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SMART
RAPPORT FINAL
Une motion spéciale de remerciement aux équipes d’enquêteurs qui n’ont jamais manqué
de courage ni de motivation, malgré des conditions géographiques difficiles, ainsi qu’aux
chauffeurs.
En 2007 et en 2010 des enquêtes à méthodologie SMART ont été réalisées dans les communes
de Gadougou I et II. En ce sens et dans l’optique de connaitre les taux de malnutrition de nos
deux nouvelles communes d’intervention depuis septembre 2010, soit Koulou et Kokofata,
une nouvelle enquête a été réalisée.
SMART est une méthodologie qui permet réaliser d’une façon standard les enquêtes
anthropométriques. La méthodologie SMART retenue est adaptée au contexte Malien et il
s'agit d'une enquête transversale rapide, standardisée et simplifiée avec saisie des données
sur le terrain. En raison de l’importance de la population à étudier et de sa dispersion
géographique, il a été décidé d’effectuer un sondage en grappes. L’échantillon fut calculé à
l’aide du logiciel ENA DELTA POUR SMART (avec la version la plus récente disponible au
moment de l’enquête soit mai 2011) à partir des donnés de population et épidémiologiques
facilitées par l'INSTAT (Institut National de Statistique).
Une fois connu le nombre des grappes, elles furent réparties de façon aléatoire et
proportionnelle à la population entre les villages des deux communes. Les villages sont
considérés comme la plus petite unité géographique disponible.
Tableau 1 Taux de malnutrition selon les standards OMS et en excluant les flags SMART
Indicateur Résultat
(n) = 730
(I.C. 95%)
Prévalence de malnutrition aiguë globale (65) 9,0 %
(6,9-11,7)
Prévalence de malnutrition aiguë modérée (48) 6,7 %
(4,7-9,3)
Prévalence de malnutrition aiguë sévère (17) 2,4 %
(1,0 - 3,9)
Taux de mortalité pour la population 0,37 (0,19-0,72)
globale (dernier 3 mois)
(pour 10,000 pers. /jour)
Taux de mortalité pour les moins de 5 ans 0,74 (0,33-1,64)
(pour 10 000 pers. ⁄jour)
Couverture vaccinale contre la rougeole Confirmée par carte
pour les enfants de 9 à 59 mois 13,6%
Confirmée sans carte
40,6%
Diarrhées dans les 2 semaines précédant 32%
La prévalence de malnutrition aiguë globale (MAG) retrouvée, 9,0% en z-score selon les
standards OMS, montre une situation nutritionnelle (GAM inférieur à 10%) acceptable.. Une
différence statistiquement significative a été trouvée entre les enfants de moins de 30 mois
et les plus grands, résultats caractéristiques de la situation épidémiologique du Mali. C'est
chez les enfants de 6-29 que la situation est plus alarmante avec un MAG de 12,4% est une
MAS de 4,0%.
Le Mali compte classiquement peu de cas de Kwashiorkor, et cela s’est vérifié dans cette
enquête avec une prévalence des œdèmes très bas avec un cas recensé dans tout
l’échantillon enquêté. La couverture vaccinale confirmée par carte au sein des enfants entre
9 et 59 mois enquêtés était très basse, de 13,6. Les taux de mortalité des enfants de moins
de 5 ans : 0,63/10.000 pers./jour et de la population globale : 0,43/10.000 pers./jour trouvés
dans cette enquête sont inférieurs aux seuils d’alerte, selon les seuils de mortalité de
l’ACC/SCN5.
D’une manière générale, dans les communes de Kokofata et Koulou, cercle de Kita et zone
d’intervention d’ACF-E, la situation nutritionnelle est préoccupante, notamment la
prévalence de malnutrition trouvée chez les enfants de 6 à 29 mois. Le taux de vaccination
confirmée par carte est inférieur aux critères de l’OMS.
Compte tenu des résultats de la présente enquête, les actions à considérer sont :
• La mise en place d’un système de surveillance nutritionnelle sur les deux communes
• La prise en charge des enfants modérément malnutris dans les CSCom et la référence des
enfants sévèrement malnutris vers l’unité de nutrition du CSRef de Kita,
• Renforcement des formations sur la prise en charge de la malnutrition aiguë pour les
professionnels de la santé au niveau des CSCom
• L'introduction des standards d'OMS avant le fin de 2011 pour la classification des enfants
malnourris cars les standards NCHS "oublient" beaucoup des cas sévères. Cette
recommandation est aussi programmée par la Division Nut du DNS a niveau national.
Sommaire
Résumé............................................................................................................................ 3
Abréviations................................................................................................................... 6
1. Introduction ........................................................................................................... 7
1.1. Caractéristiques générales ........................................................................ 7
1.2. Contexte de l'enquête ................................................................................ 7
1.3. Situation géographique (voire annexe 1)............................................... 8
1.3.1. Kokofata (carte sur annexe 2)............................................................. 9
1.3.2. Koulou (carte sur annexe 3)................................................................. 9
1.4. Population, activités économiques et services .................................... 9
2. Objectifs ............................................................................................................... 12
2.1. Objectif principal ....................................................................................... 12
2.2. Objectifs spécifiques ................................................................................. 12
3. Méthodologie3...................................................................................................... 13
3.1. Approche général ....................................................................................... 13
3.2. Taille de l'échantillon................................................................................ 13
3.3. Sondage......................................................................................................... 14
3.4. Sélection des enfants ................................................................................ 16
3.6. Questionnaire.............................................................................................. 17
3.6.1. Données anthropométriques.............................................................. 17
3.6.2. Questionnaire de mortalité................................................................ 18
3.7. Considérations éthique ............................................................................. 18
3.8. Analyse: indicateurs et valeurs seuils utilisées .................................. 19
3.8.1. Indice Poids/Taille : EMACIATION..................................................... 19
3.8.2. Indice Taille/Age : RETARD DE CROISSANCE................................... 19
3.8.3. Indice Poids Age : INSUFFISANCE PONDERALE ................................ 19
3.8.4. Couverture vaccinale de la rougeole ............................................... 19
3.8.5. Taux de mortalité................................................................................ 20
4. Résultats ............................................................................................................... 21
4.1. Description de l’échantillon enquêté ................................................... 21
4.2. Malnutrition aiguë ...................................................................................... 21
4.3. Malnutrition chronique ............................................................................. 24
4.4. Périmètre Brachial ..................................................................................... 26
4.5. Mortalité ....................................................................................................... 27
4.6. Couverture vaccinale contre la rougeole............................................. 28
4.7. Diarrhée........................................................................................................ 28
4.8. Continuation de l'allaitement exclusif après les 6ème mois........... 30
4.9. Nombre de repas ........................................................................................ 30
4.10. Couverture des centres nutritionnels............................................... 31
5. Discussion ............................................................................................................. 32
5.1. Déroulement de l’enquête....................................................................... 32
5.2. Limites de l’enquête ................................................................................. 32
5.3. Situation Nutritionnelle ............................................................................ 34
5.4. Mortalité ....................................................................................................... 36
5.5. Questions complémentaires .................................................................... 37
5.6. Conclussions................................................................................................. 40
6. Recommandations .............................................................................................. 42
7. Références ........................................................................................................... 45
Abréviations
Le Mali, avec ses 1.240.000 kilomètres carrés, est le plus vaste état d'Afrique de l'ouest après
le Niger. Avec 14.159.904 habitants en juillet 2011,1 il est enclavé à l’intérieur de l’Afrique
occidentale entre le tropique du cancer et l'équateur. Il est traversé par deux grands fleuves:
le Sénégal et le Niger. La plus grande part de la population vit en zone rurale. La densité,
très variable, passe de 90 hab/km² dans le delta central du Niger à moins de 5 hab/km² dans
la région saharienne du nord. Le pays possède des frontières communes avec la Mauritanie,
l'Algérie, le Niger, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée et le Sénégal. La capitale est
Bamako, les villes principales sont : Kayes, Ségou, Mopti, Sikasso, Koulikoro, Kidal, Gao,
Tombouctou.
