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AYUNTAMIENTO Y DIPUTACION DE BARCELONA MEMORIAS DEL MUSEO DE CIENCIAS NATURALES DE BARCELONA SERIE GEOLOGICA REVISION DES ECHINIDES FOSSILES DE LA CATALOGNE POR J. LAMBERT MIEMBRO CORRESPONDIENTE DE LA JUNTA DE CIENCIAS NATURALES (romana nv 5 bE Mayo BF 1937) MUSEO DE CIENCIAS NATURALES BARCELONA REVISION DES ECHINIDES FOSSILES DE LA CATALOGNE par J. LAMBERT de Barcelone, lorsque V'envoi de nouveaux matériaux communiqués par Mr. le Chanoine ALMERA me fournissait les éléments d’un Supplément assez important. Mais des diffi cultés surgirent pour cette publication. La Société géologique de France m’imposait des condi- tions que je pouvais difficilement accepter. A ce moment d’ailleurs mon savant ami P. pz Loriot donnait la description d’tne série d’Fchinides fossiles de la Catalogne et la nécessité m'apparut J. venais a peine de terminer en 1906 ma Description des Echinides Jossiles de la Province de substituer au Supplément projeté un travail plus général de révision de toutes les espéces a'Echinides fossiles de la Catalogne en y comprenant celles antérieurement citées par le savant paléontologue espagnol Mr. Marana dans son Sinopsis de las especies fésiles que se han encontrado on Espusia et celles mentionnées par d'autres auteurs. Mais des travaux différents, notamment ma Description des Echinides du bassin du Rhdne et notre Essai de nomenclature raisonnée des Eckinides en cours de publication, sont venus absorber les courts loisirs que je pouvais consacrer aux Sciences naturelles. Puis la Guerre est survenue et 1a publication de mon mémoire semblait devoir étre encore retardée, lorsque Mr. le Chanoine AtMERA a bien voulu accueillir cette étude dans les publications du Muséum d'Histoire Naturelle de Barcelone. Je suis heureux de pouvoir ici témoigner toute ma gratitude & Ia mémoire du savant dont Espagne était justement fiére et dont je déplore Ja perte avec d’autant plus de regrets qu'il avait accordé A mes modestes tra- vaux une bienveillance toute a mon honneur. J’adresse aussi mes bien sincéres remerciements & Mr. le Dr. M. FAURA 1 SANS, qui a bien voulu me continuer la méme bienveillance, me confier d'importants matériaux d’étude, me fournir Jes plus précieux renseignements et assurer la publication de mon travail. Monsieur le Professeur DALLont a consenti & me communiquer les Echinides recueillis par lui dans ses explorations des Pyrénées catalanes et m’a permis de les publier dans ce travail rendu grice a lui moins incomplet Je lui en témoigne toute ma gratitude. Merci également & M. IoNActo pe: SAGARA pour Pobli geance avec laquelle il a bien voulu surveiller I'impression de ce mémoire Paris, Juin 1925. CHAPITRE I ECHINIDES TRIASIQUES On n'avait encore signalé, & ma connaissance qu’un seul Echinide dans le Trias de I'Es- pagne et, dans son Sinopsis, Ms. MatLapa n’indique méme pas d’Fchinoderme @ ce niveau. Ceux qui m’ont été communiqués par Mr. FAURA i Sans présentent done un intérét tout parti- culier. Anaulocidaris Faurai Lambert PL I, figs. 1-5 Cette espace est représentée par un individu étalé sur une plaque calcaire avec 17 de ses radioles disposés en éventail. Quant au test, formé de plaques inarticulées entre elles, il s'est dissocié et on peut setilement en observer quelques débris épars vers le centre d’oit rayonnent lesradioles. Cette disposition disjointe des plaques d'un méme segment interambulacraire prouve que T’on est en présence d’un Paléchinide 4 plaques dissociées et non d'un Streptocidarida dont les plaques ne sont imbriquées qu’ leur suture ambulacraire. Plaques intetambulacraires allongées, de 7 millim, de longueur sur 3 de largeur, presque rectangulaires et d’apris leur coupe, amincies vers deux de leurs bords, probablement imbri- quées entre elles, mais non articulées, en sorte qu’elles restent disjointes dans te méme segment, La seule plaque montrant sa face externe est malheureusement mutilée, mais on voit qu’elle portait un tubercule pourva d'un assez gros mamelon sur un cone surbaissé, sans scrobicule Tee surplus de la plaque est orné de granules peu saillants, inégaux, épars, ne formant pas de cercle particulier autour du tubercule. Une plaque ambulactaire est visible seulement par sa face interne; elle est trés petite, 2 millim. de longueur sur 1/2 de largeur, se termine en biscau & ses extrémités et montre an centre deux pores assez rapprochés; la zone interporifére devait done tre trés étroite, exviron millim Les radioles sont de deux sortes: ceax des tuberculles et ceux des granules. Les princi paux ont leur tige aplatie, rémiforme; ils atteignent environ x6 millim. de longueur; leur dia- métre est de x milfim. au bas de la tige et de 4 de largeut sur 1 d’épaisseur vers 'extrémité, Leur surface est réguligrement et finement striée en long et les stries s'étendent jusqu’ U'anneau qui est saillant et Ini méme strié; it n'y a donc pas de collerette; la facette articulaire est lisse. Tous ces radioles, au nombre de 17 visibles, sont & peu prés semblables et on ne remarque pas parmi eux Ia diversité observée chez les autres espéces duu genre. Les radioles des granules sont de petits batonnets cylindriques, finement striés, longs de 2 1/2 millim, et dont Je diametre ne dépasse guére 1/6 de millim. Au milieu de ces petits radioles on apergoit tun ou deux corpuscules subtrigones, qui pour- raient bien étre des pédicellaires. 8 Revision des Echinides fossiles de la Catalogne Les radioles du A. Fawrai ne me paraissent pouvoir étre confondus avec aucun autre. Je n’en connais aucun de St, Cassian qui puisse leur étre sérieusement comparés, car le Cidaris linearis Miinster avec facette articulaire erénelée n’appartient pas au méme genre. Cidaris bica- rinata Klipstein a une forme toute différente et 'ancien C. Orbignyana Klipstein avec stries beaucoup plus fortes n'a pas d’anneau saillant, Ces radioles du A. Faurai sont beaucoup plus simples et moins diversifiés que ceux des autres Anaulocidaris connus et auicune confusion n'est possible avec ceux du A. Buchi Munster (Cidarites), ou A. festudo Bather L'examen du A. Fawrai et d’ailleurs du A. éestudo Bather du Trias de Bakony m'oblige a rectifier sur un point la diagnose que Mr. TareRy et moi avons donné du genre de Zrrret, (1) en ce sens que les plaques interambulacraires sont plutot rectangulaires qu’hexagonales. On sait cependant que, sur les neuf plaques du A. testudo figurées par Mr. Baar, celle des figures 181 et 184 est subhexagonale. Les Anaulocidaris, comme d’ailleurs les genres actuels & plaques im- briquées, pouvaient done présenter une certaine diversité dans Ia forme de leurs plaques interam- Dbulacraires (2) Localité; Mas Monet (Coll de jot) dans ies calcaires du Muschelkalk supérieur (étage La- dinien). Encrinus monetensis Lambert Pi. I, fig. 6.7 Cette espace n’est représentée que par un fragment de tige. Espéce connue par un fragment de tige de 17 millim. de longueur sur 3/4 de diametre, cylindrique, trés gréle. La tige parait lisse, mais sous un grossissement stffisant on reconnait qu'elle était finement et uniformément strige en long; elle est en outre orée d’aspérités, sous forme de granules atténués, épars, plus rapprochés A T'une des extrémités du fragment, Racine et calice inconnus. Localité: Mas Monet (Coll de jou); Muschelkalk supérieur (Ladinien) Cidaris transversa von Meyer, 1851 Cette espéce ne m’a pas été communiquée, mais Mr. le Dr. Janun Auatera I'a citée, en 1892, dans son Explicacién somera del Mapa geoldgico de los alrededores de Barcelona, p. 4. Bien que cette citation soit suivie d'un point de doute, il me parait impossible qu'un paléontologue attssi exeroé que ce savant ait pu confondre un radiole des espéces précédentes avec celui qu'il attribuait & l'espéce de von MEvER et qui aurait été trouvé sur une plaque calcaire dans les exploi- tations de ciment de Vallirana. Ce niveau est d’ailleurs placé dans le ‘Trias supérieur (Keuper) tandis que les espéces précédentes sont du Trias moyen (Muschelkalk). Toutes les probabilités tendent A démontrer {'individualité spécifique distincte de ce Cidaris transversa, dont ta déter mination doit cependant étre laissée a I'entiere responsabilité du Dr. Atates. On sait que le terme spécifique de Cidaris transversa a été proposé, dés 1847, par H. von Mayer, mais sans figures. L’espéce n'a été reguliérement décrite et figurée par son auteur qu’en 1851 dans les Paleontographica, Bd. 1; p. 243 et pl. 