You are on page 1of 413

Ferrand, Gabriel (1864-1935). Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches.

Thèse pour le doctorat d'université, présentée à la Faculté des lettres de


l'Université de Paris, par Gabriel Ferrand,.... 1909.

1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la
BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 :
*La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source.
*La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits
élaborés ou de fourniture de service.

Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence

2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques.

3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit :

*des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans
l'autorisation préalable du titulaire des droits.
*des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque
municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation.

4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle.

5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur
de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays.

6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non
respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978.

7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter reutilisation@bnf.fr.


PHONÉTIQUE COMPARÉE

DU MALAIS
t i

DES PJAÏ^CTUS MALGACHES

ÏIIKSK h)UR !.K UOOTOIIATDTXIVKKSITÉ


A LA FACULTÉ
FRKSEXTÉE DKl '•'?!>
I>hSLLTTRISDB'I.VMVF.RSSTK

PAR
GABRIEL FERRAND
CONSUL
ni JRASCE

PARIS
PAUL GUUTIIXKK, KDITKUR
6S
68, RUKMAZARINE,

1909
Ï JE S S AI
DE

PHONÉTIQUE COMPARÉE

DU MALAIS

ET

DES DIALECTES MALGACHES


Juu JA JL-

PHOoeF'KQUE COMPARÉE
fà'/t A.
"// /BUS MALAIS
ET

DES thiraCTES MALGACHES

THESE POUR LE DOCTORATD'UNIVERSITE


A LA FACULTÉDESLETTRESDE L*UNIVF.RSITÉ
PRÉSENTÉE DE PARIS

PAR
GABRIEL FERRAND
DEJRANCB
CONSUL

PARIS
PAUL GEUTHNER, ÉDITEUR
68, RUE MAZARIKE,68

1909
yjjpfOR BÉRARD
A L'ÉCOLE
DIRECTEUR-ADJOINT DESHAUTES-ÉTUDES
PROFESSEUR
AUXÉCOLES DEGUERRE
SUPÉRIEURES ETDEMARINE

RESPECTUEUXHOMMAGE.

G. F.
%ÉFACE

Pendant "rrroTTsejour à Madagascar, de mars 1887 à


novembre 1896, je me suis surtout attaché à réunir
des documents sur les dialectes, l'histoire et le folk-lore
de toutes les tribus. La tâche était malaisée. Avant
l'annexion de l'île, les relations personnelles des fonc-
tionnaires français avec les indigènes paraissaient dan-
gereuses aux autorités locales ; les agents du gouver-
nement royal de Tananarive les interdirent discrète-
ment. Je sais de malheureux Antemuru qui furerif
bâtonnés et condamnés à l'amende pour avoir enfreint
les instructions d'un gouverneur de la côte orientale.
Malgré ces circonstances défavorables, j'ai pu recueillir
les documents suivants :
Quatre manuscrits arabico-malgaches cotés de I à
IV (ms. I de 47 feuillets de 170 x 215, ms. II de 8
feuilletsde même format, ms. III de 10 feuilfets de

150x215, ms. IV de 14 feuillets de 170 x 215). Ces^


mss. contiennent des légendes, prières, invocations'

magiques et des descriptions de moeurs et coutumes;


Ms. V de 35 feuillets de 200 x 295. Contient des

légendes historiques, contes, proverbes ;


^PRÉFACÉ *<

Ms. VI de" 3 6b/pages de 190 x« 280. Contient des 1


contes et légendes;
Ms. VII de 114 pages de 160 x 195. Contient des
contes et légendes ;
Ms. VIII de 173 feuillets (les 47 premiers de 150 X 200,
les suivants de 180x230). Textes ethnographiques sur
quinze tribus malgaches;
Ms. IX, de 78 feuillets de 150 x 210. Contient 400
noms d'arbres et de plantes avec leur description (tronc,
feuilles, fleurs et fruits) et leur utilisation soit pour les
besoins de la vie soit dans la médecine indigène;
Enfin un vocabulaire d'environ 1000 mots usuels
en trente dialectes et la liste de tous les animaux
composant la faune moderne, dans le même nombre
de dialectes. Je ne mentionne ici que les documents
d'une certaine importance et qui ont été réunis en
Volumes. Tous ces manuscrits sont en malgache et à
"quelques extraits près, encore inédits,
ï Tout ce que j'ai publié jusqu'en 1902 a été écrit hors
d'Europe; à Madagascar même jusqu'à la fin de 1906;
pendant les années suivantes, en Perse et au Siam,
;c*est-à-dire loin de tout centre scientifique. Un séjour
prolongé à Paris et ma nomination à Stuttgart m'ont
récemment permis d'entreprendre le dépouillement des
manuscrits du fonds arabico-malgache de la Biblio-
thèque nationale. J'ai pu faire également, dans le
domaine des langues malaises, l'enquête nécessaire
pour vérifier l'exactitude de quelques-unes des théories
généralement admises.
- PREFACE- »

- 'Les lignes qui suivaient dans là première rédaction dev


ma préface, semblaient manifestement empruntées aux
premières pages de YEssai sur Thisloire de VIslamisme : je
préfère naturellement citer Dozy. « J'avais entrepris,
raconte l'illustre orientaliste de Leide, d'esquisser,
comment l'Islam s'est produit et par quel développement
il est sorti de la religion antérieure, i... Il m'arrive ce que
j'étais loin de prévoir lorsque j'ai entrepris cette tâche.
Voici comment. Les travaux les plus récents sur
l'ancienne religion des Arabes et l'origine de l'Islamisme
ne me satisfaisaient point , parce que la question
n'était pas au fond devenue plus claire qu'auparavant.
Je me suis donc cru obligé de reprendre la recherche
à nouveau, mais ayant choisi un autre point de départ
et suivi une voie différente de celle qu'on a prise jus-
qu'à présent, je suis arrivé à un résultat qui m'a moi-
même extrêmement surpris (p. 2-3). » L'origine de ce
travail, la direction différente de mes recherches et le
résultat obtenu dans le domaine malayo-malgache sont
en tous points semblables à l'origine, la direction et
au résultat de l'enquête faite par Dozy dans le domaine
de l'Islam.
En consultant les travaux de Van dcr Tuuk, Kern,
Brandes, Brandstetter, je m'aperçus qu'on y trouve la
solution d'un certain nombre de questions qui préoc-
cupent encore les malgachisants. La lecture des diction-
naires sanskrit de Macdonell, malais de Favre et cam
de Aymonnier-Cabaton, me révéla l'existence d?un
vfPÎpSCfp
; élément sanskrit dans tous les dialectes malgache^ saris
exception aucune. Cette découverte est intéressante à4
plus d'un titre. De ce fait, la date de la migration
malaise sort du vague des conjectures: les Malais
immigrés, étant hindouisés* n'ont pu quitter l'Indonésie
qu'après le commencement de notre ère. Nous avons
ainsi, par des étymologies certaines, des indications
relativement précises sur leur type culturel et lingui-
stique. J'y reviendrai en détail dans le volume suivant
qui sera spécialement consacre aux migrations succes-
sives des Malais, Arabes, Persans et à la pseudo-migra-
tion juive.
• Dans une brochure de 43 pages, Brandstetter a
montré les rapports existant entre le Merina ' et le Malais.
: J'ai dit plus loin le bien que je pense de cet intéressant
travail qui m'a été très utile. Son auteur n'est en rien
responsable des lacunes que présente cette courte étude;
elles sont dues à l'insuffisance des matériaux dont dis-
posent les orientalistes. qu'intéresse le malgache. En
l'espèce, la situation transportée dans le domaine des
langues romanes serait à peu près celle-ci : supposez un
linguiste qui, pour comparer notre langue au latin, n'au-
rait à sa disposition qu'un unique et très imparfait petit
dictionnaire du français moderne. Sans doute, avec ces
seules ressources, des rapprochements tels que cabal-

1. Improprementappelés HOIM.Merina s.'ra employé pour désigner les


indigènesde l'Imcrina dont Tanauarive, la ville principale, est en même
temps la capitalepolitiqueet administrativede Me.
PREFACE.V

ltith$> cticyaT seront acceptés saris discussion ; mais nous


ne pouvons établir l'aboutissement dé kàs que par des
phonèmes intermédiaires. De même, Malais : /rt/i/7, ciel,
et Merina : lanitra, ciel, sont évidemment apparentés,
mais le passage de 17/ malais à n pur Merina et de la
finale malaise 7 à Ira Merina suppose une ou plusieurs
formes dialectales malgaches intermédiaires; on lés
trouvera dans ce travail.
L'étude de la dialectologie malgache n'a, je ne sais
pourquoi, tenté personne. Deux missionnaires français,
Dalmond et Weber, y ont consacré quelques pages ;f
mais leurs successeurs n'ont pas continué l'oeuvré
commencée et se sont exclusivement adonnés à l'étude
du Merina. L'erreur est manifeste, car il est impossible
d'aborder utilement le dialecte de l'Imerina sans une
c< «inaissance approfondie de deux ou trois autres dia-
lectes et, j'ajoute, des langues du groupe malais. Dans
cet Essai de phonétique comparée, figurent des formes
empruntées à 34 dialectes (30 dialectes modernes, 1
vocabulaire Antambahwaka ancien, 1 vocabulaire Ana-
kara, les dictionnaires de Hacourt [dialecte sud-oriental]
et Houtman [Betsimisaraka ancien] et aux mss. de la
Bibliothèque nationale qui sont les authentiques
témoins de la langue ancienne du Sud-Est). La compa-
raison du malais et de ces différents dialectes a permis
d'établir les bases d'une
phonétique malgache. Dans là
plupart des cas, les courbes, notamment celles des
diphtongues aboutissant à !a monophtongue, présentent
autant d'intérêt pour la phonétique malayo-malgache
PRÉFACE

que pour la phonétique générale. En sémantique, à


côté des phénomènes. classiques de Latitverscbiebung,
d'autres sont attestés (l'alternance deb avec tr et ts) dont
le mécanisme est déconcertant.
Les résultats obtenus par l'étude comparée des dia-
lectes malgaches sont nombreux. Je signalerai parti-
culièrement la loi nouvelle de formation des verbes
transitifs et intransitifs. Les verbes causatifs, par
exemple, sont obtenus non pas par traitement infixai
comme on l'a toujours affirmé jusqu'ici, mais par
traitement préfixai; cette loi sera ultérieurement déve-
loppée et étendue à tout le domaine préfixai de la
langue. J'ai volontairement réservé certaines questions:
les pronoms personnels, Yn prépositif du cas Itimptni-
tranu, d'autres encore qui n'ont que de lointains
rapports avec la phonétique ; elles seront traitées à part.
Dans la transcription du malais, le é serbo-croate a
été adopté pour transcrire la palatale £. En malgache,
l'adoption de signes spéciaux pour ^/r,/r,</r,//f',fe,/5,
auraient nécessité un trop grand nombre de fontes
nouvelles. Je m'en suis donc tenu aux graphies usuelles
en différenciant seulement les tr, dr dialectaux des tr
et dr Merina. La présence du / (à peu près le / français),
en Betsileo, m'aobligé à employer là transcription
approximative dj pour le ^ malais. Les diphtongues
qui se composent non pas de deux voyelles réunies en
une seule syllabe 1, mais d'une voyelle et.d'une.serai»

i. Cf. Victor Henry, Précis de grammaire comparéedu grec et du latin.


Paris, 1892, in-8*, 4* éd., p. 23.
y^ftitàtàk] xin

voyelle, ont été; notées eh reproduisant les éléments


composants:
Diphtongue à semi-voyelle antécédente : ya,
diphtongue à semi-voyelle subséquente: ay.
Même notation pour les triphtongues qui se com-
posent de semi-voyelle + voyelle + semi-voyelle: wey.
On[iradoncfaitra~fa-i'traetfayka—fay-kat ali-kya—a-
li-kya, bïueyzi— hvey-^i. Dans le vocabulaire comparé
où les mots sont disposés par lettre alphabétique, dj
malais vient après d> et é après /.
Je tiens en terminant à assurer de ma vive gratitude
MM. Sylvain Lévi et Antoine Meillet, professeurs au
Collège de France, qui m'ont aidé de leurs conseils
pendant la préparation de ce travail; MM. Blagden,
' Brandstetter et Cabaton, auxquels je dois d'utiles indi-
cations — M. Cabaton m'a de plus, rendu l'inappré-
ciable service de participer à la correction des épreuves ;
enfin, le présidentet mes collègues de laSociété Asiatique
qui, sur la proposition de M. Barbier de Meynard, ont
voté la somme nécessaire à l'impression de cet Essai
de phonétique. •

Stuttgart, 3 avril 1907.


BIBLIOGRAPHIE DES OUVRAGES

PARTICULIÈREMENT UTILISÉS

PP. ABIKALet MALZAC.Dictionnaire malgache (Merina) -fran-


çais. Tananarive, 1899, 2e éd., in-8°.
E. AYMOKIER et A. CABATOX. Dictionnaire èam-français. Paris,
1906, in-8°.
O. W. BLAGDEK.Comparative vocabulary of aboriginal dialects
in Pagan races of thé Malay peninsula by \V. W. Skeat and
O. W. Blagden. Londres, 1906, in-8°, vol. II, p. 481-775.
L. A. BRANDES.Bijdrage tôt de vergclijkende klankleer der
westersche afdeeling van de Maleisch-polyncsische taalfamilie.
Utrecht, 1884, in-8°.
R. BRASSTETTER.Malayo-polyncsische Forschungen. Erste
Reihe : IL Die Beztehungen des Malagasy (Merina) zum Malr.iis-
chcn. Lucerne, in-40, 43 p. Zweite Reihe : IL Tagalen und Mada-
gassen. Lucerne, in-8°, 1902 ; III. Ein prodromus zu einem
vergleichenden Wôrterbuch der Malaio-polynesischen Sprachen.
Lucerne, 1906, in-8°. Je ne saurais trop recommander aux malga-
chisants la lecture de ces trois fascicules dont le premier m'a été
particulièrement util?. Il est à souhaiter que le savant professeur
de Lucerne nous donne le plus tôt possible le dictionnaire com-
paré annoncé dans son Prodromus.
.A. CABATOX.Vide supra Aymonier et Cabaton.
— Nouvelles recherches sur les Chams. Paris, 1901, in-8®.
Catéchisme abrégé en la langue de Madagascar pour instruire
sommairement ces peuples, les inviter et les disposer au baptême.
Rome, 1785, in-8">,28 p.
;xyi\ BIBLIOGRAPHIE
DALMOXD.Exercices en langue Sakalave, contenant prières,
catéchisme, cantiques et abrégé d'histoire sainte. Ile Bourbon,
1841, in-8<>.
— Vocabulaire et grammaire pour les langues malgaches Saka-
lave et Betsimisara (sic). Ile Bourbon, 1842, in-8°.
— Vocabulaire malgache-français pour les langues Sakalave et
Betsimisara. Ile Bourbon, 1844, in-8°.
R. DRURY.The adventures of Robert Drury during fifteen ycars
of capttvity in the island of Madagascar, with a vocabulary of the
Madagascar language. Londres, 1729, in-8°. Autres éditions en
1731, 1743, 1750, 1807, 1826, 1831, 1890; dernière édition à
Paris en 1906 in t. IV de la Collection des ouvrages anciens con-
cernant Madagascar.
P. FAVRE.Dictionnaire malais-français. Vienne, 1885, 2 vol.
in-8.
G. FERRAXD.Les musulmans à Madagascar et aux îles Comorcs..
Paris, 3 vol., 1891, 1893 et 1902, in-8°.
— Notes sur la région comprise entre les rivières Mananjara et
Iavibola. Bull. Soc. Giog. de Paris, i«r trimestre, 1896, avec carte.
— Généalogies et légendes arabico-matgaches d'après le ms. 13
de la Bibliothèque nationale. Revue de Madagascar, 10 mai 1902.
— Notes sur la transcription arabico-malgache d'après les manu-
scrits Antaimorona in Mémoires de la Soc. de ling. de Paris, t. XII,
p. 141-175 (publication d'un extrait de mon manuscrit arabico-
malgache n°IIl).
— Un préfixe nominal en malgache sud-oriental ancien. Mi-
moires Soc. ling. de Paris, t. XIII, p. 91-101.
— Trois étymologîes arabico-malgaches in Mémoires Soc. ling.
di Paris, t. XIII, p. 413-430.
— La légende de Raminia d'après un ms. (le ms. 13) arabico-
malgache de la Bibliothèque nationale. Jottrtt. asiat., mars-avril
1902, p. 185-230.
— L'élément arabe et souahili en malgache ancien et moderne
in Jotirn. asial., novembre-drcembre 1903, p. 451-485.
— Un chapitre d'astrologie arabico-malgache (extrait du ms. 8
de la Bibl. nat.) in Journ. asial., septembre-octobre 1905, p. 193-
273.
;'_' BIBLIOGRAPHIE #Y1I >
— Essai de grammaire malgache. Paris, 1903, in-12.
— Un texte arabico-malgache du xvie siècle, transcrit; traduit et
annoté d'après les mss. 7 et 8 de la Bibliothèque nationale in No-
tices et Extraits, t. XXXVIII, p. 449-576.
— Les migrations musulmanes et juives â Madagascar in Revue
de Yhisl.des religions, t. LU, n° 3, novembre-décembre 1905, p. 381-
417.
— Un texte arabico-malgache en dialecte sud-oriental (extrait
du ms. 8 de la Bibl. nat.) in Recueilde mémoireset de textes publiés en
Flfonueur du XIVe Congrès des Orientalistes par les professeurs de
VÊcole supérieure des lettres d'Alger. Alger, 1905, in-8°, p. 221-260.
— Prières et invocations magiques en
malgache sud-oriental
transcrites, traduites et annotées (extrait du ms. 8 de la Bibl. nat.)
in Actes du XIV* Congrès international des Orientalistes. Paris, 1906,
in-8°, t. H, p. 115-146.
— Le dieu malgache Zanahari in
T'oung-pao, sér. II, vol. VII,
r.*»1, p. 123-137.
E. DEFLACOURT.Dictionnaire de la langue de Madagascar avec
un petit recueil des noms et dictions propres des choses qui sont
d'une même espèce...., un petit catéchisme et les prières du matin
et du soir que les missionnaires font et enseignent aux Néophytes et
Cathécumènes de cette Isle, le tout en François et en cette langue.
Paris, 1658, pet. in-8° de p. 176 + 61 -f- 112.
— Histoire de la grande isle
Madagascar. Paris, 1661, in-40.
— Dictionnaire de la langue de
Madagascar d'après l'édition de
1658 et l'histoire de la grande isle Madagascar de 1661. 2e éd. par
Gabriel Ferrand, Paris, 1905, in-8°.
A. A. FOKKER.Malay phonetics. Lcydc, 1895, in-8°-
J. J. FREEMAN et D. JOHNS. A dictionary of the Malagasy lan-
guage in two parts : part I, Englishand Malagasy by J. J. Freeman ;
part II, malagasy sy english no foroni'ny D. Johns. Tananarive,
1835, in-8°.
E. F. GAUTIER. Les Hova sont-ils des Malais ? Essai d'une étude
comparative entre les dialectes Hova et Sakalava. Joum. asial.,
mars-avril 1900, p. 278-296.
— Madagascar. Essai de
géographie physique. Paris, 1902,
G. FERRAND. — Phonétiquemalayù-malgatbe. II
XVHl BIBLIOGRAPHIE
in-8° (chap, x, le malgache Idiome nialayo-polynésien, p. 29)-
313).
— Notes sur récriture Antaimoro. Paris, 190a, in-8«. Contient
un extrait du ms. arabico-malgache que j'appelle ms. A == ms.
d'Alger.
F. DE HOOTTMAX. Spraeck ende woord-boeck, inde Maleysche
ende Madagaskarsche Talen met vêle Arabische ende Turcsche wor-
den : Inhoudende twaelf t'samensprekinghensindeMaleysche ende
drie inde Madagascarsche spraken, met alderhande woorden ende
namen ghestelt naer ordre vanden A. B.C. aile int Nederduytsch
verduytst. Noch zijn hier byghevoccht de Declinatien van vêle
vaste Sterren staende ontrent den Zuyd-pool : voor desentijdt noyt
ghesien. Sonderling nut voor de ghene die de Landen van Oost-
Indien besoecken : ende niet min vennakelick voor aile curieuse
Lief-hebbers van vreemdicheydt. Ailes ghesteldt, gheobserveert,
ende beschreven door Frederick de Houtman van Gouda, t*Amstel-
dam, by Jan Evertsz. Cloppenburch, Boeck-vercooper op *t
Water inden grooten Bijbel. M. VI C ende III, in 4", obi. (dia-
logues malgache-hollandais, p. 77-83, dictionnaire hollandais-
malais-malgache, p. 85-176). 2e édit. en 1673 (cette édition ne
comprend ni les dialogues ni la traduction des mots en malgache),
in-4». 3e édit. in-8° en 1680. Le vocabulaire et les dialogues mal-
gaches ont été réimprimés par G. Arthus (Colloquia latino-malaica,
seu vulgares quaedam loquendi fonnulae, latina, malaica et Mada-
gascarica linguis. Francfort, 1613, in-fol.), Auguste Spalding
(Dialogues in the english and malaiane languages, or certain forms
of speech, first written in Latin, Malayanand Madagascar Tongues
by M. Gothardus Arthesius, a Danstiker. Londres, 1614, in-4°),
Jérôme Megiser (Beschreibung der Insul Madagascar. ir« éd.,
Altenburg, 1609, in-32 ; 2e éd., Leipzig, 1623, in«32). L'édition
hollandaise de 1673 a été réimprimée en 1707 à Batavia dans les
Collectanea malaica vocabularia, in-40. Enfin, les dialogues et le
vocabulaire malgache-hollandais ont été récemment réédités par
MM. A. et G. Grandidier (Collection des ouvrages anciens concer-
nant Madagascar, 1.1, Paris, 1903, p. 323-392). Sur cette dernière
édition, vide infra, p. xxx. Je me suis servi pour ce travail des
deux éditions de Megiser.
BIBLIOGRAPHIE Xl£
H. H. JUYSBOLL. Kawi«Balineesch'Nederl*ndsçhglos$mumQp
het oudjavaansche Râmayana. Gravenhage, 19 »:, in-8°.
H. KERK. Over de verhouding wn het Mafoorsch tôt de
Maleisch-polynesische taalen. Actesdu Yb Congrès international des
Orientalistes, section polynésienne. Leide 1885, in-8*, p. 217-272,
— De Fidjitaal vergeleken met hare verwandten in Indonésie
en Polynésie. Verb. der K. Akad. van Wel. Letterk, deel XVI,
Amsterdam, 1886.
—Taalverkelijkende verhandelingover het Aneityumschmeteen
Aanhangsel over het klankstelsel van het Eromanga. Verh. der
K. Akad. van Wetens. Amsterdam, Afdeel. Letterk. nieuwe reek»,
deel VIII, n? 2,1906.
A. A. MACDONELL. A Sanskrit-Knglish dictionary. Londres, 1893,
in-4*.
A. MARRE.Aperçu philologique sur les affinités de la langue
malgache avec le javanais, le malais et les autres principaux idiomes
de l'Archipel indien, suivi d'un Vocabulaire systématique, compa-
ratif des principales racines des langues malgache et raalayo-poly-
nésiennes. Actes du FI* Congrès intern. des Orient., section polyné-
sienne. Leide, 1885, p. 55-214.
— Vocabulaire des principales racines malaises et javanaises de
la langue malgache. Paris, 1896, i11-12.
J. RICHARDSOX. A new Malagasy-English dictionary.Tananarive,
1885, in-8<>.
ROUSSELOT. Phonétique malgache, 93 p. avec 200 figures. Cet
article m'a été aimablement communiqué en épreuves par l'abbé
Rousselot, directeur du laboratoire de phonétique expérimentale
du Collège de France, qui a bien voulu faire cette étude sur ma
demande. Trois Merina (Randriamparani, andriaua (noble) de
Tananarive, Ralalaw, huva (roturier) de Tananarive, Radzuelina,
buva du Vakinisawni, et un Betsileo de Fianarantsua, Randria-
maii, se sont obligeamment prêtés à ces expériences, les premières
qui aient été faites pour l'étude scientifique du malgache. Les
tracés étudiés par l'abbé Rousselot ont été obtenus au moyen des
trois instruments suivants :
i° Un appareil enregistreur avec mouvement d'horlogerie et
XX BIBLIOGRAPHIE

régulateur. La voix est recueillie sur les lèvres au moyen d'une


embouchure; le courant d'air nasal à l'aide d'une petite olive. Ces
appareils récepteurs sont mis en communication par des tubes avec
deux tambours inscripteurs, cuvettes plates recouvertes à leur partie
supérieure d'une membrane de caoutchouc au centre de laquelle
est collé un petit support d'aluminium soutenant un long style. Le
mouvement vibratoire se transmet par la membrane au style, qui
l'inscrit sur un cylindre noirci, mû par un rouage d'horlogerie. La
plume, partout où elle passe, laisse une trace blanche qui peut être
ensuite photographiée et clichée. Cet instrument enregistreur com-
porte l'emploi simultané de l'embouchure pour la réception du cou-
rant d'air buccal, l'olive pour la réception du courant d'air nasal
et d'une capsule exploratrice fixée sur le cartilage thyroïde pour la
notation des vibrations du larynx. Pour les expériences en question,
il n'a pas été fait usage de la capsule exploratrice.
'
2° Un second appareil enregistreur â poids dont le mouvement
est régularisé par des ailes et transmis par des galets frottant sur
des plateaux parallèles. Ce second appareil a, comme le précédent,
un cylindre noirci où le style inscrit les vibrations. Le chariot por-
teur de l'appareil inscripteur est mû par un mouvement de dépla-
cement automatique et continu, d'un bout à l'autre du cylindre
inscripteur.
3° Le palais artificiel. — Enfin, chacun des phonèmes enre-
gistrés a été longuement étudié à l'oreille '.
W. SCHMIDT.Die Mon-Khmer Vôlker, ein Bindeglied zwischen
Vôlkern Zentralasiens und Austronesicns. Brunswick, i9o6,in-8°*.

1. Cf. li. de Flacourt, Dictionnairede la languede Madagascar,éd. Fer-


rand, p. vi et suiv.
2. J'aurais volontiers remplacé injlavo-potjnésienpar auslronésien que
propose Schmidt, si le premier élément de son composé : auslriscbavait été
traduisibleen français. D'aprèsla nouvelle classificationdu savant autrichien,
certaines langues de l'Inde, de Birmanie, de la péninsule malaise et de
l'Indo-Cbine forment un groupe dit : die Awtro-asiatisclxnSpracbtn; le
groupe appelé : malap-polynésiendevient : die AuslronesischenSpracbenet
les deux groupes réunis seraient dénommés : du Amlrisctxn Spracbtn. La
BIBLIOGRAPHIE XXI

H. N, VAH DERTWUK. Bataksch-NederlaBdsch woordenboek,


Amsterdam, 1863, gr. in-8«.
— Outlinesof agrammarof the Malagasy language. Jour», asial.
Soc,, Londres, i«T mai 1865, p. 419-446.
— Tobasche spraakkunst. Amsterdam, irepart„ 1864; j« part.,
1867, in-8«,
WEBER. Dictionnaire malgache-français, rédigé selon l'ordre des
racines par les missionnaires catholiques de Madagascar et adapté
aux dialectes de toutes les provinces (dit du P. Weber). Ile Bour-
bon, 1853,in-18.
— Grammaire malgache, rédigée par les missionnaires catho-
liques de Madagascar (dite du P. Weber). Ile Bourbon, 1855, in-18.

seule impossibilité de rendre auslriscben français m'a empêché de remplacer


malayo-polynésitnpar auslronésten.
INTRODUCTION

Andriamanelu, l'un des premiers rois Merina qui nous


soient historiquement connus, vivait pendant les dernières
années du xvi* siècle. Il était chef d'Alasura • et Ambuhidra-
bibi ; son royaume avait « tout au plus une dizaine de lieues
carrées » *. Vers 1700 », un de ses successeurs, Andriamast-
navalunl, régnait sur presque toute llmertna actuelle, « d'une
part, entre la forêt à l'est, et l'Umbifutsi à l'ouest ; d'autre
part, entre les parallèles de 18*40' au nord et de 19® 10' au
sud, soit sur un territoire d'environ deux cent cinquante lieues
carrées* ». Andrianampuinimerinâ (1787-1810) soumit les
derniers roitelets Merina indépendants en 1794 et fit recon-
naître sa suprématie par les Betsileo, les Antsihanaka et les
Bezanuzanu. Son fils, Radama Ier, soumit tout le nord de la
grande île africaine de Tamatave et Majunga jusqu'au cap
d7 .nbre. Les rois et reines qui lui succédèrent conquirent
une partie de la côte sud-est et établirent des colonies de

1. Au sud-est de Tananarive.
2. A. Grandidier, Wrigine des Malgaches.Paris, 1901, in-4*, p. 80.
3. Certains auteurs placent l'avènement au trône de Andrianusinavaluna
en 1667, 1675, 1696, 1705, 1720 et même 1730. Cf. A. Grandidier, toc.
cit., p. 79, note et notule* et p. 8î. J'ai pris la date moyenne.
4. Ibid., p. 81.
XXtV INTRODUCTION

garnisaires sur quelques points de la côte occidentale. Rana-


valunâ III, la dernière reine de Madagascar, était souveraine
officielle de l'île entière, mais son autorité n'était reconnue
que parla moitié ou les trois cinquièmes des tribus malgaches.
Le dialecte* Merina a suivi la fortune des souverains de
Tananarive. Au commencement du xixe siècle, il n'était encore
qu'un dialecte parlé, alors que certaines tribus maritimes
islamisées avaient, depuis des siècles, adopté l'alphabet arabe.
Le 8 décembre 1820, des agents de la « London missionary
Society » ouvrent à Tananarive la première école européenne.
Six ans après, ils montent une imprimerie ; publient, l'année
suivante, une traduction de la Genèse, et, en 1830, une ver-
sion malgache du nouveau Testament intitulée : Ny tetty
n*Andriantanitra, atao hoc: Tesitamenta'ny Jesosy Kraisty Tompo*
ntsika, saây Mpamottjy no Mpanavotra ; ta parole de Dieu appe-
lée ; Testament de Jésus-Christ, notre Seigneur, Sauveur et Rédemp-
teur.
En 1835; paraît le premier dictionnaire Merina : A dictio-
nary oftlx Malagasy language in two parts : Englisb and Mala-
gasy by J. J. Freeman, missionary ; Malagasy and Englisb by
D. Johns, missionary. An-Tananarivo, printed at the press
of the London missionary Society by R. Kitching.
L'alphabet anglais ne pouvait rendre tous les phonèmes
Merina. On donna donc à certaines lettres une valeur con-
ventionnelle : / représente le phonème d^ : jaja = d^âd^a;
0, la voyelle « — ou français : vovo = vnvu ; ao, tantôt la
voyelle Merina 0 = 0 français, tantôt la diphtongue moderne
ow : iqto — /{o, vao = vow;y, 17 final : firy = firi. Si cet y
final est sans aucun doute d'origine anglaise, il n'en est pas de
même des notations ao — 0 et o—u qui ont été évidemment
empruntées à une autre langue. Antérieurement à l'arrivée des
INTRODUCTION XXV

missionnaires anglais en Imérina, l'alphabet arabico-malgache


était en usage à Tananarive, Radama I*r avait quatre secré-
taires musulmans. Le Rév. T. T. Matthews les donne comme
Arabes : « the kiug Ixtd four Arabie secrelaries » ', affirme-t-il,
sans nous faire connaître les sources auxquelles il a puisé cette
information. Arabe est évidemment mis ici pour malgach
islamisé de la côte orientale ou nord-occidentale : le mission-
naire anglais commet l'erreur habituelle aux non-islamisants
qui considèrent arabe et musulman comme des épithètes inter-
changeables. Radama avait même appris à écrire le Merina en
caractères arabes : « Les cahiers d'écriture de ce souverain,
retrouvés au milieu de liasses de papiers, dans le vieux palais,
rapporte M. Brot, dénotent qu'il avait tracé en regard des
mots malgaches écrits [en lettres latines] par son professeur [de
français]', les mêmes mots en caractères arabes'. » Les mis-
sionnaires anglais qui publièrent en 1827 b première traduc-
tion de la Genèse, se sont inspirés, comme Flacourt et le
transcripteur anonyme du ms. VII, de la graphie arabico-
malgache qu'ils ont littéralement reproduite en ce qui con-
=^ *
cerne le groupe ao j__. Les exemples suivants semblent,
à cet égard, absolument probants ;
Ms. VIL Folio 61 r. f° 78 v. )U, f» 79 v.
&$&<&,
U4, Anon. :atâu, Ixitaub; Flac. : !//<ÏWI/WÏM/J,faire < tau;

1. Tbirtyyears in Madagascar. Londres, 1904, in-8», 2«éd., p. 23.


2. « Un français nommé Robin, ancien sous-officier de cavalerie dans
l'armée de Napoléon et connu dans l'histoire malgache sous le nom de
Général Robin. Monté à Tananarive en 1819, il avait appris (à écrire) a
Radama I« et à quelques amis de son entourage en traduisant sur du papier
les sons que prononçaient ses élèves » (F. Brot, l'Imprimerie et la civilisa-
tion à Madagascar, Revuede Madagascar, n° 6, juin 1906, p. 489).
3. Ibid.
*XV| INTRODUCTION «
Merina i tao.
Folio 6t r. ojjl, ms. VIII, f* 36 r. V^y* Flac. •««-
vangba, dans, parmi, abauva, dans. Sud-oriental : aoim'i,
dans.
Folio 70 v. ^0^9,f° 71 r.
£^» f,7iv. djl».
Anon. : labolaca, taulang. Flac. : talxtlanb, noyr.u, os ; tabu-
lait, vertèbre; taolan, épine dorsale; tahlen, os; Mn/lrn,
clavicule, moelle, sternum. Merina : taolana.
Folio72 V. y£. Anon. : Imnau; Flac. : banau, vous;
anau, toi. Merina : /ÏIWO, bianao, toi.
Folio 73 r. y*l, f° 74 v, \£\. Anon. : ambi-tto (sic),
ama-nau. Flac. : tami-natt, tien. Merina : ami-nao, avec toi.
Folio 7S v. J$f, ms. VIII, F 30 v. 1t. Flac. : /*»<«,
tau, an, année, siècle, temps à venir. Merina : taona.
Folio 76 v. j'|. Anon. : aulou ; Flac. : aitloii, commen-
cement, jadis, premier, principal.
Folio 76 r. j£î>. Merina : nlaolo, ancêtre.
Folio 76 r. Jjt> forme malgachisée de l'arabe Jv
. noix d'arec. Anon. : faufali.
Folio. 78 v. *iin. Anon. : acalalatt. Merina : halalao,
cancrelat, mite des livres et des vêtements.
Folio 79 r. et v. !|. Anon. : au, au. Merina : ao, à, là.
Ms. IL Folio 17 v. Jy. Flac. : maula, fol, folie, fou,
hébété, indiscret, sot.
insensé, Merina : maola, remuant,
fringant, lascif.
Folio 18 r. *'. Flac. : vau, nouveau, frais. Merina : vao.
Flacourt et le transcripteur anonyme transcrivent généra-
INTRODUCTION XXVII

o ~ ». C'est
lement le (tarna par également la transcription
qui a été adoptée par les missionnaires anglais,
Ms. VII. Folio 70 v. #. Anon. et Flac. : loin, Merina Î loba
=/«/jw, tête; L^. Anon. : maso, Flac. : ntasso, Merina ;
v!as0 — wasu,ce\\.
Folio 71 r. Uy Anon. : vojon, Flac. Ï wqnth, Merina :
ivîotut ~ vuqtna, cou ; *.' |. Anon. et Flac. ; oron, Merina :
orona ~ «r/wa, nez ; JJH, Anon. et Flac. : locobero,

Malg. sud-oriental : lukuberu, gosier; ^Xk>. Anon. et


Mac. : batocbo, Merina : batoka — fxttuka, nuque.
Folio 71 v. 'V. Anon., Flac. et Merina : romno «*
runttnu, lait, litt. : jus de la mamelle.
Folio 76 v. 'Jb'y Anon., Flac. et Merina : voalavo »

vuatdvu, courge, citrouille; Ijfl. Anon. ; acondro. Flac. :


aeoudro (faute d'impression pour acondro), Merina ; akondro
=akui.tdru, banane.
Folio 77 v. ZÀJJ>' Anon., Flac. et Merina : manompo «
manuinpu, servir.
Folio 80 r. y. Anon., Flac. et Merina : ntaro — maru,
nombreux.
Flacourt et le transcripteur anonyme transcrivent le £
arabico-malgache =</{, celui-là phonétiquement par d\ ou \;
celui-ci tantôt graphiquement — c'est-à-dire en lui donnant la
valeur ou une valeur approchée de celle qu'il a en arabe —
par ge, tantôt phonétiquement par </{. Les missionnaires an-
glais l'ont transcrit graphiquement par ; qui représence assez
exactement le £ arabe, et, comme les Malgaches islamisés,
XXVIII INTRODUCTION
ils ont donné à la graphie / la valeur conventionnelle de </{' ;
Ms. VII. Folio 61 r. 11J». Flac. Ï talan^ou, Merina Ï talan-

jonaz=;taland{una, étonné; \^' de l'arabe jj^ dfanna.


Flac. : dqtna, %aua, le paradis.
Folio 67 r. jf**)» forme malgachisée de l'arabe j?^^*
al-fadjr, l'aurore. Anon. : alefageiri.
Folio 71 v. jfl. Anon. : acangeo ,* Flac. : acan^e,
Merina : akanjo—akaydiu, vêtement.
Folio 76 v, ' *'. Anon. : wûand^o, Flac. : voand^ou,
Merina : voanjo « vuaijd^u, arachide; Anon. ;
\^~**
salongeonb, légume indigène.
Folio 77 v. *?.j de l'arabe *»>} wadjh. Anon. : wd^i;
Malg. oriental : vuadtfhi, visage.
Ms. VIII. Folio 71 v. ij? de l'arabe \», djinn. Flac. ;
/){/«/, esprit qui revient. Malg. sud-oriental : jiny =* dtfni,
fantôme, esprit.
Ms. II, passint. ^ ^1 de l'arabe .CJW^! al-djadt, le
Chevreau du zodiaque. Flac. : ali^adi, Merina : adifady —

adidxfldi, 10e mois de l'année; du perso-arabe


J~*£ty

^*jrQï. Flac. : alicofafa, Merina : adikasajy = adikasadxj,


terme de divination.
Les exemples qui précédent, relativement peu nombreux
parce que je me suis attaché à ne les prendre que dans les
manuscrits de la Bibliothèque nationale et le vocabulaire de

1. Vide infra, au chapitre de la Lautverschiebung, pour l'évolution pho-


nétique de dj en </;.
INTRODUCTION XX|X

Flacourt, sont cependant suffisants pour attester que les nota-


tions ao—o, o =5 u et / «* </<sont d'origine arabico-malgache.
Les missionnaires anglais ont donc littéralement reproduit en
caractères latins les transcriptions antérieurement adoptées par
les Malgaches islamisés de la côte sud-orientale. La solution
de ce petit problème est importante au point de vue de
l'expansion de l'alphabet arabico-malgache et par conséquent
de l'islam malgache, sur le plateau central. Je me contente de
signaler ce fait nouveau sans y insister : il sera utilisé dans la
partie historique de ce travail.
L'alphabet Merina, tel qu'il a été fixé par les premiers
missionnaires anglais, se compose de vingt-cinq lettres :
Cinq voyelles : a, e, i-y, ao =s o, 0=u ;
Quinze consonnes : b, d,f,g, h, k, I, m, n, p, r, s, t, v et ç;
Cinq doubles consonnes : dr,j =s </{, ng~ ng, tr et ts.
Celui des autres dialectes, beaucoup plus étendu, comprend,
en outre des phonèmes précédents : les deux nasales A et
n, yod, w, la chuintante s qui existe en Merina mais qu'on
ne distingue pas graphiquement de la sifflante, / comme dans
je, un / légèrement interdental, ts, la voyelle oe =* pépit java-
nais, et, enfin, cinq voyelles nasales : à, è, i, Ô, ii, que possède
également le Merina, mais à l'initiale et à la médiale seulement.
Tous les grammairiens et lexicographes, Weber et Dalmond
exceptés, ont négligé de noter ces phonèmes dialectaux ou
ont systématiquement ramené la forme dialectale à la forme
Merina correspondante ou la plus rapprochée. Richardson',
par exemple, inscrit dans son dictionnaire suivi du sigle Prov.
(provincialisme, dialecte des provinces par opposition à celui de
la capitale, le Merina), un nombre considérable de mots qui

I. A new Malagasy-linglishdictionary. Tananarive, 1885.


XXX INTRODUCTION

sont de véritables barbarismes. Anina, vent, est pour anin;


anumbi, boeuf, pour anmnbi ; vnluna, parole, pour vulan. Dans
son Manuel des dialectes malgaches », Jully donne taaona (sic),
année, pour town ; maharaka, accompagner, pour maùaraka, et
note même le swahili d'après l'habituelle transcription du Meri-
na ; kesao, demain — keso, mianjy, bambou — mwatt{i, kosokotm,
bousculer = kusukttma, tnobiao, caractère ~ moyo. « Ce vocabu-
laire, dit Jully dans la préface de son manuel, n'est pas une
oeuvre philologique; pour mener à bien actuellement un pareil
travail, il faudrait des loisirs et une compétence que je n'ai
pas. D'ailleurs, la langue malgache n'offrant aucun document
écrit *, n'a qu'un intérêt momentané (sic) et disparaîtra devant
la nôtre >. » Plus loin : « Pour expliquer l'origine de certains
mots usuels d'importation, la tangue soahely (sic) a été jointe
aux dialectes malgaches ; les mêmes procédés ont été adoptés
pour sa transcription : c'est une erreur au point de vue lin-
guistique, mais qui aura le résultat pratique pour nos compa-
triotes, voyageant ou habitant dans l'Ouest, de se rendre
intelligibles *• » U est difficile d'admettre que les graphies
kesao et maobiao représentent pour un lecteur français les pho-
nèmes keso et moyo.
Dans leur édition récente du très important vocabulaire
malgache de Houtman ', MM. A. et G. Grandidier ont
reproduit dans la première colonne « les mots tels que Hout-

i. Paris, 1901.
2. Nous possédons, au contraire, un nombre relativement considérable
de textes arabico-malgaches anciens et modernes.
3. Lac. cit., p. v.
4. lac. cit., p. vi.
$. Collection des ouvrages anciens concernant Madagascar, éd. du Comité
de Madagascar. Paris, 1903, in-8°, p. 327-392.
INTRODUCTION XXXI

man tes a écrits » ; dans la seconde colonne, « les mots avec


leur orthographe vraie (sic) ». A la page 348 prise au hasard,
par exemple, nous trouvons :

Houtman : Myuom Grandidier : Minôma


Vingirt Vinitra
Mang'noffy Mamnofy
Awkebey Ankilnbé
Meysing Mai\ina
Oelun Oloua
Atoulou Atoly

Aucune restitution des éditeurs n'est exacte, et l'ortho-


graphe « vraie »» n'est pas celle de MM. Orandidier, mais
celle de Houtman. L'orthographe phonétique du voyageur
hollandais n'est ni constante, ni méthodique, mais il est facile
d'en corriger les imperfections à condition de connaître le
dialecte maritime qu'il a noté. Mynom = mi nom, boire, cf.
Mal. et Batak : min uni = Merina : mtnuttâ. Vm final s'est
maintenu au causatif passif dans ce dernier dialecte : ampi-
tu'imina. Le mynom de Houtman n'a donc rien de commun avec
l'impératif Merina : tnintima < mtnunâ. Pingitr = viftitrâ ou
viiiilri, mang'noffy = maHunûfi, anckebey=atjki-bé, meysing ==
meyiin = Merina : maitfna, oelun = ulun, atoulou = atulu,
cf. pour ce dernier mot le ms. VII, P 79 verso, I. 7 JAl.
Les restitutions de MM. Grandidier qui, à l'exception de
atuli, ont été empruntées au vocabulaire Merina, sont de purs
barbarismes dans le dialecte de la baie d'Antongil dont Hout-
man a reproduit assez fidèlement les particularités phonétiques.
A peu d'exceptions prés, c'est la notation du voyageur hol-
XXXII INTRODUCTION
landais qui est exacte et l'orthographe des éditeurs fautive '.
Le dialecte dont il s'agit est un dialecte à tï vélaire intervoca-
lique et syllabe finale fermée et non, comme le Merina, un
dialecte à n pur intervocaiique et syllabe finale ouverte.
Sans y insister davantage, je dirai que le Merina se dis-
tingue surtout des autres dialectes malgaches par un vocabu-
laire plus étendu, un nombre plus considérable de formes ver-
bales, par une phrase plus souple et plus élégante qui se
prête même, et mieux que le malais, à l'expression des
idées abstraites. Les Merina ont une mentalité beaucoup
plus développée que celle des autres Malgaches : leur dialecte
porte la marque évidente de cette supériorité intellectuelle.
Mais par le fait même de son exceptionnelle évolution — ce
travail tend à démontrer que tous les dialectes malgaches
ont une commune origine malaise —, le Merina s'est écarté
davantage du dialecte malais initial dont les dialectes mal-
gaches maritimes ont, au contraire, conservé les principales
caractéristiques. L'Antanosi : vuriitt, lâfritsê, ttàiiu, par
exemple, est beaucoup plus près du Malais : burûiï, làfùt,
dâiiaw que le Merina : vurunâ, huit ni, trantt.
Le Rev. Baron a publié en 1893 3 la parabole de l'enfant
prodigue en cinq dialectes. J'en reproduis quelques versets en
orthographe phonétique pour montrer dans une certaine
mesure les différences ou les concordances phonétiques, Iexi*

1. Cf. à ce sujet la remarque de Brandstetter dans son Prodomus(« einem


vergleklxnden IVôrterbuchder maldio*pclynt$i$cfxn Spracben: « (M. M. Gran-
didier), dit-il, montrent qu'ils n'ont pas la moindre connaissance de la lin-
guistique comparée des langues matayo-polynésiennes » (p. 9).
2. AntananarivoAnnual and Madagascarinaça{ine.Tananarive, n» XVIII,
P- $7*$8.
INTRODUCTION ixxïlï

cographiqués et syntactiques des principaux dialectes mal-


'
gaches. J'y ai joint la version Sakalava de Dalmond '.
Luc XV.
n. Orthographe Merina usuelle. Ary ïx>y fesosy: Nisy
lebilaly anankiray nanana ^anaka mirahalahy.
Orthographe Merina phonétique. Ari Invi Djpsusi : Nisi
lebilabi anaijkirey nanana qtnaka mirabalahi.
Betsileo. Ara Inve Jésus* : Niii labilahi ireyka manafCanakà
mirafkilabè.
Sihanaka. Hun Dqsusi ; Miii leylafxi ireyka nanafCanaka
miraljalaha.
Betsimisaraka Nord. D^eittii nivulafi tamin'a^t : Niii ulu
arcyki nanan qtuaka arwi lahi.
Antankara. D^eiuii nivulafi laminait: Niii ulu areyki naiwt'%
qinaka arwi lahi.
Sakalava Nord-Ouest. Ze\u ttafmmbara iùganu y/i(Iitt. :
Jésus raconta cette histoire) : Niii leylaH reykè nanafCanakè
leylalfê rwi.
12. Orthographe Merina usuelle, ^ry lioy itay içandriny
lamin-drainy : Raiko, omeo ahy ny anjarafananana tokonylx) aby.
Dia no^ara'ny tamin'iiy mirahalahy ny fananany.
Orthographe Merina phonétique. Ari Invi iley yujdrini
tamin-dreyni : Reyko, umeo ahi ni and^ara-fanattanâ tttkuni hn
abi. Dia nu %areyni tamin't\i mirabalahi nifanaimni.
Betsileo. Ara Inve ilihi jaenl tamin-draent : Aba, umeo ahi
ni Tflra Imrean Ittktm bu atiahi. Dia qtiaran laminage mira-
Ixtlate ni Ikirean.
Sihanaka. Hwi ni %tudrini ta min daàtyni : Dadeyko, aijdey

ï. Exercicesen tangue Sakalave. Ile Bourbon, 1841, in-8«, p. 86.


G. FERRAND.— Pboniliquiruilayt-malgaeh/. III
XXXIV INTRODUCTION

an ahi ni andrala fanahan mcli hu ari ahi. Ka nu raieyni tamiri


andtf mirahalaha nifanaftani.
Betsimisaraka Nord. Nivulafi famiriyaftgini ni qtudri ulu :
Baba al amiaial)o ni raia fanahan fanoko^aljo. Avi takeo nira-
'seni tamin-dfareu arwi lahi ni fanaftariaria^i.
Antankara. Nivulafi tamiri y adani ni ^atjdriritdu : Dada a l
Amia iafjo ni raiarini harian lafiini ttakabi. Avi teu niraieyni
lamin-dfu arwi lahi ni harian aria^i.
Sakalava Nord-Ouest. Ni ipijdN nivulariamini adani : amen
iafx> ni Saiako ni Imrean. Ni adani nafiumea^i.
13. Orthographe Merina usuelte. Ary nony afaka kelikely,
dia nangoniriilay ^andriny nyfananany elxlra, ka lasa nankany
aritany lavilraiiy,dia nandany ny fananany lamy nyfiveloman-
dralsy tany.
Orthographe Merina phonétique. Ari nttni afaka ketikeli,
dia nafiguniriiley ^andrini ni fananani rehetra, ka lasa natjkani
an tarit lavitra izi, dia naijdani ni fananani lami ni Jtveluman-
dralsi tarit.
Betsileo. Ara 'si nananufianttn, eko iavi vinuririilibaLi faenê
abi ni Imrean, eko ruiu ana afi*iijdra-lani i, ko naijdan ni bureau
tami ni hagegean tafi.
Sihanaka. Nttni yefa afaka vetiketika, ka natjdruhuri ni %uj-
dUni nifanaftani dahtdtt, ka natjâeha natjkani ami ni tarit alavi-
Ifà ici, ka ttaijdani nifanaftani tami ni fitibutibuafi tsi mandat ri
tafi.
Betsimisaraka Nord. Ari takett tsi nahadiù efa luatrâ, nafom-
pttri ni \audfi ulu riifanafiariariaxj dtfabi, Ittiuni ari tarit lavi-
tU i{t, avi takett nu harimi lami ni falmïefadefahan iakârit ni
fanaftariariatf d^iabi.
Antankara. Ralm nafaka tselatsela navuririni XftvdHn ulu ni
INTRODUCTION XXXV

hariariariai} djjali, ka ruitt ari tarit lavilîl i\t. Avi teu i\t
natjdani ni har tari ari a\t tami ni filundrarieyrit rali taiii.
Sakalava Nord-Ouest. Itf naijdeha aritarit lavilsl, nibinatt
Imrean ijabi ami ni draku ulu rail va ami ni ampisafi rati,
baraka liiii tavela (litt. : il alla au pays lointain, mangea
toutes ses richesses avec de mauvais amis ou de mauvaises
filles, jusqu'à ce que rien ne fût resté).
Pour la partie malaise du vocabulaire qu'on trouvera plus
loin, j'ai naturellement utilisé les travaux antérieurs de Van
der Tuuk, Kern, Brandes, Marre, Brandstetter, Aymonier-
Cabaton, P. W. Schmidt, Blagden, en les complétant par une
importante contribution personnelle. Quoique n'étudiant dans
ce travail que la phonétique comparée du malais et du mal-
gache, il m'a souvent paru utile de faire intervenir des formes
Batak, Dayak, Tagal pour rendre plus intelligible un cas
phonétique déterminé. Par exemple, Malg. lélaka et télatra -f-
ina = lela-f-ina. Le thème infixai / est évidemment étranger
au Malais djilal ; mais le Dayak djelap nous explique l'origine
de l'infixé malgache, anormal d'après les phonèmes malais et
malgache seulement. On trouvera également dans le vocabu-
laire un certain nombre de mots Batak, Tagal, Javanais, etc.,
qui n'ont pas ou n'ont plus de forme correspondante en
malais. Ces additions ne sont pas sans intérêt pour les études
malgaches ; elles pourront être utilisées par les grammairiens
et lexicographes.
Dans sa courte, mais substantielle étude intitulée : Oullitus
ofa grammarof tlx Malagasy langnage, Van der Tuuk a mon-
tré que le Malgache est plus étroitement apparenté au Batak,
particulièrement au dialecte Batak-Toba, qu'à tout autre
langue du groupe malais. Par exemple, le Malgache et le
XXXVI INTRODUCTION

Batak-Toba répondent par un h au k des autres langues du


groupe :

Malg. et Toba : Imla, scorpion = Mal. kala,
IMQI, hayu, hatt, bois = Mal. kaytt,
Imvilrà, hait, croc = Mal. kait,
tahtttrâ, tahttt, crainte = Mal. takttl.

Au groupe malais fik, le malgache répond par «J^e. Toba


par kk : x,v
Malg. : tukit, trépied =Mal. toftkaw,
Malg. : vakuanâ, Toba : bakkuvafi,
pandanus = Mal. bafikuwafi.
En Malgache et en Batak-Toba, le k final ou en syllabe finale
alterne avec h sous l'influence d'un suffixe verbal qui, dans
les deux langues, fait passer l'accent tonique radical sur la
voyelle suivante :
Malg. : Irakâ -f- inar=ziràhinà, être envoyé;
Batak-Toba : tilok + on = ttlôlnn, être mangé par les
vers.

Les initiales radicales /; et s alternent dans les deux langues


avec k et ts lorsque le mot auquel elles appartiennent est second
élément d'un composé :
Batak-Toba : tian -\-hula-~tiak-hila,
Batak-Mandailing : lingon-\-huta=:lingon-kula,
Batak-Toba : tian -{- saba = tia-tsaba,
Malg. : ravina-\- ha%ttz=i ravin-ka^u,
ravina -f- sttfinâ=ravin-tsufinà.
La partie malgache du vocabulaire comparé contient de
nombreuses variantes dialectales qui sont empruntées aux
INTRODUCTION XXXVII

manuscrits du fonds arabico-malgache de la Bibliothèque


nationale de Paris et aux Dictionnaires de Houtman et Flacourt
pour la langue ancienne ; et, pour la langue moderne, à deux
vocabulaires inédits que j'ai recueillis pendant mon séjour à
Madagascar : l'un contient un millier de mots usuels dans
trente dialectes, et l'autre, la nomenclature de la faune indi-
gène dans le même nombre de dialectes. Ces deux derniers
vocabulaires que je compte publier plus tard sous forme de sup-
plément aux dictionnaires malgaches, m'ont permis d'établir
d'intéressantes courbes phonétiques qui, partant du Malais,
aboutissent au Merina moderne par plusieurs stades intermé-
diaires.
Les dialectes malgaches dont les vocabulaires ont été
utilisés, sont géographiquement situés comme il suit :

Dialectes de la côte orientale, du nord an sud :

ï. ANTANKARA(aijta-\-n-{-kara = Merina : haranâ, litt. :


les gens du corail, du rocher). Villes principales : Diego-
Suarez et Vohémar qui sont respectivement par 120 16' 25' et
I3°2i' i$" de latitude *.
2. DIALECTES BETSIMISARAou BETSIMISARAKA(be, les nom-
breux ; tsi, ne pas ; misara, misarakâ (prononcé dans certains
villages : miiara, miiarakâ), se séparent; les nombreux qui
sont unis);
3. DIALECTE DE MARANTSÉTRAOU MARUANTSÉTRA,au fond
de la baie d'Antongil par i5°27f de latitude et 47°28'45" de
longitude ;

1. Les longitudes et latitudes sont indiquées d'après VHistoire de ta géo-


grapfjiede Madagascar, par A. Grandidier. Paris, 1892, 2« éd., p. 83 et suiv.
XXXVIII INTRODUCTION

4. BETSIMISARAKA ANTAVÂRATRA OU BETSIMISARAKADU


NORD. Dialecte maritime parié entre le 16e et le 18e degré de
latitude ;
5. BETSIMISARAKAANTATSIMUOU BETSIMISARAKA DU SUD.
Dialecte maritime parlé entre le 18e et le 20e degré de lati-
tude.
6. DIALECTE DE L'ÎLE SAINTE-MARIEdont le nom indigène
est noii Bttrâhê ou Burâbi, l'île de Burahi (cf. sur ce nqm mes
Contes populaires malgaclxs, p. 145-147). L'îlot Madame, au
chef-lieu de l'île, est par 170 de latitude et 470 30' 30" de lon-
gitude.
7. DIALECTE RANUMÊNA(litt. :rantt, l'eau, la rivière ; mena,
rouge). Les Ranuména habitent le bassin de la rivière Fanan-
tira dont l'embouchure est par 200 51' de latitude.
8. DIALECTE ANTAMBAH\vÂKA(Iitt. : atjta, les gens, valnvaka,
du royaume). Ville principale : Manandzdri ou Manandzdra
appelée également Masïn-dfcinu (litt. : saint quant à la rivière)
et Masun-dfanu (litt. : maiu, l'oeil ; n, de ; ranu, la rivière).
Ce dernier nom indique que le village est situé à l'embou-
chure (litt. : l'oeil) de la rivière. Manandzâri est par 2i° 14' 30"
de latitude et 460 4' 30" de longitude.
9. DIALECTE ANTEMÛRU(en graphie us jelle Anlaimoro ou
Anlaimorona. M. A. Grandidier, dans son Origine des Mal-
gaches, p. 142 et suivantes, les appelle incorrectement Anlimo-
rona). Les Antemuru habitent le bassin oriental de la rivière
Matatift ou Matatâna (Merina : Matitânana. C'est ce dernier
nom que portent les cartes modernes) dont l'embouchure est
par 22° 24' 45" de latitude. Village principal : Vuhipénu par
22° 20'45" de latitude et 45° 40' 15" de longitude.
10. DIALECTE ZAFISIÎRU. Villages maritimes : Andfanâmbi
INTRODUCTION XXXIX

par 22° 35' de latitude et Nosi-kéli, la petite île, par 22°42r


de latitude.
11. DIALECTE ANTEFASI (en graphie usuelle : Antaifasy),
litt. aijta, les gens; ifaii (du pays de) If ait ==/, particule +
fait', Merina ifasikâ, sable, les gens (du pays) du sable. Village
maritime principal : Ambâhi (là où il y a une liane, vâhi) ou
Farafangdn par 220 49' de latitude.
12. DIALECTE ANTESÂKA, litt. :aijta, lesgensdel*7to&ï(?).
Village maritime principal, à l'embouchure de la rivière Mana-
nira : Benanuréma, Merina : Benanurémana, par 230 16' de
latitude.
13. DIALECTE ANTEMANAMBVJNDRU, litt. : aijta, les gens (de
la rivière) Manambùvdfn = mânaft, Merina : mânanâ, avoir,
posséder -f- vfiydru, Merina : viitjdruttâ, espèce de jonc (sur
les bords de laquelle se trouvent des joncs vwjdfu), dont
l'embouchure est par 230 47' 20" de latitude.
14. DIALECTE ANTANÔSI, litt. : aijta, les gens ; ttôii, Merina:
misi, l'île; les insulaires. Village principal : Fort-Dauphin par
25° »' 35" <te latitude et 440 39' 15" de longitude, dont le
nom français a été malgachisé en Faradoféy.
15. DIALECTE ANTANnâwi, litt. : aijta, les gens; n, de;
rwi, plantes à piquants, les gens (du pays où se trouvent) des
plantes à piquants. Entre le 44e degré de latitude et le cap
Sainte-Marie qui est par 2$° 38' 55" de latitude et 42044' 10"
de longitude.

Dialectes de la côte occidentale, du sud au nord :

16. DIALECTE MAIIAFÀLI OU MAFÀLI. DU cap Sainte-Marie


jusque vers le bassin de l'Unilahi dont l'embouchure est par
XL INTRODUCTION

230 34' 20". L'habitat des Mahafali est en retrait de la côte


dont ils sont séparés par les clans maritimes appelés Vè\u.
17. DIALECTE VEZU, litt. : les pagayeurs, de la racine ve,
Merina : vwi, action de pagayer.
18. DIALECTE FIERESA OU FIERËNA, Merina : Fierénana.
Dans le bassin occidental de la rivière de ce nom dont l'em-
bouchure est par 230 21' 15".
19. DIALECTE DU MENABÊ, de la région comprise entre le
18e et le 21e degré de latitude.
20. DIALECTE SAKALAVA NORD-OUEST, de la région com-
prise entre le 43e et le 45e degré de latitude, mais particuliè-
rement de la région de Majunga dont le fort est par 1 $° 43' 10"
de latitude et 430 58' 51" de longitude.

Dialectes de l'intérieur, du nord au sud :

21. DIALECTE SAKALAVANORD-EST. Village principal : Man-


dritsdra, litt. : (où) tnatjdri, on est en paix ; tsara, bien, par
150 50' de latitude et 460 36' de longitude.
22. DIALECTE ANTSIHÀNAKÂ,litt. : AH= Malg. ancien on,
les gens de ; Sihânakâ, le lac, les habitants (de la région) du
lac Aldutfâ qui est à peu près au centre de leur territoire. Vil-
lage principal : Ambatundfazdkà', litt. : à rit, là où est, à ; valu,
la pierre; n, de; Ratfika, nom propre, qui est par I7°48'de
latitude et 450 59' de longitude.
23. DIALECTE MERINA ou de l'Imérina, capitale : Tana-
narive.
24. DIALECTE BEZANUZÀNU.Village principal : Muramânga
par 180 $7' de latitude et 450 55' de longitude.
25. DIALECTE VURIMU. A l'ouest de l'embouchure du
Maiïgûru et au sud du bassin de ce fleuve.
INTRODUCTION XLI

26. DIALECTE BETSILEO, litt. : be, les nombreux; tsi, ne


pas; léo, vincibles, les nombreux invincibles. Ville principale :
Fianarantsûa par 2i°26' 50" de latitude et 44*43'de longi-
tude.
27. DIALECTE BETSILEO ARINDRÂNUOU Betsileo méridional.
Village principal : Ambuhimandïûsu par 210 51' 50" de lati-
tude et 440 36' de longitude.
28. DIALECTE TANÀLA OU AN TANÀLA(litt. : atjta, les gens;
aiiata, dans la forêt, qui vivent en forêt) d'Ambuhimdnga du
Sud qui est par 20" 37' 15" de latitude et 450 25' 40" de lon-
gitude.
29. DIALECTE TANÀLA d'Ikùngu ou DIALECTE ANTEKLJNGU.
Le village principal, Ikûiigu, est par 210 54' de latitude et
450 o' 30" de longitude.
30. DIALECTE BÀRA de Ihûsi qui est par 220 24' de latitude
et 43*43' de longitude.
En plus des trente dialectes précédents, on trouvera un
certain nombre de rapprochements avec des mots Anakdra et
Antambahwdka ancien. L'Anakara est un parler ésotérique en
usage dans un groupement de ce nom dont les membres
résident principalement dans le bassin oriental du Matitanana
(vide supra, n° 9). L'Antambahwaka ancien est l'ancien dialecte
des Antambahwaka de Manandzari (vide supra, n° 8). L'un
et l'autre de ces dialectes contiennent de nombreuses formes
désuètes. Les deux courts vocabulaires que j'en ai pu obtenir
ont été publiés dsns la 3e partie de mes Musulmans à Mada-
gascar et aux îles Coniores(chap. 1, p. 5-39).
A l'exception des dialectes de Maruantsetfa, Antandrwi,
Mahafali, Vezu, Fierena, Menabe, Betsileo, Tanàla et Bara,
les dialectes précédents ont été étudiés sur place. Ceux des
XLII INTRODUCTION

tribus que je n'ai pas visitées me sont connus par des indi-
gènes rencontrés ou qui ont été à mon service.
Au point de vue sémantique, les dialectes malgaches
peuvent se diviser en deux groupes : les dialectes à liquide et
les dialectes à dentale. Les consonnes caractéristiques de ces
deux groupes sont dans un certain nombre de phonèmes
communs, d pour ceux-ci, / pour ceux-là :

Lili — didi, loi ;


Li—di, sauvage;
Lika — dika, action d'emjamber ;
Fali —fadi, tabou ;
OU — ttdi, amulette ;
mtihiii — hidihidi, démangeaison.

Les principaux dialectes à dentale sont : le Merina, le Betsi-


misaraka, l'Antemuru ; les principaux dialectes à liquide :
l'Antanosi et le Sakalava nord-occidental. Comme seconde
caractéristique, les dialectes à dentale répondent par l'une des
finales : Ira, tfà, tft't, tfl, tïè à la finale correspondante : tsâ,
Isû, tsi, tsi des dialectes à liquides :
. Tabttirâ
\ Tahutrâ
Merina, Betsimisaraka, Antemuru ' Tahuth'i
TahutN
J
! TabutH
i Tahutsâ
'
Antanosi, ' Sakalava N-O ! „ ,
Tahutst
)
\ Tabutsi

Par rapport au Malais, la division en dialectes à liquide ou


INTRODUCTION XLIII

à dentale parait être un phénomène purement malgache,


c'est-à-dire postérieur à l'immigration malaise et consécutif
à la dissémination des Malayo-malgaches dans l'île entière.
Deux cents thèmes malais étudiés à ce point de vue spécial,
donnent les indications suivantes :
146 thèmes malais à / radical du type bilalafi, bttltt, lahi,
lépas, présentent un / dans tous les dialectes malgaches :
valala, vuttt, lahi, lefa.
33 thèmes malais à / radical du type balft, pilih, lintah,
liyar, présentent un / dans les dialectes à liquide, un d dans
les dialectes à dentale : valika-vadika,fili-fidi, litjta-diijta,li-di.
9 thèmes malais à / radical présentent un d dans tous les
dialectes malgaches : Mal. gulifi = Malg. badina.
10 thèmes malais à d radical présentent également un d
dans tous les dialectes malgaches : Mal. bodohz=zMn\g. budu.
2 thèmes malais à d radical présentent, suivant les dialectes,
d ou / : Mal. diyanr=zMalg. dia-lia.
4 thèmes malais à d radical présentent un / dans tous les
dialectes malgaches : Mal. dalam = Malg. laliuâ.
En somme, à 188 thèmes malais à / radical, le malgache
répond par 146 thèmes à liquide radicale, 33 thèmes possé-
dant, suivant les dialectes, une forme à liquide et une forme
à dentale et 9 thèmes à dentale. D'autre part, à 16 thèmes
malais à .dentale radicale, le malgache répond par 10 thèmes
également à dentale, 2 thèmes à dentale et liquide suivant
les dialectes, et 4 thèmes à liquide. Il semble donc résulter
des exemples précédents que la mutation de la dentale ma-
laise en liquide malgache est un phénomène assez rare,
que la mutation en dentale malgache de la liquide malaise
est un phénomène plus rare encore. Le fait à retenir est la
XLIV 1NTR00UCTION

solidité générale de 17 malais qui s'est conservé dans la grande


majorité des cas étudiés.
Un vélaire, ainsi qu'on le verra plus loin en ce qui concerne
le Merina, existe dans tous les dialectes sans exception aucune.
A l'initiale devant voyelle, en position intervocalique et en
finale fermée du type x + voyelle -f- fi, ce phonème se pré-
sente dans tous les dialectes, le Merina excepté :

Malais Dialectes non Merina Merina


fielu fielu, fiilu
fiaran aftara, aftaran anarana
dafiaw trafm traita
buruft vurufi vurttna

Le groupe consonnantique fig est, au contraire, commun à


tous les dialectes. Les expériences du Collège de France en ont
révélé l'existence en Merina :

Graphie usuelle : Graphie phonétique :


tsangana tsà-figa-nâ
papangu pa-pà-figu
banga bà-ftga
lungu lû-figu

Les autresparticularités sémantiques et vocaliques ne


prêtent pas à la division des dialectes malgaches en groupes
distincts. Elles seront indiquées pour chaque phonème dans le
chapitre consacré à la Lautverschiebung.
Les manuscrits du fonds arabico-malgache de la Biblio-
thèque nationale, dont je viens de déterminer le dépouille-
ment, sont au nombre de dix, dont neuf manuscrits anciens
et un ms. moderne, le ms. XIII :
INTRODUCTION XLV

Ms. I. En cuir grossièrement tanné, de 14 feuillets de 180


X 190. Sur le folio 1 verso, est collée la fiche imprimée sui-
vante : Ex bibliotlxca Mss. Coisliniana, olim Segtteriana,
quant Illttst. Henricus Du Cambout, Dttx de Coislin, par Fran-
tir, Episcopus Metensis, etc., Monaslerio S. Germant h Pratis
legavit. An. MDCCXXXU. Il renferme des dessins coloriés,
grossièrement exécutés, d'hommes, d'animaux, d'arbres et
des figures cabalistiques, mais pas une seule ligne de texte.
Ms. IL 36 feuillets de 150X155. Ce ms. et les trois sut- 1
vants proviennent également de l'ancienne abbaye de Saint-
Germain-des-Prés.
Ms. III. 65 feuillets de 250 X 255.
Ms. IV. 77 feuillets de 235X255.
Ms. V. 144 feuillets de 230X250.
Ms. VI. 144 feuillets de 190X220. Porte sur le recto du
folio 1 la note suivante : manuscrit madégasse (sic) acquis de
M. Marcel au mois de février 1820. Signé : Langlès.
Ms. VIL 126 feuillets de 290X310. Un certain nombre
de feuillets contiennent une transcription interlinéaire et un
essai de traduction latine également interlinéaire.
Ms. VIII. 74 feuillets de 205X245. D'après une note
manuscrite de Langlès, ce ms. provient de la bibliothèque de
M. Anisson et « parait avoir été apporté en France en 1742».
Ms. 5132 du fonds arabe. 171 feuillets de 222X280. Ce
ms. a été classé par erreur dans le fonds arabe, sans doute
parce qu'il débute par dessôradu Korân.
Le ms. XIII est une copie en décalque de quatre mss. réunis
en seul : A, p. 1-17, de 205 X 174 ; B, p. 18-22, de 200 X
215; C, p. 23-34, de 200 X 290 et D, p. 35-41, de 200X
300.
XLVl INTRODUCTION

A l'exception des mss. I et XIII, tous ces manuscrits sont


en papier indigène, écrits au galant en caractères arabes, avec
de l'encre également indigène. Ils se composent généralement
de sûra du Korân, d'interminables listes des 99 noms d'Allah,
de textes religieux bilingues, en arabe et en malgache; de
vocabulaires bilingues, et surtout de textes, invocations et
carrés magiques. Le ms. VIII contient un texte persan dont
j'ai trouvé une seconde version dans le 5132 du fonds arabe;
et le ms. III, un vocabulaire malgache-hollandais de 36 mots
usuels, écrits en caractères arabes. Les sûra du Koran sont
reproduits dans un ordre différent de celui qu'a imposé la
révision ordonnée parle khalife Othmân. Elles sont ainsi dis-
posées dans le ms. VI : Fâtiha, CXIV, CXIII, CXIIet ainsi
de suite, en sens inverse, jusqu'à XCVII. Viennent ensuite
les versets 1-4 de la sûra de la Vache, XCIV, verset 256 de II,
verset 16 et commencement du verset 17 de III. Ces sûra et
versets isolés vont du 6» 2 recto, 1. 7, au r* 7 recto, 1. 5. Le
ms. VI contient, en outre, la sûra XXXI, ^136 recto, I. 7; et
du folio 136 verso à 138 verso : les versets 158-159, 137,256-
259, 284-286 de la sûra II et les versets 25-26 de la sûra III.
Ces manuscrits qui proviennent de la côte sud-orientale de
Madagascar, contiennent de précieux renseignements sur
l'Islam et les musulmans malgaches qui seront utilisés dans la
seconde | artie de ce travail. Au point de vue linguistique, ces
textes ont une importance de premier ordre tant pour les
études malgaches que pour la linguistique comparée des
langues malayo-polynêsiennes. Ils montrent que le malgache
est d'une remarquable fixité et ne présente pas les variations
notables qu'on croyait être la caractéristique des langues de
peuples de civilisation inférieure. On ne doit pas entendre
INTRODUCTION XLVIl

par là que i'Antanosi du xvi« siècle n'est pas légèrement diffé-


rent de celui que j'ai noté moi-même. Ce dialecte sud-orien-
tal s'est évidemment quelque peu modifié depuis quatre siècles:
certains mots sont tombés en désuétude, quelques formes
verbales ont disparu. Mais sous ces réserve4;, qui sont de droit
pour ainsi dire, la morphologie, la syntaxe et la phonétique
de l'Antanosï moderne, sont remarquablement identiques à
celles de l'ancien dialecte que nous ont conservé les textes de
la Bibliothèque nationale.
CHAPITRE I

VOCABULAIRE COMPARÉ DU MALAIS

ET DES DIALECTES MALGACHES

Adifc 1, Javanais : Adi, Dayak : Andi, frère ou soeur plus


jeune, cadet. Zandri-D^andri 2,Yunm\x : Yai.idri, Antemuru:
Oti, Antandrwi : Ola *.
Adjak, invité. Aia, Asa, invitation, commandement.
Adjcb, ridiculisé. Vide infra Madjib.
Adu, excité à combattre ; Tagal : Ali, se disputer. Adi,
AU, guerre, combat.
Agao (Tagal), protéger. Artt, protection.
Akar, racine ; Batak : Almr : Nias ; Wa*a. Vahatrà-Balmlrà,
Vahalrà, Vahatri, Valmtsà, Valmlsl, Vabatsl, Vahasa, Valmsoe*.

ï. Sauf indication contraire, les dissyllabes et dissyllabes malais et mal-


gachessont paroxytons et proparoxytons.
2. La notation laudri-diandri indique que, dans certains cas, [aadri est
employé sous la forme dçtijdri. Ces formes alternées existent pour tous les
thèmes commençant par/, b, /, r, s, v et \. Vide infra passim.
j. Les formes dialectales n'ont été localisées qu'autant qu'elles peuvent
letre avec certitude. Pour le cas contraire, l'absence de précision indique
que le mot cité est usité dans tous les dialectes ou dans la plupart des dia-
lectesétudiés.
4. Pour la répartition géographique des finales ka, Ira, M, et de leurs
variantes, vide supra et infra passim.
G. FEUUKD.— Pbctûtîquewutajo-nulgacbe. 1
2 CHAPITRE l

Aku, je, moi. Vide infra les pronoms personnels.


Alaala (Tagal), douter. Sala'sala, Salasala-Tsalasala, hési-
tant, perplexe; Betsimisaraka : Salatjlsâla, Salant salami.
Alabok (Tagal), poussière. Ravuka-Dravt'ka, action de
piler du riz.
Alap (Javanais). Bugui : Ala, prendre. Ala. action de
prendre, d'enlever, sortie, enlèvement.
A las, forêt. Ala.
Alis (Tagal), rejeter. Ari, action de rejeter.
Alu, Batak : Andaltt, Javanais : Ha/u, pilon pour décorti-
quer le riz. Alu, Halu, Akalu.
Alualu, poisson de mer. Aluâlu, congre.
Alun, vague de la mer; Batak : Alun, prolongement d'un
bruit. Alu, Alun, Alunâ, vague, ondulation, houle.
Amdb, natte. Lamakâ, Fi-lâmakà.
Ambo (Dayak), haut, élevé. Ambu, Abu, Avu.
Ambuambtt, bonite. VOIK, Voe.
Ampat, Batak : Opat, Dayak : Epat, quatre. Efatrà, Efatrâ,
Efatrî, Efatri, Efatsâ, Efatsî, Efatsê, Efasâ, Efasoe.
Amporih (Batak-Toba), oiseau appelé voleur de ri\, Fuli-
Puli, Fudi, petit oiseau appelé communément cardinal, à
cause dc^a tèlc rouge du mâle. Lorsque le riz est mûr, les
rizières sont Vo&'fci d'un gardiennage spécial pour les proté-
ger des fudi. Fudia Madagciscarfrisis.
Ampity Batak : Otnpti, Kawi : Trhipu, maître, propriétaire.
Tumpu, Betsileo : Tu pu.
Anabo (Tagal), chanvre. Aftgafu, Aiïgafa.
Anab (Mal. et Batak), enfant, petit d'un animal. Anakâ,
An ahi, Anakê; Vurimu : Yanakâ, Yanakê; Zanakâ-D^anakâ,
Zanaki, Zanakl ; Betsileo : f anakê.
Anani, Batak : Onont, Javanais : Euem, six. Enem, Eritm,
Enifi, Enin, Eninâ.
Andjift (Mal. et Batak), chien. Merina : Alfkya, autres dia-
lectes : AHka ?
MALAYO-MALGACHE
VOCABULAIRE J
AnJohh (Batak-Toba), espèce de caille. Tïowttxw.
Andow (Dayak), jour. Andht, Andru; Antankara : Andta.
Aftin (Mal. et Batak), vent. Anin, Ani, A finit.
Aîtir, Batak : Haftir, puant. Mani; Lafti, puanteur.
Aftkal, levé, élevé. Akalrâ, Akalrâ, AkalH, Akatrè, Akatsâ,
Akatsi, Akalst, Akajâ, Akasoe, ascension.
Aftkaw, tu, toi. Vide infra les pronoms personnels.
Antiftantin, pendants d'oreille. HantiinkântiimUKanttinkâij-
Itutâ.
Ami (Mal. et Batak), un tel. Ann, An un, Anunâ.
Api (Mal. et Batak), Dayak : Apuy, feu. Afu.
Apit, serré, pressé. Jfilfâ, Hifitfâ, Fatsi, étroit.
Ara, Batak : Haytwvara, espèce de figuier. Ara, Vuàra.
Arak, procession. Ara\à, Arakl, Arakê, action de suivre,
d'accompagner.
Arait, Dayak : Ariù, charbon, Ari, Arift, Arinl, ArinS;
Betsileo : Ari.
Ari (Tagal), possession. Hâri, Haréna-Karéna, Harian,
Haréanâ, Harian, Harianâ, Har'tenâ, richesses.
Ariari, aine. Tarinâ.
Aribi (Bulusch), Tagal : Haligi, pilier. Aijdti, Aijdri.
Artiwan, nom d'un poisson. Alt'tvtt, Ultivtt, vieille.
Asah, aiguisé. A'sa, A sa, action d'aiguiser.
Asam, Masam;Bnak : A sont, Javanais : Asent, Blagdensub
verbo acid 25 : Sinisant, aigre, acide. Ma-tsitsu, Ma-iiiu, Ma-
sisu.
Asin, Batak : Ans in, salé, saumàtre. Haiinâ-Kaiinâ, liai in,
Hait.
Atap, toit. Taful
Awab, corps; Batak : Awak, taille. Valmn-Bahan; Fa Imita,
la dimension du corps.
Awan, Batak : Rambon, nuage. Vurimu : Yavu; Zavn-
D^avu, Zavun, Zavtinâ.
4 CHAPITRE l

Awap, vapeur,exhalrson, haleine;Makass^i ;;V«w; Batak:


Muwap; Balinais : mahuwab, Kawi : Hwab, bâiller. Huakâ-
Kuakâ, Huaki, Huaki, Huai ni, Huatri, Huatri, Huatsà, Httatsi,
H un tsi, bâillement.
Ayah, père (en style élevé). Ray==^R -f- ay, Rey.
Ayao (Tagal), accorder, concéder. A{tt, obtenu, reçu,
gagné.
Ayin (Tagal), sécher. Mayua = Maina', Meyua, Meyft,
Meyù, Mayka, Mcyka, Meyki, May, Mey, sec.
Ba, particule interrogative. Va, Ve.
Baba (Batak), bouche. Vava-Bava.
Baban, charge, fardeau, hotte. Bain, Vave, action de porter
sur le dos.
Babayi (Tagal), épouse. Vâvi-Bàvi, femelle ; Vayàvi, Veyâvi,
Veyvâvi, Vehhtivi, Vivâvi, femme.
Badja (Mal. et Batak), espèce de noir de fumée. Vaijd^a-
Baijdyi, Maijd^a, terre noire, mine de plomb, poudre d'arme
à feu ; Betsileo : Vaja.
Bagsay (Tagal), aviron, pagaie ; Dayak : Besâi. Vwi =
Voy, Vey, Ve, action de pagayer.
Balmru, Batak : hnbaru, Tagal : Bago, Javanais : IVahu,
frais, nouveau, récent. Vaw-Baw, Vao-Bao *, Vow-Boiv, Vo.
Balxss, faire une satire. Antanosi ancien : Balxa (sic, Fia-
court, Dictionnaire, sub verbo moqueur) ; Balmy (ibid., sub
verbis moquerie, être moqué, se moquer).
Bahti, Batak : Abara, Dayak : Balm, épaule. Avay, Avey,

ï. L'équation mayna = maina doit se traduire ainsi : may-na est un


dyssyllabe à diphtongue représenté en graphie usuelle par maina. Le pre-
mier terme reproduit la prononciation phonétique de l'orthographe eu
usage.
2. Vao est un monosyllabe à diphtongue qui n'a rien de commun avec
la graphie usuelle vao = vaut.
VOCABULAIREMALAYO-MALGACHE 5

omoplate; Avey, Avéynâ. Avéhi, épaule. Cf. Sanskrit Bâbit,


épaule.
BaiÇ. Vide infra Bayik*
Baka (Mal. et Batak), origine. Vahan-Baban, Vahanâ,
Valut ni, racine? Faka-Paka, racine.
Baka, pâteux, gluant, Paku, toute matière collante.
Bakul, corbeille, panier. Bakuli *.
Bakttfi, Batak ; Bakou, espèce de lis. Vahun-Bahun, Vahttniï,
Vabnn, Vahuuâ.
Bâtas, réponse ; Batak : Bafos, Dayak : Baleh, rendre. Vali-
Bali, réponse.
Balawaw (Dayak), rat. Côte Est : Valâvtt- Balâvu ; Vwa-
lâvu.
Balayi (Tagal), parenté, alliance. Vali-Bali, Vadi, époux,
épouse.
Bâley, salle d'audience, édifice public et ouvert où on se
rassemble pour tenir conseil ; Dayak : Balai, maison ouverte.
Vàla-Bàla, entouiage, enclos, clôture. Cf. Skr. valaya, bra-
celet, entourage.
Balibis, espèce de canard. Vivi, petit grèbe; Antemuru :
Vwadlvi, Aritambahwaka : Vhihu, Mavurungu : Vikivlki,
Vuriniu : Viviki.
Balik, derrière, tourné, retourné. Valikâ-Balikâ, Valiklf
Valiki, Vadikâ, Vadikî, Vadiki, rebours, envers.
Balnn, roulé comme une natte. Vaîu-Balii, Valnn, Valttnâ,
plis, replis; Valunà, vague de la mer.
Bambdfian, poisson de mer. Vavâftu.
Batiar, stupide. Vafiavàfta-Batiavàfia, Vakavâka.

ï. Balùlî avec le sens de panier, corbeille,.'cité par A. Marre, m'est


inconnu et ne figure dans aucun dictionnaire. Il est usité dans le nord-
ouest avec le sens de poterie. M, coupe,tasseet a été emprunté au swahili :
bakuli < Arabe : tchil.
6 CHAPITRE I

Baftat, prompt, Fayfiganâ = Faingana, Feynganâ,


rapide.
Feyitgyanâ, Fayùgan, Feyfigan, Feyfigyan, Fèngan.
Baftaw, Javanais : Bafto, espèce de héron. Vaftu-Banu,
Vanu; Autemanambundru : Be~mangu ; Sihanaka : Vanna,
Vuaitâ, Vaùevtianâ.
Bandttt, anneau de kriss. Vaydrittrâ-Bandhttr'â, VaijdhtlN,
Vandfutri, Fandrulrâ-Pamiruln), Fandfulfi, Faydrutri, cercle,
ligature, boucle.
Baftkey, Batak : Banké, cadavre. Funnkâ-Punukâ, Funukû,
Funuki, Funukt, état de quelqu'un qui est enveloppi comme
un mort ; Amtinukâ, Amunukù, Amunuki, Amunukt, cimetière,
cadavre en putréfaction.
Bafikit (Mal. et Batak), levé, relevé, ressuscité. Fuitgalrâ-
Puùgalrâ, FuftgatH, Fuftgatfé, Fttkatrâ, Fukalri, Fukalrê, action
d'extraire, de faire revivre, de produire au jour.
Baùkiiwan (Mal. et Batak), Toba : Bakkuwaû, espèce de
pandantts. Vakitivaù-Bakihvaù, Vakuafl, Fakuiva, Vakua.
Banlal, oreiller, coussin. Onda, Oijdan, Uijdan, Uijdanâ.
Bantey, être abattu, découpé (animal). Anakara : m a mandai
=» ntan-\-vai,id^i, couper *.
Ban tu, aide, secours. Vuydii-Butjdii.
Ban tut, incomplet. Vaijtttlrâ-Banlutrà, Vaijtutrâ, Vaut ut ni,
VaijtutN, Vaijlulr'i, Vanlitlsà, Vaututsii, Vaut ut si, Vaijtulst,
Vaytusâ, Vatjtusoe, jeune fille formée mais pas encore mère.
Bapa, (Mal. et Batak), père. Baba.
Bara, Dayak : Bafxie, charbons ardents, braise. Vay in
Vay-n-afu; Vey.
Barab, Batak : Baro, abcès. Antanosï et Mahafali : Ba;
Betsileo : Bae; Antankara : Bay, Bey; Vay-Bay, Vey.
Barat, ouest. Avâratfâ, Avâralrâ, Avâralîi, AvàralH, Ava-
ratsa, Avaratsi, Avaratsi, Avarash, Avarasoe, nord. Cf. Mal.
Timor, est= Malg. A tsi mu, sud.

