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Regroupement 2
Intégration
Formation Continue
Cycle préparatoire
Fabrice Dodu
Sandrine Scott
Année 2007-2008
2
1 Remerciements
Je tiens à remercier Fabrice Dodu qui a élaboré un cours d’intégration pour le cycle préparatoire de
la formation continue dont ce cours-ci s’inspire beaucoup. J’en profite également pour le remercier pour
l’aide très précieuse qu’il m’a apportée lorsque j’ai eu des problèmes avec le logiciel polytex.
Chapitre I
Intégrales simples
Définition I.1 Soit [a, b] un intervalle fermé, borné de R. σ est appelée subdivision de [a, b] si
σ = {a = x0 < x1 < · · · < xn = b}. Le pas de la subdivision σ est le réel P (σ) = sup (xj − xj−1 ).
1≤j≤n
Chaque intervalle [xj , xj+1 ] pour j = 1, · · · , n est appelé intervalle de la subdivision. Si pour tout
j, 0 ≤ j ≤ n, xj = a + j b−a
n alors on dit que σ est une subdivision régulière d’ordre n de [a, b].
y y
xn−1 xn−2
Définition I.3 Soit f une fonction en escalier sur [a, b] et à valeur dans R.
On appelle intégrale de f sur [a, b] l’élément de R noté
Z b
f (x)dx
a
défini par
Z b n
X
f (x)dx = (xj − xj−1 ) fj (I.1)
a j=1
où {a = x0 < x1 < · · · < xn = b} est une subdivision de [a, b] et fj la valeur prise par f sur chaque
intervalle ]xj−1 , xj [.
Remarque 2 :
- D’après la remarque 1, l’intégrale de f sur [a, b] ne dépend pas de la subdivision choisie.
- Une fonction nulle partout sauf sur un ensemble fini de points de [a, b] est une fonction en escalier,
son intégrale est nulle.
Lemme I.4 L’intégrale d’une fonction numérique positive en escalier est positive
Démonstration : document C.1.1
Proposition I.5 Soient f une fonction en escalier sur [a, b] et c un point de ]a, b[.
Alors f est en escalier sur chaque intervalle [a, c] et [c, b].
Remarque 3 : pour que l’intégrale de f existe, nécessairement f doit être bornée (car g et h le sont).
Proposition I.7
Si f est une fonction numérique positive et intégrable sur [a, b] alors son intégrale est positive (éven-
tuellement nulle).
Proposition I.8
i) L’ensemble E des fonctions intégrables sur [a, b] est un sous espace vectoriel du R-espace vectoriel
de toutes les fonctions réelles sur [a, b].
ii) L’application I : E −→ R qui, a une fonction f ∈ E associe son intégrale
Z b
I (f ) = f (x)dx
a
est une application linéaire sur E. Ceci signifie que ∀(λ, µ) ∈ R2 , ∀(f, g) ∈ E × E,
Z b Z b Z b
I(λf + µg) = (λf (x) + µg(x))dx = λ f (x)dx + µ g(x)dx = λI(f ) + µI(g)
a a a
Proposition I.9
Soit c un point de [a, b].
Pour que f soit intégrable sur [a, b], il faut et il suffit que f soit intégrable sur chaque intervalle [a, c]
et [c, b]
Proposition I.10
Toute fonction numérique monotone sur [a, b] est intégrable.
Théorème I.11
Toute fonction numérique f continue sur [a, b] est intégrable.
Démonstration : document C.1.2
a x
b
6 Intégrales simples
Z b
Remarque 4 : Lorsque f est continue sur [a, b], l’intégrale f (x)dx est majorée(resp. minorée ) par
X X a
la quantité (xj − xj−1 ) sup f (x) (resp. (xj − xj−1 ) inf f (x)) appelée somme de
x∈[xj−1 ,xj ] x∈[xj−1 ,xj ]
1≤j≤n 1≤j≤n
Darboux supérieur (resp. inférieur).
Exemple et remarque
Si f est intégrable sur [a, b] alors
b n
b−a
Z
1X
f (x)dx = (b − a) lim f a+k
a n→+∞ n n
k=1
Z b
L’intégration numérique consiste à “approcher” le réel f (x)dx par une somme finie de la forme
a
N
X
(xi − xi−1 ) f (ζi ) où ζi est un point appartenant à l’intervalle [xi−1 , xi ].
i=1
Intégrales simples 7
ii) f (x)dx = 0
a
Proposition I.12
Le produit de deux fonctions intégrables sur [a, b] est une fonction intégrable sur [a, b].
Proposition I.13
Si f est intégrable sur [a, b] alors |f | l’est aussi et l’on a :
Z Z
b b
f (x)dx ≤ |f (x)|dx ≤ (b − a) kf k∞
a a
Proposition I.14
Soient f et g deux fonctions numériques et intégrables sur [a, b].
Alors on a :
i) Inégalité de Schwarz :
Z 2 ! !
b Z b Z b
2 2
f (x)g(x)dx ≤ |f (x)| dx |g(x)| dx
a a a
Définition I.15
On appelle primitive d’une fonction f , une fonction F telle que F 0 (x) = f (x).
Théorème I.16
Soit f une fonction numérique et continue sur [a, b]. Alors la fonction F définie pour tout x ∈ [a, b]
Z x
par F (x) = f (t)dt est la primitive de f sur [a, b] qui s’annule en a.
a
Si G est une autre primitive de f sur [a, b], on a :
Z b
b
f (x)dx = G(b) − G(a) = [G (x)]a (I.2)
a
Z x
La fonction F définie pour tout x ∈ [a, b] par F (x) = f (t)dt est continue si f est intégrable
a
sur [a, b] et dérivable si f est continue sur [a, b].
Une fonction intégrable n’admet pas nécessairement de primitive (par exemple les fonctions en
escalier).
Cette méthode consiste à remplacer le calcul de la primitive d’un produit de deux fonctions par le
calcul de la primitive d’un produit plus simple de deux autres fonctions.
