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DÉMARCHE DE HAUTE QUALITÉ

ENVIRONNEMENTALE DES BÂTIMENTS


✔ Pour chaque ouvrage sont indiqués les étudiés sont indiqués dans la mesure du
familles de produits utilisés (matériaux possible.
génériques) et leurs enjeux environne- ✔ Deux fiches transversales concernent des
mentaux spécifiques. matériaux présents dans de nombreux élé-
✔ Pour faciliter les choix du maître d’ouvra- ments de construction :
ge en fonction de ses priorités, les points • Ciment, béton, béton armé
forts et les points faibles des produits • Bois
SOMMAIRE
OBJECTIFS DES FICHES "OUVRAGES" DE L’ARENE ILE-DE-FRANCE
En attendant la disponibilité en nombre suffisant des fiches d’information sur la qualité environnementale des pro-
duits de construction conformes à la norme XP P01-010, toute personne soucieuse d’optimiser le choix des procédés
et des produits de construction dans le cadre d’une démarche HQE a besoin d’outils d’aide à la décision.
C’est ce que proposent les fiches présentées ici, qui s’appuient sur de nombreuses sources provenant de France et de
divers pays occidentaux (Allemagne, Suisse, Pays-Bas, Norvège, Grande-Bretagne, Canada, Etats-Unis).
Ces fiches offrent des synthèses provisoires destinés à susciter et guider le questionnement sur les caractéristiques environ-
nementales des produits de construction, et à aider à l’élaboration d’un processus de choix multicritères de ces produits.
Les fiches sont structurées par ouvrage qui correspondent en général aux lots traditionnels du bâtiment.. Sont traités
les principaux ouvrages concernant le gros-œuvre, l’enveloppe et les partitions :

Isolation thermique Cloisons Toitures


et accoustique terrasses
des parois exté
extérieures

Toitures
inclinées Menuiseries
ett vitrages
extérieurs

Murs
Planchers coulés
en place

Murs porteurs
en maçonnerie Choix intégré
de petits éléments des procédés
et produits
de construction
Décomposition
du bâtiment
F d ti
Fondations Systèmes constructifs
t tif en ouvrages
et barrières à ossature fonctionnels

D’autres fiches concernant les équipements et le second œuvre viendront compléter la collection.

Les 14 cibles de la démarche HQE ®


Maîtrise des impacts sur l’environnement extérieur Création d’un environnement intérieur satisfaisant
Eco-construction Confort
1. Relation harmonieuse des bâtiments avec leur environ- 8. Confort hygrothermique
nement immédiat 9. Acoustique
2. Choix intégré des procédés et produits de construction 10. Visuel
3. Chantier à faibles nuisances 11. Olfactif
Ecogestion Santé
4. Gestion de l’énergie 12. Qualité sanitaire des espaces
5. Gestion de l’eau 13. Qualité sanitaire de l’air
6. Gestion des déchets d’activités 14. Qualité sanitaire de l’eau
7. Entretien et maintenance

Agence régionale de l'environnement et des nouvelles énergies Ile-de-France


HAUTE QUALITÉ ENVIRONNEMENTALE DES BÂTIMENTS

CHOIX INTÉGRÉ DES PROCÉDÉS


ET PRODUITS DE CONSTRUCTION

CE QU’IL FAUT RETENIR


✔ Se demander quelle est la contribution d’un produit à la ✔ Exclure le recours à des “listes noires” de matériaux.
qualité environnementale du bâtiment et l’évaluer tout au
long de son cycle de vie. ✔ Utiliser les fiches de données de sécurité fournies par les
fabricants et les informations sur les caractéristiques envi-
✔ “L’écomatériau” n’existe pas : tout produit est susceptible ronnementales des produits selon la norme XP P01-010
de voir ses performances environnementales dégradées comme base de l’évaluation de la qualité environnementa-
par une mauvaise mise en œuvre ou utilisation. le (QE) des produits de construction.
l’approvisionnement en matières premières contribution du produit à la qualité
Les critères de choix et en énergie, le climat, la nature et l’humi- environnementale de l’ouvrage dans
des produits de construction dité du sol, et la culture locale. lequel il va être incorporé ?”
Les produits de construction sont choisis Le coût du produit et de sa pose, celui de Il existe un large consensus pour considé-
en fonction de leur aptitude à l’usage : qua- son entretien et de son remplacement, les rer que cette contribution doit être évaluée
lités fonctionnelles, durée de vie et, lors- coûts ou économies d’exploitation qu’il à chaque étape du cycle de vie du produit :
qu’ils sont destinés à être visibles, qualité génère, son coût d'élimination ou de recy- extraction des matières premières, fabrica-
d’aspect. Des normes définissent et des cer- clage en fin de vie permettent de calculer sa tion, transport, mise en œuvre, utilisation
tifications garantissent cette aptitude à l’u- contribution au coût global du bâtiment. Ce (vie en œuvre) et élimination ou réutilisa-
sage, qui, par ailleurs concerne souvent les critère doit remplacer chaque fois que pos- tion en fin de vie.
cibles HQE® d’écogestion et de confort. sible le simple coût d’investissement. Il De nombreuses analyses ont été faites ou
C’est dans ce cadre que le maître d’ouvra- comprend les coûts d’investissement, de sont en cours. Ce sont des études lourdes
ge soucieux d’améliorer la QE de son opé- consommations (d’énergie, d’eau…), d’en- menées par des consultants ou des universi-
ration va chercher à définir des critères tretien, de maintenance et de remplace- taires, souvent à l’initiative des fabricants.
environnementaux pour choisir les pro- ment pendant un temps déterminé : 15 ans Ces analyses sont basées sur l’étude de tout
duits constitutifs de ses ouvrages. ou 30 ans, par exemple. ce qui entre et qui sort à chaque étape du
La localisation du bâtiment a des incidences Le seul point de départ correct de ce cycle de vie du produit : énergie, matières
sur les choix, notamment par : l’impact de questionnement est : “quelle est la premières, eau, émission et rejets, déchets…

LES PIÈGES DE CRITÈRES SIMPLISTES DE CHOIX DES PRODUITS DE CONSTRUCTION


L’utilisation d’un matériau naturel rare ou dont l’exploitation est dommageable pour l’environnement est à éviter
(exemple : bois tropicaux issus de forêts primaires non gérées durablement).
Matériau Certains matériaux naturels présentent des risques pour la santé (exemple : l’amiante). Les matériaux utilisés dans
naturel la construction sont traités et conditionnés, pour garantir leurs caractéristiques principales et leur aptitude à l’u-
sage. Par ailleurs, plus un matériau est brut, plus il a besoin de compétences professionnelles et de savoir-faire pour
adapter sa mise en œuvre à ses qualités irrégulières et à ses limites d’emploi.
Un matériau sain cesse de l’être s’il est mal mis en oeuvre ou traité avec des substances nocives (exemple : protec-
tion des bois contre insectes, moisissures et rongeurs).
Produit sain Par ailleurs, les matériaux en contact avec les ambiances intérieures participent plus ou moins efficacement au
maintien ou à l’amélioration des conditions sanitaires de ces ambiances (résistance à la prolifération de champ-
ignons, bactéries pathogènes ou allergènes).
Produit Beaucoup de produits, même composites, peuvent être recyclés par des techniques appropriées. Le critère perti-
recyclable nent est l’existence effective de filières de recyclage et les impacts générés par ce recyclage.
Les matériaux renouvelables ont des durées de renouvellement variables (1 an pour le lin, 9 pour le liège, 30 et plus
Matériau pour le bois, etc.). Certains, comme le coton, sont par ailleurs parfois cultivés selon des méthodes très néfastes pour
renouvelable l’environnement.

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Le choix de l’unité fonctionnelle
La norme expérimentale XP P01-010 - chapitre 1 :
Pour comparer deux produits sur la base “méthodologie et modèle type de déclaration environnementale”
de leur QE, il faut définir une base de
comparaison en termes de service rendu. Les données concernant la qualité environnementale des produits proviennent d’inven-
Ainsi on ne va pas comparer deux pots de taires de cycle de vie qui consistent, en accord avec la norme ISO 14040, à identifier et
peinture A et B de 5 kg, mais la quantité quantifier pour chaque étape de la vie d'un produit (extraction des matières premières,
de peinture A et B nécessaire pour recou- production, transport, mise en œuvre, vie en œuvre , fin de vie) les flux reçus de ou émis
vrir 1 m2 de telle surface pendant x vers les milieux naturels. Les flux sont pris en compte avec leurs possibilités de recycla-
années dans telle atmosphère. L’unité ge ou de valorisation énergétique :
fonctionnelle est la quantité de produit • consommation des ressources naturelles énergétiques, renouvelables ou non, non
nécessaire pour remplir une fonction énergétiques, eau, énergie récupérée, matière récupérée
donnée. • émissions dans l’air, l’eau, et le sol
La fonction du produit participe généra- • production de déchets, identifiés selon la classification en vigueur (DI, DIB, DIS,
lement à la QE de l’ouvrage. Par exemple, déchets radioactifs)
un isolant thermique participe à la per-
formance du bâtiment en répondant aux Pour chaque donnée le fournisseur du produit doit préciser :
exigences de gestion de l’énergie. • sa représentativité géographique, temporelle, technologique
Pour les produits polyfonctionnels, la • son origine : bibliographique (référence de la source), dire d’experts, fabricant ou
comparaison doit se faire en référence à acteur aval (distributeur, maître d’œuvre, entreprise, ...)
l’ouvrage en ce qui concerne les caracté- • sa date, son auteur, le moyen d’y accéder
ristiques et l’aptitude à l’usage. Elle reste • son mode d’obtention : mesure sur site (type d’échantillonnage et méthodologie de
difficile quand les performances environ- mesure), modélisation ou scénario (conditions, hypothèses).
nementales diffèrent d’une cible à l’autre.
En complément de la QE intrinsèque des
produits, leur “place en œuvre” (= mise et utilisables par les professionnels irréversible de biodiversité, comme dans
en œuvre+compatibilité physico-chi- concernés. Elle n’a pas pour objet de les forêts tropicales primaires ou certai-
mique avec les matériaux en contact) et fournir des critères de choix ni de hiérar- nes forêts européennes plantées de rési-
la QE des auxiliaires de mise en œuvre chisation ou d’interprétation de ces infor- neux. C’est pourquoi la limitation du
sont déterminants. mations. La première partie, traite de la gaspillage, de la mise en décharge et la
présentation des données brutes, la réutilisation ou le recyclage apparaissent
Les écolabels seconde de leur utilisation. comme des attitudes indispensables.
Les écolabels s’appuient aujourd’hui sur Parallèlement des outils s’élaborent pour Dans cette optique il importe de recher-
des analyses de cycle de vie. Compte tenu exploiter les renseignements apportés par cher des solutions permettant de dimi-
des spécificités des produits de construc- les ACV des produits et faciliter leur utili- nuer la quantité de matière utilisée : éco-
tion - longue durée de vie, pluralité de sation. Parmi ceux-ci, citons la base de nomies de matières par un calcul des
fonctions, incorporation dans un ouvrage données INIES mise au point par le CSTB structures optimisé, limitation des chu-
- les fabricants ne proposeront plus d’éco- à la demande de l’ADEME. tes par un bon calepinage, détails tech-
labels français et européens pour leurs niques évitant des protections complé-
produits. Seuls les peintures et vernis et LES ENJEUX mentaires ou au contraire, additifs ou
les colles pour revêtements de sol ont fait ENVIRONNEMENTAUX films incorporés renforçant le matériau
l’objet d’un écolabel français (marque NF Une fois connues les consommations et et permettant de limiter les quantités
Environnement), les peintures et vernis les émissions, les comparaisons devien- mises en œuvre : dans chaque cas un
ayant également fait l‘objet d’un écolabel nent possibles mais restent en général bilan avantages/ inconvénients est à faire.
européen. Il existe en revanche un cer- difficiles compte tenu du grand nombre
tain nombre d’écolabels nationaux de de données (quelques centaines). C’est • L’épuisement
produits de construction dans certains pourquoi on cherche à réduire leur volu- des ressources
pays européens et hors Europe. me en analysant leur contribution à un énergétiques fossiles
certain nombre de catégories d’impacts. Plus de 70 % des im-
Caractérisation de la QE Un consensus s’est dégagé autour d’un pacts sur l’environne-
des produits de construction : certain nombre d’entre eux, repris dans le ment extérieur du
la norme NF XP P01-010 chapitre 2 de la norme XP P01-010. Les cycle de vie des bâtiments sont dus à leur
Pour répondre à la demande d’informa- principaux d’entre eux sont détaillés ci- phase d’utilisation, et plus précisément à
tions sur la QE des produits, a été rédigée après. leur consommation d’énergie pendant
la norme expérimentale XP P01-010 sur cette phase (chauffage, production d’eau
le “contenu de l’information sur les • L’épuisement des matières premières chaude sanitaire, ventilation, éclairage,
caractéristiques environnementales des Les matières premières présentes dans le climatisation pour les bureaux).
produits de construction”. sol existent en quantité limitée. Les énergies fossiles sont disponibles en
Cette norme a pour objet de définir la Certaines sont rares, d’autres abondan- quantités limitées et les impacts de leur
nature des informations sur la qualité tes. La surexploitation d’une ressource utilisation (dégagements de CO2 et autres
environnementale des produits que les renouvelable peut conduire à son épuise- gaz à effet de serre, production de déchets
fabricants devront fournir afin que ces ment. Par ailleurs, une exploitation radioactifs) sont difficiles à gérer.
informations soient vérifiables, précises inconsidérée peut entraîner une perte Les bâtiments des secteurs résidentiel et

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bles et à limiter les rejets d’eau pluviale
La norme expérimentale XP P01-010 - chapitre 2 : “Cadre d’exploitation des au réseau public sont généralement
caractéristiques environnementales pour application à un ouvrage donné” favorables.
Cette partie a pour objet de caractériser la contribution des produits aux impacts envi-
ronnementaux d’un ouvrage donné. Elle indique quelles informations doivent être • La santé
recherchées et comment les exploiter. Elle propose une liste consensuelle de catégories Les produits de cons-
d’impacts environnementaux auxquels sont rapportés les flux issus de l’inventaire du truction participent à
cycle de vie. On distingue les impacts qui concernent : la qualité des am-
biances intérieures
• tous les produits : consommations de ressources énergétiques renouvelables et non
par :
renouvelables,de ressources non énergétiques, d’eau, changement climatique, acidi-
• des émissions de substances nocives
fication atmosphérique, pollution de l’air et de l’eau, rejet de déchets solides ;
(gaz et poussières) en phase de fabri-
• certains produits : pollution des sols, destruction de la couche d’ozone stratosphé- cation,
rique, formation d’ozone photochimique, modification de la biodiversité ; • des émissions en phase de mise en
• la conception de l’ouvrage ou son exploitation : qualité sanitaire de l’eau et des espa- œuvre et de vie en œuvre,
ces intérieurs, confort. • leur facilité de nettoyage et leur apti-
tude à l’empoussièrement et à l’ac-
cueil de parasites tels que acariens,
tertiaire consomment annuellement, à ment est absorbé par les gaz à effet de moisissures, champignons, blattes
eux seuls, plus de 40% de l’énergie serre (principalement vapeur d’eau, gaz (revêtements de sol et de murs,
consommée en France et rejettent plus carbonique et méthane), ce qui a pour réseaux de ventilation),
du quart des émissions de gaz carbo- effet de réchauffer l’atmosphère, sans • les émissions des produits d’entre-
nique. quoi la température moyenne du globe tien.
Les économies d’énergie et/ou le recours serait de –18°C, et toute vie serait
à des énergies peu polluantes et renouve- impossible. Depuis un siècle, la com- On dénombre plus de 80 polluants
lables sont donc une priorité dans une bustion des énergies fossiles (charbon, dans l’air intérieur des bâtiments. Les
perspective de développement durable, pétrole) a accru la concentration de l’at- produits de construction peuvent favo-
ainsi que le choix de produits permettant mosphère en gaz carbonique, d’où un riser ou empêcher l’émission ou le
d’atteindre ces objectifs. réchauffement global estimé à plusieurs développement d’un certain nombre
degrés d’ici la fin du siècle, avec comme d’entre eux. Il est souhaitable de
• La destruction conséquence une élévation du niveau rechercher des matériaux peu pol-
de l’ozone des océans, une modification des cli- luants s’opposant durablement à la
stratosphérique mats et du régime des pluies, l’appari- croissance d’agents pathogènes ou
La couche d'ozone tion de maladies tropicales en zones allergènes (moisissures, champignons
stratosphérique qui tempérées, etc. ou bactéries).
protège des rayonne-
ments UV solaires responsables des can- • La préservation de L’humidité a une incidence importante
cers de la peau est notamment détruite la ressource eau sur la santé des bâtiments et des indivi-
par les CFC présents dans les climati- Les produits et systè- dus ; l’aptitude des matériaux est
seurs : leur usage est interdit dans les pays mes constructifs qui essentielle pour éviter les stagnations
signataires du protocole de Montréal permettent de rédui- d’humidité et leurs effets nocifs (déve-
depuis 1987, dont la France fait partie, re les consomma- loppement de micro-organismes
mais ils restent présents dans de nom- tions d’eau potable contribuent à la pré- pathogènes ou allergènes).
breuses installations anciennes et doivent servation d’une ressource menacée de
être récupérés et détruits proprement. plus en plus coûteuse à produire ; de Enfin, le choix des produits a une inci-
Les NOx produits par l’oxydation de l’azo- plus, certains produits peuvent lors de dence sur la santé des ouvriers qui
te de l’air lors de la combustion des éner- leur fabrication ou de leur élimination construisent et entretiennent les bâti-
gies fossiles utilisées pour le chauffage des polluer les nappes phréatiques. ments. Les maladies professionnelles
bâtiment contribuent à à la création d’o- les plus fréquentes sont d’abord dues
zone dans les villes, gaz irritant responsa- • La dégradation au bruit, puis à la manutention des
ble de réactions inflammatoires chez les des sols produits, au maniement des outils et
personnes sensibles, les enfants et les per- Le sol peut être pol- machines et au contact des produits
sonnes âgées. Ces émissions peuvent être lué par des rejets, par nocifs ou irritants avec les yeux, la
significativement réduites par la générali- l’enfouissement de peau ou les muqueuses.
sation des chaudières à haut rendement et déchets et plus ou
des brûleurs à bas NOx. moins perturbé par les fondations. La fabrication ou l’élimination en fin
L’altitude du rez-de-chaussée et l’amé- de vie de certains produits de construc-
• Le changement climatique nagement paysager des abords permet- tion émet des substances nocives pour
Le rayonnement solaire réchauffe la tent de limiter les volumes de terre à la santé humaine (gaz et poussières)
surface de la Terre qui ré-émet une par- déplacer. Par ailleurs, les solutions qui et/ou pour celle des écosystèmes
tie de cette énergie sous forme de contribuent à éviter l’érosion des sols, à (métaux lourds, dioxines, Hydro-
rayonnement infra-rouge. Ce rayonne- limiter la diminution des terres cultiva- carbures Aromatiques Polycycliques).

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• Les déchets cation ou de démolition non mélangés à d’énergie est une forme de valorisation).
La loi n°75-633 du des DIB des bétons, des briques, des tui- C’est pourquoi on distingue un quatrième
16/07/75 considère les et céramiques en font partie. type de déchet, les déchets d’emballage,
comme déchet “tout qui peuvent être des DIB ou des DIS. Les
résidu d’un processus Les Déchets industriels banals (DIB) : ni déchets doivent être traités en fonction de
de production, de trans- dangereux, ni inertes, ils peuvent être leur statut. Un mélange a le statut du
formation ou d’utilisation, toute substance, recyclés ou traités comme les déchets déchet le plus dangereux contenu. Les
matériau, produit ou plus généralement ménagers. il s’agit des bois non traités, décharges sont remplacées par des centres
tout bien meuble abandonné ou que son du bitume, du verre et des plastiques. de stockage, décharges contrôlées de
détenteur destine à l’abandon”. Les types de caractéristiques géologiques définies en
déchets générés par les produits de cons- Les Déchets industriels spéciaux (DIS) fonction du type de déchets qu’elles
truction tout au long de leur vie ont des présentent des dangers pour la santé ou accueillent : classe 1 pour les déchets dan-
impacts sur l’environnement et la santé. La l’environnement et doivent faire l’objet gereux (DD) dont font partie les DIS, clas-
législation française distingue trois types de de traitements spéciaux : neutralisation se 2 pour les déchets ménagers ou assimi-
déchets, selon leur dangerosité. physico-chimique, incinération contrô- lés (DMA) et les DIB ; classe 3 pour les
lée avec traitement des cendres et des déchets inertes (DI).
Les Déchets inertes (DI) ont peu d’impact fumées, stockage après confinement ou
sur l’environnement : “En cas de stocka- “inertage” en tant que déchets ultimes A partir de juillet 2002, la loi interdit la
ge, aucune modification physique, chi- avec surveillance. En font partie l’amian- mise en décharge de déchets non ultimes
mique ou biologique importante. Ils ne te, les suies et les goudrons issus des (selon la loi 92-646 du 13/07/92, est ultime
se décomposent pas, ne brûlent pas, ne chantiers de démolition, les bois traités un déchet qui n’est plus susceptible d’être
produisent aucune réaction chimique, avec des sels ou des oxydes de métaux traité dans les conditions techniques et
physique ou biologique de nature à nuire lourds ou encore à la créosote. économiques du moment, notamment par
à l’environnement. Leur potentiel pol- extraction de la part valorisable ou par
luant et leur teneur élémentaire en pol- Le décret 94-609 du 13/07/94 oblige les réduction de son caractère polluant ou
luants ainsi que leur écotoxicité doivent entreprises à valoriser leurs déchets d’em- dangereux).
être insignifiants”. Les déchets de fabri- ballage (l’incinération avec récupération

CLASSEMENT ET TRAITEMENT POSSIBLE DE QUELQUES DÉCHETS DE CONSTRUCTION


TYPES DE DÉCHET FILIÈRES D’ÉLIMINATION
DÉCHETS
Stock. Stock. Stock.
DMA /DIB DI DD/ DIS classe 1 Classe 2 Recyclage Incinération
Classe 3
Liège x x x x
Bois, panneaux de particules et placages
de bois contenant des sels ou des oxydes x x x
de métaux lourds ou encore de la créosote
Autres déchets de bois x x x
Déchets de peintures et vernis contenant x x x
des solvants halogénés ou non
Déchets de peintures et vernis à l’eau
(sans solvant)
- Non dangereux x x
- Dangereux x x
Béton x x x
Briques x x x
Tuiles et céramiques x x x
Matériaux à base de gypse x x x
Matériaux à base d’amiante x x x x
Verre x x x
Matières plastiques x x x x
Goudrons et matériaux contenant x x x
des goudrons
Matériaux à base de bitumes et asphaltes x x x
Métaux et alliages x x x
Terres et cailloux
- de sols pollués x x
- non pollués x x
Laines de verre, de roche ou de laitier x x x
Autres matériaux d’isolation x x x

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L’étiquetage des produits contenant des substances dangereuses
Une vigilance s’impose sur l’étiquetage réglementaire des produits mis en œuvre, en particulier des colles, mastics, enduits, peintures,
lasures, vernis, résines, tous produits contenant des solvants destinés à s’évaporer lors de leur mise en œuvre, mais aussi des produits
pulvérulents ou fibreux susceptibles de provoquer des irritations ou des lésions irréversibles par contact avec la peau ou avec les
muqueuses.

Les risques liés à la manipulation des produits sont identifiables grâce à une information normalisée obligatoire figurant sur les embal-
lages : logo (cf. ci-dessous) et phrases de risque telles que "irritant pour la peau et les yeux" ou "nocif par inhalation et par ingestion”.
Par ailleurs, ces risques et les moyens de les maîtriser sont décrits dans les Fiches de Données de Sécurité, informations normalisées
que le fournisseur est tenu par la loi de fournir sur simple demande.

Une distinction est à faire entre substances irritantes (Xi) et substances nocives (Xn), dont les effets sur la santé sont très différents mal-
gré l’identité des logos : les premières produisent des effets irréversibles lors d’une exposition prolongée ou répétée alors que les secon-
des peuvent produire des effets irréversibles lors d’une seule exposition. C’est pourquoi, dans une démarche HQE, on évite en général
de recourir aux produits contenant des substances nocives en quantités suffisantes pour imposer l’étiquetage "Xn" (et a fortiori les éti-
quetages "T toxique" ou "T+ très toxique"), alors que l’on tolère les produits étiquetés "Xi" (1), à condition que le produit une fois mis en
œuvre perde tout caractère dangereux pour la santé, ou "C Corrosif", à condition qu’ils soient manipulés avec les précautions qui s’im-
posent.

A cet égard, il faut noter que le contact du ciment avec la peau est responsable d’une dermite grave due au chrome hexavalent qu’il
contient lorsqu’il est manipulé sans gants, alors que les poussières de bois sont potentiellement cancérogènes par inhalation (cancer
de l’ethmoïde, os des fosses nasales, maladie professionnelle des scieurs de bois) : ceci ne signifie pas qu’on interdira l‘usage du ciment
ou du bois, mais que l’on exigera le respect des préconisations d’emploi visant à maîtriser les risques liés à leur mise en œuvre, notam-
ment le port des protections individuelles préconisées par les fournisseurs (2) : gants pour le ciment, masque respiratoire et lunettes pour
la découpe du bois.

Un logo "N" signale un produit contenant une quantité significative de substance dangereuse pour l’environnement : sauf cas particu-
lier dûment justifié, de tels produits n’ont pas leur place sur un chantier de construction de bâtiment dans une démarche HQE.

Étiquetage réglementaire des produits dangereux

T Toxique T+ Très toxique C Corrosif

Xn Nocif Xi Irritant N Dangereux


pour l’environnement

(1)
En général, pour chaque produit étiqueté "Xn", il existe un équivalent de caractéristiques fonctionnelles suffisamment proches, mais seulement "Xi" ou même dépourvu de tout étiquetage de produit
dangereux.
(2)
La protection de la santé des poseurs relève du Code du Travail, mais la morbidité importante du secteur du BTP incite à prendre des mesures de précaution visant à limiter volontairement la présence
sur le chantier de substances dangereuses pour la santé ou pour l’environnement.
BLCommunication 01/04

Etude réalisée pour l’Arene Ile-de-France sous la coordination de Sophie Brindel-Beth,


avec la participation de GECOB Conseil Environnement (Serge Sidoroff et Hubert Pénicaud).
Contact Arene IdF : Dominique Sellier
Tél. : 01 53 85 61 75 - email : dsellier@areneidf.org

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DÉMARCHE DE HAUTE QUALITÉ ENVIRONNEMENTALE DES BÂTIMENTS

DÉCOMPOSITION DU BÂTIMENT
EN OUVRAGES FONCTIONNELS

CE QU’IL FAUT SAVOIR


✔ Un bâtiment assure des fonctions générales d’abri ✔ On n’attend pas les mêmes qualités d’un doublage isolant
et de constitution d’espaces et d’ambiances adap- que d’un plancher : le choix des produits se fera sur des
tés à son usage (habitation, bureaux, commerce, bases totalement différentes suivant l’élément constructif
sport,…). pour lequel on veut les utiliser.

✔ Chaque partie de la construction (fondations, ✔ C’est pourquoi on décompose le bâtiment en sous-ensem-


murs, planchers, toitures,…) assume des fonc- bles ou ouvrages fonctionnels, puis on examine ouvrage par
tions particulières concourant à l’efficacité, à l’ap- ouvrage la pertinence, notamment environnementale, de
titude à l’usage et à l’agrément du bâtiment. l’utilisation des différentes solutions constructives.

Isolation thermique Cloisons Toitures


et accoustique terrasses
des parois exté
extérieures

Toitures
inclinées Menuiseries
et vitrages
extérieurs

Murs
Planchers coulés
en place

Murs porteurs
en maçonnerie
de petits éléments

F d ti
Fondations Systèmes constructifs
t tif
et barrières à ossature

Les fonctions essentielles que doit assu- les principes constructifs. assurée soit par des isolants spécifiques,
rer la construction dans son ensemble Ainsi la fonction de stabilité structurelle soit par des éléments porteurs, donc
sont relativement constantes (d’après la (descente des charges, contrevente- participant à la structure, ayant de sur-
liste des performances d’ensemble d’un ment) peut être assurée soit par des élé- croît un rôle isolant (brique Monomur,
bâtiment – ISO DIS 7164) : stabilité, ments spécifiques à simple vocation béton cellulaire).
sécurité au feu, sécurité d’utilisation, structurelle (poteaux, poutres), soit par
perméabilité, hygrothermique, pureté des éléments de façade, participant à Aussi , en préambule à l’examen de l’a-
de l’air, performances acoustiques, l’enveloppe, et donc à la séparation daptation des performances techniques
visuelles, tactiles, ergonomiques, hygiè- entre les ambiances internes et exter- et environnementales des matériaux à
ne, adaptation à l’utilisation spécifique, nes, soit encore par des refends, partici- leur usage élément constructif par élé-
durabilité, économie. pant à la partition de l’espace interne. ment constructif, est-il indispensable de
La répartition de ces fonctions entre les De même, la fonction d’isolation ther- faire un rapide panorama des principaux
différents ouvrages peut varier suivant mique vis à vis de l’extérieur peut être systèmes constructifs.

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PANORAMA DES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS DISPONIBLES
Les principaux systèmes constructifs disponibles sont présentés dans le tableau suivant :

Parois associées
Système constructif Murs Planchers
porteur
Béton Béton
Bois Acier Bois Acier
et maçonnerie et maçonnerie
Poutres BA+
Acier et béton coulé, Poutres,
Maçonneries isolant, façade avec prédalle, solives et Poutres acier
de remplissage légère ou plancher bois et bacs acier
Parois légères panneau ou précontraint collaborants +
Poteaux / poutres
Torchis ou autoportantes façade rideau Poutres bois et dalle de
béton de Poutres BA+ dalle compression
remplissage Bardage hourdis sur collaborante béton
industrialisé poutrelles en bois/béton
béton ou acier
Béton coulé,
avec prédalle,
Béton, Murs de
ou Solives et
rondins bacs acier
Murs porteurs précontraint plancher bois
Maçonneries collaborants +
à ossature
Murs / planchers porteuses Murs porteurs dalle de
acier Hourdis sur Dalle
à ossature bois compression
contreventée poutrelles en collaborante
Murs et panneaux béton
béton ou acier bois/béton
de terre crue bois
Voûtes

N.B : des systèmes intermédiaires poteaux/ planchers ou murs/poutres sont concevables, mais néanmoins :

• Lorsque la structure porteuse verticale est ponctuelle (poteaux), il • Lorsque la structure porteuse verticale est constituée de murs, on aura
faut nécessairement ramener les charges des planchers en ces tendance à répartir la charge des planchers sur tout le linéaire de
points, le plus souvent par des poutres. murs, donc à ne pas concentrer les charges sur des appuis de poutres.

