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Le pourvoi en cassation

Introduction : Le rôle de la Cour de cassation

La Cour de cassation a une triple mission:

_ d'abord c'est un tribunal traitant des contentieux, c'est


à dire qu'elle exerce une fonction juridictionnelle, elle
est au service des justiciables. Le droit d'accéder à un
juge comporte en effet celui d'accéder à la Cour de
cassation.

_ Ensuite, ce haut tribunal exerce une fonction


disciplinaire puisqu'il a le pouvoir d'invalider les
décisions rendues par d'autres tribunaux.

_ Enfin, cette juridiction a la mission très spécifique


d'assurer l'égalité et la prééminence du droit en
imposant une interprétation uniforme de la loi. C'est la
fonction jurisprudentielle de la Cour.

C'est pour assurer sa mission jurisprudentielle que la Cour


de cassation présente une double particularité.

1° Elle ne peut jamais être saisie en premier ressort (à la


différence du Conseil d=Etat)

Elle intervient toujours après un autre tribunal situé en


dessous d'elle dans la hiérarchie judiciaire.

Il ne s'agit pas pour autant d'un second ou troisième degré


de juridiction. En effet elle ne juge que le droit et non le fait,
c'est à dire qu'elle vérifie seulement si la décision attaquée par
un pourvoi a été rendue en conformité avec les règles de droit.

2° La Cour de cassation ne se prononce pas sur le fond de


l'affaire, elle ne juge que la décision attaquée

Si cette décision est "juridiquement correcte", la Cour de


cassation prononce un arrêt de rejet. Si cette décision est
contraire aux règles de droit, la Cour de cassation prononce sa
cassation et renvoie l'affaire aux juges du fond pour qu'ils
prennent une nouvelle décision.

I Les décisions susceptibles de pourvoi en cassation

Le pourvoi est l’acte par lequel une partie saisit la Cour de


cassation. Il peut être formé contre toute décision rendue en
dernier ressort dés lors qu’aucun texte ne l’interdit.

Sont ainsi notamment insusceptibles de pourvoi en


cassation :

- les mesures d’administration judiciaire (art. 537 du NCPC)


- certaines mesures en matière de procédure collective (art.
L 623-4 et L 623-6 du Code de commerce)
- les arrêts de la Cour de cassation (2eme civ 24 juin 1998,
bull n° 207)
- la décision du premier président d’une cour d’appel
autorisant l’appel contre un jugement ordonnant une
expertise (2eme civ 26 février 1977, bull civ n° 58)
- les décisions dépourvues de caractère juridictionnel
comme, par exemple, un jugement d’adjudication (2eme
civ 5 juin 1996, bull civ n° 124)
- les jugement qui, ne mettant pas fin à l’instance ne
peuvent être frappés indépendamment du jugement sur le
fond sauf dans des cas exceptionnels prévus par la loi. Par
exemple :
o les jugements qui prescrivent une mesure
d’instruction ou une mesure provisoire, sans trancher
dans leur dispositif une partie du principal,
o les jugements qui statuent sur une exception de
procédure, une fin de non recevoir
o les décisions relatives à l’exécution d’une mesure
d’instruction (art. 150 et 808 NCPC)

En revanche, peuvent faire l’objet d’un pourvoi en


cassation en vertu d’un texte spécial :
o les jugements qui tranchent dans leur dispositif une
partie du principal et ordonnent une mesure
d’instruction ou une mesure provisoire (art 606)
o les jugements, qui statuant sur une exception de
procédure, une fin de non recevoir ou tout autre
incident, mettent fin à l’instance (art. 607)

II La déclaration de pourvoi

La Cour de cassation est saisie par un pourvoi formé dans


les deux mois de la signification de la décision attaquée, au
greffe de la Cour de cassation, dans certaines matières où la
représentation est obligatoire, par un avocat à la Cour de
cassation et au Conseil d=Etat.

Le pourvoi peut être formé à titre principal, incident ou


provoqué.

Le pourvoi incident est celui relevé par le défendeur


avant l’expiration du délai qui lui est imparti pour la remise d’un
mémoire en réponse (3 mois à compter de la signification du
mémoire ampliatif).

