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-33- B, LIABSTRACTION MATHEMATIQUE SELON Z'ZOOLE THOMISTR + 22-6 (1) §,_Thomas + (a) (») Sur abstraction et la division des sciences en général, on peut voir eatr'mutres textes, le De Trinitate, 7, art. 1; Metaph. VI, lect. 1; Post. Anal, I, lect. Wi. La distinction est apmuyée, tant6t sur l'abstraction de la mati’re, ten- t6t sur modes de Aéfinir, tantét sur diversité des principes. Pour comprendre l'unité de ces diverses manitros de voir, cf. J. de S. Thomas, Ours. Phil. I, If P. Q. XXVIT, art. 1, p. 818 ot sq. Sur l'abstraction mathématique spéclalement : De Trinitate V, art. 3 (TC); Ta, qu. 85,-ert. 1, ad 2 (70); Phys. IZ, leot. 3 (fC); suivons ici sur- tout : De Trinitate, V, 3, sauf indication contraire. - Notez : 1, La difgérence entre abstractio formas a materia sensibili ot abstrac- tio univorsalis a particuleri.” L'abstraction propre aux nathémati- ques n'est done pas 1'abstraction universalisante laquelle est comu- ne & toutes les sciences. 2. En mathématiques, l'on fait abstraction de le "materia sensibilis com- munis ot individualis." Donc, 11 faut bien distinguer le quentité ma- thématique des sensibles commins lesquels sont sensibles. Ainsi le ligne nathénatique sere par définition insonsitle, iden pour nombre come tel. 3. "Quia quantitas primo advenit substentiae, ideo antequan in ea intel- Ligantur quelitates sensibiles e quitus dicitur materia sensibilis, potest intolligi quantites" - Yous suivons ici l'ordre de 1'intelli- gibilité : substance --- quantité mathématique --- qualités sen- sibles --- quantités sensibles. Par contre, au point de vue sensa- tion : sensibles propres --- sonsibles communs --- sensibles par accident. 4. Mais la quentité no fait pas abstraction de 1a matitre intelligible. of, Phys. II, lect. 3, n. 5, "similiter autem...." (70) - La matia- ve intelligible n'ost donc autre chose que 1a substance sujet de la quentité laquelle est l'ordre des parties de le substance. 5. La matidve intelligible Jous le réle de matitre dans les aéfinitions mathématiques. Cf. Metaph. VIII, lect. 5, mn. 1760-1762 (10). 6. La matitve intelligible est nécessaire A l'individuation mathématique ise fait selon l'imagination. Metaph. VII, lect. 10, nn. ikgl- Tg6 (20). De méme qu'en philosophie de le nature "reductio ad sensum", de méne on mathématiques "réductio ad imeginationom”. De Trinitate, qu. VI, art. 2, 0. (20). 7. Mais, come Saint Thomas le précise Post. Anal. I, lect. M1, n. 5,1 materia intelligibilis est ipsa contimitas. Hlle n'est donc essen- tielle qu'a le géométrie. "punctus se habet ex additione ad unitaten. Nam punctum est quoddéam unin indivisibile in contimo, abstrahens se- candum retionen # materia sensibili; umm autem abstrahit e materie sensibili et e materia intelligibili". - Cepondant, comme nous Verrons infra, néue l'arithnétique comorte une certaine "terminatio ad imaginationen" en tant que le nombre "causatur ex divisione conti- nuit, (II) Cajetan : “ (a) (b) Sur l'abstraction ot la division des sciences en général, cf. In de Inte et Bssontia, Proceniun, Qu. I; In Tem, qu. I, art. 3, nn. I-¥. Sur l'abstraction mathénatige, In Ian, gu. V, art. 3, (réponse & aiffi- culté soulevée par l'ad 4 (0), n. IV (10), - Le teote v; met simplement ‘ “Fe en évidence 1a doctrine de s. Thomas, De Trinitate, V, 3. Pour bien le comprenére, relevons les principaux points du De Trinitate, V, 3, qu'il suppose. "hans le simplo appréhonsion "potest intellectus (quacdan) separare quae secundam ren separata non cunt." Tollos sont les choses mathématiques comme 1a ligne ot le nombre qu l'on peut concevoir sana matiére son- sible. Mate de 1A on ne pout pas passer a jugenent : “le 1igne exis- $e sans matitre sensible", car cette séparation est fmsse. On peut bien dire : "la ligne existe avec matidre sensible", mais alors on no parie plus do la ligne séparéo, abstraite (ef. Do Trinitato, qu. 5, art. 3, c (20)). 