Théorème I.19 (Intégration par parties) Soient f et g deux fonctions numériques de classe C 1 sur
[a, b].
Z b Z b
b
f (x)g 0 (x)dx = [f (x)g(x)]a − f 0 (x)g(x)dx
a a
Cette méthode consiste, comme son nom l’indique, à changer la variable de la fonction que l’on
intègre pour obtenir une fonction plus simple à intégrer.
xm+1
Z Z
dx
xm dx = + C te si m 6= −1 = ln |x| + C te
Z m+1 Z x
ex dx = ex + C te ln xdx = x ln(x) − x + C te
Z Z
sin(x)dx = − cos(x) + C te cos(x)dx = sin(x) + C te
Z Z
1 1 1
2 (x)
dx = tan(x) + C te 2 dx = − + C te
Z cos Z sin (x) tan(x)
ch(x)dx = sh(x)dx + C te sh(x)dx = ch(x)dx + C te
Z Z
1 1 1
2 dx = th(x) + C te 2 dx = − + C te
ch (x) sh (x) th(x)
x−a
Z Z
dx 1 x dx 1
2 + a2
= Arctan + C te 2 − a2
= ln | | + C te
Z x a a Z x 2a x + a
dx x dx x
√ = Argsh + C te √ = Argch + C te
x 2 + a2 |a| 2
x −a 2 a
−dx
Z Z
dx x x
√ = Arcsin + C te √ = Arccos + C te
2
a −x 2 |a| 2
a −x 2 |a|
12 Intégrales simples
Soit F une fraction rationnelle en la variable x. Après décomposition en éléments simples, on est
amené à calculer des primitives de trois types possibles :
i) La partie principale,
1
ii) des termes de la forme (x−a)n
ex+f
iii) ou de la forme (x2 +bx+c)n avec b2 − 4c < 0
Eléments de la forme i) : Ce sont des fonctions polynomiales et donc ils ne posent pas de problème.
• Intégrons (1) :
– Si n = 1, on a fini (car une primitive est Arctan(t))
– Si n ≥ 2, on utilise la méthode de l’intégration par parties en posant f (t) = 1
(t2 +1)n et g 0 (t) = 1.
(cf l’exemple A.1.8)
• Intégrons (2) :
– Si n = 1 une primitive est 12 ln t2 + 1
−n+1
(t2 +1)
– Si n ≥ 2, une primitive est 2(−n+1) .
Intégrales simples 13
Soit F (X, Y ) une fraction rationnelle à deux indéterminées X et Y . On cherche une primitive de f
définie par f (x) = F (cos x, sin x) où f est une fraction rationnelle en sin et cos.
1. Cas où f est un polynôme en les variables sin x et cos x.
Si n = 2p et m = 2q on linéarise cos2p x sin2q x. Cela signifie qu’il faut faire apparaı̂tre des sommes
de termes plus facile à intégrer. (cf exemple A.1.12)
2. Cas général : Règles de BIOCHE
Pour calculer
Z ces primitives, nous allons proposer des changements de variables qui ramènent le
calcul de f (x)dx à celui d’une primitive d’une fraction rationnelle. Ces changements de variables
reposent sur les faits suivants : pour tout x ∈ R nous avons :
cos(−x) = cos x, sin(π − x) = sin x et tan(π + x) = tan x
Voici la règle qui en découle.
– Si f (x)dx est invariant par le changement variable x 7→ −x (c’est-à-dire f (−x)d(−x) = f (x)dx),
alors on pose t = cos x.
– Si f (x)dx est invariant par le changement de variable x 7→ π − x (c’est-à-dire f (π − x)d(π − x) =
f (x)dx), alors on pose t = sin x.
– Si f (x)dx est invariant par le changement de variable x 7→ π + x (c’est-à-dire f (π + x)d(π + x) =
f (x)dx), alors on pose t = tan x.
– Si f (x)dx n’est invariant par aucun des trois changements de variable précédents, on pose
2
t = tan x2 , avec les formules cos x = 1−t 2t dt
1+t2 , sin x = 1+t2 , dx = 2 1+t2
(voir l’exemple A.1.13)
Rappels
cos (a ± b) = cos(a) cos(b) ∓ sin(a) sin(b)
sin(a ± b) = sin(a) cos(b) ± sin(b) sin(a)
cos(π ± a) = − cos(a)
sin(π ± a) = ∓sin(a)
14 Intégrales simples
Z
La méthode est la même que pour les fonctions rationnelles trigonométriques. Pour calculer F (chx, shx)dx,
Z
on examine F (cos x, sin x)dx.
Z Z
– Si F (cos x, sin x)dx se calcule avec t = cos x alors F (chx, shx)dx se calcule avec t = chx.
Z Z
– Si F (cos x, sin x)dx se calcule avec t = sin x alors F (chx, shx)dx se calcule avec t = shx.
Z Z
– Si F (cos x, sin x)dx se calcule avec t = tan x alors F (chx, shx)dx se calcule avec t = thx.
Z Z
– Si F (cos x, sin x)dx se calcule avec t = tan( x2 ) alors F (chx, shx)dx peut se calculer avec
t = th( x2 ), mais il est préférable d’utiliser le changement t = ex .
Rappels
√
Argshx = ln x + √x2 + 1
2
Argchx = ln x+ x −1
1 x+1
Argthx = 2 ln x−1
Remarque : Plus généralement, si f est une fraction rationnelle en la variable ex , on fait le chan-
gement de variable t = ex et on est ramené au calcul de la primitive d’une fraction rationnelle en t.
Intégrales simples 15
q
I.11 Primitives de fractions rationnelles de type F x, n ax+b
cx+d
Exemples :
Exemple A.1.15
q
Soit F x, n ax+b
cx+d avec ad − bc 6= 0.
q
On fait le changement de variable t = n ax+bcx+d qui ramène le calcul à celui d’une primitive d’une fraction
rationnelle de t.