Le pourvoi provoqué est celui qui est formé dans


l’hypothèse où une cassation interviendrait sur le pourvoi
principal.

Le demandeur a ensuite cinq mois pour déposer un


mémoire ampliatif dans lequel il doit formuler les critiques qu'il
adresse à la décision attaquée, sous forme de " moyen de
cassation ". Ce dernier doit en quelques lignes exposer de
manière concise et complète les critiques adressée à la décision
attaquée.

L'importance du moyen est capitale car la cour n'est tenue


de statuer que sur son contenu.

III. Les cas d'ouverture à cassation

A) Les cas principaux d=ouverture à cassation

L'article 604 du nouveau code de procédure civile se


contente de préciser que le pourvoi en cassation "tend à faire
censurer par la Cour de cassation la non-conformité des
jugements qu'il attaque aux règles de droit" et ne donne
aucune indication sur les différents cas d'ouverture qui peuvent
être invoqués à l'appui d'un pourvoi.

On peut cependant les classer en deux catégories :

- ceux qui sanctionnent une erreur de droit et qui


conduisent la Cour de cassation à contrôler la
légalité de la décision.

- ceux qui sanctionnent des vices de motivation et


qui conduisent la Cour de cassation à contrôler la
rationalité de la décision.

Un moyen de pourvoi ne doit, sous peine d'irrecevabilité


(du moyen), invoquer qu'un seul cas d'ouverture à cassation.

1) Les erreurs de droit ou la violation de la loi

On n'évoquera ici que les plus fréquemment invoquées.

La cassation pour violation de la loi est la voie royale du


pourvoi en cassation. C'est elle qui a la plus grande portée
jurisprudentielle.

La violation de la loi peut se manifester par une fausse


(ou mauvaise) interprétation de la loi : le juge du fond a du
interpréter une loi qui prêtait à controverse et la Cour de
cassation n'est pas d'accord avec cette interprétation.

La violation de la loi peut aussi se manifester par un refus


d'application ou une fausse application de la loi: le juge
du fond a refusé d'appliquer une loi à une situation de fait
qu'elle devait régir (refus d'application) et en ce cas la Cour de
cassation indique que Ala cour d=appel n=a pas tiré les
conséquences légales de ses propres constatations@ ou A
qu=en se déterminant par ces motifs, elle n=en a pas tiré les
conséquences légales qui en découlaient@ ou, inversement, a
appliqué un texte à une situation de fait qu'il ne devait pas régir
(fausse application).
Il se peut ainsi que le juge a:

- ajouté au texte une condition qu=il ne pose pas (par ex :


2eme civ 18 mars 2004 - bull N° 14, 2eme civ ,15 janvier 2004 –
bull N° 1, 1ere civ 6 avril 2004 – bull N° 27, )
- méconnu le champ d=application ou les conditions
d=application d=un texte (par ex 1ere civ 30 janvier 1996 – bull
N° 55, 2eme civ 10 mars 2004 – bull N° 105, 2eme civ 4 mars
2004, bull n° 86, 2eme civ 7 juillet 2005, bull n° 184 )
- commis une mauvaise qualification des faits. (Par ex :
1ere civ 4 mai 1999 – bull N° 148)

2) Les erreurs de motivation

a) Le manque de base légale. Il s'agit d'une insuffisance de


la décision au fond quant à l'énonciation des faits. La décision
attaquée ne donne pas les éléments suffisants pour permettre à
la Cour de cassation de dire si la loi a été ou non correctement
appliquée (la Cour de cassation ne peut pas faire
d'investigations sur les faits, elle doit les trouver dans la
décision). Cette cassation peut donc très bien être suivie d'une
seconde décision au fond, adoptant, sur renvoi, la même
solution que la décision cassée. Il suffit à la juridiction de renvoi
d'évoquer dans sa décision les précisions de fait qui
manquaient à la décision cassée pour défaut de base légale.

