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Demain est incertain.

Demain peut détruire l'acquis


d'aujourd'hui. Demain est la porte ouverte au coup du sort.
Demain est la traduction de deux maux que l'homme n'a
cessé de tenter de combattre sans jamais parvenir à les
vaincre. Complémentaires et pourtant dissemblables, ils
incarnent la peur existentielle de l'individu : l'incertitude de
l'avenir proche et du devenir éternel. Contre le second, il est
une issue : la religion. Contre le premier, un palliatif :
l'assurance »

Creuset de certaines espérances, remède contre la peur


quotidienne, l'utilité de l'assurance n'est plus à démontrer. Au
centre de toutes ces préoccupations : la vie et sa protection.
Entre l'enfer et le ciel, il n'y a que la vie qui est la chose la plus
fragile et assurément la plus précieuse.

La vie humaine est à la fois la plus précieuse et la plus


précaire des dons de la nature à l'homme. Tel un trésor, tant
elle est précaire et précieuse; elle mérite d'être scellée; ceci
n'est possible que par l'assurance.

Avant de commencer la présentation des techniques


d’assurance, il est inéluctable de définir l’assurance en
précisant son histoire et sa classification (1er chapitre),

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CHAPITRE I : Aperçu général sur l’assurance

Section I : Définition et historique de l’assurance

A/ Définition

L'assurance, c'est la mutualité.

Cette formule lapidaire tend à démontrer que l'assurance c'est


la réunion de nombreuses personnes qui, risquant d'être
frappées par un événement similaire, coûteux ou
dommageable, s'accordent entre elles à l'avance pour venir en
aide à celui ou ceux qui sont frappés par le sort.

Chaque assuré-souscripteur verse sa quote-part à l'assurance.


L'ensemble des primes ainsi versées finance le remboursement
des sinistres dans une même catégorie de risques. Les
cotisants, pour eux comme pour les autres, constituent ainsi
une mutualité.

L'industrie de l'assurance consiste donc à organiser cette


réunion de capitaux et leur versement. Il faut donc une
organisation rigoureuse et une forte solidarité réciproque. Ainsi,
il serait aléatoire d'attendre l'accident pour réunir les fonds
nécessaires à ceux qui sont frappés, de même que divers
mécanismes doivent prévoir l'aggravation continue ou
temporaire d'un risque (augmentation imprévisible de la
fréquence des vols par exemple) ou sa diminution. Le système
doit se prémunir contre les abus et les " tricheries " et chacun
doit être traité avec les mêmes règles.

C'est pourquoi, le législateur est intervenu pour définir


l'application de règles strictes de souscription et de paiement
des sinistres et des primes, règles qui visent en définitive la
protection de la mutualité.

M. Joseph Hémard a donné de l'assurance la définition


suivante :

" L'assurance est une opération par laquelle une personne,


l'assuré, se fait promettre, moyennant une rémunération (la
prime), pour lui ou pour un tiers, en cas de réalisation d'un

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risque, une prestation par une autre partie, l'assureur, qui
prenant en charge un ensemble de risques, les compense
conformément aux lois de la statistique ".

L'assurance est le seul moyen au monde de faire


supporter par autrui (l'assureur) ce que vous ne pouvez
pas supporter seul.

Cependant, tous les risques ne sont pas assurables. Pour qu'un


risque soit assurable, il doit obéir à trois règles :

• être futur ;
• être aléatoire et incertain dans sa survenance ou dans sa
date (Assurance Vie)
• être indépendant de la volonté de l'assuré.

B/ L’historique

L'assurance est née du commerce maritime au Moyen Âge dans


le monde méditerranéen. L'origine en est le " prêt à la grosse "
qui était un contrat de prêt maritime. Pour armer leurs bateaux,
les marchands s'adressaient à des banquiers qui leur prêtaient
les capitaux nécessaires. Si le bateau faisait naufrage,
l'armateur ne remboursait rien au banquier. Par contre, s'il
arrivait à bon port, il remboursait le prêt ainsi qu'une
participation très élevée en compensation du risque encouru.
L'intérêt du prêt pouvait atteindre 40%.

C'est avec la disparition du caractère spéculatif de cette


opération pendant le Moyen Âge (sous l'action de l'Église avec
le Pape Grégoire IX) que naquit l'assurance maritime. L'écrit qui
matérialisait ce contrat portait déjà le nom de " police ". La plus
ancienne police de ce type est conservée dans un musée à
Gênes. Elle date de 1347 et couvre la cargaison du " Santa
Clara " pour un voyage de Gênes à Majorque.

