CONTES VRAIS
UN RATE
D’ot: venait-il? Quelle avait été sa famille? On ne savait. Il se
montrait d’ailleurs tres peu prodigue d’anecdotes et de souvenirs sur
son enfance et sa jeunesse. Parfois il disait: « Quand j’étais clerc de
notaire » ou bien « Quand je travaillais chez un agent de change »!.
C étaient les seuls et vagues renseignements qui lui échappassent dans
ses causeries. On soupgonnait aussi qu'il avaic di voyager, car il
parlait de la Russie comme s'il y edt séjourné longtemps, et I'Italie,
l'Espagne semblaient ne pas avoir de secrets pour lui. Une chose
paraissait 4 peu prés certaine, c'est qu'il s'appelait Jacques Sorel.
D’aucuns prétendent qu’autrefois il ajoutait volontiers la particule &
son nom et que ses cartes de visite portaient une couronne de comte ;
mais il ne s’était servi de l'une et n’avait lancé les autres que dans
les restaurants, chez les demoiselles, en voyage.
Le plus singulier personnage qui fit au monde, ce Jacques Sorel.
Vous |’avez certainement sinon connu, au moins coudoyé. Joli homme,
de manitres agréables, d’un esprit élégant et délicat, d'un trés réel
talent méme. Il possédait cout ce qu'il faut pour réussir et pour
arriver. Mais jusqu’alors il n’était arrivé qu’a gaspiller sa vie, on ne
savait comment ; il n’avait réussi, on ignorait pourquoi, qu’a rouler
1, Mirbeau a lui aussi travaillé comme clerc de notaire et chez un agent de
change. D'ailleurs, tout ce texte est une confession voilée.
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journées entitres au soleil, dans I'herbe grasse, loin de tout, loin des
hommes, ne pensant 2 rien, heureux et libre, ayant son pain assuré
pour le reste de sa vie.
Je lui souhaitai bonne chance.
Tous les matins, le pauvre diable alla chez le banquier allemand,
mélé dans J'antichambre, a la foule des remisiers qui le regardaient
d'un ceil louche. Le financier ne parut pas le reconnaitre. Jacques
subit toutes les rebuffades, tous les mépris, toutes les hontes que
quelques-uns de ces heureux prodiguent parfois aux humbles et aux
souffrants. Il ne se décourageait point. L'échine courbée, le visage
aimable, il venait trois fois par jour présenter sa cote, attendant la
chance et guettant la fortune. Un matin, le banquier leva vers lui
ses yeux ternes et froids comme une pitce d'argent.
— Qui donc étes-vous, monsieur ? lui demanda-t-il.
— Jacques Sorel, monsieur. Vous savez bien, Jacques Sorel qui...
— Ah! oui!... Eh bien, monsieur, il est inutile de revenir. Nous
n’avons pas d'affaires.
Jacques Sorel est mort l'autre jour a I'hépital. Personne n'a suivi
Son pauvre convoi. I] s’en est allé, comme un chien, dormir, au
hasard, dans Ja terre. Pas une larme, pas une fleur, pas une croix!
Paris Journal, 19 juin 1882
Karol Cytrowski, L’Abbé Jules d’Octave Mirbeau en tant qu’exemple de l’influence de Fiodor Dostoïevski sur le roman français de la 2e moitié du XIXe siècle