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G.

BANU
ProfesseUr de Médecine Sociale-Bucarest

RECHERCHES
SUR

LA BIOLOGIE DU PEUPLE ROUMA1N

PREMIER FASCICULE

Avec la collaboration des assistents de la chaire de Médecine


Sociale : Dr. I. Dinu, Dr. I. RuginSei Dr. B. Sapira

Communications faites a l'Académie de Médecine de Bucarest


au cours de l'année 1946 et publiés dans le Bull, de l'Académie
No. 4 6, 1946

1947
BUCOVINA° I.E. TOROUTIU,BUCAREST

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G. BANU
Professeur de MédecIne Soclale-Bucarest

RECHERCHES
SUR

LA BIOLOGIE DU PEUPLE ROUMAIN

PREMIER FASCICUIE

Avec la collaboration des assistents de la chaire de Médecine


Sociale : Dr. I. Dinu, Dr. I. Ruginä et Dr. B. Sapira

Communications faites a l'Académie de Médecine de Bucarest


au cours de rannée 1946 et publiés dans le Bul, de l'Académie
No. 4 6, 1946

1947
BUCOVINA" I. E. TOROUTIU, BUCAREST

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SOMMAIRE
Pag.
Prof. Dr. G. Banu: Biologie du peuple rournain 3
I
Prof. Dr. G. Ban& Les caractères régionaux de la Rotrmanie d'apres
la situation de la mortallté infantile 95
Prof. Dr. G. Banu et Dr. I. Dinu: ,,Les recrues", critérirum d'investi-
gation dans la biologic de /a populaticm. 195

Prof. Dr. G. Banu et Dr. I. Ruginei: Caractérisation régionale de la


Roumania par rapport aux maladies infectieuses 159
Prof. Dr. G. Banu et Dr. B. qapitm: Contributions A l'étude de la
biologie de la femme ouvrière 189

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BIOLOGIE DU PEUPLE ROUMIIIN
Principes d'un plan de travail pour l'Académie de Médecine*)
par

G. BANU
Professeur de médecine sociale, Bucarest

Chap. 1. Considerations generales. I. Biologie de la population, expres-


sion des facteurs héréditaires, pathologiques, acquis et de milieu;
II. Culture de la santé; III. Nécessité des caractérisations regiona-
les; IV. Connaissance des réalités biologiques par les recherches
sur le terrain; V. Organisation sanitaire nationale.
Chap. 2. Elude des caracteres de vitailté. I. Démographie. A. Evolu-
tion des trois facteurs démographiques; B. Groupement des dépar-
tements par regions d'après les phénomènes démographiques; C.
Etiologie des phénomènes démographiques; D. Importance de l'as-
sistance médicale dans la determination des phénomenes démogra-
phiques; E. Caractéristiques régionales d'après les causes de décès.
II. Eugénique. A. importance du problème; B. Recherches sur les
dysgéniques dans le passé de la Roumanie; C. Nos recherches sur
les dysgéniques en Roumanie et le plan d'extensicm, des etudes.
Chap. 3. La recherche des facteurs pathologiques ayant de l'influence
sur /a santé. I. Les maladies infectieuses. A. Evolution numérique
des maladies infecfieuses; B. Nos recherches. Caractéristique des
provinces et des départements. II. Les maladies sociales. A. Tu-

*) Communication faite le 5 Octobre 1946, a l'Académie de Médecine.

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berculose; B. Syphilis; C. Pellagre; D. Paiudisme; E. Le cancer;


F. Goitre endémique; G. Le trachome; H. L'akoolisme. III. Mala-
dies organiques. A. Caractérisation de la biologie de la population
d'après les maladies organiques; B. Caractéristiques des pays d'a-
près l'ordre des maladies organiques (spécialement d'après les cau-
ses de décès); C. Les maladies organiques en Roumanie; D. Orga-
nisation sanitaire et sociale dans la lutte contre les maladies orga-
niques. Coordination du plan de travail (Recherches et problèmes
spéciaux tirés de ce chap.).
Chap. 4. Le prob/ème des enfants en Roumanie. I. Mortalité régionale
dans la première enfance et au premier ≥ II. Problème de l'Age
scolaire.
Chap. I. 6 Etude des conditions de milieu. I. Standard de vie. A. Le stan-
dard de vie en fonction du revenu; B. Répartition des dépenses;
II. Alimentation; III. Autres facteurs du milieu: logement1/4culture
et éducation; problèmes de gérne sanitaire; IV. Plan de ravail.
Chap. 6. Normes d'organisation. I. Deux conclusions fondamentales..
A. Nécessité de la connaissanoe de la structure biologique du peuple
avec ses caractéristiques; B. Nécessité de la_connaissance des fac-
teurs qttf influencent la santé de la nation. II. Organisation sani-
taire et sociale sur le plan universel. A. Instituts d'hygiène; B. Aca-
clémies de Méclecine; III. Suggestions pour l'organisation de la
sectidn sanitaire et sociale de l'Académie de Médecine roumaine.
A. Plan et direction; B. Cadres de travail; C. Fonds pour les re-
cherches; D. Collection, classement et enregistrement du matériel;
E. Documentation et publications; F. Collaborations avec les auto-
rités de l'état.
Conclusions. Bibliographie.

L'Académie de Médecine, dans le désir de participer au


redressement sanitaire du pays, et comme un devoir de sa part
envers les Ministères dont elle dépend: Ministère de la Santé
et Ministère de l'tducation Nationale, a débattu, dans plusieurs
séances, la modalité qui doit être adoptée pour que son apport
soit réel et utile. Après les d'bats du conseil de la section d'or-
ganisation sanitaire et sociale, et pour débuter avec une mé-
thode scientifique, il a été décidé que je fasse un exposé syn-
th.étique des problèmes de la santé, du stade dans lequel se
trouve aujourd'hui la Roumanie A. ce point de vue et que j'éla-
bore un plan d'étude pour l'orientation des recherches futures.
Dans l'exposét suivant, je ne ferai que le développement
des principes de travail élaborés dans le cadre de la chaire de
médecine sociale. En vérité, d'après des méthodes dirigées de-

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Séance du 5 Octobre 1946 5

puis plusieurs années, nous faisons les travaux sur le terrain


et au laboratoire, avec des collaborateurs spécialisés dans les
divers domaines de la médecine sociale, avec les assistants de la
chaire et les étudiantsi de 5-ème et 6-6me annke de la Faculté
de Médecine.
Les possibilités de ma chaire, avec des moyens réduits, et
un Personnel restreint, ne permettent, cependant, que ,des re-
cherches partielles. C'est pour cette raison que je considère
comme opportun de développer un progra.mme de travail simul-
tanément avec l'Académie de Médecine, pour permettre le pro-
grès des recherches sur la biologie du peuple roumain, sur le
plan national.

CHAP. 1. CONSIDERATIONS GENERALES

I. Biologie de la population, expression des facteurs


héréditaires, pathologiques acquis et de milieu.
La santé des collectivités est assurée par l'organisation
sanitaire et par les moyens qui sont à sa disposition pour l'ap-
plication du programme sur le terrain. Elle est l'expression des
facteurs héréditaires, des facteurs pathologiques et des condi-
tions de milieu. Pour que son action soit efficace, il faut; tenir
compte de ces facteurs.
L'interprétation du niveau biologique d'une population se
fait en premier lieu sur la base de, la vérification de sa vitalité
constitutionnelle. La démographie, expression numérique de la
population, est un des aspects de la vitalité; la valeur quanti-
tative, avec le potentiel de reproduction, la fertilité, la durée
moyenne de la vie, etc. représentent une mesure de la vitalité.
Son aspect qualitatif, c'est-à-dire eugénique, a une égale impor-
tance, interprktative de la valeur biologique de la nation. Les
recherches dans ce domaine montrent les valeurs normales et
les kléments dysgéniques de la nation, du bilan desquelles on
peut déduire les perspectives d'avenir.
Dans les programmes sanitaires, l'homme est considéré
comme porteur d'un patrimoine biologique acquis par héré-
dité; dans l'application de la technique d'organisation, l'aspect
varik des états hbréditaires comporte des méthodes correspon-
dantes, différentes de celles de l'hygiène d'autrefois.

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La biologie de la population est conditionnée, en second


lieu, par rinfluence des maladies qui sont de nature it déigrader
la santé: les maladies sociales, les maladies de la maternité et
celles de l'enfance, etc. Or, ces facteurs sont variables d'une
collectivité A. l'autre et d'une région b. l'autre, b. tel point que
l'élaboration du programme d'organisation doit tenir compte
de la pathalogie spécifique et caractéristique de la population
respective.
En troisième lieu, en étroite dépendance des facteurs an-
térieurs, il y a les facteurs du milieu, comme l'alimentation, l'ha-
bitation, le niveau culturel et éducatif, etc... respectivement le
niveau économique et social de la population. En véritk, il existe
une corrélation étroite entre le degré d'Avolution des classes
sociales et la pathologie des collectivités. Les classes au niveau
social abaiss6 ont certaines prkdispositions et une pathologie
propre, avec des proportions spécifiques de morbidité et de
mortalité; en général, dans ces classes, on connalt le grand
pourcentage des cas de tuberculose, de bronchite et de pneu-
monie, de rhumatisme chronique, d'affections cardiaques, d'af-
factions de la .peau, d'accidents du travail, etc.

II. Culture de la santé

Ainsi, l'organisation sanitaire d'aujourd'hui &passe la


cfnception limitative, qui identifie le traitement des malades
(midecine curative) avec la sant6 publique elle-mame. L'orga-
nisation sanitaire de l'état moderne se base sur la conception
de la culture da la santé de la population entière (1).
Il a d'ailleurs été prouv6 que la médecine curative, réduite
uniquement A. ses possibilitEs, ne rkussit pas 6, diminuer la
proportion de population malade: la morbidité en génézal, les
groupes d'affections dominantes et le rapport entre elles, enfin
l'évolution générale de la morbidité par groupes &age, se sont
maintenus approximativement aux mémes proportions.
Par rapport b. d'autres domaine,s de l'organi.sation de
l'ktat, la santé publique demande des réformes de plus en plus
avancées.

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III. Nécessité des caractérisations régionales.

Une politique strictement standaxdisée det la santé publi-


que, uniforme pour toutes les régions du pays, serait irration-
mile et dépourvue d'efficience, et méme nocive. La direction
de la sant6 de la population d'un pays ne peut découler d'une
simple juxtaposition d'un certain nombre d'aspects et de plans-
types.
11 est nécessaire dp connaître les problèmes dominants et
caractéristiques de région et région. Chaque région du pays pré-
sente un autre aspect des expressions numkriques de la vitalité
de la population, c'est-à-dire des données démographiques et
eugéniques; de méme, le mode de comportement de la popula-
tion respective par rapport aux facteurs qui influencent et
compromettent la santé, est différent, ce qui fait que la situa-
tion des maladies infectieuses, sociales, organiques, la situation
materno-infantile, etc., ainsi que la configuration des factetfrs
du milieu (ces derniers surtout), diffèrent souvent profon-
dément selon la région.
La recherche de chacun des aspects mentionnis plus haut,
pour toutes les egions, est la seule qui permette, dans une
étape ultérieure, de proceder b. la synthèse de la documenta-
tion pour tout le pays, pour chaque chapitre de la sauté
publique. De cette manière, il n'y aura plus de synthèse ab-
straite, ma.is une synthése résultant de la connaissance précise
des réalités locales de la biologie des groupes de population.
En nous référant aux chapitres énoncés comme étant de
nature a caract6riser la biologie de la population, nous constatons
qu'en ce moment le nombre et la valeur des alleles sur les
problèmes sanitaires d'après les régions sont très inégaux. Il
existe une disproportion entre les contributions scientifiques
a pportées jusqu'à pr'sent a notre littérature médicale, aux dif-
férents chapitres et en général la documentation est restée
déficiente.
Ce que nous possédons, en tant que littérature, des gh-
nérationst mkdicales qui nous ont précédés, sur le plan médico-
social, manque souvent de base scientifique. Elle ne représente
en nucun cas des recherches clirigées et menées en profondeur
d'après un plan précis. Dans les meilleurs cas, les travaux (Pro-

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8 Division d'Organisation

fesseur Félix) se sont résumés à la totalisation des rapports


sanitaires présent6s par voie officielle.
Le peu de recherches, d'ailleurs incomplètes, se sont ré-
férées à des régions prises au hasard.
Les males constatations sont également valables pour la
période d'après 1920. A noter quelques recherches, pour certains
chipitres seulement, qui, en aucun cas, ne peuvent représenter
des informations pour la créAtion de la synthèse de la biologie
du peuple roumain.
La seule documentation démographique est Malls& au-
jourd'hui par l'application de méthodes scientifiques; mais pour
are utilisrle dans le but de l'organisation sanitaire, il faut la
développer et la compléter selon les besoins de cette forme d'ac-
tivité.

IV. Connaissance des réalités biologiques par les recherches


sur le terrain
Pour klaborer un programme d'organisation sanitaire
adapté aux besoins spéqifiques du pays, progranune qui tienne
compte de 'Importance kt de l'ordre des problèmes sanitaires et
sociaux, ainsi que,de leur importance régionale, il est nécessaire
de connaître les réalités biologiques de la population.
est nécessaire de savoir quel est le rapport entre la population
rurale et urbaine, quels sont les problèmes détmographiques et
eugéniques, enfin les caractères pathologives de la population,
ainsi que les facteurs de milieu qui l'influencent. Seule une do-
cumentation précise, représentant dans une certaine mesure le
recensement biologique et social de la population, écartera l'em-
pirisme dans la direction sanitaire. Sur la base des documen-
tations, on peut établir des budgets par problémes, par program-
mes spéciaux trégionaux, etc., en évitant ainsi les formules stan-
dardisées et uniformes pour tout le pays. Dans ce but, l'organi-
sation des Atudes pour la connaissance de la biologie du peuple
roumain e,st nécessaire.
L'étude des problèmes mentionnés plus haut est done né-
cessaire pour l'établissement du plan d'organisation sa.nitaire.
La connaissance de ces problèmes conduira au triage et au clas-
sement de la population sous le rapport des valeurs biologiques
et orientera l'application des mesures d'organisation. Les re-

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cherches permettront le classement de la population en trois


categories:
Une proportion de population degradée, defective, qui
représente ;les elements anormaux de la société, se compo-
sant d'infirme,s physiques et psychiques, anommée population
dépendante", qui comporte une politique de ségrégation en
institutions de travail et en asiles.
Dans cette catégorie, les elements dysgéniques hérédité
tarke, se trouvent en grande proportion et représentent des
facteurs compromettants pour les generations A. venir. Le pour-
centage de ceux-ci est assez .élevé: en Allemagne, en 1931, il -
s'élevait à 100/o de la population, (2). Aux ttats-Unis, d'après
Mac Cormick, le chiffre total as elements dysgéniques s'est
élevé à 10 millions (3). En Angleterre, en 1929, rien que la pro-
portiOn des ancients mentaux s'est élevrée A, 8,56 pour mine
habitants (4).
Le president des États-Unis, dans son message adressé
au congrès le 18 Novembre 1945, a montré que, pour un recru-
tement de 5.000.000 d'hommes de 18 à 37 ans, 1.500.000 ont été
éliminés de ram& pour incapacité physique ou mentale (5).
On obtiendra ensuite l'évidence des malades, qui nécessi-
tent des soins et des traitements, pour etre récupérés. Ceux-ci
représentent l'importante categorie des déficients", pour l'as-
sistance desquels on organi.se la médecine curative, avec un-per-
sonnel et des institutions médicales correspondantes.
Séparant ces deux categories de la masse générale de la
population, il reste une forte proportion de population normale,
denommée population valide, envers laquelle l'organisation sa-
nitaire a le devoir d'appliquer des mesures de médecine pre-
ventive.

V. Organisation sanitaire nationale

L'organisation sanitaire dcit avoir un caractère specifi-


quement national. Elle ne peut pas étre adoptée par emprunt,
en appliquant tels quels les programmes d'autres pays, car elle
doit s'adolpter au type de structure sociale et .au degré d'évo-
lution de la collectivité respective.
Pour un Rat, le progranune doit avoir un caractère s'ac-
cordant avec la population dominante, rurale ou urbaine.

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Le niveau d'évolution des collectivités nécessite également


des,programmes correspondants d'administration et d'organi-
sation sanitaire. La santé étant l'expression d'une synthèse de
facteurs, qui comprennent, en méme temps que la constitution
biologique, aussi les influences variées qui découlent du degré
de développement de la société respective (facteurs ,économi-
ques, culturels), il est normal que les programmes varient d'a-
près le nivcau de la société respective. L'organisatioh sanitaire
doit tenir compte du degré de réceptivité de la population: tandis
que dans certains pays, l'initiative particulière a &passé l'Ptat
en ce qui concerne les préoccupations de santé publique et in-
di iduelle, dans d'a.utres, plus jeunes, et en cours de développe-
ment 1 principes direTteurs ao'vent émaner de lÉtat et avoir
quelquefois le caractère de mesures d'autorité.
Une app ication automatique des méthades internationales
en vue de la &termination des aspects synthktiques de la santé
de la population, West pas indiquée. Les méthodes ne peuvent
avoir une valabilité gWrale pour tous les pays et pour toutes
les régions; elles gardent le spécifique local. Les indices de
sant&, préconisés dans le cadre de l'orgrisation d'hygiène de
la Sociét6 des Nations (6), ont été créés dans le but d'unifor-
miser 1 s recherches dans les différents pays. Partant des 100
points-indices, on a établi un nombre plus limit; pour les cen-
tres urbains et pour le milieu rural. Mai§ les multiples &tails
que comporte la recherche des indice, écartent la possibilité
d'études à caractère synthitique de grandes régions ou de
pay§ (7).
Pour satisfaire notre conception de la connaissance de la
biologie du peuple roumain, des critériums corre,spondant aux
conditions suivantes sont ncessaires: nombre 4duit d'indices;
mensuration des phénomènes médico-sociaux les plus carac-
téristiques; prise en considération des facteurs sp6cifiques de
la population roumaine. Dans ce but, nous tenons pour 'vices-
saire la connaissance des problèmes biologiques et sociaux sui-
vants: la démographie (situation quantitative de la population) ,
l'eugénique (situation qualitative de la population), les mala-
dies infectieuses, les maladies sociales, le problème materno-
infantile, les maladies organiques, le standard de vie de la
population, l'alimentation, d'autres facteurs sociaux comme
l'habitation, le génie sanitaire, la culture et l'éducation.

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Un plan dirigé pour le redressement et le maintien du ni-


veau biologique de la population impose des programmes d'or-
ganisation médico-sociale pour toutes les trois catégories de
population mentionnées plus haut. Alors que pour les deux
premières catégories les solutions paraissent simples et bien
délimitées, celles-ci prennent un développement exceptionnelle-
ment vaste en ce qui concerne le programme pr,ventif et qui
doit étre appliqué et la population entière. La biologie de la
nation ne peut Atre réalisée en fait que par l'application des
méthodes de méidecine préventive et sociale (8). La médecine
préventive est la condition de la santé; son développement ré-
duira la chiffre des dysgéniques et des inalades (9). Le pro-
gramme de la médecine préventive doit comprendre: la poli-
tique d'Tnographique et eugénique; l'assistance de la mère et
de l'enfant; la protection de la population dans le champ du tra-
vail; la culture physique. Il comprendra ensuite les mesures
pour la prévention des maladies infectieuses, sociales et orga-
niques, enfin l'organisation des facteurs de milieu: relèvement
du standard de vie, alimentation, habitation, 011ie sanitaire, cul-
ture et piducation.
Pour l'élaboration du plan de santé publique d'un pays,
son application pratique et sa direction dans le temps, il est
donc nécessaire en premier lieu de connaitre synthétiquement
le niveau biologique et social de la population, ainsi que ses
caractéristiques rE-gionales.
Ces grands chipitres ont été étudiés par moi à l'aide de
recherches sur place. Je leur ai donné une grande étendue, avec
la tendance de faire des recherches dans tout le pays, par des
investigations de sondage, par régions, dbpartements et une
partie des communes à caractères spécifiques. D'après un plan
de travail dirigé, uniforme, j'ai essayé de compléter successi-
vement la. documentation, localit6 par localité.
Aidé par mes assistants, des .étudiants et des médecins,
j'ai réalisé une partie des recherches. Aujourd'hui le travail
continue dans le laboratoire de la chaire de médecine sociale,
et sur le terrain. En méme temps, l'élaboration des résultats
est en cours.

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12 Division d'Organisation

CHAP. 2.. ÉTUDE DES CARACTERES DE VITALITE

Les facteurs qui caractérisent cet aspect des recherches,


sont de nature à mettre en évidence la vitalité et le niveau de
la santé de la population. Ces deux aspects sont: la démographie
et l'eugénique.

I. Démographie.

Les phénomènes fondamentaux de la démographie sont:


la natalité, la mortalité, la mortalité infantile et leur bilan,
c'est-à-dire l'excédent. Ces phénomènes, considérés du point de
vue statistique, de manière compa.rative, peuvent nous donner
une image de la classification des provinces, zigions, départe-
ments. Dynamiquement, par leur éovlution dans le temps, ils
donnent des indications sur la tendance de la marche des as-
pects démographiques.
L'interprétation des chifres existants, das aux recense-
ments et aux publications de l'Institut de Statistique, ainsi que
-la politique de correction et de redressement numérique, revien-
nent aux autoriths qui veillent sur la santé de la population.
Les problèmes démographiques, 'Rant donné leur grande va-
riété, demandent à gtre étudiés par de minutieuses recherches,
..afin de pouvoir indiquer des solutions quand cela est nécessaire.
Dans ce qui suit, nous relèverons, de manière résumative, quel-
ques-uns des phénomènes caract6ristiques.

A. Evolution des trois facteurs démographiques (10).

En général, sur le plan universe', ainsi qu'en Roumanie,


les phénomènes démographiques sont en diminution. Le rap-
port entre eux et le caractère spécifique national doivent étre
connus pour servir au plan de la politique dkmographique.
La natalité dans le pays entier a diminué de 39,9 pour
mille habitants en 1906, à 26,5 en 1940, c'est-à-dire de 13,4
(dans le milieu rural de 15,1; dans le milieu urbain de 10,0).
La mortalité générale a diminué seulement dans une très
petite proportion: de 23,9 pour Mille en 1906» à 19,2 en 1940,
c'est-à-dire de 4,7; dans le milieu rural de 5,3; dans le milieu
urbain. de 2,2.

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Séanpe du 5 Octobre 1946 13

La mortalité infantile se maintient à peu près au mgme


niveau: de 19,3 en 1906 (décès pour cent nouveau-nés) iL 18,9
en 1940, marquant une diminution de 0,4 seulement; dans le
milieu rural de 0,1 et dans le milieu urbain de 1,8.
L'excéclent est très réduit: de 16,0 en 1906 A. 7,3 en 1940
(dans le milieu rural de 18,7 à 8,8; dans le milieu urbain de
6,5 à 1,3).

B. Groupement des départements par **ions d'après les phéisomènes


démographiqu es.

Considérant les phénomènes démographiques d'après les


départements et pour chaque phénomène A. part, nousi, pouvons
constater les caractères spécifiques régionaux.

Nala!Hi
tictrialili
Excédent naturél

20%.,
I.

Fig. 1. Natalité, mortalité, excédent, par départements de la Rou-


manie. Moyenne des années 1936-1938. Proportions pour 1000 habjtants.

Leur étiologie varie de département à département, res-


pectivement de région à région. Après examen de la natalité,

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14 Division d'Organisation

mortalité, mortalité infantile et de l'exciédent, qui en résulte,


les départements (voir fig. no. 1) peuvent étre group& en
trois catégorie: chiffres supérieurs, moyens et réduits.
Exemples caractéristiques pour chaque catégorie
Départements Prot ortions Pettites pro-
avec les plus gran- moyennes portions
des proportions
I FE- Vas- Te- Rome- Olt 1Putna Arad Caras Timirs
I

I ciu lui cuci nati 1

Natalité 42,5 41,2 40.4 34,7 34,7 34 19,9 ri,z 17,5


Mortalité 30,4 24,7 25,2 20,3 18,6 21,6 17,3 19,9 17,6
Mort. 'inf. 22,3 20,1 20,8 17,7 16,3 19,8 118 16,1 16,7

Excédent 10,1 16,5 16,2 14,5 16.1 12,4 1,9 2,1 0,2

La situation démographique - cite synthétise le bilan


qu'est l'excédent - est le résultat des deux phknomènes de base:
la natalité et la mortalité.
Les proportions variées de ces deux phénomènes cli:mo-
graphiques constituent une indication pour .la dynamique de
la population. Sous le rapport de la répartition de la popula-
tion d'après les groupes dlge, les peuples partagent en:
progressifs, stationnaires et régressifs. En notant la popula-
tion globale avec le coefficient 100, aux trois types de popula-
tion reviennent les coefficients suivants par groupes d'age (11) :

0-15 ans 16-50 ans au-dessus


del 50 ans

Type progressif 40 50 10
type stationnaire 26,5 605 23,0
Type régressif 20,0 .500 30,0

La Roumanie fait paztie des pays jeunes ou progressifs,


donc avec un grand pourcentage du groupe de 0-15 ans. Ce-
pendant, le pays a seulement cette qualification au total. En
considérant les phénomènes démographiques d'après leur com-
portement régional, la Roumanie se décompose en plusieurs

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Séance du 5 Octobre 1946 15

parties. En premier lieu, il y a les régions de type oriental,


avec les caractères démographiques des états orientaux
partements de Fälciu, Tecuci, Vaslui et autres) ; la proportion
dest départements de cette catégorie est encore suffisante pour
qu'elle domine et -donne au pays le caractère d'état progressif ;
ces rtions sont comparables, en tant que dynamique démogra-
phique, A, la Yorgoslavie, Bulgarie, Pologne, etc. En second lieu,
un nombre de départements avec une situation d'équilibre entre
les phénomènes démographiques, s'assurent un excédent natu-
rel suffissant; il y a des départements qui peuvent se comparer
la situation démographique des iétats du centre, et en partie
du nord de l'Europe, avec caractère démographique stationnaire,
comme l'Espagne, la Hollande, etc. Ceux-ci ont la situation la
plus favorable; une natalit6 suffisante et une mortalité réduite.
Enfin, un nombre de départements de Roumanie ont une carac-
téristique dihnographique comparable à celle des états défici-
taires, régressifs au point de vue de la population, dont le pro-
totype est la France (dans cette catégorie entrent les dépar-
tements: Arad, Caras, Cette caractérisation de la dy-
namique de la:population des départements est le résultat du
comportement des différents facteurs Manographiques; la dis-
tribution des groupes d'âge est variée, ainsi que les phénomènes
qui en découlent.
La politique sanitaire doit tenir compte du spécifique ré-
gional et diriger le programme d'après ropportunité.

C. Etiologic des phénomènes démographiques

Chacune des négions du pays a ses phénomènes démogra-


phiques caractéristiques, justifiés par un nombre de facteurs
spécifiques.
Prenant en considération seuls les départements A, carac-
tères extrêmes (au point de vue démographique), l'explication
des aspects démographiques est celle qui suit:
Pour les départements à population évoluant d'après le
type progressif (niveau élevé de la natalité ainsi que de la
mortalité et de l'excEdent) intervierment les causes sociales,
economigues et sanitaires, c'est-h-dire: le manque de culture
des masses, les conditions sociales inférieures (revenu, habita-
tion, etc,) et le manque d'assistance sanitaire; on observe que
2

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16 Divisicn d'Organisation

les trois départements donnés comme exemple, sont situ& dans


la partie orientale de la Moldavie, région déficitaire du pays.
Pour les départements b. population de type rkgressif, les
facteurs étiologiques psychologiques deviennent dominants, aux-
quels s'ajoutent également certains facteurs sociaux.
En ce qui concerne les facteurs psychologiques, nous' re-
trouvons dans les départements mentionnés, la conception
enracinée sur une base rationnaliste et matérialiste: l'in-
dividu cherche a tout prix que ses descendants montent le plus
haut possible sur l'échelle sociale et, pour faire fate aux dé-
penses, limite volontairement sa natalité. Partiellement inter-
vient la diminution du sentiment religieux. Par endroits, on
note le célibat da.ns une proportion plus kilevée. 11 se peut qu'in-
tervienne aussi un niveau plus évolui& de la culture, dévelop-
pant la conscience et le freinage de l'individu, afin d'empêcher
la procréation inconsciente, caractéristique des masses incultes.

D'. Importance de l'assistar ce médicale dans la détermination


des phénomenes démographigues.

L'évolution et la proportion des décès sont influencées par


l'organisation sanitare. Les proportions de la mortalité sont
beaucoup plus élevées dans les départements privés d'assistance
médicale.
Faisant le rapport entre la mortalité généralei et ila pro-
portion des morts qui ont bénéficié d'une assistance médicale
durant leur vie, nous constatons pour les départements i
bonne assistance médicale (dép. Tin4 et Arad) et pour les
clépartements à assistance médicale réduite (d.p. Falciu) :
Décès aves assitance médicale (voir aussi la figure 2).
(pourcentages du nombre total des décès)
dans le dans le
I
Proportion des décès
milieu milieu
I
rural urbain par rapport A la population
Dép. Timis 66,200/o I 90,4% 17,6 pour 100.000 hab.
Dép. Arad 53,7% t 89,24/o 17,3 pour 100.000 hab.
Dép. Fälciu 29,4% 4431,44/4 30,4 pour 100.000 hab. I

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Séance du 5 Octobre 1946 17

On constate que lb, où la proportion des as.sistés médicale-


'Rent se /Quit de 500/o, la mortalité devient à peu pre:a double.

Fig. 2. Décès en Roumanie avec assistance médicale, par départements


(rural et tutain). Pourcent,ages du nombre total des décès; année 1037.

E. Caractéristiques régionales d'après les causes de décès


L'ordre dans lequel se situent, numériquement parla.nt,
les &verses causes de décès d'une population, est de nature
caractériser le niveau d'évolution et d'organisation sociale et
sanitaire de l' tat respectif. .
Sur le plan universel, considérant les causes les plus im-
portantes de décès, nous sonunes en mesure d'interpriter le
sens biologique et le degré d'organisation sociale et moklicale
des ttats Tespectifs. On peut établir, b. ce point de vue, plu-
sieurs catégories.
Un certain nombre d'Etats présentent une succession de causes de
décès à peu près identique. Exemple: l'Angleterre et la Suisse. L'ordre
décroisant des causes de décès dans ces deux pays est: maladies de rap-
pared circulatoire, cancer, tuberculose, pneumonie.

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18 Division d'Organisaticrn

Dans une deuxième catégorie, dont font partie l'Allernagne, la Hol-


lande, la Belgique, le Danemark, la Tchéchoslovaquie, les causes de déces
sont dans leur succession, d'un pays à l'autre, mais il n'y a pas cette
identité complete dans l'ordre de succession, mentionnée pour la pre-
mIère catégorie.
Enfin, le reste des pays présente une grande variation des causes de
décès en ce qui concerne leur ordre.
Pour la première, et da.ns une large mesure pour la
deuxième catégorie de pays, la constance de la succession des
causes de décès s'explique par une bonne organisation hygiéni-
que et sociale, qui ne laisse pas place aux facteurs intean-
pestifs capables de produire de profondes perturbations dans
la morbidité, et la mortalite de la population respective. D'au-
tre part, l'état de maturité de ces peuples fait que, en téte des
causes de aces, figurent des maladies caractéristiques aux
'Ages ava,ncés.
La dernière catégorie de pays, par contre, laisse libre jeu
l'action des diverses causes de dikes, pour les motifs déjà cites.
Ensuite, la courte durée moyenne de la vie et la répartition
caractéristique de la population par groupes d'âge, fait prédo-
miner d'autres causes de aces que celles de la première et
de la deuxième catégorie.
La Roumanie entre dans cette dernière categorie, avec
la classification suivante des causes de décès (12) : maladies
de l'appareil respiratoire (en dehors de la tuberculose pulmo-
naire) ; maladies de la première enfancei (13) ; sénilité (passes
60 ans) ; maladies de l'appareil circulatoire; maladies infec-
tieuses et parasitaires, etc.
Les phénomènes démographiques de nature b. interpreter
le niveau social et sanitaire des départements et des regions
peuvent se déduire de la distribution des proportions des di-
verses causes de décès (fig. no. 3).
Ainsi, le9 décès par les maladies de l'appareil cardio-vas-
culaire, les pneumonies, la mortalité infantile, etc., nous mon-
trent une distribution topographique caractéristique, en rap-
port avec les facteurs médico-sociaux régionaux. Ces phéno-
mènes demandent à 'are interprétés, pour que, par une politique
dirigée, on apporte le correctif correspondant.
A l'aide de mes assistants et d'étudiants de V-ème et
VI-ème année, j'ai entrepris des recherches sur les divers
phénoménes démographiques.

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Séance du 5 Octobre 1946 19

Un problème d'un intérêt particulier est celui de la ferti-


lité, c'est-à-dire la vérification régionale de la capacité des
femmes entre 15 et 44 ans, de procréer des nouveau-nés vi-
vants. En Roumanie, la proportion des nouveau-nés vivants
pour 1.000 femes entre 15 et 44 ans est, en ehiffre globale, de
3.910, c'est4 dire en proportion de 152,2 pour une ann4e (1932)
(la proportion rurale étant 173 et la proportion urbaine 79).

7,1/4

bst
raz,b fe,n

eta de 1:7ppa,11I
respirshwe

LNli/beradases ij

kl /Wadies .'eLppatei/ (
1:1 e,re/aMire r I
$:..)r-
F;11.-..

) OUP
I - 200%...
....
)

._... .,

Fig. 31. Décès en Roumanie d'après les causes les plus importantes,
par départements. Proportions pour 100.000 habitants. Année 1937.

Ce phénomène, au sens à la fois biologique et social, doit


are étudié, et son aspect doit étre connu sur toute l'étendue du
pays.
En collabOration ") et sur la base de questionnaires, nous
avons réalis6 un certain nombre d'enquêtes à résultats utiles
et qui pourront s'ajouter sur la carte biologique de la nation.
Ce travail est en cours.

*) Avec le Dr. D. C. Georgesco.

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20 Division d'Organisation

II ressort des considérations énoncées plus haut que les


phénomènes démographiques sont la résultante des fac-
teurs biologiques et sociaux. Leurs inigalités créent les diffé-
rences démographiques. Le problème du redressement démo-
graphique est complexe et la politique sanitaire doit prendre
en considération tous les facteurs mentionnés. Pour la mise
en application d'un programme, il est cependant nécessaire
d'effectuer des recherches sur le complexe d'influences régiona-
les et seulement ainsi pourra-t-on instituer les mesures adé-
quates à chaque région. Dana ce but, avec mes asssitants et
une partie des ktudiants de la V-ème année, j'ai entrepris des
recherches d'orientatiou.

If. Eugénique
A. Importance du problème

Un aspect d'après lequel on peut interprkter la vitalité


présente et les perspectives futures d'une population, est sa
val ur biologique qualitative. La connaissance de l'état eugé-
nique de la collectivité est nécessaire pour obtenir un bilan
d s valeurs psychiques et morales de la nation et pour réaliser
une s 'lection des générations futures (14). Les dysgéniques
compromettent la valeur biologique de la collectivité, et, par
leur nombre important et toujou s croissant, ils représentent
une charge sérieuse pour l'élément valide de la nation (15).
Leur entretien (aliénés, débiles mentaux, délinquants, infir-
mes, 'etc ) pèse d'autant plus lourdement sur l'économie na-
tionale que leur nombre est plus grand Toutes les na-
tion,s s'intéressent A. ce phénomène. Autant que la recherche
démographique, l'étude de l'eugénique est nécessaire pour
le bilan de la santé, ou, comme, disait Félix (16). la
comptabilité des éléments qui composent la nation". Sur la
base de ces études est clirigé le plan sanitaire de redressement.
Les investigations eugéniques sur la population constituent
aujourcl'hui une prat'que courante da,ns tous les états civilisés.
L'Angleterre et les ttats-Unis d'Amérique sont à leur
En U. S. A. on a organisé, en 1938, par une vaste commission
composée d'hommes de science, une étude sur les problèmes de
la population (17). La commission met en évidence le bilan bio-

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Séance du 5 Octobre 1946 21

logique de la population, ainsi que la valeur des recherches


génétiques, tandis que les larges cercls de la société s'inté-
ressent à cette action. Ainsi, au congrès de Washington, en
1930, ont participé 50 nations, avec 4.000 délégués recrutés
parmi les psychiares, les hygiénistes, les sociologues, les éco-
nomistes, les juristes, etc. (18).

B. Recherches sur les dysgéniques dans le passé de la Rountanie


En fait, nous n'avons pa,s jusqu'aujourd'hui, en Roumanie,
d'études eug,6niques. On note cependant, dans le passé des Prin-
cipautés Roumaines; quelques préoccupations des dirigeants,
qui correspondraient aux désidérata eugéniques (par ex. ségré-
gation de certains éléments asociaux déjà au Xal-ème
etc.) (19). Les préoccupations ayant un certain aspect scien-
tifique ne commencent que dans la seconde moitié du X[X-ème
mais elles se limitent uniquement à l'établissement d'une
statistique sur les aliénés, les sourds-muets et les débiles men-
taux. La valeur de ces statistiques est relative, parce qu'elles
n'enregistrent que les malades des institutions, et encore pas
de toutes les institutions, de sorte que nous n'avons pas une
proport'on concernant la population dans son. entier.
1. Probléme des aliénés en Roumanie. En 1834, le Prof. Sutzu
(20), au congrès des médecins roumains, s'occupe pour la première
fois du chiffre approximatif des aliénés connus, dormant la propor-
tion d'un cas d'aliénation mentale pour 900-930 habitants. En 1886,
docteur G. Criliniceanu publie une statistique des aveugles et infirmes.
évaluant ceux-ci à 15.000. Pour la période de 1886 A 1089, les etudes pu-
bliées par le docteur Miletici (21), en 1896, indiquent un chifire de débiles
mentaux et sourds-muets, variant entre 2960 et 4162 par an (pour tout
le pays).
En tant qu'études plus completes, il y a miles du professeur I.
Félix (22), basées sur la centralisation des données du service sanitare du
pays; les chiffres de malades mentaux indiques par cet auteur restent
cependant inférieurs A la réalité, care le maximum indiqué est de 2230
malades ment,aux (en 1896).
Pour la période de 1598-1904 nous trouvons les données, toujours
officielles, du professeur Obregia (23); il est probable que ces chiffres
soient également de beaucoup inférieura A la réalité (pour 1904 A peine
2563 malades mentaux sont indiqués, et en ce qui conceme la proportion
par rapport à la population, elle aurait été de 20-80 aliénés pour 100.000
habitants dans les communes rurales et de 73 pour 100.000 dans les com-
munes urbaines).

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22 Divisicrn. d'Organisation

Pour. la période 1904-1908, les etudes publiées en 1910 par,le pro-


fesseur C. Parhon (24) apportent des données statistiques plus completes,
contenant également les proportions de malades mentaux par départe-
ments, pour 10000 habitants.
Après la première guerre mondiale, il faut mentionner l'étude des
Annales du Ministere de la Santé"4 due au docteur I. Glicsman (25)
(Février 1924), évaluant le chiffre des malades mentaux A 41113.
Le recensement de 1930 (26) et ultérieurement l'enregistrement con-
tinu du mouvement de la population de la Roumarite de 1991 A 1939 (27),
ont essayé d'apporter des precisions numer:ques sur les différents dys-
géhiques. Les chiffres se referent aux décès par: épilepsie (moyenne 716
par an), démence précoce et autres psychoses (moyenne 259 par ah).
Les différentes statistiques des h6pflaux de spécialtié: hApital So-
cola (28), hepital de Sibiu, lnstiturde maladies mentales, nerveuses et
endocrinologiques de Bucarest, ont également apporté des contributions
au chApitre des dysgénies representé par les maladies mentales. Dans
une etude professetu- P. Tomesco (29) sur les maladies mentales du
milieu rural, publiée en 1940, on montre que la proportion la plus élevée
serait presentee par l'Olténie, et la plus rédtute, par la Dobrogea (sta-
tistique de 1116pital central pour maladies mentales et nerveuses de
Bucarest).
2. Statist que des sourds-muets. La plus ancienne statistique date
du docteur G. Miletici (30) pour l'époque 16l8919. Il montre que le
chiffre des sourds-muets était en 1886 de 2114 et qu'il va en croissant,
pour arriver en 1889 A 2892. En 1898 et 1997 les statistiques de Félix (31)
montrent qu'en 1996 se trouvaient dans le pays 4071 sourds-muets (429
dans les communes urbaines et 4022 dans les communes rurales), tandis
qu'en. 1897 it y en avait 4068, dont 350 dans les communes urbaines et
31718 dans les communed rurales. Ce méme auteur signale le chiffre des
sourds-muets exempt& lors du recrutement: en 1893, 97 sourds-muets,
en 1994, 39, pour arr ver en 1899 A 80.
Pour l'époqua 1898-1904, il existe des données plus completes sur
les sourds-muets dans le pays, ainsi que sur leur répartition par dépar-
tements, dues au professeur Al. Obregia (32). Dans le pays entier,
existait le nombre suivant de sourds-muets: en 1898 il y en avait 4707
(79 pour 100.000 habdt.); en 1895 5601; en 1900-5901; en 1001-6676; en
1802-5897; en 1903-6014; en 1001 '59101(92 pour 100.000 habitants).
La statistique des sourds-muets n'apparalt plus ultérieurement qu'A
l'occasion du recensement de 1030. A cette date, la distribution des
sourds-muets par départements (pour 100.000 habitants) est la suivante:
Muscel 327 Odorhdi 106
Hunedoara 286 Brasov 169
Gorj 217 Näsäud 161
Arges 217 Cluj 149
Alba 206 Ciuc 145
TArnava Mare 107 Putna 144
Maramures 182 DAmbovita 143
VAlces 170 Trei Scaune 139
FAgAras 168 Arad 134

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Séance du 5 Qctobre 1946 23

Severin 129 Romanati 99


Somes 129 Falciu 95
Mures 127 Dolj 91
Mehedinti 126 Salaj 89
Sibiu 124 Teleorman as
Caras 123 Neamt
Turda 122 Botosani 87
Bihor 129 Roman 86
Prahova 111 Vaslui 81
Buzau 110 Tutova 76
Dorohoi loa Ialomita 71
Timis-Toront. 106 Covurlui 70
Tr. Mica 106 Tecuci 63
Baia 106 Iasi 67
Olt 100 Constanta 67
R.-Sarat 100 Ilfov 63
Vlasca 99 Braila 61
Bacau 99

3. Statistique de la débilité mentale Dans l'ancienne littérature


nous rencontrons des chiffres qui totarsent les cas de débilité mentale
de toutes categories (goitreux, imbéciles, idiots).
Le crétinisme enclémique a été étudié en Transylvame par Lange
de Brasov, en 1785 (33).
La statistique sur le crétinisme, qui apparait sur les années 1886-
1889 pour tout le pays, démontre qu'en 1886 il y avait un nombre de
846 cretins, et en 1889 ce chiffre monte à 1350 (34).
Aux recrutements de la période 1893-1899, le ehiffre des jeunes
gens réformss pour cause d'imbécillité et d'idiotie variait entre 100 et
123, et pour le crétnisme entre 13 et 31, pour le total des jeunes gens
s'étant présentés au recrutement (35). Le chiffre des cretins augmente,
d après les statistiques ultérieures, ce qui fait qu'en 189'7 on nous indique
pour le pays entier 1683 cas de crétamsme (223 dans les communes tir-
baines et 1460 dans les communes rurales) (36). Enfin, de 1898 a 1904
nous possecions la statistique d' Obrégia (37) sur le nombre des cretins
existant en Roumanie.
1898 .2028 cretins
1899 2756
1900 2834
1901 3008 .,
1902 1931
1903 . 3034
1904 3128

Après cette époque, nous ne possécions plus de données completes


sur le nombre des cas de débilité mentale dans le pays.
Pendant ces dernières années, les examens en série de la popu-
lation permettent une deduction de la fréquence des cas de débilité
mentale dans certaines regions du pays. Un tel exemple se trouve dans
l'examen de plusieurs villages des departements de Sibiu, ragaras et
Severin

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24 Division d'Organisation

Dans le département de Sibiu (36) nous trouvons les chiffres sui-


vants, indiquant la proportion maxima:
Commune de Cunta, 564 ca s de débIlité mentale pour 1100.000 hab.
Commune de Tglnacel, 460 cas de débilité mentale pour 100.000
halo.
Et les chiffres minima:
Corrunune de Cacova, 58 cas de débilité mentale pour 100.000
hab. Commune de Juea, 38 cas de débilité mentale pour 111101.000
hab.
Dans le département de Fäggras, dans la commune de Dragus
(39), en examinant la population eritière, on a trouvé une proportion
de débilité mentale de 68 cas pour 100.000 habitants4
Dans le département de Timis, dans la commune de Belint (40),
l'examen de la population entière donne un chiffre se rapprochant de
celui de la commune de Dragus.
4. Stitistique des délinquants (homicides) Les délinquants, eux
aussi, sont considérés aujourd'hui comme des, dysgéniques. Nous ne
trouvons des recherches sur ce chapitre et des chiffres valables, que
dans les travaux de l'In.stitut de Statistique (41). La répartition par dé-
partements de la proportion des homicides (pour 100.000 habitants) est
rendue dans le tableau qui suit, pour l'année 1933:

Tutova 14 Odorhei 5,2


Mehedinti 14 Caras 5
Covurlui 12.3 Braila 4,8
Tulcea 11,9 Vaslui, 4,8
Tecuci 11,5 Hunedoara 4,8
Putna 11,3 Cluj 4,7
Iasi 11,2 Tr. Mica 4,6
Dolj 10,2 Teleorman 44
Prahova 9,4 Maramures 4,2
Vâlcea 9.9 Dorohoi 4,1
Severin 7,9 Timis 4
Trei Scaune 7,9 N5s'and 4
Dambovita 7,9 Buzà'u 4
R manati 7,8 Muscel 3,3
Ramn'cul Sarat 7,6 Baia 3,7
Constanta 7,6 Mures 3,7
Arges 7,4 Satu Mare 3,6
Vlasca 7,4 Sibiu 3,5
Falciu 7 33rasov 3.5
Gorj 6,5 Ialomita 3,5
Ilfov 6,3 Tr. Mare 3,3
Roman 6,3 Bihor 3,3
Olt 6,2 Somes 3,1
Ciuc 6 Arad 2.49
Botosani 5,7 Salaj 2.0
rággras 5,7 Bacau 2,6
Neamt 5,3 Alba 0,9

6. Statistique des suicides. La proportion des suiCides (pour 100.000


habitants), par départements, est aussi une indication pour le nombre

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Séance du 5 Octobre 1946 25

des dysgéniques. D'après les travaux de l'Institut de Statistique (42),


les proportions (pour ,1J00.000 habltants) réparties par départements, pour
l'année 1933, ont eté:
Brasov 30 Neamt 8
Trei Scaune 28 Ngsdud 8
Timis 26 Somes 8
Mures 24 Caras 7
Tr. 1Vlare 21 Turda 7
Odorhei 19 Bacdu 7
Sibiu 18 Dolj 6
Arad 18 Arges 6
Ciuc 17 Buza'u 6
Alba 16 Dorohoi 6
Ilfov 15 Tecuci 6
Bihor 16 Vaslui 6
Covurlui 16 Tr. Mica' 6
Cluj 14 Gorj 5
Tutova 13 Romanati 5
Hunedoara 13 Maramures 4
Iasi 12 Tulcea 4
BrEla 12 Dambovita 4
Satu Mare 11 Ialomita 4
Sälaj 11 Olt 4
rágaras 10 Teleorman 4
Roman 10 Putna 4
Severin 10 Mehedinti 3
Prahova 9 Valcea 3
Baia 9 Muscel 3
Constanta 8 R.-Sarat 3
Botosani 8 Vlasca 2
Fälciu 8
C. Nos recherches sur les dysgéniques en Roumanie et le plan
d'extension des études

De la conception limitative, qui classifiait dans la catégo-


rie des dysgéniques seulement les anormaux ayant ,des symp-
tômes d'aliénation mentale, donc avec de profonds troubles
psychiques, la conception d'aujourd'hui étend les préoccupa-
tons d'eugénisme à toutes les catégories d'individus déséquili-
brés, en commengant par ceux qui sont compatibles avec la vie
sociale et allant jusqu'à proprement dite. Ainsi
congu, le problème acquiert un caractère d'hygiène mentale,
qui se prEoccupe du dépistage des formes incipientes des psy-
chopathies et ayant, comm.e base d'action, des moyens pré-
ventifs.
Danz la catégorie des dysgéniques, il faut intégrer égale-
ment les individus ayant des anomalies et des infirmités Mr&
ditaires transmissibles, donc de nature A. &grader les généra-
tions futures.

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Partant de ce principe, le plan de recherches sur les dys-


génies en Roumanie doit étre basé sur des méthodes qui per-
mettent de découvrir les anormaux par tous les moyens et sur-
tout dès llge le plus précoce. Dans le plan conçu par nous et
qui est en cours d'application, nous menons les investigations
sur les catégories suivantes d'individus:
1. Les recrues représentent rune des voles les plus importantes
permettant de connaitre les dysgénios, tent par leur nombre important
et leur provenance de toutes les localités du pays, que par le fait que
l'opération de recrutement permet un triage très sérieux suivant le
diagnostic vérifié, des anormaux présentés. On peut ainsi découvrir
sur les recrues les categories d'anomalies psychiques suivantes (comme
elles sont inscrites d'ailleurs sur les tableaux sanitaires des services
de recrutement): a) affections psychiques mentale; b) affecticms du
système nerveux;c) épilepsie; d) sourds-muets et goltrewc; f) nanisme-
infantilisme.
2) Les malades psychopathes des h6pitaux représentent, eux aussi,
une catégorie bien clef-lane, dont la statistique et les recherches généti-
ques peuvent nouS donner une evidence certaine sur les dysgéniques.
36 Les recherches sur les écoliers permettent de découvrir des
anormaux psychiques, des leur admission à l'école et pendant l'époque
scolaire; l'étude de ceux qui redoublent leur classe donne en grande
mesure unel indication sur certaines déficiences biologiques et p ychi-
ques ayant urr caractère héréditaire.
L'enregistrement et l'examen des délinquants et surtout des
délinquants mineurs est, de meme, une indicaticm qui découvre la tare
héréditaire.
La statistique des suicides, leur répartition régionale, etc., nous
dorme des indications pour une hérédité anormale.
Le chiffre des infirmes et de la population dépendante est quel-
quefois une indication aiclant à la découverte de certaines maladies
héréditaires.
L'examerb (ou sondage") de toute la population d'une localité
est une voie bien fondée pour établir la proportion ded anormaux de la
localité respective.
Pour toutes ces catégories sociales, les recherches eugéni-
ques doivent se baser en premier lieu sur la statistique, afin de
connaître le chiffre total, les catégories de malades, leur dis-
tribution topographique par départements et régions, etc.
En deuxième lieu, les recherches de dépistage doivent
étre complétées par des recherches génétiques, afin de pouvoir
constituer des fiches génétiques et de pouvoir diriger, prenant
comme base ces études, le plan de politique eugénique.

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Séance du 5 Octobre 1946 27

I. EXAMEN DES RECRUES


a) Historique. Les données concernant les recrues sont parmi les
plus anciennes données eugéniques effectuées avec régularité chaque
armée et consignees dans des actes officiels. Elles n'ont été cependant
utilisées pour des investigations sur la santé publique, que d'une manière
fragmentaire et moins encore dans un but eugénique.
Cependant, parmi les médecins précurseurs, qui ont entrevu l'im-
portance, pour la connaissance de la biologie du peuple, de l'examen
medical passé par les recrues, nous devons en rappeler quelques-uns.
La première statistique sur les recrues est celle publiée par Caro/
Davila en 1863, sur les jeunes gens enregimentés pendant cette année et
nés en 1842, 18143 et 1844. Il.nous est donne dans cette statistique des
dormées completes concernant la taille des recrues et les affections
trouvées à ces jeunes gens. 11 est ainsi intéressant de remarquer que,
parmi 4366 recrues, aucun n'avait une tail's plus élevée que 1 m. 80.
De meme, parmi 9486 jeunes gens examines au recrutem.ent de 1860, 3976,
c'est-à-dire 42P/o, ont été trouvés inaptes (pour le service militaire et
exemptés, comme étant affectés de divers défauts physiques (43).
Nous rappelons également le Docteur C. Crainiceanu (44), médecin
militaire, spécialiste en ophtalmologie. De ses considerations sur le tra-
chome dans notre pays, beaucoup peuvent former encate aujourd'hui
des points de depart. En 1886, il a tertu une conference à Iasi (45)
sur les infirmes et les aveugles du pays. II est intéressant de rappeler
la grande proportion d'infirmes, que le Docteur Cräiniceanu indique pour
les départements/ de Mehedinti et Argeq. En 4.800, la commune"de Lo-
vistea du département d'Arges était considérée comme la localité ayant
le plus d'idiots (goltreux). Les mêmes départements présentent au-
jourd'hui encore, après 8r7 ans, un nombre élevé d'idiots.
Un autre médecin militaire du siècle dernier, dont nous devons
faire mention, est le docteur Z. Petresco. Il interprète les chiffres ob-
tenus au recrutement, dans son ouvrage Un essai de statistique mé-
dico-militaire" (46).
Pan un autre ouvrage du Docteur Petresco (47), nous apprenons
que les maladies prédominantes dans rarmée roumaine de ce temps
étaient: la fièvre typhoIde, l fever intermittente (paludisme?), les ma-
ladies pulmonaires aigiies et laltuberculose, alors que dans d'autres pays,
PAngleterre par exemple, l'ordre était: la tuberculose et la scrofulose,
les maladies de Pappareil respiratoire, du coeur, des autres organes et
les accidents.
En 1680, nous trouvons un rapport di docteur I. Nicolaesco (48)
sur le recrutement des jeunes gens dans le departement de Muscel.
Le Docteur Felix (49), notre premier grand hygiéniste, montre le
ahitffre des recrues réformés par suit' e de différentes maladies sociales,
pendant les dernières années du siède dernier.
A notre siècle et à notre époque, à part quelques articles sans im-
portance particulière,11 n'existe aucune etude.

