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EXERCICE 2009
RAPPORT ANNUEL
SUR LES SYSTEMES ET MOYENS DE PAIEMENT
RAPPORT ANNUEL
SUR LES SYSTEMES ET MOYENS DE PAIEMENT
EXERCICE 2009
BANK AL-MAGHRIB - RAPPORT SUR LES SYSTEMES ET MOYENS DE PAIEMENT - EXERCICE 2009
Sommaire
INTRODUCTION 3
ABREVIATIONS 5
I. Monnaie fiduciaire 33
I.1 - Billets de banque 34
I.2 - Monnaie divisionnaire 35
1
BANK AL-MAGHRIB - RAPPORT SUR LES SYSTEMES ET MOYENS DE PAIEMENT - EXERCICE 2009
PERSPECTIVES 57
ANNEXES 61
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BANK AL-MAGHRIB - RAPPORT SUR LES SYSTEMES ET MOYENS DE PAIEMENT - EXERCICE 2009
INTRODUCTION
Par sa gravité et son ampleur inédites, la crise financière internationale a démontré que grâce à la
solidité de leur cadre juridique, qui assure la résilience de leurs modes de fonctionnement, les systèmes
de paiement contribuent de façon certaine à la stabilité du système financier.
En effet, les systèmes d’échange et les infrastructures de marché internationaux ont été confrontés à des
conditions de fonctionnement extrêmement difficiles, caractérisées non seulement par la défaillance
de certains acteurs financiers majeurs, mais aussi par une volatilité sans précédent des taux d’intérêt
et des cours de change, une activité soutenue, ainsi que par des injections massives de liquidités de
la part des principales Banques Centrales visant à stabiliser les marchés et restaurer la confiance des
opérateurs.
Aussi, des systèmes de paiement bien conçus et bien gérés concourent efficacement à minimiser
l’impact de perturbations économiques ou financières.
Au plan national, des réformes ont été entreprises par Bank Al-Maghrib pour asseoir des bases
solides pour un fonctionnement efficient et sécurisé des systèmes de paiement. Ces réformes se sont
poursuivies au cours de l’année 2009.
En effet, Bank Al Maghrib a entrepris, après concertation avec l’ensemble des gestionnaires, la mise en
place d’un cadre conventionnel visant à formaliser et à définir les modalités d’exercice de sa mission
statutaire de surveillance des systèmes de paiement.
L’objectif visé par cette démarche est d’emporter l’adhésion, l’implication et la responsabilisation
de l’ensemble des gestionnaires aux exigences fixées par Bank Al-Maghrib notamment en matière
d’adoption de règles communes de bonne gouvernance, de transparence, de sécurité, de prévention,
de maîtrise des risques et de continuité de l’activité.
Par ailleurs, les réformes ont concerné également la mise en conformité des systèmes monétiques
aux normes internationales ainsi que la refonte du système de règlement/livraison de Maroclear qui
permettra le dénouement en mode brut et en temps réel des transactions sur titres.
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BANK AL-MAGHRIB - RAPPORT SUR LES SYSTEMES ET MOYENS DE PAIEMENT - EXERCICE 2009
Concernant les perspectives de développement dans le cadre des orientations stratégiques tracées par
le plan triennal 2010-2012, Bank Al-Maghrib va poursuivre ses actions visant à consolider le processus
de modernisation des systèmes et moyens de paiement.
Celles-ci porteront, en 2010, notamment sur la mise en œuvre de la surveillance tant permanente que
sur place, en vue de réduire le risque systémique et d’assurer la stabilité du système financier.
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BANK AL-MAGHRIB - RAPPORT SUR LES SYSTEMES ET MOYENS DE PAIEMENT - EXERCICE 2009
ABREVIATIONS
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BANK AL-MAGHRIB - RAPPORT SUR LES SYSTEMES ET MOYENS DE PAIEMENT - EXERCICE 2009
Janvier 2009 :
Signature de la convention multilatérale de surveillance des systèmes de paiement, fixant les exigences
requises et les modalités de surveillance par Bank Al Maghrib des différents gestionnaires des systèmes
de paiement.
Mars 2009 :
Déploiement généralisé de l’échange dématérialisé des avis de prélèvement via le SIMT par l’ensemble
des établissements bancaires adhérents.
Décembre 2009 :
Désengagement de Bank Al Maghrib des organes d’administration et de gestion du SIMT ;
Décembre 2009 :
Fermeture définitive de la chambre de compensation manuelle de Casablanca, après la clôture des
autres chambres de compensation régionales, opérée en mars de la même année.
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partie I
SYSTEMES DE PAIEMENT
BANK AL-MAGHRIB - RAPPORT SUR LES SYSTEMES ET MOYENS DE PAIEMENT - EXERCICE 2009
L’architecture des systèmes de paiement au Maroc comporte trois systèmes interbancaires de paiement :
un système de gros montant et deux systèmes de paiement de détail.
Le Système de Règlement Brut du Maroc est le système de montant élevé géré par Bank Al-Maghrib.
Concernant les paiements de détail, les échanges de moyens de paiement scripturaux hors cartes
sont compensés dans le SIMT opéré par le Groupement pour un Système Interbancaire Marocain
de Télé-compensation (GSIMT). Les transactions par cartes sont échangées via le Centre Monétique
Interbancaire.
Le règlement de l’ensemble des soldes issus de ces systèmes est effectué en monnaie Banque Centrale
sur les livres de Bank Al-Maghrib. Les liens entre ces systèmes peuvent être représentés comme suit :
Systèmes exogènes
MAROCLEAR Banque
Banque
GSIMT
S.W.I.F.T
Centre Monétique
Banque
Interbancaire
Règlement
des soldes
Banque
SRBM Opérations
Banque Centrale
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SYSTEMES DE PAIEMENT
Le système de Règlement Brut du Maroc (SRBM), qui constitue une infrastructure de paiement
permettant notamment les transferts interbancaires de gros montants en temps réel, exécute les
règlements des ordres de virement interbancaires et de clientèle ainsi que le déversement des soldes
exogènes issus de Maroclear, du SIMT et du CMI.
Ce système, qui permet de régler les transactions admises en monnaie centrale, de façon continue, sur
une base brute, réduit sensiblement le risque systémique dans la mesure où le contrôle de la provision
du compte est effectué préalablement à l’exécution des ordres, les règles de gestion des files d’attente
sont appliquées et les ordres de paiement exécutés sont irrévocables et définitifs dès leur acceptation
par le système.
Depuis sa mise en place en septembre 2006, le SRBM a connu une progression quasi-régulière des
ordres exécutés.
En 2009, le SRBM a enregistré l’adhésion de deux établissements bancaires en tant que participants
directs au système, portant le nombre de participants à 18 membres.
Au terme de l’année 2009, le SRBM a permis l’exécution de 124 400 ordres de virement, en hausse
de 10,6% par rapport à l’exercice précédent. Cependant, la valeur globale de ces ordres a baissé de
8,1%, passant de 2 756 milliards de dirhams en 2008 à 2 532 milliards de dirhams en 2009. Quant à
la valeur moyenne des ordres exécutés, elle s’est établie à 20,4 millions de dirhams.
La baisse de la valeur globale des échanges via le SRBM traduit une évolution contrastée des ordres de
la clientèle par rapport aux ordres de virement interbancaires.
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BANK AL-MAGHRIB - RAPPORT SUR LES SYSTEMES ET MOYENS DE PAIEMENT - EXERCICE 2009
Le volume des ordres de virement pour compte de la clientèle, réglés par le SRBM, a augmenté de
façon marquée de 65,1%, passant de 18 847 en 2008 à 31 125 en 2009. De même, la valeur globale
de ces ordres a enregistré une hausse de 38,6%, passant de 438 milliards de dirhams en 2008 à 607
milliards de dirhams en 2009.
Si le volume des ordres de virement interbancaires, réglés par le SRBM, a légèrement reculé de 0,4%,
passant de 93 625 en 2008 à 93 275 en 2009, la valeur globale de ces ordres a enregistré, quant à
elle, une baisse notable de près de 17%, s’établissant à 1 924 milliards de dirhams en 2009, contre
2 317 milliards de dirhams en 2008.
A cet égard, les ordres de virement interbancaires ont représenté près de 75% du volume global des
ordres de paiement exécutés via le SRBM en 2009, contre 83,2% l’année précédente, et continuent
de dominer largement les volumes traités sur le système, en dépit du renforcement marqué de la
fraction des ordres de virement pour compte de la clientèle à hauteur de 25% en 2009, contre 16,8%
seulement enregistré en 2008.
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SYSTEMES DE PAIEMENT
L’efficience des mécanismes de liquidité du SRBM, en tant que système de paiement d’importance
systémique (SPIS), est mesurée par deux principaux indicateurs, à savoir le ratio de liquidité intra-
journalière et le coefficient d’écoulement des liquidités.
* Ratio de liquidité intra-journalière totale rapportée au total des opérations réalisées au niveau
du SRBM : ce ratio mesure le degré d’utilisation de la liquidité intra-journalière au sein du SRBM et
peut également donner une indication sur le niveau de difficultés observées sur le marché monétaire
pouvant pousser les banques à recourir à la liquidité intra-journalière.
