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PRIMATURE
Plan d’Action pour le Développement Rural
–––– Equipe Permanente de Pilotage ––––
Système d’Information Rurale
et de Sécurité Alimentaire
MADAGASCAR
MARS 2006
Ce document a été réalisé avec l’assistance financière de l’Union Européenne. Les points de vue qui y
sont exposés reflètent l’opinion du Projet SIRSA et de ce fait ne représentent en aucun cas le point de
vue officiel de la Commission.
L’article 11 de la Constitution de la République de Madagascar stipule que « Tout individu a droit à l’information,
que l’information sous toutes ses formes n’est soumise à aucune contrainte préalable ».
La gouvernance va au-delà des aspects instrumentaux dans la mesure où, derrière la transformation des
manières de faire, se profile la question des exercices de pouvoir, de la légitimité de ceux qui sont associés au
processus de décision, de l'émergence ou de la disparition d'acteurs politiques c'est-à-dire de niveaux
significatifs de l'organisation sociale et politique.
Même si Madagascar dispose globalement des ressources suffisantes pour nourrir sa population, une partie des
ménages ruraux continuent de souffrir d’insécurité alimentaire de type chronique ou temporaire. Pour y faire
face, une des priorités du Gouvernement est de promouvoir une politique d’information et de suivi d’impact sur
la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Cette priorité apparaît en bonne place dans le Programme National de Développement Rural (PNDR), qui vise le
décloisonnement des sous-secteurs du développement rural, l’implication des acteurs, la prise en compte des
besoins émanant des régions et la mise en cohérence de toutes les actions.
Dans cette optique, la Primature, à travers l’Equipe Permanente de Pilotage du Plan d’Action pour le
Développement Rural, entend notamment renforcer l’accès à l’information par la mise en œuvre d’un dispositif
consolidé d’information rurale et de sécurité alimentaire sur l’ensemble du pays.
Après un peu plus d’un an d’existence, le projet SIRSA regroupe dans ce document les données de base
essentielles à la connaissance des modes de vie des ménages ruraux du Sud de Madagascar. Il s’agit là d’un
travail exigeant, fruit de la collaboration de nombreux intervenants au niveau communal, régional et national.
Je tiens à remercier toute l’équipe du projet pour son apport méthodologique sur les systèmes d’information et
espère que ce document apportera une contribution déterminante à nos différents partenaires pour le pilotage
des opérations de développement rural et de sécurité alimentaire.
J.C. Rakotoary
Président de l’Equipe Permanente de Pilotage du PADR
Dans ces deux provinces pauvres, la sécurité alimentaire constitue un élément essentiel du développement dans
le monde rural. Les interventions financées par la ligne ‘Sécurité Alimentaire’ du budget de la Commission
Européenne y complètent logiquement celles du FED.
En ligne avec le DSRP, et bientôt le « Madagascar Action Plan », la Commission Européenne accompagne
Madagascar dans sa politique de développement rural et de sécurité alimentaire. Elle veut soutenir l’émergence
d’une économie agricole et rurale plus dynamique et l’instauration d’un environnement incitatif pour le
développement économique et social. Faciliter l’accès des acteurs à l’information et renforcer leurs capacités
sont des actions primordiales pour d’une part, s’assurer de l’appropriation des actions de développement par les
acteurs concernés et d’autre part, disposer d’un outil d’aide à la décision permettant une meilleure planification
du développement rural.
Aussi, le Système d’Information Rural et de Sécurité Alimentaire (SIRSA) vise–t-il à renforcer les capacités
en matière de collecte, d’analyse et de diffusion de l’information, de l’Equipe Permanente de Pilotage (EPP) et
des Groupes de Travail de Développement Régional (GTDR), structures instituées par le Plan d’Action pour le
Développement Rural (PADR).
C’est le résultat de ces efforts que je vous invite à apprécier grâce à cet atlas des données structurelles sur la
sécurité alimentaire dans les provinces de Fianarantsoa et Tuléar. Les administrations récemment
décentralisées, ainsi que les autres acteurs du développement local, y trouveront sans doute des informations
pertinentes pour la réalisation de leurs tâches.
L’insécurité alimentaire à Madagascar se caractérise tout en améliorant leur qualité. Le projet SIRSA
par des situations contrastées, avec des types et doit donc permettre d’une part d’augmenter
des niveaux de risques différents. Il est estimé que l’accessibilité et la transparence de l’information, et
8 % de la population souffre d’insécurité alimentaire d’autre part, de renforcer les capacités d’analyse
chronique, alors qu’un ménage sur deux connaît une ex-ante et d’évaluation d’impact, en appui aux
insécurité alimentaire temporaire ou saisonnière, qui autorités locales, régionales et nationales, ainsi
se manifeste durant quelques mois au moment de la qu’aux instances consultatives pour le pilotage des
période de soudure1. Les risques d’insécurité opérations de développement rural et de sécurité
alimentaire peuvent être liés à la fréquence des alimentaire.
aléas de type agro-climatiques (sécheresses
récurrentes dans le sud ou invasion d’acridiens ; L’analyse et le suivi de la vulnérabilité des zones
cyclones sur la côte est…). C’est un risque « global » rurales nécessitent une compréhension préalable des
qui touche l’ensemble de la population des zones éléments suivants :
frappées, même si les couches les plus pauvres ont
encore moins de moyens de faire face aux situations - Les modèles d’accès aux aliments et de
de crise que les autres. D’autres zones ne consommation propres aux ménages : la
rencontrent pas globalement de déficit alimentaire, production, la constitution de revenus
mais des inégalités à l’accès aux ressources. Il s’agit monétaires, l’achat, les mécanismes sociaux de
de « populations à risques » (paysans sans terre ou redistribution ;
avec trop peu de terres, femmes seules, jeunes - L’environnement physique et socio-économique
exploitants …). Enfin, certaines zones, où les caractérisant chaque commune ;
produits d’exportation peuvent parfois représenter - Les facteurs de risque qui peuvent mettre en
plus de 60% des revenus monétaires, sont très péril la situation alimentaire, leur nature et le
dépendantes de la conjoncture économique. niveau d’exposition de la population ;
- Les stratégies d’adaptation mises en œuvre par
Le Document de Stratégie de Réduction de la les familles pour faire face aux difficultés et
Pauvreté (DSRP), finalisé en mai 2003, attribue un leur capacité d’affronter les périodes de
rôle primordial au développement rural et à soudure.
l’augmentation des revenus agricoles. Il énonce pour
ce faire, la nécessité de susciter l’adhésion et la La compilation de ces données de base relève d’un
mobilisation de tous les acteurs, gage de travail minutieux et exigent. A cet effet, le projet
l’appropriation des actions et de leurs résultats par SIRSA a réalisé dans le courant de l’année 2005 une
la population en vue de promouvoir une croissance enquête structurelle dans les 304 communes suivies
économique à base sociale élargie. Cette vision au sein de sa zone d’intervention. Les informations
converge avec le Plan d’Action pour le Développement recueillies concernent les secteurs aussi variés que :
Rural (PADR), qui s’appuie, au niveau régional, sur les - le milieu naturel et humain,
Groupes de Travail de Développement Rural (GTDR) - l’accès et l’enclavement,
et qui vise le décloisonnement des sous-secteurs du - la sécurité des biens et des personnes,
développement rural, l’implication des acteurs, la - la gestion du terroir et le foncier,
prise en compte des besoins émanant des régions et - les potentialités agricoles,
la mise en cohérence de toutes les actions. - l’élevage et la pêche,
- les activités génératrices de revenus,
Les conditions du succès durable dépendent - les comportements alimentaires,
notamment de la politique d’information et de suivi - les infrastructures et les services sociaux.
d’impact. Dans ce contexte, le projet SIRSA, avec
l’appui de la Commission européenne, vise à renforcer L’objectif spécifique de cette publication est de
l’Equipe Permanente de Pilotage du PADR rendre ces informations de base accessibles aux
(EPP/PADR) pour la mise en place d’un système différents partenaires impliqués dans la sécurité
d’information dans les 9 régions des provinces de alimentaire et le développement rural, au niveau
Fianarantsoa et de Tuléar. Ce système d’information central, régional et communal, et d’en faire un
vise à rassembler, élargir et intégrer les différentes instrument clé pour une meilleure planification des
sources de données socio-économiques existantes, politiques et interventions en faveur de la population
malgache.
1
FAO, Plan d’action national pour la sécurité alimentaire,
version provisoire, juillet 2005
2. Limitations 9
3. Données additionnelles 10
Découpage administratif 11
4. Climat et pluviométrie 24
5. Densité de population 27
Riziculture 47
Elevage et pêche 79
Annexes 143
Le SIRSA couvre les 9 régions des provinces fokontany de la commune. Une attention particulière
autonomes de Tuléar et de Fianarantsoa (Amoron’I a été portée afin d’intégrer plusieurs femmes dans le
Mania, Androy, Anosy, Atsimo Andrefana, Atsimo panel. La participation moyenne à ces panels a été de
Atsinanana, Haute Matsiatra, Ihorombe, Menabe et 12 à 15 personnes.
Vatovavy Fitovinany). Considérées comme les
provinces économiquement les moins avancées, elles Les discussions avec les panels ont été animées par
sont ciblées par le DSRP comme zones de les Responsables Régionaux SIRSA, avec l’aide de
concentration pour les interventions communautaires l’observateur SIRSA résidant dans la commune, afin
à Madagascar. d’assurer une homogénéité dans la collecte des
informations.
Pour être relevant, le projet doit s’intéresser aux
unités de base homogènes les plus fines possible. A Les données recueillies sur le terrain ont été
ce niveau de construction du SIRSA, l’unité de base consolidées avec les données structurelles compilées
considérée suffisamment homogène, en termes agro- par le SAP depuis 1996. Les sources d’information
écologiques et socio-économiques, est la commune. Le secondaires incluent l’enquête ILO menée par
réseau d’information a donc été dimensionné sur un l’Université de Cornell, le FOFIFA et l’INSTAT en
échantillon de 304 communes représentatives (parmi 2001, ainsi que des données pluviométriques fournies
les 675 communes que compte la zone par la Direction Générale de la Météorologie.
d’intervention).
