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Après L e
c he m a r du nu cléaire
Dé chets : le cau e en quête d’ARTE
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Le m y s t è r e
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des a b e i ll e
d é sast r e é cologique
un
Enquête sur
20.35
Mardi 18 mai à
10
ch ez A R T E E di tions le 20 mai 20
Sor tie DVD « Grandes enquêt
es»
dans la collection
illes
w w w.arte.tv/abe
© Corbis
« C’est la première fois dans l’histoire de notre planète que
l’étendue des activités humaines empiète autant sur le
système naturel. Et c’est la première fois que la civilisation
humaine risque de s’effondrer. Nous allons peut-être
disparaître à cause des abeilles. »
Pr. Paul Ehrlich
Biologiste, Université de Stanford
Enquête sur un désastre écologique mondial qui pourrait mettre en péril l’huma-
nité toute entière… Aujourd’hui, un tiers de notre nourriture dépend directement
de l’abeille, le pollinisateur* agricole le plus important de notre planète. Or, depuis
plusieurs années, des millions d’abeilles disparaissent mystérieusement. Pour-
quoi ? Serons-nous capable de faire face à cette catastrophe annoncée ?
Des ruches désertées. À l'extérieur, pas de cadavres. obligeant des milliards d'abeilles à des transhumances
À l'intérieur une reine en bonne santé, des larves éreintantes, remplaçant fréquemment leurs reines, ils
viables et une poignée de jeunes adultes affaiblies. jouent aux apprentis-sorciers de la biologie.
Mais nulle trace des autres ouvrières. C'est le Aujourd’hui, les études scientifiques ont prouvé que
Syndrome d'effondrement des colonies, un mal nous devons faire face à une multiplicité de facteurs.
foudroyant qui décime les colonies d'abeilles par Mais récemment, de nouvelles recherches ont révélé
centaines de milliers depuis 2006. Cette situation que les interactions ente ces différents facteurs
d'urgence menace de précipiter un peu plus le déclin amplifient fortement leurs effets... Impossible, par
inexorable des abeilles qui constituent un rouage exemple, d’incriminer les seuls pesticides comme
irremplaçable de notre agriculture. Sans abeille, pas dans les années 1990. En revanche, combinés à un
de pollinisation des fleurs, et sans pollinisation, pas virus, ou à un champignon, les effets de ces produits
de fruit ni de légume... Contrainte de trouver une pourraient être multipliés. Est-ce là la réponse à
solution, l'humanité est confrontée à un problème l’énigme ?
aux ramifications multiples et entrecroisées, que Efficace et rigoureuse, l’enquête menée par Mark
le film de Mark Daniels décortique point par point. Daniels et qui a nécessité 18 mois de tournage, réussit
Il plante ainsi sa caméra dans les gigantesques le tour de force de rendre avec clarté un problème
champs d'amandiers de Californie, dont le poids aux enjeux complexes. Dans les champs où les
dans l'économie locale entraîne les agriculteurs dans abeilles butinent, derrière l'œilleton des microscopes
une perpétuelle fuite en avant. En manque d'abeilles ou auprès d'un apiculteur écossais philosophe, sa
en 2005, ils en importent en masse d'Australie, un an caméra fait le tour d'une planète apicole expressive
plus tard, le Syndrome d’effondrement des colonies et diverse, qui doute et s'interroge...
apparaît. Saturant leurs plantations de pesticides,
* La pollinisation est le transport des grains de pollen (élément mâle), sur le pistil (élément femelle) de la fleur pour assurer
la fécondation. Ce transport est effectué par le vent, les insectes ou d’autres animaux.
L’abeille,
une véritable
machine à polliniser
Elle pollinise 80% des espèces L’abeille domestique utilisée par
de plantes à fleurs et à fruits les apiculteurs est l’Apis mellifera.
de notre planète.
Près de 1 000 espèces
35% de la quantité de notre
d’abeilles recensées
alimentation et 65% de sa
diversité dépendent en France.
de cette pollinisation. Durée de vie moyenne :
20 à 35 jours.
Nombre de voyages
nécessaires pour
Elle pèse à vide 80 à 100 mg
obtenir 10 kg de
miel : 800 000 et peut porter une charge
à 4 millions ! maximum de 70 mg.