Ainsi, le crédit intra-journalier a pris de l’importance depuis la mise en place du règlement en temps
réel. En effet, la disponibilité de la liquidité intra-journalière est nécessaire au bon fonctionnement
des systèmes de paiement et de règlement, d’autant plus que les valeurs échangées dans ces
systèmes de paiement tendent à augmenter.
La quantité de crédit intra-journalier utilisée varie d’un système de paiement à l’autre. Dans la plupart
des pays, la part du crédit Intra-journalier dans le total des paiements se situe en moyenne entre
6 et 9%. Au Maroc, le recours des banques aux facultés d’avance accordées par Bank Al-Maghrib
s’est établi en moyenne quotidienne à 81,7 millions de dirhams durant toute l’année 2009. Ainsi, la
liquidité intra-journalière utilisée par les banques, qui demeure relativement faible, a représenté en
moyenne 0,46% du total des opérations traitées au niveau du SRBM.
* Coefficient d’écoulement des liquidités : ce ratio reflète l’efficacité de la structure d’un système
de paiement. Il est calculé en rapportant le total des paiements effectués à travers le SRBM à la somme
des réserves obligatoires des banques et du crédit intra-journalier. Le niveau des réserves obligatoires
et le crédit intra-journalier donnent une indication des liquidités maximales nécessaires pour régler
tous les paiements au sein d’un système un jour donné. Toutefois, le coefficient d’écoulement des
liquidités dépend aussi de facteurs ayant une incidence sur le niveau des réserves des participants.
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BANK AL-MAGHRIB - RAPPORT SUR LES SYSTEMES ET MOYENS DE PAIEMENT - EXERCICE 2009
Un système dont le coefficient d’écoulement des liquidités est bas, peut être inefficient, mais il peut
être aussi plus sûr, si les banques détiennent un niveau relativement élevé de réserves pour amortir les
chocs de liquidité. Dans ce contexte, ces coefficients ont tendance à diminuer lorsque les participants
au système de paiement sont confrontés à des incertitudes concernant les paiements entrants. Le
coefficient d’écoulement des liquidités s’est établi en moyenne à 44,6% durant l’année 2009,
variant entre un minimum de 16% et un maximum atteint durant le mois de juillet 2009 avec un
niveau dépassant les 100%, traduisant une utilisation plus accrue par les banques de leurs réserves.
Sont qualifiés d’ « exogènes » les systèmes de paiement autonomes qui fonctionnent en dehors du
SRBM, tant au niveau des échanges que de la compensation, mais dont les déversements des soldes et
des règlements s’effectuent in fine dans ce dernier. Il s’agit, en l’occurrence :
- du système d’échanges de paiements de masse (Système Interbancaire Marocain de Télé-
compensation) ;
- des systèmes de règlement-livraison d’opérations sur titres (Maroclear) et d’opérations de Bourse
(Bourse de Casablanca) ;
- et du système de paiement centralisé pour les cartes bancaires (Centre Monétique Interbancaire).
Au terme de 2009, la valeur consolidée des soldes déversés par le dépositaire central de titres dans le
SRBM s’est établie à 1 201 milliards de dirhams, en baisse de 3,1% par rapport à 2008.
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SYSTEMES DE PAIEMENT
l’utilisation accrue du SRBM pour les virements clientèle dont le montant s’est établi à 607 milliards de
dirhams contre 438 milliards de dirhams une année auparavant, soit une hausse de 38,6%.
Le Centre Monétique Interbancaire (CMI) a, au titre de 2009, déversé 3,5 milliards de dirhams dans le
SRBM, soit une baisse de l’ordre de 14,6% par rapport à l’exercice précédent.
En vue de mieux répondre aux besoins des participants au Système, plusieurs actions ont été entreprises
aussi bien sur le plan opérationnel que technique.
Ainsi, de nouveaux indicateurs de performance ont été intégrés au niveau du tableau de bord du
système afin de détecter tout dysfonctionnement pouvant altérer la qualité des services rendus par
le SRBM. En effet, l’indicateur «nombre de dépassements des horaires des systèmes exogènes» a été
remplacé par l’indicateur «nombre de dépassements des périodes de la journée d’échange», afin de
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BANK AL-MAGHRIB - RAPPORT SUR LES SYSTEMES ET MOYENS DE PAIEMENT - EXERCICE 2009
suivre de plus près le respect du profil de la journée d’échange, tant par les participants que par les
systèmes exogènes. Aussi, le calcul de l’indicateur « Nombre de pannes techniques des adaptateurs »
a changé pour ne prendre en compte que les pannes dépassant une durée de 10mn.
Aussi, Bank Al Maghrib a-t-elle amélioré son réseau de télécommunication, par la mise à niveau de ses
éléments actifs.
Par ailleurs, des basculements du système SRBM du site principal vers le site de secours ont été réalisés
à la fin de chaque trimestre selon un planning prédéfini permettant ainsi de s’assurer, en permanence,
de la résilience de la plate-forme et des procédures de secours.
Enfin, dans la perspective de la mise en place, par Maroclear, de la nouvelle plateforme de règlement/
livraison en temps réel, une mise à jour du SRBM à été préparée afin de prendre en charge les nouvelles
fonctionnalités du système du dépositaire central. Les ordres de règlement émanant de ce dernier
seront dénoués en temps réel en modèle brut/brut ou brut/net, selon la filière :
• les soldes relatifs à la filière de bourse seront réglés dans le SRBM en mode brut/net ;
• les ordres relatifs à la filière de gré à gré et la filière « repo-aller » seront réglés dans le SRBM au
fil de l’eau en mode brut/brut ;
• et les ordres relatifs à la filière « repo-retour » seront réglés dans le SRBM en lots et en mode brut/
brut ;
Ainsi, le profil de la journée d’échange du SRBM sera adapté pour répondre aux nouveaux besoins de
règlement/livraison en temps réel de Maroclear.
Aussi, le référentiel des comptes dans le SRBM sera-t-il actualisé en créant deux nouveaux sous-comptes
pour les sociétés de bourse dépositaires, le premier sera dédié aux opérations issues de la filière de gré
à gré et le deuxième aux opérations issues de la filière de bourse.
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SYSTEMES DE PAIEMENT
Le SIMT, qui représente le système de paiement de masse de référence au plan domestique, permet
d’assurer le traitement électronique et automatisé de l’ensemble des valeurs scripturales échangées dans
les circuits interbancaires (chèques, virements, effets et prélèvements), ainsi que leur compensation, à
l’exclusion toutefois des flux drainés par les cartes bancaires.
Outre la promotion des échanges automatisés de bout en bout (du client émetteur de l’ordre de
paiement au client bénéficiaire), le SIMT a permis la réduction des délais d’acheminement et d’exécution
des valeurs et la garantie d’un délai maximum de règlement, avec pour corollaire une optimisation des
flux de liquidité et de trésorerie pour l’ensemble des opérateurs et, partant, du coût de traitement des
échanges interbancaires.
L’année 2009 a ainsi marqué un tournant décisif dans le traitement des valeurs pour le SIMT dans la
mesure où le processus de dématérialisation des échanges interbancaires des moyens de paiement
scripturaux, engagé depuis 2003, s’est achevé en mars de cette année avec la généralisation au niveau
national de la suppression de l’échange physique des avis de prélèvement.
En effet, les données électroniques relatives aux prélèvements reçus de l’émetteur sont transmises,
via le système de télé-compensation, par la banque du créancier à la banque du débiteur. Ce procédé
permet le recouvrement du prélèvement à son échéance, quel que soit le lieu de domiciliation, tout en
identifiant d’une manière unique les créanciers par un numéro national d’émetteur (NNE) qui lui est
attribué par le GSIMT sur demande de sa banque.
Le passage de la compensation manuelle vers le nouveau système automatisé, basé sur l’échange des
données électroniques des prélèvements, a constitué un projet interbancaire structurant et transversal
qui a nécessité l’implication étroite des établissements adhérents au GSIMT.
Les échanges dématérialisés ont porté essentiellement sur les chèques et les virements, instruments
qui concentrent, à eux seuls, 88% tant en volume qu’en valeur du total cumulé des transactions via le
SIMT. Les ordres de prélèvement, nouvellement intégrés, constituent, quant à eux, un peu moins de
4% des volumes échangés et représentent à peine 0,6% de la valeur globale des échanges.
En moyenne quotidienne en 2009, le SIMT a globalement exécuté près de 178 760 opérations
(chèques, virements, LCN et ordres de prélèvement) pour une valeur moyenne de 5,8 milliards de
dirhams, contre 157 471 opérations quotidiennes en 2008, représentant une valeur moyenne de 6,3
milliards de dirhams.
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BANK AL-MAGHRIB - RAPPORT SUR LES SYSTEMES ET MOYENS DE PAIEMENT - EXERCICE 2009
Le pic en volume a été atteint le 04 mai 2009 avec la compensation de 390 950 opérations (chèques,
virements, LCN et ordres de prélèvements) et en valeur, le 01 avril 2009 avec un montant compensé
de 12,3 milliards de dirhams.
Pour les échanges de chèques, le nombre maximum a été atteint le 03 mars 2009 avec la compensation
de 174 407 chèques et le montant maximal compensé a été de 8,3 milliards de dirhams en date du
04 avril 2009.