32, fig. 28, 32. Elle désigne des petits radioles, de 12 & 20 millim. de longueur, a facette articulaire paraissant incrénélée, collerette trés courte ou nulle, tige subcylindrique, plus ou moins épaisse; tant6t courte et renfiée, tantét plus longue ‘Bazais de nomenclature raisonnée des Echinides, p. 127 {5} APSR notamenent sual ches Te genre Sperccone ler Jo Lambert 9 ‘et aciculée, ornée de deux rangées au moins de saillies épineuses latérales et souvent de rangées intermédiaires moins développees. Von ScHaurorit, en 1859, a repris "étude de cette espice A Voccasion de radioles recuei- lis dans le Trias du Vicentin. Mais les débris qu'il a figuré semblent appartenir a une espéce dif- férente plus gréle avec épines latérales plus espacces, ) ‘Nous ignorons malhetretsement si le radiole cité par M. At- A MERA appartient In forme typique de von Meyer, ow a celle de ! q ScuavrorH, par consequent si Vespéce du Trias de la Catalogne ny est bien el Cidaris transverse d’Allemagne, ot a forme, & mon avis, Gistincte du Vicentin (1). Les renseignements relatifs au Crdaris transversa que je ne connaissais pas mont été trés obligeanment fournis par Mlle. Svzerre Gurr, du Laboratoire de Géologie de la Sorbonne et je la prie de vouloir bien agréer mes sincéres remerciements. Il est intéressant de constater en Espagne comme dans les Alpes la présence dans le Trias moyen d’un dernier représentant de a famille des Archeocidaridae, & developement principal carboni- fére. Les affinités de ce genre Anaulocidaris avec Vantique Archeo- cidaris sont done assez étroites pour affirmer un age antérieur, au grand développément des Echinides secondaires. Au contraire Cidaris transversa nous montre, surtout dans sa forme typique, une ornementation de radiole essentiellement Mésozoique, dont les analogues se retrouvent dans le Rauracien (2) dans le Néocomien (3) et jusque dans V’Aturien (4). (1) Je donne a cette espace le nom de Cideris Gillet (2) Ciders platyspina Gauthier (3) Anlacocitare salviensis Cotteas (Cidars). (A) Cidars frosvlensis Lambert CHAPITRE IT ECHINIDES JURASSIQUES Les espéces d’Echinides du terrain jurassique jusqu‘ici signalées dans la Province de Bar- celone sont peu nombreuses et dans mon précédent mémoire, en 1902, j’en avais mentionné une seule (1). Mr. Matapa dans son Synopsis n’en cite que 4 pour toute Espagne; mais il n'est pas douteux que de nouvelles recherches augmenteraient sensiblement ce nombre, puisque sur les cing suivantes quatre ne figurent pas au Synopsis (2) Paracidaris Parandieri Agassiz (Cidaris), 1840 Pl. I, fig. 8, 9 Dans mon Mémoire de 1902, javais cru devoir rapporter au Plegiocidaris Blumenbaché Munster (Cidarites) un individu d’assez grande taille, mesurant 65 millim. de diamétre, mais dont la face inférieure est empatée dans la roche. L’étude plus approfondie que nous ve~ nons de faire Mr. TiteRY et moi de tous les Cidaride pour notre Essai de Nomenclature raisonnée des Echinides ne me permet plus de miaintenir cette détermination. En effet ce que je nommais aprés Corrrav et beaucoup d’au- tres Cidaris Blumenbachi est un Paracidaris, Cest A dire une forme réellement différente du type de Munster, lequel, avec ses pri- Tes ee maires ambulacraires uniformément granu- Iféres jusqu’au péristome et ses radioles en longue baguette épineuse, a trés haute colle- rette, est bien un Plegiocidaris, Sans doute Jes deux espéces, appartenant & deux genres différents, ont cependant été confondues. Pour permettre de les plus facilement distinguer je donne ici des figures prises sur un remarquable individu du Plegiocidaris Blumenbachi provenant de Southeim (Allemagne) et qui porte encore un radiole adhérent et en méme temps une portion grossie de I'ambulacte d'un Paracidaris Parandieri du Rauracien de Besangon, Les auteurs ont souvent confondu ce dernier avec divers de ses congénéres, particuliére- ment avec les P. florigemma, P. Smithi, P. Poucheti. Je tappellerai done ici les principaux carac: téres des Paracidaris du Jurassique supérieur: i), Pesption des Echinides foes dela rovince de Bavcne pa J. abst (Mle Soc, lal. de see CREE ay ene er : . ‘idole de a cscs Unies que se hom encontrado Espa. Juris, 188s. Crete, 187. 2 Revision des Echinides fossiles de la Catalogne 1. Paracidaris florigemma Phillips (Cidarites) de forme assez havte, avec nombreux tubercules interambulacraires, crénelés seulement I'ambitus et en dessus, avec scrobicules ireulaires, séparés par des cercles de granules assez gros, bien mamelonnés et zone miliaire gamie de granules inégaus, Ambulacres flexueux portant dans la zone interperifére de petits tubercules latéraux moins nombreux que les paires de pores et formant, surtout en dessous, de petites majeures alternant plus haut avec des primaires; le centre est occupé pat des granules inrégulie Radioles en baguette épaisse, fusiforme, couverte de granules égaux, en cangées longitu- dinales, reliés par un filet — Rauracien et Séquanien. 2. Paracidaris Parandieri Agassiz (Cidaris) en diffre par sa forme un peu moins haute, ses tubercules interambulacraires moins nombreux, tous crénelés, scrobicules encore circulaires, mais entourés de granules moins développés; zone miliaire plus finement granuleuse. Ambala- cres flexuetx, portant dans la zone interporifére des rangées latérales de granules plus nombreux, moins inégaux, seulement un pex plus gros que ceux des rangées internes; ces granules latéraux se transforment vers le péristome en petits tubercules moins nombreux que les zygopores, don- nent par conséquent naissance de petites majeures. Radioles en longue et mince baguette aciculée garnie de granules spiniformes en séries ongitwdinales; collerette relativement courte, —- Rauracien. 3. Paracidaris Smithi Wright. — (Cidaris) différe des précédents par ses tubercules plus serrés, tous crénelés, scrobicules elliptiques, tangents dans la méme série, sans cercle scro- biculaire bien distinct; zones miliaires finement granuleuses. Ambulacres droits, composés de primaires portant dans la zone interporifére deux rangées latérales de granules mamelonnés altemmant avec des granules simples; granules plus petits at centre; les granules mamelonnés plus développés en dessous, y sont moins nombreux que les zygopores et correspondent & de petites majeures & deux éléments. Radioles en baguette cylindrique, orés de petits granules épineux, espacés, en series longitudinales séparées par de larges intervalles. — Rauracien, 4. Paracidaris Poucheti Desor (Cidaris); forme et caractéres généraux du P. Parandieri; mais les tuberctles interambulacraires sont plus serrés, scrobicules elliptiques et tangents en dessous. Ambulacres plus droits; dans la zone interporifése, les granules latéraux, :amelonnés sont plus gros de trois en trois, les internes trés petits sont irréguliers. En dessous les granules mamelonnés plus gros correspondent @ de petites majetires & deux éléments, Radioles semblables & ceux du P. Parandieri- Kimméridgien. 5. Paracidaris Lagayi Sauvage et Rigaux (Cidaris). Différe du précédent surtout par ses radioles en baguette cylindrique granuleuse, armée en outre de longues épines irréguliéres; courte collerette — Portlandien. On doit rapporter att Paracidari Parandieri le type figuré par Acassiz dans ses Echinides fossiles de 18 Suisse, pl. 20, fig. 1, le débris figuré sous le méme nom par Etallon (Lethea bruntru- tana), pl. 48, fig. 19, le Cidaris Blumendachi Cotteau (non Munster) des Echinides fossiles de T'Yonne, pl. 10, fig. 6, le Cidaris Blumenbachi de Lorios (vow Munster) de I'Fechinologie helvéti- que, pl. 6, fig. 1, 5, celui de 1a Paléontologie francaise, pl. 167 et 168, mais non ceux de I'Oxfor- dien (pl. x66) qui ne sont méme pas des Paracidaris, On doit lui rapporter encore le radiole attti- bué par Weis a son Cidaris Smithi dans British Jossil Echinodermata, pl. 5, fig. 5. C’est A tort que Mr, Titery et moi dans notre Révision des Echinides jurassiques du département de la Hte. Marne avons réuni le Cidaris Parandieri au C. Smithi, qui constitue bien, comme je viens de Vindiquer une espéce distincte. J. Lambert 3 Directement comparé avec un Paracidaris Parandieri du Rauracien de Besangon, notre individu catalan ne présente avec Iui que des différences insignifiantes. Comparé aux moules S,~24 et S-97 du type de lespéce, il apparait comme réellement identique, Le test du P. Parandieri n'a guére &é remontré jusqu’iei en dehors du Rauracien; mais des radioles analogues A ceux de