You are on page 1of 10
LE TROU-SANS-FOND, CANYON SOUS-MARIN Résumé Le Troussans-fond est un trés vaste canyon qui entaiile profondément Je platean et la pente contin nentale au large d’Abidjan, Il joue un réle important dans la sédimentation de a plaine abyssale en y deposant tne grande masse de sédiments littoraux, Ine semble pas que l'on puisse expliquer son origine par un cenl mdesnicme il est de phis prohahle que son tracé, quel que soit le mécanisme de creusement, a G46 infloencé pat la tectonique, PEaIOME Tipp ca gin (ohesdoniaa Driper) nennunea araa oburipreaas karnoou, explore apernemowencn # tesa rowmwiewmanies cktow ¢ omspoimon supe npomue Alubseaye. Ow separ eavesyno fom ¢ ceandexat: ‘pyGumuri Pasanes, npiwwee & weF Gaxuwor kaaweecmen peiSpesensue tauaces, Tipeuesoaciente sar neeubuniasy ne somcemn Goi ofascicne xaxitie ilGjOe ODKtAC MeX= mano, Beposomvee, uma naugfmaxue e2o, xoxoe &t 1 uur atesueM copasonanen stieanc, ModospesDe meKIme= ramus satu 1. Struarion (i. 1) Le ‘Irou-sans-tond est situe av large «une concae vité du golfe de Guinée & cheval sur le S* degré de latitude nerd et limité & Pouest par Ie Cap des Pale mes (8 "W) ct & Vest par le Cap des Trois Pointes -W). ak, ORSTOM, wr. Gol, wl. Viyn* 1, 19%, 61-76 DE LA COTE D'IVOIRE 1. MARTIN \Géologue de PO.RSTOM notte de Goacioncias - Cidade Universania GP, 20899 Sar-Pani, Br 2, Hisromque Le Trowsans-fond est connu depuis longtemps ; il est sigualé pour la premiére fois dans ts garte dressée en 1756 par Bev, ingénieur de la marine. 1 eure ensuite sur de nombreuses cartes frangaises, anglaises ot eapagnoles, En 1941-1942, V'ingénieur hydrographe principal Rustionin fnetnd me neeoninsissancn acon de Ia partie nord de la valle sowsemarine, Une étude de reconndissance et vue de Vimplanta- tion d'une usine utilisant Pénergie thermique des mers (procédé Georges CLaupe) 2 ié mende en 1948 velleci, 720 suuduges au fl ont 416 celfectués ainsi que des sondages ultrasonores. Une carte faisant la synthése de ces documents a été dress6e mais elle ne concerne que Ia partie supérieure du canyon, Au cours de cette campagne, 20 carattages cont Gue effectues duns la purtie supérieure de Ia valle, Ceux-ei ont moatré, contraitement & ce qike on pou vit croice, que les flancs du canyon n°étaient pas rocheux mais au contraire formés dune argile com- pacte, En 1962-1964, le Service Hydrogeaphique de la Marine & effectué des levées bathymétriqnes dans. Is région Abidjan ot notamment au-descus du Trou- semefond. A partir des minutes de soride, nous avons pu dresser une earte & 1/100 000 jusqu’h Tisobathe de 2 000 m (MARTIN, 1969), A partir de cette carte et des données fournies par des carattages, nous avons dis quelquar hypotheses eur Porigine du canyon (Magrin, 1969-1970). Fn 1968, Ie NO. Discoverer a effectné vne recan- naissance de le partie inférieure du canyon (Dierz. et Kounet, 1971), a MaAUR(TANIE MG, 1. — Situation de a Cote d'ivoire dans VAtrigue Useidentale, Emplacement du Lrovsansfond. 