Pour les échanges de virements, le nombre maximal a été atteint le 06 avril 2009 avec la compensation
de 218 124 virements et le montant maximal compensé a été de 5,4 milliards de dirhams en date du
30 décembre 2009.
La ventilation des échanges interbancaires dans le SIMT par type d’instrument de paiement révèle,
à l’instar des années précédentes, la prédominance du chèque tant en volume qu’en valeur avec
respectivement 59% et 57% du total des valeurs échangées. Cet instrument reste de loin le moyen de
paiement le plus utilisé par les opérateurs économiques pour régler leurs transactions commerciales
ou financières.
Les virements, quant à eux, représentent un peu moins du tiers des échanges que ce soit en volume
ou en valeur.
En volume En valeur
Les montants moyens unitaires des moyens de paiement échangés dans le SIMT varient entre 5 000 et
50 000 dirhams en 2009.
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SYSTEMES DE PAIEMENT
Evolution du montant moyen unitaire des instruments de paiement échangés dans le SIMT en
2009
Valeurs échangées
2007 2008 2009
(en milliers de DH)
Chèques 32,08 33,26 31,48
Virements 60,10 49,22 34,46
LCN - 118,92 50,09
Ordre de prélèvement - - 5,35
Le montant de la lettre de change normalisée se situe au premier rang, en représentation des transactions
commerciales sous-tendant les créances assorties d’un délai convenu de paiement entre les opérateurs.
Il convient de noter, tout de même, que ce montant moyen a sensiblement baissé en 2009.
Le montant unitaire du virement transitant par le SIMT a également baissé comparativement à 2008,
en raison du transfert des virements de gros montant via le circuit du Système de Règlement Brut du
Maroc (SRBM), lequel concentre désormais l’échange des ordres de virement de gros montant.
L’analyse des flux échangés dans le SIMT fait ressortir une forte concentration des opérations entre un
nombre restreint d’établissements bancaires.
Ainsi, à l’exclusion de Bank Al Maghrib, cinq banques affiliées ont échangé un volume de 33,5 millions
de valeurs en 2009, représentant 73% du total des flux enregistrés pour un montant de 967,5 milliards
de dirhams, soit près de 65% du montant total compensé via le SIMT.
En moyenne journalière, le volume des transactions traitées par les cinq principaux participants au
SIMT s’élève à 3,3 milliards de dirhams. Quant au solde débiteur moyen quotidien affiché par ces
établissements, il s’établit à plus de 1 milliard de dirhams. Les pointes débitrices enregistrées par
quelques banques de ce groupe ont atteint 3,5 milliards de dirhams au cours de 2009.
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BANK AL-MAGHRIB - RAPPORT SUR LES SYSTEMES ET MOYENS DE PAIEMENT - EXERCICE 2009
Du fait qu’il constitue au plan domestique le principal système pour l’échange et la compensation des
moyens de paiement de masse, hormis les cartes bancaires, le SIMT revêt de facto une importance
systémique. En effet, un dysfonctionnement opérationnel ou technique majeur du système d’échange
pourrait impacter notablement les échanges interbancaires des moyens de paiement scripturaux et
entraîner la survenance de difficultés financières durables affectant un ou plusieurs établissements
bancaires affiliés.
L’importance systémique du SIMT est également justifiée par la valeur élevée des paiements traités par
ce dernier et dont les soldes nets des échanges multilatéraux sont déversés quotidiennement dans le
Système de Règlement Brut du Maroc (SRBM). En effet, durant l’année 2009, la valeur totale cumulée
des soldes déversés par le SIMT dans le SRBM s’est établie à 425 Milliards de dirhams, représentant
plus de 26% du total des déversements opérés par l’ensemble des systèmes d’échange et de paiement
exogènes.
Dans l’hypothèse où un adhérent au SIMT, participant direct au SRBM, serait dans l’incapacité de régler
dans le système brut en temps réel son solde net débiteur issu de ses échanges multilatéraux via le SIMT,
l’ensemble des soldes serait rejeté par le SRBM, occasionnant ainsi l’annulation de la compensation et
le re-calcul des soldes en excluant les opérations du participant défaillant. Cette situation, si elle devait
se produire, exposerait les participants au SIMT au risque systémique découlant essentiellement d’un
risque de liquidité, même temporaire.
Dans ce sens, conformément aux exigences minimales édictées par la BRI en matière de sécurisation
pour les systèmes de paiement d’importance systémique ainsi qu’aux normes fixées par la convention
multilatérale de place du 28 janvier 2009, notamment son article 7 relatif aux mécanismes de garantie,
des travaux d’autoprotection du SIMT ont été menés en 2009 aux fins de mettre en place un dispositif
de sécurisation financière permettant d’assurer le règlement, dans le SRBM, des soldes issus du SIMT,
même en cas de défaillance d’un participant direct.
En 2009, une analyse détaillée a fait ressortir une dispersion des soldes débiteurs journaliers enregistrés
qui se situent globalement dans la partie inférieure de la fourchette évaluée en moyenne à 600 millions
de dirhams par banque. Le nombre de soldes débiteurs, qualifiés d’exceptionnels, dépassant cette
tranche reste limité et ne dépasse pas quarante jour de l’année.
19
SYSTEMES DE PAIEMENT
L’étude du tableau de dispersion a constitué la base de calcul d’un fonds de garantie permanent
estimé à 600 millions de dirhams pour couvrir le risque financier pouvant découler de l’incapacité d’un
établissement bancaire à honorer ses engagements.
Le montant du fonds vise à couvrir essentiellement le solde débiteur net maximum affiché par
un établissement dans 85% des cas. Pour les 15% des cas restants, des garanties individuelles
complémentaires seront constituées dans le SRBM par chaque participant présentant un solde débiteur
supérieur au montant du fonds.
La contribution de chaque participant au fonds est calculée généralement en fonction des soldes
débiteurs et créditeurs durant l’année écoulée. La participation au fonds des établissements
structurellement créditeurs est justifiée par la réduction du risque qu’ils ne soient pas réglés.
En outre, la gestion du fonds de garantie permanent est confiée au gestionnaire du système, le GSIMT ;
Bank AL Maghrib étant le dépositaire des fonds de garantie.
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BANK AL-MAGHRIB - RAPPORT SUR LES SYSTEMES ET MOYENS DE PAIEMENT - EXERCICE 2009
La valeur des titres admis à Maroclear au cours l’année 2009 s’est établie à plus de 121,5 milliards de
dirhams, en baisse de 20% par rapport à son niveau de l’année précédente. Cette baisse, inhérente
essentiellement à l’absence de nouvelles introductions sur le marché boursier au cours de cette année,
a toutefois été atténuée par une augmentation substantielle des émissions du Trésor.
L’année sous revue a été marquée notamment par l’admission, en juillet 2009, des titres de la société
Mutandis, valeur non cotée en bourse, aux opérations éligibles de Maroclear, pour un montant de 777
millions de dirhams.
Au total, les montants traités sur ce compartiment en 2009 résultent principalement d’opérations sur
titres réalisées sur quelques valeurs déjà admises, et représentées par des augmentations de capital
pour un volume cumulé de l’ordre de 12,5 millions de titres émis et une capitalisation boursière agrégée
de 3,8 milliards de dirhams.
Au titre de l’exercice 2009, les émissions de bons du Trésor sur le marché primaire ont été plus élevées
qu’en 2008, tant par rapport au nombre de lignes émises (84 contre 65) qu’au niveau des montants
effectivement adjugés (73 contre 46 milliards de dirhams).
Le montant global des adjudications sur le marché primaire des bons du Trésor en 2009 se répartit en
parts quasi-égales entre nouvelles lignes et assimilations sur des gisements existants.
21
SYSTEMES DE PAIEMENT
Bien que la tendance ait été moins marquée en 2009, le financement du Trésor continue de se porter
essentiellement sur le segment du court terme, lequel concentre plus des deux tiers des émissions.
En 2009, les émissions d’emprunts privés se sont établies à 44,1 milliards de dirhams, contre 48,1
milliards en 2008, s’inscrivant en baisse due à la contraction des émissions de titres de créance
négociables.
Ce compartiment a été marqué, d’une part, par l’importance des montants souscrits sur certaines
lignes, avec des émissions portant parfois sur des volumes dépassant le milliard de dirhams et, d’autre
part, par la faible proportion des émissions cotées en bourse (soit 11% du total). En outre, il a été
caractérisé par une concentration des émissions obligataires sur la partie long terme ; plus de 90% des
nouveaux emprunts ayant une maturité égale ou supérieure à 7 ans.
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BANK AL-MAGHRIB - RAPPORT SUR LES SYSTEMES ET MOYENS DE PAIEMENT - EXERCICE 2009
A noter qu’un nombre limité d’émetteurs, institutions financières, concentrent à eux seuls 65% des
émissions de TCN opérées en 2009.
39 nouveaux fonds ont été admis en 2009, contre 21 OPCVM l’exercice précédent. Considérant le
nombre de fonds initiés, une société de gestion en particulier constitue l’entité la plus active en 2009,
avec la création de 12 nouveaux fonds.
Ces émissions se répartissent respectivement à hauteur de 92% et 8% entre fonds «grand public» et
fonds «dédiés». En outre, en matière de politique de placement, les fonds « actions » et « obligataires »
représentent chacun à peu près un tiers des OPCVM émis en 2009, le tiers restant se répartissant entre
fonds diversifiés (18%), monétaires (10%) et contractuels (5%).
