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Février 2007

Préparation des bouillies CIETAP


et gestion des effluents phytosanitaires
Note nationale d'aide à la mise en oeuvre dans les exploitations viticoles
Cette note a été rédigée par ITV France et le groupe de travail réunissant des représentants du Centre Technique
Interprofessionnel de la Vigne et du Vin (ITV France), du Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne (CIVC),
des Chambres d’Agriculture, de Viniflhor, du Centre d’Etudes du Machinisme Agricole, du Génie Rural, des Eaux
et des Forêts (Cemagref), de l’Union des Industries de la Protection des Plantes (UIPP), de la Direction de la
Prévention des Pollutions et des Risques (DPPR/MEDD) et de la Sous-Direction de la Qualité et de la Protection
des Végétaux (SDQPV/DGAL), avec la collaboration de SARP Industrie et dans le cadre des travaux conduits par
les groupes d’experts Ecopulvi*1 et Cietap*2.

L'arrêté du 12 septembre 2006 relatif à la mise sur le marché et à l'utilisation des produits antiparasitaires à usage
agricole réglemente les conditions de mise en oeuvre des traitements, depuis la préparation des bouillies jusqu'à la
gestion des effluents phytosanitaires.
L'objectif de cette note technique est de présenter cette réglementation et d'aider les exploitants agricoles à son
application concrète quant aux aspects de préparation des bouillies et de gestion des effluents phytosanitaires.

Elle se présente en 3 parties :

- les dispositions réglementaires ;


- les solutions pratiques recommandées dans les exploitations ;
- les compléments d'information pour la filière viticole.

1ERE PARTIE : DISPOSITIONS REGLEMENTAIRES

Réglementation précisée dans l'arrêté du 12 septembre 2006

Dispositions générales relatives à l'utilisation des produits :


* pulvérisation autorisée des produits si l'intensité du vent sur le lieu de traitement est
inférieure ou égale à 3 sur l'échelle de Beaufort (maximum 19 km/h - petite brise, agitation
permanente des feuilles et rameaux) ;
* délais avant récolte de 3 jours minimum ;
* délai de rentrée sur la parcelle traitée :
- cas général => 6 heures (8 heures si milieu fermé),
- 24 heures si produits de type R36, R 38 ou R 41,
- 48 heures si produits de type R42 ou R43.

Dispositions relatives à la limitation des pollutions ponctuelles :


* sécurisation de la préparation de la bouillie ; Eléments développés
* gestion des effluents de pulvérisation dans les parties 2 et 3 de cette note
(fonds de cuve et eaux de lavage des appareils).

Dispositions particulières relatives aux zones non traitées (ZNT) au voisinage des
points d'eau mentionnés sur une carte au 1/25 000 :
* 4 largeurs de ZNT à respecter selon les produits : 5, 20, 50 m et exceptionnellement ≥ 100 m;
* largeur minimale s’il n’y a pas de précisions pour le produit : 5 m;
* possibilité de réduction de la ZNT de 20 à 5 m ou de 50 à 5 m dans certaines conditions
d'aménagement du site et d'équipement du matériel.

*1
Ecopulvi : Groupe d’experts constitué à l’initiative d’ITV France
*2
Cietap : Commission interprofessionnelle d’étude des techniques d’application de produits phytosanitaires de l’AFPP

1
Définition des effluents phytosanitaires : - fonds de cuve
- bouillies phytosanitaires non utilisables
- eaux de nettoyage de pulvérisateur
- effluents liquides ou solides issus des traitements

Les effluents phytosanitaires sont des déchets dangereux qu'il faut gérer dans des conditions propres à éviter des
effets préjudiciables sur l'environnement. Le producteur du déchet, c'est à dire l'exploitant agricole, est responsable
de son déchet jusqu'à la phase finale d'élimination.