Poteaux-dalles Poteaux-poutres Refend porteur Façade porteuse

Les murs porteurs sont plus contraignants terre crue par exemple) sont utilisables l’on réalise les parois les moins chères, en
que les systèmes utilisant des poteaux et suivant ce principe constructif. Ils feront France. (voir fiche "Maçonnerie de petits
conduisent à des coûts élevés de modifica- l’objet d’une fiche spécifique. Les murs en éléments").
tion des bâtiments. Ils peuvent être réalisés infrastructure, traités dans un chapitre
à l’aide de béton, de petits ou grands élé- propre, sont le plus souvent des murs Les systèmes ponctuels à poteaux porteurs
ments de maçonnerie ou de terre crue. coulés en place (voir " Fondations et bar- (poteaux/poutres ou poteaux/planchers) peu-
• Les ouvrages en murs coulés en place rières"). vent être réalisés en béton, en bois ou en
ont notamment pour avantage de per- acier. Chaque matériau a ses spécificités
mettre le moulage à façon de formes par- • C’est avec les éléments maçonnés, utili- techniques et environnementales ; ces sys-
ticulières. Le matériau le plus utilisé est sant des matériaux très divers (béton, tèmes font l’objet de la fiche spécifique
le béton, mais d’autres matériaux (pisé de bétons allégés, terre crue ou cuite) que "ossatures".

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Dans le cas de structure à poteaux porteurs Système constructif porteur
ponctuels, les points porteurs peuvent être Poteaux & poutres / Poteaux & planchers / Murs (extérieurs et/ou refends) / Murs & planchers.
dissociés des parois, et en particulier des
façades : ceci permet d’éviter des hétérogé- Matériaux et techniques mis en œuvre
néité de façade, souvent préjudiciables aux • Poteaux et poutres : Bois (massif ou lamellé collé) / Acier / Béton (préfabriqué ou coulé in situ).
qualités thermiques, phoniques, d’étanchéi- • Liaisons poteau/poutre : sèches (soudées / boulonnées) ou hourdées (béton).
té à l’air, ou à la tenue dans le temps de cer- • Murs extérieurs et/ou refends porteurs (toute hauteur) : Béton (préfabriqué lourd ou banché).
tains revêtements.
• Murs extérieurs et/ou refends porteurs (sur 2 à 4 niveaux selon la technique) :
- Maçonnerie (béton, terre cuite) de petits (blocs, briques) ou grands éléments (briques de hau-
Le choix de la structure est d’une grande teur d’étage) à isolation répartie (brique de type Monomur, bloc de béton de granulat léger,
importance. Du fait qu’elle participe de béton cellulaire autoclavé), intégrée (bloc béton + polystyrène) ou rapportée (brique creuse ou
l’aspect du bâtiment, c’est un choix archi- perforée et bloc de béton plein, perforé ou creux "classiques") (cf. chapitre "murs en maçonne-
tectural autant qu’un choix technique. rie de petits éléments”).
- Murs de rondins.
Chaque mode constructif a sa rationalité : • Murs autoportants :
transposer un bâtiment conçu avec un - Bois (massif, panneau à base de particules ou contreplaqué) à isolation rapportée (doublage
mode constructif dans un autre conduit à intérieur), intégrée (sandwich bois + isolant rigide + bois) ou répartie (coffrage bois avec rem-
une perte de qualité architecturale et tech- plissage d’isolant en vrac).
nique, ne serait-ce que parce que la matiè- - Béton (poteau + panneau) à isolation rapportée.
re n’est plus utilisée de façon optimale . - Maçonnerie de petits éléments (blocs de béton ou briques de terre cuite) de faible épaisseur (14 cm).
- Acier : bardage + isolant rapporté ou panneau sandwich à isolation intégrée.
Un mode constructif doit donc être choisi
très en amont de la conception d’un bâti- • Planchers :
ment. - Béton : coulé in situ / préfabriqué (dalle alvéolaire) / mixte : prédalle + chape.
- Mixte (collaborant) : bois / béton ou acier / béton.
- Bois (solives plus plancher, bois debout, panneau à base de particules ou contreplaqué).
La liste ci-contre indique les solutions cons-
- Poutrelles (béton, acier) et hourdis (béton creux, terre cuite ou polystyrène).
tructives les plus couramment utilisées :

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Etude réalisée pour l’Arene Ile-de-France sous la coordination de Sophie Brindel-Beth,


avec la participation de GECOB Conseil Environnement (Serge Sidoroff et Hubert Pénicaud).
Contact Arene IdF : Dominique Sellier
Tél. : 01 53 85 61 75 - email : dsellier@areneidf.org

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DÉMARCHE DE HAUTE QUALITÉ ENVIRONNEMENTALE DES BÂTIMENTS

LES CLOISONS

CE QU’IL FAUT RETENIR


✔ Les cloisons sont des éléments verticaux non porteurs trières, en blocs de béton creux d’épaisseur £ 10 cm ou
destinés à assurer le compartimentage interne d’un en briques de mâchefer.
bâtiment.
✔ De nouveaux produits (plaque de béton cellulaire et sur-
✔ Les matériaux employés sont généralement liés au tout plaque de plâtre) et de nouvelles techniques de
mode constructif de la construction. Dans les construc- mise en œuvre rendent les cloisons plus légères,
tions en murs maçonnés, le carreau de plâtre a progres- démontables, amovibles ou mobiles.
sivement remplacé les cloisons réalisées en briques plâ-

LES DIFFÉRENTS TYPES D’USAGES


Les cloisons de distribution assurent la nique, de protection contre le feu et d’é- Les cloisons structurent l’espace et leur
séparation entre pièces d’un même lément décoratif. choix est lié à la fréquence prévisible de
logement ou d’un même bâtiment. Elles restructuration des locaux. Les trois
n’ont en général pas de fonction d’isola- Les cloisons séparatives, elles, doivent grandes catégories de cloisons cloisons
tion ou d’inertie thermique, mais elles en outre avoir des caractéristiques ther- pleines, cloisons sèches et cloisons
peuvent avoir un rôle d’isolation pho- miques performantes. mobiles, sont présentées ci-dessous.

PROCÉDÉS CONSTRUCTIFS
Cloisons pleines soit 3 / m2), et une épaisseur de 50, 60, 70 ou collée, bois, toile de verre collée et peinture de
Cloisons à pans de bois (technique aujourd’- 100 mm. Ces cloisons ont un mauvais com- finition, revêtement en faïence, enduits pellicu-
hui abandonnée, car nécessitant un impor- portement acoustique : leur fréquence de laires à base de plâtre, enduits et peinture.
tante main d’œuvre d’un coût élevé) : bâti de résonance est au niveau de la fréquence de la
Cloisons sèches :
bois périphérique en général entretoisé à voix humaine.
mi-hauteur avec remplissage de briques, de Techniques variées selon les caractéristiques
parpaings de mâchefer ou de plâtras pris et les fonctions que l’on veut privilégier (iso-
entre deux lattis de bois cloué (cloisonnage), lation acoustique ou thermique) :
enduits sur les deux faces.
Panneaux composites de hauteur d’étage :
Cloisons en éléments manufacturés à composés d’une âme en matériau homogène
enduire : dans cette technique classique, (mousse expansée rigide ou semi-rigide :
dite galandage, des maçons ou des plâtriers polyuréthane, polystyrène expansé ou PVC)
montent les cloisons avec des éléments peu ou alvéolaire (carton ou papier kraft en
épais (briques pleines, creuses ou plâtrières,
blocs minces de béton de granulats, car-
reaux de mâchefer aggloméré). Carreaux de plâtre
Généralement, les briques sont hourdées au
plâtre et les blocs au mortier bâtard. Cloisons pleines en éléments de hauteur d’é-
L’éventuel enduit de ciment doit être appli- tage : panneaux, généralement en plâtre,
qué sur les deux faces de la cloison. Son béton cellulaire autoclavé, briques creuses
temps de séchage est très long. ou panneaux de fibragglos (particules de bois
collées), à enduire.
Cloisons en carreaux de plâtre : la plus cou-
rante des cloisons maçonnées. Les carreaux De nombreux revêtements intérieurs sont pos- Panneaux composites à âme en matériaux
ont des dimensions standard (66 x 50 cm, sibles : traditionnel au plâtre, plaque de plâtre isolants et alvéolaires.

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réseau quadrillé, nid d’abeille), prise entre ou à base de particules de bois) de part et modifier plus ou moins facilement la confi-
deux parements plans (plaques de plâtre car- d’autre d’une ossature en bois ou métal guration des locaux. Pour ne pas subir les
tonnées, feuilles de contreplaqué ou plaques réalisée au préalable sur place et fixée à la mouvements de la structure, les cloisons ne
à parement lamifiés, feuilles de métal laqué maçonnerie sur toute sa périphérie. doivent pas être liées rigidement aux élé-
ou anodisé, etc.). L’alignement des panneaux L’isolation acoustique est obtenue par un ments porteurs, mais sans que cela nuise à
se fait par des cales de bois (taquets ou clavet- matelas de laine minérale et une lame d’air. leur stabilité. La souplesse des joints doit
tes de jonction) placées au droit des joints. être adaptée au matériau.
Cloisons mobiles ou modifiables
Cloisons à parements rapportés sur ossature : Elles sont composées par juxtaposition de
composées sur chantier en rapportant des panneaux préfabriqués en bois ou en com-
plaques planes (panneaux de contreplaqué posite plâtre cartonné, et permettent de

MATÉRIAUX ET PRODUITS
Plâtre d’utiliser du phosphogypse, les autres pays • sous forme de carreau de plâtre,
Fabrication jugeant le procédé non rentable (coût du • sous formes de plaque de plâtre cartonné,
Le plâtre est obtenu par déshydratation ther- séchage et de la purification trop élevé), et décrite ci-après.
mique du gypse (sulfate de calcium hydraté). conduisant, du fait de la présence de traces
d’uranium dans le minerai phosphaté, à des Plaque de plâtre
Selon les conditions opératoires et la tempé-
rature de déshydratation, on obtient diffé- produits parfois radioactifs, d’utilisation Née en 1890 aux USA, la plaque de plâtre
rentes qualités de plâtre : délicate dans le bâtiment. Il n’est plus utili- (âme en plâtre recouverte d’une envelop-
• le plâtre de Paris, mélange de 60 à 80% sé en France depuis plusieurs années, mais pe de carton) est fabriquée en France
d’hémihydrate β et d’anhydrite, de résis- on en trouve dans les bâtiments anciens. depuis la fin des années 40. Elle a boule-
tance mécanique peu élevée (10 MPa en versé les techniques de partitions internes
compression), qui constitue l’essentiel du Utilisation (cloisons et plafonds). Les plaques "BA" (à
plâtre de construction, On trouve le plâtre dans les cloisons sous bords amincis) permettent d’éviter la sur-
• les plâtres spéciaux (hémihydrate α), trois formes : épaisseur due à la bande de jointoiement.
hydrofuges, plus résistants (> 30 MPa) • en enduit sur les cloisons en maçonnerie Elles sont montées sur ossature bois ou
mais plus coûteux (0,5% de la production (blocs de béton ou briques de terre cuite), métal.
française),
• l’anhydrite (sulfate déshydraté) ou "sur-
cuit", utilisé pour les chapes dures et sans PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES
retrait. Gypse naturel :
• Consommation de ressources non renouvelables,
Le gypse utilisé peut être naturel ou synthé- • Bruit, poussière, altération des paysages et des écosystèmes.
tique : Désulfogypse : recyclage de sous-produits industriels. Pas
• Naturel, c’est une roche tendre cristalline Fabrication d’impacts notables autres que ceux du transport.
extraite en carrière et concassée (granulo-
Plâtre : Consommation d’énergie, émission de gaz carbonique
métrie < 25 mm). Le gypse exploité en
(cuisson).
France a une pureté > 90% qui dispense
de le purifier. 70% provient du Bassin Carton : recyclage de cartons usagés et de papiers recyclés.
LA PLAQUE DE PLÂTRE

parisien (6 sites en 1997), dont les réserves Joints utilisés entre les plaques en bandes de papier ou de fi-
exploitables sont estimées à 30-40 ans. bres de verres imprégnées de colle, produit prêt à l’emploi
Mise en œuvre
• Synthétique, c’est un sous-produit indus- composé généralement d’une base vinyle et d’agents antibacté-
triel : riens et antifongiques.
Désulfogypse : issu de la neutralisation au • Le plâtre de Paris a une excellente résistance au feu, une fai-
lait de chaux des fumées soufrées émises ble résistance mécanique (10 Mpa) et une faible résistance à
par la combustion du fuel ou du charbon l’humidité.
dans les centrales thermiques ou les chau- • L’hémihydrate α est hydrofuge et a une bonne résistance
dières industrielles. En France, une seule mécanique (30 Mpa).
usine située en Alsace utilise du désulfo- Vie en œuvre • Le plâtre contribue à la qualité acoustique des cloisons à ossa-
gypse, importé d’Allemagne (les ressources ture.
françaises sont faibles car 80 % de l’électri- • Les panneaux pare-feu armés de fibre de verre sont classés M0
(incombustibles).
cité est produite par des centrales nucléai-
• Plâtre à base de phosphogypse (plus utilisé en Europe, mais
res). C’est la principale ressource de substi- existe dans les bâtiments anciens) : risque de faibles émissions
tution du gypse en Allemagne et au Japon. radioactives.
Phosphogypse : sulfate de calcium déshy-
draté, sous-produit de fabrication de l’acide Déchet industriel banal, le plâtre ne doit pas être stocké avec des
phosphorique, intermédiaire de fabrication déchets fermentescibles avec lesquels il peut réagir pour dégager
Fin de vie
de l’hydrogène sulfuré, gaz dangereux. Il doit être placé en alvéo-
notamment des engrais. En 1997, seul le
le spéciale à l’abri de l’eau, en général en décharge de classe 3.
Japon, dépourvu de gypse naturel, continue

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Panneaux composites plâtre-cellulose
PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES
Ils sont obtenus par moulage d’un mélange
de 80% de plâtre et de 20% de fibres de cel- • Bois massif et contreplaqués : les bois exotiques issus de forêts
lulose issues de journaux recyclés. Une tropicales primaires non gérées durablement contribuent à la
injection à haute pression de silicone sur la destruction de la biodiversité, sauf l’okoumé du Gabon titulaire
face avant les rend plus résistants que les du label Eurokoumé et les bois labellisés FSC (Forest
plaques de plâtre traditionnels et permet de Stewardship Council) ou équivalent.

LES PANNEAUX À BASE DE BOIS


les utiliser en locaux humides sans additif. • Les contreplaqués en peuplier, en hêtre ou en pin maritime uti-
Les joints sont réalisés avec une colle poly- Fabrication lisent des bois locaux dont l’exploitation ne porte pas atteinte à
uréthane. Ces panneaux ont un écolabel de et la biodiversité (cf. fiche “bois”).
l’Institut Autrichien de Biologie du Bâti- mise en œuvre • Les panneaux de fibres utilisent des déchets de bois.
ment. • Le travail des panneaux à base de bois (découpe, perçage, pon-
çage) génère des poussières de bois cancérogènes qui doivent
Briques de verre être captées à la source et traitées pour éviter leur inhalation.
Utilisées en parois extérieures ou en cloi- • Certaines émissions des résines et des colles d’assemblage et la
sonnements, ces briques sont fabriquées plupart des produits de traitement du bois (voir chapitre “ossa-
par assemblage de deux parois de verre tures”) sont irritants ou nocifs.
moulées portées à 1000°C, emprisonnant Certains panneaux de contreplaqué ou de particules non revêtus
une lame d’air à basse pression à T° peuvent émettre du formaldéhyde. On peut stopper ces émissions
ambiante (30% de la pression atmosphé- Vie en œuvre par un revêtement (stratifié), ou les limiter par un choix de pan-
rique). Le coefficient de transmission neaux à faible teneur (particules, fibres) ou à faible émission
thermique de la paroi ainsi obtenue est de (contreplaqué) de formaldéhyde.
l’ordre de 3 W/m2.K (contre 2 pour un
double vitrage peu émissif à lame d’air de Certains produits de traitement préventif fongicide et insecticide
Fin de vie
16 mm). transforment les bois traités en DIS (déchets dangereux).
Les cadres sont en aluminium ou en acier.
Pour éviter la corrosion, l’aluminium doit
être protégé du ciment et l’acier de l’hu- Panneaux à base de bois Les panneaux de fibres végétales sont obte-
midité. Les vis de fixation doivent être en L’usage actuel des parois en bois massif est nus à partir de bois réduit en fibres, bouilli
acier inoxydable. Une armature au moins, réservé aux caves ou aux greniers avec des et séché plusieurs jours à 120-190°C, puis
en fer rond de 5-6 mm, est disposée entre cloisons à claire-voie ou pour des cloisons comprimé en plaques au moyen de cylind-
chaque rang horizontal, et verticalement très légères dans des habitations secondai- res exerçant une forte pression. Leur cohé-
dans les bordures latérales. Le mortier est res ou des chalets. L’isolation acoustique de sion résulte du feutrage des fibres et de leurs
un mélange de 400 kg de ciment pour 1 ces parois au niveau réglementaire est très propriétés adhésives propres ou de l’ajout de
m3 de sable lavé 0-3, avec le minimum difficile à réaliser correctement. liants semblables à ceux des panneaux de
d’eau compatible avec une mise en œuvre particules. On distingue :
correcte. Les panneaux de contreplaqué, obtenus par • les panneaux tendres (250 à 300 kg/m3,
superposition et collage de feuilles de bois λ = 0,058 W/m.K, faible résistance à la
déroulé utilisent des colles à base d’urée-for- rupture en flexion) utilisés à l’intérieur
mol, de mélanine-formol ou de phénol-for- • les panneaux durs (1 000 kg/m3, λ = 0,20
mol. La face visible peut être laissée à W/m.K), parfois utilisés à l’extérieur une
l’état naturel (okoumé, pin maritime) ou fois hydrofugés
replaquée avec une essence décorative (chêne, Non revêtus, les panneaux de fibres sont
noyer, acajou, etc.). Leur stabilité dimension- ceux qui émettent le plus de formaldéhyde,
nelle est supérieure à celle des bois massifs. mais ils sont généralement recouverts d’une
couche de finition (stratifié, peinture ou
Les panneaux à base de copeaux et de parti- papier) qui bloque la majeure partie de cette
cules de bois agglomérées, fabriqués en émission.
France depuis 1952, sont très divers du fait
des différents types de liants (colles ou ci-
ments) et d’adjuvants hydrofuges ou ignifu-
ges utilisés. Composés de copeaux calibrés
(issus de déchets de scierie ou dosses,
copeaux de rabotage ou de sciage, bois d’é-
claircissage et petits bois) et agglomérés à
l’aide de résines polymérisant à chaud, ils
sont utilisés pour le cloisonnement des
locaux. Dans certains cas, des évidements
tubulaires permettent de les alléger et de
faciliter le passage de certaines conduites,
ou bien d’améliorer la tenue au feu par rem-
Cloison en pavés de verre. plissage avec des produits réfractaires. Panneaux à base de bois

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Les panneaux OSB (Triply) allient la résis- Le formaldéhyde (formule HCHO) est sus- mise en marche du chauffage (chaleur) ou
tance du contreplaqué au faible coût des ceptible de provoquer à faible concentration la diminution de ventilation (humidité).
panneaux de particules. L’orientation alter- (> 0,2 ppm) des irritations passagères, voire Trois normes caractérisent leurs émissions
née des copeaux dans les trois couches des réactions inflammatoires plus ou moins ou leurs teneurs en formaldéhyde :
(OSB = Oriented Strand Board ou panneau graves chez des personnes sensibles (asth- • panneaux de contreplaqué : la norme NF
de copeaux orientés) permet d’obtenir une me, eczéma, urticaire). Il est classé comme EN 1084 (août 95) définit 3 classes
résistance élevée et des tensions admissibles cancérogène possible sur la base de résul- d’émission : A (< 3,5 mg/m2 h),
nettement supérieures à celles des panneaux tats d’expérimentations animales, sans B (3,5 à 8 mg/m2 h),
de particules habituels. Ces panneaux, très qu’on n’ait pu mettre en évidence d’effet C (> 8 mg/m2 h).
résistants à la déformation, contiennent cancérogène chez l’homme. La principale
peu de colle (2 à 3%) et dégagent • panneaux de particules : la norme NF EN
source de formaldéhyde dans l’air intérieur
très peu de formaldéhyde 312-1 définit 2 classes selon leur teneur :
des bâtiments est la fumée de cigarette.
(cf. encadré). classe 1 (< 8 mg / 100 g de panneau sec)
classe 2 (< 30 mg / 100 g de panneau sec)
Pour tous les panneaux à base de bois, le
dégagement de formaldéhyde diminue en • panneaux de fibres : la norme NF EN
principe rapidement avec le temps, mais 622-1 définit 2 classes selon leur teneur :
peut durer plusieurs années. Il varie en classe A (< 9 mg / 100 g de panneau sec)
fonction des saisons : il augmente lors de la classe B (< 40 mg / 100 g de panneau sec)
Panneau OSB.

considérées comme l’une des principa- Les matériaux constituant l’âme sont des
les causes d’émission de formaldéhyde à mousses expansée rigides ou semi-rigides
Adhésifs utilisés pour les panneaux l’intérieur des locaux (hors fumée de (polyuréthane, polystyrène expansé ou
à base de bois cigarette). PVC) ou des composants alvéolaires faits
Les panneaux de particules, de fibres, • Colles à base de mélamine-formol et de carton ou de papier kraft en réseau
contreplaqués ou lamellés-collés sont résines formo-phénoliques : utilisées quadrillé ou nid d’abeille.
fabriqués avec des débris ou des couches pour coller les panneaux de particules Les parements plans sont des plaques de
fines de bois assemblés avec des adhésifs résistants à l’humidité (extérieur, locaux plâtre cartonnées, des feuilles de contre-
dont certains constituants peuvent présen- humides). plaqué, des plaques à parement lamifiés ou
ter des risques pour la santé. On distingue des feuilles de métal laqué ou anodisé, etc.
la lignine et les adhésifs synthétiques Panneaux composites
thermodurcissables (urée-formol, mélami- Des panneaux composites sont réalisés à
ne-formol, phénol-formol) et les thermo- l’aide de plusieurs panneaux de matériaux
plastiques (vinyliques, vinyliques à durcis- différents. Comme pour les parois en bois,
seur, polychloroprène, polyuréthane). les cloisons peuvent être à ossature ou
constituées d’éléments monoblocs pleins
Lignine : liant naturel du bois, de plus en ou vitrés totalement achevés en usine. Ce
plus souvent utilisée pour agglomérer les sont souvent des panneaux de hauteur d’é-
fibres ou les particules de bois des pan- tage composés d’une âme en matériau
neaux. C’est une substance inoffensive homogène prise entre deux parements
obtenue en grandes quantités comme rési- plans. Panneau à âme isolante.
du de production de la cellulose (pâte à
papier), a priori le meilleur choix environ- PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES
nemental.
• Contreplaqués : cf. tableau précédent
Les colles vinyliques, à base d’acétate de Fabrication • Plâtre cartonné : cf. tableau plaque de plâtre
• Métal laqué ou anodisé : cf. tableau acier dans la fiche
LES PANNEAUX COMPOSITES

vinyle en émulsion aqueuse, ne posent pas et


Couvertures
de problèmes de toxicité. mise en œuvre • Mousses expansées : cf. fiches “Isolants extérieurs ther-
miques et acoustiques”
Colles polychloroprène, dont le Néoprène :
en phase solvant, d’un usage courant pour • Les panneaux en contreplaqué non revêtus peuvent émettre
du formaldéhyde.
le collage des stratifiés sur bois ou sur pan- Vie en œuvre • Cartons et krafts peuvent libérer des fibres de cellulose dont
neaux de particules. Le solvant peut conte- l’inhalation peut être dangereuse.
nir du toluène (substance dangereuse) à
une concentration non négligeable, mais
• Certains produits de traitement préventif fongicide et insec-
inférieure à 5% pour éviter l’étiquetage de
ticide transforment les bois et les cartons traités en DIS.
dangerosité. • Les matériaux constitutifs des composites sont difficilement
Fin de vie séparables et donc difficilement recyclables. Valorisation
Les colles à base de formaldéhyde possible par incinération avec récupération d’énergie.
• Colles à base d’urée-formol : très utili- Précautions à prendre lors de l’incinération du PVC et du
sées pour lier les panneaux de particules polyuréthane.
et les contreplaqués à usage intérieur,

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POUR EN SAVOIR PLUS
• Syndicat National des Industries du Plâtre • Union des Industries de Panneaux de Process Tél. : 05 53 17 19 60 - Fx 05 56 43 64 80
(SNIP) (UIPP) 33 rue de Naples 75008 PARIS web : www.ctba.fr
3 rue Alfred Roll - 75017 PARIS Tél. : 01 53 42 15 52 - Fax 01 42 93 19 97
Tél. : 01 44 01 47 35 - Fax 01 44 01 47 58. web : www.uipp.fr • Syndicat National de l'Isolation 10, rue du
Courriel : panneaux@club-internet.fr Débarcadère, 75852 Paris Cedex 17
• Union des Fabricants de Contreplaqué Tél. : 01 40 55 13 70 - Fax 01 40 55 13 69
(UFC) 33 rue de Naples 75008 PARIS • CTBA, Centre Technique du Bois et de web : www.snisolation.fr
Tél. : 01.53.42.15.58 - Fax 01.53.42.15.51 l’Ameublement, Pôle construction
Courriel : ufc@freesurf.fr allée de Boutaut, 33028 Bordeaux Cedex,

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Contact Arene IdF : Dominique Sellier
Tél. : 01 53 85 61 75 - email : dsellier@areneidf.org

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DÉMARCHE DE HAUTE QUALITÉ ENVIRONNEMENTALE DES BÂTIMENTS

FONDATIONS ET BARRIÈRES

CE QU’IL FAUT SAVOIR


✔ La constitution du sol limite et oriente le ✔ A l’heure actuelle, la plupart des fondations sont en béton. Peu
choix du type de fondations : superficiel- poreux, le béton protège le reste de la construction de l’humidité. En
les en béton armé ou non, ou profondes complément, il s’avère cependant parfois nécessaire de prévoir des
sur pieux ou puits forés, vissés ou battus, barrières vis-à-vis des remontées d’humidité du sol, des invasions de
en béton ou en acier. termites et des remontées de radon.

FONDATIONS
Les fondations sont destinées à asseoir le Fondations sur pieux ou puits Radiers
bâtiment et les voiries sur le terrain en Lorsque le sous-sol d’assise est profond Un radier est une dalle en béton armé
évitant que les éventuelles modifications (> 5 m : sols marécageux ou terres de rem- comme un plancher à l'envers, directement
de celui-ci ne provoquent des désordres blai), on l’atteint par des pieux (diamètre < 80 coulée dans le sol. Ce système permet de
dans la construction, par exemple des tas- cm) ou des puits (diamètre plus important) répartir les contraintes sur un sol de mau-
sements différentiels. Leur choix est vissés, battus ou forés. Cette technique appe- vaise qualité.
déterminé par les caractéristiques du ter- lée "fondation profonde ou spéciale" est très
rain : nature des roches, résistance méca- efficace mais relativement chère par rapport à
nique, niveau d’assiette du sol, points sin- la fondation directe. Les pieux peuvent être en
guliers (points durs, poches, excavations, acier ou en béton armé coulé dans le sol.
…), niveau de la nappe phréatique. Leur
identification fait l’objet d’une étude spé-
cifique qui comporte des sondages et des
essais de résistance mécanique du sol en
divers point de la parcelle. Des caractéris-
tiques médiocres peuvent nécessiter des
travaux de fondation coûteux qu’il impor-
te de bien évaluer. Ci-dessus, schéma de principe
d’un radier.
Fondations sur semelles
La réalisation de ces fondations, dites Ci-dessous, mise en place des armatures.
superficielles, consiste à couler sous l’en- Schéma de principe de fondations sur pieux.
semble des murs des semelles de béton
armé d’épaisseur et de ferraillages calcu- Ci-dessous à gauche, forage de pieux,
lés en fonction des charges à supporter et à droite, battage de pieux.
de la résistance mécanique du sol.

Cuvelages
Dans des sols gorgés d’eau, on met en
œuvre un cuvelage constitué d’un
radier et de murs enterrés en béton per-
mettant de protéger la construction
Schéma de principe de fondations sur semelles. contre les remontées de la nappe phréa-

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tique, les crues, les eaux de ruisselle- PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES
ment ou les infiltrations. Le béton est
alors accompagné de dispositifs d’étan- Consommation de matières premières et d’énergie, impacts
chéité. Fabrication sur les paysages des lieux d’extraction et sur les lieux de pro-
duction du ciment *

FONDATIONS
• Altération durable du sol du site
Fondations sur pieux : le souci de réduction des bruits de
Mise en œuvre •
chantier a conduit à ne plus utiliser la technique des pieux
battus en ville, où les pieux sont maintenant toujours forés.
Impacts sur la vie à l’intérieur des bâtiments surtout liés à l’effi-
Vie en œuvre
cacité des barrières
Les pieux en acier sont considérés comme moins polluants que
les pieux en béton, car ils sont récupérables en fin de vie du bâti-
Fin de vie
ment, lors de sa démolition, ce qui n’est pas le cas des pieux en
béton.

Schéma de principe d’un cuvelage. * cf. fiche "Murs coulés en place"

BARRIÈRES CONTRE L’HUMIDITÉ DU SOL


La présence d’eau ou d’humidité dans les d’une barrière étanche destinée à empê-
locaux enterrés ou en contact avec le sol cher l’humidité du sol de pénétrer dans la
peut venir de : construction, lorsqu’un vide sanitaire
• la présence d’une nappe phréatique, de ventilé ne peut être mis en œuvre ou ne
niveau variable et pouvant dépasser celui suffit pas. On la réalise à l’aide d’une étan-
du sol des locaux eux- mêmes chéité souple posée à chaud ou à froid ou
• l’action des eaux d’infiltration ou de ruis- rigide, l’étanchéité souple devant être
sellement sur les parois extérieures des protégée par une couche de protection
locaux enterrés mécanique pour éviter sa perforation.
• des remontées capillaires dues à des ten- • contre les remontés capillaires dans les
sions superficielles et des pressions qui murs en superstructure, par interposition
font remonter l’eau dans les parois en dans les murs d’une couche de ciment
contact avec des sols humides jusqu’au hydrofuge ou d’un film étanche.
niveau des parties habitables par les pores
de la paroi. Etanchéité souple coulée à chaud
La lutte contre l’humidité venant du sol se Une étanchéité ne se pose que sur une surfa-
fait à deux niveaux : ce lisse (granulométrie n’excédant pas 3 mm),
• contre la pénétration de l’humidité dans Schéma de principe de protection ce qui peut nécessiter l’application préalable
les locaux en sous-sol, par mise en place contre l’humidité. d’un enduit, généralement de ciment.

Bitumes et goudrons
PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES Les étanchéités souples sont réalisées à par-
• Le bitume est un sous-produit du raffinage du pétrole dont tir de lés à base de bitume, sous-produit du
ÉTANCHÉITÉ SOUPLE COULÉE À CHAUD

les usages sont inférieurs à la disponibilité. Le sable n’est pas raffinage du pétrole, auquel il peut être
Fabrication une ressource rare. adjoint un élastomère ou des lés en matières
• Le goudron issu de la carbochimie n’est plus utilisé dans le synthétiques.
bâtiment. Dans les bâtiments existants, on trouve des
Certains mélanges de goudron et de bitume contiennent des étanchéités réalisées à partir de goudron ou
quantités importantes d’hydrocarbures aromatiques polycy- brai de houille, issu de la carbochimie.
Mise en œuvre cliques (HAPs) dont la plupart sont réputés cancérigènes et qui Le bitume se pose à chaud, ce qui nécessite
font du mélange une substance dangereuse, ce que n’est pas en un apport important d’énergie. Lors de la
principe le bitume seul. pose, la chaleur et les émissions dans l’air
rendent le travail pénible.
Un défaut d’étanchéité peut compromettre la durabilité des bâti-
Vie en œuvre
ments et le confort et la santé de leurs occupants
Complexes à base d’asphalte
Les déchets de bitume sont incinérables et ne sont pas considé- Composés d’une feuille sur laquelle on
rés comme dangereux (décret du 18 avril 2002 sur la classifica- coule une couche d’asphalte pure de 8 mm
tion des déchets). En revanche les goudrons et mélanges de bitu- et une couche d’épaisseur double d’asphalte
Fin de vie
me et de goudrons, présents dans les déchets de déconstruction, sablé. Sur les parties verticales, on coule
sont des DIS et doivent être éliminées dans des installations
aussi une couche d’asphalte, puis on soude
agréées.
au chalumeau un bitume armé.

