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ANNEE 2004
N°_________/
MEMBRES DE JURY :
Monsieur Le Professeur RAMAKAVELO Maurice Philippe : Président
Monsieur Le Professeur RANDRIANARIMANANA Vahiniarison Dieudonné : Juge
Monsieur Le Professeur ANDRIANASOLO Roger : Juge
1. Introduction…………………………………………………………………………..1
2. Méthodologie… .……………………………………………………………….……6
2.1 Cadre de l’étude…………………………………………………………………………6
2.2. Type d’étude ……………………………………………………………………..6
2.3. Période d’étude……………………………………………………………………6
2.4. Durée d’étude ……………………………………………………………………..6
2.5. Population cible …………………………………………………………………..7
2.6. Le mode d’échantillonnage ………………………………………………………7
2.7. Les critères d’inclusion…………………………………………………………...8
2.8. Les critères d’exclusion …………………………………………………………..8
2.9. Le mode de collecte de données ………………………………………………….8
2.10.Le mode de traitement et analyse de données ……………………………………8
2.11.Considérations éthiques ………………………………………………………….8
2.12.Les variables étudiés ……………………………………………………………..9
3. Résultats …..………………………………………………….………………..……10
3.1. Les caractéristiques de la population d’étude …………………..……………..….10
3.1.1. Les caractéristiques des enfants. ……………………………………………..…...10
3.1.2. Les caractéristiques des mères ………..…………………………….……….……10
3.1.3. Les caractéristiques de la famille …………………………………………………11
3.2.Le profil alimentaire et nutritionnel ………………………………...……………….12
3.2.1. Le mode d’ alimentation…..……………………………………...………..12
3.2.1.1.Le mode d’ alimentation de l’enfant ……..……………………… ……………….12
3.2.1.2.Le mode d’alimentation du ménage……..…………… ……………………….….14
3.2.2. Le profil nutritionnel ………………………………………..………….…15
3.2.2.1.Le profil nutritionnel de l’enfant……………………………………………………15
3.2.2.2..Le profil nutritionnel de la mère ……………………………………………..….19
3.3.Analyse selon les facteurs ……………………………………..……………...………20
3.3.1. Les facteurs biologiques…………………………………….……...……..20
3.3.2. Les facteurs liés aux comportement ………………………….…………..21
3.3.3. Les facteurs liés à l’environnement ……………………………………...24
3.3.3.1. Analyse selon le niveau d’instruction et l’accès au média de la mère…..24
3.3.3.2. Analyse selon la sécurité alimentaire du ménage ……………………….25
3.3.3.3. Analyse selon les conditions de vie ………………………...……….28
3.4.Analyse suivant les facteurs liés aux services ……………………………………..30
Bibliographie ………………………………………………………..………..………....44
ANNEXES
Annexe 1. Questionnaire
Annexe 2. Le mode d’échantillonnage
Annexe 3. Les 19 pratiques clés de la PCIME Communautaire
Annexe 4. Plan d’action
Annexe 5. Cartographie SSD Ambohidratrimo
I. INTRODUCTION
CONTEXTE ET JUSTIFICATION
La malnutrition a été responsable, directement ou indirectement de 60% des 10,9
millions de décès annuels d’enfants dans le monde. [1]
Dans les pays en développement, sur 226 millions d’enfants de moins de 5 ans, près de
40% souffrent d’un retard de croissance.[2]
A Madagascar, 40% des enfants souffrent d’insuffisance pondérale dont 13% de
forme sévère, 48 % souffrent de retard de croissance et 7 % souffrent d’émaciation.[3]
Dans le district sanitaire d’Ambohidratrimo, la malnutrition reste une préoccupation
majeure de la population et que la tendance de la prévalence de la malnutrition s’avère
inquiétante, de 25,51 % en 2002 à 36,95 en 2003 [4], malgré les efforts entrepris par les
différents organismes tels que le projet Nutrition à Assise Communautaire (NAC) ou le
projet SEECALINE.
