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Kptek le 30 mai 2007 1

Joël Kotek, Les génocides (30 mai 2007)


Notes de Muriel SALLE

L’auteur :
Maître de conférences à l’Université libre de Bruxelles.
Directeur de la formation au mémorial de la Shoah (pour l’enseignement et la
formation sur le sujet).
Biblio : Le siècle des camps. Détention, concentration, extermination, cent ans de mal
radical, Lattès, 2000, 805 p.

NB : Les nazis n’ont pas inventé les camps. Expériences préalables : guerre
d’indépendance à Cuba en 1896, puis la guerre de Boers en Afrique du Sud en 1900-
1901, et enfin les Allemands dans le sud-est de la Namibie avec, pour la première fois,
travail forcé, en 1904. Cela dit, cela n’enlève rien à l’exceptionnalité du génocide
perpétré en 1941-1944, et ne doit pas être avancé comme un argument relativiste.

Pbtique : Réflexion autour du concept de génocide + question de la singularité de l’un


de ces génocides (le génocide juif).
Question difficile et polémique des génocides au XXe siècle (le 29 mai 2000, George Bush parle de génocide
pour parler des exactions commises contre les populations au Darfour). Concept difficile à manier, et très
politique.

1. Définition restreinte du génocide. Pour le XXe siècle, il n’y en a que 4 :

- Les Herero1 : Vernichstungbefähl et extermination de 60 000 personnes (80 % de la population des


Herero).
En 1904, les Héréros se sont soulevés contre la colonisation allemande de leur territoire (le Sud-Ouest
Africain). Ils ont été alors victimes d’une répression féroce dirigée par le général Lothar von Trotha, auteur
d’un ordre d'extermination à leur encontre (1904-1911).
Donc le génocide n’est pas une question de nombre dans l’absolu, mais par rapport à la population totale : c’est
un concept « qualitatif ».

- Les Arméniens en 1915 (négationnisme d’État en Turquie), on passe de 2 millions d’Arméniens en


1914 à environ 60 000 aujourd’hui (disparition d’une part substantielle de l’Arménie)

- Les Juifs en 1941-1945 (de 11 millions de Juifs en 1939 à 1,5 million aujourd’hui)
Shoah = catastrophe après laquelle rien n’est comme avant (irrémédiable). C’est une rupture.
Jusqu’en 1941, possibilité d’émigrer pour les Juifs, mais plus possible après (États-Unis et Australie ont refusé
les Juifs, sous prétexte de ne pas créer d’antisémitisme).
Noter qu’on n’en parle longtemps pas, jusqu’en 1989 (à Birkenau : « ici sont morts 1 millions de personnes,
issues de 23 nations), et l’on laisse à penser que ce sont des antifascistes, des ouvriers.

- Les Tutsis au Rwanda (en 100 jours, 1 million de morts) (attention à Stephen Smith, auteur « un peu
négationniste » , qui publie des papiers dans Le Monde)

1
Dire « génocide des… », c’est aussi leur rendre hommage, à ceux dont le seul crime est d’être nés (Herero, Arménien,
Juif, Tutsi).
muriel.salle@laposte.net
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Mise à mort de Hutus « modérés », démocrates (dont on a la liste)2 dans un premier temps (ce n’est pas un
génocide), puis tous ceux désignés par l’appartenance ethnique « tutsis » (noté sur la CI, héritage du savoir-
faire administratif belge), hommes, femmes et enfants (surtout).
Génocide de proximité (on tue ses voisins). Dans un génocide, on élimine tout le monde, sans laisser de
possibilité de fuite (but : « tuez les tous »), alors qu’auparavant en 1959, on est plutôt dans l’épuration ethnique
(possibilité de fuite). Les enfants de ces fuyards ont formé le FPR, qui entre en guerre contre les génocidaires.
D’où le désir de réparer cette « erreur », et d’éliminer aussi les enfants pour qu’ils ne reviennent pas « venger
leurs pères » (reprise des mots de Himmler)
Jean Hatzfeld : 2 livres sur le sujet Dans le nu de la vie. Récits des marais rwandais et Une saison de
machettes (il décrit le processus de génocide comme un travail : du matin au soir, à horaires fixes)

Cambodge ? pas de différence « ethnique » entre massacreurs et massacrés. Difficile à débrouiller.

