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Pour donner une base consistante à ce débat, nous vous adressons une quinzaine de
notes qui, chacune, abordent un aspect fondamental de la politique d'éducation et de
formation devant être débattu au cours de la journée dans une table ronde spécifique.
Comme tout choix, la répartition des thèmes, la détermination des limites et l'importance
accordée à chaque problème sont critiquables, mais l'équilibre de l'ensemble nous a paru
de nature à constituer un bon point de départ pour nous assurer des discussions très
riches.
Ces notes ne sont pour le moment que des documents de travail, dont le contenu ne
saurait engager Europe-Ecologie Les Verts. La trentaine de rédacteurs bénévoles, en
rassemblant ici les contributions et propositions qui ont jalonné la déjà longue histoire de
l'écologie politique, ont pu faire des choix personnels et mettre en avant des idées qui
n'avaient encore été que peu discutées entre nous. Ils se sont en tout cas efforcé de
mettre en évidence les points de clivage et les alternatives à trancher : c'est justement
parce que bien des choses doivent encore être arrêtées que nous avons besoin de la
contribution de tous.
Souhaitant que ce premier jet suscite des réactions, des critiques et surtout des
propositions, nous vous donnons rendez-vous à Lille le 7 mai pour finaliser cette
démarche de coélaboration, à laquelle nous sommes très attachés.
1.2. Éducation à la santé et à la citoyenneté. / 2.3. Enseignement supérieur : assumer l'ambition 3.4. Parents, parentalité : un rôle à reconnaître. /
Animé par Marie-Christine Blandin et Patrick de la démocratisation / Animé par Laurent Animé par Olivier Masson et Lise Daleux
Baranger Audouin et Sandrine Rousseau
A l'école, définir la place qui permettra aux
Du développement d'une culture de la non- Il ne suffit pas de fixer l'objectif de l'obtention parents de s'impliquer dans la scolarité de leur
violence à l'organisation de la vie étudiante, en d'un diplôme de deuxième cycle par la moitié enfant et de s’y inscrire en tant que citoyen n'est
passant par la prise de responsabilité, l'accès des d'une classe d'âge pour garantir la pas chose facile. Mais au-delà, c'est l'exercice de
enfants et des jeunes à la santé, à la citoyenneté démocratisation de l'enseignement supérieur. la parentalité qui est en soi difficile. L'évolution
et à l'autonomie est un enjeu fondamental pour L'échec en premier cycle, le dualisme des situations dans lesquelles se trouvent les
une société qui entend faire confiance à sa Université/Grandes Ecoles et la misère de parents, l'accélération du monde qui éloigne les
jeunesse. Le vivre ensemble est suspendu à notre l'Université minent les ambitions qu'un pays peut générations l'une de l'autre et l'affaiblissement
capacité à leur donner les moyens d'échanger, légitimement nourrir pour une jeunesse dont il des protections collectives devraient nous
d'apprendre, d'agir et d'avoir envie de participer faut élever le niveau de formation. Au-delà d'une amener à reposer la question de projets et de
à la vie sociale. indispensable élévation des moyens humains et démarches où la coéducation aurait toute sa
financiers, l'enseignement supérieur doit changer place
dans ses structures et dans son contenu.
1.3. Culture numérique / Animé par Caroline
Jouneau-Sion et Philippe Meirieu Salle 4 - Évaluation et pilotage
2.4. Créer un droit à la formation tout au long de
la vie / Animé par Philippe Meirieu et Yannick
Une société responsable a le devoir de 4.1. Pilotage du système scolaire : pour une
Soubien
reprendre la main pour que le déferlement redéfinition des responsabilités des uns et des
d'images, en grande partie orchestré par autres / Animé par Philippe Meirieu et Claude
l'industrie publicitaire, puisse servir à autre chose Enfin admise dans son principe par beaucoup, Mercier
qu'à l'abrutissement organisé de la jeunesse, la formation tout au long de la vie doit devenir
cible privilégiée. Les outils multimédia et la autre chose qu'une incantation rhétorique. Du La confusion des rôles mine le système
télévision peuvent être un moyen formidable de lycée professionnel au congé de reconversion, de éducatif. Habitués au zèle centralisateur de
mise en relation des personnes et la prise en charge des chômeurs à la valorisation l'administration ou des discours ministériels, les
d'enrichissement mutuel, tant par leur utilisation des acquis de l'expérience, la formation acteurs de terrain ont pris l'habitude de ne pas
raisonnée à des fins pédagogique que par la professionnelle initiale ou continue, longtemps s'approprier les marges de manœuvre qui leur
maîtrise que chacun doit en avoir. négligée dans une société qui croyait à l'emploi à donneraient des possibilités d'action non
vie, est devenue capitale, au croisement d'enjeux négligeables. Dans ce cadre où le pilotage par les
multiples, dont la coordination est
1.4. Impliquer tous les acteurs des territoires procédures conduit tout le monde à reporter la
devenue urgente.
dans l'éducation : le rôle de l'éducation responsabilité sur le voisin, les innovateurs sont
populaire / Animé par Elisabeth Bourgain considérés comme des parias. Et en bout de
Salle 3 - Acteurs de l'éducation chaîne, les conditions d'une vie démocratique
efficace sont rarement réunies dans les
L'éducation populaire se renouvelle mais a
établissements.
besoin, pour donner toute sa mesure, d'un 3.1. Les métiers de l'éducation : une mission à
soutien institutionnel significatif. La multiplication redéfinir pour un rôle qui se transforme / Animé
des sources de savoir et des lieux par Patrick Baranger et Jean-Louis Phélut-Ribéry 4.2. Pour des projets éducatifs de territoire. /
d'éducation impose qu'on la place au carrefour Animé par Olivier Masson et Alain Thirel
de l'action éducative des différents acteurs des Nulle institution mieux que l'école ne semble
territoires. propice à la division du travail social : les L'éducation joue un rôle dans la cohésion
fonctions de ses agents sont définies avec une du territoire : les débats sur l'éducation
Salle 2 - Apprendre tout au long de la vie précision jalouse, qui, avec le temps et l'évolution prioritaire et la carte scolaire ont suggéré
des missions du système, semble perdre une l'importance de ces enjeux. Sans se
grande part de son sens. Peut-on se décider enfin contenter des timides "contrats éducatifs
2.1. Petite enfance : un service public solidaire
à remettre à plat le maquis des statuts, des locaux" et en ayant à cœur de dépasser les
pour un vrai projet éducatif. / Animé par Sylviane
services et des fonctions, pour qu'éduquer positions dogmatiques sur l'opposition
Goy et Christophe Najdovsky
redevienne un métier de cadre travaillant en entre public et privé, il est capital de
équipe et doté d'une véritable capacité donner la possibilité aux acteurs d'un
On a raison de penser la prise en charge de la d'initiative ? bassin de vie d'organiser l'offre éducative
petite enfance en terme de temps libéré pour les et de garantir tant l'équité que la continuité
parents. Mais on a tort d'oublier que le rapport au
3.2. Les jeunes, acteurs de leur autonomisation / territoriale.
petit enfant est d'abord un rapport éducatif. La
Animé par Cyrielle Chatelain et Laurent Audouin
mise en cohérence de l'action des multiples
acteurs de ce secteur, dont la confusion ouvre la
4.3. Évaluation des acquis des élèves : donner un 4.4. Indicateurs européens et comparaisons Salle 5 -
sens aux procédures de certification / Animé par internationales / Animé par Malika Benarab-Atou
Sylvain Hannebique et Yann Forestier 5.1. A l'école de la différence : quels dispositifs
La formation initiale ne fait pas partie des pour tirer parti de la diversité ? / Animé par
Plus que des rituels, le devoir sur table, la note,compétences de l’Union européenne. Pourtant, Olivier Masson et Véronique Dubarry
le conseil de classe ou le bac sont en France des l’UE a pris de nombreuses initiatives pour tisser
"monuments". Mais ils ne sont souvent que cela. des liens entre les jeunes, les enseignants, les Notre école, fondée sur l'imposition d'une
Le fait de les laisser dominer le paysage n'est systèmes éducatifs. Des objectifs quantitatifs ont norme, n'a pas encore fait le saut qualitatif qui lui
pourtant pas neutre : ces exercices normalisés, été définis en commun. Au moment où se définit permettrait de se penser comme une institution
devenus souvent des fins en eux-mêmes, le nouveau cadre financier 2013-2020, où faite pour accueillir la différence et en faire un
orientent toute la pédagogie en amont. Cela en s’amorce la création d'un espace européen de projet éducatif. L’inclusion demandée des enfants
fait donc un levier de transformation du système. l'enseignement, quelles sont les priorités et jeunes handicapés amène à remettre en
Des finalités éclaircies, des modalités repensées, d’EELV ? priorité la question de la différentiation éducative
des résultats mieux pris en compte feraient voir et pédagogique, dans l’école et en-dehors.
l'école sous un autre jour.
Salle 1 - Eduquer à
1.4. Impliquer tous les acteurs des territoires dans l'éducation : le rôle de
l'éducation populaire / Animé par Elisabeth Bourgain
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L’« éduquer à » est à la mode. C’est particulièrement vrai de l’EEDD : les programmes
scolaires et certaines séries du baccalauréat reprennent l’expression, tout comme la
plupart des plaquettes de présentation des politiques éducatives des collectivités locales.
Pourtant, au-delà de cette reconnaissance formelle, de nombreuses questions restent
posées.
- Quels sont les questions soulevées par l’EEDD dans l’Education Nationale
(enseignement transversal ou spécifique, priorités de programme, pédagogie…)
- Quelles modalités imaginer pour que les élèves transmettent leur savoir à leurs
parents ?