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Lés à base de bitume peut se faire par un chaînage réalisé à l’air tique des locaux (présence et intensité des
Composites industriels d’environ 1 m de libre et à 5 cm au moins du sol, en béton champs) n’est pas connu.
large soudés à chaud, comprenant une cou- armé disposé au niveau du plancher du RdC
che de protection sur chaque face dont l’une ou de la dalle sur toute l’épaisseur du mur.
est sablée pour une meilleure adhérence. Pour ces murs, on peut aussi réaliser une
coupure de capillarité disposée à 15 cm au
Etanchéités souples posées à froid moins du sol fini, écran imperméable fait
Films plastiques d’un enduit au mortier de ciment avec
Plus élastiques, ils peuvent être posés à froid hydrofuge ou d’une chape de bitume armée
et sur une surface humide. Les films poly- (produit proposé sous forme de bandes
anes sont des produits fragiles que l’on uti- conditionnées en rouleaux) prise entre
lise si possible sans joint. deux chapes de mortier de ciment.

Enjeux environnementaux Pour les bâtiments existants, les dispositifs Mur dégradé par l’humidité
Plus coûteuses que les étanchéités à ont tous pour effet de donner à l’eau le
chaud, les étanchéités à froid ont une moyen de redescendre par gravité :
bonne durabilité et présentent l’avantage • des tubes en poterie disposés avec une
d’éviter les risques de brûlure des poseurs. pente descendante et enfoncés jusqu’à la
moitié du mur;
• des procédés électriques créant un cou-
Etanchéités rigides rant électrique s’opposant à la remontée
Les étanchéités rigides sont des mortiers capillaire.
imperméables appliqués en deux ou trois Il existe aussi des solutions faites de plaques
couches de 30 à 40 mm sur les surfaces de métal qu’il est possible d’enfoncer méca-
horizontales et de 20 à 30 mm sur les surfa- niquement à l’horizontale dans le mur.
ces verticales. L’effet de ce ceinturage métallique ou du
Ils sont imperméables par leur composi- procédé électrique sur l’état électromagné- Traitement de l’humidité.
tion : particules très fines (bentonite, kaolin,
chaux grasse), produits gonflants (stéarates,
oléates, acétates) ou additifs entraîneurs BARRIÈRES CONTRE LES TERMITES
d’air qui diminuenty la porosité.
Les étanchéités doivent être complétées par Les termites progressent à travers la terre qui fait barrage à la progression des ter-
un drainage constitué de plaques rigides ou dans des galeries. Elles sont attirées par le mites. Le film contient un agent termici-
d’un drain sur lit de cailloux, de gravier et de bois et la cellulose. Elles craignent la lumiè- de, la perméthrine (pyréthrinoïde synthé-
sable. re et construisent des galeries à l’aspect de tique, très toxique pour les poissons mais
cordonnets visibles pour relier à couvert, la peu toxique pour les mammifères :
Dispositifs terre et les parois contenant du bois ou de la LD50 (1) = 430 mg/kg de masse corporelle
contre les remontées capillaires cellulose. Pour lutter contre les termites, il chez le rat)) qui est fixé sur le polymère,
Ces dispositifs diffèrent surtout par le faut couper tout chemin d’accès à ces gale- ce qui permet d’utiliser des grains de
moment où l’on peut les mettre en place. ries, enterrées ou non. polyéthylène avec termicide pour com-
Pour les bâtiments neufs, la meilleure solu- Les solutions utilisées sont : bler les éventuelles traversées du film. En
tion est de réaliser une barrière étanche au • Des traitements chimiques des sols exté- général, on le pose sous la totalité de la
niveau des murs et/ou des planchers. Dans rieurs par forage ou par tranchée à envi- construction pour isoler du sol les fonda-
les bâtiments anciens, cette barrière était ron 40 cm du bâtiment.; tions et les dalles. Cette solution est dura-
souvent faite de plaques d’ardoises. On uti- • Un film polyéthylène de haute résistance ble et sans danger pour les nappes d’eau.
lisait aussi des parties de murs faites de
matériaux non poreux comme les silex : les
PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES
BARRIÈRES CONTRE LES TERMITES

joints larges et nécessairement plus poreux


laissaient l’eau descendre par gravité et il n • Les produits recommandés sont d’origine végétale ou issus
‘y avait pas de risques de remontées Fabrication de la pétrochimie. Leur incidence sur l’épuisement de res-
capillaires. sources non renouvelables est négligeable.
et
Dans les bâtiments neufs, lorsque les • Comme tout insecticide, ces produits ne sont pas inoffensifs
mise en œuvre et leur mise en œuvre doit respecter les préconisations des
semelles de fondation et, parfois, le plan-
cher inférieur de la construction reposent fournisseurs.
sur un terrain humide, il faut aménager • Dans les zones à risque, la durabilité des bâtiments dépend
une rupture de capillarité sur le fond de de l’efficacité de la protection anti-termite.
fouille : vide sanitaire, lit de cailloux et film • Pour limiter le risque de pollution des sols et de la nappe
plastique. Vie en œuvre phréatique, préférer les films imprégnés de perméthrine ou
Ensuite, cette question ne se pose que pour et fin de vie les traitements chimiques à base de pyréthrinoïdes (alpha-
les murs maçonnés de petits éléments qui méthrine, cyperméthrine ou bifenthrine) aux organochlorés
doivent être protégés des remontées d’eau très persistants (de type endosulfan, interdit dans de nomb-
reux pays)
(norme NF P 10 202-1). Cette protection

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Carte des arrêtés préfectoraux anti-termites de la Région Ile–de-France

Schéma de principe d’une barrière


(source CTBA, http://www.termite.com.fr) contre les termites.

BARRIÈRES CONTRE LES REMONTÉES DE RADON

Le radon est un gaz lourd naturel radioactif


qui remonte par les failles du sol dans les
régions granitiques ou schisteuses fractu-
rées. C’est un produit de décomposition du
radium qui peut pénétrer par tous les orifi-
ces du plancher bas. L’IPSN (2) a établi une
carte de France des concentrations moyen-
nes de radon. Ces valeurs sont indicatives, et
dans les départements à valeur élevée un
diagnostic s’impose, dans le neuf comme
dans l’existant.

Mesures à prendre contre le radon


En cas de risque élevé, il faut faire un enre-
gistrement sur 2 mois des quantités de
radon dégagées par le sol. En cas de radon
détecté, la meilleure solution consiste à
étancher parfaitement le plancher bas (sans
laisser aucun orifice) et à ventiler le vide
sanitaire. Une bonne ventilation des locaux Enjeux environnementaux
est la première des précautions à prendre
L’IARC classe le radon et ses produits de filiation dans le groupe 1 des substances cancérogè-
en bâtiment existant.
nes pour l’homme, sur la base d’études épidémiologiques montrant une corrélation entre le
niveau d’exposition au radon et le cancer du poumon, induit par leur radioactivité alpha, et
Il faut ensuite soit poser une membrane
sans doute par leur chimiotoxicité (dont celle du Polonium 240). Le risque est accru par la
étanche sur le sol, soit mettre en dépression
présence de poussières dans l’air inhalé. Ainsi il peut être multiplié par 16 pour un fumeur.
le sous-sol ou le vide sanitaire par rapport
La Communauté européenne recommande aux habitants des maisons où la concentration en
au logement, soit mettre en surpression le
radon dépasse 400 Bq/m3 de mettre en œuvre des actions correctives. Celles-ci s’imposent tout
logement (ventilation par soufflage d’air
particulièrement au-delà de 1 000 Bq/m3. Les pouvoirs publics français, prenant en compte l'a-
neuf).
vis du Conseil supérieur d'hygiène publique, ont entériné le seuil d'alerte de 1 000 Bq/m3, mais
retiennent comme objectif de précaution le seuil de 400 Bq/m3, valeur incitative pour les bâti-
(1)
LD50 : dose provoquant la mort de 50 % des individus ments existants. En ce qui concerne les bâtiments à construire et pour tenir compte du vieillis-
d’une population test, ici des rats.
(2)
sement des barrières d’étanchéité, c'est la valeur guide de 200 Bq/m3 qui a été retenue.
IPSN : Institut de Protection et de Sûreté Nucléaire

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POUR EN SAVOIR PLUS
• CIMBETON, 7, place de la Défense • Syndicat des Bitumineux • Termites : CTBA (Centre Technique du
92974 PARIS LA DEFENSE, 42 av Marceau 75008 Paris Bois et de l’Ameublement),
www.infociments.fr Tél. : 01 53 23 20 00 - Fax 01 47 20 90 30 10 av de St Mandé,
75012 Paris,
• CERIB (Centre d'Etudes et de Recherches • Radon : Ministère de l’Equipement : www.ctba.fr, www.termite.com.fr
de l'Industrie du Béton Manufacturé) www.equipement.gouv.fr,
BP 59 - 28231 Epernon cedex Ministère de la Santé : www.sante.gouv.fr,
Tél. : 02 37 18 48 00 - Fax 02 37 83 67 39 CSTB : www.cstb.fr
www.cerib.com

Etude réalisée pour l’Arene Ile-de-France sous la coordination de Sophie Brindel-Beth,


avec la participation de GECOB Conseil Environnement (Serge Sidoroff et Hubert Pénicaud).
Contact Arene IdF : Dominique Sellier
Tél. : 01 53 85 61 75 - email : dsellier@areneidf.org

BLCommunication 01/04

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DÉMARCHE DE HAUTE QUALITÉ ENVIRONNEMENTALE DES BÂTIMENTS

L'ISOLATION THERMIQUE ET ACOUSTIQUE


DES PAROIS EXTÉRIEURES

CE QU’IL FAUT SAVOIR


✔ L’isolation thermique permet d’atteindre un niveau ✔ L’isolation acoustique fait aussi l’objet d’une réglementation
de confort hygrothermique satisfaisant en minimi- (NRA : nouvelle réglementation acoustique, NRA2000 pour les
sant les consommations d’énergie. Obligatoire logements). Combinée avec l’isolation thermique, elle protège
dans les bâtiments neufs depuis le 1er choc pétro- des bruits extérieurs en minimisant la quantité de matière mise
lier, elle est soumise à la RT2000 (réglementation en œuvre. Son efficacité dépend de sa mise en œuvre. Elle ne
thermique 2000). Elle est réalisée par des éléments suffit pas à obtenir le confort acoustique, qui dépend également
maçonnés épais à isolation répartie (brique alvéo- de l’affaiblissement des bruits de choc transmis par les parois,
laire, bloc de béton cellulaire) ou intégrée (blocs ou de la transmission des bruits aériens issus de l’intérieur du bâti-
entrevous en polystyrène) ou par des matériaux ment et de la correction acoustique (durée de réverbération) des
isolants rapportés en plaques ou en rouleaux ou locaux. Ces qualités sont obtenues par le traitement des parois
soufflés en remplissage de parois creuses. intérieures et de leurs liaisons et ne sont pas traitées ici.

ISOLATION THERMIQUE
L’isolation thermique d’un bâtiment est • par ajout d’un isolant qui limite les échan- sés comme composant principal, voire
obtenue par une résistance thermique satis- ges de chaleur par conduction, dont la défi- unique, des parois à isolation répartie, per-
faisante des parois (murs et planchers) exté- nition est normalisée (λ < 0,065 W/m.K mettent d’atteindre les performances ther-
rieures ou séparant les locaux chauffés des et R > 0,5 m2.K/W) et les performances cer- miques réglementaires :
locaux non chauffés, et de leurs liaisons tifiées (label ACERMI). • Béton cellulaire autoclavé (λ = 0,16 à 0,33
(ponts thermiques). W/m.K) en mur, plancher ou toiture ;
La masse des parois située entre l’isolant et
La résistance thermique R (m2.K/W) d’une l’ambiance intérieure d’un bâtiment contri- • Plaques ou panneaux de fibres de bois
paroi d’épaisseur e (m) constituée d’un maté- bue à son inertie thermique. Cette inertie agglomérées avec un liant hydraulique ;
riau de conductivité thermique λ (W/m.K) permet de limiter les surchauffes d’été en
est donnée par la formule : R = e / λ. stockant la chaleur pour la restituer plus • Briques creuses à alvéoles multiples de
Lorsqu’une paroi est composée de plusieurs tard (cible confort hygrothermique), mais forte épaisseur, 30 à 42 cm (U de 0,32 à
couches de matériaux différents, sa résistan- elle limite aussi l’efficacité de l’intermittence 0,48 W/m2.K) ;
ce thermique est égale à la somme des résis- du chauffage pour les locaux à occupation
tances de chacune de ces couches. non continue (cible gestion de l’énergie). • Les granulats ligno-cellulosiques.

La réglementation définit la conductivité Sans entrer dans la catégorie normalisée des Tous ces produits sont accompagnés d'acces-
thermique d’une paroi U (m2.K/W) en ajou- isolants thermiques, certains produits utili- soires qui corrigent les ponts thermiques.
tant à R la résistance 1/hi + 1/he due aux
coefficients d’échange superficiels entre la
paroi et l’air extérieur d’un côté, l’air ISOLANTS THERMIQUE
ambiant de l’autre, coefficients qui dépen-
dent du sens du flux de chaleur (horizontal On les classe en trois catégories : 0,045) ou extrudé (PSX : λ = 0,028 à 0,030)
ou vertical ascendant ou descendant) qui 1. Isolants d’origine minérale en panneaux ou polyuréthane en pan-
traverse la paroi. • laine de verre (LDV), de roche (LDR) ou neaux (PUR : λ = 0,025 à 0,035 W/m.K)
de laitier en vrac, en feutre ou en pan- • Polychlorure de vinyle (PVC : λ = 0,031 à
Une résistance thermique satisfaisante des neaux (λ = 0,032 à 0,050 W/m.K), 0,034 W/m.K)
parois opaques 1 peut être obtenue : • verre cellulaire (λ = 0,042 à 0,050 W/m.K) ou poly-isocyanurate (λ = 0,030 à 0,045)
• par des parois constituées d’éléments • vermiculite exfoliée ou perlite, en vrac ou
maçonnés à isolation répartie (brique à en panneaux (λ = 0,060 à 0,190 W/m.K) 3. Isolants d’origine végétale
alvéoles multiples ou bloc de béton cellu- • Liège expansé pur en panneaux ou en
laire) ou intégrée (blocs ou entrevous 2. Plastiques alvéolaires vrac (λ = 0,045 W/m.K)
polystyrène ou blocs béton + polystyrène), • Polystyrène expansé (PSE : λ = 0,034 à • Cellulose en fibres ou en panneaux (à

Agence régionale de l'environnement et des nouvelles énergies Ile-de-France


base de papier recyclé) (λ = 0,040 à 0,060 Conductivité thermique (W/m.K)
0,20
W/m.K)
0,19
• Fibre de bois avec liant à base de magné- 0,18
sie, plâtre ou ciment 0,17
(λ = 0,060 à 0,067 W/m.K) 0,16
• Bois feutré en panneaux bruts ou bitumi- 0,15
0,14
nés (λ = 0,060 à 0,067 W/m.K)
0,13
• Fibres de coco en panneaux ou feutres 0,12
(λ = 0, 047 W/m.K) 0,11
• Laines de chanvre ou de lin en vrac ou en 0,10
rouleaux (λ = 0,064 à 0,072 W/m.K) 0,09
0,08
• Laine de coton (λ = 0,040 W/m.K)
0,07
0,06
0,05
EMPLOI 0,04
DES PRODUITS ISOLANTS 0,03
0,02
pansé

trudé

PV C

urate

rale

liège

se

bois

coco

re/lin

coton

rale

ire

lite
eutré
Isolation acoustique

cellulo

cellula

e/per
miné

miné
fibre
ocyan

chanv
PS ex

bois f
Les isolants fibreux (notamment les laines
PS ex

iculit
laine

laine
minérales) "élastiques" ont de bonnes per-

verre
polyis
formances acoustiques. En revanche, les

verm
matériaux légers et rigides (plastiques
alvéolaires) réduisent en général la perfor- Lorsqu’elle n’est pas stoppée par une mem- • Galeries de rongeurs ou de ténébrions (en
mance acoustique des parois, sauf certains brane imperméable (pare vapeur), la vapeur secteur rural) dans les polystyrènes
panneaux de polystyrène "élastifiés". transite à travers les parois et peut se expansés ;
condenser à l’intérieur lorsqu’elle atteint un • Nids de rongeurs tassant les isolants fib-
Comportement au feu point à une température inférieure au point reux et conduisant à une perte de perfor-
Le classement au feu (A à G) permet de de rosée ou lorsqu’elle traverse un matériau mance
choisir un matériau en fonction de sa masse poreux saturé. C’est lorsque cette eau ne • Consommation par les rongeurs et les
combustible et des fumées ou des gouttes peut s’évacuer et stagne dans la paroi qu’il insectes des isolants d’origine végétale
brûlantes qu’il peut générer lors d’un incen- peut y avoir des désordres. Deux techniques • Développement de moisissures et de
die. Mis en œuvre dans une paroi, il contri- permettent de les éviter : champignons dans les isolants d’origine
bue à sa tenue au feu, exprimée en heures • empêcher l’eau de rentrer dans la paroi : végétale.
(1/2, 1, 2, 3 h) : stable au feu SF, pare-flam- c’est le rôle du pare vapeur généralement Pour s’en prémunir, les isolants sont traités
mes PF ou coupe-feu CF. associé à un isolant fibreux, qui doit tou- par imprégnation de produits chimiques
Les matériaux d’origine minérale ont un jours être placé du côté intérieur du local, plus ou moins nocifs pour l’homme et l’en-
très bon, voire excellent comportement au • faciliter l’évacuation vers l’extérieur de vironnement.
feu. Les matériaux d’origine végétale, en l’eau présente dans la paroi en évitant de
dehors du liège, sont très combustibles et faire obstacle à sa progression. Durabilité
nécessitent un traitement ignifuge. Les Les qualités d’un isolant se maintiendront
matériaux organiques sont tous combusti- Les paramètres liés à ce phénomène sont : dans le temps s’il est correctement mis en
bles et dégagent des gaz nocifs en cas d’in- • pour une paroi, la perméance à la vapeur œuvre, convenablement protégé des agres-
cendie, mais mis en œuvre en isolation inté- ou son inverse, la résistance à la diffusion sions (eau, insectes, rongeurs, moisissures),
rieure, ils sont généralement doublés d’une de vapeur d’eau µ (sans unité) : un µ fai- et s’il réagit correctement aux agressions
plaque de plâtre qui assure une protection ble traduit une migration rapide de la inévitables par ses qualités de :
satisfaisante contre le feu. vapeur d’eau à travers la paroi ; • tenue mécanique : résistance à la com-
• pour un matériau poreux, le coefficient pression ou au tassement
Maîtrise de l’humidité d’absorption d’eau en kg/m2. h1/2, la • stabilité dimensionnelle : retrait ou gon-
Dans les bâtiments, la vapeur d’eau produi- capillarité ou le taux de saturation en %. flement naturel ou provoqué par des
te par les occupants (respiration, cuisson, variations d'humidité ou de température,
etc.) peut se condenser à la surface ou dans La présence d’eau diminue la performance • résistance aux attaques biologiques.
la masse des parois. Ces deux phénomènes thermique d’un isolant. Les plastiques
sont à éviter absolument car ils peuvent alvéolaires à cellules fermées sont impermé- A cet égard, les isolants minéraux et plas-
entraîner des désordres importants des ables à l’eau et à la vapeur d’eau, ce qui n’est tiques certifiés ont une garantie de durabili-
parois et de graves problèmes de confort et pas le cas des laines minérales, qui doivent té que n’ont pas pour le moment les isolants
de santé des occupants. impérativement être protégées par un pare d’origine végétale.
L’isolation des parois contribue à élever la vapeur, généralement incorporé au produit.
température de la face interne des parois à Une isolation par l’extérieur prolonge la vie
une valeur voisine de celle de l’air intérieur. Résistance aux attaques biologiques du bâtiment en protégent sa structure des
C’est un des moyens permettant d’éviter la • Les isolants sont plus ou moins vulnéra- chocs thermiques, avec en outre un revête-
condensation, l’autre, tout aussi essentiel, bles aux dégradations d’origine biolo- ment durable et d’un entretien réduit (bar-
étant la ventilation. gique : dage ou vêture auto-lavable).

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ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX DES ISOLANTS THERMIQUES
Environnement extérieur mois), sont soupçonnées d’être cancérogè- une réaction inflammatoire chez des person-
Consommation de ressources naturelles / nes, mais pour lesquelles l’absence d’étude nes sensibles. En outre, les fibres végétales
Gestion de l’énergie toxicologique ou épidémiologique ne permet peuvent véhiculer des germes ou des moisis-
La consommation d’énergie pour le chauffa- pas de conclure pour l’instant. C’est pour- sures allergisantes ou pathogènes. C’est pour-
ge est en général, et de loin, la principale quoi les mêmes précautions de mise en quoi on veillera à éviter la présence de fibres,
cause d’impact du cycle de vie d’un bâti- œuvre que pour les produits contenant des qu’elles soient minérales ou végétales, dans
ment sur l’environnement extérieur, en ter- fibres minérales sont requises (gants, l’air ambiant des locaux normalement occu-
mes de consommation de ressources non masque et lunettes) pour la manipulation de pés, notamment en assurant un confinement
renouvelables, d’émission de gaz à effet de produits à base de fibres végétales. des produits susceptibles d’en libérer (matelas
serre, de production de déchets ultimes, etc. Une fois en œuvre, les fibres minérales ou ensachés, étanchéification des doublages inté-
La principale contribution d’un isolant ther- végétales sont susceptibles de provoquer, si rieurs) et en évitant d’avoir à les manipuler
mique à la qualité environnementale d’un elles sont inhalées, une gêne respiratoire ou une fois posées (dalles de faux plafond).
bâtiment est donc avant tout l’économie
d’énergie qu’il permet. Pour peu qu’il soit
durable et correctement mis en œuvre, CARACTÉRISTIQUES ENVIRONNEMENTALES DES PRODUITS
cette économie est bien supérieure à l’éner-
gie nécessaire à sa fabrication, qui ne repré-
Les plastiques alvéolaires parois qu’ils composent.
sente par exemple pour une laine minérale
que quelques pour mille de l’énergie écono- Les plastiques alvéolaires sont moulés en Les laines minérales, de verre ou de roche
misée au cours de sa vie en en œuvre. panneaux ou suivant des formes adaptées à sont fabriquées à partir de sable siliceux, de
leur mise en œuvre. roche basaltique ou de laitier (résidu de
Réduction des déchets : fabrication de l’acier) fondu, filé en fibres
Les principaux produits sont potentielle- liées ensuite par des résines organiques
ment recyclables. La question qui se pose (jusqu’à 10% dans la laine de roche). Elles
est celle des filières de recyclage. sont proposées en rouleaux, panneaux ou
vrac qui peut être soufflé ou floqué. Ce sont
Environnement intérieur des isolants thermo-acoustiques.
Les impacts sur l’environnement intérieur
sont analysés au travers des cibles de la HQE.

Confort hygrothermique,
acoustique, visuel et olfactif
Ces cibles relèvent du métier de l’architecte :
elles sont traitées dans sa formation initiale Polystyrène extrudé
et ne sont pas abordées ici.

Santé (Qualité sanitaire de l’air Les isolants minéraux


et des espaces intérieurs) La perlite et la vermiculite sont utilisés pour
Le risque pour la santé lié aux isolants miné- les sols, les hydrosilicates de calcium pour
raux fibreux a fait l’objet de controverses, qui les murs. En général, ce ne sont pas des iso-
ont conduit à des dispositions réglementaires lants au sens de la norme, mais ils contri-
de précaution, la directive européenne buent aux performances thermiques des Laine de verre en rouleau
97/69/CE et sa transposition en droit fran-
çais, l’arrêté du 28 août 1997. Ces textes ont
été rendus caducs fin 2002 par la décision de PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES
LES PLASTIQUES ALVÉOLAIRES

l’IARC (Institut de Recherches International Utilisation de ressources non renouvelables (pétrole et gaz naturel).
sur le Cancer) de déclassifier l’ensemble des Fabrication •
• Les agents moussants sont souvent de puissants gaz à effet de serre.
laines minérales de verre, de roche ou de lai-
• Pas de risque pour les travailleurs.
tier, désormais considérées comme non can- Mise en Facilité et rapidité de mise en œuvre.

cérogènes. Il n’en reste pas moins que les fib- œuvre • Utilisation possible sur toutes les parois.
res minérales sont irritantes, et que les pro- • Faible coût fourni - posé.
duits qui en contiennent doivent être mani-
pulés lors de leur mise en œuvre avec des • Doublage plâtre obligatoire en isolation intérieure pour limiter
Vie en le risque d’émanations nocives en cas d’incendie.
gants, un masque respiratoire et des lunettes
œuvre • Durabilité non connue. Isolement acoustique satisfaisant avec
de protection, conformément aux préconisa- les produits "élastifiés".
tions des fabricants.
Il en est de même pour les fibres de cellulose • Déchet banal non biodégradable.
et pour les fibres végétales en général qui, Fin de vie • Recyclage possible quand une technique viable de séparation avec
ayant une biopersistance élevée (plusieurs le doublage plâtre aura été mise au point.

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PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES
• Matières premières de base non renouvelables, mais disponi-
bles en abondance.
Fabrication • Impacts sur le paysage (carrières).
LES ISOLANTS MINÉRAUX

• Emissions locales de COV lors de la mise en œuvre des résines,


et de fibres lors de la découpe des produits finis.
Risques d’irritation pour les poseurs (peau, voies respiratoires,
Mise en œuvre yeux) dus aux fibres correctement maîtrisés si les préconisa-
tions de mise en œuvre des fabricants sont respectées. Laine de verre en plaque

• Perméable à la vapeur d’eau : capacité d’isolation fortement


diminuée par l’humidité.
• Pare vapeur indispensable, généralement incorporé à l’isolant.
Vie en œuvre • Précautions de pose à respecter (continuité du pare vapeur).
• Pas de problème de santé des occupants à condition d’éviter
la libération de fibres dans l’air ambiant des locaux normale-
ment occupés.
Produit recyclable ou réutilisable, quand les filières seront en
Fin de vie
place.
Liège-coco

Les isolants végétaux 8%. Elles affichent de bonnes performances normalisées en France. Elles sont proposées
Ils comprennent les celluloses, essentiellement, thermo-acoustiques (λ < 0,04 W/m.K) mais en vrac ou en rouleaux, dont la tenue dans
des matériaux à base de papier recyclé, de bois qui n’ont pas encore fait l’objet de mesures le temps n’est pas connue (tassements).
ou de liège, et des fibres végétales (principale-
ment, le coco, le chanvre et le lin).
PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES
Le liège provient directement de l’écorce du Matière première de base renouvelable tous les 9 ans après une
Fabrication
chêne liège qui, après 30 ans, donne tous les période initiale de 30 ans, pendant 150 ans.
9 ans une écorce assez épaisse qui se décol-
Mise en œuvre Par collage (émissions éventuelles liées à la colle).
LE LIÈGE

le et peut être récoltée pendant 150 ans. Il


est broyé, transformé en granules et chauffé • Pas de classement au feu du produit brut (les classements
à 300°C puis aggloméré avec sa colle natu- concernent des produits finis), mais le liège ne propage pas la
relle (la suberine) ou des résines : les pro- flamme et est auto-extinguible.
Vie en œuvre
duits commercialisés peuvent comprendre • Imputrescible et insensible aux insectes, huiles et carbu-
des substances synthétiques dont des colles rants, il est très stable dans le temps. Il peut être utilisé sans
traitement de surface, sauf comme revêtement de sol.
vinyliques.
Fin de vie Produit recyclable, réutilisable ou incinérable (DIB).
La ouate de cellulose est produite à partir
du recyclage de papiers ou de bois. Des addi- PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES
tifs améliorent sa résistance au feu (sulfate
LA OUATE DE CELLULOSE

d’ammonium, notamment) et sa résistance • À partir du recyclage de papiers ou de bois (75 à 85 % de pro-


Fabrication duits recyclés).
contre les attaques biologiques (sels de bore,
• Faible coût énergétique.
réputés peu nocifs pour la santé humaine).
Elles est utilisée en comble perdu (vrac) ou En vrac (combles perdus), en panneaux (doublages), ou en toi-
Mise en œuvre
en doublage (panneaux). Pour les toits ter- ture terrasse, avec gants, masque et lunettes.
rasses, on peut la mélanger avec de la perli-
• Faible stabilité dimensionnelle.
te expansée et un liant bitumineux. Elles • Craint l’humidité.
contient de 10 à 15% d’humidité et les pan- Vie en œuvre
• Eviter la libération de fibres dans l’air des locaux normale-
neaux présentent une certaine instabilité ment occupés.
dimensionnelle.
Fin de vie Produit biodégradable, recyclable, réutilisable ou incinérable (DIB).
Le bois feutré existe en panneaux bruts de 6
à 80 mm d’épaisseur ou en panneaux bitu- PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES
LE BOIS FEUTRÉ

minés, Il peut être utilisé en sous-toiture, en Fabriqué à partir de déchets de bois de scierie non traités, avec
doublage de murs, en semelle ou âme de Fabrication
très peu d’énergie, sans eau, ni colle, ni additif
cloison en bois, en isolant de chape flottan-
Pose rapide, générant peu de chutes.
te ou pour traiter un pont thermique ou Mise en œuvre •
acoustique. • Ne pas inhaler (les poussières de bois sont cancérogènes).
Vie en œuvre Participe à la performance acoustique des parois.
Les laines de chanvre ou de lin sont hydrophi-
les et présentent un taux d’humidité d’environ Fin de vie Produit biodégradable, recyclable, réutilisable ou incinérable (DIB).

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Préférer le défibrage mécanique au défibra- PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES
ge par trempage, qui favorise le développe-
Matière première renouvelable obtenue à partir de cultures

VÉGÉTALES (CHANVRE
ment de bactéries détruisant la cellulose.

MATELAS DE FIBRES
Fabrication dédiées (chanvre, lin) ou de déchets agricoles (fanes de maïs,
Les autres fibres végétales peuvent prove- résidus de noix de coco).
nir de déchets de production agricoles (lin, Mise en œuvre En vrac ou en rouleaux, avec gants, masque et lunettes.
fanes de maïs, résidus de noix de coco, par
• Inflammables et hygroscopiques.
exemple). Les produits à base de fibres végé-
Vie en œuvre • Sensibles aux champignons et, pour certains, aux insectes.
tales permettent de rentabiliser une produc- • Éviter la libération de fibres dans l’air des locaux normale-
tion agricole et d’en traiter les déchets. ment occupés.
Cependant, ces produits sont inflammables
et sensibles aux champignons et, pour cer- Produits biodégradables, recyclables, réutilisables ou incinéra-
Fin de vie
bles (DIB).
tains, aux insectes. Ils doivent notamment
être traités avec des fongicides.
performances qui ne sont pas toujours maître d’œuvre, la garantie décennale reste
Fabriqués en petites quantités, ces produits issues de mesures normalisées et vérifiées. une condition nécessaire d’emploi de ces
sont encore souvent coûteux et affichent des Pour la sécurité du maître d’ouvrage et du produits.

