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Département de français
Le Bilinguisme
1-Introduction :
2-Définition de bilinguisme :
3-Histoire du bilinguisme:
4-Enseignement bilingue :
7-Conclusion :
8-Biographie :
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1-INTRODUCTION:
D'une façon générale, pour être bilingue, il faut parler couramment deux langues
Il faut aller plus loin : le concept est plus complexe qu'il n'y paraît.
peuvent parler couramment deux langues mais ont tendance à préférer l'une d'entre
elles, d'autres peuvent moins bien maîtriser ces langues mais passer de l'une à l'autre
plus fréquemment. Autrement dit, une compétence bilingue fait référence aux quatre
D'autre part il existe l'utilisation d'au moins deux langues. Lorsqu'une personne
"Au fil du temps et selon le lieu les deux langues d'un individu ne sont jamais statiques
linguistiques au travers d'une langue étrangère. L'élève type est un élève dont la
langue maternelle est celle du pays où il réside, à qui on étudie, par exemple
Bilingue n'est en aucun cas une idée neuve. L'Académie de Socrate pourrait être
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décrite comme exemple d'enseignement bilingue.
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*Pour plus de détails à propos de la complexité des définitions du bilinguisme, se référer au chapitre 1 de l'ouvrage de Baker (1996).
2-Définition de bilinguisme :
Certains linguistes plaident pour la définition maximale qui signifie que les "vrais"
bilingues sont aussi bien capables de s'exprimer dans une langue que dans l'autre et ont
une connaissance identique des deux langues. D'autres plaident pour la définition
minimale, basée sur l'utilisation correcte de phrases dans les deux langues pour la
communication courante. Les touristes qui sont capables de faire passer des
expressions et des idées en utilisant une langue qu'ils ne parlent pas couramment, sont
Cependant, ces définitions ne précisent pas quelles sont les connaissances nécessaires
pour être considéré comme bilingue. Par conséquent, comme les personnes atteignant
l'idéal maximal sont rares, les étudiants peuvent être perçus comme ayant des
L'enseignement de la chimie par exemple ne va pas exiger d'un enfant qu'il "parle" la
chimie comme le ferait un chimiste ayant reçu le prix Nobel, ou qu'il fasse du sport
quant à lui considère que tout ce qui n'est pas "maîtrise" d'une langue est insuffisant.
D'autre part, considérer que quelqu'un qui peut demander un café, s'il vous plaît en
plus d'une langue est multilingue simplifie de trop le processus d'acquisition d'une
autre langue.
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3-Histoire du bilinguisme:
(en France et aux États-Unis par exemple). Bon nombre d'idées circulaient sur le fait
que l'enfant possédait moins de compétences dans chacune des deux langues, même sa
simplement moins « intelligent » que les monolingues. En effet, il avait évalué les
découvraient à peine.
une solution au problème de la disparition des langues. On sait en effet que 90% des
l'humanité.
4-Enseignement bilingue :
Certaines régions ou pays ont un enseignement bilingue plus ou moins développé tel
que le Val d'Aoste (italien et français), l'Alsace (allemand et/ou alsacien et français), le
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5-Enseignement bilingue : une définition
d’enseignement, deux langues véhiculaires, deux langues qui vont servir aux
en tout cas plus simple. Ils suggèrent que l’enseignement bilingue sans doute est un
système éducatif où l’enseignement est dispensé en deux langues, dont l’une est
normalement, mais pas toujours, la première langue des élèves.3 Puisque la langue est
l’accès aux autres disciplines serait impossible.4 Dans cette composition nous ne
donnons pas la préférence à aucune en particulière : notre intérêt est de traiter les deux
1
Ngalasso Mwatha Musanji, L’Enseignement bilingue en Afrique :
Modèles, expériences, perspectives dans Colloque : L ‘Enseignement
bilingue en Haïti 20 ans après la Réforme Bernard Université Quisqueya
(Haïti), 21-22 mars 2003, 19.
2
Ibid.
3
Siguan et Mackey, Education et bilingue, 42.
4
Musanji, L’enseignement bilingue en Afrique, 10.