3. Care oéovocigue (fig. 2) La Céte d'Ivoire est formée de deux unités de sur- faces trésinégales : un socle ancien qui couvre 97,5 % de pays ct un bassin sédimentaire ascondaire ot tor” tiaire qui forme une mince frange litorale, ‘Le socle uppurtient au viewx bouuier préviambrien de l'Afrique de Pouest. Les études géochronologiques font permis de distinguer un Archésn daté de 3 000 42 300 millions d'années correspondant au cycle oropénique dit Libérien et un. Protérozoique inférieur ft mioyett ou Birrimiea 1. daié de 2 300 8 4 500 anil lions ‘années et correspondants au cycle oregénique dit éburnden. Les formations libériennes afileurent dans Touest du pays ; Je Birrimien, lui, oocupe Ia presque totalité du territoine Le bassin sédimentaire cOtier, d'une superficie de 8 000 km, ne représente que 2,5 % du territoire. Ilse Cab, ORSTOM, si. Gol, wo, VL, # J, 1996, 87-76 présente sous Ja forme dum croissant allongé qui, énousc un rentrant du solfe de Guinée. de oact et aauite Abidjan. Recouvrant une zone de sehistes. ‘et de granites éburnéens, il est traversé d’ouest en. cot por une faille tréa importante qui a regu: le nom « d'accident majeur de Cote d'Ivoire », Cette faille sépare deux zones bien distinctes : au nord, une zone ‘ois Ie couverture tris faible atteint razement 300 m d'épaisseur ; au sud, un bassin profond dont le socke fun vertisale de lo ebce atteint 4 & 5 000 m de profon dear, Aw nord de Taceident, les sédiments, ts peu Gpais. appartiennent au Mic-pliocéne continental. Au sud de Veccident, les parties profondes ne sont connues que par des forages. Listoite géotogique du bassin débute par le depot sur le socle antécambrien d'une série continentale eprésentant In hase ett Créinod on mmc Ie Irassiqnie supérieur et se termine par le dépét des formations plioquaiernaires (De Srexcten et Decrem, 1966). 66 UN CANON gous-MtARiN LE TROU-SANS-FOND (COTE B'IvOIRE) FEED stinwate A EZ ssinmntinotin = Sealy Goonies ester 24 coo ie TY scnsostinsmens Lt) esisetans | Fug, 2. — Lebasin siimentate secondaire ot tartiire. Coupe longitudinale du basen solvant te titoral. (Dvapeds Dette ot de Seance Les études sismiques faites en mer en 1968 par ke NO lean Charrot (ARENS xf al, 1971) ont mente que « Paccident majeur » traverse le plateau canti- nental A Touest de Grand-Lahou et suit ensuite le Febord du plateau continental. JL est vrelsemblable qu'il est en relation avec la zone de fracture dé Saint Baarl dea rice méstiond tang Le plateau continental iwoirien est done situd sur deux formations trés distinctes. Sa moitié est se trouve sur Je bassin sédimentaire subsident et sa moitié ouest sur le soele ancien, 4, DESCRIPTION DU TROU:SANS-FOND Le Trow-sans-fond est situé sur le bassin sédimen- aire subsident en face d'un changement de direction Cab, ORSTOM, sé Gal, vol. Wat 1, 1974, 67-76 de In cite, & peu prés au milieu d'une large eoncavité dans In marge continentale afrienine s’étendant di Cap des Palimes au Cap des Trois Pointes, Cette indentation qui appartient & la pente continentale aussi Dien qU'A a Tigne de fivage est un des tralts riorphologiques fondamental de: cette t€gion. Ly cauyou débute au ras de a eOte et eutalle pros fondément Ie plateau continental large & cet endroit denviron 22 km. Il se poursuit ensuite sur environ 200 Km pour se terminer dans 1a plaine abyssale de Guinée & environ 5 O00) m de profondeur. Le Trou. sauns-Foud sie 9 towve weluelivineut dans fe proton gement d'aucune rividre terrestre, Sa. tée est formée dune branche prineipale de direction NNE-SSW et une branche plus petite dé direction NW-SE. No- tons que le Canal de Vridi qui relic depuis 1950 Ia o Equidistonce des isobathes 0 a f8e6 s 33 Z 1 TEBE ee a, bakes g2 og 22 2832 : ' UN PANVON SOUS-AANIN' = TR TROD-SANS-FOND (CATE D'IVOIRE) Jagune Ebrié & Ja met se trouve dans le pralongement de cette branche