Par la suite, apparurent les premières assurances vie, au XVè


siècle et surtout XVIè siècle.

L'assurance Incendie fit son apparition en Angleterre un siècle


plus tard en 1666 après le grand incendie qui a détruit des
quartiers entiers de la ville de Londres

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Section II : La classification des assurances

Les assurances sont compartimentées en plusieurs catégories.


: Nous en retrouvons

a. les assurances de dommages et les assurances de


personnes

Les assurances de dommages viennent compenser, réparer,


combler les pertes subies par une personne, dans son
patrimoine ou sa capacité de travail, du fait des multiples
causes et circonstances. Les assurances de dommages
comprennent les assurances de choses et les assurances de
.responsabilité

Les assurances des choses ou des biens garantissent


l'indemnisation d'un dommage subi par l'assuré et résultant de
la perte, de la détérioration ou de la destruction d'un bien
patrimonial. Elles couvrent normalement les risques d'incendie,
de vol, de dégâts des eaux, ...

Par contre les assurances de responsabilité ou des dettes visent


la prise en charge par l'assureur de la réparation du dommage
causé à autrui par l'assuré. Elles garantissent les dettes de
.responsabilité de ce dernier

B. les assurances de répartition et les assurances de


capitalisation

La répartition consiste à mutualiser les risques, ou des familles


distinctes des risques, sur une base annuelle et redistributrice :
c'est à dire que chaque année les primes ou les cotisations

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demandées doivent être suffisantes pour couvrir les sinistres et
.les autres charges survenues dans le même exercice

Les assurances de répartition impliquent la répartition des


risques entre les assurés ou mieux la répartition de la masse
des primes par l'ensemble des membres. Elles comprennent les
.assurances des choses et les assurances de responsabilité

Les assurances de capitalisation sont celles ou les primes sont


capitalisées selon la méthode d'intérêts composés. La
capitalisation consiste donc dans une sorte d'épargne, le
montant perçu comme prime régulièrement est investit et sera
remis avec intérêt à l'échéance convenue. A titre illustratif,
l'assurance incendie est un type de répartition et l'assurance en
.cas de vie un type d'assurances de capitalisation

C. Les assurances sociales et les assurances ordinaires

Les assurances sociales garantissent les travailleurs contre les


risques sociaux qui sont la maladie, le vieillissement,
l'invalidité, le décès, la maternité et les accidents de travail et
.de trajet

Par contre les assurances ordinaires ou privées forment la


catégorie des assurances terrestres qui s'opposent aux
.assurances aériennes et maritimes

D. Les assurances facultatives et les assurances


obligatoires

Les assurances facultatives sont celles dont la souscription est


laissée à la discrétion des assurés. Ici l'autonomie de la volonté
qui veut que le contrat tire sa force obligatoire exclusivement
de la volonté des parties s'applique. Parmi les assurances libres,
.nous retenons l'assurance de vie

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Les assurances obligatoires dérogent au principe de la liberté
contractuelle qui procède de l'autonomie de la volonté. Elles
justifient le souci du législateur de protéger l'intérêt général,
elles sont rendues obligatoires pour donner aux assurés et aux
tiers les débiteurs solvables

CHAPITRE II : Le secteur d’assurance au Maroc

Section I : L’historique de l’assurance au Maroc

Au Maroc, l'assurance s'est développée sous le Protectorat. En effet, les


étrangers continuèrent à s'assurer auprès des sociétés d'assurances de leurs pays
d'origine.

Les premières sociétés d'assurances qui s'installèrent au Maroc étaient toutes


étrangères. Elles exerçaient soit sous forme de délégation, soit sous forme de
petites agences. Ensuite, prirent naissance des sociétés de droit marocain.

C'est après l'Indépendance que l'assurance connut une grande évolution tant au
niveau de la réglementation et du contrôle qu'au niveau de l'organisation du
marché.

Avec l'amorce du nouveau millénaire, le secteur des assurances


au Maroc à l'instar des autres pays de par le monde connaît de

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profondes mutations et se trouve ainsi confronté à de grands et
importants défis (libéralisation, concentration, assurance
maladie obligatoire, bancassurance...) qui vont certainement
affecter le processus de sa croissance, des défis qui une fois
relevés, le secteur sortira certainement plus solide et plus apte
à mener à bien sa principale mission, qui est celle de permettre
à l'économie marocaine à mieux s'adapter aux exigences
internationale.