La plupart des données, notamment celles relatives
Afin de représenter une population la plus large aux productions, aux revenus et aux consommations
possible, le nombre de communes à retenir par région alimentaires, visent à caractériser une situation de
a été déterminé en fonction du poids démographique référence définie par un état « normal » des
de chacune des régions. Les communes ont été variables exogènes :
sélectionnées sur base de critères concernant
essentiellement leurs caractéristiques agro- - une situation pluviométrique marquée par des
écologiques, l’indice de richesse, leur accessibilité et pluies suffisantes et bien réparties dans le
leur niveau d’insécurité alimentaire. La liste des 304 temps et dans l’espace avec un cumul
communes retenues a été arrêtée suite à un pluviométrique égal ou proche de la moyenne ;
processus de concertation avec l'ensemble des - des déprédateurs n’occasionnant que des dégâts
partenaires du niveau central et des régions. Il s’agit légers dans les cultures, considérés comme
des 104 communes suivies en permanence par le habituels ;
Système d’Alerte Précoce (SAP) dans l’extrême Sud - les conditions d’exercices des activités
de Madagascar, plus une sélection de 200 communes génératrices de revenus monétaires se
"hors zone SAP". caractérisant par un niveau habituel en ce qui
concerne l’intensité de la pratique et les prix
Etant donné que la méthodologie de suivi de la des biens ou services produits.
vulnérabilité est conçue pour les zones rurales, les
communes urbaines ne sont pas considérées dans ce Seules 2 communes SIRSA n’ont pas pu faire l’objet
document. de l’enquête structurelle, suite aux difficultés
rencontrées pour réunir le panel d’informateurs. Il
La principale source d’information utilisée pour ce s’agit des communes de :
travail est une enquête structurelle menée sur la - Montifeno, district de Betioky Atsimo, région
zone d’intervention entre juillet et novembre 2005. Atsimo Andrefana ;
Elle a été conduite à l’aide d’un questionnaire - Manarena, district de Betroka, région Anosy.
spécifique auprès d’un panel d’informateurs clés
(focus group) organisé dans chaque commune. Ce Toutes les données ont été confrontées entre elles,
panel est constitué de représentants des autorités discutées et soumises à une validation minutieuse de
communales et/ou traditionnelles, des services la part de l’équipe technique du SIRSA et des
techniques (agriculture, élevage) s’ils sont présents, techniciens de terrain. Ce travail de validation a été
de cadres d’ONG de développement, et de achevé en février 2006.
représentants des paysans issus des différents
Cette publication est une monographie succincte des D’autre part il est important de rappeler l’extrême
conditions de vie des ménages dans la zone pauvreté en information formelle et surtout fiable
d’intervention SIRSA. Il s'agit d’une présentation dans les communes rurales, et ce y compris en ce qui
synthétique d’un choix d’indicateurs les plus concerne des données les plus fondamentales comme
pertinents pour la méthodologie SIRSA, qui se veut par exemple celles qui concernent la population, les
un système d'information et d'appui aux décisions superficies et l’usage des terres. Le choix
dans le domaine de la sécurité alimentaire et du méthodologique de réaliser des enquêtes en panel
développement rural. Beaucoup d’autres données nous a permis d’obtenir les informations les plus
recueillies ne sont pas présentées dans ce document fiables possibles a partir, d’une part, du peu de
par souci de concision. Elles seront disponibles dans données formelles disponibles (par exemple dans les
différentes publications du SIRSA signalées ci- services administratifs) et d’autre part de débats
dessous (Chapitre 3. Données additionnelles). auxquels ont participé des personnes sélectionnées
parmi les mieux informées dans la commune. Ces
Le lecteur pourra utilement consulter d’autres discussions ont fait appel au « bon sens » et à
sources qui lui permettront de compléter sa l’esprit critique, à la fois des participants et des
documentation sur les thèmes abordés ici. À ce animateurs du SIRSA (les responsables Régionaux et
sujet, il faut mentionner les publications du Réseau les observateurs communaux). Nous avons veillé à ce
des Observatoires Ruraux (ROR), le rapport ILO que les responsables régionaux du SIRSA réalisent
2001, les monographies régionales publiées par le les enquêtes sur l’ensemble des communes
Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la sélectionnées dans leur régions, de sorte a assurer la
Pêche, ainsi que les Plans Régionaux de meilleure homogénéité possible de critère de
Développement (PRD). collecte entre les communes de chaque région.
Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a d’autre Tout ceci explique un autre choix méthodologique
part conduit en 2005 une étude intitulée important au niveau de la collecte et de la
« Comprehensive Food Security and Vulnerability présentation des données : elles sont souvent
Assessment ». Cette étude, planifiée notamment présentées sous une forme qualitative ou semi-
après concertation avec le projet SIRSA, quantitative. En effet, ce mode d’expression tient
représentera un outil complémentaire à cet atlas mieux compte du degré d’imprécision inhérent à ce
dans la mesure où : type d’enquête. Il serait en effet peu rigoureux,
voire intellectuellement malhonnête de proposer des
- il s’agit d’une enquête ménages, permettant valeurs uniques et précises pour des informations
d’appréhender la variabilité intra-communale ; que nous savons entachées d’imprécisions.
- l’analyse a été conduite sur base de profils
distincts des ménages en fonction de leurs Ce document permet donc d’illustrer de manière
modes de consommation alimentaire. assez précise les conditions de vie des ménages
ruraux, mais n’a pas la prétention de fournir des
Cet atlas est le fruit d’un important travail de informations dotées de représentativité statistique.
rassemblement et de synthèse d’informations au Il ne doit par ailleurs pas être considéré comme
niveau de chaque commune. La majorité des données définitif, car il fera l’objet d’actualisations
présentées illustre au moyen d’une valeur unique la périodiques. Elles s’appuieront sur l’analyse des
situation la plus représentative rencontrée dans la données collectées en routine par le SIRSA et sur
commune. Or il est clair que même dans une commune de nouvelles enquêtes structurelles.
qui est circonscrite dans une zone agro-écologique
relativement « homogène », il existe d’importantes Dans cette optique, les commentaires et
hétérogénéités au niveau du territoire ou entre ses informations complémentaires fournis par nos
ménages. lecteurs seront appréciés.
Cet atlas des données structurelles fait partie d’un - un CD interactif reprenant l’ensemble des
ensemble de publications relatives aux données de documents, ainsi qu’une série de cartes et de
base recueillies par le SIRSA. Ces publications tableaux de synthèse plus complets ;
comprennent, outre ce document national : - un bulletin national présentant la situation de
l’année 2004-2005 en relation avec les données
- les atlas régionaux présentant les données structurelles.
propres à chacune des 9 régions du projet, ainsi
que l’ensemble des monographies communales Ces documents, ainsi que les données structurelles
des communes concernées ; brutes sont disponibles sur simple requête auprès de
- les monographies communales proprement dites l’EPP/PADR ou du projet SIRSA.
individualisées (4 pages A4 chacune) dans les 2
langues nationales ;
La zone SIRSA s’étend sur les 2 provinces de commune. Le projet suit ainsi de façon permanente
Fianarantsoa et Tuléar, et couvre une superficie de 304 communes sélectionnées suite à un processus de
plus ou moins 264.565 km², représentant concertation avec l'ensemble des partenaires au
approximativement 45 % de la superficie totale de niveau central et régional.
Madagascar (590.657 km²). Elle se divise
administrativement en 9 régions, 44 districts Les cartes de cette section présentent la zone
(fivondronana) et 675 communes. SIRSA et les différentes régions qui la constituent.
Elles sont données à titre illustratif, afin de pouvoir
Selon les projections du RGPH 93 (actualisation localiser les communes suivies par le projet. Etant
2004 réalisée par l’INSTAT), la population de la donné l’absence de cartes officielles actualisées sur
zone s’élève à un peu moins de 6 millions de les communes récemment créées, certaines
personnes. frontières administratives peuvent être
approximatives.
L'unité d'analyse retenue par le SIRSA est la
Les modes de vie des populations rurales choix des spéculations, les cycles et calendriers
(productions, revenus, consommations…) sont culturaux, mais dont la variabilité annuelle
adaptés à l’environnement naturel et humain dans conditionne en grande partie les niveaux de
lequel celles-ci évoluent. production. D’autre part, les données estimatives sur
la densité de population, la pression démographique
Ce chapitre se limitera à présenter deux indicateurs étant généralement perçue comme l’un des
principaux. D’une part les conditions climatiques et déterminants de l’insécurité alimentaire, notamment
pluviométriques des communes qui déterminent le par son influence sur l’accessibilité à la terre.
4.1. DEFINITION
L'été est la saison de la mousson qui apporte du
La production agricole à Madagascar est fortement nord son lot de pluies sur une bonne partie du pays.
influencée par les conditions climatiques et Les variations de précipitations sont énormes en
pluviométriques. En considérant les données fonction des zones concernées. Ainsi, le Sud reçoit
historiques, des variations extrêmes des moyennes moins de 500 mm d'eau dans l'année tandis que la
annuelles des précipitations sont observées entre les côte Est enregistre des moyennes pouvant être
différentes parties du pays et permettent de supérieures à 3 m. L'été est aussi la saison
distinguer des zones climatiques caractéristiques. cyclonique pendant laquelle de violentes dépressions
tropicales viennent heurter les côtes.
Plusieurs études ont montré qu’il existait une vols des récoltes sur pied. Les vols de bétail restent
corrélation négative très marquée entre le degré fréquents en zone d’élevage et peuvent générer des
d’enclavement et le niveau de vulnérabilité. Les pertes économiques importantes. Par ailleurs,
conditions d’enclavement sont déterminantes pour l’insécurité nuit au développement des régions
l’accès aux marchés du travail, des produits de reculées car elle ne motive ni les fonctionnaires pour
consommation, pour l’écoulement des productions et y travailler, ni le secteur privé pour y investir.
l’accès aux intrants et au crédit. L’enquête ILO 2001
a notamment montré que le rendement agricole des La connaissance des conditions d’enclavement et
principales cultures vivrières – riz, maïs et manioc – d’insécurité est donc primordiale pour une meilleure
diminue à mesure qu’on s’éloigne des centres urbains priorisation des interventions de développement.
et des marchés. Dans ce travail, l’enclavement est analysé au travers
de la durée des trajets et des coûts de déplacement
Le problème d’insécurité publique dans le monde vers le chef-lieu de district, et de la durée de la
rural a également un impact non négligeable sur la période d’inaccessibilité des communes. Les
situation alimentaire. Dans certaines régions, les conditions de sécurité sont appréciées par les focus
producteurs n’osent plus mettre en culture des group et discutées en rapport avec la présence
parcelles éloignées de leur habitation, soit par d’agents de sécurité sur le territoire des communes.
crainte d’attaques sur le trajet, soit par crainte de
Les données concernant les temps d’accès vers le Les temps d’accès vers le chef-lieu de district sont
centre urbain le plus proche sont issues de la base en moyenne réduits de 8 % en saison sèche.
de données de l’enquête ILO (2001).
Durée moyenne (heures)
7.1. DEFINITION
La région Menabe présente la moyenne régionale la
Le coût du déplacement vers le chef-lieu de district plus élevée (7.400 Ar.). Les coûts de déplacement les
représente le montant que dépense une personne plus élevés pour une personne sont recensés dans les
pour se rendre du chef-lieu de la commune vers le communes de Beheloke (district de Toliary II) et de
chef-lieu de district en considérant le ou les moyens Tsimazava (district de Mahabo dans la région
de transport les plus fréquemment utilisés par la Menabe), avec des dépenses moyennes de 20.000 Ar.
majorité de la population.
Le coût moyen pour le transport d’un sac de 50 kg
vers le chef-lieu de district est de 3.200 Ar. dans la
7.2. PRESENTATION DES DONNEES province de Fianarantsoa, mais il est moins élevé
dans la province de Tuléar (2.800 Ar.) malgré des
Les données recueillies lors de l’enquête structurelle distances et des temps de transport plus importants.
concernent l’accès au chef-lieu de district et
permettent de faire la distinction entre les coûts du Les coûts de transport vers le chef-lieu de district
trajet en saison sèche et en saison des pluies. La sont en moyenne réduits de 5 % en saison sèche pour
carte 4 présente les coûts du trajet en saison des 1 personne et de 7 % pour un sac de 50 kg.
pluies, généralement (mais pas toujours) plus élevés
qu’en saison sèche.