POUR EN SAVOIR PLUS


La plupart des plastiques alvéolaires et des lai- • FILMM (Syndicat des Fabricants d’Isolants • SNPA (Syndicat National des Plastiques
nes minérales sont fabriqués par de grandes en Laines Minérales Manufacturées), Alvéolaires),
entreprises. Pour obtenir leur liste et leur 1 r. du Cardinal Mercier, 75009 Paris, 15 av. du Recteur Poincaré, 75016 Paris,
documentation, s’adresser à leurs syndicats : Tél. : 01 49 70 99 60 - Fax : 01 49 70 89 69 Tél. : 01 45 20 42 68 - Fax : 01 42 24 59 0..

Pour les isolants d'origine végétale ou animale, s'adresser directement aux fabricants.

BLCommunication 01/04

Etude réalisée pour l’Arene Ile-de-France sous la coordination de Sophie Brindel-Beth,


avec la participation de GECOB Conseil Environnement (Serge Sidoroff et Hubert Pénicaud).
Contact Arene IdF : Dominique Sellier
Tél. : 01 53 85 61 75 - email : dsellier@areneidf.org

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DÉMARCHE DE HAUTE QUALITÉ ENVIRONNEMENTALE DES BÂTIMENTS

MENUISERIES
ET VITRAGES EXTÉRIEURS

CE QU’IL FAUT SAVOIR


✔ A la fois ouverture sur l’extérieur, source de lumière, de cha- ✔ Les parois vitrées sont les parties les plus déper-
leur et de froid, point de fragilité vis-à-vis de l’acoustique ou de ditives de l'enveloppe et leur qualité thermique
l’effraction et point fort de la composition architecturale de la est essentielle. Les vitrages clairs peu émissifs à
façade, la baie doit satisfaire de nombreuses exigences : isola- faible facteur solaire et forte transmission lumi-
tion thermique et acoustique, qualité de l'éclairage naturel, neuse permettent d’envisager des gains de
sécurité domestique et anti-effraction, confort d'été. Elle peut confort et des économies d’énergie très impor-
par ses qualités contribuer à réduire notablement les consom- tantes dans l’habitat et surtout le tertiaire de
mations d'énergie de chauffage et d’éclairage l'hiver, et amélio- bureaux (> 50 % par suppression de la climati-
rer le confort d’été par limitation des surchauffes (facteur sation et optimisation de l’éclairage et des
solaire du vitrage, protections solaires et circulation d’air par consommations d’électricité spécifique).
ouverture des ouvrants).

MENUISERIES
L’amélioration des performances des fenêt- etc.), alors que le renforcement des exigen- lué vers des largeurs beaucoup plus minces
res a été marquée par l’évolution et la diver- ces thermiques réglementaires (RT2000) et des solutions (dormants cachés) qui opti-
sification des matériaux des menuiseries : exclut certaines solutions thermiquement misent le facteur de clair (% de surface
bois massif ou lamellé collé, aluminium peu performantes (menuiseries acier ou alu- vitrée / taille de l’ouverture) afin de maximi-
anodisé ou thermolaqué, PVC, polyurétha- minium sans rupteur thermique). Les profi- ser l’apport de lumière naturelle.
ne, composites (bois-aluminium, PVC-acier, lés PVC ou aluminium ont par ailleurs évo-

ge ou imprégnation en autoclave de pro-


Enjeux environnementaux des menuiseries
duits xyloprotecteurs, à moins de choisir des
Ces enjeux concernent les impacts liés aux matériaux utilisés (décrits dans les paragraphes sui- bois naturellement résistants (le chêne, le
vants), et les performances de la fenêtre, qui concernent les cibles suivantes de la HQE : châtaigner, le mélèze ou le pin Douglas pur-
• Isolation thermique, étanchéité à l’air : gestion de l’énergie, confort hygrothermique gés d'aubier par exemple). Les traitements
• Durabilité, facilité d’entretien : gestion de l’entretien et de la maintenance les plus efficaces sont réalisés en usine. Le
• Affaiblissement acoustique, étanchéité à l’air : confort acoustique label CTB-P+ du CTBA garantit des perfor-
• Transmission lumineuse et facteur de clair : confort visuel mances minimales et une relative innocui-
té. Il est inutile de surprotéger les bois avec
des produits toxiques (tels que les com-
Bois illégale de bois tropicaux, et quelques fabri- plexes CCA) qui trans-
Le bois est le matériau traditionnel des fenê- cants français commencent à proposer des forment les menuiseries
tres. Les menuiseries bois restent très utili- menuiseries en bois tropicaux issus de en déchets dangereux
sées, notamment en maison individuelle. forêts gérées durablement. coûteux à éliminer.
55% du marché est constitué de bois tropi-
caux. Leur intérêt est leur stabilité dimen- Les menuiseries en bois européens sont Aucun produit n’est
sionnelle et leur résistance à l’humidité : ils réputées de qualité moindre car leur faible pour l’instant réelle-
ne nécessitent pas de traitement, mais dureté nécessite pour leur assurer une ment efficace contre
contribuent à la destruction irréversible des bonne stabilité dimensionnelle un temps de les termites. Les
forêts tropicales primaires, réserves pré- séchage rarement respecté pour des raisons peintures, lasu-
cieuses de biodiversité et ressource vitale de coût. Cet inconvénient disparaît avec les res et vernis ne
des populations autochtones, s’ils ne sont menuiseries en lamellé collé, disponibles servent qu’à
pas certifiés issus d’une forêt gérée durable- aujourd’hui en chêne, hêtre ou châtaigner. maintenir une
ment (label FSC - Forest Stewardship Les bois européens doivent par ailleurs être certaine qualité
Council - ou équivalent). La France est le protégés contre les attaques par les moisis- d’aspect. Les Menuiserie bois
second pays d’Europe pour l’importation sures, champignons et insectes par trempa- fabricants com- à double vitrage.

Agence régionale de l'environnement et des nouvelles énergies Ile-de-France


mencent à garantir la durabilité de leurs PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES
fenêtres en bois (10 à 15 ans maximum) à
condition d'utiliser des peintures spéci- La fabrication des profilés en PVC met en jeu des additifs dont la noci-
fiques, dont les caractéristiques permettent vité pour l’homme et l’environnement est avérée (sels de plomb et
de cadmium) ou soupçonnée (phtalates). Les fabricants se sont enga-
de diviser par 2 ou 3 la fréquence d’entre-
Fabrication gés à substituer ces additifs de façon programmée, dans une démar-
tien, habituellement de l'ordre de 5 ans. L’ che d’amélioration dont l’exemplarité mérite d’être soulignée (enga-
évaluation de leurs caractéristiques envi- gement volontaire de l’ECVM, l’industrie européenne du PVC pour
ronnementales reste à faire, en tenant le développement durable).
compte de ce gain.
Les fenêtres sont fabriquées en atelier et généralement livrées
Les menuiseries en bois européen lamellé- sur le chantier équipées de leurs vitrages. Le poids élevé de ces
Mise en œuvre vitrages et des renforts en acier incorporés dans les profilés au-
collé (carrelets de chêne ou autre) sont une
delà d’une certaine taille de fenêtre nécessite des engins de
excellente solution pour assurer à moindre levage pour leur manutention.
coût une bonne stabilité dimensionnelle. Ils
permettent en effet d’utiliser des chutes de • Le PVC est un bon isolant thermique et acoustique. Il est
résistant à l’eau, au gel, aux UV, aux produits d’entretien et
bois, peu coûteuses et mal valorisées autre- MENUISERIES EN PVC facile à entretenir.
ment. C’est incontestablement la meilleure
réponse au problème de préservation des • Son coefficient de dilatation thermique important peut être
source de désordres et de vieillissement prématuré s’il est
réserves de biodiversité que constituent les teinté avec une couleur absorbant la lumière solaire (sombre
forêts primaires, et un excellent débouché Vie en œuvre
ou bleue) et exposé au soleil direct.
pour les bois européens. • En cas d’incendie, les risques d’émanation de chlore sont limi-
Les enjeux environnementaux des produits tés, mais justifient l’application d’un texte réglementaire qui
de construction en bois sont traités au cha- limite l’emploi de certains produits contenant du PVC dans les
pitre "cloisons". établissements recevant du public (arrêté du 4 novembre 75).
Les menuiseries satisfont à ces exigences.
PVC
Le PVC est un matériau dont la filière de recyclage s’organise.
Le polychlorure de vinyle est constitué pour Certains produits (menuiseries co-extrudées) incorporent d’ores
plus de 50% d’un matériau d’origine miné- et déjà du PVC recyclé, et leur usage est à encourager, même si
rale (le chlore, issu du sel marin fossile) l’emploi de PVC recyclé est actuellement limité par la quantité de
disponible en quantités quasi inépuisable, et PVC récupéré sur les chantiers de démolition ou de rénovation.
d’un hydrocarbure d’origine fossile, l'éthylè- L’impact sur l’environnement et le coût de ce recyclage sont en
ne, obtenu par vapocraquage du pétrole raf- effet moins élevés que ceux de l’élimination du PVC par incinéra-
Fin de vie
finé et distillé, comme la plupart des matiè- tion, qui :
res plastiques. 1/ nécessite une neutralisation de l’acide chlorhydrique conte-
nu dans les fumées coûteuse et pas encore généralisée (la
Le PVC est blanc, mais peut incorporer des
mise aux normes des incinérateurs n’est pas terminée),
pigments qui présentent une bonne tenue 2/ gaspille une matière première secondaire utile et en partie
au rayonnement solaire. Cependant, son non renouvelable (le pétrole) si la chaleur dégagée n’est pas
coefficient de dilatation thermique est élevé réutilisée.
et les couleurs bleues ou foncées sont à pro-
scrire pour des menuiseries soumises à l’en-
soleillement direct. acier, dormants cachés) permettent de de bonnes propriétés mécaniques mais,
réduire cette largeur. comme pour l'acier, différents traitements
Le PVC est facile à entretenir, d’une grande Il existe des profilés en PVC expansé qui ont thermiques et mécaniques permettent de
durabilité et d’un bon rapport qualité-prix. une isolation thermique améliorées. Cette les améliorer. L'addition de petites quanti-
Ses performances thermiques sont du technologie est aussi utilisée pour les appuis tés de silicium, de zinc, de cuivre, etc. per-
même ordre que les menuiseries bois. de fenêtre. Il est aussi possible d’ajouter au met d'obtenir des alliages d'aluminium
Les profilés en PVC peuvent être de forme PVC expansé des fibres de verre pour aug- qui ont alors des propriétés comparables
cintrée ou ronde. Ils sont plus larges que menter ses performances mécaniques voire supérieures à celles des aciers.
leur équivalent en bois, mais des progrès
récents dans leur conception (renforts en Aluminium Il est résistant aux variations de tempéra-
L’aluminium est l’élément métallique le ture et à la corrosion. Ses principales qua-
plus répandu dans l’écorce terrestre (8% lités sont sa légèreté, sa malléabilité et sa
en Al, 15% en alumine) principalement résistance aux intempéries et aux chocs
sous forme d’argiles et de schistes (silico- (renforcement de la sécurité).
aluminates). Cependant, son obtention Pour satisfaire aux exigences de la nouvel-
par électrolyse de l'alumine issue des le réglementation thermique, tous les
bauxites (en Europe, faibles réserves) ou profilés en aluminium sont désormais
des latérites bauxitiques (pays tropicaux, pourvus d’une ”coupure thermique” qui
réserves importantes) consomme encore leur procure une isolation thermique
de grandes quantités d’électricité (13 acceptable (qui dépend du type de coupu-
kWh/kg), malgré d’importants progrès. re thermique) et permet en outre d’éviter
Menuiserie PVC. A l'état pur, l'aluminium ne possède pas tout problème de condensation.

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Acier
PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES
Les menuiseries en acier à base de profilés
• La fabrication de l’aluminium de 1ere fusion (issu du minerai) pliés sont appréciées principalement pour
consomme une grande quantité d’électricité (13 kWh/kg) pour leurs performances esthétiques (finesse de
l’électrolyse de l’alumine. La fabrication de l’aluminium de 2eme ligne) et leur solidité. Il est aussi intéressant
fusion (issu du recyclage) ne consomme en revanche que 5% de
d’employer ces profils pour réaliser des
cette énergie. Les demi-produits profilés et laminés utilisés dans le
bâtiment sont composés de 50 à 80% d’aluminium de 2eme fusion. ouvrages soumis à des agressions ou des
• Le traitement du minerai produit de grandes quantités de boues chocs. C’est le cas, par exemple, de portes de
Fabrication rez-de-chaussée, de vitrines, etc. Certains
rouges qui peuvent polluer les rivières et les rivages marins dans
les pays de la bande inter-tropicale : Australie, Guinée, Jamaïque, ouvrages, où le critère sécurité est recherché,
Brésil, Chine, Inde, Vénézuéla. L’électrolyse de l’alumine dégage peuvent être anti-vandalisme, pare-balles,
en outre de l’acide fluorhydrique (0,7 kg de fluor/t d’Al produite en pare-flammes (en protection incendie, on
1996 à l’usine Péchiney de Dunkerque).
MENUISERIES EN ALUMINIUM

utilise de l’acier monté sur une âme isolante


• Le transport et la fabrication des menuiseries en aluminium et ininflammable), etc. Le marché le plus
consomment peu d’énergie. important dans ce secteur est donc celui des
• Les menuiseries en aluminium de grande taille sont plus portes d’immeubles, des devantures de
légères et donc plus maniables que leur équivalent en PVC magasins, etc. Pour les fenêtres, les murs
renforcé. rideaux, les verrières, il existe des produits
Mise en œuvre
• Pour éviter les défauts d’aspect, l’aluminium anodisé doit ayant une coupure thermique. Les ouvrages
être protégé contre les rayures et les projections de béton ou de haut de gamme sont en acier inoxydable.
de crépi.
Composites avec fibres de verre
• Un peu plus cher que le bois ou le PVC, l’aluminium est très
solide, résistant, stable, léger et facile à entretenir, mais diffi- Les menuiseries en polyester armé de fibres de
cile à réparer. verre (70% fibres de verre + 30% résine poly-
• L’aluminium a une conductivité thermique très élevée qui ester) sont récentes. Elles sont performantes
nécessite certaines précautions dans le choix des couleurs en du point de vue isolation thermique, acous-
fonction de l’exposition au soleil. tique et surface de clair : 85% de la surface
Vie en œuvre • Les profilés utilisés aujourd’hui sont à "coupure thermique" totale de la baie contre 70% pour la fenêtre
qui permet d’obtenir un Umen = 3,0 à 5,0 W/m2.K et un Ufen bois et 80% pour la fenêtre en aluminium.
< 2,4 W/m2.K, valeur conforme à la nouvelle réglementation
La fabrication des profilés s’effectue par pul-
thermique, que n’atteignent pas les anciens profilés sans cou-
pure thermique. trusion (tirage à travers une filière chauffée
• La largeur des profilés est généralement supérieure à celle des de renforts imprégnés de résine). Ils peu-
menuiseries en bois et comparable à celle des menuiseries en vent supporter des doubles vitrages ayant
PVC. Une pose à "dormant caché" permet de limiter cette largeur. jusqu’à 45 mm d’épaisseur. Des tissus de
verre sont incorporés sur les parements des
Fin de vie En 1996, l’aluminium utilisé dans le bâtiment était recyclé à 85%.
profilés, ce qui contribue à l’amélioration de
leurs performances mécaniques. Les
menuiseries sont soit teintées dans la
L’aluminium est totalement et indéfiniment Les enjeux environnementaux de l’acier masse, soit peintes, soit revêtues d’un film
recyclable. Le recyclage assure près de 40% sont traités dans le chapitre Ossatures. acrylique. Les enjeux environnementaux
des besoins en Europe. Il ne consomme que n’ont pas été évalués ici.
5% de l'énergie nécessaire à la production
d'aluminium à partir de l'alumine et permet thermolaquage. La coupure thermique
de réaliser des économies de minerai et de imposée par la réglementation thermique
coûts d’élimination. L'aluminium recyclé permet en outre d’avoir pour un même pro-
possède les mêmes caractéristiques que le filé une couleur extérieure différente de la
métal primaire. couleur intérieure. Cependant, les couleurs
bleues ou foncées sont à éviter pour les
La création d’une large gamme de couleurs menuiseries soumises à l’ensoleillement
s’est développée notamment grâce au direct en raison des températures très éle-
vées atteintes par les profilés sous l’effet du
soleil, qui conduisent à un vieillissement
accéléré des joints d’étanchéité et à un
risque de brûlure pour les menuiseries
accessibles de l’extérieur .

Les menuiseries en aluminium sont celles


qui ont la meilleure performance méca-
nique : à partir d’une certaine taille de vitra-
ge (dépendant de la masse du vitrage, c’est-
à-dire essentiellement de l’épaisseur des vit- Menuiserie
Menuiserie aluminium. res), elles sont la seule solution possible. bois - aluminium.

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Menuiseries mixtes de mousse polyuréthane ou profilés de produits chimiques ou l’utilisation de
Elles constituent l’un des domaines où les mousse polyuréthane à noyau raidisseur bois tropicaux. C’est une fenêtre qui ne
menuiseries connaissent le plus fort déve- en aluminium extrudé demande pratiquement pas d’entretien,
loppement : • fenêtre en aluminium thermolaqué exté- utilise des produits recyclables et permet
• fenêtre en aluminium extérieur et PVC rieur et bois intérieur. Ces fenêtres utili- d’obtenir des menuiseries aussi perfor-
intérieur. sent un maximum de bois tout en profi- mantes thermiquement que le PVC ou le
• fenêtres en aluminium et polyuréthane : tant de la protection de l’aluminium qui bois.
profilés tubulaires en aluminium remplis permet d’éviter la protection du bois par

VITRAGES
Vitrages en verre
Le verre à vitres est fabriqué par fusion de
sable très pur (> 99% de silice), de carbona-
te de sodium, de dolomie, de calcaire et de
calcin (verre broyé), fondus dans un four à
1400°C, et flottation sur un bain d’étain
fondu (float) dans des usines à très grande
capacité (il y a en Europe de l’Ouest 39 floats
qui produisent 4,6 Mt/an). Une fois refroidi,
le verre brut peut recevoir sur une face un
dépôt mince d’oxyde métallique afin de
diminuer son émissivité infrarouge et d’a-
méliorer ainsi son isolation thermique et
diminuer son facteur solaire. Découpé en Double-vitrage
panneaux de 6 m x 3,20 m, il est transporté standard ou renforcé.
puis découpé aux dimensions finales pour
être assemblé en doubles vitrages (une vitre • diminution des échanges de chaleur par rentes pour assurer également le confort
standard et une vitre à couche non émissi- rayonnement par dépôt d’une couche à acoustique (ex : 4-6-10 = 35 dB(A) ; une
ve) emprisonnant une lame d’air isolante de faible émissivité infrarouge sur la face autre technique pour améliorer les per-
8 à 16 mm. interne à la lame d’air d’un des vitrages. formances acoustiques consiste à assem-
Il s’agit d’un dépôt métallique appliqué bler un verre feuilleté à résine souple et
Le verre est très dense (masse volumique lors du coulage du verre par pulvérisa- une glace ordinaire dans un vitrage iso-
2500 kg/m3), a une résistance à la compres- tion cathodique, vaporisation ther- lant (42 dB(A)) ;
sion très élevée (1000 MPa), mais une résis- mique sous vide ou pyrolyse. Ces cou-
tance à la traction beaucoup plus faible (40 ches réfléchissantes peuvent être appli- • vitrage dont les deux feuilles sont sépa-
MPa, 120 à 200 pour le verre trempé). quées sur des verres teintés dans la rées par un ”gaz acoustique” très efficace
Parfaitement élastique (déformation perma- masse et ou trempés, qui permettent de contre les bruits de haute fréquence (par
nente nulle), il est fragile (casse sans préve- fabriquer des doubles vitrages de perfor- ex : scieries, sirènes, freinage des trains,
nir si soumis à une contrainte trop forte), il mances Uvit = 1,5 à 2,3 W/m2.K selon la etc.) mais qui ne protège pas plus contre
est quasiment indéformable à froid (module nature de la couche, ce qui représente les bruits de basse fréquence (par ex. cir-
d’Young 70 GPa et coefficient de Poisson un gain de 25 à 50% sur un double vitra- culation) ;
0,22). Il est à peu près insensible aux pro- ge ordinaire.
duits chimiques, à l’exception de l’acide • pose d’un film polyester à faible émissivi-
fluorhydrique, du fluosilicate et des compo- • maîtrise des transferts d’énergie solaire et té pour améliorer encore les performan-
sés alcalins comme les mortiers de ciment des performances optiques des parois ces en matière de protection solaire ;
et de chaux (longue exposition nécessaire). vitrées. Une lame de vide associée à un
double vitrage à faible émissivité devrait • mise au point d’une couche réfléchissan-
Vitrages isolants : après avoir permis de permettre d’atteindre des coefficients K te pratiquement invisible afin de laisser
réduire les déperditions dues au vitrage, ils inférieurs à 1 W/m2.K ; pénétrer un maximum de lumière.
visent maintenant à répondre aussi bien au
exigences de confort d’été que d’hiver avec : • utilisation de matériaux à changement L’amélioration de la durabilité des doubles
• doubles ou triples vitrages avec augmen- d’état, en particulier du gel de silice (aéro- vitrages et des fenêtres passe aussi par une
tation des lames d’air jusqu’à 16 à 20 mm ; gel) qui permet d’atteindre environ 0,6 évolution des étanchéités incorporées :
• lames d’air remplacées par un gaz inerte W/m2.K (ce matériau est maintenant pro- • modifications de formes des espaceurs
(principalement l’argon, mais aussi le kryp- duit sous forme de plaque d’environ 30 rigides ou organiques,
ton), solution nécessitant une parfaite étan- cm de côté). Un fabricant allemand le pro-
chéité des joints pour garantir la perfor- pose pour des fenêtres ; • utilisation de produits d’étanchéité mas-
mance dans le temps en évitant les fuites de tics (butyles, polysulfures, polyuréthan-
gaz (couche d’émissivité en = 0,06 et lame • augmentation des épaisseurs de vitrages nes, silicones) formant une double barriè-
d’argon 14 mm : Uvit = 1,3 W/m2.K) et utilisation de verres d’épaisseurs diffé- re et résistant aux UV.

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Vitrages pare-flammes répondent aux exi-
gences en de sécurité incendie.

Vitrages feuilletés permettent de répondre

© Saint-Gobain
aux performances de résistance aux chocs
(effraction, chutes) imposées dans certains
types de bâtiment.
Essais au feu de vitrages.

PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES

• Le principal constituant du verre minéral (72%), la silice, est l’élé-


ment le plus abondant de l’écorce terrestre, et l’un des plus faciles
© Miroiterie Cambon à extraire (le sable en est constitué à plus de 95%). Les autres cons-
Fabrication tituants principaux ne sont pas rares (carbonate de sodium, dolo-
mie, calcaire).
• Les verreries émettent des poussières, du CO2, des SOx et des NOx,
et consomment de l’énergie fossile (principalement gaz naturel).
VITRAGES EN VERRE MINÉRAL

Verre feuilleté après un impact.


Le poids des doubles vitrages (montés en usine) nécessite des
Vitrages chauffants incorporent un film Mise en œuvre
engins de manutention.
métallique chauffé électriquement par effet
Joule pour améliorer le confort thermique
• Les vitrages sont des produits irremplaçables qui ont fait des
dans les salles de bain au détriment des éco- progrès considérables en matière d’isolation thermique, de
nomies d’énergie. transmission lumineuse, de facteur solaire, d’esthétique et de
sécurité.
Vitrages en matériaux de synthèse
• Les émissions et consommations évitées par le remplacement
Les vitrages en matériaux de synthèse peu- d’un simple vitrage par un double vitrage peu émissif dans un
vent présenter une très bonne résistance bâtiment pendant sa durée de vie typique (30 ans) sont supé-
Vie en œuvre
aux chocs et au vandalisme. Ils sont utilisés rieures à celles générées par sa fabrication (d’un facteur 10
dans la constitution de garde-corps ou de pour l’énergie).
portes d’immeubles collectifs. Certains • 60% des logements de l’Union Européenne sont équipés de
fabricants proposent des vitrages armés en simples vitrages. Leur remplacement par des doubles vitrages
peu émissifs permettrait d’éviter le rejet de 80 Millions de ton-
polyester (2 couches + grille de métal
nes/an de CO2 (chauffage en climat froid et climatisation en
déployé). Les vitrages en polycarbonate climat chaud).
s’emploient beaucoup pour la couverture de
vérandas, de salles de sport et pour la cons-
Les vitrages ne sont pas recyclés et sont considérés comme des
titution de très grands lanterneaux, etc. Ils Fin de vie
déchets banals.
ont pour avantage un poids très faible et ils
présentent moins de risques de casse que le
verre. En revanche, ils sont très bruyants mique, une résistance aux chocs et une gran- plus importants pour cette catégorie de
sous la pluie. Les matériaux utilisés sont : de légèreté. Les performances mécaniques de matériaux, de même que leur comportement
ces panneaux dépendent de l’épaisseur des en cas d’incendie. Ils doivent être posés en
PMMA (Polyméthacrylate de méthyle : parois et de la structuration interne des l’évacuation de l’eau de condensation présen-
• double vitrage 16 mm U = 2,9 W/m2.K ; alvéoles. Des agents de protection peuvent te dans les alvéoles. L’assemblage doit être
• triple vitrage 22 mm U = 1,9 W/m2.K.). être incorporés pour assurer une meilleure réalisé avec grand soin pour assurer, d’une
Des plaques sont obtenues par coulage durabilité notamment vis-à-vis des UV. La part, l’étanchéité à l’eau des parois et d’autre
entre deux plaques de verre ou par extrusion tenue dans le temps est l’un des critères les part permettre la dilatation thermique des
en continu. Leur comportement dans le
temps est bon, leur coefficient de transmis- PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES
EN MATÉRIAUX DE SYNTHÈSE

sion lumineuse élevé, mais leur comporte-


ment au feu reste médiocre. Les matériaux de synthèse utilisent pour leur fabrication
Fabrication des ressources non renouvelables (dérivés du pétrole) à
des fins non énergétiques.
PC : obtenues par extrusion, les plaques de
VITRAGES

polycarbonate (double vitrage 10 mm Très légers, ils sont faciles à poser et nécessitent peu de
Mise en œuvre
U = 3,2 W/m2.K ; triple vitrage 16 mm main-d’œuvre.
U = 2,6 W/m2.K) sont très résistantes aux Très résistants aux chocs, ils craignent la chaleur (clas-
chocs et peuvent se cintrer facilement. Vie en œuvre sement feu de M1 à M4) et ont des performances acous-
tiques médiocres (bruit de la pluie et de la grêle).
Plaques de PVC ou de polypropylène, trans-
lucides, incolores ou colorées. Permettent Les vitrages en matériaux de synthèse sont considérés
Fin de vie comme des DIB. Ils peuvent être valorisés en fin de vie
d’obtenir à la fois de bonnes performances de
(incinération avec récupération d’énergie).
transmission lumineuse, une isolation ther-

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panneaux. Sur le plan qualité, des fabricants lumière comparativement aux autres baies
disposent de procédés sous Avis Techniques. (lucarnes, chiens assis..), des volets roulants
Des garanties décennales sont données à de extérieurs à commande manuelle ou élec-
nombreux produits (résistance aux intempé- trique améliorant le confort thermique et
ries, résistance mécanique, vieillissement). visuel et la sécurité anti-effraction, …
La garantie pour la résistance à la grêle est, le Les matériaux généralement employés sont
plus souvent, de 5 ans (cela n’exclut pas des le pin sylvestre du Nord traité et contrecollé
problèmes pour des chutes de grêle excep- associé à un profilé extérieur en aluminium
tionnelles). Les classements de réaction au laqué, PVC, ou polyuréthane.
feu varient, selon les matériaux de M1 à M4. Ce sont cependant des dispositifs qui font
entrer beaucoup de chaleur solaire l’été,

© Velux
Blocs baies sous toutes les orientations, même au nord.
Les blocs-baies sont des composants prêts à Il ne doivent donc pas être utilisés sans volet Fenêtre de toît.
poser qui intègrent plusieurs produits (au roulant extérieur.
minimum une fenêtre et une fermeture) de • améliorant l’étanchéité à l’air et à l’eau
façon à réduire les interventions sur chan- Baies pariéto-dynamiques (remplacement des joints et/ou de la
tier en apportant en même temps plusieurs Ce système fait circuler l’air entre les vitra- menuiserie des ouvrants et/ou des dor-
fonctions. Généralement lourds, les blocs- ges d’une fenêtre ou les châssis d’une dou- mants).
baies nécessitent un engin pour leur mise ble fenêtre (deux fenêtres). On récupère de Les techniques les plus adaptées sont à
en œuvre. Ils sont accompagnés de précad- ce fait une partie de l’énergie qui normale- déterminer au cas par cas.
res qui permettent d’intégrer l’isolation par ment aurait été perdue. L’air pénètre géné- L’amélioration de l’isolation des vitrages
l’extérieur et de réduire les ponts ther- ralement par une grille extérieure située en entraîne un déplacement des risques de
miques autour de la baie, et de motorisa- partie haute de la baie et entre dans les condensation vers les parois opaques, au
tions (fermetures et protections solaires) locaux au travers d’une autre grille placée niveau des ponts thermiques dans les angles
qui nécessitent un raccordement électrique intérieurement en partie basse. mur/plafond et murs/plancher. Pour éviter
pour alimenter les moteurs. ce risque et l’apparition de moisissures sur
Rénovation des fenêtres anciennes les murs, il est nécessaire de traiter impéra-
Fenêtres de toiture Les fenêtres anciennes peuvent être adaptées tivement en même temps efficacité du
Ce sont des produits industriels très élabo- pour répondre aux besoins d'aujourd'hui en : renouvellement d’air.
rés qui associent qualités thermiques, • créant une lame d’air au niveau du vitrage
acoustiques et étanchéité à l’air et à l’eau, (pose d’un survitrage ou remplacement
adaptabilité à la plupart des toitures, simpli- d’un simple par un double vitrage ou pose
cité de mise en œuvre, excellent apport de d’une double fenêtre),

POUR EN SAVOIR PLUS


• SNFA (Syndicat National de la Construc- • UNSMF (Union Nationale des Syndicats de • CSFVP (Chambre Syndicale des Fabricants
tion des Fenêtres-façades et Activités Métalliers de France), de Verre Plat), 3, rue La Boétie, 75008 -
Associées) 10, rue du Débarcadère, 75852 - Paris Paris, Tél. : 01 42 65 60 02
10 r du Débarcadère, 75852 - Paris Cedex, Cedex 17, Tél. : 01 40 55 13 00
Tél. : 17 01 40 55 11 80 - Fax 01 40 55 11 81 • Saint-Gobain Glass, Mémento technique
9, rue La Pérouse, 75116 - Paris, • CTBA (Centre Technique du Bois et de verrier, édition 2000,
Tél. : 01 40 69 52 18 l’Ameublement), Département Menuiserie, www.saint-gobain-glass.com
allée du Boutaut,
• SNFMI (Syndicat National des Fabricants BP 227, 33028 - Bordeaux cedex, • Glaverbel France,
de Menuiseries Industrielles), Tél. : 05 53 17 19 60 - Fax 05 56 43 64 80 6, place Degrés, Tour Pascal A,
33, rue de Naples, 75008 - Paris, 92045 - Paris la Défense cedex,
Tél. : 01 53 42 15 55 • OTUA (Office Technique pour l’Utilisation Tél. : 01 55 91 30 00 - Fax 01 55 91 32 60,
de l’Acier), Immeuble PACIFIC, http://www.glaverbel.com/fr/product/
• UFPVC (Union Fenêtre PVC), 11-13, Cours Valmy 92070 - Paris La Défense 7,
7/9, rue La Pérouse, Tél. : 01 41 25 58 00 - Fax 01 41 25 55 70 • Pilkington France, 191 Avenue Aristide
75784 - Paris Cedex 16, Briand, 94230 - Cachan,
Tél. : 01 40 69 51 95 - Fax 01 47 20 70 25 • FFPV (Fédération Française des Tél. : 01 46 15 73 67 - Fax 01 46 15 73 88
Professionnels du Verre), 10, rue du courriel : pilkington.France@wanadoo.fr,
• ECVM (European Council of Vinyl Débarcadère, 75852 - Paris Cedex 17, http://www.pilkington.com/europe/france/
BLCommunication 01/04

Manufacturers) : http://www.ecvm.org/ Tél. : 01 40 55 13 55

Etude réalisée pour l’Arene Ile-de-France sous la coordination de Sophie Brindel-Beth,


avec la participation de GECOB Conseil Environnement (Serge Sidoroff et Hubert Pénicaud).
Contact Arene IdF : Dominique Sellier
Tél. : 01 53 85 61 75 - email : dsellier@areneidf.org

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DÉMARCHE DE HAUTE QUALITÉ ENVIRONNEMENTALE DES BÂTIMENTS

MURS COULÉS EN PLACE

CE QU’IL FAUT SAVOIR


✔ Le béton est utilisé depuis l'Antiquité : les Romains ont de bâtiment : fondation, mur, plancher, toiture, escalier.
notamment construit des bâtiments et des ouvrages Il peut être fabriqué et mis en œuvre in situ à partir de
d'art très importants. Depuis un siècle, le béton armé, ses constituants ou arriver sur le chantier soit sous
puis le béton précontraint permettent de franchir des forme de béton prêt à l’emploi, soit sous forme de pro-
portées importantes et de diminuer les quantités de duits préfabriqués en usine.
matériaux mis en œuvre. Le béton continue d’évoluer
grâce à de nouvelles formulations qui améliorent ses ✔ Un part significative du béton mis en œuvre dans le bâti-
performances et sa facilité de mise en œuvre. ment est utilisé dans des conditions où ses performan-
ces ne sont pas indispensables : des murs en terre crue
✔ Le béton est un matériau omniprésent, protéiforme et coulés en place (pisé) peuvent répondre à de nombreux
très largement utilisé pour réaliser tout type d’ouvrage usages, en limitant les impacts sur l’environnement.