Section II : Les différentes parties d’un contrat d’assurance

o L’assureur

Entreprise agréée pour effectuer des opérations d’assurances

o L’assuré

Personne physique ou morale sur laquelle ou sur les intérêts de


laquelle repose l’assurance

o La prime

Somme due par le souscripteur d’un contrat d’assurance en


contrepartie des garanties accordées par l’assureur

o Le bénéficiaire

Personne physique ou morale désignée par le souscripteur et


qui reçoit le capital ou la rente dû par l’assureur

o Le souscripteur

Personne morale ou physique qui contracte une assurance pour


son propre compte ou pour le compte d’autrui et qui de ce fait,
s’engage envers l’assureur pour le paiement de la prime

o L’indemnité d’assurance

Somme versée par l’assureur conformément aux dispositions


du contrat en réparation du préjudice subi par l’assuré ou la
victime

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o Le sinistre

Survenance de l’événement prévu par le contrat d’assurance

CHAPITRE III : Les techniques d’assurances

Section I : Les techniques de l’opération d’assurance

o Le risque

Le risque est la prise en compte d’une exposition à un danger


potentiel, inhérent à une situation ou une activité. Le risque est
défini par la probabilité de survenue de cet événement et par
l’ampleur de ses conséquences (aléa et enjeu). Il peut être
appliqué à une personne, une population, des biens,
l’environnement ou le milieu naturel.

Le risque est une notion importante notamment dans les


domaines de l’industrie, de l’environnement, de la finance, du
droit, de la santé et bien sur des assurances.

Le risque est traditionnellement formalisé à partir 3 concepts :

- le facteur de risque –la criticité – la vulnérabilité

Le facteur de risque : est un élément présent susceptible de


causer un risque, c’est à dire la survenance de l’accident, par
exemple le faite de travailler sur un échafaudage peut
provoquer une chute de hauteur.

La criticité : est la combinaison de l’impact et de la probabilité


d’un risque, évaluée souvent sur une échelle de 1 à 4, est liée à
l’intensité de l’accident lorsqu’il se produit.

La vulnérabilité : se caractérise par la perte induite par la


réalisation d’un événement aléatoire frappant une ressource de

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l’entreprise. La vulnérabilité est identifiée par les 3
paramètres : l’objet du risque, ses causes et ses conséquences,
son impact potentiel. C’est donc un concept plus englobant que
celui de criticité.

La survenance d’un accident est donc le résultat d’une


combinaison de facteurs de risque, dont les criticités
deviennent telles qu’elles engendrent une forte vulnérabilité
conduisant à un accident.

Exemple : Un accident de voiture pourra se produire pour un


conducteur qui a bu de l’alcool, en présence d’un camion, sur
une route dangereuse, alors qu’il peut (4 facteurs de risque), la
probabilité et l’impact de l’accident étant plus importantes que
la dose d’alcool absorbée par le conducteur était importante, le
camion puissant et lourd, la route sinueuse et sans visibilité, et
la pluie battante.

Il est donc fondamental, pour bien percevoir, identifier et


évaluer sur le plan collectif, de ne pas omettre un facteur de
risque.

o La prime

La prime d’assurance est le prix que le preneur d’assurance doit


payer pour pouvoir bénéficier de la couverture d’assurance en
cas de sinistre.

La prime se compose de 3 parties : la partie risque, la partie


frais et la partie bénéfice. La prime est en principe due pour
une période d’assurance entière (12 mois), meme si d’autres
modalités de paiement, par exemple : paiement mensuel, prime
unique, sont possible.

La partie risque constitue le cout probable de sinistre que


présente le risque à assurer. Concrètement, l’assureur va
modaliser le risque potentiel que représente l’objet à assurer,
en comparant son profil avec l’historique qu’il possède sur
d’autres profils similaires. L’évaluation du risque est donc liée à
la connaissance historique de risques similaires. C’est la raison

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pour laquelle, les assureurs proposent des primes d’assurances
différentes, puisqu’ils n’ont pas le même historique, la même
expérience, la même base de clientèle. Ils évaluent donc
différemment les risques.

A cette prime de risque, on rajoute tous les frais de gestion,


c’est à dire les frais qui permettent (en les répartissant sur tous
les clients) de couvrir les charges opérationnelles de l’assureur
(salaires, loyers,…).