- Faut-il privilégier un âge pour l’acquisition des bases, ou peut-il y avoir une
éducation permanente (salariés, habitants, citoyens…)
Il faut en tout cas se défier d’une mise en œuvre minimaliste de l’EEDD, qui serait tout
entière contenue dans une sensibilisation aux gestes écocitoyens. Eduquer à, ce n’est
pas faire acquérir des réflexes, si nécessaires soient-ils. C’est donner des outils de
compréhension du monde, de soi-même et des autres, pour relier les réalités et les
pratiques du quotidien aux enjeux plus larges dont le citoyen doit avoir conscience.
Nous parlons ici d’un changement culturel qui modifie et enrichit notre vision du monde,
ouvre de nouveaux possibles et peut déboucher sur des changements de comportement
individuels et collectifs. Cette éducation donne en effet l’espoir d’un avenir plus
respectueux des autres, de la nature et de soi-même, grâce à une démarche réellement
démocratique et solidaire. Dans ce cadre général, l’éducation à l’environnement et au
développement durable peut être considérée comme un vecteur de changement.
II - Les obstacles
Ceux-ci ne manquent pas, tant les initiatives qui ont pu être prises jusqu’à présent sont
souvent de fausses bonnes idées. Elles ne permettent pas, en effet, à la démarche
« éduquer à » de sortir de la marginalité dans laquelle elle est encore maintenue, en
particulier dans l’Education nationale.
Même si l’action d’intervenants extérieurs à l’école est indispensable, l’EEDD ne doit pas
être menée que dans le cadre extrascolaire.
● Les principes
- remettre le lien au réel au premier plan afin d’apprécier le contact avec la nature et
d’apprendre du terrain,
- faire preuve d’une volonté de mixité sociale, en favorisant la réduction des inégalités,
- favoriser la participation des apprenants, toutes les « parties prenantes » devant être
impliquées dans le projet éducatif du territoire,
- se baser sur une pédagogie efficace et respectueuse des personnes, du corps social et
de la nature, une pédagogie active de projet, transversale, novatrice, impliquante et
responsabilisante.
L’EEDD ne sortira des niches dans lesquelles on l’enferme que si les programmes
scolaires s’affranchissent de la structuration disciplinaire du savoir scolaire. Leur
définition doit se faire en termes d’objectifs transdisciplinaires, afin de permettre de
baser le travail sur des savoirs transversaux.
Les processus de validation doivent donner une large place à des projets et des travaux
de groupe, afin que ceux-ci soient pratiqués en amont.
L’EEDD ne prendra sens que si les écoles et lieux dédiés à l’éducation sont en priorité
l’objet de politiques de construction, de rénovation et d’aménagement qui contribuent au
respect de l’environnement et à la responsabilisation collective des usagers.
● Des moyens pour l'éducation populaire et l’EEDD, une politique incitative et une
mobilisation des territoires
Une véritable politique nationale, à toutes les échelles du territoire, est maintenant
indispensable, une politique décentralisée se donnant les moyens de mettre en place des
plans pluriannuels.
- Consacrer une partie du budget des collectivités, mais aussi de l’Education Nationale,
avec la création d’une ligne budgétaire spécifique,
- Mettre en place, avec toutes les parties prenantes des espaces territoriaux de
concertation (Associations, collectivités, services de l’Etat, entreprises, experts…) un plan
de formation à destination des enseignants, des fonctionnaires territoriaux et des élus,
- Soutenir, en lien avec les acteurs, la recherche-action en sciences sociales sur la mise
en œuvre ainsi que le développement de « l’éduquer à » au niveau européen et mondial.
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Éducations à la santé et à la citoyenneté
La santé doit être considérée comme une valeur positive et être abordée le plus souvent
de manière globale. Il s’agit de pratiquer et d’acquérir des démarches – y compris
réflexives – pour être en bonne santé, agir sur son environnement, réinterroger les choix
individuels et collectifs. EELV refuse le « tout-médical » qui laisse les décisions aux seuls
experts.
L’éducation à la santé peut porter sur la gestion des risques. Nous sommes alors dans le
champ de la prévention. Il s'agit d'indiquer les pièges qui se trouvent sur le chemin de la
vie et les détours possibles pour les éviter. Mais, encore faut-il que les personnes à qui
l'on s'adresse aient envie de ne pas tomber dans ces pièges, qu'elles aient suffisamment
de désir de vie pour se protéger et se responsabiliser. C'est pourquoi la prévention des
risques ne suffit pas pour constituer un projet éducatif ni une méthode pédagogique.
L'efficacité même de la prévention à se protéger contre les risques qui menacent la santé
fait appel à des motivations qui reposent sur une approche positive et participative de la
santé, conçue comme le bien-être et la qualité de vie.
On sait que l’adolescence constitue un moment critique de construction de soi avec
souvent fascination pour les expériences limites associées parfois à un fantasme de
toute-puissance. Pour autant, EELV déplore que l’éducation à la santé se borne parfois à
une approche hygiéniste et à des stratégies de culpabilisation dans la lutte contre les
drogues et autres addictions.
Une éducation à la santé vise certes l’acquisition d’un certain nombre de connaissances,
mais aussi le développement de l’esprit critique (par une mise à distance des stéréotypes
et un travail sur ses propres représentations), le développement de l’aptitude à faire des
choix responsables. Ce qui est visé c’est tout à la fois une approche positive de la santé
(construire le bien-être) ainsi qu’une démarche participative dans la durée (construire
l'autonomie).
A partir des questions qui se posent et que les enfants ou les adolescents se posent, il
faut insister sur l’importance du débat et de la confrontation avec ceux qui sont différents
ou qui ont des points de vue opposés. Le vivre ensemble, qui questionne notre modèle
social, renvoie aux conflits du quotidien… qui s’expriment aussi à l’école. Le harcèlement
provoque perte de confiance en soi, comme en la loi, ou dans le rôle positif que peuvent
jouer les adultes et les institutions. Il est illusoire de croire qu’une fois l’âge adulte venu,
ces questions trouveront « naturellement » leur solution. Il faut faire appel aux ressources
de la non-violence en éducation : gestion non-violente des conflits, gestion des émotions,
médiations entre pairs… Les outils et les démarches ne manquent pas, mais leur diffusion
est trop restreinte dans l’école et ne s’accommode guère de l’utilisation par les
enseignants ou éducateurs d’outils clés en mains.
D’une certaine manière l’éducation à la citoyenneté oriente –voire englobe- toutes les
autres « éducations à …» (santé, environnement, développement durable, sécurité
routière, média, solidarité, défense…). Éduquer à la citoyenneté c’est apprendre à faire
des choix (concernant l’un ou l’autre de ces domaines particuliers) –choix rationnels et
responsables, en pleine connaissance de causes comme de conséquences.
A l’école, toutes ces « éducations à… » ont donné lieu, ces quinze dernières années, à
circulaires –parfois réitérées- prescrivant leur intégration dans le cursus de formation des
élèves. Pourtant, force est de constater que leur mise en œuvre est le plus souvent très
aléatoire. Seuls quelques enseignants convaincus, pour ne pas dire « militants »,
appliquent ces préconisations pourtant tout ce qu’il y a de plus « officielles ». Une
« éducation à » ne renvoie pas à une seule et unique discipline scolaire, mais en
concerne le plus souvent plusieurs, voire pourrait les mobiliser toutes. Elle rentre mal
dans la logique des programmes disciplinaires, et pas davantage jusqu’à maintenant
dans celle –plus récente- de référentiels (ou socle) de compétences. Est-ce pour cela que
ces aspects de l’éducation des élèves français sont si souvent négligés ? Pourtant ils
répondent à la demande sociale (des familles) et sont appréciés des élèves parce qu’ils
font sens à leurs yeux.
Comprendre le monde pour y agir efficacement requiert la prise en compte de la
complexité que seuls des éclairages multidisciplinaires, à partir de plusieurs points de
vue permettent d’atteindre. Il faut se garder de deux erreurs :
- laisser aux élèves le soin de mettre seuls en dialogue les différents savoirs
disciplinaires auxquels l’école leur permet d’accéder ; l’organisation de cette mise
en dialogue est, à part entière, une mission du système éducatif français ;
- rejeter à plus tard -dans l’attente d’une hypothétique pleine et entière maîtrise de
chacun des attendus disciplinaires- l’organisation de cette mise en dialogue ;
celle-ci peut et doit commencer très tôt et obéir aux règles de progressions
éducatives.
Faire prendre conscience de la conséquence de ses choix et de ses actes pour soi,
pour les autres, pour l’environnement
Si les programmes précis et les horaires délimités sont aujourd’hui, à l’école, une
nécessité stratégique pour promouvoir, à leur juste valeur les « éducations à », la
démarche éducative -à l’école comme dans la famille- reste un travail de tous les
instants.
L’accompagnement vers le développement personnel et social prend particulièrement
son sens quand il s'agit des jeunes et des adolescents. Il s'agit d'un processus éducatif
qui vise pleinement leur autonomie, à l'âge où ils la construisent.
