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DROITS DE L'HOMME EN LIBYE - ETAT DE LA SITUATION Contexte politique. ‘+ Indépendante en 1951, ta Libye, régime autoritaire, est dirigée par le « Guide de fa Révolution », le Colonel Kadhafi depuis son coup d’Etat de 1969. + Le pays ne connait pas d’élections ; toutes les fonctions exécutives et législatives sont attribuées par désignation ou cooptation’ Les partis politiques sont interdits. Le pouvoir appartient théoriquement au peuple, Cependant, le peuple ne disposé pas des libertés fondamentales elles que la liberté d'opinion, dexpression, d’association ‘ou encore celle de fa presse. Méme si Kadhafi s'est pfoctamé « hors du pouvoir » et « guide spirituel », il concentre néenmoins etre, ses mains rensernble des pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire) du pays. Ainsi, if dirige directement les’ tribunaux populaires et révolutionnaires,'la ‘sécurité intérieure &t extérieure et larmée (il n'y a pas de Ministre de la Défense). ‘+ Le parlement, le Congrés Général du Peuple (CGP), ‘est une chambre: unicamérale dont les 468 membres sont élus aii’ scrutin indirect par les Congrés populaires - municipaux. Le CGP constitue le sommet dune structure pyramidale qui a pour base. es quelques 2000 Congrés populaires. Ces congrés nomment dessComités chargés de mettre en ceuvre les politiques. La durée du mandat des membres du CGP est de 3 ans. Le demier renowvellemeint des membres-du CGP a eu lieu en mars 2006, En théorie, le pouvoir appartient au Président du Congres, mais en pratique, il est dévolu au Colonel Kadhafi, + La Libye a’ét6 mise ‘au ban de'la communauté internationale pendant plusieurs années. A la faveur.du, réglement de Iaffaire Lockerbie (oll elle @ accepté d'indemniser les victimes), de son renoncement au terrorisme et a-son programme d'armes de destruction massive (2003), elle’s'est engagée sur la voie d'une certaine normalisation de ses relations diplomatiques avec la communauté internationale. + Les ‘relations se sont déténdues avec les Etats-Unis qui ont décidé de lever progressivement les sanctions économiques et qui ont ouvert en juin 2004 un buréau de liaison & Tripoli. La Libye a collaboré avec Washington dans sa lutte contre le terrorisme, Depuis mai 2006 les relations diplomatiques ont été complétement rétablies. Les USA ont d'ailleurs levé en septembre 2005 certalnes restrictions: & exportation de matériel de défense afin de permetire a des entreprises américaines de participer & la destruction des stocks d'armes chimiques et de remettre & neuf huit { avions de transport. En outre, la Libye ne figure plus sur la liste établie par les USA |j des pays suspectés de soutenir le terrorisme depuis le mois de jullet 2008. © Un rapprochement s'est également opéré avec TUE. Ainsi, lors de sa session d'octobre 2004, le Conseil « Relations extérieures » de Union européenne a adopté des conclusions sur la Libye par lesquelles : x il soutenait 'annonce faite per la Libye le 19. décembre 2003 selon laquelle elle renongait & ses programmes de mise au point d’armes de destruction massive : x il estimait que des améllorations en matiére de droits de [Homme en Libye coristitueraient un élément essentiel pour I'établissement de relations et indiquait que les. préoccupations. immédiates concemaient les graves entraves a la. liberté expression et d'association, des allégations crédibles relatives a la torture, et des conditions inhurriaines de détention ; 1 illevait son embargo sur 'exportation d'armies vers a Libye. ‘© Dans le ‘courant de l'année 2007, la Libye a confirmé son retour progressttsur-ta———- so&ne internationale. La libération des cing infirmiéres bulgares et’ du médecin palestinien en juillet 2007 y a largement contribué. Le Chef de Etat libyen a effectué quélques mois plus tard une visite officielle en France, visite qui fut trés controversée dans 'Hexagone. yi * | i Jone 2008, la Libye accédalt au Conseil de Sécurité des Nations Unies et assuralt la premire présidence tournante. Ce retour au Conseil des Nations Unies avait pour la Libye un parfum de revanche. Le Conseil de sécurité avait en effet, pendant une décennie, sanctionné Tripoli pour ses liens avec des organisations terroristes. . . |) {( En septembre 2008, le Secrétaire d'Etat américain Condoleeza Rice’a rendu visite au / § Colonel Kadhafi.