et que les sables entrainés par I érive linorale s'y éeoulent, ce qui évite obstruction de V'entrée du eansl. Tré rapidement los dews bran ches se réunissent pour former une seule vallée qui entaille profondément le plateau continental. Celle aiteint sx dénivellation maximum (plus de $00 m) 4 Ja hauteur du rebord du plateau continental ‘Apres 2,6 kun vers le NNI-SSW, U'axe du canyon prend une direction NW-SE qu'il conserve également sur 2,5 km, Il retrouve alors une direction NNE» SSW Sur environ 40 km. La, il s'infléchit vers Couest en prenant une direction NE-SW sur environ 20 km, niin il retwouve jusqu’a Ja plaine abysiale une dizee+ tion NESW. En t#te de canyon, Ia pente atteint 12.5 % dans la branche principale. Ensuite la déelivité décroit rapi- dement et elle est d’environ 3 % dans la partie dtt canyon Lreusée sui Te plateau wontincutal. A Peurpl cement de Ja rupture de pente entre plateau et pente continentale, la déclivite du talweg passe A environ 8 % oe qui est la valeur moyenne de la déclivité de Ja pente continental ; ensuite, dans la partie supérieure de Ia ponte euutiucutals, elle wivmbe & eavisgu 3 Ze Enfin elle décroit lentement pour atteindre 1 % dans Ja. partie basse du glacis continental Dans sa partic supérieure, le camyon est assex étroit (environ 1 km de large) mais il s‘élargit rapidement €% Au niveau du rebord du plateau continemtal, sa largeur est d'environ 12 km, Les flancs est et ouest sont assez symétriques + Ie flane est étant toutefois plus haut d'une quarantaine dé 1. Sur uns dowzaine Ge kilométres leur pente varie de 30 8 35 %. Au fur ct. Mesure que la vale s elurett, ta Ueullvite Wes Names <écroit. Nulle part on ne rencontre de patois verticales Das sa. partie sitnée sur fe platean continental t le haut de la pente continentale, le Trou-sans-fond résulte indubitablement de phénoménes érosifs, Par contre, dans sa partie basse oll se sont développées es levées trés importantes, il résulte de phénoménes alluvionnaices La série sédimentsire recoupée par le canyon dans sa partie supérieure peut ére déduite des données fournies par le forage protond ellectue en 1998 par la Société Africaine des Pétroles sur le cordon littoral fa Port-Bouit, Kéatrement a I'ost de la téte du canoe. Ce forage, qui a atteint 3 938 m de profondeur, & traversé la série suivante — de 0 71 m, le Quaternaire formé de subles sBrossiers ; — de 71 4123 m, le Miopiiocéne formé de sables fins & niveaux lignitewx ; Cah. ORSTOM, ser, Geol, vol, Wl,a* 1, 1974, 67-76 — de 123 & 106m, Ie Miocene warin forme a’ giles plastiques arises & verdtres, peu sableuses ; = de 106 & 737 m, le Sénonien formé dargiles yeu subbleuses i uumbieux débsis Ue coyuilles = de 757 & 1 037 m, le Tworien qui comprend plusieurs horizons formée d'une alternanse de bones calcaires, d'argiles et de sables ; — de 1 0378 1.408 m, le Céxomanien qui est formé par un conglomérat 4 galets de quartz passant & des ars caloaires et des argiles = de 1 408 & 3 938 m, par FAlbo-aprien qui est formé par des argiles siltcuses, des grés calcaires, des ables ot dos nepiles On peut conclure: au vw du « Log » de ce forage, ue a téte du canyon est creusée dans les sables grostiers A moyens quiilernaires et dans les argiles silteuses du Miopliocéne et que lt majeure partic du cauyou situce ous le platceu continental est eieusée dans le Miootne argileux. Cela a &té confirmé par les Gragages et les carottages effectués dans, la partie supéricure du canyon, En effet, daas la tétedu canyon, nous avons prélexé des sabies et sur les parois une aauyile sillsuse tds compacie perfoée par des pho- lades, Plus profondément nous avons atteint par carottage Fes aruiles compactes du: Miocéne. 