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28 Division d'Organisation

b) Recherches personnelles '). Considérant que dans no-


tre pays il n'a pas été institué d'examens médicaux, systémati-
ques en série, comme on a procédé dans d'autres pays: l'Amé-
rique, l'Angleterre, l'Allemagne, etc., et que les dirigeants
de notre santé publique établissent d'habitude les indices de
santé de la population d'après la méthode des sondages occa-
sionnels, considérée it juste raison comme insuffisante, nous
avons procédé a des recherches détaillées et A rendre systè-
matiques les ré.sultats du seul grand examen en série de notre
pays, celui des jeune4 gens a la date du recrutement. La tech-
nique employie A été la suivante:
Nous avons pris du Grand ntat Major les chiffres ab-
solus sur les recrues des contingents 1941/1947. Nous avons
transformé ces chiffres en pourcentages, d'après les chapares
qui nous ont intéressés. En premier lieu, nous avons établi
le pourcentage de ceux qui meurent avant rage de 21 ans.
Dans le calcul de ce pourcentage, nous nous sommes cepen-
dant heurtés au manque de certaines données fondamentales
d'état civil, que nous n'avons pu trouver i l'Institut de Statis-
tique. Nous n'avons trouvé dans aucune publication, les nou-
veaux-nés vivants, par sexe, des années 1920-1927; c'est pour-
quoi nous avons calciflé ces données d'après la fréquence inter-
nationale, ce qui fait qu'elles présentent un porcentage d'ap-
proximation.
De méme, nous avons calculé les pourcentages: des ajour-
nés médicaux, des réformés, des clas,sés pour le service auxi-
liaire, par départements et par moyennes. Nous avons étendu
cet duvrage également sur le calcul du pourcentage de la taille,
du périmètre thoracique, de la profession et de la culture.
Nous avons recherché minutieusement la statistique sa-
nitaire du recrutement, obtenant les chiffres et les pourcen-
tages des maladies présentées par les recrues, classées par ca-
tégories de gravité, départements, provinces, pays.
Nous travaillons a ces donnies depuis trois ans.
Cette étude -nous a conduit a des résultats concernant:
les décès jusqu'à 21 ans, les ajournés médicaux, les réformés
et les classés pour les services auxiliaires. Le nombre des cas
examinés est de 738.351, comprenant les contingents 1941-1946

*) Ftecherches en cours avec le Dr. I. R. Dinu.

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Séance du 5 Octobre 1946 29

inclusivement. Le total des inscrits pour ces 6 années (1941-


1946) a été de 1.100.639, desquels sont rest& en vie 738.531,
qui se sont présentés au recrutement. La situation générale des
retrues est donnée dans le tableau suivant:

1941 1942 1943 1944 1945 1916


Total p.
6 ans

1. Inscrits 186.8741149.028 183.904 204.004 221.116 147.713 1.100.039


2. Présentés 125.393 99.818 126.755 136.887 150.362 09.116 738351
3. Décédés 61.481 49.030 62.149 67.117 '73.734 43.597 362.108
4. Réformés 3.187 8.099 3.929 4.243 2.741 2.012 19.911
5. Ajournés 8.301 0.619 8.391 9.0611 2.937 1.814 37.123
0. Service
auxiliaire 1.166 929 1.178 1.273 1.375 1.174 7095
7. Total des
perte_s 74.835 59.777 75.647 81.694 80.787 53.597 426.227
8. Pertes par
maladies 13.354 10.674 13.498 14j5'771 7.053 5.000 64.156
9. Bons pour
le service 112.0319 99144 119.257 122.310 143.329 94.116 674.105
militaire

Les départements ayant la plus grande mortalité jusqu'a


21 ans (décès sur 100 nouveaux nés-vivants de l'année respec-
tive) sont: Vlawa (43,4); IndAuti (42,6); Vaslui (41,6); Bi-
hor (40,7) ; Satu-Mare (43,3) ; Fälciu et Tecuci (40).
Les départements ayant la. plus petite mortalité sont:
Arad, (19,2) ; Timis (18,8); Hunedoara (11,7).
Lo reste des départements se place avec des coefficients
entre 20-400/o. ttant donné que la majorité prEsente des coil-
ficients plus &ley& que 300/o, nous pouvons dire que la morta-
lité jusqu'A 21 ans est le double de la mortalité infantile.
En moyenne done, se présentent au recrutement 600/0 des
nouveaux-n:s de l'année respective. Mais ceux-ci ne sont paz
tous valides; ainsi le triage continue avec les réformés, les
ajournés médicaux et ceux class& pour le service auxiliaire.
Les départements ayant la plus grande proportion de ré-
formés sont (calcul pour cent présents) :

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30 Division d'Organisation

Satu-Mare (4,7) ; Muscel (4,5) ; Severin (4,4) ; Maramures,


Trei-Scaune et Arges (4,2) ; Brasov (4,1) et Dolj (4).
11 est à remarquer l'apparition du département d'Arge§
parmi ceux ayant le plus grand pourcentage d'inaptes au ser-
vice militaire, aujourd'hui comme il y a 86 ans.
Les départements ayant le plus petit pourcentage de ré-
formés sont: Tarnava Mick (1,9) ; Vla.§ca et Baia (2,2) ; Roma-
nati, Milo., Iasi et Salaj (2,3) ; Roman, Alba et Turda (2,5).
De même, les départements de Constanta et Tulcea pré-
sentent, d'après nos calculs, un pourcentage de 2,3 réformés,
mais, entre 1941-1946, se sont produites dans ces rkgions
d'amples, migrations, qui imposent un correctif aux chiffres
trouvés.
Le reste des départements (la majorité) présente entre
2,5 jusquq 4010 de raormés sur le total des présents.
Au chiffre des réformés, s'ajoutent les autres déficients.
les ajournés médicaux, parmi lesquels une grande partie sont
class& comme inaptes après deux ajournements.
Les départements ayant le plus grand pourcentage d'a-
journés médicaux sont: Arge§ (17,2), pour cent présents; Ro-
manati (12,7) ; Satu-Mare (11,1) ; Cara s (10,1) ; Hunedoara
(9,4) ; Dâmbovita (9,3) ; Turda (8,8) ; Bihor (8,4) ; Mehedinti
(8,6) ; Neamt (8,8) ; Vlasca (8,3) ; Muscel (8,2) ; Bac6u (8 3).
Les départements ayant le plus petit pourcentage d'a-
journés médicaux sont: Ialomita (3,1), Sälaj (3,3) et Doro-
hoi (3,7).
Le reste des départements (la majorité) présente un
pourcentage d'ajournés entre 4 et 80/o.
Le critérium de classification pour cette catégorie étant
plus élastique, les commissions de recrutement n'ont pas pro-
cédé avec la même objectivité.
Nous pouvons dire la mime chose de la catégorie de ceux
classés pour le service auxiliaire, dont le pourcentage est en-
core plus réduit: de 1,9 (Alba) ; 1,8 --(Putna), jusqu'à 0,2 (Su-
ceava), 0,3 (Ialomita, Tulcea, Botosani, Dorohoi, Roman et
Baia).
Le chiffre de ces derniers est en général plus important
dans le milieu urbain, la ville de Bucarest présentant le pour-
centage de 8,6.

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Séance du 5 Octobre 1946 31

Quant aux proportions des maladies dysgénéisantes parmi


les recrues, par départements, voir la fig. no. 4.
Mat

ailffir; ansok,$)shimenereeza

Mgmirear

e,n.0
e 4i/eps, Pi

Fig. 4. Maladies. héréclitaires et dysgéniques des recrues des années


194b et 1946. Situation en Rournanie, par clépartements.

2. Examen des psychopathes. Afin de connaltre le dys-


géniques des hôpitaux, nous avons entrepris *) des enquêtes
avec des assistants et collaborateurs divers, ainsi qu'avec des
étudiants en médecine de la dernière année.
Le but de ces recherches est de découvrir: a) le nombre
des dysgéniques; b) leur distribution géographique; c) le nom-
bre et la situation des familles de dysgéniques. L'exa.men de la
famille se fait au point de vue social et génétique. On fait une
enquête sur les dysgéniques existants dans la famille, la fré-
quence dans certaines familles, les aspects spéciaux de ces
affections dans notre pays. Prenant cette fiche comme base,

*) En collaboration avec le Dr. C. Daniel.


3

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32 Divisicm d'Organisation

pourra enregistrer d'autres infirmités héréditares diver-


ses, la conduite des dysgéniques sous le rapport démographi-
que, les relations entre les différentes affections héréditaires,
etc. etc.
Afin de pouvoir réaliser des recherches, nous avons éla-
boré un plan de travail, qui est en cours d'application:
Le triage des malades se fait par les étudiants. Nous avons dé-
buté par les malades de l'helpital d'aliénés et de maladies nerveuses
ainsi que de la clinique neurologique de la Faculté de Médecine de DI-
carest. Nous avons travaillé aux recherches sur les malades choisis sur
un an, l'opération devant étre continuée, afin de conduire ces Investiga-
tions sur les malades pendant une période de 10 ans.
La distribution topo graphiques des malades sur des cartes,
d'après les maladies, pour la capitale (par rues) et en province, aim
d'être répartis aux enquêteurs sur le terrain.
Organisation de cours spéciaux pour les étudiants qui ddivent
faire les enquêtes généfiques; ces cours ont eu comme but surtout les
affections dysgéniques et les enquéteurs ont eu à leur disposition des
instructions d'A peu prés 20 pages, en vue des recherches.
Le travail sur le terrain: on a indiqué A chaque étudiant le
nom, l'Age, l'occupation, le diagnostic précis, l'adresse exacte du malade,
ainsi que l'affecfion héréditaire qu'il doit rechercher. Chaque étudiant a
eu 5 malades à sa charge.
L'enquéte génétique devra étre étendue le plus possible et com_
prendre au moins 3 générations; de même, la feuille d'observation cli-
nique sera attachée à celle d'enquéte, ainsi que les examens et les ana-
lyses éffectuées.
Le nombre des étudiants répartis pour Vann& courante
est de 100, qui éffectueront des recherches sur 500 malades
ayant des affections héréditaires. Parmi ces 100 étudiants, 81
effectuent des enquétes b. Bucarest sur un total de 405 mala-
des, et 19 recherchent l'hérédité dans les 9 départements sui-
vants: Dolj, Bra§ov, Muscel, Covurlui, Constanta, Dâmbovita,
Teleorman, Prahova et Mehedinti.
Nos recherches apparaissent stlrement restreintes, fait ex-
plicable par le nombre réduit de malades choisis dans les hôpi-
taux et le chiffre récluit des enquéteurs.

3. Recherches des dysgénies dans le 'milieu scolaire.


a) Les anormaux psychiques dans les écoles. D'après le
male principe de triage des valeurs biologiques, utilisé dans
l'armée, une recherche des valeurs biologiques s'éffectue parmi

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Séance du 5 Octobre 1946 33

les écoliers. A l'admission dans les écoles, on effectue une im-


portante selection, dont le bilan représente une mensuration
des anomalies biologiques. Les recherches statistiques près du
Ministère de l'tducation Nationale et les institutions d'enseig-
nement, nous fournissent une evidence de ces moindres valeurs.
Une enquête entreprise par moi en 1936 sur les enfants d'école
en Roumanie, d'après les statistiques officielles, nous démontre
que parmi 5.500.000 &eves entre 5 et 18 ans, le chiffre des
anormaux psychiques s'élève à 14.000 (50). Ces recherches,
suivies ann.& par année, sont de nature A, indiquer revolution
des dysgeniques parmi la masse scolaire.
b) Problème des écoliers redoublants. Les élèves redou-
blants constituent un problème d'hygiène mentale, ayant A, sa
base des facteurs d'ordre biologique, social el; psychologique.
Par opposition avec le passé, qui considérait ce problème comme
étant exclusivement de nature scolaire, aujourd'hui sa resolu-
tion requiert une collaboration entre la biologie, la psycholo
gie, la pédagogie, etc.
Dans ce but, nous avons entrepris *( l'enquête, dans le Ica-
dre de la Chaire de Médecine Sociale, dans 25 communes ru-
rales, sur 319 élèves. Les travaux sur le terrain ont éte exe-
cutes par des étudiants de V-ème =née de la Faculté de Me-
-decine, ayant eomme base au préalable, un" cours special, le
questionnaire et les instructions nécessaires pour le/travail sur
le terrain. Les étudiants ont été contr6les et diriges par notre
personnel techniUue.
Cette enquete nous a conduits à des conclusions de grande
importance sur les èves redoublants. On a pu constater des
antecedents charges au point de vue de la pathologie hérédi-
taire et personnelle.
Ainsi, parmi les redoublants, 800/0 avaient souffert de maladies
mfectieuses; 34,80/0 ont eu un retard de deux ans et 29,6qo ont eu un
retard de plus de deux ans, avant de pouvoir parler. Dans les antécé-
dents familiaux, on rencontre une proportion importante de maladies so-
ciales: 5,6% de syphilis; 9,70/o de paludisme; 11,30/o d'akoolisme. Sans
entrer dans des details (l'exposé plus large fera robjet de communica-
tions spéciales), nous devons signaler que la grande majorité des families,
plus de 420/0, &talent en grave déficience au point de vue social: le grand
nombre d'enfants dans la famine, la promiscuité et l'état d'hygiène
caire, les logements insalubres, les parents ineultes.

*) En collaboration avec le Dr. N. Gagesco.

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34 Division d'Organisation

La connaissance de l'étiologie des enfant,s paresseux, fait,


de même, partie du programme d'organisation eugénique et
sociale.
Recherches sur les délinquants. Les délinquants sont
en général l'expression d'une hérédité tarée. Ils manifestent
d'une manièref réitérée des conflits avec la société, basés sur
des impulsions qui, de fait, sont l'expression d'états morbides.
Les recherches génetiques démontrent la presence des déliquants
dens l familles ayant une hérédité pathologique et c'est pour cela que
nos recherches doivent se diriger dans ce domaine, afin de completer
aussi de cette manière le tableau des families capables de compromettre
la descendance.
Les delinquents mineurs. L'étiologie de la délinquance infantile est
de deux categories: a) facteurs pathologiques, comme l'hérédité syphili-
tique, alcoolique, névropathe; b) facteurs d'ordre social, comme le man-
que de surveillance des enfants. parents ternaries, milieu familial im-
moral et promiscuité (51). Les recherches jusqu'A ce jour, ont prouvé
que dans la délinquance infantile, Panormalité psychique et surtout la
debilité mentale ont un rôle capital. Nous trouvons,parmi les aélinquants
mineurs, des monstres et des perverts moralernent des débiles menraux
présentant des formes épileptoides, des dipsomanes, etc.
Les recherches entreprises par nous afin de découvrir les
dysgénies ayant comme point de départ ces catégories socia-
les, ont été dirigées vers les mineurs saisis par les in-
stances de jugement et soumis à un régime d'internat.
De méme, avec l'aide d'un certain, nombre d'étudiants,
ayant acquis une initiation préalable par des fiches et
des instructions, nous sommes passés à l'enquEte biolo-
giqUe et sociale des enfants de ces institutions. Les recher-
ches continuent *). Dans le plan dirigé, pour la rédaction
de la carte et des fiches des familles dysgéniques de la flou-
manie, cette catégorie doit Etre examinée dans sa totalité. A la
recherche de ce problème, nous tâcherons d'intéresser toutes
les personnalités en mesure de poursuivre de telles investiga-
tions.
Les chiffres des suicides devront Etre recherchés par
les statistiques et le matériel documentaire existant, et suivis
d'enquétes.
Tout aussi utile est la recherche des diverses catégo-
*) Les recherches sont en cours dans les institutions Mternats de
mineurs delinquents, de Bucarest.

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Seance du 5 Octobte 1946 35

ries d'infirmes, l'enquite sur l'origine héréditaire ou acquise


da l'infirmité, etc.
7. D'une utilité ayant un caractère presque expérimen-
tal, est l'étude de la population par des sondages de petits cen-
tres, vérifiant les catéglyrie,s de dysginiques et établissant les
proportions de région à région.
Les problème,s énumérLs, ont tous un apport important
dans la vérification des families dysgéniques; les recherches
entreprises dans tous ces domaines sont de nature b. exposer le
problème de la distribution des dysginiques, sa gravité et les
tendances évolutives. L'étendue de ce sujet comporte l'Alabo-
ration des plans de travail unitaires et la division du pays en
secteurs, sous la direction des autorités locales, qui ont la com-
pétence et l'intérét pour l'étude des problèmes d'eugénisme.
CHAP. 3. LA RECHERCHE DES FACTEURS PATHOLOGIQUES
AYANT UNE INFLUENCE SUR LA SANTE COLLECTIVE
I. Les maladies infectieuses
Les problèmes énumérés ont t,ous un apport hnportant
&gradation et de décimation de la population. Les _maladies
infectieuses représentent un problème exigeant un programme
important pour la direction de la santé publique.
La science de l'épidémiologie et de l'immunologie a fait
d'importantes conquêtes, qui ont conduit A, la réduction de ces
fléaux. Une grande partie des maladies infectieuses peut "ètre
prévenue et une partie peut étre traitée avec efficacité. Les réa-
lisations, dans ce domaine de la santé publique, sont l'expres-
sion de la civilisation des nations et de l'organisation sanitaAre.
La réduction, spécialement, des maladies qui peuvent étre pré-
venues par l'immunisation (diphtérie, scarlatine, fièvre ty-
pholde, etc.), ainsi que de celles à traitement spécifique (mé-
ningite cérébro-spinale, pustule maligne, tétanos, dysenterie),
est un critérium de classification des états au point de vue de
l'hygiène collective. Les états se comportent d'une manière dif-
férente A. ce point de vue.
En Roumanie, les maladies infectieuses ont des propor-
tions différentes de frquence. Il existe ici aussi des caracté-
ristiques régionales, expression du niveau social de la popula-
tion et des mesures d'organisation winita ire. .Afin de pouvoir

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36 Division d'Organisation

établir ces caractéristiques rkgionales, concernant l'endémicité


des %maladies et leur proportion, nous avons entrepris des re-
cherches *) pour les années 1934-1938, à l'abri des influences
anormales, qui auraient dénaturé la manifestation habituelle
des maladies épidémiques. La vérification durant cet intervalle
a a insi la valeur d'une caractéristique constante, de nature à
représenter le degré de réceptivité, de résistance et de con-
duite de la population respective.
En synthése générale, il existe une réciprocité interpr&-
tative entre le r6le des autres facteurs et les maladies infec-
tieuses et inversement. Les conditions d'évolution des maladies
infectieuses montrent un rapport direct avec le niveau -social
de la population de 1a région respective; dans les régions
niveau social réduit, les maladies infectieuses sont plus ré-
pandues; en vkrité, en Moldavie ces maladies sont incompara-
blement plus répandues qu'en Transylvanie et surtout dans le
Banat. Après la Moldavie, viennent la Valachie, l'Olténie et
la Bucovine, la proportion de la mortalité et de la morbidité
par les maladies infectieuses &croissant en rapport direct
avec le standard de vie plus élevé de ces provinces.
Analysant ensuite chaque dkpartement séparément, nous
constatons de mame que les maladies infectieuses sont plus ré
pandues -dans les dkpartements à niveau social réduit: Vaslui,
Filciu, Iasi, Roman, Tecuci, Tutova, Romanati, Gorj, R6d6uti.
Nous mentionnons que dans certains départements, quoique
d'un standard de vie élevé, /a proportion des inaladies infec-
tieuses est importante; ceci se doit aft fait que, dans ces dé-
partements, le dépistage et l'enregistrement des maradies se
fait plus correctement que dans les autres; ainsi seulement
pouvons-nous expliquer les proportions plus élevées de maladies
épidémiques dans les départements d'Ilfov, Brasov, Cluj, Sibiu.
Covurlui.
A. Évo/ution numérique des maladies infectieuses.

Nous trouvons des données précises sur les maladies in-


fectieuses en Roumanie, à partir de 1894 (52).
La mortalité causée par ces maladies n'a diminue depuis 11898
jusqu'en 1915 que dans une très petite mesure et seulement dans le

*) En collaboration avec le Dr. I. Rugina.

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Séance du 5 Octobre 1946 37

Milieu urbain. On remarque, par contre, une brusque diminution, A peu


pl.& pour toutes les maladies infectieuses, apres 1919
Suivant I evolution des décès, nous constatons des proportions éle-
vées dans les années 1002, 1906, 1900, 1910 et 1016; le chiffre le plus
elevé est dfl A la scarlatine (sauf pour l'azméel 1913, A forte mortalité par
le cholera). Viennent ensuite les importantes épidennes pendant la guerre
1917-1918 (variole, typhus exanthématique et fièvre récurrente), puis la
mortalité par les maladies infectieuses tombe brusquement apres 1919.
Arrivant à l'époque 1926-1936, nous constatons que la mortafité
par les maladies infectieuses à été en continuelle croissance. Ainsi: en
1908, 27,2 pour 100.000 habitants sant morts de maladies infectieuses, en
1929 la proportion des morts est montée A 32,3, en 1930 A 36,4, en 19131
A 44,2, et arrive en 1932 A 45,1; la gravité des maladies infectieuses a été
de plus en plus forte (53).
La scarlatine. En lisant les courbes sur la scarlatine pendant la
période 1898-1022, il résulte qu'elle a été beaucoup plus répandue dans
le milieu rural que dans le milieu urbain, tenant compte du nombre des
communes infectées, autant que du nombre des malades.
Dans revolution de la scarlatine, durant le méme 'intervene de
temps, on ebserve encore qu'elle se siéroule tant dens le milieu rural
que dans le znilieu urbain, par cycles ayant une durée de 3 it 4 ans.
Examinant la courbe pour les années 1920-1936, on observe une
recrudescence de l'épidémie en 1921 (44.222 cas), une regression pendant
les cinq années suivantes, puis A partir de 1903 un nouvel accroissement
atteignant 33.293 cas en 1931; un abaissement progregRif jusqu'en 1934,
lorsqu'elle recommence A croitre, atteignant 35.990 cas (166,3 sur 100.000
habitants) en 1936 (54).-
rougeole. Les statistiques concernant la rougeole, pour les années
1898-1933, démontrent que pendant toute cette durée, des épidémies
massives ont sevi et que leur cycle évolutif est très irregulier.
La coqueluche. Le cycle évolutif de l'épidémie de coqueluche pen-
dant la période 1698-1939 est tres irrégulier.
La fiévre typhoide. L'évolutian de l'épidémie de fièvre typhoïde
de 1898-1922, comprend trois periodes:
La période 1898-1905, peu de cas;
La période 1905-4914, cas nombreux avec foyers épideiniques
importants;
La période 19115-1922, correspondent A la première application
parmis la population &vile du vaccin antityphique, décroissance sensible
et continuelle de la fièvre typholde.
Après 1922, avec des variations très irrégulières, elle atteint en 1932,
le chiffre de 53,1 sur 100.000 habitants.
La diphtérie. L'évolution de l'épidémie de diphterie est très irré-
gulière. Apres 1019 la diminution est brusque, pour qu'après 1925, elle
augmente progressivement jusqu'en 1932o atteignant 26.0 sur 100.000 ha-
bitants.

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38 Division d'Organisation

B. Nos recherches. Caractéristiques des provinces et des départements

Afin d'avoir un aspect stable, n'étant pas influencé par


de profondes perturbations sociales (guerres, transferts de
populations, etc.), nous avons entrepris *) des recberches sur
les maladies infectieuses clans l'intervalle 1934-1938.
Scarlatine. La Moldavie est la province qui fournit la
plus grande morbidité. La proportion moyenne, pour les années
1934-1938, de la morbidité par scarlatine en Roumanie, est
de 135,9 sur 100.000 habitants (le département de Iasi ayant
la plus grande morbidité: 267,0, est suivi par les départements
de Dorohoi, Baia, Neamt, Tecuci et Covurlui, tous avec une
morbidité entre 200 et 249). Après ja Moldavie, vient l'Olténie
avec 146,1 (Romanati occupe la première place avec 225,6).
Le Banat donne la plus petite proportion: 83.6.
La moyenne de la mortalité par la scarlatine durant le
même intervalle de temps pour la Roumanie, est de 12,4 sur
100.000 habitants. L'Olténie occupe la première place avec
18,2 (le département de Romanati enregistre la plus grande
mortalité par la scarlatine du pays (34,5). Viennent ensuite la
Bucovine (16,7) et la Moldavia (16,6) ; la plus petite mortalitk
s'enregistre dans le Banat (7,2).
Rougeole. La proportion de la morbiditk en Roumanie
est de 350,3 sur 100.000 habitants; la Moldavie occupe la pre-
mière place avec 692,9 (les départeménts de Iasi, Roman, Vaslui
et Putna avec des proportions entre 900 et 1099). Vient en,suite
la Dobroudja avec 443,2; la plus petite proportion s'enregistre
dans le Crisana-Maramures (137,8).
La mortalité par la rougeole en Roumanie est de 13,6 sur
100.000 habitants. La Moldavie fournit la proportion la plus
élevée (31,5). Les départements de Vaslui et de Roman occu-
pent la première place (respectivement 52,8 et 51,6). Vient en-
suite la Dobroudja avec 19,2; la plus petite proportion est celle
du Crisana-Maramures (3,8).
Des chiffres cités plus haut, nous constatons que l'ordre
des provinces et des départements est le même tant pour la
morbidité que pour la mortalité par rougeole.
Cogueluche. La morbidité en Roumanie est de 140,7
sur 100.000 habitants. La Moldavie est en tate (272,5),

*) En collaboration avec le Dr. I. Rugina.

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Séance du 5 Octobre 1946 39

Les départements de Roman, Iasi et Vaslui occupent la pre-


mière place (400-567). Vient ensuite l'Olténie (205,7) ; le_ dé-
partement de God 491,9. Le Banat est la province ayant la
plus petite morbidité par la coqueluche (39,2).
La mortalité par la coqueluche en Roumanie est de 5,9
sur 100.000 habitants: la Moldavie (12,0) ; l'Olténie (10,2) ;
le Banat (1,04).
Fièvre typhoide. La morbidité en Roumanie est de 37,5
sur 100.000 habitants. La première place est tenue toujours
par la Moldavie (45,6) ; viennent ensuite le Crisana-Maramures
(44) 8) ; la Transylvanie (40,5) ; le Banat (37,0) et enfin la Bu-
covine (19,5).
La mortalité par fièvre typholde en Roumanie est de 4,2
sur 100.000 habitants. La Moldavie (5,4) est suivie par le Cri-
sana-Maramures, l'Olténie, le Banat et la Bucovine (2,4). Les
départements de Covurlui, Odorhei, Iasi et Sibiu sont en tête,
tant pour la morbidité que pour la mortalité par la fièvre
typhoIde.
Diphtérie. La morbidité diphtérique en Roumanie est de
25,0 sur 100 000 habitants. En comparaison avec les maladies
épidémiques décrites plus haut, nous constatons pour la première
fois que la Moldavie n'occupe plus la première place. Celle-ci re-
vient au Banat avec 39,6, suivi par le Crisana-Maramures (38 2),
la Transylvanie (37,7) et la Moldavie (25,5). Les départements
ayant la morbidité la plus élevée par la diphtérie, sont ceux de
Tirnava Mare et Fälg'iras (respectivement 76,2 et 70,8). La plus
petite proportion est constatée en Olténie (9,4).
La mortalité par la diphtérie en Roumanie est de 2,9 sur
100.000 habitants. La première place est occupée par la Tran-
sylvanie avec 4,5, suivie de la Bucovine, du Banat, du Crisana-
llaramures; la Moldavie occupe h. peine la cinquième place,
ayant une mortalité de 3.3. Les départements de Brasov, Trei
Scaune, FälgAras, Tarna.va Mare, Odorhei, Ciuc, C.-Lung, sont
en téte (entre 61 et 9,9 sur 100.000 habitants).
De cet exposé résultent les conclusions suivantes:
En gén.éral la courbe des maladies infectieuses se main-
tient A, un niveau plus élevé que dans les pays occidentaux;
Leur proportion varie et a un caractère spécifique ré-
gional;

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40 Division d'Organisation

c) Les vrais facteurs étiologiques les influençant sont in-


connus, et_la lutte n'est pas dirigée suivant une justification
strictement scientifique.
L'étude de la manière dont se comportent ces maladies
d'aprè,s les régions, apparait done nécessaire, ainsi que la re-
cherche des pmblèmes, des facteurs locaux d'ordre sanitaire et
social, qui contribuent au maintien des- maladies infectieuses.
Enfin, dans le progranune de la lutte contre la morbidité et la
mortalité, doivent étre prises en considération: les mesures sa-
nitaires, les mesures sociales et les conditions de vie, la quali-
fication et la proportion du personnel sanitaire, etc.

II. Les maladies sociales


Une proportion importante de la population du pays est
atteinte de maladies sociales; la morbidité et la mortalité qu'el-
les provoquent sont très élevées.
Les maladies sociales constituent un châpitre autonome
dans la biologie de la population et leur enregistrement couvre
une importante partie de la statistique sanitaire du pays.
La proportion de ces maladie,s, leur évolution et leur tendance,
le pourcentage de morbidit6 et de mortalité, sont conditionnés
en grande partie par l'influence des facteurs sociaux; cette ca-
ractéristique justifie d'ailleurs la dénomination de maladies
sociales".
La fait que, dans l'étiologie de ces maladies, les condi-
tions du milieu jouent un rôle important, explique pourquoi
pendant le dernier siècle on est arrivé à le diminuer de façon
appréciable. La proportion numérique a baissé d'autant plus
que les possibilités de relèvement du standard de vie et d'orga-
nisation sanitaire de l'ttat respectif ont été plus grandes. On
peut dire que la mesure actuelle et la comparaison dans le passé,
au cours des ans, de ces maladies, est le thermomètre de vé-
rification de l'évolution du complexe de civilisation des états.
It est donc intéressant de lire sur le plan international la ma-
nare dont ces maladies ont étk influencées et l'intervalle pen-
dant lequel on a obtenu le minimum de morbidité et de morta-
/it& Sur le plan national, il est nEcessaire de connaltre ces
maladies par régions. D'après les caractéristiques régionales,

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Séance du 5 Octobre 1946 41

en les considérant sous un aspect particulier, social et biolo-


gigue, il est nécessaire de connaltre l'évolution des maladies
sociales de région à région et de comparer les résultats obtenus
au cours des armies jusqu'à ce jour. Des recherches régionales,
nou.4 pourrons déduire la division du pays en zones, les unes
plus évoluées, les autres plus rétrogrades, afin que, dans l'éla-
boration du plan de redressement, on préconise un programme
correspondant. Dans ce problème également, nous revelons qu'un
plan standard ne peut étre appliqué, mais que chaque région
présente son autonomie, son spécifique, et comporte un pro-
grame correspondant.
Dans ce qui suit, nous n'avons pas l'intention de déve-
lopper le problème de toutes les maladies sociales, mais de met-
tre en évidence quelques-unes d'entre elles, des plus caractéris-
tiques, afin de justifier le manque de résultats dans la lutte
contre ces maladies, le maintien du niveau élevé vis-à-vis d'au-
tres pays et les différences régionales qui n'ont pa si été prises
en considération jusqu'à ce jour.
A. Tuberculose
A partir de la deuxième moitié di,i XIX-ème siècle, la courbe
épidémiologique de la tuberculose est en balsse. On peut en observer
la reduction da.ns un rythme different et A niveau inégal de pays A pays;
alors que les états nordiques, Angleterre, Norvege, Danemark, Suede et
Etats-Unis, montrent de bonne heure des reductions importantes, d'autres
pays sont rest& a un plafon assez &eve de mortalité tuberculeuse jusque
dans les dernières decades (55).
Combe de la tubercu/ose en Roumartie (66). Depuis 1931, date
oa commence l'enregistrement des décès par tuberculose, la proportion de
la mortalité a été en diminuant, pour arriver de 61,0 décès pour 10.000
habitants en 1901, A 16,6 en 1938. Nous constatons donc, pour la Roumanie
également, une reduction de la proportion de la tuberculose pendant les
quarante dernières armées. Par comparaison avec les statisfiques d'autres
pays (l'Angleterre 9,3 en 1929, les U.S.A. 7,9 en 1928; la Nouvelle Zélande
4,6 en 1929), la Roumanie a toutefois une diminution beaucoup trop faible.
Répartition de la tuberculose par provinces et départe-
ments. Un gros inconvénient dans la statistique de ,la tuber-
culose en Roumanie, réside dans la difficuIté de la cormais-
sance de la mortalité réelle et dans l'ignorance de la morbidité.
Nos recherches, entrepirses pour les armées 1934-1938 *), nous
*) En collaboration avec i. Rugina.

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42 Division d'Organisation

ciemontrent qu'entre les données de morbidité et de mortalité


tuberculeuse confrontées, nous ne trouvons aucune correspon-
dance légitime. La morbidité tuberculeuse pour la moyenne des
années 1931-1936 ) nous montre pour la Roumanie la pro-
portion de 570,3 pour 100.000 habitants. Les proportions par
provinces par 100.000 habitants prouvent l'ordre descendant
suivant:
Moldavie 744,8 Bucovine 610,3
Valachie 635,8 Banat 422,4
Cri4ana-Maramures 631,4 Transylvanie 376,4
Olténie 583,1

La moyenne de la mortalité tuberculeuse dans le pays en-


tier pendant la période 1934-1938 est det 172,8 par 100.000 ha-
bitants. Les proportions par provinces pendant le méme inter-
valle, par 100.000 habitants, en ordre &croissant, sont les sui-
vante,s:
Valachie 106,4 Banat 170,8
Olterue 120,0 Mold avie 159,9
Crisana-Maramurq 178,4 Transylvanie 153,2

Considérant la morbidité par départements, la plus élevée


est celle de Roman (14591) Iasi (1138,9) ; Gorj (1116 8) ; R.-
Sarat 1072,5, par 100.000 habitants.
Les &partements a la mortalité la plus élevée sont Vla.sca,
Romanati, Buzau, Teleorman, Efov, avec une proportion de 205
jusqu'à 239 par 100.000 habitants.
Les caractéristiques basées sur des statistiques sont rela-
tives, tant en ce qui concerne la morbidité, que la mortalité.
La morbidité est enregistrée relativement et les enquétes loca-
les, qui pourralent nous fournir un aspect plus réel, n'existent
pas; en ce qui concerne la mortalité, les cliffkrences de chiffres
sont souvent diles à la vérification plus consciencieuse des cau-
ses de décès.
3. Caractéristiques régionales. D'après un examen compa-
ratif de la tuberculose, répartie par départements dans le milieu
rural et urbain, les départements peuvent se partager en trois
catégories (recherches de 1937) (voir aussi fig. 5).
*) Nous avons calculé nos proportions de la morbidité pour les
années 1931-1936, les seules envisagées par l'Institut de Statistique de la
Roumanie.

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Séance du 5 Octobre 1946 43

Départements à tuberculose plus répandue dans le milieu urbain


que dans le milieu rural
rural urbain
Ilfov 1'73,9 285,8
Braila 169,1 27500
Covurlui 165,4 2/70,8
Buzau 190,6 301,5
Odorhei 66,3 243,8
Tr. Mica 135,8 290,2
Maramures 136,4 256,7

Départements à tuberculose répandue à peu près également dans le milieu


rural et urbain
rural tutain
Dambovita 174,9 184,7
Olt 187,1 19'7,2
Vlasca 247,5 255,0
Neamt 163,6 143,4
Falticeni 16,8 141,5
Botosani 140,4 129,7
Mures 158,3 170,7
Caras 202,7 196,5

Départements à tuberculose moms répandue dans le milieu urbain


que dans le milieu rural
rural urbain
Ciuc 106,7 60,5
Turns 187,9 158,8
liunedoara 173 7 154,8
Tr.-Mare 125,9 72,4
Iasi 203,8 179,1
Roman 152,9 126,3
Vaslui 161,9 111,7

Le groupement des departements dans ce trois catégories,


représente l'expression d'un complexe de facteurs dont nous
devons tenir compte dans la lutte contre la tuberculose.
La première catégorie, c'est-à-dire les départements dans
lesquels la tuberculose est plus répandue dans le milieu ur-
bain que dans le milieu rural, est représentée par les départe-
ments où l'on trouve ce que l'on appelle la tuberculose jeune;

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44 Division d'Organisation

la proportion des infections de tuberculose devient plus élevée


dans le milieu urbain, à mesure que celui-ci absorbe la population
rurale, sans disposer en general des conditions de vie et d'hy-
giène qui puissent assurer la prevention de cette maladie. D'ail-
leurs, les départements respectifs sont encore en cours d'indu-
strialisation et l'organisation sociale n'y est pas assez évoluée
pour faire fa,ce au surplus de population.

Fig. 5, Mortalité par tuberculose en Roumanie, par départements.


Proportions pour 100.000 habitants. Année Mr/

Le deuxieme categorie comprend les départements où les


proportions de tuberculose urbaine et rurale sant approxi-
mativement égales. Ceci signifie que les centres urbains à ca-
ractère industriel ont pu corriger les risques et prévenir l'ex-
tension de 'Infection de la tubeculose.
La troisième catégorie, dans laquelle la proportion de
taberculose est plus petite dans le milieu urbain que dans le
milieu rural, est comparable aux centres occidentaux, dans
lesquels le milieu urbain offre les meilleures conditions pour la

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Séance du 5 Octobre 1946 45

lutte contre la tuberculose. Quelques-uns de ces départements


repnésentent des centres industriels, dans lesquels l'organisa-
tion sanitaire, le dépistement, le traitement et l'assistance par
les assurances sociales maintiennent cette proportion réduite
de la tuberculose dans le milieu urbain.
De cette dernière interprétation, il ressort que les re-
cherches sur la distribution topographique de la tuberculose
suivant le milieu (urbain et rural) et par départements, ont une
importance fondamentale dans l'établissement du programme
d'organisation de la lutte contre la tuberculose.

B. Sypiviiis

Les preznières dontées statistiques sur la syphilis en Roumanie


nous sont données à partir de 1880. De 1880 à 1689 /es statistiques se
limitaient au chiffre des malades hospitalises; plus tard la statistique est
complétée par les malades presents b. la consultation.
D'après la courbe d'évolution de 1901 à 1920 le chiffre das syphili-
tiques a augmenté de 9568 A 30.509 (57).
Les recherches dii Docteur Petresco (1909) ne nous donnent qu'une
classification des 10 départements ayant une proportion augmentée de
syphilis (66): Roman, Suceava, Vaslui, Fälciu, Mehedinti, Baila, Backi,
Tecuci, Dorohoi et R.-Sdrat (16.0-860 par 1000 habitants)

Les statistiques de 1931-1936 *) nous signalent de male


les départements les plus infectés (Roman, Suceava, BrHa,
etc.). La proportion de la syphilis durant cet intervale repré-
sente 2000.7593 par 100.000 habitants.
La discontinuitk des recherches est b. remarquer sur 1'6-
tendue du pays; pour la période 1931-1936 la proportion dans
le pays est de 1101,4 par 100.000 habitants. L'ordre d'après
lequel se succèdent les provinces au point de vue de la pro-
portion des malades de syphilis est le suivant: la Moldavie
avec 2322,1; la Bucovine avec 1955,1; la Valachie avec 1158,9;
la Dobrogea 1070,0; la Transylvanie avec 496,9 par 100.000
habitants. Les départements de la Moldavie les plus infect&
sont Roman avec 7593,7 et Baia 2514,5 (voir la fig. no. 6).
De cet exposé, il résulte que le manque d'informations
sur la proportion de la syphilis de région à région est kvident.

*) Travail en cours avec I. Rugina.

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46 Division d'Organisation

Des recherches régionales sont nécessaires en vue de l'organi-


sation des mesures de combat d'après un plan scientifique.

Pellagre

La première statistique sur la pellagre a 6'4 récligée en 1882 par


le Docteur Felix (59), qui trouvait alors approximativernent 5000 porteurs
de cette maladie. En suivant la courbe de l'évoluticm de la pellagre, nous
iencontrons le chiffre le plus élevé en 1911, c'est-à-dire 80.000 cas, res-
pectivement 1126,8 par 100-000 habitants (60). En 1938 également nous
enregistrons le chiffre de 84.106 cas. Apres cette date, les proportions
vont en diminuant (61).
La répartition par provinces et départements nous montre,
pour l'intervalle de notre étude (avec des cbllaborateurs) sur les
années 1931-1936, que la morbidité pellagreuse a été la sui-
vante: pour le pays entier 413,7 pour 100.000 habitants; la Mol-
davie 999,5; l'Olténie 648,1; la Valachie 569,7; le Crisana-Ma-
ramures 2,6; le Banat 1,4. Les départements ayant la plus
grande morbidité pellagreuse (proportions de 1500-2199 par
100.000 habitants) sont: Roman, Tecuci, Iasi et Gorj.
La mortalité par la pellagre est en général réduite, par
comparaison avec d'autres maladies sociales. Pendant les an-
nées 1934 38, pour 100.000 habitants : la Roumanie 16,2 et
les provinces dans l'brdre suivant: la Moldavie 37,0; l'Olténie
24,7; la Valachie 23,7; ensuite viennent des proportions Milli-
males pour les autre provinces. Les départements ayant la
plus grande mortalité par pellagre (40 jusqu'à 84 par 100.000
habitants) sont: Roman, Falciu, Iasi, Vaslui, Tutova, Tecuci
et Putna (figure 6).

Paludisme

Les premiers enregistrements statistiques apparaissent en 1892 et


nous sont donnés par le chiffre des consultations annuelles de paludisme
dans le pays (62). De 196-514 malades en 14921, le chiffre augmente, at-
teignant 419.576 en 1904 (la douzième partie de la population du pays A
cette époque)
Les statistiques ne présentaient alors que des chiffres absolus, et
sont irrégulières. Après 1924, l'enregistrement est plus scientifique; on
p,résente les données suivantes: une proportion de 1246,0 pour 100.000 ha-
bitants en 1924, pour descendre ensuite A 7884 en 1931.

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Séance du 5 Octobre 1946 47

Dans /es recherches entreprises par nous *), nous présen-


terons une etude complète sur la moyenne des années 1934-38,

Fig. 6. Morbidité par syphilis pellagre 'et paluclisme ,par departements.


Proportions pour 1010.000 habitants.

pour la morbidité, et de 1934-1937 pour la mortalité. Les pro-


portions de la morbidité par paludisme, que nous avons trou-
\Tees pour cet intervalle chez 100.000 habitants, sont les suivan-
tes: 930,3 pour le pays entier, et, d'après les provin-
ces, Pordre des proportions est le suivant: Moldavie 2772,4; Do-
broudja 2551,9; Valachie 852,8; Bucovine 75,2. Les départements
les plus impaludés sont dans l'ordre suivant: Iasi avec 8594,3;
Vaslui avec 4116,4, après lesquels vierment Tutova, Botosani,
Fälciu, Roman, Tecuci, Constanta. Vlasca et Teleorman avec
2000 à 4000 par pour 100.000 habitants. Les proportions de la
mortalité par cette maladie ne nous donnent aucune indication
de nature à caractériser les diverses regions en general; la
mortalité est petite et n'a pas une correlation accentuée avec
le chiffre des malades paludeens (fig. no. 6)
*) Redierches sur la malaria, statistiques, etc., pour les annees
1034-36, en collaboration avec le Dr. I. Rugina.

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43 Division d'Organisation

E. Le cancer
Les données statistiques sur la fréquence du cancer sont
signalées depuis 1926 (63). Du chiffre de 4627 en 1926, on
arrive A. 8874 en 1932, respectivement 47,7 pour 100.000 ha-
bitants. D'après les provinces et départements, la première
etude de prkcision est apportée par nous pour la moyenne des
années 1931-1936 *). Tos résultats montrent que dans cet
intervalle la proportion est de 56,6 pour 100.000 habitants, et,
d'après les provinces, l'ordre est le suivant: le Banat 87,6;
Crisana-Maramures 82,7; Transylvanie 63,7; Bucovine 62,0;
Moldavie 53,8; Valachie 41,7. Les dApartements avec les pro-
portions les plus élevéés sont: Trei Scaune avec 158,0 pour
100.000 habitants, après lesquels suivent avec des proportions
de 100 A. 124, Timis, Bihor, Brasov et Gorj.

Fig. 7. Mortalité par tuberculose et cancer en Roumanie, par départe-


ments. Proportions pour ibo-ock habitants. Moyenne des années 1934-19u.

*) Recherches en cours avec le Dr. I. Ruginti.

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Séance du 5 Octobre 1946 49

La mortalité moyenne par cancer pour les années 1934


1938 montre, pour tout le pays, la proportion de 47,3 pour
100.000 habitants. L'ordre des provinces est le suivant: Banat
72,5; Cri.sana-Maramure.s 60,7; Transylvanie 59,4; Bucovine
58,3; Moldavie 43,6; Valachie 39,6; Olténie 23,9. Les départe-
ments avec la mortalité la plus élevée (entre 75 et 96 pour
100.000 habitants) sont: Timis 95,4, puis Arad, Cluj, Bras,ov,
Tarnava Mare, rigira.5, Inv et Iai. De l'exameni comparatif
des chiffres par provinceS et par départements il ressort que la
morbidité, et la mortalité cancéreuses les plus élevées sont dans
les département d'Ardeal (fig. 7). L'explication en est, qu'il s'a-
git d'une province où rassistance médicale est mièux organisée,
le dépistement des cas est plus attentif et la durée moyenne de
la vie de la population est plus élevée (le cancer est la maladie
des ages avancés). Quant aux deux départements de l'Ancien
Royaume aux proportions élevées, Ilfov et Ia.i, l'interprétation
consiste dans ractivité des centres universitaires et des services
hospitaliers, qui assurent des possibilités de diagnostic et done
d'enregistrement de la plupart des cas. U faut ajouter
A. eel& rafflux des cas de cancer. des provinces vera les centres
universitaires, pour rétablissement du diagnostic, l'application
du traitement, etc.

F. Goitre enclémique

L'une des maladies ayant un caractère très étendu sur la


surface du pays, est le goitre. Pour cette maladie, il n'existe
pas de statistiques complètes; celles qui ont étér réalisées
jusqu'aujourd'hui (Ccimpeanu (64), Danielopolu (65)), d'après
l'affirmation méme des auteurs, comprerment des donnhes pro-I
visoires. Les recherches statistiques du goitre comportent
boration d'un plan d'enquate régionale et de corroboration de
toutes les sources de documentation, du total desquelles doit
résulter rétablissement d'une carte la plus rapprochée de la
réalité.
Les études, que nous avons entreprises sur le recrues *) et
sur les écoliers **), ainsi que les enquêtes partielles de son-
*) En collaboration avec le Dr. 4. R. Dinu.
**) En collaboration avec le Dr. N. Gdgescu.

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50 Division d'Organisation

dage *), constitueront, croyont nous, un apport utile pour


l'établissement d'une telle carte. Mais notre contribution ne
sera paz suffisante, elle devra s'étendre et s'appliquer A toutqs
les régions, en utilisant, selon l'opportunité, toutes les colla-
borations possibles, pour rédiger, une fois pour toutes, la carte
du goitre.

G. Le trachome
Les premières données statistiques sont trouvées en 1896, lorsqu'on
a enregistré 2178 granuleux en Roumanie (66). En suivant la courbe de
revolution du trachome, nous rencontrons le chiffre le plus &eve dans
la période de la guerre de 1916 A 1916, oil Pon évalua le nombre total
des trachomateux du pays A 85.000 ou 90.000 (67). La cottrbe va en crois-
sant de 50,4 pour 100.000 hablitants en 1920 jusqu'A 131,7 en 1930 (68).
La, répartition par provinces et dkpartements nous mon-
tre pour les années 1931-1936 que la morbidité trachomateuse
a été la suivante: pour tout le pays, 45,0 pour 100.000 habi-
tans; Dobroudja 158,0 pour 100.000 habitants; Bucovine 95,8;
Moldavie 91,8; Valachie 37,3; Banat 32,5; Transylvanie 25,9;
Olténie 16,6; Crisana-Maramure§ 15,3. Les départements avec
la plus grande morbidité trachomateuse (proportions 150-199
pour 100.000 habitants) sont: Constanta, Roman, Mehl et
Putna.

H. L'alcoolisme

Nous trouvons les premiers enregistrements statistiques en 1898:


ils totalisaient les alcooliques internés dans les hepitaux, les hospices,
les dispensaires, avec les morts par alcoolisme dans ces institutions, ainsi
que les alcooliques ambu/atoires connus; A cette date on a enregistré
3395 malades alcooliques avérés, avec 196 décès. Vans les années sui-
vantes le nombre des malades et des déces par alcoolisme a augmenté,
mais sans qu'on puisse parler d'une evidence statistique (69) scientifi-
que. Ce n'est qu'après 19120 que l'on comrnerice un enregistrement plus
ordonné.
Dans les recherches, que nous avons entreprises **) sur la
mortalité par alcoolisme pour la moyenne des annkes 1934-
1937, nuos trouvons les proportions suivantes, pour 100.000
*) En collaboration avec M-me le Dr. Pit*
**) Recherches sur l'alcoolisme, les statistiques, etc., pour les années
1934-1937, en collaboration avec le Dr. I. Rugind.

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Séance du 5 Octobre 1946 51

habitants: Roumanie 2,1; et par provinces: Valachie 2,7; Mol-


davie 2,5; Dobroudja 2,4;*Banat 2,3; Olténie 2,0; Crisana-Ma-
ramure4 1,7; Transylvanie 1,2 et Bucovine 1,0. Les départe-
ments avec la plus grande mortalité par l'alcoolisme sont: Putna
6,5; Tecuci 6,2; Ramnicu-Skrat 5,7; Buzku 4,8 et Prahova 4,4
pour 100.000 habitants.
En dehors des maladies sociales ci-dessus décrites, restent
encore un nombre important de maladies insuffisamment étu-
diées en Roumanie.
Nous pouvpns knumérer le rhumatisme et les cardio-
pathies, le diabète *), la rage, les maladies du système ner-
veux, les maladies gynécologique,s, etc. Ces chapitres de patho-
logie sociale doivent &re mis a l'étude, l'évidence statistique par
départements et régions doit être établie, et consécutivement
la prophylaxie et la lutte contre elles doivent atre organisée,s.
1. Pathologie de la femme ouvrière
Nous nous sommes préoccupé aussi de ce chipitre spé-
cial, d'une importance de tout premier ordre pour la biologie de
toute collectivité. Nous avons entrepris **) des recherches mé-
dico-sociales détaillées, sur un nombre de 512 femmes travail-
lant dans diverses industries de Bucarest. Ces recherche's,
ayant plut6t un caractère de sondage", noug ont apporté des
renseignements très utiles, quant aux relations entre la mor-
bidité (maladies sociales et organiques) et le complexe des con-
ditions du milieu social et professionnel (habitation, culture,
conditions du travail, risques professionnels, etc.). Les résultats
font l'objet d'une communication spéciale publiée dans ce
Bulletin.
m. Maladies organiques
A. Caractérisation de la biologie de la population d'après
les maladies organiques

D'après la manière dont s'installent les maladies organi-


ques parmi les autre,s groupes de maladies, elles sont de na-
*) Le seul centre antidiabétique da Roumanie se trouve A Buca-
lest, fondé en 1931 et conduit par le Dr. I. Pavel.
**) En collaboration avec le Dr. B. $apira.

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ture A. nous aider pour l'interprétation de la biologie de la


collectivité respective, comme aussi des individus qui la com-
posent. La distribution des maladies dans le pays est diff-érente
de région à région. La morbidit6 comme la mortalité d'après
les différentes causes sont variables; d'un part, la prédomi-
'lance des causes de décès entre elles est différente de r:egion
région et d'autre part l'examen analytique d'une seule cause
montre des cliiférences de proportions de région à région, res-
pectivement d département A, département.
Au point de vue de la médecine socaale, les maladies se groupent
en trois grandes categories: maladies épidémiques, sociales et organiques.
Les maladies épidémiques ont une caractérisation étiologique et
clihique spécifique et comprennent un coefficient de fatalité propre
ces maladies.
Les maladies sociates constituent un group different des autres,
cause de rinfluence particulière des facteurs sociaux, de rinterdépen-
dance avec ceux.i.ci et done du conditionement numérique et del la gra-
vité selon le niveau des conditions sociales d'existence de la population.
Les maladies organiques représentent, en les comparant avec les
autres categories, une indication plus precise sur' le potentiel
gigue de rmdividu; elles sont, plus que les autres maladies, l'expression
de la biologie générale de la collectivité. Dans leur apparition, les lac-
teurs hérédtiaires ont un role important; ainsi s'explique la grande pro-
portion des déces de la première année (débilité congénitale, malforma-
tions, etc.). La proportion des maladies organiques est en fonction, en deu-
xième lieu, de la durée moyenne de la vie dens la population respective;
par le déplacement des groupes d'Age se moclifie égalément la nature
des maladies, respectivement celle des causes de aces. Enfin, lee mala-
dies organiques sont en grande mesure aussi rexpression des facteurs
sociaux; le complexe dans lequel se développe la vie des individus dans
les différentes collectivites favorise une pathologie caractéristique. Les
classes bourgeoises souffrent de oertaines 'maladies organiques, les clas-
ses pauvres d'autres; selon la nature du travail, intellectuel ou manuel,
les maladies organiques different de méme de catégorie à catégorie, etc.