Gestion permise par la réglementation : trois stratégies possibles (à combiner éventuellement)

Stratégie n°1 Stratégie n°2 Stratégie n°3


Gestion intégrale à la parcelle par Gestion à l'exploitation par dispositifs Traitement et
les bonnes pratiques spécifiques valorisation en centre
spécialisé
Rinçage à la parcelle (R.A.P.) : - Retour à l'exploitation agricole - Retour à l'exploitation
agricole
- dilution du fond de cuve par ajout d'eau - Stockage des effluents
claire (minimum 5 fois le volume de
- Mise en oeuvre d'un dispositif reconnu - Stockage intermédiaire
fond de cuve)
Moyens par le MEDD (Ministère de l’Ecologie et sécurisé des effluents
- re-pulvérisation sur la parcelle traitée. du Développement Durable), inscrit au - Orientation vers une
bulletin officiel (cf. page 5) filière agrée D.I.S. *2
Le R.A.P. autorise ensuite le lavage de
l'extérieur de l'appareil sur une parcelle

Prise en charge par


Devenir Fond de cuve dilué au 1/100 ème
: Epandage ou vidange des effluents traités l'opérateur :
sur une parcelle - incinération avec traitement
des Vidange sur une parcelle des fumées
déchets ou Si déchets dangereux (filtres, charbons
- stabilisation des cendres en
finaux Ré-utilisation pour prochain traitement usagés...) : gestion en centre spécialisé centre de stockage de résidus
(avec BSD)*1
ultimes
Stockage sécurisé des effluents situé à plus
de 10 m des limites de propriété si stockage
extérieur ou sous auvent, (ou 5 m si stockage
Diviser par 100 la concentration initiale en local fermé) et 50 m des points de captage Stockage sécurisé situé à plus
du fond de cuve. d’eau potable et des sources (sauf si bac de de 10 m des limites de
rétention des débordements). propriété (si dehors ou sous
Vidange du reliquat final à plus de 50 m auvent), 5 m en local fermé
de tout point d'eau, de 100 m des lieux de Vidange ou ré-épandage sur parcelle des et 50 m des points de captage
baignade et hors zones de protection des effluents traités à + de 50 m de tout point d’eau potable et des sources.
captages d’eau potable. d'eau et de 100 m des lieux de baignade.
Vidange limitée à une fois par an sur une Opération limitée à une fois par an sur une
Conditions même surface. même surface. Détenir un Certificat valide
requises d'Acceptation Préalable (n°
Lavage à la parcelle autorisé si R.A.P. Traitement avec enregistrement obligatoire CAP) délivré par le
préalable. Localisation à + de 50 m de tout des données suivantes : nature de l'effluent laboratoire du centre de
point d'eau et de 100 m des lieux de (nom commercial complet du produit ou son traitement.
baignade. Opération à une fois par an sur numéro d'autorisation de mise sur le
une même surface. marché), dilution éventuelle, quantité Emettre un Bordereau de
introduite, date de l'introduction ; suivi du Suivi de Déchet (BSD) à
procédé de traitement ou de l'installation de chaque enlèvement de
stockage (nature, date) ; épandage ou déchets conformément à
vidange des effluents phytosanitaires issus l’arrêté du 29/07/2005.
du traitement (quantité épandue, date de
l'épandage, surface concernée, identification
de la parcelle réceptrice ou de l'îlot cultural).

*1 : BSD : Bordereau de Suivi de Déchet


*2 : D.I.S. : Déchet Industriel Spécial = déchet dangereux = déchet à incinérer en centre spécialisé

2
Préparation des bouillies CIETAP
et gestion des effluents phytosanitaires
Note nationale d'aide à la mise en oeuvre dans les exploitations viticoles
2EME PARTIE : SOLUTIONS PRATIQUES RECOMMANDEES DANS LES EXPLOITATIONS

Préparation de bouillie : obligation d'empêcher tout débordement et retour de bouillie


(aspiration de bouillie dans le réseau d'eau potable dû à un dysfonctionnement sur le réseau.
Phénomène indépendant de l'utilisateur ne pouvant se produire que si le tuyau plonge dans la bouillie).