Coûts vers le CL de
district (Ar.)
7.3. COMMENTAIRES
Région 1 pers. Sac 50 kg
Les coûts de déplacements peuvent avoir un impact
direct sur les dépenses des ménages : frais de Haute Matsiatra 2 000 2 000
transport déboursés et niveau des prix de vente des Amoron'I Mania 2 600 2 600
produits de consommation importés sur les marchés. Vatovavy Fitovinany 3 200 3 800
Mais ils se répercutent aussi sur les revenus Androy 3 700 2 300
monétaires des familles en influençant les prix
Atsimo Atsinanana 4 400 4 600
d’achat des productions pratiqués dans la commune.
Ihorombe 5 000 2 800
Le coût moyen du déplacement vers le chef-lieu de Anosy 5 100 2 500
district est de 3.100 Ar. dans la province de Atsimo Andrefana 5 800 2 900
Fianarantsoa et de 5.300 Ar. dans la province de Menabe 7 400 4 800
Tuléar. Ces coûts sont proportionnels à la distance Zone SIRSA 4 200 3 000
et au temps de déplacement. Les communes des
régions Haute Matsiatra et Amoron’I Mania,
disposant globalement d’infrastructures routières
7.4. LIMITATIONS
mieux développées, présentent de ce fait des coûts
moyens moins élevés que les autres.
Les coûts de trajet sont comparés quel que soit le
moyen de transport utilisé. Les ménages vivant dans
Les familles de près de 46 % des communes de la
des communes proches des chefs-lieux de district et
zone SIRSA dépensent en moyenne 5.000 Ar. Ou
qui effectuent le trajet à pied n’ont pas de dépenses
plus pour atteindre leur chef-lieu de district, mais
directes, mais cela leur demande un investissement
89 % d’entre elles sont situées en province de
en temps qui ne peut être comptabilisé.
Tuléar.
9.4. LIMITATIONS
La pauvreté et la vulnérabilité sont étroitement liées pour les terres de rizières dont la disponibilité est
au problème d’accès à la terre. Les ménages les plus limitée. Cette pratique restreint les superficies que
pauvres détiennent moins de terres agricoles, même les ménages les plus pauvres peuvent mettre en
si la possession de titres de propriété n’a qu’un valeur, et génère une pression financière importante
impact limité sur la productivité. D’autre part, les qui les oblige à vendre une part non négligeable de
terres cultivées par les ménages pauvres sont leur production dès la récolte, au moment où les prix
généralement de moindre qualité que celles détenues sont les moins intéressants.
par les ménages plus favorisés, ce qui accroît leur
vulnérabilité. Ce chapitre discute de la situation foncière dans la
zone SIRSA. Trois indicateurs principaux ont été
Une partie de la population doit donc recourir à la retenus pour illustrer la situation : la possession de
location de terres agricoles, sous forme de fermage terres titrées ou cadastrées, la taille moyenne des
ou de métayage (suivant que le prix de location est exploitations agricoles et l’accessibilité aux sols de
payé avant ou après la récolte), particulièrement rizières.
Est considéré dans ce travail comme titre foncier Signalons cependant qu’un système de caste en
tout document officiel délivré par les services du vigueur dans certaines régions exclut parfois des
Domaine après la visite des topographes et le groupes socio-économiques de l’accès à la propriété
bornage. foncière.
11.1. DEFINITION Parmi les ménages qui y ont accès, les surfaces
irriguées représentent environs 33 ares en moyenne
La taille moyenne de l’exploitation agricole est sur la zone SIRSA, mais varient de 14 ares dans la
définie par la superficie des terres qui sont mises en région Vatovavy Fitovinany à 64 ares dans la région
culture (ou en jachère) par un ménage en année Anosy. La disponibilité de terres irriguées n’est
normale, toutes cultures confondues. relevée que dans 20 % des communes de la région
Androy.
2
La médiane est la valeur qui se trouve au centre d'un
ensemble de nombres. En d'autres termes, les nombres
appartenant à la première moitié de l'ensemble ont une
valeur inférieure à la médiane, tandis que ceux appartenant
à l'autre moitié ont une valeur supérieure à la médiane.
12.4. LIMITATIONS
12.3. COMMENTAIRES
Les données analysées s’intéressent à l’accessibilité
Il n’y a pratiquement pas de riziculture dans aux rizières sans considération de la surface mise en
l’extrême sud correspondant à la zone semi-aride, où valeur. Il est évident que des disparités existent au
la pluviométrie annuelle est généralement inférieure sein de la population : les ménages les plus pauvres
à 600 mm. Les ménages de cette zone n’ont donc pas disposent de parcelles de moindre superficie (et de
recours aux sols de rizières. moindre qualité) que les ménages plus riches.
Le riz tient une place prépondérante dans la vie - l’évolution de la fertilité des sols de rizières ;
économique des ménages ruraux à Madagascar. Une - les principales variétés cultivées ;
attention particulière a donc été accordée à la - les principaux ennemis ;
riziculture dans l’enquête structurelle. Les données - les problèmes d’ensablement ;
recueillies ont ainsi concerné : - les contraintes majeures pour la production
rizicole.
- les types de riziculture pratiqués et leur
productivité ; Ce chapitre présente une synthèse des résultats
- l’utilisation des rizières en contre-saison ; pour les principaux indicateurs.
- les pratiques culturales adoptées ;
13.1. DEFINITION
Une forte proportion de rizières avec contrôle de
Deux grands types de riziculture se distinguent à l’eau se rencontre dans les régions Amoron’I Mania
Madagascar. Le premier concerne le riz de bas-fonds et Haute Matsiatra, autrefois à vocation rizicole
(et par extension de terrasses), dont l’alimentation prononcée.
en eau s’effectue par une nappe phréatique située au
niveau ou au-dessus du système racinaire. La Les grands périmètres irrigués et leurs alentours
riziculture de bas-fonds peut être irriguée (le riz ressortent également : le périmètre de Dabara,
est submergé durant toute la saison, apport continu (district de Morondava, région de Menabe), le
d’eau avec contrôle de la hauteur de la lame et périmètre de Bas Mangoky (district de Morombe,
possibilité de drainage) ou submergée sans contrôle région de Atsimo Andrefana). D’autres zones
de l’eau (le riz est submergé durant la plupart du bénéficient de l’appui de projets/programmes
temps de culture, pas ou peu de contrôle de l’apport intervenant dans l’aménagement hydro-agricole :
d’eau provenant des pluies et rivières, hauteur d’eau projet Haut Bassin Mandrare II (district
variable mais généralement faible). Les systèmes d’Amboasary sud, région d’Anosy), projet Périmètre
d’irrigation peuvent être modernes (avec barrage et Sud-Est (district de Manakara, région Vatovavy
prises d’eau en dur) ou traditionnels (barrage en Fitovinany et district de Farafangana, région Atsimo
terre). Atsinanana). Dans toutes ces zones, les rizières avec
contrôle de l’eau occupent plus de 75 % de terres
Le riz de tanety, par opposition au riz de bas-fonds, cultivées en riz.
désigne à Madagascar le riz qui est pratiqué en
pluvial (alimentation en eau des plantes assurée par Cependant, une variabilité importante apparaît dans
les pluies), sur les terres de colline, pour lequel la certaines régions, particulièrement Vatovavy
nappe phréatique se situe en dessous de la zone Fitovinany, Atsimo Atsinanana, Atsimo Andrefana et
racinaire. Androy. Parmi les communes de ces régions, la
proportion de rizières avec contrôle de l’eau varie de
plus de 75 % à pratiquement 0 %., traduisant pour
13.2. PRESENTATION DES DONNEES ces dernières communes la prédominance du riz de
tanety ou de la riziculture submergée sans contrôle
La répartition des surfaces cultivées en riz en de l’eau.
fonction du mode de conduite de l’eau (tanety, bas-
fonds sans contrôle de l’eau, bas-fonds avec contrôle
traditionnel et bas-fonds avec contrôle moderne de 13.4. LIMITATIONS
l’eau) a été estimée par les focus group durant
l’enquête. L’appréciation des proportions de rizières avec
contrôle de l’eau a suscité parfois des débats au sein
La carte 10 présente la proportion des rizières de du focus group sur le niveau de fonctionnement de
bas-fonds cultivées en irrigué, avec un système certains réseaux hydro-agricoles modernes. Certains
moderne ou traditionnel de contrôle de l’eau. peuvent avoir plusieurs années et ne fonctionner que
de façon très imparfaite.
14.1. DEFINITION dans les zones où une grande partie des rizières est
sous contrôle de l’eau, même si ce n’est pas le seul
La productivité rizicole a été appréciée par le facteur conditionnant le rendement. Ainsi, 55 % des
rendement des cultures en année normale, exprimé communes ont un rendement compris entre 2 à
en tonnes de paddy produit par hectare. 3 t/ha, majoritairement dans la province de
Fianarantsoa. 30% des communes, réparties assez
Plusieurs cycles culturaux (généralement 2, voire équitablement entre les deux provinces, annoncent
même parfois 3 dans certaines régions) sont des rendements entre 1 à 2 t/ha.
pratiqués dans l’ensemble de cette moitié sud de l’île.
Dans ce travail, le terme « riz de 1ère saison » définit Quelques communes (10 %) parviennent à franchir la
le riz dont la plus grande partie du cycle cultural se barre de 3 t/ha. Ce sont généralement les communes
déroule durant la saison des pluies, de décembre à disposant de périmètres irrigués aménagés :
juin. Ce type de riz se retrouve sous différentes périmètre de Dabara (région Menabe), périmètres de
appellations locales, telles que vary tsipala dans les Bas Mangoky et de Bezaha Taheza (région Atsimo
régions sud et ouest (Atsimo Andrefana, Androy, Andrefana), grappe de périmètres de Tsivory et de
Menabe et Anosy), vary taombe ou vary afara sur les Betroka (région Anosy) et quelques petits
Hautes-Terres (Amoron’I Mania, Haute Matsiatra et périmètres irrigués sur les Hautes-Terres.
Ihorombe), vary vatomandry dans la partie est
(Vatovavy Fitovinany et Atsimo Atsinanana). Au Les rendements sont globalement meilleurs sur les
niveau national, la période pluvieuse constitue la zones des Hauts-Plateaux que sur les côtes. Les
principale saison rizicole et fournit près de 70 % de conditions naturelles de production y sont plus
la production annuelle nationale. favorables (précipitations élevées et régulières), et
les techniques culturales plus avancées (pratique du
Les cultures dont la plus grande partie du cycle repiquage, préparation du sol à la charrue ou à
cultural du riz se déroule durant la saison sèche, de l’angady). Sur les zones côtières, la pratique de la
juin à décembre, sont regroupées sous la double culture de riz sans engrais, la préparation de
dénomination de « riz de 2ème saison ». sol par piétinage et l’irrégularité des pluies
expliquent en grande partie la tendance de faibles
14.2. PRESENTATION DES DONNEES rendements.
80%
60%
40%
20%
0%
A. M ania Hte M Ihor. Vat F A. Ats Anosy Androy A. And M en
16.3. COMMENTAIRES
16.4. LIMITATIONS
D’une manière générale, la part de riz
commercialisée n’est pas directement La part de riz commercialisée est donnée en classes
proportionnelle au potentiel riz. D’autres facteurs de pourcentage car il s’agit d’une estimation basée
entrent en jeu, comme la place du riz dans les sur les ventes effectuées par les ménages,
habitudes alimentaires et l’importance des autres généralement non enregistrées par la commune.
activités génératrices de revenu dans la commune.
