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Thème Une crise des instances

d’intégration sociale ?

Chapitre- changement so
cial et solidarité
Problématique du thème

Si on en croit Hobbes, la vie en société repose sur le pouvoir.


Sans la loi imposée par « l'Etat-Léviathan », les hommes se
livreraient une guerre de « tous contre tous » et la société
sombrerait dans le chaos.
Si on en croit Adam Smith, c'est l'échange qui fait la société.
Par l'échange, les individus coopèrent et deviennent
interdépendants : l'utilité réciproque est donc un pilier du lien
social.
Si l'on en croit Durkheim, il n'est de société sans conscience
collective. Sans culture et imaginaire communs, la société
serait guettée par l'anomie.
Le pouvoir, l'échange, la culture : une grande partie des
sciences sociales s'est forgée autour de ces trois modèles
d'intégration. Chacun apportant sa réponse à la question :
« Comment vivre ensemble ? »
Source :
http://www.scienceshumaines.com/-0aaux-sources-du-lien-soci
al-0a_fr_12317.html#1
Questions:
1.Quelles sont les différentes formes de lien social?
Problématique du thème
Mais on s'accorde aujourd'hui à diagnostiquer une crise de ces
dispositifs d'intégration. L'essor de l'individualisme, le désintérêt
pour la chose publique, la flexibilité du lien salarial, la crise des
autorités, la désorganisation de la vie familiale, les in- civilités...
seraient autant de signes d'une désagrégation du lien social. Du
coup, la question du « vivre ensemble » devient une des
préoccupations majeures. Dans le monde des sciences sociales,
des interrogations convergent. On en vient à rechercher des
solutions pour reconstruire une société sur de nouvelles bases.
Soit en voulant restaurer les anciens piliers de la société, soit en
cherchant de nouvelles formules, notamment du côté des réseaux,
des communautés ou des associations. La « refondation du
monde » serait donc à l'ordre du jour
Source : http://www.scienceshumaines.com/-
0aaux-sources-du-lien-social-0a_fr_12317.html#1
1.Pourquoi parle-t-on de crise du lien social?
2.Quelles sont alors les solutions envisagées?
L’intégration sociale se définit comme le
processus
par lequel un individu devient membre d’un
groupe
social et / ou d’une société.

Être intégré à un groupe, c’est non seulement


construire son identité en intériorisant ses
normes
sociales mais c’est aussi acquérir un statut en
participant à ses activités sociales.
Source :C. Rodrigues / IUFM Aix-Marseille / PCL1
Les instances d'intégration sont des « lieux » où se nouent
des liens sociaux permettant la socialisation des individus et
leur intégration sociale.

Ces « lieux » de socialisation sont multiples:

• Certains sont relativement stables et ont pour but explicite la


socialisation : la famille et l' école notamment qui sont des
instances d'intégration essentielles.
•D'autres sont moins stables ou n'ont pas cet objectif explicite
(groupe d'amis par exemple).

Source: J.F.Freu, CHAP 6 - 61 - B - Les institutions intégratrices (Cours) (2009-2010).pdf


Le lien social (ou cohésion sociale) se définit
comme l’ensemble des processus et des
mécanismes qui permet de faire en sorte
que la société « tienne » (« faire société »).
Il correspond, pour une société donnée, à la
nature et à l’intensité des relations sociales
qui existent entre ses membres.

Source :C. Rodrigues / IUFM Aix-Marseille / PCL1

6
Source: J.F.Freu, CHAP 6  - 61 - A - Cohésion sociale et individualisme (Cours) (2009-2010).pdf
La régulation sociale
La régulation sociale suppose que les individus aient intériorisés les normes et les valeurs de la société
afin qu’ils aient un comportement conforme à ce que la société ou le groupes social attend. Les valeurs
représentent des idéaux collectifs, proposés par la société aux individus, qui vont orienter leurs
conduites (la famille, le travail, l’argent, la liberté, la solidarité, la justice….sont des valeurs). Les
normes sociales sont des modèles de comportement socialement acceptés qui découlent d’un système
de valeur. La régulation implique donc :

 Un ordre social hiérarchisé et légitime avec ses règles, ses lois, ses normes ;
 Une socialisation intense pratiquée par les différentes institutions de la société (famille, école…) ;
 Un contrôle social permanent qui comprend l’ensemble des moyens utilisés par la société et les
groupes sociaux pour rendre les individus conformes. Ce contrôle social s’accompagne de sanctions
positives (récompenses) ou négatives (punitions).

Si l’individu n’est pas régulé, il est :


 soit dans une situation d’anomie, c'est-à-dire livré à ses passions, soit parce que les règles sociales ne
sont pas assez contraignantes, soit parce qu’elles sont mal définies ;
 soit dans une situation de déviance, c’est-à-dire qu’il transgresse les normes et les valeurs en vigueur
dans la société.