16 Intégrales simples
√
I.12 Primitives de fractions rationnelles de type F x, ax2 + bx + c
Exemples : Exercices :
Exemple A.1.16 Exercice B.1.9
√
Soit à intégrer F x, ax2 + bx + c avec a 6= 0 sinon on est ramené au cas précédent. Ces intégrales
sont appelées des intégrales Abéliennes.
Rappels
√
ch (Argshx) = √x2 + 1
sh (Argchx) = x2 − 1
Posons 4 = b2 − 4ac. On suppose que 4 = 6 0 sinon on a affaire à une fraction rationnelle de x.
On ecrit le trinôme sous sa forme canonique :
2
b 4
ax2 + bx + c = a x + − 2
2a 4a
b 2 4
Soit y 2 = a x + 2a − 4a2 alors suivant le signe de a, on a affaire à une ellipse ou à une hyperbole.
On utilise l’intégration par parties pour diminuer le degré du polynôme devant l’exponentielle.
On peut aussi directement rechercher une primitive de la forme eat ∗ Qn (t) où Qn est un polynôme
de même degré que Pn .
18 Intégrales simples
II.1 Problématique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
II.2 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
II.3 Critères de convergence pour les fonctions positives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
II.4 Intégrales absolument convergentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
II.5 Théorèmes pratiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
20 Intégrales généralisées
II.1 Problématique
Dans le chapitre précédent, nous avons traité la question de l’intégrale d’une fonction continue sur
un domaine fermé et borné de R. Ce chapitre sera consacré à l’étude des intégrales sur des domaines
non fermés ou non bornés de R, c’est-à-dire comment donner un sens à des intégrales comme
Z 1
ln xdx
0
Z +∞
dx
0 x2 + 1
Z 1
dx
√
−1 1 − x2
Dans un premier temps, on étudiera les fonctions définies sur un intervalle semi-ouvert de la forme
[a, b[ , avec (−∞ < a < b ≤ +∞) ou ]a, b] , (−∞ ≤ a < b < +∞), les intervalles de la forme ]a, b[ , avec (−∞ ≤ a < b ≤
s’y ramenant en décomposant ces intervalles en deux intervalles semi-ouverts.
II.2 Définitions
Exemples : Exercices :
Exemple A.2.1 Exercice B.2.1
Exemple A.2.2
Exemple A.2.3
Définition II.21 On dit que f est localement intégrable sur I si la restriction de f à chaque sous
intervalle fermé et borné de I est intégrable.
Définition II.22
Soit f une fonction numérique localement intégrable sur [a, b[ (−∞ < a < b ≤ +∞).
On dit que f est intégrable sur [a, b[ si la fonction
Z t
F := t 7→ f (x)dx
a
Z b
admet une limite finie quand t tend vers b. L’intégrale f (x)dx est alors dite convergente.
a
Z b
Si la limite est infinie, on dit que l’intégrale f (x)dx est divergente.
a
Par symétrie, on dit que f est intégrable sur ]a, b], (−∞ ≤ a < b < +∞) si
Z b
lim f (x)dx < +∞
t→a t
Définition II.23 Soit f une fonction numérique localement intégrable sur ]a, b[ , (−∞ ≤ a < b ≤ +∞).
On dit que f est intégrable sur ]a, b[ si pour tout point c quelconque de ]a, b[ les intégrales
Z c Z b
f (x)dx et f (x)dx
a c
sont convergentes.
Z b Z c Z b
Dans ce cas, on posera f (x)dx = f (x)dx + f (x)dx.
a a c
Z a Z +∞
Remarque : lim f (x)dx ∃ 6=⇒ f (x)dx ∃ (cf exemple A.2.3).
a→+∞ −a −∞
Cas particulier Soit f une fonction continue sur [a, b[ (respectivement sur ]a, b]). On suppose de plus
que f est prolongeable par continuité en b (respectivement en a), c’est à dire que la limite quand x tend
vers b (respectivement vers a) de f (x) est une valeur finie l.
Alors si f˜ est la fonction définie par
f (x) si x ∈ [a, b[ (respectivement x ∈]a, b])
f˜(x) =
l si x = b ( respectivement x = a),
Z b
f˜ est continue sur [a, b] donc intégrable sur [a, b] et l’intégrale f (x)dx converge. On a de plus
a
Z b Z b
f (x)dx = f˜(x)dx
a a
22 Intégrales généralisées
Pour savoir si une intégrale généralisée converge ou pas, la méthode consiste à comparer la fonction
qu’on intègre avec d’autres fonctions, au moyen de majorations ou d’équivalents et de se ramener à
des intégrales généralisées dont on connait la nature. Il est donc important d’avoir des intégrales de
référence.
1. Convergence des intégrales de Riemann
Nous allons énoncer plusieurs théorèmes qui vont nous permettre de connaı̂tre la nature d’une
intégrale généralisée, dès que la fonction sera encadrée par des fonctions dont on connaı̂t la nature
des intégrales.
Théorème II.25
Soit f une fonction numérique positive et localement intégrable sur
[a, b[ , avec (−∞ < a < b ≤ +∞).
Z b
f (x)dx converge ssi il existe M > 0 tel que
a
Z x
∀x ∈ [a, b[ , f (x)dx ≤ M
a
Théorème II.26 Soient f et g deux fonctions numériques positives sur [a, b[ telles que pour
tout x ∈ [a, b[
0 ≤ f (x) ≤ g(x) sur [a, b[.
Z b Z b
– si l’intégrale g(x)dx converge, il en est de même pour f (x)dx
Zab Z ba
– si l’intégrale f (x)dx diverge, il en est de même pour g(x)dx
a a
Théorème II.27 Soient f et g deux fonctions numériques continues sur [a, b[ telles que
f (x) ∼ g(x) et de signe constant au voisinagede b (V (b)). Alors
x→b
Z b Z b
f (x)dx converge ⇐⇒ g(x)dx converge
a c∈V (b)
Théorème II.29 Z b Z b
|f (x)|dx converge =⇒ f (x)dx converge
a a
Remarque L’intérêt du théorème précédent réside dans le fait que pour étudier la convergence de
l’intégrale d’une fonction f de signe non constant, on étudie la convergence de l’intégrale de |f | qui elle
est positive et on peut appliquer les théorèmes de comparaison sur les fonctions positives.
