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D’autres part, et par le contenu, ces films véhiculent des fois, des histoires
d’amour, de critique sociale, des leçons adressées aux spectateurs…
Ajoutons à tout cela que par leur forme c'est-à-dire par les procédés
cinématographique mis à l’œuvre, ces films ne se réservent pas des façons de
filmer qui n’appartiendraient qu’à eux- bien que cela ne soit pas totalement vrai,
car une analyse approfondie révélerait sûrement qu’il est un langage des ces
films, non retrouvable, par exemple, dans les films de Série B.
Si l’on prend le terme « guerre » au sens le plus large qui soit, celui-ci-joint au
langage « cinéma », cela nous donnera toute une liste de films de guerre que le
cinéma fait bien de dénommer différemment
Voyons un peu ce que cela donne, dans le désordre :
Les guerres coloniales « Omar Mokhtar », ce sont des films sur les colonies,,
encore que dans ce cas nous, les gens du Tiers Monde, quand c’est nous qui en
parlons, cela s’appelle guerre de libération.
Les guerres civiles : les films sur la guerre des sécessions aux USA
L’arsenal militaire définit le film de guerre, et toute autre façon de lutter fait
changer la dénomination. Et là se pose un autre problème :
Lorsque Griffith, arrive sur le front français afin de faire quelques bandes de
propagande, la guerre au sens vieux est finie, ça veut dire la guerre en tant que
lieu d’héroïsme, le romantisme s’est envolé ; les militaires après la Marne
(bataille de 1916) survivent dans les tranchées telles des vers, au milieu de la
boue et des gaz de le mort de l’attente et du désespoir ; Pessimisme total.
La technologie militaire étant la plus avancé, comme toujours Griffith est tout
étonné de voir que des projecteurs sont couplés à des cannons et lorsque
l’empereur d’Allemagne ordonne que soit bombardé Londres et sa périphérie
industrielle, les opérateurs (cinéma) anglais pouvaient filmer tranquillement les
zeppelins allemandes.
Le civile étant toujours dépendant des aléas climatique. Ce sont ces caprices
solaires qui firent déménager vers la Californie et la naissance d 4hollywood.
C’est cette recherche de la lumière naturelle omniprésente qui fit naitre aussi du
coup le western est ces espaces divers, alors que les allemands qui en
manquaient y se sont vu obligé de plonger dans les studios et y ont accouché de
l’impressionnisme qui consiste à tenter de représenter les impressions fugitives
telles que les perçoivent les sens.
Ajoutant, pour l’information et dans ces même sens, que, l’armée étant la mieux
servies, l’Etat le client le plus sûr et le plus exigeant, le jour on inventa
l’anamorphoseur, il était fatal que les armées se soient accaparées de cet
objectif à prendre le maximum d’espace sur la même longueur de film ( 3(mm) et
ce, pour surveiller plus tard qu’il passera entre les mains des cinéaste, via les
techniciens, pour donner le cinémascope.
En France, lorsque la guerre éclate, on prit conscience du rôle que pouvait avoir
la « guerre » « cinématographisé », le Ministère créa des sections d’opérateur ;
On les envoya sur le front. Les images rapportées furent déversées sur les écrans
dans un désordre total. On s’aperçut que cela n était pas sans avoir des effets
néfaste ; On arrêta le désordre ‘ tous ce qui peut être pénible aux ères doit être
supprimé » le ton changea ; ne passèrent sur les écrans que défilés, remises de
grade, de décorations : l’armée est heureuse.
Le héros, idéologiquement :
En tant qu’appareil idéologique d’état, le cinéma de guerre, comme tous les
autres, doit obéir à une certaine ligne de conduite, que celle-ci soit explicitement
imposée ou que l’équipe réalisatrice s’impose. Une façon que les états, les
nations ont beau fait de suivre pour éviter que l’édifice ne cède sous des
poussées extérieure ou, ce qui est plus grave que le sabotage provienne de
l’intérieur même.