Source: J.F.Freu, CHAP 6  - 61 - A - Cohésion sociale et individualisme (Cours) (2009-2010).pdf


Partie 1 – Les instances d’intégration
Introduction- Les différentes instances
d’intégration et leurs fonctions

Source: J.F.Freu, CHAP 6 - 61 - B - Les institutions intégratrices (Cours) (2009-2010).pdf


 la famille est le principal agent de la
socialisation primaire ( cf cours de seconde
et de première)

 la famille transmet le langage, les mœurs, les


rôles sociaux, les valeurs, les normes

 C’est-à dire la culture


B – La famille constitue un réseau de solidarité

 La famille implique un ensemble d’obligations et de droits


réciproques permanents entre ses membres, tant sur le plan
légal que sur le plan affectif.
 Ces échanges sont d’ordre différent : d’échange de
services ( garde d’enfants) ou de transferts financiers ( aide
aux enfants en difficulté)
 la famille est ainsi un « échelon intermédiaire » entre la
société et l’individu, où celui-ci peut prendre place, donner
du sens à sa présence parce qu’elle s’insère dans un tissu de
relations de proximité.
 La famille est en fait un « lieu », un espace de partage où
la solidarité prend une dimension concrète.
Émile Durkheim (1858-
1917), sociologue
français.
« De la division du
travail social », 1893.
Source: J.F.Freu, CHAP 6  - 61 - A - Cohésion sociale et individualisme (Cours) (2009-2010).pdf
Le passage de la solidarité mécanique à la
solidarité organique

Source: J.F.Freu, CHAP 6  - 61 - A - Cohésion sociale et individualisme (Cours) (2009-2010).pdf


B – Le travail source d’intégration

C’est par le travail rémunéré (et plus


particulièrement par le travail salarié) que
nous appartenons à la sphère publique,
acquérons une existence et une identité
sociale (c’est à dire une « profession »),
sommes insérés dans un réseau de
relations et d’échanges où nous nous
mesurons aux autres et nous voyons
conférer des droits sur eux en échange de
nos devoirs envers eux ».
A. Gorz. Les métamorphoses du travail.
Gallilée, 1988
B – Le travail source d’intégration

Source: J.F.Freu,
CHAP 6 - 61 - B - Les instituti
ons intégratrices (Cours) (20
09-2010).pdf
B – Le travail source d’intégration

Le travail facilite l’intégration. C'est grâce au travail qu'un jeune s’autonomise vis-
à-vis de ses parents et peut fonder une famille. Le travail salarié a permis aux femmes
de s’émanciper au sein du couple et de s’ouvrir à d’autres univers que celui du foyer
familial. Le travail permet la réalisation de soi lorsqu’il est choisi et lorsqu’il n’est pas
taylorisé.

Le travail est un déterminant essentiel des revenus qui soutiennent la


consommation de masse, de la solidarité sociale, car il est à la source des cotisations
sociales et des impôts qui seront redistribués par l'Etat-Providence et du lien civique :
plus l'individu est actif sur son lieu de travail plus il s'intéresse à la vie politique de la
nation (militantisme syndical, vote politique...).

le travail structure les temps sociaux puisqu’il conditionne la vie de famille, le


temps libre et les loisirs.
Source: J.F.Freu,
CHAP 6 - 61 - B - Les institutions intégratrices (Cours) (2009-201
0).pdf
B – Le travail source d’intégration

le travail détermine l’identité sociale de l’individu. Le statut professionnel définit la position sociale
que l'on occupe dans la hiérarchie sociale. Il conditionne les façons de voir, de penser et d'agir, c'est-à-
dire la culture du groupe auquel on appartient. Pour Karl Marx, la place que l'on occupe dans le
processus de production détermine la conscience et la culture de classe. Ainsi, les mineurs étaient fiers
de leur métier malgré ou à cause de la dureté des conditions de travail.

le travail socialise. C'est dans le travail, que l'individu apprend à respecter les règles de la vie sociale
en entreprise : arriver à l'heure, le respect du travail bien fait, l'obéissance aux ordres, la compétition, la
solidarité avec les autres salariés...

Le travail procure des relations sociales : relations professionnelles, amicales, syndicales qui rendent
le lien social plus intense et permettent de s’intégrer dans des groupes sociaux. C'est dans le travail que
se forgent des relations de coopération et de camaraderie entre travailleurs, qui pourront déboucher sur
une adhésion syndicale et sur des mouvements sociaux. Des relations professionnelles peuvent
également se nouer entre le travailleur et la clientèle, ce qui va donner naissance à la constitution d’un
carnet d’adresse utile pour s’ouvrir à de nouveaux réseaux sociaux.

