition /alimentation 1
Module 3 : Informatique appliquée 1
Module 4 : Aspects socioculturels et écologiques de la nutrition 2
UE6 PREPARATION SOUTENANCE DE MEMOIRE 16
Module 5 : Biochimie de la nutrition 2
Préparation de mémoire
Module 6 : Métabolisme et Physiologie de la nutrition 2
Encadrement et Soutenance de mémoire
Module 7 : Besoins nutritionnels à travers le cycle de la vie 2
UE2 MALADIES DE CARENCE ET URGENCES NUTRITIONNELLES 4
EN CAS DE CATASTROPHE
Module 1 : Principaux troubles nutritionnels dans le pays en développement 2
Module 2 : Prévention et prise en charge des maladies carentielles 1
Module 3 : Urgences nutritionnelles en cas de catastrophe 1
UE3 ACTIVITES DE LABORATOIRE EN NUTRITION ET DE 4
TERRAIN
Module 1 : Analyse biologique pour le dépistage de carences en micronutriments au 1
niveau d’une population
Module 2 : Analyse physico-chimique des aliments 1
Module 3 : Hygiène alimentaire et salubrité environnementale 1
Module 4 : Législation des denrées alimentaires 1
UE4 APPROCHE COMMUNAUTAIRE 12
Module 1 : Diagnostic communautaire sur le plan alimentaire et nutritionnel 1
Module 2 : Planification des programmes communautaires de nutrition 1
Module 3 : Suivi et évaluation des programmes de nutrition 1
Module 4 : IEC en matière de nutrition 2
Module 5 : Notions de sécurité alimentaire des ménages (SAM) 1

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LISTE DES ENSEIGNANTS

Professeur RANJALAHY RASOLOFOMANANA Justin


Professeur RAKOTOMANGA Jean de Dieu Marie
Professeur RANDRIANARIMANANA VAHINIARISON Dieudonné
Professeur ANDRIANASOLO Roger
Professeur RAMAKAVELO Maurice Philippe
Professeur RAMAMBAZAFY RALAINONY Jacques
Professeur RANAIVOHARISOA Lala
Docteur RAKOTONIRINA Simon
Docteur RAKOTONIRINA El-C Julio

5
Docteur RALAIARISON Raharizelina
Docteur RAVELOSON Hantaniaina
Docteur RASOARIVAO Vololomiarana
Docteur RAVAOARISOA Lantonirina
Docteur RAVOAJA Pauline
Monsieur RAKOTOZANAKA Julien
Madame RAMINO Vololona

DEDICACES

Je dédie ce mémoire :

A mon mari,
Avec tes conseils et ton encouragement, je suis arrivée à franchir cette dure épreuve.
Toute ma tendresse.

6
A ma fille Soavola et à mes deux fils Arc El et Ulrich,
Lumières de ma vie,
Toute mon affection.

A mes frères, à mes sœurs, à mes beaux-frères et à mes belles-sœurs,


Mon amour fraternel.

A ma famille et à ma belle-famille,
Toutes mes pensées affectueuses.

A tous les miens,


Toutes mes amitiés.

Ma réussite est aussi la vôtre !

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REMERCIEMENTS

Ce mémoire n’aurait pas vu le jour sans la collaboration et le concours de nombreuses


personnalités. Ainsi, nous tenons à remercier tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à
sa réalisation.

D’abord, en notre qualité de croyante, nous rendons grâce au Seigneur, Tout-puissant


qui nous a accordé la santé, la joie et le courage tout au long de nos études à l’INSPC.

Ensuite, nous adressons nos sincères et vifs remerciements à :

- Monsieur le Directeur Général de l’INSPC,

- Monsieur le Directeur de la Formation et de la Recherche à l’INSPC,

- Monsieur le Chef de filière Nutrition à l’INSPC,

- tous les enseignants qui ont assuré notre formation à l’INSPC.

Puis, nous exprimons notre profonde gratitude à l’endroit de :


- Madame le professeur RANAIVOHARISOA Lala, Enseignante à l’INSPC, notre
Directeur de mémoire et Président du jury pour ses précieux conseils ;
- Madame le docteur RANDRIAMAMPIANINA RAVELOSON Hantaniaina,
Enseignante à l’INSPC, notre encadreur pédagogique de l’aide qu’elle nous a
dispensée pour mener à bien ce mémoire.

Nous sommes également reconnaissantes envers nos juges, Monsieur le professeur


RAMAMBAZAFY RALAINONY Jacques et Madame le docteur RASOARIVAO
Vololomiarana qui nous ont fait l’honneur d’avoir accepté de siéger dans le jury.

Enfin, nous ne saurions oublier d’associer à nos remerciements notre famille et notre
belle-famille pour leur soutien indéfectible durant nos études à l’INSPC.

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LISTES DES ABREVIATIONS

AM : Allaitement Maternel
AME : Allaitement Maternel Exclusif
ATR : AnTi-Rougeoleux
BEE : Besoins Energétiques Estimatifs
BCG : Bacilles de Coq et Gerin (Vaccin)
CEG : Collège d’Enseignement Général
CRENA : Centre de RÉcupération Nutritionnelle Ambulatoire
CRENI : Centre de RÉcupération Nutritionnelle Infantile
DTCHep : Diphtérie- Tétanos- Coqueluche- Hépatite (Vaccin)
EDS : Enquête Démographique et de Santé
FAO : Food and Agricultural Organisation
Nbre : Nombre
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONG : Organisation Non Gouvernementale
SEECALINE : Surveillance et Education des Ecoles et des Communautés en matière
d’Alimentation et de Nutrition Elargie
VAT : Vaccin Anti-tétanique

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LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Critères de classement des nourrissons en fonction des modes d’alimentation
Tableau 2 : Besoin énergétiques estimatifs en fonction des tranches d’âge
Tableau 3 : Profil recommandé en acides aminés essentiels par mg/g de protéines
Tableau 4 : Besoins quotidiens en sels minéraux des jeunes enfants
Tableau 5 : Apports alimentaires recommandés et leurs principales sources selon l’âge de
l’enfant
Tableau 6 : Répartition des enfants par âge et par secteur
Tableau 7 : Répartition des enfants par âge et par genre
Tableau 8 : Etat nutritionnel des enfants étudiés par rapport à leur âge
Tableau 9 : Etat vaccinal global des enfants
Tableau 10 : Etat nutritionnel et proportion des enfants non vaccinés
Tableau 11 : Répartition d’enfants selon le mode de sevrage
Tableau 12 : Répartition d’enfants en fonction de l’âge d’ablactation
Tableau 13 : Proportion d’enfants ayant des antécédents pathologiques dans la quinzaine
précédant l’enquête
Tableau 14 : Etat nutritionnel d’enfants en fonction des antécédents pathologiques
Tableau 15 : Répartition des mères selon les tranches d’âge
Tableau 16 : Répartition des mères en fonction du niveau d’instruction
Tableau 17 : Proportion d’âge d’ablactation par rapport au niveau d’instruction des mères
Tableau 18 : Proportion d’enfants sevrés selon le niveau d’instruction des mères
Tableau 19 : Proportion d’enfants ayant reçu des différents groupes d’aliments la veille
selon le niveau d’instruction des mères
Tableau 20 : Etat nutritionnel des enfants et professions des mères
Tableau 21 : Proportion d’enfants sevrés et de ceux non sevrés
Tableau 22 : Proportion des enfants sevrés par rapport aux tranches d’âge
Tableau 23 : Répartition des mères selon leur niveau d’instruction des mères selon leurs
professions
Tableau 24 : Répartition des mères selon la taille du ménage et selon leurs professions

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LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Proportion des enfants malnutris selon les tranches d’âges

Figure 2 : Etat nutritionnel des enfants non vaccinés

Figure 3 : Age d’ablactation et niveau d’instruction des mères

Figure 4 : Proportion des enfants sevrés selon le niveau d’instruction des mères

Figure 5 : Proportion des enfants ayant reçu les trois groupes d’aliments selon niveau
d’instruction des mères

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SOMMAIRE

LISTE DES TABLEAUX


LISTE DES FIGURES
SIGLES ET ABREVIATIONS
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CONSIDERATIONS GENERALES
1. RAPPELS SUR LE METHODE D’ALLAITEMENT MATERNEL
1.1. Définitions
1.2. Mode d’introduction des aliments de compléments
2. RAPPELS SUR LES BESOINS NUTRITIONNELS
2.1. Besoins énergétiques
2.2. Besoins qualitatifs et quantitatifs
3. MALNUTRITION ET PRINCIPALES MALADIES NUTRITIONNELLES
3.1. Définition de la malnutrition
3.2. Principales maladies nutritionnelles
4. CAUSES ET CONSEQUENCES DE LA MALNUTRION
4.1. Causes de la malnutrition infantiles
4.2. Conséquences de la malnutrition
4.3. Evaluation de la malnutrition

DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE PROPREMENT DITE


1. CADRE DE L’ETUDE
1.1. Situation géographique
1.2. Contexte démographique
1.3. Situation socioculturelle
1.4. Situation économique
1.5. Infrastructure sanitaire
2. METHODOLOGIE
2.1. Méthode d’étude
2.2. Variables étudiées
2.3. Matériels utilisés

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3. PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS DE L’ETUDE
3.1. Présentation des résultats
3.2. Commentaires et discussion

TROISIEME PARTIE : SUGGESTIONS


1. POUR LES PARENTS
1.1. Conscientisation des parents : l’importance de l’allaitement maternel
1.2. Diversification d’aliment de compléments
1.3. le suivi de l’enfant de moins de 24 mois
2. POUR LE FOKONTANY
2.1. L’assainissement du milieu
2.2. Salubrité de l’environnement
2.3. L’hygiène alimentaire
3. POUR LE CENTRE DE SANTE DE BASE II AMBODIN’ISOTRY

CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
SUMMARY
RESUME

13
PREMIERE PARTIE :
CONSIDERATIONS GENERALES

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INTRODUCTION
Le sevrage consiste à remplacer les tétées par un autre aliment. Il doit être progressif et
se déroule normalement pendant deux ou trois semaines. Selon « Les 10 conseils pour réussir
son allaitement » (*), le sevrage fait partie du processus d’allaitement : plus le sevrage est
progressif, mieux il se déroule pour l’enfant sevré tant sur le plan psychologique que
physiologique depuis le sixième mois. Parmi les raisons du sevrage, il y a les facteurs liés à la
mère : maladie, problème du sein, lait insuffisant, exercice d’activité professionnelle et
quelque fois l’abandon de leurs bébés ou seulement une simple raison de beauté, peut être
aussi la nouvelle grossesse ou tout simplement elle pense que le bon moment se présente. La
raison peut être la maladie de l’enfant ou sa propre volonté d’arrêter.

