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Episode 34 : Le Chômage

Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux, Seigneur de l’Univers et que Ses grâces et Sa
paix soient accordées à Son Messager.

Nous allons parler aujourd’hui du chômage dans le but de voir comment les bâtisseurs de la vie peuvent
réussir, grâce à l’aide d’Allah le Très Haut, à surmonter ce problème pour réaliser une renaissance véritable
en ce sens. Ce problème touche surtout nos jeunes qui font seize ans d’études sous la prise en charge
complète de leurs parents et après toute cette période, se retrouvent sans emploi après l’obtention de leur
diplôme. Il s’agit d’un problème très sérieux dans le monde arabe puisqu’il y a 16 millions de chômeurs dans
l’ensemble des pays arabes dont 30% sont des jeunes.

Pour les bâtisseurs de la vie, cette situation alarmante représente une occasion à saisir et non pas un
obstacle infranchissable. En effet, les 16 millions de chômeurs sont pour nous une ressource à exploiter pour
réaliser la renaissance de notre société. Les jeunes qui ont un emploi, préfèrent généralement se consacrer à
leur travail plutôt que de s’impliquer dans le projet des bâtisseurs de la vie. Par contre, pour les autres qui
sont sans emploi à l’heure actuelle, le projet des bâtisseurs de la vie est une occasion pour améliorer leur
situation et obtenir la récompense et le repentir de la part d’Allah, le Très Haut. Pour ce faire, nous devons
garder en mémoire que comme bâtisseurs de la vie, notre devise est de voir en tout obstacle, non pas une
difficulté insurmontable, mais une occasion pour réussir et nous surpasser. Donc, le chômage est pour nous
une opportunité à saisir.

Notre devise pour la troisième étape est :

« Le désespéré voit dans chaque opportunité un obstacle insurmontable mais les bâtisseurs de
la vie trouvent une opportunité dans chaque obstacle. »

Après avoir recueilli les rêves des gens, ce qui a donné sept cent mille objectifs à réaliser en tout, notre
stratégie à suivre, pour cette troisième étape, consistait à soumettre l’ensemble des idées proposées aux
experts. Et l’éradication du chômage était parmi les rêves que les gens ont identifiés. Nous l’avons soumis
aux experts qui nous ont proposé une série de solutions pour y pallier. Nous ne nous sommes pas limités à
ça. Nous avons en fait réuni des ministres de l‘emploi, de l’économie et de l’industrie ainsi que des hommes
d’affaires afin d’avoir leurs opinions sur les rêves des gens et les recommandations proposées par les experts
pour les réaliser. Et ils ont approuvé ces recommandations.

Le mot «chômage» fait référence à une capacité et une volonté sérieuse de travail d’une personne qui ne
trouve pas d’emploi. Pour ce qui est du taux de chômage dans nos pays, il va sans dire qu’il est important et
qu’il est l’un des plus élevés au monde.

D’après les études statistiques réalisées par l’organisation Mondiale du Travail :

• Le taux moyen de chômage en 2003 a atteint 6,2% dans le monde

• Comparativement à 12,02 % dans le monde arabe.


• Selon l’ONU, les jeunes représentaient, en 2003, 12 % des chômeurs du monde

• Comparativement à 26,05% dans le monde arabe.

• En 2005, les jeunes représenteraient d’après la conférence de Davos (Forum de l’économie),


15 % des chômeurs dans le monde

• Et 30 % dans l’ensemble des pays arabes.

Le président de l’organisation Économique Arabe prévient d’ailleurs de la montée du chômage qui pourrait
toucher 80 millions de personnes dans le monde arabe en 2013.

Le fait de commencer notre troisième étape par cet épisode sur le chômage, démontre l’intérêt que nous
portons aux jeunes et au problème de l’emploi. En effet, nous avons une grande confiance envers les jeunes
et leur rôle dans notre projet de renaissance. Les jeunes dans le monde arabe ont démontré par le passé
qu’ils étaient capables de réaliser des exploits de grande ampleur. Il suffit de penser au :

• Million de martyrs qui ont permis l’indépendance de l’Algérie,

• Rôle des jeunes dans la révolution du 23 juillet en Égypte,

• Leur rôle dans l’Intifada et dans la lutte pour la libération de la Palestine,

• La révolution française a été l’œuvre des jeunes, la même chose pour la naissance des entreprises
mondiales multinationales, l’invention de l’ordinateur Macintosh et du logiciel Microsoft.

• Plus encore, les jeunes ont été toujours les premiers à se rallier derrière les prophètes comme
Abraham, Moise, Jésus, paix sur eux, ainsi que notre prophète Mohammad (BP sur lui).