En fin, la partie bénéficiaire correspond à la marge (+ou -) que


l’assureur consent à une population en fonction de ses objectifs
commerciaux.

Un assureur qui veut attirer les jeunes peut accepter une marge
négative sur cette population. En revanche, sur les personnes
plus âgées, qui ont moins tendance à réaliser, il peut décider
d’avoir une marge plus forte.

Prime brute = prime nette + chargements pour frais

Comment évoluent les primes d’assurances ?

C’est un débat courant,, souvent repris par les hommes


politiques, pour lesquels court terme et long terme sont des
notions véritablement antinomiques. Globalement, les primes
d’assurance peuvent évoluer lorsque l’une de ses parties
évolue :

 La partie risque : si le risque évolue dans un sens ou dans


un autre (baisse du nombre d’accidents de voiture ou
hausse du cout des médicaments), alors cette partie de la
prime évoluera dans le même sens.
 Les frais de gestion : historiquement, cette partie baisse
en valeur absolue. Cependant, dans un contexte da baisse
de la partie risque, elle peut augmenter en valeur relative :
c’est le cas en France avec la forte baisse de la sinistralité
en assurance auto.

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En fin, la marge, contrairement à ce que l’on pourrait penser,
cette partie n’est pas forcément en hausse. Certain assureurs
peuvent accepter de gagner moins d(argent voir d’en perdre
pour recruter de nouveaux assurés.

o La prestation

Le mot "prestation" désigne l'acte par lequel une personne dite


"le prestataire" fournit un objet matériel ou s'acquitte d'une
créance envers le " bénéficiaire de la prestation". Ainsi le
vendeur s'acquitte d'une prestation au moment où il livre à
l'acquéreur ce qui a fait l'objet de la vente, le prêteur qui verse
la somme empruntée réalise la prestation qui a été prévue par
l'emprunt.

Le mot "prestation" est largement employé dans le droit de la


Sécurité sociale. Le remboursement par l'organisme de sécurité
sociale, à l'assuré, des frais médicaux que ce dernier a avancés,
est une prestation. Le salaire de remplacement que verse
l'Assedic à une personne en recherche d'emploi, est une
prestation. On parle alors de "prestations sociales". Voir aussi,
le cas particulier de la "prestation compensatoire".

 La prestation sociale

Une prestation sociale est un versement d’argent par un


organisme public pour couvrir des dépenses que la collectivité
considère correspondre à des objectifs sociaux : santé, famille,
chômage, invalidité. Les prestations sociales sont liées à la
protection sociale.

Elle peut fonctionner selon un système proche de l’assurance, à


partir de cotisation sociales (généralement obligatoires)
prélevées sur les salaires, ou indépendamment dans le cadre su
budget général de la collectivité financé des prélèvements
fiscaux. Dans certaines conditions, elle peut aussi être un
revenu d’inactivité.

 La prestation compensatoire

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La prestation compensatoire est une somme d’argent versée
après le divorce, à l’un des conjoints pour compenser la
différence de niveau de vie qui va se créer entre les époux.

Le but de la prestation compensatoire est d’éviter un


changement trop important dans les conditions de vie des
époux. Elle est donc fonction de ce que seraient la fortune et les
revenus propres des époux après séparation, mais également
de ce qui a été sacrifié pour la bonne marche du mariage.

o La mutualisation de risque

L’idée de la mutualisation est que dans un même portefeuille,


tous les risques ne se réaliseront pas simultanément. L'assureur
pourra ainsi payer les sinistres déclarés avec les primes
provenant de la totalité du portefeuille, et le tarif qu'il exigera
sera naturellement fonction de la sinistralité qu'il attend.

Cette idée a un fondement mathématique. Ainsi, si on prend n


risques homogènes et indépendants, on s'aperçoit que le
niveau de risque moyen (mesuré en écart-type, car il existe des
mesures du risque où ce raisonnement ne peut se tenir)
diminue lorsque n augmente. Dit un peu plus
mathématiquement (la démonstration est évidente),
l'espérance de la somme (qui est la somme des espérances)
varie en n, de même que la variance de la somme (qui n'est pas
en général la somme des variances) qui varie également en n
(normalement, c'est plutôt en n²). Par conséquent, les
mathématiques nous apprennent que plus le portefeuille est
grand, meilleure est la mutualisation des risques.

