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Le Prix de la justice
Le Prix de la justice
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Le Prix de la justice

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About this ebook

Sa priorité est de résoudre des meurtres. Et puis, l’impensable se produit...

Récemment veuf, l’inspecteur Jason Scarsdale de la police d’Austin travaille sur les meurtres de deux pédophiles tout en essayant de remplir les rôles de père et de mère pour sa fille de cinq ans. Au cours de son enquête, Scarsdale doit redoubler de vigilance et se protéger des manigances de deux commandants de la police bien décidés à le faire chuter. Attiré par Dani Mueller, analyste en données criminelles de la police d’Austin qui a elle aussi vécu une terrible tragédie, Scarsdale est tiraillé entre son attraction et ses soupçons à son égard…

Elle cache un secret qui pourrait lui coûter non seulement son emploi, mais aussi sa propre vie…

Dani dissimule un lugubre passé. Quand sa fille a été sauvagement assassinée, Dani a assouvi sa vengeance avant de changer de nom et de prendre la fuite… jusqu’à Austin. Si jamais son secret venait à être dévoilé, elle sait qu’aucun refuge au monde ne pourrait suffisamment la protéger de la sadique famille du meurtrier de sa fille.

Attirés dans un cruel jeu de dupes, Scarsdale et Dani découvrent ce qu’il en coûte de briser les règles. Puis, quand ils pensent avoir connu le pire, tout se complique… bien plus encore.

LanguageFrançais
PublisherBadPress
Release dateJan 30, 2017
ISBN9781507171660
Le Prix de la justice
Author

Alan Brenham

Alan Brenham is the pseudonym for Alan Behr, an author and attorney. He served as a law enforcement officer before earning a law degree and working as a prosecutor and a criminal defense attorney. He has traveled to several countries in Europe, the Middle East, Alaska, and almost every island in the Caribbean. While working with the US Military Forces, he lived in Berlin, Germany. Behr and his wife, Lillian, currently live in the Austin, Texas area.

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    Le Prix de la justice - Alan Brenham

    Elle était analyste en données criminelles. Il ne pouvait croire qu’elle pût commettre un meurtre de sang-froid ... mais il ne pouvait pas non plus nier l’évidence.

    Scarsdale sortit une photo de Zarko de son calepin et la montra à Loper. « Avez-vous déjà vu cet homme auparavant ? »

    Loper examina la photo. « Oui, je l’ai déjà vu, » affirma-t-il avant de hocher la tête en rendant la photo à Scarsdale. « Il est venu se renseigner mardi dernier sur un appartement libre au bâtiment trois. » Loper sourit. « Au troisième étage, pour être exact.

    — C’était à quelle heure ? demanda Harris.

    — Oh, je dirais juste avant la tombée de la nuit. Six ou sept heures du soir. »

    — Donc vous aviez un appartement à louer au troisième ? » demanda Scarsdale.

    — Oui. Le 310. Nous lui avons montré et il a dit qu’il contacterait.

    — Est-ce que l’appartement 310 est configuré de la même manière que le 312 ? Où est-il situé ?

    — Oui, c’est effectivement une copie conforme. » Loper ramassa une carte du complexe et montra du doigt l’appartement 316. « C’est le premier, juste ici, en haut de l’escalier. Madame Mueller habite dans celui-ci. Un couple de personnes âgées habite en face d’elle. »

    Sur le chemin du retour vers la voiture avec Harris, Scarsdale commenta : « Aucune chance que Zarko ait voulu louer l’apparte. Il voulait juste en voir les plans.

    — Tu penses à ce que je pense ? demanda Harris.

    — Oui. Dani était la femme dans le placard. Et Zarko veut se débarrasser d’elle. »

    — Mais qu’est-ce qu’elle foutait là ? »

    Scarsdale fit claquer ses doigts. Il se rappela ce qu’Amanda lui avait dit. « Tu te rappelles ce vieil homme dans la ruelle de Lasiter ? Tu pensais que les feux arrière de son esquisse correspondaient à ceux d’une Mercedes, pas vrai ?

    — Ouais.

    — Eh ben devine un peu qui a récemment vendu sa Mercedes ?

    — Oh... merde. »

    Pour Scarsdale, si Dani était impliquée, cela compliquait les choses. Au plus profond de lui, il espérait qu’elle avait une explication plausible à lui fournir. Comme Harris l’avait indiqué, elle avait trop de classe pour qu’elle pût être associée avec des types comme Lasiter et Zarko. Mais s’il s’agissait bien d’elle, il ne voudrait pas laisser Shannon en sa compagnie. Après tout, elle avait effectivement quitté la ville un peu soudainement. Si elle revenait, ils auraient une conversation des plus sérieuses concernant le meurtre de Lasiter.

    Sa priorité est de résoudre des meurtres. Et puis, l’impensable se produit...