5. GENERALITHS SUR LES CANYONS Fréquemment les articles scientifiques anciens ont traité ‘des vallées sous-marines comme si celles-ci appartenaient & un seul et méme type. Au fur et & mesure que les investigations se sont développées, il cat devenu evident qu'il exinale eutant de type de vallées sous-marines qu’ll existe de types de vallées terrestres, Dans leur ouvrage « Submarine canyons and others sea valleys » SHEPARD et Dict (1966) distinguent les veatégories suivanies 5 — 4 Subniarine canyons » : les canyons sous- — « Fan-valley » + Jes vallées de cOne Shelf channels » : les chenoux de plateaux = — « Glaciakthroughs » : les anges glaciaires ; les ausce de fzoat —— « deliafeont-throughs © de delta ; — 4 Slope qullies » + les tavins de pente + — « valleys resembling grabens or rifts » > les vallées ressemblant & des grabens ow des rifts ; — deep-sea chanels » : les chenaux de grands fonds, ™ Bien que ces huit types de vallées sows-marines sem- blent telativement distinets les uns des autres, rien nne_prouve qu'ils ont é8 formés par des processus différents, De ménse, rien ne prowe que des valldss de Tigme type alent la méme origine. 6, HYPOTHESES SUR L'ORIGINE DES CANYONS SOUS SARIN De trés nombreuses hypothéses ont é8 formules pour expliquer la fermution des canyons sous-marins. Ui fut un temps ob chaque géologue céltbre avait sa propre chéorie, Cependant, il semble raisonnable @abandonner celles qui furent les plus critiquées. Par exemple la théorie de JOMNHsoN (1939) d°un creus eutgit par des souices suuseuaringss 10m jamais ete Dasde sur des fails conerets, Celle "un creusement par des tsounamis. mise pat BucHER (1940), n’était baste ni sur une étude sérieusc des canyons ni sur celle des stounamis. L'explication des canyons par des failles Lawson (1893) ct Weowet (1924) semble plus intéressante mais le systéme arborescent des affluents, Jes axes sinueux et la. difficulté de faire correspondre tous les canyons avec des axes structurauxdu continent font que cette hypothése ne peut constiwuer une expli- atiow gtuiale, Aucune des lypothives aciuelles me peut expliguer Votigine de tows les canyons. Les prin- cinales théories sénéralement admises sont les sui- vantes + — les canyons sous-marins sont des rividres she rieraes = —. kes eanyons, sousemarins ont été creusés par des courants de turbidité : — les cenyons sous-marins ont été creusés par des courants de fond autres que les courants de turbidite : - les canyons sousemarins ont été creusés par des ésoulements en masse, des avalanches, des ¢houle- ments, des flots de sable ; — les canyons ont une origine minte (tectonique plus agemts de ereusement subaquatiques). Si aucun agent de ercuscment ne pout expliquer a lui seul tous les canyons, c'est quill ne faut pas appli- gue, tows fs qanjons une seul et méme thor insi un agent de ereusement pourra expliquer un certain type de canyon alors qu'il ne sera pas valable pour ts autre, Hoot eraitemblable qus plusisurs agents agissent simultandment ou alternativement. C'est jus- tement Ia rencontre de ces diverses conditions en up méme Jieu qui entrainerait le creusemeat d'un canyon A un endroit plutét