La phase critique de la chute de croissance des enfants se situe entre 6 à 24 mois c’est-
à-dire au moment du sevrage. La malnutrition demeure l’un des problèmes de Santé Publique
le plus sérieux au monde, qui s’explique par des causes multiples et contribuant à plus de la
moitié des décès d’enfants de moins de 5 ans.

Entre les années 1990-2000, 50% des enfants de moins de 5 ans sont malnutris dans le
monde. 792 millions sont touchés par les pénuries des aliments chroniques (FAO 2000) dont
les 20% se trouvent dans les pays en développement. En Asie, plus de 70% souffrent de la
malnutrition Protéino-énergétique, en Amérique Latine et Caraïbes 4%, et en Afrique 26%
(OMS 2000). Quelques pays de l’Afrique subsaharienne présentent en 1996, des taux de
malnutrition chez les enfants de moins de 3ans comme suit : Zimbabwe 16%, Comores 26%,
Tanzanie 25%, Zambie 26%, Bénin 29%, Mali 40%. [3]

Concernant Madagascar, il faut noter que 40% des enfants de moins de 3 ans ont
souffert de la malnutrition en 1997. Et 54% des enfants moins de 5 ans souffrant de la
malnutrition et le problème touche toutes les provinces aussi bien dans les milieux urbains
que ruraux. [3]

Un enfant mal nourri est exposé facilement à n’importe quelle maladie, telle
l’infection respiratoire aiguë dont 22% des enfants de moins de 3 ans en souffrent, la gastro-
entérite 6%, le paludisme à 10%, la rougeole à 4%, l’affection périnatale à 22% et autres à
29%. Cet enfant ne deviendra jamais un homme fort et vigoureux, il n’arrivera pas à étudier et

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travailler normalement. A Madagascar, d’après l’E.D.S. 1997 la malnutrition chez les enfants
de moins de 3 ans se partage comme suit : retard de croissance à 48%, l’émaciation à 7% et
l’insuffisance pondérale à 36%.

Etant le principal problème des pays en développement, la malnutrition est étudiée par
des milliers de chercheurs, mais jusqu’ici il n’y a pas encore de solutions très efficace malgré
les actions connues : Centre de Récupération Nutritionnelle Infantile (CRENI), Centre de
Récupération Nutritionnelle Ambulatoire (CRENA), campagne de vaccination, distribution
des vitamines A et autres manifestations.

Notre étude est centrée sur les risques du sevrage chez les enfants de 6 à 24 mois.
Nous avons pris comme cadre d’étude le fokontany d’Ambodin’Isotry qui se trouve dans le
premier arrondissement de la ville d’Antananarivo.

Pour mieux traiter notre thème, nous allons diviser ce travail en trois grandes parties :
- dans la première partie, nous ferons un bref rappel sur le sevrage et la façon de le conduire ;
- dans la deuxième partie, nous entamerons l’étude proprement dite avec la méthodologie
utilisée, la présentation des résultats et les commentaires;
- et enfin, dans la troisième partie, nous allons avancer quelques suggestions avant de
conclure.

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1. RAPPELS SUR LA METHODE D’ALLAITEMENT MATERNEL

1.1. Définitions :
L’allaitement maternel exclusif consiste à donner aux bébés rien que du lait maternel
jusqu’à son sixième mois à chaque fois qu’il en demande. [1]
L’allaitement est considéré comme prédominant quand le lait maternel constitue la
principale source de nourriture du bébé. Toutefois, il peut arriver qu’on lui donne en
supplément de l’eau ou d’autres boissons à base d’eau. [1]
Quand l’enfant prend à la fois du lait maternel et des aliments solides ou semi solides,
on parle d’alimentation complétée. L’aliment complémentaire comprend un aliment de base
avec de l’enrichissement. [1]
Les pratiques alimentaires recommandées pour améliorer la nutrition des enfants allaités âgés
de 6mois à 24mois sont :
• continuer l’allaitement fréquent sur demande jusqu’à 24 mois et au-delà
• introduire les aliments complémentaires aux environs de 6 mois ;
• accroître la quantité des aliments au fur et à mesure que l’enfant grandit tout en
continuant un allaitement fréquent ;
• accroître la fréquence de l’alimentation complémentaire au fur et à mesure que
l’enfant grandit, en utilisant une combinaison de repas et goûter ;
• donner progressivement une nourriture jusqu’au régime alimentaire aux besoins ;
• diversification des aliments de la mère et l’enfant : plus de fruit, légumes et aliments
de base fortifiés et ou des produits animaux pour améliorer la santé ;
• alimentation active : L’alimentation active est une méthode pour encourager l’enfant à
terminer son repas, l’enfant doit avoir sa propre assiette, lui faire des jeux pendant qu’il
mange, donner le repas dès que l’enfant a faim, avec ambiance et avec toute la famille, il ne
faut pas insister si l’enfant n’en a pas envie. Il faut arrêter et attendre un moment, reprendre
après quelques minutes. Quand l’enfant mange, il faut le féliciter.
• alimentation fréquente et active pendant et après maladie
• bonne mesure d’hygiène et bonne pratique de préparation. [2]

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Présentons sur le tableau suivant, les critères de classement des nourrissons en
fonction des modes d’alimentation

Tableau 1: Critères de classement des nourrissons en fonction des modes


d’alimentation

Mode Il faut offrir Il est permis d’offrir Durée permise


d’alimentation Aliment de base Aliments
du nourrisson complémentaires
Allaitement Lait maternel (y aucun 0-6 mois
maternel compris du lait
exclusif exprimé ou du lait
de nourrice)
Allaitement Lait maternel (y Liquides eau et boissons à 0-6 mois
maternel compris du lait base d’eau, jus de fruits,
prédominant exprimé ou de
nourrice)
Alimentation Lait maternel et Tout aliment ou liquide, y 6 – 24 mois
complétée aliments solides compris du lait qui n’est
ou semi solides pas d’origine humaine
donnés à la
cuillère
Allaitement au Lait maternel Tout aliment liquide ou 0-24 mois
biberon Lait maternisé semi solide contenu dans
(artificiel) un biberon

L’idéal serait que tous les nourrissons soient alimentés au lait maternel jusqu’à l’âge
de 6mois. Un aliment complémentaire est obligatoire à partir de 6 mois. C’est le début la
période dite de sevrage : les mères continuent l’alimentation lactée mais la complètent avec
des bouillies préparées à partir de l’aliment de base consommé quotidiennement par les
familles ou à partir de farines infantiles commercialisées.

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Le sevrage est le moment où la mère arrête complètement de donner le sein. C’est une
étape importante de la vie où la séparation entre mère et enfant commence : le lien affectif
développé entre eux pendant la vie intra-utérine et après la naissance se transforme, et l’enfant
doit s’y habituer et faire ses premiers pas vers la socialisation. [2]

Cette période est très difficile. Il faut bien choisir le bon moment pour introduire
l’aliment de complément. L’introduction trop précoce augmente les risques d’infections, en
particulier les diarrhées, aussi diminuer la production lactée maternelle provoque le retour de
l’ovulation.
Il n’y a pas de règles internationales pour décider de l’âge d’introduction d’aliments autres
que le lait.

Tout aliment nouveau doit être introduit séparément dans le plat de l’enfant afin de
bien s’assurer qu’il l’a bien toléré. Pour habituer l’enfant à consommer de nouveaux aliments,
le premier jour après la tétée, lui donner une à deux cuillérées à café de bouillie ou de
tubercules cuite à l’eau et écrasée ou un peu de fruit pelé et écrasé. Si l’enfant refuse de
manger, ne pas insister et arrêter pour recommencer un peu plus tard. Avant d’entamer un
nouveau plat, il faut bien s’assurer que l’enfant a accepté le menu précédent.

La quantité de bouillie est à augmenter progressivement avec un délai de deux


semaines. Le refus de l’enfant est normal mais il faut le familiariser avec la nouvelle
consistance et la nouvelle méthode c’est-à-dire la cuillère.

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2. RAPPELS SUR LES BESOINS NUTRITIONNELS

Autour du 6ème mois de la vie débute la période dite de sevrage; mais vers la fin du
quatrième mois de la vie le lait maternel ne suffit plus quantitativement à couvrir les besoins
nutritionnels de l’enfant vu la rapidité de la croissance staturo-pondérale et la progression de
l’activité physique. Pendant les premiers mois, l’enfant grossit de 1g par heure. De la
naissance à 1an, son poids corporel est multiplié par 3 environ et sa taille augmente de plus de
20centimètres. [2]

2.1. BESOINS ENERGETIQUES

Le besoin énergétique estimatif (BEE) est l’apport alimentaire moyen qui devrait
normalement maintenir l’équilibre énergétique chez les individus en bonne santé ayant un
poids normal. Il est fixé en fonction de l’âge, du sexe, du poids, de la taille et d’un niveau
d’activité favorable à la santé; Dans les cas des enfants, des femmes enceintes et de celles qui
allaitent, le BEE tient aussi compte des besoins énergétiques associés à la formation des tissus
ou à la production du lait, dans une optique de santé.
Représentons sur le tableau 2 suivant le rapport entre la tranche d’âge et les Besoins
Energétiques estimatifs.[http// www. nap. edu.]

Tableau 2 : Besoins Energétiques estimatifs en fonction de la tranche d’âge

Tranche d’âge Besoins Energétiques


Estimatifs
0-3 89*Poids kg-100)+175
4-6 89*Poids kg-100)+56
7-12 89*Poids kg-100)+22
13-35 89*Poids kg-100)+20

Source: http//www. nap. edu

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2.2. BESOINS QUALITATIFS ET QUANTITATIFS

Les aliments de sevrage doivent être un produit stable, pas cher adaptés aux coutumes
locales, fabriqués à partir des produits locaux bénéficiant d’une qualité nutritionnelle
contrôlée, de conservation et d’emploi facile, accessibles à toutes les couches sociales qui
doivent pouvoir se le procurer.

