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Coalition Nous méritons mieux

Collage préparé pour la

rencontre d'experts du jeudi 19 août 2010

http://www.citbrownsburg-chatham.blogspot.com/

1
TABLE DES MATIÈRES

La coalition Nous méritons mieux 3


Une bibliothèque à la hauteur de nos attentes 4
Témoignages de citoyens 7
Des appuis d'ailleurs 15
Les bibliothèques publiques au Québec – État des lieux en 2004 20
Les bibliothèques, une nouvelle destination culturelle 21
La bibliothèque publique, ici et ailleurs – Statistiques 22
La bibliothèque actuelle 26
Parlons chiffres 27
Prospérité et bibliothèque 30
La famille, la bibliothèque, la communauté, la ville... 35
Le rôle des bibliothécaires 38
Pourquoi une bibliothèque publique si on a Internet? 42
Des bibliothèques ailleurs 43
Annexe I – Ordre du jour – Rencontre d'experts 55
Annexe II - Manifeste de l'UNESCO sur la bibliothèque
publique 56
Annexe III – Ten Reasons Why the Internet Is No Substitute
for a Library 59

2
La coalition Nous méritons mieux

La coalition Nous méritons mieux est un regroupement non partisan de citoyens de


Brownsburg-Chatham soucieux du sort de la bibliothèque municipale ainsi que du patrimoine
architectural. Elle est composée de Luc Bélisle, Hélène Boivin, Michel Brisson, Jean Careau,
Gilles Desforges, Cynthia Dubé, Anik Ferland, Pierre Gagnon, François Jobin, Sophie
LaRoche, Diane Leduc, Mylène Mondou, Gilbert Poupart, Maurice Rochon, Claire
Thivierge et Kathleen Wilson. Nous sommes d'avis que la bibliothèque doit être relocalisée
dans un bâtiment plus spacieux, être mieux équipée et être dotée de ressources humaines
suffisantes pour répondre aux besoins de la population. Le projet de relocalisation de la
bibliothèque dans la maison dite Roussell (coin Principale et des Érables) qui devait se
concrétiser en 2010 représentait un compromis des plus intéressants, permettant de lui donner
une meilleure visibilité et un emplacement stratégique au centre-ville tout en sauvant une
maison patrimoniale. Nous avons pris acte du peu d'appui de la population pour le projet et
avons décidé de faire de la bibliothèque municipale et du patrimoine deux
préoccupations distinctes.

La bibliothèque publique, porte locale d'accès à la connaissance,


remplit les conditions fondamentales nécessaires à
l'apprentissage à tous les âges de la vie, à la prise de décision en
toute indépendance et au développement culturel des individus et
des groupes sociaux.

Manifeste de l'Unesco sur la bibliothèque publique1

Le présent document est un collage de témoignages, de textes de référence ainsi que de


réflexions concernant le sujet de la bibliothèque municipale, déjà publiés en grande partie sur le
blogue de la coalition2. Il est le fruit de nombreuses heures de travail, mais néanmoins du travail
bénévole. Il ne prétend donc pas faire le tour de la question. La coalition a d'ailleurs proposé
une démarche de consultation d'experts3 en la matière dans le but de pallier nos limites en tant
que citoyens et d'aider à faire avancer le dossier en collaboration avec le conseil municipal.
C'est dans le cadre de cette consultation d'experts en août 2010 qu'est déposé le présent
document.

1 Voir annexe II
2 http://www.citbrownsburg-chatham.blogspot.com
3 Voir annexe I

3
Les services doivent être physiquement accessibles à tous les membres de
la communauté. Ceci suppose que les bâtiments de la bibliothèque soient
bien situés, que celle-ci offre de bonnes conditions de lecture et d'étude, de
même que les technologies adéquates et des heures d'ouverture convenant
à tous les usagers. Ceci implique également des services destinés à ceux qui
sont dans l'impossibilité de se rendre à la bibliothèque.
Manifeste de l'Unesco sur la bibliothèque publique4

Une bibliothèque à la hauteur de nos attentes

La bibliothèque municipale est un acteur-clé du développement culturel des communautés.


Au-delà de l'activité de loisir, elle répond à des besoins de formation continue, de rencontres,
d'animation, d'échanges entre les citoyens. Elle constitue une arme contre l'ignorance et un outil
d'importance pour l'alphabétisation et l'éducation des jeunes enfants. Grâce à la force du réseau
québécois, à l'utilisation d'Internet, elle démocratise l'accès à l'information. Non seulement les
collections peuvent-elles voyager d'une bibliothèque à l'autre, mais les utilisateurs ont accès à
des ressources en ligne de quotidiens et d'encyclopédie. Sans oublier les postes informatiques
disponibles aux usagers dans les lieux mêmes des bibliothèques.

L'aménagement du territoire de Brownsburg-Chatham place cette dernière devant un défi


considérable lorsqu'il est question de répondre au besoin d'un service de bibliothèque publique.
D'abord, la superficie de près 250 km2 fait d'elle une des plus grandes municipalités du Québec.
Ensuite, la population est disséminée en différents secteurs.

De réseau et de proximité

De réseau...

Deux visiteurs du blogue de la coalition ont soulevé la pertinence de bénéficier de la force


d'un réseau dans le service des bibliothèques publiques (dont un citoyen du secteur Saint-
Philippe de Brownsburg-Chatham, qui n'a malheureusement pas signé son commentaire). Le
ministère de la Culture et des Communications le reconnaissait d'ailleurs en 1998, dans sa
politique de la lecture et du livre5:

Aucune bibliothèque ne pouvant répondre à tous les besoins de ses


usagers, il faut compter de plus en plus sur la mise en commun des
ressources documentaires et la coopération entre toutes les
bibliothèques pour améliorer ce service.

4 Voir annexe II
5 http://www.mcccf.gouv.qc.ca/fileadmin/documents/publications/tirebp.pdf

4
La Bibliothèque de Brownsburg-Chatham fait déjà partie de Réseau BIBLIO 6, ce qui est un
avantage incontestable. Ainsi, les usagers ont accès à toutes les collections des bibliothèques
affiliées. En deux à trois semaines, nous pouvons recevoir des livres que nous ne trouverions
pas autrement sur place (un délai normal pour toute bibliothèque faisant des prêts entre
institutions). Aussi, le système informatique permet de consulter les catalogues par Internet et
de réserver des livres. Le Réseau offre également aux usagers l'accès à des encyclopédies, des
journaux et des logiciels, grâce à une licence de consortium. Sans oublier les outils de formation
et de gestion pour le personnel, qui peut ainsi encore mieux servir la clientèle.

La politique de la lecture et du livre préconisait la collaboration des bibliothèques locales


avec une bibliothèque publique ressource située dans une ville centre. Le maire de Lachute,
monsieur Daniel Mayer, déclarait à la presse locale7 en début d'année que la Bibliothèque de
Lachute n'était aucunement en compétition Nous croyons que la vitalité du secteur culturel et
avec celles de Brownsburg-Chatham ou de son développement, sont intimement
liés à toutes les autres formes de développement
Saint-André-d'Argenteuil, mais qu'elle était
nécessaires au bien-être de notre
un complément. Il disait également ne pas communauté.
voir pourquoi tous les citoyens de la MRC Politique culturelle de la MRC d'Argenteuil
http://www.argenteuil.qc.ca/accueil/affichage.asp?
d'Argenteuil ne pourraient pas y avoir accès8. langue=1&B=90
De par la grandeur de la ville de Lachute, sa
Bibliothèque serait à l'évidence la principale ressource, le pilier du réseau dans la MRC.

La politique gouvernementale proposait également de miser sur les structures existantes


pour la création d'un réseau régional. Avec le nouveau système informatique implanté dans le
Réseau BIBLIO, il sera désormais possible de réseauter les bibliothèques membres d'Argenteuil
en cinq minutes, soit celles de Brownsburg-Chatham, de Grenville et de Grenville-sur-la-Rouge
(qui détient deux points de service, un à Pointe-au-Chêne et un à Pointe-Calumet). Inclure les
bibliothèques de Lachute et de Saint-André-d'Argenteuil serait alors une question de volonté
politique afin de régler les détails techniques de gestion.

Des mesures concrètes découlant d’une politique culturelle pourraient favoriser un développement
socio-économique vivifiant et jouer un rôle dans l’accroissement démographique en stimulant la création
d’emploi, en freinant l’exode des jeunes et en invitant des individus de l’extérieur à s’installer dans la
MRC d’Argenteuil. Politique culturelle de la MRC d'Argenteuil
6 http://www.reseaubiblioduquebec.qc.ca/portail/index.aspx?page=1
7 Le Progrès, 27 février 2010
8 Le Régional, 2 mars 2010

5
Imaginez la force d'un tel réseau, tant du point de vue documentaire que professionnel !
Imaginez la complémentarité des heures d'ouverture qui permettrait d'assurer à tous les
citoyens de la MRC d'Argenteuil, disons, le plus de chances possible d'avoir accès au service !

Le déploiement de la culture joue un rôle auprès des jeunes en les initiant et les ouvrant à
un monde d’intérêts divers, nourrissant leur curiosité et stimulant leur créativité mettant
ainsi leur ingéniosité au profit de la communauté et du bien-être de cette dernière.

Politique culturelle de la MRC d'Argenteuil

… et de proximité

Mais attention, nous aurions tort de croire qu'une seule bibliothèque centrale puisse suffire
pour toute la MRC. Voulons-nous avoir une ville centre dynamique avec des banlieues dortoirs
autour? Il a été démontré que plus la distance à parcourir est grande, moins les services sont
utilisés. La nouvelle tendance en urbanisme favorise en fait l'implantation de quartiers où tout
est accessible, le plus possible à pied. L'étendue et la géographie de Brownsburg-Chatham rend
un tel objectif irréaliste. Mais ce n'est pas parce qu'on doit se rendre en voiture à la bibliothèque
qu'on devrait tous faire un trajet un peu plus long en poussant jusqu'à Lachute. D'ailleurs, le
secteur Saint-Philippe n'aurait pas dû perdre sa succursale. Dans les Laurentides, six
municipalités offrent plus d'un point de service sur un grand territoire 9. Les services de proximité
permettent d'adapter chaque bibliothèque à sa population et d’en cibler les besoins. Cultiver les
spécificités nourrit d'autant plus le sentiment d'appartenance. Et pour contrer l'analphabétisme
et le décrochage scolaire, la MRC d'Argenteuil a besoin de tous les points de service possible.

La population de Brownsburg-Chatham se chiffre à près de 7000 personnes. On ne parle


donc pas d'un village sans ressources. Elle mérite une bibliothèque répondant aux normes
québécoises minimales. Il est indéniable qu'un service de qualité représente un atout pour y
garder les résidents actuel et en attirer de nouveaux..

Quelques principes directeurs de la Politique culturelle de la MRC d'Argenteuil


• L’éducation à la culture se doit d’être au coeur des préoccupations de toute la communauté;
• La culture contribue à la qualité de vie en favorisant l’expression, l’épanouissement et le
bien-être des citoyens;
• La culture constitue un élément essentiel et déterminant dans le développement
socioéconomique de la région;

9Lac-des-Écorces, Mont-Laurier, Rivière-Rouge, Grenville-sur-la-Rouge, Amherst et Mont-


Tremblant

6
Témoignages de citoyens

Bonjour, mon nom est Judith Prévost. J'ai grandi à Sainte-Anne-des-Plaines, une ville
comptant peut-être un peu plus d'habitants que Brownsburg 10 (à l'époque je n'en suis pas
certaine). Nous avions la chance d'avoir une bibliothèque de rêve. Grande, belle et bien garnie
de livres de toutes sortes. Il était rare que les dernières nouveautés n'y étaient pas.

Lorsque je me suis installée à Brownsburg il y a cinq ans, j'ai souhaité y trouver une
bibliothèque comme celle que j'avais connue dans mon village. Déception! Je me suis dit qu'au
moins il y avait une bibliothèque, mais le fait est que je ne la fréquente que très peu, car je suis
plus souvent qu'autrement confrontée au manque de
volumes. Je ne trouve pas toujours ce que je cherche. On C’est un grand crime que de ne pas
doit souvent faire appel au prêt entre bibliothèques pour mettre une bibliothèque ordonnée à la
être satisfait et je trouve cela bien triste.
portée de l’enfant qui aime lire. En cela
J'aimerais que mes enfants, qui sont au nombre de
plus qu’en n’importe quelle autre chose,
cinq, puissent à leur tour connaître la joie de fréquenter
le temps perdu ne se retrouve pas.
une bibliothèque sur une base régulière. La lecture est
importante dans le développement de nos enfants, avenir Claire Martin, La Joue droite

de notre société, et je pense qu'une municipalité comme


la nôtre devrait mettre ce projet en avant-scène pour montrer aux citoyens qu'elle tient à l'avenir
des ses enfants. C'est un facteur important pour plusieurs d'entre nous lorsque vient le temps de
choisir où nous voulons passer le reste de notre vie. Une belle bibliothèque, c'est montrer que la
culture et la famille sont au coeur des préoccupations. C'est à mon avis très important. Je trouve
inacceptable que nous ayons à débattre de ce sujet.

Judith Prévost, mère de 5 enfants de Brownsburg-Chatham

Mon nom est Jean-Sébastien Patrice, je me suis présenté lors des dernières élections
municipales. Je tiens à vous remercier au nom de mon épouse et de mes trois jeunes enfants,
car il est vrai que nous méritons mieux. J'inscris ma famille à la bibliothèque de Lachute pour
intégrer à leur jeunesse une vie culturelle intéressante et je considère que c'est le rôle premier
d'une municipalité de sensibiliser la collectivité et sa jeunesse à l'importance de la lecture, de la
culture bref de notre identité. Merci. Jean-Sébastien Patrice, résident, père de 3 enfants

10 13 400 habitants selon le site Internet de la bibliothèque: http://ville.ste-anne-des-


plaines.qc.ca/biblio/historique.php

7
En tant que mère de famille, je clame haut et fort mon désir de jouir d'un endroit idéal où
mes enfants, mon conjoint et moi pourrions découvrir et consulter des livres. Une bibliothèque
digne de ce nom, un endroit propice à la d étente, un environnement sain et rempli de richesses,
voilà ce à quoi nous aspirons. Originaire de Saint-Eustache, j'habite Brownsburg-Chatham depuis un
peu plus d'un an. J'ai passé beaucoup de temps à la bibliothèque de Saint-Eustache durant mon
enfance et mon adolescence...

