You are on page 1of 18

Exposé sur l’art et la littérature de la Belle époque à la fin de la deuxième guerre

mondiale :

I) L’art et la littérature en 1890 :

Introduction :

Le terme « Belle-époque » né en 1919 et désigne la période de la fin du XIXème


siècle à 1914. Cette expression est fondée sur le regret, la nostalgie d’une
période considérée comme brillante. L’un des symboles de la Belle-Epoque est
l’exposition Universelle de 1900 qui avait pour but de montrer les innovations
techniques et la puissance coloniale française. La fin du XIXème siècle et la
première moitié du XXème siècle sont caractérisées dans le domaine culturel par
la naissance et l’épanouissement de ce qu’il est convenu d’appeler la modernité.

Comme le dit Maurice Denis (critique d’art et artiste peintre), au niveau


artistique la période 1890 est « une grande bourrasque ». En effet, dans les
domaines où s’exerce la pensée (ex : littérature) la France connaît une véritable
rupture et un renouvellement.
En poésie, c’est l’avènement de nombreux poètes tels que Mallarmé qui publie
en 1887 les « Poésies incomplètes ». De plus, c’est durant cette période que
Paterne Berrichon choisit de publier « Les Illuminations » et « Une saison en
enfer » de Rimbaud.
Claudel et Valéry assurent quant à eux la relève du symbolisme, un courant
auquel Jules Huret consacre un article dans « L’Écho de Paris ».
Toute la France est alors saisie d’une envie de renouveau qui s’oppose
directement au scientisme et au positivisme, deux courants qui étaient chers à la
génération précédente.
La France artistique de 1890 commence alors à prendre ses distances avec
l’humanisme.

La poésie et le théâtre symbolistes affirment un idéalisme convaincu que les


éléments du monde extérieur ne sont que des apparences.
L’observation du monde et la raison prônées par la génération de 1860, cèdent le
pas à l’imagination, à l’intuition, au rêve qui sont les seuls moyens capables
« d’introduire » l’Homme dans l’être. Ces moyens, retrouvent pour ainsi dire
leurs lettres de noblesse qu’ils avaient perdues sous le second Empire lors du
triomphe du positivisme.
Dans l’art, on abandonne le réalisme et on rejette l’Impressionnisme.Malgré
tout, l’artiste continue de peindre le monde qui l’entoure. C’est Gauguin qui
commence à peindre des paysages hors du temps, le changement a commencé.
En effet, si à son époque Renoir se contentait de peindre le « Moulin de la
Galette » (1876) tel qu’il était, Toulouse-Lautrec donne quant à lui une « âme »
à son tableau : il nous fait ressentir les sentiments éprouvés par les spectateurs.
Si l’on avait l’impression que les personnages présents dans le tableau de Renoir
se divertissaient, on se rend compte grâce à Toulouse-Lautrec que ces
personnages vont au Moulin de la Galette (1889) pour se morfondre.
De plus, Munch semble s’effrayer de la détresse des « Promeneurs de la rue Carl
Johann » (1892) , il nous laisse deviner sous leurs corps ravagés, les morts qu’ils
feront bientôt.

Le Moulin de la Galette, Auguste Renoir

Le Moulin de la Galette, Toulouse Lautrec


Les Promeneurs de la rue Karl Johann, Edouard Munch

À l’inverse des impressionnistes, les peintures des artistes de 1890 sont bien
plus tristes.
De plus, nombre de ces artistes a peur de la vie, par exemple, les Nabis passent
leur temps chez eux afin de protéger contre le monde extérieur. Il préfèrent
passer leurs jours chez eux afin de laisser leur vie s’écouler plus lentement.
Cette caractéristique visant à vouloir figer le temps se retrouve chez Seurat dans
le tableau : « La Baignade » (1884), où il tend à peindre ses personnages dans
une position hiératique.
L’art de Cézanne et de Degas était un art où les auteurs mettaient un peu de leur
vie, une vie qu’ils avaient oublié de vivre car préférant la consacrer à leur
œuvre. Gauguin, Van Gogh ou encore Toulouse Lautrec sont des hommes
qui quant à eux ont vécu une vie triste et tragique. Leur œuvre est donc
moins un art mais plutôt une expression de leur vie.
Avec eux, des auteurs comme Rimbaud, Verlaine et Nietzsche ouvrent la voie à
une époque nouvelle de l’histoire artistique : celle où l’art est plus le produit
d’une aventure spirituelle que l’expression d’un « cœur ».
La baignade, Georges Seurat

