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O .

Le marché
1.1 Construire un modèle

a) Concept de modèle : simplification de la réalité

b) Un exemple : Le marché des appartements dans une ville universitaire

- Première simplification : tous les appartements sont de confort égal.

- Deuxième simplification : deux types d'appartements: certains sont proches de


l'université et d'autres qui en sont éloignés.

- Troisième simplification : le prix des appartements du cercle extérieur est donné.

- On s'intéresse alors à la détermination du prix des appartements du cercle intérieur.

- Les étudiants préfèrent, par commodité, les appartements proches de l'université

c) Variables endogènes, variables exogènes

Le prix de ces appartements est donc une variable endogène.

Celui du cercle extérieur est une variable exogène..

1.2 Optimisation et équilibre

Deux principes de comportement :

i) Le principe d'optimisation : parmi les choix possibles, les agents essaient d'adopter
les meilleurs (ceux qu'ils prèfèrent).

ii) Le principe d'équlibre : le prix de marché se modifie jusqu'à ce que les décisions
des agents soient compatibles entre elles .

prix d'équlibre

Equilibre Compatibilité des actions

1
1.3 La courbe de demande

a) Prix de réserve et construction de la courbe de demande

Prix de réserve Nb. Etudiants


1000 1
900 1
800 1
700 1
600 1
500 1

S'il y a un grand nombre d'étudiants:

Si Nb d'App Demande décroissante.

1.4 Courbe d'offre

2
Marché concurrentiel : un grand nombre de propriétaires indépendants essaient de
louer leur appartement au prix le plus élevé possible (le principe d'optimisation).

Offre de court terme (CT) = Constant.

1.5 Equilibre de marché

- Unicité du prix d'équilibre

- Confrontation de l'offre et de la demande

prix d'équilibre :

3
- Equilibre concurrentiel : le cercle intérieur est occupé par des étudiants dont le prix
de réserve

1.6 Statique comparative

Statique comparative : comparaison des propriétés de deux équilibres différents.

On part d'un équilibre initial, on observe la modification d'une variable exogène et le


nouvel équilibre qui en découle.

a) Variation de l'offre d'appartements

b) Transformation en co-propriétés de appartements (vente aux locataires).

Baisse de l'offre et de la demande du même montant : le prix d'équilibre ne se


modifie pas.

4
c) Imposition d'une taxe annuelle de 500Frs pour chaque appartement possédé.

La demande ne serait pas modifiée, ni l'offre (car elle est constante).

Donc le loyer d'équilibre reste le même et toute la charge de la taxe pèse sur les
propriétaires.

1.7 Autres modes d'affectation des appartements

a) le monopole discriminant

- vendeur unique : le monopole

- mise aux enchères de chaque appartement : chaque appartement est loué au plus
offrant.

- chaque locataire sera donc amené à payer son prix de réservation (le monopole
discrimine entre les consommateur selon leur prix de réservation)

- le dernier à louer un appartement sera l'étudiant qui a le prix de réservation (le


prix d'équilibre concurrentiel).

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- le propriétaire obtient donc pour le premier appartement, pour le
second , pour le troisième...

au lieu d'un prix unique de pour chacun d'eux.

Ses gains correspondent alors à la surface sous la courbe de demande jusqu'à :

- On obtient donc le même résultat final que le marché concurrentiel : les


appartements du cercle intérieur sont occupés par des étudiants qui ont le prix de
réserve

b) Monopole ordinaire

- Toujours un seul vendeur mais cette fois-ci il ne peut disciminer entre les étudiants :
il applique donc le même loyer à tout le monde.

- Il doit alors choisir entre

louer cher mais peu d'appartements;

louer bon marché mais beaucoup d'appartements.

- Soit la fonction de demande des é tudiants: le nombre d'appartements


demandés pour chaque niveau du prix de marché.

- Les revenus du monopole sont alors donnés par

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s'il loue au prix

- S'il n'y a pas de coût de location, le monopole va essayer d'obtenir les revenus les
plus élevés possibles (principe d'optimisation) : il va choisir le prix qui maximise cette
surface, par exemple

--------

Note: est le prix qui est la solution du programme suivant :

------

- Nous allons alors avoir

c) Le contrôle des loyers

- La municipalité plafonne les loyers :

- Si on a de nouveau l'équilibre concurrentiel.

7
- Si

On aura une demande excédentaire :

On ne peut déterminer alors les étudiants qui vont occuper ces appartements.

1.8 Quel est le meilleur mode d'affectation?

Nous avons vu quatre modes d'affectation des appartements :

- le marché concurrentiel,

- le monopole discriminant,

- le monopole ordinaire,

- le contôle des loyers.

``Meilleur'' selon quel critère, pour qui ?

- Pour les étudiants?

- Pour les propriétaires?

Un critère qui tient compte de la situation économique de tous les agents.

1.9 L'efficacité au sens de Pareto

(Vilfredo Pareto, 1848-1923)

- C'est un critère d'efficacité économique.

Il mesure l'efficacité du mode d'échange considéré.

Dans notre exemple,

Définition : une affectation des appartements aux locataires est efficace au sens de
Pareto s'il n'existe aucune autre affectation qui donne à chaque individu une
satisfaction au moins aussi grande et une plus grande satisfaction à au moins un
individu.

Prenons l'affectation suivante:

évalue à un appartement du cercle intérieur. évalue à . a obtenu


un appartement mais pas

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Est-ce efficace au sens de Pareto?

Si propose une somme à pour échanger leur appartement, alors va


accepter et améliorer sa satisfaction. Celui de ne va pas diminuer et donc c'est une
situation meilleur pour tout le monde!

La situation initiale n'était donc pas efficace au sens de Pareto!

De manière générale, si l'on permet les échanges volontaires (possibilité de sous-


location) alors ils doivent nécessairement conduire à un optimum de Pareto (une
affectation efficace au sens de Pareto).