Définition II.30
On dit qu’une intégrale est semi-convergente si elle converge sans être absolument convergente.
Intégrales généralisées 25
Z b Z b
0
f (x)g(x)dx converge ⇐⇒ f (x)g 0 (x)dx converge
a a
Si une intégrale converge alors, on a :
Z b Z b
0
f (x)g(x)dx = lim f (x)g(x) − lim f (x)g(x) − f (x)g 0 (x)dx
a x→b x→a a
Annexe A
Exemples
Exemple A.1.1
Donnons une primitive des fonctions définies de R vers R par
x
f1 (x) = cos x, f2 (x) = x3 − 3x2 + x − 4, et f3 (x) =
1 + x2
Ces trois fonctions sont continues sur R, elles admettent donc des primitives. Il faut trouver des
fonctions F1 , F2 et F3 telles que pour tout x ∈ R
F10 (x) = f1 (x), F20 (x) = f2 (x) et F30 (x) = f3 (x)
Il est évident que pour bien calculer les primitives, il faut d’abord maitriser la dérivation.
On cherche donc la fonction dont la dérivée est la fonction cos . Il s’agit de la fonction sin . Les
primitives de f1 sont donc de la forme
F1 (x) = sin x + C où C est une constante réelle.
La fonction f2 est une fonction polynôme. Si on dérive une fonction polynôme, son degré diminue.
Par conséquent, lorsqu’on intègre une fonction polynôme, son degré doit augmenter. De plus, la dérivée
de xn est nxn−1 : il apparait une constante.
xn+1
Ces considérations conduisent au fait qu’une primitive de xn pour n ≥ 1 est .
n+1
Ainsi,
x4 x2
F2 (x) = − x3 + − 4x + D où D est une constante réelle.
4 2
En examinant f3 , on constate que le numérateur est, à une constante près, la dérivée du dénomina-
u0 u0
teur. La fonction f3 est donc de la forme où u est une fonction de x. Or on sait que (ln u)0 = .
u u
Ainsi,
1
F3 (x) = ln(1 + x2 ) + λ où λ est une constante réelle.
2
Exemple A.1.2
Donnons une primitive des fonctions définies de R vers R par
g1 (x) = cos x sin x et g2 (x) = x2 (1 + x3 )2
Pour g1 on reconnaı̂t, à une constante près, une fonction de la forme u0 u avec u(x) = sin x, donc
1
G1 (x) = sin2 x + A où A est une constante réelle.
2
On peut aussi utiliser les formules trigonométriques et remarquer que cos x sin x = 12 sin(2x) dont
une primitive est − 41 cos(2x) et on pourrait dire que les primitives de g1 sont les fonctions de la forme
1
H1 (x) = − cos(2x) + B où B est une constante réelle.
4
Mais comme cos(2x) = 1 − 2 sin2 x on obtient bien
1 1 1 1
H1 (x) = − cos(2x) + B = − + sin2 x + B = G1 en posant A = B −
4 4 2 4
Pour g2 on reconnaı̂t, à une constante près, une fonction de la forme u0 u2 avec u(x) = (1 + x3 ), donc
1
G2 (x) = (1 + x3 )3 + C où C est une constante réelle.
9
A.1 Exemples du chapitre I 29
Exemple A.1.3
Z 1
Calculons l’intégrale xe−x dx. On pose
0
f (x) = x ⇒ f 0 (x) = 1
g 0 (x) = e−x ⇒ g(x) = −e−x ,
et on obtient :
Z 1 Z 1
2
xe−x dx = [−xe−x ]10 − (−e−x )dx = [−xe−x ]10 − [e−x ]10 = [−xe−x − e−x ]10 = − + 1.
0 0 e
Au passage, ceci prouve qu’une primitive de x 7→ xe−x est −xe−x − e−x .
Exemple A.1.4
Z 2 Z 2
Calculons l’intégrale ln xdx = 1 × ln xdx. On pose
1 1
1
f (x) = ln x ⇒ f 0 (x) =
x
g 0 (x) = 1 ⇒ g(x) = x,
et on obtient :
Z 2 Z 2
ln xdx = [x ln x]21 − dx = [x ln x]21 − [x]21 = [x ln x − x]21 = 2 ln 2 − 1.
1 1
Exemple A.1.5
Soit f une fonction intégrable sur [−a; a] avec a > 0.
Z a Z 0 Z a
Par la formule de Chasles, f (x)dx = f (x)dx + f (x)dx.
−a −a 0
Faisons le changement de variable x = ϕ(t) = −t dans la première intégrale. La fonction ϕ est de classe
C 1 sur [−a, 0], dx = ϕ0 (t)dt = −dt
Z 0 Z ϕ(0) Z 0
f (x)dx = f (x)dx = f (ϕ(t))ϕ0 (t)dt
−a ϕ(a) a
Z 0
= f (−t)(−dt)
Zaa Z a
= f (−t)dt = f (−x)dx,
0 0
Cas particuliers
– Si f est paire alors pour tout x, f (−x) = f (x) donc
Z a Z a
f (x)dx = 2 f (x)dx.
−a 0
En résumé, l’intégrale d’une fonction impaire sur un intervalle symétrique est nulle, celle d’une
fonction paire est égale à deux fois l’intégrale sur [0, a].
30 Exemples
Exemple A.1.6
Soit f une fonction périodique de période T ce qui signifie que pour tout x ∈ R, f (x + T ) = f (x).