qu’a un autre, Cab, ORSTOM, sir. Gets vol, Vl a® B, 19% 67-76 1 seapein 7. ORIGINE DU TROU-SANS-FOND (0) Hypothese de Prosser Jusgu'en 1969, la seule hypothése dmise sur Tori- gine du Trou-sans-fond fut celle de PRUNET (1938). Co lui ci swpposa. que Jes enleaires, trouvds sous les sables: lors des forages aquiftres d°Abidjan, se prolongeaient sous le plateau continental. Le Trow-sans-fond autrait: &té creusé dans ces calcaires, Les eaux souterraines mises en charge sous le plateau d'Abobo et drainées par les Beures du enlosire déboucheraicnt latéralement dans la vallée et empécheraient le comblement de celle-ci par les vases, PauNer expliqua le creusement du Trow-sans- fond suivant le schétna suivant — dépét des calcaires sur le socle ; =a la suite d'un reldsement du sol, les feuves Comoé, Agnéby et Mé se réunissent dans Is vallée qu occupe actueliement le Trow-sans-fond : transgression. En méme temps, des pluies extré- mement violentes eharrient des sables qui se déposent en cordon littoral devant Abobo. L’Agnéby, la Bété Ia Mé ot In Comoé deviennent indépenduates. La Comoé ainsi que la Beté et In Mé sont dévites vers est par le transit littoral. Les anciennes vallées sont comblées par des vases qui sont ensuite recouveries de sable, — Emersion. Les eaux infiltrées. sur le plateau d’Abobo se jeltent partout en mer. Le fosse du Trou- sanz-fond gui contient des sables au niveau de la mer est nettoyée de ces sables et d'une partie des vases vers lembouchure. Le Banco se forme. II entame le plateau d’Abobo et ferme I'amorve de la vallée ac tuelle. — Transgression. Le cordon lagunaire se forme et retient Ia tagune, Celle-ci se coruble en partie de vases, Le Trou zans fond ext comblé par les sables aur pas sage du cordon littoral. Plus loin, les sorties d'eau once en charge dans es caloaresempéchent le dépot ‘Quand Pruner a émis son hypothése, il ignocsit existence de Paecident majeur et du bassin subsident. Il avait conclu & ‘existence des calcaires & partic de Ja raideur des parois du canyon. Les calenires rencon- teéS sous les sables dans le forage de Locodja ne se trouvent plus sous les sables du plateau continental, Le fog » du fornge de Pert-Boust nous a rsontré qu'il existait en fait 123 im de sables du Quiternaire et du Mioplioctne et 583 m di'argiles du Miocéne marin. Si malgré tout on peut admettre qu'll y ait sur 168 argiles miocénes une nappe en charge qui dé- n Ty CANVANY SOHRARIS FFF TRONSANE-FDND (COTE N'woIRE) houche en téte du canyon, il est difficile de comprendre comment de l'eau douce de densité plus faible que celle de l'eau de mer peut cheminer sur le fond du anyon, (Q) Le Trowsansfond peurtl étve expllgué par nm ‘creusemrent subaérien Bien que Ie Trou.sans-fond ne se teonive pas aetuele Jement au débouché d'un cours d'eau, nous avons vu (théorie de Pruner) qu'il était possible de le tattacher 4 Un anoien cours de ia Comoe qui aurait eu pour afluents I'Agnéby et In Mé, Les études bathymétri- ques dn In lagune (Taster, hide en eqns) montrent ‘qu'il y existe un réseau hydrographique ennoyé, Ce séseaul Sest formé lors des bas niveaux marins qua- ‘ernaires (MARTIN ef TASTET, 1972}, Lors Gu suaxitha de la demnigre transgression, fa derive Tittorale, pro- ‘yabloment icentique In dérive actuelle, a fermé oe systime de rias, erGé leg lagunes et déplacé progressi- vement Vembouchure de la Como vers Mest Il est done possible que lors d'un bas aiveax de