Source: J.F.Freu, CHAP 6 - 61 - B - Les institutions intégratrices (Cours) (2009-2010).pdf


B – Le travail source d’intégration

Durant les trente glorieuses, le travail typique a été le principal responsable de


l'insertion et de l'intégration des individus dans la société. Il s'agit d'un travail :

 salarié,

à temps plein,

protégé par un contrat à durée indéterminée

et des conventions collectives qui prévoient :


 une augmentation régulière des salaires réels,
indexés sur les gains de productivité,
 une promotion professionnelle
et une forte protection sociale (« compromis fordiste »).
Source: J.F.Freu, CHAP 6 - 61 - B - Les institutions intégratrices (Cours) (2009-2010).pdf
III – L’Etat, une instance d’intégration
A- Le rôle de l’école

Les institutions constituent le mécanisme central d’intégration des sociétés


nationales. Elles assurent la socialisation, c’est-à-dire la mise en relation de la
morale collective et de la formation de l’individu par l’incorporation de la culture
commune et construisent leur correspondance, elles « inscrivent une culture dans
l’individu ». L’École en est évidemment le prototype. Elle fut l’instrument le plus
efficace de l’intégration et de la formation de l’unité nationale, accélérant la «
fin des terroirs », uniformisant le pays par l’imposition d’une langue commune et
favorisant l’apprentissage moral, à travers l’histoire et le roman national
notamment, de l’identité commune.
Source: D.Lapeyronnie, cahiers français
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/spip/IMG/pdf_352-lapeyronnie.pdf
Questions :
1.Expliquez la phrase en gras
2.Quels sont les instruments auxquels l’école a eu recours pour assurer cette
cohésion sociale?
B- Le développement de l’Etat-
Providence

Au cours du 19ème siècle, les principales nations européennes ont cherché à réguler
les conséquences de l’industrialisation : urbanisation rapide, misère des ménages
ouvriers, problèmes d’hygiène publique et de sécurité, etc. Question sociale et
question ouvrière sont les moteurs de cette transformation du rôle de l’Etat .
Ce type d’Etat chargé de favoriser un minimum de bien-être économique, de réguler
les tensions sociales et de promouvoir une “ citoyenneté sociale ” grâce à une
législation et au développement de services collectifs a été qualifié d’Etat-
providence.
Selon les configurations nationales et les courants théoriques, cette mission
régulatrice a été interprétée comme le complément indispensable du capitalisme ou
comme une conquête du mouvement ouvrier.
Source : Etat-providence et cohésion sociale en Europe,Claude Martin
Questions :
1.Pourquoi observe t’on au un passage d’un Etat Gendarme à un Etat Providence ?
2.Quels sont les buts recherchés par l’Etat Providence ?
Les différents modèles d’Etat-Providence
L’Etat providence désigne l’ensemble des mécanismes de protection sociale mis en place dans les sociétés
occidentales, qui assurent aux bénéficiaires la couverture des risques de l’existence. On distingue plusieurs "modèles",
selon la place de l’Etat et le mode de financement.

Au XIXe siècle, en France, l’intervention de l’Etat se limite à la protection des plus faibles : travail des femmes et des
enfants, organisation de la vie syndicale, règles d’hygiène,... Pour le reste, la protection offerte par l’Etat est d’abord
vue de manière négative, comme attentatoire aux libertés, mais acquiert progressivement sa légitimité face aux effets de
l’industrialisation.

L’Allemagne de Bismarck met en place un dispositif très complet de protection fondé sur l’assurance. Les salariés
s’assurent contre les risques, et payent des cotisations sociales à des organismes, gérés par les partenaires sociaux au
niveau local ou professionnel. L’Etat n’intervient ici que comme régulateur du système en cas de crise.
L’Angleterre instaure après la 2ème Guerre mondiale le Welfare State. La protection sociale, prise en charge par
l’Etat, financée par l’impôt, est construite autour de la notion de solidarité nationale. Salariés et partenaires sociaux ne
jouent aucun rôle dans ce système qui, par exemple, fait des professionnels de santé des fonctionnaires.

La France de la Libération crée un mécanisme à mi-chemin entre ces deux modèles. La Sécurité sociale est
financée par les cotisations sociales, gérée par les partenaires sociaux sous contrôle de l’Etat, et ne couvre au début que
les seuls salariés. Peu à peu, elle s’universalise pour toucher toute la population, tout en respectant les particularismes
professionnels (agriculteurs, artisans, etc.). Elle étend son financement à l’impôt et voit croître le rôle de l’Etat. Elle
s’élargit aussi avec le RMI et d’autres
minima sociauxMinima sociauxPrestations sociales visant à garantir un revenu minimal à une personne en situation de
précarité.
offrant une couverture financière minimale aux "exclus".
Partie II- Les instances d’intégration sont
en crise, ce qui fragilise le lien social
Introduction
Depuis un quart de siècle l’image d'une « société » (comme les sociétés française, nord-
américaine, allemande, japonaise...) vue comme un « système social » organisé, avec un Etat
qui dirige et contrôle des institutions stables (la famille, l'école, l'entreprise et des classes
sociales) aux frontières bien définies... est en train de se dissoudre. La vie sociale apparaît
désormais comme un ensemble disparate, désordonnée, formée de réseaux fluctuants,
d'institutions instables, de groupes sociaux, tribus, communautés composites, aux frontières
floues, où les liens sociaux (famille, travail, politiques) se sont fragilisés. Comme l'écrivent
François Dubet et Danilo Martucelli, « le déclin de l'idée de société ressemble au
démembrement d'un monument dont les piliers et les murs se lézardent et s'effritent pierre
par pierre »(6).
Et les raisons de cette transformation sont bien connues. Depuis les années 70, la longue
phase de crise économique, le chômage de masse, les bouleversements de la famille, le déclin
de l'Etat, l'individualisme... tous ces phénomènes semblent avoir conduit à un déclin des
anciennes formes d'intégration sociale.
Les sociologues parlent de « désinstitutionnalisation » pour évoquer les transformations de
l'école, de l'entreprise, de la famille. D'institutions stables, régies par des normes et valeurs
sûres et contraignantes, elles sont devenus de simples groupement instables et précaires .
Source/:
Questions:
1.Pourquoi peut-on parler de remise en cause des instances d’intégration? Quelles en sont les explications?
I- La crise des instances d’intégration
A- Une crise de la famille ?
1- Constat de la crise de la famille