A)Le néo-impressionnisme :

Le néo-impressionnisme est un courant de peinture dont le nom fut donné par


Félix Fénéon (critique d’art). Il donna en effet ce nom au divisionnisme
(pointillisme) lancé par Seurat.
Dès 1884, un impressionniste belge du nom de Paul Signac s’intéresse aux
travaux de Seurat. Ils vont alors tenter d’établir une doctrine néo-
impressionniste sur des bases scientifiques.
Tout a commencé en 1886 lors de la dernière exposition impressionniste.
Cette dernière marque le déclin de ce mouvement, en effet, des artistes tels que
Monet, Sisley ou Renoir sont absents.
Ce sont de plus jeunes artistes qui y sont présents, notamment Georges Seurat.
Ce dernier qui avec son tableau : « Un dimanche après-midi à l’île de la grande
Jatte » (1885) propose un « remède » à la dissolution des formes à laquelle
l’impressionnisme a conduit. Dans son œuvre, la raideur des figures et la
division des touches confèrent aux volumes de la densité et leur donne une
impression de vibration. Seurat abandonne les touches larges et spontanées des
impressionnistes, il utilise quant à lui des petits points de couleur posés les uns à
côté des autres avec régularité et il réduit sa palette de couleur au jaune, au
rouge et au bleu. Le mélange de ces couleurs provoque chez le spectateur un
mélange optique, ceci permet au tableau d’avoir une plus grande intensité
colorée et davantage de luminosité.
En conclusion, Seurat cherche uniquement à donner une rigueur scientifique à
l’impressionnisme.
Un dimanche après-midi sur l’île de la Grande Jatte,

B)Les nabis : un esthétisme bourgeois :


(Le Talisman de Paul Sérusier, 1888)

Le mouvement Nabi est un mouvement d’avant garde né à la fin du 19ème siècle.


Ce mouvement est une réaction contre la peinture académique de l’académie des
beaux arts. Le terme de nabi signifiant intellectuel en Hébreux a été introduit
en1888 par Henri Cazalis (poète symboliste). Le terme nabi était alors le nom
d’un cercle de jeunes peintres.
Ces peintres cherchent à retrouver la pureté de l’art,ceux-ci sont exaltés par « le
Talisman » légué par Gauguin. À la manière du « Talisman » de Sérusier, il
décident d’abandonner les règles traditionnelles de la peinture en se tournant
vers les vitraux médiévaux, les estampes Japonaises ou encore la peinture
égyptienne.
Maurice Denis (1870-1943) "le nabi aux belles icônes", est le théoricien du
groupe; sa célèbre définition: "Se rappeler qu'un tableau, avant d'être un cheval
de bataille, une femme nue ou une quelconque anecdote est essentiellement une
surface plane recouverte de couleurs dans un certain ordre assemblé" pourrait
s'appliquer à toute l'œuvre nabie, en particulier à ses premières toiles. La palette
de Denis profonde et mate, elle s'adapte aux simplifications et accentue le
caractère décoratif du tableau. La stylisation des formes et l'emploi de
l'arabesque dans le rendu des feuillages, crée une atmosphère irréelle et
poétique, proche des symbolistes. L'admiration de Denis et de ses condisciples
pour Cézanne, Gauguin et Redon, qu'ils considèrent comme leurs "initiateurs" se
trouve concrétisée dans ce tableau qui s'inscrit dans la lignée des Hommages de
Fantin-Latour. Denis regroupe autour d'une nature morte de Cézanne, ayant
appartenu à Gauguin, les principaux nabis. La scène se passe dans la galerie
Vollard en présence de leur aînés Redon et du critique André Mallerio; cette
toile affirme la cohésion du groupe jusque vers 1900.
Hommage à Cézanne, Maurice Denis,1900
De gauche à droite : Odilon Redon, Edouard Vuillard, André Mallerio,
Ambroise Vollard, Maurice Denis, Paul Sérusier, Paul-Élie Ranson, François
Xavier Roussel, Pierre Bonnard et Marthe Denis (femme de Maurice Denis)