Parlons-en, de l'adolescence. Ce moment de la vie où nous avons tous, à un moment ou à un


autre, un besoin irrépressible de sortir du domicile familliale.Je me souviens de toutes ces soirées où
j'allais me réfugier là à cet âge, simplement pour faire mes devoirs en paix. Je bénéficiais alors d'un
nombre incalculable d'outils et de références, et du même coup, d'un endroit relaxant et serein.
Même que, fréquemment, je m'y rendais sans projet prédéterminé, juste pour changer d'air et voir.
VOIR... voir au-délà de l'horizon à travers
L'univers (que d'autres appellent la des ouvrages tellement diversifiés que
Bibliothèque). j'oubliais alors mes tourments
Jorge Luis Borges d'adolescente. Mes parents savaient
alors que je me trouvais là et
approuvaient ces fréquentes visites.Je pense aux adolescents de ma ville, à cette population qui se
voit privée de ce merveilleux repère dont j'ai bénéficié alors que j'en avais besoin.

L'enfance... C'était comme un immense cadeau que ma mère nous faisait lorsqu'elle nous
accompagnait à la bibliothèque. Une sortie familliale certes, mais aussi une belle occasion de se
choisir de nouvelles histoires à se faire raconter le soir avant d'aller dormir.

Moi aussi, je voudrais avoir envie de me rendre à la bibliothèque le samedi matin avec mes
enfants et de les voir s'émerveiller devant des étagères remplies de livres colorés. De les voir fouiller
et découvrir tout ce qui se cache à l'intérieur de ces bouquins. Je voudrais leur donner, petit à petit,
le besoin de se cultiver dans cette "maison du savoir". Je veux leur transmettre le désir d'y aller, pour
se réfugier dans des univers merveilleux, lorsqu'ils en auront besoin eux aussi.

En tant qu'adulte maintenant, le besoin reste le même. Le besoin de s'ouvrir sur le monde, le
besoin de fuir ce stress quotidien qui ne nous laisse plus le temps de respirer, de penser. L'accès à
la documentation nécessaire lorsque différentes situations surviennent dans nos vies est important
également. Bref, une bibliothèque est un élément essentiel au sein d'une communauté pour un
nombre indicible de raisons. La population doit être rassurée, et notre bibliothèque doit s'ériger et
briller pour elle.

Mylène Mondou, citoyenne qui espère, mère de 2 enfants

8
Je constate qu'il n'y a... aucune amélioration dans le développement culturel de
Brownsburg-Chatham. Bien au contraire, on stagne pour ne pas dire on recule... Il y a tant
d'études et de documents qui prouvrent sans nul doute l'importance d'une bibliothèque et d'une
animation culturelle dans une municipalité! Oui, importantes pour l'économie locale, mais
également pour le bien-être intellectuel et émotif des citoyens... des citoyens heureux, cultivés et
bien dans leur peau ne peuvent qu'être un apport positif dans "l'habitat" qu'est leur lieu de vie.

Françoise Lüttgen (page Facebook de la coalition),


résidente de Brownsburg-Chatham

Plus que jamais, notre société a besoin de mettre la population en contact avec les véhicules

du savoir. Cela est non seulement essentiel au bien-être de la population, mais c'est

primordial pour la santé économique et intellectuelle de la communauté dans son

ensemble. Par le livre et la lecture, nos concitoyens s'ouvrent sur le monde, enrichissent leur

imaginaire, et s'habilitent à une participation active au développement du Québec.

Situées sur la ligne de front du savoir et de la démocratisation de la culture, nos

bibliothèques se positionnent donc comme des établissements de premier plan, accessibles

pratiquement partout sur le territoire.

Fernand Lévesque, directeur général des politiques, du patrimoine et du financement,


MCCCF dans L'avenir des bibliothèques publiques du Québec:
actes du colloque tenu le 20 avril 2007 à la Grande Bibliothèque

Knowledge is free at the library. Just bring your own container - Unknown

Mon nom est Mario Chabot et j'habite Brownsburg-Chatham depuis cinq ans, mais je suis
natif de Saint-Hyacinthe. J'ai longtemps oeuvré dans le domaine artistique. Scripteur pour des
humoristes, comédien, metteur en scène, auteur de théâtre jeunesse, etc. C'est pourtant le
cinéma (scénariste et réalisateur) qui a occupé une grande partie de ma carrière. Ironiquement,
c'est un genre littéraire qui m'a le plus inspiré cette profession : la bande dessinée. Et c'est la
bibliothèque de ma ville qui a alimenté cette passion. Heureusement pour moi, la bibliothèque
de Saint-Hyacinthe était une des meilleures dans ce domaine. Ce lieu est devenu à la fois un

9
refuge et une stimulation, où je rencontrais la plupart de mes amis. Lorsque je regarde cette
période, j'en viens à la conclusion que cette bibliothèque a façonné l'homme que je suis, elle m'a
nourri émotivement et intellectuellement.

Maintenant que je suis père de deux jeunes garçons, je vois la bibliothèque et la littérature
en général comme étant une aide précieuse, un complément à mon rôle de parent. Déjà, le plus
vieux, qui n'a que trois ans, voit comme un instant privilégié le moment où sa mère ou son père
lira avec lui. Malgré son jeune âge, il a un vocabulaire riche, sa mémoire et son imaginaire se
développent rapidement et il peut facilement développer une idée. Mais le plus important est
qu'il commence déjà à se trouver des points d'intérêt et que son goût d'apprendre l'aidera
lorsqu'il ira à l'école.

Au moment où l'on se demande comment contrer le décrochage scolaire, inciter les jeunes
à développer leur curiosité et leur intérêt par le biais de la lecture me semble un moyen à la fois
économique et astucieux. L'accès gratuit à une grande variété de livres ainsi que l'aide des
bibliothécaires font de la bibliothèque l'endroit idéal pour accomplir cette tâche.

Donnons-nous enfin la bibliothèque qui servira nos jeunes et leur avenir.

Mario Chabot, citoyen de Brownsbrg-Chatham, père de 2 enfants

Outside of a dog, a book is a man's best friend. Inside of a dog, it's too dark to read - Groucho Marx

Quel choc d’apprendre que le projet de l’histoire et dans les connaissances


relocalisation de la bibliothèque municipale de accumulées. Chacun a la possibilité de s’y
Brownsburg-Chatham dans la maison Roussell informer sur une infinité de sujets, de découvrir
est menacé ! Comment l’administration des univers inconnus et même, de se divertir.
municipale peut-elle penser qu’il s’agit là d’une
Une bibliothèque, c’est un refuge doté
réalisation sans importance…
d’outils qui stimulent l’imaginaire et la
Car une bibliothèque, c’est un monde de créativité, un microcosme où les enfants
savoir et tout le savoir du monde. C’est la peuvent accéder aux connaissances
richesse du passé, la diversité de l’expérience universelles qui leur ouvriront les portes des
humaine, de la culture planétaire et des acquis de l’humanité et leur indiqueront des
avancées scientifiques. Une bibliothèque, c’est pistes menant vers d’autres horizons et, qui
une fenêtre ouverte sur l’avenir. sait, des lendemains meilleurs.

Dans cette oasis paisible, tous, jeunes et « Une maison sans bibliothèque est une
adultes, peuvent puiser dans la mémoire, dans demeure sans âme, sans esprit, sans amitié »,

10
selon l’écrivain marocain Tahar Ben Jelloun. l’équilibre budgétaire, comment l’administration
Que dire alors d’une municipalité sans de Brownsburg-Chatham peut-elle alors même
bibliothèque ? Celle qui prétend porter le titre envisager de priver sa population d’une telle
de ville a d’autant plus le devoir d’offrir à ses source de richesse ?
citoyens une bibliothèque digne de ce nom.
Claire Thivierge, Résidente en
Au-delà des infrastructures routières et de désaccord avec la décision des élus

Je fais partie de ces résidentes de Brownsburg qui souhaitent conserver leur


bibliothèque municipale et qui plus est, je désire qu'elle soit plus grande avec un plus grand
choix et que la promotion de la lecture soit faite dans notre village. il en va de notre langue, et
nous savons tous qu'elle est présentement en très grand danger, et tout comme le
(recyclage) si chacun fait sa part nous pourrons obtenir des résultats au lieu de faire
l'autruche et de reporter le blâme sur les autres. Notre bibliothèque pourrait faire des envieux
si on y mettais des énergies et allez donc savoir, les autres municipalités environnantes
pourraient faire affaires avec nous. Je demande donc à nos politiciens de retrousser leurs
manches et de faire ce qui doit être fait pour que notre municipalité soit enviée et montrée du
doigt comme étant un village dont plusieurs devraient prendre exemple au lieu de nous
fondre dans la médiocrité. Josée Ducasse, citoyenne de Brownsburg-Chatham

(…) la culture est une richesse qui compte autant que l’asphalte et les tuyaux (…) les
Laurentides affichent à présent la plus importante croissance démographique de la province due
à l’étalement urbain. Les nouveaux arrivants s’attendent à trouver dans leur village d’adoption
les mêmes services que dans la ville qu’ils ont laissée derrière eux, notamment, des
équipements culturels.11

François Jobin, auteur, résident de Brownsburg-Chatham

Les choses ne se font jamais facilement dans le domaine culturel, ce n'est

jamais considéré comme essentiel. On en revient à ce que disait Lapalme : les

bouts de route et les ponceaux l'emportent toujours sur les affaires culturelles.

Lise Bissonnette 12

11 Traces, janvier 2010. http://www.tracesmagazine.com/articles/une-triste-histoire-de-livres


12 Côté, Roch, L'Actualité, « Le flambeau aux jeunes » , 9 Juillet 2010
http://www.lactualite.com/culture/le-flambeau-aux-jeunes (archives disponibles sur le site pendant
une période de temps limitée.)

11
Une bibliothèque est une chambre d'amis.

Tahar Ben Jelloun

Je me suis installée en ambiance paisible et nouveaux locaux! » Cette vision


permanence dans le joli village confortable, je vois bien que les sera-t-elle un jour réalité? Il n’y
de Brownsburg-Chatham en juin lieux physique l’emportent sur le a pas si longtemps, je pouvais y
2009. J’ai fait connaissance reste. Des chaises droites en croire, mais aujourd’hui je ne
avec ce village montagneux en bois, comme à la petite école, peux que le souhaiter.
été 2007. Je suis tombée sous se retrouvent autour de petits Malheureusement, je demeure
le charme de ses petites rues bureaus. Une odeur de glace sans réponse.
qui laissent aller mon d’aréna y règne, des crient
La population de
imagination d’enfant (course de surgissent des murs qui nous
Brownsburg-Chatham a le droit
bogué, descentes en luge, de séparent de l’aréna. Je ne peux
d’exiger un aménagement idéal,
mini ski, de toboggan etc.). La croire que ce local est
confortable, chaleureux et
dénivellation de ces dernières permanent. Je n’y suis pas
culturel pour les jeunes familles
est assez exceptionnelle. À retournée depuis.
qui viennent s’y établir. Une ville
cette époque, je sens qu’il y a
Depuis 2008, j’aperçois invitante est une ville qui attire
une relance, des projets flottent
des changements positif dans le de nouveaux investisseurs.
dans l’air, émergent. Moi, la
centre ville, je sens une Arrêtons de voir ça comme une
future citadine s’intéresse à la
effervescence, des immeubles dépense, mais plutôt pour un
nouveauté, mon amoureux qui
vétustes tombent, de nouveaux investissement.
aujourd’hui est mon époux,
immeubles apparaissent, des
Hélène Boivin, citoyenne
s’installe dans le petit village en
projets concrets font surface.
montagne. Première chose que La culture n'est pas une affaire
Hourra! Ma nouvelle ville
je fais: Visiter la bibliothèque d'érudits, de snobs ou
redeviendra enfin une vraie
municipale! d'originaux, mais celle de tout
ville, comme on me l’à déjà
le monde, à des portées et à
Oups! Une bibliothèque raconté, avec petits cafés, petit
des modalités diverses selon
pour moi est un emblème resto, nouveaux commerces,
les groupes et les individus.
identitaire pour une ville, pour une belle bibliothèque
un village, pour une région! En y municipale. Je vois dans mon Jean-Paul Baillargeon13
entrant, je ne ressens aucune imagination d’enfant, à l’entrée
chaleur physique, l’air est froid de la ville, une enseigne 13 Baillargeon, Jean-Paul,
et humide. Même si je constate indiquant en lettres d’or, « la Plaidoyer pour une
que les bibliothécaires font leurs bibliothèque municipale est fière bibliothèque publique

possible pour rendre cette de vous accueillir dans ses culturelle – Dix défis à relever,
Éditions ASTED, 2007.

12
Mes grands-parents ont eu
15 enfants, qu'ils ont élevés à
Communautaire et citoyenne, la bibliothèque est
Saint-Clément, un village
accessible et dans un rapport dynamique avec les clientèles situé près de Rivière-du-

et les groupes des milieux où elle s'inscrit. En résonance Loup, dans le Bas-Saint-
Laurent. Il a été forgeron,
avec son entourage, partout au Québec elle est un acteur-
elle, couturière. Ils ont aussi

clé du développement culturel des quartiers, des été agriculteurs pendant 17


ans et commerçants pendant
villes, des villages et des régions. À l'heure de la
sept ans (magasin général).
mondialisation, elle est une espèce de bastion de la Ma grand-mère n'avait

culture qui nous ressemble et nous rassemble. qu'une 6e année, mais elle
aimait lire. Ce loisir était
Suzanne Payette, présidente de Les Bibliothèques d'une telle importance qu'elle
publiques du Québec (BPQ), et Aline Perry, présidente de
n'aurait pas manqué pour
Réseau BIBLIO du Québec (RBQ) dans L'avenir des
bibliothèques publiques du Québec: actes du colloque tenu tout l'or du monde le
le 20 avril 2007 à la Grande Bibliothèque
pèlerinage dominical à
(http://bibliothequespubliquesduquebec.ca/pdf/actes_colloq
ue_021107.pdf) l'église, où se trouvait la
bibliothèque (église
magnifique, soit dit en passant). À l'époque, le village comptait 1200 habitants. Ma grand-mère
et ses enfants faisaient la file pour se choisir des lectures sans prétention. Parce que ma grand-
mère aimait lire, elle savait écrire en faisant très peu de fautes d'orthographe. Et c'est par l'écrit
qu'elle a voulu faire cadeau de l'histoire familiale, en remettant à chacun de ses enfants un
cahier racontant leur naissance à tous. Parce que l'amour se dit avec des mots, et l'histoire
aussi.