Bien que la capitalisation boursière demeure globalement sur une tendance baissière depuis plus de
deux ans, la capitalisation totale des valeurs admises à Maroclear s’est maintenue en 2009 au dessus
du cap symbolique des 1000 milliards de dirhams, en hausse de 3,2% par rapport à son niveau de
2008.
23
SYSTEMES DE PAIEMENT
La progression des actifs gérés par les OPCVM a largement compensé le recul de la capitalisation
boursière, laquelle s’est effritée de plus de 21 milliards de dirhams entre 2008 et 2009.
Les indices MASI et MADEX ont affiché des performances annuelles cumulées négatives de 4,9% et
6,6% respectivement.
Néanmoins, le profil de la capitalisation globale s’en est trouvé assez peu modifié, avec un recul de 4
points de pourcentage de la part de la capitalisation boursière, laquelle représente désormais moins de
la moitié de la capitalisation agrégée, au profit des OPCVM notamment.
2008 2009
En définitive, le nombre de valeurs admises à Maroclear a atteint, à fin 2009, 889 lignes, toutes
catégories confondues, soit une centaine de valeurs de plus qu’en 2008, progression inhérente pour
l’essentiel aux compartiments Obligations/TCN et OPCVM.
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BANK AL-MAGHRIB - RAPPORT SUR LES SYSTEMES ET MOYENS DE PAIEMENT - EXERCICE 2009
Les principaux indicateurs des activités de règlement/livraison ont enregistré en 2009 une baisse
sensible. Ainsi, les montants dénoués ont enregistré un recul de 9% en moyenne quotidienne ce qui
correspond à –2,7 milliards de dirhams par jour, imputable principalement à la filière de gré à gré. De
même, le nombre d’opérations traitées a accusé une régression de 35% en moyenne quotidienne, en
rapport avec la baisse constatée sur la filière bourse.
Cette filière, qui demeure essentiellement animée par le marché des bons du Trésor, soit 85% des
capitaux échangés en 2009, s’est caractérisée par une évolution contrastée de ses compartiments, avec
un marché secondaire de la dette privée globalement en progression, conjugué à un recul marqué des
transactions sur le marché secondaire des bons du Trésor.
En raison du recul de l’activité sur le marché boursier ainsi que de l’effritement continu de la capitalisation
boursière inhérente à la correction notable des cours de bourse intervenue en 2009, les transactions
boursières se sont inscrites en nette diminution, aussi bien en termes de nombre de contrats exécutés
qu’en volumes cumulés échangés, passant respectivement de 470 175 à 285 460 contrats et de 218 à
126 milliards de dirhams entre 2008 et 2009.
25
SYSTEMES DE PAIEMENT
Evolution des volumes traités par la filière de bourse (en moyenne quotidienne)
Volumes dénoués (*)
Nombre d’opérations traitées
(en MDH)
2008 4 609 1 308
2009 2 857 827
(*) Volumes intégrant les mouvements bourse et les flux d’ajustement correspondants.
Le nombre d’opérations Franco reste relativement stable comparé à l’exercice 2008, à l’exclusion
de la rubrique « autres transferts », laquelle correspond principalement aux «Virements référencés»
effectués à l’occasion des négociations réalisées sur les valeurs exclusivement nominatives, et dont la
baisse est liée au recul des transactions sur la filière de bourse.
Moyennes quotidiennes des flux traités sur la filière Franco (en nombre de mouvements)
2008 2009
OST 34 33
OPCVM 31 29
Autres transferts 133 86
Ecritures Maroclear 14 11
Total 212 159
A l’instar des exercices précédents, l’essentiel des opérations sur titres réalisées au cours de l’année
sous revue, dont les volumes ont été maintenus à un niveau comparable à celui de 2008, a porté sur
les paiements d’intérêts et les remboursements de principal.
Par ailleurs, au cours de l’année 2009, les distributions de dividendes réalisées par les sociétés cotées
au titre de l’exercice précédent, ont atteint 21,5 milliards de dirhams contre un pay-out de plus de 18
milliards en 2008, signalant la vigueur et les performances bénéficiaires dégagées par les opérateurs,
en dépit d’un contexte économique fragile.
26
BANK AL-MAGHRIB - RAPPORT SUR LES SYSTEMES ET MOYENS DE PAIEMENT - EXERCICE 2009
IV.1.1- Retraits
Les retraits interopérables portent sur les opérations de retraits effectuées par les porteurs de
cartes bancaires domestiques interopérables sur les GAB des banques consœurs. Le traitement des
autorisations et de la compensation est assuré par le CMI.
Le nombre de retraits interopérables, réalisés en 2009, a atteint 10,8 millions d’opérations pour un
montant global de 7,4 milliards de dirhams contre 8,8 millions d’opérations correspondant à une
valeur de 5,94 milliards de dirhams en 2008, soit une augmentation de 21,4% en nombre et 24,4%
en valeur. Cette évolution résulte de l’augmentation simultanée de l’encours des cartes en circulation
ainsi que de l’extension du parc des Guichets Automatiques Bancaires (GAB).
En effet, l’encours des cartes bancaires s’est élevé à 6,3 millions à fin 2009, en accroissement de 20%
par rapport à fin 2008. De même, le parc GAB a atteint 4 144 équipements à fin 2009 avec 515
nouvelles installations au courant de la même année de référence, en progression de 14% par rapport
à fin 2008.
* Réalisations globales
L’année 2009 a été marquée par la réalisation d’un chiffre d’affaires monétique (volume d’acquisition)
de 9,58 milliards de dirhams contre 8,88 milliards de dirhams en 2008 correspondant à un nombre de
transactions de 10,9 millions contre 9,5 millions une année auparavant, soit une progression de 8,1%
en valeur et 14,1% en nombre.
Ce chiffre d’affaires est réparti à hauteur de 47,3% pour la part touristique et de 52,7% pour la part
domestique :
• volume touristique : 4,53 milliards de dirhams correspondant à 2,8 millions de transactions, en
recul de 4,3% en valeur et de 0,4% en nombre par rapport à 2008 ;
• volume domestique : 5,05 milliards de dirhams correspondant à 8,1 millions de transactions, en
progression de 22,4% en valeur et 20,2% en nombre par rapport à l’année précédente.
27
SYSTEMES DE PAIEMENT
* Réalisations régionales
Les réalisations sur la période 2009, par zone géographique, mettent en évidence l’importance prise
par la région de Casablanca, qui concentre à elle seule 35,6% de l’activité de paiement globale (en
volume). Elle est suivie de la région de Marrakech qui a perdu 2,2 points de parts de marché se situant
à 26,6% et ce, pour des raisons liées à la baisse de l’activité touristique.
La région de Rabat se place en 3ème position avec 13,2% des réalisations, suivie par les régions
d’Agadir, Fès et Tanger qui détiennent respectivement 8,8%, 6,1% et 5,6% du volume global.
A cet égard, le secteur de la « grande distribution » a réalisé en 2009 le montant d’acquisition le plus
important avec 2,49 milliards de dirhams soit une augmentation de 357 millions de dirhams ou 49,6%
du montant additionnel net réalisé en 2009, confortant ainsi sa part dans le volume d’acquisition
global avec un gain de 1,9 point, contre une contre-performance pour le secteur « hôtels » qui a perdu
2,1 points de part de marché.
Il est à souligner également la montée en charge de certains secteurs notamment le mobilier, le médical
et la cosmétique avec une augmentation respective de 35%, 39% et 36%.
Les retraits d’espèces continuent de représenter l’essentiel des opérations effectuées par le biais des
cartes bancaires. En effet, le nombre de retraits effectués au Maroc par des cartes émises ou gérées
par les établissements de crédit marocains a atteint, en 2009, plus de 119 millions pour une valeur de
101 milliards de dirhams, contre 100 millions d’opérations pour une valeur de 85 milliards de dirhams
en 2008. Parallèlement, le nombre de paiements par cartes s’est établi à 8,1 millions, correspondant à
une valeur de 5,1 milliards de dirhams, contre près de 6,7 millions d’opérations pour une valeur de 4,1
milliards de dirhams une année auparavant.
Les opérations effectuées à l’étranger par des détenteurs de cartes délivrées au Maroc, ont porté,
quant à elles, sur 346 millions de dirhams (+2,24%) correspondant à un nombre de transactions de
165 223 en 2009.
Parallèlement, le nombre de retraits réalisés au Maroc par le biais de cartes étrangères a atteint 5,5
millions pour une valeur de 8,1 milliards de dirhams, en régression de 2,3% par rapport à 2008. Quant
aux paiements effectués par ces cartes, au nombre de 2,8 millions, ils ont donné lieu à des règlements
de 4,5 milliards de dirhams en 2009 (-4,3%).
28
BANK AL-MAGHRIB - RAPPORT SUR LES SYSTEMES ET MOYENS DE PAIEMENT - EXERCICE 2009
La première phase de ce projet a concerné la mise en place des interfaces domestiques directes
entre les membres du groupement Interbank et le CMI, et la seconde phase a porté sur les interfaces
internationales qui gèrent les flux relatifs à l’acceptation des cartes étrangères sur les GAB ainsi que les
opérations des porteurs marocains à l’étranger.