La malnutrition fait partie des 5 principales causes de mortalité infantile à
Madagascar. (5)
Les causes de la malnutrition sont multisectorielles et pluri-disciplinaires. La
malnutrition est à la fois une cause et une conséquence majeure de la pauvreté, du
dénuement, de l’insécurité alimentaire et de l’inégalité sociale, que la malnutrition est à
l’origine non seulement d’une grande vulnérabilité à l’infection et à d’autres troubles, mais
aussi des handicaps intellectuels, mentaux, sociaux et de développement. [6]
Le gouvernement Malagasy a fixé son objectif de réduire la malnutrition de 48 à
40% d’ici fin 2006. [7]
Toutes ces raisons nous ont incité à étudier les différents facteurs favorisant la
malnutrition dans le district sanitaire d’Ambohidratrimo afin de pouvoir proposer des
suggestions et recommandations pour améliorer l’efficacité des interventions des
programmes de survie de l’enfant pour réduire ce fléau.
Dans cet ouvrage, nous allons voir successivement, la revue documentaire, les
matériels et méthodes, les résultats, les commentaires et discussions, ainsi que les
suggestions et recommandations.
LA REVUE DOCUMENTAIRE
Cette revue documentaire a été recueillie à partir des publications : ouvrages, revue,
Internet et des données statistiques des services sanitaires.
Elle nous a permis d’identifier les différentes causes et conséquences de la
malnutrition, ainsi que les différents facteurs, variables, échelles de mesures et indicateurs.
Chez les enfants de 0 à 5 ans, la détermination du caractère de la malnutrition se fait par
l’utilisation de différents indices telles que le rapport poids sur taille, le rapport poids sur
âge et le rapport taille sur âge. Les classifications utilisées sont les classifications de
Waterlow et de Gomez [8][9].
Chez l’adulte, le critère actuellement recommandé par l’Organisation Mondiale de
la Santé (OMS) pour le diagnostic de la malnutrition est l’indice de Quételet, on dit que
l’indice de Quételet est faible que le sujet est maigre ou maigreur légère (degré1), modérée
(degré 2), grave (degré 3) .[10][11]
Pour l’échantillonnage : compte tenu des contingences pratiques et logistiques, et
pour atteindre une fiabilité acceptable, il a été choisi d’examiner 30 grappes au total dans la
plupart des enquêtes par sondage en grappe. [12]
1. Les facteurs liés à l’environnement :
L’environnement a un effet significatif sur la santé de l’enfant : l’infrastructure,
l’approvisionnement en eau potable, l’éclairage, l’habitat ainsi que le patrimoine ; d’autres
facteurs tels que la taille du ménage, l’espacement de naissances, la religion, la situation
professionnelle de la mère, le revenu du ménage entrent en jeu. [13]
Le niveau de connaissances nutritionnelles était positivement corrélé à l’assiduité
des visites au centre de santé. [14]
Les enfants dont les mères possèdent un niveau d’instruction primaire sont souvent
sujets à un retard de croissance.[3]
La planification de la naissance a été considérablement associée avec la
malnutrition. [15][16]
Le risque de carence nutritionnelle lié au travail de la mère était plus net chez les
enfants de moins de 3 ans. [17]
Le manque de sécurité alimentaire au niveau du ménage (disponibilité,
accessibilité, stabilité) se répercute sur l’état nutritionnel des enfants.[18]
L’insuffisance de la croissance est attribuable à divers facteurs étroitement associés
au niveau de vie en général et à la possibilité que la population ont de satisfaire leurs
besoins élémentaires tels que l’accès à la nourriture, au logement et à la santé.[19]
2. Les facteurs liés aux services :