B. Caractéristique des pays d'après Vordre des maladies organiques


(spécialement d'après les causes de décès)

Si l'on fait abstraction des facteurs de cataclysmes (guer-


res, exodes de la population, etc.) et de fléauxe les causes de

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Séance du 5 Octobre 1946 53

maladie, et respectivement les causes de décès, tendent à se


stabiliser, en gardant certains rapports relativement fixes entre
elles. La tendance vera cette stabilisation est d'autant plus
grande que l'organisation d'hygiène de l'Rtat respectif est plus
parfaite, de sorte qu'elle rejette l'imprévu de l'étiologie des f ac-
teurs de pathol\ogie organique. Au contraire, les pays moins
évolués n'offent pas une stabilité des rapports entre les causes
de décès et, plus que cela, présentent un renversement de l'ordre
des causes vis-à-vis des Rtats évolués.
1. Parini les pays et caractère stabilisé au point de vue
de l'ordre des causes de décès par maladies organiques, nous
citons: l'Angleterre, la Suisse, l'Allemagne, la Hollande, le Da-
nemark, la Norvège, la Belgique (70).

Principales causes de deck (proportions pour 10.000 habitants)

Q)

ca,(1)
(1a) ca
h0
Cause i de décès CU

tn 1 Cg) -11
71).
u) <4

Appareil respiratoire 26,7 27,6 19,9 17,1 12,5 13,6 22,0


Cancer 11,8 18,8 11,4 1240 14,4 11,7 9,1
Tuberculose 9,3 13,6 8,8 9,4 7,4 15,6 8,3
Pneumonies 7,9 746 943 8,7 13,1 8,4 9.6
Hémorragies cérébrales 6» 5,1 6,5 6,2 6,0 8,4 4,9
Bronchites 6,9 1,7 2,2 1,7 1,8 5,6
Nephrites 3,8 2,6 3,3 3,8 1,8 2,9 1,9
Diarrhées et entérites 1,7 048 2,8 1,8 1,1 0,8 4,1

Ce groupe de pays présente une identité parfaite dans la


succession des causes de décès: appareil respieatoire, tubercu-
lose, cancer, pneumonies, hémorragies cérébrales, nephrites,
diarrhkes et entérite, etc.
2. Nous trouvons en deuxième lieu un certain nombre de
pays sans stabilité du rapport entre les proportions des
diverses causes de décès; ce rapport est relativement va-
riable au cours des années; en même temps l'ordre des causes
de aces ne présente pas une superposition avec l'ordre de la
première catégorie de pays; cette constatation montre que l'as-
pect biologique, comme aussi les influences des divers facteurs

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pathologiques sur lui, présentent des modificatioms de compor-


tement. Ces pays sont en train de perfectionner leur organi-
sation sanitaire. On peut en citer la Tchéco-Slovaquie, la Hon-
grie, etc.
3. Une troisième catégorie comprend les pays qui présen-
tent un ordre spécial des causes de décès, qui nous donne l'image
des pays non évoluks. Rs présentent c,omme causes de décès do-
minantes, des maladies qui peu,vent étre évitées par la médecine
préventive, et qui ont disparu des causes principales de décès
dans les états ayant une organisation sanitaire parfaite. Ainsi,
par opposition avec les autres catégories, dans ces pays prédo-
mine la mortalité infantile, ayant pour cause principale la dé-
bilité congénitale. Viennent ensuite les maladies de l'appareil
respiratoire, la sénilité, les maladies de l'appareil digestif et
seulement après cela, la mortalité par les maladies de l'appareil
cardiovasculaire, le cancer, la tuberculose, etc. Rentrent dans
cette catégorie la Roumanie, la Yougoslavie, la Bulgarie, la Po-
logne, etc.

C. Les maladies organiques en Roumanie

I. Situation comparative avec les autres états. En Rou-


manie, le d causes de décès se succèdent de la manière suivante
(72) :
Causes de décès en Roumanie 1938

Proportions pour
Chiffres absolus 100.000 habitants
Causes principales de décès
Total Rural Urbain Total Rural Urbain

Maladies de l'appareil respiratoire


(sans T.b.c. pulmonaire) . . . - 67,919 58,044 8,875 351,6 374,9 248,6
Maladies de la I-ère enfance . 61,947 57,640 4,307 320,0 366,0 120,6
Sénilité 56,919 514034 6,868 294,6 32,4,0 164,9
Maladies de l'appareil digestif . 48,734 40,173 8,561 252,3 255,1 239,8
Tuberculose (toutes les formes) 31,041 26,349 7,692 176,2 167,5 215,5
Maladies. de l'appareil circulatoire 25,766 17,495 8,261 133,4 111,0 232,0

Par opposition avec lés états des autres catégories, l'or-


dre des causes de décès, d'après leur proportion, est: maladies

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Séance du 5 Octobre 1946 55

de l'appareil respiratoire (sans t. b. c. pulmonaire), maladies de


la I-ère enfance (au-desous de 1 an), sénilité, maladies de l'ap-
pareil digestif, tuberculose (toute,s les formes), maladies de
l'appareil circulatoire, etc. C'est upe succession qui donne la
priorité aux maladies qui ne représentent pas une fatalité au
point de vue physiologique (sénescence), ni sous le rapport de
rinfluence des facteurs sociaux (la tuberculose professionnelle)
et moins encore cette path6logie où la thérapeutique ne peut
apporter de grands correctifs (cancer).
Variations d'après la prédominance des causes de décès
de région à région (respectivement de départemen départe-
ment) . Comme, entre les différents pays, il existe une différence
sous le rapport des causes de d.écès, différence qui extériorise
la caracaristique bio/ogique, sociale et d'organisation sanitaire
de la population respective, il y a aussi dans l'intérieur de cha-
que pays des différences régionales. Le tableau qui suit est
de nature b. cara,ctériser les diffkrentes régions du pays
sous un multiple aspect: biologique, médical et social. En
considérant les départements de la Roumanie sous le rapport
qui existe entre les proportions des maladie,s de l'appareil res-
piratoire, les maladies de la I-ère enfance, les maladies de
l'appareil circulatoire, la tuberculose, le cancer *), etc., on
constate une certaine classification -caractéristique des &par-
tements.
Variations d'après les proportions que présente /a
2-rbéme maladie organique de département à département. De
région à région, respectivement de département à départe-
ment, pour la mame maladie les proportions sont différentes

*) Parini les causes vrincipales de décès enreg,istrées par les statis-


tiques, nous avons éliminé intentionnelement la sértilité, qui ne peut re-
presenter en aucune façon une caractéristique régionale, mais n'est
qu'une preuve du manque de verification du décès et d'un diagnostic
improv'sé. Aussi, sous ce rapport, il existe une difference appreciable de
region à region, difference qui fait la preuve de la scrupulosité d'enré-
gistrement. Ce facteur doit peu à peu étre réduit aux proportions mini-
males comparables avec les statistiques étrangères.

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dans le milieu urbain et dans le milieu rural. Les variations


rencontrées de localité b. localité comportent une interpréta-
ton d'habitude en corrélation avec une série d'autres facteurs:
démographiques, pathologiques et sociaux.
A titre d'exemple, nobs rendrons ci-dessous la propor-
tion des causes de décès par l'appareil cardio-vasculaire et
les pneumonies (72). Nous trouverons ainsi trois catégories

Fig. a. Décès par maladies cardiovasculaires, par départements


(urbain et iural). Proportions pour 100.090 habitants. Armée 1937.

de départements: b. proportions grandes, A petites proportions


et les départements intermédiaires comme fréquence des dé-
cès. Cette distribution est fonction des facteurs biologiques et
sociaux locaux. L'étude de la proportion de leur distribution
conduit b. de certaines conclusions et b. la formulation du pro-
gramme sanitaire variable de région b. région.

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Décès par les maladies cardiovasculaires (voir aussi la fig. nr. 8)


(proportions pour 100.000 habitants)
Departements ayant de grandes Departements ayant de petite&
proportions de décès proportions de déces

Milieu urbain
Odorhei 521,3 Muscel 187,3
Timis 495,1 Tecuci 152,0
Näsäud 43'7,2 Dorohoi 168,7
Bihor 424,1 Ialomita 179,9
Iciu 416,8 Ciuc 181,6
Vlasca 412,9 Constanta 210,2
Rädäuti 412,9 Trei Scaune 211,9
Severin 408,0 Olt 215,1
Tärnava Micä 40510 Tulcea 316,2
Caras 400,6 Rämnicul Särat 228,5

Milieu rural
Timis 284,6 Constanta 77,7
Fälciu 244,8 Vlasca 30,2
Brasov 244,3 Rämnicu-Särat 83,6
Cara§ 2213,6 Ialomita 90,2
Arad 217,7 Arges 92,2
Sibiu 212,2 Olt 92,5
Tärnava Mare 2084, Bräila 93,0
Hunedoara 207,3 Neamt 94,7
käsäud 194,0 Dorohoi 95,0
Severin 191,1 Bacdu 95,5

Décès par pneumonies (voir aussi la figure 9)


(proportions pour 100.000 habitants)
Departements ayant de grandes Départements ayant de petites
proportions de déces proportions de déces
Milieu urbain
Olt 331,7 Vlasca 72,9
Romanati 259,8 Fagäras '76,4
Fälciu 255,4 Odorhei, 79,1
Tulcea 254,2 Turda 81,3
Constanta 249,3 Mures 90,6
Teleorman 242 Alba 92,3
Vaslui 237,4 Buzau 102,8
Maramures 229,5 Muscel 104.1
Baia 220,7 Cluj 105,5
Dorohoi 210,8 Brasov 109,8

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LT,

I Rural
501

an
oUrban
i

s2

219

:31

Fig. 9. Décès par pneinnonies, par departements (urbain et rural).


Proportions pour 100.000 habitants. Aimee Mg.
Milieu rural
Tutova 507,3 Brasov 128,6
Palm 507,1 Trei Beaune l 44,0
Maramures 442,5 Timis 154,7
Iasi 430,3 Citic 159,3
Valcea 409,2 Sibiu 200,5
Botosani 396,7 Fagaras 203,7
Vaslui 383,1 Tarnava Mare 206,5
Constanta 366,5 Arad 207,5
Näsaud 363,9 Hunecloara 211,8
Baia 359.2 Caras 217 2

D. Organisation sanitaire et sociale clans la lutte contre les


maladies organiques. Coordination du plan de travail (recher-
ches et problèmes spéciaux tirés de ce chdpitre)
11 ressort de ce qui a étA exposé, que l'examen de ces pro-
blèmes impose un système complet de mesures, variables de
région 3. région, pour la correction des états démographiques
et sanitaires:

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Séance du 5 Octobre 1946 59

Application d'un plan dirigé, quit conduise à la classi-


fication normale des causes de décès, correspondant A. la bio-
logie de l'individu, par l'éloignement des facteurs qui altèrent
cette succession;
Prenant en considération les aspects régionaux, d'après
la cause de décès dominante; on doit établir un programfne
varié, suivant les besoins locaux;
L'étude analytique des proportions différentes de la
même cause de décès de département i département, est une
indication pour l'interprétation des phénomènes et pour les
correctifs nécessaires.
Pour un aspect plus complet des tableaux des maladies
organiques, l'étude de la morbidité régionaie est nécessaire.

CHAP. 4. LE PROBLIME DES ENFANTS EN ROUMANIE

Le problème des enfants, respectivement le problème du


groupe d'h'ge de 0 à 20 ans, a une importance capitale dans le
développement de la biologie de la population. Ce groupe d'âge,
d'une proportion d'un tiers de la population, représente le fac-
teur dynamique du développement démographique et eugé-
nique.
Sous le rapport démographique, le groupe d'âge de 0 à 15
ans, sur la base des normes conventionnelles adoptées pour la
caractérisation de l'évolution numérique des collectivités, est
celui qui caractérise les types progressifs, stationnaires et r:e-
gressifs.
Si le groupe de O A 15 ans représente 400/o du total de la population,
la population respective a un excédent assuré, tandis que si le coeffi-
cient de ce groupe d'Age est au-dessous de 254/o de la population res-
pective, elle se maintient A peine stationnaire ou marche vers une re-
gression numérique.
Sous le rapport qualitatif, done eugénique, rage de l'en-
fance comprend les valeurs potentielles, qui assurent le &ye-
loppement normal de la population. Pour la valorification des
facultés intellectuelles à cet age, comme aussi pour assurer le
développement physique, on a créé une science autonome: la
médecine scolaire. D'après le niveau de l'organisation, on assure
le développement psychique et physique des enfants, on applique
les principes préventifs et curatifs pour la pathologie scolaire,
l'hygiène mentple, l'éducation, etc.

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60 Division d'Organisation

Un fait souvent relevé au cours de cette étude, et qui s'ap-


plique pour la population infantile plus que pour toute autre,
est le caractère spécifique des différentes régions et .départe-
ments du pays.
Afin de pouvoir appliquer un programme d'organisation
sanitaire convenable pour l'assistance des enfants, il faut tenir
compte des particularismes régionaux, en utilisant les méthodes
correspondantes.

I. Mortalité régionale dans la première enfance


La mortalité infantile (mortalité de 0 b. 1 an) a toujours
représenté pour notre pays une importante proportion de la
mortalité génkrale. D'autre part, si nous suivons parallèlement

Fig. 10. Mortalité infantile par départements de la Roulnanie (total,


urbain et rural). Moyenne des années 1,936-1938. Proportions pour 100
nés-vivants.
l'évolution de la natalité, nous constatons quel celle-ci_est allée
en décroissant. Ainsi, pendant que, en 1881, la natalité en Rou-
manie était de 42 pour 1000 habitants, en 1940 elle descend

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Séance du 5 Octobre 1946 61

26,3. En méme temps, la mortalité infantile montre un abais-


sement comparativement beaucoup plus petit: tandis qu'en 1865
la mortalitéi infantile pour le pays représentait 220/0 des enfants
vivants, en 1940 elle n'était tomb& qu'à 18,7. Cette évolution
discordante montre que, vis-à-vis de la mortalité infantile, qui
se maintient à un niveau encore assez ,61evé, la natalité n'est
plus un facteur de compensation. D'autre part, dans certaines
régions du paya, bien que la mortalité infantile apparatsse de
proportions plus faibles que la mortalité pour le pays tout en-
ter, la proportion de la natalité demure à un niveau tras bas,
de sorta que, méme vis-à-vis d'une faible mortalité, elle ne peut
plus assurer l'excédent normal nécessaire au maintien démo-
graphique de la nation.
A. Mortalité infantile par départements, milieu urbain
et rural. Nous donnons ci-dessous un tableau des départements
avec des pourcentages extrêmes (pour 100 enfants nés vivants)
de mortalité infantile (voir aussi la figure 10).
Total Urbain Rural

Falciu 22,3 Falciu 22,2 Mararnures 22,3


Tutova 22,2 Tutova 21,9 Falciu 21,1
Radauti 2.1,7 Rgdäuti 20,9 Rädauti 21,3
Tecuci 20.8 Vaslui 20,8 Vaslui 21,6

Tarn.. Mare 12,3 Tarn. Mare 12,0 Tarn. Mare 10


Mehedinti 12,1 Bra.sov 11,5 Trei Scaune 111,8
Brasov 11,5 Brasov 11,0

L'ordre des dhpartements, ainsi que leur emplacement


sur la carte, nous montre qu'ils se divisent au point de vue
de la mortalité infantile en trois catégories: départements
avec une grande mortalité (Mehl, Tutova, Tecuci, etc.) ; avec
une petite mortalité (Brasov, Mehedinti, Tarnava Mare, etc.)
et, enfin, des. départements avec une mortalité infantile
moyenne, placée entre ces deux extrèmes.
La mortalité, infantile, considérée comparativement avec
les autres phénomènes démographiques, ne représente qu'un
aspect de la situation caractéristique de chaque région du
pays. Les départements avec une grande mortalité infantile
ant en même temps Une grande mortalité générale, ainsi qu'une
grande natalit6. Ils sont le prototype de caractérisation des

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populations progressives, par le fait gulls assurent, méme


avec ce pourcentage de mortalité, un excédent important.
Les causes qui déterminent ces phénomènes d'ordre so-
cial, biologique et pathologique, sont spécifiques à la rigion
respective. Dans l'organisation de l'oeuvre de protection in-
fantile, pour obtenir des résultats efficients, i1 faut tenir
compte de ces facteurs spécifiques.
Les départements avec la mortalité infantile la plus basse
du pays représentent, de mame, l'expression partielle d'un total
de phénomènes ayant une corrélation étroite entre eux. Ainsi
dans ces régions la petite mortalité infantile s'associe avec
la petite mortalité générale, avec la petite natalité et la
moyenne de la vie plus élevée vis-à-vis des autres régions.
Les départements avec une situation intermédiaire de la
mortalité infantile présentent, de méme, l'aspect intercalaire
des phénomènes démographiques. 11 y intervient d'autres fac-
teurs que dans les départements avec une grande mortalité.
La situation sociale et économique, le niveau culturel et biolo-
gigue sont différents. Leur aspect représente l'aspect caracté-
ristique des populations( régressives ou stationnaires.
B. Mortalité infantile d'après les causes. Un critérium
pour la caractérisation régionale de la mortalité infantile et
donc de l'organisation de la lutte contre elle, est l'examen des
causes. Elles varient de région à région, en caractérisant par
groupes de départements l'influence de certains facteurs pa-
thologiques, économiques et culturels. Comme pour la morta-
1%6 générale, la caractérisation régionale a une importance
particulière.
1. Mortalité infantile par les maladies de la première en-
fance. Les maladies de la première enfance comprennent,
d'après la nomenclature internationale détaillée (groupe XV) :
la débilité congénitale, les naissances prématurées, les cons&
quences de l'aecouchement et d'autres maladies. La proportion
des décèq par les maladies de la première enfance se distribue
de même d'après certaines caractéristiques régionales et elle
est del nature à interpréter le niveau de la vie de la population
et le niveau de la protection sanitaire. Considérés sur les
moyennes, urbaines et rurales, les départements nous montrent
les proportions suivantes de mortalité infantile par les mala-
dies de la première enfance, pour 100.000 habitants:

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Urbain. Rural

Fälciu 367,5 Somes 412,5


Vaslui 321 Vaslui 696.9
Dorohoi 295 Tutova 646,9

IsTasaud 64,8 Brasov 147


Odorhei 47,4 Tirrn§ 146

En regardant comparativement les départements avec une pe-


tite et une grande mortalité, tant dans le milieu urbain que dans
le milieu rural (gig. 11), nous constatons que, du point de vue des

Fig. 11. Mortalité infantile par les maladies de la I-ère enfance, par
départements (urbain et rural). Proportions pour 100.000 habitants.

proportions, ils correspondent b. la classification des diparte-


ments d'après la mortalité infantile et la mortalit" générale.
Ce chhpitre, de la mortalité par les maladies de la première
enfance, intervient d'ailleurs avec un pourcentage très impor-
tant (52,7 pour 100, en 1939, du total des causes de décès dans
la premièrP année) dans la mortalité infantile générale; il re-
5

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présente, de mame, un facteur de gravité permanente des ré-


giona rétrogrades, non évoluées sous le rapport kconomico-so-
cial et avec une assistance et une organisation sanitaire ré-
duites.
2. Mortalité des enfants au dessous de 2 ans par diarrhées
et entérite. Partant du fait que les troubles digestifs sont des
maladies fréquentes jusqu'à l'age de deux ans et se terminent
souvent par des clack, en examinant les proportions par ré-
gions et départements, nous avons constaté de méme que la
proportion pour 100.000 habitants est variable de région à ré-

HOC

Rr IgUrbain

iN\
-

Fig. 12. Martalité des enfants au dessous de 2 ans par diarrhées


et entérite par départements (urbain et rural). Proportions pour
100.000 habitants. Année 1937.

gion. Le niveau de ces proportions se maintient pendant des


années aux mêmes chiffres pour chaque département, ce qui
&note que certains facteurs caractérisent constamment les ré-
gions respectives.
La proportion des décès par diarrhée et entérite pour
100.000 habitants, pour les enfants jusqu'à deux ans dans le

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milieu rural, pour un certain nombre de départements avec une


proportion extréme de décès, est donnée ci-desous (voir aussi
la figure 12).
Décés par dfarrhée-entérite jusqu'd deux ans, pour 100.000 habitants
Urbain Rural

la§i 329,4 Ia§i 46r1,5


FAlticeni 256 Roman 309
Vlasca 234 FAlciu 2015

Timi§ 28,6 Mehedinti 52,1


Näsäud 23,6 Qlt 46,1

3. Plan d'organisation de la lutte contre la mortalité in-


fantile. La grande gravité du problème étant prouvile, pour
notre pays, elle comporte, mame d'après les peu d'exemples ex-
posés ci-dessus, des études locales, de département à départe-
ment, et même par circonscriptions, pour connaitre la morbi-
dité, la mortalité infantile et les facteurs qui influencent ces
phénomènes.
Pour réaliser ce plan de travail, il faut adopter une mé-
thode de recherces diriee par des institutions et des person-
nalités consacrées à ces problèmes, en tenant compte du fait
que l'organisation officielle de l'Etat ne di4ose pas d'un tel
personnel. Le mat6riel réuni doit étre coordonné, pour présenter
la carte précise des problèmes infantiles, sur la base de laquelle
on puisse établir et appliquer des méthodes de région à région.

II. Problème des enfants d'dge scolaire.


La population d'age scolaire réprésente, en le considérant
de 7 a 20 ans, au moins 25Vo de la population globale d'un
pays. L'enfant, au cours de cette période, traversp des éta-
pes importantes de son évolution physiologiques et psychi-
que. Le développement de la vie de l'enfant se fait dans
le milieu scolaire, de sorte que l'application du programme
de santé pour cet age doit s'identifier avec le problème
d'hygiène scolaire. La normalisation de la biologie de la
nation a comme fondement la surveillance intégrale, phy-
sique, intellectuelle et morale de l'enfant d'.6cole. La méde-
cine scolaire a une valeur exceptionnelle, parce que Page

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66 Division d'Organisation

scolaire est le plus réceptif aux actions médicale,s, sociales


et éducatives. L'activité multilatérale de la médecine scolaire
réussit à récupérer, à améliorer la situation biologique de quel-
ques-uns d'entre les enfants, et b. réaliser le triage de,s valeurs
biologiques et l'adaptation des conditions sociales correspon-
dantes.
La médecine scolaire en Roumanie ne fonctionne pas d'a-
près un plan d'organisation dirigné; actions multilatérales,
scientifiques ou empiriques, apparaissent de manière intermit-
tente, avec une valeur inégale. 11 manque une coordination, un
plan de travail pour la connaissance et la direction des prin-
cipaux clapitres de la biologie de Page scolaire.
La surveillance du dévelopepment physique. La sur-
veillance des étapes de déiveloppement depuis le début de la
dentition jusqu'après la période de la puberté, de la croissance
de la stature et de l'augmentation du poids corporel, en un
mot la surveillance du développement somatique, est néces-
saire dans un programme d'hygiène scolaire.
Sous le rapport de l'intérét national, il faut signaler que
jusqu'ajourd'hui nous n'avons pas de tableaux définitifs pour
la croissance de l'enfant roumain; pour cela, il est nécessaire
d'entreprendre des recherches d'après des mé,thodes unitaires,
dirigées et contrôlées pour toutes les régions du pays. Ainsi
nous nous servirons des tableaux étrangers, seulement à titre
de comparaison.
Le développement psychique de l'écolier, conditionné par
l'évolution du système nerveux et de l'appareil endocrinien,
comporte de méme tout un programme de recherches de loca-
lit:6 à localité, pour pouvoir établir le profil régional et surtout
pour intervenir avec des correctifs adhquats.
Pathologie de rage scolaire. E est aujourd'hui établi
qu'au moins 500/0 des enfants d'école sont porteurs d'affections
caractère chronique. En exceptant les maladies infectieuses
aiguds, dans nos recherches (73) nous avons constaté l'exis-
tence de: caries dentaires, hypertrophies des amygdales, tu-
berculose latente, lymphatisme, troubles de la vue, de l'oule,
végétations adénolde,s, gale et autres dermatoses, pédiculose,
etc. Sans entrer dans les détails, on doit insister sur l'impor-
tance de certains chApitres, comme le maintien A. un niveau

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Séance du 5 Octobre 1946 67

klevé des maladies infectieuses, par la non-application des ma-


thodes de prophylaxie et de thérapeutique, l'extension de la
tuberculose, la non-découverte des cas et le manque de traite-
ment, l'existence dans une proportion fort élevée des parasites
intestinaux, des maladies du coeur et des orgarres des sens. On
peut conclure qu'aujourd'hui l'organisation de la lutte contre
les maladies de la population scolaire est insuffisante dans
certaines parties du pays, mais dans la plus grande partie elle
est mame inexistante.
C.Organisation de rhygiène physique et de l'hygiène in-
tellectuelle. Cette organisation, ainsi que celle de réducation
prophylactique et de l'enseignement de l'hygiène dans les éco-
les, dd'it se baser, dans le plan d'application sur le terrain, sur
la connaissance des réalités et sur les laborations program-
matiques, correspondantes et chaque région. Des méthodes uni-
taires et un plan de coordination, avec la vérification des ré-%
sultats acquis, doivent conduire, sur la base des constatations
faites, A. un plan national de protection de renfant d'école, en
commengant de rAge préseolaire et en allant jusqu'A l'Uni-
versitk.

CHAP. 5. rTUDE DES CONDITIONS DE MILIEU

Pour l'interprétation de la biologie du peuple roumain, la


connaissance des conditions de milieu est elle aussi nécessaire;
celles-ci ont une valeur égale aux autres caractkrisations que
nous avons rappelées: démographiques, pathologiques, d'orga-
nisation sanitaire, etc.
En essence, l'état biologiques est, en mesure égale, fonction de
l'hérédité, de la constitution des indiVidus, de l'influence des états pa-
thologiques, comme du niveau des conditions de vie. Tous les facteurs
biologiques sont influencés pc.r les circonstances dans lesqiuelles se dé-
veloppe la vie des individus Jous le rapport économique, social et cul-
ture/. C'est pourquoi il est également utile, qu'avec l'étude des facteurs
A caractère sanitaire proprement dit, on cherche dans la région les
conditions d'ambiance, qui sont de nature A influencer la biologie de la
collectivité respective.

Dans ce qui suit, je montrerai, sans entrer dans les


&tails, le rapport entre le standard de vie iconomique et so-
dale et les états biologiques ruraux, de région A. région. E faut

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68 Division d'Organisation

attribuer, entre autres, une importance particuhère.à l'alimen-


tation d'après les régions.
L'étude des conditions de milieu sera établie spéciale-
ment sur les chiffres qui regardent la population rurale. Dans
ce domaine, les recherches sont plus nombreuses et concernent
diff&ents aspects du problème. Sans considérer comme nigli-
geables les conditions d'existence de la population urbaine,
faut apprécier toutefois que l'examen de la population rurale
représente une indication de valeur pour la Roumanie, parce
que les ruraux représentent 800/0 de la population totale.

I. Standard de vie
La standard de vie est l'expression, d'une part du niveau
du revenu, et d'autre par de la répartition des dépenses, pro-
portionnellement aux besoins d'existence des individus; il y a.
là un critérium pour la classification du niveau de civilisation
de la population et une méthode des plus efficaces pour les
caractérisations régionales. Les ph,énomènes biologiques sont
d'autant plus favorables dans leur développement, que le stan-
dard de vie de la population est plus élevé.
A. Le standard de vie en fonction du, revenu
Les critériums d'après lesquels on apprécie l'état écono-
mique rural, sont le revenu agricole et les revenus annexes en
rapport avec la surface agricole.
I. Revenu agricole. On a établi de région à région le
revenu agricole par hectare, en établissant ainsi la carte de la
rentabilité de l'agriculture paysanne (74).
Revenu agricole moyen de 159 ménages paysans (1933-34)

Catégorie Revenu agricole à l'ha. Revenu agricole


par individu

moins de 3 ha 2,006 2,39r,


de 3 A 5 ha 2,505 2,869
de 5 A 10 ha 1,818 2,711
plus de 10 ha 1,398 3,918

2. Revenus annexes. Pou r obtenir le chiffre réel du re-


venu d'après lequel on puisse interpréter le standard de vie

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Séance du 5 Octobre 1946 69
régional, on calcule aussi d'autres revenus des ménages, que
ceux qui proviennent de l'agriculture proprement dite. D'après
les mêmes statistiques, les revenus annexes ont été en 1934:
Revenus annexes moyens de 159 ménages paysans (1933-34)
A l'hectare Par individu
Catégorie Lei Lei

Moins de 3 hectares 1.677 865


De 3 A 5 hectares 992 757
5 A 10 hectares 586 800-
10 A '20 hectares 570 1,586
Plus de 2.0 hectares 68 360

Le revenu annexe est d'autant plus petit que la surface


exploitée est plus grande; il apparalt comme un facteur de
compensation en face de la production réduite de la petite pro-
priérté.
3. Cla,ssification des exploitations d'après la surface agri-
cole. La statistique de 1935 a publié l'enreg-istrement des ter-
rains agricoles par catérgories, d'après l'étendue de l'exploi-
tation (75):
610.000 avec moins de 1 hectare
1,000.000 avec 1 A a hectares
760 avec 3 A 5 hectares.
Les exploitatic(ns avec moins de 5 hectares représentent
74,90/o du total des exploitations.
Comme le standard de vie dépend de la production et
celle-là de la surface productive, il ressort que 750/o de la
population de la Roumanie est destinée a une existence avec
un niveau de vie ziéduit.
B. Répartition des dépenses.
L'interprétation du standard de vie peut étre faite aussi
d'après le chipitre des dépenses et leur manièrei de répartiticin.
Le niveau des dépenses est fonction du revenu, et leur pro-
portion est fonction du quantum du revenu et des exigences
de la population respective.
1. Répartition des dépenses en rapport avec la surface
cultivée (dépenses moyennes régionales). L'appréciation du
standard de vie se fait d'après la proportion dans laquelle les

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70 Division d'Organisation

exigences sont satisfaites. Les classes avec des revenus ré-


duits investissent tout leur revenu dans l'alimentation, renon-
gant aux autres dépenses ou les rkduisant A. un minimum.
suff is ant.

Dépenses moyen.nes avec l'alimentation, l'habillernent et les autres


nécessités pour 150 ménages paysans 1933-34 (76)

Dépenses avec Palimen- Dépenses' avec l'habille-


tation par personne ment et les autres de-
Catégorie penses par personne
lei
lei

Moins de 3 ha. 3-492 753


De 3 A 5 ha. 2.730 941
De 5 à ID ha. 3,245 1-189
Au delii de lo ha. 3.,635 2.007

Les dépenses des ménages paysans vont tout d'abord


A l'alimentation: le pourcentage de dkpenses pour l'alimen-
tation est d'autant plus grand par rapport aux dépenses totales,
que la surface de terre dont dispose la famine paysanne est
plus petite: l'alimentation représente 6/7 des dépenses des
ménages de moins de 3 ha., 3/4 de ceux avec 3 A, 5 ha., et
2/3 ou moins de ceux avec 5 A, 10 et au-delà, de 10 ha.
2. Départements consider& d'après le revenu et les de-
penses. Entre le standard de vie et l'état biologique de la
population il y a une relation évidente. Les départements re
levés dans les statistiques antérieures avec des déficiences
biologiques sont en même temps des départements A petits re-
venus, A. dépenses réduites pour l'alimentation et 6, i'leu près
nulles pour l'habillement, la santé, l'éducation.
Nous extrayons quelques données provisoires des recher-
ches qui sont en cours sur le standard de vie et l'alimenta-
tion *) .

*) En collaboration avec M-11e dr. Braghind, d'après le materiel


documentaire des carnets de ménages de l'Institut d'agronomie, mis A.
la disposition par M. le prof. N. Corralteanu.

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Séance du 5 Octobre 1946 71

Revenu Dépenses
Département total Alimentation Habillement Santé Education

Cluj 599830 39154,5 7652.5 497,5 16A511,0


Brasov 41742.0 22166 0 3342,0 456,0 196310
Buzau 44238,75 24127,0 9362,75 917:0 2279,75
Neamt 14106,0 9225,0 500,0
Vaslui 12299,0 12703,0 1.340,0 1,.50
Arges 1657741 10604,0 2010,0
Tulcea 11040,0 15605,0 1690,0 350,0

(les chiffres sont dorm& en lei)

Alimentation
Un chttpitre qui compte un chiffre important d'investi-
gateurs pour le milieu rural, est l'alimentation. Hors des re-
cherches concernant certains produits alimentaires roumains
(77), le problème de l'alimentation en Roumanie a été étudié
de différents points de vue. Une partie des travaux se trou-
vent exposés dans la Revue d'Hygiène Socia/e, numero spAcial
de 1940 (78).
Mais ces recherches comportent des travaux qui doivent
étre continués, être étendus sur toutes les régions, et l'étude
des problèmes spéciaux caractéristiques. 11 est micessaire, pour
avoir des résultats comparables, d'utiliser des méthodes uni-
taires. L'extension des recherches doit se faire d'aprés un plan
préétabli intéressant différentes r6gions.
Si l'on prend les conclusions des etudes apparues jusqu'aujourd'hui,
elles apparaissent variées selon les différents auteurs; ainsi: Nifulesco
trouve dans 4arimentation rurale des carences qualitatives; Georgesco
montre la predominance des hydrocarbonnés dans ralimentation rurale,
et une proportion de 7410/8 de protéines d'origine végétale (recherches sur
53 villages); Benetato constate que 400/0 de la population sant dans un
&at de sous-alimentation, tanclis qu'Enesco trouve 75010 de la population
de Moldavie sous-alimentée, etc.

III. Autres facteurs du milieu: logement, cu,lture


et éducation, problèmes de genie sanitaire

Tous ces facteurs influencent l'évolution de la santé. Leur


niveau de développement montre un parallélisme avec la biolo-
gie de la population et mesure le degré de sa civilisation. Leur

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72 Division d'Organisation

caractére varié régionat comporte des recherches sur le ter-


rain, l'établissement de corrélations et l'application des me-
sures correspondant,es.

30
Ï.

-/ 1 //
I
.1
A

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I I I !

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I I- I

`44.
i

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I

e.

Fig. 13. Correlation entre la mortalTté infantile, la production agricole,


les maladies sociales et la proportion de ceux qui savent lire et écrire.
Situation pour un nombre de départements du pays.

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Séance du 5 Octobre 1946 73

Nous avons illustré dans la figure 13, la corrélation


y a, entre l'un des phimomènes médico-sociaux les plus impor-
tants: la mortalité infantile, d'une part, et le complexe des fac-
teurs économico-sociaux et biologiques (production agricole,
maladiee sociales, culture), de l'autre; nous y avons utilisé les
données ci-dessus, ainsi que les résultats de recherches anté-
rieures, effectuées par nous et par d'autres auteurs.

IV. Plan de travail


En respectant la valabilité des travaux de nos prédéces-
seurs, et en tenant compte du point de vue poursuivi dans les
recherches respectives, et aussi de la distribution topographi-
que de ces études, on devra ktablir un plan unitaire et dirigé
pour les études et les recherches en vue d'un progranune d'or-
ganisation sanitare correspondante.

CHAP. 61. NORMES D'ORGANISATION

De l'exposition que nous venons de faire et des principes


élaborés pour un plan de travail dans les problèmes de biologie
du peuple roumain, avec l'aide de l'Aca,cléanie de Moklecine,
ressort une aérie de conclusions, qui peuvent servir comme
normatives pour traduire en pratique les méthodes d'étude de
ces problèmes.

I. Deux orientations fondamentalps

De l'enquéte du stade dans lequel se trouvent les recher-


ches concernant la biologie du peuple roumain, ainsi que de
l'analyse des facteurs qi.li déterminent les déficiences, ressor-
tent deux conclusions de valeur axiomatique: a) la nécessité
de la connaissance des problèmes de la biologie et de huts
caractéristiques nationales; b) la nécessité de la connaissance
de tous les facteurs qui ont une influence sur la santé de la
population, pour procéder b. la correctiim des déficiences exis-

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74 Division d'Organisation

tantes et surtout pour prévenir la &gradation du patrimoine


de santé de la collectivité roumaine.
A.Nécessité de la connaissance de la structure biologique
du peuFle, avec ses caractéristiques.
En dehors du but programamtique final: l'organisation
samtaire, il est nécessaire, pour que notre nation puisse s'in-
scrire Elinitivement au rang des états ayant une civilisation
v
propre et des enquéteurs autochtones, de perfectionner l'étude
de la connaissance. de la population. Il faut avoir en vue les
deux aspects: d'une part,' l'étude de la population avec sa ca-
ractéristique démographique, respectivement quantitative, et de
l'autre, la recherche de ses facultés spirituelles, c'est-à-dire
l'étude de l'eugénique, de son aspect qualitatif et des ressour-
ces sur lesquelles la nation se base pour s'affirmer dans la con-
courrence avec les autres peuples.
Il n'est plus admissible de nous maintenir dans la situation de
peuple manquant de perscninalités capables d'étudier les qualités pro-
pres de leur nation :, il a fallu que des enquéteurs étrangers,
avec des etudes souvent superficielles, donnassent des certificats sur la
structure biologique de la nation roumaine. Avec des résultats insuf-
fisants,, ces impressions" ne peuvent étre maintenues comme la carac-
teristique de la biologie de la nation, et A cause de leur insuffisance,
et parce qu'à l'interieur de notre nation on peut organiser des enquétes
fondamentales pour la constitution de la cartothèque biologique here-
ditaire definitive. Le passé historique de la santé de notre peuple est
relate dans les pages des voyageurs étrangers; cette littérature nous est
assurément utile. Mais les etudes faites sur ranhropologie de notre peu-
ple, dans les demiéres decades, ne sont pas de nature A ren,dre le profil
biologique de la population roumaine. Les recherches de l'étranger ne
consistaient qu'en de petites enquetes, limitées et avec des conclusions
hAtives, et les recherches roumaines sont, elles aussi, réduites en nom-
bre et dépourvues de l'orientation d'un plan organise, sur la base duqliel
on soit arrive A la connaissance des aspects de la biologie de la popula-
tion dans toutes les regions du pays. Ce problème prend meme les pro-
portions d'une responsabilité des personnes cultivées et des dirigeants
de rttat; ils doivent créer les conditions pour que, dans le temps le
plus court, on entreprenne, sur la base d'un plan, avec des méthodeS
et des techniques unitaires et avec scrupulosité dans les recherches, des
enquetes dan.s toutes les regions du pays, pour connaitre la biologie du
peuple et pour écarter les heresies passionnées, qui cherchent parfois A
dimmer et A dénaturer les caractères fondamentaux de notre peuple:
sa constitution et sa vitalité.

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Séance du 5 Octobre 1946 75

Des recherches anthropologiques, des recherches &mo-


graphiques, des recherches eugéniques, toutes doivent 'are di-
rig-6es avec l'aide de l'Académie de Médecine et avec l'appui
du Conseil supérieur de recherches nationales, pour établii,
une fois pour toutes, les caractères fondamentaux de la struc-
ture biologique de la population roumaine.
Pour ce va.ste domaine, il est nécessaire d'établir un
plan national", auquel doivent collaborer toutes les knergies
du pays. Le matériel réuni dépassera la valeur des enquêtes,
qui ont seulement un but transitoire, de prophylaxie des ma-
ladies, et constituera l'archive biologique de la nation". Ce
matériel, constitué par des études au cours des années, doit
are centralisk remanié et systématisé par un service spAcial
de l'Acadkraie de Médeeine. Un fichier central" pourra tou-
jours orienter ceux qui s'informent et pourra servir pour les
études ultkrieures.
B .Nécessité de la connaissance des facteurs qui influen-
cent la sauté de la nation. Des facteurs d'ordre pathologi-
que, ainsi que des facteurs d'ordre social et économique
de manière variable de région à tégion, peuvent influencer et
&grader la population au point de vue biologique. Le résultat
de ces influences est la réduction de la valeur démographique
de la population, la compromission de son niveau qualitatif
et la &gradation de ses qualités physiques et mentales. Ces
facteurs sont aujourd'hui connus, mais seulement partielle-
ment. E manque un plan pour clicouvrir les déficiences sani-
taires de la population, ainsi que les facteurs étiologiques qui
les provoquent. On n'inscrit, A. cause de celà, que peu de réa-
lisations dans le redressement de la santé de la population rou-
maine, et l'application des, mesures d'ordre sanitaire demeure
empirique et dépourvue du substratum scientifique.
Tout d'abord, des recherches pour la connaissance et, au
deuxième plan, des indications pour l'application du plan 9.6-
gional de redressement de la popu/ation sous l'aspect sanitaire,
sont nkcessaires.
1. Probl4mes démographiques. Ces problèmes, avec les
phénomènes fondamentaux: natalitk, mortalité, mortalité infan-
tile, exchdent, fertilité, causes de décès, etc., demandent à étre
itudiés de région à région; leur aspect diffère sur la surface

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76 Division d'Organisation

du pays, l'étiologie qui explique leur apparition diffère de


méme, et il ressort naturellement que les mesures doivent
avoir différents aspects suivant le spécifique des problèmes
locaux.
Enquete qualitative de la population. La valeur eugé-
nique et héréditaire, les maladies transmissibles héréditaire-
ment, ies aspects variés de la pathologie mentale, l'hygiène
mentale des enfants, etc., sont des problèmes qui doivent étre
connus sur la base de recherches conduites, de m'ème, de zone
à zone. L'application des mesures de correction devra étre fon-
dée sur des normes d'ordre préventif, parfois concernant la na-
tion dans sa totalité, et d'autres fois tenant compte des aspects
spéciaux des problèmes des diffkrentes collectivités locales.
Problème de Fassistance des enfants. Le problème de
l'assistance des enfants, plus dans notre pays qu'autre part,
dolt préoccuper l'organisation I sanitare. L'aspect toujours
grave depuis plusieurs dizaines d'années, de la mortalité in-
fantile chez nous, avec ses variations de région à région, mais
sans tendance au déclin du coefficient au cours des anneés,
doit nous conduire à considérer avec le sérieux scientifique et
avec conscience de notre responsabilité, ce problème. En corn-
parant les résultats acquis dans tous les pays occidentaux dans
la diminution de la mortalit6 infantile, il faut reconnaitre le
manque de synchronisme de la Roumanie à ce point de vue.
Problème de la morbidité. La recherche des facteurs
pathologiques impose la constitution du bilan biologique", né-
sultat de l'aspect évolutif des maladies épidémiques, sociales
et organiques.

Un aperçu rétrospectif des courbes évolutives de ces maladies au


cours de dizaines d'armées, avec leur maintien au méme niveau de
friquence, apparalt encore comme une qualification de notre incapacité
de combattre les facteurs pathologiques aux aspects de fléaux. Sans
etablir rétrospectivement les responsabilités et chercher les responsa-
bles, 11 faut signaler que, en comparaison avec d'autres états, et meme
pour les maladies pour lesquelles la science possède des méthodes cer-
taines de prevention, les proportions de la morbidité et de la mortalité
chez nous se maintiennent à un niveau inaccoutume: c'est le cas de la
syphilis, de la diphtérie, de la fièvre typholde, de la scarlatine, de la
tuberculose, etc.

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Séance du 5 Octobre 1946 77

L'Académie de Médecine, par des recherches sur le ter-


rain, signalera une fois de plus cette situation de fait et inlet-
tra des suggestions aux autorités responsables. C'est une grave
carence, qui nous disqualifie, qu'aucun de ces problèmes con-
cernant la pathologie de la population roumaine, n'a été con-
sidéré d'après un plan préétabli pour toute la surface du pays,
de lutte régionale et d'application programmatique contreAke.
Les plans quinquiermaux ont été appliqués dans d'autres pays
non seuleraent dans le domaine économique, mais aussi dans le
domaine biologique, en faisant le bilan des résultats A, mesure
de l'application du prograrrune.
5. Etude des conditions du milieu. L'intérdépendance entre
l'aspect biologique constitutionnel et héréditaire, et les fac-
teurs pathologiques, leur extension et leur gravité, d'une part,
et les conditions du milieu de l'autre, e,st aujourd'hui un fait
unanimement admis dans tous les ntats avec une bonne orga-
nisation sanitaire et sociale.
Les facteurs d'ambiance dans lesquels se développe la vie des
individus, en commencant au moment de la na'Issance, en continuant
avec répoque de renfance et de la scolarité, pour aller jusqu'aux con-
ditions du travail professionnel, au standard économique de rindividu
et de la famille, à ralimentation, au logement, A la culture et A rédu-
cation, à rassainissement et au genie sanitaire, tous ces problèmes ne
sont pas encore pris en consideration dans notre pays avec le sérieux
qu'ils comportent. Pour pouvoir vraiment organiser ce domaine, on de-
mande: a) la connaissance,statistique ainsi que démographique, de chaque
probleme, de region A region; b) rapp/ication d'un pro gramme utile
pour la correction et ramélioration imposées -par les situations régionales.

II.Organisation sanitaire et sociale sur le plan international


Bien que des consid5rations anVyrieures ressorte suf-
fisarrunent l'impoitance de la recherche des problèmes de mé-
decine sociale pour la population roumaine, il est utile de sig-
naler aussi le développement qu'a pris, dan.s les divers pays,
l'organisation sanitaire et sociale. Depuis quelques dizaines
d'années, des initiatives appartenant spécialement aux États
anglo-américains ont regardé le problème de l'organisation sa-
nitaire à la lumière des principes énumérés jusqu'ici, et, au
moment actuel, sur le plan mondial, il existe une résurrec-
tion de la conception qui situe les problèmes de santé dans

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78 Division d'Organisation

une étroite dépendanee avec les facteurs sociaux et écono-


miques.
Pour servir A. l'apport d'études et aux élaborations de
programmes, sont apparus tour A. tour deux organes de culture
supérieure: les instituts d'hygiène et les acaamies de mé-
decine.
Instituts d'hygiène. Sans citer les acoles et les Fa-
cultés de Médecine préventive des ttats-Unis (79), je montrerai
que seulement en Europe ont pris naissance des Instituts
d'hygiène en: Angleterre, Allemagne, Belgique, France, Italie,
Turquie, Grèce, Hongrie, Espagne, Bulgarie, Pologne, Yougo-
slavie (80), Roumanie *) En Tchécoslovaquie, as 1936, on a
pris l'initiative de la création de l'Institut de Médecine Sociale
(81). Avec un certain retard, le 30 novembrè 1941, a pris nais-
sance en France, A, Paris, l'Institut National d'Hygiène (82).
Ces instituts ont commel programme de travail la recher-
che de tous les problèmes regardant la biologie de la nation,
sa pathologie, les conditions de milieu, l'éducation populaire
dans le domaine de l'hygiène, etc. Les Instituts représentent
des facteurs satellites des Ministères de la Sant& et de l'Hy-
giènm, remplissant la fonction d'Organe technique pour l'étude
des Droblèmes de santé et leur solutionnement.
Académies de Médecine. Ces institutions de culture na-
tionPle supérieure se sont saisies, as leur fondation, des pro-
blèrr es graves concernant la valeur biologique de la popula-
tion Si nous citons seulement l'Académie de MESdecine de
France, nous pouvons poursuivre le long des années l'étude des
problèmes de biologie nationale, les enquétes et les rapports
envoy& aux autorités d'état et la collaboration appliquée sur
le terrain aux mesures imposées par les circonstances. Les
Acad:mies de Médecine sont rest6es cependant, en général,
seulement au stade oil elles se contentent de relever par ha-
sard les problème,s de la santé, avec un caractère de sugges-
tion, souvent platonique. La préoccupation des problèmes de
biologie de la nation, de la part de l'Académie de Médecine,

*) En Roumanie, sur la base d'une loi de 1927, ont pris naissance


a Bucarest, Cluj et Iasi, de g instituts d'hygiène. En dehors de l'Institut
de Cluj qui déploie son activité dans la mesure des moyens dont il dispose,
les autres instituts ant un caractère plutôt symbolique.

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Séance du 5 Octobre 1946 79

n'empiète nullement sur les attributions das- instituts d'hygiène,


ceux-ci fonctionnent de manière effective. Au contraire,
l'Académie cherche à coordonner l'activitk de toutes les insti-
tutions appelées à contribuer avec efficacité 6. la connaissance
de l'état biologique de la nation et A. la direction des mesures.
Quelques Académies de médecine ont envisagé, d'après un
plan vaste, la totalité des problèmes sanitaires et sociaux,
créant des sections et élaborant des plans pour la solution
de ces problèmes. Un exemple nous est offert par l'Académie
de médecine de l'UR.S.S. (83). Cette institution, qui ne fonc-
tionne que depuis deux ans (20 décembre 1944), a un plan
élaboré, duquel nous détachons les préoccupations programma-
tiques:
elle comprend des sections propres d'organisation sanitaire;
elle prévoit l'inclusion des instituts de recherches avec des pro-
grammes rapprochés et la direction de leur activité; par exemp/e, l'Insti-
tut d'hygiene et de maladies professionnelles, l'Institut de la senté et
de l'histolre de la médecine, etc.;
elle coordonne l'activité des différents instituts pour la recherche
des problèmes qui comportent leur collaboration;
elle organise des equipes de travail, des enquétes, etc. (pendant
reté 1)45, onti fonctionné 24, equipes avec 137 collaborateurs);
elle a elaboré un plan pour 1946, ainsi qu'un plan quinquiennal
concernant le problème de l'eugénique (de la régénération), le problème
démographique, l'étude de la physiopathologie et du développement des
enfants, la protection materno-infantile, la lutte contre la tuberculose
et le cancer, l'organisation de la protection médico-sociale de la popula-
tion, l'histoire de la médecine, etc.;,
elle dispense des moyens et du matériel pour des publications,
des périodiques, l'éducation popul ire, etc. etc.;
elle assure un traitement spécial du corps médical de l'Académie
de Médecine, par l'assistance économique, des bourses, des prix pour les
mernbres de l'Académie de Médecine, etc.

11I. Suggestions pour l'organisation de la section sanitaire


et sociale de l'Acctclémie de Médecine roumaine

La nécessité d'un plan d'activa& sanitaire et sociale de


notre Académie parait impirieuse après la constatation faite
dans son fonctionnement, depuis plus de 10 années, à savoir:
que son apport dans ce domaine est comme inexistant. En
6

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80 Division d'O rganisaticnt

tenant compte du fait que les problèmes de biologie de la na-


tion sont connus depuis Jongtemps et ont été portés devant
l'Académie, mais que les membres de cette institution ont main-
tenu en carence la production scientifique médico-sociale, nous
croyons que l'Académie doit adopter d'autres critériums dans
l'étude des problèmes et dans l'utilisation des compétence,s de
collaboration.
Nous considérons comme nécessaire que l'Académie fasse
sienne une conception généxale sur les problèmes de biologie,
en relevant ses aspects caractéristiques, la direction des pro-
blèmes sur la surface et dans le temps, pour que, par le ré-
sultat de ces études, elle puisse apporter aux autorités d'État
le matériel documentaire et les propositions d'amélioration des
déficiences constatées. E est nécessaire, selon hotre avis, un
plan méthodiquement dirigé et la création de cadres, en uti-
lisant les intellectuels de tous les degrés dans l'étude de ces
problèmes d'un vital intérét national. Je pars de e,ette idée que,
nors les titulaires des chaires universitaires, il existe dans le
pays un nombre important de valeurs actives et animées de
zèle pour ce domaine.
Je considère qu'il faut prendre en considération les prin-
cipes suivants'd'orientation.
A.Plan et direction. En considérant les problèmes dans
leur variété, examinés par des personnalités compétentes du
pays, on pourra rédiger un plan national, se référant A. toute
la population, par régions, départements, etc. Sur la base de
quelques normatives, le problème sera fragmenté selon les pos-
sibilités de travail, suivant les institutions et les personnalités
qui en prendront la charge. Les problèmes étant posés et con-
fiés aux collaborateurs, ils seront dirigés. Par cétte mesure
nous comprenons la surveillance de l'exécution des travaux sur
le terrain, comme le rapport d'activité dans les intervalles,
pour que petit g petit les problèmes soient épuisés et les re-
cherches menées a bien.
B.--Cadres de travail. Pour la r6alisationt des études sur
ces vastes problèmes, les cadre,s doivent étre organisés et élan
gis. Nous entendons que les travaux soient assurés par: 1)
l'emploi des cadres existants, leur soutien matériel et leur en-
couragement; 2) l'enregimentement des personnalités et des

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Sécince *du 5 Octobre 1946 81

énergies de toute fa surface du pays, en les intégrant dans


l'étude des problèmes médico-sociaux; peuvent ainsi atre em-
ployés les médecins de l'administration sanitaire les médecins
hygiénistes et de circonscription, ainsi que, suivant la nature
des problèmes, des intellectuels d'autres dorhaines, à titre de
collaborateurs; 3) la stimulation de l'intérét et de la collabo-
ration de la part des instituts existants, pour les problèmes
qui comportent la participation de spécialistes divers; 4) la
crilation d'instituts spéciaux pour certaines recherches, avec
un personnel consacré et prépara dans ce but; 5) l'organisa:
tion des équipes pour 1es études sur le terrain; les équipes
créées pour les études faites jusqu'ici, soit par des instituts de
recherches sanitaires, soit par des instituts de sociologie, etc.,
ont montré leur apport important; 6) l'utilisation des étudiants
en médecine des dernières années, sur la base d'une prépara-
tion préalable, dans le cadre de l'enseignement de la médecine
sociale et de l'hygiène.
C.Fonds pour les reaerches. Pour acquérir des résul-
tats dans les problèmes planifiés par l'Académie, on demande
des fonds, tant pour l'appareillage nécessaire aux enguates
sur le terrain que pour l'effectuation des recherches. La réali-
sation du programme peut étre assurée aussi par des indemni-
sations ae,cordées aux kquipes de travail, le remboursement des
dépenses de transport, etc., des médecins des départements, des
hygiénistes des circonscriptions, des médecins scolaires, des
anciens Laves des instituts d'hygiène, etc.
D.Collection, classement et enregistrement du matériel.
Tout le matériel documentaire, servant à l'interprétation des
phanomènes biologiques, doit être classé méthodiquement et
élaboré scientifiquement. Dans ce but on demande l'organisa-
tion suivante: 1) un secrétariat central pour la collection, les
cartothèques, les fiches, la correspondance, etc.; 2) la réfunion
du matériel, sa vérification, des normes pour parfaire le
travail, etc.; 3) l'archive et le fichier central. D'après les
thodes consacres dans l'archivistique et la bibliologie, on doit
organiser l'Archive centrale et le Fichier des problèmes, pour
que la recherche de ceux-ci puisse se faire sans clifficultés.
E.Documentation et publications. Un service de publica-
tions doit assurer, avec le dépouillement du matériel, la xi-

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82 Division d'Organisation

daction et les possibilités d'impression. Dans ce secteur on


peut concevoir l'organisation d'un cercle d'études et de rap-
ports, pour la collection de la bibliographie, les c,ommunica-
tions, etc.
F. Collaboration avec les autorités de 'Vat. L'Académie
de Médecine utilisera les conclusions de ses enquêteurs, qui
restent propriétaires littéraires du matériel étudié pour le
mettre en avant sous forme de propositions et de suggestkms
aux autorités conductrices, en vue des mesures que celleg-ci
doivent prendre. En même temps, par ses sections de travail,
elle pourra diriger des recherches pratiques sur le terrain dans
les problèmes que l'autorité d'ttat relèverait comme nécessitant
de telles études.
Nous croyons que ces quelques principes peuvent servir
de base dans l'élaboration du tra4ail sanitaire et social de
l'Acadkan.ie de Médecine de Roumanie.