Z b+T
Supposons f intégrable sur tout intervalle fermé de R. On se propose de calculer I = f (x)dx.
a+T
Pour cela, nous allons effectuer le changement de variable x = ϕ(t) = t + T . La fonction ϕ est de classe
C 1 sur R et dx = ϕ0 (t)dt = dt. Ainsi,
Z ϕ(b) Z b Z b
I= f (x)dx = f (t + T )dt = f (t)dt.
ϕ(a) a a
Exemple A.1.7
Z π
2
Calculons sh(sin t) cos tdt. Posons x = ϕ(t) = sin t.
0
Nous avons ϕ(0) = 0 et ϕ( π2 ) = 1 avec ϕ de classe C 1 sur [0, 1] on a de plus en dérivant,
donc
Z π Z π
2 2
sh(sin t) cos tdt = sh(ϕ(t))ϕ0 (t)dt
0 0
Z ϕ( π
2)
Z 1
= shxdx = shxdx = [chx]10 = ch1 − 1.
ϕ(0) 0
Exemple A.1.8
Z
1 1
Calculons les primitives de t 7−→ n pour n ≥ 2. Notons In = n dt. On souhaite
(t2 + 1) (t2 + 1)
obtenir une formule de récurrence sur In . Pour cela, effectuons le changement de variable proposé dans
le cours.
−2nt
On pose f (t) = 1
(t2 +1)n et g 0 (t) = 1 donc f 0 (t) = (t2 +1)n+1
et g(t) = t ainsi,
Z 2
t 2nt
In = n + n+1 dt
(t2 + 1) (t2 + 1)
on remarqueZque 2nt2 = 2n(t2 Z+ 1) − 2n donc
t 2nt2 + 2n 2n
= n + n+1 dt − n+1 dt
(t2 + 1) 2
(t + 1) 2
(t + 1)
t
= n + 2nIn − 2nIn+1
(t2 + 1)
t
donc 2nIn+1 = (2n − 1) In + 2 n pour n ≥ 1.
(t + 1)
Ainsi
3 t
I3 = I2 +
4 4 (t2 + 1)2
3 1 t t
= I1 + + 2
4 2 2 (t2 + 1) 2
4 (t + 1)
3 3t t
= Arctant + + + C te
8 8 (t2 + 1) 4 (t2 + 1)2
Exemple A.1.9
Z
5x + 17
Calculons dx.
(x + 2) (x − 5)
A.1 Exemples du chapitre I 31
1
Ensuite, on intègre chacun des éléments simples qui sont de la forme :
(x − a)
Z Z Z
5x + 17 dx dx
dx = 6 −
(x + 2) (x − 5) x−5 x+2
= 6 ln |x − 5| − ln |x + 2| + C te
Exemple A.1.10
x2
Z
Calculons 3 dx.
(x + 1)
Là encore, il faut commencer par décomposer la fraction en éléments simples :
x2 1 2 1
3
= 3
− 2
+
(x + 1) (x + 1) (x + 1) x+1
1
On intègre ensuite chacun des éléments simples, qui sont de la forme :
(x − a)n
x2
Z Z Z Z
dx 2dx dx
dx = − +
(x + 1)3 (x + 1)3 (x + 1)2 x+1
1 2
= − 2 + + ln |x + 1| + C te
2 (x + 1) x+1
Exemple A.1.11
Z
dx
Calculons I = .
x2 + x + 1
La première chose à faire est de décomposer la fraction en éléments simples, or ici, elle est déja
1
décomposée. Il faut donc l’intégrer directement. C’est une fraction de la forme 2 n avec
(x + bx + c)
b2 − 4c < 0. Il faut donc écrire le dénominateur sous sa forme canonique :
2 2 !
2 1 3 3 4 1
x +x+1= x+ + = x+ +1
2 4 4 3 2
√ √
2 3 1 2 3
On fait ensuite le changement de variable t = 3 x+ 2 donc dt = 3 dx. On obtient alors
Z Z
dx dx
I = =
x2 + x + 1 3 4 1 2
4 3 x+ 2 +1
3
Z √
2 3
dt
4
= 3 2
t +1
√
Z
2 3 dt
= 3 t2 + 1
√
2 3
= 3 Arctan t + C te puis on revient à la variable x
√ √
2 3 2 3 1
= 3 Arctan 3 x+ 2 + C te
32 Exemples
Exemple A.1.12
Z
– Calcul de sin5 xdx. Il s’agit d’intégrer une fonction polynôme en les variable sin x et cos x avec
n = 0 et m = 5. L’entier m est impair, on pose donc t = cos x, d’où dt = − sin xdx et
t5 2t3
Z Z Z
sin5 xdx = −(1 − t2 )2 dt = (−t4 + 2t2 − 1)dt = − + − t + C te
5 3
d’où
cos5 x 2 cos3 x
Z
sin5 xdx = − + − cos x + C te .
5 3
Z
– Calcul de cos4 x sin2 xdx. Il s’agit d’intégrer une fonction polynôme en les variable sin x et cos x
avec n = 4 et m = 2. Les entiers n et m sont pairs, il faut donc linéariser. Nous avons
cos4 x sin2 x =
cos2 x cos2 x sin2 x,
1 1
cos2 x = (cos 2x + 1), sin2 X = (1 − cos 2X)
2 2
et sin 2x = 2 cos x sin x
2
2 2 2 1 1
donc cos x sin x = (cos x sin x) = sin 2x = (1 − cos 4x)
2 8
Ainsi,
sin2 2x
Z Z
1
cos4 x sin2 xdx = (cos 2x + 1) dx
2 4
Z Z
1 2 1 1
= cos 2x sin 2xdx + (1 − cos 4x)dx
8 8 2
Z Z
1 1
= cos 2x sin2 2xdx + (1 − cos 4x)dx
8 16
1 1 1
= sin3 2x + x − sin 4x + C te .