    Récemment veuf, l’inspecteur Jason Scarsdale de la police d’Austin travaille sur les meurtres de deux pédophiles tout en essayant de remplir les rôles de père et de mère pour sa fille de cinq ans. Au cours de son enquête, Scarsdale doit redoubler de vigilance et se protéger des manigances de deux commandants de la police bien décidés à le faire chuter. Attiré par Dani Mueller, analyste en données criminelles de la police d’Austin qui a elle aussi vécu une terrible tragédie, Scarsdale est tiraillé entre son attraction et ses soupçons à son égard...

    Elle cache un secret qui pourrait lui coûter non seulement son emploi, mais aussi sa propre vie...

    Dani dissimule un lugubre passé. Quand sa fille a été sauvagement assassinée, Dani a assouvi sa vengeance avant de changer de nom et de prendre la fuite... jusqu’à Austin. Si jamais son secret venait à être dévoilé, elle sait qu’aucun refuge au monde ne pourrait suffisamment la protéger de la sadique famille du meurtrier de sa fille.

    Attirés dans un cruel jeu de dupes, Scarsdale et Dani découvrent ce qu’il en coûte de briser les règles. Puis, quand ils pensent avoir connu le pire, tout se complique... bien plus encore.

    REMERCIEMENTS

    ––––––––

    Je tiens à remercier les personnes suivantes dont l’aide et les conseils ont été essentiels au cours de la rédaction de ce roman, et tout d'abord ma femme Lillian, dont la persévérance, le soutien et la patience sont des plus appréciés. Je ne saurai jamais assez la remercier.

    Je remercie mon frère Kevin Behr, président de la faculté de justice pénale et du maintien de l’ordre du Coastal Bend College pour ses conseils pratiques sur les procédures modernes de scène de crime ; Tom Walsh, inspecteur à la retraite spécialisé dans les crimes sexuels auprès de la police d’Austin Police et le sergent Scott Ehlert de la division Homicide de la police d’Austin Police pour leurs conseils et assistance ; Jerry Pena du Laboratoire médio-légal de la police d’Austin pour son aide relative aux procédures de la police scientifique ; et David V. Rossi, analyste senior en données criminelles à la retraite du bureau du shérif du comté de Harris, pour son assistance concernant les procédures de scène de crime.

    Félicitations pour le Prix de la justice

    LE PRIX

    DE LA

    JUSTICE

    ––––––––

    Alan Brenham

    UNE PUBLICATION

    BLACK OPAL BOOKS

    GENRE : MYSTÈRE / SUSPENSE / THRILLER PSYCHOLOGIQUE / CRIME / ÉLEMENTS ROMANTIQUES

    Ceci est une œuvre de fiction. Les noms, lieux, personnages et incidents sont les fruits de l'imagination de l'auteur ou sont utilisés de manière fictionnelle ; toute ressemblance à des personnes vivantes ou décédées, à des lieux ou événements, ou à des sociétés ou organisations serait purement fortuite. Toutes les marques commerciales, marques de service, marques déposées et des marques de service déposées sont la propriété de leurs propriétaires respectifs et sont utilisées ici uniquement à des fins d'identification. L'éditeur n'exerce aucun contrôle sur les sites de l’auteur et de tiers, et ne saurait assumer une responsabilité quelconque du fait du contenu de ces sites.

    LE PRIX DE LA JUSTICE

    Droits d’auteur © 2012 par Alan Brenham

    Maquette de couverture : J T Lindroos

    Photographie de couverture : Sara Biörk

    Tous les droits d'auteur de l’image de couverture © 2012

    Tous droits réservés

    Impression ISBN : 978-1-626940-83-3

    Première publication : novembre 2013

    Tous droits réservés en vertu des conventions panaméricaine et internationale sur le droit d'auteur. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite ou transmise sous aucune forme ou par quelque moyen technique, mécanique ou numérique que ce soit, par photographie, par enregistrement ou par quelque forme de stockage ou de récupération de données, sans la permission écrite de l'éditeur.

    AVERTISSEMENT : la reproduction non autorisée et la distribution de cette œuvre protégée par les droits d’auteur est illégale. La violation des droits d’auteur criminelle, y compris la violation de droits d’auteur sans gain monétaire, fait l'objet d'une enquête par le FBI et est passible d’une peine d’emprisonnement en établissement pénitentiaire fédéral pouvant aller jusqu’à cinq ans, ainsi que d'une amende de 250 000 dollars américains.

    À propos de la version à imprimer : si vous avez acheté une version imprimée de ce livre sans couverture, sachez que l’exemplaire du livre que vous tenez entre les mains a été volé. Il a été signalé comme « non vendu et détruit » par l’éditeur, et ni l'auteur ni l'éditeur n'ont reçu de paiement en échange de ce « livre mis au pilon ».