CONCLUSIONS

1. La biologie du peuple roumain est encore très impar-


faitement connue. Le peu d'études qu'il y a, n'est pas con-
cluant, et quant aux quelques essais faits ,par des auteurs
étrangers, ils ont mené A. des conclusions fausses. 11 est ex-
plicable, as lors, qu'il n'y ait pas eu, de programmes §anitaires
basés sur la connaissance des réalités; la politique sanitaire a
eu plutôt un caractère empirique. Or, il est impérieusement
nécessaire d'entreprendre des études approfonclies clans tous
les compartiments de la biologie du peuple roumain et de pro-
dder à la correction des facteurs qui contribuent à la &gra-
dation de la santé collective. Ce problème prend les propor-
tions d'un acte de responsabilité des intellectuels et des diri-
geants de l'État. On doit constituer, sur la base des enquétes
médico-sociales, menées par l'Académie de Médecine avce l'ap-
pui du Conseil supérieur de recherches nationales, l'Archive
biologique de la nation", avec un fichier central, qui servira
l'Elaboration du plan régional de redressement sanitaire,
considéré par problèmes: démographie et eugénique, protec-
tion des enfants, diminution de la morbidité, amélioration
enfin de tout le complexe des facteurs du milieu environnant,
en tant que ceux-ci influencent la pathologie de la collectivité.

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Séance du 5 Octobre 1946 83

Quant à l'étude des phénomènes démographiques, c'est-


à dire de la situation quantitative de la population, on étudiera,
de region b. region: la natalité, la mortalite, la mortalité infan-
tile, l'excédent, la fertilité, les causes de &flees, etc.
Sous le rapport anthropologique, il n'y a jusqu'à pre-
sent que les ¡etudes de trois auteurs roumains se rapportant
quelques villages et un certain nombre de recherches des au-
teurs étrangers, assez superficielles et souvent contraclictoires.
L'étude de ces problèmes est totalement à reprendre, dès le
commencement.
On ne connait pas encore la valeur eugénique de notre
population: les caractères somato-psychiques, l'hérédité, les
dysgénies, etc. Les recherches commences il y a 50 années,
par Sutzu, Miletici, Cräiniceanu, Felix, etc., n'on plus éte con-
tinuéeg. Les problèmes eugéniques doivent étre connus sur la
base d'études poursuivies de zone it zone, et l'application des
mesures, de meme, tiendra compte des aspects caractéristiques
locaux.
Le problème de la mortalité infantile et de la protec-
tion de l'enfance en Roumanie doit constituer une preoccupa-
tion programmatique des plus sérieuses pour l'avenir. On doit
éliminer le manque de synchronisme qu'il y a, entre la? courbe
de la mortalité /infantile quasi-stationnaire chez nous, et le
declin de cette courbe dans la majorité des autres .pays. La
biologie sociale de rage préscolaire et scolaire doit, de méme,
faire l'objet de sérieuses preoccupations.
La morbidité et la mortalité par les maladies infec-
t;euses se maintiennent, chez nous, stationnaires, et b. un niveau
plus élevé que dans la plupart des autres pays européens. 11
faut entreprendre l'étude, poussée b. fond, des facteurs régio-
naux, d'ordre sanitaire et social, qui influencent la courbe épi-
dérniologique dans la zone respective, et organiser d'une manière
2dequate le personnel et les moyens de lutte antiepidémique.
La morbidité et la mortalité par les maladies sociales,
en Roumanie, se maintiennent proportionnellement à un
niveau beaucoup. plus &eve que danS les pays occidentaux. En
effet, la tuberculose présente, en Roumanie, pour les der-
nières decades, une reduction évidemment plus faible que celle
enregistrée dans d'autres pays; il y a ensuite les aspects re-
gionaux qui aggravent le problème (morbidité tuberculeuse en

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84 Division d'Organisation

Moldavie 744,8 P. 100.000 habitants, contre5 70,3 pour le pays


entier) ; quant à la situation des départements, il n'y en a que
peu où la tuberculose soit plus répandue dans le milieu rural,
la majorité d'entre eux présentant une situation inverse, eel qui
dénote les déficiences médico-sociales qui caractérisent encore
les villes de Roumanie. La statistique de la syphilis est en dé-
faut (toujours est-il que la Moldavie présente les proportions
les plus élevées de syphilitiques connus). La pellagre figure
avec une proportion de 413,7 p. 100.000 habitants. Le paludisme
est d'une incontestable gravité dans ce pays, avec une morbi-
dité de 930,3 p. 100.000 habitants (la Moldavie étant toujourg
en téte, avec 2772,4). Le cancer, le goitre endémique, le .tra-
chome (45,0 p. 100.000 habitants), l'alcoolisme, sont assez ré-
pandus. ---.
La morbidité et la mortalité par les maladies organi-
ques présentent en Roumanie ce caractère, que la téte de la
liste est occupée, non pas par les maladies cardio-vasculaires
et les affec- 'Lions de rage avanck, tel qu'il serait normal, mais
par des maladies grandement évitables par une bonne organi-
sation sanitaire: maladies de la première enfance, tuberculose.
On devra, par des mesures strictement adaptées aux aspects
caractéristiques regionaux, d'après un plan dirigé, arriver à
établir l'ordre normal de succession des causes de décès.
On doit prodder à. l'étude scientifique, régionale, des
facteurs de rambiance (vie familiale, vie scolaire, travail pro-
fessionnel, culture et education, logement, alimentation), pour
dégager d'une manière précise l'interdépendance entre ces fac-
teurs et la pathologie des diverses collectivités.
L'apport des Instituts d'hygiène et des Acaclémies de
Medecine doit étre pleinement mis en valeur. Les Instituts d'hy-
giène roumains vont procéder, à l'exemple de ceux de nombreux
pays, b. la recherche des problèrnes de la pathologie de la na-
tion, de l'éducation hygiénique, du génie sanitaire, etc., en de-
venant des facteurs d'action effective du Ministère de la Santé,
et quant i l'Académie de Médecine, celle-ci enverra aux auto-
rités d'ttat les résultats des travaux sur la biologie de la na-
tion, poursuivis au long des années; elle doit envisager la to-
talité des problèmes sanitaires et collaborer sur le terrain en
vue de l'application des mesures.

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Séance du 5 Octobre 1946 85

11. Il est nécessaire d'élaborer un plan nationca de re-


cherches biologico-sociales, dont les résultats vont servir comme
base de documentation en vue de la réorganisation sanitaire
du pays.

STJMMARY

The biology of the Roumanian people is very incom-


pletely known. The few stuclies, which exists, are not sufficient,
and as to the essays made by foreign authors, they rather lead
to erroneous conclusions. It is very explainable, therefore, that
our public thealth programs are not based upon a true knowledge
of realities; public health pbTitic,s are rather of an empiric cha-
racter. Now, we absolutely must undertake serious studies con-
cerning all the compartments of our people's biology, and start
correcting the fa,ctors, which cooperate to the degradation of
conunon health. This problem becomes an act of responsibility
for our intellectual people and for those, who govern as well.
Based upon medico-social inquiries, directed by the Aca-
demy of Medicine, together with the Superior Council for Na-
tional Researches, we must constitute the Biological Archi-
ves" of our nation, having a card system", which will help us
to elaborate the regional projet of health improvement, con-
sidered thyough the following problems: demography and eu-
genics, child welfare, decrease of morbidity, amelioration
that is, tho whole complex of factors of the environment as
far as they influence the pathology of the people.
As to the study of demographic phenomena, that is of
the quantitative situation of the population, studies must be
made from region to region, dealing with: the natality, the
mortality, the infantile mortality, the natural excess, the fer-
tility, causes of death, a.s.o.
From the point of view of anthropological studies, we
have only the researches of three roumanian authors, with re-
ferences to a few number of villages, and several foreign
works. which are rather superficial and contradictory. We must
take this problem in study from the beginning.

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86 Division d'Organisation

The eugenic value of our population, including somato-


psychical characters, heredity, disgenics, a. s. o., is not yet
known. Researches started by Sutzu, Miletici, Crainiceanu, Fe-
lix, s.o. 50 years ago, have not been continued. Though, eu-
geni problems have to be known well, on the base of studies
carried out zone by zone, and the application of measures must
consider the local characteristics.
The problem of infantile mortality and the protec. tion
of children in Roumania has to take a serious place in our
future program. We must do all possible to eliminate the la,ck
og s3mchronism which still exists between our quasistationary
curve of children mortality and the decline of the same curve
in the most of other countries. The social biology of preschool
and scool age must form an important point of our preoccu-
pations.
Morbidity and m6rta2ity due to infectiond diseases, are
at a stationary level in our country. This level is higher than
that of the major part of european countries. We have to exa-
mine the regional factors of social and sanitary order, which
influence the epidemic curve in the respective zone and in a
proper manner, organise the personnel and the means of effi-
cient antiepidemic fight.
Morbidity and mortality due to social diseases are at
a much higher level than in the occidental countrieS. Tubercu-
losis shows, in the last decades in our country, a reduction
which evidently is slighter than those noted in other countries;
there are also the regional:problems, which make.things worse
(tuberculous mortality in Moldavia 714,8/100.000 inhabi-
tants and 570,3/100.000 in the entire country) ; as to the
situation of the departments there are very few in which tu-
berculosis is more frequent in rural medium, the major part
of them presenting contrary aspect, which denotes the medico-
social deficiencies, which still, are the characieristic of our ci-
ties. The statistics of syphilis are deficient (Moldavia 'presents
the highest rate ever noted in syphilis). Pellagra marks a pro-
portion of 413 7/100.000 inhabitants.

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Séance du 5 Oetobre 1946 87

Malaria is of incontestable gravity in Roumania, sho-


wing a morbidity of 930,3/100.000 inhabitants (Moldavia being
still in the first place, with 2772,4). Cancer, endemic goitre,
trachome (45,0/100.000) alcoholism, are frequent enough.
Morbidity and mortality due to organic diseases have in
Roumania the following character: the first place of.the list
is not occupied by cardio-vascular affections or by diseases
of the high age, as it would be natural, but by those which
are certainly avoidable by a proper sanitary organisation: di-
seases of first childhood, tuberculosis. Measures must be taken,
strictly adapted to the regional characteristic aspects, in order
to establish, after a directed project, the normal succession of
causes of death.
A scientific regional examination of factors of the
environment should be carried out (including family life, school
life, professional work, culture and education, housing nutrition
in order to point out preciselythe interdependance of these
factors and the different colleciivities.
The share of the Institute of Hygiene and of the
Medical Academies should be fully considered. The roumanian
Institutes of Hygiene, like those of other countries, should start
to examine problems of national pathology, health education,
sanitary engeneering a.s.o., becoming efficient factors of the
Ministry of Public Health. The Academy of Medicine should
send to the state authorities the results of works on national
biology, carried out during a period of years; asi to the. Aca-
demy of Medicine, this institution has to face the whole of
sanitary problems and work for the applying of measures.
A national project of biological social researches should
be carried out, the results of which will form the base of do-
cumentations in view of the sanitary national organisation.

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88 Divisicm d'Organisation

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I. Felix, loc. cit. pag. 60, part. I, mémoire II, Bucarest 1901,
D. Mano/esco, Trachomul in mediul rural (Le trachome dans le mi-
lieu rural), pag. 892, nevista de Igiend Socialä (Revue d'hy-
giène sociale), Janvier-Juin 1940.
G. Banut loc. cit. (La santé du peuple roumain), p. '227, Bucarest 1036.
I. Felix, loc. cit. pag. 113, part. I, mémoire II, Bucarest 1901.
G. Banu, Demografia (Demographie), peg. 249, dans Tratat de Me-
dicina' Sociala" (Traité de médecine sociale), vol. I, 1944.
G. Banu, idern pag. 325.
Anuarul statistic 1938 (Annualre statistique, 1938).
713. G. Banu, Cercetäri asupra copiilor de scoald in Romania: cresterea
fizicä, starea de nutritie, alimentatie, defecte organice, stare
sociald (Recherches sur les enfants d'école en Roumanie:
croissance physique, état de nutrition, alimentation, défauts
organiques, état social), en collaboration avec C. Angelesco,
C. Brcitesco, Isvoranu, Gr, Kessim, P. Reinineantu, E. Ras-
merit& B. apira, G. Ttitäranu), Revista de Igienä Sociala
(Revue d'hygiène sociale), 1931.
N. Corrultennu, Cercetäri asupra rentabiltätii agriculturii täränestzi,
Institutul de Cercetäri Agronomice al Romaniei, Metode,
indrumäri, rapoarte, anchete (Recherches sur la rentabilite
de l'agriculture paysanne, Institut de recherches agronomi-
ques de Roumanie, Méthodes, directives, rapports, enquétes).
0 Nr. 16, pag. 413, Bucarest 1935:
Ministerul AgrIculturii i Domeniilor, statistica animalelor domestice
(Mmistère de l'Agriculture et des Domaines, statistique des
animaux domestiques), année 1935, Bucarest 1936, p. 23.
N. Corntiteanu, loc. cit.
Recherches publiées dans le numéro special de la Revue d'hygiéne
sociale; Problèmes sanitaires de la population de Rouma-
nie", par: D. Andronesco, Le blé roumain; S. Boldesco, Le
mais et la mamaliga; I. Voicou, Les legumes, les fruits et
l'alcool dans Palimentation du paysan roumain; I. Braghincl,

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92 Division d'Organisation

La viande; G. K. Constantinesco, Le lait: D. Rusu, Les oeufs


et la viande de volaille dans l'alimentation du rural.
Gr. Benetato, I. Claudian, I. Nitzulesco, D. C. Georgescu, M. Enesco,
I. I. Nitesco, ibid.
C. Prausnitz, The teaching of Preventive Medicine In Europa, Lon-
don 1933.
G. Banu, La science de la médecine sociale, (pg. 61, et suiv.), Buca-
rest, 1840.
H. Pelc, Problème de la création de l'Institut de Médecine Sociale
près la Faculté, Rev. Ig. Soc., 1936.
Loi du 30 Novembre 1941, créant un Institut National d'Hyglène,
Paris.
Rapport de V. V. Partin, secrétaire de l'Acad. de Médecine U.R.S.S.
2/8-XI-1945

Discussions:

Prof. C. Angeresco, président.


Je félicite vivement Mr. le Prof. Banu pour son ample
exposé, dont l'Acadéanie de Médecine ne manquera pas de se
servir dans ses travaux sur les problèmes d'organisation.
Prof. D. Danielopolu, secrétaire général.
Je suis reconnaissant A. M. Banu pour son admirable ex-
posé et pour avoir accepté de coordonner les études de l'Acadé-
mie dans les problèmes sanitaires et sociaux.
L'Académie établira des méthodes unitaires et formulera
des directives dans l'étude des problèmes, et les résultats ob-
tenus seront coordonnés de manière à pouvoir dresser un plan
général, étendu sur plusieurs ann,ées, d'organisation sanitaire
et sociale du pays.
L'application de la recherche scientifique à l'organisation
technique du pays a été: un de nos buts principaux lorsque nous
avons créé, par la 1oi d'Avril 1935, l'Académie de leciecine de
Roumanie, qui pbsiède, en dehors de la Division Scientifique,
une Division d'Organisation. Nous avons be,soin, pour réussir,
de la collaboration de tous les hobbes de science du pays,
qui ont le devoir, eh dehors de leur travail de laboratoire, de
travailler aussi, dans les limites de leur compétence, pour l'or-
ganisation sanitaire du pays, qui, A. l'heure qu'il est, laisse
beaucoup à &siren

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Séance du 5 Octobre 1946 93

C'est dans le domaine de la culture de la sauté, comme


l'a fort bien dit M. Banu, que nous devrons surtout porter
nos efforts. Nous aurons toujours à soigner des malades et,
sans aucun doute, la médecine curative doit are organWe de
manière à ce que nos institutions hospitalières puissent utili-
ser les) méthodes les plus modernes de diagnostic et de traite-
ment. Mais le but principal de nos travaux devra étre de pre-
venir les maladies et d'arriver à une organisation dans laquelle
nous n'ayons dans nos hôpitaux que des maladies qu'on ne
peut pas prévenir,
Nous sommes très loin, dans l'état éconoznique et social
dans lequel se trouvia la population rurale après la guerre, du
moment où nous pourrons réaliser cet ideal, qui demande un
travail soutenu de plusieurs generations. Mais nous devozis
commencer avec la plus grande énergie dans cette direction et
je suis convaincu que nos efforts seront couronnés de suc,cès.
La loi du 2 Mars 1946, qui complete la loi d'Avrii, 1935,
établit une collaboration plus étroite de notre Académie avec
les Ministères de la Sante, des Assurances, de l'tducation et
du Travail, dont Alle est l'organe consultatif permanent dans
tous les problèmes de santé publique, d'assurances sociales et
d'enseignement medical, mAdico-vétérinaire et pharmaceutique.
Je me fais un devoir de rappeler à ce sujet que le projet
de loi que l'Académie de Médecine a propose, au Ministère,
du temps où je conduisais ce département et que je n'ai pas
eu le temps de faire promulguer, a été adopte en entier par
mon très regrette collègue le Prof. Bagdasar et par Mr. le
Ministre Voitec, qui ont si bien compris le role de la science
dans l'organisation sanitaire et la nécessité d'établir une base
scientifique à l'organisation du pays.
Nous avons, par consequent, tout droit d'espirer que nous
serons utilises dans rorganisation sanitaire du ,pays. Mais
nous devons ne pas Terdre de vue le -fait indeniable qu'une
bonne organisation sanitaire ne peut are réalis,ee qu'en rele-
vant le standard de vie de notre population rurale. Nous ne
pourrons jamais réussir dans la sante publique sans appliquer
des réformes sociales largement democraliques, qui arrivent
à assurer des conditions égales de développement et de travail
toutes les classes sociales, sans lesquelles tous nos efforts
dans le domaine de la santé sont tout à fait inutiles.

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94 Division d'Organisation

C'est dans cet esprit que nous avons fait notre organi-
sation et le programme d'activité de notre Commission sanitaire
et sociale a ét& établi dans ce sens. La nouvelle loi a créé un
Institut de Recherches Biologiques de l'Académie de Médecine,
destiné exclusivement aux recherches biologiques. Notre Insti-
tut s'occupe aussi de quelques problèmes d'organisation. Mais
un seul Institut est insuffisant pour l'oeuvre que nous avons
accomplir. C'est pour cette raison que nous avons rkparti
l'étude des problèmes d'organisation dans un grand nombre
d'Instituts. Cette répartition n'est qu'un commencement. 1.2A-
cadémie présentera au Gouvernement un projet de loi, concer-
nant la création de Centres de recherehes et d'étude des pro-
blames sanitaires et sociaux", dans les différents Instituts. Ces
d'entres seront dirigés par des pers. onnes compétent,es, nommées
par l'Académie de Médecine et auront un personnel spkial
pour la recherche scientifique et des techniciens qui feront
les enquêtes sanitaires et sociales. NOUT pourrons de cette ma-
nière développer nos écoles scientifiques et, d'un autre côté,
appliquer mieux que jusqu'à présent la science A, l'organisation
sanitaire et sociale du pays.
Mais pour arriver b. des rksultats efficaces, il faut que la
recherche soit obligatoire, si non la recherche scientifique
pure, du moins celle qui est nécessaire à l'étude des problèmes
sanitaireS. C'est ce clue prévoit d'une manière très catégorique
la loi du 2 Mars 1946.
Nous sommes actuellement da..ns une bonne voie et nous
avons tout espoir non seulement que nous serons aidés, mieux
que jusqu'à présent, da.ns nos travaux, mais que les résultats
de nos recherches seront dorénavant mieux utilisés par les au-
torités sanitaires. Je crois d'ailleurs que, la formule des Aca-
demies d'Ptat est la meilleure formule dans tous les domaines
d'organisation technique et je serais heureux que notre
démie constitue un exemple qui serve de point de départ ?1, la
création d'autres Académies .dans d'autres domaines.
Nous avons besoin, je le répéte, de la collaboration de tous
les Instituts de Roumanie. Je rappelle à ce sujet que l'Acadimie
de Médecine de Moscou, créée en 1944, par conséquent 9 an-
'lees après la nôtre, posskle une organisation identique, qu'elle
travaille en ce moment avec 25 Instituts de recherches et que
les résultats qu'elle a obtenus en si peu de temps sont des plus
encourageants.

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LES CARACTERES REGIONAUX DE LA ROUMANIE
D'APRES LA SITUATION DE LA MORTALITE INFANTILE e)

par

Dr. G. BANU
Professeur de Médecine Sociale

C'aractéristique démographique de la Roumanie. A. Phénomènes dé-


mographiques généraux. B. Martahie infantile.
MartaMe infantile comparée.
Mortalité infantile en Roumanie. A. Mortalité infantile pour le pays
entier, d'après le milieu et par départements. B. Prophil regional
de la Roumanie d'après la mortalité infantile.
Causes de la mortalité infantile en Roumanie. A. Maladies de-la
première enfance et malformations congénitales. B. Causes médi-
cales de la mortalité infantile. C. Causes de la mortalité infantile
d'après l'assistance médicale et sociale. D. Causes sociales de la
mortalité infantile.
Interpretation. synthétique. A. Facteurs Wmfluence eugénique. B.
Facteurs pathologiques. C. Le facteur organisation et .1%-ssistance
sanitaire. D. Facteurs sociaux et de milieu.
Propositions et plan de travail. A. Organisation de la connaissance
des réalités du pays. B. Etude des facteurs constitutionnels. C.
Lutte contre les causes médicales d'après la predominance ré-
gionale. D. Organisation de l'assistance régionale. E. Protection
sociale. F. Plan synthétique de travail, coordination de la protec-
tion infantile.
Conclusions..
BibUographie.

*) Communications a l'Académie de Médecine lei 19 Octobre 1946-


7

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96 Division d'Organisation

Les enfants sont l'expression de la valeur blologique hé-


réditaire, à laquelle s'ajoute rinfluence des facteurs de milieu,
respectivement les influences économiques, sociales et &Inca-
tives. La situation biologique des enfants du premier age est
de nature A. caractériser respectif sous le rapport de
revolution et de la civilisation; la mortalité infantile est de
nature à classifier les nations quant au niveau de leur organi-
sation sociale et à leur standard de vie. Et puis, à rintérieur
de chacun des états, d'après la manière dont se comporte la
mortalite infantile par regions, nous pouvons établir la carac-
térisation biologique et sociale des contrées respectives. En
effet, parce que la mortalité infantile est conditionnée par un
total de facteurs, rinterprétation des proportions variées de
cette mortalité apparalt comme une expresion synthétique de la
situation, des facteurs locaux.
La mortalité infantile, b. son tour, a d'importantes réper-
cpssipns sur revolution de la nation. Ce phénomène démogra-
phique signifie d'une part des pertes biologiques et, d'autre
part, des pertes économiques.
Par suite de la grande mortalité infantile dans notre pays,
on perd precocement un nombre important d'individus, valeurs
potentielles qui autrement auraient augmenté sensiblement la
puissance numkrique et qualitative de la nation. Un calcul fait
liar nos soins montre que, dans un intervalle de 13 années
(1930-1943), le chiffrel global des pertes causées par la-mor-
talité infantile en Roumanie s'est &eve A. 704.076.
Les pertes économiques, elles, peuvent se déduire des élé-
ments suivants: a) dépensds inutiles à répoque de la grossesse et
pour l'élevage de l'enfant au cours de la première =Ike, jusqu'à
la date du décès; b) suppression des energies prqductives, qui ne
peuvent arriver à rage de la compensation des sacrifices faits
pour elles par la société (croissance, soins, etc.) et de l'apport
reel pour la collectivité; c) la .baisse de la production_ natio-
nale par la reduction de la durée moyenne de la vie; tandis
que cette dunée atteint 69 anS en Australie, au Danemark, en
Suède, 62 aux Etats-Unis, 61 en Suisse, 58 en Belgiqu'e, etc., en
Roumanie elle n'atteint que 42 ans. 11 est 'evident que la ré-
duction de la durée inoyenne de la vie signifie d'une part la
diminution de la production, et, de l'autre, raugmentation des
charges de la collectivité.

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Séance du 19 Octobre 1946 97
La Roumanie a en général une mortalité infantile très
grande; elle fait partie des ktats oft les résultats de la lutte
contre cette mortalité ne se res,sentent que très peu. Mais, en
dehors de cet aspect général, la Roumanie se divise, d'après les
provinces et les régions, en zones différptes, d'apris le niveau
de la mortalité infantile. 'Analyse des facteurs biologiques,
et spécialement de l'organisation sociale et sanitaire locale, est
de nature à nous expliquer ces variations régionales.

I. Caractéristiques démographiques de la Roumantie

La amographie de la Roumanie se caractérise par un


nombre d'aspects des phénomènes de la population en général,
de la mortalitk infantile et du rapport des groupes d'âge tout
spécialement.

A. Phénomènes démographiques généraux.

La Rbumanie s'est caractkrisée toujours par sa grande


_natant& sa grande mortalité Wenérale, sa grande mortalité in-
fantile et par un excédent qui lui a assuré l'augmentation na-
turelle de la population.
Cependant la natalité se trouve aujourd'hui en baisse:
42 pour 1000 habitants en 1881, et seulement 26,5 en, 1910.
En kehange, la mortalité générale, de 22 tour 1000 habi-
tants en 1865, est tombée en 1940 seulement jusqu'à 19,2. La
mortalité injantile, de 220/e en 1865, est tomb& à peine à 190/o
(pour chaque 100 enfants nés-vivants) en 1940. L'excédent na-
turel de la population se trouve par celà fort diminué: de 16
pour 1000 habitants en 1906, à 7,3 en 1910.
On peut dire, en un mot, que révolution des phénomènes
dkmographiques de la Roumanie a un sens grandement &ea -
vorable, la mortalité se maintenant à un niveau élevé, ce qui
a pour résultat la rkduction de l'excédent de la population.
B. Mortatité infanti/e

En considérant la mortalitk par groupes d'âge, on constate


qu'en Roumanie la mortalitk infantile (de 0 à 1 an) représente,
en comparaison avec les autres groupes d'âge, le chiffre 1é plus

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98 Division d'Organisation

important. Si nous prenons comme exeanple Vann& 1925, sur


la mortalité générale.de 361.906, la mortalité infantile représente
en moyenne un tiers, c'est-à-dire 116.163 décès (1). 11 faut de
me:me souligner, en ce qui concerne .1a Rounianie, que plus de
la moitié de la mortalitit génémle, respectivement 190.160 dé-
cès, surviennent à l'âge de 0 à 20 ans; et dans ce chiffre, plus
de la moitié est due A. la mortalité de la 1-ère année. C'est un
phénomène caractéristique des pays du type démographique
progressif, avec une grande natalité et une mortalité infantile
très peu en régression.
Cet aspect tend b. modifier peu à peu la dynamique même
des groupes d'âge. La natalité allant en diminuant et la mor-
talité infantile se maintenant à un niveau très élevk la pyra-
mide des groupes dlge tend b. se modifier au désavantage dé-
mographique du pays.

Mortalité infantile comparée

La situation de la mortalité infantile dans diffirents pays,


en 1927, se présentait ainsi:
Pays-Bas 3,0 décès pour 100 nés-vivants
Suède 4,6 99 99 99

Suisse 4,7 ,, ,, ,,
Belgique 9,0 ,, 99 -
Italie 1110 99 99 709

Grèce 11,4 ,,
I'chécoslovaquie 12,2 99 99 I/
Pologne 13,6 ,, ,, ,,
Yougoslavie 13,7 ,, 99 99

Bulgarie 14,9 99 99 99

Roumanie 1700 ,, ,,

Il en ressort la grande mortalité infantile de la Roumanie.


On a obtenu, dams. les autres pays, d'importantes diminu-
tions de la morfalité infantile; le niveau de ces diminutions et
leur durée, respectivement le rythme dans lequel elles se sont
produites, constituent une indication pour le degré d'prganisa-
tion sanitaire et d'évolution sociale des itats respectifs. Nous
donnons ci-dessous quelques exemples des diminutions réalisées
dans différents pays, en ce qui concerne la mortalité infantile:

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Séance du 19 Octobre 1946 99
En Allemagne elle est tombée de 23,4N en 1870-1880, à 'Me ea
1931-1938 (fig. 1).
Aux Pays-Bas ello_ est tombée de 20,4% en 113710-1880, YA 4,2°/ len
1931-1938.
En France, de 17,8% en 1861-18710, A 74/o en 11931-1938.
En Suède, de len 1841-1850, A 4,80/o en 1931--1938,
15430/0

En Norvège, de 11,5P/o en 1861-1870, A 4,4Vo en 1931-1938.


En Roumanie la mortalité infantife est tombée A peine, de 22,5'4
en 1801-1870, à 18,0% en 1931-1940.

-17.4

187180 881-90 1831 Isoo 1901 10 1911 20 1921-30 1938

Fig. 1. Rytiune de la diminution de la mortalité infantile


en Allemagne pendant 53 ans.

99-1670 1971 -1939 tes, - woo 1991,900 1901-1918 19,1910 19.1.1910 1930
68an,

Fig. 2. Rythme de la diminution de la mortalité infantile


en Roumanie pendant 68 ans.

La conclusion que l'on peut tirer est que la rnortalité in-


fantile peut être réduite A. des chiffres minimes; sa diminution
est fonction de l'application des méthodes scientifiques, de l'or-
ganisation sanitaire et de l'organisation de la protection de

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C
100 Division d'Organisation

l'enfance. En un met, une synthèse de facteurs, d'ordre mkdi-


cal et social, qui peuvent 'are dirigés, assure la diminution de
la mortalith infantile.

III. Mortalité infantile en Roumanie


A. Ifortalité infantile pour le pays entier, d'après le milieu
et pcur départements

La mortalité infantile pour le pays entier, d'aprés le mi-


lieu et par départements, est représent6e dan.s les tableaux sui-
vantak Rapport& au territoire actuel, les chiffres de la morta-
lité infantile pour la moyenne des années 1936-1938, se pré-
sentent ainsi:
Proportions des déces, par départements, pour 100 enfants nés-vivants-

De 20°4 1 De 174/0 De 144/0 De 114/0


A 234/ A 12114/4 A 174/. A 144/o
1

Roman 20,3 Alba 17 VAlcea 14,6 Brasov 11,5


Iasi 20,6 Arges 17,1 Fägdras 14,7 Tr. Mare 12,1
Covurlui 20,3 Dorohoi 17,1 Hunedoara 15,3 Mehedinti 12,1
Tecuci 20,8 Severin 17,1 Mures 15,'I Trei Scaune 12,3
Vaslui 20,k Romanabi 17,3 TintS 15,7 Gorj 13,2
RAdaug 21,7 Baia 17,3 Tr.-Mica 15,8 Sibiu 13,9
Tutova 22,2 rurda 17,3 NAsAud 16
Ffilciu 22,3 DAmbovita 17,5 Odorhdi 16,1
Somes 17,7 Cara § 16,1
C.-Lung 17,7 Prahova 16,2
Bräila 18 Cluj 16,2
Bacdu 18 Teleorman 16,2
Arad 18 Olt 16,3
R.-Sdrat 18,3 Dolj 16,6
Suceava 18,4 Neamt 16,6
Botosani 18,9 Ciuc 16,6
Salaj 18,9 Ilfov 16,7
Ialomita 19 Muscel 16,7
Tulcea 19,3 Vlasca 16,8
Constanta 19,3 Buzau 16,9
Bihor 19,3
Maramures 19,
Satu Mare 19,3
Putna 19,8

La mortalité infantile est un peu plus é/evée dans le


milieu rural; en 1940, elle a étk de 18,5 dans le milieu rural,
et de 17,2 dans le milieu urbain, pour 100 enfants nés-vivants.

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Séance du 19 Octobre 1946 101

D'après les provinces, prises dans l'ordre descendant de la


mortalité infantile, la Bucovine e,st au premier rang, suivie
par le Vieux Royaume et enfin par la Transylvanie, qui a la
plus petite proportion.
La mortalité infantile par départements (pour 100 nés-
vivants), dans le milieu Tira]. ket dans le inilieu urbain, se pré-
sente ainsi:
. .
zI. C IV--* 1...
X'
.4 .0)
Départements g aa
a IS =
,
";. Départements B c
-v
... CD
"a Ti
At = - .-.-..- .=
-.
..'

rálciu 22.3 21.1 22.2 Somes 17.1 18.1 17.9


Tutova 22.2 21.6 21.9 Severin 17.1 15.8 16.4
Rädäuti 21.7 21.3 21.5 Alba 17.0 18.3 17.7
Tecuci 20.8 15.0 20 0 Buzäu 16,9 16.2 1h.6
Roman 20.3 19.5 19.9 Vlasca 16.8 17.2 17.0
Iasi 206 19.8 20.2 Ilfov 16.7 17.0 169
Vaslui 20.1 21.6 20.9 Muscel 16.7 17.0 16.9
Covurlui 20.0 185 19 4 Dolj 16.6 1.53 16.2
Putna 19.9 18.1 15.0 Neamt 16.6 16.1 16.4
Maramures 19.3 22.3 20.8 Ciuc 16.6 16.5 16.6
Satu Mare 19.3 20.0 19.7 Odorhei 16.5 16.7 16 6
Sälaj 19.3 19 0 19.2 Olt 16.3 16.3 16.3
Blhor 19.3 208 200 Cluj 16.2 17.8 17.0
Tulcea 19.3 19.9 19.6 Prahova 16.2 16.0 16.1
Constanta 19.3 21.0 202 Teleorman 16.2 16.8 16.5
Ialomita 19.0 19.4 19 2 Cara. 16.1 17.2 16 7
Botosani 18.9 19.2 190 Näsäud 16.0 17.5 16.8
Rämnicu-Särat 18.6 17.2 17.8 Timis 15.8 15.1 15.4
Suceava 18.4 176 18.0 T. Micä 15.8 169 16.4
Arad 18.0 17.9 18.0 Mures 156 16.4 16.0
Bacäu 1EV) 17 7 17 9 Hunedoara 153 16.4 15.9
BrAila 18.0 17.2 17.6 Válcea 14.6 13.9 14.3
17.7 17.6 17.6 Sibiu 13.9 14.5 14.2
Dâmbovita 17.5 17.6 17.6 rágáras 13.9 15.0 14.31
Turda 17.3 18.3 17.8 Gorj 13.1 13.0 13 1
Romanati 17./ 16.9 17.1 Trei Scaune 12.3 11.8 12.1
ia
rBampulung 17.3 16.8 170 T. Mare 12.1 12.0 120
I Dorohoi 17.1 1g.3 17.7 Mehedinti 12.1 12.0 12.0
1 Arges 1.1 17.1 17.1 Brasov 11.5 11.0 11.5

En examinant comparativement les ehiffres de la morta-


lith infantile par départements, séparément pour le milieu ur-
bain et pour le milieu rural, puis pour les deux milieux réunis,
nous constatons que les départements peuvent être groupés
en trois catégories: a) une première catégorie, avec une grande
mortalité infantile, oscillant entre 20 et 29 pour 100 enfants

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102 Division d'Organisation

nés-vivants; b) une deuxième calégorie, avec une mortalité in-


fantile réduite, en dessous de 13 pour 100 enfants nés-vivants;
c) enfin, une troisième catégorie de départements, avec des chif-
fres intermédiaires.
Dans le tableau ci-dessous nous présentons les départe-
ments avec la plus grande et la plus petite mortalité infantile.
Les différences de proportions de ce tableau sont l'expression
d'un substratum comprenant une série de facteurs d'ordre bio-
logique, mais spécialement d'ordre sanitaire et social.

Départements 1 Milieux Urbain Rural


réunis 1

Avec la mortalité infantile la plus élevée


FAlciu . . 22.3 22.2 21.1
Tutova . 22.2 21.9 21.6
Räc150 . . 21.7 21.5 21.3
Tecuci . . 20.8 20.0 15.0
Roman . . 20.3 19,9 19.5
Avec la mortalité infantile la phis basse
Sibiu . . . 13.9 14.2 44.5
Gorj . . 13.2 13.1 13.0
Trei Scaune . 13.3 12.1 11.8
Tfirnava Mare 12,1 12.0 12.0
Melledinji . . 12.1 12.0 12.0
Brasov . 11.5 11 0 11.5

B. Prophil régional de la Roumanie d'après la mortalité infantile

Représentée sur un cartogramme, la mortalitié infantile


pour- la moyenne des annêes 1936-1938, nous montre que la
Roumanie se divise b. ce point de vue en 5 régions, chacune
caractérisée par une autre proportion de décès des enfants au-
dessous d'un an.
Ces variations régionales de la mortalité infantile pren-
nent une signification spéciale. En effet, l'évolution dans le
temps de ce phénomène démographique et l& situation actuelle
sont l'expression des différents fa,cteurs susceptibles d'être in-
fluencés et modifiés. Le phénomène biologique de la mortalité
infantile exprime assez fidèlement les aspects caractéristiques
régionaux de la Roumanie.

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Séance du 19 Octobre 1946 103

res.

15.0
, 15 0 -17.9

Erg 18 0 -19.9
Ma 200-22.0
NM 22.0k
0")

Fig. 3. Mortalité infantile en Roumanie. Proportions pour 100 enfaaits


nés-vivants. Moyenne des années 1936-1938.

Moil; -
Moyenne

EEE.Éleve
Tres élevee

Fig. 4. Mortalité infantile en Rournanie, années 1936-1938.

IV. Causes de la mortalité infantile en Roumanie

La mortalité infantile en Roumanie est due it quatre grouper:


de causes: a) déficiences constitutionnelles et héréditaires (ma-

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104 Division d'Organisation

ladies de la première enfance et malform.ations congénitales) ;


b) causes médicales, respectivement la pathologie de la pre-
mière année; e) déficiences de l'organisation sanifare; d) causes
sociales.
Tout en participant ensemble h. l'étiologie de la morta-
lité infantile, l'intervention de ces divers facteurs est cepen-
dant variable d'une région à rautre, les uns aYant la prédomi-
nance dans certaines contrées, les autres dan.s d'autre,s contrées.
D'après cette distribution régionale des causes,, le tableau de la
mortalitét infantile prend des aspects variés et a pour résultat
la division du pays en plusieurs secteurs.

A. Maladies de la première enfance et malformations congénitales

Une des causes importantes de la mortalitk des nourris-


sons, avec des proportions variées de département à départe-
ment, est représentée par la catégorie maladies de la pre-
mière enfance". Elle représente l'aspect des maladies hkrédi-
taires, ainsi qu'une pathologie de déficience constitutionnelle
et physiologique. D'après la nomenclature internationale, sous
la &nomination de maladies caractéiistiques de la première
année de la vie" (chap. XV) on comprend: la débilité congéni-
tale (art. 158) ; la naissance prématurée (en dehors des en-
fants mort-nés) (art. 159) ; les conséquences de l'accouchement
(en dehors des enfants mort-nks) (art. 160) ; autres malaclies
caractéristiques de la première annke de vie (art. 161). A celles-
ci il faut ajouter: les vices de conformation (art. 157).
1. Décès par départements, milieu rural et milieu urbain..
La mortalité en Roumanie d'après ces causes, par départe-
ments, dans le milieu rural et dans le milieu urbain, se présente
ainsi pour rannée 1937 (voir le tableau pages 343-4) :
Les conclusions relatives aux maladie,s de la première
enfance et aux malformations congénitales sont les suivantes:
Ces maladies représentent un chApitre important de pa-
thologie de la population roumaine; les proportions de morta-
lité qu'elles engendrent sont plus grandes dans le railieu rural
qfie dans le milieu urbain. Un certain nombre de départements
détiennent le premier plan, à savoir: Vaslui, Tecuci, Filciu, done

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Séance du 19 Octobre 1946 105

des départements de la Moldavie, province où les conditions sa--


nitaires et konomico-sociales sont les plus précaires.
ANEE 1937
Mortalité par malformations congénitales et maladies
de la première enfance
Milieux réunis Milieu rural Milieu urbain
Départements
wi
w Za u3
., ch
...t 7, Proportion Chiftres Propottion ,I_=, 2 Proportion
-- ai aa.. o
....a ..
u iv p. 100.000 absolus p. 100.000 611 p. 100.011

Vaslui 1023 662 977 696.9 46 321.1


Tutova 10,12 631 949 713.2 53 206.8
Tecuci 1036 589 986 623.7 50 281.5
Fälciu 734 584 650 629.1 84 376 5
Bacäu 1382 608 1303 543.4 79 156.6
Ialomita 1639 500 1609 529,5 84 243.8
'ukea 1043 993 952 567.6 91 208.4
Botosani 1166 476 1043 5422 123 238.2
Olt 946 962 932 981.7 14 125.5
Roman 785 461 747 503.2 38 176.4
Raclauti 591 440 558 507.7 33 136.3
Iasi 1301 430 1110 598.6 191 163.7
Constanta 1189 405 1105 536.5 84 199.9
Nearnt 894 405 805 456.3 89 193.4
Ames 115n 405 1114 431.3 42 157.4
R.-SArat 858 403 827 419 0 31 202.4
Dorohoi 827 402 708 928.4 119 295.2
Suceava 529 397 513 427.4 16 124.0
Romanati 1169 394 1113 418.8 56 181.8
Somes 922 390 898 419.1 24 108.5
S5.1aj 1429 387 1392 412.8 37 116.4
Ttu.da 763 383 740 412.7 23 116.8
Putna 802 373 708 417.9 94 206.3
Baia 660 373 617 403.7 43 179.1
BU7-AU 128 367 1196 392.4 85 194.1
Dolj 1928 367 1790 407.1 138 163.0
Covurlui 795 :143 630 487.1 165 161.3
Maramures 607 342 575 379.8 32 124.5
Teleorman 1307 341 1196 360.0 111 221.1
Bihor 1811 337 1719 394 3 92 91.4
Dambmiita 1134 327 1108 348.5 26 92.3
Tr. Micä 503 313 48) 335.4 14 94.5
Satu Mare 979 309 r73 354.8 106 151.1
Alba 698 309 68 342 7 39 116.8
Valcea 831 303 774 316.7 57 195.0
Vlasca 931 384 894 295.1 37 149.8
Prahova 1492 279 1332 319.6 160 137.1
BrEla 679 277 624 353.7 55 80.0
C. Lung 285 2-4 240 328.3 45 146.9
Cluj 943 266 673 251.0 70 66.5
11-5saud 405 262 394 287.3 11 64.8
Gorj 585 257 574 265 8 11 100 4
Mehedinti 797 242 744 249.9 53 174.0

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106 Division d'Organisation

Mortalité par malformations congénitales et ma'. cites


deja première entance
Milieux réunis Milieu rural Milieu urbain
Départements
al 03 U) U)

.. -ao., Proportion Cha res Proportion trte. A Proportion


,.
tt.'
,...
2-2
...) p. 00.000 abSO us p. 100. 000 u
'2 or
-c p. 100 . too

Odorhei 324 234 320 246.6 4 47.4


Mures 327 234 667 253.7 60 126.5
Ciuc 368 34 352 250.3 16 96.8
reggras 206 230 198 243.0 8 10 .6
Muscel 378 227 345 226.9 33 238.4
Hunedoara 751 222 708 23.8 43 105.6
Sibiu 45- 221 374 311.9 78 15/1
Arad 901 210 833 236.4 68 89.5
I Severin 503 207 464 226.2 39 106.1 I
Ilfov 2185 207 1530 382.8 655 100.4
Cara s 397 199 369 214.3 28 105.8
1 Tr. Mare 246 155 212 165.8 34 112,8
Trel Scaune 213 148 190 148.7 23 143.3
Brasov 243 136 172 147.4 71 116.3
Timis 266 133 590 146.3 76 79.4
Total 50.396 45.663 4087

En décomposant d'après le diagnostic les causes de décès


comprises dans le chApitre Maladies de la première enfance
et malformations congénitales", nous obtenons pour tout le
pays la situation ci-après (armée 1937):

Décès par les maladies de la première enfance et malformations


congénitales, année 1937
Proportions pour 100.060 habitants

M lieu rural Milieu urbain Milieux réunis


Décès par causes
Ch. abs. Prop. Ch. abs. Prop. Ch. abs. Prop.

VICeS de conformation
congénitale 541 2,1 105 2,9 446 2,3
Débilité congénitale (moins
d'un an) . . . 58.475 367,2 4.236 117,4 62.711 321,0
Naissances primaturées . 3.273 20,6 851 23,6 23,6 21,3
Conséquences de l'accou,
chement (moins d'un an) 45 0,3 51 1,4 96 0,5
Autres maladies (moins
de 3 mois) 133 0,8 95 2,6 228 1,2

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Séance du 19 Octobre 1946 107

En représentant par un cartogranune la distribution par


départements de la mortalité par ,les maladies de la première
enfance et par les malformations congénitales, il ressort de
m'eme une inégalité evidente entre les régions.
2. Influence des facteurs constitutionnels et physiologi-
ques. Les principales causes qui produisent la grande mortalité
dans la première enfance sont d'ordre constitutionnel et phy-
siologique. Des décès au-dessous d'un an, approximativement
500/o surviennent pendant le premier mois; 10 A. 150/o jusqu'au
troisième mois; 300/0 dans le deuxième trimestre; 200/0 dans
le troisième et seulement 150/0 dans le quatrième trimestre de la
première m'in& de ola vie. La proportion de 500/0 pendant le
premier mois peut se décomposdr, A. son tour, idans la morta-
lité jusqu'à une semaine, qui represente plus de la moitié de
celle du premier mois, et la mortalité des 3 semaines suivantes.
Résumant dans un, tableau la distribution de la mortalité de
la première année par rapport A. la mortalité genérale, nous
obtenons:
La mortalité genérale en Roumanie en 1925 a été=361-905-
La .mortalité de O à 20 ans=1(40.70O (plus de la moitié de la mor-
talité générale).
La mortalité au-dessous d'un an,--116.163 (1/3 de la mort. g-rale)-
La mortalité au-dessous d'un mois=5.5.114 (1/2 de la mortalité
de la 1-ere année).
La mortalité dans la première semaine= 30. ::8 (1/2 6 la morta-
,

lité du premier mois).

Le r6le des facteurs constitutionnels et physiologiques est


mis en meilleure évidence par la distribution de la mortalité
considerée par groupes d'Age dans la première année, pour le
milieu rural et pour le milieu urbain.
L'action des facteurs constitutionnels est d'autant plus no-
toire que nous descendons A. des âges plus bas. Le tableau ci-
dessous confirme encore une fois que les décès au-dessous
d'un mois représentent la moitié des décès de la 1-ère
On constate en m'eme temps que, pendant le premier mois,
ce n'est que le premier jour où les &ces dans le milieu urbain
sont plus nombreux que dans les villages (8,6 et 8,4, envers, 4,4
et 4,5 pour 1000 enfants nés-vivants; et si l'on fait la propor-
tion des &ces du premier joirr par rapport aux (leves de la

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108 Divisicm d'Organisation

première semaine, cette proportion est de 1/4 dans le milieu ur-


bain, et seulement de 1/8 dans les villages). Le premier jour
dépassé, la mortalité infantile dans le milieu rural reste con-
stamment suphrieure à celle du milieu urbain tout le long du
premier mois.
Décès au-dessous d'un an par groupes d'Age, en Roumanie 1)
Au-dessous De un Jusqu'à une D'une semai. De 1 à 12 Au.dessous
d'un jour 6 jours sernaine ne à un mois mo s d'un an
111
<.;

d. 8.
o o .4
Q. Q.

Milieux réunis
1935 1 2.867 4.9 1 18.737 32.0121.6 4 36.9 34.586 20,6 56.309196,1 112.4991192.1
19402)1 1.789 5.1 10.988 31.21 12.77 393 20.911 21,1132.579192,7 66 2671188.3

Milieu rura1
1935 2.232 4.4 16.991 33.2119.223 37.6 31.044 20.9149.252 96.2 99.519 194.4
1940 1.369 4.5 9.P69 32.71 11.238 30.8 18.563 z1.5 I 27.480 91:1 57.281 189 7

Milieu urbain
1935 635 I 8.6 1.746 23.71 2.381 132.3 3.542 18.71 7.057 95.9 12.980 176,
1940 4201 8.4 1.119 22.4 I 1.533 130.8 2.348 19.1 I 5.099 102.1 '8.986 172.9

B. Causes médica/es de la mortalité infantile

La4 mortalité infantile au cours de la première année est


encore due, en dehors des maladies de la première enfance (dé-
bilité congénitale, naissances prématurkes, vices de conforma-
tion), aux affections des voies respiratoires, aux troubles de
nutrition, aux maladies infectieuses et cutanées. Laissant de
côté les maladies infectieuses (1-44) et externes (172-195),
dont l'apport pour la mortalité infantile est moindre, la classi-
fication des départements et des rkgions peut s'interpréter sur
la base de la mortalité due aux maladies gastro-intestinales
Les proportions sont caleulées pour 1000 enfants nés-vivants.
Territoire qui est resté.

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Séance du 19 Octobre 1946 109

(119) et de l'appareil respiratoire (104-114). Tant la littéra-


ture universelle (2) avec ses diverses statistiques (3), que les
donnés roumaines sur la proportion des diverses causes de dé-
cès, montrent qu'autrefois le chiffre de mortalité infantile le
plus grand était du aux affections gastro-intestinales, après
lesquelles venaient les maladies de l'appareil respiratoire.
Aujourd'hui, le rapport entre ces deux grandes causes de décès
s'est inversé souvent, la proportion des décès par troubles di-
gestifs devenant plus réduite et la mortalité par les maladies
de l'appareil respiratoire prenant un caractère dominant.

GO

CI Matad de la prcmiere ,n-an e


,, de ['app. resp. tbc. excepteel
50
ETA digest ves
infeetleuses et p ra sItalres
" du systeme nerveux
40 fuberculose

20

lo

o 4.5
1

.13.1,EZ0
1 0.7 [1, 1.2 1.0
MEM2 e-P.1 OA tti
Au-desous De un a 6 De 7 a 29 De 1 a 5 De 6 a 11
d'un lour ' ¡ours ¡ours mois mois
-

Fig. 5. Les principales causes de décès 0-1 an par groupements d'age,


en Roumanie. Pourcentages par groupements &age du total des décès
par cheque cause.

En Roumanie, le rapport entre la mortalité par les mala-


dies de l'appareil digestif et celle par les maladies re,spiratoires,
au cours de la première année de la vie, dans la période 1935
1940, a été le suivant:

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110 Division d'Organisation

1935 1940
I
Charts 1 Prop. pour Chiffres Prop pour.
absolus 1000 nés.viv. absolus .1000 nés.viv

1 Maladies Pays entier 17.844. 30.5 14.180 40,3


app. resp. Rur. :5 155 29,6 11.571 38,3
Urb. 2.b89 36,5 2.609 52,2

1 Maladies Pays entier 15.304 26,1 2.253 20,6


tube di. Rur. 12 045 3,5 5.471 18,1
gestif Ur b. 3.259 44,4 1.782 35,7

Les ttats à l'organisation sanitaire meilleure ont com-


battu la mortalig par les affections digestives, sur la base des
acquisitions de la puériculture et par l'organisation des facteurs
du milieu. Ce fait est de nature à caractériser aussi les diffé-
rentes régions de notre pays. On peut même affirmer qu'en
rapport avec l'évolution de la civilisation et avec l'organisation
sociale et sanitaire, la mortalité infantile évolue dans les 3
&tapes suivantes:

Phase de la diminution générale de la mortalité infantile: or-


ganisation sociale, mesures médicales et education de la populgion, qui
conduisent à la reduction de la mortalité tent Par les facteurs consfitu-
tionnels et physiologiques que par les maladies acquises au cours de
la 1-ère anide;
une 2-eme phase est caractérisée par la réductApn de la mor-
talité infantile due aux maladies digestives: revolution de la science
de la puériculture, le perfectionnement des méthodes d'hygiftne et de
Pelimentation au cours de la première amide, l'organisation de la made-
cine preventive et le relevement general du standard de vie conduisent
A la reduction des maladies gastro-intestinales;
une 3-eme pljase est caractérisée par la diminution des maladies
de l'appareil respiratoire; ce résultat est, plus que le s1 autres, l'expres-
sion du niveau élevé de la vie sociale; en eifet, la reduction des maladies
de Pepperell respiratoire, des bronchopneumonies, etc., est due mdins
a la lutte contre les infections proprement dites, que pluteit à l'amélio-
ration des facteurs de milieu hygiene, logement, habillement, etc.
L'examen des regions du pays sous ce rapport, d'apres les enguates
partielles de sondage scienitfique exécutées jusqu'aujourd'hui, paraissent
confirmer la correlation que nous avons établie.