En 1980, une tante à moi sortira la bibliothèque de l'église de Saint-Clément pour l'amener
au Centre des loisirs. Il s'agira de la première bibliothèque affiliée à la bibliothèque centrale de
prêts des Portages. C'est avec fierté que j'ai appris récemment que le Bas-Saint-Laurent détient
le record du taux de fréquentation des bibliothèques. La population de Saint-Clément se
maintient aujourd'hui autour de 530. Le service de la bibliothèque y est toujours offert,
maintenant dans le centre communautaire. Cette petite localité a perdu le bureau de poste
malgré la farouche résistance de la population qui en a occupé les locaux pendant 59 jours.

13
Qu'à cela ne tienne, elle a créé le premier Centre d'accès communautaire Internet de l'est du
Québec dans les locaux désaffectés de Poste Canada. Par ailleurs, malgré sa petitesse, la
communauté s'est dotée d'un agent de développement. On n'est jamais trop petit pour voir
grand.

J'ai toujours vu ma mère avec un bouquin dans les mains avant d’aller se coucher le soir,
et souvent même endormie sur son livre. Il était tout naturel pour celle-ci de m'offrir des livres en
cadeau. C'étaient de belles surprises, et j'appréciais. Et moi de même, je lis devant mes
enfants. Les livres se promènent de la table de nuit à la table de la cuisine, du bureau au salon
et, oui, à la salle de bain... Dans la chambre de mes enfants, il y a des étagères pour que les
livres leur soient accessibles. Et nous fréquentons la bibliothèque. Pour le plaisir de la
découverte, pour le plaisir de se faire suggérer des bouquins selon les préoccupations du jour
(peur des « bibittes », goût pour le mélange des couleurs, intérêt pour les sons qu'on entend...)
L'aîné de trois ans prend plaisir à relire les mêmes volumes pendant toute la durée de l'emprunt,
à un point tel qu'il peut compléter lui-même les phrases, parfois même les répéter mot pour mot.

C'est ainsi que je souhaite éduquer mes enfants : en leur donnant les mots qui leur
permettront d'entrer en relation avec les autres, de créer, de penser objectivement et de façon
autonome, de faire valoir leurs opinions et leurs droits et ainsi, de participer pleinement à la
société. Cynthia Dubé, Résidente de Brownsburg-Chatham, mère de 2 enfants

Moi, j'aime la bibliothèque parce qu'il y a des livres. J'aime


Benjamin! Victor, 3 ans, citoyen de Brownsburg-Chatham

Jadis perçue comme un équipement de loisir, la bibliothèque


publique québécoise a prouvé, au cours des deux dernières
décennies, qu'elle était en mesure de répondre à une large
gamme de besoins, de la lecture détente jusqu'à la
formation continue en passant par la sensibilisation des
publics aux arts, aux sciences et technologies et à la
culture.14

L'avenir des bibliothèques publiques du Québec: actes


du colloque tenu le 20 avril 2007 à la Grande
Bibliothèque

14http://bibliothequespubliquesduquebec.ca/pdf/actes_colloque_021107.pdf

14
Des appuis d'ailleurs

Appui de Stéphane Legault, président de BPLLL

Paru dans Le Régional du 25 juin 2010:

Citoyens de Brownsburg-Chatham, Chatham ne répond qu’à 24 % des normes


concernant la superficie d’une bibliothèque
À titre de président des Bibliothèques
publique. Ainsi, pour atteindre 100 % de la
publiques de Laval, Laurentides, Lanaudière
norme actuelle, soit le minimum souhaitable,
(BPLLL)15, j’ai été saisi de la situation de la
votre bibliothèque devrait être au moins quatre
bibliothèque publique de votre municipalité et
fois plus grande qu’elle
de la création de la
coalition Nous méritons Imaginez donc un aréna sans ne l’est actuellement. À
mieux. Par la présente, je chambre pour les joueurs, sans titre de comparaison avec
un autre service
vous félicite pour votre surfaceuse (Zamboni), sans bandes
municipal bien connu,
prise de position et ni filets. Seulement quatre murs et
imaginez un aréna qui
j’appuie la démarche que une glace entretenue par des
serait privé de 75 % de
vous avez entreprise afin employés pleins de bonne volonté.
ce qui lui est essentiel
de vous doter d’une
pour offrir un bon service à la population.
bibliothèque publique de qualité.
Imaginez donc un aréna sans chambre pour
En tant que citoyens payeurs de taxes,
les joueurs, sans surfaceuse (Zamboni), sans
vous êtes en droit de demander à vos élus de
bandes ni filets. Seulement quatre murs et une
dispenser des services municipaux qui
glace entretenue par des employés pleins de
répondent aux normes de qualité établies dans
bonne volonté. Certains diront que seulement
tous les domaines publics. Actuellement, selon
11 % de la population de Brownsburg-
le rapport 2008-200916 du Réseau BIBLIO des
Chatham est abonnée à la bibliothèque.
Laurentides17, la bibliothèque de Brownsburg-
Utiliseriez-vous un aréna dans un état tel que

15 http://www.bplll.qc.ca/
décrit précédemment?

16 http://www.reseaubiblioduquebec.qc.ca///docu Pour attirer des citoyens à la


ments/builder/crsbp/5/558/Rapport%20annuel bibliothèque, il faut développer des services,
%202008-2009.pdf
avoir un lieu attirant, convivial, il faut en faire le
17 http://www.reseaubiblioduquebec.qc.ca/portail
/index.aspx?page=2&RID=5

15
cœur de la communauté. Pour y arriver, il faut stipulant que « le Conseil Municipal de la Ville
investir dans les infrastructures, dans le de Brownsburg-Chatham demande aux
personnel et dans l’acquisition de documents. employées de la bibliothèque municipale de ne
Combien de personnes croyaient que la plus procéder, à compter de la présente, à
Grande bibliothèque18 serait un éléphant l’achat de livres, revues, périodiques, DVD,
blanc? Construite en pleine période de etc. autrement que par l’entremise du Centre
coupures budgétaires visant à atteindre le régional de services aux bibliothèques
déficit zéro, cette bibliothèque attire pourtant publiques (CRSBPL) des Laurentides Inc. ».
aujourd’hui cinq fois plus de citoyens que Ce que les citoyens doivent savoir, c’est que le
prévus. Lucien Bouchard, Louise Beaudouin et CRSBPL n’est pas une librairie. Il ne vend pas
Lise Bissonnette ont su répondre à un besoin de livres, ni de périodiques et encore moins de
qui n’était pas clairement exprimé par la DVD. Le CRSBPL (aussi appelé Réseau
population. À Brownsburg-Chatham, les BIBLIO) achète des livres qu’il prête ensuite à
citoyens réclament une nouvelle bibliothèque. ses municipalités membres. Ainsi, cette
Son succès est assuré ! résolution abolit l’achat de livres. De plus,

On a beaucoup écrit sur l’immense succès de fréquentation de la Grande bibliothèque,


lequel ne s’est pas démenti depuis son ouverture au printemps 2005. (…) Les raisons de ce
succès sont nombreuses. Il faut souligner la qualité et la convivialité du bâtiment, la
richesse des collections, la gratuité des services, l’approche client qui a été adoptée,
l’autonomie de l’usager qui a été favorisée, le grand nombre de postes informatiques
disponibles, la diversité des services offerts, la variété et la fréquence des actions
d’animation (conférences, expositions, club de lecture, visites guidées, etc.).

Lajeunesse, Marcel; "Bibliothèques publiques au Québec: une institution stratégique pour le


développement culturel"; Bulletin des Bibliothèques de France, Paris, 2009, t. 54, no 3
(http://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-2009-03-0064-004)

les élus doivent savoir que la Loi 51 oblige les


Les bibliothèques publiques de Laval,
bibliothèques publiques à acheter leurs livres
Laurentides, Lanaudière ont aussi été mises
dans au moins trois librairies agréées de leur
au fait de la résolution numéro 10-04-15019
région administrative, au prix fixé par l’éditeur.
18 http://www.banq.qc.ca/a_propos_banq/missio Autrement dit, il est illégal pour un organisme
n_lois_reglements/mission/ public d’acheter des livres chez Wal-Mart,
19 http://brownsburgchatham.ca/database/Image
Jean Coutu, etc.
_usager/2/pdf//ordinaire-avril-2010.pdf

16
Toujours selon le
rapport 2008-200920 du Abolir le budget d’achats de livres d’une bibliothèque,
Réseau BIBLIO des c’est l’équivalent de laisser fondre la glace dans un aréna.
21
Laurentide , la municipalité À la longue, plus personne ne sera intéressé à y venir.
ne possède que 5 451
documents, ce qui ne donne que novembre dernier en ayant présenté une plate-
0,8 documents par habitant. Si l’on ajoute à ce forme électorale, des projets et des priorités.
chiffre les 6 959 documents déposés par le Cependant, rien n’empêche un conseil
Réseau BIBLIO, le ratio passe à 1,8 livres par municipal de décréter de nouvelles priorités en
habitant, ce qui est nettement loin du 3 livres cours de mandat selon les besoins, les intérêts
par habitants souhaité dans la Politique de la et les pressions de la population.
lecture et du livre du ministère de la Culture et
À l’automne 2005, la Carnegie Library de
des Communications22, produite en 1998. Le
Pittsburgh a mandaté le Center for Economic
retard qu’a pris votre municipalité est de
Development de la Carnegie-Mellon University
plus en plus accablant et le fossé continue
afin de déterminer l’impact de la bibliothèque
de se creuser à mesure que la population
sur l’économie régionale. Les résultats de
augmente. Comment peut-on attirer des
cette étude23 en étonneront plus d’un; pour
gens à la bibliothèque sans nouveaux
chaque dollar dépensé par la bibliothèque, la
livres? Les échanges effectués via le Réseau
communauté en retire un bénéfice
BIBLIO ne peuvent définitivement pas combler
économique de trois dollars. Ainsi, si l’on
la demande pour les nouveautés et les best-
transpose les bénéfices totaux à l’ensemble de
sellers. Abolir le budget d’achats de livres
la population de cette municipalité, la
d’une bibliothèque, c’est l’équivalent de laisser
bibliothèque rapporte 75 $ per capita.
fondre la glace dans un aréna. À la longue,
plus personne ne sera intéressé à y venir. Investir dans la bibliothèque, c’est
investir dans l’éducation de sa
Il est évident que chaque municipalité a
communauté et contribuer à la réduction
une capacité de payer qui n’est pas illimitée.
du décrochage scolaire car les
Chaque conseil municipal a été élu en
bibliothèques facilitent grandement
20 http://brownsburgchatham.ca/database/Image l'apprentissage des jeunes. Pour apprendre
_usager/2/pdf//ordinaire-avril-2010.pdf
à calculer, à opérer une machine-outil et à
21 http://www.reseaubiblioduquebec.qc.ca/portail
/index.aspx?page=2&RID=5 23 http://www.carnegielibrary.org/about/economi
22 http://www.mcccf.gouv.qc.ca/fileadmin/docum cimpact/
ents/publications/tirebp.pdf

17
résoudre divers problèmes, il faut comprendre Brownsburg-Chatham, il faut développer une
ce qui nous est demandé et pour ça, il faut main-d’œuvre qualifiée et qui sait lire !
savoir bien lire. Nous avons malheureusement
Citoyens de Brownsburg-Chatham,
souvent tendance à oublier que tout
poursuivez vos démarches; les Bibliothèques
apprentissage passe par la lecture. Investir
publiques de Laval, Laurentides, Lanaudière
dans la bibliothèque, c’est aussi
sont derrière vous !
développer son économie locale. Pour
Stéphane Legault, bibl. prof.
attirer des industries et créer des nouveaux Président, Les bibliothèques publiques
emplois dans Argenteuil ainsi qu’à de Laval, Laurentides, Lanaudière

Extrait de la politique familiale 2008


Ville de Brownsburg-Chatham24
Le décrochage scolaire fait des ravages dans la jeune population de 15 à 24
ans. En effet, près de 47 % d'entre eux ne fréquente aucun établissement
scolaire et 31,1 % des 20 à 34 ans n'ont pas atteint le niveau secondaire.

Four out of 10 adult Canadians, age 16 to 65 - representing


9 million Canadians - struggle with low literacy.

ABC Life Literacy25

La bibliothèque municipale de ma ville, Saint-Hyacinthe, est un outil

indispensable. Mes filles s'y initient au plaisir de la lecture, je m'y

rends pour des recherches et y trouve un espace culturel vivant. «La

culture, c'est ce qui reste quand tout est disparu», disait Dany

Laferrière après le tremblement de terre d'Haïti.

François Avard, maskoutain et auteur

24 http://www.brownsburgchatham.ca/database/Image_usager/2/pdf//Politique%20familiale.pdf
25 http://abclifeliteracy.ca/

18
La lecture est un des meilleurs moyens de bien connaître sa langue. De bien la parler, de
bien la lire et de bien l'écrire. Une bibliothèque offre un paradis de rêves, un espace de
connaissance, un lieu d'apprentissage, un endroit calme de rencontre et de partage. Les livres,
ne nous en cachons point, coûtent très cher. Qui peut vraiment se les permettre? Les budgets
des particuliers sont trop souvent serrés et les besoins de base se doivent d'être prioritaires. Où
se trouve la lecture dans ce cas? Où le parent peut-il trouver les livres qui éveilleront et
émerveilleront ses enfants? N'est-ce pas un des critères mis de l'avant par le service
d'éducation: "Lisez à vos enfants dès le jeune âge pour leur apprendre le plaisir de la lecture, le
désir de savoir et débuter ainsi l'apprentissage de la langue"? Avec le "chat" - conversations si
souvent prisées par la jeunesse d'aujourd'hui - nous perdons notre langue. Le français bientôt
n'existera plus que sous forme d'expression orale tant celui écrit se perd.

Ma bibliothèque - à Saint-Léonard - offre en plus un service personnalisé aux personnes


ne pouvant s'y déplacer. Il est évident que toutes les municipalités n'ont pas autant de points de
service qu'à Montréal où les livres peuvent circuler d'une bibliothèque à l'autre. Mais n'est-il pas
pratique d'avoir un endroit où l'on peut "emprunter" un livre d'un autre endroit? Saint-Léonard ne
fait pas partie du réseau des bibliothèques de Montréal, mais la bibliothèque de Saint-Léonard
peut emprunter de Laval si le livre choisi ne s'y trouve que là!

Une bibliothèque, c'est important.