2.2.1 Besoin en aliments de base


Les premières bouillies sont préparées à partir de l’aliment de base de farine : (mil, riz,
maïs) les céréales ou les tubercules (Ignames, taro, manioc, pomme de terre…).
Cet aliment de base est moulu directement ou grillé pour donner un goût agréable, apprécié
par les enfants.

2.2.2- Protéines
Les protéines sont nécessaires à l’élaboration du tissu vivant. Elles apportent de
l’azote à l’organisme. En moyenne 6.25g de protéines contiennent 1g d’azote.
Le besoin azoté d’entretien est de 4g / kg /j pour les enfants de 0 à 3 ans. [3]
L’unité de base des protéines est l’acide aminé qui sont essentiels à la synthèse des tissus
vivants, des enzymes. Ce sont la phénylalanine, le tryptophane, la méthionine, la lysine, la
leucine, l’isoleucine, la valine et la thréonine.
Le besoins protéique chez les enfants de 0 à 6 mois este de l’ordre de 1,2g/ kg par jour à
2,2g/kg par jour. [4]
Vers l’âge de 6mois-8mois, il faut augmenter la quantité des aliments, en multipliant
le nombre de bouillies, en ajoutant des protéines, légumes, fruits et feuilles et aussi s’assurer
de l’apport quotidien en protéines animales comme les œufs, la viande maigre, le poisson, le
lait et en protéines végétales comme les légumineuses (haricots, pois chiches, lentilles,
arachides, soja). Les céréales sont pauvres en lysine, les légumineuses en méthionine donc
pour pallier à ces difficultés, l’association d’aliments sont recommandées.

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Le tableau suivant présente le profil de référence d’évaluer la qualité des protéines
pour un enfant de 1an et plus.

Tableau 3 : Profil recommandé en acides aminés essentiels par mg/g de protéine

Acides aminés Profil recommandé


mg /g protéine
Histidine 18
isoleucine 25
Leucine 55
Lysine 51
Méthionine 25
Phénylalanine 47
Thréonine 27
Tryptophane 7
Valine 32
Source : http//www.nap.edu.
2.2.3. Glucides
Les glucides jouent un rôle métabolique capital en apportant aux cellules de l’énergie
rapidement utilisable. La pénétration du glucose dans les cellules dépend de l’insuline. Pour
un régime équilibré, 50 à 60% des calories sont apportées par les glucides.

2.3.4. Lipides
Les lipides sont par des constituants plus énergétiques. Ils représentent une réserve
énergétique stockée dans les tissus graisseux. Par ailleurs, des vitamines liposolubles
nécessitent la présence de lipide. L’unité de base est l’acide gras dont quelques uns ne sont
pas synthétisés par l’organisme mais apporté par l’alimentation. Un régime équilibré contient
20 à 30% de calories apportés par les lipides.

2.3.5. Eau
La présence d’eau dans la vie est très importante et essentielle. La sortie d’eau d’un
individu doit être proportionnelle à l’entrée.

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2.3.6. Sels minéraux
Le tableau ci-après représente l’apport recommandé chez les enfants (mg/24h)

Tableau 4 : Besoins quotidiens en sels minéraux des jeunes enfants

Age Ca Mg Fe Cu
Nourrissons 1000 - 1.5 0.08
1-3ans 600 100 10 -
4-9ans 700 150 10 -
Source : diététique infantile. Fév. 1989 : 118 [3]

Ce sont des facteurs indispensables à l’équilibre physico-chimique humoral et


tissulaire. Il existe deux catégories :
- les macroéléments : ce sont des électrolytes assurant le rôle plastique : Ca, P, Na, K, Fe.
- les micros éléments : ce sont des oligo-éléments en très faible quantité Zn, S, Cr, Cobalt, Cu,
Fluor, l’Iode, Mn.

2.3.7. Vitamines
Ce sont des substances organiques indispensables à l’équilibre vital apporté par
l’alimentation. Leur déficit entraîne des maladies spécifiques, selon la vitamine. Elles sont
classées en deux grandes classes :
- vitamines liposolubles qui sont solubles dans le lipide, ne passe dans l’organisme
en l’absence de graisse (vit A, D, E, K),
- vitamines hydrosolubles qui sont solubles dans l’eau se dissolvent facilement en
présence d’eau.

Avec une alimentation diversifiée, les besoins essentiels en vitamine sont couverts.

23
Le tableau ci-dessous montre les apports vitaminiques recommandés et leurs
principales sources.

Tableau 5 : Apports alimentaires recommandés et leurs principales sources selon l’âge


de l’enfant

vitamine nourrisson Enfant Principales naturelles


A 400-420er* 400-700er
D 10mg 10µg Beurre, lait , légumes
et fruits
E 3-4mg 5-7mg Peau, foie de poisson
K Huile, germe de blé,
soja, arachide,
épinard
B1 0.3-0.5mg 0.7-0.9mg Flore intestinale
B2 0.4-0.6mg 0.8-1.4mg Enveloppes de
céréales, riz, blé
B6 0.3-0.6mg 0.9-1.3mg Viande, lait, œuf,
légumes
PP 6-8mg 8-16mg Viande, blé complet,
soja
C 35mg 45mg Lait humain,
légumes, fruits frais
Biotine Flore intestinale
Acide folique 30-45mg 100-300mg Légumes vertes, foie,
blé complet
Er : équivalent rétinol source : diététique infantile. Fév. 1985 :35. [3]

24
3. MALNUTRITION ET PRINCIPALES MALADIES NUTRITIONNELLES

3.1. Définition de la malnutrition


« La malnutrition est un état pathologique résultant de la carence ou de l’excès, relatif
ou absolu, d’un ou de plusieurs nutriments essentiels, que cet état se manifeste cliniquement
où ne soit décelable que par des analyses biochimiques anthropologiques ou physiologiques »

3.2. Principales maladies nutritionnelles

3.2.1. La Maladie Protéino-Energétique


Les états de Malnutrition Protéino-Energétique sont pathologiques consécutifs à une
carence en protéines et/ou en énergie. Cette malnutrition Protéino-Energétique se rencontre
surtout chez les enfants de moins de 5ans. Elle est souvent associée à une carence en fer, à
une xérophtalmie ou une carence en vitamine A, ou à des troubles de carence en iode.
La Malnutrition Protéino-Energétique se présente sous de nombreuses formes mais les plus
fréquentes sont : Marasme et/ou Kwashiorkor que nous allons traité une à une.

3.2.1.1 Le marasme
Il est dû à une insuffisance globale de la ration alimentaire. Il se rencontre surtout au
moment de l’introduction d’aliments de complément, se reconnaît par :
- la disparition du pannicule adipeux, au niveau du thorax puis des membres et du
visage, donne un aspect ridé de vieillard à l’enfant
- un poids faible pour l’âge et la taille ;
- diarrhée ou constipation comme signes digestifs ;
- avec un appétit et activité conservés.

3.2.1.2. Le kwashiorkor
Le kwashiorkor est dû à un déséquilibre de la ration alimentaire, avec une carence en
protéines. Il se rencontre surtout au cours de la deuxième année de la vie, quelques mois après
le sevrage. Il se reconnaît par :
- un œdème au niveau des mains, pieds et visage donnant un aspect arrondi,
- des lésions de la peau et des phanères : dépigmentation et chute des cheveux
- diarrhée fréquente comme signes digestifs.

25
3.2.2. Troubles dus à des carences en micronutriments
3.2.2.1. Avitaminose A

C’est une carence en vitamine A dû à un mauvais apport ou déficience de l’absorption


digestive. La vitamine A a une fonction importante au niveau la vision et de la croissance
cellulaire ainsi que la stimulation immunitaire. [7]
La xérophtalmie est l’ensemble du syndrome d’avitaminose A qui est caractérisée par
une prédominance des lésion oculaire. Elle est considérée depuis longtemps comme la
principale cause de cécité chez les enfants.
Actuellement l’Etat Malagasy applique une stratégie de lutte contre l’avitaminose A en
donnant systématiquement de la vitamine A aux enfants de 6mois à 5ans et aux mères qui
viennent d’accouche et qui allaitent.

3.2.2.2. Anémie nutritionnelle


D’après l’OMS, on peut définir l’anémie nutritionnelle comme « un état pathologique
dans lequel la teneur du sang en hémoglobine est devenue anormalement faible, par suite
d’une carence en un ou plusieurs nutriments essentiels, mais il faut tenir comte des variations
habituelles qui résultent de l’âge, du sexe, du poids, de l’état physiologique et de l’attitude à
laquelle réside le sujet ». La plus fréquente de l’anémie est la carence en fer. (8)

3.2.2.3. Troubles dus à la carence en Iode


Environ un milliard de personnes vivent dans des régions pauvres en Iode La majorité
de ces personnes vivent dans les pays en développement, les groupes cibles sont les enfants
moins de 5ans et les femmes enceintes. La prévention de cette carence en iode este la
consommation de sel iodé, diversification des aliments riche en iode. (9)

4. CAUSES ET CONSEQUENCES DE LA MALNUTRITION


4.1. Causes de la malnutrition infantile
La malnutrition peut se manifester différemment d’un individu à un autre. Mais ses
causes varient et se situent à des différents niveaux : le ménage, la collectivité, le pays et dans
le monde.

26
4.1.1. Causes immédiates
Les principales causes immédiates sont les carences alimentaires et les maladies
infectieuses telles que diarrhée, Infection Respiratoire Aiguë. Dans la majorité des cas, elle
résulte à la fois d’une combinaison de la maladie et de l’insuffisance alimentaire,
particulièrement pendant la période de sevrage.

4.1.1.1. Carence nutritionnelle


La non pratique de l’AME pendant les 4 à6 premiers mois contribue à l’augmentation
du niveau de la sous-nutrition chez les enfants. En effet le lait maternel est un aliment
complet, et l’introduction précoce d’aliment de complément diminue la sécrétion lactée
maternelle qui est déterminée par la fréquence et l’intensité de la succion. Enfin, les enfants
sont exposés aux microbes pathogènes.

