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Séance plénière du Conseil Régional 7 mai 2011

Conseil d'Alsace
intervention d'Antoine WAECHTER

M. le PrésidentChers Collègues,

Qu’est-ce qui pourrait mieux démontrer la pertinence d’une collectivité unique que le thème
des transports ? Tandis que la Région investit dans le fer, les Départements investissent
dans la route, pendant que la Région s’évertue à développer les transports collectifs, les
Départements favorisent le transport individuel. Et lorsqu’un Département construit une voie
rapide à côté de la voie ferrée, comme cela s’est produit jadis sur la liaison Mulhouse
Guebwiller, l’avenir du train est compromis et les fonds publics investis gaspillés. Il faut une
autorité organisatrice des transports unique pour que soit mise en œuvre une stratégie
cohérente de développement des transports en accord avec les objectifs de lutte contre
l’effet de serre et d’économie d’énergie.

Est-il cohérent d’avoir deux politiques pour les rivières comme si l’Ill à Strasbourg ne devait
rien à l’Ill à Mulhouse, ou encore de dissocier les eaux superficielles, gérées par les deux
Départements, des eaux souterraines, dont la Région a la charge? Pourquoi éclater
l’immobilier scolaire entre les Départements lorsque le bâtiment porte l’inscription « collège »
et la Région lorsque le bâtiment porte la dénomination « lycée », alors que ce sont deux
moments d’un même itinéraire éducatif, avec des personnels techniques interchangeables et
les mêmes enjeux au niveau des cantines ?

Est-il pertinent, pour l’efficacité et la bonne utilisation des deniers publics, d’avoir trois
politiques économiques dans notre petite région, trois agences de développement, parfois en
concurrence ? Pouvons-nous avoir trois comités du tourisme, alors que l’image porteuse est
celle d’une région ? L’Alsace est-elle divisible vue de Paris, Berlin ou Pékin ?

La nécessité d’une politique unifiée est évidente lorsqu’il s’agit de veiller à la qualité de l’air,
de protéger les terres fertiles face au débordement urbain, de préserver les paysages qui
font l’identité de notre territoire.

La politique agricole, toujours à l’échelle d’une petite région comme la notre, doit s’inscrire
dans un espace crédible pour pouvoir négocier des marges de manœuvre locale avec la
commission européenne.

Tous ces domaines, transports, eaux, second cycle scolaire, économie, tourisme, paysage,
air, gestion du territoire, agriculture… ont besoin d’un chef d’orchestre unique, capable de
prospective et de planification : le Conseil d’Alsace que nous appellions déjà de nos vœux en
1986, sur le parvis de l'Hôtel de Région, lors de la première élection du Conseil régionaul au
suffrage universel direct.

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