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CIFP 2004

Les Eurocodes de projet :


leur mise en œuvre dans les
marchés publics d’études et
de travaux

Jean-Armand CALGARO
Ingénieur Général des Ponts et Chaussées
Conseil Général des Ponts et Chaussées
TEXTES ET DOCUMENTS GENERAUX
I - VOIRIE NATIONALE

Circulaire de la D.R. du 17 Octobre 1986 relative au


dimensionnement de la hauteur des ouvrages routiers sur le
réseau national. J.O. du 31.12.1986.

Code de la voirie routière (Loi n°89-413 du 22 Juin 1989 - Décret


d’application n° 89-631 du 4 septembre 1989 - Partie
réglementaire)

Circulaire du 29 Août 1991 relative aux profils en travers des


ouvrages d’art non courants.

Circulaire D.R. du 15 Novembre 1991 - Modalités d'élaboration


et d'instruction des avant-projets sommaires d'itinéraires
(APSI)
TEXTES ET DOCUMENTS GENERAUX

I - VOIRIE NATIONALE (suite)

Circulaire du 5 Mai 1994 relative aux modalités d'élaboration,


d'instruction et d'approbation des opérations d'investissements
sur le réseau routier national non concédé.

Circulaire D.R. du 5 Août 1994 : Aménagements des Routes


Principales [A.R.P.] (sauf les autoroutes et routes express à
deux chaussées) - Recommandations techniques pour la
conception générale et la géométrie de la route - Guide
technique (Août 1994)
TEXTES ET DOCUMENTS GENERAUX
II - AUTOROUTES DE LIAISON

Instruction sur les Conditions Techniques d’Aménagement des


Autoroutes de Liaison (I.C.T.A.A.L.) – Circulaire du 12 décembre
2000 - SETRA.

Circulaire (D.R.) du 27 octobre 1987, relative aux modalités


d'établissement et d'instruction des dossiers techniques
concernant la construction et l'aménagement des autoroutes
concédées, complétée par la Circulaire (D.R.) du 23 Août 1990
pour les ouvrages non courants sur les autoroutes concédées.

Circulaire du 29 août 1991 relative aux profils en travers des


ouvrages d’art non courants.
TEXTES ET DOCUMENTS GENERAUX
III - VOIES RAPIDES URBAINES

Instruction sur les Conditions Techniques d’Aménagement des


Voies Rapides Urbaines (I.C.T.A.V.R.U.) - Edition Cetur 1990
(chapitre 3 actualisé en 1988)

Circulaire du 29 Août 1991 relative aux profils en travers des


ouvrages d'art non courants.

IV - VOIRIE DEPARTEMENTALE ET COMMUNALE

Code de la voirie routière (Loi n° 89-413 du 22 Juin 1989 - Décret


d’application n° 89-631 du 4 septembre 1989 - Partie
réglementaire)

Documentation : La documentation des techniques


routières françaises (cédérom DTRF) – SETRA 2002.
CLASSIFICATION DES PROJETS D’OUVRAGES D ’ART
• Les ouvrages courants
• Les ouvrages non courants

DEFINITION DES OUVRAGES NON COURANTS

Sont considérés comme ouvrages non courants :


1) Les ponts possédant au moins une travée de plus
de 40 m de portée.
2) Les ponts dont la surface totale de l'un des tabliers
dépasse 1200 m2.
3) Les murs de plus de 9 m de hauteur.
4) Les tranchées couvertes ou semi-couvertes
de plus de 300 m de longueur.
5) Les tunnels creusés ou immergés.
6) Les ponts mobiles et les ponts canaux.
7) Tous les ouvrages ne dépassant pas les seuils précédents,
mais dont la conception présente des difficultés particulières :
- dues au terrain (fondations difficiles, remblais ou tranchées de
grande hauteur, risques de glissements ...)
- dues a des conditions d'emploi non classiques (grandes
buses métalliques d'ouverture supérieure à 8 m, voûtes en
béton d'ouverture intérieure supérieure à 9 m ou dont la
couverture de remblai est inférieure à 1/8ème de l'ouverture
intérieure, utilisation d'un dispositif ayant pour but de limiter la
charge sur l'ouvrage)
- dues à des modifications de solutions types résultant de la
géométrie du tracé ou de recherches architecturales (ponts très
biais ou à courbure prononcée)
- dues à l'emploi de techniques non codifiées et n'ayant pas fait
l'objet d'un avis technique du S.E.T.R.A. (procédés spéciaux de
soutènement)
- dues au caractère novateur de la technique ou du procédé.
S.M.O. : Schéma de
maîtrise d ’ouvrage

