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Vers l’Union absolue avec Dieu 2009

Les Fondamentaux de la vie chrétienne

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Vivre le Royaume.............................................................................3
Le Royaume de Dieu...............................................................................4
Qu’est-ce-que le Royaume ?....................................................................................5
Les Béatitudes........................................................................................5
Vivre les Béatitudes.................................................................................................6
Les trois conseils évangéliques...............................................................................9
Le Mystère Pascal...................................................................................9
L’Écriture...............................................................................................................10
La liturgie...............................................................................................................10
Vivre le Mystère Pascal..........................................................................................10
Célébrer Dieu, Son Règne et la Vie..................................................11
Célébrer Dieu.......................................................................................11
La liturgie...............................................................................................................11
Célébrer Son Règne..............................................................................12
Célébrer la Vie......................................................................................12
Recevoir les sacrements.................................................................12
Les sacrements.....................................................................................12
Vivre des Sacrements...........................................................................13
Adorer...........................................................................................14
L’adoration est d’abord une prière silencieuse.......................................15
Prier.............................................................................................15
La prière vocale....................................................................................16
La méditation.......................................................................................16
L’oraison..............................................................................................16
La liturgie des heures...........................................................................17
Scruter la Parole et les signes de Dieu............................................17
Scruter la Parole de Dieu......................................................................17
Scruter les signes de Dieu.....................................................................18
Vivre et déployer son charisme.......................................................18
Les familles religieuses.........................................................................19
Appel et Vocation.................................................................................20
Une mission..........................................................................................21

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A l’invitation de saint Jean de la Croix (« La raison humaine, la loi et la
doctrine évangélique suffisent parfaitement pour se gouverner »), le
chrétien, toute heureux d’être excellemment guidé, accueille et vit résolument
les Fondamentaux de la vie chrétienne sans se perdre dans de vaines
tergiversations ou spéculations :
• Vivre le Royaume inauguré et annoncé par Jésus ;
• Célébrer Dieu, Son Règne et la Vie ;
• Recevoir les Sacrements ;
• Adorer ;
• Prier ;
• Scruter la Parole et les signes de Dieu ;
• Vivre et déployer son charisme.

Naturellement, le chrétien vit tout cela en étant enraciné dans l’Amour, la


Confiance, l’Abandon et la dimension d’Espérance qu’il a cultivés et reçus de
Dieu.

Vivre le Royaume

Le Royaume de Dieu, c’est Dieu qui règne. La venue de Jésus inaugure le


Royaume de Dieu.
Vivre le Royaume, c’est :
• apprendre à recentrer nos vies autour du trésor, de la perle pure qui
est en nous : l’amour de Dieu révélé à nos consciences par Jésus-
Christ, l’amour qui nous a engendrés pour la liberté ;
• apprendre à connaître l’amour comme l’intime réalité de toutes
choses, anciennes et nouvelles ;
• apprendre à discerner le bien et le mal, ce qui crée et ce qui détruit ;
• apprendre à trier entre ce qui est bon et ce qui est mauvais, comme de
bons artisans de justice et de liberté pour notre monde, qui en a tant
besoin ;
• apprendre tout cela par la foi en Jésus-Christ, par l’écoute et
l’annonce de l’Évangile.

Vivre le Royaume de Dieu veut dire amener le règne de Jésus dans tous les
aspects de nos vies. Les disciplines spirituelles sont essentielles pour réussir
dans ce domaine.

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Vivre le Royaume, c’est vivre la foi : vivre la joie d’être pardonné et libre,
vivant, quoiqu’il arrive, dans l’amour souverain de Dieu, dans l’enseignement du
Christ.
Jésus dit aussi que vivre le Royaume, c’est parfois vivre la Croix, le Mystère
Pascal qui débouche sur la Résurrection.
Dieu invite à vivre le Royaume qui est un appel à trouver en Dieu la liberté
qui nous permettra de vivre les Béatitudes et d’y découvrir la joie et le bonheur
de notre vie.
Les cours sont un guide et un mode d’emploi pour vivre le Royaume.

Le Royaume de Dieu
Celui qui connaît de près le contenu de l’Évangile a sûrement remarqué que
l’objet principal de la prédication de Jésus est le Royaume de Dieu : c’est autour
de ce concept que tournent la plupart de ses paroles.
L’annonce de la venue du Royaume de Dieu est ainsi au centre du message de
Jésus.
Le Royaume de Dieu se fait plus proche par Jésus lui-même. La venue de
Jésus inaugure le Royaume de Dieu. Par la présence et les actions de Jésus, Dieu
est entré dans l’histoire d’une manière complètement nouvelle. L’avènement du
Christ est donc présence du Royaume de Dieu. Dieu vient et Il règne.
Les textes définissent le Royaume de Dieu comme une réalité présente d’une
part et une promesse d’autre part. Le Royaume de Dieu est un « déjà » et un «
pas encore ».
• la venue du Royaume de Dieu se vit d’une manière personnelle.
Entrer au royaume de Dieu, c’est entrer dans une relation personnelle
avec Dieu ;
• mais le mystère du Royaume de Dieu ne s’épuise pas dans une
relation confiante et aimante avec le Christ Jésus. Il ne s’épuise pas
non plus dans une vie communautaire placée sous la promesse du
Christ. L’histoire terrestre de Jésus s’accomplit par la croix. La
plénitude du Royaume de Dieu n’est pas de ce monde. Le Royaume
de Dieu a une dimension qui dépasse notre vécu actuel. Dans cette
perspective Jésus nous demande de prier : « Que ton règne vienne ! »