    EN CAS DE DÉCOUVERTE DE VENTE OU DE PARTAGE ILLÉGAL D’UN EBOOK OU D’UNE VERSION IMPRIMÉE DE CE LIVRE, VEUILLEZ LE SIGNALER EN NOUS CONTACTANT À L’ADRESSE SUIVANTE : lpn@blackopalbooks.com

    Publié par Black Opal Books : http://www.blackopalbooks.com

    ––––––––
    DÉDICACE
    Aux agents des forces de l’ordre et enquêteurs criminels qui travaillent sans relâche pour protéger nos enfants contre les actes de violents prédateurs.
    En mémoire de mon frère Roger L. Behr,
    retraité de la police d’Austin

    CHAPITRE 1

    « La meilleure façon de sortir d’un désert est de le traverser. »

    Proverbe africain

    ––––––––

    L‘ inspecteur Jason Scarsdale fixait des yeux le canon de son arme de service par laquelle il espérait partir en paix. Il lui suffirait de tirer sur la gâchette, pour éteindre ainsi la lumière et se reposer. Jason ne pouvait ni dormir, ni manger, ni travailler. Les doigts de sa main droite était positionnés sur le pontet, tandis que la main gauche tenait fermement la crosse. Avec soin, il modifia son emprise et réajusta son alliance de sorte qu’il pût en voir les trois diamants. C’est elle qui l’avait achetée pour leur premier anniversaire, et c’est encore elle qui, après que le prêtre l’eut bénie, l'avait placée sur son doigt en signe de réaffirmation de leurs vœux. Elle lui avait dit que les trois diamants représentaient la Sainte Trinité, que celle-ci les protégeraient en gardant leur union intacte à mesure qu’ils vieilliraient et faibliraient tous deux côte à côte.

    Charity était morte, emportée quatre semaines auparavant, à vingt-huit ans. Et tout était de sa faute.

    Lors de leur première rencontre, il avait aussitôt su qu’il voulait passer le reste de sa vie avec elle, mais il lui avait fallu un certain temps pour la conquérir. Il était plus âgé qu’elle, et Charity avait émis quelques réserves à l’idée de devenir l’épouse d’un agent de police. Au final, il avait pourtant réussi à gagner son cœur.

    Il avait essayé d'imaginer son avenir, sans elle. Sa famille et ses amis lui avaient bien dit que le temps guérit les blessures, mais le temps n’était pas son meilleur allié. Il ne pouvait voir devant lui qu’une éternité remplie d’un néant obscur. Chaque minute de chaque jour des quatre dernières semaines lui avait inlassablement fait ressentir une seule et même chose : un grand vide saturé de douleur. Qu’il fît jour ou qu’il fît nuit, cela n'avait aucune importance.

    D’un geste abrupt, il leva son arme et la porta à sa bouche grande ouverte ; son portable sonna au même moment. Ses yeux bougèrent vers le tableau de bord sur lequel il avait posé son téléphone. Il put lire le mot Maison sur l’écran.

    Il regarda un moment le téléphone, comme pour digérer et comprendre la signification du mot Maison. Il prit une profonde inspiration puis expira.

    Il posa son pistolet sur les genoux et décrocha.

    « Bonjour, Sarah. »

    Il parla d’une voix monotone, les yeux rivés sur l’arme.

    « Jason, tu vas bien ? T'as rien mangé. T’es sorti de là comme un zombie.

    — J'avais pas faim. »

    Sarah était sa sœur de trois ans sa cadette. Malgré tous les coups pendables qu'il avait pu lui faire dans sa jeunesse, comme lui mettre des grenouilles et des lézards dans le lit ou encore faire exploser sa poupée préférée avec de gros pétards, elle avait toujours été là pour lui. Elle n'était pas plus forte que lui, mais elle était dotée d’une grande gentillesse. Elle n’avait pas cette tendance à ressasser le passé comme lui le faisait.

    « Crois-moi, dit Sarah. Ça va aller mieux. Il faut laisser le temps faire. »

    Il parcourut avec le doigt les contours de son arme. « Peut-être, peut-être pas. Je sais plus trop. »

    Quelques secondes de silence s’écoulèrent.

    « Il y a quelqu'un ici qui veut te parler.

    — Qui ?

    — Jason ! À ton avis ? Est-ce qu’une petite fille de cinq ans du nom de Shannon te dit vaguement quelque chose ?

    — Elle va bien ?

    — Bien sûr. Elle veut juste te demander quelque chose. Bouge pas. »

    Shannon. Il n'avait pas été à ses côtés. Il n’avait pas été un bon père de famille. Maintenant que Charity n’était plus là, il ne servait strictement à rien. Il entendit Sarah appeler Shannon. « Ma puce, c’est ton papa au téléphone.

    — Papa, » dit Shannon. Tata Sarah a lu une histoire de Narnia. »

    Une image de Shannon s’inventa dans son esprit : cette journée à l'hôpital où il avait posé les yeux sur sa fille qui venait de naître, puis quand il l’avait tenue dans ses bras... pour la première fois. « Elle a fait ça ? C'est très bien.