A.P.S.I. : Avant-projet
sommaire d ’itinéraire

I.G.R. : Inspection
Général Routes
ETUDE PRELIMINAIRE POUR UN OUVRAGE D ’ART
COURANT
Description
Chaque ouvrage reçoit un numéro qui figure sur les plans, le profil en
long et tous les documents qui le mentionnent. Le programme de
chaque ouvrage ou d'un ensemble d'ouvrages homogènes comporte :
• Les caractéristiques fonctionnelles : nature du franchissement
(P.I. ou P.S.), profil en travers, en particulier largeur des trottoirs et
des bandes d'arrêt d'urgence, gabarits à respecter.
•Les conditions d'exploitation : convois exceptionnels, réseaux des
concessionnaires, éclairage, dispositifs de surveillance et
d'entretien.
•Les données liées au site : hydrauliques, géologiques ...;
•Les contraintes particulières à respecter : géométriques, bruit,
assainissement, emprises, contraintes particulières d'exécution ;
•Les objectifs architecturaux définis à partir d'une analyse de
l'itinéraire et des sites traversés.
ETUDE PRELIMINAIRE POUR UN OUVRAGE D ’ART
COURANT
Présentation

* Tableau
* Mémoire
* Estimation du coût d'objectif
ETUDE PRELIMINAIRE POUR UN OUVRAGE D’ART
NON COURANT
Les objectifs
•Fixer les dispositions propres à sauvegarde
l'environnement.
•Proposer un objectif architectural.
•Fixer le profil en travers de l'ouvrage en cohérence
avec le profil en travers en section courante.
•Choisir le type et prédimensionner l'ouvrage en
fonction de la nature du sol.
•Comparer les variantes possibles et proposer un
choix sans fixer prématurément leur conception.
•Fixer une estimation du coût de l'ouvrage du niveau
avant-projet sommaire.
ETUDE PRELIMINAIRE POUR UN OUVRAGE D’ART
NON COURANT
La consistance
•Dossier géotechnique
•Dossier inventoriant et justifiant les contraintes de toute
nature (fonctionnelles, naturelles, d'environnement)
•Plan et profil en long
•Pour chaque solution :
- coupe longitudinale
- coupe transversale
- photomontage(s)
- estimation sommaire
•Mémoire comparant les différentes solutions envisagées
•Avis de l'architecte des Bâtiments de France, si
nécessaire
COMPOSITION D'UN PROJET D'OUVRAGE D'ART NON
COURANT
Les objectifs
• Définition précise de l'ouvrage et de son dimensionnement
• Définition de ses conditions de dévolution et des variantes
admises
La consistance
• Plan de situation
• Plan général au 1/1000e, 1/500e ou 1/200e
• Elévation au 1/200e ou au 1/500e
• Profil en long
- Longueur : échelle de l'élévation
- hauteur : échelle quintuple ou décuple de celle des
longueurs.
• Coupes longitudinales au 1/200e ou au 1/500e
avec report des sondages et des contraintes de site
COMPOSITION D'UN PROJET D'OUVRAGE D'ART NON
COURANT (Suite)

• Coupes transversales du tablier au 1/20e


• Schémas de câblage (ponts en béton précontraint)
• Dessins de coffrage des appuis et des fondations
• Détails constructifs principaux (appuis, joints de dilatation,
dispositifs de retenue)
• Notes de calculs
• Note sur les conclusions des études hydrauliques,
géologiques et géotechniques)
• Etude paysagère et architecturale
• Avant-métré
• Mémoire (contraintes du projet)
• Dispositions d ’exploitation en mode dégradé (vent violent,
verglas, etc.)
• Avant-métré et estimation (pas de dérive du coût supérieure à
15%)
COMPOSITION D'UN D.C.E.