ï. Pour l'équivalence ni == nd^; cf. le mot suivant et ranley, butub


VOCABULAIREMALAYO-MALGACHE 7
Basah, mouillé, humide ; Basub, lavé ; Tagal : Basa ; Bugui :
Sasa, nettoyer. Sasa-Tsasa, Saia, lavage, blanchissage.
Butai), lige, tronc, corps mort, cadavre. Vataiï-Batan,
Valan, Vatauâ, carcasse, corps humain, tronc. Cf. Arabe :
badan, corps.
Batn (Mal. et Batak); pierre. Vatu-Batu.
Battit (ôim), rut ; Bahnar : Bon, testicule. BAilga, testicule.
Baiva, porté. Baw, Bao, Bow, Bo, bambou pour le portage
des paquets et marchandises.
Bawah, dessous, en bas. Ira, Ava, bas ; Ambâni, en bas,
dessous = àtnba -f- ni.
Bawan (Mal, et Batak), oignon. JVovafmng (Vocabulaire &<:
Houtman) =: im'aljoit, probablement pour vua-valion.
Bawu, odeur. Antanosi ancien : Imbu (en Malg. moderne,
Imbu signifie puanteur), Vuvttki.
Bawuk, Batak : Babuk, favoris(barbe). Vaukà-Baukâ, Vauki,
Vaitki.
Baya (Tagal), négliger. Vurimu : Vaya-Baya; Vaça-Baça.
Bayait, espèce de perroquet. Vurimu : Vaya-Baya; Ante-
fasi, Bara : Va^a ; Amekungu, Betsimisaraka : Va^an-dabi,
litt. : perroquet mâle ; Mavurungu, Menabe, Zufisuru : Va%w,.
Va^anà; Antambahwaka, Aotemuru, Sainte-Marie : Bwe\a;
Antesaka, Antankara, Sihanaka : Bwéy^a; Sakalava NE :
Birii^a; Betsimisaraka N. : Bwe^a-be, litt. : le grand bwe$a;
Maruantsetra : Bwéyxi.
Bayik, Baik, bon, beau, bien ; Javanais : Bae. Èva, Eva,
bonté, beauté.
Bèkàm, ventouses; Batak : Bolm/n, sucer le sang. Fôia-Pôka,
Fitka, action de sucer le sang, d'aspirer, de humer.
Bêla, peine, châtiment; Cam : bala, malheur, mal. Bal a,
mal, malheur, infortune.
Bïlâkan, dos. Valàlmti-Balàhafi, Valâbanâ, les reins.
Bèlâfia, Batak : Balaùa, pot, vase. VilàùUBilâùt, Vilâni.
S CHAPITRE I

BHl, Bisaya : Bili, acheté. Vili-Bili, Vidi, prix, valeur;


mi-vili, mi-vidi, acheter.
Belom (Dayak), vivant. Veluna-Bclunà, Velun, Velu. Passif :
Velûminà.
Mut, trahison, perfidie. Birinka, déviation, obliquité.
Bèlùt, Batak : Bolul, espèce d'anguille. Màudutrà, Mâiidu-
trà, Mandutfn, Maudiilri, Mândntfi, Mâijdutsà, Mandttlsii,
Mandats!, Mâmlulsi, gros serpent, grosse couleuvre.
Befiis, cruel. Viftilrà-B'tflitrâ, Viititfâ, Vinitrâ, Viftilri^ Vini-
tri, Viftitri. Viiïitsii, Viftitsî, Viih'lsê, Vinilsi, Viùisâ, Viîiisà,
Vin ifor, Vini$oet fâché, en colèie. ,
Befiko^, Mikassar : B:ko, courbé, recourbé, tortueux. Biflgu,
Bingo, Biku, Viku, bancal; BekaMka, action de marcher les
jambes écartées ; Mefigttkà, être tortueux, avoir tort ; Beitgu-
béftgu, courbure ; Ti-vaka, qui a les jambes arquées ; Vayùgu,
Veyn'gti, de travers; Mayftguka, Meyùgttka, courbé; Fayûgukâ,
Feyngnkâ, croc.
Bêrapa, combien ? Firi-Piri ?
Birâs, Batak : Boras; Dayak : Bêlms, Kawi : IVtvas, riz
décortiqué. Valsi-Balsi, provisions de voyage en vivres ou en
numéraire.
Birat, pesant. VeSalrà-BeSalhï, Vesatrà, Vesatrt, VeSatrt,
Veiatsâ, Veialst, Veiatsi, Vesatsê, Vesasà, Vesasoe, pesanteur;
Vi^atrâ-Bi^atrà, paroles dites avec force, avec colère.
Birgifi (Batak-Dairi), cou (Blagden sub verbo neck 2}b).
Vuyini-Buyuù, Vttyiifi, Vuyui, Vu^itnâ.
Bèri, être donné, concédé. Veri-Beri, Verinà, retour; Mamé-
rinâ, rendre, rapporter.
Berkik, espèce de bécasse. Vikiviki-Bikiviki, bécassine.
Berniyâga, Beniyâga, Batak : Boniyaga, Makassar : Baniyaga,
trafiquer, faire du commerce. Vafiga-Bafiga, vente, achat,
commerce.
Bèrok, espèce de singe, Varikà-Barikà, Varikyà, Varikl,
Variki, Vari, lémurien.
VOCABULAIREMALAYO-MALGACHE 9
Birut (Javanais), écorcher, dégrader. Bérukà, Bwérikà,
Beru, Vemkà-Berttkâ, Vent, patois, baragouin, langue barbare.
Berttwa (Dayak), âme. Ombirtvà, Ambirwa, Amirtva, Am-
birwi, Amirwi, Arimwâ, Arimwi, âme des morts, fantôme,
esprit.
Bésâr, grand, vaste, gros. Ve in iaka-ve, Saka le grand; Be.
Bès't, Batak : Bosi, fer. Vi-Bi.
Besub, demain. Ampilsu, Apltsu, Rompit su, Rahampitstt —
R, Ra-\-h intervocalique -J- Ampilsu.
Bélis, Batak : Bitis. jambe, mollet. Vili-Biti, Vltsi, Vinlsi.
Bibtr (Mal. et Batak), bord, côté. VMtrà-BMlfà, Vivilrâ,
Vivitrl, Vivitri, Vivitsâ, Vh'itsi, VMM, VMsà, Vivisoe.
Bidji, Batak : Bidja, Tagal : Biki, rr?.r e. Vibi-Bibi, Vibin,
Vibini. Cf. Sanskrit : Vlja.
Bïiàlaft, Batak : Bilalan, sauterelle. » aiâtan-Balâlan, Valâ-
laih), Vatàla.
Bilan (Mal. et Batak), récit, rapport. Vidaù-Bidaù, Vulaftà,
Valant)} Vida, parole, action de dire, de raconter.
Bini, épouse, femme légitime. Voir Babayi.
Bifikas, élasticité (des mouvements d'une personne). Vika-
Bika, Vikya, énergique, fort, athlétique..
Binkâtab, petite grenouille noire. Côte orientale : Bôkelfà,
Bûketrâ ; Vurimu : Bahûa, Antandrwi : Kubtw'tu, grenouille.
Bintaft (Mal. et Batak), astre, étoile. Viljtail-Bint an, Vin tan,
Fin tant), destin astrologique ; Kiiitan, Kinlam), étoile.
Bintâfittr, arbre calophyllum. Vinlan-Bhilan, Vin tan, Vintâùi,
Vintâninà; Betsimisaraka : Viijtântt; Sakalava N-O, Linlâfitt.
Bisik, chuchotement. Biiikà, Bisikl, Biiiké, Bitsikà, Bitsikl,
ilsiki, Viiikà-Biiikà, Viiikl, Visikê.
BiyOko, petite tortue. Ka-pikà, Ka-pikl, très petite tortue.
Boaft (Dayak), vide. Fuafi, Fuait, Fuanà, Foft, Fâ.
Bodoh, niais, sot. Budti, entêté sans raison, de parti pris.
Bolos (Tagal), faire sa volonté. Vuluvulu, intention.
10 CHAPITRE I

Bondjefi (Makassar), nu. Buitgin, Bunginâ,nudité.


Bondoï, bosse. Muntutrù, Munlutrâ, Muni ut n), bossu, protu-
bérant.
Bonkak, orgueilleux. Avuu, Avttnà, Avn, orgueil, action de
s'enorgueillir.
Bonkar, levé, soulevé. Bmlga, Buiigu, Beftga, petite éléva-
tion.
BOnvï, en tas, en masse. Vuriingu-Bitrùftgu, Vurtinkun,
Vuri'inkunà, Riuikunâ, réunion de tous les objets appartenant
à un tout ; Furiingu-Piiriiùgu, l'ensemble des objets servant
à parer une idole, une femme.
Bosen, rassasié. Vintsin-Bintsin, Vitjlsinâ, Vitjlsi.
Bubit (Mal. et Batak), nasse- Vitvtt.
Bubuk, Ruak : Bttrbur, petits insectes qui rongent le bois.
Vovnkà'Boviika, Vttviika, Vttvuki, Vttvuki, vermoulure.
Bùbun, toit d'une maison (Mil. et Batak). Vih'unà-Btivima,
Vovuna, Vttvttn.
Bubûiï-iin, faite d'un toit. VnvAftan, Vovùftan, Vuvîinan,
Vnvùnanâ, pièce de bois qui forme le faîtage.
Bubut, sorte de faisan. Ki-bûbu, K'tbii, espèce de caille.
BuJak, enfant, jeune personne (Mal. et Batak). Bndn.
Buhi, Batak : Bura, Kawi : IVêrih, écume, mousse. Vuri'
Buri, Vori, Vuri.
Bnka, Batak : Bttlm, ouvert. Vnlm-Bulm, ouverture, état de
ce qui est ouvert.
Bnkit, colline. Viibitra-Biibitrâ, Vuhitra, Viibitri, Vtihitfi,
Vtibitsâ, Vithilsi, VnbiM, Vitbisâ, Vtibisa.
Bukti, articulation, noeud. Vitùa-Biifia, Vuna, noeud?
Bulan (Mal. et Batak), lune, mois Antanosi ancien :
Vtiltin, mois; Vulan-Bulan, Vtilauâ, Voian, Volanà, lune,
mois.
Bttlat, rond. Bttla, Vuri, Buri.
VOCABULAIREMALAYO-M\LGACHE II

Butait (Dayak), Makassar : Btdayeii, or. Vula-Bula, Vola,


argent .
Butir, Batak : Burir, épi, grappe. Vuli-Buli, plantation.
Btdit, Batak : Imbulu, plume, poil, Vulu-Bulu, Vurii, Vont.
Butuh, Batak : Bulu, bambou. Vulu-Bulu.
Bufta, fleur; Batak : Buna, intérêt d'argent. VuM-Buni,
Vurit, fleur.
Buni (Mal. et Batak), caché. Vuni-Buni; Vurimu, Zafisuru :
Vini, action de cacher, de se cacher.
Biiiikal (Mal. et Batak), poids pour l'or. Antanosi ancien :
Monka, mesure de capacité.
Bm'ikuk, bosse, bosiu (Mal. et Batak). Antankara : Vônkuktt,
Malgache : Vukukà-Bukuka, Vukttkû, Vukttki, Vttkuki, Vohulïà,
Vubttlfà; Antemanambundfu : Vukikà; Sakalava N-O : Ba-
kukii; Vezu : Dytkukà; Betsimisaraka : Voku, bossu, cour-
bé, arqué.
Buftktts, paquet, faisceau. Vungu-Bungu, tas, agglomération,
monceau.
BuiitaI, Sundanais : Buntul, Batak : Buntu, enflé, gonflé;
Ba'ak : Buntul, nom d'un poisson "qui se gonfle. Vwjltt-
Bunttt, gonflement, enflure; Bun tan, Buntanà, Buutakâ, Bttij-
taki,Buntaki, Vwjtakâ, Vtnjtakî, Vuntaki, enflé, gonflé; Bu ta la,
petit poisson qui enfle comme un ballon dès qu'on le sort de
l'eau ; Bttnttui, Bnijttmâ, arbre dont le bois broyé et mélangé
à l'eau bue par les bestiaux leur donne un embonpoint fac-
tice.
Buntar, arrondi, potelé, dodu. Vttndrakâ, Vuijdraka, Vttfj-
drakl, Vwidraki, gras.
Bunlin, grosse, enceinte (femelle, femme). VulrUrikâ-
Bulrilrikâ, enflure, gonflement.

ï. Or se dit en malgache : vula-mena, argent rouge, et argent : vula-


futsi, argent blanc.
12 CHAPITRE I

Btinêit, enflé, bouffi. Bttntsin, Buijtsinâ, gonflement,


enflure; Vuijlsifi-Buntsifi, Vwjtsin, Vtujlsinâ, loupe, excrois-
sance de chair; Mavurungu, Za fisu ru et Vurimu : Vutjlsi,
loupe; Antefasi et Bara : Vtttsi/Sakalava N-O, Sainte-Marie :
Butsi ; Butsibiitsi, action de commencer à grossir, à se former
(surtout en parlant des fruits).
Biinttb, Batak : Bttntt, tué, assassiné. Vunu-Bunu, action de
tuer.
Burit, Javanais : Buri, partie postérieure de quelque chose.
Vuli-Biili, Vtidi, partie postérieure de quelque chose ou de
quelqu'un. Vide infra Pudi.
Bttru, chassé, poursuivi. Hum, Hurun, Hurnnâ-Ktiriinâ,
chasse aux bêtes sauvages.
Barak, avarié, gâté ; Batak : Buriik, usé. Vtirnkà-Burukâ,
VurukûfVtirnkt, Vurtikè, Vurutrà, Vurutrà, Vtirtttftt, Vurulfi,
Vurulfi, Vu ru tsi), Vurutsh, Vtirnlsi, Vurutsi, Vurtifà, Vurtisoe,
Vttru, lambeaux, chiffons.
Bnrtiù, oiseau. Vurufi-Biirufi, Vur afin, Vur un, Vtirunà,
Vur u.
Bttriil, hernie. Vôrtitrà-Bôr titra, Vùrutrà, Vfirilrâ, testi-
cules ; Vtirîitinà, qui a une hernie.
Buste (Mal. et Batak), putride. Vehakh-Behakh, qui tombe
en décomposition.
Buta, aveugle. Bida, Vurimu : Pindi.
Btttir, grain, globule; Batak : Biilir, petit bouton prove-
nant de la piqûre d'un insecte. Viilsi-Bulsi, verrue. Vide supra
bunéit.
Buttth, membre viril. Vtitti-Bulii, Voltt, Valu, Vutjttt, Bulu,
Bidyll.
Btiwah (Mal. et Batak), fruit. Vtiwa-Biitva, Vùa, Vwa.
Btttvafi, chassé, expulsé; Batak : Btttvan, enterrer. Buwakâ,
Bwakâ, Bttakâ, Buakï, Buakê, Vuwakâ, Vwakâ, Vtiakâ, Vttakt,
Vttakê, action d'expédier, de chasser, de faire sortir.
VOCABULAIREMALAYO-MALGACHE 13
Buwat, fait, construit, fabriqué; Batak : Bawat, utile. Vtiwa-
trâ-Bttwatrâ, Vivat fà, Vuatrà-Bualrà, Vtialrâ, VuatH, Vuatri,
Vuwatsâ, Vuatsà, Vuatsl, VttaM, Vuwasâ, Vttasa, Vtiafoe,
arrangement, préparation, construction, action de faire
quelque chose avec des matériaux.
Buwaya, crocodile. Vttwây, Vtiây, Vuwéy, Vuéy, Vuwé, Vue,
Vttâ, Vtvày, Vwéy, Vwé-Bwé.
Dada, poitrine. Traira, Traira.
Dalmn (Mal. et Batak), branches d'arbre. Râlmkâ-Drâhakà%
Ralmki, Rafmkê, Randrâlmkà, Randrâfi, Ratjdrânâ.
Dalmn (Batak-Toba), faire cuire. Rabafi-Dralmfi, Ralmnà,
action de faire bouillir de l'eau.
Dabi, front; Javanais : Rahi, figure. Ta-réhi, figure, visage.
Dakap, embrassé, pris dans les bras ; Batak : Dahap, embras-
ser. Tratmfi, Trafmfiâ, position de la sentinelle au repos, le
fusil ou la lance au pied, appuyé entre les bras.
Datât (Blagden, sub verbo to mourn), être en deuil. Ana-
kara : Manda lu = man -f- lala.
Du la m, Tagal : Lalim, profond. Laliiï-Dalifi, La lin, Lalinà,
Lali.
Datin (Tagal), entrelacer des verges. Rari-Drari, tresse,
action d'entrelacer des joncs.
Datif (Tagal), couplet, strophe. Rari-Drari, choeur de
femmes.
Dampifi, proche, près. Lampi-Dampi, grandes pierres plates,
dalles, action de se coller contre quelque chose, de s'y abriter.
Danaw, Batak : Dam, lac, étang. Rantt-Drantt, eau.
Daftauf, hutte. Tfafiti, Tranu, maison.
Dandan, parure, apprêt. Randfan-Dfat}dfan, Raudranâ,
entrelacement de trois, six ou huit fils ; espèce de coiffure en
forme de tresse.
Dara (Mal. et Batak), Makassar, : Rara, jeune fille, vierge.
Sttmundrara = Sttmu 4- « 4- rara, sein de jeune fille, et, par
14 CHAPITRE I

synecdoque, jeune fille dont les seins commencent à se former.


Skr. dârâh. Vide infra sub verbo susit.
Darah, Dayak : Daim, sang. Ra-Dra.
Datai}, venir, arriver. Tufiga, Tofiga, arrivé.
Datar, plaine. Ratanâ-Dralanâ, Ratait, plaine, campagne
plate.
Datttk, grand-père, chef; Batak : Dalu. Dadi, Dada, Dadey,
Daday, grand-père, grand'mère.
Davit (Tagal), éloigné. Lavitrâ-Davitrâ, Lui Ira, Lavitrt,
Lavitrè, Lavitsà, Lavifsi, LaviM, Lavisâ, Lavisce.
Dawuh (Javanais), Batak : Ma-dabu, tomber. Lavti-Davu,
tombé.
Dawun, Daun, Dayak : Dawen, feuille. Ravinâ-Dravinâ,
Ravin, Ravi.
Débits, battement du coeur. Tepttlepu, battement, palpita-
tion (du pouls, du coeur).
Degil, entêté, obstiné. Rufigiriingi-Drttfigirtingi, Ruftga-
rufiga, obstination, entêtement.
Dekal, près, proche. Rikilfà-Drikilfà, Rikilrt, Rikîtri, Rikitsâ,
Rikitst, Rik'tM, Rikisâ, Rikisoe.
Dèmâm, fièvre. Remaréma, état où l'on sent des picotements
douloureux (se dit en parlant de ta peau).
Dempil, tout près, l'un contre l'autre. Lefilïâ-Defitrà, Left-
trà, LefitH, Ijefitrè, Lefitsà, Lefitsî, Lefilsê, Lefisâ, Ltfisoe, action
de supporter, lieutenant, second.
Deftan, avec; Batak : Doûan, camarade. Lufigit-Dufigtt, ami,
allié.
Defiar, entendu, écouté; Javanais : defter, comprendre.
Refii, Reni, Reni, Re, entendu, perçu, appris.
Defttt, d'une odeur désagréable. Leftgit-Defigtt, liane puante.
Depa, brasse. Refi.
Dèrù, mugissement du vent ou de la mer. Dûru, Dtirtikà,
Dâruktt, Ditruki, Dttrttki.
VOCABULAIREMALAYO-MALGACHE 1$
Dibdib (Tagal), poitrine. Tritri, action de boire au pis de la
vache.
Dikit (Tagal), Dayak : Djakit, brûler. Rehitrà-Drehilrà,
Rehitrà, Rehitfi, Rehitri, Rehitsâ, Rehitsî, RehiM, Rebisâ, Rehisoe,
action de s'allumer, de brûler. Passif : refjétana.
Dilos (Tagal), frotter. Dilutrâ, Dilttlrâ, Dilulrîi, Dilutri,
Diltitrê, Dilutsâ, Dilutsît, DilutsU DiluM, Dilusà, Dilusoe,
frottement, friction. Passif : dilfirina.
Dindin, Bar \ : Dindifi, mur, cloison. Ritjdrifi, Riijdrin,
Riijdrim), Rindrt.
Difiin, froid. Rirlfiin-Drirlfiin, Ririîiin, Ririftini, Rirliiini,
Ririninâ, saison froide, hiver austral de mai à novembre. ,
Diyan, bougie. Diya, Dia, Liya, Lia, clarté, lumière. CL
dia-vutanâ, clair de lune.
Dobdob (Tagal), faire du feu. Durit, action de mettre le feu.
Dota (Tagal), jouer. Dota, jeu.
Dompak, l'un contre l'autre. Paka, juxtaposition, action de
toucher à.
Dorofi, s'élancer, se précipiter. Betsimisaraka Sud : Rttdu-
rùdti, course, action de courir.
Dosa (Mal. et Batak), péché, offense. Thiia, Trtisa, dette
(se dit aussi bien de l'argent prêté que de la somme emprun-
tée). Cf. Sanskrit : dosa.
Dukut, herbe, fourrage. Akatâ ?
Dnri (Mal. et Batak), Kawi : Duwi, Dayak : Duhi, épine,
piquant. Rinci, Rwt, Riiitrâ, plantes épineuses; Antam-
bahwaka ancien : JVi.
Dtiwa (Mal. et Batak), Kawi : Dirai, Makassar : Rttwa,
deux. Rtiwa, Ri'twi, Rûwe, Rtia, Rùi, Rfie, Arwi, Rutka,
Rwfki.
Duyan (Tagal), lit suspendu, hamac. Ru^a-Drtt^a, Rtt^akâ,
Ru&ki, Rtt^akè, état de ce qui est suspendu.
Dityufi, veau marin. Thi^ufi, Tht^ttn, Tht{ttnà, Tht^tt,
baleine.
l6 CHAPITRE I

Djabat, touché. D^abad^âba, action de palper dans l'obscu-


rité.
Djadi (Mal. et Batak), Dayak : Djari, devenu, fait. Zari-
D<ari, Betsileo : fari, action de devenir, de se changer en.
Djagufi, Dayajc : Djagofi, maïs. Tsaku, Tsakutsâku, Tsaki-
tsâki, Tsahtt, Saku, Ka-tsakâ.
Djahat (Mal. et Batak), méchant. Ratsi-Dratsi, Rati.
Djahit, Batak : Djait, cousu. Zâilrâ-D<àilrâ, Zaitrà, Zailrl,
Zailfi, Zait sa, Zail si, Zaitsê, Jaisà, faisoe, couture, action de
coudre.
Djalan, Batak : Datait, Makassar : Lalan, route, chemin.
Ulan, Lâlanâ.
Djalan, vagabond, égaré ; Javanais et Batak : Djalafi,
femme débauchée. Djafiga, D^afigad^âfiga, prostituée, femme
libertine; D^efigad^éiiga, coureur, vagabond. Vide infra
djafigal
Djâlin, tressé avec du rotin ; Tagal : Dalin, attacher. Rari,
Rariii, Rarinà, tresse en paille. Vide supra dalin.
Djampi, médecine, remède ; se dit principalement des
remèdes sur lesquels on a fait des prières pour en assurer l'ef-
ficacité ; Sundanais : Djatnpé, réciter une prière sur une méde-
cine, un malade. Sampi, Samp't, idole, talisman, amulette.
DjaMn, Javanais : Adja, particule vétative. Axa, Ka%a,
Aka. Cf. Blagden sub verbo fo mit 200 : dorit run away into
tfie jungle / aga jôr mak serak*.
Djafigal, défectueux, vicieux. Voir Djalafi.
Djafigal (Mal. et Batak), barbe, menton. Saokâ-Tsaokâ,
Ëawkà, Sau/kt, Sawkè, Èaivku, Sawkâ, menton.
Djankrik, grillon. Afigéli, Afiglli.
Djarifi, filet pour la chasse. Tsârini, Târinl, Sârinî.
Djattth, tomber; Dàyak : Djalo, tomber (en parlant des
fruits). Sakalava N-O : Rati-Drati, écorce légère qui se dé-
tache du bananier.
MALAYO-MALGACHE
VOCABULAIRE I7

Djawi-djawi, Batak : Djabi-djabi, espèce de ficus. Avi-âvi,


nom générique des figuiers.
Djèlâft, attendu. D^ântin, D^âniutâ, arrêt, halte, action d'at-
tendre.
Djêlin, Batak : Djolift, regardé. Dféri, regard.
Djemput, pris avec les doigts. Tsimpun, Tsitnpiinâ, Tsimpinâ,
Timpiinâ, Timpinâ, action de ramasser avec les doigts.
Djeftger, crête de coq. Saftga-Tsafiga, Saftga, Sangii, Sufi-
gu, Stifigiisiifigu, Tsafigu, Tsiiktitsûku, crête, toupet de che-
veux.
Djcràfi, louche, qui a les yeux de travers. Nd\ola, Ngila,
Gila, qui louche, cligne de l'oeil, regarde de travers.
Djilat, Batak : Dilat, Dayak : Djeîap, léché. Lelalrà-Dela-
trâ, Lelatrî, Lelatri, Lelatsâ, Leîatsî, LelaM, Ltlasà, Lelasoe,
Lelakâ, Lelaki, Lelakê, action de lécher. Passif : Lelàfinà.
Djindjifi, porté au bras, tenu dans la main. Tsiijtsin, Tsiy-
tsinà, Tint in, Tiijlinâ, action de porter à la main.
DJOIJO(Dayak), suc, jus. Ro-Dro, Ru, suc, jus de viande,
sauce.
Djolofi, le premier, ce qui précède. D^tilti, visière de cas-
quette, tout ce qui fait saillie, comme l'avant d'une pirogue.
Djofikok, accroupi. D^iiktt, D^nkiid^ûku, Zt'ikti, Zukiixfiku,
D^iiktikâ, Stihikà, courbé, replié en bas, incliné.
Djuliir, action de ramper, mouvement d'ondulation des
reptiles. D^ulukà, D^uluki, D^iilukê, action de passer par un
trou.
Djttmpa, joint, rencontré, coïncident ; Dayak : Supa, trou-
ver. Tstipakà, Tsttpakt, Tstipaki, s'enfoncer,' avancer comme
la terre dans la mer; Tsnfukâ, Tsitfukt, Tsttfukê, action d'en-
foncer, de faire pénétrer dans ; Tsufiittà, Tsufutrt, TstifulU,
action de plonger dans ; Tsapakâ, Tsapakl, Tsapaki, action
d'entrer dans, de pénétrer dans.
Djumput, espèce de mulet de mer. Zumpuft-thntntpuft,
G. FEMAND. — Pbûnitique
malayo-malfacbe. 2
l8 CHAPITRE I

Zumpû, Ztimpunâ, Z'tinpuiu), Zuinpu, espèce de mulet à ventre


argenté.
Djundjttfi, Batak : Djudjufi, posé sur la tête. D^uijd{itn,
D^uudytnà, action de porter quelque chose à découvert.
Djttrtt, angle, coin ; Batak : Durit, bord, côté. Zuru-D^tiru,
angle, coin.
Djtirtt, fonctionnaire, préposé. Antanosi ancien : Zulit,
substitut. Cf. Diction, de Flacourtsub verbo : substituer, ntand-
Xpnlou = nian -f- ^ttlu. Vide infra Stilitr.
Elar Qavanais), aile. Elatrâ, Elatrâ, Elut ri, ElalH, Elalsà,
Elatsi, ElaM, Etasâ, Elasoe. Passifs : elârinà, elâtinâ.
El in, Javanais : Hiliù, incliné de côté, renversé sur le côté,
Batak : llin. Hilan-Kilan, Hilanâ, inclinaison.
Em (Santali), donner ; Khmèr : Ain l donne I Aîné, Ami,
Umé, don.
Eiubitn, rosée; Batak : Ombun, nuée; Javanais : Ebun,
rosée. Ebukë, rosée ; Viinutrâ-Bitnutrâ, Vtiniitfii, Vunittri,
Vttnulri, Vuntitsâ, Vttnttlsii, Vuniilsi, VuniiM, Vtiiiusâ, Vitnusoe,
rosée.
Empii), riz grillé que l'on mange sans assaisonnement;
Tagal : Pipifi, riz vert que l'on fait cuire après l'avoir mouillé.
Merina : Ampémpa, gâteau de farine de riz.
Gagah, fort, puissant. Geka, contrainte, violence; Gayka
= Gaika, Geykya, Geyka, action de contraindre.
Gagak, Batak : Gak, corbeau. Antesaka, Bara, Betsileo :
Gaga ; Antandrwi, Antankara, Maruantsetra, Ranumena.
Sainte-Marie : Gxvaka, Gwakl, Givaki; Merina : Gwayka —
Goaika, Gweykà; Gtveykya; Tanàla : Gogoka; Betsimisaraka,
Bezanuzanu, Vezu : Kwaka ; Antefasi, Mavurungu, Zafisuru :
Kwaki, /ftt'<jfe;Antekungu : hweyka, Antambahwaka, Bara :
Kwakwàka ; Antemuru : Kok't; Côte Est : Kalmkâ in vururi-
kalmkâ.
Gali, bêché, fouillé, creusé ; Dayak : Kali; Batak : Hali.
Hati-Kali, Hadi, tranchée, fosse, action de creuser.
VOCABULAIRE
MALAYO-MALGACHE 19
Ganleh, Batak : Mafiganli ; Dayak : Kantib, filé, être filé.
Heijdri-Keijdri, Heijdri, action de filer.
Gant un (Mal. et Batak), pendu, suspendu. Hanliin-Kantun,
Hantitnâ, suspension.
Gâol (Batak-Toba), banane; Batak-Bima : Gâlo; Batak-
Dairi : Gâluh. Akiiijdrit, Akihjdru ; Sakalava N-O : Katakâta;
Mahafali : Klda. Cf. Sanskrit Kadala, bananier.
Garant, Batak : Sira, sel. Sira-Tsira, Sira.
Garbafi, grande porte ; Batak : Harbafian. Vârafi-Bârafi,
Varavâftan, Varavâran, Varavâranâ, porte, ouverture, entrée;
Varâfianâ, avoir la bouche béante.
Garlmm, Batak : Barlmnt, molaire. Va^afi-Ba^afi, Valait,
Va^anâ, Va^a.
Garuk, gratté, ratatiné. Antankara, Bara, Betsimisaraka,
Merina, Sainte-Marie, Sakalava N-O, Sihanaka, Zafisuru :
Karukâ, Kariikârttkâ, fouille, recherche, action de creuser;
Antesaka, Antambahwaka, Mavurungu, Tanàla : Hara-Kara,
Haran, Haranâ ; Vurimu : Karâfakâ ; Harukâ-Karttkâ,
Harukl, Harukè.
Garufigafi (Batak), arbre. Harùfiga-Karufiga, Harûfigan,
HarAfiganà, Arûfigan, Arûfiganâ %.
Gâtai (Mal. et Batak), Javanais : Galet, gale, démangeaison.
Hali-Kali, Hat in, Halinâ, gale.
Gawttt, fouiller, remuer la terre. Kattkà, Kattki, Kaukê,
Hatikâ-Kaitkâ, Hatikt, Hatikê, Haut ri), Haulrà, Haut ni, Han-

1. Haronga MadagascarUmis. m Arbre à bois jaunâtre et tendre avec


lequelon fait des poutrelles et qui ne pourrit pas en terre. Ses fleurs sont
jauneset tachetées. On fait avec son écorce un remède contre la gale, qui
se prépare ainsi : l'écorce est étendue au soleil après avoir été légèrement
pilée, puis mélangée avec de la graisse de boeuf. Le galeux est ensuite
frottéavec la pommade ainsi obtenue (Extrait de mon manuscrit IX sur
la Boremalgache). »
20 CHAPITREt

tri, Haut ri, Hatitsà, Hautsti, Haulsi, HatiM, Ha usa, Hausoe,


grattage, action de gratter, de ratisser.
Gèlâk, (rire) aux éclats. Tu-héiakh, Ttt-kélakâ, action de
rire aux éclats.
Gilitik = Gilik + èl, chatouiller. Antanosi, Antesaka,
Antambahwaka, Bara, Betsimisaraka, Menabe, Ranumena,
Tanàla : Hilikltikà-Kilikitikâ, Hilikitikt, Hilikitiki; Antankara,
Betsimisaraka Sud, Mavurungu, Zafisuru : Helikétikà, Heliké-
tikî, Hélikélikl; Sainte-Marie : Etikétikâ, Elikétukâ; Ântema-
nambundhi : Hiltlikâ-Kiiftikâ. Cette dernière forme répond
seule exactement aux thèmes malais. Les pré\ .tentes (Etiké-
tikâ', Helikétikà et Hilikitikâ) se décomposent en et, M, hil ==
infixe malais el et hitikà = gitik ; l'infixé malais est devenu
préfixe en malgache. Vide infra gili et gitik.
Gimerinéifi, bruit confus, vacarme. Kir lut sait, Kiriijlsanà,
Kartijtsan, Kariijtsanâ, Kurlijtsan, Kttriijtsanâ, Kbjtsan, Kiijt-
sanâ, carillon, cliquetis.
Gimertab, Gimratak, cliqueter, faire du bruit. Karâlsakâ,
Karâlsakl, Karâtsaké, bruissement, craquement des feuilles
sèches. Gênterlab— Gerlab-{-infixé êm.
Genderâfi, Batak : Difigerah, espèce de tambour ou de
grosse caisse. Lafigurtin, Lafigurtini, tambour.
Genteft, tuile. Hentun-Kenlun, Henlttnà, nom d'une pièce
de bois du toit des cases.
Gentil), mince, fluet, menu. Helri-Kelri, lent à croître, qui
reste petit, rabougri.
Gelar, épouvanté, peureux, tremblant; Batak : Hotar, fris-
sonner, Httttir, secouer. Hitvuità-Ktivullà,Huvulrâ, Httvtttrù,
Htivnlrt, Huvutr'l, Httvtttsâ, Huvtttsti, Huvtttsl, Httvittsi,
Httviisâ, Huvitsoe, remuement, branlement, tremblement. La
forme redoublée Httvtttrûvttirâ est plus fréquemment em-
ployée.
Gigi, dent. Bezanuzanu, Menabe, Sakalava N-O, Sihanaka :
Hihi; Antankara, Bara, Betsimisaraka, Zafisuru : Hi.
VOCABULAIRE
MALAYO-MALGACHE 21

Gigit, mordu, Makassar : Kiki, Koko ; Sundanais : Gegel.


Kaykitrà, Keykitrâ, Kekilrâ, Kekilrâ, Kekilfi, Kekilfi; Saki-
lava N-O, Betsileo : Hehitsâ-Kehitsâ, Hehitsl, Hehitsê, Hehifâ,
Hebisoe, coup de dent, morsure. Passif : Kaykérina, Keykérina,
Kekérina.
Gilaft, brillant, étincelant, éclatant ; Bisaya : Gitan-gitan.
Hiltikâ-Kiltikâ, Hilukiltikâ, Hilutfâ-Kilulfâ, HiliUfilulfâ,
Hiluijtrlltinâ, éclat, éclairs et reflets de lumière projetés par
les objets noirs et brillants.
G/7/, chatouiller. Hili-Kili, Hilibili, Hidihldi, Kidikldi,
démangeaison.
Gilil-an (Tagal), clef. Hili-Kili, Hidi, serrure.
Gilift (Mal. et Batak), tourner. Herifi-Keriû, Herin, Herinà,
Herinl, tour, rotation.
Girgir (Batak), sonore, clair, aigu. Girirîukà, Kirirlukâ, cri
strident, perçant.
Girift (Mal. et Batak), percé, troué. Hirikà-Kirikâ, Hirikt,
Hirtki, petit trou.
Gilih (Batak), chatouiller. Antekungu, Antemanambundru,
Antemuru : Hitikitikâ-Kitikltikà, Kitikitikâ, Hilikitiki, Kitikl-
tiki, Hilikitiki, Kitikltiké; Antandrwi : Hilikilikà, Hilikitiki
Hilikiliki, action de chatouiller, chatouillement.
Gosob, frotté, frictionné; Dayak : Kttsttk. Kaittkâ, Kaittkl,
Kaittki, Kasnkâ, action de frotter.
Goyafi, être secoué. Httxttnà-Ku^ttnâ, Hti^ttn, Htt{ti,
secousse ; Hiiiuijkuiiin, Httitiijkti^unâ, Hmjinguytn, Hu{tiA-
giiytim), secousse violente.
Gidafi (Tagal), devenir vieux. HtiraïUi-Kuranà, Httran,
action de faire des progrès, d'augmenter.
Gttlifi, être roulé, tourné. Httdinà-Kttdinà, Httdin, action
de tourner comme une roue.
Gtiliifi, rouleau. Httlttnâ-Kttlunâ, Hultin, Hurrinâ, Htirttn,
action de rouler, de mettre en rouleau.
22 CHAPITRE I

Gunt'tfi, ciseaux. Heti-Keti.


Gttnéaft, secoué, ébranlé. Hoijtsanâ-Konlsaiiâ, Hontsan,
Hmjtsanâ, Hwjtsan, action de secouer, d'agiter.
Gttntttr, tonnerre. Kulfukâ, Kulftikîi, Kulfiiki, Kulfuki,
Ktilfu, Htitfukâ-Kutfiikâ, Hutfukii, Huthikî, Hnlfttkê, Hntftt,
Kittrukiitrttkâ, Kulfitkiithtkâ, Kttthikuthiki, Ktilfttkiilfukê,
Ku trahit ht, Igtidtinâ, Gtidun, Giidti.
Gurita, polype. Htirita-Ktirita, pieuvre.
Gitrtth, Dayak : Gtirak, bruit de grandes eaux, d'une troupe
de personnes ou d'animaux. *Giiriiru, Gurtiriianâ, Gururùan,
bruit d'une avalanche d'eau.
Haban (Cam), cuivre, Cura : Saban. Saba-Tsaba, Saba.
Habas, effeuiller ; Tagal : Tabas, sarcler. Ava, action de
sarcler.
Habis, fini, achevé. Tapitfà, Tampitfâ, Tapitrâ, Tapilfi,
Tampilfi, Tapilfi, Ta mpil fi, Tapifsa, Ta pi tsi, TapiM, Taptsâ*
Tapisoe. Passif : tapériita.
Habit, cendre ; Batak : Habu, gris. Mavu, cendré, gris.
Hadap, Javanais : Adlp, vis-à-vis, en face. Alfikâ, Alrikâ,
Atfikl, Atfikê. Passif : Alrifinâ, Atrébinâ,
Halap (Batak), aller chercher quelque chose pour quel-
qu'un. Atakâ, action de prendre, d'aller chercher quelque
chose. Le passif des dialectes orientaux, alàfanh, est à peu
près tombé en désuétude.
Halaw, chassé, expulsé. Lett, Léo, vaincu.
Haltiman, le front, le devant. Ultian, Ultianâ, en face.
Hambuwafi (Batak), hurler (en parlant d'un chien). Vuvù-
Bnvù, aboiement.
Hampar, étendu, déployé ; Batak : Hampar, éparpillé.
Ampatfâ, Anipatrâ, Ampatfi, Ampalfl, Ampatsâ, Ampalsl,
Ampatsi, Apasâ, Apasoe, état de ce qui est étendu, allongé.
Passif : Ampârinâ.
Hampedù, fiel, bile. A féru.
MALAYO-MALGACHE
VOCABULAIRE 23

Hampelâs, Batak : Aiiipolas, ficus dont les feuilles rugueuses


sont utilisées pour polir le bois en guise de papier à verre.
Ampâli.
Hafiat, chaud, brûlant. Hayfi-Kayfi, Haynà, Heynâ in
Imyriaiidru — Imiriaijdrtt, chaleur du jour, ardeur du soleil.
Ha miy (Tagal), ourdir. A ni, ourdissage de la trame.
Hanir. Voir Anir.
Hanlar, porté. Atilfâ, Alitrâ, Atitfl, Atitfi, Atitsà, Ali tsi,
Atil si, Atisâ, Atisoe, action d'apporter. Passif : Atéranà, Até-
rinà.
Harap, être espéré ; Batak : Harap, être dans l'attente.
Aratfâ, Aijdfatfâ, il est à souhaiter que.
Hâri, jour; Cam : Harêi. Hari, jour, soleil, in Zafia-
Mri, le dieu du jour, du soleil ; Antambahwaka ancien :
Heréhi, soleil. Vb intervocalique n'a d'autre objet que d'em-
pêcher la diphtongaison des deux voyelles finales : Heréhi —
Heréi. Cf. Sanskrit : Hâri.
Hari (Tagal), souverain. *
Andri, Andrianâ, Aijdrfan,
Aijdriâ, souverain, prince, noble.
Hali, Batak : Hâte, coeur. Ali, foie, ce qui est au dedans,
moelle.
Hènifi, limpide, pur, droit. Héni-Kéni; licite, légitime (en
parlant des époux).
Hidam, appétit, envie (de femme enceinte), désirs sensuels;
Batak : Ldam. lia, action de désirer, d'avoir besoin, de cher-
cher. Filâna —/ -f- ila -f- ana signifie concupiscence, pas-
sions ; occupation, métier au moyen desquels on se procure
le nécessaire ou on arrive à la fortune.
Hidjaw, vert. Itsu, Etsu.
Hidttfi, Dayak : Uroft, nez. Orofi, Uni fi, Urttfitt, Urttn,
Urunà, Uni; Orttkâ, Oruki'i, Oruki, Ornké, Urukâ, Urukh,
Untki, Urttkl, action de flairer, d'embrasser en flairant.
Hila (Tagal), chanter. Hira-Kira, chant.
24 CHAPITRE I

Hilafi, être perdu. Hllafi-Kilafi, Hi'lan, Hilanâ, état où on


est sur son déclin, état de mort. Ne s'emploie dans ce dernier
sens qu'en parlant d'un roi.-Le protocole royal de certaines tri-
bus ne permet pas de se servir de mali, mort, lorsqu'il s'agit
du souverain. C'est un des nombreux exemples de tabous lin-
guistiques.
Hili (Tagal), désir./r/.
Hilir, descendre une rivière, couler. Ilin, Ilitu),, Ldin,
Ldinâ, action de descendre, de couler.
Himpun, Batak : Hemptin, assemblé, réuni. îmbun, Lmbitnâ,
vie en commun.
Hifia (Tagal), respirer. Ayft, Ayii, Ayn, Ayfiâ, Aynâ, Ayna
— Ai
mi, Eyfi, Eyn, Eyn, Eyftâ, Eyîtâ, Eynâ, vie, souffle.
Hintey, être écouté, épié; Batak: Hinté, action de consi-
dérer quelque chose. Eijti, action de regarder.
Hiris, Batak : Iris, coupé en morceaux plats, haché, taillé.
Iritfâ, Lrilft, Irilfl, Iritsâ,, Lrîtsl, Irilsi, Lrisà; Irisoe, action
de couper les petits bois, de défricher. Passif : îrilanâ.
Hisafi, ouïes de poisson. Hisaii, Hisan, Hisanâ.
Hisap, sucé, humé. Vide infra êeiap.
Hitam, Tagal : Llint, noir. Antanosi ancien : Iijlim; Iijtin,
Iijlinâ, Inli, Iti, noirceur. Passif : Lntiminâ. Mainli = ma
-f- iijfi fait, au contraire, au passif : maiijtisinâ.
Hiyaw, requin. Akttt, Akéu.
Hogas (Tagal), laver. U%a, action de laver.
Hohak (Batak), crachat expectoré. Kolmkà, Ktdmkâ, Ktdmkî,
Ktifmkê, toux.
Hoîah, badiné, folâtré. Ula, turbulence, agitation.
Httbnfi, lié, joint. Vufia-Bufia, Vttna, Vttfiti, Vttni, Vuki,
noeud.
Httdafi, Batak : Udafi, crevette, écrevisse. Orafi, Oran, Ora,
Uran, Uranâ.
Hudjan, Batak : Udan, pluie. Oran, Ora, Uranâ, Uran,
Ura.
VOCABULAIREMALAYO-MALGACHE 2$

Hudjat, insulte. (/-////, U^ttnâ, malédiction, imprécation.


Hudjun, bout, pointe, extrémité. Oron, Uran, Urtinâ,
pointe qui s'avance, cap. Cf. Mal. hàdjufi tânah = Malg.
Uruiitâni (litt. : pointe de terre), cap, promontoire.
Hudon (Cam), merle. Hurihwi, Hurûvam), merle cendré,
Hypsipetes Madagascariensis ; Betsimisaraka : Urôva, Orôva,
Rêva; Antankara, Bara : Tsikuri'tva', TsikurAvait, Tsikttrûvanâ;
Sakalava nord : Sukitréva.
Hitktir. Vide infra Ukitr.
Httlam, mélange, Batak : Uram, nom générique de tout ce
qui se mange. Haru, action de mélanger. Passif : Harùinà.
Httlat. Vide infra Ulat.
*
Huit, derrière. Ori, Ortan, Orianâ, en graphie usuelle :
Aorlanâ.
Htilu, Batak : Ulu, tête, chef. Lulm-Dulm, tête; Lfilm-ni,
chef.
Hundjam, fixé, planté, enfoncé. Aijd^iin,Ai}d\unâ, port droit
et fixe.
Htttai), Batak : Utafi, dette. Ota, Uta, faute, péché. CL
Mal. dosa, péché > Malg. trttsa, dette.
. Htiyttfi, ondoyer, rouler (en parlant d'un navire). Ufin,
Uyiiâ, Uu^biti^inâ, action de pencher d'un côté comme les
mâts d'un navire qui roule, de tituber comme un ivrogne.
Ibay (Tagal), nausées. LvM.
Ikat, Batak : //*>/, lien, attache. Et fa, Etra, Etfl, Antesaka :
Kutfa', Betsileo : Fi-étsa, ceinture, sangle.
Ikor, Batak : Unir, Dayak : Ikob, queue des animaux. Uhi,
Ubu.
Ilatt (Tagal), lumière. Iltt.
M, sperme (Blagden, sub verbis semen hominis). Léli, coït.
Imbah, ajouté, de plus. Ambi, plus, surplus, excédent.
hia (Batak et Tagal), mère. Nhti, Néni, Inén't, hua, R-éni.
Inda (Tagal), mère. Eijdfi, Yendfi.
26 CHAPITRE I

////, ce, cet, cette, ces. Ifii, lui, Lui.


Ipon (Tagai), assembler. Fumpi'in, Fumpiinâ, action de
réunir, de mettre en pelote (en parlant du fil, de la ficelle).
La quantité de fumpiinâ indique une forme redoublée <
f fina.
Irup, Batak : Idttp, Bugui : Irak, humé. Tfuka, Trttka,
action de humer. Passif : trùfina, inihina.
Isab, asthmatique, court d'haleine. Èatfa, Vezu : Tstiakâ,
asthme, toux; Satrasâlra, respiration haletante.
Isi (Mal. et Batak), le contenu d'une chose. Iii, Isi ; Miii,
M(si, il y a.
Itu, ce, cette, ces. ////.
Jya, il, elle. Vide infra les pronoms personnels.
Ka, Batak : Palm, préfixe ordinal. Faim.
Ka, à. Ha, cf. Ha-tratra, jusqu'à la poitrine.
Kalh'h (Javanais), tous ; dam : abih, tout, tous. Avi, Abi,
Yabi, Ziâbi, l\iàbi.
Kabok attacher (Blagden sub verbo lo bt'nd). Anakara :
Akiifu, action d'attacher.
Kabul, Batak : Habit, brouillard, nuage. Hibttkâ-Kibttkâ,
Hibuki, Hibuki, Hivukâ, Hivuki, Hivukt, gros nuage noir.
Kail, Batak : Habit, Tagal : Kavit, crochet, pointe recour-
bée. Havilfâ-Kavitfâ, Havilrâ, Havitft, Havitfi, Havitsâ,
Havitst, H avi tsi, Hav'tsâ, Havisos, crochet, fer pointu. Passif :
Imvitina, fmvlrina.
Kakak, Batak : Kaha, Haka, soeur aînée, frère aîné, terme
de respect employé à l'égard d'une personne plus âgée. Ikâki,
Ikyâki.
Kakas, gratter la terre comme les volailles. Hehi-Kehi,
action de gratter la terre avec les pattes, les griffes. Passif :
hehé^ni.
Kaktira, tortue de terre; Batak : Kttra-kura, Hura-hura,
petite tortue aquatique. Sokatfâ, Sukatfâ, Sttkalrâ, Stikalri,
VOCABULAIREMALAYO-MALGACHE 27

Èukalfi, Ètikatsâ, Stikatsî, ÈukaM, Sttkakâ, Antanosi : Tsti-


kâkâ, Mahafali : Tsakâfi, Antankara : Atsâfi, tortue de terre.
Les formes Mahafali et Antankara sont, sans doute, celle-ci la
*
métathèse de celle-là : Tsakâfi — Kalsâfi=* Halsâfi—Atsâfi.
Kata, Batak : Hâta, scorpion. Hala-Kala.
Kalalâwa, Kalalâwar, chauve-souris. Betsileo : Kananâvi,
Kbntnâvê.
Kalambit, espèce de chauve-souris. Manâvi, Anâvi.
Kalafi, Batak : Hàtafi, ce qui sert à étançonner, à soutenir.
Halan-Kalan, Ha la m), Katan, Kalanâ; Akàta, Akâlan, Akâ-
lanâ, escabeau, coussinet.
de —
Kataw, peur que. Aijdrâw, Aijdfôw Aijdrao, Aijdfâ,
Faijdfâw, Faijdrôw— Faijdrao, Faijdfô.
Kalis, pelé, écorché. Haratfâ-Karalfâ, Haratrâ, Haralfi,
Haralfi, Haralsâ, Haratsi, Haralsi, Ha rasa, Harasee, action
de raser les poils; Haré%i-Karé<a, rasoir. Passif: Harâsanâ,
Harâlanâ.
Kalolova (Tagal), âme. Lidu-Duîu, esprit, papillon.
Kambar, jumeaux. Kamban, Kambanâ, Kamba, Hambaii-
Kamban, Hainbanâ, Hamba ; Kambin, Kambinâ, Kambi,
Ilambin, Hambinâ, Hambi, corps étranger adhérent à un
autre.
Kambifi, Batak : Hambifi, Bugui : Bembe, chèvre. Bifigi,
Beftgi, Beyfigi.
Kami, nous. Vide infra les pronoms personnels.
Kampnfi, endroit clos. Ktimbun,Kumbtinâ, Httmbun-Kttm-
bt'ii, Htimbunâ, action de fermer par une clôture.
Kamti, vous. Vide infra les pronoms personnels.
Kamûdi, Batak : Hamudi, gouvernail. Hamiiri-Kamtiri.
Kânan, Nias : Gambolo, côté droit. Havân-Kavàn, Havâ,
Havânâ, Havânaitâ.
Kandji, amidon liquide, empois ; Batak : Gandji. Créole de
l'île de La Réunion : Caitjé, créole de l'île Maurice : Cantf,
amidonner.
28 CHAPITRE 1

Kapal}, hache. Kapa, action de défricher.


Kara, Batak ; Hara, tortue à écaille. Hara-Kara, écaille de
tortue.
Karafi, Batak : Harafi, corail, rocher de corail. Harafi-
Karafi, Haran, Haraiiâ, Hara.
Karat, Batak : Harat, rouille. Herikâ-Kerikâ, Heriki, Heriki.
Passif : heréfinâ.
Karofi, sac, poche. Harofi-Karofi, Harun, Ha mm), Kqijdfa,
sac, panier, corbeille.
Karuniya, faveur, don, bonté. Antanibahwaha ancien :
Kernnâ, bon. Cf. Sanskrit : Karuijya.
Kasih, Batak : Hasi, aimé, affectionné. AH, Asi : respect,
vénération.
Katara, Kawi ; Tara, transparent. Tttmaratâra = taratâra
-f- infixe uni.
Katiab, Katiyab, Batak: Gidïk, Javanais : Ketek, aisselle.
Helikâ-Kelikâ, Helïkt, Hetikiï Helek; Antankara : Selikâ.
Katik, périt ; Javanais : Kedik ; Batak : Helek. Antekungu :
Kidi ; Bara de Ihusi, Fierena : Kedi; Bara et Zafisuru : Kidi-
kldi; Antemuru, Antesaka : Kidikidikâ; Antefast : Kidikâ,
Kfdikt; Betsimisaraka Nord et Sihanaka Ouest : Kftikâ; Dia-
lectes à liquide : Keli; Bara d'Ambalavow, Betsileo : Kell;
Antankara, Menabe, Sakalava N-O : Heli, Helihéli; Mavu-
rungu : Hili; Sakalava N-O (sud-est de Majunga) : Eliéli;
Imerina Sud (Anusibe) : EU.
Kaéa, du verre. Hatsa-Kalsa. Cf. Sanskrit : Kâca.
Kuwait, compagnon, associé; Batak : Hawaii, troupe de
sangliers ou d'éléphants. Havanâ-Kavanâ, Havan, Havà,
Hava, parent, allié, ami.
Kaya (Tagal), attirail de chasse. Haqt-Kaxa, chasse, pèche
au filet.
Kaya, riche, grand, noble. Hay-Kay, Hey, état d'être puis-
sant. Cf. Flacourt, Dictionnaire sub verbo puissant, ommahai
» on -f- ma -f- Imy.
VOCABULAIREMALAYO-MALGACHE 29

Kayit. Vide supra Kait.


Kaytt, Batak : Hayii-Kayu, du bois, arbre. Vurimu : Haytt-
Kayu; Ha^u-Ka^u; Vurimu : Kakâyu, Côte Est : Kakâyt,
arbre.
Kebok, fatigué (Blagden sub verbo : tired). Anakara : Tfo-
vttkâ < Huvttkâ .
Kibôk, coupe, gobelet, Cam : Kapuk. Kapwâka, Kab-
wâka.
Kekel, avare, chiche. Vide infra Kikir.
Kêlainârin, hier. Côte Est : Lumâli; Antambahwaka, Ante-
kungu : Lomâîi ; Vurimu : Lu mal n; Merina et Côte Est :
Umâli; Betsileo : Umâle.
Kêlifikifi = Kiiikift -f- infixe et, petit doigt. Betsimisaraka
Sud : Hiijkifi-Kiijkifi ; Betsimisaraka de Mahanuru : Hiijkin;
Sakalava N-O, Sihanaka Est, Betsileo : Kiki; Antefasi, Ante-
muru, Antambahwaka, Betsimisaraka Nord, Vurimu : Iijkin,
Itjkinâ ;Mxvurungu, Antemanambundru, An tandrwi. Zafisuru :
Jki ; Vezu : Aktki ; Antankara, Bara, Menabe, Sihanaka :
Aijkibi; Fierena, Merina, Sainte-Marie, Anki, petit doigt de
la main, doigt.
Kelintat, clitoris. Kiijdi, vagin.
Kelok, sinueux. Hélttkâ-Kilukâ, Hetttkî, Helttki, Helu,
sinuosité.
Kemâb, urine. Antâni.
Kembafi, étendu, déployé. Hembafi-Keinbafi, Hembanâ,
Hemban, Hemba, Heva, action de flotter dans l'air.
Kémiir, Kttmur, action de se rincer la bouche, Tagal :
Momog. Hfimukâ-Kt'tmukâ, Humtikt, Humttkl.
Kende, cacher (Blagden sub verbis to bide). Anakara :
Keijda, action de se cacher.

t. L'alternance b-lr est fréquente à l'initiale dans les dialectes orien-


taux.
30 CHAPITRE I

Këttifi, Tagal : Kilay, sourcil. Hâijdfifi-Kâijdfifi, Hatjdrin,


Haifdrinâ, Haijdfi, front '.
Kenéafi, raide, tendu, fortement tiré. Heijd^afi-Keijd^afi,
Heijd^an, Heijd^anâ, Heijdça.
Kirâbtt, boucle d'oreilles. Kivifu, Kiviri.
Kerâfi, coquillage. Ankara, Akôra, Akiira, Akiiran, Akiirani,
Akiirani, Karafi, Kàran, Karanâ, Karanl, Kurtikanâ, Kuri't-
kanl, Karâkttnâ, Kiijdrânttnl, coquillage, coquille, coque.
Kirâs, fort, violent. Héri-Kéri, Hiri, force, violence.
Passif: Here\inâ.
. Kertt (Blagden, sub verbo Back 4), derrière. Kuktiru,

1. Le ms. VII de la Bibliothèque nationale mentionne dans un vocabulaire


bilingue (cf. G. Ferrand, Un texte arabico-tr.algaclxdu XVI*siicU, p. 385), le
compose vulun-tsaijdrin, litt. : poil du front, sourcil. Brandstetter, dans son
Prodromus, p. 63, décompose l'expression précédente en valu -f- n -f- sau-
drin, conformément à la loi habituelle d'alternance de s-ls à l'initiale. Je ne
pense pas que la restitution de tsaudfin en une forme initiale saijdfifi soit
justifiée. D'après la loi d'dternance spéciale aux dialectes orientaux, h alterne
fréquemment avec tr et quelquefois avec ts : vuan-lfatafan, fruit du bada-
niicr — vua -f- « -f- tntafan, vuhin-lsaudfin = valu -f- « -f- txnjdfiii. Le
vocabulaire dums. VII donne, du reste, immédiatement avant vatun-lsaudfin,
Ixnjd'rin=. Merina : hatjdrinâ, front. Il me semble donc préférable d'admettre
que parallèlement à l'alternance habituelle handfin-kandfin, Merina : hatjdrinâ-
kandrinâ, il en existe une seconde : Ixtijdfin-tsaudfifi, dans les dialectes
sud-orientaux, de même que nous avons en Betsimisaraka : haldfan:tfalâ~
fan parallèlement à Merina : Ixildfanâ-kaldfanS.L'alternance de If et ts est
un fait constant en dialectologie malgache. Nous en avons d'innombrables
exemples à la finale : tahutfâ — talmlsâ, où ces phonèmes sont interchan-
geables. Comme la formule If < s ne peut être admise en dialectologie
malgache, la formule ts < If < *ne peut pas l'être davantage. En l'espèce,
*
je considère que tsaudfin représente un ancien tfandrin < txnjdrin, d'où,
en dernière analyse : ts < tf < //. La phonétique des dialectes orientaux
me semble autoriser cette dernière restitution d'après laquelle on peut éta-
blir la courbe : isandriA-*tfaijdfin-lxiudfiH < Mal. kèttin, parallèlement à
Ifalafati'ltalafan < Mal. kttapah.
VOCABULAIREMALAYO-MALGACHE 31
Kukôru, bas de l'échiné, croupe ; Ktitfikûtfi, Kulfikiilfin,
Kutfikiitfini, croupion des oiseaux. Cf. infra Krâ\
Kêrtit, ridé. Hérulfà-Kérutfâ, Herutrà, Herukâ, Kerutfà,
Kelrtina, Keijtruna, Kelfitfi, Ketftt, rides.
Kesab, opprimé, accablé. Hitsakâ-Kilsakâ, Hilsakl, Hitsakê,
action de fouler aux pieds, de piétiner.
Kitâpafi, Batak : Ha tapai), nom d'un arbre, Tenninalia
cal lapa. Hatâfan-Katâfaii, Ha ta fa m), Hatâfa, Halâfu, bada-
mier, Tenninalia badamia.
Kett, cent mille. Hétsi-Kétsi, cent mille. Sanskrit : Kofi, dix
millions.
Kikil, Batak : Kilkil, rongé. Kikilfâ, Kikitfl, Kikitfê, Kiki-
Isa, Kikitst, Kikitsi, Kikisâ, Kikisoe, action de ronger. Passif:
Kikirinâ.
Kikir, limé, avare, sordide. Hihilrâ-Kikilrâ, Hihilfâ, Hihi-
tfi, Hihitfi, Hihitsâ, Hibitsi, Hibilsi, Hihifa, Hibisoe, parci-
monie, avarice. Passif : Hiblrinâ.
Kikis, raclé; Batak : Hishis, racler. Hih't-Kiki, action de
racler. Passif : Hihisanâ.
Kilala (Tagal), savoir, connaître. Hilâla-Kilâla, action de
savoir; Là la, su, connu.
Kitat, éclair. Helatrâ-Kelalrâ, Helalfâ, Heiatft, Helalfê,
Helalsâ, Helalst, Helalsi, Helasâ, Helasoj, Tselatrâ, Tselakâ,
D%lakâ «. Passif: *Helâranà, cf. Anetâranâ.
Kilaw, brillant, qui a de l'éclat. îlu, clarté, lumière. Cf.
supra liai.

1. Vidî supra, p. 30, note t. Les dérivations successives : Mal. kilal>


Malg. Matra-tselaka-dielaka,sont toutes en faveurde l'hypothèse émise dans
la note précitée. II est bien évident que d&laka ne représente pas, confor-
formément à l'alternance habituelle, un ancien *%elakaet qu'il doit être, au
contraire, rattaché à helàlra < Mal. kitat par l'intermédiaire de tselatrâ,
probablement issu lui-même dt*lf<ttalra < Matra.
32 CHAPITRE I

Kima, Batak : Hima, gros coquillage, Cfmnta gigas f. Rigg.


Hima-Kinta.
Kinan (Dayak), manger; Tagal : Kanin, nourriture. Hlitan,
Htnanâ, Hina, Hânifi, Hânin, Hàninà, Hâtti, nourriture.
Vide infra Makan.
Kipas, Batak : Hipas, éventail. Himpa-Kimpa, ventilation.
Passif Himpâinâ au lieu de la forme attendue : * Himpâsinâ.
Kiri, Nias : Gambera, côté gauche; Tagal : Kaliva, à
gauche. Havla-Kavla, côté gauche.
Kita (Tagal), voir. Hila-Kita, vu.
Kita, nous. Vide infra les pronoms personnels.
Koa (Dayak), dire. Hwi.
Kokay (Tagal), creuser. Httbi-Ktthi, Uhi, action de gratter
la terre.
Kop-kop (Bisaya), couvrir, recouvrir. *Hulra > Impératif :
hufi, ferme, recouvre! in Ms. VILT, f° 35 verso.
Korob, Sundanais : Kerek, action de ronfler. Erulrà, Erotfà,
Erutfa, Erutfii, Erutft, Ertttfê, Eratsâ, Erutsit, Ertttsl, Eru Isi,
Erusâ, Erttfaj; Betsimisaraka nord : Hcrulht-Kerulfti ; Anta-
nosi : Herutsi, ronflement. Passif: *Ertitanà, cf. Ieriitanâ.
Koéak, secoué, agité, comme on secoue un vase dans lequel
se trouve un liquide. Kutfaka, Kutfakl, Kulfaki, bouillonne-
ment trayant de la soupe dans la marmite ; Kulfan,
Kulfanâ, Kttlranâ, agitation, trouble, tumulte.
Krâ*, derrière (Blagden sub verbo : Back 4). Anakara :
Aijkirâ, derrière, cadet. Aijkirâ est probablement un adverbe
composé de an -f- hirâ signifiant litt. : par derrière, au derrière
de. Avec le sens de cadet, il peut être interprété par oij-kirâ,
en malgache moderne : au-kirâ == on > an, celui qui ; hirâ
(est) derrière (l'aîné), celui qui vient après l'aîné.
Krifiet (Javanais), Kawi : Har'tfièt, sueur. Ufiilfà-Db'iitfâ,
Dinitfâ, Dinilrâ, Lifiitft, Difiitft, Linilft, Dihitfl, Lifiitsâ,
Liftitsâ, Lin itsi, Lifiilsè, Lii'tisâ, Difiisâ, Liîiisoe, Dii'tisoe, sueur,
transpiration.
MALAYO-MALGACHE
VOCABULAIRE 33

Kubdk, pelé, dont on a enlevé l'écorce. Uvan, Uvaità,


Uvakâ, copeau; Ompakâ, copeau, petit éclat de bois.
Kubuk, seau, cruche à eau; Kêbôb, coupe, petit vase. Ta-
kiibukâ, Ta-kûbukà, Ta-kiîbitkî, Ta-biibukâ, Ta-hiibukû, Ta-
bùbukl, Ta-kibukâ, marmite, cruche à gros ventre et col étroit;
Ta-kibukâ, plein, bondé comme une vessie; Hlbitkâ-Ktbukâ,
Htbakâ-Klbakâ, plein, bondé, énorme comme un corps gonflé.
Vide supra Kibâk.
Kuda, cheval. Antambahwaka ancien : Kalia.
Ktidjur, pique à large pointe employée pour la pêche;
Batak : Hudjttr, lance. Haijlsum-Kaijtsuru, harpon pour la
pêche; Akiitstt, AijkéSo, hameçon.
Ktidub, nuque; Batak: Huduk, le derrière d'une maison.
Hatiikâ-Kalukâ, Hatttkù, Hatolâ, Haliiki, Halukl, nuque;
Ktitfu, Holfii-Kolfu, Htitftt, talon, cheville, sabot du cheval
ou du boeuf; Kit ru, Katfn, cheville du pied.
Kttdiifi, estropié, mutilé d'une main ou d'un pied. Ktilun,
Ktdttiiâ, Gtdtin, Gulitnà, estropié, qui a perdu un membre ou
la queue. Cf. avec le même sens, Merina : Ftilunâ, Bitlunâ.
Ktiku, ongle. Antanosi, Bara, Betsileo, Fierena, Merina,
Sakalava N-O, Vezu : Hiihii-Kubu; Antefasi, Antemanam-
bundfu, Antemuru, Antesaka, Antandrwi, Mavuruhgu,
Ranumena, Tanàla, Zafisuru : Va^a-kûbu, litt. : molaire
ongle ; Menabe : Fa^aij-kiibu ; Antekutigu, Bezanuzanu :
Vaijd^a-kâhu ; Antambahwaka, Antankara, Betsimisaraka,
Sainte-Marie, Sakalava N-E, Sihanaka : AfigAfti; Maruantse-
tra : Afigâfi; Sakalava d'Anuruntsanga : tigufu ; Sihanaka
Ouest : Angtigtt.
Kuktir, serre, griffe. Dialectes sud-orientaux anciens et
quelques dialectes orientaux modernes : Htibiitfâ-Kuhiitfâ,
Hubtttfti, Httbutfl, Htihulfè, Htihntsâ, Httbtitsù, Htibutst,
Htibtilsê; Betsimisaraka Sud, Bezanuzanu, Sihanaka : Httfigtt-
trâ, Httfigutfit; Antefasi, Antemuru, Antambahwaka, Betsi-
G. FERRAND. — Pbytûtiqtumatajo-matgaebe. j
34 CHAPITRE I

misaraka Nord, MaruansetFa, Menabe, Sainte-Marie, Sakalava


N-E et N-O : Ofigtttfâ, Utigtttfà, Ungutfi'i, Ufigutfi, Ufigu-
tfè; Merina : Tufigutrâ; Betsileo : Ttifigutsâ, Ttifigusâ, Tufi-
gusoe, pied, jambe, patte. Bien que le sens du malgache et du
malais diffère sensiblement, ce rapprochement ne me parait pas
contestable. Le vocalisme différent de Mal. Kaki, pied, patte,
ne permet pas de l'apparenter à Malg. Htihutra. Ktikttr, au
contraire, est pleinement satisfaisant au point de vue phoné-
tique ; le sens de serre, griffe n'est pas si éloigné de celui de
pied, patte, jambe, pour que cette identification puisse être
rejetée.
Ktilal, champignon. Hulatrâ-Kttlalrâ, Holalfâ, Holatfî,
Holalfè, Holalsâ, Holatsl, Holalst, Holasà, Holasoe.
Kttltlifi, à l'entour, entouré; Batak : Htililift. Kudldin,
Kttdldinâ, Merina : Hiidfdinâ-Kudldinâ.
Kttlil, Batak : Httlifi, peau. Htiditrà-Kudilrâ, Httdilfà,
Hudilfl, Htititfl, Hudilfi, Httlilfi, Huditsâ, Hulitsâ, Httdilsl,
Httlilsl, Httditsi, Hulitsi, Httdisâ, Htidisoe. Passif : Hudfrana.
Ktimis, Batak : Gtimis, Buguî : Sumi, moustache. S tint ti-
tra, Siimulfâ, Somutfâ, Su mut h), Somutfû, Èumtttfl, Somtt-
tfi, $u mut sa, Stimutsù, Suinitlsl, Sttmtttsê, Suinttsà, $uinttsoe.
Passif : Sttmfirinà.
Kûmtir. Vide supra Kinu'tr.
Kttnifi, Batak : Httnifi, jaune. Vufii-Biifii, Vunil.
Ktinlul, Kent ut, Dayak : Ketttt, Batak : Hitiilut, Tagal :
Otot, pet. Hetulrâ-Kttulrâ, Etttlrà, Helutfâ, Etulfâ, Hettttfii,
Etttlfi't, Hctutft, Ettitft, Heltitfê, Ettitfê, Helutsâ, Etutsâ,
Het ut si), Elut SI), Helutsl, Etui si, Hetulsi, Etitlsê, Heltisâ,
Et usa, Hetusoe, Et usa. Passifs : *Helûranâ, *Ettiranâ, cf. A fige-
ttiranâ.
Kttitttn, Batak : Ktinukun, Kanukun; Bisaya : Kiinu, pour

ï. Vide înfra Mal. Kupas > Malg. Vuji-Bufi.


VQCABULAIREMALAYO-MALGACHE 35

marquer le doute. Httnit, Hunttkâ, Httnukii, Htinttki, Huntikê,


dit-on.
Kupak, pendantes (des mamelles). Hufakà-Kitfakâ, la queue
des moutons; Kupàkâ, Hnpakâ, Upakâ, action de tomber de
soi-même.
Kttpas, Batak : Httpas, pelé, décortiqué. Kttfu, Ufi, action
de décortiquer, Viifi-Bufi, action d'éplucher; Antekungu,
Menabe, Merina, Sihanaka : Akfifa, cosse des grains et des
légumes; Ranumena, Sakalava N-O : Aktifu; Sainte-Mairie :
Afigâfu; Antambahwaka, Antanosi, .Antemuru, Antesaka,
Betsimisaraka, Tanàla : ÙftiHâ, Ûfukt'i, Ûfukl, Ûfitki; Ante-
fasi, Antemanambundru, Bara, Mavurungu, Vurimu%
: Ufikh,
*
Ufikl. Passif : Vuâsanâ < Viifàsanâ < Vùfi.
Kupifi, oreille. Vide infra étipifi.
Kttrap, Batak- : Gurap, dartre. Kida ; Kurofan, Kttrôfaitâ,
pellicule, balle du riz.
Kûrufi, Batak : Hurufi, enclos, enfermé. KtirAfigu, Kirûfigu,
état de ce qui est replié en dedans.
Ktitti, Batak : Htilti, pou. Haw-Kaw, Hao, How, Ho.
Kttwâta, embouchure de rivière. Huâta-Ktiâla, Htiwâla,
baie.
La (Bugui). préfixe des noms propres. Ra. Cf. Kern, De
Fidjitaal, p. 163 sub verbo et 164 sub raltt.
Labti, Batak : Tabu, calebasse, courge, citrouille. Tavu.
Sanskrit : Alâbtt *.
Labttb, Batak : Dabu, tombé. Lavu-Davtt.
Lagtt, chant, mélodie. Rafigtt.
Lab, particule. La, Da.
Labal (Tagal), Javanais : Dahal ; tout entier. Rehélra-Dre-
Ijélra, Retxtfâ, tout, tous. Vide infra Sa labal.

r. Pour le passage de / à I en sanskrito-malais, cf. infra le chapitre sur


l'élément sanskrit au mot alàbu.
36 CHAPITRE I

Lakad (Tagal), marcher; Bisaya : Lakaw, aller. Leha-Delm,


action d'aller, marche, mouvement; Antanosi ancien : Liya;
Lia, Dia, pas.
Lakau(Cam), prier, supplier; Dayak : Lahi. Lahu-Dahtt,
Lai», prière.
Laki-lâki, Tagal : Lalaki, homme. Labilâbi-Dahilâbi, Lehi-
lâhi,Lilâbi; Lâhi-Dâhi, Betsileo : Lâbe, mâle.
Laîa. Vide supra Kiîala.
Lai ut, Javanais : Laler, mouche. Lalitrâ-Dalilrâ, Lalitfà,
Lai il ri, Lalitfi, Lalitsâ, Lalilsi, Lalitsê, Lalisâ, Lalisoe.
Lalcy, Javanais : Loti, négligent, inattentif. Anakara : Miva-
nadali, oublier.
Laltt, passé. Lalu-Dalti, action de passer.
Lama, Blagden sub verbo Old 21 : Lahttn, longtemps.
Anakara :rLanu.
Lampey, grêle, fluet. Lampatfâ, long et fluet.
Lamûsir, Batak : Ramusir, les intestins, chair d'un animal
le long de l'épine dorsale. LamiiSi-Damiiii, Lambtiii, Lamtisin,
LamAsiiiâ, dos.
Laintil (Cam), espèce de prunier. Lamiili-Damiiti.
Landak, hérisson. Tai/dekê, Taijdrakâ, Taijdfakè, Tfay-
dfakâ, Tfaijdfakt, Tfai/dfakê, Centeles setosus.
Landâsan (Mal. et Batak), enclume; Javanais : Landes.
Landayian-Daijdayçan, Laijday%tiiâ, Landéy^an, Landiyxanà,
Laijdé^an, Laijde\anà.
La fie (Batak), nager; Bisaya : Langoi ; Dayak : Tanguy.
Là nu, Lan n, Lumâfiit, Lumânii = Lântt -f- infixe uni, action
de nager.
Lafiit (Mal. et Batak), ciel. Lafiitfâ-DafiUfâ, Lanilrl, Lafii-
tfi, Lafiilsâ, La rit isi, Lafiitsi, Lan isi), Lafiisoe, Merina : Lairilrâ.
Lankah, pas, enjambée, franchi; Batak '.Lanka, voyage;
Makassar : Lifika, aller. Lika-Dika, Dika, action de franchir,
de passer par-dessus. Cf. Sanskrit : Lafigh.
MALAYO-MALGACHE
VOCABULAIRE 37
La use (Batak), porter quelque chose sur les épaules. Laud^a-
Dandça, action de porter sur les épaules.
Lanlak, enfoncé. Lentikâ-Deijlikâ, Leijtiki, Lentiki, Leijlifi,
Leitlin, Lent in à, Leijlini, Leijtitft, Leijti, Lelin't, Leli, submergé,
enfoncé, englouti.
Lapar, Batak : Rapar, faim. Refitnâ, qui a faim, affamé.
Lapai (Tagal), rassembler, réunir. Lafalrâ-Dafalrâ, Lafa-
tfà, cran (d'une crémaillère), marche d'escalier; Lafitfâ-Dafi-
Ifâ, Lafitrâ, grappe, régime (ne s'emploie que pour les ba-
nanes). Lafalra et Lafitra désignent un certain nombre de
choses réunies ou l'unité d'une série de choses formant un
tout. Celui-ci avec le préfixe bu : HtilâHtrâ a le séné de
section, rang, classe, caste.
Lapib (Mal. et Batak), natte sur laquelle on s'assied. Lafi-
kâ-Dafikâ, Lafikî. Lafiki, natte, matelas, paillasse.
Larafi, Batak : Rarafi, défendu, interdit. Rara-Dura, pro-
hibition.
Larat, Batak : Raral, disséminé. Ràralfâ-Drâralfâ, Raratft,
dispersion ; Rârakâ, Rarakl, Raraki, tombés et dispersés çà et
là; Bttrârakâ, se dit des liquides se répandant. Passif : *Rarâ-
fanâ, cf. Weber, Dictionnaire, impératif passif : Rarâftt.
Lan, courir. Betsileo : Réy-Dréy, course, action de courir.
Laro (Tagal), jouer. Lalâ-Dalâ, Lalâw, Lalâw, Lalâo, Lolô,
jeu. Vide supra Dota.
Lâub, vivres, pitance, ce qui se mange avec le pain ou le
riz. Lawka, Lowka, Laoka, Loka-Doka, nom générique des
mets, assaisonnement du riz.
Làttt, Batak : Labttt, la mer. Alâtttfâ, Alâutrà, Alâtttfti,
Alântft, Alâutfê, Alàtilsâ, Ala ut su, Alâttlsl, Alaulsi, Atâttsâ,
Alâusoe, Alawlfâ, Alawtsâ, Alawfsi, Alowtfâ, Alowtsâ, Atow-
tsi, Ataotfâ, Alaotsâ, Alaotsé, Alôtfl, Alâtsl, AlÔtsè, la haute
mer, grand lac.
Lawas, Lttwas, Batak : Lawas, grand, large, étendu. Lava-
Dava, long.
38 CHAPITRE I

Lawuk. Vide supra Laiifr.


Lawitl: Vide supra Lattt.
Lâyar, Batak : Rayar, une voile. Lay-Day, Ley, Le.
Layu, fané, flétri. La^ti-Da^it, état de ce qui se flétrit.
Letxr, cou, gorge. Lokobero?, gosier.
JJkâs, vite, prortiptement. Laki, vitesse. Cf. Malâki, être
rapide, impératif : Matakisa, dans les dialectes Antefasi, Ante-
saka, Betsileo, Sakalava N-O et Zafisuru.
Ukât, adhérent, qui touche, attaché ; Batak : Likit, coller ;
Dayak : Leket. Râykitrâ, Réykilrâ-Dréykilrâ, Rékitrâ, Rekitfâ,
Rekilfl, Rekilfi, Rekitsâ, Rekitst, Rekilsi, Rekisâ, &Jt//ay attaché,
collé, joint. Passif : Rekétanâ.
Lèlâhl Batak : Lola, fatigué, accablé de lassitude. Rérakâ-
Drérakâ, Rerakl, Rerakè, épuisé, affaibli, exténué par la fatigue.
Umâh, faible, doux de caractère. Lémi-Démi.
Limas, lisse, uni. Lémakâ-Démakâ, Lemalâ, IJntaki, Lâma-
tfâ, Lamatfi, Lamalfé, Lama, lisse, poli ; Lâmakà, Lamakî,
IM maki, état de ce qui est aplani, nivelé.
Lembar (Javanais), vêtement; Sundanais : Lambar. Lamba-
Damba.
Lembifi, Javanais : Limpiifi, Kawi : Liptifi, lance, pique.
Léfufi-Défufi, Léfufiii, Lefit m), Lefitn, Leftt.
Lembwara (Kawi), Bugui : Lampiiwara, espèce de poisson,
monstre marin. Lambtiâra, marsouin.
. Lefias, humide, mouillé. Lefia-Defia, Lena, Lena, Lent, Le.
Lêpâs, relâché, délivré. Lefa-Defa, action de s'enfuir. Passif :
Lefâsanâ.
Lesû, mou, débile, frêle. Le^ttlé^ti-De^tité^ii, Led{idéd{ti,
Leijd^uléijd{ii.
Lèsiifi, mortier à riz. Léiinâ, Làitnâ, Lin fin, Léo, Dafigit.
Ltlâh, Batak : Lalob, trouble, sale. Léiitfâ-Détilfâ, Léuifi'i,
Létttfl, Létttfê, Létttsâ, Léulsti, Un tsi, Util si, Ltttsa, Léusoe,
Lultt, saleté.
VOCABULAIREMALAYO-MALGACHE 39
. Lëtâb, posé, dépose. Lâtsakâ-Dàtsakâ, Latsakt, Lalsaki,
tombé.
Lidab, Batak : Dila, Bugui : Lila, Dayak : Djela, langue.
Lela-Dela.
Ligo (Tagal), baigner. Liu-Ditt, Ditt, propreté.
Lilit (Mal. et Batak), entortillé, entrelacé; Tagal : Lilip.
Lilitfâ-Didilfâ, Diditfâ, Diditrâ, Lililft, Dhïitft, Lilitfê,
Lilitsâ, Diditsâ, LU il si, Didilsl, Lititsi, Didilsl, Didisâ, Didisoe,
action de mettre en pelote; Fa lilit h), Fadtditrâ, entortille-
ment. Passifs : Fadidiranâ, Fadidifinâ.
Lima (Mal. et Batak), cinq. Lima-Dima *, Limi-Dimi, Dinii.
Limas (Tagal), vider de l'eau. Dima, écuelle en bois pour
vider l'eau des pirogues.
Limatok (Batak), sangsue dés forêts, Tagal : Limalik. Limâ-
likâ-Dimâtika, Limâtikt, Limâlikê, Dimâtikâ, Dimâliki, Dimâ-
liki.
Limaw, Kawi : Limo, Batak : Rimo, citron. Tfiimi, citron-
nier, in vua-tfimit, citron. « C'est un citron à grosse écorce,
dit Flacôurt (Histoire, p. 125), qui est cornu et vient gros
comme la teste d'un enfant. » Cf. l'arabe ^>W.
Lindtifi (Mal. et Batak), abri, écran, paravent; Bisaya : Lan-
dofi, ombre. Liijdtifi-Dhjdtifi, Lhjdun, JJijdunâ, Talind{un,
Talhjdiiinâ, Taijdhjdun, Taijdiijdtinâ, Taijdtltt, ombre d'un
corps. Passif : Taijdiijdtiminâ.
Lintab, sangsue. Liijta-Diijla, Diijla.
'
Uitluki Batak : Lonlik, pliant, courbé. Laijlikâ-Daijtikâ,
Laijtiki, Laijtikê, Laijtsikâ-Daijtsikâ, Laijtsikt, Lautsikê, Hant-
sikâ-Kaijlsikâ, Haijtsikî, Haijtsiki, arqué, cambré.

1. La forme lima-dima ne s'est conservée que comme premier chiffre de


dizaine et de centaine : dhnam-ptda, 50, diman-d^atu, 500 = dima + tn,n
\-fulu, -f- latti, alors qu'on attend d'après le cardinal limi-dinU: *dimim-
pulu, dimin-d{atu. Le ms. IV donne la curieuse forme suivante : tiya in
lijant-ptdu, P» 44 verso, $4 recto et 60 recto.
40 CHAPITREI

Lipat, Javanais ; Lempit, plié, être plié ; Sundanals : Upil.


jA'jitnhDeJitni, Lefitiâ, L'Jilri, Jx/tUi, Lefilsa, Lfilsï, Ujitsi,
hfisâ, Isjistr, pli. Passif : hfirinâ,
Liput, débordé, répandu sur ; Kawi : JJtnpttt, couverture.
jÀmpulfà-Dimpntfâ, Limputfù, Limputh, Limputri, Lhnputsâ,
Limputsi), Limputsi, Limputsi, Dimputrâ, Liputfâ, Liputfu, Lipu*
tft, Liputsi, Difulrâ, Difttlsà, Difutsi, Difusâ, Difusiv, submergé,
entièrement recouvert.
Lisu (Tagal), à l'envers. DiSti, Disu, faute, erreur, qui se
trompe, qui est fautif.
Listtt, ridé, ratatiné par la vieillesse. Leltikâ-Deitikâ, Lestikâ,
Le'sttkît, LeSuki, Leluki, Lesu, qui a le nez écrasé, camard, se
dit de toute dépression,
Liyar, sauvage. Liya-Diya, Lia, Li, Diya, Dia, Di.
Lobai) (Mal. et Batak), Javanais : Luwafi, trou, fosse.
Lavakâ-Davakâ, Lavakî, ÏMiaki.
Jjgi (Tagal), faiblesse. Rti^t-Drû^t, Ruyrtiy.
Lontar, espèce de palmier (Borassus flaMlifomtis), Batak :
Hotal, Makassar : Tala. Dâra, espèce de palmier nain. Sans-
krit : Tâla.
Ijontas (Batak), rapide. Iutdi-Dadi, vitesse, promptitude.
Lttbulf (Mal. et Batak), parties profondes des rivières, de la
mer; Dayak : Loiwk. Luviikâ-Duvukà, Luvuki, Luvtiki, Luvti,
baie fermée, baie formée par l'embouchure d'une rivière.
Ludah, salive, crachat. Rura-Dritra, Rora, crachat.
Lttka, coups, blessure ; Batak : Luka, un peu blessé. Luka-
Duka, action de frapper avec la sagaie.
Lukttt (Batak), tous ensemble. Dahiittt, tous ?
Lumayti (Javanais), courir. Litmây-Dumây, Luméy, Bara :
Siiméy, course, action de courir.
Lumba-lumba, marsouin. Ijambu-n-dranu, iMmbu-n-ilfiakâ,
marsouin (litt. : porc d'eau, porc de mer). La métathèse
vocalique de Ittmba en lanibit est évidemment un phénomène
d'étymologie populaire.
VOCABULAIRE
MALAYO-MALGACHE 41

Lumpat (Mal, et Batak), sauter, Lupalià*Dupatfâ, Lipatfâ,


Lipatsâ, Lipatsl, JJptiisi, saut.
Lumul, mousse, algue. Lumutrà-Dnmuirâ, Lumutfù, Lumtt-
tfi, Lumittii, Litimitsâ, Lumutsù, Lnmulsi, Lumutsi, Ltimusâ,
Ltimtifa; mousse qui recouvre les pierres dans l'eau. Passif :
humùrinà.
Lttiuik, tendre, mou ; Batak : Lttnak, qui a beaucoup de
chair (se dit des fruits), Ltmakâ, Lunaki, Luuaki, gras, fertile,
abondant en céréales.
Lurub, Batak : Ruru, tomber (comme les feuilles, les fruits).
Roruu-Droruii, Rorunâ, Rurtin, Rtimnà, Ruru, action de
descendre, de s'abaisser en s'alliant à une caste inférieure.
Vide infra Turtm.
Luwas. Vide supra Lawas.
Mabub (Mal, et Batak), ivre. Mamu.
M ad j ib (Blagden, sub verbo to mock), se moquer, Va{iv>.{i-
Bayiây, moquerie. Vide supra Adjob et Babas,
Mâkan, mangé, Batak : Pakan, nourrir, Dayak : Kuman,
manger. Htimafi-KAmafi, Htiman, Htimanâ, Umanâ, Huma,
~ Haft, Kan -f
manger, Malg, : Htimafi et Dayak : Kuman
infixe um. La quantité htimafi, bu ma u, htimanâ (Jxifi, Mu,
IkUta -f- um) est une des rares exceptions à la règle d'accentua-
tion des thèmes à infixe qui conservent l'accent sur la voyelle
tonique du thème radical. La quantité attendue *btii:iâfi,
*bumâna ne s'est conservée que dans quelques dialectes orien-
taux (Betsimisaraka, Antambahwaka) : huma.
Matant, Javanais : Matent, Dayak : Aient, nuit. Aient (Fia-
court, sub verbo : nuit, baient, sic), Alifi, Aliv, Alinà, Alint,
Ali, Ali. Passifs : Alémauâ, Merina : Alininâ, mais relatif :
Ialimanâ. Vin qui a disparu au passif Merina, s'est maintenu
à la forme relative. Alinà signifie également dix mille. Cf.
Batak : gilap qui a le double sens de noir et de million ou de
tout autre chiffre très élevé.
42 CHAPITREI
Ma la à, espèce d'anguille, Amàlun, Amâlnnâ, Amâlit, an-
guille.
Main, modeste, intimidé. Malu.
Malua (Dayak), cracher. Madtia, Man-dAa, vomir; Liia-
Diia, vomissemsnt,
Mandi, Mauduy, se baigner; Batak : Mandidi, baigner
quelqu'un. Maijdfu, Mandru
Mandat, stérile (femme). Bada, Panda.
Mafiga, fruit du manguier. Mafiga.
Munis, Batak : Mamis, doux, agréable. Mami.
Marifiu (Kawi), Javanais : Rinu, mécontent. Malâyù, Ma-

layfi, Maléyil, Maliyfii Malàyna, Maliyna Malaina, être
mécontent, de mauvaise volonté.
Masak (Mal. et Batak), mûr, cuit. Ma'sakâ, Masakâ, Ma-
Saki, Malaki, Maia.
Masin, salé. Vide supra Asin.
Mata (Mal. et Batak), oeil. Main, Masu '.
Mali, Batak : Mate, mort. Mali, Mali.
Mega, Tagal : Blglm, nuage. Antambahwaka et Antanosi
anciens : Mika ; Betsimisaraka et Antemuru : Mika. Sanskrit :
Megba.
-
Milâr, étendre, élargir. Vide infra Weîar.
Minanlu, Sundanais : Minanlu, gendre, bru. Finâtjttt-
Binâijlu.
Minlah, Batak : Mata, Dayak : Mania, vert (non mûr), cru
(non cuit). Maijta ; Maijtuâijtu, pas assez rôti ou bouilli.
Merah, rouge. Mena ».