Les accoucheuses traditionnelles semblent avoir une influence particulière sur la
façon dont sera nourri l’enfant.[3]
L’accès au soins médicaux et l’accès au média de la mère a un effet positif sur la
santé de l’enfant [13]. Il y a une nécessité de fournir aux mères et grand-mères de
l’éducation nutritionnelle. [20]
Promouvoir la mise à pieds de réseaux de soutien à base communautaire pour
contribuer à assurer l’alimentation appropriée du nourrisson et du jeune enfant.[1]
3. les facteurs liés aux comportements :
La malnutrition s’explique par les pratiques néfastes, comportements inadaptés en
matière de diversification alimentaire, aliments complémentaires précoces ou peu enrichis
et sevrage brutal.[21] [22][23][24]
La polygamie à un effet négatif sur la santé de l’enfant.[13]
Il y a des barrières au niveau des parents telles que l’attitude des pères.[22]
Un meilleur soutien que peut trouver la mère est son mari, à encourager et
persuader que le lait maternel est l’aliment idéal pour leur enfant ; le lait maternel est tout
ce dont la plupart des enfants ont besoin pendant les 6 premiers mois de la vie.[25]
Il n’y a aucun avantage d’introduire des nourritures complémentaires avant l’âge de
6 mois. [15][26]
4. Les facteurs biologiques :
Les enfants de moins de 3 mois souffrent moins de malnutrition, après cet âge, la
prévalence augmente considérablement et persiste jusqu’à 3 ans. La forme aiguë est
fréquente chez les enfants en période de sevrage.[21][22][13]
Elle atteint son sommet pendant la deuxième année de la vie.[27]
La forte proportion d’enfants malnutris à l’âge de 6 mois met en évidence l’importance de
l’apport des aliments solides lors du sevrage et de l’amélioration de l’alimentation pendant
et après les maladies infantiles. [22]
La malnutrition touche plus les filles que les garçons. [25][28]
La prise à intervalle régulier de vitamine A peut avoir un effet sur la réduction de la
mortalité infantile. [29][30] . Les enfants dont les réserves de vitamines A sont amoindries
mais ne présentant pas de carences cliniques courent néanmoins un risque accru de maladie
et plus spécifiquement de décès associés à certaines infections et que la carence en
vitamine A quel que soit son degré peut affecter la santé.[31]
Les parasitoses, l’anémie et la géophagie sont associées de façon statistiquement
significative à la malnutrition chronique.[21]
L’état nutritionnel de l’enfant est intimement lié à celui de la mère.[1]
CADRE CONCEPTUEL DE LA MALNUTRITION
II. METHODOLOGIE
85.5% des ménages consomment du riz pendant la période de soudure, contre 14.5% qui
consomment du riz et du manioc.
3.2. Profil alimentaire et nutritionnel
3.2.1. Mode d’alimentation.
3.2.1.1. Mode d’alimentation de l’enfant
Tableau 9. Distribution de l’alimentation des enfants de 0 à 6 mois
Alimentation n %
Allaitement maternel exclusif 11 45.8
Allaitement et aliment complémentaire 13 54.2
Total 24 100.0
100
80
60 Masculin
40 Féminin
20
0 Age
0à6 7 à 12 13 à 24 25 à 36 37 à 59
25
20
15 Masculin
10 Féminin
5
0 Age
0à6 7 à 12 13 à 24 25 à 36 37 à 59
Le fait d’avoir 2 épisodes de maladies ou plus lors des 6 derniers mois est un facteurs
favorisants l’apparition de la malnutrition (p<0.05). La diminution de l’alimentation de
l’enfant malade est un facteur favorisant la survenue de l’insuffisance pondérale (p=
0,026).
67.9% des enfants qui n’ont pas reçu leur dose de vitamine A durant les 6 derniers mois
souffrent d’insuffisance pondérale, contre 43,8% pour ceux qui l’ont reçu.
La non administration de vitamine A systématique tous les 6 mois favorise
l’insuffisance pondérale (p= 0,018).