Règlement de la consultation (RDC)


Le règlement de consultation fixe
les règles particulières de la
PARTIE 0
- Lettre de consultation
consultation. L'article 42 du Code
- Règlement de la des Marchés Publics définit le
Consultation (RDC) règlement de la consultation comme
étant un document à établir pour
tous les marchés passés après mise
en concurrence. 
Un arrêté ministériel a fixé les
mentions indicatives.
COMPOSITION D'UN D.C.E. (suite)

Acte d’engagement
PARTIE I
- Cadre de l ’acte d ’engagement
L’acte d’engagement est
- Cahier des clauses
administratives particulières la pièce signée par un
(C.C.A.P.) candidat à un marché
- Cahier des clauses techniques public dans laquelle il
particulières (C.C.T.P.) présente son offre ou sa
- Plans contractuels proposition et adhère aux
- Bordereau des prix unitaires clauses que la personne
(BPU) publique a rédigées. Cet
- Détail quantitatif estimatif (DQE) acte d’engagement est
- (Cadre du sous-détail des prix
ensuite signé par la
unitaires)
personne publique. 
COMPOSITION D'UN D.C.E. (Suite)

PARTIE II
- Plans est dessins PARTIE III
destinés à l ’intelligence (Réservée à
du projet l ’Administration)
- Dossier des études - Mémoire explicatif
géologiques et - Notes de calculs
géotechniques - Détail estimatif chiffré par
- Avant-métré l ’Administration
- Résultats d ’études - Rapport de présentation
diverses éventuelles
Spécifier avec les Eurocodes
Eurocode EN 199n-p

Partie normative Partie ouverte à des


(pas de choix) choix

Reprise dans Choix faits Choix pour le projet


NF EN 199n-p dans l’A.N. particulier, guidés par
- annexe
nationale, - CCTG…

NF EN 199n-p
QUELQUES POINTS-CLES POUR LA REDACTION DES
PIECES ECRITES DES MARCHES

1. Fixer la durée de vie de projet de l’ouvrage : en principe


100 ans pour un pont (EN 1990 – A2)
Conséquences directes :
- vérifications à la fatigue (ponts métalliques, haubans,
etc.)
- durabilité des ouvrages (corrosion de l’acier,
durabilité du béton, etc.)

2. Préciser les conditions d’environnement (Eurocodes


de projet) et d’exploitation de l’ouvrage
Conséquences directes : durabilité
QUELQUES POINTS-CLES POUR LA REDACTION DES
PIECES ECRITES DES MARCHES (Suite 1)
3. Choix déterminant les actions
- Fixer les poids volumiques (NF EN 1991-1-1 ; Annexe A,
valeurs indicatives, valeur moyenne de la fourchette en l’absence de
spécification)
- Etablir les spécifications vis-à-vis de la neige pour les
ponts couverts (NF EN 1991-1-3 – Applicabilité des principes
concernant les bâtiments) et pour les ponts en phase de
construction (NF EN 1991-1-6)
- Fixer les modalités d’évaluation des actions dues au
vent pour les situations durables (rugosité) et en cours de
construction (Efforts différentiels sur des fléaux de ponts construits
en encorbellement) - NF EN 1991-1-4 et NF EN 1991-1-6)
- Fixer les modalités d’évaluation des actions
thermiques (par ex. épaisseur du revêtement de chaussée) et les
paramètres de dimensionnement des équipements
(joints de chaussée, appareils d’appui – NF EN 1991-1-5)
QUELQUES POINTS-CLES POUR LA REDACTION DES
PIECES ECRITES DES MARCHES (Suite 2)

3. Choix déterminant les actions (suite)


- Fixer les conditions d’application des charges (NF EN
1991-2), à savoir
* classe de chargement des ponts routiers,
* composition de trafic routier en cas de calcul
d’endommagement en fatigue
* convois exceptionnels et conditions de circulation
* cas des longueurs chargées supérieures à 200 m
* chargement des escaliers d’accès aux passerelles
- Fixer les conditions d’exploitation (évolutions possibles)
et d’entretien de l’ouvrage (notamment les passerelles)
- Cas spéciaux (ponts couverts, trafic mixte rail-tram-route)
QUELQUES POINTS-CLES POUR LA REDACTION DES
PIECES ECRITES DES MARCHES (Suite 3)

4. Choix déterminant les équipements


Fixer les niveaux de performances des barrières,
des garde-corps, des joints de chaussée (voir Normes
appropriées)