La population du Mali avoisine les 14 millions d’habitants, est divisée en plusieurs ethnies. Les
peuples nomades et semi sédentaires se trouvent au nord. Plus au sud, on trouve les
bambaras (28%) qui représentent le groupe majoritaire, autour de la capitale Bamako, ainsi
que les malinkés qui leur sont apparentés et les soninkés, les peuls, les sénoufos, les bwas,
les bozos, les dogons et les songhais.
• les deux tiers nord du pays, entièrement désertiques, appartiennent au Sahara méridional
avec des précipitations annuelles inférieures à 127 mm. Cette région est traversée par des
nomades avec leurs troupeaux.
• la région soudanaise est une zone avec des précipitations de 1 400 mm par an et des
températures moyennes comprises entre 24 et 32 °C. Elle est, dans sa partie nord, de savane
devenant de plus en plus dense et se transformant progressivement en forêt vers le sud.
C'est dans cette dernière zone que se situent les communes de Kokofata et Koulou.
Action Contre la Faim intervient au Mali depuis 1996 principalement dans les régions du Nord
du pays et, plus récemment, depuis 2007 dans la région de Kayes. La première phase de ce
projet (2007–2010) a été menée dans deux communes du cercle de Kita: Gadougou I et
Gadougou II. La deuxième phase de ce projet (2010–2014) est en cours de démarrage. Elle
s’étend à deux nouvelles communes du cercle de Kita: Koulou et Kokofata et intègre le
développement d’un nouveau domaine d’action centré autour de la santé et de la nutrition.
Afin de permettre aux acteurs de bénéficier d’une meilleure connaissance de la zone et des
causes des principales difficultés rencontrées par les populations, le projet a proposé et mis
en œuvre un certain nombre de travaux d’étude. En ce sens et dans l’optique de connaitre
les taux de malnutrition et mortalité de nos deux nouvelles communes, soit Koulou et
Kokofata, nous avons réalisé une enquête anthropométrique et de mortalité à méthodologie
SMART.
Les recommandations de cette enquête visent à orienter les lignes générales qui permettront
à ACF travailler sur un programme de santé centré à la nutrition et des activités de
sensibilisation pour promouvoir un changement de comportements en matière d’alimentation,
spécialement du nourrisson et du jeune enfant, et en matière d'accès au système sanitaire
dans la zone.
Les communes de Koulou et Kokofata se situent dans la partie plus sud-ouest du cercle de
Kita, région de Kayes. Elles sont limitées par la fleuve Bafing à l'ouest, la Guinée au sud et les
communes de Gadougou I et Gadougou II à l'est.
Les deux communes jouissent d’un climat en transition entre le équatoriale et la savane
avec une végétation très dense et quelques prairies ouverts. Deux saisons se partagent
l’année: la saison des pluies de Juin à Octobre, la saison sèche de Novembre à Mai avec deux
variantes: une saison froide de Novembre à Février et une saison chaude de Février à Mai.
Les types de sols sont: sols sableux, sablo-limoneux, avec peu ou sans graviers, terre
gravillonnaire ou terre de colline, sol du plateau ou sol sur la cuirasse latéritique et sol
argileux.
La végétation est variée et très dense aux alentours des cours d'eau. L’abondance des
pâturages et est dominé par l’élevage des bovins et ovins. La forêt est dominée par une
galerie le long des berges des cours d’eaux avec trois types de savane:
o La savane boisée
o La savane arborée
o La savane arborée et boisée.
Les arbres typiques du milieu sont : Bambou, Guénou, Soh, Cailcédra, woro, Sana, Lingué,
Karité etc. Les herbes typiques sont : Yayalen, Waka, Koloh etc.
1.3.1. Kokofata (carte sur annexe 2)
Située dans la partie Ouest du cercle de Kita (60km). La commune de Kokofata est limitée au
Nord par les communes de Tambaga et de Bougaribaya, à l’Est par la colline appelée
Konlokonro ou Kékérékourou et la commune de Gadougou I, en fin à l’Ouest par le fleuve
Bafing (frontière naturelle entre le cercle de Kita et le cercle de Kéniéba).
Les routes sont bonnes et praticables à tout moment de l’année. Cependant, l’existence de
quelques ruisseaux importants posent très souvent des problèmes d’accessibilité en période
de pluies (spécialement autour du Bafing Makana et de Soukoutaling). Une route goudronnée
connecte le chef lieu de commune avec Kita et avec le Bafing où un pont est en train d’être
construit et permettra de continuer la route jusqu'au Sénégal. De Kokofata partent 2 routes
qui mènent jusqu'à Koulou: la première passe par Sagabary: elle est longue mais bonne, quant
à la deuxième, elle est plus courte mais se trouve en mauvaises conditions.
Quant aux moyens de communication, elles se résument au réseau téléphonique (Orange Mali)
qui reste autour du chef lieu de Kokofata et à une radio locale. Les marchés principaux sont à
Kokofata le dimanche et à Sitanikoto le lundi.
Située à environ 170km de Kita. La commune de Koulou est composée de 10 villages dont le
chef lieu est Baléa. Elle se situe en bordure de la frontière guinéenne. Limitée à l’Est par la
commune de Gadougou II, au Nord par la commune de Gadougou I, au Nord Ouest par celle de
Kokofata, à l’Ouest par le fleuve Bafing et au sud par le fleuve Kambaya –Bani servant de
ligne Frontière entre la République du Mali et la République de Guinée.
Les productions agricoles les plus importantes sont le coton, la culture du sorgho, du maïs et
la culture de l’arachide. Les zones de bas fonds, minoritaires, sont utilisées pour la culture de
riz et de maraîchage. Le maraîchage est pratiqué individuellement avec des contraintes d’eau
de surface temporaires et des puits qui tarissent ce qui oblige à un arrêt des travaux
maraîchères vers le mois de janvier. Le maraîchage comprend la culture des tomates, patates
douces, pommes de terre, oignons, choux, piments, melons, concombres et aubergines, etc.
Le cercle de Kita a longtemps été considéré comme le grenier de l'arachide. Mais depuis les
années 80, cette zone a subi les effets de la crise arachidière. La production est tombée à son
plus bas niveau vers les années 1992-1993 entraînant un appauvrissement de la population.
C'est ainsi que la culture du coton fut introduite en 1992 par SOS KBK, une ONG Malienne.2
Les résultats prometteurs de la culture cotonnière ont créé un engouement chez les
producteurs qui ont alors fait des démarches auprès du gouvernement malien.
Les ressources forestières sont encore importantes (bois d’œuvre, karité, rôniers, miel,
pâturages importants). Le manque de diversification alimentaire vient du fait de la
production assez rare de contre saison dans les zones du sud, plus préoccupés par la
production de culture de rente que par la production des produits alimentaires. La période de
soudure est plus large donc comprend cinq mois de l’année (Tableau 2), entre mai et
septembre.
La gestion des ressources pastorales est très difficile avec des tensions nombreuses entre agro
éleveurs sédentaires et éleveurs transhumants. L’élevage sédentaire est pratiqué par plus de
50% des éleveurs avec principalement quelques bovins, des caprins et des ovins. Les
communes accueillent de Janvier à Juin les transhumants des zones du Nord de la région.
Il y a d’autres sources de richesses comme le fer dans la zone et des possibles gisements
d’uranium, diamants, phosphate et bauxite.
Il existe un conflit entre les communes de Gadougou I et Koulou, en ce qui concerne une
bande de terrain de 13 Kms de large situé à l’est de la commune de Koulou et frontalière à
l’est par Gadougou II et au sud par la Guinée. Cette bande de terre ne contient aucun village,
mais des potentialités en minerai de fer.