    — Tu viens quand à la maison, papa ? Je veux te voir.

    — Tu me manques aussi, mon ange, mais je peux pas rentrer à la maison tout de suite. Je travaille. Mais je viens aussi vite que je peux. »

    Son portable de service se mit à vibrer. Il regarda l'écran. C'était Sean Harris, son partenaire.

    « Je dois y aller, ma puce. Je te verrai ce soir.

    — Papa, tu pourras lire plus de Narnia ce soir ?

    — Bien sûr, je le ferai.

    — C’est promis ? demanda-t-elle.

    — C’est promis, » répondit-il avec conviction.

    Il posa son portable et prit l’appel du téléphone de service.

    « Ouais ? »

    Un moment de silence sur la ligne fut interrompu par la voix indécise de Harris. « T’es où, mon pote ? »

    Scarsdale regarda autour de lui. En face de lui, la piscine de Zilker Park était fermée pour la saison. Il se retourna et vit un joggeur solitaire passer près de lui. Sa bouche esquissa un minuscule sourire plein de dépit à la vue d'un vieil homme et d’une vielle femme qui, les visages comblés, se promenaient le long d'un sentier pédestre ; la femme serrait d’une main le bras de son homme tout en reposant la tête sur son épaule. La vie continuait avec allégresse. Il regarda le pistolet posé sur ses genoux.

    « Zilker Park.

    — Tu te sens d’attaque pour une affaire de pédophile ? »

    Un long silence s’ensuivit.

    Scarsdale poussa son revolver dans son étui et appliqua la sangle de fixation avec le pouce. « Ouais. Rendez-vous au poste.

    — J’y suis déjà, mon pote, » dit Harris.

    

    Harris tendit le bras au dessus du siège passager pour ouvrir la portière à Scarsdale. C’était un costaud avec des cheveux gris coupés à raz sur les côtés d’un crâne au dessus dégarni, et des yeux qui contemplaient le monde avec une prudente gentillesse que peu de personnes avaient le privilège de connaître.

    Une fois le véhicule en route, Scarsdale resta avachi sur le siège, le regard porté droit devant et les poings fermement serrés sur les cuisses. Il fit un énorme effort de volonté pour concentrer ses pensées sur Shannon. Charity, qui avait pris l’initiative de l’exercice des tâches parentales, était devenue un exemple à suivre pour leur fille. Désormais, toutes ces responsabilités lui échoyaient, et il n’avait aucune idée de la façon dont il devait procéder. En revanche, à compter de cet instant, il ne sortirait plus le soir avec ses potes, et ne passerait plus ses après-midi dominicaux à regarder des matchs de football américain à la télévision. Dorénavant, Shannon serait sa raison d’être, le centre de son univers.

    « T’allais te foutre en l’air, pas vrai ? »

    Sa question avait tout d’une affirmation déguisée : Scarsdale ressentit comme un grand poids quitter sa poitrine face à des faits exposés aussi clairement.

    Ils roulèrent un certain temps en silence. Scarsdale observa le paysage défiler de l’autre côté de sa fenêtre. Le déroulement de cet après-midi funeste joua de nouveau dans sa tête, comme autant de fois qu’il l’avait fait depuis que les agents de patrouille étaient venus cogner à sa porte pour lui apporter la mauvaise nouvelle. La situation lui était étrange dans la mesure où, en tant que flic, il avait toujours pensé qu’il mourrait avant Charity, et non l’inverse.

    « C’était pas ta faute, » dit Harris.

    Scarsdale lança un rapide coup d'œil à Harris. « Si, c’était ma faute. Elle m'avait demandé de... » Scarsdale prit une profonde inspiration avant de lâcher le reste de sa phrase. « ... d’aller au magasin. » Il regarda devant par le pare-brise, puis sur le côté. « J'ai donné une excuse : trop occupé à regarder un match à la télé, » dit-il. « Elle m'a embrassé sur la joue, m’a demandé qui gagnait, et puis elle est partie. » Il regarda son alliance. « C’est moi qui aurait dû être au volant de la voiture.

    — Comment va Shannon ? » demanda Harris tandis qu'ils filaient plein sud sur First Street, juste après Ben White Boulevard.

    « Elle pleure beaucoup la nuit. Mais elle va mieux de mieux. Sarah rentre à Waco jeudi soir, alors je dois trouver une baby-sitter. T’en connais une qui assure ?

    — Ça fait un bail que j’en ai pas eu besoin, mais je vais voir avec Mary. T’as demandé au poste ? Y a pas mal de civils qui mettent des annonces sur le panneau d’affichage. Essaie voir. »

    Scarsdale hocha la tête, gravant la tâche à accomplir dans sa mémoire. Il aurait besoin de quelqu'un qui pût passer récupérer Shannon à la maternelle aussi, les jours où une affaire l’empêcheraient de le faire lui-même ; une personne disponible à la dernière minute quand il devrait enquêter jusque tard dans la nuit.