Bonne chance, ne lâchez pas

Linda Bousquet, une Léonardoise solidaire

Quand on pense au patrimoine légué par les générations qui nous

ont précédé, on constate que le livre en est le véhicule le plus

important. Il est à ce point marquant qu'on a identifié les périodes

du temps qui ont précédé et succédé à l'avènement de l'écriture

comme étant la préhistoire et l'histoire.

Jean-Paul Baillargeon26

26Plaidoyer pour une bibliothèque publique culturelle – Dix défis à relever, Montréal,
Éditions Asted, 2007.

19
Les bibliothèques publiques au Québec – État des lieux en 2004

Tiré des conclusions de Réjean Savard dans États des lieux et des bibliothèques 27 -
Chapitre 13: Les bibliothèques publiques de 1995 à 2001, Observatoire de la lecture et des
communications du Québec, 2004.

Étant donné que le Québec alors qu’il s’agit en fait d’un presque 25 % de la
se targue d’être la province investissement. Par rapport population.
canadienne la plus ouverte à d’autres services publics, le
Le réseau de lecture
à la culture, avouons que Québec investit toujours
publique peut constituer
les chiffres concernant les beaucoup moins dans les
une stratégie fondamentale
bibliothèques sont quelque bibliothèques publiques. (...)
pour permettre à une
peu troublants. Même si les
Nos gouvernements font société de tirer son épingle
statistiques des dernières
pourtant l’éloge de la du jeu dans la société de
années dénotent une
société du savoir dans l’information. (…) Le virtuel
amélioration des intrants, la
laquelle nous entrons, et et les nouvelles technologies
comparaison avec l’Ontario et
pour laquelle il faut « être à eux seuls ne permettront
la Colombie-Britannique
prêt ». Comment peut-on pas à une société de faire
illustre que cette avancée est
penser que les Québécois face adéquatement aux défis
tout à fait relative.
seront prêts à concurrencer de la société de l’information.
Le Québec ne semble les autres sociétés dans ce La prémisse consiste à
toujours pas avoir compris monde du savoir si leurs amener le public à lire
l’importance d’un bon réseau compétences à l’écrit et à la davantage et à s’informer
de lecture publique dans la lecture sont si pauvres? On mieux, ce que des
société du savoir. Le coût des sait que, dans certains bibliothèques publiques bien
bibliothèques est souvent quartiers de Montréal, le taux dotées et bien organisées
perçu comme une dépense, d’analphabétisme atteint peuvent faire à merveille.

La situation s'est tout de même améliorée au Québec depuis quant au financement des
bibliothèques. En font foi les conclusions de l'Observatoire de la culture et des comunications du
Québec, dont des extraits ont été intégrés (« Faits saillants ») tout au long du présent
document. Le rôle des bibliothécaires professionnels reste sousestimé, puisqu'on ne fait que
très peu appel à leurs services (voir page 38).

27 http://www.stat.gouv.qc.ca/observatoire/publicat_obs/etat_livre_an.htm

20
Les bibliothèques, une nouvelle destination culturelle

« La bibliothèque a beaucoup changé » précise Johanne Gaudreau,


responsable Animation, promotion et communication du Réseau Biblio
du Centre-du-Québec, de Lanaudière et de la Mauricie. « Elle est
maintenant reconnue comme un lieu de diffusion culturelle,
dynamique et accessible, surtout pour les familles moins fortunées.
Les élus ont désormais compris leur rôle essentiel, comme le démontrent
par exemple les investissements consentis pour la construction et la
réfection des bibliothèques publiques.» Les équipes des bibliothèques
rivalisent d’ingéniosité pour animer et promouvoir le livre et la lecture :
rencontres d’auteur, bingo-livre, heure du conte, sections dédiées aux
écrivains de la région, club de lecture, etc. « La bibliothèque est devenue
une destination en soi, où on ne va plus seulement en passant. On prend
une soirée ou un après-midi pour fouiner, découvrir, lire, relaxer, assister
à une conférence, participer », conclut Chantal Brodeur, directrice de la
bibliothèque de Repentigny, lauréate 2009 du nouveau prix Bibliothèque
des Grands Prix Desjardins de la culture de Lanaudière.
Linda Amyot
L'Unique, décembre 200928
(journal de l'UNEQ)

À tous les deux ans, chaque réseau BIBLIO régional


récompense une municipalité affiliée ayant le plus contribué à
l'aménagement de sa bibliothèque. Celles-ci sont ensuite
admissible au prix provincial d'excellence Gérard-Desrosiers29 .

28 http://www.uneq.qc.ca/documents/x_publications/l-unique-dec09_hd.pdf
29 http://www.reseaubiblioduquebec.qc.ca/portail/index.aspx?
page=3&module=1&BID=829&CID=170&All=1

21
Extrait de la politique familiale 2008
Ville de Brownsburg-Chatham30
1.3 Démarches et engagements municipaux

Parallèlement à l'élaboration de sa politique familiale, le Conseil municipal de


Brownsburg-Chatham a entrepris plusieurs démarches afin d'offrir aux familles un lieu de
vie dynamique, sain et agréable.

Projets municipaux mis de l'avant, à court, moyen et long terme, à l'intérieur de certains
secteurs et actuellement amorcés:

Secteur culturel:

Délocalisation et réaménagement de la bibliothèque qui sera agrandie pour atteindre une


superficie de 600 m2, superficie répondant aux normes du ministère de la Culture par
rapport à la population de la ville.

La bibliothèque publique, ici et ailleurs - Statistiques

Des statistiques obtenues de la ville indiquaient qu'au 31 octobre 2009, il y avait 1017
abonnés (710 en 2004) à la bibliothèque de Brownsburg-Chatham. Pour une population de
678831, cela représente un taux de fréquentation de près de 15 %. La ville de Brownsburg-
Chatham avait donc un gros rattrapage à faire, ne serait-ce qu'au niveau provincial. En effet, la
moyenne québécoise accuse elle-même un retard en comparaison avec les autres provinces
canadiennes, même si elle est passée de 30,6 % d'usagers inscrits en 2001 à 35,8 % en 200732.

À Brownsburg-Chatham, malgré la désuétude des lieux, la fréquentation de la bibliothèque


n'a cessé d'augmenter d'année en année, la salle informatique connaît un franc succès et les
prêts inter-bibliothèques sont nombreux, preuves que le besoin de la population est réel.

30 http://www.brownsburgchatham.ca/database/Image_usager/2/pdf//Politique%20familiale.pdf
31 Rapport annuel 2008-2009, Réseau BIBLIO Laurentides:
http://www.reseaubiblioduquebec.qc.ca///documents/builder/crsbp/5/558/Rapport%20annuel
%202008-2009.pdf
32 Allaire, Benoît, Statistiques en bref. Numéro 58 – Mars 2010. « Importante progression des
bibliothèques publiques du Québec entre 1995 et 2007 »
(http://www.stat.gouv.qc.ca/observatoire/publicat_obs/pdf/Stat_BrefNo58.pdf)

22
Faits saillants33

• La proportion de la population québécoise desservie par une bibliothèque


publique atteint 95,3 % en 2007. Le Québec rattrape ainsi l'Ontario, la
Colombie-Britannique et les États-Unis quant à la desserte de services de
bibliothèques publiques. Dans cet essor, la création de la Grande
Bibliothèque a joué un rôle déterminant.

• Le Québec comble l'écart avec les autres provinces quant au nombre de


livres par habitant (6,3 qu Québec et 11,4 en Colombie-Britannique) et
aux dépenses par habitant (39,82 $), mais accuse toujours du retard
quant aux prêts par habitant (6,3 au Québec et 11,4 en Colombie-
Britannique) et au pourcentage d'usagers inscrits (35,8 % au Québec et
50,2 % en Colombie-Britannique).

Perhaps no place in any community is so totally

democratic as the town library. The only

entrance requirement is interest.

Lady Bird Johnson

Le danger, ce n'est pas ce que l'on

ignore, c'est ce que l'on tient pour

certain et qui ne l'est pas.

Mark Twain

33 Allaire, Benoît, Statistiques en bref. Numéro 58 – Mars 2010. « Importante progression des
bibliothèques publiques du Québec entre 1995 et 2007 »
(http://www.stat.gouv.qc.ca/observatoire/publicat_obs/pdf/Stat_BrefNo58.pdf).

23
Les données présentées dans les graphiques suivants sont extraites des rapports annuels

du Réseau BIBLIO des Laurentides pour les années 2006-200734, 2007-200835 et 2008-200936.

34 http://www.reseaubiblioduquebec.qc.ca///documents/builder/crsbp/5/558/Rapport%20annuel
%202006-2007.pdf
35 http://www.reseaubiblioduquebec.qc.ca///documents/builder/crsbp/5/558/Rapport%20annuel
%202007-2008.pdf
36 http://www.reseaubiblioduquebec.qc.ca///documents/builder/crsbp/5/558/Rapport%20annuel
%202008-2009.pdf

24
25
La bibliothèque actuelle

Attenante à l'aréna, elle est vétuste à plusieurs points de vue:

• locaux trop petits, soit 138 m2


(24% de la norme québécoise)

• absence de locaux pour de l'animation, des conférences

• manque de places assises pour la consultation et l'étude

• collection insuffisante pour la population

• nombre insuffisant de ressources humaines

• aire d'animation de l'Heure du conte et section jeunesse devant les portes de toilettes,
dans les courants d'air

• températures chaudes et humides en été, froides en hiver

• aucune rampe d'accès

• bruits dus à la présence de l'aréna

Vous trouvez que la culture coûte chère? Essayez l'ignorance...

Christophe Girard

26
En principe, la bibliothèque publique doit être gratuite. La bibliothèque publique
relève de la responsabilité des autorités locales et nationales. Elle doit être
soutenue par des textes législatifs spécifiques et financée par les autorités
nationales et locales. Elle doit être un élément essentiel de toute stratégie à long
terme en matière de culture, d'information, d'alphabétisation et d'éducation.

Manifeste de l'Unesco sur la bibliothèque publique 37

Parlons chiffres

Monsieur le maire Georges Dinel indiquait à la presse locale 38 que le budget annuel de la
bibliothèque municipale accaparait 160 000 $39. Et si on replaçait le chiffre dans son contexte?

Le budget de 2010 distribué avec notre compte de taxes fait état de déboursés totaux de
8 470 021 $. La somme de 160 000 $ représente donc 1,89 % des dépenses municipales. Ainsi,
pour une population de 6788 personnes40, la bibliothèque coûterait annuellement 23,57 $ par
habitant.

La moyenne québécoise des dépenses publiques a longtemps été de 25 $ par habitant,


pour finalement atteindre 39,82 $ en 200741. Quand on traduit ces chiffres en termes de
pourcentage du budget municipal, on constate que la différence est bien mince. Et pourtant, cela
a des répercussions de taille sur la qualité de vie des citoyens et sur la force d'attraction de
nouvelles familles (voir tableau page suivante).

37 Voir annexe II
38 Le Régional, 15 janvier 2010
39 Avant la coupure du budget d'achat de livres.
40Chiffre tiré du rapport annuel de 2008-2009 du Réseau BIBLIO
(http://www.reseaubiblioduquebec.qc.ca///documents/builder/crsbp/5/558/Rapport%20annuel
%202008-2009.pdf).
41 Allaire, Benoît, Statistiques en bref. Numéro 58 – Mars 2010. « Importante progression des
bibliothèques publiques du Québec entre 1995 et 2007 »
(http://www.stat.gouv.qc.ca/observatoire/publicat_obs/pdf/Stat_BrefNo58.pdf)

27
Budget annuel Pourcentage Dépense annuelle
pour la bibiliothèque des dépenses municipales par habitant

160 000,00 $ 1,89 % 23,57 $

203 640,00 $ 2,40 % 30,00 $

270 298,16 $ 3,19 % 39,82 $


(moyenne québécoise en 2007)

Aucun budget municipal ne sera jamais assez important pour chaque poste de dépense.
On voudra toujours de plus belles routes, des installations sportives de qualité supérieure, un
meilleur déneigement... La question n'est pas n’est pas de savoir s’il faut augmenter les taxes,
mais bien d'établir des priorités. Il nous faut faire le choix de se donner des services qui
rapporteront à toute la ville quand celle-ci aura une population heureuse d'y demeurer et qu'elle
attirera de nouveaux arrivants, donc des contribuables supplémentaires. La bibliothèque est
souvent le plus important service culturel des municipalités. Elle devrait l'être aussi chez nous.

Faits saillants42

Indicateurs de performance des bibliothèques publiques en 2007

Dépenses par habitant

Québec 39,82 $

Ontario (2006) 46,22 $

Colombie-Britannique 39,94 $

États-Unis 34,95 $

42 Allaire, Benoît, Statistiques en bref. Numéro 58 – Mars 2010. « Importante progression des
bibliothèques publiques du Québec entre 1995 et 2007 »
(http://www.stat.gouv.qc.ca/observatoire/publicat_obs/pdf/Stat_BrefNo58.pdf)

28
Dans beaucoup de villes québécoises, la bibliothèque publique

est maintenant l’investissement culturel le plus important et le

coeur d’une politique d’action culturelle. Une étude de

l’Observatoire de la culture et des communications a montré qu’en 2004

les onze villes de plus de 100 000 habitants, soit Montréal, Québec,

Laval,Gatineau, Lévis, Longueuil, Rimouski, Rouyn-Noranda, Saguenay,

Sherbrooke et Trois-Rivières, lesquelles regroupent 52 % de la population

du Québec, ont consacré 7,2 % de leurs dépenses à la culture, soit 371,2

millions de dollars (93 $ par habitant). Les bibliothèques publiques,

quant à elles, ont accaparé 46 % de ces budgets alloués à la culture. « Les

Arts et la Ville43 » est maintenant davantage qu’un slogan et un thème de

rencontre des dirigeants municipaux44.

Marcel Lajeunesse45

But what can a man see of a library being one day in it?

James Boswell

43« Les Arts et la Ville », organisation sans but lucratif fondée en 1987, réunit le milieu municipal
(actuellement 423 municipalités) et le milieu culturel (129 organisations culturelles) afin de promouvoir et
de soutenir le développement culturel et artistique des municipalités du Québec.(http://www.arts-
ville.org/)
44Rapport de l’Observatoire de la Culture et des Communications du Québec, cité dans Le Devoir
(Montréal), 16 février 2007.
45« Bibliothèques publiques au Québec: une institution stratégique pour le développement culturel »;
Bulletin des Bibliothèques de France, Paris, 2009, t. 54, no 3.