4.1.1.2. Les infections


Un lien étroit existe entre la malnutrition et l’infection. La malnutrition affaiblit la
résistance aux infections et celles-ci aggravent la malnutrition. Les enfants malnutris sont
atteints sévèrement et fréquemment de maladies infectieuses

4.2.1. Causes sous-jacentes


4.2.1.1. Méconnaissance de la valeur nutritive des aliments
L’ignorance de la valeur nutritive des aliments et de l’équilibre alimentaire est aussi
une des principales causes de la malnutrition. Les mères n’utilisent pas pleinement les
ressources alimentaires disponibles surtout si elles travaillent en dehors du foyer familial.
Ceci est dû à la méconnaissance de la valeur des nutriments. Les mères ne savent pas
introduire la supplémentation en temps opportun En outre elles confondent alimentation
correcte et alimentation bourreleuse, et ne cherche qu’à rassasier leurs enfants.

4.2.1.2. Tabous, traditions, interdits


Ce sont des préjugés à l’origine de comportements négatifs adoptés par des individus
ou par les membres d’un groupe social ou religieux à titre permanent ou temporaire, à l’égard
de la manipulation de la consommation de certains aliments.

27
4.2.2. Causes fondamentales

4.2.2.1. Le Faible pouvoir d’achat


« La pauvreté altère la santé et une mauvaise santé engendre la pauvreté »
L’alimentation du ménage dépend du revenu. Les ressources économiques du foyer sont des
éléments essentiels pour l’état nutritionnel. Si elles sont limitées, une différence minime dans
les possibilités peut avoir un effet important sur la consommation domestique, surtout si la
taille du ménage est élevée.
- les conditions d’hygiène tels que l’approvisionnement en eau et le type de toilette, sont des
indicateurs du niveau socio-économique du ménage et du niveau sanitaire.
- Niveau d’instruction de la mère
Il existe une relation entre le degré d’instruction de la mère, le niveau de connaissance des
soins apportés aux enfants, et le niveau économique du ménage.

4.3. Conséquences de la malnutrition


Les conséquences de la malnutrition sont graves sur la croissance et le développement
de l’enfant sur le plan physique et mental.
La Malnutrition Protéino-énergétique est responsable de l’arrêt du développement chez
l’enfant si elle se prolonge, ou si de tels épisodes se présentent. La malnutrition peut donc
affecter la croissance et le développement de l’enfant sur tous les plans.
Une mauvaise alimentation peut avoir un effet nuisible sur la capacité d’apprentissage
d’un enfant. Un enfant mal nourri n’aura pas l’énergie nécessaire pour être curieux, actif ou
pour apprendre à l’école ; il éprouvera des difficultés de concentration. Le développement des
cellules du cerveau est rapide dès le très jeune âge. 60 à 70% de la croissance sont acquis au
cours de la première année de vie, donc plus la malnutrition est précoce, plus le
développement psychomoteur et intellectuel est retardé

4.4. Evaluation de la malnutrition

4.4.1. Description et application des indicateurs nutritionnels


L’évaluation de la malnutrition nécessite l’âge et/ou les mesures anthropométriques :
poids, taille, pour obtenir les indicateurs

28
4.4.1.1. L’indicateur poids/taille
L’indicateur poids/taille indique une perte ou gain de poids dans la détermination de
la dénutrition et changement nutritionnel récent de l’individu important si l’âge de l’enfant
est incertain.
Lorsque cet indicateur est faible inférieur à 80% , il reflète une malnutrition aigue.
L’application de cet indicateur est surtout dans les enquêtes nutritionnelles en situation
d’urgence.

4.4.1.2. L’indicateur taille/age


L’indicateur taille/Age reflète une malnutrition chronique de longue durée lorsqu’il
est faible, c'est-à-dire inférieur à 90%. Il indique le retard de croissance irréversible.

4.4.1.3. L’indicateur poids/age


Combinaison des 2 indicateurs sus cités lorsqu’il est faible inférieur à 80% indique une
malnutrition globale au sein de la population. Pour biens séparer le gain ou perte de poids
dans les centres de santé maternelle et infantile. La courbe de référence est tirée du
« NCHS ».

4.4.2. Classification

4.4.2.1. Selon la classification de GOMEZ


Cette classification indique poids /age avec la courbe de HARVARD, il existe 3 degrés
de malnutritions :
 1er degrés : poids/ age <90% - 75%>de la norme.
 2nd degrés : poids/age se tourne entre >75% - 60%< de la norme.
 3e degrés : poids/age est < à 60%.

4.4.2.2. Selon la classification de WELLCOME (OMS)


 Si poids/age <80% il y a malnutrition.
 Si poids/age < 60% avec de l’œdème, il y a kwashiorkor et marasme ensemble.
 Si poids/age <60% sans œdème il y a marasme.

29
DEUXIEME PARTIE :
NOTRE ETUDE PROPREMENT DITE

30
1. CADRE DE L’ETUDE
1.1 Situation géographique
Notre étude se déroule au niveau du Fokontany d’Ambodin’Isotry. Ce dernier se situe
au cœur de la ville d’Antananarivo et circonscrit dans le premier arrondissement. Il est limité :
- au nord, par le fokontany Antetezana Afovoany II ;
- à l’ouest, par le fokontany 67 ha sud ;
- à l’est, par le fokontany Andranomanalina Isotry ;
- au sud, par le fokontany Andranomanalina I et Andranomanalina Afovoany.
Ce fokontany s’étend sur une superficie de 9,6679 km2 et est découpé en 5 secteurs
géographiques, dénommés respectivement: secteur 1, secteur 2, secteur 3, secteur 4 et secteur
5.
1.2. Contexte démographique
D’après le dernier recensement effectué en novembre 2006, le fokontany
d’Ambodin’Isotry compte 7795 habitants, 1605 ménages et 835 toits. La densité de
population est de 806,28 habitants/km2. Le nombre des enfants de 0 à 5ans s’élève à 1443, ce
qui représente 18,51% de la population totale du fokontany et les enfants de 6 à 24 mois sont
au nombre de 118 soit 1,51%.
Le tableau ci-dessous nous montre la répartition du nombre des enfants suivant les
cinq secteurs du fokontany:

Tableau 6 : Répartition des enfants par âge et par secteur

Secteur 0-5ans 6-24mois


nombre % nombre %
1 271 18,78 25 21,86
2 321 22,25 19 16,10
3 350 24,26 29 24,58
4 143 9,91 12 10,17
5 358 24,81 36 30,51
total 1443 118
Source : Recensement du fokontany Ambodin’Isotry, novembre 2006

31
1.3. Situation économique
La principale activité de cette localité est le commerce, notamment de tissus. Ce
quartier a deux places de marché dont une pour faire les emplettes journalières, telles les
viandes, les poissons, les légumes, les fruits, … et une autre ouverte à tous commerçants tous
les samedis. C’est d’ailleurs le jour de marché où les tananariviens s’y rendent, les uns pour
vendre et les autres pour acheter.

1.4. Situation socioculturelles


Il existe 6 écoles dans ce fokontany dont 1 école primaire publique, 4 écoles primaires
privées et 1 école secondaire privée

1.5. Infrastructure sanitaire


Le fokontany est doté d’un Centre de Santé de Base, niveau II qui se trouve près de
son bureau.
Le nombre du personnel de ce centre est de 13 dont 3 médecins, 6 personnels
paramédicaux, 1 secrétaire, 1 dispensateur et 2 servantes.

2. METHODOLOGIE
Avant de présenter la méthodologie de l’étude, il convient de présenter les objectifs de
notre recherche.

2.1. Les objectifs de recherche


2.1.1. Les objectifs généraux
Cette étude a été réalisée afin de déterminer les risques du sevrage chez les enfants
sevrés de 6 à 24 mois dans le fokontany d’Ambodin’Isotry et relever les défis y afférents.

2.1.2. Les objectifs spécifiques


La présente recherche vise à :
1- évaluer l’état nutritionnel des enfants de 6 à 24 mois dans le fokontany
d’Ambodin’Isotry ;
2- déterminer les facteurs socioculturels et économiques des ménages ayant des enfants
de cet âge dudit fokontany ;
3- apprécier le mode de sevrage et la période d’introduction d’aliments de complément
de ces enfants ;

32
4- identifier leurs pathologies nutritionnelles ;
5- déterminer la qualité et la quantité des aliments de sevrage dans le fokontany ;
6- proposer et suggérer aux autorités compétentes les solutions.

2.2. METHODE D’ETUDE

2.2.1. Type de l’étude


Il s’agit d’une étude transversale prospective portant sur le couple mère enfant de 6 à
24 mois.

2.2.2. Période de l’étude


Elle a eu lieu au mois de mai 2007.

2.2.3. Durée de l’étude


Cette étude a duré 8 mois, plus précisément de février 2007 à septembre 2007.

2.2.4. Population étudiée


La population concernée par notre étude est constituée des enfants nés en avril 2005
jusqu’en novembre 2006 dont les parents ou les tuteurs légaux résident dans le fokontany
d’Ambodin’Isotry.

2.2.4.1. Critères d’inclusion


Ce sont les enfants sevrés ayant 6 à 24mois et résidant dans ce fokontany
susmentionné.

2.2.4.2. Critères d’exclusion


Les enfants allaités ayant soit moins de 6mois soit plus de 24mois sont exclus. De
même pour les enfants sevrés ayant de 6 à 24 mois mais de passage temporaire dans ladite
localité.

33
2.2.5. Réalisation de l’étude

2.2.5.1. Taille de la population étudiée


Pour réaliser l’étude, nous nous sommes basé sur le recensement de la population
effectué dans ce fokontany et avons donc exploité les fiches de recensement y afférentes. Sur
cette base, nous avons pu relever en tout 111 ménages ayant des enfants de 6 à 24 mois et
avons décidé de les enquêter tous. Ainsi, nous avons procédé à une étude exhaustive.