5. Fixer les niveaux de protection vis-à-vis des actions


accidentelles : chocs de véhicules, chocs de
bateaux ou de navires (en l’absence d’indications précises
dans les Annexes Nationales). Attention l’Eurocode ne
donne que des valeurs minimales recommandées.
Vérifier les conditions cinématiques d’application
de certains chocs (éventuellement – NF EN 1991-1-7)
6. Ponts en zone sismique (NF EN 1998)
QUELQUES POINTS-CLES POUR LA REDACTION DES
PIECES ECRITES DES MARCHES (Suite 4)

5. Choix concernant les méthodes d’analyse structurale


(les domaines d’emploi des différentes méthodes ne peuvent être
délimités dans l’absolu)

- Apprécier le degré de complexité de l’ouvrage


- calculs statiques linéaires et non linéaires (flambement de
piles souples, tabliers souples, etc.)
- calculs dynamiques (interactions vent-structure, trafic-structure,
etc.) – cas des passerelles
- approche probabiliste (?)

6. Essais de réception de l’ouvrage (non couvert par les


Eurocodes)
QUELQUES POINTS-CLES POUR LA REDACTION DES
PIECES ECRITES DES MARCHES (Suite 5)

Pour mémoire :
-Actions géotechniques (y compris les niveaux d’eau et les niveaux
d’affouillements) en situation durable et en cours de
construction
-Niveaux de supervision des projets et de l’exécution
(possible influence sur certains coefficients partiels)

-Emploi d’éléments fabriqués en usine (cas des éléments


préfabriqués en béton)

-Imperfections fixées par les normes d’exécution


QUELQUES PARTICULARITES POUR LES
OPERATIONS DE BÂTIMENT

….en relation avec les indications du mémento «


Conducteur d’opération de bâtiment »
Les 18 textes principaux pour les bâtiments
EN 1990 – Annexe A1 Combinaisons d’actions
EN 1991 – 1- 1 Densités et charges d’exploitation
EN 1991 - 1- 2 Action feu
EN1991 - 1- 3 à 5 Actions climatiques
EN 1992-1 / 1996-1 Bâtiments en béton / Maçonnerie
EN 1993-1 / 1994-1 Bâtiments en acier / mixte
EN 1995 – 1 Bâtiments en bois
EN 1998 – 1 Bâtiments en zone sismique
EN 1997 Calcul géotechnique
LES REPERES ESSENTIELS DU BATIMENT
Ce qu’il ne faut jamais oublier…
Les Eurocodes et les normes de produits ne sont pas des textes
complets mais des textes à options :
- certains choix sont effectués au niveau national (Annexe nationale)
- mais d ’autres choix sont effectués au niveau du projet particulier.
Sachons que la dérogation à une règle fixée par les Eurocodes sera très
difficile.
En l ’absence de documents d’accompagnement français, les « valeurs
recommandées » indiquées dans les Eurocodes peuvent être retenues
dans le marché, mais non systématiquement. Pour certains produits,
on pourra spécifier un niveau ou une classe de performances. La
vérification de la conformité des produits aux spécifications
constituera une tâche importante de la maîtrise d ’œuvre.
Le Partage des rôles…
Les Eurocodes supposent un partage des rôles comme suit:
Le maître d’ouvrage doit complètement définir ce qu’il veut:
- la forme, le type et l’esthétique du bâtiment,
- l’usage qu’il compte en faire, y compris entretien-
maintenance
- ses fonctionnalités et performances en tant qu’outil
- la sécurité et le confort qu’il en attend en tant que lieu de vie
- la durabilité attendue.
Le Maître d’Oeuvre est responsable de tous les choix techniques
de conception qui devront répondre aux performances
 Le BET calcule et dimensionne l’ouvrage conçu par le Maître
d’Œuvre sous contrôle du Maitre d’oeuvre
 L’Entreprise exécute l’ouvrage dimensionné par le BET sous
contrôle du Maître d’Oeuvre
L’ accompagnement des acteurs…
Les Eurocodes sont parfois compliqués… :

Le CSTB est en charge d’un plan important pour:


Mettre au point des méthodes simplifiées
Rédiger des guides d’interprétation et d’utilisation des
eurocodes
Procéder à des études technico-économiques en vue des
étapes ultérieures

C’est le PLAN EUROPE déjà lancé et


prévu sur 3 ans

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