LE BÉTON
Les origines du béton remontent à la plus de l’eau. Dans la construction courante
haute Antiquité : vers la fin du 3eme siècle actuelle, le liant est un ciment, et les granu-
avant J.-C. , les Romains utilisaient un mor- lats sont constitués de sable et de gravillons.
tier de chaux qu’ils mélangeaient directe- Le ciment permet d’obtenir des bétons plus
ment avec des cailloux dans l’ouvrage à durables et surtout plus résistants que l’argi-
construire. le (10 à 15 fois plus).
Le béton est employé de nos jours pour
réaliser tout type d’ouvrage de bâtiment : Les principaux avantages du béton sont les
fondation, mur, plancher, toiture, escalier. Il suivants :
peut être mis en œuvre : • il est peu coûteux, facile à fabriquer et
• in situ, à partir de béton préparé sur nécessite peu d’entretien
place, ou bien en usine et acheminé sur le • il se moule facilement, épousant toutes les Structure poteaux, dalle en béton.
chantier en camion toupies (béton prêt à formes
l’emploi ou BPE), • il devient dur comme de la pierre et présen- peut être compensée par l’incorporation
• ou en usine pour réaliser des ouvrages ou te une résistance à la compression élevée d’armatures (cf. béton armé ci-après) ou
des parties d’ouvrage préfabriqués. • il résiste bien au feu et aux sollicitations de fibres de renfort
Le béton est un aggloméré composite aussi mécaniques, chimiques et physiques usuelles • sa masse volumique élevée (2,4 t/m3), qui
homogène que possible de matériaux iner- • associé à des armatures en acier, le béton peut être réduite (cf. bétons légers ci-
tes, les granulats, mélangés avec une partie armé combine la résistance à la compres- après)
active servant à lier les granulats, le liant, et sion du béton à la résistance à la traction • sa conductivité thermique assez élevée
de l’acier, qui en font un matériau de cons- (l = 2 W/m.K pour une densité 2,3 < d < 2,6)
truction aux possibilités très étendues qui impose l’ajout d’un isolant rapporté
• par sa masse, il peut contribuer à l’inertie sur les parois extérieures des bâtiments
thermique du bâtiment (mur avec isola- chauffés
tion par l’extérieur ou refend ou plancher) • le coût élevé entraîné par sa destruction
• les ressources nécessaires à sa fabrication en cas de démolition ou de modification
sont abondantes d’un ouvrage
• sauf pour la production du ciment, sa • sa sensibilité à certaines attaques chi-
fabrication nécessite peu d’énergie miques, qui nécessite des formulations
adaptées : acides (pluies acides ou eaux
Les principaux inconvénients du béton sont : marécageuses), produits d'oxydation de
• faible résistance aux efforts de traction, de l'hydrogène sulfuré, sels de magnésium et
Structure en béton. flexion, de torsion ou de cisaillement, qui d’ammoniac en solution.

Agence régionale de l'environnement et des nouvelles énergies Ile-de-France


LE CIMENT PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES
• L’extraction du calcaire et de l’argile a une incidence sur le
Le ciment est obtenu par broyage du clin- paysage (toutefois les carriers sont tenus par la loi de réamé-
ker, un produit fabriqué par cuisson à haute nager les carrières en fin d’exploitation) et sur la vie des rive-
température (1450 °C) d’un mélange de cal- rains (bruits, poussières, émissions des camions de transport
caire (80%) et d’argile (20%), avec ajout et des engins d’extraction).
éventuel de divers produits tels que laitier
de haut-fourneau (sous-produit de fabrica- • La fabrication du clinker consomme une grande quantité d’é-

LE CIMENT
tion de l’acier), cendres volantes (issu du nergie et produit des quantités notables de CO2. 1/3 de la pro-
Fabrication
dépoussiérage des fumées de centrale ther- duction française utilise comme combustible des déchets
mique), pouzzolane (roche volcanique), etc. (pneumatiques usagés, huiles de vidange, voire farines anima-
L’ancien procédé de fabrication, par voie les) coûteux à éliminer autrement. La combustion à très
haute température et une filtration poussée des fumées limi-
humide, est remplacé par un procédé plus
tent les émissions nocives. Les métaux lourds éventuellement
économe en énergie, la voie sèche. Les com- présents dans les combustibles sont piégés dans le ciment (l’i-
bustibles fossiles utilisés (charbon, fuel nertage contrôlé dans le ciment est l’un des procédés utilisés
lourd, gaz) sont de plus en plus remplacés pour stocker les déchets dangereux).
par des sous-produits industriels ou des
déchets (résidus pétroliers, huiles minérales Le maniement du ciment peut entraîner des risques d’allergies
et pneumatiques usagés, farines anima- Mise en œuvre dus à son alcalinité, à sa finesse et à la présence de chrome
les,…) : 26% en 2000, plus du tiers en hexavalent .
2002 (2).

LES GRANULATS PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES


LES GRANULATS

Bruit et poussière, rejets dans l’air des engins d’extraction,


Les granulats (sables, graviers et cailloux) Extraction
altération du paysage (obligation de réaménagement des car-
représentent les 3/4 de la masse d’un en carrière rières).
béton courant. Issus du lit de rivières
(40% en 1998 en diminution constante de Extraction Rejets dans l’air des engins d’extraction, modification du régi-
1% par an) ou de carrières (57%), ou en rivière me d’écoulement des eaux superficielles.
encore de matériaux de récupération (pro- Consommations de ressources fossiles, bruit et rejets dans l’air
duits de démolition concassés et triés, lai- Transport
des camions (CO2, CO, NOx, poussières, hydrocarbures imbrûlés)
tiers de haut fourneau, schistes houillers)
(3%, en augmentation). La consomma-
tion de granulats pour le bâtiment a été LE BÉTON ARMÉ
en France de 76 Mt en 98, soit 21% du
total consommé (les 79% restants étant
Grâce à une bonne adhérence et à un coeffi- Inconvénients :
utilisés pour le génie civil : routes, voies
cient de dilatation quasi identique, une • béton coulé in situ : mise en place
ferrées, remblais).
armature en acier permet de compenser la coûteuse des coffrages et façonnage des
faible résistance du béton aux efforts de armatures (problème résolu par la pré-
compression, de traction, de flexion, de tor- fabrication en usine)
sion ou de cisaillement. En outre, l’acier est • poids propre souvent prépondérant par
protégé de l’oxydation par l’alcalinité du rapport aux surcharges
ciment, à condition que l’épaisseur de béton • retrait important lors de la mise en
protégeant les armatures soit suffisante et œuvre pouvant favoriser la fissuration
qu’il ne soit pas pollué lors de sa fabrication • une conception ou une mise en œuvre
par des nitrates ou des chlorures, ni détério- incorrecte peuvent entraîner un risque
ré lors de sa vie en œuvre par divers facteurs de corrosion des armatures
(sollicitations mécaniques, cycles de gel- • conductivité thermique élevée
dégel, attaques chimiques par l’atmosphère) • transmission des bruits d’impact (isola-
qui peuvent favoriser la pénétration des tion nécessaire par un matériau rési-
agents agressifs (oxygène et chlorures) et lient)
donc la corrosion des armatures. • rigidité des liaisons : manque de sou-
plesse, donc d’adaptation aux efforts
Avantages : secondaires ou imprévus (tassements
• souplesse de mise en œuvre et possibilité différentiels, dénivellations d’appui,
de moulage (formes architecturales) ; efforts d’origine thermique, etc.)
• résistance aux séismes et aux agents exté-
rieurs ;
• isolation acoustique contre les bruits
aériens.

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LES BÉTONS SPÉCIAUX PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES

Les bétons à haute résistance permettent de • Ciment : cf. ci-dessus


• Armatures : les aciers ronds sont aujourd’hui fabriqués dans
construire des ouvrages en béton précontraint des aciéries électriques à partir de ferrailles de récupération.
plus légers. Ils peuvent atteindre des résistan- • Energie nécessaire pour fabriquer le béton à plusieurs stades
ces de 140 MPa, soit 3 à 4 fois celles des bétons de son élaboration : fabrication du ciment, extraction des
classiques. Ils sont obtenus par : Fabrication granulats, transport, malaxage, pompage
• un compactage très poussé, • Les bétons légers sont en général plus gourmands en éner-
• l’amélioration de l’adhérence ciment/gra- gie que les bétons ordinaires, car leurs granulats sont pro-
nulats duits par des procédés eux-mêmes consommateurs d’éner-
• l’utilisation de granulats très résistants gie (et parfois polluants), mais ils seront moins lourds à éva-
cuer lors de la démolition de l’ouvrage
• l’emploi de ciments et de granulats spé-

LES BÉTONS SPÉCIAUX


ciaux • Consommation d’eau
• de nouvelles techniques de mise en • La laitance doit être recueillie pour éviter tout risque de pol-
œuvre, lution ou de colmatage des réseaux d’assainissement
• par exemple des pressions très importan- (=> bacs de décantation des eaux avant rejet)
tes sur le béton frais et l’essorage pour éli- • Pour le béton frais, risque de dermatose de contact comme
miner une partie de l’eau de gâchage, Mise en œuvre pour le ciment
• Les adjuvants sont très variés et leurs impacts environne-
• l’emploi de certains adjuvants permettant mentaux positifs avérés en termes d’économie d’eau et de
une réduction importante de la quantité
matière et de durabilité, mais les effets liés à leur composi-
d’eau. tion chimique et à leur fabrication ne sont pas toujours
connus
Les bétons de fibres (fibres d’acier, réfractaires,
de fonte, de verre, fibres de polymères, etc) ont Afin d’éviter les perturbations électromagnétiques, la mise à la
une résistance à la traction améliorée. terre des armatures et les liaisons équipotentielles doivent être
réalisées selon les règles de l’art. En application du principe de
Vie en œuvre précaution, les dispositions plus contraignantes de la norme
Des bétons légers (masse volumique infé- "compatibilité électromagnétique" concernant la protection des
rieure à 2 t/m3) sont obtenus en remplaçant réseaux informatiques devraient être adoptées pour les locaux
partiellement les granulats courants par des accueillant des personnes fragiles
matériaux légers tels que : liège, copeaux ou
granulats de bois ou de chanvre, scories, Le béton en fin de vie est un déchet inerte, recyclable après
Fin de vie concassage (avec apport d’énergie) en remblai, en assise de route
vermiculite, pierre ponce, perlite, ardoise ou
ou en mur non porteur
argile, tous trois expansés, brique pilée ou
laitier de haut fourneau concassé, billes de
polystyrène, etc. Plus ils sont légers, tance est 3 à 4 fois plus élevée, la déformabi- de constructions en béton armé.
meilleure est leur performance thermique - lité moindre et la perméabilité pratique-
mais pas acoustique - et moins ils sont résis- ment nulle. Les bétons de ciment et de polymère résis-
tants à la compression. tants aux agents agressifs et au gel. Leur
Les bétons de polymères, bétons où le liant prix est 10 à 20 fois plus élevé, ce qui en
Les bétons imprégnés de polymères sont des est un polymère, utilisés dans des environ- limite nécessairement l’emploi à des réalisa-
bétons de ciment traditionnels dont la résis- nements agressifs et pour des réparations tions très spécifiques.

MURS EN TERRE CRUE


Dans les murs en terre crue (pisé, ciment, mais de l’argile. Les propriétés terre crue sont comparables à celles de
bauge,…) le liant utilisé n’est pas du mécaniques sont nettement inférieures à mur en béton de même densité.
celles du mur coulé en béton, aussi les Par contre, la perméabilité à la vapeur
murs sont-ils généralement plus épais : d’eau est plus élevée : m <10, ainsi que la
avec des murs de 60 cm d’épaisseur, on possibilité d’adsorption de l’humidité par
peut monter à 4-5 niveaux, mais cette le matériau : ceci permet à ces murs de
technique est surtout utilisée sur des bâti- jouer un rôle de régulateur de l’humidité,
ments à 1 ou 2 niveaux. mais suppose une conception hygrother-
Dans de nombreuses régions, tous les mique adaptée, la compatibilité entre les
matériaux rentrant dans la composition du matériaux étant essentielle : tout enduit
pisé sont disponibles en abondance, sans ciment sur un mur en pisé conduirait à
transformation par un process énergivore : des désordres : blocage d’humidité dans le
© S. Brindel-Beth

12 à 15% d’argile en addition de sable et de mur, décollage d’enduit. La protection


gravillons fins. De même le matériau est contre les intempéries est réalisée par un
recyclable à 100%. enduit chaux ou un bardage.
Blocs de pisé. Les propriétés thermiques des murs de Différents additifs sont possibles suivant

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les propriétés précises que l’on souhaite
obtenir : paille pour accroître l’isolation
thermique, chaux ou ciment pour stabili-
ser. De même qu’on peut parler des bétons,
il y a plusieurs familles de murs de terre
crue.
Deux facteurs limitent actuellement le
développement de ces techniques : la sen-
sibilité à l’humidité de la terre, qui impose
une bonne protection à la fois contre les
pluies battantes et les remontées d’humi-
dité du sol, et la grande quantité de main
d’œuvre nécessaire, du fait de la faible
industrialisation du secteur, liée notam-

© S. Brindel-Beth
ment à la diversité de qualité des terres
rencontrées.
Blocs de bauge.

POUR EN SAVOIR PLUS


• CERIB Centre d’Etudes et de Recherches • UNICEM (Union Nationale des Industries de • CRATERRE, 60 av. de Constantine,
des Industries du Béton Manufacturé, Carrières et Granulats) BP 2636
rue des Longs Réages, 28230 Epernon et UNPG (Union Nationale des Producteurs de 38036 Grenoble cedex 02,
Tél. : 02 37 18 48 00 - Fax : 02 37 83 67 39 Granulats), Tél. : 04 76 40 66 25 - Fax : 04 76 22 72 56
www.cerib.com 3, rue Alfred Roll - 75017 - Paris www.craterre.archi.fr
Tél. : 01 44 01 47 01 - Fax : 01 40 54 03 28
• CIMBETON 7, place de la Défense
92974 Paris la Défense Cedex • Rapports Environnement des producteurs de
Tél. : 01 55 23 01 00 - Fax : 01 55 23 01 10 ciment
centrinfo@cimbeton.net (www.lafarge.com, www.ciments-calcia.fr, etc.)
www.infociments.fr

Etude réalisée pour l’Arene Ile-de-France sous la coordination de Sophie Brindel-Beth,


avec la participation de GECOB Conseil Environnement (Serge Sidoroff et Hubert Pénicaud).
Contact Arene IdF : Dominique Sellier
Tél. : 01 53 85 61 75 - email : dsellier@areneidf.org

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DÉMARCHE DE HAUTE QUALITÉ ENVIRONNEMENTALE DES BÂTIMENTS

MURS PORTEURS
EN MAÇONNERIE DE PETITS ÉLÉMENTS

CE QU’IL FAUT SAVOIR


C’est avec les éléments maçonnés que l’on réalise en France les parois présen- Leurs principaux inconvénients sont :
tant le meilleur rapport coût/performances.
Les principaux avantages des constructions en maçonnerie sont : ✔ Des délais de construction et une
✔ Une grande solidité et des besoins d’entretien et de réparation relativement technicité de mise en œuvre qui
faibles ; peuvent être importants
✔ L'isolation ou l’inertie thermique qu’elles peuvent apporter ;
✔ Une mise en œuvre possible avec des moyens légers. ✔ Le risque de problèmes liés à l’hu-
✔ Les maçonneries, moins lourdes que des parois en béton coulé, consomment midité, dû à des défauts de mise en
moins de matière, notamment au niveau des fondations. œuvre.

PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES


MURS PORTEURS EN MAÇONNERIE

• Extraction (briques : argile, blocs : argile, calcaire, sable, gra-


nulats) : paysage, rivières (granulats vierges), bruit, poussière.
Fabrication
DE PETITS ÉLÉMENTS

• Cuisson (du ciment pour les blocs, de l’argile pour les briques) :
consommation d'énergie fossile.
• Poids élevé : montage pénible, peut nécessiter une pose
mécanisée.
• Technicité variable selon les procédés.
Mise en œuvre
• Eau nécessaire au montage : risques de gaspillage, humidi-
té des parois à évacuer, temps de séchage à respecter (selon
l’épaisseur des joints).
La facilité d’adaptation des locaux à l'évolution des besoins est
Vie en œuvre
variable selon les procédés.
Fin de vie Déchet inerte concassable et recyclable en matériau de remblai.
Murs en briques creuses.

LES DIFFÉRENTS PRODUITS


Les éléments maçonnés comprennent ou l’inégalité de valeur les qualités inégalables de durabilité
essentiellement : qualité du maté- de ce matériau.
• 2 produits traditionnels : les pierres et riau, son poids, le
les briques pleines ou perforées. coût de la réalisa- Les briques pleines
• 1 produit localement traditionnel : les tion, la qualifica- produites en usine
briques de terre crue. tion du maçon sont avec une bonne cons-
• 2 produits industriels devenus tradition- des obstacles qui ont conduit à réserver le tance de qualité sont
nels : les blocs creux de béton à endui- plus souvent la pierre pour les parements. plus faciles à mettre
re (parpaings) et les briques creuses. Elle est calibrée en usine et les plaques sont en œuvre que la pier-
• Des blocs en béton ou des briques creuses montées sur des ossatures secondaires pré- re, mais cette mise en œuvre reste relative-
destinés à rester apparents. vues à cet effet (pierre agrafée). Néanmoins, ment longue et coûteuse, ce qui explique
• Divers procédés spéciaux à base de blocs certaines filières de construction en pierre que la brique est surtout utilisée en pare-
en béton ou en polystyrène expansé. se sont engagées dans des efforts d’adapta- ment. Ces parements offrent une très lon-
tion aux outils de construction moderne, gue durée de vie sans entretien.
Sauf particularités régionales, la pierre pour lesquels le poids n’est plus un problè- Les briques pleines et les pierres donnent
n'est maintenant quasiment plus utilisée me, et apportent localement des solutions des parois extérieures à parement externe
pour construire des murs pleins. La rareté structurelles très intéressantes, mettant en fini. Ces produits nécessitent une isolation

Agence régionale de l'environnement et des nouvelles énergies Ile-de-France


rapportée dans les locaux chauffés. PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES
Pour éviter l’apparition d’efflorescences
(cristaux de sels blanchâtres) notamment • Extraction (argile, calcaire (ciment), sable, granulats) : paysa-
avec les sulfates (gypse) et les alcalis conte- ge, rivières (granulats vierges), bruit, poussière.
nus dans le ciment Portland ordinaire , on Fabrication* • Cuisson et transport du clinker (ciment) : consommation d'é-
nergie fossile.

LES BLOCS DE BÉTON


utilise un mortier de chaux ou mortier
• Fabrication et transport des blocs : faible consommation
bâtard. d’énergie et faibles impacts.
• Poids élevé : montage peu aisé, peut nécessiter une pose
mécanisée.
• Technicité variable selon les procédés.
Mise en œuvre
• Eau nécessaire au montage : risques de gaspillage, humidi-
té des parois à évacuer, temps de séchage à respecter (selon
l’épaisseur des joints).
• Facilité d’adaptation des locaux à l'évolution des besoins
Vie en œuvre variable selon les procédés.
• Participe à l’isolation acoustique (loi de masse).
Mur de briques en terre crue.
Fin de vie Déchet inerte concassable et recyclable en matériau de remblai.
La terre crue est utilisée sous forme de * cf. également fiche " Murs coulés en place "
briques de terre compressées, comprenant
environ 30% à 40% d’argile comme liant, et au transport est peu élevée. L’énergie Fabriqués en dimensions 20 x 20 x 40 ou
du sable et des granulats fins (diamètre infé- "embarquée" par un mur en blocs de béton 15 x 20 x 40, ils offrent divers coloris et qua-
rieur à 15 mm). La taille des blocs est au vient pour une part du ciment constitutif lités d'aspect (lisses, striés, clivés, clivés-rai-
maximum de 32 x 7,5 x 5 cm. Le liant utili- des blocs, du mortier, de l’extraction des nurés). Plus petits et plus denses que les
sé est à base de la même terre qui a servi à graviers et du transport de ces composants. blocs à enduire en raison de leurs parois plus
confectionner les blocs, souvent addition- Les blocs standards de granulats courants épaisses, ils nécessitent un soin particulier à
née de chaux. Le séchage "naturel" ne sont des éléments manuportables, mais la conception du bâtiment (adaptation des
consomme aucune énergie, mais est relati- relativement lourds (17 kg pour un bloc de dimensions du projet et plan de calepinage
vement long (2 semaines environ avant 20 x 20x 50) ce qui permet, en contrepartie, pour limiter les coupes) et à la pose (respect
mise en œuvre des blocs de terre crue). d'obtenir d'excellentes performances acous- du plan de calepinage, contrôle de l'épais-
Les blocs eux-mêmes peuvent être stabilisés tiques. Ils constituent les parties courantes seur des joints, protection des faces apparen-
à la chaux, ou au ciment Portland. Cette sta- des murs et sont complétés par des blocs tes), contraintes qui, jointes aux exigences
bilisation a deux objectifs : renforcer les pro- d'angle et des blocs linteaux servant de cof- des normes françaises concernant l’étan-
priétés mécaniques et réduire la pénétration frage à des chaînages de béton armé, par chéité à l’eau, semblent avoir limité jusqu'i-
de l’eau. Le ciment est plus adapté aux ter- une isolation rapportée et des parements. ci leur utilisation en France
res sableuses, et la chaux aux terres argileu- Ces blocs accessoires permettent de limiter
ses. Ces ajouts ne sont pas nécessaires pour la découpe sur chantier. L’isolation requise Divers procédés spéciaux à base de blocs
des murs abrités de moins de 6 m de haut, par la réglementation pour les locaux chauf- en béton ou en polystyrène expansé à ban-
et limitent la capacité de recyclage des ter- fés est obtenue par un isolant rapporté sur la cher font l'objet d'avis techniques (liste à jour
res. Un certain renforcement mécanique et face interne ou externe du mur. en avril 2002) : blocs à maçonner, à monter à
une limitation du retrait peuvent aussi être Les blocs béton à tolérances réduites per- sec , à isolation intégrée, blocs coffrage, blocs
obtenus par incorporation de fibres (paille mettent une mise en œuvre moins consom- coffrage à isolation intégrée, blocs coffrage
par exemple). Les liaisons avec les chaînages matrice d'énergie et d’eau par un montage à montés à sec destinés à rester apparents.
sont souvent des points délicats du fait de joints minces.
l’hétérogénéité des matériaux. Les blocs de béton légers sont fabriqués à
Les blocs en béton destinés à rester appa- partir de ciment et d’un granulat léger (pie-
Les blocs de béton rents sont très répandus aux USA, en rre ponce, pouzzolane ou argile expansée) et
à parois minces sont Grande Bretagne et en Allemagne. d’eau. L’argile expansée est fabriquée selon
des éléments en
béton moulés réali- PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES
sés dans plus de 500
• Extraction (argile, calcaire, sable) : paysage, bruit, poussière.
DE BÉTON LÉGERS

petites unités de
production réparties sur l'ensemble du ter- • Cuisson et transport du clinker (ciment), argile expansée :
Fabrication* consommation d'énergie fossile.
LES BLOCS

ritoire. Les machines utilisées sont peu


• Pierre ponce : pierre volcanique disponible en quantités
sophistiquées, l’énergie consommée pour la limitées et susceptible d'être faiblement radioactive.
production est faible. Le coût de production
est peu élevé, ce qui permet d’obtenir un Mise en œuvre Facilitée grâce à la faible densité des granulats.
composant de mur économique (le mur Participe à l’isolation thermique et acoustique (granulat d’ar-
constitué par un bloc béton + isolant inté- Vie en œuvre
gile expansée).
rieur + revêtements courants présente le
Fin de vie Déchet inerte concassable et recyclable en matériau de remblai.
meilleur rapport coût / performances
d’Europe). La consommation d’énergie liée * cf. également fiche " Murs coulés en place "

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divers procédés, en faisant mousser de l’ar- PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES
gile avant de la faire cuire; ce processus de

DE BÉTON CELLULAIRE
fabrication consomme une quantité d’éner- • Extraction (argile, calcaire, sable) : paysage, bruit, poussière.
gie relativement élevée. Les blocs de béton Fabrication • Cuisson du clinker (ciment) et fabrication de l'aluminium :
consommation d'énergie fossile (surtout si alu. vierge - cf.

LES BLOCS
obtenus à l’aide de pierre ponce ou d’argile
fiche menuiseries extérieures).
expansée offrent une certaine isolation ther-
mique et acoustique, qui nécessite une iso- Mise en œuvre Aisée grâce à sa faible densité (avec un liant approprié).
lation complémentaire rapportée pour les
Vie en œuvre • Ne nécessite pas d’isolant rapporté si épaisseur suffisante.
locaux chauffés. • Sensible aux agressions mécaniques.
Les blocs de béton Fin de vie • Inerte, facilement concassable et recyclable en matériau de
cellulaire sont cons- remblai.
titués d'un mélange
de sable siliceux (50 à
PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES
60%), de ciment (20
à 30%) et de chaux • Extraction de l'argile : paysage, bruit, poussière.
aérienne (10 à 20%) complété par une faible Fabrication • Cuisson de l’argile : consommation d'énergie fossile.
quantité de plâtre ou d’anhydrite et par • Agents de porosité : valorisation de déchets (sciure de bois,
cellulose, billes de polystyrène).
LES BRIQUES

0,1 à 0,25 % d’aluminium sous forme de


poudre ou de pâte. L’aluminium réagit avec Mise en œuvre Poids élevé / manutention peu aisée.
la chaux et produit des bulles uniformé-
ment réparties dans le matériau, le rendant • Participation à la performance acoustique des parois
léger et isolant. Le mélange est cuit à 180- • Bonne isolation thermique des briques épaisses à alvéoles
Vie en œuvre multiples.
200°C sous une pression de 8 à 12 bars pour
• Faible perméabilité à la vapeur d'eau : utilisation possible en
obtenir des blocs rigides. parement intérieur sans revêtement.
Le béton cellulaire est léger, sciable et facile
à mettre en œuvre. Les liants utilisés pour Déchet inerte (si pas d'enduit plâtre) réutilisable comme granu-
Fin de vie
son assemblage sont spécifiques. Avec une lat après concassage (avec apport d’énergie).
épaisseur suffisante, il permet de satisfaire
les exigences de la nouvelle réglementation Les briques dites gie est faible. Elles ne sont pas produites en
thermique sans isolation complémentaire. "Monomur" permet- France pour l’instant.
Il est relativement sensible aux chocs et à tent d'éviter une iso-
certains produits chimiques rarement ren- lation complémen- Elles existent en grand format, ce qui per-
contrés en pratique (acides, sels d’ammo- taire grâce à des met un assemblage rationnel sur un lit de
nium ou de magnésium). Il permet de réali- alvéoles multiples et mortier de chaux mince ou un assemblage
ser des parois de bâtiment épaisses sans iso- une épaisseur suffisante (37 cm ou plus) qui sans mortier à l’aide de joints, mais leur
lation thermique rapportée. Les blocs en permet, de plus, de limiter les ponts ther- poids élevé nécessite alors de les soulever à
béton cellulaire sont normalisés. miques en nez de plancher ou de refend. l’aide d’un appareil mécanique.
L’inertie thermique qu’elles apportent per- Denses, elles contribuent à l’isolation acous-
met en outre de lisser la température des tique et à l’inertie thermique en cas d'isola-
locaux et d’améliorer ainsi leur confort. tion par l'extérieur.

Les briques silico-calcaires creuses sont


des blocs fabriquées par autoclavage entre
160 et 200 °C à partir d’eau, de calcaire, de
sable siliceux moulés sous pression (16
bars). Leur procédé de fabrication, breveté
en 1880, ne produit pas d’émissions
© Siporex

toxiques, elles ne contiennent pas de sub-


stances nocives et leur contenance en éner- Mur en briques silico-calcaires.
Murs en béton cellulaire
PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES
Les briques sont produites en usine par cuis-
SILICO-CALCAIRES

• Calcaire et sable siliceux (92%) : paysage, bruit et poussière


son pendant 48 heures, dont 10 heures à 950°C Fabrication
• Chaux vive (8%) : Rejets de CO2 et consommation d'énergie
LES BRIQUES

d’un mélange de terre et d’argile, auquel on


ajoute des agents de porosité (sciure de bois, Manutention peu aisée due au poids, mais des outils facilitent
Mise en œuvre
cellulose ou billes de polystyrène) provenant la pose.
principalement de matériaux recyclés (vieux • Participe au confort hygrothermique (l = 0,70 W/m.K,
papiers, déchets de scieries, collecte sélective Vie en œuvre r = 1 400 kg/m3) et à la qualité acoustique
de polystyrène). Ces additifs en brûlant créent • Qualité sanitaire : bon comportement à l’humidité.
des micro-cavités qui allègent la brique et amé-
Fin de vie Déchet inerte recyclable en remblai après concassage.
liorent le coefficient d’isolation thermique.