48 16 64
Exemple A.1.13
Z
1
1. J1 = f (x)dx avec f (x) = . f (x)dx est invariant par le changement x 7→ −x, il faut
sin x + sin 2x
donc poser t = cos x donc dt = − sin xdx. Nous allons multiplier le numérateur et le dénominateur
par − sin x pour avoir le dt au numérateur et ensuite, se débrouiller pour ne faire apparaitre que
des cos x :
dx − sin xdx
= 2
sin x + sin 2x − sin x − sin x(2 sin x cos x)
− sin xdx
=
− sin x − 2 sin2 x cos x
2
− sin xdx
=
cos2 x − 1 − 2 cos x(1 − cos2 x)
dt dt
= =
t2 − 1 − 2t(1 − t2 ) (t − 1)(t + 1)(2t + 1)
1 dt 1 dt 2 2dt
= + −
6 t − 1 2 t + 1 3 2t + 1
en utilisant le fait que sin 2x = 2 cos x sin x, que cos2 x+sin2 x = 1 puis en factorisant 2t3 +t2 −2t−1
dt
et enfin en décomposant la fraction .
(t − 1)(t + 1)(2t + 1)
A.1 Exemples du chapitre I 33
Par suite,
1 1 2
J1 = ln |t − 1| + ln |t + 1| − ln |2t + 1| + C
6 2 3
pui en revenant à la variable x
1 1 2
= ln | cos x − 1| + ln | cos x + 1| − ln |2 cos x + 1| + C.
6 2 3
Z
dx
2. J2 =
2 + sin x
dx
Le quotient n’étant invariant par aucun des trois changements de variable, on pose
2 + sin x
2dt 2t
t = tan x2 donc dx = et sin x = .
(1 + t2 ) 1 + t2
Z
1 2dt
J2 = 2t (1 + t2 )
2 + 1+t2
Z
dt
= ( voir calcul de I)
t2 + t + 1
√
2 3
= 3 Arctan t + C te
√ √
2 3 2 3
= 3 Arctan 3 tan x2 + 1
2 + C te
Exemple A.1.14
Z
dx
1. K1 = .
shx + sh2x
D’après l’étude de J1 , il faut poser t = chx mais attention, cette fois les formules sont
ch2 x − sh2 x = 1, sh2x = 2chxshx et dt = shxdx. On obtient donc :
dx shxdx
= 2
shx + sh2x sh x + shx(2shxchx)
shxdx
=
sh x + 2sh2 xchx
2
shxdx
=
ch2 x − 1 + 2chx(ch2 x − 1)
dt dt
= =
t2 − 1 + 2t(t2 − 1) (t − 1)(t + 1)(2t + 1)
1 dt 1 dt 2 2dt
= + − .
6 t − 1 2 t + 1 3 2t + 1
Par suite,
1 1 2
K1 = ln |t − 1| + ln |t + 1| − ln |2t + 1| + C
6 2 3
1 1 2
= ln |chx − 1| + ln |chx + 1| − ln |2chx + 1| + C.
6 2 3
2.
Z
dx
K2 =
chx + 2shx
Z
dx
= 3 x
e − 1 e−x
Z 2 x 2
e
= 3 2x dx
2e − 12
34 Exemples
Exemple A.1.15
Z
x
Soit la primitive suivante à calculer : L = √ dx.
2x − 5
On fait le changement de variable t2 = 2x − 5 donc tdt = dx.
Z 2
t +5
L = dt
2
t3 5t
= + + C te
6 2
1 3 5 1
= (2x − 5) 2 + (2x − 5) 2 + C te
6 2
Exemple A.1.16
Z
x
Soit à calculer M = √ dx , (a = 1 > 0 et ∆ = −3 < 0).
x2 + x + 1
√ √
On fait le changement de variable x + 21 = 23 sht donc dx = 23 chtdt
√ √
3 1 3
Z
2 sht − 2 2 cht
M = q dt
3
4 sh2 t + 34
√ √
3 1 3
Z
2 sht − 2 2 cht
p p
= √ p dt or sh2 t + 1 = ch2 t = cht car cht ≥ 0
3
sh2 t !
+1
Z √2
3 1
= sht − dt
2 2
√
3 t
= cht − + C te
√2 2 √ !! √ !
3 2 3 1 1 2 3 1
= ch Argsh x+ − Argsh x+ + C te
2 3 2 2 3 2
√ !
p 1 2 3 1
= x2 + x + 1 − Argsh x+ + C te
2 3 2
Z p
Soit à calculer N = x2 + 4x + 3 , (a > 0 et ∆ > 0).
On fait le changement de variable x + 2 = ε cht avec t ∈ R+
−1 si x ≤ −3
où ε =
+1 si x ≥ −1
donc dx = ε shtdt
A.1 Exemples du chapitre I 35
Z p
N = ε2 ch2 t − 1 ε shtdt
Z
= ε sh2 tdt
Z
ε
= (ch2t − 1) dt
2
ε sh2t
te
= 2 2 −t +C
ε te
= 2 (sht cht − t) + C
ε
te
= 2 ε (x + 2) sh (Argch (ε (x + 2))) − Argch (ε (x + 2)) + C
x+2 p ε
= x2 + 4x + 3 − Argch (ε (x + 2)) + C te
2 2
Exemple A.1.17
Z
O= e2x xdx
e2x
1ère méthode On pose f (x) = x et g 0 (x) = e2x donc f 0 (x) = 1 et g(x) = et
2
2x Z 2x
e e
O = x − dx
2 2
2x
e2x
= x e2 − 4 + C te
2ème méthode Soit f (x) = e2x (ax + b) une primitive de e2x x.
a = 21
2a = 1
⇐⇒
a + 2b = 0 b = − 14
e2x e2x
Z
Ainsi, on retrouve que e2x xdx = x − + C te .
2 4
36 Exemples
Exemple A.2.1
Z 1
1. Etudions la convergence de ln xdx.
0
La fonction x 7−→ ln x est continue sur ]0; 1], il faut donc étudier la convergence en 0. On utilise
la définition.