ï. Comme le fait observer Brandstetter(Jk\ithiuigtn,p. 4) le malgache


masu< Mal. mata a été évidemmentinfluencépar le bantou math, yeux,
si tant il est que malu,masune soient à ajouter a la liste des thèmes buntous
relevésdans tous les dialectes.Je crois cette dernière hypothèse beaucoup
plus vraisemblable.
2. L'Nde mtua est sans doute amenée par assimilation avec la nasale
VOCABULAIRE
MALAYO-MALGACHE 43

Mimpi, Dayak : Nnpi, Tagal : Hinip, rêve, songe. Nufi,


Hintifi, HimAfi-Kuiuifi, Passif : httfisinà.
Minab, Javanais : Menak, huile, graisse. Menakâ, Menakt,
Menaki, graisse.
Minta, prière, demande ; Javanais : Menta, demander ;
Batak, Maminta, obtenir quelque chose par les esprits, Hanta-
Kaijla, prière, supplique.
Minant (Mal, et Batak), bu, être bu; Javanais : Inuni,
Tagal : Jnotn. Malgache ancien : Minom, Minum, boire ;
Minuit, Minttnâ, Mina. Passif : Iniimina.
Mirifi, pencher sur un côté. Mirai), Minuta, être incliné.
Modom (Batak), dormir, être congelé. Maijdfi, Maijdri,
être couché, gelé, figé,
Muda, jeune ; Batak : Uda, jeune frère du père. Tawira,
Tafitira, Tanôra, jeune.
Muda, stupide, idiot. Antanosi ancien : Mawla ; Maôla,
MaUîa, fou. Sanskrit : Mudha.
Mudib, remonter en rivière. Miirikâ, Murikyâ, Murikî,
Muriki, Mitirikâ.
Midi (Batak), revenir. Vide infra Pulih.
Mulut, bouche. Molutfâ, Mttlutfâ, Mtdutrâ, Mulutfii,
Mululfi, Mulutfi, Mtilulsâ, Mulut su, Mittutsi, Mululsi,
Mulusâ, Mttlusoe, lèvre.
Munlah, Batak : Ulah, vomissement. Vide supra Maltta.
Mttrah, Batak : Mura, bon marché, facile. Mora, Mura.
Naki (Tagal), désirer. Nabi, désiré.
fiant (Cam), herbe, végétal comestible, légume. Afiaih
Afianâ, Afia, Ananâ, Anan, Aua.
Namuk, Batak : Namitk, moustique. Muka, Moka ; Betsi-
misaraka Nord, Sainte-Marie, Sakalava N-O : Mtikit ; Autan-
drwi, Antefasi, Antekungu : Mamu.

initiale. Il ne peut être question de parenté étymologique entre IV malaiset


I'Mmalgache.Ces cas d'assimilationsont, du reste, assez fréquents.
44 CHAPITRE I

Nafia, brillé, ouvert; Batak ; Nafiafi, Tagal : Higab. Safia-


sâfia, état de ce qui est ouvert, de ce qui bâille.
Nonah, pus. Nana.
Nattas, ananas, Mauâii, Mauanâii, Mananâsi.
Nani, chant. Maftina (Houtman : Manginja).
Nayft, Batak : Nalxk, monter. Aritkâ, Aniki, Aniki, action
de monter, d'escalader.
Nëlû, migraine. Mafiilu, Mafiilu, souffrir, avoir mal (ne se
dit que de la tête).
Neneb, aïeul, Batak : Nini. Vide supra Ina.
Ngâran (Javanais), nom. Afiâra, Afiâran, Anâian,Anàrauâ.
Ni, celui-ci. Afï, Ni, Ni, le, la, les.
Nilu (Mal. et Batak), agacé (des dents). Ngili, Ngidi,
amer.
Nipin (Tagal), dent. Nifi ; Betsimisaraka, Sihanaka,
Menabe : Hifi; Betsileo : Ifi; Maruansetra : Tifi.
Niyur, coco. Niytt, Nia, Nihtt, Nlbytt, cocotier.
Nolifi (Tagal), rupture d'engagement. Udin, Udinâ, trahison.
Nono (Tagal), grand-père. Niintida, père.
Nttsa (Javanais), île. NoSi, Nosi, Nuli, Nusi.
On (Tumbulu des Célèbes), article défini des objets ina-
nimés. Malgache ancien : On ; Malgache moderne : An, pré-
fixe nominal.
Orafi, Batak : Urafi, homme, personne, gens. Ulu, Uluit,
Ulunâ.
Opao (Tagal), chauve. Ufn, action de perdre sa peau, de
muer.
Padi, Javanais : Pari, Batak : Page, riz non décortiqué.
Vari, riz *.
Pagar, Javanais: Pager, enclos, palissade. Fahilrâ-Pahitrâ,

ï. L'exact équivalent phonétique du Mal. padi est Malg. fart, mais


celui-ci signifiecanneà sucre; les sens ne concordent donc pas. Vari est, au
VOCABULAIRE
MALAYO-MALGACHB 45
Fabiifâ, Fahitfi, Fabitfi, Fabilsâ, Falxtsi, Fahitsi, Fahitsi,
Fahisâ, Fabisoe.
Pâhak, vallée, terrain bas. Bafigtia, vallée ?
Palml (Tagal), ration. Fatra-Patra, Fatfa, mesure pour
les solides et les liquides.
Paint, Batak : Pakt, Tagal : Paît, amer. Fâiliâ-Pâitnt, Fat*
Ira, Failfî, Faitfi, Failsâ, Failst, Faitsi, Faisâ, Faisoe, Fêtfa,
Felsa, Fàika, Fâiki, Fâiki, Fayka, Fayki, Fayki, Feyka, Feyki,
Feyki, amertume.
Pal», Tagal : Paa, Dayak : Pai, cuisse. Fe-Pe.
Pakan, Bugui : Pakafi, trame. Fahafi-Pahafi, Falmn, Fahanâ,
Paktt (Mal. et Batak), fougère. Betsimisaraka : Falx>-Pa1)o,
Cycas circinalis.
Palad (Tagal), paume de la main, Batak : Palak. Fela-Pela
in Fela-tânanâ, paume de la main.
Palan, pièce de bois en travers. Falafi-Palafi, Falan,
Falanâ, état de celui dont les doigts de pied sont retournés
en sens inverse de leur position naturelle.
Palânb, Palâfi, rayé, tacheté, du persan palank, léopard.
Faîâiiukù-Paîânukii, Falânukl, Falânttki, Falâitu, civette, chat
de Cafrerie, {élis cafra.
Patift, tourné, retourné, viré. Falitfâ-Palilfâ, Faditfâ,
action de tourner, de passer derrière en tournant autour.
Palofi (Tagal), crête de coq. Farufi-Parufi, Farun, Fartutâ,
point noir sur la figure.
Paltt, mêlé. Falu-Palu, action de changer de lieu. Relatif:
Ifalii{anâ.
Paint, couverture, enveloppe, couche de quelque chose qui
couvre un objet. Faijdfutfâ-Pandfulfâ, Faijdrtttfâ, Faijdfttlfù,

contraire, satisfaisant au point de vue du sens et acceptable au point de


vue phonétique. Cf. par exemple : Mal. peti > Malg. vata dont l'équivalence
n'est pas douteuse.
46 CHAPITREI

Fatjdfutri, Faijdfulfi, Fandfulsâ, Faijdftttsu, Faydfulsi, Fan-


dfutsi, lien, ceinture, enveloppe, tout ce qui sert à consolider
quelque chose en l'entourant comme une toile d'emballage,
un cercle de barrique, etc. Passif : Faijdrtitanâ.
Pauao (Tagal), affaire. Auaw, Anao, Anoiv, Anu, A no,
action de faire,
Panas, chaleur. Fana-Pana.
Panas (Tagal), épuisé. Ana, épuisé, essouftlé.
Pendak (Tagal), pieu pour tracer des sillons. Faijdrakâ-
Paijdrakâ, Faijdfakâ, Faijdfaki, Faijdfaki, ciseau.
Pandan, pandanus, Faijdran-Paudran, Faijdfan, Fandranâ,
Faijdfa.
Pandafi, vu, regardé, observé ; Batak : Pandafi, signe au-
quel on reconnaît quelque chose. Panda, tache sur la figure
provenant de l'ardeur du soleil, tache corporelle héréditaire;
Peijdin, Pendinâ, tache qui salit ; Peijtimpéijlin, Peijtimpéijtinâ,
tache, marque.
Pafigal, ce qui est coupé ; Batak : Pofigol, morceau d'une
chose cassée. Pakupâku, son du riz.
Pafigil (Tagal), dent canine. Vafigi-Bafigi, longues dents
canines.
Pa-fi-iki (Tagal) trembler. Vihivihi-Bihivlhi, tremblement,
frisson.
Pafikal, bout, extrémité. Afénafi, Afinan, Afinanâ, Afé-
nakâ, Afénaki, Afénaki, avant-bras.
Pafipafi (Tagal), bord, rivage. Fampaii-Pampan, Fantpanâ
précipice, gouffre, endroit profond.
Pantat, base, fond. Fotutfâ-Polutfâ, Fulutfâ, Fit lut râ, Fit tu-
If â, Fulutfî, Fulutfè, Fut ut sa, Futnlsft, Fui ut si, Futtilsi, Futusâ,
Futiisoe, racine, fondement, principe. Passif : Futiiranâ, Ftttii-
rinâ.
Pantek, clou, cheville. Fatjtsikâ-Paijtsikâ, Fatjtsikl, Faijtsiki,
Falsikâ, Falsiki, Fatsiki, Fatikâ, Fatikî, Faliki; Fatjtsi, Fa tsi,
MALAYO-MALGACHE
VOCABULAIRE 47

ergot de coq; Fatsifâtsi, Falifâli, pieux pointus; Fatjlukâ,


Fatjluki, Fatjtuki, clou, cheville,
Panlsin, hameçon. Fiutafi-Piijtafi, Fiutan, Fhjtanâ, Fiijtâ,
Fiuta, Vkttafi-Bintan, Vi\ttanâ, Fhjtâ, Vinta
Pantar, Javanais : Panéer, jaillissant. Fantsitsitra-Pat.itsitsi-
Ira, Faijtsilsitfâ, Fantsilsitfi, Faijtsitsitsâ, Faytsitsitsi, jet de
liquide, jaillissement. Passif : Fatjtsitslrauâ.
Pauéur, action de couler. Faijtsun-Pai,ttsun, Faulsunâ, tuyau
d'écoulement des eaux, action de traire dans sa bouche, de
boire au pis de la vache.
Papan (Mal. et Batak), planche. Fafa-Pafa, Fafan, Fafanâ.
Papas, enlevé, ôté. Afakâ, Afakî, Afaki, enlevé; Afan,
Afanâ, purification.
Papâya, fruit du papayer (Carica papaya). Papây, Papaft-
gây, Mapâ^a, Vapâia.
Para, grenier, petit grenier qui se trouve au-dessus du
foyer et qui sert à placer les ustensiles de cuisine ; Batak :
Parapara. Farafâra-Parafâra, plancher élevé au-dessus du
sol sur ou sous lequel on place des objets.
/ ?ab, mesure pour les choses sèches. Vide supra Palmt.
Parafi, endroit défriché. Farafi-Parafi, Faran, Farauâ, ac-
tion de couper ce qui dépasse, d'égaliser,
Parafi, instrument tranchant, Dayak : Parafi, museau de
la scie. Farâfigu-Parâfigu, Faréfigtt, Faréyfigtt, Farâyfigu,
Firâfigu, instruiront crochu, croc, hameçon.
Paras, uni, rasé, Tagal : Parafi, champ. Fai.tdfa-Pai.idfa,
plaine.
Paraw, rauque, enroué. Bâra, Barabâra.
Pari, Dayak : Pahi, raie (poissen). Fay-Pay, Fey.
Parlsey, Javanais : Paris, bouclier. Pâlfi, Fâra-Pâra.
Parit, fossé; Batak: Parit, circonvallation. Faritrâ-Pari-
trâ, Faritfâ, Faritfl, Faritfi, Farilsâ, Faritsl, Faritsi, Farisâ,
Farisoe, encadrement, bordure, contour.
48 CHAPITREI

Pasab, clou, cheville, Faijtakâ-Paijtakâ, Faijtaki, Faijlaki,


piquets que l'on plante en terre, formant les quatre coins du
métier de tisserand, jalon. Vide suprapantek.
Pasir, sable ; Tagal : Pasig, rivage. Fa'si-Pasi, Fasin,
Faiiuâ, Fasinâ, Fasirit, Faiikà, Fa'siki, Faiiki, sable,
Paint, becqueté, mordu, Fauliikâ-Pautttka, Fautttkl, Faij-
luki, attaque en justice, assignation.
Pedâka, collier, chaîne de cou. Filan-Pilan, Félafi, Filanâ,
Fila, coquillage conique servant d'ornement porté sur la
tête, le front ou la poitrine,
Pidih, douleur, mal cuisant, Firi-Piri.
Pebau (Dayrk), voix, Fêu-Péu.
Pilipâh, côte de la feuille de palmier. Vide infra Pitupuh.
Pilir, pénis, verge. Fala-Paîa, Falu, vulve.
Pilipîsait, les tempes. Fihirifafi-Pihiiîfan, Fihirifau, Fibirt-
fanâ, Fibirifâ, Fihirlfa, Pibirlfan, Pihirifanâ, Ampthhîfanâ,
Fafigirifau, Fafigirifanâ.
Piltib, embrassé, pris entre les bras. Fclnkâ-Pelukâ, Felukî,
Feluki, Felikâ, Feliki, Feliki, action d'entourer.
PHiipub, Pêlâpab, bambou fendu et aplati avec lequel on
fait des cloisons. Falâfa-Palàfa, côte de la feuille de palmier
ou de bananier, cloison des cases faites avec ces côtes de
feuilles.
Pimâli = Pâli + infixe em, Dayak : Pâli, illicite, défendu.
Fali-Pali, Fadi, tabou.
Pifiaitàkaii, utérus. Faiiafiâitâkâ-Panafiânakâ, Fanafiâitaki,
Fanafiânaki, Fananâlmn, Fananâhanâ, matrice. Le Malais et
le Malgache ont la même racine : anab = anakâ, enfant.
Pendek (Mal. et Batak), court, bas de taille. Bilikâ, Bitikl,
Bitiki, Bitakâ, Bitsikâ, Bitsikt, Bitsiki, Bitltikâ, Bitilikl, Billtiki,
Birltikâ, Birltikî, Biritiki, Birltsikâ, Birltsikî, Birllsiki, petit,
nain, menu, très petit, quantité infime.
Pii'tefiat, guêpe. Faninitrâ-Paiténilrâ, Fafiéfiitfâ, Fafienilfl,
MALAYO-MALGACHE
VOCABULAIRE 49

Fafiaiitfi, Fafiénitsâ, Fafienitsi, Faneuitsi, Fanétiisâ, Faitenisâ,


Fanatisa', Fanatisa', Fauinetsi, Fanéutra, Ninitfâ, Neuilii,
NenithK
Pifigâli, bêche. Fafigâli, Fafigadi, Afigâdi, Afigali, Filtali,
Pèfigali < gâli = Fafigâli < MU et Fafigadi < hadi,
Pinifi, qui a des vertiges. Fauifi-Panifi, Faniu, Fauiuâ.
Peîiu, Batak : Point, Makassar : Panait, tortue de mer. Faînt*
Pana, Fana.
Peitub, plein- Feuii-Penu.
Perab, Batak : Pirak, argent. Fîrakâ-Pirakâ, Firaki, Firake,
Fira, étatn.
Pères, racloire que l'on passe sur une mesure de grain,
Javanais : Pères, serrer. Fia-Pia, action de serrer.
Pirey, allé en zigzag. Vili-Bili, Viri, déviation de la ligne
droite.
Perlifi, Perlai), étincelle. Pelakâ, Pelakî, Pelaki, Pilapilakâ,
Pilapllaki, Pilapilaki, Petalrâ, Pelâtfâ, Pelatii, Pelalfi, Peîalsâ,
Pelalsi, Pelalsi, Pelapilatrâ, Pelapelalfâ, Pelapelalfi, Pelapelalfi,
Pelapelatsâ, Pelapslatsi, PeUtpeîalsi, action de jeter des éclairs,
de petits éclairs. Passif : Pelâranâ.
Piréi, aspergé, éclaboussé. Pirîtsikâ, Piritsiki, Pirilsiki, Piri-
t'tkâ, Pirlliki, Piritiki, jaillissement d'un liquide.
Pêriin, Batak : Purttn, action de défricher en incendiant.
Furttn-Purun, Furunâ, brûlé.
Pirtit, Bugui : Parok, ventre. Fôlfakâ-Bôlfakâ, Volfakl,
Votfaki.
Pelab, partie, division, chambre. Efitrâ, Efitfâ, Efitfi, Efi-
Ifi, Efitsâ, Efilsi, 'Ejilsi, Efisâ, Efisoe, compartiment, chambre,
appartement; Felra-Petra, Fetfa, Felfi, Fetfi, Fetsa, Fetsi,
Felse, Fesa, Fesoe, limite, borne, ligne de démarcation.
Pëtik (Kawi), pousser avec la main. AntanoSi ancien :
Fetek; Fetrikâ, Felfikâ, Fetfikî, Fetfiki, coup de poing ; cf. Fia-
court, Dictionnaire sub verbo poing.
G. FERRAXD. — Phonétiqueinalityo-malgacbt. 4
50 CHAPITREI

Péti, Dayak : Paît, coffre, caisse, boite, Vâta-Bâla, Fat fa,


Val fi, Vatsa.
Pical. démis de sa place, dégradé. Merina : FelsakthPetsaka,
action de s'ébouler; Fetsakâ, Fetsaki, Felsaki, action de battre,
de rosser quelqu'un jusqu'à ce qu'il tombe inerte.
Pëcttl, fouet, cravache. Fitsutit-Pitstikâ, Fitsttkii, Fitsuki,
Filsuki, sifflement du fouet.
Pkîub (Khmer), éclater, faire explosion. Futu, action de
tirer un coup d'arme à feu; Ta-ftiudrii, canon. Cf. Flacourt,
Dictionnaire : artillerie, fouteue, et Houtman, Dictionnaire :
affotottva, avec le même sens. Ce dernier est probablement
pour : fnltivaiiâ, action de tirer, explosion.
Piak (Cam), ixodes, tique. Piya, Pia, puce.
Piàtu, Piyâttt, Sundanais : Pibatu, orphelin. Antemuru,
Sainte-Marie : Btiti, Bâti; Mahafali : Bûdi; Antambahwaka,
Antefasi, Betsileo, Menabe : Kibtili; Antandfwi, Vurimu :
Kimbi'tti ; Bara, Betsimisaraka, Merina, Ramtmena, Sakalava
N-O, Tanàla, Vezu, Zafisuru : Kambtili ; Mavunuïgu :
Muijlsi.
Filial', côté ; Tagal : Pihak, un morceau de quelque chose
mis à part ; Javanais : Piyak, séparer. Fiyakâ-Piyakâ, Fiyakt,
Fiyaki, Fiakâ, Fiaki, Fiaké, sédiment, marc, bagasse, action
d'exprimer le jus en mâchant ; Piyakâ, Piyaki, Piyaki, Piakâ,
Piaki, Piaki, action de détacher une partie d'un corps.
Pik, Kapik (Cam), fermer les yeux, cligner. Pi, clignement
des yeux. Passif : Pi{inâ. Vide supra Apit.
Pikat, taon, grosse mouche. Fibitfâ-Pibilfâ, Fihitft, Fihi-
tfi, Fihitsâ, Fihitsi, Fihilsi.
Pilib, Tagal : Pili, choisi, élu. Fili-Pili, Fidi, choix, élec-
tion.
Pindab, délogé, déménagé. Fiijdra-Piudra, Fiijdfa, dépla-
cement, changement de place.
Piudjam, Batak : Hindjam, Makassar : Inrafi, prêt, emprunt.
Miijdra Mindran, Mittdranâ, emprunt. Passif : Indrâminâ.
VOCABULAIRE
MALAYO-MAIGACHE SI

Pifigan (Mal. et Batak), plat, soucoupe, Fifiça-Pifiga, tasse,


bol.
Pingafl, Batak : Peftgafi, les reins. VaniaihBanian, Vaniaii,
Va nia, Vanianâ.
Pifigir, bord, côté. Vifigitrâ-Bingitrâ, Vingi, Vifigivlfigi,
Vifigutfâ, Vifigittfti, Vifigutfi, Vifigutfi, Vifigulsâ, Vifigtttsu,
Vifigtilsi, Vingutsi, action de saisir par les bords avec le
pouce et l'index. Passifs : Viftglrinâ, Vifigitina.
Pifiil, frisé (les cheveux). Ngita, Kiijti, Kiti, crépu, frisé,
Pintal, tressé, tordu. Finti-Pinii, Fiijtin, Finliua, resserre-
ment, rétrécissement, diminution de volume.
Pipi (Mal. et Batak), joue. Fifi*Pifi.
Pipis (Mal. et Batak), broyé, pétri, pilé. Fefikâ-Pefikâ,
Fefiki, Fefiki, brisé sur les récifs ou le rivage, action de frapper
avec le poing fermé.
Pirâ (Dayak), combien ; Batak : Piga. Firi-Piri.
Pirpir (Tagal), couper en morceaux. Sa-findfin, Sa-f'ti.t'
dfiitâ, Sa-fiijdii, action de couper en morceaux, par bandes
(se dit surtout de la viande découpée en lanières pour être
boucanée ou séchée au soleil).
Pisafi, banane. Fui.tlsi-Piu.ilsi, Afth.ilsi. Vide infra Uuéim.
Pisaw, Batak : Piso, couteau. Antankara, Mahafali, Sakalava
N-O : Mesti;Sihanaka : Musa; Antemanambundfu, Betsileo:
Mes~a; Antemuru : MeSi, KUu.
Piéak, Batak : Pinsak, plat. Fitsakâ-Pilsakâ, Fitsaki, Filsaki,
Pitsa, action de s'aplatir, de se coucher à plat ; Fisakâ-Pisakâ,
Fi'sakâ, Fitakî, Fiiaki, Fiia, plat, mince et plat comme les
planches.
Pitti (Batak), sept. Fitu-Pilu.
Piyin (Tagal), fermer. Finâ-Pinâ, action de fermer en pres-
sant violemment ; Fihin-Pibin, Fibinâ, action d'étreindre, de
retenir.
Pogos (Batak), nécessiteux, pauvre. Furufiiru-Purttjtirti,
indigence, dénuement.
J2 CHAPITREl

Pokob, tronc, arbre, capital placé, ce qui produit ; Batak :


Pokoh, capital, argent pour tenter fortune, Fitkn-Pukii, tribu,
caste, famille, secte, groupe, classe (gens se réclamant d'une
même origine).
Pofigo (Tagal), bubon, Fnfigti-Pttfigit, Kiftifigu, clou, fu-
roncle ; Muni, Muni, pustule, tumeur.
Porol (Tagal), émoussé. Mui.idfu, Muijdru, Mttudfa, Muij-'
dra, mou (se dit d'une terre remuée par un travail assidu,
mais épuisée par une incessante production) ; Mw.nlfi, Mttu-
dri, qui a un ou plusieurs doigts rongés ou coupés.
Posa (Tagal), coeur des plantes. Fo-Po, Fit, coeur, intérieur,
moelle de certaines plantes.
Povafi (Tagal), vide. Fuanâ-Pttanâ, Fttan, Fuà, Fô,
Pttdi, poudre, mis en poudre, être broyé ; Batak : Podi,
poudre d'or. Puijdi, poudre à canon ; Puudi, Ptindipiiudi, ac-
tion de pétrir, d'écraser avec les mains ou les pieds.
Pttdi (Batak), le derrière. Fttri-Puri, anus.
Pfihtin, sollicité. Ftiiia-Piina, Fuit, action de supplier.
Ptikati (Tagal), se réveiller. Fuba-Pitha, Foha, action de se
réveiller et se lever, de se lever, de se mettre sur son séant.
Pttkpuk (Tagal), battre. Fttfukâ-Pufukâ, Fitfttki, Fttfuki,
Fofukâ, Fofttki, Fofuki, coup.
Ptikul, être frppé. Puka, Poka, coup, choc; Piiakâ, Piiakî,
Ptiaki, Pwâka, Pwâki, Pwâki, explosion, bruit d'un choc;
Kâpukâ, Kapukt, Kapttki, coup, action de battre.
Pula, de nouveau, encore. Pola, Mlvla, M luilu.
Pnlaw, Pub, Batak : Pulo, île. Varyti-Baryù, Veryû, île ?
Pttlib, revenu ; Batak : Midi, revenir. Midi, Mudi, retour-
ner, revenir.
Pitlob, Pttlub, Batak : Pitlab, Tagal : Polo, dix, dizaine.
Fulti-Pulit,
Pititab, fini, dissipé. Fufia, action de tomber (ne se dit que
des dents de lait).
MAÏAYO-MALGACUK
VOCABULAIRE 53

Pundi, poche, bourse, sac. Ki-ptitfdi, petite boîte en argent,


bonbonnière.
Pitney, Batak : Pane, pigeon vert. Fiméngit-Piméngit, Finiih
gtt ; Bara, Betsileo, Tanàla : Ftifii, Fûùi, Fthti.
Pitnknr, résidu. Ampafignrn, riz cuit de manière à ce que
toute l'eau soit évaporée; Ampângu, croûte de riz qui reste
adhérente à la marmite après la cuisson.
Pu fuit, ramassé, cueilli. Unit Ira, Unittfâ, Ufiutii, U fini fi,
Ufiutsâ, Unittsti, Ufiiilsï, Ufiufsi, UfiusCi, Ufiitsw, chute des
cheveux, des poils, des plumes ; action d'enlever, d'arracher,
de déraciner. Passif : Untitanâ.
Pitpu, génération, race ; Batak : Popos, neveu (enfant de la
soeur) ; Tagal : Sa-popo, se tenir sur le sein. Fùftt-Pùfu, action
de contracter des fiançailles; Fufiian-Puftian, Fiifiianâ, giron.
Pttpits, tout à fait, tout enlevé, dont il ne reste rien. Papa
in Pupurtihauâ, Pttptfivhaua, dont il ne reste plus rien, tous
sans exception.
Puput, soufflé, venté. Fufttlrâ-Pufutrâ, Fitfittfâ, Fufulfu,
Fttfutfi, Fufttlfi, Fuftttsâ, Fitftitsù, Fitftttst, Fttfntsi, Ftifusâ,
Fttfusoe, Fttfunâ, Fttfun, Fufu, souffle, vapeur, action de souf-
fler; Fufnftifu-Pufttftifu, souffle violent, forte brise; Pitpu-
ptipu, souffle du vent.
Pûrtin, espèce de jonc servant à faire des nattes. Ftirunâ-
Piirunâ, Fttrun, Fura; Vwjdrunâ, Vttijdfun, Vundftt, espèce
de jonc.
Pttsa (Tagal), chat. Fusa-Pusa, FitSa, FoSa, genette fossane,
Cryploprocla ferox.
Pusa (Tagal), déshonorer. Fusa-Pusa, Fusa, diffamation.
Pttsat, Javanais : Puser, nombril. Ftiitrâ-Ptiilrâ, Fttilfâ, Fui-
tfl, Fuitfi, Frittsâ, Fuilsi, Fttitsi, Fuisâ, Fuisoe.
Pttsifi, étourdi, Memttsifi, tourner. Fuinâ, roue, action de
bloquer les pions (au jeu de dames en les entourant).
Ptttar, Javanais : Pater, tourné, viré, tordu. Futanâ-Pttta-
54 CHAPITRE I

uâ, Futan, action d'enrouler quelque chose autour d'une


autre; Ftttin, Futinâ, Fuijtin, Fttijtiitâ, action de revenir à sa
première place.
Pttteb, Batak : Mtttik, germe d'un fruit, le fruit lorsqu'il est
encore petit. Pulikâ, Pttlikî, Puliki, Putsikâ, Ptttsikî, Ptttsiki,
petit morceau, miette, mis en pièces; Ptttsitfâ, Putsitfh Pttlsi-
tfi, Putsiptilsikâ, Ptttsipiilsikt, Ptttsipiilsiki, Pttlsiptitsitfâ, Ptttsi-
piilsitfî, Palsipiitsilfi, réduit en petits morceaux ; Pttlitikâ,
Putitikt, Ptttitiki, Pttrilikâ, Piiritikt,Purltiki,PtitsUikâ,Putsilïki,
Putsltiki, Butltikâ, Bulilikt, BttlHiki, très petit; Burltikâ, Buri-
tikî, Buritiki, Bttritsikf', Buritsikl, Btirilsiki, petit, très petit,
quantité infime.
Piifib, Batak : Pttti, blanc. Mahafali : Fitti-Puti; Fntsi-
Putsi, Fittii.
Putik (Tagal), boue. Ftttakâ-Ptttakâ, Fntakt, Fttlaki.
Pittiis, fini. Vita-Bila.
Puiat, pâle, blême. Antandfwi, Antemuru, Maruantsetfa,
Mavuruiîgu, Vurimu : Futsatfa-Putsatfâ, Ftttsalft, Fulsalfi;
Antanosi : Fusatsi; Mahafali, Fierena '.Fulsakâ, Ftttsakl, Fnt-
saki; Antankara, Antefasi, Antekungu, Betsimisaraka, Ranu-
mena : Kutsalfà, Kttlsalfi, Ktttsatfc; Bara, Menabe, Merina,
Sakalava N-E, Sihanaka, Vezu : Halsalrâ-Katsatrâ, Hatsalfâ,
Hatsalrt, Hatsalri.
Pttwâsa, jeûne. Aful'si, action de jeûner, in Flacourt sub
verbis : jeûne, fiafoutclje, jeûner, miafottlclx. Sanskrit : ttpavâsa,
jeûne.
Ptiyii, Pûyub, caille. Tsipwi, Sipwi, Èipwt, Timpwi, espèce
de perdrix, Margaroperdix striata.
Ra. Vide supra ta.
Kaba, tâté, touché. Raparâpa, tâtonnement, action de cher-
cher à tàton.
Rabit, déchiré; Javanais : Robat-rabit, guenille, chiffon.
Rtivilrâ-Drttvitrâ, Ravitfâ, Ruvitfï, Rnvilfi, Rnvilsâ, Rnvitsî,
VOCABULAIRE
MALAYOMALGACIIE 55
Ruvitsi, Ravisa, Rttvisoe, Rttmbilrâ, Rttmbilfâ, Rumbilfi, Riint-
bilfi, Rumbutrâ, Rumbnlfâ, Rttmbulfn, Rttmbutfi, Rumbntfi,
déchiré, usé, gâté; R^ola, Ruta, déchue, gâté, usé; Rttlikâ,
Rtttikt, Rtttiki, Rulidrtitikâ, Rutidfiilikt, RulidftUiki, réduit en
pièces, tout usé. Passif : Rttvllinâ.
Rabtt, poumon. Antemuru, Antankara, Mavurungu, Saka-
lava N-O, Zafisuru : Rabttkâ-Drabukâ, Rabtikâ, Rabttkt, Ra-
buki, Rabttiû; Antekungu, Vezu: Raburâbttnl;Antambahwaka:
Tfabunl; Betsimisaraka, Mahafali, Vurimu : Havukâ-Kavnkâ,
Havttkù, Havttkt, Havukl; Antefasi, Uanumena : Havunl ;
Antesaka, Antanosi, Bara, Betsileo, Merina, Sakalava N-E,
Sihanaka, Tanàla : Havukâvukâ, Havukâvaku, Havttkâvuki,
Havttkâvukê; Antemanambundfu : Kapttkâpunl, Menabe :
Tsikâvttkà; Sainte-Marie : Tsikâfukâ; Antandfwi : Tsikéfunâ.
Rabui, amadou; Batak : Rabuk, poudre à canon. Btikakâ,
amadou.
Rahina (Kawi), matin, Javanais et Mal. : Rina, Tagal :
Omaga, le point du jour. Marâyna, Marayûa, Maréyna,
Mareyha, Marina, Maren, Maijdfâyiia, Maijdféyùa, Maijdféii,
Maijdféy, matin ; Amarâyh, Amaréyn, Amarén, Amaréy, Ma-
réy, demain. Cf. Sanskrit : dîna, jour?
Rabat, Javanais : Reket, attaché, collé. Vide supra Likâl.
Rakit, radeau. Zabitrâ-D^ahilrâ, Zabi In), Zalnlfl, Zab'tlfl,
Zabi Isa, Zabilsî, Zabitsi, fabisâ, Jahisoe ; Merina : Zahalrâ.
Rambtt, frange ; Batak : Rambu, filament des fruits. Ratnbu-
Drambii, Rambttn, Rambunâ, frange, queue des animaux. Cf.
Skr. : lamb, être pendant.
Rambus (Batak), arracher. * Râmbulrâ > Ram basait a, être
enlevé.
Rambttl, cheveux, crins, poils ; Batak : Djambitt, chevelure
de l'épi de maïs. Rambtt, cheveux; cf. Antandfwi : be-rainbu
(beaucoup de cheveux), cils; Sakalava N-O : rambu-masu
(cheveux des yeux), cils.
5 6* CHAPITRE1

Ramey, Kawi : Ramya, Makassar : Rama-ranta, populeux,


peuplé. Marâma, être nombreux. Cf. Flacourt : afftuence,
baramou; multitude, marama; et ms. V, f° 23 verso, 1. 3 :
bamitntt ulttn marama, (cela) tuera beaucoup de monde, litt. :
des gens nombreux.
Rana, princesse. Rana-bàvi, Rana-dâhi, terme respectueux
employé par un frère à l'égard de sa soeur, une soeur à l'égard
de son frère, et par extension, par les hommes à l'égard des
femmes et par les femmes à l'égard de tout autre homme que
leur père, leur mari ou leur fils.
Rafikiifi, accroupi. Rifigirifigi, Tfifigitftfigi.
Ranlaw, point saillant d'une rivière, d'une côte ; me-ran-
taiv, suivre les sinuosités d'une rivière, voyager par eau ;
Batak : Ranto, partie d'une rivière entre deux rapides, côte
(cf. ranto Pasoman, la côte du district de Pasoman, Van der
Tunk, Bataksch-Nederdttitsch uvordenboek, p. 323, 2e col., in
fine, sub verbo Pasoman). Raijtu-Draijtu, commerce, trafic,
traite en voyageant, en allant faire des échanges au loin.
Rantey, Batak : Rante, chaîne. Rod^u-Dro^u, Rtid^tt. Pour
l'équivalence I-J& cf. bantthvutjdii.
Ranéttfi, coupé, taillé (l'extrémité de quelque chose).
Ratjtsait-Drantsan, Ratjtsanâ, action d'émonder, de tailler.
Rapat, Javanais : Rapet, joint, uni, assemblé. Rafitrâ-Dra-
fitrâ, Rafilfâ, Rafitff, Rafilfi, Rafitsâ, Rafitst, Rafitsê, Rafisâ,
Rafisoe, ajustage des pièces d'un même objet. Passif: Rafétanâ.
Rara (Kawi), douleur. Râri-Drâri, douleur, mal, souf-
france ; Ma-ràri, être malade, souffrant.
Rata, de niveau, plat, uni. Ratait-Dralan, Ratant), plaine,
campagne plate.
Ratas (Mal. et Batak), cent, centaine. Zatu-D^altt, Betsi-
leo : Jattt.
Rawa, marais, marécage. Revtt-Drevtt, embourbé.
Rawan, ému, ravi. Ravu-Dravtt, joyeux ?
VOCABULAIRE
MALAYO-MALGACHE 57
Rèbâb, tomber, s'écrouler. Réfakâ-Dféfakâ, Refakl, Refaki,
Léfakâ-Difakâ, Lefaki, Lefaki, Kuléfakâ, Kuléfakî, Kuléfaki,
Kttlépakâ, Kulépaki, Kulépaki, Kntfépakâ, Ktttfépakî, Kulfépaki,
chute sur soi-même.
Ribtit, Batak : Robttt, pillé, volé, enlevé. Riiba-Druba, pil-
lage, action de piller.
Ribtifi, Batak : Robttt, rejeton, jeune pousse. Trébaii, Tfébun,
Trébunâ, Tfébaiià, Triibun, Tfiibun, Trtibuuâ, Tfubttiiâ, action
de bourgeonner.
Rendant, Javanais : Rendent, plongé dans un liquide. Retj-
drikâ-Dreijdrikà, Reijdfika-Dfeijdfikâ, Reijdfikt, Reijdfiki, cha-
viré, coulé dans l'eau.
Retjdefi (Javanais), saison des pluies. Vide supra Difiin.
Rêptib, fragile, Batak : Repo, devenir estropié. Réfu-Dréfit,
Réfi, Rèfi, fragilité.
Ritfb, trotter. Rilirili-Driliriti, trot, amble.
Riak (Batak), courant, fleuve. Riakâ-Dfiakâ, Riakt, Riaki,
flots, mer.
Ribtt (Mal. et Batak), mille, millier. Arlvn.
Ribttt, Javanais : Riwnt, coup de vent. Rivttlrâ-Drivutrâ,
Rivutfâ, Rivtttffi, Rivulfl, Rivutfi, Rivtttsâ, Rivutsù, Rivttlsl,
Rivulsi, Rivttsâ, Rivttsoe.
Rimaw, tigre. Tfimu, Trima, monstre fabuleux à corps
d'animal et figure humaine.
Riyafi, fort courant. Riyanâ, Rianâ, Riyafiâ, Riafià, Riyafi,
Riait, Riyâ, Riâ, cataracte.
Riyuh, des deux côtés, l'un après l'autre, en zigzag. Rittnâ-
Dr'utnâ, Riun, déviation ; Ryaryù-Dryryii, action de se prome-
ner de côté et d'autre.
Rompofi, mutilé, coupé; Javanais : Rompafi, ébréché. Rttntpa-
Dftimpa, ébréché.
Rosift, bouderie, moue. Rut sir û tsi, expression usitée en cares-
sant un enfant pour le calmer.
58 CHAPITREI

Rumbiyâ (Mal. et Batak), palmier à sagou. Rttfiya-Drttfiya,


Rufia, Rafia, Sagus Raphia.
Rttmput, herbe. Rttmputrâ-Drumptitrâ, Riimpalfâ, Rumpu-
Iffi, Rttmput N, Rumpulfi, Rumputsâ, Rumputsft, Rumpalst,
Ruinpulsi, Rupu sa, Ritpusoe, feuilles de manioc. Passif : Rum-
pfisanâ.
Riinkub, paraître vieux. Rafigâhi, Ifigâhi, Rafigâ, vieillard.
Rttntuh (Mal. et Batak), tomber, s'écrouler. Rulfakâ-Dfu-
Ifakâ, Rutfaki, Rut f aie, écroulé, éboulé; Rutsakâ, Rtttsakl,
Rtttsaki, action de verser de haut en bas, de descendre, de
dégringoler.
Rusak. ravagé, endommagé, détruit. Rusak, au point de vue
phonétique, est beaucoup plus près de Rutfakà et Rutsakâ que
Riti>'n!\ . ^ i ;ot précédent; mais la différence de sens m'a fait
adopte 'ci maintenir la première étymologie.
Rnwafi, trou, cale de navire; Batak : Rttwafi, ouverture;
Makassar : ROILW'I,cale de navire. Rtiiuafi, Rwâfi, Rtiafi-Dftiafi,
Ruant), Rtian, Rtianà, calt de navire; Ltiakâ-Dtiakâ, Lttakl,
Luakî, Lôakâ, Loaki, Loaki, trou, ouverture.
Sa, un. Isa, Isa.
Sabuk, ceinture, cinturon. Savôko-Tsavôko, Saviika, collier
ou écharpe porté en bandoulière.
Sadakàla, toujours. Aijdfakâle, Mandfakâli, longtemps.
Sanskrit : Sadà-kâîa.
Sagap (Tagal), puiser de l'eau. Tsaka, action de puiser de l'eau.
Sahadja, seulement, uniquement. SaMça, c'est assez.
Sabol (Tagal), voeu. Sâtitrâ-Tsâttlrâ, Sâtttfâ, Saut fit, Sau-
Ifî, Sattlfë, Sowlra — Saolru, Éowtfa, Sowlftt, Èowlfl, Soiutfi,
Sot fa, Sot fi, Sol fi, souhait, bénédiction, remerciement;
Antanosi ancien : Sâvalsâ, Sâvatst, Savatsi, cérémonie propi-
tiatoire lors de l'inauguration d'une maison (cf. Flacourt,
Histoire de la grande isle Madagascar, 1661, chap. XXII, p. 70-
73 : Missavalssi (Mi -f- iavatsi) et entrée de la nouvelle maison).
VOCABULAIRE
MALAYO-MALGACHE 59
Sahut, Batak : Sagol, réponse. Aktt, écho.
Saka (Tagal), travailler son champ. Saha-Tsa/m, Salm,
champ, campagne.
Sakat, ce qui sépare, divise; Sefikafi, traverse, barre qui
se met en travers. Sakanâ-Tsakanâ, Sakan, Sakanâ, Sakan,
Sabauâ, Sa ban, Sahanâ, Safmn, tout ce qui est en travers,
barrière, empêchement.
Saktltit, camarade, compagnon. Sakattivu, Sakattivu, ami.
Sâkey, associé, compagnon. Sakây^a, Sakéyça = Sakaiça,
Sakéy^a, Sake\a, ami, amant, maîtresse. Cf. Skr. : Sakhi.
Saktisaku, en secret. Suktt-Tsnkit, Subit, D^uktt, action de
s'approcher à la dérobée comme un chasseur, un espion;
Stikuitiku, à la dérobée.
Sala (Tagal), charger. Sara-Tsara, Sara, prix* du fret, du
passage. Vide infra Sara.
Salahat (Tagal), tout entier. Salétfa, tous.
Saley, fumé, boucané. Sâli-Tsâli, Sali, action de boucaner;
Salâça, Sa la {an, Sa la {an, Sa la {tint), gril.
Sâma, égal, semblable, ensemble; Batak : Santa, tous en-
semble. Sa mi, les uns et les autres, chacun ; Sambi, tous, tout
le monde. Sanskrit : Santa, égal *.
Sambar, saisi, empoigné, pris. Satnbulrâ, Sambtitfâ, Sam-
bntffi, Sambutfl, Sambutfë, Sambatsâ, Sambutsfi, Sambtttsl,
Sambutsi, Sambufâ, Sambitfoe. Passif: Sambtiriitâ.
Sambilib, (animal) immolé selon les rites religieux. Stim-
blli, Stimbiltt, Sttmbidi, Tsttiiibili, Tsumbidi,Sumâyijda,Sttméyij-
da — Sonuiinda, action de couper la gorge à un boeuf. C'était
autrefois la prérogative de certains clans nobles.

ï. J'ai mentionné cette étymologiequi est Tune des quatre généralement


citées, mais je n'en fais pas état dans le chapitreconsacréà l'élément sans-
krit. Au point de vue phonétique, le rapprochementde Malg.sâmi < Sans-
krito-Malais : sâma n'est pas discutable(cf. pour !a mutation de a final
en i : Mal. lima > Malg. dimi), mais la différencede sensest assezimpor-
tante pour que cette étymologie ne soit admiseque sous réserve.
60 CHAPITRE1

Sampid, couverture, enveloppe. Seinptttrâ-Tsemputrâ, Sem-


ptttfâ, Sempulfû, Semptttfl, Seinpulfè, Semputsâ, Sempulsù, Sem-
pnlsî, Sempatsi, Septtfâ, Scpttsoe, noyé, submergé, accablé d'em-
barras, de tristesse. Passif : Sempiirinà.
Saftgtuttfi, scolopendre. Antambahwaka ancien : Sakudiâvi-
tfi, Betsimisaraka : Atjkndiâvilfî, Sakalava N-O : Atjkudiâvitsl,
Aijkttdiâvitsi.
Saftgttt, pince, pincé. Tsufigtt, Tsofiga, action de pincer.
Safikal (Mal. et Batak), manche d'outil. Tafigu, anse, poi-
gnée, manche.
Safikut, Batak : Safikot, attaché. Sttfigufrâ, Sifigutrâ, Sifign-
tfâ, Sifigutfft, Sifigutfl, Sifigutfè, Sifigtilsâ, Sifigutsû, Sifigutsî,
Sifignisê, Sifigusâ, Sifigusoe, action d'attacher, de lier. Passif:
Sifigtiranâ.
Sapin (Tagal), doublure. Safi-Tsafi, Safint, Safi, Safini,
couvercle, bande d'étoffe qu'on intercale pour allonger le bas
d'un habit.
Sapu, balayé, essuyé. Saftt-Tsafu, Safu, action de brosser,
de passer la main à plat sur quelqu'un ou quelque chose.
"
Sapai (Mal. et Batak), couvert, voilé, caché. Safutrâ, Safu-
tfâ, Safttlfti, Saftitfi, Safttlfë, Saftttsâ, SafuIsi), Saftttsl,
Safulsê, Safttsâ, Safusoe, submergé, couvert. Passif: Safiiranâ.
Sara, gage, la part des matelots dans le chargement d'un
navire. Vide supra Sala.
Sarab, séparé. Sarakâ-Tsarakà, Sarakl, Saraki, Sara.
Sarufi (Mal. et Batak), fourreau, étui. Sarnnâ-Tsarunâ,
Sa mu, Sur mu), Sur un, Sarufi, Sarofi, enveloppe, étui.
Satîya, vérité, loyauté, fidélité. Satfiya-Tsatftya, Satffa,
libéral, charitable; Salrialrfa, Salfialfla, jovial, hardi, franc,
libre. Sanskrit : Salya, vrai, authentique, fidèle '.

ï. Même observation que pour sâma. Ces rapprochementssont satisfai-


sants au point de vue phonétique, mais les sens ne concordentpas.
MALAYO-MALGACHE
VOCABULAIRE 6l

Sayar, Dayak : Sayor, herbes potagères, légumes, Suijdiu-


Tsttijd^tt, Soijdçit, Arum esculentum.
Sedan, modéré, moyen. Erafi, Eran, Erantt, Eranî, mesure,
dimension, règle, ration.
Ségel (Blagden, sub verbis Fisbing-basket 151), nasse. Sihi-
tfâ-Tsihilfâ, Sihitfî, Sihilfi, Sihitsâ, Sibilsi, Sihitsi, tramail en
joncs fins, filet de pêche des femmes ; Tsihikâ, Tsihikl, Tsihiki,
poisson péché au tramail. P;issifs : Sihtrinâ, Tsibffinâ.
Sëlâfi, intervalle. Elafi, Elan, Elanâ, intervalle, ce qui est
entre.
Sêlât, détroit. Salakâ-Tsalakâ, Salakâ, Salakl, Salakè,
détroit, bande de toile que les hommes passent entre les
jambes et autour des reins.
Selimat, rhumatisme, refroidissement. Séri-Tséri, Séri,
rhume.
Sclabufi, voile, couverture. Saltibun-Tsaliibun, Saliibttnâ,
Sattibun, Saltibunâ, couverture, voile, rideau de lit.
Sembab, hommage, adoration. Sambasâinba-Tsainbasàinba,
Sambaiâmba, remerciements à Dieu quand on mange des
fruits nouveaux, quand on se sert de quelque chose pour la
première fois.
San pal, tampon, bouchon. Seinban, Sembanâ, ce qu'on
introduit en guise de cheville pour boucher un trou ; SefakS,
Sefakâ, Sefaki, Sefaki, ce qu'on met entre deux choses, comme
le coin à fendre du bois.
Siiiâfi, trauquille, paisible. Sina-Tslita, Slna, silencieux,
interdit, qui reste muet.
Sèftat, aiguillon d'un insecte. *Séttilrâ > Fanéritlra, litt. :
(l'insecte) qui a pour habitude de piquer. Vide supra Pênefiat.
S aida, farces, plaisanteries. Silaijlstlan, Silaijtsllanâ, Silaiila,
espiègle.
Sendi, Sundanais : Sandi, articulation, jointure. Saijdfi
(cf. Flacourt, Dictionnaire : goutte, rare saijri = rarin-tsaij-
dfi, maladie des jointures, des articulations). Sanskrit : Samdi.
62 CHAPITREI

Sendttk, Batak : Sondttk, Bugui : Sanrit, cuiller. Stttru-Tsu-


tru, Suif u, Setfi, Suritkâ, Sttrttkii, Sttrtikl, Sttruki, cuiller ;
Sadro, Suijdftt, Soijdfakê (Flacourt : Sonrouc, cuiller à pot),
Hotjdfttkâ-Kotjdfukâ, Houdfukâ, Hot.idfukî, Hondfttki, Uijdfttkâ,
Uijdfukâ, Uijdfttkï, Uijdfttki, Uijdfakâ, Uijdfakî, Uijdfaki,
grande cuiller, cuiller à pot. Vide infra Sudtt, Stiduk.
Sefikafi. Vide supra Sakal.
Sénnittth, décent, modéré, convenable, raisonnable. Sttitu-
iiiika-Tuiuuiiiika, Sununiika, Suniimiktt, Sufiuniiki, Sttiiuiuiki,
Sttnuniiakâ, Sttnitniiaki, mouvement doux et paisible comme
celui d'un cours très doux, d'un ruisseau au cours tranquille
et régulier.
Sepak, ruade, coup de pied. Tsipakâ, Tsipaki, Tsipaki,
Tipakâ, Tipakl, Tipaki, Antemuru : Tsakapla, Antekungu :
Tsapia.
Serampafi, attaqué, assailli. Aijlsulâfakà (an -f- sttlàfaka),
Aijtstdâfakl, Aijlsniâfakë, action d'entamer légèrement, d'en-
lever un morceau (un morceau de chair, par exemple, à un
soldat qui a lâché pied devant l'ennemi, pour lui faire une
marque indélébile de façon à le reconnaître après h campagne
et le faire brûler vif).
Sisâb, Javanais : Sesek, serré, étroit, forcé, pressé. Sisikâ-
Tsisikâ, Siiikâ, Si'sikl, Sisiki, Siii, ce qu'on presse, ce qu'on
introduit avec force dans quelque chose. Passif : Sisihanâ.
Vide inlra Sisip.
Sisal, Batak : Sotsoî, Dayak : Sasal, remords, regret. Nénin,
Néninâ. Cf. infra Sttsn > Ntinti.
Si, préfixe nominal. Si, Si, I.
Sia, Sia-sia, vain, inutile, faux. Sta-Tsla, Sfa, Siasfa, Sia-
sia, écart, déviation, égarement.
Siak (Dayak), grossier, furieux. Siakâ-Tsiakâ, Siakâ, Siaki,
Siaki, méchanceté, férocité.
Sidik, demandé. Hatakâ, Hatakî, Halaki, demande.
VOCABULAIRE
MALAYO-MALGACHE 6$

Sikap (Tagal), adroit, habile. Sébaka, capable de faire.


Sikn-siku, Batak : Sttki-suki, équerre, coude. Kibukihu,
Antemuru : Kikibtt, Antankara : Kuktibi; Kihtt, Kihytt, Kitt,
Uni, coude.
Silak (Bisaya), éclairer de ses rayons. Tseiakâ, Tselakî, Tse-
laki, jaillissement subit de la flamme, de la lumière, des
éclairs.
Silik (Batak), regarder en dehors. Tsidikâ, Tsidikï, Tsidikë,
Tsilikâ, Tsilikî, Tsiliki, action de mettre la tête à la porte, à
la fenêtre, courte apparition, nom d'un petit lémurien (le
Cheirogaletts Milii, Geoff.) appelé ainsi de sa manière de se
montrer; Tsfla, Tsiltikâ, Tsiltikâ, Tsilttkl, Tsilttki, action
d'épier. Vide infra tilib.
Silafian (Tagal), est (point cardinal). Atsifiân, Alsifiâitâ,
Atsinân, Atsiùânâ, Atsinân, Atsinànanâ, Alinân, Alinânâ,
Aijtiiiân, Aijtiùanâ.
Simbar, jeté çà et là, éparpillé. Simpaii-Tsimpan, Si mpain),
Simpan, Simpanâ, petits ruisseaux, petits chemins qui se
séparent du fleuve, de la grande route.
Simpan, conservé, économisé, mis en réserve. Tsimpuit,
Tsimptinâ, Tsimphi, Tsimpinà, Tintptin, Tinipunâ, Timpin,
Timpinà, action de ramasser peu à peu, de recueillir.
Simpafi (Mal. et Batak), chemin de côté, de traverse, Dayak :
Sampan. Sampan, Sampan, Sampanâ, Sampan, Sampanâ,
embranchement, séparation, division comme celle d'une
fourche.
Simpey, espèce de singe, Semiiopitfjecus melatoplios. Sifakâ,
Sifakî, Sifakë, Simpunâ, Simpunâ, Simpttn, Simpun, espèce de
lémurien, indris ou propillxcus Verrattxii, Grand.
Si fia (Mal. et Batak), lion. Su fi, Soft in Sitfi'âmbi, Sufittmbi,
Sofiômbi, animal fabuleux à forme de boeuf, également appelé
tsi-ombi-ombi (litt. : ce riest pas un boeuf ce boeuf, cf. mes Contes
populaires malgacks. Paris, 1893, p. 89); au figuré : courageux,
64 CHAPITREI

fort, audacieux. Sttfi'ombi = litt. : lion-boeuf. Cf. Sankrit :


Simba, lion.
Sindir, ironique, moqueur. Serilfà-Tserilfâ, Scritfl, Serilfi,
moquerie. Passif : Serélinâ.
Sifikap, écarté, ouvert ; Batak : Hufikap, Javanais : Ufikab,
Lampong : Ukap, s'ouvrir. Sukalrâ-Tsttkalrâ, Sukatfâ, Soka-
tfâ, Sukalfi, SokalH, Sttkalfi, Sokalfi, Sukalsâ, Sokalsâ, Sa-
kalsî, Sokalsl, Sttkalsi, Sokahi, Sukasâ, Sokasa, Sttkasoe, Sokasoe.
Sukakâ, Sttkakl, Sttkaki, état de c; qui est ouvert. Passif :
Sukâfanâ.
Sifisifi, Batak : Siksik, Javanais : Ùiîiéifi, retroussé. Si'silfâ,
Siiitfl, Siiitfi, Siiitsâ, Siiilsi, Siiilsi, Sisi fi), Siiifoe, action de
retrousser. Passif : * Si'sifinâ, cf. impératif : asislfu in Weber,
Dictionnaire, sub verbo sisilra.
Siitlak (Mal. et Batak), arraché, tiré. Sitjtakâ, Shjlakâ, Siy-
takl, Siijta, action de se séparer de son mari ; Siijtttnfi, Sitj-
lunâ, Siijlttn, Siijlu, action de tirer.
Sipey. Vide supra Sifnpey.
Sipttl, mollusque, coquillage ; Batak : Septit, escargot. Siftt-
trâ-Tsifutiâ, Siftttfâ, Siftilfù, Sifttlft, Siftttfi, S if u Isa, Siftitsfi,
Sifulsl, Sifntsi, Sifusâ, Sifttsoe, nom générique des escargots.
Sira (Batak), sel. Vide supra Garant.
Sirat, bord, bordure; Batak : Sirat, bordure d'un habit.
Tsirakâ, Tsiraki, Tsiraki, pointe de terre, promontoire.
Sirip, nageoire de poisson. Selikâ, Seliki, Seliki.
Sisa, reste,restant. Sisa-Tsisa,Siia.Sanskrit: Çesa, restant,
résidu.
Sisi (Mal. et Batak), à côté, tout près. Sisinâ, Sisinî, Siiinâ.
Silinl, Siiiit, le bord, la lisière.
Sisik, écaille, écaille de tortue; Batak ; Sisik, écailles de
poisson. Siiikâ, Siiikî, Siiikè, écailles de poisson.
Sisip, inséré, introduit. Sesikâ, Sesikâ, Scsikî, Sesiki, ce
qu'on presse dans, ce qu'on introduit dans avec force. Le passif
>' î AYO-MALGACHE
VOCABULAIRE 6$

ieséfanâ < sesikâ indique que ce phonème malgache doit être


rapproché du malais sisip, tandis que son synonyme, presque
homophone, sisika > passif : sisibanâ, se rattache à malais
sësab. Vide supra sub verbo.
Siwafi, Siya (Batak), 9, Nias : Siwa, Lampong : Shvo.
Sivi-Tsivi, Sivi.
Siyttl (Mal. et Batak), sifflé; Javanais : Siytth, sifflement du
vent. Shtkâ, Sittkâ, Sittkî, Sittki, Slaka, Siakâ, Siaki, Siaki,
sifflement, action de siffler.
Siyab, pauvre, nécessiteux; Batak : Siyak, mordant, piquant.
Tslakà, Tsîakî, Tsiaki, action de faire claquer ses lèvres
(comme quand on ressent une,douleur vive); Siakâ, Siakâ,
Siakî, Siaki, piquant de certaines herbes.
Soga, sorte de teinture végétale rouge. Snka, Suka, action
de plonger, de tremper dans l'eau, de teindre, de teindre en
noir; teinture noire, soie teinte en noir.
Solok (Tagal), coin, angle. Sttrttkâ, Sitrukâ, Surttktt, Surttkt,
Surtiki, épaule.
Sorofi, être poussé; Tagal : Solofi, pousser. Su nuit), Sur un,
action d'introduire, faire entrer, glisser, pousser quelque
chose le long, dans ou sous quelque chose.
Srintâla, charpentier, menuisier. Antanosi ancien : Soro-
mâla (Flacourt sub verbo : charpentier, Tsoromala pour Soro-
tnala, cf. Petit Recueil, p. 4, ontsoromala = on -f- iorontala. Ce
mot du Petit Recueil a été, par erreur, omis dans mon édition
qui ne donne que tsoromala); Malgache moderne : Serimâla.
Su (Kawi), bon. Stiu/a-Tsiiwa, Stiwa, Sua, Sua.
Sûay (Blagden, sub verbo gold 59), or. Anakara : Sehtt,
argent. Cf. supra bitlait.
Suban, Javanais : Sttwefi, Batak : Sibofi, espèce de pendants
d'oreille. Havi-Kavi, Havin, Havinâ, Kavi, Kavin, Kavinâ,
boucles d'oreille.
Sudâra, Javanais : Sattdara, frère, soeur, parent. Zâolfà-
— Phonétique
G. I'ERRASD. malajo-inatgdtb*. j
66 CHAPITREI

D^âolfâ, Zaolft, Zaotfê, Zaotsâ, Zaotsi, Zaotsê (cf. Flacourt


sub verbis beau-frire et belle-soeur : Zaliots), faosâ, Jaosoe,
Merina : Zotra — Zaolra, beau-frère, belle-soeur. Sanskrit :
Sodara, frère, soeur utérins.
Sttdtt. Vide supra Sendttk.
Smiitk. Vide supra Sendttk.
Sttgar, se peigner. Hitgu, action de peigner les cheveux, le
chanvre.
Sukar, Javanais: Snker, difficile, gênant, perplexe. *Sâbi-
tra, Sahlran-Tsahiran, Sablranâ, embarrassé, ennuyé, préoc-
cupé.
Sulab, chauve. Sida, Sala, Sola.
Sultka, lance en bois. Sattihi-Tsaliihi, sagaie, grappe, épi.
Sttlifi, flûte; Batak : Sulefi, un tuyau dont on se sert pour
souffler. Sulifi-Tsidifi, Salin, Sttlinâ, Sttdiit, Sudina, flûte
indigène.
Salir (Tagal), filer. Fuli-Puli, action de filer. Passif : Fttlê-
sinâ.
Sttlil, difficile, qui s'obtient avec peine. Sarutrâ-Tsarutrâ,
Sarutfâ, Sarotfâ, Sartttfu, Sarotrô, Sarutfi, Sarotft, Sartttsâ,
Sarolsâ, Sartitsâ, Sarotsb, Sartttsi, Sarolsî, Sartitsi, Sarotsi,
Sarusâ, Sarttsoe, difficile, ardu, pénible. Passif : Sartitmà.
Sulur, représentant, plénipotentiaire. Sulti-Tsulu, Stdtt,
substitut, représentant, remplaçant.
Sumbifi, coche, entaille, ébréché. Rumbinâ-Drumbinâ, Ritm-
bin, Ritmbifi.
Sumpab (Mal. et Batak), Bugui : Stimpa, juré, serment,
imprécations. Umpa, Ompa, souhait ou menace d'un malheur.
Sumpit, étroit, circonscrit, renfermé. Siimpilfà-Tsumpitfâ,
Sttmpitfl, Sumpilfi, Sttmpilsâ, Sttmpitst, Snmpitsi, Sttpisâ,
Supifoe, action de rapprocher les bords (lorsqu'on veut coudre
l'ouverture d'un sac de riz après l'avoir rempli). Passif : Sttin-
pi rinâ.
VOCABULAIRE
MALAYO-MALGACHB 6j

Sttmpit, petit sac en sparterie. Subika, Sttblka, Sublk't,


Subiki, corbeille, sac en sparterie; Sttmpitrâ, grande corbeille
à riz faite avec des nattes cousues ensemble.
Sttfiey, fleuve, rivière. Ufii, Ofii, Uni, Uni.
Sufikur, prosterné la tête contre terre. Huhukâ-Kuhukâ,
Huhuku, Huhukt, Hithuki, Kuhtikâ, Kttbukti, Kubukî, Kabuki,
Huhulfâ'Kuhulfâ, Htthutfû, Hubulfl, Huhulfi, Huhulsâ,
Hubtitstl, Huhutsi, Hithutsi, Htibusâ, Hitbusoe, action de se
prosterner, de mettre la tète contre terre. Passif : Htthtifanâ.
Snralf (Mal. et Batak), acclamation. Httrakâ-Kitrakâ,
Huraki, Httraki.
Su rat (Mal. et Batak), écrit, lettre. Suratrâ-Tsuralrâ, Sura-
Ifâ, Soralfà, Snralfi, Soralfi, Snralfi, Soratfi, Saratsâ, Soralsâ,
Suralsi, Soralsl, Sttralsi, Soratsi, Sttrasâ, Surasoe, écriture.
Passif : Sttrâlanâ.
Surnb, envoyé, porteur d'un message, d'un ordre. Irakâ,
Irakt, Iraki, envoyé, délégué, ambassadeur ?
Sarufi, être poussé. Vide supra Sorofi.
Sarttt, reflux, jusant; Batak : Surttt, baisser. Tsttrurtikâ,
Tsururtiki, Tsuritrtiktt, Tsururiiki, action de couler de haut en
bas.
Sttsah, inquiétude, malaise, trouble; Batak iSttsa. Sttsulrâ,
Sttitttfâ, So'sutfâ, Stiitiliù, Soiulfti, Suiutfl, Sosutfi, Suittlfi,
Saint fi, Sttittlsâ, So'stttsâ, Sa'sutsù, Soin tsu, Saint si, Soi ut si,
Sttiulsi, So'stttsè, Suittsâ, Sttittsoe, de mauvaise humeur, ennuyé,
mécontent. Passif: Stistirinâ.
Sasa, Bali: Nom sein, mamelle. Nuiia, Sttmnxn Sumttn-
dfara, sein de jeune fille. Vide sub verbo Dura.
Sasttk, pointe. Tsatstika, Tsutsiiki, Tsulstiki, prépuce ;
Tsttki, Tsukitstiki, point saillant (comme le bec des oiseaux).
Sttsttn (Mal. et Batak), empilé, emboîtés les uns dans les
autres. Sustikâ, Sniukâ, Suiukft, Suittkî, Sninki, Soiukâ,
Soiukâ, Soittkl, Soiuki, ce qu'on intercale, qu'on ajoute
68 CHAPITRE I

(comme le fil dans un bas qu'on raccommode); Sosun, Soi un a,


embrouillé, compliqué, mêlé (comme du fil).
Snyab, Batak : Suwak, Javanais : Sumk, déchiré. Tsuakâ,
Tsttaki, Tsuaki, déboîtement, dislocation. Vide supra Siyab.
Ta, Tagal : Di, non, ne pas. Tsia, non ; Tsi, ne pas.
'Faim (Tagal), graisse, Batak : Tabo, Tavi, graisse, embon-
point.
Tabek, Javanais : Tatv, salut, salutation ; Batak : Sanlabi,
avec votre permission ; Tagal : Tabi, excusez, s'il vous plaît.
Mbay, Mbey, s'il vous plaît, avec votre permission *.
Tabir (Mal. et Batak), rideau, voile, tenture. Tambi, petite
natte.
Tabu (Batak), citrouille. Vide supra Labu.
Teb'ir, Batak : Sabur, semé, être semé. Tsabtt, plantation.
Tâdi, tout à l'heure. Tetéka, Tetéki, Tetiki.
Tadjam, aigu, perçant, pénétrant, Javanais : Tadjent, per-
çant (se dit de la vue). Tarait, Ta^anâ, aperçu à une certaine
distance, action d'être en vigie.
Taga (Tagal), préfixe des noms de tribus et de clans signi-
fiant : les gens de, les habitants de. Ta, préfixe ou infixe des
noms de tribus et dedans : Tafiâta = Ta -f- ait 4-ala, litt. :
les habitants, les gens dans la forêt ; On tanàla, A nia nâ la »
On, An, ceux; Ta, les habitants, les gens ; afi, dans; ala, la
forêt.
Tagib, exigé, réclamé (le payement d'une dette). Taki,
réclamation d'une dette, d'un prêt.
Tafmn, enduré, supporté. Tidmn, Tidmnâ, support, soutien.
Tabi, ordure, déjection ; Tagal : Toi, excrément, Batak :
Te» Tay, Tey.

ï. L'explication de Gautier d'après laquelle mbayserait la forme contrac-


tée de bumba aya, où passerai(-je), est inexacte ainsi que le montre l'étymo-
logie.
VOCABULAIREMALAYO-MALsîACHE 69

Tabun (Mal. et Batak), année ; Bugui ; Tau fi, Tagal :


Taon, Tâmiâ, Tâonâ, Tawna, Tourna, Tona, Ton, Tô, To,
Takar, mesure de capacité. IVaba, comparaison faite entre
plusieurs personnes ou objets. *
Takitaki (Tagal), penser. Fafiâbi-Pafiâbi, Fafiâhi < Tâbi,
Fanâhi, esprit, âme.
Takolok (Dayak), tête. Antanosi ancien : Tabiilakâ, os du
crâne ; Bara : Takûlakâ, os de la mâchoire inférieure.
Takut, Tagal : Takot, Batak : Tahnt, crainte, peur. Tahu-
Irâ, Tabutfà, Ta1»tfâ, Tahulfù, Taljotfn, Tahtith, Tafjotfi,
Tahtttff, Tafmlfi, Tabutsâ, Tahoisâ, Tabtilst't, Talmlsfi, Tabutsi,
Tafolsi, Tahulii, Talwlsf, Tahttsâ, Tahusoe. Passif : Tabtiranâ.
Talam, grand plateau de table à couvercle et sur pied.
Talanlâlau, Talaijtâlaiiâ, Talatâta, étagère, rayon de biblio-
thèque.
Tâlar, ouvert, manifeste. Talâki, en évidence, visible,
Tali (Mal. et Batak), corde. Tali, Tadi.
Talutttk (Batak), poteau auquel la victime est liée et contre ,
lequel elle appuie le dos. Malg. ancien : Tatutiiktt, dos.
Tâiuab, familier. Tamâ, Tamân, Tamâna, familier, appri-
voisé. Sanskrit : dam, apprivoiser, dompter.
Tambal (Mal. et Batak), lié. Tâmbatrâ* Tambatfâ, Tomba*
tfi, Tambal fi, Tomba Isa, Tambal si, Tamhlsi, Tabasâ, Tabasa;
: * Tambâ-
état de ce qui est joint, uni, mis ensemble. Passif
ranâ, cf. relatif : anambâranâ.
Tambid, magie, sorcellerie ; Javanais : Ttimbal : amulette.
Tamba, empêchement, obi^acle; Mafiamba, empêcher; Fa- <
flamba, préservatif (amulette, prière, invocation).
Tainbtin, Batak : Tinibttn, mo.iceau, amas, pile. Tuvitnâ,
Tttvitu, Tovtuiâ, Tovttn, action d'ajouter une chose à une
autre.
Tambûni, placenta. TavAiti.
Tant pas, coupé, taillé. Tapakâ, Tapakl, Tapakê, coupé.
70 CHAPITRE I

Tampol (Tagal), assaillir. Tampukâ, Tamptiki, Tampuki,


soudain, tout à coup.
Taàa, Bisaya : Kotaita, Bugyi : Utana, interrogation, ques-
tion. U a ta ni.
Tanah, Makassar : Tana, Batak : Tarn, Sundanais : Taneub,
terre, pays. Tant,
Tanab, cuit, bouilli. Tttnakâ, Tunaki, Tttnaki, Tanikâ,
Taitikt, Tariiki, Tunatfâ, Tunatfi, Tunatfi, action de faire
cuire; Merina : Tttnakâ, action d'enfumer un terrier pour en
faire sortir l'animal qui s'y trouve; Dunakâ, fumée.
Ta fiait (Mal. et Batak), main. Ta fia, Ta fiait, Tânait,
Tânaitâ.
Taiittiv, caméléon. Tana, Tafia, Ta.
Tanda (Mal. et Batak), signe, marque. Tandra, Taijdfa,
tache de la peau, grain de beauté.
Tandab, Javanais : Tainfak, danseur;Tagal : Indak, danser.
Tindykâ, Tkidiaki, Tiijdiaki, Tshjd{akâ, Tsiijdytki. Tsiud&ki,
danse. Cf. Skr. : taijdaka, charlatan.
Tandjufi, cap. Taijd{iinâ, Tayd{ttn, Taijd^ufi, Tai.td^it.
Tanditk (Mal. et Batak), corne; Bugui : Tanru. Taijdrttkâ,
Taijdfukâ, Taijdfukâ, Taijdfuki, Tatjdfuki, Taijdfu.
Tafigttfi, porté, être porté ; Batak : Tafigufi, responsabilité.
Takun, Takunâ, action de porter en palanquin, de porter à
plusieurs un lourd paquet, un mort ; Takofi.
Tafiis (Mal. et Batak), pleurs. Tâfii, Tâni ; Tttinâfd —
Tàfii -f- infixe uni, Tumârit, qui pleure.
Tafikap, pris, saisi, empoigné. Takatrâ, Takalfâ, Takatfi,
Takalfi, Takatsâ, Takatsi, Takatsi, Takasâ, Takasoe, atteint.
Passif: Takârinâ. *
Tafikap, état d'un animal qui est couché, qui a le ventre sur
la terre. Tâkutrâ, Takulfâ, Takutfù, Takalfi, Takalfi, Ta-
ktttsa, Takttlsfi, Takatsi, Takatsi, Takttsâ, Takttsoe, couvercle
des ustensiles. Passif : Takfifanâ.
VOCABULAIREMALAYO-MALCACHE 71
TanUi, Batak : Tanto, sûr, certain. Talo, To.
Taulri (Balinais), conte, fable dont les animaux sont les
principaux personnages. Taytâra, histoire, légende, conte.
Cf. Skr, Tantra, manuel, livre, traité magique.
Tapa, poisson de mer. Tafa, mulet.
Tapih, jupon ; Tagal : Tapi, vêtement. Tafi, vêtement,
action de se vêtir.
Tan'b, Batak : Tabil, tiré, traîné. Tarikâ, Tariki, Tariki,
Tsarikâ, Tsarikî, Tsariki, Sarikâ, Sarikâ, Sariki, Sariki, action
de traîner, de tirer. Târikâ a une double forme passive :
Taribinâ,Tarltinâ. Celle-là est régulière ; celle-ci, anormale
par rapport à tarikâ, nous est expliqué par le Batak : tabit.
Taritari (Tagal), porter atteinte à l'honneur. Taijdri, Taij-
dfi, calomnie.
, Tarofi (Dayak), récit, rapport. Tarofi, Tarofitt, Tarufiîi,
Tanin, Tartina, récit, causerie, conversation.
Tarub, Batak : Tara, Javanais : Toh, mis, placé, posé.
Taw, Tao, Tow, To, fait.
Tarub, rejeton, jeune pousse. Tarukà, Tarukâ, Tarttki,
Taruki.
Tartina, juvénil, jeune homme. Dû ru ni, Darttijdârunl,
jeune, frais, tendre comme les jeunes pousses. Sanskrit :
tartina, jeune, tendre, frais.
Tasib, lac, mer intérieure. Antanosi ancien : Tayki, la
mer; Tasi, Ta si, lac.
Talal, Makassar : Tatala, copeau. Ta tali, Ta tali.
Tatifi, porté, Batak : Hanlifi, porter de la nourriture.
Eijtifi, Enfin, Eijtinâ, porté, apporté, emporté.
Tawa (Mal. et Batak), rire. Tava, Tavan, Tavanâ, gestes,
sauts, bonds de joie.
Tawan, prisonnier de guerre. Tavan, Tavanâ, Tava.
Tawar, sans saveur, fade. Antefasi, Antekungu, Antemuru :
Maif-tavey ; Betsileo : Ma-tavi; Antambahwaka, Bara, Saka-
73 CHAPITRE 1

lava N-E : Ma-tfabukâ; Antemanambundht : Ma-tfamhvaki ;


Antankara Ï Ma-tfaba ; Zafisuru : Ma-d^abtvakà ; Maruantse-
tra, Vurimu : Mavow; Sainte-Marie : Mavuâvu ; Sakalava
N-O : Buka ; Vurimu : Bukabâka.
Tibâl, Javanais : Tebel, épais. Tainà, Tevin, Ttvi, épais-
seur.
Tèbâs, défriché, nettoyé; Tagal : Tabas, couper, tailler.
Taii, action de défricher.
Tibiib, percé, perforé. Tcvikâ, Teviki, Teviki, trou au lobe
de l'oreille.
Tebâs, Batak : Tobus, racheté, délivré, Avtttrâ, Avtttfâ,
Avutfù, Avtilfi, Avutfi, Avittsâ, Avntsfi, Avutsï, Avutsi,
Avusâ, Avusoe, rachat, achat d'esclaves, rançon. Passif: Avâ-
tant). Umbutrâ, Umbutfâ, Uinbutft'i, Umbatfi, Umbutfi, Unt-
btttsâ, Umbtttsn, Umbutsi, Umbutsi, Ufigntrâ, Ufigulfâ, Ufigtt'
tfù, Ufigtttht Ufigutfi, Ufigiihâ, Ufigtttsn, Ufigutsh Ufigutsi,
action d'arracher, de déraciner. Passifs : Uinbiitanât Ufigti-
tanâ.
Tikàn, Javanais : Teken, canne, bâton. Tébin, Téhinâ,
Tébini, Téhikâ, Tebiki, Tehiki, Tehi.
Tikâp, le dedans de la main posé sur la bouche. Tiibttkâ,
Tttbukù, Tubukï, Tttbuki, action de porter quelque chose à la
bouche. Passif : Ttthiifanâ.
Tilân, Dayak : Telen, avalé. Télifi, Télin, Telinâ, Telini,
Teli, action d'avaler.
Tilifia, oreille. Talifii, Talini, Tadifii, Tadiîii, oreille ;
Tadlni, le trou de l'oreille.
Tilôr, Dayak : Hanteloh, oeuf. Atiilu, Altiti, Antûli, Atûdi.
Telu (Javanais), trois, Batak : Toltt. Téltt, Tilti.
Télitb, Batak : Torltik, baie, golfe. Ttiiikâ, Tttliki, Tttliki,
TAU, Tiidi, arrivée au port, escale.
Tiliindjuk, index. Vide infra Tundjttk.
Têlut, Ponosaka : Ltdur, genou ; Khmèr : Lut, plier (le
VOCABULAIREMAIAYO-MALGACHE 73

genou), Bahnar ; Lot» entrer en se baissant. Lilra, Lltri in


Luhalitra, tuhalUH't Lika, Liki in Ltihalika, Ltiluliki, genou '.
Tëmâii, compagnon, camarade. Nâwanâ, Nânuvt, Nâina.
Tmbiik, tiré, fait feu. Tijîtra, lifitrâ, Tifitrî, Tifitrt, Th
fitsà> Tifitsi, Tifitsè, Tijifâ, Tifiioe» action de tirer un coup
d'arme à feu. Passif : Tifirinà.
Timbâga, cuivre ; Balinais : Barak, cuivre rouge. Varâhhh
Barâbin, Varâbinîi, Varâhin, Varâhinà, cuivre. Cf. Sanskrit :
tàmraka, cuivre.
Timblhir, têt de pot vernissé, tesson. Bakila, Bakilau,
Bakila na, morceau* fragment, tesson.
Teinbiib, troué. TuinbakAtTumbaklt Tumbakê,troué,perforé.
Timbnla (Javanais), bétel. Tambfiru, Tambûlu. Sanskrit :
Tàmbiïla.
Tcmpn, forger. Teft, action de forger.
Tfniti, safran des Indes. Tnmittâmn.
Teùah, demi, moitié, milieu. Tenatiita, Tenaytéùa, Tena*
téna, milieu.
Ttnun, tisser. Teiiimâ, Tanin, Tenu, action de tisser.
Tipak-tfpak, poisson de mer. Tiifukâ, Tnfuki, Titfuki,
Tufu, espèce de mulet qui va par bancs.
7V/>f,bord, lisière. Difi, Lifi-Difi, repli fait au bord des cha-
peaux, des nattes ; ourlet.
TipAh, Bugui : Tempa, frappé avec le plat de la main.
Tifakà, Tefaki, Tefakl, Teltakà, Tehaki, Teixtkè, coup donné
avec le plat de la main, claquement, battement des mains;
Téfukâ, Téfuki, Téfuk?, explosion (comme celle d'un fusil),
craquement (comme celui d'une branche cassée) ; Tsefutrâ,
Tsefutrâ, Tsefutrù, TsefulN, Tsefulrt, Tstfutsà, Tsefutsù, Tse-
futsi, Tstfutsi, Tsefusâ, Tsffusoe, bruit, pétillement, explosion
de la poudre.

i. LU/AI,le premier élément de lubalitra, hthalika, signifie tête ; litt. :


tête du genou.
7-| CHAPITRE1

'feras, Batak : Toras, le coeur du bois. Tôra, coeur, inté-


rieur d'un fruit ; Ttyi, coeur des bois.
Ti'rbafi, Batak ; Haban, voler. Hemban*Kembaù, Hauban,
Haubana, vol de l'oiseau.
Têrîgo, Javanais : Trigu, froment. Antanosi ancien : Trigo.
Cf. Flacourt, Dictionnaire, sub verbo blé. Portugais : 7>4rt>,
blé.
Tèrïyai', cris, nullement; Dayak : Riab, appeler. Vriya.
Uria, hurlement du chien..
Te'ruk, espèce de bécasse. Ki-tûri, espèce de. pluvier.
Titàk, Dayak : Tatak, Javanais : Tetek, coupé, fendu.
Télika, Tetikt, Teiikf, Tatakâ, Tatakî, Tatak}, incision, cou-
pure; Ta ta Ira, Tatatrâ, Ta ta tri, Tahilrï, Tatalsâ, Tatatsi,
Tatalsi, rigole creusée dans les rizières.
Têlâs, Javanais : Talas, décousu, déchiré. Tatakâ, décousu,
entaillé. Vide supra Têtâk.
Teliro, bécasse. Ki-titriu, Ki-lilhyu, bécassine.
TiâJa, ne pas, n'être pas. Tsiâri, TsiâJri, Tsiâijdri, Tsâri,
nullement, non, pas encore,
Tidor, sommeil, dormir ; Javanais : Turti. Antefasi, Ante-
mu ru, Antesaka, Betsileo, Bezanuzanu, Mavurungu, Merina,
Tniiala, Betsimisaraka : Turi; Antaukara, Antanosi : Turu;
Bara, Mahafali, Menabe, Sakalava, Sihanaka, Vezu : Rnrit,
sommeil.
Tikani, être percé (Mal. et Batak). Tsika, Tsiki, Tsikt,
Tika, Tiki, Tik?t action de suinter, de passer à travers.
Tikar, natte. Tihi, Tsibi, Èihi ; Créole de la Réunion : Setf,
Tilik, être regardé avec bienveillance; Javanais : Tilik,
espion ; Batak : Tilik, fixer les yeux sur quelque chose que
l'on désire. Vide supra Silifr.
Timba (Mal. et Batak), seau, vase pour puiser l'eau. Tavi,
auge.
Timpa, tombé sur quelque chose, qui tombe sur. Tupi,
action de jeter, de lancer.
VOCABULAIRE
MALAYO-MAI.GACHE 75

Timpan (Mal. et Batak), estropié, perclus; Makassar Î 7>W-


paù. KtNrefa, Kirtrefa, K'Nrifa, Ku-trifa, KiNhhyka, Ku~
tréyka, KiHreyki, KiHreykt, boiteux, estropié.
Tinmn, Batak : Ansimun, concombre, cornichon. Ts'uimu*
drimûijdri, espèce d'euphorbiacée.
Tîmur, Bugui : Tinta, est, orient. Atsiinu, Athnu, sud.
Cf. supra Mal. bar al, ouest ~ Malg. avaratra, nord.
Timur lâut, nord-est. Tsimilâutrâ, Tshnilâwtrâ, Tsimiliki*
trâ, TsimiUnvtru, Tsimilâtrit, vent du nord.
Tindih, pressé. Tsiudri, Tshjdri, Tiijdri, pression.
Tindjaw, Batak : Tindo, vu, observé d'en haut. Tsiijdiu,
Tiijd{ii.
Tiùgi, haut, élevé. Diiigidhïgi, Lhïgillngi, grande hauteur.
Tiitig CTagal), voix. Teni, mot, parole.
Tiukat, plancher, étage, grenier. Tuhilrâ, Tuhitri, Tuhitfl,
Tuhitsâ, Tubitsi, Tuhitsl, Tuhisâ, Tubisa*, magasin à riz sur
pilotis.
Tintiit, porté à la main. Thjtin, Tiiitinâ, Tsiutsin, Tsiijlsinâ,
action de porter à la main.
Tipis, Batak : Nipis, mince. Tifi, Nifi.
Tiruk, percer avec un bâton ayant une pointe en fer. Tsiu-
drunâ, Tsiijdrun, Tsiijdrunâ, Tsiijdhm, aiguillon, action de
percer avec un objet pointu; Tsilun, Tsilunâ, bois pointu,
aiguillon ;* Tsilu, épine, piquants du hérisson, dard des ani-
maux.
Titah, ordre, commandement. Didi, Lili, ordre, comman-
dement, loi, usages, règlement.
Titi, pont, jetée. Téti, action de passer sur.
Tillan, pont. TeleXan, Tete\anâ, Tetê^a, Taliban, Tate\auâ.
Titik, Batak : Tetek, goutte. Teté, Antandfwi et Mavurungu :
Téyfa.
Tïiïr, bruit. Tititrâ, Tililrâ, TitilN, Titilrê, Tilitsâ, Titilsl,
Tititsi, Titisâ, Titisoe, craquement.
76 CHAPITRE I

Tiyan, ventre; Bisaya : Tiuai, intestin. Tsinây, Tsiuêy,


Tinây, Tinéy, intestins.
Tiyap, chacun ; Tiyap-tiyap, tous, Malgache sud-oriental
ancien ; Siyatri, Siatri, tous. Cf. les mss. de la Bibliothèque
nationale passim. Tsiijtri.
Tiyup, Tiup, souffle, bouffée. Tsiukâ, Tsiukù, Tsiuki, Tsiuké*,
Tsuka, Tsuki, Tsukt, Tsiutfâ, Tsiutrû, Tsiutri, Tsiutri, Tsutra,
Tsutri, Tsntrt, souffle, brise. Passif: TsMJinâ.
Tokatoka (Tagal), éperon de navire. TUIM, chevrons du
toit.
Tolot (Tagal), permettre, consentir. Tululrâ, Tulutrâ, Tulih
thl, Tulutri, Tulutri, Tulutsâ, Tulutsâ, Tululsl, Tulùtsè,
Tulusâ, Tulusoe, présent, offrande. Passif : TulAranâ.
Tonkatv, trois pierres servant de trépied. Tuku,
Torak, navette de tisserand, bobine. Tulutrâ, Tulutrâ,
Tulutrâ, Tulutri, Tulutri, Tulutsâ, Tulutsâ, Tnlutsî, Tulutsi,
Tulusâ, Tulusoe, petit morceau de bambou servant de bobine,
de dévidoir.
Torap (Batak), éructation. Re^atrâ-Dreyilrâ, Reyilrâ, Rebâ-
tît, Refaire, Re^atsâ, Re^alsi, Re^atsi, Reytsâ, Remisa; rot,
action de roter. Passif : Re^âtinâ.
Tosiit (Tagal), repousser. TAiii, TAin, TAin, Tûinâ,
réponse d'un écho.
Trtibub, nom d'un poisson. Treuiréukâ, poisson de mer qui
se tient près des embouchures de rivière.
Tialô (Atchinais), espèce de jeu de dames de forme rectan-
gulaire. Kâtra, Katra. Skr. : catur, quatre.
Tûbir, abîme, gouffre. Tevaii, Tevan, Ttvanâ, précipice.
Tubo (Tagal), gain. Tuvuu, Ttivunâ, Tovun, Tovunâ,
Tuvan, Tuvanâ, addition, ajoutage.
Tudju, Batak : Udju, être dirigé vers. Tii{ii, persévérance
dans la marche, le travail, malgré la fatigue, les difficultés.
Tudub, accusé, dénoncé ; Batak : Turub, montrer. Tnrti,
indication, action de montrer.
VOCABULAIREMAUYCMfAlGACItE. 77

Tubuk» nom d'un poisson, Tuhu, petit poisson qui a peu


d'arêtes.
Tùkar, échange, troc. Takâlu.
Tulak, poussé, repoussé ; Javanais : Tulak, renvoi ; Batak :
Tulak, retourner. Tulakâ, Tulaki, Tulaki, jeté hors de sa
place, repoussé.
Tulaâ, Batak : Talmlan, os. Autanosi ancien : Talfôlaù,
TaMan (cf. Flacourt, Dictionnaire, sub verbo) ; Sakalava N-O
et Betsimisaraka : Tafàla, Taola ; Tawlan, Tawlani in
ms. VII, f9 77 recto et verso, Tawlafia in ras. V, f* 77 verso ;
Tawlan, Tawlanâ, Taolaù, Taolan, Taolanâ, Towlaii, Toiulan,
Towlanà, Tolaâ, Tolan, Tola '.
Tulih, vu, regardé de travers. Tulikâ, Tulikl, Tuliki, Tuli,
Tudikâ, Tïidiki, Tudiki, action de regarder derrière soi.
Tulis, écrit, peint, dessiné ; Batak : Tulis, les raies de la
peau d'un tigre. Suritrâ, Suritrâ, Surilri, Surilri, Suritsâ,
Surit si, Suritsi, Surisâ, Surisoe, raie, ligne, trait, dessin, cro-
quis, pî:m. Suritrâ peut être également rapproché du malais
surat, ainsi que l'indique son passif surltanâ ; mais, dans cette
hypothèse, sa voyelle médiale a vraisemblablement été influen-
cée par tulis. Sari, Sari, image, portrait.
Tumbok (Tagal), donner un coup de lance. Tumbukâ, Tniih
bukâ, Tuinbuki, Tumbuki, coup de sagaie.
Tnmbuh, Javanais : Titwub, Batak : Tubu, croître, pousser.
Turnbu, croissance ; Tiwu, Tovu, adulte, célibataire.
Tumit, talon. Tumitrâ, Tumitri, Tu mil ri, Tomitsâ, Tomitsl,

1. Brandstetter (ProJomus, p. 52) est d'avis de considérer comme exacte


la leçon loetaft= lutaft donnée par Houtman. Il ne faut pas oublier que le
dictionnaire du marin hollandais est malais-malgache, et qu'il a pu par con-
séquent, influencé par le malais, entendre et écrire tutaîi au lieu de la forme
attendue Aiu-Az/lquiest attestée par tous les manuscrits anciens. Personnel-
lement, je n'admettrai lulaii que lorsque la voyelle « aura été attestée par
un texte indigène de l'époque.
7& CHAPITRE I

Toniitsi, Tuutulrâ, Tumutfâ, Tumnlri, Tumutri, Tumulsâ,


Tumutsù, Tumutsi, Tumutsi, Tunmsâ, Tmnufir,
luntpah, versé, répandu. Ttintpa, renversé.
Tumpat, bouché, obstrué. Tanipin, Tampinâ; Tampikâ,
Tampiki, Tampiki, écluse, barricade.
Tumpu, foulé, aplati. Tufulrâ, Tufutrâ, Tufulfâ, Tufutri,
Tufttl ri, Tufutsâ, Tuf ut su, Tuf ut si, Tufutsi, Tuf usa, Tuf usa;
choc, rencontre de deux objets.
Tunipul, émoussé. Du m bu, Diminua, Dumun, tuinunâ,
Lu miin.
Tuna, anguille ; Batak : Tuna, espèce de grand ver. Tinta,
Dttna, grosse anguille ; Do, serpent boa.
Tanaw (Tagal), poudre. Tenu, dissout.
Tundjuk, indiqué. Tuitdfu, Tundru, action d'indiquer avec
le doigt, index. Cf. Tilundjuk = tundjuk + infixé cl, index.
Tunduk (Mal. et Batak), avoir la tête baissée. Uijdrikâ,
Uijdrikâ, Uudriki, Uijdriki, action de baisser la tête.
Tuâgal, Batak ; Noùgal, seul, unique. Tuka, Tukau, Tttkanâ,
Tokan, Tokanâ.
Tungitl (Mal. et Batak), tronc 'd'arbre, Truftga, Truftga,
tronc d'arbre flottant sur l'eau.
Tuntun, amené, conduit. Taijtâu, fantâna, action ,de
prendre, de tenir par la main ; Tâna, action de tenir, de rete-
nir, de saisir. -
Tunti, Batak : Ttilun, rôti, grillé. Tttnu, action de rôtir, de
griller sur le feu.
Tttrim (Mal. et Batak), descendre. Vide supra Lurub.
Tur'ut, imiter (Mal. et Batak). Turutrâ,- Turutrâ, Jttruth,
TurtttN, être semblable.
Tuluk, Batak : Matukluk, pilé. Tutu, action de piler;
Tuttikâ, Tultikt, Tnltiki, Tnlun, Tulunâ, action de battre (le
coeur, le pouls).
Tutttp (Mal. et Batak), couvert, fermé. Tulutrâ, Tulutrâ,
VOCABULAIREMALAYO-VJALGACHE 79
Tulutrâ, Tulutri, Tulutri, Tulutsâ, Tulutsâ, Tutulsi, Tululsi,
Tniusâ, Tulusir, entièrement couvert, recouvert. Passif: Tutti*
fana.
Titwù, Tua, Batak : Matuwa, vieux, âgé. 7ïiwa, Tuâ, Tua
in Matiiua, Matwâ, Mattia, terme de respect employé en
s'adressaut à l'aîné des hommes ou des femmes.
Tuwak, Tuak, liqueur ferm itée enivrante. Titwukâ,
Tuwakî, Tuwaki, Tuakâ, Tuaki, Tuaki, Twâkâ, Tuvkî, Twaki,
Toka, Toki, rhum, les spiritueux.
Caftkup, action de jeter quelque chose dans la bouche avec
le creux de la main. Vide supra Tèkâp.
ùlok, Javanais : Cellak, avaler, engloutir, Tsêlukâ, Tstîlukâ,
TsAluki, Tsitluki, Tsûlan, TsAlanâ, DiAlan, Dyilanâ, action
d'avaler gloutonnement, d'engloutir.
CèCâk, Javanais : Cetak, Batak : Hausosak, lézard. TsatsaM,
Tsalsaki, Tsalsaki, Aitlsaiakâ, Autsâiaki, AytsâSaki, Aulsâsà-
trâ, Aijtsâiatri, Aylsâ'salri, Aulsâijtsa, Aijtsiâijlsi, lézard, petit
lézard.
ùéâp, Javanais : Sèsèp, Batak. : Sopsop, léché, goûté en
léchant. Tsetjtsilrâ, Tseijtsitrâ, Tseutsilri, Tsajtsilr'i, Seiilrâ,
Seiilh, SeSilri, Seiilsâ, Seiilsï, Seiilsi, action de sucer, d'aspirer
par la bouche. Passif : Tstulséfinà < Tsitjlsilra ; Siiilrâ, au
contraire, ne possède que le passif plus récent : Se'sirinâ. TfAij-
tfukâ, Truijlrukâ, Truijtrukl, Truijlruki, Trulrukâ, Trulrukâ,
Trulruki, Trulruki, bruit que produit l'action de sucer, de
boire. Passif TruijtrAfinâ, Trulrùfinâ.
Ch'iâuaw, espèce de papillon ; Batak : Hantinanu, espèce
de papillon qui cause de graves dommages au riz en herbe.
Tsiijdrâuu, Tsiijdrânu, Tshjdrâi'iu, espèce de sauterelle.
Cirit, Batak : Siril, diarrhée. Tsiririkà, Tsiririki, Tsiririki,
jet d'un liquide qui coule, diarrhée ; Tstirikâ, Tsurikï, Tsuriki,
dysenterie.
ùiit, gazouillement. Tsialsiakâ, Tfialsiakt, Tsialsiaki,
Tsyalsyâka, Tsyalsyâki.
So CHAPITRt I

Coba, tenté, essayé ; Tagal : Sopa, éprouver. Tsapa, action


d'essayer, d'éprouver, de palper.
Conkak, orgueilleux. Antambahwaka ancien : Sukanâ.
Corak, bigarré. SttratsAratrâ, SuralsAralrâ, Suralsttratri,
Stiralsuralri, Soralsoralrâ, Soratsoralht Soratsoralri.
Cotok, Kawi : Tuluk, bec d'oiseau. Tôlukâ, Tolukî», Toluki,
Toiuki.
dukur, rasé (avec un rasoir). Tsaka, bruit d'une lame qui
coupe, tranche ; \lana~tsaka, abattre, couper, tailler à coup dé
hachette, de sabre.
Cupift, Batak : Supin, lobe de l'oreille. Sujhï-Tsufin, Sufin,
Sujin, Sufinâ, Sttfi, oreille.
Ubah, Batak : Uba, changement. Uva, Ova, action de
changer.
Ubi (Mal. et Batak), tubercule, Dayak : Owi. Uvi, Ovi,
igname.
Udjar, parlé, dit. Oijlsi, action de dire, de parler; Mi'
âijlsi, parler, dire. Cf. ms. VII, f° 69 verso, 1. 7 ctpassint.
Ukir, gravé, sculpté. Sukitrâ, Sttkitrâ,Sukilh, Sukilri,Sukilsâ,
Sukitsl, Sukitsi, Sukisâ, Sukisoe, Tsukithh Tsttkilri, Tsttkilri,
action de ciseler, sculpter. Passif : Sukîrinâ.
Ukur, mesure. Ubatrâ, Ulkilrâ, Ubal'ri, UlmlH, Ulxilsâ,
Ulktlsi, Ultatsi, Ulnsâ, UIHISCV, Obatfà, Olxilri, Olxilri. Passif :
Ufjân'nâ.
Ulak, tournant ; Tagal : Ulik, aller d'ici de là. Ulakâ,
Ulaki, Ulaki, Ulikâ, Ulikl, Uliki, sinuosité, zigzag ; Ulcutâ,
Vlan, action de tordre, torsion.
Ulat, Dayak : Uni, ver, Ulitrâ, Ulilfâ, Ulitri, Ulilri,
Ulilsâ, Ulitsl,Ulilsi, Ulisâ, Ulisoe. PawfiUlérinâ.
Umbul, le coeur de la couronne du palmier. Ovakâ, Owkl,
Ovaki. j
Umpan, Batak : Ompan, appât. Ufauâ, Ufan, Ufa, Ofanâ,
*
Ofan, Ofa.
VOCABULAIREMALAYO-MAIGACHE 8l

Utiii, pourpre, violet, Maùga, bleu ?