Iespéce se trouvent dans tout Ie Jurassique supérieur. Leur détermination par les auteurs est si souvent approximative qu'il est difficile de les prendre toutes en considération. I! n'est d’ailleurs pas pratiquement possible de distinguer ces radioles de ceux du P. Poucheti du Kimméridgien, quoique les tests des deux espéces soient nettement différents. Comme je Vindiquais en 1902 le Paracidaris Parandieri a été recucilli dans la province de Barcelone, mais 1a localité précise ot il a été rencontré n'a pu étre indiquée, De Lorrot. a sig- nalé Vespéce en Portugal dans le Lusitanien (Séquanien) du Cap Mondego. Diplocidaris hispantcus Lambert PL I, fig. 13 Cette espéce n'est représeatée que par un fragment de radiole, Sa resemblance avec ceux des D. cladifera et D. verrucosa ne permet pas de le séparer des radioles de Diplocidaris. Radiole en forme de robuste baguette un peu comprimée, & facette articulaire fortement crénelée, collerette trés courte, bien limitée vers la tige par un léger bourrelet circulaire (cra- vatte); tige garnie de saillies pustiliformes irréguliéres avec surface intermédiairg lisse sur laquelle apparaissent ¢d et 18 de rares pustules secondaires. Chez D. cladifera Agassiz (Cidaris) les pustules sont moins saillantes et moins nombreu- ses, la surface striée est finement granuleuse, la collerette est moins distinctement limitée. Quant au D. verrucosa Gauthier, certainement plus voisin, les pustules de sa tige sont plus espacées et sa collerette plus haute n'est pas limitée par un bourrelet. Test peut étre risqué d’établir une espéce sur un simple radiole, surtout lorsqu'on connait tes variations de ceux-ci suivant leur position sur le test. Mais il ne faut pas oublier que toutes les espéces créées pour des radioles sont, comme le disait de Lorror, des espéces proviseires. Plusieurs pourront étre réunies & d'autres lorsqu’elles seront mieux connues; toutefois en atten- dant nous sommes bien obligés de donner un nom aux radioles que nous ne pouvons identifier A ceux 4éja connus. Le radiole communiqué provient du terrain jurassique de Montanejos (Barcelone). Son aspect et sa couleur foncée me portent a le considérer comme de méme origine que les Pseudoci- danss recchigana et Acrocidaris nobilis, en consequence a l'attribuer a étage Séquanien. Balanocidaris glandifera Munster (Cidarites), 1826 PL I, figs. 14-16 Un radiole de cette espéce, rencontré dans la province de Barcelone, m’a été communiqué par Mr. AtwEra; d’autres ont été signalés par Mr. MALLADA, dans son Synopsis (p. r42) a Puebla de San Miguel. Tous sont bien connus par leur taille souvent assez. développée, leur aspect glan- diforme avec tige garnie de grantiles spiniformes assez sérrés en séries longidudinales multiples, leur collerette pew distincte, leur facette articulaire lisse et ils ont été largement figurés, soit par Jes anciens auteurs, soit par Correa dans la Palfoniologie francaise (Jurassique t. X, part. 1, Pag. 191, pl. 196, fig. 1, 9) ou par FRaAS dans son ouvsage Aus dem Orient IL, p. 27, pl. I, fig. x, 10, Ils sont trop connus pour qu'il y ait lieu de les décrire ici plus en détail. 4 Revision des Echinides fossiles de la Catalogne Mais & occasion de cette espéce des questions multiples se posent que je suis bien obligé d’examiner ici: 1.° Ces radioles appartiennent-ils a deux espéces ou A tine seule? 2.9 Quels sont les caractéres des tests auxquels ils peuvent étre attribués? 3.° Sont-ils jurassiques ou crétacés? 4.© Sous quel nom doivent-ils etre désignés? Pour répondre utilement & ces diverses questions il me parait indispensable de retracer rapidement histoire de ces radioles. Ils sont en effet depuis bien longtemps connus et sans re- monter a l’Antiquité, qui leur attribuait des vertus médicales singuliéres, je rappelle que dés 1516, mentionnés par AGRICOLA, ils ont été décrits et figurés en 1365 par GESNER, sous le nom de Japis judaicus, dans son De rerum fossilium plus connu sous le titre de De figuris lapidum (p. 128 vero, fig. 3). Ce vieil anteur les considérait comme originaires de Palestine et de Syrie. Dans le ssiécle suivant on les retrouve cites dans la Gemmarum et lapidum Historia de Borttus de Boot (p. 409, 1 fig. 1647} qui n'a guére fait que copier GzswER, Puis en 1699 sous le nom de Radiolus glandarius, LAWyD les signale dans son Lithophylacii britanici ichmographia (p. 49, n.° 998) comme des parties d’Echinide fossile et les considére comme exotiques. FRAAS a prétendu que LANG les aurait mentionné en 1708 soas le nom de Cidarites glandarius, mais c’est 18 une erreur matérielle et a la page 127, p. 36, fig. 5, 2 de l'Historia lapidum figuratorwm Helvetiae on ne trouve que cette mention: Radiolus glandarius subcinereus major, partim, etc... C'est & dire une phrase descrip- tive, et aucun terme spécifique régulier, MERcatr, qui était un contemporain de GrsNER, mais dont es manuscrits n‘ont été publiés qu’en 1719 (Metallotheca vaticana) a bien figuré notre radiole, sonfondn d’ailleurs avec d'autres, sous Ie nom de lapis judaicus comme provenant de Judée. WW sjoute toutefois qu'il y a été vainement recherché et parait avoir été importé de la région da Golfe persique et de Perse. Il le signalait enfin comme retrouvé de son temps en Bohéme. KLEIN et LESKE (1778) ont omimé ces radioles Clavicule glandarie et PARKINSON considere ce dernier nom comme un terme spécifique The frst species termed glandaria. Mais ce terme traditionnel est abandonné par MUNST:R qui, dans Te grand ouvrage de GOLDFUSS (Petrefacta Germania, 1826) décrit et figure ces mémes radioles sous le nom de Cidarites glandifera adopté par Corteau et la plupart des auteurs modernes. Corrau considérait Vespéce comme de provenance jurassiqtte, tandis que Praas, l'ayant retrouvée en Syrie, la déclare du Crétacé et hui restitue le nom de glan- daria, Depuislors les auteurs, notamment Correa et de Lontor., ontimaging, pour concilier GOLD- FUSS et FRAAS, d’admettre pour nos radioles glandiformes deux espéces, I'une jurassique Cidaris glandifera autre cretacte Cidaris glandaria, la prémigre d'Europe et d’Algérie, 1a seconde de Syrie. TL. Les radioles attribués au Jurassique sont-ils réellement différents de ceux attribués au Crétact? On I'a dit, mais on ne I’a pas prouvé. CortFAv a bien dit (Les Echinides de Stram- berg, p. 14) que les radioles crétacés de Syrie paraissaient munis de cdtes plus saillantes et plus épineuses que celles des ratioles du Jurassique d’Europe. Ce n'est méme pas une affirmation précise. En réalité tous ces radioles de provenances diverses sont inséparables et si l'on venait les mélanger i serait impossible de reconnaitre ceux de Syrie de ceux d’Allemagne. Pour légi- timer cette séparation on a eu recours & un subterfuge. On a commencé par attribuer les radioles jurassiques a une demi-douzaine de tests d’ailleurs fort différents les uns des autres et comme FRaAS avait figuré un test pour ses radioles de Syrie, on a conclu de Ia difference des premiers avec le second a la différence des espéces. Malheureusement on n'a jamais pu démonteer l'iden- tite spécifique des tests de I'Echaillon, de Lémene, de Stramberg, de Crussol, ou de Moravie avec nos radioles glandiformes et l'argument invoqué n'a aucune valeur. II faut done reconnaitre Videntité de caractéres de tous ces radioles glandiformes, qu'ils soient originaires de Syrie ou dBarope. Jo Lambert 15 TI. A quels tests appartenaient nos radioles glandiformes? Il faut d’abord poser en prin ‘cipe qu’en raison de leur forme, de leur grosseur relative, de ce fait qu'ils ne portent jamais aucune trace de compression, de leur, facette articulaire lisse, ces radioles n'ont pu appartenir qu’a un test dont les tubercules étaient incrénelés et av moins en dessus assez espacés. Le premier test attribué aux radioles glandiformes est celui de Syrie figuré par Fraas (op. cit. pl. 1, fig. 1); ses tubercles ne sont pas trés espacés, cependant ses serobicules sont bien séparés; ils sont larges et ne laissent aux zones miliaires qu'un étroit espace; le mamelon est inerénelé. Plus récemment ailleurs, de Loriol a figuré de la méme région un test de Mahr Abda (Liban) contenant encore 4 Vintérieur un radiole glandiforme (Notes four servir a Uhistoire des Echinod. TL, p. 24, pl. 2, fig. 6.). Ce test de taille moyenne, a ses tubercules assez espacés en desstis, & col lisse, scrobicules larges et zone miliaire trés réduite; ambulacres étroits, flexueus, avec quatre rangées de granules dans la