Des fluctuations importantes des niveaux de
L’essentiel de la part commercialisée provient du riz commercialisation peuvent intervenir d’une année à
de 1ère saison. D’une part, le riz de 1ère saison l’autre, en fonction notamment de la conjoncture
constitue l’essentiel de la production, et d’autre part économique qui dicte les prix proposés aux
les récoltes de 2ème saison et de riz de tanety producteurs.
17.2. PRESENTATION DES DONNEES Les régions restantes (Vatovavy Fitovinany, Atsimo
Atsinanana et Ihorombe) se trouvent en situation
Les données recueillies lors des entretiens avec les intermédiaire, avec 20% à 50% des rizières mises en
focus group précisent l’utilisation des rizières en culture pendant la contre-saison.
contre-saison, en termes de pourcentages des
superficies consacrées au riz de 2ème saison, à une La culture dominante en contre-saison dans les
autre culture que le riz ou laissées en jachère. rizières est partout le riz de 2ème saison,
particulièrement dans les régions Vatovavy
La carte 14 présente ainsi la proportion de rizières Fitovinany et Atsimo Atsinanana, où ce riz porte le
cultivées en contre-saison, quelle que soit la culture. nom de vary hosy, et à Anosy, où ce riz est appelé
vary aloha.
80%
60%
40%
20%
0%
A. M ania Hte M Ihor. Vat F A. Ats Anosy Androy A. And M en
Les données sur les principales contraintes pour la Les paysans accordent donc plus d’importance aux
riziculture ont été obtenues lors des entretiens au contraintes rencontrées au niveau de la production
niveau des focus group. Les 3 principales contraintes proprement dite (conditions et moyens de
sont présentées par ordre d’importance pour chaque production) qu’au niveau de la commercialisation. Les
district. Ces contraintes concernent tous types de contraintes liées à cette dernière (enclavement,
rizicultures confondus. niveaux des prix) ne leur sont pas primordiales.
La maîtrise de l’eau reste la principale contrainte Le tableau 1 donne une vision synthétique, au niveau
dans l’ensemble de la zone. Cette contrainte a été du district, des contraintes les plus fréquemment
mentionnée par 67 % des communes productrices de citées par les communes. Pour plus de précisions sur
riz, et est la principale dans 36 % d’entre elles. Elle les 3 principales contraintes par commune, on se
se rencontre même dans les districts qui annoncent référera aux monographies communales.
une proportion élevée de rizières avec contrôle de
l’eau, traduisant ainsi le coté imparfait du contrôle
Code Contraintes
District
district Principale Secondaire Tertiaire
Province : Fianarantsoa
Région : Haute Matsiatra
21205 Ambalavao Climat Maîtrise de l'eau Encadrement technique
21208 Ambohimahasoa Maîtrise de l'eau Fertilisation / intrants Problèmes phytosanitaires
21219 Ikalamavony Maîtrise de l'eau Climat Ensablement
21220 Fianarantsoa II Maîtrise de l'eau Climat Fertilisation / intrants
Province : Toliary
Le « potentiel alimentaire » est une notion conjoncturelles prévalant pour l’année en cours, et à
importante dans la méthodologie SIRSA. Il analyser leur impact sur les mécanismes d’accès aux
représente la production des aliments à laquelle la aliments.
population s'attend en année normale, en intégrant
les potentiels agricole, laitier, pêche et de cueillette. Ce chapitre vise à dresser le profil des communes en
Une année « normale » n’est pas nécessairement une termes de production agricole : quelles sont les
bonne année, et ne signifie pas automatiquement un principales spéculations pratiquées, et de quelle
accès adéquat à la nourriture pour tous. manière contribuent-elles à la constitution des
réserves alimentaires des ménages ?
L’expertise consiste donc à estimer les données
Les cultures vivrières sont celles cultivées pour leur Parmi les communes à prédominance riz, 14 %
production alimentaire, et qui constituent la base de consacrent une superficie plus importante au riz de
l’alimentation de la population. A Madagascar, les 2ème saison et 5 % au riz de tanety, plutôt qu’au riz
principales cultures vivrières sont le riz, le manioc, le de 1ère saison. Le riz de tanety n’apparaît en
maïs, la patate douce, le taro et le sorgho. première place que dans quelques communes de
l’intérieur des régions Vatovavy Fitovinany et Atsimo
Atsinanana.
21.2. PRESENTATION DES DONNEES
Si l’on exclut le riz de l’analyse (carte 18), le manioc
Les discussions avec les focus group ont permis s’impose comme spéculation dominante dans 80 %
d’identifier pour chaque commune les cultures des communes. Le maïs vient en seconde position,
vivrières pratiquées et leur ordre d’importance en dans 13 % des communes, celles-ci étant localisées à
termes de superficie occupée. Une distinction a été quelques exceptions près dans la région Menabe et
faite pour le riz de 1ère saison, de 2ème saison (sur l’extrême pointe sud de l’île. La patate douce
bas-fonds) ou de tanety. surpasse ces 2 cultures dans la partie Est (Hauts-
Plateaux) des régions Amoron’I Mania et Haute
Matsiatra, dans quelques communes côtières de la
21.3. COMMENTAIRES région Androy, ainsi qu’à Ianantsony (Saint-Augustin)
près de Tuléar.
Les itinéraires culturaux répondent aux conditions
locales, spécialement au climat qui influence le plus Notons que le sorgho n’apparaît dans la liste des
le choix des spéculations. Cependant, le profil cultures vivrières pratiquées que dans quelques
topographique des zones de culture, les communes des districts de Tsihombe et Beloha
opportunités de commercialisation ou la « valeur (région Androy), mais uniquement en 4ème position
sociale » d’une culture peuvent également entrer en dans l’ordre d’importance. Il en est de même pour le
ligne de compte. Ces choix culturaux déterminent à taro, uniquement à Imito (région Amoron’I Mania) et
leur tour les habitudes alimentaires des populations. à Ambodinonoka (région Vatovavy Fitovinany).
En théorie, une culture est dite « de rente » Le haricot est principalement pratiqué sur les
lorsqu’elle est cultivée pour être commercialisée sur Hautes-Terres (régions Amoron’I Mania et Haute
les marchés ou par des filières spécifiques. Elle peut Matsiatra), surtout en contre-saison sur rizières
être annuelle, si elle doit être resemée chaque année (principale culture pour 18 % des communes).
(arachide, haricot, pois du Cap, oignon, …), ou
pérenne si elle survit au moins 3 ans (café, girofle, La banane (16 % des communes) et la canne à sucre
vanille, letchi…). (10 %) se cultivent plutôt dans la zone Est (régions
Vatovavy Fitovinany, Atsimo Atsinanana et la partie
Dans la pratique, la distinction entre cultures Est de l’Anosy), qui sont plutôt des régions à forte
vivrières et cultures de rente n’est pas aussi pluviométrie.
évidente, car toutes les cultures à Madagascar
entrent en général dans un circuit de Le niébé arrive en tant que première culture de
commercialisation. On parlera donc de cultures de rente annuelle dans l’extrême sud / sud-ouest de la
rente pour les cultures autres que celles qui zone, plus aride, dans 10 % des communes. Le reste
constituent la base de l‘alimentation (autres que le des communes (17 %) se répartissent entre lentille,
riz, le manioc, le maïs, la patate douce, le taro et le pois du Cap, voandzou, pois chiche, coton, tabac,
sorgho). pomme de terre, tomate, oignons et autres fruits.
22.3. COMMENTAIRES
22.4. LIMITATIONS
Comme pour les cultures vivrières, les conditions du
milieu sont déterminantes, mais la valeur Le critère « superficie occupée » a été préféré pour
économique de la production et les opportunités de les besoins de l’analyse. Ceci ne signifie pas
commercialisation jouent ici un rôle plus important nécessairement que la culture principale est la plus
sur le choix des spéculations. importante en termes de rendement monétaire.
Seules 4 communes n’ont pas fourni d’informations L’importance de certaines cultures de rente
sur la pratique des cultures de rente. exploitées d’une manière industrielle peut également
être sous-estimée, particulièrement si elles n’ont pas
L’arachide domine sur les plateaux de Horombe, de un impact économique direct sur les ménages. C’est
Mahafaly et le haut bassin de Mandrare (région le cas lorsque la culture est fortement mécanisée ou
Ihorombe, une partie des régions Anosy, Androy et confiée à une main d’œuvre qualifiée provenant
Atsimo Andrefana), où les sols sont plutôt pauvres d’autres régions et lorsque les productions sont
en matière organique et la pluviométrie moyenne à transformées et directement exportées en dehors
faible. Elle constitue la principale culture de rente de la commune.
Code Contraintes
District
district Principale Secondaire Tertiaire
Province : Fianarantsoa
Province : Toliary
Région : Androy
52513 Beloha Pas d'information ou pas de cultures de rente
52514 Tsihombe Pas d'information ou pas de cultures de rente
52516 Ambovombe Androy Vieillissement des plantations Climat Structures de commercialisation
52518 Bekily Pas d'information ou pas de cultures de rente
Région : Anosy
53515 Tolanaro Structures de commercialisation Niveau des prix Climat
53517 Betroka Structures de commercialisation Niveau des prix Encadrement technique
53519 Amboasary Atsimo Climat Problèmes variétaux Structures de commercialisation
Région : Menabe
54502 Manja Pas d'information ou pas de cultures de rente
54508 Morondava Encadrement technique Vieillissement des plantations Structures de commercialisation
54509 Mahabo Structures de commercialisation Encadrement technique Vieillissement des plantations
54510 Belon'i Tsiribihina Pas d'information ou pas de cultures de rente
54511 Miandrivazo Maîtrise de l'eau
25.4. LIMITATIONS
25.3. COMMENTAIRES
Le potentiel manioc englobe la part de la production
Le manioc est cultivé dans l’ensemble de la zone qui sera éventuellement commercialisée, et ne
SIRSA, où il constitue la deuxième culture en considère pas les pertes qui pourraient être
termes de contribution au potentiel alimentaire, encourues durant le stockage. Son appréciation est
après le riz. Il fournit en moyenne 6,6 mois de rendue plus difficile pour le focus group, du fait que
consommation dans la province de Fianarantsoa, et les récoltes peuvent s’étaler tout au long de l’année.