1. Donnez les caractéristiques du modèle familial du début des années 60


2. Pourquoi peut-on dire qu’il est en crise?
2- Explications

Les transformations de la famille découleraient du primat de l’affection et de l’autonomisation des


acteurs. L’individu étant de plus en plus attaché à la qualité des relations interpersonnelles, le
fonctionnement familial évoluerait vers davantage de « psychologisation ». L’épanouissement de
soi deviendrait l’objectif de chacun et la vie familiale serait au service de l’identité personnelle. En
somme, l’individu lui-même s’autonomiserait par rapport à la famille, ce qui correspond bien à la
poursuite du processus décrit par Durkheim. En conduisant à la revendication de l’autonomie
personnelle, l’individualisme rendrait ainsi le lien familial plus précaire, plus instable, et par là
même, l’unité familiale plus soumise au contrôle étatique. (…)
L’inspiration durkheimienne est tout aussi présente dans la thèse de la désinstitutionalisation
familiale, dont la première formulation est celle de Roussel, mais le propos est plus inquiet. Les
changements de la famille marqueraient un affaiblissement des normes hier prescrites qui faisaient
de la famille une institution qui s’imposait à tous. Le refus de soumettre sa vie privée à la loi, au
contrôle social, souligne la coupure qui se serait établie entre sphère privée et sphère publique.
Les contemporains survaloriseraient la première au nom de l’épanouissement de soi.
(Source : J.H.Dechaux, « La Nouvelle Société française », Armand Colin, 2001
1. En quoi l’épanouissement personnel et la montée de l’individualisme fragilise-t-il la famille?
2. Expliquez la phrase soulignée
B- Une crise de l’intégration par le travail
1- Constat
Développement des formes particulières d'emploi (jeunes de 15 à 24
ans)

1. Donnez le mode de
lecture et de calcul
pour les intérimaires
en 2008
2. Périodisez
l ’évolution des
différentes courbes
3. Que pouvez-vous en
conclure?
Champ : France métropolitaine, population des ménages, personnes de 15 ans à 24
ans.
Source : Insee, enquête Emploi corrigée de la rupture de série en 2003.
2- Explications

Les premières conséquences de ces orientations ne sont pourtant pas le


démantèlement complet de la société salariale mais, précisément, cet
effritement qui se caractérise par l'apparition de nouveaux risques
rendant le rapport au travail aléatoire. Risque chômage bien sûr, mais
aussi risques qui proviennent de la prolifération des contrats de travail «
atypiques », à durée limitée, à temps partiel, d'intérim, etc. Le chômage
de masse et la précarisation des relations de travail qui s'aggravent l'un et
l'autre au cours de la décennie suivante, parce qu'ils s'entretiennent l'un
l'autre, sont les deux grandes manifestations d'une déstabilisation
profonde des régulations de la société salariale ».
Source : R. Castel. « Centralité du travail et cohésion sociale », in Le
monde du travail, J. Kergoat (sous la dir.), la Découverte, textes à
l’appui, 1998.

Questions :
1. Quelles sont les évolutions du marché du travail qui fragilisent le lien
social?
Un cercle vicieux
C – la crise des institutions
1- Les capacités d’intégration de l’école
sont affaiblies

les institutions sont toujours aussi présentes comme organisations ou structures collectives. Mais leur
capacité de produire de l’intégration s’est considérablement affaiblie : elles ne parviennent plus à
mettre en relation une morale commune avec un type de personnalité, bref à socialiser les individus.
L’évolution du monde scolaire en est l’illustration. L’école a une importance croissante en matière
d’accès à l’emploi et dans le destin social des individus. Mais elle est de moins en moins apte à
transmettre une culture commune, à faire entrer la personne dans un rôle social. Si elle instruit, elle se
révèle incapable d’éduquer, au moins en ce sens-là . Elle est vécue comme une machine à sélectionner,
et plus encore, dans les milieux populaires, comme un obstacle ou un instrument de relégation. La
formation de la personnalité se fait ailleurs.
Plus généralement, les institutions ne parviennent plus à maintenir le lien entre morale collective et
personnalité, à imposer ou à faire intérioriser une culture partagée parce que supérieure.

Source: D.Lapeyronnie, cahiers français


http://www.ladocumentationfrancaise.fr/spip/IMG/pdf_352-lapeyronnie.pdf
Questions :
1. Pourquoi l’école a-t-elle des difficultés à assurer son rôle d’intégration?
2- La crise de l’Etat-Providence

Cliquez sur La crise de l’Etat providence pour


voir la vidéo
Questions:
1.Quelles sont les 3 crises auxquelles est confronté
l’Etat-Providence selon P.Rosanvallon?
2. Quelle est celle qui selon Rosanvallon est la plus
fondamentale?