67.5 % des enfants de plus de 6 mois qui n’ont pas été déparasité durant les 6 derniers
mois souffrent d’insuffisance pondérale, contre 42% pour ceux qui ont été déparasité.
L’absence de déparasitage systématique tous les 6 mois des enfants favorise l’apparition de
l’insuffisance pondérale (p = 0.004).
63.6% des enfants qui n’ont pas leur statut vaccinal à jour souffrent d’une insuffisance
pondérale, contre 41.7% pour ceux qui sont à jour. Le non respect du calendrier vaccinal
favorise l’insuffisance pondérale (p < 0,05).
44.3% des enfants du deuxième rang et plus souffrent d’insuffisance pondérale, tandis
que 43.1% pour ceux qui sont les premiers enfants. Le rang dans la fratrie n’est pas
associé statistiquement à l’insuffisance pondérale (p = 0.86 ).
57.6% des enfants qui ont un intervalle de naissance de moins de 24 mois présentent
une insuffisance pondérale, contre 37.9% chez ceux qui ont un espace plus de 24 mois.
L’espace inter-génésique de moins de 24 mois favorise l’apparition de l’insuffisance
pondérale (p <0,05).
Pour les mères qui ont une maigreur grave (IMC<16.0) , 25% de leurs enfants souffrent
d’insuffisance pondérale ; Pour celles qui ont une maigreur modérée (16.0<IMC<17.0) ,
75% de leurs enfants présentent une insuffisance pondérale ; pour les mères qui ont une
maigreur légère (17.0 < IMC <18.5) , 50% présentent une insuffisance pondérale ; et celles
des mères ayant un IMC> 18.5, 43.9 % présente une insuffisance pondérale.
L’IMC n’est associé à l’insuffisance pondérale des enfants. (NS)
3.3.2. Analyse de l’état nutritionnel selon les facteurs liés aux comportements
Tableau 22 .Distribution des enfants de 7 à 24 mois selon l’allaitement
riz par jour et par 100 à 500 94 45.2 114 54.8 P<0,05
personne (en g) 500 à 600 0 0.0 6 100
Il y a 203 enfants soit 94.9 % des enfants enquêtés reçoivent des aliments
complémentaires, 11 enfants reçoivent un allaitement maternel exclusif.
La non prise d’aliments en dehors des 3 plats familiaux favorise l’insuffisance
pondérale (p=0.037).
Quarante pour cent des enfants ayant des interdits souffrent d’insuffisance
pondérale, tandis que 44.3% des enfants qui n’ont pas d’interdit en souffrent. Les interdits
ne sont pas associés à l’insuffisance pondérale (p=0.71).
Quarante neuf pour cent de ceux qui consomment des feuilles espacées une fois par
semaine de légumineuse sec présentent une insuffisance pondérale, contre 42,9% pour
ceux qui consomment des légumineuses secs et des poissons secs.(NS)
La consommation moyenne de riz par jour et personnes est de 351.262 + 25 grammes.
45.2% des enfants issus de famille consommant moins de 500 grammes par jour et par
personne présentent une insuffisance pondérale. Tous les enfants issus d’une famille qui
consomme plus de 500 grammes par jour et par personnes sont indemnes. La
consommation de faible quantité de riz par jour est un facteur favorisant de l’insuffisance
pondérale. Suivant le test exact de Fisher (p<0.04).
La consommation d’huile de table par jour et par personne varie de 3 à 60 ml.
La moyenne de la consommation d’huile par personne et par jour est de 11,257 + 0,07 ml.
Le taux de malnutrition décroît inversement proportionnel à la quantité d’huile
consommée, mais elle n’est pas associée statistiquement significative à l’insuffisance
pondérale (p=0.592).