    « Mitchell t’a refourgué combien d’affaires sur ton bureau ? demanda Harris.

    — Trop. Tu te souviens du type qui s’est plaint parce que des gamins achetaient des revues porno à la boutique de livres et vidéos Blue Cloud ? » Il regarda Harris.

    Harris lui lança un regard de côté plein d’étonnement. « Il t’a refilé cette merde ? C’est du taf pour les agents de patrouille, ça.

    — Ouais, m'en parle même pas. » Scarsdale se redressa sur son siège. « Quel âge a la victime ? » demanda-t-il au moment où Harris gara la voiture le long du trottoir devant un duplex délabré. Trois voitures de patrouille de police étaient stationnées dans la rue, en face.

    « Trois ou quatre ans, je crois, » répondit Harris en descendant de la voiture.

    Un chien chétif à pelage brun leur aboya dessus tout en dessinant des cercles derrière eux ; il s'approcha avec prudence tandis que les deux hommes marchaient vers la porte d'entrée, à travers les herbes mortes. Scarsdale tendit la main vers le bas : le chien déguerpit et en aboyant furieusement. Dans le jardin, il ramassa une poupée Barbie dévêtue et en essuya d’un revers de la main des morceaux d'herbe et une légère trace de salissure. Deux policiers en uniforme, qui préservaient l’intégrité de la scène à presque dix mètres du duplex, hochèrent la tête vers Scarsdale et Harris, qui progressaient vers la porte d'entrée.

    Le superviseur de la scène, un sergent en uniforme du nom de Daryl Fields, leur présenta un rapide exposé des faits. « C’était la maison du pervers. Le petit ami de la mère. Quand elle est rentrée du travail à sept heures, elle l’a trouvé dans la chambre du gosse avec le pantalon à hauteur des genoux. D’après la voisine... » Fields fit un mouvement de la tête vers une femme aux cheveux gris qui, la tête baissée, se tenait debout sur le perron du duplex. « ... Ruth Short... Elle a entendu la mère crier comme une folle. Des bruits d’objets fracassés contre le mur. Le sale vicieux prenait justement la porte quand madame Short est arrivée. Il lui est presque rentré dedans.

    — Le nom de ce gros dégueulasse ? » demanda Scarsdale.

    De l’intérieur de la maison, Scarsdale entendit une femme s’exprimer avec un fort accent texan qu'il supposa être la mère de l’enfant ; elle proférait des menaces de violence à l’encontre du pervers.

    Fields lut ses notes. « Olsen. Terry Wayne Olsen. Homme blanc d’une cinquantaine d’années. Chauve sur le dessus et brun sur les côtés, environ un mètre quatre-vingts, entre soixante-cinq et soixante-dix kilos. » Fields hocha la tête en direction de la porte. « La voix que vous entendez, c’est celle de la mère : Dory Mabry. La victime s’appelle Beth Ann Mabry. Elle a trois ans. »

    Scarsdale ouvrit la porte équipée d’une légère moustiquaire de couleur verte qui ne fermait pas complètement. Une fois à l'intérieur du duplex, Scarsdale vit la mère et la victime de trois ans, sa fille Beth Ann, debout à quelques mètres de lui. Aucune des deux ne leva les yeux en sa direction.

    Dory, une femme aux cheveux blonds, gesticulait en s’aidant d’une cigarette allumée pour mieux illustrer son propos. « Ce salaud a plus qu’à espérer que vous le trouviez avant moi. » Elle pointa avec la cigarette en direction de la cuisine. « J’ai de quoi castrer ce fils de pute pour de bon, là-bas. »

    Elle marqua une pause, assez longue pour tirer sur sa cigarette et en souffler la fumée par les narines, avant de poursuivre sa diatribe. Elle couvrait les sons d’une femme en uniforme qui tentait de lui poser des questions.

    Dory était une grande femme sans kilos superflus, au teint pâle et vêtue d'un uniforme de serveuse vert pâle. À en juger les rides et les plis sur les joues et le front, Scarsdale supposa qu’elle était âgée de trente à trente-cinq ans.

    Beth Ann semblait petite pour une fillette de trois ans, mais c’était une enfant adorable et en bonne santé, avec de grand yeux bleus et de petites joues roses. Son jean et son maillot était couverts de quelques taches. Rien de catastrophique pour son âge. Shannon semblait toujours se débrouiller pour trouver une mare de boue dans le jardin et y patauger.