Le manque de base légale peut résulter:

- de l=incertitude quant au fondement juridique de la


décision (par ex Com 15 mai 1985 – bull N° 158,
Ass plén 16 novembre 2001 – bull N° 13)
- de l=absence de constatation d=une condition
d=application de la loi, que cette qualification soit
ou non contrôlée. par ex : 1ere civ 31 janvier 1995 –
bull N° 61, 2eme civ 16 décembre 2004 – bull N°
538 pour une qualification non contrôlée, ou, 1ere
civ 17 décembre 1996 – bull N° 455 pour une
qualification contrôlée,)
- de l=insuffisance de recherche de tous les éléments
de fait qui justifient l=application de la loi, que cette
recherche soit obligatoire (par ex : 2eme civ 9
octobre 2003 – bull N° 292, 1ere civ 22 juin 2004
– bull N° 176, 2eme civ 21 Octobre 2004 , N° 02-
20.836) ou facultative mais demandée par une
partie (1ere civ 19 octobre 2004 – bull N° 227).

La Cour de cassation indique alors Aqu=en statuant ainsi,


en l=état de ses constatations@ ou Asans rechercher, sans
préciser, sans s=expliquer, sans constater (tel fait),
(éventuellement : ainsi qu=elle y était invitée par les
conclusions), la cour d=appel n=a pas donné de base légale à
sa décision@

En revanche, s=il s=agit d=un rejet Aqu=en l=état de ses


constatations, la cour d=appel a légalement justifié sa
décision@

b) les moyens disciplinaires

On appelle moyens disciplinaires ceux qui, en se prévalant


de la violation d=une règle de droit, n=ont d=autre but que de
faire censurer la décision attaquée pour la façon dont elle a été
rédigée, et non pas, du moins directement, en raison de la
solution adoptée.

- Le défaut de réponse à conclusions. Ici, on reproche au


juge du fond de ne pas avoir répondu aux moyens des parties.
C'est un cas d'ouverture fréquemment utilisé mais dont la Cour
de cassation réduit les possibilités. Pour faire simple, elle
considère que les juridictions n'ont à répondre qu'aux moyens
(et non aux arguments) opérants, c'est à dire qui étaient de
nature à entraîner une autre solution que celle adoptée. La cour
de cassation peut également considérer, pour rejeter le moyen,
que les juges du fond ont implicitement ou nécessairement
répondu aux conclusions en faisant telle ou telle constatation,
ou encore suppléer l’absence de réponse par un motif de pur
droit qu=elle énonce elle-même (par ex: 2eme civ 11
septembre 2003 – bull N° 249)

- Les vices de motifs. Ici, on s'attaque à l'explication donnée


par le juge. Les décisions de justice devant être motivées y
compris lorsque le juge du fond se voit reconnaître par la Cour
un pouvoir souverain d'appréciation (Seul le pouvoir
discrétionnaire dispense le juge de l'obligation de motiver sa
décision) l’absence de motivation constitue une violation de
l=article 455 du NCPC. On peut reprocher à sa décision de
comporter une insuffisance de motifs, une contrariété de
motifs ou des motifs dubitatifs.

Par exemple : pour un défaut de motif : 2eme civ 9


décembre 1997 – bull N° 311, un motif d=ordre général : 1ère
civ, 2 novembre 1981, bull n° 362, des motifs contradictoires :
2eme civ 8 novembre 2001, 00-13.605, 1re civ 8 février 2000,
97-22.387, un motif dubitatif : 2eme civ 6 décembre 1995, des
motifs inintelligibles : 3eme civ, 19 décembre 2000, n° 99-
14.366)

- La dénaturation d'un acte clair. Dénaturer un document,


c'est lui donner un sens qu'il n'a pas. En principe, la Cour de
cassation n'exerce aucun contrôle sur l'interprétation que fait
un juge du fond d'un document (il s'agit d'une question de fait),
sauf dans l'hypothèse où cette interprétation équivaut à une
véritable dénaturation d'un acte clair.