Z 1
1
ln xdx = [x ln x − x]t = −1 − t ln t + t
t
donc Z 1
ln xdx = lim (−1 − t ln t + t) = −1
0 t→0
Z 1
donc ln xdx converge.
0
Z +∞
dx
2. Nature de 2+1
?
0 x
La fonction x 7−→ x21+1 est continue sur R, il faut donc étudier la convergence en +∞. On utilise
la définition. Soit t un réel positif.
Z t
dx t
2+1
= [Arctanx]0 = Arctant
0 x
donc Z +∞
dx π
= lim Arctant =
0 x2 + 1 t→+∞ 2
et l’intégrale converge.
Z 1
dx
3. Convergence de √ ?
0 1 − x2
La fonction x 7−→ √ 1 est continue sur [0; 1[, il faut donc étudier la convergence en 1. Soit
1−x2
t ∈ [0; 1[.
Z t
dx t
√ = [Arcsinx]0 = Arcsint
0 1 − x2
donc Z 1
dx π
√ = lim Arcsint =
0 1−x 2 t→1 2
Exemple A.2.2
Z 1
dx
Convergence de √ ?
−1 1 − x2
1
La fonction x 7−→ √1−x 2
est continue sur ] − 1; 1[, il faut donc étudier la convergence en −1 et en 1.
Soit c ∈] − 1; 1[. Alors
Z t
dx t
√ = [Arcsinx]c = Arcsint − Arcsinc et
2
c Z1−x
t
dx π
lim √ = − Arcsinc.
t→1 c 1 − x2 2
A.2 Exemples du chapitre II 37
Z c
dx c
√ = [Arcsinx]t = Arcsinc − Arcsint et
tZ 1 − x2
c
dx π
lim √ = Arcsinc + .
t→−1 t 1−x 2 2
Z 1 Z c Z 1
dx dx dx
Ainsi, √ et √ sont convergentes donc √ est convergente. De plus,
1−x 2 1−x 2 1 − x2
c −1 −1
Z 1 Z c Z 1
dx dx dx
√ = √ + √ = π.
1−x 2 1−x 2 1 − x2
−1 −1 −1
Exemple A.2.3
Z a Z a
x3 dx = 0 car la fonction x 7→ x3 est impaire, donc lim x3 dx = 0, mais ceci n’a rien à
−a a→+∞ −a
Z +∞
3
voir avec la convergence de l’intégrale x dx. La fonction x 7−→ x3 est continue sur R, il faut donc
−∞
étudier
Z a la convergence en −∞ et en +∞.
Z a Soit donc c un réelZ quelconque.
4 4 4 +∞
x a c
x3 dx = [ ]ac = − et lim x3 dx = +∞ donc x3 dx diverge.
c 4 4 4 a→+∞ c −∞
Exemple A.2.4
Z +∞
2
Nature de e−x dx?.
a>0
2
La fonction x 7−→ e−x est continue sur [a; +∞[, il faut donc étudier la convergence en +∞.
Z +∞
2 2 dx
∀x ∈ [a, +∞[ , 0 < x2 < ex donc e−x < x12 . Or 2
converge (intégrales de Riemann en +∞
Z +∞ a>0 x
2
avec α = 2 > 1) donc e−x dx est convergente.
a>0
Exemple A.2.5
Z b
dx
Nature de √ ?
0 x (1 + x2 )
1
La fonction x 7−→ √ est continue sur ]0; b], il faut donc étudier la convergence en 0.
x (1 + x2 )
Z b
dx
√ 1 2 ∼ √1 .Nous savons que √ converge (intégrale de Riemann en 0 avec α = 12 < 1) donc
x(1+x ) 0 x x
0
Z b
dx
√ est convergente.
0 x (1 + x2 )
Exemple A.2.6
Z +∞
cos x
Etudions la nature de .
1 x3
cos x
La fonction f : x 7−→ est continue sur [1, +∞[ donc f est localement intégrable sur [1, +∞[ mais
x3
n’est pas de signe constant, donc on étudie l’absolue convergence.
cos x 1
0≤ 3 ≤ 3
x x
1
et l’intégrale de la fonction x 7−→ est une intégrale de Riemann
x3 en +∞ d’exposant α = 3 > 1, elle
cos x
est convergente. Par majoration, l’intégrale de x 7−→ 3 converge, l’intégrale qui nous intéresse est
x
donc absolument convergente, donc convergente.
Annexe B
Exercices
Exercice B.1.1
Calculer les primitives suivantes.
Z
1. I1 = tan(x)dx
Z
2. I2 = cos x sin3 xdx
Z
x
3. I4,n = dx
(a2 + x2 )n
Exercice B.1.2
Z
Calculer I5 = Arctan xdx.
Exercice B.1.3
ex
Z
Calculer la primitive suivante I6 = dx
1 + e2x
Exercice B.1.4
Z 1 p
Calculer la primitive suivante I7 = 1 − x2 dx.
0
Exercice B.1.5
x2 − 1
Z
Calculer la primitive suivante I10 = dx
x(x2 + 1)
Exercice B.1.6
Z
x
Calculer la primitive suivante I11 = dx
(x − 1)(x2 + 2x + 2)
Exercice B.1.7
Calculer les intégrales suivantes :
Z π4
1
1. I12 = dx
0 cos x
Z π4
sin x
2. I13 = dx
0 1 + cos x + cos 2x
Exercice B.1.8
Z
1
Calculer la primitive I14 = dx.
shx
Exercice B.1.9
Z 4
dx
Calculer I15 = √ 3
2+ 2 (4 + 4x − x2 ) 2
B.1 Exercices du chapitre I 41
Exercice B.1.10
Z ch3 p
I8 = x2 − 1dx.
1
Exercice B.1.11
Z sh5 p
I9 = 1 + x2 dx.
0
Exercice B.1.12
Z π
sin xdx
2
Soit I16 = .
0 cos x + sin x
π
1. Faire le changement de variable u = 2 − x. Que devient I16 ?
Exercice B.1.13
Soit f (x) = sin x.