Sebrenitsa ? Un génocide ne peut pas être un acte isolé : c’est un processus ! On ne peut donc pas dire qu’il y a
eu un génocide à Sebrenitsa et pas ailleurs, d’autant qu’il n’y a pas de responsable (l’État serbe n’a pas été
déclaré complice par le TPI). C’est le plus grand crime contre l’humanité commis depuis 1945 : 7 000
bosniaques musulmans, hommes seulement, donc ni femmes ni enfants. Plutôt une épuration ethnique (les
victimes ne sont pas de trop sur la terre, mais de trop sur ma terre) : les musulmans, considérés à tort comme
des Turcs, sont considérés comme des ennemis. Politique systématique de viols, meurtres, etc. pour faire fuir !
200 000 morts en Bosnie. Mais 17 000 civils assassinés au Kosovo (pour 1 million de personnes déplacées : les
portes sont ouvertes, possibilités de fuite).

Darfour ? Génocide ou non ? Dans l’urgence ce n’est pas très important. C’est sans dout eplutôt un crime
contre l’humanité (avec 200 000 morts quand même !), mais plutôt une épuration ethnique (pour récupérer les
terres, présence de pétrole ?) avec 2,5 millions de personnes déplacées. Mission des Nations Unies au Darfour
en 2005 et conclusion du rapporteur : « les infractions commises ne sont pas moins graves et odieuses qu’un
génocide ».

Le génocide est un crime contre l’humanité, le plus grave : on élimine l’ensemble de la population (enfants
compris). Mais il est nécessaire de ne pas tout assimiler dans ce concept qui doit rester particulier. On ne fait
pas de différence entre les souffrances, mais entre les crimes. C’est un concept qu’il faut préserver.

2. Concept banalisé3, concept « malade », synonyme de crime contre l’humanité, de nettoyage ethnique,
et même de crime tout court.

NB : le crime contre l’humanité est défini en 1945 par le tribunal de Nuremberg, chargé de juger les chefs
nazis, définit ainsi le crime contre l'humanité : « assassinat, extermination, réduction en esclavage, déportation
et tout autre acte inhumain commis contre toute population civile, avant ou pendant la guerre, ou bien les
persécutions pour des motifs raciaux ou religieux lorsque ces actes ou persécutions, qu'ils aient constitué ou
non une violation du droit interne du pays où ils ont été perpétrés, ont été commis à la suite de tout crime
rentrant dans la compétence du tribunal ». Le tribunal précise qu'il est compétent pour « juger et punir toutes
personnes qui, agissant, pour le compte des pays européens de l'axe, auront commis individuellement ou a titre
de membres d'organisations" des "crimes contre l'humanité ». Ces crimes sont imprescriptibles.

2
Hommes politiques hutus membres du parti libéral ou du parti socialiste, à l’exemple de la Première Ministre. Les listes
sont prêtes, et le complot semble donc bien venir de Kagamé.
3
Le génocide des trotskystes : mot inapproprié pour parler de crimes politiques.
« Génocide chilien » : Pinochet a tué 3 000 personnes, mais là encore le mot et inapproprié. En Argentine, 30 000 morts.
« Génocide vendéen » dixit De Villiers.
« Génocide de substitution » pour Aimé Césaire, parce que l’État français a fait venir des Antillais en métropole.
« Génocide des bébés phoques » dixit BB.
« Génocide chrétien » dixit JPII à propos de l’avortement.
« Génocide architectural » dans les années 1970 (intervention massive des promoteurs immobiliers.
« Génocide commis par les français en Algérie » à la demande de Bouteflika.
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Insupportable concurrence des victimes : paradoxe pour le moins ! Pas une question d’honneur : la question des
réparations4.