Dans notre exemple, toute allocation Pareto efficace doit donner les appartements du
cercle intérieur aux étudiants qui ont les prix de réserve les plus élevés.

1.10 Comparaison des différents modes d'affectation

a) Le marché concurrentiel

Uniquement les étudiants qui ont un prix de réserve supérieur à occupent le cercle
intérieur : Pareto optimal!

b) Le monopole discriminant

Même résultat : Pareto optimal.

c) Le monopole ordinaire

En général, il ne louent pas tous les appartements.

Ceux qui sont loués sont bien loués aux étudiants qui ont un prix de réserve supérieur
à . Pour ceux-ci on ne peut faire mieux sans toucher aux gains du monopole.

Mais il reste des appartements vacants.

Pour ces appartements, le monopole pourrait trouver des locataires supplémentaires


s'il proposait un loyer légèrement plus faible (sans modifier pour les appartements
déjà loués).

Il augmenterait alors ses revenus et les étudiants qui trouvent maintenant un


appartement amélioreraient leur satisfaction.

On peut donc améliorer, à partir de l'équilibre du monopole, la satisfaction des


étudiants sans déteriorer celle du propriétaire :

Ce n'est pas un optimum de Pareto!

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d) Le contrôle des loyers

Comme l'affectation est arbitraire, on peut avoir des individus qui ont un prix de
réserve élevé et qui n'obtiennent pas d'appartement et d'autres qui ont un prix de
réserve faible et qui l'obtiennent. Donc les échanges volontaires peuvent améliorer le
bien-être :

Ce n'est généralement pas un optimum de Pareto!

Remarques :

• L'optimum de Pareto mesure uniquement l'éfficacité des allocations. C'est un


critère d'éfficacité économique.
• Il ne permet pas de décider d'un arbitrage entre les agents : le monopole
discriminant et le marché concurrentiel sont tous les deux efficaces au sens de
Pareto mais ils impliquent une distribution de revenus très différente entre les
propriétaires et les locataires.
• L'arbitrage entre les agents dans ce cas ne peut résulter que d'une décision
politique.

1.11 Equilibre de long terme

A long terme, l'offre d'appartements va se modifier. On aura alors une courbe d'offre
qui nous donnera le nombre d'appartements proposés en location pour les différents
loyers possibles.

L'équilibre sur le marché va de nouveau résulter de la confrontation de cette offre


avec la demande.

Cette offre de long terme va dépendre du coût de construction de nouveaux


immeubles et de la rapidité des techniques de construction. Elle va donc être
déterminée par le coûts des matières premières, de celui de la main d'oeuvre et par la
technologie de construction.

Nous allons étudier dans les chapitres suivants ces déterminants de l'offre dans un
cadre très général

I. Décisions de Production

2. La technologie
Comportements des firmes sur les marchés

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Décisions sous contraintes:

- demande;

- concurrents;

- ``Nature'' : la technologie.

2.1 Inputs et outputs

La technologie : obtenir une certaine quantité de produit à partir de chaque


combinaison particulière d'inputs.

Les grandes catégories d'inputs :

- le travail ,

- la terre,

- le capital physique (machines)

- les matières premières.

2.2 La description des contraintes techniques

L'ensemble de production : toutes les combinaisons d'inputs-outputs techniquement


réalisables par la firme.

11
permet de produire .

Mais la production maximale qu'on peut obtenir de est en fait : c'est sur la
frontière de l'ensemble de production.

On appelle cette frontière (production maximale) la fonction de production de la


firme.

Quand on a plusieurs inputs, le concept de fonction de production est plus aisé à


utiliser analytiquement.

Si l'on a deux inputs : et

est la fonction de production,

est l'ensemble de production de la firme.

Etant donnée la technologie de la firme, on peut aussi étudier les combinaisons


d'inputs qui donnent le même niveau d'output maximal :

12
Cet ensemble donne alors l'isoquante correspondant à (C'est une courbe de niveau
de la fonction de production)

2.3 Exemples de technologies

a) Facteurs complémentaires (ou proportions fixes ou de Leontiev)

Les inputs doivent être combinés dans des proportions fixes.

Ce sont des facteurs complémentaires.

Ex. 4 roues + 1 moteur 1 voiture

Pour faire voiture il faut au moins roues et moteur,

Pour faire voitures il faut au moins roues et moteurs.

Inversement :

roues permettent de produire voitures s'il y a assez de moteurs,

moteurs permettent de produire voitures s'il y a assez de roues:

13
ou plus généralement :

b) Substituts parfaits

substitution sans perte d'efficacité technique!

Ex. Pour produire du blé sur un champs, on combine des engrais et la main
d'oeuvre .

Ces deux types de facteurs sont substituables de manière parfaite (dans une certaine
mesure uniquement en réalité).

Si l'on utilise plus d'engrais, on peut atteindre le même niveau de production avec
moins de travail.

La fonction de production est donnée par:

(le travail étant mesuré en semaines et l'engrais en kg).

Pour produire kg de blé, il faut ou

14
Les isoquantes sont alors données par

Si
Si

c) La fonction de Cobb-Douglass

Remarque :

Isoquante :

15
Isoquantes de type hyperbolique.

2.4 Les propriétés générales de la technologie

a) La monotonicité

b) Convexité

Les isoquantes sont convexes.

A partir de deux techniques, et qui appartiennent à la même


isoquante, nous pouvons concevoir une technique intermédiaire qui est une
combinaison linéaire de ces deux techniques :

avec

Ex.

16
Si les isoquantes sont convexes, cette nouvelle technique doit permettre de produire
au moins autant qu'avec les deux techniques initiales.