Exemples de moyens permettant de prévenir les débordements :


Une surveillance constante lors du remplissage est en théorie suffisante. Dans la pratique,
elle peut être renforcée par l'utilisation des dispositifs suivants :
- compteur avec remise à zéro manuelle ou automatique ;
- compteur programmable à arrêt automatique (nombreux modèles) ;
- cuve tampon d'eau claire équipée d'un moyen automatique de remplissage (type
chasse d'eau) et d'un tuyau de vidange de fort diamètre : permet un remplissage
rapide et en toute sécurité ;
- site étanche qui confine les éventuels débordements ;
- capteur de niveau déclenchant l'arrêt automatique.
exemple de cuve tampon
d'eau claire

Exemples de dispositifs permettant d'éviter le retour de bouillie dans le réseau d'eau :


- disconnexion tuyau/bouillie : mise à l'air du tuyau (potence, manchon protecteur... ) ;
- clapet anti-retour NF antipollution. Le plus simple est un disconnecteur d'extrémité de type HA à placer sur le
robinet (diamètre maxi ¾ " ; coût : environ 30 €) ou pour diamètres supérieurs, clapet de non retour contrôlable
de type EA (coût : de 40 à 170 € HT) ;
- placer une cuve tampon d'eau claire entre le réseau et le pulvérisateur.

Ces aménagements ne coûtent pas forcément cher et, au delà du respect de la réglementation, peuvent être mis à
profit en optimisant les démarches de manipulation des produits : gain de temps et de sécurité.

Gestion des effluents phytosanitaires : Analyse technique des stratégies possibles

Stratégie n°1 Stratégie n°2 Stratégie n°3


Intégralement à la parcelle par A l'exploitation par dispositifs Traitement en centre
les bonnes pratiques spécifiques spécialisé
Simplicité pour
Gestion spécifique des effluents.
☺ Faisabilité technique, économique
et pratique.
Démarche pouvant être simple.
Gestion collective possible (Cuma…)
l'exploitant.
Procédure complète et
validée.
Equipement nécessaire.
Dilution au 1/100 : nécessité de
pratiquer un rinçage séquentiel Intégrer le coût total (consommables,
pour limiter le volume d'eau claire énergie, gestion des déchets générés...). Démarche préalable :
requis et le temps de mise en limiter les effluents.
 oeuvre de la démarche.
Démarches préalables nécessaires :
- limitation des effluents ; Stockage des
Temps de mise en oeuvre pour les - choix d'un dispositif reconnu ; effluents.
appareils à débit limité
- dimensionnement du dispositif et
(viticulture notamment).
emplacement adaptés impératifs.
Appréciation Cette stratégie impose le strict L'intérêt de ces dispositifs doit être Démarche facile.
globale respect des bonnes pratiques. apprécié selon le contexte spécifique de Coût variable, à
l'exploitation. vérifier localement.

3
Choix de la stratégie n°1 : gestion intégrale à la parcelle

Limite principale : temps de mise en oeuvre. Démarche chronologique pour l'optimiser :

1/ Limiter le fond de cuve pour optimiser les volumes d'eau claire de dilution
- adapter le matériel pour limiter les reliquats : puisard avec canne d'aspiration placée au fond ;
- poursuivre la pulvérisation jusqu'au désamorçage poussé de l'appareil.

2/ Diluer séquentiellement pour optimiser le volume d'eau claire nécessaire à la dilution par 100

Démarche nécessaire à la dilution requise (concentration finale = concentration initiale divisée par 100) :
* 2 dilutions successives (puis pulvérisation) avec, chaque fois, un volume d'eau de 9 fois le volume de fond de cuve
ou
* 3 dilutions successives (puis pulvérisation), dont la première avec un volume d'eau de 5 fois le volume de fond de cuve
(obligatoire), la seconde 4 fois et la troisième 3 fois.

Volume de Volume total d'eau claire nécessaire pour diviser par 100 (en litres)
fond de cuve (origine : cuve embarquée ou robinet)
(litres) si 1 dilution si 2 dilutions si 3 dilutions*

1 99 18 12 (5+4+3)

5 495 90 60
10 990 180 120
20 1980 360 240
* dilution par 120 dite « sécurisée »

Pour éviter de multiplier les opérations (descente de l'engin, manipulation de vannes), des systèmes automatiques
de rinçage séquentiel existent sur le marché. Ces outils manœuvrés depuis la cabine (électrovannes) facilitent le
rinçage séquentiel et limitent le temps de mise en oeuvre.

3/ Vidange à la parcelle ou réutilisation ultérieure dans une bouillie (non adaptée en cas de reliquats herbicides)

Les coûts de cette démarche :


Investissement : * Adaptation des outils de travail (cuve d'eau claire; cuve du pulvérisateur...).
* Formation des tractoristes aux bonnes pratiques.
Fonctionnement : temps nécessaire à l'opération (fonction du volume à épandre et du débit de l'appareil).