UtUim (Batak), banane. Uulsi. Vide supra Pisaw.
Upab, loyer. Hufa, Hofa.
Upak (Dayak), écorcher. Ufakâ, Ufakl, Ufalà, action
d'écorcher, d'écailler, d'enlever la peau.
Ural (Mal. et Batak), nerf, veine. U&trâ, Uqxtfâ, Uçtlr!,
Uialti, Uqitsâ, Uylsl, U&ta, Otytïâ, O^atH, O^alfi, Oqttsâ,
Passif ; * *
Oiatsi, Oqtlsi, O^asâ, Oqisoe. Ofâtanâ, Utftanâ,
cf. relatif : io^âtanâ, iufàtanà.
Utak, Batak ; Utok, Dayak : Untek, cervelle, moelle. Anta-
nosi ancien Ï Oteki, OteH ; Tsuka, Tsuht, Tsttki, Tsttki,
moelle. Olthin-duba, cervelle, litt. : moelle de la tête.
Utaih Vide supra Hutan.
Utus, envoyé, député. //«, action d'envoyer quelqu'un
comme délégué. Cf. Flacourt, Dictionnaire, sub verbo, ambas-
sadeur :ompitot celui qui est délégué. Passifs ; Ilihanâ, UlAsanâ.
Uwalu (Batak), huit. Palu-Baln.
Wanganeg (Blagden, sub verbo cbild 101), enfant. Anakara :
Mai)gania, Maûgani, entamer.
Wani, courageux, intrépide. Ma-vâni, hardi.
Wei (Khasi), étranger. * Vâbi > Vabini = vâbi + ni.
Welar (Javanais), étendre. Velalrâ, Velaltà, Vtlatil, Veh-
M, Velatsâ, Velatsî, Velatsl, Velasâ, Vclasoe, action d'étendre.
Passif: velâranâ, velârinâ.
Yaâ, le, celui qui, lequel. Yâù, ZâA, Zàiu Zâni, Iyâù,
I{ât), Ifâna, I^âni, I{ânt Itfni, ce, cela, celui-là.
divinité. * Yatl,
Yaâ, Yana, Zafta, Zana, in Yatla-hàri,
Zana-h&ri, Zana-hàri. Vide supra, Hâri, jour ».

ï. Voir aux Additionsla suite du vocabulaire nulayo-malgache.

— PbotUliqutwutajo-wwtgatbt.
G. FESJUKD.
CHAPITRE II

LAUTVERSCHIEBUNG •

CONSONNES

Les consonnes malaises sont au nombre de dix-huit

Gutturales : /;, g, k, fi;


Palatales : y, dj, i, n;
Dentales : r, /, /, d, s, n ;
Labiales w, b, p, m.

On en compte trente et une en malgache :

Arrières-gutturales antérieures : //, v;


Gutturales : g, k, û, itg;
Palatales : y, lr,dr, s~,j, h;
Palato-dentales : </{, ts, tr, dr ;
Dentales alvéolaires : //, r, l;
Dentales pures : r, d, s, ^ s, n ;
Labio-dentale :/;
Labiales : w, b, p, v, m.

ï. L'expression allemande est si connue des linguistes que je n'ai pas


hésité à l'employer en l'absenced'un terme français aussi expressif.
LAUTVERSCHIEBUNG 83

A de rares exceptions près, la spirante malaise /; n'a pas


de correspondant étymologique en malgache : IV; malgache
répond généralement à k, quelquefois à s malais.
A 17; initial malais, le malgache répond par une voyelle de
même timbre que la voyelle d'appui de la spirante malaise :

Hamptdu Aferu »,
Hati— Ali,
— Itsti,
Hidjaw
Hilam — Itjti,
"-«"«
* -1 a
„ ,. \ Oran.
««*"-I Urani.

Exceptionnellement/à 17; initial malais, le malgache répond


par /; et k :
Haùal — Hayna,
Hulam — Hartt *,
Hilafi — Hilanâ,
Hiyaw — Akiti *.
Aux trois premiers exemples précédents, on peut ajouter :

ï. Voir pour le sens au vocabulaire. Dans les exemples qui suivent,


lorsque la phonétique n'est pas directement intéressée à l'emploi de telle ou
telle forme dialectale malgache, je me sers de préférence de la forme
Merina. Sauf indication contraire, le premier des deux mots donnés en
exemples, est malais; le second, malgache.
2. Les cas de métathèse vocaliqué du type : haiem=batu sont fréquents.
On en trouvera de nombreux exemples dans ce chapitre.
). Le nombre d'exemples cités est généralement proportionnel au
nombre de cas constatés.
84 CHAPITRE II

Dabi r= Taréi, front, visage ; Httltt = Luba, tête. Habis =


Tapitrâ ne peut être considéré comme un exemple d'équivalence
de h et /. Tapilrà est vraisemblablement composé du préfixe
ta -\-*apitrâ qui correspond exactement au malais habis. Mavtt
< Mal. Imbu est une formation identique : mavtt = ma -f-
*avtt, celui-ci représentant également le thème malais aphérèse.
Vb médial malais est toujours intervocalique. Au groupe
aba, ttbu, le malgache répond par a, tt ; au groupe a ht, par ai
dissyllabe, ay, ey, e; au groupe abu, par<w dissyllabe, ao dis-
syllabe, aw, ao diphtongue, ou>, 0; au groupe alx>, par e :
— Rat si,
Djahal
Pubun — Funa,
— Zaitrâ,
Djabit

Fayka,
Feyka,
IFaitra,Felfa,
Tain — Tay, Tey,
Babu — Avay, Avey,
1 Tâuna,

Tawna,
Taona,
Towtta,
ITâona,
Tona,
Pabo — Fe.

Exceptionnellement, à 17; médial malais, le malgache répond


par /;, k, r :
Sahadja — Sahara,
Tal;an — Tnhanà,
Lckr — Lckobero,
Sabttt — Ak*t,
Bttbi — Vuri.
LADTVERSCHIEBUNG 85
L7; final malais joue un rôle identique à celui du visarga
sanskrit; il n'a pas d'équivalent en malgache moderne:

Labttb — Lavu,
Lintah — Dinta,
Ptilub — Fultt,
Tanab — Tani.

Vb final existait en malgache ancien, ainsi qu'en témoignent


les manuscrits du fonds arabico-malgache de la Bibliothèque
Nationale de Paris. Dans les exemples suivants, 17; final ne se
rencontre qu'après une nasale ou une dentale :

àd» tunib, vérité. Ms. VII, p. 463 ;

&j^ iaraftib, une partie. Ms. VI, p. 472 ;

A-~JI ambinib, dans lui, elle. Ms. VII, 483-85 ;

*^èi* mababalinib, rendre galeux. Ms. II, f° 23 recto;

AJ^> fibttliranib < hulilfâ, peau. Ms. IV, f> 70recto;


*î M/7;,le, la, les. Ms. VII, p. 487-88;

tf^r» torutsttb (Merina : Sarulrà), difficile. Ms. V, r* 23


recto, livre 12;
*~>) rckitsib, conclu. Mss. VII, f° 80 verso; IV, f° 60 verso
et II, £ 29 verso;
*~jf ompi^utsti, celui qui descend. Ms. VIII, f°30 verso;

^4* mabapttlsih, rendre blanc. Ms. II, f° 17 verso.

Le malgache n'admet l'hiatus qu'à titre exceptionnel, et le


plus souvent pour des raisons morphologiques. Les passifs du
86 CHAPITREII

type aidilra, auva, sont formés du préfixe verbal a et des


racines iditra, uva; ils se prononcent : â-iditrà, à-àvà. Lorsque
la voyelle finale d'une racine ou d'un verbe est de même
timbre que l'initiale du suffixe verbal, les deux voyelles se
contractent :

tnilâfa + suffixe a = mila^â,


ûva -f- suffixe ana =r ttvâna,
fâdi + suffixe ina -=zfadlna,
râri-\- suffixe ina = rarlna.
En inscrivant certains groupes vocaliques étrangers dans
leur dictionnaire, les Malgaches ont généralement fait dispa-
raître l'hiatus en séparant deux voyelles subséquentes par
l'infixé euphonique /; ;

ASL> sd'a, heure sa-h-a,


ar-Rubayy*a, nom propre Androbayia-b-a*
£^l
1} JtJI ai-'saûla* Ala-lmla,
Ra -\- KJ\ A mina, nom propre....... Ra-h-hnina.

Le malgache offre très peu d'exemples d'oxytons. Cette


quantité exceptionnelle est quelquefois nécessaire pour diffé-
rencier des homonymes homographes :

âri, rate — art, là-bas,


âti, foie — ail, ici,
Ira, fil — ira, amont,
Iri, désir— irl, là-bas,
llsi, celui-ci — itsi, là-bas.

Les oxytons étrangers passés en malgache, sont généralement

t. Xvdu Scorpion, io« mansion lunaire des Arabes.


LAUTVERSCHIEBUNG 87
transformés en paroxytons par addition d'une syllabe brève.
Cette nouvelle syllabe est obtenue par le redoublement de
la voyelle finale et l'infixation d'un /; intervocalique : J^j
ramadan devient en arabico-malgache ramavâ par chute de la
nasale finale et mutation du J° en v, puis Ramavà-lt-à d'après
la règle précédente. Par le même procédé, le français flacon
z=zfttlakti = fulakA-h-â.
Vb malgache moderne a deux timbres différents qui en
font deux phonèmes distincts. Dans le pronom personnel abo,
il est spirante forte et tend vers le f kl) arabe ou le cl) alle-
mand de suchen. On perçoit dans abo un son intermédiaire
entre b et f, beaucoup plus près de celui-ci que de celui-là.
Spi e douce, /; est à peine articulé à l'initiale et impercep-
tible .. la médiate. Harana, valnvaka, akubu se prononcent
fréquemment arana, vawaka, àku.
A l'intérieur du malgache, /; à l'initiale alterne quelquefois
avec tr. Vide infra à ce phonème. En arabico-malgache, /; est
transcrit par *, exceptionnellement par ^.

En malais et en malgache, le g est toujours dur comme


dans gare et ne se présente qu'à l'initiale et à la médiale. Le g
malgache a deux timbres différents. Vocalisé en o, «, il est
gutturale profonde : goii, tourbillon de poussière; gudra,
faible. Vocalisé en a, e, i, il est gutturale antérieure ou guttu-
rale mouillée : gaga, corbeau ; gebi, action de serrer ; gidfu,
lémurien.
Au g malais initial, le malgache répond généralement par /; :

Gali — Hadi,
Gantun — Hantttnâ,
88 CHAPITRE II

GttlH -— Hudinâ,
Gulun — Hulunâ;

exceptionnellement par g, k, v :
Guntttr — Gudu, .
Guru — Gururuanâ,
Gëmerinêin — Kirhjtsanâ,
— Kekilrà,
Gigit
Gosok — Kasukâ ',
Garbam — Va%anâ.

Au g médial malais, le malgache répond par /;, g, h, fig :

Pagar—Fabilfâ,
Gagak—Gaga 2,

Sugar Hugu,
Mega — Mika,
Tagih— Taki,
Lagtt — Rangtt,
Degil — Rttfigirufigi.

Au groupe malais médial fig, le malgache répond par fig,


k, n :
Pifigali—Fafigadi,
Sangttt—Tsnngtt,

t. Le k initial de kasuia <CgosoJJiest évidemment un phénomène d'assi-


milation de l'initiale à la consonne finale. Dans d'autres cas beaucoup plus
caractérisés à ce point de vue, Vb malgache issu d'un g malais, s'est mon-
tré extrêmement solide. Cf. par exemple : gitik > hitikltikâ.
2. GagaÇetgaga sont tous deux des onomatopées, par conséquent des
exemples peu concluants; mais le mot suivant est décisif. C'est le seul cas
que j'aie relevé où la gutturale g se présente en cette position dans les
deux langues.
LAUTVERSCHIEBUNG 8^
— Tukattâ,
Tut'igal
Tafiguil — Takoti,
Pingaâ — Vanià.

En arabico-malgache, le^se transcrit par £; en malais, par


le k persan à trois points ^3.

Le k malgache a, comme le g, deux timbres différents.


Vocalisé en o, u, il est gutturale profonde : ht a, ordure;
akttbâ, poule. Vocalisé en a, e, i, il est gutturale antérieure :
isika, nous; keli, petit; kibtt, coude.
Au k initial malais, le malgache répond généralement par /; ;

Kulat — Holattâ,
Kulit—Huditrâ,
Kilat — Helalrâ,
Karah — Haranà;
quelquefois par k, g, fig :
Kakak — Ikaki,
Kalafi — Kalanà,
Kambar— Kambanà,
Kudttfi — Gttlunâ,
Kukti — Ngufti;

quelquefois aussi par l-s, d^, tsff, b, ou par l'aphérèse :

Kakura — Sokattâ, Sukatrâ,


Kumis — Sumtttrâ, Sumultà,

«--1 as
90 CHAPITRE II

—-las
Kèlantarin—Lumali,
Korok—Ertilrà,
Kupas—Ufi.
Au k médial malais, le malgache répond généralement
par /; :
Aku—AI»,
Kttku—Httbu,
Ta kut — Tahutrà,
Tikar — Tsibi;
quelquefois par k, fig, g, f :
Luka — Luka,
Pukul—Puka,
Kttkttr—Hufigutrâ,
Kttku — Afigufu, Afigugu.

Au k final malais, le malgache répond par kà, kâ, kl, kl ou


par l'apocope :
Tandttk— Tatjdrttkâ, Taijdhtkâ, Taijdhtkî, Taijdruki,
Balik - Vadikâ, Valikl, Valiki,
Sttrak—Httrakâ, Httraki, Hurakê,
Masak—Masakâ, MaSakî, Maiaki,
Bttdak—Budu,
Kapak—Kapa,
Tundjuk — Tutfdru.
Au groupe médial malais fik, le malgache répond :
i° par k :
Aftkal — Akatrâ,
Bankttwafi — Vakua,
Bifikatak—Bokettà,
Sinkap — Suhtlrâ;
LAUTVERSCH1EBUKG 91
2° par fi-n :
Aitkaw— Aftaw, Anaw,
Bofikak — Avunâ, Avttnâ;
30 par n. ..k :
— Fttnukâ ;
Bafikty
4° Par H •'
Befikok — Bingtt,
Bufikus — Vttfigtt,
Rafikufi — Rifigiritigi;
50 par 1.1k:
Bufikuk — Vuyktikâ ;
6° par /; ;
Bufikuk—Vtibiitïâ,
Tifikat — Tttbilrâ.

En arabico-malgache, kse transcrit par o^, exceptionnelle-


ment par ^J; en malais, par \*f à l'initiale et la médiale,
yjj = k à la finale.

Vtj sous-ponctué n'existe pas en malais. Cette notation


représente la nasalité des voyelles qui, dans la graphie mal-
gache en lettres françaises, sont dédoublées en voyelle pure
-f- n. Mandefut, endrika, ondevtt, seront écrits : maijdeba,ajdrika,
oijdei'tt parce qu'ils se prononcent ntâdeha, îdrika, ôdevu. An,
en, on devant consonne se prononcent, en effet, comme les
phonèmes français : autan, rien, ton et ne sont que les développe-
ments graphiques des voyelles nasales à, ?, ô. Le New Matagasy-
English diclionary note ainsi les voyelles nasales toniques :
a'ntsi, efttdaka, ttndri. Cette notation est un véritable contre-
92 CHAPITRE II

sens linguistique, car l'accent tonique porte non seulement


sur la voyelle, mais aussi sur la nasale suivante qui lui
est indissolublement liée. Il faut prononcer : an-tsi = âtsi,
cn-daka~èdaka, tin-dri—fidri. « La plus grosse erreur que
l'on puisse commettre dans la prononciation d'une voyelle
nasale, dit justement l'abbé Rousselot, c'est de la dédoubler
en une voyelle pure-f-M '. » La notation du Rev. Richardson
peut faire supposer que dnlsi = a-nlsi, c'est-à-dire, voyelle
pure + n-\-tsi, alors qu'il faut au contraire lire an-tsi. Enfin,
la graphie a'tttsi n'est ni scientifique ni pratique et je ne
m'explique pas qu'elle ait été adoptée par le lexicographe an-
glais. J'ai été amené à marquer d'un signe spécial Vu de la
voyelle nasale, parce que dans certains cas \'n, devant consonne
conserve son timbre de nasale pure. Tumpun'trantt, par
exemple, composé de tumpit-\-n -f- trantt, se prononce tumpu-
n-lranu et non lumpûtran.t.
Vu de la voyelle nasale ne se transcrit généralement pas en
arabico-malgache : » ±f *, ntaijdeba, o' aijlsi, ^ ondevu. Il
est cependant représenté quelquefois par un j marque du
sukûn : t jj£ matjdeljâ, o^j ai)tsi, Ijjj ondevu.
« Quant au degré de conservation de Yn après les voyelles
nasales (n de mandeha), dit l'abbé Rousselot,... il importe
d'y revenir. Nous allons donc considérer Yn + d, ts, d^ et
nous songerons aussi au sort fait à la consonne associée à n
dans ces combinaisons.
« nd, ttls, ndx, ttdr. Dans ces groupes, Yn est toujours con-
tenue dans l'occlusion buccale qui ne dépasse jamais en durée

ï. L'enseignementde la prononciationpar la vue, V, in La Parole, noç,


septembre 1902.
2. En graphie arabico-malgache } =2 d et \s — t sont sous-ponctués pour
le différencier de 3 et )b. J'ai supprimé le point des deux premières lettres
pour éviter la fonte d'un caractère spécial.
LAUTVËRSCHIEBUNG 93
celle d'une consonne simple, et cesse à un moment variable
suivant la nature de la voyelle précédente, de la consonne qui
suit, et la qualité du sujet en expérience. » (Suit l'étude
détaillée d'un tracé représentant maijdray, prononcé par A qui
serait inintelligible sans figure.) o (Dans les fractions sui-
vantes), j'indique par le premier chiffre la durée que j'attribue
à l'» et par le second celle de l'occlusion totale. La durée est,
comme toujours, comptée en centièmes de seconde :

mandeba : A. 5/9,5/9 1/2, s/8, s/9 1/2, s/8, 5/9,6/10.


B. 6/9, 6/10,4/7, s/8, 6/9. .
C. 10/13,8/11, 10/13,6/10.
mandray:A. %h, 4/$, S/7,4/5-
B. 7/10, 7/9» 7/io, 7/10, etc.
C. 10/12, 8/io, n/12, 9/10, 12/13.
tundra : A. 4/7, 6/7, etc., n = totalité.
B. n = totalité de l'occlusion, 9/9 (4 fois), 10/10.
C. 7/12 1/2, 6/10 (3 fois), 4/8, 6/8.
tundrtt : A. 6/7, 6/7, etc.
B. »== totalité de l'occlusion : 9/9, 10/10, 9/9,
II/II, 21/11.
C. 4/9,6/u, n/16, S/9-
anlsi : A. 4/7, 2/s 1/2,1/4, 1/1, 2/s, 2/$, 1/$.
B. 4/81 S/8, 5/9, 5/9-
C. 4/12, 3/11, 2/11, 2/12, 1/8, 3/9.
kandyt : A. 4/6, n = totalité (6/6), 4/$, 4/s.

« Conclusions à tirer de ce tableau :


1* La différence d'audition que j'ai notée chez B pour le dr
suivant qu'il est précédé ou suivi d'une «, s'explique par la
persistance de l'écoulement de l'air nasal pendant toute l'oc-
94 CHAPITRE II

clusion buccale (ttindra, tundru). En réalité, nous avons n + dr,


l'explosion marquée sur la ligne de la bouche étant, par suite
de l'abaissement persistant du voile du palais, celle non d'un
d, mais bien d'une n ou plutôt d'un dr nasalisé ;
2° L'impression différente produite par le groupe ndr dans
mandray et dans ttindra, chez B, se justifie également. Je sentais
un léger élément occlusif dans le premier exemple et non dans
le second ; mais c'était tout. Ce que je ne pouvais pas deviner
apparaît dans le tracé : l'occlusion buccale existe pour les
deux exemples, mais l'émission nasale n'est interrompue que
pour le premier : d'où la production d'une sorte de d qui cons-
titue la différence entre les deux cas ;
3° Devant d& un fait analogue est à noter chez A, et ud{
peut se réduire presque à «{, l'occlusion de la bouche ne
dépassant que de ï ou 2 centièmes de seconde celle des voies
nasales;
4° Au contraire, devant ts c'est Yn qui se trouve entamée :
sauf une fois, elle ne dure que ï ou 2 centièmes de seconde
chez A, 2 ou trois chez C, ce qui est peu, comparé aux autres
cas, mais chez B, Yn a conservé toute sa valeur;
5° De la comparaison des chiffres, on peut dégager les for-
mules suivantes, tant pour la durée de l'occlusion nasale, qui
est en rapport avec la force de la consonne qui suit n, que
pour la durée même de Yn en raison des conditions variables
où elle se trouve placée :
a) Occlusion nasale : n -\-d >// + dr(mandeba et mandray).
~~
n + dra \ « + dru (AB) (ttindra
f et tundru).
n -f- ts > n -f- dr (C) (antsi et ttindra,
tundru).
b) Durée de Yn : n -f* dz=in-\-dr (mandeba et man-
dray).
LAUTVERSCHIEBUNG 9S
l d (antsi et mandeha).
1
f dr (mandray, ttindra).

n -f- dr tonique « + dr atone (A,


B, ttindra; C :
/«//ira et man-
dray).
D'où l'on conclura : a) que l'élément occlusif est plus fort
dans d que dans dr (ce qui n'a rien que de très naturel), dans
ts que dans dr (ce que l'on aurait pu ne pas supposer), enfin
que la voyelle finale peut n'être pas indifférente pour le sort
de la consonne contiguë ; — b) que la conservation de 1'»
dépend de la qualité de la consonne suivante et peut-être
aussi de sa place relativement à l'accent du mot (la tonique
exerçant une influence favorable) et du timbre de la voyelle
qui précède (l'absorption se faisant mieux avec u qu'avec a,
malgré l'action préservatrice de l'accent, toc. cit., p. 43-46) ».

Le rôle spécial que joue le voile du palais dans la phona-


tion de la gutturale représentée en arabico-malais par i, en
arabico-malgache par p ou £, en transcription habituelle
par fi, l'a fait appeler nasale vélaire. Elle se prononce en
faisant agir les muscles glosso-staphylins qui abaissent le
voile du palais et portent la base de la langue en haut et en
arrière '. L'occlusion produite par la rencontre du voile abaissé

1. Cf. Rousselot, Principesde phonétiqueexpérimentât*.Pans, 1897, in-8<>,


p. 266, et Poirier et Charpy, Traité tFanatomie humaine, t. IV, i« fasc.,
2e éd. Paris, 1901, in-8», p.8j.
96 CHAPITREII

et de la base de la langue soulevée, isole te pharynx de la


cavité buccale et ne laisse pas d'autre issue que les fosses
nasales au courant d'air phonateur.
Vu a une action nasalisante sur la voyelle antécédente.
Le Malais bafiaw se prononce bâfiaw ~ Malgache oriental :
vattu qui se prononce vànu. Les indications fournies à cet
égard par la dialectologie malgache, sont très précises.
Les graphies sud-orientales des textes anciens et modernes
telles que C^ » C^W litt. : lafiitsî, mafialitst, doivent être
lues : lafiitsî, mânatitst (cf. Flacourt, Dictionnaire, sub verbis
ciel, apporter : langbits, mangbatets). Le Merina répond à l'A
intervocalique des dialectes orientaux par un n pur, et à l'a
nasalisé, par une voyelle pure : lanitrâ, maimlitrâ. Le phéno-
mène de nasalisation de la voyelle devant fi et, par opposition,
de non nasalisation de la même voyelle devant n' pur, me
parait ainsi établie avec certitude '.
Vfi malais se présente très fréquemment à la inédiale et à la
finale, très rarement à l'initiale. A la médiate, il ne fait
jamais partie de la syllabe précédente, mais est au contraire
l'élément initial de la syllabe suivante, même devant k ou g :

taiigiri =• ta'figiri=tô-ngiri,
tifigal = ti'figat=itl'figal,
pankatan=pa-fiialan=pâ-fikatan,
pafiulu —pa-fiultt —pà-itultt *i

Vfi est rarement à l'initiale et à la finale d'une voyelle


finale fermée. Bi-nun et tcric-naâ sont de véritables excep-
tions.

ï. Pour éviter des complications typographiques, la nasalisation de la


voyelle précédant un * ne sera plus notée. Ce phénomène est du reste con-
stant et sans exception aucune.
2. Cf. A. A. Fokker, hùhy pbonelics. Leide et Londres, 1895, in-8°,
p. 25.
tAUTVERSCHlEBVNG $?
En arabico-malgache, fi est généralement transcrit par *,
quelquefois par f. Certains manuscrits anciens, le manu-
scrit. VIII entre autres, contiennent les deux orthographes :

j$i » j& Zafiabari.


Dans tous les dialectes, le Merina excepté, Yfi se présente
en toutes positions : initial, médial et final, intervocaiique et
devant £. Le Merina ne l'a, au contraire, conservé que devant£,
et il répond à la nasale vélatre des autres dialectes par n pur
ou par fig :

DIALECTESNOS MERINA MERINA

;)/, le, la, les, ni,


afiâra, nom, anâranâ,
vtirufi, oiseau, vitrunâ,
bafia, ébréchê, bafiga.

Comme en malais, 1';) médial malgache est toujours ini-


tial de syllabe : mafiarakâ = mâ-fiarakâ. Les groupes fi -f-
voyelle -j- fi en syllabe fermée, fi + consonne n'existent pas
en malgache. Il est même très rare que deux syllabes succes-
sives aient un fi à l'initiale. Des formes verbales telles que
màfiâfiunâ (mail + âfittnâ), sont tout à fait exceptionnelles.
Je ne connais que l'exemple suivant de fi malais initial
auquel le malgache oriental répond par une nasale de même
ordre : Mal. fiilu, migraine — Malg. fielu, fiilu, qui a donné
le verbe tnà-fieln, mâ-fiilu, avoir mal. Le verbe malgache n'est
usité que dans les deux expressions suivantes : màfiilu an-
-dhtba, avoir mal à la tête, Ms. VIII, p. s 34; mafielu ni
lubako, la tête me fait mal.
AIV) médial malais, les autres dialectes malgaches répondent
par fi, le Merina par « : ^«-s.
G. FEJWAND.— PbDHtliqmt
makp>m*lfo$J}['ty/\ j
98 CHAPITREII
Mal. Bafiaw Malg. Vafiti Merina Vantt,
Bttfia Vufii Vttni,
Laùit Lafiitrà Lanilrâ,
Tafian Tâfian Tânanâ.

A Yfi médial malais les dialectes Sakalava du Nord-Ouest


et Betsimisaraka répondent, dans certains cas, par n mouillé,
les dialectes sud-orientaux par fi, le Merina par n :

SAKALAVA SUD-ORIENTAL MERINA

Defiar — Reiii Refii Reni,


Difiin — Ririninâ Ririfiinâ Ririninâ,
Lefias — Lena Lena Lena.
A 1';) final malais, les dialectes maritimes répondent par
fi, fi -f- voyelle, M, n ' ou par l'apocope, le Merina par ttâ.

DIALECTESMARITIMES MERINA

Bintafi—Fiutafi Vbilanâ Vintan Vii.ttà Viitta Vintanâ,


Burufi—Vurufi Vurufiti Vurun Vurû Vtiru Vurunâ,
Ltmbbl —Lefufi Lefuûfi Lefun Lefti Lefit Leftinâ.
Dans certains cas, le stade fi n'existe pas ou ne s'est pas
conservé en malgache :

Goyafi — Hu^ii Huqm Hu^unâ, .


Sulifi —Suit Sulin Sttdinâ.

Quelquefois, à IV) final malais, le malgache répond par


l'apocope ou fig :
Djagufi — Tsàktt,
Larafi — Rara,
Kurttfi — Kitrufigu.

ï. â,û=aQ,uv.
LAUTVERSCHIEBUNG 99
Enfin, à TAfinal malais, les dialectes non Merina répondent
aussi par kâ, kl, ki; le Merina par kà seulement :

Lobafi — Lavakà Lavaki Lavaki,


Bttwafi — Vuakà Vitaki Vuaki.

Au groupe médial malais fik, le malgache répond :

i* par k :
Afikal — Akalrâ ;
2° parrt-w :
Afikavf — Afiaw, Anaw * ;
3° par n....k:
— Funttkâ * ;
Bafikey
4P par âg :
Befikok — Bifigu * ;
S° par vit;
Bufikuk—Vuukuka *;
6° par h :
Tifikat — Tttbitta'.

Au groupe médial malais fig, le malgache répond par fig,


k,n->i
Sa figut — Tsufigit,
Tttfigal — Tukanâ,
Pifigafi — Vanià.

ï. Vide supra p. 90.


2. Vide supra p. 91.
3. Vide supra p. 91.
4. Vide supra p. 91.
5. Vide supra p. 91.
6. Vide supra p. 91.
. 7. Vide supra p. 88.
100 CHAPITREII

NG malgache.

Les expériences faites au laboratoire de phonétique expéri-


mentale du Collège de France ont révélé l'existence du pho-
nème fig qu'aucun grammairien ou lexicographe n'avait
encore relevé. En étudiant à l'initiale et à la médiate le groupe
consonantique ttg des mots ngi\ina, papangu, tsangana, les
appareils d'expérimentation ont enregistré les graphies sui-
vantes : figiyta (p. $2), papâfigu (p. 9, 46, 77, 95), tsàfigana
(p. 8, 20, 46, 69, 95). L'existence de Yfi vélaire en Merina,
qu'aucune expérience auditive n'avait permis de soupçonner,
est désormais absolument certaine. Cette importante décou-
verte fait disparaître une prétendue caractéristique du Merina
qui se trouve ainsi plus étroitement apparenté aux autres
dialectes. Il est maintenant possible de supposer que le Merina
possédait également Yfi à l'état intervocatique et que l'adou-
cissement de ce phonème en // pur, dans cette position, est de
date relativement récente. La persistance de fi dans te groupe
fig tient évidemment à la présence de la gutturale subséquente
qui a donné à la nasale vélaire une solidité particulière.
« L'occlusion buccale de ces consonnes (fi et g dans fig),
dit l'abbé Rousselot, n'excède pas la durée qui convient à une
seule. L'émission nasale est variable suivant les sujets. Elle
dure à peu près tout le temps de l'occlusion buccale et même
de l'explosion du g chez B, figiqtoe (ngi\ina), tsàfigana, et
papâfigu, si bien que le g se trouve nasalisé. Chez A et chez C,
nous avons pour figi^ina :
A. 7/11, 8/12, 4/8, 6/11.
C. 6/12, 6/11, 7/12, 7/12 1/2,-5/11.
pour tsàfigana :
A. 4/6, 3/6,4/7,4/7.
C. 5/10, 4/8, 10/13, 3/7, 3/8.
LAUTVERSCHIEBUNG lot
« A l'initiale, l'occlusion propre au g est complète dans la
bouche 2 ou 3 centièmes de seconde avant l'explosion pour A,
4 ou $ pour C. Elle est également moins longue dans tsafi**
gana chez A que chez C C'est dire que le g est moins fort
chez le premier qu<; chez le second. De même Yfi paraît un
peu moins stable chez A, avec une durée moyenne de 5 cen-
tièmes de seconde contre $ V* chez C (loc. cit., p. 46-47. » —
« (En Betsileo), Yn persiste devant £ (ibidi, p. 95) ».
L'abbé Rousselot a bien voulu faire sur le groupe fig des
expériences complémentaires plus étendues. Elles ont donné
les résultats ci-dessous se rapportant exclusivement au groupe
consonantique en question. Les valeurs en chiffres doivent
être interprétées ainsi : bttfiga, 26/2, 20/1, 20= 15 + 3 +
2, c'est-à-dire le fig de bttfiga expérimenté trois fois a duré, la
re fois 26 centièmes de seconde dont 24 pour l'A et 2 pour
le g, la 2e fois 20 centièmes de seconde dont 19 pour Yfi et
1 pour le g, la 3e fois 20 centièmes de seconde pendant les-
quels fig a été nasal pendant 15 centièmes, sonore pendant
3 centièmes et sourd pendant a centièmes. Ces nouvelles
expériences ont été faites avec le concours d'un quatrième
sujet, Ranaivu, Huva de Tananarive :

figâra, gris : 16/3, 10/0, 22 = 18 + 1 + 3 ;


figéruna, noir, sale : 14/2, 14/3, 15 ==6 -f- 9 +0, 16 =
10 + 2 + 3 (sic) ;
figlyna, très noir : 12/2, 10/1, 22 = 16 + 6 + o, 26 =
19 + 7 + 0»
figùduna, bruit des pas : 19 = 17 -f- 2 + o, 16= 12 + 4
+ 0;
afigâfiga, oiseau de mauvais augure : Ier fig 12/2, 2e fig
24/M
âfigatra, revenant : 12/2, 15/1, 24 = 9 -f- 2 + 13 ;
ifigâhi, terme de respect.: 16/0, i$/o, 2S = 19 +4
+ 2;
102 CHAPITREII

Afigulra, action d'arracher : 12/2,12/2, 11/4,13/3;


édenté ; = 10 1 —
bâfiga, 19/2, 20/1, 17 + + 6, 17
8 + 3 + 6;
bâfiga, motte : 26/2, 20/1,20= i$ + 3 + 2, 22 = 1$
+ 2? + 4ï
lAfigu, ami : 22/ 5, 23/4, 22 = 15 + 7 + 2, 20= 12
+ 7 + 2(w);
Ittkâfiga, instrument à cordes : 17/3, 14/2, 19 = 11 + 2
4-6, 13 = 5*5+2 + 5*5;
mâfigi, surplus : 20/4, 17/3, 17 =9 + 3 + 5 ;
mûfigi, nom d'arbre : 22/2, 17/3, 21=11 +3+7,
i7=ïî+4 + °;
papâfigu, espèce de milan : 21/4, 20/1, 19/4, 16= 10 +
4 + o;
safigîifigu, monceau d'objets : ï" fig 25/4, 15/1, 20= 13
+ 2 + 5, 18 = 12,5 +5,5+0; 2*1^27/3,
27/5*25/3,17/5;
sàyfigi, honneur : 26/6, 18=9 + 3 + 6;
tsàfigana, eut de ce qui est debout : 19/3,13/0;
trutrûfigi, action de tomber sur là figure : 22/4, 27/5, 23
= 17+3 + 3, 18 = 13 + 2+3;
tsifigi, sommet : 31/3, 16/1, 20= 12 + 4 + 4;
vufigu, tas, 22/2, 24/3, 20 = 10 + 3 + 7, 18 =9 +
4 + 5;
\ifiga, tasse pour puiser : 17/4. 17/4, 22 = 13 +3 +
6, 17=13 +4 + 0.
Le fig malgache répond au malais fi *, fig*, fik », ^4 et k *.

1. Vide supra p. 98.


2. Vide supra p. 99.
3. Vide supra p. 91.
4. Vide supra p. 88.
5. Vide supra p. 89.

&v-
LAUTVERSCHIEBUKG 103

NK malgache.

a Quoique l'écriture (Merina) ne signale qu'une n, dit


l'abbé Rousselot, il y en a deux très nettes dans les composi-
tion avec t d,k g, chacune s'accommodant à la consonne sui-
vante : dentale avec d, gutturale avec g (loc. cit., p. 41) ». Le
tracé en dialecte Betsileo du mot Merina lanitra, a donné :
làfiksce (ibid., p. 87).
De récentes expériences complémentaires faites sur le
groupe consonantique nk ont donné les résultats ci-dessous.
Les formules 10= 1 + 9, 24 = 5 + 2 + 17, doivent être
interprétées ainsi : nk a duré 10 centièmes de seconde dont
1 centième nasal et 9 centièmes sourd; le m&me phonème a
duré 24 centièmes de seconde dont : s cemtièmes nasal,
2 centièmes sonore et 17 centièmes sourd.

mankatô, tenir pour vrai : 10= 1 + 9,8 = 1 + 7, 24 =


S + 2 + 17, 14= 5 + 9 sourd;
btinku, palétuvier : 20 = 8 + 12, 24 = 8 +^ 16,16 =
4 + 3+10, is=o + 2+13;
ihtkina, contracté : 14= s + 9, 10=4 + 6, 13 — 4 +
1 +8, 12 = 2+ 1 +9;
ranklii, enfant : 18 = 5 + 13, 20 = 4 + 16, 19 :>%2 +
2 + is,21 = 6 + 213;
ânki, doigt : 18 = 7 + 11, 13 =6 + 7, 17= S fe2
+ 10, i$=4 + 2 +9;
ânkina, appui : 14 = 4 + 10,19 = 7 + 12, 12 = 34 <%
+ 7, 16=4 + 2 + 10;
vânhina, rabot : 11 = 6 + 5, 9=3 + 6, 10 = 2 + 1 +
7; 13 = 3+2+8.

Ces résultats constituent seulement une presque certitude


104 CHAPITREII

en ce qui concerne l'existence du fik en Merina, bien que ce


groupe consonantique nous soit attesté en Betsileo par le tracé
de lafikm. Comme une presque certitude est insuffisante, il
y a lieu d'attendre que les expériences ci-dessus aient été
contrôlées au palais artificiel qui nous donnera seul la confir-
mation expérimentale nécessaire. Par prudence, je noterai
donc provisoirement ce phonème vk au lieu de fik.

Le yod malais est très rarement initial : on n'en cite que


deux ou trois exemples. Il se présente, au contraire, très fré-
quemment à la médiale et à la finale.
Au yod malais, le malgache répond quelquefois par y-^.
généralement par ^ ;
Mal. Baya fi Malg. — Va^a,
— Thiiunâ,
Dttyufi
— Huqtnâ,
Goyafi
Iya Iyi Iq,
Kayu Kakayu Ha^tt, Kakayi,
— Layt,
Laytt
Yafi Yafi Zafi.

Au groupe malais médial iy -f- voyelle, le malgache répond


par iy -f- voyelle et ï :

Mal. Hiyaw Malg. *Ahyu Akiti,


Riyafi Riyafi Rianâ,
Diyan Diya Dia,
Niyur Niyu Nitt,
Rumbiya Rufiya Rv.fia.
LAUTVERSCHIEBUNG 105
Au groupe malais final aya, le malgache répond par ay, ey,
a,e :

**•- Vm,
j Vv2y. Vu,.
Kaya—Hay,Hey,
Papaya — Papay.
Au groupe malais final uyu, le malgache répond parw :

Puyub—Sipiii.
Au groupe malais final ey, le malgache répond par a, i, u :
— Funttkâ,
Bafihey
Ramey—Ma-rama,
Saley—Sali,
Sufiey—Ufii,
— Rudyt.
Rantey
« Les lettres dont les Ombiasses (Ombiaii, sorciers) se
servent, dit Flacourt, sont les mêmes que les Arabesques qui
s'écrivent de la droite à la gauche, desquelles il y en a vingt-
huit. Mais en quelques lettres, il y a différence de prononcia-
tion d'avec la langue arabe, comme la lettre U (s£) se pro-
nonce parmi ceux de Madecase ' comme un Ç, comme quand
on dit %abo, il s'écrit fabo(yabo'û) a. » Cette remarque est
confirmée par tous les textes arabico-malgaches anciens et
modernes. Si nous transcrivons en arabico-malgache les sept
premiers exemples de la page 104, nous aurons les graphies
suivantes :

1. Ancien nom de la province sud-orientale d'Anosi, qui est l'un des


éléments composants du nom Madagascar.Cf. G. Ferrand, Trois étymolo-
(Mémoiresde la Sociétélinguistiquede Paris, t. XIII,
gies araoico-malgachis
p. 413-4*2).
2. Dictionnairedela languede Madagascar,éd. Ferrand, p. 7.
106 CHAPITREII

^ Vatp,

^ï* Thi^unâ,

1£ Hu\unâ,
j. hh

'j Loi"*

c
Cette transcription du i moderne par ^ est extrêmement
intéressante. Elle indique très nettement qu'au début de la
colonisation arabe, le phonème < n'existait pas à Madagascar;
son inscription dans l'alphabet malgache est donc de date rela-
tivement récente. Dans le cas contraire, le j arabe figurerait
dans l'alphabet arabico-malgache et, au lieu des graphies en
usage, nous aurions par exemple :

".* au lieu" de
, Zabo, U
Zanaka, —
OCij* JJZ±
Zava, — 'J
J>
Zaïa, —
y* 'Ji
Aii, -
)}* J

*> -
))* i!

>* Sait, —
^

La transformation du yod en i, par conséquent l'équiva-


LAUTVERSCH1EBUKG IO7
lence absolue de ces deux phonèmes, nous est attestée de
façon plus certaine encore. Si on lit les mots suivants en
donnant successivement au ^ sa valeur phonétique arabe et
sa valeur phonétique arabico-malgache moderne, c'est-à-dire
yod dans le premier cas, i dans le second, on obtient deux
formes parallèles :

— Ayia, cù,
^>l Ayya

Je} lya —l;a, qui,


SS — Kakaiu, bois,
Kakayii

xJXl» Miyaka — Miiaka, parler,

'c* Vaya —Vaxp, perroquet,


J Yato —Zabo, je,

JS Yandfi —Zaudri, cadet,

*J Yaya —Zaïa, enfant.

Or, les mots de la colonne en yod font partie du vocabu-


laire de quatre dialectes modernes : les cinq premiers et le
dernier sont usités en Vurimu ; ayya et iya en Vurimu, Betsi-
leo et Sakalava; vaya et yaljo en Vurimu et Antandfwi. Les
étymologies suivantes présentent un parallélisme identique de
formes en yod et en i :

ARABE: ARABICO-MALC.MALGACHE
MOD.

le *
-jtajlJl Al'lahayânt, Alabiyani v%jj Alabi\ani,
**' *&*?
barbu,
Jy Mawlâ, maître, Mulayi J'y Mulaii,
108 CHAPITREII

^-r-i Yasmyn,]asmm, Yasimini <^y?i Zasimini,

(£ Yawm, jour, Yttma ij» Zuma.


SWAHILI:

Mbttyti, baobab, Bttyti ^y Bu^u.


FRANÇAIS :
*
Bayonnelle, Bayaneti k^j Baianeli.

L'existence d'un ancien yod malgache générateur du i


moderne n'est donc pas douteuse. Elle nous est affirmée par
la graphie arabico-malgache et par les survivances constatées
en Antandfwi, Vurimu, Betsileo et Sakalava, c'est-à-dire dans
les dialectes de l'extrême sud, du sud-est, du centre et du nord-
ouest de la grande île africaine.

DJ

Au dj malais initial, le malgache répond généralement par

BETSILEO:
Djadi—Zari—fart,
Djabit — Zaitrâ —Jaisoe,
Djuru—Zuru —furu ;

quelquefois par di, i-s, ts, t, r, l et par l'apocope :


— D^abad^aba,
Djabal
Djiliâ — Dicri,
Djefiger — Safiga-Safiga,
n. I Sahi'Saku,
D,ae„»-
j tsahit
LAUTVERSCHIEBUKG 10O,

Djmput-
j gjj»
Djahat — ^tt^r,
Djalan — làhnâ,
Djafikrik -— Afigdi>
Djaui-djawi—Avi-avi.
Au rf/ médial malais, le malgache répond par^-/, /•*, fr, r, // :

Ti«//« — Tuin — Tuju,


Adjak—Aia — Asa,
Hidjatu — Itstt,
Udjan — Ontsi%,
Httdjan — Uranâ,
Bidji—Vibi.
Au groupe médial malais ndj, le malgache répond par »./</{,
udf'udr :
Tandjuù — Tandon,
Tindjaw — Tsiudiu,
Pindjam — /(«/fa — Iudranâ,
— Tuudht — Tundru.
Tundjuk

J Betsileo.

Les formes Betsileo des trois mots Merina : figiiina, iai-


Ira, iaia, ont donné aux expériences du Collège de France
les graphies suivantes : figijnoe, jaja, jailsi. Il est ainsi démon-
tré qu'au i Merina, le Betsileo répond par un / à peu près
identique au / français, failsl répond au malais djabit. Le
stade Betsileo / permet de reconstituer presque intégralement

ï. Ce phonème désuet nous est attesté par le dictionnaire de Flacourt


(sub verbo prononcer)et les mss. arabico-malgachesanciens, passim.
IIO CHAPITREII
les variations phonétiques intermédiaires entre dj malais et
l Merina :
Malais : Djabit,
Malg. ancien : *Djailsi,
Betsileo : faisoe,
Merina : Zaifrâ.

Parallèlement à jaisoe-^aitrâ. le Merina et les dialectes mari-


times répondent au /' français (j de jardin ou g de gilet), par
un i :
Gilet—Zilef
fardin—Zarideyna,
Jupon—Zipo,
La bougie—Labuii,
La gouge — Liguai.

au devenu *
Vorange est, contraire, Loroijà^i < Lorayji;
mais la forme en ai est absolument couecte. Le g doux fran-
çais est devenu d^en malgache sous l'influence de Yn antécé-
cc ;t qui a amené le changement régulier de i en d^.

DZ malgache.

Comme le i, le di est de date relativement récente. La


transcription arabico-malgache du di indique qu'il procède
d'un ancien dj. La graphie des manuscrits anciens et modernes
présente, en effet, un z, là où nous devrions avoir normale-
ment un â, le di arabe :
'
H Akatjd{ti, au lieu de \£\f
Laudia, —
ip jj,
LAUTVERSCHIEBUNG III


^J Maijdiaka, Jrii,
Salttydiufi, —
^L £iL,
'J3> —
Talaijdiu, JJLi,
-
Vuwavdiu, (;:.
^;;
D'autre part, plusieurs formes malgaches en d{ répondent
à une forme malaise en dj :

w*fV djabat, touché, ^J^ *djaba > d^aba palpé,

lia. djilin, regardé, fï *djeri > dieri, regard,


*
tar-^' djttndjttfi, posé sur *ji4 djuudjtm > d^uud{un,
^ la tête,
,_£ > W^ tnïn-djadi, devenir, ys? *mat}-djari'>maij-diari,

VgrU tandjufi, cap, **£ *taudjun>taudiun,


•s^ 3 tindjaw, vu d'en 'J^î *tsiijdju'>tsiudiu.
haut,

Un certain nombre de mots malgaches d'origine arabe pré-


sentent une évolution identique :

ARABICO-MALGACHEMALGACHE
ARABE MALGACHEANCIEN* MODERNE

J^ AUdjadl, lèche- *c ^' ' *Alidjadi - if/â/ptf,


vreau, V

^l AU/adjr,l'aurore, jf&' *Alifadjiri—AUfadiiri,


112 CHAPITRE11

,*-*j£M Al-kowsadj,terme /r-if ... .... J#


de divination, g^ 'ilh*-iUBife
Â-J*. />/tf/tffo, espèce jj^
' *Djalaba—Dialaba,
de bateau,
ULo> Djanna, ciel, *Djana—Diana,
^^
Jij^- Djibril, Gabriel, JJ^ *Djuburili—Diuburili,

Djinn, génie, &? *Djini—Diini,


iJL
^j^ Kbaradja,soï\xt, ~jL *Karidja—Karid^a,

S^j Radjul, homme, J^j *Radjuli—Rad^nl'i,

*a>j IVadjb, visage, *a^ Wadjibi~- Wadiibi.

Les exemples précédents permettent de conclure avec


certitude que le di malgache moderne procède d'un ancien dj
qui nous est attesté par tous les textes arabico-malgaches an-
ciens et modernes.
Le g anglais —dj s'est également changé en di en passant
en malgache :

ANGLAIS

Page—Pedii,

Collège Kolédii,
Register — Redilsitrâ,
Angel — Audiêli.

Font exception à cette règle : sergeant —sart'iâni, générale:


lanarâli.
Au (/^initial de certains dialectes malgaches, les autres
dialectes répondent par i, i-s, ts, r, g, b-v :
LAUTVERSCHIEBUXG 113
„ \ Diatnba — Zantba, aveugle,
l D{itlsti — Zut su, action de descendre,
A~ \ Diabura — Sabttra, suiî,
l Détint — Stirtt, Stiruuâ, prière propitiatoire,
• D^idii — Tsilsi, oiseau chanteur,
\ Diilu — Tsilu, épine,
TS ( Diubttkâ — Tsubukâ, action de plonger,
I Diulanà — Tsttlakâ, action de manger glou-
[ tonnement,
R — Diubttkâ — Rttbukâ, action de plonger,
i — Gttrttbakâ, percé de
c Diarubakà part en part,
f Diila — Gila, borgne,
D ., — ~ ... \ Bakuku, bossu,
B-V Driiktikâ—
x \ ., . ,. ,
( Viikiikâ, bossu.

Au groupe Merina médial ijd^, certains dialectes répondent


par tjdr, fig :
— Sihanaka
[ Antefasi
I Antambahwaka
1 Bara
Randrti ( Betsimisaraka sud
Mavurungu
IRatjdra Menabe
\ Zafisuru
,,..,, ( Àntankara
Ktmjdra .
\ Antemuru
f
... . ,, i Betsimisaraka nord
\K,nVdr„
|ibuiM
„ , = ... { Betsileo
Rwditt Ktraugu
j Vezu
— Phonétique
G. FEMAKD. ntakjc-tnalfacbe. 8
114 CHAPITREII

Au groupe Bara ijd^ certains dialectes répondent par fig :

Antemuru
Antambahwaka
Betsimisaraka
Ranumena
Tanala
Vurimu
IAntefasi

I M' ••»* ' S ^ets*'eo


I } Sainte-Marie
'
w »• i Merina
Mm,drmga
J ^^

« Que les mi-occlusives (Merina) ts, di ne soient ni / +


s, ni d -f- i, dit l'abbé Rousselot, il suffit pour s'en con-
vaincre, de comparer les traces laissées sur le palais artificiel
par ces consonnes avec celle que produit l'articulation du / et
du rfet encore le régime du souffle pour ts dans tsàfigana, A, B
et C dans âtjlsi et dans diçdiiavec celui de /, d. Toutefois (les
graphies Merina) ts, di peuvent être plus ou moins rappro-
chés de ts, di en raison de l'importance de l'élément occlu-
sif, plus grande chez C, moindre chez A et B. Dans le pre-
mier cas, la ligne de l'explosion prend une direction brusque-
ment ascendante ; dans le second, la courbe est plus allongée
comme pour les spirantes. Quant à la région d'articulation,
elle présente des variétés pour nos trois sujets : elle ne com-
prend guère que les dents chez B; elle envahit le palais chez A,
elle ne commence qu'après les alvéoles chez C. L'énergie de
l'élément occlusif chez C n'est pas contredite par le peu
d'étendue du contact derrière les dents : la langue fortement
contractée touche moins, au lieu que le relâchement du
muscle a pour effet d'étendre la région du contact. Le régime
LAUTVERSCHIEBUN'G 115
du souffle complète heureusement les données du palais arti-
ficiel (loc. cit., p. 36-37) ».

C et TS

Au à malais le malgache répond à l'initiale, par ts, di, t,


S-s:
TS — Ùiak — Tsalsakâ,
ùêit — i'sialsiakâ,
Coba — Tsapa,
rvV -
DZ s, . i Tsttlttkâ.
CM-
\ D.ulalli_
T — Colak — Tolitkâ.
S-S — dupifi — Sufifi-Sufinâ.

Au è médial malais, le malgache répond par tr-tr, ts, s-s :

Koéak~
\ KtUfakà,
Kaia — Hat sa,
Piéak—Fi'sakâ — Fisakâ.

Au groupe médial malais nié. le malgache répond par nts,


ijdi :
Bttnêit — Buijtsinâ,
Kenèafi — Heijdianâ. .

Le phonème malgache ti existait au xvnc siècle dans les


dialectes sud-orientaux. « Dans les provinces (malgaches) où.
l'écriture est en usage, rapporte Flacourt-, qui sont les Mata-
tan es (Matatafia, le Matitauana de la géographie moderne)
et Carcanossi (l'ancienne province d'Anosi), ils disent tsiare
Il6 CHAPITREn

(tsiarï), comme aussi foulsi (futsi), d'au très fotttcbi (futii) pour
dire blanc * ». Je n'en connais que le seul exemple suivant
dans les dialectes sud-orientaux modernes : Tiia, hérisson,
que j'ai noté dans un village à l'embouchure de l'Isandfa, chez
les Antesandfavinani (les gens de l'embouchure [de la rivière J
Isandîa). D'autre part, M. E. F. Gautier en signale d'autres
survivances dans le sud-ouest, le nom de la rivière Tiavaii,
par exemple *.

Au n initial malais, le malgache répond par n ou par l'aphé-


rèse :
— Niti,
Niyttr
Nanitik — Mttka.

Au h médial malais, le malgache répond par M, u :

pau- \ £"'"'•
f Fanu,
Aiiir — Mani,
Taîia — Uijtani.

Le phonème n est aussi peu usité en malais qu'en mal-


gache; les deux langues n'en fournissent que de rares exemples.
Il n'est représenté à Madagascar que dans quelques dialectes
maritimes et en Betsileo, et à la médiale seulement. Les autres
dialectes y répondent par fi et le Merina par n :
Heîtasoe—Hefiàlrâ — Henatrâ, honte.

ï. Dictionnairede la tangue de Madagascar,éd. Ferrand, p. 7.


2. Madagascar.Essai de géographiephysique. Paris 1902, în-8», p. 195,
note 1.
LAUTVERSCHIEBUNG IIJ

A IV initial malais, le malgache répond par r, i-j :


Rabu — Rabukà,
Ram bu — Rambu,
Reptib —Refi,
Ribu —Arivu,
Rakit — Zalnlrà — fabisoe,
Rat us —Zalit—faltt.
Le phénomène d'équivalence de r et i est constaté à l'inté-
rieur même du dialecte Merina : biririukâ — biifijukâ, siffle-
ment des projectiles, de la cravache.
A IV médial malais, le malgache répond par r, /, i, i-s, n :
R — Bttrofi — Vurunà,
Mural) — Mora,
Taruk — Tarukà.
L — Bitrit ~ Vuli,
Kttrap —Ktila,
Orafi — Ulunâ.
Z — Garlmm— Vaianà,
Ural — Oiatrà.

N — Merab — Mena K

Dans quelques cas, IV médial et final est apocope :


Bahartt — Vaw,

ï. L'Hde menaest un phénomène d'assimilation de fa consonne médiate


avecl'initiale. La nasale malgache n'a aucune parenté étymologique avec
la vibrante malaise.
Il8 CHAPITREII

Perlifi — Pelakâ,
Tarttb — Tau;
Layar —Ijay.
Niyur — Nitt,
Peler —Faltt,
Tel tir —Alndi,
Tikar — Tsibi.

Dans un plus grand nombre de cas, a IV final malais, le


malgache répond, suivant les dialectes, par l'une des séries de
finales suivantes : Ira, Ira, Ira, tri, trè; Isa, tsù, tsi, tsl; sa, soe;
kâ, kù, ki, ki, apocope ; nâ, ni, n, apocope :
Akar — Valmlrâ
Valmlïà Valmlsâ Valxisâ
Valmlri Valmtsi
Valmtfl Valnftsè Valmsce
Sambar — Sambulrâ
Sambulrâ Sambulsà Sambufâ
Sambulrâ Sambulsà
SambittN Sambutsi
Sambulrt Sambutsi Sanibiifce
Kênitir — Htimtikâ Siifiknr — Httbiikâ
Httmukâ Huhttkâ
Huinuki Htibuki
Httmtikê Hubnkê
Humti Httlm
Hilir— Idinâ Kambar—Kambanâ
Ilini Hambani
llin Hamban
Ili Hantba

A Y.r final de Mal. pasir, répondent deux séries de finales


LAUTVERSCHIEBUXG 119
en kâ et nâ ; à IV final de Mal. stifiktir, répondent également
deux séries de finales en kâ et trâ :

Pasir—Fasikâ Faiinâ
Fa'sikî Faiini
Fasikè Fa'sin
""
Faïi
Sufikur — Huhitkâ Hubulrâ
Hubukfi Hubulrâ
Htibuki Httbutn
Hubtiki Httlmtn
Httbu Hubu

A17 initial malais, le malgache répond :


i° par / ;
Lèkas — Laki,
Lcma—Lemi,
Lab'ttb — Lavu,
Laltt — Laltt ;
2° par l-d :
Mal. Lèstifi Malg. Launà — Dafigu,
Lima Limi — Dimi,
Lintah Lin ta —Dinta,
Lia — Dia ;
Liyar
3° par r ;
Lagu — Rafigu,
Ukat—Raykilrâ,
120 CHAPITREU

Laral — Raratrâ,
Lttdah—Rora * ;
4° par /, iNr :
Labit — Tavtt,
( Taijdekê,
Landak— } Ttandfakâ,
( Traijdrakâ;
>° par dr :
Lafiit drafiilfi < lafiitri,
Htiltt— -drulxi <Z tuba '.
A17 malais médial, le malgache répond :
l° par / ; Bilalafi — Valala,
Bulan — Vulanâ,
Lalat — Lalitrâ,
Malafi — Amalunà ;
2° par l-d, suivant les dialectes :
Mal. Bèli Malg. Vili —Vidi,
Gali Hali — Hadi,
Hilir Ilinâ — ïdinâ,
Tali Tali — Tadi ;
3° par d :
Gttlifi — Hudinâ,
Kulilifi — Hudidinâ ;

f. Les deux premiers exemples sont seuls nettement démonstratifs.


Dans raratrâ et rora, le premier r est un nouvel exemple d'assimilation
de l'initiale à la vibrante voisine. Je ne noterai plus ces cas d'assimilation
caractériséede la vibrante.
2. Cette alternance n'est constatée qu'à l'initiale du second terme d'un
composé et sous l'influence d'une nasale antécédente. Vide infra sub
DR-Dk.
LAUTVERSCHIEBUNG 121

4° par r:
Bttlat —Bu ri,
Djalifi — Rari,
Djêlifi —Dieri,
Giilufi — Huriinâ ;
5° par n :
— Dianunâ';
Djêlafi
6° par ydr-ijdr :
Kalaw—Aijdraw—Faijdraw :
7° par l'apocope :
Balibis—Vivi.
A 17 final malais, le malgache répond par l'apocope ou par
l'une des séries de finales en trâ, Isa, sa, kâ ou nâ :
Bnntal — VttKittt,
Pukitl —Puka,
Tumpiil—Dumbii,
. Tufigul — Thtfiga.
Kikil—Kikitrâ
Kikilrâ Kikilsâ Kikisâ
KikilH Kikilsl
Kikilft Kikitsê Kikisoe
Kiki
— Sempittrâ
Sampttl
Senipiitrâ Semptilsâ Sepusâ
Sempulrâ Scmpttlsu
Seinpittrt Sempttlsï
Sein put h* Semputsè Septisoe
Sempu
ï. Un médial par assimilation avec la finale nasale.
122 CHAPITRE II

Btintal—Buijfakâ Siyul — Siukâ


Bmjtakt Sittki
Bmjtakè Sittkè
Bttnla
Gâtai—Halinâ Tufigal— Tttkanâ
Hatinî Titkanî
Hatin Tttkan
Hali Tttka

Au / initial malais, le malgache répond par /, d, I, "s-s. ts, n,


r, tr-tr, par l'aphérèse :
T — Tabi—Tay,
Tali—Tadi,
Tanab — Tani,
Tumbiih — Ttimbu.
D — Tepi—Difi,

Tifigi Difigidifigi,
Titab — Didi,
Tiimpul — Dttmbti.
L — Tepi—Lifi,
Tilab — Lili.
S-§ — Tulis—Sttrilîà — Suritrâ.
TS — Tabtir—Tsabu,
Tandak— Tsiijdiakâ,
Tikar—Tsibi,
Tiyttp— Tsittkâ.
N — Téman — Namanâ.
LAUTVERSCHIEBUNG 123
R — Turtin — Rtirunâ,
Tidor—Rtiru '.
TR-TR — Timpafi — Ku-trefa — Ku-trefa,
Ttifigul — Truftga.
— Teriak — Uria,
Tundiik — Uijdrikâ.

Au t médial malais, le malgache répond par /, d, I, ts, If,


par la chute de la dentale :
T — Atap— Tafu,
Bâta fi — Vatanâ,
Batu—Valu,
Btitttb— Vtttu.
D — Buta — Bida,
Tilab — Didi.
L — Kaliak — Helikâ,
Tilab — Lili.
TS — Bètis — Vilsi,
Pèti— Valsa.
Tft — Pèti—Vatf'a.
— Kutu—Haw.

Au groupe malais médial ni, le malgache répond par tjt, t,


nd, d, udi, di, itdr-udr, tf-tr :

}fY — Bintafi — Vhjtanâ,


Bttntal — Vttultt,
Ganlufi —Hanlunâ,
IMIItah—Leijlinâ.
T — Hanlar — A titra,
Kuntttt — Etntrâ.

t. Xatnana, rnritnà et ruru sont de nouveaux exemples d'assimilation,


identiques à ceux qui ont été précédemment relevés.
124 CHAPITREII

ND — Banlal— Uijdanâ.
D — Gunttir — Kudtikiidukâ.
NDZ — Bantey—Mamaijdii,
Ban tu — Vttndii.
DZ — Ranley — Ritdiu.
Î^Dk-lSîDR — Ganteb — Heijdri—Heijdri.
Tft-TR — Gnntur — Kutrukâ — Kttlrukfitrukâ,
Riinlitb—Rulrakâ.
Au / final malais, le malgache répond dans quelques cas
' :
par l'apocope ou par ts -f- voyelle
Sabut — Akti,
Sangut— Tsttfigu,
Djafxit — Ratsi.
Au / final malais, le malgache répond plus généralement
par les séries de finales Ira, Ira, Ira, tri, tri; Isa, Isa, tsi, tsi; sa,
soe; quelquefois par kâ, ki, kê, apocope, ou par nâ, ni, n, apo-
cope :
Bukil — Vnbilrà
Vnbilrâ Vubilsâ Vnbisâ
Vubilfï Vubitsî
Vuhitrè Vubitsl Vttlnsoe
Takul — Tahttlrâ
Tabttlrâ Tabtitsâ Tabttsâ
Tabntrâ Tabulsâ
Tabulri Tabulsî
Tabtttiï Tabulsê Tabtifoe
Pèéut — Fitstikâ Sttmpit — Sitbikâ
Fitsukï Subiki

ï. II ne s'agit pas dans le cas présent de Tune des finales Isa, tsu, tsi,
tsi interchangeables entre elles et avec les séries ka, na, sa, mais d'une
finale tsi, en l'espèce, invariable et constante dans tous les dialectes.
LAUTVERSCHIEBUNG 12)
Fitsukè Sttbikè
Filsu
Djempul — Tsimpunâ Sakat — Sakanà
Tsimpuni Sakani
Tsimpun Sakan
Tsimptt Saka
Au / final du malais/)////}/ répondent quatre séries de finales
en Ira, Isa, sa et kâ :
Hatsalrà
Fut sa Ira Futsalsâ Fut sa sa F ut saka
Ftttsatri Futsatsi Fulsaki
Ftttsalrê Fttlsalsè Fulsasoe Ftttsakè

Au / final malais, le malgache répond rarement, presque


exceptionnellement par ts -f- voyelle. Les exemples d'équiva-
lence Mal. djahat = Malg. ratsi sont, en effet, très peu nom-
breux. Au w» final et » arabes, le malgache répond au con-
traire quelquefois par Isa et généralement par tsi ou l'apo-
cope :
wyr" = Malg. Alabi'itsi, 12e mois Merina,
.. ~ ( Alibétsa, la maison,
*J^}
lAlibétsi,
w~~ — Sabiitsi, samedi,
SJLi —* Kabilâtsi, nord,
i-ââJI — Lefivâtsi, argent,
— Marâlsi, femme,
5l^»l
S. *~ — Surâlsi, chapitre du Korân,
ï-JLa. — Dialâba, pirogue,
lia. — : Diana, le paradis,
— Ditimâ, vendredi,
jut^st
126 CHAPITREII
— Diumila, total,
xL^
Ï_J< — Kttfiya, chapeau,
— SaMda, témoignage,
ibl$i,
— Stirià, concubine.
ju^w

Au d initial malais, le malgache répond par d, l, r, tr-tr, t :

D — Daluk—Dadi,
Diyan — Dia,
Dêrtt — Durit.
L — Dalam — Lalinâ,
Diyan — Lia.
R — Dantar — Rami,
Danaw — Ranu,
Dawun — Ravina,
Defiar—Reni.
Tll-TR — Data — Traira — Traira,
Dafiaw — Tfafiu — Tranu,
— Thiifinâ.
Dttyufi
T — Débits— Tepittipu.
Au d médial malais, le malgache répond par d, I, r, tr-tr,
dr-dr, t :
D — Adti — Adi,
Bttdak — Budtt,
Budob — Budti.
L — Adu — Ali,
Lidab—Lela.
R — Hamudi — Hamuri,
Hidttfi — Umnâ,
• LAUTVERSCHIEBUNG
127
Liidab—Rura,
Tidor — Titri.
Tft-TR — Hadap — Atrikâ — Atrikâ,
Suduk — Sutrit — Sut ru.
Dft-DR — Adik— Yavdri—Zaijdri.
T — Adik—Oti.

Au groupe médial malais nd, le malgache répond par /, ijt,


ijd, tjdr-ndr, ijdi :
L — Senda — Silasila,

ND — Landak — Taijdek?,
Landasan — Laudayianâ,
Lindnfi — Lbjdttnâ.
NDll-NDR — Senduk—Hoijdrukâ,
Tanda — TaijdN — Taijdra,
Tanduk— Taudhtkâ — Taijdrukâ,
Tttnduk— Uijdrikâ — Uijdrikâ,
NDZ — Tandak — Tsbjdiaka.

TR-TR malgaches.

« J'arrive, dit l'abbé Rousselot, à l'articulation qu'on trans-


crit par tr, dr. La première fois que je l'ai entendue de la
bouche de C, j'ai cru à un / reculé et légèrement spirant, à la
médiale je sentais quelquefois une r. Avec le second sujet (A),
l'impression a été tout à fait changée, c'était IV qui dominait
avec un léger élément dental. Autre impression encore avec B :
initiale ou médiale la consonne me parait, comme chez le pre-
mier sujet, n'être qu'un / reculé et spirant ; après une », je
128 CHAPITREII

n'entends plus qu'une sorte d'r. Les expériences m'ont donné


également des formes variables. La région d'articulation recule
avec les sujets B, A, C et dans des proportions très notables.
L'élément occlusif est le plus fort chez A. Il se réduit telle-
ment chez B que le contact est interrompu en un point. L'ar-
ticulation ne contient donc aucun / ni aucun d comparables à
ceux que nous avons étudiés (précédemment). Chez C, le ré-
gime du souffle indique un léger mouvement vibratoire, sur-
tout après une n ou à la médiale, plus rarement à l'initale. La'
forme la plus commune est représentée (par le tracé de) tritri
et la plus franchement spirante (par un autre tracé de) tritri
qui se sont suivies dans une même série d'expériences. Voir
aussi (les tracés) de lundra et tundru. Mais la caractéristique
de IV manque. Nous avons donc affaire à un / modifié et
j'écrirai fift. Chez B, l'élément occlusif domine aussi : /#/,
lûnra. Mais chez A, c'est l'élément vibratoire qui prend le
plus d'importance : lundra, tundru, tritri. seraient convena-
blement représentés par lûnra, luijru, fifi. Je vois donc dans
cette articulation une semi-occlusive t sonore et f sourde, de
laquelle peuvent se dégager l'élément occlusif l ou l'élément
vibrant f, ou r plus reculée que IV normale malgache. C'est
bien d'une façon approchée, le tr anglais de tree '. » Les tr et
dr des dialectes non-Merina que j'ai représentés par tr et dï
ont leur point d'articulation plus en arrière encore que les
phonèmes Merina correspondants.
A l'initiale et à la médiale, tr-lr répondent au malais /, r, d,
t, nia :
Mal. Landak Malg. Traijdrakâ — Traijdîakâ,
Rébitfi Trebunâ — Trebunâ,
Parisey Pair!,

t. Loc.cit., p. $7-$o.
2. Vide supra p. 119, 117,126, 122 et 12}.
LAUTVF.RSCHIEBUXG 129
Dada Traira — Traira,
Stiduk Sutrit — Sitlrit,
Ttifigul Trufiga — Trufiga,
Pèti Valra — Valfa,
Gtinlur Kulrukiilrukâ — Kulfukâ.
Le tr des dialectes non-Merina était initialement rendu en
arabico-malgache par J : J Ira ; \ tri, trê ; "% ttti, th.'
Dans les manuscrits modernes, la transcription de ce pho-
nème est aussi variable que possible. On trouve les leçons :
' " '
Z * = ifa, = tU, = thi, th. Elles semblent
)) -J'
n'être limitées que par le nombre de combinaisons possibles
des voyelles, des taiiwîn et du taidyd.
En Betsimisaraka et dans quelques dialectes maritimes
orientaux, ir alterne avec 17; initial : fitia -f- n -f imvana =
fitian-lravanâ. De rares survivances de cette permutation
existent en Merina : *Hilunà, forme redoublée : biltnjlriltmâ
(vide infra pour cette alternance le chapitre du sandbi).

DR-DR malgaches.

Dr et dr se présentent généralement après une nasale. Le


groupe médial : Merina ndr, dialectes non Merina ijdr, répond
au Malais d, r, /, nd, ndj.
Mal. Adt'k Zaïjdri — Yaijdri,
Malg.
— Aydïatfâ,
Harap
Tiruk Tsbjdrttnâ — Tsiijdrânâ,
Hulii — — Dhiha ',

ï. Vide supra p. 120, note 2, et infra le chapitre du sandbi.


G. FEXKAND.—'Phonétiquemalayo-malgaebe. 9
130 CHAPITRE II

Mal. Tanduk Taijdrukâ — Taijdrukâ,


Landak Traudrakâ— Traijdrakâ,
Iijdranâ — Iijdranâ,
Pidjam
Tundru — Ttifidru.
Tundjuk
Le dr Merina représente d'une façon approchée le dr anglais
de drive. Le point d'articulation de dr est plus en arrière que
celui de dr. La transcription arabico-malgache du dr est iden-
tique à celle du tr ; les scribes sud-orientaux ne font aucune,
distinction graphique entre ces deux phonèmes.

A IV malais initial, le malgache répond par f-s, d^ 1, ts, t,


r, b, k, par l'aphérèse :
S-S — Saley—Sali — Sali,
Sambar — Sambulrâ — Sambulrâ,
Sttlab — Sola—Sola,
Sultir — Siiltt — Stilti,
,^„ — c- 1 1 i Suktt-Suku.
DZ Sakitsaktt— ] ~ ,
I Diukii.
Z — Stidara — Zâolrâ,
TS — Sanibilib— Tsumbili,
Safigul—Tsufign,
Sepak—Tsipakâ,
Sur ut— Tsitnirukâ.
T — Sepak — Tipakâ,
Safikal— Tafigu.
R — Sttmbifi — Rumbinâ.
H — Sendttk—Hoijdhikâ,
Sttrak — Hurakâ,
Sttfikur—Htibukà.
LAUTVERSCHIEBUNG 13 I
K — Subafi — Kavinà,
Sufikur — Kuhukâ.
— Selafi—Elanâ,
Sttfiey— Ufii.
A IV médial malais, le malgache répond par i-s, ts, i~di> b.
par la chute de la sifflante :
S^S — Asah—Aia — Asa,
Bisik — Biiikâ,
Masak—Maiakâ — Masakâ,
Pisaw — Meiu — Mesu.
— — '
TS Besuk Ampitsu,
Bisik — Bitsikâ.
Ts-UL — Lesti — Leinleiit — Lediiiledin.
H — Busiik—Velnkà.
— Besi—Vi,
Lestifi — Laimâ.
A IV final malais, le malgache répond par l'apocope :

Balas—Vali,
Bufikus— Viifigu,
Kipas—Himpa,
Putus — Fila.
A IV final malais, le malgache répond également par l'une
des séries de finales suivantes : Ira, If à, thî, trt, IH; Isa, Isa,
tsi, tsi; sa, soe ; kâ, kl, ki, apocope ; nâ, ni, n, apocope :
Befiis — Vinilrâ
Vifiilfâ Vifiilsa Finisâ
VifiitH Vifiilsi
Vifiilfl Vinilsl Vinisoe
Kuntis—Sumatra
Sumutrà Stimulsâ Suniusâ
132 CHAPITRE II

.Stinitilrâ Suniulstt
SumiilH Sitmutsi
Sunitttrê Sumittsè Sumusoe
Lëmas—Lemakâ Papas— Afakâ
Lemakî . Âfaki
Lemahè Afaki
Lema Afa
Pèlipisan—Fibirifanâ
Fibirifani
Fibirifan
Fibirifa

S malgache.

La chuintante i remplace la sifflante dans tous les dialectes


à l'exception du Merina qui possède sifflante et chuintante :

MERINA
Aia — Asa, travail,
Piitt—Pistt, chat,
Saia — Sasa, lavage,
Stistia—Sitsua, soupe de riz.
« Le i Merina, dit l'abbé Rousselot, se produit à l'insu du
sujet comme variante* de IV dans certains mots où, par suite
de la chute d'une atone, il se trouve en contact» avec une
autre consonne, par exemple : mainoe (masina, saint), 'ainoe
(Ixisina, vertu, p. 30). »
Par une curieuse anomalie, la chuintante des dialectes sud-
orientaux est ordinairement transcrite par ^ s au lieu de
ij> i. Cette orthographe spéciale est usitée même pour les
mots arabes. ^J» iams, soleil, dont le ^> final est devenu
LAUTVERSCHIEBUNG 13 3
chuintant en passant en Antanosi, est généralement écrit

^pj* samtisi, au lieu de ^j^-t* samttii.


Les sifflantes anglaises et françaises deviennent également
chuintantes dans les dialectes orientaux :

Anglais : Last =Malg. Laiitrâ;


La sauce Laioii,
La selle Laieli,
La soupe Lasupi.

Z malgache.

Le i malgache répond au malais y, dj, r,s": .



Kayu Haut,
Djadi—Zari,
Rakit— Zabi Ira y
Ltsu — Leitileitt.

Au i Merina, certains dialectes répondent par /', y, d^> k :


xt . ~ f l Betsileo : faja,
Merina : Zara, enfant = ] .. .
x
f Vurimu : \.'Yaya,
~ , . . t Betsileo : faln,
Zaho, )e, mo. =
| Vur.mu /Yah>

Antanosi
IAntankara

f Mahafali

i. Vide supra p. 104, 108, 117 et 151.


134 CHAPITREII

TS

« La lettre (arabe) thé (o), dit Flacourt, se prononce par


les Arabes comme un /, et les Madécasses la prononcent ts,
comme qui dirait : (^J- 3 tsiari) tsiare, les Arabes diraient
tiare l. » Ceci revient à dire que le ^* / arabe représente un ts
dans les textes sud-orientaux du xvne siècle ; il a conservé cette
valeur phonétique en arabico-malgache moderne. Cette tran-
scription anormale du ts indique que ce phonème malgache est
de date relativement récente et qu'il a eu pour générateur un /.
Si le ts était antérieur à la colonisation arabe, il aurait été
vraisemblablement rendu par ÔJ et au lieu des graphies habi-
tuelles, nous aurions, par exemple :

s^J faijtsi, au lieu de w^

^i ftttsi — w*»

*±A hjlsi — w»l

JJZ) latsakâ — SCà

,*,l aijtsi — o>!

«JL* mautsifi — stsS

ULL» ntitsanga — ULL»

ralsi — Ci
0-»j
Isara —
y jS
tsiari —
j~J J~J>

t. Dictionnaire,éd. Ferrand, p. 7.
LAUTVERSCHIEBUNO I35
La phonétique comparée du malais et du malgache nous
fournit, comme pour le ,j? = i et le g- = di, des indications
précises sur les origines du ts malgache. Dans un certain
nombre de mots qui peuvent être rapprochés avec certitude,
le ts malgache répond à un / malais. De plus, si on lit la
colonne arabico-malgache suivante en donnant au <L>sa valeur
phonétique arabe, on retrouve en arabico-malgache la dentale
radicale malaise :
ARABICO-
TRANSCRIPTION
TRASSCRIWCOX
MALAIS MALG. LrrriRALF. PHONËTIQUF.

IJ-AJ bètis, jambe, o£ vili vilsi

w^U djabat, méchant, ratt ratsi


vj

panlek, clou, ^&* MM fatjlsikâ


JJ^J
^J pêti, coffre, O-l vata valsa

iî^J putib, blanc, ^J fini fitlsi

. 5J^j tandak, danseur, JXsf' *lindjakâ tsind^akâ

5JJL5 tindih, pressé, Jj //v</r/ ts'wdri

,JS~3 tindjaw, vu d'en haut, ^ *liudjtt tshjditt

Les mots de la troisième colonne (transcription littérale)sont


encore en usage dans certains dialectes, à l'exception de *lind~
jakâ et *tiijdju dont le dj a abouti à d{ : tind^akâ, lhjd{it. Ce
sont sans aucun doute des survivances de l'ancien / qui est
devenu ts postérieurement à l'islamisation des tribus mari-
times : la graphie arabico-malgache nous est un témoignage
certain de cette évolution phonétique.
13 6* CHAPITRE H

Le ts malgache répond à l'initiale et à la médiale au malais


â ', s ', tJ; à la finale, au malais r*, * *, / 6, / ' et p 8.
Au ts Merina, certains dialectes répondent par t et s :
( Antankara
de Ihusi
Fierena
Mahafah
Mavurungu
Sakalava NO
IBara
Vezu
Zafisuru
Merina : Kalsakâ z=zAntcmuru : Saku : maïs.

A ïn initial malais, le malgache répond par //, ;), n :


Nanah — Natta,
Nenek—Neni,
Ni —Ni, Ni, Ni.
A 17/ médial malais, le malgache répond par ;/, /// .
Buni—Vuni,
Bttnub — Vtinu,

t. Vide supra p. 115.


2. Vide supra p. 1jo.
3. Vide supra p. 122.
4. Vide supra p. 118.
j. Vide supra p. 131.
6. Vide supra p. 124.
7. Vide supra p. 121.
8. Vide infra p. 145.
LAUTVERSCHIEBUNG 137
Tanab — Tani,
Mênanlu — Vinaulu,
Manis-Mami.

A 17/ final malais, le malgache répond par l'apocope ou par


l'une des deux séries de finales uâ, ni, n, apocope, ou kâ, kâ,
ki, kè, apocope :
Baba u — Babi,
— Va^a,
Bayait
Ktinun — Hiinu,
Pifigan — Fifiga.
Télan — Telinâ Bitlan — Vulanâ
' —
Telini
Telin Volan
Teli Vola

Kunttn — Huntikà Embtin — Ebukâ


Hunukâ Ebukâ
Httnttki Ebitki
Htinttki Ebttkê
Hunu —

Au malais tèkan répond une double forme en ka et na :


Tebikâ Tebinâ
Tebiki Tebinî
Tebikl Tebin
~~
Tebl
I38 CHAPITRE H

Au w médial malais, le malgache répond par v :


Awan — Zavunâ,
Djawinljawi ~—Aviavi,
Kawan — Havanâ,
Lawas— Lmu

Au groupe médial malais Awa, le malgache répond par


ihw, t«f, fia :
Mal. Bnwab Malg. VAwa — VAa — Fwd,
Bttwat VAwatrâ - Vtiatrâ — Vwâlrâ,
Tttwak Ttiwakâ — Tt'takâ — Twâkâ,
Rttwafi Rtiwafi — Rthvia — Rwân.

A la finale malaise aw, le malgache répond :


i° par u :
Bafiaw— Fanu,
Danaw — Ranu,
Dafiaw — Traita,
Hidjaw — Itsu ;
2° par // :
Paraw — Bara,
Tanaw — Tana ;

3* par aw, ao diphtongue, aw, 0 :


Afikaw — Anaw
Auao
Auoiv
Ano
LAUTVERSCHIEBUXG 139
L'existence du w malgache nous est attestée par les manu*
scrits de la Bibliothèque nationale et par la prononciation
moderne. La comparaison des graphies arabico-malaises et
arabico-malgaches est absolument concluante :
*'
Mal. *** biiwab, fruit; Malg. viiwa, ms. VII, $62 verso;
— Malg. 'Jtf vuwaijdiii, arachide, ms. VII, f9 76
verso; Malgache moderne : l'ttwaudiu, vwaudiu,
graphie usuelle : vuaijditt ;
Mal. o# btiwat, fait, fabriqué; Malg. ms. VII, f> 68 verso:
,^J nanxbtiwalri, il a fait, < j» vtiwalri,
Merina : vùwalrâ, en graphie usuelle : vautra;
Mal. ijy tiiwakt liqueur fermentée et enivrante; Malg.
ms. Mil, f° 14 verso : w^pf tiiwakl, Merina :
ttiwakâ = ttiakâ ;
Mal. )> dtiwa, deux; Malg. ms. VII, P» 66 verso : /,jj
rtiwi, Merina : Riiwa = Riia ;
Mal. ^y, bttwàya, crocodile. Malg. vuwây, vuwéy, vwiy, gra-
phie usuelle : vuây;
— Malg. ms. VII, f° 75 recto y} ambûwa, chien.
Malg. moderne : ambwâ, ambiia, cf. Swahili :
* mbtva.

Au groupe malais uwa répondent donc : i° un groupe iden-


tique uwa ; 2° un groupe wa par assimilation de la voyelle u
de la consonne antécédente avec le w suivant, et enfin, 30 le
groupe ua. En ce qui concerne les textes arabico-malgaches,
les graphies j—, j— des phonèmes du type ci-dessus, doivent
être lues tiwa-wâ, âwi-wt et non tia, t'ti.
I40 CHAPITREII

Au b initial malais, le malgache répond :


1° par b ;
Barab—~Bay,
Befikok*—Bifigu,
Boilob— Buda,
Bndak — Budu ;
2° par r :
Balik—Vadikâ,
Bain —Valu,
Bèli—Vidi,
Burufi — Vtirunâ ;
30 par m :
Befikok—Mengttkâ ;
4° par/;
Bafikey—Fttnukâ,
Bérapa— Firi;
5° par p ;
Bain—Paktt,
Buta — Piijdi;
6° par h :
Bttrit — Hurttnâ ;
70 par k :
Bintafi—Kiijtauâ ;
8° par di :
Bufikuk — Ditikukâ ;
90 par n, 0 :
D . 1
Baml- i Uijdanâ,
) Ovima.
LAUTVERSCHIEBUKG I4I
Au b médial malais, le malgache répond :
i° pat v :
Bubu — Vuvu,
Habu-~Mavu,
Lobafi — Lavakâ,
Ubi—Uvi:
2° par w ;
Mabuk—Mamti ;
3°par/;
Rèbâb — Rêfakâ\
4°par/>;
Rèbâh — Répakâ.,
Au groupe malais médial mb, le malgache répond :
i° par mb :
Sambar—Sambulrâ,
Sembab—Sainbasâmba,
Tambat— Tain bat râ,
Teinbttk — Tuinbakâ ;
2° par b :
Embun — Ebnki;
3U par v :
Tambttn — Tuvttnâ,
Tiimbub — Tttvtt,
Tambiini — Tavuni,
Timba — Tavi ;
4" par m :
Sambllil) — Sttmâyijda;
5° par mp :
Simbar — Simpanâ ;
6° par/:
Lembifi — Lefttnâ,
Tembak— Tifitrâ.
142 CHAPITRE U

V malgache.

