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Le présent fichier est un complément à l'ouvrage suivant :

Hans Blüher

Pour une renaissance de l'Académie platonicienne


suivi de
Empédocle ou le sacrement de la mort volontaire.

Éditions L'Avrillée, Paris, 1998.


ISBN : 2-9512694-0-4

Ce sont des notes n'ayant pas trouvé place dans l'édition de 1998 pour
des raisons techniques de bouclage.

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Page : 84, Ligne : 1
L'appel de note porte sur le mot : "céleste".

Note :
On peut penser qu'il y a, dans le choix de cette image, un souvenir de
Nietzsche : « Tant que tu sens que les étoiles sont au-dessus de toi, tu n'as pas
encore le regard de la connaissance. » ("Par-delà le Bien et le Mal", IV, § 71.)

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Page : 80, Ligne : 30
L'appel de note porte sur le mot : "bonheur".

Note :
Nietzsche a dit : « Quand aux hommes vulgaires, au plus grand nombre enfin,
lesquels ne sont là que pour servir et se rendre utiles, et n'ont pas d'autre raison
d'être … » ("Par-delà le Bien et le Mal", III, § 61.)

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Page : 81, Ligne : 18
L'appel de note porte sur le mot : "humains".

Note :
Mention de la souffrance des hommes supérieurs est chez Nietzsche, dans un
passage où il souligne que la sollicitude et les ménagements que le christianisme
et le bouddhisme ont pour les ratés et les minus habens, qui souffrent de la vie,
profitent également « au type humain supérieur, lequel a toujours été le plus
souffrant », même si ces religions ont contribué, pour une large part, à maintenir
le type de l'homme à un niveau inférieur. ("Par-delà le Bien et le Mal", III, § 62.)
L'idée blühérienne, selon laquelle les entreprises des grands hommes sont la
recherche d'un remède à cette souffrance, permet de corriger avec bonheur, à
notre avis, l'emploi sans nuance de la volonté de puissance nietzschéenne
comme cause première.

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Page : 67, Ligne : 25
L'appel de note porte sur le mot : "quidam".

Note :
Blüher se rappelle ici un commentaire de Houston Steward Chamberlain sur la
première phrase de la Genèse (qui n'a le sens d'une création ex nihilo et
monothéiste « que parce que l'exégèse des prêtres juifs […] l'a voulue ainsi ») : «
J'ouvre ma Bible, et je lis le premier verset du premier chapitre : "Au
commencement, Dieu créa le ciel et la terre." Tout théologien tant soit peu
philosophe sait naturellement aujourd'hui, et pouvait savoir déjà hier, qu'il n'y a
pas un mot de tout cela dans le texte [c'est-à-dire dans les versions antérieures
au monothéisme]. Il n'y a pas "au commencement", il n'y a pas "Dieu", il n'y a
pas "créa", il n'y a pas (du moins au sens que nous donnons à ces mots) "le ciel
et la terre". » ("La Genèse du XIXème siècle", tome 2, annexe II, § Monothéisme ;
trad. Robert Godet ; Librairie Payot & Cie, 2ème édition, Paris, 1913, p. 1458.) Il
y aurait eu, à notre avis, un beau parallèle à développer, faisant apparaître la
Création d'après la Genèse comme l'anagogie d'une anthropogénie, si Blüher
n'avait pas tant aimé, parfois, à se draper dans le manteau de Lycophron
l'Obscur …

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Page : 91, Ligne : 16
L'appel de note porte sur le mot : "hommes". (Le passage est : "Je sais deux
hommes …")

Note :
Nous y ajouterions Jeanne d'Arc. « Il n'était pas difficile de prévoir qu'elle périrait.
Dès le commencement [de la campagne militaire], elle avait dit : "Il me faut
employer ; je ne durerai qu'un an, ou guère plus." Plusieurs fois, s'adressant à
son chapelain, frère Pasquerel, elle répéta : "S'il faut que je meure bientôt, dites
de ma part au roi, notre seigneur, qu'il fonde des chapelles où l'on prie pour le
salut de ceux qui seront morts pour la défense du royaume." » (Michelet.)
Tombée en la main des Anglais, acharnés à la perdre sans en faire une martyre
à honorer, et intéressés à y compromettre l'Église et l'Université, elle fut
convaincue d'hérésie par des inquisiteurs français tenus en la puissance des
Anglais. Après avoir « révoqué à bouche ouverte ses erreurs » par une
abjuration de vehementi - la forme la plus solennelle, celle d'une cérémonie
publique -, le jeudi 24 mai 1431, elle fut condamnée à la prison perpétuelle (ce
qui peut passer, de la part de tels juges, pour une tentative de la sauver ; mais
les Anglais s'en seraient-ils contentés ? - non, sans doute, car ils menaçaient : «
Prêtres, vous ne gagnez pas l'argent du roi ! »). C'est Jeanne elle-même qui,
visitée dans sa prison par les juges, le lundi suivant 28 mai, s'est jetée sur le
bûcher en se faisant relapse par le reniement des engagements et de la
profession de foi jurés le 24 mai, protestant, entre autres déclarations suicidaires,
« que tout ce qu'elle a dit et révoqué ce jeudi, elle le dit et dit seulement par peur
du feu. » (Cf. Pierre Champion, "Procès de Condamnation de Jeanne d'Arc", coll.
Bibliothèque du XVème siècle, tome XXII (i. e. op. vol. I), præcipue pp. 362-394
(latine), et tome XXIII (i. e. op. vol. II), surtout pp. 282-303 (traduction française) ;
Librairie Honoré Champion, Paris, 1920 (vol. I) et 1921 (vol. II).)

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