Le syndrome d’effondrement
Le Syndrome
d’effondrement des
colonies d’abeilles
ou CCD (pour « Colony
Collapse Disorder»)
décrit le fait que des
Quelques chiffres abeilles domestiques, à
n’importe quelle époque
epuis 4 ans, en Europe et aux
D (hors hiver où la ruche
états-Unis, les apiculteurs ont est en quasi-sommeil)
perdu en moyenne 30 à 80 % de ne rentrent pas dans leur
leurs cheptels. En 2007, le taux de ruche et «disparaissent»
massivement (aucun
ruches abandonnées ou presque
cadavre dans la ruche
désertées atteignait 70 % voire ou à proximité). Les
80 % dans les régions et pays les pertes sont brutales :
plus touchés. une colonie entière peut
disparaître en une seule
n Europe, de nombreux pays ont
E nuit. Curieusement,
annoncé des pertes importantes la reine abandonnée
semble en bonne santé
dès l’an 2000. Dans les ruchers
et souvent continue à
les plus touchés, jusqu’à 90 % des pondre, alors qu’il n’y a
abeilles sont supposées mortes, plus assez d’ouvrières
car non rentrées à la ruche. pour s’occuper du
couvain. Les quelques
n France, Entre 1995 et 2005, les
E abeilles restées à la
pertes de ruches ont été de 300 000 ruche (de jeunes adultes)
semblent manquer
à 400 000 par an sur un cheptel de
d’appétit et la production
1 350 000 ruches ! 1500 apicul- de miel chute fortement.
teurs ont dû cesser leur activité.
des colonies d’abeilles
plusieurs suspects :
Les produits Des parasites
chimiques es champignons tels que le
D
On a découvert jusqu’à 170 Nosema ceranae et Nosema
produits chimiques différents apis infectent les abeilles en
dans les ruches de colonies envahissant leur tube digestif,
malades et de colonies sai- provoquant ainsi une dysen-
nes. Certains échantillons terie. Mais l’infection est trop
de pollen dans les alvéoles faible pour être mortelle à elle
en contiennent jusqu’à 35 ty- seule.
pes ! Bien qu’aucun produit chimique à lui seul
ne semble être la cause du syndrome, les pestici- Le virus israélien
des affaibliraient les abeilles. Ainsi, de nouveaux de la paralysie
pesticides appelés néonicotinoïdes affaibliraient aiguë
les abeilles et sont suspectés d’avoir un effet im- Avec ce virus, l’abeille est
prévu sur leur capacité à s’orienter et à mémori- prise de tremblements, puis
ser leur chemin. Sans cette mémoire, l’abeille ne de paralysie. En général,
peut pas rentrer à la ruche et la colonie dans son elle meurt à l’entrée de la
ensemble risque de s’effondrer… ruche. Les symptômes sont
La France est le 1er utilisateur européen de donc différents de celui du
pesticides avec 70 000 à 120 000 tonnes utilisées CCD, mais le virus est présent dans la plupart
chaque année. Au niveau mondial, elle se place des colonies malades.
au 3ème rang après les USA et le Japon !
L’agriculture
Le VarRoa intensive
Le Varroa, et particulièrement Des apiculteurs spécialisés
Varroa destructor, est un dans la pollinisation à échelle
acarien présent chez l’abeille industrielle font voyager leurs
domestique. Il les affaiblit abeilles sur des dizaines de
et propage des infections milliers de kilomètres pour
virales. Véhiculé sur tous les polliniser d’immenses zones
continents (sauf l’Australie) de monocultures (amandiers
par des transferts d’abeilles de Californie par exemple). Ces déplacements inces-
reproductrices ou de ruches, sants provoquent stress, désorientation, infections…
il reste une des causes initiales ou partielles et détruisent les notions d’espace et de saisons. En
possibles. réduisant la variété et le nombre de fleurs, cette agri-
© Corbis / Johner Bildbyra AB
Les intervenants
Les scientifiques états-Unis Les apiculteurs
France M ay Berenbaum, entomologiste, France
B ernard Vaissière, INRA membre du groupe de travail du H enri Clément, Président de
(Institut National de la Recher- CCD, Université de l’Illinois. l’UNAF
che Agronomique), conseiller G ene Robinson, généticien, J ean Brun et Rémi Brun
scientifique du film, il est chargé chef de l’équipe qui a séquencé N icolas Géant
de recherches au laboratoire le génome de l’abeille, Université
de pollinisation et écologie des de l’Illinois. Allemagne
abeilles, Unité abeille et environ- D ennis Van Engelsdorp, Christoph Koch
nement. entomologiste, membre du Karl Rainer Koch
Yves Leconte, INRA, Directeur groupe de travail du CCD,
du Laboratoire de biologie et
Université Penn State. Canada
de protection de l’abeille, Unité
M aryann Frazier, entomologiste, B en Hogan
abeille et environnement.