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Séance du 19 Octobre 1946 111

Les enquêtes publiées en 1940, relativement au milieu ru-


ral, sont éloquentes (4).
Dans la circonscription Domne§ti du département de Muscel, sur
100 décès des enfants au-dessous d'un an, il revenait
aux affections gastro-intestinales MN
aux affections pulmonaires 212Mo
Dans la commune de Bretcu, du département de Trei-Scaune, sur
100 décès des enfants au-dessous de 1 an, il revenait
aux troubles digestifs 28,60/o
aux affections respiratoires 16,r/o

Ces enquétes partielles montrent que, tandis que les affec-


tions pulmonaires intervenaient dans la provocation de la mor-
talité des nourrissons avec un pourcent entre 16,7 et 220/0 (pour
100 décès au-dessous de 1 an), les affections digestives inter-
venaient avec 25,0-28,50/o.
En général, les( enquétes qui ont été faites montrent que
les départements au iliveau peu évolué sous le rapport hygik-
nique et de l'organisation sanitaire entrent dans la catégorie
pa domine la mortalitéi par les mala.dies gastro-intestinales.
Par opposition, dans l'arrondissement-modèle de Giläu-
Cluj, avec une organisation et un outillage sanitaire modernes,
les troubles digestifs donnent 24,20/o de décès au-dessous d'un
an, et les affections broncho-pulmonaires 30,60/o (5). De méme,
une circonscription de Bucarest (enquéte de 1930) montre que,
de la totalité des décès au-dessous d'un an, 17,40/0 sont &Is aux
maladies de l'appareil respiratoire et seulement 140/o aux ma-
ladies digestives (6). 11 est évident que, dans ce dernier cas,
l'hygiène et l'assistance médicale de la Capitale ont réussi b.
réduire la mortalité par les affections digestives.
C. Causes de la morta/ité infantile d'après l'assistance médica/e
et sociale
L'organisation de la protection des enfants au cours de
la première année influence profondément révolution de la
mortalité infantile. L'assistance médicale et sociale, sa qualité
et son intensité, ont une importance particulière, tant au mo-
ment de la naissance qu'au cours de la première année.
8

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1 12 Division d'Organisation

Enfants nés-vivants, d'après l'assistance et le lieu

1 i e u

A u d o

o)
Total rhÔpital
stg
Total Avec
méclecin

4 Ch. abs. Prop. Ch. abs. Prop. Ch. abs. Prop Ch. abs. Prop.

1933 585.503 100.0 12.830 2,2 511.854 97,7 6.699 1,1

1940 351.841 100.0 8.310 2,4 340.182 96,6 2 233 0,6

M i 1 i e u
1935 511.g01 100.0 j 590 0,1 510.855 1 99,9 3.600 0,7
1940 301.888 100. 189 0,1 301.619 99,9 1.696 0,6

M i 1 i e u
1935 73.692 100.0 12.240 16,6 '60.999 82,9 3.Q99 4,2
1940 49.953 100.0 8.121 16,3 38.563 77,2 537 1,1

1. Vassistance de l'enfant à sa naissance et la manière


dont est pratiquée cette assistance, expliquent la variation de
la mortalité par départements. Selon que l'assistance est assurée
dans des institutions ou à domicile, avec un médecin et avec
des sages- femmes, ou il n'y a aucun.e assistance, la mortalité
infantile est en proportion plus petite ou plus grande. La pro-
portion des accouchements qui bénkficient d'une assistance
compétente est encore réduite en Roumanie.
Dans les tableaux ci-dessous nous pouvons comparer, d'une
part les départements entre eux, et d'autre part les deux mi-
lieux (urbaM et rural), quant à l'assistance intra-natale,
L'ordre dans lequel les départements se placent à Ce point
de vue, est en majorité correspondant à l'ordre des propor-
tions de décès des enfants.
En général, en Roumanie, l'assistance lors de l'accouche-

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Séance du 19 Octobre 1946 113

de naissance, en Roumanie (1935-1941)

m 1 c i 1 e

Avec sage- Avec sage.


femme femme sans 1 Sans as- Assistance Nés
dipl6mée diplame sistance inconnue ailleurs
6.
el .
Ch. abs. a! Ch. abs. 67 Ch. abs. cf, Ch. abs. Ch abs. S
i

229.606 39,2 306.924 52,3 28,830 4,9 425 819 0,1

184.854 52,5 134.770 38,3 17,195 4,9 1.130 0,3 3,349 1,0

u r a 1

187.508 36,6 293.539 I57,31 25.989 1 5,1 1 219 1 456


/153 506 50,8 129.475 42,91 15.998 1 5,3 1 944 0,3 1 80
ur a bin
I

42,098 57,2 12.755 17,3 2.841 3,9 206 0,3 363 0,5
31.348 62,8 5.295 10,6 1.197 2,4 186 0,4 3.269 6,5

ment est déficitaire. Seulement 30 A, 500/o des parturientes ont


une assistance avec une sag.e-femme ou un médecin. Ce fait,
assurément, explique la proportion importante de la mortalité
l'époque néonatale. Les tableaux ci-dessus en font la preuve.
La relation entre la mortalité infantile et la modalité
de l'assistance (par méclecin ou par sage-femme) lors de l'ac-
couchement, peut 'are vérifike, en examinant comparativement
les départements, par milieux réunis aussi bien que par milieux.
rural et urbain, pris séparément.
Prenant A. titre d'exemple les départements ayant les plus
grandes proportions de parturientes assistées (par médecin ou
par sage-femme), d'une part, et ceux qui en ont le plus petit
nombre, de l'autre part, nous constatons un xa'pport constant:
la mortalité infantile est d'autant plus grande qua la propor-
tion des parturientes assistées y est plus petite.

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114 Divisicnt d'Organisation

Modalités de l'assistance à la naissance (1935-19411)


Pour les deux milieux réunis Pour le milieu rural
iP ty 00 p)
tO 01 411 b0 CO *V
2 E E Total
C
Dipartements 2 -_ 2 .c,z 13
u eE;2,
E
Dipartements <a - ..., E ,0
4.0 7.4
, c . .2 ; ! v w c , I -6.
Total
:-. 5 w
--:. w tj o.
El - :Is > - ..6
- el. et :13 ,.' ' ;El ,tt , I. g 4
..c E "".
I

Trei Scaune 1,43 0,86 91,23 93,521Trel Scaune 0,04 0,76 92,96 93,7
Tr. Mare 2,97 0,55 88,56 92,08 Sibiu 0,07 0,73 90,87 91,67
Brasov 3,48 0,01 84,31 88,40 Ir. Mare 0,17 0,51 90,93 )1,61
Arad 1,3. 1,17 80,21 82,69 Odorhei 0,10 0,66 84,70 85,4
Ffigara.1 1,77 0,62 78,86 81,25 Brasov 0,03 0,75 84,181 84,9
lVfararnures 0,43 0,91 20,69 22,03 Prahova 0,0 0,79-17,69 18,49
Gorj 0,84 0,36 20,38 21,58 Mehedinti 0'03 0,91 11,61 17,55
Buzau 0,27 0,21 19,38 19,86 Buzau 0,04 0,17 16.51 16,0
VAlcea 0,43 1,29 17,81 19,53 Taken 0,09 1,24 15,02 16,35
0,08 0,58 17,25 12,91 Olt Om 2 0,58 15,05 15,65
101t i

IPour le milieu urbain


Avec sage,
Déportements A 1'h6p. Avec mid. Total
femme diplenn.

R.-Särat 1,17 2,88 95,29 99,34


Nearnt E3,35 1,47 ' 64,20 99,02
Muscel 27,87 0,67 69,78 98,32
Dorohoi 6,03 1,99 85,57 93,59
.....
Putna
.
. .
11,98
.
. . .
0,27
. . .
.
84,64

.
.
96,89
- .

Bra.sov 6,08 3,23 4208, 51,39


Salaj 3,16 1,20 47,07 51,43
Pagaras 1,91 1,91 39,02 42,84
ia.,i 2,63 1,76 36,45 40,84
Ciuc 2,02 0,62 38,13 40,77

2. Assistance au cours de la première année. Les tableaux


ci-dessous montrent la proportion des enfants qui ont eu des
soins médicaux avant d'avoir succombé. La situation, pour les
années 1935 et 1940, a 06 la suivante:
11 y a eu donc, dans les villes, une proportion de 33,50/o--
40,80/o des décès des enfants au dessous d'un an, et dans le
milieu rural une proportion de 84,00/o-84,80/o des décès, où les
enfants rdspectifs n'ont bénéficié d'aucune assistance médicale
pendant leur vie.

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Séance du 19 Octobre 1946 115

ANNtE 1935
Chiffres absolus Pour 1000 Avec traitement
des dices au médical. Pour
enf. nés.vivants
dessous de 1 an cent

Milieux réunis . 112.499 192.1 20.4


Rural . . . 59519 194.4 /5.2
Urbain . . . . 12.980 176.3 59.2

ANNÉE 1940
Milieux réunis . . . . 66.267 188,3 219
Rural . . . . 57.281 189.7 16.0

Urbain 8.986 179.9 66.5


I

D. Causes sociales de la morta/ité infanti/e

En dehors des causes iénumérées ci-dessus, interviennent


dans la mortalité infantile les facteurs du milieu, qui différen-
cient les couches sociales, déterminant ainsi une mortalité va-
riable de classe A. classe. Les facteurs du milieu peuvent se
grouper ainsi: conditions économiques, logement, travail et pro-
fession, urbanisation et industrialisation, facteurs culturels.
1. Facteurs éconoqiques. L'influence du facteur économi-
que sur la mortalité infantile est aujourd'hui définitivement
prouvée. La mortalité des enfants au-dessous d'un ani est d'au-
tant plus petite que le gain du chef de famiHe est plus im-
portant; le bon état économique assure de bonnes conditions
de milieu et d'hygiène. La mortalité infantile croft en rapport
direct avec la diminution des revenus du chef de famille, et
elle arrive A, représenter dans la classe pauvre plus du triple
de la mortalité dans la classe riche (7) .
Or, le standard de vie de la population est variable de
négion A région et il est fonction du niveau économique de la
localité respective. Les dépenses s'effectuent d'une manière cor-
respondante aux revenus; le quantum des dépense4 e,st, pour le
milieu rural, en rapport avec la surface du terrain cultivé, et,
dan.s le milieu urbain, il est fonction de la salarisation.
Les dépenses de la famille couvrent souvent, quand les
revenus sont restreints, seulement le chapitre alimentation.

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116 Division d'Organisation

Rapportant, dans le milieu rural, les revenus A la surface du terrain


cultivé, On a établi, dan d des recherches partielles, que les dépenses avec
ralimentation représentent pour le cultivateur de 3 ha, 6/7 de son
revenu total; pour le cultivateur de 3 A 0 ha, 314 du revenu total, et,
enfm, pour les cultivateurs de 10 ha et plus, la cote pour ralimentation
représente seulement 2/3. Il est evident que les dépenses perur la satis-
faction des autres besoins (autres que ralimentation) seront d'autant
plus importantes que l'état économique de la population respective est
plus prospere. Des enquétes en. Roumanie, dens ces derniers temps (03),.
auxquelles nous ajoutons aussi nos recherches, il ressort que la popula-
tion rurale, pour plus de 75V0, exploite des surfaces plus petites que
5 ha; ainsi s'explique pourquai, dens la recherche des budgets familiaux
ruraux, les dépenses pour rhabillement paraissent aussi réduites, et cel-
les réservées A la santé et A réducation sant pour ainsi dire inexistantes.-

Au total, en Roumanie, l'alimentation rurale est parfois


insuffisante quantitativement, d'autres fois elle ne correspond
pas qualitativement aux exigence,s physiologiques et présente
une disproportion des principes alimentafre (8 .et 9). L'état
biologique des enfants s'en ressent profondément.
2. Logement. L'insalubrité du logement et la suraggloraéra-
ton font augmenter la mortalité infantile d'au moins 1/6. La
corrélation entre la mortalité infantile par la tuberculose et le
logement est connue depuis longtemps. De méme l'influence du
logement sur la transmission de la tuberculose (10), ainsi que
sur les maladies infectieuses (11), est prouvée. Le r6le du loge-
ment da,ns la mortalité infantile a étk, étudié clans différents
pays, et pour le redresement démographique et sanitaire on
a commencé une campagne d'organisation du facteur logement.
L'Angleterre, l'Allemagne, les Etats-Unis, la France, etc., ont
réalisé de vastes programmes de Constructions dans un but dé-
mographique et sanitaire 112).
3. Urbanisation, industrialisation, travail et profession.
L'idéal auquel tend la société est que, par la civilisation, res-
pectivement l'organipation sanitaire et sociale, on arrive h. la
reduction de la mortalité infantile jusqu'au seuil-limite.
Ainsi considéré, le problème de la mortalité infantile pré-
sente les rapports suivants avec le processus d'évolution re-
p/I.e.-sent& par l'urbanisation, et respectivement par l'industria-
lisation:
La mortalité infantile dans le milieu rural est combattue
par l'allaitement naturel. Les autres facteurs représen-

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Séance du 19 Octobre 1946 117

tent la protection de l'enfant: hygiène, médecine préventive,


etc., sont très en retard en face de 194 situation des centres ur-
bains évolués. Une demdème phase, dans l'évolution de la popu-
lation rurale, commence en mame temps que sa pénétration
dans les villes. Or, si les centres urbains, comme la plupart
en Roumanie, n'ont pas atteint un niveau supérieur d'organi-
sation sociale et sanitaire, la mortalité infantile continue b.
croltre. Les facteurs urbanisation et industrialisation, dan,s ce
cas, aggravent les conditions d'existence de l'enfant du premier
âge: l'insuffisance de l'alimentation, l'allaitement artificiel, le
1ogement insalubre et surpeuplé, le manque d'hygiène etc. Seu-
lement les centres urbains évolués, peu nombreux dans notre
pays, présentent une diminution de la mortalité infantile et
par là se rapprochent du niveau des centres occidentaux.
En rapport avec ces phases, nous trouverons la mortalitk
infantile distribuée d'après le degré évolutif des départements
et spkcialement des centres urbains. La mortalité infantile ur-
baine est en effet plus élevée dans les départements qui se
trouvent dans la première phase mentionnée ci-dessus: Vaslui,
Filciu, etc.
Au contraire, elle régresge là of.4 le processus a'organisa-
ton et d'urbanisation apporte avec lui la protection de la masse
ouvrière et l'amélioration des conditions de milieu: Brawv,
Timiq, etc.
Un facteur professionnel avec une influnce démograpb1-
que importante est le travail de la mère en dehors de son fqyer,
Les recherches montrent que le travail de la mare 'pendant la
grossesse a pour résultat l'augmentation de la mortalité pen-
dant et après la naissance, comme aussi de la mortalité in-
fantile en général. Les recherches entreprises en Roumanie ont
mis en évidence, chez les femmes qui travaillent hors de leur
domicile, une diminution du potentiel de vitalità chez la
mare, ainsi qu'une daficience biologique des enfants, mani-
fest& par le pourcent de 330/o des enfants avec un poids au-
dessous de la normale, et 400/0 d'enfants dont le poids est â
la limite physiologique.
4. Facteurs culturels. D'une importance au moins égale
b. celle des autres facteurs sociaux, les facteurs culturels ont
une influence remarquable sur la proportion et Pkvolution de
la mortalité infantile. Dans un travail antérieur, j'ai montré

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1 18 Division &Organisation

(synthèse (des problèmes sanitaires rurauX) que tous les phéno-


mènes démographique,s, sont influencés par la culture générale
et le degré d'éducation sanitaire. La proportion de la mortalith
générale et celle de la mortalité infantile sont plus élevées dans
les régions où le degré id'ignorance, interprété d'après le chiffre
des illettrés, est plus grand. La contribution du degr .de cul-
ture et de l',éducation de la famille et de la mère,, spécialement
en matière d'hygiène, est particulièrement importante pour
la diminution de la mortalité infantile. -
1 5. Corrélation de la mortalité infantile avec les facteurs
sobiaux. Entre les facteurs économiques (l'alimentation, le lo-
gement, les conditions de travail et la profession), les facteurs
culturels et la marche de la mortalité infantile, il existe un
rapport: dans ce sens que, plus les facteurs sociaux dans leur
totalité (indice social") sont d'un niveau élewS, plus la mor-
talité infantile est réduite, et inversement. En Roumanie te-
nant compte des données qui caractérisent les départements
au point de vue des facteurs sociaux, et de la corrélation avec
la mortalité infantile, on peut établir un rapport, qui confirme
sous une forme évidente, l'influence des facteurs sociaux sur
la mortalité infantile.

V. Interprétation synthétique

La distribution d'après la proportion de la mortalité in-


fantile divise la Roumanie en zones; chaque zone, A son tour,
concentre un zertain nombre. de départements. Le groupement
des départements d'après la mortalité infantile n'est pas seu-
lement une caractérisation démographique, mais c'est l'exté-
riorisation d'un total de phénomènes qui sont comme une jus-
tification des différences régionales.
La variation du niveau de la mortalité infantile est justi-
tifiée par les quatre catégories de facteurs suivants: al eugé-
niques, b) pathologiques, c) sanitaires et d) sociaux. Leur si-
tuation influence la mortalité infantile: celle-ci est d'autant plus
plus grande que leur déficience est plus profonde et qu'ils
participent totalernent ou en partie A. la dégradation biologi-
que de la population. La corrélation entre ces facteurs, qui
forment une synthèse d'indice,s, et la mortalité infantile, dans

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Séance du 19 Octobre 1946 119

notre pays, est évidente. La mortalité est grande dans les dé-
partements déficitaires sous le rapport eugénique, sanitaire et
de l'organisation sanitaire et sociale, tout comme l'inverse se
vérifie. En effet, si nous rappelons la classification des &par-
tements d'après la proportion de la mortalita infantile, nous
distinguons 5 catégories:
Départements avec une mortalité au dessous de 150/0 des
enfants nés-vivants;
Départements avec une mortalité entre 15 et 170/o des
enfants nés-vivants;
Départements avec une mortalité entre 18 et 19,90/o des
enfants nés-vivants;
Départements avec une mortalité entre 20 et 220/o des
enfants nés-vivants;
Départements avec une -niortalité au dessus de 22010 des
enfants hAs-vivants.
Cela étant, le cartogramme nous fnontre la répartition du
pays en 5 zones (voire fig. 3). A ces zone,s correspondent des
conditions sanitaires et sociales différentes. Pour illustrer la
corrélation, nous ne citerons que les départements ayant un
caractère extrème: avec une mortalité infantile très grande
(au-delg de 20 pour 100 des enfants nés-vivants), et avec la
plus petite mortalité (au-dessous de 150/0).
Les départements avec une grande mortalité sont ceux
de: Falciu, Tutova, Rädiuti, Tecuci, Roman, etc. La caractéri-
sation y est la déficience biologique, mais surtout la déficience
sanitaire et sociale.
Au contraire, les départements de Brasov, Mehedinti, Tar-
nava Mare, Sibiu, Timis, etc., ont des proportions de mortalité
infantile au:dessous de 150/o des enfants nés-vivants. La morta-
lité réduite y est l'expression du oomplexe de facteurs qui
assure un standard de vie plus élevé dans ces départements,
En examinant maintenant l'un après l'autre les facteurs qui
influencent la mortalité infantile, la corrélation est évidente.
A. Facteurs d'influence eugénique
Nous rappelons le facteur représenth par les maladies de
la première enfanco et les malformations congénitales. Si nous
tenons compte de ce que. le plus grand pourcentage en est
représenté par la &MU& congénitale, il faut admettre qu'une

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120 Division d'Organisation

classification des départements A. ce point de vue prouve aussi


/es influences d'ordre héréditaire sur la mortalité. Si l'on exa-
mine la mortalité de la première arm& par groupes d'Age, on
constate dans une série de départements une grande inortalité
le premier jour, la première semaine et le premier mois.
En nous rapportant au tableau reproduit plus haut, on
peut voir que la mortalité infantile par malformations congé-
nitales et maladies de la première enfance est fort élekrée dans
les départements où le niveau évolutif sanitaire et social est
mediocre.
Mortalité infantile par malformations congénitales et maladies
de la 1-e enfance
Milieux Milieu Milieu
réunis rural urbain
(proportions p. 100.000 habit.)
Vaslui 662 696$ 321
Tutova 031 712,2 206,8
Tecuci 689 623,7 281,6
F'dlciu 584 629,1 376,5

Au contraire, les départements de Timis, Brasov, Trei


Scaune, etc., ont les proportions suivantes de mortalité par mal-
formations congénitales: les 'milieux réunis, de 133 jusqu'à
150; le milieu rural, 150-160; enfin, le milieu urbain 79-100
pour cent mille habitants.
fl faut admettre, et les recherches partielles l'ont demon-
tré, que les décès par ces causes sont justifies en partie par
certains facteurs dysgéniques.

B. Facteurs pathologiques

Les ¡aces au cours de la première arm& sont provoqués


dans une proportion importante par les maladies de l'appareil
respiratoire et par celles de l'appareil digestif; en proportion
moindre suivent les autres maladies. D'après celà on peut
caractériser les regions et les départements. Chez nous,
A. la campagne, le chiff re reel de la morbidité est presque in-
connu. n n'y a pas encore de publicationA officielles; il manque
des statistiques médicales genérales et il manque des etudes de
sondage. La mortalité, comme nous l'avons montré, concentre
les causes de aces seulement en quelques groupes. Le groupe-

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Séance chi 19 Octobre 1946 121

ment sous un diagnostic général, comme la débilité congéni-


tale, écarte la posibilité d'une interprétation et d'une caracté-
risation régionales. Dans ce domaine des réformes sanitaires
sont nécessaires, ainsi que des organisations d'études et de
recherches.

C. Le facteur organisation et l'assistance sanitaire

Les départements diffèrent les uns des autres, par l'or-


ganisation de l'assistance des nouveau-nés et des enfants
au-dessouA d'un an. En nous référant aux tableaux antérieurs,
on distingue des départements et des régions où Passis-
tance et la naissance est bien organisée, tant au point de vue
des institutions qu'à celui de l'assistance ii, domicile; ces dé-
partements donnent une mortalité néonatale réduite (Brasov,
Fkggras, Arad, Buz&u, etc.). Par contraste, l'assistance dans-
les autres dipartements est dans une carence manife,ste; nous
constatons ici, d'après les chiffres statistiquesi, une mortalité
néonatale fort élevée (Maramures, Gorj, Valcea, etc.).
Au cours de la première ttnnée l'assistance, appréciée se-
ion que les enfants décédés ont eu ou non un traitement mé-
dical, est de même une indication différentielle.
Les données statistiques montrent que la propertion des
clécè,s sans traitement méclical, par la diarrhée et l'entérite, est
très levée dans les départements de Iasi, FIlticeni, Vlasca,
Roman, etc., et par les maladies de la première enfance dans
les départements de Fälciu, Vaslui, Dorohoi, etc. Elle est plus
basse dans les autres départements, où la proportion des trai-
t& médicalement a été plus grande: ainsi nous pouvons citer
les départements de 1\1.6,saud, Timis, Somes, quant 6, la morta-
Mk par affections digestives, et les départements de Odorhei,
ITásiud, Cluj, etc., quant aut maladies de la 1-e enfance.

D. Facteurs social= et de milieu

Un premier facteur qui influence le comportement de


tons les aspects sociaux est le revenu. II conditionne le niveau
de la vie de l'enfant, par le logement, l'alimentation, l'habil-
lement, l'hygiène, la culture de la mère. Or, le revenu respec-
tivement le standard de vie et les autres fa,cteurs sociaux

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122 Division d'Organisation

caractérisent le pays rigionalement et donnent la possibilité


d'une correlation étiologique avec la mortalité infantile locale.
La predominance de quelques uns des facteurs par rap-
port aux autres constitue aussi une indicdtion précieuse pour
l'organisation régionale de la lutte contre la mortalité infan-
tile, qui devra dorénavant s'orienter d'après les caractérisa-
tions médico-sociales régionales.

VI. Propositions et plan de travail


Nous n'avons pas l'intention de déveropper un plan de
detail pour la lutte contre la mortalité infantile. Celà est un
problème d'état, qui comporte l'application dirigée d'un vaste
programme, par les organes administratifs et sanitaires.
Quant à nous, étant donne l'intérét primordial que l'Aca-
démie de médecine doit manifester envers la biologie de la
nation, nous poursuivons seulement l'élaboration des principes
pour la lutte contre la mortalité infantile.
A. Organisation de la connaissance des réalités
Le materiel présente par nous b. l'occasion de cette com-
munication pose les données du problème et en montre l'impor-
tance et les aspects. L'oxganisation d'études sera nécessaire
dorknavant pour la connaissance de toutes les région.s du pays,
avec les facteurs spécifiques qui justifient les proportions res-
pectives de la mortalité infantile. Les médecins sanitaires, les
hygienistes, les équipes de recherches, pourront reprendre les
investigations, pour presenter la situation regionale de la ma-
nière la plus détaillée.
B. Etude des facteurs constitutionnels
Les deck dfis aux malformations congénitales et aux ma-
ladies de la première enfance, en proportions varikes de region
b. region, doivent étre bien connus et surtout interprétés, pour
ce qui regarde leur ktiologie. Les investigations dans le domaine
de l'hérédité, les recherches sur les facteurs qui influencent
l'enfant pendant sa vie intrauterine, ainsi que dans les premiers
mois après la naissarice, sont nécessaires. Ce chApitre doit 'are
étudie minutieusemnt, parce qu'il explique la proportion la plus
importante de la mortalité infantile.

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Séance du 19 Octobre 1946 123

C. Lutte contre les- causes médicales d'après la prédominance régionale

Parmi les. causes médicales qui déterminent la mortalité


infantile, il y a, d'après ce que nous avons vu, une concurrence:
les malformations conginitales, les maladies de rappareil res-
piratoire, du tube digestif et les maladies infectieuses intervien-
nent en proportion variable de région it, région.

D. Organisation de l'assistance régionale

L'assistance à la naissance, avec un personnel médical et


áuxiliaire qualifih, ainsi que l'assistance dans le cours de la
première année, varient quantitativemeht et qualitativement de
region A. région. Un plan qui poursuit la lutte efficace contre
la mortalité infantile dolt nécessairement tenir compte de la
proportion dans laquelle la population infantiles est assistée. La
division du pays en zones, d'après ce critérium, permettra rap-
plication d'un programme destiné it corriger effectivement les
déficiences locales de l'assistance médicale aux enfants.

E. Protection sociale

Da.ns le milieu urbain, comme dans le milieu rural, les


facteurs sociaux contribuent puissamment b. l'aspect de la mor-
talité infantile. Le standard de, vie, ralimentation, le logement,
la profession, la culture, ont un aspect varié de région b. région,
avec des répercussions directes sur la mortalité infantile. La
lutte contre celle-ci doit tenir compte du niveau évolutif de la
population, et appliquer, en lame temps que les mesures d'or-
dre médical, un plan de redressement des facteurs du milieu.

F. Plan synthétique de travail; coordination de /a protection infanti/e

L'action dirigée par les voies multiples knoncées ci-dessus


doit étre coordonnée sous une conduite unitare. Cette autorité
doit tenir compte de la manière dont le problème est fractionné"
dans le pays, elle doit coordonner les initiatives de l'État, intensi-
fier l'action de protection des enfants, supprimer les frontières
qui séparent actuellement rofficialité et les initiatives privées.
Elle élaborera un plan d'harmonisation de toutes les oeuvres et
de toutes les initiatives (13).

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124 Division d'Organisation

La réalisation de ce plan synthétique de travail peut ktre


confike b. une autorité spéciale, revétant la forme d'Oeuvre de
protection de la mère et de l'enfant", de Direction de la pro-
tection de l'enfance, etc., comme elle fonctionne dans beaucoup
d'états.

CONCLUSIONS
La Roumanie est caractérisée par un claffre Revé de
mortalité infantile; en comparaison avec les autres états, c'est
l'un des pays aux plus grandes proportions. Tandis que le pour-
cent des décès, sur 100 enfants nks-vivants, était en. 1927: en
Hollande de 3,8, en Suède de 4,6, en Suisse de 4,7, en Belgique
de 8, en Rouman.W il était de 17,8.
La proportion des décès pour 100 enfants nés-vivants,
varie en Rownlanie, entre 11 et 23, inégalement idi(stribuée
d'après les provinces (moyenne des ermées 1936-1938).
La mortalitk infantile est plus grande dans le milieu
rural que dans le milieu urbain (en 1940 elle a été de 18,5 dans
le milieu rural, et del 17,2 dans le milieu turben).
Les causes de la mortalité infantile en Roumanie sont
caractéristiques. Les plus importantes causes sont la débilité et
les malformations congénitales; plus de 500/0 des décès sont dils
b. ces causes (en 1937, du total de 116.163 décès, 62.711 étaient
as b. la débilité congénitale). D'ailleurs, considérés d'aprés les
groupes Inge, les décès du premier mois représentent la moitié
du total des décès de la première année. Viennent ensuite les
décès par les maladies de l'appareil re,spiratoire, et imméclia-
tement aprèsi ceux par les malaclies du tube digestif.
Une cause de méme importance est le manque de l'as-
sistance médicale lors de la naissance; seulement 30 A. 500/0 des
naissances sont assistées par des sages-femmes ou des médecins.
En 1935, 2,2010 seulement des accouchements ont eu lieu dans
les hôpitaux, b. domicile avec méde,cin 1,10/0, avec sages-fem-
mes diplômées 39,20/0, et le reste avec des sages-femmes em-
piriques.
La manque d'assistance médicale dans le cours de la I-ère
année justifie aussi la grande mortalité infantile.
D'après la distribution de la mortalité infantile on peut
caractériser les rkgions du pays sous le rapport évolutif et de

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Séance du 19 Octobre 1946 125

la civilisation. La mortalité est d'autant plus élevée que les


régions sont plus arriérées. Les facteurs héréditaires patholo-
gigues, ainsi que les déficiences de l'organisation sanitaire et
sociale justifient les différences rbgionales.
7. Pour la réduction de la mortalité infantile, en Rouma-
nie, il est nécessaire: 1) de faire des recherches précises pour
la connaissance des réalités quant et la mortalit4 infantile
(l'étude des facteurs con,stitutionnels, héréditaires, sociaux,
etc.); 2) de diriger la Iutte contre les causes de décès suivant
leur importance régionale; 3) d'organiser l'assistance b. la nais-
sance, la puériculture et les' soins méclicaux de région à ré-
gion; 4) de prendre en considération les conditions sociales de
vie de la mare et) de l'enfant; 5) d'élaborer un plan dirigé, en
coordonnant toutes les initiatives.

SUMMARY
Roumania is characterized by a very high infantile
mortality; compared to other states, our country has one of
the highest percentages of children's deseases: in 1927, from
100 children born alive, 3,8 died in Holland, 4,6 in Sweden,
4,7 in Switzerland, 8 in Be/gium, a.s.o., and 17,8 in Roumania.
The mortalitq rate for 100 children born alive, varies
between 11 and 23, (medium of the years 1926-1938), une-
qually distributed among the different departments.
Infantile mortality is higher in thl rural medium than
in towns (in 1940 it was 18,5 in the former and 17,2 in
the latter).
The causes of children's deaths in Roumania are chara,c-
teristic. The chief causes are congenital malformation and de-
bility: more than 500/o of deaths are due to those causes (in
1937, the total of deceases was of 116.163, 62.711 being de
to congenital debility. Besides, considered from the point of
view of age, the deceases of the first month represent half of
the whole sum of deceases, noted during the first year. Then
come the deceases from the respiratory aparatus and imme-
diately after them, those due to digestive troubles.
A cause of equal importance is the lack of medical
a,ssistance during child birth; only 30 to 5o0/0 of births are
aAsisted by midwives or doctors. In 1935, grom 585.503 births,
2,20/0 were assisted in hospitals, 1,10/0 by doctors, at home,

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126 Division d'Organisation

39,20/e by graduate midwives and the rest of them by empiric


midwives.
The lack of medical assistance during the first year of
life also explains the high mortality.
The datribution of infantile mortality is a factor, which
allows the characterising of the different regions as to their
evolution and civilisation. Mortality is higher in regions, which ,
are more in arears. The hereditary pathological factorsJ of the
social and sanitary organisations, justify the regional diffe-
rences.
In order to reduce Roumania's infantile mortality, the
following steps must be taken: 1) Precise researches of the
real state of children's mortality (study of the constitutional he-
reditary, social factors a.s.o.) ; 2) Directing of the fight against
the causes of decease after their regional importance; 3) Orga-
nisation of the assistance, given at birth and during childhood,
and organisation of the medical care from region to region;
4) Consideration of the aocial living conditions for mother and
child; 6) Elaboration of a directed projet, by coordinating all
the initiatives.

BIBLIOGRAPHIE
G. Banu: Mortalitatea Mfantila in Romania (La mortalité infantile en
Roumanie), 1930.
Whipple, George Chandler, Vital Statistics, New-York, 1924, dans G-
Banu, Mortalitatea infantila in Romania (La mortalité infan-
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G. Banu: L'hygiène sociale de l'enfance, pag. 1'78, Bruxelles 1930.
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giene soclale, Janvier-Juin 1940-
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Séance du 19 Octobre 1946 121

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Revue d'hygiène sociale (Les problèmes sanitaires de la
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(Traité de Médecine sociale"), 1944..
G. Banu: Necesitatea federalizärii institutiilor de protectie infantila
(Nécessité de la fédéralisation des institutions de protection
infantile), Revue d'hygiène sociale, p. 70, année 1992.

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LES RECRUES, CRITERIUM D'INVESTIGATION
DANS LA BIOLOGIE DE LA POPULATION *)

par

Prof. G. BANU et Dr. I. DINU

Considerations generates sur l'examen des recru.es en Roumanie.


A. Quelques données historiques. B. Méthode de nos re-
cherches.
Déces jusqu'a rage du recruternent. A. Considerations statistiques
générales sur les recrues enquètées. B. Décès pour le pays en-
ter. C. Décès par départementsi D. .Conclusions sur la mor-
talité.
Valeur biologique des recrues. A. +-Considérations générales sur les
recrues presentees admises et évincées. B. Evamen des cate-
gories de recrues repoussées.
Causes de la degradation biologique des recrues. A. Classification
des facteurs étiologiques' médicaux de l'inaptitudel au service mili-
taire. B. Quelques exemples. C. Tuberculose. D. Goitre.
Conclusions.
Bagiographie.

I. CONSIDERATIONS GENERALES SUR L'EXAMEN DES RECRUES


EN ROUMANIE

Pour le redressement biologique de la population d'un


pays, ainsi que pour la cormaissance de l'état de validité et
*) Conununications à l'Acadérnie de Médecine le 3 Novembre 1946.

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130 DivisioiD d'Organisation

des états pathologiques des grandea collectivités, les recrues


offrent un materiel très précieux. La provenance des recrues
de toutes les regions du pays et leur chiffre assez important,
pour que, par des examens répétés pendant plusieurs années
de sulite, nous acquerrions un aspect aussi rapproche que pos-
sible des resift& sanitaires de la population, nous invitent,
pour que, par cette voie, nous réalisions le triage des valeurs
biologiques de la nation.
Les operations du recrutement sont en general bien ef-
fectuées, la verification des états de santé et de maladie s'exé-
cute par un médecin ayant de la preparation et de la respon-
sabilité; de la sorte, par comparaison avec d'autres critéziums,
cette méthode offre un maximum de garanties.
Sans developper tout le programme de nos travaux, nous
relevons que l'examen des recrues tire sa valeur de la raise en
evidence des cliverses anomalies, mais surtout de ce que, par-
tant des constatations prêsentes, les recherches peuvent 'are
approfondies pour étal?lir la situation biologique de Fascendance
des recrues dysgeniques. Sur la base de ces constatations, ex-
pression de l'hérédité, de l'influence des facteurs pathologiques
et des états sociaux, on peut établir des normatifs pour une
politique de redressement sanitaire dirigé, sur des bases scien-
tifiques.
Les examtns et le triage méclical que l'on fait aux jeunes
gens it la date du recrutement, n'ont pas été utilises jusqu'à
present sur une échelle qui mérite d'être prise en considera-
tion pour les investigations sur la biologie de la population.
La l signification de ces examens médicaux en série a été entre-
vue par certains auteurs, et sporadiquement, on a publié quel-
ques données, mais on n'a pas poursuivi dans cette voie mêtho-
diquement et d'une manièrel soutenue.
Etant dorm& la valeur éminente du materiel fourni par
l'examen medical des recrues, nous avons commence, il y a
trois ans, l'examen et la preparation systématique de ce ma-
teriel, et les données que nous présentons forment notre pre-
mière communication plus ample sur ce sujet.
Nous pensons que, par la preparation et 'Interpretation
de ce materiel, les investigations sur la biologie de la nation
font un pas decisif.

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Séance du 2 Novembre 1946 131

A. Quelques données historiques

Les données sur les recrues sont parmi les plus anciennes
données eugéniques consignées avec régularité chaque année
dans des actes officiels. Parmi les médecins qui ont entrevu
l'importance de ces données pour la connaissance de la biologie
du peuple, il faut en rappeler quelques-uns.
La premiere statistique sur les recrues a été publiée par Caro/
Davi/a, en 18631, sur les jeunes gens enregimentés cette année et nés dans
les années 1842, 1840 et 1844. On trouve dans cette statistique des don-
nées completes sur la taille et sur les maladies des jeunes gens. Il est
intéressant de remarquer que, des 4368 recrues, aucun -n'avait une hau-
teur plus grande que 1 m. 80. De) 'xi-erne, de 9486 jeunes gens examines
au recrutement en 1863, 3976 (420/0) ont été trouvés inaptes au service
militaire et dispenses comme atteints de différents défauts physiques (1).
Rappelons encore le Dr. Craireiceanu (2), médecin militaire spé-
cialiste en ophtalmologie. De ses considerations sur le trachome dans
notre pays, beaucoup peuvent former, aujotud'hui encore, des points de
depart. En 1866, il a tenu à Iasi une conference sur les infirmes en
general et les aveugles du pays. Il est intéresant de rappeler la pro-
portion étendue d'infirmes que le Dr. Criiiniceanu indique pour les cié-
partements de Mehedinti et d'Arges. En 1804, la commune de LoviFtea
du département d'Arges était considérée comme la localité possédant le
plus grand nombre d'idiots (goitreux). Ces départements présentent,
aujourd'hut encore, des caractéristiques analogues, après 87 ans.
Un autre médecin militaire du siècle passé qu'il faut mentionner
est le Dr. Z. Petresco. Il interprète les chiffres obtenus au recrutement,
dans son travail ,,Un essai de statistique médico-militaire" (4).
Dans un autre travail du Dr. Petresco (6), nous trouvons que les
maladies qui prédominaient dans l'armée roumaine de ce temps étaient:
la fièvre typhoid.% la fièvre intermittente (malaria ?), les maladies pul-
monaires aigués et la tuberculose, tandis que dans d'autres pays
l'Angleterre par exemple l'ordre était: tuberculose et scrofulose, les
maladies de l'appareil respiratolre, du coeur, des organes uropoétiques
et les accidents.
En 1890, nous trouvons un rapport dm.* Dr. I. Nicolesco (6), sur le
recrutement des jeunes gens du département de Muscel.
Le Dr. I. Felix (7), notre premi4r grand hygiéniste, montre le chlffre
des recrues réformés pour différentes maladies sociales dans les der-
nières années du siècle passé.
Dans la période conteanporaine, en dehors de quelques articles sans
importance particulière, il n'existe aucune etude.

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132 Division d'Organisation

B. Méthodologie de nos recherches


Nous avons pris au Grand Etat-Major les chiffres absolus
sur les recrues des contingents de 1941 A. 1947 inclusivement.
Nous avons transformé ces chiffres en pourcents, suivant les
chipitres qui nous on4 intéressés *) Notre étude comprend les
exaMens faits sur 858.004 jelines gens, pour lesquels nous avons
extrait les données anthropométriques et mdicales. Nous avons
calculé les proportions, par années, et par départements, quant
A. la taille et le périmètre thoracique des jeunes gens, aux
ajournés médicaux, aux classés pour le service auxiliaire, aux
réformés, aux décédés jusqu'i l'Age de 20 ans, aux mariés
jusqu'à la date du recrutement, à la répartition des jeunes
gens d'après les professions, le degré d'instruction, les mala-
dies qu'ils présentaient lors du recrutement.
Sur ces données nous avons fait des interprétation,s selon
les tangences que chacune d'entre elles a avec la médecine
sociale.
Dans la prksente étude nous présentons des données gé-
nérales sur les décès jusqu'à 20 ans et sur les impropres au
service militaire, ainsi qu'un nombre de données sur les ma-
ladies héréditaires et les dysg,énies préentéesl par les recrues,

II. DECtS JUSQU'A L'AGE DU RECRUTEMENT


A. Considérations statistiques générales sur les recrues
enquetées
Les données systématisées par nous se répartissent ainsi:
Années 1941 A 1946
Milieux réunis MWeu rural Milieu urbain
Inscrits 1.100.839
Présentés au recru-
tement 768431 645.461 93.070
Déces 362.108 329.910 3C.195,

Par années prises séparénynt, les données générales se


présentent de la manière suivante:
*) Pour l'extraction des données et leur systematisation au labors-
toire de la chaire de médecine sociale, nous avons employe aussi nos
élèves, étudiants des années V et VI.

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Séance du 2 Novembre 1946 133

Proportions des décès


Années Total des inscrits Total des décès (pour cent inscrits)
M. rural M. urbain

1941 186.874 61.481 31,5 28,8


1942 149.028 49 030 4667 33,6
1943 J1.9O4 62.149 37.7 30,3
1944 204.004 6'7.117 30.4 20,5
1945 224-116 73.734 34,6 30,5
1946 147.718 48.597 31,2 28.0

B. Décès pour le pays entier.


Nous avons calculé le pourcnetage des décès jusqul nige
de 20 ans.
Dans le calcul de ce pourcentage nous nous sommes heurtés au
manque de données d'état-civil, que nous n'avons pas trouvées à l'Institut
de statistique. Nous n'avons trouvé dans aucune publication le nombre
des enfants nés-vivants, par sexe, des années 1920 A C'est pour-
quoi nous avons calculé ces données en établissant les pourcentages des
enfants nés-vivants du sexe masculin, d'après la fréquence internatio-
nale, ce qui fait que ce calcul présente un degré d'approximation.

Parini les jeunes gens qui composent la classe de Fanlike


respective, il n'arrive au recrutement qu'une proportion de 60
650/0. Jusqu'à cet 'Age il en meurt donc un nombre important.
La moyenne des décès pour les classes 1941 A. 1946 a
été de:
32,8P/0 pour les milieux réunis (pays entier)
30,80/o pour le milieu rural
2844% pour le milieu urbain
Par années considérées séparément, la situation des décès
se présente ainsi:
1. Pour les milieux réunis:
19411 30,2°/o 1944 280 o
1942 44,2% 1946 32,6%
1943 34,20/o 1 946 30,84/o

La mortalité la plus grandeI est pour la classe de rannée


1942 (44,2), suivie par rannée 1943 (31:2). La mortalité la plus
réduite est présentée par les années 1944. (28,9), 1941 (30,2) et
1946 (30,8).

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134 Dtvisicm d'Organisation

La caractéristique dei la mortalitk pour le pays entier est


fournie par les décès du milieu rural; on sait que la population
de notre pays est formée en grande majorité par les ruraux.
C'est pourquoi les pourcentages des décès pour les milieux
réunis se rapprochent beaucoup des pourcentages du milieu ru-
ral de l'année respective. En effet, nous trouvons le maxinnun
de décès en 1942 et le minimum en 1946, tq,nt dans le milieu
rural que pour les milieux réunis. ,
Pour le milieu rural pris séparément:
1941 31,5° o 1944 30,46/0
1942 45,70/0 19413 34,6%
1943 37,r/o 1946 31,2°4
La plus grande mortalitk est présentée par la classe de
l'année 1942 (45,7), suivie de Vann& 1943 (37,7). La morta-
lité la plus faible est présentée par Vann& 1944 (30,4) et
l'annke 1946 (31,2).
Pour le milieu urbain pris séparément:
1941 1848% 1944 20,50 o
1942 33,60 o 1945 30,501/4
1.943 39,3% 1946 28,0° o
La mortalité la plus grande est présentée par la classe
de rannée 1942 f33,6), suivie pall Vann& 1945 (30,5). L'année
1942 est la seule où les décès du milieu urbain dépassent la
moyenne des décès des années 1941-1946 pour les milieux ré-
unis (32,8).
La mortalité la plus faible est représentée par les années
1941 (18,8) et 1944 (20,5).
Le chiffre des décès jusqu'A 20 ans est done plus faible
dans le milieu urbain.
Pour toutes les années envisagées (contingents 1941
1946), il résulte que,, du total des inscrits, ne se sont pas pré-
sent& au recrutement une proportion de 32,80/e, parce qu'ils
aaient dée6dés. Par années prises séparément, la proportion des
décès jusqu'A l'Age de 20 ans varie de 28,9 jusuq'à 44,2e/o.
Au chiffre de 32,8°/o ji faut cependant ajouter um correctif, pour ce
motif que les années étudiées étant des années de guerre, les jeunes gens
(particulièrement ceux des classes 1944, 1945 et 1946) ont été appelés au
recrutement à rage de 18 ou 19 ans. Nous pouvons conclure done/ que la
moyertne de 35% de déces jusqu'à 20 ans, est la moyenne réelle.

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Séance du 2 Novembre 1946 135

II ressort encore que, dans notre pays, la mortalité jusqu'a


20 ans pour les garçons est le double du chiffre de la mortalité
infantile (180/o)

C. Décès par départements


Si nous envisageons maintenant la mortalité par départe-
ments, nous voyons que la moitié de ceux-ci présento une mor-
talité des jeunes gens jusqu'à 20 ans supérieure à 32,81/2,
l'autre moitie restant en dessous de ce chiff re.
En considérant la mortalité moyenne par départements,
pour les annéc3 1941-1946 et pour les milieux réunis, on peut
établir les catégories ci-après (voir aussi fig. 1).

TO 0

14,,rvogs 500

r
,11.

Fig. 1. Décès des garcons jiisqu'a rage de 20 ans, par départements.


Départements avec une mortalité dépassant 40./o (maxima)
Cámpulung 57,9°/o Vaslui 41,60 o
Tärnava Mied 47,5°/o Bihor 40,7°A
Vla§ca 48,40/0 Satu Mare 40,3°/o
Rädäuti 42,6% Fälciu 40 °'.
Some 41,8°/o Tecuci 40 ° o

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136 Division d'Organisation

Départements avec une mortalité an dessous de 200/o (minima)


Salaj 11,6°4 Nasaud 15,1%
Mures 11,7°4 Timi.s 18,8°A
Maramures 13,311/2 Arad 19,2No

Le reste des départements est classifié entre 20 et 40°/o (morta/ité),


de la manière suivante:
Constanta 20,5°4 Tulcea 32,8°/o
Hunedoara 20,6°4 Covurlui 32,7°4
Severin 21.,4°/. Ialomita 32,9°14
Sibiu 22,8°/o Roman 33,7°/o
Odorhei 24,6°4 VAlcea 33,8°4
Cluj 2498o Tutova 3%9°/o
Ilfov 27,1° Dambovita 34,2%
rArnava Mare 28,7°4 RAmnicu Sarat 34,4°/o
Clue 29,3° o Trei Scaune 34,3°4
Prahova 29,3°/o Back]. 36,3"/o
Neamt 29,7°4 Baia 36,7°/o
Gorj 30,3°4 Olt 37,26/o
Caras 30,4°/o Romanati 37,30/o
Muscel 30,80/. Botosani 37,4%
Putna 31,0°/o Fag-Ares 3r7,8°/o
Arges 31,6° o Alba 37,9°/o
Buzku 32,1°4 Teleorman 36,1°/o
Mehedinti 32,1°/o Dorohoi 38,4°4
Iasi 32,2°/o Dolj 38,4°4
Braila 32,3°4

Par années, la situation se présente ainsi:


1941. Départements avec une mortalité supérieure à 40°16:

CArnpu Lung 5.848°/o Somes 41,8°4


Vlasca 51,3P/o B_hor 40-71/o
Fagaras 418,7°4 Satu Mare 40,3° o
Tärnava Mare 4415°4

Déaprtements avec une.mortalité au dessous de 2004:

8 '/o Näsäud 1644/o


Salaj 11,6°/o 3oto*ani 17,5°/o
Mures 11,7% TAmaya Mick' 19,3°4
Neamt 1204 Gorj 19,6°/s
Maramures 13,3°4

Le reste des déiparteanents est classé entre 209/. et 406/a.

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Seance du 2 Novernbre 1946 13T

1942. Départements avec une rnortalité supérieure a 400/o:

Radauti 61),9°/0 Putna 44,4°'o


Campu Lung 159,90/o Dolj 43,7°/o
Vaslui 574% Fágaras 43,6° e
Falciu 56420/, Muscel 43,26/o
Baia 520/0 Covurlui 42,83/4
Porohoi 51,36/0 Ramnicu Srat 4205°/0
Roman 50,6i/o Buzau 42.2%
Botosani 50,50/0 Tulcea 42,1°/o
Iasi 50,4% alcea 41,3%
Bacäu 51,1°/0 Vlasca 47,7%
Tecuci. 48,9°/o Neamt 47,6%
R.omanati 48,1°/0 Teleorman 47,1°4
Alba 46,041/4 Arges 41,1°'0
Tutova 45,8°/0 Olt 40,1° o
Ialomita 45,01/o

Départernents avec une mortalité au dessous de 200/.:


Timis 16,56/0
Le reste des départements se classe entre 20 et 40°/o:
L'année 1942 est l'année avec la mortalité la plus grande.
1943. Départements avec une mortalité dépassant 406/o:
Campu Lung 63,30/o Dolj 45,66/0
Rädauti. 56,1% Valcea 460°/o
Cara § 47,76/o Teleorman 44,0° o
Vlalca 4745% Tecuci 42,4°A
Olt 47,4°/0 Mehedinti 41,1%
Gorj 46,6% Ramnicu Särat 40,76/0

Départements avec une morta/ité au-dessous de 200/s:


Tarnava Mica 11,10/o.
Et le reste des départements se classe entre 20 et 40°0.
1944. Départements aved une mortalité dépassant 40°/o:
Tulcea 41,7% Cámpu Lung 50,4°/o

Départements avec une mortalité au-dessous de 206/0:


Arad 7,300/o Fägäras 15,1°/o
Hunedoara 9,6°/o Mehedinti. 17,0°/o
Sibiu 10,1% Arges 17,56/o
Tarnava Mare 14,06/o Caras 17,7° o
aorj 14,0% Va/cea 19,0°A
Rädauti 14,6°4 Constanta 19,6°/o
Le reste des dOpartements se classe entre 2CI et 40%.

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138 Division d'Organisation

1945. Départements avec une mortalité dépassant 40°A:

Ampu Lung 159,2°1 Tecuci 4048%


RAdduti 50,4% Tulcea 40,2%
Botosani 44,2%

Départements avec une ntorta/ité «u-dessous de 20°/o:

Ilfov 748% Timis Torontal 14,2%


TArnaya Mica 8,9°/o Severin 14,5%
Constanta 10,0°5 Arad 17,7°/o

Le reste des départements se classe entre 20 et 40%.


1946. Départements avec une mortatité au-delà de 4004:
FAgäras 153,9% Alba 43,9°/o
CAmpu Lung 53,6° o Vlasca 41,8°/o
ltddAuti 4,5,50/o

Départernents avec une morta/ité inférieure à 20Vo:

TArnaya MicA 75% Constanta 14,30/o


Severin 9,9% Putna 19,40/0

Le reste des départernents se classe entre 20 et 40°1s.