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Elles peuvent être laissées apparentes à l’in- ment de CO2. Ils s’utilisent pour les parois à • Le ciment Prompt est obtenu par la cuis-
térieur ou à l’extérieur, et ont un comporte- éléments poreux comme les briques ancien- son de marnes aux mêmes températures.
ment vis-à-vis de la vapeur d’eau proche de nes ou les pierres à petits pores. C’est un ciment à prise rapide, mais de
celui de la brique de terre cuite. Elles ont résistance médiocre.
une performance thermique médiocre qui Les liants hydrauliques comprennent la
doit être complétée par un isolant rapporté. chaux hydraulique et les ciments : • Le ciment Portland provient de la cuisson
• La chaux hydraulique vient de la cuisson à 1 400-1 450°C d’un mélange de calcaire
de calcaires argileux ou d’un mélange et d’argile. Le clinker ainsi obtenu est
LES PRODUITS DE LIAISON argile plus calcaire à une température broyé et mélangé à du gypse.
comprise entre 900 et 1 100°C. Combinée
Les liants doivent être adaptés aux produits : avec du ciment Portland, elle donne le
il est impératif de respecter les préconisa- "mortier bâtard".
tions des fabricants. Ainsi on utilise un mor-
tier-colle à joints minces pour garder les PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES

LES PRODUITS DE
propriétés thermiques du monomur, un • Ciment : cf. fiche "Murs coulés en place".
mortier spécial pour les blocs de béton cel- Fabrication
• Chaux vive : Rejets de CO2 et consommation d'énergie fossile.
lulaire. LIAISON
Mise en œuvre Manutention pénible due au poids des sacs.
Les liants aériens sont à base de chaux (2,5 Participent à la durabilité de l’ouvrage si le choix des consti-
à 4 volumes de sable pour un volume de Vie en œuvre
tuants et leur mise en œuvre sont corrects.
chaux). Celle-ci est obtenue en cuisant du
Fin de vie Déchet inerte recyclable en remblai après concassage.
calcaire pur à environ 1 100°C avec dégage-

POUR EN SAVOIR PLUS


• Briques terre cuite : FFTB (Fédération • Béton cellulaire : SNBC 23 rue de la Vanne • Terre crue : CRATERRE,
Française des Tuiles et Briques) 92126 Montrouge Cedex 60 av. de Constantine, BP 2636
17 rue Letellier - 75015 Paris Tél. : 01 49 65 09 09 - Fax : 01 49 65 08 61 38036 Grenoble cedex 02,
Tél. : 01 44 37 07 10 - Fax : 01 44 37 07 20 Tél. : 04 76 40 66 25 - Fax : 04 76 22 72 56
• Brique silico-calcaire : parmi les nombreux www.craterre.archi.fr
• Blocs béton : CERIB (Centre d'Etudes et de fabricants belges et allemands, on peut
Recherches de l'Industrie du Béton citer par exemple :
Manufacturé) Siliicaatsteen Staatstuinwijk 36
BP 59 - 282331 Epernon cedex 3600 Genk Belgique
Tél. : 02 37 18 48 00 - Fax : 02 37 83 67 39 Tél. : 00 32 89 32 31 60 - Fax 00 32 89 32 31
www.cerib.com

BLCommunication 01/04

Etude réalisée pour l’Arene Ile-de-France sous la coordination de Sophie Brindel-Beth,


avec la participation de GECOB Conseil Environnement (Serge Sidoroff et Hubert Pénicaud).
Contact Arene IdF : Dominique Sellier
Tél. : 01 53 85 61 75 - email : dsellier@areneidf.org

www.areneidf.org
HAUTE QUALITÉ ENVIRONNEMENTALE DES BÂTIMENTS

LES PLANCHERS

CE QU’IL FAUT RETENIR


✔ Les planchers assurent des fonctions multiples, dont deux ✔ Les matériaux utilisés sont variés (béton,
(isolation thermique et acoustique) contribuent directe- bois, acier, brique, polystyrène) et les impacts
ment à la qualité environnementale des bâtiments. environnementaux liés à leur fabrication et à
leur fin de vie sont également abordés dans
✔ Leur durée de vie est généralement égale à celle du bâtiment d’autres fiches (murs coulés en place, ossatu-
et leur adaptabilité à l’évolution des usages et des exigences res, couvertures, maçonneries de petits élé-
(charges utiles, acoustique, tenue au feu) nécessite souvent ments, isolants thermiques).
des travaux de réhabilitation importants.

DES FONCTIONS MULTIPLES • Eventuellement protéger contre l’effrac- PLANCHERS EN BÉTON


tion
• Eventuellement participer au confort
Les planchers assurent différentes fonc- hygrothermique (plancher ou plafond Le béton est le matériau le plus employé. Il
tions : chauffant ou rafraîchissant) apporte une masse favorable à l’isolation
• Supporter les charges (poids des structu- • Conserver dans le temps ses qualités phy- acoustique entre niveaux. Les portées déter-
res et actions permanentes) et les sur- siques, mécaniques, acoustiques, son minent l’épaisseur et le poids de l’ensemble
charges (actions variables et accidentel- aspect et sa planéité (protection correcte du plancher fini.
les) et les transmettre aux éléments por- des éléments de structure : par exemple
teurs de l’ossature épaisseur minimale d’enrobage des arma- Béton armé
• Transmettre des efforts horizontaux aux tures pour le béton armé) (voir fiche Ciment, béton, béton armé)
éléments de contreventement Le béton armé est le matériau le plus cou-
• Contribuer le moins possible à la charge DES MATÉRIAUX ramment utilisé. La grande majorité des
permanente planchers sont réalisés en béton armé coulé
ET TECHNIQUES ADAPTÉS AU
• Donner aux locaux un sol et un plafond TYPE DE CONSTRUCTION
sur chantier. Ces planchers sont compatibles
• Résister au feu avec presque tous les modes constructifs et
• Assurer une bonne isolation acoustique leur coût est relativement faible. Leur masse
entre locaux : Les matériaux utilisés pour réaliser les plan- apporte de l’inertie thermique et une bonne
• protection contre les bruits aériens chers sont liés au système constructif et aux isolation acoustique, sauf pour la transmis-
(assurée essentiellement par la masse caractéristiques du bâtiment. sion latérale.
du plancher),
• protection contre les bruits d’impact
sur le plancher assurée par :
- le revêtement de sol et d’éventuelles
couches isolantes entre plancher et
revêtement
- l’indépendance entre la chape flot-
tante et la structure (couche rési-
liente)
• Assurer une bonne correction acoustique
du local : durée de réverbération détermi-
né par la nature des revêtements (sols
durs ou souples, faux-plafonds)
• Assurer l’isolation thermique des locaux
chauffés en contact par un plancher avec
l’extérieur ou avec des locaux non chauffés
© Doka

• Incorporer la distribution de fluides, par-


ticulièrement l’électricité Coffrage de dalle en béton au moyen de systèmes modulaires.

Agence régionale de l'environnement et des nouvelles énergies Ile-de-France


En revanche, le béton a une conductivité Le choix de cette technique dépend de l’en- Planchers à poutrelles précontraintes
thermique élevée (l = 2 W/m.K) et les ponts treprise et de son outillage. Elle permet un Des poutrelles pré-comprimées en forme de
thermiques des abouts de plancher doivent gain de temps et d’outillage en remplaçant T renversé en béton précontraint par pré-
être traités pour ne pas pénaliser la perfor- le coffrage. tension d’armatures adhérentes forment la
mance thermique du bâtiment. membrure tendue du plancher. La mem-
Les planchers à dalle alvéolée brure comprimée est réalisée par une dalle
Par ailleurs, la laitance et l’huile de décoffra- Les dalles alvéolées sont des éléments de plan- de répartition en béton armé formant table
ge du béton coulé in situ peuvent polluer le cher en béton généralement précontraint de compression, coulée en place sur les pou-
chantier (cette pollution peut être évitée par comportant des alvéoles longitudinales. Elles trelles et les entrevous en béton, en terre
l’emploi de bacs de décantation et d’huiles peuvent être mises en œuvre seules, mais on cuite ou en polystyrène expansé, préalable-
d’origine végétale biodégradables) les utilise plutôt avec une chape rapportée en ment posés sur les talons des poutrelles.
Enfin, les constructions en béton sont géné- béton coulé en œuvre. Il s’agit d’un système
ralement difficiles à transformer ultérieure- constructif de plancher très performant pour
ment. les grandes portées : elles permettent des por-
La réalisation est très simple, surtout quand tées allant de 7 à 12 m, voire même 16 m. En
on a recours à des coffrages industrialisés. revanche, elle est trop onéreuse pour les fai-
Un parement inférieur soigné peut être bles portées pour lesquelles les planchers à

© Cerib/Rector
réalisé par un simple enduit de 3 à 5 mm de poutrelles ou aux dalles pleines ou à prédalles
plâtre. La face supérieure est généralement sont, sauf en cas de charges d’exploitation très
recouverte d’une chape et d’un revêtement. élevées, plus adaptés.
On peut également poncer la chape et la Poutrelles et entrevous.
cirer ou utiliser un béton autoplaçant pour
réaliser une chape laissée brute après lissa- Fabriquées sur des bancs de grande lon-
ge à “l’hélicoptère”. gueur (60 à 100 mètres), la précontrainte
Le plancher en béton coulé in situ peut augmente la résistance de ces poutrelles et
incorporer des canalisations électriques, des facilite leur transport. Elles remplacent de
tubes de chauffage ou des conducteurs élec- plus en plus les poutrelles en béton armé
triques chauffants car elles permettent une économie d’acier.
Pour réduire le poids propre, on utilise du
béton de granulats légers qui présente un
poids spécifique de 15 à 20 kN/m2, soit de 20 Construction en béton préfabriqué. Les planchers mixtes bois - béton
à 40% inférieur à celui du béton tradition- Les planchers à poutres ou poutrelles mix-
nel à résistance comparable. Elles manquent de souplesse : tout doit être tes bois-béton sont utilisés surtout pour la
Par contre, le prix est sensiblement plus prévu avant l’exécution du chantier, les tré- réhabilitation des planchers traditionnels
élevé et la mise en œuvre suscite quelques mies sont assez difficiles à réaliser. Par (poutres en bois + solives + parquet) ou ner-
difficultés, notamment un risque de ségré- ailleurs, les joints visibles en plafond. Mais la vurés en bois : sur des poutres en bois héris-
gation des agrégats (plus légers que le mor- mise en œuvre ne demande pas d’étaiement sées de clous qui servent de membrure ten-
tier de ciment). Les déformations instanta- et peu de béton coulé en place. due on coule du béton qui sert de membru-
nées et différées d’une structure en béton Pour créer les alvéoles, on peut aussi utili- re comprimée.
léger sont plus importantes. ser des tubes en acier ou en carton ou
encore des évidements coffrés ou des blocs Hourdis en béton
Prédalles de polystyrène. Ces solutions sont coûteu- Les hourdis posés sur des poutres porteuses
Les prédalles en béton sont réalisées en usine. ses. La poussée mécanique qui agit sur ces en béton armé, en acier ou en bois, sont
On coule une épaisseur de 5 cm environ de coffrages perdus nécessite des ancrages ensuite recouverts d’une chape coulée. Ils
béton sur un treillis soudé. Sur le chantier, les solides et les cavités ne doivent pas être ne remplissent pas de fonction statique et
prédalles sont utilisée en fond de coffrage. Il exposées à l’eau. les charges du plancher sont réparties sur
suffit de quelques rangées d’étais pour les sou- les parties porteuses du plancher.
tenir. Elles peuvent être en béton armé simple Planchers à poutrelles légères
ou avec des raidisseurs (cela permet d’espacer en treillis métallique
les étais) ou en béton précontraint. À partir d’un treillis métallique soudé à base
pré-enrobée constitué généralement de deux
aciers inférieurs filants et d’un acier supé-
rieur reliés par des cadres triangulaires sou-
dés, la poutrelle est réalisée en enrobant les
deux aciers inférieurs dans un talon en béton
de section rectangulaire. Ce talon a deux
fonctions : il coffre en partie basse le béton
© Cerib/Rector

de nervure coulé en œuvre et il sert d’appui


aux entrevous.
L’avantage de ce système est l’extrême légè-
reté des poutrelles (10 à 15 kg/m), qui les Liaison plancher haut de rez-de-chaussée avec
Prédalles. rend manuportables par deux personnes. poutrelles treillis et entrevous béton.

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tains ou hourdis et dallages) ; En plafond, les bacs peuvent rester appa-
PLANCHERS EN BOIS • Les constructions métalliques ont des rents. Ils sont alors peints en sous-face.
planchers faits de divers composants Ils permettent des portées d’environ 4 m. Ils
Le bois a longtemps servi à réaliser les plan- comprenant des poutres en acier, des sont rapides à mettre en œuvre.
chers. C’est un matériau hydrophile, sus- matériaux isolants acoustiques, en géné- Le plancher obtenu est peu épais, et la
ceptible de gonflement et de retrait sous les ral des fibres minérales, des panneaux de transmission des bruits d’impacts ou
influences alternées d’humidité et de séche- bois ou des bacs de métal aériens doit être traitée par des matériaux
resse. Un plancher en bois travaille cons- • Les bacs collaborants en acier recouvert complémentaires.
tamment. Il est donc nécessaire que les de béton sont adaptés à tous les types de
appuis permettent un certain jeu des solives constructions.
PLANCHERS ET COMPOSANTS
et des sommiers. Il faut surtout protéger les DE PLANCHERS
têtes de ces pièces de l’humidité que peu- EN AUTRES MATÉRIAUX
vent contenir les murs.
Les parquets devant peu bouger, les bois à
utiliser ne doivent pas contenir plus de 8 % Hourdis
d’humidité. en terre cuite ou en polystyrène
Ces hourdis sont posés sur des poutres por-
Planchers en bois massif teuses en béton armé, acier ou bois et
Ces planchers sont assemblés entre eux à recouverts d’une chape en béton coulée.
l’aide d’emboîtement et cloués sur des soli- Les hourdis de polystyrène peuvent avoir
ves, elles mêmes posées sur des poutres. une languette qui assure la continuité de l’i-
Pour des raisons acoustiques, on interpose solation. Ils ont l’avantage d’être légers et
des bandes d’isolation acoustique entre les Structure acier. thermiquement très performants (cf. la
poutres et les solives. Ces bandes peuvent fiche isolation).
être faites de produits synthétiques, de fib- L’acier permet des gains de matière et donc
res de bois ou de coco ou de liège. de poids, mais nécessite des dispositions par-
L’espace entre les solives était autrefois rem- ticulières pour répondre aux exigences de
pli d’augets en plâtre ou de gravois et de sable résistance au feu et d’isolation acoustique.
pour assurer l’isolation acoustique du plan- Pour un plancher avec tôle d’acier porteuse,
cher. Il est maintenant rempli d’isolant la résistance au feu minimale est assurée sur
acoustique, c’est-à-dire d’isolant non rigide. la face supérieure par 5 cm de béton et par
On utilise généralement des produits fibreux. 25 mm d’enduit de vermiculite ou de perlite,

© Rector
projeté sur la face inférieure. Pour une résis-
Planchers en bois flottants tance plus longue, il faut une plaque de ver-
Ces planchers sont posés sur un matériau miculite de 18 mm collée sous la face infé- Hourdis de terre cuite.
souple (matériau résilient synthétique ou en rieure avec 5 cm de béton au-dessus.
fibres de bois ou de coco ou en liège) sur La protection des poutres en acier entraîne Planchers préfabriqués
une surface plane, une chape de ciment ou un enrobage du pourtour. Une peinture en briques ou en béton cellulaire
un panneau de bois. Ces planchers sont intumescente est suffisante pour assurer Il existe des planchers préfabriqués en
assemblés à la colle. une résistance au feu minimale. Pour obte- briques ou en béton cellulaire armé. Il est
nir une résistance plus longue, il faut proje- possible avec ces systèmes d’éviter les ponts
Poutres à âme fine et base de bois ter 20 à 25 mm d’épaisseur de vermiculite, thermiques en rive de plancher. Dans les
Ces poutres composites sont utilisées comme de perlite ou des fibres minérales avec des constructions en béton cellulaire, les plan-
pannes de toiture ou poutres de planchers. liants inorganiques, appliqués sur des surfa- chers peuvent être constitués de panneaux
Elles permettent des portées supérieures à 5 ces exemptes de rouille et de calamine. Les de grande portée en béton cellulaire.
m. Ce sont des poutres en forme de I dont les poutres peuvent aussi être totalement enro-
membrures hautes et basses sont en bois bées de béton projeté d’au moins 20 mm Planchers à pavés de verre
massif, contrecollé ou lamellé-collé. L’âme d’épaisseur ou par des plaques de protection Les planchers transparents permettent d’é-
est en contreplaqué, en OSB (Oriented en béton de même épaisseur. clairer les locaux qu’ils surmontent. Ils peu-
Strand Boards), en panneaux de fibres à hau- vent être en pavés de verre ou en verre feuille-
tes performances, voire en tôle d’acier (voir Planchers métalliques et à bacs té sur ossature acier. Ils sont délicats à réaliser.
fiche Cloisons). Elles permettent de pallier au collaborants
deux défauts du bois : son poids et son prix. Ces planchers ne sont utilisés en France que
depuis la fin des années 60.
Il s’agit de bacs en tôle d’acier profilée à
PLANCHERS EN ACIER froid sur lesquels est coulé du béton. Le pro-
fil de la tôle est fait d’ondes qui lui donnent
L’acier a plusieurs usages : une raideur longitudinale suffisante et per-
© La Rochère

• Les poutres sont utilisées depuis le milieu mettent au béton de s’accrocher aux bacs,
du XIXe siècle dans les constructions qui constituent le coffrage perdu et l’arma-
maçonnées, associées au bois (lambour- ture du béton. Il peut toutefois y avoir des
des et parquet) ou à la terre cuite (voû- armatures d’appoint. Planchers à pavés de verre.

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Pour les planchers en pavés de verre, le en périphérie entre la surface d’appui et le réalisés en cave ou en RdC sur hérisson, gra-
béton de liaison est dosé à 350 kg de ciment panneau. La dilatation sera absorbée par du vier, terreplein sec compact ou cave voûtée,
par m3 de sable fin lavé mélangé à du gra- polystyrène expansé ou un autre matériau sans polyane, treillis métallique ni joint de
villon tamisé (2 parts de sable et 1 de gra- élastique. Un scellement au silicone ou au dilatation. Ils offrent une alternative inté-
villon) et de l’eau (140 I). On peut utiliser du mastic d’asphalte ou au ciment plastique ressante au béton. Ils protègent aussi de
ciment blanc. Le béton doit être mouillé assure l’étanchéité à l’eau. l’humidité en base de mur.
constamment pendant 4 jours consécutifs,
pour éviter le retrait du ciment. Dalles allégées
Des dalles peuvent être réalisées en perlite,
OUVRAGES COMPLÉMENTAIRES
L’armature est constituée de fers ronds vermiculite ou chanvre mélangé à de la
homogènes; les aciers à haute résistance et chaux hydraulique naturelle pure et du Revêtements de sol durs
ceux à adhérence améliorée ne doivent pas sable. Ces matériaux ont une conductivité Un carrelage ou des dalles de pierre naturel-
être employés. On introduit du carton-feut- thermique plus faible que le béton. le sont posés sur une chape flottante séparée
re bitumé entre chaque rangée de pavés et Avec ces dalles, les planchers peuvent être du plancher par une épaisseur d’isolant.

Planchers chauffants
PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES Un chauffage par le sol peut être posé entre
• Béton : cf. fiches "Ossatures" et "Murs coulés en place" l’isolant et la chape, sous forme de tubes en
• Bois : cf. fiche "Bois" polyéthylène réticulé ou de câbles élec-
• Acier : cf. fiches "Couvertures" et "Ossatures" triques. La réalisation des planchers chauf-
Fabrication
• Brique : cf. fiche "Murs en maçonnerie de petits éléments" fants fait l’objet d’Avis Techniques du CSTB.
• Polystyrène : cf. fiche "Isolants thermiques et acoustiques"
• Verre : cf. fiche "Menuiseries et vitrages extérieurs" Isolation
• Les techniques mettant en jeu des éléments manuportables Les planchers en contact avec l’extérieur ou
évitent le recours à des engins de levage avec des locaux non chauffés (terre-plein,
• Les éléments de grandes dimensions sont en général plus cave ou combles) doivent être isolés.
rapides à mettre en œuvre, mais nécessitent des moyens de
LES PLANCHERS

Mise en œuvre levage mécanisés. L’isolant peut être :


• Certaines techniques nécessitent des précautions particuliè- 1 incorporé dans le plancher sous forme de
res : laitances et huiles de décoffrage (béton), élimination des hourdis en polystyrène ou d’isolant logé
emballages des peintures intumescentes (acier) et des pro- dans un plancher à ossature,
duits de traitement des bois
2 placé entre une dalle et une chape flottante,
• Les planchers participent au confort acoustique 3 posé en sous-face, sous forme de pan-
• Les planchers en contact avec l’extérieur ou avec des locaux neaux ou de flocage.
non chauffés contribuent à la gestion de l’énergie
Vie en œuvre • Les planchers chauffants participent à la gestion de l’énergie
et au confort hygrothermique
• Les revêtements intérieurs concourent à la gestion de l’entre-
tien et de la maintenance et à la qualité sanitaire des espaces
Les planchers sont des composites plus ou moins faciles à sépa-
rer et donc à recycler. Ils ne contiennent pas de déchets dange-
Fin de vie
reux, sauf les bois traités avec certains produits. Ils sont
aujourd’hui peu recyclés.

POUR EN SAVOIR PLUS


• Composants en béton préfabriqué : CERIB • Entrevous en terre cuite : FFTB (Fédération • Acier : OTUA, Office Technique pour
(Centre d'Etudes et de Recherches de Française des Tuiles et Briques) l’Utilisation de l’Acier,
l'Industrie du Béton Manufacturé) 17 rue Letellier - 75015 Paris Immeuble PACIFIC, 11-13 Cours Valmy
BP 59 - 282331 Epernon cedex Tél. : 01 44 37 07 10 - Fax 01 44 37 07 20 92070 Paris La Défense 7,
Tél. : 02 37 18 48 00 - Fax 02 37 83 67 39 Tél. : 01 41 25 58 00 - Fax 01 41 25 55 70
www.cerib.com • Bois : CTBA, Centre Technique du Bois et de
l’Ameublement, Pôle construction
• Béton cellulaire : SNBC 23 rue de la Vanne
BLCommunication 01/04

allée de Boutaut, 33028 Bordeaux Cedex,


92126 - Montrouge Cedex Tél. : 05 53 17 19 60 - Fax 05 56 43 64 80
Tél. : 01 49 65 09 09 - Fax 01 49 65 08 61 www.ctba.fr
Etude réalisée pour l’Arene Ile-de-France sous la coordination de Sophie Brindel-Beth,
avec la participation de GECOB Conseil Environnement (Serge Sidoroff et Hubert Pénicaud).
Contact Arene IdF : Dominique Sellier - Tél. : 01 53 85 61 75 - email : dsellier@areneidf.org

www.areneidf.org
DÉMARCHE DE HAUTE QUALITÉ ENVIRONNEMENTALE DES BÂTIMENTS

LES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS


À OSSATURE

CE QU’IL FAUT SAVOIR


✔ Les systèmes constructifs à ossature présentent en son avec des éléments plus massifs formant voiles ou
principe l’avantage de limiter l’emprise des points por- diaphragmes.
teurs, et donc d’offrir une plus grande liberté dans l’a-
ménagement du plan, tant à la conception que lors des ✔ Les systèmes à ossature utilisent souvent des matériaux
modifications ultérieures du bâtiment. performants, parfois plus chers en coût de fourniture,
mais qui optimisent la quantité de matière mise en
✔ Les descentes de charge étant concentrées en quelques œuvre, réduisant ainsi le délai d’exécution et donc le
points, la résistance des matériaux de structure verti- coût d’investissement global.
cale (poteaux) à la compression, mais aussi au flambe-
ment doivent être élevées. De même, la raréfaction des ✔ Certains systèmes à ossatures légères (ossature bois type
points porteurs verticaux impose des résistances à la "balloon-frame", ou ossature métallique à petits profilés
flexion et au cisaillement importantes pour les élé- en tôle pliée) ne visent pas tant à libérer l’espace qu’à allé-
ments d’ossature ramenant les charges des planchers ger le bâtiment et diminuer la quantité de matière utili-
vers ces points porteurs. Le contreventement des sée : les montants verticaux très rapprochés reconsti-
ouvrages peut être assuré par des éléments d’ossature tuent pratiquement, avec les parements de contrevente-
linéaires (poutres, tirants obliques), ou par combinai- ment auxquels ils sont associés, des parois continues.

ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX
Ces enjeux sont d’abord liés aux quantités de facile, ce qui rend le montage moins éprouvant pour le durcissement des ouvrages, pas de rejets
matières employées et au déroulement du pour les ouvriers et permet aussi de limiter comme la laitance du béton qui peut colmater les
chantier. l’emploi d’engins mécaniques ; réseaux d’assainissement ou polluer les eaux
Avec les ossatures, les éléments constituant la L’emploi des ossatures bois ou acier, plus légères superficielles par des Matières en Suspension.
structure peuvent être préparés en usine et que le béton peut générer des économies de Lorsque le climat ou le type d’usage du bâti-
montés rapidement et facilement sur le chan- matière, notamment au niveau des fondations, et ment nécessite une forte inertie thermique, les
tier. Les déchets sont limités et traités en supprime le recours à l’eau, avec des conséquen- ouvrages à ossature doivent être associés à des
usine, les dimensions des éléments sont plus ces multiples : pas de gaspillage d’eau, pas d’hu- parois lourdes, ce qui peut leur faire perdre
précises, leur manutention est souvent plus midité à évacuer dans les parois, pas d’attente une partie de leur intérêt.

IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX PAR PROCÉDÉ CONSTRUCTIF


BOIS
La qualité environnementale des bois de • les traitements de protection : sont exposées à la pluie, la disposition des
construction utilisés dans les ossatures Les traitements de protection contre les assemblages et la liaison avec le sol doi-
dépend principalement de deux facteurs : moisissures, insectes et champignons, les vent permettre d’éviter toute stagnation
• leur provenance : ils doivent être issus de colles ou les peintures et vernis utilisés peu- d’humidité. Aussi, pour bon nombre d’es-
forêts gérées durablement, c’est-à-dire de vent affecter la santé des ouvriers en charge sences (chêne, châtaigner, douglas, pin
forêts plantées et exploitées dans des de leur fabrication ou de leur mise en œuvre sylvestre,…naturellement résistants aux
conditions qui assurent leur renouvelabili- et faire des produits ainsi traités des déchets agressions biologiques en classe 3) peu-
té et qui ne détruisent pas de façon irréver- dangereux coûteux à éliminer. Une vigilance vent être utilisées sans traitement ; pour
sible des réservoirs de biodiversité (pas de s’impose sur l’étiquetage réglementaire de les autres essences, des traitements relati-
bois tropicaux ou de forêts d’Amérique du ces produits, identifiable sur les Fiches de vement peu toxiques (sans métaux lourds
Nord issus de forêts primaires non titulai- Données de Sécurité (cf. introduction). ou arsenic notamment) existent, néan-
res d’un label de gestion durable de type Les ossatures bois sont le plus souvent moins bon nombre des bois commerciali-
FSC – Forest Stewardship Council - ou protégées des intempéries, et ne risquent sés en France sont encore traités par les
équivalent). pas d’être humidifiées. Même lorsqu’elles CCA (Cuivre-chrome, arsenic).

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Structures porteuses en grands éléments
Les structures en bois traditionnelles présen-
tent en général des systèmes de poteaux, de
poutres, de portiques ou de fermes, régulière-
ment espacés de plusieurs mètres, sur lesquels
viennent reposer des solives de plancher, des
pannes de toiture, des poutres secondaires
d’ossature de murs. Ces structures en bois
massif sont limitées par la longueur et la sec-
tion des bois disponibles, en particulier pour
les éléments de structure horizontales.
Les sections rectangulaires sont relativement
standardisées (madriers, bastaings,…). Les
bois ronds présentent l’avantage de meilleures
performances mécaniques, à section égale, du
fait qu’on évite totalement de couper les fib-
res, mais ils sont relativement peu utilisés (en
particulier pour des questions d’assemblage,
et de variation de la section le long d’un fût).
Aujourd’hui, le lamellé-collé permet de façon- Ossature bois : bâtiment du CTBA de Bordeaux,
ner à la demande des poutres de grande hau- architectes Philippe Pascal et Alain Loisier
teur, autorisant des portées plus importantes,
avec une assurance sur la constance des pro- souvent à un panneau de contreplaqué for-
priétés du matériau. Il permet de valoriser des mant contreventement, elles sont conçues
bois de moindre qualité. Néanmoins, il impor- essentiellement pour la maison individuelle ;
te de vérifier la composition des colles, afin elles sont complétées par un parement inter-
notamment de limiter les dégagements de for- ne, un parement externe (enduit ou bardage)
maldéhyde lors de leur mise en œuvre. et une isolation dans l’épaisseur de l’ossature,
Pour alléger la structure des ossatures hori- pour former des parois complètes composites,
zontales, ont également été développés des montées sur place ou en atelier. Ces structu-
systèmes de poutres composées, avec âme tri- res, utilisant des sections standardisées, per-
angulée à partir de petits éléments, ou âme en mettent de valoriser des essences courantes et
panneau dérivé du bois (contreplaqué, OSB) de faibles sections. Elles prolongent plutôt
susceptibles de dégager des composés orga- l’esprit de ce que furent les colombages, et les
niques volatiles, et notamment du formaldé- propriétés de la structure, non apparente, sont
hyde (vérifier le classement E1 des OSB). difficilement dissociables de celle de l’ensem-
ble de la paroi (remplissage, parements) Le
Ossatures bois bois présente une relativement bonne résis- Bardage en bois.
Les structures bois les plus répandues sont tance thermique, ce qui fait que les ponts
aujourd’hui, sur les modèles du nord de thermiques liés à l’ossature sont modérés. Par Assemblages
l’Europe ou de l’Amérique du Nord "baloon contre, une barrière d’étanchéité à l’air et un Les assemblages entre éléments d’ossature
frame", des ossatures à montants de très faible pare-vapeur interne doivent être incorporée à bois font pratiquement tous appel au métal :
section (4 à 6 cm sur 12 à 15 cm) peu espacés tout mur extérieur à ossature bois. clouage, boulonnage, plaques connecteurs,
(45 à 60 cm entre montants) : associées le plus platines, sont choisis en fonction de la simpli-
Ci-dessous, ossature bois en lamellé-collé. cité de mise en œuvre, de la rigidité ou de la
souplesse recherchée des articulations, de la
géométrie et de l’importance des efforts à
transmettre. La possibilité de démontage sans
détérioration est également un critère à pren-
dre en compte.

Assemblage métallique pour structure bois.