A fin 2009, et avec l’achèvement de la migration technique de l’ensemble des émetteurs, le centre
INTERBANK a cessé définitivement son activité.
* Certification des GAB pour le traitement EMV des cartes étrangères Mastercard
Suite à la certification de l’ensemble des GAB marocains à la norme EMV pour le traitement des opérations
de retrait effectués avec des cartes Visa international, le CMI a entamé en 2009 l’accompagnement
des banques dans leurs projets de certification pour l’acquisition des cartes étrangères Mastercard en
mode puce et ce même si Mastercard n’a pas fixé de date butoir pour le transfert de responsabilité.
L’achèvement de ce processus va permettre de réduire les risques liés à la fraude sur les cartes bancaires
internationales.
29
MOYENS DE PAIEMENT
d’authentifier l’appelant, dans le cas où il ne disposerait pas de son numéro de carte, aux fins de sa
mise en opposition.
30
partie 2
MOYENS DE PAIEMENT
BANK AL-MAGHRIB - RAPPORT SUR LES SYSTEMES ET MOYENS DE PAIEMENT - EXERCICE 2009
Les moyens de paiement sont généralement définis par les banques centrales comme les instruments
permettant à toute personne physique ou morale de transférer des fonds, quel que soit le support ou
le procédé technique utilisé.
Outre la monnaie fiduciaire, les moyens de paiement nationaux utilisés regroupent les chèques, les
virements, les cartes bancaires, les lettres de change et les prélèvements automatisés.
Leur gestion constitue des services de paiement liés à la tenue des comptes de la clientèle pour les
banques de détail et qui disposent, pour la plupart, de larges réseaux bancaires. Cette industrie est
fondée sur la confiance des utilisateurs et la sécurité des moyens de paiement mis à leur disposition.
I. Monnaie fiduciaire
A fin 2009, le montant total de la circulation fiduciaire s’est établi à 143,1 milliards de dirhams, affichant
une progression de 6,2% par rapport à fin décembre 2008, contre une hausse de 7,3% enregistrée
une année auparavant.
Comparativement à leurs niveaux de 2008, le nombre de billets et pièces en circulation relevé à fin
décembre 2009, a enregistré une augmentation respective de 4,9% et de 4,6%.
33
MOYENS DE PAIEMENT
La part de la monnaie fiduciaire dans l’agrégat monétaire (M1) n’a pas connu d’évolution notable
comparativement à l’année 2008, se maintenant à 28% du total des moyens de paiement. Sur une
période de 20 ans, cette part aura toutefois reculé de 10 points (Cf. annexe 3).
Par ailleurs, durant l’année 2009, Bank Al-Maghrib a procédé au retrait de 282 millions de billets
qui ne remplissaient plus les conditions requises de remise en circulation. Cette opération, qui s’est
inscrite dans le cadre de l’amélioration de la qualité des billets détenus par les opérateurs économiques
nationaux, a été accompagnée par l’approvisionnement de l’économie en billets neufs et en billets
recyclés qui ont représenté respectivement 60% et 40% du volume des billets en circulation.
Le nombre de billets en circulation a atteint, à fin 2009, 1,055 milliard de coupures, enregistrant une
progression de 4,9% contre 5,9%, en 2008.
VENTILATION PAR COUPURE DES BILLETS EN CIRCULATION A FIN 2009 (EN VOLUME)
Par rapport à fin 2008, les parts des coupures de 200 et 20 dirhams dans le volume global des billets
en circulation a augmenté respectivement de 41% à 43% et de 7 à 8% en 2009, alors que celles de
100 et 50 dirhams sont revenues respectivement de 46% à 44% et de 5% à 4%. Parallèlement, la
proportion des billets de 10 DH, remplacée en 1995 par une pièce de même valeur, s’est maintenue à
un niveau inférieur à 1%.
Exprimée en valeur, la part de la coupure de 200 DH continue de progresser, passant de 61% en 2007
à 62% en 2008 et à 64% en 2009 et ce, au détriment de la part de la coupure de 100 DH qui a baissé
à 33% en 2009 contre 35% en 2008 et de 36% en 2007. Parallèlement, les parts des coupures de
20 et 50 DH se sont maintenues à leur niveau enregistré auparavant, soit respectivement 1 et 2% des
billets en circulation.
34
BANK AL-MAGHRIB - RAPPORT SUR LES SYSTEMES ET MOYENS DE PAIEMENT - EXERCICE 2009
La part des billets de la nouvelle série (2002) dans le total des billets en circulation est en progression
continue, passant de 72% en 2008 à 81% à fin 2009.
Affichant le même trend haussier que les billets, le volume des pièces en circulation s’est établi à 2,087
milliards en fin d’exercice, enregistrant ainsi une évolution de l’ordre de 4,6% par rapport à 2008.
La structure de la circulation métallique en volume reste empreinte par la prédominance des pièces
de 1 dirham, ½ dirham, 20 centimes, 10 centimes et 5 centimes, qui totalisent environ 86% de la
circulation divisionnaire.
L’examen de la répartition de la circulation métallique en valeur montre que les parts de 5 Dirhams et
2 Dirhams sont passées en un an, respectivement, de 22% à 23% et de 4% à 5%. En revanche, la
proportion de la pièce de 10 dirhams a régressé, passant de 32% à 31%. La proportion des pièces de
1 dirham s’est maintenue à son niveau antérieur, soit 23%.
35
MOYENS DE PAIEMENT
A cet égard, les pièces de 10 dirhams, 5 dirhams et 1 dirham concentrent à elles seules 77% du
montant global des pièces en circulation.
Un moyen de paiement scriptural (chèque, carte, virement, prélèvement, lettre de change…) est
la combinaison d’un instrument1 qui permet de produire un ordre de paiement et d’un dispositif
technique et organisationnel qui permet le traitement de cet ordre.
La monnaie scripturale, ou fonds tenus en compte par un établissement bancaire, ne peut être
transférée qu’à la remise d’un ordre de paiement.
Le transfert des fonds proprement dit, qui constitue la « phase de compensation et de règlement » est
réalisé au moyen d’échange et de règlement entre les établissements de crédit, via des systèmes de
paiement ou des relations bilatérales, le cas échéant (Cf. encadré ci-après).
36
BANK AL-MAGHRIB - RAPPORT SUR LES SYSTEMES ET MOYENS DE PAIEMENT - EXERCICE 2009
Source : rapport de la Banque des Règlements Internationaux (clearing and settlement arrangements for retail payment in selected
countries. Septembre 2000.
Le nombre des moyens de paiement scripturaux échangés sur l’ensemble des places de compensation,
hors cartes bancaires, s’est établi à près de 46 millions d’opérations au titre de l’exercice 2009, pour
une valeur globale de plus de 1 518 milliards de dirhams.
Cette progression résulte essentiellement de la hausse de 31,3% du nombre des virements échangés,
qui s’est établi à 13,7 millions contre 10,4 millions une année auparavant, ce qui a compensé le léger
recul des chèques échangés dont le nombre s’est élevé à 26,8 millions contre 27 millions en 2008.
Le nombre de lettres de change normalisées (LCN) échangées a également progressé, passant de 955
mille opérations enregistrées lors du dernier semestre 20081 à 2,7 millions en 2009. Il est à signaler
également, que depuis leur déploiement en mars 2009, le nombre de prélèvements échangés a totalisé
1,4 million d’opérations.
Cette hausse en nombre s’est, toutefois, accompagnée d’un fléchissement de 10,2% des montants
nets compensés, les valeurs échangées ayant totalisé 1 518 milliards de dirhams en 2009, contre plus
de 1 691 milliards de dirhams en 2008.
Ce recul résulte pour une large part de la baisse de 20,1% de la valeur des virements échangés, qui se
sont établis à 556,5 milliards de dirhams contre 696,8 milliards de dirhams en 2008.
1 Les lettres de change normalisées ont été déployées via le SIMT en juin 2008
37
MOYENS DE PAIEMENT
Cette régression serait inhérente à l’utilisation soutenue du SRBM pour les virements clientèle dont le
montant s’est établi à 607 milliards de dirhams, contre 438 milliards de dirhams une année auparavant,
soit une hausse de 38,6%.
Concernant la répartition des échanges, l’année 2009 a enregistré le maintien de la prédominance des
chèques dans l’ensemble des paiements scripturaux. Leur part en valeur s’est, en effet, élevée à 54,5%
contre 49,2% en 2008, devant les virements (36,7%) et les LCN (8,2%).
Par ailleurs, les échanges nets compensés via le SIMT ont représenté près de 95% du total des échanges
en 2009. Cette situation s’explique essentiellement par la fermeture de l’ensemble des chambres
de compensation régionales (en dehors de Casablanca) en mars 2009 ainsi que par le déploiement
simultané des prélèvements au cours de la même période de référence.
38
BANK AL-MAGHRIB - RAPPORT SUR LES SYSTEMES ET MOYENS DE PAIEMENT - EXERCICE 2009
La tendance à la hausse du nombre de cartes s’est confortée durant l’exercice 2009. L’encours des
cartes s’est, en effet, élevé à 6 282 674 unités, en hausse de près de 20% par rapport à 2008.