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Si le Royaume de Dieu est « le cœur du message de Jésus », on ne peut le
réduire à une eschatologie, ni à une pure intériorité de l’homme, encore moins à
une sorte de projet politique de paix universelle. Le Christ nous le fait souvent
comprendre dans les Évangiles : le Royaume, c’est Lui. C’est le Dieu vivant,
présent, au milieu de nous.
Le Royaume nous est certes donné : pourtant nous devons le rechercher.
Et comme le montre la parabole de la semence, le Royaume est semé : il
germe et grandit...

Qu’est-ce-que le Royaume ?

Jésus dans les Évangiles nous dit :


• que Dieu est ;
• qu’il agit ici et maintenant ;
• que le Royaume « tout proche » est à la fois le temps de la conversion
et de la joie ;
• que le Royaume, c’est Jésus lui-même au milieu de nous ;
• que le Royaume n’est pas là de par la simple présence physique de
Jésus, mais qu’il l’est à travers son action dans l’Esprit Saint. En ce
sens, c’est en lui et par lui que le Royaume de Dieu est présent ici et
maintenant, qu’il est « tout proche ».

Le Royaume de Dieu, c’est Dieu qui règne : il inaugure le pays de Dieu, le


pays de l’Amour, Prière et action sont alors les deux mains qui nous ouvrent les
portes du Royaume.
Jésus nous a donné des indications sur Royaume (ses paraboles) et pour le
vivre (la Bonne Nouvelle dont les Béatitudes).

Les Béatitudes
On donne le nom de Béatitudes aux huit moyens que Jésus a énumérés dans
son Discours sur la Montagne qui doivent permettre à l’homme d’arriver au
bonheur.
Les voici telles que saint Matthieu nous les rapporte :
• Bienheureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à
eux ;
• Bienheureux ceux qui sont doux, car ils posséderont la terre ;

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• Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés ;
• Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront
rassasiés ;
• Bienheureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde ;
• Bienheureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu ;
• Bienheureux les pacifiques, car ils seront appelés enfants de Dieu ;
• Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la justice, car le
royaume des cieux est à eux.

Les Actes des Martyrs et les Martyrologes anciens sont le témoignage le plus
authentique et le plus clair que les Béatitudes étaient pour nos pères dans la foi
le cœur de la vie chrétienne. Elles étaient même le signe de reconnaissance et de
témoignage de ce que Jésus était vraiment le Messie venu inaugurer le temps de
la joie.
Les Béatitudes sont en lien direct avec le Royaume. Les pratiquer fait advenir
le Royaume de Dieu même si certains sont aveuglés, même si nos yeux ont
parfois peine à discerner ou se fatiguent en L’attendant.
Jésus l’annonce : « Le Royaume vient ! » D’ailleurs dans les Béatitudes,
beaucoup sont au futur, mais certaines sont « déjà » au présent. Elles nous
entraînent dans une Espérance qui est typiquement celle de l’Avent : « Le
Royaume vient ! ».

Vivre les Béatitudes

En vivant les Béatitudes, on découvre le secret de la joie. Vivre les Béatitudes,


c’est ainsi ressembler à Dieu, le Dieu de paix.
Les Béatitudes engagent, en particulier, à la chasteté.
La chasteté renforce l’engagement à aimer Dieu par-dessus toutes choses et à
aimer les autres de l’amour même que Dieu leur porte. Cette vertu donne à
chacun la liberté de pouvoir aimer Dieu et son prochain de manière désintéressée
témoignant ainsi de l’intimité divine promise dans la béatitude « bienheureux les
cœurs purs car ils verront Dieu ».
La vertu de chasteté est un engagement qui intensifie l’amour chrétien dans sa
dimension personnelle et sociale, et ce, en vue de créer une authentique
communauté dans le monde. Par cette vertu, le chrétien exprime son désir
conscient de respecter chaque personne comme le demande la loi de Dieu, selon
son état de vie propre, qu’il soit célibataire, marié ou veuf.