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BÉTONS LES OSSATURES EN BÉTON ARMÉ ONT
pour avantages : … et pour inconvénients :
Les éléments d’ossature en béton, soumis à • de libérer les espaces • un poids propre et une consommation de matières premiè-
des contraintes mécaniques importantes, sont intérieurs, facilitant res relativement importants
réalisés en béton armé ; pour répondre à des ainsi leur reconfigura- • une mise en place des coffrages et un façonnage des
sollicitations particulières, on fait appel à des tion armatures coûteux
bétons précontraints ou à des bétons à haute
résistance. • une souplesse de mise • une mise en œuvre le plus souvent humide, avec des pro-
en œuvre et la possibili- blèmes de propreté de chantier, de temps de séchage, de
Les propriétés générales et les enjeux environ- retrait, de risques de fissuration
nementaux de la composition et de la fabrica- té de moulage (formes
architecturales) • une transmission des bruits d’impact
tion des bétons sont présentés dans le chapit-
re "murs coulés en place". • une rigidité de ses liaisons (manque de souplesse, donc
• une bonne résistance d’adaptation aux efforts secondaires ou imprévus)
aux agents extérieurs
Le béton armé • une conductivité thermique élevée
Le béton supporte bien les efforts de com- • une certaine résistance • rigidité des assemblages compliquent le remaniement et
pression mais mal les efforts de traction, de au feu la déconstruction des bâtiments
flexion, de torsion ou de cisaillement. Afin
de répondre à la totalité des efforts possibles, précontraint s’obtient par la mise en ten- des raisons de redistribution des contrain-
un composé de deux matériaux complé- sion, après durcissement du béton, d’un tes, de fluage du béton...).
mentaires a été créé, le béton armé. Cette câble, d’un tendeur ou d’une armature
alliance n’a été possible que parce que les préalablement introduit à l’intérieur de Les bétons à haute résistance sont obtenus
coefficients de dilatation sont à peu près celui-ci. Cet effort de compression préala- par :
égaux. Les deux matériaux adhèrent bien ble qui permettra d’éviter la fissurations • un compactage très poussé,
l’un à l’autre et l’oxydation de l’acier est pro- de la zone inférieure tendue de l’élément • l’amélioration de l’adhérence ciment/gra-
tégée par l’alcalinité du ciment. Le pH, dans soumis en œuvre à un effort de flexion. A nulats
un béton sain, est compris entre 12,5 et quantité de matière égale, on obtient ainsi • l’utilisation de granulats très résistants
13,5. Dans un tel environnement, l’acier est des portées plus importantes avec des sec- • l’emploi de ciments et de granulats spé-
passif et la corrosion ne peut intervenir. tions plus faibles. ciaux
• de nouvelles techniques de mise en
Les évolutions du béton armé : Des câbles en matériaux composites à base œuvre, par exemple des pressions très
On utilise de plus en plus souvent des élé- de fibres longues sont utilisés pour réaliser importantes sur le béton frais et l’essora-
ments réalisés hors chantier, en usine de des ouvrages en béton précontraint ou ren- ge pour éliminer une partie de l’eau de
préfabrication, permettant un meilleur forcer des ouvrages existants. Ces maté- gâchage,
contrôle des performances des éléments riaux comportent des fibres à l’état brut • l’emploi de certains adjuvants permettant
d’ossature, et réduisant les interventions (verre, bore, céramique, carbone, aramide) une réduction importante de la quantité
"humides" sur le chantier et par consé- ou enrobées dans une matrice époxy, poly- d’eau.
quent de mieux maîtriser les impacts ester, vinyl-ester, phénolique ou thermo-
environnementaux. C’est le cas des élé- plastique. Les pertes de précontrainte avec Ils permettent de construire des ouvrages
ments en béton précontraint et en béton à des câbles composites sont du même ordre en béton précontraint plus légers. Ils peu-
haute résistance. Le béton précontraint qu’avec des câbles en acier bien que leur vent atteindre des résistances 3 à 4 fois cel-
Un élément tel qu’une poutre en béton relaxation soit trois fois supérieure (pour les des bétons classiques (350 MPa).

ACIER
Fabrication En 1998, 65% de l’acier est produit en
Les principales matières premières de la Europe en haut-fourneau et 35% en aciérie
fabrication de l’acier sont le minerai de fer électrique.
et les ferrailles. La filière haut-fourneau uti- Pour des raisons essentiellement tech-
lise comme source de fer essentiellement niques, les produits longs en acier utilisés
du minerai (80 % minimum) et du char- en Europe dans les ossatures de bâtiment
bon, tandis que la filière aciérie électrique (profilés, poutrelles et armatures) sont
utilise essentiellement des ferrailles. Le fabriqués en aciérie électrique, à partir de
choix de la filière est surtout dicté par les ferrailles issues de chutes neuves de fabrica-
exigences de pureté de l’acier produit : il est tion d’appareils électroménagers, méca-
impossible de réaliser toutes les nuances niques et automobiles. Ces ferrailles sont
d'acier à partir de la filière électrique du fait triées, calibrées, broyées puis fondues dans
de la présence de polluants provenant des un four à arc électrique à 1600 °C. L’acier en
ferrailles incorporées, et ce malgré les tris fusion est ensuite versé dans un second four
en amont (notamment présence de cuivre). (station d'affinage) où il subit (à 1600 °C ou
En 1996, 43% de l’acier est consommé en plus) divers traitements destinés à ajuster sa
Europe par le BTP (1). qualité selon son utilisation : ajout d’élé- Production d’acier en haut fourneau.

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Structure acier (système Styltech) film de flux et éviter l'oxydation
- Assurer une bonne mouillabilité par le
zinc fondu;
Les flux employés sont composés de chlo-
rure de zinc et de chlorure d'ammonium
sous forme de sels double. Le rôle du flux
est d'apporter à la température de galvani-
sation (environ 450°C) un décapant sous

© Arcelor
forme de gaz chlorhydrique par décompo-
sition des sels de chlorure d'ammonium.

ments d’alliage (aluminium, manganèse, peinture, généralement au chromate de zinc • Galvanisation :


chrome, ...), dégazage, homogénéisation, ou de plomb. Ce produit est toxique : son Il existe 2 procédés de galvanisation:
etc. Cet acier liquide est solidifié par moula- emploi en épaisseur très limitée (15 à 20 - La galvanisation à sec (majorité des
ge dans une machine de coulée continue : il microns) pour ne pas incommoder les sou- installations), constitué des étapes sui-
est versé dans une filière en cuivre à la sor- deurs, en limite l’efficacité à quelques mois ; vantes : fluxage, séchage, galvanisation
tie de laquelle il est brutalement refroidi par par voie sèche ;
pulvérisation d’eau. A la sortie, on obtient Peintures appliquées en atelier et sur chan- Les pièces sont plongées dans une solu-
des demi-produits : des barres de section tier. Les peintures de protection ont une tion concentrée de flux puis séchées
rectangulaire (brames) ou carrée (blooms durée de vie d’au moins 10 ans dans des (120 °C) dans une étuve pour former
ou billettes), qui sont les ébauches des for- milieux moyennement agressifs, à condition une pellicule de flux à la surface.
mes finales. Ces ébauches sont transformées que l’acier ait été traité au préalable avec une - La galvanisation humide :
en produits finis par laminage, dont certains protection "active" à base de métaux, plomb Le flux fondu couvre une partie du bain
subissent des traitements thermiques ou zinc. de zinc (épaisseur 30 cm) et les pièces
(trempe) ou mécaniques (écrouissage). sont plongées à travers cette couche
pour être sorties dans une partie sans
Impacts sur l’environnement liés à la flux.
fabrication (2)
Cf. la fiche toitures inclinées. • Refroidissement et contrôle.
Concernant les aciéries électriques, en - Eventuellement, application d’une ou
Europe, 70% des laitiers d’acier au carbone deux couches de peinture pour augmen-
sont mis en décharge (1,242 Mt/a) et 59% des ter la durabilité de la protection.
laitiers des aciers faiblement alliés (231 kt/a) - Métallisation, après grenaillage, par pul-
(étude de l’UE, 1996). En France, 1/3 des vérisation au pistolet de zinc ou d’alu-
poussières issues de la filtration des fumées minium en fusion. Cette protection peut
(90 kt/a) sont traitées par le procédé Waelz Galvanisation. être ensuite complétée par une peinture
pour récupérer le zinc et 2/3 partent en de protection.
décharge (Hoffmann, 1997). Protection par galvanisation à chaud.
Les opérations sont les suivantes (3) : Vie en œuvre
Protection contre la corrosion • Dégraissage De même que les armatures du béton armé,
L’acier est sensible à la corrosion : un acier • Rinçage les mailles métalliques des ossatures consti-
ordinaire rouille pour une humidité relative • Décapage tuent des cages de Faraday qui isolent l’inté-
ambiante > 65%. Une conception adaptée • Rinçage rieur des bâtiments des champs électroma-
permet de limiter ce risque en évitant le • Bain de flux : cette opération gnétiques extérieurs, ce qui peut perturber
contact prolongé avec des poussières humi- a pour objectif de : certains appareils (récepteurs radio notam-
des favorisant les phénomènes de corrosion : - Parfaire la préparation de surface ment). Par ailleurs, elles nécessitent une
éviter les interstices, les faux contacts, les - Protéger la surface des pièces par un mise à la terre soignée afin d’éviter des cou-
couvre-joints et orienter de façon judicieuse
les profils, simplifier les formes et les assem- LES OSSATURES ACIER
blages, utiliser des cordons continus de sou-
ont pour avantages : …et pour inconvénients :
dure, puis éviter, lors du chantier, la détério-
ration des surfaces finies et leur empoussiè- • de permettre une préfabrication en usine afin de rédui- • de nécessiter dans cer-
rement. re le travail sur chantier tains cas une protection
Une structure en acier placée dans un milieu • de pouvoir se concevoir comme un "MeccanoTM" à partir vis-à-vis du feu
d’éléments modulaires • d’avoir une conductivité
agressif (eau, air humide ou marin, agents
• en limitant l’encombrement des ossatures, de libérer les thermique élevée
agressifs) doit donc être protégée contre la espaces intérieurs, facilitant ainsi leur reconfiguration • de nécessiter la mise en
corrosion. Une peinture seule n’est générale- • de permettre de grandes portées et de grandes hauteurs œuvre d’un matériau rési-
ment pas suffisante car l’oxygène peut pro- • de permettre un montage rapide sur chantier lient pour limiter la trans-
gresser par des microporosités du revête- • de permettre un démontage facile en cas d’assemblages mission des bruits d’im-
ment. C’est pourquoi on utilise divers procé- boulonnés (parkings de supermarchés) pact
dés de protection : • d’être recyclées à 95%, la revente des ferrailles couvrant • de nécessiter une protec-
souvent le coût de la déconstruction. tion contre la corrosion
Prépeinture après grenaillage, à l’aide d’une
4

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rants électriques parasites, notamment en centes ou simplement par surépaisseur de
cas d’orage, courants dont l’incidence sur la certaines pièces pour augmenter leur inertie
santé des occupants n’a pas été établi. thermique. Le flocage à l’amiante est interdit
depuis 1978.
Tenue au feu
Lorsqu’elle est nécessaire, la protection cont-
re le feu des ossatures en acier peut être obte-
nue par flocage de laine de roche, ou par des
écrans ou enrobages en plâtre ou en béton,
par des mortiers ou des peintures intumes- Flocage de laine de roche.

POUR EN SAVOIR PLUS (5)


• CTBA, Centre Technique du Bois et de • OTUA, Office Technique pour l’Utilisation de • CTICM (Centre Technique Industriel de la
l’Ameublement l’Acier, Construction Mécanique)
Siège : 10 avenue de Saint-Mandé Immeuble PACIFIC 11-13 Cours Valmy domaine de St-Paul, route de Limours,
75012 - Paris, 92070 - Paris La Défense 7, 78470 - Saint-Rémy-lès-Chevreuse,
Tél. : 01 40 19 49 19 - Fax : 01 43 41 11 8 Tél. : 01 41 25 58 00 - Fax 01 41 25 55 70 Tél. : 01 30 85 25 00, Fax : 01 30 52 75 38
Pôle construction : allée de Boustaut
33028 - Bordeaux Cedex, • CERIB (Centre d’Etudes et de Recherches des
Tél. : 05 53 17 19 60 - Fax 05 56 43 64 80 Industries du Béton Manufacturé), BP 59,
rue des Longs Réages,
• CNDB, Centre national de diffusion du 28231 - Epernon cedex,
bois, 6 avenue de Saint-Mandé Tél. : 02 37 18 48 00, Fax 02 37 83 67 39,
75012 - Paris http://www.cerib.fr
Tél. 01 40 19 49 19 - Fax 01 43 40 85 65

Etude réalisée pour l’Arene Ile-de-France sous la coordination de Sophie Brindel-Beth,


avec la participation de GECOB Conseil Environnement (Serge Sidoroff et Hubert Pénicaud).
Contact Arene IdF : Dominique Sellier
Tél. : 01 53 85 61 75 - email : dsellier@areneidf.org

BLCommunication 01/04

(1)
Vignes J.-L. et al., Données sur les principaux produits chimiques, métaux et matériaux, ENS Cachan, 7eme édition, 1997-1998, 458 p.
(2)
Best Available Techniques Reference Document on the Production of Iron and Steel, Union Européenne, IPPC, Décembre 2001
(3)
Traitements de surface par immersion en bain métallique fondu , Galvanisation à chaud, technique de l'ingénieur, Traité de métallurgie, D. Quantin.
(4)
Les ossatures en acier sont en général associées à d’autres matériaux (panneaux sandwichs, planchers collaborants), qui améliorent le confort acoustique, notamment par la loi de mlasse.
(5)
Cette rubrique fournit des pistes d’information et d’approfondissement. Les organismes cités ne constituent pas une caution du contenu de la présente fiche.

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DÉMARCHE DE HAUTE QUALITÉ ENVIRONNEMENTALE DES BÂTIMENTS

LES TOITURES INCLINÉES

CE QU’IL FAUT SAVOIR


✔ Traditionnellement, les toitures inclinées ✔ Les toitures sont soumises à de nombreuses contraintes auxquelles on
sont utilisées en maison individuelle, en peut répondre par des solutions diverses, adaptées aux matériaux de
petit collectif et pour les petits bâtiments couverture, généralement choisis en fonction du type de bâtiment et
des secteurs agricole et industriel. des contraintes architecturales d’intégration dans le site.

Les toitures inclinées sont constituées par une charpente en bois, acier ou béton, un support de couverture et une couverture présentés dans
le tableau ci-dessous.

SYSTÈMES DE TOITURE INCLINÉE COURANTS


Support de couverture Couverture
Fermes, pannes, chevrons, fermettes, liteaux Petits éléments
Petits éléments sur liteaux, feuilles métalliques ou caissons che-
Fermes et pannes ou fermettes, voliges ou panneaux de particules
vronnés
Petits éléments sur liteaux, feuilles métalliques ou caissons che-
Pannes sur refends, chevrons, volige ou panneaux de particules
vronnés
Plaques autoportantes, Sandwiches métal - isolant - métal
Fermes, pannes, chevrons
Verre ou matériaux organiques
Isolant et membrane, voliges ou panneaux de particules Membrane ou panneaux et feuilles métallique Chaume
Poutrelles & entrevous + dalle béton Petits éléments sur liteaux

Protection contre la pluie et la neige support, notamment par la ventilation


La pente est liée aux conditions climatiques sous les couvertures en petits éléments,
: faible pour freiner la violence des pluies • de contrôle des transferts d’humidité
d’orage, forte pour les pluies de bruine, intérieure. Ce contrôle, obligatoire, se fait
moyenne pour les chutes de neige abondan- à l‘aide d’un pare-vapeur, posé côté inté-
tes afin de retenir la neige tout en permet- rieur de la paroi en cas d’isolation inté-
tant à l’eau de s’écouler. rieure.
Le débord d’une toiture en pente rejette
© Medhi Baa

l’eau loin du bâtiment. Les gouttières per- Protection contre le bruit


mettent de limiter le débord et de faire des En environnement bruyant, une couverture
économies de matière . Toiture à double pente. sur support continu est préférable à une
Un écran de sous-toiture, membrane per- couverture par petits éléments sur liteaux
méable à l’air est nécessaire en région froide enterré ou en sous-sol, dans le cas d’une car elle crée une première barrière acous-
de montagne pour éviter la pénétration des récupération. tique, surtout dans le cas des combles amé-
flocons de neige . Sa pose nécessite de gran- nagés. L’isolation acoustique souhaitée peut
des précautions. Protection contre le froid, le soleil, être obtenue en ajoutant un isolant thermo-
Le souci récent de gestion et de récupéra- l’humidité acoustique. La position du pare-vapeur doit
tion des eaux pluviales modifie les choix Il faut intégrer les exigences : alors être déterminée par le calcul.
techniques : une toiture végétalisée peut • d’isolation et de protection thermique et
retenir l’eau d’une pluie d’orage pour écrê- solaire des baies incluses dans la toiture, Tenue au vent
ter le débit de pointe dans le réseau d’assai- • de renouvellement d’air dans les locaux Le système d’accrochage (crochet, clou,
nissement, ou l’évacuation peut aboutir soit sous toiture, ciment) se détermine en fonction de la
à un puits d’infiltration, soit à un réservoir, • de préservation de la couverture et de son pente et de la nature du support de couver-

Agence régionale de l'environnement et des nouvelles énergies Ile-de-France


ture. Pour les couvertures en petits élé- PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES
ments, le choix des matériaux et des pentes
dépend de l’exposition au vent. Les pentes Utilisation de ressources renouvelables (bois planté) ou non (bois
autorisées en fonction du matériau de cou- tropicaux issus de forêts primaires), recyclées (cuivre ou zinc recyclé)
Fabrication
verture, de la zone d’exposition au vent et à ou non (cuivre ou zinc vierge), recyclables (métaux, bois, béton) ou
non (composites).
la pluie et du type de fixation sont fixées par
les normes DTU du CSTB de la série 40. Consommation de ressources fossiles (pétrole) et pollution de
l’air (poussières, NOx, COV) minimisées par la réduction des
Etanchéité à l’eau Transport
distances et l’usage de transports sobres et propres (voie d’eau
C’est une des fonctions premières des toitures. ou fer).
Elle est garantie entre autres par les recouvre- • Sécurité pour les poseurs : faibles pentes, facilité de mise en
ments des systèmes à petits éléments, par les œuvre / de démontage de la couverture et de l’isolation

TOITURES INCLINÉES
coutures des plaques ou par leurs recouvre- • Nature des déchets de chantier et de déconstruction (charpen-
ments, par les membranes ou les étanchéités Mise en œuvre tes en bois traité avec des produits dangereux = déchets spé-
coulées, par les solins qui entourent tous les ciaux)
éléments émergeant du toit. • Potentiel de réutilisation / recyclage : démontabilité, existen-
ce de filières de recyclage.
• Choix du procédé et du type de couverture : intégration
dans le site, qualité architecturale, adaptation au climat
• Choix du matériau de couverture : durabilité, risque de pol-
lution par lessivage par les pluies
• Gestion de l’énergie : aptitude à recevoir des équipements
environnementale-ment intéressants : capteurs solaires (pan
orienté au sud, d’inclinaison égale à la latitude, existence de
solutions d’intégration à la toiture du type fenêtre de toitu-
Vie en œuvre
re)
Toiture en ardoises. • Confort hygrothermique d’hiver : isolation thermique,
contribution à l'inertie thermique
• Confort hygrothermique d’été : albedo de la couverture
Qualité architecturale (aptitude à réfléchir le rayonnement solaire), inertie ther-
mique
La toiture peut participer à l’intégration du
• Gestion de l’entretien et de la maintenance : fréquence et
bâtiment dans son environnement, par sa nature des opérations d’entretien et de maintenance.
forme, ses pentes et les matériaux choisis.

LES MATÉRIAUX DE COUVERTURE


Les petits éléments Tuiles de terre cuite et de béton
Ardoise et lauze Extrudées ou moulées, puis séchées et cui-
L’ardoise est une roche dérivée du schiste qui tes à l’aide d’une quantité d’énergie assez
se débite en fines feuilles (3 à 9 mm) pour être importante (en général fuel ou gaz naturel),
mises en œuvre en toiture (35 à les tuiles actuelles de terre cuite ont un
70 kg/m2). Les mines fermées telles que les niveau de performance garanti et constant.
ardoisières d’Angers sont abandonnées au pro- Elles restent néanmoins généralement géli-
fit des carrières à ciel ouvert d’Espagne pour ves et ne peuvent donc être utilisées sous
des questions de coût, ce qui peut induire des tous les climats. Les tuiles anciennes sont
distances de transport considérables. réutilisables.
Les lauzes sont des pierres épaisses et lourdes Bardeaux de bois.
utilisées dans l’habitat rural ancien de certaines Les tuiles de béton existent depuis plus
régions de montagne, qui nécessitent des char- Bardeaux de bois d’un siècle. Initialement de meilleure quali-
pentes très résistantes (poids 90 à 130 kg/m2). Le bois utilisé doit être résistant aux intem- té (stabilité dimensionnelle) que les tuiles
Ardoises et lauzes requièrent des poseurs péries (classe d’exposition 3). Il est souhaita-
expérimentés (plaques inégales dont il faut ble d’utiliser des essences qui ne nécessitent
assurer le recouvrement). Elles peuvent être pas de traitement. Leur aspect architectural
réutilisées. particulier (teinte grisée plus ou moins clai-
re et uniforme) limite leur utilisation aux
Impacts environnementaux sites et aux usagers des bâtiments qui l’ac-
• Ressource locale limitée, distances de ceptent.
transport parfois très importantes
• Produits lourds : surcoût de charpente, Impacts environnementaux
mise en œuvre pénible et risquée • Voir ci-dessous les impacts environne-
• Possibilité de réutilisation mentaux des supports de couverture.
Tuiles de béton.

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de terre cuite, leurs caractéristiques tech- Panneaux sandwiches métal / isolant / métal
niques et leur gamme sont aujourd’hui com- Plats ou cintrés de grande dimension, ces
parables, seuls diffèrent leur résistance au gel panneaux sont très utilisés pour les bâti-
(garanti trente ans) et leur aspect en particu- ments industriels. L’isolant utilisé est géné-
lier de planéité : le béton teinté dans la masse ralement du polyuréthane.
permet des coloris plus variés que la terre
cuite, mais la teinte, plus homogène que les Impacts environnementaux
tuiles de terre cuite, donne des couvertures (cf. également la fiche Ossatures)
plus uniformes et un aspect vernissé que n’ont
Couverture métallique.
généralement pas les tuiles de terre cuite.
Qu’elle soit en terre cuite ou en béton, les
qualités principales d’une tuile sont l’étan- PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES
chéité à la pluie, la résistance aux intempé-
ries (soleil, gel) et la résistance à la traction • Consommation de ressources non renouvelables : 4eme élément de
la coûte terrestre, le fer est disponible en abondance (réserves
par flexion (neige, vent). Extraction du exploitables 175 ans, réserves prouvées : 265 ans), facilement recy-
Les tuiles en béton peuvent être mises en minerai de fer clable et recyclé à plus de 40%.
œuvre par les couvreurs ou par les maçons. • Emissions et nuisances : érosion du sol et altération du paysage,
Elles sont principalement utilisées en habi- bruit et poussières pour les travailleurs et les riverains.
tat individuel.
• La fabrication d’une tonne d’acier brut consommait en 1995 en
Europe en moyenne 950 kg de minerai (importé en totalité depuis
Impacts environnementaux 1997), 510 kg de ferrailles, 400 kg de charbon, 140 kg de calcaire,
Tuiles de terre cuite et tuiles béton ont des 7,9 m3 d’eau et 5 GJ d’énergie électrique (aciérie électrique) ou
performances environnementales compa- 19,3 GJ (haut-fourneau), dont 65% de charbon et 29% d’électrici-
Fabrication 1 té (France 1996).
PANNEAUX SANDWICHES MÉTAL / ISOLANT / MÉTAL

rables. Utilisant des matières premières


non renouvelables mais abondantes, elles • Dans les aciéries modernes, cette fabrication rejette 2 kg de pous-
sières et 2,45 kg de SO2. En 1990, elle rejetait dans l’air 71 kg de
sont réutilisables dans les deux cas. Leur zinc (35% des émissions totales de l’Europe des 15), 78 kg de
mode de fabrication actuel utilise des quan- plomb (9%, en 1996), 8 kg de chrome (55%), 1 kg de cadmium
tités d’énergie notables (cuisson de la terre (19%), et, en 1995, 37 µg I-TEQ de dioxines et furanes (19%).
ou du ciment); la cuisson du clinker utilisé
pour la fabrication du ciment utilise comme • Les protections rapportées (peintures 2) sont sensibles aux
combustible (à hauteur de 30%) des chocs et nécessitent un soin particulier à la pose. A l’inver-
se, le revêtement de zinc déposé par galvanisation est répu-
déchets et sous-produits industriels parfois
té pour sa résistance à l’abrasion et au choc. Cette opération
difficiles à éliminer autrement, alors que la Mise en œuvre est réalisée soit en continu sur les bandes d’acier, soit à façon
terre cuite est séchée et cuite dans des fours et sur des pièces finies (au trempé).
généralement chauffés au fioul ou au gaz. déconstruction • La nature des fixations et des supports de couverture doit
être conforme aux préconisations du fabricant pour éviter la
corrosion de l’acier par effet de pile.
Les couvertures en plaques autoportantes • Les faibles pentes permises par le matériau limitent les
risques de chute des poseurs.
Tôle d’acier nervurée
Pour des raisons essentiellement tech- • Maintenance et entretien minimes si pose correcte (absence
de corrosion).
niques, les produits plats du bâtiment (tôles
Vie en œuvre • Pour les sandwichs acier + isolant + acier, la continuité de la
et feuillards) sont fabriqués à partir d’acier peau intérieure en acier de la couverture limite le risque de
de haut-fourneau alors que les produits dégagement d’acide cyanhydrique par pyrolyse du polyurétha-
longs (profilés, poutrelles et armatures) le ne dans le bâtiment en cas d’incendie.
sont en aciérie électrique.
La protection anti-corrosion des produits • Les feuilles d’acier monomatériau sont faciles à recycler et leurs
plats au carbone utilisés en toiture est obte- chutes ne sont pas des déchets dangereux.
nue par un revêtement de zinc, d'alumi- • Les sandwiches métal / isolant / métal sont recyclables par
broyage, récupération du métal envoyé à la refonte et inci-
nium ou d'alliage zinc-aluminium (sauf nération de la mousse isolante (procédé à l’étude). Dans cer-
pour l’acier auto-patinable Indaten) généra- Fin de vie tains cas, les matériaux sont facilement séparables sans
lement complétée par une couche de pein- recourir au broyage.
ture primaire d’accrochage et une couche • La galvanisation crée une fine couche de zinc qui se retrouve
de finition au minimum. dans les pous-sières filtrées dans les fumées des aciéries élec-
Les laquages par peinture poudre à dépôt triques, dont 2/3 partent en centre de stockage de classe 1 et 1/3
électrostatique et cuisson au four, qui pré- est traité pour récupérer le zinc, réutilisé en galvanoplastie.
sentent l’avantage d’être exemptes de sol-
(1) Sources : Best Available Techniques Reference Document on the Production of Iron and Steel, Union Européenne, IPPC, Décembre 2001et
vants et de métaux lourds, font l'objet de Vignes J.-L. et al., Données sur les principaux produits chimiques, métaux et matériaux, ENS Cachan, 7me édition, 1997-1998, 458 p.
nombreuses recherches : les techniques (2) Les peintures à base aqueuse sont de plus en plus utilisées. Sans solvant, elles sont a priori préférables aux laques solvantées pour la santé
actuelles ne permettent pas de satisfaire les des travailleurs, à condition qu’elles ne contiennent pas de dérivés de l’éthylène glycol. Eviter si possible les peintures contenant des sels
ou des oxydes de métaux lourds (plomb, cadmium, cobalt, chrome, antimoine, nickel, mercure) et les peintures dont les emballages com-
contraintes techniques et financières impo- portent un étiquetage de produits dangereux (T+, T, Xn ou Dangereux pour l’Environnement), repérable sur les Fiches de Données de
sées par le marché. Sécurité (Voir § traitement des bois au chapitre ossatures).

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Ardoises
ou plaques en fibres-ciment
LES COUVERTURES EN FEUILLES MINCES SUPPORTÉES
Les ardoises en fibres-ciment sont de petits
éléments destinés à se substituer aux ardoi- Zinc
ses naturelles en zone de montagne ou sur Le zinc est un matériau résistant, peu sensi-
des constructions traditionnelles, du fait de ble à la corrosion, mais attaqué par les
la rareté des ardoises naturelles ou des dis- fumées soufrées émises par la combustion
tances de transport importantes qui grèvent du fioul domestique. Adapté aux faibles pen-
leurs coûts. tes, il est aussi très utilisé pour les ouvrages
Les plaques ondulées (1,25 m à 2,05 m sur de collecte et d’évacuation des eaux pluvia-
0,90 à 1,10 m environ, de 16,1 kg à

© VM zinc/Umicore
les (gouttières, chêneaux, descentes), de
32,2 kg/plaque) permettent de construire protection des points singuliers et des émer-
sous avis technique des toitures à aspect de gences (faîtages, arêtiers, noquets, jouées
tuile canal à coût et temps de pose réduits. des lucarnes). Il couvre la plupart des
Jusqu’à l’interdiction de l’usage de l’amian- immeubles parisiens. Toîts de zinc.
te dans le bâtiment, les fibres de renfort uti-
lisées étaient en amiante. Depuis l’interdic-
tion, ce sont des fibres naturelles ou synthé- PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES
tiques sans risque pour la santé.
• Ressource non renouvelable disponible en quantités limitées
Plaques en matière organique de synthèse (réserves exploitables : 20 ans, réserves prouvées : 67 ans), le zinc
(PVC, polyester, polycarbonate) est facilement recyclable. 25 à 30% du zinc utilisé aujourd’hui
dans l’industrie occidentale (toutes applications confondues) est
Cf. Fiche Menuiserie et vitrages, § Vitrages issu du recyclage. Pour des raisons de facilité de mise en œuvre, le
en matériaux de synthèse. zinc des toitures est un alliage de zinc de 1ere fusion, de cuivre et de
En PVC, polyester armé de fibres de verre Extraction titane, faute de disponibilité de zinc recyclé contenant la propor-
ou polycarbonate, les plaques ondulées tion adéquate de cuivre et de titane.
sont utilisées quand on recherche une cou- • Minerai : érosion du sol et altération du paysage, bruit et poussiè-
verture légère et translucide. Utilisées res pour les travailleurs et les riverains
principalement dans les bâtiments agrico- • Comme beaucoup de minerais métalliques, le minerai de zinc
les ou industriels, ces plaques présentent (goethite) contient de l’arsenic qui se retrouve dans les déchets
d’affinage, non valorisables et stockés en site contrôlé.
l’inconvénient d’une résistance au feu limi-
tée et d’une qualité acoustique médiocre • Processus connu et maîtrisé pour lequel les impacts environne-
(bruit de la pluie ou de la grêle. En outre, mentaux sont aujourd’hui réduits en France grâce à la coopéra-
un éclairage zénithal favorise les surchauf- tion des industriels avec les DRIRE (Direction Régionale de la
Fabrication
fes d’été dues aux apports solaires et n’est Recherche, de l’Industrie et de l’Environnement).
donc pas favorable au confort hygrother- • Consommation d’énergie : 3 à 3,5 kWh/kg d’électricité (soit 10
mique d’été. kWh/kg d’énergie primaire).
• Les faibles pentes permises par le matériau limitent les
LE ZINC

Aluminium risques de chute des poseurs.