Le v malgache répond au malais b, mb, p, m, w, g ;


Bubu — Fttvu,
Tambuni — Tavutti,
Pèti — Vata,
Ménantu — Finaijtu,
Lawas — Lava,
Garlxtm — Vaianâ.
*'
Le f se transcrit en arabico-malgache par ^ : vava,
''
>> vivi, vttvu. Le J9 arabe qui n'a d'équivalent ni en mal-
gache ni en malais, est passé dans ces deux langues sous la
forme dl et v :

A , i. D .. ( Malais : Ramedlân,
Arabe ^w.
w J Ramadan ] xt . .
: D
Ramava.
( Malgache

Dans le ms. XIII de la Bibliothèque Nationale, le nom


Ravalarivu est écrit « de <jr*= v
propre \j&\ L'équivalence
est attestée mieux encore par la graphie X4i Davttda =
Arabe jjj Ddwud, David. Cf. également : ms. VII, f 72

recto fti«J = ms. V, f* 78 verso &^, lokavafi, vulve ;

ms. H, 1° 13 recto y**& = vifiitfâ.

Au/> initial malais, le malgache répond :


LAUTVERSCHIEBUKG I43
t* par/> .•
Pegub—Papaki,
Pnkul — Puka,
Pula — Pola,
Papâya — Papây;
2° par/ ;
Panas—Fana,
Panlek —- Fautsikâ,
Pasir — Fasikâ,
Piilub — Fitlu ;
3° par*;
Paraw—Bara,
Piattt — Boti ;
4" par v :
Piti—Vala,
Pifigafi—Vanià,
Panlsifi — Fiijtafi i
$" par m :
Pindjam — Miudranâ,
Pisaw — Mestt,
Pulih—Muli;
6° par /;, k :
D . — i Malsain),
Ptitat j „ . ...
I Ktttsatfâ,
Pisaw—Ki'su ;
7° par mb'tnp :
D ,
Pula — iï Mbola,
.». ,
f M pola;
8° par l'aphérèse :
Pisafi — Ufit si,
Pufiiit — Untilrâ.
144 CHAPITREII

Au p médial malais, le malgache répond :


i° par p :
Kapak—Kapa;
2° par/;
Api — Afin,
— Sujhià,
Cttpifi
Pipi-Fiji,
Tipis — Tifi;
3° par ntp :
Kipas — Himpa.
Au groupe malais médial ntp, le malgache répond :
i° par mp :
Rumpiit — Ruhiptttrâ,
Simpafi — Sampanâ,
Sttmpit — Suinpitrâ,

Tunipab Tttmpa ;
2° par mb ;
Himpitn — Iuibuiiâ,
Kampufi — Kumbunâ,
— Semban,
Sempal
Tttnipnl — Dumbii ;
3° par/»;
Litnpah — Lipnliâ,
Lu mpal — Lupalrâ,
Timpa — Tupi;
4°par/;
— Afe'ru,
Hampedti
Tempa — Tefi,
Tinipafi — Ktt-trefa,
Uni pan — Ufanà ;
5° par b :
Suinpit — Sublka ;
LAUTVERSCHIEBUNG 14$
6° par m :
Tu mpu I — Du milita.

Au p final malais, le malgache répond par/ et par l'apocope :

Atap — Tafu,
Kitrap — Kula.

Au p final malais, le malgache répond plus fréquemment


par l'une des séries de finales suivantes ; ira, trâ, Ira, tri,
tr?; tsa, Isa, tsî, tsi\ apocope ; sa, soe; kâ, kî, fe, apocope :
— Tulutrâ
Tutiip
Tulutrâ Tutulsâ Tttlusâ
Ttituth't Tulutsâ
Tulutri Tultilsî
TulutU Tuttilsê Tutustv
Tutu
— Sttkalrâ
Sifikap
SukatHi Sukalsâ Sttkasâ
Sttkalfi Sukalsl
. Stikatr} Suivis? Sttkastv
Sisip — Sesikâ Tékap — Ttthukâ
Seiiki Ttibuki
SeSïkè Tuhitkè
Scsi Ttthu

Au p final du malais éèc'ap, répondent les quatre séries de


finales en trâ, Isa, sa et kâ :

Sesilrâ Seiitsâ Seiisâ Thtthikâ


Seiilri Sesilsi Thtlfukl
Sesitrè Seiitsè Seiisoe Thttrttk?
— PboHiliqiuipatayo-malgofbr.
G. FERRAND. 10
I46 CHAPITRE II

F malgache.

Vf malgache répond au malais p, b, mb, k ;


Pipi —Fiji,
— Firi,
Bèrapa
RèMb—Rêfakâ,
Lembifi — Leftiuâ,
Kttku — Afigufu.

A Vf Merina, les autres dialectes répondent par p, v, k ;


Merina Î fiibi, court ™ Bara ; pttbipûbi.
. Autambahwaka
'
Antankara
Antefasi
Antemuru
Autesaka
Bara
Betsileo
Betsimisaraka
Merina : Jiijtauâ, hameçon — Vivian, Mahafali
Viutafi, Viijtà, Viuta, Fila \ Maruantsetfa
Mavurungu
Menabe
Sainte-Marie
Sakalava N-E
Sakalava N-O
Sihanaka
Vezu
Zafisuru
Merina ifanuttt, pilon = Bezanuzanu : Kanultt.
LAUTVERSCHIEBUKG I47

A Ym initial malais, le malgache répond :


i° par m :
Manlab — Mauta,
Masak — Masakâ,
Mali — Mali,
Mttrab — Mora;
2° par v ;
Màianlu — Viiiaijtu ;
3° par n ;
Mimpi—Ntifi;
4° par l'aphérèse :
Malain — Alinâ.

A Ym médial malais, le malgache répond :


i° par m :
Damar — Rami,
Kamiidi — Haimiri,
Kèlamârin — Lumâli,
Kêiiiur — H u muh) ;
2° par M ;
Lima — La nu ;
30 par l'apocope :
Gèmrinêifi — Kirhjlsanâ.

Au groupe malais médial mb, le malgache répond par mb,


b, v, m, mp, /(vide supra p. 141); au groupe malais médial
mp, le malgache répond par mp, mb, p, f, b, m (vide supra
p. 144).
A Ym final malais, le malgache répond :
148 CHAPITREII

i° En malgache ancien par m, en malgache moderne par nâ,


fi, n, l'apocope :

Mal. Anam Malg. Eitem Eninâ Eniù Enin Eni,


Datant — lutlinâ Lalifi Lalin Lali,
Minuta Miiium Minium — Miiiun Minu,
— Iijdranâ — Jijdran Ljdra
Piiidjam
Hilam liitim inliiia — lutin lijli;
2° par kâ, ki, k? ;
Mal. Rendant zzz Malg, Reijdrikâ, Reudriki, Reudrikè;

3° par l'apocope :
Hulam — Haru.

VOYELLES

Les voyelles malaises sont a, e, i, 0 et //. Chacune d'elles


est longue, brève et nasale. Il faut y ajouter le phonème géné-
ralement transcrit par ë, l'anormale pure oe. C'est l'équivalent
exact dupèpët javanais. De plus, deux diphtongues : ///=//)•
et au == aw.
Les voyelles malgaches simples sont au nombre de trente-
six :
,
j pures : â H â â
0
f nasales : â d â
» pures fermées xtiiè.
palatales j pure ouverte : e
( nasales \*ll
anormale pure : iè = pëpil javanais
LAUTVERSCHIEBVKG 149
" '
palatales
1 , : /4 /.
J nasales
f
pures fermées : o d ô
pures ouvertes ; o ô
„ I nasales :rfrfd
: u fi ù â
(pures
nasales : â"â
Un nombre relativement considérable de phonèmes mal-
gaches sont, au point de vue vocalique, identiques aux pho-
nèmes malais. Ils se divisent en cinq groupes :
i° Les homophones homographes usités dans tous les dia-
lectes malgaches : alit, ara, asa, lalit auxquels on peut ajou-
ter : enem, minitin, qui étaient en usage au XVH* siècle dans
les dialectes maritimes orientaux;
2° Les homophones homographes à n ou fi final usités seu-
lement dans les dialectes non Merina : alun, aniti, sarufi.
tarofi, yafi ;
30 Les homophones vocaliques dont le thème consonan-
tique malais s'est modifié en malgache suivant la loi de Latth
verscbiebttng 1
Mal. balun = Malg. valitn,
bayan vaian,
bnni vitni,
dada traira,
dindifi rhjdrifi,
djalan lâlan,
djurit iiiru,
kttku Imbu,
pipi Jifi,
sudit stttrti.

40 Les homophones vocal iques auxquels le malgache répond


IJO CHAPITREII

soit par l'aphérèse ou l'apocope d'une consonne radicale ma-


laise; soit par la vocalisation de la consonne finale muette,
c'est-à-dire par la transformation en deux syllabes ouvertes
de la syllabe finale fermée en malais :
Mal. Ivdob = Malg. budtt,
bttluh valu,
buril vttli,
djagufi tsaku,
djèlifi d{eri,
djawidjaifi aviavi,
anak anakâ,
bttbuk vnvnkâ,
buru fi vuriiuâ,
biniafi viijlauâ.

5° Les homophones vocaliques qui présentent en malais un


groupe consonne -f- consonne auquel le malgache répond par
consonne + voyelle -f- consonne :
Mal. djankrik = Malg. afigeîi,
pral» parai»,
palan k falanukit.
Le vocalisme comparé du malais et du malgache présente,
d'autre part, les divergences suivantes :
A. A Ya malais le malgache répond fréquemment par e, i,
o-ti ;
Mal. karat -- Malg. Ixrika,
lantak leijtika,
safikul sifigulra,
lalat lalilra,
gâtai Ixitina y
balas vali,
bttlat vuri,
LAUTVERSCHIEBUNG I JI

butta vttfii,
. lima d'uni,
adik oli,
••*"•
b«„«,i \( uudana,
rabit ruvilra,
safigut tsttfigit,
sambar sambulrâ,
malafi amaluiia.

A Va malais en syllabe initiale atone après b, le malgache


répond quelquefois par wa diphtongue :
Mal. balavaw =s Malg. vivalâvu,
balibis vivadivi.

É. A IV malais, le malgache répond par a, i, quelquefois


par // ;
Mal. b?ras = Malg. valsi,
le~kas laki,
p}nu fanu,
peler falu,
pélèpab falafa,
Mi vidi,
bêtis vilsi,
dëru durit.

E. A IV malais, le malgache répond par /', a, o, u :


Mal. bénis = Malg. vinitra,
sendi saijdri,
, . ( lundhikâ,
sendnk ] sut.ru.
(
152 CHAPITREII

I. A17malais, le malgache répond parc,a, quelquefois par


a-// ;
Mal. bilalafi = Malg. valu la,
simpafi sampana,
djilal lelalra,
lidab lela,
..... \ bokelra,

. f urtina.

O. A Yo malais, le malgache répond par e, a, u :


Mal. korok = Malg. erutra,
gosok kasttka,
befikok b'iïigu.
U. A Yu malais, te malgache répond par /*,a, quelquefois
par e,o :
Mal. tttiis = Malg. /'///,
dalttk dadi,
kttdttk baloko,
ktintiit etitlra,
Induit orofi.
CHAPITRE III

VOYELLES, DIPHTONGUES EX TRIPHTONGUES


MALGACHES

I. VOYELLES

A. Va long est, comme toutes les voyelles longues, éga-


lement tonique. On le rencontre à l'initiale et à la médiale,
jamais à la finale :

hfu, feu tumhni, qui pleure,


hrikâ, mémoire lumântt, natation,
mâsu, evil falxivhlu, ennemi,
lâfikâ, expédition nmlxiràvtt, rendre joyeux.
. La voyelle représentée par â qui est indiqué comme un a
demi-long dans mon édition du Dictionnaire de Flacourt, est
plus exactement un a bref tonique. Va est toujours final.
C'est le seul cas de voyelle brève accentuée.

là, refus maudit, nier,


gagâ, sois étonné 1 maijdiakâ, règne 1
milaiâ, dis! ntaijdravâ, détruis ! .
La voyelle tonique des dissyllabes oxytons à finale fermée
est brève dans certains dialectes orientaux. Le Merina répond
à ces oxytons par un trissyllabe paroxyton à tonique longue :
lalân =s Merina : lalhna, loi,
lanàn taitâna, village.
154 CHAPITREIII

Va bref atone est initial/médial ou final :

àféru, bile ràvâka, ornement,


fàràtu, filet kâpà, sandale,
sàsâni, une partie liivâ, héritage.
Va transcrit une voyelle tantôt sourde tantôt chuchorée.
Elle ne se présente qu'à la médiale et à ta finale :

fârâlâbi, dernier né ânârânâ, nom,


vârâvârànâ, porte lâkânâ, pirogue,
tàrâtâsi, papier vâràlrâ, tonnerre,
vârikâ, lémurien mldinâ, descendre.
Les expériences du Collège de France ont fourni sur Ya
final Merina et Betsileo les indications suivantes: « les voyelles
finales (Merina), constate l'abbé Rousselot, tendent à s'assour-
dir et à disparaître. A la simple audition le fait se constate
sans peine. Pendant que je me faisais répéter les mots inscrits
(par les appareils enregistreurs), j'ai entendu : mpampiânatra
toujours sans Ya final (A, B, C); de même trâtra,fâfa, vâva
sans a final (B), avec ou sans a (C) ; tsâra, lâia, bârana sans
a final (B), n'ira, léla, avec ou sans a (C). C'est donc B qui
assourdit le plus la voyelle finale a et A qui l'assourdit le
moins ' je passe en revue tes tracés des trois sujets :
« A. Va final de mpampiânatra est entièrement sourd deux
fois sur trois; celui de lâia l'est devenu la sixième fois que le
mot a été répété. Ce qui fait l'intérêt de cette figure (tracé du
phonème lâia), c'est qu'elle nous montre pour le souffle le
tracé ordinaire de la voyelle : il ne manque que les vibrations
du larynx. Va a été ici chuchoté et non supprimé entière-
ment. Une étape intermédiaire nous est fournie par gâga et
vâva. Va final de traira est également bien diminué. En

i. Lac. cit., p. 17.


VOYELLES,DIPHTONGUES
Er TRIPIITONGUESMALGACHES155

somme A ne diminue pas considérablement et ne laisse tom-


ber que Ya et encore assez rarement.
« B. Va final de mpampiânatra est entièrement tombé.
Celui de Mrana tombe également, mais il peut n'être aussi
que chuchoté. On voit nettement sur le tracé (de bârana)
l'explosion qui suit l'occlusion buccale de 1'//, mais cette explo-
sion se fait sans vibrations du larynx, par conséquent sans
voyelle sonore. Il y a aussi à signaler des a soit très diminués,
soit complètement muets dans gâga, fâfa, vâva, léla, sâsa,
tsâra et surtout iâ%a Chez C, l'assourdissement des finales
atones présente des faits plus complexes. Constatons d'abord
que, dans aucun mot, ta chute de la voyelle finale atone n'est
régulière sauf pour mpampiânatra ; que la voyelle finale précé-
dée d'un u, dans bârana, est toujours conservée. Ces réserves
faites, nous pouvons poser les règles suivantes : i° l'atone
finale n'est pas muette après deux consonnes dans les mots de
deux syllabes, mais elle peut le devenir dans ceux de trois.
Exemple : papâfigu où elle a été sonore une fois, de faible sono-
rité une fois, sourde une fois 30 l'atone finale a précédée
d'une consonne sonore s'amoindrit dans les mots de deux syl-
labes, comme dans ceux de trois : gâga, deux fois contre trois;
vâva, une fois contre quatre; léla, deux fois contre cinq;
tsâra, deux fois contre deux et les cinq cas de rùra. 40 après
une consonne sourde spirante ou mi-occlusive, les voyelles
atones sont toujours sonores (////", fêfi, âijtsi, âho, fâfa, sâsa).
5° après une occlusive sourde et dans les mots de deux syl-
labes, Ya (final) est sourd trois fois contre trois (traira);
dans les mots de trois syllabes, a est sourd quatre fois contre
deux (kétaka). Cette gradation est conforme à ce qu'on est en
droit d'attendre. Seule la solidité relative de IV et de Vu par
rapport à Ya serait surprenante pour un romaniste qui sait que
Ya a été la plus solide des voyelles latines dans l'évolution du
français. Mais il faut songer que Ya malgache (Merina) se
I56 CHAPITREIII

change en oe avant de s'amuïr, tandis que notre a s'était bien


conservé quand IV et Ya atones du latin étaient déjà tombés.
Depuis que Ya latin est devenu oe chez nous, il a bien perdu
de sa solidité : il est à son tour en train de disparaître.
. « La transforn. ition de Ya final atone en oe est presque un
fait accompli dans la prononciation de C; je n'ai noté Ya
qu'une fois dans tsâra ; partout ailleurs j'ai entendu oe. B a dit
quatre fois seulement a : kélaka, tsàfigana, nâiia, maijdéba, et
onze fois oe, ou bien a laissé tomber la voyelle : léloe, nglinoe
= ngliina, rtiroe, gyâgoe = gâga, sàsoe, tsar, iai, 'aran = bâ-
rana, tràlr, ttiijdr = ttindra, fafi vav. C'est A qui a le mieux
conservé la voyelle, sept fois contre huit : kyélaka, tsàfigana,
nâna, maudèha, léla, uglina, n'ira, gâga, sâsa, tsâra, lâia,
'àranoe = bârana, tràlroe, ttiijdroe, fâfoe. Sauf gâgoe (A) et
gyâgoe (B) ainsi que sàsoe (A et B), les mots qui ont un oe
pour A ont perdu leur voyelle pour B. Au point de vue de la
conservation de Ya nos trois sujets se classent ainsi : A origi-
naire de Tananarive, B originaire deTacanarive, C originaire
d'Antandzumbatu du Vakinisaoni '.
« La chute des finales atones est plus avancée dans le Bet-
sileo qu'en Imerina, et se produit dans des conditions diffé-
rentes. Ce n'est pas Ya qui tombe le plus facilement, mais IV
et Vu. A la lecture (des tracés) j'ai noté : papyânaisoe (= Me-
rina : mpampiânatra), ngljnoe (== Merina : ngliina), gâga, ttâ-
noe, fâfa, vâva, léla, tsâra, jâja (— Merina : lâia), bârana,
l)énatsoe(= Merina : Mnatra), liétsoe(= Ixtra), ditsoe(~= ditra),
vtiitsoe (= vAbitra), riitsoe (= rtilra), tâbtsoe (sic, = tâbutra),
jâitsoe (~ làilra), mâfiâraka, laftksoe (sic, — lânitra), marâîtoe
(= maréyna, en graphie usuelle : maraina). Va n'a été sup-
primé que dans maijdéb = mandé ha y tralr, rttr, mitt'ujdr. iai
= Merina : sâsa, tsarâls — trarântilra, kâlr *. »

1. Lee. cit., p. 17-21.


2. Lue.cit., p. 76.
VOYELLES,DIPHTONGUESET TRIPHTOXGUES
MALGACHES1)7

Va nasal long tonique est, comme la voyelle pure corres-


pondante, initial ou médial, jamais final. Dans la graphie
usuelle, il est représenté par an devant consonne = an d'après
l'orthographe adoptée dans ce travail, et ain devant les labiales
b et p :
âdru = dijdru, jour,
àdranâ = âijdranâ, essai,
tàti = tâijti, petite natte,
râdiu = râijdiu, jambe,
milâdia == tnilâijdia, peser;
malâdiakâ = matâijdiakâ, (on,
abo = àmbu, élevé,
àpi = âmpi, suffisant,
tàbi = tâmbi, gages,
tâpinâ = tâinpinà, bouché,
saràba = sarâmba, foule,
sulàpi = sulâmpi, qui est en pente.
Sont également nasales toutes les voyelles en position devant
;'/ dans les dialectes non-Merina, et devant te groupe fig (en
graphie usuelle : ng) de tous les dialectes y compris le Me-
rina :
âfian = Merina : ânanâ, herbes potagères,
âiiin *âninâ, vent,
tâfian tânanâ, main,
lâfiilN lanitrâ, ciel,
Ittmàfiti lumânti, natation,
tuniâfii lumâ»i, qui pleure,
â-figu-nà = âfigunâ, réunion,
à-figa-trâ = àfigalrà, fantôme.
L'a bref atone est également initial et médial. Il ne se pré"
sente en position finale que dans les dialectes non-Merina :
I58 CHAPITREIII

àtsika — aijtsika, nous,


à'figâ'iui =afigânu, conte,
mâdéba = maijdélm, aller,
là'figi'i-ru = lafigtirti, héron,
mivâ — Merina : malvanà, léger.
Va nasal bref toniqne est toujours final et ne se présente
que dans les dialectes non-Merina :
bâmà, manger,
tânâ, village,
tldfi, cela.
A Va final des deux derniers exemples, le Merina répond
régulièrement par tâitânâ, liant, et à butnà, au contraire, par
buinânà. Cette dernière quantité est inattendue car hitmana —
bhna -f- infixe mit : nous devrions donc avoir Vjumânâ. Il est
intéressant de constater que les formes orientales bâmà et bu-
mHn ont conservé la tonique radicale que le Merina a reportée
irrégulièrement sur la syllabe antécédente.
« Je n'ai trouvé (en Merina) de franchement nasales, dit
l'abbé Rousselot, que â et Ci.
« Â — àtsi (A), ântsi (B), âlsi (C). La nasalité commence
comme en français dès le début de la voyelle; elle peut se ter-
miner ou à peu près avec elle (A, C) de même que dans notre
mot anse (àsoe), mais elle peut aussi continuer après (B), c'est-
à-dire qu'elle peut absorber ou laisser subsister la consonne
nasale. Ce caractère n'a rien de fixe ; nous y reviendrons à
propos de 1'// (vide supra, p. 92).
« mândéha (A), màndéba (B), màndéa (C). Après un ///, la
voyelle est naturellement nasale dès le début ; mais, ici, elle
est en plus suivie d'une n.
« tsaâfigana (A, C), tsàfigana (B, C). La nasalité est par-
tielle pour A et dans un certain nombre de cas pour C : 5 cen-
tièmes de seconde sur une durée totale de 12 A et 12 sur
VOYELLES, DIPHTONGUESET TRIPHTONGUESMALGACHES
159
26 C ; elle est entière pour B et dans certains cas pour C. Il y
a naturellement des exemples de durées intermédiaires. La
consonne fi est constante.
« papaafigu (A), papâfigu (B, C). Après une explosive en
français, la première partie de la voyelle n'est d'ordinaire que
faiblement nasale, mais cependant un peu plus que chez A et
C. Pour B, comme nous aurons lieu de le remarquer, l'explo-
sion se fait même par le nez, ce qui favorise la nasale. »
«(Étude de mpampiânatra), pampya (A), mpampya
(B), pâpya (C). Cseul possède un a pur ou très faible-
ment nasalisé. B est porté à nasaliser cet a, car la nasalisation
s'accentue au fur et à mesure qu'il répète les mots. Durant la
révolution du cylindre enregistreur, il a prononcé le mot six
fois : or a est pur la 2e et 3e fois; il se nasalise la ire, 4e, 5e
et 6e.
« Ci— (étude de lundra) tiiCm et ///// (A), lûn
(B), IttCtn et tttn (C). La nasalisation est complète
pour B, incomplète pour A six fois sur huit cas et pour C
cinq fois sur six cas, nulle pour A deux fois, pour C une fois.
Dans ttnjdru, Pu est resté pur ou faiblement nasalisé pour A
quatre fois contre deux // Ci, pour C trois fois contre deux ;
une fois même, 1'// suivante a été presque entièrement absor-
bée. C'est l'effet de la répétition d'une syllabe qui manque de
stabilité. Pour B, la nasalité est complète dans ttnjdru comme
dans tuijdra.
« tCtmpCtntâni= ttimpun*lâni, tCipânntâni — liiinpun*iii tâni.
B a des /"/ complètement nasalisés.
« Va + nasale -f- consonne est donc presque constamment
nasal. Vu dans les mêmes conditions l'est moins sûrement,
mais pratiquement il doit être considéré comme tel. En
dehors de ce cas, les voyelles sont entendues pures, quoique
l'influence d'une nasale suffise à les nasaliser plus ou moins.
La position où l'infection nasale se produit avec le plus d'in-
l60 v CHAPITRE III

tensité, c'est entre les deux consonnes nasales, m ou n. Dans


mâmi = tndmi (A, B, C), la résonance nasale est au moins
égale en intensité à celle de la bouche chez A et B, elle est
plus forte chez C. Il en est de même pour ma mu — nuimu
(A, B, G); natta = n&na (A, B), nânoe (C), néni — nêni
(A, B, C). Cependant une oreille peu exercée ne sentirait pas
la nasalisation. C'est que l'attention est absorbée par la forte
nasalité des consonnes voisines. La voyelle finale, après une
nasale, est également très nasalisée. Ici encore (dans les figures
30-32 reproduisant les tracés de ma mi), l'influence nasale est
double : celle de la consonne précédente et celle de l'expira-
tion qui tend à nasaliser les voyelles finales (tracés de d{edtf
A,bibïB,didiC).
« La voyelle précédée ou même suivie d'une nasale est
nasalisée : ânâ dans mpampi-ânatra. La nasalisation du second
a est constante chez les trois sujets, celle du premier est un
peu moindre chez A.
« Les voyelles finales se nasalisent plus ou moins sous l'in-
fluence de l'acte expiratoire qui provoque l'abaissement du
voile du palais avant la fin de la voyelle. Je citerai comme
caractéristique, dfâi = diédij, bibi B, didt C. Cette nasalité
est d'ordinaire moins importante et se produit d'une façon
irrégulière pour les mots et pour les sujets. Elle semble plus
forte chez B; même pour lui, elle est constante dans bibi. Chez
les trois sujets, elle est particulièrement marquée pour i final.
Cela s'explique : pour conserver la pureté de IV, il faut élever
considérablement le. voile du palais ; le moindre relâchement
devient alors sensible. Vu aussi se nasalise facilement. Voe
paraît assez généralement nasalisé chez B, moins souvent
chez A, rarement chez C.
« L'effort demandé pour l'articulation d'une consonne suffit
pour faire abaisser le voile du palais et provoquer une légère
nasalité. Le phénomène est surtout marqué chez B. L'aspira-
VOYELLES,DIPHTONGUESET TRIPHTONGUESMALGACHESl6l
tion forte favorise aussi la nasalité. Ainsi dans maijdeba, Ya
final est toujours nasalisé pour B, qui a l'aspiration tellement
forte qu'elle est la plupart du temps sourde ; mais l'aspiration
n'existant pas chez C, Va n'est pas nasalisé. Une m initiale,
suivie d'un p, agit sur la voyelle suivante, même quand elle
est sourde : mpàijdéâ (A) '.
v (En Betsileo), la nasalisation est plus réduite qu'en
Merina. Elle subsiste sous l'influence d'une m ou d'une n ini-
tiales par exemple : nâna, devant un g ; sàfigana, papaâfigtt,
mais dans ce dernier exemple, sans doute sous l'influence de
l'occlusive précédente, elle a été diminuée, réduite de près de
moitié. Elle est instable devant d et dr, ayant duré en com-
paraison de la durée de la voyelle :

mpaudélM : 4/8, 4/7, 9/11, 2/8, 4/9, 3/8,


mitûndra: 10/15, 4/*6> 5/2°> 5/20, 15/24,4/16,

le premier chiffre indiquant la durée de la nasalisation, le


deuxième celle de la voyelle entière.
« Dans la formule de politesse d'un emploi courant
(Merina : trarâijlitra, Betsileo : tsarâts), Ya n'est nasal qu'une
fois sur sept exemples et seulement 4 centièmes de seconde
pour une durée totale de 11. La nasalisation (du mot Merina
correspondant) tombe (en Betsileo), devant/», / : papy anal s
(— Merina : mpampiânatra), tuptttâni (== tuinpuntâni), tupu-
nilàni (=* tumptm'ttitani). Mais si la voyelle est précédée d'une
consonne nasale, elle est en partie, quelquefois en totalité,
préservée de la dénasalisation : mania, Ya a été nasal succès*
sivement 18 centièmes de seconde sur 17, 14/16, 8/15, 16,
12/14, 7/14» 14/iS» 9/15. H a donc été dénasalisé : 7,2,7, o,
2
2,7,.!, 6 centièmes de seconde avant l'occlusion du t *. »

1. lac. cit.,p. 6-17.


2. Loe. cit., p. 69-72.
G. FEURAKD. — Phonétique
tnataro-matgathe. u
l62 CHAPITREIII

La voyelle pure a est représentée en arabico-malgache par


fallu ou failli -f-1 :

^V^" } =mabâfaka.
irui^i; j
On rencontre quelquefois des graphies du type JJ& K^
où le doublement du faltja par ! coïncide avec la longue
tonique, mais ce sont des concordances purement accidentelles
et qui ne permettent pas de supposer, tant les exemples
contraires sont nombreux, que les scribes indigènes se sont
préoccupés de noter spécialement la tonique longue.
L'affixe an, Merina : ana, est représenté par le tanwîn de
fatha. Suffixe à un radical à i ou // final, an est quelquefois
* :
écrit j, mais plus généralement (J le tanwln est reporté
sur une voyelle de même timbre que la voyelle finale
du thème radical. Cette voyelle ajoutée est seulement en
fonction de porte-fa/ttc/// et n'a, dans ce cas spécial, aucune
valeur phonétique :

Ms. VII, f° 60 v. : (j!)


, ', ) aijdri-an, prince,
f63r. : bjtl* 1 *
P 66 r. : Jo$ ba-lu-an, vérité,

P 66 r. : y& b-ambwan, grandeur,


P 67 r. : IJL4 iM'tttmbu'an, augmentation.

On trouve également les graphies ;


Ms. VII, 1° 63 v. : \i3j$ ba-ravit-an, joie,
t" 66 r. : *1 ; U j Iki-lumbu-an.
VOYELLES,DIPHTONGUESET TRIPHTOXGUESMALGACHES163
Ces formes nominales en -an et ba-an se sont développées
en Merina en -ana, lm-ana, et réduites à -à, fm-à dans certains
dialectes maritimes :

*âijdri > aijdrtan, aijdriana, aijdrlà;


râvtt > baravtian, Intraviiana, baravtià.

L'une et l'autre de ces formes secondaires répondent res-


pectivement au malais :
*i y. bimub, tué, > ^ y> bunûb-an, meurtre ; ^ y4
ka-bunûb-an, meurtre.
E. La voyelle e représente un e fermé. Longue tonique,
elle ne se rencontre qu'à l'initiale et à la médiale :

eti, étroit, rhakâ, causerie bruyante,


ïrutrà, ronflement, taiièti, terre ferme,
feri, blessure, barera, lâche.
L'a bref tonique est toujours final :

té, grand,
tnaijdrt, entendre,
unit, don,
ntampiteû, faire tomber goutte à goutte,
mancû, serre l
nuinejt, forge I
Vë bref atone se rencontre aux trois positions :

ërf, là-bas,
ëriini, là-bas,
pêpitra, recommandation,
lutkiUianâ, petitesse.
Betsileo : lâbé, mâle,
nié, rfiwl, deux.
I64 CHAPITREIII
L'ê sourd ou chuchoté est final, généralement en finale de
proparoxyton où il répond à un à Merina :
Merina : lanitrâ, Antanosi : lafiitsî, ciel,
varulrà, varulsl, commerce,
efatrâ, efatsê, quatre,
sambulrâ, 'sambutsi, prisonniers.
Ve nasal long tonique ne se présente qu'à l'initiale et à
la médiale. Dans la graphie usuelle, il est rendu par en devant
consonne, eut devant b et p ;
idri = éijdri, buse,
itanâ — éijtanâ, ballot,
kêdri—kéijdri, action de viser,

manipulrà manëmpulrà, suffoquer,
ebukâ—émbitkâ, encens,
l'figa = éfiga, puisse l
VI nasal bref atone est également initial et médial :
Urësi = etjdrési, bien l
èpèpa = empfmpa, vannage,
lèbaleba = lembalémba, plateau élevé ;
fl-figâna =zfeâgâna,
Merina : feyfigâna, dépêchez-vous 1

VI nasal bref tonique est toujours final ; il est spécial aux


dialectes non Merina :

baryi, richesses,
fanekyi, contrat.
Dans certains dialectes maritimes, le e final devient en
(e -f- « pur) ; il est développé en ha en Merina avec chute
du yod. Plus exactement, le Merina répond par ina à la finale
diphtonguée yî o>\y%n des autres dialectes :
VOYELLES,DIPHTONGUESET TRIPHTONGUESMALGACHES165
— Imryht — Imrena,
baryé
fanekyê —fanekfen —fatukèna.
La voyelle e est transcrite en arabico-malgache :
x° â la médiale et à la finale par le kasra ou par kasra

4-fM") . kelikéli. très petit,


UXLLT

télé, goutte ;

Cf. également kasra + ^ médial avec ta'sdld :

^ mena, rouge;

2° à l'initiale par J ,^ avec f/tf<////, quelquefois précédé

de!:
LIS
]
s f
Laj I -
: > éfa, fini.

È. Je ne connais d'exemples de é ouvert, comme dans tête,


qu'à la tonique : .
èla, longtemps,
lêfa, fuite,
ttêfa, cependant.
166 CHAPITRE 111

La voyelle moderne *• des dialectes orientaux correspond à


la notation ^à, V> *c- et V des manuscrits arabico-mal-

gâches (vide iij/rw la diphtongue ay, p. 176).


CE. L'anormale pure oe correspond exactement au pïptt java-
nais == è malais = c français de/V. Je n'en connais d'exemple
caractérisé, à la médiale, que dans Betsimisaraka : avaria =
Merina : avelâw, laisse ! A la finale, il a été constaté en Merina
et en Betsileo au cours des expériences du Collège de France
(vide supra p. 156).
I. L*# long tonique est initial ou médial ; 11 bref tonique,
toujours final :
Isa, nombre, sîra, sel,
trakâ, messager, valilxt, guitare;
ar1, là-bas,
aft, ici,
paptikl, huître.
LV bref atone se présente aux trois positions :

Ira, amont, Jïbïrifanâ, tempes,


Irétu, ceux-ci, ârï, mais,
dlmâtlkâ, sangsue, âll, foie.
LV sourd ou chuchoté est médial ou final :

l)âsînà, vertu,
marina, vrai,
ambiinl, au-dessus,
anibâni, au-dessous,
làfiilfi, ciel,
rékïtsl, collé.
« Les (finales Merina) atones / et // précédées d'une con-
sonne sonore, dit l'abbé Rousselot, ne sont pas muettes dans
VOYELLES,DIPHTONGUESET TRIPHTONGUESMALGACHES167

les mots de deux syllabes (blbl, dldi, rârl, diédil, vtîviï); mais
elles peuvent le devenir dans les mots de trois syllabes :
mibâbi où IV est sonore deux fois, sourd trois fois ; inidtidu où
l'« est sonore quatre fois, sourd deux fois • LV final atone
Betsileo sonne souvent à mon oreille â peu près comme un ê.
Mais c'est une erreur : il s'agit d'un / —/ ouvert. Le fait est
mis hors de doute par la figure 130 où sont représentés les
liens des deux syllabes de bibi ; U tonique I et M atone IL La
comparaison de I et de II montre ta différence de fermeture
des deux /, qui se distinguent non seulement par l'intensité
et l'acuité pures, mais bien par l'articulation elle-même. Nous
voyons en outre par II, grâce aux pointillés qui limitent l'un
la région de IV, l'autre celle de IV, que nous avons affaire à un f
qui, étant donné l'impression de l'oreille, ne peut être qu'un i
ouvert, plus voisin de IV que noire 1 moyen (celui de « Paris »),
IA différence des deux // dans f&funa, respiration, est de même
mise en évidence (par la différence entre) fil tonique et fft
atone *. » Vide supra, p. 156 : chute des finales en Betsileo.
Vf nasal long tonique (/// devant consonne, //// devant betp
de la graphie usuelle),.est initial et médial :

ttsi = iutsi, voici,


idru = iijdru, voici,
viisi — vitjtsi, martin-pêcheur,
ridrinâ — rhjdrinâ, cloison,
ma iiitsi — titan tu tsi, être froid,
tâdidunâ — taudludunâ, ombre,
kipi = klmpi, état des yeux fermés,
dibi—dimbi, successeur,
rifiga = rtfiga, action de boiter.

1. Lee.cit., p. 20.
2. LK. cit., p. 68-69.
168 CHAPITREIII

LV nasal bref atone se présente à l'initiale, à la médiate et,


dans les dialectes non Merina, en syllabe finale devant n :

idréy =s iudréy, de nouveau,


tttina — ttultna, son perçant,
tsibiitri = tslmbiitri, sauterelle,
tstpefé *=! tshnpefé, sauterelle,
ifigâbi ?=5 Ifigâbi, le vénérable,
tsifigâtsa s» tshtgâtsa, espèce de plante,
ww/;ï/"/ ===mâuts'tn, puant.

En arabico-malgache, IV est transcrit à l'initiale par ,, à la


médiate et à la finale par le kasra : : )r ivlvi, nausées ; \j**t
miii, il y a.
On trouve également les graphies : jj>\ , V^JU , et
* * «• * *

LV final des préfixes verbaux en syllabe atone devant a long


tonique, est toujours yodisé; d'où transformation de -N/en
diphtongue à semi-voyelle antécédente. Les expériences du
Collège de France ont donné pour mpâmpl -J- ànalra le tracé:
mpàmpyànalra (p. n, 41, 62, 76, 78,90, 91) et pour mpt~\-
àudri, le tracé mpyândri (p. 64). Le phénomène d'yodisation
s'explique dans les exemples précédents par le choc, pour ainsi
dire, de l'atone brève contre la tonique longue subséquente.
Nous avons même en Betsimisaraka, le curieux traitement
suivant. LV long tonique radical est également yodisé par le
voisinage d'un "e bref atone subséquent : mâijdN, dormir;
fhnàfi -f- suffixe en = morphologiquement fâijdtftn, qui se
prononce fâudrytn, lit.
Le phénomène d'yodisation de IV se produit également par
la rencontre d'un a final en syllabe atone-avec 1 long tonique
VOYELLES,DIPHTONGUES
ET TRIPHTONGUESMALGACHES169

initial. Vide infra sub diphtongue ay, la transformation de


mà'tuti en mayuli (p. 177).
O. LV fermé dont on trouve relativement peu d'exemples
en Merina, se rencontre, au contraire, très fréquemment dans
les autres dialectes et particulièrement dans les dialectes mari-
times orientaux.
Vè fermé long tonique est initial et médial, YÔbref tonique
ne se présente qu'à la finale :

ôialra, nerf,
fila, crabe,
inaôla, être fou,
ta, vrai,
fi, coeur,
ilô, maintenant,
anakô, cyprès,
kalalô, cancrelat.

Va bref atone se présente en toute position :

ômâli, hier,
léôlrâ, saleté,
lâbà, demande,
àhâ, je.

Vô nasal long tonique se présente à l'initiale et à la médiale,


Y6 nasal bref tonique à la finale seulement :

ôdan — âijdan, oreiller,


miôtsi = miôutsi, dire,
afiôbi = afiômbi, boeuf,
ôpa = ômpa, injure,
ôfigutïà = âfigutlâ, pied,
/j = Merina ifiiànâ, vide, seulement.
17» CHAPITRE III
Va nasal bref atone se présente en toute position :
àdmt zs ôudà'it, esclave,
ôtâmzzzôntâni, question,
v^tsira sr vtutslra, furet,
Itô, mortier à riz,
râl», nuage.
A Yô final oriental, le Merina répond par una ;
lêo*zs Merina : lâuna,
râbâ râbuna.
O. La voyelle ozso ouvert, est spéciale aux dialectes orien-
taux. Je n'en connais d'exemples très nets qu'en Betsimisaraka
et en Antambahwaka :

<*w, écrevisse,
ftka, fou,
Ifka, poisson,
m$ra, bon marché, facile,
moramQra, doucement.
Les autres dialectes y répondent par un o fermé, Je Merina
par o fermé ou// :
#râ, autres dialectes : àrafi, Merina : âranâ,
mfra màra mura,
Uka lôka lôka.
Vo ouvert ou fermé est transcrit en arabico-malgache : à
l'initiale I : j ! oijdevu,
par ^ £> ofir, à la médialeetà la finale

par le damma ; J£i foka, ji abo.

U. La voyelle « est commune à tous les dialectes, mais elle


est plus spécialement usitée en Merina où elle répond àl'odes
autres dialectes.
VOYELLES,DIPHTONGUESET TRIPHTONGUESMALGACHES171
Va long tonique se présente à l'initiale et à la médiale,
Yfi bref tonique, à la finale seulement :
ûbi, queue bànu, dit-on,
tldi, retour maijdàka, flatter,
viiri, réunis mamtVakâ, rompre,
àkfizzMerina: âkâbu, poule,
tûlti lûltibu, coucou,
ffi, coeur,
rfi, bouillon.

Vu bref atone se présente en toute position :

fimâli, hier bâlâki, perroquet,


udûvi, ennemi âudiï, rosée,
initial i, suie pdpàfigii, milan.
Va sourd ou chuchoté se présente à la médiale et à la finale
seulement :
tilânâ, quelqu'un vfivù, nasse,
stirânâ, sacrifice kibiibâ, caille.
« Comme vérification expérimentale, dit l'abbé Rousselot,
j'ai fait répéter le mot vi'tvu (par un Betsileo) dans la cour inté-
rieure du Collège de France, long boyau d'environ 70 mètres
de long. Le premier // était parfaitement entendu à70 mètres;
jusqu'à quelques centimètres, il m'a été impossible d'entendre
autre chose que vuv '. »
Va nasal long tonique se présente à l'initiale et à la mé-
diale :
ùdri = itudri, mouton,
akCidru = aktindru, banane,
Ctbi= timbi, boeuf,

1. IJK. cir., p. 81.


172 CHAPITRE III

àpfibit z=z ampilmbu, son,


Ctfigullâ ss AfigutH, pied,
tùfigittra 55 languira, pied.
Va nasal bref atone se présente en toute position :
ùtànizzz ûuiâni, question,
///////// =s tfiuliilu, tous,
mlitCt, boire,
Ctbiâsizsztïmbiâsi, sorcier,
fanùpiianà zzzfanumpiianà, corvée,
tùfigiilti, oignon,
tir tu), nez.

La finale u est développée en //// dans certains dialectes, en


una en Merina :
//////// mtnun nifnunà.
Comme Yo, Yu est transcrit en arabico-malgache : à l'ini-
tiale par t et quelquefois par *, à la médiale et à la finale par
aamma et Ranima -f- * :

*J| alun, quelqu'un.


. Ms. VII, P 62 r. : pj£ sic = untian, affamé.

&fj> //î///,dix.

IL DIPHTONGUES

Les diphtongues malgaches à semi-voyelle antécédente ou


subséquente, sont les suivantes :
ây iy ây

yi yâ
VOYELLES,DIPHTONGUESET TRrPHTONGUESMALGACHES17$

b b' #
yt r- y*
wi wi ««
wi «I —
M U$ —
yu — yn
iw iw âw
âo io âo
iw ôw ôiv

Parmi les groupes vocatiques, très nombreux en malgache,


il est généralement facile de reconnaître si deux voyelles
consécutives forment diphtongue ou deux syllabes. La gra-
phie usuelle ne fait aucune distinction entre râikitra = rây*
ki'tra et iditra = lâ'Hra, mais le passif de ces thèmes radi-
caux indique très nettement que ta syllabe tonique des deux
proparoxytons est diphtongue pour le premier et mono-
phtongue pour le second. On sait que la suffixation du suffixe
passif entraine le déplacement de l'accent tonique : la voyelle
ou la diphtongue radicale longue tonique devient brève et
l'accent passe sur la voyelle suivante, brève au radical, qui
devient tonique longue au passif. Exceptionnellement, les
radicaux monosyllabiques conservent toujours l'accent to-
nique sur la voyelle ou la diphtongue tonique au radical :
Thème radical : lu Passif : liivina,
fai fàyiina,
diu diâvina,
sua suâvinà,
Iftitra lalrina,
râikitra raykétana.

L'expérience est concluante : fai —fây et râikitra = ràyki-


Ira sont des thèmes à diphtongue ; diu, stia sont des dissyl-
174 CHAPITRE III

labes paroxytoniques et lâitra est un trissyllabe proparoxyto-


nique.
Les cas de diphthongue ay sont peu nombreux :

âyiy, Clxyromys Madagascariensis,


pâpiy, fruit du papayer,
âyia s=: Merina : éyiazzzaiia, où.

La graphie usuelle ai devant ug représente l'ancienne


diphtongue nasale de la diphtongue pure ay. Elle s'est géné-
ralement muée en ey, mais il en reste encore des traces dans
plusieurs dialectes ;
fayfiganàzzfainganâ, promptement \

La diphtongue à semi-voyelle antécédente ya est également


assez rare et ne se présente guère qu'en Merina :

alikyâ, chien kâsikyâ, action de toucher,


isikyâ, nous mikyâsikyâ, toucher,
kifigyâ adroit mêyijkyâ, bien plus,
mibyâdi, creuser mibyâutttnâ, être suspendu.

Ce phénomène de diphtongaison n'est constaté qu'à la mé-


diale et à la finale, après une gutturale et lorsque la voyelle
de la syllabe antécédente est / ou y. L'opposition de kâsikyaet
mikyâsikyâ est caractérisquc. Le fait est évident dans kasikya
seulement, où le rôle de la voyelle antécédente est nettement
marqué.
Le cas de diphtongue ey (en graphie usuelle quelquefois ei,
mais généralement ai à l'initiale et à la médiale, ay à la finale)
sont, au contraire, assez nombreux :

i. Cf. également ain devant consonne dans les formations du type


vtdytjliz=mdyti. Vide infra p. 177.
VOYELLES,DIPHTONGUESET TRIPHTOXGUESMALGACHES17$

eysi, interjection mêytsAinâ, être teint en vert,


rcykitra, décidé ï$y, celui qui,
sakèyia, ami . titabey, savoir,
akeyki, proche tty, excrément,
bamêyvâninâ, être soulagé vïy, furoncle.
La graphie usuelle ai devant ng, initiale ou médiale, est la
nasale de la diphtongue pure précédente :
Merina : xtyâga^vâinga, tranche,
vcyngâinà^vaingâinà, être tranché,
féyitganâ —fâinganà, promptement.
C'est à peu près le seul cas de diphtongue nasale moderne
nettement caractérisée '. Les dialectes orientaux y répondent
par la monophtongue nasale ^ :fêfigan,fifiganâ.
La diphtongue à semi-voyelle antécédente yé, n'existe qu'en
Merina :
mikyelxinâ, tousser légèrement,
mikye~lKinW>anâ,tousser légèrement.
La diphtongue à semi-voyelle antécédente wa se présente
aux trois positions, en tonique longue et brève et en brève
atone :
vabwâka, peuple,
mwi, particule interrogative,
vwâdilbi, visage.
La diphtongue à semi-voyelle antécédente wi se présente à
la médiale et à la finale, en tonique longue et brève :
bwlia, perroquet,
rwl, deux;

i. Cf. également ain devant consonne dans les formations du type


mtyt}ti=miyti. Vide infra p. 177.
1/6 CHAPITREIII

la diphtongue we, en tonique médiale longue et tonique


finale brève :
bwe\a, perroquet,
kubiàtu, grenouille,
bwï, dit-il.
La diphtongue yu est spéciale au Merina. Elle ne se pré-
sente qu'à la médiale et à ta finale, et dans des conditions
phonétiques identiques à celles de la diphtongue ya : ,

mikyâfu, éplucher,
bingyii, bancal,
klbyii, coude.
La diphtongue graphique ^j ou J-L des textes arabico-
un a été ainsi noté •:
malgaches représente phonème qui

La diphtongue graphique arabico-malgache ^ ou sj—


représente, dans la langue moderne, trois thèmes vocaliques
différents : ay-ey, C-e et e. Le premier nous est attesté par
l'étymologie de quelques-uns des exemples qui précèdent :
léy répond au Mal. tàbi,. Javanais : tai; làyAly répond au
Malais : làyar; Itiméy au Javanais : lumayn; fe, Malg. ancien :
feyïfay répond au Dayak : pai. Ce dernier exemple présente
une courbe identique à celle de Matais : tàbi < Javanais,

Dayak, Bugui, etc. : tai > Batak : te. La graphie J?'


transcrit donc très exactement la diphtongue à semi-voyelle
subséquente ay>ey.
Méyuti « ma -\- hjti (cf. Malais : hltam, Javanais : item,

i. Voir le tableau ci-contre. Les indications de la première colonne ont


trait aux manuscrits arabico-malgachesde la Bibliothèque Nationale de
Paris. Le transcripteur anonyme est l'auteur des transcriptions interlinéaires
du Ms. Vil.
):;W"™=PSS»HMHSSSSOEIMPPSSS5SKH=^^
' ^___^_^-,.. i..u.i.
i-...-juin ..,.inji,., u.. i iiim
J....U
miun.UiiiijiiTiTiiriw
:;
'£î ~-
TRANSCRIPTION* '
TRANSCRIPTEUR PRONOXCI
FlAGOtS HOVTMAK |>APtOSO GRALHIE
USUELLE
LITTERALE
ANONYME MODERN

• ! VIL72r.
£jl ziyrt mi-bainh mi-ring uihlning aina,vie,souille
cyfi,
éyua,
âyua

\ VII,72v. ^t ayia aiia aisa aya aiia ai^t,où iyifl,


ây\a

^ l>ay baa ma-vey bai bai,vai,furoncle


%,wy

j y lay layejailx mhlley Ici A//,voitedenavire


léy,lây
^ mabc ,my ml ,mitbru,aiu "léy
j yn' 62v ma* \
^ f ntabi niaing megne sec niëyfi,
maiiia, méyna
j
5r.
\ VIII, *J? //iy tai,excrément
téy
/rty«>j llxty
taby,

5r.
i VIII, *~J litmay lottmayluinei
loumaye lemay, course Inmêy
lumai,

VII,77r. £LU ///</%/) malaiftb I


malainb quire- ntaléyfi,
W/Ï/<7//£ ///<i/f///j malaina, maliyn
\ fuse
VII,61r. "T^j! lr^'*/ irafrAr ira«* w* un
/m/*//, irêyka

70v.
VII, )w /////)•(/// maintbi mainlbi meintiti mahiiili mabiti,noir mlyiili

79V.
VII, CJ maylsu maitso mailsou mabilsti maitstt,\cn inéytsu
meylv

I • S
VII,77v. -~» masay masseb massay masai,
petit maté
masëy,

VII,79r. \> 79V.ê % ^/ bci,U,h bcy be A?


k, beaucoup,
^ T grand
VII,79r. & fi'hfcj fi fi fe,cuisse fé
ï/

VI,97r. Jjfl97v.JL»| //y/a,


eyla .

II,4v. jl£ i6r.Jl ela


malnyla, ella Ma éla,éla
d/i,longtemps <f
j
V,18v. Ju£,Jjj malmyla,
eylaJ

VII,72v. £S nayfa a
naïf nef a,tiéfa
a,cependant
nef

II,14r. v.sJJ
'il)14 layfa,
leyfa lefa lefa lefa fuite
lefa, lefa,
lêfa |
1 -
i •-..' te. . . I
VOYELLES,DIPHTONGUESET TRIPHTOXGUESMALGACHES177

Tagal : itim), méytsti = ma -f- ils u (cf. Malais : bidjaw, Java-


nais : idjo). En prononciation Merina, Yà du préfixe verbal
s'est extrêmement réduit, puis a perdu son caractère de
voyelle syllabique indépendante et a formé diphtongue avec
17 long tonique subséquent qui, du (ait même de la diphton-
gaison, s'est mué en yod. En évolution dernière, méyijti est
devenu minli dans certains dialectes orientaux. Cette dernière
forme n'est pas, à mon avis, un composé de : préfixe verbal
/// -f- iijli, mais la forme contractée de mâiijti par les stades
intermédiaires suivants :
*— — nâyijti — mlijti.
mâ-hjli—mâ'iijti mâyijli
Ma -f- itsu, ma + /{«i =* Merina : ma -f- l'iinâ, obscur;
/«a + ivâ — Merina : ma -f- ivanâ, léger, et bien d'autres
composés de ce genre ont subi des modifications identiques :
mâ'ifsu mâ'ilsu màylsii meylsti tnetsti,
mà-ivà ntà'ivà màyvanâ ineyvâ mivâ,
mâ-iiin mà-iiifi mâyiinâ mcyiin niiiifi.
La diphtongaison de la voyelle du préfixe ma avec la voyelle
initiale tonique du radical apparaît mieux encore dans les
formes secondaires. Hamaiiiniua, en graphie usuelle, = 1>à
-f- mit -f iiina -f- ina et se prononce bSmàyilnïttâ et iMinly^-
liinà an lieu de /;#-///#/-^/-//ï-w<î ; bamaivaiiina = hà -f ma 4-
ivana -f- ina et se prononce bàmàyvinutà et Iximiyvânînâ au
lieu de hà-mà-ï-vâ-ni-nâ ; Ikimaiijtisina = hà -f ma + hjti -f-
/ + ina qui se prononce bâmâyijtlsUtâ et Ixlinêyijlisînâ au lieu
de hà-mà'hj-li-si-nâ.
Léfa-lefa répond à Malais : lêpâs, Tagal : lipas, Batak : topas,
Dayak : lapas. D'après l'étymologie, IV ouvert ne parait pas

t. L'cîde ce stade représente un a très réduit, mais non encore diphton-


gue avec la voyelle subséquente.
G. FERRAND. — PboiUtiqumalayo-ntalgaebt. tï
I78 CHAPITREIII

être la réduction monophtongue d'une diphtongue antérieure


ay-ey. Il est cependant possible de considérer les graphies ara-
bico-malgaches layfaAeyfa comme la transcription exacte d'une
ancienne forme diphtonguée. Le Malg. oriental : rékitlâ
répond à Malais : lèkât, Batak : lokat, Dayak : teket; le Malg.
oriental : kêkilfô, Sakalava : hébilsè répondent à Malais : glgil,
Sundanais : gegel, Makassar : kiki, koko, Batak : gugttt, Tagal :
kagal. Or, en Merina moderne, coexistent actuellement pour
chacun de ces thèmes, une forme diphtonguée et une forme
: — rekitra, keykitra — kekitra. Il y a
monophtonguée reykitra
donc des cas où à la monophtongue des langues malaises
répond une diphtongue Merina :

gigil> kàykilra — keykitra—kèkitra,


lèkât > râykitra — reykitra — rékitra.
Cette constatation tend, par analogie, à authentiquer les
graphies à diphtongue : lâyfa, îiyfa < Mal. lêpâs.
Nous avons de nombreux exemples de réduction de la
diphtongue en monophtongue attestés par la phonétique
comparée (tai > te), par la graphie arabico-malgache (ayla,
eyla, éla, ela), par la dialectologie du malgache moderne
(ntâylsu > mélsii, mdyijli > mhjti) ; la courbe phonétique
ay-ey-é-e peut donc être établie avec certitude. Les Ier, 2' et
4e stades sont constatés en Merina, les 3e et 4e dans la plupart
des dialectes maritimes orientaux. A ce point de vue spécial,
la langue évolue dans le sens de la réduction de la diphtongue
en monophtongue. Le Merina passe directement du stade 2
au stade 4. Dans les autres dialectes, les stades 1 et 2 sont
depuis longtemps désuets. La graphie de l'ancienne diphtongue
s'est conservée dans certains cas, mais la langue en est au
stade 3 avec tendance vers 4, ou déjà au stade 4. Les noms
tribaux suivants, extraits du ms. d'Alger, fournissent à cet
égard de concluants exemples :
VOYELLES,DIPHTONGUESET TRIPHTOXGUESMALGACHESI79

TRANSCRIPTION'
PRONONCIATION'
LITTÉRALE MODERNE

p. 65 9' Aijlayvâltt An levât u,


^ij^
*JJ ^J*) Aijtayfâii Aijtefâ'si ',

p. 70 <L^~ /J»' Aijlayiâmbu AuU'sâmbu,

& ^j? Aijtaytifii An teuni,

k.y.a > cJ»t Aijtaylsiinâytu Aijtetsimélti,

Cf. pour ce dernier nom, ms. Fil, f° 2 verso :

Ual* J Aijlaytsimêytu avec la variante fré-


J^»i

quente Uy tsimêtti.

p. 56 ^jp ^Js\ Aijtaymahâiii Auteinabàiu,

p. 75 \&>\ AijtalâwtN Anlalôwlri.

Les six premiers noms ont une formation identique et se


décomposent en Aijta -f- iValu, iVaii, iSambti, iUfii, iTsimetti,
iMalktitt. Aijta est la forme moderne de l'ancien préfixe des
noms tribaux Oijta. Le ms. d'Alger contient, p. 53, les deux
formes archaïque et moderne du même nom : 1. 2 \x^ U°\

L 12 j&^> 'J»!. Oijla—Aijta=oij,ai/, ceux -f- ta <. Tagal:

1. Le même manuscrit contient plusieurs exemptes de graphie du type


J^ïlo] Avtefali, ce qui montre que la résolution de Lt diphtongue en
monophtongue est consacréepar l'orthographe moderne.
l8o CHAPITREIII

taga, les habitants, les gens ; d'où : Aijta - iValu, les habitants
de iValu (i, préfixe des noms propres, valu, pierre, du village
de la pierre); Aijta-iFaii, les habitants âlFaii (i -{-faii, le
sable, du pays du sable); Auta-iUfii, les gens de / + Uni,
nom propre, les descendants d'Uni; Anta-iTsinielu, les
gens (appelés)/-f tsi metti, ceux qui ne coupent pas; Atjfa-
iMalMin, les gens (appelés) / -f- malktiu, ceux qui obtiennent,
AutatowtN — Aijta + alowlfi, les
atteignent, saisissent; gens
(venus) de la haute mer. Dans le dernier exemple, l'absence
de préfixe / devant alowlfi donne en composition Aijtalowtfi
au lieu d'une forme * Aijla-i'alowtU parallèle aux noms- tri-
baux précédents '.
La graphie sud-orientale ancienne Aijlayvalit est représen-
tative d'un thème à diphtongue qui est devenu Aijtevatu dans
les dialectes modernes par un phénomène analogue à la mono-
phtongaison de inâ-llsu-iiiâylsit-méylsu en niitsti. Il est aisé
d'en reconstituer les stades intermédiaires : Aijtâivâltt, Aijlâi-
vâtu, Aijlâyvâtu, Aijtiyvâtu, *Aijtévâlu et enfin Aijtevâtn. La
graphie usuelle Atttaivattt, c'est-à-dire Antai pour tous les
noms tribaux de ce genre, indique que les missionnaires euro-
péens ont, en cette circonstance encore, reproduit exactement
l'orthographe arabico-malgache.
A ne considérer que les faits linguistiques attestés et la
tendance vers la monophtongaison que présentent tous les
dialectes, il semblerait donc qu'aux thèmes malais à mono-
phtongue du type gtgil, lèkât, lipâs, le malgache a répondu
initialement par une forme diphtonguée qui, suivant les dia-
lectes, est revenue ou est en train de revenir a la mono-
phtongue malaise originelle :

I. Cette nouvelle interprétation annule celle que j'avais précédemment


proposée in Un préfixenominal en matgaete sud-oriental ancien (Al'/moiresJe
la Soc. Je linguistiqueJe Paris, t. XIII, p. too-ioi).
iRANSCRIPTION
TRAN'SCRIPTEUR .. ,% -. USUELLE
HOUTMAN
FL»COURT DALMOND
GRAPHIE
LITTÉRALE
ANONYME

; I
VII,78v. VL?ataw atdtt tau tau tao,fait |
'
.VII,61r. t^ aiwafi aitungba aovana,intérieur

71r.
| VII, jJ^ls tawlan laolan
taulangb lahlangb, toelang, lafola
tattlang taolana,os

72v.
VII, y± banaw battait km
m bannauw
bannati, aitatt toi
anao,
i
75v.
SVII, ^ja tawn \
| , . ! tau
tau,i, tawon année
tobiui taona,
tabnn,
30v.
j VIII, U» law
l
\ VII,76r. jy awln aulort auhit aoîo,
premier

VII,
76 r. jy» ntawlu \ ancêtre
ntaolo,
j

j VII,78V. lii/f akalalaw acalalau kalalou cancrelat


kalalao,
I
j II,17v. Jy mawla mailla màMa fou
ntâôla,
i :
i II,18r. ^ vaw veut. watt van nouveau
v<">>

v.
| II,
2 4
• 'jJ^5 tsini'tlawthi vent
simuhls simmilaoetIsimilotrti tsiinilaolra,
dunord
1
-- = J
VOYELLES,DIPHTOXGUESET TR1PHTONGUESMALGACHESl8l
Mal. g'tgil lèkât lêpâs
Malg. kâykitra râykitra làyfa
keykitra reykitra lêyfa
*kêkilra? *rêkitra? lefa
kêkilra rékitra léfa
Cette conclusion est justifiée, je le répète, par le témoi-
gnage des textes anciens et de la dialectologie malgache;
mais la phonétique comparée des langues du groupe malais
n'a pas été suffisamment étudiée encore pour que des évolu-
tions telles que Malais : è, i > Malg. ay puissent être défi-
nitivement admises. Aussi semble-t-il plus prudent de ne
considérer que comme provisoires les résultats isolés constatés
dans une seule partie du domaine.
La graphie arabico-malgache tj ou CJ_ représente un
phonème qui a été ainsi noté (voir le tableau ci-contre) :
D'après la graphie arabico-malgache et les transcriptions
' '
des lexicographes européens, le groupe au doit se lire
aw. C'est la diphtongue que les missionnaires anglais, à
l'exemple des Malgaches islamisés, ont rendu par ao. Cette
lecture est confirmée par le Catéchisme publié en 1785 par la
Propagande de Rome, dont une partie a été rédigée par « un
François nommé Jean Marie, le plus célèbre interprète des
Traites de Madagascar pour l'Isle de France (p. 3) » :

p. 21 : mânâlfô = graphie moderne : manao,


p. 17 : ânâô (sic) )
. .,/-\ anao,
p. 21 : anaô{s\c) )
p. 23 : law taona.
Le Dictionnaire de Flacourt contient., il est vrai, un certain
nombre de doublets att-o :
manie ou (sic) mole, querelleux,
l82 CHAPITRE III

la neh ou (sic) loch, assaisonnement,


anneau — anaco, cyprès,
pavait —pavo, rasoir,
ranaulauts — ranaulols, violet,
lalau — lalob, moule (mollusque),
auli, sub verbis : drogue, idole, médecin, méde-
ciner, médicament, poudre à canon, remède,
remédier (faire des remèdes) —oli, sub verbis :
empoisonner, empoisonneur, enchanté, ensor-,
celer, poison. Cf. ms. VII, f° 81 recto :

atilou, sub verbis : premier, assaillir (anlon est


une faute d'impression originale pour aitlou),
commencement, jadis, principal, recommen
cer — oh, sub verbis : commencement, prin-
cipal.
mancatatt, croire — mancato, accroire.

Ces doublets ne me semblent pas établir l'équivalence pho-


nétique des graphies au et o. Les deux premiers exemples :
manie ou ntoté, lauch ou loch, donnent à entendre que les
formes manie = nunvfe, lauch = lawkâ et mole, loch — lokà
sont toutes deux en usage (cf. Merina moderne : reykitra et
rlkitra). C'est la période de transition où les dialectes sud-
orientaux emploient indistinctement la diphtongue ou la
monophtongue : celle-là tombera en désuétude, celle-ci est
restée seule en usage. La diphtongue aw, comme la diphtongue
ay, a évolué et s'est généralement réduite à o dans la plupart
des dialectes maritimes. Le Merina l'a conservée, mais modi-
fiée en ao diphtongue ou ow. La courbe phonétique peut être
ainsi tracée : avj-ao-ow-o. Elle répond, dans certains cas, à la
diphtongue malaise aw :
VOYELLES,DIPHTONGUESET TRÏPHTONGUESMALGACHES183
Mal. afikaw, toi Mal. làwttt, mer
Tagal : laoi
Malg. anâw Malg. alâwlra
anâo ' alâolra
anâw alâwlra
anô alâlra
Elle répond également à Malais fi, Batak ahu :
Mal. tCilafi, os
Batak tabulait
Malg. tawlan
tâolafi
tôwlafi
lâla

Les thèmes malgaches à diphtongue sont évidemment déri-


vés d'un tabulait devenu tawlan par chute de 17; intervoca:
lique et diphtongaison des deux voyelles mises en contact :
tabulait > tâûlan > tawlan. Le malais li'tlafi est sans doute
aussi la forme contractée de tabulait (> * ta niait, * tawlan,
tûlafi) qui est en usage dans plusieurs langues du groupe
malais.
Cf. Mal. tâbtiit, année balmru, nouveau
Javanais^///;//
Malg. làwna Malg. vâw
taon a vâo
tourna vôw
ton va
Malais-Batak : kulu, pou Malais : larub, mis
Javanais '.lob

ï. Le CMde anao, alaolra est diphtongue et n'a rien de commun avec la


graphie usuelle.
184 CHAPITRE III

Malg. Mw Malg. tàw, fait


Mo tâo
IJÔIV tàw
hô ta
Dans quelques cas, l'évolution de l'ancien aw malgache en
0 ou // moderne, est achevée dans tous les dialectes :
Aiabico-malgache : âwli, amulette t'iiw, maintenant
Flacourt, 1658 âttli itf
Drury, 1729 ôwley
Merina ûdi t\Ô
Sud-oriental ûli

La courbe phonétique aw > 0 a pu se développer d'une


façon légèrement différente de celle qui vient d'être indiquée
et qui nous est attestée soit par des graphies anciennes soit
par des formes dialectales modernes. L'hypothèse suivante qui
m'est inspirée par une conjecture proposée par l'abbé Rous-
selot ' dans un cas à peu prés identique, est assurément très
vraisemblable :
Malais : labiin babaru
Javanais : — wabtt
Malg.. tawna vaw
lowtta ivw
taona vao
*toona *voo
ton vo
La graphie Merina usuelle i$o — i$ est une nouvelle et
décisive confirmation du fait précédemment établi, que les
missionnaires anglais ont littéralement reproduit l'orthographe
arabico-malgache sans se préoccuper de rechercher si elle était

1. Les modifications
phonétiquesJu langage. Paris, 1891, in-8«, p. 261.
VOYELLES,DIPHTONGUESET TRIPHTOKGUESMALGACHES'185
en harmonie avec la prononciation de la langue du xixe siècle.
D'autre part, le malais mùda a donné en arabico-malgache :
mawla, Flacourt : maula, et en malgache oriental moderne :
mâblâ qui a été morphologiquement décomposé en préfixe ma
-f- thème radical ola. C'est le phénomène inverse de celui qui
fait aboutir ma -f înti à m'inti par les stades intermédiaires
mâyijti et méyijti
Les diphtongues aw, ao, ow se présentent en toute position :

tâwna, lâwliw, jeu,


thona, lâolio,
tôwna, lowlôw.

III. TBIPHTOXGUES

J'ai relevé les suivantes, les seules qui me soient connues :

way et wty dans gwâyka, gweyka, en Merina ; buéyia en


Antesaka, Antankara et Sihanaka ; bweyii dans le dialecte de
Maruantsetra.
CHAPITRE IV

ÉVOLUTION DE LA FINALE FERMÉE

Les seuls textes qu'ont eu à leur disposition les linguistes,


jusqu'à la publication récente des textes arabico-malgaches ',
sont des textes en dialecte Merina. Les monosyllabes et poly-
syllabes Merina sont exclusivement composés de syllabes
ouvertes :

tsanganlsangaiia = tsà-figà'tsâ-figa'iia,
andranandrana = J-</m-//â--</ra-///ï,
ambakambaka == à-ba-kà-ba-ka,
ampangampanga = â-pàrfigà-pà-figa,
anlrendri z=zâ-tri-dri,
ampembi = à-pt-bi,
ampinga=à-phfiga,
pindi — pl-di,
bungabunga z=z bCt-figa-bû-figa.
On en a conclu à l'absence d'entrave dans la langue. Cette
conclusion est exacte seulement pour les syllabes Merina en
toute position et pour l'initiale et la médiale des autres dia-
lectes. En ce qui concerne la finale, les dialectes non-Merina
présentent, au contraire, comme les langues du groupe

i. Vide supra la bibliographie.


DE LA FINALE FERMÉE
EVOLUTION* 187

malais, de très nombreux cas de syllabe finale fermée, ainsi


qu'en témoignent les textes arabico-malgaches. Trois sortes
de finales fermées nous sont attestées : xy + m, xy -r fi et
.vy + n. Elles répondent toutes trois à des syllabes fermées
en malais :
MALAIS MALCACHEMALGACHE MERINA
AKCIEN MODERNE
— aretim aretin aretina,
malam aient \ ,. al ina,
t altn
entna,
enin
Ienifi
niintiin minitin l minuit minttna
L .. i vttrufi
bitrufi vurufi \ wiruna,
{ vttrttn
bidttfi tirufi uruu uni na,
bintafi viutaâ viutan viulana,
udafi orafi oran urana,
bnlan vu la n vulana,
budjan ttran urana,
tèlait telin tel ina,
teiittn lentin tenuna.

La kngue ancienne contenait certainement d'autres types


de finales fermées. Certains passifs, irréguliers par rapport au
thème radical moderne, permettent de .remonter à une racine
à syllabe fermée qui répond exactement à son correspondant
étymologique malais, dayak ou batak :

1. Ces quatre premières formes à entrave finale m nous sont attestées par
les ms?. de la Bibliothèque Nationale et les dictionnaires de Houtman et
Flacourt.
l88 CHAPITREIV
THÈMERADICAL PASSIF PASSIF THÈMERADICALMALAIS
MODERNE ATTENDU ENUSAGE ANCIEN
kikitra 'kikitr-ina kikir-ina *kikir kikîlt
stmpulra *smpulr~ina sempur^ina *s*mpur sampiil,
sambulrâ *samhilr-iia sambur-ina *sambur sjmbar,
alilra *oAr/r-i«j aUr-ina *alir bantar,
sukalra *sukalr^ina sukaf-aHa *tukaf sinkap,
tutulra */u/«/r-j«a tuluf-ana *luluf tulup,
tsiuka *tsiub-ina Isiuf-ina *tsiuf tiyup,
Itlaka 'Mab-ina Ulaf-ina *lelaf Jjelap,
suratra *suralr-ana surJt-aitj *surat surjt,
ruvitra *rïU'i7r-i*a rniit-ina *ruvit rabit,
tarika 'tarib-ina tarit-iua 'tarit labil,
baratra *turatr-anj baras-ana *luras kalis,
lefa *
*Uf-ana le/as-ana le/as tfjus,
ttu ...
'i/u-uiM { ilus-aita *itus\
«lus.
l utus-ana
, . i
•*utus
( )

Le Merina est celui des dialectes malgaches qui a le plus


évolué, c'est-à-dire qui s'est le plus éloigné du type primitif.
L'évolution phonétique qui du malais anam, burufi, bulan,
kikil, samba'r, tiyup, rabit, kalis, ulus, a abouti par un certain
nombre de formes dialectales intermédiaires, au Merina eu ina,
vuruna, vulana, kikitra, sambulrâ, tsiuka, ruvitra, Imratra, itu,
peut se diviser en quatre périodes :
i° PÉRIODE MALAISE.— Immigrés à Madagascar, les Ma-
lais ' y parlent leur langue.

i. Sriousaviomen&anc^sréquivalentdesteraiesangbbma/dvetMM/ajuN,
j'aurais employé celui-là quand H s'agit des véritables Malais, c'est-à-diredes
Indonésiens parlant la langue malaise, et celui-ci, lorsqu'il s'agit d'Indoné-
siens appartenant au groupe linguistique matais, c'cst-à dire parlant une des
langues de l'Indonésie étroitement apparentées au Malais proprement dit.
Je traduirais ici les Malais par Ibe Matayanptople, dans l'incertitude où
nous sommes encore sur l'identité exacte des Indonésiens de Sumatra
immigrés à Madagascar. Cette réserve ne préjuge pas la solution de la ques-
tion, car ces Indonésiens ont pu être de véritables Malais, et n'atténue en
ÉVOLUTIONDE LA FINALE FERMÉE |8<>
3° PÉRIODE MALAYO-MALGACHE, — Le thème malais com-
mence à se transformer, à se malgachiser, pour ainsi dire,
conformément à la loi de Lautverscbiebung. Les groupes conso-
nantiques, initiaux et médiaux, que n'admet pas le malgache,
sont vocalises à l'intérieur ou réduits a un seul phonème ;
en d'autres termes, les syllabes fermées, initiales et médiates,
sont ouvertes; mais les finales fermées se maintiennent et
cette particularité constitue l'une des caractéristiques de la
période malayo-malgache.
3° PÉRIODE MALGACHEDES THÈMESBIUTTÉRESDISSYLLA-
BIQUESET TRILITTÉRESTRISSYLLABIQUES. — Celui-là CStobtenu
par l'apocope de l'entrave finale du thème trilittère malais,
celui-ci par ouverture de la finale fermée du thème trilittère
malais, en vocalisant l'entrave finale.
PÉRIODE MERIKA. — Formation des finales ka, na, ira *

et changement en n pur de IV) vélaire intervocalique.
La période malayo-malgache pourrait être également appe-
lée période de Lautverscbiebung. A l'exception de la finale
fermée qu'il conserve, le nouveau thème dépouille la forme
malaise initiale et se modifie d'après une phonétique sensi-
blement différente de celle de la langue originelle. Les phé-
nomènes linguistiques à relever sont nombreux :
a) L'alphabet malais passe en entier en malgache. En vertu
de la Lautverscbiebung, certains phonèmes subissent les modi-
fications classiques suivantes : g malais se change en k, k en b,

aucune façon l'importance des résultats obtenus en linguistique par la com-


paraison du malais et du malgache. Sur l'origine sumatranaise des Mal-
gaches, vide infra et cf. Gabriel Ferrand, Les lies RJmny,Ldmery, lVdkv.\ik,
Komordesgéographesarabes et Madagascar,in Journal asiatique, novembre-
décembre 1907, p. 4J4 et suiv.
1. Le Merina est pris ici comme le dialecte spécialementreprésentatif de
ces trois finales qu'on rencontre dans quelques dialectes non Merina, iden-
tiques pour ka et na, modifiéesen Ira pour la troisième.
I90 CHAPITREIV

r en ^ ou /; d en /, r ou tr;bçn v, /» en/, é en ts, tr; b dis-


paraît ; fi, n, I, s, M, m sont généralement maintenus; y, ti», dj
et f sont conservés pendant cette période et n'évolueront que
postérieurement à la colonisation arabe ainsi qu'en témoignent
les textes arabico-malgaches,
b) Les thèmes malais bilittères dissyllabiques, à syllabes ou-
vertes et voyelles pures, prennent leur forme définitive ou
une forme qui subira une dernière modification pendant la
période suivante :
Mal. bulu = Malg. vttlu, forme définitive
dada traira,
laki lahi,
pipi pp;
kayu Ixtyu, forme transitoire
buwab vuwa,
djadi djari,
pulib futi.
c) Les thèmes trilittères dissyllabiques à finale fermée qui
nous sont attestés par les formes passives modernes, par les
textes et vocabulaires anciens, et par les survivances consta-
tées dans certains dialectes modernes :
Mal. anam — Malg. eneni,
ininuin miniiin,
lèpas *lefas,
tulup *///////,
burufi vurttfi,
bulan vitlan.
Pour les quatre premiers exemples, vide supra p. 157-58.
Les thèmes du type vitrufi, vulan sont extrêmement nom-
breux dans les dialectes maritimes modernes. Il y a lieu de
noter que les initiales des thèmes malayo-malgaches f, b, l, s,
ÉVOLUTIONDE LA FINALE FERMEE I«M

v et * alternent dans des conditions déterminées avec p, k, d,


ts, b, di et possèdent ainsi une seconde forme identique au
thème malais :
Mal. palafi = Malg. falaihpalaâ,
pâli falhpali,
kala hala-kala,
karan barafi-karafi,
davit *
lavit*davit,
cttpifi sufifi'tsupfi,
balik valika-balika,
*
batu valu-batu,
binlafi viutafi-biutafi,
djuru *djurii~iuru~diuru.
d) Les entraves â la médiale, généralement des nasales,
sont apocopées ou réunies à la voyelle antécédente qui de
voyelle pure + ///, n, devient nasale :
Mal. gcni-ra-tak = Malg. ki-rhlsan,
hun-pe-du a-fe-ru,
leni-bifi . le-fufi,
biit'tafi vhtafi,
lan-da-san lâ-day-ian,
lun-tun * tà-tan,
per-lifi pe-la-kit.
é) Traitement des groupes consonantiques initiaux et mé-
diaux par l'apocope d'un des éléments du groupe ou par
vocalisation à l'intérieur :
Mal. djâ-fikrik — Malg. à-fige-li,
pra-bo pa-ra-bo,
sri'tna-la sc-ri-ma-la.

i. Les phonèmes malais ham-, lem~,bin-, tau-, tutt-, se composent de


b, I, b, t 4- voyelle pure + m, n.
192 CHAPITRE IV

La troisième période est caractérisée par les traitements


suivants ;
a) Contraction du thème bilittère dissyllabique malais en
monosyllabe diphtongue ou monophtongue :
Mal. pabo = Malg. /•,
bïsi vi,
tahi tay.
Nous avons même des exemples de thèmes trilittères tris-
syllabiques et dissyllabiques contractés en monosyllabe
diphtongue ou monophtongue :
Mal. baharu =Malg. vaw,
layar lay,
Uyar //.

b) Transformation du thème trilittère dissyllabique malais


a finale fermée en thème bilittère dissyllabique malgache par
apocope de l'entrave malaise :
Mal. hupas = Malg. iifi,
panas fana,
ptkr faltt,
subir sttlu.

c) Évolution dernière des phonèmes malayo-malgaches


y, dj, t en ^, £•</{-/, is et disparition dans certains dialectes
du w qui est absorbé par 1'// antécédent :
Mal. kaytt = Malg. ancien : hayu > haqt,
djadi djari > \ *?n.*

djabit djait > \ ?{tra>


pulih fuli > fntsi,
feVOMJTIOXDE U\ FINALE FERMÉE l<>}
tiitdib ti'jdri > tsiydri,
bmmh vwa > vtia,
buwat vmcat > vualra,

d) Développement du thème malayo-roalgache trilittère


dissyllabique a finale fermée en thème malgache trilittère
trissyllabique à finale ouverte.
Sur ce dernier stade, les textes arabico-maigaches anciens,
malgré leurs variantes contradictoires, fournissent des indica-
tions assez précises. Au moment où sVst opérée l'ouverture
de la finale fermée par vocalisation de l'entrave, le choix de la
voyelle nécessaire n'a pas dû être aussi arbitraire et incohé-
rent que semble l'indiquer les documents indigènes du
xvi* siècle. On peut supposer, avec quelque vraisemblance,
que la voyelle de la syllabe fermée, c'est-à-dire la médiale du
futur trissyllabe, appelait une voyelle finale de même timbre.
Étant donné un thème à finale fermée : xy-xax, la voyelle
finale du thème trissyllabique sera par assimilation un a :
xy-xa-xa. Cette hypothèse est confirmée par les exemples sui-
vants de thèmes à « médial empruntés aux manuscrits de la
Bibliothèque Nationale : nwD, III, IV, V, VI, VII, VIU du
fonds arabico-nialgache et n° 5132 du fonds arabe :
1. akuijdru, banane,
2. a ma lut) u f anguille,
3. amunuku, cimetière, .
4. atulu, oeuf,
5. haluku, nuque,
6. Imbulru, hubutsu, pied,
7. lefunu, sagaie,
8. manilïu, ami
9. inululhi, lèvre,
10. muultilrii, protubérant,
11. rivulsn, tempête,
— PbomiHqut
G. FEMAND. mulajt-uulgacbe. iJ
1^4 CHAPITRE IV

12. iamtsu, difficile,


13. iumniru, hnnutsu, barbe,
14. tahulîu, tahutsu, peur,
15. tambnru, bétel
16. taydhikn, corne,
17. taruhu, jeune pousse,
18. tannin, causerie,
19. tîukii, ventre,
20. tungulu, oignon,
21. lutjlulti, tous,
22. iitrn, sommeil,
23. lumtsn, semblable,
24. nrnùu, nez,
25. uvutsn, itvulhi, herbe médicinale,
26. vahnnn, espèce de lis,
27. vaijtuthi, adulte,
28. varulsn, commerce,
29. vinilht, qui est en colère,
30. vuhnkn, ventre,
31. vurukn, avarié,
32. vurunn, oiseau,
33. vuxititn, cou.
Les exemples 8 et 29 avec / à la pénultième, sont, à ma
connaissance, uniques. Je ne les ai rencontrés qu'une seule
fois : celui-ci dans le ms. II, f° 13 recto, celui-là dans le
ms. III, f° 64 verso. Ce sont, par conséquent, des exceptions.
Les 31 autres, au contraire, se présentent fréquemment dans
chacun des huit manuscrits ; ils peuvent être ramenés à deux
a
types :xe-xii'XU (1-2,4-5, 7, 11-12, 14-18, 26-28) et AVI-AÏI-
1
xtt (3, 6, 9-10, 13, 19-25, 30-33). Vingt-deux d'entre eux
répondent avec certitude à des thèmes malais :
EVOLUTIOXPB LA FINALE FERMEE 19$
ah'indru =5 Mal. gaol,
amàhnu malan,
ami'mukn baiikey,
att'ilu tèlâr,
batuku kudub,
buhutru kukur,
lefunu lembin,
mal ut ru mulut,
mwjtutru bondob,
rïvtttsu ribut,
Sarutsu sulit,
tabutru takut,
tambnru tèmbula,
laijdruku tandtik,
taruku taruk,
tannin taron,
turu tidor,
urunu bidun,
vabttùit, bakun,
vaijtulru banlut,
vuruku burub,
vurunu burin).

Le vocalisme de vingt thèmes malais sur vingt-deux est o


ou // à la syllabe qui correspond à la médiale malgache : la
phonétique comparée confirme donc l'hypothèse précédente.
De ces constatations, on peut déduire la loi suivante : lorsqu'un
thème malais trilittère dissyllabique présente oou u en finale fer-
ma, le malgache sud-oriental ancien et quelques dialectes orientaux
modernes lui répondent par un tljéme trilittère trissyllabique avec u
à la médiale et à la finale. En d'autres termes au malais xy-xux
ou xy-xox, les dialectes précités répondent par xy~xu-xu. Il y a
lieu de noter que cette discussion a porté exclusivement sur
196 CHAPITRE IV

des phonèmes attestés par les mss. arabico-malgaches ; elle


est par conséquent limitée aux seuls exemples fournis par les
textes de la Bibliothèque Nationale. Ils sont heureusement en
nombre suffisant pour que leur vocalisme concordant puisse
être relevé et prêter à conclusion. Cette circonstance qui n'est
pas indifférente, ne peut être le résultat d'une coïncidence
fortuite ; elle me semble, au contraire, tout en faveur de ma
thèse.
La finale des thèmes du type xy-xu-xu s'est maintenue dans
certains dialectes orientaux modernes, particulièrement en
Antankara et en Betsimisaraka. Le Rev. Baron en cite quelques
exemples dans le premier de ces dialectes et ajoute « qu'ils pa-
raissent étranges à quiconque est habitué aux formes Merina * ».
Sous la plume du malgachisant distingué qu'est le missionnaire
anglais, cette remarque est caractéristique. Des deux formes,
sud-orientale : tiruïiu et Merina ; iiruua, c'est à coup sûr celle-
ci qui est le plus inattendue ; mais celle-là, la forme régu-
lière, parait étrange à Baron parce que les dialectes non-
Merina n'ont jamais fait l'objet d'une enquête scientifique
sérieuse. Autant témoigner de la surprise en découvrant le
picard kevâ après le français clievâL La phonétique comparée
nous apprend que kevâ est une des formes intermédiaires
entre le latin cabàllum et le français clxvâl. De même, Mal.
bidiuï > Malayo-Malgache : tirun > Antankara : initia >
Merina : àrunâ.
Dans d'autres dialectes, la finale des thèmes du type xy-xtt-xti
a un traitement variable. Akinjdrii, tungulu, tuntulu se sont
maintenus, dans tous les dialectes ; atuln est devenu atuli,
aludi dans presque tous les dialectes. Le doublet alùlu-atûli
est, au premier abord, déconcertant, mais la deuxième forme

1. Xotts OHtbe Betsimisaraka and Tankarana dialtels. Antamnarivo


Annual, XVII, 1893, p. 60.
ÉVOLUTIONDE LA FINALE FERMEE 197
ne fait pas plus difficulté que la première. Le vocalisme de
atiilï n'est que la métathèse vocalîque du malais tèlôr avec
transposition de l'accent tonique qui accompagne Tapasse à la
syllabe précédente. D'autres mots présentent un traitement
identique : Malg. tûlika =Mal. tèhik, Malg. vàrika = Mal.
A?i#; Malg. târizx Mal. tidor,
La finale kit s'est maintenue à l'état sporadique dans
quelques dialectes orientaux (Antankara, Betsimisaraka) et
dans certains parlers Sakalava. Elle a été apocopée en Saka-
lava ouest et nord-ouest; mais elle est plus généralement
devenue ki, ki en Betsileo et dans le Sud-Est, et enfin ka en
Merina. Ces indications s'appliquent plus spécialement aux
proparoxytons. L'évolution complète de cette finale peut être
ainsi présentée :
( tavdhtki,
Mal. tandub > Malg. * tandruk > laijdrnkil >
j tandîukt,
( taijdrukâ.
La finale nu est extrêmement rare dans les dialectes mo-
dernes. Dès le XVÏI' et même dès le xvie siècle, puisque les
manuscrits anciens en fournissent des exemples, le thème sud-
oriental xy-xu-xu est revenu au type trilittère dissyllabique à
finale fermée xy-xux : Mal. burin) > Malg. vurun*vurunu-
vurun. Dans certains cas, Vil vêlaire final a disparu, mais la
voyelle antécédente est restée quelquefois nasale : vuru, vurù;
dans d'autres, il s'est changé en » pur : vurun, d'où le Merina
vuruiia. L'évolution de cette finale comprend donc les stades
suivants :

vurù,
vurûn,
vurun,
itVffff,
vitru ml.
I98 CHAPITRE IV

La finale thnsu est également rare dans les dialectes mo-


dernes. Elle correspond en Antanosi et en Sakalava nord-ouest
à tsé, quelquefois tsi, ft»;en Antandfwi à tsé, en Betsileo à #i«
soe, en Antemuru à tft, tri, tra, enfin en Merina à Ira :
rivuttà \
rivulrii rivutfl
j j rivulrà
( rkutri )
I rivutsa \ . .
\I . t, I/ rtvttfâ
... rtvutst .
rtvutsu \J . ,. \1 rtvujoe
Il rtvutst
'
\ rivutiè
Les thèmes trilittères malais du type xy-xax et xy-xix ont
eu vraisemblablement une évolution identique, mais les nom-
breuses variantes contradictoires des textes anciens ne per-
mettent pas d'être aussi affirmatif que pour le thème xy-xux.
L'influence de IV en finale fermée est cependant plus marquée
que celle de l'a en même position. Les finales malgaches iki,
il ri, itsi < Mal. /£, il, ir, sont beaucoup plus fréquentes dans
les anciens manuscrits que aka, air a, atsa < Mal. ai\ at, ar.
Celles-ci ont le plus souvent abouti à aki, atfi, atsi :
Mal. kulit = Malg. hulitfi, hulitsi,
bukit vnbitN, vubitsi,
limateb limât iki,
ampat tfatfi, efatsi,
sural Stira tri, Suratsi,
minab menaki.
Les graphies arabico-malgaches des exemples précédents :
JJ4» Vi*» %m^$>J*)' *J*~> ^^* peuvent sans doute
être lues : hulitfi, vubitsi, limaliki, efatN, suratsi, ntenaki;
mais ces lectures sont-elles certaines ? Le kasra final est-il ici
èVOUHION DE LA FINALE FERMÉE 199
en fonction de voyelle # ou représente-t-il un thème voca-.
lique voisin de IV muet français ? Flacourt dont l'orthographe
phonétique est très irrégulière (voir mon édition p. xxxn),
note la finale répondant à l'arabico-malgache v> ou f, très
rarement par tsi ( w^f4 = vignitsi, sub verbo fdehf), généra-
lement par tse ou ts :

vignits, colère (qui est —) ;


vignitse, ire;
C^ij zzztvhits, montagne;

sZ^l zzz Imtlitse, onfits, peau, cuir ;

oJ] zzzcjfats, quatre;


IL zzzsoratse, sorats, écriture.
îj

Il rend par cbe, cb ou c, la finale correspondant à ^f :

wClaP zzzlimatecbe, sangsue;


zzz varie, singe (lémurien);
vj^j
0
WGJ> = taficlie, armée;

^iXlsJ zzz taloche, latach, latac, sub verbis : bourse,


testicule, vaisseau séminaire ;
wOJ» = taloche, apparaître.