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Vivre les Béatitudes au quotidien, c’est laisser les fruits de l’Esprit monter en
nous : amour, joie, paix, courtoisie, douceur, bonté, fidélité, maîtrise de soi...
Vivre les Béatitudes, c’est ainsi ressembler au Christ. Que dès lors nul ne se
décourage ! Ou s’il est découragé qu’il se manifeste auprès de ses frères et sœurs
pour se laisser réconforter !
Vivre les Béatitudes, c’est être disciple, c’est-à-dire imiter le Maître, faire
nôtre l’attitude profonde du Fils de Dieu.
Vivre les Béatitudes, c’est rechercher la sainteté. Elle n’est pas réservée à
quelques-uns. Elle est la vocation première de tout baptisé.
Vivre les Béatitudes, c’est annoncer le Royaume de Dieu et dénoncer ce qui
aliène l’homme dans nos sociétés modernes.
Vivre les Béatitudes, c’est établir entre les hommes, des rapports basés sur
l’être et non sur l’avoir.
Vivre les Béatitudes c’est, sous cet aspect encore, annoncer le Royaume de
Dieu qui est communion des hommes à Dieu et communion des hommes entre
eux en Jésus-Christ. Le Royaume de Dieu est un peuple de frères parce qu’il est
le peuple du Fils de Dieu.
Vivre les Béatitudes aujourd’hui, c’est prendre des engagements, c’est
accepter de témoigner en vérité. C’est en somme accepter de croire en Dieu.
Vivre les béatitudes et les valeurs du Royaume nous pousse à travailler pour la
justice dans le monde, comme une dimension de l’évangélisation.
« Vivre les béatitudes comme une graine à faire fructifier ».
Vivre les Béatitudes, c’est « vivre l’inespéré » et en faire l’expérience chaque
jour et pour toujours.
Vivre les Béatitudes : un peu de tout cela sans doute, mais avant tout, et tout
simplement pour « chercher Dieu »
Dieu nous a choisis pour vivre les Béatitudes afin de révéler au monde son
vrai visage : un Dieu qui est proche des humains, qui les aime et qui s’intéresse
à eux. La volonté de Dieu est que ensemble, nous formions ce peuple qui le
connaît et qui travaille à étendre son Royaume de paix et d’amour.

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Paroles de consolation, les Béatitudes sont aussi révélation, révélation sur les
vraies valeurs, sur ce qui fait la grandeur de l’homme. Elles nous dévoilent un
horizon nouveau et nos vies prennent soudain une profondeur insoupçonnée… «
Oui, vous avez raison, vous qui servez les autres sans attendre d’être payés en
retour, vous qui cherchez la justice et refusez les compromissions, vous qui
savez Aimer avec une majuscule pour ne pas rabaisser l’amour aux caricatures
dont il est parfois victime ».
Mais les Béatitudes ne disent pas seulement que vous êtes dans le vrai. Elles
nous révèlent, qu’en faisant cela, nous rejoignons l’Amour qui nous fonde. Pas
de leçon de morale, ni d’injonction péremptoire. Non, simplement la révélation
du portrait de Dieu. Elles disent pour qui vibrent les entrailles du Père, pour qui
bat le cœur de Jésus. Elles brillent comme des éclats de bonheur...
Devant les fantasmes et les marchands de bonheurs en tous genres, les
Béatitudes nous révèlent conjointement le portrait de Dieu et le sens de nos vies.
En choisissant la douceur, la miséricorde, la pureté, la justice, la paix... rien
désormais n’est insignifiant.
Tenter de vivre les Béatitudes nous expose à de grandes joies, à des
contradictions aussi, à des critiques imméritées, à un isolement pénible lorsque
nous n’adoptons pas certains courants en vogue, à des incompréhensions lorsque
nous restons rigoureux.
Voilà qui change notre rapport au Monde : il n’est plus perçu comme un
environnement hostile mais comme un Monde à féconder, à remplir de notre joie
et de notre espérance.
Nous tentons de vivre ces paroles de Jésus, au jour le jour dans notre
quotidien, avec ce que nous sommes maintenant, pour grandir dans l’amour, le
don et le pardon, avec l’aide de nos frères et sœurs et devenir des témoins de
l’amour de Dieu en Église et le monde.
Ce travail quotidien, concret pour coïncider au projet de Dieu, pour vivre les
Béatitudes constitue la véritable ascèse. Cela passe par le service, le pardon, la
charité.
Par là, les Béatitudes annoncent le Royaume de Dieu. Ce qui, en effet,
caractérise ce Royaume, c’est que l’homme, fils de Dieu, est reconnu comme
unique, original, comme personne libre et donc responsable et que jamais il ne
peut être transformé en objet manipulable ou en moyens quelconques.

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Comment arriver à vivre le message des Béatitudes alors même que nous
prenons bien conscience que cela dépasse nos simples forces humaines ?
Le chemin n’en est pas si compliqué : il nous suffit de nous laisser imprégner
de la Parole de Dieu et de lui donner les clefs de la direction de notre vie. Certes
cela ne se fera du jour au lendemain, car vivre avec Dieu, implique un
détachement de nous-mêmes pour adhérer à lui et ce détachement ne peut se
faire que progressivement.
En fait, pour vivre les Béatitudes il faut entrer dans la logique du baptême,
renoncer aux valeurs du monde pour s’ouvrir à celles du Royaume de Dieu. Le
Pèlerin va à l’essentiel.
Pour vivre les Béatitudes, il faut les prier.
Pour vivre les Béatitudes, comme apôtres, témoins et collaborateurs, Il nous
envoya son Esprit. La suite implique d’embrasser la croix du Christ et que la
souffrance est l’offrande filiale au Père.
Ainsi donc, vivre les Béatitudes signifie suivre aussi Jésus dans son Mystère
Pascal.