D. Conclusions sur la mortalité jusqu'à 20 ans.

Les chiffres sur la mortalité, trouves par nos calculs,


vent ètre considérks à la lumière de quelques considerations
spéciales sur la technique de travail utilisée. Le calcul des décès
a été fait seulement sur la base de la non-prksentation au recru-
tement des jeunes gens nés dans le département et dans l'année
respective. Comme, pour les années où nous avons étudié le phé-
nomène, d'importantes migrations se sont produites, A. cause des
cessions de territoires, les chiffres peuvent étre modifies pour
les départements limitrophes, au sujet desquels il y a des réser-
vegà faire. Les données s'y rapportant peuvent étre prises en
considération seulement si elles sont cooroboe.es avec d'autres
données, obtenues par des moyens directs.
Mais le pourcentage sur les 6 années enquétAes (32,8) ,
pour le pays entier, demeure valable. De méme, demeurent va-
lables en géniral les grands chiffres de non-présentés (par

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Séance du 2 Novembre 1946 139

suite de décès) pour les départements de la Bucovine, méme


si ces chiffres doivent subir quelques correctifs dias au fait
qu'il s'agit de départements-frontières.
Quant aux départements d'Ardéal qui sont restés limitro-
phes, s'étant trouvés au voisinage des départements cedes en
1940, ainsi qu'aux départements de Dobroudja, et, dans une plus
petite mesure et seulement pour quelques années, aux départe-
ments situés le long de la rivière du Pruth, tous ceux-ci pré-
sentent une situation plus indécise.
En effet, cans les départements restés limitrophes en Ardéal et
dams ceux de Dobroudja, se sont produites des immigrations massives,
qui ont eu comme consequence la presentation d'un nombre plus grand
de jeunes gens pour le recrutement. Pm te qui conceme les données
systématisées par nous, corrune elles sont ultérieures A la cession de
l'Ardéal et du Quadrilatère, nous ne pouvons connaltre la proportion
réelle des non-presentations au recrutenrient A cause des aces, pour
une grande partie des départements d'Ardéal et de Dobroudja, qu'en
recherchant le phénomène dans les années antérieures A la cessicn des
territoires; cette recherche est en cours d'effectuation (années 193'7'
1940).

La connaissance du cla-ssement des départements au point


de vue des décés des jeunes gens du sexe masculin
jusqu'à llge de 20 ans, constitue un premier point
de départ pour l'étude détaillée de la mortalité dans ce grou-
pement d'âge. Le classement des départements sur la base des
données démographiques du recrutement, ainsi que la connais-
sance des facteurs kitiologiques de la mortalité, contribueront
au plan de politique sanitaire pour le redressement de la popu-
lation.
Le phénomène démographique enquété (la non-présenta-
tion au recrutement pour cause de décès) demeure constant
le long des années. Les départements conservent leur ordre de
das,sement d'une manière A. peu près constante. Se maintiennent
en téte du classement au cours des années, les départements de;
Vla.5ca, Vaslui, Vilciu, Tecuci et les départements de Buco-
vine, comme se maintiennent constanunent avec des coeffi-
cients faibles les départements de: Severin, Hunedo ara, Sibiu,
ce qui dénote un enchainement de causes qui se perpétue et
qui doit 'are recherché en ditail.
L'étude del ces causes sera révélatrice. Les facteurs (etio-
logiques de la mortalité élevée diffèrent en effet d'après les

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140 Division d' 0 rganisation

régions. Dans les départements de Bucovine on incrimine les


maladies congé,nitales dysgénéisantes, tandis que dans les dé-
partements du plateau du Danube (V1a.5ca, Teleorman), ainsi
que dans les départements situ& le long du Pruth, la grande
mortalité est provoquée surtout par les déficiences d'ordre sa-
nitaire.
Pour les départements avec une mortalité réduite, l'expli-
cation consiste dans le standard matériel et social plus élevé
-de ces départements (Severin, Sibiu, Hunedoara).
Pour les départements, enfin, qui sont restés A. la fron-
tière A. la suite de fa coession de l'Ardéal du nord, alnsi que
pour ceux de la Dobroudja, il faut entreprendre des recherches
spéciales, les données trouvées par nous étant sujettes aux ré-
serves mentionnées plus haut.
L'étiologie indiquée par nous est seulement présumée. Pour
son éclaircissement, il est nBcessaire des recherches systémati-
ques sur le terrain, qui pourraient 'are faites dans le cadre
de l'Acadkmie de Médecine ou par les grandes institutions de
santé publique.
L'étude des décés jusqu'à 20 ans, méme seulement pour
le sexe masculin, présente une grosse importance, et on en
doit tenir compte dans l'élaboration du programme sanitaire
pour n'importe quelle région du pays.

VALEUR BIOLOGIQUE DES RECRUE,S

A. Considérations générales sur les recrues présentées,


admises et évincées
Parmi les jeunes gens qui se présentent au recrutement,
l'armke choisit ceux qui sont aptes à affronter le difficultés
du service militaire. L'examen médical pratiqué à cette occa-
sion a la valeur d'un triage biologique. La plupart des jeunes
gens sont classés bons pour le service militaire", tandis que
ceux qui sont porteurs, de diverses déficiences physiques Sant
classés: réformés, ajournés pour raisons médicales, ou répar-
tis dans les services auxiliaires de l'armée, selon la nature et
la gravité des déficiences.
Le nombre de ceux-ci est assez grand, comme on voit
dans le tableau suivant:

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Séance du 2 Novembre 1946 141

Repoussés pour cent


présentés
Année Présentés Repoussés Admis Milieu Milieu
rural urbain

1941 125.396 112.039 13.354. 9,29 16,62


1942 99.998 89351 10-467 10,40 19,25
1942 126.755 113.257 13498 9,72 14,81
1944 136.887 122.310 14.577 16420 23,31
1945 150.382 143.329 7.053 4,71 6,03
1946 99416 99.116 5.000 4,83 7,25
1947 119.473 5,97 8,25

B. Examen des catégones de recrues repoussées


du, service militaire
La situation des jeunes gens avec des déficiences physi-
ques, par catégories, se présente ainsi:
I. A journés médicalement. Parmi les jeunes gens prisentés
au recrutement, sont ajournés pour des motifs médicaux (la
moyenne des années 1941-1947 ):
549010 pour les milieux réunis,
6,90/o pour le milieu rural,
30,20/o pour le milieu urbain.

Considér.6e par années prises séparément, la situation des


ajournés médicaux se présente ainsi:
Pour. les deux milieux réunis:
1941 6,60/0 1945 2,2Vo
1942 740°/o 1946 1,80/0
1942 7,20/0 1947 2,3°A
1944 12,83/4

Les pourcentages les plus grands d'ajournés médicaux


sont donnis par les années 1944 (12,8) et 1942 (7,5) et les
pourcentages les plus réduits par les années 1946 (1,8) et 1945
(2,2).
Dans le milieu rural:
1941 50/0 1945 3,10/0
1942 6,60/o 1946 1,76/0
1943 6,7°/o 1947 2,2°/o
1944 11,9°/o

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142 Division d'Organisation

Les pourcentages les plus élevés d'ajournés médicaux sont


donnks par Farm& 1944 (11,9) et l'année 1943 (6,7), et les pour-
centages les plus faibles, par les années 1946 (1,7) et 1945 (3,1).
C) Dans le 'milieu urbain:
1941 12,6°4 1945 2,8./0
1942 14,9° o 1,946 30,'/o
1943 11,V o. 1917 2,4. o
1944 19,9A

Fig. 2. Jeunes gens ajournés médicalernent, impropres au service militaire


et classes pour le service auxiliaire.

LE s pourcentages les plus grands d'ajournés médic,aux


sont dorm& par les années: 1944 (19,9) et 1942 (14,9), et les
plus réduits, par les années 1945 (2,4) et 1945 (2,8).
Le milieu urbain donne done un nombre d'ajournks me-
dicaux en général deux fois plus grand que le milieu rural.
Quant A. la situation des ajournés médicaux pour les deux
milieux (urbain et rural) réunis, elle suit la courbe de la si-
tuation du milieu rural.

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Séance du 2 Novernbre 1946 143

Les années 1945, 1946 et 1947 prksentent les plus petits


pourcents d'ajournés médicaux. L'explication en est la sui-
vante: les jeunes gens de ces contingents ont été recrutés pen-
dant la guerre, ce qui a dktermink les médepins recruteurs it
être plus exigeants; les motifs pour l'ajournement médical fu-
rent limités, de telle sorte que beaucoup de jeunes gens qui,
dans des conditions normales, auraient été ajournés un an,
ont éti. classés bons pour l'incorporation.
d) Ajournés par départements. En considérant la moyenne
des ajournés médicaux pendant les années 1941-1947, pour
les deux milieux réunis, les départements peuvent élre groupés
dans les catégories suivante,s:
Départements avec des jeunes gens ajournés médicalement dam
une proporticrn dépassant 8°/o:
Arges 16.,2°/o Dämbovita 9 °A
Valcea 11,2°/o Caras 8,83/4
Olt 9,2°/o Hunedoara gt4°/o

Départements avec des jeunes gens ajournés médicalement dans


une proportion au-dessous de 4°/o:
Somes 1,7°A Ciuc 30/o
Sälaj 2,1°/1 Mures 3,8°/o
Ialomita 2,70/0 Rädäuti 3,8°/o
Suceava 3,2°)io Botosani 3,9°4
Dorohol 3,307e Roman 400/o
Baia 3,3°/o

Le reste des départements est clas,sé entre 4 et 8°/o.

Par années, la situation des jeunes gens ajournks médi-


calement se présente ainsi:
1941: Départements avec des jeunes gens ajournés médicalement
dans la proportion de plus de 80/s:
Severin 12,5°/o Dämbovita 10,1°/.
Arges 12,14/0 Bacäu 9,3°4
Satu Mare 11,1°/0 Fagäras 9,26/o
Välcea 10,9% Muscel 9,2° o
Brasov 10,5% Botosani 8,7o/o
Gorj 10,4N, Turda 8,3°/o

Départements avec des jeunes gens ajournés médicalement dans


la proportion de moins de 4°/0:
10

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14 4 Division d'Organisation

Lalomita 1,3°/0 Vaslui 3,4°/o


Putna 34°/o Roman 2,6%
Ilfov 3,10/0 ladauti 3,9°/o
Salaj 3,3°/o Tarnava Mica 4 °/o
Le reste des départements est classé entre 4 et V/o.
1942. Départements avec des jeunes gens ajournés médicalement
dans une proportion dépassant 80/o:
Arges 24,2°/o Govurlui 9,6° o
¡Takes 20,3P/o -Caras 9,6° o
DAmbovita 14,9° o Baia 95,°/o
Vlasca 12,7°/o Tutova 9,1P o
Sibiu 12,6° o Muscel 8,7°/o
Nreamt 10,9°/o Brasov 8,700
Severin 10,9°/o Fagäras 8,60/o
Bacäu 10,6% Romanati 8,5° o
Timis 10,40/0 Ramnicu Sarat gs5o,
Dolj 9,6P/o Tarnava Mare 8,20/0
Prahova 9,6° o Iasi 3,10 o
Constants 9,6%
Départements avec des jeunes gens ajournés médicalement dans
des proportions au-dessous de eh:
Braila 130/o Suceava 3,6°/o
Braila 3,40/o

Le reste des départements est classé entre 4 et 86/o.


1943. Départements avec des jeunes gens ajournés médicalement
dans des proportions dépassant 80/o:
Arges 22,4°/o Hunedoara 10,7e o
Dkribovita 14,8°/o Bacau 19,6°/o
Valcea 14,1°/o Turda 1045P/o
Putna 13,1° o Dolj 10 °o
Tarnava Mare 12,5% Buzau 9,4°/o
Alba 11,8° o Caras 8.6° o
rarnava Mica 11,8° o Arad 8,3°/o
Ilfov 11,7°/o Bihor 8,3010

Mehedinti 11,4°4 Vlasca 80' o


Muscel 10,8%
Départements avec des jeunes gens ajournés Médicalement dans
des proportions au-dessous de 401o:
Ialomita 2,7°/o Braila 3,76/o
Baia 3,4% Radäuti 3,8° o
Suceava 3,5°/o Constants 3,9°4
Botosani 345Vo
Le reste des départements est classé entre 4 et 8°/..

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Séance du 2 Novembre 1946 145

1944. Départements avec des jeunes gens ajournés médicalement


dans des proportions au-dessus de 80/o:
Arges 37,70 o Olt 14,50 o
Caras 303,40 0 Teleorman 13,9° o
Ilfov 26,7° o Rämnicu Särat -13,4° o
Neamt 26 ° o Campu Lung 13,3P o
Välcea 25,20 o Alba 13,3/o
Bihor 21,3°, o Dolj 1244 o
Vlasca 19,9° o Bfáila 12,1° o
Hunedoara 11,1° o Gorj 11.6° o
Romanati 18,7°/o Dambovita 11,6P o
Tecuci 17,3° o Sibiu 11,5%
Mehedin41 16,6° o Tulcea 11,30 o
iuzän 16 °/o Tutova 11 ° o
Putna 15,89 o Fälciu 11 0/o
Prahova 15,20/0 Roman 10,4° o
Back' 15 °/o Severin 10 °/o
Muscel 14,80/0 Iasi r°0/70
l'urda 14,7°/o Alba
Vaslui 14,5% Gonstanta 6,1° o
Départements avec des jeunes gens ajournés médicalement dans
des proportions au dessous de 4°Io:
Baia
Le reste des départements se classe entre 4 et 80/o.
Eni 1944 il y a eu le plus grand nombre de jeunes gens ajournés
médicalement
Les jeunes gens des contingents 1945-1946 et 1947 ont été ajournés
dans une proportion très petite.
1945. Départements avec des jeunes gens ajournés médicalement
dans des proportions supérieures à 40/o:
Timis 5,40/o Tárnava Mare 4,641/4
Hunedoara 5,1% Välcea 4,1/o
Dans le reste des départements les jeunes gens ont été ajoumés
médicarement dans des proportions inférieures à 40/o.
1946. Jeunes gens ajournés médicalement dans des proportions.
au-dela de 4°/o:
Mehedinti 6,1°/o Arges 4,90/0
Dans le reste des départements, les jeunes gens on été ajournés mé-
dicalement dans des proportions de moins de 40/o.
1947. Jeunes gens ajournés médicalement dans des proportions au-
dessus de 40/o.
Ddorhei 5,8% Muscel 4,70 o
Putna 5,6% Câmpulung 445%
Tutova 6,50/o Prahova 4,10 o
Tärnava Mare 4,89/o

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146 Division TO rganisation

Dans le reste des départements les jeunes gens ont été ajournés
méclicalement dans des proportions inférieures
On voit que la proportion des ajournés médicalement pré-
sente des variations importantes d'un an à l'autre. Or, cette
proportion est fonction, non tant de la véritable condition mé-
dicale des jeunes gens, que des besoins de l'armée, et puis,
n'y a pas de l'uniformité des critériums (pour l'ajournement
médical) appliqués par les divers médecins recruteurs. Aussi,
nous considérons les données sur les ajournés médicaux comme
un critérium de second ordre dans les investigation.s sur la
biologie des recrues. Les mêmes considérations s'appliquent à
la catégorie des jeunes gen s classés pour le service auxiliaire.
En tout cas, beaucoup de départements de Molda.vie se
maintiennent en téte, aussi pour ces chApitres.
2. Service euxiliaire.
a) Considérations générales. Les jeunes gens classés pour
le service auxiliaire présentent des déficiences incompatibles
avec des services déterminés de l'armée. Cette cattorie de
jeunes gens pnésente plus d'importance à notre point' de vue,
que la catégorie des ajournés, parce que leur classement est
fait d'après des critériums plus précis, sans atteindre toutefois
la précision des normes pour les réformés.
Les nécessités de la guerre ont fait que les normes habi-
tuelles de classement fussent &pass& s également pour le ser-
vice auxiliaire, beaucoup de jeunes gens avec- des déficiences
legères étant passés dans les cadres de l'armée combattante.
Ainsi s'expliquent les proportions tout à fait insignifiantes que
nous avons trouvées, pour les gens répartis au service mud-
Haire, dans les années étudiées.
En effet, ont été clas,sés pour les services auxiliaires de
l'armée pour 14 moyenne des années 1945-1947 *) :
1,30/o des_recrues pour les milieux réunis (urbain et rural)
1,24/o pour le milieu rural,
1,6°/o pour le milieu urbain.

*) Pour le service auxiliaire nous nous rapportons seulement aux


années 1945-1947, parce que le Grand Etat-Major ne possède que pour
cet intervalle les dormées par départements, milieux et causes médicales.
Les chiffres absolus, existents pour les années précédentes, n'ont pas
été utilises par nous, n'étant pas uniformes et suffisants pour sezvir
de complement à notre etude sur les jeunes gens classes pour le seivice
auxiliaire, eomme nous l'avons, conçu dans l'ensemble de tnotre travail.

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Séance du 2 Novembre 1946 147

Classés pour le service auxiliaire par milieux (rural


et urbain) et par années:
Milieu urbain Milieu. rural
1945 1,9 o 1945
1946 1,4°/o 1946 14O%
1947 2,2% 1947 1,50/o
Les jeunes gens elassi.s pour le service auxiliaire sont
donc dans une proportion plus grande dans le milieu urbain.
Class& pour le service auxiliaire par départements:
Pépartements avec des -proportions au-delet de 1,5010 de
jeunes gens classis dans le service auxiliaire (moyennes pour
les années 1945, 1946 et 1947) :
Muscel 2,70/o Arges 1,60 o
Camps Lung 2,6% Brasov 1,6%
Cluj 1,8o o Etamnicu SArat 1,7%
Sibiu 1,8% Constants 1,66/o
Le reste des départements est classé au-dessous de 1,50/o.
Par années, la situation des jeunes gens class& pour le
service auxiliaire se présente ainsi:
1945. Départements avec des proportions au-dessus de 1,561o:
VAlcea 1,9% Iasi 1,6P/o
Le reste des départements est classé sous 1451%.
1946. Départements avec des proportions au-dessus de 1,56/o:
releorman 2,6°/o Constants. 1,8%
Alba 2,6% Campu-Lung 1,7° o
Muscel 2,0% Sibiu 1,7° o
Caras 1,90/o Severin 1,7° o
Arges 1,8% Dolj 1,6%
Le reste des départements est classé sous 1,5°Io.
1947. Départements avec des proportions au-dela de 1,5%:-
Näsaud 5,3% Arges 2,2P/o
Campu Lung 5,14/o Sibiu 2,1%
Muscel 4.9° o [hoy 1,9%
Clue 4,4° o BrAila 1,6°/e
Ddorhei 4,1° o Caras 1,8%
Cluj 3,2°/o Teleorman 1,7° o
Rämnicu-Sdrat 2,9% Tulcea 1,76/o
Tutova 2,6°/o Bacau 1,7%
Brasov 245% Neamt 1,7°/o
rágäras 2,3°/0 Vla.sca 1,6°/o
Constants 2,2° o
Le reste des départements est classé au-dessous de 1,5°/o.

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148 Division d'Organisation

3. Impropres au service militaire (réformés).


Considérations générales. La catégorie la plus impor-
tante pour l'appréciation de l'état biologique des recrues, est
celleNdes impropres au service militaire (réformés). Dans cette
catégorie sont classés les jeunes gens avec des déficiences gra-
ves, qui les rend.ent inaptes aux difficultés du service militaire,
Dans ces dernières armbas, pour couvrir une partie des nom-
breux besoins de l'armée, certains des jeunes gens qui autre-
ment auraient été réformés, ont ,été répartis dans une caté-
gorie créée adhoc: le travail pour l'intArét public. Dans nos
calculs, ceux-ci ont été atclus aussi dans la catégorie des ré-
formés.
Les pourcentages moyens des réformés pour les années
1941-1947 sont:
24860/0 pour les recrues des milieux réunis;
24830/o pour les recrues du milieu rural;
34370/ pour les recrues du miliel urbain.
Par années, la situation des réformés se présente ainsi:
Réformés pour le 4 milieux réunis.
1941 3,60°/o 1946 1,940/0
1942 3,786/o 1946 2,18%
1913 2,84°/o 1947 2,31°/o
1944 3,270/o
Les pourcentages les plus grands de réformés sont done
fournis par les Contingents 1942 (3,78) et 1941 (3,59). Les
pourcents les plus petits, par les années 1945 (1,94) et 1946
(2,18).
Les pourcentages des réformés ne présentent que de petites va-
riations pour les années enquêtées. En 1945, 1946 et 1917 on a réformé
moins de jeunes gens, pour faire face aux demandes du front, par
l'incorporation d'un pourcent plus grand de recrues.
Dans le milieu rural.
1941 3,49% 1945 1 810/o
1942 3,80% 1946 2,13%
1943 3,02% 194'7 2,270/o
1914 3,30%
Les pourcentages les plus élevés de réformés se consta-
tent pour les années 1942 (3,80) et 1941 (3,49), et les pour-
centages les plus réduits, pour les années 1945 (1,81) et 1946
(2,13).

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Séance du 2 Novembre 1946 149

Dans le milieu urbain.


1941 4,02°/o 1945 2.23° o
1942 4,35°/o 1946 285°4
1943 3,114/0 1947 3.05° o
1944 3,410/o

Les pourcentages les plus grands de réformés sont fournis


par les contingents 1942 (4,35) et 1941 (4,02), et les plus pe-
tits, par les années 1945 (2,230/0) et 1946 (2,85). Le milieu
urbain se caractérise constamraent par des proportions plus
grandes de réformés.
Passons maintenant aux pourcentages des réformés par
départements (milieux rkunis), pour les années 1941-1947:
Réformés par départements.
Départements avec des réformés en proportions de plus
de Solo du total des présentés:
Muscel 4,84/0 Radauti 3,40 o
Odorhei 4,2°/o Vaslui 5.43°4
Severin 4,1° 0 Tfirnava Mare 3,40
Axges 4 0/0 Gorj 3,3° 0
Rfirrmicu Särat 3,8° o Cáras 3,30 o
Dolj 3,8°/0 Hunedoara 3,30/.
Brasov 3,70 o Tutova 3,1° o
Bacau 3,0°4 Ilfov 3,14/o
Fäggras 3,6° o Dämbovita. 3,14/0
Tecuci 3.54/o Timis 3 1° C

Le reste des départements e,st classé sous 301o.


Par années prises séparément, la situation des jeunes
gens réformés se présente ainsi:
1941. Départernents avec des jeunes gens réformés en proportions de
plus de 4°/o:
Vaslui 8,70 o Ilfov 4,60 o
Fälciu 5,64/o Sibiu 4,54 o
Odorhei 5,2°/o Dolj 4,44/o
Buzäu 5 4/o Gorj 4,4° o
Tulcea 4,9° o Neamt 4,44/0
Ialomita 4,9° o Fagaras 4,34/o
Campu Lung 4-9° o Arge
Muscel 4,84/o Trei Scaune 43° /
4,2°
O

Satu Mare 4,84/o Tutova 4,24/0


Storojinet 4,74/o Severin 4,71/o
Brasov 4,64/o Maramures 4,20 o
Le reste des départements est classé au-dessous de 40 0.

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150 Division d'Organisation

1942. Départements avec des jeunes gens reformes en proportions de


plus de 4%.
Bacau 6,8°/o Olt 4,70/o

Dámbovita 6,50/o Ilfov


Severin 6,5°/o Tutova 4,60/o

Gorj 6,4°/o Botosani 4,50/o

Dolj Hunedoara 4,50/o

Rämnicu Särat 6,1°/o T'Amaya Mare 4,40/o

Tecuci 6,1°/o Covurlui


Brasov 5,90/o Dorohoi 4,30/o

Teleorman 5,7° o Casi 4,20 o


Suceava 5,50/o. Arad 4,1°/o

Timis 5,5° o

Le reste des départements est classé sous 4°/o.


1943. Departements avec des jeunes gens reformes en proportion de
plus. de 4°/o:
negras 5,80/o Dämbovita 4,3°/o

Dolj 5 °/o Tärnava Mare 4,1°/o

Muscel 4,6°4
Le reste des départements est c1assé sous 40/o.
1944. Départements avec des j eunes gens reformes en proportion de
plus de 4°Io:-
Severin 8,1° o Caras 4,7°4
Arges 6,60/o Muscel 4,7°/0
Râmnicu Särat 5,8° o Tecuci 4,5%
Buzäu 6,6° o Botosani 4,3°/o
Tutova 5A° o Hunedoara 4,30/o
Brasov 5,40 o Covurlui 4,1° o
Dolj 5,4%
Le reste des départements est classé scrus 4°/o.
1945. Departements avec des jeunes gens reformes en proportion de
plus de 4°1o:
Putna 5,5% Muscel 445°/o

Le reste des departements est classé à moins de 40/o.


1946. Départements avec des jeunes gens reformes en proportion de
plus de 40 o:
Arges rágäras 4 °/a
Le reste des départements e st cla,ssé sous 40/o.
1947. Départements avec des j eunes gens reformes en proportion de
plus de 4°/o:
Muscel 6,60 o Rädäuti 4,4%
Odorhei 5,4%
Le reste des départernents est classé à moins de 41/o.

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Séance du 2 Novembre 1946 151

Les réformés présentent une catégorie évidente de défi-


cients. 11 est important de constater que quelques départements
se maintiennent à la téte de la classification pour toutes les
cat.gories de &gradation biologique: mortalité, ajournés mé-
dicaux et réformés. 11 y a Fa un inclice que les facteurs étiolo-
gigues, eux aussi, agissent dans les dits départements avec le
plus d'intensité. Cette étude étiologique s'impose maintenant.

IV. CAUSES DE LA DEGRADATION BIOLOGIQUE DES RECRUES

La recherche dAtaillée des causes de la &gradation biolo-


gigue des re,crues conduit A. des constatations intéressantes.
A. Classification des facteurs étiologiques médicaux
de l'inaptitude au service militaire
Ces facteurs se classent ainsi, dans l'ordre descendant de
leur importance numérique:
Tuberculose
Malformations conggénitales et acquises
Maladies mentales
Maladies du système nervetuc
Maladies chirurgicales
Surdi-mutité
Nantsme, infantil;sme
Défauts de développement, débilité générale
Maladies des yeux
18. Goitre
Si ces fecteurs se regroupent plus étroitement, l'ordre de
la fréquence est le suivant:
Tuberculose
Maladies héréditaires et dysgéniques *)
Maladies chirtu-gicales
Maladies des yeux.

B. Quelques exemples
Voici quelques chiffres représentatifs pour quelques dé-
partements, pour la moyenne des années 1945 it 1946:
*) Y sont comprises les maladies mentales, les maladies du système
nerveux, la surdi-mutité, le nanisme et l'infantilisme, épilepsie.

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152 Division d'Organisation

Département Tuberculose Maladies hérédi- Maladies Maladies


taires et dysgéniques chirurgic. des yeux

Arges 64.5%o 10,2%0 3,9%o


Därnbovita 1,7%0 34%0 6,1%o
Bacäu 360%o 0,7%o 0,3%o
Fagäras 40%,, 6,1%o 1,3%0
Caras 4,5%o 6,1%o 3,1%o 0,7%o

r.'"'A__\.

Fig.. 3. Maiadies héréditaires et dysgéniques des recrues des années


l9445-1946.

C. Tuberculose
Voici comment se présente la situation de la tuberculose
pour les années 1945-1946, dans quelques départements:
Départements Tuberculose Tuberculose Tuberculose
pulmonaire chirurgicale globale

Válcea 6,7%o 3,6%o 10,3%0


Teleorman 24no 7,5%0 9$5%.
Romanati 6,7%. 3,3%o 9,0%0
Arges 3,6%0 29%o 6,5%o

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Séance du 2 Novembre 1946 153

La situation de la tuberculose (toutes les formes) chez les


recrues des années 1945-1946 se présente ainsi, par circon-
scriptions de recrutement *) :
Bucarest 57,4%9 Dämbovita 7,0400
Baia 15,4%0 Putna 7,1)%o
Vlasca 13,1%0 Cluj-Turda 8,0 )90
Mehedinti 10,8%o Tecuci 6,8%o
Timis 10,6%0 Gorj 6,7%o
Välcea 10,3%0 Buzàu 5,3%o
Câmpu Lung 10,2%o Brasov 5,1%0
Alba 8,4%o Hunedoara 4,9%o
Rámnicu Särat 8,2%o Roman 4,8%0
Covurlui 8,0%o Vaslui 4,6%0
Muscel 7,9%0 Cara s 4,5%0
Sibiu 6,6%o Botosani 3,4%o
Arges 6,5%o Ilfov 3,4%o
Bihor 8,3%o Dorohoi 3,4%o
BacAu 5.4%0 Tärnava Mare 3,2%0
Rädäuti 4,4%o Neamt
Fägäras 4,2%o Fälciu 3,8%o
Tutova 4,2%o Suceva 2,7%o
Iai 3,7%0 Olt 2,4%0
Teleorman 9,5%o lalomita 2,0%0
Severin 9,4%o Constanta
Romanati 9,0%o Tulcea
Dolj 7,8%0 Bräila 0,8%o

D. Goitre
Situation des goitreux parmi les recrues des annkes 1q45-
1946:
Muscel 36,4%o Buzäu 4,3%0
Rädäuti 33,0%o Severin 4,1%o
Alba 21,2%o Rämnicu Särat 3,61%0
Sibiu 19 %o Cämpu Lung 3,0%o
Storojinet 13 % Neamt 2,9%o
Gorj 10,9%o Hunedoara h, /o
Caras 6,1%o Tärnava Mica 2,31.10
Arges 5,3%o Brasov 2,0%0
Tärnava Mare 4,6%o Bihor 1,9%0
Bucarest 4,5%o Dâmbovita 1,9%o

)Le grand Etat-Major pOsside les données stir les maladies pré-
sentées par les recrues seulement en commenoant par l'année 1945. Nous
avons préparé les données des années 1945 et 1946 et nous travaillons
encore aux dormées de l'année 1947.

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154 Division d'Organisation

Mehedinti 1,7%0 Putna


Iasi 1,2%0 Bacäu 1,0%o
Dorohoi 1,0%o Olt
Valcea I,0%o Baia
Teleorman 1,0%o Cluj 0,3%o

CONCLUSIONS
Les opérations du recrutement pour l'armi.e offrent
/a possibilità de l'exameni en série, de tous les jeunes gens du
sexe masculin Agés de 20 ans, sur toute l'étendue du pays; la
,recherche annuelle des nouveaux contingents permet de connal-
tre à fond les réalités biologiques de la population d'après les
régions gbographique,s. Sur la base des résultats ainsi obtenus,
on peut dresser la carte du niveau sanitaire de la population.
Notre ètude, se rapportant à une période de 7 ans (1941-1947),
envisage le problème dans son entier. Une telle ètude est entre-
prise pour la première fois err Roumanie et ses résultats feront
l'objet de plusieurs communications..
Les décès (période 1941-1947), pour tout le pays,
survenus jusqu'à l'fige du recrutement, représentent une moyen-
ne de 32-350/0 du nombre total des inscrits sur les tableaux
de reeensement; la mortalité est plus grande dans le milieu
rural (33.89/o) que dans le milieu urbain (28.40/0). Ce coeffi-
cient représente le double de la mortalité infantile de la Rou-
manie (18 décès d'enfants au dessous d'un an, pour chaque 100
nouveau-nés vivants).
La proportion des décès est variable selon les régions
et les départements: il y en a avec un pourcentage dApassant
400/0 (départements de Câmpulung, Vlasca, Vaslui, Satu Mare,
FAlciu, etc.), et il y en a d'autres. (départements de SAlaj, Mu-
rey, Näskud, etc.) où le pourcentage des décès reste inférieur
200/o. Cete inégalité de mortalité est l'expression des différen-
ces regionales quant au standard de vie et A. l'organisation sa-
nitaire. L'application du programme sanitaire doit nécessaire-
ment se guider d'après ces caractères différentiels.
La valeur biologique des recrues est, elle aussi, dif-
férente, d'après les régions et les départements. Or, la classifi-

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Séance du 2 Novembre 1946 155

cation seIon les aptitudes au service militaire constitue un cri-


tère important pour la caractkrisation de la valeur biologique
et constitutionnelle des jeunes gens, et c'est sur la base de cette
caractérisation que l'on peut juger de la vitalité dd la popula-
tion dans la région respective.
6. - Les jeunes gens ajournés pour des raisons médicales
constituent un pourcentage (pour tout le pays) de 5.90/o du to-
tal des présents; pour le milieu urbain pris séparkment, le pour-
centage (10,20/0) est beaucoup plus élevé que dans le milieu
rural (5,90/0). Parmi les départements a1 pourcentage d'ajour-
nés médicaux le plus élevé, figurent: Arge§ (15,20/0), R. Valcea
(11.2°/o, Hunedoara (8,4%).
Quant aux jeunes gens répartis au service auxiliaire, ceux-
ci sont dans la proportion de 1,30/o pour les deux milieux réu-
nis, de 1,60/0 pour le milieu urbain pris séparèment et de 1,20/o
pour le milieu rural. Départements aux pourcentages les plus
élevés: Muscel 2,70/o; C. Lung 2,60/o; Arge§ 1,8%.
Le pourcentage des jeunes gens trouvés inaptes (rét or-
més) est de 2,850/0 (les deux milieux réunis) ; il est plus élevé
pour le milieu urbain (3,370/0) qu'à la campagne (2,830/o). Les
départements de Muscel (4,80/0), Odorhei (4,20/o), Arge§ (4°A),
se remarquent par les proportions les plus grandes de rh-
formés.
Les maladies qui provoquent cette déchéance bio-
logique, sont, par ordre d'importance: la tuberculose, les mala-
dies héréditaires et dysgéniques, les affections chirurgicales,
les affections des organes des sens, etc. Les proportions avec
kesquelles elles interviennent varient d'un département à l'au-
tre. 11 y en a quelques uns avec des proportions impression-
nantes, p. ex. Arge§: maladies hiTéditaires et dysgéniques
10,20/0, tuberculose 6,50/o, maladies chirurgicales 3,93'o.
Le matériel statistique récolté lors du recrutement
présente une importance toute pa rticulière pour l'orientation
du programme de la santé publique. Les recrues constituPnt
l'expression du milieu biologique et social dont ils sont origi-
naires, et en méme temps une indication sur la situation res-
pective démographique, eugénique, sanitaire et sociale.

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156 Division d'Organisation

SUMMARY

The drafting operation allows the serial examination


-of young men of 20 years from all parts of country; the yearly
.examination of new conscripts allows the understanding of the
biological realities according to the regions.
From the interpretation of the results, we can trace the
map of the sanitary status of the population. Our study was
-carried out in 7 years (1941 to 1947) ; it is the first of its kind
in Rumania, and includes the whole problem. The results which
were obtained will form the subject of several further commu-
nications.
The deceases (period from 1914 to 1947) for all the
-country, survening until the age of recruitment, represent an
average of 32-350/0 of the whole number of enlisted recruits;
mortality is higher in rural districts (33.80/0) than in urban
areas (28.40/0). This represenst the double of infantile mor-
tality in our country (every 100 born alive children give a
number of 18 deceases, survening in.children not yet 1 year old).
The proportion of deceases varies according to regions
and departments: there are departments (such as Câmpulung,
Vlasca, Vaslui, Satu Mare, Fälciu, a. s. o.) showing a perdentage
higher than 40, and there' are somb as Sälaj, Mures, Näsäud,
a. s. o. with a percent less than 20Vo.
This unequality is the expression of sanitary standards
and the organisation of life. The application of a reforming
sanitary program has to guide itself according to these charac-
teristics.
The biological value of recruits is not equal but dif-
ferent from region to region and from department to depart-
ment. Any classification in different categories, according to
military aptnesses is merely a criterion of the biologic and con-
stitutional value of the youths. By comparing the proportions
of different categories, one can interpret the vitality value of
the respective region.
The defered" represent 5,90/0 of all the young recruits
presented at the same time to recruitment in all the country.
The rate is higher for towns (10.2) than for the rural areqs
(5.90/0). In some departments the percentages are quite high:
.Arges: 15,2; R. Välcea 11,2; Hunedoara 8,4 a. s. o.

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Séance du 2 Novembre 1946 151

Those who are fit for the auxiliary service represent 1,30/0
of the whole number, 1,60/e belonging to the urban districts and
1,2 to the rural areas. The departments showing a high rate
are: Muscel 2,7. C. Lung 2,6. Arge 1,& a. s. o.
The percentage of young men, found unproper for service
(reformed) is of 2,85 from the whole munber, 2,370/0 for the
urban and 2.830/0 for the rural areas. Some departments show
very high percentages' Musce/ 4,80/o; Odorhei 4,2%, Arge.s 4°,`o.
Diseases, wich cause biological degradations are, accor-
ding to their importance: tuberculosis, hereditary and disgenic
maladies, surgical deseases, affections of the sensorial appara-
tus, etc. Their incidenc differs from department to department
Some show impressing proportions. Let us take Arge.s for in-
stance. Hereditary and disgenic diseases: 10,20/o, tuberculosis
6,50/e, surgical m.aladies 3,90/o a. s. o.
The statistic data on recruits have a special im.por-
tance in the orientation of the public health. program. Recruits
are the expression of the biological and social environment
where they come from and can give indications concerning the
demographic, eugenic, sanitary and social situation.

BIBLIOGRAPHIE
SuppléMent au Moniteur Médical Roumaln, année 1663.
G. Crainiceanu, Literatura medicala romaneasca. Biografii t biblio-
grafii. Bucarest 1907. (Littérature médicale roumaine. Bio-
graphies et bibliographie)
S. G. Crainiceanu, Statistica infirmilor si a orbilor din tara, Iasi 1886.
(Statistiques des infirmes et des aveugles du pays)
Petrescu Z., 0 incercare de statistica medico-militara a Romaniel,
Bucuresti 1662. (Un essai de statistique médico-militaire de
la Roumanie).
Petrescu Z., Raport asupra lucrarilor congresului international de
igiena dm Geneva, Bucuresti 1082. (Rapport sur les travaux
du congrès international d'hygiène de Genève).
1. Nicolaescu, Raport stiintific asupra recrutatiunii judetului Muscel
In 188() i Galati 1880. (Rapport scientifique sur le recrute-
ment du département de Muscel en 1880 et de Galati en
18180).
1. I. Felix, Istoria igienei in Romania, Bucarest 1900. (Histoire de l'hy-
giène en Roumanie).

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CARACTERISATION REGIONALE DE LA ROUMANIE
PAR RAPPORT AUX MALADIES INFECTIEUSES
par
Prof. Dr. G. BANU et Dr. I. RUGINA

I. Considérations générales.
n. Csractérisatiom de revolution des maladies infectieuses pour tout le
pays. A. Evolution poursuivie d'après les moyennes quinquen-
nales. B. Caracteres comparatifs de la morbidité et de la mor-
talité. C. Evolution de la courbe des mal. infectieuses.
III. La earactérisation régiona/e du pays. A. Caractérisation régionale
de revolution des maladies mfectieuses dans leur totalité. B.
Caracteres régionaux de revolution des maladies infectieuses prises
séparément. Conclusions. Bibliographie.

I. Considéra tions générales

L'étude de l'évolution des maladies infectieuses, tant pour


le pays entier que d'après les diverses régions du pays, a une
série de justifications très importantes dans le cadre misdko-
social. Cette étude n'a pas étk faite. On ne connalt pas les as-
pects de l'évolution des maladies infectieuses dans la suite des
années pour le pays, les provinces, les départements. Ces re-
cherches, bien que très laborieuses, doivent &re faites; on ne
peut pas Laborer un programme que sur 1 base d'une connais
sance approfondie des réalitks. On ne peut espérer des succès
en épidémiologie qu'en connaissant tous lès facteurs qui ex-
pliquent le niveau de l'épidémie. La lutte contre les maladies
infectieuses comporte un progranune de continuité, dirigé et
surveillé, et non pas seulement des interventions sporadiques
imposéels par le redoublement de ces maladies.

*) Communications à rAcadémie de Médecine le 16 Novembrd 1946.


11

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160 Division d'Organisation

L'évolution des maladies infectieuses, qui représentent


une cause importante de décès et de &gradation biologique de
la population, s'explique par le niveau de la vie sociale,
dire les conditions respectives de la vie_ collective, ainsi que
par la mesure dans laquelle la population bénéficie des progrès
de la science (immunologie, laboratoires d'hygiène, organisation
sanitaire).
L'infection est favorisée par les facteurs sociaux, son extension
et son maintien sont conditionnés par l'ambiance et refficacité des me-
sures pour la combattre est de méme, pour une bonne part, fonction
de rarnélioration des facteurs de milieu (habitation, alimentation, pro-
tection du travail, etc.).
L'évolution des maladies infectieuses est aussi conditionnée par
la mesure dans laquelle elle a bénéficié des progres de l'immunologie;
nous montrerons plus loin que le pays et les différentes régions justi-
fient le niveau dé la morbidité et de la mortalité proportionnellement
aux quantités de sérum et de vaocins employes- En principe, une grande
partie de ces maladies ne devrait figurer, 'clans une bonne organisation
sanitaire, qu'avec des coefficients minimaux de morbidité.
De nombreuses maladies infectieuses peuvent étre aujourd'hui pré-
evnues par rimmunisation. D'autres bénéficient d'un traitement spéci-
fique, ce qui réduit ausdi sensiblement leur dissémination. Restent enfin,
peu de maladies qui ne peuvent étre prévenues par rimmunisation et
n'ont pas de traitement spécifique (1).
Si nous nous référon.s aux deux premiers groupes de maladies,
celles qu'on peut prévenir par inrununisation (diphtérie, scarlatine; va-
riole, fièvre typhoide, tétanos) et celles qui ont un traitement spécifique
(méningite cérébrospinale, charbon, dysenterie, tétanos, diphtérie), rétude
de la courbe de leur fréquen.ce est de nature à nous orienter sur le
niveau lui-méme de civilisation et l'organisation sanitaire du pays ou de la
région respectifs.
La technique que nous avons appliquée nous a permis de
formuler des conclusions -assez fermes. Les méthodes employées
ont été des plus rigoureuses.
Nous menticmnons que nous avons rencontré de sérieuses difficul-
tés, dans rextraction des chiffres, le calcul des proportions et, en général,
dans la systématisation des données statistiques. Ces difficultés s'expli-
quent par le fait que les données sont tres disparates et souvent con-
tradictoires. Les étudiants de 5-e et de 6-e année, employés sous
notre conduite dens ce but, au laboratoire de la Chaire de 1VIédecine
Sociale, ont travaillé approximativement 5000 heures.
D'abord, nous avons cherché à éliminer les fluctuations produites-
par les profandes perturbations sociales de ces denuères années (événe,
mente de guerre, grandes migraticms de population, etc.). Nos chiffres
se réfèrent à une période de caractère stable: la période 1935-1939, qui
a été à rabri des perturbations ci-dessus rappelées

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Séance du 16 Novembre 1946 161

En second lieu, pour obtenir des interprétations encore plus vela-


bles, nous avons calculé la moyenne de la morbidité et de la mortalité
(pour les maladieS infectieuse.$) des cinq années mentionnées. Nous avons
kliminé de cette manière les oscillations passagères des proportions d'une
année à rautre, dues à certains facteurs tout à fait fortuits (intensité
exceptionnelle d'une vague épidémique, intensification temporaire des
mesures de prophylaxie, etc.).
Les conclusions auxquelles nous ont conduits nos recher-
-ches nous ont permis de caractériser les régicms, les provinces
les departments du pays, et d'interpréter les facteurs dé-
terminants dans l'évolution des maladies infectieuses.
En étudiant les provin.ces, nous avons mis en évidence le
rapport entre le niveau de la courbe des taaladies infectieuses
d'une part, et le degré d'évolution sociale de la population res-
-pective, d'autre part.
En Moldavie, province au standard de vie trés bas et au niveau
cultural inférieur, les maladies Infectieuses sont incomparablement plus
répandues que dans le Banat, qui a un niveau cultural de la population
beacoup plus satisfaisant.
En effet, en Moldavie, la moyenne de la morbidité par les ma-
ladies infectieuses est 1971,2 pour 100.000 habitants (2), et la moyenne
de la mortalité par les mémes maladies est de 94,4 (3). Par contre,
dans le Banat, les moyennes sont récluites de plus de 50°/0: la morbidité
(par les maladies infectieuses), dans la méme période, est de 643,0 et
la mortalité de 41,7 pour 100000 habitants (4),
11 potirrait paraitre paradoxal qu'une autre proVmce b. standard
de ve relevé, la Transilvanie, occupe toutefois une place importante
pour la morbidité par les maladies infectieuses (102848 pour 100.000 ha-
bitants). L'explication est simple cependant: 'lea moyens de dépistage
et d'enregistrement y sont plus complets, à cause de la bonne organi-
sation sanitaire, de sorte que l'augmentation du chiffre n'est pas due
A une plus grande extension des maladies infectieuses en rapport avec
les autres proVmces.
Nos recherches r,tionales nous ont encore perrais d'établir
des relations entre\le niveau de la courbe des maladies infec-
tieuses et la situation des laboratoires d'hygiène de la région
Tespective.
Si la Transylvanie, le Banat et la Crisana-Maramures présentent
-des chiffres plus élevés de morbidité et de mortalité par la diphtérie
el la fièvre typhoide (par exemple la morbidit& par la diphtérie est de
31,1 pour 100.000 habitants en Transylvanie, 314 dens la Crisana-Ma-
ramures, 19,7 dans le Banat, tandis qu'en. Moldavia on a seulement 19,4,
et la Triortalité par la diphtérie est de 7,6 eni Transylavnie et settlement
de 8,5 en Moldavie), cela est da au fait que le nombre et ractivité des

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162 Division d'Organisation

laboratoires d'hygiène sont supérieurs en Transylvanie, par comparaisork


avec la Moldavie. En effet, du moment où noui nous référons aux ma-
ladies infectieuses que l'on ne &piste pas avec l'aide du laboratoire,
la MoIdavie réoccupe la premiere place.
En conclusion, dans les provinces plus évolueés, les mala-
dies dont le dépistage est fait par le laboratoire occupent la
place prépondérante, tandis que dans les provfiaces déficientes
pour l'organisa,tion sanitaire et pour l'outillage de laboratoire,
ce sont justement les maladies cites qui donnent apparemment
les proportions les plus petites, ce qui, assurément, ne corres-
pond pas b. la réalité. Mentiormons qu'en 1.939 l'Ardéal possé-
dait 6 laboratoires d'hygiène et la Moldavie 3 seulement (5).
Au manque d'investigations de laboratoire, s'ajoute le
grand nombre des cas demeurés non &darks, préeisément dans
les provinces moins évoluées, comme la Moldavie. La situation
numérique officielle reste done beaucoup au-dessous de la
réalité.
Nous avorks, ktabli la situation, non seulement des provin-
ces, mais en partie des départements. Et cette fois aussi on
constate un parallélisme entre la morbidité par les maladies,
infectieuses et le niveau social de la population respective, l'ac-
tivité des laboratoires, l'intensité avec laquelle on a pratiqué
l'immunisation et le traitement aux séro-vaccins, l'organisa-
Lion sanitaire, etc.
La morbiditk la plus grande par maladies infectieuses
-existe dans les départements au niveau social le plus bas: Vas-
lui, rálciu, Ia..,i, Roman, Tecuci. La morbidité y va jusqu'à
3292,1 et la mertalité jusqul 121,7 pour 100.000 habitants.
II. Caractérisations de révolution des maladies infeetieuses
pour tout le pags
A. Evolution poursuivie d'après les moyennes quinquennales
Nous rappelons que, pour éliminer les oscillations num.&
riques dues A. ¡les facteurs accidentels, variables d'une annke
A l'autre, nous avons pris en considkration seulement la mo-
yenne pour les périodes de cinq années.
La période qui présente les chiffres les plus petits, tant
pour la morbidité que pour la mortalité, est celle de 1925 A.
1929, et ensuite celle de 1920 A 1924.
Dans la préiode de 192,5 A 1929,1a morbidité par les maladies In-
fectieuseS à été de mei,s pour 100.000 habitants et la mortalité de 20,2..

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Séance du 16 Novemtize 1946 163

Dans la periode de 1920 A.1924, la morbidité a été de 434,1 et la mor-


talité de_27,7 pour 100.000 habitants.
%.00-
., C
;.' .
120

100 ,110
80
t i
,,,,
k

A
, 111,
60

2
,L
,,
..
,
,
,..
N.
III
o ,L
1891-18941895-1899 190019041905-1909 1910 -1914 1915 1919 1920-19241925-1929 1930-19341935-1939 1940-1944

Fig. 1. Evolution de la mortalité par maladies infectieuses en Roumanie


(1691-1944).
Les facteurs explicatifs de cette évolution demandent
étre examinés en &tail.
Le niveau réduit de la courbe des maladies infectieuses dans les
périodes ci-dessus, s'explique par le retour progressif à la normale, apres
le premiere guerre mondiale. Les services sanitaires sel sont reorganises,
le personnel a été complete., les moyens moderhes de lutte antiépidemi-
que ont été mis en application.
Il faut relever encore un autre facteur, qui fait qu'en partie l'a-
baissement de la courbe des maladies infectieuses n'est qu'apparent:
c'est que le dépistage et l'eriregistrement de ces maladies présentaient
des lacunes, de sort,e que les chiffres officiels restent au-dessous de la
réalité.
Dans un passé relativement plus éloigné (6), nous trouvons _une
elevation Visible de la courbe des maladies épidémiques, dans la période
19/0-/914, due A un facteur intempestif; l'épIdémie de cholera de 1913.
C'est toujours A un facteur exceptionnel que l'on doit l'ascension de la
courbe dans la période de 1915 A 1919, lorsque la mortalité par les ma-
ladies infectieuses a atteint 122,4 pour 100.000 habitants; c'était la pe-
riode de la premiere guerre mondiale (7).
Dès 1930, la morbidité et la mortalité par les maladies
infectieuses sembIent avoir augmenté. En fait, il n'est pas
question d'une extension plus grande de ees- maladies, mais

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164 Divisicm d'Organisation

d'un enregistrement plus rigoureux des cas par l'Institut cen-


tral de statistique.
11 est intéressant de Signaler que, dans la période de la ileuxième
guerre mondiale (1940-4944), la mortalité par les maladies iniectieuse_s
n'a plus été que de 589 pour W0.000 habitants. Ce fait est da incontes-
tablement aux progres enregistrés dens l'organisation des services sa-
nitaires, dans 1ntervalle de deux décades, ainsi qu'A l'intensification de
la prophylaxie immunologique (8); dans les armées de guerre la produc-
tion des séro-vaccins a pris une extension très grande (9): entre les
années 1921 et 1939, la plus grande production a été de 71987 litres en
1937/1939, et 841.634 ampoules de 6000 unites en 1936/1936, tandis que
dans la période 1039-1945 on est arriv& jusqu'A 29.736 litres en 1943/1941
et 907.362 ampoules de 6000 unités en 1945/1946( (10).
Maladies infectieuses en Roumanie, moyennes quinquennales
RI 0 CD
Total des malades pour Total des décès pour
0(02 01,
Périodes les 5 ans i les 5 années
des années Chiffres IProportions 1 chiffres Proportions
0o pour 100.000 absolus pour 100.000
sz absolus habitants habit,ants
1891-1894 21.8474)33 101.498 464,6 23.191 106,1
1805-1899 23990.355 286.244 989,4 35.098 121,2
1900-1904 31.051.161 3911.934 1270,1 37.531 121,0
1905-1909 33.383.440 4054)94 121.30 39.8113 119,4
1910-1914 36.410.804 396.508 1089,0 49.152 132,2
1916 et 1919 22867.162 1150.868 068,5 27.623 122,4
1920-1921 19891620 346.839 431,1 22.166 27,7
1925-1929 86.792.059 299.099 348,6 17.341 20,2
1930-1934 92.049.303 630.677 595,2 924113 100,1
1935-1039 97426.379 1.117.973 1146,2 90.333 92,5
67.886.456 1)
1940-1944 71467.439 2) 505.467 744,6 41.946 58,9

B Caractères comparatifs de la morWdité et de la mortalité


Dans le cadre de l'ascension de la courbe des maladies
infectieuses après 1930, on remarque un niveau beaucoup plus
élevé pour la mortalité. Cette ascension est en bonne partie,
apparente, étant due au perfectionnement des méthodes d'en-
registrement et de reforite. des données statistiques par l'Insti-
pans ce total, le chiffre de la population pour l'année 1943 ne
comprend paa la Bucovine, la Bessarabie, l'Ardéal du Nord, le départe-
ment de Caliacra et celui de Durostor; c'est avec ce .chiffre (67.886.466)
qu'on a calcule la morbidité pour la période 19410-1944.
pans ce total, le chiffre de la population pour l'année 1943 ne
comprend pas l'Ardéal du Nord, le N départements de Caliacra et de Du-
rostor; avec ce chiffre (71.107.439) on a calculé la mortalité pour la pé-
riode 1940-1944.