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Maïs
Patate douce
Riz tanety
Riz 2 ème saison
Riz 1ère saison
Manioc
A coté des cultures vivrières, l’élevage extensif et la pour eux l'unique capital qu'il faut essayer
pêche sont les bases de l’activité nationale à d'augmenter le plus possible. C'est en même temps
Madagascar. l'élément essentiel de la position sociale : la
différence entre le riche et le pauvre n'est pas dans
L’élevage est étroitement associé à l’agriculture, la terre possédée, ni dans l'aspect de la case, elle
dans le sens où il est rarement pratiqué comme est dans l'importance du troupeau.
activité unique. Il représente néanmoins une source
importante de revenus pour une bonne partie de la La pêche maritime traditionnelle constitue d’autre
population rurale, particulièrement dans la partie part la principale activité économique de certaines
Ouest du pays. communautés (populations Vezo par exemple). La
pêche continentale et la pisciculture, bien que
Une partie de la population de la zone SIRSA peut pratiquées à petite échelle, peuvent en outre servir
donc être considérée comme agropastorale. de source de revenus d’appoint.
L'élevage reste le fondement de leur existence. Le
zébu, et en particulier le bœuf marchand « vositra », L’importance de ces activités, en termes de
constitue le capital financier et conditionne un mode proportion des ménages qui s’y adonne, est discutée
de vie et d'expression sociale. Les Antandroy et les dans cette partie, ainsi que quelques informations
Mahafaly par exemple n'ont pas l'habitude de faire sur la taille des cheptels et les contraintes
des économies en argent : le troupeau représente principales pour l’élevage.
L’analyse s’est également intéressée aux effectifs Cette tendance se confirme également pour l’élevage
des différents types d’animaux dans les régions. En des petits ruminants (ovin et caprin). Il est surtout
l’absence de statistiques actualisées, le nombre pratiqué dans la partie Sud de la province de Tuléar,
moyens d’animaux, toutes tailles confondues, détenu où les caprins semblent dominer sur les ovins. Pour la
par la majorité des ménages a été considéré. province de Fianarantsoa, il s’agit plutôt d’animaux
d’appoint possédés par quelques familles,
principalement l’un ou l’autre ovin, sans qu’on puisse
30.2. PRESENTATION DES DONNEES parler réellement d’élevage à grande échelle. On
note que l’élevage caprin est interdit dans l’ethnie
Les données recueillies auprès des focus group Bara.
concernent la possession de bovins, caprins, ovins et
porcins. La carte 27 présente plus spécialement la L’élevage porcin est également essentiellement
moyenne des effectifs bovins par ménage, parmi pratiqué comme source de revenus d’appoint. Une
ceux qui en possèdent. plus grande proportion de ménages est concernée
dans la province de Fianarantsoa, mais avec
30.3. COMMENTAIRES généralement un nombre moyen d’effectifs moindre
que les quelques ménages qui en possèdent dans la
Il existe une grande disparité entre les 2 provinces province de Tuléar. Cette filière est en train de se
en termes d’effectifs bovins par ménage. Dans la re-dynamiser après le passage de l’épidémie de peste
province de Fianarantsoa, la moyenne globale des porcine africaine, même si cette spéculation est
effectifs bovins est inférieure à 5 têtes par aussi sujette à certains tabous.
ménage. Seules les communes de Ikalamavony et
Solila dans la région Haute Matsiatra et la commune
de Marovitsika dans la région Atsimo Atsinanana 30.4. LIMITATIONS
indiquent une moyenne entre 11 et 20 têtes de zébus
par ménage « éleveur ». L’obtention de chiffres exacts sur la taille des
cheptels et sur les effectifs de bétail dans les
Dans la province de Tuléar par contre, la moyenne communes est extrêmement délicate, d’autant plus
globale des effectifs bovins par ménage est qu’on touche ici au « capital social » des familles.
légèrement supérieure à 10 têtes. Cette moyenne
est surtout relevée par les grands troupeaux qu’on L’utilisation de classes d’effectifs semi-quantitatives
retrouve dans la vallée du fleuve Mangoky et sur le permet cependant de dégager les grandes
plateau Mahafaly (district d’Ampanihy). Il se orientations dans ce domaine. Pour des données plus
confirme donc que l’élevage bovin est plus important précises, obtenues par des relevés de terrain sur
dans cette province, non seulement en termes de base d’échantillonnages, on se réfèrera aux résultats
ménages qui le pratiquent, mais également en termes du recensement agricole actuellement en cours.
La santé animale a été citée dans 83 % des Le tableau 3 donne une vision synthétique, au niveau
communes, mais n’est considérée comme contrainte du district, des contraintes les plus fréquemment
principale que dans 32 % d’entre elles. Dans la région citées par les communes. Pour plus de précisions sur
Vatovavy Fitovinany, les problèmes liés à la santé les 3 principales contraintes par commune, on se
animale représentent la principale contrainte pour référera aux monographies communales.
plus de 80 % des communes enquêtées. Les maladies
Code Contraintes
District
district Principale Secondaire Tertiaire
Province : Fianarantsoa
Province : Toliary
Les données présentées dans ce chapitre La pisciculture est beaucoup plus développée dans les
s’intéressent à la proportion des ménages qui régions Amoron’I Mania et Haute Matsiatra, souvent
travaillent dans le secteur de la pêche, au sens large en association avec la riziculture.
du terme. Elles n’indiquent pas nécessairement que la
pêche est leur activité principale. L’épuisement des ressources, le niveau technique des
pêcheurs et les structures de commercialisation sont
les contraintes majeures pour la pêche. Le projet
32.3. COMMENTAIRES FAO/pêche est intervenu dans les communes
littorales de la région Atsimo Andrefana, pour
La pêche maritime est pratiquée dans la grande l’organisation des pêcheurs, la formation technique
majorité des communes littorales de la zone SIRSA. et les capacités de transformation des produits.
Ses produits sont relativement diversifiés, et sont Actuellement, le PSDR finance aussi des sous-
destinés à l’exportation (langoustes, crevettes, projets dans ce secteur.
requins, poulpes, crabes, algues, concombres de mer)
ou pour la consommation locale (diverses variétés de
poissons). 32.4. LIMITATIONS
Elle est cependant davantage pratiquée sur la côte Ces données concernent la proportion de ménages
Ouest, à cause de conditions d’accès à la mer plus travaillant dans le secteur de la pêche. La
favorables. L’accessibilité des communes, et donc la contribution de la pêche en tant que source de
présence de collecteurs, de façon régulière et en revenus est discutée dans la partie « revenus et
nombre suffisant, qui conditionne l’écoulement des potentiel monétaire ».
produits, peut représenter une entrave sérieuse au
Les activités génératrices de revenus sont les La pêche, bien que pratiquée dans beaucoup de
activités professionnelles des ménages qui leur communes littorales, n‘est la principale source de
procurent une source de revenus. Pour les besoins de revenus que pour 5 communes de la région Atsimo
l’analyse, elles ont été regroupées en activités Andrefana et pour une seule commune en province de
agricoles (au sens large : vente des productions de Fianarantsoa : Manambotra Atsimo (région Atsimo
l’agriculture, élevage et pêche), et en activités non- Atsinanana).
agricoles. Dans la zone SIRSA, sont considérées
comme activités non-agricoles génératrices de Les activités non agricoles sont pratiquées dans
revenus : le salariat agricole, le salariat dans le toutes les communes, mais généralement comme
secteur industriel et manufacturier, l’artisanat, le activité complémentaire à celles directement liées à
commerce, la préparation ou transformation l’agriculture, l’élevage ou la pêche.
d’aliments, l'exploitation minière, l’exploitation
forestière, le transport, le tourisme et la Seules 11 communes (4 %) estiment que des activités
fabrication de briques. non agricoles leur rapportent plus que les activités
agricoles. Il s’agit du salariat agricole pour les
communes de Solila (région Haute Matsiatra),
33.2. PRESENTATION DES DONNEES Fandriana (Amoron’I Mania), Bemarivo-Ankirondro et
Ambatolahy (Menabe), l’artisannat pour Betsimisotra
Les discussions avec les focus group ont permis et Imito (Amoron’I Mania), le petit commerce pour
d’identifier pour chaque commune les activités Ankafina (Haute Matsiatra), Ambovombe Afovoany
pratiquées et leur ordre d’importance en termes de (Amoron’I Mania), et Marovato-Befeno (Androy), la
contribution au potentiel monétaire des ménages. transformation d’aliments (alcool local) pour
Ankarinoro (Amoron’I Mania).
35.3. COMMENTAIRES
Classification des
L’élevage est la seconde activité génératrice de communes
revenus dans la zone SIRSA, en termes de ménages
Part des revenus Fianarantsoa Tuléar
qui la pratiquent et de revenus qu’elle génère. En cas
générés par
de conjoncture difficile, le bétail représente
l’élevage Nbre % Nbre %
également un capital épargne qui peut être mobilisé.
<5% 28 20 15 9
Dans ces conditions, les petits ruminants sont
revendus en premier lieu, et les bovins en dernier 5 à 10 % 36 25 18 11
recours. L’élevage des volailles peut aussi 10 à 25 % 46 32 20 13
représenter une source de revenus considérable 25 à 50 % 24 17 53 33
pour certains ménages. Les volailles sont plutôt 50 à 75 % 9 6 35 22
vendues en fonction des besoins spécifiques > 75 % 0 0 18 11
quotidiens, mais dans la plupart des cas, les Total 143 100 159 100
ressources générées ne sont pas comptabilisées par
les ménages.
35.4. LIMITATIONS
La vente des animaux et des produits de l’élevage
constituent plus de la moitié des revenus monétaires
Les difficultés méthodologiques sont nombreuses
pour 33 % des communes de la province de Tuléar,
lorsqu’il s’agit de quantifier de façon précise
mais uniquement pour 6 % des communes de la
l’importance des revenus monétaires en milieu rural.
province de Fianarantsoa, localisées essentiellement
Les ménages sont souvent réticents à fournir ce
près du district d’Ambositra (région Amoron’I
genre d’information. D’autre part, certaines
Mania).
transactions sont réalisées sous forme de troc ou
d’échanges de produits ou services, ce qui rend leur
Les communes appartenant aux districts de la côte
appréciation difficile. Les données présentées ne
Est ne tirent que rarement plus de 10 % de leurs
découlent donc d’aucune analyse économique, mais
revenus de l’élevage. Il a été montré précédemment
elles ont été obtenues avec suffisamment de rigueur
(chapitres 29 et 30) que cette activité n’y est
pour pouvoir illustrer de façon représentative la
pratiquée qu’à petite échelle, c’est-à-dire par une
contribution des différentes activités aux revenus
faible proportion des ménages, et avec des effectifs
des ménages ruraux.
très limités.
Nbre % Nbre %
36.2. PRESENTATION DES DONNEES
0% 59 42 117 75
38.1. DEFINITION
Pour la province de Fianarantsoa, le salariat agricole
Le salariat agricole regroupe l’ensemble des activités est une activité plus fréquente, notamment dans les
liées aux travaux agricoles prestées pour le compte régions Vatovavy Fitovinany, Atsimo Atsinanana et
d’un tiers. Les travaux qui demandent le plus de Amoron’I Mania. Dans ces régions, l’existence de
mains d’œuvre sont la préparation des sols, le grandes concessions de cultures de rente pérennes
repiquage de riz, le semis du coton, les opérations de (café, poivre, letchis) nécessite une main d’œuvre
sarclage, et les récoltes. importante pour l’entretien des plantations, les
récoltes, le triage et le conditionnement des
Le salariat agricole peut être rémunéré par tâche ou produits. Il s’agit cependant d’une activité
par jour de travail effectué, sous forme d’argent saisonnière, pratiquée par l’un ou l’autre membre de
liquide et/ou de produits agricoles. la famille en complément des autres activités
génératrices de revenus, de sorte que la
contribution du salariat agricole au potentiel
38.2. PRESENTATION DES DONNEES monétaire ne dépasse que rarement 25 %.
La carte 34 présente la proportion estimée de Le montant d’un salaire journalier varie assez
ménages dont au moins un membre travaille comme fortement d’une région à l’autre, et en fonction des
salarié agricole au cours d’une année normale, de opérations culturales effectuées. Le salaire moyen
façon saisonnière ou permanente. avoisine 2.000 Ar. par jour pour un homme. Il est
généralement moindre pour une femme.