Tentatives d’arrêter de parler seulement des Juifs pour les 60 ans de la Seconde Guerre mondiale :
Ex : Noirs dans les camps, 2005 (chiffres totalement fantaisistes, et nombreuses erreurs historiques). Mais
Serge Billé a failli recevoir le prix Antenne 2 du grand livre d’histoire ! Mais ils n’ont pas été déportés parce
que Noirs (plutôt stérilisés en Rhénanie, qu’exterminés), mais parce que Juifs, résistants, tirailleurs sénégalais.
Antenne 2 produit une fiction sur un homosexuel français déportés à Auschwitz : pure ficiton ! Mais aucun
homosexuel n’a été déporté de France, sinon en Alsace, et au titre d’Allemands. La peur des Allemands, c’est
les homosexuels allemands.

Mot malade mais mot important : c’est un mot du droit international. Il est défini depuis 1948 par une
convention internationale, avec « crime de guerre » et « crime contre l’humanité ».

Mais parfois, le mot justement adéquat n’est pas employé. Lors du massacre des Tutsis en 1994, on ne parle pas
de génocide : l’employer oblige à intervenir en vertu de la convention du 9 décembre 1948. Bill Clinton, et le
Premier Ministre belge, sont allés s’excuser à Kigali. Les chancelleries ont même donné des instructions à leurs
administrations et ambassades, pour ne pas employer le terme.

3. Alors qu’est-ce qu’un génocide ?

Par son mobile, le génocide se distingue de tous les autres crimes, c’est un crime différent. Mot inventé en 1944
par Raphaël Lemkin, jursite, spécialiste en droit international, juif émigré aux États-Unis. À Yale, il s’interroge
sur les pratiques de guerre nazis, et se rend compte que ce qui se passe en Pologne est un « crime sans nom »5.
En 1921, alors qu’il est encore en Pologne, il est contemporain de l’assassinat de Tallat Pacha, un des
architectes du génocide des Arméniens, par un activiste arménien. Autre crime choquant, assassinat à Paris en
1927 (Pet Iora, pogromiste) par un activiste juif.
Lemkin est choqué que les Arméniens doivent ainsi faire justice eux-mêmes6, ce qui le conduit à travailler sur
deux concepts :
- crime de barbarie, qu’il abandonne parce qu’il se rend compte que le génocide est plus moderne que
barbare (ce n’est pas un pogrom ni un massacre). Derrière tout génocide, il y a un appareil d’État, un
bureaucratie et une idéologie. Aujourd’hui on parle de génocide, quand on vise ainsi les individus as
such.
- crime de vandalisme, car les Arméniens ont été exterminés mais en plus les Turcs ont détruit les traces
même du peuplement arménien (destruction des églises, des monastères). Aujourd’hui on parle
d’ethnocide, quand on vise ainsi la culture.
« Meurtre de masse » ne rend pas compte suffisamment de ce phénomène, à son sens totalement inédit. Il forge
donc le mot génocide et sa définition : ce ne sont pas des individus qui sont visés, mais ils sont assassinés en
tant que membres d’une nation7 (as such, en tant que tel).
Définition : Destruction d’une nation, d’un groupe ethnique, bien sûr défini par les autres (les racistes), et
fondamentalement, l’idée de plan coordonné qui a pour but l’extermination (importance de l’intention).
La spécificité du génocide ne résulte ni de l’ampleur du massacre8, ni des motifs des forfaits. Le génocide vise
un plan concerté : c’est un complot qui vise à la destruction définitive d’un groupe. Les instigateurs sont plutôt
des théoriciens que des barbares : le tribunal international doit démontrer l’existence d’un plan concerté.