Le taux de malnutrition est élevé au dessous de 1 fois par semaine, puis diminue pour
atteindre 27.3% à « tous les jours ».La faible fréquence de la consommation de viande est
un facteur favorisant de l’insuffisance pondérale. (p=0,009)
3.3.3. Analyse suivant les facteurs liés à l’environnement
3.3.3.1. Analyse suivant le niveau d’instruction et l’accès au média de la mère :
Tableau 24. Distribution de l’état nutritionnel selon l’accès à l’information de la mère:
Quarante neuf pour cent des enfants issus des mères ayant un niveau d’instruction
illettré et primaire souffrent une insuffisance pondérale, par contre 33,6% seulement
pour celles de niveau secondaire et supérieur .Le niveau d’instruction de la mère est un
facteur favorisant de l’insuffisance pondérale suivant le test Chi² : ddl=1, valeur=4.94.
Cinquante huit pour cent des enfants évoluant dans des ménages ne disposant pas de
média souffrent de malnutrition; tandis qu’il est de 39.9% seulement dans les ménages
qui en disposent.L’accès au média est lié significativement à la malnutrition (p=0,02).
Quarante huit pour cent des enfants issus des mères qui ignorent ce qu’est un aliment
enrichi souffrent d’insuffisance pondérale, contre 31.6% pour celles qui connaissent.
L’ignorance de la mère sur l’aliment enrichi est un facteur qui favorise l’insuffisance
nutritionnelle. (p= 0,02)
Seulement 21,5% des mères connaissent au moins 2 catégories d’aliments.
47.6% des enfants issus des mères qui ne savent pas les 3 groupes d’aliments souffrent
d’insuffisance pondérale, contre 30,4% seulement pour les mères qui le savent.
L’ignorance des mères sur les groupes d’aliments est un facteur favorisant de
l’insuffisance pondérale. (p=0,03)
3.3.3.2. Analyse selon la sécurité alimentaire du ménage
Etat nutritionnel (%)
53,1 56,1
60
50 43,5
33,3
40 31,1
30
20
10
0
Agriculteur artisanat Ménagère salariée commerce
60 54,9
50 45,6
35,4
40
30 25
20
10
0 Activité
agriculture petit metier salarié commerçant
Cinquante trois pour cent des enfants issus des chefs de ménage agriculteur souffrent
d’insuffisance pondérale, tandis que ceux des petits métiers est de 45,6% , ceux ces
salariés est de 35,4% et ceux des commerçants est de 25%.
Tableau 25. Distribution de l’état nutritionnel selon la sécurité alimentaire au niveau du
ménage
Etat nutritionnel Insuffisance Poids normal Valeur de
pondérale p
Variables N % N %
Activité de la Ménagère 23 31.1 51 68.9 P=0,005
Mère Salariée 71 50.7 69 49.3
Trente et un pour cent des enfants de mère ménagère présentent une insuffisance
pondérale tandis que ceux des mères qui travaillent est de 50.7%. Le fait d’être
ménagère est un facteur protecteur à l’insuffisance alimentaire, suivant le test du Chi2 :
ddl1, valeur=7,58.
Quarante huit pour cent des enfants issus des chefs de ménage du secteur primaire
souffrent de malnutrition tandis que ceux du secteur secondaire et tertiaire est de 33.3%.
Le travail du chef de ménage dans le secteur primaire est un facteur favorisant de
l’insuffisance pondérale de l’enfant (p = 0.0006).
Trente trois pour cent des enfants des mères qui vivent sans conjoint présentent une
insuffisance pondérale, tandis que ceux des mères mariées est de 44.4 % .L’état
nutritionnel des enfants n’est pas associé à la situation de la mère (p = 0.51).
La durée moyenne du période de soudure est de 9,46 mois. 38.8% de ceux qui ont
comme aliment de base pendant la période de soudure présente une insuffisance pondérale
contre 44.8% pour ceux qui ont comme aliment de base le riz. La différence n’est pas
significative (p=0,52).
3.3.3.3. Analyse selon les conditions de vie
Tableau 26. Distribution de l’état nutritionnel selon les condition de vie.