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Séance du 16 Novembre 1946 165

tut central de statistique. On a utilisé seulèment les bulletins


de décès des offices d'état-civil, où la cause du décès est bien
préciske dans la majorité des cas.
Cette méthode contraste avec le système utilisé par le
Ministère de la Santé, qui emploie les chiffres rapportés par
les médecins sanitaires, et qui, dans la plupart des cas, ne tien-
nent pas compte de la cause de la mort enregistrée dans les
bulletins de décès, bien que ceux-ci soient vérifiés et signés par
médecin sanitaire respectif.
Les différences appréciables entre les données publibes
par l'Institut de Statistique et le chiffre officiel du Ministère
de la Santé (11), res,sortent du tableau ci-dessous (chiffres ab-
solus de la morbidité et de la mortalité par les maladies infec-
tieuses) :
Mortalité Morbidité
Années
M. S. I I. C. S. M. S. I. C. S.
1935 10.800 24.595 375.02.? 381.575
1936 3.391 10.250 117.480 137479
1937 6121? 13.806 110.590 179.450
1938 7.939 115.7,10 161.297 310409
1909 6.029 14.361 122.523 208.533
On constate encore un fait: la disproportion entre les chif-
fres de la mortalité présente, pour les données de l'Institut cen-
tral de statistique, des différences en plus beaucoup plus gran-
des que les différences pour la morbidité indiquée par Ies.deux
institutions (Institut de statistique et Ministère de la Santé).
Ici l'explication est facile:
Pour la morbidité, rInstitut central de statistique n'a pu au pre-
mier moment imposer aux organes sanitaires des systèmes plus per-
fectionnés d'enregistrement. Fatalenient aussi les données publiées par
l'Institut de statistique restent au dessous de la réalié.
D'ailleurs, du tableau ci-dessous on reléve clairement comment, de
la période 1925-11929 A la période 1930-1934, tandis que les proportions
de mortalité par les maladies infectieuses apparaissent T fois plus gran-
des, les proportions de morbidité ne sont que 3 fois plus grandes.
Maladies qui ne
Maladies qui Maladies qui peuvent étre
Moyenn.e peuvent étre ont un traite- prévenues par
des années prévenues per ment spéciii- immunisation et
immunisation que sans traitement
spécifique
Morbid. Mortal. Morbid. Mortal. Morbid. Mortal
1925-1929 110,9 10,4 21,0 3,1 228,2 8,6
1930-1934 187,2 42,4 64,0 21,3 402,3 46,2

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166 Division d'Organisation

C-- Evolution de la courbe des maladies infectieuses suivie


d'après les groupes de maladies
Pour le groupe de maladies qui ne peuvent &re prévenues
par immunisation et qui ne sont pas passible& du traitement
spécifique, la plus grande morbidité se constate dans la période
1935-1939, et la mortalité la plus élevée dans la période
1915 et 1919.
La morbidité élevée (901,7 pour 100.000 habitants) s'explique par
1;intense épidémie de grippe de 1935. La mortallté excessiv (6202 pour
100.000 habitants) est explicable par la znassive épklémie de typhus
exanthématique de 1917-1919.
En passant au groupe des maladies qui peuvent &re pré-
venues par immunisation, le niveau le plus relevé de la courbe
se trouve dans la période 1910-1914.
La morbidtié a été de 502,3 et la mortalité de 91,6 pour 100.009
habitants. L'explication réside dans les conditions de la campagne de 1913,
comme dans la carence en ce temps de l'emploi de moyens immuno-
biologiques.
Enfin, pour les maladies passibles du traitement spéci-
fique, la période du niveau le plus élevé de la courbe reste l'épo-
que de 1895-1899 (12).
Depuis, les proportions de morbidité et de mortalitt sont allées en
diminuant continuellement, iusqu'ajourd-hui (13).

Maladies infectieuses en Roumanie (par catégories de maladies)


Moyenne quinquennale.
Maladies qui ne
Maladies qui peu_ Maladies avec peuvent are pré-
Années vent étre préve- un traitement venues par im-
flues par immu- spécifique mtmisation et
nisation sans traitement
spécifique
Morbid. Mortal. Morbid. Mortal. Morbid. Mortal.
1891-1894 233,8 72,9 44,4 20,9 22148 31,9
1695-1899 293,9 81,4 183,9 33,5 549,9 34,6
1900-1904 384,2 70,5 182,4 24,2 804,7 41,1
1905-1909 474,1 75,8 120,1 15,9 66748 33,3
1910-1914 502,f: 91,6 117,9 19,0 564,7 36,4
1915 et 1919 282,6 57,7 52,2 9,3 37842 MA
1920-1924 22'7,3 1740 24,5 1,8 1194,3 9,5
1926-1929 110,9 10,4 21,0 3,1 2282 65
1960-1934 167,2 42,4 64,0 2103 462,3 45,3
1935-1939 196,9 35,2 65,9 17,4 901,7 44,3
1940-1944 129,9 22,3 41,8 16,3 58549 28,3

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Séance du 16 Novembze 1946 167

- - la motle///épar Indadiès viigrheases


--, pipet/yen/e?re fir/rem/es par i/m/:
ankratiofl
90
4 .

/ -
La motlekle" per me/acks /»firkeeses
pine peerent itre privenuesparimenni
/ seen el sans fraitemenl spec/Ape

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// .
le morldife,ear mdied/es Weekeses
x xxx ayaolun &admen/ specifipe
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2114 .

2 ... o+
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o
1991-1894 1595-1899 1900-1904 1905-1909 19101914 1915
,,,8." - 19191920-19241925-1929 1930-19341935-1939 1940-1944.

Fig. 2. Evolution générale de la courbe des maladies infectieuses


en Roumanie, par categories de maladies (période 1891-41944).

La caractérisation régionale du pays.

L'étude de l'évolution de la situation numérique des ma-


ladies infectieuses (morbidit6 et mortalité), selon les régions,
c'est-à-dire d'après les provinces et les départements, nous offre
la posibilité d'apprécier assez exactement les réalités locales
par rapport b. la biologie de la population respective, influencée
fortement par les conditions de vie. Une telle étude nous per-
met, en second lieu, d'éviter la politique sanitaire standardisée

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168 Division d'Organisation

pour toute l'étendue du pays, politique sans efficacité et mé'me


nocive quelquefois.
En tant que technique des recherches, nous avons étudik
tout d'abord les maladies infectieuses dans Zeur totallté, pour
le pays entier, pour les provinces et pour les départements. Nous
nous occupons ensuite cíe l'kvolution de la morbiditk et de la
mortalité par chaque maladie infectieuse (les plus importantes.
seulement) prise à part, tant pour le pays entier que pour les
provinces et les départements.

A. CaractérLiation régionale de Févolution des maladies-


infectieuses dctns leur totalité
La morbidité par ma,ladies infectieuses a iété en Roumanie
pour la période 1935-1939 de 1133,5 pour 100.000 habi-
tants (la moyenne des années précitécs). La mortalité par ces
lames maladies a étk de 69,0 p. 100.000 habit.
Selon les provinces, la morbidité" et la mortalité par ma-
ladies infectieuses se prksente ainsi qu'il suit (moyenne des.
années precitées)
Maladies :uifectieuses d'après les provinces (période 1935-1939)
ProVinces Morbidité Mortalité

Moldova 1971,3 94,4


Bucovina 1581,8 85,4
Dobrogea 1092,0 68,7
Transilvania 1023,8 05,3
Crisana-Maramures 1000,2 56,7
Oltenia 960,0 82,8
Muntenia 868,9 62,4
Banat 643,9 41,7

On remarque et c'est là un caractère principal que,


pour la morbiditei ainsi que pour la mortalité par maladies in-
fectieuses, la Moldavie tient la première place. 11 s'y manifeste
la relation entre le niveau élevé de la courbe des maladies in-
fectieuses, d'une part, et la situation sanitaire et sociale mé-
diocre, de l'autre.
Le fait que, pour la morbidité, la Bucovine et la Transylvanie,
malgré qu'avec un niveau social plus élevé, se placent en avant de 1'01-
ténie et de la Valachie, n'infirme nullement nos affirmations; la mor-

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Séance du 16 Novembre 1946 169

bidité y apparait plus élevée, seulement A cause de l'éducation hygié-


nique pima parfaite de la population et de la meilleure organisation sa-
nitaire, ce qui fait que, A la différence de la situation en Olténie et en
Valachie, le dépistage des °as est plus effectif.

En passant aux départements, nous envisagerons séparé-


ment la morbidité et la mortalité (par maladies infectieuses).
La morbidité la plus élevée se constate dans les dépa.rte-
ments suivants:
Départements Proportions p. 100.000 habit.

Roman 3292,1
Tecuci 2900,3
Maramures 2801,1
Iasi 27960
Odorhei 2502,4
C. Lung 2310,2
Coviniui 223200
Bac5u 2194,6
Vaslui 210746
Neamt 2019,9
Baia 1831,0
Fäkiu 1058,0

11 y a i relever que, de ces 12 départements, il y en a 9


qui font partie de la Moldavia, la province la moins évoluée.
Quant aux 3 autres départements (Maramures, Odorhei et C.-Lung),
ils se placent avec des chiffres élevés, A cause de l'épidémie del grippé
qui y a sévi en 1935.

Dans le tableau ci-dessous figure, pour chaque province,


les départements avec la morbidité la plus élevée:

Le département avec la mor-


ProVince bidité la plus &levee par ma-
ladies infectieuses-4---
Oltenia Gorj 14:171,4
Muntenia Muscel 1336,8
Dobrogea Constanta 1490,1
Moldova Roman 3292,1
Bucovina C. Lung 2316,2
Transilvania Odorhei 2502,4
Banat Severin 1135,9
Criasna-Maramures Maramures 2804,1

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170 Division d'Organisation

Quant aux départements A, la morbidité par' maladies in-


fectieuses la plus réduite, ils figurent dans le tableau ci-dessous:

Timis 450,7 Bihor 644,4


Cara* 526,2 Salaj 653,4
Ialomita 566,0 Olt 601,0
Buzau 611,9 Teleormac 66715
Tr. Mica 622,7 Cmc 6'72,2

11 ressort assez clairement que les départements au standard de vie


plus élevé (les départements du Banat,, et puig Ialomita et Buzau) sont
en méme temps les départements où la morbidité par maladies infec-
tieuses est la plus réduite.

Départements ayant la plus petite


Province morbidité par maladies infectieuses
Oltenia Dolj 825,0
Muntenia Ialoxnita 586,0
Dobrogea Tulcea 963,0
Moldoval Botosani 961,4
Bucovina Suceava 957,6
Transilvania Tr. Mica 622,7
Banat Timis 450,7
Crisana-Maramures Bihar 644,4

Il s'agit pour chaque province, du département où le niveau so-


cial et économique est le plus élevé.

Passons à l'analyse de la mortalité par maladies infec-


tieuses, toujours par départements:
La mortalité la plus é/evée se constate dans les departements (i-
dessous:

Tecuci 121,7 Covu :,ui 100,4


rálciu 115,9 Iasi 95,0
Rädauti 115,4 Romanati 97,1
Gorj 115,2 Putna 93,2
Botosani 105,8 Mehedinti 90,2
Roman 106,1 Vaslui 89,9
Nearnt 102,3

Sur ces 13 départements, il y en. a 9 qui font partie de


la Moldavie; l'interdépendance qu'il ya entre la courbe des ma-

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Séance du 16 Novembre 1946 171

ladies infectieuses et la déficience sanitaire et sociale, se vé-


rifle encore une fois.
On retrouve, dans chaque province, le département où
l'état précaire social et économique v4 de pair avec la morta-
lité la plus éleviée par maladies infectieuses:

Province Dépaitements ayant la mortalité par


maladies infectieuses la plus élevée

Olteni a Gorj 115,2


Muntenia Vlasca 61,9
Dabrogea 'I ulcea 73,4
Moldovi Tecuci 121,7
Bucovina 11Adauti. 115,4
Transilvania Turda 8%1
Banat Caras 59.9
Crisana-Marainures Ivlaramures 650

On y retrouve aussi 0 départements oil le niveau de la Vie est


plus satisfaisant: Turda et Cara; mais l'organisation sanitaire y étant
plus évoluée, la mortalité est rapport& plus précisément A, ses 'auses
réelles; il ne s'agit donc pas d'une mortalité plus &ell& que dans les
autres départements.

Le tableau des départements qui, dans chaque province


présentent la mortalité la plus réduite est lui aussi instructif :

Province Départements ayant la mortalité par


maladies infectieuses la plus réduite

Banat Timis 28,7


Transilvania Odorbei 40,0
Muntenia Ialomita 40,6
Bucovina C. Lung 44,8
Oltenia Olt 46,1
Crian a Maramures Bihor 50,4

Tous ces départernents se caractérisent par un niveau plus élevé


de la vie sociale et économique et de l'organisation sanitaire.
La méme conclusion resort de l'analyse du tableau des maladies
infectieuses d'après les provinces pour diaque maladie.

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172 Division d'Organisation

Les maladies infectieuses en Roumanie, moyenne des années


1936-1989 (p, 10(m.000 habit.)

'routes les ma-


ladies infectie,
Myra ,1 Rougeole Scarlatina Coqueluche Diphtérie
typhoide ')
uses

Morbid. Mort Morb.d. Mort. Morb d. Mort. Morbid. Mort. Morbid. Mort. Morbid.Mort.
Somanin 113345 695 31,1 6,5 306,7 13,8 143,3 18,5 154,9 9,7 20,0 4,6
Moldova 1071,3 94,4 36,9 7,6 51648 24,4 203,1 235 278,3 14,8 19,4 35
'Bucovina 1581,8 85,4 17,4 4,7 201,3 7$ 150,4 24,1 129,7 13,5 15,3 4,7
Dobrogea 1092,0 68,7 34,3 7,4 455,0 20,6 91,6 13,7 193,8 13,9 8,0 2,6
Traniilvania 1028,8 65,3 36,1 7,5 204,8 8,4 125,0 15,2 117,0 9,2 31,1 7,6
Crian a-Ma- 1000,2 63,7 35,5 7,7 140,1 5,9 108,1 10,4 64,6 5,0 31,1 5,9
ramui res
Oltenia 9390 82,8 24,7 50 302,9 14,4 160,9 259 205,8 13,9 8,3 35
Muntenia 068,9 02,4 26,1 6,3 328,6 1449 147,6 19,7 139,3 746 13,2 3,3
'Banat 613,9 41,7 28,9 64) 205,8 3,7 90,9 8,6 54,0 2S7 19,7 3,5

Fig. 3. - Les maladies infectieuses par départements (1935-1930g


1) Quant à la rubrique toutes les maladies infeotieuses", les ma-
ladies suivantes y sont comprises pour la morbidité: fièvre typhoide,
typhus exanthématique, variole, rougeole, scarlatine, coqueluche, diph-
térie, grippe, dysenterie, érysipèle, poriomyélite, encéphalite létargique,
méningite cérébro-spinale, charbon, tétanos, oreillon, varicelle. Pour la
mortalité: fièvre typho,ide, typhus éxanthématique, rougeole, scarlatine,
eoqueluche, diphtérie, grippe.

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Séance du 16 Novembre 1946 173

B. Caractères régionaux de Févolution des maktdies


infectieuses prises séparément
Nous allons étudier l'évolution de la morbidité et de la
mortalité, dans les provinee,s et les départements, par les ma-
ladies suivantes: scarlatine, fièvre typhoide, diphtérie, rou-
geole et coqueluche (voir Fig. 3).

1. La scarlatine.
Selon les provinces. La scarlatine présente la mor-
bidité la plus élevée en Moldavie, ce qui confirme des le début
la relation que nous avons ktablie tout le long de eette étude.
La. morbidité par provinces est, en effet, la suivante (taux
p. 100.000 habit.) :
Province Morbidité Province Morbidité
Moldova 206,1 Transilvania 125,0
Oltenia 150,9 Crisana-Maramures 108,1
Bucovina 160,4 Dobrogea 81,6
Muntenia 1417,6 Banat 90,9

Quant à la mortalité par scarlatine, l'orclre descendant des


provinces est le suivant:

Province Mortalité Province Mortalité


Oltenia 25,9 Transilvania 15,2
Bucovina 24,1 Dobrogea 13,7
Moldova 23,8 Crisana-Maramures 10,4
Muntenia 19,7 Banat 8,0

La Moldavie occupe, cette fois-ci, le troisième rang. Mais celà ne


veut nullement dire que la mortalité par scarlatine y serait plus basse
qu'en Bucovine par ex. Il y a là seulement un aspect trompeur, sift à ce
qu'en Moldavie la déterminaison des causes de décès se fait défectueu-
sement, &cause de rorganisation sanitaire déficiente.

D'après les départements. La morbidité la plus élevke


par searlatine se retrouve dans les départements:
Iasi 349,6 -Neamt 247,2
Baia 266,1 Dorohoi 222,4
Covurlui 256,0 Romanati 222,2
Tecuci 249,4 Falciu 206,1

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174 Division d'Organisation

Quant aux départements ayant la plus petite morbidité


scarlatineuse, ce sont les suivants:
FagAras 4,3 Ciuc 7648
Caras 55,0 BUZAU 77,0
Odorhei 57,9 INTAsAud '719,3
Maramures 61,8 Ialomita 6913
Constanta 7246

Il s'agit constamraent de départements A, un niveau plus


Zlevé social, économique et sanitaire.
Il faut signaler aussí pour chacune des provinces, le département
qui a la morbidité la plus élevée, ainsi que celui A la morbidité la plus
réduite (par scarlatine):
Le département ayant Le département ayant
Province la morbidité par scar- la plus petite morbi-
latine la plus élévée dité par scarlatine
Oltenia Romanati 222,2 1VIehedinti 1064
Muntenia Ilfov 195,1 BuzAu 77,0
Dobrogea Tulcea 117,0 Constanta 72,7
Moldova Iasi 349,6 Tutova 90,9
Bucovma C. Lung 19'7,6 Radauti 119,0
Transilvania Tr. Mare 186,8. FAgAras 44,3
Banat Severin 109,5 Cara* 56,0
Crisana-Maramures Satu Mare 156,5 Maramure§ 61,8

Quant aux coefficients élevés que présentent les départements


d'Ilfov et de Iasi, ils sont &is, non pas A un niveau plus déficitaire de
la vie el de l'organisation sanitaire, mais A un rneilleur -eru-egistrement
des cas, étant donné s'agit de centres runiversitaires, possédant des
institutions hospitalières nombreuses et un corps medical sélectionné.
Si nous étudions, toujours par départements, la mortaté
scarlatineuse, nous obtenons le tableau ci-dessous:
Départements ayant la mortalité DéPartements ayant la plus pe-
par scarlatine la plus élevée tite mortalité par scarlatine
Romanati 44,3 Caras 5,7
Tecuci 36,6 Sibiu 6,7
Vlasca. 31,5 FAggras 649
Baia 31.3 Arad 6,9
Neamt 31,1 Bihor 6,6
Dolj 27,7 Maramures 8,6
Falciu 27,4 Timis 9,3
Suceava 26,7 Severin 9,4
VAlcea 26,1 Odorhei 9,6

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Séance du 16 Novembre 1946 175

11 est intéressant à relever que les départements à la mor-


talité (par scarlatine) la plus basse font partie de la Transyl-
vanie, du Banat et de la Cri.sana-Maramure§, où le niveau éco-
nomico-social et l'organisation sanitaire sont plus évolués.
Nous devons mentionner aussi, pour chactme des provinces, quel
est le département A la mortalité (par scarlatina) la plus élevée, ainsi
que celui A la mortalité la plus réduite:

Le département qui a Le département qui a


Province la mortalité par scar- la mortalité par scare
latme la plus élevée latine la plus basse
Oltenia Romanati 44,3 Mehedinti 1105
Muntenia Vla,sca 31,5 BrAila 11,8
Dobrogea Tulcea 17,5 Constanta 13,2
Moldova Tecuci 36,6 Tutova 11,2
Bucovina Suceava 26,7 C. Lung 18,9
Banat Severin. 9,4 Caras 5,7
Transilvania Some 22,3 Sibm 6,7
Crisana-Maramures Satu-Mare 19,4 Arad 6,9

On constate un certain degré de parallélisme entre les déficiences


économico-sociales des départements et le chiffre élevé dela mortalité
par scarlatina. La réciproque, elle, se vérifie de méme: la mortalité la
plus réduite se constate en general dans les départements les plus riches.

2. La fièvre typhoide.
a. La morbidité par cette maladie infectieuse, ainsi que
la mortalité, présentent un aspect en quelque sorte différent
par rapport i celui des autres maladies infectieuses, à savoir:
la Moldavie se place cette fois non plus au premier rang des
provinces. Le tableau ci-dessous en montre la situation:

Morbidité par fievre typhoide Morbidité par fievre typhoide


Moldova 36,9 Crisana-Maramures 7,7
Transilvania 36,1 Moldova 7,6
Crisana-Maramures 35,2 Transilvania 7,6
Dobrogea 34,3 Dobrogea 7,4
Banat 28,9 Banat 6,0
Muntenia 26,1 Muntenia 5,3
Oltenia 24,7 Oltenia 5,0
Bucovina 1.7,4 Bucovina 4,7
12

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176 Div isicrn d'Organisation

Le fait que, cette fois, ce sont les provinces transylvanes


qui enregistrent les proportions les plus élevéss de morbidité
et de mortalité, s'explique de la manière suivante: da.n.s les
dites provinces, plus évoluées, le diagnostic (de la fièvre ty-
phoide) est posé, dans la presque totalité des cas, b. l'aide du
laboratoire; la population y maintient un contact assez ktroit
avec les institutions médicales, qui ont ainsi la possibilité de
dépister presque tous les malades. En Moldavie et dans les
autres provinces du Vieux-Royaume, au contraire, le diagnostic
est posé gélnéralement par le seul examen clinique, de telle sorte
que de nombreux cas restent non diagnostiqués.
b. D'après les départements. La morbidité la plus éle-
vie par fièvre typhoide se rencontre (Inns les départements:
Iasi 71,8 Cluj 4648
Covurlui 67,4 Satu Mare 45,3
Sibiu 58,9 Putna 43,7
Odorhei 57,6 Tr. Mare 420
Braila 48,8 Constanta 40,7
Mures 48,1

Nous faisons remarquer que sur ce S 11 départements il y en a 7


qui possèdent des laboratoires d'hygiène; il y a lA encore une confir-
mation de la corrélation entre les donnés officielles sur la morbidité
et les possibilités locales &investigation A l'aide du laboratoire. Quant
A la morbidité élevée dans le département de "fa.si, elle daft &Ire mise
sur le compte des défauts dans l'adduction d'eau.
A l'autre extrême se placent les départements qui ont la
plus basse morbidité (par la fièvre typhoide) :
Olt 13,7 C. Lung 16,4
Teleorman 14,4 Suceava 17,3
Vlasca 14,4 Radauti 18,1
Dorohoi 15,6 Vaslui 18,5
Muscel 16,2 Tr. Mica 19,6
VAkea 19,9

Il nous faut signaler toutefois qu'en réalité dans la majorité des


départements ci-dessus la morbidité typhique est plus élevée, mais,
étant donné le manque de laboratoires d'hygiène, le dépistage des car
y est assez défectueux.
Si l'on prend en considération, pour chacune des pro-
vinces, le département i la morbidité la plus élevée et celui b.
la plus petite morbidité, on a la situation suivante:

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Le département qui a Le département qui a


Les provinces la morbidité par fièvre la plus petite morbidi-
typhoide la plus élevée té par fièvre typhoide
Oltenia Gorj 36,5 Valcea 19,9
Mtmtenia M'Ana 48,6 Olt 113,7
Dobrogea Ccmstanta 40,7 Tulcea 25,8
Moldova Ia§i 71,6 Dorohoi 15,8
Bucovina Rädauti 18,1 C. Lung 16,4
Transilvania Sibiu 58,9 Ti-. Micä 19,6
Banat Severin 36,2 Cara § 26,0
Crwana-Maramure§ Satu Mare 45,3 Bihor 30,1
On constate que les départements transylvains, ou le dépistage est
mieux organisé, présentent la morbidité la plus élevée.
En considérant les départements d'après la mortalité par
la fièvre typhoide, la situation en est la suivante:
Les départements ayant la morta- Les départements ayant la plus pe-
Me la plus élevée par fièvre tite mortahté par fièvre typhoide
typhoide
Covurlui 144 C. Lung 1,9
Cluj lila Vla§ca 2,5
Maramure§ 11,0 Bra§ov 417
Tutova 10,6 Dorohoi 3,8
Iaqi- 1045 Teleorznan 4,1
Fälciu 10,4 Neamt 44.
Sibiu 10,4 Tr. Micä 4,1
Mure§ 10,0 Ttu-da 4,2
Odorhei 10,0 Dolj 403
Itädäuti 413

Si ron précise, pour chacune des provinces, quel est le


département b. la mortalitél la plus élevéei et lequel a la morta-
lité la plus récluite (par fièvre typhoidè), on obtient le tableau
ci-dessous:
Le département qui a la Le département qui a
Les provinces mortalité la plus éle- la plus petite morta-
vée par fièvre typhoide lité par fièvre typhoide
Oltema Gorj 5,6 Dolj 4,3
Muntenia Bräila 8,7 Vla§ca 2,5
Itobrogea Constanta 6,4 Tulcea 4,0
Moldova Covurlui 14,5 Dorohoi 3,8
Bucovina Suceava 7,5 C. Lung 1,9
Transilvania Cluj 11,1 Bra§ov 3,7
Banat Cara § 7,1 Timi§ 5,5
Cri§ana-Maramure§ Maramure§ 11,0 Arad 4,4

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178 Division d'Organisation

On constate encore une fois que les départements transylvains,


grace à la meilleure organisation des moyens de dépistage, figurent avec
des coefficients plus élevés.

3. - La diphtérie.
- D'après les provinces. Tout comme pour la fièvre
typhoide, ce sont les provinces de la Transylvanie, qui possè-
dent une meilleure organisation sanitaire (dépistage, laboratoi-
res), que l'on retrouve b. la téte de la liste. Le tableau ci-des-
sous en témoigne:

La morbidité par diphtérie La mortalité par dightérie


Crisana-Maramtves 31,1 Transilvania 7,6
Transilvania 31,1 Crisana-Maramures 5,9
Banat 19,7 Bucovina 4V7
Moldova 19,4 Oltenia 3,9
BucoVma 15,3 Banat 3,6
Muntenia 13,2 Dobrogea 8,0
Oltenia 8,3 Muntenia 3,3
Dobrogea 8,0 Dobrogea 2,6

La Moldavle se place cette fois assez favorablement, et c'est-là


une exception. Nous rappelons que les moyens modernes de diagnostk
(laboratoires) sont en défaut, ce qui a comme conséquence l'enregistre-
ment de nombreux cas de diphtérie sous des autres rubriques.

- D'après les départements. La situationi de la morbi-


dité diphtérique se voit dan,s le tableau ci-dessous:

Les départements ayant la morbi- Les départements ayant la plus


dité diphtérique la plus élevée basse morbidité par diphtérie
Trei Scare 93,0 Buz5u 4,1
Tr. Mare 60,0 Teleorman 4,2
Sibiu 51,3 Olt 5,0
Flgäras 51,2 Dolj 5,2
Covurlui 36,5 Vlasca 6,4
Arad 36,1 Falciu 6,1
Satu Mare 35,5 Välcea 6,4
Braila 34,9 Suceava 6,5
Turda 33,2 Mehedmti 8,1
Severin 31,8 Dambovita 8,8
Tutova 9..0

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On observe que dans la première calonne (la morbidité


la plus élevée) se placent tout d'abord les départements tran-
sylvains, tandis que dans la seconde colonne (la plus basse
morbidité) on ne retrouve plus aucun des départements de cette
province. L'explication en est t,oujours la mame: la morbidité
par diphtérie est relativement élevée dans ces départements,
pour le simple motif que dans les départements des autrest pro-
vinces les moyens de diagnostic sont encore en partie rudimen-
taires.
Quant aux départements qui, dans chagua province, présentent les
chiffres extrèmes de morbidité par diphtérie, Lis figurent dans le tabIeau
.ci-dessous:

Le département qui a Le département qui a


Les provinces la morbidité par diph- la plus petite morbi-
térie la plus élevée dité par diphtérie
Oltenia Gorj 14,9 Dolj 5,2
Muntenia Braila 34,9 Buzau 4,1
Dobrogea Constanta 18,6 Tulcea 17,2
Moldova Covurlui 36,5 Falciu 6,1
Bucovina a Lung 24,7 Suceava 6,5
Transilvania Troj Scaune 93,0 Nasaud 12,7
Banat Severin 31,8 Caras 11,4
Cri.sana-Maramures Arad 36,1. 1Vlaramures 25,5

La situation, apparen-unent favorable, de quelques départements


dont la situation sanitaire est médiocre (Falciu, Buzauj, s'explique par
le dépistage défectueux des cas
Quant à la mortalité par diphtérie, les départements aux
chiffres extrèmes sont les suivants:

Les départements ayant la marta- Les départements ayant la plus


lité par diphtérie la plus élevée basse mortalita par diphtérie
Tr. Mare 13,7 Muscel 0,5
Pagaras 13,4 Buzau 1,1
Ciuc 11,2 Fälciu 1,3
Trei Scaune 10,0 Tutova 1,4
Turda 9,8 Vaslui Ja
Alba 940 Vlasca 2,0
Hunedoara 8,8 Tulcea 2,1
Satu Mare 8,6 Botosani 2,3
Sibiu 7,7
Somes 7,3

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On observe qu'aucun ,des départements de la Transylvanie ne se


caractérise par une mortalité (diphtérique) réduite. Mai ça ne veut nul-
lement dire que dans les départements tels que Falciu, Tutova, Vaslui,
etc., la mortalité par diphtérie serait moindre (qu'en Transylvanie);
c'est l'enreg,istrement défectueux des cas qui joue le principal rôle.

11 est instructif de signaler aus,si, pour chacune des pro-


vinces, les départements aux coefficients extrémes:
Le département qui a Le départennent qui a
Les provinces la mortalité par diph- la plus petite morta-
térie la plus élevée lité par diphtérie
Oltenia Romanati 6,3 Dolj 2,0
Muntenia R. Ser' at 6,6 Muscel 0,5
Dobrogee Constante 3,1 Tulcea 2,1
Moldova Neamt 5,9 Filciu 1,3
Bucovina Suceava 5,9 Radbluti 3,4
Transilvania Ti% Mare 13,7 Brasov 4,4
Banat Caras 5,1 Timis 3,2
Crisana-Maramures Satu Mere 8,6 Bihor 4,1
On constate cette Mis que c'est dans ,les départements les plus-
riches (Etrasov, Timis, Bihor) de cheque proVmce que la mortalité diph-
térique est la plus basse; la population s'y trouve i un niveau cultural
plus elevé et se soumet volontiers aux vaccinations ainsi qu'aux mesu-
res curatives institutes en temps utile.

4. - La rougeole.
a. - IYaprès les provinces. Pour la rougeole, oil le diag-
nostic n'est plus en fonction des examens de laboratoire et l'im-
munisation spécifique n'entre pas en ligne de compte, la Mol-
davie réoccupe la. première place.
La situation de la morbidité et de la mortalité rougeoli-
queo ressort du tableau ci-dessous:

La morbidité rougeolique La mortalié rougeolique


Moldova 515,8 Moldova 24,4
Dobrogea 455,0 Dobrogea 20,6
Muntenia 328,6 Munteni,a 14,9
Oltenia 302,9 Oltenia 14,4
Banat 205,8 Banat 8,7
Transilvania 2048, Transilvania 8,4
Bucovina 204,3 Bucovina 7,9
Crisana-Maramures 140,1 Crisana-Mararmures 5,9

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Nous constatons que l'ordre descendant des provinces


pour les deux colonnes (morbiditk et mortalité) - est le même,
-
cet ordre correspondant au niveau d'kvolution de la population
respective (les provinces au niveau déficitaire venant au pre-
mier rang de la morbidité et de la mortalité).
b. - Selon les départements. Quant à la morbidité rou-
geolique, la situation de sdépartements aux chiffres extrêmes
est la suivante:

Les départexnents qui out la mor- Les départements ayant la plus


bidité rougeolique la plus élevée basse morbidité rougeolique
Tecuci 933,2 Alba 105,0
Covurlui 629,0 Bihor 106,6
R. Sgrat 598,8 Satu Mare 115,1
Vaslui 574,3 Turda 119,3
Ia§i 56512 Sälaj 126,4
Bach'u 564,4 Tr. Midi 137,2
Tulcea 521,6 Arad 139,0
Neamt 509,2 Cluj 139 2
Roman 457,7 Timi§ 145,9

Deux caractères sont à retenir: a) sur les 9 départements


à la morbiditk rougeolique la plus élevée, il y en a 7 quil appar-
tiennent à la Moldavie; b) dans la catégorie des départements
la -morbidité rougeolique la plus basse (demcième colonne),
il n'y a aucun département du Vieux-Royaume. 11 en ressort
évidemment l'interdépendance de cette maladie infectie-use avec
le milieu Aconomico-social, et cultural.
Voyons maintenant, pour la rougeole aussi, lesquels sont
- dans chaque province - les départements avec les chiffres
extrémes de la morbidité rougeolique:

Le département qui a Le département it la


Les provinces la morbirdité rougeoli- plus basse morbidité
que la plus élevée rougéolique
Oltenia Mehedinti 396,8 Valcea 206,4
IVIuntenia R. S'Arat 598,8 Olt 202,5
Dobrogea C. Lung 206,1 Constanta 44)5,2
Moldova Bra§ov 438,B Falciu 387,2
Bucovina 91"..1g eaainj, Räd5uti 195,1
Transilvania Tecuci 933,2 Alba 105,0
Banat Severin 330,8 Timi§ 145,9
":ri§ana-Maramures Maramure§ 296,0 Bihor 106,0

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182 Division d'Organisation

En général, pour Chaque province, le département A la situation


économique la plus précaire est en mame temps celui oil la morbidité
(rougeolique) est la plus élevée. Quant au département de Brasov, il fi-
gure A la Vele des départements transylvains (avec le chiffre le plus élevé),
seulement parceque le dépistage des cas y est mieux organisé.

Si l'on envisage les départements d'après la mortalité rou-


geolique, la situation en est la suivante:
Les clépartements ayant la morta-
lité par rougeole la plus élevée
Les départements ayant la plus
basse mortalité rougeolique
.
Tecuci 44,3 C. Lung 0,6
Tutova 32.9 Timis 2,2
Covurlui 30,0 Bihor 3,1
Tulcea 29.5 Ndsä'ud 3,2
Vaslui 29,5 Suceava 3,9
FAlciu 28,1 Cluc 4,3
R. SArat 27,5 Satu Mare 4,6
Baia 26,7 FägArs 5,1
Odorhei 5,4
Mures 5.5

Il est A remarquer que: a) la presque totalité des départements qui


ont la mortalité par rougeole la plus élevée, appartiannenet A la Mol-
davie; b) il n'y a aucun des départements moldaves qui figure dans la
rubrique de la plus petite mortalité.
Nous donnotns, dans le tableau ci-dessous, la liste des dé-
partements qui, dans chaque province, présentent des chffres
extrêmes de la mortalité par la rougeole:
Le département qui a Le département A la
Les provinces la rortalité par rou- plus basse mortalité
geole la plus élevée par rougeole
Oltenia Romanati 19,4 VAlcea 7,3
Muntenia R. Sarat 27.5 Muscel 5,7
Dobrogea Tulcea 29,5 Constanta 13,9
Moldova Tecud 44,3 Dorohoi 15.1
Bucovina FtAdauti 11.1 C. Lung 0,6
Transilvania Somes 16.8 NäsAud 3,2
Banat Severin 16,4 Timis 2,2
Cri9ana-Maramures Maramures 16,1 Bihor 3,1

En général, dans chaque province, c'est lel département A la situa-


ton économique la plus précaire et au standard le vie le plus bas qui
présente en méme temps la plus grande mortalité par la rougeole.

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Séance du 16 Novembre 1946 183

5. - La coqueluche.
- D'après les provinces. La situation de la morbiditk
et de la mortalité par la coqueluche, selon les provinces, pour
la période que -nous envisageons, se présente ainsi qu'il suit:
La morbidité par la coqueluche La mortalité par la coqueluche
Moldova 278,3 Moldova 14,8
Oltenia 205,3 Oltenia 13,9
Dobrogea 198,8 Dobrogea 13.9
Muntenia 139,3 Bucovina 13,3
Bucovina 129,7 Transilvania 9.2
Transilvania 317 0 Muntenia 7,6
Crisana-Maramures 64,6 Crisana-Maramures 5,0
Banat 51,0 Banat 2,7

On voit que, pour cette maladie infectieuse aussi, ce sont


les provinces du Vieux Royaume - et premièrement la Molda-
vie - qui se placent it la tate de la liste. A l'autre extrgme
(morbidité et mortalité les plus réduites) viennent les provin-
ces les plus évolu8es (le Banat).
- D'après les départements. La situation de la morbi-
dité par la coqueluche, quant aux départements aux chiffres
extrémes, est la suivante:

Les départements ayant la morbi- Les départements ayant la plus


dité par coqueluche la plus basse morbidité par coqueluche
élevée
Roman 545,0 Timis 36,4
Gorj 437,4 Sälaj (32,5
Iasi 4125 Odorhei 41,3
R. -,Särat 499,0 rágäras 45,2
Vaslui 368,0 lalomita 46,1
Muscel 325,6 Caras 53,2
Putna 320,2 Satu Mare 53,9
Neamt 311,1 Olt 54,5
Tecuci 295,9 Ndsäud 56,5
Covurlui 295,6 Bihor 57,0

II est important de signaler, pout la corrélation que nous


établissons toujours avec la situation économique, sociale et cul-
turale, que - sur les 10 départements à la morbidité (par co-
queluche) la plus élevée - il y en a 7 qui appartiennent à la
Moldavie. Et puis, sur les 10 départements b. la plus petitd mor-
bidité, il y en a 8 qui font partie de la Transylva.nie.

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184 Division d'Organisation

La situation des départements aux chiffres extrémes de


morbidité (par coqueluche), pour chaque province prise sépa-
rement, est la suivante:

Le département qui a Le département A la


Les provinces la plus grande morbi- plus basse morbidité
&té par coqueluche par coqueluche
Oltenia Gorj 437,4 Dolj 112,1
Muntemia R. Särat 409,0 Ialomita 43,1
Dobrogea Constanta 265,7 Tulcea 109,5
Moldova Roman 545,0 Tutova 17 3
Bucovina C. Lung 205,5 Suceava 94,7
Transilvania Brasov 251,3 SAlaj 39,5
Banat Severin '79,3 Timis 36,4
Crisana-Maramures Maramure4 86,1 Satu Mare 53,9

En génAral, la morbidité (par coqueluche) la plus élevée se constate


dans le département oil la situation économico-sociale est la plus précaire
(Gorj dans l'Oltenie, R.( SArat dans la Valachie, etc.).

Selon la mortalité par coqueluche, les départements se ran-


gent ainsi qu'a suit:
Les départements qui ont la plus Les départements qui ont la plus
grande mortalité par la coqueluche basse mortalité par la coqueluche
Gorj 30,7 Timis 1,2
Roman 28,3 Odorhei 1,6
Neamt 22,4 Ialomita 1,7
Iasi 21,6 Teleorman 2,7
Putna 19,3 SAlaj 3,0
R. Särat 17,3 Olt 3,3
Alba 17,0 Caras 3,7
Mehedinti 16,6 Botosani 3,9
Suceava 16,1 Tutova 4,0
FAlciu 16,3
Vaslui 16,3

On remarque, cette Sois aussi, que les départements A la situation


sociale et sanitaire la plus précaire ont la mortalité (par ooqueluche) la
plus élevée: en effet, sur les 11 départements qui présentent les plus
grands chiffres dela mortalité, 9 font partie des provinces du Vieux
Roxaume.

11 nous faut enfin préciser, pour chacune des provinces,


quels sont les départements aux chiffres extrêmes:

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Séance du 16 Novembre 2946 185

Le département qui a Le département qui a


Les provinces la mortalité par coque- plus basse mortalité
luche la plus élevée par la coqueluche
Oltenia Gorj 3C,7 Dolj 5,0
Muntenia R. Sarat 17,3 Ialomita 1,7
Dobrogea Tulcea 14.7 Constante 13,2
Moldova Roman 28,3 Botosani 3,9
Bucovina Suceava 16,1 C. Lung 6,1
Transilvania Alba 17,0 Odorhei 1,5
Banat Severin 4,8 Timis 1,2
ri§ana-Maramure$ Satu-Mare 6,7 Arad 4,1

On constate de nouveau que la mortalité la plus élevée


sévit dans le département ii. la situation économique la plus pré-
caire.

CONCLUSIONS

La communication présente constitue le commence-


ment d'une vaste étude, complète, sur les maladies infectieuses
en Roumanie.
Nous y avons poursuivi l'évolution de cette catégorie
de maladies, depuis les premières statistiques existantes et jus-
qu'à présent, pour la totalité des maladies infectieuses, pour
chaque maladie prise séparément et d'après sa distribution géo-
graphique.
Notre étude met en évidence les facteurs qui déter-
minent aes proportions variées de morbidité et de mortalité ré-
gionales. Il y a une corrklation indéniable avec le niveau social
et le standard de vie de la population respective, ainsi qu'avec
les possibilités d'examen de laboratoire et la perfeciioni de l'or-
ganisation sanitaire.
II ressort, des statistiques et des caractèrisations ré-
gionales, que la mortalité élevée par maladies infectieuses ne
représente nullement quelque chose d'implacable et que l'on peut
y apporter un correctif utile i l'aide de l'organisation sanitaire
dirigée.
Les caractères des diverses provinces du pays consti-
tuent une indication pour le programme sanitaire; la morbidité-

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186 Divisicrn d'Organisation

et la mortalité par maladies infectieuses sont l'expression d'un


complexe de facteurs locaux, qui peuvent Atre modifiés par
un plan dirigé.
A l'intérieur de chaque proVince, les départements
à leur tour, diffèrent, eux aussi. La politique .sanitaire doit
étre fonction des caractères spécifiques de chaque départe-
ment et elle peut anener à des modifications sensibles de la si-
tuation locale des maladies infectieuses, après plusieurs années
d'application.
Une politigue sanitaire spécifigue selon les régions,
les provinces, les départements, s'impose, pour les maladies fin-
fectieuses considérées dans leur totalité, aussi bien que pour
chaque maladie prise séparkment. Cette politique doit étre di-
rigée par étapes et avoir de la continuité dans le temps.
La prophylaxie des maladies linfectieuses est en dé-
faut à l'heure actuelle. 11 faut passer,. de l'interventionnisme
sporadique dicté par les apogées kipidémiques, vers un program-
me de continuité, dont la préoecupation permanente sera la ré-
duction de la morbidité et de la mortalité d'après la diversité
des situations par zones topographiques.

CONCLUSIONS

The present note represents the beginning of a large


and complete study concerning the infectious deseases in Ru-
mania.
We have followed the evolution of this kind of deseasea,
from the first existing statistics on this subject, until the
present time studying the infectious maladies( in their totality,
each infectious desease taken separately and according to its
geographical distribution.
Our study points out the factors, which determine the
various proportions of regional morbidity and mortality. There
is an undeniable correlation with the social niveau and the stan-
dard of life of the respective population, and with the possibi-
lities of laboratory examinations and the perfection of sanitary
organisation.

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Séance du 16 Novembre 1946 187

From the statistics and the regional characterisations


it results that a high mortality from infectious deseases does
nowhere represent something implacable and that we can cor-
rect it by means of a planned sanitary organisation.
The characteristics of the different provinces are an
indication for the sanitary program; morbidity and mortality
from infectious deseases are the expression of a complex of lo-
cal factors which are modifiable by means of a directed project.
In each and every province, the different departements
show also variations. The sanitary policies have to consider
the specific characters of each departement and after several
year4 of efficient work, it will be possible to bring important
modifications as to the situation of local infectious deseases.
Specific sanitary policies are necessary according to
each region, provimce and department. They must consider the
totality of infectious deseases and each desease separately, as
well. These politics should be directed gra,dually and have con-
tinuity in time.
The prophylaxis of infectious deseases marks a defect
in our time. From the sporadic interventions, imposed by the
outbreak of epidemics, we must pass to a pro-gram of continuity
the first preoccupation being how to reduce morbidity and
mortality according to the diversity of situations within the
topographic zones.

BIBLIOGRAPHIE
G. Banu, Examen critique et synthétiques des problèmes sanitaires de
la population rurale en Roumanie, Revue d'hygiène socIale,
Janvier-Juin 1940, pg. 1068.
L'Institut Central de Statistique, Mouvement de la population de la
Roumanie, Bull. démographique de la Roumanie No. 6* 1936,
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population de la Roumame, Bull, démographique de la Rou-
manie, Amide IX, No. 5, 1940, pg. 14.
L'Institut Central de Statistique, Mouvement de la population de la
Roumanie, arm& 1935, pg. 174; 1936 pg. 170; 1937 pg. 176*

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.9. Institut de' sérums et vaccins Dr. I. Cantacuzino", Rapport de racti-
vité des années 1940-1941 et du 1 Avril 1944 jusqu'au 1 Avril
1945.
10. Institut Pasteur de Bucarest, données concernant la production de
sértun antitétanique et de vaccin antivariohque, mises à la
disposition par la Direction de l'Institut.
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siècle et le commencemnt du XX-ème slècle, Première partie,
Mémoire I, II, III 1901, Bucarest.
Al. Obregia, Rapport général sur rhygiéne publique et sur le Service
Sanitaire du Royaume de la Roumanie pour les années 1888-
1904, I-ère partie, Bucarest 1907.

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CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE DE LA BIOLOGIE
DE LA FEMME ouvmERE
Par
Prof. G. BANIT et Dr. B. APIRA

Considérations sommaires de pathologie sociale.


La situation en Roumanie et la justification de nos recherches.
/UstiRats des recherches. A. Distribution des femmes enqué-
tees par groupes d'Age. B. Antecedents médicaux. C. Etat
actuel (maladies plus importantes au moment des recherches):
1. Maladies sociales. 2. Maladies organiques. D. Données
de pathologie professionnelle. E. Milieu d'origine et Situation
dans le champ du travail. F. Situation. de Phabitation. G.
Corsidérations sur l'hygiene personnelle. H. Maternité.
Conclusions.

I. Considérations sommaires de pathologie sociale


Le travail fut toujours, et il constitue encore aujourd'hui,
un des facteurs étiologiques de nombreuses infériorités biologi-
ques de la femme. Certaines particularités anatomo-physiolo-
gigues (indice de force et de résistance moindras que chez
l'homme, musculature plus réduite, coeur moins volumineux),
mais, surtout, l'évolution de la vie génitale, caractérisée par

*) Communi,cations à l'Académie de Médecine le 7 Décembre 194d.

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I 90 Division d'Organisation

les petits cycles" des périodes menstruelles, et le grand


cycle", allant de la puberté A. la ménopause et entrecoupé par
les maternités fréquentes, font que lees répercussions du tra-
vail soient souvent particulièrement intenses.
Les étucles médico-sociales ont mis suffisamment en évi-
dence les influences que le travail a sur la maternité, sur le
développement du bassin, sur le poids des enfants b. leur nais-
sance, sur l'évolution de certaines maladies sociales, et, enfin,
sur la pathologie génitale de la femme.
En ce qui concerne les répercussions du travail sur les
grossesses, il faut signaler: l'interruption de la grossesse, les
présentations anormales du foetus et le placenta praevia (1).
Souvent, dans les branches de travail comportant la flexion contif-
nuelle du tronc et oil intervieament les facteurs nocifs du milieu (chaleur,
humidité atmosphérique de Patelier), on constate chez les femmes en
cause une fréquence élevée des métrorragies, des avortements et des
presentations anormales.
L'évolution anormale des grossesses s'explique souvent
par l'influence que le travail exerce, de bonne heure, sur le
développement du bassin. Cette cavité osseuse souffre une inhi-
bition dans son développement, tant par rapport au genre de
travail accompli que par rapport à rage que la femme avait
lors de son entrée dan.s le champ du travail.
Une statistique tenant compte de la nature du travai/, a donne
les résultats suivants: 290/o de bassins rétrécisi chez les ouvrières
métallurgistes, 17/0 seulement chez celles occupées dans d'autres bran-
ches de l'industrie, et 8'Ve seulement (de bacqins rétrécis) chez les fenunes
sans aucune activité professionnyelle (2).
Les statistiques qui tierment compte de l'age -des femmes, a leur
entrée dans le champ du travail, sont pleines d'enseignements. Pour les
femmes ayant commence A travailler, à un Age extrèmement jeune (13
14 ans), oñ a trouvé une proportion de 7104 de bassins rétrécis; celles
qui ont débuté vers 15 A 16 ans, n'accusent qu'un 'pourcentage de 011%;
quant A celles dont l'activité professionnelle n'a commence qu'après leur
16-ieme année, on n'en trouve qu'un pourcentage de 15'4 affligées de
bassins dystociques (2).
Pour ce qui est de 'Influence du travail sur le poicls des
enfants 131 leur naissanee, c'est un fait observé couramment, que
le manque de repos suffisant, dans la seconde période de la
grossesse, a, pour effet la diminution du poids moyen du nou-
Veau-né en regard du standard physiologique.

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Séance du 7 Decembre 1946 191

Une statistique dressée à Rome avait démontre que le poids moyen


des enfants d'ouvrières variait entre un minimum de 2204 gr. et un
maximum de 2880 gr. (1); done, le poids des nouveau-nés se maintient,
physiologiquement, de facon continue, au-dessous de la normale.
Des recherches que nous avons entreprises, en 1237, sur un certain
nombre d'ouvrières de Bucarest, dont 19° o n'avaient joui d'aucuri repos
avant d'accoucher, et dont 610 o autres n'avaient pris qu'un repos tout-à-
fait insuffisant, nous ont permis de constater que le poids des nouveau-
nés était au-dessous de la normale dans 340 o des cas, et, dans 40,5P o
autres, le poids s'arrétait, strictement, à la limite physiologique (3).
Le travail exerce aussi son influence sur l'évolution de
quelquea maladies sociales chez la ferrune. Dans la période de
la puberté, tout spécialement, le surmenage physique, dft au
travail, aggrave l'évolution de la ttuberculose. fl faut encore
mentionner, eh relation avec certains facteurs sociaux du mi-
lieu du travail, la fréquence des infections véni.triennes chez
les ouvrières jeunes.
En ce qui conceme revolution de la tuberculose chez les jeunes
ouvrières, une statistique, faite en Prusse, est très éclifiante: dans les
dix premières anntes du siècle courant, les ouvrières du groupement
d'age de 15 à 20 ans constituaient la seule catégorie où la tuberculose
n'avait pas diminué en regard aux précédentes périodes décennales; l'ex-
plieation nous en est donnée par l'entrée précoce, de ces jeunes filles,
dans le champ du travail (4).
On constate, généralement, chez les travailleuses, une mortalité ac-
crue par tuberculose, en regard des hommes de la m'ème catégorie (1).
Certaines influences sur la patliologie génitale sont A, re-
tenir, indépendamment des périodes de mateniité. A tout Age,
le travail favorise surtout quand il s'agit de besognest rudes
l'apparition des diviations utérines (rétroversions, rétro-
fléxions) et des prolapaus. Chez les ouvrières agricoles, qui
font des travaux particulièrement lourds, le pourcentage des
prolapsus utirins est élevé.