38.3. COMMENTAIRES
38.4. LIMITATIONS
En raison d’une pratique moins intensive de la
riziculture et de l’absence de cultures de rente à Les difficultés méthodologiques sont nombreuses
grande échelle, les régions Atsimo Andrefana, lorsqu’il s’agit de quantifier de façon précise
Androy et Anosy n’ont pratiquement pas recours au l’importance des revenus monétaires en milieu rural.
salariat agricole (moins de 5 % des ménages dans Le salariat agricole en particulier est parfois
92 % de ces communes). rémunéré sous forme de produits agricoles, ce qui
rend son appréciation difficile. Les données
En province de Tuléar, le salariat agricole se présentées ont été obtenues avec suffisamment de
pratique principalement dans les grands bassins rigueur pour pouvoir illustrer de façon
agricoles comme le Bas Mangoky dans le district de représentative l’importance de cette activité dans le
Morombe (région Atsimo Andrefana) et dans la monde rural.
région Menabe.
Le régime alimentaire d’une population est en lesquelles cet aliment se voit rationné et substitué
relation directe avec ses modes de production par d’autres.
agricole. Le riz constitue ainsi l’aliment principal pour
la majorité de la population malgache. Cette section analyse les principaux aliments
consommés en période normale et en période de
Mais les niveaux de production rizicole et la soudure, leur origine, ainsi que les principales
fluctuation saisonnière des prix influencent la stratégies d’adaptation mises en œuvre par les
disponibilité du riz au cours de l’année, engendrant populations lorsqu’elles se sentent menacées par
de cette manière des « périodes de soudure » durant l’insécurité alimentaire.
41.1. DEFINITION
Le manioc, et dans une moindre mesure le maïs,
Le comportement alimentaire d’une population constituent l’aliment secondaire, tandis que la
reflète les aliments qui composent la ration patate douce, le maïs ou la banane (44 communes)
habituellement consommée, leur origine, ainsi que la complètent la ration en tant que troisième aliment
fréquence des repas. A Madagascar, il est en pour la majorité des communes.
relation directe avec les modes de production
agricole. Ce régime est fortement modifié en période de
soudure. Le riz, qui ne représente plus l’aliment
Les besoins énergétiques sont définis comme étant principal que dans 20 communes (7 %), est substitué
la quantité d'énergie alimentaire requise pour un principalement par le manioc (81 % des communes).
individu afin de pouvoir entretenir les fonctions Les aliments complémentaires en deuxième et
vitales, avoir une activité normale et être en bonne troisième positions sont assez diversifiés en
santé. Ces besoins énergétiques dépendent des fonction des régions, et peuvent inclure des
quatre facteurs suivants : âge, corpulence, aliments de cueillette (36 % des communes). Dans
température extérieure, activité. Pour un agriculteur l’extrême Sud, les fruits de raketa (figue de
pratiquant l’agriculture de subsistance en région Barbarie – Opuntia ficus-indica) constituent une
tropicale, les besoins énergétiques moyens sont de part importante de la ration habituelle en soudure.
2.780 Kcal /jour (normes OMS).
Si l’aliment principal provient essentiellement de la
production propre des ménages en période normale
41.2. PRESENTATION DES DONNEES (99 % des communes), cette proportion n’atteint
plus que 60 % en période de soudure. Pour le reste
Les cartes 37 et 38 présentent l’aliment de base, des communes, l’aliment de base est acheté sur les
c’est à dire celui qui constitue la majeure partie de la marchés durant cette période.
ration et la source principale des apports caloriques,
en période normale et en période de soudure (voir La fréquence des repas est habituellement de 3
définition de la période de soudure au chapitre 42). repas par jour. Cette fréquence est généralement
Les informations proviennent de l’enquête auprès des maintenue en période de soudure, sauf dans
focus group. certaines communes ou en cas de difficultés
alimentaires, même si les rations ingérées au cours
de ces repas sont réduites.
41.3. COMMENTAIRES
Les rations sont donc constituées essentiellement
Il est bien connu que le riz constitue l’aliment de céréales et de tubercules. Même si elles
principal des malgaches en période normale, sauf couvrent généralement les besoins énergétiques
dans le sud du pays. Ceci se confirme dans la minimaux, elles indiquent de graves déséquilibres
province de Fianarantsoa (99 % des communes nutritionnels. Les produits d’origine animale, les
enquêtées). Seules les communes côtières de corps gras, les légumes et les fruits sont rarement
Ambahy (district de Nosy Varika) et de consommés en milieu rural, induisant des déficiences
Manambotra Atsimo (district de Farafangana) parfois importantes en lipides, protides et micro-
indiquent le manioc comme aliment principal. nutriments (vitamines, fer, fluor…).
La carte 39 présente la durée de la période de Une fois encore, il serait très périlleux d’associer
soudure en nombre de mois, en année normale. Dans ces périodes de soudure avec des périodes
le cas où deux périodes de soudure existent d’insécurité alimentaire, en termes de disponibilité
habituellement, la durée considérée cumule les 2 ou d’accès à une nourriture suffisante. L’absence de
périodes. Les données ont été recueillies auprès des données sur la composition, et donc la valeur
focus group et illustrent la « conception malgache » énergétique des rations au cours de l’année, ne nous
de la période de soudure. permet pas d’affirmer que les besoins énergétiques
minimaux ne sont plus couverts, du moins sur
l’ensemble de la période de soudure.
42.3. COMMENTAIRES
% de communes s'estimant en période de soudure
La durée moyenne de la période de %
90
soudure pour l’ensemble de la zone Fianarantsoa Tuléar
SIRSA est de 4,6 mois. Toutes 80
communes enquêtées confondues, cela 70
représente près de 38 % du temps de
60
l’année.
50
La période de soudure est cependant
40
plus marquée dans la province de
Fianarantsoa (en moyenne 5,3 mois), 30
particulièrement sur la côte Est, que 20
dans la province de Tuléar (en moyenne
3,8 mois). 10
0
Elle est notoirement moins marquée J F M A M J J A S O N D
dans la partie sud du pays, où le riz ne Mois
représente pas l’aliment de base des
43.4. LIMITATIONS
43.2. PRESENTATION DES DONNEES
Code Stratégies
District
district Principale Secondaire Tertiaire
Province : Fianarantsoa
Province : Toliary
L’enquête structurelle a représenté une opportunité Des données plus détaillées sont cependant
d’établir un inventaire succinct de ces services et de disponibles au niveau du projet SIRSA.
leur niveau de fonctionnalité.
44.2. PRESENTATION DES DONNEES Un des problèmes soulevés par les focus group est
de satisfaire à l’exigence d’une garantie par les
Le tableau 5 présente la proportion de communes institutions formelles, ce qui inciterait plutôt les
avec présence d’au moins une institution financière paysans à se tourner vers le crédit informel, malgré
ou bancaire sur son territoire. Le crédit informel que les taux d’usure soient très élevés.
n’est pas considéré dans ce chapitre.
44.4. LIMITATIONS
44.3. COMMENTAIRES
Les informations fournies par le focus group ne
Sur l’ensemble de la zone SIRSA, 58 communes permettent pas d’estimer la proportion des
enquêtées (19 %) signalent la présence d’une habitants ayant recours aux mécanismes de crédit
institution financière ou bancaire sur son territoire. formel.
Dans la province de Fianarantsoa, ces institutions Il n’a par ailleurs pas été possible de collecter
sont concentrées presque exclusivement dans les auprès de ces institutions des chiffres sur le volume
régions Amoron’I Mania et Haute Matsiatra, et de crédits alloués dans les communes.
45.3. COMMENTAIRES
45.4. LIMITATIONS
Seules 57 communes SIRSA (19 %) disposent de GCV
fonctionnels. Celles-ci se retrouvent en majorité dans Les résultats ne concernent que les groupements
les régions Amoron’I Mania (12 communes – 48 %) et jugés fonctionnels par les focus group.
80
60
40
20
0
M en Hte M Anosy A. M ania Ihor. Vat F A. And A. Ats Androy
La santé est également un secteur qui a été marqué Bien que le taux de couverture en matière
par des changements politiques importants au cours d’infrastructures de santé de base soit censé être
des dernières années, avec pour résultat une total, 17 communes (6 %), dont 13 en province de
amélioration significative de l’accès aux soins. Tuléar, ont indiqué ne disposer ni de CSB1 ni de
L’enquête ILO 2001 avait déjà mis en évidence que CSB2 fonctionnel. Cette situation peut se
72 % des communes interrogées estimaient que la rencontrer dans le cas de communes récemment
situation de la santé s’était améliorée pendant les 5 créées, ou éventuellement dans le cas de CSB
dernières années. détruits ou désertés par le personnel pour raison
d’insécurité publique. Parmi les communes disposant
Les données recueillies durant l’enquête structurelle d’un CSB, 92 % signalent au moins un CSB de
concernent : niveau 2.
- la présence de Centre de Santé de Base (CSB) En dépit de la forte présence des CSB dans les
et de Centre Hospitalier de District (CHD), et communes des deux provinces, le recours à leurs
leur nombre ; services pour les accouchements reste très limité.
- le temps d’accès au CHD le plus proche ;
- les services et équipements disponibles dans la Dans la province de Fianarantsoa, le taux
commune ; d’accouchements assistés au CSB ne dépasse pas
- quelques informations concernant la santé 40 % pour 80 % des communes ayant fourni
materno-infantile. l’information. Ce chiffre est sensiblement identique
en province de Tuléar : 83 % des communes. Les taux
Un CSB de niveau 1 (CSB1) est une formation les plus élevés sont en général recensés dans les
sanitaire de base tenue par des paramédicaux, alors communes des parties Est des régions Amoron’I
qu’un CSB de niveau 2 (CSB2) est sous la Mania et Haute Matsiatra. Les distances à parcourir,
responsabilité d’un médecin diplômé d’Etat. Les CHD l’absence de personnel qualifié et les tarifs élevés
sont également classés en CHD1 ou CHD2 en des consultations sont parmi les raisons qui incitent
fonction de la disponibilité ou non de structures encore les ménages ruraux à avoir plutôt recours aux
d’interventions chirurgicales courantes. soins traditionnels (matrones, guérisseurs et auto-
médication).