Z 2π Z 2π Z 2π Z 2π
1. Calculer f (x)dx et |f (x)|dx et vérifier que f (x)dx ≤ |f (x)|dx.
0 0 0 0
Z
0 Z
0
2. Vérifier que f (x)dx = |f (x)|dx. Justifier cette égalité.
−π −π
Exercice B.1.14
ln x
Le but de cet exercice est de démontrer que lim = 0.
x→+∞ x
1 1
1. Montrer que pour tout t ≥ 1, 0 ≤ t ≤ √
t
.
√ ln x
2. En déduire que pour tout x ≥ 1, 0 ≤ ln x ≤ 2 x − 2, puis calculer lim .
x→+∞ x
42 Exercices
Exercice B.2.1
Donner la nature des intégrales suivantes
Z +∞
dt
1.
0 1 + t2
Z π2
2. tan xdx
0
1
x−1
Z
3. dx
0 ln x
Exercice B.2.2
Etudier la nature des intégrales suivantes
Z +∞
dx
1. 2 ln x
2 x
Z +∞
x2
2. dx
0 ex − 1
Z 12
dx
3. 2 ln x
dx
0 x
Exercice B.2.3
Etudier la nature des intégrales suivantes
Z 1
dx
1. p
0 x(1 − x)
Z +∞
t2
2. dt
0 1 + t4
Exercice B.2.4
Z +∞
x sin x
Etudier la nature de dx.
1 1 + x3
Annexe C
Documents
f (xj ) + ε si x ∈ ]xj , xj+1 [
h (x) =
f (xj ) si x = xj , 1 ≤ j ≤ n
On vérifie que ces deux fonctions sont en escalier sur [a, b] et on a donc
∀x ∈ [a, b] , g (x) ≤ f (x) ≤ h(x) et
Z b n
X
(h(x) − g(x)) dx = 2 ε (xj − xj−1 ) = 2 ε (b − a)
a j=1
D’autre part, kf k∞ = supx∈[a,b] |f (x)| donc ∀ x ∈ [a, b], |f (x)| ≤ kf k∞ et en intégrant membres à
membres, on obtient :
Z b Z b Z b
|f (x)|dx ≤ kf k∞ dx = kf k∞ 1dx = (b − a)kf k∞ .
a a a
C.1 Documents du chapitre I 45
!
Z b
2 2 2
(λ |f (x)| + 2λf (x)g(x) + |g(x)| )dx ≥0
a
Il s’agit d’un trinôme du second degré en λ qui est toujours positif, donc son discriminant ∆ dont
être négatif ou nul :
!2 ! Z !
Z b Z b b
∆ = 4 f (x)g(x)dx − |f (x)|2 dx |g(x|2 dx ≤ 0
a a a
En supposant y ≤ x, on obtient
Z x
F (y) − F (x) − (y − x) f (x) = − (f (t) − f (x)) dt
y
Par définition des primitives, F 0 (u) = f (u), F (ϕ(c)) = 0, H(c) = 0 et H 0 (u) = f (ϕ(u))ϕ0 (u).
Nous avons d’autre part G0 (u) = F 0 (ϕ(u))ϕ0 (u) = f (ϕ(u)ϕ0 (u). Ainsi, pour tout u ∈ [c, d], G0 (u) =
0
H (u), par suite, comme [c, d] est fermé, nous avons pour tout u ∈ [c, d], G(u) = H(u) + C te avec
C te = G(c) − H(c) = F (ϕ(c)) − H(c) = 0.
1er cas α 6= 1.
Z b −α+1 b
dx x b−α+1 a−α+1
α
= = −
a x −α + 1 a −α + 1 −α + 1
| {z } | {z }
(1) (2)
(1) admet une limite finie quand b → +∞ si et seulement si −α + 1 < 0 donc α > 1.
(2) admet une limite finie quand a → 0 si et seulement si −α + 1 > 0 donc α < 1.
2eme cas α = 1.
Z b
dx b
ln b − |{z}
= [ln x]a = |{z} ln b
a x
(3) (4)
Ainsi,
Z b Z x Z x
– si l’intégrale g(x)dx converge, alors g(t)dt est bornée, donc f (t)dt est borné et l’intégrale
Z b a a a
f (x)dx converge.
a Z b Z x
– si l’intégrale f (x)dx diverge, comme F est croissante, cela signifie que f (t)dt n’est pas
Za x Z b a
bornée, donc g(t)dt n’est pas bornée non plus et l’intégrale g(x)dx diverge.
a a
f (x)
f (x) ∼ g(x) ⇐⇒ lim = 1.
b x→b g(x)
f (x)
⇐⇒ −ε < −1<ε
g(x)
f (x)
⇐⇒ 1 − ε < <1+ε
g(x)
Ainsi,
Z b Z b
1. si f (x)dx converge alors la majoration 0 ≤ (1−ε)g(x) < f (x) entraine que g(x)dx converge.
a a
Z b Z b
2. si f (x)dx diverge alors la majoration 0 ≤ f (x) < (1 + ε)g(x) entraine que g(x)dx diverge.
a a
Z b Z b
3. si g(x)dx converge alors la majoration 0 ≤ f (x) < (1+ε)g(x) entraine que f (x)dx converge.
a a
Z b Z b
4. si g(x)dx diverge alors la majoration 0 ≤ (1 − ε)g(x) < f (x) entraine que f (x)dx diverge.
a a
Z b Z b
Bilan Les intégrales f (x)dx et g(x)dx sont de même nature.
a a
Index des concepts
Index des notions
A
Absolue convergence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
F
fonction en escalier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
I
Intégrable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Intégrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Intégrale convergente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
Intégrale divergente. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .21
Intégrales Abéliennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
Intégrales géneralisées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
Intégrales impropres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
Intervalle de subdivision . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
L
Localement intégrable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
P
Pas d’une subdivision . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
primitive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
R
Règles de BIOCHE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
S
Semi-convergence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
Subdivision . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4