Etat nutritionnel Insuffisance Poids normal Valeur de
pondérale p
Variables N % N %
Taille du ménage Nombre>5 56 45.2 68 54.8 NS
Nombre<5 38 42.2 52 57.8
Trente neuf pour cent des enfants issus d’une famille qui ne dispose pas ni de maison ni
de terrain souffrent de malnutrition, par contre 45.2% de ceux qui en dispose souffrent de
malnutrition. La différence n’est pas significative (p=0,91).
La majorité (54%) des enfants dont le sol de maison est en terre battue souffrent de
malnutrition, contre 40% de ce qui ont un sol en ciment ou parquet. Le sol de l’habitation
est un facteur favorisant l’insuffisance pondérale de l’enfant (p<0,05).
La plupart (52.9%) des enfants dont le toit est en chaume souffrent de malnutrition
contre 32,6% de ceux qui sont en tôle ou tuile.La toiture en chaume est un facteur
favorisant l’insuffisance pondérale (p=0,002).
La plupart (51,4%) des enfants issus des ménages utilisant la bûche sont atteint de
malnutrition contre 36,7 % utilisant le charbon de bois. L’utilisation de bûche est un
facteur favorable à l’insuffisance pondérale (p=0,029).
La plupart (53,1%) des enfants issus de ménages s’approvisionnant dans une borne
fontaine souffrent de malnutrition tandis que 38,3% en souffre pour ceux qui
s’approvisionnent dans un puit. L’approvisionnement en eau dans la borne fontaine est un
facteur favorisant à l’insuffisance pondérale. (p=0.03)
Le nombre de pièces varie de 1 à 6. La moyenne du nombre de pièces est de 1,748
+ 0,14. Quarante cinq pour cent des enfants issus d’une famille vivant dans une pièce
présentent une insuffisance pondérale contre 36% de ceux qui habitent dans 2 pièces ou
plus. La différence n’est pas statistiquement significative (p=0,72).
Quarante quatre pour cent des enfants qui ne font pas une SNE souffrent de
malnutrition, contre 43.2% pour ceux qui suivent .La différence n’est pas significative
(p=0,83).
Pour les enfants qui suivent la SNE, % qui l’effectuent au centre de santé souffrent
de malnutrition, tandis que dans les sites communautaires 1% en souffrent. La
différence n’est pas significative (p=0,83).
Quarante huit pour cent des enfants des mères n’ayant jamais assisté à une séance
d’IEC/CCC nutrition présentent une insuffisance pondérale contre 34,4 % seulement
pour les mères qui ont déjà assisté à une séance ou plus.Le fait de n’avoir jamais eu
assisté à une séance d’IEC/CCC nutrition est un facteur favorisant à l’insuffisance
pondérale. (p < 0,05)
Parmi les 136 enfants (63.6%) issus des mères qui ne pratiquent pas les méthodes
modernes de planification familiale, 61 soit 44.9 % souffrent d’une insuffisance
pondérale, contre 42.3% pour ceux issus des mères qui pratiquent la planification
familiale. La pratique de la PF n’est pas associée à l’insuffisance pondérale (p=0.71).
Le fait que l’accouchement l’enfant soit assisté ou non par un agent de santé n’est
pas lié à l’insuffisance pondérale. (p=0,83)
IV. COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
..
V. SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS
Les résultats de l’étude ont révélé l’ampleur du problème dû à quatre grands facteurs :
- Facteurs biologiques
- Facteurs liés aux comportements
- Facteurs liés à l’environnement
- Facteurs liés aux services de santé
Mais pour résoudre le problème, il faut mettre en place en premier lieu la coordination
du système du de santé, puis renforcement de la sensibilisation pour l’adoption d’un
nouveau comportement favorable à la santé, ensuite, amélioration des pratiques de soins
pour réduire les facteurs biologiques, et enfin une amélioration de l’environnement.