D'autre part, le transcripteur anonyme du texte de certains


feuillets du ms. VII, a lu :

(o 70 verso y^xJ vacIn, brisé; 1»! o^atri, nerf; wCLl


200 CHAPITRE IV
0
olecln, moelle; P71 verso w-v! olecfx, intestins; t° 72 recto

J-i folxls, foîtsri (sic), n^nbril; y^y lolxtlethre, genou;

liSjS marecoîitsi, qui a la peau tiède ; P 77 recto J-~J

vositri, châtré; P 77 verso le transcripteur a lu d'abord


y&*,

vignilri, mais il a rectifié ensuite en vignitsi; vS^il nanga-

lalsi, il a volé;JJu reclxlre, conclu, collé. Ces transcrip-


tions se ramènent à :


J tri, Isri, ihre, tre, tsi, ts ;

^j-* zzzchi,che.

Elles ne fournissent aucune indication décisive. Les sui-


vantes, du même transcripteur, ne nous fixent pas davan-
tage :
Ms. VII, f° 70 verso 1*» Ixle, ciseaux; 1^* tnainthi, noir;

P 71 recto ,Ji «(/îr, dent; ^ /«/«J, joue; *1J> talenghe,


'
oreille ; P 71 verso i! ate, foie; f» 72 recto J /<*/,cuisse;
ja/ire <iw, les jointures; f° 76 verso .j iw«,
^jp^
riz ; $ âvi, tubercule ; w^l afoutsi, banane blanche (tra-

duction du transcripteur); P 77 verso k> mete, consentir;

A,» hmthi, qui rit ; Js> mate, mort ; JJCLT clxtecbele,


ÉVOLUTIONDE LA FINALE FERMÉE 201

un peu; r° 78 recto miandre, attendre; Au> matave,


J-L»

gras; sj ratsi, méchant.

D'après ces exemples, consonne -f- kasra est transcrit tantôt


par consonne + 1, tantôt par consonne -f- e. Il n'est donc
pas possible de lire avec certitude wJL» hulitsi plutôt

que huîitse. Autant qu'on peut reconstituer la phonétique des


xvie et xvue siècles par la langue des dernières années du
xixe, la transcription tsè me parait rendre plus exactement
la finale sud-orientale que tsi. En Antanosi moderne, les
finales graphiques Ï OU O des proparoxytons sont généra-

lement prononcées tsè, celles des paroxytons tA; l'une et


l'autre sonnent rarement tsi.
Les thèmes malais xy-xi-{- nasale et xy-xa + nasale se com-
portent sensiblement comme les précédents. Le thème mal-
gache xy-xi-xi est rarement attesté, le thème xy-xa-xa l'est
plus rarement encore en dehors du Merina :

xrti,

!1xri, Ixrinâ ;
( tira,
Mal. httdjan > Mal. uran > J ttran,
\ uranâ.
CHAPITRE V

LES FINALES KA, NA, TRA

I. LA FINALEira.

La finale Merina Ira est le point d'arrivée d'une évolution


phonétique dont les manuscrits arabico-malgaches et les voca-
bulaires recueillis par quelques voyageurs permettent de
reconstituer les stades antérieurs.
Les exemples suivants de phonèmes répondant à un thème
Merina à finale Ira, sont empruntés aux mss. II, III, IV, V,
VI, VII, VIII et XIII du fonds arabico-malgache de la Biblio-
thèque Nationale, au manuscrit 5132 du fonds arabe indiqué
par le sigle Ar, au manuscrit d'Alger indiqué par le sigle A et
à trois manuscrits en ma possession désignés par les sigles FI,
Fil et FUI. Le numéro de catalogue des manuscrits est indi-
qué en chiffres romains, celui des feuillets ou des pages, en
chiffres arabes.

Ahitra, herbe :
Abitfi, IV S7 v., VI 96 v., VII 63 v., FIII 2 v., Ar
109 v. ;
Ahilsi, V 23 v., VIII 4 r., Ar 102 r.

Akalrâ, ascension :
AkatN, XIII 26, FIII s r. .

Avaralrâ, nord :
Avaratfà, VIII 71 v.;
LES FINALESka, ItO, tra 203

Avaralft, A 60, FIII 4 r. ;


Avaralsî, VI 47 v., VIII 36 v.

Efatrâ, quatre :
Efatfi, Vlll }6r.;
Efatsà, II 35 v., IV 58 v., VIII 74 r.;
Efalsl, III 48 v., IV 7 v., V 86 r., VI 44 r.,Vni 2 v.,
XIII, 24, Ar 104 r.

Faitrâ, amertume :
Faitft, VI, 125 v., VII 62 v.

Faytatrâ, su, connu :


Faijtalfâ, FUI, 2 v. ;
FaijtalN, VII 69 r.

Finarilrâ, en bonne santé :


Finaritfâ, XIII 33 ;
Finaritfi, V 84 r. ;
Finaritsl, V 84 r., VI 99 v., VII80 v.

Fuitrâ, nombril :
Fnilfi, Vil 72 v., Ar 149 r. ;
Fttilst, II 30 r., V 78 v.

Hafutrà, arbre à fibres textiles :


Hafntfâ, VIII 4 v.

Halatrâ, vol :
Ha la tri, Ar 137 r.;
Halatsl, II42 r., V 24 r., VI46 v., VII77 v., FIII 3 r.
Hitdilrâ, peau :
Huditfi, FIII 4 r., Hulitft, V 77 r., VII 70 r., VIII
69 v. ;
Hulitst, II 3 v., VIII 72 r., Ar 80 r.
204 CHAPITREV

Huhulfù, pied ", II 29 r., III 36 v., IV 59 v., V 27 v.t


VIl72r.;
. Htibtitsî, VIII 5 v., Ar 129 v.;
Huhutsfi, II 29 v., IV 56 v., VII 80 v., Ar 93 r.

Lalmlfâ, visage % VII 60 v. ;


Labatfi, V 86 r., VIII11 v.;
Lalxttsi, VII68 r.
Lanitrâ, ciel :
Lanitfî, A 63, H 44 v., FIII 3 r. ;
Laftitsi, IV 59 v., VI 74 v., VII 60 v., Mil 2 v., Ar
76 v.
Lavilrâ, éloigné :
Lavitft, IV 77 v., V 79 v., VII 69 r., VIII 36 v., XIII
33, Ar 101 r.;
Lavitsi, IV 61 v., V 104 r., VII77 v., VIII4 r.
Ltialrà, trop :
Lttatti, Fil iv.;
Lttatsâ, II 35 v. ;
Z>wfcf, V 23 V., VIII 6 r.
Muni Ira, parfumé, bon * :
Mafiilfâ, III 16 r., IV 59 r., V 24 v., VII 60 v., VIII
2 v., Ar 95 v. ;
MafiiM, V 88 r., VII 63 v., VIII 30 r. ;

1. Merina : tufigutrS.
2. Ce mot n'a pas de correspondant étymologique en Merina.
3. Manitrâ n'a en Merina moderne que le sens de parfumé. Le nom,
théophore Aydria-tnanilrâ qu'on traduit généralement par .*le prince par-
fumé, odoriférant, signifie»au contraire, te prince, te seigneurbon, par oppo-
sition au génie du mal. Cf. ms. VII, £>78 recto où manitrâ est glosé par
l'arabe tat'tf, bon, bienveillant. Lr/t/est, en arabe, un des quatre-vingt-dix-
neuf noms d'Allah : al-laflf, le bon par excellence.
LES FINALES ko, ttO, trO 20$

Manilfii, III 64 v. ;
Manitsi, VII 78 v., Ar 63 r.
Maralra, blessé, gâté;
Maralfi, V 81 r.f VIII 31 v., FUI $ t.;
Maratsâ, II 3$ v.;
Maralsi, VIII 2 v.

Mttlutrâ, lèvres :
Mttlutfh HII2V.;
Mululrû, V 25 r., VIII 30 r.

O^atrà, nerf :
Ofatfâ, V, 108 r. ;
O&lfi, II4 r., V 77 r., VI 99 r., VII 70, Ar 103 v. ;
Oiatsl IV 48 r., V 77 v., Ar89 v.
Raykitrà, attaché, collé :
Raykytfi, A 58, FI 5 r. ;
Rekitft, V 19 r., VII 63 r., VIII 36 v., H 5 r. ;
RekitsU n 19 r., IV 60 v., VU 80 v., VIII 2 r.

Rikitfâ, proximité :
Rikitfi, VIII 30 r. ;
Rikitsl,VSov.
Sarttlrâ, difficile :
Sarutfi, FIII 2 r. ;
Sarutsl, VI 125 v., VIII 3 r;
Sarulsù, II22 v., IV 44 v., V 23 r., VIII 6 r., Ar 104 r.
Suralrà, écriture :
Suralfà, XIII 30;
Suralft, FI 5 r., XIII 30;
Suratsâ, IV 54 r. ; V 104 r. ; VIII 73 r.;
Suratsi, II 24 r., IV 8 v., V 29 v., VI 47 r., VII 69 v.,
VIII 32 r., Ar 98 r.
206 CHAPITRE V

Tabitfâ, largeur, IV 55 r. ;
Tahitft, IV54V., Vi8v.

Tabtttrâ, peur :
Tabulfi, FI 46 v. ;
Tabttlfù, V 87 r.f VII63 r., Ar 106 r. ;
Tabutsâ, II 22 v. ;
Tabttlsù, VII* 78 V.

Tapi Ira, Uni, terminé :


Tampitfi, A 6$ ;
Tapitsi, IV 54 v., VII78 T., Ar 78 v.

Vahalfà, racine :
T<i/w///, FIII 1 r.,
Vahalsà, II 31 v. ;
Kd/Aifcf, IV 57 r., Ar 84 r.

Varalrà, tonnerre :
Varalfi, FI 23 v., FUI 5 r. ;
Varalsà, II 36 r. ;
Varalsl, V 23 v.
Varulrà, commerce :
Vamtsl, VI47 r., VIII 2 r., Ar 101 r. ;
Vartttstt, III 64 v., V 23 v., Ar 105 v.
action d'étendre : "
Velatrà,
Velalfà, V 18 v.;
Velalfi, VII 63 v.
Vhùlrà, en colère :
Viftitfà, A $2 ;
f?Af'f//, II 3 v., V 37 v., VII 73., VIII 29 v. ;
VifiitHt, II 13 r.;
J7/î//*î, II 22v.;
Vinilsl, V 23 r., VII 79 v.
LES FINALES ka, mi, Ira 207
Vuhilrà, montagne :
Vubilfi, IV 69 v., V 811., VII 68 v.;
Vubitsi, V 85 v., VIII 5 r., Ar 121 r.

Vusilrâ, châtré :
Vuiilfi, III 4 v., VII77 r., A 55, FI 40 r. ;
Vitiilsf, II 5 v.
Les quinze mots suivants sont empruntés aux vocabulaires
de Houtman, Fhcourt, Drury, Dalmond et au catéchisme
publié en 178$ par la Propagande (Voir le tableau ci-après).

D'après les textes arabico-malgaches, anciens et modernes,


les finales peuvent se ramener à deux séries parallèles : -Ira,
-tri, -tfu et -Isa, -tsi, -tsu. La série à vibrante aboutit, en der-
nière évolution, au Merina Ira; la série à sifflante, au Betsileo
-sa. Dans les dialectes modernes, les deux séries ne se con-
fondent pas et peuvent être aisément localisées : -ira en Merina;
-ira, -ifi, -tfu en Betsimisaraka et en Antemuru ; -Isa, -tsi,
-tsu, -fa en An ta nos i et en Betsileo. Les textes anciens four-
nissent, au contraire, de très nombreux exemples d'erré ;: ...«-
multané des deux finales dans le même manuscrit :

MERIKA DIALECTES SUD-ORIENTAUX

Avara-tra Ira, tsi, in ms. VIII.


Efa-tra tfi, Isa, tsi, in ms. VIII.
Mani-ira lia, tfi, tsi, in ms. VII.
Saru-tra isi, tsu in ms. VIII.
Tahti-fra tfu, tsu, in ms. VII.
Vini-lra tri, tfu, Isa, in ms. II; tfi, tsi, in mss.
V et VIL
VtiH-lra tfi. tsi, in ms. V.
On trouve même des exemples de finales différentes dans
MERINA
HOUTMAN
FLACOURT
DRURY O
lÔOJ 1658 CATÉCHISME
1729 I785 00
DALMOND
1842

su,connuFantaets
Fantatrày Fantats FantatseFantatrsb
vol
Halatrây HalaetsHalatsHahitcbs
HalatseHaïatsb
vieux Ankts AntetstAnticbsAntretse
Antitrày Antitsh
fini
Tapitrà, Tapits TapetsLawhtchsl
TapetyLalitsb
éloigné Lavits LavitseLarvitcbs
Lavitrây LavetsLavitsb
peur Tafots TafotseTawboutebs Tatttrsb
Tabutràj
action
Sambutrâ,desaisir,
Sombots mbouts
Sa Sambttcb Santbutrsb
n
s
prisonnier >
Efatrà,
quatre EffortsEffats Effntchs Effats Efatsh
encolère VingitsVignits
Vinitrà, Vinitsb£
Rivutrà,
vent,
tempêteRivoetsRivouts Rivutsb
nerf
Optrà, OejartsOyits 3
Vocats O^atsb
écritureSoeratsSorats
Suratrà, Vuatsi* Soratsh

peau Hoedits
Huditrâ, Houlitse
Huletcbs
Touetse*Hnlitsb
VuJritrà,
montagne Wohit VobitsVohiïchs Vubitrsh
lèvre Mochets
Multitrà, dont
Moise Somucbs* Mulutrsh

1.Ces
auteurs
nementionnant
pas
tapitra,
j'ai cempar
otun
remplacé autre
àvocalisme
identique.
—3.Ibid.
2.Ibid. — —
4.Ibid.
s.Ibid.
LES FINALESka, ita, Ira 209
le même passage. L'extrait suivant du ms. V est, à cet égard,
caractéristique :
o Folio 84 recto, 1. 3 et suiv. : Hn finarilfi iiyalfi i^aft
marari avi, bu finaralsi (sic) i&n marari avi, bu finaratsî i$tt
arelin, na bu finaralsi areti (sic) tsara Ixtminarilst, ari Ixiitaur
maminaritsi. Que tous les malades soient en bonne santé, que
tous les malades soient en bonne santé, que cette maladie
soit guérie (litt. : en bonne santé), que cette maladie soit
guérie, on reviendra bien à la santé, et tu reviens bien à la
santé. »
Cette courte citation contient trois leçons différentes du
même mot : finaritfi, finaralsi et finaritsi*. Bien qu'elle se
présente trois fois, la seconde est un barbarisme résultant
d'une erreur de graphie, o^xi pour ojii ; restent donc
finaritfi et finaritsh Ni la morphologie ni la syntaxe ne justi-
fient l'emploi de cette double forme. Il est, d'autre part, inad-
missible que les finales à vibrante et à sifflante aient été simul-
tanément en usage dans le même dialecte; cette anomalie est
donc inexplicable par la linguistique. U faut, je crois, l'attri-
buer à l'inexpérience des scribes arabico-malgaches et considé-

rer les variantes j et O* comme des transcriptions dif-


férentes d'un même phonème malgache.
L'alphabet arabe est, en effet, éminemment impropre à
transcrire les phonèmes spéciaux aux dialectes malgaches et
particulièrement le thème final en question. Si on se rappelle
que la finale sud-orientale, répondant au Ira Merina, est repré-
* "
sentée tantôt par . avec les tannin : tfa, tfi, tfu, ou avec
le taldld : j j J, ou encore avec fatba et kasra :\ tfi;
' ' f *
tantôt par 5 ou o vocalises : 5 S S, o> o» o ; que vj> et

1. = Merina : finxritrà.
G. FERRASD. — Pbonilique
malip-tnalçitcbe. 14
210 CHAPITRE V

3 avaient initialement leur consonance arabe / et que ces


lettres ont acquis postérieurement la valeur de ts, la conjec-
ture précédente ne paraîtra pas invraisemblable. Les Mal-
gaches islamisés utilisent un système graphique emprunté à
une langue étrangère qui leur est;à peu près inconnue : les
innombrables barbarismes et contresens qu'on relève dans les
textes bilingues témoignent-qu'ils n'ont jamais bien su l'arabe
ou tout au moins qu'ils ne le savaient déjà plus au xvie siècle.
Dans ces conditions, il n'est guère permis d'exiger ni même
d'attendre des scribes indigènes une transcription rationnelle,
uniforme et définitive. Les nombreuses variantes que pré-
sentent, sans exception aucune, tous les textes anciens et
modernes, ne doivent, du reste,- pas nous surprendre ; elles
sont aussi nombreuses dans les relations des voyageurs euro-
péens. Prenons, par exemple, Houtman et Dalmond. Celui-
là est un Hollandais lettré, un savant même. M. Wijnmalen
a pu dire, avec juste raison, que ses travaux sur le malais
« méritent une place d'honneur dans l'histoire de cette
' ». Un tout aussi favorable peut être porté
langue jugement
sur son importante contribution à la lexicographie malgache.
L'abbé Dalmond était préfet apostolique de la Mission catho-
lique française, en 1842. Or, nous trouvons dans les vocabu-
laires qu'ils ont publiés, les variantes suivantes :

MERINA HOUTMAN 1603 DALMOND 1842

Efalra Effat, Efferls Êfatsh,


Faijtatra Fanters, Fantaets, Fantatrsh,
Tapilra Tapit, Tapits Haitrsh *,
Vinitra Vingit, Vingits, Vingirts Vinitsh.

1. Frédéric de Houtman commepfiitologuein Actes du 6* Congrès inter-


nationaldes Orientalistes, section polynésienne, p. 313 in fine. Leide, 1885.
2. J'at remplacé tapitra qui ne se trouve pas dans Dalmond, par un mot
a vocalisme identique.
LES FINALES kit, tU>, trO 211

Ces exemples qu'ont pourrait multiplier, montrent que le


marin hollandais et le missionnaire français emploient simul-
tanément la vibrante et la sifflante ou la chuintante pout
transcrire la finale orientale malgache. Houtman écrit : t, Is,
rs, ris; Dalmond : tsb= U, trsb — tri. J'omets volontaire-
ment les notations de Drury qui était un matelot illettré. Si
des Européens instruits ont deux et jusqu'à quatre transcrip-
tions différentes pour un même phonème, on ne saurait faire
un grief « aux pauvres insulaires de Madagascar » de n'avoir
pas résolu ce délicat problème de notation phonétique.
On a vu précédemment que le passif à suffixe se forme en
ajoutant à la racine le suffixe -ana ou -ina. Lorsque la racine
est terminée par -ira, un infixe intervocalique se place entre
le thème radical apocope de sa finale et le suffixe passif *. Le
dialecte Merina moderne possède environ trois cents racines à
finale -ira qui, au point de vue de la formation du passif par
traitement infixai intervocalique, se décomposent ainsi :

200 racines à infixe r du type peta-r-ana ou sambu-r-ina;


10 racines à infixes l-r du type clair a, passifs : ela-r-ina et
ela-t-ina;
80 racines à infixe / du type sttra-t-ana ou raftgtt-t-ina ;
2 racines à infixes l-s du type Ixtratra, passifs : bara-l-ana
et bara-s-ana;
t racine à infixe s : rumpu-s-ana ;
7 racines à infixe/du type raku-f-ana ou lara-f-ina;
1 racine à infixe fir : fadidi-f-ina, fadidi-r-ana.
La règle ci-dessus est applicable à tous les dialectes sans
exception. Exemples :

1. Ceci est le phénomène qui paraît se produire en malgache moderne.


Pour le mécanisme exact de la formation du passif à suffixe, vide infra.
212 CHAPITREV

MERINA AUTRES DIALECTES PASSIF

Tabu-lrâ If à tfâ tfi tfi Isa Isa tsi tsi sa soe Tabu-r-ana,
Sambtt-trà tfà If à tfi tfi Isa tsû tsi tsi sa soe Sambu-r-ina,
Taka-lrà tfà tfi tfi Isa tsi tsi sa soe Taka-r-ina,
Kiki-trâ tfà tfi tfi tsâ tsi tsi sa soe Kiki-r-ina,
Vini-lrà tfâ tfi tfi tsâ tsi tsi sa soe Vini-r-ino,
Tifi-trâ tfâ tfi tfi tsâ tsi tsi sa soe Tifi-r-ina,
Sura-lrà tfà tfi tfi tsâ tsi tsi sa soe Sura-l-ana,
Vivi-lrâ tfâ tfi tfi tsâ tsi tsi sa soe V'wi-l-ina,
Sttri-lrà tfâ tfi tfi tsâ tsi tsi fà foe Suri-l-ana,
Erit-lrà tfà tftt tfi tfi Isa Isa Isl tsi sa soe Eru-t-ana,
Hara-trà tfà tfi tfi tsâ tsi tsi sa soe Hara-s-ana,
Didi-trà tfà tfi tfi tsâ tsi tsi fâ soe Didi-f-ina,
Sttka-lrà tfâ tfi tfi Isa tsi tsi sa soe Suka-f-ana.

II est évident que l'infixé -r-du passif tahu-r-ana n'a aucun


rapport étymologique avec la finale des thèmes radicaux
Antankara : labu-tsù, Antanosi : labu-lsi, Betsileo : lahu-fà;
pas plus que l'infixé -/- du passif suka-f-ana avec les finales
Suka-tfâ, iuka-tsâ, htka-sâ. Les modifications phonétiques
des finales radicales par rapport au Merina, n'ont donc pas
d'influence sur la formation du passif, identique dans tous les
dialectes et qui, dans la langue moderne, procède par apo-
cope de la finale du thème radical et suffixation, avec traite-
ment infixai intervocalique, du suffixe passif.
Ici se posent les questions suivantes : Que sont ces infixes
f» t> s,f, d'où proviennent-ils, ont-ils un rapport étymologique
lointain avec la finale Ira, qu'est elle-même cette finale?
Les treize exemples précédents répondent aux thèmes
malais ci-dessous :
LES FINALESko, na, ira 213

MERINA MALAIS PASSIFMALGACHE


Suralra Surat Sura-t-ana,
Tahtttra Takut Tahu-r-ana,
Didilra Lilit Didi-f-ina,
Sambutra Sambar Sambu-r-ina,
Vivitra Bibir Vivi-t-ina,
Takalra Taftkap Taka-r-ina,
Sttkatra Siilkap Suka-f-ana,
Kikilra Kikil Kiki-r-ina,
Vinilra Bénis Vini-r-ina,
Suritra Tulis Suri-t-ana,
Haralra Kalis Hara-s-ana,
Ertilra Korob Eru-t-ana,
Tifilra Tembab Tifi-r-ina.
Ces différents types de passifs se divisent par rapport au
thème malais en deux catégories :
i° Identité de l'infixé passif avec la consonne finale malaise :

a) Infixe et finale / ;
Passif : sura-t-ana Malais : sura-t,
rafe-t-ana rapa-t,
reke-l-ana lèka-t,
ruvi-t-ana rabi-t,
saru-t-ina sttli-t,
unu-t-ana pitiitt-t,
*tt%a-t-ana ura-l,
lxijdra-1-ina kcdjtt-l,
vuru-l-ina bnrtt-l.

h) Infixe et finale r ;
Passif : sambu-r-ina Malais : samba-r,
ale-r-ina banta-r,
214 CHAPITRE V

ampa-r-ina hampa-r,
fabe-r-ana paga-r,
. * limpu-r-ana dampa-r,
ulm-r-ina uku-r,
suki-r-ina uki-r,
vaba-r-ana aka-r.

c) Infixe/ct finale p :
Passif : suka-f-ana Malais : sifika-p,
taku-f-ana laftka-p,
Iseijlse-f-ina éééa-p,
tutu-f-ana tutu-p,
tsiu-f-ina liytt-p.
d) Infixe r et finale / :
Passif : kiki-r-ina Malais : kiki-l,
sempu-r-ina sampu-l.
2° Infixe passif différent de la finale malaise :
a) Infixe r et finale / :
Passif : tabu-r-ana Malais : takit-l,
'
*fai-r-ana pabi-t,
fufu-r-ina pttpu-t.
fulu-r-ana panla-l,
*lxla-r-ana kila-t,
*elu-r-aita kunln-t,
bifi-r'ina api-t,
lefc-r-ina lipa-t,
lumu-r-ina lumu-t,
budi-r-ana kuli-t,

i. Cette forme et les trois suivantes sont restituées d'après d'autres


formes verbales à r infixai, dérivées du même thème radical.
LES FINALES ka, lia, Ira 215
Me-r-itia . gigi-t,
safu-r-ana sapit-t,
sumpi-r-ana sumpi-t,
tambec-r-ana tamba-t% .
aka-r-ina aùka-t,
vesà-r-ana bêra-t,
vubi-r-ina buki-t,
*vtta-r-ina bttwa-t,
çai-r-ina djabi-t,
siiigu-r-ana safiku-t.

b) In fixe r et finales p, s, b .*
Passif : taka-r-ina Malais : tanka-p, ,
vini-r-ina bcfii-s,
tape-r-ina babi-s,
tifi-r-ina lemba-b.

r) Infixe / et finales r, s, h :
Passif : vivi-t-ina Malais : bibi-r,
iri-t-ina '
biri-s,
suri-l-ana tuli-s,
eru-t-ana koro-b.

d) Infixe/et finale / ;

Passif : didi-f-ina Malais : UU-t,


lela-f-ina djila-t.

Les passifs de la première catégorie dont le thème radical


-f- infixe répond exactement au phonème malais correspon-
dant, sont des formes verbales anciennes qui remontent à la
*:
période malayo-malgache

t. Vide supra p. 189.


2l6 CHAPITREV

Mal. : sttrat : * surat Passifs : sural-ana,


Malg.
sambar * sambur
sambur-ina,
sinkap *sukaf sttkaf-ana,
kikil * kikir
kikir-ina,
Ixtlis * haras baras-ana.

A cette période qui est aux débuts même de la langue,


les finales malayo-malgaches -/, -r, -/, -s qui sont en fonction
d'infixé dans les formes passives modernes, faisaient partie
intégrante du thème radical. Sur atana, samburina, etc., sont,
en effet, d'anciens infinitifs conservés ainsi qu'en témoigne le
Tagal : sttlat, écriture; sttlal-an, infinitif passif, auquel le mal-
exactement * surat
gache répond par (Merina : suralra), écri-
ture; sural-ana, présent passif.
Les passifs de la première catégorie sont en nombre relati-
vement restreint. J'en ai cité vingt-trois; peut-être pourrait-
on doubler ce chiffre, mais cette cinquantaine de formes ver-
bales ne constituerait en somme que le sixième de la totalité
des passifs modernes dont le thème radical est un trissyllabe
à finale -Ira.
Les passifs de la deuxième catégorie du type tahu-r-ana <
Malayo-malgache : *tabnt < Mal. taktil, sont tout à fait inat-
tendus. Étymologiquement, nous devrions avoir pour les
: * tabu-t-ana
vingt premiers exemples < Mal.-Malg. *tabul <C
Mal. takut, *sîfigu-t-ana <C * sifigut-saùkut, sur le modèle des
formes régulières : ruvi-t-ina <C * ruvit-rabit, vuru-l-ina <C
*vurnt-burul.
Tous les thèmes radicaux à finale -Ira, répondant à un
thème malais à finale -/, ont dû, sans aucun doute, avoir une
forme passive en -t-ana ou-/-/7/<*quela for me en -r-ana ou-r-ina
A remplacée à une date relativement récente. La langue mo-
derne nous a conservé pour quelques racines à finale -Ira, une
double forme passive à in fixe -f- et -r- ;
LES FINALESko, lia, Ira 217

angitrai'igitra; fierté, Passif: angitraiigi-t-ina aftgilraftgi-r-ina,


elalra, aile, ela-t-ina ela-r-ina,
fungatra, action d'extraire, fufiga-l-ina fuitga-r-ina,
bavilra, crochet, havi-t-ina Jxtvi-r-ina,
lavilra, éloigné, *lavi-t-inal *lavi-r-ina,
*
liùgitra, empressé, lifigi-t-ina lifigi-r-ina,
Induira, mal cuit, luiu-t-ina luyt-r-ina,
unulra, chute des cheveux, unu-l-ana unu-r-ana,
veiatra, action d'ouvrir, ve^a-t-ina veça-r-ina,
viùgitra, action de saisir vifigi-t-ina viùgi-r-ina.
par le bord,

Le quatrième exemple est à noter. Des deux passifs de


Imvitra < Mal .-Malg. *lxtvit < Dayak : kawit — Mal. kayit,
la forme en -t-ina est évidemment la plus ancienne. C'est, du
reste, celle qui tend à disparaître. Pour elalra < Javanais :
elar, c'est, au contraire, ela-r-ina qui est antérieur à ela-t-ina.
Le cas de didifra < Mal. /////, est identique. La racine
première n'est usitée que dans les dialectes maritimes, au
passif: didi-f-ina; la racine secondaire Merina ifadidilra fait,
au passif, fadidi-r-ana.
Si l'on excepte de la deuxième catégorie les sept passifs à
infixes -r- et -/- répondant aux finales malaises -p, -s et -£et les
deux passifs à infixe -/- répondant à la finale malaise -/ ; si l'on
retire de la première catégorie les cinq passifs à infixe -/- et le
passif à infixc-j-répondant régulièrement aux finales malaises-/»
et -s, restent trente-huit passifsà infixe -t- ou-r- qui répondent
régulièrement ou arbitrairement aux finales malaises -/ et
-r ou -/ ; Mal. rabit, Passif Malg. rttvi-t-ina, Radical Malg.
moderne ruvilra,

1. Ce passif et le suivant sont restitués d'après d'autres formes verbales


à infixe f dérivées des mêmes thèmes radicaux.
2l8 CHAPITRE V

Mal. takut Pass.h\a\g.tabu-r-aiia Rad. Malg. mod. ta bu Ira,


sambar sambu-r-ina sambulra,
bibir vivi-l-ina vivilra,
kikil kiki-r-ina kikilra.

De même que la finale malaise -/ appelle un passif malgache


àinfixe-/- : rabiï>ruvi-l-ina, les finales malaises -r et -/appellent
un passif à infixe r : sambar > sambu-r-ina, kikil > kiki-r-ina.
Il est donc permis de supposer que les passifs modernes ttibtt-
r-ana <C takut, vivirt-ina <C bibir remplacent d'anciens passifs
* *vivi-r-ina tombés en désuétude. Les
réguliers tabu-t-ana,
neuf thèmes radicaux modernes à double passif, précédem-
ment cités, me semblent justifier cette conjecture.
Les thèmes radicaux anciens * ravit; *ui'iul, * alir, * sambar
sont représentés dans la majorité des dialectes modernes par
ravit -f- r -f- voyelle, anal + r -f- voyelle, alir -f- infixe t -\-
voyelle finale, sambttr -f- infixe / -f- voyelle finale. Aux deux
premiers s'est donc ajouté un élément vibrant suffixal -f-
voyelle ; aux deux derniers, un élément occlusif infixai et une
voyelle finale. Les causes de ce traitement restent obscures.
L'évolution générale de la langue apparaît très nette : à une
époque indéterminée, le malgache'passe du thème trilittère
dissyllabique à finale fermée au thème trilittère trissyllabique.
Mais le but se trouve atteint par la seule ouverture de la
finale fermée : Mal.' rabit, sambar—Malg. * sambar u.
*ruviti,
Le traitement infixai de la syllabe finale (/ avec la vibrante
radicale, r avec l'occlusive radicale) ne semble être imposé
ni par la physiologie, ni par la morphologie ou la phoné-
tique. A priori, on serait tenté de supposer que les formes
dialectales malgaches ruvi-lra, -tfi, -tfi, sambn-lra, -tfu, -tfi,
-tfi, répondent au malais rabit, sambar, par apocope des finales
malaises -/et -r et suffixation des phonèmes -Ira, -tfu, -tfi, -tfi.
Mais cette hypothèse ne répond pas à la question, elle la pose
LES FINALES ka, lia, Ira 219

plutôt soiis une nouvelle forme •: pourquoi ces thèmes sufR-


xaux, d'où proviendraient-ils, quelles seraient leurs fonctions ?
Dans les langues agglutinatives, l'affixe joue un rôle parfaite-
ment déterminé. Inerte à l'état isolé, son action se manifeste
dès qu'il passe à l'état construit. Étant donné la racine
malaise bênar, vrai, et les affixes mêi'i, për, kan, on obtient
en les combinant les verbes suivants : mèm-bênar, vérifier;
inêin-bênar-kan, rendre vrai, justifier; mêm-pér-bènar-kan,
attester comme vrai, faire voir l'exactitude d'une chose. De
même en malgache. La racine vtiuit, action de tuer, combinée
avec les affixes man, un, ana, donne les composés suivants :
mami'inu = titan -f- viiiin, tuer ; vunitnu — viinii -f- infixe un,
tué; vunùana, massacre = vt'inu -{-suffixeana. Or, -ira. et ses
variantes dialectales n'apportent aucune modification au sens
ou à la quantité du thème radical. Hudilra, le premier
élément du composé hudi-ka^u Qtuditra -f- ba^tt), écorce
d'arbre, a exactement le même sens de peau, écorce à l'état
construit bttdi qu'à l'état isolé hudilra. La théorie du suffixe
-Ira n'est donc pas satisfaisante parce qu'elle est en opposition
avec la règle fondamentale sur laquelle repose toute la mor-
phologie des langues agglutinatives.
L'étude des thèmes malais à occlusive et vibrante finales,
présente une particularité qui n'a pas été mise encore en
lumière. Les finales des radicaux malgaches rttvilra, sambulra,
sont formées à l'aide d'infixés que ces racines semblent s'être
mutuellement empruntés à la période de formation du trissyl-
labe :
Mal. rabit, Mal.-Malg. * ravit > *mvi-t-i, Malg. rnvit-r-a,
sambar *sambur>*sambtt-r-u . sambtt-t-ra.

De plus, un certain nombre de thèmes malgaches à finale


-Ira répondent à un thème commun à plusieurs langues du
groupe malais avec / à la finale dans l'une de ces langues et
220 CHAPITREV

r-l dans une langue voisine. De la combinaison des finales


/ et r-l a pu résulter le phonème malgache ir :

Mal. sèiia-l, Tagal : sigi-r, Malg. *senitra >fa-


nénitra;
Mal. ttla-t, Javanais : ule-r, Malg. ttlilra;
Mal. pusa-t, Javanais : pttse-r, Malg. f (titra;
Mal. lala-t, Javanais : lale-r, Malg. lalilra;
Mal. lau-l, Bulusch : latte-r, Malg. alunira ;"
Mal. kai-t, Bulusch : kawe-r, Malg. Ixivitra;
Mal. tttmi-t, Bulusch : tttmi-r, Malg. tumitra ;
Mal. ////-/, Bugui : kalili-ri, Malg. lilitra;
Mal. gigi-t, Sundanais '.gege-l, Malg. Mitra ;
Mal. aka-r, Tagal : <$a-J> Malg. vahatra.

Les exemples suivants semblent confirmer cette théorie


nouvelle. Un certain nombre de mots anglais et français, ter-
minés par / ou / -f- voyelle, ont malgachisé leur finale en ir
-J- voyelle :
*
camlet, camelot, Malg. kamileytra,
pntly, mastic, paire,
rabbit, lapin, rabilrtt,
cabinet, cabinet, kabinetra,
nottgbt, zéro, otra,
print, imprimer, pirimtttra,
bracket, parenthèse, buraketra,
ieft, gauche, lefilra,
sergeanl, sergent, sari^nilra,
side n'ght, conversion à droite, sadareytra,
support/ portez arme ï saporitra,
carte, karatra,
carbonate, karibunelra.
LES FINALES ko, 110, trO 221

Aux mots français à finale xre et xle, le malgache répond


également par tra :

registre, redqisilra,
sabre, sabalra,
vinaigre, vineyitgilra,
livre (poids), livalra,
du poivre, dipwavalra,
épingle, piùgilra,
la table, latabatra.

Les thèmes anglais et français qui présentent une finale


différente, sont traités de tout autre façon :

english, anglais, Malg. angilisi,


brosse, bttrusi,
magie, magie, tnad^ika,
mariage, mariait,
la bride, lamburidi,
steatn, vapeur, silimi,
do%ii, douzaine, dtt^ena,
pen, plume, penina,
capucine (fleur), kapisinitta,
palanquin, palaijkinina.

Si la finale -ira était un élément suffixal, nous devrions


trouver des formations du type * angilisitra, ou *aitgililra,
*sitimilra ou*sitifra, *penitra,*kapisinitra ou*kapisilra n'gies
par une toi qu'on pourrait ainsi formuler : tout mot mal-
gache d'origine anglaise ou française, à finale -tra, représente
le thème radical anglais ou français, plein ou apocope, -f- tra.
Un exemple du type * angilisitra ou *aiigililra < english le jus-
tifierait sans conteste; mais, à ma connaissance, il n'existe dans
aucun dialecte malgache. La finale -ira ne répond, en effet,
222 CHAPITREV

qu'aux finales anglaises et françaises présentant t ou r-l dans


des positions déterminées.
Il y a lieu de noter que le traitement des thèmes anglo-
malgaches et franco-malgaches à finale -tra est absolument
identique à celui qui a été conjecturé pour les thèmes malayo-
malgaches à finale identique :
Mal. rabi-t Malg. ruvil-r-a,
Franc, car-le karat-r-a,
Ang. lef-t lefit-r-a,
Mal. samba-r sambu-t-ra,
Franc, l'tv-re liva-l-ra,
la tab-le lataba-l-ra.
Il me semble résulter de la discussion qui précède que la
finale malgache tr-\- voyelle = Merina tra, a eu pour généra-
teur un / et un r empruntés initialement peut-être, à des
thèmes apparentés tels que : Mal. pttsat, Javanais : pttser =
Malg. finira. Le même traitement aurait été ensuite appliqué
aux thèmes du groupe malais à finales / et r-l. Les finales ma-
laises / et r sont de beaucoup les plus fréquentes ; leur nombre
relativement élevé a exercé une influence sur le choix de la
finale malgache qui a remplacé le thème occlusif ou vibrant
initial. Cette opinion, sans doute, est conjecturale, mais le
mode de formation des mots malgaches d'origine anglaise et
française vient la corroborer pleinement et lui donner un
caractère de sérieuse vraisemblance.
Certains passifs modernes à traitement intervocalique *t-atta,
-l-iiid, -r-atta, -r4na qui répondent à un thème radical malais
à -/ et -r finals, sont d'anciens infinitifs conservés. Lorsque
le souvenir de fa période malaise du malgache s'est perdu, la
morphologie retenant deux types différents de passifs à -/-et-r*
intervocaliques, a explicitement d'abord» implicitement ensuite,
admis la règle suivante: le passif des thèmes en -ira se forme
LES FINALESka, no, Ira 223
en ajoutant le suffixe -ana ou -ina au thème radical apocope
de sa voyelle finale et après réduction du phonème tr
à l'élément vibrant ou occlusif, l'un exclusif de l'autre, la
consonne maintenue rappelant la consonne finale du thème
malais initial :
ravi tra — ravit r—ravit—ravit -f- ina,
sambutra — sambutr — sambar — sambur -f- ina.

Rttvi-t-ina et sambii-r-ina répondent exactement au malais


rabi-t, samba-r. Mais, d'autre part, tahu-r-ana < Mal. taktt-t,
indiquent bien qu'à partir d'une époque indéterminée, le
thème malais initial n'exerçait plus aucune action sur la for-
mation des passifs en question.
Les passifs en -fana, -s-atta sont, comme les précédents,
d'anciens infinitifs conservés. Les thèmes malais ttittt-p, kati-s
sont passés en malgache sous la forme littu-tra, Ixtra-tra par
apocope des finales p, s et suffixation de -tra. Le processus est
évident et incontestable ; mais nous pouvons admettre sans
difficulté que tulu-lra et Ixtra-tra sont ainsi formés par ana*
logie avec ruvilra < rabit, sambutra < sambar. Les thèmes
malgaches répondant à une racine malaise à finale p, J sont
en très petit nombre ; il est donc naturel qu'ils aient suivi,
par analogie, la règle appliquée à la majorité, c'est-à-dire aux
thèmes à finale t, r. La finale -tra ainsi restituée, les variantes
*tfu, -tfi, -tfi, la modification de tfen Is, puis en/, sont aisé-
ment explicables: ce sont des variantes dialectales. Ainsi que le
montrent les exemples précédents (vide supra, p. 212), la for-
mation du passif est antérieure à l'évolution de la finale tr >
ls>s.
Les variantes sambiHra, -tfa, -tfu, -tfi, -tfi, ~lsa, -tsu, -tsi-
-isi, *sa, -scè, n'ont qu'un seul et unique passif : sambu-rinà.
On peut déduire de cette constatation que si la finale du
thème radical s'est modifiée d'un dialecte à l'autre, la règle de
224 CHAPITRE V

formation des passifs et le passif lui-même n'ont jamais varié.


Ce fait linguistique, constitue un remarquable exemple de
stabilité morphologique dans la langue d'un peuple de civili-
sation inférieure dont quelques tribus seulement possédaient
un système graphique.

IL LA FINALE ka

La finale kâ et ses variantes dialectales kû, ki, ki, répondent


au h final malais :
Mal. masab — Malg. masakâ, -kl, -ki,
landub taijdrttkâ, -kû, -ki, -ki.
Les finales kâ, kû, kl nous sont attestées par les manuscrits
arabico-malgaclies :
afakâ, enlevé. II 3 v.
anakâ, enfant. II16 v.
sasâkâ, moitié. IV 54 r.
Xanakà, enfant. IV 82 r.
valnvakâ, peuple. II16 r.
vaincu ki, peuple. II 21 r., IV 46 r.
dimalikt, sangsue. IV 53 v.
fiSatt, plat. II 17 v.
lalakl, verge. IV 23 r.
tafiki, armée. II 20 v., III 56 r., IV 46 r., V 22 v.
hatiikti, nuque. II4 v.
larukù, jeune pousse. II 3 v., IV 57 v.
-kl est la transcription littérale de l'arabico-malgache wC
(vide supra, p. 199). -kl est très fréquent dans la langue mo-
derne en finale de proparoxyton.
Les auteurs européens précédemment cités ont rendu cette
finale par différentes graphies : ck, cket c, ca, clxt k, q, qtu,
qui se réduisent en somme à k, ka. ke :
MERINA FIACOURT
HOUTMAN
I6OJ CATÉCHISME
DRURY
I6$8 1729 DALMOND
178; 1842
f'
S
I 1
cuit Massack
Masakà, MassacMossock Malaq Masak
? Zanakà,
enfantlannekeZanacaAnnackZanaq Zanackr
sr
Tafikâ,maéa TaficbeTaffick fafiki
corne
Tandrukà, T Tendrottc
andoek Tondrook Tandntkaï
>
r
I Menakà, Menac
Mennack
graisse Menah 8
He/îM, HelickHellechKellcck
aisselle r
mer Riack Riac Reac Riaq Riak
Riakà,
un
Ireykày AreickIraiche Ireqtte Reik
FottlacFolttck
brisé Foelack Folak g
Fuiakày
FautacFutuck
boue Fotttack
Futakày Folak

i.Malaqmasaka
nefigure
remplace
qui paslecathéchisme.
dans
226 CHAPITRE V

Exceptionnellement kâ répond aux finales malaises /, r, m,


ti, fi, p, s, t :
Mal. siyttl === Malg. sfiikâ, passif : sittbinâ,
sunkur htihukâ buhufanâ,
rendant retjdrikâ reijdrebinâ,
tikan tehikâ *telxhinâ,
lobait lavakâ lavalxtnâ,
Ixtdap atrikà atrehânà,
papas afakâ afalxtnâ,
la rat : rarakâ rarahanâ.
malais * suiX-
Les passifs buhufanâ qui devrait répondre à
kttp&u lieu de sunkur, atrehanâ < Mal. hadap, sont également
inattendus. Le Malais hadap fait, prévoir alrefinà sur le modèle
de tsittka < Mal. tiyttp, passif : tsiufinà. Mais comme pour les
finales tra, nous avons un exemple de thème malais -p —
Malg. -kâ avec un double'passif à infixes /et h : Mal. Ixtdap
===Malg. atrikà, passifs : atre-f-iitâ, alre-lt-inà. On peut donc
admettre que les thèmes malgaches en -M répondant à Mal.
n'ont eu d'abord à infixe •
-p, qu'un passif -/- tsiu-f-ina, puis
un double passif à infixe -/- et -//- du type atre-f-inàt alre-b-inà,
et que, dans plusieurs cas, le passif en -/- a été remplacé par
le passif moderne en -h- dont le phonème infixai répond à la
finale kâ. En d'autres termes, l'influence de la finale malayo-
malgache "p > -/ (vide supra p. 214), génératrice du passif
en -f-ina, a progressivement diminué puis disparu, au fur et à
mesure que se manifestait celle de la nouvelle finale mal-
gache kâ, génératrice du passif en -h-ina.
t Le Merina modem r possède environ six cents thèmes radi-
caux à finale kâ qrû, au point de vue de la formation du
passif à suffixe, se décomposent ainsi :
r $60 thèmes à passifs réguliers en -It-ana ou -fj-ina du type :
pasaka > pasa-h-anâ, saraka > sara-lj-inâ;
LES FINALESka, HO, trO 227

15 thèmes à double passif à infixes -b- et -/- du type :


J t L* ( dabu-lyanà, '
dabukà X , , .
\ dabu-f-anà,
. t* ( tru-b-inà,
""**
\lr,i-f-i„i;

25 thèmes à passif à infixe -f- du type : tebikâ >tehc-f-anàt


tatxtkâ >• lalxt-f-inâ;
1 thème à double passif à infixés -/> et -/- :

( tari-b-tna;
1 thème à double passif à infixes -//- et -r- :

. tu
trttbakâ Ii trttba-r-anâ,
. .
M .
1 trttba-lt-anâ.

III. LA FINALE Iftf

Les exemples suivants de finales répondant au -nâ Merina


sont extraits des manuscrits arabico-malgaches précédemment
cités :
Ailla, vent. IV 22 v., VIII 6 v.
Aui, VIIUv.
Arelinà, maladie :
Arelin, II17 r., III 44 v., IV 69 r.
Arelinl, II 3 v.
Arelinib, II6 v.
Arelim, II 36 r.
Handrinâ, front :

1. Cf. Bawk ttabit.


228 CHAPITRE V

HavdfhhV iSv,
Haijdm, IV 56 r„ V 18 v,
Haninà, nourriture ;
Haniih III 64 v.
//dm, II 23 v.
Halinà, gale :
/H II 8 r.
Halin, II 6 r.
//<i/mf, II s v.
/fa/Af/A, II 11 r.
Havanâ, parent :
Havanà, IV 25 r.
Mmiff, H 21 r„ IV 2$ r.
Mayijti, noir ;
Mayntin IV 23 r.
Mayijtim, III 29 v., VII79 v.
1//WM<Î, quelqu'un :
(//un, Il 2 v., III4 v., IV $3 v., V 18 v.
(//«, III44 V.
Urattà, pluie :
Urait, II 21 r., IV 54 v., V 19 r., VIII 6 r.
Ura, IV 54 v., VIII 6 r.
Uruua, nez :
(/r«>W, IV 54 v., VII 71 r.
L7/WÏ/Î, IV 5 s r.,V78 r.
Uruit, VII70 v.
Velitnâ, vivant :
ft/m/A, II 16 r.
Velun%II u r., III 37 r., V 19 r.
Velu, II 3 v., IV $6 v.
Vttrunâ, oiseau :
F«r«rt, VII 75 r.
Vttrunâ, III 4 v.
LES FINALESka, tia, tra .129

Vuiunâ cou ï
Valait, V 77 v., Vil 71 r.
Valant), IV 60 r.
Vuyiùî, IV 56 r.

Quitte de ces finales sont particulièrement intéressantes.


-M, -rt, -ï», in w/fifi, tw/irt, u retint, nous attestent l'existence
dans la langue ancienne et moderne du polysyllabe à finale
fermée ; Yb de ->nih in aretimb, est une survivance de Yh final
malais (vide supra p. 85).
Dans les vocabulaires recueillis par Houtman, Flacourt,
Drury et Dalmond, la finale répondant au -«<* Merina est
transcrite par n, ug = t), ne, uh = rt, nner = «a ; (/'»/r le
tableau ci-aprés).
La finale nà et ses variantes répondent :
i° Aux finales malaises il ou n :
Mal. frrtrt = Malg. «/«mi, «/«//, ulu;
\r 1 1 * \* 1 f vurufiù, vurun,
Mal. /wMrt—Malg. 0 v ,.
vitrant, vurun, vitra ;
Mal. #/I/<ÏWs=s Malg. vttlanâ, valait, vula.
2° A la finale malaise m :
Mal. rt/w/M =s Malg. eniità, émit, enin, cm.
Au thème malais à m final répondait autrefois un thème
malgache à finale identique ainsi que l'attestent les manuscrits
anciens, les vocabulaires de Houtman et Flacourt et surtout
les passifs à infixe intervocalique m :

MALAIS= MALAVO- MALGACHE PASSIF


MALGACHE MODERNE
belom velom velana velu-m-inâ,
anam enem eninà enc-m-inà,
bitam hjtim iijtinâ iijti-m-inâ,
w
"~ O
r î I
I DRURY
FLACOURT
MERINAHOUTMAN
:6OJ I6JS 1729DALMOND
1842

nom
Anaranâ, Augure
Angarran Angharan
Lakanà, Lakan Laça LackerLakan
pirogue
Ma chaud
fana, MafanaMafaneMerfanner
Mafana
Mananây
posséder ManangMattanb Mana >
2
os
Tawlanâ, Taulang Towler
Tabdanh labola
feuille
Ravina, Ravin Rave Rawcn Ravin
obscur
May^inâ, Mabid^i
Meysing Mahi$
six
Eninà, Ennin Euem Eanning Hen
Deean
souverainAndienAndrian.
Aydrianâ,
Humana, Houman
Hoentan Orna
Humonner
manger
Ulunâ, Oélun Oulott Hulu Hulu
quelqu'un
oiseau
Vurunà, WorongVottrouVoro Vurun
1 I
LES FINALES&l, Ml, Ira 231
malam aient ulinà alwhauâ,
miiiiim minum iuiinîi inu-m-im),
dalam * lalim lalinâ lali-m-iiiâ,
pindjam iijdram iijdram) iydra-iihaïuï,
Exceptionnellement, aux thèmes malais leitas, lindun, le
malgache répond par : leua, taijdiijduuà et les passifs iMit-anà,
ttlijdiijdu-iil-iut).
3a Aux finales malaises r, /, / : .
Mai. pasir — Malg. fashiâ, faSin, faii,
sa npal sembanâ, sembau, setiiba,
djemput Isimptmâ, tsimpun, tsimpu.
Les radicaux Merina à finale nâ sont au nombre d'environ
500. Au point de vue de la formation du passif à suffixe, ils
se décomposent en :
480 thèmes à passif régulier : afanà > afan-anâ, levanâ >
kvttn-inâ, funganà > fungan-anâ,Jungan-inà ;
15 thèmes à passif avec infixe m du type : velttna > velu-
tihinâ ;
1 thème à passif avec infixe v :anunâ > àminu-v-inâ (sic),
aiianu-v-inâ (sic).
Dans la langue moderne, les finales kâ, nâ, Ira sont inter-
changeables. Le Merina Untikà, submergé, par exemple,
répond aux finales dialectales suivantes :
*
/ Antanosi,
•' «;•* «
I Antefasi,
l Antemuru,
lenlinâ \ Bctsimisaraka,
leijtin ) Maruantsetra,
leijtin ) Mavurungu,
leijli I Ranumena,
I Sainte-Marie,
\ Tanala.
%\Z CHAPITREV

Le Merina fasikât sable, à ;

f i'V I Autambahwaka,
fi'kê i Antanosi,
f i' â I ^ls,k°>
y .'. j Betsileo Arindfanu,
f , I Sakalava N«K,
JaSl I Sakalava N-O.

Le Merina liilxilikâ, genou, à :

Antankara»
Betsileo d'Ambalavow,
Betsimisaraka,
...r«,.,n, IAntambahwaka,
Be/anuzanu,
IttbaUki Sainte-Marie,
Sihanaka,
Tanala.

La finale Merina Ira répond répond a :


i Betsileo : sukakâ,
sttkatrâ, tortue = \ — sukasâ,
( Antanosi : lsukakâ.

t m ^ . . tourbe
, =* \ Betsileo : afukakâ.
fa
J ' tri),
pu { A . .. i . , .
f Antanosi : fumputsi.
. , , 4 .. - I Sainte-Marie : Ixttsakà,
*•"*""'• PJle Sakalava N-O : /.M*.
j
1
Betsileo f mafeykt,
— IAntankara
. Menabe )
...,vv....,
I Antanosi ) e , .
I Sakalava N-O i""^'rf-
LES FINALESh, na, tra 233

Le caractère interchangeable des finales se manifeste à l'in-


térieur même des dialectes. Le Merina possède les doublets
suivants :

dudukâ-duditnâ, pressé ;
kumykâ'kumynà
7 i . . .
t ni * j gémissements, » pleurs;
r »
ktimyueykâ'kumyueyna f
kurudurudu-kurudundrudunâ = rttdii-rudttnâ -f- préfixe ht,
bruit des pas d'une foule ;
truakà, jaillissement de la boue — truatrâ, bond, saut.
Ces exemples qui pourraient être multipliés, semblent
confirmer l'opinion générale d'après laquelle les finales kâ, nâ,
tra sont des thèmes suffixaux arbitrairement ajoutés a un
radical quelconque. M. E.-F. Gautier les considère comme
des « terminaisons euphoniques ' » et constate que les dia-
lectes Sakalava et Merina « dont les racines sont généralement
dissyllabiques, les allongent fréquemment à trois syllabes, au
moins en apparence, par l'adjonction de ce qu'on pourrait appe-
ler un paraplx vocal (kâ, nâ, trâ) qui disparaît d'ailleurs à la
moindre crase, à la moindre nécessité euphonique * ». La der-
nière partie de cette citation fait allusion aux composés du
type : hudi'ka^u = hudilra -f- ba^u, lava-batu = lavaka -f- valu,
ana-mami'= aitaita -f- mami, dont le premier élément est apo-
cope en vertu de la loi de sandhi. Cette constatation n'établit
en aucune façon le caractère indépendant, la valeur de simple
terminaison euphonique de -kâ, -nâ, -trâ : ces finales font, au
contraire, partie intégrante du thème radical. En effet, au Malais
lailit le Merina ne répond pas comme l'indique Gautier, par
lani -f- trâ, mais par lanit -f- vibrante -f- voyelle. Laniirà est
un phonème qui n'a pas de formes dérivées. Si nous prenons

1. LesHova sont-ildesMalais ffourti. Asiatique, mars-avril 1900, p. 281.


2. Ibid., p. 286.
234 CHAPITRE V

pour exemple Mal. rabit, nous constatons que le Merina y répond


par ravit + vibrante-{-voyelle, c'est-à-dire naîtra, passif ruvib
ina. La finale malaise / est donc incontestablement représentée
dans le thème radical malgache correspondant et dans toutes
les formes à suffixe dont ruvitra est la forme première. Ce
fait apparaît mieux encore dans les thèmes à finales interchan-
geables. Au Merina leijlikâ répond la forme dialectale orien-
tale Icntim). La plus correcte de ces deux variantes doit nous
être indiquée par le passif à suffixe et Pétymologie. L'ijlikîi et
kutinà ont un unique passif : tei,ite*lt-aiià. L'infixé h appelle
une finale radicale ka, donc lentikà < Mal. latttab. Leuth),
leijtin, leijtinâ sont, par conséquent, des variantes malgaches,
c'est-à-dire dçs variantes dialectales qui ont pris naissance à
Madagascar même, du thème initial lentikà. Mafeylrà, en
graphie usuelle mafaitra, et ses variantes se réduisent aux
trois racines fcytrà, feyki, fcylsi, amertume. Les deux pre-
mières ont chacune un dérivé : bafeykl = ha -\- feyki qui ne
fournit aucune indication utile, et Ixtfey-r-atiâ = Ixt -\-failrà
+ ana. L'infixé r de -r-ana répond régulièrement à r final ou
à r final malais : feytrâ <.fayirà <.fa-i-trâ < Mal. pabit. Cette
étymologie indique en même temps que le feytrâ moderne
est la forme dissyllabique diphtonguée d'un ancien trisyllabe
monophtongue (cf. Flacourt : mafailse, sub verbo amer) qui,
en dernière évolution, a abouti à un dissyllabe monophtongue
dans certains dialectes de l'Est :
Mal. pabit = Malg. fa-i-trâ, faytrâ, feytrâ, felrâ.
Le cas de fasikà-fasiaâ est un peu plus compliqué. Ces deux
variantes qui répondent au malais pu sir, possèdent chacune
un passif ifasikâ > fascina, fasinâ > fase-n-inâ. Ni l'éty-
mologie par le malais, ni les passifs ne fournissant d'indica-
tion satisfaisante, il y a lieu d'élargir les recherches et de
consulter le vocabulaire d'autres langues du groupe malais.
Le Tagal pasig, bord, rivage, répond exactement au Malg.
LES FINALESka, nâ, Ira 33S

fasikâ. C'est donc ce dernier thème qui représente la forme


initiale àomfasinâ est la variante dialectale, lelatrà et lelakâ
< Mal, djilat ont un unique passif kla*f~inâ, dont djilat
ne peut nous expliquer l'infixé -/ ; mais il est attendu d'après
le Dayak djelap, L'évolution complète est donc la suivante ;
Dayak : djelap, Mal. djilat, Malg, lelatrà, variante dialectale
Merina ; lelakâ.
CHAPITRE VI

L'ACCENT TONIQUE

Le thème radical malais est généralement paroxyton. Font


exception à cette règle les phonèmes qui présentent un ptpft
= «' en pénultième ouverte : ils sont oxytons. Ex. : râla,
tilâr. Il y a désaccord sur la place de l'accent pour les dissyl-
labes qui présentent un pJpèt en syllabe initiale fermée.
« Certains auteurs, dit M. Brandstetter, le placent sur l'ini-
tiale, d'autres sur la finale (cf. les grammaires de Van Eck,
1893, p. 27 et Gerth van Wijk, 1890, p. 46). Quoique je
n'aie pas du malais une connaissance exclusivement livresque,
je ne me hasarderai pas à me prononcer '. »
En Malgache, les thèmes radicaux quadrisyllabiques sont
proparoxytuns ou paroxytons :
bakiiraka, gros et mou,
aijtsitMra, action de fortifier la poterie.
Los thèmes radicaux trisyllabiques sont généralement pro-
paroxytons, quelquefois paroxytons, très rarement oxytons :

ânaka, enfant, atiidi, oeuf, papakl, huître,


biiditra, peau, valâla, sauterelle, kaîaîô, cancrelat,
lànana, main, tan au a, village.

1. Be{iebuiigen,p.19.
L ACCENTTONIQUE 337
Les thèmes radicaux disyllabiques sont généralement paro*
xytons, très rarement oxytons :
////, foie, ali, ici,
âri, rate, ari, là-bas,
faut, plein, uiiU, don.
Tous les monossyllabes sont accentués :

/v, grand, lô, pourri,


ta, vrai, //, délicieux.
L'accent tonique des paroxytons et proparoxytons coïn-
cide toujours avec l'accent temporel; en d'autres terme*,
toute voyelle initiale ou médiale accentuée est également
longue :
ànaka attidi,
t<hm mi, tanâna,
flutt, âri.
Ainsi que beaucoup d'autres langues, le malgache n'admet
pas de finales longues. Comme conséquence de cette loi, les
oxytons sont des thèmes à finale brève accentuée : papakl,
unit, be.
En résumé, les thèmes radicaux malgaches sont, au point
de vue de l'accentuation, soumis aux règles suivantes :
Ie La voyelle accentuée des thèmes proparoxytons et paro-
xytons est longue et tonique par coïncidence de l'accent
tonique et de l'accent temporel. Toutes les autres voyelles du
thème radical sont brèves :
bâkùràkâ, ânàkâ, tin,
àntsùlxîrii, bfiditrà, fiait,
vâlâlâ,
2° Lorsque l'addition d'un suffixe fait passer l'accent
2 $8 ÇHAHTRE V»

tonique sur la voyelle suivante, celle-ci qui était brève atone


au thème radical, devient longue et tonique. Cette accentua-
tion nouvelle entraîne le changement de la longue tonique
du thème radical en brève atone :

àulstïbàrâ -J- ina rs âçtsiîlxtràlnâ,


ânàtrà -j- ina 35 ilnArlnà,
ârâkâ + ina = àrâblnà,
dtftbùiiâ -f- ina =s diitbùiiinâ,
ûmpàil -f- ina ss ûmpàltuà,
âsâ -f - ina =: àsàlitâ,
finit -f- ina zsfiaAlnâ.

3° Les thèmes polysyllabiques redoublés et les mots


composés ne conservent l'accent tonique que sur le second
élément de la forme redoublée ou le dernier élément du mot
composé. Toutes les autres voyelles sont brèves :
âkâ + âkâ 5= âkâkâ^ hésitation ;
pikâ + pikâ = pïpftâ, sautillement ;
ràvâ + ravit = ràvurâvit, joyeux ;
Mtnikà -\-lx\traka zs, IxttrâÛtrâkâ, fierté;
sàmpitnîl -f- sâmpitnâ =s sâmpûijtscimpnnâ, empêchement ;
àntsïilktrà -f- ctnlsulxlrà ss âijtsiihàrâijlsiMrâ, action de
fortifier légèrement la poterie.
I#tf -f- (î/« == W4/iî, langue de feu ;
/t/fwfl -f- #v///râ = filnnâtjtttrâ, un vieillard ;
tùitgittrâ + JhffAl= titngitlr*t1mb"t, phd de boeuf;
fyîï/râ -f- <tî/</r/i= èfâtr'âijdrû, quatre jours ;
andriânii -j- tnâshiâ -f- vàlttnâ = àijdrtâmâshtâvâlitnâ,
nom d'un roi.

En malais et en malgache, les préfixes et infixes ne modi-


fient pas h quantité du thème radical :
L'ACCENT TONIQUE 239
Mal, s Aral, écrit; mêfiArat, écrire; tèwAral, être écrit; pèittU
rat, écrivain ;
bënâr, vrai; bër-lvitâr, être vrai ; mêiihlvuâr, vérifier;
titrait, descendre ; Hm-Arun, descendant ;
gctâr, tremblant; g-um-ilâr, trembler,

Malg. sAralra, écriture ; manitratra, écrire ; mampanAratra,


faire écrire;
umè, don ; maiiumé, donner ; mampanumê, faire donner ;
là, négation; maijdâ, nier; mampaydà, faire nier;
tâni, larmes ; t-um-àni, qui pleure.
Dans les deux langues, le suffixe fait passer l'accent tonique
radical sur la voyelle suivante. En malgache, la voyelle
longue accentuée des paroxytons et proparoxytons devient
brève atone; celle des oxytons conserve l'accent, et devient
tonique longue. Cette dernière constatation montre très net-
tement la tendance de la langue à ne pas admettre de finale
longue :'
Mal. sAral sttrât-an, écriture;
minitrat pihurâl-an, action d'écrire.

Malg. sAralra -\- ana "= sttrâtana, être écrit ;


ma mira tra -\-anaz=:fanurâtana, action d'écrire ;
vâki -f- ina = vakiita, être brisé ;
urnt +tna := it'nhta, être donné ;
maiitime -\- ana zzzfanumeXana, action de donner ;
là + ina = làvina, être nié ;
maijdâ-{- ana zzzfaijdâvana, reniement.
Les trisyllabes proparoxytons à i média! bref atone au
radical, changent cet ï en ï long tonique aux formes à suf-
fixe :
âlllrâ +ina =i alertait,
sfclkà -j- ana *= sëséfxlnâ.
24O CHAPITREVI

Quelques thèmes proparoxytons et paroxytons à diphtongue


pure ay, ey (ai en graphie usuelle) longue tonique changent,
dans le même cas, leur diphtongue tonique en monophtongue
1?brève atone. Lorsque la voyelle radicale suivante est un ï,
elle se transforme au passif en e long tonique :
kâykllrâ, kfykllià -f- iiia=zkèker"tnU,
akàyki, akéyki -\- ina s= àkfkenà',
làyià, lêyiâ -f- ina ~ te\àti)à.
Certains dissyllabes paroxytons à diphtongue ay, ey tonique
pure, conservent, dans le même cas, l'accent sur la pénul-
tième, mais changent la diphtongue en è ;
niâyka, méyka -f- ina zsz mêlûnâ,
pâyka, péyka -f- ina ==: péblnû.
Les diphtongues nasales se maintiennent, au contraire,
intégralement aux formes à suffixe :
a'yitga (graphie usuelle : aingà)-J- inazzzayngàhtà,
fayïigana (Jamganà) -f- ina zzzfayngclnlnâ.
Les proparoxytons qui présentent a ou u aux trois posi-
tions, se prononcent : initiale longue tonique, médiale brève
et finale chuchotée ou sourde :
ànâkâ tâijdfitkit
kh'ànâ vftiiïilii
vârâlrâ mâlitlfù
varàlsâ htlhittsit.
A la médiale des proparoxytons, / et u s'amuissent complè-
tement entre à, i, à et la finale a ou oe qui devient sonore par
suite de l'amuissement de la pénultième, au lieu d'être sourde
ou chuchotée comme dans les exemples précédents :
graphie usuelle : lâvina, graphie phonétique : làvnà,
L'ACCENTTONIQUE 341
mtHiiia iitàsniï',
k'isina *àsii(i, àindé,
marina intima,
Alaiia iMnâ, iVutë,
sAruita iùrmr,
. .
* * ~* i Merina : Agiota, ngtyioe,
/ Betsileo : ngîjmï.
Il est intéressant de constater que les médiates du thème
radical, qui disparaissent dans la langue parlée, vont reparaître
et devenir longues toniques par l'addition d'un suffixe :
marna -f- ina ss Ixl-iiiarinlnâ,
'Asiuv -j- ina ss: 'âsînïnà,
iihiluoe -j- ina = Ixt-mâiininà,
Agiota -j- ina = Agltfirinâ,
SAnuv -f- ana zzzft-sïiiunânà.
« Afin de permettre la comparaison, dit l'abbé Rousselot,
j'ai mesuré quelques mots Merina pour la durée et la hauteur
musicale. Sans rechercher une rigueur absolue que le genre
d'inscription adopté ne comporte pas, j'ai essayé de ne
prendre que la voyelle seule séparée de l'explosion de la
consonne précédente. Avec des tracés aussi réduits, la certi-
tude manque sur ce point; mais je me hâte d'ajouter que
l'erreur ne peut être grande et doit être considérée pratique-
ment comme nulle. La durée est exprimée en centièmes de
seconde. Pour la hauteur musicale, je me suis borné à compter
les vibrations qui se trouvent dans une partie moyenne de
la voyelle pendant un demi-dixième de seconde et j'ai ramené
tous les chiffres à l'unité de temps, à la seconde. Je n'indique
donc qu'une hauteur moyenne, mais cela suffit tout à fait
pour l'objet que je me propose. Voici les mots que j'ai
mesurés : .?
—>PboHJliqiteuulay&tiMlgafbf.
G. FERRAXD. 16
242 CHAPITRE VI

DURÉE DES VOYELLES HAUTEUR MUSICALE


EN CENTIÈMESDE SECONDE VIBRATIONSPENDANTUNE
SECONDE

gà-ga gà-ga
A 18 9 280 216
B 15 10 300 200
C 33 9 300 200

mâ-mi inà-nti
A 19 12 320 240
B 16 29 280 200
C 46 11 340 210

ây-lsi âij-tsi
A 15 12 300 240
B 17 13 360 214
C 48 15 340 260

titij-dra tt'uj-dra
A 14 8 320 200
B 8 12 330 214
C 38 14 360 220

tsà-nga-na tsâ-itga-na
A 8 6* 10 280 200 200
B 8 7 12 320 280 200
C 19 9 10 320 240 200
maij-dl-lkt maij-dê-ha
Au u 15 240 300 200
B 4 14 14- 280 360 240
C 14 28 14 320 360 240
L ACCENTTONIQUE 243

pa-pâ-iigu pa-pâ-itgu
A 8 18 18 240 320 200
B 7 13 12 280 360 220
C u 24 ? 280 320 o

inpam-piâ-na-lra mpam-piâ-na-tra
A 10 u 77 260 280 220 200
B 10 8 60 200 320 240 o
C 18 15 10 o 280 320 240 6

« Si l'on désire mettre des notes musicales sur les chiffres


ci-dessus, je rappelle que 200 = le contre-sol^ de la voix
d'homme; 213 = la, 222r= lat, 240 = si, 256 = «/grave
de la voix d'homme, 288 = ri, 300 = ri if, 320 = mi, 333
z=zini%, 355 -zzfaï. La différence de durée pour C entre la
voyelle accentuée et l'atone finale est telle qu'elle explique à
elle seule la moindre stabilité que nous avons observée dans la
finale. Cette raison ne vaut pas pour B, loin de là : la tonique
est plus courte chez lui que chez A, et l'atone est plus longue.
Mais nous pourrions bien avoir aussi affaire à une cause
d'ordre harmonique, car la différence d'acuité entre la tonique
et l'atone est toujours plus petite chez A.

DIFFÉRENCEDE HAUTEURENTRELA TONIQUEET LA FINALE

gàga ma mi ântsi ttindra


A 64 80 60 120
B 100 120 144 116
C 100 130 80 140
isâitgana maijdilxt papâitgii mpainpiânatra
A 80 100 120 80
B 120 120 140 80
C 120 120 80
244 CHAPITREVI
« Pour le dernier exemple, la comparaison ne se fait pas
bien puisque la dernière voyelle n'est pas la même chez A et
chez B, C. Si l'on comparait -pia- avec la voyelle suivante,
nous retrouverions une différence entre A et les deux autres
sujets, soit 60 au lieu de 80. Enfin, nous remarquerons que
la prolongation de durée dans une finale, comme on l'observe
chez B, ne nuit pas à sa qualité d'atone ; en effet, le son va
en mourant et se réduit à une très faible intensité ' Sans
vouloir entrer pour le moment dans les détails que réclame
l'étude de l'intensité, je me bornerai à faire remarquer (en ce
qui concerne le Betsileo) :
« i° Que la différence de hauteur musicale entre l'atone
et la tonique est considérable :
dt-di vit-vu
600 440 600 400
bi-bi ké-ta-ka
600 400 560 560 400
« On voit que le ton a été très aigu, car 400 = sol & (le
médium de la voix d'homme), 440 = la & (environ), 560
= réb 3 (environ), 600 = rè%%;
« 2° Que la longueur moyenne des vibrations, mesurée en
millimètres, a été :
dl-di vt'wu
0,20 0,27 0,20 0,33
bl-bi ké-ta-ka
0,30 0,33 0,20 0,20 0,33
« 3* Que l'amplitude également mesurée en millimètres,
a été :

1. Loe.cit.,p. 21-23.
L ACCENTTONIQUE 245
dl-di vit-vu
0,80 0,20 0,68 0,12
bl-bi ké-ta-ka
1,20 0,20 0,56 0,26 0,12
« 40 Que le rapport de l'amplitude de la vibration avec sa
durée est d'environ :
di-di vit-vu
40 0,74 34 0,36
bl-bi ké-ta-ka
600,60 26,10,740,36
« ce qui peut se ramener à :
di-di vit-vu
'
55 1 94 1
bl-bi ké-ta-ka
100 1 74 2 1
expression approximative de l'intensité relative des toniques
par rapport aux atones. Comme vérification expérimentale,
j'ai fait répéter le mot /'//'/ dans la cour intérieure du
Collège de France, long boyau d'environ 70 mètres de long.
Or, le premier / a été très bien entendu d'un bout à l'autre et
l'aurait été bien plus loin, tandis que le second n'a été net
qu'à une distance de deux mètres. J'ai voulu renouveler la
même expérience pour vt'tvu : le premier A était parfaitement
entendu à 70 mètres ; jusqu'à quelques centimètres, il m'a été
impossible d'entendre autre chose que vuv '. »

t. ÎJOC.cit., p. 79-81.
CHAPITRE VII

FORMATIONS VERBALES ET NOMINALES

La formation des verbes présente, dans les deux langues,


des analogies et quelques divergences.

I. VERBESTRANSITIFS

En malais et en malgache, on forme des verbes transitifs


à l'aide des préfixes :
Malais : Mi, Mén
Malgache : Ma, Mail, Mafia
Merina : Ma, Man, Mana.
Dans les deux langues, la préfixation de mèii et maii-raan à
des thèmes radicaux commençant par k, t, p, S-s, entraîne
l'aphérèse de la consonne radicale initiale. Les radicaux malais
à /initial suivent quelquefois cette règle; les racines malgaches
à ts et/ initial la suivent généralement, celles à tf initial ne la
suivent qu'exceptionnellement :
' Mal.
Mènaran, arranger, de karatt, arrangé;
Mena la. parler, de kàta, parole;
K Malg. Maùckilfâ, mordre, de kekitfâ, morsure;
Maùatl^akad^a ) avoir soin, dekad^akadia,
Mer. Manad^akad^a I soin;
Maneykilrâ, mordre, de keykitrâ, morsure;
FORMATIONSVERBALESET NOMINALES 247

Mênambal, lier, de tombât, lié;


Minarttb, placer, de tartth, placé;
Malg. Maiiambi ) , , , ..
MananM loUCr* de """*'' gaSes;
\
Maiteri \ . . . . ,
. serré.
IMal.
,, j presser, de Un,

Mal. Mémilib, choisir, de pilih, choisi;


f
\ Mimtikul, frapper, de pttkttl, frappé ;
P Malg. Maniitilrâ, exhiber, de puitrâ, action d'ap-
paraître ;
( Mamittrakâ, renverser, de ptttrakâ, tombé.

[ Mal. Miitanlap, manger, de santap, mangé;


1 Mena mpi il, couvrir, de sampul, couverture;
„ — >, Malg. Ma iia sa ) . , . .
S Si \f \ Iavcr» de insu, sa sa, lavage;
I Maftan ) . . , . .
I M \ condamner,dej<ïw,M^i,amende.

/ Mal. Mënéatxtri, chercher, de Safari, cherché;


J Miiiéttrah, verser, de êurah, versé ;

***•prisî
M^S !prendre'de
t \
I Malg. Manindfi ) , . , .
presser, de/w/^«, pression;
I Maniijdri |
I Maiiiijd^ara ) détailler, de ts induira, ac-
» Maninduira I tion de détailler.

( Malg. Maintinttfubu, planter, de tftibutfubti, ac-


Tft j tion de planter ;
( Mailutfakâ, épuiser, de Ifulfaka, épuisé.
P \ Malg. Mamana, chauffer, de fana, chaleur ;
( Mûinalro, mesurer, de fuira, mesure.
248 CHAPITREVII

Parallèlement à la double forme verbale malaise mênc'apey-


miiiapey = tnia + éapey, certaines racines malgaches à / et ts
initial possèdent une double forme verbale active à préfixes
man et niait a. Celui-là entraine l'aphérèse de la consonne
radicale initiale ; celui-ci .ne fait subir aucune modification au
thème radical :
un paquet, de tambinà,
Manambinâ j aider à soulever
Manalanibinâ \ aide;

de tampinâ,
M t h' a S boucher, bouché;

Manttbukâ | plonger quelque chose, de tsitbttkâ, action


Manalsubtikà \ de plonger;

,, , ., . { flamber, de tsululsttltt, action de flamber.


Manatsttltttsttlu )
Les racines malaises commençant par d, dj, g, b conservent
généralement leur initiale à la forme verbale en min; les
racines malgaches commençant par d, d{, g, b, v conservent
ou perdent leur initiale à la forme verbale en man :

Mindeiîar
) , , . ,. ^ ,
«» . 1 entendre, de deùar, entendre
- ;
Mineitar)
Mêndapat, trouver, de dapal, trouvé;
Malg. Maijdistt, faire des fautes, de distt, faute ;
Mandtitra, brûler, de dtttra, action de
!Mal. brûler.
Mindjadi, devenir, de djadi, devenu ;
Méndjilan, attendre, de djilait, attendu;
Malg. Matjdqtka, donner des étrennes, de dytka,
étrennes ;
Mandat!ttkâ, introduire, de dyilukâ, ac-
iMal. tion de passer par un trou.
FORMATIONSVERBALESET NOMINALES 24$

Miûgadey, mettre en gage, degadey, gage;


Miilgttliù, rouler, de galiii, roulé;
Malg. Mançebi, serrer, de gehi, action de serrer ;
iMal. Màiigedxa, serrer, degedxa, action de serrer.

Les thèmes radicaux malgaches à g initial ont générale-


ment, à côté de la forme verbale en man, une seconde forme
verbale en m an a qui est aussi fréquemment usitée avec le
même sens : maitgem-managehi, maiigedxfl'inanaged^a.

Mèmbantah, disputer, debantah, dispute;


Mëmbtinuh ) . . . ,
,uer' dc *"""*' tué;
Mlmumé j
Malg. Mambabu ) . , .
M h S caPturer*"ebaba,prisonnier;
Mambttsibusikâ } dévorer, de busibusikâ,
!Mal. Mamnsibttsikâ ) action de dévorer.

v l Malg. Mamaii, répondre, de vali, réponse;


f Mamaitgi, visiter, de va Agi, visite.
Les racines malaisés commençant par m, », n, il prennent
le préfixe mi au lieu de mitl; parallèlement, les racines mal-
gaches commençant p.ir /;/, /;, », iig prennent les préfixes ma,
maita-mana au lieu de man. Dans les dialectes non-Merina,
les racines commençant par un n pur, font alterner leur ini-
tiale avec A :

Mal. Mëmatrey, sceller, de matrey, sceau;


Mimuwat, charger, de mttwat, chargé ;
«,
M Malg. MaAamena ) . ,
Mammcm » '0Uglr'de """".• roUge;
MaAamamtt ) ., .
,, [ soûler, de ma mu. ivre;
Manamamtt )
250 CHAPITRE VII

Méniley, apprécier, de niley, prix;


Minatiti, attendre, de nanti, attendre ;
Malg. MaAara \ avoir. efroid,
., , , ..'
de nara, froid;
w i
Manara )
MaAattt ) teindre en rouge, de nota, arbre
IMal. Manalu i à teinture rouge.

^. j Mal. Miiiala, enflammer, de ïiala, flamme;


I Mêitaiii, chanter, de Haïti, chant.
( Mal. Menai)a, bâiller, de natta, bâillement;
Ni MiAawum, rugir, de Aawttm, rugissement ;
( Malg; MaAilu, souffrir, de Ailtt, souffrance.
; Malg. MaAaAgita j friser les cheveux, de Agita,
s.~ ) Manaiigita ) crépu;
1 MaAaAgi{inà \ noircir, de iigi\inâ. très
Manangt\inâ j noir.
Les racines malaises commençant par /, r, w prennent le
préfixe mé. Les racines malgaches commençant par /, r, o-tt
prennent, au contraire, le préfixe mait-man. Conformément à
la loi de sandhi malgache, / et r alternent respectivement avec
d et dr :
l Mal. Milambal, tarder, de lambat, lent;
préparer, de lafikap, prêt ;
Malg. Mat/dafi, acheter en gros, de lafi, action
d'acheter en gros ;
Mandand{a, peser, de laijd^a, action de
iMilaAkap, peser.
Mêrombab, détruire, de rombab, détruit;
Mirttsab, ravager, de rttsab, ravagé;
Malg. Mandrakulrâ, recouvrir, de rakulrà, cou-
vercle;
iMal. Maijdritra, dessécher, de ri tra, desséché.
FORMATIONSVERBALESET NOMINALES 25 I
( Mal. Mëwarlakan, rapporter, detvarla, rapport;
.v
( Mêwasiyalkan, tester, de wasiyai, testament;
Matiora ) ., . , . . .
M«««m»ai,lPleU,'<ie,'ra'"ra"*'Plu,e;
Maiiova \ changer, de ova, uva, action
!Malg. Maituva j de changer.
Mal. mtAwaris, hériter, de waris, héritier, fait exception à
la règle.

Les racines commençant par une voyelle prennent en malais


le préfixe mëit, en malgache, le préfixe maA-man :
Mal. Méitayab, tamiser, dé ayab, tamis;
Miiiagah, conjecturer, de agab, conjecture ;
Malg. MaAarakâ ) accompagner, de arakâ, action d'ac-
Manarakâ j compagner;

%* t ( enlever, de ala, enlèvement.

Mal. Mineliii, pencher, de eliA, incliné ;


Mèitendap, se dérober, de endap, caché ;
Malg. Maitefa \ c . , e + .
UaJ/a {&».**».«*;
Maileli ) , , , ,. ,.
M .. \ répandre, de eh, dispersion.

Mal. Mèniriil, suivre, de iriii, derrière ;


MêAisi, remplir, de tsi, plein ;

Malg. MaAiii ) !•,••• . t


Ma " \ mettre» "e ****m* actlon de mettre;
Maiiilii )\ •
jde .. action j
. rompre, tttt, de rompre.
M
252 CHAPITREVII

Mal. MêAoloboloban, tourner quelqu'un en ridicule, de oto-


bolob, moqué;

MlAukup, parfumer, de iikup, parfum ;


MëAinvab, beugler, de uwab, beuglement ;
Malg. MaAompa ) . . . , L ...
,nJuner> de mPa> '""t" 1' ,nJurc >
Mamtiiipa \

pécher' de '"I, ula' faute* :


Manula \
Les racines malaises commençant par b prennent le préfixe
mëii avec chute ou maintien de l'initiale. Les racines mal-
gaches commençant par b prennent le préfixe man-man. Vb
initial est généralement aphérèse ; il alterne quelquefois avec
g en Merina :
Mal. Mëiilxtpus, effacer, de baptis, effacé ;
Mèiibadap | se mettre en présence de, de Ixtdap,
MëAadap | en face ;

Malg. MaAadiiiu ) ... , , ... . ... ,,.,


Ma" \ OUD»er» de hadinti, badina, oublié ;

MaAali \ creuser, de hali, hadi, action de


Maitgadi ) creuser;
Maitalatfà ) . . , . . . .
v0,er' Je **"*• vo1-
MMgalatr» \

IL VERBES TRANSITIFSET INTRANSITIFS

En malais et en malgache, les préfixes mëii-maA-man et


bër-mi donnent à la même racine : ceux-là le sens transitif;
ceux-ci le sens intransîtif :
FORMATIONSVERBALESET NOMINALES 253
' '
Mal. Mclanlak, enfoncer ) . . . c . c ,
n, . , / rfixant [ de lantab, enfoui, fixé ;
Bêrlantab, )
Malg. Mandaitikâ, enfoncer dans ) de leijtikâ, plongé, en-
Mileijtikâ, être plongé dans ) foncé ;
Mal. Mëmbalib, retourner ) . ....
„, . .., se retourner [ de balte, retourne;
Bërbaltb, )
Malg. Mamadikâ, tourner ) de vadikâ, changement de
Mivadikâ, se retourner ) côté;
Mal. MëAganlttii, pendre 1 . . . ,
n» »
. . être i ï de gantitii, ' pendu
* r ';
BërganluA, pendant | ,<
Malg.° Mananttinà,
.... . .suspendre
r ,
)J i » . ,
. dehaijttmâ,suspension;
r
Mtbaijlunâ, être suspendu )
Mal. Mëiigttliii, rouler ) . ... ,,
»r/,/,V),quiroule|,1^"/,A'r0ulé;
Malg. Mantidinâ, faire tourner | de hudinà, tournoic-
Mibiidiua, tourner sur soi I ment.

III. VERBES CAUSATIFS

Le causatif se forme en malais, en préfixant à la racine le


préfixe mèn ou le double préfixe mêm-për et en suffixant dans
les deux cas l'affixe kan :

Mëmbalikkan, faire retourner, de balib, retourné ;


Mëiiganttiiikan, faire pendre, de gantait, pendu ;
MëitguliAkan, faire rouler, degttliA, roulé;
Mëndjalankan, faire marcher, de djalan, route.
Mëmpërlantahkan, faire établir, de lantab, établi ;
Mcmpërltiwakan, faire vieillir, de ttttva, vieux;
Mëmpêrtuttdjtibkan, faire produire au jour, de tttndjttb,
montré ;
254 • CHAPITREVU

Mfmpërdiyamkatt, faire habiter une demeure, de diyam,


demeurer.
Aux affixes causatifs malais mèA-kan et mënpër-kan, le mal-
gache répond respectivement par mampan-mampan et mampi :
Mampamadikâ, faire tourner, de vadikâ, rebours;
MampaAatjluitâ, faire suspendre, de hanlttnâ, suspension;
Mampaijdetjlikâ, faire enfoncer dans, de lentikà, plongé ;
Mantpaijdefa, faire lâcher, de lefa, action de s'échapper, de
fuir;
Mampi-vadikâ, faire se retourner ;
Mampi-hatjttinà, faire être suspendu ;
Ma/upi-leijtikâ, faire être plongé dans ;
Mampi-lefa, faire fuir. .,

IV. VERBES RÉCIPROQUES

Les verbes de réciprocité se forment, en malais, soit à


l'aide de l'affixe mëii en fonction d'infixé qui se place entre la
racine redoublée, soit en préfixant bër et en suffixant an à la
racine également redoublée :
Gigit-mëii-gigil, se mordre réciproquement, de gigit, mordu;
TindilHitënindib, se presser réciproquement, de tindib,
pressé;
Piiknl-mëintiktil, se frapper réciproquement, depukttl, frappé;
TtiltiA-mëntiluA, s'aider réciproquement, de lulttii, aide.
Bër-bunult-bututh an, se tuer mutuellement, de btintih, tué ;
Bër-bantah-banlab-an, se disputer ensemble, de bantah, dis-
pute;
Bër-lari-lari-an, courir çà et là, de lari, courir;
Bër-lililj-lilib-an, qui coule continuellement, de/////;, coulant.
Les verbes de réciprocité se forment en malgache en pré'
fixant à la racine ntifathniifan :
FORMATIONSVERBALESET NOMINALES 255
Mifamitakâ,setrompet réciproquement, de fitàkâ, tromperie;
Mifamunu, se tuer réciproquement, devttntt,action de tuer;
Mifaijdaijd^a, se peser réciproquement, de laijdça, action
de peser ;
MifaAhjdfi, Mifaniijdri, se presser réciproquement, de ts'tn-
dri, pression.