zone interporifére, les extemes trés serrées, assez gros, les internes plus petits et stb centraux, rares granules tniliaires. Ces caractéres rapprochent évidemment ce test de celui figuré par FRAAs, mais les tubercules de ce dernier semblent un pett plus nombreux et moins espaces en dessus, Ces différences pourraient étre en rapport avec la taille sensiblement plus grande de Vindividu figuré par, Fraas. Quant aux radioles d'Europe, Cormeav, les a successivement attribués a des tests tres différents. L’un de !'Echaillon, de petite taille, a ses tubercules trés nettement crénelés et est certainement autre chose, On pourrait le nommer Plegiocidaris delphinus; celui de Lémene ne parait pas sérieusement différer du P. monilifera; ses tubercules sont d’ailleurs encore assez nette- ment crénclés. Celti de Crussol est une grande espice dont jai le type sous les yeux; ses tuber: cules sont profondément erénelés et, comme je Vindiquais deja dans mon mémoire de 910 sur les Echinides des iles Snow-Hills et Seymour (Pole antarctique) il appartient & une espéce par- ticuliere, Plegiocidaris crussolensis (pl. 480, fig. 9 de la Paléont. franc.) Quant au test de Stram- berg dont les tubercules, décrits par Correav comme crénelés, sont figurés par Iui comme lisses, on pourvus de créneiures obsolétes (Taf. 2, fig. 10, 12), ses ambulacres seraient composts de pe- tites majeures & deux éléments et il devrait étre rapproché d’Alpicidaris, Il ne semble pas avoir pu porter les gros radioles que Correa Ini attribue. Enfin les plaques isolées de Nosseldorf (Mo: ravie) attribuées par de Lontot an Cidaris glandifera avec leurs tubercules également erénelés ne Ini appartiennent pas davantage (Notes pour seroir @ l'étude des Echinod. fase. IX, pl. 1, fig. 2,5) Par contre on trouve associées attx radioles glandiformes de Cazillac, des plaques isolées avec tubercule lisse, large scrobicule citculaire et zones miliaires trés réduites, suturés, sensible ment déprimées, qui paraissent identiques a celles du test figuré par Fraas et au fragment du ‘Liban figuré par de Lorrot (op. eit. II, pl. 2, fig. 7). Nous sommes done en présence dans 'Hé- rault de radioles identiques & ceux de I'Echaillon, de Lémenc et de Stramberg, accompagnés de plagues semblables a celles des tests de la Syrie et du Liban, dont I’un renferme un radiole iden- tique a la fois & ceux de Syrie et & ceux de Europe. Aussi, de méme que tous les autres radioles glandiformes attribués soit au Cidaris glan- daria, soit au C. glandsfera, qu’ils proviennent d’Europe ou de Syrie, sont identiques, de méme les seuls tests qui conviennent a ces radioles, ceux a tubercules incrénelés, rencontrés avec eux, sont identiques, Les tests & tubercles crénelés que Cornea et de Lorro1, ont voulu rapporter aces radioles glandiformes sont pour moi différents. Non seulement dailleurs ils sont générique- ment différents des tests de l'Hérault et de la Syrie mais ils sont encore spécifiquement différents entre eux. TIT, Nos radioles glandiformes sont-ils jurassiques ou erétacés? Est-il vrai comme l'on dit ‘Fraas, Correau et de Lortot. que ceux d’Europe soient jurassiques et ceux de Syrie du Cénomanien? 36 Revision des Echinides fossiles de la Catalogne Aucun doute ne peut exister sur Tage des radioles de Moravie, de Stramberg, de Lémenc, de V'Echaillon, de 'Hérault et de Algérie; ils appartiennent incontestablement au Jurassique supérieur. Or cette espéce n’a pu selon moi demeurer identiquement la méme pendant la longue période du Portlandien et de tout I’Eocrétace, ott elle reste complétement inconnue, pour repa- raitre dans le Cénomanien de la Syrie. Ce miracle paléontologique n’a d’autre fondement, que affirmation de FRaAs, acceptée sans critique suffisante par CorrEAU et plus tard par de Loxrot. Nroublions pas que la Glandarienzone de Vauteur allemand serait & la base du Crétacé de Syrie en contact avec le Jurassique. On compread combien dans ces conditions une erreur d’attribu- tion a pu étre facilement commise par un géologue voyageur. L’opintion de FRAAS snr ce point est ailleurs formellement contredite par tous ceux qui se sont occupés de Ia stratigraphie de la région. Louis Lagtet déclarait avoir reccuclli les radioles glandiformes de Syrie dans le terrain jurassique, avec un Collyrites déterminé par Correau comme C. Bicorddta (Géol. Palestinea, P. 14). Mr. Have, dans son préciewx «Traité de Géologie, (I1, p. 1280) dit que dans le Liban les, acalcaires Kimmeridgien & Cidaris glandaria supportent directement des grés & lignites attri- vbvés par ZuMOFFEN et H, Douvin.é a I'Eocrétacéy Noetiane et BLANCKENHORN ont également rapporté au Jurassique les couches & radioles glandiformes de Syrie. Faas semble done dans cette question n’avoir pas été plus perspicace stratigraphe que fidele historien lorsqu'il attribuait & LANG la eréation d’un Cidarites glandarius (1) IV, Sous quel nom convient-il de désiguer les radioles glandiformes etudigs? Correav dans la Paléontologie francaise avait tranché Ia question en faveur du terme glandiferus Munster, 1826, FRAAS en favettr du terme glandarius attribué A Lang, 1708, De Lorton, sur 'hypothése de Vorigine syriaque du type de Gornruss, pense que Je premier terme devrait étre verst dans, Ja synonymiie du second, Ils les mantient toutefois tous les deux, le premier pour l'espéce juras- sique d'Europe, le second pour celle supposée crétacée et provenant de Syrie, Mais ces auteurs ne me paraissent pas avoir saisi le neud de fa difficulté, II ne s‘agit pas de savoir si le terme glax- darius qui temonte & Larwyp, 1699, est antérieur A celui de glandiferus, propose par MUNSTER en 1826, mais de savoir si Je premier constitue un veritable terme spécifique. Examiner simple- ment les dates conduirait d'ailleurs & préférer le terme judaicus qui prime les autres, puisqu'il remonte & de Boor, 1647. Mais ce terme de éapis judaicus emprunté & GESNER, 1565, ne consti- tuait ni une désignation générique, ni un nom spécifique dans le sens zoologique de ces expres- sions. Il en est de méme des termes radiolus glandarius, car Vidée de proposer pour des parties d'un étre organise des expressions générique et spécifique particulieres, différentes des termes désignant I’étre Iui-méme est inadmissible dans la nomenclature zoologique. Si Lanwyp avait proposé de nommer nos radioles glandiformes Echinus, ou suivant Vex- pression usitée pour fes fossiles & cette époque, Echinitesglandarius, le terme spécifique devrait atre conservé, mais il ne 'a pas fait et dans sa penste Luwvn entendait non désigner une espéce animale mais cataloguer des organes séparés, PARK INSON il est vrai semble bien avoir en 181 ‘employé Pexpression glandaria dans ie sens d'un terme spécifique; the firts species termed glanda- ria, dit-il, Mais il s‘agit toujours de Clavicula, c'est & dire de radioles d’oursins sans distinction générique correspondant ces oursins eux mémes, TI faut done reconnaitre que la premidxe attri- bution spécifique & un genre déterminé d’Echinide est celle de Munster en 1826. Pour légitimer la solution contraite FRAAS avait imaginé de changer le Radiolus glandarius de Lan en un Cida- rites glandarius qui p'existe pas. (2) ete eeu de Pans ao spl fchenes consiquaes et» cond i Lomoy 3 degre comme nous ‘a mésoarétace, des espives connues du Jufaslque superior comme habdocidarts Orbignys, Typoctdarss marginal, Hem Silas purbschonse, Aorsvres nobis, Pursdbusorla Ovingi et. fre Tyee ° J. Lambert y Je crois donc devoir accepter la synonymie proposée par Corrau dans la Pakontologie frangaise, tome X, 1. partie, p. ror, sauf deux modifications. Les premiéres mentions de la longue synonymie du Balanocidaris gland:fera, sont les suivantes (1): Lapis judaicus, striatus Gesner: De figuris lapidum, p. 128 verso, fig. 3: 1565, Judaicus lapis, de Boot: Gemmarum et lapidum: historia, p. 409, 1. fig.; 1647 Judaicus lapis, Aldrovande: Museum metallicum, p. 711. 3.% fig.; 1648. Lapis judaicus, Worm: Musewm Wormianum figure de la page 69; 1655, Radiolus glandarius, Lhwyd: Lithophylacis britanici ichnographia, p. 49, No. 998: 1699. Radiolus glandarius subcinereus, etc., Lang.: Historia laprd. figurat. Helvetice, p. 127 ph 36, f 1. 