2.2.5.2. Procédé d’enquête


Dans un premier temps, nous étions allés au chef fokontany pour information et lui
demander l’autorisation afin de pouvoir rencontrer les mères à leurs domiciles.
Dans ce domaine, nous avons retenu le procédé d’enquête par interview et avons opté
pour une enquête à domicile. Le contact direct avec les personnes interrogées nous permet de
donner plus d’explication, d’observer leurs réactions et d’obtenir des réponses spontanées.
C’est ainsi que nous nous sommes déplacés dans les domiciles d la population étudiée pour
les aborder dans le but de les interviewer.

2.2.5.3. Mode de collecte de données


Pour collecter les données, nous avons élaboré un questionnaire composé de 45
questions, toutes formes confondues et se rapportant essentiellement sur le sevrage. Ces
questions rédigées initialement en français puis traduites en malagasy au moment de
l’enquête, ont été testées auprès d’une dizaine de personnes pour vérifier si la formulation des
questions est correcte et si certains points n’ont pas été oubliés ou sont posés à chaque
enquêté.
Au début, nous nous sommes heurté aux hésitations voire aux réticences de ces
enquêtés. Cependant, après des explications précises, la circonspection se dissipait peu à peu,
pour faire place à plus de compréhension et de coopération qui leur ont permis de répondre
aux questions posées.

34
2.2.5.4. Exploitation et analyse des données

Les données récoltées ont été introduites et exploitées par le logiciel EPI-INFO,
WORD et EXCEL

2.2.5.5. La limite de l’étude

Puisque le cadre de notre étude est le Fokontany d’Ambodin’Isotry, il importe de


souligner qu’elle s’est limitée à ladite localité. Ainsi, une projection au niveau national
pourrait être entachée de certaines erreurs.

2.2.5.6. L’éthique de l’étude

Lors de la réalisation de cette étude, des considérations éthiques ont été respectées.
Ainsi, par exemple, une numérotation a été retenue afin de garder l’anonymat de l’enquête,
donc la confidentialité des renseignements.
Aussi, les renseignements fournis par les personnes enquêtées ont été enregistrés et
stockés avec discrétion.
Ainsi, l’étude a été réalisée dans le strict respect de la confidentialité et des droits
humains.
2.3. VARIABLES ETUDIES
2.3.1. Variables qualitatives
 Genre de l’enfant
 Profession de la mère
 Situation matrimoniale
 Niveau d’instruction
 Mode de sevrage
 Religion
 Région d’origine
 Les maladies infectieuses
 Quantité et qualité des aliments
 Type de sel
 Vaccination de l’enfant
 Prise de vitamine A et médicament dé parasitaire

35
2.3.2.Variables quantitatives
 Age de l’enfant
 Age de la mère
 Age d’introduction d’aliment de complément
 Age de sevrage
 Taille de ménage
 Nombre d’enfant de 6 à 24 mois
 Poids de l’enfant

2.4. MATERIELS UTILISES


Comme matériel, nous avons utilisé une balance pèse-personne. Nous avons procédé à
la double pesée qui consiste à peser la mère et l’enfant ensemble, vêtus légèrement, puis, la
mère seule. Pour obtenir le poids de l’enfant, il faut soustraire le poids de l’ensemble au poids
de la mère.

36
3. PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS DE L’ETUDE

3.1. Présentation des résultats


Le tableau suivant nous révèle la répartition des enfants selon l’âge et le genre

Tableau 7 : Répartition des enfants par âge et par genre

Masculin Féminin
Age Effectif % Effectif % Effectif total

0-6 0 0,0 0 0,0 0


7-11 15 13,51 16 14,41 31
12-16 24 21,62 10 18,18 44
17-21 8 7,21 11 9,91 19
>22 6 5,41 11 9,91 17

T 53 47,75 58 52,25 111 (100%)

Nous pouvons constater que la proportion des filles domine par rapport à celle des
garçons, mais dans la tranche d’âge 12-16 la proportion des garçons est de 21,62% contre
18,18% pour celle des filles. Il n’existe pas de prédominance ni du nombre d’effectif à chaque
tranche d’âge ni de proportion de genre.

37
Le tableau ci-après nous présente l’état nutritionnel d’enfants en fonction de leur âge

Tableau 8 : Etat Nutritionnel des enfants étudiés par rapport à leur âge
Etat Nutritionnel des enfants
Age Nombre des enfants Nombre des enfants
% % Effectif
enfants bien nourris modérément malnutris
0-6 3 0,27 3 0,27 6
7-11 20 18,02 5 0,45 25
12-16 28 25,22 7 0,63 35
17-21 18 16,21 5 0,45 23
>22 20 18,02 2 0,18 22
T 89 80,19 22 19,81 111 (100%)

30,00%
proportion des enfants

25,00%
20,00%
bien nourris
15,00%
modérément malnutris
10,00%
5,00%
0,00%
0-6m 7m- 12m- 17m- >22m
11m 16m 21m
tranches d'âge

Figure 1 : Proportion des enfants malnutris selon les tranches d’âge

En retenant l’indicateur Poids/Age, nous pouvons constater que :


• la malnutrition grave est nulle dans toutes les tranches d’âge
• la malnutrition modérée s’observe dans toutes les tranches d’âge soit : 0,27% dans la
tranche de 0-6, 0,45 % dans la 7-11 et dans la tranche d’âge 12-16, 0,63 dans la 17-21 et
0,18% dans la >22. Avec ces proportions nous pouvons en déduire que les enfants de la
tranche d’âge de 12-16 sont la majorité de ces enfants malnutris qui peut être dû à un
déséquilibre alimentaire.

38
Le tableau qui suit va nous montrer l’état vaccinal d’enfants étudiés

Tableau 9 : Etat vaccinal global des enfants

Type de BC DTC DTC DTC AT


% % % % %
vaccin G HEP1 HEP2 HEP3 R
Taux 109 98,19 106 95,49 100 90,09 105 94,59 96 86 ,48

Nous pouvons constater d’après ce tableau que la majorité des enfants sont vaccinés à
tous les types de vaccin, surtout au BCG à 98,19 % et ATR à 86,48. Ceci peut être dû aux
connaissances des mères sur l’importance de la vaccination. Il est à noter que 10 enfants sur
111 soit 0,90% ont moins de 9 mois

Nous allons voir dans le tableau ci-dessous l’état nutritionnel des enfants non
vaccinés.

Tableau 10 : Etat nutritionnel et proportion des enfants non vaccinés

Type de
BCG DTCHEP1 DTCHEP2 DTCHEP3
vaccin
Etat
nombre % nombre % nombre % nombre %
nutritionnel
Bien
2 1,80 1 0,90 1 0,90 1 0,90
nourris
Malnutris
0 0,0 1 0,90 3 2,71 1 0,90
modérés

39
3,00%

proportion des enfants


2,50%

2,00%
Bien nourris
1,50%
Malnutris modérés
1,00%

0,50%

0,00%
BCG DTCHEP1 DTCHEP2 DTCHEP3
type de vaccin

Figure 2 : Etat nutritionnel des enfants non vaccinés

Le tableau ci-après nous montre la répartition d’enfants par rapport au mode de


sevrage.

Tableau 11 : Répartition d’enfants selon le mode de sevrage

Mode de sevrage Effectif Pourcentage


Brutal 21 18,92 %
Progressif 90 81,08 %
Total 111 100 %

Le mode de sevrage a un impact sur l’état nutritionnel des enfants.


Dans ce tableau, nous pouvons noter que 81,08% des enfants sont sevrés de manière
progressive contre 18,92% qui sont sevrés si brusquement.

40
Voici un tableau qui montre la répartition d’enfants en fonction de l’âge d’ablactation.

Tableau 12 : Répartition d’enfants selon l’âge d’ablactation

Age d’ablactation Effectif Pourcentage


- 6 mois 31 27,9 %
>= 6 mois 80 72,1 %
Total 111 100 %

L’age d’ablactation peut provoquer un déséquilibre alimentaire si c’est trop tôt ou trop
tard. D’après ce tableau, notons que 27,9% des enfants sont ab lactés avant 6 mois et le reste,
c’est-à-dire 72,1% à partir de 6 mois.

Le tableau ci-après représente la proportion des enfants qui ont des antécédents
pathologiques dans la quinzaine qui précède l’enquête.

Tableau 13: Proportion d’enfants ayant des antécédents pathologiques dans la quinzaine
précédant l’enquête

Antécédents Pathologiques Nombre de cas Pourcentage


IRA 48 43,24 %
Diarrhée 18 16,21 %
Rougeole 0 0,0 %
Autres maladies 2 0,18 %
Total 68 61,26 %

D’après ce tableau, les antécédents pathologiques IRA et diarrhée sont les plus
rencontrées avec respectivement une proportion de 43,24% et 16,21%.

41
Le tableau suivant indique l’état nutritionnel des enfants selon les antécédents
pathologiques.

Tableau 14 : Etat nutritionnel des enfants en fonction des antécédents pathologiques

Antécédents Diarrhée IRA Autres


Effectifs
pathologiques Effectifs % Effectifs % Effectifs %
Nutrition
normale 14 20,52 % 38 55,38 % 2 0,29 % 54

Malnutrition 4 0,59 % 10 6,8 % 0 0,0% 14


modérée
Total 18 48 2 68

Nous voyons sur ce tableau que 6,8% des enfants modérément malnutris sont atteints
de l’IRA et 0,4% de diarrhée.

Le tableau suivant nous indique la répartition des mères selon les tranches d’âge.

Tableau 15 : Répartition des mères selon les tranches d’âge

Age Effectif Pourcentage


15-19 2 0,18 %
20-24 19 17,1 %
25-29 23 20,7 %
30-34 39 35,1 %
35-39 18 16,2 %
40-44 9 8,1 %
>45 1 0,09 %
Total 111 100 %

La majorité des mères est âgée entre 25 à 34 ans.

42
Le tableau suivant présente la répartition des mères selon leur niveau d’instruction.

Tableau 16 : Répartition des mères en fonction du niveau d’instruction

Niveau d’instruction Effectif Pourcentage


Primaire 40 36,0 %
Secondaire (CEG) 15 13,51 %
Lycée 39 35,1 %
Supérieur 17 15,3 %
Total 111 100 %

Le tableau qui suit va nous présenter la proportion d’âge d’ablactation par rapport au
niveau d’instruction de la mère.