-l! s'agissait de la premiére visite d'un Secrétalre d'Etat américain ¥ depuis 1953. * + En février 2009, lors du Sommet de "Union aficaine (UA) & Addis-Abeba, les Chefs Etat et de géuveriement africains ont éu le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi & la t&te de organisation pour un an, en remplacement du Tanzanien Jakaya Kikwete: La Libye est un. des soutiens financiers essentiels des activités dey'UA, Chantre du panafricanisme, le Chef de IEtat libyen se présente dorénavant comme « le roi des fois traditionnels d'Afrique ». De avis des observateurs, le colonel Kadhafi n'incame pas précisément lidéal démocratique qui permettrait & TUA de regagner en considération sur le plan international, } Cependant, force est de.constater que cette fin de lsolement diplomatique de Tripoli a surtout eu des conséquences éconorhiques. Elle a en revanche produit peu dreffets au niveau politique et le bilan en matiére de respect des droits de I'Homme reste lourd. 2 Analyse « droits de Homme » * L@ régime libyen est un régime autoritaire et sécuritaire. Malgré certains assouplisserments tels que la.séparation du Ministére’ de la justice et du Ministére de la sécurité intérieure, et la suppression des tribunaux populaires, la situation en matiére dé respect des droits humains demeure mauvaise dans ce‘pays. + La Libye est partie la plupart des Conventions relatives aux droits de Homme. Cependant, la transposition des cispositions de ces conventions dans le droit interne semble largement insuffisante. «La Libye a présenté son 4" rapport devant le Comité des droits de 'Homme en 2007. Les conclusions et les recommandations du Comité soulignent que’ tous les sujets de préoccupation demeurent. Le Comité regrette notamment : - que plusieurs dispositions de la Convention des droits de Homme n’aient pas été transposées dans la légistation libyenne ; ~ le manque de précisions quant aux crimes qui sont punissables de ia peine de mort. Le Comité a demandé que la peine de mort, toujours d’application, soit abolie ; . = Fimpunité ‘dont bénéficient les auteurs des disparitions forcées, des éxécutions extrajudiciaires ou sommaires ; ~ Pabsence de clarté quant au mandat de la nouvelle Cour pour la sécurité de oe Etat: = Ies discriminations dont sont victimes les femmes. — © Sur Je plan de la sécurité, c'est une véritable chape de plomb qui pése sur la population. Les services de sécurité sont extrémement développés et s’articulent autour de la police, des unités militaires, des services armés de renseignement, des comités locaux révolutionnaires et des comités populaires. ) Les principales. violations des lbertés et droits fondamentaux en Libye sont les suivantes : 2.1. . Violations des Jibertés fondamentales : «") Lés libertés cLexpression, de presse et d'association sont constamment bafouées, et fa torture continue d'étre pratiquée. Ce qul se traduit par absence totale ¢ONG. indépendantes et par la répression de la dissidence. + Aucuine forme d'opposition, de contestation ou de réprobation n'est tolérée en Libye. Les partis politiques. sont interdits. La libert8 d'association est strictement limitée aux activités & caractére non politique. La liberté c'expression est autorisée « dans la limite de Fintérét public et des principes de ta Révolution ». La loi.74 condamne toute activité qui va @ lencontre des principes de la révolution de 1969. En pratique, les critiques portant sur le Colonel Kadhafi sont sévérement réprimées. + Parmi les nombreux prisonniers politiques, mentionnons opposant Fathi-al-Jahmi. I ! a été arrété une premiére fols én 2002 pour avoir demandé abolition du « Livre e vert » et réclamé en public des élections libres, une presse pluraliste et la liberation de tous les prisonniers politiques. Relaché en mars 2004, il a été de nouveau arrété, quinze jours plus tard aprés avoir critiqué le « Guide de la Revolution », Gravement malade, il a été hospitalisé pendant plusieurs mois. Il vient d'étre libéré fin octobre 2008 suite & des pressions américaines, et notamment suite la visite du Secrétaire d'Etat Condoleeza Rice. Les autorités lbyennes avaient affirmé qu’elles lavaient emprisonné ....pour le protéger de la vindicte populaire suite &ses déclarations... «Les médias sont étroitement contrdlés. Depuis farrivée au pouvoir du Colonel Kadhafl, les organes de presse étrangers orit £16 prohibés ou cengurés et les médias privés locaux interdits. Internet: est également contrilé et censuré, Cette censure a 4té réguliérement critiquée, riotamment en 2006 par le Parlement: européen. Seuls les médias gouvernementaux étaient admis, «En 2007 cependant, des médias privés ont vu le jour. Il s'agit de deux quotidiens (Oéa et Cyrene) et d'une chatne de TV satelitaire (AL-Libiya) qui sont la propriété de la société ALGhad, financée par ...le fils du Chef de Etat, Seif al-tstam Kadhafi. Méme si ces nouveaux venus dans fa presse ont apporté un peu d'air frais dans le paysage médiatique libyen, leur liberté de ton demeure trés réduite, Les deux

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