C'est certes exact, mais il faut se rappeler les hypothèses :


risques indépendants et homogènes.

Pour ce qui est de l'indépendance, on la suppose quasiment


toujours. Elle n'est pas évidente, toutefois. Un couple dans une
même voiture, ce sont deux risques corrélés, et même très
corrélés. On suppose toutefois que la dépendance ici décrite est
extrêmement marginale étant données les tailles des
portefeuilles de contrats détenus par les assureurs.

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En fait, ce qui pose problème, c'est très rapidement
l'homogénéité. Dans la démonstration supra, l'hypothèse était
qu'on avait espérances et variances identiques. Le problème,
c'est que deux conducteurs donnés n'ont pas vraiment le même
profil de risque : même si vous n'êtes pas capables de
quantifier le risque, vous vous doutez quand même un peu
qu'un jeune homme sans grande expérience routière et ayant
investi ses premiers salaires dans l'achat d'une 205 GTI rouge a
une plus grande probabilité d'avoir un accident dans l'année
qu'une mère de famille infirmière (par exemple) conduisant une
volvo familiale.

On reviendra plus tard sur le problème de la sélection des


risques : il faut certes un portefeuille de grande taille
(mutualisation des risques), mais pas au prix d'une trop grande
perte de son homogénéité (sinon, pas de mutualisation des
risques, mais au contraire une subvention croisée, comme
diraient les économistes). C'est tout le talent de l'assureur que
de savoir trier le bon grain de l'ivraie et constituer des
portefeuilles homogènes (attention, un portefeuille
d'indécrottables chauffards est bien un portefeuille homogène
de risques aggravés, en langage actuariel).

Section II : Les techniques d’assurance

Les assurances sont des notions complexes et nécessitent donc


de la part des assureurs des techniques appropriées pour les
mener à bon port.

La technique de la solidarité par la mutualité

L'objet d'une entreprise d'assurance ne peut se limiter aux seuls rapports qui
naissent entre l'assureur et l'assuré ; car alors le contrat d'assurance se réduirait à
un simple contrat de jeu ou de pari.

L'assurance n'a pas pour objet de couvrir un risque isolé, elle implique
nécessairement le groupement de personnes qui, mettant en commun les risques
susceptibles de les atteindre, décident de contribuer toutes au règlement des
sinistres, ce règlement étant opéré à l'aide des cotisations versées par elles
toutes. C'est cette mutualité qui permet d'éliminer le hasard et de créer la

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sécurité. Grâce à elle, le risque est neutralisé, reparti d'une façon insensible entre
les adhérents : il est dilué, pulvérisé de telle sorte que les coups du sort sont
conjurés ; les conséquences du hasard sont mises en commun et fractionnées, au
point que la charge est pratiquement insignifiante pour chacun en comparaison
de l'importance du risque.

Les assurances présupposent le groupement des personnes exposées au même


risque et entre lesquelles et repartie la charge des sinistres qui se réalisent dans
le chef de certaines d'entre elles de telle sorte que celles-ci ne soient pas
appauvries. Tous les membres paient pour un mais à moindre coût.
L'organisation de la solidarité entre les gens assurés contre la survenance d'un
même événement est l'analyse de la mutualité.

Pratiquement la solidarisation des risques explique le fait que malgré le


paiement d'une prime de 300$, par exemple, l'assureur peut indemniser ledit
assuré même jusqu'à une valeur de 5000$ car tous les assurés paient pour les
sinistres réalisés.

La diversification des risques

Dans le domaine des assurances, nous distinguons les bons


risques de mauvais risques. Les mauvais risques sont ceux dont
la fréquence est élevée. La fréquence est le rythme ou la
cadence de réalisation des risques.

Les bons risques, par contre, sont ceux dont la fréquence est
faible.

Ainsi, l'assureur doit choisir les bons risques et s'il en prend de


mauvais, il doit s'arranger pour en prendre encore des bons
davantage pour compenser.

La diversification des risques permet à l'assureur d'avoir un


portefeuille équilibré et de compenser les risques déficitaires
avec les risques avantageux, car sinon l'assureur peut mettre
en jeu son propre argent.

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La réduction de l'aléa et l'évaluation des risques

Les assureurs font ici recours à la statistique, au calcul des


probabilités, à la sélection et à la prévention des risques.