25 1708, Pour les citations postérieures on peut suivre la synonymie donnée par Corrsau dans la Palgontologie francaise en observant toutefois qu’en 1826 dans les Petrojacta Germania de Gold- fuss, Vespéce est attribuée au genre Cidarites et non Cidaris. Il y a lien aussi de retrancher de 1a synonymie le Cidaris authentica Desor: Synopsis des Echifoss., p. 28, pl. 4, fig. 9; 1856, qui s‘appli- que & un radiole du Rajocien de Longwy et doit étre rejeté dans la synonymie du Balanocidaris cncumifera. Enfin il y a lien d’ajouter & la synonymie de Correat: les mentions suivantes: Cidaris glandifera Lartet: Géol. de la Palestine, p. 74; 1873 slandaria Fras: Aus dem Orient, U1, p. 27, pl. 1, fig. 1, 10; 1878. slandifera Coteau, Peron et Gauthier: Echin, oss. de’ Algérie, fasc. I. p. 45: 1883, - ~ Coteau: Echin. de Stramberg (radiolinon testa), p. 12, pl. 2; 1884. - — — Cotteau: Paléont. francaise. Terrains jurass., t. X, 2 part.. p. 805 (Le test de Crussol est autre chose); 1885. Mallada: Sinopsis de las especies fésiles en Espatia, UI. Jurdsico, p. 142: 1885, glandarius Noetling: Der Jura aus Herman, p. 45, pl. 6, lig. 15-12; 1887. - — — Cotteau: Echin. nouveaux ou peu connus, I, p. 57: 1885, - — Blankenhorn: Beitrage zur Geol. Syriens, p. 14; 1890. — glandifera de Loriol: Descript. jaune Jurass. du Portugal, Echinodermes, p. 27, pl. 5, fig. 1. 2: 1870. = elandaria Coteau: Assoc. franc. avanc, des Sciences. (Congrés de Besangon), p. 1; 1893 — landifera Roman: Recherches stratigr. et pal. dans le bas Languedoc. p. 93, 330 pl. 8, fig. 8, 10; 1897. — slandaria Fourtau: Révision Echin. foss. Egypte, p. 612; 1899 - — de Loriol: Notes pour servir a Vétude des Echinodermes, 1. fase. 1. p. 24, ph. 2, fig. 6, 7; r902. — landifera Zumoffen et H. Dowvillé: Bull. Soc. géol. de Fr.. 4° sér. t. 9, p.7 1909. — slandaria Haug: Traité de Géotogie, U1, p. 1280; 1910. . Balanocidaris glandifera Lambert: Echin. des iles Snow Hill et Seymour (pole antarctique), P. 4, note r9r0. - — Lambert et Thiry: Essai de nomenclature raisonnée des Echi- nides, p. 146; 1910. slandaria Lambert et Thiéry: op. cit. 18 Revision des Echinides fossiles de la Catalogne Le radiole communiqué ayant été attribué a ’étage Bajocien, je I'ai soigneusement com- paré avec ceux des Balanocidaris cucumifera Agassiz, B. Roysi Desor, B. meamdrina Agassiz, B. icaunensis Coteau sans pouvoir Videntifier & aucun d’eux. C’est trés certainement un radiole du Balanocidaris glandifera, et il doit étre rapporté au Jurassique supérieur. Localités: Albarracin (Teruel). L'espéce a été également citée dans le Turassique supé- rieur par Mr. MALLADA A Puebla de San Miguel. En dehors WEspagne le Balanocidaris glandifera a été indiqué dans le Jurassique supé- ricur & Stramberg et Koniakace (Moravie), Barenweil (Suisse), Lémenc (Savoie), L’Echaillon (Isére), Rongon (Basses Alpes), Cazithac (Hérault), Torres Vedras (Portugal), Djebel-Seba, Che- Halah (Algérie), Ain Hamade, El MeteinQuadi-Salima, Banias, Mahr-Abda (Syrie). Mr. BARTHOUX 'a rapporté du Gebel Moghara (du Nord du Sinai), oi on le rencontre dans le Jurassique supérieur. Pseudocidaris recchigana Péron et Gauthier, 1883 P.T, figs. 37, 38 Je viens de comparer les quelques radioles espagnols au type de Vespéce qui fait partie de ma collection et ils me paraissent se rapprocher de Iui plus que des autres espéces comnuss. Ces radioles sont évidentment voisins de ceux du P. mammosa Agassiz; GAUTHIER en a cependant indiqué les différences; 1a plus frappante résulte du contraste des granules de 'extrémité du ra- diole avec ceux qui ornent le surplus. Ces granules assez gros, saillants au sommet, sont trés fins, sur le reste de la tige. Chez P. mammosa, qui est parfois aussi réguligrement piriforme, les gra- rules sont bien moins contrastants. Les rapports avec P. Thurmanni Agassiz sont beaucoup plus éloignés. P. spinesa de Loriol, du Portugal, a sa collerette et Ia base de la tige bien plus gréles; ses radioles correspondaient donc & des tubercles beaucoup moins développés que ceux auxquels correspond la P. reschigana. Avec une physionomie assez voisine P. crispicans de Loriol, du Néo- comien, en différe par les granules de sa tige disposés en séries concentriques. Les radioles communiqués, bien qu’attribués au terrain jurassique, ont été rapportés au P. clunijera Agassiz; mais ce dernier n'a jamais les granules de V'extrémité de sa tige aussi déve- loppés et aussi saillants. Cette détermination ne saurait done étre maintenue. Localité: Montanejos (Castell6n) avec Diplocidaris hispanicus et Acrocidans nobilis et ‘comme eux sans doute du Séquanien, En Algérie Vespéce est du Sequanien duu Djebel Recchiga. Acrosalenia Faurai Lambert P. I, figs, 19-22 Petite espéce subpentagonale, mesurant 10 millim. de diamétre sur 4 de hauteur, remat- quable par I’étendue de sa zone miligire, qui rappelle celle du A. patella du Valanginien, bien que notre Acrosalenia en différe trés nettement par ses scrobicules moins profonds et ses tuber- cules moins brisquement atrophiés en dessus. Il différe également des autres espéces du terrain aolithique inférieur par son apex A cadre du périprocte trés étendut, simplement irrégulier en avant, ce qui implique la présence de suranales multiples, ailleurs caduques. Ambulacres étroits, & zones poritéres droites, subonduleuses vers le péristome et trés petits tubercules, remplacés cen dessus par de simples granules. Interambuilacres formés de deux rangs dune dizaine de plaques portant chacune un tubercule crénelé et perforé, bien développé seulement & Vambitus oit les scrobicules sont tangents entre ex. Ces tubercules, qui forment deux rangées trés rapprochées des ambulacres, sont plus petits en dessous, et en dests ils s‘atténuent encore davantage, s’espa- J. Lambert 19 cent et sont & peine serobiculés; Ia zone miliaire finement granuleuse est plns développée que chez aucune autre espéce jurassique. Péristome large avec entailles trés apparentes. Cette espéce ne me parait pouvoir étre confondue avec aucune autre. Localité: Un individu recueilli par Mr. fe Dr. Baratter dans les couches a Rhynchonella cynocephala de Font de Carlades, Tortosa (Tarragona). Collection Bataller. D’aprés Mr. MALLADA le Rhynchonella cynocephala se rencontre a Ia fois dans le Toarcien et le Bajocien. Mr. BATALLER attribue le A. Fawrai au Toartien Acrocidaris nobilis Agassiz, 1838 Un fragment de radiole, ’ailleurs parfaitement conservé, présente tous les caractéres de ceux du 4. nobilis tels que je les ai déerits et figurés en 1887 dans ma «Note sur le genre Acro- cidaris. Ce radiole un peu comprimé, est d’ailleurs semblable & celui de Cesareda (Portugal) fi- guré par de Lontor, (Descript. fatine Jurass, du Portugal. Echinodermes, p. 80, pl. 14, fig. 9). Localité: Montanejos; étage Séquanien. On sait que 1’A. nobilis est partout caracteris- tique de 1’étage Séquanien Diademopsis (spa) Mr. le Dr, BATALLER a recucilli dans Je Lias superieur de Corral de Pilot 4 Alfara un indi- vidu appartenant au genre Diademopsis, mais tellement écrassé qu'il est spécifiquement indéter- minable. Il nous a paru intéressant de signaler cet Fchinide du Toarcien de Tarragona, Hemipedina Batalleri Lambert PLT, figs. 23, 24 Petite espéce, un pen déformée par pression verticale et mesurant en cet état 14 millim. de diamétre sur 4 de hauteur. Elle est remarquable par la hauteur de ses plaques interambula- craires en dessus et étendue de ses zones miliaires, occupée par des granules égaux, mais assez espacés, Dans l'interambulacre une dizaine de tubereules par rangée, assez serrés jusqu’a l’am- bitns, s‘espacent beaucoup en dessus et y deviennent faiblement scrobicnlés, Ces tubercules per- forés, mais non erénelés, sont accompagnés a la face inférieure par quelques granules mamelonnés. Les tubercules ambulacraires sont un peu plus nombreux et moins développés que les interam- bulacraires: ils deviennent granuliformes an dessus de 'ambitus, L’apex est détruit sur individu communiqué Ce petit Hemipedina ne parait pouvoir étre confondu avec aucun autre. H. buthonica Coteau a ses tubercules proportionnelement plus développés & V'ambitus, mais plus atrophiés en dessus avee plaques périapicales moins hautes. Localité: Lias superieur (Toarcien) de Faixes de Mamuya a Alfara (Tarragona). Collec tion BATALLER, Hemipedina Gilletae Lambert PL I, figs. 25-28 Test circulaire, subhemisphérique, mesurant 18 millim. de diamatre sur 7 de hauteur, remarquable, comme les précédents par le faible développement de ses tubercules interambula- craires en dessus, mais ceux-ci sont portés par des plaques moins hautes. La granulation des zones miliaires est trés dense et le test prend en dessus un aspect finement chagriné; en dessous on n’ob- 20 Revision