Les cartes Visa représentent plus des deux tiers des cartes en circulation avec un encours de 4,3 millions
de cartes, suivi par les cartes privatives1 (1,5 million) et les cartes MasterCard, dont la part de marché
n’a pas dépassé 7% en 2009.
Par ailleurs, le nombre global de paiements par cartes (y compris les paiements sur GAB et ceux en
ligne) s’est établi à 11,2 millions en 2009, correspondant à une valeur de 5,3 milliards de dirhams
contre 10,2 millions d’opérations pour une valeur de 4,3 milliards de dirhams une année auparavant,
soit une augmentation de 9,7% en nombre et 24,7% en valeur.
1 N’intègre pas les cartes privatives acceptées en cercle restreint (cartes pétrolières, cartes Al Faiz, Acima, Aurora. Englobe les cartes
Tamwin et Carbucarte.
39
MOYENS DE PAIEMENT
Cette hausse notable s’explique essentiellement par l’accroissement des paiements sur les terminaux de
paiement électroniques (TPE), dont le nombre s’est établi à 8,1 millions d’opérations pour une valeur
dépassant les 5 milliards de dirhams, contre 6,7 millions d’opérations correspondant à 4,1 milliards de
dirhams une année auparavant.
Il est à signaler que le nombre des paiements sur TPE représente l’essentiel des paiements réalisés par
cartes, représentant 72,5% des transactions réalisées en 2009 suivi par les paiements sur GAB avec
une part de 26,9%.
Rapporté aux paiements effectués par les autres moyens de paiements traditionnels, le nombre de
paiement par cartes s’est établi ainsi à près de 20% en 2009, soit un niveau relativement similaire à
celui réalisé en 2008.
Par ailleurs, les retraits d’espèces continuent de représenter l’essentiel des opérations effectuées par le
biais des cartes bancaires. En effet, le nombre de retraits effectués au Maroc par des cartes émises ou
gérées par les établissements de crédit marocains a atteint, en 2009, plus de 119 millions d’opérations
correspondant à une valeur de 101 milliards de dirhams, contre 100 millions d’opérations représentant
83,9 milliards de dirhams en 2008.
40
BANK AL-MAGHRIB - RAPPORT SUR LES SYSTEMES ET MOYENS DE PAIEMENT - EXERCICE 2009
41
partie 3
La loi bancaire marocaine définit expressément les moyens de paiement et réserve exclusivement aux
établissements de crédit, la « mise à la disposition de la clientèle de tous moyens de paiement ou
leur gestion » comme opération de banque, en plus des activités de réception de fonds du public et
d’opérations de crédit, conformément aux dispositions de son article premier.
Si les systèmes de paiement sont, au Maroc, le domaine privilégié des établissements bancaires, l’une des
principales missions confiées à Bank Al-Maghrib par le législateur est de veiller au bon fonctionnement
et à la sécurité des systèmes et des moyens de paiement. La surveillance exercée par la Banque Centrale
couvre aussi bien les moyens de paiement scripturaux que les acteurs qui interviennent dans leur
gestion et leur mise à disposition du public.
C’est ainsi que la « phase de transaction » relève de la mission de surveillance des moyens de paiement
exercée par la Banque Centrale, alors que la « phase de compensation et de règlement » relève de la
mission de surveillance des systèmes d’échange.
Les systèmes de paiement revêtent une importance capitale dans le développement et la stabilité des
marchés financiers et, partant, de l’économie dans son ensemble. Dans ce cadre, Bank Al-Maghrib,
qui joue un rôle important dans le maintien de cette stabilité, assure la surveillance des systèmes de
paiement.
Elle s’attache, en concertation avec l’ensemble des partenaires concernés, à promouvoir et à développer
les systèmes de paiement en vue d’en améliorer la sécurité et l’efficience, tout en veillant à la maîtrise
des risques qui leur sont inhérents.
Afin de compléter les missions statutaires relatives à la surveillance des systèmes de paiement, Bank
Al-Maghrib a entrepris, en concertation avec l’ensemble des gestionnaires des systèmes de paiement
nationaux, la mise en place d’un cadre conventionnel et normatif visant à formaliser et à définir les
modalités d’exercice de cette mission.
L’objectif visé par cette démarche était d’emporter l’adhésion, l’implication et la responsabilisation de
l’ensemble des gestionnaires des systèmes de paiement.
Ainsi, le cadre conventionnel de surveillance mis en place a été fondé sur quatre principes :
• la définition des normes qui régiront la conception et le fonctionnement des systèmes : règles
communes de bonne gouvernance, de transparence, de sécurité, de prévention, de maîtrise des
risques et de continuité de l’activité ;
• l’évaluation de la conformité des systèmes de paiement avec ces standards ;
45
surveillance des systemes et MOYENS DE PAIEMENT
Afin d’intégrer les meilleures pratiques dans le cadre de l’exercice de ses missions, Bank Al-Maghrib
a adopté les recommandations de la Banque des Règlements Internationaux (BRI) qui a mis en place
les normes et les procédures appropriées afin d’assurer aux systèmes de paiement une sécurité et une
efficience aptes à faciliter et à encourager leur utilisation par toute la clientèle.
Dans le cadre du déploiement des dispositions de la convention multilatérale, des études ont été
réalisées, avec pour finalité de classifier les différents systèmes nationaux selon leur importance
systémique. Ces études ont donné lieu à la fixation des exigences auxquelles devront satisfaire ces
systèmes et les délais qui leurs sont impartis pour leur mise en œuvre.
Cette classification a été effectuée compte tenu notamment de la nature des opérations compensées
ou réglées par le système de paiement, du volume des opérations compensées ou réglées tant en
nombre qu’en montant, du nombre de participants au système considéré et de l’interdépendance avec
d’autres systèmes, principalement avec le SRBM.
Ainsi, Bank Al Maghrib a identifié et classé le SIMT et le système de Règlement/Livraison de titres, géré
par Maroclear, parmi les systèmes d’importance systémique. A cet effet, l’ensemble des exigences
définies dans la convention multilatérale devront s’appliquer aux gestionnaires de ces systèmes.
Parallèlement aux actions visant le déploiement des dispositions de la convention, Bank Al-Maghrib a
procédé à la mise en place du cadre opérationnel de la surveillance permanente et sur place. Ainsi, la
méthodologie de conduite des missions d’évaluation sur place et les différentes procédures et guides
opérationnels ont été élaborés.
46
BANK AL-MAGHRIB - RAPPORT SUR LES SYSTEMES ET MOYENS DE PAIEMENT - EXERCICE 2009
Le cadre normatif de référence adopté est la réglementation en vigueur, les exigences de la convention
multilatérale de place relative à la surveillance des systèmes de paiement ainsi que les différents principes
et méthodologies édictés par la BRI, dont les directives constituent une référence en la matière.
Des référentiels d’audit et standards internationaux seront également utilisés lors de l’exécution des
missions pour apprécier et évaluer certains domaines notamment ceux liés aux systèmes d’information.
Au cours de l’année 2009, les principaux changements intervenus dans le périmètre des systèmes de
paiement sont ceux relatifs à la fermeture définitive de la chambre de compensation de Casablanca et
aux modalités de fonctionnement du SIMT.
Depuis, seuls les virements reçus de l’étranger continuent à être traités par les établissements bancaires
à travers un circuit d’échange bilatéral, en attendant leur déploiement dans le SIMT au courant de
2010. A cet effet, Bank Al-Maghrib a fixé des impératifs devant être observés dans le cadre de la
procédure d’échange bilatéral élaborée par les banques pour régir l’échange des valeurs ne pouvant
transiter via le SIMT.
Ces impératifs concernent la réduction des délais d’exécution et de règlement des valeurs échangées,
la sauvegarde des efforts de modernisation des systèmes de paiement engagés par la banque centrale
ainsi que le respect des délais légaux de présentation au paiement et la garantie de bonne fin du
règlement.
47
surveillance des systemes et MOYENS DE PAIEMENT
Bank Al Maghrib s’est assurée de la conformité des engagements pris par le GSIMT, en vertu des
clauses de la convention multilatérale de surveillance.
En sa qualité de surveillant et dépositaire des titres constituant le FGP, Bank Al Maghrib a accompagné
le GSIMT en vue de finaliser le cadre juridique instituant ce mécanisme de sécurisation et assurer, ainsi,
sa mise en œuvre au plus tard, à la fin du premier semestre 2010.
48
BANK AL-MAGHRIB - RAPPORT SUR LES SYSTEMES ET MOYENS DE PAIEMENT - EXERCICE 2009
Afin d’améliorer la sécurité des moyens de paiement et à l’instar de la plupart des autres banques
centrales, Bank Al Maghrib s’est constamment attelée à assurer un alignement sur les meilleures
pratiques internationales en terme de sécurité compte tenu, notamment, de sa responsabilité en
matière de stabilité financière.
En effet, outre son rôle de sécurisation de la monnaie fiduciaire dont elle a le privilège d’émission, Bank
Al Maghrib veille à promouvoir les conditions de bon fonctionnement et de sécurité des instruments
de paiement scripturaux.
En effet, la sécurité des moyens de paiement est un facteur clé de la confiance du public dans la
monnaie d’autant plus que les moyens de paiement scripturaux représentent un poids économique de
plus en plus important.