Les couvertures en aluminium présentent • En fin de vie, les toitures sont récupérées pour la galvanisa-
des caractéristiques mécaniques supérieu- Mise en œuvre tion. Les tôles d’acier galvanisé récupérées à leur tour en fin
res à celles en zinc et sont plus légères que et de vie sont refondues en aciérie électrique, et le zinc récupé-
celles en acier. Elles existent également en déconstruction ré dans les poussières en sortie de four pour être réutilisée
panneaux sandwiches alu + isolant + alu (cf. en galvanoplastie.
ci-dessous). • Les chutes de feuilles de zinc sont faciles à recycler et ne
sont pas des déchets dangereux.
• Exposé à l’humidité, le zinc se couvre d’une fine pellicule
Impacts environnementaux terne d’hydroxycarbonate de zinc insoluble dans l’eau qui le
La fabrication de l’aluminium est très protège d’une oxydation en profondeur.
énergivore (12 kWh/kg d’électricité) et • Afin d’éviter les risques de corrosion, le zinc ne doit pas être
les réserves exploitables de bauxite sont en contact direct avec le plâtre, la chaux, le ciment, le bois de
chêne et de châtaignier et le cuivre.
actuellement évaluées à 80 ans. Une par-
Vie en œuvre • Le zinc est un oligo-élément dont la présence en faible quan-
tie des mines exploitées contribuent, par tités est nécessaire aux organismes vivants, mais qui peut être
leur localisation (bande intertropicale), à toxique à doses plus importantes. Le zinc ne présente aucun
la destruction de la forêt tropicale pri- risque de pollution par lessivage même en environnement
maire, réservoir de biodiversité. En pollué. Par contre, la pollution de l’atmosphère agit sur la
revanche, c’est un matériau recyclable, durée de vie de la couverture : 80 ans en environnement
pour un coût énergétique faible (5% de urbain, 50 ans en environnement fortement pollué (sites
l’énergie utilisée pour la production), industriels).
sauf les panneaux sandwiches (voir pan-
Le zinc en feuilles utilisé en toiture est facilement recyclable.
neaux acier). Fin de vie
Sinon c’est un DIB.

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Cuivre
PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES
Les couvertures de cuivre peuvent durer
plus de cent ans, et l’énergie nécessaire pour • Ressource non renouvelable disponible en quantités limitées
les produire est de l’ordre du tiers de celle réserves exploitables : 36 ans, réserves prouvées : 62 ans), le cuiv-
nécessaire à la production de couvertures en re est facilement recyclable et 40 à 50% du cuivre utilisé aujourd’-
aluminium. Les réserves mondiales de hui dans l’industrie occidentale (toutes applications confondues)
minerai de cuivre sont limitées, mais 40 à Extraction est issu du recyclage (le taux de recyclage fluctue en fonction du
50% du cuivre utilisé aujourd’hui (toutes et fabrication cours du métal vierge).
applications confondues) est issu du recy- • Erosion du sol et altération du paysage, bruit et poussières pour
les travailleurs et les riverains.
clage.
• Consommation d’énergie : 3 à 3,5 kWh/kg d’électricité (soit
10 kWh/kg d’énergie primaire).

Mise en œuvre Les faibles pentes permises par le matériau limitent les risques

LE CUIVRE
et d’accident pour les poseurs. Les feuilles de cuivre sont faciles à
déconstruction recycler et leurs chutes ne sont pas des déchets dangereux.

• Exposé à l’humidité extérieure, le cuivre se couvre au fil des


ans d’une fine pellicule terne de sels hydratés, la patine, qui le
protège d’une oxydation en profondeur.
• Peu de risque de pollution par lessivage, sauf peut-être en
© Cicla

zone industrielle (fumées acides).


• Le cuivre supporte le contact direct avec le plâtre, la chaux, le
Couverture en cuivre. Vie en œuvre ciment ou les bois acides.
• Le cuivre est un oligo-élément dont la présence en faible
Plomb quantités est nécessaire aux organismes vivants, mais qui peut
être toxique à doses plus importantes. Les quantités libérées
La feuille de plomb se plie bien à des modé- par le lessivage des couvertures en cuivre par la pluie sont trop
natures diverses et crée une très bonne pro- faibles pour induire un effet significatif sur le milieu ou sur la
tection des points singuliers (traversée de santé humaine.
cheminée, angles, faîtage, corniches, etc.).
Fin de vie Le cuivre est largement récupéré en fin de vie.
Impacts environnementaux
Le plomb est toxique par ingestion ou
plaques qui, par l'effet de retrait et dilata-
inhalation, et son usage est aujourd’hui
tion du matériau lors de gros écarts de tem-
limité à la restauration des monuments
pérature, se soulèvent et mettent en péril
historiques.
l'étanchéité de l'ensemble.
Ce produit permet de couvrir les toitures à
faible pente (15° minimum). Entre 15 et
Les bardeaux bitumineux (Shingles) 25°, prévoir un renfort d'étanchéité en sous-
Appelés couramment shingles, il s'agit d'un couche (par exemple une membrane PVC).
matériau souple fabriqué par imprégnation Comme pour les autres matériaux, il est
à 200 à 260°C par de l’asphalte ou du bitu- important d'assurer une bonne ventilation
me de bandeaux de feutre renforcé de fibre de la sous-toiture.
de verre pour donner la rigidité et colorée
par des granulés minéraux, refroidi à l’eau
et séché à l’air. Bardeaux bitumineux (Shingle).
Présenté en bandes rectangulaires équiva-
lentes à quatre ardoises, c'est un matériau
léger (9kg/m2) qui peut être posé : PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES
• sur voligeage jointif ou panneaux de par- Fabrication Ceux du bitume ou de l’asphalte (voir chapitre toitures terrasses).
BARDEAUX BITUMINEUX

ticules de bois avec fixation par agrafage


ou clouage, "à l'américaine" Produit léger maniable. Pose collée : dégagement possible de
Mise en œuvre
OU SHINGLES

• sur liteaux aux crochets. Cette méthode COV.


est moins rapide et nécessite de prévoir
une excellente isolation thermique en La couleur noire chauffe au soleil et peut causer des surchauf-
sous-toiture, "à la française", fes des locaux sous toiture. La légèreté du produit n’isole pas
Vie en œuvre
des bruits de choc (pluie, grêle). Risque de désordres si recou-
• collé ou thermo-collé sur voligeage join-
vrement insuffisant (retrait-dilatation importants).
tif ou panneaux de particules de bois.
Malgré une apparente simplicité, il est
Récupération possible si pose collée et non clouée. Incinérable
indispensable de faire appel à un profession- Fin de vie avec récupération d’énergie. Certains produits anciens peuvent
nel pour éviter les désagréments liés à une contenir des goudrons, DIS éliminable en incinérateur agréé.
pose défectueuse : mauvaise fixation des

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Toitures végétalisées
SUPPORTS DE COUVERTURE ET FIXATIONS
Certaines essences végétales, telles que les
Sedums, permettent de végétaliser des toi- Les supports de couverture sont décrits dans les DTU et dépendent du matériau de cou-
tures jusqu’à des pentes de 100%. Cf. chapi- verture utilisé. Ils sont soit en bois massif d’essence adaptée, soit en panneaux de contre-
tre toitures terrasse. plaqué ou de particules.
Les fixations concernent les couvertures et les bardages. Elles doivent être conformes aux
exigences des DTU applicables ou à celles des avis techniques concernés.

PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES


Fabrication cf. chapitre bois
Mise en œuvre cf. chapitre bois

SUPPORTS DE COUVERTURE EN BOIS


• Le choix des essences des bois utilisés pour les supports de
couverture doit être adapté au risque d’attaque biologique de
OU DÉRIVÉS DU BOIS classe 2, sans traitement autre que la purge des aubiers, sauf
Sedum utilisé en toiture. pour les parties régulièrement exposées à la pluie, qui doi-
vent être de classe 3. De nombreuses essences indigènes
répondent à ces exigences. Eviter les bois issus de forêts pri-
maires (exotiques ou nord-américains), à réserver pour des
usages plus nobles, sinon exiger un label de certification de
Vie en œuvre gestion durable des forêts (FSC – Forest Stewardship
Council - ou équivalent).
• Pour les contreplaqués, préférer des produits à base de bois
indigène (peuplier, hêtre) et non de bois tropical, sinon exi-
ger un label de certification de gestion durable des forêts
(FSC ou équivalent). Pour les panneaux de contreplaqué non
revêtus situés dans l’air ambiant de locaux normalement
occupés, exiger la classe A d’émission de formaldéhyde selon
la norme NF EN 1084.

Fin de vie cf. chapitre bois


Label du “Forest Stewardship Council (FSC).

POUR EN SAVOIR PLUS 3


• CTBA, Centre Technique du Bois et de • Fédération des Chambres Syndicales des Tél. : 01 40 76 44 62 - Fax 01 53 75 02 13
l’Ameublement, Pôle construction, allée de Minerais Minéraux Industriels et Métaux amsante@aol.com
Boutaut, 33028 Bordeaux Cedex, Non Ferreux
Tél. : 05 53 17 19 60 - Fax 05 56 43 64 80 Chambre Syndicale du Zinc et du • Centre d'Information du Cuivre, Laitons et
www.ctba.fr Cadmium, Chambre Syndicale du Cuivre et Alliages (CICLA), 30 av Messine - 75008
de ses Alliages, Paris
• FFTB (Fédération Française des Tuiles et 30 av Messine 75008 Paris, Tél. : 01 42 25 25 67 - Fax 01 49 53 03 82
Briques), 17 rue Letellier - 75015 Paris Tél. : 01 40 76 44 50 ou 01 45 63 02 66, centre@cuivre.org - www.cuivre.org
Tél. : 01 44 37 07 10 - Fax 01 44 37 07 20 Fax 01 45 63 61 54
contact@mineraux-et-metaux.org • Syndicat National du Profilage de Produits
• CERIB (Centre d'Etudes et de Recherches www.mineraux-et-metaux.org Plats en Acier (SNPPA)
de l'Industrie du Béton Manufacturé), 2 rue de Logelbach - 75017 - Paris
BP 59 - 282331 Epernon cedex • Association Minéraux, Métaux Non Ferreux, Tél. : 01 42 12 70 75 - Fax 01 47 54 94 45
Tél. : 02 37 18 48 00 - Fax 02 37 83 67 39 - Santé et Environnement (AMSE), www.snppa.fr/
www.cerib.com 30 av Messine - 75008 Paris,
(3) Cette rubrique fournit des pistes d’information et d’approfondissement. Les organismes cités ne constituent pas une caution du contenu de la présente fiche.
BLCommunication 11/03

Etude réalisée pour l’Arene Ile-de-France sous la coordination de Sophie Brindel-Beth,


avec la participation de GECOB Conseil Environnement (Serge Sidoroff et Hubert Pénicaud).
Contact Arene IdF : Dominique Sellier
Tél. : 01 53 85 61 75 - email : dsellier@areneidf.org

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DÉMARCHE DE HAUTE QUALITÉ ENVIRONNEMENTALE DES BÂTIMENTS

LES TOITURES TERRASSES

CE QU’IL FAUT SAVOIR


✔ Après les désordres observés sur les bâtiments cons- ✔ Elles permettent en outre de végétaliser les toitures, leur
truits au lendemain de 1945, les étanchéité des toitures permettant alors d’offrir un agrément visuel aux rive-
terrasses à base de bitume, d’asphalte ou de membranes rains de la toiture, une niche de biodiversité au cœur de
synthétiques mises en œuvre aujourd’hui sont durables, la ville, et de contribuer à la gestion des eaux pluviales,
à condition de respecter leurs avis techniques et de au confort thermique d’été et au confort acoustique du
confier leur réalisation à des spécialistes. bâtiment sans grever les coûts d’entretien.

STRUCTURE DES TOITURES TERRASSE

Traditionnellement, les toitures terrasses


sont utilisées en logement collectif et en
secteurs tertiaire et industriel. Cette tech-
nique s'est développée en France après 1945
avec la reconstruction.

Une toiture-terrasse est constituée, de l’in-


térieur vers l’extérieur :
• d’un élément porteur
• d’un écran pare-vapeur (éventuellement
disposé sur une couche de diffusion desti-
née à répartir la pression de la vapeur
d'eau)
• d’une isolation thermique éventuelle
(locaux chauffés)

© Ecosedum
• d’un revêtement d'étanchéité proprement
dit
• d’une protection de ce revêtement Gravillons sur toiture terrasse. Mise en œuvre d’une toiture végétalisée.
• de dispositifs accessoires et complémen-
taires (acrotères, souches, etc.) rées au bitume) ouvrages en maçonnerie dont la pente est
• composite : mousse de polyuréthane + supérieure à 5% (rampes pour véhicules).
L'élément porteur peut être un plancher perlite-cellulose La couche d’indépendance est constituée
en béton armé coulé en place sur ossature par un complexe constitué de deux papiers
armée ou sur bacs acier, en béton pré- Le liège en tant qu’isolant thermique relève kraft contre-collés par du bitume pour les
contraint ou encore à poutrelles et entre- d’une norme (NF B 57-052 de novembre supports maçonnés et d’une double couche
vous préfabriqués. Le support peut aussi 1973 "Liège. Agglomérés expansés purs de papier kraft ou d’une feuille de papier
être en acier (bacs de tôle nervurée), en thermiques. Caractéristiques, échantillon- "entre deux sans fil" pour les panneaux iso-
béton cellulaire armé, voire en panneaux nage et emballage"). Les autres isolants sont lants.
dérivés du bois sur ossature. sous avis technique. Le DTU 43.1 traite du cas des toitures de
Pour les impacts environnementaux des iso- pente inférieure à 5% avec éléments por-
L’isolant, sous forme de panneaux, peut être : lants, voir le chapitre correspondant. teurs en maçonnerie et revêtements d'étan-
• à base de plastique alvéolaire : polystyrè- En général, l’isolant est placé sous l’étanchéi- chéité traditionnels en asphalte coulé ou
ne expansé ou mousse de polyuréthanne té; il peut être mis en œuvre au-dessus (toit- multicouche par bitumes armés. Les autres
parementée ure inversée) mais le coût en est supérieur. cas relèvent des Avis Techniques. Le présent
• à base végétale : liège aggloméré expansé pur Les systèmes adhérents (étanchéité solidai- chapitre traite des étanchéités mono et mul-
• à base minérale : mousse de verre re de son support) conviennent aux terras- ticouches à base de bitumes, d’asphalte ou
• à base mixte : perlite-cellulose (perlite ses accessibles. Les systèmes semi-indépen- de membranes synthétiques ainsi que des
expansée et fibres cellulosiques agglomé- dants sont applicables aux revêtements sur toitures végétalisées.

Agence régionale de l'environnement et des nouvelles énergies Ile-de-France


LES DIFFÉRENTS SYSTÈMES D’ÉTANCHÉITÉ
Le bitume Une solution de compromis permettant de d’étanchéité. L’évolution de cette tech-
L’étanchéité bitume est introduite en répondre à toutes les exigences (résistance nique d’étanchéité est liée à celle de la mise
France après 1945, en provenance d’Amé- au feu, aux déformations et au poinçonne- en œuvre. Ainsi, quand la technique du col-
rique du Nord. Il s’agit de bitumes oxydés ment) est trouvée avec les armatures com- lage au bitume est remplacée par la tech-
qui, rapidement, couvriront 80% du mar- posites verre et polyester. Ces dernières se nique du soudage, la préparation de la sur-
ché de l’étanchéité. Le bitume est un développent dans les années 80 mais ne face du panneau de laine minérale sur
mélange d’hydrocarbures, résidu lourd de connaissent un réel essor que dans les laquelle on vient souder la feuille bitumée
la distillation du pétrole liquéfiable à années 90. L’outillage de pose évolue lui se fait en usine. Ensuite, avec l’apparition
chaud. Son oxydation, qui consiste à faire aussi. Au départ, les bitumes oxydés sont de la fixation mécanique, la préparation de
passer un courant d’air à travers du bitume posés avec une couche de colle intermé- surface disparaît. Cette dernière technique
fondu, lui confère une plus grande stabilité diaire et sont réchauffés sur chantier (pose de mise en œuvre amène le transfert de la
et une meilleure tenue à la chaleur. en deux ou trois couches). La même tech- fonction résistance au vent de l’isolant vers
nique est d’abord utilisée pour le bitume l’étanchéité, ce qui est rendu possible par
Cependant, alors que les Américains n’utili- élastomère puis, à partir de 1975, la tech- l’armature en polyester non tissé incluse
sent cette technique que pour des bâtiments nique de la soudure au chalumeau à flam- dans la feuille de bitume.
industriels légers de durée de vie inférieure me est de plus en plus utilisée. Cette trans-
à cinq ans, les Français n’ont pas réalisé qu’il ition permet d’éliminer le chauffage du
s’agissait d’une technique non durable, bitume qui constitue une source d’incen-
nécessitant un entretien régulier, et l’appli- die ou de brûlures sur chantier. Le soudage
quent à la construction neuve de logements se faisant à genoux, les dernières innova-
appelés à durer longtemps, ce qui conduit, tions dans l’outillage permettent au poseur
de 1945 à 1974 environ, à des désordres de travailler debout.
importants dues à des défauts d’étanchéité.
A partir de 1970, le bitume oxydé est peu à La technique d’étanchéité utilisée dans le

© Soprema
peu remplacé par des bitumes élastomères secteur industriel est souvent une toiture
de type SBS (styrène butadiène styrène), aux métallique en tôle d’acier nervuré avec un
caractéristiques améliorées : souplesse à isolant en laine minérale et un revêtement Feuille bituminée.
froid, résistance au vieillissement, tenue à la
chaleur, élasticité, soudabilité.
PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES
La nécessité d’isoler thermiquement la toi-
• Consommation de ressources : sous produit de la pétrochimie, le
ture a conduit à associer des feuilles bitu- bitume, résidu lourd de distillation du pétrole, sera disponible en
mées à un isolant support. abondance tant qu’il y aura du pétrole.
Fabrication • Le sable n’est pas une ressource rare.
Apparues dès 1955, ce n’est qu’à partir des • Le goudron issu de la carbochimie n’est plus utilisé dans le bâti-
années 1970 que les armatures en verre ment.
remplacent les armatures cellulosiques, • Emissions et rejets : indissociables de ceux liés à la pétrochimie.
améliorant ainsi leur classement au feu.
• La pose soudée ne présente pas les risques de la mise en œuvre
Dans les années 70-80, la mise en œuvre du bitume chaud.
d’une armature en polyester non tissé amé- • L’outillage moderne permet au poseur de travailler debout et
liore la résistance aux déformations (les non plus à genoux.
supports en matériaux de synthèse sont • Certains mélanges de goudron et de bitume contiennent des
LES BITUMES

sujets à une forte dilatation thermique) et Mise en œuvre quantités importantes d’hydrocarbures aromatiques polycy-
la résistance au poinçonnement, au prix cliques (HAPs) dont la plupart sont réputés cancérigènes et
d’un moins bon comportement au feu et qui font du mélange une substance dangereuse, ce que n’est
d’un manque de stabilité dimensionnelle. pas en principe le bitume.
• Les bitumes élastomères peuvent dégager des substances
nocives susceptibles de provoquer des troubles respiratoires.
• Les interventions de réparation se font dans les mêmes
conditions que la mise en œuvre.
Vie en œuvre • Pas d’incidence sur la santé des occupants des bâtiments,
sauf si un défaut d’étanchéité entraîne l’apparition d’humi-
dité et le développement de micro-organismes pathogènes
dans les locaux sous toiture.
• Le bitume est en principe réutilisable, mais les armatures
rendent le recyclage impraticable. Il est incinérable avec
Fin de vie récupération d’énergie.
© Soprema

• C’est un déchet banal non dangereux, alors que le goudron


est un DIS.
Film bitumineux.

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L’asphalte
PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES
L’asphalte ne s’applique que sur des sup-
ports de pente au plus égale à 3% en systè- • Consommation de ressources : ressource naturelle relativement
limitée (asphalte) ou fabriquée à partir de bitume (résidu lourd de
me indépendant.
distillation du pétrole), l’asphalte sera disponible en abondance
Utilisé pur comme matériau étanche depuis Fabrication tant qu’il y aura du pétrole.
3200 avant JC, l’asphalte naturel est une • Emissions et rejets :
roche sédimentaire, généralement calcaire - asphalte naturel : ceux des carrières (bruit, poussières, paysages)
imprégnée de bitume à l’état pur (NF B - asphalte de synthèse : ceux de la pétrochimie.

LES ASPHALTES
13401), dont les principaux gisements fran-
Mise en œuvre Les additifs peuvent dégager des substances nocives suscepti-
çais sont situés dans le Gard, le Puy de
bles de provoquer des troubles respiratoires.
Dôme et la Haute-Savoie.
L’asphalte coulé répond à la norme NF P 84- • Les interventions de réparation se font dans les mêmes condi-
305 ; c’est un mélange chauffé à 200°-250°C tions que la mise en œuvre.
d’un liant bitumineux et de poudre d’asphal- Vie en œuvre • Pas d’incidence sur la santé des occupants des bâtiments, sauf
te naturel avec des granulats. si un défaut d’étanchéité entraîne l’apparition d’humidité et le
développement de micro-organismes pathogènes dans les
Actuellement, le terme asphalte désigne
locaux sous toiture.
l’ensemble des produits constitués par le
mélange : • L’asphalte est réutilisable et incinérable avec récupération d’é-
• d’un mastic obtenu par un mélange de nergie. C’est un déchet banal non ultime.
bitume, produit résiduel de la distillation Fin de vie • Certaines toitures anciennes comportent des goudrons, résidus
du pétrole, et de fines provenant soit de de la carbochimie riches en HAPs (hydrocarbures aromatiques
polycycliques), qui sont des déchets dangereux à éliminer en
roche calcaire asphaltique imprégnée
centres agréés.
d’hydrocarbures lourds, soit d’une roche
quelconque, généralement calcaire,
• d’un squelette minéral constitué de sables res de synthèse, de charges minérales (craie, On distingue les matériaux plastiques ou
et de gravillons. silice, kaolin) et de fibres servant d’armatu- plastomères et les matériaux élastiques ou
re ; il est employé à froid. élastomères :
L’asphalte est aujourd’hui employé avec des • PVC en feuilles d’épaisseur 1,2 à 1,5 mm
additifs : styrène-butadiène-styrène (poly- La technique de fabrication du multicouche ou plus, utilisés en système indépendant
mère améliorant les qualités adhésives), a évolué, du bitume fixé pour éviter son avec protection lourde rapportée,
urée-formaldéhyde, polypropylène qui déga- écoulement sur une feuille de carton, au • poly-isobutylène en monocouche de 1,5 mm.
gent, lors de la pose, des gaz (COV) pouvant feutre (feuille de carton imprégnée) renfor- La jonction des lés se réalise soit par apport
provoquer irritation des voies respiratoires, cé par une armature, puis à des toiles de de bande entre les recouvrements, soit par
maux de tête et somnolence. jute, remplacées maintenant par des toiles dissolution.
Bien que non élastique, l’asphalte peut de verre plus résistantes, armant une chape
encaisser certains mouvements du support. de bitume plus épaisse nécessitant moins de Les élastomères sont faits de caoutchouc,
Il est sensible aux températures élevées, couches donc moins de main d’œuvre. En butyl, éthylène, propylène, EPDM (). Il s’agit
mais résiste bien aux basses températures. système indépendant, les revêtements mul- principalement de revêtements monocou-
ticouches reçoivent obligatoirement une ches non armés de 1 à 1,5 mm d’épaisseur.
Le revêtement d’asphalte ne nécessite pas de protection lourde pour les lester. La jonction entre lés est réalisée par collage
protection supplémentaire, sauf dans les cas avec bande intercalaire rapportée.
suivants : Les membranes synthétiques
• toiture-terrasse circulable, Les produits autres que le bitume et Ce sont des revêtements stratifiés réalisés
• toiture-terrasse non-circulable située l’asphalte sont des produits d’étanchéité à par application de plusieurs couches de
dans les régions à fort contraste de tem- base de polymères, en particulier de PVC. liquide à base de polyéthylène chlorosulfo-
pérature, Les membranes synthétiques sont consti- né, de polyuréthane, de polyester ou de rési-
• sur support bois, tuées de feuilles préfabriquées souples réali- ne acrylique. Ils forment un complexe iso-
• sur support isolant. sées à base de résines de polymères de syn- lant étanche et adhèrent au support. Les toi-
thèse avec des adjuvants (plastifiants, stabi- tures-terrasses circulables peuvent être
Les multicouches lisants, pigments,...). Leur mise en œuvre réalisées par ce procédé grâce à la bonne
Les multicouches sont des revêtements d’é- est différente de celle des feuilles à base de résistance mécanique de la mousse obtenue
tanchéité constitués de plusieurs feuilles, bitume ou d’asphalte et le personnel de pose (4 daN/cm2 en compression).
étanches, collées entre elles avec un EAC doit être spécifiquement formé. Les membranes sont actuellement conçues
(enduit d'application à chaud), soit avec un en tenant compte des impacts environne-
ciment volcanique, un produit pâteux ou mentaux.
par soudure. Le ciment volcanique est un Par exemple, la membrane SARNAFIL, à base
mélange à chaud de brai de goudron, de de PVC, a les caractéristiques suivantes :
soufre, de résine, d’huiles anthracéniques et • pas d’ignifuge halogéné, ce qui permet
de fillers (éléments très fins). Il n’est prati- d’éviter, en cas d’incendie, la formation de
© Sarnafil

quement utilisé que comme EAC. L’enduit gaz de combustion corrosifs (acide brom-
pâteux est constitué d’un liant à base de hydrique et acide chlorhydrique) ou
bitume ou de brai de houille ou d’élastomè- Membrane synthétique. toxiques (dioxines poly-halogénées et

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furanes) et facilite la valorisation énergé-
PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES
tique du produit.
• propriétés mécaniques améliorées per- • Consommation de ressources :
mettant de diminuer la quantité de PVC : le chlore permet de limiter le recours au pétrole, ressource
matière utilisée (- 20%) naturelle non renouvelable limitée
EPDM, autres : issus de la pétrochimie

LES MEMBRANES SYNTHÉTIQUES


• produit neutre vis-à-vis de l’eau de pluie (pH,
teneur en carbone organique dissous (COD) Fabrication • Emissions et rejets :
PVC : des efforts significatifs sont faits par certains fabricants pour
et teneur en matière inorganique inchangés).
limiter le recours à des additifs nocifs pour la santé ou les écosys-
• pas d’émanation nocives lors la mise en tèmes.
œuvre ou des travaux d’entretien, qui ne EPDM, autres : ceux de la pétrochimie.
nécessitent aucune mesure de protection
particulière. Certains additifs peuvent dégager des substances nocives sus-
Mise en œuvre
ceptibles de provoquer des troubles respiratoires.
Les toitures végétalisées
• Les interventions de réparation se font dans les mêmes condi-
Les toitures végétalisées utilisent mainte- tions que la mise en œuvre.
nant de très faibles épaisseurs de terre ou de
Vie en œuvre • Pas d’incidence sur la santé des occupants des bâtiments, sauf
substrat, sur une couverture isolée et étan- si un défaut d’étanchéité entraîne l’apparition d’humidité et le
che. Toutes sont sous avis technique. développement de micro-organismes pathogènes dans les
Les végétaux employés peuvent offrir des locaux sous toiture.
coloris variés selon l’espèce, voire la saison. PVC, EPDM et autres caoutchoucs synthétiques sont des déchets
Ils peuvent ne nécessiter aucun entretien, banals non ultimes, incinérables avec récupération d’énergie (et
Fin de vie
en dehors de l’arrosage initial. L’entretien filtration des fumées pour neutraliser les vapeurs d’acide dans le
peut ensuite se limiter à une vérification cas du PVC).
annuelle de l’étanchéité de la toiture.
Outre la qualité architecturale apportée par
une cinquième façade végétalisée aux riverains
ayant vue sur la toiture, la terre et les végétaux
retiennent l’eau de pluie et contribuent ainsi à
réguler son évacuation dans les réseaux d’as-
sainissement, en écrêtant les pointes d’orages
et en en éliminant une partie par évaporation
et par évapotranspiration des végétaux (jusqu’à
20% de l’eau reçue, contre quelques % pour
une toiture terrasse minérale). Coupe de principe.
Ce dernier phénomène contribue en outre,
avec la masse thermique constituée par la
terre, à limiter les surchauffes d’été.
Par ailleurs, ils forment un matelas amortis-

© Ecosedum
sant les bruits d’impact (pluie, grêle).
Enfin, les végétaux améliorent la qualité de
l'air par la production d'oxygène et par la Ci-dessus, pose de panneaux de sédum.
fixation du gaz carbonique. Le tapis végétal Ci-contre à gauche, détail.
© Ecosedum

fixe les poussières et humidifie l'air asséché


par la pollution urbaine. Ci-dessous, pose d’une toiture végétalisée à
Paris dans le XVIII eme arondissement.

PHASE INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES


La plupart des essences sont cultivées. Consommation d’eau, de fer-
Fabrication
LES TOITURES VÉGÉTALISÉES

tilisants et de produits phytosanitaires, selon la nature du végétal.


• Selon la nature de l’étanchéité sous-jacente.
Mise en œuvre • Pas de problème particulier pour la couverture végétale pro-
prement dite.
• La végétalisation des toitures apporte qualité d’aspect, écrê-
tage des débits de pointe d’orage, tampon thermique et
confort acoustique.
Vie en œuvre • Elle contribue à l’assainissement de l’air extérieur et offre une
niche de biodiversité au cœur de la ville.
• Certaines essences (mousses de type sedum) ne nécessitent
aucun entretien. Sinon, arrosage périodique selon essence et
désherbage.
© Le Prieuré

Déchet vert fermentescible compostable pour amendement et/ou


Fin de vie
biométhanisation.

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POUR EN SAVOIR PLUS
• Syndicat des Bitumineux Toitures végétalisées (liste non exhaustive)
42 av. Marceau - 75008 Paris
Tél. : 01 53 23 20 00 - Fax 01 47 20 90 30 • ECOSEDUM - 80 rue Nationale - BP 50062 • SARNAFIL s.a.r.l. - 42 chemin du Moulin
- 57192 FLORANGE Cedex Carron - 69130 ECULLY,
• Chambre syndicale française de l’Etan- Tél. : 03 82 59 47 52 - Fax 03 82 59 47 59 Tél. : 04 72 18 03 00 - Fax 04 78 33 62 35
chéité - 6-14 rue La Pérouse info@ecosedum.com contact@sarnafil.fr - www.sarnafil.fr/
75784 Paris cedex 16 http://www.ecosedum.com/
Tél. : 01 56 62 13 20 - Fax 01 56 62 13 21 - • SOPREMA - 14 rue de Saint Nazaire
contact@csfe.ffbatiment.fr • LE PRIEURE - 41160 MOISY B.P. 121 - 67025 STRASBOURG Cedex,
www.etancheite.asso.fr Tél. : 02 54 82 09 90 - Fax 02 54 82 07 29 Tél. : 03 88 79 84 00 - Fax 03 88 79 84 01
info@naturoof.com contact@soprema.com
http://www.toiture-vegetalisee.com/ www.soprema.fr www.sopranature.com

BLCommunication 01/04

Etude réalisée pour l’Arene Ile-de-France sous la coordination de Sophie Brindel-Beth,


avec la participation de GECOB Conseil Environnement (Serge Sidoroff et Hubert Pénicaud).
Contact Arene IdF : Dominique Sellier
Tél. : 01 53 85 61 75 - email : dsellier@areneidf.org Etude réalisée pour l’ARENE Ile-de-France ..........

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