Choix de la stratégie n°2 : gestion à l'exploitation par dispositif spécifique

D'une manière pratique, on distingue :


* les procédés "rustiques" de nature technique simple et d’investissement limité : dégradation biologique sur
substrat ...
Ces systèmes généralement économiques sont particulièrement adaptés à la gestion de volumes d'effluents
limités. Par conséquent, ils conviennent bien aux exploitations individuelles.
* les procédés "technologiques" qui font appel à du matériel et une mise en oeuvre plus sophistiqués (et donc des
investissements plus importants) : ultrafiltration, osmose inverse, photocatalyse...
Ces procédés sont plus adaptés aux situations d'aires collectives. En raison d'une mise en œuvre souvent pointue
et du suivi technique nécessaire, une alternative intéressante porte sur leur utilisation en prestation. Le coût de
fonctionnement des procédés étant indexé sur les volumes à traiter, une démarche doit être menée conjointement
pour réduire au maximum les volumes d'effluents générés.

4
Dispositifs reconnus par les pouvoirs publics (bulletin officiel du Ministère de l’Ecologie et du Développement
Durable en date du 28 février 2007). D'autres procédés sont en cours d'examen.

Systèmes "rustiques"
Procédé
Principe Comment le mettre en oeuvre ? (suivre la notice technique)
Société
Placer l'effluent dans une zone étanche couverte, remplie d'un mélange de terre (70 % en volume )
® et de paille (30%). Recharger annuellement en paille et retourner le substrat régulièrement.
Phytobac Epandage du substrat autorisé (10 m3/ha) après 5 mois de maturation sans aucun apport.
Dégradation Dimensionnement : - hauteur maximum de 60 cm ;
Bayer biologique sur - volume du bac à adapter au volume des effluents à traiter : 1,5 à 3 volumes de
substrat substrat par volume annuel d'effluent.
(toutes
cultures) Limites du système : éviter la saturation du bac en liquide et préférer les apports réguliers
d'effluents dans le Phytobac à partir d'une cuve tampon en fonction de l'humidité du substrat.
Coût d'investissement : matériaux - Coûts de fonctionnement : maintenance, épandage

Systèmes "technologiques"
Procédé
Principe Comment le mettre en oeuvre ? (suivre la notice technique)
Société
Stockage des effluents. Mise en oeuvre autonome (si achat) ou par prestation : ajout de coagulants-
BF Bulles ® floculants dans la cuve - passage du surnageant sur charbons actifs.
Coagulation- Fonctionnement à partir d'effluents dilués.
floculation -
Alpha-O
filtration sur Déchets finaux (cartouches de charbons usagés + boues de floculation) à gérer en déchet
charbons actifs dangereux (D.I.S.)
(viticulture) Coût d'investissement : ~ 15 000 € Coûts de fonctionnement : consommables (45 €/m3) + D.I.S.
Si prestation : ~150 €/m3 comprenant la prise en charge des déchets
Sentinel® Stockage des effluents. Traitement par volume unitaire (batch) de 1 m3.
Coagulation- Mise en oeuvre autonome (achat) : - ajouts de packs de coagulants-floculants
ALBA Envt floculation - - passage du surnageant sur charbons actifs
filtration sur Fonctionnement à partir d'effluents dilués.
(post-récolte charbons actifs Déchets finaux (cartouches de charbons usagés, boues) à gérer en déchet dangereux (D.I.S.).
fruits et
légumes) Coût d'investissement : ~25 000 € Coûts de fonctionnement : consommables + D.I.S.
® Coagulation- Stockage des effluents. Mise en œuvre principalement par prestation de service (dispositif mobile)
Phytopur
Paetzold floculation puis Prestation complète (gestion des déchets en déchet dangereux....)
(viti, arbo) osmose inverse Coût de la prestation : forfait de 450 € (déplacement - préparation de cuve) puis 84 €/m3
Stockage des effluents. Traitement par volume unitaire (batch) de 500 L.
Phytocat®
oxydation Mise en oeuvre autonome (achat) : - préparation du batch (15 minutes)
Résolution avancée par - fonctionnement en boucle pendant 15 jours.
(viti,maraîch., photocatalyse
non agri)
Coût d'investissement : ~17 000 € Coûts de fonctionnement : 300 € pour visite annuelle de
maintenance + 80 €/m3 (consommables, reprise des déchets en D.I.S.) + énergie
Stockage des effluents. Traitement par volume unitaire (batch) de 1m3.
Phytomax®
Mise en oeuvre autonome (achat) : - pré-traitement par coagulation-floculation
oxydation
Agro- - fonctionnement en boucle pendant 30 jours.
avancée par
environnement Déchets finaux (boues du pré-traitement...) à gérer en déchet dangereux (D.I.S.).
photocatalyse
(viti, arbo) Coût d'investissement : ~15 000 € Coûts de fonctionnement : consommables, maintenance,
traitement D.I.S., énergie.
Stockage des effluents. Traitement en continu. Mise en oeuvre autonome (achat) mais automatisée.
® Ensemencement dans cuve tampon, pompage vers un digesteur, puis décanteur et filtre biologique.
STBR2
dégradation
Ensemencement manuel périodique + vérification hebdomadaire de l'approvisionnement en
biologique en
Aderbio consommable dans le digesteur.
milieu liquide par
bio-augmentation Devenir des boues (épandage ou D.I.S.) fonction d'analyses EcoTox.
(viti, arbo) Coût d'investissement : ~10 000 € pour débit traité de 30 L/jour. Coûts de fonctionnement : 60
€/m3 (culture biologique) + énergie
Vitimax® Coagulation, floculation, et épuration dans la station de traitement des effluents de cave (hors
dégradation période de pointe vinicole : vendanges, vinifications).
Agro-
biologique sur Coût : pas d'investissements supplémentaires par rapport au traitement des effluents de cave (mis à
environnement
boues activées part stockage + gestion des boues issues du pré-traitement (coagulation-floculation) en D.I.S.)
(viticulture)
Coûts : données constructeurs au 15/01/2007. Dans certains cas, il existe plusieurs modèles.