Aussi, les actions entreprises en 2009 ont-elles concerné aussi bien la lutte contre le faux monnayage
des billets de banque que la lutte contre la fraude sur les cartes bancaires et les chèques ainsi que la
poursuite de la centralisation des incidents de paiement.
Durant l’année 2009, Bank Al-Maghrib a identifié 19 044 faux billets correspondant à une valeur de
2,4 millions de dirhams, traduisant une hausse de 25,3%, par rapport à 2008.
Par coupure, le nombre de faux billets a augmenté de 89% et de 30% respectivement pour les
coupures de 200 et 100 dirhams, alors que, parallèlement, il a connu une baisse de 21% et de 13%
respectivement pour les billets de 50 et 20 dirhams.
Il y a lieu de souligner que les parts réunies des faux billets en coupures de 200 et 100 dirhams
avoisinent 66% du volume global des billets faux décelés au niveau national.
Ce faisant, et rapportée au volume des billets en circulation à fin 2009, pour chaque million de coupures
en circulation la part des faux billets est de 18 contre 15 une année auparavant. Ce rapport reste tout
de même assez faible, eu égard au nombre de billets en circulation, lequel a atteint 1,055 milliard en
2009.
49
surveillance des systemes et MOYENS DE PAIEMENT
NOMBRE DE FAUX BILLETS DÉCELÉS PAR BAM DURANT LES ANNÉES 2007, 2008 ET 2009
* L’activité monétique
Concernant la promotion de l’activité monétique et dans le cadre de la lutte contre la fraude sur
cartes bancaires, Bank Al-Maghrib a poursuivi ses actions visant la mise en conformité des systèmes
monétiques des établissements bancaires avec les standards internationaux.
A cet effet, conformément à la décision prise par Bank Al-Maghrib de faire migrer les cartes bancaires
vers de nouveaux standards tels que la norme EMV (Europay Mastercard Visa), ces moyens de paiement
offrent désormais une garantie de sécurité optimale pour les institutions financières qui les émettent et
pour la clientèle qui les utilisent au quotidien.
La migration de ces systèmes vers la norme EMV a été entreprise tant sur le volet acquisition que sur
celui de l’émission. Cette action a été couronnée par la mise en conformité de l’ensemble des Guichets
Automatiques de Banque (GAB) et des Terminaux de Paiement Electroniques (TPE) à la norme EMV.
Ainsi, afin de préserver le système bancaire domestique de la contrefaçon et de la fraude sur les cartes
bancaires, Bank Al-Maghrib a imposé aux émetteurs un certain nombre d’exigences minimales visant
à assurer la sécurité du système monétique national.
Ces mesures ont concerné, d’une part, la conformité à la norme EMV pour l’ensemble des cartes
domestiques émises par les établissements bancaires, au plus tard à fin décembre 2010 et, d’autre
part, la conformité à la norme EMV pour l’ensemble des GAB existants ou nouveaux pour le traitement
des transactions de retrait par cartes marocaines.
Par ailleurs, des recommandations complémentaires ont été formulées par Bank Al-Maghrib à l’adresse
des banques, notamment :
50
BANK AL-MAGHRIB - RAPPORT SUR LES SYSTEMES ET MOYENS DE PAIEMENT - EXERCICE 2009
• la mise en place d’un dispositif d’alerte et de monitoring de la fraude pour les opérations réali-
sées par cartes aussi bien pour les paiements que pour les retraits, qui devrait être, au minimum,
conforme à celui édicté par les organismes internationaux Visa et MasterCard ;
• l’instauration d’une procédure pour la vérification, au niveau des GAB, de l’absence d’un dispositif
de fraude. Tout objet suspect devra faire systématiquement l’objet d’un reporting auprès des entités
concernées, notamment celle en charge de la monétique ;
• l’installation de systèmes de sécurité au niveau des GAB, notamment les technologies anti skimming ;
• et l’information de la clientèle, par les moyens de communication adéquats, des mesures de sécu-
rité élémentaires à adopter lors de l’utilisation des cartes bancaires.
* Les chèques
Suite aux cas de fraude recensés au niveau de certains établissements bancaires, Bank Al Maghrib a
procédé à une évaluation de la conformité des formules de chèque émises par l’ensemble des banques
de la place par rapport aux normes de sécurité édictées, notamment celles utilisées dans la lutte contre
la contrefaçon et la falsification, en matière de réactivité du papier, d’existence d’éléments de sécurité
visibles et invisibles ou de la résistance de l’encre utilisée.
Cette expertise devrait dicter les éventuelles mesures additionnelles à mettre en œuvre afin de prémunir
le système bancaire national contre la remontée de la fraude sur les chèques.
Dans un premier temps, des partenariats entre opérateurs de téléphonie et les établissements de
crédit seront réalisés, ces derniers continuant à centraliser les mouvements sur des comptes dédiés aux
paiements et aux transferts de fonds via le mobile.
Cette architecture permet ainsi aux banques de conserver le monopole de la réception des fonds
du public et de la mise à la disposition de la clientèle de tous moyens de paiement ou leur gestion.
L’opérateur de téléphonie, adossé à la banque, ne sera présent dans la chaîne de valeur que comme
un simple intermédiaire de prestations bancaires et fournisseur d’infrastructures pour le compte de
l’établissement de crédit.
Dans un second temps, des réaménagements du cadre légal et réglementaire seront effectués afin
d’agréer une nouvelle catégorie d’intervenants, les « prestataires de services de paiement », qui
devront satisfaire un certain nombre d’exigences prudentielles en adéquation avec les risques encourus
par l’activité restreinte qu’ils seront amenés à exercer.
51
surveillance des systemes et MOYENS DE PAIEMENT
La CIP a été instituée à BANK AL-MAGHRIB conformément aux dispositions de la Loi n°15-95 formant
Code de Commerce promulguée par le dahir n° 1-96-83 du 15 rabii I 1471 (1er août 1996) selon
laquelle Bank Al-Maghrib assure la centralisation et la diffusion des incidents de paiement de chèques
et les interdictions prononcées à cet effet par les tribunaux. Le traitement des déclarations des incidents
de paiement s’effectue conformément à la Circulaire n°6/G/97 du 22 septembre 1997.
• Les informations recensées concernent aussi bien les personnes physiques que les personnes morales
ayant fait l’objet d’une interdiction bancaire ou d’une interdiction judiciaire d’émettre des chèques.
• Elles concernent les déclarations des incidents de paiements, leurs régularisations et leurs annulations
ainsi que les infractions aux injonctions d’émettre des chèques et les informations relatives aux
interdictions judiciaires.
Consultation de la CIP
• La consultation de la CIP, n’est ouverte que pour les établissements bancaires et les titulaires de
comptes.
• Les établissements bancaires sont tenus d’interroger la CIP avant la délivrance du premier chéquier
aux clients. Ils peuvent également le consulter pour répondre aux réclamations de leur clientèle.
• Les titulaires de compte peuvent adresser à la CIP leurs réclamations et leurs demandes de
renseignements nominatives accompagnés :
- pour les personnes physiques, d’une copie certifiée conforme à l’original de la carte d’identité
nationale ;
- pour les personnes morales, d’une copie certifiée conforme à l’original du certificat d’immatriculation
au registre de commerce et de la carte d’identité nationale de leur représentant légal.
52
BANK AL-MAGHRIB - RAPPORT SUR LES SYSTEMES ET MOYENS DE PAIEMENT - EXERCICE 2009
• Règlement du chèque objet de l’incident de paiement soit directement au bénéficiaire; soit par
constitution d’une provision suffisante et disponible auprès de l’établissement bancaire tiré.
• Acquittement de l’amende fiscale dont les taux sont indiqués, ci-dessous, auprès de l’une des
perceptions de la Trésorerie Générale du Royaume :
- 5% du montant du ou des chèques impayés faisant l’objet de la première injonction ;
- 10% du montant du ou des chèques impayés faisant l’objet de la deuxième injonction ;
- 20% du montant du ou des chèques impayés faisant l’objet de la troisième injonction et de celles
qui suivent.
Le titulaire de compte ne retrouvera, néanmoins, la faculté d’émettre de chèque que s’il ne fait pas
l’objet d’une interdiction judicaire d’émettre de chèque.
En comparaison avec l’exercice 2008, les flux des données traitées en 2009 par la centrale des incidents
de paiement (CIP) révèlent les évolutions suivantes :
• Un renforcement notable du rythme de progression des déclarations d’incidents, passé de 2% à
11%, dont 83% concernent des personnes physiques et 17% des personnes morales ;
• Une hausse de 11% des déclarations d’annulation, après la baisse de 39% enregistrée une année
auparavant ;
• Une régression de 5% des régularisations d’incidents ;
• Une décélération sensible du rythme de croissance des incidents échus limitée à 18% en 2009 après
une progression de 363% enregistrée en 2008 ;
• Une légère progression des demandes de renseignement qui s’est établie à 12% contre 23% en
2008 ;
• Une régression de 13% des interdictions judiciaires déclarées en 2009, ce qui dénote avec la forte
hausse de près de 50% enregistrée en 2008.