II)La génération 1900 :


Les artistes qui parviennent à l’âge adulte aux environs de 1900 ont subi
indirectement l’influence de leurs aînés. La langue française le reconnaît, on
parle de « style 1900 » pour caractériser des œuvres architecturales et
décoratives nées une dizaine d’années plus tôt mais « épanouies » à l’aube
du XXème siècle.
L’exposition Universelle de 1900 consacre le succès de ces œuvres qui ne
tarderont pas à provoquer la réaction cubiste.
Les années qui marquent le début du XXème siècle sont pour les artistes une
phase de découverte. En effet de nombreux artistes s’intéressent aux
civilisations orientales, l’exotisme passionne, une exposition sur l’Islam sera
même réalisée en 1903 à Paris ( Pavillon de Marsan ). De plus, l’Occident ne va
pas tarder à découvrir l’art nègre.

Masque Africain

Ce qui fascine dans ces arts à la fois archaïques et exotiques, c’est la puissance
de leurs effets. Les artistes de ce début de siècle recherchent avant tout
l’intensité à la différence des artistes du XIXème siècle. La nouvelle génération
est plutôt à la recherche du dynamisme et de l’énergie alors que l’ancienne
génération recherchait plutôt la subtilité et le raffinement.
C’est aussi en ce début de siècle que l’on assiste aux premiers exploits dans le
secteur de l’automobile et de l’aviation.
Le Xxème siècle dans sa première décennie est animé d’une bonne santé qui
rend compte en partie de sa prodigieuse fécondité, cette dynamique permet à
cette époque d’être très créatrice pendant 14 derniers ans. En effet, dans tous les
domaines artistiques : peinture, musique et littérature s’opère un renouveau.
Malheureusement cette vague de fécondité et de créativité prit fin en 1914 avec
le début de la première guerre mondiale.

A)Le Fauvisme (1905-1910) :

Le mot « fauve » est apparu pour la première fois dans un texte de Vauxcelles
(critique d’ art) dans le supplément (rubrique artistique) du Gil-Blas en octobre
1905.
Dans le vocabulaire de l’histoire, les mots fauve et fauvisme ont réussi à
sauvegarder leur signification. On peu limiter l’emploi de ces mots aux artistes
du début du Xxème qui ont pratiqué un art nouveau et affranchi de toutes
conventions ( liberté dans l’emploi de la couleur ).
Le mot fauve s’applique au petit nombre d’artistes travaillant à Paris et dans le
Midi. Ces derniers ont exposé pour la première fois en 1905 au Salon
d’Automne.Ces artistes portent le nom de Fauvistes au vu de la violence et de la
vigueur sauvage de leurs peintures. Ce mouvement n’ayant pas de manifeste à
part entière, il s’en suit qu’il n’a pas de réelles limites. Les Fauvistes ne sont pas
organisés, c’est à la fois un réseau d’amitiés et de relations personnelles.

-les caractéristiques du fauvisme :


les peintures fauvistes sont peintes avec des couleurs assez violentes (rouge,
jaune).
La couleur est employée de façon « pure » (telle qu’elle sort du tube).
Les fauvistes préfèrent les teintes vives qu’ils favorisent par rapport aux teintes
grises qu’ils bannissent.
Ils utilisent la couleur comme un élément essentiel de l’expression du
mouvement. Ils utilisent les oppositions de couleur pour traduire le mouvement.

Un des principaux peintres fauvistes : Henri Matisse.