4
La Namibie reçoit beaucoup d’argent de l’Allemagne dans le cadre de l’aide au développement.
5
Chruchill utilise la même expression.
6
Dans les deux cas, les assassins sont acquittés lors de leur procès.
7
Assassinat aussi des juifs chrétiens. Donc le baptême des enfants juifs n’est pas efficace pour les protéger. Présence
d’une église dans le ghetto de Varsovie, d’un temple protestant à Teresinstadt.
8
Massacre commis par les Athéniens à Mélos, prise de Bagdad au XIVe siècle. Voir Las Casas pour ce qui considère la
population amérindienne au XVIe siècle.
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1ere utilisation dans un document officiel en 1945, par le tribunal international lors de la mise en accusation des
criminels de guerre à Nuremberg. Mais en fait, on les accuse plutôt de crime contre la paix, de crime de guerre,
et de crime contre l’humanité (on les accuse seulement 4 fois de « génocide »). C’est avec le procès Eichmann
seulement qu’on met en avant la persécution des juifs d’Europe.
9 décembre 1948, l’AG des NU approuve à l’unanimité la convention pour la prévention et la répression du
crime de génocide. Le terme de « génocide » entre dans le vocabulaire du droit international. Il y a désormais
une obligation morale de prévention. À trouver sur « droits humains », site genevois (belle analyse critique).
Le fait que cette convention ait été adoptée dans le contexte de guerre froide fait que la spécificité voulue par
Lemkin n’est pas totale : définition imparfaite, qui laisse beaucoup de champ à l’interprétation (arbitrages
nécessaires à l’époque), un peu lâche.

Définition des NU : Actes ci-après commis dans l’intention de détruire, en tout ou partie9 un groupe national,
ethnique, racial ou religieux10 comme tel :
a/ meurtre de membres du groupe
b/atteinte grave à l’inte-égrité physique ou mentale
c/ soumission intentionnelle de membres du groupe à des conditions de vie…
d/ mesure visant à interdire les naissances
e/ transfert forcé d’enfant du groupe11 à un autre groupe

Définition de Joël Kotek, plus restreinte : il faut au moins 6 éléments


a/ un objet, groupe-cible, qui peut être une ethnie, une nation même inventée par le génocidaire, « un
peuple de trop sur Terre »
b/ une idéologie, ce qu’il ne faut surtout pas oublier12 (les génocidaires ne sont pas des bourreaux
ordinaires, toutes les populations ne sont pas susceptibles de commettre un génocide, il faut les
« travailler » pour les y conduire par l’idéologie13)
c/ une intention14, préméditation d’exterminer physiquement
e/ une décision et un passage à l’acte (il y a une ligne de démarcation), moment où la décision est prise
(Vernichtungsbefälh en 1904 pour les Herero, octobre 1941 pour les Juifs, attentat contre Abiarimana
pour les Tutsis en 1994)
f/ une extermination en totalité (ou à défaut son cœur, les enfants, dont aucun ne doit survivre) d’où la
pratique des viols15 (notamment au Rwanda16)
g/ un crime d’État, moderne, où toute la bureaucratie est impliquée, à tous les niveaux (Wannsee en
janvier 1942 : pas décision de l’extermination, mais organisation17)

9
Problème de la définition de « partie », pour Lemkin, c’est la part substantielle. Ce n’est pas parce qu’il y a des
survivants qu’il n’y a pas génocide.
10
Le terme « politique » a disparu. Dans les crimes contre l’humanité, il y a les crimes pour raisons politiques, mais le
terme « politique » disparaît de la définition de « génocide » de 1948 (il était dans la définition de 1945) pour
« contenter » l’URSS.
11
Dans le cadre du génocide Arménien, c’est le cas de nombreux enfants, convertis à l’Islam, adoptés, ou réduits en
esclavage.
12
Ce qu’on a tendance à faire en présentant Eichmann comme un fonctionnaire.
13
L’antisémitisme est au cœur de la pensée du IIIe Reich : le Juif est un bacille (le zyklon B est transporté par les camions
de la Croix-Rouge : les éliminer c’est faire œuvre prophylactique).
Dans le cas des Tutsis, ce sont des « cafards ».
Dans le cas des Turcs, on parle d’ethno-nationalisme (il faut être d’origine turque pour être un Turc, il n’y a pas de
concept de citoyenneté), après l’effondrement de la monarchie les dhimmis perdent leur statut de protégés, et les Jeunes
Turcs reprennent le nationalisme à la françaisen et les Arméniens se retrouvent étrangers (ni Turcs, ni musulmans, et
présents sur des terres qui contrecarrent les velléités expansionnistes turques qui se dirigent vers les républiques
musulmanes soviétiques).
14
Importation de machettes, pas chères, venant de Chine, quelques mois avant.
15
Pas dans le cadre des Juifs, du fait de l’antisémitisme trop important.
16
Kagamé, actuel président du Rwanda, est un enfant qui a survécu aux massacres de 1959.
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+ dissimulation (tout génocide produit immédiatement son négationnisme)