5.3. Assurer des soins maternelles et infantiles adéquates pour réduire les
facteurs biologiques :
5.3.1. Au niveau du district
Le service de santé de district devrait adapter leur commande pour pouvoir couvrir
les besoins des centres de santé et des sites communautaires.
5.5. Pour la mise œuvre nous proposons le plan d’action 2005 dans
l’annexe.
OBJECTIF GENERAL : Améliorer la santé de la mère et de l’enfant.
Objectif spécifique N°1 : Mettre en place un système de coordination au niveau du district
d’Ambohidratrimo d’ici fin janvier 2005.
Stratégie 1.1. Création du comité de coordination.
Stratégie 1.2. Détermination des zones d’interventions des intervenants.
Stratégie 1.3. Détermination du paquet minimum d’activité communautaire.
Stratégie 1.4. Elaboration des modes de suivi/évaluation.
Objectif spécifique N°2 : Renforcer la sensibilisation dans 75 % des fokontany du district
sanitaire d’Ambohidratrimo d’ici fin juin2005.
Stratégie 2.1. Création de 30 nouveaux sites communautaires.
Stratégie 2.2. Formation des agents communautaires en technique d’IEC/CCC nutrition.
Stratégie 2.3. Dotation de matériels IEC/CCC aux agents communautaires.
Objectif spécifique N°3 : Assurer une pratique de soins de la mère et de l’enfant adéquate
dans 75% des fokontany du district sanitaire d’Ambohidratrimo d’ici fin juillet 2005.
Stratégie 3.1. Recyclage de tous les agents de santé en PCIME.
Stratégie 3.2. Formation des agents communautaires sur la DBC.
Stratégie 3.3. Création de DBC dans toutes les fokontany ayant un site communautaire.
Objectif spécifique N° 4 : Améliorer l’environnement dans 75% des fokontany dans le
district sanitaire d’Ambohidratrimo d’ici fin septembre 2005.
Stratégie 4.1. Mise en place de 5 centres d’alphabétisation fonctionnelle des adultes.
Stratégie 4.2. Amélioration de la sécurité alimentaire du ménage.
Stratégie 4.3. Amélioration des conditions de vie.
VI. CONCLUSION
Cette étude réalisée sur 214 enfants âgés de 0 à 5 ans nous a permis de déterminer la
prévalence de la malnutrition et de mettre en exergue les facteurs déterminants de la
malnutrition dans le district sanitaire d’Ambohidratrimo.
1.OMS ,La nutrition chez le nourrisson et jeune enfant ,cinquante cinquième , Assemblée
Mondiale de la Santé ,Avril 2002 .
25. F.SAVAGE King et B. De Benoist. Aider les mères à allaiter. OMS ,Genève Août
1996.
26. . KG DEWEY , COHEN RJ, KII BRUN , RIVERA LL. , Age of introduction of
complementary foods and growth of term , low-birth-weight,breast-fed infants :a
rondomized intervention study in Honduras .Journal Nutrition ,Avril 1999 ,69(4);679-86.
28. Yadav R.J., Singh P., Journal Pédiatrique Indien , Janvier 1999 ;36(1) :37-42
29. . BLOEM M.W.,WEDEL M. , VAN AGTMAAL E.J.; et al .Effets à court terme d’une
dose massive unique de la vitamine A sur le métabolisme du fer . Am .J. Clin nutrition ,
Janvier 1990,51 n°1 .
30. DAULAIRE N.M.P. ; STARBUCK E.S., HOUSTON R.M., et al, Mortalité infantile
après une forte dose de vitamine A dans une population à risque élevé .Br. Med . J. Janv
1990 ,304 n°6821 pp.207-210 .
32.UNICEF, Stratégie visant à améliorer la nutrition des enfants et des femmes dans les
pays en développement ; 1990-1.
33 .ANDRIANASOLO Roger , La nutrition et PCIME, cours INSPC , Juin 2003
RESUME