Les jeunes et le prophète Mohammad (BP sur lui) :

Plusieurs jeunes ont apporté leur soutien au prophète Mohammad (BP sur lui), au cours de son émigration
de la Mecque. Ali Ibn Abi Taleb a dormi dans le lit du prophète (BP sur lui). Asma’ Bint Abi Bakr lui a apporté
secrètement de la nourriture quand il était caché dans la grotte «Tour». Une grande partie des jeunes
Médinois (Al Ançar) a accueilli avec ferveur les jeunes immigrants en provenance de la Mecque. Il y a aussi
l’exemple de Moss’ab Ibn Oumair qui, à trente ans, a été le premier ambassadeur de l’Islam en diffusant le
message du prophète (BP sur lui), et en enseignant les principes islamiques aux Médinois. Nous pouvons
aussi nous rappeler du jeune guide mécréant qui a assisté notre prophète (BP sur lui), au cours de son
voyage vers Médine. D’ailleurs, le prophète (BP sur lui), dit : «Allah, le Très Haut, m’a transmis le message,
les jeunes m’ont cru tandis que les vieux m’ont démenti». Lors de la Oumra Al-Qadia[i] au cours de laquelle
les Quraychites ont laissé courir une rumeur pour faire en sorte que les gens ne soient pas éblouis par le
nombre de jeunes qui supportent le prophète (BP sur lui), les Quraychites ont dit que ces derniers
souffraient d’une maladie cutanée à l’épaule droite. Une fois que le prophète (BP sur lui) eut vent de la
rumeur, il demanda aux compagnons de découvrir leur épaule droite et de courir à petite foulée et d’une
façon organisée en trois rangs autour de la Ka’ba. Le résultat de cette tactique fut la conversion de Khaled
Ibn Al-Walid. D’ailleurs, les jeunes font la même chose jusqu’à ce jour.

En parlant du chômage, il faut aborder ses effets sur les personnes. Le premier effet du chômage sur les
personnes est la souffrance psychologique, la dépression par exemple, qui pousse les jeunes à tomber dans
des fléaux plus graves tels que la drogue pour échapper à la réalité. Le chômage peut entraîner la personne
dans des actes de violence, parfois criminels et une absence de fierté d’appartenance à son pays. Le
chômage peut mener à des péchés graves tels la fornication ou à des mariages ‘orfi’[ii] à cause du manque
d’argent pour se marier légalement. Par conséquent, une société où le taux de chômage est élevé risque de
perdre ses valeurs de respect et d’amour familial et de sous-exploiter ses jeunes talents parce que la
majorité des jeunes, ne trouvant pas l’emploi de leurs rêves, occuperont des fonctions qu’ils n’apprécient
guère et ne seront ni productifs ni performants. En ce sens, nous pouvons parler aussi d’un chômage
masqué puisqu’il y a des gens qui ont un emploi, qui sont assidus, reçoivent un salaire mais ne travaillent
pas réellement. Le plus grave dans tout cela est l’état d’insatisfaction des jeunes dans de telles situations. Ils
peuvent être tellement affectés psychologiquement qu’ils deviennent insensibles aux discours des prêcheurs
et des savants religieux et ce à cause des difficultés qu’ils vivent. Ceci explique pourquoi les jeunes au
chômage sont plus susceptibles de tomber dans les péchés.

Le prophète (BP sur lui), dit : «Je cherche protection auprès d’Allah, le Très Haut, contre l’impiété et la
pauvreté». Le prophète (BP sur lui), craint en premier lieu l’impiété et juste après la pauvreté. Le chômage
et la pauvreté sont intimement liés puisque le chômage mène à la pauvreté et cette dernière entraîne à son
tour l’impiété à cause du manque de confiance du chômeur. Abdellah Ibn Zoubir a dit : «La pire des choses
dans la vie est le chômage parce qu’il est la source des péchés. Le chômeur est plus susceptible de
commettre tous les péchés, l’adultère entre autres».

Il y a plusieurs types de jeunes chômeurs, celui qui passe son temps au café, celui qui se dit que le travail
nécessite de l’expérience et qu’en tant que nouveau diplômé, il n’a aucune chance d’avoir un premier emploi,
et enfin, le troisième type de jeunes souhaite avoir un emploi permanent. (Annexe 1)

Pour vous convaincre des conséquences du chômage, nous vous rappelons l’histoire publiée dans les
journaux égyptiens. De jeunes chômeurs ont rencontré un jeune qui leur a dit qu’il y avait du travail en
Grèce et qu’il suffisait pour eux de rassembler l’argent nécessaire pour qu’il puisse les y emmener
clandestinement à bord de chaloupes. Les jeunes ont rassemblé l’argent et l’ont donné au jeune qui a
organisé le voyage. En s’approchant de la côte grecque, ce dernier leur a demandé de continuer à la nage
car il ne pouvait pas entrer en Grèce et devait rentrer en Égypte. En nageant vers la côte, ils ont été surpris
de voir qu’il les avait conduits à Alexandrie dans la région d’Al'ajami. Quand quelqu’un a demandé à un jeune
d’exprimer ses sentiments après cette expérience, il a dit : «J’aurais voulu mourir en mer».