Il naît en 1869 au Cateau (Nord-Pas-de Calais)
Il fait ses études de droit puis il travaille chez un avoué (avocat chargé de plaider
à la cour d’appel). Il s’inscrit ensuite à l’école gratuite de dessin de Saint
Quentin.
Il ne viendra à Paris qu’en 1892 où il s’inscrira à l’école des arts décoratifs puis
à l’académie Julian. Suite à son expulsion de l’École des Beaux arts, il découvre
les néo-impressionnistes, il commence alors à employer des couleurs pures et il
exécute ses premières sculptures. En 1905, il expose au Salon d’Automne ses
toiles. Malheureusement, celles-ci déclenchent le scandale du Fauvisme et le
placent à la tête de ce nouveau groupe. Malgré cela, Matisse préfère se
réorienter vers un art plus strict.
Matisse se retire ensuite sur la côte méditerranéenne où il adopte un art
« détendu » et aux couleurs claires. Vers 1927, Matisse abandonne le dessin et la
gravure, il va se tourner vers un dessin plus schématique. En 1930, Henri
Matisse séjourne à Haïti dont la végétation et l’atmosphère lui inspireront
certaines œuvres.
En 1933, il achève sa grande œuvre : « La Danse ». Matisse est désormais
célèbre et considéré comme l’un des principaux créateurs de la peinture
moderne. Dès 1907, Apollinaire avait compris Matisse, il disait de lui : « Nous
ne sommes pas en présence d’une tentative outrancière, le propre de l’art de
Matisse est d’être raisonnable ».

La Danse, Henri Matisse


QuickTimeª et un
dŽcompresseur
sont requis pour visionner cette image.

La Desserte, Henri Matisse,1908

B)Le cubisme (1907-1914)


Contre le subjectivisme des Fauves, une réaction ne tarda pas à se produire en
France. Cette réaction se manifesta par un refus de la couleur intense, de formes
aplaties et de l’exécution expressive. Comme annoncé précédemment, le
cubisme tire son origine de l’art nègre.
C’est à cette même période que Paul Cézanne commence à se faire connaître.
En 1907, certains Fauvistes commencent à se tourner vers un autre type de
peinture et à renoncer aux formules qui avaient défini leur art. À l’image de
Derain qui se tourne vers une peinture dite « constructive » et qui entraîne avec
lui de nombreux peintres tels que Vlaminck ou Picasso. Dufy lui aussi se
convertit à cette construction décolorée et austère. Comme l’avaient fait les néo-
impressionnistes, les Fauvistes tels que Gauguin ou Van Gogh cèdent le pas aux
cubistes (Cézanne).
Comme en témoigne dans « Nouvelles littéraires » Max Jacob, Picasso était
fasciné par l’art nègre : « Nous dînâmes un jeudi soir chez Matisse. […] Or
Matisse prit sur un meuble une statuette de bois noir et la montra à Picasso.[…]
Picasso la tint à la main toute la soirée. Le lendemain matin, quand j’arrivai à
l’atelier, le plancher était jonché de feuilles de papier. Sur chaque feuille, un
grand dessin, presque le même : une face de femme avec un seul œil, un nez trop
long confondu avec la bouche et une mèche de cheveux sur l’épaule. Le cubisme
était né.».
L’art nègre a en effet intéressé les cubistes par son interprétation de la réalité,
non pas en fonction des données sensorielles (vue) mais en fonction de la
connaissance qu’il en a intellectuellement.
En conclusion, « Les demoiselles d’Avignon » marque la fin des travaux
cubistes de Picasso et ouvre la voie à une époque nouvelle de son art.

- les caractéristiques du cubisme :

Le Cubisme se caractérise par un chromatisme décoloré à base d’ocres, de


bruns, de verts éteints, une simplification des plans d’où sont éliminés tous les
détails.

Le joueur de guitare, Pablo Picasso, 1910

C)Le Futurisme (1909-1914) :


Le Futurisme est l’art des adhérents du salon de la section d’Or et d’Orphisme.
En 1910, en France se ressent un besoin du dynamisme et de vitalité intense. Il
en est de même en Italie où naît le mouvement nommé Futurisme.
Le 11 avril 1910, le « Manifeste technique des peintres futuristes » est signé par
cinq artistes italiens du nom de Giacomo Balla, Umberto Boccioni, Carlo Carrà,
Luigi Russolo et Gino Severini.