5
Conseils techniques :
 se référer à la notice technique de chaque procédé validé (bulletin officiel du Ministère de l'Ecologie) ;
 préciser dans un contrat la responsabilité de la société (notamment sur la reprise des déchets dangereux);
 demander un devis à une société de gestion des déchets dangereux (pour comparaison de tarif) ;
 demander un Bordereau de Suivi de Déchet industriel (BSD) pour les déchets finaux générés ;
 enregistrement obligatoire des pratiques : pour éviter de multiplier les registres, compléter le carnet de
culture en y rajoutant 2 colonnes (une concernant la nature des effluents générés - volumes, dilutions
effectuées, dates d’introduction de l’effluent dans le stockage sécurisé - et la seconde sur le devenir de ces
effluents).

Les coûts de cette démarche (cf. p 5) :


Investissement :
 Aménagement d'un site sécurisé (fuite, infiltration) (aire, cuve de stockage) et dispositif spécifique ;
 Coût variable selon le procédé et sa mise en oeuvre - acquisition ou prestation (forfait) ;
 Aides financières possibles : Plan Végétal Environnement, Conseils Régionaux ou Généraux…
Fonctionnement : Variable selon les systèmes. Intégrer tous les frais (énergie, gestion des déchets dangereux
générés...).

Choix de la stratégie n°3 : traitement et valorisation en centre spécialisé

Principales caractéristiques de ce mode de gestion :


- Investissement minimum : aire sécurisée pour entreposer des cuves. Par la suite, pas d'opération à réaliser autre
que le conditionnement des effluents et leur stockage ;
- Respect de la réglementation : opérateurs agréés pour le transport et le traitement de ces déchets ;
- Traçabilité assurée : après élimination des déchets, le centre de traitement délivre une copie du bordereau du
suivi de déchets (BSD) dûment complété (à archiver 5 ans) faisant foi vis-à-vis de l'administration.

Mode de fonctionnement :
Possibilité de mise à disposition par les prestataires d'un conteneur consigné de 1000 litres (à
placer sur un dispositif de rétention pour contenir d'éventuelles fuites).
Sur appel téléphonique, le prestataire assure une rotation en l'échangeant contre un vide et en
remettant un bordereau de suivi de déchet.
Nature des effluents à indiquer aux prestataires : "déchets agrochimiques contenant des
substance dangereuses" (code déchet européen : 02 01 08*).