29
Prospérité et bibliothèque

Le maire d'Issoudun, en France, a pu affirmer qu'"une ville qui n'est pas

capable d'apporter de la culture aux citoyens est une ville

économiquement condamnée". Près de nous, l'éditorialiste et essayiste

Alain Dubuc a montré que lecture (et lecture publique) et prospérité collective

vont de pair au Canada, (...) à savoir que plus une société est collectivement

riche, plus elle peut effectuer facilement des redistributions généreuses à ses

citoyens.46

Jean-Paul Baillargeon

Étude des impacts économiques de la Carnegie Library of Pittsburgh47

Faits saillants

• For every dollar provided by the City of Pittsburgh and the Allegheny Regional Asset
District, the library provides more than $6 worth of benefit.

• The library provides more than $75 worth of benefits per capita for every resident of
Allegheny County.

• Accounting only for circulating books, DVDs and videos as well as databases, the
library provides an estimated value of $41 million to library customers each year.

Pour une foule d'études sur l'impact économique des bibliothèques:

http://stephenslighthouse.com/2010/04/06/the-value-of-public-libraries/

46 Baillargeon, Jean-Paul, Plaidoyer pour une bibliothèque publique culturelle – Dix défis à relever,
Éditions ASTED, 2007.
47 http://www.carnegielibrary.org/about/economicimpact/

30
Dividends
The value of public libraries in Canada48

Public libraries are cost-effective information providers

Public libraries provide a wealth of information resources and services in a timely and cost-

effective manner and so save people time and money and help to contribute to better decision

making. Information is an increasingly valuable tool, yet Canadians have less discretionary

income to spend on information resources. Therefore, public libraries are well positioned to play

an active and important role in the ever-developing information era.

• of the people visiting the library for work-related information, "40% saved time or
money; 25% resulted in performing work better; and 18% resulted in completing
work faster" (Griffiths and King, 1994, p.86/87)

Public Libraries contribute to the economic well-being of local businesses

Research shows that public libraries increase the potential profits of nearby businesses

and which in turn increases the economic success of the local community.

• research in BC showed that over 75% of library patrons regularly combined trips to the
library with the purchase of goods and services ($500 -- $600 annually) from retail stores
close to the library....... the total value of economic activity generated by a library location
could be measured ... The annual 'direct economic activity' for Guildford was $20 million,
for Newton $10.8 million, for Ocean Park $5.7 million and for Whalley $9.9 million"
(Surrey Public Library, 1994, p. intro)

Public libraries invest in the economy

Public libraries contribute to the economy via their annual operating budgets and

capital projects.

• Public libraries in Ontario and British Columbia together spent over tens of millions of
dollars on library, building and office supplies (Ontario Public Library Statistics 1994,

48 http://www.nald.ca/fulltext/dividend/contents.htm

31
British Columbia Statistics 1994)

Public libraries provide high-skill and high-tech jobs

Public libraries provide jobs for thousands of Canadians. The jobs provided in many libraries

are those that are critical to the success of our changing economy, with staff that is familiar with

an automated workplace, skilled (in a customer-driven market) in customer service, and highly

trained on the most current technologies and applications.

Each of these employees contributes to the Canadian economy by paying taxes and

purchasing goods and services. In Ontario, staff salaries in libraries totalled $237,383,818

in 1994 (Ontario Public Library Statistics, 1994), money that is then fed into local economies to

pay taxes, mortgages, tuition, buy cars and clothes, go to movies and restaurants, and the like.

Public libraries support and promote literacy

The existence of an informed and literate population is essential to Canada's economic strength

as we enter the 21st century. An illiterate and uninformed workforce cannot meet the needs of

workplaces that depend on the knowledge and skills of their workers for success in the

marketplace. Literacy is an essential component in Canada's economic prosperity.

• "The cost of... illiteracy to Canada's businesses is estimated to be over $1.6

billion annually. Costs include accident and safety-related matters as well as in-house

costs due to lost productivity, excessive supervisory time, poor product quality,

difficulties in training illiterate workers or problems related to employee morale. Costs to

business outside the workplace include loss of consumption in the marketplace because

people cannot understand or gain access to information about a company's products. The

cost to Canadian society as a whole is estimated to be up to $10 billion or more annually."

(Cultural Partnerships Branch, 1996, p. 14)

32
Public libraries play an active role in national efforts to increase the literacy skills of Canadians.

They do this by supporting cradle-to-the-grave literacy through library collections, materials,

programs and partnering efforts.

• The majority of libraries offer preschool story-time programs, school visits and summer

reading clubs, all of which foster a love of reading, as studies have demonstrated that the

earlier children are exposed to reading, the better their literacy skills are in later life.

• a joint Alpha Ontario and OLA study found that 75% of libraries collect print materials

for new adult readers, 82% provide space for tutoring and 77% maintain information on

literacy providers. (Ontario Libraries and Community Information Branch, 1994, p. 15)

• libraries help to ensure that seniors, who may be housebound, have

continued opportunities to read. An Ontario study found that all of the libraries

surveyed had a home book-delivery service, all except one had deposit collections,

(mostly in segregated seniors' facilities, and all had collections of large print books

(Wilkinson and Allen, 1988, p. 7)

Florida’s public libraries return $6.54 for every $1.00 invested49


The economic benefit can be seen in jobs created, increased wages for
Florida’s residents and positive impact on Florida’s gross regional
product. The public can be assured that funds spent on libraries will be
used for maximized and value-added benefi ts.
For every $6,488 of public support (federal, state and local),
one job is created.

49 http://dlis.dos.state.fl.us/bld/roi/pdfs/2005_SLAF_ROI_report.pdf

33
Le développement et la revitalisation des communautés rurales
par les arts et la culture50
Le Réseau des villes créatives du créatives peuvent avoir un effet Selon le rapport, les éléments
Canada a commandité une série marqué sur la capacité d’une suivants jouent un rôle critique
de rapports sur le développement ville de non seulement survivre dans la vitalité artistique rurale :
et la revitalisation des collectivités mais aussi de se développer. »
• "une appréciation sous-
rurales à l'aide des arts et de la Les festivals, les activités et les
jacente et une attitude
créativité. Le sommaire de ces installations en milieu rural
d’acceptation envers la
rapports définit le contexte : « À peuvent aider à créer et à nourrir
culture, l’histoire, les gens et
mesure que les collectivités des identités rurales, à donner
les actifs locaux, ainsi que le
rurales se redéfinissent et se naissance à un sentiment collectif
‘sentiment d’appartenance’ de
repositionnent, elles cherchent à d’appartenance et à favoriser la
la collectivité;
se revitaliser, à diversifier leur création et la cohésion des
base économique, à améliorer communautés. Toutefois, le • une appréciation des arts

leur qualité de vie et à se rapport reconnaît également que dans la vie quotidienne et un

réinventer pour de nouvelles « l’envergure du travail encouragement inclusif d’une

fonctions et de nouveaux rôles. » culturel/créatif se produisant dans participation générale;

Le recul et le vieillissement de la les collectivités rurales a • des rôles de leadership


population, la conservation des tendance à ne pas être clés représentant la vaste
jeunes et les possibilités sociales considérée ou reconnue et est communauté, et une coalition
et économiques limitées sont souvent sous-évaluée. » communautaire prête à se
autant de défis que doivent concerter vers un but
Le rapport constate que les
relever les collectivités rurales. commun;
artistes et les autres travailleurs
Dans ce contexte, le rapport créatifs peuvent être attirés à des • des réseaux sociaux de
indique que « les arts, la culture régions rurales par la qualité de bénévoles clés et de
et le patrimoine sont perçus vie, un paysage attrayant, des supporteurs des arts »; et
non seulement comme des loyers modiques, de fortes
• le développement
aménagements pour améliorer concentrations d’artistes, un
la qualité de vie, mais aussi accès à des marchés urbains, d’infrastructures
comme fondement de l’avenir des possibilités de travail à temps
culturelles.
de ces petites villes et partiel, un organisme catalyseur
collectivités rurales. Les local ou la taille générale de la
activités artistiques et collectivité ou de la région.

50 http://www.surlesarts.com/article_details.php?artUID=50594

34
La famille, la bibliothèque, la communauté, la ville...

Extrait de la politique familiale 2008


Ville de Brownsburg-Chatham51
Secteur d'intervention 3

Vie communautaire et sociale (Loisirs et culture)

Orientations

a. S'assurer que les infrastructures municipales répondent aux besoins des familles

b. Soutenir, par le biais des services municipaux, les familles dans leur rôle parental

c. Favoriser la vie communautaire et les liens entre les familles

(...)

Les habiletés en lecture – Importance de la communauté

The researchers say it's possible that the socioeconomic conditions of children's early
residential neighbourhoods exert a strong effect later because acquiring reading skills involves
the collective efforts of parents, educators, family friends and community members, as well as
access to good schools, libraries, after-school programs and bookstores.

"Sadly, our findings demonstrate the lasting effect of neighbourhood poverty on children's
reading comprehension - highlighting that children's literacy is not simply an important issue
for parents, but also for community leaders and policy makers alike," Lloyd says52.

Extrait de la politique familiale 2008


Ville de Brownsburg-Chatham53
Plan d'action triennal 2008-2009-2010

Mettre en place un club de lecture/écriture pour enfants et adultes (Favoriser la vie


comunautaire et les liens entre citoyens).

51 http://www.brownsburgchatham.ca/database/Image_usager/2/pdf//Politique%20familiale.pdf
52 University of British Columbia, Disadvantaged neighborhoods set children's reading skills on negative
course, 2010 (http://www.physorg.com/news182699118.html)
53 http://www.brownsburgchatham.ca/database/Image_usager/2/pdf//Politique%20familiale.pdf

35
Éveil à la lecture et à l'écriture Février 2010 était le Mois de la culture à
"Il aura fallu 25 ans environ pour qu’au l'école.55 Les bibliothèques font partie du
Québec l’éveil à la lecture et à l’écriture du Répertoire de ressources
jeune enfant devienne une préoccupation culture-éducation.
majeure de nos gouvernants et favorise ainsi
"Comment stimuler le développement du
sa pénétration dans l’ensemble de nos milieux
langage chez votre enfant ?
éducatifs, familiaux et communautaires. L’éveil
Le langage de l'enfant est à considérer sur
à la lecture et à l’écriture commence alors que
deux plans : le langage oral et le langage écrit.
l’enfant ne sait ni lire ni écrire, pas même de
Il existe plusieurs façons de les stimuler l'un et
façon non conventionnelle. Ceci laisse
l'autre.
supposer que lire et écrire débutent dans la
vie de l’enfant bien avant qu’il ne fréquente La première consiste à lui lire des histoires et
l’école. L’énoncé indique également que des livres.
l’école n’a pas le monopole pour faciliter le
Vous pouvez commencer à l'emmener à la
développementde ce savoir-faire.
bibliothèque et l'aider à choisir des livres dès
Cette sensibilisation à l’écrit se développe l'âge de trois ans. Présentez-le à la
d’une manière plus ou moins heureuse, selon bibliothécaire et tâchez qu'elle devienne son
les influences que l’enfant reçoit de sa amie.
famille, de son milieu social et de
Il est surprenant de constater combien peu de
l’ensemble de son environnement. Ces
parents fréquentant une bibliothèque
influences lui permettent d’une façon
connaissent la blibliothécaire des enfants.
informelle d’acquérir des connaissances et de
(S'il n'y a qu'une bibliothécaire, elle saura
développer des compétences sur la
aussi vous guider pour le choix des livres
communication écrite.54"
d'enfants.)
Jacqueline Thériault, PhD
Une bibliothécaire peut apporter une aide
considérable pour apprendre à un enfant à
Politique d'éveil à la lecture et à l'écriture:
découvrir toutes les richesses d'une
http://www.mels.gouv.qc.ca/dfga/politique/e
bibliothèque et l'aider à s'y sentir chez lui."56
veil/.
Fizhugh Dodson
54 L'émergence de l'écrit ou l'éveil du jeune enfant 55 http://www.mels.gouv.qc.ca/sections/cultureE
à la lecture et à l'écriture ducation/moisculture10/
http://www.mels.gouv.qc.ca/dfga/politique/eve 56 Dodson, Fizhugh, Tout se joue avant 6 ans,
il/renseignements/pdf/emergence.pdf Marabout, 2008, c1972.

36
La bibliothèque scolaire a un rôle pédagogique qui la distingue de la

bibliothèque publique. Ainsi, le type de services offerts par la bibliothèque

scolaire se situe en lien direct avec l’application des programmes d’études, d’où

l’importance d’avoir dans chaque école un lieu accessible aux enseignants et aux

élèves où se retrouvent des collections de base constituées de livres de référence.