2.5 Le produit marginal

Partons d'une combinaison initiale d'inputs :

telle que

Si on garde et on modifie de

Le produit marginal de l'input est alors la variation de l'output par unité de variation
de l'input :

17
Si l'on considère des très petites variation d'un input alors on obtient la productivité
marginale :

Exemples:

2.6 La décroissance du productivité marginale

18
2.7 Le taux de substitution technique (TST) et le taux marginal de substitution
technique (TMST)

Si l'on passe d'une première technique qui permet de produire à une autre qui a
la même propriété, on doit substituer un input à l'autre : utiliser plus d'un input pour
compenser une quantité moindre de l'autre.

Quand on passe de à on substitue l'input à l'input à

Si la technologie est monotone, ces deux variations seront nécessairement en ses


inverse.

19
Le Taux de Substitution Technique nous donne la quantité d'input qui est nécessaire
pour compenser la perte chaque unité d'input

Si l'on considère des variations infinitésimales, on considère une substitution au


proche voisinage de et on obtient le Taux Marginal de Substitution Technique :

Nous pouvons calculer ce taux en considérant que la firme va modifier au voisinage


les quantités des deux inputs de manière à garder constante la production totale.

substitution de à
2.8 La décroissance du TMST

Convexité des isoquantes décroissance du TMST.

2.9 Le court terme et le long terme

20
A court terme , l'entreprise ne pourra pas modifier les niveaux utilisés de certains
inputs.

Exemple

A court terme (fonction de production de court terme) : le


facteur est un facteur fixe à court terme et le facteur est un facteur variable.

2.10 Les rendements d'échelle

On augmente la quantité de tous les inputs dans les mêmes proportions (on augmente
l'échelle de production).

Nous avons alors plusieurs résultats possibles selon la nature de la technologie et de la


technique initiale :

a) la production peut augmenter dans la même proportion,

On a alors des rendements d'échelle constants.

b) la production peut augmenter plus que proportionnellement,

21
On a alors des rendements d'échelle croissants.

c) la production peut augmenter moins que proportionnellement,

On a alors des rendements d'échelle décroissants.

Ce dernier cas est typiquement un phénomène de court terme et il est en général dû à


la présence de facteurs fixes qu'on a négligés d'inclure dans notre analyse.

Organisation de la production:

3. Maximisation du profit
La firme est sur des marchés concurrentiels : elle va prendre les prix des inputs et de
l'output comme des données (elle est preneuse de prix).

3.1 Le profit

où est le prix unitaire de l'output;

où est le prix unitaire de l'input

Avec deux inputs :

22
3.2 Objectif et Organisation de l'entreprise (à faire)

Objectif de la firme : la maximisation du profit.

• Propriété individuelle;
• Partenariat;
• Société.

John Kenneth Galbraith

Milton Friedman

3.3 Facteurs fixes et facteurs variables

• Le court terme facteurs fixes (récupérables et irrécupérables) + facteurs


variables.
• Le long terme facteurs variables

3.4 Maximisation de profit à court terme (CT)

Les inputs : est fixe à CT.

Le profit de la firme :

De manière générale, pour tout niveau de profit nous pouvons calculer l'équation
de la droite d'isoprofit :

Cette droite appartient au plan

Sa pente est :

23
Son ordonnée à l'origine :

Ex:

La droite d'isoprofit correspondant est :

Si

La firme cherche donc à se placer sur la droite d'isoprofit la plus élevée possible.

Mais les niveaux d'output qu'elle peut obtenir à partir de tout niveau de sont
déterminés par sa technologie et donc par sa fonction de production

Ex. Soit sa fonction de production.

24
La firme cherche donc à se placer sur la droite d'isoprofit la plus élevée possible qui a
au moins un point de contact avec cette courbe (la fonction de production).

est trop élevé,

est trop faible.

La droite d'isoprofit qui correspond au profit maximal doit donc juste être tangente à
cette fonction de production.

Pour le profit maximal, nous devons donc avoir :

Pente de la tangente = pente de la droite d'isoprofit

Productivité marginale en valeur = prix de l'input1.

Car sinon :

Par conséquent, si il est toujours possible d'augmenter le profit :

si

si

Donc, on ne peut être à un maximum.

Ex.

25
La solution est :

========================

3.5 Statique comparative

Les paramètres du problème :

a) Si augmente (la pente de l'isoprofit) augmente

b) Si diminue diminue

c) Si augmente diminue et (l'ordonnée à l'origine de l'isoprofit)


diminue.

d) Si diminue l'inverse

e) Si augmente (l'ordonnée à l'origine de l'isoprofit) augmente.

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f) Si augmente (l'ordonnée à l'origine de l'isoprofit) augmente et la
production augmente (fonction de production de court terme plus élevée).

Le nouvel équilibre va impliquer un nouveau profit optimal et donc une nouvelle


ordonnée à l'origine.

(a) : passage

(b) : passage

3.6 Maximisation du profit à long terme

A long terme, l'objectif de l'entreprise devient :

Nous avons de nouveau un optimum si la firme ne peut améliorer son profit en


modifiant les quantités utilisées des inputs:

On a donc un système de 2 équations à deux inconnues. En le résolvant, nous


obtenons:

Les fonctions de demande de

facteurs.

27
3.7 Maximisation de profit et rendements d'échelle

La nature des rendements d'échelle influence de manière importante la maximisation


de profit par une firme concurrentielle.

* Soit une situation initiale de profit maximal de long terme :

* Si rendements d'échelle constants :

Par conséquent : si rendement d'échelle constants et profit maximal 0 la firme peut


faire mieux et donc le profit initial n'était pas un maximum donc CONTRADICTION!

Le profit initial ne peut correspondre à un optimum dans ce cas que si

* Donc à long terme le profit optimal d'une entreprise concurrentielle avec


rendements d'échelle constants est nécessairement nul.