V. VERBES FRÉQUENTATIFS

Les verbes fréquentatifs se forment en malais et en mal-


gache en préfixant mëA, maii-man, à la racine redoublée :

RACINE VERBE SIMPLE VERBE FRÉQUENTATIF


Mal. Djëliit, regardé; MëAdjëliii, MëndjëliùdjëliA,
regarder; regarder de
tous côtés ;
Këlip, clignote- Mëitgëlip, Mëitgëlipgëlip,
ment des cligner; clignoter;
paupières;
Gigif, mordu; Mëitgigit, MëAgigitgigit,
mordre; mordre conti-
nuellement;
Lumpal, saut ; Mëlttmpat, Mëlttmpatlumpai,
sauter; sautiller;
Malg. Haï air à, vol; Maùgai a trâ, MaAgalalralalrà,
voler; voler fréquem-
ment ;
Uijiani, inter- Maitttijtani, MaAuijlanttijtani,
rogation; Mamnjtani, Manuijtanuijtani,
interroger; interroger fré-
quemment;
Z%6 CHAPITREVII

lavu, tombé; Manda vu, Maudavulavu,


renverser; renverser
souvent ;
Voit', réponse ; Mamali, ré- Mamalivali, repli-
pondre; quer souvent.

VI. VERBES PASSIFS

Le passif s'exprime en malais et en malgache :


!• par les préfixes Mal. «//—Malg. a :
Mal. Di'lilxtl, être vu,
Di'pttkttl, être frappé,
Di-tambat, être réuni,
Di'tailkap, être pris.
Malg. A-lalsaka, être placé *,
A-pttka, être heurté,
A'tambatra, être réuni,
A-tana, ce avec quoi on est arrêté.
Les préfixes di et a sont également usités en fonctions de
prépositions :
Mal. • Di-nagëri, à la ville,
Di-rumah, à la maison.
Malg. A-ltilxi, au-devant,
A-mur uni), sur le bord.
Comme le fait justement observer M. Brandstetter, les pas-
sifs Mal..: Di-rantai, enchaîné; Malg. : A-tambalra, être

ï. Dans mon Essai de grammaire malgache(p. 146 et suiv.), j'avais pro-


posé une interprétation différente des verbes â préfixe a-, mais j'ai aban-
donné cette théorie : ce sont certainement des verbes passifs.
FORMATIONS
VERBALESET NOMINALES 2)7
réuni, ont dû signifier initialement : dans les chaînes, dans
l'état de réunion, d'assemblage *.
2° Au passif malais à préfixe ter, le malgache répond par
une forme passive à préfixe ta :
Mal. Tèr-bunah, tué,
Têr-lilhil, vu,
Tër-pitih, choisi,
Tlr-sural, écrit.
Malg. Ta kibukâ, bondé, de kibttkâ, plein,
Ta-kiki, complètement ruiné, de kiki, action
de ronger,
Ta-m-bttliviili, engourdi, de vulivitli, engou;di,
Ta-mura, devenu facile, de mura, facile.

3P I«e malgache possède un préfixe passif tafa auquel corres-


pond phonétiquement seulement le malais tèpèr ;

Malg. Tafa-lalsakâ, être tombé, de latsakâ, tombé,


Tafa-udi, être revenu, de udi, retour,
Tafa-vuri, être réuni, de vttri, réuni.
Mal. Tépèr-oleh, recevoir, obtenir, de la racine oleh.
4° Le malais kena, qui signifie littéralement : loacU, atteint,
affecté, est usité en fonction d'auxiliaire passif :
Kena bisa, être empoisonné, de bisa, poison,
Kena luka, être blessé, de luka, blessure.
Le préfixe passif malgache vtta = Dayak : buab, répond au
malais kena et signifie littéralement aussi : atteint, toticU :
Vtta-clri, être abaissé, de elri, abaissement ;
Vua-iiijdraiiâ, être embarqué, de mjdrauâ, embarque-
ment;
Vtta-suralrâ, être écrit, de suratrâ, écriture.

I. Be\iebungen,p. 34.
G. Fouuxo. — Phonétique
matajo-matgattie. 17
2jS CHAPITREVU

5" Les composés malais ; préfixe ka + racine + suffixe an,


sont usités soit en fonction de substantif, soit en fonction de
verbes passifs :
Ka-bunulf-an, meurtre, être assassiné ;
Ka-djabat-an, emploi, être exercé;
Ka-lihal-an, vue, être vu;
Ka-leilah-an, mitoyen, être au milieu.
Au passif malais en ka—an, le malgache répond par un passif
formé à l'aide des suffixes ana ou ina :
Duru-ana, être incendié, de durit, action d'incendier;
Utupi-aiia, être élevé, de iimpi, élevage;
fja^a-ina, être dit, de layi, action de dire;
Vunu-ina, être tué, de vunit, action de tuer.

VIL LE PRÉFIXEVERBALm.

Le malais offre quelques exemples de formations verbales


obtenues par le changement en m de la labiale radicale initiale :

Makan, manger, de pakan, nourriture ;


Mali, mourir, de pâli, mort;
Merahi, séduire, de berabi, être aimant;
Minta, demander, de pin ta, prière.
Les mêmes formations verbales existent en malgache :

Mali, être mort, defali, cadavre;


Melhtkà, tomber en lambeaux, de velxtkâ, qui tombe en
lambeaux ;
Muni, être jaune, de vu Ai, jaune ;
Mttlikâ, être écrasé en petits morceaux, de pulikà, petit
morceau ;
FORMATIONSVERBALESET NOMINALES 2J9
Mrttrakà,ttte pourri,gâté, depairakà, tombé, dégradé;
Mutsihi, être broyé, de pulsikâ, être broyé.

la; changement phonétique observé à l'intérieur de chacune


des deux langues, s'est produit, dans quelques cas, directe-
ment d'une langue à l'autre. A la labiale radicale initiale ma-
laise, le malgache répond par un m en fonction de préfixe
verbal :
Mal. BëAkob, tortueux = Malg, McAgttkâ, être tortueux;
Pîudjam, emprunt — Miijdrauâ, emprunter ;
Pitlih, revenu — Mali, revenir.
A certains verbes malais à m initial, le malgache répond pjr
un thème verbal commentant également par MI;
Mal. Mândi, se baigner— Malg. Mâijdrtt, se baigner;
Minom, être bu — Mbitinâ, boire;
Mûdik, remonter — MArikâ, remonter
une rivière. une rivière.

Tout verbe malgache transitif ou intransitif se compose d'un


préfixe et d'un thème radical. L'extraction de la racine des six
verbes précédents s'est ainsi faite : pour meAgttka, mâli,
inurika, ni meA, ni mu ne figurant parmi les préfixes verbaux,
il faut nécessairement décomposer ces trois verbes en m -f
hlgttka, Ali =s= Merina : iidi, firika. Le cas de mîijdraiia, ntt-
uiina, màijdru est également très net; il faut décomposer en
m + îijdrana, huma, âijdrtt, ainsi que l'exige l'accent tonique.
Si les deux premiers verbes devaient se décomposer en mi -f-
ndrana, muta et le troisième en man -f- ru, nous devrions avoir
les quantités : uiindràiià, mintiuâ, utàijdni, les préfixes mi et
man, étant toujours atones. Cet argument qui vaut également
pour iiieAgukâ; mâli, inhrika, est absolument décisif. Il serait
donc inexact de prétendre qu'au malais beAkok,pindjant, pulib,
26o CHAPITREVU

maitdi, minciu, iiiudik, le malgache répond par citgttka, iudrana,


ttli, aijdru, huma, urika, par aphérèse de la labiale initiale ma-
laise. Le malgache y répond, au contraire, par les verbes nuit-
gttka, miudrana, mtili=Merina : niiidi, tuandrti, iniuuiia, inurika,
d'où sont extraites les racines précitées par aphérèse de Via
initial qui, en malgache, est considéré comme préfixe verbal.

VIII. INFIXES

Les infixes malais il, cr, êm, uni, donnent à la forme infixée
un sens variable ;
GèlcmbuA, enflé, de gembuA, enflé ;
Têluitdjuk, index, delitndjub, indiqué;
Gèrigi, garni de dents, de gigi, dent ;
Ùêraéab, tout marqué de petite vérole, decacab, piqué;
G cmila n, briller, de gilaii, brillant ;
Têmurun, descendre, de turun, descendré ;
Gumetar, trembler, de gelar, tremblant ;
Gumurtih, tonner, de giiruh, bruit sourd.
Le malgache possède deux sortes d'infixés :
1° uni, ra, ar, er, ri, ni, dont les fonctions sont à peu près
identiques au malais um, cr ;
Tnmuelrâ, demeurant, de lueira, état ;
Tu ma ni, pleurant, de lani, larmes ;
D^aradttnâ, position droite, de dytdunâ, position droite;
Karayijkttnâ, contraction, de kayijkttnâ, contraction ;
Sereijtti, soupirant, de seijltt, soupir ;
Biritikâ, très petit, de bilikâ, très petit;
Purilikâ, petit, de ptitikâ, petit morceau ;
Sttlutikà, crasse, de sttlikà, crasse.
FORMATIONSVERBALESBT NOMINALES 261

2° in, un, ne, te qui donnent à la forme à infixe un sens


passif:
Hineisikà, être remué, de Ixlsikà, agitation ;
Tiuadi, être attaché, de tadi, corde ;
Bantiri, être couné, de bnri, privé de ses membres ;
Vununtt, être tué, de vttnu, action de tuer ;
Funelakâ, futciakà, être crotté, de fittakà, boue.

IX. CONJUGAISON

Le parfait s'exprime, en malais, à l'aide des auxiliaires s'ttdah,


fini, achevé, ou tëlab, passé ; le futur avec les auxiliaires
Ixudab, mait, vouloir :
Présent : radja datai), le roi arrive ;
Parfait : radja lèlabdatait, le roi est arrivé;
Futur : radja man datai), le roi arrivera.
En malgache, le parfait des verbes passifs à suffixe et à
préfixe a s'exprime à l'aide de l'auxiliaire efa et de la particule
nu, ou de la particule nu seulement :
efa nu babiiina i^i, nu babnina i{i, il a été pillé ;
efa nalana (= nu + alana) t\i, nalana t\i, il a été enlevé ;
efa navaliku (jttt -f avaliktt), navaliktt, litt. : il a été répondu
mien = il a été répondu par moi =» j'ai répondu.

Le parfait des verbes relatifs s'exprime à l'aide de la parti-


cule nu :
iimali tut namoAgiaku ou iimali namaûgiakii (=//« + amai)-
giaktt) a{i, c'est hier que je lui ai fait visite.
Les verbes passifs à préfixes vu a, lafa et les thèmes radi-
caux passifs forment le parfait à l'aide de l'auxiliaire efa :
262 CHAPITREVU

efa vua-leiidriiii, il a été désigné;


efa tafa-vari t\i, ils ont été réunis ;
efa vaki i{i, il a été brisé ;
efa resi t\i, il a été vaincu ;
efa hitakit, litt. : a été vu mien = a été vu par moi =?
j'ai vu.
Le parfait des verbes transitifs s'exprime en changeant en u,
Via initial du présent :

mahila al», je vois uahita al», j'ai vu;


mand^ika alx\ je règne naijd^aka aho, j'ai régné ;
inilalsaka i^i, il tombe uilatsaka t\i, il est tombé;
midilra t\i, il entre nidilra i\i, il est entré.

Le futur des verbes passifs et relatifs s'exprime à l'aide de


la particule bu, pleine ou apocopée ; le futur des verbes tran-
sitifs et intransitifs, en changeant en h l'initiale m du présent :
bu babuina iy, il sera pillé;
It-alana t\i, il sera enlevé ;
Ij-avalini, litt. : sera répondu son = sera répondu par
lui == il répondra ;
bit vua-lendri i^i, il sera désigné ;
/;// tafa-vuri t\i, ils seront réunis ;
bu vaki t\i, il sera brisé ;
bu resi i\i, il sera vaincu ;
ralximpitsu. If-amaAgiaktt a^i, c'est demain que je lui
ferai visite;
Ij-abita alx>, je verrai ;
Ihayd^aka al», je régnerai ;
ihilalsaka i{i, il tombera;
b-iditra t\i, il entrera.

Le Petit catéchisme avec les prières du malin et du soir, publié


VERBALESET NOMINALES
FORMATIONS 263
en 1658 sous le nom de Flacourt, contient plusieurs exemples
d'une formation du futur des verbes transitifs et intransitifs
à l'aide de la particule bu employée avec le présent :

p. 54 : afare I» misicbîne (afara bu misikina), après on s'ha-


billera ;
p. 64 : akaityi abi I» mhvari (akand^a abi bu mivurt), toute
la famille s'assemblera ;
p. 100 : zabai I» mahila ($abay bu mabitd), nous verrons.
Cf. également les exemples suivants extraits du catéchisme
malgache-latin publié en 1785 par la Propagande ;
p. 9 : ho manpabita (ha mampahita), (il) fera voir,
p. 25 il» midytra erco, separabuntiir ipsi (sic) ~ /;// minora
irett, ils partageront.

Je n'ai trouvé aucun exemple de formations identiques dans


les textes anciens ni dans les Dialogues malgaclx-l»llandais
publiés par Houtman. Ceux-ci et ceux-là ne donnent que la
forme moderne obtenue par le changement en b de Ym initial
du présent. Bien que les futurs relevés dans les deux caté-
chismes ne soient pas a priori inacceptables, cette forme tem-
porelle ne me parait pas pouvoir être définitivement admise
tant qu'elle n'aura pas été attestée par un texte indigène.

X. SUBSTANTIFS

Le malais et le malgache ont un certain nombre de formes


nominales identiques, obtenues à l'aide de préfixes et de suf-
fixes.
I. Préfixes malais &i, malgache/AI ;
Mal. Katxndab, désir, de Ixndab, désirer ;
Kakasih, amant, de kasih, affection.
264 CHAPITRE VII

Malg. Habe, grandeur, de be, grand ;


Hafubi, brièveté, defubi, court;
Hakeli, petitesse, de keli, petit ;
Hatsara, bonté, de tsara, bon.
IL Préfixes*malais për, pê, pèit, malgaches/, fa, fait-fan.
Les préfixes nominaux për-fi répondent, comme classe, aux
préfixes verbaux bèr-mi; les préfixes nominaux pè-fa, aux pré-
fixes verbaux mc-ma, et les préfixes nominaux pêihfaihfan, aux
préfixes verbaux mëii-maii-man :
Mal. Pcr-buwat, qui est fait, de bër-bttwal, faire ;
Për-salin, habit de rechange, de Ivr-salin, changer.
'
Malg. Fi-la^a, récit, demi-laia, dire ;
Fi-sayna, manière de penser, de mi-sayna, penser.
Mal. Pë-rasa, goût, de më-rasa, goûter ;
Pë-lesa, celui qui dirige une embarcation, de më-lesa,
diriger une embarcation.
Malg. Fa-bita, ce qui se voit habituellement, de ma-hita,
voir;
Fa-lahulrà, manière de craindre, de ma-lulxtlrâ,
craindre.
Mal. Pëiii-bttnith, meurtrier, de mëm-buuith, tuer ;
Pèn-djahit, qui coud, de mën-djahit, coudre ;
Pëïtamun, voleur, de mëïiamun, voler ;
PëA-ttmpat, calomniateur, de mën-umpat, calomnier.
Malg. FaA-ala, Fan-ala, manière d'enlever, de niaA-ala,
maii-ala, enlever; >
FaAnralfâ, Fanuralrà, manière d'écrire, de manu-
ratfâ, manuralrâ, écrire.

III. Suffixes malais an, malgaches : à, an, ana :


Mal. Bunti/f-an, meurtre, debitnnh, tué;
FORMATIONSVERBALESET NOMINALES 26$
Put us-an, conclusion, de puttts, fini;
Suntlj-an, message de sitruh, envoyé ;
TaAkap-an, saisie, de taAkap, pris,

*' chose qu'on de batjliiitâ,


wl'.
Hantuitan :/la \ suspend,
r
susPcns,0"i .
Hwimmui)
Laijdià j
Laijdyin ? la chose portée, delaijd%i, poids;
Ijujdzaiiâ )
lanitnà
'j
Laminait réunion, de lamtnà, réunion ;
Laiiunanà }
Vunità \
Vtinuan \ massacre, de vttnti, action de tuer.
Vuntianâ )


IV. Préfixes et suffixes malais ka—an, malgaches lut- [ an
) ana
Mal. Ka-bunuh-an, meurtre, debuntib, tué;
Ka-lilml-an, vue, de lilxtt, vu;
Ka-radja-àn, royaume, de radja, roi ;
Ka-rtisab-an, détérioration, de rusab, détérioré.

Malg. Halaynà \
Halaynan > paresse, de layna, paresseux ;
Halaynanâ )
Halavâ \
Halavan longueur, de lava, long ;
j
Halavanà )
Hamaymbuâ J
Hamaymbuan > puantéW,» de maymbti, puant ;
Hamaymbttanà )
266 CHAPITREVII

Hasabià \
Hasahian ! courage, de sabi, courageux.
Hasabianâ }

V, Préfixes et suffixes malais pêr — an, pê — an, pëù — an,


malgaches Ï
(.1 iâ ià
— lait
fi— j an,fa—\anjaù-fan
f ana {ana ( ana
Mal. Për-lipat-an, pli, de bêr-lipat, qui se plie ;
Për-mandi-an, bain, de tnandi, se baigner.
Malg. Fiandrianà )/ . . .... ...
.,..,. Itandrianaii * . ' . de miandria,
rovauté, .* mtaijdnan,
. . \
,,. .V miandnanâ, » régner;
o »
Fiaijdrtaiianâ )
Fivttriâ \
Fivurian i réunion, de mivttri, se réunir.
Fivttriauâ )
Mal. Pë-lari-an, action de fuir, de lari,. fuir;
Pë-rasa-an, action de goûter, de më-rasa, goûter.

pi I action de prendre, de ntaka (ma -f-


FaZâ j «*"^Pren<lrei
Fabilà \ '**
Fa bilan j vue, de ntahita, voir.
Fabitattâ )
Mal. Pëni-btiniih'Oit, meurtre, de tnftn-bunttb, tuer;
Pëitasifj-an, amour, de mëAasih, aimer.
Malg. Fanimiuà \
Fa mun ua n j action de tuer, de ma munit, tuer ;
Famunuaiià )
FORMATIONSVERBALESET NOMINALES 267

FaAitijtaitià \ . . « ...
.. . f interrogation, de maAuijlam, ma*
paAiiiitaniaii > ...
-, , . .1I iiuijtani, interroger.
°
lanuiitaniaiià
VI, Toutes les grammaires malgaches donnent la règle sui-
vante : à l'aide de l'infixé p, infixé après l'initiale des verbes à
préfixe ma, mi, man, etc, on forme, en Merina, des noms
d'agent : ma-hita, trouver, mpa-bita, celui qui trouve; mi-layt,
dire, raconter, mpi-laxa, narrateur; imvj-d^tka, régner, mpatj-
d^aka, roi, etc.
Cette règle est inexacte ainsi que le Montre la morphologie
comparée des dialectes malgaches. Dans ce cas spécial, comme
dans nombre d'autres, l'étude du fait morphologique dans le
seul dialecte Merina, a abouti à des conclusions erronées. Le
phénomène précédent observé dans les dialectes anciens et
modernes se présente ainsi ;

VERBE
DIALECTES DIALECTES IDENTIQUE
ORIENTAUX ORIENTAUX MERINA DANSTOUS
ANCIENS MODERNES LES DIALECTES

ompabita ambahita ntpahlta mahîta,


'
ompilâ^a ampilâia mpilâ^a milâ^a,
ompaijd^âka ampaud^îka mpaijd^âka maijd^âka.
Le mécanisme de formation de ce nom d'agent est facile à
reconstituer. Ompabita se décompose en ont + pointa. D'après
la loi de sandhi et la Lautverschiebung, les deux éléments de
ce composé représentent initialement on -\-fahita == an -\-
fahila dans les dialectes orientaux modernes = n < an -j-
fahila en Merina. On > an > n est bien connu : c'est un pré-
fixe nominal (vide supra Vocabulaire comparé sub verbo on).
Fabita,fila{a, faijdxaka sont des substantifs dérivés des verbes
mahita, milayt, maijd^aka. Le nom d'agent en question n'est
268 CHAPITREVU

donc pas formé du verbe à l'aide de l'infixé p, puisque les


autres dialectes répondent au Merina mpa, mpi, mpan par
ompa-ampa ompi-ampi, ompaii-amptiu, mais d'un substantif
dérivé lui-même du verbe et du préfixe nominal on, an, n
devenu oui, uni, m devant /» </, Du thème radical au nom
d'agent, les formes intermédiaires sont les suivantes ;
bita, vu, trouvé ; ma-hita, voir, trouver ; fa-bita, manière
de trouver; on -\-fa-biia z=z ompa-bita > ampa-hita > mpa-
bita, celui qui trouve habituellement, litt. : on, celui qui,/<i-
hita, (a) la manière de trouver ;
lâ^t, action de dire ; mi-lâ{a, dire, raconter ; fi-lâyt, ver-
sion, récit; on-\-fi-lâ{azz.owpHâ{a'>ampi-lâïa>mpi-lâïa,
narrateur, celui qui raconte habituellement, !itt.:tw, celui qui,
filait (fait) le récit ;
lâka, gouverné ; mai,t-d^âka, gouverner, régner ; fay-dyîka,
manière de régner; on -\-fan-dtfkazz:ompaij~d%ika > ampaif-
dtfka> nipan-dzâka, roi, souverain, litt. : on, celui qui, fau-
dtfka, (a) la manière de régner *.
Cette restitution est extrêmement intéressante, car elle
nous permet d'expliquer la formation des nombreux préfixes
verbaux transitifs et intransitifs.
• Classes des
a) préfixes ma et mi.
Thème radical : bita, verbe en ma : ma-hita >fa-bila; cau-
satif : mam-pa-hita == man + fa-bita > fain-pa-bila, forme
parallèle à fa-hita <C ma-hita ; réciproque causatif : mi-fam-
pa-bfta = mi -\-fampabita < mampahila.
Thème radical : lâ^ct, verbe en mi : mi-lâ^a > fi-lâ^a;
causatif : niant'pilait == man -\-fi-j- lâ%t > fam-pi-lâyi;
réciproque causatif : nii-faiii-pi-lâia = mi -{-fan -{-fi -f- la^a

ï. En Merina moderne, Vininitial du nom d'agent tend à disparaître :


pan-d\dka < mpan-d^dka.D'où la courbe einfKiiini{dka> amfcin-dyika>
tnpan-d{dka> pan-d\dka.
FORMATIONSVERBALESET NOMINALES 269
> fî-fam-pi'lâzii ; double causatif : mam-pi-fain-pi-lâ^i ss man

Le paradigme est plus complet pour la classe des verbes en


man.'
Thème radical : %ika ;
Verbe en man : maij-ittfka >fau-d^âka;
Causatif: mani'paihd^àka zs; mai) -\~fau-diaka >fam-pai.t-
diaka, paVallèlement à maijd{âka > faud^âka ;
Réciproque causatif: mi-fam-pav-diâka zsz mi -f- faiit~pay~
d{âka > fi-fam-paiHl^tka ;
"
Double causatif ; iitam-pi-fam-paii'diâka = man -{-fi-fam~
paij-dtfka;
Réciproque : mi-fai)'d%ika =: tni-{-fai)-d{àka < may-dzâka ;
uiifaijdtfka > fi-fan-d^ika ;
Causatif réciproque : mam-pi-faij-diâka =r man -f- fi-faij-
dythi ;
La règle de formation des verbes précédents s'applique à
toutes les autres classes de verbes en mana, maijka, ma/M,
miIxi, mian, milan.
Le procédé d'investigation de la racine de iiiampifampaij-
diàka et niampifampllay est de même absolument concluant
et constitue la preuve, par l'opération inverse, de la dériva-
tion de ces verbes l'un de l'autre par l'intermédiaire du sub-
stantif en fan ou fi :

mampifampaij^âka == mai) -f- fifampaijdiâka < mifampaij-


d^âka =: mi -f- fampaijdiâka < mampai)d\âka = man -{-faij-
dfâka < maijdiâka~niai,i-{- thème radical fâka;
mampifampilâia *= maij -f- fifampilà^a <C mifampilâ^a =
mi-f- fampilâyt < ma mpilota = mai) -{-filâyt < milâ^a =
mi -f* lâyt.
La règle unanimement admise de formations nominales et
verbales à l'aide des in fixes p pour le nom d'argent (nt-p-ay-
2JO CHAPITREVU

d^itka), amp pour le causatif (m-amp-and^aka), etc., est donc


inexacte. Les verbes, du transitif ou intransitif simple au
double causatif, se forment, au contraire, à l'aide des préfixes
mi et mai) qui sont successivement préfixés, non pas à la
forme verbale précédente, mais au substantif issu de la forme
verbale précédente. Je développerai prochainement cette loi
nouvelle en retendant à toutes les classes de verbes transitifs
et intransitifs '.

VIL Un certain nombre de substantifs sont formés en mal-


gache à l'aide des préfixes ke, ki, ka :
Ke-pukà, bruit de ce qui est écrasé sous la dent, de
pttka, choc ;
Ki-aftiâfu, un petit feu, de afa, feu ;
Ki-buijlanâ, enflure, de biti)lanà, enflé ;
Ki-lalâw, jeu, de lalaw, jeu ;
Ktt-bild, état de ce qui n'est pas droit, de bila, de
travers;
Ku-ditdukâ, empressement, de dudttku, pressé ;
Kii-fâfa, balai, de fafa, action de balayer.

VIII. Le malgache possède enfin un substantif à suffixe ni :

Lava-ni, longueur, de lava, long;


Rari-ni, équité, de rari, action d'arranger ;
Turi-itî, incision, de Ittri, incision ;
Vahi-nî, ce qui ressemble à une liane, de vahi, liane.

I. Gautier (Madagascar, lissai de géographiephysique,p. 296, ndte 2 et


298) avait pressenti cette loi en indiquant la formation du causatif S/MM-
pid^eri par man 4- fiJ^fri, mais il ne lui a consacré que quelques lignes, en
note, et n'a surtout pas montré quels étaient les deux éléments préfixaux
des thèmes Merina du type mpahita. C'est la reconstitution du préfixe
nominal on qui m'a permis d'être atnrnutif et de formuler nettement cette
loi nouvelle.
FORMATIONS
VERBALESET NOMINALES 2JI
Le malais présente une formation identique :
Ltiwas, large; Lawas-ïia, largeur.

XL REDOUBLEMENT

En malais et en malgache, les formes redoublées sont de deux


sortes : les formes redoublées partiellement et les formes
redoublées intégralement.

I. Redoublement de la première syllabe :


Mal. *Birib, Bebirib, nom d'un oiseau ;
Laki, Lalaki, mâle.
Malg. Labi, mâle, Lui abi, homme;
Laiiauà, Lalaitauâ, bambou servant
de réservoir à
eau;
*Riiiinà, hiver, Ririiiinâ, hiver.

IL Redoublement de la deuxième syllabe :


Mal. Halinlar, éclair, HalUintar, éclair;
*Kutiii, Knlil'tii, entouré.
Malg. Bitikâ, très petit, Bititikâ, très petit;
Dabakà, chute, Dabubukâ, chute lourde;
Darakâ, coup, Daruriikâ, chute bruyante ;
Htidinâ, tournoiement, Hudidinà, entourage.

III. Redoublement intégral du thème radical :


Mal. Baib, bien, Baib-bai'k, très bien ;
Mata, oeil, Mala-mata, espion ;
Mula, commencement, Mnla-mula, premièrement ;
Patib, blanc, Pulib-pitlib, très blanc.
272 CHAPITREVU

Malg. Eli, dispersion, Eli-eli, fréquemment dis-


persé ;
Mavu, jaune, Mavtt-mavti, jaunâtre ;
*Ha$akâ, Ha^a-ka^akà, course ;
Lavakà, trou, Lava-davakà, petit trou;
Pclalrâ, soufflet, Pcla-pelalrâ, soufflets fré-
quents;
Analrà, réprimande, Analr-aualrâ, légère répri-
mande ;
Alinà, nuit, AUn-alinâ, crépuscule;
D^anuin), arrêt, D^anui)-dianiiitâ,Arcètsùè-
quents.
IV. Formes verbales redoublées.
En malais, l'initiale du second élément de la forme redou-
blée subit les mêmes changements phonétiques que celle du
premier terme dont la loi de sandbi règle les modifications :
Karait, arranger; Mëiiaraii, arranger; Mëiiaraii-iiaraii;
Piikul, frappé ; Mëmtikttl, frapper ; Mëmaktil-mttkitl,
En malgache, au contraire, le thème redoublé est traité, au
point de vue de la formation verbale, comme un thème simple,
c'est-à-dire que l'initiale seule du premier ternie est modifiée
conformément à la loi de sandbi.
Tafika, expédition ; inanafika, faire la guerre ; tafi-tafika,
expéditions fréquentes; manafi-tafika, faire souvent la guerre;
Vil't, déviation; mamili, détourner; vili-vili, déviations
fréquentes; tnamili-vili, détourner fréquemment;
Vadika, l'envers; mamadika, mettre à l'envers; vadi-badika,
action de changer fréquemment; mamadi-badika, changer
sans cesse ;
Zaitra, couture; inan-dqtilra, coudre; ^ai-d\aitra, coutures
fréquentes; mai)-d%ti-d{ailra, coudre souvent.
Exceptionnellement, le verbe maitao = man + tao, sJt la
règle malaise : ma-naw-naw, au lieu de la forme régulière
attendue : *manau/-taw.
fis.

VERBALESET NOMINALES
FORMATIONS 273
En malais comme en malgache, certains mots ne sont usités
que sous la forme redoublée :
Mal. Biri-biri, mouton ;
Labi-labi, tortue ;
Pundi-pttndi, bourse;
Punaii-punaA, espèce de poisson.
Malg. Kudi-kudi, mille-pattes ;
UU-uli, espèce de grive,
Ravi-ravi, état de ce qui pendille;
Sela-scta, fierté.

Le vocabulaire de la faune de toutes les tribus malgaches


contient un grand nombre de formes partiellement ou inté-
gralement redoublées :
Sakalava O. Babaka, espèce de chat-huant;
Côte orientale. Papaki, huître;
Bara \
Betsimisaraka f ~. . ,
Sakalava NX). Tflto"'>enSoutevent;
Taiiala ]
Merina. Tutu^t, souris;
Betsileo. FiririAga, espèce d'hirondelle;

<,., , | Tsibubuka, têtard ;


Vurimu. Bàkaka, grenouille ;
Antefasi \
Antemuru f n , , ,
»"*«*<«><«i»««l i
Aotapkara
Zafisuru I
Merina. Kibaba, caille ;
Atitemuru. Ktitfatfa, anguille sacrée;
Merina. Morara, espèce de martinet à large bec;
G. FF.RRASD.
—Pt/oiifllifru
malasù-malgtubf. 18
274 CHAPITREVII

. Betsimisaraka. Tsartiru, espèce de sèche ;


Antambahwaka. Giri-giri, canard musqué ;
Antemuru. Heri-lxri, râle ;
Sakalava N-O. Kala-kata, espèce de coq de bruyère ;
Antanosi. Kelfa-ketfaka, pie-grièche marron à ailes et queue
bleu vif;
Sihanaka. Luvi-lttvi, canard sauvage à bec rose;
Bara. UAguiigu, canard sauvage ;
Betsimisaraka N. Ravi-ravi, espèce de bécassine ;
Bara j
Betsimisaraka [ Tfiit-lflu, hochequeue à ventre jaune ;
Tanala l
Antankara. Viki-viki, espèce de pluvier.
En malais et en malgache, la réduplication n'a quelquefois
d'autre but que de différencier des homophones homographes :
Mal. Alan, aigle — Alait-alaiif cerf-volant;

Alap, doucement Alap-alap, espèce de faucon ;
A lu, pilon — Alti-altt, espèce de poisson de mer;
Alnr,- coupure—Alttr-alur, nom d'un arbre.
Malg. Bubu, albinos — Btibu-babu, glouglou ;
Daiiga, espèce d'herbe*— DaAga-daAga, hauteur;
Dani, bon plaisir — Dani-dani, ballonnement du
ventre ;
Kisu, couteau — Kisu-kistt, hargneux.
CHAPITRE VIII

LE SANDHI '

Les cas d'application de la loi de sandhi sont, en malais,


relativement restreints et nettement déterminés. Les composés
du type Ixirini, aujourd'hui (Imri, jour -f- ini, celui-ci), bagitu,
ainsi (bagai, sorte -f- itu, celle-ci), spnt très peu nombreux.
Cette loi phonétique n'intervient d'une façon constante que dans
la formation des verbes et des dérivés verbaux. Avec le préfixe
mëit, par exemple, l'initiale de la racine est tantôt maintenue,
tantôt aphérésée et entraîne, suivant le cas, la chute de 1'/'/
final du préfixe ou sa mutation en ït, n ou m *. L'une des
conséquences caractéristiques du sandhi malais est la forma-
tion de groupes vocaliques et consonantiques qu'on ne ren-
contre dans aucun thème radical : aa dans kaadaan, existence,
de ka -f- ada -f- an ; tk dans mëmpêrbuxvatkan, de miii + pèr
-f- batual -f- kan.
En malgache, au contraire, la loi de sandhi est très fréquem-
ment appliquée ; mais elle s'inspire de la phonétique générale
de la langue et ne crée pas de groupes vocaliques ou conso-
nantiques inhabituels. Aucune racine ni aucun composé ne
présentent, dans la langue moderne, de cas d'épenthèse ou
des groupes tels que n + r, n -f s, n -t- v, n -f- /. Le ms. 2 du
fonds arabico-malgache de la Bibliothèque Nationale contient

1. Mal. isendi, Suodanais: sandi < Skr. : sandhi, articulation, jointure,


juxtapositioneuphonique des mots.
2. Cf. Brandstetter, Beiiehungen,p. jo.
276 CHAPITREVIII

un exemple de groupe « + / : f» 36 recto s^xiU* o>^ tara-


Isa manlifiki, le tonnerre éclate. Manlifiki qui est composé du
préfixe verbal man et de la racine lifiki est, sans aucun doute,
un barbarisme. En malais, les racines à / initial prennent le
préfixe verbal ml au lieu de min : mi-fambal, tarder, de tom-
bai, lent. En malgache, les thèmes radicaux à même initiale
prennent, soit le préfixe ma soit le préfixe man ; mais, dans
ce dernier cas, 17 initial alterne avec d :

MALG. ANCIEN MALG. MODERNE


Ms. III f° 64 verso / . . .. ..
w ixr <•„ [ ma-leba, aller, maiydem;
Ms. IV f° 74 verso )
Ms. V f° 23 verso : ma-ltta, vomir, man-dua.

Manlifiki est donc très nettement un barbarisme ; c'est du


reste le seul exemple que j'aie relevé de formation verbale de
ce genre.
Les applications de la loi de sandhi sont, en malgache,
extrêmement nombreuses ; leur grande variété constitue une
des principales difficultés de la langue. Les cas de sandhi sont
les suivants :
I. Tout mot terminé en ka, lia, Ira, construit avec un
second mot commençant par une voyelle, perd sa voyelle
finale :

Lalsak'alina, attaque nocturne (lalsaka);


Zaïialtanadahi, neveu (lattaka) ;
Tahiti'Andriamanilra, béni par Dieu (tabina);
Ultm'aijlilra, vieillard (ulittia);
Efalr*ai)dru, quatre jours (efalra);
Tniigulr'timbi, pied de boeuf (tuiigittra).

Quelques mots non terminés en ka, tta, tra, suivent la


règle précédente :
LE SANDHI 277

LeVafti, langue de feu (Ma);


Mpiliindrenlana, porteur de bagages (mpilttudra);
Vav*uruna, narine (vava).
La règle ci-dessus et les suivantes régissent également la
formation des racines redoublées :

Arak-araka, poursuite en justice (araka) ;


Alin-alina, crépuscule (alina) ;
Ejilr-efitra, séparation en plusieurs parties (efilra).
IL Tout mot terminé en ka, tra, perd sa finale lorsqu'il
est construit avec un second mot commençant par b, d, dr, g,
d^,k,m,n,Ag,p,l,tr,ts:
Afa-baraka, déshonoré (afaka) ;
TttAgu-diikulra, patte de canard (tuiigtttra) ;
Zana-drakidraki, petit de canard (^anaka);
Ela-gwayka, aile de corbeau (elalra) ;
Tandru-d%amuka, corne de boeuf (taydruka) ;
Hudi-kari, peau de chat sauvage (hudilra);
Rcra-muliilra, qui a la lèvre pendante (reraka) ;
Hudi-iialii, écorce de l'arbre natti (hudilra);
Afa-iigttsti, affranchi de son serment (afaka) ;
Ela-papaitgtt, aile de milan (elalra);
Afa-tahut[a, qui ne t.aint \\\xs (afaka) ;
Efi-lranu, chambre (efilra);
Zana-lsipika, flèche (^anaka).
III. Tout mot terminé en no perd sa syllabe finale lors-
qu'il est construit avec un mot commençant par m, n ou Ag.
Joint à un mot commençant par une consonne non-nasale, sa
voyelle finale seule est apocopée :
Vttru-malxri, épervier royal (vtinnia);
Andria-nifi, incisive (andriana);
* CHAPITREVIII
278

Ana-itgitakeli, herbe (aitana);


Varum'be ', oie (vurttna) ;
Humain'paraki 3, chiquer du tabac (hiiiitaita);
Vunuindxjrika, tué par un bandit (vtintiina);
Ulmikeli, individu de basse extraction (uliina);
Lalan*tani, droit des gens (lalaiia).

IV. Lorsqu'un mot terminé en ka ou tra est construit avec


un second mot commençant par une des consonnes :/, h, I, r,
s, vou 1 dites initiales alternantes, le premier terme du composé
perd par apocope sa finale ka ou tra, et l'initiale du second
élément alterne respectivement avec p, k, d, dr, ts, b et a\ :

P p i Lava-po^a, trou de crabe (lavaka,fo^a),


\ Eîa-panihi, aile de roussette (elalra, fanibi).
„ ^ l Pati-kena, morceau de viande (ptttika, Ixna),
\ l)li-ka%ti, vers du bois (tililra, Ixi+tt).
. n \ Ana-dahi, frère d'une soeur (anaka, lahi),
l Rayki-dcla, qui grasseyé (raykitra, îela).
R HR i Mnaapa-drambu,couperh(\ueue(matiapaka,rambu),
( Safti-dranti, inondation (safutra, raiiu).
<, ,«« ( Zana-lsuratra, voyelle (%anaka, suratra),
( Fatra-tsond^tt, farci (fatratra, sondai).
y „ l Lava-bari, silo à riz (lavaka, vari),
f Hcbi-ba^ana, mal aux dents (fxhitra, va^ana).
carré (efalra, itirn),
1uiigu-d^avuna% colonne de brouillard (ttiiigutra,
!Efa-d{ttrti, pavana).
Ei Antanosi ancien, 17; initial du second terme alternait
avec ts, 17 avec df :

1. Litt. : l'oiseau grand.


2. Litt. : manger du tabac.
LE SANDHI 279
Vulun-isai)dfiii, poils du front, sourcil, de vulu-\-n-\-lmn-
dfiA (Ms. 5, f° 77 v. et ms. 7, f° 70 v.);
Falan-lstihulfti, plante du pied, de fala -f- « -f- hiihttlfu
(Ms. 5, f° 78 v. et ms. 7, f 72 r.);
Vurttn-dfuha, poils de la tête, cheveux, de vurti~vttlu -f-
« + luha (Ms. 5, f° 77 r. et ms. 7, 1° 70 v.) ;
Tai)-dfaiiilsi, dans le ciel, de tay-{-laiiitsi(Ms. 8, f° j r.).
Dans quelques dialectes maritimes orientaux et particuliè-
rement en Betsimisaraka, 17; initial du second élément d'un
composé alterne avec tf :
Vttan-tfatafan, fruit du badamier, de vua -f- » -f- halafan ;
Fitian-tfavait, amour des parents, defilia -f- n-{-fxtvan;
Umbin-tfttva, boeuf d'un Httva, de umbi -f- « -f- Huva.
V. Lorsqu'un mot terminé par na est construit avec un
second mot commençant par une consonne alternante, la
voyelle finale du premier terme est apocopée et l'initiale du
second terme alterne avec sa correspondante. Par euphonie,
« se change en m devant p et b :

Lefum-ptibi, lance courte (lefuna, ftthi),


Ultty'kala, personne détestée (ulttna, halo),
Saruy-duba, voile (sartina, tuba),
MasU)-dranu, eau salée (masiita, ranu),
Laiti)-tsayna, grande intelligence (lalina, sayna),
Riam-baltt, cascade (riana, valu),
Manai)-d%ara, qui a de la chance (manana, %ara).
VI. Lorsqu'un mot terminé en ka, tra, prend l'un des suf-
fixes possessifs, la finale est, suivant*les dialectes et le suffixe
possessif, entièrement ou partiellement apocopée :
MERINA :
Hudilra, peau,
?S0 CHAPITREVIII

Hudilru, ma peau = hudilra -\-tt,


Huditraw, ta peau = hudilra -j- aw,
Hudilri, sa peau = hudilra -f- /,
Hudini, sa peau = /;/f<//7ra-j-//#.

AUTRES DIALECTES:

Htrdiko, ma peau = hudilra -f- &>,


HudinOy ta peau = hudilra -f- /w,
Hudini, sa peau = hudilra -{- ni.

Dans tous les diatlectes, la finale des mots terminés en //a


est apocopée dans le même cas :

Lakana, pirogue,
Lakaku, ma pirogue (lakana -f- ku),
Lakanaw, ta pirogue (lakana-f- //<io>),
Lakani, sa pirogue (lakana -f- ///).

VIL Lorsqu'un mot terminé en Aw, ;w, ira prend le suffixe


prépositif i, sa voyelle finale est apocopée et remplacée par i :
Lùvaki ni fo^a, trou du crabe (lavaka-\-ï),
Ravini ni Im^ii, feuille de l'arbre (ravina -f- /),
Hudilri ni timbi, peau du boeuf (hudilra -j- i).

VIII. Lorsqu'un mot à initiale alternante est régi par la


préposition ani, 17 final de la préposition est apocope et l'ini-
tiale du second terme alterne avec sa correspondante comme
à la règle V :

Am-pu, au coeur (ani, ftï),


An-dakana, en pirogue (ani, lakana),
An-Isa ha, aux champs (ani, saba).
Les substantifs à suffixe ni et certains substantifs à finale
radicale ni suivent la règle précédente :
LE SANDHI 28l

Lahin-tsavili, gond (Zabi -f- ni, savili),


Tadim-basi, lumière du fusil (tadini, basi).

Lorsque les deux éléments d'un composé sont unis par le


suffixe prépositif n, la règle précédente est également appli-
quée :

Tanin-dra^ana, terre des ancêtres (tani-\-n -f- ravina),


Raiittnt'bava, salive (ranti -f- // -f- vava),
Ambunin-dxalu, chef civil (ambuni-\-n-{-\atu),
Vttkim-pari, rassasié de canne à sucre (vttki -J- n -{-fort).

IX. Les préfixes verbaux terminés par A ou n soumettent à


un traitement spécial l'initiale de la racine à laquelle ils sont
préfixés. Vide supra p. 255.

X. Formation des passifs à suffixe.


Il y a lieu de rappeler ici que les finales malgaches se divisent
en deux catégories : d'une part, les finales ka, 11a, ira, dites
finales variables par suite des modifications (apocope partielle
ou intégrale) qu'elles subissent ' ; d'autre part, toutes les autres
finales de la langue dites finales invariables par opposition
aux précédentes. Les suffixes passifs sont au nombre de deux :
ana et ina.
Thèmes radicaux à finales invariables.
a) Les thèmes radicaux terminés par a confondent leur
voyelle finale avec l'initiale du suffixe ana. Va radical final se
maintient avec le suffixe ina :

U%ana, être lavé, de u$a -{- ana,


Ut aina, être transgressé, de ttta -f- ina.

t. Quelques mots à finales invariables subissent également l'apocope de


la voyelle finale (vide supra p. 275-177).
282 CHAPITREVIII

b) Les thèmes radicaux terminés par u conservent leur


voyelle finale :
Laruana, être mêlé, de lartt -f- ana,
Babuina, être capturé, de baba -f- ina.
c) Les thèmes radicaux terminés par r prennent seulement
le suffixe ina. Dans certains cas, 17 final de la racine se con-
fond avec l'initiale du préfixe ; dans d'autres, la contraction
des deux / aboutit à e :
Fidina, être choisi, defidi-{-ina,
Ekena, être approuvé, de eki -f- ina.
d) A côté de ces formations régulières, il existe un nombre
considérable de passifs à traitement spécial : le suffixe est joint
au thème radical par l'un des quatre infixes intervocaliques
suivants '.f,i>s,vl:
F — Tun lafana, être jeté, de ltti)ta-{-f-{-ana.
Z — Fay+ana, être dégoûté, defay-\-^-{-ana,
Tuvu^ina, être puisé, de tuvtt -j- %-{- ina.
Z-S — Ii)daw%iita, indawsina, être emporté, de indaw -{- %,
s -f- ina.
S — Lefasana, être tiré, de lefa -f- s -f- ana,
Lanitsina, être passé à la nage, de lanu -f- s -f- ina.
V — Tuitgtiavana, être ajouté, de tiiiigua -{-v-f-ana,
IJxvina, être nié, de la -f- v -f* ina.
Thèmes radicaux à finales ka, na, Ira.
e) Les thèmes radicaux à finale ka prennent indifférem-
ment le suffixe passif ana ou "ma, après apocope de leur
voyelle finale a et alternance du k avec /; ;
Afalxtna, être délivré, de afaka -f- ana,
Kapuhina, être battu, de kapttka -f- ina.

i. Pour ces infixes intervocaliques et les suivants, vide supra p. 188 et


211 et suiv.
LE SANDHI 283

Quelques thèmes radicaux possèdent les deux formes pas-


sives -Imita, -bina :

Setrulktna, setrtihina, être enfumé, de selrttka -{- ana,


ina.

f) De nombreux thèmes radicaux à finale ka perdent au


passif leur syllabe finale et prennent le suffixe ana ou ina
augmenté d'un des infixes intervocaliques/, / ou r ;

F — Ttthufana, être arrêté avec une barrière, de litbitka -f-


f-{-ana,
Lelafina, être léché, de lelakâ -f-/-|- ina.
T — Tarilina, être traîné, de tarika -f- / -(- ina.
R — Trubarana, être percé, de trttbaka -f- r -|- ana.

Les deux derniers exemples ont un doublet passif régulier


en -bina, -Ixtna : taribina, trubahana. Un grand nombre de
thèmes radicaux à finale ka possèdent également une double
forme passive : la forme régulière et la forme à infixe inter-
vocalique :
Dabtthana, dabufana, être battu, de dabttka -f- ana,
~t"/~t* am*

g) Les thèmes radicaux à finale na forment leur passif en


ajoutant le suffixe ana ou ina à la racine apocopée de sa voyelle
finale a ;

Tttvttnanti, être ajouté, de luvttna -f- ana,


Vaijdaniita, être rendu tacheté, de vandana -f- ina.

Plusieurs thèmes radicaux possèdent les deux formes pas-


sives :
Salranana, satranina, être préludé, de sa traita-{-ana,
ina.
284 CHAPITREVIII

/;) Certains thèmes radicaux a finale na sont apocopes au


passif de leur syllabe finale et prennent les suffixes passifs ana,
ina, augmentés de l'infixé intervocalique m :
Umana, être mouillé, de lena -f- m + ana,
Taiumina, être porté, de tourna -J- m + ina.
i) Les thèmes radicaux à finale Ira ne conservent au passif
que l'élément occlusif ou vibrant, l'un exclusif de l'autre, de
leur double consonne finale, et prennent les suffixes anat ina,
de la finale a • :
après apocope voyelle
Sura ta na, être écrit, de suratra -f- ana,
Vivitina, être soulevé par le bord, de vivitra-{-iiia,
Laharana, être aligné, labalra -f- ana,
Dilurina, être brossé, de dilutra -f- ina.

Quelques thèmes radicaux possèdent une forme passive à


vibrante et une seconde forme à occlusive :
El al ina, dur ina, être entr ouvert, de elalra -{- ina.

j) Certains thèmes radicaux à finale tra sont apocopes au


passif de leur syllabe finale et prennent les suffixes ana, ina
des infixes s *:
augmentés intervocaliques/ou
F — Rakufaiia, être couvert, de rakitlra -}-/+ ana,
Tarafina, être espionné, de taraira -f-/-f- ina.
S — Rttmpusana, être cueilli à pleines mains, de rtttnpu-
Ira -f- s -f- ana.

Quelques thèmes radicaux possèdent à côté de la forme


régulière un doublet à infixe intervocalique':
Urutana, tirusàna, être arraché avec les mains, de
tirutra -f- ana, -f- s -f- ana.

z. Vide supra p. 2t 1 et suiv., pour ces formations passives.


2. Vide supra p. 214 et suiv/
CHAPITRE IX

PRONOMS, DÊTERMINATIFS ET TERMES COMMUNS

I. PRONOMSPERSONNELSET POSSESSIFS

Les pronoms personnels sont en malais et en malgaches les


suivants :
Mal. aktt, Tagal : ako, Batak : obit, Dayak : yaktt, je, moi.
Malg. pronom sujet : alto, yalfo, $abo, i\alx>, xvafo; pronom
régime : abi.
Mal. aiîkaw, tu, toi. Malg. pronom sujet t afiaw, atlao,
aitoiv, aAo, anaw, anao, anow, ano, Ixtiiaw, Ixtnao, Jjanoiv, Ixtno,
hyanaw, hyaiiao,byaiioiu, byano; raw, row, ro; pronom régime :
anaw, anao, anoiv, ano.
Mal. diya, iya, il, lui, elle. Malg. pronom sujet : Malg. an-
cien : ri, Malg. moderne : iyi, i^i ; pronom régime : atf.
Mal. kita, nous (inclusif). Malg. pronom sujet : atsika,
anlsika, inlsika, isika, isikya ; pronom régime : atsika, anlsika.
Mal. kami, nous (exclusif). Ce pronom malgache et les
deux suivants n'ont aucun rapport étymologique avec le
malais. Pronom sujet : alkty, alxy, yafjey, ^abay, %they, ifaliay,
i^aliey, aAay, aAey, atte; pronom régime : anay, aitay, aney, ailey,
a ne.
Mal. kamii, vous. Malg. pronom sujet : anawreu, anaoreu,
aiiowreii, anoreu, hanawreu, Ixtnaoreti, Ixtiiowreu, Imiiorca, hyana-
rett, nareti ; pronom régime : anoreu.
Mal. marika-ilu, ils. Malg. pronom sujet : rett, irett, i^irett,
i^arett, ixii)drett, pareil, iy; pronom régime : i^arett, a$.
286 CHAPITRE IX

On admet généralement que le pronom Merina de la


2e personne du pluriel (en graphie usuelle : hianareo = hya*
narett, anareo =s anoreu) représente le pronom de la 2e per-
sonne du singulier : byanaw, anaw -f- infixe pluriel re. La
forme Antanosi ancienne : banaureo qui nous est attestée par
les mss. VII et VIII de la Bibliothèque Nationale, semble, au
contraire, un composé du pronom singulier banaw + rcu,
marque du pluriel, le même rett, sans doute, qui est employé
comme pronom pluriel de la 3* personne. Les pronoms de la
y personne : sing. î^I, plur. ï$rêït sont très affirmatifs à cet
égard. Le passage de l'accent tonique de î</ sur ï dans tzjrêiï est
tout à fait caractéristique; et nous constatons un changement
de quantité identique dans l.ùnâw et Ijônàwreït. Cette ques-
tion de formation du pluriel par l'infixé re est donc à reprendre
entièrement, car la théorie généralement admise n'est pas
applicable, aux deux cas ci-dessus.

PRONOMS PERSONNELSSUFFIXES

Mal. ire personne : ku. Malg. singulier : ka, ko, u ; plu-


riel inclusif : tsika, nlsika, ntsikya ; pluriel exclusif : nay, ney,
iiay, itey, ne, ay, ey.
Mal. 2e personne : mu. Malg. singulier : naw, ttao, now,
no, 0; pluriel : narett, a rat.
Mal. 3e personne na, Malg. singulier : ni, ne; pluriel reu,
udrett, ndpareil, ni.

PRONOMS POSSESSIFS

Le malais ne possède pas de pronoms possessifs. En mal-


gache, le possessif est exprima par le pronom personnel
régime employé avec l'article ni, le, la, les : ni abi, le mien;
ni a{i, le sien ; ni anarett, le vôtre (pour les autres possessifs,
vide supra).
PRONOMS,DÉTERMINATIFSET TERMESCOMMUNS 287
Dans une courte note sur les dialectes Betsimisaraka nord et
Antankara (Antananariw animal, 1893, p. $4*55), le Rev.
Baron indique comme suffixes pronominaux, des formes telles
que anahi, ana{i en Betsimisaraka, nanakabi en Antankara.
Les exemples qu'il en donne montrent l'inexactitude de son
interprétation : vari-anahi (sic) doit être lu : vari anahi, riz
(de) mot =s mon riz ; vari-anay (sic), vari anay, riz (de) lut
ss son riz et laka-nanakabi (sic), lakaiianakabi = laka -|» n
•\-anakabi, litt. : pirogue de moi s= ma pirogue. Je revien-
drai prochainement sur cette question des pronoms possessifs
qui n'a pas été étudiée encore de façon satisfaisante.

IL DÉTERMINATIFS

En malais, les êtres et les choses sont divisés en plusieurs


catégories qui ont chacune un nom spécifique : oraA, homme,
personne, pour les êtres humains; ikar, queue, pour les ani-
maux; buwab, fruit, pour les fruits; bidfi, graine, pour les
graines et les petits objets plus ou moins ronds, etc. Ex. :
perampttan lima orait, litt., femmes cinq personnes = cinq
femmes : kttda tiga ihor, chevaux trois queues = trois che-
vaux.
Les déterminatifs existaient également en malgache. Gau-
tier m'en signale un exemple caractéristique qu'il a relevé
dans le Tan tara ny andriaua elo Madagascar, histoire des rois
de Madagascar, recueillie et publiée par le Père Callet : ttmbi
telu ranibii, litt. : boeufs trois queues = trois boeufs. C'est le
seul témoignage que j'en connaisse; les déterminatifs ont
disparu de la langue moderne.

10. TERMES SPÉCIAUXCOMMUNS,AUX DEUX LANGUES

Le malais et le malgache ont, en commun, un certain


288 CHAPITREIX

nombre de termes somatologiques et culturels qui constituent


de précieuses indications ethnographiques.

NOMS DES PARTIESDU CORPS

Mai. bahtt, dessus de l'épaule; Malg. avay, épaule;


bawub-vattka, favoris (barbe) ;
bêlakaA'valâbait, dos, rein ;
biilu-vulu, poil ;
buriî-vtili, vudi, le derrière;
buluihvulu, membre viril ;
dada-tratra, poitrine ;
darab-ra, sang;
djaAgut-tsaitka, menton;
garljam-vayiA, molaire ;
gigi-hi, dent ;
Immpedit-aferu, bile, fiel ;
Imi-ali, coeur, foie;
biduii-ttritua, nez ;
bultt-lïtba, tête;
katiab-Mika, aisselle ;
këlinkin-hii)kin, petit doigt, auriculaire ;
. kelintat-kii)di, clitoris, vagin;
kiiiin-haudfiA, sourcil, front ;
kuditb-batuka, nuque;
. kttktt-bubu, ongle;
ktikur-buhutfa, serre, pied ;
kttlit-bttditra, peau ;
kumis-siimiitra, moustache ;
lakilaki-lahilahi, homme ;
lamusir-lainiisina,dos;
lelier-lokobero, gorge ;
PRONOMS, DÉTERMINATIFSET TERMESCOMMUNS 289

lidabhla, langue;
litjalf-rora, salive, crachat ;
lutut-litra, genou ;
luiiluHnultttra, bouche, lèvres;
pal&fe, cuisse ;
ptnkal-afenan, extrémité, avant-bras;
pëler-falit, pénis, vulve ;
pèlipisan-fibirifaita, les tempes ;
pënaiiakaii-fanaAanaka, utérus, matrice;
piitgaiH'aniâ, les reins ;
pipi-fifi, joue ;
pttsat-finira, nombril; .*
rabu-rabuka, poumon ;
rambuhrambu, cheveux ;
siku-ihu, coude ;
taAait-tanana, main;
lainbuni-lavtini, placenta ;
tèliAa-tadiïti, oreille, trou de l'oreille ;
tulaii-laxulana, os ;
lumil-tumitra, talon ;
tuiidjtik-lundru, index ;
cupiii-sufina, lobe de l'oreille, oreille;
tirat-o^atra, nerf, veine ;
tilab-olcki, cervelle.

MAISON, USTENSILES,ARMES

ainab-laimika,mtte;
anliiianlin-hviluitkanluna, pendants d'oreilles;
araii-ariii, charbon ;
atap-tafu, faîte, toit ;
banlal-uiidana, oreiller;
bêlaita-viloAi, pot, vase ;
— Pbnùlifiu uulayo-uulgiubr.
G. FEKRAND. 19
290 CHAPITREIX

bubii'Vitvtt, nasse ;
bubuit-wvuna, toit ;
bubuitait-vttvuAan, faîte d'un toit, pièce de bois
. qui forme le faîtage ;
danoiv-lranu, maison ;
diiidiihrindrinu, mur, cloison ;
djarin-lsarini, filet pour la chasse ;
garbait-varavaAan, grande porte, entrée ;
genderait-laAgurun, tambour ;
guntiit-ljeii, ciseaux;
kamtidi-lhimuri, gouvernail ;
baron-baron, sac, panier;
kaëa-ljalsa, du verre ;
këbok-kapu'aka, coupe, gobelet ;
kèrabu-kivirti, boucles d'oreilles;
kipas-bimpa, éventail ;
kubiib-takubtika, cruche ;
landasaii'laiiday^an, enclume ;
lapib-lafika, natte ;
layar-lay, voile;
lenibiii-lefitua, sagaie;
lëstiA-leuna, mortier à riz ;
liinas-dima, écuelle;
paitteb-fautsika, clou ;
papan-fa fana, planche;
para-farafara, grenier, plancher ;
pëlitpub-falafa, cloison en bambous ;
titngali-faAgadi, bêche;
pëli-valra, coffre;
piitgan-fiAga, plat, bol ;
pisaw-niestt, couteau ;
praljo-paraljo, barque, pirogue ;
puiidi-kipuudi, bourse, boîte ;
PRONOMS, DÉTERMINATIFSET TERMESCOMMUNS 291

rakit-^ahitra, radeau ;
rantey-rodiu, chaîne ;
rtttvait-riiaA, cale de navire ;
seiidub-lM.idïttka, cuiller ;
sulika-salitbi, sagaie ;
sulin-sttdina, flûte ;
sttmpit-subika, sac ;
tali-tadi, corde ;
lèkaiHchiiia, canne ;
tjkar-tsibi, natte ;
timba-tavi, seau, auge ;
liitkat-tubitra, grenier;
liti(iii-!cte~ana, pont;
tonkaw-tuktt, trépied;
torak-iultttra, navette, dévidoir ;
luwak'tuaka, spiritueux.

NOMS COMPOSÉSA FORMATIONIDENTIQUE


DANS LES DEUX LANGUES

bttwah bëtis =s vita-vitsi, litt. : fruit de la jambe, mollet ;


bâta api = valu aftt, pierre à feu ;
bara-api = vaytiafu, charbons ardents, braise ;
bttwah niyiir =» vua-nitt, fruit du cocotier ;
kttlit kayu == budi-ka^u, litt. ; peau d'arbre, écorce;
lidab api = leTàftt, litt. : langue de feu, flamme;
bainpedu tanab = âjeruiitani, litt. : bile de la terre, espèce
de centaurée, petite plante très amère ;
loin bintaii = tayiikintana, litt. : excrément d'étoile, petits
insectes;
tahit total — tain dalcrina < lalilra -f- ina, litt. : chiure de
mouches, taches de rousseur, visage marqué de taches noires;
293 CHAPITRE IX

abi kaytt ~ itvi-lhiiit, espèce d'igname, litt. : igname en bois;


abi pulib = uvi-futsi, espèce d'igname, litt. : igname
blanche ;
mata Ixiri — masu-iiudru, litt. : l'orbite du soleil, le soleil;
anab panab = ^ana-tsipika, litt. : le fil de l'arc, la flèche;
anablailga —zaïia-litlxilra, litt. : le fils de l'escalier, l'éche-
lon;
bttivab piler = viian-dalaka, litt. : le fruit du pénis, de la
verge ; les testicules;
bapa ketil =* ada-keli, litt. : petit père, jeune frère ;
buAa tahi ayant — taynnkubu, litt. : fleur de l'excrément de
poule, excrément de poule ; arbuste ;
rttmput tahi babi = tayn-dambu, litt. : herbe d'excrément de
porc, excrément de porc ; Seiaria glauca ;
ibu negeri = reni-vuhitra, litt. : ville mère ; capitale, ville
principale ;
layail-layaA =s hirondelle, < layaA, = sid'uylsidina <
sidina, vol ;
hitdjuù taiiah = ttrttnlani litt. : pointe de terre, cap '.

i. Cf. Brandstetter, Beiiebungen,p. 4$.


CHAPITRE X

L'ÉLÉMENT SANSKRIT EN MALGACHE


ANCIEN ET MODERNE

Van der Tuuk est, à ma connaissance, le premier qui ait


signalé l'existence en malgache d'un élément sanskrit.
« Sanskrit words, dit-il, dans ses Outlines of a grammer qf
tbe Malagasy langttage, there are in Malagasy, but they hâve
undergone the changes of native words, front which \ve may
safely infer that the Malagasy branched orf from the languages
of the Indian Archipelago after the influence of the continen-
tal India had taken place '. » Dans son Aperçu philologique
sur les affinités de la langue malgache avec le javanais, le malais
et les autres idiomes de Vanhipel indien, M. Aristide Marre est
d'avis opposé : « Contrairement à l'assertion du savant auteur
du dictionnaire Batak-Hollandais (Van der Tuuk), dit-il, uni-
quement basée sur les cinq ou six mots sanscrits qu'il a pu
rencontrer dans le malgache, je pense que l'immigration ma-
laise dans Madagascar eut lieu à une époque antérieure à
l'établissement des Hindous dans Java et Sumatra. Autrement,
comment expliquer qu'une foule de mots, purement sanscrits,
se retrouvent dans chacun des idiomes de l'archipel indien,
tandis que ces mêmes mots demeurent complètement étran-
au * ? » Marre cite ensuite, comme
gers malgache exemples,

i. P. 9.
2. Actes du 6* Omgris international des Orientalistes, sectionpolynésienne,
p. 60.
294 CHAPITRE X

les mots sanskrits désignant le pain, le miel, le sucre, le fil, le


coton, le verre, l'éléphant, etc., qui sont passés dans toutes
les langues du groupe malais, tandis que « la langue malgache
ne possède qu'un nombre très petit de racines arabes et un
nombre bien moindre encore et tout à fait insignifiant de
racines sanscrites * ». Quelques années après, en 1893,
M. Renward Brandstetter, le savant professeur de Lucerne,
traite à nouveau la question dans le 2* fascicule de ses Malaio-
polynesisclx Forscbttngen : « Die âltesten Fremdvvôrfer im
Malagasy und Malaiischen sind die aus dem Sanskrit
entlehnten. Sie haben in Malagasy die gleichen lautlichen
Verânderungen durchgemacht, wie die echten Malaiopolyne-
sischen Wôrter. Nun haben die Malaio-polynesischen Spra-
chen, wclche ûberhaupt solche Anleihen zu machen imstande
waren, meist sehr viel herûbergenommen ; das Malagasy
besitzt nur einige wenige Sanskritwôrter : sami, jeder ; sisa,
Kest; trusa,Ge\dsch[ild; Itetsi, hunderttausend. Man wûrdefast
versucht sein, an ein Spiel des Zufàlls zu glauben, zumal da
trusa und dosa sich der Bedeutung nach nicht genau decken,
und da dieGleichungtarra, richten — âcarà, « Sitte, Brauch »,
hôchst zweifelhaft ist ; aber belsi — ko{i kann doch kein Zufall
sein, wennschon die Bedeutung nicht stimmt. Das Malaiische
verwendet kili auch fur hunderttausend *. » M. Brandstetter ne
se prononce nettement ni peur l'une ni pour l'autre des théo-
ries précédentes; l'importance d'un mot malgache tel que
belsi <Z Skr. koft ne lui a cependant pas échappé. Malgré ses
restrictions, il est certainement plus près de l'opinion de Van
der Tuuk que de cell* de A. Marre ; mais il reste sur la
réserve vis-à-vis d'un fait linguistique encore discutable en
l'absence de preuves suffisantes et décisives. La théorie de

1. Actesdu 6e Congrès international des Orientalistes,sectionpolynésienne,


p. 67.
2. IJK. cit., p. 14.
L'ÉLÉMENTSANSKRITEN MALGACHEANCIEN ET MODERNE295

Marre a été, au contraire, adoptée par tous les malgachisants »,


Mieux documenté par les textes arabico-malgaches de la
Bibliothèque Nationale de Paris, que personne n'avait étudiés
encore, j'ai fait, au sujet de l'élément sanskrit, une enquête
nouvelle. L'opinion de Van der Tuuk avait été jtstement
combattue en raison de l'insuffisance des faits linguistiques
apportés à l'appui de sa thèse *. Les thèmes malgaches sui-
vants, d'origine sanskrite ou sanskrito-malaise, la confirment
nettement ; l'influence de l'hindouisme, devinée plutôt que
démontrée par le savant Hollandais, nous est maintenant
attestée de façon indiscutable ».

1. Cf. E.-F. Gautier, Madagascar, I-ssai de géographiephysique,p. joo;


G. Ferrand, Essai de grammaire malgache, p. xxm et suiv. ; A. Grandi-
dier (Origine des Malgaches,p. 70, notule) admet une immigration indo-
mélanésienne (sic) antérieure à notre ère et une migration malaise ou
javanaise au xvi* siècle dont « les enfants en réalité de simple^ métis, noyés
dans la masse des indigènes auxquels ils étaient du reste attachés par les
liens du sang, n'ont dû ni pu (sic) garder b moindre trace des croyances et
de la langue de leurs pères, d'autant plus que les Javanais, fort indifférents
en matière de religion comme beaucoup d'Orientaux, accueillent volon-
tiers toutes les superstitions ».
2. Van der Tuuk ne cite à l'appui de sa thèse que trois mots dont l'un
(bala, scorpion) n'est certainement pas d'origine sanskrite.
$. Dans un article intitulé : Les noms de nombre, notesde philologiecom-
para (Bulletin de FAcadémiemalgache.Tananarive, n? 2, 2e trimestre 1904,
p. 9$-ioj), le Père Thomas identifie certains noms de nombre malgaches :
isa, un ; rua, rui, deux ; telu, trois; efalra, quatre;//», sept; %ilu, cent;
arivu, mille, avec des noms de nombre sanskrit et reconnaît que les noms
malgaches pour 5,6,8, 9 et 10 n'ont 'aucun rapport avec leurs correspon-
dants dans la numération de l'Inde. Cette constatation aurait dû lui inspirer
des doutes sur l'exactitude de ses prétendues identifications. Avec une
pareille méthode scientifique, on pourrait tout aussi .bien apparenter le
malgache i l'algonquin qu'au copte ou au bas-breton, la Rei-iede Mada-
gascar (2* semestre, 1905, p. 362) signale b découverte du Père Thomas
à ses lecteurs et conclut gravement : « L'auteur de ces notes sur les Noms
de nombre,s'appuyant sur des observations antérieures faites par un mission-
29<» CHAPITRE X

i° Mots usuels :

Skr. ko(i, IO millions ; Mal. &//, cent mille ; Malg. Itelsi,


cent mille (cf. ms, IV, f° 44 v. : Sr* toi);
Skr. ibira, du verre; Mal. £<I/<Î; Malg. Ikttsa (désuet en
Malg. moderne, cf. ms. Vil, f* 70 r. ; J^ Itatsa traduit par
1U;~ JÂ\ yttdfâd), verre, morceau de verre, et le Diction-
naire de Flacourt sub verbo) ;
Skr. alâbtt, courge, citrouille ; Mal. lâbtt, Batak : tâbn,
làvtt ';
Malg.
Skr. meglkt, nuage; Mal. mëga, Antambahwaka : mika;
Skr. cesa, le reste, le restant; Mal. sïsa, Malg. sisa, Sîia;
Skr. tàmbïtla, bétel ; Javanais : tëmbula, Malg. tambûru (cf.
Flacourt, His^ire, p. 68 et 129 : tamboure);
Skr. sandhi, articulation, jointure ; Sundanais ; sandi, Mal.
sendi, Malg. oriental : sandfi ;
Skr. tartina, jeune, tendre, frais ; Mal. tartina, jeune, juvé-
nile, jeune homme ; Malg. dur uni, jeune, tendre, frais ;
Skr. là la, espèce de palmier; Makassar : tala, Batak : oial ;
Mal., Javanais, Sundanais : Ionta r, espèce de palmier (borassns
flabelliforntis); Malg. i/àni, espèce de palmier;
Skr. sodara, frère, sceur utérins ; Mal. sùdârà, frère, soeur,
parent ; Malg. ^awtra, %totra, %nvlra, fptfa, parent par alliance
(n'est guère employé que dans les expressions : ^o-dahi, beaù-
frère, io-bavi, belle-soeur);
Skr. valaya, bracelet, entourage; Batak : baie, cabane sur la

naire espagnol au sujet des analogies que présentent entre eux le tagalog et
le sanscrit, montre, en les étendant, que les différents dialectes malayo-
polynésiens et, avec eux, l'idiome malgache, dérivent de- b bngue primi-
tive de l'Inde (!). »
1. Pour le passage de l à t, cf. également : Skr. tdilgala, charrue; Mal.
tangâla, Batak : tiùgala.
L ÊLEilENT SANSKRITEN MALGACHEANCIEN'ET MODERNE 297

tombe d'un roi ; Mal. bâfey, salle d'audience, édifice public et


ouvert où l'on se rassemble pour tenir conseil ; Dayak : balai,
maison ouverte; Malg. vâla,entourage, enclos, clôture;
Skr. lamb, être pendant ; Mal. ràmbu, frange; Malg. rântbu,
ce qui pend, frange, queue des animaux;
Skr, dosa» péché ; Jav. dosa, péché ; Mal. data, péché,
crime, offense; Malg. tmsa, tft'tia, dette (se dit de l'argent
ou '
prêté emprunté) ;
Skr. sadâ-kâla, toujours; Mal. sadakâla, Malg. Andfakâli;
Skr, kâriwâ, compassion; Mal. karuntya, bonté; Antam-
bahvvaka ancien : kèrttna, bon ;
Skr. Ixtri, soleil; Mal. tari, jour; Tîam : Ixtrëi, soleil;
Antambahwaka ancien : Ixrehi — lxre-b-i, soleil;
Skr. upavâsa, jeûne; Mal. puwâsa, Malg. aftttie, action de
jeûner (cf. Flacourt, Dictionnaire : mi-afotttcbe, jeûner, fi-
afotttcbe, jeûne < afotttclx) ;
Skr. laAgb, action d'enjamber, de franchir; Mal. laiikah,
pas, enjambée; Batak : lanka, voyage; Makassar,liiika, aller;
Malg. lika, dika, action de franchir d'enjamber ;
Skr. kadala, bananier; Batak : gaol, galo, galtth, banane;
Malg. akilndrit ;
Skr. dam, dompter, apprivoiser; Mal. lantab, familier;
Malg. lamâna, apprivoisé (jantùna est probablement la forme
à suffixe d'un radical disparu *tâma};
Skr. mildlkt, stupide, idiot ; Mal. mttda ; Antanosi ancien :
mâwla, Malg. oriental moderne : maôla, fou, stupide, idiot;
Skr. dina, jour; Mal. rina, le point du jour; Javanais :
rabina ; Malg. ma-râyna, mariyna, nta-rèn, matin ; antOrâyïi»
ainarcïi, ainaréy, demain * ;

i. Cf. inversement Mal. butaij,'dette > Malg. uta, faute, péché.


2. Cette étymologie n'est pas absolument satisfaisante au point de vue
de b correspondance des sens. Je b maintiens cependant, tout en recon-
naissant qu elle peut prêter à discussion.
298 CHAPITREX

Skr. simlkt, lion ; Javanais : siiilxt, Mal. stiia, lion; Malg. soit-
ombi, iuA-iimbi; Merina : suiig-iimbi, en graphie Merina : son-
gombi, animal fabuleux à corps de cheval ou de boeuf, au figuré :
homme courageux, fort, litt. : lion-boeuf (le changement de
17, de siiia en // est explicable par le voisinage de la tonique u :
siiia-ûmbi ^siit-iimbi et enfin siui-iiinbf) ;
Skr. sakbi, compagnon, camarade, ami; Mal. sâkey, Malg..
sakêyzçi, sakê^a, ami, amant, maîtresse;
Skr. dàrah, épouse, cf. dàrikâ, fillette ; Mal. dura, Makas-
sar : rara; Malg. râra in iiimundràra (litt. : sein de femme,
qui commence à avoir des seins de femme ')> jeune fille dont
les seins sont formés.
Skr. bâhtt, épaule; Mal. bubtt; Sundanais, Dayak : balxt;
Malg. avêha, avày, avéy, omoplate, épaule;
Skr. vija, graine, semence; Mal. bîdji, Malg. vibi;
Skr. landaka, charlatan * ; Mal. tandak, danseur ; Malg.
Istnd^aka, tiydçtka, danse;
Skr. catttr, quatre ; Atchinais : Halo, espèce de jeu de dames
de forme rectangulaire; Malg. kâlfa, kâtra;
Skr. manda pu, hangar élevé à l'occasion des fêtes, pavillon ;
Mal. mëndâpa, pavillon, bâtiment où l'on reçoit les convives;
Malg. lapa, résidence royale, cour, palais, tribunal, toit qui se
trouve au milieu du village et sous lequel on traite les
affaires ; tandâpa = ta -f- V + lapa, les gens du ou dans le
palais, anciens officiers et employés de la cour en service au
palais royal ;
Skr. kfantavya, à supporter ; Mal. tàbeb, salutation ; Java-

1. Rectifier dans ce sens la traduction de rara, p. 15 dernière ligne et


p. 14,1.1. Voir aux Additionssub verbo dara
2. Mot de lexique. On considère maintenant, avec juste raison, les mots
de lexique comme des survivances de l'ancienne langue populaire conser-
vées par les dictionnaires. Leur exclusion du sanskrit classique est ainsi
naturellement expliquée.
L'ÉLÉMENTSANSKRITEN MALGACHEANCIENET MODERNE299

nais : tabi; Dayak : tabi ; Tagal, Bisaya : tabi, excusez s'il


vous plaît ; Batak : sautabi, avec votre permission, Malg.
mbây, mbéy, avec votre permission, excusez-moi;
Skr. tan tra, manuel, livre, traité magique ; Balinais : tan-
tri, conte, fable dont les animaux sont les principaux person-
nages; Malg. taijlâra, histoire, légende, conte ;
Skr. tâmraka, cuivre; Balinais': barak, cuivre rouge; Mal.
timbâga, cuivre; Malg. varâhi, varâhitt, varâhin, varâlnnâ,
cuivre.
Je ne connais pas de formes intermédiaires dans les langues
malaises pour les mots suivants, mais elles existent peut-être
dans les vocabulaires que je n'ai pas pu consulter :
Skr. çriiigavera, gingembre ; Malg. iakaviru (la forme à
métathèse : sakarivu est à peu près généralement employée
dans la langue moderne. Pour iakaviru, cf. ms. VI, f* 86 v.,
I. 10 et IV, P 36 r.).
Skr. apura, postérieur, ultérieur; Malg. fâra, le dernier,
afUra, derrière.
2° Noms de mois.
II existe en malgache deux séries de noms de mois. La pre-
mière reproduit les noms arabes des douze signes du zodiaque
(cf. alaljamadi <C Arabe t/tl-hamal, le Bélier, etc.); la seconde
n'est ni d'origine arabe, ni d'origine bantou et les noms en
usage n'ont aucun sens en malgache. Elle est empruntée au
sanskrit ainsi que le montrent les rapprochements suivants :
Skr. pansa, mois correspondante décembre-janvier; ônn :
tntaç, 11e mois; Malg. fâwsa,fôfa, faia, fusa, nom d'un mois;
Skr. mâgba, mois correspondant à janvier-février ; Cam :
mak, 12e mois; Malg. mâka,nom d'un mois;
Skr. caitra, mars-avril ; Malg. asutfi, asitlri, iïttfi, nom d'un
mois;
Skr. vaiçâkha, avril-mai < viçâkha, 14e astérisme lunaire;
300 CHAPITRE X

Malg. fiiàka, fisâka, sâka, nom de deux mois différenciés par


l'épithète^ra/rt/, petit; Skr. jestlxi, mai-juin ; Malg. tsihyâ, hyahyâ;
Skr. âfâdha, juin-juillet; Malg. asâra, asâra, noms de deux
mois différenciés par l'épithète grand, petit;
Skr. blmdrapada, août-septembre ; Malg. val f aval fa, vatra-
vâtra, nom d'un mois ;
Skr. kârltika, octobre-novembre ; Malg. hals'tlm, Ijaiiba,
Imita, nom d'un mois ;
Skr. mârgaçîrsa, novembre-décembre dont la pleine lune se
trouve dans la constellation de mrgaciras; Malg. iira, in vn-
la-sira, litt. : le mois, la lune de iira, nom d'un mois ' ;
Skr. bemânta, hiver; Malg. aiara-mâijta, litt. : aiara d'hiver
par opposition sans doute à un *a'sara d'été. Deux mois mal-
gaches portent, en effet, le nom de aiara (vide supra sub verbo
âfâdlm), mais ils sont différenciés dans la langue moderne par
les épithètes petit ou grand, puant ou parfit mi* ;
Skr. varsâ, saison des pluies; Malg. vâratsa, vâralra ïnfafja-
vâralsa, falxi-vâratra, saison des oranges.

3° Noms de dieux et génies.. >1


Les rapprochements qui précèdent établissent de façon
indiscutable l'existence d'un élément sanskrit en malgache ;
mais nous en avons d'autres preuves également décisives : les
noms divins malgaches : Zaïlaljàri, AAahari, Tayvadiy et Raw,
sont également d'origine sanskrite.

i. D'après les mss. VIII, f» $o recto, et 5132, f° 1jo verso, es noms de


mois de cette série sont groupés par saison dans l'ordre suivant :
Automne : Bita, Asara'Xt petit, Aiara le grand;
Hiver : Vatravalfa, Aiulri, Hatsiba ;
Printemps : Èira, Faw'sa, Maka;
Été : Hihi — Hyahya, Fisaka le petit, Fiîaka le grand.
Sur ces douze motsP reste à assimiler Bita qui ne correspond à aucun
des trois mois sanskrits restant : çrâvana, açvina et phàlguna.
2. Cf. sur les noms des mois mon Essai de grammaire malgaclx, p. 243.
L'ÉLÉMENTSANSKRITEN MALGACHEANCIENET MODERNE3OI

ZANAHARI

On sait que la légende chrétienne de la création du monde


est d'origine babylonienne. Transmise par. les Chaldéens aux
Juifs et par les Juifs et les Chrétiens aux Arabes, elle s'est
répandue en Occident avec le christianisme et dans l'Océan
indien occidental avec l'Islam. Introduite à Madagascar par les
Arabes, elle a rapidement pris place dans le folk-lore des
tribus maritimes de l'est et du nord-ouest. Les mission-
naires européens au xvne et surtout au xixe siècle, depuis
1820, ont propagé l'antique légende dans le centre et l'ouest;
elle a actuellement cours chez plusieurs tribus de la grande
ile africaine et il est à peu près impossible de retrouver, sous
les dogmes islamique et chrétien, la conception purement
malgache de l'origine des hommes et des choses. Une seule
contestation peut être faite : ni la langue du xvie siècle, ni
les dialectes modernes ne possèdent le verbe créer au sens
spécial que lut donne la Bible : tirer quelque cluse du néant.
La racine malaise djadi signifie : devenu, fait, itre fait ; le
verbe ntin-dfadi-kati a le sens de faire, produire quelque cime,
causer, occasionner ' : di-dfadi-kait-ïut panltin dan ïtaïii, il fit,
il composa des vers et des chants ; min-djadi-kait% diri-ïta
garttda, il fit lui-même, il se transforma en griffon. Lors-
qu'on traduisit la Genèse en malais, le verbe min-djadi-kan
fut choisi pour rendre l'expression biblique créer :pada mula-ïia
di-djadi-kan Allah akan sttwarga dan du nia, au commence-
ment Dieu créa le ciel et la terre *. La racine djadi est passée
en malgache sous la forme %sri, formé, existant, apte, propre à,

1. Cf. Favre, Dictionnairemalais-français. Vienne, 1885,subverbo $$A .


'JCSexemples suivants sont empruntés à ce dictionnaire.
2. ibidem, sub verbo w^Lx.
302 CHAPITRE X

sortable, convenable; et le verbe min-dfadi-kan sous la forme


man-d^ari, devenir, se transformer, se clkinger en. L'idée initiale
de faire, produire quelque chose s'est modifiée d'une langue à
l'autre.
Dans les textes bilingues anciens, arabe et malgache, que
nous ont conservés les manuscrits du fonds arabico-malgache
de la Bibliothèque Nationale de Paris, la racine arabe <J^
klxtlaba, créer (en parlant de Dieu), est toujours traduite par
une forme verbale dérivée de la racine malgache vualrâ. Les
deux premiers versets de la sûra LXXXVII du Korân :

^£*«» ^ali ,^3-M ^«^1 vlkj *—! ^-j~

Célêbre le nom de ton Seigneur le Tris-Haut qui a (tout) créé et


établi Véquilibre (en lotit),
sont traduits par :
harircunaw aiiara tumpauaw ambu riri andrïan nambuatfi orna
nanaijd^t, exalte le nom de ton Seigneur l'Élevé (c'est) lui le
Seigneur (qui) nambuatfi (le monde) et (1') a assisté **•
Le verset 17 de la sûra LXXXVIII :

^£U Jl ^ M
^SJiïl
N*onb-ils pas jeté les yeux sur le chameau, comme il a été crié?
est traduit par :
akuri tsi lnlai)-dfeu kafiri iqtt aitgamira akuri nambuatfi açi ?
comment les infidèles ne voient-ils pas le chameau, comment
on le nambuatfix "i
Dans un troisième texte bilingue extrait du même manu-
scrit, le verbe tu as créé des deux phrases suivantes : ô Nohr-

1. Gabriel Ferrand, Un texte atabico-malgacte du XV'/* silcle, in Kolices


et extraits, t. XXXVIII, p. $25.
2. Ibid., p. 522.
L'ÉLÉMENTSANSKRITEN MALGACHE
ANCIENET MODERNE303

ricier, tu as créé toutes choses ; ô Gardien, tu as créé toutes cimes,


est traduit en malgache par vualfinaw '.
A l'exemple des Malgaches islamisés, les auteurs des deux
premiers catéchismes catholiques publiés en 1658 et 1785,
traduisent également créer, créateur par des dérivés de la racine
vuatra :
Qui vous a créé ? i^tt nambitalra anarett; pourquoi est-ce
Dieu vous a créé? maiiinu Zaitahari nambualra anarco *;
que
Deus creator, Zaitahari onambuatra * ; creavit, nambualra *.
Les formes verbales dérivées de la racine malgache vuatra ne
rendent qu'imparfaitement le sens spécial de fj^, créer. Vua-
tra répond au malais o»j? bitat, bûwaï qui signifie : fait, cons-
truit, fabriqué, causé, être fait ; et le verbe malgache mam-
bûatra, au verbe malais mim-bûat, faire, construire, fabriquer
quelque cfose (avec des matériaux). Mimbual ne peut avoir le
sens de tirer quelque cljose du néant ; il n'appartient pas comme
<jlâ> au protocole divin. Nous venons de voir, en effet, que
les traducteurs de la Genèse ont employé l'expression malaise
ntèn-djadi-kan.
La racine malgache vuatra a un sens différent de celui du
*
malais bitat. Elle signifie : arrangement, disposition, ordre, pré-
paration, réparation ; et le verbe tnambuatra : arranger, prépa-
rer, disposer, réparer. En traduisant ^Jj^ et creavit par nambua-
lra, les Malgaches du xvie siècle et les missionnaires catho-
liques des xvue et xvme siècles n'ont rendu qu'approximative-
ment l'idée de créer ; on ne peut équitablement leur repro-
cher cette inexactitude : <JL£> et creavit n'ont pas d'équivalent

1. Ibid., p. 543.
2. Flacourt, Petit calàliisme avec les prières du malin et du soir. Paris,
i6$8, în-8», p. 4«
3. Litt. : on, celui qui ; nambualra, a créé.
4. Catéchismeabrégé en là tanguede Madagascar. Rome, 178$, p. 7, 14
et 18.
304 CHAPITREX

en malgache. Nous devons évidemment traduire en français


nambualra par créa, a créé, mais ce sont les textes arabe et
latin qui imposent seuls cette traduction.
La version malgache de la Bible, publiée en 1889 par la
British and foreign Bible Society, rend ainsi le titre et le pre-
mier verset du premier chapitre de la Genèse : ni nahittruuan'
Andriainanitra i^att tuntulu i^att. Ta mi ni vualttlxini Andria-
manilra nafmri ni lanitra si ni tani. Cette traduction de la
Bible a été faite avec le plus grand soin et elle est considérée
comme excellente au point de vue de la forme malgache. Les
deux phrases précédentes présentent une curieuse particula-
rité. Le titre du premier chapitre de la Genèse : la création
(du monde), est traduit par un dérivé de la racine fttnina. Au
premier verset, nous devrions donc avoir : ta mi ni vuaîtthani
Andriainanitra namuruna ni lanitra si ni tani. Pourquoi a-t-on
traduit créa par nulkir il D'autre part, si ce dernier verbe a le
sens de crier, le titre du chapitre devrait être : ni fahariana
au lieu de : ni namurunait'Andriainanitra. Il est peu vraisem-
blable qu'il faille rendre création par le dérivé d'une racine
différente de celle qui traduit cria à la ligne suivante.
'
La racine ftiruna signifie, d'après le dictionnaire malgache
de 1835 ' : formed, erealed, fasbion:d, produced, arrangcd ;
d'après le dictionnaire malgache-français de 1853 2 : forme,
façon d'une CIJOSC, action de façonner, d'exécuter quelque cljose, de
donner une forme à des matériaux réunis ; d'après le dictionnaire
malgache-anglais de 188$ * : formed, fashioned, as a tbing ; et
enfin d'après le dictionnaire malgache-français le plus récent * :

1. Frecman et Jphns. A Dictionaryoftbe malagasylanguage.Tananarive,


in-8«>.
2. Dictionnairematgache-fran^isdit du P. Weber. Ile Bourbon, in-8°.
3. J. Richardson, A neufmalagasy-englishDictionary. Tananarive, in-8°.
4. Abinal et MaLtac, Dictionnairemalgache-français.Tananarive, 2* éd.,
1899, in-8».
L'ÉLÉMENTSANSKRITEN MALGACHEANCIENET MODERNE30$

création, invention, production de Vesprit, des scietices, des arts,


formation, fabrication, construction. Le sens initial defuritiia est
*
celui de : action de donner une forme à des matériaux, de les
façonner '. Ce phonème a pris ensuite celui de : création, inven-
tion, production scientifique ou littiraire, sous l'influence des
idées européennes et chrétiennes répandues par les colons et
les missionnaires du xixe siècle. Les dérivés de ftiruna tra-
duisent en somme, avec une exactitude suffisante pour la pro-
pagande évangélique, les idées bibliques de créer, création. La
version malgache du titre du premier chapitre de la Genèse :
ni namtirunan'Andriainanitra i^mlunliilu i^att, rend donc aussi
fidèlement que possible la pensée du texte original.
Le verbe du premier verset uahari, qui doit signifier : a crii,
cria, n une curieuse origine : on l'a emprunté au nom divin
Zaitahari. Le dictionnaire malgache de 1835, traduit Zaita-
hari par : God, alsoa deceased sovereign. Dans le même ouvrage
figure la racine participiale ari qui est traduite par : existai,
being formed, prodttccd ; et le verbe suivant qui en dérive :
m aluni, verb nettter (sic), par : to be able lo creale. Le lexicographe
anglais ajoute : « Thepast terne (of mahart) only is ttsed, nakiri,
created, prôduced, made, gave existence to : i{i nu uahari languira
aman-lanan unisikia, lie created us with bonds and fut *». Zana-
hari est donc, d'après le dictionnaire anglais, un composé
de {u et du parfait du verbe potentiel mahari = maha -f- ari
et signifie : celui qui a pu crier. Le dictionnaire malgache-
français de 1S53 adopte l'interprétation précédente en ajou-
tant que la syllabe initiale &, que le Rev. Johns a laissé inex-
' ». Le
pliquée, est « une particule de respect comme Ra
New malagasy-english dictionary admet Pétymologie par %a -f-

t. Cf. Dictionnaire matgactx-francaisdu P. Weber, sub verbo.