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Culture numérique : Du vitrail à l'image numérique
A l’idée du tableau noir qui s’impose souvent lorsqu'on évoque l'école, s'oppose la
profusion d’images et d'informations sur de nombreux supports, sous des formes de plus
en plus variées, qui s'abat sur la société. Images qu’on n’a pas le temps de décoder ni de
contrôler - quand on en a les moyens - ; outils numériques qui deviennent rapidement
obsolètes mais sont de plus en plus incontournables pour être intégrés, accéder à
l’information et demain, accéder à la formation. Après l’illettrisme, c’est la difficulté à
manier l’outil numérique, à y accéder fréquemment, à décoder les contenus qui
deviendront un facteur d’exclusion. Quel retournement de l’histoire : au Moyen-Âge,
c’étaient les sculptures des monuments ou les vitraux des églises qui étaient chargés
d’éduquer un peuple exclu de la culture écrite. Les évolutions sont considérables : si la
télévision reste le média de référence qui rassemble les familles et marque les
générations, le marqueur pour les enfants n’est plus le nombre d’heures passées chaque
jour devant la télévision, mais l’équipement de la chambre en télévision, l’âge du premier
téléphone portable… Autant d'outils qui permettent non seulement de consommer une
quantité d'images incontrôlées, mais aussi de les modifier, voire les créer, sans que
pourtant ces outils ne trouvent leur place dans l'école, qui ne prend pas réellement en
main l'éducation à leurs usages. La profusion des sources d’information impose un travail
de confrontation, de vigilance critique et de formation des élèves à l’usage d’internet.
Cela incombe à l’école en termes de justice sociale et de formation à la citoyenneté.
Non pas que les initiatives n'existent pas : quelques enseignants utilisent des outils
numériques, gratuits ou non, les collectivités locales équipent en matériel, le ministère de
l'éducation nationale organise les ressources. Mais ces actions portent en elles quelques
dangers. Autour des équipements massifs de matériels informatiques, d'espaces
numériques de travail, de ressources audiovisuelles ou logicielles, le soupçon arrive vite
d’un complot à travers la mise en place d’une société de surveillance, la traçabilité des
connexions, la récupération des données. Il est vrai que des groupes de l’industrie des
images se constituent qui développent un projet global qui entre bien dans une
démarche, sinon éducative, du moins visant à conditionner : analyse précise des usages ;
constitution de clientèles captives à travers la proposition de « bouquets » et autres
formules. Si cette démarche se veut éducative, elle ne favorise en tout cas pas
l’émancipation ! Pour les écologistes, ce paysage reste marqué par la consommation. La
publicité joue un rôle déterminant, à la fois comme vecteur d’un modèle économique
pour les médias, et comme outil d’asservissement des consciences : c’est vrai
notamment des plus jeunes. Certains auteurs ont même parlé d’un nouveau stade du
capitalisme : le capitalisme pulsionnel. Pour autant, les écologistes ne proposent pas plus
l’interdiction des portables ou la suppression de la télévision que le retour à la bougie.
Le tableau en effet n’est pas si noir, si nous changeons de perspective et, sans prôner le
retour à la craie, nous pouvons considérer que l’irruption du numérique et la profusion
des images offrent des opportunités éducatives, à condition que nous sachions dégager
des objectifs éducatifs, des modalités pédagogiques et des règles collectives. Pour sortir
de la peur qu'il inspire, il faut replacer le numérique au rang qui est le sien : un ensemble
d'outils, de la télévision aux médias sociaux, qu'il faut maîtriser pour en faire des usages
constructifs tout en étant capable d'analyser les flux qu'ils génèrent. Comme au temps
des vitraux, l'image numérique peut encore offrir, de par sa richesse symbolique, une
porte d'accès au savoir, à condition d'en posséder les codes, de savoir déceler les choix
qui ont présidé à son élaboration, dans un monde où les technologies de réalité
augmentée mènent à la confusion du virtuel et du réel. Il est donc désormais urgent de
sortir de la société de consommation de l'image pour entrer dans une société de
l'éducation à l'image.
Quelques enjeux
Un premier enjeu porte sur le lien entre l’école et son environnement ; tout d’abord les
familles avec lesquelles un langage commun et des possibilités d’échange devraient être
établies dans la durée afin de faire lever des peurs qui existent des deux côtés. En
second lieu, investir ces champs permet de transformer les pratiques de l’école, plus
coopératives, et de renouveler les modalités d’accès au savoir. Le troisième enjeu porte
sur le service public incluant la télévision : il faut offrir des outils utilisables par l’école,
imposer aux chaines un cahier des charges afin de permettre de décoder la fabrique de
l’image ou de l’information. Le quatrième enjeu éducatif est de favoriser l’action de
production par tous. Le cinquième enjeu porte sur les liens intergénérationnels et
interculturels : les « digital natives » peuvent entrer dans des démarches où ils se
découvrent compétents mais aussi accéder à des contenus, des savoirs qui ne sont pas
nés avec eux ! Et les enfants du Nord peuvent découvrir en même temps et sur la même
Toile que les enfants du Sud sont eux aussi confrontés aux enjeux du développement
durable dans l’alimentation, l’habitat…
Culture numérique
- A partir de l’évaluation des usages et d’un débat national, définition d’un cahier des
charges pour les ENT (inclus dans des réseaux numériques locaux) et l’entretien des
outils numériques.
- En même temps que la suppression de la publicité sur les chaînes publiques, il faut
interdire toute publicité, sur toutes les chaînes et à toutes les heures, dix minutes avant
et dix minutes après toutes les émissions à destination du jeune public. Exactement le
contraire de ce qui se passe aujourd’hui quand on supprime systématiquement les
génériques de fin et qu’on utilise les mêmes codes graphiques pour les dessins animés et
la publicité qui leur succède.
- On doit également imposer à toutes les chaînes qui diffusent des journaux télévisés et
des magazines d’information à destination des adultes de présenter des émissions de
décryptage de l’information à destination des enfants et adolescents : c’est bien le moins
que nous puissions faire, en effet, nous qui ne cessons de nous gargariser avec « la
formation à la citoyenneté » et livrons nos enfants à un bombardement permanent
d’informations indéchiffrables.
- Plus globalement, les émissions pour la jeunesse devraient toujours faire l’objet d’appels
d’offres transparents avec, chaque fois, un cahier des charges précis et l’obligation, pour
chaque chaîne, de mettre en place un comité consultatif, composé de parents, d’experts
et de jeunes, chargé de transmettre un avis circonstancié sur toutes les propositions.
- Afin de lutter efficacement contre l’incompétence notoire des petits Français en matière
de langues étrangères et d’améliorer leurs capacités de lecture et d’écriture, toutes les
chaînes, sans exception, devraient être contraintes de diffuser les émissions, feuilletons
et films étrangers en version originale sous-titrée… et cela aux heures de grande écoute.
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Quand on évoque l’éducation populaire, le moins qu’on puisse dire c’est que les retours
sont très divers. Il existe bien sûr des gens dont le regard s’allume à cette évocation :
ceux qui ont découvert la solidarité, le partage, l’ouverture au monde dans le mouvement
des Francs et franches camarades, ou dans les camps scouts. Mais ils ne sont pas
nombreux finalement, surtout parmi les plus jeunes.
On commence alors à préciser de quoi il s’agit : créer des appartenances autres que
celles qui s’imposent dans la famille, au travail, à l’école. S’appuyer sur ce vivre-
ensemble pour en faire un facteur d’émancipation. Créer des lieux et des moments où «
on s’écoute, on nous écoute, on n’est pas jugé, on nous fait confiance ». Des rencontres
entre une aspiration individuelle à ne pas rester isolé et la conviction qu’on ne se
construit pas tout seul mais grâce et avec les autres
On ne fera pas ici l’historique. D’autres y ont travaillé. Mais il est clair que le
développement de l’éducation populaire s’est fait souvent dans un mouvement général
de mobilisation populaire et d’aspiration à changer le monde. Le mouvement des
Auberges de Jeunesse se développe en France dans les années 30. Peuple et Culture a
été créé en 1945 par des résistants du Vercors et des rescapés des camps.
Le fait est que les fédérations d’éducation populaire existent toujours. Les missions
qu’elles se donnent ont souvent beaucoup évolué. Ce ne sont plus, à quelques exceptions
près, des « associations de jeunes, accompagnés par quelques adultes ». Mais plutôt des
centres ressources pour monter des projets ou former des professionnels de l’animation
dans les différentes institutions.
Et pourtant l'Éducation populaire au sens historique du terme est vivante. Le récent livre
de Damien Cerqueus et Mikaël Garnier-Lavalley (« 10 raisons d’aimer, ou pas, l’éducation
populaire - Éditions de l’Atelier) en témoigne. Il donne la parole à des jeunes militants de
Génération Précaire, de la JOC, d’Act-Up, de Jeudi Noir, de l’Association nationale des
conseils d’enfants et de jeunes, du MRJC, du réseau des Juniors associations, qui
revendiquent leur engagement dans les nouvelles formes d’éducation populaire.
On peut aussi citer entre autres « Les petits débrouillards », certaines association
culturelles ou des associations d’éducation à l’environnement. Et bien sûr les différentes
associations de quartier qui, malgré des coupes sombres dans leurs budgets, continuent
d’organiser les jeunes et les moins jeunes.
Les différentes Universités populaires renouent, à des titres divers, avec la tradition de
co-construction de savoirs et de valorisation de l’expertises du quotidien. Loin de fournir
du « prêt à penser », elles cherchent avant tout à donner des clés de lecture de notre
société.
ATTAC se revendique de l’éducation populaire. ATD Quart Monde aussi.
Mais dans bien des régions ou des quartiers, l’éducation en dehors de l’école et de la
famille se fait au mieux dans des initiatives communales (périscolaire, centres de loisirs),
au pire dans la rue.
Pourtant les valeurs de l’éducation populaire sont plus que jamais nécessaires à faire
PROPOSITIONS
2.1. Petite enfance : un service public solidaire pour un vrai projet éducatif. /
Animé par Sylviane Goy et Christophe Najdovsky
2.4. Créer un droit à la formation tout au long de la vie / Animé par Philippe
Meirieu et Yannick Soubien
Enfin admise dans son principe par beaucoup, la formation tout au long de la
vie doit devenir autre chose qu'une incantation rhétorique. Du lycée
professionnel au congé de reconversion, de la prise en charge des chômeurs à la
valorisation des acquis de l'expérience, la formation professionnelle initiale ou
continue, longtemps négligée dans une société qui croyait à l'emploi à vie, est
devenue capitale, au croisement d'enjeux multiples, dont la coordination est
devenue urgente.