Contacts par secteur en France métropolitaine des centres agréés (non exhaustif-consulter votre conseil local) :
- Nord : : 03 21 74 74 74 - Ile de France - Centre :  01 34 97 25 00
- Nord-Est :  03 87 53 31 31 - Bretagne :  02 51 80 64 80
- Centre-Est :  04 77 47 50 68 - Ouest - Aquitaine :  05 57 77 65 50
- Sud-Ouest :  05 61 13 86 15 - Provence Alpes Cote d'Azur :  04 42 87 72 10

Les coûts de cette démarche :


Investissement : aménagement du site (aire sécurisée pour l'entreposage du contenant de stockage)
Fonctionnement : - prix indicatif collecte : 200 € HT pour la rotation d'un conteneur consigné de 1000 litres
- prix indicatif de traitement : 400 € HT et hors TGAP par tonne de déchet (prix variable selon
caractéristique du déchet). Le prix de traitement ne peut être déterminé précisément qu'après une
procédure réglementaire d'acceptation préalable auprès du laboratoire du centre de traitement.

Aides financières possibles : les Agences de l'Eau prévoient des aides pour la collecte et le traitement des déchets
en centre conventionné provenant de PME (selon la définition européenne des PME). Ces aides sont conditionnées
et peuvent atteindre près de 50% du coût total de la prestation. Elles sont directement défalquées sur la facture du
centre de traitement conventionné. Les prestataires indiqués ci-dessus sont conventionnés par les Agences de l'Eau
et peuvent assister leurs clients pour monter un dossier de demande d'aide.

6
3EME PARTIE : SPECIFICITES VITICOLES

Caractéristiques des effluents phytosanitaires en viticulture :


- aucune relation entre le volume d'effluents généré et la surface d'exploitation ;
- environ 3m3 d’effluents en moyenne par pulvérisateur et par an avec une énorme variation selon les
exploitations et selon les années ;
- le volume des effluents est directement lié aux pratiques des opérateurs (rinçage à la parcelle…), au
matériel utilisé (jet stoppeur sur les robinets de lavage…), au niveau de propreté de l’appareil recherché par
le viticulteur et aux habitudes de chaque exploitant !
En conséquence, la première démarche consiste à raisonner les actions produisant des effluents dans
l'objectif de les limiter : volumes de fonds de cuve, nombre de lavages, équipements utilisés -exemple des jets
stoppeurs...

Problèmes spécifiques en viticulture - solutions envisageables :


- Difficultés de montage d’une cuve d'eau claire sur certains appareils (interlignes...) :
La cuve d'eau claire facilite le rinçage à la parcelle mais n'est pas indispensable dans les cas où une ressource
en eau existe à la parcelle.

- Désamorçage prématuré d'une des cuves (cas des enjambeurs) :


 au désamorçage d'une cuve, transférer les restes de bouillies dans la seconde cuve,
 finir le traitement avec aspiration uniquement depuis la seconde cuve,
 orienter l'eau claire vers la première cuve puis transférer son contenu dilué dans la seconde,
 pulvériser la bouillie diluée à partir de la seconde cuve.

- Réalisation de cuves à façon par des plasturgistes :


Attention aux fonds plats. Demander un puisard et la possibilité de vidange complète de l'appareil.

- Pulvérisation à faible débit (pénalisant le temps de mise en oeuvre du rinçage à la parcelle, notamment pour les
appareils pneumatiques) : Envisager sur le matériel un montage en dérivation avec des rampes à débit élevé
(désherbage, rampes rideau...).

- Volume d'eau claire nécessaire en fonction de l'appareil et temps demandé pour sa pulvérisation : consultez le site
www.itvfrance.com rubrique "maîtrise et gestion des effluents de pulvérisation".

Calcul des éléments théoriques pour permettre


une gestion simple des reliquats (vidange, réutilisation)
Exemple de calcul : sur le site, une fois les cases oranges renseignées, les cases
Renseigner
bleues sontles cases oranges.
calculées Les cases bleues vont être calculées automatiquement
automatiquement.