Les trois conseils évangéliques

Les Béatitudes se déclinent aussi à travers les trois conseils évangéliques :


• pauvreté : se recevoir de Dieu seul en ne se laissant posséder par
aucun bien ;
• chasteté : vivre chaque relation dans sa vérité humaine et spirituelle
pour aimer dans un profond respect de l’autre ;
• obéissance : chercher à faire la Volonté du Père en toute chose.
Le Mystère Pascal
Au cœur de la foi chrétienne se trouve le Mystère Pascal, l’événement de la
mort et de la Résurrection du Christ. Cet événement donne naissance à un
kérygme, parole originale d’annonce et de proclamation. Le Mystère Pascal est
l’objet d’un témoignage, il vient à son auditeur à l’intérieur d’un récit qui le
porte et qu’il porte. Ainsi l’annonce du Mystère central de la foi est-elle
d’emblée initiatrice et oblige l’auditeur à se positionner, à prendre acte de ce qui
lui est proposé comme chemin de vie. Une réponse est attendue, un acte doit être
posé que ce soit pour accueillir celui qui se révèle ou pour refuser sa proposition.
L’annonce du kérygme réclame une réponse : la foi ou l’indifférence.

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Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur : si ton trésor est Jésus-Christ, celui
qui est vivant parce qu’il a donné sa vie, tu vis le Royaume, tu connais la Vérité,
dans cette certitude que la vie n’est pas à gagner, mais à offrir, comme notre
Seigneur a offert son amour, son pardon, aux hommes qui l’ont supplicié.

L’Écriture

Dans la Bible, la mémoire devient récit et mémorial. Le salut reste inscrit dans
la mémoire et dans le récit, sans lesquels il se perdrait. Le Mystère Pascal de
Jésus, qui est l’événement fondateur du christianisme, est lui aussi devenu récit.
L’évangile du Christ se raconte et, se racontant, fait entrer des hommes et des
femmes dans sa dynamique de salut.
Le Mystère Pascal est le coeur du salut : c’est par lui que nous faisons
l’expérience du salut dans l’écoute de la Parole, la célébration liturgique et dans
nos existences quotidiennes.

La liturgie

La liturgie n’est pas « un discours qui s’impose », mais la proposition d’un


itinéraire de foi qui mène à l’expérience de Dieu. Elle nous tourne vers Dieu et
cela nous construit en une communauté croyante et célébrante. La liturgie n’est
pas l’expression de tel ou tel groupe : elle est ce que nous donne l’Église pour
nous structurer en croyants. Elle est le lieu privilégié où le croyant fait
l’expérience du Mystère Pascal du Christ.
La célébration liturgique est l’actualisation du Mystère Pascal et il est
impossible de séparer l’action liturgique du contenu de la Parole du salut,
accueillie et célébrée, car les sacrements sont accomplis sur le corps pour
sanctifier l’âme. L’actualité du salut est le fait que le plus spirituel se joue dans
le plus corporel, selon la loi de l’incarnation.

Vivre le Mystère Pascal

Le Mystère Pascal du Christ, c’est le Christ offert et livré par Amour pour les
hommes.
La meilleure façon de vivre le Mystère Pascal est de nous laisser envahir par
la vie de Dieu manifestée en Jésus ressuscité avec ce que cela représente de joie,
de souffrance, de compassion dans leur réalité profonde, douloureuse et
lumineuse à la fois. Vivre de Jésus ressuscité, c’est mourir avec lui et
expérimenter en soi la puissance de sa Résurrection.

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Vivre le Mystère Pascal, apparemment, c’est la nuit totale et le silence du
samedi saint : en réalité, c’est la mort nécessaire pour vivre la Résurrection
promise à toute la création, actuellement dans les douleurs d’un enfantement qui
dure encore.
D’expérience de mort à soi-même, le Mystère Pascal devient surabondance de
vie et apparaît comme une annonce joyeuse de la possibilité offerte à toute
personne de vivre uniquement pour Dieu, en Jésus-Christ.
Nos joies et nos peines nous unissent à Dieu. Les difficultés de toute sorte
sont aussi un chemin d’union à Jésus-Christ. On ne s’éloigne pas de lui, on en
fait une souffrance d’enfantement. Tout baptisé est appelé à vivre le Mystère
pascal du Christ, s’unissant à Lui dans l’offrande de sa vie au Père par l’Esprit.
Ce mystère aboutit à la joie du Christ ressuscité : c’est-à-dire à « passer »
comme le Christ de la Mort à la Vie.
Le Mystère Pascal du Christ nous atteint, nous transforme et fait de nous des
êtres nouveaux. Il a pour objet de nous transfigurer à l’image du Fils.

Célébrer Dieu, Son Règne et la Vie

Célébrer Dieu
La Bible nous dit de célébrer Dieu de tout notre coeur.
C’est aussi célébrer Dieu qui a porté cette dure condition humaine, Dieu qui
n’a pas fermé les yeux, Dieu humain.
C’est encore célébrer Dieu qui est dans Sa Création.