des Echinides fossiles de la Catalogne serve coté des tubercules aucun granule nettement mamelonné. Les tubercules ambulacraires sont encore moins développés que ceux dui H. Batalleri, méme en dessous, et deviennent granu- liformes dés Vambitus. On ne peut observer les contours de l'apex partiellement détruit. Chez H. perforata Wright, du Bathonien, les tubercules ambulacraires sont plus déve- loppés, H. Jardini Wright, aussi du Charmanthien, a des petits tubercules secondaires qui font défaut chez notre espéce. La zone miliaire est beaucoup moins développée chez H. Thompsoni Grégory (Archacodiadema) du Toarcien. En resumé je ne connais aucune espéce qui puisse étre confondue avec notre H. Gilletae, que Gauthier avait jadis examiné et considérait comme nouvelle. Localité: L’individu décrit a été recueilli dans Je Lias moyen a Cortes {Aragon) et fait depuis longtemps partie de ma collection. Je prie Mademoiselle Suzette Grit, du service de a Carte Géologique d’Alsace a Strasbourg. de vouloir bien aeréer la dédicace de ce joli et rare Hemipedina, Prototiara Mestreat Lambert PIT, figs. 29-33 Petite espéce subrotulaire, mesurant 6 millim. de diametre sur 3, de hauteur, dont tes ambulacres sont formés de simples primaires granulifé:es. Tubercules interambulacraires incré- nelés et imperforés, en rangées principales seulement, petits a la face orale, proportionnellement trés développés a I'ambitus, avec larges scrobicules et granules radiés. Apex trés étendu, mesu- rant 4% mill, de diametre Cette espéce rappelle un peu P. Jutieri, mais son apex est plus étendu, ses tubercules sont moins homogénes, ceux de T'ambitus plus gros avec grannies radiés. Fille est éviderment nou- velle et je In dédie respectueusement & Mademoiselle Emilia Mustris, du Service de ta Carte géo: Jogique de Ia Catalogne, qui I'a recueillie dans le Bajocien du coll de VArgila, ‘Tivenys, Sur les neuf Eehinides jurassiques étudiés cing sont noaveaux; I'un d’ewx remonte au Charmouthien; deux sout du Toarcien. un autre est du Bajocien. Un seul, de localité d’ailleurs. incertaine, pourrait étre attribué au Rauracien; trois sont du Séquanien et Balanocidaris glan- difera pourrait &tre de couches encore plus récentes du Jurassique supérieur. Cette faunule jurassique est d’ailleurs trop incompléte pour que l'on puisse tirer de son examen des considérations générales, Une des espéces les plus interessantes est Profotiara Mes- trea qui relie les espéces liasiques du genre & d’autres plus récentes. CHAPITRE I ECHINIDES CRETACES Le Crétacé est mieux répresenté que le Jurassique par ses Echinides dans la province de Barcelone. La faune attribuée a l’Aptien est particuligrement riche et intéressante. Je me veux pas reprendre ici toutes les espéces décrites et figurées dans mon précédent mémoire et pour lesquelles je n‘ai aucune observation nouvelle & présenter. Je me bornerai & les citer la liste générale. Avec celles qui m’ont été communiquées depuis 1902, je mentionnerai celles signalées par les auteurs soit dans la Catalogne, soit dans des localités voisines Cidaris pyrenaica Cottean PIT, figs. 34, 35 xt a recueilli dans laptien & Térébratelles de Montiberri, aut Sud de Pont de Suert (Lieyda - Catalogue) un bel individu, mesurant. 56 mill. de diamétre sur 37 de hauteur. Bien que de taille égale au type de la Paléontologie francaise (Cret. VII, p. 201, pl. 1047 et 1048, fig. 1. 10) il s'en distingue par ses plaques ambulacraires plus hautes, moins nombreuses, cing settlement par rangées, par ses scrobicules plus larges et ses zones miliaires plus étroites. Cotteat a ailleurs trés largement compris cette espéce puisqu'il lui rapporte un grand individu espagnol de Yeela (Murcia) plus renflé et avec granules scrobiculaires beaucoup plus dévéloppés, granules ambula- craires plus nombreux que chez le type de l’Ariége Par ses interambulacres V'individ de Mon: tiberri semble intermediaise entre ceux de France et celui de Murcie, mais ses ambulacres trés étroits se rapprochent beaucoup plus du type que de lindividu de Vecla. Correau avait d’abord attribué Vespéce an Néocomien, puis en r89r, if pense qu'elle appartient & un niveau un peu plus élevé de l'gocrétacé, En rrr, dans mon étude sur les Echi- nides des Corbigres (p. 36) je Tai signalée dans T’étage Albien de cette région ‘Mr. Dattont a recteilli dans un autre gisement, & Pallerol (Aragon), & la frontiére de la Catalogne, quelques plaques et des débris d'un assez fort radiole, que j’étais tenté de réunir av C. pyrenaica, mais qu'il me parait plus sage de ne pas confondre avec Ini et que je rapporte au Cidaris Dalloni, Cidaris Datlonii Lambert PLT, figs. 36 38 Espéce de moyenne et grande taille, le type mesurant seulement 32 millim, de diamétre sur 20 de hauteur; il est subhémisphérique avec courbe & peine convexe vers I'apex et circulaire Ses ambulacres sont étroits et flexueux et ne portent que deux rangées de granules dans la zone miliaire. Interambulacres composés de plaques trés hautes et trés pew nombreuses, quatre par série. Ces plaques, dont les sutures sont assez distinctes, portent chacune un tubercule fortement mamelonné, avec large scrobicule circulaire, entouré d'un cercle de granules scrobiculaires bien 22 Revision des Echinides fossiles de la Catalogne developpés; zone miliaire réduite & quelques granules. Apex composé de cing génitales épaisses, subhexagonales avec petites ocellaires aux angles; périprocte pentagonal. Péristome assez déve- loppé, mais dont les contours sont mal conservés. (On ne peut guére comparer cette espéce qu’au C. Bernouilensis Lambert du Valanginien, dont les ambulacres sont moins flexuewx, les plaques interambulacraires moins hautes et dont Ja zone miliaire est plas distincte. ‘On trouve avec le test ou les plaques de cette espéce des radioles que je crois devoir lui attribuer. Leur tige assez épaisse est cylindrique et cannelée par des nervures saillantes, étroites, tun pew irréguliéres, passant parfois a des cotes granulenses. Les radioles du C. pyrenaica sont bien plus granuleux avec séries de granules plus rappro- chées Le C. Dationii & &é trouvé a Pallerol, dans la valiée de 1a Noguera Ribagorzana sur la rive aragonaise, mais & la frontiére de In Catalogne et de ’Aragon, dans une couche de Sanguine que je crois devoir rapporter au Vraconien en raison de la présence des Balanocidaris Sorigneti, Typocidaris vesiculosa, Orthopsis granularis, Codiopsis doma et Conulus castancus Cidaris rennensis Lambert, 191 Des plaques isolées et des fragments de radioles de cette espéce, décrite et figurée dans mon Etude sur les Echinides crétacts de Rennes-des-bains et des Corbitres (p. 36, pl. 2, fig. 10, 13) ont été rencontrés par Mr. Daronr au Mas de Gasol prés de Corsa, dans la Sierra de Montsech (Lleyda). Dans les Corbigre, lespéce se trouve & la partie inférieure des couches & Hippurites bio- culatus que je tapporte au Campanien. Balanocidaris Strombecki Desor (Cidaris), 1858 Cette espace connue seulement par son radiole glandiforme, & larges granules aplatis, avait été en raison de se forme reportée par Scimurer dans le genre Tylocidaris, oit je Vavais maintenue dans mon Mémoire de 1902 (p. 6). Mais rien ne prouve que ce radiole ait appartenu un genre dont les tubercules sont imperforés et il me semble plus naturel de le rapprocher des radioles des Balanocidaris glandifera, B. gibberula, B. velijera plutot que de ceux des anciens Cidaris clavigera et C. Ramondi, caracterisés par le brusque élargisement de leur tige et qui sont bien eux des radioles de’ Tylocidaris, Crest & tort que dans notre Essai de nomenclature saisonnée des Echinides Mr. THIERY ‘et moi avons omis le B. Strombecki & la Tiste des especes de ce genre et que nous avous maintenu parmi les Cidaris (p. 143) un C. Dixoni Coteau qui en est un simple synonyme (1). Partout, au Havre, en Anglaterre, en Hollande, en Allemagne, le Balanocidaris Strom- becki a été rencontré dans le Cénomanien, Le radiole de La Vall prés les Monjos (Barcelona) pro- vient d’une couche jaune attrihuée a I'Aptien, mais dont les autres Echinides sont également partout ailleurs du Cénomanien. Doractdaris Faurai S.ambert PL I, figs. 39°47 Cette espéce est représentée par un bel individu, un peu empaté dans la roche, mais avec apex conservé et radiole adhérent. II mesure 32 millim. de diamétre sur 27 de hauteur. Son test () Opeeit. p. rap J. Lambert 23 assez renfié, circulaire est subrotulaire; ses ambulaires fexueux portent quatre