49.1. DEFINITION
Dans la province de Fianarantsoa, seules deux
L'accès à l’eau est une donnée importante communes nécessitent plus de 2 heures pour
permettant de comprendre les conditions de vie collecter l’eau en saison sèche : Soamatasy (région
régnant dans chaque commune, mais également les Ihorombe) et Ranomena (région Atsimo Atsinanana).
potentialités agricoles, comme par exemple la
possibilité de pratiquer la riziculture ou l'agriculture Avec l’appui des projets de développement,
maraîchère nécessitant quotidiennement de grandes l’aménagement de puits et la construction de pompes
quantités d'eau. publiques ont permis de faciliter l’accès à l’eau,
particulièrement dans la province de Tuléar.
Dans certaines zones, l’insuffisance des ressources Certaines communes doivent par ailleurs être
hydriques oblige les populations à consacrer une part
importante de leur temps et parfois de leurs revenus
à l’approvisionnement en eau, au dépens d’autres
activités. Les difficultés d’accès à l’eau peuvent donc
être directement liées à la situation de vulnérabilité
des communes.
Dans certaines sociétés rurales malgaches, la La présence d’une femme dans le conseil communal
reconnaissance de la femme est loin d’être acquise, n’est pas une garantie absolue de la prise en
et il est encore parfois difficile pour les femmes de considération des aspects genre dans les choix
pénétrer les cercles de réflexion de type politique décisionnels.
ou coutumier.
Le nombre de projets / programmes actifs est en Les interventions dans une commune ne ciblent bien
moyenne de 2,8 par commune, et ce aussi bien dans souvent qu’une catégorie de la population ou une
la province de Fianarantsoa que dans celle de Tuléar. délimitation géographique restreinte de la commune.
On recense cependant 28 communes (9 %) dans Elles peuvent en outre avoir un impact direct ou
lesquelles le focus group n’a pas connaissance indirect sur la population. Il est de ce fait
d’interventions. Parmi celles-ci, 9 sont situées en extrêmement délicat d’apprécier le nombre de
province de Fianarantsoa et 19 en province de bénéficiaires de ces interventions dans une
Tuléar. commune.
Il existe par contre une grande diversité de ciblage Le focus group a néanmoins été invité à se prononcer
des interventions entre les régions et entre les sur l’utilité de ces interventions et sur leurs impacts
communes. Paradoxalement, Ihorombe semble la en termes d’amélioration des conditions de vie de la
région la mieux couverte, avec en moyenne 4,1 population.
Pour la majeure partie de la population rurale, la de conjoncture difficile, en fonction des aléas
sécurité alimentaire est fortement liée au calendrier climatiques et/ou économiques, la situation
agricole. Les récoltes des principales cultures alimentaire dépendra des capacités d’adaptation des
vivrières, principalement entre avril et juillet, populations : intensifications des activités
fournissent aux ménages non seulement un stock de monétaires, recours au capital épargne et recours
produits alimentaires pour leur consommation, mais aux stratégies d’adaptation.
également des revenus monétaires pour satisfaire
les dépenses non-alimentaires. Ce chapitre propose une évaluation des niveaux de
risques encourus par chaque commune, des capacités
Les cultures de rente, annuelles ou pérennes, d’adaptation des populations et une appréciation de
représentent également une contribution non l’état de vulnérabilité des communes en année
négligeable pour la sécurité alimentaire. Pour normale (vulnérabilité structurelle).
beaucoup de familles cependant, les réserves
alimentaires provenant de la production propre Finalement, il a semblé indispensable de présenter
s’épuisent avant les récoltes suivantes. Les ménages les priorités de développement telles qu’elles sont
deviennent alors dépendants des activités perçues par les premiers bénéficiaires potentiels
génératrices de revenus et du fonctionnement des d’interventions.
marchés pour maintenir une diète adéquate. En cas
52.4. LIMITATIONS
52.2. PRESENTATION DES DONNEES
Cette classification est basée les enregistrements
Pour évaluer le niveau de risque, les données des types de risque intervenus au cours des
historiques renseignées dans l’enquête ILO (2001) et dernières années. Beaucoup d’autres facteurs
les données recueillies auprès des focus group ont influencent la variabilité climatique régionale, et des
été exploitées. pluies abondantes peuvent résulter en inondation
temporaire de surfaces agricoles dans toute la zone.
Les communes ont été classées en différentes
La capacité d’adaptation d’une population représente Les régions de Haute Matsiatra et de Amoron’I
son aptitude à prévenir des difficultés alimentaires Mania disposent globalement de capacités
inhabituelles que pourraient causer des facteurs d’adaptation plus importantes que les autres régions,
exogènes. à cause d’une plus grande diversité des activités
génératrices de revenus et d’infrastructures
Elle est fonction du profil socio-économique de la routières en meilleur état. La partie centrale de la
commune, notamment de la diversité des sources de région Menabe présente également une grande
revenus, de la possibilité d’intensifier certaines diversité des sources de revenus et la possibilité
activités génératrices de revenus en conjoncture d’intensifier aisément le salariat agricole.
défavorable, des ressources naturelles exploitables
(pêche, cueillette…) et du type de stratégies Les autres communes sont globalement classées dans
d’adaptation dont les ménages disposent. les catégories « faibles » à « moyennes ». Les zones
d’élevage peuvent en général solliciter le troupeau-
épargne pour faire face aux coups durs, mais cela ne
53.2. PRESENTATION DES DONNEES se fait qu’avec une certaine réticence de type
« culturelle » de la part des éleveurs. D’autre part,
Les capacités d’adaptation des communes ont été les ventes forcées s’effectuent généralement à des
classées sur une échelle qualitative allant de « très prix très défavorables et qui peuvent conduire à des
faibles » à « très importantes », indiquant que les décapitalisations importantes qui n’atténuent les
ménages n’ont pratiquement aucun moyen de faire difficultés qu’à très court terme.
face aux chocs externes, ou qu’ils peuvent au
contraire adapter facilement leurs modes de
constitution des revenus monétaires et de Classification des
consommation pour compenser une baisse communes
significative de production.
Fianarantsoa Tuléar
Cet indicateur synthétique a été obtenu en analysant Nbre % Nbre %
les données de l’enquête structurelle sur les sources Très faibles 1 1 4 3
de revenus, la diversité des activités génératrices Faibles 30 21 49 31
de revenus, le recours à l’émigration temporaire et Moyennes 60 42 94 59
les stratégies d’adaptation mises en œuvre. Importantes 43 30 11 7
Très importantes 9 6 1 1
La sécurité alimentaire se caractérise par l’accès, L’évaluation du niveau de vulnérabilité des communes
pour tous et à tout moment, à une nourriture découle de la mise en relation des facteurs suivants :
suffisante et adéquate. La vulnérabilité désigne donc
une situation d’insécurité concernant la disponibilité - La disponibilité en année normale de production
ou l’accessibilité de la nourriture3. En ce sens, elle pour l’auto-consommation (potentiel alimentaire,
n’est pas synonyme de pauvreté (même si la déduction faite de la part de la production
corrélation entre les deux phénomènes est commercialisée) ;
importante), notion qui se réfère à un état plus ou - Le pouvoir d’achat des ménages engendrés par la
moins permanent d’insuffisances de ressources. vente des productions et les autres activités
génératrices de revenus (potentiel monétaire) ;
Il y a plusieurs façon d’être vulnérable : soit que l’on - L’importance et la fréquence des facteurs de
est exposé à de très hautes probabilités de se risque (niveau de risque) ;
retrouver en environnement défavorable (insécurité - L’aptitude à prévenir des difficultés
cyclique), soit que l’on est exposé à de très fortes alimentaires inhabituelles que pourraient causer
pertes en cas de mauvaise conjoncture (insécurité des facteurs exogènes (capacités d’adaptation).
temporaire), soit encore que l’on combine les deux.
L’insécurité temporaire est caractéristique des Le schéma causal de la vulnérabilité structurelle est
épisodes aigus, généralement associés à la forme donné ci-dessous.
d’insécurité alimentaire la plus « médiatisée » : la
famine.
Part
Potentiel Riz commercialisée de
la production
Potentiel des
Cultures de rente
cultures vivrières
Elevage
Pêche
Potentiel agricole
(consommé)
Salariat
Autres activités
Cueillette génératrices de
revenus
Elevage - pêche
(consommé)
Potentiel Potentiel
alimentaire monétaire
Diversité des
activités
génératrices de
Aléas climatiques
revenus
Conjoncture Capacités
Niveau de risque Emigration
économique d'adaptation
Sécurité publique
Vulnérabilité
structurelle
3
Systèmes d’Information pour la Sécurité Alimentaire,
l’expérience AEDES en Afrique. Ed. L’Harmattan, 2004
- Appui à la mairie (construction de bâtiments Le secteur de la santé fait partie des 3 priorités de
publics, assainissement, culture / loisirs, développement citées pour 34 % des communes, et
télécommunication, électrification…) représente la principale dans 7 %. Ces communes
- Infrastructures routières sont cependant disséminées un peu partout dans les
- Infrastructures hydrauliques (eau potable, régions, si bien que ce secteur n’apparaît pas à
irrigation…) l’échelle districtale.
- Santé
- Education et formation professionnelle Dans plusieurs zones, spécialement à vocation
- Encadrement / vulgarisation agricole « élevage pastoral », la lutte contre l’insécurité
- Commercialisation et transport / marché publique est une préoccupation majeure (citée par
- Epargne et crédit 18 % des communes). C’est plus spécialement le cas
- Sécurité publique de la partie nord-est de la région Menabe et du
- Environnement district de Betroka (région Anosy).
Surface agr.