    Il fit un tour d’horizon de la pièce. L'intérieur du duplex sentait la fumée de mégot refroidi... et aussi un peu l’urine ? Une grande télévision à écran plat toute neuve, quarante-six à cinquante pouces, recouvrait le mur du fond et faisait paraître les lieux petits. La pièce était propre, mis à part quelques jouets éparpillés. Aucun cafard ne sillonnait le long des murs. L’endroit n’était jonché d’aucun détritus. Un peu de poussière s’était agglutinée sur les rebords des fenêtres. C’était une pièce tout à fait ordinaire avec un mobilier simple, hormis la télévision, sur laquelle il ne put s'empêcher d’attarder son regard : elle était plus grande que son propre téléviseur.

    Scarsdale se plaça en face de Dory pour attirer son attention et la libérer de l’agent qui avait de toute façon renoncé à essayer de lui poser des questions après avoir réalisé la futilité de ses efforts.

    Dory s'arrêta de parler, le regarda, prit une autre bouffée de cigarette et l’examina brièvement.

    Il sourit à Beth Ann, accrochée à la jambe de sa mère, à moitié cachée derrière elle. Ses yeux, grand ouverts, étaient levés vers lui. Elle avait le regard d’un enfant effrayé.

    « Je crois que c'est à toi, » dit-il en lui remettant la poupée. Quand il s’agenouilla, Beth Ann alla se réfugier derrière sa mère. Dory arracha la poupée des mains de Scarsdale.

    « Non. ». Ce seul mot et le ton employé laissèrent présager un avertissement des plus sinistres. « C'est plus bon pour elle d’accepter des choses qui viennent de parfaits inconnus. »

    Scarsdale savait qu’il valait mieux ne pas répondre à ce genre de remarques.

    La femme en uniforme regarda Scarsdale. Un léger rictus se dessina sur son visage. Elle leva les yeux au plafond tout en reculant. « Elle est à vous, inspecteur. »

    Elle venait de lui passer le flambeau. Scarsdale ouvrit son calepin, puis se présenta.

    Elle baissa les yeux vers Beth Ann et lui remit sa poupée Barbie. « Petite, tu veux aller jouer là-bas avec ta poupée pendant que je visite la maison avec le policier ici ? »

    Beth Ann protesta. « Maman...

    — Allez, va. Mets des vêtements sur ta poupée, sinon elle va prendre froid. » Une minute ou deux après que Beth Ann se fut éloignée, Dory se retourna pour faire face à Scarsdale. « Je jure devant Jésus que si j'attrape cet enfoiré, je le découpe en petits morceaux, » dit-elle à voix feutrée. « Elle a que trois ans, bordel. J'espère que cette ordure pourrira en enfer. »

    Scarsdale soupira. Il ne pouvait pas lui reprocher ses paroles. « Bien, madame Mabry. Dites-moi exactement ce qu’il s'est passé. »

    Dory lui raconta tout, jusque dans les détails les plus sordides, puis Scarsdale l’interrogea pour combler quelques lacunes de sa mémoire sur les événements passés.

    « Où est la chambre de Beth Ann ? » demanda Scarsdale.

    Elle fit signe de la main de la suivre. « Par ici. »

    Il la suivit dans le couloir jusque dans une chambre minuscule. La décoration des murs, bleu ciel, avait été agrémentée de simples dessins de petits bonhommes allumettes. Les fragments d’une lampe étaient éparpillés par terre. Quelques taches de sang étaient dispersées au sol près de la porte.

    « Beth Ann a-elle été blessée ? »

    Dory le regarda avec stupéfaction. « Blessée ? Vous parlez d’os cassés ? De sang ? »

    Scarsdale pointa en direction des taches. « De sang, comme ici. À qui appartient celui-là ? »

    Dory se pencha pour regarder les taches de sang. « Oh, pas du tout. C'est son sang à lui, ça. »

    Il se prépara à prendre de bonnes notes. « Alors, c’est ici que vous l’avez trouvé ?

    — Oui. Quand je suis entrée, il avait mis Beth Ann juste ici, » déclara Dory en giflant le lit défait. « Il était sur le point de... » Elle prit une autre bouffée de cigarette. « Ça me donne envie de vomir rien que d’y penser. » Elle souffla un long nuage de fumée blanchâtre vers le plafond. « C'est là que j'ai pris la lampe et que je lui ai fracassé le crâne avec. » Elle pivota, comme si elle faisait valser la lampe. « Je l'ai tapé juste sur la tête. Ce crétin a déguerpi vers la porte. » Elle pointa en direction du salon. « Il a pris les jambes à son cou. J'ai chopé un couteau de boucher sur la table de la cuisine et j’ai couru après ce fils de chien. Mais il s’est enfui avant que je puisse le rattraper. »

    Avec sa chaussure, elle poussa les morceaux de la lampe pour en forma un tas. « Ce qui est sûr, c’est que sa tête pissait bien le sang. J'espère que je lui ai bien ouvert son fichu crâne. Jamais de la vie je le laisserai approcher de Beth Ann ou de moi. Ça je le garantis.