Ce résultat est loin d'être absurde. En fait regardons ce qui pourrait se passer si la
firme augmentait de manière continue ses quantités pour maximiser son profit:

1) Inéfficacité donc rendements d'échelle décroissants pour

2) Elimination des concurrents donc monopole

3) Augmentation simultanée des quantitées donc profits nuls

3.8 Minimisation des coûts

Décomposition en deux étapes:

a) minimisation des coûts pour tout ,

b) le choix de qui maximise le profit

28
4. Minimisation des coûts
4.1 Minimisation des coûts

On cherche la manière la moins coûteuse de produire un niveau déterminé d'output :

Le niveau optimal de cet objectif donne la fonction de coût:

* Les droites d'iso-coûts :

tel que :

ordonnée

Exemple :

Iso-coût :

29
Graphique :

On cherche donc à se placer sur la droite d'iso-coût la plus basse possible étant donnée
l'isoquante correspondant à :

------------------------------------------

Combinaison qui minimise les coûts:

1)

2) permet de produire :

---------------------------------------------

2 équations-2 inconnus :

30
Ce sont les demandes conditionnelles d'inputs.

C'est la fonction de coût de la firme.

=============================================

Exemples :

a) Facteurs complémentaires :

i)

Pour produire , il faut au moins unités de et unités de

Minimisation des coûts suppression du gâchis

utilisation des combinaisons efficaces:

demandes conditionnelles

ii) Il faut combiner unités d'input 1 avec unités d'input 2:

(Combinaisons efficaces)

demandes conditionnelles

b) Substituts parfaits :

i) Si les deux facteurs sont parfaitement équivalents et la firme choisira


d'utiliser celui qui est le moins cher pour réaliser toute la production :

31
ii) Si il faut aussi tenir compte de la contribution de chaque facteur à la
production:

iii) Si , toute combinaison de et de qui appartient à l'isoquante


minimise le coût de production. La droite d'isocoût et l'isoquante ont la même pente et
se confondent.

4.2 Rendements d'échelle et la fonction de coût

Rappel : les rendements d'échelle sont...

Quel est la conséquence de ce phénomène au niveau des fonctions de coûts ?

a) rendements d'échelle constants

Soit

(coût minimal pour

32
Si la firme désire produire , avec les rendements d'échelle constants, nous
devons avoir :

Donc pour produire , il faut utiliser

La fonction de coût est alors donnée par :

Par conséquent la fonction de coût est linéaire par rapport à l'output.

b) rendements d'échelle croissants

Dans ce cas nous avons :

Par conséquent, pour produire il faut multiplier la combinaison par un


facteur inférieur à .

Aussi les coûts seront-ils multipliés par un facteur inférieur à :

les coûts augmentent moins que proportionnellement à l'augmentation de l'output.

Par exemple il suffira de multiplier l'échelle de production ainsi que les coûts par 75
pour multiplier l'output par 100.

33
c) rendements d'échelle décroissants

C'est le cas symétrique.

Donc pour produire il faut multiplier l'échelle de production par un facteur


supérieur à .

Ex. Pour multiplier l'output par , il faut multiplier les inputs (donc les coûts) par
.

Les coûts augmenteront alors plus que proportionnellement à l'augmentation du


niveau de la production.

4.3 Coûts à long terme et coûts à court terme

34
A CT (Court Terme) la firme ne pourra ajuster que les facteurs variables quand elle
cherche à minimiser ses coûts.

Soit le facteur 2 un facteur fixe : .

Le problème de minimisation devient alors :

qui nous donne donc la fonction de coût de CT.

Les demandes conditionnelles des facteurs deviennent dans ce cas :

et

A LongTermenous avons de nouveau le problème initial:

Les deux facteurs de productions peuvent être librement ajustés:

Relation CT-LT.

Soient , et les solutions de long terme.

Soit la solution de court terme étant donné un niveau donné

Que peut-on dire de si , qui est la quantité optimale de facteur


2 si la firme pouvait ajuster cette quantité ?

Disposant exactement ce qu'il faut de facteur 2 pour minimiser ses coûts, la firme peut
atteindre le minimum de long terme en ajustant seulement le facteur 1 :

35
si le problème de long terme a une solution unique.

4.4 Coûts fixes et coûts quasi-fixes

Les coûts correspondant aux facteurs dont la consommation par la firme ne dépend
pas du niveau de la production correspondent naturellement aux coûts fixes.

Ces coûts correspondent à l'existence des facteurs fixes à court terme .

Exemples : le coût de construction des bâtiments, le coût d'achat des machines...

Les coûts qui ne dépendent pas du niveau de production mais qui peuvent être évités
en arrêtant totalement la production sont des coûts quasi-fixes (ou coûts fixes
récupérables).

Ces coûts correspondent naturellement aux facteurs quasi-fixes.

Exemples : contrats de location des bâtiments, consommation d'éléctricité ou de


fioul...

5. Fonctions de coûts
Nous allons maintenant introduire des outils supplémentaires pour caractériser les
coûts de l'entreprise.

Ces outils nous serons d'autant plus utils que la suite de notre analyse sera
exclusivement menée en termes de coûts.

5.1 Coût moyen

Le coût moyen nous donne une approximation du coût unitaire de production :

Ex. Si

D'autre part nous savons qu'à court terme la production se réalise à partir des facteurs
variables et des facteurs fixes.

36
Nous pouvons alors décomposer les coûts totaux de l'entreprise:

Nous pouvons tenir compte de cette distinction dans les coûts unitaires :

CM = Coût Variable Moyen + Coût Fixe Moyen

est une fonction hyperbolique de type .

Sa courbe est décroissante et convexe :

Ex :

La forme de la courbe est un peu plus difficile à établir car elle dépendra de
la croissance des coûts avec le niveau de production.

Selon la présence et l'importance des rendements d'échelle croissants, nous pouvons


avoir une zone plus ou moins importante de décroissance des CVM (c'est une
approximation conceptuelle!!!- si l'on fait abstraction des facteurs fixes).