Tableau 17 : Proportion d’âge d’ablactation par rapport au niveau d’instruction des


mères

Niveau Plus ou égal de Moins de 6


% % Effectif
d’instruction 6 mois mois
Primaire 32 28,82 8 0,72 40
Secondaire 6 0,54 9 0,81 15
Lycée 32 28,82 7 0,63 39
Supérieur 10 0,90 7 0,63 17
80 72,07 31 27,93 111 (100 %)

35
30
25 Moins de 6 mois %
20
15 Plus ou égal à 6
10 mois %

5
0
ur
re
re

e

ie
ai
ai

r
nd
im

Ly


Pr

co

Su
Se

43
35,00%

30,00%

25,00%
Primaire
20,00% Secondaire
15,00% Lycée
Supérieur
10,00%

5,00%

0,00%
Plus ou égal à 6 mois Moins de 6 mois

Figure 3: Age d’ablactation et niveau d’instruction des mères

Le tableau ci-après nous indique la proportion d’enfants sevrés par rapport au niveau
d’instruction de leurs mères.

Tableau 18 : Proportion d’enfants sevrés selon le niveau d’instruction des mères

Moins de 24 mois
Niveau
d’instruction Nbre %

Primaire 5 23
Secondaire (CEG) 3 14
Lycée 6 29
Supérieur 7 33
21 100

Dans notre étude, 21 enfants sur 111 sont sevrés. Et ils ont tous moins de 24 mois. Ce
sont les mères ayant un niveau supérieur qui arrêtent l’allaitement précocement.

44
Moins de 24 mois

23%
34% Primaire
Secondaire (CEG)
Lycée
14%
Supérieur
29%

Figure 4: Proportion des enfants sevrés selon le niveau d’instruction des mères.

La proportion se partage comme suit : 23% des mères sont primaires, 14% sont des
secondaires, les 29 % sont des lycéennes et 33% des mères ont sevrés leurs enfants à moins
de 24 mois.

Le tableau ci-dessous nous montre la proportion d’enfants ayant reçu les différents
groupes d’aliments la veille de l’enquête et ce, selon le niveau d’instruction des mères.

Tableau 19 : Proportion d’enfants ayant reçu des différents groupes d’aliments la veille
en fonction du niveau d’instruction des mères

Secondaire
Rappel de Primaire Lycée Supérieur
(CEG) Effectif
repas de 24 h
Nbre % Nbre % Nbre % Nbre %
G1 1 0,90 3 2,70 3 2,70 0 0,0 6
G1+G2 3 2,70 7 6,30 5 4,50 3 2,70 18
G1+G2+G3 33 29,73 4 3,60 27 24,32 14 12,61 78
G1+G3 3 2,70 2 1,80 4 3,60 0 0,0 9
Total 40 36,03 16 14,41 39 35,13 17 15,11 111

45
G1 : aliments énergétiques G2 : aliments réparateurs G3 : aliments protecteurs
- Riz mou ou sec - Viande - Tous les fruits
- Eau de riz - Œufs - Brèdes
- Farine de riz - Poissons - Café
- Banane - Lait - Tomates
- manioc - Arachides
- Légumineuses
- Volailles
- Crustacés
- « patsa »petite
crevette

45
40
35
30 G1+G3
effectif

25 G1+G2+G3
20 G1+G2
15 G1
10
5
0
Primaire Secondaire Lycée Supérieur
(CEG)
niveau d'instruction

Figure 5: Proportion des enfants ayant reçu les trois groupes d’aliments selon le
niveau d’instruction des mères

Au vu de ce tableau et de ce graphe, nous pouvons dire que les mères savent varier les
aliments de leurs enfants. La proportion des enfants qui ont reçu les trois groupes est la plus
élevée.

46
Le tableau suivant va nous évoquer la proportion des enfants bien nourris et modérément
malnutris par rapport aux professions des mères

Tableau 20 : Etat nutritionnel des enfants et profession des mères

Etat Marchande Ménagère Employée Couturière Ouvrière Fonctionnaire


nutritionnel nbre % nbre % nbre % nbre % nbre % nbre % nbre
Bien nourris 22 19,8 44 39,6 6 5,4 8 7,2 7 6,3 3 2,7 89

Modérément
malnutris 6 5,4 9 8,1 1 1,8 2 1,8 2 1,8 1 0,9 22
Total 28 53 7 10 9 4 111

Notons par :
• Employées : toutes les mères salariées qui travaillent dans les bureaux à l’instar de
secrétaire de direction, assistante administrative,
• Ouvrières : toutes les mères travaillant dans les unités de production notamment des
entreprises franches.
• Marchandes : les mères épicières, gargotières, bouchère… et les mères marchandes
ambulantes.
• Fonctionnaires : les mères qui sont employées dans la Fonction Publique
• Ménagères : les mères qui s’occupent de leurs foyers.
• Couturières : les mères qui s’exercent dans la couture

D’après ce tableau, 8,1% des enfants malnutris sont issus des mères ménagères et
5,4% des mères marchandes. Ce sont toujours les enfants de ces mères suscitées qui sont
également bien nourris.

Le tableau qui suit présente la proportion des enfants sevrés et ceux qui ne les sont pas.

Tableau 21 : Proportion d’enfants sevrés et de ceux non sevrés

47
Enfants Nbre Proportion
Non sevrés 89 80,19 %
Sevrés 22 19,81 %
Total 111 100 %

Au regard de ce tableau, nous pouvons constater que les enfants sevrés représentent
19,81% de l’effectif total contre 80,19% pour les non sevrés.

Nous allons consulter dans le tableau ci-dessous la répartition des enfants sevrés selon
leurs tranches d’âge.

Tableau 22 : Proportion d’enfants sevrés par rapport aux tranches d’âge

Sevrage définitif
oui non Total
Age
Effectif % Effectif % Effectif
0-6 m 0 0,0 4 3,60 4
7-11 m 1 0,90 26 23,42 27
12-16 m 4 3,60 31 27,92 35
17-21 m 7 6,30 16 14,41 23
>22 m 10 9,01 12 10,81 22
Total 22 19,81 89 72,19 111

Le tableau suivant nous montre la répartition des mères en fonction du niveau


d’instruction et selon leurs professions.

48
Tableau 23 : Répartition des mères selon leurs niveaux d’instruction et selon leurs
professions

Au vu de ce tableau, les mères ménagères ayant déjà fréquenté le lycée sont les plus
nombreuses. De même pour les mères secondaires qui sont marchandes et ménagères. Les mères

Employée
Niveau Couturière Marchande Fonctionnaire Ménagère Ouvrière
de bureau Total
d’instruction
Nbre Nbre Nbre Nbre Nbre Nbre
Primaire 0 0 7 2 4 1 11
Secondaire 3 0 16 0 15 5 39
(CEG)
Lycée 6 1 8 0 22 3 38
Supérieur 1 8 0 2 6 0 17
total 10 9 32 4 47 8 111
des enfants étudiés sont majoritairement des ménagères et sont relativement instruites.

La taille de ménage joue un rôle important sur le sevrage d’un enfant.

Tableau 24 : Répartition des mères selon la taille de ménage et selon leurs professions
Niveau d’instruction
Employée de
Couturière Marchande Fonctionnaire Ménagère Ouvrière
bureau Total
Taille de
Ménage
Nbre % Nbre % Nbre % Nbre % Nbre % Nbre %

2-5 7 5,36 5 12,5 18 8,9 2 3,57 34 60,7 8 14,2 56


6-9 3 3,64 2 5,45 11 3,6 2 3,64 13 23,6 6 10,9 55
Total 10 7 29 4 47 14 111

Au regard de ce tableau, nous pouvons noter que 30,63% des ménages dont les mères sont
ménagères ont une taille de ménage de 2-5 et 11,71% des ménagères se trouvent entre 6-9.

49
TROISIEME PARTIE :
SUGGESTIONS

50
3.2. COMMENTAIRES ET DISCUSSION
Notre étude effectuée dans le fokontany d’Ambodin’Isotry nous a permis de constater les faits
suivants :
• une prévalence de la malnutrition modérée à 19,81%
• une prévalence des enfants sevrés avant 24 mois à 19,81%
• une introduction d’aliment complémentaire avant 6 mois à 38,75%
Les principales pathologies des enfants de 6 à 24 mois

3.2.1. L’alimentation des enfants de 0 à 24 mois


Selon les recommandations de l’OMS, de l’UNICEF et de la PNN :

3.2.1.1. Sur l’Allaitement Maternel Exclusif


 Les nouveaux nés doivent être allaités dans l’heure qui suit l’accouchement
 Allaiter les enfants uniquement du lait maternel jusqu’au 6 mois
 Poursuivre l’Allaitement Maternel jusqu’à deux ans

Dans notre étude, 82,9% des enfants étudiés sont encore allaités tandis que les 17,1% ne le sont
plus.
80,29% des enfants sont allaités jusqu’à l’âge de deux ans.
Et 72,10% des enfants ont bénéficié de l’AME.

Vu ces résultats, les mères continuent à pratiquer l’allaitement jusqu’à 2ans. Ce qui explique la
disponibilité des mères pour leur enfant.

3.2.2.2. Sur l’Aliment complémentaire


Au Congo en 1994, l’Allaitement Maternel Exclusif est très largement pratiqué. Tous les
enfants de 0 à 5 mois en milieu rural contre 98,3% en milieu urbain ont été nourris au sein. Dans
ce même pays, l’âge d’introduction d’Aliment de Complément se situe à 62% des enfants de 0 à
5 mois (société correspondante).
Selon l’enquête sur la conduite de sevrage au Congo, l’âge moyen est de 24 mois. Mais il existe
une petite différence liée au genre. Dans la grande majorité des cas 91%, le mari seul qui décide
d’arrêter l’Allaitement Maternel Exclusif.