Cliquez sur Logiques d’assurance et d’assis


tance
pour voir la vidéo
Questions:
1.Quelles sont les deux logiques présentes dans le
système de protection français?
2.Quelle était celle dominante lors de la création de la
Sécurité sociale en 1945? Quelle est celle qui se
développe aujourd’hui?
3.En quoi cela oblige-t-il à repenser le modèle d’Etat-
Providence?
4.Quels risques cela comporte-t-il?
3– la crise de la participation à la sphère
publique
Si les défis qui attendent l’individu au sein de la sphère privée sont nombreux, ceux de la sphère publique semblent moins le concerner que
par le passé.
Ainsi, le taux de syndicalisation chez les salariés n’était plus que de 8 % en 2003 (Amosse, 2004). C’est deux fois moins qu’il y a vingt-
cinq ans.(…) La montée de l’abstention aux élections prud’homales (qui affecte deux électeurs sur trois depuis 1997) montre par ailleurs
que le vote n’est pas venu prendre le relais de l’adhésion.
Alors même que le nombre d’adhésions aux associations n’est pas en diminution (cf. infra), il n’est pas neutre de constater que les
associations qui incarnent le mieux la relation des citoyens à la société dans son ensemble souffrent d’une certaine désaffection : ainsi, 12
% des personnes ayant des enfants en âge d’être scolarisés étaient membres d’associations de parents d’élèves en 1983 contre 8 % en 1996
(Crenner, 1997).
D’une façon générale, l’inscription sur les listes électorales et le vote sont en baisse, quelles que soient les élections concernées. Depuis
1988, le taux d’abstention au premier tour des élections législatives n’est jamais descendu au-dessous de 31 %. Les élections présidentielles
étaient caractérisées par un taux d’abstention au premier tour de 18,6 % en 1988, 21,6 % en 1995 et 28,4 % en 2002. L’électeur vote de
moins en moins par devoir et ne se déplace que s’il juge l’enjeu suffisant. L’électeur est aussi volatile dans le choix de ses représentants :
une enquête menée à la suite des élections présidentielles de 1995 (Perrineau et Reynié, 2001) a montré qu’à peine plus d’un tiers des
électeurs ont voté pour le même camp au cours des trois élections précédentes.

Pour D. Schnapper (2002), c’est la relation entre représentants et représentés qui est en crise. L’idée même d’une différence entre les
premiers et les seconds – au fondement de la transcendance républicaine – est de plus en plus mal acceptée, sinon refusée. En réponse à
l’aspiration de l’individu démocratique à n’être représenté que par lui-même, on assiste à des revendications diverses pour que s’instaure
une démocratie dite participative. On observerait une remise en cause de l’utopie créatrice de la représentation, selon laquelle le
représentant ne représente pas telle ou telle catégorie de la population, mais incarne l’intérêt général. Or, pour l’auteure de la Démocratie
providentielle, n’accorder sa confiance à l’autre que dans la mesure où il est semblable à soi, c’est remettre en cause la constitution de
l’espace public commun de la citoyenneté, en tant qu’instrument de la gestion réglée des diversités.
Source : Les évolutions du lien social, un état des lieux, Pierre-Yves Cusset,in
http://www.strategie.gouv.fr/revue/article.php3?id_article=119
Questions:
1.Quels sont les constats qui montrent le moindre intérêt de la population à la vie de la cité,
2.Quelles en sont les explications?
II- La crise des instances d’intégration, source
d’exclusion sociale
A - Définition de l’exclusion

Bien que la pauvreté de la famille soit une composante courante des risques d’exclusion sociale, des
auteurs comme Sen (1992), Room (1998) et Atkinson (1998) s’efforcent de montrer que la notion
d’exclusion sociale va bien au-delà.
Comme le handicap, l’exclusion sociale n’implique pas nécessairement la pauvreté. Lorsqu’il évoque
« cinq degrés au-delà de la pauvreté », Room (1998) cite notamment la rupture des relations avec le
reste de la société, et même des liens familiaux à laquelle l’exclusion sociale finit par aboutir.
L’exercice des droits qui accompagnent la citoyenneté n’est plus possible ou, selon la conception
française, la solidarité sociale fondée sur le contrat social entre l’individu et l’État disparaît (Virtanen,
1996).
La faiblesse du revenu en elle-même est moins importante que la situation d’infériorité dans laquelle
elle place l’individu par rapport aux autres, mesurée par divers indicateurs économiques de la
consommation, depuis le type de logement jusqu’aux vacances à l’étranger.
Le dénuement entraîne un appauvrissement culturel qui se manifeste d’abord au plan éducatif.
L’exclusion sociale englobe aussi bien le cas de ceux qui sont défavorisés au départ que celui des
personnes qui se trouvent marginalisées par la suite, l’individu étant, dans un cas comme dans l’autre,
dans l’incapacité de participer pleinement à l’État moderne.
Source : www.oecd.org/dataoecd/19/36/1855793.pdf
Questions :
1.La pauvreté est-elle l’élément déterminant de l’exclusion?
2.Quels sont les facteurs qui accroissent les risques d’exclusion?
L’exclusion, un phénomène multidimensionnel