37
Mais cette décroissance sera en général suivie d'abord par une constance et ensuite par
une zone de croissance. On obtient alors une courbe en U.

Ex.

38
5.2 Les coûts marginaux

Naturellement:

Pour une variation infinitésimale :

Pour une variation discrète : variation d'une unité chaque fois

(VARIAN)
ou

Cela dépend de la convention. Nous retiendrons la première forme.

------------------------------------------

39
Relation Coût moyen - coût marginal :

Donc l'évolution du dépend de la relation entre et :

CM croissant

CM constant

CM décroissant

=============================================

Ex.

40
En combinant ces deux graphiques:

: point d'inflexion en A

: minimum du

: minimum du

------------------------------------------

5.3 Coûts marginaux et coûts variables

41
Le coût marginal mesure approximativement le coût de chaque unité supplémentaire.
Par conséquent:

Exemple :

42
La surface sous la courbe de jusqu'à nous donne le coût variable total
correspondant au niveau

5.4 Coûts à long terme

A long terme tous les facteurs deviennent variables: il n'existe plus de coûts fixes. Par
conséquent :

S'il existe des facteurs quasi-fixes alors la courbe de coût moyen aura toujours une
forme en du fait de la décroissance des coûts quasi-fixes moyens.

Soit : la taille de l'entreprise.

représente de manière synthétique tous les facteurs fixes.

La fonction de coût de court terme est alors donnée par :

( correspond donc à ainsi qu'aux autres facteurs fixes)

Pour un niveau donné de il existe une taille optimale de l'entreprise qui permet de
produire avec les coûts les plus faibles possibles, et donc, avec juste ce qu'il faut de
facteurs fixes. Soit

: la taille optimale

Nous savons que :

Coûts de long terme :

Cette fonction tient donc compte de l'ajustement optimal du niveau des facteurs fixes.

Analysons un peu plus en détail cette relation

(court terme) / (long terme)

Soit un niveau de production

Soit : la taille optimale correspondant à

43
Nous avons donc :

pour

pour

• car pour tous ces niveaux de production, permet de faire au moins aussi
bien que qui n'est optimale que pour

Par conséquent, la courbe de doit être au-dessus de pour tous


les niveaux de production sauf

pour et

De même nous pouvons calculer les capacités (tailles) optimales correspondant à


d'autres niveaux de production :

44
qui sont les solutions du problème suivant:

5.5 Courbes de coûts moyens de long terme : deux cas

a) Petit nombre de tailles possibles

Si le choix de la taille optimale ne peut se faire totalement librement, la firme doit


choisir la taille la mieux adaptée à partir d'un ensemble fini de tailles possibles :

La courbe de coût moyen de long terme est donnée par la courbe enveloppe.

b) Taille parfaitement divisible

5.6 Coûts marginaux de long terme

45
Si l'on peut ajuster continuement la taille optimale :

avec une fonction continue.

5.7 Utilisation du coût moyen pour caractériser les rendements d'échelle

Le coût moyen donne l'évolution des coûts unitaires quand on modifie le niveau de
production. Il est calculé comme étant le coût total par unité de produit :

avec les rendements d'échelle constants, nous savons que:

donc les coût moyen est constant. Par conséquent:

46
avec les rendements d'échelle croissants, nous savons que les coûts augmentent
moins que proportionnellement à l'augmentation de l'output. Par conséquent dans

le numérateur augmente moins vite que le dénominateur et donc le coût moyen est
décroissant :

avec les rendements d'échelle décroissants, nous savons que les coûts augmentent
plus que proportionnellement à l'augmentation de l'output. Par conséquent le coût
moyen est croissant :

Souvent, pendant l'expansion de son output, la firme passe successivement à travers


ces trois étapes :

d'abord les rendements sont croissants, ils deviennent ensuite constants et décroissants
finalement:

est aussi appelé l'échelle efficace minimale.

47
6. Offre de la firme concurrentielle
Nous allons enfin pouvoir construire la courbe d'offre de la firme.

Cette offre sera donnée par la maximisation du profit sous la contrainte technologique
et donc en utilisant la fonction de coût.

6.1 Conditions du marché

De manière générale le choix de la firme possède deux dimensions : le choix de


quantités à vendre et du prix de vente.

En cherchant à maximiser son profit, la firme chercherait donc à fixer des niveaux
élevés pour ces variables de manière à maximiser les recettes.

Mais ce choix est sujet à 2 contraintes :

i) la contrainte technologique synthétisée dans la fonction de coût;

ii) la contrainte de marché résumée dans la fonction de demande qui s'adresse à la


firme :

-si elle est seule sur le marché, c'est la fonction de demande de marché;

- si elle a des concurrents, la demande qui s'adresse à elle dépend aussi du


comportement de ces concurrents, elle doit tenir compte de ces comportements.

Dans ce chapitre nous allons nous limiter à un marché concurrentiel.

6.2 Concurrence Parfaite

Marché concurrentiel La firme considère que sa production n'a pas d'impact sur le
prix de marché.

Dans ce cas elle prend le prix de marché comme une donnée et elle maximise son
profit en jouant uniquement sur ses quantités.

Toute sa production sera vendue au prix de marché.

un grand nombre de firmes sur le marché


le poids de chaque firme est négligeable

Chaque firme vend la quantité qui maximise son profit au prix de marché.

Le prix de marché est déterminé par la confrontation de la demande de marché et de


l'offre totale.

la demande qui s'adresse à une seule firme:

48
6.3 Décision d'offre de la firme concurrentielle

Le profit de la firme est donné par :

Le programme de la firme :

Fonction d'offre de la firme

Note

49
Maximum de profit annulation de la dérivée première car sinon :

si
Si

si
Si

donc on pourrait augmenter le profit à partir de .