L’accès à la santé est limité et difficile d’un point de vue géographique. Le taux de
couverture recommandé est un CSCom pour 5000 habitants. Ainsi, l’aire de Koulou couvre
trois fois cette recommandation mais le nouveau centre à Kabelea améliorera la situation.
Mais il faut tenir compte de l’enclavement et manque d’accès du plus part des villages au
chef lieu de commune qui sont éloignés des structures de santé. La difficulté d’accès aux
soins est toujours une problématique importante.
On trouve dans les communes plusieurs écoles de 1er cycle. Néanmoins le principal problème
est le manque de personnel enseignant et de salles de classe (un nombre important d’élèves
par classe) pour assurer une bonne prise en charge des élèves.
La collecte d’eau pour la consommation des puits cimentés et/ou des pompes n’est pas
encore une pratique très répandue. Dans la commune de Koulou, le 25% des femmes recueille
l’eau dans les ruisseaux ou dans les mares pendant la saison sèche (27% en saison de pluies).
35% des femmes à Kokofata et 32 % à Koulou utilisent les puits traditionnels du village.7
Au niveau du stockage des aliments, il faut noter qu’ils sont bien rangés avant la préparation
mais une fois cuits, les aliments sont laissés sur une marmite à portée des animaux
Les latrines sont utilisées pour l’hygiène personnelle avec une couverture à Kokofata de 65%.
Les latrines sont en bon état, et en dehors de la maison, mais il n’y a pas de latrines dans
tous les villages et hameaux.7
Dans la plupart des maisons, il n’existe aucun système de drainage pour amener les eaux
usées loin de l’habitation. En faite, ces eaux sont déversées autour de la maison, du même
que les ordures ménagères et forment des tas de poubelle autour de la maison avec le risque
conséquent d’infection.
2. Objectifs
2.1. Objectif principal
La méthodologie SMART retenue est adapté au contexte Malien. Il s'agit d'une enquête
transversale rapide, standardisée et simplifiée avec saisie des données sur le terrain. En
raison de l’importance de la population à étudier et de sa dispersion géographique, il a été
décidé d’effectuer un sondage en grappes. Cette enquête fait partie de l’établissement d’une
ligne de base en vue d’identifier la valeur des indicateurs qui vont être suivis tout au long de
ce Convenio. La Méthodologie à été validé pour l'INSTAT avec l'obtention d’un visa statistique.
(voir annexe 5)
Les calculs ont été faits pour l’enquête anthropométrique et pour l’enquête de mortalité par
le logiciel ENA à partir des suppositions suivantes:
Le calcul de l’échantillon final (nombre de ménages) fut supérieur pour la partie de mortalité
que pour la partie concernant la anthropométrie et nutrition. Comme la différence était très
petite, le calcul de la taille d’échantillon final a été basé sur l’enquête de mortalité.
L’échantillon final en nombre de ménages a donc été de 253.
Puisque la taille estimée nécessaire de l'échantillon final est de 253 ménages et chaque
grappe doit contenir 6 ménages, nous avons eu à faire 43 grappes dans notre enquête. Avec 4
équipes d'enquêteurs ceci nous a amené à estimer à 11 jours le travail de terrain pour
collecter les données. (voir chronogramme en annexe 4)
3.3. Sondage
Une fois connu le nombre des grappes, elles ont été reparties de façon aléatoire et
proportionnelle à la population entre les villages des deux communes. Les villages sont
considérés comme la plus petite unité géographique disponible. D’après les recommandations
de SMART: si le village n’a pas assez de ménages (moins que le nombre de ménages requis
pour constituer une grappe), il devait être combiné avec le village le plus proche avant le
tirage des grappes. Pour les villages les plus populeux, une segmentation a été réalisée.
Les chiffres de population ont été obtenues à partir du recensement national plus récent qui
date de 2009 et corrigé avec un taux d'accroissement annuel conseillé par L'INSTAT pour le
cercle de Kita: 3,3%
La population de Kabelendi fut inclue avec Kabelanding pour le tirage des grappes.
Le tirage de grappes (première niveau de sondage) à été réalisé avec le logiciel ENA avec les
résultats suivants:
Les grappes furent programmées dans le calendrier de l'enquête selon l’accessibilité aux
villages (voir annexe 4). Toutes les grappes furent réalisées sans grandes difficultés à
l'exception de la grappe 41 (Village: Krikania, Hameaux: Solonkoto) a cause de la grande
quantité de boue qui a fait que la voiture s'est enfoncée plusieurs fois ce qui a rendu l'accès
au hameau impossible. Comme le nombre des grappes non réalisés à été inferieur à 10%
aucune grappe de remplacement n’à été réalisé (comme recommandé par le groupe d‘experts
de SMART: TAG SMART).
La méthode pour sélectionner les ménages dans chaque grappe a été la suivante:
1. Aléatoire simple quand le numéro des ménages d'un village ou hameaux était inferieur
à 30 et les maisons n’étaient pas trop éloignées.
2. EPI modifié selon les dernières recommandations SMART quand les maisons étaient
très éloignées ou il y avait plus de 30 ménages dans le village. Les instructions
données aux équipes d’enquêteurs étaient les suivantes:
Au sein de chaque ménage, seuls les enfants âgés de 6 à 59 mois ont été mesurés (enfants
nés entre juillet 2006 et décembre 2010). En raison de la difficulté rencontrée pour obtenir
un âge vérifiable par des documents officiels un calendrier des événements locaux a été
utilisé. (Voir annexe 6).
Dans les ménages polygames, tous les enfants ont été pris en compte même si nés d’une mère
différente.
Cas particuliers :
Chaque équipe était composée de trois personnes: 1 Superviseur et 2 enquêteurs. Les équipes
ont reçu une formation théorique et pratique de 4 jours (voir agenda annexe 7) dispensée
par :
Outre les parties théoriques dispensées (guide des enquêteurs), la formation a inclu une
session pratique de prise des mesures anthropométriques avec un test de standardisation,
ainsi que la réalisation d’une grappe test dans un village proche à Kita (pré-enquête)
Les équipes ont été supervisées en continu par le responsable d’enquête et par le
collaborateur désigné par le CSRef de Kita.
Les 3 personnes composant les équipes avaient des tâches prédéterminées dont :
1 superviseur :
2 enquêteurs mesureurs :
3.6. Questionnaire
Les données suivantes ont été collectées auprès de chaque ménage sur un support papier
avec l’aide des questionnaires appropriés (annexe 8) et ont été introduites dans le logiciel
ENA DELTA à la fin de chaque journée d’enquête dans des ordinateurs par les superviseurs
avec l’appui des enquêteurs.
* Age: l’âge précis de l’enfant a été établis en mois, à partir, par exemple, du carnet de
santé ou de vaccination. Quand l’âge précis de l’enfant n’était pas connu par un membre de
la famille, le calendrier des événements locaux a servi de référence pour identifier l’âge le
plus précisément possible de l’enfant.
* Sexe: il a été enregistré par «M» pour masculin et par «F» pour féminin.
* Poids: l’enfant a été déshabillé et pesé avec une balance Salter. Le poids a été exprimé en
Kg, à 100g près.
* Taille: les enfants de moins de 85 cm ont été mesurés couchés, ceux de 85 cm ou plus
debout. Les mesures sont été réalisées avec une toise type UNICEF. La taille a été exprimée
en cm, au mm près.
* Périmètre brachial (PB): le PB a été mesuré au bras gauche à l’aide de la bande de SHAKIR,
à mi-hauteur entre l’épaule et le coude. Le bras était pendant et décontracté. Le PB a été
mesuré en mm. On présente nos résultats avec le valeur 115mm comme seuil pour la
malnutrition sévère cars c'est la dernière recommandation de l'OMS et le seuil utilisé pour
l'INSTAT dans ses rapports. Mais à Kita les CSRef et CSCom utilisent encore 110mm pour
classifier la malnutrition sévère et nous avons utilisé cette critère pour transférer les enfants.