La bibliothèque scolaire ne saurait cependant répondre à l’ensemble

des besoins du personnel et des élèves, et si l’on souhaite que l’élève

continue de lire et de fréquenter les bibliothèques une fois son diplôme obtenu,

c’est à l’école que ces habitudes doivent se développer. Les élèves doivent par

conséquent être incités à lire, non seulement par obligation, mais aussi par

curiosité et par plaisir. Pour ce faire, la bibliothèque scolaire doit mettre à leur

disposition une collection élargie faisant place à des ouvrages documentaires et

de fiction. La concertation municipale-scolaire est une des solutions à

promouvoir pour enrichir le choix proposé par la bibliothèque scolaire. Il faut

aussi développer très tôt l’habitude de fréquenter la bibliothèque

publique.57 Pölitique de la culture et du livre

ministère de la Culture et des Communications

The most “important" contributors to overall impressions of


public libraries were the service provided by library staff, the
education of children, and the quality of life.58

57 Le temps de lire, un art de vivre – Politique de la lecture et du livre - Tiré à part: « Les bibliothèque
publiques », ministère de la Culture et des Communications, 1998.
(http://www.mcccf.gouv.qc.ca/fileadmin/documents/publications/tirebp.pdf)
58 Metropolitan Cooperative Library System: Public Perception of Public Libraries – Executive Summary
September 1999 (http://www.library.ca.gov/lds/docs/METAsummary09-99.pdf)

37
Faits saillants59

Indicateurs de performance des bibliothèques publiques en 2007

Bibliothécaires par 10 000 habitants

Québec 0,59

Ontario (2006) 1,14

Colombie-Britannique 1,15

États-Unis 1,61

Le rôle des bibliothécaires

L’histoire culturelle du Québec démontre nécessaires à une prise de décision en faveur


que, contrairement à d’autres communautés et de sa promotion. Denis Vaugeois, ministre de
à d’autres pays, la lecture n’a jamais été la Culture, le mentionnait dès 1981. En 1991,
perçue comme une priorité. Au 19e siècle, le Camille Bouchard publiait Un Québec fou de
clergé excommuniait les usagers de la ses enfants qui faisait expressément mention
bibliothèque de l’Institut canadien de Montréal. de l’interrelation entre la pauvreté, les
Au début du 20e siècle, sous la pression, problèmes des jeunes et les faibles capacités
Montréal refusait une subvention de M. de lecture. Dix ans plus tard, Pierre Reid,
Carnegie pour la création de sa première ministre de l’Éducation, associait le progrès
bibliothèque. Depuis, la gouvernance des économique du Québec aux capacités de
bibliothèques municipales a été associée à lecture de ses citoyens. Où sont rendues
la gestion des arénas, des loisirs et des toutes ces études ? Nous vous le donnons
services d’entretien. dans le mille : elles dorment sur le rayon
d’une bibliothèque…
Des politiciens de tous les partis ayant
pris fait et cause en faveur des bibliothèques Parce que pour faire vivre une
et de la lecture n’ont pas reçu les échos bibliothèque, il ne s’agit pas simplement de

59 Allaire, Benoît, Statistiques en bref. Numéro 58 – Mars 2010. « Importante progression des
bibliothèques publiques du Québec entre 1995 et 2007 »
(http://www.stat.gouv.qc.ca/observatoire/publicat_obs/pdf/Stat_BrefNo58.pdf)

38
construire des bâtiments et d’acheter des publiques étant des ressources accessibles à
livres. Les bibliothèques du Québec ont tous les citoyens, le gouvernement du Québec
aussi besoin d’une âme et d’un coeur. Elles doit favoriser des partenariats et des actions
ont besoin d’hommes et de femmes pour concertées entre les différents acteurs sociaux
servir de passeur entre l’immigrant et la et les bibliothèques publiques.
culture francophone, entre un jeune et un livre
Ne parle-t-on pas de faire du Québec
de recherche, entre une personne âgée et les
une société du savoir?
rudiments de l’informatique.
Suzanne Payette,
bibliothécaire professionnelle
Si le Québec peut désormais se
Présidente des Bibliothèques
comparer à l’Ontario et à la Colombie- publiques du Québec60
Britannique dans le béton de ses édifices et le
Le bibliothécaire est un intermédiaire actif entre
nombre de documents de ses collections, il en
les usagers et les ressources offertes. La
va tout autrement en termes de ressources
formation professionnelle et continue du
humaines. Les citoyens de l’Ontario et de la
bibliothécaire est indispensable pour assurer
Colombie-Britannique sont servis par deux fois
des services adéquats.
plus de bibliothécaires. Les citoyens
Manifeste de l'Unesco
américains peuvent croiser trois fois plus de
sur la bibliothèque publique61
bibliothécaires lorsqu’ils se rendent à leur
bibliothèque publique. Les bibliothèques ne
Librarians don't know everything
sont pas des entrepôts de livres et de
(although I firmly believe my
documents. Ce sont des lieux citoyens vivants
colleagues do). Librarians are
et importants au coeur d’une communauté. Ce
professional researchers. We may
sont des lieux de culture, de partage
not know the answer, but we know
d’apprentissages et de socialisation. Pour
how to find the answer. Just ask.
jouer leur rôle efficacement, pour attirer
une plus vaste clientèle, elles doivent être
Susan Kusel, children's librarian62
dotées d’un personnel compétent et
recevoir l’appui des gouvernements et des
entreprises.
60 http://www.asted.org/_uploadedcontent/medi
Il nous apparaît important que la as/content_2212_1778.pdf-
valorisation de la lecture soit un message clair 61 Voir annexe II

de l’État et que l’ensemble de la collectivité 62 http://www.pbs.org/parents/booklights/archiv


es/2010/05/what-do-librarians-do-all-day-
québécoise y adhère. Les bibliothèques
1.html

39
Tiré du blogue pirathécaire63:

Quant au rôle des bibliothécaires, il est multiple. Oui, les bibliothécaires


se soucient de développer des collections qui correspondent le plus
exactement aux besoins de leurs clientèles, mais ils ont aussi pour
tâche:

■ d’aménager de façon optimale les locaux de leur bibliothèque;

■ de gérer leur bibliothèque, de ses ressources humaines jusqu’à


son budget en passant par sa logistique;

■ de gérer les systèmes informatiques de leur bibliothèque, en


particulier son système intégré de gestion de bibliothèque (qui
inclut le catalogue) et ses bases de données;

■ de faciliter le repérage des documents acquis en supervisant


leur indexation et leur classification;

■ d’aider leur clientèle dans la recherche d’informations;

■ de former leur clientèle à la recherche documentaire, à une


meilleure utilisation de l’information, etc.;

■ d’animer leur bibliothèque;

■ de faire la promotion de leurs services, bien souvent inconnus


ou mal compris par leur clientèle et donc sous-utilisés;

■ de soutenir la gestion documentaire de leur organisation;

■ de faire de la veille pour leur clientèle;

■ … et nous en passons, et des meilleures.

63 http://pirathecaire.com/2009/11/17/he-les-biblioblogueurs-quebecois-chiche/

40
La promotion relève également des bibliothécaires. Voici ce qu'on en dit dans la

politique de la lecture et du livre, Tiré à part: « Les bibliothèques publiques » du ministère de la


Culture et des Communications, Le temps de lire, un art de vivre64:

Favoriser les initiatives régionales d’animation et les projets


visant à rejoindre les clientèles peu mobiles
Jusqu’à présent, les bibliothèques n’ont pu faire de façon intensive la promotion de leurs
services faute de moyens suffisants. Pourtant, pour toucher davantage de citoyens, il serait
important de créer de nouveaux services sur une base régionale ainsi que des activités
de promotion et d’animation. Les bibliothèques pourraient utiliser davantage les liens de
coopération pour organiser des activités de promotion, telles que des événements régionaux,
pour favoriser la lecture. Elles pourraient aussi mettre en commun leur expertise dans le
développement de services spécialisés pour rejoindre des groupes particuliers (personnes
handicapées, communautés culturelles, etc.) et desservir certaines clientèles par des services «
hors les murs » (clubs et résidences de personnes âgées, hôpitaux, groupes en alphabétisation,
etc.). Ce type de service existe déjà au Danemark, par exemple, depuis le début des années
1980.

Pour atteindre ces objectifs, le ministère de la Culture et des Communications mettra sur
pied un programme d’engagement d’animateurs ou de médiateurs du livre qui agiront comme
des intermédiaires entre la bibliothèque et les citoyens et dont la tâche consistera à :

• rejoindre prioritairement les personnes qui ne fréquentent pas les bibliothèques


publiques ;
• créer des activités d’animation auprès de ces personnes en intervenant dans
les lieux de vie du quartier ;
• organiser des activités d’accompagnement personnalisé dans la bibliothèque
afin d’aider les citoyens à s’approprier les lieux et à mieux connaître les outils
documentaires et les ouvrages disponibles ;
• établir des collaborations entre la bibliothèque publique, le milieu scolaire et les
services de garde pour développer les habitudes de lecture et l’intérêt de
fréquenter les bibliothèques chez la jeune clientèle ;
• favoriser les échanges entre citoyens par la présentation d’ouvrages et
d’activités d’animation originales autour du livre ;
• établir des relations suivies avec les partenaires des organismes sociaux et
communautaires préoccupés par la lecture et le livre.

64 http://www.mcccf.gouv.qc.ca/fileadmin/documents/publications/tirebp.pdf

41
Pourquoi une bibliothèque publique si on a Internet?

Taper un mot clé dans un croyance selon laquelle le livre grandissante d’Internet, qui
moteur de recherche sur électronique remplacera la contribuerait à développer la
Internet nous ouvre une version papier. D'abord, les soif de savoir et d’information
fenêtre sur ce qui nous coûts du livre électronique des citoyens. Les services à
semble l'infini. Il peut être n'ent font pas l'instrument distance que permet
étourdissant de voir dérouler démocratique qu'est la l’utilisation d’Internet, tels
les résultats et d'y repérer bibliothèque publique. Et, que les renouvellements ou
l'information voulue. Pour celle deuxièmement, la fatigue liée à les réservations en ligne,
ou celui qui a l'esprit ludique et la lecture sur écran en sont également des facteurs
une curiosité sans borne, le jeu découragera plus d'un. qui favorisent la
d'association peut mener à des fréquentation des
Qui plus est, Paul Cauchon
découvertes totalement bibliothèques. »
rapportait une étude portant sur
loufoques et, parfois,
le sujet dans le journal Le Une étude67 réalisée auprès de
simplement géniales.
Devoir:66 résidents de la Californie en
Voilà qui peut mener à croire 1999 arrivait à des conclusions
« Selon une étude réalisée par
qu’à l'ère d'Internet, la similaires. En fait, les
l’American Library Association
bibliothèque publique est probabilités que les usagers
(ALA), l’arrivée d’Internet
inutile, désuète et une d’une bibliothèque publique
aurait fortement contribué à
dépense superflue. Erreur! aient accès à Internet sont plus
augmenter le taux de
Un article de Mark Y. Herring65, élevées que dans le cas des
fréquentation des
paru dans American Libraries non-usagers.
bibliothèques publiques. Les
(le magazine de l'American
résultats diffusés par cette
Library Association) en 2001 et
étude réalisée aux États-Unis
révisé légèrement en 2010,
révèlent que le nombre de
donne dix raisons pour
visites dans les bibliothèques a
lesquelles Internet n'est en rien
augmenté de 61 % de 1994 à
67 Metropolitan Cooperative
un substitut à la bibliothèque,
2004. L’ALA attribue cette Library System: Public
dont la première, justement,
hausse à la popularité Perception of Public Libraries
que la toile ne contient pas
– Executive Summary
toutes les informations. On
66Cauchon, Paul, « Internet September 1999
est loin de l'infini, finalement. (http://www.library.ca.gov/ld
contribue à la fréquentation
On y réfute également la accrue des bibliothèques s/docs/METAsummary09-
publiques », Le Devoir, 27
65 Voir annexe III. 99.pdf)
avril 2007, p. B4.

42
Des bibliothèques ailleurs

Grâce à la Grande Bibliothèque, je sais qu’il y a un


endroit au cœur de cette ville où des solitaires se
retrouvent pour former une communauté.68

Dany Laferrière

De plus amples recherches s'avéreraient nécessaires dans le cadre de cette section de


notre collage. Les bibliothèques dignes de mention au Québec ne se retrouvent pas dans un
répertoire unique. Aussi, il est entendu que chaque municipalité a ses propres caractéristiques
et qu'elles diffèrent de celles de Brownsburg-Chatham. Il nous apparaît tout de même important
de voir ce qui se fait ailleurs et de constater la place que la bibliothèque publique peut occuper
dans une municipalité. L'ordre de présentation est dû au hasard et n'indique aucunement une
importance accrue ou moindre pour chacun des exemples cités.

À noter qu'un taux de fréquentation de plus de 30 % est considéré comme un bon taux.
Le nombre d'heures d'ouverture pourrait-il être un facteur favorisant le nombre d'usagers?

Bibliothèque municipale de Saint-Anne-des-Plaines

Mme Judith Prévost a laissé un message sur le blogue pour citer en exemple la
bibliothèque de Sainte-Anne-des-Plaines. Voici des informations contemporaines tirées de son
site Internet69 :

• Le fonds documentaire comportant plus de 50 000 documents est étendu et


varié: contes, romans, biographies, sciences, beaux-arts, généalogie, revues sont autant
de ressources disponibles.

• À chaque année, le personnel effectue environ 86 000 prêts, gage de satisfaction de


notre population de 13 400 habitants.

• Depuis son ouverture en 1980, la Bibliothèque a reçu environ 400 000 $ de


subventions du ministère de la Culture et des Communications et la Ville y a consacré
plus de 2 000 000 $.

Heures d'ouverture: 35 ½ heures


Membres du personnel: 8 employées

68 http://banq.wordpress.com/GB/
69http://ville.ste-anne-des-plaines.qc.ca/biblio/

43
Bibliothèque Gaston-Miron de Sainte-Agathe-des-Monts70

La Bibliothèque Gaston-Miron, nommée ainsi en l’honneur du grand poète québécois natif


de Sainte-Agathe-des-Monts, est installée depuis 1981 dans un magnifique édifice patrimonial
de style Beaux-Arts, datant de 1912. Ayant jadis servi de bureau de poste, l’édifice abrite
également les bureaux du comité du patrimoine de Sainte-Agathe-des-Monts et du service de la
culture de la Ville.

La bibliothèque propose à sa clientèle une collection de près de 33 000 livres, une


cinquantaine de périodiques, quatre postes de travail internet disponibles sur réservation ainsi
qu'un réseau internet sans fil.

La Bibliothèque rend hommage à Gaston Miron en présentant la collection d'estampes


Miron le Magnifique ainsi qu'une armoire dédiée aux prix et honneurs du célèbre poète décédé
en 1996. Elle offre également un programme d'animation pour les enfants tel que "Une
naissance un livre ", l'Heure du conte et le club des Aventuriers du livre.

Population de Sainte-Agathe-des-Monts en 2008: 9625


Heures d'ouverture: 40 heures
Superficie: 308 mètres carrés

70http://www.ville.sainte-agathe-des-monts.qc.ca/fr/services-bibliotheque.php et
http://www.reseaubiblioduquebec.qc.ca/portail/index.aspx?page=3&module=500&BID=877

44
Bibliothèque commémorative Pettes de Lac Brome71

La bibliothèque commémorative Pettes est la plus ancienne bibliothèque rurale gratuite de


la province de Québec. Elle est ouverte 33 ½ heures par semaine.

Population de Lac Brome (Statistique Canada, 2006): 5629

Histoire

Après la mort de Nathaniel Pettes, sa veuve, Narcissa Pettes (1821-1902), décide de


faire construire une bibliothèque dédiée à la mémoire de son mari et de sa famille. Ce
cadeau est la base de la création de la toute première bibliothèque publique gratuite
en milieu rural québécois. La bibliothèque est ouverte officiellement en mars 1894.

Architecture

La bibliothèque possède un style exceptionnel, qui s’apparente à l’architecture


Richardsonian romanesque. Ce style est développé par l’architecte Henry Hobson
Richardson durant l’industrialisation du XIXe siècle. Il conçoit plusieurs bâtiments à
l’aide de styles historiques, tels que le Queen Ann, le néo-gothique, et le style
Renaissance italienne.