rangées de gra nules dans la zone interporifére. Dans les interambulacres les plaques sont peu nombreuses, rela~ tivament hautes, au nombre de six par série. Tuberciles perforés bien mamelonnés, a grand scro- bicule circulaire, avec cercle de granules scrobiculaires complet, formé de granules peu différents des autres; ceux de la zone miliaire cependant plus fins. Dans chaque sétie i'une des plaques pe- riapicales a son tubercule et son scrobicule atrophiés; sutures des plaques deprimées comme chez tous les Dorocidaris, mais aucune trace de fossettes saturales. Apex A génitales épaisses, hepta- gonales et ocellaires subtrigones aux angles; toutes sont finement granuleuses. Périprocte pen- tagonal avec angles pénétrant entre les génitales. Radiole cylindrique avec tige ornée de nombreuses petites cdtes gramuleuses et intervalles beaucoup plus larges, paraissant lisse. Cette espace se distingue {acilement du D. Defrancei Lambert, par ses plaques interambu- lacraires plus hautes, moins nombreuses, par ses ambulacres plus flextiewx et ses zones miliaires moins developpées. Les radioles des deux espéces sont également bien distinets, ceux du D. Dé- France’ portant des granules spiniformes acérés. Le D. Fawrai a été remontré dans le Sénonien aE. d’Aramunt prés de Tremp (Lleyda- Catalogne). Sa gangue est identique a celle des Micraster corbaricus. ‘Typocidaris cenomanensis Coteau (Cidaris), 1855 ‘Le seul individu communiqué est encore jeune et mesure 15 millim, de diamétre sur 9 de hauteur. A cette taille Ia troisigme rangée de granules ambulacraires commence seulement & apparaitre au dessous de 'ambitus et 1es tubercules interambulacraires ne sont qu’au nombre de 4, 5 par rangée. Comme je Vai déja fait remarquer (Révision de quelques Cidaridae, de la Craie, p. 33) Vespéce est voisine du T. essenensis Schliiter (Dorocidaris), mais en différe par ses tubercles plus saillants, ses scrobicules plus développés, ses zones miliaires plus restreintes et la présence {chez V'adulte) de quatre rangs de granules seulement dans l'ambulacre. Ge petit Typocidaris est indiqué par son étiquette comme d'origine néocomienne; je Iai done soigneusement comparé a des individus de méme taille des 7. joleariensis, T. malum, ete., du Néocomien, sans pouvoir lidentifier avec aucune de ces espéces. Il se rapporte au contraire trés exactement aux T. cenomanensis que j'ai sous les yeux Localité: Alhama de Aragén (Saragosse). Tous les Echisides communiqués de cette loca- lité, bien qu’attribués au Néocomien, sont des espéces cénomaniennes et je n’hésite yas & penser que Vattribution stratigraphique donnée est inexacte. C'est done a étage Cénomanien que je crois pouvoir rapporter le Cypocidaris cenomanensis. Lespéce est connue du Cénomanien de la Sarthe, de la Seine inférieure, de la Charente et du Portugal. En Espagne elle vient d’étze retrouvée par Mr. le Professeur Mrncaup dans le Cénomanien de la edte cantabrique, a Vallines (Santander). ‘Typocidaris corbarica Lambert Cotte espece est représentée par tin bon individu du Santonien a Micraster de Pont - New Bien qu’il mesure seulement 32 mill. de diamétre, il a bien la méme physionomie que Ie type de Songraigne de 44 mill. mais a cette taille il n'a encore que quatre rangées de gramules ambullacraires. Par tous ses autres caractéres il s'identific exactament & mes individus des Corbiéres La forme générale de cette espéce a rapproche un pet dui 7. royana Schliiter (Cidaris) qui s‘en distingue par ses granules ambulacraires plus nombreux et plus inégaux, pat ses scro- bicules bien pins profonds, entourés d'un cercle de granules spéciaux plus espacés. 24 Revision des Echinsdes fossiles de la Catalogne Typocidaris campaniensis .amibert Je crois devoir rapporter a cette espéce, dont j’ai sous es yeux un bon individu des Cha. rentes, celui que Mr. Darzont © recueilli dans le Maestrichtien de Sopeira (Catalogne). On sait que cette espace se distingue du Trpocidaris subvesiculosa d’Orbigny par sa forme plus haute. subpentagonale, par ses granules ambuizcraires plus inégaux, avec deux rangées marginales et des granules centraux plus petits, trés serrés, inégaus, par ses tubercules interambulacraires plus nombreux dans chaque série, par ses fossettes moins apparentes, moins larges, limitées aux sutu res des plaques voisines de Vapex, tandis que cher. 7. subvesiculosa ies fossettes s‘observent & la fois sur la suture et & langle interne des plaques. jusqu'a Vambitus et méme un peu au dessous, Les radioles de l'espéce ne sont pas connus. Dans les Charentes, a St. Hilaire et a Royan le T. campaniensis appartient aux couches les plus élevées du Campanien Un fragment de radiole recucilli entre Espluga de Serra et Castellet (Lleyda - Catalogne) dans le Campanien supérieur & Ovbitoides me parait devoir étre plutot rapporte at Typoctdaris subvesiculosa 4’Orbigny: (Cidaris). Stereocidaris sceptrifera Mantell (Cidaris) Liespéce est représentée par quelques radioles fusiformes, identiques a ceux que l'on ren- contre dans la craie du Nord et dans les Corbiéres, Ils ont été recueillis par Mr. Dat.owr dans des Marnes a Orbiloides au dessus du caleaire a Hippuriles de Montesquin, au nord de Tremp (Lleyda Catalogne) et sont attribués au Campanien. Dans la Craie du Nord, Vespéce, moins rare dans le Santonien, remonte aussi dans te Campanien. Trochotiara aleantarensis de Loriol (Pseudodiadema), 1887 PI. IT, figs. 3, 4 De Loniot. a décrit du Portugal toute une série de petits Trochatiara (ses vrais Psewdo- diadema) Aepourvus de tubercules secondaires dans les interambulacres et appartenant l'étage ‘Cénomanien, Lorsqu’on analyse leurs caractéres on voit bien que son P. delicatulum différe de son P. Guerangeri par ses zones miliaies plus étroites et ses tubercules de I'ambitus proportionnel- lement un peu plus gros. Mais si Y'on tient compte de Ia taille le premier n’apparait plus que comme le jeune du second. Ce qui étonne davantage c'est Ia différence évidente qui existe entre ‘ce P. Guerangeri du Portugal et le type du Cénomanien de la Sarthe, zones tiliaires larges et si finement granuleuses. D’ailleurs rxés voisin de ce P. Guerangeri de Loriol (non Cotteau) P. seruposum s'en distingue par ses serobicules plus développés, confluents dans la méme rangée de tubercules. Enfin le P. alcanfarense que de Loriol a omis de comparer avec son P. Guerangeri ne parait réellement pas en différer et je crois devoir proposer pour le Trochotiara alcantarensis la synonymie suivante: Pseudodiadema Guerangueri de Loriol (non Cotteau), Faune Crétacique dui Portugal. Eehi- nodermes, p. 23, pl. 4, fig. 5, 8; 1887. - delicatulum de Lotiol (non Cotteau), op. eit., p. 25, ph. 4, fig. 9, 11; 1887. = alcantarense de Loriol, op. cit., p. 30, pl. 5, fig. 8, 9; 1887. Vindividu communiqué par Mz. ALwxRA me parait correspondre trés exactement A I'es- pce ainsi comprise et qui en raison de son large apex, caduc rentre trés exactement dans mon genre Trochotiara (Voir notre Fssai de nomenclature raisonnée des Echinides, p. 181) Jo Lambert 25 Localité- Alhama de Aragn (Saragosse). L’individu communiqué est attribue a I'Aptien, mais sa gangue en calcaire granuleux blane-jaunatre différe beaucoup des caleaires marneux gris de l’Aptien de tous les gisements typiques. En Portugal espéce est assez fréquente dans tout le Cénomanien et je crois devoir la rapporter a ce dernier étage avec les Balanocidaris Strom: decks, et Typocidaris cenomanensis. Genre Tetragramma Agassiz, 1838 U1 est en Pakiontologie des questions qui ne semblent jamais complétement résolues, pare ce que les difficultés qu’elles soulevent reposent sur des erreurs initiales que l'ingéniosité des au- teurs s'est efforcé de légitimer. Celle des Pscudodiademine diplopodes de 'Urgo-aptien est du nombre. Dés 1892, dans mes Recherches sur les Echinides de l'Aptien de Grandpré je Vai expose: j'y suis revenu dans mon Mémoire de 1902 et pour fixer les caractéres du Diplopodia Reneviers jfen ai proposé une solution partielle. Il me parait indispensable d’y revenir encore aujourd’bui et de traiter du choix du terme générique que Mr. THIERY et moi avons proposé en 1910, Test évident que le genre Tetragramma Agassiz, 1838 est antérieur & Diplopodia M'Coy, 1848 et que le type du premier, le Cidarites variolaris Brongniart a ses pores dédoublés en dessus. Dans ces conditions Diplopodia ne peut étre maintenu qu’a titre de sous-genre, pour les espéces du type du D. pentagono dont tes tubercules secondaires