La liturgie

La liturgie est l’ensemble des rites et des cérémonies mis en œuvre au cours
d’une célébration religieuse officielle, rendu par le peuple au Dieu trinitaire,
Père, Fils et Esprit.
La liturgie est ainsi un ensemble d’actes, de symboles et de paroles par
lesquels l’Église aide les hommes à rendre un culte à Dieu et transmet la
connaissance de Dieu aux hommes. On peut dire que la liturgie met l’homme en
rapport direct avec Dieu.

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Par elle, nous nous élevons jusqu’à Dieu et nous nous unissons à Lui, nous
professons notre foi, nous remplissons envers Lui le très grave devoir de la
reconnaissance pour les bienfaits et les secours qu’Il nous accorde et dont nous
avons un perpétuel besoin.
La liturgie nous permet aussi de valider et de purifier notre connaissance de
Dieu et notre pratique de vie.

Célébrer Son Règne


Célébrer le Règne de Dieu, c’est admettre que Dieu règne. C’est témoigner de
la Bonté et de la Beauté foncières du réel :
• nous pouvons alors accueillir la Providence de Dieu dans nos vies avec
Amour, Confiance et Abandon et la dimension d’Espérance ;
• nous collaborons avec Dieu pour l’avènement du Royaume.

Célébrer la Vie
Célébrer Dieu nous amène à célébrer Dieu dans toute notre vie : mais le culte
et la liturgie à eux tout seuls ne suffisent pas. Notre vie, elle-même, doit devenir
culte et liturgie par l’offrande de nous-mêmes et par notre engagement en faveur
du monde et du prochain.

Recevoir les sacrements

Dans le christianisme, le sacrement est un « signe visible et efficace de


l’amour de Dieu ».
Dieu se donne lui-même dans le sacrement. La personne qui reçoit le
sacrement reçoit à travers lui le don de l’Esprit.

Les sacrements
Les sept sacrements des Églises catholique et orthodoxes sont :
• le baptême ;
• l’eucharistie ;
• la confirmation - pour l’Église Catholique, la chrismation - pour l’Église
Orthodoxe ;

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• le sacrement de réconciliation (appelé aussi sacrement de pénitence) ;
• l’onction des malades (aussi appelée sacrement des malades,
anciennement extrême-onction) ;
• le mariage ;
• le sacrement de l’ordre.

On distingue :
• les sacrements d’initiation : baptême, confirmation, eucharistie (les deux
premiers n’étant reçus qu’une fois et laissant une marque indélébile) ;
• les sacrements de guérison : réconciliation, onction des malades (reçus
chaque fois que cela est nécessaire) ;
• les sacrements du service : mariage, Ordre.

Les Églises protestantes définissent le sacrement comme le signe, associé à la


Parole de Dieu, qui représente (= rend présent) le Christ, don de Dieu aux
humains, tel que lui-même l’a institué dans le Nouveau Testament.
Elles ne reconnaissent que le baptême et la cène (ou eucharistie) en tant que
sacrements, fondamentalement parce que la définition du sacrement est autre.
Toutefois, certaines Églises luthériennes reconnaissent comme sacrement la
pénitence également.

Vivre des Sacrements


Les sacrements, sont des signes, des signes sensibles, des signes efficaces, Ils
sont reçus dans la foi. Ils sont donnés dans et par l’Église.
L’enjeu de la vie chrétienne, c’est de communier aux mystères du Christ, pour
que ce qu’a vécu Jésus puisse devenir mien. Porter du fruit veut dire avoir la
même fécondité dans ma vie que le Christ dans la sienne. Le don de l’Esprit-
Saint prend alors tout son sens.
Les sacrements sont ainsi des moyens de communier au mystère du Christ de
la manière la plus étroite, vitale pour le chrétien. On peut les considérer comme
« des pivots d’humanisation », comme des sources de grâce pour la vie et la
mission chrétiennes, comme des moyens pour l’homme d’être christifié et pour
l’humanité de devenir Corps du Christ.
Le Baptême est « la porte des Sacrements » : celui qui n’a pas reçu le
Baptême ne peut être validement admis aux autres sacrements.