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5-Différents types de bilinguisme
dans les cinq premières années de son existence. Un temps très long passé à
chose lorsqu'on suit des cours de langue seconde une heure ou deux par semaine.
qu'on ne comprend que le quart des mots ? On se débrouille avec les nombreux
indices qui aident à capter le message : l'intonation, qui indique souvent les
Cette façon d'apprendre une seconde langue est bien différente de celle qu'utilise
le petit enfant qui apprend sa langue maternelle sans s'en apercevoir par essais et
d'une seconde langue est que le désir de communiquer est beaucoup moindre
dans le second cas, en particulier dans le contexte scolaire. Le corollaire est que
l'apprentissage d'une seconde langue par immersion dans un milieu où l'on parle
cette langue facilite son apprentissage, probablement parce que son utilisation
est encouragée. Une moins grande motivation a aussi été corrélée avec des taux
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C'est donc par l'exposition répétée à des phrases d'un certain type qu'on procède
l'âge de 12 ans.
des parents ne parle qu'une seule langue à l'enfant, ce qui permet à celui-ci de
construire deux systèmes distincts qu'il manipule avec aisance. C'est aussi le cas
des enfants adoptés en bas âge mais qui maîtrisent déjà une langue maternelle.
Encore une fois, la distinction entre les deux langues est claire pour l'enfant.
Pour le bilinguisme composé, l'enfant n'a qu'un seul signifié pour deux
conceptuelles qui existent entre les deux langues. C'est le cas des enfants dont
les deux parents sont bilingues et s'adressent à l'enfant indifféremment dans une
langue ou dans l'autre. Bien qu'elle parlera sans effort et sans accent les deux
langues, cette personne ne maîtrisera aucune des deux langues dans leur
maternelle.
Il existe bien sûr des cas intermédiaires entre ces deux pôles idéaux, puisque le milieu
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scolaire, social et professionnel influence aussi l'acquisition d'une seconde langue.
Selon qu'il se fait avec immersion dans une communauté parlant cette langue ou non
(seulement par des cours), on pense qu'il fait alors appel davantage à la mémoire
Nous savons que les invasions ou les conquêtes militaires, les déplacements massifs de
monde ont continué à promouvoir une langue dominante unique pour leurs institutions
et leur gouvernement. On peut se demander pourquoi 20 % des États ont plutôt pour le
La question paraît d'autant plus pertinente que même ces États ne peuvent s'empêcher
d'une dualité linguistique très souvent déséquilibrée, c'est qu'il y va malgré tout de leur
intérêt.
Une constatation s'impose immédiatement: ce n'est pas la générosité qui motive les
États. On veut plutôt assurer la paix sociale, maintenir une unité politique au sein d'un
État multilingue, protéger une langue minoritaire forte, préserver une identité ethnique,
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1-Assurer la paix sociale :
Les États qui se résignent à adopter un bilinguisme officiel veulent avant tout éviter les
population.
l'anglais parce que les Afrikanders, ces descendants des colons néerlandais établis au
population blanche; bref, une sorte de coalition entre minoritaires blancs pour mieux
dominer la majorité noire. En somme, ces États n'avaient probablement pas le choix:
l'unité nationale.
C'est pour la même raison que d'autres États maintiennent une langue étrangère sur les
coloniale ou les deux (au Vanuatu) parce que l'adoption d'une seule langue indigène
dominante entraînerait des réactions violentes de la part des minorités régionales qui
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L'adoption, comme seule langue officielle, de l'hindi (Inde), de l'ourdou (Pakistan), du
visayan) et les populations côtières (de langues malgaches autres que le mérina
de temporiser, jusqu'à ce que l'autre langue officielle étende lentement mais sûrement
malais. Ils abandonneront la langue coloniale le jour où ils seront assez forts pour
imposer l'unilinguisme sur leur territoire sans soulever des conflits ouverts.
une même structure politique des individus ainsi que des groupes d'origines ethniques
des cas exemplaires d'unification politique dans le respect des cultures et des langues,
même si l'État ne peut empêcher une certaine domination de s'y exercer sur le plan du
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gouvernement central. Il faut reconnaître que la territorialité linguistique par
À part de rares cas où les rapports de force imposent le respect des droits de chacun
politiquement à des voisins plus puissants. Il est dans l'intérêt des pays multilingues
d'éviter des scissions territoriales qui feraient le jeu des pays voisins.