ne sont pas égaux aux principaux (1). Crest dVailleurs la solution déja indiquée en note @ Ja page 6 de mon Mémoire de 1992. Jai cherché dans cet ouvrage a établir parmi les Diplopodes quelques groupes pour en faciliter la détermination et j’ai distingué A. Les espéces dont les tubercules se développent en grossissant, sans formation de ran- gées nouvelles. On doit y placer notamment les Tetragranma Revili Savin (Diplopodia) de! Hau- térivien, T. Raulini Coteau (Diadema) du Barrémien, T. argonnense Lambert de I’Aptien (2), T. marticense Cotteau (pseudodiadema) du Cénomanien. B. Les espéces dont les tubercules se développent par formation de rangées nouvelles, mais sans rangées sécondaires médianes. On peut y placer les Tetragramma antissiodorense Cotteau (Diadema) de VHauterivien avec sa variété plus tuberculeuse (Robineani (Pal. franc. pl. 1x01, fig. 1, 6) et sa variété Dubiensis, de Morteau avec petites rangées ternaires médianes (pl. 1100, fig. 10, 11), T. Malbosi Agassiz (Diadema) dont le Pseudodiadema Rencvieri Coteau, aussi de VAptien, n'est qu’une variété & tubercules plus homogénes, en rangées plus nombreuses, T. Bron- gniarti Agassiz de I’Albien, a base plus retrécie, T. variolare Brongniart (Cidaris) du Cénomanien, avec sa variété tuberculeuse Roissy C. Tes espéces dont les tubercules se développent par formation de rangées nouvelles, avec rangées secondaires médianes. ‘Tels sont les Tetragramma Dumasi Lambert (Diplopodia) de l'Aptien du Gard, 7. Almerai Lambert (Diplopodia) de l’'Aptien de Barcelone, T. porosum Gauthier (Pseudodiadema) de V'Aptien d’Algérie, T. pileatwm Lambert et Thiery de 'Aptien du Pilate (3) dont sont synonymes les Diplopodia Malbosu de Loriol (non Agassiz) et D. Renevieri de Loriol (non Cotteau). J/avais Inissé en dehors de ces sections quelques espéces douteuses, comme les Diadema dubium et D. Picteti. Mais je viens de m'expliquer sur ce dernier dans ma note Sur lexistence de (1) AGASSIZ: Monographie des Salénies, p, 4.— Acasstz: Catalogue system, p. 9, — Le caractére du dédonblement ‘es pores. gut avattdabord échappe & Acastz” «ct nonce par at a Catalogue raisouné ds 840, P46, avant Ia cretion fe genre de a "2) Pour id dagnose de cette eaptce voir plus loin cele du 7. marie Neat en dete Buses is mons Dione asp ang (tor inp. figuras. Helvetia, p. 6, pl 1, 1708). 26 Revision des Echinides fossiles de la Catalogne étage Valangien dans U Aube et dans 'Yonne (p. 57) et il xésulte de examen de cette espéce que le type de I'Hauterivien est A peine une variété moins tuberculeuse du Tetragramma antissiodo- rense, tandis que la forme aptienne est identique au D. dubium A. Gras. Quant A ce Tetragramma dubium, c'est tne forme en quelque sorte intermédiaire entre les sections A et B, car si le développement de ses tubercules se fait par formation de nouvelles ran- aées, celles-ci restent beaucoup plus petites que les secondaires, seules égales aux principales; ce sont des rangées ternaires. Le T. dubium, figuré par Corriav sous le nom de Pseudodiadema Picteti (Pal. franc, pl. 1102, fig. 11, 13) présente bien les caractéres du type; il en est de méme de son P. dubium du Rimet (pl. 1104, fig. 1, 5). Mais le grand individu avec six rangs de tuber- cules égaux (pl. t104, fig. 6, 10) est autre chose et ne saurait étre distingué du Telragramma Malbosi. T. dudium se distingue donc assez facilement au T. Malbosi par ce fait que les rangées adambulacraires étant des rangées ternaires ont leurs tubercules autrement disposés, plus serrés que ceux des rangées secondaires, en sorte qu’ils ne coincident pas avec ces derniéres pour former des rangs transverses obliques, si réguliers chez T. Malbosi et surtout chez. sa variété Renevieri. Meme chez le jeune du T. Malbosi ces différences sobservent; les tubercules ternaires plus espacés se placent en prolongement de la ligne oblique formée par les autres; en voit qu'il sont destinés A prolonger bientdt ces lignes obliques. ‘Tous ces Tetragramma de V’Aptien, de I’Albien et du Cénomanien semblent dériver d'une souche commune, T, antissiodorense de I'Hautérivien, dont la variété Picteti montre une tendance au grossissement de ses tubercules plutot qu’a la multiplication de leurs rangées, en sorte que T. Raulini du Barrémien en serait un simple rameau, La variéteé Robineaui offre des rapports étroits avec T. Malbosi de I'Aptien, tandis qu'une utre variation du type antisstodorense Ia vax rigté dubjensis nous montre une tendance vers les formes nouvelles des Tetragramma Dumasi, T. Almerai, T. pileatwm, Mais le caractére du type primitif antissiodorense, avec rangées ternaires de tubercules beaucoup plus petites, s'est conservé chez T. dubium, qui se trouve ainsi présenter des rapports avec ses congénéres de plusieurs sections. Il me parait utile, pour éviter aux personnes, qui auraient des déterminations a faire de Tetragramma, de facheuses confusions, de présenter une courte synonymie des termes employes par les auteurs et qui n'ont pas une xéelle valeur spécifique. Diadema Picteti Desor Diplopodie — Desor Pseudodiadema Picteti Cotteau, 1857 = Trochotiara rotularis — Coteau, 1863 = Tetragramma Raulint — Coteau de Aptien = Tetragramma dubium. robinaldinum Cotteau, var. du T. autissiodorense Dupini Coteau, radiole du T. dubiwm Renevieri Cotteau, var. du T. Malbesi variolare Cotteau de Grandpré = 7. Malbosi ~ Malbosi Wright = T. sariolare. — dubium var. major Cottean = T. Malbosi. Diplopodia Malbosi de Loriol = T. pileatwm. — — Renevieri de Loriol = T. pileatum — — Robineaui Kauffmann = T. pileatwn. — prestensis Desor, espéce nominale — —_Renevieri Lambert = T. Malbosi. Polyplopodia Cotteaui Valette, 1907 = T. dubium. de 'Hauterivien = T. autissiodorense. J. Lambert 7 Tetragramma Bojfili Lambert = var. du T. marticense, — Roissyi Desor. = var. T. variolare subnudum Agassiz = var. T. variolare, Tetragramma dubium A. Gras (Diadema), 1848 Mr. Mattapa dans son Synopsis (p. 164) a cité cette espéce & Morella, dans des couches attribuées par Iui au Néocomien supérieur. Jai trouvé dans la collection de Gautmmr un individa du méme gisement attribué 3 VAptien et dont la gangue contient de nombreuses Orbitolines caractéristiques de ce niveau Il mesure 23 millim. de diametre sur 8 de hauteur et présente une disposition de ses tubercules interambulacraires en rangées secondaires et ternaires a peu prés identique a celle du type de la pl xr04 de Ia Paléontologie francaise. Mr. Meneavp a retrouvé le T. dubium dans le Barrémien de la province de Santander (1). Tetragramma Malbosi Agassiz (Diadema), 1846 PIT, fig. 2 Je mentionne ici cette espéce, indiquée dans l’Aptien de Marmella a la page 10 de mon Mémoire de 1902; seulement parce que Mr. ‘TteRY et moi avons cru devoir la restituer au genre Tetragramma. Le T. Maltosi se distingue du T. variolare avec lequel on I’ quelquefois confondu par sa forme moins rotulaire, moins déprimée en dessus, son péristome moins étroit, ses rangées externes de tubercules interambulacraires un peu moins réguliéres, enfin par la présence vers Vambitus, entre les majeures & pores dédoublés du dessus et celles & trois éléments du dessous, de deux en trois majeures d’apparence polypores, mais dont la quatriéme zygopore appartient & une demi plaque Je viens d’expliquer qu’a mon avis le Pseudo-diadema Renevieri de Cottean n’était qu'une variété un peu plus tuberculeuse du Tetragramma Malbosi et je réunis 4 ce dernier mon Diplo- podia Renevieri de Grandpré Tetragramma Almerai Lambert (Diplopodia), 1902 Il y a lieu de replacer cette espéce, comme la précédente dans le genre Tetragramma. Tetragramma Brongniarti Agassiz, 1840 Aucun nouvel individu de cette espéce ne ma été communiqué. Celui mentionné-en 1902 provenait non de Mertola, mais de Mas-Palau, Tetragramma variolare Brongniart (Cidarites), 1822 PI. IL, fig. 7 Cette espéce est représentée par un individu d’assez forte taille et parfaitement conforme au type; il mesure 4o millim. de diamétre sur 15 d’hauteur. De forme rotulaire, il présente en des- sus cing dépressions correspondant au centre des aires interambalacraires et & peu prés _nues. Ses tuberctiles interambulacraires sont disposés en deux rangées secondaires & pen prés égales aux principales, mais ne remontant pas jusqu’a l'apex; les deux rangées suivantes plus petites Ia) Volr pour cette capéce ma note Sur Vevistence de Vétage Valangien dane VAube ef dans Youne, p37 et aut

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