La devise des bâtisseurs de la vie pour combattre le problème du chômage est ce qu’Allah, le Très Haut dit –
ce qui peut être traduit comme : «C’est pourquoi Nous avons prescrit pour les Enfants d’Israël que
quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre,
c’est comme s’il avait tué tous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c’est comme s’il
faisait don de la vie à tous les hommes. En effet Nos messagers sont venus à eux avec les
preuves. Et puis voilà, qu’en dépit de cela, beaucoup d’entre eux se mettent à commettre des
excès sur la terre» (TSC[iii], Al-Mâ’ida ‘La Table Servie’ : 32). Nous demandons donc à ceux qui
possèdent de l’argent de donner de la vie à la société et surtout aux jeunes qui souffrent du chômage. Mais
avant tout, il faut se poser une question qui s’impose et qui consiste à savoir pourquoi le taux de chômage
est faible à l’échelle du monde tandis qu’il est élevé dans le monde arabe. La réponse identifie quatre
causes :

La 1ère cause : le manque de cohérence entre le système d’enseignement et le marché du travail. Notre
système met l’accent sur l’apprentissage sans permettre le développement d’inventeurs et d’innovateurs.

La 2ème cause : l’absence de projets nationaux dans le monde arabe sauf dans certains pays où le chômage
est faible comme le Qatar et les Émirats arabes.

La 3ème cause : Nos sociétés exportent des fonctions et non pas des produits. En d’autres termes, nous
sommes plus consommateurs que producteurs, nous achetons plusieurs produits que nous pourrions
fabriquer chez nous tels que les tapis de prière, les chapelets, les fanaux de Ramadan, etc.

La 4ème cause : le manque de coordination entre les pays arabes et l’absence de stratégie commune de
production des biens et des services et de l’emploi dans le monde arabe. Il suffit de rappeler que les
échanges commerciaux entre les pays arabes ne dépassent pas 8% du total du commerce extérieur.

Le problème du chômage ne serait pas réglé en réduisant la croissance démographique ou en le négligeant


pour des raisons économiques.

Mais, regardons ensemble certains exemples d’efforts individuels comme celui du Dr Hassan Rajab,
l’ambassadeur égyptien, qui a permis l’embauche de 15 000 jeunes en leur permettant de dessiner sur les
feuilles de papyrus vendues aux touristes. Cette idée adoptée en 1965 représente de nos jours 20% des
achats des touristes. (Annexe 2)

Nous allons voir comment les autres pays ont traité cette problématique.

La Chine, le Japon et l’Italie ont opté pour les petits projets de fabrication de produits simples et qui
permettent d’embaucher 30 personnes. Ils ont ouvert des centres de consultation et de formation pour aider
les jeunes à acquérir une expérience et les sensibiliser à l’importance des petits projets. Le financement de
tels projets se faisait à travers des caisses de crédit. De cette manière, le chômage a radicalement baissé.

Au Japon, 52 % de la production industrielle et 84 % de la main d’œuvre manufacturière sont issues des


petits projets.

En Italie, 2,3 millions de petits projets ont été réalisés. Les familles se réunissent, collaborent et
commercialisent ensemble les produits à travers leur bureau consultatif.

Les États Unis ont aussi poursuivi cette stratégie de petits projets pour résoudre le problème du chômage en
offrant des emplois à 15 millions de chômeurs.

En ce qui concerne l’Europe, 70 % des projets industriels sont de petite taille.

Dans le monde arabe, certains pays y ont pensé aussi, notons par exemple le fonds populaire de
développement en Égypte et le fonds d’assurance en Algérie mais, tous ces efforts ont échoué. Pourtant, la
contribution des petits projets en Asie et dans les pays industrialisés à la lutte contre le chômage semble
réussir énormément.