Les nouveau seuils devrons se mettre en place au long de l'année.
* Œdèmes: seuls les œdèmes bilatéraux ont été considérés comme étant significatifs d’un
problème nutritionnel. On les a évalué en exerçant une pression de 3 secondes sur le dessus
du pied ; l’œdème était présent si l’empreinte du pouce restait marquée (forme du godet)
pendant une minute
* Allaitement exclusif : a été considéré comme l’enfant qui mangeait exclusivement du lait
maternel. La réponse était Y =oui et N = non.
* Nombre de repas la veille : combien de fois l’enfant a pris des aliments solides pendant la
journée précédente.
* Fréquence de diarrhée : on a considéré la diarrhée comme 3 selles liquides par jour ou plus.
On a demandé si l’enfant avait eu la diarrhée dans les deux semaines précédentes l’enquête.
La réponse était codée : Y =oui et N = non.
* Liste des personnes faisant partie ou ayant fait partie du ménage pendant la période de
rappel, en précisant le sexe et l’âge
* Nombre de personnes ayant quitté le ménage pendant la période de rappel
* Nombre de personnes ayant rejoint le ménage pendant la période de rappel
* Nombre de naissance pendant la période de rappel
* Nombre de décès pendant la période de rappel
Les enfants qui sont nés et morts dans la période de rappel ont été considérés comme un
décès.
Dans chaque ménage, les enquêteurs après les salutations d'usage, ont décliné leur identité et
exposé de façon claire et concise, l'objectif général et le procédures de la collecte afin
d'obtenir leur consentement éclairé.
3.8. Analyse: indicateurs et valeurs seuils utilisées
Pour les enfants, les pourcentages de malnutrition aiguë ont été estimés à partir des valeurs
de l’indice poids pour taille (P/T), combinées avec la présence d’œdèmes bilatéraux. L’indice
P/T compare le poids de l’enfant mesuré au poids moyen d’une population de référence pour
une taille donnée. Il est exprimé en z-score. L’expression en z-score est plus juste au niveau
statistique et permet des comparaisons entre plusieurs enquêtes. Le pourcentage de la
médiane est généralement utilisé pour identifier le nombre d’enfants éligibles dans un
programme de nutrition. L’expression en z-score inclut les enfants dans des situations de
poids et de taille plus extrêmes et souvent les prévalences de malnutrition aiguë seront plus
importants exprimés en z-score qu’en pourcentage de la médiane.
Les valeurs seuil pour les résultats exprimés en pourcentage de la médiane sont :
- Malnutrition aiguë sévère : P-T < 70% et/ou existence d’œdèmes bilatéraux
- Malnutrition aiguë globale : P-T < 80% et/ou existence d’œdèmes bilatéraux
Cet indice compare la taille de l'enfant à la taille moyenne d'une population de référence
pour l'âge. Les valeurs de référence utilisées sont celles du NCHS et celles d'OMS exprimées en
z-score et en % de la médiane.
Cet indice compare le poids de l'enfant au poids moyen d'une population de référence pour
l'âge. L’indice Poids Age permet de déterminer l’existence d’une insuffisance pondérale pour
un âge donné. Il est révélateur à la fois d’une malnutrition chronique et d’une malnutrition
aiguë. En effet, on peut estimer que l’indicateur Poids Age est une mesure composite de
l’indice Poids Taille et de l’indice Taille Age. C’est un indicateur recommandé pour évaluer
les changements dans l’amplitude de la malnutrition dans le temps.
Le taux de couverture vaccinale de la rougeole est calculé chez les enfants âgés de 9 à 59
mois, car la vaccination de la rougeole n'est pas indiquée avant le 9ème mois de vie au Mali.
3.8.5. Taux de mortalité
Le traitement des données et leur analyse également ont été effectuées via le logiciel ENA
DELTA (Mai 2011). Une vérification supplémentaire des données a été menée grâce au logiciel
EXCEL et SPSS spécialement en ce qui concerne les questions complémentaires
4. Résultats
Au total 742 enfants âgés entre 6 et 59 mois et 257 ménages ont été inclus dans l’enquête.
Lors du calcul automatique des indices nutritionnels par le logiciel ENA, les enfants qui ont
été répertoriés comme flag SMART (12 enfants) ont été exclus de l’analyse finale.
Le sexe ratio doit être compris entre 0,8 –1,2 dans l’enquête pour montrer que les deux sexes
sont bien représentés. Le sexe ratio des enfants enquêtés était de 1,1. La distribution de
l’échantillon selon l’âge révèle certains déséquilibres : le groupe d’âge de 54-59 mois est sous
représenté et les plus représentés sont les tranches de 6- 17 mois et de 30 - 41 d’âge.
Les résultats de l'enquête anthropométrique ont été calculés selon les standards OMS de 2006
et selon les standards NCHS de 1977. Les standards de l'OMS sont en train d'être introduits
dans ce moment au Mali et sont utilisés par les ministères et les agences internationales. Ce
rapport présente les résultats suivant les standards OMS. Néanmoins les standards NCHS sont
montrés en annexe pour pouvoir faire des comparaisons rélatives étant donné que les
enquêtes précédentes ont exprimé leurs résultats en NCHS et que ces standards sont
également utilisés dans les CSRef et CSCom de Kita dans la prise en charge des enfants
malnourris. Quand aucune mention n’e soit faite, il faut donc tenir en compte qu'on parle des
standards d'OMS
Tableau 7 Prévalence de la malnutrition aiguë selon l’indice poids/taille en z-scores (et/ou œdèmes),
par sexe
Total Garçons Filles
(n = 720) (n = 371) (n = 349)
(95% C.I.) (95% C.I.) (95% C.I.)
Prévalence de la malnutrition (65) 9,0 % (37) 10,0 % (28) 8,0 %
globale (6,9 - 11,7) (7,2 - 13,7) (5,4 - 11,8)
On note qu’il n y a pas une différence statistiquement significative selon le test chi² entre les
garçons et les filles concernant la prévalence de la malnutrition aigue sévère.
Du total des enfants identifiés comme malnutris (n=65): 17 enfants étaient sévèrement
malnutris (10 garçons et 7 filles) et 48 enfants étaient modérément malnutris. Les courbes
gaussiennes de la graphique ci-après illustrent la distribution de l’indice Poids/Taille pour
l’échantillon de l’enquête par rapport à la population de référence (OMS). On note que la
courbe des enfants enquêtés (courbe rouge) est décalée sur la gauche par rapport à la courbe
de la population de référence (courbe verte), ce qui indique que la population enquêtée
présente plus de sous-nutrition que la population de référence.
La moyenne de l’indice Poids/Taille était de -0,52 avec un écart type de 1,08. L’effet de
grappe était de 1,22.
Figure 3 Distribution de l’indice Poids Taille en z-score par rapport à la population de référence (OMS)
Si on compare notre échantillon avec le standard NCHS de 1977 le nombre d'enfants
malnourris sévères est plus petit mais la malnutrition aigue globale est similaire
Les reste des résultats et tableaux selon les références de NCHS 1977 peuvent être consultés
dans l'annexe 10.
Le pourcentage de la médiane est l'indicateur qui a été utilisé pour référer les enfants au
CSCom pendant la réalisation de l'enquête en tenant compte des complications (fièvre,
diarrhée, anémie, manque d’appétit, paludisme, infections cutanés, infections respiratoires
basses) ainsi que le périmètre brachial (PB< à 110 mm).
Les tableaux ci-après donnent les prévalences de sous-nutrition aiguë (exprime en z-score)
par tranches d’âge.
Tableau 10 Prévalence de la malnutrition aiguë selon l’indice poids-pour-taille en z-scores et/ou
œdèmes, par classe d’âge
Émaciation Émaciation Normale Œdèmes
sévère modérée (> = -2 z score)
(<-3 z-score) (>= -3 et <-2 z-
score )
Âge Total No. % No. % No. % No. %
(mois) no.