B) Cas marginaux d=ouverture à cassation

1) Pourvois réservés au Procureur général près la


Cour de cassation

Il faut noter le caractère exceptionnel de ces pourvois, leur


subsidiarité. Il est assez remarquable en effet que l'on
abandonne aux intérêts privés la mission d'interprétation du
droit dévolue à la Cour de cassation : ce tribunal, pas plus que
les autres, ne se saisit tout seul. Il est cependant permis au
ministère public, dans des situations exceptionnelles, de saisir
la Cour pour éviter que ne se maintiennent dans notre ordre
juridique des actes judiciaires bafouant ouvertement la loi. Il ne
faut pas confondre ces pourvois avec ceux que le ministère
public peut former en qualité de partie au procès (par exemple
en matière pénale, ou dans certaines matières civiles, telles
que l'annulation de mariage, qui sont soumis aux règles de droit
commun).

a) Le pourvoi dans l'intérêt de la loi


L'hypothèse est la suivante : une décision prise par les
juges du fond viole la loi mais aucune des parties ne forme un
pourvoi devant la Cour de cassation contre cette décision. Si le
Procureur général près la Cour de cassation l'apprend, il peut,
après que le délai laissé aux parties pour former pourvoi soit
épuisé, décider de saisir la Cour de cassation à leur place, pour
faire censurer la décision. La cassation, si elle est prononcée,
n'a aucun effet sur les parties (celles-ci restent soumises à la
décision censurée). Cette cassation a un but purement doctrinal
et est généralement liée à une question médiatique. On peut
citer en exemple l'arrêt rendu dans l'intérêt de la loi, par
l'Assemblée plénière, à propos des "mères porteuses" (31 mai
1991, Bull. n° 4).

b) Le pourvoi pour excès de pouvoir (fera l’objet de


développements ultérieurs)

2) pourvois réservés aux parties

- l=excès de pouvoir (fera l’objet de développements


ultérieurs)

- l=incompétence (fera l’objet de développements


ultérieurs)

- la contrariété de jugement. Elle est prévue à l=article 618


du nouveau Code de procédure civile et suppose que, dans un
même litige, deux décisions en elle-mêmes inattaquables mais
cependant inconciliables parce qu=elles ne peuvent être
exécutées en même temps.

- la perte de fondement juridique : il s=agit de l=hypothèse


dans laquelle une décision, qui était parfaitement régulière à
l=époque où elle a été rendue, en l=état des éléments de fait
sur lesquels elle s=est prononcée et au regard des règles de
droit qu=elle a appliqué, vient à se trouver entachée
d=irrégularité par l=effet de la disparition rétroactives d=un
élément qui lui servait de fondement

- les vices de forme : le domaine des vices de forme est réduit


par l=effet conjugué des restrictions réglementaires et d=une
jurisprudence libérale. En effet, le second alinéa de l=article
458 dispose qu=aucune des nullités résultant de
l=inobservations des dispositions prescrites par les art 447,
451, 454 455 et 456 ne peut être soulevée si elle n=a pas été
invoquée au moment du prononcé du jugement par simples
observations dont il est fait mention au registre d=audience.
L=article 459 prévoit quant à lui que l=omission ou
l=inexactitude d=une mention destinée à établir la régularité
du jugement ne peut entraîner la nullité de celui-ci s=il est
établi par les pièces de la procédure, par le registre d=audience
ou par tout autre moyen que les prescriptions légales ont, en
fait, été observées. Enfin, la Cour de cassation a posé des
présomptions qui viennent suppléer l=absence d=une mention
prescrite à peine de nullité. ( par exemple le nom du greffier qui
a signé la décision)

II. Le traitement du pourvoi

Une fois le mémoire ampliatif, éventuellement les


mémoires en défenses et complémentaires reçus, le dossier est
orienté vers une chambre par le service de documentation et
d’études suivant la répartition ordonnée par le premier
président puis confié à un conseiller rapporteur qui l'étudiera et
qui établira un rapport.

La procédure continue par la transmission du dossier à un


avocat général représentant le parquet qui, à l'audience,
émettra oralement un avis sur les mérites du pourvoi.

Si le pourvoi s=avère irrecevable ou non fondé sur un


moyen sérieux de cassation, l=affaire est appelée devant une
formation de trois magistrats qui le déclarera non fondée par
une décision non motivée.