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Pour revoir les sacrements et donc vivre de Jésus Ressuscité, il faut d’abord
être Baptisé, c’est-à-dire recevoir le signe de l’eau par lequel nous sommes
plongés dans la mort et la Résurrection de Jésus : c’est une nouvelle naissance.
Ensuite il faut de temps à autre recevoir le Pardon du Seigneur, qui est comme
un renouvellement du Baptême.
Pour vivre en Chrétien adulte et responsable, il faut être Confirmé, c’est-à-dire
recevoir le signe de l’Huile sainte par lequel nous sommes consacrés par l’Esprit
à l’image de Jésus-Christ. Ce signe est renouvelé par le Sacrement des Malades
pour ceux qui sont malades ou risquent de mourir.
Unis par la Communion à Jésus Ressuscité, et devenus adultes, nous pouvons
vivre cette Communion pour certains dans le Mariage ou dans l’Ordination.
Les sacrements touchent toutes les étapes de la vie humaine, montrant ainsi
que nos vies sont aussi des vies spirituelles, qui peuvent être tournées vers Dieu.
Du fait de l’union intime de la personne avec Dieu qui se donne dans le
sacrement et, éminemment dans l’Eucharistie, les sacrements ont une forte
composante à la fois spirituelle et incarnée. Ils peuvent être vécus dans leur
dimension mystique par certains.
L’Eucharistie achève l’initiation chrétienne, commencée avec le Baptême et la
Confirmation. Ce sacrement est le sommet de la vie chrétienne, car il est le lieu
où le Christ, se donne en nourriture aux croyants. Il est promesse de la vie
éternelle que Dieu veut nous donner.
Le sacrement est un « ancrage » dans la Réalité de Dieu.
Ainsi que nous l’avons dit, Dieu se donne lui-même dans le sacrement : le
mystique expérimente alors dans son corps, une union avec Dieu, prélude à
l’union avec Dieu par Amour qui est le but ultime du chemin mystique.

Adorer

L’adoration est le culte rendu à Dieu seul.


La messe en elle-même est le plus grand acte d’adoration de l’Église.
L’adoration eucharistique est un exemple d’adoration éminent.

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L’adoration est une requête et une nécessité pour l’homme. Il est vrai qu’elle
peut faire peur. Nous avons perdu le sens de ces temps de silence, de ce coeur à
coeur avec Dieu.
L’adoration implique toute une vénération, une prostration devant la Gloire et
la Sainteté de Dieu qui se manifeste à nous. C’est un regard qui purifie notre
coeur. Par le rayonnement de Dieu, les yeux de notre coeur s’ouvrent et cela
nous apprend à tout voir sous la lumière de Sa Vérité.
Celui qui adore cherche, avec ses yeux et son regard intérieur, Dieu présent.
C’est un regard, où l’on donnera le meilleur de soi-même. Cette attention est
aussi un renoncement à « soi-même » pour accueillir au plus profond de nous-
même, ce que Dieu veut nous dire.

L’adoration est d’abord une prière silencieuse


Il n’y a pas vraiment de méthode ! L’adoration est un lieu où nous arrivons
avec ce que nous sommes, avec notre propre liberté, avec le temps que nous
voulons lui consacrer... et Dieu fera le reste.

Prier

Prier, c’est se mettre en présence de Dieu. Alors, la prière est un acte de


communication entre le croyant et Dieu, un dialogue avec Dieu : c’est à dire un
temps pour parler, un temps pour écouter. Le plus intéressant, c’est ce que Dieu
me dit, c’est d’écouter.
Prier, c’est se laisser regarder par un Dieu qui nous aime. Prier, c’est entrer
dans une conversation commencée par Dieu depuis notre naissance.
Nous sommes, en fait, toujours précédés quand nous prions : Dieu donne la
prière à celui qui prie.
La prière s’exprime principalement dans :
• la prière vocale ;
• la méditation ;
• l’oraison.

S’y ajoute la liturgie des heures qui est la prière de l’Église.

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La prière peut comporter un ou plusieurs moments :
• adoration ;
• bénédiction ;
• demande ;
• intercession ;
• action de grâce :
• louange :
• contemplation ;
• ...

La principale prière des chrétiens est le Notre Père. Elle a été enseignée par
Jésus à ses disciples.

La prière vocale
La prière vocale est celle où l’on dit des choses. C’est nécessaire d’abord
parce que nous sommes corps et esprit et cela nous est naturel de manifester
extérieurement nos sentiments intérieurs. Et puis, comme le corps est une
composante de la créature que nous sommes, c’est normal qu’il participe, qu’il
soit associé à l’hommage. Et c’est à cause aussi de la dimension sociale de la
prière lorsqu’elle est extériorisée.

La méditation
La méditation est une réflexion priante, qui part surtout de la Parole de Dieu
dans la Bible. Elle met en œuvre l’intelligence, l’imagination, l’émotion, le
désir, dans le but d’approfondir sa foi, de convertir son cœur et d’affermir sa
volonté de suivre le Christ. Elle est une étape préliminaire vers l’union d’amour
avec le Seigneur.

L’oraison
L’oraison (ou prière silencieuse) est un simple regard sur Dieu, dans le silence
et dans l’amour. Elle est un don de Dieu, un moment de foi pure durant lequel
celui qui prie cherche le Christ, s’en remet à la volonté d’amour du Père et se
recueille sous l’action de l’Esprit Saint. Sainte Thérèse d’Avila la définit comme
« un commerce intime d’amitié, où l’on s’entretient souvent seul à seul avec ce
Dieu dont on se sait aimé ».

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La liturgie des heures
La prière des heures ou liturgie des heures ou office divin est la prière même
de l’Église. C’est particulièrement celle des moines, des religieux, et des prêtres.
Cette liturgie se divise en cinq offices :
• les laudes ;
• l’office du milieu du jour ;
• les vêpres ;
• les complies ;
• l’office des lectures.