6-11 111 7 6,3 12 10,8 92 82,9 0 0,0
12-23 165 5 3,0 14 8,5 145 87,9 1 0,6
24-35 186 3 1,6 12 6,5 171 91,9 0 0,0
36-47 164 0 0,0 8 4,9 156 95,1 0 0,0
48-59 94 1 1,1 2 2,1 91 96,8 0 0,0
Total 720 16 2,2 48 6,7 655 91,0 1 0,1
Les enfants les plus touchés par la malnutrition modérée et par la sévère sont âgés entre 6 et
11 mois suivi par la tranche d’âge entre 18 et 29 mois.
La comparaison des taux de malnutrition aiguë globale et surtout la sévère entre les deux
tranches d’âge 6-29 mois et 30-59 mois, montre une différence statistiquement significative
(chi²=23,2). Ceci veut dire qu’un enfant de moins de 30 mois a plus de risque d’être
malnutri qu’un enfant de plus de 30 mois. La prévalence de malnutrition aigüe sévère chez
les enfants de 6-29 est de 4,0% et la prévalence de malnutrition global de 12,9%.
Tableau 12 Prévalence de l’insuffisance pondérale selon l’indice poids-pour-âge en z-scores, par sexe
Total Garçons Filles
(n = 717) (n = 372) (n = 345)
(95% C.I.) (95% C.I.) (95% C.I.)
Prévalence d’insuffisance (169) 23,6 % (92) 24,7 % (77) 22,3 %
pondérale (20,0 - 27,5) (20,6 - 29,3) (17,5 - 28,0)
La moyenne de l’indice Taille/Age était de -1,1 avec un écart type de 1,17. L’effet de grappe
était de 1,38.
Tableau 14 Prévalence de la malnutrition chronique selon l’indice taille-pour-âge en z-scores, par sexe
Total Garçons Filles
(n = 675) (n = 348) (n = 327)
(95% C.I.) (95% C.I.) (95% C.I.)
Prévalence de la malnutrition (216) 32,0 % (123) 35,3 % (93) 28,4 %
chronique (28,4 - 35,8) (30,5 - 40,5) (22,8 - 34,8)
Tableau 16
Périmètre brachial Signification (n= 732) %
I.C. 95%
< 115 mm Malnutrition sévère (12) 1,6%
(1,0 - 2,7)
≥ 115 et < 125 mm Malnutrition modérée (43) 5,9%
(4,1-8,3)
< 125 mm A risque global (55) 7,5%
(5,6-10)
De 12 enfants classifiés comme malnutrition sévère par le MUAC, 11 on été aussi classifiés
comme malnutris sévère par l'indice poids/taille (toujours selon les standards OMS)
4.5. Mortalité
À l’aide des données de mortalité recueillies, le nombre de personnes ayant quitté ou joint
leur ménage a été calculé et utilisé dans ENA pour le calcul des taux de mortalité. Le taux de
mortalité a été mesuré pour une période rétrospective de 90 jours a partir du journée de la
femme que a eu lieu le 8 mars 2011.
Le nombre de ménages enquêtés était de 257 ménages, pour un total de 3884 personnes dont
885 enfants < 5 ans, parmi ceux-ci 742 enfants âgés entre 6-59 mois. Tous les ménages visités
ont été enquêtés (sauf une famille que a refusé de participer à l’enquête) et les questions de
mortalité ont été répondues par le chef de la famille o un représentant de la famille.
Le nombre moyen de personnes par ménage a été de 15,1 et le nombre moyen d’enfants
<5ans par ménage de 3,44
Un totale de 15 décès (dont 5 de <5ans), 48 naissances, 506 départs et 120 arrivées pendant
la période du rappel et un total de 3309 personnes ont été répertoriés produisant les taux de
mortalité suivants:
TMM5 (Décès des <5 ans/10.000 enfants <5 ans/j) 0,63 (0,28-1,42) (95% I.C.)
On note qu’autant le taux de mortalité brut comme le taux de mortalité de 0-5 ans sont en
deçà du seuil d’alerte qui est de 2 décès/10.000 <5ans/jour et de 1 décès/10.000/jour chez
la population générale, respectivement.
Même si le nombre de morts c'est insuffisant pour un analyse détaillé par groupe d'âge on
peut bien regarder dans la graphique suivante que la plupart des décès parvient a partir de 60
ans.
12
morts/1000personnes/jour
10
0
0-4 05-- 10-- 15- 20- 25- 30- 35- 40- 45- 50- 55- 60- 65- 70- 80-
09 14 19 24 29 34 39 44 49 54 59 64 69 74 84
Groupe d'âge
4.6. Couverture vaccinale contre la rougeole
L’analyse de la couverture de vaccination contre la rougeole porte sur la population des
enfants de 9 à 59 mois (n=631 enfants).
On observe qu’une minorité (10,3%) des enfants peut prouver l’état vaccinal au moyen d’une
carte ou d’un carnet de vaccination Si l’on tient compte des enfants vaccinés selon les dires
de leur mère, on peut estimer le taux de couverture de la vaccination à 54,5%
4.7. Diarrhée
La présence de diarrhée durant les deux semaines précédentes l’enquête a été posée à 733
enfants. Juste 9 enfants (1,2%) n'ont pas répondu à cette question. Parmi les enfants qui ont
répondu, 32,2% avaient eu au moins un épisode de diarrhée pendant les deux semaines
précédentes à l’enquête.
Figure 8 Pourcentage d'enfants avec la diarrhée
Le pourcentage de diarrhée par groupe d'âge montre des différences statistiquement
significatives (Chi2 21,1 p<0,001) avec plus de cas de diarrhées parmi les enfants de < 30 mois.
45
40
35
30
25
%
20
15
10
5
0
6-17 18-29 30-41 42-53 54-59
Group d'âge (mois)
Quand la diarrhée est présent le taux de malnutrition est presque le double. Cette
différence est statistiquement significative (p<0,001, test Chi2)
18,0
16,0
14,0
%malnoutrition
12,0
10,0
8,0
6,0
4,0
2,0
0,0
non oui
Diarhée
4.8. Continuation de l'allaitement exclusif après les 6ème mois
La proportion d’enfants qui reçoit un allaitement exclusif, bien que tous les enfants soient
âgés de plus de 6 mois est de 8,0%. 10 enfants (1,3%) non pas répondu à cette question.
Il n'y a pas de différence significative (p=0,062) dans la distribution des enfants malnutris en
fonction de l'allaitement exclusif.
La fréquence des repas, la veille de la journée de l’enquête, a été répertoriée pour 662
enfants. Les réponses concernant l’allaitement exclusif n'ont pas été inclues dans le calcul.
L’enquête a révélé une fréquence de 85,6% des enfants qui consomment 3 repas ou plus par
jour. Il est à noter que 4,5% des enfants ont consommés uniquement 1 ou 2 repas par jour.
60,0
50,0 0Repas/jour
1Repas/jour
40,0 2Repas/jour
3Repas/jour
%
30,0
4Repas/jour
20,0 5Repas/jour
6Repas/jour
10,0 >7Repas/jour
0,0
6-17 18-29 30-41 42-53 54-59
mois
Même si cette méthodologie d’enquête n'a pas été désignée pour mesurer convenablement la
couverture des centres nutritionnels, nous avons fait une estimation à la demande de nos
partenaires. Pour cela, nous avons demandé aux mères des enfants malnutris, la date de la
dernière visite au centre de santé pour être pris en charge. Les résultats ont montré que les
enfants ne vont pas souvent au centre de santé ce qui est aussi relié au bas taux de
vaccination. Si les enfants n'ont jamais été dans le centre de santé il y a aussi plus des
probabilités qu'ils ne soient pas vaccinés contre rougeole (p=0,005)
Après que l’échantillonnage ait été effectué, chacun des villages et hameaux tirés au sort a
été visité au préalable pour déposer une lettre informative destinée au chef de village, afin
de diffuser toutes les informations nécessaires au bon déroulement de l’enquête. Quatre
équipes de 3 personnes (1 superviseur et 2 assistants mesureurs) ont mené cette enquête,
sous la supervision du responsable de l’enquête ACF-E et de son assistant.