Son adjuvant principal, c’est son savoir faire en matière de guerre ; a cela
s’ajoutent l’état major, la technologie et ; son ennemi, l’opposant, cela peut ce
concrétiser dans le fascisme, le nazisme, le japonais, le Vietnamien le noir et
maintenant L’Arabe.
L’objet de désir principal, c’est l’élimination de l’ennemi, donc ses idées : il aura
ainsi arrêté la dictature, il aura contribué à stopper les avancées périlleuses
Cette décomposition est relevable au niveau du film de guerre, comme dans les
romans ou autres procédés de raconter la guerre
Il doit répondre à des désirs, à des attentes programmées par le vu, le lu,
m’entendu
La première force d’Indigènes c’est de nous renvoyer au temps historique (la seconde guerre
mondiale, 1943) par le biais du destin tragique de quatre personnages, Saïd, Messaoud,
Abdelkader et Yassir.
Une histoire incarnée parce que vécue humainement, une histoire ressentie par l’identification
permise avec ces soldats qui vont passer par des expériences intenses à la fois universelles (le
courage et son corrélat la peur, l’amour et le désir etc.) et singulières (l’indigénat, le racisme,
la discrimination mais aussi la foi en l’Islam et sa pratique au sein d’une armée coloniale)
Ainsi, ces multiples temporalités (que nous ne pouvons toutes répertoriées dans le cadre de cet
article) ne sont pas mutilées pour les besoins de l’analyse (qu’elle soit historique ou
appartenant à d’autres champs disciplinaires) mais rendues dans leur flux existentiel, sensible
et réaliste (le langage cinématographique reposant sur l’enregistrement physique du monde et
de son mouvement)
Comme le personnage de Saïd, joué par Djamel Debouze, dont on saisit à la fin du film, la
fragilité profonde qu’il masque dans ce monde masculin où les valeurs de la virilité comptent
plus que la vie elle-même (cf. l’épisode humiliant où il se fait nommé Aïcha par les soldats
« indigènes » en référence aux services domestiques qu’il rend au sergent).
Le petit groupe d’hommes qu’il compose avec ses trois amis (Yassir, Messaoud et
Abdelkader) sont cernés par les allemands arrivés en nombre.
Lui, s’est caché dans le renfoncement d’une maison à moitié démolie, le corps collé au mur. Il
sait qu’il va mourir. A ce temps intérieur monopolisé par la peur organique de
l’anéantissement que son jeu d’acteur puissant et subtil rend d’autant plus bouleversant,
s’ajoute ce temps sacré, celui de la foi. Il se met à réciter la Sahada, avant de supplier Dieu
clément et miséricordieux, Allah, de ne pas le laisser mourir ici.
Et toutes ces temporalités là, complexes et denses sont rendues dans le même plan séquence.
Ce tragique, non plus racinien, mais mêlé de multiples singularités est rendu par la grâce et le
miracle du cinéma.
Ce miracle, c’est aussi la bande sonore mêlant le respect de la langue arabe par laquelle les
personnes se parlent, se confrontent, se déchirent et s’aiment (et oui, on sait qu’il ya toujours
eu beaucoup d’amour entre les soldats, amour pudiquement appelé « fraternité » dans les
contextes de guerre)
Ces dialogues restituant l’altérité des personnages et du même coup lui rendant hommage,
sont appuyés par des interventions musicales (musique arabe là encore) formant avec les
images une alchimie envoutante.
Rachid Bouchareb ne fait donc pas seulement acte de création en passant par le cinéma pour
faire exister enfin ces hommes, ces « indigènes » comme on les appelait, mais acte de
résistance contre le déni et l’oubli institutionnalisé qui l’a permis. En donnant vie et corps à
ces tirailleurs, au sens littéral mais surtout figuré, le film rejoint la définition deleuzienne de la
création (qu’il reprend à Malraux tout en le citant) : le véritable acte de création est un acte de
résistance contre l’oubli et la mort.[3]
Quelques séquences du film sont d’ailleurs emblématiques de cette lutte pour la mémoire.