Si la solution du pourvoi s’impose, l’affaire est orientée


devant une formation restreinte composée de trois magistrats
qui peut prononcer la cassation de la décision attaquée ou le
rejet du pourvoi.

Mais dans l’hypothèse où l’affaire est plus complexe, pose


une question de principe, ou que les trois magistrats composant
la formation restreinte ne sont pas unanimes, l’affaire est
renvoyée devant une formation de chambre composée de cinq
magistrats au moins.

Le premier président ou le président de la chambre


concernée, ou leurs délégués, d'office ou à la demande du
procureur général ou de l'une des parties, peuvent aussi
renvoyer directement une affaire à l'audience de la chambre
par décision non motivée.

Si la Cour de cassation estime que l=arrêt est


juridiquement valide, elle rejette le pourvoi et le jugement, qui
lui a été déféré, devient définitif.

Un arrêt de rejet comporte généralement, avant son


dispositif, trois parties :

- un exposé sommaire des faits et de la procédure


(« Attendu, selon l’arrêt attaqué, que … »)

- l’exposé du ou des moyens de cassation formulés dans le


mémoire en demande (« Attendu que X fait grief à l’arrêt
d’avoir… »)

- la réfutation de ce ou de ces moyens (« Mais attendu


que… D’où il suit que le moyen n’est pas fondé (ou ne
peut être accueilli)

Si la Cour de cassation estime qu=il y a erreur de droit,


elle casse l=arrêt déféré et renvoie le procès à une autre
juridiction du fond de même nature et de même degré que celle
qui a produit l=arrêt cassé ou à la même juridiction mais
composée d=autres magistrats (article L.131-4 du code de
l=organisation judiciaire).

L’arrêt de cassation suit toujours le même plan :

- d’abord, l’énoncé de la règle de droit qui a été violée (c’est


le chapeau) précédé du visa du texte ou du principe qui
pose ou dont résulte cette règle. Mais il convient de noter
qu’en cas de cassation pour manque de base légale, l’arrêt
ne comporte pas généralement de chapeau après le visa ;
- ensuite, s’il est nécessaire pour la compréhension de
l’arrêt, l’exposé sommaire des faits et de la procédure ;

- puis ce qu’à décidé la décision attaquée, ou la partie de


cette décision critiquée par le moyen, avec le rappel des
motifs que la juridiction a retenus pour la justifier ;

- enfin, le conclusif, qui énonce en quoi la juridiction a ainsi


violé la règle de droit mentionnée dans le chapeau
(cassation pour violation de la loi), ou, par une motivation
insuffisante, n’a pas mis la Cour de cassation en mesure
de contrôler si cette règle a été ou non correctement
appliquée (cassation pour manque de base légale) ;

- le dispositif de l’arrêt, après le « par ces motifs », qui


prononce la cassation qui peut être totale, partielle, avec
ou sans renvoi.

La juridiction qui reçoit le renvoi est théoriquement


totalement libre d=apprécier l=affaire qui lui est renvoyée. Elle
peut constater et rechercher des faits nouveaux, analyser
différemment les faits déjà appréciés. Elle peut statuer dans le
même sens que la première juridiction, ou adopter le point de
vue de la Cour de cassation ou encore adopter une solution
nouvelle.

Si le nouvel arrêt après renvoi ne donne pas satisfaction à


l=une des parties, un nouveau pourvoi en cassation peut être
formé. Si le pourvoi est formé sur les mêmes moyens que lors
de la première cassation, la Cour de cassation doit alors se
prononcer en Assemblée plénière.

Elle peut valider le second arrêt déféré ou rejeter le second


pourvoi et renvoyer devant une troisième juridiction du fond de
même nature et de même degré . Celle-ci garde la maîtrise de
l=appréciation des faits et des points de droit non soumis à la
Cour de cassation. En revanche elle doit obligatoirement se
soumettre à l=appréciation de validité qui a été faite par la
Cour de cassation. C=est pour cette raison que les magistrats
de la cour d=appel siègent, dans ce cas, en robe noire, et non
en robe rouge comme il est la règle en matière d=audience
solennelle, car elle n=est plus souveraine.

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