la mer, la partie supérieure du Troussansond alt constitué ‘ie cours inférienr eune rividre Crpeneant, ba pene fondeue du canyon a l'splomb du rebord du plateau continental (| 000 m), impliquerait une régression ‘beaucoup trop importante powr admettre un seul cereusement subsériea, Un enfoncement de ts marge eontinentale du type « flexure continentale » pourrait cexpliquer 'ennoicment dum ancien réseau hyslrogta- phique. Des mécanismes subaquatiques pourrnient, ‘en empechant fe depot de sediment, matntenir Ide ouverte. Cependant nous avons vu que In subs dence de la marge continentale n’était pas due & un ‘phénoméne du type « flexure continentale » mais & existence d'une grande faille d'un rejet de plusieurs milhiers de metres qui a entrainé un enfoncement ssénéral de toute la marge continentale. Dans ce LE TROU 46 FOND (COTE D'tVOIE) creusée dans fe Miocéne est forcément postérieure & celuisci, Il est cependant interessant de nater que le canyon actuel s¢ trouve sur emplacement dun petit bassin miocéne trés dirolt, mais tout de méme beau- coup plus large que Ie Trou-sans-fond. Il est done passible qu'il ait evisté avant le Miecéne un canyon beaucoup plus vasie que-Je canyon actuel, Now’ avons pu observer un phénoméne analogue en effectuant lun prot de stsmique continue & travers le cunyon de Cayar (Sénégal), lors de Ja 25° croisidre du N.O, Me- tenr. Fn effet. on voit trés nettement sur l'entegistre- ment que Te canyon actuel de Cayar est situé sur emplacement d°un canyon beaucoup plus vaste préa- lablemens zemplt de sédiments. De plus, la tees grande taille du Trou-sans-fond laisse supposer que le canyon est trés ancien. Dieta (1971) pense que le creusement du canyon a débuté en méme temps que se créait Ia. pente continentale qui, dans ce cas, remomte 4 la s¢paration de I'Atrigue ct de 'Amérique du sud, eat milieu du secondaire. Apparemment il semble que histoire du canyon soit itis ancienne et qu’elle ait compris des change- ments de chenaux. le remplissage danciennes rétes et le creusement de nouvelles tétes. ConcLusion Le Trowsansfond est un ts vaste canyon qui débute au ras de la cbte et se termine 220 km plus: loin, & 5 000 m de profondeur dans la pluine ubyssale de Guinde, C'est le seul canyon qui, enire celui de ‘Cayar et celui du Congo. traverse le plateau comti- rental dans son entier. [1 joue un role trés important dans la s&dimentation d Ia plaine abyssale en y SEposint une grande musse df séUimenis Lituraud, ‘TT ne semble pas que I'on puisse expliquer son origine par un seul mécanisme de crewsement. Un ancien ‘cours de rivigre subaérienne ne semble pouvoir expli- quer que la phase initiale du ercusement ; ensuite, i est névessaire de faire intervenic des ayems de creu= sement subaquatiques. I est dé plus probable que son tracé actuel, quel que soit le mécanisme de creu= semet, # 61 influencé par Is teetonique mmLvoonarene ‘Arms (G.), Duvrn. U-R.), Vana (P.). Dagworre (8.3, More aber (Let Pareiar (P), (971. — The eontinental margin of the Ivory cout and Ghana, IOEU/PCOR Working pany, 51 ‘symposium Cambridge #970, The geology of the East ‘Atlantic continenial margin. Report 79/16 Institute of Geologisal Seinnows Landon + 62-78. Baum (LN), 1736. — Lihydrographie frangaise. Paris. Duacme (jy 1241 — Un forse sousmarin, Je Trowenne-fond GAbicjan. CR Rev, Guogr. allpes, XTX, fase, 42 73135, Bouneatr (1). — La thacit de la femuse contlagntale, CR, ha VIF