Yves Ternon, Guerre et génocide. Met en lien la guerre et le génocide, ce dernier étant tellement exceptionnel
que la guerre doit servir à le masquer18.
Le génocide règle les problèmes nationaux : ils sont terriblement efficaces. Au contraire, il y a une question
kurde, en dépit de la destruction de 30 000 villages kurdes, de l’ethnocide dont ils sont victimes (les Turcs les
qualifient de « Turcs des montagnes » pour nier leur nom, interdisent leur langue), mais ils sont « seulement »
victimes de crimes contre l’humanité.

Dans le génocide on tue pour tuer : le moyen se confond avec la fin. Dans le cas de l’épuration ethnique, du
crime contre l’humanité, c’est un moyen pour arriver à une autre fin (départ d’une population, étouffement
d’une rébellion, imposition d’un ordre nouveau19).
En 1931-1932, Staline provoque une famine terrible en Ukraine (5 millions de morts, 10 % de la population)20,
mais il la fait cesser à un moment, lorsqu’il a cru que la leçon était donnée et que les Ukrainiens avaient
compris qu’ils étaient des kolkoziens soviétiques et acceptaient l’ordre stalinien. On parle de crime contre
l’humanité. JK parle de « politicide », ou un « démocide ».
Idem pour Pol-Pot, qui ne veut pas exterminer le peuple cambodgien. Au contraire, son nationalisme le conduit
à vouloir recréer un peuple cambodgien pur, à le débarraser de tous ceux qui sont contaminés par des influences
bourgeoises (1/3 « seulement » des cambodgiens).
Enfin, le cas de la Pologne (mésentente entre Juifs et Polonais, car concurrence des mémoires21 : les Juifs ont
été victimes d’un génocide, mais les Polonais d’un ethnocide car les nazis voulaient en terminer avec cet Etat
incongru qu’on appelle la Pologne (pour les soviétiques, ce sont des slaves ; et pour les nazis ce sont des sous-
hommes, donc suppression des intellectuels, suppresion de l’école au-delà du primaire) : massacre des
intellectuels, des prêtres, des officiers (massacres de Katin), mais inutile de toucher au peuple, dont on peut
faire des esclaves (pour les nazis) ou des soviétiques (pour les soviétiques).

Juge Bruguière : sa thèse, comme celle de Péan = le FPR abat l’avion d’Abiarimana (élimination des deux
présidents, rwandais et burundais), pour provoquer le génocide, car ils se méfient les Tutsis de l’intérieur, ce
qui leur permet de justifier ensuite leur prise de pouvoir. En France, Mitterrand déclare : « En Afrique, un
génocide ça ne compte pas », et on présente les choses comme une guerre tribale. De même De Villepin parle
des génocides rwandais, et ce pluriel conduit déjà à en nier l’existence (on massacre tutsis et hutus).

17
On décide que la SS paiera un tarif de groupe (et gratuité pour les enfants) à la Reichbahn. Implication de la
Reichsbank pour la question de l’or de ces Juifs…
Importance de la radio « Radio Mille Collines », avec distribution de piles et de transistor bon marché, au Rwanda.
18
Auschwitz masque Birkenau, le camp de concentration dissimule le camp d’extermination.
La Première Guerre mondiale cache le génocide arménien (on accuse les Arméniens d’être pro-russes). La guerre
coloniale dissimule le génocide des Hereros.
19
C’est ce qui s’est passé au Cambodge, en Russie soviétique.
20
Nicolas Werth
21
6 millions de Polonais morts, 3 millions chrétiens, 3 millions juifs (95 % de la population).
muriel.salle@laposte.net

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