Atkinson(1998) recense trois caractéristiques de l’exclusion sociale : la relativité, un agent déclenchant et


la dynamique.
Il y a relativité parce que l’exclusion est définie par les normes en vigueur à un moment
donné, surtout en matière de consommation. C’est ainsi que le non-accès à des biens comme le
téléphone, un véhicule, divers types d’assurances ou, dans le cas des enfants, des vêtements et
des jouets, classe aujourd’hui dans la catégorie des exclus des personnes qui ne l’auraient pas
été il y a vingt ans.
Agent déclenchant : les individus peuvent s’exclure eux-mêmes ou être exclus par d’autres.
Les choix individuels, quelles que soient leurs limitations dues à des impératifs structurels tels
que la classe, le sexe et l’appartenance ethnique, interviennent donc toujours.
Dynamique : l’exclusion sociale est un processus qui implique une interaction de
circonstances et d’événements dans tous les domaines de l’existence qui s’étend sur une
certaine durée. La perte d’un emploi peut ne pas être en soi un phénomène d’exclusion, mais le
chômage prolongé, accompagné de pauvreté, de mauvaise santé et de perte de confiance de soi,
se transforme en exclusion. C’est pourquoi on ne peut commencer à comprendre le processus
d’exclusion sociale qu’en suivant les individus sur une certaine durée.

Source : www.oecd.org/dataoecd/19/36/1855793.pdf
Questions:
1.Présentez les 3 caractéristiques de l’exclusion
Le processus d’exclusion

 R. Castel distingue plusieurs « zones » dans lesquelles la cohésion


sociale est d’intensité variable. Les individus sont susceptibles de
traverser ces zones dès lors qu’ils entrent dans un processus
d’exclusion :
 la zone d’intégration se caractérise par l’association « travail stable
– insertion relationnelle solide »;
 la zone de vulnérabilité correspond à une situation intermédiaire,
instable, conjuguant précarité du travail et « fragilité des supports de
proximité »;
 la zone de désaffiliation est la dernière étape du processus et se
caractérise par une absence de participation à toute activité
productive, sociale et à l’isolement relationnel qui peut en résulter

Toutes les catégories sociales suivant le sexe, l’âge, le niveau de


diplôme n’ont pas la même probabilité d’être confrontées aux risques
de se retrouver dans une zone de vulnérabilité ou de désafiliation

44
B - Exclusion sociale et crise des instances d’intégration

Le premier élément est venu de la prise de conscience brutale, après le tournant politique de 1983-84, des
conséquences de la crise économique et du chômage de masse. Privés d'emploi, les ouvriers peu ou pas qualifiés se
trouvent massivement concernés au début et à la fin du cycle de leur vie professionnelle. Il ne faut pas longtemps
pour en mesurer les effets. Dans les années suivantes apparaissent les thèmes de la nouvelle pauvreté, de
l'exclusion, de la dualisation de la société, du retour des inégalités, de la fracture sociale, etc. (..)
Dans le même temps, sociologues et politologues s'interrogent logiquement sur le rôle de l'Etat. On parle parfois de
la Crise de l'Etat providence (Pierre Rosanvallon, 1982) pour désigner cette apparente incapacité à enrayer la crise
de la société. (..)
L'évolution de la famille devient une source nouvelle d'inquiétude. Paradoxalement, alors que l'autonomie des
femmes et la désacralisation du mariage (notamment par la généralisation et la pérennisation de l'union libre) n'ont
été conquises que très lentement et après de vifs combats idéologiques, l'ampleur du divorce, des situations de
monoparentalité et parfois de recomposition familiale devient un nouveau sujet d'inquiétude qui prend parfois des
aspects passéistes.On redoute désormais les effets de la « désinstitutionalisation » du mariage et de l'absence de
père
Enfin, le thème de la crise du lien social a aussi une dimension psychologique collective. Les années 80 ont vu se
dessiner progressivement un discrédit profond et durable du politique. La fin de la croyance en la possibilité de
« changer la société » (symbolisée par la conversion à l'économie de marché de la gauche française puis par la
chute du communisme en Europe de l'Est) et l'essor de la pensée libérale laissent un grand vide dans le champ des
espérances collectives.
Source : Le lien social en crise ?
Questions :
1.Montrez en quoi la crise des instances d’intégration est source d’exclusion sociale
Partie III – Une société en recomposition
Introduction- Une relativisation de la crise du
lien social