Bibliothèque de Mirabel72

La bibliothèque de Mirabel compte huit succursales sur son territoire, pour une
population de 34 626 (Statistique Canada, 2006). Par contre, elle exige 15 $ par an par abonné
résident, ce qui va à l'encontre des objectifs de la Politique du livre et de la lecture et du
Manifeste de l'UNESCO sur la bibliothèque publique.

71http://pettes.ca/
72 http://www.ville.mirabel.qc.ca/bibliotheque_reglements.asp

45
Bibliothèque Françoise-Maurice de Coaticook73

Sise dans un ancien bureau de poste, la bibliothèque de Coaticook dispose de 792 mètres
carrés et occupe 2 ½ étages. Elle met à la disposition de ses citoyens une collection de plus de
40 000 documents. L'équipe du personnel comprend un bibliothécaire responsable de la
direction, un technicien en documentation à plein temps, deux préposés aux prêts à temps
partiel, ainsi qu'une employée contractuelle en animation.

Population de Coaticook en 2006 (Statistique Canada): 9204


33 heures d'ouverture
19,2 % d'usagers parmi la population (environ, calculé selon la population de 2006)
1 bibliothécaire professionnel, 2 employés à temps plein, 1 à temps partiel

Bibliothèque Jean-Charles-Des Roches de Prévost74

La bibliothèque est ouverte 55 heures par semaine. Parmi les avantages, ses membres
ont accès à quelque 20 000 livres et une multitude de revues. Ils ont également à leur
disposition cinq postes informatiques ainsi que l’accès Internet sans fil.

Population en 2009 (selon le site de la ville): 11 343


3 650 membre inscrit, soit 32 % de la population environ
Personnel de la bibliothèque: 3 commis et 1 commis étudiante

73 http://www.bibliotheque.coaticook.qc.ca/RENSEIGN/rens.htm
74 http://www.ville.prevost.qc.ca/services_municipaux_loisirs.php?service1=4

46
Bibliothèque Rina-Lasnier de Joliette75

La Bibliothèque Rina-Lasnier dessert les populations de Joliette (19 045 selon


statistique Canada, 2006) et de Saint-Charles-Borromée (soit de 12 814 en 2010 selon le site de
la ville76). La population totale desservie est donc environ de 31 900. Le personnel est
composé de 23 employés, dont une directrice générale et une bibliothécaire adjointe.

La Bibliothèque Rina-Lasnier, d'une superficie de 2500


mètres carrés, est ouverte 50 heures par semaine. Sa
collection compte environ 99 000 livres, près de 5 500
disques compacts, 560 DVD et plus de 100 titres de
magazines et journaux. Elle organise des activités telles:
l'Heure du conte, des clubs de lecture, des conférences, des
concours, des rencontres d'auteurs, des ateliers, des
spectacles, etc. Elle compte 14 300 abonnés, soit un taux de 45 % environ.

75 http://www.biblio.rinalasnier.qc.ca/index.jsp?p=63
76 http://www.st-charles-borromee.org/mscb/notre-municipalite/profil-socio-
demographique/population

47
Bibliothèques récemment construites ou déménagées

Wentworth-Nord inaugurait sa bibliothèque le 19


juin dernier. Avec une population de 1121,
elle commence de façon modeste avec neuf
heures d'ouverture par semaine77.
L'originalité du projet réside dans l'utilisation de
l'église convertie en salle d'audiences pour le
conseil municipal. Ainsi, l'espace réservé aux
rayonnages peut être fermé par un grillage en
dehors des heures d'ouverture, mais lorsque la bibliothèque est ouverte, les usagers
disposent de tout l'espace de réunion pour s'asseoir et bouquiner.

Saint-Hippolyte (population de 7219 en 2006 selon Statistique Canada) reçoit une subvention
de 600 200 $ pour la construction d'une bibliothèque78.

Saint-Isidore (population de 2503 en 2006, selon Statistique Canada)79

La Minerve (population de 1295 en 2006, selon Statistique Canada) reçoit 168 000 $ pour la
construction d'une nouvelle bibliotheque.

Le nouvel établissement permettra aux usagers de bénéficier d'un lieu plus vaste,
soit 140 mètres carrés, comportant une salle polyvalente qui servira notamment à
des activités d'animation. Le nombre de rayonnages et d'heures d'ouverture sera
augmenté.80

77 Échos des clochers Été 2010 (http://www.went-nord.qc.ca/pdf/2010/EchoWWNete2010Reg.pdf)


78 http://www.reseaubiblioduquebec.qc.ca/portail/index.aspx?
page=3&module=1&BID=829&CID=1704&All=2
79 http://www.mcccf.gouv.qc.ca/index.php?
id=2328&tx_ttnews[tt_news]=5454&cHash=3046c064857bc2cddeecf4780f719616
80 http://www.mcccf.gouv.qc.ca/index.php?
id=2328&tx_ttnews[tt_news]=5418&cHash=7065ee843cb7241c4b7c12a49655ad1c

48
Nouvelle (population de 1815 en 2006 selon Statistique Canada) a inauguré les nouveaux
locaux de sa bibliothèque le 12 mars 2010. Celle-ci a maintenant une superficie de 224
mètres carrés.

La subvention versée par le gouvernement du Québec découle du


Plan québécois des infrastructures, rendu public en novembre
2007. Rappelons que le volet culturel de ce plan entraînera des
investissements de 1,2 milliard de dollars jusqu'en 2013. Grâce
à la participation des partenaires, il devrait générer des
investissements globaux évalués à plus de 2 milliards de dollars.
Ces sommes vont permettre au Ministère d'accueillir un plus grand
nombre de projets dans le cadre de ses programmes courants et de
contribuer plus particulièrement, comme par l'investissement
annoncé aujourd'hui, au rayonnement des villes et des régions
partout au Québec.81

Pouvoir d'attraction de nouveaux résidents,


oui, mais de quel résidents?

Le service de bibliothèque publique peut attirer de nouveaux résidents dans


la municipalité. Si l'on se fie au profil d'usagers de la bibliothèque dressé
dans une étude californienne82, on pourrait s'attendre à ce que le service de
bibliothèque publique soit un critère de choix pour des personnes:

• possédant un diplôme
• détenant un travail
• avec des enfants de moins de 18 ans
• âgées de 30 à 50 ans
• ayant accès à Internet

81 http://communiques.gouv.qc.ca/gouvqc/communiques/GPQF/Mars2010/12/c9442.html
82 Metropolitan Cooperative Library System: Public Perception of Public Libraries – Executive Summary
September 1999 (http://www.library.ca.gov/lds/docs/METAsummary09-99.pdf)

49
La bibliothèque de Boisbriand s’offre une cure de rajeunissement83

Publié dans L'Écho de la Rive-Nord du 9 août 2010:

La ministre responsable de la région des Laurentides, Michelle Courchesne, était de passage,


le 9 août dernier, afin d’annoncer des travaux d’envergure de 6 M$ à la bibliothèque municipale
de Boisbriand, lesquels seront financés à 50 % par les coffres du gouvernement.

C’est donc une cure de rajeunissement et un agrandissement considérable que subira


l’établissement construit en 1991, alors que la superficie de plancher augmentera de 150 %,
passant de 1000 à 2500 mètres carrés. Les travaux projetés, d’une durée d’un an,
permettront notamment d’accroître la collection de livres et de périodiques, bonifieront l’offre de
services et permettront d’instaurer la gratuité de l’abonnement.

«Véritable pierre d’assise de l’offre de services culturels à Boisbriand, notre bibliothèque,


entièrement remise à neuf, permettra à la Ville d’améliorer la qualité de vie de ses citoyens et
de favoriser au plus grand nombre l’accès à la culture par le livre», s’est enthousiasmée la
mairesse, Marlene Cordato.
Voir loin
Alors que la fréquentation quotidienne moyenne actuelle est de 145 personnes, les autorités
visent à augmenter de 60% le nombre d’abonnés d’ici 2018, et la collection à 120 000
documents.

N’ayant actuellement que 2,87 livres par habitant, les travaux viennent également rectifier le tir
face à la politique de la lecture et du livre du ministère de la Culture et des Communications du
Québec, qui stipule que les bibliothèques publiques doivent contenir au minimum trois livres
par habitant.

Population de Boisbriand en 2009: 26 67484


Heures d'ouvertures: 69 heures par semaine

Des bibliothèques inspirantes:

Le Library Design Showcase 201085aux États-Unis cite en exemple des bibliothèques


dans dix catégories, de vertes à patrimoniales, de technologiques à celles axées sur la
communauté.

83 http://lechodelarivenord.canoe.ca/webapp/sitepages/content.asp?
contentid=153229&id=2490&classif=Nouvelles
84 http://www.ville.boisbriand.qc.ca/pages/ville/population.aspx
85 http://americanlibrariesmagazine.org/librarydesign10

50
Bibliothèque municipale Françoise-Bédard de Rivière-du-Loup86

Population (Statistique Canada, 2006): 18 973


Quelques chiffres (Statistiques 2009)
• 64 703 livres
• 3 260 livres acquis en 2009 dont 1 532 édités au Québec
• 86 299 prêts de documents
• 7 535 abonnés (soit autour de 39 % en prenant la population de 2006)
• 51 285 visites
• 1 bibliothécaire responsable, 2 techniciennes en documentation, 8 préposées au
comptoir du prêt

Bibliothèque publique Eleanor London de Côte-Saint-Luc87

Côte-Saint-Luc considère à l'évidence que le service de bibliothèque public est prioritaire.


L'édifice offre une ambiance reposante avec la présence de foyers. Plusieurs pièces de lecture
sont à la disposition des usagers, de même qu'une galerie d'art. Des cours, un club de lecture et
des spectacles extérieurs font partie des événements organisés.

Population de Côte-Saint-Luc 31 395 (Statistique Canada, 2006)


Superficie de la bibliothèque: 7 010 mètres carrés (23 000 pieds carrés)
Collection (livres pour adultes, jeunesse, à gros caractères; vidéos et DVD; CD et
cassette de musique; livres parlés; périodiques): 256 479
Abonnés: 16 421 (dont 15 900 sont des résidents de Côte-Saint-Luc, soit un taux
de fréquentation de 50 %)
Nombre d’employés: 50
Budget annuel pour les acquisitions: 415 390 $

86 http://www.ville.riviere-du-loup.qc.ca/index.php?pa=127
87 http://www.bpelcsl.org/aboutyourlibrary/aboutlibrary.htm

51
Vélo-Biblio, une initiative unique dans Lanaudière88

Le Vélo‐Biblio, c’est une tournée dans les parcs pour raconter des histoires et
faire découvrir les livres aux jeunes ; c’est de l’information pour les parents
accompagnateurs concernant les services offerts à la Bibliothèque durant toute
l’année ; c’est également la livraison à domicile de livres aux personnes âgées ou
à mobilité réduite… et plus encore!
Brigitte Richer, directrice de la Bibliothèque municipale de Lavaltrie

Population de Lavaltrie: 12 93689

Superficie de la bibliothèque: 542 mètres carrés

Nombre d'heures d'ouverture: 30

L'exemple de la Finlande

La Finlande est souvent citée en exemple lorsqu'il est question de bibliothèque publique.
Et pour cause. Le taux de fréquentation y est de près de 80%, le taux de décrochage
scolaire autour de 0,034%. En comparaison, on estime le taux de fréquentation au Québec à
35,8% alors que le taux de décrochage scolaire se situe autour de 31% selon le rapport
du Groupe d'action sur la persévérance scolaire au Québec de Mars 200990.

Une raison qui expliquerait le succès de la Finlande dans le domaine "réside dans les
bonnes relations que les bibliothécaires entretiennent avec les politiques (et inversement !)."91

Pour voir et en savoir un peu plus sur les bibliothèques finlandaises:


• http://lebibwebzine.blogspot.com/2009/03/decouvrir-les-bibliotheques.html
• http://www.bibliobsession.net/2007/10/28/un-regard-sur-les-bibliotheques-finlandaises/

88 http://arts-ville.org/bulletins-communiques/article/la-bibliotheque-de-lavaltrie-met-sur-pied-le-
projet-velo-biblio/
89 http://www.ville.lavaltrie.qc.ca/general/
90 http://www.asted.org/_uploadedcontent/medias/content_2212_1778.pdf
91 Le Saux, Annie, Bulletin de s bibliothèques publiques de France, « Demain la bibliothèque », 2006,
Paris, t. 51, n° 6 (http://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-2006-06-0081-001)

52
Bibliobus de Montréal92
Lorsque la distance est un
obstacle...

Certains secteurs de Montréal sont


moins bien desservis par leur
bibliothèque. Le Bibliobus vient
combler cette lacune en donnant
rendez-vous aux Montréalais à
proximité de leur milieu de vie. Le
Bibliobus répond tout particulièrement aux besoins des jeunes pour qui la distance devient un
obstacle difficile à franchir.

Avec une collection de plus de plus de 40 000 livres, en 2004, il a attiré 1 000 jeunes de sept
écoles et effectué plus de 25 000 prêts.

Au Québec, le bibliobus caisses utilisant un véhicule utilitaire est resté la norme dans
les Bibliothèques centrales de prêt, devenues centres de ressources et de services des
bibliothèques publiques (CRSBP) après une tentative d'utilisation des bibliobus en
milieu rural qui s'est révélé inadaptée aux conditions de circulation difficiles dues au
climat froid et neigeux93.

Étant donné le commentaire précédent, pourquoi mettre le bibliobus en exemple? Ce


dernier pourait-il offrir une piste de réflexion pour offrir des services à tous les citoyens de
Brownsburg-Chatham en attendant d'avoir le nombre de succursales idéal? Nous posons la
question.
92 http://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_pageid=4276,5564135&_dad=portal&_schema=PORTAL
93 http://fr.wikipedia.org/wiki/Bibliobus

53
En conséquence, l'UNESCO encourage les autorités locales et
nationales à s'engager activement à développer les bibliothèques
publiques et à leur apporter le soutien nécessaire.

Manifeste de l'Unesco sur la bibliothèque publique94

In the long run, men hit only what they aim at. Therefore, though they should fail
immediately, they had better aim at something high.

Henry David Thoreau

94 Voir annexe II

54
Annexe I

La date retenue pour la rencontre d'experts proposée par la coalition Nous méritons mieux
est le jeudi 19 août à 9 h 30 à la caserne des pompiers de Brownsburg-Chatham.