Chacun de ces enquêteurs ont reçu une formation de quatre jours, combinant théorie et
pratique (test de standardisation et grappe-test) (voir Annexe12). Une Guide de l’enquêteur
avait été remise préalablement à chacun. Les enquêteurs parlaient bien la langue locale et
provenaient de la zone. Aussi une personne du CSRef de Kita à participé a l'enquête
directement.
L’enquête terrain a pris place du 13 au 25 juin 2011, soit 11 jours de travail avec 2 jours de
repos au milieu (17 et 22 juin) pour chaque équipe (voir annexe 4).
Le coût total de l'enquête à été estimé à environ 16.000€ (voir annexe 11) étant les parties
plus importantes les locations de voitures (3570€) et les frais du responsable de l'enquête
(3680€).
• Période de l’enquête: L’enquête a été menée au début de la période des pluies et une
grappe n'a pas été accessible a cause de la grande quantité de boue où la voiture s'est
enfoncée plusieurs fois. Aussi, sur quelques villages, il a fallu attendre les familles qui
étaient parties aux champs ou déplacés aux hameaux, malgré les lettres d’avis que nous
avions envoyé la semaine précédente à l’enquête à tous les chefs des villages ciblés.
• le mauvais état des routes: L'accessibilité de la région est très difficile (voir Annexe 1) et
il faudra le tenir en compte lors des futures enquêtes ainsi que lors de la mise en place du
projet.
• Imprécision dans l’âge des enfants: La majorité des enfants n’ont pas de document
officiel précisant leur date de naissance. Les mamans ou membres des familles n’ont
qu’une connaissance très approximative de l’âge des enfants. De ce fait, malgré les
efforts des équipes et l’utilisation systématique du calendrier des évènements, l’âge doit
être utilisé avec précaution notamment pour le calcul de la prévalence de la malnutrition
chronique ou du bas poids pour l’âge. La plupart des flags enlevés des données ont été à
conséquence d’un âge probablement incorrect.
• Questionnaire de mortalité: La taille moyenne d’un ménage dans cette enquête était de
15 personnes par ménage ce qui est plus grand que les statistiques nationales (moyenne
8,2). Les visites de supervision ont montré que les équipes connaissent bien la définition
de ménage établit mais il faut faire attention à la définition du ménage dans ce contexte
particulier où les familles sont nombreuses avec une très grande concentration de
personnes au sein d’un même ménage (nous avons trouvés des ménages de prés de 50
individus. Ceci a rendu très compliqué le travail du superviseur pour bien remplir le
questionnaire.
• Enfants référés: Les enfants malnutris ont été évalués par les enquêteurs sur place avec
les tableaux de % de la médiane selon les standards 1977 pour décider s'il fallait les
référer pour recevoir un traitement. Il faudra introduire les nouveaux standards OMS lors
des prochaines enquêtes. Nous avons observé également qu’un nombre important de
mères refusent cette référence car elles ne souhaitent pas payer le coût du traitement. Il
faudra trouver des solutions à ce respect dans le cadre du projet.
• Ethique: On a obtenu un visa statistique d'après l'INSTAT mais il faut aussi un visa éthique
du comité national d'éthique pour les enquêtes de santé. A tenir en compte pour des
prochaines enquêtes.
5.3. Situation Nutritionnelle
Cette enquête a révélé une situation nutritionnelle similaire à l’enquête réalisé à Gadougou
I et de Gadougou II en août 2007 avant l'intervention d'ACF dans la région mais plus grave
que celle rapporté en 2010 à Gadougou I et II après 3 ans de travailACF viens de commencer
cette année 2011 à Koulou et Kokofata avec des activités qui visent améliorer l´état
nutritionnelle et la santé de populations et comme ça les effets ne sont pas encore sentis
dans les indicateurs. La prévalence de malnutrition aiguë globale (MAG) retrouvée, 9,0% en
z-score selon les standards OMS, montre une situation nutritionnelle (GAM inférieur à 10%)
qui est acceptable selon les dernières seuils d'intervention d'OMS.10
Nous n’avons pas trouvés de facteurs aggravants (épidémies, forte incidence de maladies
respiratoires ou diarrhéiques, taux de mortalité élevé) sauf chez les enfants de 6 à 29 mois
qui montrent une prévalence élevée qui doit être surveillée. De là que la recommandation
principale soit de mettre en place/renforcer le système de surveillance nutritionnelle
surtout dans la tranche d’âge des enfants les plus petits (recommandé chez les enfants de 6
à 24 mois).
Selon l'enquête par grappes à Indicateurs Multiples et de Dépenses des Ménages du Mali
(MICS/ELIM) réalisé en 2009/2010 (décembre/janvier) au niveau national,5 nos résultats
restent dans le niveau national pour le milieu rural (9,2%). Nos résultats montrent aussi que
la situation dans ces deux communes est plus grave que dans le reste de la région de Kayes
(MAG selon standards OMS 5,9%) mais similaire aux régions de Sikasso (9,4%) et Ségou (10,3%)
et plus basse que dans des régions comme Tombouctou (MAG 14,7%). Ça c'est normal car la
situation épidémiologique et climatique des communes de Kokofata et Koulou est plus
proche de Sikasso (aussi au sud, dans la frontière avec la Guinée) et Ségou (importants
cours d'eau) que le reste de la région de Kayes (typique sahélien).
Pour la MAS, nous avons obtenue des résultats plus élevés que sur d'autres régions: Mali
Rural (2%), Kayes (0,9%), Ségou (2,1%) et Sikasso (2,2%); mais inferieurs encore à
Tombouctou (3,7%). La malnutrition sévère reste un problème important qu'il faut adresser
avec de mesures spécifiques surtout chez les plus petits.
Le Mali compte classiquement peu de cas de Kwashiorkor, et cela s’est vérifié dans cette
enquête avec une prévalence des œdèmes très faible: juste un cas recensé dans tout
l’échantillon enquêté.
Dans cette enquête, seulement 1,6 % des enfants ont présente un PB < 115 mm. Tous, sauf
un enfant, avaient été déjà classifiés comme malnutris sévères à travers l’indice
poids/taille ce qui fait resurgir le débat sur l'importance de maintenir une surveillance avec
le PB ou non pour identifier avec une méthodologie simple et facile les cas des malnutrition
au niveau communautaire.
La distribution des enfants selon le sexe est l'attendue. La distribution de l’échantillon des
enfants selon l’âge révèle certains déséquilibres surtout au niveau du groupe d’âge de 54-59
mois qui était sous-représenté par rapport aux autres tranches d’âge. (voir Annexe 9) Il est
fort possible que ce déséquilibre soit dû à une mauvaise estimation de l’âge.
Une étude statistique comparative par tranche d’âge révèle une plus grande vulnérabilité
des enfants de moins de 30 mois. La prévalence de malnutrition aigue globale dépasse le
seuil d’alarme au sein des enfants de moins de 18 mois (prévalence de MAG 16,2%). Nous
pouvons supposer que les problématiques de l’allaitement maternel exclusif, l’alimentation
de complément et le sevrage soient liées à ce fait.
Quant à l’insuffisance pondérale révélée par l’indice Poids/âge, une prévalence global de
23,6% a été retrouvée, légèrement plus élevé de celle de l'enquête SMART août 2010 dans le
communes de Gadougou I et II (18,5%), et supérieure à la moyenne nationale pour le milieu
rural au Mali selon l'enquête MICS (20,4%). Mais de nouveau au même niveau que la région
de Sikasso (23,5%) ou Ségou (23,1%).
