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TD3

Dans une première partie, vous constaterez qu’il existe depuis les années
60 en France, une sous culture, voire une contre-culture de la jeunesse qui
résulte de son homogénéité, basée sur l’âge, et qui contribue à la construction
d’une identité spécifique comme le démontre B.Lahire.
Dans la seconde partie, vous relativiserez cette homogénéité et cette sous
culture en montrant l’hétérogénéité du groupe due à une reproduction sociale
comme l’a fait P.Bourdieu, et qui perdure encore aujourd’hui.

Document 1 : Les principales craintes des adolescents

Question : Dans la liste suivante, quels sont les trois ou quatre éléments qui vous font le plus
peur ? (1)

% Rang
- La guerre 56 1
- Le racisme 49 2
- Le SIDA 37 3
- La maladie 33 4
- La drogue 30 5
- La misère dans le monde 28 6
- L'insécurité 22 7
- Les difficultés pour entrer dans la vie active 22 7
- L'injustice sociale 17 9
- Les problèmes de l'environnement 16 10
- L'ennui, la solitude 10 11
- Les contraintes de la vie en société 6 12
- La difficulté à créer quelque chose soi-même 5 13
- L'immigration 3 14
- Sans opinion -

(1) Le total des % est supérieur à 100, les personnes interrogées ayant pu donner quatre
réponses.

Document 2 :Les pratiques culturelles des jeunes sont beaucoup plus mélangées qu’on ne
le croit.

Le rap uniquement chez les "lascars" ( les jeunes de banlieues) ? Non, le rap partout, même
dans les plus grandes écoles, à l’exemple de Jérôme qui prépare son diplôme supérieur de
commerce tout en cherchant à monter parallèlement son label de rap et sa propre maison de
production. Ce jeune homme travaille avec des musiciens de rap puristes ? Oui, mais qui
regardent aussi les émissions de télé-réalité "Pop Stars" et "Star Academy", et qui connaissent
par conséquent l’intégralité du répertoire de la variété française remis au goût du jour par ce
genre de programme, allant même jusqu’à intégrer dans leurs morceaux de rap des boucles
sonores extraites des chansons de Jacques Brel.
Elise est professeur des Universités après avoir brillamment réussi les grandes écoles
littéraires. C’est donc une intellectuelle, un peu "bourgeoise-bohème" ("bobo"). Oui, mais elle
se drogue à la série télé américaine Urgences et adore Stephen King. "C’était d’ailleurs un
motif de discorde avec mon père. Il me disait que ce n’était pas en regardant des séries TV
qu’on réussissait les concours. Il ne comprenait pas. On a parié, et j’ai gagné une voiture !"
Cécile, quant à elle, fréquente les rassemblements religieux l’été (elle a rencontré le pape à
Toronto) et les festivals consacrés à la culture du chanvre l’hiver ! Et son petit ami (qui n’a
aucun piercing) écume les free parties (fêtes techno alternatives) avec ses colocataires... De
nouvelles tendances continuent d’émerger régulièrement, et la culture jeune ressemble à un
immense fourre-tout, modulable à souhait.
Source : Sophie Simonot, journaliste, enquêtes pour la conception d’une série documentaire
intitulée « Vingt ans, le bel âge » pour France 2 en 2003

Document 3 : Comment les jeunes de 15 à 24 ans dépensent leur argent de poche : les
différences suivant le sexe.

Document 4 :

« La jeunesse n’est qu’un mot ». Pierre Bourdieu


Si l'on comparait les jeunes des différentes fractions de la classe dominante, par exemple tous
les élèves qui entrent à l'École Normale, l'ENA, l'X, etc., la même année, on verrait que ces «
jeunes gens » ont d'autant plus les attributs de l'adulte, du vieux, du noble, du notable, etc.,
qu'ils sont plus proches du pôle du pouvoir. Quand on va des intellectuels aux PDG, tout ce
qui fait jeune, cheveux longs, jeans, etc., disparaît. [...] Dans un cas, on a un univers
d'adolescence, au sens vrai, c'est à dire d'irresponsabilité provisoire : ces « jeunes » sont dans
une sorte de no man's land social, ils sont adultes pour certaines choses, ils sont enfants pour
d'autres, ils jouent sur les deux tableaux. C'est pourquoi beaucoup d'adolescents bourgeois
rêvent de prolonger l'adolescence : c'est le complexe de Frédéric de L'Éducation sentimentale,
qui éternise l'adolescence. [Dans l'autre cas, celui des jeunes issus de la classe ouvrière, les
jeunes passent directement de l'enfance à l'âge adulte] Cela dit, les « deux jeunesses » ne
représentent pas autre chose que les deux pôles, les deux extrêmes d'un espace de possibilités
offertes aux « jeunes ».
Source : Pierre Bourdieu, « La jeunesse n'est qu'un mot », Questions de sociologie, 1984.

Question travail préparatoire

1) Donnez le mode de lecture et de calcul du chiffre 56% dans le premier tableau.


2) Opérez une typologie des craintes des jeunes. Quelles valeurs cela traduit-il ?
3) Expliquez la phrase soulignée dans le document 2 .
4) Peut-on parler de sous-culture ou de contre-culture dans le document 2 ?
5) Les hommes et femmes de 15 à 24 ans gèrent ils leurs argent de la même façon. ?
(Document 3)
6) Tous les jeunes d’après P.Bourdieu ont-ils une adolescence ? ( Document4 )

Documents bien choisis ; questions claires et compréhensibles

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