6.4 Une première restriction

Croissance de l'offre:

Donc telle que

50
6.5 Une seconde restriction

Si la firme ne produit rien, elle obtient

-si les coûts fixes sont irrécupérables :

-s'ils sont récupérables :

Considérons que les coûts fixes sont récupérables.

Soit tel que

La firme peut quand même préférer de ne rien produire :

Dans ce cas implique des pertes. Par conséquent :

51
si
sinon.

Si

si
sinon.

=============================================

6.6 Profit et surplus du producteur

Soit

tel que

Recettes totales de la firme :

Les coûts totaux :

52
Le profit de la firme :

Le SURPLUS DU PRODUCTEUR est égal au profit brut:

53
Trois représentations du Surplus du producteur

(a) avec les coûts variables moyens

b) avec le

54
c) avec une combinaison de CVM et de Cm

On utilise jusqu'à

et entre le point et

Si

Si

Statique comparative : variation du surplus du producteur

Quand le prix se modifie :

55
De plus:

car apparaît des deux côtés.

6.7 La courbe d'offre à long terme

Cette courbe nous donne la production optimale quand la firme peut ajuster tous les
facteurs de production:

avec :

Solution : =offre de long terme

56
A court terme, pour une taille donnée, nous avons:

Conséquence : à long terme, un meilleur ajustement de l'offre aux variations des prix,
donc une offre plus sensible aux variations de prix :

à long terme, l'offre de la firme a nécessairement


une élasticité plus élevée qu'à court terme.

Soit et tels que :

et une variation du prix :

Dans ce cas l'ajustement de l'offre sera plus fort si la firme peut ajuster tous les
facteurs de production - si la firme est à long terme :

A long terme, la pente de l'offre est plus forte par rapport au prix et plus faible par
rapport à la quantité:

57
De plus, à long terme, la firme a la possibilité de quitter le marché sans avoir à
payer les coûts fixes irrécupérables. Elle cessera donc de produire si :

6.8 Offre de long terme avec rendements d'échelle constants

Si nous avons des rendements d'échelle constants à long terme alors nous devons
avoir:

Offre est alors donnée par :

58
II. Comportement De Consommation:
Construction de la fonction de demande
7. La contrainte de budget
Parmi l'ensemble des paniers de consommations qu'il peut acquérir, le consommateur
va choisir celui qu'il considère comme étant le meilleur pour lui (principe
d'optimisation).

Dans ce chapitre nous allons caractériser les paniers qu'il peut acquérir.

7.1 La contrainte budgétaire

Deux biens de consommation dont les quantités sont et .

Deux prix : et

Le revenu :

59
Les dépenses du consommateur s'il décide d'acheter le panier :

dépenses en bien 1

dépenses en bien 2

: contrainte budgétaire

Tous les paniers vérifiant cette contrainte forment l'ensemble de budget du


consommateur.

7.2 Propriétés de l'ensemble de budget

On utilise la frontière de cet ensemble

Exemple :

contrainte de budget :

(* Graphique)

Donc la contrainte de budget peut s'écrire :

60
: tout le revenu consacré à 2

: tout le revenu consacré à 1

La pente :

nous donne le nombre d'unités de bien 2 que le consommateur peut acheter en


vendant une unité de bien 1 :

S'il économise une unité de 1, il économise une somme S'il consacre cette somme
à l'achat de bien 2

tel que

C'est donc la valeur (relative) d'une unité de bien 1 en termes d'unités de bien 2.

Exemple : : une unité de 1 vaut 5 unités de 2 du point de


vue du marché.

C'est donc la valeur relative du bien 1 par rapport au bien 2, mais du point de vue du
marché (c'est un prix relatif).

Si le consommateur veut consommer une unité de bien 1 en plus sans dépenser plus, il
doit diminuer sa consommation du bien 2 de unités.

61
Exemple (suite): pour une unité de 1 en plus, le consommateur doit consommer 5
unités de 2 en moins.

De manière générale, partons d'un panier initial :

et augmentons la consommation de 1 de

Si nous voulons garder la même dépense, nous devons faire varier de

C'est la quantité de bien 2 qu'on doit consommer en moins pour garder le même
niveau de dépense avec une unité de bien 1 supplémentaire.

7.3 Les déplacements de la droite de budget

a) augmentation de revenu :

La droite de budget devient :

la pente n'a donc pas été modifiée. Les ordonnées à l'origine augmentent :

déplacement parallèle de la droite de budget vers le haut:

62
b)augmentation du prix du bien 1 :

Le point n'est plus accessible pour le consommateur : Cela correspond à la perte de


pouvoir d'achat du consommateur.

c) Multiplication par un facteur de toutes les variables monétaires

63
(absence d'illusion monétaire.)

7.4 Le numéraire

Trois paramètres déterminent la relation entre et dans la contrainte budgétaire :

Un de ces paramètres est redondant et on pourrait normaliser la contrainte budgétaire


de manière à avoir une valeur pour une de ces variables.

On appelle alors cette variable le numéraire. Le bien dont le prix est utilisé comme
numéraire est le bien numéraire :

Dans le premier cas le numéraire est le revenu.

Dans le second cas le bien 2 est le bien numéraire.

Dans le troisieme cas le bien 1 est le bien numéraire.

8. Les préférences
On va maintenant étudier le critère selon lequel le meilleur panier de consommation
sera caractérisé.

Deux biens seront considérés comme étant distincts dès qu'ils diffèrent du point de
vue

- de leur caractéristiques physiques : le beurre est différent de la margarine;

- de lieu de disponibilité : du pétrole disponible aujourd'hui à Strasbourg est différent


du pétrole disponible aujourd'hui à Bagdad;

- de leur date de disponibilité : du pétrole disponible aujourd'hui à Strasbourg est


différent du pétrole qui sera disponible à Strasbourg dans 100 ans;

- des circonstances sous lesquels ils sont disponibles : du pétrole disponible en temps
de paix est bien différent du pétrole disponible en temps de guerre.