Volume d'eau claire pour dilution (en L) Objectif réglementation : concentration initiale divisée par 100

Volume de Volume total d'eau claire nécessaire (L)


fond de cuve
(L) Si une dilution Si 2 dilutions Si 3 dilutions

5 495 90 60

Calcul du débit de l'appareil (en L/mn)


Volume/ha vitesse (km/h) largeur des rangs (m) nombre de rangs traités par l'appareil
150 5 1.2 4

Débit du pulvérisateur (L/mn) 6.0

Temps de pulvérisation de l'eau diluée (en mn)


Si une dilution Si 2 dilutions Si 3 dilutions
83 15 10

Durée totale de l'opération : rajouter le temps de manœuvre (apport d'eau + manipulation des vannes).
7
Limitation des reliquats :
Les calculs du tableau précédent démontrent bien l'intérêt de limiter les volumes de fond de cuve avant de
réaliser une dilution à l'eau claire.
Dans ce but, il est possible de vidanger les reliquats trop importants dans un container adapté puis de les
gérer ensuite en déchet dangereux. Ainsi, le volume d'eau nécessaire au rinçage de la cuve est très limité et
donc son temps de mise en oeuvre particulièrement réduit (une seule dilution permet une vidange des eaux diluées
sur la parcelle ou leur réutilisation).
Cette procédure combine en fait les stratégies n°1 et n°3 (cf. p2) en les optimisant d'une manière pratique et
économique. Attention toutefois aux conditions lors de la vidange de bouillie (sécurité de l'opérateur).

Montage d'une cuve d'eau claire pour faciliter le rinçage à la parcelle :


Préférer le système "shunt" qui permet de rincer séparément le circuit de pulvérisation et la cuve de bouillie. En cas
d'adaptation du matériel, envisager un équipement complet (buses de rinçage...). Différents types de montage
sont présentés dans les "cahiers itinéraires" d'ITV France (cf. ci-dessous).

En résumé : gestion des effluents phytosanitaires en viticulture

- la gestion intégrale des effluents à la parcelle est envisageable mais nécessite d'adapter le matériel (limitation
du fonds de cuve au désamorçage, cuve d'eau claire...) et de réaliser des démarches préalables (formation des
tractoristes, équipement pour lavage à la parcelle, calcul du volume d'eau claire nécessaire requis pour la dilution
par 100...) pour permettre une réalisation efficace, pragmatique (limitation du temps de mise en oeuvre) et en
routine de ce mode de gestion des effluents.
- l'étude des différentes possibilités (techniques, économiques et pratiques) peut conduire au choix de passer par un
dispositif d'épuration. Choisir un procédé reconnu réglementairement. Etablir un contrat précisant les
responsabilités des opérateurs et le mode de gestion des déchets. Aménager le carnet des interventions culturales
pour y mentionner les éléments requis (volumes, devenir des effluents...).
- les dispositifs d'épuration de type "rustique" sont une solution intéressante de compromis temps passé / coût. Pour
être efficace, leur dimensionnement, leur emplacement et leur utilisation doivent cependant être réfléchis au
préalable avec un technicien spécialisé.
- les dispositifs d'épuration "technologiques" sont à réserver en priorité aux situations d'aires collectives. Un
fonctionnement par prestation semble préférable compte tenu de la technicité et des manipulations nécessaires à
la mise en oeuvre des procédés.
- la solution de mise en incinération des effluents mérite d'être étudiée économiquement au cas par cas du fait des
coûts variables par région, et pour pouvoir comparer les autres solutions envisageables.
- une stratégie optimisée combinant vidange du fond de cuve en container spécifique, mise en déchet dangereux de
ces reliquats avec un rapide rinçage à la parcelle des cuves "vides", est envisageable.

Pour plus d'informations (aires de remplissages, différents montages de cuve d'eau claire ou dispositifs de
gestion des effluents) :
- Cahier Itinéraire sur les Bonnes pratiques de manipulation des produits phytosanitaires en viticulture.
Prix unitaire : 10 € (5 € à partir de 10 exemplaires commandés)
Commande: caroline.diouy@itvfrance.com Tél : 03 26 51 50 90
- Site www.itvfrance.com rubrique "documents consultables".

rapporteur :
Sébastien CODIS
machinisme environnement
ITV France - unité de Mâcon
mail : sebastien.codis@itvfrance.com
Tél : 03 85 35 02 80

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