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Petite enfance : un service public solidaire pour un vrai
projet éducatif.
Sous couvert de pénurie de places, N. Morano a changé la réglementation des conditions
d’accueil des jeunes enfants dans les crèches, haltes-garderies et jardins d’enfants (taux
d’encadrement dégradé , moins de personnel qualifié) et parallèlement, propose des «
jardins d’éveil » payants. C’est dans ce secteur primordial de l’éducation que se poursuit
la politique de désengagement de l'État et l’ouverture à des projets de marchandisation,
de libéralisation et de déprofessionnalisation de l’éducation enfantine.
Cependant, force est de constater que les possibilités d’accueil des jeunes enfants sont
aujourd’hui en nombres nettement insuffisants avec parfois une faible qualité de
l’accueil. Force est de constater aussi que cette situation a une forte implication sur le
droit au travail des femmes et leur possibilité de s’accomplir pleinement dans une société
égalitaire et soucieuse de parité.
Dans ce contexte, poser la question « l’école à 2 ans, oui ou non » reste une question
réductrice : tous les enfants de 2 ans ne sont pas scolarisables, toutes les écoles
maternelles ne peuvent les accueillir mais les parents doivent pouvoir choisir entre
plusieurs possibles leur permettant d’ajuster au mieux les contraintes économiques et
sociales qui sont les leurs.
NB : en 2010, l’accueil des moins de 3 ans se répartit ainsi : 63% gardés par un parent,
18% avec une assistante maternelle, 10% en crèche.
Rappelons enfin que les questions de santé et de prévention sont au cœur de l’accueil de
la Petite Enfance, dans le cadre d’une prévention précoce prévenante (refus de la
dimension sécuritaire dans la prévention) et d’accès aux soins médicaux et
psychologiques gratuits (services subissant actuellement des restrictions de moyens et
une désorganisation).
- affirmer que la prise en charge sociale de la petite enfance n’est pas séparable
d’une vision des rapports d’égalité hommes/femmes, des rapports parents/enfants
avec les enjeux sociaux, économiques et culturels qui les accompagnent;
- développer une offre d’accueil publique basée sur des structures communales et
associatives (à but non lucratif). Une crèche associative est fondée sur la
participation des parents avec du personnel formé (taux d’encadrement actuel : 1
professionnel pour (5) enfants qui ne marchent pas, 1 professionnel pour 8 enfants
qui marchent). Ce réseau de « crèches solidaires » peut exister dans toutes les
communes comme le réseau des assistantes maternelles, il n’est pas réservé aux
villes grandes et moyennes. Cette structure publique, associative et solidaire, est
notre réponse au projet gouvernemental de maisons des Assistantes Maternelles
(MAM), projet de marchandisation, libéralisation et déprofessionnalisation de
l’éducation enfantine ;
- Création d’un réseau de « crèches solidaires » présent sur tous les territoires
- Offrir la possibilité d’un congé parental plus court que le congé actuel, bien
rémunéré (jusqu’à 80 % du salaire net, plafonné), paritaire (pris à égalité de
temps entre les deux parents
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Avertissement : Le texte écrit en petits caractères concerne les généralités, celui en gras
les points sur lesquels un consensus est établi. Les passages en italiques sont les points
de dissensus qui restent à discuter et les choix à trancher.
Les débats actuels imposent d’être particulièrement prudents sur le nom que nous
donnons à ce que l’école doit transmettre : parle-t-on d’un « socle commun » ou d’une
« culture commune » ? Même si l’on s’accorde sur la nécessité d’y intégrer les
dimensions artistiques, sportives, technologiques, professionnelles, scientifiques,
philosophique et citoyenne, ainsi qu’un véritable contact avec le monde professionnel, la
distinction entre les deux formulations doit être éclaircie. Le terme de « culture
commune » se veut plus large et plus dynamique que celui de « socle », qui désigne en
même temps une réalité plus identifiable.
Sur cette base, les écologistes défendent-ils la scolarisation obligatoire ou
l’instruction obligatoire, cette deuxième formule impliquant l’acceptation de cursus
alternatifs, dans l’organisation desquels l’éducation populaire devrait être active ?
La question de l’âge de début de cette instruction obligatoire reste posée : 3, 4 ou
6 ans ? L’importance de l’école maternelle est reconnue ; faut-il en tirer les
conséquences en la rendant obligatoire ? Mais dans ce cas, faut-il qu’elle soit une simple
préparation au CP ?
L’élévation de l’instruction obligatoire à l’âge de 18 ans, défendue par
plusieurs organisations, est une impasse dans la mesure où la frange de jeunes
non scolarisés entre 16 et 18 ans est déjà à la limite de la déscolarisation entre
15 et 16 ans. Au-delà du statu quo à 16 ans, on peut imaginer une obligation de
deux années de formation générale ou professionnelle à suivre obligatoirement
entre 16 et 25 ans, ce qui pourrait ménager un temps de coupure (gap year) ou
de découverte du monde du travail. L’idée doit être creusée en rapport avec un
service civique.
Le diplôme que chaque élève obtiendrait à 16 ans ne serait pas noté sur 20, mais
indiquerait les compétences maîtrisées et celles qui posent problème. A partir de quand
considérerait-on qu’il y a échec ? Et avec quelles conséquences ? Faut-il que chaque
élève ait, tout au long de sa scolarité, un livret de compétences qui soit rempli au fur et à
mesure et qu’il pourrait ensuite faire valoir auprès des employeurs ? S’il est admis que ce
diplôme est normalement obtenu à 16 ans, consent-on à libérer de l’obligation
d’instruction ceux qui l’obtiendraient plus tôt, en leur ouvrant le droit de travailler, ou
considère-t-on que, l’instruction obligatoire ayant une fonction de socialisation, il est
nécessaire que chacun y soit soumis jusqu’à l’âge limite ?
Alors qu’il faudrait permettre aux élèves de vivre des situations pédagogiques
qui suscitent chez lui les postures d’un enquêteur, d’un chercheur, d’un
réalisateur, alors qu’il faudrait développer l’interdisciplinarité, alors qu’il
faudrait pouvoir varier les regroupements d’élèves pour sortir du faux débat
entre classes homogènes et classes hétérogènes, l’écolier (surtout dans le
secondaire) est toujours mis dans la même configuration de travail : un seul
enseignant enseigne à une classe de façon frontale une seule matière, pendant
une heure, dans une salle, le tout étant sanctionné par une note.
L’indispensable remise en question de ces modalités d’organisation peut
passer par la définition des programmes. Ceux-ci doivent être définis autour de
quatre pôles : maîtrise des langues, culture des humanités, culture scientifique
et technique, éducation et socialisation. Au lieu de préciser, heure par heure,
ce qui doit être étudié dans chaque matière, ils définiraient pour chaque cycle
un ensemble d’objectifs-noyaux interdisciplinaires associés à un référentiel de
compétences. Il s’agit, en effet, de mettre en cohérence les savoirs
disciplinaires en vue d’une meilleure coopération entre les disciplines. En ne
cantonnant pas chaque discipline sur un seul pôle, notre principe d’action est
de tendre vers une approche globale des connaissances, un rapprochement
stratégique des savoirs disciplinaires, permettant aux élèves de mieux
comprendre le sens des apprentissages. Dans une logique de limitation de la
juxtaposition des savoirs, c’est aux enseignants de définir les temps
d’enseignement, les disciplines impliquées et les modes de regroupement
d’élèves qui permettraient le mieux d’atteindre les objectifs fixés.
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Enseignement supérieur : assumer l'ambition de la
démocratisation
Pour les écologistes, démocratiser l'accès aux savoirs n'est pas seulement un vecteur de
progrès social : c'est également un impératif pour préparer la transition vers une société
soutenable. Dans un monde toujours plus complexe et interdépendant, une éducation de
qualité, accessible à tous et tout au long de la vie, est le meilleur gage d'une citoyenneté
éclairée et de la capacité à appréhender les transformations que devront réaliser nos
sociétés. EELV souhaite donc engager une action déterminée pour permettre au
plus grand nombre d'accéder aux études supérieures, sans distinction d'origine
sociale et sans que les parcours ne soient conditionnés par les seuls résultats
scolaires antérieurs.