51
Dans notre étude, 72,10% sont les enfants dont l’aliment de complément est introduit à
plus ou égal à 6 mois. En revanche, ces aliments de complément sont diversifiés parce que les
70,72% des enfants ont reçu des groupes d’aliments énergétiques plus les aliments protecteurs et
les aliments constructeurs.
Les 89% des enfants étudiés mangent trois fois par jour avec au moins une collation. Tout cela
est dû au niveau d’instruction des mères (50,4%) qui sont au moins au niveau lycée.
Quant à l’alimentation des ménages ou des familles des enfants étudiés, force est de constater
que le riz est le principal aliment de base consommé par ces enfants. Le mets le plus choisi est la
viande hachée. Seule la banane est le fruit le plus consommé dans les ménages étudiés.
Au Congo, la majorité des femmes interrogées (58%) commence à diversifier
l’alimentation de leur enfant à 7 à 8 mois. A partir de 2 ans l’enfant s’alimente exclusivement au
plat familial qui est préparé 2 fois, voire une seule fois par jour. Il reçoit une portion, en
apparence volumineuse, d’un plat familial souvent très épicé, de faible valeur énergétique,
contenant peu de matières grasses et protéines. Les apports couvrent à peine 60 à 70% des
besoins caloriques et 80 à 90% des besoins en protéines. (The world health. Congo 1994).

3.2.2. Sur l’état nutritionnel

En comparant à ce que préconise la PNN, les aliments de complément au lait


maternel sont non seulement introduits trop tôt mais plus de deux tiers des enfants de
moins de trois ans reçoivent une alimentation de complément insuffisante en qualité et
quantité.
La mauvaise pratique de l’allaitement maternel et l’inadéquation de l’alimentation
de complément expliquent l’augmentation progressive des niveaux de malnutrition chez les
enfants de moins de deux ans.
Dans notre zone d’étude, 19,81% sont touchés par la malnutrition modérée. Les enfants dans la
classe d’âge de 12-16 mois sont les plus affectés avec une proportion de 20% et 0,63% par
rapport à l’effectif total. Dans les autres tranches d’âges, peu nombreux souffrent de la
malnutrition modérée. En général, l’état nutritionnel des enfants du Fokontany d’Ambodin’Isotry
est tolérable. Il n’existe pas de malnutrition grave ; seulement, les enfants qui sont dans la
malnutrition modérée sont dans la limite de 60% plus précisément du -3ET. Tout ceci est dû aux
connaissances et pratique de l’alimentation diversifiée par des mères relativement instruites et
ménagère qui restent au foyer.

52
Le sevrage mal conduit peut provoquer des dégâts sur l’état nutritionnel des enfants.
Dans notre étude, nous avons constaté une proposition modérée de la malnutrition à 19,81% chez
les enfants étudiés. C’est la raison pour laquelle nos suggestions visent surtout la prévention de
la malnutrition et le défi à relever pour qu’elle ne s’aggrave pas.

1- Pour les parents

Les parents étant les premiers responsables de leurs enfants


quant à l’alimentation et à la prise en charge de ces derniers. Il est nécessaire voire indispensable
de les conscientiser et les sensibiliser sur :

1-1 L’importance de la pratique de l’allaitement naturel

1.1.1. L’allaitement maternel exclusif


Les parents doivent savoir que le lait maternel est suffisant quantitativement (800 ml à
1000 ml/ j de sécrétion lactée) et qualitativement (lait maternel=aliment complet) pour un bébé
qui vient de naître jusqu’à l’age de 6 mois s’il ne prend aucun aliment liquide ou semi liquide.
Donc les parents doivent être au courants et conscients :
- allaiter le bébé dès la première heure qui suit l’accouchement
- ne donner ni aliment liquide ni semi- liquide jusqu’à son sixième mois : uniquement du
lait maternel.
- Allaiter à la demande de l’enfant, de jour comme de nuit, surtout la nuit.

1.1.2. La période d’ablactation


C’est la période très importante où les parents doivent introduire pour la première fois
d’autres aliments que le lait maternel.
Les parents doivent faire attention à la préparation et à l’introduction :
- donner un aliment de complément à partir de 6 mois
- il faut toujours continuer l’allaitement maternel

1.2.Diversification d’aliments de compléments


Au-delà du sixième mois le lait maternel ne peut plus suffire au besoin de l’enfant. C’est
la raison pour laquelle l’introduction d’autres aliments est indispensable. L’enfant grandit, le

53
besoin en énergie, en Calories, en Vitamines et sels minéraux, et bien d’autres encore doit être
augmenté et l’apport extérieur est essentiel.

1.3. Le suivi de l’enfant de moins de 24 mois


Il est judicieux de faire comprendre aux parents surtout aux mères que le suivi de l’enfant
est primordial. D’abord pour la pesée systématique, puis le conseil diététique qui est plus
important. Pour cela, tous les parents doivent amener leur bébé au centre de leur préférence à
des horaires qui leur conviennent. D’un côté, il faut leur expliquer l’importance de la vaccination
qui devrait être à jour et toute faite. C’est le personnel médical qui se charge de tout cela lors de
la première visite au centre.
1.3.1. La pesée systématique
La pesée systématique doit être faite à la naissance du bébé, après pendant les trois
vaccinations, et lors des consultations
1.3.2. Conseils diététiques
Le personnel de santé est portant, il doit expliquer aux parents la préparation, le besoin
calorique des enfants et la fréquence de repas pendant une journée.
Ceci devrait être correspondant aux disponibilités locales des produits et à la portée.
Quelques menus doivent être exposés aux parents selon âge et besoin et poids.

 MENU N° 01 0-6 mois


Le besoin calorique d’un enfant de 0-6 mois est de l’ordre de 120 cal/kg/j
Un bébé de 0-6 mois ne prend aucune alimentation autre que le lait maternel uniquement.
- 10 à 12 tétées par jour peuvent suffire pour un bébé de 0-6 mois
- La préparation c’est le lavage de mamelon à chaque tétée
En outre la mère ou la nourrice allaitante prend un régime spécial pour le repas de deux et
bien enrichi.
- Du lait de vache
- Petite crevette « patsa »
- Des brèdes
- Viande – la langue
- Légumes, chouchoute, fruits

54
Il lui faut 3 repas par jour avec une à deux collations dans la journée. Il est conseillé de boire
beaucoup d’eau. Et ce qui est très important c’est la tétée à la demande pour que la production
lactée ne soit pas diminuée.

 MENU N° 02 6-12 mois


Il est convenu que le besoin calorique d’un enfant dans cette tranche d’âge est de 105 à 110
cal/kg/j et doit manger 3 repas par jour avec une collation ou deux par jour. Pendant cette tranche
d’âge, la préparation de repas est nécessaire parce que tout doit être d’une purée à un solide. Ceci
devrait être progressif sans se précipiter.

Voici un menu type :


Matin 07 h : Riz (8 càs) + mets : (kitoza) viande séchée salée
10 h : Fruit (banane)
- Midi 12 h : Riz (8 càs) + mets : œuf

Après-midi : 16 h : ramanonaka
Soir : 19h30 Riz ou autre céréales + mets : viande

Dans tous les cas l’eau de boisson n’est pas à négliger surtout de l’eau de riz « Ranon’ampango »
et manger des fruits est très important avec les vitamines et sels minéraux qu’il apportent.

Formule Générale :
Un repas : Aliment énergétique + enrichissement de base
- Les céréales + mets.
Tubercules patsa
Fruits huile, sucre poisson, viande, œuf etc.
L’enfant doit tous les jours prendre des aliments variés

55
Menu type pour une semaine d’un enfant de 6 à 12 mois

Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi


Matin Riz mou + sucre Pain + eau sucrée Farine de Pain + eau Riz mou
mais sucré sucrée sucré
Goûter Mofo gasy Biscuit + eau Koba AINA Banane Biscuit et jus
sucrée commercialisé écrasée de fruit
naturel
Midi Riz mou ou sec Riz mou ou sec + Riz mou ou Pomme de Riz mou ou
+ petite crevette poisson sec + viande terre salé + sec +
hachée viande légumineux
hachée
Goûter Ramanonaka Farine de riz + banane ramanonaka Yaourt +
banane biscuit
Soir Riz mou aux Pomme de terre Légume purée Riz mou + Farine de
brèdes purée salé ou salé oeuf mais sucrée
sucré

Il est à remarquer que donner du jus de fruit est conseiller pour les parents, de même les
compotes de fruits, de continuer toujours l’allaitement. A partir de 12 mois, l’enfant peut
prendre du repas familial et il faut diversifier

A noter que beaucoup de mères dans le fokontany sont des ménagères. Donc, préparer du
goûter à la maison est souhaitable.
Voila un menu type de goûter.
Farine de riz avec banane au bain marie (Koba vary + akondro)
Ingrédients :
- Farine de céréales (mais, riz), eau
- 02 bananes bien mûres
- Sucre 2 cuillères à soupe
- Une pincée de sel

56
Technique :
- Epluchez les bananes, les écraser dans une assiette + sucre + levure + sel
- Y mettre la farine de céréales et remuer, agiter de l’eau jusqu’à abstention d’une pâte
épaisse et collante.
Cuisson :
- Dans une marmite propre, mettre de l’eau,
- Verser la pâte dans une assiette creux en email
- Une autre assiette est mise au fond de la marmite servant à une cale
- Mettre l’assiette pleine de pâte sur l’assiette cale, couvrir la marmite.
- Attendre jusqu’à ce que la pâte décente spongieuse et bien cuite.
- Servir à chaud

Le chef du CSB 2 devrait chercher à sensibiliser les parents à l’aide des messages de
sensibilisation par le biais de supports médias et hors-médias, à l’instar des banderoles, des
affiches, des spots visuels, etc. Par exemple, la coupure du (ou des) film diffusé, chaque
dimanche après midi dans le stade de Basket-ball du Fokontany.

2- Pour le Fokontany

2-1 L’assainissement du milieu


- Cette action doit être encadré par le président du chef Fokontany dès que possible afin
d’éviter toute propagation des maladies infectieuses.
- Organiser une journée par semaine pour le nettoyage de caniveaux, des surfaces devant
de foyers, des étangs surtout pour chasser, des vecteurs nuisibles tels mouches, moustique,
cafards, etc …
- Organiser des concours de propreté et primer les meilleurs

2-2 La salubrité environnementale


Par ailleurs, pour assurer une salubrité environnementale, il faut sensibiliser les gens pour
améliorer la qualité de l’eau de boisson en utilisant des désinfectants que ce soit dans les eaux
sales que dans les eaux de boisson encadré par « le vaomieran’ny fahasalamana » et financé par
les ONG et les autorités résidants dans la localité. La sensibilisation doit être faite lors de la
réunion du fokontany.