membre du groupe de travail du D r. Tibor I. Szabo et son fils
Luc Belzunce, INRA,
Laboratoire de toxicologie CCD, Université Penn State. Tibor P. Szabo
environnementale, Unité abeille Paul Ehrlich, co-fondateur de
et environnement. l’étude de la co-évolution, Centre écosse
de Conservation Biologique, G raham White
Allemagne Stanford. W illie Robson
R andolf Menzel,neurobiologiste, Frank Eischen, biologiste,
Université libre de Berlin. Département d’Agriculture. états-Unis
J eff Pettis, Laboratoire de J ohn Miller
Canada Recherche sur les abeilles, R on Spears
Peter Kevan, entomologiste, Département de l’Agriculture.
Université de Guelph.
Mark Winston, entomologiste,
Toronto.
L aurence Packer, entomolo-
giste, spécialiste mondiale des
abeilles sauvages, Université de
York.
Fiche technique
Un film écrit et réalisé par. ............. Mark Daniels
Produit par................................................. Christine Le Goff
Nathalie Dubois
Participation à l’écriture. .................. Jane Weiner
Collaboration à la réalisation........ Mark Johnston
Narration dite par. ................................ Stéphanie Duncan
Image............................................................ Mark Daniels, Michael Boland
Montage...................................................... Fabrice Sélinié
Musique originale................................. Eric Lemoyne
Conseiller scientifique....................... Bernard Vaissière
Son. ................................................................ N
icolas Dalban, Xavier Griette,
Julien Sicard, Lisa Higgins
Philippe Scultéty, Francesco Mannino
Jean-Sébastien Roy
Assistants de réalisation.................. Alain Catez
Riel Lazarus
Coproduction........................................... ARTE France
Unité de programmes Découverte et Connaissance
Hélène Coldefy
Telfrance
Yves Jeanneau
producteur délégué
Galafilm
Arnie Gelbart
producteur délégué
SODEC
ARTE s’engage pour les
© Mark Daniels
bande annonce
entretiens exclusifs avec des scientifiques
chronologie complète
extraits vidéos
chat en direct avec des experts le 18 mai à
20 h 35 pendant la diffusion du documen-
taire
Secrets de plantes
Une collection documentaire dirigée par François-Xavier Vives,
réalisée par Jean-luc Bouvret, Emmanuel Laborie et François-Xavier Vives.
Commentaire dit par Marie-Christine Barrault
Coproduction : ARTE France, Le Miroir, CNRS Images,
Muséum national d’Histoire naturelle, INRA (2010 - 4x43mn)
Les plantes qui nous entourent, aussi sublimes l’if et le lotus. Ils nous dévoilent leurs applications
soient-elles, composent un décor familier que et leurs enjeux, technologiques, médicaux, éco-
nous regardons peu et que nous connaissons nomiques, sociaux. Qu’ils soient généticien ou
mal. Secrets de Plantes nous invite à découvrir jardinier en chef du château de Versailles, indus-
quatre plantes communes, ordinaires même, afin triel indien ou botaniste australien, nous les sui-
d’en révéler les qualités insoupçonnées. vons dans leurs laboratoires, dans leurs expédi-
Scientifiques, agriculteurs, économistes, sociolo- tions du bout du monde ou dans leurs jardins tout
gues, changent notre regard sur l’ortie, l’arabette, simplement.
Du 17 au 21 mai à 17.40 :
Xenius, Le magazine de la connaissance d’ARTE
Contact presse
Nadia Refsi / Marie-Charlotte Ferré
01 55 00 70 23 / 73 25
n-refsi@artefrance.fr
mc-ferre@artefrance.fr
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