Démocratiser l'accès à l'ES, c'est assurer que toutes les voies de formation accueillent les
étudiants dans de bonnes conditions. Malgré une avalanche de lois, de plans, et surtout
de milliards désespérément virtuels, l'Université reste insuffisamment dotée face aux
autres filières du supérieur. Un rattrapage des moyens reste donc indispensable, d'autant
que la France dépense aujourd'hui relativement peu pour son ES (1,3% du PIB contre 1,5
en moyenne de l'OCDE). Mais, en rupture avec la logique actuelle et sa fascination
pour des classements internationaux biaisés, il ne s'agit pas seulement de faire
émerger quelques pôles de prestige, qui plus est concentrés dans une bande
étroite du territoire : il faut assurer que chaque région dispose d'au moins un
pôle universitaire au meilleur niveau, en lien étroit avec un réseau de sites mettant
l'accent sur la proximité. Cet objectif répond à la fois à un souci d’équité géographique et
à la nécessité d’un tissu national équilibré pour répondre aux besoins de formation
qualifiée et garantir le dynamisme de la recherche – tout en veillant à éviter le
saupoudrage, qui peut mettre en danger la qualité de la recherche et donc des
formations, ni d'ignorer les points forts ou les spécificités locales. L'objectif est l'accès à
l'éducation et le développement de toutes les recherches : créer des pôles de recherche
et d'enseignement supérieur compétitifs au niveau international peut être un moyen,
mais en aucun cas une fin. Soutenir l'activité de recherche universitaire ne passe
d'ailleurs pas par la formation d'une élite d'EC n'enseignant presque plus, mais par une
Plus généralement, notre conviction est que l'ES se construit sur la coopération et
l'échange plutôt que dans l'autoritarisme et la mise en compétition. Par exemple, nous
souhaitons garantir l'accès ouvert aux savoirs : la publication des travaux d'étudiants et
de recherche doit être réalisées en archives ouvertes, les ressources pédagogiques
doivent être mutualisées (ce qui est au bénéfice des enseignants comme des étudiants),
la diffusion et l'usage des logiciels libres doivent être privilégiés. Mais surtout, il y a
urgence à sortir de la politique dite « d'excellence », qui se révèle n'être qu'une
rivalité permanente tant entre les personnels (PES, chaires d'excellence, généralisation
des emplois précaires) qu'entre les Universités, et que le gouvernement entretient à coup
d'appels à projet incessants (Campus, Labex, Idex...). La multiplication de structures de
gestion et d'évaluation a débouché sur une aberration : le monde universitaire est
devenu un nouveau marché pour les cabinets de conseil du privé ! L'État (ainsi que les
régions) et le monde académique doivent inventer ensemble, dans le cadre
d'un véritable débat national, les formes d'une autonomie scientifique et
pédagogique réelle, qui remplacera celle imposée par la LRU, qui soit cette fois
fondée sur la collégialité, la démocratisation et la démocratie de
fonctionnement. Le rôle de l'État doit être celui d'un partenaire, exigeant bien sûr, mais
certainement pas celui d'un organisateur de concours de beauté dont les perdants sont
condamnés à mourir à petit feu. Pour que l'État puisse jouer son rôle de stratège, il est
d'ailleurs impératif qu'un même ministère soit au moins co-tutelle de l'ensemble des
filières du supérieur.
Démocratiser l'accès à l'ES, c'est aussi sortir de la logique élitiste des classes
préparatoires – grandes écoles, qui cristallise et amplifie les inégalités
scolaires antérieures, et mettre la formation par la recherche au coeur de l'ES.
Les classes préparatoires, dans lesquelles l'hyper-investissement attendu devient pour de
nombreux jeunes une réelle souffrance, ont vocation à s'intégrer progressivement dans
les cursus universitaires de licences, pour construire un premier cycle alliant densité
d'encadrement, pratiques pluridisciplinaires et ouverture sur la recherche. Cette dernière
peut prendre des formes variées, comme celle des boutiques de sciences où des
étudiants encadrés répondent aux sollicitations d'associations. Quant aux « grandes »
écoles, nous souhaitons accélérer leur rapprochement avec les universités. Les PRES sont
à cet égard un outil intéressant, à condition de préparer dès aujourd'hui leur évolution
vers des universités confédérales et d'affirmer leur dimension territoriale. Il sera ainsi
possible de rapprocher entreprises et recherche fondamentale, alors que le fossé actuel
réduit inutilement les perspectives des étudiants et pénalise notre tissu économique.
Dans ce dernier but, nous souhaitons développer les bourses CIFRE ; les stages de L3 ou
M1 sont également un moyen de faire découvrir les laboratoires aux étudiants se
destinant à l'entreprise, et réciproquement.
Nous entendons donner aux licences les moyens de retrouver leur attractivité :
plus interdisciplinaires (par exemple via un système clair de
majeures/mineures?), dotées d'un encadrement suffisant pour accompagner les
jeunes dans leur acquisition de l'autonomie méthodologique, elle s'ouvriront à
la diversité des parcours en généralisant les années « passerelles », notamment à
l'entrée en première année, qui pourraient être obligatoire en fonction du dossier scolaire.
Les licences doivent-elles se doter d'un cadre national, à l'image de celui des IUT qui n'est
pas pour rien dans leur succès ? En tout cas, si l'ambition est bien d'élever le niveau de
formation d'une majorité de la jeunesse, la réponse aux problèmes du premier cycle doit
être avant tout pédagogique, y compris en encourageant les initiatives originales dans ce
domaine. Nous proposons de lancer, avec la contribution des étudiants, une réflexion
portant à la fois sur la didactique et sur les modes d'évaluation : comment faire évoluer
les cursus, qui se résument encore souvent à la juxtapositions d'apports disciplinaires,
vers de véritables curricula de formation, portés par des équipes, articulant objectifs,
tâches, travaux collectifs et personnels, modalités d’accompagnement et d’évaluation ?
Une telle valorisation des activités de formation devrait bien entendu se retrouver dans
l’avancement des enseignants-chercheurs. Couplée à une orientation renforcée (dont la
phase d'information devrait débuter dès la 1ere), cette approche pédagogique est une
réponse autrement plus pertinente aux problèmes de réussite que la sélection. Pour
autant, la question de l'accès aux masters mérite d'être posée : une orientation franche à
l'entrée du M1 ne permettrait-elle pas de donner de la cohérence aux masters tout en
évitant une année sans réel bénéfice pour ceux dont on peut souvent anticiper qu'ils ne
pourront trouver de place en M2 ?
Enfin, l'enseignement supérieur doit aussi être le lieu d'une formation tout au
long de la vie accompagnant les évolutions nécessaires de notre modèle de
développement. Les formations supérieures ont vocation à s'ouvrir largement à la VAE
et aux reprises d'études, y compris à temps partiel, à mesure que se développera un
système de crédit-formation utilisable tout au long de la vie. Le succès des filières à
dimension professionnelle (BTS et IUT) démontre qu'elles répondent à un besoin, tant des
étudiants que des entreprises : mais elles le font d'autant mieux qu'elles sont le
débouché de filières uni- ou pluridisciplinaires ayant permis aux étudiants d'acquérir le
bagage théorique et méthodologique approprié. Le « tout-professionnel », outre qu'il
serait antinomique avec un développement de la formation par la recherche, ne peut être
une réponse durable à la montée en complexité des métiers et au besoin d'adaptabilité,
comme en témoigne la réflexion en cours en Allemagne sur la prolongation de la
formation initiale avant le passage en apprentissage. La pérennité des IUT, mise à mal
par la LRU alors qu'ils sont (avec les BTS) parmi les dernières institutions qui permettent
un minimum d'ascenseur social, doit être réaffirmée. Une réflexion globale, associant les
acteurs en charge de ces formations ainsi que leurs parties prenantes, est nécessaire
pour garantir la cohérence de ces formations, préciser leur positionnement au niveau des
PRES, et poursuivre leur développement, notamment sur les villes moyennes, tout en
restant fidèles à leur vocation initiale d'accueillir une diversité de publics, et notamment
un pourcentage important de bac technologiques. Quant aux universités, plus que d'une
« ouverture au privé », elles ont besoin des moyens (ressources humaines notamment)
d'assurer des relations pérennes avec les entreprises de leurs bassins d'emploi, faire
connaître leurs formations et tisser des réseaux donc bénéficieront directement les
étudiants en recherche de stage.
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Dans les années 1970 a émergé une visée ambitieuse, celle de permettre à chacune et
chacun de se former et d’apprendre tout au long de sa vie. Cette aspiration a été
bousculée par les crises économiques successives. Pourtant, des expérimentations
audacieuses comme celles de Bertrand Schwartz – Moderniser sans exclure – ont dégagé
des lignes de conduite essentielles : une attention à l’engagement dans la formation, des
dispositifs personnalisés, en fonction de l’expérience vécue et des représentations
collectives, des mises en situation actives, une mutualisation des ressources et des
savoirs entre experts et novices, entre les générations et les cultures… mais aussi une
attention particulière aux jeunes, aux travailleurs en fin de carrière, aux séniors et
personnes âgées et faiblement qualifiées…
Dans chaque région, au sein du Service public régional de la formation, le CPRDF doit être
co-construit entre les services de l'État, la région, les partenaires sociaux, les organismes
de formation. Adopté, il devient prescriptif, c’est-à-dire qu’il s’impose à tous. Sa durée
moyenne (5 ans) permet le choix du mandatement de préférence au recours
systématique aux appels d’offres à travers la création d’un service d’intérêt économique
général.
Pour nous, la formation tout au long de la vie ne peut, en aucun cas, se réduire à la
formation professionnelle, même si celle-ci est essentielle : la formation tout au long de
la vie comprend trois volets indissociables : 1) la formation personnelle, 2) la formation
culturelle, 3) la formation professionnelle..
Enfin, la formation tout au long de la vie ne doit pas profiter exclusivement à ceux et
celles qui ont profité de la formation initiale. C’est pourquoi nous proposons comme
mesure prioritaire d’instituer un « crédit formation » qui puisse être utilisé tout au long
de la vie.
Mais cette orientation doit s’appuyer, en particulier pour les jeunes, sur une meilleure
lisibilité des propositions qui doivent être identifiées en fonction de leurs objectifs et des
publics à qui elles sont destinées et non en fonction de logiques de « gestion de flux » et
de réduction de postes. Ainsi, les trois formes de formation et certification par alternance
– voie scolaire, apprentissage, contrat de professionnalisation – doivent-elles être
proposées en faisant ressortir leurs spécificités pédagogiques et non en fonction
d’intérêts institutionnels qui aboutissent, aujourd’hui, à siphonner la voie scolaire et à
fragiliser le service public.