- La statistique et les probabilités

L'entreprise d'assurance ne se limite pas à grouper le plus


grand nombre possible des risques, elle doit aussi déterminer à
l'avance, au moins de façon approximative, la cadence de
réalisation des sinistres et leur coût moyen. Ainsi, établir les
statistiques pour une entreprise d'assurance consiste à calculer
à l'avance les probabilités, c'est-à-dire le nombre et
l'importance des sinistres qui seront à la charge de la mutualité
afin de pouvoir demander aux assurés une prime
correspondante.

La loi des grands nombre permet de connaitre la fréquence du


risque. La probabilité mathématique est le rapport du nombre
des chances de réalisation d'un événement sur le monde de cas
possibles.

- La sélection des risques fait aussi recours aux bons et mauvais


risques car ils peuvent être assortis d'un maximum au-delà
duquel la garantie n'est plus due, c'est le plein d'assurance. La
sélection des risques vise à homogénéiser les risques. Elle
permet de constituer des catégories des risques en fonction de
leurs principaux éléments. Ce sont des sous mutualités.

- La prévention :

L'assurance postule des mesures préventives destinées à


empêcher la réalisation des sinistres et à réduire, par ricochet
son cout.

La franchise, qui est la mise à charge de l'assuré d'une partie


du sinistre et le découvert qui diffère de la franchise par le
principe de l'interdiction de faire garantir le risque par un autre
assureur sont également des techniques pour inciter les
assurés à bien se comporter.

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La division des risques

Permettre à l'assureur de partager les risques avec d'autres


assureurs ou de leur céder une partie des risques et de
conserver une autre fraction de ceux-ci est l'objet de la division
des risques. Ainsi, l'assureur peut procéder par deux techniques
différentes pour la division des risques :

- La coassurance qui est la prise en charge d'un grand risque


par deux ou plusieurs assureurs en vertu d'un contrat unique,
et à concurrence d'un pourcentage déterminé de la valeur
assurée. Il s'agit d'une police collective qui peut être ordinaire
ou à quittance unique.

- La réassurance qui est une assurance que souscrit un assureur


auprès d'un autre assureur pour une partie ou totalité du risque
qu'il garantit. Elle est une assurance au second degré. Le
réassureur n'est pas lié à l'assuré primitif mais au

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L’assurance joue un rôle économique extrêmement
important, aussi bien envers les ménages – assurance
d’un emprunt pour l’acquisition d’un logement,
indemnisation des accidentés de la route, prévoyance-
retraite – qu’envers les professionnels et les entreprises
– assurance de pertes d’exploitation en cas d'incendie
ou de catastrophe naturelle, permettant de faire
redémarrer l’entreprise sinistrée…

Outre la protection des personnes et des biens,


l’assurance intervient également comme investisseur.
En effet, les sommes mises de côté pour payer les
indemnités aux victimes d’accidents, d’incendies… ou
les capitaux ou rentes prévus par les contrats vie et

CHAPITRE I : Aperçu général sur


l’assurance …………………………01
Section I : Définition et historique de
l’assurance……………………...02

17
 Définition…………………………………………………………02
 L’historique………………………………………………………03
Section II : La classification de
l’assurance…………………………….04
 les assurances de dommages et les assurances de
personnes………..04
 les assurances de répartition et les assurances de
capitalisation……04
 Les assurances sociales et les assurances
ordinaires…………………………05
 Les assurances facultative et les assurances
obligatoires……………05

CHAPITRE II : Le secteur des assurances au


Maroc…………………..06
Section I : L’historique de l’assurance au
Maroc………………………06
Section II : Les différentes parties d’un contrat
d’assurance…………06
o L’assureur…………………………………………………………07
o L’assuré……………………………………………………………07
o La prime…………………………………………………………..07
o Le bénéficiaire…………………………………………………….07
o Le souscripteur……………………………………………………07
o L’indemnité
d’assurance………………………………………….O7
o Le sinistre………………………………………………………….07

CHAPITRE III : Les techniques


d’assurance…………………………..07
Section I : Les techniques de l’opération
d’assurance…………………07
o Le risque…………………………………………………………08
o La prime…………………………………………………………..10
o La prestation……………………………………………………..11
o La mutualisation…………………………………………………11
Section II : Les techniques
d’assurance………………………………..12
 La technique de la solidarité par la
mutualité………………….12
 La diversification des risques……………………………………
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18
 La réduction de l'aléa et l'évaluation des
risques……………….14
 La division des risques……………………………………………
14

CONCLUSION…………………………………………………………….15

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