Le bréviaire est le livre dans lequel se trouve la liturgie des heures (hymnes,
psaumes, prières, textes bibliques courts).

Scruter la Parole et les signes de Dieu

Scruter la Parole de Dieu


S’attacher à scruter la Parole de Dieu et à transmettre avec patience son savoir
aux autres donne les moyens de vivre de l’Évangile et d’en être les témoins.
La Lectio divina (lecture méditée de l’Écriture) est une forme de méditation et
de prière vraiment féconde. La prière chrétienne risque parfois d’être trop loin de
la Parole de Dieu. Alors, on peut décider de prier de temps en temps en
accueillant la Parole de Dieu parce que la prière est avant tout dialogue avec le
Seigneur.
La Lectio divina requiert avant tout attention au texte de l’Ecriture, qui est
Parole de Dieu, puis la méditation pour arriver ensuite à l’union profonde avec le
Seigneur dans sa lumière et dans son amour.
L’Église ne cesse de nous inviter à scruter la Parole de Dieu, à relire les
saintes Écritures pour y entendre battre le coeur de Dieu. On ne peut pas séparer
le Saint Esprit de la Parole de Dieu, ils sont liés. C´est le Saint Esprit qui donne
la vie à la Parole.
On doit scruter la Parole de Dieu et se laisser examiner par elle. Ainsi on peut
“scruter” la Parole de Dieu de manière quotidienne, en réfléchissant sur les

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passages de l’Écriture Sainte, spécialement sur les lectures liturgiques de la
Messe, afin de voir comment la Parole de Dieu nous touche dans la vie telle que
nous la vivons aujourd’hui.
« Connaître parce que l’on aime ; connaître pour aimer. C’est cela vivre. On
comprend que des passionnés de vie, comme saint Augustin, ne se soient jamais
lassés de scruter la Parole de Dieu. »

Scruter les signes de Dieu


Scruter les signes de Dieu dans la Création et les événements et les interpréter
à la lumière de l’Evangile est une démarche vitale qui amène à se convertir au
Verbe de Dieu jusque dans la profondeur de l’être et, en même temps, à
apprendre à se diriger au milieu des réalités du monde.
C’est précisément dans cette direction, vers cet affinement du regard du coeur,
que nous invite Jésus : scruter les signes de la présence de Dieu parmi nous,
dans les personnes, dans le monde, des signes que l’on ne peut comprendre
qu’avec "les yeux du coeur".
Nous devons aussi apprendre à scruter les signes de la présence de Dieu dans
les événements de l’histoire. Le Concile Vatican II parlait pour notre époque de
« scruter les signes des temps ».
Celui qui veut chercher Jésus, apprendre à l’aimer doit scruter les signes d’une
« abondante Présence » par lesquels Dieu nous appelle et nous guide. Le
chercher toujours, inlassablement.

Vivre et déployer son charisme

Je vous invite à faire des recherches sur internet sur les charismes dans le
cadre du christianisme qui sont d’une grande Beauté.
Parfois, on croit improprement que « charisme » équivaut à « spiritualité » ou
à « mission apostolique ». En fait, c’est le charisme, comme don de l’Esprit, qui
engendre en qui accueille une réponse qui s’exprimera par une spiritualité, un
apostolat, un style de vie et aussi éventuellement par des structures
d’organisation et de gouvernement, aptes à vivre et à véhiculer le même don.
Tous ces éléments sont produits par la réponse humaine au charisme et ils ne
sont pas « indifférents » dans leur configuration spécifique. Ce n’est pas la

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même chose, en effet, de vivre le charisme bénédictin, dominicain, franciscain
ou carmélitain ou tout autre charisme...
Chaque élément dans sa vie personnelle doit être développé en conformité
avec le don reçu et adapté continuellement aux circonstances de temps et de
lieux. S’il est vrai que le charisme suscité par l’Esprit ne se modifie pas dans le
temps, il est tout autant vrai que pour continuer à lui répondre fidèlement, il faut
assumer des expressions et des modalités toujours renouvelées.
La vocation prioritaire liée au charisme ne sera pas de réaliser d’abord des
œuvres ou de développer des activités, mais de témoigner et incarner le visage
du Christ que le charisme reçu a permis de pénétrer de manière spéciale.
Les laïcs peuvent avoir de la difficulté à reconnaître leur vocation propre et
désirer se situer beaucoup plus dans le prolongement de la vocation de religieux
et religieuses qui les associent à leur charisme. Il peut donc être intéressant de
rattacher son charisme personnel à une famille religieuse.