2. Freeman et johns, op. lauJ., sub verbo ary, p. 30.
3. Sub verbo Za. Ra est le préfixe des noms propres.
G. FEMAKD. — Phonétique màfayc'matfactfe. io
306 CHAPITRE X

na1jari — nafja-{-ari qu'enregistrent également les deux édi-


tions du dictionnaire malgache-français des Pères Abinal et
Malzac. Ces derniers ne mentionnent cependant pas la parti-
cule %a et font déiiver uahari de la racine Imri, créature, d'où
le verbe actif ma-ljari, crier. Zaitahari, par l'une ou l'autre de
ces étymologies, signifierait : celui qui a pu crier, qui a crié, le
créateur. Cette interprétation est loin d'être satisfaisante.
Si Zanalmri peut se décomposer en Za -f- uahari, nous
devons trouver en malgache d'autres exemples de préfixe ça.
Or, ceux qu'indiquent le P. Weber et le Rev. Richardson ",
vont à {'encontre de la théorie émise par ces lexicographes.
L'un et l'autre citent ^alahi, pareil ; le Rev. Richardson ajoute
fatuvtt. Zatitvu est la forme aphérésée de ^a^atttvu dont le
manuscrit VI de la Bibliothèque Nationale nous a conservé
l'ancienne forme pleine *. Le composé ^a^a-tuvu signifie litté-
ralement : enfant qui a poussé, grandi, adulte; et sa forme
moderne aphérésée ^aluvii, un jeune homme, une jeune fille.
Zalahi et plus exactement ri^alabi (interpellation familière
d'homme à homme), <pvavi, et plus exactement ri^avavi
(interpellation familière de femme à femme), sont composés
de: ri, particule du vocatif; %a, forme aphérésée de %a%a;
lahi, mâle, vovi, femelle, et signifient littéralement : ô enfant
ou enfants mâles, ô enfant ou enfants femelles ! Enfin, pareil est
la forme aphérésée du pronom personnel de la 3e personne
du pluriel ixareu = ifireu. Les trois seuls exemples cités en
dehors de Zaitahari, permettent, au contraire, de conclure
qu'il n'existe pas en malgache de préfixe yi.
Le second terme du prétendu composé Za -f- uahari, est une
étrange forme verbale. C'est tantôt un verbe potentiel : naba
-\-ari, il a pu créer ; tantôt un verbe actif : na -f- Imri, il créa;

1. Sub verbo /.a dans les deux dictionnaires.


2- 'JLs frijt recto,I. lia
L'ÉLÉMENTSANSKRITENMALGACHEANCIENET MODERNE307

dans les deux cas, il ne se conjugue qu'au parfait. Le. désac-


cord des lexicographes est évident, leurs explications sont peu
convaincantes ; il y a donc lieu de rechercher une étymologie
plus vraisemblable.
Za ki na ri est, comme l'indiquent les dictionnaires, le dieu
suprême des Malgaches. Flacourt le mentionne expressément :
« La nation dont je veux parler, dit-il, croit à un seul Dieu
Créateur de toutes choses, l'honore, le révère et en parle avec
grand respect, lui donnant le nom de Zahanhare ÇZaitaharï).
Elle n'a aucune idole ni aucun temple, et quoiqu'elle fasse
des sacrifices, elle les adresse tous à Dieu. U est vrai que l'on
s'étonnera qu'elle fasse la première offrande au diable d'un'
morceau de la bête sacrifiée. Ce n'est pas qu'elle lui porte
honneur, mais c'est comme nous disons communément,
qu'elle jette un morceau à Cerbère ou à un chien pour l'apai-
ser, ou qu'elle fait comme cette pauvre femme qui présentait
une chandelle à l'image de saint Michel et l'autre au diable
qui est-peint sous ses pieds '. » Plus loin, le même auteur
ajoute : « Tous ensemble croient qu'il y a un Dieu qu'ils
honorent et en parlent avec respect, qui a tout créé, le Ciel
dont ils en comptent sept, et la terre dont ils en comptent
aussi sept ; et toutes les créatures et les Anges qui sont sans
nombre. Ils croient qu'il y a un Diable et plusieurs de sa suite;
que c'est Dieu qui a fait tout le*bien et ne fait aucun mal, que
c'est lui qui donne la vie aux hommes et aux créatures, tant
animées qu'inanimées et qui leur ôte aussi quand il lui
plaît *. »
Nous avons deux formes de ce nom divin : la forme Merina :
Zanahâri et la forme usitée dans tous les autres dialectes :

1. Histoire de ta grande iste Madagascar. Paris, 1661, a« éd., in-40, p. t


de l'avant-propos.
t. Ibid., chap. xvir, p. $4.
308 CHAPITRE X

Zailalxiri, en graphie arabico-malgache ancienne et moderne :


au malais
J-$M, quelquefois /4-*-2» qui répond exactement
* Yah-bâri.
Au malais yaii, le malgache répond régulièrement y&xyan,
yaiia, <aiïa. Vh initial de hâri est aphérèse en passant en
malgache *, d'où : Yaita-âri, Zaita-âri. Mais une loi phoné-
tique malgache prescrit l'intercalation d'un h entre deux
consécutives de même timbre * : Zaita-âri .revient
voyelles
donc à Zaiut-bâri.
Yaii qui est représenté dans le vocabulaire de la plupart des
langues du groupe malais est peu usité en malais moderne. Le
dictionnaire de l'abbé Favrele mentionne avec le sens de o dieu,
divinité ». On le retrouve avec le même sens dans deux com-
posés bien connus : sembah-yait « prière, adoration», desembah,
« hommage », et yaii «divinité »; et kayaiiana le ciel, le séjour
des esprits célestes », de ka, préfixe, yaii « dieu » et du suffixe
an. Aucun témoignage, il est vrai, n'attesté l'existence du
dieu malais YaA-hJri, mais ce noni théophore est usité chez un
peuple voisin, les Cams, qui sont très étroitement apparentés
aux Malais. Le Dictionnaire êam-français de MM. Aymonier
et Cabaton mentionne, en effet, sub verbo yaii, un yaii harëi,
avec le sens de soleil, le soleil divinisé. Ce nom divin est attesté
par un hymne recueilli par M. Cabaton * et par un passage des
Contes Tjames (sic), publiés à Saïgon, par Landes, en 1886.
Harii répond au malais Ihlr't < Skr. hari *. Le cam Yait-ljorfi

1. Vide supra à la Laulverschiebung.


2. Ibid., p. 83.
3. Communication de M. Cabaton.
4. M. Kuhn (Btitrâge $ur Spraclxnhinde tlinlerindiens in Sit{angberichte
der pfjilos.-phil.und histor. Klasseder K. Bayer. Akad. der Wissens., 1889,
Heft II, p. 224) dît au sujet de l'étymologie de Mri : «Mit Recht betra-
chtet Kern dièses Wort als ccht malaiisch». Cette opinion n'est pas, à mon
L'ÉLÉMENTSANSKRITEN MALGACHEANCIENET MODERNE3O9
= malais * Yaii-hlri signifie donc : dieu Soleil, dieu du jour.
Dans son Lexique cam, Landes traduit Yait-harii par esprit
du soleil. Yaii a, en effet, le sens de « divinité, esprit » dans
les dialectes des peuplades « sauvages » de llndo-Chine '.
D'autre part, dans l'hymne cam recueilli par M. Cabaton, le
soleil est appelé alternativement : pô yaii Imrii, seigneur dieu
soleil, et pô adityak (= Sanskrit : âdityà), seigneur Soleil.
L'emploi dans le même hymne de cette expression bilingue,
indique qu'il s'agit en l'espèce d'une invocation au dieu Soleil
dont le culte venu de l'Inde avait été adopté par les Cams
hindouisés. La courbe phonétique de ce nom est ainsi établie
sans difficulté :

Cam : Yaû-ÎHirëi,
Malais : *
Yait-hâri,
Malgache ancien : Yaiia-lmri,
Malgache moderne : Zaita-ÎJâri,
Merina : Zana-lmri;

et le sens de Zano-lmri est nettement indiqué : il faut tra-


duire par dieu Soleil, dieu du jour. On vient de voir que les
essais d'interprétation par Za -j- nahàri (iiaha -{-âri ou na
-f- bârt), sont absolument inacceptables. Ces conjectures ne
tiennent pas compte du fait capital que Zanalmri est la forme
à nasale pure du Zaitahari des dialectes maritimes. Or, l'«
du parfait est toujours un n pur et jamais un A vélaire.
Zaitalfâri ne peut donc être un composé de %a -f* Aal)âri, car

sens, justifiée. Mal. Ai/7 < Skr. ftari, recouvre très vraisemblablement une
ancienne forme *îvaH (f = à peu près à.), voisine du Formosan xvagi,
qui a disparu du (ait même de sa propre homophonie avec le phonème
sanskrit. C'est sous cette réserve qu'on, peut admettre l'origine malaise du
hâri moderne,
t. Communication de M. Cabaton.
3IO CHAPITREX

Vit initial du second terme serait en opposition formelle avec


la phonétique des dialectes maritimes; et, à défaut d'autres
arguments, celui-ci suffirait pour infirmer l'interprétation
généralement admise.

A^AHARI

Nom divin doublet du précédent, composé de aiia, préfixe


de nom divin, qui répond à : dam oit, préfixe de respect;
Annamite ông; Siamois ôit, préfixe des noms divins et royaux,
du Skr. anka ; et l)âri <. Skr. Ixtri, soleil ; le soleil divinisé.
La forme Merina Aiiakiri, nous a été conservé dans le
composé Audrian-aiialjâri, forme contractée : Andrianulkiri,
litt. : le Seigneur Soleil.

TAWADEY

« Ils (les Malgaches), dit une relation hollandaise, appré-


hendent fort le Diable, qu'ils nomment Taiwaddei (orthogra-
phié également Tahvaddey), parce qu'il prend plaisir à les
tourmenter, particulièrement les hommes '. » Tayvadéy, le
dieu du mal, répond au Cam : debalâ < Skr. dévala, divinité.
Pour le sens de dieu ou génie du mal qu'il a pris en mal-
gache, cf. Skr. deva, dieu > Zend daiva, Pehlv dév, Persan
moderne div, génie du mal.

RAW

Dans son Petit recueil de plusieurs dictions ou noms propres


des cimes (chap. vu, Des deux et des Elemens en général,

i. Premier atterrissage des Hollandais à Madagascar lors du voyage de


raniirai Cornetis de Houtman aux Indes orientales, i$9>, in Collectiondes
ouvragesanciensconcernantMadagascar,t. I, 1903, p. 196 et 198.
L'ÉLÉMENTSANSKRITEN MALGACHEANCIENET MODERNE311

p. 20), Flacourt traduit éclipse de lune par Hanenrau voulait


et éclipse de soleil par Halenrau Massouandro. La traduction de
éclipse de lune doit être corrigée en banin-dRâw ùïvtilan, litt. :
mangée par Râhu la lune. Ràw est la forme diphtonguée du
sanskrit Râhu par chute régulière de Yh intervocalique et
diphtongaison des deux voyelles consécutives. On sait que
Râhu est le monstre mythique qui est censé causer les éclipses
en avalant la lune.
La traduction de éclipse de soleil doit être également corrigée
en alin-dRâw ni ntasuaudru, litt. : obscurci par Râhu le soleil.
Dans les deux cas, le sens, la phonétique et le folk-Iore per-
mettent, en toute certitude, de rapprocher Rati — Raw du
skr. Râhu. Les noms malgaches de l'éclipsé, heureusement
conservés par Flacourt, sont tombés en désuétude. On se sert,
dans la langue moderne, des expressions : le soleil est pourri,
mort, caché.

40 Protocole royal :
Bruto — Bttriito, ancien titre royal, vraisemblable métathèse
de *Bulûro. Mal., Batak-toba : Batâra, titre royal et divin, du
Skr. Bbaltâra.
Dria, salut au souverain. Kawi : çriya, bonheur, prospé-
rité, salut, du Skr. çrt.
ROIJO, Roa in Rolhttndrian, Ro-andrian, Sa Majesté, Son
Altesse, Mal. Pâdnka, Sa Majesté, Son Altesse, du Skr.
Pâdttkâ, chaussure. En Javanais, chaussure est employé
comme pronom de la 2e personne du pluriel, d'inférieur à
supérieur. Cf. Favre, Dict. malais-français, sub verbo pâdnka.
Le vocabulaire des Malais hindouisés contient un nombre
considérable de mots d'origine sanskrite ; le malgache, au
contraire, n'en compte que quelques-uns. Ce fait linguistique
ne me semble pas anormal ; il est aisément explicable. Les
mots sanskrits qui sont passés dans les langues du groupe
312 CHAPITRE X

malais, .sont de deux sortes : ceux qui étaient inconnus aux


Indonésiens, tels que kaca, verre, koti, dix millions ; et ceux
qui formaient doublet avec le mot indigène existant déjà :
Imri, jour, megha, nuage. Les uns et les autres ont pu se
maintenir dans la langue à travers les siècles, grâce à l'action
persistante et continue de l'hindouisme. Lorsque le mot
malais a disparu, c'est qu'il a été généralement recouvert par
un phonème sanskrit à peu près homophone. Tel est le cas,
par exemple, de Skr. hari = Mal. *wafil. Les Malais hinT
douisés, émigrés dans une ile de l'Océan indien occidental,
perdent tout contact avec l'hindouisme; leurs descendants
ont une tendance naturelle à laisser tomber en désuétude les
mots empruntés et à ne conserver d'un doublet sanskrito-
malais que le phonème appartenant à leur langue maternelle.
Cette argumentation s'appuie sur des faits constatés dans le
domaine arabico-malgache, La colonisation arabe a été extrê-
mement active sur la côte orientale de Madagascar. Au
xviie siècle encore, la province d'Anosi actuelle portait le
nom arabe de Androbayzaha = «IJJI *• C'est un témoi-

gnage auquel pourraient s'ajouter Bien d'autres, de la pré-


pondérance politique et religieuse des immigrés musulmans.
Pendant cette période de suprématie arabe, les relations entre
étrangers et indigènes oit donné naissance à une langue
hybride comme le sabir algérien ou le pidgin-english de Chine
et du Pacifique : Parabico-malgache. Les seuls textes que
nous possédons où les deux langues soient simultanément
employées, sont des formules d'amulettes. Les deux suivantes
sont extraites des manuscrits anciens de la Bibliothèque Natio-
nale :

i. Vide supra p. 508, n. 4.


2. Cf. G. Ferrand, Trois Hymologiesarabico~malgaclxsin M/moiresde la
Soc. de IJng. de Paris, t. XIII, p. 421-427.
L'ÉL&MENTSANSKRITEN MALGACHEANCIENET MODERNE313

Ms. V, folio 102 recto. h)lsi : na ri tilttn maiiinufi atf ralsi,


yakatsubu 'ala karatasi vu yurubitu 'ala yadaihi l'yamuni.
Voici : si quelqu'un fait de mauvais rives (litt. : rêve des clioses
mauvaises), qu'il écrive (ce qui suit) sur du papier et qu'il
l'attache sur sa main droite ' (suivent des carrés magiques et
des formules pieuses écrites sans points diacritiques).
Ms. 5132, folio 85 recto. Na marari viiytiiu yakatsubu
yawma sabutsi na afehi i-vit^iuiu. Si quelqu'un a mal au cou,
qu'on écrive (ce qui suit sur du papier), un samedi, // qu'on
atlaclie (l'amulette) au cou.
Les textes magiques sont, il est vrai, fréquemment rédigés
dans une langue spéciale destinée à leur donner un caractère
ésotérique ; les exemples qui précèdent peuvent donc paraître
insuffisamment probants. Les vocabulaires Anakara et Antam-
bahawaka ancien, que j'ai publiés, ne laissent subsister aucun
doute sur le caractère hybride du parler arabico-malgache en
usage chez les Malgaches sud-orientaux. Les mots arabes
malgachisés y tiennent une place importante, mais comme ils
doublaient des termes indigènes, ils sont tombés en désuétude
au fur et à mesure que disparaissait la suprématie des colons
arabes. Je citerai ceux-ci comme exemple :

MALGACHE ARABICO-MALG. ARABE

homme lehilabi nasi ,Ji


manger bttmana mi-kuli J$>
bouche vava alifamtt .**"
canne à sucre fari kasabi w-<a*
demander mila mt-talaba sT**&

1. Le texte et la traduction de la partie malgache de cette formule ma-


gique et de la suivante sont en italique ; le texte et la traduction de la
partie arabe, en romain.
314 CHAPITRE X

sel sira maleho J*


^
[fivatsi j
argent vula \ lefivatsi > t^\
[ atefuvatsi )
mort ntati muijlsu \ZÀ>
foie ait kabiti -*-*
malade marari marivi j&y
La proportion des doublets arabico-malgaches est de plus
de la moitié pour le vocabulaire Anakara, d'un tiers environ
pour le vocabulaire Antambahwaka '. Tous les mots arabes
qui doublaient un mot indigène sont tombés en désuétude.
Le même phénomène s'est évidemment produit dans le do-
maine sanskrito-malgache : les phonèmes sanskrits formant
doublets avec le phonème malgache ont disparu avec le sou-
venir des Malais hindouisés dont la linguistique comparée
nous a seule permis de retrouver les traces.

1. Cf. mes Musulmansà Madagascaret aux Iles Comores,t. III, chap. 1,


p. 5*39, où ces vocabulairesont été publiés.
CHAPITRE XI

CONCLUSION

Dans un article intitulé : les Hova (Merina) sont-ils des


Malais? l, M. E.-F. Gautier propose de rattacher les Mal-
gaches aux Mélanésiens : « Ce qui est certain, dit-il, en
conclusion, c'est que les Malgaches pris dans leur ensemble
appartiennent au groupe malayo-polynésien. Mais il n'est pas
du tout prouvé qu'ils s'y rattachent par la branche malaise.
On serait bien plutôt conduit à les y rattacher par la branche
mélanésienne. Et, s'il faut absolument une formule simple,
populaire, à celle qui a prévalu on préférerait cette autre :
« Les Malgaches sont des Papous *. » Les arguments de Gau-
tier sont empruntés à l'ouvrage du D' Codrington : the
Melanesian langiiages ', mais les exemples qu'il cite à l'appui
de sa thèse ne sont aucunement convaincants. « Parmi les
points de dissemblance entre le malgache et le malais, dit-il,
un des plus frappants est l'habitude d'ajouter aux mots leur
terminaison euphonique tra; cela est bien marqué dans Mal.
laAit, Merina : lanitra, ciel. Or, Codrington signale dans les
lies Banks une tendance à ajouter dra à la fin des mots *. »

i. Journ. Asiat., mars-avril 1900.


2. P. 296.
î. Oxford, 188$, in-8<>.
4. Loc. cit., p. 280-281. Dans son Madagascar(toc. cit., p. }o2), Gautier
y revient : « Le Malgache, dit-il, a horreur des racines terminées par une
consonne et leur ajoute invariablement des terminaisons euphoniques dont
3l6 CHAPITREXI

Mais le malgache n'a pas ajouté tra à Mal. laiiit : lanitra se


compose, au contraire, de laitit + vibrante + voyelle (vide
supra p. 212 et suiv.). « Le nombre ordinal : le troisième,
continue Gautier, se dit en malgache falta-telu, de teltt, trois, et
faim, préfixe habituel des noms ordinaux. En malais, letroisième
se dit : ka-tiga, en Mota : vaga-tolti, en Fidjien : va ka-loin.
La forme mélanésienne est doublement plus rapprochée que
la malaise de la forme'malgache ; non seulement teltt = toltt,
ce qui est une simple ressemblance de vocabulaire, mais le
préfixe est le même, ce qui est une ressemblance plus essen-
tielle, grammaticale '. » Sans doute, mais le Batak nous four-
nit la forme : paha-tëltt, le troisième, qui est plus rapprochée
encore du malgache que celle des dialectes de Mota et Fidji.
Tiga n'est pas l'équivalent étymologique du malgache teltt,
mais en dehors du malais et du javanais kromo, toutes les
langues du groupe malais ont un thème t-l pour le nombre trois.
Le préfixe de spontanéité.mélanésien tapa, lava, est évi-
demment à rapprocher du préfixe passif malgache tafa qui,
dans certains cas, marque également l'accomplissement spon-
tané de l'action, mais contrairement à l'assertion de Codring-
ton, Malg. tafa répond à Mal. lîpër 2, quoique le sens des
deux préfixes soit différent. Gautier montre ensuite, par des
exemples qui pourraient être multipliés, que « lorsque le dialecte
Merina et le Sakalava emploient tous deux de la même façon
une racine malaise, il arrive que la forme Sakalava se rap-
proche davantage de la forme malaise * ». — « II reste à signa-
ler, dit-il encore, la lacune la plus frappante du dialecte

la plus répandue est Ira. » On a vu, au contraire, précédemment, combien


les finales fermées sont nombreuses dans tes dialectes non-Merina.
i. Journ. Asiat., p. 281.
2. TheMelanesian languages,p. 189.
}. Journ. Asiat., p. 285.
CONCLUSION' 317
Merina : il lui manque deux lettres, deux articulations
malaises (û et «) qui sont restées très vivantes en Sakalava '. »
— « Et cela est tout naturel si nous admettons, ce qui est
certain (sic), que le sakalava est un idiome papou, en tout cas
du groupe malayo-polynésien ; tandis que le hova est un
idiome papou retouché et réformé par des conquérants venus
on ne sait d'où, peut-être hindous ? et pourquoi pas arabes ?
Et il n'y a qu'une race à laquelle on ne voit pas de raisons
philologiques de les rattacher, c'est la race malaise, puisque les
modifications qu'ils ont apportées à la langue malgache, ont
eu pour conséquence de l'écarter du type malais *. » Dans les
exemples cités par Gautier, celui-ci infirme sa thèse : Sakalava,
bebilsi (et non kaibitse), et Merina, keykitrà, répondent à Mal.
gigit. Le k merina est beaucoup plus près du g malais que 17/
Sakalava. Je m'empresse d'ajouter qu'il s'agit, en l'espèce, d'un
exemple mal choisi et que d'une façon générale la courbe
phonétique est : Malais > dialectes non-Merina > Merina.
Ce dernier est le plus évolué de tous les dialectes malgaches.
En ce qui concerne Vu vélaire, vide supra p. 95 et 100.
En somme, Gautier ne fournit aucun argument probant en
faveur de sa théorie. Son article tend, du rest?, à remettre
en discussion une question qui a été déjà traitée et résolue
dans un autre sens. D'après les travaux de Van der Tuuk,
Kern, Brandes, Brandstetter, Schmidt, pour ne citer que les
plus importants, le malgache fait incontestablement partie du
groupe malayo-polynésien occidental qui comprend les langues
et dialectes « de Formose, des Philippines, des Célèbes, de
Bornéo, (d'une partie) de la péninsule malaise, de Sumatra,
Java, Madura et des petites lies qui se trouvent dans leur
entourage immédiat * ». Van der Tuuk a montré les affinités
t. Journ. Asiat.. p. 288.
2. Jbfd., p. 294.
j. Brandes, Bijdrage M de vergtUjkoidthhnkîetrdtr tcesUrsclxûîfdetUng
van de MakiselhPclyiiesiscIxtMlfamilie,
p. i,n. 1.
3l8 CHÀPiTREXI

étroites qui existent entre le Malgache et le Batak de Sumatra,


et particulièrement avec le dialecte Batak -toba (vide supra
p. XXX).
Weber est le premier grammairien et lexicographe qui ait
compris l'importance des études dtalectologiques et leur ait
fait une place dans ses travaux. Le premier aussi qui ait mon*
tré l'unité parfaite de la langue dans toutes les tribus mal-
gaches. Flacourt l'affirmait déjà en 1658, mais il ne connais-
sait qu'une partie de la grande île africaine et bien que son
témoignage n'ait pas été infirmé, il ne peut être retenu. « La
langue malgache, dit Weber, est UNE dans toute l'île pour
ses termes et ses règles ; il n'y a de différence que dans les
accidents (formes dialectales) ; ainsi les Hova (Merina), les
dialectes de l'est et l'ouest dînèrent par le son de la (finale)
muette Ira; l'est et l'ouest par les lettres identiques (dialectes
orientaux : ts, d, kfr,v = dialectes occidentaux : /, /, //, /, b ou
mb) ; les Merina et toutes les Provinces ( = dialectes non-
Merina) par l'« simple ou gutturale (>'/, «); les Merina et le Sud
emploient l'article emphatique nu et les pronoms (personnels)
abi, atuty à l'accusatif, bu pour la préposition pour et le préfixe
mi- (tnijfdn-) des verbes réciproques, tandis que dans le Nord
on ne les emploie guère. Les Merina seuls ont les conjonc-
tions élégantes ari, dia, aridia; Us préposent l'article person-
nel f aux pronoms ; ils ont l'article (préposition) ani à l'accu-
satif; ils commencent à compter par le plus petit nombre (il
en était de même en Antanosi ancien) ; ils doublent ni : ni
tumpu ni ni ira nu (ni tumpuitni tranu) ; ils ont le substantif
agent (nom d'agent habituel) en mp au lieu de amp : mpaij-
dqtka (autres dialectes : ampai/dçaka, malgache ancien :
ompand^ûd) ; ils emploient plus souvent la forme (le préfixe)
verbale mana que maijka A part ces variantes, le langage
est le même partout. D'où vient donc cette grande différence
de dialectes ? En voici les raisons. La langue malgache a beau-
CONCLUSION 3*9

coup de mots parmi lesquels il n'y a probablement de vrais


synonymes que ceux qui ne différent que par les lettres iden-
tiques (alternances phonétiques); mais le manque d'écriture
.(dans certaines tribus), la multiplicité des castes et leur peu
de rapport entre elles, restreignent chaque province dans un
petit nombre de mots d'où elle ne sort pas. Chaque tribu a
une série de termes choisis à sa fantaisie et réservés pour par-
ler avec respect du roi ; la sorcellerie possède aussi ses termes
propres ; dans les discussions législatives, les chefs affectent
un langage relevé et étranger pour se montrer supérieurs au
peuple (tabous linguistiques); plusieurs, surtout les Sakalava,
aiment le langage figuré, et disent : mabaUha, du mouillé,
pour oranà, pluie; malxlsakâ, du désaltérant, pour ranu, eau;
famtujti, de l'émollient, pour sulikâ, huile (tabous linguistiques
également); mid^eri, considérer (par les yeux ou par la pen-
sée), signifie en Merina : regarder, et dans les Provinces :
penser. Enfin, les superstitions interdisent à chaque instant
des mots avec leurs dérivés et ce serait un crime capital de les
prononcer. Le nom du roi ou d'un grand chef défunt est
interdit pour plusieurs années. Ainsi après la mort de la reine
Tsiumeko (litt. : je ne donne pas), à Nossibé, les Sakalava
seuls ne disaient plus nnié (don), manuml (donner), fanumè\anà
(action de donner, présent), mais pour umeo afu ah, donne-
moi du feu, ils disaient : tuluru nmbamay al», présente-moi
du brûlant. Enfin, l'esprit de division portant chaque caste à
parler et à agir différemment des autres, tels mots réservés
ou pris en bonne part ici, sont libres ou pris dans un mau-
vais sens ailleurs. Ainsi, dihi signifiera ici danse tonnttc et
tshjd^ahà, danse de sorcier ; ailleurs, ce sera le contraire '. »
Flacourt écrivait deux siècles auparavant : « La langue de

1. Grammaire malgacherédigéepar Us missionnairescatholiquesde Mada-


"
gascar, p. 10-11.
320 CHAPITREXI

Madagascar..... est une langue très copieuse, laquelle se parle


également par toute l'île où il n'y a qu'un seul langage;
mais elle est différente en ses accents selon la diversité des
Provinces où les uns parlent bref, les autres ont un parler-
long. Il y a des mots de la langue plus affectés en des Pro-
vinces qu'en d'autres et qui toutefois sont entendus partout,
comme Rat (ray) qui signifie père du côté du Sud, et du côté
du Nord, ils disent Baba, ce qui s'entend partout pour la
'
même chose. Du côté du Nord, une femme se dit Vàivave
(vayvâvi) ; et Àmpele (ampêla) qui signifie la même chose du
côté du Sud, est un mot qui offense (dans le Nord). En sorte
que, du côté du Nord, il vaudrait autant appeler une femme
flambe qui signifie putain, que de l'appeler Ampele. Et du côté
du Sud, c'est le contraire : Ampele est honnête, Vàivave, l'est
moins *. »
La forme verbale relative qui est fréquemment usitée en
Merina, qui existe à peine en Sakalava, était d'un usage cou-
rant en An ta nos i ancien. J'en ai signalé déjà l'existence dans
la langue ancienne du Sud-Est d'après les manuscrits de la
Bibliothèque Nationale '.C'est un précieux argument com-
plémentaire en faveur de l'unité absolue de tous les dia-
lectes. Les différences lexicographiques, assez nombreuses,
s'expliquent aisément par les tabous linguistiques et les sur-
vivances, variables suivant les tribus, de phonèmes bantous,
sanskrits et arabes.
Les mots étrangers que le malgache a inscrits dans son
vocabulaire antérieurement au xixe siècle ont été empruntés à
trois langues de familles différentes : le sanskrit, l'arabe et le

t. Histoire de la grande iste Madagascar, p. 194, et Dictionnaire,


éd. Ferrand, p. 5.
2. G. Ferrand, Un cltapitred'astrologiearabica-malgachein Joum, Asiat.,
septembre-octobre1905, p. 226-229.
CONCLUSION 321:
bantou. L'élément sanskrit a été déjà étudié, l'élément arabe
le sera prochainement ; reste le bantou. Dans un récent article
intitulé : l'Origine africaine des Malgaclxs l, j'ai traité en
détail cette question; je n'en reproduirai donc que les grandes
lignes. Les emprunts faits par le malgache au bantou sont de
trois sortes :
i° Les mots empruntés au swahili que cette dernière langue
a emprunté à l'arabe. Ils sont d'introduction récente et usités
seulement sur la côte nord-ouest, dans la région fréquentée
par les marins musulmans de la côte orientale d'Afrique et
des Comofes :

Malg. d^asimini, jasmin ; Swh. yasmini de l'arabe <jsrï


yasmin;
Malg. merikebu, navire; Swh. inerikebu de l'arabe *-~~y*
markab, plur. w*fy> marâkib;
Malg. sukani, gouvernail ; Swh. usukani de l'arabe JC*
sukkân.

2° Les mots empruntés au swahili qui ne sont usités que


sur la côte nord-ouest. On peut supposer que, comme les
précédents, ils sont d'introduction récente. Rien ne témoigne,
en tout cas, qu'ils aient été inscrits de longue date dans le
vocabulaire des dialectes occidentaux :

Malg. Ixndia, natte ; Swh. hen^a, ouvrage en jonc ;


Mal. piiïgu, espèce d'ébène; Swh. mfnngo-,
Malg. maiiia, petit bateau, canot; Swh. maiua.

3° Les mots bantous usités dans tous les dialectes mari-


times anciens et modernes et dans les dialectes du centre et

1. Journ. Âsiat., mai-juin 1908,p. )$$-$oo.


G. FEXRAN». — Pbonttiqnem>iUjc-tnalgacbt. 21
322 . CHAPITREXI

de l'est, par conséquent hors de la zone fréquentée par les


marins de la côte d'Afrique et des Comores :

Malg. Ambtia, chien. Bantou : mbwa.


Akanga, pintade (numida mitrata). Kanga.
Ampuijdra, âne. Panda.
Anombi,aumbi, umbi, boeuf. Nombe.
Afiganu, conte, fable. Ngano.
Afiondri, auijdri, mjdri, mouton. Nondi.
Gidrtt, espèce de lémur. Ngedere, petit singe noir.
Ka^i, madame, in Ka\i-mambu. Mkatf, femme,
épouse.
Kiand^a, kaijdça, cour. Kiwandja.
Kiboko, kivoko, hivohi, hutte, cabane. Kibugurtt, hutte.
Kiduru, matelas. Godoro.
Kistt, Kiiti, couteau. Kisu.
Kitapu, sachet, bourse. Kitapo.
Kttngunà, punaise. Kunguni.
Kuijku, kouko, palétuvier. Mkoho.
Kwera, perroquet. Kxvaru.
Mamba, crocodile. Mamba.
Main, ma su, oeil. Malso, yeux.
M un go, mobungo, mahogo, manioc. Mnfjogo.
Mufti, pain. Mofa, petit gâteau de farine de sorgho.
Mttfavi, niusavi, sorcellerie. Msauri, sorcier.
Mttiui'tgu, poisson. Usungtt, poison végétal dont on
enduit les flèches.
Neudra, variole. Ndui, boutons de variole.
Ntifti, nufulrâ, viande, chair. Mnofo, viande sans os.
Usi, chèvre. Mbutf.
Papaftgu, milvus aegyptius. Panga, kipanga, faucon.
PHi, espèce de serpent. Pili.
Sambtt, iambu, navire. Tsombo.
CONCLUSION 323

Sikafara, tsikafara, tsakafara, voeu, offrande propi-


tiatoires. Kafara.
Sukay, sukay, chaux. Tsokaa.
Tai'tgti in vuan-tangu, melon malgache. Tango,
concombre.
Vahini, étranger. IVageni, les étrangers.
Va^aba, Malg. ancien : Va%tka(cî. Drury, p. 155),
étranger (désigne plus spécialement les étrangers
de race blanche). Wa&ungu, les étrangers blancs,
les Européens.
Zumba, palais royal, mausolée des reliques royales.
Dyumba, palais, grande maison.
Zuva, soleil, jour. Zuba, ^uwa, dytta.

Ka{i nous est attesté par un nom tribal de la côte sud-est ;


musufigit nous a été conservé par les mss. 8, f° 7 recto, et 5,
f ' 80 verso, du fonds arabico-malgache de la Bibliothèque Natio-
nale de Paris; mamba est plutôt spécial aux dialectes du centre.
Zumba et %tiva appartiennent, il est vrai, aux dialectes mal-
gaches de l'ouest, mais ils sont aussi près de certaines autres
formes bantous que de la forme swahili. La plupart des
exemples ci-dessus répondent à un thème bantou que j'appel-
lerai bantou commun parce qu'il est représenté dans un cer-
tain nombre de dialectes orientaux de ce domaine. Pour
ambua, aùombi, ka^i, mas 11, ttsi, laiigtt, \uva, par exemple,
cf. la Comparative grammar of tfje sotttb-african Bantou lan-
gttages sub verbis : a smalldog, p. 117; a Ixwï of catlle, p. 82 ;
a uvman, xuife, p. 68; an eye, p. 88; a goal, p. 83 ; a pumpkin,
p. 89; tfx suit, a day, p. 88 '. Des mots tels que aùombi,
boeuf, afiondfi, mouton, usi, chèvre, sont particulièrement
significatifs, car les animaux ainsi nommés sont également

1. Par le Père Torrend. Londres, 1891, in-S".


324 CHAPITREXI

d'origine africaine. Enfin, la plus grande partie des mots


ci-dessus sont mentionnés dans les manuscrits de la
Bibliothèque Nationale et dans les relations de voyage du xvne
siècle ; ils nous sont ainsi attestés à date relativement ancienne.
Les emprunts des deux premières catégories s'expliquent
aisément par les relations qui existent entre la côte nord-
ouest de Madagascar, les Comores et la côte orientale
d'Afrique. Mais les Swahilis et les Comoriens n'ont jamais
navigué sur la côte orientale de Madagascar, « la côte au vent A,
où la mer est extrêmement dure. Les caps nord et sud de la
grande île africaine, le cap d'Ambre et le cap Sainte-Marie,
sont très difficiles à doubler en toute saison ; aussi les Arabes
n'avaient-ils pas pu établir de relations entre la pro-
vince sud-orientale d'Anosi et la côte d'Afrique voisine.
« Ces peuples (les Malgaches), dit Flacourt dans son avant-
propos, n'ayant eu aucune communication ni commerce
avec les habitants des terres fermes de l'Ethiopie, à cause
de l'ignorance de la navigation, n'ont point reçu les change-
ments de lois et coutumes qui s'y sont introduits de temps
en temps '. » Flacourt mentionne des légendes historiques
ayant trait aux migrations étrangères, mais il n'y est nul-
lement question de nigritiens africains.,.Jbes mots relevés
dans le vocabulaire des tribus du sud et du centre n'ont
donc pas été introduits par des marins de langue bantou.
Cette hypothèse écartée, celle-ci seule s'impose : antérieure-
ment à l'arrivée des Malais hindouisés, Madagascar était peu-
plé de nigritiens de langue bantou qui ont été progressive-
ment absorbés par des immigrés d'une civilisation supérieure.
Les mots bantous relevés dans tous les dialectes sont les der-
nières survivances de ces nigritiens disparus *.

i. Histoiredeta grande isle Madagascar,p. 2-3 de l'avant-propos.


2. On trouveradan*l'article précité sur YOrigineafricaine des Malgaches,
CONCLUSION 325^
La population actuelle de Madagascar présente deux types
bien distincts : environ 2.600.000 indigènes à teint noir ou
brun et 3 ou 400.000 Merina à teint clair. Ces derniers appar-
tiennent aux castes nobles : ce sont les Andrîana de l'Imerina.
Leur ressemblance physique avec les Malais modernes que j'ai
constatée pendant un séjour en Extrême-Orient, est aussi
parfaite que possible. La persistance du type malais chez les
Andriana ne peut s'expliquer» que par une loi matrimoniale
endogamique rigoureusement observée par les familles nobles
de la migration malaise. Cette coutume n'est, du reste, que
partiellement tombée en désuétude ; les alliances des
membres de la noblesse Merina ont encore une tendance
endogamique nettement caractérisée.
En résumé, voici comment peut être reconstitué soit avec
certitude, soit avec une vraisemblance voisine de la certitude,
le peuplement de la grande île malgache :
I. Période prè-bantou. — L'île est habitée par une popula-
tion dont le type somatologique, culturel et linguistique, nous
est inconnu. En réalité, rien ne nous atteste l'existence de
cette population initiale; mais les migrations des Bantous
paraissent être de date relativement récente, il n'est donc pas
impossible que ces nigritiens africains aient trouvé Madagas-
car déjà habité.
IL Période bantou. — Importante immigration de Bantous
antérieurement à notre ère.
III. Période indonésienne pré-Merina (= pré-Huva). —
Importante immigration d'indonésiens hindouisés venant de
Sumatra, vers le ne-ive siècle. Ils se répandent dans l'île et,
de gré ou de force, imposent leur suprématie aux nigritiens
bantous qui sont progressivement absorbés par ces immigrés
de civilisation supérieure.

d'autres arguments linguistiquesque je ne reproduis pas ici, en faveurde


cette théorie.
\Z$ CHAPITREXI

IV. Arriixe des Arabes, de la fin du VU* au IX* siècle, «—


Islamisation des Malgaches ',
V. Seconde immigration de Smnalrauais fers le Xe siècle ', —
C'est la migration dont Ramini, le Sumatranais, est le chef.
Son fils aîné, Ra-Hadzi, donne naissance aux Zalm-dramini
(les descendants de Ramini) de la côte orientale; le fils
cadet, Ra*Kuba, s'enfonce dans l'intérieur, atteint le plateau
de rimerina où il épouse une femme Vazimba *. Ra-Kuba
est l'ancêtre des Huva qui portent son nom : Kûba > Hûva.
VI. Migration persane.
VII. Flacourt mentionne une migration arabe qui serait
arrivée vers 1500 et aurait donné naissance aux Zafi-Kazi-
mambu de la côte sud-est K
Au point de vue linguistique, la conclusion de ce travail
est très nette. Les dialectes malgaches ne diffèrent l'un de
l'autre que par les variantes phonétiques ou lexicographiques
attendues chez un peuple de près de trois millions d'hommes,
disséminés dans une île de six cent mille kilomètres carrés de
superficie. Le malgache fait incontestablement partie des
langues du groupe malais hindouisé. Comme conclusion der-
nière : le malgache est un dialecte malais évolué, étroitement
apparenté au Batak de Sumatra 4.

1. j'indiquerai dans un prochain travail, avec arguments à l'appui, les


raisons qui m'ont fait adopter cette date.
2. Ces faitsnous sont attelés par plusieurs légendes historiques. Cf. par-
ticulièrement : Gabriel Ferrand, IAJlégendedeRaminia d'aprèsun ms.arahicch
malgachtde la MNicttèqueNationale injourn. Asiat., 1902, p. 185 et suiv.
$. Histoire, p. 17.
4. Cf. Van der Tuuk (Jihillines) et Friedrich Mûller (Grundriss der
Spracbwisseudujt,Il Band, II Abtheilung, Vienne, 1882, in-Sa, p. 160)
qui a adopté l'opinion du savant Hollandais.
ADDITIONS HT CORRECTIONS

ADDITIONSA U BIBLIOGRAPHIE
:

P. xv. REXWARDBRANSTETTER.Mata-Hari oder Wanderun-


gen eines indonesischen Sprachforschers durch die drei Reiche
derNatur. Luceme, in-S 0, 1908,
— Relation du voyage que FRAXÇOISGAUCHE, de Rouen,
a fait en l'Isle de Madagascar, autrement Saint-Laurent, islcs
adjacentes et costes d'Afrique. Paris, 1651, in-4°.
— G. A. J. HAZEU. Gajosch-nederlandsch woordenboek.
Batavia, 1907, in-S°.
— M. JOUSTRA. Karo-Bataksch woordenboek. Leide, 1907,
in-40. Karo-batak de M. Joustra correspond au Batahdahi de
Van der Tuuk (préface p. vu).
— J. AI.B. T. SCHWARZ.Tontemboansche teksten. 3 vol.
Leide, 1907, in-8° (premier vol., textes ; deuxième, traduc-
tion; troisième, notes).
—* — Tontemboansch-nederlandsch woordenboek. Leide,
1908, in-40.
— J. WARXECK. Tobabataksch-deutsches Wôrterbuch.
Batavia, 1906, in-8°.
P. xi, 1. 2. Au lieu de : h à s, lire : Htà /.
P. xxv et suiv, En graphie arabico-malgache, le ^ d et le
)o t sont sous-ponctués pour les différencier des î et ^ arabes.
Pour éviter des complications typographiques, s et i ont été
écrits sans point dans les pages suivantes.
P. xxxvu et suiv. Les noms tribaux sont transcrits phoné-
tiquement. Pour l'évolution de aijtoi-cn aute-f voir p. 178 et
suiv.
338 ADDITIONSET CORRECTIONS

P. xxxvii. On entend par dialectes Betsimisaraka, les dU~


lectes de !a côte orientale comprise entre le 16* et le 20e degré
de latitude. Les mots indiqués comme Betsimisaraka, sont
ceux qui appartiennent au fonds commun à tous les dialectes
de ce groupe ou qui n'ont pas pu être localisés avec certitude.
Dans le cas contraire, la forme dialectale est rattachée à l'un
des dialectes indiqués sous les numéros 3, 4,5 ou 6, qui font
partie du groupe Betsimisaraka.
P. xxxix, I, 4, lire : aijta, les gens; iFaH, de l'iFaSi (nom
propre). J'avais donné l'étymologie généralement admise,
mais elle est inexacte; je le montrerai prochainement (même
correction p. 180, 1. 3-4). L. 9, lire : Manaùâra au lieu de
Mauaijâra.
P. su, I. 8, au Heu de Atjtanâta, lire Avtanàla.

ADDITIONSAU VOCABULAIRE
MAI.AYO-MAL-ÎACHE

Ctiap. I, p. 1-81. Pour la transcription du malais, j'ai suivi


la notation du Dictionnaire malais-français de Favre.
Adui (Batak-toba), là-bas. Ari.
Alai (Batak-toba), mais. Ari.
AU (Batak-toba), interjection, employée avec le vocatif : ô.
Rey,Ri,à\
Alo, Pûùalo (Batak-toba), ennemi. Falxtvâlu.
A loban (Batak-toba), arbre dont le bois est employé à la
construction. Rubâui, plante à fruit comestible ?
Ambat, manambal (Batak-toba), empêcher, retenir. Ambairâ,
embarrassée, paralysée (ne se dit que de la langue).
Amh (Tontemboan), atteindre, parvenir à. Ombi, Utnbi,
être arrivé.
Ambolas (Batak-toba), grêle. Havâijdra.
Ambun (Batak-toba), léger. Ivan, Ivan a.
ADDITIONSET CORRECTIONS 33^

Ampar (Batak-toba), dispersé, éparpillé, Ampalrà, état de ce


qui est déployé, développé, étendu. Passif : Ampàiinâ.
Anah Ajouter : Batak-toba Jattakkm, enfant (sans dis-
tinction de sexe).
Andos (Bisaya), pluie et tempête, Aijdu, Avdo* rosée.
Afigâra, nom d'un poisson. Betsimisaraka : Akàro.
Bagi, partie ; mamagi, diviser, partager, Vahit brisé, casséi
partagé.
Baru, arbre dont 1 ecorce est utilisée dans la corderie,
Varu, arbre dont le creur est jaune clair.
Batâra (Mal. et Batak-toba), titre royal et divin. Burtitô
(métathêse de Buttiro), seigneur, prince. Skr. BlxtUâra.
Banta (Batak-toba), fini, terminé, Fila. Vide supra Putus,
p. 54-
BinlAran, bois coupé qu'on laisse dans la forêt. Faulsllanù,
arbre fournissant un bois de construction.
Bitik (Dayak), fourmi. Vit'M, Vilsikâ.
Boaii. Ajouter : vide infra, Povan, p. 52.
Bumbon (Dayak), pousses, rejetons de bambou. Betsimisa-
raka : Bnmbtilu, orchidée.
Buwâya. Ajouter : Batak-toba, Buea, crododile.
Çriya (Kawi), bonheur, prospérité, salut, Antanosi ancien Ï
*
DHya, DNa, salut au souverain. Skr. çri.
Dara. Ajouter : Gayo, dôrô, sexueel rijp, doch nog maagde-
lijk (v. volwassen vrouwelijke dieren die nog niet zwanger
zijn geweest); La Sumu-u-drara malgache est exactement une
jeune fille pubère, déflorée, mais non encore fécondée. Il en
est très fréquemment, question dans les chansons amoureuses
et erotiques où ses formes juvéniles, ses seins fermes, sont
vantés par opposition à l'embonpoint et aux seins mous et
flasques de la multipare dont les grossesses et l'allaitement ont
épaissi la taille et déformé la gorge. Il me paraît donc préférable,
en l'absence d'un terme français approprié à cet état physio-
330 ADDITIONSET CORRECTIONS

logique, de traduire iuinthn-drara par sein de femme, plutôt


que par sein de jeune fille. Rectifier dans ce sens la traduction
de la p. 13, L 1 du bas,
Dempil. Ajouter : Passif, Lférina.
Di, à, dans, Malg. ancien : /, à. •
Duh (Javanais ancien), jus. Ru, Ro. Voir D/ohf, p, 17.
Djonkok. Ajouter : vide supra Builkui; p. 11.
Djua, Mandjua (Batak-toba), refuser. Là, refus; maijdâ,
refuser.
Em. Ajouter : Tontemboan, Me*e, donner.
ïiiièm,sh. Voir Anam.
Garis, Dayak : Gains, marque, rature ; int~il~garis, racler,
gratter, scarifier. Haralrô, action de raser (avec un rasoir).
Passif, Ha rasa m). Vide supra Kalis, p. 27.
Gatgat, mai)gatgalit briser en petits morceaux (Batak-toba).
Katikâti, manioc coupé en petits morceaux.
Gèlàr, Batak : Gorar, titre honorifique ; bèr-gêlïr, qui est
nommé, qui a un titre. Suijdrutrâ, croissance, augmentation,
action de s'élever en grade; Saijdratrâ, état de ce qui est
élevé, de celui qui est élevé en grade. Passifs : Sundrtitaua,
Saijdrâtanâ.
Gèrak, Batak-toba : Gorak, Dayak : Gtirak, mouvement,
agitation. Goranâ, action d'aller ou venir en grand nombre.
Guder (Batak-toba), être gras (expression vulgaire). Godra,
Gudra, vase, lie.
Gunlii). Ajouter : Batak-toba : Ginsir, ciseaux.
Hadji, Adji, souverain; Sumatra ouest : Atji, titre hono-
rifique des fils de nobles. Hadtf in Ra-Had{if fils du prince
Ramini (cf. Flacourt, Histoire, p. 49).
Haleon (Batak-toba), famine. Betsimisaraka ; Silùt, affamé.
Ha mbal. Vide supra Ambat.
Hari. Ajouter : Antandrwi, Uara in Zmta-Hara.
Hirbàb, Batak-toba : Arbap, espèce de violon. Malg. ancien :
Herâvu. Cf. Arabe : Rabâb.
ADDITIONSET CORRECTIONS 331*
Ise (Batak-toba), qui} Ayia, Hyça, qui ?
Kakal, éternel, perpétuel. Haylfày, Heylfèy.
Kaki, pied, patte, griffe. Betsileo : Kiki, ergot de coq.
KalAbtiù, voile, ce qui couvre légèrement. Vide supra
Selûhn, p. 61.
Kambaft, ce qui est sur l'eau, ce qui flotte. Ivnbuuâ, Bbunà,
lifunà, Afunà, Tsikémbunà, Tsihébunà, Tsikéfunà, Tsiijkâfuuà,
action de flotter, de surnager, de rester sur l'eau,
Kanden (Dayak), arranger, arrimer, Haijdruuâ, action de se
fixer, de séjourner.
Ktinkun, crapaud. Sabnnâ, grenouille.
Karemhm, enveloppe; Sundanais : Karémlvn, pièce d'étoffe
avec laquelle les femmes se couvrent la poitrine. Sarimbu,
Sarimbu, pièce d'étoffe indigène servant de vêtement.
Karoù, sac. Ajouter : Haruili, Haroni.
Kaéal', prétentieux, suffisant, Sitikà, Sititsllikâ, prétention,
suffisance.
Kêdjùt, tressaillement, effroi ; Batak : Hirdjop, inquiet (de
l'oeil). Heydratrfi, Heijdfttka.
Kêlempan, plante (sterculia firlida). Halâmpimà, arbre à bois
gris brun (Dombtya ou Makacaranga, sp.).
Kelinlal. Ajouter : Gayo, Klënlil, clitoris,
Këlùlut, petite abeille sauvage. Antanosi ancien : Lalàyisè,
abeille (cf. Cauche, Relation, p. 137).
Kfltiwib, Javanais : Kaluwib, espèce d'arbre à pain. Hanvl,
arbre à bois jaune brun.
Kemban, pièce d'étoffe dont les femmes se couvrent les
seins. Simbit, Simbu, étoffe servant de vêtement. Cf. supra
Karemhnt > Sarimbu.
Kempas, arbre à bois très dur. HAmpa, Htimpi, noms
d'arbres.
Kendalf, Batak : Hondanan, concubine, maîtresse, courtisane.
Siijdranu, esclave, concubine du maître.
333 AMBITIONSET CORRECTIONS

Këniù. Ajouter : Kawi, Kendin, sourcil.


Kèrâbt gratin, ce qui est trop cuit, brûlé. *Karàkà > Kara*
Wtnà, *Kanvjka > Karankâi:tâ, très sec; Hârakâ, trop sec,
calc'mé, grillé.
* Hàrinâ
Kèrift, Javanais ; Garin, sec, aride. > Haringâ-
rinà, squelette, carcasse,
Kêtàr, Javanais : Gelir, âpre, acre. Dira, âcreté, acidité.
Kilala. Ajouter : Batak-toba, Hilala, sentir, remarquer.
Kilaw. Ajouter : Sakalava N-0 : Kilu, torche pour la pêche
au flambeau.
Kiri. Ajouter : Karo»batak : Kaws, à gauche.
Korek, creusé, fouillé. KuruhiruM, HtirukihukA, action de
se curer l'oreille; Tsuktihkâ, Tsukirikà, action d'entrer, de
fourrer le doigt dans ou à travers quelque chose.
Kohi, Goris, gratté, raclé, Urutrà, action d'enlever, d'arra-
cher avec les mains des feuilles de mûrier, de manioc, de
l'herbe. Passifs : Uriisanâ, UrtUanâ.
Kua (Tontemboan), ce que quelqu'un dit. Hwt, Hwé, dit-il.
Vide supra Koa, p. 32.
Kuban, Batak : Huban, bourbier, fange, Hwan% Hoiwt,
terrain enfoncé, en contre-bas.
Kudw) (Karo-batak), pendants d'oreille. Hurun in Hurun-
tst'tfinà.
Kumpul, rassemblé, réuni, Kumbttnâ, Humbuna, état de ce
qui est fermé, resserré, joint.
Kundttt', citrouille. Huijâru.
Kurap. Ajouter : Malais, Kërtipiù, croûte mince sur une
plaie.
Laka, arbre à bois odoriférant. Ijaka, nom d'arbre.
Langir (Karo-batak), pointu. Rat'igilrâ, Rai)gilrâ, action de
tailler en pointe ; Ranitrà, Ranilrà, état de ce qui est pointu.
Ukàh, fissure, crevasse, déchirure. Vide infra Rihâh.
Umpùney, arbre de forêt fournissant du bois à brûler. lutin-
pânani, nom d'arbre.
ADDITIONSET CORRECTIONS 33|
Liiib, coulant, ruisselant ; Javanais : Lilih, s'affaisser,
descendre. Rhi, versant d'une colline.
Uo (Batak-toba), sang faible. Liu, sang.
Uta (Bugui), gomme, glu, Liti, Diti.
Ijobhtàbi, arbre à fruits comestibles (flacvurtia). Lûbi, arbre
à bois blanc gris,
Lulmr, action de battre le grain. Rumbu, battement de
mains des femmes tn cadence et en chantant pndant que
d'autres femmes dansent.
Lulttr, englouti, avalé, I.ultttïâ, action de se baigner tout
habillé pour se débarrasser d'une maladie produite par un
sortilège. Passifs : LulùranU, Lulnfanâ,
Luput, sauvé, échappé. Rufulrà, Rifulrà, Rifalru, enfui,
échappé, envolé. Passif : RifAlinà.
Ltiéut, échappé, parti; Dayak : Lusut, être libre. Luiu, Ruiu,
Rttsu, parti, allé en avant ; Lttsilrâ, Lidiltà, fuite, évasion,
désertion. Passif: *Lnsiraiia.
Luyut, plié, courbé (branches d'arbres) sous le poids des
fleurs ou des fruits. Isijdyilrà, action de ployer, fléchir
comme les branches sous le poids des fruits ; Ltwd{itn), débi-
*
lité, faiblesse (passif : Luijdtfranâ) ; Luijdtfbilrà, langueur,
état de ce qui fléchit sous le poids (passif : Ltnid{ektranâ).
Mega. Ajouter : Sakalava N-O, Miba.
Mèndàpa, pavillon, b;\timent où l'on reçoit les convives.
Lapa, résidence royale, cour, palais, tribunal, toit qui se
trouve au milieu du village et sous lequel on traite les affaires;
Taijdapa == ta -|- au -{- lapa, les gens du ou dans le palais,
anciens cfliciers et employés de la cour en service au palais
royal. Cf. Skr. Maijdapa, hangar élevé à l'occasion de fêtes,
pavillon.
Oii (Cam), préfixe de respect ; Annamite : ông ; Siamois :
ait, préfixe des noms divins et royaux. Alla, Merina : Atta,
préfixe de nom divin in Ana-Hari (Flacourt, Histoire, p. 67),
334 ADDITIONSET CORRECTIONS

Ana-Hari dans Andrian~Aii<i~Hari dont Aijdriauahaii est la


forme contractée, Skr. Anka.
Padan, plaîne, endroit, terrain sans arbre (par opposition à
la forêt). Faiiana, clairière, espace vide au milieu ou auprès
de la forêt.
Padi. Ajouter ; Dayak, Bari, riz.
Pàduka, Pddi'tka, Sa Majesté, Son Altesse. Rofot, Roa in
Robaijdriau, Roaudria» = Roba, Ro<i-\-aijdriau, Sa Majesté le
Seigneur, ancien titre des grands chefs du sud-est, Skr. Pàduka,
chaussure. C'est en malais et en malgache, un terme proto-
colaire d'inférieur à supérieur. Le sens est : moi, chaussure
de Votre Seigneurie.
Paint. Ajouter : vide supra Bandut, p. 6.
Paman, oncle, jeune frère du père ou de la mère, Antesaka :
Faman, nom propre d'homme.
Pailkur (Mal. et Batak-toba), pioche. Antanosi ancien :
Féku.
Pano (Karo-batak), tache blanche de la peau. Betsimisa-
raka : Tampânu, pellicule de la tête.
Pauliif), défendu, interdit. Faijta, serment.
Palôla, espèce de concombre amer. Faltira, arbre à bois
blanc (Mussoenda nstita ou triclfopblebia).
Pegub, huître perlière. Papf kl, huître.
, Peîlar, banc de rameurs, betsimisaraka et Sakalava N-E et
N-O : Faftâri, bras de balancier de pirogue.
Pèn-bAlu, Pân-hûlu, celui qui est à la tête, chef, comman-
dant. Fanâln in Fanalu-labi, guerrier d'élite, garde du corps,
chef militaire.
Pilin, tortillé, tordu. Filin, Filina, ourlet; Filivlli, Firi-
viri, action de louvoyer (navire).
Pirâ. Ajouter : voir Btrapa, p. 8.
Pis (Dayak), chat. Piiu, Pisu.
Pula. Ajouter : Betsimisaraka, Ampôla.
ADDITIONSET CORRECTIONS 335
Pulas, Javanais ; Pulir, tordu, tortillé, tressé. Fuli, fil,
?ction de filer. Voir p, 66, Sulir,
Puput. Ajouter : Malg. TafufAra, Tafufûran, lafufnranâ,
soufflet, soufflet de forge.
Pusa. Ajouter ; Antankara, Ra-btUi, Betsimisaraka, FAsi,
Sakalava N-O, PAU, chat. Cf, supra Pis.
Pusar, tourner horizontalement (comme la roue d'un mou-
lin), tournoyer comme l'eau dans un gouflre. Fnsitrâ, Fu'si-
Ira, action de forer, de faire tourner rapidement un morceau
de bois pointu dans un trou pratiqué dans une pièce de bois,
pour produire du feu. Passif : Fusèrina.
Rabit. Ajouter : Passif, RumbAtanà
Rabu, monstre mythique qui est censé occasionner les
éclipses eu dévorant le soleil ou la lune. Râw in Flacourt,
Dictionnaire, sub verbis lune, soleil. Skr. Ràbu.
Rambey, nom d'un fruit en grappe longue. Rambâymt,
arbuste odoriférant.
Rampas, pillé, volé, enlevé de force, Rumputrâ, Rumpulrà,
action d'arracher à pleines mains. Passif : RumpAsanà.
Rèbâb. Ajouter : Malg. Repakà.
Rêgâfi, étendu, raidi à force d'être tiré. Râùga, qui a les
oreilles raides, dressées (animal).
Rëkàb, déchiré, fendu, gercé. Trlakâ, Triakt, Triakè, dé-
chiré; Tslakâ, Tsiakî, Tsiakè, déchiré avec bruit; Trlalrâ,
déchiré, fendu.
Rembab'iembab, couler en abondance (des pleurs). Rebaréba,
traînant, long et ample comme une robe ; Rabarâba, action
de tomber en s'éparpillant ; Reparépa, Refaréfa, traînant ;
Remaréma, état de ce qui est large et traînant; Réfakâ, état de
ce qui traîne.
RëmAl', brisé, mis en pièces, écrasé. Rémutht, son de ce qui
se trouve écrasé sous un poids très lourd.
RëpAb, fragile. Ajouter : Rafukâ, Rafuki'i, Rafuki, Rafuk?,
faiblesse, langueur.
13$6 ADDITIONS.ET CORRECTIONS

Rewan, louvoyer, faire de la voile au PJUS près; Makassar :


Rewaft, vaciller. Repirépi, action de chanceler, de tituber;
Rebirébi, action de chanceler, de trébucher.
Riml>as, espèce de doloire. Rimhui, Rimbaud, ébréehê,
entamé.
Riyuk. Ajouter : Riurlu.
Sampey, Batak : Sampè, su (lisant, Ampi.
Sampirf porte-manteau, séchoir, Sampi, Sampi, Saldmpi =:
Sâmpi -f- infixe al, état de ce qui est placé sur quelque chose
de façon à tomber des deux côtés ; Sâmpinâ, manière de por-
ter le vêtement dit lamba, un bout pendant sur l'épaule.
Passif de sâmpi : Sampà^anà.
Saudu, pensif, mélancolique; Javanais : Se>jdu, mordant,
rébarbatif. Sentit, soupir, sanglot,
Shitfc espèce de petite huître perlière, Seuii, petite perle
noire.
Sobur, manobur (Batak-toba), boire. SAlru, action de boire.
Sudâra. Ajouter : Betsimisaraka, Zôlru.
Sumânal, esprit, mânes. Angalrà.
Sumbin. Ajouter ; Malg. Rumbana, Rimbanâ, ébréché.
Tambu.t, nom d'une plante. Tambunâ, arbre a bois brun
foncé.
Tatmb. Ajouter : Karo-batak, Taneh, terre, pays.
Taitkal (Mal. et Batak), amulette, préservatif; mènankal,
préserver du mal, éloigner l'infortune. Takâlu, préserver du
mal (Flacourt, Histoire, p. 67 et 71).
Taron (Dayak), avertir. Antanosi ancien : 1 ', action
d'avertir ; Malg. oriental moderne : Tarot), action de parler, de
raconter.
Tawan. Ajouter : Batak-toba : Taban, butin.
To'or (Tontemboan), se tenir debout. TAetra, état, condi-
tion, manière d'être, posture. Passif : Tuéranâ.
Tumo'or (Tontemboan), se tenir debout. Ttimtîelrâ, action
AUDITIONSET CORRECTIONS JJJ
de demeurer, résider, séjourner. Passif ; Tùmuéranâ. Ttimo'pr
et UimAelrâ sont les formes à infixe des thèmes précédents
to'or et H'telrà,
Tutub, taillé, coupé. Tatatrà, incision au bistouri, saignée.
Vide supra Tëtàk, p, 74.
Ûapan, en forme de fourche, fourchu. Voir p. 63, simpan.
Capiii, plaque d'or ou d'argent que portent les petites filles
pour couvrir les parties sexuelles. Safi* Safi, petite fille.
Ùâtur, jeu de dames, d'échecs; Atchinais : TSatâ, espèce
de jeu de dames de forme rectangulaire. Kâtra, Kàira, espèce
de jeu de dames de forme rectangulaire. Skr. CalAr, quatre.
Ceritrà, Tagal : Salita, Dayak : Sarita> récit, histoire, nar-
ration. Arira, conte, fable, histoire amusante.
ù'iéul, requin. Antsâijtsa.
ÏFêta (Tontemboan), lâcher, relâcher. Fêla, Fetavëta,
pauvre, indigent, malpropre, indécent, incestueux, vil.

CORRECTIONS

P. 3,1. 19, lire Imrlan.


F, 7# 1« 4* supprimer : cf. arabe : badan, corps.
P. 9,1. 5 du bas, lire Bitsiki au lieu de ilsikè.
P. 10, l. 5 du bas, supprimer Buku, etc.
P. 13, 1, 10. Au lieu de Raijdrâi), Raijdrâiïa, lire Rai/drâi),
Randrânâ.
P. 14, 1. 4, lire Datai) au lieu de Datait
P. 27, 1. 2 du bas. Canjé et Cançé sont les orthographes
usuelles = Kanjê, Kan^é.
P. 30, note. Au sujet de l'alternance b-tr, cf. mon article
Notes de pfjonëlique malgacfte in Mémoires de la Soc. de Ling. de
Paris, 1908.
P. 32,1. 18, au lieu de Erttlïa, lire Erutrà ; 1. 22, au lieu
de Kulraka, lire Kutrakâ.
G. FERBASD.— Phcniliqutmaltyc-utalgacU, ai
338 ÀDWTIONSET CORRECTIONS

P. $i, l. II du bas, supprimer KiSu,


P. 56, supprimer les lig, 6-10 et les remplacer par Ï Raua,
princesse. Rana in Rana-Falunà, nom de plusieurs reines.
P, 58, l. $, supprimer ; passif, RumpAsanâ.
P, 61,1. 1 du bas, au lieu de SautcH, lire Sandbi.
P. 62,1. 9, lire SununAki au lieu de SuilunAki.
P. 76, 1. 1-2, Comme l'a montré Schwarz (Tontemboansclx
teksten, Aanteekeningen, p, 146), linây = tây -j- infixe in. Le
rapprochement de la p. 76, l. 1 : Mal. tiyan > Malg. Isinây^
n'est donc pas à maintenir.
P. 78,1. 12 du bas, au lieu de Tantâna, lire Tantâna,
P. 79, I. 9 du bas, lire Thnjth'ifinâ au lieu de TritulrAfinà.
P. 81,1. 8, au lieu de 0{asâ, Ozasoe, lire Ojasâ, Ojasoe.
Supprimer 1. 8 du bas : IFei, etc.
P. 87, dern. lig,, lire Hautiinâ au lieu de Hanlunà.
P. 88, l. 6, lire Gëmerinêii) au lieu de Gëmerinêin.
P. 97» I, 4 du bas, au lieu de ni, lire ni,
P. 108,1. 1, au lieu de Yasmyn, lire Yasinln.
P. 115, L 18, au lieu de : Au groupe médial malais nié,
lire : Au groupe médial malais né.
P. 126, I. 13 du bas, au lieu de Data, lire Dada.
P. 129, l. 12, lir£ taidld, au lieu de ta'sdyd.
P. 134,1. 1 du bas, lire^i au lieu de^j.
P, 143, supprimer I. 7 du bas : Pisatv-Kiiu. L. 2 du bas,
lire Uijlsi, au lieu de Untsî
P. 157, L 2 du bas, lire Va nasal bref atone est...
P. 190, I, 4 du bas, ait lieu de vide supra, p. 157-58, lire
vide supra, p. 187-88.
P. 205, 1. 15, au lieu de Raykylrt, lire Raykitrî.
P. 209,1. 3 du bas, au lieu de . tN, lire j IN.
P. 239,1. 14, au lieu de celle des oxytons conserve..., lire
mais la voyelle brève tonique des oxytons conserve...
P. 240,1. 8, au lieu de te%âlM, lire titfhtâ; L 17, au lieu
ADDITIONSET CORRECTIONS m
de fayngiïnïuà. Virefafugànïuâ', 1,9 du bas, remplacer tâudrùkù
par mfiutfcrn,
P. 2S2, L 7, au lieu de de ita, lire de ota,
P. 254,1. 3, au lieu de mënpèr-kan, lire mêmpër-kair, l, 6,
au lieu de Imnlunà, lire hantunà.
P. 266, I. 9 du bas, au lieu de Fakauâ, lire Fakanâ.
P. 268, 1. 2-3 de la note, lire painl^âka, mpaii-d^ika, ow-
pay~d%îka, ampai.hd{âka, mpaii-d^âka, pan-diâka.
P. 272,1, 5 du bas, lire nmij-d^ailra.
P. 281, L 12, au lieu de vide supra, p. 255, lire vide supra,
p, 246 et suiv.
P. 282,1. 12 du bas, lire itjdawina, indaw.
P. 297, 1. 10, au lieu de kàrtnjâ, lire kartujâ.
P. 298, I. 9, au lieu de dârab, lire dâràb,
P. 300, I, 2, au lieu de Skr. jes(ba, lire Skr. jyestba ; 1. 2 du
bas, lire Aiutbâri.
P. 310, 1. 5, au lieu de ANAHARI, lire ANAHARI; I. 4 du
bas, au lieu de Pehlv, lire Pehlvi.
P. 318, L 2-3, lire (vide supra, p. xxxv).
P. xv, 1. 11, et 327, 1. r, au lien de BRANSTETTER, lire
BRANDSTETTER.
P. xtu, l. 3, ait lieu de Au point de vue sémantique, >ire
Au point de vue phonétique.
P. 24, 1. 11 du bas, ajouter Mal. Hiu, requin.
P. 84, l. 7, lire Aux groupes.
P. 148. Ici devrait commencer le cliawrïHw
P. 193,1. 12, //«que semblent/^N^l'^A\
TABLE DES MATIÈRES

Pages.
PRÉFACE vu
Manuscritsmalgachesdu fondsFcrrand vu
BIBLIOGRAPHIE. . xv
Additionsà la bibliographie 327
Phonétique expérimentale xix
INTRODUCTION xxm
L'alphabet Merina usuel ; xxiv
N'est que la transcriptionde l'alphabet arabico-malgache xxv
L'alphabet des autres dialectes xxix
Texte malgacheen 6 dialectes xxxm
Le Malg. et le Batak-tobade Sumatra xxxv
Localisationdes dialectesMalg. étudiés , xxxvu
Divisionde ces dialectes XLII
Les mss du fonds arabico-malgachede la Bibliothèque Nationale
de Paris xtiv

CHAP.I. VOCABULAIRE
COMPARÉ
DUMALAIS
ET DESDIALECTES
MALGACHES 1
Additionsau vocabulairecomparé )28
CHAP.II. LAUTVERSCHIEBUNG
Consonnes malaiseset malg 82
h matais 83
h finalen malg. ancien 85
h malg. intervocalîque 86
Timbres de 17/malg 87
g mal. > malg. h, g, k,v,fig 87
ftg médial mal. > malg. iig,k,n 88
Transcription du g mal. et malg 89
Timbres du k malg 89
k mal. > malg. /;, *, g, ûg, i-s, d{, ts, J, bt kâ, kà, kl, kè 89
<w$ TABLEÏ)ÉS>MATIÈRE^
?
nk médial mal. > malg. k,n-n,n......k, ng, nk, h »...... 96
Transcription du k mal. et malg 91
y malg 91
n vélaire 95
rt mal 96
fi malg., sa transcription 9)
il mal. > malg. û, n,tj,nâ, kâ, ki,kc 97
nk médialmal. > malg. k, n-n, n k, ng, nk, b 99
fig médialmal. > malg. ng, k, n 99
ng malg. 100
nk malg , 103
y mal. > malg.y, 1 104
iy médialmal. > malg. iy i 104
aya finalmal. > malg. ay,ey, a,e 105
uyu final mal. > malg. «i 105
ey finalmal. > malg. a, i,u 105
{ malg. moderne<y 105
dj mal. > malg. \, /', dç, i-s, ts, t, r, I, h .. 108
ndj médial mal. > malg. nd{, udï-ndr 109
/ Betsileo 109
d%malg. moderne < ancien dj. 110
g anglais> malg. d{ 112
i;d{ Merina — ydï, ng d'autres dialectes 113
c mal. > malg. ts, dç, t,i~s, tr-tr 11j
ne médialmal. > malg. nls, ijd[ 115
ti malg 115
« mal. > malg. »/, « 116
r mal. > malg. r, ^-/, /, i-s, n, Ira, Isa, sa, kâ, nâ 117
t mal. > malg. I, d,r, I, tr-lr, dr, n, ndï-ndr, Ira, Isa, sa, kâ, nâ... 119
/ mal. > malg. /, d, I, s-i, ts, n, r, thtr 122
nt médial mal. > malg. nt, t, yd, d, tjdfr d%,ndr-udr, tr-tr 123
/ final mal. > malg. ts -f- voyelle 124
t final mal. > malg. Ira, Isa, sa, kâ, nâ 124
t final arabe > malg. lsa,tsi 12j
d mal. > malg. d, I, r, lr-trf t, dr-dr 126
nâ médialmal. > malg. /, nt, nd, adhndr, nd^ 127
tr-tr malg '. 127
tr-tr malg. < mal. t,r,d,t,nl 128
Transcription du Ir malg -. 129
Alternance malg. de /r et /; 129
TABLEDES MATIERES 343
âr-dy malg... , - ... 129"
ndr-ydï màlg. < mal. d, r, /, nd, ndj 129
s mal. > malg. i-s, d\, $ ts, t, r, h, k, trâ, Isa, sa, kâ, nâ. 130
ïmalg 132
Xmalg. < mal.y,dj,r,s 133
l Merina=/, y, d\, k des autres dialectes 133
ts malg. < ancien / 134
ts malg. < mal. é,s, t,r,s,l, p .- 136
ts Merina = /, î d'autres dialectes 136
n mal. > malg. », ft,n,m,nâ,kâ 136
w mal. > malg. v. 138
(tau médiat mal. > malg. «au, tvd, (ta 138
aw final mal. > malg. u, a, aur, ao, ou?,o 138
w malg 139
b mal. > malg. b, v, m, f, p, b, k, d{, u, 0 140
mbmédial mal. > malg. mb, b, v, m, tnp,f. 141
v malg. < mal. b, mb,p, m,xu,g 142
Transcription du v malg 142
p mal. > malg. p,f, b, v, m, h, k, mb-mp 142
mp médial mal".> malg. mp. mb,p, f,b, m 144
p finalmal. > malg./, Ira, tsâ,sâ, kâ 145
/ malg. < mal. p, b, mb, k 146
f Merina= />,v, k desautres dialectes 146
m mal. > malg. m, v,n 147
mb médial mal. > malg. mb,b, v, m, mp 147
mp médial mal. > malg. mp, mb, p,f, b,m.... 147
m final mal. > malg. m,nâ,n, n, kâ, kt,kî. 147
Voyelles mal. et malg 148
Vocalismeconcordantdans les deux langues 149
a mal. > malg. e, i, o-u i$o
i mal. > malg. a, i, u 151
e mal. > malg. i, a, 0. u 151
i mal. > malg. e, .1, o-u ' 152
0 mal. ^> malg. e, a, u i$2
u mal. > malg. i,a,e,o 152

CHAP.III. VOYELLES,
DIPHTONGUES
ET TRIPHTONGUES
MALGACHES
a long tonique l$3
a bref tonique 153
'
344* TABLE DES MATIERES
a bref atone .' .*.. "i$4~
a sourd ou chuchoté 154
a final atone Merina , 154
a final atone Betsileo 156
a nasal long tonique 157
a nasal bref aton^ 157
a nasal bref tonique 158
a nasal et « nasal Merina 158
a nasal Betsileo 161
Transcription de l'a 162
Transcription des suffixes -an, -ana 162
e long tonique 163
e bref tonique 163
e bref atone 163
«sourd 164
e nasal long tonique 164
/ nasal bref atone 164
e nasal bref tonique 164
Transcription de IV 16$
è ouvert ^ 165
L'anormale pure ce = i 166
1 long tonique, 1 bref tonique 166
i bref atone , 166
1 sourd 166
1 et u en Merina et en Betsileo 166
1 nasal long tonique 167
» nasal bref atone 168
Transcription de 17 168
1 final des préfixes verbaux > y 168
0 fermé long tonique 169
0 bref tonique 169
0 bref atone 169
0 nasal long tonique 169
o nasal bref tonique 169
0 nasal bref atone 170
0 nasal final oriental ; 170
0 ouvert 170
Transcription de Yo 170
n long tonique 171
« bref tonique....... 171
TABLE DES MATIÈRES;
'
u bref atone .' 171
u sourd 17!
u final Betsileo.. 171
u nasal long tonique 171
u nasal bref atone.. 172
u nasal final 172
Transcription de 1'» 172
Diphtongues ; 172
*y 174
y «74
</ 174
y 175
«w ". 175
™ »7S
we ij6
yu 176
Évolution de la diphtongue ay 176
Évolutionde antai->ai}te- 179
Évolution de la diphtongue aw 181
Triphtongues way et iuey 18$

CHAP.IV. ÉVOLUTION
DE LAFINALEFERMÉE
Les finales fermées 186
Différentespériodes de la langue 188
Caractéristiques de la période malayo-malgache 189
Période des thèmes dissyllabiques et trissyllabiques 192
Thèmes du type xy-xtt-xu. 193
Thème mal. xy-xttx > malg. xy-xu-xu 195
Thèmes mal. xy-xax et xy-xix 198
Les finales arabico-malgachcs -xi 198
Comment doit-on les lire 199
Thèmes mal. xy-xi 4-nasale tlxy-xa -{-nasale 201

CHAP.V. LES FINALES


MALG.
ka, na, Ira
La finale -Ira. 202
Ses variantes dialectales 202
Ses différentes transcriptions par les lexicographeseuropéens. 208
Ses transcriptions en arabico-malgache 209
t$m TABLE DKS MATIERES
• Formation du passif à suffixedès thèmes à finale -Ira ......... air - *ï'
Les infixes passifs en malg. modemc 211.
Leur origine 213
La finale -Ira n'est pas un élément suffixal 218
Son origine possible 222
La finale -ka 224
La finale -na 227
Les finales -ka, -na, -Ira sont interchangeables 231
Ce ne sont pas des thèmes suffixaux 233
CHAP.VI. L'ACCENTTONIQUE
En malais 236
L'accent tonique des quadrisyllabes malg 236
— trissyllabcs 236
— dissyllabes 237
— monosyllabes 237
Règles d'accentuation en malg 237
Durée et hauteur musicale des voyelles 241
Différence de hauteur entre la tonique et la finale 243
CHAP.VIL FORMATIONS
VERBALES
ET NOMINALES
Verbes transitifs \ 246
Verbes transitifs et intransitifs 252
Verbes causatifs 2J3
Verbes réciproques 254
Verbes fréquentatifs. 255
Verbes passifs 256
Le préfixe verbal m-. 258
Les infixes 260
Conjugaison -, 261
Les substantifs 263
Formation du nom d'agent habituel 267
Formation des préfixes verbaux transitifs et intransitifs 268
Substantifs malg. à préfixes ke-, ki-, ku- 270
Le redoublement '. 271
CHAP.VtU. Le SANDHI
Le sandhi mal 275
Le sandhi malg 27$
TABLE DES MATIÈRES H7

CHAP.IX. PRONOMS,
DÉTERMINATIFS
ET TERMES
COMMUNS
Pronoms personnels 285
Pronoms personnels suffixes 286
Pronoms possessifs .- 286
Les déterminatifs •. 287
Termes spéciaux communs aux deux langues 287
Noms des parties du corps. 288
Maison,ustensiles, armes 289
Noms composés à formation identique dans les deux langues....t.. 291
CHAP.X. L'ÉLÉMENT
SANSKRIT ANCIENET MODERNE293
EN MALGACHE
Vocabulaire sanskrito-malayo-malgache iqé
Noms de mois sanskrito-malgaches 299
Noms de dieux et géniesd'origine sanskritc 300
ZaiiaMri ....*. 301
Anabâri 310
Tayvadiy,le dieu du mal *. 310
Ratv 310
Protocole royal sanskrito-malayo-malgache '.. 311.
Le malg. a.conservé peu de mots sanskrits 311
CHAP.XI. CONCLUSION
Le*malg. fait partie des langues malaiseshindouisées 31$
Il est étroitement apparenté au Batak de Sumatra 318
Unité parfaite de tous les dialectes malg 318
Emprunts du malg. au Bantou 321
Le peuplement de Madagascar 325
Le malg. est un dialecte mal. évolué. 326
Additionset corrections 327

Vu Vu et admis à soutenance,
et permis d'imprimer. Paris, le 13 octobre 1908.
Le ViceRecteur Le Doyende la FapskttàMtMres
de f Académiede Paris, de f t/«it«^3i'i^fe^Nk
L. LIARD. A./CKOISKT, \*VA

«Uro».MOTAf
Itltttl, IINIKHS.
PREFACE
Manuscrits malgaches du fonds Ferrand
BIBLIOGRAPHIE
Additions à la bibliographie
Phonétique expérimentale
INTRODUCTION
L'alphabet Merina usuel
N'est que la transcription de l'alphabet arabico-malgache
L'alphabet des autres dialectes
Texte malgache en 6 dialectes
Le Malg. et le Batak-toba de Sumatra
Localisation des dialectes Malg. étudiés
Division de ces dialectes
Les mss du fonds arabico-malgache de la Bibliothèque Nationale de Paris
CHAP. I. VOCABULAIRE COMPARE DU MALAIS ET DES DIALECTES MALGACHES
Additions au vocabulaire comparé
CHAP. II. LAUTVERSCHIEBUNG
Consonnes malaises et malg
h malais
h final en malg. ancien
h malg. intervocalique
Timbres de l'h malg
g mal. > malg. h, g, k, v, g
g médial mal. > malg. g, k, n
Transcription du g mal. et malg
Timbres du k malg
k mal. > malg. h, k, g, , , dz, ts, f, b, kâ, kû, kî, kê
k médial mal. > malg. k, , n... k, , nk, h
Transcription du k mal. et malg
malg
vélaire
mal
malg., sa transcription
mal. > malg. , n, v, nd, kâ, ki, ki
k médial mal. > malg. k, -n, n k, g, vk, h
g médial mal. > malg. g, k, n
g malg
nk malg
y mal. > malg. y, z
iy médial mal. > malg. iy i
aya final mal. > malg. ay, ey, a, e
uyu final mal. > malg. wi
ey final mal. > malg. a, i, u
z malg. moderne y
dj mal. > malg. z, j, dz, -s, ts, t, r, l, h
ndj médial mal. > malg. ndz, nd r
j Betsileo
dz malg. moderne dj
g anglais > malg. dz
ndz Merina = nd d'autres dialectes
mal. > malg. ts, dz, t, -s, t -tr
n médial mal. > malg. nts, ndz
t malg
mal. > malg. ,n
r mal. > malg. r, z-j, l, -s, n, tr , tsd, s ,k ,n
l mal. > malg. l, d, r, t, t -tr, d , n, nd -ndr, tr , ts ,s ,k ,n
t mal. > malg. t, d, l, s- , ts, n, r, t -tr
nt médial mal. > malg. nt, t, nd, d, ndz, dz, nd -ndr, t -tr
t final mal. > malg. ts + voyelle
t final mal. > malg. tr , ts , ,n
t final arabe > malg. tsa, tsi
d mal. > malg. d, l, r, t -tr, t, d -dr
nd médial mal. > malg. l, nt, nd, nd -ndr, ndz
tr-t malg
tr-t malg. , r, d, t, nl
Transcription du t malg
Alternance malg. de t et h
dr-d malg
dr- d malg. d, r, l, nd, ndj
s mal. > malg. -s, dz, z, ts, t, r, h, k, tr , ts , d, k ,n
malg
z malg. y, dj, r, s
z Merina = j, y, dz, k des autres dialectes
ts malg. t
ts malg. , s, t, r, s, l, p
ts Merina = t, d'autres dialectes
n mal. > malg. n, , , m, n ,k
w mal. > malg. v
wa médial mal. > malg. wa, wd, a
aw final mal. > malg. u, a, aw, ao, ow, o
w malg
b mal. > malg. b, v, m, f, p, h, k, dz, u, o
mb médial mal. > malg. mb, b, v, m, mp, f
v malg. > mal. b, mb, p, m, w, g
Transcription du v malg
p mal. > malg. p, f, b, v, m, h, k, mb-mp
mp médial mal. > malg. mp. mb, p, f, b, m
p final mal. > malg. f, tr , ts , ,k
f malg. > mal. p, b, mb, k
f Merina = p, v, k des autres dialectes
m mal. > malg. m, v, n
mb médial mal. > malg. mb, b, v, m, mp
mp médial mal. > malg. mp, mb, p, f, b, m
m final mal. > malg. m, n , , n, k ,k ,k ,
Voyelles mal. et malg
Vocalisme concordant dans les deux langues
a mal. > malg. e, i, o-u
mal. > malg. a, i, u
e mal. > malg. i, a, o, u
i mal. > malg. e, a, o-u
o mal. > malg. e, a, u
u mal. > malg. i, a, e, o
CHAP. III. VOYELLES, DIPHTONGUES ET TRIPHTONGUES MALGACHES
a long tonique
a bref tonique
a bref atone
a sourd ou chuchoté
a final atone Merina
a final atone Betsileo
a nasal long tonique
a nasal bref atone
a nasal bref tonique
a nasal et u nasal Merina
a nasal Betsileo
Transcription de l'a
Transcription des suffixes -an, -ana
e long tonique
e bref tonique
e bref atone
e sourd
e nasal long tonique
e nasal bref atone
e nasal bref tonique
Transcription de l'e
è ouvert
L'anormale pure =
i long tonique, i bref tonique
i bref atone
i sourd
i et u en Merina et en Betsileo
i nasal long tonique
i nasal bref atone
Transcription de l'i
i final des préfixes verbaux > y
o fermé long tonique
o bref tonique
o bref atone
o nasal long tonique
o nasal bref tonique
o nasal bref atone
o nasal final oriental
o ouvert
Transcription de l'o
u long tonique
u bref tonique
u bref atone
u sourd
u final Betsileo
u nasal long tonique
u nasal bref atone
u nasal final
Transcription de l'u
Diphtongues
ay
ya
ey
ye
wa
wi
we
yu
Evolution de la diphtongue ay
Evolution de antai->a te
Evolution de la diphtongue aw
Triphtongues way et wey
CHAP. IV. EVOLUTION DE LA FINALE FERMEE
Les finales fermées
Différentes périodes de la langue
Caractéristiques de la période malayo-malgache
Période des thèmes dissyllabiques et trissyllabiques
Thèmes du type xy-xu-xu
Thème mal. xy-xux > malg. xy-xu-xu
Thèmes mal. xy-xax et xy-xix
Les finales arabico-malgaches -xi
Comment doit-on les lire
Thèmes mal. xy-xi + nasale et xy-xa + nasale
CHAP. V. LES FINALES MALG. ka, na, tra
La finale -tra
Ses variantes dialectales
Ses différentes transcriptions par les lexicographes européens
Ses transcriptions en arabico-malgache
Formation du passif à suffixe des thèmes à finale -tra
Les infixes passifs en malg. moderne
Leur origine
La finale -tra n'est pas un élément suffixal
Son origine possible
La finale -ka
La finale -na
Les finales -ka, -na, -tra sont interchangeables
Ce ne sont pas des thèmes suffixaux
CHAP. VI. L'ACCENT TONIQUE
En malais
L'accent tonique des quadrisyllabes malg
L'accent tonique des trissyllabes
L'accent tonique des dissyllabes
L'accent tonique des monosyllabes
Règles d'accentuation en malg
Durée et hauteur musicale des voyelles
Différence de hauteur entre la tonique et la finale
CHAP. VII. FORMATIONS VERBALES ET NOMINALES
Verbes transitifs
Verbes transitifs et intransitifs
Verbes causatifs
Verbes réciproques
Verbes fréquentatifs
Verbes passifs
Le préfixe verbal m-
Les infixes
Conjugaison
Les substantifs
Formation du nom d'agent habituel
Formation des préfixes verbaux transitifs et intransitifs
Substantifs malg. à préfixes k -, ki-, ku-
Le redoublement
CHAP. VIII. LE SANDHI
Le sandhi mal
Le sandhi malg.
CHAP. IX. PRONOMS, DETERMINATIFS ET TERMES COMMUNS
Pronoms personnels
Pronoms personnels suffixes
Pronoms possessifs
Les déterminatifs
Termes spéciaux communs aux deux langues
Noms des parties du corps
Maison, ustensiles, armes
Noms composés à formation identique dans les deux langues
CHAP. X. L'ELEMENT SANSKRIT EN MALGACHE ANCIEN ET MODERNE
Vocabulaire sanskrito-malayo-malgache
Noms de mois sanskrito-malgaches
Noms de dieux et génies d'origine sanskrite
Za ah ri
A ah ri
Tayvadéy, le dieu du mal
Raw
Protocole royal sanskrito-malayo-malgache
Le malg. a conservé peu de mots sanskrits
CHAP. XI. CONCLUSION
Le malg. fait partie des langues malaises hindouisées
Il est étroitement apparenté au Batak de Sumatra
Unité parfaite de tous les dialectes malg.
Emprunts du malg. au Bantou
Le peuplement de Madagascar
Le malg. est un dialecte mal. évolué
Additions et corrections

You might also like