A la fin du film, soixante après la guerre, le caporal Abdelkader, seul survivant de la bataille
d’Alsace où Saïd, Messaoud et Yassir perdront la vie héroïquement, se recueille sur les
tombes de ses frères d’armes et du sergent pied noir. Le cimetière militaire d’Alsace composé
aussi de tombes musulmanes est pris dans un plan d’ensemble qui donne le vertige par le
carnage dont il rend compte. Puis la caméra serre le personnage de plus en plus prés jusqu’à
cadrer les traits vieillis d’Abdelkader mais surtout déformés par l’émotion du souvenir à la
vue des inscriptions tombales.
Le spectateur, après avoir partagé avec les quatre soldats les affres de la guerre contre
l’ennemi nazi et l’ennemi proche (les cadres de l’armée française) doit pourtant subir avec le
survivant Abdelkader, la violence de leur perte et de leur effacement dont témoignent ces
traces tombales.
Mais le pire reste à venir. Le plan final sobre et pudique se termine par la solitude
d’Abdelkader, assis sur un lit dans la chambre minuscule d’un foyer Sonacotra qu’il a rejoint
avec la difficulté de son vieil âge.
L’influence du mythe de la guerre au cinéma dans la construction d’un film épique
Rachid Bouchareb est influencé par des images dans la construction de son film. En effet, le
XXième siècle fut le siècle de tous les conflits c’est pourquoi la guerre est un des thèmes les
plus fréquemment traitée par le septième art. Il est logique que le réalisateur se soit inspiré de
cette veine sur les films de guerre.
Indigènes s’inscrit donc dans le la longue liste des films de guerre. Deux références viennent
spontanément à l’esprit : Les sentiers de la gloire de Stanley Kubrick et Il faut sauver le soldat
Ryan de Steven Spielberg.
Bien sûr il y en a sûrement d’autres mais ces deux longs métrages peuvent faire l’objet d’un
travail en cours d’histoire puisque la première guerre mondiale (Kubrick) et la seconde sont
au programme du collège et du lycée. Deux visions sur la libération de l’Europe peuvent alors
être confrontée celle du côté américain (images du débarquement de Normandie de l’ordre de
l’histoire connue ) et celle du côté des indigènes (images de la libération du sud et de l’est de
la France de l’ordre de l’histoire oubliée).
Ainsi, la séquence de combat en Italie est un morceau de bravoure que mènent les tirailleurs
contre les allemands à l’attaque d’un piton rocheux. Rachid Bouchareb s’y glisse à l’ombre
d’un Kubrick des Sentiers de la gloire et filme les assauts infructueux et meurtriers lancés sur
Monte Cassino semblables à ceux de la charge menée par Kirt Douglas contre la place forte
allemande dans le contexte de la guerre de 14-18. Cette scène de combat n’est pas par ailleurs
le seul clin d’œil à Kubrick, le rôle de la chanson et les techniques de cadrage (gros plan sur
les visages) n’est pas sans rappeler la magnifique scène finale des Sentiers de la gloire où une
jeune allemande (qui n’est autre que la femme du réalisateur) chante devant des soldats
français peu à peu attendris.
Au final, noir sur l’écran : un texte rappelle le scandale de la cristallisation des pensions... le
débat est relancé...
Dans tous ces films, les héros meurent ou sortent cinglés de la guerre. La guerre
contient des « tâches noires ». Soldats révoltés, soldats non exemplaire, ayant le
parler et le comportement de civil, se moquant de l’armée, attaché à autre chose
qu’a la mère-armée, tous ceux-là doivent trépasser .L’armée, Mars, veut des
adeptes fidèles !