    — Qui garde Beth Ann lorsque vous êtes au travail ?

    — Lui. C’est ma voisine, Ruth Short, qui va le faire maintenant.

    — Vous avez une photo d’Olsen ? »

    Il suivit Dory dans le salon ; elle saisit une photo encadrée sur une table basse et la lui tendit. « C'est lui, dit-elle. Vous pouvez la garder.

    — Une idée d’où il a pu aller ? Des amis ? Des parents dans la région ?

    — Non. Il n'avait aucun membre de sa famille par ici et je l'ai jamais vu avec des amis, mais il a parlé d'un certain Fergie et non, je n’ai jamais rencontré ce gars non plus. »

    Convaincu qu'il disposait de toutes les informations dont il avait besoin, il partit en compagnie de Harris et prit la route vers le bureau. Scarsdale avait rendez-vous plus tard avec un procureur pour son entretien préalable en qualité de témoin.

    Le lendemain, à la cour de district, il témoignerait de son enquête et de l’arrestation d'un meurtrier du nom de Scott Lasiter. Avant vendredi, les membres du jury condamneraient sans doute l’accusé à mort.

    CHAPITRE 2

    « La vengeance est le plus grand ravissement des femmes. »

    Sir Thomas Browne

    ––––––––

    Je me retrouvais assise, mardi, dans la troisième rangée de la salle d'audience du comté de Travis. Cette raclure de Scott Dewayne Lasiter passait en jugement pour le meurtre d'une fillette.

    Ce pervers était assis à la table de la défense, à ma gauche, directement dans ma ligne de mire.

    Lasiter passa le dos de sa main sur le front et lança un regard vers Susan Crowell, la mère de la victime. Il regarda dans ma direction puis se repositionna dans son siège. T’es nerveux, Lasiter, ? Espèce de gros dégueulasse. J'enfonçais mes ongles dans mon sac à main chaque fois que mes yeux se posaient sur lui. Si seulement j’avais pu les planter dans ses yeux...

    En cette journée, le pire cauchemar de Susan devenait une horrible réalité, et je savais exactement ce qu’elle ressentait quand elle passa devant moi vers la barre des témoins. Les jurés scrutèrent chacun de ses pas à mesure qu’elle approchait de la chaise du témoin, exactement comme les jurés l’avaient fait à mon égard lors du procès de Burton. Cette chaise était positionnée derrière un panneau écran en pin blanc, à côté de la plate-forme surélevée du juge. Susan occuperait le devant de la scène, tout comme moi il y a deux ans et demi.

    Elle semblait faire des efforts pour garder son sang-froid, mais je pouvais deviner, à la façon qu’elle avait de se rajuster sur la chaise de témoin, à la manière qu’elle avait avec sa main de tantôt se couvrir la bouche tantôt de manipuler sa croix en or autour du cou, qu'elle était tout sauf remplie de calme et de sérénité. Témoigner était une expérience éprouvante. Non, c’était une expérience terrible ; ce le fut pour moi, ce le serait pour Susan aussi.

    En cet instant précis, j’imaginais que Susan avait le cœur noué et que ses entrailles lui remuaient tant qu’elle avait probablement envie de vomir. Perdre un enfant est déjà en soi une souffrance terrible dont aucune mère ne se remet jamais complètement ; une salle entière remplie d'inconnus pendus à ses lèvres et les yeux braqués sur sa personne devaient donc rendre l’expérience encore cent fois plus éprouvante. J’espérais pour Susan que le système judiciaire fonctionnerait cette fois comme escompté. Je n’avais personnellement pas eu cette chance.

    Je m’appelle Dani Mueller. J’avais été avocate de la défense et analyste en données criminelles à Sacramento, en Californie, sous un autre nom, Karla Engel, mais cette vie était derrière moi. Sept ans de pratique du droit et une vie, autrefois heureuse, avec ma fille de dix ans, Katarina, cependant balayée par l’accès de folie d’un maniaque, d’un dérangé du nom de Burton Doyle.

    Avant de quitter la Californie, j'avais déposé une demande de changement de nom dans le cadre du programme californien de sécurité régi par la loi du « Safe at Home Act ». Cette loi permettait de changer de nom de façon confidentielle si je pouvais démontrer avoir été victime de harcèlement. Dans mon cas, c’était toute la famille Burton qui me persécutait : la mère de Doyle, Mattie, son demi-frère Phoenix Wilson et une sœur atteinte de démence qu’ils appelaient Bunny. Son autre frère, un psychopathe nommé Parnell, m’envoyait des lettres de menace depuis la prison, jusqu'à ce que le gardien y mît un terme.

    Je les voyais partout, à l'épicerie, à mon bureau, au tribunal, ou même devant mon domicile ; ils me rentraient délibérément dedans ou m’adressaient des gestes menaçants et obscènes. Je gardais des bombes anti-crevaison dans le coffre de ma voiture et j’étais devenu une experte dans le remplacement de pneus et de phares avant et arrière endommagés. La cour avait accédé à ma requête de modification confidentielle d’identité ; je pus ainsi changer Karla Engel en Dani Mueller et sceller mon dossier.