Densité de Nombre de
District Code Commune Nombre d'habitants Surface (km²) moyenne / ménage
population (hab/km²) fokontany
(ha)
REGION : ANDROY
52513010 Beloha 26 445 1 087 24 33 3
52513030 Tranovaho 13 280 1 166 11 28 1
52513050 Kopoky 18 533 550 34 23 2
Beloha
52513070 Marolinta 12 904 1 800 7 22
52513091 Tranoroa 22 132 1 216 18 23 1,5
52513092 Beabobo 8 311 414 20 6 0,9
52514011 Tsihombe 27 992 1 353 21 43 3
52514012 Nikoly 15 102 2 712 6 26 3
52514031 Betanty (Faux cap) 11 187 469 24 14 2
Tsihombe 52514032 Anjapaly 10 014 14 1,5
52514050 Marovato 13 486 546 25 18 2
52514071 Antaritarika 14 429 524 28 25 3
52514072 Imongy 12 908 560 23 18 2
52516011 Ambovombe 65 394 679 96 58 2
52516012 Tsimananada 12 902 1 680 8 17 5
52516013 Anjeke-Ankilikira 12 314 150 82 27 3
52516014 Erada 10 600 68 156 17 1,5
52516031 Ambanisarika 11 112 359 31 12 2
52516032 Analamary 1 009 141 7 9 2
52516033 Ambohimalaza 13 421 250 54 15 1
52516050 Ambonaivo 9 001 145 62 15 1
52516071 Maroalopoty 18 949 72 263 50 3
Ambovombe Androy 52516072 Maroalimainte 32 645 265 123 32 0,5
52516091 Ambondro 18 559 152 122 23 1
52516092 Ambazoa 15 168 69 220 20
52516111 Sihanamaro 20 120 600 34 23 4
52516112 Marovato-Befeno 7 272 82 89 11 1,5
52516130 Antanimora Atsimo 24 645 1 463 17 40 3
52516151 Andalatanosy 30 910 990 31 52 4
52516152 Ampamata 10 046 127 79 25
52516170 Jafaro 24 275 1 750 14 37 1
52516190 Imanombo 20 800 1 720 12 19 1
52518010 Morefeno Bekily 11 834 93 127 16 2,5
52518031 Ankaranabo Avaratra 5 097 184 28 14 2
52518032 Besakoa 2 123 69 31 7 2,5
52518050 Anja Avaratra 3 500 115 30 6 2
52518070 Antsakoamaro 5 005 280 18 9 3
52518091 Ambatosola 8 683 131 66 10 3
52518092 Tsirandrany 2 367 97 24 6 3
52518110 Tsikolaky 3 613 112 32 8 3
52518130 Manakompy 5 089 266 19 17 2
Bekily 52518151 Ambahita 14 563 532 27 20 2
52518152 Maroviro 13 410 613 22 12 2,5
52518170 Belindo Mahasoa 10 193 567 18 27 2
52518190 Beteza 7 920 272 29 14 2
52518210 Tanandava 12 890 400 32 23 3
52518230 Bekitro 20 066 850 24 32 1,5
52518251 Beraketa 17 300 760 23 22 3
52518252 Vohimanga 6 093 191 32 9 2,5
52518270 Bevitiky 10 040 170 59 9 1,5
52518290 Anivorano Mitsinjo 3 281 246 13 10 3
REGION : MENABE
54502090 Ankiliabo 19 169 1 804 11 18 0,7
Manja
54502110 Andranopasy 11 666 2 054 6 6 1,5
54508059 Bemanonga 37 995 1 472 26 31 1
Morondava
54508159 Befasy 20 933 2 472 8 17 0,5
54509030 Ankilivalo 12 991 960 14 7 1
54509051 Tanandava II Analami 11 950 705 17 5 11
Mahabo 54509070 Ampanihy 13 131 900 15 17 0,5
54509110 Mandabe 27 400 1 156 24 10 0,5
54509170 Tsimazava 3 192 192 17 5 0,7
54510012 Bemarivo-ankirondro 10 184 200 51 6 1
54510050 Tsaraotana 8 123 500 16 10 1
Belon'i Tsiribihina
54510132 Antsoha 7 199 457 16 7 1
54510152 Ankororoky 5 775 535 11 6 0,5
54511012 Dabolava 1 242 934 1 5 2
54511033 Anosimena 7 696 850 9 5 0,5
Miandrivazo 54511091 Ambatolahy 12 038 674 18 9 1
54511130 Ankavandra 12 900 2 102 6 13 1,5
54511210 Ankondromena 7 375 1 013 7 7 0,5
Activité génératrice de revenus : toute activité professionnelle procurant un revenu : agriculture, élevage,
pêche, activités non-agricoles.
Activité non-agricole génératrice de revenus : toute activité professionnelle autre que l’agriculture, l’élevage et
la pêche, procurant un revenu. Dans la zone SIRSA, sont considérées comme activités non-agricoles
génératrices de revenus : le salariat agricole, le salariat dans le secteur industriel et manufacturier, l’artisanat,
le commerce, la préparation ou transformation d’aliments, l'exploitation minière, l’exploitation forestière, le
transport, le tourisme et la fabrication de briques.
Aliment de cueillette : plants comestibles qui poussent et se multiplient partout d’une manière sauvage, ne sont
pas plantés par la population et n’ont reçu aucun entretien, et qui sont consommés en année normale par les
populations.
Aliment de disette : aliments cueillis ou ramassés par les ménages, et qui ne sont consommés qu’en année
difficile : feuille de raketa, raketa mena, tamarin (kily), tubercules et racines sauvages…
Année normale : année de référence caractérisée par un état « normal » des variables exogènes :
- une situation pluviométrique marquée par des pluies suffisantes et bien réparties dans le temps et dans
l’espace avec un cumul pluviométrique égal ou proche de la moyenne ;
- des déprédateurs n’occasionnant que des dégâts légers dans les cultures, considérés comme habituels ;
- les conditions d’exercices des activités génératrices de revenus monétaires se caractérisant par un niveau
habituel en ce qui concerne l’intensité de la pratique et les prix des biens ou services produits.
Besoins énergétiques : quantité d'énergie alimentaire requise pour un individu afin de pouvoir entretenir les
fonctions vitales, avoir une activité normale et être en bonne santé. Ils dépendent de l’âge et la corpulence de
l’individu, de la température extérieure, et de l’activité fournie. Pour un adulte ayant une activité normale, les
besoins énergétiques minimaux sont de 1.900 Kcal /jour (normes FAO).
Capacité d’adaptation : indicateur qualitatif qui traduit l’aptitude d’une population à prévenir des difficultés
alimentaires inhabituelles que pourraient causer des facteurs exogènes. Elle est fonction du profil socio-
économique de la commune, notamment de la diversité des sources de revenus, de la possibilité d’intensifier
certaines activités génératrices de revenus en conjoncture défavorable, des ressources naturelles exploitables
(pêche, cueillette…) et du type de stratégies d’adaptation dont les ménages disposent.
Culture de rente : culture dont la majorité de la production est commercialisée sur les marchés ou par des
filières spécifiques. Elle peut être annuelle, si elle doit être resemée chaque année (arachide, haricot, pois du
Cap, oignon, …), ou pérenne si elle survit au moins 3 ans (café, girofle, vanille, letchi…).
Culture vivrière : plante cultivée pour sa production alimentaire, et qui constitue la base de l’alimentation de la
population. Dans la zone SIRSA, les principales cultures vivrières sont le riz, le maïs, le manioc et la patate
douce.
Déprédateur : élément externe s'attaquant aux cultures et influençant d'une manière néfaste la production
agricole. Dans la zone SIRSA, sont considérés comme déprédateurs : les criquets, les rongeurs, les insectes, les
oiseaux et les maladies phytosanitaires.
Données conjoncturelles : ensemble des indicateurs variant, au cours d'une année, en fonction de l'évolution de
la campagne agricole et des conditions socio-économiques prévalant dans la zone. Dans la méthodologie SIRSA,
ces données sont récoltées mensuellement, validées, analysées et comparées aux données structurelles.
Données structurelles : ensemble des indicateurs de base de la méthodologie SIRSA, décrivant, en année
normale, les principales caractéristiques des populations, des productions de l'agriculture et de l'élevage, des
activités génératrices de revenus, des marchés et des stratégies d'adaptation.
Niveau de risque : indicateur qualitatif qui traduit la probabilité d’apparition d’un aléa climatique (cyclone,
inondation, sécheresse, grêle, criquets) ou économique ayant un impact sérieux sur la sécurité alimentaire de la
majorité des ménages d’une commune.
Période de soudure : période durant laquelle la plupart de la population a des difficultés d’accès à une
nourriture pouvant satisfaire les besoins d’une vie active en bonne santé. Elle se situe généralement entre
l'épuisement des stocks alimentaires issus de la production propre et les prochaines récoltes (septembre à
mars). Dans la conception malgache toutefois, et à l’exception des zones où le riz ne constitue pas l’aliment de
base, la période de soudure est étroitement liée avec la disponibilité d’une ration suffisante en riz.
Période d’inaccessibilité : période durant laquelle la voie principale reliant la commune au chef-lieu de district le
plus proche est impraticable aux véhicules motorisés.
Potentiel agricole : production de l'agriculture à laquelle la population s'attend en année normale. Il peut être
estimé pour chaque culture et est exprimé en mois de consommation, indépendamment de la part qui pourrait
être commercialisée.
Potentiel alimentaire : production des aliments à laquelle la population s'attend en année normale. Il correspond
à la somme des potentiels agricole, laitier, pêche et de cueillette, et est exprimé en mois de consommation,
indépendamment de la part qui pourrait être commercialisée.
Potentiel monétaire : indicateur qualitatif qui apprécie - pour une année normale – la capacité des ménages à
compenser le déficit de production pour satisfaire à leurs besoins alimentaires et non-alimentaires, en ayant
notamment recours aux marchés. Il est fonction du rendement des activités génératrices de revenus, et du
niveau des prix pratiqués dans la commune.
Riz de 1ère saison : est considéré dans cet ouvrage comme riz de 1ère saison, le riz dont la plus grande partie du
cycle cultural se déroule durant la saison des pluies, de décembre à juin.
Riz de 2ème saison : est considéré dans cet ouvrage comme riz de 2ème saison, le riz dont la plus grande partie du
cycle cultural se déroule durant la saison sèche, de juin à décembre.
Riz de bas-fonds : désigne le riz dont l’alimentation en eau s’effectue par une nappe phréatique située au niveau
ou au-dessus du système racinaire. Deux types de riziculture de bas-fonds sont pratiqués : la riziculture
irriguée (le riz est submergé durant toute la saison, apport continu d’eau avec contrôle de la hauteur de la lame
et possibilité de drainage) et la riziculture submergée sans contrôle de l’eau (le riz est submergé durant la
plupart du temps de culture, pas ou peu de contrôle de l’apport d’eau provenant des pluies et rivières, hauteur
d’eau variable mais généralement faible).
Riz de tanety : désigne à Madagascar le riz qui est pratiqué en pluvial (alimentation en eau des plantes assurée
par les pluies), sur les terres de colline, pour lequel la nappe phréatique se situe en dessous de la zone racinaire,
par opposition à la riziculture de bas-fonds.
Stratégie d'adaptation : mécanismes mis en œuvre par les populations qui se sentent menacées par l'insécurité
alimentaire lorsqu'elles subissent une chute de leurs productions ou de leurs revenus. Dans la zone SIRSA, sont
considérées comme stratégies d'adaptation : l’intensification des activités génératrices de revenus,
l’intensification des ventes de bétail, de matériel agricole, de bijoux, d’ustensiles de cuisine, de semences ou de
terres agricoles, la migration des familles, le changement des habitudes alimentaires et l'endettement.
Taux brut de scolarisation : rapport entre le nombre de personnes fréquentant l’école primaire (quel que soit
l’âge) et la population âgée de 6 à 10 ans.
Vulnérabilité : situation d’insécurité menaçant l’accès, pour tous et à tout moment, à une nourriture suffisante
et adéquate.
Vulnérabilité structurelle : dans la méthodologie SIRSA, la vulnérabilité structurelle peut se concevoir comme
une graduation sur une échelle de probabilité de connaître des difficultés alimentaires sévères. Elle découle de
la mise en relation des facteurs suivants :
- La disponibilité en année normale de production pour l’auto-consommation (potentiel alimentaire, déduction
faite de la part de la production commercialisée) ;
- Le pouvoir d’achat des ménages engendrés par la vente des productions et les autres activités génératrices
de revenus (potentiel monétaire) ;
- L’importance et la fréquence des facteurs de risque (niveau de risque) ;
- L’aptitude à prévenir des difficultés alimentaires inhabituelles que pourraient causer des facteurs
exogènes (capacités d’adaptation).
Foiavo MAMENOVALA,
Bureau du GTDR – Androy
Mobile : 032 02 495 16
e-mail : sirsa_roy@yahoo.fr