Congres Inter. de Géop, Visbone = 167-180, ‘Bowncant (J) et GLANGEAUD (LJ, 1959. — Perturbations sous- fecre d'Orléanvile. Bull. COEC, t. 10, n* 10, p. 642. Bounceous U1), 1963. — Les canyons, sous-maring. dy Cap. Lopes. Cahiece Ootanographiques, XV, n° 6 1 373-387 Furriscras (8,C,), 1961, — Experimental turbidity currents om ‘he ace Boor. Bult vier. Asses Petrol. Geol, 48 (8) "1329" 1400, Bucuer:(W-H.), 1940. — Submarine valleys and related gealo~ ‘ic problems ‘af the novth Auunuie, Weol. Soe. mer. ll, St: 99-512, Diers (RS, Hovewe (12) and Sonmans (di), 1968, — ‘Cayat fubeaaring canyon. Goal, Sac. Amer. Bull, vol 79 + faa-28- Diere (RS) and Keer (HI), 1971, — Teowesarsfond submsrine canyon: Iyon-Coast, Afric, Dewpsea reseach, ‘vol 1B, 0° 6 ‘Cab, ORSTOR, sir. Geol, vol. Vi," 1, 1974, 67676 ‘Geesszaux (ML), Guisour (P.) at Lecosere (H), 1971, — Enregistremedt de courant de turbidité dans la valle sous ‘manne du Var (Alpe) Marinas). C.Aeatead. Set. Paris, COTY: 2456.83, ‘Grasoravn (L.), Beciaicue (G.), Genasseaux (ML) ct Pau ‘Tor (Gih, 1968, — Phenomancs pelenlaire et epiermsiue du reeh Boureari (Gof du Lion) et de In mer hespérieane, Coke, Set. Paris, «266 : 663, Jornsow (D.W), 1939. — The origin of submarine canyons. Columbia, University Press, New York, 126°, Kumar (Ph. H.), 1997. — Experiments in conpectiom with Daly's hypothesis on the formation of rvbmarine eanyons. Leidsehe Medeleslingen, VIIT : 318-331. Kumi (Ph. Hi}, 1983. Origin and clansificasion of ube racine esiyens. Bull. Geof. Sac. Aber, 64 2 1295-1314 ‘Manrme (L), 1970. — Premiéres investigations sur Forigiog du Tiuwsutelual, cayou uuu ibe In Coie a CR Acad. Sel: Paris, t. 200-2 3235, Marrs {13,1971 = The continental marin from Cape Palmas to Lagos’: bottom sediments and submarine mor phology. ICSUSCOR working party, 31 symposium, Cam bridge 1970 + the ‘of the east Allantic cominental margin, Rep, o* 10/16, Ist, Geol, Sef, Longon, | 7932. Maxroe (L.), 1973, — Morphologic, sédimentotogie ot palko- [Seagrophis ae Qyaternaiim gerent ir pias ennsinonte Iwoirien, Théce Paris, 340) p. 3 cartes, Manvas (L.) et Taster (J.B), 1972, — Le Quatecnmire du fie local ct du pistes wbuliveatal de Cote dfs, Role des ‘owvumens tetanus et estatawes, Bails An, Sond 41 (Qoctern, ones? ofr. Dake, n° 43-30 8 Nizeny (Ash 1949, — Etude iyelopranhiaus ef ectanoara Dhigue dur Trow-sans-fond,_ pres f° Abidjan. Comité. Centr ‘Océanogr. et cots, Bri dif, [yo 7: Tel3- Prue (JL) 1938, — La séologie dela région c°Abidian, ‘Bull, Com, Etudes Hist, et Sefert. AOR, XX0, 0° 1: 1-13, ‘Shepanp (F.) and Da (RF, 1965. — Submarine canyons and uhars veo valle, Rand Me ally and Comp, Chisago, Up. Socirre APRICAMWE net PEMOLE!, 1959, — Loge des forages Bul, GLE, Vil ev V2. Inédits, ELF ERAP Pare, Cah. ORSTOM, sir, Géol, vol. VI, 1, 1974, 83016 De SpeNcuen, (A) of Devtgm J.R.) 1966, — Le bassin secon Galre wertisive de Cte d'Ivoire. fv : les bases sédimentaltes de littoral africsin. ass Sery. tou Aft. Party 1 99-113. "Tagan, 872. — Fynvipen antenna he ix Cte A*Tunkre, ‘Essai de plotectonique régionale Thése Université de Laue sane. Publication SODEMI Abidjan. Vorey UR.) et Prior (1. 1962, Le campagne de Di ‘coverer a large de 'Atlansique tropisal. Bull. Asvoe. Gop. Frome, a? MiRIED = SILT. VaRLEr (Fo 1998, — Le regime te Adee prey WALA (Cate d Ivoire), Essai 'ostanegrapine Hitorale, Eiuies Ehar- indeune (IPAM), 9: 97-222,

You might also like