L'ordre du jour proposé a été élaboré en collaboration avec madame JoAnne Turnbull, directrice
générale de Réseau BIBLIO des Laurentides. La rencontre se veut un déclencheur pour aider à
dégager une vision de ce qui conviendrait le mieux pour notre ville dans un contexte où le
territoire est vaste et où la population est concentrée dans des secteurs distincts.

1. Présentations des personnes présentes.


2. Point de vue des citoyens sur le besoin d'une bibliothèque (un document sera remis
par la coalition).
3. Point de vue de la bibliothécaire professionnelle, soit madame Turnbull; présentations

des normes à atteindre et exemples d'autres bibliothèques dans la région des


Laurentides.
4. Point de vue de l'employée responsable de la bibliothèque de Brownsburg-Chatham,

Brigitte Bowen, sur les besoins exprimés par les usagers et les besoins des employés.
5. Point de vue gouvernemental, monsieur Jean-Marc Parent du ministère de la Culture,

madame Catherine Lapointe de la MRC d'Argenteuil; monsieur Parent présentera le


programme d'infrastructure. Des exemples d'autres municipalités proches ou éloignées
peuvent nous inspirer.
6. Période de questions et d'échanges.

Chaque présentation devrait prendre autour de 15 minutes, ce qui laisserait une heure pour la
période de questions et d'échanges.

En plus des experts invités, seront présents: Georges Dinel, maire; Paule Blain Clotteau,
conseillère; René Lachance, directeur général et trésorier; Cynthia Dubé, François Jobin (à
confirmer) et une autre personne de la coalition.

Merci et au plaisir de parler bibliothèque,

Cynthia Dubé
coalition Nous méritons mieux

55
Annexe II

Manifeste de l'UNESCO sur la bibliothèque publique 95

Une porte ouverte à la connaissance

La liberté, la prospérité et le développement de la société et des individus sont des valeurs humaines
fondamentales. Elles ne peuvent s'acquérir que dans la mesure où les citoyens sont en possession des
informations qui leur permettent d'exercer leurs droits démocratiques et de jouer un rôle actif dans la
société. Une participation créatrice et le développement de la démocratie dépendent aussi bien d'une
éducation satisfaisante que d'un accès libre et illimité à la connaissance, la pensée, la culture et
l'information.

La bibliothèque publique, porte locale d'accès à la connaissance, remplit les conditions fondamentales
nécessaires à l'apprentissage à tous les âges de la vie, à la prise de décision en toute indépendance et
au développement culturel des individus et des groupes sociaux.

Ce Manifeste proclame la confiance que place l'UNESCO dans la bibliothèque publique en tant que force
vive au service de l'éducation, de la culture et de l'information, et en tant qu'instrument essentiel du
développement de la paix et du progrès spirituel par son action sur l'esprit des hommes et des femmes.

En conséquence, l'UNESCO encourage les autorités locales et nationales à s'engager activement à


développer les bibliothèques publiques et à leur apporter le soutien nécessaire.

La bibliothèque publique

La bibliothèque publique est le centre local d'information qui met facilement à la disposition de ses
usagers les connaissances et les informations de toute sorte.

Les services de bibliothèque publique sont accessibles à tous, sans distinction d'âge, de race, de sexe,
de religion, de nationalité, de langue ou de statut social. Des services et des documents spécifiques
doivent être mis à la disposition des utilisateurs qui ne peuvent pas, pour quelque raison que ce soit, faire
appel aux services ou documents courants, par exemple, les minorités linguistiques, les personnes
handicapées, hospitalisées ou emprisonnées.

Toute personne, quel que soit son âge, doit avoir accès à une documentation adaptée à ses besoins. Les
collections et les services doivent faire appel à tous les types de supports et à toutes les technologies
modernes, de même qu'à la documentation traditionnelle. Il est essentiel qu'ils soient d'excellente qualité,
répondant aux conditions et besoins locaux. Les collections doivent refléter les tendances
contemporaines et l'évolution de la société de même que la mémoire de l'humanité et des produits de son
imagination.

Les collections et les services doivent être exempts de toute forme de censure, idéologique, politique ou
religieuse, ou de pressions commerciales.

95 http://www.unesco.org/webworld/libraries/manifestos/libraman_fr.html

56
Missions de la bibliothèque publique

Il faut tenir compte des missions-clés de la bibliothèque publique relatives à l'information,


l'alphabétisation, l'éducation et la culture, qui sont les suivantes :

1. créer et renforcer l'habitude de lire chez les enfants dès leur plus jeune âge;
2. soutenir à la fois l'auto-formation ainsi que l'enseignement conventionnel à tous les niveaux;
3. fournir à chaque personne les moyens d'évoluer de manière créative;
4. stimuler l'imagination et la créativité des enfants et des jeunes;
5. développer le sens du patrimoine culturel, le goût des arts, des réalisations et des innovations
scientifiques;
6. assurer l'accès aux différentes formes d'expression culturelle des arts du spectacle;
7. développer le dialogue inter-culturel et favoriser la diversité culturelle;
8. soutenir la tradition orale;
9. assurer l'accès des citoyens aux informations de toutes catégories issues des collectivités
locales;
10. fournir aux entreprises locales, aux associations et aux groupes d'intérêt les services
d'information adéquats;
11. faciliter le développement des compétences de base pour utiliser l'information et l'informatique;
12. soutenir les activités et les programmes d'alphabétisation en faveur de toutes les classes d'âge, y
participer, et mettre en oeuvre de telles activités, si nécessaire.

Financement, législation et réseaux

En principe, la bibliothèque publique doit être gratuite. La bibliothèque publique relève de la


responsabilité des autorités locales et nationales. Elle doit être soutenue par des textes législatifs
spécifiques et financée par les autorités nationales et locales. Elle doit être un élément essentiel de toute
stratégie à long terme en matière de culture, d'information, d'alphabétisation et d'éducation.

Afin d'assurer une coordination et une coopération des bibliothèques à l'échelle nationale, des textes
législatifs et des plans stratégiques devraient également définir et promouvoir un réseau national de
bibliothèques selon des normes de service appropriées.

Le réseau de bibliothèques publiques doit être élaboré en tenant compte des bibliothèques nationales,
régionales, de recherche et spécialisées, ainsi que des bibliothèques scolaires, collégiales ou
universitaires.

Fonctionnement et gestion

Une politique clairement formulée doit définir les objectifs, les priorités et les services selon les besoins
des communautés locales. La bibliothèque publique doit être organisée efficacement et des normes
professionnelles de fonctionnement doivent être maintenues.

La coopération avec les partenaires concernés - par exemple, des groupes d'utilisateurs et d'autres

57
professionnels à l'échelon local, régional, national, de même qu'au niveau international - doit être
assurée.

Les services doivent être physiquement accessibles à tous les membres de la communauté. Ceci
suppose que les bâtiments de la bibliothèque soient bien situés, que celle-ci offre de bonnes conditions
de lecture et d'étude, de même que les technologies adéquates et des heures d'ouverture convenant à
tous les usagers. Ceci implique également des services destinés à ceux qui sont dans l'impossibilité de
se rendre à la bibliothèque.

Les services de bibliothèque doivent être adaptés aux différents besoins des communautés vivant en
zone rurale et urbaine.

Le bibliothécaire est un intermédiaire actif entre les usagers et les ressources offertes. La formation
professionnelle et continue du bibliothécaire est indispensable pour assurer des services adéquats.

Des programme d'assistance et de formation des utilisateurs dovient être fournis pour les aider à
bénéficier de toutes les ressources.

58
Annexe III

Ten Reasons Why the Internet Is No Substitute for a Library96


Despite public demand, the notion persists with some that the internet makes libraries unnecessary.

By Mark Y. Herring

Reading, said the great English essayist Matthew Arnold, “is culture.” Given the condition of reading
test scores among school children nationwide, it isn’t surprising to find both our nation and our culture in
trouble. Further, the rush to internetize all schools, particularly K–12, adds to our downward spiral. If it
were not for the Harry Potter books one might lose all hope who languishes here. Then, suddenly, you
realize libraries really are in trouble, grave danger, when important higher-education officials opine, “Don’t
you know the internet has made libraries obsolete?” Gadzooks! as Harry himself might say.

In an effort to save our culture, strike a blow for reading, and, above all, correct the well-intentioned
but horribly misguided notions about what is fast becoming intertopia among many nonlibrarian bean
counters, here are ten reasons why the Internet is no substitute for a library.

1. Not Everything Is on the Internet

With billions of web pages you couldn’t tell it by looking. Nevertheless, a sizeable amount of
substantive materials is not on the Internet for free. For example, only about 8% of all journals are on the
web, and an even smaller fraction of books are there. Both are costly! If you want the Journal of
Biochemistry, Physics Today, Journal of American History, you’ll pay, and to the tune of hundreds of
thousands of dollars.

2. The Needle (Your Search) in the Haystack (the Web)

The internet is like a vast uncataloged library. Whether you’re using Google or any one of a dozen
other search or metasearch engines, you’re not searching the entire web. Sites often promise to search
everything but they can’t deliver. Moreover, what they do search is not updated daily, weekly, or even
monthly, regardless of what’s advertised. If a librarian told you, “Here are 10 articles on Native Americans.
We have 40 others but we’re not going to let you see them, not now, not yet, not until you’ve tried another
search in another library,” you’d throw a fit. The internet does this routinely and no one seems to mind.

3. Quality Control Doesn’t Exist

Yes, we need the internet, but in addition to all the scientific, medical, and historical information
(when accurate), there is also a cesspool of waste. When young people aren’t getting their sex education
off XXX-rated sites, they’re learning politics from the Freeman Web page, or race relations from Klan sites.
There is no quality control on the web, and there isn’t likely to be any. Unlike libraries where vanity press
publications are rarely, if ever, collected, vanity is often what drives the internet. Any fool can put up

96 http://americanlibrariesmagazine.org/print/1746

59
anything on the web, and, to my accounting, all have.

4. What You Don’t Know Really Does Hurt You

The great boon to libraries has been the digitization of journals. But full-text sites, while grand, aren’t
always full. What you don’t know can hurt you:

1. articles on these sites are often missing, among other things, footnotes;

2. tables, graphs, and formulae do not often show up in a readable fashion (especially when
printed); and

3. journal titles in a digitized package change regularly, often without warning.

A library may begin with X number of journals in September and end with Y number in May. Trouble
is, those titles aren’t the same from September to May. Although the library may have paid $100,000 for
the access, it’s rarely notified of any changes. I would not trade access to digitized journals for anything in
the world, but their use must be a judicious, planned, and measured one, not full, total, and exclusive
reliance.

5. States Can Now Buy One Book and Distribute to Every Library on the Web—NOT!

Yes, and we could have one national high school, a national university, and a small cadre of faculty
teaching everybody over streaming video. Let’s take this one step further and have only digitized sports
teams for real savings! (Okay, I know, I’ve insulted the national religion.) From 1970 to 2001 about 50,000
academic titles have been published every year. Of these 1.5 million titles, fewer than a couple thousand
are available. What is on the internet are about 20,000 titles published before 1925. Why? No copyright
restrictions that cause prices to soar to two or three times their printed costs. Finally, vendors delivering e-
books allow only one digitized copy per library. If you check out an e-book over the Web, I can’t have it
until you return it. Go figure, as they say. And if you’re late getting the book back, there is no dog-ate-my-
homework argument. It’s charged to your credit card automatically.

6. Hey, Bud, You Forgot about E-book Readers

Most of us have forgotten what we said about microfilm (“It would shrink libraries to shoebox size”),
or when educational television was invented (“We’ll need fewer teachers in the future”). Try reading an e-
book reader for more than a half-hour. Headaches and eyestrain are the best results. Moreover, the cost
of readers runs from $200 to $2,000, the cheaper ones being harder on the eyes. Will this change?
Doubtless, but it won’t stop the publication of books.

7. Aren’t There Library-less Universities Now?

Not really. The newest state university in California at Monterey opened without a library building a
few years ago. For the last two years, they’ve been buying books by the tens of thousands because—
surprise, surprise—they couldn’t find what they needed on the internet. California Polytechnic State

60
University, home of the world’s highest concentration of engineers and computer geeks, explored the
possibility of a virtual (fully electronic) library for two years. Their solution was a $42-million traditional
library with, of course, a strong electronic component. In other words, a fully virtualized library just can’t be
done. Not yet, not now, not in our lifetimes.

8. But a Virtual State Library Would Do It, Right?

Do what, bankrupt the state? Yes, it would. The cost of having everything digitized is incredibly high,
costing tens of millions of dollars just in copyright releases. And this buys only one virtual library at one
university. Questia Media, the biggest such outfit, spent $125 million digitizing 50,000 books released (but
not to libraries!). At this rate, to virtualize a medium-sized library of 400,000 volumes would cost a mere
$1,000,000,000! Then you need to make sure students have equitable access everywhere they need it,
when they need it. Finally, what do you do with rare and valuable primary sources once they are digitized?
Take them to the dump? And you must hope the power never, ever goes out. Sure, students could still
read by candlelight, but what would they be reading?

9. The Internet: A Mile Wide, an Inch (or Less) Deep

Looking into the abyss of the internet is like vertigo over a void. But the void has to do not only with
what’s there, but also with what isn’t. Not much on the internet is more than 15 years old. Vendors offering
magazine access routinely add a new year while dropping an earlier one. Access to older material is very
expensive. It’ll be useful, in coming years, for students to know (and have access to) more than just the
scholarly materials written in the last 10 to15 years.

10. The Internet Is Ubiquitous but Books Are Portable

In a recent survey of those who buy electronic books, more than 80% said they like buying paper
books over the internet, not reading them on the web. We have nearly 1,000 years of reading print in our
bloodstream and that’s not likely to change in the next 75. Granted, there will be changes in the delivery of
electronic materials now, and those changes, most of them anyway, will be hugely beneficial. But
humankind, being what it is, will always want to curl up with a good book—not a laptop—at least for the
foreseeable future.

The web is great; but it’s a woefully poor substitute for a full-service library. It is mad idolatry to make
it more than a tool. Libraries are icons of our cultural intellect, totems to the totality of knowledge. If we
make them obsolete, we’ve signed the death warrant to our collective national conscience, not to mention
sentencing what’s left of our culture to the waste bin of history. No one knows better than librarians just
how much it costs to run a library. We’re always looking for ways to trim expenses while not contracting
service. The internet is marvelous, but to claim, as some now do, that it’s making libraries obsolete is as
silly as saying shoes have made feet unnecessary.

This article originally appeared in American Libraries, April 2001, p. 76–78, modified slightly January 2010.

61

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