L’idée que nous proposons pour contribuer à la réussite des petits projets dans les pays arabes repose sur la
volonté des jeunes de participer à cette expérience. Le projet des bâtisseurs de la vie va mettre en place un
bureau conseil pour former les jeunes et leur donner l’expérience nécessaire. Mais le succès de cette
expérience repose sur la volonté des jeunes de se regrouper pour fabriquer des produits simples comme des
vêtements, des jouets, des meubles pour la maison et des objets de prière. Ainsi, nous faisons appel à une
solution islamique pour résoudre le problème du chômage et que l’équipe des bâtisseurs de la vie va
supporter en suivant l’exemple de notre prophète (BP sur lui) qui a dédié un coin dans la mosquée à Médine
à ceux qu’il appelait «Ahl As-Souffa». Ces derniers en collaboration avec soixante-dix jeunes compagnons
appelés les lecteurs (Al Qorra’) ont mis en pratique ce qu’Allah, le Très Haut, dit dans le Coran : «…Et
quiconque lui fait don de la vie, c'est comme s'il faisait don de la vie à tous les hommes... »
(TSC, Al-Ma’ida ‘La Table Servie’ : 32). Dans la journée, les compagnons formaient des équipes de
jeunes d’Ahl As-Souffa à accomplir des activités agricoles, à manipuler les armes (l’arc entre autres), à
creuser des puits et à répondre aux besoins des gens en petits produits simples à fabriquer. Le soir, les
lecteurs (Al Qorra’) réunissaient les jeunes Ahl As-Souffa pour leur enseigner la lecture du Coran et son
interprétation et les aider à l’apprendre par cœur. De cette manière, les soixante-dix compagnons ont pu
réduire le taux de chômage au sein des jeunes d’Ahl As-Souffa et comme récompense, Allah, le Très Haut,
leur a offert la vie de l’Au-delà jusqu’au Jour du Jugement en leur donnant la chance de mourir comme
martyrs. D’ailleurs, le prophète (BP sur lui) a été très peiné par la mort de ces soixante-dix compagnons.

Annexe 1 : Le reportage

Le 1er jeune : le jeune chômeur passe tout son temps au café, il part le matin, revient au milieu de la
journée à la maison et retourne le soir au café. Il ne trouve rien d’autre à faire. Les jeunes ne chôment pas
par plaisir mais parce qu’ils ne trouvent pas d’emploi.

Le 2ème jeune : parmi les plus importants problèmes auxquels font face les jeunes de nos jours est celui
d’avoir des diplômes sans expérience. Alors, comment pourrais-je acquérir de l’expérience si je n’obtiens pas
de premier emploi?

Le 3ème jeune : j’ai travaillé dans différents petits emplois et je ne crois plus aux diplômes et aux différentes
formations puisque personne ne trouve d’emploi. J’espère seulement trouver un emploi permanent où je
pourrai passer le reste de ma vie au lieu de changer à chaque fois.

Fin du reportage.

Annexe 2 :

L’origine du projet du papyrus remonte à la période pendant laquelle Dr Hassan Rajab était ambassadeur
d’Égypte en Chine. Il a réuni pendant deux ans des informations sur le papyrus. En constatant en 1965 que
la feuille du papyrus devenait de plus en plus rare en Egypte, Dr Hassan a décidé de se rendre au zoo d’El
Guizé et d’apporter un ou deux petit(s) bâtonnet(s) qu’il a cultivé(s) au bord du Nil. Cette expérience a
échoué ce qui a poussé Dr Hassan à voyager en Ouganda et au Soudan pour rapporter le papyrus. Il a
expérimenté sa culture chez lui et deux ans plus tard, en 1967, il a produit la première feuille de papyrus.
Ensuite, sa tante et sa mère ont commencé à faire des dessins pharaoniques sur ces feuilles ce qui lui a
donné l’idée de demander à des peintres de dessiner sur les feuilles et de vendre le produit. De 1967 à
1974, Dr Hassan n’a cependant rien vendu, le musée refusait d’acheter les dessins sur les feuilles de
papyrus. Actuellement, nous avons cent cinquante mille employés dans ce projet qui n’est pas coûteux et qui
a pris un essor important grâce aux touristes puisque les dessins sur les feuilles de papyrus représentent 10
à 20 % de leurs achats. Ce projet était simple et peu coûteux, il a connu un grand succès et si nous
réfléchissons un peu, nous allons certainement trouver des projets similaires.

Rôle des bâtisseurs de la vie :

Notre rôle est similaire à celui des ‘lecteurs’ (Qorra’). Nous parlerons plus en détails de la solution au
problème du chômage dans l’épisode suivant.

Devoir de la semaine :

• Continuer à chercher des experts et des spécialistes dans les différents domaines cités lors de
l’épisode précédent.

• Envoyez-nous vos idées concernant les petits projets avec lesquels nous pouvons commencer.

Assalamu Alaykum.

[i] Petit pèlerinage effectué par le prophète et ses compagnons après la trêve d’Al Hudaybiya, pendant
laquelle ils ont été obligés de reporter leur pèlerinage à l’année suivante.

[ii] Union non officialisée.


[iii] TSC : Traduction des Sens du Coran. Cette traduction est celle du sens courant le plus connu
jusqu'à présent de la sourate sus mentionnée. Lire la TSC ne remplace nullement sa lecture en arabe,
la langue de révélation du saint Coran.

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