53
surveillance des systemes et MOYENS DE PAIEMENT
Par ailleurs, le dispositif d’écoute et d’orientation, destiné au public, a permis de recueillir 3 399
requêtes dont le traitement a permis :
• La levée de 221 interdictions déclarées à tort ;
• La régularisation de 9 incidents ;
• La satisfaction de 439 demandes d’informations personnelles et de 2 730 demandes d’assistance
en liaison avec l’activité de la centrale.
Le nombre des incidents non encore régularisés à fin décembre 2009 a atteint 2 101 355, pour un
encours global de 41,84 milliards de dirhams, contre 2 078 717 incidents et 39,34 milliards de dirhams
en 2008, soit une augmentation de 1,1% en nombre et 6,3% en valeur.
évolution des encours des incidents de paiement non régularisés (en nombre et en valeur)
L’encours des incidents de paiement par catégorie de clientèle se présente comme suit :
• 302 459 incidents, ou 14,4%, sont imputables à des personnes morales ;
• 1 798 896 incidents, ou 85,6%, ont été enregistrés à l’encontre de personnes physiques.
54
BANK AL-MAGHRIB - RAPPORT SUR LES SYSTEMES ET MOYENS DE PAIEMENT - EXERCICE 2009
Le nombre de personnes interdites d’émission de chèques a, quant à lui, connu une hausse de 2,3%,
passant de 470 333 à 481 112 entre 2008 et 2009. Il est ventilé comme suit :
• 34 813 personnes morales (7,2%) ;
• 446 299 personnes physiques (92,8%).
L’encours des incidents de paiement à fin décembre 2009, réparti par tranche de montant de chèque,
fait ressortir que :
• les chèques d’un montant inférieur ou égal à 100 000 dirhams représentent 97,3% en nombre et
56,1% en valeur ;
• les chèques d’un montant supérieur à 100 000 dirhams ne représentent que 2,7% en nombre mais
atteignent 43,9% en valeur.
Entre 5 000 DH et 10 000 DH 374 992 17,85 69,01 2 994,25 7,16 12,82
Entre 10 000 DH et 50 000 DH 513 786 24,46 93,47 12 189,60 29,13 41,95
Entre 50 000 DH et 100 000 DH 80 786 3,84 97,31 5 931,84 14,18 56,13
Par ailleurs, le montant moyen des chèques impayés a augmenté, s’établissant à 19 911 dirhams en
2009 contre 17 408 à fin 2008.
55
perspectives
BANK AL-MAGHRIB - RAPPORT SUR LES SYSTEMES ET MOYENS DE PAIEMENT - EXERCICE 2009
L’année 2010 sera consacrée à la participation aux travaux de refonte des statuts de la Banque,
notamment son article 10, afin de mieux clarifier la mission de surveillance des systèmes de paiement.
L’accent sera également mis sur la réforme du code de commerce (partie moyens de paiement) ainsi
que sur la refonte de la loi bancaire avec l’introduction de la notion de prestataire de services de
paiement. De même, dans le cadre de la promotion des moyens de paiement de nouvelle génération,
l’action de Bank Al Maghrib sera axée sur la mise à niveau du cadre légal les régissant.
Parallèlement, Bank Al-Maghrib devrait se consacrer à l’élaboration d’une cartographie détaillée des
différents instruments de paiement offerts par les émetteurs dûment habilités à gérer les moyens de
paiement.
Concernant le volet SRBM, les travaux vont porter essentiellement sur l’adaptation du système au
nouveau modèle de règlement/livraison qui sera déployé par Maroclear en 2010.
A cet égard, le Comité de Place a retenu le principe d’une bascule en production de la nouvelle
plateforme de règlement livraison en temps réel, en mode brut, au cours du second semestre 2010.
En vue de l’aboutissement du projet, des actions seront entreprises à un rythme soutenu en matière de
formation des usagers, de production parallèle incluant des tests au niveau de l’ensemble de la chaîne
de traitement avec notamment des ajustements des transactions de bourse et de validation finale de la
stratégie de bascule pour la réussite de la transition de l’ancienne plateforme vers la nouvelle.
En outre, Le projet d’identification de l’ensemble des risques auxquels est exposé Maroclear, confié à
un cabinet d’audit externe, devrait aboutir en 2010 et portera particulièrement sur :
• la constitution d’une base de données risques ;
• leur hiérarchisation ainsi que leur évaluation ;
• la conception et la mise en œuvre d’outils de gestion de ces risques.
S’agissant du SIMT, le plan d’action s’articule, en premier lieu, sur la maîtrise des risques financiers
avec, notamment, la mise en œuvre effective du fonds de garantie et la fixation d’un plafond supérieur
à 10 millions de dirhams pour les montants unitaires des ordres de virement transitant via le SIMT.
59
PERSPECTIVES
Il porte, en second lieu, sur la maîtrise des risques opérationnels avec la mise en œuvre d’une solution
de contrôle des doublons pour les opérations transitant par le SIMT, la finalisation du plan de continuité
de l’activité par la mise en œuvre d’un site de secours distant, le dédoublement du réseau télécom
interbancaire et la mise en place à terme d’un observatoire des risques opérationnels.
Concernant le CMI, les objectifs globaux pour 2010 visent d’une part, le développement très soutenu
de la composante domestique de l’acquisition par l’adhésion de 3500 nouveaux affiliés, et d’autre part
la poursuite de la progression de l’acquisition internationale malgré les incertitudes qui pèsent sur les
prévisions du développement touristique du pays.
En matière de e-commerce, le CMI compte accroître le nombre de sites marchands affiliés (58 en 2009)
pour lesquels le canal des ventes sur Internet est stratégique et ce, dans différents secteurs : compagnies
aériennes, artisanat, hôtellerie, agences de voyage, location de voiture, micro-informatique, etc….
Enfin, s’agissant du mobile payment, le CMI prévoit d’investir ce domaine en favorisant le développement
de paiements par cartes bancaires sur téléphone mobile tout en veillant à l’indépendance par rapport à
l’opérateur de télécommunication ainsi qu’à l’interopérabilité de la solution offerte.
Au niveau de la surveillance des systèmes de paiement, l’année 2010 sera consacrée à la finalisation
de la mise en place du cadre opérationnel de la surveillance, en parallèle avec sa mise en œuvre. Ainsi,
il est prévu de :
• Finaliser et valider les procédures opérationnelles de la surveillance sur place ;
• Mener deux missions d’évaluation au courant de 2010 ; la première portant sur le SRBM et la
deuxième sur le SIMT ;
• Et mettre en place un système de remontée de l’information dans le cadre de la surveillance
permanente.
60
annexes
BANK AL-MAGHRIB - RAPPORT SUR LES SYSTEMES ET MOYENS DE PAIEMENT - EXERCICE 2009
ANNEXE 1
• Activité paiement
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ANNEXES
• Activité retrait
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BANK AL-MAGHRIB - RAPPORT SUR LES SYSTEMES ET MOYENS DE PAIEMENT - EXERCICE 2009
1997 373 - -
65
ANNEXES
ANNEXE 2
effets non normalisés 98 226 959 69 546 096 3 313 138 -95,24%
chèques 774 695 883 879 823 958 827 960 848 -5,89%
virements 684 552 126 696 775 795 556 539 439 -20,13%
total 1 557 474 969 1 691 359 849 1 518 309 962 -10,23%
Ce tableau reprend les montants nets compensés des valeurs échangées sur l’ensemble des places de
compensation du royaume (y compris le SIMT).
effets non normalisées 10 451 472 8 250 453 1 245 430 -84,90%
66
BANK AL-MAGHRIB - RAPPORT SUR LES SYSTEMES ET MOYENS DE PAIEMENT - EXERCICE 2009
prélèvements 23,55%
prélèvements 32,35%
67
ANNEXES
ANNEXE 3
MONNAIE FIDUCIAIRE
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BANK AL-MAGHRIB - RAPPORT SUR LES SYSTEMES ET MOYENS DE PAIEMENT - EXERCICE 2009
ANNEXE 4
Déclarations d’infractions
NATURE Déclarations Annulation Régularisation Demandes
Incidents de aux injonctions
d’incidents de d’incidents de d’incidents de de
paiement échus de ne plus émettre
MOIS paiement paiement paiement renseignements
de chèques
JANVIER 29 366 441 9 050 12 850 114 557 55 569
FEVRIER 25 183 587 9 336 14 665 108 465 48 764
MARS 27 316 391 9 190 17 001 115 070 52 158
AVRIL 27 109 514 10 289 17 007 125 616 55 400
MAI 27 911 574 9 387 17 421 128 456 52 011
JUIN 26 063 412 9 288 17 596 118 000 39 789
JUILLET 31 291 484 9 213 17 652 127 431 11 543
AOUT 23 103 288 6 524 16 872 88 268 8 534
SEPTEMBRE 28 323 411 8 388 17 823 106 493 10 318
OCTOBRE 30 825 486 9 720 17 330 122 335 11 542
NOVEMBRE 30 094 511 7 844 18 533 99 298 10 589
DECEMBRE 29 905 425 8 041 17 896 97 664 11 685
TOTAL 336 489 5 524 106 270 202 646 1 351 653 367 902
69
ANNEXES
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BANK AL-MAGHRIB - RAPPORT SUR LES SYSTEMES ET MOYENS DE PAIEMENT - EXERCICE 2009
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