Umberto Boccioni : créateur du Futurisme. Nous allons retracer les éléments de


sa vie qui ont conduit à la création de ce mouvement.
En 1902, Boccioni quitte l’Italie grâce à un prix qu’il a obtenu, il se rend alors à
Pris où il fait un séjour de dix-huit mois. En 1908, il se rend à Milan où il fait la
connaissance de deux jeunes peintres : Carrà et Russolo. Il rencontrera ensuite
lors d’une soirée du Théâtre lyrique en 1909 le poète Marinetti publicateur du
fameux « Manifeste du Futurisme » dans « Le Figaro ».

- Les caractéristiques du Futurisme


Le Futurisme est un courant artistique dont la technique s’inspire du cubisme et
du divisionnisme.
Il est caractérisé par une envie de vitesse, de modernité ,de futur et de violence.

La città che sale, Umberto Boccioni, 1910


Evolutions littéraires de la Belle-époque :

I. La presse écrite :

L’alphabétisation, largement achevée à l fin du XIXème siècle en Europe


occidentale, explique le triomphe de la presse écrite, inséparable de
l’urbanisation et de l’élargissement de la démocratie. Les progrès
technologiques ont joué leur rôle ainsi que le développement des agences de
presse, la britannique Reuter, la française Havas (dès 1835), l’allemande Wolff,
les américaines Associated Press et United Press. La presse écrite séduit un
public très populaire, essentiellement masculin avant 1914. Les quotidiens à 5
centimes, un demi-penny ou un cent sont les artisans d’un tirage global de 5
millions d’exemplaires à Paris en 1914 et 24 millions aux Etats-Unis (41 en
1940). Les quotidiens populaires à grand tirage, rarement inféodés à une ligne
politique précise, furent la plupart très conservateurs… Ils eurent une influence
certaine dans le développement des sentiments germanophiles, aussi bien en
Amérique (le New York Journal du magnat William Randolh Hearst, par ailleurs
hostile au New Deal), que dans la Grande-Bretagne des années trente (le Times).
Cet essor de l’écrit à donc été universel.

II. Dans la littérature :

Toute cette période est encore marquée par les débats des années 1890 : affaire
Dreyfus, rapport entre l’Eglise et l’Etat, socialisme, nationalisme, etc. De ces
débats témoigneront, en particulier, les œuvres de Maurice Barrès ou d’Anatole
France. L’optimisme n’est pas général ; il ne concerne évidemment pas toutes
les classes sociales et n’atteint pas non plus toute la littérature. Si Verhaeren ou
Cendrars célèbrent la modernité dans des textes aux accents parfois épiques, ils
y décèlent aussi des sources d’angoisse virtuelles ; avec la civilisation matérielle
qui s’installe se font jour, chez quelques auteurs, des préoccupations
spirituelles : ce début de siècle est l’époque des conversions, celles de Charles
Péguy et de Max Jacob notamment.

Sur le plan littéraire, des écrivains comme Anatole France ou Romain Rolland
se trouvent à la charnière de deux siècles ; ils abandonnent le modèle de Balzac
et celui de Zola pour écrire des romans à visée idéologique explicite, mais ils
n’opèrent, dans le domaine des techniques, aucun renouvellement profond. De
jeunes auteurs, comme Alain Fournier ou Valéry Larbaud, ainsi qu’André Gide
dont l’audience est déjà large, ouvrent quant à eux la voie d’un nouveau type de
récit, proposant des formules qui marqueront les générations d’après guerre.

Epoque de transition, ce début de siècle l’est aussi pour le théâtre, où l’on voit
surgir, à côté de comédies satiriques ou de pièces idéologiques marquées par
l’influence d’Ibsen, les drames de Claudel, dont le verbe poétique ne s’imposera
vraiment à la scène qu’après 1918.