Les familles religieuses


Chaque famille religieuse a en effet son charisme propre : les unes vont plus
travailler au service des plus pauvres, d’autres s’investiront dans l’étude,
d’autres encore dans la prière ou au service de l’Église...
Bien sûr, ces différents éléments restent liés les uns aux autres, mais la
manière de les vivre va donner un visage différent aux communautés des
différentes familles.
C’est ainsi qu’un saint Benoît rassemblera des hommes et organisera leur vie
pour qu’ils soient totalement tournés vers Dieu pour prier pour le monde ; c’est
ainsi qu’une Mère Térésa se dévouera pour soulager la souffrance des plus
pauvres ; qu’un saint Dominique et qu’un saint François voudront annoncer
l’Évangile au monde ; qu’un saint Jean Bosco s’inquiétera de l’éducation des
jeunes…
Ici, le fondateur éclairé(e) par l’Esprit propose une manière nouvelle de
répondre à un besoin pressant, dans un contexte donné...
La liste de ceux qui ont trouvé comment répondre à l’appel de l’Evangile est
bien longue : ceux à la suite desquelles un ordre, une congrégation, un institut
manifestent visiblement et concrètement l’amour de Dieu pour les hommes. Ils
sont comme ses mains qui travaillent le monde.

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Le charisme d’une famille religieuse, même s’il se définit d’abord par sa
mission, comporte trois aspects et doit toujours être considéré et présenté dans
ses trois composantes : la vie spirituelle, la vie fraternelle et l’engagement
apostolique. Un de ces trois aspects peut prévaloir sur les deux autres, mais ne
peut les exclure.

Appel et Vocation
Les mots « appel » et « se sentir appelé(e) » se retrouvent dans la plupart des
témoignages et ces termes font directement référence au concept de vocation. En
effet, le mot vocation vient du latin « vocare » qui signifie littéralement appeler.
Mais, au juste, c’est quoi une vocation ? Comment peut-on la définir ? Toute
vocation comprend les trois éléments suivants :
• un appel de Dieu perçu dans un processus progressif de
discernement ;
• un appel à suivre Jésus-Christ dans une forme particulière de vie
évangélique ;
• une réponse qui s’exprime dans un projet d’engagement dans la
durée.

Beaucoup de personnes décrivent d’ailleurs leur cheminement comme un


itinéraire de vocation, avec sa dimension d’appel, de réponse libre et d’envoi en
mission. Cet appel est souvent perçu ou vécu comme une attirance pour une
spiritualité particulière, un goût de s’embarquer avec un groupe de religieux ou
de religieuses pour des partages d’Évangile...
Bien sûr, les modalités de l’appel du Seigneur sont différentes d’une personne
à l’autre. Parfois il empruntera la voie d’une interpellation par une personne
significative, ou encore il se présentera sous la forme d’une rencontre
importante, d’un événement interpellant, d’une expérience spirituelle avec un
groupe qui chemine au plan de la foi...
Il est intéressant, en ce sens, d’identifier l’origine de l’appel à s’associer à
telle ou telle famille. De considérer aussi comment on a répondu à l’appel
ressenti en nous et qui a été confirmé par des personnes de l’entourage.
La vocation est une façon particulière de vivre la vie évangélique à la suite
d’un appel du Seigneur. Cet appel peut devenir en soi comme un feu, une
passion. Si elle est vécue ainsi, la vocation n’est pas un élément statique figé
dans le passé, mais un don de Dieu constamment réactualisé au fil des

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événements. Ainsi, la vocation est un processus dynamique et créateur, tout au
long du cheminement humain et chrétien. La vocation dynamise tous les aspects
d’une vie et est constituée d’un ensemble d’inspirations de l’Esprit et de
réponses inscrites dans le cheminement concret d’une personne. Elle implique
aussi l’idée de durée dans le temps. C’est pourquoi un réel discernement
s’impose avant de s’engager dans une vocation, quelle qu’elle soit.

Une mission
Le don de l’Esprit, qu’est le charisme, est un appel. L’action de l’Esprit
façonne, transforme et habilite à une mission (responsabilité) pour celui qui le
reçoit et l’accepte. Mais nous ne sommes jamais propriétaires du charisme.
La mission que le charisme suscite a trois composantes : don de l’Esprit,
incarnation d’un visage particulier du Christ, attention et réponses aux besoins
du monde et de l’Église.
Il faut noter ici que les différents charismes ne sont pas cloisonnés les uns des
autres : ils se recoupent et s’intersectent. Ainsi, un charisme permet souvent
d’avoir accès à ce qui peut être vécu dans un autre charisme.
La mission et le charisme nous aident à nommer, à rendre visible ce que
profondément nous sommes, notre attirance vers le Christ, la manière dont
l’Esprit nous travaille et la manière dont le Christ nous invite à participer à sa
mission pour faire advenir son Royaume. Ils nous proposent aussi une voie
spirituelle pour les vivre.
Dans la mission, la créativité est essentielle : c’est la créativité de l’Amour.
Cela se traduira par des choix aussi bien sur ce qu’il faut abandonner parce que
c’est désuet, que sur ce qui surgit et doit être développé. Mais la créativité n’est
pas un but, un objectif : c’est une conséquence, un moyen. La créativité est le
fruit de notre attachement à Dieu, plus on se laisse aimer par Lui, plus on se
laisse transformer par Lui jusqu’à adopter la manière de vivre du Christ, plus on
devient créatif, comme Il continue de l’être au cœur de notre histoire.

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