2. Done, cotte abstraction est proprenent indifférente : elle ne dit pas que ia ligne est "evectmatiére sensible, olle ne dit pas non plus qu'elle extste "séparée". - In prime operatione qua intellectus in- Gelligit quid est unumquodque, distingult unum ab alio, dum intelligit quid ost hoc, nihil intelligendo do alio, neque quod sit cum oo, neque quod sit ab co separatum." (De Trinitate, loc. cit. (20)). 3. Tl est entends que la quantité ost dans le matitre intelligible le” quolle ost réelle. Peut-on dire que sous co rapport elle existe sépa- rée de 1a natigro sensible t Yon. lle en est distincte como elle est distincto de son sujet la substance. Or, concevoir la quantité come Stent dans 1a substance seuloment ot "sine materia sensibili", clost la concevoir abstraitenont, car, dans 1a réalité elle est amesi Team materia sensibili" dion qu'elle no soit pas elle-méne sensible. 44. test on co sens quo la quentité dépend do la matidre sensible "secun- dun esse", mais non "secundum intollectum." Par contre dans le cas des qualités soncibles, la sensibilité est de la raison méno de cos ités : elles ne sont edparables "secundum intellectum." L'abs- traction nathSmatique, donc caractéristique. “la substance natériclle dien quelle soit premier sujet, ne pout étre congue comme mubstance natériclle, sans mobilité, laquelle comprend dans sa raison, méno Nquantité avec matiére sensible." Par contre : "considerare substan- tian sine quantitate, pertinet ad gems separationis quan abs tractionis... Bt haec aratio) competit scientiae divinee, sive netaphysice." (De Trinitate, loc. oit.). 5. Done, 1a quantité mathénatique, bien quo dans son abstraction néme ello soit congue sans son mijot, le substance matitre intolligibic, resto vraimont abstraite, car 1a matiiro intelligible ot la qeatité, séparables de la mati ere sensible selon 1a raison (& condition de les considérer ensembles), inséparables l'une de l'autre méne selon 3a raison, sont inségarsbles de 1a mati&re sensible "secundum esso." Done, nalgré gon ixhévence & la substance matiare intelligible (1.2. on tant que la substance est los parties dont le quantité est 1'ordre), la quantité mathénatique onvisagée formolloment comme telle reste abs- traito : cotto quantité reste indifféronte. 6. Quand on 4it quo 1'étro mathématiquo n'est pas bon (donté implique étre concret) 1'on-doit ontendre mathénatique ax.sens fort, i.e. dans son état de séparation selon la raison. Or, 1'étro mathématiquo séparé do la matidro sonsiblo par 1a raison, ne pout exister sans matitre sensi- ‘blo; do méme qu'il no peut pas exister sans matidro sensible, il ne peut étre bon sans natidro sensible; et quand il est avec matibre son- siblo, 41 n'est plus abstrait, 1.0. il n'ost plus sujet propre dos ma- thématiques. Car "de his abstractis est mathematica." (De trinitate, loc. cit. (20)). J. Bien que les choses mathénatiques ne soient pas Tonnes, "le beau est Liobjet principal du raisonnement des sciences mathématiques et de leurs démonstrations. Ge n'est pas une raison, parce qu'elles ne le noment pes, pour dire qu'elles n'en parlant pas, car elles en mon- trent les offets ob les rapports. Les formes les plus hentes éu bem sont l'ordro, la symétrie, le aéfini, et c'est 18 surtout ce que font 7 7 3 apperaftre les sciences mathénatiques. Et puisque cos formes (Jo veux @ire l'ordro ot le aéfini) sont manifestenent cases d'une multitude d'effote, i1 ost clair que los mathénaticiens doivent considérer com- me cause d'une certaine manitre, le cause dont nous parlons, le bem ! Avistote, Metaph. XIII, c. 3, 1078 a 30-5. - in effet, "pulchrum proprie pertinet ad rationem casas formalis. ‘Ia, qu. 5, art. 4 ad}. 