Plus globalement, la formation tout au long de la vie requiert une mise à distance de
l’outil de formation au regard de toutes les politiques à court terme. Ce qui doit guider
l’action, c’est la mise à disposition des personnes de formations lisibles, accessibles,
représentant de véritables occasions de promotion personnelle.
Après l'école fondamentale (jusqu'à seize ans), qui doit garantir un véritable contact avec
le monde professionnel, et une fois effectuées les deux années de formation générale ou
professionnelle à suivre obligatoirement entre seize et vingt-cinq ans, chaque personne
doit disposer d'un crédit d'années de formation à suivre tout au long de la vie. Ce droit à
la formation s'accompagne d'une garantie de revenu, à partir de l'âge de vingt-cinq ans
dans un premier temps, dès la première année à terme, une fois le revenu étudiant mis
en place. Il y a là un enjeu fondamental pour sortir d'une logique où ce sont ceux qui ont
bénéficié de la meilleure formation initiale qui profitent le plus de la formation continue.
Pour bénéficier au mieux à chacune et à chacun, la formation tout au long de la vie doit
s’attacher à développer plusieurs dispositifs privilégiés :
- le principe de la prescription doit être généralisé afin de lutter contre toutes les formes
de « chasse au client » et de marchandisation de la formation ; les prescriptions doivent
faire l’objet d’un travail en amont entre tous les réseaux afin d’éviter les engorgements
et les effets de surenchère et de sélection.
- les formations proposées doivent l’être sous diverses formes adaptées à tous les publics
(formations filées, segmentées, par cours du soir, e-learning, etc.).
3.1. Les métiers de l'éducation : une mission à redéfinir pour un rôle qui se
transforme / Animé par Patrick Baranger et Jean-Louis Phélut-Ribéry
3.2. Les jeunes, acteurs de leur autonomisation / Animé par Cyrielle Chatelain et
Laurent Audouin
C’est peu de dire que la place des jeunes est marquée par la défiance. L’accès à
l’autonomie n’est possible que s’il y a accès à la formation, au logement, à la
mobilité... Plutôt que l’inscription dans d’interminables files d’attente, si on
pariait justement sur le fait que les jeunes sont les premiers acteurs de leur
autonomisation et qu’il faut leur confier de réelles responsabilités ?
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Les métiers de l'éducation : une mission à redéfinir pour
un rôle qui se transforme
EE/LV se prononce pour l’ouverture d’un chantier qui remette à plat l’organisation du
travail et du service des professionnels de l'éducation œuvrant dans et hors
l'établissement scolaire et en redéfinisse les missions, les statuts et les fonctions. EE/LV
entend faire émerger une initiative mobilisatrice et radicale pour refonder l’Ecole de notre
République, en particulier en :
- reconstruisant un pacte entre la société et son école ;
- redonnant à l’école fondamentale (celle de la scolarité obligatoire) les moyens
d’être une école de la réussite de tous et de chacun ;
- rendant aux acteurs de l'éducation la maîtrise de la responsabilité de leurs actions.
qualification et dotés de la compétence d’un cadre A qui sait choisir, assumer et adapter
ses méthodes et ses démarches aux élèves et aux situations d’enseignement et
d’éducation rencontrées ;
- de promouvoir une formation initiale, sous l’égide de l’Université, articulant
simultanément, grâce à l’alternance, formation scientifique académique et formation
professionnelle ;
- de mettre en place une formation professionnelle continue, approfondie tout au long de
la vie, pilotée par l'innovation et la recherche, s’appuyant sur la VAE, formation
qualifiante et diplômante, valorisée dans la promotion de carrière ;
- de redéfinir le service des professionnels de l’éducation.
Ceux-ci doivent nécessairement s’adapter à une complexité de plus en plus grande qui
prenne en compte, en termes d’efficacité et de résultats, des questions comme celles de
l’omniprésence des écrans, l’échec scolaire, les inégalités sociales, la hiérarchie des
parcours scolaires, le rôle social de l’orientation... De nouvelles attentes sociales vis-à-vis
de l’école, la prise en charge de cette complexité, les résultats des évaluations et des
recherches en éducation, le développement de nouvelles technologies dans l’éducation
requièrent l'évolution des tâches des professionnels.
Pour autant, Europe Écologie - les Verts se refuse à aborder des questions aussi
complexes par des réponses simplistes du type « il n’y a qu’à les obliger à être 35h en
établissement. Il faut les obliger à adopter telle ou telle méthode. ». Les professionnels de
l’éducation doivent jouir de la liberté et la responsabilité pédagogiques pleines et entières
dans le respect des finalités de leur institution et des missions qui leur sont assignées. De
même qu’il convient de garantir aux équipes et aux établissements une marge
conséquente et reconnue en matière de projet et d’autonomie.
L’ouverture d’un chantier sur l’organisation du travail et du service des enseignants doit
se traduire par un cahier des charges national néanmoins ajustable localement en
fonction des projets d’établissement établis avec tous les acteurs concernés.
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- l’affirmation que le métier d’enseignant est un métier qui s’apprend, non seulement
par une formation initiale mais aussi par une vraie formation continue
- la nécessite pour les étudiants d’être formés À et PAR la recherche pour les
sensibiliser et de les initier à l’innovation et aux expérimentations pédagogiques.
Pour la première fois dans l’histoire du recrutement des enseignants s’est installée une
déconnection radicale entre la formation et l’emploi. Faute de moyens garantis, seuls les
étudiants pouvant assurer le financement propre de leurs études pourront s’engager vers
ces métiers. La formation continue des enseignants en exercice continue à péricliter.
Les enseignants continueront à être recrutés par concours dans la tradition républicaine
garante de la neutralité du service public d’éducation.
- à utiliser les étudiants comme des variables d’ajustement, en les utilisant comme
remplaçants payés au rabais.
Le ministère actuel est bien conscient de ces questions et n’ignore en rien ce qu’est une
alternance véritablement formatrice. La vision actuelle de la formation par alternance
n’est examinée que sous l’angle gestionnaire de sa participation à la résorption de la
dette publique dans le cadre de la RGPP. Logique de formation et logique gestionnaire ne
sont pas facilement compatibles : la logique de formation consomme des moyens là où
nos gestionnaires veulent instrumentaliser la formation pour en récupérer.
- s’ils sont précédés en formation initiale par des licences intégrant des modules de
préprofessionnalisation ;
- s’ils s’appuient sur les recherches académiques disciplinaires, mais aussi sur les
recherches en éducation ;
- s’ils sont encadrés par des équipes pluri catégorielles : enseignants chercheurs,
formateurs, conseillers pédagogiques,… maitrisant les différentes méthodologies
de formation.
En conclusion,
- l’ouverture, de fait, à l’intérieur des universités et entre les universités d’un champ
de concurrence totalement préjudiciable à la garantie d’une formation
universitaire professionnelle de qualité et préjudiciable à l’équilibre de la carte des
formations en France ;
- instituer une formation professionnelle continue tout au long de la vie, qui puisse
donner lieu à des congés de formation conduisant à une formation diplômante et
qualifiante ;
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Les jeunes, acteurs de leur autonomisation
L’autonomie des jeunes devient essentielle dans une société où un fossé de plus en plus
important se creuse entre le moment de la reconnaissance de la majorité, du départ du
foyer parental et de l'autonomie financière.
Bien que souvent déniés, les jeunes sont des citoyens à part entière qui ont la capacité à
formuler une opinion propre ou à concevoir un projet crédible. L'infantilisation des
lycéens, durant les manifestations contre le projet de loi concernant les retraites, montre
le refus de reconnaître ces capacités. Nous ne pensons pas que l'on devient autonome le
jour où l'on souffle ses 18 bougies, mais qu'au contraire l'autonomie est le fruit d'un
processus qui, peu à peu, place les jeunes en situation de responsabilité et dans lequel
l'école a toute sa place.
La précarité financière (20,2 % des 16-25 ans vivent sous le seuil de pauvreté) avec ses
conséquences parfois graves ou extrêmes, la difficulté croissant d’accès au logement
(240 000 jeunes des plus de 18 ans, hors étudiants, qui n’ont pas les moyens financiers
d’accéder à un logement autonome) et l’enchaînement de stages et de CDD sont des
facteurs d’insécurité.
Les récentes promesses et appels à la mobilisation de l'État n’ont pas débouché sur une
politique cohérente et durable : le RSA jeune ne concerne que 0,25 % des 18-25 ans !
C'est pourquoi nous devons donner à chaque jeune les moyens de l'autonomie. Il est
nécessaire de mettre en place un revenu universel d'autonomie sans condition pour
chaque jeune, au niveau national et européen. Ce revenu doit permettre à chaque jeune
de vivre décemment, d’être indépendant par rapport à sa famille et ainsi de faire ses
choix avec la plus grande liberté possible, mais aussi de décider, quand il est étudiant, s’il
veut ou non avoir une activité professionnelle. L’accès au logement doit également être
facilité. Nous devons investir massivement dans les résidences étudiantes en réhabilitant
les 70 000 places existantes et en construisant 50 000 nouvelles chambres. 86% des
étudiants se logeant dans le parc privé, il est également indispensable d'encadrer les
loyers, a minima sur les petites surfaces.
pédagogique. Enfin, dans le cadre d'une réforme juste des retraites, il conviendra de
prendre en compte les temps d'inactivité forcée, les périodes de stage ou l’allongement
des études non rémunérées.
Les jeunes ont parfois du mal à s’intégrer dans une société dans laquelle ils se sentent
mal représentés (75% des jeunes pensent que l'image de la jeunesse véhiculée par les
médias ne correspond pas à la réalité) et qui ne leur fait pas confiance (51% des français
ont une image négative de la jeunesse). Il y a peu d’opportunités concrètes où les jeunes
peuvent manifester leur esprit d’initiative et déployer leur esprit critique. Alors que
contrairement aux idées reçues, 43,4 % des 15-30 ans sont adhérents d’une association.