II. La situation en Roumanie et la justification de nos recherches

Les répercussions du facteur travail sont souvent, pour la


population ouvrière féminine de Roumanie et, généralement,
de tous les pays dont l'kvolution se trouve au même niveau
(pays du type essentiellement agricole) plus intenses que
dans les pays du type nettement industriel.
13

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192 bivision d'Organisation

En effet, les pays du sud-est européen se trouvent, précisément,


dans la phase d'évolution où, d'urie part, des commencern.enti d'industria-
lisation sont surverius dans certaines régions, mais, d'autre part, le temps
potir que les realisations hygiénico-sociales se développent comme
aurait fallu, i manqué. Les répercussions que le travail exerce, toujoars
et dans tous les milieux, sur la biologie de la femme, ne sont done pas
corrigées dans la mesure où ceci est devenu possible dans les pays
intensément industrialisés, à l'organisation hygiénico-sociale bien mise
au point.
A cet état de choses vient s'ajouter la circonstance sui-
vante: la biologie des femmes qui s'embauchent dans le travail
industriel est dans la plupart des cas déjà diminuée par
l'action de facteurs préexistants qui caractérisent la situation
médico-sociale de la population féminine de Roum.anie, et en
premier lieu, de la poPulation féminin,e rurale.
Une bonne partie des femmes embauchées dans les grandes et les
petites industries des centres urbains, provient du milieu rural, parfois
de celui des banlieues, à caractère pseudo-rural.
Dans ces milieux, un, nombre de facteurs qui diminuent, de borne
heure, la vitalité de la populatom féminine, persistent souvent: organi-
sation encore imparfaite de rassistance medicale curative et préventive;
participation des femmes, dès rage de l'enfance, aux travaux agricoles;
répétition trap fréquente des cycles des matérnités qui évoluent dans des
conditions aleatoires; surmenage physique produit par les travaux mén.a-
gers; enfin, situation générale d'infériorite morale oil, fort souvent, évolue
la fefnme (5).
Il faut encore tenir compt,e du niveau d'instruction récluit de la
population féminine des milieux dant nous nous sommes occupés. Le
pourcentage des femmes illettrées atteint, dans certaines régions (grou-
pements d'âge de 20 à 64 ans), jusqu'à WI% (6).
Il n'existe, jusqu'A présent, que peu d'études scientifiques
sur la situation médico-sociale de la femm.e ouvrière en Rou
manie. A quelques tentatives, faites par le passé, plutôt dans
un but de propagande, dans le cadre des idéologies politiques
tendant à l'amélioration de la situation des masses travailleuses,
il faut ajouter quelques Rudes publiées, au cours des derniers
dix ans, sur des groupements numériquement réduits.
Avant la première guerre mondiale, dans une brochure ayant pour
but d'attirer rattention sur la situa ion précaire des ouvriers industriels,
nous trouvons la description de quelques aspects (7). En relation avec la
situation dans les industries à poussiere, y compris les industries tex-
tiles, on relève le travail des ferru-nes dans des pieces non aérées et la
fréquencC très élevée de la tuberculose (25V8 de la mortalitét totale des

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Séance du 7 Décembre 1946 193

ouvrières qui firent robjet de oette enquéte). On met aussi en évidence


rinfluence nuisible du cumul du travail en fabrique et du travail à do-
micile, ce dernier misérablement rétribué et accompli dans les pires
conditions de surpeuplement et de promiscuité familiale. Sur le plan
social, rouvrage mentionné relève la disproportion évidente entre la re-
muneration de la main-d'oeuvre dans d'autres pays et en Roumanie.
En 1927, une enquéte, portant sur un nombre de 1118 ou-
vriers (dont 1095 femmes), fut entreprise A. Cluj; il s'agissait
de la morbidité par tuberculose. Nous nous occuperons des
résultats de cette enquéte au châ.pitre respectif (8).
Dans les recherches mentionnées plus haut, effectuées
par nous en 1937, nous avons relevé quelques aspects assez
.concluants (3).
Dans 38° o des cas, faute d'institutions médico-sociales adéquates,
les enfants des ouvrières étaient laissés sans aucune surveillance durant
le temps que leurs mères passaient à travailler hors de chez elles. La
vie de fainille est, souvent, en désagrégation; dans 216Vo des cas, on nota
une profonde disharmonie conjugale, par suite de ralcoolisme, de la
misère et du ch6mage. Dans 35°/o des cas, 3 personnos partageaient la
méme pièce; dans-230 0, 4 persormes et, dans 116/o, personnes; en tenant
compte aussi de l'état rudimentaire des habitations (760 o construites en
paillebart), les effets de cette surpopulation sont d'autant plus nuisibles.
Nous .avons reconfirmé, A roccasion de cette méme enquéte, à un inter-
afle 30 ans, la retribution presque dérisone de la main-
-d'oeuvre feminine.
Le manque d'investigations, dans le domaine qui nous pré-
occupe, nous a incité à apporter quelques contributions, par un
sondage" médico-social, parmi les ouvrières d'un nombre d'in-
dustries de Bucarest. Nous avons entrepris ces recherches, en
ét6 1945, avec une équipe d'6tudiants en méclecine se trouvant
dans la dernière année d'études. Les recherches furent poursui-
vies dans les entreprises suivantes:
Industrie textile: les fabriques Adesgo" (bas) et S.A.F.I.M. (tis-
sage de soie);
Industrie alimentaire: la fabrique de chocolat Regina Maria";
Industrie du cuir: la fabrique Migral";
Autres Industries: L'Industrie électrique roumaine`, la fabrique
de eartonnages Cartolit", les laboratoires de cosmétiques Lady". L'en-
quéte dans ces 3 dernières entreprises A été dirigée, selon nos indications,
par M-me Dr. Popa, A laquelle nous adressons nos remerciements.
L'enquête a port.s sur un nombre de 512 femmes.
Notis avons utilisé toutes les données anamnéstiques et

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194 Division d'Organisation

objectives que l'on pouvait recueillir par un interrogatoire sys-


tématique et en nous servant des données médicales enregis-
trées à l'occasion des examens pratiqués dans les différents dis-
pensaires des assurances sociales; les diagnostics présentaient
la garantie des services généraux de médecine et des services
de spécialité de cette institution. Chaque fois que c'était indi-
qué, oil pratiqua aussi un examen clinique complkmentaire.
Les recherches se firent sur la base d'une fiche, dressée
par nous, et que nous reproduisons ci-dessous:

SITUATION MEDICO-SOCIALE DE LA FEMME DANS LE CHAMP


DU TRAVAIL

Plan d'investigation:
Etat civil de la femme
Antécédents
médicaux:
maladies
puberté et ses accidents
évolution des grossesses
normales
pathologiques
situation des enfants
économico-sociaux
situation matérielle et sociale des parents
facteurs moraux des parents
illégitimité
alcoolisme
comportement asocial
age de l'enirée dens le travail (de la femme examinée)
nature du travail
changement de patron, causes
retribution
conséquences pathologiqu'es du travail
orientation et qualification professionnelles
instruction
illettrée ou non
degré d'instruction (école, nombre de classes absoutes)
milieu d'origine
urbain
rural
age d'émigration vers la ville
C. Situation médicale actuelle
1. proportions des maladies sociales
tuberculose

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Science du 7 Décembre 1946 195

syphilis (diagnostic clinique et, autant que possible, sérolo-


gigue)
infection gonococcique (examen sur lame)
2. proportions des maladies organiques
specification, à base d'examen slinique, des maladies con
statées
a. proportions des troubles génitaux en relation avec le travail ef-
fectue dans de mauvaises conditions (dysmenorrhée, pro-
lapsus, etc.)
D.Situation. éconornico-sociale présente
I. habitation
matériaux de construction
nombre de personnes par habitation
nombre dd personnes par chambre
aeration, soleil
entretien hygiénique
Pieces attenantes, cabinets d'aisance
alimentation (pour les cas où l'enquéte est possible méme de
façon sommaire)
interrogOoire serré sur la gualité de l'alimentation (nature
des aliments)
possibilités d'alimentation dans les entreprises, cantine, etc.
proportions des femmes selon les branches de travail (tissages,
industries alimentaires, imprimeries, ouvrières non-qualifiées,
etc.)
conditions de travail
distance du domicile au lieu de travail
nombre des heures de travail par jour
repos pendant le travail
travail de nuit
travail à domicile
retribution du travail (par heure)
situation morale de la famille
accord (ou désaccord) dans le ménage
alcoolisme
mauvais traitements
situation matérielle de la famille
revenu total de la famille
revenu moyen pour chaque membre de la famille
hygiene personnelle
bains (où ? à quels intervalles ?)
hygiene dentaire
linge de corps
E.Situation des enfants
1. nombre d'enfants
Z. division des enfants par groupements d'äge
O à 7 jours
7 à 30 jours

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196 Division d'Organisation

1 à 12 mois
1 A 2 ans
2 A 7 ans
7 A 00 ans
2. état physique des nourrissons et leur alimentation
état physique des enfants plus Agés
situation médico-sociale des apprentis
surveillance des nourrissons en l'absence de la mère
surveillance des enfants préscolaires pendant l'absence de la
mère
8c enfants placés dans des institutions (lesquelles, dans quelles
condifiong ?)

Résultats des resherches

Nous alIons rendre, dans la communication présente, les


donnkes que nous avons pu. interpréter exacternent. Quant aux
autres constatations que nous avons pu faire, des investiga-
tions ultérieures, poussées plus b. fond, feront l'objet d'une
autre communication.
Avant de rendre les résultats systématisks, il est pourtant
nécessaire de rappeler quelques caractéristiques de pathologie
professionnelle, en relation avec les branches industrielles
les femmes dont nous nous occupons effectuent leur travail.
Dans l'industrie textile, le principal risque professionnel dérive
de la présence constante de poussières dans l'air des salles de travail.
La quantité de ces poussières par unité de volume, ainsi que leur noci-
vité, sont assez variables: d'un minimum de 8,6 m,gr., la quantité de
poussière peut monter jusqu'A 12,4 mgr. par mètre cube d'air. Dans les
salles de tissage (1A où sont installés les métiers à tisser), on a ramassé
juqu'A 10,2 mgr. de poussières par m.c. 11 faut signaler les grandes quan-
tités de déchets de matériaux, résultant des différentes phases pa ll les-
quelles passent les matières premières au tours de leur transformation(9).
Un second facteur nocif, dans l'industrie textile, c'est l'humidité
et la chaleur qu'une partie de S salles de travail doit garder, tout le temps,
pour satisfaire aux nécéssités de la fabritation. Ainsi, dans les tissages
de laine, le degré d'humidité nécessaire est de 60 A 900/o, dans ceux du
coton, entre 60 et 75°/o, et la température dolt étre maintenue entre 21 et
25 degrés.

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Séance du 7 Décembre 1946 197

Une partie des ouvrières enquétées par nous travaillent dans l'in-
dustrie de la soie. La fabrication de la sole artificielle se fait aujourd'hui
par des méthodes qui mettent au premier plan, le danger resultant du
procédé dit de la viscose, la matière prenuère étant la cellulcrse. On ma-
nipule des substances alcalines, des acides, du sulfure de carbone. Cette
dernière substance 'est la plus dangereuse, et, généralement, les corps
chimiques mentiormes donnent des inflammations cornéennes et conjonc-
tivalea (tératite ponctuée).
Passant A l'industrie alimentaire, /a fabrication du chocolat dans
l'espece, qui emploie tule partie des femmes faisant l'objet de notre en-
quête, il faut mentionner, comme risque pathologique professiormel, les
consequences des temperatures élevées des salles de tTavail; la morbi-
dité due aux refroidissements (rhumatisme, affections pulmonaires) fait
son apparition. En second lieu, on note la fréquence des caries dentaires
dues A la poudre de sucre (A l'occ.assion de la preparation du chocolat,
la poudre de cacao est mélangée intimement au sucre réduit en poudre
fine).
Une autre catégorie d'ouvrières travaille dans Vindustrie du cutr.
A part le danger, toujours present, de l'anthrax (qui leur est transmis
par les produits des animaux morts à la suite de cette maladie), il faut
encore tenir compte des affections dues aux refroidissements: le rhuma-
tisme stutout, les affections des voies respiratoires, et, parfois, les ca-
tarrhes de la vessie urinaire. Des furoncles, des abcès et méme des sep-
ticémies apparaissertt.
En ce qti concerne les ouvrières employees dans les cartonnages,
faut rappeler les affections des .voies respiratoiree et les rhumatismes,
qu'on peut observer assez freauemment dans cette branche. Les accidents
seraient également assez frequents, surtout chez les femmes (coupures
aux mains en manipulant différents instruments, piciilres, etc., puis des
traumatismes provoqués par les belles de matériaux, etc.) (9).

Revenant aux femmes qui font l'objet de notre enquéte,


aous allons systématiser les résultats obtenus, dans les chilpi-
tres suivants: nombre des femmes et leur distribution par
groupes d'Age, antécédents médicaux, état de santé actuel, pa-
thologie professionnelle, milieu de travail, origine, situation
dans le champ du travail, état de l'habitation et de l'hygiène
personnelle, situation du point de vue de la maternité.

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1 98 Dtvision d'Organisation

A. Diszribution des femmes enguêtées par groupes d'dge


La situation des 512 ouvrières se présente, de ce point de
vue, comme suit:

Distribution par groupe- Chiffres absolus Pourcentage du nombre


merits d'Age total des femmes

Entre 10 et 15 ans 5 14
Entre 16 et 20 ans 52 10,2
Entre 20 et 25 ans 118 23,0
Entre 25 et 30 ans 82 16,0
Entre 30 et 35 ans 92 18,0
Entre 36 et 40 ans 70 13,7
Entre 40 et 45 ans 39 7,6
Entre 45 et 510 ans 27 5,3
Entre 58 et 56 ans 18 3,5
Entre 55 et 6u ans 6 1,2
Entre 60 et ;5 ans 3 OA

Nous remarquons que 100/o des ouvrières appartiennent


au groupement de 15 à 20 ans, et, en ce qui concerne le groupe-
ment de 10 à 20 ans, il totalise 11,20/o du chiffre global des
femmes enquétées. 11 existe donc un pourcentage appréciable
de femmes entrées précocément dans le champ du travail et
qui souffrent les répercussions biologiques bien connues.
Il nous faut signaler rinfluence de cet état de choses sur le
deve/oppement du bassin. Une mhibition se produit dans le développe-
ment de cette cavité osesuse, ce qui a pour effet la croissance du pour-
centage des accouchements anormaux. Nous rappelons certaines études
qui ont démontré un pourcentage de 250/o d'accouchements anormaux
chez les femmes entrées dans le champ du travail vers 11 A 12 ans,
en regard de 30/o seulement chez celles qui avaient commencé le travail
professionnel passé rage de 16 ans (I).
On constate encore que 70,70/o des femmes enquêt6es (en
chiffres absolus 362 d'un nombre total de 512) appartiennent
aux groupements d'âge entre 20 et 40 ans. En d'autres termes.
elles font partie des Ages co.rrespondant à la maternité. 11 est
incontestable que le facteur travail contribua souvent à l'évo-
lution anormale des fonctions maternelles, et des recherches
ultérieures nous aideront à établir ce rapport.

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Séance du 7 Décembre 1946 199

B. Antécédents médicaux

L'Aude de ces antécédents est de nature A. confirmer le


fait mentionné au début de cet exposé: la situation biologique
de la population féminine est souvent compromise, par une
morbidité assez élevée, bien avant que ces personnes se fussent
engagées dans le champ du travail.
Nous avons trouvé, dans les antécédents, des maladies
infectieuses aiguës, dans 223 cas, donc en un pourcentage de
43,50/0.

La majorité de ces toxiinfections aigues est évitable à Paide de


l'immunisation (diphtérie, scarlatine, fièvre typhoIde). Ce groupe de ma-
ladies a, en Roumanie, ainsi que Pun de nous l'a prouvé, une fréquence
bien plus élevée qud celle qui serait normale, dans le cadre d'une borne
organisation prophylactique (10).

Pour ce qui est des maladies des différents appareils et


systèmes, la recherche des antécédents des femmes dont nous
nous occupons, nous a permis de dresser le tableau suivant:

Chiffres Pourcentage Pourcentage


Maladies absolus du total des du total des
malad. org. fernmes(512)
Maladies chirurgicales, dont appen-
dicites 73 23,6 14,3
Affections gynécologiques 60 19,4 11,7
Affections pulmonaires (tbc. excep-
tée) 64 20,7 12,5
Affections oto-rino-laryng. 53 17,2 10,4
Hépatites _ _ 440 12,9 7,3
Maladies de l'appareil digestif 34 11 0 6,6
Maladies du sang 16 4,9 2,9
Maladies des voies urmaires 8 2,6 1,6
Maladies de la peau 8 2,6 1,6
Maladies nerveuses -1- - - - 8 2,6 1,6
Maladies des yeux 4 1,3 0,8
Troubles endocriniens 1 0,3 0,2
1 0,3 0,2
Total 309 60,4

Les maladies chirurgicales viennent donc au premier rang,


avec 14,30/o de la totalié des femmes et 23,60/e du chiffre de la
morbidith par toutes les maladies organiques.

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200 Division d'Organisation

Il est a remarquer que l'immense majorité des affections chirur-


gicales consiste en appendicites. Il est nécessaire de préciser que les 60
cas (pour un total de 512/ feznmes), ce qui représente un pourcentage de
11,7%, ont été dépistées souvent par hasard par les médecins des as-
surances sociales et soumises A rmtervention chirurgicale au dernier
moment (crises appen.diculaires, complications péritonéales, etc.). Le chif-
fre reel des inflammatiens appendiculaires est *mcontestablement plus
Elevé.

Les seconde place est occupée par les affections gynécolo-


gigues, avec 20,70/0 du total de la morbidité par maladies or-
ganiques et 12,50/0 du chiffre global des femmes enquétées. Les
notations faites, dans les carnets individuels des femmes, par
les médecins des assurances sociales, montrent que les affec-
tions gynécologiques comprennent la série bien connue: endo-
métrite, annexites, troubles dysménorrbkiques, prolapsus ute-
rins, rétrofléxions.
Nous recherches condirmèrent que les endométrites sont fréquentes
chez les fernmes qui travaillent constamment débout, ainsi que ches celles
qui, travaillant assises, sont obligees de fléchir sans cesse le tronc (11).
En ce qui concerne les prolapsus vaginaux et utérins, nous rappe-
ions que, d'après certaines statistiques, l'effort physique joue un rôle
étiologique dans 66010 des cas (12). Dans un certam nombre de cas, nos
études nous ont fait constater que, chez les femmes se tenant eàclusi_
vement assises pour travailler, les muscles du plancher périnéal acquiè-
rent un certain degré d'hypotonicité et m'éme une tendance A l'atrophie,
ce qui favorise le prolapsus (13).
Il nous faut encore mentionner un aspect assez commun au/ mi-
lieux ouvriers de Roumanie, qu'il s'agisse d'ouvrières industrielles ou
agricoles: les fréquentes ruptures périnéales ne sont souvent pas sutu-
ties a temps, par suite de l'organisation imparfaite de l'assistance intra-
natale; le manque de suture, ainsi que la suture défectueuse, favorisent
le prolapsus.
Pour ce qui est des affections pulmonaires (tuberculose
exceptée), elles occupent, dans les antécédents, la troisième
place (17,20/e de la totalité des maladies organiques et 10,40/o
du chiffre global des femmes enquêtées). Les facteurs profes-
sionnels inentionnés: atmosphère .poussiéreuse des salles de
travail, déchets, etc., ainsi que les refroidissements fréquents,
expliquent cette morbidit.i.
Les affections oto-rhino-laryngologiques occupent une
place assez importante (12,90/0 de la totalité des maladies or-
ganiques et 7,80/0 du chiffre global des femmes enquétées). Le

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Séance du 7 Décembre 1946 201

manque d'organisation de la prophylaxie de l'adénoldisme, ainsi


que la fréquence des otites (dues it la grippe et autres causes)
non-soignées, jouent un rôle assez important chez ces femmes
de la masse ouvrière.
En ce qui concerne les hépatites, nous les avons trouvé
dans les antécédents des femmes dans 6,60/e des cas, et, par
rapport A. la morbidité totale par maladies organiques, elles
représentent 110/o.
Les autres groupements d'affections interviennent avec des coeffi-
cients bien plus réduits. Il faut pourtant tenir compte du fait que les
nOtations anamnéstiques furent incomplètes, car les ouvrières ne se pre-
sentent pas régulierement aux consultations des dispensaires des assu-
rances sociales, ce qui fait qu'une bonne partie des affections ne sont pas
portées a la connaissance des medecins.
En tout, 309 parmi les 512 femmes ont, dans leurs ant&
cédents, des maladies organiques diagnostiquées avec précision,
ce qui donne un pourcentage de 60,40/o. 11 est indéniable qu il
s'agit d'un facteur sérieux de diminution biologique.
Toute l'attention requise fut accord& par nous b. l'étude
des antécédents de maladies sociales. Sur la base des diagno-
stics consignés dans les livrets-assurances, la situation est la
suiva nte :

Chiffres Pourcentage Pourcentage


Maladies absolus du total des du total des
malad. soc. femmes(512)

Paludisme 114 46,1 22,3


Rhumatisme 5.5 23,2 10,7
Maladies vénériennes 29 12,2 5,7
TubercUlose __ .__ d_. _ 26 11,0 5,1
Cardiopathies 12 5.1 2,3
Pellagre 1 0,4 0,2
Total 23f7 46,3

11 faut remarquer, en premier lieu, la fréquence élevée


des antécédents de fièvre paludéenne: 48,10/o du total de la
morbidité par maladies sociales et 22,30/0 du chiffre global des
femmes enquêtées. Ce pourcentage parait tout naturel, si l'on
tient compte du nombre important et de retendue des zones
paludéennes en Roumanie. D'après les publications les plus I.&
centes, le chiffre annuel des malades de malaria, en Roumanie,

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202 Division d'Organisat ton

serait de 600.000, ce qui cause la perte d'environ 9 millions de


jours de travail par, an. Topographiquement, les ,zones de ma-
laria s'étendent sur deux tiers de la surface du pays (14).
Les regions paludéennes les plus importantes de Rournanie sont:
la region du lac Mangalia, celle du lac Tekirghiol, la region de Jijia
en Moldavie, la vallée de Barlad, la vallée de la Dambovitza en aval de
Bucarest, la region marécageuse du département de Dolj, ainsi qu'une
partie du nord-ouest de la Transylvanie (15).
Parmi les 512 femmes que nous avons enquêtées, 88 étaient
originaires du département d'Iltov,.1 du département Tutova,
4 du Bihor, 7 de Vla§ca, 5 de Teleorman, 7 de Jassy et 7 de
Dolj. Le fait que 122 parmi 512 femmes, c'est-à-dire un pour-
centage de 23,80/e, appartiennent aux rtions à. zones paludéen-
nes, explique, en partie, le pourcentage élevé, dans les antécé-
dents, de cette maladie sociale.
Au second rang, d'après l'importance numérique, il faut
placer les affections rhumatismales, avec 23,20/0 du nombre
total des maladies sociales et 10,70/e du chiffre global des tem-
ples enquétées.
Au troisième rang. viennent se placer les maladies yen&
riennes. 11 faut remarquer que les pourcentages (12,23/0 de la
totalité des maladies sociales et 5,70/e du chiffre global des fem-
mes) semblent assez réduits. Des évaluations statistiques ré-
centes, faites par le Ministère de la Santé publique, indiquent,
sur la base de quelques résultats régionaux, un minimum d'un
million de cas de syphilis et 3 millions de cas de blénorrhagie
dans tout le pays, donc un total de 4 millions de malades vim&
riens (14) ; ceci donne un pourcentage de morbidité vénérienne
d'environ 250/e de la population actuelle du pays.
Nous rappelons, A titre comparatif, que la morbidité vénérienne,
aux Etats-Unis, était, en 1935, de 7,7°/0 (morbidité par syphilis 4,3% et
par blénorragie 3,4° o (16).
Si telle est la situation dans les milieux évolués, les proportions
de morbidité réelle seront d autant plus élevées dans les milieux dont
nous nous occupons. Le pourcentage si réduit que nous avons obtenu
s'explique, riaturellement, par l'insuffisance des données anamnésti-
ques; d'une part, les femmes se refusent A donner des precisions sur
leur passé vénérien, et, d'autre part, leur presentation régulière aux
dispensaires et services de spécalités des assurances sociales laisse en-
core beaucoup à désirer; par contraste avec ce qui se passe dans les
maladies organiques et dans les affections courantes, où la fréquen-

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Séance du 7 Décembre 1946 203
tation des institutions curatives en relation aussi avec la symptoms-
tologie à plus grandes répercussions subjectives est assez régulière,
dans les affections vénériennes le contact avec les médecins est évité
autant que possible.
Pour ce qui est det la tuberculose, les 26 cas où des anté-
cédents de cette maladie ont pu étre dépistés, représentent 5,1° o
de la totalité des femmes enquêtées et 110/o du chiffre global
des maladies sociales. La morbidité tuberculeuse de 50 o est
certainement très élevée.

C, État cinfluiel (maladies plus importantes au moment


des recherches)
1. Maladies sociales. L'examen médical des femmes a
permis le dépistage de 147 femmes présentant des maladies
sociales, 0.0 moment des recherches, donc i,m pourcentage de
28,70/d du chiffre global.
La répartition de ces malades, d'après la nature de la
maladie, figure dans le tableau ci-dessous:

Chiffres Pourcenta- Pourcenta-


Maladies absolus ges du total ges du total
des mal. soc. des fem. (512)

Rhumatisme 43 29,3 8,4


Sciatique 3 2,0 0,6
T. b. c. pulmonaire 41 27,9 840
Pleurites 17 11,6 3,3
Cardiopathies 26 17,7 5,1
Syphilis viscérale i 20 13,6 3,9
Malaria 17 11,6 5,3
Total 147 28,7

Le rhumatisme (rhumatisme et sciatique réunis) repré-


sente 31,30/0 de la, morbidité globale par maladies sociales et
9°/o par rapport au chiffre total des femmes enquétées. La
place importante que cette maladie occupe dans le cadre de la
pathologie professionnelle est ainsi confirmée et les considé-
rations que nous avons faites sur les risques spéciaux que com-
portent les différentes branches industrielles où les femmes tra-
vaillent (textiles, cuirs, industries alimentaires) expliquent
cette fréquence élevée.

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204 Division d'Organisation

Nous mentionnons, à titre comparatif, que le rhumatisme présente


une morbidité assez élevée dens les pays intensément industrialises.
Les Etats-Unis, l'un des pays ayanti publié des données assez précises
ce sujet, accusent une morbidité de 12°/o par affections rhumatismales
(par rapport au chiffre global de la population (1?).
Des recherches faites en U.R.S S., en 1936, avaient démontre que
le plus grand nombre de jours d'incapacité de travail dû au rhumatisme,
était fourni par l'industrie du cuir, et un nombre plus récluit, par les
industries alimentaires (18). Nous rappelons qu'une partie des femmes
dont nous nous occupons, travaillent dans ces deux branches de l'in-
dustrie.
Parmi le 43 cas de rhumatisme constatés, 16, c'est-4-dire
un pourcentage de 37,2)/o, sont des cas de rhumatisme aigu.
Cette proportion, assez importante, s'explique par le pourcen-
tage appréciable de femmes au-dessous de 25 ans: 175 du to-
tal, de 512, c'est-à-dire 34,19/0.
Les cas de tuberculose pulmonaire et de pleurites bacil-
la ires totalisent 11,33/o du nombre global des femmes enquéties
et '39,50/0 du total des maladies sociales. Ce pourcentage de
11,30/o de morbidité pour un groupement bien délimité, com-
porte quelques interpritations. La morbidité par tuberculose
pars:it assez inquiétante chez ces ouvrières. En effet, la motta-
lité par tuberculose pour la population globale de la Rou-
nianie ne dépasse pas 2 pour 1000 habitants. Partant de
cette proportion, pour calculer la morbidité par tuberculose et
en appliquaht le coefficient maximum de multiplication, admis
dp.ns la littérature internationale, done le coefficient 15, la
morbidité serait de 30 pour 1000 habitants tout au plus, c'est-à-
dire 30/12, (pour le pays entier). Or, pour le groupement dont
nous nous sommes occupés, la morbidité tuberculeuse est pres-
que 3 fois plus éleviée. 11 est indéniable qu'à part les facteurs
connus (phase d'évolution de la tuberculose en Roum.anie,
phase de tuberculose jeune", puis les primoinfections massi-
es, l'insuffisance de l'armement antituberculeux, etc.), des
facteurs professionnels à röle étiologique interviennent aussi:
l'industrie textile favorise, tout spécialement, par ses condi-
tions de travail, les procès bacillaires, et, pour une partie des
cas, les situations, existant durant les dernières périodes
cernalesi se sent ,perpétuées.
En relation tavec la tuberculose, nous mentionnons encore, pour
I' iustrer la situat.on en Roumanie, le resultat d'un enquéte effectuée

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Séance du 7 Décembre 1946 205

Cluj, sur 14181 ouvriers, dont 109.5 femmes, enquete qui montra une pro-
portion de 140 o de tuberculeux, donc plus élevée que celle résultée de
nos recherches (8).

L'infection syphilitique accuse un pourcentage de 3,90/o


du chiffre global des femmes et de 13,60/o de*la totalité des
maladies sociales. La proportion de 3,93 o est certainement très
int&rieure par rapport à la morbidité spécifique de la popula-
tion totale du pays; mais seuls les cas noths dans les livrets-
assurances sont enregistrés la; des cas à manifestations clini-
ques florides, primaires ou secondaires, ne furent pas trouvés
au moment de l'examen.
Enfin, en ce qai concerne le paludisme, les 17 cas signalés
(3,30/0 du nombre total des femmes) présentaient des manifes-
tations cliniques au moment de l'enquête. Il nous faut donc
faire abstraction des 114 cas mentionnés dans l'anamnèse et
qui accusèrent, par le passé, des manifestations de paludisme
chronique.
2. Maladies organiques. La situation numérique des dif-
férents groupes de maladies organiques, nous est rendue par
le tableau ci-dessous:

Pourcenta- Pourcenta-
Maladies Chiffres ges du total ges du total
absolus des malad. des femmes
organiques enquet.(612)
Affections gynécologiques - 110 34,4 21.5
dont annexites 41 32,8 8,0
Troubles menstruels - - 40 12,5 7,8
Affections oto-rino-laryngologiques 43 13,4 8,4
dont amygdalites chroniques -- - 36 11,9 7,4
liépatites 89 12,2 '1,6
dont cholécystites 36 11,3 7,0
Anémies
Affections' chirurgicales
Affections digestives
--_ 31
20
26
9,7
6,3
8,1
6,1
3,9
6,1
Bronchites 24 7,6 4,7
N'phropathies 10 3,1 2,0
Dermatoses - - --,- - 5 1,6 1,9
A thme 4 1,3 0,8
Affections oculares - - 4 1,3 0,8
Affections tyro-d'ennes 4 13 0,8
Total - 320 6,2,0

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Il faut relever, comme un fait que confirment les donnAes


de la littérature internationale, la première place prise par les
affections gynécologiques: 110 femmes accusaient de telles af-
fections, donc un pourcentage de 21,50/0 du nombre global des
femmes enqugées et 34,40/0 du claiffre total des maladies or-
ganiques. La proportion de plus d'un cinquième des femme§
souffrant d'affections gynécologiques concorde avec la consta-
tation dejà, ancienne que les affectios de l'appareil gé-
ntial sont favorisées et aggravées souvent par le travail pro-
fessionnel (19).
Parmi les 110 cas d'affections gynécologiques, 41 sont des
annexites; ce groupe accuse donc, pour les femmes enquélées
par nous, un pourcentage de 80/o du nombre total des femmes,
12,80/o du total des maladies organiques et 37,3) o du total des
affections gynécologiques.
Nous rappelons que certaines statistiques étrangères ont pu consta-
ter que les deux tiers de la totalité des cas qui se présentent aux services
de consultations pour fen-Imes (des assurances sociales, etc.) et 504/o des
cas internés dans les cliniques, appartiennent au groupement des affec-
tions inflammatoires des organes génitaux internes (20).
Le travail en pleine période d'infection aigué intervient souvent,
comme facteur aggravant. Parfois il faut s'en prendre aussi au travail
effectué en posttion constamment assise, ainsi qu'on peut s'en apercevoir
quelquefois dans l'industrie textile et dans l'industrie alimentaire.
En ce qui concerne les troubles menstruels, nous avons
pu en trouver dans 40 cas, de façon manifeste, done chez 7,80/0
de la totalité des femmes enquétées.
Ce pourcentage reste, sans conteste, au-dessous de la réalité, vu
qu'il s'agissait seulement, des femmes qui accusaient des symptelmes non-
douteux au moment de l'examen ou dans une période très rapprochée
de celle de l'examen. Une partie des dysménorrhéiques, etc., ne put
pas Atre dépistée. Quoiqu'il en soit, 1a proportion des troubles men-
struels est importante par le grand nombre de journées de maladie,
doac. d'Incapacité de travail, qu'ils provoquent, en augmentant les char-
ges du budget des assurances sociales. Nous rappelons, à titre comparatif,
que des investigations faites parmi les grandes Compagnies d'Assurances
des Etats-Unis sur leurs employées, ont Dermis de constater que 1161
journées avaient été' perdues pour le travail, dans un intervalle de 6
mois, par 525 dysménorrhéiques (21).
Il faut encore remarquer que, dans un groupement de femmes tra-
vaillant dans les industries textiles de Moscou, le pourcentage de celles
qui accusaient des troubles menstruels fut de 39,2% (1).

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Séance du 7 Décembre 1946 207
Nous avons trouvé 43 femmes souffrant d'affections oto-
rhino-laryngologiques; ce chiffre représente 8,40 o du nombre
total des femmes enquakes..n. faut relever que l'immense ma-
joritk (38 parmi 43) présente des hypertrophies chroniques des
amygdales.
Nous avons trouvé des hépatites dans une proportion de
7,6% par rapport au chiffre global des femmes examinées;
s'agissait, dans la presque totalité des cas, de cholécystites.
En relation avec cette constatation, nous rapnelons l'affirrnation
faite par certains cliniciens, qui voient dans la lithiase biliaire une
maladie c,aractéristique de la période de vie sexuelle active de la femme;
une cholestérinémie intense se produirait pendant ce laps de temps (22)

Des états anémiques, nettement confirm:es par l'examen


clinique et hématologique iait dans les dispensaires des as-
surances sociales, furent trouvés dans 6,10/o des cas.
A part ces cas -évidents, il faut encore mentionner les femmes
pseudo-anémiques, ayant une páleur des téguments due au séjour dans
l'air confine des salles de travail; l'hémoglobine et le nombre des glo-
bules rouges sont normales.
Pour les cas où l'anémie ne fait aucun doute, les conditians défec-
tueuses du milieu jouent un rele important: la mauvaise aeration des
habitations, les intokications lentes par les emanations des appareils
rudimentaires de chauffage et de cuisine, le surmenage physique, etc.,
ainsi que, park:As,, l'infection spécifique

Les autres groupes d'affections organiques qui figurent


dans le tableau, ne donnent pas lieu A. des interprétations par-
ticulières. 11 faut seulement remarquer le pourcentage des bron-
chites, qui est de 4,73/0, fréque Aes surtout chez les ouvrières
des textiles; un facteur professionnel intervient sans nul doute
(boussières et dkchets de matériaux dans l'atmosphère des ate-
liers).
Nous avons trouvé ..en tout 320 femmes à affections or-
ganiques parmi les 512 ouvrières enquétées; elles représentent
numériquement un pourcentage de 62,50/0; en d'autres
termes, il se produit une diminution assez importante de ia
valeur biologique par ce groupe de maladies.
14

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208 Division d'Organisation

D. Données de pathologie professionnelle


Nous avons tenté d'établir avec précision, pour chaque
cas, la mesure dans laquelle un facteur professionnel est in-
tervenu ktiologiquement. Cette investigation nous a permis de
dépister 69 cas, done 13,90/0 du total, où l'étiologie profession-
nelle est indiscutable.
La situation détaillée de ces cas, d'après les entités mor-
bides, est rendue dans le tableau ci-dessous:
Maladies professionnelles
Pourcenta- Pourcentae
Maladies Ca:ffres ge du total ges du total
des malad. des femmes
absolus profession- enquet.(512)
nelles

Rhumatisme polyarticulaire chroni-


que 23 33,3 4,5
Tuberculose pulmonaire 8 11,6 1,6
Varices 6 8,7 1,2
Sciatique 3 4,3 0,6
Dysménorrhée 13 18,8 2,5
DébiMe physique. 4 5,8 0,8
Bronchite chronique 7 10,1 1,4
Myop'e 2 2,9 0,4
Hernie 1 1,4 0,2
lnsuffisance cardiaque 1 1,4 . 0,2
Accidents de travail 1 1,1 0,2

Total 69 13,5

Ce qui est important b. retell', c'est la première place


tenue par le rhumatisme polyarticulaire chronique, avec un
pourcentage de 33,30/o de la totalité des cas de maladies pro-
fessionnelles et 4,5o/o du nombre global des femmes enquêtées.
Le rhumatisme demeure la maladie professionnelle la plus im-
portante, tout au moins dans les branches de travail dont nous
nous sonunes occupés; les fréquentes occasions de refroidisse-
ments offertes par les ateliers dans les industries textiles et
alimentaires, mais, surtout, le travail dans le milieu malsain
et humide de l'industrie du cuir, explique, en bonne partie, ce
coefficient étiologique professionnel.
Nous n'avons pas pu aablir avec précision une étiologie
professionnelle de la tuberculose pulmonaire que pour 8 fem-

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Séance du 7 Décembre 1946 209

mes bacillaires, représentant 1,6)/o du nombre total des fenunes


et 11,60/0 du chiffre global des affections à (etiologie profession-
nelle. Nous rappelons que le pourcentage des femmes à lésions
bacillaires /haft de 11,30/o. Une bonne partie des cas. de tuber-
culose, pour le groupement enquété par nous, a, donc, une
étiologie non-professionnelle, ce qui est 'explicable, car de
toute façon le complexe des conditions de milieu extra-pro-
fessionnel dans lesquelles évolue cette population, est &favo-
rable; les femmes accusent des lésions préexistantes, souvent
très avancées, bien avant leur entrAe dans le champ du travail.
Les varices d'étiologie professionnelle occupent un pour-
centage assez réduit (1,20/o de la totalité des femmes), ce qui
s'explique par le fait que, dans les branches indu,strielles res-
pectives, une faible partie effectuent leur travail en restant
constamment debout.
Le reste des affections d'étiologie nettement profession-
nelle ne comporte pas d'interprétation particulière; leurs pour-
centages sont très rkluits, souvent inférieurs à 10/0 du nombre
total des femmes enquêtkes. Seul le coefficient de 2,50/o des dys-
ménorrhées est à mentionner, ce qui confirme encore une fois
le róle du facteur professionnel dans la manifestation plus in-
tense de ces troubles fonctionnelsr Nous relevons encore que la
myopie d'étiologie profe,ssionnelle se trouve dans une propor-
tfen très réduite (0,49/0), ce qui s'explique, tant par la qua-
lité .satisfaisante de l'h.clairage artificiel dans les ateliers, que
par l'exécution du travail par des équipes dont l'activité ne se
déploie que pendant la journée.

E. Milieu d'origine et situation dans le champ du travail


Parmi les 512 femmes enquétées par nous, 235 done
un pourcentage de 460/e sont originaires du milieu urbain,
et 540/0, du milieu rural. II faut retenir/ dès le début, que dans
540/0 des cas, l'influence diminuante du milieu, dans sa: pre-
mière phase d'industrialisation, vient s'ajouter aux déficiences
biologiques caractéristiques de la population féminine rura/e
de Roumanie.
Nous avons insisté, à maintes reprises, sur les caractères médico-
sociaux de ce milieu, dans sa première phase d'inaustrialisation: d'une

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210 Division d'Organisation

part, les facteurs propres aux agglomerations (tuberculisation, accrois-


sement de la morbidité vén,érienne et de la mortalité infantile), et,
d'autre part, la carence d'organisation médico-sociale et preventive qui
n'a pas encore eu le temps de se parfaire.
Les femmes provenaient de régions différentes di pays,
et dans leur majorité qu'il est naturel des départe-
ments de Valachie. Les rapports à faire entre quelques-uns
des aspects biologiques déficitaires et les traits caractéristi-
ques, économiques et sociaux, des départements d'origine, fe-
ront l'objet d'une communication ultérieure.
En ce qui concerne rage de Ventrée des femmes dans
champ du travail, le tableau ci-dessous nous en expose la si-
tuation:
Age du premier embauchage
Répartition d'après le
Age au moment Nombre 1 milieu d'origine
de l'embauchage des femmes
Urbain Rural
9 A 12 ans 16 4 12
L2 A 14 ans 58 23 35
14 A 16 ans 107 43 64
16 A 18 ans 71 35 36
18 A 2k ails 69 28 41
20 A 22 ans 47 30 17
22 A 24 ans 41 20 21
24 A 26 ans 24 11 13
26 A 28 ans 15 7 8
28 A 30 ans 11 4 7
30 A 32 ans 11 2 9
32 A 34 ans 5 1 4
34 A 36 ans 10 4 6
36 A 38 ans 8 7 1
38 A 40 ans 5 4 1
40 A 42 ans 4 3 1
42 A 44 ans 5 5
44 A 46 ans 1 1
46 A 48 ans 4 4
512 235 277

Le fait le plus important h. relever est que 107 parmi


les 512 femmes, done un pourcentage de 20,901o, sont entrées
'dans le champ du travail it rage de 14 b. 16 ans, et 81 mitres
done 35,30/e y sont entrées entre 9 et 16 ans. Conclusion:

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Séance du 7 Décembre 1946 211

rnalgré les lois, affkrentes A, ce chapitre, qui sont, d'ailleurs,


en relation avec les statuts internationaux auxquels la Rou-
manie a donné son adhésion, il existe encore, dans le champ du
travail, un pourcentage assez important d'enfants, dont une
bonne partie de moins de 14 ans.
Nous rappleons quelque-unes des repercussions que le travail, com-
mencé prématurément, a sur l'organisme féminin: retard de la puberté,
croissance plus lente de la taille, capaaté pulmonaire plus réduite (1).

Il faut encore rklever que, pendant que, pour les ouvrières


provenant du milieu urbain, le pourcentage de celles entrées
dans le champ du travail avant leur 16-1ème année est de 29,8%
(70 parmi 235), pour celles originaires du milieu rural le pour-
centage est plus élevé (111 parmi 277, donc 43,38/o). Or, de
fagon constante, l'ktat physique des jeunes filles du milieu rural
est inférieur à celui des jeunes filles originaires de la ville.
Du point ele vue de la qualification professionnelle, la si-
tuation se présente comme suit, pour les 512 femmes 94 (18,33/4
du total) ouvrières qualifiées et 418 (81,70/0) non-qualifiées.
C'est là, sans doute, un aspect assez peu satisfalsant que ce
pourcentage élevk d'ouvrières non-qualifiées. Partout, ce grou-
pement mène une existence des plus prkcaires, du point de vue
des conditions du milieu; il s'agit souvent d'ouvrières saison-
nières, insuffisamment rétribuées, changeant de patron A. de
courts intervglles, et portant toutes les répercussions biologi-
ques des milieux ruraux et de banlieue (conditiozts imparfaites
de l'habitation, en premier lieu) dans lesquels elles vivent.
Parmi les 418 ouvrières non-qualifiées, nous trouvons
comme entrées dans le champ du travgil:
14 femmes à Page de 9 A 12 ans
49 femmes a Page de 12 a 14 ans
91 femmes à rage de 14 g 18 ans
57 femmes à rage de 16 à 16, ans
En tout, plus de 403 o des ouvrières non-qualifiées sont
enti:ées dans le champ du travail avant leur 18-ième annze.
Cette précocité s'ajoute à l'ensemble des facteurs défavorables
du milieu, dont nous avons parlé.

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212 Division d'Organisation

F. Situation de l'habitation
Les recherches que nous avons entreprises, en 1937, sur
les conditions d'habitation de 100 ouvrières de Bucarest, ont
montré (3) :
habitations en paillebart = dans 23° o des cas
habitations en briques dans 77% des cas
La situation des habitations, pour le groupement des fem-
mes faisant l'objet de la présente communication, est plus sa-
tisfaisante, en ce qui concerne les matériaux de construction.
Le tableau ci-dessous nous en montre les
102 femmes 194946/o sont propriétaires
410 femmes = 80,06% sont locataires
40,84% logent dens des habitations
en paillebart
Parmi les propriétaires 59.16° o logent dans des habitations
en maconnerie
36,600/0 logent dans des habitafons
en paillebart
Parmi les locataires 63,40°/o logent dens des habitations
en maconnerie
Remarquons que la situation des femmes propriétaires est
inoins favorable., sous ce rapport, que celle des femmes loca-
taires (pour ces dernières, il existe un pourcentage plus élevé
d'habitations en maçonne'rie). L'explication en est fort simple:
les propriétaires"esont, au fond, des' femmes en marge du pau-
périsme et dont les ressources propres ne leur ont pas permis
la construction ou l'acquisition d'une demeure remplissafit un
minimum de conditions. Les locataires, par contre, peuvent
faire face, dans la limite de'leurs revenus, b, la prise en loca-
tion d'une habitation relativement plus confortable.

G. Considérations sur l'hygiène personnellò


Nos investigations ont eu pour objet les balms de propret6
corporelle. Nous avons pu obtenir des précision4 pour 349 fem-
mes du nombre total de 512. Parmi ces 349 femmes, 149 se
baignent chez elles et 200 autres dans les entreprises qui les
emploient.

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Séance du 7 Décemb,e 1946 213

Parmi les 149 qui prennent leur bain chez elles:


7 femimms se baignent tour les 2 jours
51 fernmes se baignent tous les 3 jours
76 femmes se baignent tous les 7 jours
9 femmes se baignent tous les 14 jours
4 femmes se baignent tous les 30 jours

Cette situation peut étre considérée comme satisfaisante.


En ce qui concenie la situation des 200 femmes gm' pren-
nent leur bain dans les entreprises où elles travaillent, les don-
nées (présentant une garantie plus parfaite d'exactitude que
les précédentes) sont les suivante,s:
FO femmes prennent un bain tous les 10 jours
69 femmes prennent un bain tous les 3 jours
123 feannes prennent un baha tous les 7 jours
6 fernimes prennent un bain tous les 14 jours
2 hmranes prennent un baln tous les 30 jours

11 est A. retenir que le bain hebdomadaire, représentant


un minimum des exigences de l'hygiène personnelle, est assuré
pour 600/0 des ouvrières.
Actuellement; la majorité des entreprises de Bucarest of-
frent des possibilités suffisantes au maintien de l'hygiène cor-
porelle des ouvriers qu'elles emploient.

H. Maternité

Parnu les 512 femmes enquétées, 273 étaient nullipares


(salon l'anamnese). E en restait done 239 à "ètre examinées
du point de vue de la maternité. Pour ce groupement, les gros-
sasses (avouées) s'élevaient à 668. La moyenne est done de
2,80/e grossesses par femme. Cette moyenne &note une proli-
ficité relativement basse, du moment que nous admettons un
natalité démographique minima de 3,34 enfants pour chaque
femme, afin de pouvoir se maintenir le statu-quo num rique
du groupement de population respective (23).
La répartition des femmes d'ap. rès le nombre des gro ses-
ses est la suivante:

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214 Division d'Organisation

femmes = 1 grossesse 56 femmes = 2 grossesse


6 femmes 8 grossesses 33 femmes = 3 grossesse
2 femmes = 9 grossesses 15 femmas = 4 grossesse
4 femmes = 10 grossesses 12 femmes 5 grossesse
2 femmes = 11 grossesses 6 femmes = 6 grossesse
1 femmes = 14 grossesses T femm.es = 7 grossesse
1 femmes = 16 grossesses
Le fait que le nombre des femmes grandes multipares
(au dessus de 5 grossesses) est de 41, ce qui repréSente un pour-
centage de 18,10/o des 239 ferrunes qui ont fait l'objet de nos
investigations sur la maternité, dénote que, dans une partie des
tamules d'ouvriers, une natalité très élevée se maintient tou-
jours en Roumanie. Mais, pour ce qui est de la collectivité toute
entière, cette natalité satisfaisante est annihilée, en bonne par-
tie, par le grand nombre des ménages ayant peu d'enfants. Dans
les recherches présentes, le nombre des grossesses à oscillé entre
1 et 4 par femme dans 81,99/o des es (198 sur 239). La pro-
portion des femmes n'ayant eu qu'une seule grossesse dans
lours a9técédents, est assez importante (94 pour 239), c'est-à-
dire un pourcentage de 43,5%.
Nos données témoignent, pour un groupement numérique-
ment restreint, de la tendance A. la dénatalité dans la classe
ouvrière de Roumanie.
Il s'y ajoute le facteur aggravant suivant: parmi les 668
grossesses (de 239 femmes), 402 seulement furent menées
terme, done un .pourcentage de 60,20/o. La proportion des avor-
tements fut de 370/0 environ (avortements dépistés par l'anam-
nse) et celle des naissances prématurées de 3,10/o (en chiffres
absolus, respectivement 246 avortements et 21 naissances pré-
maturées).

CONCLUSIONS

Nous avons entrepris, pendant l'été 1945, des recher-


ches médico-sociales sur .un nombre de 512 ouvrières travaillant
dans 7 entreprises industrielles de Bucarest, qui appartenaient
aux branches: textile, alimentaire, cuirs, électricité, cartonnage
et articles cosmaiques.
103/0 de ces ouvrières étaient b.gées de 15 à 20 ans, et
11,2'/o de 10 à 20 ans. Le pourcentage des femmes 6.gée. s de 20

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Séance du 7 Décembre 1946 215

A 40 ans s'élevait à 70,7%. On constate done une proportion


importante d'enfants et de jeunes filles utilisées aux travaux
industriels. On constate en même temp,s que la majorité des
nuvrières appartiennent aux groupements d'âge correspondant
la maternité/
Quant aux antAcédents médicaux: nous avons note des
maladie,s inféctieuses aigues dans 43,50/o des cas; des affections
chirurgicales dans 14,30/o; des affections gynécologiques dans
1,50/o; des affections pulmonaires (tuberculose exceptée) dans
10,40/0; des affections oto-rhino-laryngologiques dans 7,80/0; des
hépatopathies dans 6,60/o des cas; 60,40/0 au total parmi les
femmes enquatées présentent des maladies organiques dans
leurs antecedents. Quant aux maladies sociales: 22,30/0 des fem-
mes présentent des .antAcédents paludéens; 10,70/o des antece-
dents de rhumatisme; 5,70/0 un passé vénérien. (mais cette pro-
portion reste beaucoup en dessous de la réalité, étant donne
d'obtenir toujours une anamnèse sincere); chez
5,10 0 des femmes, enfin, nous avons dépisté la tuberculose dans
les antAcédents.
L'htat actuel des femmes au point de vue medical:
rhumatisme dans une proportion de 90/0 (37,20/0 des rhumati-
santes étaient atteintes de rhumatisme poliarticulaire aigu) ;
tuberculose pulmonaire 11,30/o; syphilis 3,90/0 (on n'a pas
trouvé des cas de syphilis floride) ; a,ccès paludéens 3,30/0. La
proportion des affections gynécAogiques est de 25,10/o .(celle
des annexites 80/0) ; des troubles menstruels, 7,80/o; des affec-
tions oto-rhino-laryngologiques, 8,43/0; des hepatopathies, 7,60/0;
des états anémiques, 6,10/o.
Nous avons trouvé des maladies b. l'étiologie stricte-
ment professionnelle dens les proportions suivantes: rhuma-
tisme poliarticulaire chronique chez 4,50/0 des femmes enqueties
(le rhumatisme représentait 33,30/0 de la morbidité profession,
nelle totale) ; tuberculose pulmonLre chez 1,60 0; varices chez
1,20/o des femmes.
Sur les 512 femmes, 460 o sont originaires des viles et
510/0. du milieu rural. 20 90/0 des femmes ont été embauchées
-des l'âge de 14-16 ans. La proportion des femmes embauchées
entre 9-16 ans atteint 35,5) o. Le pourcentage des ouvrières
sans qualificaton
4i professionnelle, et qui vivent dans les con-
ditions les plus précaires, atteint 81,70 o; parmi celles-ci, 401/o

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216 Division d'Organisation

ont commencé à travailer avant d'avoir atteint rage de 18 ans.


Au point de vue habitation: chez les femmes qui sont
propriétaires, 40,840/e des logements sont en paillebart et 59,16°/0
en maçonnerie; chez celles qui sont locataires, les proportions
respectives sont 36,60/0 et 63,40/0. La situation des proprié-
taires" est donc la plus &favorable, ce qui s'explique lorsqu'on
tient compte de l'état de paupérisme dans lequel se trouve la
majorité de ces femmes, malgré que poss.édant leur propre mai-
sonnette.
Quant à l'hygiène corporelle: 600/o des ouvrières pren-
ent leur bain hébdomadairement, soit chez elles, soit d'ordinaire
dans les entreprises où elles travaillent.
La situation du point de vue maternité: sur les 512
femmes, il y en a eu 273 de nullipares. Restent 239 femmes, chez
lesquelles nous constatimes une fécondité .de 2,6 (une moyenne
de 2,6 grossesses pour chaque femme). Le pourcentage des
grandes multipares (5 grossesses et plus) fut de 18,10/o, mais
en échange 43,50/0 des femmes n'ont eu qu'une seule grossesse
dans ieur passk. La proporiton des avortements: 370/0. Celle des
naissances prématurées: 3,10/0.
Les autres aspects médico-sociaux que nous ont ré-
véres nos recherches, vont faire l'objet de communications ulté-
rieures.

SUMMARY

During the summer of 1945 wel have undertaken a


medico-social investigation on a number of 512 women workers,
from 7 factories in Bucharest, belonging to the following in-
dustrial branches: textiles, alimentary, leathergoods, electricity
cardboard and cosmetic articles.
The age distribution of these women shows that 100/o
were beween 15 and 20 years' old, and 11,20/o were between 10
and 20 years old. The percentage of women aged between 20 to
40 years runs up to 70,7. A considerable number of children
and young girls are utilised in factories. At the same time one
realizes that the mapority of women-workers belong to the
group age corresponding to maternity.
As to the medical antecedents: in 43 50/e of cases
we noted infections diseases; in 14,30/o of cases, surgical affec-

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Séance du 7 Décembre 1946 217

tions; in 12,50/0 of cases, gynecologic diseases, in 10,4010 of


cases, pulmonary diseases (tuberculosis being excepted) ; in
7,8°/o of cases, diseases of the larynx; in 6,60/o of cases, hepatic
maladies; 60,40/o of the examined women have in their antece-
dents organic diseases. As to the social maladies: 22,30/0 of the
women present malaria antecedents; 10,70/o have rheumatic an-
tecedents; 5,70/o have had a venereal affection (but thio rate
remains much below the reality because of the impobsibility
of obtaining accurate date); 5,10/o of the women had tubercu-
losis in their antecedents.
4. From a medical standpoint, these women presented
the following affections: 90/o rheumatism (in 37,20/o of rheu-
matics we found a6ite polyarticular forms) ; 11,30/o pulmonary
tuberculosis; 3,90/0 syphilis (florid syphilis was not found) ;
3,30/o malaria attacks. The rate of gynecologic affections is
25,10/0 (that of annexitis, 8°/o, whereas menstrual troubles
amount to 7,80/o) ; oto-rhino-laryngologic affections, 8,40/o; he-
patic diseases to 7,60/0 and anemia to 6,10A.
Diseases with a strictly professional etiology, are
to be found in the following percentages: polyarticular acute
rheumatism in 4,50/o of the examined women (rheumatism re-
presented 33,30/0 of the total professional morbidity), pulmo-
nary tuberculosis in 1,60/o and varicose veins in 1,20/o.
From the 512 women, 460/o came from towns and
51°/o from rural districts uhereas 20,90/o of the women have
been gainfully employet since they were 14 or 16 years of age.
The precent of 9 to 15 years old women entering productive
activity comes up to 35,50/o. Women without any professional
qualification, living in most precarious conditions,- react 80,70 o
and 400/o of them have started working before the age of 18.
From the point of view of housing accommodations:
40,8 of the 'Dimes belonging to women proprietors are =del of
wooden frames and 59,160/0 of masonry; for the women who
are tenants the rates are 36,60/o and 63,40/o respectiveby. This
proves that ownership is disadvantageous, which is easily ex-
plainable when one knows the poverty, which prevails even
among those women, who own their little home.
As to personal hYgiene: 600/0 of the women workers
take their bath weekly, either at home or at the factory.

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218 Division d'Organisation

g. The maternity situation shows that from 513 women,


272 never had any/ children. Among the 239 remaining women,
we note a fecondity of 2,6 (an average of pregnancy of 2,6 for
each women). The percent of women with many children ha-
ving more than 5 pregnancies) was of 18,10/0 but 53,50/e of the
women had but one single pregnancy. The rate of abortion is
370/o, that of premature births 3,10/0.
10. The other medico-social aspects, which were disclo-
sed by our research, will form the object of future communi-
cations.

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