Le diagnostic semble aller de soi : le chômage de masse, la flexibilité du travail, la déstabilisation de la


famille, le problème des banlieues, l'essor de la délinquance et des « incivilités », la montée de la violence, la
baisse de la participation politique... autant d'indices d'une crise généralisée du lien social. La vision globale
qui nous est proposée est celle d'un relâchement des dispositifs d'intégration (travail, famille, Etat, religion...),
conduisant à une progressive « désaffiliation » des individus et à un individualisme croissant.
Personne ne contestera que la précarité de l'emploi a augmenté, que la famille est déstabilisée, que les
banlieues connaissent des problèmes. Mais cela suffit-il pour diagnostiquer une « crise générale du lien
social » ? On pourrait a contrario citer des tendances inverses. Le poids de l'Etat providence et des dispositifs
de solidarité n'a jamais été aussi important en France ; si la participation syndicale et politique a beaucoup
reculé, on assiste à un essor important des associations et du bénévolat ; si la structure familiale est
déstabilisée, l'entraide familiale n'est nullement en recul ; le chômage des jeunes reste élevé, mais leur
scolarisation n'a jamais été aussi forte. Et si on observe les contacts sociaux, on découvrira que jamais on ne
s'est autant rencontré, parlé, téléphoné... Bref, rien n'est moins assuré que le constat d'une crise généralisée du
lien social.
En réalité, la société française contemporaine est tiraillée entre des processus contradictoires. S'il existe des
signes indéniables de fragilisation de certains liens, d'autres indices peuvent être invoqués en faveur de la
vitalité de formes de solidarité ou de sociabilité.
Source: Lien social. Crise et recomposition
Questions:
1.Quels éléments peut-on utiliser pour caractériser la crise du liens social?
2.Quels sont ceux qui permettent de relativiser ce constat?
I- Une recomposition de la famille

La crise de la famille est un autre facteur évoqué pour soutenir la thèse de la crise du lien social.
Depuis trente ans, la montée des divorces, des unions libres, des familles monoparentales et du nombre
de personnes vivant seules indique indiscutablement une fragilisation des liens (9). Faut-il en déduire
un déclin général des liens familiaux ? Rien n'est moins sûr. Deux processus contradictoires se
développent parallèlement. Si les liens institutionnels ont tendance à se dissoudre, l'entraide et la
solidarité se portent bien (10). S'il y a bien affaiblissement du cadre institutionnel du mariage (les
mariages et unions sont plus instables), on assiste parallèlement à un resserrement de certains liens.
Ainsi, si le nombre des familles monoparentales a fortement augmenté, 80 % des enfants concernés
vivent alternativement avec les deux parents. Les enfants de divorcés cohabitent moins avec leurs
parents, mais communiquent beaucoup plus avec eux.
Dans les couples aussi, on se voit moins, mais on se parle plus. Les sociologues de la famille
soulignent tous le même phénomène : la vie en commun est partagée entre le souci de préserver un
temps et un espace à soi, et en même temps, de partager des moments forts de vie en commun. Comme
ces couples qui quittent la maison et vont au restaurant pour être « ensemble » pendant un moment
privilégié.
Source: Lien social. Crise et recomposition
Questions:

1.Peut-on parler de crise de de la famille


2. Quelles sont les caractéristiques des nouvelles formes familiales?
II- une relativisation de la désaffiliation
sociale
la tendance à la fragilisation du lien salarial semble incontestable. Peut-être même assiste-t-on à un déclin du rôle
intégrateur du travail, comme le soutient Robert Castel (2). Pour autant, cette tendance implique-t-elle chez les salariés
un repli de la vie sociale, une « désaffiliation sociale », selon l'expression de R. Castel ?
Le constat est loin d'être évident. D'abord parce qu'il faut relativiser le phénomène : au plus fort de la crise de l'emploi
(début des années 90), le chômage touchait en France 13 % de la population active. Ce qui signifie à l'inverse que
87 % - presque 9 personnes sur 10 - de la population active restaient occupés. Même dans les zones sensibles - comme
certains quartiers de la banlieue ou dans les régions en déclin industriel -, le chômage n'a toujours concerné qu'une
petite minorité de la population. De même, si le travail précaire (CDD, intérim) a beaucoup augmenté, il ne concerne
toujours que 10 % de la main-d'oeuvre employée. On est donc loin d'une précarisation générale de la main-d'oeuvre.
Par ailleurs, dans son enquête sur Le Salarié de la précarité (Puf, 2000), Serge Paugam montre que la précarité du
travail - même définie de façon très large (3) - n'implique pas forcément une désinsertion professionnelle. Les salariés
précaires sont autant impliqués que les autres dans leur travail.
Le chômage constitue certes une dure épreuve économique et psychologique pour tous ceux qui le connaissent, mais il
n'entraîne pas pour autant une rupture des liens. D'abord parce que pour la majorité, le chômage est une situation
transitoire qui ne dure que quelques mois. Ensuite, parce que les aides sociales (allocations chômage) et le soutien
familial (les jeunes restent plus longtemps au foyer) atténuent les difficultés économiques. Enfin, parce que les
dispositifs d'aide à l'emploi (stages, contrats de réinsertion...) ont permis à beaucoup de maintenir un lien avec les
institutions. Même le chômage de longue durée n'aboutit pas forcément à la « déliaison » sociale. Dans son enquête,
désormais classique, sur La Disqualification sociale (Puf, 2000), S. Paugam avait montré que parmi les populations
exclues, seule une minorité était vraiment en situation de « rupture » avec la famille, les organismes sociaux ou les
réseaux de relations personnelles.
Source: Lien social. Crise et recomposition
Questions:
1. Pourquoi peut-on remettre en cause l’analyse de R.Castel?
III – Une jeunesse qui n’est pas au ban de la société