Fort de ce constat, nous devons créer de nouveaux espaces de participation et valoriser
l'engagement.
Les jeunes ne peuvent être des citoyens de seconde zone. Nous devons défendre le
scrutin de liste qui favorise l'entrée des jeunes dans les instances régionales. Ainsi la
réforme des collectivités territoriales actant le scrutin uninominal majoritaire à deux
tours, avec un seuil de qualification fixé à 12,5% des inscrits, comme nouveau mode de
scrutin des conseillers territoriaux, est de ce point de vue très contre-productive : les 18-
35 ans ne représentaient que 3,7% des élus aux élections cantonales de 2004, et 2,9%
en 2008.
Enfin chacun doit pouvoir prendre le temps de se former et de construire son projet
professionnel. Une ou deux années durant lesquelles chacun pourrait vivre des
expériences différentes, éventuellement professionnelles ou liées au service civique,
doive(nt) être dégagée(s) au cours du parcours scolaire. En effet la nécessaire élévation
de l’âge de fin de l’instruction obligatoire implique que deux années de formation
générale ou professionnelle obligatoire supplémentaires soient suivies à un âge laissé au
choix du jeune, entre 16 et 25 ans (un débat est nécessaire pour fixer la limite supérieure
de cet âge).
L'entrée sur le marché du travail est difficile pour un grand nombre de jeunes : trop
souvent, seuls des emplois précaires (intérim, CDD...) et des stages non-rémunérés leur
sont accessibles. Mais il ne faut pas oublier que ce sont principalement les jeunes sans
diplôme ou au niveau Brevet ou CEP qui ont le plus de difficultés sur le marché du
travail : 9,6% des personnes ayant une formation initiale d'enseignement supérieur sont
au chômage 1 à 4 ans après la fin de leur formation, alors que c'est le cas de 49,2% des
personnes ayant un niveau brevet ou CEP.
Pour laisser le moins de jeunes possibles quitter leur formation sans projet à court ou
moyen terme, on doit tout d'abord faciliter les transitions dans les parcours de formation
des jeunes entre la formation et la vie-professionnelle et raccourcir les délais entre la
sortie de la formation initiale et l'inscription en mission locale. Nous devons modifier la
vision de l'entreprise des jeunes en rupture et la vision des jeunes de l'entreprise, en
faisant évoluer les modalités de découverte de l'entreprise et des filières de l'entreprise.
Pour cela, l’accès aux formations en alternance doit être développé, notamment en
constituant un réseau d'entreprises et en mobilisant les grandes entreprises.
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Parents, parentalité, un rôle à reconnaitre
Évoquer la place des parents en éducation renvoie à la fois à des héritages historiques et
à des évolutions récentes. Lors de la fondation du système scolaire à la fin du XIXème
siècle, les parents ont en fait été rapidement exclus. Une méfiance existait chez les
Républicains à l’égard des mères censées véhiculer des préjugés. Cette particularité
française ne se retrouve pas chez nos voisins, où les parents participent aux décisions (en
Allemagne, les parents choisissent les manuels) ou ont même des droits constitutionnels
(comme en Belgique). Nous ne proposons pas de copier les voisins, mais bien de
permettre une réelle reconnaissance des acteurs éducatifs qui doivent coopérer. Le
discours déficitaire (parents démissionnaires, consommateurs) que l’on voit se
développer aujourd’hui ne concerne pas que les représentations des enseignants mais
celles de tous les acteurs éducatifs, y compris les élus et agents des collectivités
territoriales. Pour y remédier, des actions ont été menées, par exemple des expériences
de formation en IUFM où intervenaient des parents auprès d’enseignants en début de
carrière : on peut déplorer qu’elles n’aient jamais eu un caractère systématique. On
constate toutefois l’existence de centres de ressources créés à l’initiative d’associations,
de collectivités ou de professionnels et qui investissent le champ de la parentalité ou
laissent une grande part de leur réflexion aux relations des institutions avec les parents.
Le rôle des parents a changé, parce que les situations dans lesquelles ils se trouvent ont
changé. Il n’y a pas que les questions des recompositions familiales ou de
l’homoparentalité qui soient à prendre en compte, mais aussi les conditions réelles de
logement, de travail dans lesquels les parents se trouvent. L’éloignement entre le
logement et le travail allonge les temps de transport, en même temps qu’il fait éclater les
emplois du temps ; la précarisation du travail ajoute aux incertitudes vécues au
quotidien, ce qui empêche les parents de tenir des rôles qu’ils aimeraient investir ou que
la société leur prescrit.
Comment favoriser des politiques publiques qui ne soient pas des politiques d’exclusion
des parents, mais qui les associe réellement, y compris à l’échelon local ? Comment
permettre la création de collectifs de parents, qui soit à la fois lieux de paroles et
ressources pour agir ? Comment prendre en compte la question des inégalités de
ressources que peuvent mobiliser les parents, qu’il s’agisse de l’orientation ou des temps
de loisirs et de vacances ?
4.1. Pilotage du système scolaire : pour une redéfinition des responsabilités des
uns et des autres / Animé par Philippe Meirieu et Claude Mercier
4.2. Pour des projets éducatifs de territoire. / Animé par Olivier Masson et Alain
Thirel
4.3. Évaluation des acquis des élèves : donner un sens aux procédures de
certification / Animé par Sylvain Hannebique et Yann Forestier
Plus que des rituels, le devoir sur table, la note, le conseil de classe ou le bac
sont en France des "monuments". Mais ils ne sont souvent que cela. Le fait de les
laisser dominer le paysage n'est pourtant pas neutre : ces exercices normalisés,
devenus souvent des fins en eux-mêmes, orientent toute la pédagogie en amont.
Cela en fait donc un levier de transformation du système. Des finalités éclaircies,
des modalités repensées, des résultats mieux pris en compte feraient voir l'école
sous un autre jour.
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Pilotage du système scolaire : pour une redéfinition des
responsabilités des uns et des autres
En italique, points possibles de dissensus.
Le système scolaire est organisé selon une logique taylorienne qui déresponsabilise les
acteurs de terrain. Suite à une interprétation un peu rapide de paroles de Jules Ferry, tout
semble devoir être défini au sommet : programmes, horaires, méthodes pédagogiques,
matériel et mobilier… Au nom d’une vénération d’un modèle républicain pas toujours
bien connu, l’égalité formelle de l’école condamne à l’inégalité un public qui n’a jamais
été aussi diversifié. Abrités - ou étouffés – par des milliers de pages de circulaires, les
acteurs de terrain ont fini par ne plus croire aux changements et aux réformes. L’opinion,
au bout du compte, a fini par naturaliser les formes de notre système scolaire,
l’innovation étant découragée par la conviction selon laquelle l’enseignement ne pourrait
se faire autrement qu’en mettant un professeur spécialiste d’une discipline en face d’une
classe pendant une heure dans une salle, et cela, tout au long de l’année et selon un
rythme hebdomadaire immuable.
Au ministère, qui partage avec les rectorats les mêmes missions, la charge de garantir les
fins. Son rôle n’est pas de s’assurer que chaque élève de 6e reçoit bien quatre heures de
cours de mathématiques chaque semaine, mais de garantir que les moyens sont bien
donnés aux jeunes de l’ensemble du territoire français, pour qu’à l’issue de leur scolarité
obligatoire, ils maîtrisent les compétences mathématiques du socle commun. Cette
exigence de continuité territoriale et d’obligation de moyens n’est pas une affaire de
décompte hebdomadaire d’heures de cours formelles, mais d’abord de constitution
d’équipes stables et compétentes et de prise en compte des particularités locales.
Le ministère doit également définir les référentiels des diplômes et leurs règles de
délivrance y compris à travers la possibilité de la validation des acquis de l’expérience.
Les rectorats et les écoles, collèges, lycées ont tous le statut d’établissements publics.
Les établissements publics locaux d’enseignement (EPLE : collèges et lycées) jouissent de
réelles possibilités d’initiative depuis les lois de décentralisation des années 80. Cela leur
permet de contractualiser et, si les moyens suivent, d’assurer le suivi de projets
Les écologistes ne sont pas convaincus de la nécessité d’un corps spécifique de chefs
d’établissements. Au contraire, ils souhaitent que les personnes chargées de la direction
des écoles, des collèges et des lycées soient véritablement des membres de la
communauté éducative élus par leurs pairs et qui conserveraient une charge
d’enseignement. Ce serait une étape nécessaire pour que le chef d’établissement
retrouve un rôle d’animation pédagogique qu’il a bien des difficultés à faire exister. En
tout cas, l’élection devrait concerner au moins le président du conseil d’école ou du
conseil d’administration, qui n’a pas à être automatiquement le chef d’établissement.
L’expérience des lycées agricoles montre que c’est possible et la loi de 2005 ne le permet
que si les chefs d’établissement l’autorisent.
Les rectorats doivent devenir des établissements publics. Les recteurs doivent pouvoir
mener une politique académique qui s’inscrive réellement dans la durée et associe les
acteurs régionaux ou académiques, sans dépendre des aléas des politiques ministérielles.
Les établissements du premier degré (si cette distinction a encore un sens) doivent
également devenir des établissements publics, non soumis à autorisation de l’Inspecteur
de circonscription pour la moindre décision. L’expérience de travail en équipe doit être
encouragée.