Mais la Belle époque est essentiellement l’époque de la poésie. Valéry et


Verhaeren se dégagent progressivement du symbolisme dont ils sont les
héritiers. Et c’est alors qu’apparaissent ceux qu’on appellera les « poètes de
l’esprit nouveau » ; Cendrars, Apollinaire, Max Jacob renouvellent à la fois les
thèmes et les formes du texte poétique ; ils innovent par le refus de toute
séparation entre art et vie quotidienne, par l’abandon des exigences de la
logique, par la priorité donnée à l’expression de l’instantané et du simultané, par
la recherche systématique de la surprise. Au XIXème siècle, le symbolisme est
très présent en littérature : c’est une réaction contre le naturalisme, jugé trop
proche de la réalité, on considère le symbolisme comme une sorte de retour au
romantisme. Il y a une omniprésence de l’idéal, de la beauté. Par exemple,, avec
Mallarmé, le plus pur poète symboliste, cesse d’écrire car l’usage des mots est
une entrave à sa volonté d’idéal. Baudelaire initiateur du symbolisme voit
rejoindre Rimbaud et Verlaine à « son » mouvement. Paul Verlaine (1844-1896)
tient une place à part dans la poésie du XIXème siècle, de par la sincérité de son
lyrisme que par le caractère très personnel de son œuvre. Grand ami de Verlaine,
Rimbaud (1854-1891) a consacré sa jeunesse à essayer de créer une poésie libre
et sauvage où les barrières entre le réel et l’imaginaire, entre les objets, les rêves
et les sensations n’existeraient plus. Mais, à 20 ans, il décide brusquement
d’arrêter d’écrire et de se transformer en aventurier. Un film a d’ailleurs été
réalisé par Agnieszka Holland en l’honneur de leur amitié en 1997.

Romain Rolland (1866-1944), écrivain solitaire, a défendu des idéaux


d’humanité et de fraternité même lorsque l’histoire s’y opposait. Il demeure
principalement connu pour son roman Jean-Christophe qui retrace la vie d’un
musicien qui établit une synthèse entre la France et l’Allemagne, deux pays
ennemis à l’époque. D’autre part le domaine poétique de l’après guerre se divise
en deux tendances : une poésie de l’intellect et une poésie de l’imagination.

Quelques autres auteurs de la Belle-époque :

Guillaume Apollinaire : C’est un écrivain français né en 1880 à Rome et mort en


1918 à Paris. Curieux, avide de nouveautés, il a été au début du XXème siècle
un des premiers à défendre l’art moderne, notamment en peinture. Il admire
différents artistes peintres cubistes comme Picasso ou Braque, son sens de
l’esthétique se retrouve dans ses poèmes. Sa poésie cherche à créer une relation
en images et mots. On observe ce style dans Calligrammes. C’est un précurseur
du surréalisme dont il a forgé le nom. Ses poèmes, souvent sans ponctuation,
amorcent un esprit nouveau et tentent d’intégrer la diversité de la civilisation
modernne en train de naître. C’est en 1913 qu’il connaît le succès avec la
publication d’Alcools. En novembre 1914, Apollinaire s’engage dans la Grande
Guerre. Blessé, il meurt en 1918, après avoir publié ses Calligrammes, emporté
par une grippe infectieuse.

Vive voix. Guillaume Apollinaire.


QuickTimeª et un
dŽcompresseur BMP
sont requis pour visionner cette image.

« La colombe poignardée et le jet d'eau"

André Gide : André Gide est né en 1869 dans une famille de la haute
bourgeoisie protestante . Son père est un brillant professeur à la faculté de droit
de Paris, et sa mère, la fille d'un industriel rouennais du textile. André Gide est
élevé dans une atmosphère puritaine. Petit garçon émotif et de santé fragile, il
est sujet à des crises nerveuses répétées qui lui valent de nombreuses cures.
André Gide est très affecté de perdre, à 11 ans, son père, cet être érudit et
généreux qu'il admire. C'est son premier "Schaudern" ( "frissonner
d'épouvante"). Il sera élevé au milieu de femmes, au premier rang desquelles : sa
mère, Anna Schackleton, l'ancienne gouvernante de celle-ci, la bonne, ses tantes
et ses trois cousines.

D’autres auteurs importants du XXème siècle ont révolutionné la littérature et la


manière de penser comme Valéry ou Proust mais ils seraient trop nombreux à
énumérer, c’est pourquoi nous vous avons présenté quelques uns indispensables
à connaître.

You might also like