En ce qui concerne, la prévalence du retard de croissance, il est admis que dans l’Afrique
Subsaharienne la prévalence de malnutrition chronique globale (indice Taille/Âge), avoisine
couramment le 30-40%. En raison du caractère approximatif de l’âge des enfants inclus, les
résultats de la malnutrition chronique sont à considérer avec les précautions qui s’imposent.
Les communes de Kokofata et Koulou présentent ainsi une prévalence de malnutrition
chronique globale de 32% montrant un retard de croissance dans la moyenne africaine, la
moyenne pour le Mali rural (30,8%) ou la région de Ségou (32,6%), mais plus haute que la
moyenne pour la région de Kayes (22,1%) et plus bas qu’à Sikasso (36,6%). La malnutrition
chronique n’est pas la conséquence directe d’une crise alimentaire ponctuelle, mais des
causes structurelles liées à différents facteurs d’ordre sanitaire, nutritionnel et des
comportements sociaux.
5.4. Mortalité
L’échantillon final contient le nombre de ménages prévu (253) malgré que la taille moyenne
des ménages a été inferieur a celle prévu. Parmi d’autres raisons, peut être à cause des
enquêteurs qui ont pu mesurer deux ou trois ménages comme un seul ménage quand le chef
de ménage était le même (voir recommandations finales à ce sujet).
Selon les seuils de mortalité de l’ACC/SCN, les taux de mortalité des enfants de moins de 5
ans et de la population générale retrouvés dans cette enquête sont inférieurs aux seuils
d’alerte même si les intervalles de confiance son un peu larges.
Le taux de mortalité par groupe d'âge décrit le patron démographique du reste de pays: le
taux de mortalités pour les hommes est un peu plus élevé que pour les femmes (mais pas
statistiquement significative).
La période couverte par l’enquête se situe avant le pic de paludisme qui accompagne à la
saison des pluies et au début de la période de soudure. Ceci fait penser que le taux de
mortalité des moins de 5 ans pourrait augmenter dans les semaines à venir cars ils sont la
population la plus vulnérable.
La couverture de vaccination contre la rougeole est de 10,3% (confirmé avec la carte). Il est
difficile de toujours obtenir des confirmations par carte puisque les mères s’en débarrassent
souvent, et ceci se reflète dans le taux de vaccination sans confirmation officielle (44,2%). Le
biais de mémoire pourrait aussi être considéré, les mères des enfants plus âgés peuvent
oublier plus facilement la vaccination de ceux-ci, si elles n’ont pas gardé les cartes.
La vaccination contre la rougeole peut être associée avec la couverture des centre des santé
pour la prise en charge de la malnutrition aigue et l'accès aux services de santé de la
population enquêtée. Néanmoins la relation entre la vaccination contre rougeole et la
malnutrition aiguë n'est pas significative statistiquement dans notre étude (p=0,32 dans le
test Chi2) La couverture de vaccination contre la rougeole reste quand même inferieure au
valeurs des enquêtes dans les communes proches (65,5% pour Gadougou I et II en 2010) et au
valeurs national (73,0%), région de Kayes (68,3%), Sikasso (75,7%) et Ségou (79,7%) ce qui
montre les problèmes d'accessibilités dans les villages de ces deux communes. Il est important
que des mesures soient prises pour améliorer la couverture de vaccination à rougeole.
Photo 7 Enquêteurs qui demandent au chef du village la permission pour réaliser l'enquête et qui
complètent le questionnaire de mortalité.
Les résultats révèlent que 8% des enfants enquêtés ne consommaient que du lait maternel au
moment de l’enquête. Sachant que selon les recommandations de l’OMS, les enfants doivent
recevoir à partir de 6 mois, et jusqu’à l’âge de 24 mois, des aliments de complément en plus
du lait maternel, et étant donné que l’échantillon ne contenait que des enfants âgés de plus
de 6 mois, ce taux de 8,0% est très élevé et expose aux enfants concernés à un grand déficit
d’énergie et de macro et micronutriments importants et ainsi, à un risque de malnutrition
aiguë et chronique plus élevé.
Les besoins énergétiques des jeunes enfants étant élevés à cause de leur croissance, un
déficit alimentaire se traduit par des carences importantes en micronutriments, et à long
terme, par un taux de retard de croissance. Même si Il n'y a pas de différences significatives
dans la distribution des enfants malnutris en fonction de l'allaitement exclusif le valeur du
test Chi2 reste proche de la signification (p=0,062).
La figure 12 montre comme la fréquence des repas varie selon la tranche d’âge. La fréquence
de repas avait était rapporté comme insuffisant dans l'enquête CAP en décembre 2010 dans
ces deux communes.7 On trouve des résultats moins sévères mais encore insuffisants pour les
enfants entre 6-17 mois.
Pour améliorer cet indicateur, les recommandations de la dernière enquête CAP allaient dans
le sens d’intégrer des activités de sécurité alimentaire qui se compléteraient avec des
messages d’information et éducation aux familles sur les besoins énergétiques des enfants.
Mais aussi d'améliorer d'autres indicateurs comme la couverture des enfants qui mangent dans
un bol individuel qui était de 35% à Kokofata et de 32% à Koulou; cette pratique favorise et
assure que l’enfant mange sa part sous la supervision d’un adulte. Il s’agit d’une pratique
qu’il faut renforcer.
Les résultats ont révélé un taux de diarrhée de 32% durant les deux semaines précédentes
l’enquête. De plus une relation statistiquement significative à été trouvé parmi les enfants
qui ont de la diarrhée et les enfants qui étaient malnutris. Le taux est plus élevé que dans les
enquêtes à Gadougou (18,5 %) et que dans l'enquête nationale: Mali 16,8%, Kayes 21,2%,
Ségou 13,1% etc.
Le taux de diarrhée montré par cette enquête pourrait être dû à de mauvaises pratiques
d’hygiènes ou à une mauvaise alimentation. Cependant, la qualité de l’eau des puits
traditionnels et des eaux de ruisseaux sont des facteurs qui pourraient augmenter de façon
importante le risque de diarrhée chez les enfants, surtout dans la période de pluies qui
approche. Selon l'enquête MICS nationale de 2010 dans la région de Kayes, seulement 69% de
membres des ménages utilisent des sources d'eau de boisson améliorée et 29% des
installations sanitaires améliorées. Selon les résultats de l'enquête CAP 2010 et nos propres
observation dans le terrain, ces indicateurs doivent être plus bas encore dans les communes
de Kokofata et Koulou.
L'enquête CAP en 2010 disait que "Les populations enquêtées ont des bonnes connaissances
sur l’hygiène, mais la pratique laisse à désirer. L’hygiène corporelle doit être renforcée au
niveau des enfants au niveau du coupage d’ongles et de l’utilisation du savon. Le stockage de
l’eau de boisson et de la nourriture (avant et après préparation) doivent aussi être améliorés
du même que l’hygiène de l’habitat qui est insuffisant dû à la cohabitation des personnes et
animaux".
D’une manière générale, dans les communes de Kokofata et Koulou, cercle de Kita, région de
Kayes, la situation nutritionnelle en cette période de l’année semble être dans les limites
acceptables avec une prévalence de malnutrition aiguë globale de 9%, Malgré ceci, un
système de surveillance nutritionnelle est recommandé sur les deux communes, surtout
destiné à la surveillance des plus petits (moins de 2 ans).
La situation doit être suivie de près et les interventions de prise en charge au niveau des
CSCom doivent améliorer immédiatement en renforçant la prise en charge de la malnutrition
suivant le protocole national. Il est nécessaire surtout de renforcer la prévention et la
détection (screening au niveau communautaire).