8. Les particuliors propres de 1'universel mathénatique ne sont pas cum materia sensibili. - l'un et l'autro font également abstraction de a matidro sensible; donc, lo particulier mathématiquo est abstrait. L'Individuation mathématique ost abstraite (cf. supra 1, f.). ",., materia sensibilie non includitur in intellecti mathenaticoran, nogue in univorsali, noque in particilari." (Phys. II, lect. 3, n. 6) Done, le particulior mathématique (tel le cercle e, 1e cercle b, c, otc.) dont’ se pout diro l'universol nathénatique (1e cercle), nia pas non phis le raison concréte ossentielle & la bonté. (c) Reportons-nous m texte de Oajetan (Ie, qu. V, art. 3, n. IV, (10)). 1. Les choses mathématiques pouvont stro considérées "absolute". - T.e. on dehors de l'sbstraction mathénatique comme un constitutit. de L'tre réel comportant certaines propriétés qui ne peuvent étre éiu- Giéos que per 1a nétaphysique (cf. supra 5° cours, p. 12, sect. A). | La philosophic de 1a naturo no pout pas les attoindre de cette manibre absolue puisqa' elle porte sur les choses "ques nec sino nateria sensi- pili definiri poscunt." Or, 1a quantité ost antéricure aux qualités sensibles. D'mtre part, 1a mathématique ne peut les atteindre qu'en | séperant de la matiére sensible selon 1a raison ce qui ne l'est pas dans le réel. Doné, si elle accordait A son objet formel un sens abso- Iu, elle dirait séparé dens 1e réel ce qui ne l'est pas. (C'est 1'er- reur des Platoniciens signalée par S. Thomas, De Trinitate, V, 3 (ZC), vers la fin du corps, et Phys. II, lect. 3, n. 6). - Le quantité considéréo absolunent (1.e. telle gu'olie ost dans 1a nature, sans sé- paration mathénatique, ot avec abstraction de le matibre sensible sans séparation do la matidre sensible, ost bonne.). 2. Oo toxte met dion on évidence 1a différonco entre 1a formalité "univer seliter" ot 1a formalité "abstrahere e materia sonsibili.® L'abstreit conme tel n'est pas prédicablo : il n'y a pas d'individus dens le | nature dont on peut dire 1a quantité mathématique abstraite puisque colle-ci se définit sans matibre sensible, bien que l'universel "quen— tité" de la métephysicue se dise de la quantité réelle. 3. Or, Liuniversel ne subsiste pas dens son universalité, et l'abstrait nathénatique ne peut pas exister comme tel, i.e. séparé de le matire sensible : "ac por hoe mathematica bona esse non possunt. Quod do | allis rebus universaliter sumptis aici non potest." Mais cette absonco do bonté n'est vraic des chosos mathématiques quien tant qu'on los con- | ssadvo "at mathematica sunt, in quantum subsunt tali abstractionis mo- | (IIT) Jean de Saint Thoms (a) Les textes parcourus laissent subsister une grande difficulté. Zn ef- | fet, si ces abstracta ne peuvent pas exister dans le nature, et si "de his abstractis est mathematica", ne faudre-t-il pas dire que 1a | nathénatiqne porte sur des étres de raison, oppesés au réel 7 1'étre de raison étant "ens habens esse objective in rations, cul mllun esse | corrosponiet tn zo," — Sion, qu’ aux ‘mathouatioa wt abstracta” ne con vienne pas la bonté, ils ont/faison do 1'étro. (cf. Cajetan, Ibid. mn. YII-VIII), ~ Pour quiils soient étres de raison, i1 fmérait que sin- pliciter, il leur répugne d'oxister. Or, 1'existence ne leur répugne pas simliciter : ils pouvent exister, mais non pas "sine materia son- | sibili". - Notez ici 1'importance de la romarque : "In prima operatio- | ee emer |

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