57
Aussi, est-il important de mener une lutte permanente contre le péril environnemental.
Pour ce faire, il faut distribuer des tracts de sensibilisation sur les risques du péril fécal, aussi
vérifier la qualité des toilettes des foyers vivant le long du canal Andriantany par le
« Vaomieran’ny Fahadiovana » du Fokontany .

2.3 L’hygiène alimentaire et nutritionnelle accompagnera toutes ces mesures


recommandées sur le plan social et familial.

3- Pour la nation
Les mêmes problèmes peuvent être rencontrés dans tous les foyers « Malagasy »
Ainsi, nous préconisons pour les mères et parents « Malagasy » la vulgarisation des conseils
diététiques. La mise en place des centres ou service qui assurent la nutrition et l’alimentation des
gens surtout les enfants que ce soit dans le grand centre que dans les centres le plus éloignés.

4- Pour le Centre de santé de base II Ambodin’Isotry


Des informations portant sur l’organisation mise en place dans le Centre doivent être
affichés sur un tableau à l’entrée :
- horaire d’ouverture
- jour de vaccination, pesée, différentes consultations
- le médecin assurant les consultations
- le paramédical qui assure les soins infirmiers.
L’existence de ce centre de santé de Base est un atout pour le fokontany et la mise en
place d’un service diététique est souhaitée.
- étoffer le personnel afin d’assurer le suivi nutritionnel, surtout par une nutritionniste ;
- augmenter les séances de Démonstrations culinaires en faisant participer les mères.
- une visite à domicile est souhaitée surtout des enfants atteints de malnutrition modérée dans
cette étude, les référer dans des centres de Récupération Nutritionnel Ambulatoire (CRENA)
pour prise en charge tels que les ONG qui s’occupe des mères et enfants « SEECALINE » ou
dans des Centre de Récupération Nutritionnel Infantile de référence des grands centres.

58
CONCLUSION

Ce mémoire arrive à son terme. Il convient de rappeler qu’il consistait à étudier le


sevrage des enfants ayant de 6 à 24 mois dans le fokontany d’Ambodin’Isotry, un des quartiers
populaires de la ville d’Antananarivo. Les investigations ont porté sur 111 enfants.

Les résultats de notre étude ont montré que les enfants étudiés sont en général sevrés de
manière progressive. Aussi, avons-nous constaté que leur état nutritionnel est globalement bon
malgré la détection de quelques cas de malnutrition modérée à 19,81% de l’effectif total. En
analysant cette proportion d’enfants malnutris de ce fokontany, force est de constater que :
• la tranche d’âge de 12 à 16 mois est la plus vulnérable à la malnutrition ;
• les enfants des mères ménagères, dont la taille de ménage est relativement élevée (taille
>=5), sont les plus touchés par la malnutrition ;
• la majorité des mères introduisent très tôt les aliments de complément de leurs enfants.

Pour cela, des suggestions sont proposées à l’intention de chaque groupe cible: la
diversification des aliments de sevrage et la pratique optimale de l’AME pour les parents;
l’intensification d’actions de sensibilisation pour l’assainissement de chaque secteur, pour le
fokontany et enfin, le renforcement du volet Information - Education - Communication des
parents en vue d’un Changement de comportement sur l’alimentation des enfants et la pratique
d’une visite à domicile pour le Centre de Santé de Base niveau II .

En guise de conclusion, nous pouvons dire que le sevrage dans le fokontany


d’Ambodin’Isotry des enfants de 6 à 24 mois a été plus ou moins bien conduit car aucune
situation de ces enfants n’est inquiétante. Une étude sur l’alimentation des enfants de 0 à 6 mois
nous semble intéressante. Nous espérons que les suggestions que nous avons proposées pour
chaque groupe cible soient appliquées pour le bien être des enfants Malgaches.

59
BIBLIOGRAPHIE

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familial, Centre International de l’enfance Paris, 1992,69.
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Communication
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développement. Editions Kart hala, ACCT, Paris 1991 ; 505 :635.
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18. Hennart P, Brasseur D, Vis HL. Analyse des déterminants de la santé et de l’état
nutritionne
19. Bailey KV. Manuel de nutrition en Santé Publique. OMS, Brazzaville 1979 :140.
20. Gro Harlem Brundtland. Communiqué OMS/93, Genève 1998
21. Latham MC. Nutrition humaine en Afrique tropicale. Rome 1979 : 115.
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dans le village de Dame (Cote d’Ivoire), mémoire pour l’obtention du Diplôme d’Etudes
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Montpellier.
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29. MADAGASIKARA AMPERINASA. 2007-2012. Drafitra matipaika ho amin’ny
fampandrosoana maharitra. 112p
30. SEECALINE, 1997. Situation Alimentaire et nutritionnelle à Madagascar. Stratégie
Nationale de sécurité alimentaire et de nutrition, 133

61
ANNEXE I

DIX CONSEILS « CLEF » POUR REUSSIR SON ALLAITEMENT

1. La volonté d’allaiter doit s’accompagner de l’acquisition d’une certaine technique et


connaissance.
2. La mise en route de l’allaitement doit être la plus précoce possible.
3. Il n’y a pas de « mauvais » lait. Toutes les femmes produisent un « bon » lait adapté
au besoin de son bébé.
4. Bonne position d’allaitement permettra une succion efficace, une stimulation lactée
satisfaisante et sans risque de désagrément (crevasses, engorgements, etc.)
5. Savoir repérer les signes d’une succion efficace afin de s’assurer d’un allaitement
efficace.
6. Bien que l’allaitement soit un processus naturel, celui-ci s’installe de façon
progressive. La mise en route de l’allaitement pourra vous demander patience et
volonté ! Sachez-le pour éventuellement mieux vous y préparer.
7. Ne pas s’isoler dans le doute ou la difficulté et faire appel à des soutiens, qu’ils soient
familiaux, amicaux ou professionnels.
8. Ne vous oubliez pas dans l’allaitement et pensez à vous reposer, vous détendre. Cela
vous sera favorable ainsi qu’à votre production lactée.
9. Savoir prendre soin de ses seins en ayant des gestes de prévention ou en agissant dès
l’apparition des troubles.
10. Le sevrage fait partie du processus de l’allaitement ; plus le sevrage sera progressif et
mieux il se déroulera (que ce soit psychiquement ou physiquement !).
(htpp://www.123 boutchou.com)

62
Nom et prénoms : ANDRIANARISAONA Fenohasiniaina
Titre du mémoire : SEVRAGE CHEZ LES ENFANTS DE 6 à 24 MOIS DANS LE
FOKONTANY D’AMBODIN’ISOTRY : RISQUES ET DEFIS
Rubrique : Santé Publique Nombre de pages : 43 Nombre de tableaux : 24
Nombre de figures : 05 Nombre d'annexes : 04
Nombre de références bibliographiques : 21

RESUME

Notre travail consiste à étudier la conduite du sevrage chez les enfants de 6 à 24 mois
dans le fokontany d’Ambodin’Isotry pour déterminer les risques et relever les défis y
afférents. Pour cela, une étude transversale auprès des 111 couples mères enfants a été
réalisée en mois de mai 2007.
Les résultats de cette étude révèlent que les enfants sont majoritairement sevrés de
manière progressive et que 19,81% souffre de la malnutrition modérée. Aussi, avons-nous
constaté que les principales causes de la malnutrition dans ce fokontany sont d’une part, la
méconnaissance par les mères en général de l’importance de la diversification des aliments et
d’autre part l’introduction précoce d’aliments de complément par les mères ménagères.
De ce fait, nous avons recommandé principalement : aux parents des enfants du
fokontany d’Ambodin’isotry la pratique optimale de l’AME, la diversification des aliments
de compléments selon loi nutritionnelle; au Fokontany d’Ambodin’Isotry, le redoublement
des efforts en matière de sensibilisation pour assainir le milieu et assurer la salubrité
environnementale dans le quartier et, enfin, au Centre de Santé de Base II, le renforcement du
suivi nutritionnel par le biais des visite à domicile.

Mots clés : sevrage- nutrition –malnutrition- allaitement maternel -ablactation


Président du mémoire : Professeur RANAIVOHARISOA Lala
Adresse de l'auteur : Institut National de Santé Publique et Communautaire - BP 176
Antananarivo (101)
MADAGASCAR

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Name and first name: ANDRIANARISAONA Fenohasiniaina
Title of the memoire: WEANING 6 TO 24 MONTH – OLD CHILDREN IN THE
FOKONTANY OF AMBODIN’ISOTRY: RISKS AND CHALLENGES.
Heading: Public Health Number of pages: 43 Number of tables: 24
Number of pictures: 05 Number of annexes: 04
Number of bibliographical references: 30

SUMMARY

Our task consists of studying the way if weaning 6 to 24 month - old children in the
fokontany of Ambodin’Isotry so as to determine the risks and challenges about it. So a cross
study to 111 mothers - child couples have been fulfilled in may 2007.
The results of that study reveal that the children are mainly weaned gradually and that
19,81% suffer from moderate malnutrition. Then, we see that the main reasons of the
malnutrition in that fokontany are, on the one hand, mothers ‘unknowing the importance of
the diversification of food and on the other, the early introduction of complementary food by
housewives.
Then, we have mainly recommended the children’s parents from the fokontany of
Ambodin’Isotry, the optimum practice of exclusive maternal breastfeeding, the
complementary food diversification according to the nutrition law; at Ambodin’Isotry, the
increasing of efforts of sensitizing to make sane environment and ensure its healthiness in the
district and, in the end, at the Basis Health Centre II, the nutrition follow-up reinforcing
through home visiting.

Key words: weaning - nutrition - malnutrition - maternal breastfeeding - complementary food


introducing
The Président of the memoire : Professor RANAIVOHARISOA Lala
Author’s address: Logement 391 Cité Ambodin’Isotry
Antananarivo (101)
MADAGASCAR

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