Les problèmes structurels et culturels observés dans les communes (aussi d'après l'enquête
CAP d’ACF en 2010) nous font penser que ces taux seraient plutôt proches d’une situation
habituelle et maintenue conséquence, entre autres, d’une alimentation peu diversifiée et
basée sur les céréales (riz, sorgho, mil, maïs), sur les arachides et les feuilles des arbres. Les
produits du maraîchage ne sont pas introduits dans tous les ménages et le lait des animaux
n’est pas destiné en priorité aux enfants.8
Ces résultats nous laissent supposer que la qualité de l’alimentation est très médiocre pour
beaucoup de villageois et surtout chez les femmes et chez les enfants qu’habituellement seul
mangent des hydrates de carbone, puis selon les coutumes malinkés ni les femmes ni les
enfants peuvent manger les protéines (de la viande, d’œufs, du poisson, du lait,…).Les
mamans ne contrôlent pas suffisamment ni la qualité ni la quantité des repas absorbés par
leur enfant. Les enfants de moins de 30 mois restent plus affectés que les enfants de 30-59
mois par la malnutrition aiguë globale.
L'enquête CAP avait montré qu'en générale sur les deux communes, la moitié de femmes
connaissait l’importance de l’allaitement au sein immédiatement après l’accouchement mais
dans la pratique seulement 1 femme sur quatre le faisait. Il est donc nécessaire de travailler
sur ce message. Une approche en tenant compte des facteurs socioculturels doit être
éventuellement envisagée.
On a noté que le sevrage mal pratiqué (l’allaitement pas exclusif jusqu’aux 6 mois, sevrage
tardif, mauvaise administration et introduction des aliments solides en quantité, en qualité et
en hygiène) pourrait être un facteur important dans la forte prévalence de malnutrition chez
les enfants de moins de 30 mois (la période de sevrage recommandé est entre 6 et 24 mois).
La malnutrition n’est pas considérée comme une maladie, étant le déplacement des familles
au CSCom motivé uniquement par d’autres symptômes comme la fièvre ou la gravité de
l’enfant. Il est donc important de renforcer les activités de sensibilisation en matière
d’alimentation de l’enfant dès le plus jeune âge (moins 30 mois), d’hygiène de base et
d’éducation sanitaire. Le renforcement du personnel sanitaire et du programme des relais
communautaires, qui ont pour objectif principal d’assurer la prévention ainsi que
l’identification à un stade précoce des enfants malnutris au sein de la communauté, ont déjà
commencé cette année dans le 2 communes et doivent continuer.
Ajouté aux mauvaises habitudes alimentaires et sanitaires, il faut tenir en compte des
pratiques d’hygiène et d’utilisation de l’eau à boire. Une mauvaise pratique fréquentée par
les familles est l’utilisation de l’eau de puits traditionnels et les eaux de surface ce qui a pour
conséquence l’apparition de diarrhée surtout chez les plus jeunes qui sont les plus
vulnérables. Le taux de diarrhée que révélé l’enquête en relation au taux de malnutrition,
confirme qu’existe un lien étroit entre des deux variables.
En résumé, après l’observation sur le terrain et les différentes analyses, le problème principal
semble résider plutôt dans les traditions et coutumes de la population liées à l’alimentation.
Pour finir, signaler que même si cette enquête a été réalisée au début de la période de
soudure, les résultats ne nous montrent pas un problème nutritionnel important cette
année à cette période sauf chez les plus petits enfants. La mise en place et renforcement
d’un système de surveillance nutritionnel permettra surveiller la situation à l’approche
de la soudure dans les années à venir et devrait se focaliser surtout chez les moins de 2
ans.
• La mise en place d’un système de surveillance nutritionnelle sur les deux communes surtout
chez les moins de 2 ans (par exemple à travers un système de dépistage trimestriel au PB
chez les enfants de 6 à 24 mois).
• Renforcement des formations sur la prise en charge de la malnutrition aiguë pour les
professionnels de la santé au niveau des CSCom où l’on va référer les enfants malnourris .
• L'introduction des standards d'OMS avant le fin de 2011 pour la classification des enfants
malnutris cars les standards de NCHS "oublient" beaucoup des cas sévères. Cette
recommandation est aussi programmée par la Division Nut du DNS au niveau national.
Les actions devraient cibler en priorité les mères ayant un enfant de moins de 30 mois (les
plus affectés par la malnutrition aiguë) et leurs familles. Ces actions peuvent se réaliser en
accord avec l'Initiative de 1000 jours. 9
Plus précisément, il est important pour ACF-E et ses partenaires locaux de:
• Insister sur l'importance d'introduire d'autres aliments, a part le lait maternelle, chez les
enfants de plus de 6 mois.
• La sensibilisation aux mères à introduire dans l’alimentation familiale les produits locaux
nutritionnellement riches (produits de maraîchage, de la viande, de chasse, des œufs et des
produits laitiers)
• Organiser des séances de promotion d’éducation sanitaire et des soins pour les enfants
pendant 2-3 semaines sur le terrain et ce, deux à trois fois par an dans des périodes choisies
de l’année en fonction de l’accès et la disponibilité des populations.
• L’amélioration de la couverture en eau et la qualité de l’eau des puits dans les villages et
hameaux des communes
• Surveiller la situation de sécurité alimentaire dans les communes et réaliser autre enquête
nutritionnelle pendant la période de soudure 2012.
En général, il faut noter que le fait qu’ACF travaille déjà sur la commune de Gadougou I et II
a pu déjà montrer un certain impact sur certains indicateurs et sur des zones spécifiques dont
il faudrait tirer les leçons apprises.
Le travail sur Kokofata et Koulou sera sans doute plus difficile également du fait de
l’isolement de ces communes et de la difficulté d’accès: les routes son impraticables pour les
voitures et dans des nombreux cas pour les motos, spécialement pendant la période de pluies
et il y a une grande dispersion des villages avec un grand nombre de hameaux avec une
distance importante entre eux.
Finalement quelques recommandations pour une prochaine enquête dans cette zone
d'intervention d'ACF-E:
• Ne pas oublier de passer par le comité d'éthique à Bamako au même temps que 'a l'INSTAT
pour le visa statistique.
• Utiliser des balances électroniques/digitales pour peser les enfants et non les balances
SALTER actuelles (Voir Annexe 12)
• Essayer de bien déterminé l'âge des enfants spécialement ceux proches à 5 ans. Pour ça:
- Insister sur l'importance d’un âge correct à la formation des enquêteurs
- Envisager un calendrier d'événements plus adapté a la situation des 2 communes,
même des calendriers différents pour chaque commune.
- Expliquer aux enquêteurs que la méthode de faire l'enfant toucher son oreille
droite avec la main gauche pour déterminer s'il est dessous le 5 ans n'est pas
valable. Utiliser juste la taille si le âge est inconnue comme recommande
SMART
• Décider comment gérer les enfants réfères. Il ne suffit pas d'apporter un petit papier avec
les indications pour aller au CSCom. C'est compliqué d'amener les enfants et leurs mères dans
les voitures de l'enquête. Qui doit payer la prise en charge une fois au CSCom? Peut être il
faudrait envisager d’amener des produits nutritionnels avec nous pendant l'enquête?
• Introduire les donnés anthropométriques la nuit de chaque jour dans les ordinateurs c'est
dure mais important: les flags aident à identifier les erreurs pour les corriger par la suite.
Quand même les enquêteurs connaissent pas l'informatique et le responsable de l'enquête
doit faire cette tache dans des conditions au moins très difficiles. Penser à amener un groupe
électrogène et vérifier son état.
•Il faut vraiment superviser chaque équipe de très près. Une évaluation de chaque enquêteur
dans le format EXCEL selon les formulaires de Kita à été fait. (voir annexe 14)
• Insister sur l'importance de demander à chaque mère des pièces justificatives de l’âge de
leurs enfants.
• Il faudra faire plus de "jeux de rôle" lors de la formation pour insister plus dans la partie de
mortalité
8. Abdoul Aziz Diallo pour ACTION CONTRE LA FAIM. Enquête socioculturelle dans 4
communes du cercle de Kita, région de Kayes Mali. Avril 2011
Responsable
Assistant
Enquêteurs