    Une fois prête à déménager pour le Texas, je créai des fausses pistes afin que les Burton ne pussent jamais me retrouver. Grâce à internet, je montai un cabinet d'avocats au nom de Karla Engel à proximité de Chicago. S’ils découvraient que j’avais changé de nom, ils remarqueraient que Dani Mueller avait déménagé à Del Mar, au sud de la Californie. Voilà qui suffirait au moins à les ralentir.

    Grâce à mon expérience antérieure en qualité d'analyste pour la police de Sacramento, j'étais parvenue à décrocher un poste similaire au sein du service de police d'Austin il y a environ deux mois et demi. Aidée de diverses bases de données et de logiciels d’analyse et d’interprétation de données statistiques criminelles, j'ai développé des séries chronologiques, des modèles et des profils de suspects à la demande des inspecteurs déployés aux quatre coins de la ville dans le cadre de leurs affaires en cours. Ma spécialité : l’agression d’enfants.

    Mais ma présence à la cour ce jour-là n’avait rien à voir avec mon travail. J’étais venue voir si le système juridique du Texas fonctionnait mieux que celui de la Californie. J’avais posé quelques jours de congé pour voir, de mon siège, si Lasiter obtiendrait ce qu'il méritait. Ou bien allais-je assister au deuxième acte du théâtre de l'absurde ? J’espérais ne pas être témoin d’un tel spectacle.

    Lors de ma longue, effrayante marche vers la barre des témoins il y a quatorze mois, mon corps tout entier avait vibré d’une rage que je n'avais jamais ressenti auparavant. Les battements de mon cœur s’était accélérés dans mon anticipation de me retrouver face à cet homme. J’avais eu une sensation de chaud à mon visage qui, je l’imagine, devait être tout rouge. À ce moment précis, j'avais souhaité que Burton eût subi le sort qu’il avait réservé à ma précieuse Katarina : j’avais désiré le voir découpé en petits morceaux.

    Je m’étais sentie comme un animal, en vitrine, dans un zoo. Chacune de mes larmes, chaque tremblement, chacun de mes souffles avaient été attentivement étudiés par toutes les personnes présentes dans la salle. Chaque mot prononcé de ma bouche avait été aspiré par leurs oreilles avides.

    En parcourant la salle des yeux, je vis le mari de Susan, assis sur la banquette dans la première rangée à ma droite, juste derrière l’accusation. À en juger ses yeux durs, ses lèvres serrées et sa mâchoire crispée, je pus deviner qu'une intense colère bouillonnait profondément en lui. Je l’observais dévisager l’accusé de ses yeux infiniment noirs qui criblaient de trous cet homme dont l’existence même l’insupportait. Oui, l'air de la salle d'audience était saturé de férocité – celle de Crowell, mais aussi la mienne. Je me demandais si Lasiter pouvaient la ressentir. Non, je l’espérais.

    J'étudiai Susan tandis qu’elle se penchait en avant. Elle concentra son regard sur l'assistant du procureur Rusty Tidwell. Ses lèvres bougèrent en harmonie avec sa question, comme pour la répéter. Tidwell semblait avoir une vingtaine d’années – une graine de magistrat en somme. Un deuxième procureur, Madge Blackmon, était assis à ses côtés.

    « Pourriez-vous s'il vous plaît dire aux membres du jury quelle était la nature de votre relation avec Amy Crowell ? »

    Susan, lèvres tremblantes, prit une profonde inspiration avant de regarder en direction de son mari. On m’avait posé une question similaire, suite à quoi je m’étais effondrée en larmes. Katarina avait été le cœur de ma vie, et ce pédophile de Burton me l’avait enlevée. Je me doutais que Susan Crowell pensait de la même façon à propos d’Amy.

    Le coup d’œil rapide et plein de haine qu’elle lança à Lasiter avant de se tourner vers le jury me rappela le même regard haineux que j’avais adressé à Burton lors de mon témoignage. À la différence de Susan, je ne m’étais pas arrêtée à la grimace. J'avais pointé Burton du doigt, je l’avais traité de boucher, et j’avais dit qu’il méritait de mourir pour ce qu'il avait fait. Je n'oublierai jamais son air sordide. Lorsque les jurés avait acquitté Burton, ce serpent s’était faufilé hors de la salle d'audience tout en me riant au nez. Ce jour-là, la Justice avait perdu une bataille.

    « Amy était ma... » Je pus sentir sur mon propre visage les larmes brûlantes que Susan essuyait de ses yeux ; elle se ressaisit cependant pour faire face aux jurés. « C’était ma fille. » Susan regarda Lasiter encore une fois,

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