En d'autres termes, ces États sont plus forts bilingues mais unifiés politiquement
Plusieurs pays bilingues maintiennent une langue coloniale pour unir les nombreuses
ethnies qui l'acceptent dans la mesure où elle est étrangère. Par l'anglais, l'Inde unit
plus facilement ses 380 langues minoritaires et ses 16 langues constitutionnelles que
par l'hindi; de même pour les 67 langues du Pakistan, les quelque 59 langues du
Kenya et les 160 langues des Philippines. Par le français, Madagascar peut plus
l'anglais, le Cameroun (avec 269 langues) et le Vanuatu (avec 112 langues) réussissent
à neutraliser les nombreuses langues parlées sur leur territoire. Dans la plupart de ces
Dans certains cas, l'État sent le besoin de protéger une langue minoritaire si elle se
révèle forte. La protection d'une langue minoritaire aux côtés d'une langue majoritaire
est possible si le coût politique n'est pas trop élevé, le coût économique étant le plus
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En fait, il faut surtout que la minorité bénéficie d'un poids politique. Là, la majorité
s'est révélé exemplaire lors des conflits avec la Russie tsariste; il s'agirait donc d'une
Ce n’est qu’à partir de 1992, après l’adoption de la Loi sur la langue sami (1992) et la
que la Finlande a accordé une protection identique à sa minorité lapone, pourtant bien
plus mal en point. Cette minorité de quelque 6400 membres, qui résident dans quatre
suédophones du pays.
protection absolument exemplaire pour une si petite minorité de 0,7 %. L'État belge est
linguistiques.
presque nul pour la Belgique. Elle se révèle d'autant plus positive pour l'État qu'elle lui
permet de redorer son image souvent ternie par les conflits entre Flamands et Wallons
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La Norvège est un pays dont on parle peu. Pourtant son bilinguisme est systématique
même si le bokmål est en meilleure position. Les quelques700 000 Norvégiens qui
parlent le nynorsk sont assurés de recevoir des services dans leur langue. Dans le
passé, la Norvège a connu des conflits linguistiques très virulents entre les tenants du
bokmål et ceux du nynorsk. La paix linguistique est revenue depuis que l'État a adopté
sa politique de bilinguisme officiel. Il faut dire que, là aussi, le coût du bilinguisme est
minime d'autant plus qu'il ne s'agit pas de deux langues distinctes, mais de deux
variétés d'une même langue. Tout locuteur nynorsk comprend un locuteur bokmål et
vice versa. Personne n'est tenu d'être bilingue, mais tous les formulaires de l'État
doivent l'être.
Le Canada est un État fédéral bilingue. Sa minorité est imposante: elle représente
locuteurs.
Il est vrai que, à l'instar des cas cités plus haut, le bilinguisme canadien ne représente
cependant, des avantages politiques considérables: une État unifié plus grand pour
mieux se défendre contre son puissant voisin. De plus, le bilinguisme canadien est
surtout attribuable au poids politique du Québec, mais il permet par ricochet d'assurer
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On fait ainsi d'une pierre deux coups.Quant à la Suisse, elle a été bilingue dès sa
création au XIIIe siècle; tous les cantons se sont librement associés au cours de
Néanmoins, la Suisse n'a pas accordé la même protection à la minorité romanche dont
la langue ne bénéficie pas d'un statut officiel au niveau fédéral. Le poids politique des
population) dont le statut serait alors rendu égal à celui de l'allemand, du français et
de l'italien.
généralement un «privilège» dont jouissent les États qui n'ont guère le choix d'agir
Deux autres cas bien particuliers: la Namibie et l'Afrique du Sud dont les deux langues
officielles sont l'anglais et l'afrikaans. Les minorités linguistiques qui ont réussi à
imposer l'usage de ces deux langues sont extrêmement puissantes; ce sont des peuples
conquérants. Et le bilinguisme officiel instauré dans les deux pays cités ne vient que
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promouvoir le bilinguisme pour préserver l'identité ethnique.