Les grandes familles d’acteurs sont à égalité de représentation : les parents, les
enseignants, et un ensemble constitué, selon les niveaux, des collectivités, des
associations du champ éducatif, des entreprises privées, publiques, du tiers secteur). Un
quatrième collège à égalité numérique est composé des jeunes de plus de 16 ans pour
les établissements concernés et dans les autres instances (bassin de vie, rectorat). Les
mandats sont d’au moins deux ans et une formation est prévue. Dans les établissements
de l’école fondamentale, les projets d’école précisent quels sont les domaines de décision
confiés aux élèves ou aux instances qui les représentent.
Les grandes réformes ou décisions doivent être l’occasion d’un véritable débat national.
Au lieu de soumettre une proposition unique du ministère à une « concertation » dans
laquelle chacun joue un rôle convenu, ce mode de pilotage mettrait en débat des projets
alternatifs portés par les organisations représentatives et collectifs reconnus (syndicats,
mouvements pédagogiques, mouvements de jeunesse…), auxquels l'État fournirait des
moyens pour les formuler, sur la base d’un cahier des charges ministériel, et pour les
diffuser. L’expérience du groupe « De l’ambition pour la réforme des lycées » ou les
propositions portées par les assises nationales de l'Éducation sont de ce point de vue des
expériences à méditer : tous les acteurs échangent ensemble à égalité de dignité et en
toute transparence.
Ce type de débat doit être impulsé par un véritable “conseil supérieur citoyen de
l’éducation et de la formation” comportant des représentant/e/s de toutes les
composantes impliquées dans l’éducation formelle, non formelle, informelle, avec une
capacité d’auto-saisine, chargé d’animer le débat public sur ces questions et d’examiner
tous les projets concernant l’éducation et la formation. Cela implique une transformation
profonde du conseil supérieur de l’éducation dans sa composition et son fonctionnement.
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Pour des projets éducatifs de territoire
La population française ne mesure certainement pas combien le pouvoir en place a mis à
sac le service public d'éducation. Outre les mesures de réduction drastique de moyens en
personnels et en formation, l'Education nationale a mené une guerre de déstabilisation
de ses propres personnels à coup de mesures aussi médiatiques et contradictoires
qu'inefficaces, les entraînant dans une position de repli qui risque de sceller la mort du dit
service public.
Face à ce constat, il y a urgence à refonder le cadre d’action dans lequel doit se déployer
une politique éducative globale, nationale et locale. Cette refondation ne se fera pas
sans, et encore moins contre, les premiers intéressés que sont, d'une part, les parents et,
d'autre part, les professionnels.
L'enfant est un être global fait d'intelligence et d'émotions enchevêtrées qui font
son unicité. Si les classes sociales privilégiées ont compris le bénéfice que pouvaient
retirer leurs enfants de l'ouverture aux arts, à la culture, aux sports et à la citoyenneté,
les classes défavorisées n'ont pas forcément les moyens d'y faire accéder leurs enfants.
Pistes de réflexion :
L'école a été conçue, il y a plus de deux siècles, pour soustraire et protéger les
enfants de parents sommés de déléguer la fonction éducative à l'institution scolaire. Là
réside certainement l'origine du « malentendu » persistant entre les parents, l'institution
scolaire et ses professionnels.
Pistes de réflexion :
Avec les lois de décentralisation est née la politique d'éducation prioritaire conçue
pour s'attaquer, en y consacrant des moyens renforcés et inégalitaires, à l'échec scolaire.
Une expérience doublée d'une expertise a été acquise par certains de ces territoires de
l'éducation prioritaire.
Dans le même temps, le pacte républicain est battu en brèche par la réalité vécue
par ces territoires stigmatisés : affectation d'enseignants débutants non préparés, postes
d'enseignants non pourvus, enseignants absents non remplacés, accès limité aux
équipements sportifs et culturels, faible taux de départ en vacances...
Pistes de réflexion :
• Confier à l'État une obligation de résultats dans l'accès aux compétences et aux
connaissances pour tous et une obligation de moyens sur l'ensemble du territoire
national. Cette obligation de moyens s'exercera de différentes manières :
• Garantir l'inscription dans la durée des politiques éducatives prioritaires pour leur
donner le temps suffisant de l'expérimentation, de l'évaluation et de la
mutualisation. Fixer, toutefois, le terme de ces expérimentations pour éviter le
risque de leur installation dans la routine.
Piste de réflexion :
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Évaluation des acquis des élèves : donner un sens aux
procédures de certification
Petits caractères : généralités
Nous devrions pouvoir affirmer que les évaluations peuvent avant tout profiter à
l’élève. On pourrait alors disposer :
Plus que des rituels, le devoir sur table, la note, le conseil de classe ou le bac
sont en France des « monuments ». Mais ils ne sont souvent que cela. Le fait de
les laisser dominer le paysage n’est pourtant pas neutre : ces exercices
normalisés, devenus souvent des fins en eux-mêmes, orientent toute la
pédagogie en amont. Cela en fait donc un levier de transformation du système.
Des finalités éclaircies, des modalités repensées, des résultats mieux pris en
compte feraient voir l’école sous un autre jour.
une fonction de socialisation, il est nécessaire que chacun y soit soumis jusqu’à l’âge
limite ?
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Indicateurs européens et comparaisons internationales
Rappel des compétences de l'Union européenne en matière d'éducation et de
formation
• Des limites claires sont imposées dans les traités à l'action de l'UE, qui doit
respecter la "responsabilité des États membres pour le contenu de l'enseignement
et l'organisation du système éducatif ainsi que leur diversité culturelle et
linguistique".
• Les actions que l'on peut attendre de l'UE dans le domaine de l'éducation sont les
suivantes :
• Les outils dont l'UE disposent sont variés : il peut s'agir, dans le domaine de
l'éducation comme de la formation professionnelle, de décisions légalement
contraignantes, pour la création, par exemple, de nouveaux programmes
d'échange, ou de recommandations aux États membres, par exemple pour réduire
les obstacles entravant les études ou la formation à l'étranger.
Objectifs
• Les États membres se sont mis d'accord sur cinq objectifs communs à atteindre en
2020 :
• Les enjeux sont importants puisqu'il faudra prouver au niveau européen la réelle
valeur ajoutée des projets en matière d'éducation (ainsi qu'en matière de
culture, d'audiovisuel, de jeunesse et citoyenneté) et démontrer que ce sont ces
programmes qui aident l'Europe à se faire et à grandir durablement, avec une
ouverture à la jeunesse, et l'assurance qu'une éducation de qualité est accessible
à tous et garantit une active participation de tous à l'Europe de demain.
Salle 5 -
Notre école, fondée sur l'imposition d'une norme, n'a pas encore fait le saut
qualitatif qui lui permettrait de se penser comme une institution faite pour
accueillir la différence et en faire un projet éducatif. L’inclusion demandée des
enfants et jeunes handicapés amène à remettre en priorité la question de la
différentiation éducative et pédagogique, dans l’école et en-dehors.
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A l’école des différences : handicap, décrochages, "dys",
précocité…
A première vue, la loi de 2005 sur le handicap semble tourner le dos à cette évolution. La
réflexion sur la personne en situation en handicap plutôt que sur les personnes
handicapées, impulsée par l’OMS a pour but de changer le regard de tous les acteurs,
permettre le développement des personnes dès les premiers âges et pratiquer
activement l’inclusion. La mise en œuvre la loi se heurte à des contraintes, qu’il s’agisse
de la précarité vécue par les auxiliaires de vie ou l’adaptation des locaux.
Dans cette table ronde, nous tenterons de fixer des règles communes pour tous les
enfants et adolescents avant 16 ans, qu’il s’agisse du cadre scolaire ou non. En nous
interrogeant sur les situations repérées (handicap, "dys", précocité, décrochages, etc.),
nous voulons penser un cadre de fonctionnement qui permette de faire que les droits à
l’éducation, aux loisirs, à la participation à la vie culturelle et associative affirmés dans la
CIDE soient une réalité vécue par tous les enfants qui ont tous des attentes singulières,
même si leur situation n’est pas repérée. La différence est une richesse qu’il faut prendre
en compte tôt dans les démarches éducatives. L’expérience des approches pédagogiques
s’appuyant sur la différenciation est affirmée comme une ressource et une nécessité pour
favoriser l’inclusion et permettre le développement de chacun et la réussite de tous.
- Un premier axe portera sur le diagnostic : qui le pose? Quel accompagnement des
jeunes et de leurs familles? Différence avec le dépistage? Part du médical, du sanitaire,
du pédagogique ?
Premières propositions :
1. Handicap et Dys
2. Relais et réseaux
L’intérêt des réseaux d’aides et des dispositifs-relais est de permettre de sortir le jeune
provisoirement de son milieu ordinaire, de lui donner à réfléchir personnellement sur ses
souhaits, de pratiquer le détour pédagogique, de suspendre la course du temps. Dans
l’hypothèse où la différence primaire/secondaire existante est maintenue :
- Constitution à l’échelle des bassins de vie de réseaux d’aides venant en appui aux
écoles primaires. Leurs membres devront pouvoir intervenir dans toutes les écoles du
bassin.
- Les réseaux et les relais seront gérés à l’échelle des bassins de vie en partenariat :
Education Nationale, collectivités, associations d’éducation populaire, parents.
3. Différentiation pédagogique
- Dès le plus jeune âge, des pratiques coopératives visant l’inclusion seront
favorisées. L’enseignant, l’animateur utilisera les outils de la pédagogie institutionnelle,
des pratiques de médiation, la prise de rôles, les organisations multi-âges pour faciliter
l’inclusion, y compris des élèves précoces et diversifier les modes possibles
d’apprentissage. A côté des temps formels d’apprentissage qui correspondent au
programme et à des activités programmées, un temps suffisant sera laissé aux groupes
pour les projets, et les activités collectives à l’initiative des enfants et des adolescents.