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En musique, le rythme définit sa couleur, c’est-à-dire la façon dont il sera perçu à nos
oreilles. Par le fait même, le rythme musical est connecté directement à l’émotion qu’il
engendrera chez l’auditeur. Traditionnellement donc, à cause de cette réalité, le rythme
se transmet de façon orale de génération en génération, subissant les contrecoups
d’importantes modifications au passage, aucune référence écrite n’étant maintenue. Ce
n’est que dans la seconde moitié du 20e siècle que commencera à apparaître les
fameuses partitions de rythmes telles que nous les connaissons aujourd’hui.
Ce petit guide vous introduira à la façon de lire les rythmes africains. Nul besoin de
savoir lire la musique, seules quelques notions de base vous seront nécessaires pour
comprendre la mécanique des rythmes. Sachez d’emblée et n’oubliez jamais ceci : les
rythmes changent selon les pays et les individus, donc ne prenez jamais pour
acquis que ce qui est écrit est définitif et officiel. C’est la beauté de la musique
africaine, sa richesse prenant racine dans les multiples variations de chaque rythme.
Les partitions exposées ici sont donc un squelette, une base sur laquelle vous pouvez
vous référer. Rien de mieux que de pratiquer avec un maître pour découvrir la
profondeur et la richesse de l’univers des rythmes africains.
Le squelette du rythme
Le rythme se définit comme étant la répétition d’une série de sons ou de frappes
successives à des moments bien précis, toujours selon une durée définie dans le temps.
Il est primordial de comprendre comment fonctionne cette logique car beaucoup de
rythmes partagent les mêmes séquences de sons, mais ces sons sont placés dans le
temps à des endroits différents.
4.... 3...
Les frappes seront donc distribuées de façon précise à l’intérieur de ces espaces. À
gauche, la notation correspond à un temps dit binaire (chaque point représentant quatre
endroits possibles où placer une note ou une frappe), alors qu’à droite, la notation
correspond à un temps dit ternaire.
Chaque temps de trois ou quatre subdivisions se suit pour former l’identité ou l’unité du
rythme, le phrasé. C’est la boucle qui sera répétée indéfiniment pour créer le rythme.
Pour identifier le début et la fin d’une boucle ou d’un phrasé, chaque unité rythmique est
comprise entre deux crochets doubles. Les deux-points indiquent que la boucle doit être
répétée aussi longtemps que souhaitée. Arrivé à la fin du phrasé, il s’agit de reprendre
au début, tout de suite après le premier crochet double.
:4....4....4....4....;
:3...3...3...3...;
En résumé, un rythme est composé de plusieurs accompagnements. Ces
accompagnements sont formés de phrasés qui se répètent à l’infini. Chaque phrasé est
formé d’une ou plusieurs mesures de quatre ou huit temps. Ces temps se divisent eux-
même en trois (ternaire) ou quatre (binaire) subdivisions qui sont les endroits possibles
où placer les frappes ou les sons.
Maintenant que le squelette du rythme est connu, il s’agit maintenant de voir les
différents symboles représentant les frappes et les sons.
b Basse
t Ton ouvert
s Claqué
f Flam
1
Les trois sons peuvent être remplacés par des basses ou des tons ouverts, ou encore des combinaisons.
Ainsi, pour entamer ou démarrer un rythme, le leader joue une séquence unique de
sons : l’appel. Durant généralement une mesure, l’appel dicte la vitesse du rythme et
oblige les joueurs à harmoniser leur pulsation pour jouer ensembles. En général 2, les
deux appels les plus utilisés sont les suivants :
Appel binaire :
[4wt.tt4.t.t4t.t.4t...]
[4wt.tt4.t.t4t.ss4s...]
Appel ternaire :
[3wt.t3t.t3t.t3t..]
[3t=itt3tt.3tt.3t..]
Dans les appels, les crochets n’ont pas de deux-points car ils ne sont pas joués en
répétition. Le leader le joue une fois pour annoncer le début du rythme et à nouveau à la
fin pour indiquer aux joueurs d’arrêter tous ensembles.
2
Certains rythmes possèdent des appels spéciaux et même une introduction qui remplace les appels
traditionnels.
[3wt.t3t.t3t.t3t..]
:3xt.xt3.x..3x..xt3xt.xt;