A ces différents biens le consommateur va donc accorder une valeur plus ou moins
importante.

64
Nous allons de nouveau nous limiter à deux biens. Un panier de consommation est
donné par un point de l'orthant positif :

8.1 Les préférences du consommateur

Soient deux paniers et .

Le consommateur peut les classer du point de vue de la satisfaction qu'ils lui


procurent :

: il préfère strictement à . Entre les deux paniers, il choisira


nécessairement .

: il est indifférent entre les deux paniers. Les deux paniers sont équivalents
pour lui.

: il préfère faiblement à

Dépendance logique entre ces cas :

Si et :

Si parfois il dit préférer faiblement à et parfois à alors il est en fait


indifférent entre les deux paniers.

Si mais non :

S'il dit préférer faiblement à mais il est sûr de ne pas être indifférent entre les
deux paniers alors il préfère en fait strictement à .

8.2 Hypothèses sur les préférences

Hypothèses en vue de réfleter la cohérence du comportement des consommateurs.

===========================================

Axiomes du comportement du consommateur :

a) La relation de préférence est une relation complète :

on a soit soit soit

b) La relation de préférence est réflexive :

65
car

c) La relation de préférence est transitive :

et

===========================================

Ces trois axiomes limitent notre analyse à celle des comportements avec au moins un
minimum de rationalité.

C'est seulement dans ce cas que nous pouvons avoir une représentation analytique des
choix des agents.

Ces axiomes sont justifiées pour des comportements purement é conomiques (où un
comportement calculateur est aisé à observer) mais elles ne sont naturellement pas
adaptées pour des choix affectant d'autres sphères de la vie d'un individu, d'autres
sphères où le comportement est plus souvent guidé par des passions par exemple.

8.3 Les courbes d'indifférence

Représentation graphique des préférences,

(similaire aux isoquantes du producteur).

Soit un panier Considérons tous les paniers qui sont équivalents au panier pour
le consommateur :

C'est une courbe d'indifférence du consommateur.

et

66
Propriété : Les courbes d'indifférence correspondant à des niveaux différents de
satisfaction ne peuvent se couper.

8.4 Exemples de préférences

a) substituts parfaits

Les deux biens sont parfaitement équivalents pour le consommateur.

Ce qui compte pour lui est donc la quantité totale contenue dans le panier:

Si et

67
b) Un bien ``indésirable''

Exemple : la pollution (bien 2) qu'on doit consommer si l'on veut consommer un bien
industriel (bien 1).

courbes d'indifférence croissantes.

c) Un bien ``neutre''

Soit le bien , un bien qui n'influence pas la satisfaction du consommateur.

68
L'important pour le consommateur est la quantité de bien contenu dans chaque
panier :

Si

d) La saturation

Dans ce cas, il existe un panier préféré à tous les autres.

Plus le consommateur est proche de ce panier, plus grande est sa satisfaction.

C'est la distance par rapport à qui permet de comparer les différents paniers.

On appelle ce panier le point idéal ou le point de saturation.

69
8.5 Les préférences ``normales''

a) la monotonicité stricte : le consommateur préfère strictement toujours un panier


qui contient plus de bien.

Tous les biens sont désirables et aucun point de saturation ne peut apparaître :

Donc, si

les courbes d'indifférences sont décroissantes:

b) la convexité : les paniers intermédiaires sont préférés aux paniers extrêmes.

si et

70
Graphiquement : l'ensemble des paniers faiblement préférés est convexe:

et

8.6 Le taux marginal de substitution (TMS)

C'est équivalent au TMST.

9. L'utilité
La relation de préférence donne le classements, par l'individu, des différents paniers,
du point de vue de la satisfaction qu'ils lui procurent.

Une manière commode de représenter ces préférences sera donnée par : la fonction
d'utilité.

71
Cette fonction attribue une valeur à chaque panier de biens de manière à refléter
l'ordre - le classement - qu'établit le consommateur entre ces paniers.

Cette fonction doit donc attribuer une valeur plus élevée à un panier qui est plus
désirable qu'un autre :

Dans cette approche ce qui compte c'est la valeur relative d'un panier par rapport à
un autre et non la valeur absolue de chaque panier

On demande uniquement à la fonction d'utilité de représenter l'ordre des différents


paniers et non la satisfaction tirée de chaque panier individuel : on a une fonction
d'utilité ordinale.

Exemple : Si l'on a , les trois fonctions d'utilité représentent les


mêmes préférences :

3 -1
2 -2
1 -3

La fonction d'utilité d'un individu n'est pas unique :

Si est une fonction qui représente les préférences d'un individu, toute
transformation monotone croissante de représentera toute aussi bien ces
préférences :

9.1 Utilité cardinale

Dans la théorie de l'utilité cardinale on considère que la valeur de la fonction d'utilité


pour une panier mesure la satisfaction que tire le consommateur de ce panier.

Dans ce cas si l'on a

72
alors le consommateur aime deux fois plus que

Tandis qu'avec une utilité ordinale tout ce que cela implique est :

Naturellement il est illusoire de vouloir trouver une mesure exacte de la satisfaction


des individus.

De plus cela n'est pas nécessaire pour étudier les choix des consommateurs.

Nous utiliserons par la suite uniquement des fonctions d'utilité ordinales.

9.2 Construire une fonction d'utilité

Peut-on toujours trouver une fonction pour représenter les préférences?

Oui si elles sont ``normales'': si elles représentent un minimum de cohérence.