C'est pour cette raison que certains pays d'Afrique, d'Asie et d'Océanie ont adopté cette
solution:
Il s'agit, pour la majorité d'entre eux, d'États faibles qui cherchent à protéger la langue
langue coloniale n'en continue pas moins d'exercer sa domination. L'idéal aurait été
peut-être que chacun de ces États impose un unilinguisme qui favorise la langue
nationale, mais le rapport de force ne s'y est pas prêté. Le processus est toutefois
Quelques États adoptent des lois pour attribuer une fonction symbolique ou une valeur
idéologique à une langue. Ainsi, on peut penser que l'Irlande est officiellement
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Le bilinguisme proclamé dans ce pays n'est point reflété dans les faits. Étant donné
que l'anglais est la langue maternelle de 98 % des Irlandais, il irait donc de soi que la
bilinguisme institutionnel dans la législation et tous les symboles de l'État revêt ainsi
sert pas à protéger le créole, celui-ci n'étant pas en danger. Pour le moment, il sert tout
au plus à donner aux dirigeants une bonne conscience, celle d'avoir fait leur devoir,
sans même changer l'ordre des choses. En fait, le bilinguisme officiel demeure
réalité. On pourrait formuler la même observation pour les Comores puisque, dans cet
État, l'arabe n'est qu'une langue religieuse, les Comoriens étant musulmans. Dans les
Un dernier exemple, celui d'Hawaï. Rappelons que c'est le seul État américain à s'être
À l'exemple de l'irlandais en Irlande, l'hawaïen n'est à peu près plus parlé; on estime
que 250 personnes (de plus de 60 ans) le parlaient encore couramment à la maison en
tiennent à cette langue qui n'apparaît plus que dans la toponymie, l'odonymie (noms de
îles du Pacifique.
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6-Respecter les contraintes constitutionnelles :
C'est le propre des États non souverains de s'accommoder du bilinguisme imposé par
l'État central. Ces règles constitutionnelles existent pour presque tous les États de ce
type, sauf pour la Suisse, le Pakistan et l'Inde. Lorsque le bilinguisme étatique est
subalterne dans le but de protéger la langue du plus fort, la sienne, mais cet État a
En fait, le constat est simple: le bilinguisme officiel est le fardeau des États non
souverains qui,au sein d'un État central fort, sont parfois les seuls à devoir l'assumer
L'un des avantages manifestes du bilinguisme est qu'il permet plus facilement à l'élite
exemple, les États-Unis peuvent communiquer avec près de 60 pays en anglais alors
communiquent avec presque tous les pays du monde... en anglais. Par ailleurs, même
En réalité, si de nombreux États conservent une langue coloniale sur les plans
simplement pas s'en dispenser, les langues locales n'ayant pu assurer la relève après la
décolonisation.
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On ne voit pas en effet comment la plupart des États du continent africain et quelques-
développement économique.
Quelles que soient les raisons invoquées, le bilinguisme est avant tout destiné à éviter
Cette politique sert à temporiser et à éliminer les revendications des minorités pendant
Il est probable que ce soit l'intention inavouée des Italiens et des Espagnols en ce qui
C'est d'ailleurs une pratique aussi vieille que le monde et il n'est pas de peuples
majoritaires qui peuvent prétendre ne pas la retracer dans leur histoire d'une façon ou
d'une autre. Même les Égyptiens, les Chinois, les Aztèques et les Mayas y ont eu
recours il y a 3000 ans. Néanmoins, l'assimilation est freinée, sinon rendue impossible,
lorsque l'État sépare les langues sur le territoire en deux zones unilingues, comme en
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7-Conclusion :
linguistique. Comme dans toute évolution, on peut y trouver des avantages tout
comme
des inconvénients. Aux niveaux culturel et linguistique, qui nous intéressent plus
avançant qu’elle permet à l’homme d’ouvrir ses horizons d’un point de vue
culturel en
lui donnant accès à des sociétés, des langues et des visions différentes du monde
qui ne
compréhension entre des personnes qui ne s’expriment souvent plus dans une
même
est un trait général et permanent. Pour un individu donné, la vie serait plus
simple s’il
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pouvait, dans toutes les circonstances, faire usage des mêmes unités
phonologiques ou
- Biographie :
Modèles, expériences,
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-www.wikipedia.com
-www.wikipedia.org
-www.vivre-bilingue.com
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