Le cas des jeunes est intéressant à analyser, car ce sont eux dont l'insertion sociale et professionnelle
est a priori la plus problématique. Contrairement à ce qu'un Premier ministre en fonction (Edouard
Balladur) a pu affirmer pour alerter l'opinion, il n'y a jamais eu en France « 25 % des jeunes au
chômage ». Au plus fort de la crise (dans les années 1992-1995), plus de la moitié des 15-24 ans était
sur les bancs de l'école (en fait, du lycée ou de l'université) (4). Les 25 % de jeunes actifs au chômage
représentaient 10 % de l'ensemble de la jeunesse. Dans les années 80-90, un phénomène essentiel a eu
lieu : le taux de scolarisation des jeunes a explosé (5). Pour les 15-24 ans, l'école a massivement
remplacé l'entreprise comme lieu d'intégration.
La scolarisation de plus en plus massive, la multiplication des dispositifs de stages (des plans Barre de
1976 aux emplois jeunes, en passant par les Tuc et autres formes de stage), le maintien au foyer ont
compensé en partie les difficultés réelles d'insertion sur le marché du travail (6). Rien ne confirme
donc la thèse d'une jeunesse globalement « désocialisée », « exclue », « reléguée » et mise au ban
de la société.
Source: Lien social. Crise et recomposition
Questions:
1. Expliquez la phrase soulignée
IV- Un Etat providence qui se développe aux
Etats -Unis

“Oui, nous l’avons fait.” Le président Barack Obama peut enfin prononcer ces mots. L’adoption de la réforme de la
santé vient d’apporter la première preuve irréfutable que Washington a changé. Le Congrès a montré qu’il était
effectivement capable de mener à bien des réformes sociales fondamentales. Et les Etats-Unis ne seront plus
l’exception parmi les pays riches parce qu’ils laissaient un si grand nombre de leurs citoyens sans couverture santé.
Oui, cette réforme a des défauts et elle coûtera de l’argent. Mais elle vient boucher un trou béant dans le système de
protection sociale américain. Elle offre des protections que les Américains attendaient depuis longtemps pour
contrer ces compagnies d’assurances qui pouvaient refuser de les couvrir. Elle leur apporte également la sécurité de
savoir qu’une maladie ne les laissera pas au bord de la faillite
L’adoption de cette réforme est également un moment historique, un aboutissement du travail de Harry Truman et de
Franklin Roosevelt. Le 19 novembre 1945, Truman avait fait devant le Congrès des constatations qui s’appliquent
encore de nos jours. “Les personnes qui ont des revenus faibles ou moyens ne bénéficient pas de la même attention
médicale que celles qui ont des revenus élevés, avait-il déclaré. Les pauvres sont plus souvent malades, mais ils sont
moins pris en charge. Les habitants des zones rurales ne bénéficient pas de la même quantité ni de la même qualité
de soins médicaux que les habitants de nos villes.” Le pays devait faire en sorte que “ces obstacles financiers à la
santé soient supprimés”. “La santé de tous les citoyens mérite l’aide de la nation”, avait ajouté Truman. Presque
soixante-cinq ans plus tard, son vœu est en passe d’être exaucé.
Il faut également rappeler que, lorsque Roosevelt avait signé le Social Security Act, en 1935, il était resté modeste [il
s’agissait d’une première étape dans la création d’un système de protection sociale destinée à atténuer les effets de la
pauvreté notamment chez les personnes âgées]. “Nous ne pourrons jamais protéger 100 % de la population contre
100 % des risques et des vicissitudes de la vie”, avait-il alors souligné. Il savait que sa loi était plus un début qu’une
fin. Pour lui, elle constituait “la première pierre d’un édifice qui n’est pas terminé, mais en cours de construction”
Source : Qu'est-ce que la loi va changer et pour qui ("New York Times") ?
http://www.nytimes.com/interactive/2010/03/24/us/politics...
Conclusion

On pourrait multiplier les exemples qui attestent d'un maintien ou parfois d'un
renouveau des liens sociaux. C'est ainsi le cas des fréquences des contacts sociaux et
des relations interpersonnelles qui, contrairement à une idée reçue, ne déclinent pas
(11). Inversement, il n'est pas question de nier l'évidence des phénomènes de
« désinstitutionnalisation » qui affectent le travail ou la famille. Mais, comme le
souligne Henri Mendras, la notion de « lien social » est très ambiguë et vague (12).
L'expression agrège des réalités très différentes : les types de solidarité, la sociabilité,
les formes de contrat (contrat de travail, de mariage), la participation à la vie
collective. Il n'est pas assuré que tout converge vers une direction unique. Les liens
sociaux connaissent parallèlement des processus de décomposition et de
recomposition, de fragilisation et de renouveau, de délitement et de régénérescence. Et
le thème lancinant de la « crise » ne rend pas compte de cette dynamique
incessante de destruction créatrice.
Source: Lien social. Crise et recomposition
Questions:
1. Expliquez la phrase soulignée

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