Si elles ne sont pas transitives on ne peut trouver une


fonction pour les représenter car

et non

Soit une carte d'indifférence:

On peut lui associer une fonction d'utilité qui associe des valeurs plus élevées à des
courbes plus éloignées de l'origine; qui associe par exemple à chaque panier la

73
distance de sa courbe d'indifférence par rapport à l'origine, mesurée sur la première
bissectrice:

9.3 Exemples de fonction d'utilité

A partir d'une fonction d'utilité il est aisé de construire les courbes


d'indifférences : ces dernières correspondent à tous les paniers qui donnent le même
niveau de satisfaction et donc la même valeur d'utilité :

ou

avec

Les courbes définies par des équations de type : correspondent aux


courbes de niveau de la fonction .

Donc les courbes d'indifférences sont les courbes de niveau de la fonction d'utilité.

En faisant varier on obtient les courbes d'indifférences correspondant aux différents


niveaux de satisfaction.

a) Substituts parfaits

Dans ce cas les deux biens ont la même valeur pour le consommateur.

Ce qui compte pour lui, c'est la quantité totale de bien contenu dans chaque panier.
Par conséquent la fonction d'utilité

représente bien ces préférences :

74
elle a une valeur constante le long des courbes d'indiffé rence (formée des paniers
qui contiennent la même quantité totale de biens);

elle donne une valeur plus élevée quand la quantité totale augmente (et donc quand
la satisfaction de l'individu augmente).

Les courbes d'indifférences correspondent à

Naturellement les fonctions suivantes représentent tout aussi bien ces préférences :

De manière générale, si le consommateur considère que

• une unité de bien 1 a une valeur de et


• une unité de bien 2 une valeur de

du point de vue de leur contribution a sa satisfaction, ses pré férences peuvent être
représentées par la fonction d'utilité suivante :

et les courbes d'indifférences sont données par

avec une pente de et les ordonnées à l'origine

Ces deux paniers sont équivalents pour lui.

75
b) Compléments parfaits

Le consommateur doit combiner deux biens dans des proportions fixes pour pouvoir
en tirer une satisfaction.

Exemple : abat-jours et ampoules . Pour tirer satisfaction de l'achat d'un abat-


jour, le consommateur doit aussi acheter au moins une ampoule avec.

Le nombre de luminaires qui marchent effectivement est donné par :

De manière générale, si les deux biens doivent être combiné dans des proportions
fixes

9.4 Utilité marginale

76
Similaire à la productivité marginale, l'utilité marginale mesure la variation de l'utilité
suite à une modification infinitésimale de la quantité consommée d'un bien :

Si varie de , la variation de l'utilité peut être approximée par :

Important : la valeur de l'utilité marginale dépend de la forme particulière de la


fonction d'utilité utilisée car c'est une mesure de variation d'utilité et donc c'est une
mesure cardinale.

Exemple : Si

Avec

Donc on ne peut utiliser l'utilité marginale en tant que telle pour représenter les
comportements de consommation.

On pourra néanmoins utiliser une autre grandeur qu'on construit en utilisant les
utilités marginales.

9.5 Utilité marginale et TMS

Considérons une situation où le consommateur substitut en

77
car il s'agit d'une substitution. Nous avons alors :

Le TMS ne dépend pas de la fonction d'utilité retenue:

On substitue à

nbs d'unités de bien 2 en plus pour compenser une unité de bien 1 en moins.

C'est donc la valeur relative du bien 1 par rapport au bien 2 du point de vue des goûts
du consommateur.

78
8.7 Variation du TMS

- pour les substituts parfaits le TMS est constants.

- pour les préférences convexes, le TMS est décroissant le long de la courbe


d'indifférence:

10. Le choix de consommation


Parmi l'ensemble des paniers accessibles, le consommateur va choisir celui qu'il
préfère.

10.1 Choix optimal

79
mais

Le point est l'optimum du consommateur. Il correspond à l'utilité la plus élevée


possible qu'il peut atteindre étant donné son revenu.

est sur la droite de budget :

est le point de tangence entre une courbe d'indifférence et la droite de budget.

Pour les préférences normales ces deux conditions sont suffisantes pour déterminer
l'optimum du consommateur.

Cas pathologique I : Courbe d'indifférences non-convexes

Par exemple si la convexité n'est pas vérifiée alors ces deux règles peuvent ne pas
suffire:

Si les préférence sont normales alors l'optimum doit correspondre à un point de


tangence entre la droite de budget et une courbe d'indifférence.

La pente de la droite de budget doit alors être égale, en valeur absolue, à la pente de la
tangente à la courbe d'indifférence :

80
Ce système de deux équations à deux inconnues nous donne le panier optimal, étant
donnés le vecteur de prix et le revenu du consommateur :

Ce sont les fonctions de demande de biens du consommateur.

Cas pathologique II : TMS indéfini

(C'est le cas avec les compléments parfaits.)

10.2 Exemples

a) Substituts parfaits

Dans ce cas nous avons

81
Le TMS es constant car le consommateur peut toujours substituer un bien à l'autre
dans les mêmes proportions.

En ce qui concerne l'optimum du consommateur nous avons trois cas possibles :

: la pente de la droite de budget en valeur absolue est supérieure au TMS.


Nous avons alors

le bien 2 est relativement bon marché et le consommateur ne voudra consommer que


ce bien. L'optimum est donné par

: le bien 1 est relativement bon marché et le consommateur ne voudra


consommer que ce bien

82
: les deux biens ont la même valeur relative pour le consommateur et le
consommateur est indifférent entre tous les paniers qui sont sur sa droite de budget
(qui se confond avec la courbe d'indifférence).

L'optimum est donné par tout point tel que

Nous pouvons maintenant déterminer la fonction de demande de bien 1 pour tout


couple de prix :

83
La demande de bien 2 est tout à fait symétrique.

b) Courbes d'indifférence strictement convexes

Soit

Courbe d'indifférence pour :

ce sont des hyperboles.

L'optimum du consommateur :

Point de tangence :

Contrainte de budget :

Les fonctions de demande sont donc :

84
85

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